Rénover le stade de Berkeley

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Rénover le stade de Berkeley
Technologie
&plus
Numéro 2012-1
Le magazine des professionnels de la
topographie et de la cartographie
Rénover le stade de Berkeley
Le mégaprojet du métrorail de Dulles
Etudier des sables mouvants
Préserver des oeuvres d’art anciennes
Technologie
&plus
Bienvenue dans Technologie&plus :
plus de dix ans de projets
dans le monde entier
A L’INTERIEUR:
Chers lecteurs,
Il est bien difficile d’imaginer que ce numéro de Technologie&plus est le premier de la onzième
année d’existence de cette revue dont les articles vous font découvrir les projets novateurs
sur lesquels travaillent nos clients dans le monde entier. Depuis son premier numéro paru
en 2002, Technologie&plus met en lumière des projets soulignant le gain d’efficacité et les
possibilités accrues qu’apportent les solutions technologiques développées par Trimble®. Nous
espérons comme toujours que les articles réunis ici sauront vous communiquer des idées et des
informations utiles dans la perspective de vos propres projets, actuels et à venir.
Chris Gibson, vice-président de la
division Topographie
Dans ce numéro, vous apprendrez comment le balayage laser en
3D a permis la création d’une documentation complète de l’état
du stade de l’Université de Californie avant — mais aussi après
— un projet de rénovation de grande ampleur ; vous découvrirez
l’aide apportée par le GNSS et les solutions GeoSpatial aux
efforts de remise en état déployés dans la ville de Christchurch,
en Nouvelle-Zélande, après une série de séismes ravageurs ; vous
en saurez plus sur la mesure et l’enregistrement par une seule
personne des changements souvent rapides du littoral dans le sud
du Pays de Galles, grâce à l’intégration d’équipements optiques
et GPS/GNSS ; vous apprendrez que le projet d’extension du
métrorail desservant l’aéroport de Washington DC (Etats-Unis)
a été intégralement piloté par la solution de chantier connecté
de Trimble ; vous découvrirez qu’un levé préliminaire permet
d’accélérer la pose des voies dans le centre de l’Allemagne et
que le scannage en 3D permet d’enregistrer avec précision des
oeuvres d’art vieilles de plus de 40000 ans en Espagne.
Etats-Unis
p. 4
Nouvelle-Zélande
p. 8
Dans tous ces projets, des solutions Trimble intégrant des technologies très diverses (GNSS,
optique, imagerie spatiale, GeoSpatial, SIG ou VRS™), ont permis à leurs utilisateurs d’effectuer
leur travail plus vite et plus efficacement — et dans certains cas, de réaliser des travaux qui
auraient été inenvisageables quelques années auparavant.
Vous découvrirez aussi l’usage que font des professionnels de la topographie d’outils de
développement d’applications logicielles spécialisées pour des systèmes Trimble. Le kit de
développement logiciel de Trimble Access™ permet aux développeurs de satisfaire des besoins très
ciblés en concevant des solutions logicielles sur mesure. Il permet une forte personnalisation de
leur système aux professionnels de la topographie, leur permettant de réaliser leurs projets plus
vite, plus facilement et de façon plus productive.
Allemagne
p. 12
Espagne
p. 14
Si vous souhaitez partager des informations avec les lecteurs de Technologie&plus concernant un
projet innovant, il vous suffit d’envoyer un courriel à l’adresse [email protected] pour
nous en informer. Nous pouvons même rédiger l’article pour vous, si vous le souhaitez.
Réservez dès à présent les dates du 5 au 7 novembre sur votre agenda, car ce sont celles de la
conférence internationale des utilisateurs, Trimble Dimensions, qui se tiendra à l’hôtel Mirage de
Las Vegas, Nevada (Etats-Unis). Près de 3000 professionnels de la topographie et de la construction
ont assisté à l’édition 2010. Nous espérons vivement que vous pourrez être des nôtres cette année :
Dimensions 2012 promet d’ores et déjà d’être un grand cru. Des options de formation riches et
complètes vous y seront proposées et vous y élargirez le cercle de vos connaissances — dans une
excellente ambiance, bien entendu.
Je vous laisse à présent découvrir ce numéro de Technologie&plus.
Chris Gibson
Publié par :
Trimble Engineering
& Construction
10355 Westmoor Drive
Westminster, Colorado,
Etats-Unis 80021
Téléphone : 720-587-6100
Fax : 720-887-6101
Courriel : T&[email protected]
www.trimble.com
Rédacteur en chef : Shelly Nooner
Equipe éditoriale : Angie Vlasaty;
Lea Ann McNabb; Omar Soubra;
Heather Silvestri; Eric Harris; Kelly Liberi;
Susanne Preiser; Christiane Gagel;
Lin Lin Ho; Bai Lu; Echo Wei;
Maribel Aguinaldo; Stephanie Kirtland,
Survey Technical Marketing Team
Directeur artistique: Tom Pipinou
© 2012, Trimble Navigation Limited. Tous droits réservés.
Trimble, le logo à Globe & Triangle, GEDO, GeoExplorer,
Pathfinder, Ranger, RealWorks, TSC2 et TSC3 sont des
marques déposées de Trimble Navigation Limited ou de ses
filiales, enregistrées à l’Office des brevets et des marques des
Etats-Unis. Access, Business Center, Connected Site, CU, FX,
GeoXR, GeoXT, GX, Integrated Surveying, NetR9, POS LV,
ProXH, Survey Pro, VRS, VRS Now et VX sont des marques
déposées de Trimble Navigation Limited ou de ses filiales.
Les autres marques déposées sont toutes la propriété de leurs
détenteurs respectifs.
Photo de couverture par Tom Pipinou. Merci à KOREC pour le
projet d’article sur l’étude des sables mouvants.
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Levé de fermes éoliennes
E
RTK. Lorsque c’est possible, CME utilise le réseau en temps réel
(RTN) KeyNetGPS, basé sur la technologie Trimble VRS, pour ses
travaux en RTK.
Depuis ses bureaux de Pennsylvanie et du Maryland,
CME Engineering LP propose des services tournés vers le
développement de fermes éoliennes dans le sud-ouest de la
Pennsylvanie et la Virginie-Occidentale. Selon Dan Llewellyn,
chef de projet chez CME, les fermes éoliennes font appel à un large
éventail de techniques topographiques. Chaque projet comporte
une large part de travaux cadastraux consistant à créer des
plans et à décrire les servitudes, dont des droits de passage, liées
à l’implantation des turbines, des voies permettant d’y accéder
et des lignes électriques. Des travaux topographiques sont aussi
requis sur les chantiers routiers visant à permettre aux lourds
semi-remorques transportant les pales et les tours des éoliennes
d’accéder aux crêtes où ces équipements seront montés. Des
levés de récolement sont enfin nécessaires à l’issue de la phase de
construction, portant notamment sur la localisation exacte des
pylônes électriques.
Si la précision requise varie, Asa Maust nous assure que les projets
éoliens se caractérisent tous par des délais serrés, exigeant
beaucoup de flexibilité et une grande rapidité de réaction. Il cite
ainsi la ferme éolienne de Pinnacle en Virginie-Occidentale qui
possède 23 turbines et fournit de l’électricité à 14000 foyers. La
construction a débuté au printemps 2011 et la ferme produisait à
plein régime dès la fin de l’année. Deux équipes de CME ont utilisé
du GNSS statique pour établir plus de 100 points d’appui servant
pour la construction, la photogrammétrie et les levés cadastraux.
CME a aussi effectué des levés pour des routes, les fondations des
éoliennes et les lignes électriques.
n Pennsylvanie et en Virginie-Occidentale, le relief
accidenté de la chaîne des Appalaches peut compliquer
les voyages et les échanges commerciaux. Sur les crêtes,
ces montagnes recèlent toutefois un fort potentiel, puisqu’elles
constituent l’endroit rêvé pour des projets éoliens susceptibles de
générer des recettes appréciables. Selon le laboratoire national
sur les énergies renouvelables des Etats-Unis, les possibilités
offertes par le vent dans le sud-ouest de la Pennsylvanie peuvent
couvrir plus de six pourcent des besoins actuels de l’Etat en
électricité. Et cette région produit plus que de l’électricité — en
2010, les observateurs ont comptabilisé plus de 3000 emplois dans
le secteur éolien en Pennsylvanie, répartis entre la fabrication des
équipements, la construction des fermes et leur exploitation.
« En raison de la couverture limitée de nombreuses zones par les
réseaux de téléphonie mobile, nous utilisons souvent le modem
radio Trimble HPB450 pour le RTK », nous indique Asa Maust.
« Nous utilisons des répéteurs pour diffuser les signaux RTK
dans les vallées profondes et étroites. » Dans les secteurs où des
stations totales sont requises, les techniciens de CME établissent
des points d’appui par GNSS et utilisent une station totale
Nikon DTM-332 pour les relier entre eux par des cheminements.
60 pourcent environ des points d’appui sont définis par des
méthodes statiques, les autres étant mis en place par RTK. La
majeure partie des travaux est réalisée avec une précision de
3 mm.
Le travail ne manque pas sur les projets éoliens. Comme
bon nombre d’Etats américains, la Pennsylvanie, forte de
l’approbation de ses électeurs, a accru ses exigences en matière
de recours au vent et à d’autres sources d'énergie alternatives. Il
s’agit d’une bien belle occasion et les topographes, avec l’éventail
d’outils et de techniques souples qu’ils ont à leur disposition, sont
particulièrement bien positionnés pour la saisir.
