Le vieillissement des PHM
Transcription
Le vieillissement des PHM
DOSSIER DE PRESSE Paris, le 25 mai 2013 Pour la deuxième année, l’Unapei a remis les « Victoires de l’accessibilité » : des actions exemplaires pour l’inclusion des personnes handicapées mentales Le cadre législatif a beau être fixé depuis 2005, il reste encore beaucoup à faire en matière d’accessibilité pour les personnes handicapées mentales. Leurs besoins spécifiques sont trop peu pris en compte aujourd’hui. Pourtant, il est possible d’agir pour leur rendre la Cité accessible, et c’est ce que démontrent les Victoires de l’accessibilité. L’exception d’aujourd’hui doit devenir la règle de demain. Que toutes ces bonnes volontés, ces créateurs de liens qui à leur manière luttent contre les préjugés, inspirent notre société dans son ensemble. Depuis 50 ans, la fédération et ses associations membres portent une même conviction : la nécessité « d’adapter l’environnement des personnes handicapées mentales à la nature et à la mesure de leurs difficultés comme à la hauteur de leurs capacités et de leurs ambitions ». L’accessibilité, permet de favoriser la rencontre entre tous les citoyens, de permettre à toute personne déficiente intellectuelle d’améliorer sa vie quotidienne et de vivre avec et parmi les autres. Toutes les personnes handicapées mentales ne peuvent pas accéder à une vie totalement autonome, mais chaque pas qui est fait vers cette autonomie se révèle une victoire pour la personne et son entourage. Le concours des « Victoires de l’accessibilité » se veut être un laboratoire de bonnes pratiques et démontre que l’inclusion des personnes handicapées mentales dans notre société est possible. » A propos des victoires : http://victoires.unapei.org/ Sous embargo samedi 25 mai 2013 – 16h -1- Sommaire Repères a. L’accès à tout pour tous : un droit depuis 2005 qui doit être effectif en 2015 b. Qu’est ce que l’accessibilité pour les personnes handicapées mentales ? c. Le pictogramme S3A Les « Victoires de l’accessibilité » Présentation du concours « Les Victoires de l’Accessibilité » Le Palmarès Catégorie Education Le lauréat : Centre - Le scénario d’une bonne intégration Catégorie Travail Le lauréat : Lorraine - Zéro défaut, une inclusion réussie Catégorie Santé Le lauréat : Pays de la Loire - Un passeport pour favoriser l’accès aux soins Catégorie Acteur de la cité Le lauréat : Nord Pas de Calais - Acteurs de la sécurité routière Coup de cœur du jury Le lauréat : Rhône Alpes - Handiconsult Sous embargo samedi 25 mai 2013 – 16h -2- REPÈRES a. L’accès à tout pour tous : un droit acquis en 2005 qui doit être effectif en 2015 Si l’accessibilité était abordée jusqu’alors dans sa dimension d’aménagements matériels, la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées a créé une dynamique nouvelle en faveur de l’accessibilité « à tout pour tous». Le principe d’accessibilité est enfin généralisé à l’ensemble des handicaps. La règlementation impose de rendre la Cité accessible à tous ses citoyens d’ici 2015, dans tous les aspects de la vie : le cadre bâti, les transports, la voirie, l’entreprise, l’administration, le sport, la culture, les loisirs, etc. Le cadre législatif est posé, reste à l’appliquer. Pour cela, l’Unapei appelle à un changement d’ordre social et sociétal. b. Qu’est ce que l’accessibilité pour les personnes handicapées mentales ? « Il faut mieux nous connaître, nous comprendre, nous rendre la vie plus facile et ainsi mieux nous accueillir et nous accompagner dans les actes de la vie quotidienne. » déclare Cédric Mametz, Président de Nous Aussi, association française des personnes handicapées intellectuelles. L’accessibilité ne peut se limiter à la mise en conformité du cadre bâti. L’accessibilité pour les personnes handicapées mentales doit s’entendre comme la possibilité pour elles de pouvoir accéder à la compréhension de leur environnement, à pouvoir s’y repérer et s’y déplacer facilement. Il s’agit bien de réduire les difficultés liées à la déficience intellectuelle en adaptant l’environnement afin de favoriser leur participation et leur permettre d’exprimer pleinement leurs capacités. La mise en accessibilité de l’environnement pour les personnes handicapées mentales nécessite : de connaître