poesie dell`africa francofona
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poesie dell`africa francofona
Propone POESIE DELL’AFRICA FRANCOFONA Testi originali con traduzione a fronte Les Souffles Respiri Ceux qui sont morts ne sont jamais partis: Ils sont dans l’Ombre qui s’éclaire Et dans l’ombre qui s’épaissit. Les Morts ne sont pas sous la Terre: Ils sont dans l’Arbre qui frémit, Ils sont dans le Bois qui gémit, Ils sont dans l’Eau qui coule, Ils sont dans l’Eau qui dort, Ils sont dans la Case, ils sont dans la Foule: Les Morts ne sont pas morts. Quelli che sono morti non sono mai partiti Sono nell’ombra che si dirada e nell’ombra che si infittisce. I morti non sono sottoterra sono nell’albero che freme, sono nel bosco che geme sono nell’acqua che scorre, sono nell’acqua che dorme. Sono nella capanna, sono tra la folla, I morti non sono morti. Ecoute plus souvent Les Choses que les Etres La Voix du Feu s’entend, Entends la Voix de l’Eau. Ecoute dans le Vent Le Buisson en sanglots : C’est le Souffle des Ancêtres morts, Qui ne sont pas partis Qui ne sont pas sous la Terre Qui ne sont pas morts. Ascolta più spesso le cose che le persone. Si sente la voce del fuoco, ascolta la voce dell’acqua. Ascolta nel vento il cespuglio in lacrime: è il soffio degli Antenati morti che non sono partiti, che non sono sottoterra, che non sono morti. Ceux qui sont morts ne sont jamais partis: Ils sont dans le Sein de la Femme, Ils sont dans l’Enfant qui vagit Et dans le Tison qui s’enflamme. Les Morts ne sont pas sous la Terre : Ils sont dans le Feu qui s’éteint, Ils sont dans les Herbes qui pleurent, Ils sont dans le Rocher qui geint, Les Morts ne sont pas morts. Quelli che sono morti non sono mai partiti, sono nel seno della donna, sono nel bambino che piange e nel tizzone che brucia. I morti non sono sottoterra: sono nel fuoco che si spegne, sono nelle erbe che piangono, sono nella roccia che geme, sono nelle foreste, sono nella casa, I morti non sono morti. Ecoute plus souvent Les Choses que les Etres La Voix du Feu s’entend, Entends la Voix de l’Eau. Ecoute dans le Vent Le Buisson en sanglots, C’est le Souffle des Ancêtres. Ascolta più spesso le cose che gli Esseri si sente la voce del fuoco, ascolta la voce dell’acqua, ascolta nel vento il cespuglio in lacrime: è il soffio degli Antenati. Ils sont dans la Forêt, ils sont dans la Demeure, Museo Africano- POESIE DELL’AFRICA FRANCOFONA Pagina 1 di 8 Il redit chaque jour le Pacte, Le grand Pacte qui lie, Qui lie à la Loi notre Sort, Aux Actes des Souffles plus forts Le Sort de nos Morts qui ne sont pas morts, Le lourd Pacte qui nous lie à la Vie. La lourde Loi qui nous lie aux Actes Des Souffles qui se meurent Dans le lit et sur les rives du Fleuve, Des Souffles qui se meuvent Dans le Rocher qui geint et dans l’Herbe qui pleure. Des Souffles qui demeurent Dans l’Ombre qui s’éclaire et s’épaissit, Dans l’Arbre qui frémit, dans le Bois qui gémit Et dans l’Eau qui coule et dans l’Eau qui dort, Des Souffles plus forts qui ont pris Le Souffle des Morts qui ne sont pas morts, Des Morts qui ne sont pas partis, Des Morts qui ne sont plus sous la Terre. Ogni giorno ripete l’alleanza, la grande alleanza che lega, che lega la nostra sorte alla legge, ai gesti dei più forti respiri, la sorte dei nostri morti che non sono morti la dura alleanza che ci lega alla vita, la dura legge che ci lega ai gesti. Dei respiri che se ne vanno sul letto e lungo le rive del fiume, dei respiri che se ne vanno nella roccia che geme e nell’erba che piange. Dei respiri che rimangono nell’ombra che si illumina e si infittisce, nell’albero che freme, nel legno che geme e nell’acqua che scorre e nell’acqua che riposa, dei respiri più forti che hanno preso il respiro dei morti che non sono morti, dei morti che non sono partiti, dei morti che non sono più sottoterra. Ecoute plus souvent Les Choses que les Etres La Voix du Feu s’entend, Entends la Voix de l’Eau. Ecoute dans le Vent Le Buisson en sanglots, C’est le Souffle des Ancêtres. Ascolta più spesso le cose che gli Esseri si sente la voce del fuoco, ascolta la voce dell’acqua, ascolta nel vento il cespuglio in lacrime, è il soffio degli Antenati. 