Informations complémentaires concernant la RDA

Transcription

Informations complémentaires concernant la RDA
Informations complémentaires concernant la RDA
Source: Diercke Weltatlas
Geographie
La République démocratique allemande (RDA), en allemand « Deutsche Demokratische Republik » (DDR),
est un ancien pays d’Europe centrale créé le 7 octobre 1949, et dont l’existence perdura jusqu’au 2 octobre
1990. Elle fut créée par l’ex-URSS sur les territoires couverts par la zone d’occupation soviétique, en réaction
à la création de la République fédérale d’Allemagne (RFA – en allemand « Bundesrepublik Deutschland »,
abrégée BRD) sur les territoires de la «Trizone» par les forces d’occupation occidentales (États-Unis, GrandeBretagne, France). Le territoire de la RDA se composait des actuels Länder de la République fédérale d’Allemagne : Mecklembourg-Poméranie, Brandebourg, Saxe, Saxe-Anhalt et Thuringe, ainsi que de Berlin-Est.
Jusqu’à l’entrée en vigueur en 1973 du Traité fondamental entre la RDA et la RFA, la RDA n’était reconnue
que par les États du bloc de l’Est, et non par le monde occidental. Sur une décision prise par la première
Chambre du peuple élue librement en 1990, la RDA fut rattachée le 3 octobre 1990 à la République fédérale d’Allemagne. Ce rattachement marque la fin de l’existence de la RDA.
Informations d’ordre géographique et culturel
Langue officielle : Allemand
Capitale : Partie est de Berlin, désignation officielle en RDA : Berlin, capitale de la RDA ; à l’Ouest : Berlin-Est
Régime gouvernemental : République populaire socialiste
Chef d’État : Le Conseil d’État de la RDA était officiellement l’instance dirigeante collégiale ; du point de
vue protocolaire, le Président du Conseil d’État était considéré comme le chef d’État.
Superficie : 100 000 km2 (Allemagne réunifiée : 358 000 km2)
Nombre d’habitants : 16 millions (Allemagne réunifiée : 83 millions)
Densité de population : 151 habitants par km2 (Allemagne réunifiée : 231)
Monnaie : Mark est-allemand
Confession religieuse :
Église protestante
Église catholique
1950 :
80 %
10 %
1970 :
60 %
n. c.
1989 :
30 %
5%
Événements historiques marquants
07. 10. 49 : cinq mois après la création de la République fédérale d’Allemagne, la RDA est créée par le gouvernement instauré par l’URSS sous la dénomination d’« État socialiste ouvrier et paysan ».
1949 : la constitution de la RDA accorde à l’Église protestante le statut de collectivité de droit public, le
droit à l’autodétermination et l’intangibilité de ses biens.
1952 : rejet de la note de Staline (proposition de Staline visant à créer une Allemagne neutre mais unifiée)
par le gouvernement fédéral dirigé par Konrad Adenauer et les alliés occidentaux. La collectivisation des
exploitations agricoles et la nationalisation des entreprises sont considérablement accélérées.
17. 06. 53 : des manifestations sont organisées dans Berlin-Est pour protester contre l’augmentation des
quotas de production, et l’agitation gagne d’autres parties du pays où des soulèvements ont lieu contre la
dictature du parti, le SED. Ils sont réprimés militairement par les troupes soviétiques stationnées en RDA,
allant jusqu’à provoquer la mort de plusieurs personnes.
13. 08. 61 : construction du mur de Berlin ; sécurisation des frontières par des lignes de séparation, des
mines, des dispositifs de tir automatique et des gardes-frontières réalisant des tirs ciblés.
Depuis 1966 : grâce à la politique envers les États de l’Europe de l’Est (« Ostpolitik ») menée par le gouvernement fédéral allemand sous la responsabilité de Willy Brandt (Ministre des Affaires étrangères de 1966 à
1969, puis chancelier fédéral de 1969 à 1974), la RFA et la RDA se rapprochent : la RFA renonce à sa revendication de représentation exclusive ; la RDA reconnaît que les Allemands ne forment qu’un seul peuple,
vivant dans deux pays distincts.
1968 : la nouvelle constitution de la RDA restreint les droits de l’Église : elle ne protège plus les activités de
l’Église que dans le cadre des offices religieux et des services d’utilité publique.
Depuis 1973 : dans le contexte de la politique de détente et sous la pression de l’URSS, le gouvernement
de la RDA est contraint de faire des offres de coopération à l’Église protestante. 1973: la RFA et la RDA deviennent membres de l’ONU.
1978 : discussions au sommet entre Erich Honecker (chef d’État) et l’évêque Albrecht Schönherr (président
de la Fédération des Églises protestantes) au sujet des rapports entre l’Église et l’État : Honecker reconnaît «
l’influence autonome de l’Église en tant que facteur important de la vie sociale, aujourd’hui et à l’avenir ».