la spécificité de la déficience intellectuelle en termes de capacités, de compétences, de difficultés ; de prendre toute la mesure des besoins, souhaits et aspirations de la personne handicapée mentale et de sa famille ; de proposer une aide humaine et/ou des aménagements techniques. Et ce dans tous les champs de la vie de la personne : l’accès à l’information ; l’accès à la santé et aux soins ; l’accès à l’éducation, à la scolarisation et à la formation ; l’accès au travail et à l’emploi ; l’accès à la mobilité (déplacements, transports…) ; l’accès au logement ; l’accès aux loisirs et aux sports ; l’accès à la culture ; l’accès aux instances de la société civile et civique... c. Le pictogramme S3A : Symbole d’Accueil, d’Accompagnement et d’Accessibilité L’Unapei, au regard de l’absence de prise en compte des besoins spécifiques des personnes handicapées mentales dans l’ensemble des domaines inhérents à l’accessibilité, a créé le pictogramme S3A (symbole d’Accueil, d’Accompagnement et d’Accessibilité), normalisé par l’Afnor en mai 2000. Ce pictogramme concerne les personnes handicapées mentales et, par extension, toute personne ayant des difficultés de compréhension ou d’orientation. Il identifie et signale aux personnes présentant des difficultés de repérage et d’apprentissage de la lecture : les structures, produits, services et prestations de toutes natures qui leur sont rendus accessibles grâce à la mise en œuvre de moyens techniques et humains. Il a pour vocation d’être apposé sur des guichets, des lieux de passage, produits ou documents. Sous embargo samedi 25 mai 2013 – 16h -3- Les « Victoires de l’accessibilité » a. Présentation du concours Ce concours récompense les initiatives engagées par les associations affiliées à l’Unapei, mais aussi par tous les acteurs, professionnels ou particuliers, qui permettent chaque jour aux personnes handicapées mentales de vivre avec et parmi les autres. Plus qu’un concours, les « Victoires de l’accessibilité » sont un moyen de sensibiliser l’ensemble des acteurs potentiels de l’inclusion et de faire évoluer les politiques locales en matière d’accessibilité. Les « Victoires de l’accessibilité » ont valeur d’exemple. Elles doivent inspirer la mise en place d’une politique inclusive et enfin de faire prendre conscience à tous que les personnes handicapées mentales sont des citoyens. L’objectif est de faire connaître ces initiatives et de démontrer que l’exception d’aujourd’hui pourrait devenir la règle demain. Qu’est-ce qu’une Victoire ? Une victoire est une histoire de tous les jours, un témoignage emblématique de la participation des personnes handicapées mentales à la vie de la Cité. Elle raconte des situations qui participent notamment à : l’éveil et la socialisation de l’enfant ; l’épanouissement personnel et à la valorisation de soi chez l’adulte ; la stimulation et la communication avec le monde extérieur chez la personne lourdement handicapée ou personne vieillissante. C’est une démonstration des solutions et des moyens qui peuvent être mis en place pour que les personnes handicapées mentales : comprennent mieux leur situation et leur environnement ; soient aidées dans leur prise d’initiative et de décision ; interagissent davantage avec le monde extérieur ; participent à toutes les activités de la société. Le jury : Président du Jury : Ryadh SALLEM, Sportif de haut niveau multi médaillé. Présent aux jeux Paralympiques 2012 avec l’équipe de France de Rugby. Membres du jury : Janine BATARDIERE, Secrétaire Générale de l’association « Nous Aussi », première association en France d’autoreprésentation des personnes déficientes intellectuelles. Martine CARILLON-COUVREUR, Députée de la Nièvre, Présidente du Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH). Professeur Vincent DES PORTES, Chef du service de neuropédiatrie, Hôpital Femme Mère Enfant (HFME), Hospices Civils de Lyon. Annette MASSON, Présidente de l’association Tourisme et Handicaps. Marc PAYET, Journaliste au Parisien – Aujourd’hui en France. Professeur Marcel RUFO, Pédopsychiatre et directeur médical de l'espace méditerranéen de l'adolescence à l'hôpital Salvator à Marseille. Viviane VIOLET, Vice-présidente de l’Alliance Maladies Rares. Sous embargo samedi 25 