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du jardin bio les saisons n° 182 mai-juin 2010 les saisons Les plants labellisés à la loupe du jardin bio Désherber ses allées et terrasses Jardin sauvage, entretien minimum ! Habitat : Des toilettes sèches à grande échelle ? L 16052 - 182 - F: 5,95 € - RD Cal/S : 900 CFP – Bel/Lux : 6,90€ - CH : 11,30 FS – Can : 11,50$CAD ARBRES Prévenir et soigner par les plantes POTAGER Trois ans de tests : les meilleures variétés de tomates et salades jardin 24 l’écologie 4 C’est de saison travaux du jardin, actualités et produits 55 C’est de saison actualités et produits 60 habitat Toilettes sèches à grande échelle 66 à vos outils Rénovation : isolez par l’extérieur 68 l’écologie chez vous Redécouvrez les pots-pourris 72 enjeux Baignades collectives écologiques 76 Agenda manifestations, foires et autres événements 78 Livres une sélection que la rédaction a aimée 18 terrasses et allées Le grand désherbage ! 24 potager Chapeau, les melons ! 28 secret de jardinier Fleurs peu sensibles aux limaces 30 ornement Jardin sauvage, entretien minimum Biosphoto 35 verger Traiter par les plantes, la méthode Petiot 40 expérimentations Tomates et salades : variétés anciennes au potager terre vivante et vous 46 pratique Labels à la loupe 50 jardins d’ici Passy, la diversité au sommet 81 Actus Terre vivante quoi de neuf ? 83 Espace abonnés courriers, forum et troc 92 Petites annonces nos lecteurs vous proposent… 40 F. WARNIER Abonnez-vous p. 89 Commandez des livres Qui sommes-nous ? Ce numéro est imprimé sur un papier 100 % recyclé blanchi sans chlore, avec des encres à base d’huiles végétales. Les 4 Saisons du jardin bio est édité par Terre vivante, éditeur pionnier dans l’écologie pratique. Le magazine, créé en 1980 sous le nom des Quatre saisons du jardinage, compte 30 000 abonnés. Nous mettons en pratique le jardinage biologique et l’écologie au quotidien au centre Terre vivante, ouvert au public depuis 1994 en Isère. Jardins cultivés sans produits chimiques, économies d’eau, bâtiments bioclimatiques p. 75 72 vivre A. DAVIN / auvergne nature n°182 Sommaire mai/juin 2010 utilisant matériaux écologiques et énergies renouvelables…, ce centre expérimente régulièrement de nouveaux savoir-faire. Les expériences de nos collaborateurs – jardiniers, praticiens, chercheurs, journalistes spécialisés etc. – enrichissent également le magazine. Terre vivante édite aussi des livres pratiques sur le jardinage biologique, l’alimentation et la santé, l’habitat écologique et l’énergie, avec près de 80 titres au catalogue. édito Après la taxe carbone, le Grenelle ? iconos « Toutes ces questions d’environnement, ça commence à bien faire » avait annoncé notre Président – avec son élégance coutumière – au dernier salon de l’Agriculture. La suite ne s’est pas fait attendre très longtemps. Après des élections régionales désastreuses pour son parti, qui a visiblement échoué à capter des voix écologistes, le voilà qui décide l’abandon de la taxe carbone, dont il s’était engagé à faire « un des piliers de la politique environnementale ». C’était pourtant une des idées fortes issues du Grenelle de l’environnement, capable d’initier dans notre pays une politique climatique structurante, d’autant plus nécessaire depuis l’échec de Copenhague. Défiguré par trop d’exemptions, le projet avait été retoqué par le Conseil constitutionnel et il était impopulaire, faute d’avoir été clairement expliqué et défendu. Déjà adoptées par d’autres pays, de telles contributions énergieclimat ont montré qu’elles n’ont pas d’effet négatif durable sur la compétitivité. Car elles sont fortement incitatrices à économiser l’énergie, à s’engager dans les voies vertueuses de l’efficacité énergétique et de l’utilisation des énergies renouvelables. L’abandon pur et simple de la taxe carbone a consterné et scandalisé les principales ONG françaises de défense de l’environnement impliquées dans le processus du Grenelle. On peut, dès lors, être très inquiet pour ce qui reste des promesses d’octobre 2007. Car c’est bien le retard français en matière d’environnement qui devrait préoccuper nos décideurs. Retard maintes fois dénoncé dans ces colonnes dans les domaines de l’habitat écologique ou de l’agriculture bio, où la plupart des produits doivent aujourd’hui être importés… Ce numéro vous en propose deux nouveaux exemples avec des réglementations inadaptées qui freinent le développement d’alternatives prometteuses comme les toilettes sèches (page 60) ou les bassins de baignade écologiques (page 72). Il va bientôt falloir leur dire, là-haut, que « ça commence à bien faire ». Terre vivante Domaine de Raud 38710 Mens Tél. 04 76 34 80 80 Fax 04 76 34 84 02 www.terrevivante.org [email protected] Revue bimestrielle publiée par la SCOP SA à capital variable TERRE VIVANTE © Les 4 saisons du jardin bio, 2010 Antoine Bosse-Platière Photo de couverture : N. Cattlin / Sunset Aucun texte ou illustration ne peut être reproduit sans l’autorisation de la revue. Siège social : Domaine de Raud Prix du numéro : 5,95 a Abonnement (1an = 6 numéros) : France : 31 a / Autres pays : 38 a Directrice générale et de la publication : Claude Fournier Rédactrice en chef : Marie Arnould Rédactrice en chef déléguée : Véronique Buthod Responsable des expérimentations : Rémy Bacher Chef de rubrique habitat-société : Antoine Bosse-Platière Secrétaire de rédaction/journaliste : Omar Mahdi Documentalistes : Christelle Montbel, Delphine Roux-Paris Commercialisation : Françoise Faugeras Chefs de publicité : Claire Joveniaux, Guillaume Soulier Relations presse : Christine Corbet, Kathia Delormel Comptabilité : Véronique Gaspard Courrier des lecteurs et petites annonces : Véronique Cornuaille Expéditions : Romain Joubert Conception graphique : Cnossos, Grenoble Photogravure : C’Limage, St-Martin-le-Vinoux Impression : Louis-Jean, Gap Imprimé en France - Printed in France Commission paritaire : 0713 G 83447 ISSN 1962-5790 Dépôt légal : 2e trimestre 2010 mai - juin 2010 | les 4 saisons n° 182 3 c’est de saison Paillez avec la tonte de pelouse sèche Les légumes du potager apprécient un paillis organique qui évite la formation d’une croûte de battance quand il pleut fortement, protège l’activité des microorganismes et évite les herbes indésirables. Seuls l’ail, l’oignon et l’échalote supportent mal les paillis sous climat humide. La tonte de pelouse convient parfaitement, à condition qu’elle soit assez sèche. Ne prenez que des tontes sans graines. Videz le panier de la tondeuse près de la surface à pailler, au soleil, et étalez en couches minces. Le lendemain, retournez le tas pour faire sécher toute l’herbe. Désherbez la surface à pailler et nivelez le sol. Etalez entre les rangs en couche de 2 à 3 cm d’épaisseur, jusqu’au ras des légumes, y compris les laitues, les navets… Tassez légèrement avec la main ou arrosez pour bien plaquer le paillis sur le sol. àfaire Mai w Dans les régions un peu gélives, attendez la mi-mai pour planter ou semer en pleine terre les courgettes, potirons, aubergines, tomates, concombres. w En cas de retour inopiné du froid, toujours possible même dans l’Ouest, couvrez vite les légumes frileux d’un voile de forçage (Climatex bio d’Intermas, en jardinerie). w Semez les haricots verts début mai, pour récolter courant juillet. w Semez des laitues batavias résistantes à la chaleur pour une récolte estivale. Semez peu de graines à la fois mais tous les 15 jours, plutôt que beaucoup mais rarement : production régulière tout l’été garantie ! Haricots violets pour varier les plaisirs Décoratif par la couleur violette de ses gousses et de ses tiges grimpantes, le haricot à rames mangetout ‘Carminat’ (Clause) se caractérise par une bonne résistance aux maladies, en particulier à la mosaïque qui frappe souvent les variétés plus anciennes. Productif et précoce, il est aussi apprécié pour sa qualité gustative. Ses longues gousses restent bien tendres plusieurs jours. Comme tous les haricots violets, il devient vert en cuisant. La variété ‘Melissa’ (Vilmorin) lui ressemble beaucoup. D.pÉpIN potager 1 3 semez droit pour désherber vite Seuls les semis en rangs bien droits et fins vous permettront de venir désherber le long du rang avec un sarcloir (aussi appelé ratissoire). Cet outil permet de couper les jeunes 4 les 4 saisons n° 182 | mai - juin 2010 2 Semez en vous aidant d’une boîte de semis pour répartir les graines de façon linéaire. 3 Fermez le sillon avec le dos du râteau et tassez légèrement le sol. 2 D.KLEcKA D.KLEcKA A.BossE-pLATIÈRE herbes indésirables et de désherber de manière rapide et sans fatigue. 1 Tendez un cordeau le long du rang à semer et tracez le sillon avec la “langue” d’une serfouette. c’est de saison D.pÉpIN w Textes : Denis Pépin Dans la nature, la matière organique n’est jamais enfouie au pied des plantes, encore moins sous les plantes. Alors pourquoi le faire dans le jardin ? Les microorganismes du sol peinent à ”digérer” les débris organiques enfouis, d’autant plus si le sol est humide ou si ces débris organiques sont peu décomposés. La fermentation des feuilles d’orties fraîches et la libération importante d’azote risquent alors de perturber le développement racinaire des tomates et de favoriser les maladies et les pucerons. Si vous souhaitez apporter des orties, laissez-les en surface, un peu sèches, en paillis. Elles se décomposeront toutes seules en libérant peu à peu de l’azote et autres éléments fertilisants, sans risque pour les tomates. nouveau voile pour les carottes La mouche de la carotte, responsable des carottes véreuses, vole au ras du sol (pas plus de 50 cm) à la recherche des feuilles de carotte. Quand elle les a trouvées, elle descend sur la terre au pied des plantules pour y pondre. Vous connaissez déjà le voile anti-insecte qui, posé sur des arceaux au-dessus des rangs, évite que les mouches n’atteignent les carottes. Le nouveau Climabio carotte (Intermas) est un simple voile en polyamide (50 cm x 15 m). Vendu avec des tuteurs en bambou et un fil d’attache, il permet de créer une barrière verticale de 50 cm de hauteur (photo). Avantage : vous n’aurez pas à l’enlever pour éclaircir et désherber les rangs. conseilnature Le téléphore fauve, joli auxiliaire Ces beaux coléoptères brun orangé, appelés Rhagonycha fulva, sont des hôtes fréquents des jardins de juin à août. Ils s’affichent souvent en grand nombre sur les fleurs du jardin pour se nourrir de pollen et de petites proies comme les pucerons. Les adultes apprécient tout particulièrement les fleurs de poireaux et d’ombellifères : carotte, aneth, ache, persil, fenouil, angélique… Après àfaire Juin w Couvrez la terre entre les rangs d’un paillis (tontes de pelouse sèche, broyat de brindilles…) contre le dessèchement et les mauvaises herbes, et pour protéger les insectes auxiliaires et les vers de terre. w Apportez du purin d’ortie et de consoude (mélangés au dernier moment) au pied des tomates, tous les 15 jours en juin et début juillet. w Semez les carottes d’automnehiver, les choux d’hiver, courgettes, haricots à récolter en août, persil, laitues d’été… w Transplantez les dernières fleurs entre les rangs des légumes : zinnias, cosmos, lavatère, œillet d’Inde, soucis, reine marguerite, cléome, ricin… Elles égaieront le potager et attireront les insectes auxiliaires et les butineurs. l’accouplement sur les fleurs, les femelles descendent en été pondre dans le sol. Leurs larves, ressemblant à celles des vers luisants (des cousins), poursuivent le travail salutaire de leurs parents en consommant des petites proies, dont de jeunes escargots, même en hiver. Pour les accueillir, laissez les fleurs s’épanouir et couvrez le sol d’un paillis de feuilles mortes au pied des plantes du potager et des alentours. J.VALENTIN Pas d’orties dans le trou des tomates mai - juin 2010 uin 2010 | les | les 4 saisons n° 182 5 c’est de saison ornement w Textes : Brigitte Lapouge-Déjean Les sages asters se bouturent en vert w Mettez en place les annuelles gélives. w Commencez les traitements préventifs des rosiers avec une décoction de prêle : 500 g de plante sèche pour 10 l d’eau, diluée à 20 % avant pulvérisation. w Fortifiez les jeunes plants en pulvérisant des préparations à base d’algues. w Paillez l’ensemble des plantations. w Surveillez les limaces. s.LApougE Mai semez les digitales Pour être fortes et florifères au printemps suivant, les digitales gagnent à être semées avant les grosses chaleurs. En mai, la terre chaude permet une levée rapide et une croissance régulière. Semez en caissette ou en aménageant un petit coin de pépinière à mi-ombre. Utilisez un sol de semis humifère, léger. L’idéal reste un terreau de feuilles bien décomposé. Semez très clair. Tassez du plat de la main et recouvrez à peine d’un mélange moitié terreau, moitié sable. Arrosez par pulvérisation pour ne pas déranger les graines. Maintenez à mi-ombre en surveillant l’arrosage jusqu’au stade 4 feuilles. Rempotez ensuite. Mise en place à l’automne. D.KLEcKA Marcottez l’hydrangea petiolaris 6 les 4 saisons n° 182 | mai-juin 2010 Cet hortensia grimpant n’a pas son pareil pour habiller les murs les plus moches ! Les anciens pieds peuvent fournir des marcottes au kilomètre, autant en profiter ! Décrochez doucement une longue liane du mur et couchez-la sur le sol en la maintenant à l’aide de “sardines” de camping. Ramenez un mélange de terre et de s.LApougE s.LApougE àfaire Certains asters cavalent comme des fous et envahissent tout le jardin alors que d’autres forment des rosettes bien sages. Et, bien sûr, c’est de ceux-là que nous raffolons alors qu’ils offrent moins de possibilités de multiplication. Une solution consiste à les bouturer en début de période de croissance, en prélevant des boutures herbacées (encore molles) de 15 cm, dont on coupe l’extrémité. Repiquées dans un mélange léger et drainé, elles s’enracineront pendant l’été. Vous les rempoterez à l’automne en godet, pour une mise en place en fin de printemps suivant. terreau de feuilles au niveau des crampons (départ des futures racines) en formant une petite butte et couvrez d’une tuile ronde pour éviter que les merles viennent tout gratter. Coupez la partie excédentaire de la liane. Au bout d’un an, vous pourrez séparer les jeunes pieds en les découpant au sécateur puis les rempoter. s.LApougE c’est de saison Protection solaire intégrée Dès que les beaux jours arrivent, nous apprécions de lézarder au soleil sur nos terrasses. Il n’en est pas de même pour de nombreuses plantes. Dans ces expositions surchauffées où l’air circule mal, elles souffrent et brûlent. Certaines s’adaptent pourtant fort bien à cet enfer : ce sont les plantes à feuillages gris. Les feuilles, couvertes de poils, ont développé une stratégie de climatisation. L’air y circule et la couleur claire réfléchit le soleil. Plus il fait chaud, plus elles sont belles et certaines virent quasiment au velours blanc. A adopter : helichrysum (photo), tanacetum densum, stachys, salvia argentea, ballote, ceraiste… seringat : on coiffe ! Les arbustes fleurissant en fin de printemps (deutzia, seringat) demandent un nettoyage et une remise en forme tous les deux ou trois ans. Au lieu de tailler l’arbuste entier à la même hauteur pour obtenir un vague fagot, il faut au contraire couper totalement les branches anciennes pour permettre aux jeunes pousses de se développer. Eliminez également celles qui sont en surnombre au centre pour faire entrer de la lumière puis rabattez les branches défleuries restant, au-dessus des gros bourgeons, promesses de nouvelles pousses vigoureuses. Elles permettront le renouvellement de l’arbuste et une floraison abondante les années suivantes. D.KLEcKA Terrasseset balcons àfaire Juin w Tuteurez et pincez les grandes vivaces. w Otez les fleurs fanées des rosiers au fur et à mesure. w Faites des désherbages suivis et paillez. w Surveillez attentivement l’arrosage des plantations. Choyez vos… pucerons ! La pensée écologique a depuis longtemps intégré que la nature est prête à nous donner un coup de main pour combattre les indésirables. En pratique, tout n’est pas si simple ! En effet, comment attendre l’intervention d’insectes auxiliaires si nous ne veillons pas à préserver leur garde-manger. Il est vain d’attendre des coccinelles si nous exterminons chaque puceron. La solution : conserver des pucerons en activité sur des plantes indestructibles. L’achillée (dessin) ou les armoises, par exemple, se trouvent souvent envahies par des colonies de pucerons verts sans aucun dommage pour elles. Les coccinelles viendront naturellement y faire leur office et se reproduire, fondant ainsi une nurserie pour des interventions futures ! J.VALENTIN conseilnature mai-juin 2010 | les 4 saisons n° 182 7 c’est de saison verger w Textes : Alain Pontoppidan àfaire Le paillage réussit bien aux framboisiers. Dès la première année, on observe une augmentation sensible du rendement : fruits plus gros et plus nombreux. Mais il a une incidence encore plus intéressante sur la production de l’année suivante. Les nouvelles canes, porteuses des futures récoltes, sont à la fois plus nombreuses et plus vigoureuses. N’hésitez pas à couvrir généreusement toute la rangée avec de la paille, sur 1 mètre de large et au moins 10 cm d’épaisseur. Comptez une botte de paille (entre 2 et 3 ) pour couvrir 6 à 8 mètres de longueur. w Début mai, plantez un figuier en conteneur. w Vers la fin mai, posez des pièges jaunes englués contre la mouche de la cerise. Ne les laissez pas après la récolte, car ils piègent aussi d’autres insectes auxiliaires – parfois même de petits oiseaux. w Fortifiez vos fruitiers grâce à deux pulvérisations au purin d’ortie dilué à 5 % entre mi-mai et fin juin. A éviter sur les arbres envahis de pucerons ! w Traitez la vigne contre l’oïdium, par un poudrage au soufre, plus efficace que le soufre mouillable. A.poNToppIDAN Les framboisiers aiment la paille Déjouez les rejets sur les jeunes pruniers Ne vous laissez pas dépasser par la croissance parfois très rapide des rejets qui se forment sur le tronc ou à la base des jeunes arbres (photo). Les pruniers, surtout greffés sur myrobolan, sont spécialistes de ce genre de fantaisie ! Si on n’y prend garde, le rejet apparu sous la greffe devient en quelques années aussi gros que le sujet principal, et finit par le dépasser. Dès que vous voyez poindre de telles pousses, supprimez-les le plus ras possible, même s’il faut y revenir plusieurs fois dans la saison. conseilnature J.VALENTIN Capucines au pied des fruitiers 8 les 4 saisons n° 182 | mai-juin 2010 La capucine est une belle annuelle, rampante ou escaladeuse, qui se plaît dans le sol travaillé au pied des jeunes arbres. A l’entrée de l’hiver, elle disparaît pour laisser une résille légère qui protège le sol. Facile à vivre, elle ne demande qu’un terrain pas trop lourd et n’a pas son pareil pour garnir une vieille souche qu’on aura conservée par souci de biodiversité. Les insectes butineurs apprécient sa présence – ainsi que les pucerons qui s’y développent parfois de façon explosive ! Dommage pour les capucines, mais tant mieux pour les auxiliaires : ils trouvent là une nourriture de choix qui les motive pour faire “souche” dans votre jardin ! c’est de saison animaux w Textes : Michel Audureau La Marans Un peu comme dans la tradition de la vie des ports, la Marans est née des rencontres successives entre une poule du pays et quelques étrangers de passage, dont des Combattants, qui ont transmis parfois au coq, de 3,5 à 4 kg, un tempérament belliqueux. C’est une excellente poule pondeuse de 3 kg, la plus fameuse peut-être, avec ses gros œufs roux de 70 à 80 g. Cette couleur particulière est due à une enveloppe supplémentaire qui induit une meilleure conservation. C’est probablement la race pure qui possède le plus de variétés de couleurs. Mais elle est surtout connue dans sa “version” noire, avec des flammes cuivrées dans le camail. Ne vous laissez pas abuser par les hybrides du marché – par ailleurs bonnes poules mais nullement traditionnelles –, de couleur avoisinante et aux œufs foncés. C’est à ses pattes emplumées que la Marans reste identifiable. PouR En sAvoiR PLus w http://marans-club.perso.neuf.fr àfaire w Surveillez l’attitude de vos animaux pour mieux les connaître et anticiper leurs maladies. w Vermifugez (naturellement) vos animaux si vous devez les changer de parcours. w Avec le retour de la chaleur, attention aux parasites externes. Auscultez régulièrement vos volailles (photo), sous les ailes et autour du cloaque, et traitez si nécessaire au pyrèthre. M.AuDuREAu Anémie, arrêt de la ponte, amaigrissement, voire mort... N’en cherchez pas trop longtemps la cause ! Dans une basse-cour familiale bien conduite, la plupart du temps, le responsable est le parasite interne ! Il en existe principalement deux sortes : les vers et les coccidies. Avec une bonne hygiène, on s’en protège pour une grande partie, mais des infestations ponctuelles restent possibles. Dans ce domaine, les médications bio sont préventives. Contre les vers : de l’huile de pépins de courge (pour une dizaine de volailles, une cuillerée à café par jour pendant 15 jours, dans la pâtée), de l’ail (une cuillerée à soupe dans 10 litres d’eau). Contre la coccidiose : le vinaigre de cidre est réputé excellent dilué à 2 % dans l’eau de boisson pendant 5 jours. Si l’attaque est sévère, il y aura peu de chance de l’enrayer en dehors de soins allopathiques. Demandez au vétérinaire ou au pharmacien. J.VALENTIN Parasites internes mai-juin 2010 | les 4 saisons n° 182 9 c’est de saison panique au potager w Texte : Antoine Bosse-Platière w Dessins : Vincent Jeannerot Ravageurs considérés comme secondaires, les larves de cécidomyies font parfois de gros dégâts sur les jeunes arbres comme sur les choux-fleurs. à faire Mai w Protégez vos semis (et les jeunes plants) de carottes et de choux sous un filet anti-insectes maintenu par des armatures pour qu’il ne touche pas le feuillage. w Attention aux attaques de pucerons ou de psylles sur pommier ou poirier. Remplacez les colliers englués sur le tronc si nécessaire. Si l’invasion ne peut être contenue, traitez au savon noir ou au pyrèthre. 10 les 4 saisons n° 182 | mai - juin 2010 Les larves voraces des cécidomyies Poirette hébergeant des larves de cécidomyies (ci-contre). Attaque sur feuilles de pommier (ci-dessous). Chou-fleur ”borgne” (page suivante). Les cécidomyies sont une grande famille de l’ordre des diptères (insectes à deux ailes), qui regroupe différentes espèces de petits moucherons. Quelques-uns comme Aphidoletes aphidomyza donnent des petites larves oranges, grandes dévoreuses de pucerons et utilisées en lutte biologique. Mais la plupart des autres espèces sont phytophages et peuvent causer des dégâts au jardin. Les moucherons adultes provoquent ainsi des galles (excroissances tumorales) sur les tissus végétaux lorsqu’ils les perforent pour pondre leurs œufs. Mais les dégâts les plus importants sont le fait des larves. Elles se nourrissent de façon particulière, en répandant à la surface des feuilles une salive toxique qui permet une sorte de prédigestion des tissus végétaux superficiels qu’elles ingèrent ensuite. La cécidomyie des feuilles du pommier (et celle du poirier) se nourrit ainsi de la face supérieure des feuilles, provoquant leur enroulement. Après deux à trois semaines, les larves âgées se laissent tomber au sol pour se nymphoser. Les adultes apparaissent deux semaines plus tard et le cycle se poursuit : on compte trois générations par an. En cas d’infestation, les feuilles fortement enroulées se gaufrent, deviennent cassantes et rougeâtres puis se dessèchent, surtout au niveau des nouvelles pousses. Les dégâts peuvent être graves sur de jeunes arbres. Les symptômes sont à peu près identiques avec la cécidomyie des pousses du cassissier. Poirettes pas à la fête Le poirier est également la cible des attaques de la cécidomyie des poirettes, dont les adultes viennent pondre entre les sépales et les pétales dès le stade gonflement des boutons floraux (D3), fin mars ou début avril. Les larves pénètrent dans c’est de saison l’ovaire et provoquent gonflement et déformations des poirettes qui finissent par tomber ou deviennent pierreuses. Autre cécidomyie à redouter, celle du chou-fleur, présente de mai au début de l’automne, là encore avec trois générations. Les larves se développent à la base des feuilles centrales, le bourgeon central est désorganisé et l’infl orescence centrale ne se forme pas : cela donne ce que l’on appelle des choux “borgnes”. Sur des choux-fleurs déjà formés, l’attaque des larves provoque un développement irrégulier de l’inflorescence et facilite l’installation de la pourriture. àfaire Moyens de lutte La lutte n’est nécessaire que si vous avez constaté d’importants dégâts l’année précédente. Les cécidomyies (adultes ou larves) sont parasitées par plusieurs hyménoptères qui régulent leurs populations. Protégez vos semis et plants de choux-fleurs par un voile anti-insectes (maille de 0,6 mm minimum). Au verger, coupez les pousses atteintes sur jeunes plants et les poirettes déformées et détruisez-les. Pour avoir le maximum d’efficacité, un traitement doit se faire dès l’apparition des symptômes, afin de réduire sensiblement la population dès la première génération. L’infusion de tanaisie (300 g de plante fraîche pour 10 litres) serait répulsive ; le savon noir (15 à 30 g par litre d’eau) insecticide. Employez-les un peu avant le gonflement des boutons floraux. Considérées comme un ravageur mineur, les cécidomyies ne font guère l’objet d’expérimentations. Le Grab (Groupe de recherche en agriculture bio) a cependant testé l’efficacité de différents insecticides végétaux sur des cécidomyies faisant de gros dégâts sur les boutons floraux des pruniers, cerisiers et abricotiers dans le sud de la Drôme. Seule la pulvérisation foliaire de décoction de bois de Quassia amara (une plante tropicale) effectuée au stade C (bouton ou calice visible) a été jugée suffisamment efficace. Malheureusement, le dossier de demande d’inscription de cet insecticide végétal à la réglementation européenne sur l’agriculture biologique vient d’être rejeté, alors qu’il était utilisé sous forme de “préparations maison” depuis de nombreuses années sans inconvénient en bio. Décidément, les obstacles réglementaires se multiplient pour les PNPP (préparations naturelles peu préoccupantes – voir page 39). Juin w Surveillez les premières attaques de mildiou sur la vigne, sur les rosiers et les pommes de terre. Traitez avec une décoction de prêle (50 g de plante sèche pour 5 litres, dilution à 1/5) puis avec un produit à base de cuivre si ce n’est pas suffisant. w En cas de problème récurrent avec le ver des pommes ou des poires (carpocapse), ensachez les fruits ou installez un piège à phéromones dans chaque arbre. mai-juin 2010 | les 4 saisons n° 182 11 c’est de saison santé w Texte : Sylvie Hampikian w Dessin : Joël Valentin L’aubépine a du cœur A condition de l’utiliser avec raison, l’aubépine saura réguler vos petits problèmes de cœur ! à faire w Récoltez de jeunes pousses comestibles, sauvages ou cultivées : épinard, oseille, asperge sauvage, bardane, onagre, tamier, épilobe, ortie… pour en faire des salades ou des potages. A condition, bien sûr, de savoir les reconnaître ! w Consommez des cerises (aux vertus dépuratives) et gardez les queues pour vos tisanes diurétiques. Est-ce parce que sa fleur est connue pour soulager l’anxiété et faciliter l’endormissement que Ronsard avait écrit une ode à l’aubépine ? Qui sait… Mais la grande vertu de l’aubépine est surtout d’être bénéfique pour le cœur. Elle régule le rythme cardiaque et la tension artérielle et soulage l’angine de poitrine. Cet effet est lié à sa teneur élevée en flavonoïdes, qui exercent également un rôle protecteur sur la paroi des vaisseaux et une action diurétique. Bien entendu, compte tenu de la gravité potentielle des troubles cardiovasculaires, il ne faut pas entreprendre de traitement d’automédication sans l’accord de votre médecin. Si vous souhaitez une prise en charge globale à base de plantes, il faudra consulter un médecin naturopathe. En tisane ou en macérat Néanmoins, l’aubépine peut être d’une grande utilité pour les troubles cardiovasculaires mineurs (légère hypotension ou hypertension, tendance aux palpitations, fatigue cardiaque liée à l’âge). En tisane, pour faciliter le sommeil et 12 les 4 saisons n° 182 | mai-juin 2010 soulager l’anxiété, on emploie les fleurs séchées : 1 à 2 cuillers à café par tasse, jusqu’à 3 fois par jour (pas de contre-indication). On peut également mélanger les fleurs d’aubépine à d’autres plantes sédatives (tilleul, mélisse, oranger...). Pour réguler le système cardiovasculaire, on préfèrera le macérat glycériné de bourgeons, vendu en pharmacie. Il s’agit d’une formule de gemmothérapie (lire Les 4 saisons du jardin bio n° 175) qui réunit et concentre les propriétés des différentes parties de la plante. Le dosage moyen est de 15 gouttes par jour (commencez par 5 gouttes puis augmentez d’une gout te par jour). Le traitement doit se poursuivre pendant plusieurs mois pour être efficace. L’aubépine est très bien tolérée, même à long terme. Un suivi médical est cependant recommandé pour vérifier les effets du traitement (auscultation et prise de la tension au moins tous les 6 mois). c’est de saison des échos jardins CG HAUTS-DE-SEINE w Textes : Véronique Buthod Neuf Français sur dix considèrent le vert comme essentiel pour leur équilibre quotidien, et sept sur dix déplorent le manque de végétation en ville, selon une récente enquête. La valeur environnementale des jardins est importante pour la moitié d’entre eux, avant même la notion de bien-être. Et les Français redécouvrent le potager ! Un phénomène qui serait lié à la crise mais aussi à “une nouvelle prise de conscience”, ainsi qu’un désir de retrouver le vrai goût des fruits et légumes (65 %) et de manger sain (70 %). Tous au jardin bio ! Sources : enquêtes Ipsos/ Unep (Union nationale des entrepreneurs du paysage) et Efficience 3/GroupeJ. 