Duvalier et Martelly ciblés par Des Manifestations

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Duvalier et Martelly ciblés par Des Manifestations
Vol. 5, No. 30 • Du 8 au 14 Février 2012
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HAÏTI LIBERTÉ
JUSTICE • VÉRITÉ • INDÉPENDANCE
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Sitin devan
Ministè Lajistis
pou mande jije
Jean-Claude
Duvalier
Page 6
7 février:
Duvalier et Martelly
ciblés par des
manifestations
Voir page 4
L’acteur Sean
Penn fait l’éloge
de Martelly !
Page 8
Des centaines de manifestants ont défilé dans les rues de Port-au-Prince le 7 février, en ce 26e anniversaire de
la chute de la dictature des Duvalier, arrachant des lampadaires et des bannières roses de Martelly
Visite de la présidente
brésilienne en Haïti !
Voir page 4
Le double veto
pour interdire
la guerre
impériale
contre la Syrie
Page 12
La première
photo de Mumia
depuis 17 ans
La présidente du Brésil, Dilma Rousseff et son homologue haïtien Michel Martelly, le 1er février, au cours d’une visite de quelques
heures à Port-au-Prince.
Page 17
Editorial
HAITI
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Choc entre les deux têtes de
l’exécutif haïtien !
Par Berthony Dupont
A
lors que le grotesque continue à fleurir en Haiti, voici qu’une
lutte d’influences vient d’éclater entre le président Martelly et
son Premier ministre Gary Conille. Il semblerait que l’exécutif mis en
place par Washington à travers Hillary et Bill Clinton, est scindé en
deux gouvernements; l’un dirigé par la Présidence et l’autre par la
Primature.
A la lumière des derniers événements, il convient de poser de
bien malencontreuses questions quant aux plans que préparent ces
deux protagonistes pour satisfaire leurs intérêts de classe et cela semble, à première vue, avoir porté l’affaire à un point de non-retour.
En effet, comme une bête traquée, le président Martelly se faufile vers une stratégie bolivarienne, soit par opportunisme sinon par
conviction politique, en s’appuyant sur des principes de changement
comme le font certains dirigeants anti-impérialistes. Or on ne saurait le croire vu que les faits parlent d’eux-mêmes. Tout d’abord, en
s’affichant publiquement à encourager l’impunité et l’injustice contre
le peuple haïtien dans le dossier de justice de Duvalier et en appliquant la politique économique de Washington comme l’illustrent les
industries d’assemblage et de sous-traitance que vont créer les multinationaux à Caracol, de telles initiatives sont inconciliables avec une
orientation progressiste et n’ont rien de vraiment patriotique.
Même quand le Nouvelliste a indiqué que : « Les Américains
croyaient que l’arrivée de ce chanteur à la présidence de la République allait refroidir les relations entre Port-au-Prince, La Havane et
Caracas ». Il n’y a pas lieu pour nous de croire que le président opte
sciemment pour une autre alternative. Comment peut on, ainsi, prendre au sérieux celui qui, la semaine d’avant accompagnait à Davos
les grands manitous et bandits capitalistes et la semaine suivante, il
participait à la réunion de l’Alliance bolivarienne pour les peuples de
l’Amérique (ALBA), une entité contraire à celle de Davos.
Mais en réalité quel a été le mobile du chef de l’Etat haïtien en
se rendant à ce nid de faucons capitalistes ? Selon lui, Haïti a le droit
de se regrouper avec d’autres pays pour le bien-être de son peuple.
Certes, mais qu’a donc tiré le pays du sommet de Davos ? Pourtant à
Caracas « Il est de la responsabilité des pays de l’Amérique latine de
rester unis pour aider Haïti…Nous devons trouver 1,000 manières
de coopérer davantage avec Haïti, trouver des ressources, inventer,
créer » a déclaré le Président vénézuélien Hugo Chavez.
A la vérité, il ne nous est pas encore permis de commenter avec
une évidente satisfaction les voyages de Martelly au Venezuela, mais
quand même, nous applaudissons volontiers sa participation au sommet de l’Alba espérant que les Fonds Petro Caribe et toutes autres
formes d’assistance bilatérale et multilatérale offertes par le Venezuela, ne seront pas gaspillés, dilapidés comme antérieurement. De
même l’invitation à l’endroit de Chavez et de Raul Castro pour visiter
Haiti est à apprécier, sauf que ces actions ne tiennent pas la route,
en d’autres termes, l’équation n’est pas balancée. Elle ressemble plus
3, 2ème Impasse Lavaud
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Responsable:
Yves Pierre-Louis
à une politique de prostitution qu’à une démarche conséquente. Ou
du moins, cette tangente vers la gauche de l’Amérique latine, est-elle
pour soutirer de l’argent ou pour faire pression sur les Etats-unis qui
déjà semblent être plus amoureux de Conille que de Martelly?
Comme Martelly n’a pas jusqu’à nos jours rencontré Obama,
des secteurs bien intentionnés commencent à faire courir toutes sortes
de bruits à savoir que le président iranien sera également en Haiti et
que Haiti n’est pas prête pour recevoir un terroriste. Une façon de
montrer leur attachement aux Etats-Unis et le député Arnel Belizaire
a osé déclarer que l’aide des Etats-Unis à travers l’USAID est supérieure à celle du Venezuela et de Cuba. Quelle indigence d’esprit !
Mais cela ne peut que entrer dans le cadre d’une propagande bien
orchestrée pour empêcher la venue de Chavez et à la rigueur celle du
président cubain. Et au Nouvelliste d’ajouter : « Comment Martelly
va-t-il pouvoir maintenir le cap de tenir ses promesses à une population incapable de satisfaire ses besoins primaires, s’il persiste à
privilégier la coopération Sud-Sud au mépris de Washington… » ?
C’est dans cet esprit qu’il convient de placer le voyage d’environ
cinq jours à Washington du Premier ministre Garry Conille pour rencontrer les dirigeants du Fond Monétaire International et de la Banque
Mondiale. En réalité, à quel jeu se livre ce dernier ? De là à nous
rappeler que les antagonismes entre les deux têtes de l’exécutif haïtien avaient déjà commencé réellement à prendre forme bien avant
l’investiture de Conille, et amplifié avec l’affaire Martelly-Belizaire,
lorsque le Premier ministre utilisait ce faux pas de la présidence pour
marquer des points politiques. Et rappelons cette phrase indulgente
et célèbre de Martelly « je vais laisser diriger le Premier ministre »
Toutefois, on ne saurait cacher qu’une profonde inquiétude agite
plus qu’à aucun moment aujourd’hui la présidence, suite à la question d’enquête sur la nationalité étrangère tout comme la publication
de l’amendement de la Constitution de 1987, que la Communauté
internationale, le Parlement et également Conille militent coûte que
coûte à publier et contre laquelle Martelly se rebiffe. Mais à quelle fin
finalement profitera cette guerre froide ?
Martelly n’a pas le droit de publier l’amendement. Pourquoi
donc lui demander de le faire quand nous savons pertinemment que
ce doit être la tâche d’un gouvernement sortant. Et de plus, publier
l’amendement de la Constitution 87, quant à présent, est un acte illégal et assurément pas fortuit et qui semble vouloir peser de façon
décisive sur la décision de l’avenir du pays en cas d’empêchement
du président.
Puisqu’à ce stade, cette solution est inconcevable, Garry Conille
est il allé à Washington pour donner sa démission, se confesser du
fait qu’il est gêné, humilié ou pour porter plainte au Département
d’Etat à la Secrétaire d’État, Hillary Clinton ?
Certaines puissances tutrices semblent volontiers être disposées
à verser de l’huile sur le feu pour attiser la chaleur entre les deux
représentants de l’exécutif. Quel meilleur moyen de déstabiliser l’un
pour garder l’autre, toujours au bénéfice de leur occupation de la terre
de Dessalines.
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Vol. 5, No. 30 • Du 8 au 14 Février 2012
A travers Haiti
L’odieuse décision du juge Carvès doit être renversée
R
etrouvez ici la suite des noms
des victimes du régime des Duvalier, ainsi que de leurs sicaires respectifs à Fort Dimanche et sur toute
Haiti.
Mais avant, il convient aussi de vous
éclairer sur le bien fondé de la déclaration du juge Carvès Jean qui dit avoir
laissé parler sa conscience lorsqu’il a
envoyé Jean Claude Duvalier hors des
liens de la prévention. De fait, le procureur n’a pas eu tort quand lui-même
ne fut autre qu’un ancien employé au
cabinet de Reynold Georges, avocat
chargé de la défense du dictateur.
Adrien, Pierre
Bernard, Pierre-Louis, le lycée construit
par le régime Lavalas, porte son nom à
l’Anse d’Ainault.
Chenet,...... (Officier de l’armée)
Elenord, Gustave
Florestal, Miguel
Lionel, Douyon, la première victime du
régime aux Cayes.
Monestime, Prévoit Sous-lieutenant,
exécuté par F. Duvalier personnellement à Fort Dimanche
Monestime, Probus Lieutenant, exécuté
par F. Duvalier personnellement à Fort
Dimanche
Monfiston, Jean Assassiné pour avoir
caché les frères Jumelle chez lui.
Monroe, Max
Montas, Roland Journaliste
Moreau, Yvan Emmanuel Sénateur duvaliériste
Morel, Mamousette
Mornay, Gérard
Mosquette, Saintimène
Multidor, Antoine Colonel
Murat, Jean
Murat, Lamarre
Musac, Yves Mort, cellule #1, Fort Dimanche, juin 1976
Napoléon, Jean Croix-des-Bouquets.
1972.
Nau, Christian Avocat.
Nazaire, Guy Antoine
Neptune, Wilbert
Nérestan, Jean-Marc Mort, cellule #3,
Fort Dimanche, 1976.
Nestor, Rochambeau
Nézac, Yvon
Noël, Bernard
Noël, Casimir
Noël, Emile
Noël, Gérard
Noël, Louis Mort, cellule #6, Fort Dimanche, 1976.
Numa, Marcel Groupe Jeune Haïti, mort
héroïque, exécuté par F. Duvalier, 1964
Obanno, Cambronne Mort, cellule #8,
Fort Dimanche,, 1976
Obas, Pierre Michel Capitaine, exécuté
par F. Duvalier personnellement à Fort
Dimanche
Octa, Charles Mort, cellule #8, Fort Dimanche, 1976.
Osias, Semonville Avocat. 1975.
Paris, Max Lieutenant
Paris, Mme Max
Pasquet, Alix Capitaine, mort glorieusement le 29 juillet 1958.
Pasquis, Guy
Paul, Jacques Mort, cellule #8, Fort Dimanche, juin 1976.
Paul, Oveny Exécuté à Fort Dimanche,
14 août 1974
Paysans de Cazale Massacrés
Paysans de Grand Gosier Massacrés
Paysans de Marigot Massacrés
Rabais! Le riz parfumé au
meilleur goût, cuit en 12 minutes.
Paysans de Thiotte Massacrés
Paysans de Nan Bwapen Massacrés
Paysans de Chambellan Massacrés
Pean, René
Pérard, Ronald Exécuté à Fort Dimanche, 14 Août 1974.
Perpignan, Henri Lieutenant, mort glorieusement le 29 juillet 1958
Petit, Eddy Exécuté au Fort Dimanche
le 19 juin 1969
Petit, Georges
Petit, Odney
Phanor, Jean-Claude Soldat léopard,
cellule #2, Fort Dimanche, 3 mai 1976.
Philippe, Darty Cellule #2, Fort Dimanche, novembre 1973.
Philogène, Blucher Capitaine
Picault, Jean Tué au Portail Saint-Joseph
Pierre, Arnoux
Pierre, Charles Exécuté à Fort Dimanche, 14 août 1974.
Pierre, Dieudonné
Pierre, Dumercier
Pierre, Edouard Mort à Fort Dimanche,
1975
Pierre, Félius
Pierre, Flaubert
Pierre, Georges
Pierre, Lubin Mort, cellule #5, Fort Dimanche, 1 novembre 1975
Pierre, Manud
Pierre, Mérès
Pierre, Raphaël Lancelot
Pierre, Verdieu
Pierre-Louis, Rossini Ancien député
anti-duvaliériste
Pierre-Louis, Lubin
Pierre-Louis, Louisius
Pierre-Louis, Bernard
Pierre-Louis, Arnold
Pierre-Paul, Salma Avocat, mort cellule
Rabais! Champion: Le
Rabais! Groenland,
meilleur Riz Basmati du monde du lait frais à 100% pur.
#3, Fort Dimanche, 17 septembre 1976
Pierre-Paul, Luc Comptable, mort cellule #2, Fort Dimanche, Juillet 1976.
Pierre-Paul, Edmond Avocat
Pierre-Paul, Antoine Avocat
Pierre Victor, Joseph Avocat
Pierrot Mazile, jeune des Côteaux, assassiné par un macoute en pleine rue de
Port-au-Prince vers 5:00 a.m.
Pipirite (ainsi connu) Mort cellule #3,
Fort Dimanche, 1976.
Piquion, Tony Tué par l’officier Aderbal
Lhérisson, d’après rapport de l’OEA
Piverge, Yvon Etudiant, tué pendant
une interrogation
Pognon, Garcia
Poisson, Urbain
Poitevien, Albert Colonel duvaliériste, mitraillé par Mme Roland Degand
d’après l’OEA
Pollas, Crispin
Polynice, Renard
Prédestant, Dès Exécuté, 14 août 1976.
Price, Eddy Mort à Fort Dimanche,
mars 1976.
Prophète, Denise
Racine, René
Racine, Wilson
Rameau, Mario
Raoul (ainsi connu) Milicien, mort cellule #4, Fort Dimanche, 1976.
Rateau, Clerveaux Avocat.
Raymond, Bertrand. Professeur, mort,
cellule #1, Fort Dimanche, 1975.
Raymond, Toussaint
Rémy, Alix Lieutenant, exécuté par F.
Duvalier personnellement à Fort Dimanche
Rémy, Charles
Renaud, Jacques Viau
René, Frank
René, Gros (ainsi connu)
Renoir, Jean Ernest
Resley, Jean Denis
Reynold, (ainsi connu)… Soldat
léopard, mort à Fort Dimanche, octobre
1976.
Riboul, Pierre
Richard, Georges
Richard, Léopold
Richard, Lucien Photographe.
Richard, Wilmer
Riché, Willemain
Rigaud, Georges E. Dentiste et chef de
parti
Rigaud, Henri
Rigaud, Roland Groupe Jeune Haïti,
mort héroïque, 1964
Rigaud, Yanick Tuée par des macoutes
le 2 mai 1969
Riobé, André Commerçant. 1963.
Riobé, Hector 1963, mort héroïque.
Robert, Jean (alias Derecul) Mort, cellule #6, Fort Dimanche, 1976.
Roc (ainsi connu) Avocat de Jacmel.
Roche, Henri
Rock Desroses
Rodney (ainsi connu) Sergent
Roland, Antony
Romain, René
Rommel (ainsi connu) Cellule #7. Portau-Prince. 1975.
Rossini, Timothée Cellule #6. Arcahaie.
1975
Rousseau, Roger Médecin duvaliériste.
Rousseau, André Duvaliériste
Roy, Colonel Edouard 26 avril 1963
Roy, Jean-Louis Exécuté à Fort Dimanche, 25 mars 1976.
Sabalat, Ernest Avocat
Saint-Amand, Jacques
Suite à la page (15)
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Vol. 5, No. 30 • Du 8 au 14 Février 2012
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3
Visite de la présidente
brésilienne en Haïti :
7 février:
Duvalier et Martelly ciblés
Des organisations exigent par des manifestations
le retrait de la MINUSTAH
Par Kim Ives
Par Isabelle L. Papillon
L
e mercredi premier février 2012,
pour la première fois, depuis son
accession à la première magistrature
de la république fédérative du Brésil,
la présidente, Dilma Rousseff a effectué une visite de quelques heures
à Port-au-Prince. En lisant entre les
lignes les déclarations faites en cette
circonstance, on pourrait conclure
que l’objectif de cette visite serait
de renforcer les liens de coopération
bilatérale en matière d’infrastructure
et de politique publique entre les
deux pays. Considérant que le Brésil
joue un rôle de sous-impérialisme
dans le sous-continent, la place qu’il
occupe, tant numériquement que du
point de vue de commandement à
l’intérieur des forces d’occupation
de l’ONU en Haïti depuis Juin 2004,
sous le label de la MINUSTAH, doitt-on parler de renforcement de la
coopération bilatérale ou de diktat
de l’impérialisme ? Il est évident
qu’au-delà de la soi-disant coopération, c’est toujours le cas, les intérêts
des occupants prennent le dessus.
Dans les relations internationales, il
n’y a pas d’amis, il n’y a que des
intérêts. La façon dont on traite le
phénomène migratoire qui est en
train de se développer actuellement
entre Haïti et les autres pays de
l’Amérique latine, particulièrement
le Brésil justifie cette thèse.
Arrivée à l’aéroport International
Toussaint Louverture de Port-au-Prince
en provenance de Cuba, Mme Dilma
qui se faisait accompagner de son ministre de la défense, Celson Amorim a
été accueillie par le président Michel
Martelly et sa femme, le Premier ministre, Garry Conille et d’autres membres
du gouvernement. La délégation a été
conduite au palais national où il y a eu
un entretien avec le président Martelly
en présence du Premier ministre, Garry
Conille et d’autres membres du gouvernement. Selon ce qu’on a rapporté, les
discussions ont porté sur un ensemble
de sujets, tels : la migration, le retrait
des troupes brésiliennes de la Minustah, la coopération bilatérale concernant entre autres, l’énergie, l’assistance
à la production de biodiesel, l’économie
et les investissements, la lutte contre la
faim et la malnutrition.
A l’issue de cette rencontre, les
deux présidents se sont adressés à la
presse pour informer le grand public de
la conclusion de cette visite. Le président Martelly a énuméré les différents
domaines, dans lesquels la présidente
brésilienne a promis d’aider Haïti : «
L’aide du Gouvernement Brésilien a
été aussi sollicitée en vue d’inciter les
membres de l’Association Brésilienne
de l’Industrie du Textile (ABIT) et de
la Confédération Nationale des Industries (CNI) du Brésil, à venir investir
en Haïti. Les éventuels investisseurs
pourraient profiter des avantages offerts par la loi HELP (Economic Lift
Program) selon laquelle, les produits
haïtiens peuvent entrer aux États Unis,
sans payer de frais de douane. La loi
HELP pourrait ainsi être votée par le
Parlement brésilien afin que les compagnies brésiliennes puissent s’installer
en Haïti
Par rapport au crédit, nous
avons parlé de l’éligibilité d’Haïti à la
Banque Nationale de Développement
Économique et Social pour que les
entreprises brésiliennes désireuses de
traiter avec Haïti puissent bénéficier
de prêts. Il a été également question de
l’énergie, un point très important pour
Haïti, la Présidente Rousseff est également la Présidente du Conseil de Direction de l’entreprise pétrolière d’État du
Brésil, PETROBA. Nous avons évoqué
la possibilité que la compagnie PETRO-
4
BA nous fournisse une assistance technique pour la production de biodiésel et
d’éthanol en Haïti et l’amélioration de
notre capacité de stockage de biodiésel. Nous avons rappelé les détails de
l’usine hydro électrique de 30Mw sur
le fleuve Artibonite, communément appelée projet 4C. C’est un projet de 192
millions de dollars dont 40 millions
sont financés par le Brésil et 30 millions
par la BID. Il y a toujours un manque de
110 millions pour compléter ce projet
et nous restons toujours ouverts à un
partenariat public-privé.
J’ai aussi insisté sur son appui à
la construction de logements, madame
la Présidente m’a promis qu’à travers la
coopération, elle verra comment le Brésil peut nous aider à ce niveau. Dans
le domaine des sports, nous cherchons
aussi une coopération : formations, infrastructures et des matchs amicaux.
Par rapport aux forces de sécurité, la
Présidente a abordé le sujet du retrait,
ou encore de la diminution des forces
brésiliennes au niveau de la Minustah.
On a aussi parlé de notre volonté de reconstituer notre propre force de sécurité
nationale, parce que lorsqu’on parle du
départ de la Minustah, il faut bien que
l’on parle aussi d’une alternative, qui
puisse maintenir la Paix au pays. À cet
effet, une Commission mixte sera créée,
qui aura pour objectif de travailler sur
la faisabilité d’un tel projet. Et bien sûr,
nous avons parlé du retrait de la Minustah et travaillé sur un calendrier. »
Quant à la présidente brésilienne,
elle a informé que son gouvernement
a renouvelé sa volonté d’apporter la
solidarité à Haïti, d’appuyer les projets
d’infrastructure et de développement
économique et social. Elle a évoqué
également le retrait des troupes brésiliennes des forces de l’ONU. « Nous
avons discuté de l’importance de la participation du Brésil à la reconstruction
d’Haïti, de garantir la présence en Haïti
d’investissements privés brésiliens et
cela s’exprime par l’organisation d’un
forum des chefs d’entreprises brésiliens qui viendraient investir en Haïti.
Concernant le logement, le Brésil est
disposé à donner son appui pour un
programme de construction de logements permettant de retirer la population d’Haïti sous les tentes. Nous avons
également parlé des Haïtiens qui vivent
au Brésil, à la recherche d’opportunités.
Nous allons continuer à coopérer
pour créer de meilleures conditions de
vie pour les haïtiens en Haïti. Nous
sommes prêts à recevoir des citoyens
haïtiens qui chercheraient de nouvelles
opportunités au Brésil. De nouvelles
mesures ont été adoptées par le Brésil. À travers ces mesures, le gouvernement brésilien a créé une catégorie
supplémentaire de visa permanent,
exclusivement pour les Haïtiens, dont
la concession n’est pas subordonnée
à la démonstration, par exemple, d’un
contrat d’emploi, et ceci pendant 5 ans.
Nous pourrons recevoir dans cette catégorie de visa, 1,200 familles haïtiennes
par année. De la même façon, nous légaliserons les familles qui se trouvent
déjà au Brésil. L’esprit qui fait vivre
l’action du Brésil en Haïti, est un respect à la souveraineté, de coopération,
de développement, d’amitié fraternelle,
d’ouverture au dialogue et de respect
mutuel. »
Par ailleurs, avant de mettre fin
à sa visite en Haïti, dans sa tournée
de la Caraïbe, la présidente brésilienne
accompagnée du président Martelly
s’était rendue à la base du contingent
brésilien des forces d’occupation de la
Minustah. Dans sa déclaration, Mme
Dilma Rousseff s’est félicitée de la
présence de son pays dans ces forces
d’occupation qui ne fait que violer les
droits de l’homme en Haïti, le droit à
l’autodétermination du peuple haïtien,
l’introduction de l’épidémie du Choléra
qui a déjà fait plus de 7 mille morts et
infecté plus de 500 mille Haïtiens. Ces
forces qui n’ont jamais cessé de violer
Haiti Liberté/Haitian Times
L
es tensions politiques montent rapidement en Haïti tandis que des
confrontations approchent au sujet des
dossiers devant déterminer si le Président d’Haïti Michel Martelly a violé la
loi, et si l’ancien président Jean-Claude
Duvalier, considéré par beaucoup comme le mentor politique de Martelly,
échappera à la justice pour ses violations flagrantes des droits humains, il y
a un quart de siècle.