mai 2013 – 16h -4- Les critères de sélection : Présenter un caractère novateur : qui introduit une nouveauté, qui améliore l’existant, qui satisfait des besoins non couverts (mesure le degré d’innovation de l’action). Présenter un caractère exemplaire : favorise la participation des personnes handicapées mentales, favorise la mixité des publics (mesure le degré d’inclusion des personnes handicapées mentales). Présenter un caractère reproductible : action transposable ailleurs et par d’autres, partage et transfert d’expériences possibles (mesure le degré de reproductibilité de l’action). Présenter un caractère collaboratif : action menée en coopération avec différents acteurs (personnes handicapées mentales, acteurs associatifs, acteurs locaux, publics et/ou privés (mesure le degré de synergie des acteurs concernés). Présenter l’atteinte d’un objectif ou un résultat : chemin parcouru entre l’idée et la réalisation actuelle de l’action (mesure le degré de réussite de l’action). L’organisation du concours : Initié en 2010 par l’Unapei à l’occasion de son cinquantenaire, le concours les « Victoires de l’accessibilité » a remporté un vif succès : plus de 450 candidatures sur l’ensemble du territoire. Pour cette seconde édition, les « Victoires de l’accessibilité » ont été organisées en région et s’illustrent dans quatre catégories : éducation, travail, santé et acteur de la Cité. Les lauréats des sélections régionales ont concouru pour l’étape nationale organisée par l’Unapei. Les Victoires nationales ont été remises lors du congrès de l’Unapei à Marseille, le 25 mai 2013. Sous embargo samedi 25 mai 2013 – 16h -5- Le palmarès CATÉGORIE ÉDUCATION Rencontres et échanges avec d’autres enfants PREAMBULE Le ministère de l’Education nationale indique que 210 400 élèves handicapés ont été scolarisés en milieu ordinaire en 2011 contre 201 406 en 2010. Mais tout ne se mesure pas quantitativement. Derrière ces chiffres en progrès se cachent encore des situations inacceptables : certains ne sont scolarisés seulement quelques heures par semaine. D’autres n’ont aucune solution éducative. Pour les enfants handicapés mentaux, l’accès à l’éducation et à la formation passe par de la souplesse, une pluralité des réponses et par une collaboration entre les écoles et les établissements et services d’accompagnements adaptés. Pourtant, le système demeure rigide et cette collaboration incontournable n’est toujours pas mise en œuvre. Les acteurs de l’éducation manquent d’information et de formation, éléments importants pour que l’inclusion soit favorisée. LE LAURÉAT Centre – Le scénario d’une bonne intégration Pas facile de faire naître le dialogue entre des élèves du milieu ordinaire et du milieu spécialisé. Trois enseignantes ont contribué à changer ce scénario grâce à un projet commun : le tournage d’un film dans le cadre d’une classe de découverte. Leur Victoire En septembre 2011, six élèves de l’IME André-Neulat à Montargis vivent leur deuxième rentrée scolaire à l’école élémentaire du Clos-Vinot à Amilly. En dépit de l’excellent accueil qui leur est réservé dans l’établissement, les enseignants constatent leurs difficultés à s’intégrer parmi les autres élèves dans la cours de récréation ou pendant le déjeuner à la cantine. De part et d’autre, on observe et on hésite à faire le premier pas. Émerge alors l’idée d’organiser un projet commun associant les élèves de l’IME, de la Clis (classe pour l’inclusion scolaire) de l’établissement et des élèves de CE2, soit une petite cinquantaine de participants au total. L’objectif affiché est de favoriser l’ouverture à l’autre, la rencontre et l’échange. Pour cela, tous vont partir pendant dix jours à Pénestin, dans le Morbihan, pour tourner une émission de télévision sur le thème des pirates dans le cadre d’une classe d’éducation à l’image. Quels résultats ? De septembre 2011 à mars 2012, une à deux heures hebdomadaires sont consacrées à la préparation du séjour. Tandis que les enseignants recherchent les financements nécessaires, toute l’école participe à la récolte de fonds par la vente d’objets et de calendriers réalisés en classe. Dans le même temps, des activités communes sont organisées autour d’un atelier chorégraphique et de projections de films à