Le terrain difficile exige de recourir à bon nombre de techniques
et d’instruments topographiques. Asa Maust, technicien chez
CME Engineering, utilise un récepteur Trimble R8 GNSS avec
un contrôleur Trimble TSC3® sur lequel le logiciel Trimble Access
est installé, pour effectuer des levés en mode statique et en
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Etudier des sables mouvants
A
Cwm Ivy, dans le sud du Pays de Galles, les plus anciens se souviennent d’un temps où ils se postaient sur le sommet des falaises et
lançaient des pièces de monnaie sur le pont des bateaux à l’ancre. Il en va bien autrement aujourd’hui. La mer s’est retirée de près de
500 mètres depuis lors, laissant la place à des dunes de sable.
toute liberté et des données topographiques fiables constituent la
clé de l’observation, de la surveillance et de la compréhension de ces
changements. Elles sont le pivot de nos recherches. »
L’hydrologue Charlie Stratford, spécialiste des zones marécageuses,
étudie ces dunes mouvantes et l’un de ses principaux outils de
recherche est la station totale robotisée Trimble S3 qui lui permet
d’enregistrer les mouvements du terrain. Utilisant les techniques
topographiques optiques et GNSS, Charlie Stratford et son équipe
sont capables de surveiller la dynamique du site et de lever
les modifications observées en recourant aux méthodes de la
topographie intégrée (Integrated Surveying™).
L’équipe mixte CEH/BGS, qui entend surveiller le site de Cwm Ivy
durant les 5 à 10 prochaines années, souhaitait faire évoluer son
équipement de façon à tirer profit des avancées technologiques
intervenues depuis le précédent achat de matériel.
Charlie Stratford prévoyait de réaliser la majeure partie des levés
par des méthodes optiques qui permettaient également d’éviter
tout problème lié à l’exécution de levés GNSS dans une zone boisée
proche du site, la réserve naturelle de Whiteford Burrows. Il espérait
aussi pouvoir réaliser l’essentiel des levés lui-même, de sorte qu’il
avait besoin de matériel léger et portatif. Son choix s’est porté sur la
station totale robotisée Trimble S3 et sur le contrôleur Trimble TSC2®
utilisant le logiciel Trimble Access.
Charlie Stratford travaille pour le Centre d’écologie et d’hydrologie
(CEH) et collabore avec le Bureau géologique britannique (BGS),
deux organismes qui font partie du Conseil de la recherche sur
l’environnement naturel (NERC). Il étudie les écosystèmes en eau
douce et leur interaction avec l’atmosphère.
Les dunes et les marais salants se trouvent sur le rebord nord de
la péninsule de Gower, près de Swansea, sur la côte sud du Pays de
Galles.
En matière de GNSS, l’évolution a inclus un système Trimble R8 GNSS
afin que les signaux des satellites GPS et GLONASS puissent servir à
saisir les données requises, une aide précieuse sur le site des dunes
côtières constamment en mouvement.
Des changements pour gérer le changement
Le site du sud du Pays de Galles revêt un intérêt particulier pour
le Centre en raison de ses changements permanents ; une tempête
peut remodeler des parties vulnérables du littoral en une seule nuit,
alors que l’érosion en sculpte lentement les contours, année après
année. L’eau des marais subit elle aussi des transformations, au gré
de l’évolution du paysage. L’eau salée perd sa salinité, permettant à
de nouvelles plantes de prospérer dans la zone et à la vie animale de
s’y développer.
Pour s’épargner des remesures ou la mise en place de repères
permanents, Charlie Stratford a aussi choisi de s’abonner au service
Trimble VRS Now™ qui fournit un accès instantané à des corrections
RTK dans tout le Royaume-Uni.
« Ce site est en perpétuelle évolution si bien que des repères
permanents pourraient très vite se retrouver enterrés dans le sable
ou emportés lors d’une tempête », précise Charlie Stratford. « Le R8
GNSS a été la solution la plus évidente, parce qu’il levait de lourdes
incertitudes et qu’il nous permettait de disposer d’excellentes
aptitudes cartographiques doublées de la possibilité de réitérer des
levés. »
« Peu de paysages peuvent exister de manière aussi libre et
indépendante de toute intervention humaine que celui que
nous observons dans le sud du Pays de Galles, ce qui le rend
particulièrement attrayant et important à nos yeux », nous explique
Charlie Stratford. « Il s’agit d’une écologie dynamique qui évolue en
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Topographie intégrée
Ce concept vise à rapprocher les récepteurs GNSS ou GPS et les stations totales
optiques à un point tel que les géomètres les conçoivent comme un système
combiné. Le contrôleur de terrain et le logiciel proposent un fichier commun et
une même interface pour les instruments GNSS/GPS et conventionnels.
Dans le cas de Charlie Stratford, la clé d'une connectivité parfaitement fluide
entre ces deux systèmes est le contrôleur Trimble TSC2 utilisant le logiciel
Trimble Access. Avec ce système, Charlie Stratford peut passer très simplement
de la saisie de données optiques à celle de données GNSS, du moment que la
station totale Trimble et le mobile GNSS sont en service tous les deux.
« Si des dunes de sable perturbent les visées de l’instrument optique ou si
une végétation particulièrement dense gêne la réception des signaux GNSS,
nous n’avons qu’à pousser un bouton et à changer d’équipement », indique
Charlie Stratford.
« Le contrôleur TSC2 se connecte aux deux systèmes en même temps. C’est un
processus simple qui a considérablement accrû notre productivité ; suivant la
tâche considérée, le gain atteint de 50 à 100 pourcent par rapport à l’utilisation
séparée de nos anciens systèmes — c’est proprement fantastique. »
« Dans bien des cas, la station totale robotisée transforme radicalement notre
façon de travailler. Elle libère en effet un opérateur qui peut alors se charger de
travaux à réaliser en urgence. L’option de mesure sans réflecteur nous permet
par ailleurs d’avoir une idée d’ensemble de la hauteur des dunes de sable, ce
qui est particulièrement utile. Le VRS a également bien fonctionné. Certaines
des zones côtières où nous évoluons constituent de vrais défis mais avec la
topographie intégrée, nous sommes toujours assurés d’obtenir des données de
bonne qualité. »
Charlie Stratford utilise le Trimble R8 pour positionner la station totale puis
procède à un relèvement pour déterminer ses coordonnées dans le système de
référence britannique. Il est alors prêt à démarrer. Qu’il se serve alors du récepteur
GNSS ou d’un instrument optique, Charlie Stratford enregistre toujours des
positions exprimées dans le système de coordonnées national, ce qui lui évite
tout post-traitement des données et lui confère une souplesse maximale.
Au terme de la saisie, les données sont transférées au bureau où le logiciel Trimble
Business Center™ est utilisé pour les visualiser seules ou en surimpression de
photos aériennes issues de Google. Des analyses supplémentaires peuvent être
réalisées dans le logiciel Esri ArcGIS.
Et Charlie Stratford de conclure : « l’analyse spatiale est la clé d’une compréhension
profonde des changements par notre équipe. Il nous reste un long chemin à
parcourir mais nous identifions d’ores et déjà de vraies différences, visibles sur
d’anciennes photos aériennes en présentant les données saisies dernièrement en
surimpression. Nous espérons pouvoir répéter nos levés tous les ans, voire plus
fréquemment si de fortes tempêtes surviennent, et bâtir ainsi une série temporelle
de données topographiques. En continuant à nous former en permanence, nous
nous assurerons en outre d’utiliser au mieux les possibilités de nos instruments
topographiques, garantissant ainsi que nos projets en tireront les plus grands
bénéfices. »
Cf. article publié dans le numéro d’octobre 2011 de GeoConnexion : www.geoconnexion.com
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Technologie+ 2012-1
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EN COUVERTURE
Une assise stable pour
le stade de Berkeley
Chad Mathias (à gauche) et Devin Finn à l’oeuvre sur le chantier du Cal Stadium. Le Trimble S6 de Devin Finn fournit les points d’appui nécessaires au Trimble GX de
Chad Mathias.
Une opération de rénovation majeure du stade de football américain de
l’Université de Californie à Berkeley renforcera sa protection contre les séismes.
B
âti à flanc de colline, à l’entrée du canyon de Strawberry, sur le campus de l’Université de Californie à Berkeley (UCB),
le California Memorial Stadium — simplement appelé Cal Stadium — est considéré comme étant l’une des plus
belles enceintes dédiées au sport universitaire. Depuis son ouverture en 1923, ce stade inscrit à l’inventaire national
des lieux historiques accueille chaque année des centaines de milliers de supporters venus assister aux matchs de football
américain de l’équipe de l’UCB ou à d’autres manifestations. A presque 90 ans, le Cal Stadium a pourtant besoin d’une
sérieuse remise à niveau. Le stade accuse en effet un retard conséquent sur les autres grands stades universitaires en
termes de services et d’équipements disponibles. Des améliorations vont lui être apportées, incluant une nouvelle tribune
de presse et la rénovation des zones de passage et des secteurs concédés. La surface de jeu sera par ailleurs abaissée et les
nouvelles places assises offriront une meilleure vue aux spectateurs.
Si la modernisation de l’édifice est importante, les travaux entrepris sont surtout motivés par la configuration du sous-sol.
Le Cal Stadium est à cheval sur la faille Hayward, une faille géologique active qui traverse la région de Berkeley. Une grande
partie de la rénovation vise donc à apporter des améliorations de nature à réduire les dommages subis et à protéger les vies
humaines en cas de séisme majeur.
Un enseignement de grande qualité est dispensé à l’UCB dans les domaines de la géophysique et du génie civil, de sorte
que les professeurs et les collaborateurs scientifiques intervenant dans ces disciplines ont grandement contribué à
l’intégration des concepts les plus appropriés dans le processus de rénovation du stade. Au lieu de résister aux mouvements
provoqués par une secousse sismique, les structures modernes sont conçues pour les accompagner. La nouvelle tribune de
presse reposera ainsi sur ses propres murs de soutènement en béton précontraint avec des absorbeurs de chocs. Elle est
structurellement isolée du reste du stade et ses oscillations pourront atteindre 30 cm durant un séisme de forte magnitude.
Aux extrémités du stade, les tribunes assises ont été retirées et reconstruites sous la forme de blocs flottants, marquant une
rupture avec la structure de l’ouvrage et lui conférant ainsi la souplesse requise pour bouger sous l’effet de tremblements
de terre de forte intensité.