Des centaines de manifestants
ont défilé dans les rues de Port-auPrince le 7 février, en ce 26e anniversaire de la chute en 1986 de la dictature
des Duvalier, qui a duré 29 ans.
\Lors d’un rassemblement devant
le ministère de la Justice, des manifestants ont condamné la décision du juge
d’instruction Jean Carvès le 30 janvier
de renoncer à la poursuite des crimes
contre l’humanité - exécutions extrajudiciaires, emprisonnements, et tortures - commis par «Baby Doc» Duvalier durant son règne de 1971 à 1986.
Carvès dit qu’il ne ferait que poursuivre
l’ancien «président à vie» pour avoir
détourné des centaines de millions du
trésor haïtien, un crime passible d’une
peine maximale de cinq ans de prison.
Les manifestants de la deuxième
démonstration à laquelle ont concouru
beaucoup de personnes présentes à la
première manif, ont défilé à partir de la
favela du Bel Air et ont marché à travers la capitale pour exiger que Martelly remette son passeport à une commission spéciale du Sénat, enquêtant sur
les accusations selon lesquelles lui (et
38 autres hauts fonctionnaires du gouvernement) détiennent une citoyenneté étrangère en violation de la Constitution haïtienne de 1987. La marche,
convoquée par un front nouvellement
formé et appelé Force Patriotique pour
le respect de la Constitution (FOPARK),
a vu des manifestants monter des
lampadaires et arracher des bannières
roses des rues avec le visage souriant
du président Martelly proclamant « »
Les manifestants ont marché avec les
bannières à l’envers (tèt anba) et enfin
les ont brûlées.
« », a déclaré Rodrigue Joseph,
un chauffeur de taxi. « Il semble que, à
travers la nation, les professeurs n’ont
pas été payés par le gouvernement pour
enseigner aux enfants gratuitement, et
il n’y a pas d’argent dans le Fonds pour
l’éducation nationale mis en place par
Martelly à partir d’une taxe illégale sur
les transferts de fonds internationaux
et les appels téléphoniques. Il semble
y manquer près de 30 millions de dollars, à juger par ce que disent les gens
de Martelly. Ce pourrait être beaucoup
plus. »
«Mais il a aussi menti sur sa nationalité,» a interrompu Yolande Sénatus, un étudiant. «Je pense qu›il a un
passeport américain alors qu’il s’est
porté illégalement à la course à la présidence.»
Des manifestations appelant
Martelly à faire la lumière sur les accusations, notamment celles du sénateur
Moïse Jean Charles disant, qu›il est un
citoyen des États-Unis (voir Haïti Liberté, vol. 5, n ° 26, Janvier 11, 2012)
ont également eu lieu au Cap-Haïtien le
6 février et à Miragoâne, le 7 février.
Toutefois, selon l›Agence haïtienne de Presse, une délégation de parlementaires a été attaquée dans la ville
du Plateau central de Lascahobas par
une foule pro-Martelly. Le sénateur An-
nick Joseph aurait été blessé à la jambe
par des pierres lancées.
Dans une conférence de presse
combative, le 4 février, alors qu›il sortait d›une visite d›État au Venezuela,
puis au Panama, le Président Martelly
a déclaré qu ‹«il n›existe pas de loi, il
n›y a rien qui donne à qui que ce soit
ou à quelconque institution le droit de
demander à l›Exécutif de faire rapport
sur son passeport ... Le passeport restera dans la poche du Président. «
Martelly s’est également détourné des questions de la presse au
sujet d›une prétendue confrontation
salace qu›il a eue avec des législateurs
durant une réunion à la résidence du
Premier ministre Garry Conille, où il serait arrivé sans prévenir dans la soirée
du 1er février. Martelly nie qu’il se soit
produit de fâcheux événements - «les
trois quarts de ce que vous entendez, ce
ne sont que mensonges» fabriqués par
un «laboratoire» intentant de fomenter
la «déstabilisation», a-t-il déclaré à la
conférence de presse.
Mais le président du Sénat, Simon Dieuseul Desras, a publié une
lettre ouverte à Martelly le 2 février
dans laquelle il reproche à Martelly
que «Vos propos grivois, vos gestes
déplacés, votre propension à la provocation et au scandale ne reflètent pas
l›image d›une existence vouée à une
noble cause qui déborde l›ordinaire et
le commun. Le grotesque des scènes
auxquelles vous nous avez habituées,
dont celle d›hier soir, à la résidence officielle du Premier Ministre, en présence
de nombreux Députés et Sénateurs,
témoigne de votre manque d›étoffe
et de votre inaptitude à faire partie de
cette galerie d›hommes auxquels la patrie devrait vénération et de reconnaissance. «
Desras a écrit que «hier soir, au
de sortir la Primature, mortifiés, la tête
Pleine De réflexions apéritives, après
avoir été abreuvés d’injures, sans cause
ni motif, par le Président Martelly, nous
avons estimé, mes Collègues et moi .. .
qu›il s›agit d’un cas avéré d’outrages,
portant atteinte à l›honneur du Grand
Corps et du Parlement Haïtien, contre
lequel nous élevons la plus véhémente
protestation «et donc» nous demandons au Président de la République de
s›amender et de s›excuser publiquement d’avoir dérogé aux Principes élémentaires de Morale, d›Ethique, de respect et de la Dignité de Nos personnes
et de Celle de L›institution que nous
représentons. «
Pendant ce temps, Le Collectif
contre l›impunité, composé de personnes qui ont déposé des poursuites
contre Duvalier, a annoncé le 7 février
qu›ils allaient interjeter appel à la décision du juge Carves, que le coordonnateur du groupe Danielle Magloire a caractérisé d’«insulte» d’«une perversion
des bases d›une démocratie et de l’Etat
de droit ».
les jeunes de deux sexes dans le pays,
pratiquent la torture, l’assassinat, la
pendaison, le vol, le viol et l’ingérence
dans les affaires internes d’Haïti, par le
biais d’actions brutales dans tous les
quartiers populaires du pays.
Toutes ces actions criminelles des
forces de l’ONU ont toujours soulevé
des mécontentements de la population
et l’indignation des secteurs organisés. C’est dans cet ordre d’idées que,
à l’occasion de la visite de la présidente brésilienne en Haïti, le Collectif
de Mobilisation pour le dédommagement des victimes de Choléra a adressé
une lettre ouverte à Mme Dilma pour
exiger d’elle le retrait total et définitif
des soldats brésiliens de la Minustah.
Le Collectif de Mobilisation pour le Dédommagement des Victimes du Choléra
(Komodevik) exige de la présidente du
Brésil, Dilma Roussef, qui a visité Haïti
cette semaine, le retrait sans délai des
casques bleus et des troupes brésiliennes en particulier, suivant une lettre
ouverte en date du 1er février 2012.
La lettre évoque à l’attention de
la présidente brésilienne embrassant
plusieurs cas qui ont alarmé l’opinion
publique haïtienne : tels la pendaison
du jeune Gérald Jean Gilles au CapHaïtien en août 2010, la violation
Suite à la page (15)
Le juge d’instruction Jean Carvès se réjouissant de son tour de passe
Bill Clinton et Jean-Claude Duvalier
Vol. 5, No. 30 • Du 8 au 14 Février 2012
Twa fèy, Twa rasin O!
Quelle est «ce» bête?
Par Fanfan La Tulipe
J
’éprouve un délicieux plaisir, filigrané de gaminerie, à écouter nos
musiciens haïtiens lorsque parfois ils
se plaisent à tordre le cou à la langue
française. J’ai même l’impression qu’ils
doivent se sentir comme à Vertières,
grenadiers à l’assaut de cette langue
qu’ils tournent en dérision, au gré
de l’inspiration, à la recherche d’une
énième victoire (musicale) sur le colonialisme français. Ainsi, dans l’une
des chansons du groupe Scorpion, le
chanteur, taquin, narquois, désinvolte,
se demande : quelle est «ce» bête ? La
réponse ne se fait pas attendre: c’est
«une» boa. Une pirouette grammaticale
inattendue que seul un Haïtien peut
savourer. La langue de Voltaire dans
un rond de tenten.
C’est vrai que je ne suis pas
musicien, n’empêche, je me pose aussi
la même question dans la rubrique de
cette semaine : quelle est «ce» bête ?
Ce n’est pas «une» boa, ce n’est pas
un crotale du genre Crotale Diamantin,
le plus grand serpent à sonnettes et le
plus venimeux d’Amérique du Nord.
Ce n’est pas un cobra venimeux de
l’Inde ou d’Egypte. Ce n’est pas le
python réticulé qui détient le record du
plus grand serpent du monde, faisant
10 m de long. Quelle bête est-ce donc ?
Jusqu’à présent «ce» bête
semble défier toutes les classifications
connues. Ce n’est pas un zandolit vèt.
Ce n’est ni un crocodile du Nil, ni un
caïman noir, ni un caïman étoilé encore
que ce dernier se rapproche pas mal de
«ce» bête, les deux ayant des affinités
voraces communes. Ce n’est pas
une veuve noire américaine, la plus
dangereuse des araignées venimeuses.
Ce n’est pas non plus une araignée
errante brésilienne dont la morsure
venimeuse cause non seulement une
douleur intense mais peut aussi causer
l›impuissance chez les hommes (maudit animal !). Ce n’est pas un Taïpan
intérieur d›Australie (Oxyuranus microlepidotus), le serpent le plus venimeux du monde dont une simple morsure peut tuer 100 adultes humains.
Alors, quelle est «ce» bête ?
Un ouistiti à pédales ? Un bonobo ? Ce chimpanzé pygmée vivant
en groupe le long du fleuve Congo en
République Démocratique du Congo,
celui des grands singes qui nous
ressemblent le plus et avec qui nous
partageons 99.4% de notre code génétique. Un orang-outan de Bornéo?
Un gorille de montagne, de plaine ou
de marécage? J’en doute parce que
les grands singes anthropomorphes
(chimpanzés, orang-outans, gorilles),
ont des capacités intellectuelles élevées. Or «ce» bête qui m’intéresse ici
AVIS DE DIVORCE
Le Tribunal de Première Instance de Petit-Goâve a rendu en date du 19
Janvier 2012 le jugement de divorce opposant la dame CAROLE Marcelin
dʼavec son époux Jocelin Forest, dont les dispositifs sont ainsi conçus : Par
ces motifs, après examen et sur les conclusions conformes du Ministère
Public, le Tribunal au vœu de la loi, maintient le défaut requis et octroyé à
lʼaudience contre le défenseur pour faute de comparaître ; pour le profit,
accueille lʼaction de la demanderesse la dame Jocelin Forest née Carole
Marcelin vu que cette demande est juste et fondée ; Admettre le divorce des
époux Jocelin Forest, lʼépouse née Carole Marcelin ; Ordonne à lʼOfficier de
lʼEtat Civil compétent de transcrire sur les registres à ce destinés le dispositif
du présent jugement ; Dit quʼun extrait sera publié dans lʼune des colonnes
dʼun quotidien sʼéditant à la capitale sous peine de dommages intérêts
envers les tiers sʼil y échet ; Commet lʼhuissier Jean Fruisner Monice, de
notre Tribunal pour la signification du présent jugement ; Compense les
dépens vu la qualité des parties.
Jean Lunes DABIA, Avocat
Quelle est «ce» bête ? Un python
réticulé qui détient le record du
plus grand serpent du monde,
faisant 10 m de long
possède des qualités intellectuelles très
limitées. Alors, quelle est «ce» bête ?
Aussi surprenant que cela puisse
paraître, «ce» bête est un président
de la république. Je ne vous dirai pas
de quelle république, ne voulant pas
m’attirer une morsure de la veuve
noire américaine, mortelle pour de
petits pays comme le Honduras. Je
ne mentionnerai pas non plus le nom
du président pour ne pas encourir les
foudres étouffantes d’un grand serpent
venimeux d’Haïti, le Pythonus nelsonus. Il paraît qu’il aurait failli étouffer
un député qui avait commis l’imprudence de ne pas applaudir les gesticulations fantaisistes de «ce» bête.
Et quelle bête ! Quel passé !
Grand exhibitionniste fessard durant
les parcours carnavalesques. Musicien
adulé par cette toute mince tranche
dévergondée de la population, surtout de jeunes garçons oisifs, dépravés, sans autre repère moral que le
grennnanboudatisme, et des femmes
désoeuvrées en quête de stimulations visuelles fortes, sans oublier les
ti grangou anba Bèlantre et ces éléments du lumpen toujours prêts à se
retremper dans l’atmosphère malsaine,
grivoise, graveleuse, licencieuse des
propos désobligeants et grossiers d’un
minable minus habens. Guignol de
carnaval. Clown en mal de choquer les
bonnes gens. Pitoyable bouffon avide
de s’exhiber dans les night clubs chics
fréquentés par des libertins dissolus de
la haute passionnés du tout voum se
do.
Les rumeurs les plus folles
courent dans la ville. Voilà plusieurs
mois que cet ex-fessard est à la tête de
la république, agité, impulsif, sanguin,
tèt cho quoique tèt kale. Tout un chacun est sur sa faim ne cessant de se demander : quelle est «ce» bête ? Est-ce
«une» boa ? Non, ce n’est pas «une»
boa. C’est un président de la république.
Comment a-t-il pu se hisser jusqu’au
Quelle est «ce» bête? Un bonobo, ce
chimpanzé pygmée avec qui nous
partageons 99.4% de notre
code génétique
Quelle est «ce» bête?
Une veuve noire américaine,
la plus dangereuse
des araignées venimeuses
fauteuil bourré et se glisser sous les
décombres du palais national ? Avec
l’adresse d’un vieux singe ou, mieux,
avec l’agilité du mamba noir, le serpent
le plus rapide du monde? Secret
washingtonien, secret onusien, secret
d’ambassade, secret cinquante-étoilé,
secret de femme, secret Hillaryant devenu secret de polichinelle. Et partout
en ville, on se demande encore : quelle
est «ce» bête ?
La presse est devenue la bête
noire de «ce» bête prêt à bondir quand
il se sent attaqué, un peu comme les
najas, groupe de serpents le plus connu
et le plus répandu parmi les cobras.
Lorsqu’ils sont excités les najas ont
la capacité de pouvoir se dresser face
à un prédateur présumé, disons un
journaliste antchouchou par exemple,
et de gonfler leur cou. C’est une ruse
de défense qui leur permet de paraître
beaucoup plus gros aux yeux de l’adversaire afin de l’impressionner.
A titre d’information, il faut rappeler que les cobras dits cracheurs, au
lieu de mordre leur victime peuvent
éjecter leur venin, le jet pouvant atteindre quarante centimètres. Sans oublier non plus que l’agressivité est également spécifique de l’espèce cobrate,
ou de toute autre espèce malfrate. Moralité : ne pas provoquer «ce» bête, car
il est assez bête pour laisser gicler sa
salive jusque dans l’intimité de votre
mère. Koumanman ! Koumabiston !
Quelle est «ce» bête ?
Ce n’est pas «une» boa, c’est un
président dont on dit que les choses de
l’esprit lui sont comme lait et citron.
Goering, produit du pays des Niebelungen tirait pourtant son revolver quand
on citait devant lui le mot culture.
Quant à ce président, musicien de son
état, il n’a sans doute jamais entendu
parler de Frédéric Marcelin, de Fernand Hibbert, voire d’Anthony Lespès.
Pourtant, il a le culot d’aller se mesurer
à un Hugo Chavez. Quand on lui rappelle le libellé des articles 135 et 137
de la Constitution stipulant que pour
être président de la république il faut
être Haïtien d’Origine et n’avoir jamais
renoncé à sa nationalité, il écume et
préfère vous tuiper, prêt à laisser gicler un jet de salive, tchoup. Surtout
n’insistez pas car il est spécialisé en
grossièretés gynécologiques. L a sote
manman w. Il se plaît dans la vulgarité, le terre à terre, c’est un terre à
terriste entouré d’affairistes, toutistes,
patatistes, opportunistes et autres misérabilistes qui lui conseillent de foncer
dans la bêtise, tèt kale.
Quelle est «ce» bête ? C’est un
président voyageur, prenant l’avion
avec on ne sait quel passeport,
s’invitant un peu partout au risque
même de se faire éconduire par une
présidente qui n’aimerait pas voir sa
dignité de femme éclaboussée par un
malappris, un malotru, un rustre, un
goujat en mal de guetter la mère des
autres. Assis parmi ses homologues
intellectuellement mieux constitués
que lui il accumule gaffes, gaffures,
gaffades. C’est un gaffeur né. C’est de
justesse que son ministre des Relations
extérieures arrive souvent à le tirer
d’embarras.
Ainsi, lors d’un récent colloque,
se gorgeant de ses projets de modernisation (sic) du pays, «ce» bête a dit
vouloir construire son barrage (sic)…
des Trois-Gorges, entendez un barrage
pareil à cet immense complexe hydraulique situé au cœur de la Chine,
sur le Yangtsé. Son ministre est intervenu à temps pour rectifier et dire que
la gorge nationaliste et grandiloquente
du président le porte parfois à s’égarer
dans ses déclarations, et qu’il ne fallait pas s’en faire. Pas besoin de dire
que tous les participants à ce colloque
en ont fait bien des gorges chaudes,
n’arrêtant pas de se demander: quelle
est «ce» bête ?
C’est un président dont la dernière et embarrassante pratique en
usage est la tuipade assortie d’un koutje susceptible de vous assommer. Il
tuipe à bâbord et à tribord. La meilleure
façon de déclencher une tuiperie de sa
part c’est de lui demander d’apporter
des précisions sur sa triple nationalité
présumée. Alors là, il entre dans une
sacrée colère tuipante, annonciatrice
d’une possible grossièreté de nature
gynécologique. Aussi il faut vite se
mettre à couvert, muni d’un gilet paregyèt manman, pour ne pas se faire
éclabousser.
Quelle est «ce» bête ? Un étrange
«bipède doué pour le langage et la
connerie». Que dis-je ? Un étrange
bipède doué pour les gros mots sales
et la connerie. C’est une tristesse de
savoir que «ce» bête, bête, arrogant,
stupide est le président d’une petite
mais combien grande nation, parce
que mère de liberté. Un président des
petits copains de classe, rompu aux
pratiques du virewon grandiloquent
et creux. Un président sans honte et
qui fait honte à la république par ses
fracassantes frasques et inconduites
politiques. Non, Dieu de miséricorde !
Les journalistes ont raison :Trop, c’en
est trop !
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Vol. 5, No. 30 • Du 8 au 14 Février 2012
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Haiti Liberté/Haitian Times
5
Kwonik Kreyòl
Nòt pou Laprès Fòs
Refleksyon ak Aksyon
sou Koze Kay
N
an dènye asanble anyèl Fòs Refleksyon ak Aksyon sou Koze
Kay (FRAKKA) ki te fèt samdi 28
janvye a, kòm yon mouvman sosyal, asanble jeneral regwopman an
deside pran pozisyon sou yon seri
pwoblèm ki genyen nan peyi a. Sou
baz sa a, n ap reyaji sou yon eleman
ki kenbe konjonkti politik la.
Asanble a di: alaremò! 26 lane
aprè gwo soulèvman popilè 7 fevriye
1986 la, lajistis Ayisyen krache sou
memwa plis pase 30 mil krim politik
rejim makout Divalye a te komèt sou
tout moun ki t ap batay pou chanje
peyi a ak tout sistèm kapitalis sovaj
la.
N ap raple Franswa Divalye te
toujou di {rekonesans se yon lachte}.
Alòske lendi 30 janvye 2012 la, lajistis Ayisyen montre rekonesans li
genyen anfavè diktatè Jan Klod Divalye a, lè Jij enstriksyon Kavès Jan
di li pa jwenn rezon pou lajistis jije
diktatè a pou vyolasyon dwa moun
ak krim kont limanite. Jij la, sèlman
mande pou yon tribinal koreksyonèl
jije Jan Klod Divalye pou vòlè lajan
ak lòt byen peyi a. Tout moun mèt
atann se menm desizyon anfavè Jan
Klod Divalye a, tribinal koreksyonèl
la pral pran. Dayè nou sonje prezidan Michèl Mateli te deja deklare li
pare pou bay diktatè a gras. Dapre
li, se yon fason pou rekonsilyasyon
an ka fèt. Alòske nou konnen viktim
pa ka rekonsilye ak bouwo, sitou lè
kriminèl yo toujou awogan. Men tou,
lè yo kontinye ap chache rezon pou
jistifye krim yo te fè, jan mèt Renòl
Jòj ap fè sa trè byen.
Desizyon sa a, pa ka fè pèsonn
sezi, paske nou konnen lajistis se enstitisyon ki pi kowonpi nan peyi a.
Dayè fakilte dwa Gonayiv la bay yon
egzanp klè, lè dènye pwomosyon
an chwazi Jan Klod Divalye kòm
parenn. Nou deja wè nan lane ki pral
vini la yo, ki kalite moun ki pral kontinye okipe aparèy jistis la. Se vre,
pwofesè, etidyan ak responsab lekòl
dwa Gonayiv la pran yon pozisyon
politik. Men tou, chwazi kòm parenn
yon pwomosyon, yon diktatè ki fè
krim kont limanite, ki vòlè plizyè
santèn milyon dola al sere aletranje,
sa poze yon gwo kesyon moral ak
etik, se yon pozisyon ki grav anpil,
ki merite fè plis diskisyon nan peyi a.
Pou moun k ap di yo jèn, yo pa konnen sa diktati makout la te fè, n ap
raple pou yo, se diktati ki te pi fewòs,
pi retograd nan Amerik la. Konsa,
nan non ak nan memwa plis pase
30 mil viktim diktati makout Divalye
a, nou pa ka kite pwomosyon makout sa a bay jenès Ayisyèn lan sa a
kòm modèl. Paske, nou chaje modèl
fanm ak gason konsekan nan listwa
peyi a. Plizyè landan yo se pitit vant
Gonayiv tankou:Jan Wobè Siyis,
Makennsonn Michèl, Danyèl Izrayèl
ak Jak Estefèn Aleksi rejim Divalye
manje.
Se vre nou konnen aparèy Leta
kowonpi, Leta bandi, Leta mafya ki
genyen nan peyi a se rezilta 29 lane
rejim makout, fachis Divalye a. Men
tou, nou akize rejim lavalas, lespwa
ak Inite a, pou gwo reskonsablite yo
genyen nan fason makout yo retounen sou pouvwa jounen jodi a.
