15 - Adeps
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Clés pour la Endurance, santé et autonomie ! Ministère de la Communauté française | Direction générale du Sport # 15 2006 1 Pédagogique L'endurance à l'école, vecteur de santé et d'autonomie : un projet pédagogique en trois cycles (1e partie) Philippe TOUSSAINT 8 Dossier de l’Adeps en collaboration avec les éd. EPS Gym sportive à l’école (2e partie) Le franchissement par renversement au saut de cheval J.-P. OLINGER, TH. GARNIER & D. PETRUCCI 17 Enseignement L'Education physique et le sport dans l'enseignement secondaire ordinaire François BACK Informations 20 10e Trophée Commune sportive : édition spéciale pour les 50 ans de l’ADEPS 23 Colloque La formation des jeunes sportifs 24 En ligne : les sites de l'AISF 25 À livres ouverts P E ÉD D I A TG O O GR I I Q AU E L Philippe TOUSSAINT professeur d'EP au Collège Saint-Augustin à Enghien [email protected] L'endurance à l'école, vecteur de santé et d'autonomie un projet pédagogique en 3 cycles (1e partie) L'idée que l'activité physique préserve et améliore la santé ne date pas d'aujourd'hui. Cicéron affirmait déjà que « l'exercice et la température préservent notre vitalité, même à un âge avancé ». L'activité physique répond à un besoin de notre organisme et est nécessaire à son bon fonctionnement. N'engendre-t-elle pas un sentiment de bien-être qui justifie pleinement le fameux ‘mens sana in corpore sano’ ? Partant du constat de la dégradation de la condition physique de nos jeunes, combinée à une hygiène de vie déplorable (alimentation, tabac, alcool, sommeil…), tout enseignant, en particulier le professeur d'EP, se doit de réagir en mettant en place des moyens permettant aux élèves d'adopter des comportements favorables à leur propre santé. Moyen d'épanouissement et de bien-être, ressource pour la vie quotidienne, la santé s'inscrit dans un tissu complexe d'interactions entre le jeune et son milieu. L'école est bien l'un des lieux privilégiés où l'enfant et l'adolescent peuvent acquérir la culture sportive du goût à l'effort et la prise en charge de leur bien-être. Un projet pédagogique cohérent Les bénéfices de l’activité sportive sont trop nombreux pour être cités de manière exhaustive. On peut noter les effets positifs pour le système cardiovasculaire. La pratique sportive contribue à diminuer la tension artérielle et à prévenir les problèmes d’infarctus en augmentant le rendement cardiaque. Lequel améliore la capacité pulmonaire et permet une meilleure ventilation. La pratique régulière d’une activité physique exerce également des effets bénéfiques sur le squelette et protège contre l’ostéoporose. Elle augmente la masse musculaire et, associé à un régime adapté, réduit la masse grasse. Cela contribue à lutter contre l’obésité, à prévenir le diabète (gras). Le sport maintient et améliore de surcroît les réflexes… On pense qu’une pratique raisonnée de l’activité physique améliore l’espérance de vie. Ce qui est certain c’est qu’elle améliore la qualité de vie. Elle a de plus un rôle psychosocial : elle renforce l’estime de soi, permet l’intégration à un milieu social et empêche ainsi certains problèmes d’isolement. Garantir la cohérence entre ce message éducatif, les aptitudes à développer et les réelles conditions de vie des élèves me semble indispensable afin de donner un sens à mon projet. 3 P É D A G O G I Q U E Des synergies se sont crées au sein de mon établissement scolaire. Le groupe « Etoile » dont je fais partie s’attelle à la lutte contre les assuétudes (tabac, alcool, alimentation…). Afin d’impliquer les élèves dans une action réflexive, des panneaux d’affichages reprenant divers thèmes « santé » seront disposés dans le couloir menant au hall de sport : - le tabac, l’alcool ; - la nutrition et l’équilibre alimentaire ; - le sommeil ; - l’obésité, l’asthme, le diabète, les maladies cardio-vasculaires… - les boissons énergisantes ; - le stress ; - les activités sportives, les blessures, la podologie… - les valeurs et contre-valeurs du sport ; - le respect de soi même et d’autrui… Ces thèmes mensuels seront élaborés en partenariat avec les élèves des cours de techniques sociales, de sciences humaines, de religion…afin de toucher la pluridisciplinarité de l’activité. Nul doute que la démarche entreprise par les élèves aura d’autant plus d’impact sur la conscientisation des problèmes inhérents à la sédentarisation et induira, en tant qu’acteurs, une prise en charge plus aisée de leur capital santé. En tant que professeur d’EP, je suis acteur sur le terrain et sers de personne relais. Je tente de sensibiliser l’élève à cette problématique : je tiens mon rôle « d’éducateur » physique en proposant une prise en charge par l’élève de sa condition physique et de son capital santé en mettant en place une pédagogie raisonnée de l’endurance en milieu scolaire. Origines du projet 4 Après maintes recherches bibliographiques, la consultation de nombreux sites internet (surtout français et québécois dédiés depuis longtemps à la course de durée en milieu scolaire), je me suis mis en quête de formations sur le thème de l’endurance à l’école. Deux rencontres, lors de formations CUFOCEP à l’UCL ont été déterminantes : - la première avec Claudio PADOVANO, l’auteur de l’excellent ouvrage « L’Endurance en milieu de scolaire », un dossier, hélas épuisé, paru dans la revue Sport, jadis publiée par l’ADEPS. Ce travail a été une source majeure d’inspiration que j’ai adaptée à mon contexte et mon expérience pour élaborer les deux premiers cycles que je présente ici ; - la seconde avec Eddy KUYPERS (« Initiation au jogging et renforcement musculaire »), qui propose une approche pluridisciplinaire de la course. Toutes deux ont renforcé ma conviction et leur méthodologie respective, bien que différente, correspondait à mes attentes. Je m’en suis donc inspiré. Dans le cadre scolaire, certains aménagements de l’activité ont été réalisés afin de l’adapter aux objectifs propres d’EPS. En effet, les deux heures d’EPS, ainsi que le programme pluridisciplinaire interne de mon établissement scolaire, ne me permettaient pas de développer de manière significative la capacité aérobie de l’élève. D’où l’idée de développer la vocation éducative de la course de durée en favorisant l’appropriation par l’élève de connaissances, de savoir-être, de savoirfaire et celle de susciter l’envie de développer la vocation fonctionnelle en dehors du cadre scolaire, afin que chacun puisse optimaliser son potentiel et l’inscrire dans la construction de son projet réaliste ou tout simplement pour le plaisir de courir, l’entretien de soi. L’observation des conduites initiales des élèves lors des courses de durée m’a permis de constater certains obstacles rencontrés : - une mauvaise perception des rapports entre durée et intensité de l’effort ; - des variations d’allures importantes durant la course de durée ; - une certaine incapacité à reproduire des allures similaires dans des efforts de type intermittent… P Un projet réparti en trois cycles d’un an J’ai donc décidé de répartir l’approche méthodologique sur 3 cycles répartis sur 3 années. Chaque cycle fait l’objet d’une fiche synthétique, publiée dans ce dossier. Le contenu et les objectifs de chaque cycle diffère et permet à l’élève : - de s’investir dans des tests initiaux permettant de déterminer la VMA ; - d’identifier les écarts de variations d’allures dans une course continue en passant progressivement de repères externes (balises, étalonnages…) à des repères internes ; - d’adapter l’allure de course correspondant à un pourcentage de sa VMA ; - de distinguer et d’adapter des allures de courses sus- et sous-maximales (> et < VMA) ; - d’apprécier l’intensité de l’effort en relations avec des indices physiologiques (essoufflement, fréquence cardiaque…) et/ou des caractéristiques de foulée (amplitude, fréquence, relâchement…) ; - de combiner les différentes allures durant une course continue ; - d’apprécier la durée de la récupération permettant, dans un travail intermittent, de reproduire un nouvel effort de même qualité… Ainsi le 1er cycle doit permettre à l’élève de : - de se situer en déterminant sa VMA ; - de découvrir et d’intégrer la vitesse de base en course de durée par rapport à un pourcentage de sa VMA. É D A G O G I Q U E Le 2e cycle conduira l’élève à : - se situer en déterminant sa VMA ; - à enrichir son répertoire d’allures par rapport à divers pourcentages de sa VMA. Enfin, grâce au 3e cycle, l’élève sera en mesure : - d’utiliser un cardiofréquence-mètre ; - de se situer en déterminant sa VMA en rapport avec sa fréquence maximale (FCmax) et d’établir sa cardio-identité ; - de découvrir et d’intégrer diverses vitesses de course en rapport avec un pourcentage de sa fréquence cardiaque maximale. Avant d’aborder le travail proprement dit, la première leçon consiste à faire le point sur la condition physique des élèves avec lequel l’enseignant fait connaissance, et à observer leur comportement sur une épreuve de longue durée. Ils sont invités à courir pendant 20 min à allure libre avec pour unique consigne de « ne pas marcher ». Pour les épreuves qui suivent, la classe est répartie en deux groupes. Je développe par ce biais la coopération socio-motrice. Les élèves se regroupent par binôme : un athlète et un coach. Ce dernier dispose de la fiche de « son » athlète, consigne ses résultats, l’encourage et prend ses pulsations en début et fin de séances. La prise de pulsation cardiaque « manuelle » par l’élève n’est qu’un indicateur et est souvent une mesure imprécise. L’utilisation d’un cardio-fréquence-mètre la rendrait plus objective. Elle fera l’objet du travail entrepris lors du troisième cycle. 5 P É D A G O G I Q U E Cycle 1 1.1. Situer l’élève 1. Test Vameval : évaluation du potentiel aérobie de l’élève Investissement de l’élève dans un test initial permettant de déterminer sa VMA (vitesse maximale aérobie). Le test va permettre de déterminer une VMA individuelle théorique. Des réserves doivent être émises dans la validité des résultats, car l’ensemble des élèves n’est pas psychologiquement prêt à consentir des efforts de ce type. La grande majorité des élèves interrompt les tests prématurément, le plus souvent par manque de motivation et de pratique sportive... Contrôle du comportement de l’élève lors d’une épreuve de puissance aérobie VAMEVAL NOM PRÉNOM DATE FC VAMEVAL NAISSANCE REPOS DURÉE 2. Test de Cooper - T12 : contrôle du comportement de l’élève lors d’une épreuve de puissance aérobie Le coach note, pour chaque tour, les temps de passage de son équipier afin d’identifier les écarts de variation d’allure durant la toute la durée de la course. Ce test permet également un réajustement de la VMA dans le cas où l’élève a couru à plus de 95 % de sa VMA. 3. Test de 20’ - T20 : contrôle du comportement de l’élève lors d’une épreuve de capacité aérobie Le coach note pour chaque tour les temps de passage de son athlète afin d’identifier les écarts de variation d’allure durant la toute la durée de la course. 6 VAMEVAL KM/H RÉCUPÉRATION R0 R1’ R3’ P É D A G O G I Q U E 1.1 TABLEAU 7 P É D A G O G I Q U E 1.2. Courir l’espace, courir le temps 6. Exploration d’un espace en extension en utilisant une vitesse constante 4. Evaluer le temps, évaluer l’espace. Découverte de la relation espace-temps J’utilise une allure de 70 % de ma VMA pour parcourir des distances constantes Après avoir intégré l’allure à 70 % de sa VMA, l’élève va devoir montrer qu’il est capable de prolonger cette allure de manière régulière dans l’espace. Le travail fractionné en distance implique que les élèves arrivent chacun à leur tour en fonction de leur niveau. Situation 1 : évaluer le temps en utilisant des repères internes Situation 2 : évaluer la distance parcourue avec un repère externe (parcours balisé) Situation 3 : établir la relation entre l’espace parcouru et le temps qui s’écoule 5. Découverte et intégration de la vitesse de base en course de durée Je cours à 70 % de ma VMA et suis capable de reproduire cette allure Cette séance permet à l’élève : - de s’initier à la première allure rentable sur le plan physiologique pour la course de durée ; - d’apprécier l’intensité de l’effort en relation avec des indices physiologiques pertinents (essoufflements, fréquence cardiaque…) et/ou de la caractéristique de la foulée (amplitude, fréquence, relâchement…). Jeu de précision : réaliser 10 x 1 tour à la seconde près de son temps de passage à 70 % de sa VMA. 8 7. Exploration d’un temps en extension en utilisant une vitesse constante J’utilise une allure à 70 % de ma VMA et maintiens cette allure sur des durées croissantes Le travail fractionné en durée est plus aisé du point de vue organisationnel. En effet le temps identique pour tous permet un arrêt simultané de la séquence de course. Il est essentiel de baliser le parcours de manière précise afin que le coach puisse repérer le point d’arrêt lors du dernier tour. 8. Test de 20’ à 70 % de sa VMA minimum Je gère une vitesse (70 % de ma VMA min) pendant une épreuve de durée L’élève doit gérer une vitesse pendant une épreuve de durée. Ce test permet de constater où se situe l’élève au niveau de l’appropriation et de l’intégration de l’allure de base ainsi qu’au niveau de la gestion de l’effort. P É D A G O G I Q U E 1.2. EVALUER L'ESPACE, LE TEMPS 9 Jean-Pierre OLINGER, Dominique PETRUCCI professeurs agrégés en EPS Gym sportive à l’école et Thierry GARNIER professeur certifié en EPS, tous trois expérimentés en ZEP et établissements sensibles Dessins de Gilles MAZARD (2e partie) Le franchissement par renversement au saut de cheval Nous poursuivons ici la publication d'un aperçu du remarquable dossier intitulé L'EPS dans les classes difficiles - Entre fils rouges et lignes jaunes, publié aux Éd. Revue EPS. Nous avons lors choisi, avec le concours de l'Éditeur et des Auteurs de cet article, d'en présenter de larges extraits significatifs, sous une forme adaptée à notre modeste format. Etalé sur un cycle de longue durée dans l'enseignement secondaire, l'apprentissage moteur proposé dans ce dossier vise rien moins que le franchissement par renversement au saut de cheval. Un projet ambitieux, inscrit dans le temps et dans une perspective de progrès où l'activité deviendra « de plus en plus aérienne, manuelle, tournée, renversée et maîtrisée » : la conquête de l'équilibre en rotation avant en quadrupédie, alternée avec envol, réalisée en toute sécurité ! L'approche pédagogique proposée ici allie progression, sécurité, autonomie et créativité croissantes, compétences techniques mais aussi humaines qui s'accordent parfaitement avec les objectifs de notre revue. De quoi proposer un fameux défi à ses jeunes élèves, notamment ceux qui ont le plus besoin de découvrir leurs propres limites, invités à devenir les acteurs conscients de leur évolution personnelle dans une discipline exigeante mais si épanouissante. 10 D O S S I E R Table des matières 2e PARTIE 7. Noter en direct dans l’étape 1 3e PARTIE 1e ÉTAPE : DU TERRIEN AU FRANCHISSEUR TOURNEUR : S’ÉQUILIBRER EN TOURNANT EN QUADRUPÉDIE RENVER- (à paraître dans CF #16) SÉE 2E 1. 2. 3. 4. 5. 