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Webcor Builders, maître d’oeuvre du chantier, avait
pour consigne de préserver l’imposant mur ouest du
stade, mais aussi de réduire les perturbations et l’impact
environnemental au minimum. Webcor a confié à la société
F3 & Associates le volet topographique du projet. L’une de
ses premières activités a consisté à établir des points d’appui
et à définir un point central ainsi qu’un axe pour le système
de coordonnées du stade. Sean Finn, directeur de F3 nous a
indiqué que les géomètres de l’entreprise avaient utilisé un
système GPS Trimble 5700 ainsi qu’une station totale Trimble
5601 DR200+ reliés à un ordinateur de poche Trimble Ranger®
sur lequel était installé le logiciel Survey Pro™ pour mettre en
place des cibles discrètes sur les murs du stade et établir un
réseau de points d’appui à ses abords. Après l’intégration du
stade dans ce réseau et l’exécution de mesures sur les murs
existants, les responsables de F3 ont travaillé avec les équipes
chargées de la conception et de la construction pour prendre
une décision collective concernant la localisation du point
central du stade. « C’était compliqué », nous glisse Victor
Elliot, chef du projet chez Webcor. « Nous sommes situés sur
la faille et à l’évidence, un nombre de mouvements colossal a
été enregistré au cours du temps. Nous nous intégrons dans
un ouvrage existant et il était crucial de définir un point
d’origine. Sean et sa technologie topographique ont rendu
cela possible. »
déblaiement. Les géomètres ont utilisé les données produites
par le scanner pour rattacher les relevés au réseau des points
d’appui du stade, garantissant ainsi que les différentes saisies
effectuées soient exprimées dans un seul et même référentiel.
Pendant que le Trimble GX collectait des données à 360°, les
topographes de F3 se sont servis d’un scanner 3D Trimble FX™
pour procéder à des relevés détaillés dans des zones critiques.
En utilisant les deux scanners de façon complémentaire, les
géomètres ont pu optimiser le temps consacré à la saisie de
données. Au bureau, une équipe de techniciens a recouru
au logiciel Trimble RealWorks® pour combiner les relevés
exécutés et modéliser les colonnes ainsi que d’autres éléments
du mur.
Le succès du projet doit beaucoup au rattachement précis de
tous les relevés effectués au réseau des points d’appui. Au cours
du projet, les équipes de F3 ont réalisé plus d’une centaine de
relevés ; chacun d’entre eux est enregistré précisément dans
le réseau de base du stade. Le résultat final est un nuage de
points en 3D couvrant le stade entier et comportant plus
d’un milliard de points. Les données combinées des deux
scanners fournissent une bonne image d’ensemble du stade
et permettent de procéder à des zooms avant dans des
secteurs où des données plus denses ou plus détaillées sont
requises. « C’est la partie agréable d’un scannage fondé sur le
référentiel propre d’un projet », observe Sean Finn. « Lorsque
vous relevez un élément, il vient directement s’intégrer au
nuage de points. »
Les levés et le scannage sur le chantier
Durant la démolition, les gradins et les éléments de structure
du stade ont été retirés, mettant à nu la face interne du mur
ouest. Les équipes de F3 ont utilisé un scanner 3D Trimble GX™
pour saisir les surfaces ainsi exposées dès la fin des travaux de
Les autorités du campus se montrèrent inflexibles dans
leur volonté de conserver intacts l’aspect et les éléments
conceptuels du stade d’origine. La satisfaction de cette
Une fissure dans le mur du stade révèle les déplacements causés par les mouvements de la faille de Hayward. Au terme de sa rénovation, le stade pourra accompagner
ces mouvements.
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Technologie+ 2012-1
exigence a nécessité la réalisation de mesures détaillées
et la saisie de données sur la structure existante. Des
informations précises ont notamment été requises
dans les zones où la nouvelle construction s’appuie
sur le projet d’origine de 1923. Selon Sean Finn, c’était
un travail où le scanner pouvait pleinement exprimer
ses capacités. Plusieurs portions du mur du stade
contiennent par exemple des fenêtres dont la hauteur
dépasse 7,6 m. Pour fabriquer de nouvelles vitres pour
elles, les vitriers avaient besoin de cotes précises pour
ces ouvertures. Lorsque le mur est totalement exposé, la
partie supérieure des fenêtres se situe à une hauteur qui
peut atteindre 21 mètres au-dessus du sol. Les équipes
de F3 ont utilisé le Trimble FX pour scanner chacune
des ouvertures de fenêtres, éliminant le besoin de
recourir à des échafaudages pour effectuer ces mesures.
Les techniciens de F3 ont créé des modèles en 3D des
ouvertures des fenêtres et ont fourni des plans cotés en
2D complets aux fabricants des vitres.
Les données scannées ont une longue durée de vie. Il
est courant qu’un client ou un sous-traitant demande
des informations ou des détails supplémentaires après
la livraison initiale. Au lieu d’envoyer une équipe sur
le terrain, Sean Finn peut se servir du nuage de points
saisi pour extraire de nouvelles informations des
modèles existants. Un gain de temps considérable en
résulte, particulièrement lorsqu’il s’agit de fournir
des informations portant sur des objets que des
constructions ultérieures ont dissimulés. Victor Elliot
de Webcor se souvient d'un cas dans lequel un architecte
avait besoin d’informations supplémentaires relatives
aux gabarits d’espace libre des sorties. « Il a demandé le
positionnement dans l’espace d’éléments existants très
spécifiques », précise Victor Elliot. « Le scannage a alors
montré toute l’étendue de son potentiel : lorsque nous
avons eu besoin de renseignements complémentaires,
F3 les a extraits des relevés réalisés et n’a nullement eu
besoin de retourner sur le terrain ». Les tâches de F3 ont
évolué au gré de la progression des travaux de rénovation
du stade. Elles ont donc inclus la documentation de
l’ouvrage tel que construit. Des scanners Trimble FX et
Trimble CX ont servi au relevé de la nouvelle tribune de
presse et au niveau des loges, collectant des données sur
les éléments de structure en acier et en béton.
Le Cal Stadium illustre bien la manière dont F3 combine
les technologies Trimble pour gagner en vitesse et en
précision. Les géomètres de l’entreprise ont par exemple
créé une procédure utilisant des stations totales pour
contrôler la qualité du balayage laser. Lors de chaque
scannage, l’équipe se sert d’une station totale Trimble S6
pour effectuer des mesures par réflexion directe sur un
certain nombre de points discrets dans la zone à relever.
Au bureau, les données saisies par les stations totales
sont injectées dans Trimble RealWorks pour y réaliser
des vérifications supplémentaires et contrôler la qualité.
« Les technologies topographiques et le balayage laser
sont combinés comme ils doivent l’être », conclut Sean
Finn. « La présence d’un géomètre est indispensable
pour orienter un relevé comme il convient. En fait, je suis
convaincu que le balayage laser doit devenir et deviendra
une activité quotidienne pour tout topographe. J’espère
vivement que le scanner sera bientôt un outil de plus à la
disposition de tout géomètre lorsqu’il intervient sur un
chantier. »
Cet article est une actualisation de celui publié dans le
numéro d’octobre 2011 de POB : www.pobonline.com
Technologie+ 2012-1
En haut : Sean Finn s’approche de l’entrée du stade. Le scannage a fourni des mesures précises de la
voûte sans avoir à recourir à des échafaudages ou à des nacelles.
En bas : les géomètres de F3 préparent un relevé en utilisant un Trimble FX. Les données recueillies
serviront à dresser des plans détaillés destinés à la fabrication et à la conception.
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&plus
Restaurer des arches
E
n décembre 2008, une inspection de routine du pont de la Chaudière reliant Ottawa, dans l’Ontario, à Gatineau, au Québec,
a révélé la présence de fissures dans deux des arches en maçonnerie de l’ouvrage. Parce que le pont de la Chaudière est
une liaison interprovinciale très importante, les Travaux publics et Services gouvernementaux du Canada (TPSGC) ont
décidé que des travaux de réhabilitation substantiels devaient être réalisés sur les deux arches.
Trimble RealWorks pour intégrer les relevés et fournir des
surfaces en 3D au format DXF au client.
Le projet a constitué un réel défi, tant pour le génie civil que
pour la logistique. En raison de l’importance historique de
ce pont vieux de 180 ans, ses caractéristiques structurelles
d’origine devaient être préservées et les contraintes
inhérentes à la circulation exigeaient que les travaux de
restauration n’impliquent pas la fermeture complète du
pont et n'aient aucun impact négatif sur la rivière des
Outaouais. Les équipes d’ingénieurs ont développé un
plan prévoyant d’installer des panneaux préfabriqués en
béton dans les arches et TPSGC a attribué le contrat de
construction à l’entreprise Peter Kiewit Sons’ Infrastructure
Group (Kiewit). Les travaux topographiques ont quant à
eux été confiés à Denis Dubois arpenteur-géomètre inc à
Saint-Bruno-de-Montarville, Québec.
Après avoir comparé le nuage de points aux données
théoriques, Robert Cornell, ingénieur projet chez Kiewit,
était convaincu de disposer des informations spatiales
et de positionnement qu’il lui fallait pour construire les
panneaux des arches. « J’ai été surpris par la manière
dont Denis a utilisé la VX pour saisir le pont avec une telle
finesse », affirme Robert Cornell. « Le nuage de points nous
a donné la confiance requise pour concevoir et construire
nos panneaux préfabriqués et l’assurance que ce projet se
conclurait par un franc succès. » Denis Dubois a estimé
que les mesures de précision et la densité des données ont
constitué les clés de ce succès. Les données ont révélé des
irrégularités au niveau des arches qu’un levé conventionnel
n’aurait sans doute pas décelées. « Nous avons produit des
informations de meilleure qualité en moins de temps »,
poursuit Denis Dubois. « Sans le scanner laser 3D, les travaux
de terrain auraient duré plusieurs jours tout en produisant
bien moins de détails. »
La restauration a requis des mesures détaillées de
la structure existante. « Le scannage en 3D convient
parfaitement pour un tel travail », selon Denis Dubois.
« Saisir la forme exacte d’une arche relève du défi. L’accès
au site était difficile et un levé à l’aide de stations totales
classiques aurait nécessité énormément de temps sans pour
autant produire une vue complète des arches. » Les mesures
devaient être absolument fiables. Une fois les panneaux
fabriqués et livrés, tout changement les concernant devenait
impossible.