Paske rejim lavalas la:
- Pa t fè okenn jefò pou jije makout yo pou krim, vyòl ak vòl yo te
fè sou pèp ayisyen ak nan administrasyon piblik la.
- Pa chanje Leta jan mouvman
7 fevriye 1986 la t ap mande sa,
kòm pi gwo revandikasyon peyi a.
Okontrè rejim Lavalas yo repwodwi
yon bann nan move pratik makout
yo.
- Gaspiye gwo lejitimite popilè
7 fevriye te ba yo. Lè nou konsidere
senpati ak konfyans yon gwo sektè
nan peyi a te genyen nan lavalas
yo, si yo te gen volonte politik, yo te
kapab jije rejim makout la.
Pou fini, nou menm yon ventèn
òganizasyon ak komite kan ki manm
FRAKKA, nou denonse òdonans jij
Kavès Jan an ki blanchi diktatè Jan
Klod Divalye a. Nou ankouraje pozisyon pou kontinye pouswit diktatè
a devan lajistis jouk nan bout. Men
tou, nou kwè se yon gwo mobilizasyon nasyonal ki dwe fèt kont retou
anfòs makout yo nan tèt Leta a.
Nou pwofite di makout yo,
2012 se pa 1957, se pa 1971 ni se
pa peryòd koudeta 1991 lan.
Pòtoprens vandredi
3 fevriye 2012
Reyneld SANON
Sekretè Egzekitif
BOUKAN
101.9 FM • SCA
Radyo Pa Nou
Emisyon KAKOLA
Konbit Ayisyen pou Kore Lit la ann Ayiti
• Nouvèl •
• Analiz •
• Kòmantè •
• Deba •
Pou yon Ayiti Libere
(917) 251-6057
www.RadyoPaNou.com
Mèkredi 9-10 pm
6
Haiti Liberté/Haitian Times
Sitin devan Ministè Lajistis pou mande
jije Jean-Claude Duvalier
M
adi 7 fevriye 2012, Kolektif Mobilizasyon pou dedomaje viktim Kolera yo nan tèt kole ak divès
lòt òganizasyon viktim ak dwa moun
tankou : Kolektif Sitwayen pou Jije Jean
Claude Duvalier (KOSIJID), FRAKKA,
POHDH, PAPDA, GARR elatriye te
òganize yon sitin devan ministè Lajistis
pou mande jije ansyen diktatè a, Jean
Claude Duvalier, k ap paweze kò l nan
tout peyi a.
Manifestan yo denonse prezidan
Martelly k ap tolere enpinite ak enjistis nan peyi a, pandan l ap pale sou
Etadedwa ak rekonsilyasyon.
Sou pankat ki te nan men manifestan yo te genyen diferan eslogan, epi
tout moun ki t ap pase te li yo : « Fòk
Jean-Claude Duvalier jije. Jistis pou 30
mil viktim Duvalier yo. Eta de dwa pa
danse kole ak enpinite. Fòk viktim Duvalier yo jwenn jistis. Martelly sispann
tolere enpinite nan peyi a. Anilasyon
òdonans tèt chat jij Carvès Jean. »
Menm eslogan sa yo te make
sou tout miray ministè Lajistis la. E
men chante manifestan yo t ap chante
: « Twòp san koule, fòk Jean Claude
Duvalier jije. Jean Claude ak Martelly
se marasa. Viktim yo nan lari a kriminèl yo nan pouvwa a. » Nan konferans pou laprès òganizasyon sa yo te
bay lendi 6 fevriye a, yo te lanse tout
yon seri mobilizasyon pou fòse lajistis
peyi Ayiti jije Jean Claude Duvalier pou
krim kont limanite e pou detounman
lajan Leta. Youn nan konferansye yo
te fè konnen : « Nou menm nan mouvman Sosyal Ayisyen an, nou endiye
anpil aprè piblikasyon òdonans tèt
Sitin devan ministè Lajistis pou mande jije ansyen diktatè a, Jean Claude
Duvalier, k ap paweze kò l nan tout peyi a
chat, jij Carvès Jean te rann sou dosye
ansyen diktatè, Jean Claude Duvalier a,
òdonans sa a se yon wont pou lajistis,
se yon sabotaj Etadedwa ak demokrasi
yo di yo vle tabli nan peyi Ayiti a. Se
yon souflèt pou viktim yo ak tout moun
k ap batay kont enpinite nan peyi Ayiti,
an menm tan se yon siy klè ki montre
otorite yo ap ankouraje enpinite nan
peyi a.
Lè n konsidere te genyen yon
trantèn plent pou krim kont limanite
tankou: Tòti, disparisyon, asasina,
amprizonman, egzil fòse, elatriye ki pa
gen preskripsyon. Lè n konsidere rejim Duvalier yo te touye plis pase 30
mil moun, san konte sa l te voye an
ekzil. Lè n konsidere rejim Duvalier
a te detounen plizyè santèn milyon
dola ki te la pou fè wout, bati lèkol,
lopital ak kay pou moun rete. Nou pa
ka konprann aprè tout krim sa yo, pou
jij Carvès Jean deside blanchi Duvalier,
sou entimidasyon pouvwa anplas la,
paske Prezidan Martelly te deja voye yon
mesaj klè bay jij la, lè prezidan an te envite
Duvalier nan seremoni ofisyèl 12 janvye
a epi deklare nan laprès etranje “Rekonsilyasyon pi enpòtan pou li pase jijman Jean
Claude Duvalier a.” Li klè pou tout moun
ni pouvwa ekzekitif la ni pouvwa jidisyè a
nan peyi a se dwa viktim Duvalier yo, yo
vyole, se enpinite a y ap bay jarèt. »
Oganizasyon sa yo di y ap rete mobilize jiskaske Lajistis peyi Dayiti arete, jije
epi kondane Jean Claude Duvalier ak tout
akolit li pou tout krim yo te fè sou pèp ayisyen sòti Avril 1971 pou rive 7 fevriye
1986, ki se yon dat pèp ayisyen an pap
janm bliye.
Pozisyon POHDH sou
ratifikasyon PIDESC la :
Asanble Nasyonal 31 Janvye 2012
P
OHDH salye ratifikasyon Pak
Entènasyonal sou Dwa Ekonomik, Sosyal ak Kiltirèl
Platfòm Oganizasyon Ayisyen
Dwa Moun yo (POHDH) aprann avèk
satisfaksyon vòt Asanble Nasyonal la sou dekrè lwa ki ratifye Pak
Entènasyonal sou Dwa Ekonomik, Sosyal ak Kiltirèl yo (PIDESC an franse),
jou madi 31 janvye 2012 la. POHDH
ap raple Nasyonzini te vote epi adopte
dokiman entènasyonal sa a depi lane
1966, nan Asanble Jeneral menm lè
avèk Pak sou Dwa Sivil ak Politik yo
(DCP an Franse).
Men divès Lejislati ki pase yo pa t
janm ratifye gwo enstriman sa a ki garanti yon latriye dwa tankou: Dwa pou
moun manje, Dwa pou moun jwenn
bonjan ledikasyon, Dwa pou moun
jwenn bon kay pou yo rete an sekirite,
Dwa pou moun travay, Dwa pou moun
gen sekirite sosyal, Dwa pou moun
jwenn bon swen lasante ak fè prevansyon pou yo pa malad, Dwa moun genyen pou jwenn lwazi ak rekreyasyon,
elatriye….
Nan sans sa, Platfòm Oganizasyon Ayisyen Dwa moun yo (POHDH)
salye epi felisite manm Asanble Nasyonal la (Senatè ak Depitè yo) pou
dokiman sa a yo ratifye a ki vin ranfòse
kad legal sou Dwa Ekonomik, Sosyal
ak Kiltirèl Pèp Ayisyen an. Platfòm nan
ankouraje Palman Ayisyen an kontinye ratifye lòt konvansyon ak Pak ki
konsène dwa moun nan peyi a tankou: Konvansyon kont move tretman
(contre la Torture), estati Wòm (Statut
de Rome) ki rekonèt konpetans Tribinal Penal Entènasyonal, Konvansyon
Nasyonzini ki pwoteje Dwa Travayè
Migran yo ak manm fanmi yo…..
POHDH mande pouvwa Egzekitif
la pibliye arete ki ratifye Pak sou Dwa
Ekonomik, Sosyal ak Kiltirèl yo san
pèdi tan nan jounal ofisyèl peyi a “Le
Moniteur” jan lalwa di sa nan atik 144
konstitisyon 1987 la.
POHDH mande pou tout sitwayen ak sitwayèn yo nan peyi a
kontinye rete mobilize pou fòse Leta
Ayisyen pran dispozisyon administrativ pou tout moun kapab jwi dwa yo
kòmsadwa san paspouki nan lespri
Konstitisyon 1987 la ak tout konvansyon, akò yo Peyi Dayiti siyen ak ratifye.
Pòtoprens, 01 Fevriye 2012
Antonal MORTIME
Sekretè Egzekitif POHDH
KOLEKTIF MOBILIZASYON POU
DEDOMAJE VIKTIM KOLERA YO
Lèt tou louvri
pou Dilma Roussef
Prezidan peyi Brezil
Prezidan,
Nan non zansèt nou yo ki te fè Bwa
kayiman epi batay pou libere Peyi Ayiti anba kolonizasyon ak dominasyon
kolon, nou menm nan kolektif òganizasyon k ap goumen pou MINUSTAH
kite Peyi a epi pou fòse Nasyonzini dedomaje viktim kolera yo, nou salye ou.
Nou menm divès oganizasyon
ki nan kolektif la, nou mete vwa nou
ansanm pou nou di w madanm prezidan : Pèp Ayisyen an gen lontan l ap
di tout patwon MINUSTAH yo, li pa
bezwen koli sa a ki vin tabli kò li nan
peyi a depi premye jen 2004. N ap raple
MINUSTAH te vin ranplase militè enperyalis meriken, franse ak kanadyen
ki te debake nan peyi a, apre Aristid te
fin pèdi pouvwa a, nan mwa fevriye
2004. Lajan k ap depanse pou okipe
fòs kadejakè a nan peyi a ta kapab sèvi
pou bay popilasyon an sèvis tankou :
edikasyon, sante ak kay pou yo dòmi.
Peyi Ayiti konnen plis vyolasyon
dwa moun pandan prezans fòs okipasyon yo nan peyi a ;
Nou menm òganizasyon manm
kolektif la, menm jan ak anpil konpatriyòt nou yo toupatou nan peyi a, nou di
pa gen anyen ki kapab jistifye prezans
fòs okipasyon an nan peyi Dessalines
Suite à la page (16)
Vol. 5, No. 30 • Du 8 au 14 Février 2012
Perspectives
On sonne l'hallali:
Bèf la tonbe
Par Jean Erich René
L
es dérapages inadmissibles du
Président Michel Martelly durant
les 10 premiers mois de son mandat
ont fini par le marginaliser aux yeux
des observateurs tant nationaux
qu›internationaux. Outre les outrages
aux Parlementaires, l’Administration
Publique devient une vraie pétaudière.
Le 56e Président d’Haïti et son épouse
en voulant tout entreprendre personnellement ont créé une vraie cacophonie au sein de l’Appareil d’État avec
les Programmes: «Aba Grangou» ,
«Aba blackout» etc., sans aucun support technique bien défini. Par un
maladroit coup de tête, ils ont décidé
carrément d’organiser les Carnavals
dans la Métropole des Cayes. Voilà
une façon originale de faire la décentralisation d’Haïti. On commence
par le Mardi Gras, un domaine dans
lequel il excelle et qui lui a valu son
aura politique. Est-ce aussi une façon de divertir les esprits afin de les détourner du
dossier brûlant de sa triple nationalité, engagé sur une voie de non retour. Ce
serait faire preuve d’une naïveté idiote
de tenter de tromper toute une nation
par la diversion. D’abord les festivités
carnavalesques relèvent des Edilités
de chaque Commune qui de concert
avec les commerçants de la ville, les
artistes et certains bénévoles s’activent pour agrémenter la vie de leurs
commensaux, de trois jours d’ambiance, arrosés d’alcool, agrémentés
de musique et de masques les plus
drôles afin de décrisper les esprits et
leur aménager dans ce laps de temps
un oasis de bonheur. Ordinairement
le Président n’intervient jamais dans
l’organisation des carnavals. Il se
comporte au rang de simple citoyen.
Décidément on aura tout vu ! Le dossier de la Double Nationalité s’affirme comme un fléau qui
risque de lézarder dangereusement
la Maison Nationale. L’Exécutif et le
Législatif en reçoivent les cinglantes
rafales de plein fouet. Il n’y a pas
moyen d’arrêter le processus enclenché. Comme une épidémie toute la
faune politique est atteinte. A peine
les plus justes seront sauvés. Déjà le
député de Mirebalais atteint de la peste
de la Double Nationalité est prié par
ses pairs de se mettre en isolement.
Charité bien ordonnée commence par
Le député Abel Descollines, citoyen
français, doit tirer la révérence en
donnant sa lettre de démission
soi-même. Avant que la Chambre des
députés procède à sa destitution, Abel
Descollines, citoyen français, doit tirer
la révérence en donnant sa lettre de
démission. Il est demandé aux autres
Bèf la tonbe !
cornes soudées, tapies dans l’ombre
au Parlement, de tirer la révérence
car la faucheuse de la destitution sera
sans pitié.
La Commission d’Enquête Parlementaire a adressé une correspondance officielle au Président Michel
Joseph Martelly pour une vérification en bonne et due forme de ses
documents de voyage. Il s’est avéré
que le Sénateur Moïse Jean Charles
a déposé les preuves tangibles de sa
triple nationalité et de la double nationalité d’une pléiade de ministres. Une
infraction grave que les articles : 11,
15, 135 et 157 de la Constitution
de 1987 condamnent avec véhémence. L’issue la plus probable, si le
cas y échet, c’est sa destitution. Les
Sages d’Haïti dont un échantillon rare
comme Mme Odette Roi Fombrun qui
nous a allaités des premières Notions
de Civisme, voudraient écarter la destitution de Martelly, afin d’empêcher
tout dérapage. S’il faut éviter cet embrasement défavorable à la paix sociale, le
56e Président devrait choisir aussi la
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Le docteur de la
Communauté Haïtienne
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Vol. 5, No. 30 • Du 8 au 14 Février 2012
Une présidence
en sursis !
voie de la sagesse et de la conciliation en obtempérant à la requête de
la Commission d’Enquête Sénatoriale.
Malencontreusement, il prend position
dans la Tribune d’en face en brandissant des arguments spécieux pour
dresser des barrages qui vont davantage le plonger dans la fange :
1. La Commission « Abra
Grangou » vise à masser une frange
de la population, comme ceinture de
protection, contre toute action légale
prise par le Parlement pour sa destitution.
2. L’organisation des Carnavals aux Cayes, encore un autre
dérivatif qui ne va pas produire non
plus l’effet escompté comme placebo
pour distraire les attentions et assurer
à Martelly l’aura populaire indispensable afin de renverser les vapeurs.
« Une mauvaise entente vaut
mieux qu’un bon procès », nous
conseille un vieil adage. Le Président
Michel Martelly serait prêt à sacrifier
les membres de son Cabinet jouissant
de la Double Nationalité pour se
procurer une retouche cosmétique en
vue d’une cure de beauté. Compte
tenu des plis qui balafrent sa face
aucun mascara ne saurait les effacer.
Même la chirurgie plastique n’y
arrivera pas. Quand la clameur
publique est déjà en branle, on ne peut
plus montrer un visage d’innocent.
« Malheur à celui par qui le scandale
arrive », nous prévient l’Evangile,
selon Saint Luc (Luc 17,1).
La plus grande erreur du Président Michel Martelly c’est d’avoir une
vue étriquée de l’échiquier politique
national. Il sous-estime la pression
lavalassienne qui a acquis une recrudescence de force depuis le retour de
son Secrétaire Général A Vie. Quand le
feu couve sous les cendres, il n’est pas
moins dangereux. Il suffit d’un peu
d’huile pour qu›il éclate rapidement,
au moment le plus inattendu, en incendie meurtrière. Le Parlement est
majoritairement lavalassien. L’Espoir,
l’INITE et d›autres factions ne sont
que des excroissances lavalassiennes.
En filigrane c’est le même courant de pensées qui trône au sein
de presque tous les Partis Politiques
présents au Parlement. En brèves
hachures d’idées nous voulons dire
par là que le Président Michel Martelly ne sortira pas gagnant dans son
bras de fer avec le Parlement. Bèf la
tonbe.
Sur son passeport haïtien ne figure aucun visa américain. Or il rentre
souvent aux USA. Logiquement il est
citizen et détient un passeport américain. Le 56e Président d’Haïti affiche l’attitude du coupable qui dans
son dernier retranchement préfère se
pendre au lieu de cheminer dans le
caudus des Romains c’est à dire la
fourche caudine ou encore le Chemin de la Honte. Pourtant la Roche
Tarpéienne est proche du Capitole.
Sa destitution n’est qu’une simple
question de formalités procédurales.
Il n’est plus question de faire le gros
dos comme Mimi tandis que sa moustache est blanche du lait qu’il vient de
chiper, sans même s’en apercevoir.
Défoulez-vous bien durant les 3 jours
gras mais la mardigrature prendra fin
le mercredi des Cendres. Il n’y pas
d’alternative. Pour éviter tout scandale
inutile, la démission du Président Michel Martelly serait plus sage. Déjà les
Ambassadeurs des Puissances amies
n’assistent plus aux cérémonies officielles en Haiti. Ils n’étaient pas présents lors de l’ouverture de la session
du Parlement du 7 Janvier 2012. On
sonne l’hallali: Bèf la tonbe. 2 février 2012
Par Catherine Charlemagne
M
aintenant ce ne sont plus les opposants qui s’interrogent. La République tout entière se penche sur le
cas de son Président. Hier, les adeptes
étaient prêts à monter des bûchers pour
immoler les incroyants. Les fidèles ne
voulaient entendre aucune voix discordante sur le passé et le présent de leur
idole. Tant pour eux, le messie est déjà
sur le chemin de Damas, voie qui conduirait le pays vers Canaan. Sinon le
paradis. Malgré les mises en garde des
uns. Les appels désespérés des autres.
Les conseils amicaux de certains. Rien
ni personne ne semblait être en mesure
de faire entendre raison aux incrédules
pour qui, tous les autres, c’est-à-dire la
majorité du pays, avaient tort.
Pourtant, très tôt après le 14 mai
2011, la nature avait repris ses droits.
Le loup que certains voulaient désespérément vendre avec le visage d’un
agneau résiste. Ses cris au fond de son
Palais en ruine ne laissaient aucun
doute. Il ne changera point. Incorrigible. Indécrottable. Animal il est, animal
il restera. C’est sa nature. Les docteurs
Folamour de la politique haïtienne de
ces vingt dernières années n’ont pas pu
réussir leur coup. Le monstre ne s’est
pas transformé en être humain. Oh attention danger ! Il est en effet devenu
encore plus méchant qu’auparavant.
Il a le pouvoir. Tout le pouvoir. Tant
qu’il invective les journalistes cela
passe encore. Dans la profession on a
l’habitude.
Les médias en général et les journalistes en particulier ont toujours été
les souffre-douleur des dirigeants médiocres. Des chefs dérangés. Des Présidents de la République dont la place
devrait être dans un asile. Des Présidents qui ne seront jamais des chefs
d’Etat. Surtout pour les apprentis dictateurs. Bref, les journalistes haïtiens connaissent la chanson. Ils savent qu’ils
auront le dernier mot. Car ils font partie
de la Cité. Du peuple. De la nation. En
somme de la majorité. Ils vaincront toujours. En s’en prenant à la presse, hier,
les fidèles du chef applaudissaient. Ils
lui donnaient raison. L’encourageaient
même. Puisque, à l’arrivée, il y a la récompense. Une motocyclette par-ci et
une poignée de gourdes par-là.
Nous sommes au royaume des
ventres creux. Tous les moyens sont
bons pour apporter une pitance à la
maison. A ce petit jeu, le monstre finit
par prendre goût. Se prendre aux jeux.
Il devient intarissable. Insatiable. Finalement antisocial. Celui qui se prend
pour l’un de ses compatriotes présumés, Néron ou Caligula attaque et invective comme du temps des Romains
- suivez notre regard - les sénateurs de
la République. Mais avant d’arriver à ce
stade, certains partisans du Président
tentaient encore de dissuader la population que ce sont les autres qui ont
tort. Leur idole agit en connaissance de
cause étant saint d’esprit et de corps. Et
pour cause, Michel Martelly n’attaque
que ceux qui l’attaquent.
Ainsi quand il a déclenché
l’opération de l’arrestation du député
Arnel Bélizaire, il l’a fait en guise de
représailles contre un parlementaire
qui a osé lui parler sur le même ton
qu’il s’était adressé à lui. Pourtant les
multiples dérapages du Président et
l’altercation avec le député Bélizaire
qui avaient conduit à son arrestation
commençaient à susciter quelques inquiétudes sur la santé mentale du chef
de l’Etat. Des psychiatres, en effet,
s’étaient interrogés sur le comportement agressif et répétitif du détenteur
de la plus haute responsabilité publique
du pays. Certains de ses courtisans
criaient au scandale. Au dénigrement.
Comme si l’Haïtien avait besoin de ces
Le Président Michel Martelly aura à
affronter de gré ou de force le Sénat
de la République sur sa nationalité
dérapages pour comprendre qu’il y a
quelque chose qui ne tourne pas rond
dans la tête de l’ancien président du
Compas.
Mais au fil des mois, l’on commence à s’apercevoir que les soupçons
des psychiatres sont loin d’être sans
fondement. Aujourd’hui dans certains
milieux, l’on dit même qu’on commence à prendre très au sérieux les
soupçons de ces spécialistes en psychiatrie concernant le chef de l’Etat.
Après l’intervention et l’altercation de
la manière la plus répréhensible du Président à la résidence privée de son chef
de gouvernement en signe de protestation contre ce qu’il appelle un « Complot contre sa présidence », même ses
propres supporters commencent, non
seulement à prendre leur distance avec
ces dérapages incontrôlés, mais aussi
à cautionner la thèse que le chef de
l’Etat a un vrai problème psychique.
L’attitude du Président de la République
vis-à-vis de tout ce qu’il ne contrôle
pas est, en effet, plus qu’inquiétante. Et
pas étonnant que même au sein de ses
propres soutiens de toujours l’on refuse
catégoriquement de prendre sa défense
comme avant. C’est la goutte d’eau.
En dépit du fait que le Premier ministre, Gary Conille, puisse organiser une
rencontre politique avec des parlementaires sans en avertir la présidence peut
paraître suspect ; autant le comportement du Président Martelly s’apparente
à une pathologie plus ou moins grave
dans la mesure où il n’arrive plus à se
contrôler. Rappelons que ce n’est pas
la première fois qu’il laisse éclater sa
colère sur des parlementaires qui sont
aussi des élus comme lui.