l’IME. Il importe que des liens se créent car une fois à Pénestin, tout le monde sera mélangé dans les dortoirs, à la cantine aussi bien que pendant les activités. Le printemps arrive. Cap sur le Morbihan où les enfants découvrent la mer et enregistrent « La télé des pirates » sous la houlette d’animateurs-réalisateurs. Anecdotes et photos sont diffusées au quotidien sur un blog qu’ils animent eux-mêmes. S’y révèlent des moments de vie et d’échanges très forts entre tous. L’objectif est atteint. Sous embargo samedi 25 mai 2013 – 16h -6- Et demain… Au retour, les familles assistent à la projection du film et se voient offrir le DVD. C’est l’opportunité de rencontrer les parents des nouveaux copains de la classe découverte autour d’un verre de l’amitié. Des affinités se renforcent, d’autres s’installent. Les jeunes de l’IME témoignent également de leur expérience auprès de leurs camarades restés à Montargis. L’action est relayée par les médias locaux. Il n’est plus permis de douter de l’intérêt collectif de l’aventure. C’est la raison pour laquelle l’IME et l’école entendent renforcer la cohésion ainsi créée à travers d’autres actions pédagogiques « inclusives ». Ils envisagent également la programmation d’une autre classe de découverte dans les trois prochaines années. Porteuse du projet : Adeline Dunod, professeure des écoles à l’IME André-Neulat ; Partenaires : Conseil général, associations d’éducation à l’image et laïque, mairies ; Contact : Adapei du Loiret – 30, rue Duchesne Rabier, 45200 Montargis – Tél. : 02 38 85 49 14. Sous embargo samedi 25 mai 2013 – 16h -7- CATÉGORIE TRAVAIL Accès à une activité professionnelle PREAMBULE Le droit au travail est un élément fondamental des droits de l’homme qui s’exerce difficilement pour les personnes handicapées mentales, en décalage avec le « tout efficient » monde économique. Pourtant, ces personnes ont des capacités qui peuvent être valorisées dans un environnement adapté. Elles ont notamment besoin d’accompagnement humain. Ne pas en tenir compte, c’est considérer qu’aucune n’a sa place en milieu ordinaire de travail. Et, force est de constater que les acteurs de l’insertion professionnelle sont très peu mobilisés pour l’emploi des personnes handicapées mentales et qu’ils proposent une offre qui leur est souvent inadaptée. LE LAURÉAT Lorraine – Zéro défaut, une inclusion réussie Menacé de disparition suite à une évolution technologique, le partenariat entre l’usine Essilor de Ligny-en-Barrois et l’Esat de Vassincourt s’en est finalement trouvé renforcé grâce à la création d’un atelier hors-les murs sur le site même de l’entreprise. Leur Victoire Depuis plus de 20 ans, l’usine Essilor de Ligny-en-Barrois, qui produit des verres et du matériel pour les opticiens, sous-traitait à l’Esat de Vassincourt de la connectique pour la fabrication de machines professionnelles. En dépit d’un partenariat bien établi, cette collaboration menaçait de s’arrêter en raison de l’évolution des machines fabriquées. Les nouveaux modèles envisagés intégraient en effet des composants électroniques beaucoup trop fragiles pour être transportés dans les locaux de l’Esat, situé à 35 km de l’usine. Plutôt de que voir disparaître un savoir-faire acquis pendant deux décennies par les travailleurs de l’Esat – dont l’équilibre économique se voyait du même coup mis en péril -, les deux partenaires ont finalement trouvé la solution : puisque les produits ne pourraient plus être transportés à l’Esat, c’est l’Esat qui se déplacerait chez Essilor… Quels résultats ? Fin 2011, 12 travailleurs de Vassincourt ont donc intégré un atelier hors les murs sur le site de Lignyen-Barrois. Ce « transfert » a été le résultat d’une longue préparation, portée en commun par la mission handicap d’Essilor et l’encadrement de l’Esat. Une fois obtenu l’accord indispensable du comité de direction de l’entreprise, des études techniques ont été réalisées pour l’aménagement du nouvel atelier. Une démarche de sensibilisation au handicap a été menée en direction des salariés de l’usine. Dans le même temps, les douze candidats à la délocalisation ont bénéficié de formations d’accompagnement afin de pouvoir prendre les transports en toute autonomie et intégrer de nouvelles règles de sécurité. Avant