1947 – Birago Diop – Senegal Museo Africano- POESIE DELL’AFRICA FRANCOFONA Pagina 2 di 8 Le temps du martyr Il tempo del martirio Le Blanc a tué mon père Mon père était fier Le Blanc a violé ma mère Ma mère était belle Le Blanc a courbé mon frère sous le soleil de route Mon frère était fort Le Blanc a tourné vers moi Ses mains rouges de sang Noir Et de sa voix de maître « Hé boy, un berger, une serviette, de l’eau ! » Il bianco uccise mio padre Mio padre era fiero Il bianco violentò mia madre Mia madre era bella Il bianco piegò mio fratello sotto il sole delle strade Mio fratello era forte Il bianco mi mostrò Le mani rosse di sangue nero E con voce da padrone: “Ehi, ragazzo, una bacinella, una salvietta, dell’acqua” 1948 - David Diop – Senegal Poème a mon frère blanc Poesia a mio fratello bianco Cher frère blanc, Quand je suis né, j'étais noir, Quand j'ai grandi, j'étais noir, Quand je suis au soleil, je suis noir, Quand je suis malade, je suis noir, Quand je mourrai, je serai noir. Caro fratello bianco Quando sono nato, ero nero, Quando sono cresciuto, ero nero, Quando sto al sole, sono nero, Quando sono malato, sono nero, Quando morirò, io sarò nero. Tandis que toi, homme blanc, Quand tu es né, tu étais rose, Quand tu as grandi, tu étais blanc, Quand tu vas au soleil, tu es rouge, Quand tu as froid, tu es bleu, Quand tu as peur, tu es vert, Quand tu es malade, tu es jaune, Quand tu mourras, tu seras gris. Mentre tu, uomo bianco, Quando sei nato, eri rosa, Quando sei cresciuto, eri bianco, Quando vai al sole, sei rosso, Quando hai freddo, sei blu, Quando hai paura, sei verde, Quando sei malato, sei giallo, Quando morirai, sarai grigio. Alors, de nous deux, Qui est l'homme de couleur ? Allora, di noi due, Chi è l'uomo di colore? Léopold Sedar Senghor - Senegal Museo Africano- POESIE DELL’AFRICA FRANCOFONA Pagina 3 di 8 A ma mère A mia madre Femme noire, femme africaine, Ô toi ma mère, je pense à toi Ô Dâman, ô ma mère, toi qui me portas sur le dos, Toi qui m’allaitas, toi qui gouvernas mes premiers pas, Toi qui, la première, m’ouvris les yeux aux prodiges de la terre, Je pense à toi… Donna nera, donna africana, oh tu, mia madre, io penso a te… Oh Daman, oh madre mia, tu Che mi portasti sul dorso, tu che mi allattasti, tu che guidasti i miei primi passi, tu che per prima apristi i miei occhi ai prodigi della terra, io penso a te… Femme des champs, des rivières, femme du grand fleuve, Ô toi, ma mère, je pense à toi… Ô toi Dâman, ô ma mère, toi qui essuyais mes larmes, Toi qui me réjouissais le coeur, toi qui, patiemment, supportais mes caprices, Comme j’aimerais encore être près de toi, être enfant près de toi ! Donna dei campi, donna dei fiumi, donna del grande fiume, oh tu, mia madre, io penso a te… Oh tu Daman, oh madre mia tu che asciugavi le lacrime, tu che mi rallegravi il cuore, tu che pazientemente sopportavi i miei capricci, come amerei ancora essere vicino a te, essere bambino vicino a te! Femme simple, femme de la négation, ma pensée toujours se tourne vers toi… Ô Dâman, Dâman de la grande famille des forgerons, ma pensée toujours se tourne vers toi, La tienne à chaque pas m’accompagne, ô Dâman, ma mère, Comme j’aimerais encore être dans ta chaleur, être enfant près de toi. … Donna semplice, donna della rassegnazione, il mio pensiero si rivolge sempre a te … Oh Daman, Daman della grande famiglia dei fabbri, il mio pensiero si rivolge sempre a te, il tuo mi accompagna ad ogni passo, oh Daman, mia madre, come vorrei essere ancora nel tuo calore, essere bambino vicino a te… Femme noire, femme africaine, ô toi ma mère, merci pour tout ce que tu fis pour moi, ton fils, Si loin, si loin, si près de toi ! Je t’aime, je t’aimais, je t’aimerais toujours! Donna nera, donna africana, oh tu, mia madre, grazie. Grazie per tutto ciò che facesti per me, tuo figlio, così lontano, così vicino a te! Ti amo, ti amai, t’amerò sempre! 