14 les 4 saisons n° 182 | mai-juin 2010 Jardinez au parc Faire découvrir et pratiquer le jardinage écologique : c’est l’objectif du conseil général des Hauts-de-Seine, avec une série de cours dispensés dans trois de ses parcs départementaux, L’île-Saint-Germain (Issy-les-Moulineaux), Chanteraines (Villeneuve-la-Garenne) et la Vallée aux Loups Chateaubriand (Châtenay-Malabry). Pour les jardiniers qui entretiennent ces parcs en gestion différenciée depuis plus de dix ans, l’approche n’est pas nouvelle. La faire accepter par le public n’a pas toujours été simple… mais le conseil général persévère, par l’intermédiaire de ces cours – en mai, le potager, la lutte biologique, les balcons parfumés et les rosiers –, mais aussi de visites guidées et de conférences, notamment sur l’eau. 7 D€(8 D hors département) le cours. Tél. 01 49 73 79 27, [email protected] Berlin, plus de béton ? Près d’un cinquième des jardins ouvriers (Schrebergaerten) de Berlin pourrait disparaître face à la pression immobilière. Et surtout à la nécessité, pour le Sénat, de réduire sa dette estimée à près de 60 milliards d’euros. Nés en Allemagne fin XIXe, les jardins ouvriers sont très présents dans sa capitale – il en existerait 74 500 ! –, et de plus en plus convoités par les adeptes de bio. Les jardiniers berlinois résistent et souhaitent obtenir des garanties pour que rien ne soit fait avant 2020. W.WÄCHTER/BRIGITTE EINFÜHR Le choix du vert Restons vigilants : en France, malgré les listes d’attente qui s’allongent, certains jardins familiaux craignent aussi de perdre quelques hectares. Sources : Spiegel, Arte. c’est de saison formations Traiter en bio et paillages au potager, les 24 et 25 mai w S.LAPOUGE au Moulin de Seillant à Chaillac (Indre). Avec Xavier Mathias, maraîcher bio, producteur de plants et de légumes. Coup de cœur Les jardins de l’Albarède (Dordogne), entretenus avec passion par Brigitte et Serge Lapouge, collaborateurs fidèles des 4 Saisons du jardin bio, ont obtenu le Coup de cœur de l’Association des journalistes du jardin et de l’horticulture (AJJH). L’approche novatrice, mais aussi le mode de culture bio et respectueux de l’environnement sont mis à l’honneur. « Un encouragement pour tous ceux qui veulent jardiner autrement ! », estiment Brigitte et Serge Lapouge, qui agrandissent encore cette année leur collection de plantes de terres sèches. Plus d’informations sur www.terrevivante.org (rubrique ”jardins à visiter”) et www.jardins-albarede.com Ambiance jardin au bistrot “Humussons-nous !”, invite la jeune association Brin d’grelinette, née à Grenoble (Isère) pour dynamiser les jardins collectifs de l’agglomération (plus de 40 estimés à ce jour). Mais surtout, elle lance des initiatives originales pour réconcilier la nature et la ville, et sensibiliser aux enjeux de notre environnement alimentaire. Deux “bistrotjardins” ont été organisés, dans un café cet hiver et au printemps au jardin des Poucets, dans le quartier de la Villeneuve. Pour se rencontrer, échanger des idées, des graines, des outils. Autres projets : des composts de cité, une vélo parade des jardins… ou des rond-points plantés de pommes de terre. Une vision gaie et citoyenne du jardin ! Contact : [email protected], http://brindgre.org/ Tél. 02 54 25 75 69, www.lemoulindeseillant.org w Culture biologique et biodynamique, les 19 et 20 juin, au Domaine d’Avallon à Arvillard (Savoie). Techniques et conseils en culture végétale, jardinage, arboriculture, viticulture, plantes aromatiques, avec Jean-Luc Petit, consultant en agriculture biologique. Tél. 04 79 25 78 00, [email protected] w Cultiver les plantes médicinales, le 26 juin à La Flocellière (Vendée). Apprendre à les cultiver et les valoriser en décoction, infusions, recettes. Tél. 02 51 57 77 14, [email protected] Plus de formations sur www.terrevivante.org Qui a vu ce bourdon ? J. THEVENOT/ASTERELLA Testé depuis deux ans sur 24 départements, l’Observatoire des bourdons prend une dimension nationale. L’association vendéenne Asterella, à l’origine du projet (mené avec Noé conservation et le Muséum national d’histoire naturelle), a enregistré en 2009 plus de 15 000 observations avec près de 400 participants et compte sur vous pour obtenir des données concrètes et photos des espèces présentes dans les jardins. Des animations sont prévues dans les écoles – Paris, Haut-Rhin, Vendée, Finistère –, ainsi que des sorties de “formation” et une assistance sur le site Internet. Ouvert à tous, inscription de préférence sur www.observatoire-des-bourdons.fr ou à Opération bourdons, Association Asterella, rue de Louza, 85440 Talmont-SaintHilaire. Tél. 02 51 20 74 85. mai-juin 2010 | les 4 saisons n° 182 15 w c’est de saison des échosrecherche côté jardins w Texte : Antoine Bosse-Platière Le sol mis à l’amende… Tous ces amendements permettent d’augmenter la teneur en carbone organique (et donc en humus) des sols et particulièrement les parcelles ayant reçu les composts de déchets verts et d’écorces. La station d’expérimentation Rhône-Alpes légumes (Serail) a présenté, en décembre 2009, les résultats d’un essai de 15 ans sur les effets de différents amendements organiques sur les propriétés du sol. La parcelle expérimentale (un sol sablo-argileux de pH 6,6) a été conduite à partir de 1995 en planches permanentes avec une rotation de cultures légumières (en bio depuis 1999). Chaque année, cinq amendements organiques ont été testés en comparaison avec un témoin (voir tableau) : un fumier de bovins frais ; un fumier de bovins déshydraté en granulés ; un compost de déchets verts ; un compost d’écorces enrichi en fumier de volailles, lisier et algues ; un compost de tourteaux de café enrichi en bourres de laine et fumier de moutons. Complémentarité conseillée Si les fumiers ont l’effet le plus favorable sur la biomasse microbienne, cette différence s’estompe avec le temps. Ils ne modifient pas le pH, alors que les composts, plus riches en calcium, l’augmentent un peu. La capacité d’échange cationique (CEC), bon indicateur du potentiel de rétention et de fourniture des éléments minéraux du sol, est plus importante avec les composts de déchets verts et d’écorces. Les profils culturaux observés à l’automne ont Fumier de bovins Fumier déshydraté Compost de déchets verts Compost d’écorces enrichi Compost de tourteaux de café enrichi Taux d’humus du sol + + ++ ++ + Biomasse microbienne ++ ++ + + ++ pH 0 0 + + + CEC + + ++ ++ + Effet fertilisant + + 0 + + w 0 : pas d’effet par rapport au témoin w + : effet positif par rapport au témoin w ++ : effet très positif par rapport au témoin 16 les 4 saisons n° 182 | mai-juin 182 | mai - juin 2010 2010 Les parcelles sur lesquelles ont été réalisés ces essais d’une durée exceptionnelle. montré une amélioration de la structure par rapport au témoin (moins de mottes compactées) mais sans différences significatives entre les amendements. Au final, les techniciens de la station conseillent à leurs adhérents maraîchers d’associer l’utilisation de produits stables comme le compost de déchets verts (de préférence en automne) et de produits plus fermentescibles et à effet moins durable comme les fumiers (au printemps) afin de bénéficier de leurs effets complémentaires. Les premiers pourront n’être apportés que tous les deux à quatre ans, les seconds tous les ans. Des conseils que l’on peut transposer dans nos potagers car on trouve facilement en jardinerie du fumier en granulés. Quant aux composts, ils sont autoproduits et peuvent aussi se trouver au service des espaces verts de nombreuses communes. Pour en savoir plus w Serail, 123 ch. du Finday, 69126 Brindas DR serail Retour sur 15 ans de tests d’amendements organiques et leurs effets sur la nature du sol. c’est de saison à cabane outils w Textes : Antoine Bosse-Platière DR On ne les trouvait plus que chez les antiquaires, et à prix d’or : renflées comme des crinolines, ces cloches en verre soufflé ont fière allure. De nouveau fabriquées, mais en Inde (bonjour le bilan carbone !), pour la société britannique Haxnicks, elles sont distribuées en France par Gardenova chez Jardiland et quelques autres jardineries. Les inconditionnels du jardinage à l’ancienne y feront pousser plus vite leurs salades et mûrir leurs melons, à condition de les surveiller de près, avec une cale pour l’aération, pour ne pas griller le contenu. Trois modèles, 20, 25 ou 30 cm de diamètre, de 19 € à 39,50 €. Arrosage malin Les propriétaires de grands jardins apprécieront cet astucieux dévidoir proposé par Ribiland. Il est monté sur un solide piquet métallique à planter, qui comprend aussi un robinet en laiton et un raccord rapide permettant de le relier au point d’eau via un tuyau. De quoi simplifier l’arrosage dans un endroit un peu éloigné. Il faudra veiller à ne pas laisser ce tuyau de raccordement sous pression lors d’une longue absence. 31€ en jardineries, GSB ou sur le site www.ribimex.com. un rosier grimpant très résistant Dans la gamme des Décorosiers de Verdia, ‘Opalia’ est un grimpant (2,50 m et plus) aux belles fleurs blanches semi-doubles parfumées et au feuillage vert brillant persistant les hivers doux. Créé en 1998, il a connu un grand succès grâce à sa résistance naturelle aux maladies, au peu d’entretien qu’il nécessite et à sa floraison généreuse et de longue durée (de mai jusqu’aux premières gelées). Cette année, Verdia reverse 3 € à l’Unicef pour tout achat d’‘Opalia’ (19 €�en racines nues, 37 € en container de 5 litres), en jardineries et chez de nombreux pépiniéristes et horticulteurs. DR Binette et grattoir 2 en 1 Les jardiniers se méfiant de plus en plus des désherbants, on voit se multiplier des outils polyvalents permettant de maîtriser manuellement l’enherbement. Ainsi Fiskars/Leborgne propose une binette/râteau pour sarcler et décroûter d’un côté, ramasser les herbes coupées et niveler de l’autre (25 ). Quant au grat- DR DR Le retour des cloches en verre toir, il offre lui aussi un côté grattoir avec une large lame cintrée pour couper les pousses sous le collet et une lame moins large pouvant faire office de binet te (20 ). En GSB et jardineries. mai-juin 2010 | les 4 saisons n° 182 17 Terrasses et allées le grand désherbage ! N otre appel aux expériences des lecteurs a généré une vingtaine de réponses avec une constante : seule la persévérance est payante pour contenir les adventices à un niveau acceptable. Comme vous le soulignez tous, il ne s’agit pas de traquer les mauvaises herbes mais d’apprendre à mieux les connaître, leur laisser de la place – mais pas toute la place. Par ailleurs, si leur présence est nécessaire à l’équilibre d’un jardin, elles sont moins désirées sur une terrasse. Dans les jardins de l’Albarède, il y a aussi de “mauvaises” herbes qui colonisent les allées ! Comme tout un chacun, Brigitte Lapouge se retrousse alors les manches pour les éliminer, ici à l’aide d’un sarcloir. 18 les 4 saisons n° 182 | mai - juin 2010 A la main : long, mais efficace ! C’est le désherbage manuel que vous pratiquez le plus : à l’aide de la jibinette pour Ghislaine Lopez (Aveyron) ou d’outils inventés, comme cette griffe à trois dents, aplatie par accident par S. LAPOUGE Et vous, comment désherbez-vous vos terrasses et allées ? Nos lecteurs ont livré à Josiane Goepfert leurs méthodes... Patience et huile de coude indispensables ! Terrasses et allées Le désherbeur utilisé par M.-Th. Tissot-Savet, excellent pour arracher les pissenlits (en haut). Martina Stumpf enlève la mousse entre les dalles avec une griffe à trois dents “aplatie” (en bas). Ch. STUMPF M.-Th. TISSOT-SAVET Martina Stumpf (Isère), ou encore cette invention de Sylvie Nadal (Hautes-Alpes) : « Pour le dallage, j’ai planté un petit clou tordu en angle droit dans un petit manche d’outil et je le passe entre les dalles. Les racines ne sont pas arrachées systématiquement, mais en le passant régulièrement, c’est vite fait et peu fatigant ». Certains se passent d’outils et attendent que les herbes soient assez hautes pour les arracher à la main, opération facilitée après une bonne pluie. Dans les régions où les fortes gelées rendent la terre plus friable, il est intéressant d’intervenir à la sortie de l’hiver, moment où les racines sont déchaussées, et avant que la végétation ne reprenne de la vigueur. Evidemment, dans le Sud, où tout sèche sur pied en été, les interventions sont moindres. Thermique mais pas très durable Nombre d’entre vous ont testé le désherbage thermique : un brûleur alimenté par des cartouches de gaz qui crée un choc thermique au niveau des cellules lorsqu’on passe la flamme sur les plantes, à la vitesse d’un promeneur, sans insister. Dès le lendemain, elles fanent. Evitez de traiter en cas de vent (attention aux palmiers et aux résineux, qui flambent facilement) et de pluie, car cela demande plus d’énergie. Il vous semble efficace sur les annuelles, avec toutefois un passage tous les 10 jours, en climat humide ; les graminées et autres vivaces réapparaissent au bout de deux ou trois jours – comme l’a constaté Daniel Thierry (Côtes-d’Armor), sur rumex, chardons et pissenlits – car seule la partie aérienne est atteinte. Si les résultats semblent spectaculaires sur le moment, ils ne sont pas durables. C’est pourquoi Jean Parmentier (Hautsde-Seine), Marie-Line Cattoire (Var) et Thérèse Wantiez (Nord) ne l’utilisent qu’en appoint d’autres méthodes. Autre inconvénient, il faut un adaptateur spécifique pour les bouteilles Petites pestes Parmi les plantes qui fâchent, il y a celles qui possèdent des racines longues et pivotantes (pissenlit, rumex et liseron), et celle qui produisent des petits tubercules, comme l’oxalis. Les “anciens” avaient coutume de couper les chardons entre le 15 août et le 15 septembre : chez les Celtes, la première date est celle de la vierge blanche ; la seconde, celle de la vierge noire. La tige du chardon étant creuse, ils y déposaient une pincée de sel ou une lichette d’huile, à l’effet destructeur d’autant plus efficace que la plante n’a pas le temps de renouveler sa réserve alimentaire dans sa racine avant l’hiver. Toutefois, n’espérez pas une élimination définitive. Fort heureusement en un sens, les plantes auront le dernier mot : avec des milliers de mini-tubercules pour l’oxalis et six mètres de profondeur de racine pour le liseron, on peut juste espérer les “déranger” un peu. mai - juin 2010 | les 4 saisons n° 182 19 Terrasses et allées d. pepin S. LAPOUGE ou cubes de gaz, pour chaque type d’appareil. Le gaz n’est pas une énergie renouvelable et le recyclage des cartouches n’est pas toujours assuré. Par ailleurs, le désherbage thermique revient cher à long terme et pour de grandes surfaces. Les seules personnes à être satisfaites de ce mode de désherbage sont celles qui le combinent, en dépannage une ou deux fois l’an, soit avec le mode manuel, soit avec de l’eau bouillante. Vous êtes nombreux à utiliser cette dernière avec satisfaction, en “recyclant” les jus de cuisson bouillants des légumes et des pommes de terre (comme le pratique Denis Pépin, lire ci-dessous). Cependant, la repousse est assez rapide chez les herbes vivaces, et la fréquence des interventions des lecteurs ne dépend pas d’eux mais de leur climat, plus ou moins pluvieux, voire de micro-climats : ainsi, en exposition sud, les herbes sècheront au soleil, tandis qu’au nord et à l’ombre, elles repousseront rapidement. Selon les lieux, il faudra donc agir de quatre à huit fois dans l’année ! Votre record de la surface à arroser est de 150 m2. C’est énorme et cela doit certainement, au nord, être complété par de l’eau bouillie exprès pour cet usage. Une consommation d’énergie qui peut rendre la méthode moins attrayante. C’est un peu le cas pour moi, puisque j’utilise toutes les eaux de cuisson, refroidies, comme engrais pour mes plantes en pot. Mais je n’avais encore pas pensé Le désherbage thermique (en haut), spectaculaire mais peu efficace. « Les graminées réapparaissent rapidement », déplore Jacques Fessard. Vive l’eau bouillante. Denis Pépin aime l’eau bouillante Chez notre collaborateur Denis Pépin, près de Rennes, toutes les eaux bouillantes de cuisson des légumes, pâtes et pommes de terre sont immédiatement déversées sur les petites plantes qui poussent çà et là sur la terrasse et l’entrée gravillonnée du garage. Et cela suffit pour les désherber tout au long de l’année, comme le faisait son arrière grand-mère devant sa cuisine. Toutefois, lorsque l’hiver doux a favorisé la germination massive des herbes, il s’avère nécessaire de faire bouillir deux grands faitouts d’eau sur le poêle à bois pour venir à bout des jeunes pousses pleines de vigueur et arroser d’un coup les 40 m2 de surface à traiter avec un arrosoir galvanisé (photo) muni d’une pomme en 20 les 4 saisons n° 182 | mai - juin 2010 fer. Les eaux de cuisson, ajoutées successivement sur la surface à désherber, vont permettre de la traiter au cours de l’année. Après avoir comparé les effets du désherbage thermique, du sel et de l’eau de cuisson des pâtes et des pommes de terre, Denis Pépin en a conclu que l’ajout de sel est inutile ; que l’amidon de la cuisson des pâtes laisse une pellicule visqueuse inesthétique ; et que, finalement l’eau bouillante se suffit à ellemême. Quant au désherbage thermique, il s’avère moins efficace et nécessite deux fois plus de passages qu’avec l’eau bouillante (6 à 8 passages par an contre 3 à 4). Sur la durée, il n’agit pas davantage que l’eau bouillante sur les vivaces comme les pissenlits. Terrasses et allées Jean-Pierre Chatain (Indre) utilise du vinaigre pur et précise qu’il faut procéder par grand soleil et au stade “jeunes pousses”. Quant à l’utiliser sur la mousse entre les dallages, j’avoue préférer enlever celle-ci et la composter. En revanche, à ceux qui mélangent vinaigre, sel et savon – avec des succès variables –, précisons que les mélanges de produits ne permettent pas de conclure sur l’efficacité de chacun d’eux. D’une façon générale, je proscris l’usage du sel qui détruit la faune et la micro-faune du sol. On peut, à la rigueur, l’utiliser sur des dalles devenues glissantes avec le temps, ou très localement sur les vivaces de la terrasse, mais jamais dans le jardin où il modifie également la chimie du sol et l’assimilation des éléments nutritifs par les végétaux. Quant à la question du chiendent, revenue plusieurs fois dans vos contributions, il y a des solutions dans le jardin (semer du seigle deux années de suite et l’enfouir, ainsi que des œillets d’Inde et des soucis…). Mais s’il s’est installé dans une allée gravillonnée ou sur la terrasse, je conseille de tout refaire. Dur, mais indispensable. Même en optant pour un jardin vivant, avec des espaces où les herbes folles évoluent librement et des allées enherbées tondues, voire en pas japonais, le besoin d’aménager un espace gravillonné ou empierré peut se faire sentir aux abords de la maison et du garage. L’usage d’un film géotextile évitera les remontées de terre (inévitables lorsqu’on arrache des plantes) et stabilisera l’ensemble contre d’éventuels fissures et affaissements (voir encadré p.22). Il existe deux sortes de géotextiles, qui se présentent sous la forme d’une feutrine, poreuse à la pluie. Les biodégradables, en jute ou fibre de coco (venant d’Afrique ou d’Inde), sont utilisés lors de Un sol a horreur d’être nu ! Dès qu’il en a l’occasion, il se couvre de lichens, mousses et herbes pour se protéger contre l’érosion, les ardeurs desséchantes du soleil et l’action lessivante des pluies. Ainsi, pissenlits, mâche sauvage, lampsane (et autres comestibles parmi la cinquantaine que je consomme bon an, mal an, et que je laisse se ressemer dans le jardin), sont aussi dominants sur ma terrasse et… plus près du saladier ! S’il s’agit de fleurs (myosotis, centaurée, alchemille…), je les laisse s’épanouir, jusqu’à leur fructification. J’ai ainsi, chaque année, un nouveau micro-paysage au pied de ma porte. Une fine observation des espèces présentes spontanément me permet de mieux comprendre le fonctionnement de la vie de mon sol. A lire : Les plantes bio-indicatrices, par Gérard Ducerf et Camille Thiry aux éditions Promonature. J.