Vivez la bataille du Saint-Laurent à travers ses épaves
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Vivez la bataille du Saint-Laurent à travers ses épaves
Vivez la bataille du Saint-Laurent à travers ses épaves Localisation et relevé géophysique sur certaines épaves de la Deuxième Guerre mondiale dans le fleuve Saint-Laurent Rapport présenté au Centre interdisciplinaire de développement en cartographie des océans (CIDCO) No de permis archéologie : 15-PHAE-03 Octobre 2016 Centre interdisciplinaire de développement en cartographie des océans (CIDCO) Vivez la bataille du Saint-Laurent à travers ses épaves Localisation et relevé géophysique sur certaines épaves de la Deuxième Guerre mondiale dans le fleuve Saint-Laurent Projet : 60445149 No de permis archéologique : 15-PHAE-03 Octobre 2016 © AECOM Tous droits réservés. Réserves et Limites Le rapport ci-joint (le « Rapport ») a été préparé par AECOM Consultants Inc. (« Consultant ») au bénéfice du client (« Client ») conformément à l’entente entre le Consultant et le Client, y compris l’étendue détaillée des services (le « Contrat »). Les informations, données, recommandations et conclusions contenues dans le Rapport (collectivement, les « Informations ») : • sont soumises à la portée des services, à l’échéancier et aux autres contraintes et limites contenues au Contrat ainsi qu’aux réserves et limites formulées dans le Rapport (les « Limites »); • représentent le jugement professionnel du Consultant à la lumière des Limites et des standards de l’industrie pour la préparation de rapports similaires; • peuvent être basées sur des informations fournies au Consultant qui n’ont pas été vérifiées de façon indépendante; • n’ont pas été mises à jour depuis la date d’émission du Rapport et leur exactitude est limitée à la période de temps et aux circonstances dans lesquelles elles ont été collectées, traitées, produites ou émises; • doivent être lues comme un tout et, par conséquent, aucune section du Rapport ne devrait être lue hors de ce contexte; • ont été préparées pour les fins précises décrites dans le Rapport et le Contrat; • dans le cas de conditions souterraines, environnementales ou géotechniques, peuvent être basées sur des tests limités et sur l’hypothèse que de telles conditions sont uniformes et ne varient pas géographiquement ou dans le temps. Le Consultant est en droit de se fier sur les informations qui lui ont été fournies et d’en présumer l’exactitude et l’exhaustivité et n’a pas l’obligation de mettre à jour ces informations. Le Consultant n’accepte aucune responsabilité pour les événements ou les circonstances qui pourraient être survenus depuis la date à laquelle le Rapport a été préparé et, dans le cas de conditions souterraines, environnementales ou géotechniques, n’est pas responsable de toute variation dans de telles conditions, que ce soit géographiquement ou dans le temps. Le Consultant convient que le Rapport représente son jugement professionnel tel que décrit ci-dessus et que l’Information a été préparée dans le but spécifique et pour l’utilisation décrite dans le Rapport et le Contrat, mais ne fait aucune autre représentation ou garantie de quelque nature que ce soit, expresse ou implicite, en ce qui concerne le Rapport, les Informations ou toute partie de ceux-ci. Sans limiter de quelque façon la généralité de ce qui précède, toute estimation ou opinion fournies par le Consultant concernant les coûts et l’échéancier de travaux construction ou de toute autre activité professionnelle décrite dans le Contrat représentent le jugement professionnel du Consultant à la lumière de son expérience et de la connaissance et des informations dont il dispose au moment de la préparation du Rapport. N’ayant aucun contrôle sur le marché, les conditions économiques, le prix de la main-d’œuvre, du matériel et des équipements de construction ou les procédures d’appel d’offres, le Consultant, ses administrateurs, dirigeants et employés ne sont en mesure de faire aucune représentation ou garantie de quelque nature que ce soit, expresse ou implicite, quant à l’exactitude de ces estimations et opinions ou quant à l’écart possible entre celles-ci et les coûts et échéanciers de construction réels ou de toute autre activité professionnelle décrite dans le Contrat, et n’acceptent aucune responsabilité pour tout dommage ou perte découlant ou lié de quelque façon à celles-ci. Toute personne se fiant sur ces estimations ou opinions le fait à ses propres risques. À moins que (1) le Consultant et le Client n’en conviennent autrement par écrit; (2) que ce soit requis en vertu d’une loi ou d’un règlement; ou (3) que ce soit utilisé par un organisme gouvernemental révisant une demande de permis ou d’approbation, seul le Client est en droit de se fier ou d’utiliser le Rapport et les Informations. Le Consultant n’accepte et n’assume aucune responsabilité de quelque nature que ce soit envers toute partie, autre que le Client, qui pourrait avoir accès au Rapport ou à l’Information et l’utiliser, s’y fier ou prendre des décisions qui en découlent, à moins que cette dernière n’ait obtenu l’autorisation écrite préalable du Consultant par rapport à un tel usage (« Usage non conforme »). Tout dommage, blessure ou perte découlant d’un Usage non conforme du Rapport ou des Informations sera aux propres risques de la partie faisant un tel Usage. Ces Réserves et Limites font partie intégrante du Rapport et toute utilisation du Rapport est sujette à ces Réserves et Limites. © AECOM Consultants Inc., AECOM Vivez la bataille du Saint-Laurent à travers ses épaves Localisation et relevé géophysique sur certaines épaves de la Deuxième Guerre mondiale dans le fleuve Saint-Laurent Signatures Rapport préparé par : Le 14 octobre 2016 Erik Phaneuf, archéologue sénior Rapport vérifié par : Le 14 octobre 2016 Guylaine Lavallée, directrice de projet 60445149 – Octobre 2016 iii AECOM Vivez la