Sept mois après le levé initial, douze panneaux d’arches en
béton de 20 tonnes chacun étaient prêts à être installés.
L’équipe de Denis Dubois est revenue sur le site, mais en
utilisant cette fois-ci le Trimble VX comme une station totale
robotisée pour établir des points d’appui et aligner les rails
utilisés pour mettre les panneaux en place. Moins de deux
ans après la découverte des détériorations dont souffraient
les arches, les travaux de restauration étaient achevés et les
quatre voies de circulation du pont de la Chaudière étaient
rouvertes au trafic et aux piétons.
Pour recueillir les informations requises, Denis Dubois
a combiné GPS et scannage en 3D pour créer un modèle
géoréférencé en 3D des arches. Après avoir établi cinq
points d’appui par GPS RTK, l’équipe a utilisé une station
spatiale Trimble VX™ pour effectuer le relevé. Stationnant les
points GPS implantés le long de la rivière, ils ont saisi 80000
points en 3D en cinq heures environ. Les points, espacés de
5 cm, ont été mesurés avec une précision de 3 mm et leurs
coordonnées ont été exprimées dans le système de référence
local. Au bureau, les topographes ont utilisé le logiciel
Cf. article publié dans le numéro de juin 2011 de POB : www.pobonline.com
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&plus
Christchurch (Nouvelle‑Zélande)
Le 4 septembre 2010, dans le calme de l’aube naissante,
Christchurch, deuxième ville de Nouvelle-Zélande,
a été frappée par un séisme de magnitude 7,1 — suivi
de milliers de répliques depuis lors. Une secousse de
magnitude 6,3 a notamment dévasté la ville le 22 février
2011, causant la mort de 181 personnes et ravageant de
nombreux bâtiments, les infrastructures urbaines et des
zones déjà bien fragilisées par le tremblement de terre
Lever les faubourgs
ébranlés dans la « zone
orange » de Christchurch
A
près le tremblement de terre du mois de juin, les
ingénieurs ont divisé Christchurch en quatre zones.
Zone verte : réparation et reconstruction possibles ; zone
rouge : impossibles ; zone orange : plus de données requises ;
zone blanche : pas encore cartographiée. Dans la zone orange,
9000 propriétés environ devaient être levées rapidement pour
déterminer si elles relevaient de la zone rouge ou verte. Pour bon
nombre d’entre elles, le problème principal était l’affaissement
du terrain résultant d’un phénomène de liquéfaction — le niveau
de certaines parcelles a baissé de 1,5 m, les rendant bien moins
aptes à supporter des constructions. Les ingénieurs ont donc eu
besoin de données topographiques pour comprendre ce qui serait
nécessaire pour ramener le sol au-dessus du seuil de crue — et se
prononcer sur la viabilité économique d’une telle démarche.
les 10 m ou levant 8 à 10 points par propriété. Ils ont aussi réalisé des
mesures par rapport au bas-côté et, lorsque c’était possible, à l’axe de
la rue qui n’a généralement pas été touchée aussi durement que les
terrains alentours. La plupart des points levés l’ont été par GNSS, les
satellites GLONASS se montrant précieux dans les zones à végétation
dense. Le modem interne du contrôleur TSC3 a aussi facilité la saisie
de données parce qu’aucun appel externe n’était requis pour accéder
au réseau.
Le projet a été achevé en deux semaines à peine, grâce à la
rationalisation de ses processus et à l’efficacité des équipes. « Il
s’agissait d’un travail basique, mais à une telle échelle — plus de
860 ha — que le réseau VRS et la vitesse à laquelle nous pouvions
travailler ont fait toute la différence », estime Mike Botting. « Les
équipes se rendaient sur un site et y démarraient le levé au bout de
quelques minutes grâce au réseau. »
Tonkin & Taylor, Ltd, société de conseil en géotechnique
mandatée par l’autorité responsable de la remise en état de la
région de Canterbury (CERA), a confié le levé de la zone orange
à Paterson Pitts, prestataire de services (topographie et gestion
des ressources) de la région voisine d’Otago. GeoSystems
New Zealand, Ltd a fourni neuf systèmes topographiques
supplémentaires comprenant des mobiles Trimble R8 GNSS et
des contrôleurs Trimble TSC3 sur lesquels le logiciel de terrain
Trimble Access était installé. Le réseau iBASE de l’entreprise, basé
sur la technologie Trimble VRS, possède des stations de référence
au sein et à l’extérieur de la zone touchée par les séismes et a fourni
des points d’appui ; l’accès au réseau a été gratuit pour tous les
géomètres durant la période initiale de remise en état.
Du fait de l’ampleur de la zone à couvrir, des contraintes de temps
et du nombre élevé de géomètres issus d’entreprises différentes,
le succès du projet reposait sur la cohérence globale des données
levées. « Nous ne pouvions nous permettre aucune erreur »,
estime Mike Botting, chef du projet chez Paterson Pitts. « Les
moyens d’existence et les propriétés des gens étaient en jeu. » Pour
garantir la cohérence visée,
Reece Gardner, expert en levés GNSS chez 3D World à
Christchurch, a défini toutes les procédures à respecter durant le
projet. Il était aussi responsable du traitement, du contrôle de la
qualité et de l’exhaustivité des données saisies.
Jusqu’à 20 équipes étaient sur le terrain chaque jour ; en période
de pointe, le réseau iBASE enregistrait un nombre record
d’utilisateurs simultanés. Les géomètres se sont concentrés sur le
déplacement vertical des propriétés, effectuant une mesure tous
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se remet d’une série de séismes
du mois de septembre. Bien que sa magnitude ait été plus
faible, la secousse de février a été plus rude, du fait d’un
épicentre plus proche de la surface, et a produit l’un des
pics d’accélération du sol (2,2g) les plus élevés jamais
enregistrés. Un autre séisme majeur, de magnitude 6,4,
survenu le 13 juin 2011, a considérablement retardé la
remise en état de la ville.
à environ 20 km/h. Le post-traitement des données a ensuite été
effectué par le bureau montréalais de Trimble, utilisant une station
Trimble NetR9™du réseau iBASE de GeoSystems comme référence.
De nombreux immeubles endommagés ont été démolis rapidement
et les gravats évacués pour que le quartier d’affaires puisse être
reconstruit en toute sécurité. Ce processus a fait disparaître
de nombreux repères topographiques, rendant la remesure des
limites de propriétés extrêmement difficile. En outre, les limites de
bien des propriétés commerciales étaient essentiellement définies
par leur occupation physique du site, laquelle a disparu lors de
l’effondrement puis du déblaiement des bâtiments.
Un relevé en 3D postséisme aide à rétablir le
cadastre de Christchurch
« Grâce aux relevés effectués, nous disposons d’un modèle en 3D
du quartier d’affaires d’une précision de l’ordre de 5 cm », nous
confie Martin Hewitt. « Il est utilisable par toute personne qui
en a besoin pour la remise en état, le développement futur ou
dans une perspective historique, ce qui confère une importance
potentiellement élevée aux données laser fournies par le Trimble
MX dans le processus de remise en état du cadastre. »
E
Cf. article publié dans le numéro de mars de Professional Surveyor :
www.profsurv.com
n quelques heures, après le séisme de février, le quartier
d’affaires de Christchurch a été interdit d’accès par l’armée,
des bâtiments continuant de s’y effondrer sous l’effet de fortes
répliques. Une équipe d’experts en imagerie spatiale s’est aventurée
dans ce qui s’apparentait à une zone de guerre pour y collecter des
données en 3D des dommages.
C’est via GeoSystems New Zealand, Ltd que Trimble a mis son système
d’imagerie spatiale mobile MX8 et un opérateur à la disposition des
agences gouvernementales responsables des données spatiales. L’offre
fut acceptée immédiatement.
Le système Trimble MX8 a été installé sur le véhicule de Martin
Hewitt, responsable du développement commercial de GeoSystems.
Un support fixé sur le toit a accueilli deux scanners, installés à 270°
l’un de l’autre, et quatre caméras — trois tournées vers l’avant et
une orientée vers l’arrière. Une armoire à ordinateurs, sur lesquels le
logiciel de saisie Trimble Trident était installé, avait pris la place du
siège du passager. Un système Applanix POS LV™, combinant plusieurs
technologies de mesure (inertielle, GNSS et de distance), fournissait
des positions et des orientations précises même dans les conditions
les plus rudes.
Le Ministère de la défense civile et des situations d’urgence a autorisé
les trois personnes de l’équipe d’imagerie spatiale à pénétrer dans
le quartier d’affaires, non sans leur avoir dispensé une formation
accélérée sur les procédures de sécurité et les risques encourus
(répliques de forte intensité et affaissements). Leur périple à travers
la zone interdite a malgré tout été un véritable choc. Aux dires de
Martin Hewitt, « c’était sinistre et surréaliste. » Et bien qu’il soit natif
de Christchurch, il s’est bien souvent senti déboussolé (et s’est fié aux
données GNSS), tant les bâtiments autrefois familiers avaient été
ravagés par le séisme.
La saisie des données a été réalisée en deux jours, bien que les débris et
autres obstacles de même nature aient limité la vitesse de circulation
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Technologie+ 2012-1
Technologie
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De nouvelles liaisons
vers l’aéroport de
Washington
S
itué dans le nord de la Virginie, dans les faubourgs ouest de l’agglomération de Washington DC, l’aéroport international de
Washington Dulles est le plus grand et le plus fréquenté de tous les aéroports du secteur Washington/Baltimore. En 2010, il a
vu transiter plus de 23,7 millions de passagers et la majeure partie des vols internationaux de la région. Le trajet entre le centre
de Washington et l’aéroport de Dulles, long de 48 km, ne peut toutefois s’effectuer qu’en taxi, en bus ou en autocar et peut durer une
heure ou plus suivant l’intensité du trafic. Une nouvelle option va cependant être proposée aux passagers prochainement.
station de référence GNSS de DTP, ils se connectent à KeyNetGPS,
un réseau en temps réel basé sur la technologie Trimble VRS.