-J. RAYNAL Le vinaigre ? Oui, mais pas trop… De l’utilité des “mauvaises herbes” A. BOSSE-¨PLATIERE à utiliser l’eau bouillante de mon stérilisateur… Bref, à chacun d’inclure cette méthode à sa convenance dans sa pratique. Plus rarement usité mais générant aussi des satisfactions, le vinaigre blanc, facile à trouver et bon marché. La méthode consiste à pulvériser un mélange d’un tiers de vinaigre blanc et de deux tiers d’eau. « Pour le chiendent, hélas, il ne reste que le PTB, “Prends ta binette” », écrit Roland Gallois. En bas, une fourche à désherber. mai - juin 2010 | les 4 saisons n° 182 21 Terrasses et allées E.gAspART J.goEpFERT la création d’une haie, pour éviter la concurrence de l’herbe le temps que les arbustes s’installent ; les géotextiles de synthèse, à base de polypropylène, sont imputrescibles mais évidemment pas En travaillant à mains nues, on peut sélectionner les plantes que l’on souhaite conserver, comme Estelle Gaspart. Voire les consommer, façon Josiane Goepfert ! “biologiques”. Pour une allée destinée au passage d’une voiture ou un terrain en pente, il faudra choisir une résistance supérieure à celle destinée à une simple terrasse. Vous trouverez ces matériaux en jardinerie ou, avec plus de choix (et moins chers), dans les magasins de bricolage. Par la suite, même au bout de 10 ans, peu d’herbes s’installeront. Mais celles qui y parviennent nécessitent un désherbage régulier. Depuis quelques années, j’expérimente avec succès le kärcher sur ma terrasse dallée : comme il élimine aussi les lichens et les mousses, elle a même retrouvé une seconde jeunesse ! Vous n’avez pas de kärcher ? Louez-le, ça vaut vraiment le coup ! Maintenant, vous pourrez toujours me rétorquer qu’il consomme beaucoup d’eau et d’énergie. En effet, l’avantage – un seul passage par an – n’en est plus un dans les régions en manque d’eau. D’une manière générale, j’insiste sur le fait que certaines solutions acceptables sur une terrasse (vinaigre, sel…) sont à proscrire dans le jardin. Même une simple eau bouillante bouleverserait l’équilibre d’un sol que l’on souhaite vivant et productif. Nous n’avons donc pas fini de nous pencher sur la terre, pour désherber manuellement, ce qui n’est pas du temps perdu, puisque « cela peut se faire tout en méditant », comme l’écrit Jean-Pierre Chatain. Estelle Gaspart (LoireAtlantique) prône aussi la méthode “à mains nues”, qui l’oblige à se pencher et observer « la vie qui grouille au pied des plantes. » Josiane Goepfert, créatrice du Potager d’une curieuse Avant tout aménagement, il faut… désherber soigneusement le terrain ! En effet, chardons, rumex et autres liserons, s’ils sont déjà installés, n’auront aucun mal à traverser le géotextile. Puis 22 les 4 saisons n° 182 | mai - juin 2010 déroulez un feutre géotextile, et recouvrez-le de 30 cm de graviers et de sable, et enfin du matériau de finition. Par la suite, balayez les dallages pour éliminer poussières et graines d’adventices prêtes à germer. D.KLEcKA Les gestes indispensables 24 les 4 saisons n° 182 | mai - juin 2010 potager chapeau, les melons I l est vrai que le maraîchage fournit, de nos jours, de très bons fruits sur les marchés et – il faut être honnête – les hybrides F1 ont beaucoup apporté à l’amélioration du melon. Mais faire pousser ses propres melons, c’est surtout l’occasion de renouer avec les anciennes variétés, introuvables sur les étals, qui font partie du patrimoine légumier depuis le XIXe siècle comme le ‘Petit gris de Rennes’, le ‘Sucrin de Tours’ ou le ‘Prescott à fond blanc’. Alors, à vos semis. Le melon est le grand absent des potagers, même dans le Sud où il ne fait pas partie des priorités des jardiniers. Une erreur à corriger très vite pour les gourmands. Toute la culture du melon La conduite de vos melons dépend pour beaucoup de la façon dont vous les taillerez (lire aussi en page 26). BIOSPHOTO Le melon a besoin de chaleur et ce, dès les premiers semis, qui se font mi-mars, au chaud à 20 °C au moins. Ils peuvent se prolonger jusqu’à mi-mai pour des plantations plus tardives. Les graines sont semées par trois, en godet, à 1,5 cm de profondeur, dans un mélange léger (un terreau horticole classique, allégé de 1/4 de sable par exemple) pour favoriser un bon chevelu racinaire. Après la levée, qui réclame 8 à 12 jours, on conserve le plant le plus robuste. La culture du melon se fait en 3 à 4 mois, et à 24/26 °C au moins dans la journée. Elle peut donc se réaliser dans toutes les régions soumises à un climat tempéré, avec une petite protection au démarrage lorsque les nuits sont fraîches et humides. La plantation se fait lorsque tout risque de gelée tardive est écarté. Si elle tarde et que les plants ont trop poussé en godet, on doit les tailler au-dessus de la deuxième feuille. Le melon, comme toutes les cucurbitacées, est assez gourmand : il a besoin de fertilisation organique. Dans le trou de plantation, de 20 à 30 cm de côté, déposez une couche de 10 cm de compost mûr ou de fumier bien décomposé. Le melon apprécie aussi un apport d’engrais riche en magnésium et en potasse, du type patentkali. Recouvrez d’une couche de terre de 15 cm, pour éviter le contact direct avec les racines, et déposez le plant de melon. Laissez 1 m entre deux plants, et disposez-les en quinconce pour gagner de la place. Dans les régions plus froides et surtout plus humides, il peut être utile de protéger les jeunes plants par une cloche, durant les deux ou trois premières semaines. Pensez à les soulever dans la journée. mai - juin 2010 | les 4 saisons n° 182 25 potager V.KLECKA L’entretien du melon est simple : il suffit de conserver son pied au frais, sans excès, de biner et de désherber. C’est pourquoi un paillage est vivement recommandé, surtout à l’approche de la chaleur. Il conservera en outre les fruits propres et les préservera du pourrissement en les isolant du contact du sol. Utilisez de préférence de la paille neuve et sèche, en couche de 15 à 20 cm, mais tout autre matériau propre et sec (feuilles, paillettes de lin…) peut faire l’affaire. L’oïdium, comme chez toutes les cucurbitacées, est la maladie la plus répandue ; il est présent tous les ans. Pour l’éviter, arrosez au pied sans mouiller le feuillage. Traitez dès l’apparition des petites taches caractéristiques (blanches, feutrées) avec un produit à base de soufre, compatible avec le jardinage biologique. Une formulation liquide ou en poudre mouillable, à pulvériser, est plus pratique à appliquer. Renouvelez si nécessaire. L’anthracnose touche surtout les cultures sous abri léger, par excès d’humidité ambiante associé à la chaleur. Elle se traduit par de petites taches rondes, brun-noir, déprimées, sur les fruits, mais elles apparaissent aussi sur les feuilles et les tiges. DIGITALICE Entretien et maladies Une pulvérisation de bouillie bordelaise, à titre préventif, avant la naissance des fruits, est recommandée. La rotation des cultures permet de s’en prémunir. Attendez 3 ou 4 ans avant de cultiver à nouveau le melon sur la même parcelle. Faites-les vous-mêmes ! Faire ses graines est possible pour les variétés anciennes, pas pour les hybrides F1, il est utile de le rappeler. Il suffit de les laver, de les faire sécher et de les stocker dans un lieu sec et frais. Les semences conservent leur pouvoir germinatif pendant 5 ans. Attention aux risques de croisements avec les melons du voisinage : il faut laisser au moins 400 m entre deux variétés de melon pour s’assurer d’une bonne conformité variétale. Serge Schall Les gestes indispensables D. KLECKA 1 La taille est indispensable pour la conduite du melon. Taillez une première fois au-dessus de la deuxième vraie feuille (sans tenir compte des cotylédons), lorsque les plants en ont 3 ou 4. 26 1 les 4 saisons n° 182 | mai - juin 2010 2 Sur les deux ramifications qui naissent, taillez au-dessus de la 3e feuille et renouvelez de même sur les nouvelles pousses. 3 Enfin, pincez deux feuilles au-dessus des fruits pour favoriser leur grossissement. En général, 2 on conserve 3 à 6 melons par pied, voire 1 à 2 pour certaines anciennes variétés à gros fruits. Certaines variétés se dispensent de taille, comme ‘F1 Figaro’, ou ‘Ogen’, un melon de petite taille dit “de poche”. 3 BONNES ADRESSES w Les variétés citées sont disponibles chez Baumaux (baumaux.com), le Biau Germe (biaugerme.com), la ferme de Saint Marthe (fermedesaintemarthe.com) et Kokopelli (kokopelli.asso.fr) Le coin du gourmand MAP BIOSPHOTO De gauche à droite, le ‘Petit gris de Rennes’, le ‘Noir des Carmes’, l’étonnant ‘Prescott à fond blanc’ et le ‘Sucrin de Tours’ à la peau “brodée”. Pensez à la pastèque La pastèque se sème en même temps que le melon – et se plante de la même façon. Sa culture est encore plus simple, car elle ne nécessite pas de taille, sinon le pincement au-dessus du fruit. Comme le melon, elle a besoin de trois mois de bonne chaleur (environ 24/26 °C au moins) et doit être éventuellement protégée les premières semaines suivant la plantation. Elle convient donc à toutes les régions de climat tempéré. Découvrez ‘Moon and Stars’, une curieuse pastèque constellée de taches jaunes, dont une plus grande, ou restez plus classique avec ‘Sugar Baby’ (photo), un beau bébé de plus de 5 kg, avec peu de pépins ! DIGITALICE Faites rafraîchir les melons au réfrigérateur, coupez-les en tranches et débarrassez-les de leurs graines. Versez du miel liquide sur chaque tranche et glissez au four, que vous aurez préchauffé, sur la position gril. Retirez lorsqu’une fine croûte caramélisée se forme et servez. Quelques bons melons Variété Caractéristiques Conseils de culture ‘Sucrin de Tours’ Variété traditionnelle de Touraine. Le fruit parfaitement sphérique est recouvert de broderies très marquées. Petit fruit de 15 cm, chair rouge et ferme, demi-hâtif. Conservez 3 fruits par pied. ‘Noir des Carmes’ Un des plus cultivés à la fin du XIXe siècle. Fruit de 1 à 1,5 kg, côtes bien marquées, peau vert foncée, presque noire. Melon hâtif, à chair orange, dense, sucrée et parfumée. Conservez 3 ou 4 fruits par pied. ‘Prescott à fond blanc’ Introduit à Paris en 1800. Sa peau panachée de vert foncé et de vert pâle, rugueuse, est couverte de nombreuses gales. Fruit de 2,5 à 4 kg à côtes très larges. Sa chair rouge-orangé est savoureuse, fine et juteuse. Conservez un seul fruit par pied. ‘Petit Gris de Rennes’ Variété hâtive cultivée en Bretagne, à redécouvrir ! Peau lisse vert bronze, mouchetée de doré. Fruit de 1 kg, chair orange, fine et sucrée. Conservez 5 à 6 fruits par pied. mai - juin 2010 | les 4 saisons n° 182 27 secret de jardinier insensibles... aux limaces ! Evitez les traitements contre les limaces et les escargots : comme Denis Pépin, choisissez des plantes vivaces et annuelles, peu appétissantes pour ces mollusques ou capables de survivre à leurs baisers mortels. S i certaines plantes sont toujours victimes des mollusques (pied d’alouette, la plupart des hostas, jeunes pousses de dahlia, iris barbus par exemple), d’autres sont épargnées. Pourquoi alors s’échiner à cultiver et à devoir protéger les premières et, ce faisant, prendre le risque de tuer aussi les petits animaux du jardin comme le hérisson, le crapaud, la grive, victimes innocentes de cet acharnement thérapeutique ? Pourquoi aussi dépenser de l’argent inutilement en traitements bio assez onéreux (nématodes, antilimace à base de phosphate de fer) ? Personne n’oblige les jardiniers à cultiver des plantes fragiles, d’autant que le catalogue des plantes cultivées en Europe de l’Ouest comprend plus de 35 000 espèces et variétés ! Il y a donc le choix. Comment m’est venue cette démarche ? Des héléniums, à l’abondante inflorescence, et des aconit napel (à droite), dont Denis Pépin apprécie le peu d’intérêt qu’ils suscitent chez les mollusques. 28 les 4 saisons n° 182 | mai - juin 2010 J’adorais les delphiniums. Mais à chaque printemps, les jeunes pousses se faisaient manger par les limaces et je rechignais à épandre des granulés pour les protéger. Quand je me résignais à intervenir, c’était toujours trop tard. Un jour, ma voisine m’a secret de jardinier donné des aconit napel de son jardin, des plantes sauvages que je connaissais bien en montagne et dont les fleurs et le feuillage rappellent les pieds d’alouette. J’ai constaté qu’ils n’étaient pas mangés par les mollusques et j’ai alors décidé de ne plus jamais cultiver de fleurs sensibles aux ravageurs et aux maladies. J’essaie d’être observateur et, lors de l’achat de vivaces, je demande toujours s’il faut les protéger contre les mollusques ou autres ravageurs. Il m’arrive encore de me tromper (ou d’être trompé !), mais si, arrivée dans mon jardin, une plante est attaquée, elle n’est pas renouvelée. Le lis et l’hémérocalle Mes lis étaient toujours victimes des criocères et j’avais beau ramasser et détruire ces insectes (fort beaux, au demeurant), je perdais toujours la bataille. Un jour, j’ai découvert l‘hémérocalle (photo), alias “lis d’un jour”. Ses fleurs ressemblent un peu à celles du “vrai” lis, mais ses feuilles ne sont pas attaquées. Depuis, j’en cultive plusieurs variétés pour en avoir en fleurs de mai jusqu’en juillet. Quant aux lis, je les admire lors des vacances en montagne, là où le criocère est contré par ses nombreux prédateurs naturels. Des vivaces rarement attaquées Outre les différentes variétés d’aconit napel, l’aconit karmichaelli qui fleurit tout l’automne, est une merveille. J’apprécie aussi l’anémone du Japon, l’arum sauvage et son beau feuillage, l’aunée, les asters, l’astilbe, le brunnera (un adorable myosotis vivace doté de jolies feuilles). Mais aussi la consoude, les coréopsis, le cyclamen de Naples qui fleurit en automne et dont le beau feuillage marbré survit tout l’hiver. Sans oublier la digitale, l’épimédium, les euphorbes, les fougères, les géraniums vivaces, l’hélénium, l’hellébore, l’hémérocalle (lire l’encadré), l’heuchère, l’alstroemère (quelles belles fleurs !), la knautie, le lamier maculé, la lysimaque clétroïde (un peu envahissante toutefois), les népétas et leur longue floraison estivale, le pavot d’orient, les persicaires et polygonum, les rudbeckias et échinacées... Les narcisses ne sont jamais attaqués et, en choisissant bien les variétés (petites ou hautes, précoces ou tardives), je profite longtemps de leur floraison généreuse. Tous les hostas ne sont pas mangés Bien que j’aime leur large feuillage coloré et leurs inflorescences estivales, j’ai longtemps renoncé à cultiver des hostas, car j’en voyais partout mangés et déchiquetés par les mollusques. Mais un jour, Didier Willery, un jardinier journaliste, m’a parlé des variétés à feuilles épaisses, peu attaquées comme ‘Halcyon’, ‘Love Pat’, ‘Sum and Substance’, l’hosta sieboldiana et ses variétés. Moyennant une petite surveillance – et, parfois, une légère protection en fin d’hiver–, ils restent beaux. Quelques annuelles sans soucis Parmi les fleurs annuelles, je choisis des plantes faciles à vivre qui, passé le moment toujours délicat de la germination et de la croissance des plantules, se débrouillent sans assistance, comme les cosmos, lavatères, soucis, zinnias ou tagètes à petites fleurs. Certaines fleurs se ressèment d’ailleurs toutes seules sans problème (bourrache, lychnis coronaria, oenanthère biennis, pavots…) et il faut même en supprimer pour ne pas être envahi ! Texte et photos : Denis Pépin, journaliste et ingénieur agronome mai - juin 2010 | les 4 saisons n° 182 29 ornement jardin sauvage, entretien minimum Et s’il n’y avait rien de plus écologique que… ne rien faire ? Leçon de farniente éclairé avec Guy Vaultier, pépiniériste en Charente-Maritime. 30 les 4 saisons n° 182 | mai - juin 2010 Q uand la gestion du jardin commence à se faire pesante, quand les week-ends se transforment en marathon pour tondre, tailler, désherber ou arroser, le temps est peut-être venu de retrouver un peu de sérénité, le sens de l’écologie et... du bon sens ! Guy Vaultier, pépiniériste en CharenteMaritime, fait le pari d’aider à l’organisation de jardins sans contraintes. Il propose de délaisser la tondeuse, de négliger la binette pour réfléchir à une forme de jardin plus libre, certes moins fleuri en abondance pendant des mois mais tellement plus reposant ! La leçon de jardinage est tout ce qu’il y a de plus agréable puisqu’il nous enseigne tout d’abord à ne rien faire ! Ce qui ressemble à une boutade prend tout son sens quand il explique son étrange méthode. Au lieu de se précipiter “pioche au clair” ornement pour défricher puis replanter à tout va, il préconise quelques promenades, carnet en main, pour observer et noter tout ce qui pousse, fleurit, couvre le sol et occupe le terrain. Une flore d’utilisation simple peut aider à mettre un vrai nom sur toutes ces “herbes”. De ce premier inventaire viendra la sagesse... En effet, une fois repérées les plantes qui nous plaisent ou celles que nous aurons remarquées pour leur rôle écologique (attirer les insectes, stabiliser les sols ou nourrir les oiseaux), nous n’aurons déjà plus envie de les arracher pour en planter d’autres ! Car toutes ces plantes qui prospèrent spontanément nous prouvent qu’elles apprécient l’endroit. Alors, autant les conserver, les valoriser et s’appuyer sur ces connaissances pour envisager des achats. On recherchera dans les mêmes familles de plantes pour trouver des espèces complémentaires et, comme le dit Guy Vaultier, « se rapprocher d’une évidence de milieu ». Elémentaire ! La suite n’est guère plus fatigante. Elle consiste à déterminer comment aménager l’espace autour de la maison pour avoir besoin d’un minimum d’interventions et d’entretien. Une tonte régulière de la pelouse sur l’ensemble du jardin n’est pas forcément une nécessité : l’herbe rase est pratique, pour marcher ou pour installer chaises et tables. Après, on pourra transformer le reste en carrés sauvageons ou en prairie. L’idée? Jardiner de façon plus classique les parties utiles proches de la maison, puis s’initier au sauvage au fur et à mesure que l’on s’en éloigne pour finir avec une prairie fauchée une fois par an et une vraie haie champêtre au bout du jardin. A chacun d’envisager, en fonction de la superficie, de son rapport à la nature ou de sa vie de famille, comment gérer cet espace qui peut évoluer… Installer la vie sauvage Pour créer des massifs de plantes sauvages, il existe deux manières de procéder. Soit on gère l’existant, soit on prépare le sol pour planter des espèces botaniques (voir tableau p. 34). La première méthode est très intéressante dans les sols qui contiennent peu d’envahisseuses (chiendent ou liseron). Elle permet d’avoir rapidement un effet de masse de fleurs sauvages (sauge, silène, origan, scabieuse, marguerite, sainfoin, achillée, bardane…) sans rien débourser. La seconde permettra, en septembre-octobre, de travailler la terre à la grelinette ou au motoculteur pour les surfaces importantes. Un coup de griffe pour égaliser et on laisse lever. Là, c’est la pochette surprise ! On peut y découvrir, à condition de savoir les identifier, des pieds de bouillon blanc, cardère, coquelicot, sauge, silène… Les conserver permet d’avoir une première palette spontanée à compléter. Les débutants passeront un deuxième coup de griffe général puis tranquillement au processus de plantation. Et maintenant, on plante ! Les achats suivront eux aussi la voie de la sagesse en privilégiant des espèces botaniques totalement adaptées au milieu (sol ordinaire mai - juin 2010 | les 4 saisons n° 182 31 ornement ou humide, voir p.34). Rien ne sert de créer un espace sauvage si c’est pour passer son temps à les assister. La méthode de Guy Vaultier est radicale : « On plante et on oublie ! ». Faites une bonne trame de graminées car ce sont les plantes les plus faciles à vivre. Elles servent aussi de jolie transition avec les parties laissées en prairies complètement sauvages. Plantez le plus tôt possible au printemps Entretien minimum… En cours de saison, la première année, surveillez d’éventuelles repousses de mauvaises herbes coriaces et arrachez-les. Le paillage empêche la levée d’autres herbes et garde la terre fraîche. N’arrosez qu’en cas de sécheresse prolongée, si vous constatez que les plantes souffrent. A l’automne, surtout pas de nettoyage ! Laissez Avec des plantes adaptées à leur milieu, une fois créé, l’espace sauvage n’a plus besoin d’être assisté. (mars). Lors de la plantation, apportez une poignée de compost décomposé par pied. N’oubliez pas de faire tremper les godets avant la mise en terre et arrosez ensuite pour tasser sauf si le sol est déjà humide. Paillez sur 10 cm avec de la paille, du broyat, de la fougère. C’est parti ! tout en place comme refuge hivernal pour les insectes. Coupez les tiges sèches des graminées et des vivaces en fin d’hiver après les grosses gelées (mars). Laissez les résidus fins sur le sol en paillage. Passez les autres au broyeur pour les étaler ensuite comme nouveau mulch. Inutile de nourrir les plantes, le cycle de recyclage sur place leur suffit. Mise en place 1 Première option : gérer l’existant. Il suffit de commencer par délimiter à la tondeuse les îlots de plantes intéressantes qui constitueront les futurs massifs. Ensuite, on désherbe tranquillement autour des touffes pour trier le bon grain de l’ivraie. 2 Deuxième option : planter. Désherbez les emplacements des futures plantations en posant de grands cartons ou des carrés de plastique de récupération sur le sol préalablement tondu pendant 6 mois à un an. 1 32 les 4 saisons n° 182 | mai - juin 2010 ornement Normalement, la deuxième année, vous vous prélasserez dans la chaise longue à partir d’avril ! Une fois implantés, ces massifs deviennent autonomes. Si le paillage avec leurs propres résidus s’avère insuffisant, vous pouvez ajouter du broyat de temps en temps. Les touffes les plus grosses pourront être divisées tous les 5 ou 6 ans. Des semis spontanés de certaines vivaces peuvent apparaître, fournissant des plants robustes pour Aux Filles du vent, l’équilibre du milieu environnant garantit une quasi absence de problème. d’autres emplacements. Vous n’aurez plus qu’à imaginer d’autres associations, créer de nouveaux massifs pour tester d’autres plantes de même milieu et… agrandir le jardin en quelque sorte ! Brigitte Lapouge-Déjean, paysagiste en Dordogne Photos Serge Lapouge Les Filles du vent, une pépinière qui décoiffe Plutôt que de tout raser sur le terrain pour s’y installer commodément, Guy Vaultier a préféré garder la végétation en place (pins, sureaux, aubépines... ). Coupe-vent, ces arbres garantissent la présence d’oiseaux nécessaires à l’équilibre du milieu. Pour compléter, il laisse de grandes plages d’herbes sauvages et des bisannuelles géantes – cardère et bouillon blanc – garantes de la fidélité d’insectes auxiliaires. Les carrés de pépinières se glissent au milieu ! Les plantes sont élevées à froid, en plein air pour nécessiter le moins d’assistance possible. Guy Vaultier tient à suivre sa production de la graine jusqu’à la vente. Il sème beaucoup et n’achète quasiment pas de jeunes plants car il n’a pas confiance dans la qualité des productions intensives. Le semis lui permet d’obtenir des systèmes racinaires bien développés. Les levées, parfois capricieuses, ne sont pas faciles à gérer : il respecte ces cycles naturels et y calque l’organisation de la pépinière. Avec 50 000 godets par an, c’est une sacrée gageure ! Les pieds-mères servant à la multiplication vivent en pleine terre en grands massifs. « C’est la seule façon de conserver intacts les caractères héréditaires d’une plante. Si on les stocke de façon artificielle, elles perdent ce qui fait leur résistance. » 2 L. BES Durant leur croissance, ses végétaux ne reçoivent aucun traitement phytosanitaire. Les rares fois où il a dû intervenir, ce fut sur des cochenilles et des pucerons dont il est venu à bout avec du purin de fougère. Pulvérisations répétées tous les 3 jours pendant 15 jours (dilué à 20% avec un peu de savon noir). Pendant toute la saison, il stimule la croissance avec un mélange de purins d’ortie, de consoude et de prêle, additionné à l’eau d’arrosage. Loin du bouturage intensif surchauffé et des multiplications in vitro, il est donc possible de produire des plantes de qualité en se souciant d’abord d’écologie ! w Pépinière Les Filles du vent, Route de la Ronde , 17170 Courçon. Tél. 05 46 00 20 72, www.lesfillesduvent.fr mai - juin 2010 | les 4 saisons n° 182 33 ornement Choix de plantes en sol ordinaire Plantes Floraison /Feuillages Caractéristiques Achillea millefolium ‘Cerise queen’ (achillée) Floraison rose vif en juin-juillet. Feuillage mousseux persistant. Joli couvre-sol persistant. Résiste à la sécheresse. Artemisia (armoises) Beaux feuillages vert à gris clair. Différents ports selon espèces. Très résistantes à la sécheresse. Euphorbia (euphorbes) Très florifère et mellifère. Pas envahissant. Croissance en touffe. Divers hybrides solides. Aster ericoides (aster) Floraison vert fluo hâtive. Beaux feuillages persistants. Grande variété de formes. Aucune exigence. Fl. utile pour les insectes. Gaura Fleurs blanches de juin à Toussaint. Très mellifère. Les semis spontanés sont plus résistants au froid. Knautia macedonica (Knautie de Grèce) Floraison pourpre de juin à octobre. Nourrit les chardonnerets. Semis spontanés mauve ou pourpre. Perowskia (lavande d’Afghanistan) Floraison bleue de juillet à octobre. Mellifère. Très robuste. Polygonum scoparium (persicaire à balai) Fleurs blanches en avril-mai et à l’automne. Feuillage persistant. Ressemble à une prêle. Effet très léger. Verveine de Buenos Aires Fleurs violettes. Mellifère. Semis spontanés très résistants. Graminées : Achnatherum calamogrostis, calamagrostis ‘Karl Foerster’, panicum ‘Heavy metal’, Stipa gigantea Epillets aériens. Fins feuillages verts. Essentielles pour accueillir les insectes. Aucun entretien en cours de saison. En sol humide 34 Plantes Floraison /Feuillages Caractéristiques Aquilegia (ancolie) Fleurs de mai à juin Se ressème à foison en superbes coloris. Coreopsis tripteris (coréopsis) Fleurs jaunes en fin d’été Attractif pour les insectes. Epilobium (épilobe) Rose vif Couper les hampes en fin de floraison s’il y a trop de semis indésirables. Eupatorium cannabinum (eupatoire chanvrine) Fleurs vieux rose en fin d’été Essentielle pour les insectes. Nourrit les oiseaux en hiver. Résiste à la sécheresse. Filipendula ulmaria (filipendule ) Fleurs rose ou blanc en été. Beau feuillage Résiste à la sécheresse passagère. Son feuillage fait un bon couvre-sol. Helianthus salicifolius ou ‘Lemon Queen’ Fleurs jaune en fin d’été Très résistant. Supporte une sécheresse passagère. Très mellifère. Inula magnifica (aunée) Fleurs jaune vif en juin-juillet Excellent couvre-sol à désherbage automatique. Lythrum salicaria (salicaire) Fleurs rose pourpre en juillet-août Mellifère. Vernonia noveboracensis Floraison pourpre en fin d’été Attractive pour les insectes. Graminées : Deschampsia, miscanthus, molinie, panicum Epillets et plumes légères. Feuillage dense Indispensable pour abriter les insectes. Occupent totalement le sol. les 4 saisons n° 182 | mai - juin 2010 verger traiter par les plantes, sunset e. petiot la méthode Petiot P aysagiste, spécialiste des soins naturels aux arbres, Eric Petiot semble mener plusieurs vies en même temps. Tout en dirigeant son entreprise de cinq salariés dans le pays de Gex, il est devenu une sorte d’électron libre de la recherche sur le végétal, très demandé pour ses protocoles d’expérimentation ou pour ses formations aux agriculteurs. Il est en même temps dans le collimateur des Fraudes depuis la “bataille du purin d’ortie”. On se souvient de la promulgation, en janvier 2006, de la loi d’orientation agricole interdisant toute publicité et toute recommandation pour des produits ne bénéficiant pas d’une autorisation de mise en marché, qui visait notamment les préparations végétales, dont le purin d’ortie. Des menaces bien réelles Quelques mois plus tard, Eric Petiot recevait chez lui la visite d’agents de la Protection des végétaux et du service des Fraudes pour « examiner la conformité de son entreprise relative à la protection des végétaux ». La mobilisation associative contre cette loi et la médiatisation de l’affaire ont permis une timide avancée législative (voir l’encadré page 39). Mais la pression des services des Fraudes et Eric Petiot a développé une approche écologique originale de la santé des cultures. Si elle séduit de plus en plus d’agriculteurs qui suivent ses formations, elle semble beaucoup irriter les autorités en la matière. Formation dans le jardin pédagogique chez Eric Petiot (à droite sur la photo). mai - juin 2010 | les 4 saisons n° 182 35 P. MEAILLE du ministère de l’Agriculture ne s’est pas relâchée, tant pour Eric Petiot que pour les agriculteurs qui utilisent ce que l’on nomme désormais les PNPP (Préparations naturelles peu préoccupantes). Ce solide gaillard de 45 ans reste marqué par cette menace, moins pour lui-même que pour tout le travail accumulé. « Je risque 2 ans de prison et 75 000 € d’amende pour ce que je fais, car je vante les mérites de préparations naturelles non homologuées. » Depuis 2006, il met les bouchées doubles : réunions d’information, formations, expérimentations, écriture d’un premier livre (1) et un second sur les huiles essentielles presque terminé, comme s’il y avait urgence à transmettre avant qu’on ne l’empêche de le faire. A ce jour, ce diplômé en horticulture qui a suivi diverses formations (biologie végétale de l’arbre, ethnopharmacologie et biochimie) et poursuivi en autodidacte en allant rencontrer des spécialistes, a formé plus de 2 000 professionnels. tiques que doivent avoir les produits de traitements à base de plantes pour être plus efficaces. Expliquez-nous ! Eric Petiot : Il suffit d’une sonde pH et d’une sonde rédox – qui mesure le facteur d’oxydoréduction (3) – et l’agriculteur peut faire lui-même