bataille du Saint-Laurent à travers ses épaves Localisation et relevé géophysique sur certaines épaves de la Deuxième Guerre mondiale dans le fleuve Saint-Laurent Équipe de réalisation Équipe de terrain Samuel Côté Chercheur – Chasseur d’épaves AECOM Guylaine Lavallée Érik Phaneuf Sébastien Boudreau Michèle Gagnon Directrice de projet Archéologue sénior, Chargé de projet, rédaction Spécialiste en géomatique, SIG et Télédétection Édition du rapport Centre interdisciplinaire de développement en cartographie des océans Jean Laflamme Coralie Monpert Sylvain Gautier Alain St-Pierre Directeur général Spécialiste en géomatique marine, catA (FIG/IHO/ICA) Spécialiste en géomatique marine GIS Capitaine de bateau REFORMAR À toute l’équipage du Coriolis II Remerciements Gwen Roberts Gavey Guy Sainte-Croix André Kirouac Émilie Devoe Charles Dagneau Jeannot Bourdages Témoin oculaire Témoin oculaire Historien de la Défense nationale, Musée Naval de Québec Agente, relations publiques et communications, Unité de gestion de la Gaspésie, Parcs Canada Archéologue subaquatique, Équipe d'archéologie subaquatique, Direction de l'archéologie et de l'histoire, Agence Parcs Canada Société historique de la Gaspésie, Musée de la Gaspésie, Centre d’archives ___________________________ Référence à citer : AECOM. 2016. Vivez la bataille du Saint-Laurent à travers ses épaves. Localisation et relevé géophysique sur certaines épaves de la Deuxième Guerre mondiale dans le fleuve Saint-Laurent. Rapport présenté au Centre interdisciplinaire de développement en cartographie des océans. 54 pages et annexes. 60445149 – Octobre 2016 v AECOM Vivez la bataille du Saint-Laurent à travers ses épaves Localisation et relevé géophysique sur certaines épaves de la Deuxième Guerre mondiale dans le fleuve Saint-Laurent Table des matières Équipe de réalisation ............................................................................................................................... v 1 Introduction ................................................................................................................................. 1 2 Cadre légal ................................................................................................................................... 3 2.1 L’épave ....................................................................................................................................................... 3 2.2 La découverte d’une épave .................................................................................................................. 4 3 Le navire en tant qu’artéfact................................................................................................... 7 4 Acquisition des données.......................................................................................................... 9 5 Mise en contexte historique de la Seconde Guerre mondiale ................................... 11 6 7 5.1 Bataille de l’Atlantique .........................................................................................................................11 5.2 Bataille du Saint-Laurent .....................................................................................................................12 5.3 U-Boote ....................................................................................................................................................15 5.4 Navires marchands canadiens ..........................................................................................................16 Épaves découvertes lors du projet.................................................................................... 17 6.1 La découverte des navires Mount Pindus, Mount Taygetus et Oakton .................................17 6.1.1 Découverte des navires ........................................................................................................................................ 17 6.1.2 Historique du torpillage......................................................................................................................................... 19 6.2 Mount Pindus (Zinal) .............................................................................................................................20 6.2.1 Historique du Mount Pindus ................................................................................................................................. 20 6.3 Mount Taygetus .....................................................................................................................................22 6.3.1 Historique du Mount Taygetus ............................................................................................................................ 22 6.4 Découverte du Oakton .........................................................................................................................24 6.4.1 Historique du navire Oakton ................................................................................................................................ 24 6.5 Saturnus et Inger Elisabeth ................................................................................................................26 6.5.1 Historique de l’attaque .......................................................................................................................................... 26 6.5.2 Témoignage de l’évènement ................................................................................................................................ 28 6.5.3 SS Saturnus ............................................................................................................................................................... 29 6.6 Découverte du Inger Elisabeth ..........................................................................................................32 6.6.1 Historique du navire Inger Elisabeth ................................................................................................................. 