Pire, cette énième sortie outrancière a eu lieu dans la résidence privée
de son Premier ministre, l’hôte de la
rencontre. Quand on apprend la teneur
et les propos qui ont été prononcés, on
Suite à la page (18)
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7
Perspectives
Haïti-Jamaïque : L’influence occidentale recule dans les Caraïbes
Par Delphine Jaen
L
es pays à fort potentiel
économique comme les BRICS
(Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique
du Sud) ne sont pas les seuls à résister aux diktats occidentaux. C’est
aussi le cas de petits pays pauvres
qui bordent la mer des Caraïbes
(lesquels d’ailleurs profitent indirectement de l’émancipation des
BRICS).
On a cité en 2011 le rapprochement de Surinam et du Guyana avec le
Venezuela. La dernière initiative remarquable dans le même registre est celle
de la Jamaïque.
Le nouveau premier ministre de
cette île Mme Portia Simpson-Miller,
du Parti national du peuple (PNP) qui
a remporté les élections du 29 décembre dernier face aux travaillistes (centre
droit), a déclaré jeudi lors de sa prise de
pouvoir son intention de faire sortir son
pays du Commonwealth pour en faire
une république, ce qui signifie que la
reine d’Angleterre cessera d’en être la
souveraine.
“J’aime la reine (Elizabeth II)
qui est une femme excellente (…),
une femme sage et remarquable (…)
Mais il est temps d’achever le processus d’accession à l’indépendance”, a
déclaré Mme Simpson-Miller.
En France le quotidien de droite
Le Figaro (le 8 janvier), qui qualifie ce
premier ministre de “populiste” note
que “cette volonté de rompre les liens
avec l’ex-empire apparaît comme un
camouflet pour les Britanniques, aux
premiers jours de l’année du jubilé de
diamant d’Élisabeth II”. “Le sentiment
républicain progresse en Jamaïque
depuis plusieurs décennies, ajoute le
quotidien conservateur. En 1975, la
chanson de Bob Marley No Woman, no
Cry était censée faire référence à la reine.” Un référendum devrait prochainement entériner cette réforme constitutionnelle.
Au lendemain de sa prise de
fonction le 6 janvier, la chef du gouvernement de la Jamaïque a reçu le
vice-président du Conseil d’Etat cubain
Esteban Lazo Hernández. L’agence de
presse cubaine Granma qui relate cette
nouvelle rappelle que l’ancien premier
ministre Percival Patterson qui gouverna l’île de 1992 à 2006 et qui appartient au même parti que Mme SimpsonMiller était lui-même un “ami de Cuba”.
En 2001 il s’était prononcé contre
l’exclusion de Cuba du CARICOM (organisation régionale pro-occidentale)
qui frappait La Havane depuis plusieurs
décennies. Sous son mandat, la Jamaïque avait intégré Petrocaribe, le projet
qui permet à la Jamaïque de bénéficier
du pétrole bon marché et de prêts à 1 %
d’intérêt en provenance du Venezuela.
Hugo Chavez a immédiatement appelé
Mme Simpson-Miller après son élection pour l’inviter à Caracas. Celle-ci a
répondu : “Je suis avec vous et avec le
véritable esprit bolivarien” (cf AVN).
La Jamaïque bénéficie des soins
attentionnés de nombreux médecins
cubains : la Mission miracle, déployée
gratuitement par les services médicaux cubains à travers le monde pour
Le nouveau premier ministre de la
Jamaïque Mme PortiaSimpson-Miller
traiter les problèmes ophtalmologiques,
a soigné 20 000 Jamaïcains, des bons
offices qui sont en concurrence avec
ceux des pays du Nord comme la mission floridienne Don Daly financée par
la Sandals Foundation (la Fondation
philanthropique de la chaîne hotelière
de luxe Sandals Resorts International
qui possède Air Jamaica et multiplie les
profits malgré la crise économique que
connaît l’île).
La Chine est aussi impliquée
pour aider le non-alignement jamaïcain. Le 7 janvier la Première ministre
et des membres de son gouvernement
ont rencontré l’ambassadeur chinois
Zheng Qingdianqui pour discuter du
prêt de 400 millions d’euros que Pékin
va octroyer au Programme jamaïcain
d’urgence pour l’emploi (PEEP).
L’élection de Mme Simpson-Miller (qui avait déjà été premier ministre
en 2007) a été acquise à une très large
majorité (elle détient 42 sièges sur 63
au Parlement). Dans ce pays de 2,8
millions d’habitants où la dette atteint
130 % du PIB, la première ministre, qui
est née dans un ghetto de Kingston,
s’est engagée à combattre la pauvreté
et créer des emplois. Elle a aussi des
positions plus ouvertes que ses adversaires sur des thèmes sociétaux comme
l’homosexualité (ce qui lui vaut des accusations au sein de son propre parti
d’être financée par des groupes homosexuels étrangers et lui a valu une
mise en garde et l’incitation du pasteur
Wellesley A Blair membre du PNP dans
un de ses prêches pour qu’elle préserve
la souveraineté du pays à cet égard
aussi).
A une autre échelle, Haïti, malgré
le terrible tremblement de terre qui l’a
ravagée en 2010, et malgré l’occupation
militaire d’une mission de “maintien de
la paix” de l’ONU depuis le renversement
d’Aristide par les Français et les Américains, tient tête elle aussi aux exigences
occidentales en poursuivant son projet
de reconstruire une armée de métier
pour se défendre. En novembre dernier,
le Canada qui est devenu un auxiliaire
important de l’ingérence des pays du
Nord en Amérique latine (il était monté
au créneau aussi après la réélection de
Daniel Ortega au Nicaragua à l’automne
dernier), avait fait savoir qu’il s’opposait
à la recréation de cette armée en raison
du coût de l’opération. Quelques jours
plus tard tous les Occidentaux avaient
déclaré qu’ils ne paieraient pas pour
financer ce projet même l’ancien président costaricain et prix Nobel de la paix
Oscar Arias avait été mobilisé pour dissuader le Président haïtien Michel Mar-
telly de rétablir l’armée, après que celuici eût précisé dans une conférence de
presse à la Havane (ce n’est sans doute
pas un hasard) où il devait rencontrer
Raul Castro, qu’il était prêt à former 500
hommes, pour un coût de 25 millions de
dollars qui pourraient être prélevés sur
le budget de la police. Une commission
a été chargée d’examiner le projet et a
rendu un rapport favorable, rendu public le 1er janvier à l’occasion du 208e
anniversaire de l’indépendance du pays.
Pour beaucoup d’Haïtiens le remplacement de la force de l’ONU par une armée
nationale est indispensable à la dignité
et à la souveraineté du pays.
Les relations d’Haïti avec le Venezuela et Cuba, comme celle de la Jamaïque avec ces deux pays, sont au beau
fixe. Le Venezuela a été le premier pays
(juste devant les Etats-Unis en volume)
pour les promesses de don à Haïti après
le tremblement de terre de 2010, les
dons alimentaires en provenance de Caracas ont afflué tout au long de l’année
2010, et les installations énergétiques
qui traitent le pétrole vénézuélien bon
marché dans le cadre de l’accord Petrocaribe représenterait un cinquième de
la consommation d’énergie électrique
du pays. Des centaines de médecins
cubains officient à Haïti, l’Ecole latinoaméricaine de Médecine (Elam) de Cuba
a également formé quelque 700 médecins haïtiens et 300 autres sont en cours
de formation dans une annexe de l’Elam
à Santiago de Cuba.
Atlas alternatif 31 janvier 2012
L’acteur Sean Penn fait l’éloge de Martelly !
Sean Penn ne tarissait pas d’éloges pour le président haïtien Michel Martelly
dont il glorifiait le « leadership déterminant » et les « grands progrès »
Roger Annis est coordonnateur du Réseau de solidarité Canada-Haïti / Canada Haiti Action Network et rédacteur
du site Web de cette organisation. Il
écrit un blog hebdomadaire sur le site
Rabble.ca. Son dernier article sur ce
site s’intitule « As UN denies responsibility for cholera outbreak, Haitian
victims protest and launch lawsuit ».
On peut le contacter à l’adresse de
courriel suivante : [email protected].
Par Roger Annis
L
a semaine dernière, l’émission Tavis
Smiley, du réseau de télévision PBS,
présentait coup sur coup deux interviews d’une demi-heure avec l’acteur
de Hollywood, Sean Penn, une figure
de proue dans le travail de secours
humanitaire pour Haïti depuis le séisme du 12 janvier 2010. Présenté par
l’émission en tant qu’acteur et humaniste, Penn a vigoureusement défendu le
8
régime néocolonial mis en place en Haïti par l’élection de 2010-2011 – un processus électoral entaché par l’exclusion
et l’intervention étrangère – de même
que le plan de « reconstruction » postséisme également dirigé par des forces
étrangères et dont le fer de lance est Bill
Clinton.
Penn n’a fait aucune allusion à
la force d’occupation militaire étrangère
– la Mission des Nations unies pour la
stabilisation en Haïti (MINUSTAH) –
qui est de plus en plus dénoncée par les
Haïtiens. (Au cours de cette semaine
seulement, des soldats de l’ONU à Portau-Prince et aux Gonaïves ont encore
fait l’objet d’accusations d’abus sexuel
envers des mineurs haïtiens, un phénomène récurrent pour lequel, pourtant,
personne n’a été poursuivi en justice.)
De manière plus remarquable
encore, Penn ne tarissait pas d’éloges
pour le président haïtien Michel Martelly dont il glorifiait le « leadership
déterminant » et les « grands progrès »
bien qu’il n’ait nommé aucun des programmes de Martelly qui l’ont tant
Haiti Liberté/Haitian Times
impressionné. « Pour nous qui étions
là-bas sur le terrain, il était vraiment
clair que [Martelly] était le candidat
que [le peuple haïtien] voulait pour
président », a déclaré Penn, prétendant
que la population faisait preuve d’un
« énorme élan moral dans un genre de
moment historique (sic) lorsqu’elle a
réussi à défier le statu quo » en élisant
Martelly.
Il semble que le fait que moins
de 25 % de l’électorat haïtien se soient
prévalus de leur droit de vote ne gêne
nullement Sean Penn. Les Haïtiens ont
refusé en grand nombre de participer à
ce processus imposé par des puissances
étrangères, entaché de fraudes et de
violence et dont la « sélection » excluait
le parti Fanmi Lavalas de l’ancien
président Jean-Bertrand Aristide, tout
comme cela a été le cas dans toutes les
élections depuis le coup d’État de 2004
contre son gouvernement.
Monsieur Penn a également
défendu l’Organisation des États américains (OEA) après que celle-ci soit
intervenue de manière impudente et
sans vergogne dans le processus électoral souverain de Haïti afin d’écarter
du deuxième tour de scrutin le candidat
du parti de l’ancien président René Préval pour favoriser Martelly. Monsieur
Penn a qualifié la prise de contrôle de
l’OEA de simple « regard » sur le processus électoral et a approuvé les menaces des États-Unis et de l’OEA contre
le gouvernement d’Haïti et son conseil
électoral comme étant, de manière salutaire, « capables d’influencer finalement
ce que je considère comme l’inclusion
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légitime du candidat Martelly qui est
devenu par la suite le président Martelly ». (Le gouvernement cubain a
surnommé, avec justesse, le ministre
américain délégué à l’OEA « ministre
des Affaires coloniales ».)
Il s’agirait vraiment d’un moment « historique » si les États-Unis
apportaient leur contribution pour promouvoir la démocratie et « défier le
statu quo » en Amérique latine, mais
ce n’est vraiment pas ce qui s’est produit. De façon encore plus lamentable,
Penn a appelé à la « réconciliation »
avec l’ancien dictateur Jean-Claude
« Baby Doc » Duvalier, qui est revenu
en Haïti en janvier dernier. Des citoyens
haïtiens et des groupes de défense des
droits de la personne travaillent avec
Suite à la page (16)
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Vol. 5, No. 30 • Du 8 au 14 Février 2012
This Week in Haiti
Review of Robin Blackburn’s
The American Crucible:
February 7 Anniversary:
Demonstrations Target
Slavery and Emancipation
Duvalier and Martelly
in the Americas
By Roger Annis
The American Crucible: Slavery,
Emancipation and Human Rights;
By Robin Blackburn; Verso, 2011; 502
pp.
R
leaders of the revolution in Saint
Domingue (the name given by the
French colonizers to the western half of
the island of Hispanola) were American-born, some commanders were African-born (Macaya, Sans Souci, Belley*), and the same was true for many
rank and file soldiers and middle-level
leaders. They brought with them African ideas and methods of struggle.
The insurgents often employed guerrilla tactics that they might well have
practiced as soldiers in Africa, prior to
capture.”
Summing up Haiti’s history,
Blackburn quotes David Geggus’ The
Caribbean in the Age of Revolution:
“Of all the Atlantic revolutions, SaintDomingue’s most fully embodies the
contemporary struggle for freedom,
equality and independence, and it produced the greatest degree of economic
and social change. Beginning as a
home-rule movement among wealthy
white colonists, it quickly spread to
militant free people of color seeking political rights and then gave rise to the
largest slave uprising in the history of
the Americas.
“Its narrative is a succession of
major precedents: colonial representation in a metropolitan assembly,
the ending of racial discrimination,
the first abolition of slavery in a major slave society, and the creation of
a Latin American state. By 1804, colonialization and slavery, the defining
institutions of the Caribbean, were
annihilated precisely where, for three
hundred years of unchecked growth,
they had prospered.”
Blackburn is working on a book
about the African societies that were
raided and pillaged by the European
slave traders and colonizers.
The scholar pays tribute in the
Vol. 5, No. 30 • Du 8 au 14 Février 2012
P
olitical tensions are rapidly rising in
Haiti as showdowns approach over
determining if Haiti’s President Michel
Martelly has broken the law, and if
former president Jean-Claude Duvalier,
viewed by many as Martelly’s political
mentor, will get away with flagrantly
doing so a quarter century ago.
Hundreds of demonstrators
marched through the streets of Portau-Prince on Feb. 7, the 26th anniversary of the 1986 fall of the 29-year
Duvalier dictatorship.
In one rally in front of the Justice
Ministry, demonstrators condemned
Investigating Judge Jean Carvès’s decision on Jan. 30 to waive prosecution
of the crimes against humanity – extrajudicial killings, jailings, and torture
– committed by “Baby Doc” Duvalier
during his reign from 1971 to 1986.
Carvès said he would only pursue the
former “President for Life” for embezzling hundreds of millions from the
Haitian treasury, a crime which carries
a maximum sentence of five years in
jail.
“Martelly stop tolerating criminals in the country,” read the sign
held by one demonstrator. “Duvalier
must be judged.”
The
second
demonstration,
which many from the first rally attended, marched from the hillside slum
of Belair down through the capital to
demand that Martelly turn over his
passport to a special Senate commission investigating charges that he and
38 other high government officials
hold foreign citizenships in violation
of the 1987 Haitian constitution. The
march, called by a newly formed front
called the Patriotic Force for Respect
of the Constitution (FOPARK), saw
demonstrators climb up lampposts and
tear down pink street banners with
President Martelly’s smiling face proclaiming “In Port-au-Prince, 41,402
children are in school for completely
FREE, a promise is a debt.” The protesters then carried the posters upside
down and finally set them ablaze.
“President Martelly lies to us
about providing free education,” said
Rodrigue Joseph, a taxi driver. “It appears that, around the nation, school
masters have not been paid by the
government for teaching kids for free,
and the National Education Fund
that Martelly set up with an illegal
tax on international money transfers
and phone calls has no money in it.
Close to $30 million from it seems to
be missing, and that’s just going by
what the Martelly people say. It might
be much more.”
“But he’s also lying about his
citizenship,” interrupted Yolande Sénatus, a student. “I think he has a
U.S. passport and so ran for president
illegally.”
“If you don’t have double nationality, give your passport!” read
one demonstrator’s poster. “Hunger
tèt kale, poverty tèt kale, unemployment tèt kale, double nationality tèt
kale” read another poster, where “tèt
kale” – previously a campaign refrain
– refers to Martelly’s “bald head” and
also means “completely.”
Demonstrations calling for Martelly to shed light on the charges, parnew book to recent authors of Haitian
history. “The first decade of [the 21st
century], helped by Haiti’s bicentennial [2004], was marked by publication
of important new works by Haitian
and overseas historians.”
Many of those books in Eng-
Hundreds of demonstrators marched through the capital to demand
that Martelly turn over his passport to a special Senate commission
investigating charges that he holds foreign citizenship in violation of the
1987 Haitian constitution
Haïti Liberté
obin Blackburn has written another
masterful book on the history of
the slave order in the Americas and the
emancipation struggle that ultimately
vanquished it.
The American Crucible is an
overview of the entire rise and fall of
the slave regimes of the Americas from
the early 16th century to the end of the
19th century. His previous two books
on slavery – The Making of New World
Slavery (1998) and The Overthrow of
Colonial Slavery (1988) – cover much
of the same period. What is new is his
treatment of the rise and fall of the 19th
century slave systems in Cuba, the
United States, and Brazil.
Slavery survived and prospered
in the Americas following the Haitian
Revolution of 1791-1804 (which had
won abolition throughout the French
Empire for a period of time). It withstood
other revolts in the Caribbean as well as
the ban on the Atlantic slave trade by
Britain and the U.S. in 1807. The mass,
abolition movement in Britain won victory in 1833 but not in other empires.
Slavery survived in France’s Caribbean
colonies until 1848; in the United States
until 1865; in Cuba until 1886; and in
Brazil until two years after that.
In an interview with the International Socialist Review in May 2011,
Blackburn explained that “what I do
[in the book] is offer a broad synthesis tracing the contradictory impact of
capitalist growth on the one hand and
the surge of antislavery politics on the
other, with the Haitian Revolution of
1791–1804 being the central event,
breaching the slave systems but also
clearing an opening for new producers
in the U.S. South, Brazil and Cuba.”
Large sections of The Crucible
accord the Haitian Revolution a central
place in the anti-colonial revolt in the
Americas that opened with the American Revolution of 1776-1883. The
book also details how the fissures in colonial and monarchical rule from Europe
opened space for revolutions against
slavery to surge forward. These revolutions, the Haitian at their helm, were
of course impelled by conditions of extreme exploitation and human suffering.
Blackburn is foremost among
many scholars of slavery in arguing the
central place of the Haitian Revolution
in the demise and eventual downfall of
slavery.
He was also something of a lone
voice beginning several decades ago in
arguing slavery’s importance to the rise
of industrial capitalism. Many scholars
have heretofore accorded to slavery a
secondary place in the accumulation of
social wealth (expansion of agricultural
production, trade and transportation;
creation of the world’s first, mass-traded
consumer luxuries, etc) that laid the
foundation for the Industrial Revolution.
Blackburn explains, “Plantation
slavery was a form of ‘primitive accumulation,’ as described by Marx in the
first volume of Capital, being a form of
exploitation based not on wage labor
but on the direct appropriation of the
labor of the exploited… I call the intensified systems of slave exploitation
a regime of ‘extended primitive accumulation, feeding industrial growth.’”
The American Crucible extensively documents the critical role played
by Black peoples in their emancipation.
He says there has been significant research and publishing on this subject in
recent decades. “I think in the last two
decades, things have changed a very
great deal. African-American agency is
being recognized. I think the attention
given to the Haitian Revolution is part
of this awareness… Black witness and
Black abolitionism were in fact central to the development of white abolitionism, especially the more radical
currents of white abolitionism. White
abolitionists acquired deeper understanding of the slave regime by reading the life stories of Olaudah Equiano,
Mary Prince, Frederick Douglass, William Wells Brown, Linda Brent and
about one hundred others.”
Of the Haitian Revolution, he
writes, “While most of the well-known
Haïti Liberté
by Kim Ives
Demonstrators tore posters off of lampposts, carried them upside down,
and finally set them ablaze
ticularly from Sen. Moïse Jean Charles,
that he is a U.S. citizen (see Haïti Liberté, Vol. 5, No. 26, 01/11/12) were
also held in Cap Haïtien on Feb. 6 and
in Miragoâne on Feb. 7.
Meanwhile, according the Haitian Press Agency, a pro-Martelly mob
attacked a delegation of parliamentarians in the central plateau town of
Lascahobas. Sen. Annick Joseph was
reportedly hurt in the leg by a thrown
rock.
In a combative press conference on Feb. 4 as he was leaving on
a state visit to Venezuela and Panama,
President Martelly declared that “there
is no law, there is nothing that gives
anybody or any institution the right
to ask the Executive to report on his
passport... The passport will stay in
the President’s pocket.”
Martelly also backhanded questions from the press about an allegedly
curse-filled confrontation he had with
lawmakers meeting at Prime Minister
Garry Conille’s residence, where he reportedly arrived, without being invited, on the evening of Feb. 1. Martelly
denies that anything untoward happened – “three quarters of what you
are hearing, it’s all is lies” produced
by a “laboratory” intent on creating
“destabilization” he told the press
conference.
But the Senate’s president, Simon Dieuseul Desras, issued an open
letter to Martelly on Feb. 2 in which
he reproached Martelly that “Your vulgar comments, your obscene gestures,
your propensity to provocation and
scandal do not reflect the image of
a life devoted to a noble cause... The
grotesque scenes to which you have
made us accustomed, including the
one last night at the official residence
of the Prime Minister, witnessed by
many deputies and senators, demonstrates your lack of moral fiber and
your inability to be part of this collection of men whom the country should
view with reverence and gratitude.”
Desras wrote that “Last night,
my colleagues and I, after leaving
the Prime Minister’s house mortified,
with our heads full of thoughts... after
being covered with insults, without
cause or reason, by President Martelly, we felt... this is a clear case of
contempt, affecting the honor of... the
Haitian Parliament, against which
we raise the most vehement protest,”
and therefore “we ask the President
of the Republic to make amends and
apologize publicly for having departed from the basic principles of morality, ethics and respect for the dignity
of our people and that of the institution we represent.”
Meanwhile,
the
Collective
against Impunity, which is comprised
of people who have filed suits against
Duvalier, announced on Feb. 7 that its
members would appeal judge Carvès’s
decision, which the group’s coordinator Danielle Magloire characterized as
an “insult” and “a perversion of the
foundations of a democracy and a
state of law.”
lish are listed in the Books page of the
Canada Haiti Action Network website;
reviews of some appear on the Book reviews page of the same website.
He poses beside a bust of the antislavery Abbé Raynal, the editor of the
multi-volume, anti-colonial Histoire
des Deux Indes (History of the Two Indias), published in 1770 and considered the single most widely circulated
work of the French Enlightenment.
* Belley is featured in the iconic
1797 portrait by Anne-Louis Girodet.
Haiti Liberté/Haitian Times
9
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Haiti Liberté/Haitian Times
Vol. 5, No. 30 • Du 8 au 14 Février 2012
P1614 HaitiLib_ST
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Hier : le triomphe d’un peuple
Aujourd’hui : une célébration inoubliable
Célébrez avec nous le Mois de l’histoire des Noirs en participant à la série
d’événements D’hier à aujourd’hui.