6. Quels pas en avant ? Situation de référence (SR) Dispositifs de la SR Modalités de régulation de la SR Les fils rouges de l’étape Compétences et contenus ÉTAPE : RÉALISER DES FIGURES ACROBATIQUES : AÉRIENNES LE FRANCHISSEUR RENVERSÉ ET LE TOURNEUR AÉRIEN 3E ÉTAPE : ENCHAÎNER DES FIGURES GYMNIQUES - VERS L’ENCHAÎNEUR AÉRIEN 1e étape : DU TERRIEN AU FRANCHISSEUR TOURNEUR S’ÉQUILIBRER EN TOURNANT EN QUADRUPÉDIE RENVERSÉE 1. Quels pas en avant ? La réponse motrice du terrien À ce niveau, l’élève est un réfractaire : on observe un refus du renversement. L’élève est organisé prioritairement par la conservation de son équilibre, tête en haut. À la pose des mains sur l’obstacle, il y a bascule du corps sur le côté (sans action de répulsion des bras) ou bien une chute à plat ventre en avant. Il peut aussi poser les genoux sur le cheval et rouler en avant sur le tapis. Notre hypothèse 1. Il va donc falloir lui apprendre à tourner vers l’avant en franchissant le cheval en toute sécurité. Il construit ainsi la posture corps groupé, tête fléchie, avec l’appui solide des bras. La première conduite typique observée est la boule : le franchissement est une roulade vers l’avant plus ou moins dans l’axe du déplacement et la réception est ‘allongé sur le dos’. Il n’y a plus de pose des genoux sur le cheval et l’appui des mains est furtif. 2. Puis l’élève va apprendre à tourner vite dans l’axe en augmentant la résistance des bras. Il se préserve en retrouvant rapidement ses appuis pédestres à la réception. La seconde conduite typique observée est le culbuteur : le franchissement est une rotation rapide proche de l’obstacle. Une plus grande résistance des bras à l’appui permet cette rotation. L’appui est prolongé et la tête reste en flexion. La réception se fait en appui fessier ou accroupi. 3. Enfin l’élève va apprendre à créer une trajectoire ascendante, à construire l’espace aérien grâce à une action de répulsion des bras. La conduite typique observée est alors le franchisseur tourneur : la rotation avant devient aérienne. Le pas en avant est identifié : construire un nouveau système de repères pour s’équilibrer dans une situation acrobatique quadrupédique. 11 D O S S I E R 2. Situation de référence (SR) LE FRANCHISSEUR TOURNEUR La mise en place de la SR se fera de façon progressive au cours du cycle du fait des risques encourus. Le niveau des élèves sera évalué à partir des situations tests de la mise en activité. La roulade avant : pré-requis de la SR II est possible que quelques élèves aient des difficultés à entrer dans le dispositif 1. En effet, la réalisation de la roulade avant est un pré-requis pour réussir. Pour pallier cette lacune, on peut proposer une situation d’apprentissage : la culbute. Situation : la culbute But : tourner vers l’avant. Description : faire une culbute avant sur un plan incliné avec départ pieds légèrement surélevés. Consignes : regarder ses pieds, retrouver au plus vite le contact avec le sol par les mains, après la culbute. Critère de réussite : arriver accroupi, mains au sol, équilibré. 3. Dispositifs de la SR Notre SR (situation de référence) est identifiée par la tâche : ‘franchir par renversement pour arriver en position équilibrée’, en posant obligatoirement les deux mains sur l’obstacle. Nous proposons différents dispositifs matériels pour cette SR en fonction des pas intermédiaires à franchir. À quel moment proposer le dispositif 1 ? Au moment du pas intermédiaire qui amène l’élève à la conduite de la boule. Le départ avec les pieds placés en contre-haut favorise la culbute du corps vers l’avant. À quel moment proposer le dispositif 2 ? Au moment du pas intermédiaire qui amène l’élève à la conduite du culbuteur. Le fait d’utiliser ici un mini-trampoline [MT] augmente la vitesse de rotation. Grâce au dispositif précédent, l’élève a pu construire l’appui solide des bras et la flexion de la tête qui lui permet de culbuter en toute sécurité. À quel moment proposer le dispositif 3 ? Quand l’élève est capable, dans le dispositif précédent, d’arriver sur les fesses au moment du pas intermédiaire où l’on recherche plus d’amplitude. On favorise la rotation vers l’avant et l’amplitude pour accéder à la conduite typique du franchisseur tourneur. À quel moment proposer le dispositif 4 ? Pour atteindre l’étape 2 qui sera celle du franchisseur renversé. On recherche l’amplitude du vol vers l’avant et le haut par une augmentation de la vitesse horizontale, de l’élan et de la hauteur de l’obstacle. L’accent est mis ici sur la répulsion des bras. Dispositif 4 (proposé en fin d’étape 1) 12 D O S S I E R 4. Modalités de régulation de la SR L’inclinaison du trampoline (T.) : le T. incliné vers l’obstacle favorise la rotation vers l’avant. Ce n’est qu’à partir de l’étape 3, où une course d’élan est proposée, qu’il peut être retourné dans l’autre sens afin de favoriser le renversement par blocage de la vitesse horizontale et l’ascension du corps vers le haut en réduisant la rotation vers l’avant. L’éloignement du T. par rapport à l’obstacle : il s’agit de trouver la distance optimale en fonction notamment de la taille des élèves et de la vitesse de course d’élan. Si le T. est trop près, l’élève va monter et retomber sur les mains. Si le T. est trop éloigné, l’élève va plonger vers l’avant plutôt que tourner (ce qui présente également des risques corporels). Pour les dispositifs 2 et 3, il semble préférable de placer le T. très près, voire au contact du plinth en mousse, car si l’obstacle est bas le renversement est réduit. À partir du dispositif 4, l’enseignant peut éloigner le T. pour accentuer le renversement à la pose des mains. La distance de la caisse au T. : il sera également nécessaire de régler cette distance avec une recherche d’optimisation permettant de coordonner le renversement et la rotation (dispositifs 3 et 4). Si la caisse de départ est haute et proche, l’élève n’aura que l’intention de tomber, ce qui va renforcer l’action de renversement. Si la caisse de départ est basse et éloignée, l’élève aura pour intention de sauter vers l’avant, ce qui va renforcer la vitesse horizontale. 5. Les fils rouges de l’étape 1 Il ne suffit pas d’enseigner pour que les élèves apprennent ! Pour permettre à nos élèves d’effectuer cette progression, nous avons identifié trois fils rouges. Fil rouge 1 : la posture à l’appui des mains sur l’obstacle, bras tendus et tête en flexion Ce choix renvoie à des questions de sécurité. Le premier pas à franchir pour l’élève est finalement d’ordre affectif : pouvoir culbuter en étant assuré de préserver son intégrité physique. Ceci se construit par une coordination entre l’ouverture des bras et la flexion de la tête. Il faut doter l’élève de nouveaux repères en position renversée (regard porté sur les mains) pour lui permettre de franchir le pas. Il lui faut aussi pouvoir résister à la pesanteur pour tourner sans tomber. Cet indicateur permet de développer les apprentissages nécessaires pour lutter contre l’écrasement du corps sur les bras. Fil rouge 2 : la posture à l’arrivée après le tour Cet indicateur correspond à l’étape où, libéré de la peur de tourner et possédant les moyens physiques de résistance à la pesanteur, l’élève va véritablement construire la rotation avant en jouant prioritairement sur la vitesse. Il doit ici retrouver rapidement ses repères de terrien après le tour, de sorte que l’équilibre se construise plutôt à la fin de l’action. En centrant l’élève sur la posture de réception à l’arrivée, on va lui permettre de progresser dans l’équilibre de son tour. Fil rouge 3 : la posture en vol après l’appui des mains Ici, le pas à franchir est la construction d’une trajectoire ascendante et d’un point haut pour un élève qui sait déjà tourner en toute sécurité et arriver équilibré. La prise de posture en vol et la décentration par rapport à la réception sont des indicateurs de la