de faire le grand saut, ils ont été reçus à l’usine pour se familiariser avec les lieux. Et demain ? Plus d’un an après leur arrivée à Ligny-en-Barrois, les 12 travailleurs se sont pleinement intégrés chez Essilor, où la qualité de leur travail est unanimement reconnue. « Zéro défaut », a conclu le service qualité de l’usine qui évalue régulièrement leur production. Tous ont su développer de nouvelles Sous embargo samedi 25 mai 2013 – 16h -8- compétences pour s’adapter aux nouvelles gammes fabriquées et assurer la polyvalence entre les différents postes. Par leur professionnalisme, ils ont levé tous les préjugés qui subsistaient parmi le personnel du site et sont aujourd’hui considérés comme des collègues à part entière. En 2013, Essilor confiera deux nouvelles missions à l’Esat. Huit travailleurs seront chargés de réaliser des tests sur les nouvelles machines fabriquées afin d’en évaluer la fiabilité ; deux autres travailleurs se verront par ailleurs confier le pesage de pièces détachées dans le magasin central pour mieux les identifier dans le stock. Tous intégreront le site Essilor, où ils travailleront dans le même atelier que les salariés de l’entreprise. Initiateur du projet : Didier Rambeaux, directeur d’Esat Industriel ; Partenaire : Usine Essilor « La Compasserie » ; Contact : Adapei de la Meuse – Route de Neuville, 55800 Vassincourt – Tél. : 03 29 78 53 53. Sous embargo samedi 25 mai 2013 – 16h -9- CATEGORIE SANTÉ Accès facilité aux soins de santé PREAMBULE Les personnes handicapées mentales n’accèdent que faiblement à la santé, ce qui entraîne des surhandicaps préoccupants. Plusieurs facteurs expliquent ce constat : un manque de coordination entre les secteurs sanitaire et médico-social, des réseaux de soins insuffisamment organisés, une formation professionnelle qui n’inclut pas les spécificités du handicap mental, des établissements médicosociaux insuffisamment pourvus en personnels médicaux et paramédicaux alors que la population accueillie vieillit et nécessite des soins plus fréquents. Par ailleurs la spécificité des soins dispensés par les professionnels de santé auprès des personnes handicapées mentales (en ville notamment) n’est pas prise en compte et valorisée. LE LAURÉAT Pays de la Loire – Un passeport pour favoriser l’accès aux soins Les usagers de quatre associations possèdent désormais un Passeport Santé qui leur permet d’accéder aux soins de façon plus autonome, et de mieux communiquer avec les professionnels de la santé. Leur Victoire Il y a quelques mois, Corinne, résidente d’un foyer de vie, a été accueillie aux urgences où on devait lui faire passer une radio. Sa hantise… En temps normal, elle n’aurait pas pu expliquer sa phobie au radiologiste, mais Corinne avait son Passeport Santé avec elle… Elle l’a montré au spécialiste qui est tout de suite allé chercher son éducateur. Ce Passeport Santé est le résultat d’un long travail de concertation et de coordination initié en 2009 par une Commission Santé inter-associative réunissant des familles de personnes handicapées mentales, quatre associations affiliées à l’Unapei et des professionnels de santé du Maine-et-Loire. Il s’appuie sur une démarche plus globale de formation du personnel soignant au handicap mental et d’éducation des personnes handicapées pour une plus grande autonomie lors des actes de soins. Quels résultats ? Entre 2009 et 2011, la Commission Santé a constitué des groupes de travail avec les hôpitaux d’Angers et de Cholet pour envisager un meilleur accueil des personnes handicapées mentales dans le cadre du parcours de soin (prise de rendez-vous, prise en compte des besoins, accompagnement…). Ces réflexions ont conduit à la mise en place de plans de formation en direction des personnels soignants. Parallèlement, un travail avec les établissements médico-sociaux a permis l’élaboration du Passeport Santé, permettant à la personne handicapée d’attirer l’attention sur ses besoins spécifiques et de se faire comprendre pendant les soins. L’outil a été testé par des usagers et diffusé à l’ensemble des familles (2 000 personnes) et aux associations de l’Urapei des Pays de la Loire. Enfin, une formation spécifique a été conçue pour permettre aux personnes handicapées de s’approprier