Qualité de l`air en proximité de l`autoroute A9 avant son
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Qualité de l`air en proximité de l`autoroute A9 avant son
Synthèse Etat des lieux de la qualité de l'air autour de l'A9 avant son doublement Rédacteur : AFM Date : 14/12/00 Page : 1/3 (en collaboration avec la DDE 34) I – Contexte • Etude réalisée en été 1997 et hiver 1998 en partenariat avec la DDE 34 • Objectif : établir un état des lieux de la pollution atmosphérique d'origine automobile au niveau du tracé de l'autoroute A9 en vue de son doublement • Zone d'étude : entre le péage Ouest de Montpellier (Saint Jean de Védas) et la sortie de Lunel (à l'Est de Montpellier) • Méthodologie : mesure en priorité du dioxyde d'azote (NO2), principal traceur de la pollution issue du trafic routier ; interprétation des résultats en fonction des paramètres de trafic et de météorologie ; comparaison aux mesures enregistrées sur le réseau "fixe" de Montpellier et aux stations mobiles installées ponctuellement dans le cadre de l'étude. II – Moyens mis en œuvre Sites étudiés Stade de la Rauze Type de site Trafic (100 m au Nord de l'autoroute A9) Mas des Brousses Fond (250 m au Sud de l'autoroute A9) 67 sites (voir carte) Trafic et fond (voir carte jointe n°1) Polluant mesuré Dates Moyen de mesure Ozone, Oxydes d'azote, Particules, Dioxyde de soufre, Monoxyde de carbone + météorologie Ozone, Oxydes d'azote, Particules, Dioxyde de soufre, Monoxyde de carbone + météorologie Dioxyde d'azote 4 au 18 septembre 1997 Analyseurs automatiques dans station mobile lourde 9 au 23 février 1998 Analyseurs automatiques dans station mobile lourde 22 août au 18 septembre 1997 26 janvier au 23 mars 1998 Echantillonneurs passifs (seuls les sites de fond sont utilisés pour la cartographie) III – Quelques définitions • L'objectif de qualité est le niveau de concentration de ce polluant dans l'atmosphère, fixé sur la base de connaissances scientifiques, dans le but d'éviter, de prévenir ou de réduire les effets nocifs de cette substance pour la santé humaine ou pour l'environnement, à atteindre dans une période donnée (article 3 de la loi sur l'air du 30 décembre 1996). • La valeur limite est le niveau maximal de concentration de ce polluant, à ne pas dépasser (directive européenne du 22 avril 1999). Synthèse Etat des lieux de la qualité de l'air autour de l'A9 avant son doublement Rédacteur : AFM Date : 14/12/00 Page : 2/3 (en collaboration avec la DDE 34) • Un transect est une "coupe" perpendiculaire à l'autoroute A9 ( et à la RN113) longue de quelques kilomètres, le long de laquelle sont installés des capteurs pour apprécier l'évolution de la pollution de part et d'autre des axes routiers. • Un site trafic est un site situé à proximité immédiate d'une voie de grande circulation, qui vise à mesurer la pollution au plus proche des sources de pollution routière. La distance maximale à la voie la plus proche est fonction du trafic journalier. Ainsi, pour l'autoroute A9, qui supporte plus de 70 000 véhicules/jour durant les mesures à la Rauze, une station trafic doit en être éloignée de moins de 200 m. • Un site de fond (définition de 1997) vise à mesurer la pollution moyenne, non influencée par une source proche. Il doit être suffisamment éloigné d'une voie de circulation (exemple : à plus de 200 m d'un axe de plus de 70 000 véhicules/jour). IV – Conclusions quant au dioxyde d'azote (NO2) Une cartographie par interpolation des mesures de NO2 issues des échantillonneurs passifs est représentée sur la carte n°2. Cette carte n'est qu'une représentation visuelle des résultats globaux de l'étude, et ne permet donc de visualiser que des moyennes sur la durée de l'étude. En particulier, elle ne rend pas compte des phénomènes de pointes de pollution limités dans le temps. • Sites de proximité immédiate de l'autoroute : ce sites se comportent comme la station trafic Saint Denis montpelliéraine et enregistrent donc des concentrations très importantes de NO2, dépassant la valeur limite. Il est donc fort probable que des pointes horaires très élevées de ce même polluant puissent être observées aux heures de plus fort trafic à proximité immédiate de l'autoroute. L'objectif de qualité a également été dépassé à plusieurs reprises dans les 50 premiers mètres autour de l'autoroute. Les tubes placés à plus de 100 m de l'autoroute respectent tous les seuils fixés par le décret de la loi sur l'air. On peut remarquer que le tube placé prés du Zénith enregistre les plus fortes valeurs de l'étude en raison de l'effet combiné de l'autoroute