Lorsque la construction progresse et atteint les phases de l’acier et
du béton, les géomètres se tournent vers les stations totales et les
niveaux numériques de Trimble. Le projet comprend plus de 5 km
de voies surélevées dans chaque direction (entrante et sortante),
ce qui requiert des mesures précises et un positionnement parfait
des piliers et des poutres.
Le projet du couloir d’accès par métrorail à Dulles prévoit
d’étendre le système de transport rapide de Washington — le
métrorail — du centre-ville vers l’aéroport de Dulles. Une fois
achevée, cette extension du réseau desservira l’aéroport et les
bassins d’emploi du nord de la Virginie. La construction de
la première phase du projet a commencé en mars 2009, son
achèvement étant prévu pour 2013. La maîtrise d’oeuvre de cette
première phase a été confiée à DTP (Dulles Transit Partners, LLC),
un groupement d’entreprises conduit par la société Bechtel.
La surveillance constitue une part importante des activités
topographiques de DTP. La plupart des excavations sont creusées
le long d’autoroutes ou dans des zones industrielles, si bien
qu’il est nécessaire de les surveiller si l’on veut garantir qu’elles
n’affectent en rien les structures existantes. Les excavations
actives sont surveillées quotidiennement, des alertes étant
déclenchées en cas de détection de mouvements supérieurs à
6 mm. « Des instruments de haute précision et des distancemètres
sont essentiels dans notre façon de travailler », précise Joe Betit.
« La plupart des travaux requérant des instruments optiques
ont été réalisés avec des stations totales Trimble S6 ou S8 ou
avec une station spatiale Trimble VX. » Un scanner 3D Trimble
GX collecte des informations pour le contrôle de la qualité, des
calculs de volumes et la surveillance des excavations. Les points
d’appui requis pour le positionnement proviennent d’un réseau
comportant 2000 points de référence, précédemment levés et
établis le long du couloir du projet ; les géomètres déterminent
donc la position de leur instrument par relèvement. Une base de
données commune des informations du projet aide à empêcher
les erreurs de positionnement systématiques.
Tout ce qui concerne le projet est resserré (le chantier) ou serré
(le calendrier et le budget). Selon Joe Betit, ingénieur géomètre et
responsable de la topographie chez DTP, l’échelle et la complexité
du projet imposent de recourir à une technologie de pointe et à
des techniques topographiques rigoureuses que des processus
bien définis et des communications rapides et fiables permettent
de combiner au mieux.
Les géomètres de DTP ont employé un large éventail d’outils
de positionnement. Les instruments optiques ont englobé des
niveaux numériques, des stations totales et des scanners 3D.
Chacune de ces technologies possède des atouts qui lui sont
propres et l’équipe de Joe Betit excelle à sélectionner la méthode
la plus appropriée pour chaque tâche. Les topographes et les
entreprises utilisent le GNSS pour se positionner sur le chantier,
en recourant à une station de référence Trimble GNSS et au
système Trimble GCS900 de contrôle altimétrique pour le guidage
des engins. Les topographes utilisent le GNSS RTK pour le levé
préliminaire et pour l’implantation de pieux destinés à soutenir
des structures ou des excavations. Quand ils sont trop loin de la
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Le chantier connecté (Connected Site)
Le projet a comporté des défis allant au-delà des
simples besoins physiques des engins de chantier
et du matériel. DTP doit en effet faire circuler une
grande quantité d’information entre les bureaux
de l’entreprise, ceux du chantier, les engins de
construction et le personnel. Pour y parvenir,
un système de communication s’appuyant sur
le réseau informatique sécurisé de DTP a été
utilisé. La mise en place du chantier connecté
de Trimble pour le projet de Dulles a nécessité
une collaboration très étroite entre Trimble et
DTP pour garantir la sécurité, la fiabilité et les
performances du système. « La clé du succès a été
une communication ouverte entre DTP et Trimble
concernant les buts poursuivis par le système et ses
exigences propres », nous indique Misha Nikulin,
responsable du volet informatique du projet
chez DTP. « Cette collaboration soulevait de gros
problèmes techniques et des questions touchant à
la stratégie informatique du groupement. »
Une grande partie des besoins en communication
du chantier est gérée par des technologies sans fil.
DTP a installé des équipements de communication
radiofréquence (RF) à des emplacements fixes le
long du tracé. Dans d’autres secteurs, des points
d’accès sans fil mis en place sur des bureaux de
chantier et alimentés par des capteurs solaires
ont garanti l’intensité requise au signal et ont
étendu la couverture du réseau sans fil jusqu’aux
extrémités du couloir du projet. Des corrections
GNSS et des données de guidage d’engins de
chantier (transmises dans les deux sens) transitent
par le réseau DTP entre la station de base GNSS et
les points d’accès Trimble, où elles sont redirigées
vers les équipements de communication Trimble
et parviennent aux engins de chantier. « C’est un
système de communication à double sens très
complexe », note Joe Betit. « En fait, un engin de
chantier peut être comparé à une imprimante
installée dans l’un de nos bureaux, en ce sens qu’il
est traité comme un périphérique par le réseau
DTP. » Les fichiers de travaux, des requêtes diverses
et les données de surveillance circulent à grande
vitesse et en toute fluidité. Le système transmet
aussi des données GNSS pour un positionnement
RTK à base unique utilisant la station de référence
du projet et fournit la liaison Internet requise pour
accéder au réseau KeyNetGPS.
accès direct au réseau informatique du projet et peuvent obtenir et fournir des plans et
des données topographiques parfaitement actualisées.
La connectivité du chantier et l’attention portée aux détails se sont révélées payantes.
Dans le cadre de l’assurance de la qualité du projet, les équipes de DTP ont effectué des
levés de récolement à l’issue de chacune des étapes de la construction. Les résultats
obtenus ont alors été comparés aux valeurs théoriques et les différences constatées sont
résorbées en réalignant la voie posée sur les structures en béton. Selon Joe Betit, aucune
révision n’a été nécessaire. « Nous avons déployé de gros efforts pour le réseau de points
d’appui et les processus topographiques », poursuit-il en commentant cette réussite « et
nous utilisons par ailleurs des équipements à la pointe de la technique. Des économies
substantielles ont résulté de cette façon de faire. »
Cf. article publié dans le numéro de janvier de POB : www.pobonline.com
L’instrumentation et le réseau de communication
à double sens de DTP sont particulièrement
importants en cas de panne. Le système permet
d’observer le fonctionnement des engins et même
de recueillir des informations de récolement
en temps réel. Si un problème est suspecté, des
techniciens du bureau peuvent vérifier les modèles
théoriques embarqués sur un engin donné et
transférer au besoin un nouveau modèle sur le
terrain. Les géomètres utilisent le système sans
fil du projet sur le terrain lorsqu’ils travaillent sur
leurs ordinateurs portables. Ils bénéficient d’un
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Technologie
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Un levé
préliminaire
aide les voies à
rester en ligne
L
e besoin de vitesse et de confort de roulement requis
pour transporter des passagers et du fret fait peser de
lourdes exigences sur les éléments fondamentaux de
l’infrastructure ferroviaire que sont la plateforme et les voies.
Leur qualité respective doit être établie durant la construction
et conservée au fil du temps. Cela nécessite une pose et un
nivellement impeccables du ballast, une mise en place soignée
des traverses puis un bourrage du ballast pour un positionnement
parfait des rails. L’essentiel du travail — qu’il s’agisse d’une
construction neuve ou d’un entretien de routine — dépendant
de la détermination ou de la vérification précise de la position
de la voie, le recours à une technologie topographique de pointe
est primordial.
Renouvellement de la voie dans le centre de l’Allemagne
Photos réalisées par Bernd Schumacher
En 2011, la principale compagnie de chemin de fer allemande, Deutsche Bahn AG, a confié un projet de renouvellement de voies dans le
Land de Hesse à la société Spitzke SE, l’un des acteurs majeurs du pays dans le domaine des infrastructures ferroviaires. Il s’agissait de
remplacer les traverses et les rails existants sur une portion de voie d’environ 8 km comprise entre les villes de Sontra et de Cornberg.
Faisant partie d’une liaison nord-sud importante, cette ligne sert essentiellement au transit du fret mais des trains régionaux et des
trains de nuit l’empruntent également.
La première opération, réalisée par un train de renouvellement de
voie, a consisté à remplacer les anciennes traverses et les rails par
des équipements neufs. La voie ainsi posée de façon approchée
est ensuite alignée avec précision, tant horizontalement que
verticalement. A cette fin, Spitzke SE utilise une bourreuse
de type Stopfexpress 09-3X de la société Plasser & Theurer.
Ces énormes machines solidaires des rails soulèvent la voie
de la quantité requise, compressent le ballast sous chacune
des traverses en utilisant des pioches à bourrer hydrauliques
puis réalignent la voie latéralement durant la même passe. La
correction horizontale ou verticale requise dépend du décalage
de la voie par rapport à la position qu’elle occupait au terme de sa
pose ou de la maintenance du ballast. Un processus appelé le levé
préliminaire vise à déterminer ce décalage.
Spitzke SE utilise le système Trimble GEDO® CE pour effectuer les
levés préliminaires. Ce système de mesure de la voie comprend
deux chariots légers, chacun pouvant être déplacé aisément sur
les rails par le topographe ou son assistant. L’un des chariots est
équipé d’une station totale de série S Trimble, l’autre portant
un prisme qui en est solidaire. Les chariots sont aussi pourvus
de capteurs permettant de mesurer la distance entre les rails, le
dévers et d’autres paramètres. Les données sont toutes transférées
sans fil vers un contrôleur Trimble TSC2 ou TSC3 qui calcule le
décalage de la voie par rapport à la position spécifiée. Combiné
aux logiciels Trimble GEDO Vorsys, Trimble GEDO Office et
Trimble GEDO Tamp, le système à chariot fournit la précision
requise tout en garantissant une vitesse d’exécution élevée et une
grande souplesse.
« Avant toute passe de bourrage, le levé préliminaire définit
la position actuelle de la voie avec précision, déterminant
ainsi le décalage recherché et les valeurs de soulèvement et de
déplacement requises pour la voie », explique Falko Soffner,
ingénieur géomètre chez Spitzke SE, responsable des levés
préliminaires pour le projet de renouvellement de la voie sur le
tronçon Sontra/Cornberg.