l’outil. Sous embargo samedi 25 mai 2013 – 16h - 10 - Et demain… Aujourd’hui, les formations se poursuivent à Angers et Cholet et la Commission continue à travailler, notamment sur l’amélioration de l’accueil aux urgences. Elle est également à la recherche de financement pour faire intervenir un professionnel de la communication sur la création de documents adaptés expliquant le déroulement des soins aux adultes handicapés. Pour l’heure, aucune évaluation n’a été mise en place autour du Passeport Santé, mais il a d’ores et déjà démontré son utilité dans bien des cas et obtenu un excellent accueil auprès des soignants qui restent très demandeurs sur le sujet. La Commission envisage également de solliciter les responsables des hôpitaux de Saumur et de Segré ainsi que des cliniques privées d’Angers. Enfin, elle souhaite renforcer les échanges entre les salariés du médico-social et de la santé. Porteur du projet : Michel Vinsonneau, administrateur Aapei 49 ; Partenaire : hôpitaux d’Angers et de Cholet, Aapai, Apahrc, Adapei 49, IEM La Guiberdière, Foyer de Trémur, Foyers de la LongueChauvière et de la Haie-Vive, CAJ des Claveries ; Contact : HandiCap’Anjou – 114, rue de la Chalouère BP 3114, 49017 Angers – Tél. : 02 41 43 93 65 – site web : www.handicap-anjou.fr Sous embargo samedi 25 mai 2013 – 16h - 11 - CATÉGORIE ACTEUR DE LA CITE : Favoriser la participation à la vie collective PREAMBULE La loi du 11 février 2005 a posé le principe d’une accessibilité universelle et fixé une échéance pour y parvenir : 2015. Aucune action n’a été menée pour les personnes handicapées mentales. Pour elles, rendre accessible la cité, c’est, avant tout, mieux les accueillir et accepter leur différence. LE LAURÉAT Nord Pas de Calais – Acteurs de la sécurité routière Formés dans le cadre d’une activité de soutien de l’Esat du Calaisis, les usagers se sont eux-mêmes transformés en agents de prévention en direction du public scolaire. Leur Victoire Depuis un an, l’Esat du Calaisis propose à ses usagers d’acquérir les bons gestes pour circuler en confiance et en toute sécurité sur la voie publique. Ces travailleurs, âgés de 18 à 57 ans, ont eu la possibilité de participer à une activité de soutien sur la prévention sécurité routière, animée par Daniel Decarnin, brigadier de la Police municipale de Calais et l’association « Ensemble sur la route, ensemble pour la vie ». Mais un savoir n’a de valeur qu’à partir du moment où il est partagé : une fois formés, les stagiaires ont souhaité faire acte de citoyenneté en allant transmettre à leur tour les connaissances acquises dans des écoles des environs. Quels résultats ? Six groupes de dix usagers ont ainsi été formés dans les locaux de l’Esat et se sont vus remettre un diplôme en fin de session. Dans le même temps, la direction de l’établissement a pris contact avec les écoles primaires et les centres de loisirs pour proposer une intervention. La première s’est déroulée devant une classe de CM1 de l’école La Fontaine de Calais. Arborant un gilet fluorescent et conscients de l’importance de leur rôle, les nouveaux « agents de prévention » ont eu à cœur de porter le message de la sécurité routière auprès des élèves. À la théorie, présentée en classe, s’est ajoutée une séance pratique sur piste, avec des vélos, de vrais passages piétons, feux rouges, stop et autre panneaux routiers. Et demain … Grâce au soutien de la Ville de Calais et de la Police municipale, cette action est amenée à perdurer dans le temps. Facilement reproductible dans les écoles, les collèges, les centres aérés ou de vacances, elle permettra à la fois de valoriser l’engagement citoyen des usagers de l’Esat et de sensibiliser un large public de jeunes sur les dangers de la circulation. Afin de rendre l’intervention plus accessible et plus ludique, l’Esat travaille à la réalisation d’un support vidéo dans lequel ses intervenants et les élèves se mettront en situation. Cet outil contribuera à l’animation des échanges entre les jeunes participants et leurs formateurs d’un jour. Initiateur : Romain Chrétien, moniteur d’atelier à Esat du Calaisis ; Partenaires : Ville de Calais, Police municipale de Calais, association « Ensemble sur la route, ensemble pour la vie », établissements scolaires, centres