construction de cette trajectoire ascendante et de ce point haut. 6. Compétences et contenus 13 D O S S I E R 6.1. Situations d’apprentissage Comment articuler les situations d’apprentissage ? Les situations de la grande boucle : des situations proches de la situation de référence But : aborder les contenus d’enseignement 2, 3, 4, 5 et 6 (TABLEAU 2). Description : à partir d’un appui abdominal, sur une barre fixe basse ou sur une barre asymétrique inférieure, se mettre en appui sur les mains sur une caisse placée en contrebas; puis basculer en avant, corps groupé, pour se réceptionner dans un gros tapis placé à hauteur de la caisse. Consignes : - insister sur la position des bras qui doivent rester tendus pour résister à la pesanteur; - diriger le regard entre les mains, ce qui permet de maintenir la tête rentrée et de culbuter ainsi en toute sécurité ; - effectuer un groupé ‘talons-fesses’ pour faciliter la culbute du corps en avant ; - pour les élèves qui réussissent à culbuter en avant bras tendus, demander une accélération de la vitesse et un appui actif des bras pour essayer d’atterrir encore plus loin… Précaution : sur les barres asymétriques, la prise de risque est plus grande et la tâche n’est accessible qu’aux élèves qui réussissent seuls avec la barre fixe. Variable : la bascule du corps en avant peut se faire seul si l’élan créé est suffisant ou avec un aide qui maintient et pousse aux jambes. 14 D O S S I E R Tableau 2 Des compétences et des contenus pour l'étape 1 REPÈRES POUR L’ENSEIGNANT FILS ROUGES COMPÉTENCES SPÉCIFIQUES (CS) CONTENUS D’ENSEIGNEMENT La première conduite typique observée est celle de la boule : le franchissement est une roulade vers l’avant plus ou moins dans l’axe du déplacement et la réception est “allongé sur le dos”. Il n’y a plus de pose des genoux sur le cheval et l’appui des mains est furtif Fil rouge 1 : la posture à l’appui des mains sur l’obstacle, bras tendus et tête en flexion CS1 : réaliser un déplacement quadrupédique pour tourner vers l’avant CS2 : créer et utiliser un déséquilibre vers l’avant lors de l’appui manuel pour culbuter • 1. Coordonner une impulsion pédestre et un appui manuel pour transférer le poids du corps sur les mains • 2. Se repérer tête en bas dans un appui manuel renversé • 3. Savoir se servir de ses bras comme antennes pour repérer la distance avec l’obstacle dans un appui manuel renversé • 4. Repérer le point de rupture entre le renversement et le non-renversement • 5. Résister à la pesanteur en appui manuel renversé pour culbuter, amortir et repousser La deuxième conduite typique est celle du culbuteur : le franchissement est une rotation rapide proche de l’obstacle. La plus grande résistance des bras à l’appui permet la rotation. L’appui est prolongé et la tête reste en flexion. La réception se fait en appui fessier ou accroupi Fil rouge 1 + Fil rouge 2 : la posture d’équilibre à l’arrivée après le tour CS3 : créer des forces de rotation pour arriver en appui fessier CS4 : maîtriser la vitesse de rotation pour s’équilibrer à la réception • 6. Accepter le déséquilibre vers l’avant lors de l’impulsion des bras • 7. Utiliser les bras pour accélérer la rotation vers le bas et l’avant La conduite typique visée est celle du franchisseur tourneur : la rotation avant devient aérienne. L’élève construit un temps de vol mais il n’y a pas de mobilisation active du corps en l’air, ni de figure gymnique. La réception se fait sur les pieds de façon équilibrée Fil rouge 3 : la posture en vol après l’appui des mains CS5 : utiliser l’appui manuel pour créer un temps de vol en se renversant • 8. Mobiliser activement le corps en l’air • 9. Utiliser les bras et les épaules pour pousser vers l’avant et le haut • 10. Repérer un temps de vol, un point haut et un point bas (trajectoires ascendantes et descendantes) • 11. Dissocier les phases d’impulsions manuelles, pédestres et la réception 15 D O S S I E R Les situations de la petite boucle : des situations décontextualisées Situation 1 – Le Multiquad But : pour aborder les contenus d’enseignement 1, 4, 5 et 6 (TABLEAU 2). Description : se déplacer en bondissant en quadrupédie sur les caisses en contre-haut puis prendre une impulsion sur le MT et culbuter en avant en posant les mains sur le gros tapis de réception. Justification : l’enchaînement de bonds en quadrupédie permet de renforcer musculairement la ceinture scapulaire dans une situation de semi-renversement, ce qui aidera ensuite l’élève à mieux utiliser ses bras pour augmenter le temps de vol. Consignes : lors de la culbute sur le MT, insister aussi sur le rôle de la fermeture rapide ‘talons-fesses’ pour accélérer la rotation. Variables : - lors de la réalisation du déplacement sur les caisses, on peut demander une accentuation du placement du dos, une augmentation de l’amplitude des bonds; - augmenter l’inclinaison du T. vers l’aire de réception pour permettre une accélération plus facile de la rotation. Situation 2 – La Balançoire But : pour aborder les contenus d’enseignement 2, 3, 5 et 6 (TABLEAU 2). Description : monter en appui sur la barre fixe basse, tourner en avant pour aller poser les mains sur la caisse placée en contrebas (en gardant les jambes groupées ‘talons-fesses’); puis, de cette position, repousser sur les mains pour remonter le buste, et redescendre en appui mains sur la caisse, puis repousser pour remonter le buste, etc. (plusieurs fois de suite). Justification : cette situation est intéressante notamment pour construire un système de repères tête en bas en même temps qu’elle permet un renforcement de la ceinture abdominale, préparatoire à des prises de postures dynamiques pendant le temps de vol. Consignes : - bien régler la hauteur de la caisse pour que les bras restent tendus; - insister sur le rôle des jambes : le groupé ‘talons-fesses’ permet de basculer en avant vers le bas et le dégroupé permet au buste de remonter s’il est associé à une répulsion des bras sur la caisse et à un redressement de la tête vers le haut et l’avant; - placer un manchon de protection sur la barre pour éviter des douleurs abdominales. Variable : pour faciliter le mouvement de balancement du buste de haut en bas et de bas en haut, on peut mettre une aide ou lester les chevilles. 7. Noter en direct dans l’étape 1 Situation d’évaluation : enchaîner des sauts en rotation avant 16 Trois dispositifs sont mis en place par ordre de difficulté croissante : - dispositif 1 : avec un bloc de mousse de 1 m de haut; - dispositif 2 : avec un cheval de 1,10 m; - dispositif 3 : avec un plinth de 1,20 m. L’élève doit choisir un dispositif et exécuter cinq sauts sur ce même dispositif. Sur les trois dispositifs, le MT est incliné vers l’obstacle; la prise d’élan se fait sur des caisses placées à la hauteur du T.; les tapis de réception sont disposés à la hauteur de l’obstacle ou en léger contrebas (pas plus de 30 cm). D O S S I E R Sur les côtés de l’aire de réception, on aménage respectivement trois zones délimitées par de petits plots de caoutchouc : - zone I : de 0 à 1,50 m; - zone 2 : de 1,50 à 2 m; - zone 3 : supérieure à 2 m. Critères d’évaluation des sauts Fil rouge 1 : la posture à l’appui des mains sur l’obstacle, bras tendus et tête en flexion Barème : - tête rentrée : 1 point; - tête sortie : 0 point. Fil rouge 2 : la posture d’équilibre à l’arrivée sur le tapis Ici, les critères d’évaluation sont la position d’arrivée et la capacité à maintenir cette position d’arrivée sans déséquilibre pendant trois secondes. Barème : - arrivée sur le dos : 0,5 point; - arrivée assis : 1 point; - arrivée accroupi : 1,5 point; - arrivée debout (fesses au-dessus des genoux) : 2 points; - arrivée équilibré