Les mesures se fondent sur des points d’appui généralement
mis en place sur chaque support de caténaire. La station totale
mesure précisément la distance et l’écart altimétrique vers le
point d’appui et envoie les données au contrôleur TSC2 (ou TSC3).
L’opération est répétée au support de caténaire suivant. Le chariot
sur lequel est monté le prisme est alors ramené à la position saisie
au niveau du premier support et la position du prisme est levée.
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Une corde optique est donc créée entre les points ainsi mesurés.
Lorsque le chariot portant le prisme est déplacé le long de la
voie, la station totale suit très exactement les déplacements
du prisme et enregistre tout décalage de la voie par rapport à
la corde optique. Les données sont immédiatement évaluées
par le TSC2 et utilisées pour calculer les données de position
effectives.
L’intégralité des données théoriques de la voie étant stocké
dans le TSC2, les décalages (vertical et horizontal), les valeurs
d’écartement et de dévers de même que les points significatifs
en lesquels la géométrie de la voie change peuvent être visualisés
à tout moment. Il s’agit d’un avantage considérable par rapport
à d’autres méthodes requérant le calcul manuel des valeurs
effectives. Les travaux topographiques étant souvent effectués
très peu de temps avant que la bourreuse n’entre en action,
les décisions touchant les paramètres des passes de bourrage,
comme la quantité de ballast requise, doivent être prises au
dernier moment. La perspective de disposer très rapidement de
données précises facilite la vie du chef de chantier.
Une
alternative
préliminaire manuel
rapide
au
levé
Le système à chariot Trimble GEDO CE offre des avantages
appréciables pour les applications ferroviaires par rapport
à la technologie topographique conventionnelle. Le levé
préliminaire manuel est une procédure très longue qui exige
énormément de travail, requérant des visées et des calculs
manuels, de même que le repérage de données sur la voie. Une
équipe bien organisée et expérimentée de trois personnes peut
lever environ 600 mètres par heure en une seule passe mais a
besoin de trois passes pour recueillir la totalité des informations
requises.
A titre de comparaison, le système à chariot ne requiert qu’une
équipe de deux personnes et une seule passe suffit pour collecter
toutes les données, en se déplaçant à une vitesse comprise entre
1200 et 1500 mètres par heure. Un coût en personnel six fois
inférieur à celui du levé préliminaire manuel en résulte donc.
La vitesse de mesure du système à chariot réduit en outre la
durée du bourrage qui est une procédure très onéreuse, tandis
que la saisie, la transmission et le calcul numérique des données
éliminent de nombreuses sources potentielles d’erreurs
humaines.
« Le temps pris par le levé préliminaire revêt une grande
importance parce que cette procédure est fréquemment
répétée. Le renouvellement de la voie requiert trois passes de
bourrage successives ; le levé préliminaire est essentiel avant
chacune d’entre elles », précise Falko Soffner. « Au terme du
processus, une mesure de contrôle final doit être effectuée
et six semaines environ après l’ouverture de la ligne au trafic,
une autre passe de bourrage requiert à nouveau un levé
préliminaire. De nombreuses raisons militent donc en faveur
d’une exécution aussi rapide que possible du levé préliminaire
et le système à chariot Trimble GEDO CE nous aide à atteindre
une efficacité maximale. »
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Technologie+ 2012-1
Technologie
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Préserver des oeuvres
d’art anciennes
L
es humains vivant en Europe il y a plus de 40000 ans ont laissé des traces attestant de formes primitives de sociétés
et de cultures. Au-delà de leur activité quotidienne de chasse et de cueillette qui permettait d’assurer leur survie,
nos lointains ancêtres se mirent à éprouver des besoins nouveaux, ceux de témoigner de ce qu’étaient leur vie et leur
environnement. Les cavernes où ils vécurent se couvrirent donc de dessins et de pictogrammes dont certains ont subsisté
jusqu’à nos jours. On appelle art pariétal les oeuvres d’art de ces âges reculés — ornant généralement des parois de grottes
ou d’autres surfaces verticales naturelles de grande dimension.
dessins des grottes de La Lluera et du Pindal représentent des
poissons, des aurochs (un lointain ancêtre des bovins actuels),
des cerfs, des chevaux, des chèvres — et vraisemblablement
un mammouth.
Dans la Principauté des Asturies, au nord-ouest de l’Espagne,
les deux grottes de la Lluera et du Pindal situées dans les
Monts cantabriques abritent un vaste ensemble de peintures,
d’inscriptions et de sculptures datant de l’ère paléolithique. Elles
font partie du site inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO,
l’organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et
la culture. Cette distinction impose aux organisations locales
de prévenir toute altération du fait de l’homme et de mener des
recherches scientifiques visant à protéger les sites et à partager
les informations qu’ils recèlent. C’est dans cette perspective que
Ramón Argüelles, étudiant à l’Université d’Oviedo, a examiné
les oeuvres d’art ornant les parois des grottes de La Lluera et du
Pindal et en a réalisé le levé.
Les oeuvres présentes dans les deux grottes revêtent de
l’intérêt parce qu’elles sont tridimensionnelles. Les artistes du
paléolithique combinaient la sculpture à la peinture pour créer
des images d’animaux. Ils préparaient leur surface de travail,
parfois en gravant un canevas au ciseau qu’ils peignaient ensuite.
Dans d’autres cas, les artistes utilisaient la texture naturelle de
la pierre et l’intégraient au sujet dessiné ou gravé. L’oeuvre la
plus notable de La Lluera s’appelle le « Gran Hornacina », une
cavité naturelle que les artistes du paléolithique ont recouverte
de bandes d’ocre aux accents gris bleutés. Ils y ont notamment
gravé un panneau d’une largeur de 3 mètres et d’une hauteur de
1 mètre qui contient les plus belles images de la grotte : un groupe
de six ou sept aurochs et un cheval. Les animaux semblent
descendre une colline et les artistes ont utilisé les sillons qui
strient la paroi rocheuse pour figurer les lignes du terrain. Les
archéologues estiment que l’oeuvre du « Gran Hornacina »
date d’environ 16500 à 21000 ans avant notre ère. Les oeuvres
du Pindal dateraient quant à elles de 12000 à 14500 ans avant
notre ère.
Les prémices de l’artisanat
L’art pariétal fournit de précieux indices sur les conditions de
vie des hominidés à l’ère paléolithique. Il dépeint souvent les
animaux auxquels nos ancêtres devaient faire face et représente
fréquemment les contours des mains et des doigts humains.
Les artistes se servaient de ciseaux, de racloirs et d’autres outils
en pierre pour produire des dessins et des gravures rupestres
qui ont franchi les millénaires. Ils ont créé des couleurs en
mélangeant des minéraux locaux à des graisses animales, puis
les ont appliquées sur les parois en utilisant leurs doigts ou des
brosses faites de fibres végétales ou de touffes de cheveux. Les
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Le relevé des oeuvres d’art souterraines
La méthode classiquement utilisée pour documenter des oeuvres d’art
rupestre combine la topographie conventionnelle à des représentations
graphiques et à du texte. La photogrammétrie terrestre peut aussi se
révéler précieuse dans de tels cas, grâce à sa capacité à produire des
modèles en 3D de grande qualité. Toutefois, les tentatives de mesure
précise ont souvent été limitées par la localisation de l’art pariétal. Les
oeuvres de la grotte du Pindal se trouvent à environ 240 mètres de son
entrée. On ne peut y accéder qu’à pied et même ainsi, leur accès n’est
pas aisé. Une obscurité totale, une forte hygrométrie, des températures
basses conjuguées à un sol irrégulier et instable créent des conditions
difficiles pour une localisation et une documentation précises des
oeuvres rupestres. Même une simple photographie en 2D d’objets d’art
pariétal nécessite un équipement photographique lourd et un matériel
d’éclairage imposant. Le relevé des oeuvres d’art en 3D de La Lluera
et du Pindal constitue un défi plus important encore ; les chercheurs
doivent être particulièrement vigilants concernant l’éclairage et les
positions de l’appareil photo pour saisir la scène avec la précision
voulue. Au cours des dernières années, le balayage laser en 3D s’est
imposé comme un outil précieux à la disposition des archéologues. Les
scanners peuvent enregistrer des données précises et détaillées sur les
surfaces afin de créer des modèles et des images en 3D.
Pour le scannage, Ramón Argüelles a porté son choix sur une station
spatiale Trimble VX. Il a estimé que cet instrument constituait la
meilleure option pour collecter les informations nécessaires afin de
saisir les oeuvres d’art avec la précision requise. Cela incluait des points
en 3D très rapprochés de même que des images numériques à haute
résolution. La compacité et la légèreté de la Trimble VX ont facilité son
transport dans le rude environnement des grottes et l’instrument a
aisément résisté au froid et à l’humidité régnant sous terre.
Pour saisir intégralement le « Gran Hornacina » à La Lluera, Ramón
Argüelles a procédé à des relevés depuis deux localisations, collectant
plus de 87000 points et 18 images numériques avec la Trimble VX.
Au Pindal, il a scanné trois panneaux différents, saisissant plus
de 55000 points. Outre la caméra interne du Trimble VX, Ramón
Argüelles a utilisé une caméra numérique SLR spécialement équipée
pour les conditions d’éclairage difficiles rencontrées. Il a aussi apporté
une attention particulière au positionnement de l’instrument dans la
caverne ; il lui fallait recueillir des informations complètes et empêcher
toute lacune dans les données scannées. Afin de bien saisir tous les
détails en surface, Ramón Argüelles a réglé la Trimble VX de façon
qu’il collecte des points espacés les uns des autres de 1 mm.