Encore une fois, nous sommes heureux de présenter en février prochain D’hier à aujourd’hui, un événement culturel des plus
inspirants et divertissants organisé par la TD qui met à l’avant-plan l’une des communautés les plus importantes du Canada.
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Vol.
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No. 30 • Du
8 au 14 Février 2012
P1614
1
Haiti Liberté/Haitian Times
1/17/12
11
4:28 PM
Le double veto pour interdire la guerre
impériale contre la Syrie
Le CCG et l’OTAN perdent leur leadership
Par Thierry Meyssan
C
ontrairement à ce qui s’était passé lors de l’attaque de l’Irak, la
France n’a pas défendu les principes
du droit international dans l’affaire
syrienne, mais s’est ralliée au camp
impérial et à ses mensonges. Avec le
Royaume-Uni et les Etats-Unis, elle
a essuyé une défaite diplomatique
historique, tandis que la Russie et la
Chine sont devenues les champions
de la souveraineté des peuples et de
la paix. Le nouveau rapport de force
international n’est pas seulement la
conséquence de la décadence militaire des Etats-Unis, il sanctionne
aussi le déclin de leur prestige. En
définitive, les Occidentaux viennent
de perdre le leadership qu’ils se sont
partagés durant tout le XXe siècle
parce qu’ils ont abandonné toute légitimité en trahissant leurs propres
tours restent à définir. Aucun des projets de Nouvel Ordre Mondial ne s’est
concrétisé. Washington et Tel-Aviv
ne sont pas parvenus à institutionnaliser le fonctionnement unipolaire
qu’ils voulaient ériger en paradigme
intangible, tandis que le BRICS n’a
pas réussi à créer le système multipolaire qui aurait permis à ses membres
de se hisser au plus haut niveau.
Comme l’avait anticipé à juste
titre le stratège syrien Imad Fawzi
Shueibi, c’est la crise syrienne qui
a cristallisé un nouveau rapport de
forces, et partant de là une redistribution de la puissance que personne n’a
pensé, ni voulu, mais qui s’impose
désormais à tous [1].
Rétrospectivement la doctrine
d’Hillary Clinton de « leadership par
l’arrière » apparaît comme une tentative des États-Unis de tester les limites
qu’ils ne peuvent plus dépasser, tout
en faisant porter la responsabilité et
ment, et toujours sur cette base qu’il
a formé ses soldats. Aujourd’hui, il
dispose de centaines de milliers de
joueurs vidéos en guise de soldats.
Par conséquent, au moindre contact avec la réalité, leurs forces armées sont démoralisées. Selon leurs
propres statistiques, la majorité de
leurs morts ne tombe pas au champ
d’honneur, mais se suicide, tandis
qu’un tiers de leur personnel sous les
drapeaux souffre de troubles psychiatriques rendant inapte au combat.
La démesure du budget militaire du
Pentagone est incapable de compenser son effondrement humain.
Par deux fois, le 4 octobre 2011 et le 4 février 2012, des membres permanents
du Conseil de sécurité des Nations Unies ont rejeté des projets de résolution
sur la situation en Syrie
Son Excellence M Li Baodong, représentant permanent de la Chine
aux Nations Unies
Son Excellence M Vitaly I. Churkin, représentant permanent de la Fédération
de Russie auprès des Nations Unies
les troupes impériales et leur pays
pourra être détruit. Au contraire,
ceux qui résisteront comme Bachar
el-Assad et sauront nouer des alliances avec la Russie et la Chine survivront.
Son Excellence M Bashar Ja’afari, représentant permanent de la Syrie à
l’ONU durant le la 6710ème réunion du Conseil de Sécurité sur la situation
au Moyen-Orient
valeurs.
Par deux fois, le 4 octobre 2011
et le 4 février 2012, des membres
permanents du Conseil de sécurité
des Nations Unies ont rejeté des projets de résolution sur la situation en
Syrie. Cet affrontement a opposé les
membres du Conseil de Coopération
du Golfe (CCG) et de l’Organisation
du Traité de l’Atlantique-Nord
(OTAN) à ceux de l’Organisation de
Coopération de Shanghai (OCS).
La fin du monde unipolaire
Ce quadruple veto scelle la fin d’une
période des relations internationales
qui a débuté avec l’effondrement de
l’Union soviétique et a été marquée
par une domination sans partage des
États-Unis sur le reste du monde. Il
ne signifie pas un retour au système
bipolaire précédent, mais l’émergence
d’un nouveau modèle dont les con-
12
les conséquences de leur test à leurs
alliés britannique et surtout français.
Ce sont ces derniers qui sont se sont
mis en scène en leaders politiques et
militaires lors du renversement de
la Jamahiriya arabe libyenne et qui
ambitionnaient de l’être à nouveau
pour renverser la République arabe
syrienne, même s’ils n’agissaient
qu’en vassaux et sous-traitants de
l’Empire états-unien. Ce sont donc
Londres et Paris, plus encore que
Washington, qui ont essuyé une défaite diplomatique et en supporteront
les conséquences en termes de perte
d’influence.
Les États du tiers-monde ne
manqueront pas de tirer leurs conclusions des derniers événements : ceux
qui cherchent à servir les États-Unis,
comme Saddam Hussein, ou à négocier avec eux, comme Mouammar elKadhafi, pourront être exécutés par
Haiti Liberté/Haitian Times
Triomphe dans le monde virtuel,
défaite dans le monde réel
L’échec du CCG et de l’OTAN fait
apparaître un rapport de force que
beaucoup soupçonnaient, mais que
personne ne pouvait vérifier : les
Occidentaux ont gagné la guerre
médiatique et ont dû renoncer à la
guerre militaire. Pour paraphraser
Mao Zedong : ils sont devenus des
tigres virtuels.
Durant cette crise, et encore
aujourd’hui, les dirigeants occidentaux et les monarques arabes ont
réussi à intoxiquer non seulement
leurs propres peuples, mais une large
partie de l’opinion publique internationale. Ils sont parvenus à faire
accroire que la population syrienne
s’était soulevée contre son gouvernement et que celui-ci réprimait cette
contestation politique dans le sang.
Leurs chaînes satellitaires ont non
seulement réalisé des montages fallacieux pour induire le public en erreur, mais elles ont aussi tourné des
images de fiction en studio pour les
besoins de leur propagande. En définitive, le CCG et l’OTAN ont inventé
et fait vivre médiatiquement durant
dix mois une révolution qui n’existait
qu’en images, tandis que sur le terrain la Syrie devait affronter seule
une guerre de basse intensité menée
par la Légion wahhabite appuyée par
l’OTAN.
Cependant, la Russie et la Chine
ayant fait une première fois usage de
leur veto et l’Iran ayant annoncé son
intention de se battre aux côtés de
la Syrie si de besoin, les États-Unis
et leurs vassaux ont dû admettre
que poursuivre leur projet les absorberaient dans une guerre mondiale. Après des mois de tension extrême, les États-Unis ont admis qu’ils
bluffaient et qu’ils ne disposaient pas
des bonnes cartes dans leur jeu.
Malgré un budget militaire de
plus de 800 milliards de dollars, les
USA ne sont qu’un colosse aux pieds
d’argile. En effet, si leurs forces armées sont capables de détruire des
États en voie de développement,
épuisés par des guerres précédentes
ou par de longs embargos, comme
la Serbie, l’Irak ou la Libye, elles ne
peuvent ni occuper des territoires, ni
se mesurer à des États capables de
leur répondre et de porter la guerre
en Amérique.
Malgré les certitudes du passé,
les USA n’ont jamais été une puissance militaire significative. Ils ne
sont intervenus que quelques semaines à la fin de la Seconde Guerre
mondiale face à un ennemi déjà épuisé par l’Armée rouge ; ils ont été défaits en Corée du Nord et au Vietnam
; ils ne sont pas parvenus à contrôler
quoi que ce soit en Afghanistan ; et
ils ont été contraints de fuir l’Irak de
crainte d’y être écrasés.
Durant les deux dernières décennies, l’Empire états-unien a effacé
la réalité humaine de ses guerres et a
communiqué en assimilant guerre et
jeux vidéos. C’est sur cette base qu’il
a conduit ses campagnes de recrute-
De nouvelles valeurs : la
sincérité et la souveraineté
L’échec des États du CCG et de l’OTAN
est aussi celui de leurs valeurs. Ils
se sont présentés en défenseurs des
droits humains et de la démocratie,
alors qu’ils ont établi la torture en
système de gouvernement et que la
plupart d’entre eux sont opposés au
principe de souveraineté populaire.
Même si l’opinion publique en
Occident et dans le Golfe est sousinformée sur ce sujet, les États-Unis
et leurs vassaux ont mis en place
depuis 2001 un vaste réseau de
prisons secrètes et de centre de tortures, y compris sur le territoire de
l’Union européenne. Sous prétexte
de guerre contre le terrorisme, ils ont
semé la terreur, enlevant et torturant
plus de 80 000 personnes. Durant la
même période, ils ont créé des unités
d’opérations spéciales dotées d’un
budget de près de 10 milliards de
dollars annuel qui revendiquent des
assassinats politiques dans au moins
75 pays, selon leurs propres rapports.
En ce qui concerne la démocratie, les États-Unis actuels ne font pas
mystère de ce qu’elle ne signifie pas
à leurs yeux « le gouvernement du
peuple, par le peuple, pour le peuple
» selon l’expression d’Abraham Lincoln, mais uniquement la soumission
des peuples à leur volonté comme
l’ont montré les propos et les guerres
du président Bush. Au demeurant,
leur constitution récuse le principe
de souveraineté populaire et ils ont
suspendu leurs libertés constitutionnelles fondamentales en instituant
un état d’urgence permanent avec le
Patriot Act. Quand à leurs vassaux
du Golfe, il n’est pas nécessaire de
rappeler que ce sont des monarchies
absolues.
C’est ce modèle, qui associe
sans honte crimes à grande échelle
et discours humanitaire, qui a été
défait par la Russie et la Chine ; des
États, dont le bilan en matière de
droits de l’homme et de démocratie
pour autant qu’il soit très critiquable
n’en est pas moins infiniment supérieur à celui du CCG et de l’OTAN.
En faisant usage de leur veto,
Moscou et Beijing ont défendu deux
principes : le respect de la vérité,
sans laquelle la justice et la paix
sont impossibles ; et le respect de
la souveraineté des peuples et des
États, sans lequel aucune démocratie n’est possible.
Le moment est venu de se
battre pour reconstruire la société
humaine après une période de barbarie.
Note
[1] «Russia and China in the
Balance of the Middle East: Syria
and other countries», par Imad
Fawzi Shueibi, Voltaire Network, 27
janvier 2012.
Réseau Voltaire 5 février 2012
Vol. 5, No. 30 • Du 8 au 14 Février 2012
Lettres
Lettre de Ben Dupuy au Avez-vous dit “nantis”?
A Mario et Ralph
journal Haiti Liberté
Monsieur BERTHONY DUPONT
En ses Bureaux.
Cher BERTHONY,
Votre Excellente introduction a été
déterminante, pour que je me décide
à lire et à commenter cet article historique. Avec mes compliments et
respectueuses salutations, voici mes
commentaires sur l’article.
D
Benjamin Dupuy
cette dite « COMMUNAUTE INTERNATIONALE.»
Je vous prie, Monsieur le directeur, de bien vouloir publier cette lettre,
en attendant ma prochaine Conférence
de Presse.
Patriotiquement,
Benjamin Dupuy
ou politicien qui se respecte, a «son»
représentant, dans ce premier cercle
de nos finances réelles ; et vice-versa.
Je me rappelle à l’époque où j’écrivais
régulièrement, dans un de nos grands
quotidiens, ce paternel grand ami de
l’ancien Bord de Mer, me gratifiait
d’éclairages didactiques, très nutritifs.
Sans son support encyclopédique,
j’aurais eu à marcher, pendant très
longtemps et qui sait, peut-être errant toute la vie, dans les égouts de
l’analphabétisme complaisant. Vivre
en sous-informé, mal parfumé, est
risqué, dans notre milieu !
Le changement d’attitude et
de réflexes, tant souhaités par tous,
se concrétisera, lorsque nous déciderons, ensemble; sans la pression
d’un désastre naturel («12 janvier»
bis…!) ou d’une catastrophe politique, de placer ce pays, dans une
meilleure place de notre cœur, et
aussi, l’inscrire autrement, au petit
agenda, bien protégé, dans notre petit coffre blindé…
Gilbert Mervilus, 5 février 2012
«Viendra pire que moi»,
déclara Dumarsais Estimé, en
signant sa lettre de démission,
le 10 mai 1950.
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VI
B
Monsieur le Directeur,
Suite à l’éditorial paru dans le Volume
5, No: 29 du 1er au 7 février 2012
d’Haiti-Liberté, titrant « Percée vers la
droite pour concilier l’inconciliable »,
je tiens d’abord à souligner avoir fondé
Haiti-Progrès en 1983 et l›avoir dirigé
durant plus de 28 ans. Ensuite, je tiens
surtout à mettre l’opinion publique au
courant que je ne suis plus responsable
de la position actuelle du journal, et
cela, depuis le «Coup d›Etat» perpétré
violemment par des voyous aux ordres
du renégat Georges Honorat et de sa
concubine Viviane Martelly.
Georges Honorat et sa compagne
Viviane Martelly m’avaient remis leur
démission du journal, juste après la
publication en Manchette, dans le volume 28, No: 39, de mon article intitulé: « QUI FINANCE MARTELLY DE
L›EXTERIEUR ? ». Dans cet article,
j›avais dévoilé que Laurent Lamothe,
affilié à la Transnationale de la Communication «ONE WORLD TELECOM»,
était celui qui finançait la campagne
de Martelly. Immédiatement après cet
article, ils ont donc fomenté un coup
d’état pour s’approprier le journal.
Suite à cet événement, le 30 juin
2011, j›avais donné une conférence
de presse à Port-au-Prince pour informer l›opinion publique de l›agression
et du vol à main armée dont j›avais
été victime en ma résidence le 11 juin
2011. Ce forfait avait pour objectif
de s›emparer de tout le matériel électronique utilisé pour la mise en page
du journal (Ordinateurs, Scanneurs,
Lap -Tops, mon pistolet et 3 fusils de
chasse, des documents et même de mes
effets personnels). Tel que rapporté
par le quotidien « Le NOUVELLISTE en date du 1er juillet 2011 » dans
un article intitulé: « DES INDIVIDUS
TENTENT DE S›EMPARER DU JOURNAL HAITI-PROGRES » dans lequel
il expliquait que : « ... tout de suite
après l’incident, selon un procès-verbal dressé par la justice haïtienne, lu
par M. Dupuy durant la conférence.
Un procès-verbal qui certifie que son
domicile ... a bel et bien été cambriolé
le 11 juin dernier à 2 heures 30 de
l’après-midi. Le propriétaire du journal
Haiti Progrès explique que ce jour-là,
en rentrant dans la cour avec sa voiture, il avait remarqué que des bandits
s’y trouvaient ... et avait trouvé cinq
individus armés de son propre pistolet
et de ses 3 fusils de chasse. Les bandits l’ont tiré de force de la voiture et
l’ont obligé à se coucher par terre sous
la menace des armes volées dans l’armoire se trouvant dans sa chambre et
ont saisi de force les clés de sa voiture.
Durant l’incident, la principale victime
est blessée au poignet droit où ils lui
ont appliqué un coup de machette...La
victime a eu recours à la justice... »
Monsieur le directeur, ils ont
donc choisi la solution digne du «Macoutisme» pour s’accaparer du journal
et le mettre au service du gouvernement actuel qui nous a été imposé par
eux vieux amis m’ont fait
l’agréable surprise, fin de
journée de samedi, de m’apporter à
la porte de mes casernes, l’article à
succès de Arnaud Robert, Les Nantis
d’Haïti, introduit par Berthony Dupont, dans la livraison 25-31 janvier 2012 de Haïti Liberté.
Si vous avez eu l’opportunité
de fréquenter des «bourgeois»
dominicains et des illustres de l’élite
cubaine – financière, intellectuelle ou
politique-, il vous sera douloureux
de constater que les riches d’HaïtiThomas, en majorité, ont conservé
la mentalité antérieure à la Guerre de
l’Indépendance. Colons, multicolores, absentéistes dans l’âme, urgemment préoccupés par les juteuses
combines, pleuvant bénéfices, à très
brève échéance. L’expression «court
terme» me parait trop raffinée… pour
ces groupuscules anti-institutionnels,
à la démarche trop souvent tribale.
L’actuelle mondialisation, contrairement à celle de 1492, offrant
des métropoles réelles et aussi un
vaste catalogue de choix virtuels, nos
riches ont des investissements sur
toutes les grandes places financières;
pendant que leurs placements-contributions-préoccupations en Haïti
atteignent, parfois, très miraculeusement, 20% de leur(s) actif(s).Sans
conviction envers ce pays – malgré
les propagandes discursives, hyperdiffusées…-, ils constituent un dangereux barrage magnétique, pouvant
détruire à distance, toute intention
de progrès ou d’amélioration. Haïti
étant un triste package, ces pauvres
nantis font partie d’un ensemble, lequel ressemblerait à une pyramide
inversée, aux angles et ramifications
souterraines, à la fois secrètes et
complexes.
De la théorie du «spaghetti»,
émise par l’autre, comme à Palerme
ou à Bogotá, la «jet-set» nationale
représente un véritable spaghetti à la
paille de fer. Tout intellectuel, professionnel quelconque, artiste, magistrat,
L
ORE
[email protected]
Haiti Liberté/Haitian Times
13
Perspectives
Le Brésil a besoin d´un Hugo Chavez Interview de Jean
Ziegler : les vrais
bandits sont les
L
multinationales
Par Eduardo Guimaraes
e 22 janvier, à la suite d´une sentence
en faveur d´une société immobilière,
la police du gouverneur de Sao Paulo
Geraldo Alckhim (de droite) a vidé de
ses habitants la favela de Pinheirinho.
2 000 policiers anti-émeute, lourdement
armés, soutenus par des hélicoptères
ont pourchassé les 6000 habitants. Au
moins trois personnes ont été assassinées par les forces de sécurité, dont un
enfant.
Pour tous ceux qui se sont émus,
face au martyre de milliers de familles
agressées violemment par l´Etat brésilien, la gifle administrée le 1er février par
TV Globo et par son agent Geraldo Alckmin a été particulièrement dure.
On peut imaginer ce que les familles massacrées par le bourreau qui dirige Sao Paulo au service d´une poignée
de milliardaires, auront éprouvé en le
voyant de nouveau exposer son concept
de la démocratie à la télé.
Il est impératif de réfléchir sur le
fait que si quelque chose n´existe pas
au Brésil, c´est la démocratie. Comment
pourrait être démocratique l´expulsion à
coups de bombes de milliers d´hommes,
de femmes, d´enfants et de personnes
âgées pour le bénéfice exclusif d’une
entreprise privée ?
Le gouverneur de São Paulo aurait
pu avoir la décence de dire que le capita-
Rapporteur des Nations unies et militant de gauche, Jean Ziegler ne cesse
d’alerter sur la criminalité dans le
monde. Fin connaisseur du continent
africain, il analyse la popularité des
“gangsters patriotes”. Propos recueillis par Ousmane Ndiaye
Hugo Chavez
lisme est ainsi fait, que c´est un système
économique dans lequel, comme le dit
son nom, le capital prévaut au détriment
de l´être humain et que ce n´est pas sa
faute si le Brésil a choisi de vivre sous
un tel système.
Alckmin confond régime politique
et système économique. En démocratie,
c´est la majorité qui prévaut, et non la
minorité. Dans une démocratie, ce sont
beaucoup de personnes qui décident ;
sous le capitalisme quelques personnes
seulement prennent des décisions
auxquelles tous doivent obéir.
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14
Haiti Liberté/Haitian Times
Que l´État lance des troupes pour
arracher violemment des milliers de
personnes de leurs maisons et les jeter
ensuite à la rue ou dans des abris immondes pour le profit d´un groupe de
richissimes qui ne rempliraient pas un
ascenseur c’est tout simplement le résul-
Le gouverneur Geraldo Alckhim,
le bourreau qui dirige Sao Paulo
au service d´une poignée de
milliardaires
tat du capitalisme, pas de la démocratie.
« Ah, mais nous ne faisons qu´appliquer
la loi ! » Même cela est faux : Il y avait
conflit entre les instances juridiques
(étatique de Sao Paulo et fédérale). Et si
le pouvoir judiciaire n’est pas en mesure
de comprendre que la démocratie ne
peut servir l’intérêt de quelques uns qui
massacrent beaucoup, c´est qu´elle n’est
pas démocratique. C´est la deuxième fois
sur une courte période qu´Alckmin associe la démocratie aux actions violentes
de la Police Militaire, alors que le paradigme principal de la démocratie est de
substituer la violence par le dialogue.
C´est une gifle à la démocratie qu´un téléjournal national diffuse
le mensonge absurde selon lequel les
résidents auraient été poussés par les
dirigeants à rester sur place le jour de
l’expulsion. Des centaines de sinistrés
ont témoigné par écrit, signé leurs déclarations, et aucun n’a fait état d´une telle
chose.
Donc nous avons d´un côté des
milliers de personnes avec nom, prénom
et image expliquant qu´il n´ont pas tenté
de résister sous l´emprise de quelque dirigeant mais pour la simple raison qu´ils
ne disposaient pas d´autre endroit pour
vivre ; et de l´autre l´enregistrement d´un
anonyme, sans visage et qui peut être
falsifié.
Nous avons un homme sans personnalité qui déclare qu´auparavant les
sinistrés vivaient dans des logements
précaires et que maintenant ils vivent
dans des logements dignes, et une
télévision qui diffuse ces propos sans
le moindre scrupule, sans montrer que
c´est à présent qu´ils vivent dans des
logements de fortune, pour ne pas dire
plus.
Qui défendra ce peuple ? Les médias inventent, mentent, déforment, omettent et pas un seul politique de poids
(auquel on ne pourrait refuser un espace
d´expression) pour démasquer une escroquerie qui ne résisterait pas à trente
secondes de contradiction.
Le peuple brésilien qui vit en
grande partie dans des conditions un peu
meilleures que celles que connaissaient
les sinistrés de Pinheirinho avant d´être
jetés à la rue, se retrouve sans défense,
Ousmane Ndiaye :
Les populations perçoivent souvent ces
“bandits” comme des justiciers. Ontelles raison ?
Jean Ziegler :
L’exemple du Nigeria est particulièrement instructif. Le delta du Niger est le
plus étendu de la planète après ceux de
l’Amazone, du Gange et du Brahmapoutre. Le pétrole du delta est exploité
par une dizaine de sociétés étrangères,
dont la plus puissante est Shell. Cette
région génère 90 % des revenus en
devises du Nigeria. Mais les populations locales ne profitent pas ou profitent très peu des énormes revenus du
pétrole. Au contraire : elles souffrent
terriblement de la destruction de leur
environnement. Les rebelles décrits
sont donc des “gangsters patriotes”.