pendant 3 secondes : 1 point; - arrivée non équilibré : 0 point. On tiendra compte aussi de la zone d’arrivée pour valoriser l’amplitude du saut : - arrivée en zone 1 : 1 point; - arrivée en zone 2 : 1,5 point; - arrivée en zone 3 : 2 points. Organisation du test Pour une classe de 24 élèves Le test est organisé sous forme d’une compétition interne à chaque groupe, ce qui permet de combiner les deux exigences compétitives de la gymnastique moderne : - réaliser une production notée selon des critères précis afin de valider son niveau technique; - se classer par rapport à des adversaires. On constitue quatre groupes de niveau de six élèves pour que le rapport de forces soit équilibré entre les élèves d’un même groupe. La compétition prend la forme de duels ‘un contre un’. Chaque élève porte une lettre (A, B, C, D, E, F) et réalise cinq passages. L’ordre des duels est programmé à l’avance et inscrit sur une fiche de résultats. Ainsi, pour un groupe (6 élèves), la compétition représente 15 matches (5 sauts par gymnaste) et 30 sauts (chaque élève a droit à un seul essai par duel). Les rôles sociaux sont répartis de la façon suivante : deux groupes sont spectateurs et installés dans un espace spécifique bien défini, un groupe est en compétition et noté par le quatrième groupe qui joue le rôle de jury (quatre juges, un secrétaire, un contrôleur). 17 D O S S I E R L’organisation du jury est la suivante : - le juge 1 note la position de la tête; - le juge 2 note la position d’arrivée; - le juge 3 note la stabilité de la réception; - le juge 4 note la zone d’arrivée; - le 5e élève joue le rôle de secrétaire, reporte les points des quatre juges sur la feuille de résultats et donne l’ordre aux gymnastes d’effectuer leurs sauts lorsque les juges sont prêts à noter; - le 6e élève est chargé de la logistique et de la sécurité (vérification et remise en place du matériel). Ces 6 élèves changent de poste tous les 5 sauts. Ainsi, au terme des 30 sauts, ils auront occupé les 6 fonctions. Chaque juge dispose d’une fiche pour l’aider à repérer ce qu’il doit juger et est placé précisément autour du dispositif (voir le dessin). Calcul de la note Note de match : sur 4 points À l’issue des quinze duels, l’enseignant établit le classement du groupe : - pour le 1er : 4 points; - pour le 2e : 3,5 points; - pour le 3e: 3 points; - pour le 4e: 2,5 points; - pour le 5e: 2 points; - pour le 6e: 1,5 point. Maîtrise d’exécution : sur 12 points Chaque élève réalise 5 sauts. La note maximale possible pour un saut est de 6 points, ce qui permet de totaliser 30 points au maximum. Le total des points obtenus est multiplié par 0,4 et permet ainsi de ramener la note sur 12 points. Pour tenir compte du degré de difficulté croissant des trois dispositifs, on peut encore multiplier la note sur 12 par un coefficient de difficulté selon le dispositif choisi par le gymnaste, sachant que celui-ci doit effectuer ses cinq sauts sur le même dispositif : - dispositif 1 : coef. 0,8; - dispositif 2 : 0,9; - dispositif 3 : 1. 18 Note de participation et de respect des règles de vie du cycle : sur 4 points Règles de vie : respect de - l’espace de travail : 1 point; - l’ordre de passage : 1 point; - l’adversaire : 1 point ; - du rôle attribué : 1 point. ■ E N S E I G N E M E N T L'Education physique et le sport dans l'enseignement secondaire ordinaire Une certaine confusion règne à propos des termes « Education physique », « Sport », «Sport-Etudes », « Humanités sportives de haut niveau », « Activités sportives »… Pour faire le point : rencontre avec Monsieur François Back, spécialiste de l'orientation scolaire Dans les contraintes d’espace qui lui sont imparties, cet article est avant tout destiné à un large public. Il ne prétend pas dresser un portrait exhaustif du cours d’Education physique dans l’enseignement secondaire ordinaire, organisé ou subventionné par la Communauté française. Les lecteurs rompus à la terminologie administrative en vigueur dans l’enseignement (enseignants, chefs d’établissement ou fonctionnaires) complèteront aisément le tableau esquissé ici en quelques pages. Tout lecteur soucieux de compléter son information pourra obtenir des renseignements complémentaires par mail à l’adresse suivante : [email protected]. Dans la mesure où la question aura une portée générale, il y sera répondu dans un délai raisonnable. Par ailleurs, le sujet traité ici fera l’objet d’un exposé donné par Mme Jacqueline VandenbergLobet, Inspectrice de l’enseignement secondaire et supérieur de la Communauté française (voir page 23). Le cours d’Education physique est-il un cours comme les autres ? GB : Parfaitement. Il est soumis à un programme officiel; il fait l’objet de contrôles et d’évaluation ; il permet de développer la sociabilité, la confiance en soi autant que le développement et l’épanouissement physiques. C’est un cours différent qui intègre certaines théories, mais dont le principe de base repose sur le jeu et l’exercice. On peut le considérer comme un atelier d’application où chacun exprime et développe son potentiel physique, athlétique, se forme à l’habileté, à la coordination des mouvements, se confronte avec les autres, joue le jeu de l’effort, individuellement ou en équipe. Il fait partie de la formation commune ; il y a des objectifs à atteindre qui visent à développer des capacités. C’est un cours très important pour apprendre à se connaître, pour développer sa personnalité et pour se situer par rapport aux autres. 19 E N S E I G N E M E N T “…l'étudiant devra parvenir à la meilleure habileté gestuelle possible, à reproduire des mouvements physiques corrects pour trouver équilibre et sécurité ” Est-ce un cours « à la carte » ? GB : C’est un cours obligatoire. Mais en fonction de l’âge, de la filière et de l’orientation, le cours peut comporter de 2 à 5 h par semaine. Suivant que l’étudiant se trouve dans l’enseignement de transition (général ou technique) ou dans l’enseignement de qualification, il peut « pousser » sa formation en Education physique vers certains profils ou vers certaines orientations plus spécifiques. D’autre part, certains établissements offrent des activités sportives complémentaires et libres. Certaines écoles organisent aussi des sports-études spécialisés dans un sport particulier (à partir du 2e degré), d’autres proposent des humanités sportives dont l’objectif est de préparer à l’animation sportive, tout en ayant une formation générale de base. 20 Le programme est-il « chargé » ? GB : Dans la formation commune (de 2 à 5 h par semaine en fonction des âges et des options), le professeur d’Education physique vise un développement complet du corps ; l’étudiant devra parvenir à la meilleure habileté gestuelle possible, à reproduire des mouvements physiques corrects pour trouver équilibre et sécurité (savoir nager par exemple), à se familiariser avec différentes règles dans différents sports, à développer ses muscles et son endurance. Dans la formation avec option (de 4 à 8 h par semaine), l’école propose une formation plus poussée dans certains sports collectifs ou centrée sur un sport en particulier, complétée par des cours d’expression, d’analyse du mouvement, de laboratoire, d’anatomie… Un sport-études peut être proposé dans le 2e et/ou le 3e degré avec une activité sportive principale. Quant à l’option « humanités sportives de haut niveau », elle est accessible sur proposition d’une Fédération sportive et après l’approbation du dossier par le Ministre des Sports. Dans ce cas, la formation pratique est souvent assurée en dehors de l’école (de 7 à 11 h d’entraînement). Dans les options « techniques sociales et d’animation » (2e degré) ou « agent d’éducation » (3e degré), le cours d’Education Physique est complété par des heures d’expression corporelle, de techniques des loisirs, d’expression et communication, de techniques d’éducation corporelle, de travaux pratiques et stages. A quoi mènent les humanités sportives et les options « éducation physique » ? GB : Après le 1er degré, qu’on peut qualifier de E N S E I G N E M E N T tronc commun et où le cours d’Education physique remplit un rôle très important dans le développement physique de l’adolescent, toutes les options ou filières aboutissent à la fin du 3e degré au Certificat d’Etudes Secondaires Supérieures. Le CESS permet l’accès à tous les graduats et à l’université. Les options en Education physique préparent plus précisément à des métiers liés à l’enseignement, à l’encadrement sportif et à l’animation sportive. Elles permettent éventuellement de poursuivre des formations axées sur les professions para-médicales, d’intégrer des clubs sportifs ou de faire de l’animation socio-culturelle et éducative. Le profil de formation « animateur » (3e degré) ou d’ « animateur socio-sportif » (année complémentaire du 3e degré) comporte aussi des heures de méthodologie, d’éducation à la santé, de psychologie appliquée, de techniques ludiques et sportives… Le programme complet des cours assure un juste équilibre entre les cours de base et les cours à options qui progressivement deviendront les plus importants pour les compétences recherchées et le profil professionnel souhaité. Dans tous les cas, le professeur d’Education physique, et, le cas échéant, l’expert extérieur évalueront en Conseil de classe les compétences et les savoirs nécessaires. Dans le cas du « Sport-études » et des « Humanités sportive de haut niveau », l’évaluation sera faite par rapport au sport de compétition pratiqué. Il faut savoir que chaque établissement, dans le cadre de son projet spécifique, peut décider d’ouvrir des options complémentaires axées sur le sport pour préparer des filières de type « Sport-Etudes » au 2e degré. Certaines écoles offrent des facilités sportives et aménagent leurs horaires (l’Adeps et certaines structures fédérales y participent) en vue d’aider les étudiants reconnus « élèves sportifs de haut niveau » ou « espoirs sportifs ». Ceux-ci, après l’approbation du Ministre des Sports qui prend l’avis du Comité olympique belge et des fédérations concernées, peuvent bénéficier de dérogations en matière de justification d’absences, de remplacements et d’exemptions de cours. A noter - Les cours d’Education physique sont organisés séparément pour les filles et les garçons. Toutefois, dans certains cas, notamment au 3e degré, les filles et les garçons peuvent être regroupés lorsqu’ils suivent un cours d’Education physique à option. - A partir de 16 ans, il est possible de satisfaire à l’obligation scolaire dans le cadre d’un Centre d’Education et de Formation en Alternance (CEFA). Dans ce cas, il n’y a pas de cours d’Education physique. - Il est possible également de préparer à domicile les examens du Jury Central qui ne comportent pas d’épreuve d’Education physique. ■ “Les options en Education physique préparent plus précisément à des métiers liés à l'enseignement, à l'encadrement sportif et à l'animation sportive. ” 21 I N F O R M A T I O N S Doublé gagnant ! Les 50 ans de l'Administration du Sport et le 10e Trophée Commune Sportive C'est aux abords immédiats du Heysel qu'une centaine de communes de Wallonie et de Bruxelles ont délégué, le 23 septembre dernier, échevins des sports, équipes officielles et de nombreux concitoyens venus soutenir les couleurs de leur commune. Le Sport pour Tous dans tous ses états, sous toutes ses formes : intenses, ludiques ou « initiatiques ». Un double anniversaire joyeusement réussi ! 22 La 10e édition du Trophée Commune Sportive (TCS) offrait un cadre idéal pour marquer allègrement les 50 ans de l’Administration du Sport ! De tous les événements sportifs conçus et mis en œuvre par le service Sport pour Tous de l’ADEPS, le TCS est sans conteste le rendez-vous incontournable des Wallons et des Bruxellois désireux de démontrer le dynamisme sportif de leur commune. Le principe en est simple et rappelle quelque peu les « Jeux sans Frontières » de notre enfance ou, en plus sportif, le fameux « Intervilles » télévisé : une série d’épreuves (course à pied, natation, VTT, tennis de table, mini-foot, pétanque) réservées à l’équipe communale, emmenée par l’échevin des sports (tir à l’arc), permet d’engranger un maximum de points, auxquels s’ajoute de surcroît un bonus proportionnel au nombre d’habitants venus soutenir activement leur commune. Libre à chaque commune de former son équipe autour d’un noyau de véritables élites sportives… pour autant qu’elles résident dans la commune. Certaines communes ont littéralement plébiscité le TCS comme vitrine par excellence de leur vitalité sportive. Ainsi Pont-à-Celles : hormis la 1e édition, la commune n’a jamais failli et a engrangé neuf podiums… neuf années de suite, dont huit sur la première marche ! Un record absolu détenu par cette petite ville de moins de 20 000 habitants. Régis Philippe, adjoint au bourgmestre-échevin des sports, énonce les ingrédients de cette recette gagnante : une émulation de tous les instants entre les habitants de la commune, associant édiles et agents communaux à une équipe de sportifs de très bon niveau, capables de renoncer à une compétition pour se mettre au service de leur commune… Sans oublier la présence d’un ancien… ministre des sports, Christian Dupont, qui participe à chaque édition du TCS, ni omettre les écoles communales, qui délèguent une centaine d’élèves grâce au dynamisme d’enseignants particulièrement motivés (l’Ecole Vivante à Obaix et l’Ecole du Centre). Des élèves d’ailleurs motivés « à fond » puisque l’Ecole Vivante venait de remporter le Go Active Classe en Forme, victoire qui leur a valu la visite de Kim Gevaert, tout récemment couverte des lauriers de championne d’Europe des 100 et 200 m à Göteborg cet été… I N F O R M A T I O N S 23 I N F O R M A T I O N S En cette année du jubilé de l’ADEPS, les petits plats avaient été mis dans les grands : avec le concours d’une cinquantaine de fédérations sportives, de nombreux stands et attractions sportives ont accueilli plus de 15 000 participants, tant à l’intérieur de deux Halls du Brussels Expo que dans et autour du Stade Roi Baudouin et des parcs d’Osseghem et de Laeken. L’occasion de s’initier à un grand nombre de disciplines. Parmi les stands les plus spectaculaires figuraient celui préparé par le Club alpin belge, ainsi qu’un espace nautique de 300 m2 (450 m3 d’eau amenés par les pompiers de la capitale), permettant l’initiation à la voile et au kayak au cœur même de Bruxelles. Sans oublier une aire de beach-volley agrémentée de 90 tonnes de sable, livrées pour la circonstance ! Bon nombre de parents et d’enseignants, mais aussi de mouvements de jeunesse, ont été ravis de fréquenter avec leurs ouailles les aires réservées aux - de 10 000 hab.: 1. Hamois 2. Waimes 3. Yvoir 24 tests du Brevet de la Condition physique : force, souplesse, détente, endurance, piliers des Clés de la Forme ! Rien de tel qu’une évaluation objective pour choisir une discipline adaptée à ses propres aptitudes… Au terme d’une longue journée, alternant compétitions, découvertes ludiques et… mini-concerts (Perry Rose, William Dunker et l’inusable Dave), un défilé gigantesque conduisit la foule au pied du podium pour recevoir coupes et trophées des mains de M. Eerdekens, ministre du Sport, encadré par Mmes Arena et Laanan, de M. Istasse, président du Parlement de la Communauté française, et de M. Hamaite, Directeur-général