une lecture directe des caractéristiques électromagnétiques du végétal, du sol et des produits de traitement qu’il utilise. Il devient autonome. La santé du végétal se situe dans la zone acide/ réduit (voir schéma). Un bon extrait fermenté, par exemple, doit avoir un pH entre 5,9 à 6,2 et un Rédox entre -70 et + 250 millivolts. C’est ce qu’on mesure généralement sur la cuticule d’une feuille saine. En surveillant le pH et le Rédox, lors de la préparation des traitements à base de végétaux connus pour leur action répulsive, insecticide, fongicide, stimulante, élicitrice (qui favorise le système de défense de la plante), on met Une autre approche de la santé du végétal Les 4 Saisons : Vous vous inspirez de la bioélectronique de Louis-Claude Vincent (2) pour définir la santé du végétal et les caractéris36 les 4 saisons n° 182 | mai - juin 2010 E. Petiot Curieux de tout et pragmatique, Eric Petiot n’hésite pas à revisiter des théories peu académiques lorsqu’elles trouvent des confirmations sur le terrain. verger Les 4 S : Quelle fertilisation préconisez-vous ? E. P. : Les engrais chimiques, comme les pesticides, sont des produits extrêmement solubles, qui inhibent la synthèse des protéines et sensibilisent les plantes aux maladies et aux ravageurs ainsi que l’ont montré les travaux de Francis Chaboussou (4). La plante stocke ces éléments solubles au détriment des métabolites secondaires et des oligo-éléments utiles pour son système de défense. Je préconise d’apporter le compost ou le fumier à l’automne et un peu d’engrais organique riche en azote fin févrierdébut mars, juste avant le démarrage de l’activité biologique du sol. Cet azote-là va pénétrer au cœur des cellules végétales et non se stocker à leur périphérie. Et il va renforcer le système de défense de la plante. a. bosse-platiere Les 4 S : Comment fonctionnent ces mécanismes de défense des plantes ? E. P. : Les connaissances ont beaucoup pro- Différents pHmètres numériques et appareil de mesure de facteur d’oxydoréduction (Rédox). d. Klecka toutes les chances de son côté. A l’opposé, tous les produits chimiques de synthèse sont alcalins et oxydés et cela correspond à ce que l’on mesure sur des végétaux malades ou attaqués par des ravageurs. gressé : la plante réagit d’abord à un agresseur en utilisant des phytohormones messagères pour avertir toutes les parties végétatives voire les plantes voisines. Puis elle abandonne quelques cellules aux agents pathogènes et commence à créer des zones de barrage pour stopper leur progression. C’est ce qu’on observe avec les contours rouges des taches nécrotiques sur les feuilles. Les phénols jouent un rôle très important pour élaborer ces zones de barrage et produire des substances toxiques pour l’agresseur. Le rôle de l’agriculteur – ou du jardinier – est de stimuler ces mécanismes de défense et d’apporter des éléments qui permettent à la plante de reconstituer ses réserves pour faire face à de nouvelles agressions. Les 4 S : C’est là qu’interviennent les traitement à base de plantes ? E. P. : Oui, en particulier les plantes très riches en phénols comme l’origan, le thym, la sarriette des montagnes, le serpolet. Je les utilise surtout de manière préventive en infusions, mais si c’est nécessaire aussi sous forme d’huiles essentielles en curatif. Par exemple, l’an dernier en Alsace, dans un essai suivi par la Chambre d’agriculture avec un vigneron, on s’est totalement passé de cuivre contre le mildiou en utilisant des infumai - juin 2010 | les 4 saisons n° 182 37 verger ndlr), elle sera plus à même de contenir son agresseur. Je l’ai constaté à la station fédérale de recherche de Changins en Suisse, dans un protocole sur le mildiou, où je me suis aperçu que la vigne compartimentait très bien sur la feuille mais ne savait pas le faire dans le bois. Si on lui apporte des phénols, elle arrive à le faire. On a pu bloquer des maladies du bois comme l’eutypiose et l’esca. E. PETIOT A. BOSSE-PLATIERE Les 4 S : Et les extraits fermentés comme l’ortie ? E. P. : Ils complètent l’action préventive. Dans l’ortie, on sait qu’il y a entre autres des acides aminés qui ont une fonction élicitrice, laquelle renforce le système de défense de la plante. En extrait fermenté (purin), l’ortie est un phytostimulant foliaire à pulvériser, comme la consoude. Apportées au sol, elles accélèrent les processus de décomposition et améliorent le rendement. L’infusion de feuilles sèches d’ortie est acaricide… Selon l’effet recherché, plus d’une trentaine de plantes peuvent être utilisées. Il est important de respecter le bon mode opératoire pour chaque type de préparation. Les pulvérisations foliaires se font de préférence le matin et les arrosages au sol le soir. Pour soigner les arbres, j’administre aussi ces préparations en perfusions, avec des petits perfuseurs adaptés, l’aiguille étant enfoncée au-delà de l’écorce. Modèle de perfuseur utilisé par Eric Petiot (en haut). Photo du bas : les soins aux grands arbres nécessitent parfois l’intervention d’un spécialiste. sions et des extraits fermentés. En prévention, une infusion par mois suffit : pour un hectare, seulement 250 g de plante sèche dans 10 litres. Chauffez à 90 °C puis laissez refroidir et diluez à 1/20e dans de l’eau de pluie (le pH de l’eau de pluie est généralement à 6). Si on apporte des phénols à une plante qui compartimente mal (qui peine à élaborer des zones de barrages, 38 les 4 saisons n° 182 | mai - juin 2010 Les 4 S : Que conseiller au jardinier contre le mildiou de la tomate, devenu très virulent ? E. P. : En prévention, d’abord de l’extrait fermenté d’ortie pulvérisé deux fois par mois dilué à 1/50e. Au sol, à 1/20e, pour renforcer le système de défense de la plante. Mais il faut que cet extrait soit bien réalisé. Utiliser de l’eau de pluie pour avoir un pH de 5,9 - 6. Puis un traitement par mois avec une infusion de plante réductrice : origan, thym, sarriette des montagnes ou thym serpolet, toutes très riches en phénols, pour leur effet fongicide. En curatif, intervenir avec l’huile essentielle d’origan. Il faut d’abord la solubiliser et en mélanger 5 ml dans 5 ml d’huile de colza puis ajouter quelques gouttes de tensioactif verger (par exemple un peu de liquide vaisselle bio) et mélanger à nouveau. A diluer dans 10 litres d’eau et à pulvériser. Avec la tisane d’origan, on libère seulement 35 % de métabolites secondaires (les principes actifs curatifs). Avec l’huile essentielle, la totalité des métabolites secondaires sont libérés. Attention, cela brûle la peau. Ne pas en abuser, sinon on fatigue la plante. La sarriette des montagnes est moins chère et presque aussi efficace. Ce traitement est également valable contre d’autres maladies comme la moniliose ou la tavelure (5). Eric Petiot a choisi de dévoiler toutes ses formulations dans ses formations et ses livres afin que les agriculteurs puissent être autonomes. Ce n’est pas faute d’avoir été sollicité par des industriels pour commercialiser des préparations. Mais les homologations sont tellement coûteuses – même pour un produit dans le domaine public – que les considérations financières prennent alors beaucoup trop de place à son goût. Il est de plus en plus contacté par des responsables de Chambres d’agriculture et ses formations, autrefois fréquentées exclusivement par des producteurs bio, attirent désormais une majorité d’agriculteurs conventionnels. Un signe encourageant dans le contexte réglementaire liberticide actuel (lire ci-contre). Au vu des résultats annoncés, nul doute que bien des jardiniers vont se hâter d’expérimenter ces conseils et formulations. Faites-nous part de vos essais et de vos résultats : ils serviront à la mise en place de protocoles d’essais que nous prévoyons d’élaborer avec la collaboration d’Eric Petiot. PNPP : la chasse est (r)ouverte ! Sous la pression conjuguée de l’opinion publique et des partisans de traitements naturels, un amendement, voté par l’Assemblée en décembre 2006, a exclu des produits soumis à autorisation quasiment tous les “produits naturels” couramment utilisés. Et créé l’acronyme PNPP (produits naturels peu préoccupants). Cela a été confirmé en 2009 par un second amendement voté par le Sénat dans le cadre du Grenelle. Malgré cela, rien n’est fait pour faciliter l’utilisation et la commercialisation de ces produits et les services des Fraudes et de la Protection des végétaux continuent à faire pression sur leurs utilisateurs. Dernier exemple : une entreprise française vient d’être mise en demeure de détruire 10 litres d’huile de neem, insecticide végétal traditionnellement utilisé en Asie et en Afrique, suspecté d’être un produit dangereux. Une tentative de breveter le même neem a heureusement échoué après 10 ans de procès gagnés par les organisations paysannes indiennes et l’organisation mondiale de l’agriculture biologique. Encore une fois, les biens communs issus de savoirs populaires sont visés… L’ASPRO-PNPP, asssociation pour la promotion des produits naturels peu préoccupants, fédère producteurs et utilisateurs afin de les faire reconnaître comme alternative aux produits chimiques. ASPRO-PNPP “Le Pied de Chat”, 50490 Muneville-le-Bingard, www.aspro-pnpp.org 1. Les soins naturels aux arbres, par Eric Petiot, éd. de Terran, 2008. 2. Ingénieur hydrologue français (1906-1988) 3. Comptez près de 700 f pour du matériel de laboratoire – on peut trouver moins cher. 4. Directeur de la station de zoologie de l’Inra de Bordeaux, auteur notamment de Les plantes malades des pesticides, 1980. 5. Essayez, avec un témoin traité au cuivre, et faite-nous part des résultats. P. MEAILLE Antoine Bosse-Platière mai - juin 2010 | les 4 saisons n° 182 39 expérimentation variétés anciennes, F. WARNIER les gagnantes sont... Pendant trois années, nos fidèles lecteurs ont testé différentes variétés anciennes de tomates et de salades. Rendement, goût, maladies : voici les plus performantes ! Q uelle belle année 2009 pour les tomates ! J’ai rencontré nombre de jardiniers heureux de leur saison passée, ayant fait moisson de récoltes, grâce à un été sec et ensoleillé. Une année 2009 qui a vu le retour de l’essai sur les anciennes variétés de tomates proposé par Les 4 Saisons à leurs lecteurs. Ce travail, mené depuis trois ans avec les producteurs de semences bio de Graines del Païs et l’association des Croqueurs de Carotte (voir encadré), a porté ses… fruits en faisant émerger quelques variétés méritantes et méconnues ! Des challengers pour la ‘Rose de Berne’ Rappelons en effet que, parmi les quelque 1 000 tomates existantes, peu sont en circulation dans les circuits classiques : nombre d’entre elles sont chouchoutées par des collectionneurs ou dorment dans des banques de gènes et dans tous les cas, leur diffusion reste limitée. Alors que, dans une démarche de recherche de qualité, 40 les 4 saisons n° 182 | mai - juin 2010 expérimentation Culture : mettre tous les atouts de son côté a. bosse-platiere certaines sont intéressantes, tant pour les maraîchers que pour les jardiniers. Entre 2007 et 2009, plusieurs dizaines d’abonnés ont testé 39 variétés, les plus prometteuses étant reprises année après année. Voici un bilan et une synthèse des principaux résultats obtenus. Pour cerner au mieux les qualités et défauts de chaque variété, nous avons retenu trois familles de critères : w en premier lieu, le goût bien sûr : arôme, sucrosité, texture en bouche, qualité de la peau, en nous appuyant sur les tests de dégustation réalisés durant plusieurs années par le Biocivam 11 (lire l’encadré ci-contre) ; w rendement et vigueur : en comparaison avec les variétés habituelles cultivées par le jardinier ; w rusticité et sensibilité aux maladies : là encore, en comparant avec les variétés habituellement cultivées. Dans la majeure partie des cas, les tomates ont été cultivées en extérieur, plus rarement sous serre. Au hit-parade de la réussite, quatre variétés sortent du lot (voir tableau p. 42-43) : ‘Zongshu 5’, ‘Zuckertraube’, ‘Améliorée de Montlhéry’, ‘Beef Taninges’, avec une confirmation sur deux années de culture. Et un satisfecit particulier pour ‘Zongshu 5’ (cette belle tomate tient la dragée haute à la fameuse ‘Rose de Berne’, réputée pour sa saveur) et la ‘Zuckertraube’, excellente tomate type “cerise”. Après les déceptions de 2008, largement dues à la médiocrité des conditions climatiques et aux difficultés posées par le mildiou, l’été 2009 a réconcilié nombre de jardiniers avec la culture de la tomate ! Le principal problème rencontré fut celui du cul noir. Rappelons qu’il s’agit là non d’une maladie, mais d’un accident physiologique lié à un défaut d’assimilation du calcium. Cette carence est souvent imputable à un arrosage mal maîtrisé. Les variétés de tomates y sont plus ou moins sensibles (la tomate des Andes est connue pour cette faiblesse), mais il est toujours possible d’en limiter l’impact par des pratiques de jardinage appropriées. Voici comment pratique Jean-Luc Brault, fondateur de Graines del Païs, près de Carcassonne : « J’essaie toujours de favoriser l’enracinement de la plante. Tout d’abord en cultivant les tomates sur butte : la terre est travaillée à l’aide d’une grelinette sur la planche cultivée (1 mètre de large pour deux rangs de tomates), et je passe le motoculteur dans les allées. Je réhausse ensuite la planche avec cette terre ameublie, pour atteindre environ 40 centimètres de haut. Ce travail est particulièrement utile dans ma terre très argileuse et lourde, propice à l’asphyxie des racines. Lors de la plantation, les plants sont arrosés Rappel des faits En 2003, une association de producteurs bio de l’Aude, le Biocivam 11, démarre un travail d’évaluation de variétés de tomates, pour la plupart méconnues, sur les critères suivants : haute qualité gustative, diversité génétique, résistance aux maladies, adaptation à différents terroirs… Les ressources viennent principalement de l’Inra d’Avignon, les semences sont multipliées et mises à disposition par le semencier bio Graines del Païs. En 2007, les 4 Saisons du jardin bio et ses lecteurs s’associent à la démarche et complètent les tests de dégustation réalisés sur les marchés de la région de Carcassonne et les essais au champ conduits chez des maraîchers du sud de la France et en Bretagne. Les Croqueurs de Carotte ont pris la relève du Biocivam 11 en 2009. mai - juin 2010 | les 4 saisons n° 182 41 F. WARNIER expérimentation Le hit-parade 2007-2009 des tomates Variété Description Avis des jardiniers Commentaire 4 Saisons Diffusion ‘Zongshu 5’ (ci-dessus, à gauche) Fruits roses de 140 à 180 g, plante vigoureuse. Arôme intense, chair fondante et juteuse, peau fine. Bon rendement. Plébiscitée en 2008 et 2009. Une des meilleures. A ne pas planter trop tôt car sensible en sol froid. GdP ‘Zuckertraube’ (ci-dessus, au milieu) Fruits en grappe type “cerise” (moins de 20 g), plante vigoureuse. Arôme intense, chair sucrée, fondante. Précoce et très productive. Une petite merveille, appréciée en 2008 comme en 2009. GdP, Ger ‘Améliorée de Montlhéry’ (dr.) Fruits ronds et rouges, environ 175 g. Chair fruitée et charnue, rendement moyen. Originaire de la région parisienne. Sortie du lot en 2007 et en 2008. GdP, Ger ‘Beef Taninges’ (p. 43, à g.) Fruit rouge en forme de cœur, de 190 à 300 g ! Chair rose, fondante, très bon rendement. Très bonne note générale. Sortie du lot en 2007 et en 2008. GdP ‘Pinguan 7’ Fruits jaune-orangé, 180 g. Texture ferme et agréable, chair juteuse, rendement correct. Avis contrastés mais ceux qui l’ont adoptée ne jurent que par elle ! Testée en 2007. GdP ‘Bargemont’ Fruits allongés, rouge orangé, jusqu’à 500 g. Chair rouge. Fruits de beau calibre. Plante vigoureuse et robuste. Très appréciée lors des dégustations sur les marchés, mais avis partagés parmi les jardiniers. Testée en 2007. GdP w BG (Biau Germe) Tél. 05 53 95 95 04 w CdC (Croqueurs de Carottes) w GdP (Graines del Païs) Tél. 04 68 69 81 79 w Ger. (Germinance)Tél. 02 41 82 73 23 w Sem. (Semailles) Tél. 0032 8157 0297. copieusement, puis j’attends jusqu’à ce que le feuillage montre des signes de flétrissement, et j’arrose à nouveau. De cette façon, le plant de tomate est encouragé à s’enraciner profondément ». Complétez cette pratique avec l’indispensable paillage, et soyez très réguliers dans les arrosages tout au long de la saison : vous devriez grandement limiter les problèmes. Ajoutez à cela le fait qu’un bon enracinement favorise une meilleure utilisation des ressources nutritives du sol : excellent pour améliorer les qualités organoleptiques de votre tomate ! 42 les 4 saisons n° 182 | mai - juin 2010 Diffusion : à vous de jouer Longtemps confidentielles, ces variétés méritantes commencent à être diffusées. Logiquement, Graines del Païs, à l’origine de ce travail, les propose dans son catalogue. Jean-Luc Brault, pour sa part, considère qu’elles sont par définition accessibles à tous puisque nées d’un patrimoine collectif et qu’elles ont donc vocation à être largement diffusées, par les membres des Croqueurs de carotte dont c’est l’une des missions majeures. Et par vous, amis jardiniers. F. WARNIER expérimentation Variété Description Avis des jardiniers Commentaire 4 Saisons Diffusion ‘Caro Red’ (ci-dessus au milieu) Fruits rouge orangé, de forme aplatie, 100 à 140 g. Chair fondante et juteuse, bon équilibre sucre-acide, bon rendement. Très appréciée pour son goût, particulièrement riche en bêta-carotène. Testée en 2009. GdP, BG ‘Dwarf Champion’ (ci-dessus, à droite) Fruits rouges et côtelés, 250 g. Fruits charnus et juteux, peau fine, rendement correct. Appréciée pour sa saveur et la belle taille de ses fruits. Testée en 2009. GdP ‘Golden Königin’ Fruits jaune-orangé, en grappe, 60 à 100 g. Fruits juteux, bon équilibre sucre-acide, bon rendement. Appréciée pour sa production longue et régulière. Testée en 2008 GdP ‘Tomate Russe’ (p.41) Très grosse tomate avec peu de graines, 300 g. Chair dense et juteuse, à la peau fine. Rendement correct. Très appréciée pour sa saveur malgré sa tendance à l’éclatement, variété tardive mais productive. Testée en 2007. GdP ‘Fenhong Tianru’ Fruits roses, poids : 120 g. Goût prononcé, légèrement acide. Rendement moyen. Saveur particulière productive. Testée en 2007. CdC (2011) ‘De Vilvorde’ Fruits ronds et rouges. Chair charnue et juteuse, rendement correct. Avis partagés : testée en 2009, cette petite dernière doit encore faire ses preuves. A tester dans les régions humides. Sem. Toutes ces variétés ont été fournies par l’Inra d’Avignon, exceptées ‘Zückertraube’ (sélectionnée en biodynamie par Kultursat-Saatgut, Allemagne) et ‘de Vilvorde’, originaire de Belgique et proposée par Semailles. En 2009, le champ des essais variétaux a également porté sur quelques variétés de salades, pour la plupart méconnues. Retour sur les plus méritantes ! w ‘Kagraner Sommer 2’ : appréciée pour sa saveur douce et son côté croquant, par la plupart des jardiniers qui l’ont testée, cette laitue précoce forme des petites pommes de 20-25 centimètres environ. Cerise sur le gâteau : elle est lente à monter à graine et peut être une bonne alternative pour les biosphoto Et du côté des salades ? mai - juin 2010 | les 4 saisons n° 182 43 expérimentation Le principal problème rencontré est la montée à graines prématurée : le choix de variétés adaptées à la saison est ici essentiel. Reste les pratiques culturales à appliquer. productions d’été. Chez Biau Germe, Germinance, Graines del Païs. w ‘Anthelmette’ : cette variété est une sélection paysanne ; fraîche et croquante, sa pomme fait 30-35 centimètres environ ; bonne note des jardiniers ; destinée à la culture de printemps car sensible à la montée à graines ; proposée par Germinance. w ‘Lattuga a cappuciorisa delle quatro stagioni’ : croquante, cette laitue italienne ne fait pas de pomme mais est appréciée pour sa saveur et sa robustesse ; diffusion : chez Graines del Païs en 2011. Rémy Bacher Merci à Sarah Mathé pour la mise en place de l’essai et à Francine Warnier, fidèle lectrice, pour ses photos. ‘Croquez’ des carottes L’association des Croqueurs de carottes s’est constituée au printemps 2005 afin de sauvegardé des variétés potagères traditionnelles menacées. Elle rassemble principalement des entreprises artisanales spécialisées dans la production de semences bio. Soutenir leur action, soit en leur transmettant quelques graines d’une variété traditionnelle que l’on ne trouve plus dans le commerce (variété locale ou familiale que vous cultivez, et que vous souhaitez voir diffuser) ; soit en les aidant financièrement. Contact : Graines del Païs. Voici les conseils d’Yves Perrin, ancien responsable des jardins de Terre vivante : « A Terre vivante, nous avons les mêmes difficultés que vous à faire pousser des salades en été ! Tout d’abord, il est difficile de faire germer les graines, que ce soit en godets en serre ou en pleine terre. Les températures optimales de germination vont de 15 à 22 °C. Au-delà, la graine, “comprenant” que les conditions ne sont pas favorables, bloque les processus et attend des jours meilleurs. Il importe donc de ne semer que dans les endroits les plus frais du jardin. Si vous réalisez des semis en terrine, mettez-les sous un arbre. Ensuite, qui dit chaleur, dit montée à graine rapide : la plante se dépêche de terminer son cycle naturel tant qu’elle le peut afin d’assurer sa descendance. Les repiquages doivent aussi s’effectuer à l’ombre, celle d’une autre plante potagère de grande taille. Evidemment, il faut veiller à un arrosage régulier et pailler généreusement. Les associations de plantes prennent toute leur place ici : créez des micro-climats afin que les plantes se protègent entre elles. En 2009, à Terre vivante, nous avons fait pousser les salades à l’ombre de grands tournesols : les mieux protégées du soleil ont eu la meilleure croissance. Pour un petit jardin, chaque recoin disponible doit être utilisé : derrière des haricots grimpants ou, si vous avez opté pour un potager fleuri, contre une brassée d’asters. » 44 les 4 saisons n° 182 | mai - juin 2010 (publicité) Les salades de Terre vivante pratique ALPAcA labels à la loupe Aujourd’hui, les plantes labellisées arrivent en force dans les grandes surfaces. Mais que recouvrent exactement les différentes certifications ? 46 les 4 saisons n° 182 | mai - juin 2010 L a démarche de certification suppose l’existence d’un cahier des charges, établi dans des conditions telles qu’il n’est pas remis en cause, et d’organismes certificateurs indépendants, qui établissent des contrôles réguliers. La procédure, facultative, est exigeante en temps et argent. Elle donne aux producteurs candidats le droit d’afficher un label, qui est un repère pour le consommateur. Partout dans le monde Dans le domaine de la production végétale, la certification MPS (Milieu Programma Sierteelt, Programme environnemental pour l’horticulture) est l’une des plus récentes. L’histoire a débuté en 1995 aux Pays-Bas, quand des horticulteurs décidèrent de faire savoir aux détaillants comme à la clientèle qu’ils exerçaient un “métier vert” et s’engagaient pour un développement soutenable. MPS, une fondation sans but lucratif, est alors créée. Le mouvement, qui s’est vite internationalisé, compte aujourd’hui environ 4 000 entreprises, avec une nette prédominance de l’Europe. En France, où cette certification a démarré en 2000, les arbres et arbustes labellisés MPS représentent 29 % de la production. Nombre de vivaces, plantes à massifs, bulbes mais aussi plants potagers portent désormais le logo. Ils sont relativement faciles à trouver car des jardineries, en particulier Botanic et Truffaut, soutiennent l’initiative. Un comité d’experts a rédigé le cahier des charges que le ministère de l’Agriculture et la Fédération nationale des producteurs de l’horticulture et des pépinières ont adapté. Les entreprises candidates doivent enregistrer leur consommation en engrais, pesticides, énergie et noter comment sont recyclés les déchets – végétaux ou pas. Une “liste blanche” répertorie les préparations considérées comme sans impact sur l’environnement (du type savon noir), dont l’emploi est encouragé. Seconde phase : les résultats de chaque exploitation sont comparés à des standards établis par groupes de plantes et par pays. En fonction de ces relevés, le producteur se voit attribuer, si ses résultats sont très bons, la note “A” et tous ses végétaux sont labelisés MPS-A. Un professionnel moins performant obtiendra B, puis C ou rien. Les contrôles sont effectués par un organisme indépendant, une fois tous les trois ans en moyenne. A. Bosse-platière pratique De petits producteurs de semences bio proposent leurs produits, comme ici le Potager d’un curieux lors de la foire de Saint-Priest. Des efforts qui paient Les promoteurs du projet ne s’arrêtent pas là : ils envisagent d’intégrer un indicateur de biodiversité et ont d’ores et déjà ajouté un volet social, plus exigeant que le droit français en terme de santé et d’hygiène. Quand ces conditions sont remplies, le label MPS-SQ (Social quality) est acquis. Aucune entreprise française n’a encore été jusque-là. Les efforts consentis produisent des effets certains : les évaluateurs estiment ainsi à un tiers la baisse de consommation des produits phytosanitaires en France pendant les cinq premières années. Les critiques, quant à eux, estiment qu’au final, l’acheteur est peu mai - juin 2010 | les 4 saisons n° 182 47 pratique Du côté de l’agriculture bio ALPAcA Evidemment, l’objectif du plan Ecophyto ne pose pas de problème aux exploitations qui pratiquent l’agriculture biologique. En effet, dans cette technique théorisée au XXe siècle, le recours aux intrants issus de la chimie de synthèse est strictement limité à des cas exceptionnels. En conséquence, les exploitations concernées utilisent, pour fertiliser le sol, les déchets végétaux et animaux. Elles éliminent les mauvaises herbes par des procédés thermiques ou des techniques culturales. Elles luttent contre les maladies et les dégâts causés par les ravageurs en choisissant des variétés résistantes, en pratiquant la rotation des cultures et en favorisant les prédateurs naturels. Et les OGM sont interdits. La protection de l’environnement est prise en compte : une utilisation responsable de l’énergie, de l’eau, des sols, de l’air est recommandée. En France, la marque AB, gage de sérieux, est propriété du ministère de l’Agriculture. Les contrôles sont ici annuels : quatre organismes indépendants sont habilités et opèrent aussi des visites inopinées. Depuis janvier 2009, le règlement applicable n’est plus national, mais européen. De plus en plus de jardineries (comme Botanic, page 46 et ci-dessus) commercialisent des plantes, d’ornement mais aussi potagères, dûment labellisées. renseigné sur la quantité de traitements effectivement reçus, puisque le système de notation privilégie sa diminution… et le point de départ peut être très élevé. A l’heure où le gouvernement français défend le plan Ecophyto qui prévoit, entre 2008 et 2018, une baisse de 50% de la consommation de pesticides, les horticulteurs et pépiniéristes engagés dans la démarche MPS prennent toutefois une longueur d’avance. Il faut dire que la situation est alarmante puisque, au classement des utilisateurs de phytopharmaceutiques, notre pays est quatrième derrière les Etats-Unis, le Brésil et le Japon (selon l’Union des industries de la protection des plantes). Il est temps d’agir ! 