La crevette grise Ifremer

Basse-Normandie
www.ifremer.fr/envlit/region/basse_normandie
La crevette grise
Nom scientifique : Crangon crangon
(source photo : IFREMER)
Il s'agit d'une espèce emblématique de la pêche côtière en baie de Seine. Les principaux ports de
débarquement se situent dans l'estuaire de la Seine entre Ouistreham et Le Havre, on peut citer en
particulier Trouville et Honfleur. Outre son indéniable valeur commerciale, cette espèce présente une valeur
patrimoniale importante pour cette région.
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Les différents métiers qui ciblent cette espèce
La crevette grise est l'un des rares crustacés exploités professionnellement au chalut. L'engin est un
chalut de fond à petit maillage. Sa pratique dérogatoire dans la bande côtière des 3 milles est assortie d'un
maillage minimum (20 mm de vide de maille étirée) et de l'obligation d'utiliser un système de sélectivité
laissant échapper les juvéniles de poissons. Les zones de pêche de la crevette correspondent en effet
également aux zones de concentrations de juvéniles de poissons ou nourriceries. La pêche amateur utilise
de larges haveneaux poussés à pied à basse mer sur les estrans sableux.
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La distribution et la biologie de l’espèce
La crevette grise vit sur les fonds sablo-vaseux de toutes les côtes européennes, de la Baltique à la
Méditerranée. Elle se répartit de l’estran jusqu’à une vingtaine de mètres de profondeur. Cette crevette liée à
l’estuaire qui l’a vu naître, n’effectue pas de grandes migrations mais rejoint, en hiver, des secteurs plus
profonds. Son comportement est lié aux cycles de marée. Elle s’enfouit dans le sédiment durant la basse
mer et nage près du fond durant la pleine mer. Ce comportement dépend également du cycle nycthéméral
(succession jour / nuit) et de la turbidité de l’eau. La femelle devient mature à l’âge d’un an environ. Les
œufs sont accrochés sous l’abdomen pendant la période d’incubation, c’est à dire pendant quatre à dix
semaines en fonction de la température de l’eau. L’éclosion a lieu à deux périodes principales : au printemps
et en été. La vie larvaire, planctonique, dure environ cinq semaines à l’issue de laquelle débute la vie
benthique de l’animal. Chaque période d'éclosion se traduit par la génération d'une cohorte d’individus. Les
femelles, plus grandes, atteignent 50 à 60 mm en un an pour seulement 40 à 45 mm pour les mâles. La
crevette grise est une espèce omnivore qui se nourrit essentiellement de petits crustacés et d’annélides. Sa
longévité est courte : environ un an et demi.
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Caractéristiques des apports
La crevette grise est commercialisée vivante ou cuite. Les statistiques de pêche françaises faisaient
état, dans les années 80, d’une production annuelle de l’ordre de 500 tonnes, probablement sous estimée
puisque cette espèce ne passe que rarement en criée. La production régresse puisque son estimation est
passée à moins de 100 tonnes actuellement. Cette production reste très faible comparée aux 25000 tonnes
des deux principaux pays producteurs européens que sont l'Allemagne et la Hollande.
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Saisonnalité de la pêche
La pêche de la crevette grise se pratique principalement à l'automne et un peu au printemps. La faible
qualité des statistiques de pêche ne permet pas de dresser un graphe suffisamment précis de la saisonnalité
des apports.
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Réglementation des captures
La réglementation sur la pêche de la crevette grise repose sur l’arrêté n° 22/2001 du 12/02/01 pris par
la Préfecture Régionale de Haute-Normandie : fixant les modalités d'exploitation de la crevette grise dans la
bande côtière des 3 milles du Calvados et de l'estuaire de la Seine. Il prévoit une autorisation administrative
annuelle, la déclaration des captures, la taille des navires (qui doit être inférieure à 12 mètres) et leur
puissance maximale (160 kilowatts) -sauf antériorité-, un maillage supérieur ou égal à 22 mm maille étirée
pour le cul du chalut, et l’utilisation d’un engin sélectif suivant le règlement communautaire n° 850/98. Il
prévoit également que les prises accessoires ne peuvent représenter plus de 5 % du total des captures.
La crevette grise
Laboratoire Environnement Ressources de Normandie
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2004