a.i. de l’Adeps. Un moment festif d’une grande intensité, agrémenté par une foule en liesse agitant force drapeaux et bannières aux couleurs des provinces et des communes de Wallonie ! ■ de 10 à 20 000 hab. 1. Pont-à-Celles 2. Couvin 3. Sprimont + 20 000 hab. 1. Charleroi 2. Braine-l’Alleud 3. Ottignies-LLN I N F O R M A T I O N S COLLOQUE La formation des jeunes sportifs Le 30 novembre se tiendra à l’Auditoire de Ligne (DEXIA) le 3e colloque Droit et Sport organisé par le Cabinet Vanden Eynde & Partners. Thème principal : la formation des jeunes sportifs. De nombreux orateurs évoqueront la compétence des pouvoirs publics en la matière, tant à l’échelon fédéral, communautaire que communal, sans oublier les expériences menées en club (le centre de formation pilote mis en œuvre par le Standard à Liège), ni les propositions émises par les fédérations ou dans le contexte olympique. Nos lecteurs seront tout particulièrement intéressés par la communication donnée par Mme Jacqueline VANDENBERG-LOBET, inspectrice de l’enseignement secondaire et supérieur de la Communauté française et présidente de l’Association des Fédérations Francophones du Sport Scolaire (AFFSS). L’oratrice évoquera la place du sport dans l’éducation physique scolaire, les objectifs du cours d’éducation physique, dressera un panorama des options organisées dans l’enseignement et tentera de démontrer comment concilier études secondaires et pratique sportive à un haut niveau, sans négliger la notion de sportétudes hors école. Cet exposé fera l’objet d’une présentation dans le prochain numéro de Clés pour la Forme. ■ Jeudi 30 novembre 2006 de 9 h 00 à 17 h 30 Lieu : 1, rue de Ligne, 1000 Bruxelles (accès aisé via la Gare centrale) PAF : 95 (en ce compris pauses café, repas et actes du colloque) Etudiant et enseignants : 15 € (hors repas et actes du colloque) Inscriptions : par fax au 02 551 02 25 par e-mail : [email protected] et versement du droit d'inscription : 068-2146581-95 asbl Impact Cooremans www.droitdusport.be et [email protected] 25 I N F O R M A T I O N S La Toile en ligne Les sites de l'AISF Agréée par la Communauté française, l’AISF (Association interfédérale du sport francophone) regroupe quelque 68 fédérations sportives belges francophones. Son site web n’a cessé d’évoluer, tant en diversité qu’en qualité. Pour mieux répondre aux attentes de publics multiples, ce site a fait l’objet de plusieurs refontes, engendrant des sites spécifiques dédiés à chacun des publics identifiés : www.infosport.be/dirigeants un site pour faciliter le travail de gestion d’un club sportif : nouveautés juridiques, statut des bénévoles, lois concernant les asbl, conseils en comptabilité, en marketing, en communication www.infocoach.be De l’information pour l’encadrement sportif : conseils pour organiser des entraînements, infos santé, le statut des entraîneurs... www.infoathletes.be La présentation de sportifs de haut niveau ou d’élites, leurs derniers résultats, des infos sur le sport-études, des conseils de gestion pour la carrière des sportifs... www.infosport.be/sportloisirs Conseils de base, - infos sur le matériel, les événements. Choisir une discipline tout en veillant à sa santé. www.infosport.be/presse Ce site centralise les communiqués de presse de l’AISF, des fédérations mais présente aussi des portraits de sportifs ainsi que toutes les données sur les L’AISF était bien présente au Trophée Commune Sportive organisée par l’Adeps au Heysel le 23 26 septembre dernier ! À L I V R E S O U V E R T S À livres ouverts Pédagogie totale ou l’esprit du rebond ! Il est des livres – trop rares, il est vrai – littéralement inspirés et inspirants. Basket, pour une autre formation de Georges Pain appartient sans conteste à cette famille. Sa lecture risque d’indisposer les adeptes des certitudes établies. Tout comme elle pourrait stimuler davantage encore les esprits ouverts à l’innovation, la curiosité, la créativité ! Un manuel de basket, un de plus ? Assurément, il y pléthore, mais voici un regard neuf qui renouvelle le nôtre : un livre intempestif en diable ! Si le basket est bel et bien la spécialité de l’auteur – excusez du peu : 35 ans d’enseignement universitaire et d’entraînement en milieu fédéral, du niveau départemental au niveau national, dans toutes les catégories d’âge… – le manuel qu’il publie interpelle aussi bien l’enseignant que le cadre sportif, car l’exemple proposé ici dans le domaine du basket est transposable à tous les niveaux de la transmission d’un savoir, traverse le champ des spécialités pour irriguer celui de tous les domaines. Dès lors, droit au but ! De quoi s’agit-il ? Technique, tactique, physio et mental : nous avons tous l’habitude de compartimenter les savoirs dans le but de les transmettre. De fait, dans quelque discipline que ce soit (sportive ou non), la formation classique s’appuie sur le modèle, devenu inconscient, de la décomposition analytique d’un savoir en constituants – du plus simple au plus complexe, qu’il s’agisse de gestes techniques, de schémas tactiques et de leurs enchaînements possibles – afin de pouvoir les reproduire de façon de plus en plus automatisée, « instinctive », sur le mode individuel ou collectif. Ce modèle cartésien présente de nombreuses vertus pédagogiques : bien que tributaire des qualités et du bon-vouloir des apprenants, il est explicable, reproductible, vérifiable, voire même évolutif jusqu’à un certain point, en interaction avec les progrès enregistrés par les élèves. Ce modèle correspond à notre vision occiden- tale, imprégnée par la suprématie de la raison organisant le désordre ou l’informe. Et force est de constater qu’il permet d’obtenir des résultats mesurables, des progressions, des victoires. Et à l’aune de l’efficacité, c’est un rêve qui s’accomplit sous les yeux du formateur. Il n’en demeure pas moins que ce modèle est relativement fermé dans la mesure où il risque d’engendrer une simple mécanique qui, poussée à sa perfection, donne lieu au mieux un ballet fascinant de figures… mille fois répétées et recomposées à l’infini. Posant pour réel le principe de la victoire comme sanction de la réussite – postulat qui ne s’impose que dans le registre compétitif – qu’advient-il à l’équipe « parfaitement huilée » lorsque se pose en challenger une équipe pratiquant une tout autre forme de jeu, basée non plus sur la seule maîtrise parfaitement coordonnée de systèmes de jeu prédigérés, mais sur l’invention de formes imprévues, mises en œuvre au moment même de leur conception, par des joueurs libérés du carcan de la simple répétition, Dans la DH, vous trouverez aussi bien les champions de Première Division que le petit champion de la maison. Chaque matin, votre sport régional est dans votre DH. R 27 À L I V R E S O U V E R T S fût-elle parfaitement exécutée ? La question peut paraître futile à plusieurs égards. D’une part, les formateurs n’ont pas tous pour objectif la formation d’élites à conduire à la victoire, mais simplement l’apprentissage des fondamentaux dans un cadre, scolaire ou sportif, clairement préétabli (contraintes de temps, de programmes, d’espace, de matériel). D’autre part, la préparation au long cours des élites exige d’ores et déjà tant d’investissement en patience, rigueur et méthode qu’il paraît excessif de vouloir davantage encore. Enfin, la compétition n’est-elle pas toujours en soi fondée sur « la glorieuse incertitude du sport » ? La question n’en demeure pas moins pertinente. Reprenons dans l’ordre. Dans le contexte pédagogique, l’un des postulats est, à terme, l’apprentissage de l’autonomie : acquisition de savoirs (intellectuels, artistiques, physiques) et/ou prise en charge de sa santé. Le