48 les 4 saisons n° 182 | mai - juin 2010 Les marques privées pas en reste Les marques privées, telles que Demeter ou Nature & Progrès, restent autorisées. La première est attribuée à des produits AB qui respectent de surcroît les principes de l’agriculture biodynamique, définis à partir de conférences données par Rudolf Steiner dans les années 1920, en Allemagne. Lorsqu’une exploitation cherche à obtenir une certification en biodynamie, l’association Demeter suit le dossier au départ puis confie les contrôles annuels à un organisme indépendant. Quant à l’association Nature & Progrès, fondée en 1964, elle établit son propre cahier des charges. Participent à sa rédaction des paysans et des consommateurs, également réunis au sein des commissions qui contrôlent et attribuent la mention renouvelée tous les ans. Lorsque le règlement européen s’est substitué aux règles françaises, de nombreux producteurs l’ont regretté, en particulier parce que les règles pratique applicables à l’élevage sont moins rigoureuses. Ils se sont regroupés au sein de l’association Alternative Bio 2009 et lancent ce printemps une nouvelle marque privée. L’association affiche d’ores et déjà une charte (consultable sur http://www. alternativebio2009.fr) qui, outre les objectifs écologiques, prend en compte les dimensions sociale et économique. Elle défend une agriculture peu émettrice de gaz à effets de serre, produisant plus d’énergie qu’elle n’en consomme. Elle encourage une économie solidaire et recherche des prix équitables. Concrètement, si nombre de ces points ne seront pas faciles à certifier, la démarche vise à inscrire l’agriculture biologique dans un champ plus vaste. Une gamme qui s’élargit A ce jour, le jardinier amateur dispose d’une gamme végétale portant les marques AB, Demeter ou Nature & Progès et comptant des plants potagers, aromatiques, d’ornement et des graines. En pratique, mettre la main sur la précieuse marchandise n’est pas toujours aisé, mais la situation s’améliore. Du côté des semences, un large choix est proposé en vente par correspondance : légumes, engrais verts, fleurs. Depuis peu, les magasins mettent en rayon quelques sachets. Il est également possible d’acheter par correspondance groseilliers, framboisiers, tubercules de pommes de terre et plants potagers. Des petits producteurs en fournissent également, en vente au détail. De plus – et c’est une vraie bonne nouvelle –, de nombreuses jardineries proposent désormais des plants potagers bio. Il s’en trouve aussi dans les fêtes des plantes. Enfin, des producteurs exemplaires refusent toujours de se prêter au jeu des certifications. Ils n’en ont souvent, surtout dans les petites exploitations, ni le temps, ni les moyens. Le bouche à oreille, quelques mots échangés suffisent donc souvent à savoir quels principes sont mis en œuvre par tel ou tel professionnel. Quant à la production végétale certifiée, si elle recouvre des réalités écologiques bien différentes et reste encore trop marginale, elle permet d’acheter en connaissance de cause. Marie-Pierre Grassi, journaliste Bouquets de labels Des roses labellisées Fair Trade (commerce équitable) Max Havelaar, en février, dans une boutique parisienne, ce n’est pas possible ? Si, parce que l’Organisation non gouvernementale qui attribue le label a souhaité réagir à une campagne dénonçant les conditions de travail dans les plantations situées hors d’Europe. Ce faisant, elle n’ignore pas que l’empreinte écologique de ces productions n’est pas neutre, puisqu’elles voyagent souvent par avion. L’association, préconisant le commerce équitable, est née en 1988. Elle vise à protéger les petits producteurs des fluctuations du coût des matières premières. Ils perçoivent une rémunération plus élevée que dans les autres circuits. Les droits des travailleurs sont également défendus. Les détenteurs du label sont aussi incités à progresser vers une démarche d’agriculture biologique qui préserve les ressources naturelles. Les contrôles sont assurés par Flocert, émanation de l’association qui a reçu la norme ISO 65, une référence en la matière. Il existe un autre label, FFP (Fair Flower Fair Plant), créé en 2003. Il vise toutes les productions horticoles, mais, en France, ne se trouve que sur des fleurs coupées. Pour l’obtenir, les entreprises doivent répondre à des critères sociaux et environnementaux. Pour ce dernier volet, la certification MPS-A est reconnue. mai - juin 2010 | les 4 saisons n° 182 49 jardin d’ici la diversité au sommet Face au mont Blanc, le jardin des Cimes, ouvert il y a deux ans à Passy, se découvre au travers d’un parcours aux allures de course en montagne. Suivez le guide ! 50 les 4 saisons n° 182 | mai - juin 2010 C lématites tangutica, vigne vierge, chèvrefeuille, spirée d’Auberti, glycine de Chine... L’ascension consacrée aux écosystèmes d’altitude débute par un tunnel de verdure, où s’entremêlent de nombreux végétaux. Encadré par une forêt d’épicéas et une imposante plantation de saules, le visiteur est alors saisi par les chants du pic noir, du casse-noix moucheté ou de la mésange noire. Tout au long de la course, les sens seront ainsi mis en éveil par les bruits de faune enregistrés par le preneur de son naturaliste Boris Jollivet. Une fois passée cette “porte de l’ombre”, représentant le couvert forestier riche en biodiversité, la “porte d’or” dévoile un sous-bois de conifères représentant l’étage alpin situé entre 1 000 et 1 200 m d’altitude. « En ce lieu, souvent traversé par de très belles lumières naturelles, un système de brumisation permet de renforcer l’aspect de brume matinale », précise David dal Cortivo, responsable technique du jardin. Des boules en rotin tressé et un ensemble de miroirs jardin d’ici permettent en outre de nourrir l’imaginaire de chacun. Car le jardin se veut un espace de paix, de méditation et de connaissance. Des panneaux apportent indications et anecdotes sur les différents étages alpins, ainsi que sur certaines espèces de faune et flore rencontrées. Le visiteur débouche ensuite sur la “porte tellurique”, présentant le milieu qui précède les sommets de haute montagne, au-dessus de 2 200 m d’altitude. Le végétal cède alors la place à la roche. Se succèdent cairns d’altitude, granit, gneiss et calcaire sur de la pelouse alpine. Retour vers la vallée Arrivé au sommet du jardin, à la “porte des anges”, des sons de glace et d’oiseaux d’altitude résonnent dans un grand cylindre en bois, où les pas laissent une empreinte sur le calcin (verre pilé fondu), à l’image d’un sol gelé. « Le visiteur est alors en contact direct avec le mont Blanc car rien ne perturbe sa vue exclusive sur le massif » souligne Damien Girardier, gérant du jardin. Commence alors la descente, symbolisant le retour de l’homme dans la vallée. Une passerelle suspendue de l’artiste plasticien Loïc Tellier, faite de matériaux de récupération de chemins de fer et du tramway du Mont-Blanc, permet de découvrir, sans la fouler, une magnifique zone de forêt riche en graminés sauvages. A la “porte des miroirs”, le majestueux massif se reflète dans le bassin, avec d’étonnantes plantes aquatiques : iris d’eau, phragmites australes, nénuphars, scirpes lacustres, massettes, menthe aquatique... Le parcours se poursuit par le verger d’altitude, riche en poiriers, pommiers et pruniers de Passy. La descente conduit ensuite à une zone de terrasses en pierres sèches, avec des plantes mellifères où butinent les abeilles des ruches voisines, aux côtés de papillons et autres insectes. Plus bas, bordant le chemin, de petits cylindres remplis de végétaux de montagne conduisent le visiteur jusqu’à la “porte des palabres” et ses six jardins à thèmes. A commencer par le potager idéal, qui présente des techniques de jardinage écologique. Idéal et pégagogique Ici, tous les secrets des jardiniers bio – des plantes fertilisantes aux soins naturels, en passant par l’art d’un compostage efficace, deviennent accessibles aux visiteurs. Les jardiniers se contentent de traitements biologiques (extrait végétal fermenté à base de fougère, d’ortie, de consoude et de prêle) et utilisent parfois un insecticide bio à base de pyrètre. « Notre volonté est de parvenir à une certification bio en 2011, ce qui implique de se procurer graines et plantes bio », précise David dal Cortivo. « Cette année, nous avons essayé de rendre le potager idéal encore plus interactif et pédagogique, notamment à travers un suivi de chaque végétal, des démonstrations et des mai - juin 2010 | les 4 saisons n° 182 51 jardin d’ici 52 Invitation au(x) voyage(s) ateliers, » ajoute Damien Girardier. Un petit hôtel à insectes a ainsi été confectionné à base de paille et de bois pour présenter les hôtes du jardin. « Nous envisageons aussi d’écrire des informations au jour le jour sur des ardoises En retournant sur ses pas, la parcelle des sauvages donne l’occasion d’admirer aubépine, genévrier, sureau, myrtille, mûre, mauve, roquette ou de pierre concernant l’évolution du potager idéal, les techniques de jardinage bio... » L’accent est également mis sur les associations, comme “Les 3 sœurs” : « Le maïs se sert de l’azote du haricot, à qui il sert de tuteur, et la courge protège le sol, tout en évitant l’évaporation », explique Patrick Genty, chargé de la composition florale. Enfin, dans cet espace idéal, de l’eau de pluie stockée dans une cuve sert à irriguer les plantations. « Du fait du climat, nous consommons assez peu d’eau et n’arrosons que ponctuellement, quand les végétaux souffrent trop » précise Damien Girardier. Pour limiter encore plus les prélèvements dans le réseau d’eau potable, une quinzaine de mètres cubes devrait être ponctionnée dans un petit ruisseau en bordure du jardin, entre mai et juillet. lierre terrestre, ainsi que quelques céréales (sorgo et blé noir) du début de la culture. Dans le potager asiatique, un massif de fleurs aux couleurs de l’Inde rivalise avec du chou, de la coriandre et de la moutarde de Chine, le tout bordé de rizières. Envie d’une pause ? Deux pergolas en structure végétale tressée permettent de se reposer à l’abri du soleil. Le tressage est très présent dans le jardin. « Nous avons planté une sauleraie qui nous fournit de la matière utilisable », indique Damien Girardier. Roches noires, plantes blanches et végétaux lointains, type bananiers ou canne à sucre : la parcelle de l’insularité s’inspire des îles volcaniques de l’océan Pacifique. Puis, dans la parcelle du Nouveau Monde, de gros contenants tressés à l’image de ceux des caravelles rapportant des végétaux des les 4 saisons n° 182 | mai - juin 2010 jardin d’ici Amériques, présentent pêle-mêle citrouilles, poire de terre, patisson, quinoa, ulluco, oca du Pérou, mais aussi un “espace ratatouille” avec poivrons, courgettes, tomates... A quelques pas, la parcelle du “savoir clos”, inspiré d’un jardin de monastère, fait la part belle aux plantes aromatiques et médicinales. Persil, romarin, sariette, thym et ciboulette, logées dans de grands bacs en châtaignier tressé, côtoient mauve, hysope, verveine, origan, angélique et absynthe, présentées dans des petits bacs en mélèze. Et voilà le jardin d’amour : une petite banquette de verdure y invite au repos. Cette année, Patrick Genty a renouvelé un grand nombre de végétaux et renforcé la présence des vivaces et de la stevia rebaudiana, plante au pouvoir sucrant. « Nous tenons compte du fait que le jardin se trouve dans des conditions particulières, à 1 000 m d’altitude, tout en cherchant la diversité. » Après une heure et demie de marche sur plus de 3 hectares, le Café du Jardin, parrainé par Mickey Bourdillat, chef du restaurant étoilé Le Bistrot, à Chamonix, permet de déguster en terrasse des plats biologiques dans un cadre d’exception : 30 % des aliments proviennent du potager, qui bénéficie en retour des déchets de cuisine pour le compost. Vers une démarche scientifique Grâce à son positionnement original, le jardin a remporté en 2008 le prix spécial du jury des trophées “Innovation et écotourisme” de la région Rhône-Alpes. Le succès ne se dément pas, le nombre de visiteurs est passé de 7 000 en 2008 à 12 500 en 2009. Grande nouveauté cette année : un espace dédié à l’aspect scientifique a été créé, avec des loupes pour observer la faune et la flore et des longues-vues donnant sur le mont Blanc. « De quoi jeter une passerelle entre le jardin et ce massif qui lui fait face », note Damien Girardier. L’équipe travaille également avec le centre de recherche des écosystèmes d’altitude, dans le cadre du programme pédagogique PhénoClim qui invite le public à mesurer l’impact du changement climatique sur la végétation de mai - juin 2010 | les 4 saisons n° 182 53 jardin d’ici montagne. « Nous souhaitons approfondir cette démarche scientifique, après avoir installé une station météo PhénoClim qui nous permet d’effectuer chaque jour des relevés de température et de neige. » Afin de regrouper les locaux techniques et administratifs jusqu’alors distants de 8 km, un bâtiment de 500 m² bioclimatique, avec une ossature bois et des matériaux écologiques, est sur les rails. La partie “ateliers et bureaux” sera même passive, avec des isolations en bois de cellulose, de la récupération d’eau de pluie et des panneaux solaires. D’autres modules photovoltaïques servant notamment pour l’éclairage des annexes, devraient être installés en 2011. Muriel Beaudoing, journaliste spécialisée en environnement. Photos Damien Girardier Pour en savoir plus w Jardin des Cimes, 1133, av. Jacques-Arnaud, 74190 Passy. Tél. 04 50 53 44 75, Renseignements pratiques, temps forts du jardin sur www.jardindescimes.com w A lire Materia, d’autres matériaux pour le jardin, par Patrick Genty, Alain Renouf et Olivier Placet, éd. Le Bec en l’air. Un jardin au service du social « L’idée était de créer une entreprise d’insertion avec un jardin qui accueille des jeunes sans qualification ou des chômeurs longue durée pour leur permettre d’accéder à un emploi ou à une formation qualifiante » explique Damien Girardier, directeur de Champ des Cimes, qui accompagne une vingtaine de personnes en insertion. Un moyen de les valoriser et de revitaliser le plateau d’Assy, touché par la fermeture d’établissements de soins, avec un taux de retour à l’emploi d’environ 60 %. La société 54 les 4 saisons n° 182 | mai - juin 2010 coopérative d’intérêt collectif a, par ailleurs, couplé au jardin une activité de chantier reposant sur l’entretien et la création de paysages, la maçonnerie du patrimoine et les travaux de montagne. Elle travaille aussi à une meilleure accessibilité des publics, notamment handicapés, et des actions sont régulièrement organisées en direction des enfants et des établissements médico-sociaux. Côté jardin, une parcelle dédiée à l’agriculteur Pascal Borghini fournit notamment l’école du plateau d’Assy en produits biologiques. En échange, cette dernière a donné 400 à 500 kg de légumes au Café du jardin en 2009. « Quand est né le projet de jardin partagé, nous avons tout naturellement fait appel à lui pour l’encadrer », indique Damien Girardier. Depuis juin 2009, six personnes isolées du plateau d’Assy, suivies par des assistantes sociales, ont ainsi une parcelle individuelle, à laquelle s’ajoute une parcelle collective. A terme, elles devraient être une dizaine à en bénéficier. j.j. raynal vivre l’écologie Alimentons les régions sommaire Isolez par l’extérieur… …… 60 66 Redécouvrez les pots-pourris… …………… 68 Bassins de baignade bio… ……………… Agenda………………………… Livres…………………………… 70 Même si elle n’a pas été beaucoup reprise dans les médias à l’occasion des récentes élections régionales, il faut souligner l’intérêt de la campagne “Alimentons les régions” lancée à l’initiative de Minga, Nature et Progrès et Frères des Hommes avec le soutien de nombreuses personnalités et organisations. Elle a permis de mettre en lumière l’accélération de l’artificialisation des terres agricoles avec 74 000 hectares par an (l’équivalent d’un département en dix ans) qui risque de compromettre l’autonomie alimentaire de la France. Mais au-delà du constat, il s’agit de proposer des plans régionaux pour l’installation paysanne visant à promouvoir les projets de petite taille et les techniques agro-écologiques (avec des volets formation, accompagnement, recherche). Ces plans devront s’appuyer sur une ambitieuse politique foncière pour protéger et développer la production alimentaire, surtout en périphérie urbaine. Faire de la question alimentaire une priorité, c’est aussi ouvrir de nouvelles perspectives d’emploi aussi bien pour les nouveaux agriculteurs que le commerce de proximité ou les infrastructures de stockage et de transformation. www.alimentons-les-regions.fr 70 76 78 ALPACA Toilettes sèches à grande échelle ?…………… mai mai-juin 2010 | les - juin 2010 | les 4 saisons n° 182 55 43 c’est de saison échos écolos w Textes : Antoine Bosse-Platière Les émissions de Co2 du bâtiment en hausse Conformément aux engagements pris à Kyoto, la France doit communiquer chaque année son inventaire d’émissions de gaz à effet de serre (GES) de l’avant-dernière année. Résultat : le total des émissions de GES a diminué de 0,6 % entre 2007 et 2008, mais celles du bâtiment (résidentiel et tertiaire) ont augmenté de 7,7 %. En cause, les conditions météorologiques plus froides en 2008 qu’en 2007. Si les hivers continuent à devenir plus rigoureux et si nos programmes de rénovation énergétique ne sont pas plus ambitieux, on voit mal comment nous allons pouvoir tenir nos engagements en matière de réduction des émissions de GES. Tirer les leçons de la grippe A L’OMS a-t-elle exagéré la menace de la grippe A sous la pression des laboratoires pharmaceutiques comme l’affirment certains experts ? Pourquoi, comme le dit l’eurodéputée Michèle Rivasi, n’a-t-on pas réajusté la politique de vaccination en fonction des faits et est-on passé « du principe de précaution au principe de démesure » ? Pourquoi avoir accepté que « cette campagne de vaccination repose sur des vaccins expérimentaux, sans recul clinique suffisant et pour lesquels les fabricants refusent de supporter les conséquences d’éventuels effets secondaires graves » ? Face à l’inquiétante montée des maladies allergiques, pourquoi les laboratoires refusent-ils de remettre en cause les composants des vaccins connus pour être les plus allergisants : notamment l’aluminium, les antibiotiques, le formaldéhyde et les résidus du milieu de culture de la souche vaccinale (protéine d’œuf ou de poulet, gélatine) ? Gabegie financière, experts et décideurs sous influence, il faut tirer les leçons de la grippe A, avant la prochaine pandémie. Pour des coopératives d’habitants Face aux difficultés d’accès au logement et à la disparition progressive de la mixité sociale, l’association Habicoop, créée en décembre 2005, souhaite promouvoir les coopératives d’habitants. Le principe est le suivant : la coopérative est propriétaire des logements qu’elle loue à ses coopérateurs en échange d’un loyer et de 56 les 4 saisons n° 182 |mai-juin 2010 l’achat de parts sociales. Les habitants sont donc collectivement propriétaires du bien, individuellement locataires et ils participent à sa conception. Cela permet d’offrir des loyers inférieurs aux prix du marché. De nombreux projets à caractère écologique sont en cours dans les différentes régions. www.habicoop.fr c’est de saison Les Scop résistent mieux à la crise Leurs effectifs augmentent quand les autres entreprises licencient, elles résistent mieux à la crise et leurs résultats sont supérieurs à la moyenne. Ce sont les Scop, sociétés coopératives de production, récemment rebaptisées sociétés coopératives et participatives. En France, on en compte 1 950 (dont Terre vivante) qui emploient près de 41 000 salariés, dix fois moins cependant qu’en Italie ou en Espagne. L’implication des salariés, qui détiennent la moitié du capital et participent aux décisions avec chacun une voix, ainsi que des règles de gestion spécifiques, expliquent ce succès. Le statut de Scop se révèle bien adapté à la reprise par les salariés d’entreprises en difficulté, mais la confédération générale des Scop demande quelques aménagements des règles pour faciliter encore ce type de reprise. formations L’association Aplomb, à Saint-Marcellin (38) w propose des formations théoriques et pratiques (isolation écologique par l’extérieur, enduits chaux ou terre...). Tél. 06 86 55 74 15, http://aplomb.sudgresivaudan.org Plus de formations sur www.terrevivante.org Huile de noix à la paraffine A. BOSSE-PLATIERE La lecture du numéro de février de 60 millions de consommateurs nous apprend qu’en décembre 2009, Lesieur a découvert de l’huile minérale de type paraffine (issue du pétrole) dans près de 25 000 bouteilles provenant de Californie. Les quantités détectées ne dépassant pas 400 mg/kg, l’Afssa a décidé qu’il n’y avait pas de danger pour la santé. Seul le retrait des rayons a été exigé, mais il n’y a pas eu d’information du consommateur ni de rappel des bouteilles vendues (huile de noix et Epi d’or de Lesieur, Bouton d’or d’Intermarché et sous d’autres marques chez Match et Cora). Voilà qui rappelle le scandale de l’huile de tournesol ukrainienne coupée à l’huile minérale, qui avait servi à l’élaboration de nombreux aliments transformés sans qu’aucun rappel ni information ne soit organisé. Rien n’a changé depuis. Climategate et services secrets Alors que les négociations climatiques sont en pleine confusion depuis l’échec de Copenhague, on peut s’interroger sur l’origine de ce qu’on a appelé le “Climategate”. Rappelez-vous, un mois avant le sommet de Copenhague, près d’un millier de messages échangés entre chercheurs européens et amé- ricains avaient été divulgués sur Internet, alimentant une rumeur selon laquelle les climatologues auraient manipulé des données pour faire croire au réchauffement de la planète. Il s’avère que cette opération a été d’une grande sophistication et a nécessité de très importants moyens, avec des ordinateurs basés en Turquie, en Arabie saoudite et en Russie. L’implication de services secrets est plus que probable, de même que le financement par un puissant lobby opposé à tout accord international visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre. (Source : Le Monde 3/02/2010) mai-juin 2010 | les 4 saisons n° 182 57 45 c’est de saison échos écolos www.robindesbois.org Atlas des eaux polluées aux PCB Trop de pesticides ! Pour avoir publié les résultats d’analyses de résidus de pesticides dans les raisins de table, le MDRGF (Mouvement pour les droits et le respect des générations futures) s’est vu assigner en justice par la FNRPT, Fédération nationale des producteurs de raisins de table, qui lui réclamait 500 000 d pour dénigrement. Le 6 janvier dernier, le jugement a légitimé le travail du MDRGF et débouté la FNRPT qui s’est vu condamner pour procédure abusive et a dû payer au MDRGF les frais engagés pour sa défense. Le mouvement de François Veillerette poursuit son travail de salubrité publique en présentant sur son site Internet des témoignages poignants d’agriculteurs et de particuliers victimes des pesticides. www.mdrgf.org 58 les 4 saisons n° 182 | mai -juin 2010 L’association Robin des Bois répertorie depuis de nombreuses années les sites ayant fait l’objet d’une pollution par les PCB (polychlorobiphényles). Elle vient d’en publier une cartographie avec pas moins de 404 sites en France, au premier rang desquels on retrouve les anciens fabricants de transformateurs et condensateurs au pyralène, les sites de stockage et de retraitement, etc. Robin des Bois réclame de nouvelles interdictions de pêche (carte : en orange, les interdictions partielles ; en rouge, les interdictions pour toutes les espèces), une campagne d’information sur tous les appareils contenant des PCB (notamment certains radiateurs à bain d’huile), un renforcement de la réglementation et des contrôles en matière de récupération des métaux et des déchets électriques. www.robindesbois.org Bisphénol A, toxicité confirmée Les dernières investigations menées par l’Afssa (Agence française de sécurité sanitaire des aliments) l’ont amenée à reconnaître enfin des « éléments nouveaux » et des « signaux d’alerte » concernant d’éventuels effets toxiques du bisphénol A. Ce composé chimique est désigné par des études de plus en plus nombreuses comme un perturbateur endocrinien, même à doses extrêmement faibles. Pour le moment, l’Afssa se contente de préconiser de « ne pas utiliser de récipient en polycarbonate pour chauffer les aliments à haute température ». Pour certains spécialistes, il faut bannir ce composé des plastiques, des biberons mais aussi de tous les contenants plastiques alimentaires en polycarbonate (identifiés par le code de recyclage n° 7 inscrit dans un triangle). On le trouve aussi dans les plastiques codés 3 et 6 ainsi que dans les boîtes de conserve et les canettes de boisson. A éviter par précaution. c’est de saison pêle mêle w Textes : Antoine Bosse-Platière dr En 1972, Emile Noël décide de faire prendre à l’huilerie familiale un tournant décisif, celui du bio. Aujourd’hui, leader sur le marché des huiles biologiques, l’entreprise a su conserver des méthodes ar tisanales de qualité (presses des années 40) et se diversifier avec près de 150 références. Une filière sésame à été mise en place au Mali en 2003, une filière argan au Maroc en 2007 et une filière noisette en Turquie en 2008, toutes trois avec charte Bio-Equitable contrôlée par Ecocert. Huilerie Emile Noël, Chemin des Oliviers, 30134 Pont-Saint-Esprit Cedex. Tél. 04 66 90 54 54, www.emilenoel.com Capteurs solaires sans glycol La route des thés La route des comptoirs sélectionne et importe des thés bio et équitables (labels AB et Max Havelaar), les prépare, les aromatise et les conditionne avant de les distribuer à des revendeurs. Plus de 70 thés des meilleures provenances, mais aussi des rooïbos d’Afrique du Sud et des infusions de santé de toutes origines. Le Ro oï b o s tropic al (arô m e gingembre orange abricot) a été élu Saveur équitable 2010 lors du récent salon européen du commerce équitable (4,50 e€les 100 g). La Route des comptoirs, 41 rue Dautancourt, 75017 Paris. Tél. 01 42 26 34 34, www.laroutedescomptoirs.com Préfabrication de maisons en paille Un artisan charpentier et un ingénieur bois ont eu l’idée de proposer un système de préfabrication en atelier pour maisons en paille. Il associe ossature bois, bottes de paille, contreventement et barbotine d’accroche pour l’enduit de finition. Le chantier proprement dit est nettement plus rapide (assemblage des élé- ments et finitions), sans paille qui se répand partout et moins coûteux en main d’œuvre. L’entreprise propose une aide à la conception, la charpente, la livraison et le montage dans toute la France. Daniel Jacobs, charpente artisanale, Au Seignan, 32420 Monties. Tél. 06 87 22 11 27, www.charpente-artisanale.com dr dr Huilerie bio-équitable Entreprise alsacienne spécialisée dans la distribution de capteurs solaires, ReSys Alter-Eco importe notamment les capteurs thermiques allemands à tubes sous vide Ritter Solar qui peuvent fonctionner à l’eau, sans glycol (antigel) et sans échangeur thermique dans le ballon tampon. Le rendement est bien meilleur qu’avec les capteurs plans et il n’y a plus de problèmes de calamine liés à la dégradation du glycol. Pour 4 personnes, prévoir 3 ou 4 m² de capteurs (entre 6 et 7 000 ) ou entre 9 et 15 m² si vous voulez en plus un appoint de chauffage solaire (entre 14 et 20 000 ). ReSys Alter-Eco, 16, Grand’Rue, 67420 Sâales. Tél. : 06 81 60 09 30, www.resys-altereco.fr mai -juin 2010 | les 4 saisons n° 182 59 47 habitat BIOSPHOTO des toilettes sèches à grande échelle ? Si elles prêtent parfois à sourire, les toilettes sèches sont pourtant au cœur d’un enjeu d’envergure : celui de l’assainissement durable. Reportage en Allemagne. 