Ils tentent de protéger la population. Ils
pratiquent le chantage sur les sociétés
et redistribuent l’argent. Cela est particulièrement vrai pour le Mend (Mouvement pour l’émancipation du delta du
Niger). Dans pratiquement toutes les
villes et tous les villages du delta, les
combattants de ce mouvement peuvent
compter sur des réseaux de logistique
clandestins efficaces et sur des caches
innombrables que la police fédérale
et les troupes semblent incapables de
démanteler. Les prises d’otages à répétition ont permis au Mend de se constituer un véritable trésor de guerre. Celui-ci est mis à profit pour corrompre les
membres des troupes d’élite nigérianes
lancées à leur poursuite et acheter aux
officiers nigérians les armes les plus sophistiquées.
Ousmane Ndiaye :
La piraterie des Somaliens s’apparentet-elle à une forme de redistribution ?
Jean Ziegler :
Certainement, les accords de pêche,
imposés notamment par l’Union européenne, ravagent jusqu’aux eaux territoriales. Ils ont ruiné la vie de dizaines
de milliers de familles de pêcheurs.
Ousmane Ndiaye :
L’Afrique devient-elle la nouvelle terre
des bandits et autres seigneurs du crime
?
Jean Ziegler :
Le banditisme au sens étymologique
du terme [de l’italien bandito, malfaiteur, hors-la-loi] est pratiqué par de
nombreuses sociétés multinationales
occidentales, chinoises, indiennes. Je
prends l’exemple de Glencore, le deuxième trust minier du monde, dont le
siège est à Zoug, en Suisse. En Zambie,
Glencore possède les Mopani Copper
face à la furie du capitalisme sauvage.
Ce pays a besoin d´un leader fait
de chair, d´os et de sang dans les veines
et qui soit capable de s´indigner devant
cette honte, devant ce crime de lèse-humanité qu´est la nouvelle classe de « démocratie » de Geraldo Alckmin. Le Brésil
a besoin d´un Hugo Chavez !
Source: Blog da Cidadanía de
Eduardo Guimaraes
Traduction du portugais :
Thierry Deronne
Larevolucionvive 2 février 2012
Jean Ziegler, Rapporteur des
Nations unies et militant de gauche
Mines. Le gouvernement de Lusaka accuse le holding de Zoug de manipuler
les chiffres pour échapper aux taxes
et aux impôts zambiens. Même problème au Katanga. Glencore n’est pas
seul dans son activité de faussaire.
D’autres sociétés – canadiennes, européennes – font de même. Résultat : en
1982, le secteur minier fournissait 70
% des revenus du Katanga, contre 7 %
aujourd’hui.
Ousmane Ndiaye :
Quel est le poids de la criminalité dans
l’économie mondiale ?
Jean Ziegler :
Par sa puissance financière, celle-ci influence secrètement la vie économique,
l’ordre social, l’administration publique et la justice de nombreux Etats.
Dans certains cas, cette criminalité
organisée dicte sa loi et ses valeurs.
De cette façon disparaissent graduellement l’indépendance de la justice,
la crédibilité de l’action politique, et
finalement la fonction protectrice de
l’Etat de droit. La corruption devient
un phénomène accepté. Le résultat
est l’institutionnalisation progressive
du crime organisé. Personne évidemment ne connaît sa part exacte dans le
produit mondial brut. Il existe cependant une indication : le CD-Rom Crime.
doc, qui inventorie les plus importants
cartels du crime organisé, contient plus
de 100 000 entrées provenant des 187
Etats membres de l’Organisation internationale de police criminelle (OIPC,
appelée familièrement Interpol).
Courrier international
2 février 2012
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Vol. 5, No. 30 • Du 8 au 14 Février 2012
Suite de la page (4)
Suite de la page (3)
de l’espace universitaire de la faculté
d’ethnologie suivie de l’arrestation de
l’étudiant Mathieu Junior le 24 mai 2010,
le passage à tabac de 3 jeunes par des
brésiliens et retrouvés à Titanyen (au nord
de la capitale) le 14 décembre 2010, le
viol du jeune Johnny Jean par des soldats
uruguayens à Port-salut (Sud) et autres.
Le 1er février, Dilma Roussef a annoncé le retrait prochain de 300 militaires
parmi les 2 200 présents au sein de la Minustah. Le Komodevik exige, pour sa part,
le retrait total des troupes brésiliennes qui
sont en Haïti, selon l’organisation, « pour
défendre les intérêts des entreprises transnationales exploitant sans état d’âme les
travailleurs et travailleuses du pays.»
Des organisations des droits de
l’homme évoluant dans le domaine de la
défense des droits des migrants comme le
Groupe d’appui aux Rapatriés et Réfugiés
(GARR) a profité de la visite de la présidente Dilma en Haïti pour dénoncer le
mauvais traitement dont sont victimes
les Haïtiens en difficultés au large du
Brésil. Selon la Pastorale de Migration
du diocèse de Manaus et d’autres églises chrétiennes, bon nombre de ces 208
Haïtiens qui, après des mois d’attente à
Tabatinga, sont arrivés à Manaus le 24
Janvier, n’ont pas un endroit où dormir et
souffrent de la faim. Le 25 janvier 2012,
au lendemain de l’arrivé de 208 Haïtiens
à Manaus, le gouvernement de l’Etat de
l’Amazonie, Omar Aziz, a exigé du gouvernement fédéral du Brésil d’assumer ses
responsabilités, en prenant en charge ces
migrants haïtiens.
Le gouvernement de l’Amazonie
et la Pastorale de Migration de Manaus
avaient envoyé au gouvernement fédéral
un rapport sur la situation des Haïtiens
dans l’Etat de l’Amazonie. Ils avaient sollicité l’appui de l’administration centrale
du Brésil en vue d’acheter des matelas
et de la nourriture au profit des Haïtiens.
Cependant, le gouvernement central n’a
pas encore répondu à leur demande.
Selon les informations disponibles
sur le phénomène migratoire entre Haïti
et le Brésil, au cours du mois de janvier
2012, plus de 4 mille Haïtiens sont entrés illégalement au Brésil. Quelques jours
plus tard, le gouvernement brésilien avait
pris des mesures pour freiner cette vague
d’immigration.
Pour mettre un frein à ce phénomène, le gouvernement brésilien
a élaboré un cadre légal et formel à
cette migration. Le Conseil National de
l’Immigration (CNIG) a pris le 12 janvier 2012, une résolution dite, Résolution normative #97 incluant 5 articles.
L’article 2 de cette résolution est ainsi
libellé : « Tout citoyen haïtien pourra
recevoir, pour raisons humanitaires, (en
raison de l’aggravation des conditions
de vie de la population haïtienne après le
tremblement de terre), un visa de 5 ans
et une carte d’identité d’étranger. Ce visa
humanitaire sera délivré par le ministère
des Relations Extérieures du Brésil à
travers l’ambassade du Brésil accréditée
à Port-au-Prince ; il est prévu d’octroyer
aux Haïtiens un total de 1200 visas par
année, à raison de 100 par mois. ». Cette
résolution va-t-elle résoudre le problème
de 484 migrants haïtiens, bloqués à la
frontière entre le Pérou et le Brésil depuis
plus d’un mois ?
Malheureusement, pour Haïti et
le peuple haïtien, deux événements majeurs au cours de ces dernières années
ont donné l’occasion au Brésil d’occuper
la terre de Dessalines et d’humilier ses
fils : le Coup d’Etat-kidnapping du 29
février 2004 et le tremblement de terre
du 12 janvier 2010. « L’idée est d’aider
Haïti dans ses efforts à se remettre sur
pied après le violent séisme du 12 janvier
2010 », a déclaré la présidente Dilma,
lors de ce voyage en Haïti. Mais elle n’a
pas dévoilé le vrai objectif du maintien
des troupes brésiliennes à l’intérieur des
forces d’occupation de l’ONU présentes en Haïti depuis juin 2004. Et malgré
toutes les dérives de ces forces, le Brésil
continue à maintenir son commandement dans le but de réduire à néant la
souveraineté nationale d’Haïti et de protéger les intérêts des grandes puissances
impérialistes. La visite de la présidente du
Brésil entre dans le cadre du renforcement
de l’occupation et de la recherche des
débouchés économiques et commerciaux
pour la sixième puissance économique du
monde et le peuple haïtien de continuer à
attendre toujours le retrait total et définitif
des troupes brésiliennes confondues dans
les forces criminelles de l’ONU sur le territoire haïtien.
Saint-Germain, Lamarre
Saint-Germain, Louis
Saint-Lot (candidat à la députation)
Saint-Lot, Dady Disparu
Saint-Louis, Jean-Claude Mort, cellule #7, Fort Dimanche, 13 novembre
1975.
Saint-Louis, Marie Thérèse Morte, cellule #10, Fort Dimanche, 1970
Saint-Louis, Raymond Mort à Fort Dimanche, 11 Septembre 1976.
Saint-Merzier, Georges Mort, cellule #4,
Fort Dimanche, 1976.
Saint-Preux, Wildrid
Saint-Preux, Moriac
Saint-Preux, Maurice
Saint-Preux, Galbo (Sergent)
Saint-Sauveur, Raymond
Saint-Vil, Luc Mort, cellule #5, Fort
Dimanche, septembre 1976.
Saint-Villus, Jean-Pierre Alias Ti Diab,
mort, cellule #5, Fort Dimanche, 10
mars 1976
Saintini (ainsi connu) Journaliste, tué
avec toute l’équipe du journal «Judex ».
Sajous, Capitaine René
Saladin, Thélusmon Mort, cellule #1,
Fort Dimanche, 31 décembre 1976.
Salès, Pierre Journaliste.
San Millan, Frédéric
Sanders, Wilfrid
Sanez, René
Sanon, Klébert
Sanon, Oxigène
Sansaricq, Daniel Tué le 2 juin 1969
Sansaricq, Mme Pierre Vêpres de Jérémie, 1964
Sansaricq, Pierre Vêpres de Jérémie,
1964
Sansaricq, Lily (infirme) Vêpres de Jérémie, 1964
Sansaricq, Pierre Richard Vêpres de
Jérémie, 1964
Sansaricq, Reynold Vêpres de Jérémie,
1964
Sansaricq, Marie-Catherine 6 ans,
Vêpres de Jérémie, 1964
Sansaricq, Régine Enfant, Vêpres de
Jérémie, 1964.
Sansaricq, Stéphane 2 ans, Vêpres de
Jérémie, 1964.
Sansaricq, Jean-Pierre 6 ans, Vêpres de
Jérémie, 1964.
Sansaricq, Mme Jean-Claude (enceinte
de 3 mois) Vêpres de Jérémie, 1964
Sansaricq, Jean-Claude Vêpres de Jérémie, 1964
Sansaricq, Hubert Vêpres de Jérémie,
1964
Sansaricq, Fred Vêpres de Jérémie,
1964
Santiague (ainsi connu) Sergent, mort,
cellule #7, Fort Dimanche, octobre
1976.
Scott, Lucien Capitaine
Sébastien, Camille Voir Cébastien
Sénat, Wilfrid
Sénatus, Pierre
Séraphin, Frank Député anti-duvaliériste
Serval, Marie-Thérèse
Sicard, Lisard
Siméon, Gasner Marin, mort, cellule
#7, Fort Dimanche, 1976.
Simon, Carouche
Simon, Frank Commerçant
Souffrant, Gérard
Souffrant, Jean Exécuté au Fort Dimanche, 14 août 1974.
Souffrant, Gesner
Stephen Claude (paysan accuse d’avoir
donne a manger aux rebelles de Jeune
Haiti. Il vivait à Despas, Section Communale des Coteaux. Il a été exécuté
par le Commandant des macoutes des
Coteaux, Miermont St-Joy. Ce dernier
fut juge après la chute de Jn-Claude
Duvalier, condamné et remis en liberté.
Stéphen, Nana
Sterlin, Henri Commerçant
Stympil, Fritz
Sully, Frank
Sylvain, Emmanuel
Sylvestre, Jilmiste Mort, cellule #1, Fort
Dimanche, 1 novembre 1976.
Tassy, Harry Capitaine duvaliériste,
exécuté par F. Duvalier personne à Fort
Dimanche
Tassy, L.
Télémaque, Frank
Télismond, Tony Mort, cellule #6, Fort
Dimanche, 1976.
Télson, Watson Médecin
Tenor, Auguste
Templier, Antoine
Tertulien.....
Tervil, Clarel Exécuté à Fort Dimanche,
25 m ars 1975
Thadal, Michel Sergent
Théagène, Edner Mort à Fort Dimanche
en 1975.
Thénor, Auguste Journaliste, mort,
cellule #1, Fort Dimanche, décembre
1974.
Théoclès, Jean
Théodore, Mme Arrêté par le major
Jean Tassy, d’après rapport de l’OEA
Théodore, William
Théodore, Jules
Théodore, Frédéric
Thomas, Alix Exécuté à Fort Dimanche,
14 août 1974.
Thomas, André
Thomas, Pierre Major, exécuté par F.
Duvalier personnellement à Fort Di-
Villedrouin, Mme Guy Vêpres de Jérémie, 1964
Villedrouin, Guy Vêpres de Jérémie,
1964
Villedrouin, Gusley Groupe Jeune Haïti,
mort héroïque, 1964
Villedrouin, Frantz 16 ans, Vêpres de
Jérémie, 1964
Villedrouin, Fernande Vêpres de Jérémie, 1964
Villedrouin, Mme Chénier 85 ans,
Vêpres de Jérémie, 1964
Vilson, Jean
Vincent, Célestin
Vincent, Fritz
Vincent, Luc
Vital, Marie-Pierre
Vital, Pierre Michel Mort, cellule #6,
Fort Dimanche, février 1977.
Vitey (ainsi connu) Soldat.
Volcy, Volmar Mort, cellule #6, Fort
Dimanche, 1976.
Voltaire, André
Wadestrandt, Jacques Groupe Jeune
Haïti, mort héroïque 1964
Washington, Duréna Marin GCDH,
mort cellule #5, 16 octobre 1974.
Wassenback, Joseph
Wellington, Elie Mort à Fort Dimanche,
Octobre 1976.
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DÉCÈS DE JEAN CLAUDE DARÉUS
Haiti Liberté annonce la
nouvelle de la mort de Jean
Claude Daréus, survenue le
29 janvier dernier, au
Carpenter Beth Israel
Hospital, New Jersey, due à
une maladie rénale, à lʼâge
de 65 ans
Mr Daréus était né le 19
février de lʼannée 1945 à St
Louis Du Nord, Haiti. Il avait
vécu pendant 10 ans à la
Floride, puis était retourné
en Haiti croyant pouvoir
mieux se soigner. Il a
survécu pendant 9 ans,
période pendant laquelle il avait travaillé au Ministère des Affaires Etrangères.
En cette pénible circonstance, nous présentons nos condoléances à son épouse Junie, son
fils unique Feldere Claude Daréus, ses frères Daniel Daréus et son épouse Carole, Robert
Daréus et son épouse, Wiman Daréus et son épouse ; à Tanis Isma, Fritz Sinéus ; aux
parents, alliés et amis éprouvés par cette perte particulièrement les familles Daréus,
Barlatier, Semelfort, Piquion, Lyons, Jarbath, Chery, Pierre-Philippe, Alezi, Austin, Isma,
Celestin, Alexis, Gilbert, Varérus, François, Lafrance, Alexandre, Bastien, Telfort,
Alcindor, Dolcé, Cher-Enfant, Duroseau, Petit-Frère, Haiti Liberté présente ses profondes
sympathies.
Lʼexposition de la dépouille de Jean Claude Daréus aura lieu le vendredi 10 Février de
7h à 9h pm au Woody Funeral Home sis au 163 Oakwood Ave, Orange New Jersey, Tél.
(973)-674-0814. Les funérailles seront chantées le samedi 11 février à lʼéglise
Paroissiale St Leo, 103 Myrthle Ave, Irvington New Jersey 07111
Paix à son âme !
Vol. 5, No. 30 • Du 8 au 14 Février 2012
manche
Thrasybule (ainsi connu)
Ti Daddy (ainsi connu)
Timoléon, Jean
Timoléon, Reynold Exécuté à Fort Dimanche, 14 août 1974.
Timothée, Exilé
Tintin (ainsi connu) Cellule #9. Limbé.
1971.
Tippenhauer, Rudy
Tippenhauer, Eric Jr.
Tippenhauer, Eric
Toussaint, Raymond
Toussaint, Kesnel
Toussaint, Gérard
Turnier, Charles Colonel
Turnier, Wilhem Comptable, 1964
Ulysse, Edner
Valbrun, Andrénor
Valentin,
Josma
Sous-lieutenant,
exécuté par F. Duvalier personnellement à Fort Dimanche
Vasseau, Jean Rifla Exécuté à Fort Dimanche, 25 mars 1976.
Verdimer, Claude
Vernélus, Sergent Dénozé
Vernet, Riyand
Victomé, Nestor
Victome, Théophile Mort, cellule #5,
Fort Dimanche, 2 janvier 1975.
Vieux, Antonio Avocat.
Vieux, Didier
Vieux, Georges
Vieux, Paul
Vil, Edner Agronome.
Vilard, Alcé Paul
Vilbrun, Romulus Mort, cellule #3, Fort
Dimanche, 16 février 1977.
Vilfort, Joseph Cellule #3. Kenscoff.
1976.
Villedrouin, Mme Victor Vêpres de Jérémie, 1964
Villedrouin, Victor Vêpres de Jérémie,
1964
Villedrouin, Roger Colonel, Vêpres de
Jérémie, 1964
Villedrouin, Lisa 18 ans, Vêpres de Jérémie, 1964
DÉCÈS
Nous annonçons avec douleur la mort de Mme Veuve
Violette Elizabeth Edmond, née Violette Oreste,
décédée le Dimanche 5 Février à River Manor Nursing
Home à Brooklyn.
Nos sympathies à sa fille Marie Michelle, son fils,
Jean Robert Oreste et son épouse Sophie Oreste.
À ses petites filles, Sophia, Melissa, Michelle et son
petit fils Jean Claude, ses grands petits enfants:
Timothé et Madison; à ses soeurs Daniela Brillant et
famille, Nanotte Metellus et famille, Octavie
Guttierez et famille, à Gislaine Desormeaux et
famille, Merlet Morel et famille, Jozette Denis et
famille.
Aux Familles Oreste, Edmond, Reyes, Brillant,
Metellus, Morel, Louis, Guttierez, Brevil, Desormeaux,
Hypolite, Dorsainvil, Dufresne, Kiviyi; et aux
nombreux amis et connaissances attristés par cette
perte.
Le cadavre sera exposé le vendredi 10 Février 2012
entre 5 et 10 heures du soir à Guarino Funeral Home
situé au 9222 Flatlands Ave,
Brooklyn, New York 11236.
Téléphone: (718) 257-2890
Les funérailles seront chantées le
Samedi 11 Février 2012 à 10
heures du matin à l’église de
Sainte Thérèse de Lisieux située au
4402 Avenue D, Brooklyn, NY
11203.
L'inhumation aura lieu au
cimetière Cypress Hills, situé
au 833 Jamaica Avenue,
Brooklyn, NY 11208.
Téléphone: (718) 277-2900.
Haiti Liberté/Haitian Times
15
L’acteur Sean Penn
Suite de la page (8)
ardeur pour que l’ancien tyran subisse
un procès pour crimes contre l’humanité et détournement de centaines de
millions de dollars de la trésorerie haïtienne au cours des 15 années de son
règne.
Aujourd’hui, monsieur Penn déclare : « Il existe une notion de vérité et
de réconciliation qui n’est pas formalisée mais qui est comprise et acceptée. »
Il poursuit : « Dans la société haïtienne,
il y a une loyauté inhérente qui pardonne beaucoup… Ce n’est vraiment
pas à nous, Américains, de porter un
jugement sur cette question, à savoir
si une culture est disposée à réintégrer
des gens. »
Monsieur Penn déduit cette indulgence du fait qu’il a vu récemment,
dans un restaurant huppé de Piétonville, que Duvalier ne se faisait pas
« accoster » par les clients alors que le
« président à vie » y dînait. Se pourraitil que la composition de la clientèle de
ce restaurant bourgeois ou que la force
de sécurité imposante entourant Duvalier aient quelque chose à voir avec
l’absence d’attentions qu’il a reçue
pendant cette sortie, qui ne sortait pas
de l’ordinaire tout en étant non autorisée depuis sa soi-disant assignation à
résidence par un juge d’instruction il y
a un an ? (La semaine précédente, le
juge avait transmis un avertissement
à Duvalier à propos de son mépris insolent face aux restrictions de mouvements imposées par le tribunal.)
L’animateur de l’émission, Tavis
Smiley, et c’est tout à son honneur, refusait « d’inclure les noms de Duvalier et
d’Aristide dans la même phrase » parce
que « l’un est un dictateur et l’autre
est élu démocratiquement ». Mais il a
poursuivi en les comparant, disant :
« Les deux ont été expulsés du pays…
En ce qui a trait à Aristide, dépendant
du point de vue où on se place, il a été
expulsé par le peuple haïtien ou il a été
expulsé et escorté par le gouvernement
des États-Unis. » On aurait pu espérer
un peu moins d’agnosticisme de la part
de Tavis Smiley, qui avait parlé, à travers les États-Unis, avec le professeur
progressiste Cornell West.
Réagissant à cette déclaration,
monsieur Penn a argumenté : « Je
pense qu’il est largement compris que
Duvalier ne représente aucune menace
politique. » Puis, il a spécifié : « En
tant que candidat à la présidence, [il]
ne pose aucune menace », comme s’il
avait déjà été question de cela.
Peut-être que la meilleure réponse à monsieur Penn provient d’une
lettre ouverte envoyée le 23 janvier
dernier au président Martelly par une
vingtaine de victimes du régime Duvalier et par des groupes de défense des
droits de la personne en Haïti qui « remarquent avec préoccupation et indignation qu’après un an, Jean-Claude
Duvalier n’a pas été inquiété le moins
du monde, bien qu’il fasse l’objet d’une
poursuite en justice par l’État et de
nombreuses plaintes de ses victimes.