Les données de terrain ont été directement transférées du contrôleur
Trimble CU™ vers le logiciel Trimble RealWorks. Ramón Argüelles
a utilisé le logiciel pour enregistrer les relevés puis pour gérer et
visualiser les jeux de données denses. Il a créé une surface maillée en
3D et un rendu 3D puis y a ajouté les images numériques pour produire
des orthophotos détaillées des oeuvres d’art. Les modèles en 3D
peuvent être chargés dans la visionneuse de Trimble RealWorks par les
chercheurs du monde entier en vue d’analyses. Les données peuvent
servir à des animations multimédia et à la création de répliques en
3D à l’échelle de l’oeuvre originale. A présent que les travaux se sont
achevés avec succès à La Lluera et au Pindal, Ramón Argüelles fait
porter ses recherches sur l’utilisation du balayage laser en 3D pour
l’exploitation minière et d’autres applications en sous-sol.
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Technologie
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Personnaliser Trimble Access
U
n nouveau moyen d’améliorer les performances et la productivité d’un levé sur le terrain existe désormais.
Le kit de développement logiciel (SDK) de Trimble Access permet aux développeurs de logiciels de créer des
applications personnalisées et de les commercialiser dans la boutique en ligne de Trimble. Le SDK constitue une
approche novatrice pour développer petit à petit des modules ciblés et les intégrer dans le logiciel de terrain Trimble
Access. Le résultat ? Une rationalisation des flux de données, de nouvelles applications et des solutions personnalisées
qui collent au plus près des besoins des géomètres et de leurs clients.
Les utilisateurs recourent au SDK de Trimble Access dans le
monde entier. En Chine, une application spéciale créée pour les
réseaux électriques facilite et accélère les calculs de terrain et les
implantations. Un développeur espagnol s’est servi du SDK pour
implémenter la fonction de nivellement trigonométrique sur les
stations totales Trimble. Un autre a créé un processus automatisé
de mise en station et d’orientation d’une station totale afin de se
conformer à des exigences prédéfinies. D’autres exemples incluent
des applications simplifiant les procédures de saisie de données et
permettant à des opérateurs non formés de se charger de processus
topographiques de base.
Le SDK de Trimble Access vise à permettre le développement du
nombre et de la variété grandissants d’applications spécialisées
requises pour les systèmes topographiques Trimble. Selon Jason
Rossback, responsable des solutions de tiers chez Trimble, le SDK
est un outil de qualité professionnelle destiné aux distributeurs,
aux utilisateurs finaux et à d’autres développeurs familiers de la
programmation Microsoft Visual Studio et C++. La plateforme
qu’il propose permet aux géomètres d’utiliser les instruments
topographiques et les systèmes Trimble pour répondre aux exigences
propres à certains clients ou à certains projets. Et il ouvre la voie
à une utilisation des systèmes Trimble comme composants de
positionnement au sein de systèmes intégrés comportant des
solutions ou des matériels de tiers. L’approche personnalisée peut
simplifier les travaux de terrain et accroître leur productivité.
Le SDK de Trimble Access comprend des logiciels, de la documentation
et un support permettant à un développeur de logiciels de créer des
applications ensuite intégrées dans Trimble Access.
Les composants logiciels de SDK sont les suivants :
• une interface de programmation (API) qui permet à un logiciel
généré par l’utilisateur d’interagir avec Trimble Access et d’utiliser
ses fonctions générales
• un émulateur Trimble Access qui accroît la productivité de la
programmation en fournissant un outil commode pour tester
immédiatement le code source écrit
• un échantillon de code source que le développeur peut étudier et
modifier pour créer de nouvelles applications.
Photos réalisées par Bernd Schumacher
Lorsqu’il utilise le SDK, un développeur accède aux fonctions
puissantes de Trimble Access. Une application peut intégrer la
bibliothèque complète de Trimble Access (calculs, gestion de données,
formulaires et affichage) dans une procédure personnalisée.
En conséquence, une nouvelle application peut se présenter de façon
similaire à celle des autres modules de Trimble Access. Et parce que
le SDK gère toutes les interfaces avec les instruments topographiques
Trimble — récepteurs GPS/GNSS et stations totales compris —,
le développeur peut se concentrer sur son application et le flux de
ses données. Les développeurs peuvent gagner un temps précieux
(des mois de travail, parfois) en se servant de fonctions existantes
de Trimble Access. Ils peuvent par exemple utiliser des routines
existantes pour la mise en station et l’orientation des instruments,
les transformations et la géométrie des coordonnées.
Outre ces composants logiciels, le SDK de Trimble Access inclut un
programme de support technique dédié. Lorsque des développeurs
créent leurs propres applications, ils peuvent faire appel aux
connaissances des spécialistes et des développeurs de logiciels de
Trimble. Les utilisateurs de SDK ont également accès à un forum de la
communauté connectée Trimble (Trimble Connected Community™)
où ils peuvent échanger des informations avec des experts de Trimble
et d’autres développeurs.
Technologie+ 2012-1
-16-
« L’essentiel pour le développeur est le gain de temps substantiel qu’il réalise et le
raccourcissement des cycles de test », précise Jason Rossback. « C’est un outil puissant
permettant aux utilisateurs de disposer d’applications personnalisées en parfaite
symbiose avec leur équipement et leurs logiciels Trimble. » Il a noté par ailleurs que la
plupart des applications personnalisées créaient des fichiers de travail standard Trimble
Access qui conviennent parfaitement pour le logiciel de bureau Trimble Business Center
et la communauté connectée Trimble.
Jason Rossback espère que le nombre d’applications personnalisées va croître. Des
domaines tels que l’archéologie, la médecine légale ou l’exploration gazière et pétrolière
utilisent des procédures topographiques particulières et constituent de fait des terrains
propices à un recours au SDK. Jason Rossback indique en outre que les développeurs
de Trimble ont utilisé le SDK pour créer le nouveau module sismologique de Trimble
Access et qu’ils ont significativement réduit le temps nécessaire à son développement et
à ses tests.
Partager la richesse
Certains développeurs peuvent vouloir partager — ou vendre — leurs applications,
tandis que d’autres souhaitent les réserver à un usage interne à leur entreprise. Pour
que l’ensemble des besoins soit couvert, les applications créées avec le SDK de Trimble
Access sont livrées via son gestionnaire d’installation (TAIM). Trimble permet ainsi aux
développeurs de contrôler la distribution et l’utilisation des applications personnalisées,
empêchant tout emploi non autorisé. Cela garantit aussi la fluidité du processus
d’installation des applications personnalisées et d’octroi de licence sur les contrôleurs
Trimble. Pour permettre la distribution d’une application dans de nombreux pays, le SDK
de Trimble Access utilise les outils de traduction de Trimble Access. Lorsqu’une application
est prête, les développeurs peuvent la traduire en différentes langues. Ils peuvent créer de
nouvelles applications pour un utilisateur isolé, un groupe d’utilisateurs ou en vue d’une
distribution dans le monde entier. Durant la conception de l’application, les développeurs
peuvent collaborer avec les experts de Trimble pour un support technique détaillé et de
haut niveau. Trimble teste ensuite les applications afin de confirmer qu’elles peuvent être
livrées via TAIM pour fonctionner sur le matériel voulu.
Certaines organisations souhaiteraient disposer d’applications personnalisées mais
n’ont pas le personnel requis pour les développer. Pour les aider, Trimble a identifié un
certain nombre de développeurs qualifiés (appelés partenaires de développement de
Trimble Access), capables de créer des applications personnalisées utilisant le SDK. Les
entreprises intéressées peuvent prendre contact avec Trimble (cf. lien Internet ci-dessous)
pour en savoir plus sur le développement d’une solution par un partenaire agréé.
Les applications Trimble Access fonctionnent sur toutes les plateformes acceptées
par Trimble, environnements Windows et Windows mobile compris. Elles peuvent
être exécutées sur les contrôleurs Trimble TSC2 et TSC3, la tablette Trimble, l’unité
de contrôle Trimble et être intégrées sur la station totale Trimble M3. Le SDK est
également accepté sur le mobile réseau Trimble GeoExplorer® GeoXR™. Les données de
terrain créées en utilisant Trimble Access peuvent être partagées via Trimble Access
Sync et la communauté connectée Trimble. Pour plus d’informations, consultez le site :
www.trimble.com/developer.
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Technologie+ 2012-1
Technologie
&plus
Le véhicule dédié à la technologie
SIG, un « super héros »
L
e jour, le véhicule dédié à la technologie SIG prête son
concours à la cartographie d’actifs divers ; la nuit, il sert
de centre de commande mobile pour des opérations
de sécurité publique dans le comté de Monroe, dans l’Etat de
New‑York, aux Etats-Unis.
En 2008, un revendeur de drogue présumé trouva refuge dans
l’une des zones marécageuses boisées qui abondent dans le comté
de Monroe. C’était en hiver et la neige avait recouvert l’entrelacs
de marais et d’étangs gelés, rendant la poursuite dangereuse
pour les forces de l’ordre. On ne retrouva le corps du suspect
qu’au printemps suivant. Certains responsables du département
des services environnementaux (DES) du comté estimèrent
que cette traque aurait pu connaître une fin différente si ceux
qui l’ont menée avaient pu disposer de leurs ressources (SIG et
équipement GNSS). L’idée d’un véhicule SIG mobile était née.
Le comté de Monroe, dans l’Etat de New York, compte environ
750000 habitants répartis entre 10 villages et 19 villes dont
Rochester, troisième ville de l’Etat par sa population. Il y a plus de
dix ans, le comté a lancé un SIG d’entreprise basé sur le partage
et l’échange de données entre le comté et les administrations
locales. Le comté a d’emblée choisi la technologie GNSS Trimble
pour saisir les informations portant sur les actifs à gérer dans le
SIG.
GNSS de poche Trimble GeoXT™. Le comté a établi trois stations
de base, deux d’entre elles étant des récepteurs Trimble R8 GNSS.
D’ordinaire, les corrections en temps réel sont reçues via téléphone
portable par les mobiles évoluant sur le terrain, les données
transmises par les récepteurs cartographiques subissant un
post-traitement dans le véhicule sur le logiciel de bureau Trimble
GPS Pathfinder. Dans les deux cas, des corrections différentielles
sont apportées aux données GNSS avant leur transfert vers le SIG
d’entreprise.
Aujourd’hui, les offices du comté recourent dans leur quasitotalité aux services cartographiques proposés par la division
SIG du DES (GISD). Le département a donc décidé de faciliter
l’accès à la collecte de données et aux possibilités SIG dans tout
le comté (soit sur 1898 km2) en rendant les services itinérants.