60 les 4 saisons n° 182 | mai -juin 2010 O rganisé par Toilette du monde, association engagée dans le développement de l’assainissement durable, un voyage d’études m’a permis de découvrir des techniques innovantes de toilettes sèches en Allemagne, dont la France ferait bien de s’inspirer. Ainsi à Hambourg, dans un lotissement pensé et réalisé il y a 20 ans par des copropriétaires très motivés et engagés, toutes les habitations disposent à chacun des deux étages de toilettes à compost. Celles-ci sont équipées d’une sorte d’entonnoir, amovible pour pouvoir être nettoyé : sans utilisation d’eau, il permet d’envoyer, via des tuyaux, les fèces et les urines dans le composteur situé dans la cave. Chaque toilette dispose de son propre tuyau et une dépression évite les odeurs. L’utilisation des copeaux de bois est déconseillée : elle créerait un film imperméable qui ferait fermenter le compost. habitat Cette technique, sans séparation d’urine, donne environ 20 l par personne et par mois de lixiviat (liquide résiduel qui provient de la percolation de l’eau à travers les déchets). A l’année, 40 l de compost (1) par habitant sont retirés et ensuite utilisés comme engrais dans le jardin, sans aucun risque sanitaire. Ce type d’installation nécessite un peu d’entretien : une heure par mois pour étaler et aérer le dôme de compostage et récupérer les lixiviats. Une fois par mois, il faut aussi mélanger à l’aide d’un outil les différents apports – excréments et déchets de cuisines compostables, qui arrivent également dans la fosse intérieure. La manutention – en plus de l’utilisation d’un ventilateur de 10 W engendrant une petite consommation électrique d’environ 3,4 e€ par mois – dépend donc du bon vouloir des habitants et n’est pas forcément acceptable par tous. Contrairement à ce qui se fait à Lübeck, un peu plus au nord. Là, un lotissement a été conçu pour que toutes les habitations soient raccordées à un système central de séparation des urines. Un bâtiment central accueille des logements collectifs ainsi qu’un local technique en sous-sol. Les habitations individuelles sont réparties autour de ce bâtiment. Chaque maison ou appartement est équipé de toilettes à séparation d’urine “à vacuum” (à chasse sous vide), déclenchée uniquement lorsque l’on s’y assoit. S’entretenant comme des toilettes classiques, ces toilettes sont bien acceptées par les habitants. Comment fonctionnent-elles ? Une très faible quantité d’eau (moins de 1 litre par chasse) et un système d’aspiration permettent d’envoyer les selles dans un digesteur – situé dans le local technique –, qui les transforme en biogaz utilisé pour le chauffage des habitations. Les urines, collectées séparément, sont stockées dans une grande cuve située près du bâtiment central. Celle-ci est vidangée par une entreprise spécialisée tous les six mois. Les urines, engrais azotés naturels, sont ensuite utilisées en agriculture pour fertiliser les sols. Les déchets de cuisine sont mélangés aux eaux brunes dans le digesteur, vidangé TDM Un peu de bon vouloir… En haut, un modèle à vacuum avec séparation d’urines. Le système du modèle Separett® (en bas) permet de composter les matières fécales. Les urines, récupérées à travers le collecteur bleu, sont ensuite réutilisées en engrais dans le jardin. tous les 6 ans ; les boues qu’il contient sont également utilisées en agriculture. Enfin, les eaux grises (voir ci-dessous) sont envoyées dans un filtre planté de roseaux à écoulement vertical. Ce système, en place depuis neuf ans, est très bien accepté par les habitants qui n’ont qu’à déposer leurs déchets verts au niveau du local technique. Un peu de vocabulaire w Eaux vannes : eaux des WC (chargées en germes pathogènes, notamment). w Eaux grises : ce sont les eaux usées domestiques sans les eaux vannes. w Lorsqu’on parle de séparation d’urine, on à coutume de différencier les eaux jaunes (eaux contenant les urines) et les eaux noires (eaux contenant les matières fécales). Si ces eaux ne sont pas séparées, on produit des eaux vannes. mai - juin 2010 | les 4 saisons n° 182 61 habitat Le coût d’investissement, environ 5 000 e par maison, est comparable à un équipement sanitaire conventionnel. Et de nouvelles constructions augmentent le nombre d’habitants raccordés au système de traitement ; le coût d’exploitation tend donc à diminuer. On peut s’interroger sur l’utilité de séparer ainsi solides et liquides. Nos systèmes d’assainissement, individuel ou collectif, ont été conçus pour envoyer le plus loin possible hors de notre vue nos déjections, en utilisant de grandes quantités d’eau qui sont alors mélangées à des substances diverses et variées. Si les matières organiques et les germes pathogènes sont traités avec plus ou moins de succès, il n’en est pas de même pour les micropolluants (principalement présents dans les urines sous forme de résidus de médicaments ou d’hormones ….) ou le phosphore. TDM TDM Les urines, un bon fertilisant Les composteurs ont évolué au fil du temps de façon à améliorer notamment l’accessibilité pour l’entretien du dôme de compostage, dont le volume intérieur est de 3,5 m3 comme ici à Hambourg. Eaux grises Urines Fèces Volume l/pers/an 25 000 à 100 000 500 50 N - 4-5 (Azote) 3% 87% 10% P - 0,75 (Phosphore) 10% 50% 40% K - 1,8 (Potassium) 34% 54% 12% Ce qu’on pourrait en faire Réutilisation, économies d’eau Fertilisation Compost Répartition des eaux usées, urine et fèces. (Source : Geigy, Wiss. Tabellen, Basel 1981, Vol. 1 ; Larsen and Gujer, 1996 ; Fitschen and Hahn, 1998) 62 les 4 saisons n° 182 | mai -juin 2010 Parallèlement à cela, notre agriculture utilise de plus en plus de fertilisants, dont la fabrication nécessite d’importantes quantités de pétrole et présente des risques chimiques industriels et des conséquences sur le réchauffement climatique… sans oublier les impacts sur l’environnement des engrais eux-mêmes. Or chacun de nous produit chaque jour 1,5 l d’urine, riche en substances nutritives NPK (azotephosphore-potassium). Comme l’explique Benjamin Berne, de l’association Toilette du monde, « nos urines contiennent la majorité des nutriments présents dans les effluents domestiques et représentent à ce titre un engrais tout à fait satisfaisant. Etant liquides, elles peuvent être facilement collectées et représentent un volume dix fois supérieur à celui des fèces ». De nombreuses expérimentations de par le monde montrent qu’il est possible d’utiliser de l’urine à la place d’engrais chimiques, grâce à la collecte séparée des urines. Cette collecte permet en outre de diminuer la charge NPK dans les systèmes d’assainissement, notamment les stations d’épuration. Une généralisation des techniques de séparation d’urine permettrait de réduire la taille de ces stations et surtout diminuerait les rejets de phosphore dans les cours d’eau – et, par voie de conséquence, limiterait leur eutrophisation. Eaux usées et micropolluants Si les urines représentent moins de 1 % des eaux usées, elles sont néanmoins responsables de la présence des deux-tiers des résidus de médica- TdM ments ! Aucun système d’assainissement n’étant conçu pour les éliminer, ils se retrouvent dans les eaux de surface comme dans les eaux souterraines. Et le problème ne cesse de s’amplifier. Pour traiter les urines efficacement et les débarrasser des micropolluants, il faut agir à la source… Et donc les collecter séparément, sans matière fécale ni grande quantité d’eau. L’utilisation des toilettes sèches ou à séparation d’urine s’impose ! A Dübendorf, en Suisse, l’EAWAG (Institut fédéral de recherche sur les eaux) a développé la technologie NoMix, capable de réduire les micropolluants à la source, tout en permettant un recyclage des nutriments sous forme d’engrais agricoles. Le canton de Vaud soutient ce type de projet et a permis d’installer en automne 2008, à l’hôpital cantonal de Baden, un système permettant de limiter les rejets dans les eaux usées, de médicaments et désinfectants. Il est aussi possible de lutter encore plus en amont et de choisir des médicaments en fonction de leurs impacts sur l’eau. Comme cela se fait déjà en Suède, nos médecins pourraient nous prescrire des médicaments en toute connaissance de cause. Les produits pharmaceutiques seraient alors classés en fonction de leur risque pour l’environnement. TdM habitat Le digesteur (en haut), situé dans le local technique du lotissement de Lübeck, reçoit les selles qui sont ensuite transformées en biogaz utilisé pour le chauffage, une fois redistribué dans toutes les habitations (en bas). En Inde, les toilettes ne sont pas courantes, surtout dans les castes pauvres (plus de 600 millions d’Indiens seraient concernés). Cela pose des problèmes de salubrité et un inconfort certain. De nombreuses ONG installent des toilettes sèches avec deux zones de réception : une pour laisser passer les urines, l’autre pour les fèces. Les urines sont collectées dans un petit bidon, puis utilisées in situ pour arroser le jardin. Les matières fécales sont collectées dans un seau et on y ajoute de la cendre afin de neutraliser le développement des germes pathogènes. Ensuite, elles sont laissées au “repos” durant six mois – période pendant laquelle on utilise un deuxième compartiment –, avant d’être utilisées en amendement. Le docteur Bindeshwar Pathak, lauréat du ‘Stockholm Water Price 2009’, a lui aussi mis au point des sanitaires “écologiques”, d. KLECKA Des toilettes sèches en inde équipés d’une double fosse. Economes en eau (1,5 l par utilisation), ils permettent de stocker les déjections dans une fosse durant trois ans puis dans l’autre les trois années suivantes et ainsi de suite. Dix millions d’Indiens les utilisent chaque jour. Simple et génial ! mai - juin 2010 | les 4 saisons n° 182 63 habitat La réglementation change L’arrêté du 7 septembre 2009, fixant les prescriptions techniques applicables à certaines installations d’assainissement non collectif, est enfin paru. L’article 17 précise que « les sous-produits issus de l’utilisation de toilettes sèches doivent être valorisés sur la parcelle et ne générer aucune nuisance pour le voisinage, ni pollution » et impose que la cuve recevant les excréments soit « régulièrement vidée sur une aire étanche, conçue de façon à éviter tout écoulement, et à l’abri des intempéries ». Cet arrêté, qui impose une aire étanche, ne va pas dans le bon sens, car un bon compostage doit se faire à même le sol, là où se trouvent les microorganismes décomposeurs…. Pour en savoir plus Sandrine Cabrit-Leclerc, ingénieure écologue 1. Pour certains spécialistes, il est plus facile d’arriver à une bonne qualité de compost si les urines sont séparées à la source. Les vers n’aimant pas l’urine, on peut alors utiliser le lombricompostage des matières fécales, qui permet en trois mois d’obtenir du compost. A Lübeck, les eaux grises du lotissement sont traitées grâce à un filtre planté de roseaux à écoulement vertical de 240 m2. Ce système permet aux habitants d’économiser 25 000 euros par an sur l’eau potable et la taxe sur les eaux usées. TDM Toute une panoplie de toilettes sèches sur www. berger-biotechnik.de w www.ecosanres.org/sanitationnow2008.htm w www.novaquatis.eawag.ch/tool/nomix121e/ nomix.html w www.arte.tv, magazine “Comprendre le monde, 22 mai 2009. w www.novaquatis.eawag.ch/tool/index_EN w www.janusinfo.se/environment Mais nous ne sommes pas en Allemagne, en Suisse ou en Suède ! Si l’on souhaite véritablement restaurer le bon équilibre de nos cours d’eau, des mers et des océans et atteindre les objectifs fixés par l’Europe en la matière, l’assainissement tel qu’il se fait aujourd’hui n’est tout simplement pas efficace. Il est grand temps de repenser nos systèmes. Cela passe par une sensibilisation à ces problématiques, ce qui, hélas, ne semble pas être à l’ordre du jour. 64 les 4 saisons n° 182 | mai -juin 2010 à vos outils isoler par l’extérieur en fibre de bois votre maison n’est pas bien isolée ? Une rénovation thermique reste possible. Suivez l’exemple de Roland Dutrey. F. CLAvEAu 1. Mur d’origine en parpaings 2. Montants en bois 3. Panneaux isolants en fibre de bois 4. Film pare-pluie respirant 5. Tasseaux et lame d’air 6. Bardage en bois en Douglas non traité. 66 les 4 saisons n° 182 | mai -juin 2010 D epuis deux ans, avec ma compagne, nous sommes propriétaires d’une petite maison mitoyenne, construite en parpaings en 1994. Son isolation est modeste : 5 cm de polystyrène à l’intérieur des murs, 20 cm de laine de roche en toiture, double vitrage ancienne génération et ventilation mécanique contrôlée simple flux. Ces éléments permettent un calcul thermique montrant que l’énergie nécessaire pour le chauffage de l’habitation est d’environ 162 kWh/m²/an. Le poêle à bois ne suffit pas pour chauffer la maison et nous sommes obligés de compléter avec des chauffages électriques. Une rénovation thermique s’impose. Le chantier prioritaire est l’isolation des murs car ils sont responsables de la moitié des déperditions de notre maison. Isoler par l’extérieur : pourquoi ? Installer une isolation par l’extérieur permet de fermer les principaux ponts thermiques et économise, selon les habitations, 10 % à 20 % de chauffage par rapport à une isolation par l’intérieur. L’autre avantage est que nous pouvons continuer à vivre dans la maison sans être dérangés par les travaux. Nous avons choisi de poser l’isolant dans une ossature bois fixée directement sur le mur. Le tout est protégé avec un pare-pluie et un bardage. Pour l’ossature et le bardage, nous avons utilisé du pin Douglas local. Il est naturellement résistant aux nuisibles du bois et n’a donc pas besoin de traitement. Pour l’isolation, nous avons choisi d’utiliser des panneaux souples de fibre de bois. Ce matériau écologique, à un prix abordable, est un bon isolant (λ= 0,038, presque équivalent à celui de la laine de verre), facile à travailler. Une épaisseur de 12 cm permet de bien compléter l’isolation existante (la résistance thermique (R) mesurée est de 4,7 m².°C/W). Lorsque nous avons effectué les travaux, il n’existait pas encore de pare-pluie à base de fibres de lin. Celui que nous avons choisi est en polypropylène. Il est étanche à l’eau liquide et très perméable à la vapeur d’eau, afin de Pose des plaques d’isolant. libérer l’humidité qui pourrait se trouver dans l’isolant. Tous ces matériaux sont disponibles dans la plupart des magasins de construction. Ossature, isolant et pare-pluie L’ossature est constituée de montants de section 3 cm de largeur sur 12 cm de profondeur. Elle est fixée sur le mur avec des équerres et avec des vis à frapper insérées en biais dans le bois et dans le mur. L’espacement entre les montants est de 57 cm pour que les panneaux isolants de 58 cm rentrent en force. Le tout est recouvert avec le pare-pluie qui est simplement agrafé sur l’ossature – en prenant soin de bien recouvrir les lés d’au moins 10 cm pour garantir l’étanchéité. Pour protéger l’isolation des intempéries et parfaire l’esthétique de la maison, nous avons posé un bardage. Les tasseaux (27 x 35 mm) qui le supportent sont cloués sur l’ossature bois. Ils permettent d’aménager une lame d’air de 27 mm entre le pare-pluie et le bardage. La lame d’air est ventilée grâce à des ouvertures situées en haut et en bas du bardage. Ainsi, la chaleur estivale et l’humidité du mur peuvent facilement s’évacuer. La partie basse du mur doit être isolée avec des matériaux résistants à l’humidité. Le liège et le polystyrène extrudé sont les plus adaptés. Ils sont vissés sur le mur puis protégés par un parement en pierre maçonnée à la chaux (une part de chaux hydraulique pour deux parts de sable). Coût et rentabilité L’isolation par l’extérieur en fibre de bois nous a coûté 3 270 pour une surface de 90 m² de mur (1). J’ai effectué la pose seul. Les déperditions des murs sont passées de 5 500 à 1 400 kWh. Cela nous a permis de diviser par quatre les pertes de chaleur de nos murs. Au prix actuel de l’énergie, les travaux seront amortis en huit ans (pour 0,1 du kWh). Si les travaux sont effectués par des artisans, l’Etat – avec le crédit d’impôt et le prêt à taux zéro – et l’Agence nationale de l’habitat (Anah) prennent en charge une bonne partie du coût des aménagements. La durée d’amortissement est sensiblement la même. Les travaux d’isolation ont duré deux mois (pour une personne). Les efforts ne furent pas vains. Avec la surisolation des murs, la modification des fenêtres et l’installation d’une VMC double flux, nous avons pu décrocher les “grille- pain” qui nous servaient de chauffage électrique et réduire considérablement notre consommation énergétique. Roland Dutrey Lame d’air ventilé sous le bardage. 1. Grille de ventilation. 2. Grille antirongeurs. 1. 640 d pour l’ossature, 1 350 d pour l’isolant, 850 d pour le bardage, 280 d de pare-pluie et 150 d de visserie. PoUR En SAvoiR PLUS w Rénovation basse consommation, chronique d’un chantier écologique par Roland Dutrey, éd. Terre vivante. w L’isolation écologique par J.-P. Oliva et S. Courgey, éd. Terre vivante. mai - juin 2010 | les 4 saisons n° 182 67 F. CLAvEAu à vos outils l’écologie chez soi redécouvrez Oubliez les pots-pourris artificiels de grande distribution : faites vous-mêmes de véritables potspourris naturels ! 68 les 4 saisons n° 182 | mai -juin 2010 L e pot-pourri sec, simple mélange de plantes séchées, est bien connu. La version humide, mélange de plantes partiellement séchées et de sel, mérite d’être redécouverte. Les deux sont un moyen simple et décoratif de parfumer la maison ou l’intérieur des armoires. Que mettre dans vos pots-pourris ? w Des plantes séchées Ce sont les ingrédients de base des pots-pourris. Etalez fleurs et pétales sur un linge ou une clayette dans une pièce bien ventilée et, chaque jour, testez leur texture : pour les pots-pourris secs, il faudra les faire sécher jusqu’à une texture craquante (elles doivent s’émietter sous les doigts). Pour les pots-pourris humides, en revanche, elles devront sécher moins longtemps et rester un peu souples, leur toucher rappelant celui du parchemin. La durée de séchage dépend des conditions climatiques et de la nature des plantes, mais variera, grosso modo, entre une journée et une semaine, voire plus si vous souhaitez faire sécher écorces ou petits fruits charnus. Parmi les fleurs, on conseillera : lavande, géraniums vivaces, giroflée, camomille, pétales de rose ou de pivoine, fleurs de citronnier et d’oranger, jasmin, chèvrefeuille, violette odorante. Toutes biosphoto les pots-pourris l’écologie chez soi les plantes aromatiques conviennent : thym, menthe, romarin, cyprès, laurier... N’oubliez pas les écorces d’agrumes en copeaux ou en lanières, séchées sur un radiateur. Et pour la note décorative, ajoutez des pétales de bleuet, bourrache, mauve, hibiscus... et complétez par de jolis fruits secs ou boutons floraux. Egalement décoratifs, les morceaux d’écorce ou d’aubier auront de plus l’avantage de retenir les parfums. w Des épices La plupart des épices sont agréablement parfumées et beaucoup ont le pouvoir de fixer les parfums (lire encadré). Vous pouvez les ajouter en poudre ou entières (cannelle, citronnelle, vanille, girofle, anis étoilé...). Les grains (baie rose, cardamome, coriandre...) devront être concassés légèrement pour donner tout leur parfum. w Des huiles essentielles Des huiles essentielles (lavande fine, lavandin, agrumes, géraniums, ylang-ylang, bois de rose...) peuvent être ajoutées en fin de préparation pour corser les pots-pourris ou pour les raviver. Il suffit de les verser sur le mélange de plantes puis de brasser ou de secouer doucement dans un bocal. Le dosage se fera “à vue de nez”, mais comptez environ 5-6 gouttes pour 1 bol de plantes séchées (pour raviver). Les pots-pourris secs La variété des compositions est infinie, mais voici un exemple dont vous pourrez vous inspirer. w Pot-pourri sec à la rose 3 tasses de pétales séchés de roses parfumées, 3 tasses de pétales séchés de fleurs odorantes de votre jardin, 1/2 tasse de feuilles séchées de géraniums vivaces, 3 feuilles de laurier brisées, quelques feuilles de menthe, quelques branches de thym, 1 cuiller à soupe rase de clous de girofle, d’anis étoilé, de grains de cardamome et de coriandre, 3 ou 4 bâtons de cannelle, en copeaux, 100 g de poudre d’iris, quelques zestes ou tranches d’agrumes séchées (orange, citron, citron vert), 5-6 gouttes d’huile essentielle de rose ou de géranium. Ecrasez légèrement les grains. Mélangez tous les ingrédients dans une coupe évasée et Pas de bons pots-pourris sans fixateurs Un fixateur retient les molécules aromatiques et prolonge leur durée de vie. Dans les potspourris, ajoutez quelques cuillerées de grains de moutarde passés au moulin, de racine d’iris (lire aussi les 4 Saisons n°171), en poudre ou copeaux, ainsi que des touffes de lichen (mousse du chêne). Comptez aussi sur les épices (poivre blanc, girofle, cannelle, muscade) et huiles essentielles (sauge sclarée, patchouli...). brassez 2 fois par semaine pendant 2-3 semaines. Répartissez ensuite dans de petites coupes ou dans des sachets. Les pots-pourris humides Plus difficile à réaliser, mais plus parfumé, le pot-pourri humide doit se placer dans des récipients appropriés, souvent en céramique ou porcelaine, percés de trous dans leur partie basse. A défaut, on peut percer des boîtes en bois ou en carton, employer de petits paniers d’osier, voire une boule à riz. Dans l’idéal, il faut suspendre ces objets, pour bien laisser l’humidité s’évacuer et éviter tout risque de fermentation. w Pot-pourri humide aux fleurs 140 g de gros sel, 400 g de fleurs partiellement séchées, 20 g de plantes aromatiques séchées, 20 g d’épices en poudre, 20 g de poudre d’iris, 3 à 4 gouttes d’huiles essentielles au choix. Placez dans un bocal une couche de fleurs séchées puis une couche de sel. Continuez en alternant ainsi les couches et en tassant bien avec les mains. Recouvrez le bocal d’un couvercle en laissant circuler un peu d’air. Placez-le dans un endroit sec et sombre et laissez reposer 40 jours en mélangeant de temps en temps et en éliminant le liquide se formant au fond. Emiettez ensuite le mélange dans une coupe et ajoutez les autres ingrédients. Versez à nouveau dans le bocal et laissez reposer 3 semaines en agitant tous les jours. Sylvie Hampikian, experte en pharmaco-toxicologie mai - juin 2010 | les 4 saisons n° 182 69 enjeux les baignades bio au cœur du débat Si l’intérêt pour les baignades écologiques est une réalité, les piscines collectives tardent néanmoins à s’imposer chez nous. Et la réglementation attendue cette année risque de ne pas arranger la situation. Etat des lieux... 