Années 1980 : les groupes d’opposition se retrouvent sous la protection de l’Église, la résistance s’organise,
l’Église devient le porte-voix des détracteurs du système.
1986 : création de l’initiative Paix et droits de l’homme.
19. 01. 89 : Erich Honecker déclare que le mur de Berlin sera toujours debout dans cinquante, même dans
cent ans, si les conditions qui ont conduit à sa construction ne sont pas éliminées.
2 mai 1989 : la Hongrie ouvre ses frontières avec l’Autriche et commence à démanteler le Rideau de fer :
pour les habitants des pays du bloc de l’Est, la Hongrie constitue une brèche pour passer à l’Ouest. Le trucage des élections municipales déclenche une importante vague de protestation en RDA.
Été 1989 : des milliers de fugitifs s’échappent par la Hongrie et l’Autriche ou grâce aux ambassades de RFA,
afin de rejoindre l’Allemagne de l’Ouest.
7/8 juillet 1989 : le président soviétique Mikhaïl Gorbatchev plaide pour une « résolution autonome des
problèmes nationaux » et signale ainsi la non-intervention de l’Union soviétique.
07. 10. 89 : au cours de sa visite dans le cadre du 40ème anniversaire de la fondation de la RDA, Gorbatchev
appelle à des réformes fondamentales.
09. 10. 89 : suite à un office de prière pour la paix à l’église Saint Nicolas de Leipzig, environ 100 000 personnes manifestent. La dégradation de la situation économique et les espoirs de libéralisation déçus par
Honecker entraînent la multiplication des manifestations de protestation, désormais régulières.
18. 10. 89 : Honecker se retire sous la pression des protestations publiques.
23. 10. 89 : lors des manifestations du lundi de Leipzig, environ 300 000 personnes scandent ensemble : «
Nous sommes le peuple ! »
04. 11. 89 : plus d’un million de personnes manifestent dans Berlin-Est.
09. 11. 89 : le mur de Berlin tombe, les postes-frontières vers Berlin-Ouest sont ouverts.
17. 11. 89 : La Chambre du peuple élit Hans Modrow au poste de président du conseil des ministres, en le
faisant ainsi chef du gouvernement. Pendant la durée de son mandat, les « tables rondes » passent à un
niveau de discussion plus démocratique.
18. 03. 90 : Premières élections libres à la Chambre du peuple.
03. 10. 90 : le traité de réunification de l’Allemagne entre en vigueur.
Opposition politique
Le terme d’opposition est-allemande englobe des formes très diverses d’opposants en RDA.
Les défenseurs des droits civiques en RDA militèrent pour une réforme de la RDA, mais rarement pour son
abolition, et durent faire face à la surveillance et parfois à la répression dirigée par le ministère pour la sécurité intérieure de l’État est-allemand (Ministerium für Staatssicherheit, MfS). Pendant le tournant de 1989,
beaucoup créèrent des partis politiques et des mouvements citoyens, tels que le Neue Forum ou le Demokratischer Aufbruch. Apres le tournant, les défenseurs des droits civiques rejoignirent différents partis
(CDU, SPD, Verts, PDS) ou restèrent sans appartenance politique.
Les dissidents politiques étaient surveillés par un système de surveillance global sous le contrôle de l’État
s’appuyant sur les forces d’intervention officielles et officieuses du ministère pour la sécurité intérieure de
l’État, afin d’étouffer dans l’œuf toute critique publique visant la RDA. L’arsenal des persécutions politiques
en RDA s’étendait des simples manœuvres d’intimidation à de lourdes peines de prison, en passant par
le harcèlement. La torture et l’isolement en cellule faisaient partie du quotidien des établissements de
détention préventive du ministère pour la sécurité intérieure de l’État. Des enlèvements et des meurtres
pouvaient même être perpétrés sur ordre confidentiel du MfS.
Religions
Les Églises chrétiennes tenaient une place centrale, en particulier les huit Églises protestantes régionales
rassemblées depuis 1969 sous la Fédération des Églises protestantes de RDA, ainsi que l’Église catholique
romaine, comptant un nombre bien inférieur de membres. Il existait également différentes Églises indépendantes.
Outre les communautés chrétiennes, il existait également des communautés juives, et à partir des années
1980 de rares groupes bouddhistes, hindouistes et musulmans.
Les organisations religieuses étaient les seules organisations légales indépendantes de l’État tolérées. La
­liberté de culte était inscrite dans la constitution est-allemande et fut formellement préservée. La RDA
tenta néanmoins par diverses méthodes de réprimer l’influence des Églises, et avant tout de soustraire les
jeunes à l’influence religieuse. La politique de la RDA ne put néanmoins empêcher l’Église chrétienne de
rester une entité sociale autonome.