L’entreprise Eastman Kodak de Rochester a donné vie à ce
concept en faisant don d’un fourgon.
Durant la journée, le véhicule est à pied d’oeuvre sur des
chantiers de génie civil majeurs, le SIG servant à produire
des plans localisant les réseaux avec l’ensemble de leurs
infrastructures et les limites des propriétés concernées. A
mesure que la construction progresse, les équipes saisissent des
données de récolement avec les récepteurs GNSS et réactualisent
immédiatement le SIG d’entreprise. En quelques heures à peine,
des infrastructures nouvellement installées ou déplacées sont
réenregistrées avec précision.
Le comté de Monroe a transformé le fourgon en véhicule dédié
à la technologie SIG en y installant trois stations de travail,
des ordinateurs portables renforcés, une table traçante de
36 pouces, des imprimantes, un tableau interactif, un grand
écran, des radios et un équipement de communication sans fil.
Les ordinateurs embarqués utilisent ces liaisons pour accéder
au SIG d’entreprise ainsi qu’aux stations de base GNSS du comté.
Durant les inventaires d’actifs, les couches des éléments des
SIG peuvent être mises à jour sur le terrain, les données étant
transférées directement des récepteurs GNSS mobiles vers le
fourgon. Elles peuvent aussi être transmises par radio au centre
des opérations d’urgence (EOC).
Lorsqu’il n’est pas utilisé dans le cadre de travaux de
construction ou de maintenance, le véhicule parcourt le comté
et sert à cartographier des actifs levés par des récepteurs GNSS
de poche Trimble GeoXT. Le véhicule a aussi joué un grand rôle
dans le projet d’extension du réseau à fibre optique à l'ensemble
du comté, afin de desservir la totalité de ses villes et de ses
villages. Le SIG indique précisément les limites des parcelles
aux équipes de terrain de sorte que le creusement de tranchées
peut généralement être évité sur les propriétés privées pour les
La GISD fait tourner l’équipement GNSS entre ses bureaux et le
véhicule, mais ce dernier emporte généralement des récepteurs
GPS Trimble Pathfinder® Pro XR (avec sac à dos) et depuis
peu des récepteurs GPS Pathfinder ProXH™. Ces récepteurs
cartographiques sont utilisés parallèlement à des récepteurs
Technologie+ 2012-1
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retrouver. Et si le sol d’une propriété doit être foulé, le personnel de terrain connaît l’identité du détenteur du bien foncier à qui
elle doit adresser sa requête pour pouvoir y pénétrer — grâce à la base de données du SIG.
Steve Schwartzmeier, chef d’exploitation du DES, compare le véhicule à un « super héros » aux deux visages, l’un réservé à ses
activités diurnes et l’autre à l’existence qu’il mène la nuit et le week-end.
« Il est utilisé journellement pour rendre tous les services cartographiques imaginables en lien avec les travaux d’entretien, de
construction et d’exploitation réalisés dans le comté », précise Steve Schwartzmeier. « La nuit, nous nous adressons à un public
radicalement différent, puisque nous sommes sollicités par les pompiers, la police et les gestionnaires de situations d’urgence. »
Le véhicule est souvent demandé par le directeur de la sécurité publique du comté de Monroe à qui incombent des missions de
deux ordres : celles qui présentent un caractère d’urgence et celles qui en sont dépourvues. Parmi ces dernières, on compte les
festivals et autres manifestations publiques susceptibles d’attirer la foule. Le véhicule joue un rôle crucial dans la coordination
des moyens logistiques de la sécurité publique dans ces situations.
Un exemple : lors d’un meeting aérien, le véhicule arrive en avance et son équipe dresse un plan répertoriant les stands de vente,
l’alimentation et le câblage électrique, les estrades et podiums, les voies d’évacuation du public et celles réservées à l’entrée et à
la sortie des véhicules d’intervention d’urgence. Ces informations sont enregistrées dans une couche séparée du SIG et des plans
sont imprimés dans le fourgon puis distribués au personnel des services de sécurité couvrant l’événement.
Une fois par mois au moins, le véhicule dédié à la technologie SIG est appelé en urgence sur les lieux d’une situation évoluant très
vite. Récemment, un évadé d’un centre de détention échappait à la police de l’Etat. Le fourgon est arrivé sur site au moment précis
où la police perdait sa liaison de communication avec l’EOC. Ses responsables sont donc montés à son bord pour y poursuivre la
coordination des recherches. Des plans SIG et des photos aériennes en couleur de la zone ont été imprimées dans le véhicule et
circulaient parmi les officiers qui les utilisaient au sol et dans les airs. Le résultat a été une capture sans incident du fugitif — une
issue bien plus heureuse que celle connue trois ans plus tôt et ayant préludé à la création du fourgon.
« Les plans imprimés sur notre table traçante grand format ont donné une bonne idée du terrain qui les entourait aux officiers de
sécurité et ils ont procédé à l’arrestation une heure ou deux plus tard », nous confie le chef d’exploitation du GISD Scott McCarty.
Le véhicule dédié à la technologie SIG est un succès retentissant et tout le monde se l’arrache dans le comté. Il a économisé
des milliers d’heures de travail au personnel, sur le terrain comme au bureau. Son avantage majeur est le fait qu’il mette les
informations requises — dont certaines peuvent sauver des vies — entre les mains d’experts, quand et où ils en ont besoin.
« Nous sommes capables d’amener l’information sur le terrain », ajoute Steve Schwartzmeier, « et de bonnes informations aident
à prendre de meilleures décisions. »
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Technologie
&plus
Concours photo
N
ous avons une nouvelle fois sollicité nos fans
sur Facebook pour départager les photos
sélectionnées pour ce concours à la popularité
grandissante. Après le choix des trois meilleures photos
par notre équipe éditoriale, le gagnant du présent
numéro a été désigné par les fans sur la page Facebook
de la division Topographie de Trimble. La première
place — dont le prix est un blouson tout temps Trimble
4 en 1 — revient à l’auteur de la photo intitulée « A travers
le brouillard » figurant en page 21 et sur la dernière de
couverture. Toutes nos félicitations aux trois gagnants
pour l’originalité de leurs clichés !
Participez au vote : surveillez la page Facebook de la
division Topographie de Trimble (www.facebook.com/
TrimbleSurvey) pour connaître les candidats retenus
pour le prochain concours photo. Lors de chaque
concours, nous sélectionnons au hasard l’un des votants
sur Facebook et lui offrons des cadeaux portant le logo
Trimble. Laissez-vous prendre au jeu !
Une montre Trimble en édition limitée sera offerte aux
auteurs des deux photos non primées :
Un levé royal
Ullrich Gaesing, du service topographique de la ville
de Bielefeld, en Allemagne, a pris ce cliché alors qu’il
travaillait au levé du château de Sparrenburg, haut lieu de
la cité. Erigé vers l’an 1200 sur un promontoire dominant
la forêt de Teutoburg pour défendre ce qui n’était qu’un
bourg à l’époque, ce château est également fier d’abriter
de nombreux passages souterrains. Lorsque cette photo
a été prise, Ullrich Gaesing travaillait à l’établissement
d’un nouveau plan des abords du château visant à
souligner les nombreux changements intervenus ainsi
que les multiples fouilles archéologiques entreprises.
Un levé combiné : un homme et un animal !
Benedetto Domenico, géomètre au sein du Studio Tecnico
Topografico nous a transmis cette photo très amusante
pour laquelle il a utilisé le déclencheur automatique de
son appareil. Il achevait le levé d’un bâtiment agricole près
d’Albenga, dans le nord-ouest de l’Italie, afin de le faire
figurer sur un plan cadastral. Utilisant un système GNSS
Trimble R6 — comme base et comme mobile — et un
contrôleur Trimble TSC2, Benedetto travaillait seul. S’il
était bien le seul topographe sur le terrain, il s’est très vite
aperçu qu’il avait de la compagnie : plusieurs animaux,
dont un âne, rôdaient aux abords de la structure. Intrigué
par les LED du contrôleur, l’âne s’enfuyait à chaque
nouveau signal sonore émis (indiquant le levé d’un point),
avant de revenir aussitôt et de montrer le plus grand
intérêt pour le levé en cours — et la technologie Trimble.
C’était réellement un « levé combiné : un homme et un
animal ! », précise Benedetto Domenico.
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A travers le brouillard
Le géomètre bulgare Stoian Stoianov a pris ce cliché
fascinant au-dessus de la ville de Varna, en Bulgarie
(photo prise sur une colline peu élevée située à
environ 19 km à l’ouest de Varna — à 43°14'45.87"N
27°46'24.87"E). « Nous effectuions des mesures RTK
pour créer un modèle de terrain en 3D de cette zone »,
indique Stoian Stoianov. « Le modèle devait servir
d’aide à la conception des réseaux d’assainissement
et routier desservant ces villages. Un brouillard très
dense nous a enveloppés durant les deux jours de
levé. Les conditions de travail étaient très mauvaises,
mais ne nous ont pas empêchés d’obtenir d’excellents
résultats ! »
Technologie
&plus
Concours photo
Participez au concours photo de Trimble dans
Technologie&plus !
Les gagnants du concours photo organisé par Trimble
seront primés et leurs photos seront publiées dans
Technologie&plus. Le gagnant du présent numéro est
l’auteur de la photo intitulée « A travers le brouillard »,
présentée à la page 21. Envoyez une photo prise avec
un appareil numérique (résolution de 8 mégapixels
ou plus) à l’adresse [email protected].
N’oubliez pas de nous indiquer vos coordonnées (nom,
titre, adresse, etc.).
Pour vous abonner gratuitement à Technologie&plus, allez sur : www.trimble.com/t&m.
Vous pouvez également envoyer un courriel à : T&[email protected].
Vous pouvez aussi consulter Technologie&plus en ligne sur www.trimble.com.
Vous pouvez aussi copier le formulaire ci-contre,
le remplir et nous le retourner par fax.
Fax (U.S.A.) +937 245 5145
Fax (UE) +49 61 42 2100 140
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