de loisirs et de vacances ; Contact : Afapei Esat du Calaisis, rue Gustave-Courbet, 62100 Calais. Tél. : 03 21 96 56 30. Sous embargo samedi 25 mai 2013 – 16h - 12 - COUP DE COEUR du jury LE LAUREAT Rhône Alpes – Handiconsult Afin de lever les obstacles à l’accès aux soins des personnes lourdement handicapées, l’hôpital d’Annecy a mis en place un dispositif expérimental dédié leur permettant d’accéder à 12 consultations spécialisées réunies en un seul lieu. Leur Victoire En dépit des efforts engagés par le secteur de la santé pour rendre les soins accessibles à tous, l’accès aux soins courants en milieu ordinaire reste difficile pour les personnes présentant un handicap mental : manque de temps de la part des soignants, difficulté à comprendre et interpréter les réactions du patient, problème d’accessibilité, absence de matériel adapté… Pour lever ces obstacles, le Centre Hospitalier de la région d’Annecy (CHRA) a mis en place le dispositif Handiconsult dans le cadre d’une étroite collaboration avec les familles, les établissements spécialisés et les associations. L’objectif : coordonner et organiser les prises en charge, assurer un accueil téléphonique et conseiller les patients et leur famille. Quels résultats ? Lancé en avril 2012, Handiconsult a connu une montée en charge progressive. En date du 12 octobre 2012, il a reçu 305 appels, permis de fixer 181 rendez-vous et rendu possible 148 consultations auprès de 14 médecins spécialistes. La mise en place du dispositif a d’abord nécessité une coordination entre les différentes spécialités médicales (gynécologie, prise en charge de la douleur, neurologie, médecine physique et de réadaptation, ORL, ophtalmologie, dermatologie…) et des dentistes libéraux en charge des soins buccodentaires. Le personnel soignant a été formé aux problématiques liées au handicap et des locaux dédiés ont été aménagés et équipés au sein même du plateau technique de l’hôpital. Handiconsult permet donc aujourd’hui l’accès à 12 consultations spécialisées regroupées sur un seul et même site. Et demain … Ce dispositif expérimental est inscrit dans le Projet régional de santé de la région RhôneAlpes en cours de concertation. Il bénéficie d’un financement sur deux ans et a vocation à être consolidé et pérennisé. À l’avenir, ses initiateurs souhaitent l’étendre à d’autres spécialités médicales dans le cadre d’une concertation pluridisciplinaire plus large. Handiconsult pourrait constituer, à terme, une solution viable et durable pour rendre accessibles les soins courants et la prévention aux enfants et adultes lourdement handicapés (handicap moteur, visuel, auditif, psychique, intellectuel), résidant en institution ou à domicile. Sous embargo samedi 25 mai 2013 – 16h - 13 - Porteur du projet : Jean-Henri Ruel, praticien hospitalier, coordonnateur Handiconsult ; Partenaires : Centre Hospitalier de la région d’Annecy (CHRA), ARS Rhône-Alpes, conseil général de Haute-Savoie, APF, Centre Arthur-Lavy, ADIMC 74, Epanou, Udapei, Unafam, Samsah Le Fil d’Ariane, Dentdicap 74, UFSBD 74 ; Contact : Udapei 74, 6, rue des Alouettes, 74000 Annecy – Tél. : 04 50 46 55 69 À propos de l’Unapei Union nationale des associations de parents, de personnes handicapées mentales et de leurs amis : Créé en 1960, l’Unapei est le premier mouvement associatif français œuvrant pour la représentation et la défense des intérêts des personnes handicapées mentales. Les associations affiliées à l’Unapei agissent pour répondre aux besoins et aux attentes des personnes handicapées mentales, favoriser leur insertion et leur permettre de vivre dignement avec et parmi les autres. L’Unapei est un mouvement national qui fédère 600 associations présentes au niveau local (Apei, Papillons Blancs, Chrysalide, Envol…), départemental (Adapei, Udapei, Association tutélaire) et régional (Urapei). L’Unapei en chiffres : 180 000 personnes handicapées accueillies 60 000 familles adhérentes des associations affiliées 3 000 établissements et services spécialisés 75 000 professionnels employés dans les associations et les établissements Plus d’informations sur : www.unapei.org Contact presse : Nelly Stul : 01 44 85 50 83 – 06 37 36 21 48 / [email protected] Sous embargo samedi 25 mai 2013 – 16h - 14 -