Les coauteurs et les complices de ses
crimes ne sont pas inquiétés. La cause
n’a pas progressé de manière satisfaisante du point de vue de l’absolue
nécessité de justice. Nous protestons
de la manière la plus officielle contre
cette tendance à banaliser sa dictature
et à ignorer les revendications légitimes
pour que justice soit faite aux personnes qui ont souffert et continuent
de souffrir en silence face à l’arrogance
et aux menaces de ceux pour qui la loi
n’est qu’une plaisanterie… Monsieur le
président, les autorités gouvernementales ne peuvent pas continuer à jouer
les Ponce Pilate. »
Par ailleurs, concernant Aristide,
monsieur Penn a déclaré qu’il espérait
que l’ancien président « apporterait
une contribution productive hors du
champ de la politique » (souligné
par l’auteur). « En Haïti, il fait un peu
partie de l’histoire », a dit monsieur
Penn en parlant d’Aristide, se faisant
ainsi l’écho de plusieurs déclarations
du Département d’État des États-Unis.
Il s’est ensuite quelque peu rétracté en
disant qu’Aristide « a une influence »
et que son parti Fanmi Lavalas « a
une influence particulièrement forte
en Haïti ». Mais il est ensuite revenu
très vite au président Martelly dont
il a fait l’éloge, disant que ce dernier
« apprenait rapidement » et qu’il était
« extrêmement perspicace et très
pragmatique » dans ses rapports avec
les anciens présidents.
« Haïti n’est pas le genre de
pays qui peut se permettre d’appliquer
la transparence vertueuse qui relève
de la plus grande responsabilité dans
notre propre gouvernement, et dont
nous pouvons très rarement nous
acquitter », a déclaré monsieur Penn.
Au cours du deuxième volet de
l’interview, monsieur Penn a, avec effusion, rendu hommage à Bill Clinton,
le désignant comme étant « sans aucun
doute le joueur étranger le plus significatif en Haïti » et « le grand espoir des
partenaires d’Haïti ». Lorsque les gens
critiquent l’action du président Clinton,
je pense qu’ils doivent comprendre
qu’une grande partie des milliards de
dollars qui ont été amassés et dont ils
se plaignent qu’ils n’aient pas encore
été envoyés en Haïti, n’existerait tout
simplement pas si le président Clinton
n’avait pas été là pour encourager la
collecte de ces fonds », a soutenu monsieur Penn.
En même temps, l’acteur a affirmé avec vigueur et justesse que « la
situation en Haïti aurait été meilleure
aujourd’hui s’il n’y avait jamais eu une
seule ONG sur l’île au cours des trente
dernières années », que les ONG ont été
« avant tout une force destructive ».
Malheureusement, Sean Penn
est aussi ébloui par Clinton que par
Martelly. Il conclut donc que les ONG
accomplissent présentement un bon
travail et « commencent à s’orienter de
façon très efficace, en grande partie à
cause du leadership du président Clinton ». En résumé, Clinton et sa député
Cheryl Mills ont réformé le monde des
ONG et ont contribué avec vigueur
au « miracle survenu en à peine deux
ans ».
Les positions de monsieur Penn
en faveur des États-Unis et de Martelly
ne surprendront pas ceux qui ont lu sa
longue réponse aux révélations accablantes de Janet Reitman sur la communauté des ONG, parues dans Rolling
Stone, en septembre dernier. Dans cette
lettre adressée au magazine, l’acteur au
talent indéniable a expliqué comment il
avait dû adopter un rôle « anti-riches »
lorsqu’il s’est adressé à « un groupe
pro-Aristide s’opposant à la ‘communauté des dirigeants’ étrangers » dans
un camp de personnes déplacées qu’il
avait aidé à mettre en place sur le terrain du seul country club d’Haïti.
Il a également dit du retour de
Duvalier en janvier 2011 qu’il était
« inopportun » et constituait une « distraction » tout comme il a déclaré que
le retour d’Aristide en mars 2011 était
« incendiaire »..
Monsieur Penn s’est attaqué à
Reitman parce qu’elle « écartait Martelly, le qualifiant de militant de droite à la
solde du secteur privé et du gouvernement des États-Unis », ce qui est « une
affirmation ancrée dans la soif d’une
lutte sans fin et de l’imposition de
normes américaines sans tenir compte
concrètement du contexte haïtien ».
Il appuie également l’idée mise
de l’avant par Martelly d’une « nouvelle armée haïtienne » (en réalité,
la résurrection de la vieille armée à
l’origine du coup d’État) parce qu’elle
remplacerait supposément les « visages
étrangers, les casques, les armes et
les véhicules blindés de combat des
Casques bleus des Nations unies »,
tout en rendant hommage au « travail
exceptionnel » de ces derniers. (Une
étude réalisée l’année dernière par
Robert Muggah, directeur de recherche
au Sondage sur les armes de petit calibre, de même que d’autres études ont
démontré l’opposition quasi universelle
des Haïtiens à l’armée projetée par
Martelly.)
Monsieur Penn a ensuite dénoncé le « sabotage technique » des parlementaires haïtiens (c’est-à-dire leur
opposition aux deux premières nominations ultraconservatrices au poste
de premier ministre), les accusant de
« former un bloc autour des tactiques
menaçantes d’un ancien président du
parti Fanmi Lavalas, dont le retour intempestif a été principalement favorisé
et encouragé par des forces à l’extérieur
de Haïti ». (De toute évidence, monsieur Penn n’a pas lu les articles basés
sur les informations de WikiLeaks qui
ont été publiés par Haïti Liberté sur la
façon dont les États-Unis, la France,
le Canada et le Vatican ont cherché à
contrecarrer le retour d’Aristide et sur
les milliers d’Haïtiens qui sont venus
l’accueillir.)
Monsieur Penn s’est élevé contre
les « démagogues » du parti Fanmi
Lavalas et leur revendication « romantique pour que soient réparés les
dommages réels » et le fait qu’ils « ont
calomnié les familles de la bourgeoisie de telle sorte que la construction
humaine du progrès en a été réduite à
un concours protectionniste minable ».
Malheureusement,
monsieur
Penn semble utiliser ses références progressistes (qui comprennent un appui
louable aux gouvernements de Cuba
et du Venezuela) pour soutenir la critique démagogique de la droite contre
les ONG faite par Martelly, son entourage et ses célèbres partisans internationaux, dont l’ancienne gouverneure
générale du Canada, Michaëlle Jean
(voir l’article de l’auteur sur cette dernière sur Rabble.ca).
La critique que fait la droite des
ONG se distingue par la manière dont
elle écarte et dissimule toute explication de l’origine de la « République des
ONG » en Haïti. Penn et compagnie
identifient les ONG comme étant le
seul problème et passent sous silence,
comme par hasard, les maîtres poli-
Suite de la page (6)
nan. Dayè, ou konnen menm jan ak
nou, prezans fòs okipasyon an pa
kadre ni ak manman lwa peyi a, ni ak
pwòp chat Nasyonzini an. Nan sans sa
a, ou pa kapab kontinye ap mache sou
dwa granmoun peyi a, menm jan prezidan Lula te fè l pandan manda li a.
Menm jan nou kwè ou gen anpil sansibilite pou dwa granmoun peyi w la, nou
kwè nou menm tou, nou gen dwa pou
nou viv nan yon peyi ki granmoun tèt
li, kote se pa etranje k ap koupe rache
ladan.
Prezidan, pa gen moun ki pa
konnen :
- Se MINUSTAH ki pote kolera nan Peyi Ayiti ki deja touye plis
pase 7000 moun epi enfekte plis pase
500,000 lòt dapre chif ofisyèl yo ;
- Lajan MINUSTAH koute chak
lane te kapab konstwi 71 mil kay
chak lane. Kidonk, lajan k ap depanse
nan MINUSTAH ta kapab ede anpil
viktim tranblemanntè a soti anba moso
twal chire sou channmas ak nan lòt
“kan konsantrasyon” yo;
- Peyi Ayiti klase pami peyi ki
gen plis sekirite nan rejyon an, malgre
pifò seksyon kominal nou yo pa gen
yon grenn polisye. Kidonk, pifò peyi ki
nan fòs Okipasyon MINUSTAH, Brezil
an patikilye, Ayiti gen plis sekirite pase
yo;
- Prezans MINUSTAH a, se yon
souflèt pou pèp ayisyen an ak pou zansèt nou yo ki te goumen anpil pou wete
peyi yo anba grif kolon blan tout kalte
epi ki te sèmante pou ti bout tè sa a rele
nou chè mèt, chè mètrès ;
- Nan mwa out 2010, sòlda nan
MINUSTAH pann /sasinen nan yon baz
militè Nasyonzini nan Okap Ayisyen
yon jenn gason ki te rele Gérald Jean
Gilles ;
- Sòlda MINUSTAH imilye menm
polisye ak ofisyèl nan gouvènman
oswa nan palman an elatriye ;
- Militè brezilyen ki nan fòs oki-
Independent Rent a Car (IRC)
Tels: 3712-2510/ 3407-8172/ 3749-6635
USA: (203) 6670261
Email: [email protected]
[email protected]
Adresse: Fontamara 43, Rue Sassine #12
P.au.P, Haiti
16
Haiti Liberté/Haitian Times
tiques qui tirent les ficelles en coulisse.
« La suspicion et le cynisme envers la
politique américaine en Haïti reposent
sur une validité historique honteuse,
mais il s’agit maintenant d’un nouveau
début », écrit Penn pour conclure sa
lettre au magazine Rolling Stone.
Ce n’est pas un hasard si les
ONG sont devenues si proéminentes en
Haïti. Elles ont volontairement été utilisées par les grands pouvoirs étrangers
pour affaiblir et saper la souveraineté
politique du peuple haïtien. Elles ont
été financées et favorisées pour fournir
des services, occupant un rôle qui relève complètement d’un gouvernement
souverain.
Les véritables alliés du peuple
haïtien, dont plusieurs organisations
internationales et ONG, sont ceux qui
reconnaissent l’intervention infâme de
l’impérialisme pour ce qu’elle est et qui
réagissent pour la contrecarrer, que ce
soit en paroles ou en gestes. Malheureusement, Sean Penn prête sa célébrité
et son esprit humaniste au mauvais
côté de cette équation, alors que se
déroule un chapitre crucial de l’histoire
d’Haïti.
pasyon an pa janm ezite vyole otonomi Inivesite a . Youn nan ka ki te plis
revòlte nou kòm ayisyen, se lè militè
brezilyen yo te rantre andedan Fakilte
Etnoloji epi arete, imilye etidyan Frantz
Mathieu Junior, nan dat 24 me 2010;
- Nan dat 14 desanm 2011, militè brezilyen nan MINUSTAH maltrete
yon seri konpatriyòt epi lage yo nan titanyen. RNDDH ki se yon òganizasyon
dwa moun nan peyi a, te fè soti yon
rapò sou ka sa a;
- Nan mwa jiyè 2011, Militè
Irigueyen fè kadejak sou Johnny Jean
nan Pòsali, yon vil ki nan depatman
sid la ;
- Nan moman n ap ekri w lèt sa
a, n ap fè w konnen, Nasyonzini ap
mennen yon swadizan ankèt sou kadejak sòlda MINUSTAH fè sou yon ti adolesan 14 lane nan Gonayiv;
- Peyi Ayiti, jounen jodia,
tounen yon moso gato pou kominote
entènasyonal la, ONG malfini yo ak antrepriz miltinasyonal yo.
Pou tout rezon sa yo, prezidan
Dilma Roussef, nou menm divès òganizasyon manm Kolektif la n ap renouvle demand sa yo bay gouvènmen peyi
Brezil w ap dirije a :
- Pou tout peyi ki toujou di y ap
defann dwa granmoun pèp yo, kouwè
Bresil an premye, retire twoup yo prese
prese nan peyi a ;
- Pou tout viktim kolera, kadejak
ak represyon MINUSTAH fè nan peyi a,
jwenn jistis ak reparasyon sivil, jan sa
prevwa deja nan Nasyonzini ;
- Pou tout peyi nan rejyon amerik Latin/Karayib la mande ofisyèlman
Nasyonzini retire MINUSTAH nan peyi
Ayiti san pèdi tan, pou jenn gason ak
jenn fanm yo ka sispann pran imilyasyon kadejak anba men sòlda fòs okipasyon an ;
- Pou gouvènmen Brezilyen an
sispann sipòte zak brital MINUSTAH
kontinye ap fè nan peyi AYITI ;
Nou menm nan Kolektif Mobilizasyon Pou Dedomaje Viktim Kolera yo,
nou kwè li enpòtan anpil pou dirijan
Brezil yo sispann twonpe pèp Brezil la
sou zafè MINUSTAH, nan fè yo kwè se
sekirite yo vin bay ann Ayiti. Li enpòtan
pou pèp Brezil la konnen, se enterè kapitalis la, sitou gwo antrepriz transnasyonal yo, MINUSTAH vin defann nan peyi
a. Se poutèt sa n ap mande w prezidan,
pou fè tout sòlda Brezilyen yo mare
pakèt yo, al fè wout yo san pèdi tan.
Nou pa vin mande w pou retire yon ti
ponyen sòlda jan w vle fè a. Se tout fòs
okipasyon an ki pou pati. Konsa, dirijan
Brezil yo va montre yo gen respè pou
pèp Brezil la ak pou diyite peyi AYITI.
Madanm Prezidan, li enpòtan pou
n raple w, Ayiti se yon peyi ki granmoun, pèp la pap janmen met ajenou
devan okenn fòs okipasyon. Se vre,
n ap viv yon moman ki difisil kote se
pwòp dirijan nou yo k ap konplote ak
nouvo kolon yo sou do peyi a. Men, se
pa yon rezon pou nou fè bèk atè.
Pandan n ap tann ou anonse depa
san pèdi tan, tout militè Brezilyen yo, n
ap pwofite di w mèsi madanm Prezidan.
Pou Kolektif la : Yves Pierre-Louis,
Josué Mérilien, Guy Numa,
Siméon Wisly
Mèkredi 1e fevriye 2012
Vol. 5, No. 30 • Du 8 au 14 Février 2012
A Travers le monde
Julian Assange de WikiLeaks fait appel de son
Bolivie :
extradition devant la Cour suprême du Royaume-Uni réforme
scolaire
«libératrice»
L
et contre le
patriarcat
Par Julie Hyland
e fondateur de WikiLeaks Julian
Assange a comparu devant la
Cour suprême du Royaume-Uni vendredi pour engager deux journées
d’audiences contre son extradition
vers la Suède pour des accusations
d’agression sexuelle qui sont fabriquées de toutes pièces.
L’appel devant la plus haute
juridiction britannique est le dernier
ressort ouvert à Assange dans ce pays
pour empêcher son extradition, après
avoir été arrêté sous le coup d’un Mandat d’arrêt européen (MAE) publié par
la Suède le 7 décembre 2010. Il est
assigné à résidence depuis cette date.
Deux tentatives précédentes
devant la Haute cour pour empêcher
l’extradition n’ont pas abouti. Finalement, le 5 décembre, la Haute cour
a admis à contre-coeur qu’Assange
pouvait se présenter devant la Cour
suprême en invoquant une question
« d’intérêt général. »
La Cour suprême a donné son
accord à cet appel le 19 décembre
devant sept juges. Il est généralement
admis qu’un nombre de juges supérieur à cinq indique que la question
soulevée, relève de l’intérêt général.
Cependant, l’audience de deux
jours se limite à des questions techniques, comme de savoir si le fait que
le mandat a été publié par un procureur et non pas un juge, ou dans le cas
de la Suède par le Conseil national de
la police, invalide la demande d’extradition.
Toutefois il n’est pas question
d’examiner les coups tordus montés
contre Assange, et dont l’objectif était
de le réduire, ainsi que WikiLeaks, au
silence.
Les allégations de viol et
d’agression, faites par deux femmes
en Suède, relativement à deux relations sexuelles distinctes avec le fondateur de WikiLeaks en août 2010, ne
résistent pas à un examen sérieux. Les
deux femmes admettent que la relation était consentie, mais Assange est
accusé par l’une de ne pas avoir utilisé
de préservatif et par l’autre d’avoir eu
une relation sexuelle avec elle quand
elle n’était pas complètement réveillée.
Assange nie ces deux affirmations.
Aucune de ces deux femmes dont l’une est membre du Parti Socialdémocrate suédois - ne s’était plainte
à l’époque. Lorsqu’elles avaient finalement déposé plainte, leurs allégations n’avaient pas été retenues- la
procureure générale suédoise Eva
Finné, déclarant, « Je ne crois pas qu’il
y ait des raisons de soupçonner qu’il
ait commis un viol. ». Leurs accusations n›ont été ravivées qu›après
l›intervention de Claes Borgström, sociale-démocrate suédoise de droite et
avocate qui a occupé un poste de médiatrice de la République pour l›égalité
des chances dans le gouvernement de
2000 à 2007. Elle dirige un cabinet
juridique en association avec Thomas
Bodström, autre politicien social-démocrate et ex-ministre de la Justice.
Suite à l›intervention de Borgström, un MAE a été publié par la procureure générale suédoise Marianne
Ny. Lors d’une précédente audience
devant la Haute cour britannique, celleci avait été décrite par Brita SundbergWeitman, ex-juge de cour d’appel en
Suède, comme une féministe radicale,
« malveillante », qui « a des préjugés
contre les hommes. »
Assange n›a jamais été accusé
d›aucune infraction, et pourtant son
nom a été jeté en pâture à la presse
en tant que violeur potentiel par Ny,
déclenchant contre lui une campagne
de dénigrement.
Son arrestation était intervenue quelques jours seulement après
que WikiLeaks ait entamé la publication de 251 287 communications
d›ambassades américaines, soit le plus
grand ensemble de documents confidentiels jamais rendu public. Parmi
les autres détails sur les machinations
criminelles de l›impérialisme publiés
par WikiLeaks, il y a la vidéo « dommages collatéraux, » qui montre des
soldats américains en Irak en juillet
2007 tuant depuis un hélicoptère des
civils sans défense et des enfants.
WikiLeaks a été par la suite victime
d›un blocage des dons financiers par
Visa, MasterCard et PayPal, le forçant
à interrompre ses activités.
La Cour suprême devrait rendre
son verdict dans dix semaines. Si
l›appel est rejeté, Assange pourrait
être extradé vers la Suède en quelques
semaines, où il serait immédiatement
arrêté et détenu sans possibilité de
liberté sous caution.
Rien que la semaine dernière, le
Premier ministre suédois Reinfeldt s›en
est pris à l›action en justice d›Assange
parce qu›elle jetterait « la suspicion »
Julian Assange de WikiLeaks
sur le système judiciaire de son pays.
« Bien sûr nous devons tenir nos positions, » a-t-il dit, « et nous prenons les
accusations de viol très au sérieux. »
L›extradition vers la Suède est
largement considérée comme n›étant
que le prélude à une extradition
d›Assange vers les États-Unis, avec
lesquels la Suède a passé un accord de
« remises temporaires. »
Assange a été désigné comme
« terroriste » recherché par des gens
influents du monde politique et médiatique américain, ils ont prétendu qu›il
avait collaboré avec le soldat Bradley
Manning pour publier ces documents
top-secrets. Manning, qui a été emprisonné 20 mois durant dans des conditions inhumaines, est confronté à des
accusations d›espionnage pour « aide
à l›ennemi » - passibles de la peine de
mort ou de l›emprisonnement à perpétuité.
Manning et Assange nient ces
accusations. Au cours d›une audience
préliminaire devant la Cour martiale
en décembre, l›avocat de Manning,
David Coombs, a dit que le traitement
qu›il a reçu visait à faire pression pour
qu›il accepte une transaction judiciaire
en accusant Assange. Une enquête
secrète d›un grand jury est en cours
en Virginie pour préparer une mise en
accusation du fondateur de WikiLeaks.
L›affaire politiquement motivée
montée contre Assange est le point
le plus visible d›une offensive contre
tous les droits démocratiques, dont le
but est de menacer et d›intimider, tous
ceux qui expriment leur opposition.
Lݎlite dirigeante britannique
partage les mêmes objectifs. Valsamis
Mitsilegas, directeur du centre de justice pénale à l›université Queen Mary
de Londres, a déclaré que la Cour suprême avait décidé d›accorder une audience parce qu›« ils veulent envoyer
La première photo de Mumia
depuis 17 ans
Wsws 2 février 2012
EXIT
3 TRUCK
BUSES FOR SALE
Après trente ans d’isolement, Mumia
Abu-Jamal a enfin rejoint les autres
prisonniers du pénitencier SCI Mahanoy le vendredi 27 janvier. Deux jours
plus tard, il recevait sa première visite
sans vitre de séparation, celle de son
épouse Wadiya. Sa deuxième visite fut
pour Heidi Boghosian, directrice de
la ligue nationale des avocats américains, et Johanna Fernandez. Cette
dernière, porte-parole de Mumia, nous
raconte cette rencontre émouvante
«Contrairement aux visites dans
le couloir de la mort à SCI Greene et
à SCI Mahanoy, lors des semaines
d’isolement, la rencontre avec Mumia
s’est déroulée dans une grande salle
commune en présence d’autres prisonniers et de leurs familles, assis autour
de petites tables. Ne plus être derrière une vitre pour se parler rendait
Suite à la page (18)
un message clair qu›ils prennent cela
au sérieux et que le droit a été respecté
dans cette affaire. »
Le résultat le plus probable
cependant, d›après les pronostics de
nombreux experts en droit est que,
après avoir suivi les procédures en
bonne et due forme, l›appel d›Assange
sera rejeté. Le juge de la Haute cour Sir
Thomas John, qui avait validé la demande d›extradition contre Assange, a
dit que les chances de succès du fondateur de WikiLeaks sont « extraordinairement minces. »
Devant la Cour vendredi, l›avocat
d›Assange, Dinah Rose a prétendu
que l›inclusion des procureurs dans la
publication des mandats d›extraditions
était « contraire à un principe de base,
fondamental, du droit. » L›évolution
historique de la loi d›extradition donne
« le signal très fort » que «des décisions
ayant de sérieuses implications quant
aux libertés individuelles ne devraient
être prises que par des autorités judiciaires indépendantes. »
Pourtant, le MAE est au courant
d›un ensemble de lois adoptées durant
la prétendue « guerre contre le terrorisme » qui visaient à écarter les libertés publiques. Adopté en 2003, il permet aux habitants de n›importe lequel
des 27 états-membres d›être extradés
vers un autre, sans aucune considération pour la véracité des allégations
contre eux et sans se demander si les
accusations faites correspondent à des
infractions punissables dans le pays
d›accueil.
Plus de 14 000 personnes sont
maintenant soumises à un MAE
chaque année, souvent pour des accusations des plus futiles. Le RoyaumeUni extrade trois personnes par jour
pour des MAE. De plus, le RoyaumeUni a étendu les procédures du MAE
aux extraditions demandées par les
États-Unis, l›Australie et le Canada.
Au début du mois de janvier,
le juge Quentin Purdy a décidé que
Richard O›Dwyer, étudiant en informatique de 23 ans, pouvait être
extradé vers les États-Unis depuis le
Royaume-Uni pour des accusations de
piratage parce qu›il opérait un site Web
qui donnait des liens vers d›autres
sites où les gens pouvaient télécharger
des contenus protégés par des droits
d›auteur.