1953 – Camara Laye – Guinea Conakry Museo Africano- POESIE DELL’AFRICA FRANCOFONA Pagina 4 di 8 A René Maran A René Maran Silence. Silence toujours. Ne parlons plus. Ne dansons plus. Ne crions plus. Car nous ne sommes pas libres. Car nous ne sommes plus chez nous. O Afrique de jadis ! O Afrique domptée ! O Afrique, ohoéé ! notre Afrique. Silenzio. Sempre silenzio. Non parliamo più Non danziamo più Non gridiamo più Perché non siamo liberi. Perché non siamo più liberi in casa nostra. Oh Africa d'un tempo! Oh Africa domata! Oh Africa, Africa nostra. - Tam-tam, tam-tam-toi Sans cesse, tam-tam-toi Clochette, clochette-toi, toujours, toujours. – Afrique, pays des tristesses ! Afrique, pays des mauvais décors ! Afrique, pays sans joies, sans danses, sans chansons ! Afrique, pays des pleurs et des plaintes… - Tam-tam, tam-tam-toi Sans cesse, tam-tam-toi Clochette, clochette-toi, toujours, toujours. - Tam-Tam Tam-Tam Tam-Tam senza sosta per sempre. Campane, campane, senza sosta per sempre Africa paese delle tristezze! Africa paese di sporchi decori Africa paese senza gioie, senza danze senza canzoni! Africa paese di pianti e lamenti Tam-Tam Tam-Tam Tam-Tam Senza sosta suonati per sempre Campane, campane, senza sosta per sempre - O Armstrong, regarde cette Afrique qui dort, Regarde cette Afrique qui ne bouge pas Sans ta trompette, sans tes doux blues, sans ton jazz. tam-tam-toi, ohoéé, notre Afrique ! - Trompette, trompette, ô Armstrong, maître du jazz, Trompette, trompette pour ranimer toute l'Afrique Noire. Trompette, trompette pour réveiller cette Afrique endormie. - O douce trompette du jazz ! O berçant xylophone ! O n'tsambi du Congo ! O les griots de mon cher Dakar ! O la danseuse Zannie Amaya de Bangui ! Bercez-nous toujours, bercez, bercez-nous toujours Jusques à la création d'une nouvelle Afrique, Mais toujours Noire. - Oh Armstrong, guarda quest’Africa che dorme Guarda quest’Africa che non si muove Senza la tua tromba, i tuoi dolci blues, senza il tuo jazz Tam-Tam Africa nostra! - Tromba, tromba, o Amstrong, maestro del jazz, tromba, tromba, per rianimare tutta l'Africa nera. Tromba, tromba per risvegliare quest'Africa addormentata - Oh tromba melodiosa del jazz! Oh xilophono che culla! Oh n’tsambi del Congo! Oh griots della mia cara Dakar! Oh ballerina Zannie Amaya di Bangui! Cullateci sempre, cullateci, cullateci sempre fino alla creazione d'un'Africa Nuova ma sempre Nera. Martial Sinda – 1955 – Rep. Pop. Congo Museo Africano- POESIE DELL’AFRICA FRANCOFONA Pagina 5 di 8 Je vous remercie mon Dieu Ti ringrazio mio Dio Je vous remercie mon Dieu, de m’avoir créé Noir, d’avoir fait de moi la somme de toutes les douleurs, mis sur ma tête, le Monde. J’ai la livrée du Centaure Et je porte le Monde depuis le premier matin. Le blanc est une couleur de circonstance Le noir, la couleur de tous les jours Et je porte le Monde depuis le premier soir. Ti ringrazio, mio Dio, d’avermi creato Negro, d’aver fatto di me la somma di tutti i colori, d’aver messo sulla mia testa il Mondo. Io ho la livrea del Centauro e porto il Mondo dal primo mattino. Il bianco è un colore di circostanza il nero, il colore di tutti i giorni ed io porto il Mondo dalla prima sera. Je suis content de la forme de ma tête faite pour porter le Monde, Satisfait de la forme de mon nez Qui doit humer tout le vent du Monde, Heureux de la forme de mes jambes Prêtes à courir toutes les étapes du Monde. Sono contento della forma della mia testa fatta per portare il Mondo, soddisfatto della forma del mio naso che fiuta tutto il vento del Mondo, orgoglioso della forma delle mie gambe pronte a correre tutte le tappe del Mondo. Je vous remercie mon Dieu, de m’avoir créé Noir, d’avoir fait de moi, la somme de toutes les douleurs. Trente-six épées ont transpercé mon coeur. Trente-six brasiers ont brûlé mon corps. Et mon sang sur tous les calvaires a rougi la neige, Et mon sang à tous les levants a rougi la nature. Ti ringrazio, mio