(mrahm) à bruxelles - Archives de France
Transcription
(mrahm) à bruxelles - Archives de France
UNE SALLE DES INVENTAIRES VIRTUELLE POUR LE DOCUMENTATION ET D’ARCHIVES DU MUSÉE CENTRE DE (CEDOC) ROYAL DE L’ARMÉE ET D’HISTOIRE MILITAIRE (MRAHM) À BRUXELLES Dr. Patrick NEFORS Musée Royal de l’Armée et d’Histoire Militaire Bruxelles 1 I. Présentation du service Le Centre de documentation et ses collections (bibliothèque, photothèque, cartothèque, cabinet d’arts graphiques et de dessins, archives) illustrent l’histoire militaire dans son acceptation la plus large. L’histoire des pays en guerre, de leurs populations et de leurs e e armées, y est largement présente. Le passé militaire de l’espace belge du 16 au 21 siècle y occupe une place prépondérante. Ce service se double de sections techniques spécialisées concernant la marine, le matériel terrestre et l’aviation. De surcroît, il conserve, gère et exploite les archives historiques du département de la défense jusqu’au 1er septembre 1939. A ces différents titres, le centre de documentation cumule donc les missions remplies, toutes proportions gardées, par : le Service historique de la Défense (Vincennes) ; l’Etablissement de communication et de production audiovisuelle de la Défense (Ivry) ; et les Invalides. Pour ce faire, il emploie 19 personnes soit 15,6 équivalents temps plein. La mission du Cedoc (département scientifique III dans l’organigramme du MRAHM) consiste à assurer la conservation et la gestion de ces collections mais aussi et surtout à en garantir la communication au public, dans ses salles de lecture. Au cours de l’année écoulée, la salle de lecture principale a accueilli 1.730 visiteurs, dont environ 200 nouveaux lecteurs1. En dépit de chiffres restant relativement satisfaisants, la baisse de fréquentation qui s’est amorcée au cours de ces trois dernières années demeure continue. Sans être inquiétante, cette diminution interpelle. Comment peut-on l’expliquer ? Et, surtout, comment peut-on espérer l’enrayer ? En 2002, le centre de documentation a réceptionné les archives belges rapatriées de Moscou. Cet évènement a alors été largement couvert par la presse. Ce coup de projecteur a amené nombre d’habitués à s’y intéresser, mais aussi et surtout, nombre de chercheurs à franchir, parfois pour la première fois, le seuil du centre de documentation : plus de 2 000 visiteurs avaient ainsi été accueillis en 2003 et en 2004. Aujourd’hui, si les archives dites « Moscou » continuent à attirer, l’engouement commence à fléchir faute d’un inventaire détaillé. Cet épisode montre combien la visibilité des collections est capitale pour espérer y sensibiliser la communauté scientifique nationale et internationale. 1 La fréquentation des sections techniques n’est pas prise ici en considération. Un nombre équivalent de visiteurs, soit environ 1 800, a été accueilli au cours des douze derniers mois par les sections techniques. 2 D’après une analyse du lectorat, entreprise ces deux dernières années, les généalogistes, suivis de près par les historiens amateurs, constituent l’essentiel des visiteurs du Cedoc. Les chercheurs issus du milieu académique, de quelque niveau que ce soit, demeurent trop peu nombreux. Des efforts doivent, dès lors, être menés pour les convaincre de la richesse des fonds d’archives conservés. II. Numériser les instruments de recherche Fort de ce constat, le centre de documentation s’est attelé, en 2007, à un projet d’envergure destiné à accroitre la visibilité de son patrimoine archivistique, à savoir la création d’une salle des inventaires virtuelle. Restait à définir la méthode de travail. D’emblée, la rétroconversion des instruments de recherche existants en XML/EAD s’est avérée impossible compte tenu des ressources humaines et techniques disponibles, ainsi que des délais impartis (« asap » pour reprendre une expression fort prisée dans le milieu militaire). Il a donc été procédé à la radiographie des outils disponibles afin de définir pour chacun d’eux la technologie la plus adaptée en vue de leur dématérialisation. En l’occurrence ce sont environ quarante inventaires publiés qu’il faut digitaliser, ainsi qu’un nombre plus ou moins équivalent d’instruments non publiés. Dressés à quelques exceptions près entre 1975 et 1995, ces inventaires ne sont pas tous conformes aux normes ISAD-G, loin s'en faut. Toutefois leur refonte éventuelle en conformité avec l’ISAD-G est actuellement impensable, seules quelques modifications sommaires sont donc apportées. Au-delà de la question de la conformité aux normes internationales, la traduction systématique des instruments dans les deux principales langues nationales a été évoquée. Pour les raisons sus-mentionnées, elle a été remise à plus tard. Les outils seront donc mis en ligne dans la langue dans laquelle ils ont été rédigés. Pour les fonds privés composites, dénommés «Personalia 14-18 et 40-45» – essentiellement constitués de documents biographiques– la langue des producteurs d’archives a été systématiquement mentionnée. Bien qu’elle se soit considérablement ralentie avec la suspension du service militaire 3 obligatoire (en effet, les carences en personnel diplômé ont longtemps été compensées par les levées de miliciens, archivistes et historiens, affectés au Cedoc), la production d’instruments de recherche se poursuit. Les nouveaux outils sont rédigés en conformité avec les normes internationales. Après examen, l’option de la numérisation a été retenue pour la majorité des instruments de travail. Quelques-uns, en raison d’une structure apparentée à l’index alphabétique (fonds sériel et personnel), ont été convertis en banque de données (file maker). Ainsi en va-t-il du fonds « Médaillés de Sainte-Hélène », par exemple, que consultent de nombreux chercheurs français nostalgiques de l’Empire. La priorité est donnée aux fonds qui présentent un attrait indéniable pour la communauté scientifique nationale et internationale. A ce jour, une douzaine d’inventaires ont été numérisés. Dans les premiers mois, le préposé affecté à cette tâche procédait feuille par feuille, au scanner et à la reconnaissance optique des instruments de recherche. Le taux d’erreur restant relativement élevé, le traitement d’une page durait en moyenne de dix à quinze minutes. Pour accroître le rendement, le Cedoc a fait l’acquisition du logiciel Iris-scan qui donne entière satisfaction. Le processus s’en trouve presqu’entièrement automatisé et considérablement accéléré. Le recours à un scanner avec chargeur automatique (Kodak, série i1400) en lieu et place d’un scanner à plat, a permis aussi de gagner du temps et d’améliorer le confort de travail du préposé. En parallèle, le service procède également au récolement des fonds concernés et à la mise à jour du guide des sources du Cedoc. III. La mise en ligne : problèmes techniques Au-delà de la refonte du site web du MRAHM, dans le sens d’une plus grande visibilité du Cedoc (via un sous-domaine), la mise en ligne des instruments de recherche numérisés rencontre quelques difficultés techniques. Hébergé par le serveur de l’Ecole royale militaire, le site web du MRAHM est soumis aux filtres du département de la Défense, ce qui en rend la consultation peu conviviale, voire totalement impossible. La balle est donc dans le camp du service informatique qui dispose d'environ six mois pour s’affranchir de la tutelle de l’Ecole royale militaire. Ce délai correspond en effet au temps nécessaire pour finaliser les volets archives de ce projet. 4