Judith textes et trads FR_2
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Judith textes et trads FR_2
«Judith triomphante» Musique vénitienne et napolitaine du XVIIIe siècle Delphine Galou, contralto Les Talens Lyriques, direction Christophe Rousset Allemagne, Dortmund, Festival Klangvokal Dimanche 23 juin 2013 Saint-Rémy-de-Provence, L’Alpilium, Musicades & Olivades Vendredi 19 juillet 2013 Programme et textes Alessandro Scarlatti – La Giuditta Ouverture Alessandro Scarlatti – La Giuditta Aria (Oloferne) « Lampi e tuoni » Lampi e tuoni ho nel sembiante : Son l’idea del guerreggiar ! Striscio il piè fra spade e scudi. E di morte sugl’incudi, Del mio brando fulminante faccio i colpi risuonar ! Antonio Vivaldi – Juditha triumphans Aria (Juditha) « Agitata infido flatu » Agitata infido flatu Diu volatu, vagabundo, Maesta hirundo it plorando, Boni ignara. Sed impulsu auræ serenæ Tantæ cito oblita pœnæ, In dilecta dulcia tecta Gaudii ridet haud avara. Mon visage a l’aspect du tonnerre et de la foudre : C’est à l’idée de combattre ! Mon pied s’avance entre épées et boucliers. Et par mon épée foudroyante Je fais résonner les coups De la mort sur les enclumes ! Agitée par le souffle inconstant du vent Pendant son long vol, vagabonde, L’hirondelle est affligée, elle déplore Son ignorance du bonheur. Mais sous l’impulsion d’une brise sereine, Elle oublie vite ses peines Dans la douceur du nid qu’elle affectionne, Elle rit de joie, ne convoite nulle autre joie. Niccolò Jommelli – La Betulia liberata Aria (Ozìa) « Prigioner che fa ritorno » Prigioner che fa ritono Dagli orrori al dì sereno, Chiude i lumi ai rai del giorno E pur tanto il sospiro. Un prisonnier qui, ayant connu des horreurs, revient paisiblement vivre en plein jour, résiste mal à l'éclat des rayons du soleil Et pourtant, n'y a-t-il pas tant et tant aspiré ? Ma così fra poco arriva A soffrir la chiara luce Che l’aviva e lo conduce, Lo splendor che l’abbaglio. Mais bientôt c'est ainsi qu'il parvient à se faire à l'éclat de la lumière, car la splendeur qui l'a ébloui le ranime et le guide. Giovanni Battista Pergolesi Sinfonia en ré Andrea Bernasconi Récitatif & aria (Chabri) « Scorri per ogni lato… ma qual virtù non cede » Scorri per ogni lato la misera città Non troverai che oggetti di terror. Gli ordini usati son negletti o confusi. Altri s’addira contro il ciel, contro te; Piangendo accusa altri le proprie colpe antiche e nuove. Chi corre e non sa dove; Chi geme e non favella; e lo spavento Come in arida selva appresa fiamma, Si comunica e cresce. Ognun si crede presso a morir. Già ne congedi estremi. S’abbracciano a vicenda i congiunti, gli amici, ed è deriso chi ostenda ancor qualche fermezza in viso. Parcours de toutes parts notre ville persécutée : Tu en serais, crois-moi, effrayé. Les ordres transmis ne sont pas respectés ou sont mal interprétés. Certains s'irritent contre le Ciel, contre toi; D'autres, en pleurant, confessent Leurs erreurs d'aujourd'hui ou d'antan. Les uns s'enfuient et ne savent où aller; Les autres se lamentent et n'osent parler. Et la frayeur, tel un feu attisé dans une forêt aride, Se transmet et croît. Tous déjà se croient à l'heure du trépas. Déjà, en se faisant leurs ultimes adieux, Les conjoints, les amis s'embrassent à qui mieux mieux. Et celui qui témoigne encore de quelque fermeté ne s'attire que rires et sarcasmes. Ma qual virtù non cede Fra tanti oggetti e tanti, Ad avilir bastanti Il più feroce cor? Mais comment cette vertu Ne peut-elle émouvoir, Au vu de telles humiliations, Le cœur le plus farouche ? Se non volendo ancora Si piange a gli altrui pianti; Se impallidir talora Ci fa l’altrui pallor? Comment peut-on encore refuser De céder aux pleurs d'autrui, Si parfois l'on pâlit À la pâleur d'autrui ? Pasquale ANFOSSI Aria (Achior) « Te solo adoro » Te solo adoro, Mente infinita, Fonte di vita, Di verità. In cui si muove, Da cui dipende Quanto comprende L’eternità. C'est toi seul que j'adore, Esprit infini, Source de vie, De vérité, Toi en qui tout se meut Et de qui dépend Tout ce que recouvre L'éternité. Florian Leopold GASSMANN Aria (Achior) « Te solo adoro » Te solo adoro, Mente infinita, Fonte di vita, Di verità. C'est toi seul que j'adore, Esprit infini, Source de vie, De vérité, In cui si muove, Da cui dipende Quanto comprende L’eternità. Toi en qui tout se meut Et de qui dépend Tout ce que recouvre L'éternité. Pasquale CAFARO Aria (Achior) « Terribile d’aspetto » Terribile d’aspetto, Barbaro di costumi, O conta se fra numi, O nume alcun non ha. Terrifiant d'aspect, De moeurs barbares, Il se range parmi les divinités, Mais il n'a pas de Dieu véritable. Fasto, furor ,dispetto Sempre dagli occhi spira; E quanto è pronto all’ira, È tardo alla pietà. De ses yeux n'émanent Qu'ostentation, violence et mépris Et, lorsqu'il est courroucé, Il n'est plus temps d'implorer sa pitié. Carl Philip Emmanuel Bach Concerto pour clavecin en do mineur, Wq 37 Niccolò Jommelli Aria (Ozìa) « Se Dio veder tu vuoi » Se Dio veder tu vuoi, Guardalo in ogni oggetto; Cercalo nel tuo petto, Lo troverai con te. Si vraiment tu désires voir Dieu, Alors, dans tout objet, regarde-le. Cherche-le dans ton âme Et tu verras qu'il se trouve en toi. E se dov’ei dimora Non intendesti ancora, Confondimi, se puoi; Dimmi dov’ei non è. Et si encore tu ne comprends Là où il demeure, Mets-moi, si tu le peux, dans l'embarras: Dis-moi plutôt où il n'est pas. Antonio Vivaldi – Juditha triumphans Aria (Holophernes) « Sede, o cara » Sede, o cara Dilecta speciosa, Mea vivida rosa, Mea fulgida fax. Assieds-toi, toi qui m’es chère, Précieuse et charmante vision, Ma rose vive, Ma lumière ardente. Tu Marti triumphanti, Tu bellico amanti, Pulcherrima pax À toi, par Mars triomphant À toi, par ton valeureux amant, Paix belle entre tous. Certains textes sont tirés de la bibliothèque d'ODB-opéra (1029 livrets d'opéra à télécharger gratuitement) : www.odb-opera.com www.lestalenslyriques.com