Dio, d’avermi creato Negro, d’aver fatto di me la somma di tutti i dolori. Trentasei spade hanno trapassato il mio cuore. Trentasei bracieri hanno bruciato il mio corpo. E il mio sangue su tutti i Calvari ha reso rossa la neve, e il mio sangue ad ogni alba ha reso rossa la natura. Je suis quand même Content de porter le Monde, Content de mes bras courts de mes bras longs de l’épaisseur de mes lèvres. Ancora sono contento di portare il Mondo contento delle mie braccia corte delle mie braccia lunghe dello spessore delle mie labbra. Je vous remercie mon Dieu, de m’avoir créé Noir, Je porte le Monde depuis l’aube des temps Et mon rire sur le Monde, dans la nuit crée le jour. Ti ringrazio, mio Dio, d’avermi creato Negro. Io porto il Mondo dall’alba dei Tempi e il mio riso sul Mondo nella notte crea il giorno. 1966 – Bernard Dadié – Costa d’Avorio Museo Africano- POESIE DELL’AFRICA FRANCOFONA Pagina 6 di 8 Qui es-tu? Chi sei? Qui es-tu ? Je suis Mamadi, fils de Dioubaté. D’où viens-tu ? Je viens de mon village. Où vas-tu ? A l’autre village Quel autre village ? Quelle importance ? Je vais partout, là où il y a des hommes, C’est ainsi ma vie. Chi Sei? Sono Mamadi, figlio di Diubaté. Da dove vieni? Dal mio villaggio. E dove vai? All'altro villaggio. Quale altro villaggio? Cosa importa? Vado dovunque ci siano degli uomini. È così la mia vita. Que fais-tu dans la vie ? Je suis griot, m’entends-tu ? Je suis griot, comme l’était mon père, Comme l’était le père de mon père, Comme le seront mes enfants Et les enfants de mes enfants. (…) Che fai nella vita? Sono griot, capisci? Sono griot, com'era mio padre, Com'era il padre di mio padre, Come lo saranno i miei figli E i figli dei miei figli (...) Je suis enfant de Guinée, Je suis fils du Mali, Je sors du Tchad ou du fond du Bénin, Je suis enfant d’Afrique... Sono figlio della Guinea, Sono figlio del Mali, Nasco dal Ciad o dal profondo Benin. Sono figlio dell'Africa... Je mets un grand boubou blanc, Et les blancs rient de me voir trotter les pieds nus dans la poussière du chemin... Ils rient ? Qu’ils rient bien. Addosso ho un gran-bubù bianco. E i Bianchi ridono vedendomi Trottare a piedi nudi nella polvere della strada. Ridono? Ridano pure. Quant à moi, je bats des mains et le grand soleil d’Afrique S’arrête au zénith pour m’écouter et me regarder, Et je chante, et je danse, Et je chante, et je danse (…) Quanto a me, batto le mani e il grande sole dell'Africa Si ferma sullo Zenit per guardarmi e ascoltarmi E canto e danzo, E canto e danzo (…) 1968 - Francis Bebey - Camerun Museo Africano- POESIE DELL’AFRICA FRANCOFONA Pagina 7 di 8 L’homme qui te ressemble L’uomo che ti somiglia J’ai frappé à ta porte J’ai frappé à ton cœur pour avoir bon lit pour avoir bon feu pourquoi me repousser ? Ouvre-moi mon frère… ! Ho bussato alla tua porta Ho bussato al tuo cuore Per avere un letto Per avere calore Perché mi respingi? Aprimi fratello!... Pourquoi me demander si je suis d’Afrique si je suis d’Amérique si je suis d’Europe ? Ouvre-moi mon frère… ! Perché domandarmi Se sono Africano Se sono Americano Se sono Europeo? Aprimi fratello!... Pourquoi me demander La longueur de mon nez L’épaisseur de ma bouche La couleur de ma peau Et le nom de mes dieux ? Ouvre-moi mon frère… ! Perchè domandarmi La lunghezza del mio naso Lo spessore della mia bocca Il colore della mia pelle E il nome del mio Dio! Aprimi fratello!... Je ne suis pas un noir Je ne suis pas un rouge Je ne suis pas un jaune Je ne suis pas un blanc Mais je ne suis qu’un homme Ouvre-moi mon frère… ! Non sono nero Non sono rosso Non sono giallo Non sono bianco Ma non sono che un uomo Aprimi fratello!... Ouvre-moi ta porte Ouvre-moi ton cœur Car je suis un homme L’homme de tous les temps L’homme de tous les cieux L’homme qui te ressemble ! … Aprimi la tua porta Aprimi il tuo cuore Perché sono un uomo L’uomo di tutti i tempi L’uomo di tutti i cieli L’uomo che ti somiglia. 1977 - René Philombé – Camerun Museo Africano- POESIE DELL’AFRICA FRANCOFONA Pagina 8 di 8