70 les 4 saisons n° 182 | mai -juin 2010 « En 2009, alors que la deuxième baignade naturelle était inaugurée en France, les Allemands fêtaient leur centième », résume Jacques Guiton, maire de La Chapelle-Saint-Sauveur. Cette commune de Saône-et-Loire est dotée d’une baignade biologique de 1 200 m², ouverte après celle de Combloux, construite en 2002 au pied du mont Blanc. Une situation révélatrice du retard de la France, où les piscines collectives bio se comptent sur les doigts de la main. Certes, un petit bassin écologique destiné aux enfants des environs de Carcassonne a été inauguré cet hiver ; un autre de près de 2 000 m² vient tout juste d’ouvrir près de Chambord et la piscine municipale de Marsac dans la Creuse devrait être convertie en baignade biologique d’ici le mois de juillet. Mais une douzaine d’ouvrages reste encore au stade de projet. En attendant, certaines réalisations privées plus modestes dotées de piscines reçoivent du public : les campings Huttopia de Rambouillet et Senonches en Eure-et-Loir, le camping Campéole à côté du lac de SerrePonçon ou encore l’auberge La Marguetière, dans l’Allier. enjeux Combler le vide juridique Depuis juillet 2008, l’ouverture de baignades à traitement par filtration biologique se fait sous la responsabilité de l’exploitant, avec des prélèvements hebdomadaires. Car elles ne relèvent ni de la réglementation sur les piscines – dont l’eau est désinfectée et désinfectante –, ni de celle sur les baignades naturelles aménagées, type étangs ou lacs. Pour mettre fin à ce vide juridique, l’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (Afsset) a publié, fin juillet 2009, un rapport sur les baignades ouvertes au public qui devrait aboutir à un décret courant 2010. map Pourtant, l’intérêt des collectivités est réel. « J’ai pu réviser ma géographie car la France entière a défilé ici », plaisante Jacques Guiton. La raison de ce si petit nombre de réalisations ? Une grande frilosité des services sanitaires, fortement dissuasive. « Au A. Davin / auvergne nature Piscines collectives bio dans le collimateur La première piscine collective bio en France, à Combloux (page de gauche). Ci-dessus, une cascade pour oxygéner l’eau. départ, la Ddass nous a donné un avis défavorable. Nous avions alors une piscine non autorisée. Depuis 2008, nous sommes tolérés, ce qui est un progrès », ironise l’élu, qui se félicite d’avoir toujours obtenu les meilleurs résultats d’analyses du département, malgré une très forte fréquentation. Suite à deux analyses bactériologiques défavorables, le bassin de Combloux a dû fermer cinq jours en août 2009. « L’eau de surface concentrant la plus grande partie des microorganismes et des contaminants, il nous a suffi de remettre de l’eau pour faire déborder et baisser la concentration de staphylocoques », relativise Amandine Davin, responsable de la maintenance du bassin. Dans son rapport, l’Afsset identifie plusieurs dangers sanitaires : microorganismes pathogènes, toxines de microalgues et de cyanobactéries, dont la prolifération est amplifiée par l’apport de nutriments (azote, phosphore, etc.) des baigneurs, et contamination microbienne via l’eau de remplissage de la baignade, les ruissellements d’eau souillée ou encore l’intrusion d’animaux. A cela s’ajoutent des dangers spécifiques liés à l’utilisation de solutions azotées ou d’inoculum bactériens qui peuvent favoriser la multiplication d’agents pathogènes, mais aussi à la présence de végétaux potentiellement toxiques, comme la cigüe aquatique (Cicuta virosa) ou la douce-amère (Solanum dulcamara), aux fruits rouges tentants pour les enfants. L’Afsset recommande donc des mesures d’hygiène strictes (douche obligatoire, toilettes à proximité et sensibilisation des baigneurs), une fréquentation maximale instantanée, mais aussi journalière ; et enfin un délai maximal de 12 heures pour le renouvellement du volume complet de la baignade, par apport d’eau neuve ou filtration. Sans oublier la mise en place d’analyses microbiologiques, notamment pour surveiller les concentrations en Escherichia coli, entérocoques intestinaux et phosphore total, tout comme l’absence de prolifération algale. L’Afsset déconseille, par ailleurs, le recours mai - juin 2010 | les 4 saisons n° 182 71 enjeux aux lampes UV (utilisées comme algicides et bactéricides) qui peuvent libérer les toxines des cyanobactéries, ainsi que l’ajout d’algicides susceptibles de favoriser le relargage massif de matières organiques et d’éléments nutritifs. Enfin, les constructeurs sont encouragés à faire des efforts de recherche et développement pour améliorer la conception et la maîtrise de ce type de bassin pour une fréquentation publique. Curieusement, les professionnels du secteur ont plutôt bien accueilli ce rapport. Pour Anne-Cécile Mariet, responsable scientifique et technique chez Bioteich, « la mise en place d’une réglementation française, qui serait la plus complète d’Europe, est très positive car cela cadrera notre travail ». La société marque toutefois son opposition à la vidange annuelle des piscines recommandée par ce rapport. Techmeister L’avenir de la filière en jeu « Cela est antinomique avec notre système, basé sur l’établissement de l’équilibre d’un écosystème. Cela implique de repartir à zéro chaque année, ce qui empêche la stabilisation Les principales technologies présentes sur le marché Technique Caractéristiques Bionova 06 30 00 04 50 ; www.bionova.fr Plusieurs options : bassin unique ou double, régénération en partie hors de l’étang ou enterrée, voire solution tropicale sous serre. Bioteich BioTeich France : 04 37 40 32 50 ; www.bioteich.fr Circuit fermé avec colonne de décantation, bassin de filtration, cascades pour oxygéner l’eau, ainsi qu’un bassin de régénération. BioTop 04 67 44 78 69 ; www.biotop-natural-pool.com Dans la zone de régénération, un filtre à sable assure la transparence de l’eau. Un carbonateur relié à une pompe permet de limiter la présence d’algues. TeichMeister www.teichmeister.fr Brassage permanent du bassin : l’eau de surface aspirée par un skimmer est envoyée sous pression dans le bas de la zone de filtration, afin de l’épurer. Aquatiss 05 46 51 02 01 ; www.aquatiss.net Filtration biologique par lagunage, précédée d’une filtration mécanique limitant l’accumulation de dépôts, qui peut être complétée par des UV. Typhas www.typhas.fr Elimination des algues, grâce à une filtration performante, de la céramique remplaçant la pouzzolane. Dominique Genty (architecte paysagiste dans la Drôme) Solution 100% écologique basée sur la dynamisation de l’eau et des matériaux naturels, notamment pour remplacer le PVC des canalisations. Autres distributeurs et entreprises spécialisées w Biozeo : 02 54 37 72 50 ; www.biozeo.com w Elodée : 05 53 70 02 38 ; www.elodee.fr w Euphorbia : 03 86 41 15 36 ; www.euphorbia.fr w Oase France : 03 20 82 08 22 ; www.oase.livingwater.com w Auvergne nature : 06 68 41 63 63, http://auvergnenature.com 72 les 4 saisons n° 182 | mai -juin 2010 enjeux du milieu. » D’autres professionnels s’inquiètent de la double contrainte imposée par l’Afsset. « Il est à la fois demandé un apport de 10 m3 d’eau par baigneur et un renouvellement du volume complet de la baignade en 12 heures. En Allemagne, on demande cela en 24 heures et en Autriche il n’y a pas d’obligation de renouveler la totalité du bassin ! » compare Dirk Esser, qui participe au développement du procédé BioTop en France. « Les recommandations me paraissent vraiment très sécuritaires, ce qui va renchérir inutilement le coût des baignades publiques. » UV, les rayons de la discorde Même son de cloche du côté d’Anne Laurent, responsable du développement commercial de TeichMeister sur la France et l’export. « Ces nouvelles contraintes en terme de renouvellement d’eau impliqueraient de diviser la fréquentation actuelle par deux, ce qui remettrait en cause la pérennité économique de ces structures. » Dernier sujet de discorde : les UV, utilisés par la plupart des entreprises françaises, contrairement à leurs homologues suisses et allemandes présentes sur le marché depuis une vingtaine d’années. « En France, la plupart des gens n’aiment pas se baigner au Le boom des bassins bio privés Côté particuliers, la demande explose, notamment en auto-construction partielle ou complète, afin de réduire fortement le surcoût engendré par un bassin écologique. « Il faut compter au minimum 400 à 500 s/m² de zone de baignade, mais les solutions clés en main peuvent s’élever à 1 200 f/ m² », indique Marc Cotentin. « Avant tout, il ne faut pas oublier que la philosophie d’une baignade biologique implique d’accepter la présence d’un léger dépôt d’algues et la compagnie de libellules, diptyques, crapauds ou grenouilles », rappelle Patrice Brunet, responsable des piscines biologiques pour la société Oase. Enfin, une baignade écologique ne devrait s’utiliser qu’en été. « Chauffer une piscine en hiver implique de la couvrir, de recourir à des plantes tropicales et de consommer beaucoup d’énergie » précise Nicolas Maltrait, gérant de la société indépendante Auvergne nature. Bien loin donc de l’esprit de la baignade biologique, respectueuse de l’environnement. contact des plantes, à la différence des Allemands », indique l’architecte paysager Olivier Brière. « Faute de financement pour prouver l’efficacité de leur technologie, les Français seront désavantagés au profit des gros acteurs Techmeister La piscine collective de La Chapelle-Saint-Sauveur (ci-dessous) et sa zone de régénération (page de gauche). mai - juin 2010 | les 4 saisons n° 182 73 enjeux qui vont se partager le marché des piscines collectives », juge quant à lui Marc Cotentin, paysagiste spécialisé dans la création de bassins. En attendant, si les promoteurs des UV font grise mine, les acteurs majeurs du secteur, bien que conscients de la force du lobby du chlore, se montrent plutôt confiants du fait de la volonté de concertation affichée par le ministère de la Santé. Ils viennent d’ailleurs de créer une association française pour les baignades biologiques (AFBB). Pour peser davantage dans le débat et prouver qu’une installation biologique bien conçue et bien entretenue n’a rien à envier à une piscine abiotique pleine de chlore. Muriel Beaudoing, journaliste spécialisée en environnement Pour en savoir plus Sites internet : w www.passionbassin.com w www.bassindebaignade.com w www.aquajardin.net w www.eauplaisir.com A lire : w Guide des piscines naturelles et écologiques, par Philippe Guillet, éd. Eyrolles (2008). w Piscines, les solutions écologiques, par Anne-Laure Soulé et Arnaud Sperat-Czar, éd. Ulmer (2009). w Une piscine écologique, oui mais... Les 4 saisons du jardinage, n°147 w Autoconstruction : une piscine à petit budget ? Les 4 saisons du jardin bio, n°170 Conseils pour piscines bio de particuliers w Prenez conseil auprès d’un professionnel, même pour de l’éco-construction. « Sinon, cela peut être catastrophique », prévient Marc Cotentin. « J’ai ainsi déjà vu un câble électrique de 220 V dans un bassin de baignade ! » w Privilégiez des pompes peu énergivores. w Entretenez le bassin en prélevant les fleurs en février-mars et régulièrement les feuilles fanées. w Nettoyez le bassin au printemps, en avril-mai, puis mettez des plantes oxygénantes, comme le myriophyllum et l’élodée, qui vont capter les nitrates en excès. w Attention à la menthe aquatique, qui peut être envahissante et diminuer le débit du lagunage, ou à la phragmite qui peut percer les bâches. w En automne, tendez un filet au-dessus du bassin, afin d’éviter que feuilles et graines ne tombent dedans. ALPACA w Afin de limiter les déperditions de chaleur, veillez à isoler le fond de votre piscine et ses parois latérales. Les plus frileux peuvent aussi opter pour des panneaux solaires ou des pompes à chaleur pour élever la température de l’eau. 74 les 4 saisons n° 182 | mai -juin 2010 c’est de saison agenda w écologie-société w habitat w jardin Hommage à Charles de l’Ecluse Tél. 03 85 78 26 68, monsite. orange.fr/foireplantesoubliees Charles de l’Écluse, considéré comme le fondateur de l’horticulture, sera à l’honneur des 23e Journées Doullennaises des Jardins d’agrément de Doullens (Somme), les 29 et 30 mai. Une exposition – textes, reproduction de planches botaniques et de nombreux écrits – retracera son parcours et sa contribution à l’histoire de la botanique. Entrée : 6 (gratuit pour les moins de 15 ans). 22-23 MAI dr Tél. : 03 22 77 71 94, www.jdja.net MAI 8-9 MAI w 19e exposition florale du syndicat du Pays du ruffécois à verteuil (Charente). Le thème de cette année, “jardinons au naturel”, réunira plus de 80 exposants. Tél. 05 45 20 34 94, www.paysduruffecois.com 8 MAI w Foire aux plants bio au Parc écologique Terre vivante (Isère) Lire p. 82 folle : voilà le principe de la bourse d’échange ! Tél. 05 61 85 93 37, www.jardiniersdetournefeuille.org 15-16 MAI w 2e foire aux plantes rares, légumes oubliés et jardinage biologique à Marmagne (Saôneet-Loire). L’objectif ? Faire découvrir au visiteur des aspects originaux ou méconnus de la culture familiale comme le jardinage biologique ou les légumes oubliés. w 1e Eco-rencontres de l’habitat à Clamecy (nièvre). Eco-habitat et énergies renouvelables : parce qu’il est possible de construire bien, autrement et par soi-même ! Tél. 03 86 27 93 64, 22-23 MAI w 2e irisiades du château d’Auvers-sur-oise (val-d’Oise). Manifestation consacrée à la création artistique et à l’art de la fleur. Tél. 01 42 23 09 18 22-23 MAI w 2e Festival de l’eau de Mallemort (Bouches-du-rhône). Piscines naturelles, phyto-épuration, économiseurs d’eau, consommation, assainisement et récupération, toilettes sèches… Tél. 06 23 76 48 91, www.festivaldeleau.fr La Louve en son jardin 9 MAI la montagne noire, venez découvrir ou redécouvrir plantes officinales ou potagères anciennes, légumes, arbres fruitiers et fleurs anciens ou oubliés. Tél. 06 80 38 21 50, www.salon-automne-soreze.com 9 MAI w Troc’plantes de Tournefeuille (Haute-garonne). Plant de pâtisson contre un plant de tomate, nénuphar contre herbe 76 les 4 saisons n° 182 | mai-juin 2010 dr w 3e édition d’Art & passion au jardin à Sorèze (Tarn). Au pied de Depuis quatorze ans, Judith Pillsbury perpétue le jardin de la Louve, à Bonnieux (Vaucluse), créé dans les années 80 par Nicole de Vésian. Elle vous donne rendez-vous les 5 et 6 juin dans ce lieu unique où plantes de garrigue taillées, vieilles pierres et fleurs se mélangent et s’intègrent de façon exceptionnelle à l’environnement. Tél. 06 79 62 47 92. Visites toutes les heures de 13 h à 18 h. 8 .€ c’est de saison Retrouvez tous les événements sélectionnés par Les 4 Saisons sur notre site internet www.terrevivante.org 23 MAI w Fête des plantes de Calmont-de-Plancatge (Aveyron). Plantes peu communes, expo d’épouvantails, diaporama sur les fjords d’Islande, sortie botanique. Tél. 06 65 07 64 13, www.lafetedesplantes.fr 23 MAI 5-6 JUIN de Combourg (Ille-et-vilaine). Exposition-vente de végétaux, plantes rares et objets d’art, peinture et sculpture. Et baptême de la rose ‘Chateaubriand’ ! Tél. 02 99 73 13 93 www.combourg.org Saint-vidal (Haute-Loire). un agréable moment de pur bonheur parfumé avec “Les roses Anciennes dans tous leurs états”, thème de cette année. Tél. 04 71 03 50 46 (en soirée), [email protected] jardins.fruites.free.fr w Floréales romantiques 29 MAI dr w Jardins en fête à rabastens- 20 ans de biodiversité passionnée ! La fête des plantes de l’Abbaye Nouvelle souffle ses 20 bougies le 16 mai, à Léobard (Lot). Le thème de cette année est “Oui à l’écologie pour embellir son jardin“ et, à cette occasion, en partenariat avec la librairie Calligramme de Cahors, un café jardinier sera organisé et animé par Brigitte et Serge Lapouge qui dédicaceront leur dernier livre Aménagements écologiques au jardin aux éditions Terre vivante. Entrée gratuite. Tél. 05 46 00 20 72, www.abbaye-nouvelle.fr 5-6 JUIN Marcel-les-valence (drôme). une journée festive pour réveiller par le goût et la gourmandise notre lien à la terre et à la nature ! Tél. 06 80 15 70 76, [email protected] w Croquons nature, à Saint- de-Bigorre (Hautes-Pyrénées). vente et troc de plantes, graines, produits du jardin, matériel, mobilier de jardin, conférence sur la culture des champignons… Tél. 05 62 96 65 67, s.i.rabastensdebigorre @orange.fr 29-30 MAI w Fête de l’ortie de vernetles-Bains (Pyrénées-Orientales). Soupe à l’ortie “AOC” (authentique ortie de Conflent !) et réalisation de différents purins de plantes (consoude, ortie...). Tél. 06 10 64 67 81 JUIN w 15e fête des plantes de 11-13 JUIN w Le Saint-Hip’aux cactus à Saint-Hippolyte-sur-le-doubs (doubs). L’association Epine de France (qui a pour but de promouvoir l’étude des cactées et plantes succulentes) organise cette manifestation qui ne manque pas de piquant ! Tél. 06 07 41 41 06, www.epinedefrance.net 11-14 JUIN w Salon bio & construction saine à dijon (Côte-d’Or). Cuisine énergétique, santé, beauté, bien-être, efficacité énergétique, mode éthique, matériaux naturels, jardinage bio... Tél. 03 81 55 73 68, www.salonbioeco.com 16-18 JUIN 5-6 JUIN w 8e salon des énergies à Mérindol (vaucluse) Paris. Tél. 04 78 17 63 27 - 04 78 17 63 30, www.energie-ren.com w Rencontre Eco-citoyennes Lire page 82 renouvelables BlueBat à mai-juin 2010 | les 4 saisons n° 182 77 c’est de saison livres w Textes : Antoine Bosse-Platière Cultivons la biodiversité : les semences paysannes en réseau Le best of des plantes Par Catherine Delvaux, éd. Larousse, Paris 2010, 160 pages, 17,90 € En voilà une bonne idée ! 23 spécialistes (pépiniéristes, paysagistes ou journalistes spécialisés) présentent (sur une soixantaine de thèmes) leurs huit plantes préférées, sur une double page dont la moitié est consacrée aux photos. Que ce soient des plantes qui poussent toutes seules, des plantes pour jardiner nature, pour séduire, donner le moral ou épater les voisins, faites votre marché en bénéficiant des conseils avisés de spécialistes parmi lesquels Brigitte Lapouge-déjean, Eléonore Cruse, Patrick nicolas, Claude Bureaux, david Austin… Ouvrage collectif autoédité, Réseau semences paysannes (Cazalens, 81600 Brens) 2010, 96 pages, 10 € (+ 3,30 € de port) L’industrialisation de l’agriculture a réduit le choix et la rusticité des plantes mises en marché par les entreprises semencières dont une dizaine contrôlent les deux tiers du marché mondial. Face à cette situation, les membres du réseau “semences paysannes” revendiquent le droit du paysan à ressemer et à échanger le grain récolté, hérité de pratiques agricoles millénaires qui laissent s’exprimer la variabilité des plantes et facilitent leur adaptation aux évolutions climatiques et à la diversité des territoires. Ce livre remarquablement illustré et argumenté vise à faire connaître à un large public le travail essentiel de ce réseau où se retrouvent agriculteurs, petits semenciers bio et associations de jardiniers. Jardinez avec les insectes Par Vincent Albouy, éd. de Terran (31 Aspet) 2009, 360 pages, 23 € Entomologiste et jardinier bio, vincent Albouy veut rompre avec la vision obsolète et simpliste selon laquelle il y aurait des insectes utiles s’opposant aux nuisibles, en négligeant tous ceux qui ne se classent dans aucune de ces catégories. L’important, explique-t-il, est de maintenir un équilibre dynamique entre les plantes cultivés ou sauvages et les invertébrés, qu’ils soient phytophages, prédateurs, parasites, pollinisateurs ou recycleurs. Après les indispensables notions d’entomologie, et les conseils pratiques pour attirer cette diversité ou lutter contre les espèces à problèmes, l’auteur nous présente en détail pas moins de 84 groupes parmi les plus fréquents au jardin. une mine d’informations utiles. Peindre sa maison avec des couleurs naturelles Par Iris Via Gardini, éd. Eyrolles, Paris 2009, 112 pages, 12 € décoratrice et restauratrice pour les Monuments historiques, l’auteur propose ici des recettes de badigeons et de patines à base de chaux en pâte et de pigments naturels qui sont à la fois écologiques et économiques. A cette partie pratique qui aborde aussi la technique de la fresque, s’ajoute un véritable petit traité des couleurs pour apprendre à les utiliser harmonieusement. 78 les 4 saisons n° 182 | mai-juin 2010 c’est de saison L’Esprit Village Voyage aux sources de la mode éthique Par Lionel Astruc, éd. Ulmer, Paris 2009, 144 pages, 24,90 € Alternative aux “usines de la honte” qui fabriquent nos vêtements, bijoux et autres articles de mode dans les pays où le coût de la main d’œuvre est le plus bas, les produits de la mode éthique, écologique et solidaire commencent à rencontrer le succès. Lionel Astruc a remonté ces filières, en Inde, à Madagascar, au Cambodge, au Brésil, en Bolivie et en France pour vérifier comment se traduisent ces engagements sur le terrain. Ceux qui ont lu son article dans le numéro 180 des 4 Saisons (page 70) et qui veulent en savoir plus, trouveront dans ce livre tous les détails de ce reportage original et plein d’espoir, superbement illustré. Magazine trimestriel, (La Caillère, 61100 la Carneille), 4,50 € notre excellent confrère Villages magazine connaît – comme beaucoup de journaux – une passe difficile et vient de changer de formule en devenant trimestriel et en modifiant son titre. depuis 16 ans, la revue a su promouvoir d’innombrables initiatives capables de revitaliser nos territoires ruraux et elle est devenue un des acteurs indispensables de ce renouveau écologique. A découvrir. à signaler Les maladies de la tomate Ouvrage collectif, éd. Quae (INRA, RD 10, 78026 Versailles Cedex) 2009, 688 pages, 79 € (+ 5 € de frais d’envoi) réservé aux spécialistes, cet énorme “pavé” intéressera les passionnés de ce légume qui souhaitent identifier les très nombreuses maladies qui peuvent l’affecter, champignons, bactéries, virus, nématodes, etc. En revanche, ne suivez pas les conseils de protection, très classiques. Rouge pivoine Par Jean-Luc Rivière et Pierre-Yves Nédélec, éd. Marabout, Paris 2009, 312 pages, 24,90 € La beauté et la délicatesse des pivoines sont ici célébrées de la plus belle manière qui soit : 140 pivoines arbustives ou herbacées superbement photographiées en grand format et présentées par des spécialistes passionnés. un must ! P’tit chef bio Par Cléa, éd. La Plage, Sète 2009, 96 pages, 19,90 € vos enfants apprécieront les petits personnages créés pour l’occasion par la photographe pour illustrer les étapes de la réalisation de recettes saines et savoureuses. pompe, éclairage, tous les bricolages proposés et détaillés dans ce livre fonctionnent avec l’énergie gratuite du soleil (thermique ou photovoltaïque). Quelques applications utiles et éprouvées, avec différents niveaux de difficulté. Je veux des poules ! Randonner responsable Par Patricia Beucher, éd. Larousse, Paris 2009, 96 pages, 4,90 € vous êtes tentés par la “poule attitude” ? dans ce petit livre plein d’humour, Patricia Beucher vous fait partager son expérience de la création d’un petit poulailler. Le solaire chez soi Par Vincent Albouy et Jean-Paul Blugeon, éd. Edisud, Aix 2009, 192 pages, 20 € Chauffe-eau, cuiseur, séchoir, Par Catherine Levesque, éd. Rando éditions, (65 Ibos) 2010, 80 pages, 8,50 € Outre d’excellents conseils pratiques pour prévenir les dangers, choisir son équipement et son hébergement, ce petit guide de notre collaboratrice s’attache à faire partager au public le plus large les rudiments de l’écologie et de l’observation naturaliste. Retrouvez les nouveautés des éditions Terre vivante page 82 mai-juin 2010 | les 4 saisons n° 182 79 J.-J. RAYNAL terre vivante et vous Bons outils sommaire Cette année, dans le jardin “Bancs d’essais et expérimentations” 82 83 87 91 92 du Parc écologique, un espace de test est proposé aux visiteurs. L’occasion de manipuler et de comparer quatre bio-bêches – ainsi qu’une “grelinette” spéciale enfants, faite maison –, et quatre outils de désherbage à manche (sarcloirs, etc.). Alors, préférez-vous la biobêche à manche central ou celle à deux manches ? Les manches, en bois ou en métal ? Les dents droites ou courbées, décalées ou alignées ? Après l’essai, place au vote : un système de jetons, à glisser dans des tubes transparents, permettra de se faire une idée sur les produits préférés des autres visiteurs… Ces outils seront aussi à l’honneur le 6 juin, lors de l’opération nationale “Rendez-vous aux jardins”. Terre vivante a mijoté une journée spéciale “Du hérisson à la grelinette : les bons outils du jardinier bio”. Au programme, tests, discussions et apprentissage des bons gestes avec les jardiniers de Terre vivante… et une présentation d’autres ”outils” non moins précieux au jardin bio que sont les auxiliaires. Comment les attirer, leur aménager des lieux de vie ? Démonstrations et ateliers jalonneront cette journée. Tarif spécial (9 e adulte, gratuit moins de 18 ans). J.-J. RAYNAL Actualités… ………………… Courrier des abonnés ……… Forum … ……………………… Troc… ………………………… Petites annonces …………… Comme pour les ouvriers, pas de bons jardiniers sans bons outils ? Plus d’informations : www.terrevivante.org mai- juin 2010 | les 4 saisons n° 182 81 terre vivante et vous A paraître Bientôt 10 000 abonnés web ! Le site www.terrevivante.org a de plus en plus d’aficionados. Pas étonnant, car l’offre est alléchante* ! Dans l’espace abonnés, l’internaute a un accès privilégié aux archives des 4 Saisons du jardin bio, aux espaces Troc, Foire aux questions… Il est aussi invité à participer à nos expérimentations au jardin et peut écouter les conférences des spécialistes de Terre vivante. Si vous hésitiez, il ne faut plus ! Je fabrique mes produits ménagers Et mon shampoing, mon savon… Laetitia Royant En librairie, le 25 mai 2010, 12 € 2 livres, 2 auteurs, recettes futées pour la maison Ils écrivent pour la première fois et espérons que ce n’est pas la dernière ! Bruno Gouttry et Laetitia Royant ne se connaissent pas, ne traitent pas des mêmes sujets. En revanche, ils ont tous les deux la fibre écologique et surtout la particularité de vouloir partager leur expérience avec les autres. Quelle aubaine pour nous tous ! Chacun dans sa spécialité signe un livre pratique, facile d’accès et efficace. (*): tarif : 10 /an. Pour les abonnés aux 4 Saisons, seulement 4€ ! Le 8 mai : c’est jour de marché à Terre vivante ! La Foire aux plants bio revient pour sa 10e édition. Un rendezvous exceptionnel pour faire le plein de plants et de graines bio, échanger avec des producteurs, semenciers… et profiter du somptueux décor des jardins de Terre vivante. Entrée : 4 . Peintures et enduits bio explique comment choisir ses peintures ou comment les faire soi-même afin qu’elles soient vraiment écologiques. Il donne des conseils d’application en fonction des supports, des situations (en neuf ou en rénovation)… et surtout un cahier de recettes. Je fabrique mes produits ménagers est un “recueil de débrouillardise”. Il recense, pièce par pièce, produit par produit, les recettes les plus élémentaires qui peuvent se substituer à l’arsenal chimique qui s’est imposé dans nos maisons. Il invite à passer à la pratique, à retrouver le plaisir du fait-maison, pour des produits naturels, pas chers et respectueux de l’environnement. Parions que ces deux livres deviendront très rapidement des incontournables à Terre vivante… A. BOSSE-PLATIErE venez nous rencontrer 82 les 4 saisons n° 182 | mai - juin 2010 Peintures et enduits bio Conseils de choix, recettes et mise en œuvre Bruno Gouttry En librairie, le 18 mai 2010, 18 € Au salon des éco-énergies, rebaptisé “Rencontres écocitoyennes”, les 5 et 6 juin à Mérindol (Vaucluse). Avec des conférences dans lesquelles vous retrouverez des auteurs des éditions Terre vivante : w Fabriquer et appliquer des peintures naturelles, par Bruno Gouttry, samedi 5 juin à 15 h 30 ; w Les poêles à accumulation. Le chauffage au bois vraiment écologique, pourquoi ?, comment ?, par Marie Milesi, dimanche 6 juin à 14 h. Tél. 04 90 72 38 96, www.rencontres-ecocitoyennes.net terre vivante et vous Espace abonnés Partagez vos découvertes, faites-nous part de vos réactions et poseznous vos questions concernant le jardinage et l’écologie pratique. Poireau perpétuel ou poireau des vignes Je me permets une petite critique à propos du poireau perpétuel dont on parle en page 115 du numéro 180 des 4 Saisons du jardin bio. Il ne faut pas confondre poireau perpétuel et poireau des vignes ! Le poireau perpétuel n’a pas de bulbilles mais un gros bulbe avec des caïeux qui peuvent se détacher pour se multiplier. Il grossit beaucoup en terrain fertile, ne prend jamais la maladie, on en fait de la soupe tout l’hiver en coupant ses feuilles et on peut aussi l’employer en garniture de tarte avec une sauce béchamel. Le poireau des vignes, lui, avec ses bulbilles, est une vraie calamité dans un potager ! Les bulbilles ont rapidement envahi tout notre terrain (qui était une ancienne vigne avant de construire), et j’ai passé des heures à les enlever. Vingt ans plus tard, j’en suis à peine venue à bout. Sylvie Kerkhove, Biviers (38). Greffe de plaqueminier Sur quoi se greffe le plaqueminier ? Peut-on le bouturer ? Jean-Claude Berthier, Serrières-enChautagne (73). Réponse d’Alain Pontoppidan : Le kaki, alias diospyros kaki, se greffe sur le plaqueminier du Caucase, diospyros lotus, ou courrier sur le plaqueminier de Virginie, diospyros virginiana. La greffe est assez difficile à réussir. Ma préférence va à la greffe en anglaise, en avril, quand le sol est bien réchauffé et que le gel n’est plus à craindre. Les greffons sont très sensibles au gel de printemps. En dehors des zones à climat doux, l’idéal est de greffer sous serre des jeunes plants en conteneur, vers la mi-mars. Cet arbre ne se multiplie pas par boutures. Pourquoi jardiner avec la lune quand on peut faire sans ? Je suis choqué par votre chronique sur le jardinage avec la lune. Tout le monde a le droit d’observer le calendrier lunaire, ça va de soi. Mais de là à faire de cette méthode la méthode “officielle” de la revue, c’est un peu fort. Cela fait plus de 40 ans que je jardine sans tenir compte de la lune, et de très nombreux amis font de même. Et les résultats sont très satisfaisants. Quand je subis un échec, je m’en prends à moi-même et non à ce pauvre satellite ! Un peu de réflexion permet de trouver les causes. L’essentiel, c’est le terrain, sans oublier les conditions climatiques du moment, l’époque et tout l’environnement. Faisons appel à l’intelligence, à l’expérience et au bon sens. Le calendrier lunaire me paraît d’une extrême complexité et il me semble difficile et contraignant de l’observer scrupuleusement. Jardiner sans la lune est beaucoup plus simple et aussi efficace. Par souci d’équilibre, pourquoi n’avezvous pas donné la parole à des jardiniers qui n’ont pas besoin de la position de la lune et des astres pour exercer leur art ? André Chaléat, Peyrins (26). Réponse de Rémy Bacher, collaborateur des 4 Saisons, auteur de livres à Terre vivante : Le thème du jardinage avec la lune fait débat aux 4 Saisons depuis 30 ans, c’est-à-dire depuis sa création ! C’est pour cela que nous abordons ce thème avec pragmatisme, comme le souligne l’introduction de l’article : “Le jardinier est d’abord sous l’emprise du temps, de la nature, de la terre cultivée...” est-il écrit. Et l’article conclut à la fin du témoignage de Pierre Masson : “[celui-ci] n’attribue qu’à quelques pour cent l’impact du calendrier lunaire sur un jardin...” Nous abordons très rarement ce sujet dans la revue. Car cela ne nous paraît pas central dans la pratique du jardinage. Cette foisci, nous avons décidé de présenter trois témoignages ; la diversité d’appréciation et d’utilisation du calendrier de ces jardiniers illustre elle-même la complexité de cette approche et de sa mise en pratique. Dans la rédaction des 4 Saisons, les discussions sont parfois vives ! Le débat est donc ouvert… Donnez votre avis dans notre nouveau forum sur www.terrevivante.org, “Etes-vous lune ou pas lune ?”