E
vo Morales vient de refondre 12
ans de programmes scolaires pour
les jeunes Boliviens. L’éducation a désormais une mission “décolonisatrice,
libératrice, révolutionnaire, anti-impérialiste, dé-patriarcalisante et transformatrice des structures économiques
et sociales”. Pas moins.
3 millions de jeunes Boliviens
ont repris l’école cette semaine. Un tout
nouveau programme « révolutionnaire
» leur est proposé, avec notamment le
retour des savoirs “originaires” pour renouer avec “la communauté cosmique”
indigène.
Fondamentalement, cette réforme s’attaque à la place centrale
du catholicisme. Le cours de religion,
principalement catholique, doit être
remplacé par un cours de “valeurs,
spiritualité et religion”, qui traitera
notamment de la vision du monde des
peuples indigènes. L’évangélisation
catholique et l’éducation aux mains
des ordres religieux ont été “l’un des
plus forts soutiens de l’établissement
d’un ordre colonial”, déclare le texte
ministériel.
D’autres points du programme
cependant inquiètent plus les syndicats d’enseignants. Ainsi en mathématiques, il prévoit l’enseignement de “la
symbolique numérique dans les cultures de l’Abya Yala (nom originaire de
l’Amérique en Amérique centrale): les
chiffres naturels dans le cosmos et les
chiffres dans l’économie des peuples
ancestraux”. Ils ont donc peur d’un
retour en arrière scientifique, au profit
d’un système de connaissance basé sur
l’animisme.
Lundi autour des écoles de La
Paz régnait surtout la confusion, et une
majorité d’enseignants sondés affirmaient mal connaître le fond du nouveau
programme, ne pas avoir été formés, et
ne pas disposer des outils ou supports
pour l’appliquer.
L’Humanité 7 Fevrier 2012
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Haiti Liberté/Haitian Times
17
Georges Wolinski:
« Le courage du peuple
cubain »
George Wolinski, dessinateur et président d'honneur de Cuba Si France
L’Humanité de ce mardi 7 février
fait le bilan de cinquante ans de
blocus total imposé par les EtatsUnis à Cuba, depuis le 7 février
1962. Nous publions ici le point
de vue de George Wolinski, dessinateur et président d’honneur de
Cuba Si France.
« En 1970, je suis allé à Cuba
pour la première fois. Je représentais la France à une exposition de
dessins politiques. Ceux que j’exposais avaient été publiés, pendant les
évènements de 1968, dans Action,
L’Enragé et Charlie Hebdo. Ensuite,
invité par le festival de l’humour de
San Antonio de Los Banos, j’ai fait
de nombreux séjours à Cuba. J’ai
pu côtoyer des dessinateurs roumains, coréens du Nord, polonais,
tchèques. Place de la Révolution,
trois heures durant, j’ai écouté le
discours de Fidel Castro. Plus tard,
en 1992, j’ai été le président d’honneur de la biennale de l’humour.
Pour rejoindre Cuba, il fallait partir de Madrid ou de Prague
et voyager quelques vingt deux
heures. A l’époque, étant donné le
blocus américain, 80% de l’économie cubaine, dépendaient de Moscou et des pays de l’Est. Puis, il y
eut l’effondrement du bloc soviétique et ce fut un coup dur pour
Cuba. Le peuple manquait de tout
pour vivre comme pour travailler.
Charly Bouhana, membre du syndicat de Livre, m’a demandé de le
rejoindre pour aider les artistes et
les écoliers cubains. Ainsi, est née
l’association de solidarité : Cuba
Si France. Première initiative : le
bateau de la solidarité. Un cargo
chargé de cahiers et autres feuilles
de papier, de fournitures scolaires,
destinés aux écoles.
Ensuite, l’association a
accompagné différents projets
d’aide à l’enfance. Il y eut encore
un envoi de matériel destiné aux
artistes qui ne disposaient plus de
rien pour créer. Des artistes liés
au gouvernement en place mais
qui, malgré tout, ne pouvaient
plus travailler.
18
Depuis cette époque, Cuba
Si France n’a pas cessé de manifester son indignation contre le
blocus américain. Il y a deux ans,
quand je suis retourné à Cuba, j’ai
pu observer le courage du peuple
pour résister aux conditions de
vie provoquées par l’embargo.
J’ai vu défiler un million et demi
de jeunes cubains, visiblement
en pleine santé, devant un Raul
Castro souverain. Pas un n’a crié
: « Dégage Raul ! » en passant
devant la tribune.
Le 8 mars, lors de la journée
internationale de la femme, j’ai
écouté les propos de Mayda Alvarez Suarez, militante du Centre
d’Etude de la Femme, organisme
sous tutelle du gouvernement.
Elle était l’invitée en France de
notre association. Après cinquante-deux ans de révolution,
Mayda résume la philosophie des
Cubaines. A la surprise générale
et malgré le peu d’enthousiasme
des hommes, elles ont, dit-elle,
conquis leur autonomie. L’égalité des salaires est instaurée
par la loi et elles peuvent exercer des postes décisionnaires. Et
cela, malgré la vie difficile, le
manque de denrées alimentaires,
les crèches introuvables et la violence en hausse.
Quant à la natalité, elle
décroît. 1,6 enfant par couple.
Avant la révolution Mayda explique que nombre de jeunes
filles de 14 ans se retrouvaient
enceintes. Aujourd’hui, l’âge
moyen pour la natalité est de
24 ans. Qu’en est-il des rapports
hommes-femmes ? La formule
est envoyée par Mayda : les
hommes que veulent les femmes
n’existent pas encore. Les
femmes que les hommes veulent
n’existent plus ! Dans un avenir
proche, d’importantes réformes
se préparent, comme la perte de
500.000 fonctionnaires. Mayda
sourit : « On en a vu d’autres ».
L’Humanité 7 fevrier 2012
Haiti Liberté/Haitian Times
Suite de la page (7)
voit qu’on a frôlé le pire. Imaginons que
l’un des parlementaires aurait perdu son
sang froid pour comporter de la même
façon que le chef de l’Etat. D’ailleurs,
selon un des participants, ce soir-là, on a
vraiment frôlé la catastrophe quand l’un
des hommes de la sécurité du Président,
un certain Roro Nelson voulut frapper un
des sénateurs qui tentait de riposter aux
invectives du chef de l’Etat en présence
du Premier ministre qui, paraît-il, tremblait dans un coin, tant il avait peur.
Cela devient évident pour tout le
monde que cette présidence finira mal.
Ce d’autant plus que le Président Michel Martelly aura à affronter de gré ou
de force le Sénat de la République sur
sa nationalité. Or, à en croire l’intéressé
il n’a nulle intention de répondre aux
demandes des enquêteurs de la Commission sénatoriale travaillant sur cette
affaire de différentes nationalités présumées dont il serait le détenteur.
Il se trouve justement que cette
épineuse affaire dont la présidence s’en
passerait volontiers, si elle le pouvait,
devient aujourd’hui un ultime point
d’achoppement entre le chef de l’Etat et
la majorité du pays qui n’attend que le
Président s’exécute. D’ailleurs, les conseillers de Martelly se sont terriblement
trompés en laissant le Président faire le
mort sur le dossier. Car au point où nous
sommes avec cette affaire politicoinstitutionnelle, personne ne peut faire machine
arrière. Le chef de l’Etat aussi se trompe
gravement quand il prétend qu’il n’y a
aucune autorité ou institution qui peut
lui demander son passeport. C’est de la
pure provocation. Caractéristique de son
image et de la perception qu’il a des institutions de la République dont il est censé
être garant de leur bon fonctionnement.
Mais aussi c’est cette vision qu’il
se fait de la société haïtienne. Une société sans respect des normes établies.
Sans respect des institutions. Bref, une
vision de Président tout puissant qui n’a
de compte à rendre à personne. Sauf que,
le Président se trompe de contexte et de
conjoncture. Une époque révolue. Cette
vision passéiste du Président Martelly ne
peut que le conduire à sa perte. Il n’est
pas au-dessus des lois et des institutions
de la République. Le Parlement (Sénat et
Chambre des députés) n’est pas encore
domestiqué et ce, malgré tous ses efforts
pour y parvenir. Certes, quelques parlementaires tentent de tirer leurs marrons
du feu en se prostituant auprès de la présidence sur des dossiers en cours. Mais à
l’impossible, eux aussi sont condamnés.
On ne peut avoir le beurre et l’argent du
beurre.
D’un côté, le Président pense
pouvoir attirer la sympathie de certains
parlementaires pour passer à travers les
mailles du filet. De l’autre, il les humilie.
Il les insulte. Il les invective en les traitant des pires noms d’oiseaux. Le Président, définitivement, nage dans la folie.
L’insouciance. L’inconscience. Selon des
informations circulant dans le pays, il ne
fait plus de doute, le Président est en sursis. Passé le carnaval, le peuple entrera
dans la partie. En refusant de donner son
passeport à la Commission pour vérification de sa nationalité, Michel Martelly
ne fait que cautionner ce qui était une
rumeur. Une simple accusation. Son refus de collaborer avec la Commission
accrédite la thèse qu’il a quelque chose
à cacher. Pourtant, au lieu de chercher
l’apaisement, la coopération, le chef de
l’Etat s’entête. Tempête. Injure.
Comme s’il n’avait rien à perdre.
Comme si le pays était devenu son jardin et qu’il peut en disposer à sa guise.
Du coup, le Sénat de la République
et la Chambre des députés font face
aujourd’hui à un dilemme : obtenir du
chef de l’Etat toutes les informations
sur sa nationalité ou tout simplement
se saborder. Leur crédibilité, sinon leur
survie en dépend. La correspondance
du Président du Sénat, Simon Dieuseul
Desras à l’attention du chef de l’Etat, ne
peut rester lettre morte. Cette démarche
est louable mais aussi sans ambigüité sur
la motivation de son auteur. Elle démontre une certaine posture républicaine de
la part des sénateurs. Une décision qui
prend le contrepied de la manière dont
le Président Martelly traite les élus de
l’Assemblée nationale.
Empreinte de respect vis-à-vis
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de la fonction du chef du pouvoir de
l’exécutif, la missive du Président de
l’Assemblée nationale porte en elle le
caractère souverain de cette noble institution garante de toutes les libertés
mais aussi de la stabilité de la nation. Au
nom du peuple, c’est à elle que revient
le pouvoir de juger si le Président de la
République est physiquement et mentalement apte à conduire les affaires de
la nation. Ce courrier est un avertissement au Président Michel Martelly. S’il
persiste à narguer le Parlement ou les
parlementaires et s’il ne revient pas à un
comportement digne d’un chef d’Etat,
l’avertissement peut devenir un « Casus
belli ». En tout cas, la lettre ouverte du
Sénat au Président Martelly lui reprochant son irrespect vis-à-vis des parlementaires et son comportement envers
la société peut être interprétée comme un
tournant dans les relations entre les pouvoirs exécutif et législatif. Vu le temps
qu’il lui reste à passer à la tête du pays,
l’on peut vraiment parler de sursis pour
la présidence Martelly.
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Suite de la page (17)
l’échange plus détendu, plus informel et
surtout plus humain.
Que de scènes de tendresse autour de nous: des familles entières qui
parlaient, des enfants qui sautaient sur
les genoux de leurs pères, des couples
qui se tenaient la main, des petites
amies et des épouses qui volaient un
baiser interdit (les baisers ne sont autorisés qu’au début et à la fin de la visite).
Ces moments étaient beaux et particulièrement touchants, à l’opposé des
images de prisonniers inhumains que
l’administration pénitentiaire diffuse à
l’extérieur des prisons.
«Les noirs, ça résiste toujours!»
Lorsque nous sommes entrés dans la
salle, Mumia était debout, avançant
vers nous et nous vers lui. Il nous serra
toutes les deux dans ses bras au point de
nous étourdir, tant la chaleur et l’envie
de partager avec nous son espace personnel étaient fortes après de si longues
années d’isolement. Vous nous paraissez si jeune, lui avons nous dit. Il nous
a répondu par un éclat de rire communicatif « Les Noirs ça résiste toujours ! ».
Il nous parla des découvertes
faites à chaque étape de son quotidien
nouveau, des choses ordinaires comme
le micro-onde dans la salle de visite.
Il nous parla aussi, avec pudeur, de
l’intense émotion ressentie lorsqu’il embrassa son épouse pour la première fois
depuis 30 ans. Selon ses propres mots,
«la seule chose radicalement différente
de ma condition d’aujourd’hui serait la
liberté». Il a remarqué que tout le monde
le regardait dans le parloir.
Un repas en commun
Partager le repas avec lui fut aussi un
moment bouleversant. Tout en poursuivant la discussion, nous mangions
et buvions ce que nous avions acheté
au distributeur : sandwiches chauds au
fromage, viennoiseries aux pommes,
biscuits, chocolat chaud. L’autorisation
de prendre une photo ensemble fut
également un moment fort de la visite.
Une première depuis 17 ans, d’où la
préparation minutieuse: se pomponner,
se coiffer, faire en sorte qu’il n’y ait pas
de nourriture entre les dents, et d’en rire
nerveusement avant le clic de l’appareil
Polaroïd. Et Mumia était aux anges !
Quand vint l’heure du départ, ce
fut l’embrassade et puis on nous or-
donna de rejoindre la file des visiteurs
et de sortir.
Cette visite fut une leçon
d’humilité et d’humanité. Elle fut aussi
un temps très fort de redynamisation
et d’inspiration pour la suite du combat
dont la prochaine échéance sera le grand
rassemblement devant de Ministère de
la Justice à Washington le 24 avril prochain pour exiger la libération de Mumia
».
L’Humanité 6 Février 2012
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SUPREME COURT OF THE STATE
OF NEW YORK
COUNTY OF QUEENS
KIMBERLY M. LEVEILLE
Plaintiff,
-againstFRANCK H. LEVEILLE
Defendant
Index No. 18783-11
Date Summons Filed 8/9/11
Plaintiff Designates QUEENS
County as the place of trial.
The basis of venue is:
Plaintiff’s Residence
SUPPLEMENTAL SUMMONS WITH
NOTICE
Plaintiff’s residence:
7013 Catamaran Way
Averne, N.Y 11692
ACTION FOR A DIVORCE
To the above named Defendant:
YOU ARE HEREBY SUMMONED to answer
the complaint in this action and to serve a
copy of your answer, or if the complaint is
not served with this summons to serve a notice of appearance, on the Plaintiff’s Attorney
within twenty (20) days after the service of
this summons exclusive of the day of service
where service is made by delivery upon personally within the state, or within thirty (30)
days after completion of service where service is made in any other manner. In case of
your failure to appear or answer, judgment
will be taken against you by default for the
relief demanded in the complaint, or where
the complaint is not served with this summons, for the relief requested in the notice
set out below.
PLEASE TAKE NOTICE that the nature and
object of this action is to obtain a judgment
divorcing the parties and dissolving the
bonds of matrimony on the grounds of: (1),
and (2) DRL § 170(1) – the cruel and inhuman treatment of the Plaintiff by the Defendant, DRL § 170(7) – Irretrievable Breakdown and that the relief requested is:
1- The granting of a judgment of absolute divorce against you and in favor of the Plaintiff
dissolving forever the bonds of matrimony
between the parties to the above entitled
action;
2- Awarding Plaintiff physical and legal
custody of the minor child of the marriage,
Grant Leveille, DOB: July 3, Social Security
No. 064-98-3695
3- Child support for the child of the marriage to be paid by Defendant according
to the New York State Basic Child Support
Guidelines;
4- Awarding Plaintiff equitable distribution of
all marital property, including by not limited
to Defendant’s numerous pensions
5- Awarding the Plaintiff maintenance to be
paid by the Defendant; and
6- Declaring the rights of the parties to their
separate property;
7- Compelling defendant to maintain and
provide suitable policies of life and health
insurance for the benefit of the infant issue;
8- Awarding to Plaintiff the exclusive use
and occupancy of the marital residence located at 7013 Catamaran Way, Arverne, New
York 11692;
9- Awarding Plaintiff reasonable sums for
counsel, investigative, appraisal, accountant, and other expert fees and expenses;
10- And for such other and further relief
as to the Court may seem just and proper,
together with the costs and disbursements
of this action.
NOTICE OF AUTOMATIC
ORDERS (D.R.L. 236)
PURSUANT TO DOMESTIC RELATIONS LAW §
236 PART B, SECTION 2, as added by Chapter 72 of the Laws of 2009, both you and
your spouse (the parties) are bound by the
following AUTOMATIC ORDERS, which shall
remain in full force and effect during the
pendency of the action unless terminated,
modified or amended by further order of the
court or upon written agreement between
the parties:
1- Neither party shall sell, transfer, encumber, conceal, assign, remove or in any
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Vol. 5, No. 30 • Du 8 au 14 Février 2012
Suite de la page (20)
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held by the parties, except in the usual
course of business, for customary and usual
household expenses or for reasonable attorney's fees in connection with this action.
2- Neither party shall transfer, encumber,
assign, remove, withdraw or in any way
dispose of any tax deferred funds, stocks,
or other assets held in any individual retirement accounts, 401k accounts, profit sharing plans, Keogh accounts, or any other pension or retirement account, and the parties
shall further refrain from applying for or requesting the payment of retirement benefits
or annuity payments of any kind, without the
consent of the other party in writing, or upon
further order of the court.
3- Neither party shall incur unreasonable
debts hereafter, including, but not limited
to further borrowing against any credit line
secured by the family residence, further
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proposée par Jose Gomez Sicre, de
peinture populaire haïtienne à la Havane. Le texte est publié dans la parution de La Phalange en date du 22
mars 1945. Le 18 août 1945, dans
Haïti - journal, il donne la réplique à
un article polémique, dénonçant le
mode d’organisation des concours du
Centre d’Art.
De l’avis de certains historiens
d’art, le texte de soutien de l’exposition
de la peinture populaire haïtienne à la
Havane serait le premier consacré à la
peinture populaire en Haïti. “Les idées
qui y sont émises sont à comparer à
celle de Gomez Sicre sur ce type de
création. Il convient de chercher à
déceler la manière dont l’auteur s’est
employé à acclimater le discours sur
l’art populaire à construire l’haïtiannité
de cette catégorie d’art”. L’auteur a
offert dans cet article un ensemble
d’outils, pour appréhender cette écriture nouvelle ayant servi à éclairer le
sentier pour la postérité.
Cette haïtiannité traitée par
Mangonès dans le texte, ne fera pas
l’unanimité dans le milieu artistique et
sera l’un des sujets de controverse, au
cours de ces soixante dernières années
dans la production du discours en Haïti. L’auteur ne s’en tiendra pas qu’au
seul texte de support et de légitimation paru dans La Phalange. Bien au
contraire il prendra soin d’amplifier sa
thèse dans l’espace de parole du Centre
d’Art : Studio #3 en mars 1946. Cette
démarche répond en partie à une remise en question des objectifs premiers
du Centre d’Art, qui n’envisageait
pas encore de promouvoir la peinture
populaire. “ Bien entendu, une fois le
principe de cette exposition acquis, son
article de mars 1945 apparaîtra comme un texte prémonitoire, annonçant
la grande aventure de l’art populaire”.
La plupart des écrits postérieurs de Mangonès et particulièrement
à l’occasion d’une prise de parole en
public amplifiée par le magazine Cultura (1992), l’ancien membre bénévole du conseil d’administration du
Centre d’Art insistera sur le qualificatif
populaire qu’il estime plus conforme
que les autres. “ Il avancera aussi
quelques hypothèses sur l’avènement
de cet art en Haïti, notamment en
1956 dans son intervention au Congrès des artistes et écrivains noirs à
Paris, ou encore au début des années
1970, dans des entretiens accordées
à Jean-Marie Drot, hypothèses qui
seront reprises par ce dernier et par
d’autres auteurs”.
Intervenant au 1er Congrès International des écrivains et artistes
noirs qui s’est tenu du 19 au 22 septembre 1956 à Paris-Sorbonne, il dit
ce qui suit : “ C’est le moment pour
moi de céder la place à une éloquence
plus convaincante que celle des
mots. L’éloquence des couleurs et des
formes, l’éloquence de la vision sans
détour ni fioriture d’artistes issus d’un
peuple témoin de la cause nègre dans
le monde (…). Et pour cela, il nous
faudra tous refuser la voie que semble
vouloir nous assigner le mercantilisme
bigarré du monde actuel. L’Afrique des
Musées, des statues mortes, l’Afrique
coupée de ses sources vives. L’Afrique
que nous revendiquons pour nôtre
ne sera pas l’Afrique meurtrie, mais
l’Afrique du dépassement, du choix
libre de la vie nouvelle, l’Afrique de la
vie”. (À suivre)
(Extrait de l’essai La
Scission de 1950…)
Haiti Liberté/Haitian Times
19
Albert Mangonès: L’innovateur
Témoin et acteur de l’émergence d’un
1 ère partie
langage plastique
Par Prince Guetjens
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uand l’idée d’inclure des
toiles d’une autre écriture
dans l’exposition de la Havane
a été arrêtée non sans une réelle
résistance de la part de Dewitt
Peters, il a fallu quelqu’un pour
convaincre l’opinion publique
de la logique d’un tel choix. La
plume la plus apte à l’époque
pour remplir cette tâche, tant du
point de vue artistique que de
celui de l’équilibre sociale était
celle de l’architecte et sculpteur
Albert
Mangonès
(19172002), alors membre du conseil
d’administration du Centre d’Art
Haïtien.
Albert Mangonez a été
pendant pratiquement soixante
ans, l’un des créateurs les plus
en vue et les plus prolifiques
du pays. Il est aussi urbaniste
et dès 1955 il lance un cri
d’alarme: ”Une ville qui mange,
qui boit et qui excrète est
condamnée à une catastrophe,
si on la laisse à elle-même”.
Il propose un aménagement
urbain de l’espace public. C’est
lui qui se lança également
dans la vaste entreprise de
sauvegarde, à la direction de
l’Institut de Sauvegarde du
Patrimoine national (ISPAN)
des monuments historiques
haïtiens: la Citadelle Laferrière,
les forts Jacques et Alexandre,
la vieille Cathédrale de Port-auPrince (détruite par une dérive
politique), etc. Il est également
l’auteur du Marron Inconnu ;
l’une des oeuvres charnières du
XXe siècle haïtien.
Membre fondateur du
Cette statut "Nègre Marron" ou "Marron Inconnu", située
en face du palais national, à Port-au-Prince, fut l'oeuvre
d'Albert Mangonès
Centre d’Art, Albert Mangonès est sculpteur et architecte.
En 1942, il obtient un diplôme
d’architecture à Cornell University et revient en Haïti. Dans
un papier paru dans la livraison
du 10 mai 1944 de La Nation,
il expose la mission du Cen-
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tre d’Art, il est désigné par le
conseil d’administration pour
présenter l’exposition des oeuvres du peintre cubain Carlos
Enrique qui s’est tenu du 23
avril au 6 mai 1945. Il a rédigé
la présentation de l’exposition
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