A9, de la route RD 66 qui connaît également un trafic important (entre 30 000 et 50 000 véhicules/jour) et du trafic dans les boucles de l'échangeur qui induit des modes pulsés de conduite (accélération / décélération). • Autres sites autour de l'autoroute : Tous les autres sites (étudiés par échantillonneurs passifs comme par la station mobile) respectent les seuils fixés par le décret de la loi sur l'air. Cela montre la rapidité de dispersion du NO2 de part et d'autre de l'autoroute. La diminution de la concentration est importante dans les 100 premiers mètres1. D'autre part, les concentrations peuvent atteindre le niveau mesuré en campagne loin de toute source (appelé "niveau de référence") dès les 100 premiers mètres passés (sur le transect près de Baillargues, on mesure à 100 mètres au Nord de l'autoroute 16 µg/m3, à comparer au niveau de référence de 18 µg/m3). Cette très forte décroissance des teneurs en NO2 n'est sans doute valable que sur les tronçons où l'autoroute est en pleine nature, loin de tout axe routier important ou autre source de pollution Des études postérieures sur d'autres tronçons de l'autoroute A9 en biterrois, narbonnais… ont confirmé ce phénomène : à 100 m de l'autoroute, en campagne, on ne retrouve qu'un tiers à la moitié des concentrations de NO2 en proximité de l'autoroute. 1 Synthèse Etat des lieux de la qualité de l'air autour de l'A9 avant son doublement Rédacteur : AFM Date : 14/12/00 Page : 3/3 (en collaboration avec la DDE 34) • Influence de la RN 113 : La RN 113 a une influence beaucoup plus faible que l'autoroute A9 sur les niveaux de NO2, même si l'objectif de qualité a été dépassé dans les 50 premiers mètres autour de la RN113 lors de conditions météorologiques défavorables. L'influence de la RN 113 ne se fait pas sentir au delà de 500 mètres. Les concentrations de NO2 sont plus élevées au niveau du transect de Baillargues que de Saint Jean de Védas, ceci en raison de l'influence croisée de l'A9 et de la RN 113 (ces deux axes étant distants de moins d'un kilomètre dans le cas du transect de Baillargues). • Influence respective de Montpellier et de l'autoroute : Le transect réalisé au niveau de Montpellier enregistre des concentrations plus élevées que les autres transects. La première explication vient du trafic sur ce tronçon de l'autoroute (Montpellier Est – Montpellier Sud) qui, pour toutes les séries, est le plus soutenu (plus de 100 000 véhicules/jour pour la fin du mois d'août 1997, par exemple). La deuxième explication vient de l'augmentation des niveaux de pollution "de fond" liée à la circulation urbaine de Montpellier. On constate en effet une augmentation des teneurs en NO2 à l'approche du centre-ville. • Evolution selon le trafic et la météorologie : Même si les concentrations horaires suivent la même évolution temporelle que le trafic, à émission constante, la pollution de l'air ambiant varie de façon importante selon les conditions météorologiques. Ainsi, si le trafic diminue, mais que les conditions météorologiques deviennent défavorables à la pollution, la concentration de polluant dans l'atmosphère va augmenter. Mais il faut rappeler ici que ce n'est pas la météorologie qui est à l'origine de la pollution, mais bien le trafic routier de l'autoroute, principale source de pollution par le NO2, au moins dans les 100 premiers mètres autour de cet axe routier. • Autres polluants : Le dioxyde de soufre, le monoxyde de carbone et les particules en suspension ont respecté tous les seuils réglementaires sur les deux sites étudiés avec la station mobile. • Remarque : Les mesures de concentrations de benzène n'étaient pas réalisables à l'époque de ces études (1997-98). V – Bilan global L'influence de l'autoroute A9 et de la route nationale 113 semble donc limitée dans l'espace pour ce qui concerne le NO2, principal traceur de la pollution automobile. Par contre, cette étude ne préjuge pas de la contribution des émissions polluantes de l'autoroute A9 à la formation d'ozone au niveau local et régional. On peut supposer que cette contribution est loin d'être négligeable compte tenu des concentrations de NO2 enregistrées à proximité de l'autoroute, qui sont équivalentes à celles mesurées sur le site "trafic" de Montpellier; Un prolongement de cette étude, sous forme de bilan d'émission concernant l'autoroute et la circulation urbaine permettrait, peut-être, de dégager la part globale de l'autoroute sur l'état général de la qualité de l'air (dioxyde d'azote, ozone…). Ces bilans pourraient également être utilisés pour établir différents scénarios.