. Topinambours malades A l’automne, j’ai récolté mes topinambours et ils avaient, pour les deux tiers, de la pourriture. Quelle en est la cause ? Pourraisje les utiliser pour refaire une plantation? Marc Pion, Saint-Sauveur (29). Réponse de Josiane Goepfert : Les topinambours sont parmi les légumes les plus faciles à cultiver, mais ils ne supportent pas les sols humides. Pour éviter une contamination ultérieure, changez de lieu de plantation, mai - juin 2010 | les 4 saisons n° 182 83 terre vivante et vous courrier ne plantez que des tubercules sains et drainez le sol (graviers, sable). Il s’agit probablement de champignons de la famille du mildiou. Ne mettez pas les plants malades sur le compost et nettoyez soigneusement les outils de jardinage pour ne pas propager la maladie. Mûroises, marque déposée Dans l’article d’Alain Pontoppidan des 4 saisons du n° 178 (sept-oct 2009), une partie est consacrée aux mûroises. Producteur de petits fruits, je cultive des mûroises depuis plusieurs années. Je transforme ces fruits en gelées et sirops que je commercialise. Il y a quelques mois, j’ai reçu un courrier en recommandé d’une société me menaçant de poursuites juridiques, car en 1989, cette entreprise a déposé le mot “Mûroise” comme marque (renouvellement de la marque à l’Inpi effectué en 2009) et m’interdit d’utiliser ce mot pour dénommer mes produits (gelée à la mûroise…). Ayant lu votre article, j’ai essayé d’en savoir un peu plus : suite à des démarches d’un autre producteur qui a rencontré les mêmes soucis en 2001, le mot “Mûroise” figure dans le dictionnaire de l’Académie française depuis 2003, avec une certaine ambiguïté : “fruit issu de l’hybridation naturelle de la ronce et du framboisier (nom déposé)”. Le mot mûroise serait donc aujourd’hui un terme générique pour désigner ce fruit, mais l’usage que l’on peut faire de ce mot serait restreint du fait du dépôt à l’Inpi. Comment est ce possible, n’est-ce pas 84 les 4 saisons n° 182 | mai - juin 2010 contradictoire ? J’ai transmis un premier courrier de réponse à l’entreprise, expliquant que j’utilisais le mot mûroise pour désigner les fruits et qu’il n’y avait pas de confusion possible avec sa marque. Cette entreprise continue ses démarches en m’envoyant un huissier, pour une sommation de retirer immédiatement mes produits de la vente et de changer mes étiquettes afin de ne plus utiliser le mot mûroise. Je suis maintenant obligé d’utiliser le mot anglais loganberry, ce qui est fort gênant. Aujourd’hui, les pépiniéristes ne vendent pas de plants de mûroise sous cette désignation, ils utilisent les mots loganberry ou hybride. Aviez-vous connaissance de ce problème ? Lecteur souhaitant rester anonyme. Réponse d’Alain Pontoppidan : Je sais que certaines personnes ont pour spécialité de déposer leur nom à l’Inpi, non pas en tant qu’obtenteur, mais par anticipation et dans le but de faire payer des royalties aux utilisateurs du nom déposé. Cette pratique a découragé des horticulteurs, qui ont renoncé à utiliser les noms déposés, pour éviter des ennuis. C’est probablement le cas pour la mûroise et le plus sage serait de renoncer à utiliser ce nom, plutôt que de se confronter à quelqu’un qui est probablement un procédurier aguerri. Des orties pour les poules Suite au courrier des lecteurs des 4 Saisons n°180, p.84, voici une précision pour empêcher le piquage des poules. L’ortie, dont on voudrait nous empêcher de vanter les formidables vertus, est aussi efficace que les médicaments pharmaceutiques. Il suffit simplement de faire sa provision d’orties en décoction à la belle saison, et de la faire prendre dans des bacs à glaçons au congélateur. Plusieurs glaçons dans un litre d’eau, une à deux fois par semaine, suffisent à faire disparaître ce piquage. Andrée et Gilbert Tortuyaux, Machault (08). Poux des volailles Nous venons d’acquérir une maison et les anciens propriétaires nous ont laissé volailles et lapins. Je viens de m’apercevoir que les volailles sont parasitées par une quantité impressionnante d’insectes qui se déplacent assez rapidement et ressemblent à des araignées, d’une taille de 1 à 2 mm et de couleur brun clair-roux à jaunâtre. Ces bestioles sont principalement cantonnées sous les ailes et les aines des cuisses, sur la peau et dans les plumes. Est-ce dangereux et comment débarrasser les volailles de ces parasites de manière écologique ? Joël Rolland, Combs-la-Ville (77). Réponse de Michel Audureau : Ce sont des poux. Si, autour du cloaque, vous voyez des amas blancs à la base de la tige des plumes, ce sont des lentes. Arrachez et brûlez les plumes atteintes. Traitez vos volailles à la poudre de pyrèthre en insistant sous les ailes et autour du cloaque. Il faut aussi traiter les locaux, toujours à la poudre de pyrèthre, en l’absence de vos poules pour ne pas qu’elles respirent trop de produit de traitement : même bio, ce n’est pas très sain. terre vivante et vous courrier Ecrivez à Courrier des abonnés, Terre vivante, domaine de Raud, 38710 Mens, ou [email protected], en indiquant votre numéro d’abonné. Répondre à chaque question avec pertinence prend beaucoup de temps, et ce service gratuit est réservé exclusivement aux abonnés. Recommencez au bout de huit jours, puis au bout d’un mois jusqu’à disparition des poux. Prenez l’habitude d’ausculter régulièrement vos volailles car les poux les affaiblissent au point parfois d’entraîner la mort. Fruitiers écorcés par les lapins (photo) Des lapins de garenne, en nombre important chez nous, se sont nourris de l’écorce de nos arbres fruitiers plantés l’hiver dernier. J’ai protégé les troncs par du grillage, mais que faire pour soigner les troncs ? Merci de votre réponse. pollution électromagnétique avec l’onduleur dans les combles, bruit… ? Comment se passe le recyclage de ces panneaux ? Jean-Marie Mouchette, Bouxièresaux-Chênes (54). La réponse de Claude Bossard et d’Antoine Bosse-Platière : Les panneaux photovoltaïques posés sur le toit produisent du courant continu. Ils émettent donc des champs électriques et des champs magnétiques constants et non nocifs, contrairement aux CEM (champs électromagnétiques) produits par le courant alternatif. Bien sûr, ils produisent du courant seulement quand il fait jour. L’onduleur, qui transforme le courant continu en courant alternatif, émet des champs magnétiques variables (fréquence 50 hertz). Pour s’en préserver, il faut un éloignement de 2 mètres au minimum entre l’onduleur et les pièces de vie. Concernant le recyclage de ces panneaux, un système photovoltaïque est principalement constitué de modules et d’onduleurs. Le reste étant des composants et raccords électriques classiques. Le recyclage des modules à base de silicium cristallin consiste en un simple traitement thermique servant à séparer les différents éléments du module photovoltaïque et permettant de récupérer les cellules photovoltaïques, le verre et les métaux (aluminium, cuivre et argent). Les fabricants d’onduleurs doivent assurer la collecte et le recyclage de leurs vieux appareils. Les principaux industriels européens ont créé en 2007 l’association PVCYCLE dont l’objectif est la structuration de la filière de recyclage des modules photovoltaïques et la mise en place de démarches volontaires de récupération des déchets PV. L’objectif de PVCYCLE est de parvenir à un recyclage de 85% des modules en fin de vie à l’horizon 2015. Cette association va lancer la collecte et le recyclage des modules photovoltaïques en 2010. Infos extraites du site www.photovoltaique.info. Alex Robert, Montceaux-l’Etoile (71). Réponse d’Alain Pontoppidan : Pour aider à la cicatrisation, vous pouvez faire un badigeon à base d’argile et de bouses de vache, les proportions habituelles sont un tiers de bouses de vache et deux tiers d’argile. Les bouses sont plus actives quand elles sont fraîches. A ramasser dans une prairie. L’argile peut être remplacée par de la terre. Je suis sur un projet d’installation de panneaux solaires sur le toit pour produire de l’électricité afin de la revendre à EDF. Y a-t-il des nuisances quelconques : DR Panneaux photovoltaïques et pollution… mai - juin 2010 | les 4 saisons n° 182 85 terre vivante et vous forum Nos abonnés sont une mine d’informations ! Profitez de leurs trucs et astuces : posez votre question et ils vous répondront. Des abonnés demandent Question n°182-1 : Chauffe-eau solaire Quelqu’un aurait-il installé un chauffe-eau solaire “Soleil plus” chez lui ? Pourriez-vous me donner des informations quant à la facilité d’installation et à ses résultats ? Merci de vos réponses. Sylvie Salvayre, Châtillon-en -Diois (26). Question n°182-2 : Eau de neige Connaissez-vous les propriétés de l’eau de neige ? Mariadic Queron, Oradour-surGlane (87). Réponse de la rédaction : La neige se transforme très lentement en eau liquide. L’eau de neige pénètre donc bien mieux dans le sol et profite davantage aux nappes phréatiques et aux cultures que l’eau de pluie. Pour le reste, la cristallisation induit peut-être des modifications plus subtiles, mais nous n’avons pas d’informations précises sur le sujet. Question n°182-3 : Baies de Goji et germination Pouvez-vous me dire s’il est possible de faire germer des baies de Goji et de conserver les plantes sous nos climats aquitains ? Merci. Isabel Arrouays, Sarlat-la-Caneda (24). Question n°182-4 : Digitale laineuse Je suis à la recherche de graines de digitales laineuses, où puis-je en trouver ? Jean-Philippe Bosc, Boulogne (92). Question n°182-5 : Mobilier de jardin en bois Je ne sais pas où acheter du mobilier de jardin en essence locale, type châtaignier ou robinier. J’ai cherché sur Internet, je n’ai pas trouvé. Il me faut une table de jardin 8 places et 8 chaises. Pouvez-vous me donner des pistes? Cécile Davière, Montigné-Lebrillant (53). Réponse de la rédaction : voir les n°159, p.17 et n° 144, p.13 des 4 Saisons du jardin bio. Question n°182-6 : Broyeur à végétaux Je viens d’acheter 10 ha de terrain en friche avec vieilles haies à recéper, bois de feuillus à nettoyer et arbres à débiter. Je cherche un broyeur qui m’apportera le plus de satisfaction pour ce type d’utilisation. Qui peut me faire part de son expérience et me donner des renseignements ? Marie-Hélène Marrot, Noaillac (33). Réponse de la rédaction : voir le n°155 p. 39 des 4 Saisons du jardin bio. Question n°182-7 : Tisane de gratteron et poux chez les bovins Quand quelques bovins avaient des poux, on leur faisait boire de la tisane de gratteron vivace “gratte langue”, et si possible manger les feuilles. La disparition des poux était spectaculaire. Si quelqu’un avait une expérience similaire pour l’humain, ou l’explication, cela me serait fort utile. Fernand Bois, Saint-Laurent-laVallée (24). Réponse de la rédaction : Cette plante a des propriétés parasiticides importantes : on utilise les plantes fraîches en décoction et on en fait de la teinture-mère (en usage externe). Question n°182-8 : Boîtier CPL Actuellement abonné sur Internet chez un opérateur, j’en ai contacté un autre pour en changer ; on me propose une ligne sans câble avec un boîtier CPL. Quelqu’un peut-il m’éclairer sur ce type d’installation (avantages, inconvénients ? exposition aux ondes électromagnétiques ?). Claude Pokalsky, Isle-Aumont (10). Réponse de Claude Bossard : Le CPL est souvent présenté comme une alternative au wifi. Avec ce système, on envoie dans le réseau électrique des signaux dans les fréquences de 1,6 à 30 MHz (mégahertz). Leurs effets sont mal connus car il n’y a pas eu d’études sur les CPL. De plus, on trouve difficilement des appareils de mesure adaptés à ces fréquences. Des abonnés répondent Réponse à la question 179-10 : Rongeurs dans moteur de voiture Il existe un appareil électronique, nommé Xstop, développé en Suisse, dont les hautes fréquences émises sont perçues comme un danger par les fouines, martres, souris… qui dévorent les câbles et conduites en caoutchouc d’un véhicule. Cela les éloigne immédiatement. Marc-Antoine Delanne, Saint-Herblon (44). Réponse à la question n°180-6 : L’été des aoûtats Moi aussi, je souffre des aoûtats, dans mon jardin et partout dans mon hameau. La lutte directe mai-juin 2010 | les 4 saisons n° 182 87 terre vivante et vous forum Ecrivez à Courrier des abonnés, Terre vivante, domaine de Raud, 38710 Mens, ou [email protected], en indiquant votre numéro d’abonné. Répondre à chaque question avec pertinence prend beaucoup de temps, et ce service gratuit est réservé exclusivement aux abonnés. contre eux est difficile. Mais voici quelques astuces qui marchent assez bien : tout d’abord, les aoûtats prennent leur temps, parfois plusieurs heures, avant de piquer. Ils tombent sur nous quand on frotte les végétaux, puis ils grimpent sur le corps à la recherche d’un endroit (souvent un pli) pour piquer. Cela donne le temps de se laver ! En rentrant du jardin ou de balade, je passe directement sous la douche. Je prends un gant de toilette bien savonné, que je passe sur mon corps, en partant de la nuque et en descendant avec soin, sur toute la surface du corps. Puis un bon rinçage, c’est suffisant pour les faire tomber. Si je n’agis pas assez rapidement, ou que j’en rate à la douche, j’applique la méthode que j’utilise avec toutes les piqûres de moustiques ou de guêpes : le chaud. Très souvent, le venin des insectes est sensible à la chaleur, qui le neutralise. Plus tôt on intervient, plus c’est radical. Mais même le lendemain, c’est efficace. Je prends un coton, je l’imbibe d’eau la plus chaude possible, et je le tiens sur la piqûre un bon moment. Cela fait passer la démangeaison. Jennifer Gay, Grane (26). Réponse à la question n°181-2 : élevage de moutons et production de laine… L’établissement d’enseignement agricole le plus proche de Metz est celui de Metz Courcelles Chaussy, qui possède un CFPPA (centre de formation professionnelle et de promotion agricole). Dans le domaine de l’agriculture, cet établissement propose un BPA (brevet professionnel agricole) Travaux de la production animale et un BP REA (brevet professionnel responsable d’exploitation agricole). Ce dernier diplôme est de niveau 4 (bac) et permet donc de s’installer en bénéficiant des aides. Contenu des formations et modalités d’inscriptions, tél. 03 87 64 00 17. Pour plus d’informations sur l’enseignement agricole de votre région, contacter le Service Régional de la Formation et du Développement, tél. 03.83.18.33.33 ou voir le site http://www.portea.fr. Isabelle Thomas, Limoges (87). Réponse à la question n°181-3 : Conservation des châtaignes entières Je les conserve dans un récipient en terre (cruche, pot terre) dans la cave, posé sur la terre battue. J’en ai encore. Bonne conservation. Colette Héron, Bellême (61). Réponse à la question n°181-8 : Bois rétifié et composteur Voici une société qui propose des composteurs en pin Douglas : Quadria, 68 rue Blaise-Pascal 33 127 Saint-Jean d’Illac, http://www.quadria.biz/ index2.htlm. Colette Héron, Bellême (61). Rectificatifs Dans le livret Les 30 gestes utiles et malins au jardin bio, p.6, “Les carottes résistent aux campagnols”, le dessin figurant au-dessus du texte peut induire en erreur : le caisson en bois de 25 cm de hauteur, avec fond grillagé destiné à empêcher les campagnols de manger les racines, n’est pas à installer en terre, mais simplement posé sur le sol. Il peut être enlevé régulièrement (tous les 2 ou 3 ans) pour être repeint, ce qui évite une dégradation trop rapide des planches. La terre est changée également tous les 2 ou 3 ans. Merci à Catherine et Bernard Sara-Gallet pour ces précisions importantes. 88 les 4 saisons n° 182 | mai-juin 2010 L’écoquartier Vauban, en photo p. 85 du n°181, est situé à Fribourg en Allemagne, et non en Suisse comme indiqué par erreur. Enfin, précisons que notre article sur la culture du pêcher à Paris a été illustré de photos prises dans les vergers de Montreuil (http://mursapeches.wordpress.com/) mais aussi de Bagnolet (Association des Amis du Clos à pêches de Bagnolet, Michel Turello p.43). Plus d’infos sur www.clos-a-peche.sitew.com Fans des 4 Saisons du jardin bio ? Rencontrez d’autres jardiniers bio en nous rejoignant sur Facebook. terre vivante et vous troc Écrivez à Troc des abonnés, Terre vivante, domaine de Raud, 38710 Mens, ou [email protected], en indiquant votre numéro d’abonné. Les propositions sont insérées en fonction de la place disponible, merci de vous limiter à 40 mots. Pour les dates limites de réception, voir la grille de tarifs des petites annonces en page 93. Les demandes d’ordre professionnel seront refusées. Ce service gratuit est réservé exclusivement aux abonnés. Maisons, coups de main, plants, matériels… Échangez avec d’autres abonnés ! w Offre : mise à disposition de terres à cultiver en potager, de 500 à 700 m2 avec outils et eau à volonté. Contre : 4 h par semaine d’aide pour entretenir le reste du jardin. Tél. 02 99 40 30 93 (Saint-Malo-Rothéneuf). w Offre : à jeune, 18 à 30 ans, 1 savoir-faire pour fabrication et mise en œuvre d’enduits chanvre dans maison ancienne. Nourri, logé, dép. 21. Contre : aide aux enduits dans la maison. Tél. 03 80 64 46 17 après 19h. w Offre : gîte indépendant tout confort en montagne, produits du jardin et de la ferme. Contre : aide à la ferme, aux animaux, parc, foin, jardin, à jeune couple ou jeune fille aimant la montagne pour une période de 8 ou 15 jours entre le 10 mai et le 30 juin. Discuter au tél. avant de venir pour plus de précisions. Tél. 06 62 89 56 08. w Offre : du 1er au 8 août, maison proche Montpellier pour 4 personnes. Contre : maison pour 4 personnes n’importe où en France. Tél. 06 12 09 78 76. w Offre : en Savoie, pour amoureux de la solitude, vieille masure isolée + 1 ha de friches disséminées, Maurienne (proche stations de ski de Corbier, La Toussuire). Contre : masure isolée avec source ou proche ruisseau, Alpes-de-Haute-Provence. Tél. 04 79 63 72 22. w Offre : échange d’appartement F3 dans Paris pendant les vacances scolaires. Tél. 01 44 52 94 24. Contre : logement dans le Finistère ou autre dép. breton, dans les Cévennes, sur toutes les îles de France ou dans les Pyrénées orientales durant la même période. w Offre : hébergement dans hameau limousin au pied des monts d’Ambazac + couvert, dans maison rénovée en écomatériaux. Balades, animations culturelles et associatives, riche patrimoine, échanges conviviaux (toilettes sèches, phyoépuration). Contre : jardinage, bricolage. Joëlle Noguera tél. 05 55 75 48 25, [email protected] w Offre : logement indépendant, fruits et légumes du jardin pour huit jours de juin à octobre à dame retraitée. Tél. 05 53 35 27 33. Contre : aide trois heures de jardinage ou petits bricolages. w Offre : notre maison en Alsace dans massif vosgien, pour période de 10 jours cet été. Contre : gardiennage soins aux animaux, chats, chien, volailles et arrosage, du jardin. Tél. 03 89 71 91 31. w Offre : La garde de votre maison + soins chienschats, entretien jardin + potager. Contre : hébergement, frais de déplacement. Nous sommes à Tours. Tél. 02 47 20 90 31 ou 02 47 64 15 00. w Offre : semaine de vacances fin juillet dans petite ferme des Pyrénées, rustique, accès pédestre. Contre : semaine suivante, gardiennage brebis, chien, chats. Tél. 06 83 39 42 38 (le soir). w Offre : les sourires de 12 enfants en difficulté de la Clis de l’école Guynemer à Longjumeau. Contre : Toute l’aide que vous pourrez apporter à cette classe pour faire aboutir son projet “Jardin dans l’école”. Contactez Antoine au 06 63 43 58 28. w Offre : hébergement , nourriture bio-végétalienne, connaissances et pratique de la permaculture, écoénergies, éco-construction, yoga… dans éco-lieu naissant, en Espagne (Maella, Aragon), au milieu des oliviers et amandiers. Plus d’infos sur : www. floresdevida.com. Contre : partages de vie, partage de savoir, partage d’activités. Tél. 00 34 97 66 39 322 (Nat’), [email protected]. w Offre : hébergement dans maison ancienne,ferme sur 2 hectares pour 4 ou 5 personnes, du 7 au 22 août. Quelques animaux à s’occuper. Vercors tout près (18 km). Pas de TV. Contre : Equivalent, pour 4 personnes. Tél. 04 76 38 64 84 ou 06 60 58 36 24. w Offre : hébergement maison à la campagne, œufs, fruits, légumes. Contre : garde maison, 2 chiens, poules, lapins, âne, 2 brebis, arrosage potager. Petites vacances scolaires, 15 jours en été, Loire. Tél. 04 77 52 84 76. Appel à témoignage Purins d’ortie, de consoude, de prêle ou de fougère Dans quelles circonstances utilisez-vous ces purins de plantes (ou extraits fermentés) au jardin ? Comment les préparez-vous ? Avec quelle eau ? Les utilisez-vous en pulvérisation ou en arrosage ? A quelle dilution ? Quels résultats avez-vous pu constater ? Avez-vous fait des essais avec un témoin sans purin ? Partagez vos expériences, nous nous appuierons sur vos témoignages pour un prochain article. Envoyez vos témoignages à [email protected] mai-juin 2010 | les 4 saisons n° 182 91 terre vivante et vous petites annonces La sélection des annonces se fait selon l’ordre chronologique de réception. Les appels à souscription ne seront pas diffusés. Rédigez l’annonce en majuscules et évitez les abréviations. Emplois, stages demandes w Fonctionnaire 55a. garde-forestier cherche emploi gardiennage propriété avec logement dép. 66, 11, 09, 31, 34, disponible jan. 2011.Tél. 06 33 91 32 26 Emplois, stages offres Ferme équestre Verdon rech. animateurs/trices équitation et/ou cuisine avec expérience pour camp d’enfts juinsept (voire plus longtemps); salaire + logé, nourri. Tél. 04 94 84 21 55, www.fermesaintpierre.net w Recrute commercial(e) dans votre département, salarié CDI, temps partiel ou complet : Bionature, agrément bio depuis 20 ans, santé animale, cultures. Prospection professionnels ou particuliers. CV à Bionature, PA de l’Estuaire 56190 Arzal. Tél. : 02 97 45 07 57. w Stages de loisirs w Haute-Vienne, stage phytoépuration/toilettes sèches,15-16 mai. Contact : Graine d’eau tél.05 65 10 69 50, Joëlle Noguera Tél. 05 55 75 48 25. w Stages vannerie d’osier, juillet 2 et 4 jours en Charente-Maritime, camping possible gratuit. 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Déposez directement vos petites annonces sur le web ! Pour publier une annonce sur le site ou en couplage site + revue, une seule adresse : www.terrevivante.org Pour publier une annonce sur la revue, c’est également possible sur le site, ou en utilisant la grille de tarification habituelle. Sur le web Parution 30 jours = 20 F Couplage (site + revue) = remise de 10% Si domiciliation site + revue = 10 F Tarifs TTC par ligne et par parution Toute ligne commencée est due Nom : ……………………………………………………… Prénom : ……………………………… Adresse : ……………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………… Code postal :…………… Ville : ……………………………………… Tél.: ……………………… Les deux premières lignes sont offertes aux abonnés. Précisez votre n° client : ………………… Facturation de ………… lignes payantes x ………… F la ligne x ………… parution(s). Ci-joint mon chèque à l’ordre de Terre vivante, d’un montant total de ………………. F. q Demandes d’emploi, de stage : gratuit q Offres d’emploi, de stage : 7 F q Immobilier demande ou offre : 7 F q Exploitations, commerces : 7 F q Propositions commerciales : 7 F q Location de vacances : 7 F q Stage de loisirs : 7 F q Divers : 7 F q Rencontres : 7 F Si vous souhaitez rester anonyme avec un n° de domiciliation à la revue : q 10 F w Bulletin à retourner rempli et accompagné du règlement à Terre vivante, Domaine de Raud, 38710 Mens Tél. 04 76 34 80 80 / Fax 04 76 34 84 02 Jardin mai -juin 2010 | les 4 saisons n° 182 95 96 les 4 saisons n° 182 | mai -juin 2010 Apiculture Vacances Alimentation Habitat Jardin