modèle de schémas préétablis s’impose avec évidence à un public encore 28 inexpérimenté – comment « jouer » sans connaître les règles ? –, mais il nierait aussitôt la possibilité de sa réussite – partager le goût d’apprendre, d’expérimenter, d’inventer –, en réduisant l’apprentissage à la simple répétition des fondamentaux figés en stéréotypes. Dans le registre de la formation des élites, poser le principe de l’invention, de la spontanéité et de l’autonomie des joueurs n’est pas nécessairement un surcroît de travail, mais sans doute la possibilité d’une créativité progressive en cours d’apprentissage, garante d’émulation, de plaisir de jouer et partant de motivation. Quant à la glorieuse incertitude du sport, si elle s’affiche à tous les marquoirs, que de matches « fermés » il faut subir, de compétitions ternes au cours desquelles des stratégies par trop semblables se neutralisent mutuellement en duels sans éclat parce que fondés sur la simple répétition du mille fois vu, du « pré-vu » ? Le modèle proposé par G. Pain, rompant avec la simple reproduction du prévisible, s’inspire des modèles scientifiques novateurs pour développer une formation quelque peu révolutionnaire : comment retrouver la « réalité vivante » du jeu et restituer aux joueurs leur statut d’agents décidant, aptes et désireux de produire un basket plus engagé, plus risqué, un basket total ? Voici l’enjeu clairement énoncé : repenser le rôle des formateurs pour les inciter à rendre l’invention du jeu aux joueurs, invités à agir de manière autonome autour de références communes à des fins collectives. Il revient désormais au lecteur, adepte ou non du basket, de se confronter pas à pas à un exposé d’une très grande clarté. Surprenant de prime abord, il a le mérite, rare, de bousculer bien des idées reçues pour réactualiser le jeu véritable, avec méthode et intelligence. Débats passionnés en perspective ! Georges PAIN, Basket À – Pour une autre formation, Ed. Chiron, 2006, 207 p. Lutte Les sports de combat constituent une excellente occasion d’aider les élèves à canaliser certains excès d’énergie dont ils sont parfois victimes. Dans ce registre, la lutte connaît un succès croissant en milieu scolaire, du moins chez nos voisins français. Outre son intérêt pédagogique, la lutte s’impose en effet en raison du peu de matériel nécessaire à sa mise en œuvre. En revanche, la documentation pédagogique était jusqu’il y a peu relativement éparse et les enseignants fort démunis pour promouvoir une discipline pratiquée dans des formes diverses par plus de 200 nations… Aussi l’ouvrage publié dans l’excellente collection « De l’école… aux associations » vient-il à son heure pour proposer aux enseignants les bases et outils qui leur permettront d’exploiter au mieux le potentiel éducatif de la lutte. Il propose en effet un enseignement complet et très concret à la faveur de trames de séan- ces et de cycles, d’échauffements, jeux de lutte, situations d’apprentissage directement opérationnelles et grilles d’évaluation. Partant des jeux d’opposition, souvent simplistes, le manuel permet de mettre en place un enseignement structuré cernant toute l’étendue des vertus d’une discipline propice à l’épanouissement tant physique que social d’élèves en pleine découverte d’eux-mêmes. L I V R E S O U V E R T S Daniel RAY, Lutte, Ed. Eps, Coll. De l’Ecole… aux associations, 2005, 240 p. Transmettre L’évolution des connaissances et des technologies a permis d’accumuler et de diffuser une masse considérable d’informations concernant tant la technique que la tactique sportives, le physique que le mental. Cet essor considérable des outils pédagogiques a favorisé l’épanouissement, de plus en plus précoce, d’un grand nombre de vocations sportives. Il n’en reste pas moins que le succès d’un apprentissage dépendra toujours de la qualité de la relation humaine reliant élèves et enseignants, sportifs et entraîneurs. L’axe de transmission des savoirs et des compétences, c’est la communication, le relationnel. Trop souvent, cette dimension paraît reléguée à l’arrière-plan, occultée par l’obsession du contenu et des messages. Aussi Sport, pédagogie – communication vient-il fort à propos offrir une méthodologie en s’appuyant sur la PNL (programmation neurolinguistique) pour donner aux ensei- 29 À L I V R E S O U V E R T S gnants et aux éducateurs sportifs des stratégies personnelles efficaces en leur proposant de nouveaux outils éprouvés sur la réalité du terrain. Après avoir rappelé les bases de la communication et de la pédagogie, l’auteur aborde les moyens d’établir le contact avec les élèves avant de traiter de l’art de les guider. Enfin, une dernière partie n’élude pas les situations difficiles où il importe de savoir communiquer… autrement ! Un petit livre par le format, léger d’aspect mais très riche enseignements bien argumentés et transposables sur le terrain. Un outil d’autant plus précieux qu’il permet d’apprendre à mieux se connaître soimême aussi ! Hautement recommandable. Antoine GIROD, Sport, commu- 30 nication, pédagogie – La PNL pour un coaching efficace, Éd. Amphora, 2005, 154 p., 19 €. Volley-Ball L’excellente collection « L’EPS en poche » (Cf # 7) a déjà retenu notre attention : tout propos théorique y est réduit au strict nécessaire et le lecteur d’emblée immergé en situation pédagogique : on part des difficultés vécues pas les pratiquants – à l’école ou en club – pour apporter des solutions pratiques. Comment ? En mettant l’accent sur ce qu’il convient d’observer chez les pratiquants ayant déjà suivi un cycle d’initiation d’une trentaine d’heures, tout en proposant des interventions pertinentes dans le chef de l’enseignant. A la faveur de situations concrètes, l’ouvrage propose donc des clés pour préciser les connaissances à transmettre, en assurer la transmission et en évaluer la réception par les apprenants. Enfin, chaque manuel se clôture sur des cycles et des leçons types aidant l’enseignant à mettre en place une formation construite et adaptée à la diversité des élèves. La collection accueille entre autre un volume consacré au volley-ball, sport collectif ou un minimum de “technique” s’impose dès les premiers stades de la pratique. On en apprécie d’autant mieux les pistes pédagogiques proposées par les auteurs dans l’apprentissage de l’attaque et de la récupération : distribution des rôles, enchaînements techniques et tactiques, rien n’est laissé au hasard. Au terme d’un exposé concis mettant en scène de nombreuses situations d’apprentissage, les cycles de travail proposé en fin de volume accompagneront très naturellement l’enseignant soucieux de promouvoir un sport collectif alliant puissance, souplesse et cohésion de groupe. Jacques METZLER, Le Volley-Ball # 2006 15 Ministère de la Communauté française Direction générale du sport (ADEPS) René Hamaite, Directeur général a.i. Responsable de la publication Martine Godinne Directrice des Bureaux Provinciaux Daniel Stéphany Inspecteur, BP Luxembourg Jean-Michel Garin Inspecteur, BP Brabant Benjamin Stassen Chargé de la publication Administration générale de l’enseignement et de la recherche scientifique (AGERS) Jacqueline Vandenberg-Lobet Jacqueline Vandenbossche Inspectrices Bernard Hennebert Luc Legros Inspecteurs Remy Vanderheyden, chargé mission EP + psychomot. Ens. fond. Abonnements (2006) 4 numéros l’an Belgique : 20 € - Étranger : 30 € Graphisme Polygraph’ ([email protected]) Dessins Gilles Mazard Photographies Benjamin Stassen / ADEPS Impression Imprimerie Chauveheid Ministère de la Communauté française Direction générale du Sport Bd Léopold II 44 – 1080 Bruxelles Tél. : 02 413 25 00 Fax : 02 413 28 25 N° vert : 0800 20 000 www.adeps.be