33 Épaves de la bataille du Saint-Laurent déjà explorées ................................................ 37 7.1 Carolus .....................................................................................................................................................37 7.1.1 Historique du navire ............................................................................................................................................... 37 7.2 Le Nicoya .................................................................................................................................................38 60445149 – Octobre 2016 vii Vivez la bataille du Saint-Laurent à travers ses épaves Localisation et relevé géophysique sur certaines épaves de la Deuxième Guerre mondiale dans le fleuve Saint-Laurent 8 AECOM 7.2.1 Historique du navire ............................................................................................................................................... 39 7.3 Frederika Lensen...................................................................................................................................41 7.3.1 Historique du navire ............................................................................................................................................... 42 7.3.2 Le site d’épave ......................................................................................................................................................... 44 Conclusion et recommandations ....................................................................................... 49 Bibliographie ........................................................................................................................................... 51 Liste des tableaux Tableau 1 : Positionnement des nouveaux sites d’épave..................................................................................................... 1 Tableau 2 : Objectifs de recherche des zones à l’étude ....................................................................................................... 9 Tableau 3 : Calendrier et activités de terrain ...........................................................................................................................10 Tableau 4 : Liste des navires torpillés dans le fleuve et le golfe Saint-Laurent 1942-1944 .................................14 Tableau 5 : Liste des épaves de la Deuxième Guerre mondiale explorées à ce jour ...............................................37 Liste des figures Figure 1 : Positionnement des zones de recherche A et BC ..........................................................................................10 Figure 2: Caricature d’époque témoignant des sous-marins allemands dans le fleuve Saint-Laurent .......12 Figure 3 : Aires de recherche du Coriolis II sur les épaves du Mount Pindus, Mount Taygetus et Oakton .17 Figure 4 : Aire de recherche du FJ Saucier sur les épaves du Mount Pindus, Mount Taygetus et Oakton.18 Figure 5 : Distance entre les sites des épaves du Mount Pindus, Mount Taygetus et Oakton ........................18 Figure 6 : Identification proposée des sites d’épave du Mount Pindus, Mount Taygetus et Oakton ............19 Figure 7 : Le navire Mount Pindus .............................................................................................................................................20 Figure 8 : Image acoustique du Mount Pindus .....................................................................................................................21 Figure 9 : Image acoustique du Mount Pindus .....................................................................................................................21 Figure 10 : Le navire Mount Taygetus du temps où il était le Mundixie ........................................................................22 Figure 11 : Image acoustique du Mount Taygetus................................................................................................................23 Figure 12 : Image acoustique du Mount Taygetus................................................................................................................23 Figure 13 : Le navire Oakton ..........................................................................................................................................................24 Figure 14 : Nuage de points formant l’épave du Oakton ....................................................................................................25 Figure 15: Rendu de l’épave du Oakton une fois les données traitées........................................................................25 Figure 16 : Localisation du Saturnus et Inger Elisabeth......................................................................................................26 Figure 17 : Carte montrant la position des navires lors de l’attaque .............................................................................27 Figure 18 : Extrait du rapport de torpillage du sous-marin U-517. .................................................................................28 viii 60445149 – Octobre 2016 AECOM Vivez la bataille du Saint-Laurent à travers ses épaves Localisation et relevé géophysique sur certaines épaves de la Deuxième Guerre mondiale dans le fleuve Saint-Laurent Figure 19 : Navire SS Saturnus .....................................................................................................................................................29 Figure 20 : Localisation du Saturnus ..........................................................................................................................................30 Figure 21 : Image acoustique de l’épave du Saturnus .........................................................................................................30 Figure 22 : Image acoustique de l’épave du Saturnus .........................................................................................................31 Figure 23 : Image acoustique de l’épave du Saturnus .........................................................................................................31 Figure 24 : Image acoustique de l’épave du Saturnus .........................................................................................................32 Figure 25 : Le Cissy qui possiblement deviendra le Inger Elisabeth..............................................................................32 Figure 26 : Positionnement de l’épave du Inger Elisabeth .................................................................................................33 Figure 27 : Image acoustique de l’épave du Inger Elisabeth .............................................................................................34 Figure 28 : Image acoustique de l’épave du Inger Elisabeth .............................................................................................34 Figure 29 : Image acoustique de l’épave du Inger Elisabeth .............................................................................................35 Figure 30 : Rendu pour impression 3D de l’épave du Inger Elisabeth ...........................................................................35 Figure 31 : Image acoustique de l’épave du Carolus ...........................................................................................................38 Figure 32 : Le navire Nicoya ...........................................................................................................................................................38 Figure 33 : Positionnement du Nicoya .......................................................................................................................................40 Figure 34 : Image acoustique du Nicoya ...................................................................................................................................40 Figure 35 : Image acoustique du Nicoya ...................................................................................................................................41 Figure 36 : Localisation de l’épave ..............................................................................................................................................41 Figure 37 : Image acoustique du champ de débris du Frederika Lensen ....................................................................42 Figure 38 : Le Frederika Lensen avant sa vocation militaire .............................................................................................43 Figure 39 : SS Frederika Lensen reposant dans la baie de Grande-Vallée en 1942 ...............................................43 Figure 40 : Photographie colorée du SS Frederika Lensen en deux sections...........................................................44 Figure 41 : Divers éléments visités sur l’épave ......................................................................................................................44 Figure 42 : Le palier de butée à l’entrée de la chambre des vapeurs ............................................................................45 Figure 43 : Élément indéterminé de l’épave du Federica Lensen ...................................................................................45 Figure 44 : Plongeur au-dessus de la roue de vireur............................................................................................................46 Figure 45 : Chaudière et boîte à fumée (en bas) ....................................................................................................................46 Figure 46 : Trou d’homme dans la tôle varangue ..................................................................................................................47 Figure 47 : Détail de la roue de vireur .........................................................................................................................................47 Figure 48 : Plongeur au-dessus des vestiges.........................................................................................................................48 60445149 – Octobre 2016 ix Vivez la bataille du Saint-Laurent à travers ses épaves Localisation et relevé géophysique sur certaines épaves de la Deuxième Guerre mondiale dans le fleuve Saint-Laurent AECOM Liste des annexes Annexe A Étude des données SHC pour les zones A et B Annexe B Catalogue photos x 60445149 – Octobre 2016 AECOM 1 Vivez la bataille du Saint-Laurent à travers ses épaves Localisation et relevé géophysique sur certaines épaves de la Deuxième Guerre mondiale dans le fleuve Saint-Laurent Introduction Le projet « Vivez la bataille du Saint-Laurent à travers ses épaves » a été initié il y a deux ans par le chasseur d’épaves Samuel Côté en partenariat avec le Centre interdisciplinaire de développement en cartographie des océans (CIDCO). Le projet a pour objectif de localiser certaines épaves résultant d’attaques de sous-marins allemands dans les eaux du fleuve Saint-Laurent au cours de la bataille du Saint-Laurent, un chapitre de la Bataille de l’Atlantique. Ces navires marchands, dont le rôle était de ravitailler les Alliés, coulèrent à la suite de l’attaque des sous-marins allemands présents dans les eaux du fleuve Saint-Laurent. À ce moment, la Guerre se transporte directement sur les côtes canadiennes et québécoises. La bataille du Saint-Laurent se soldera par la perte de plus d’une vingtaine de navires et plus de 350 morts qui comptent parmi les 55 millions de personnes qui perdirent la vie lors de ce conflit mondial. Ce projet a été rendu possible en grande partie grâce au gouvernement du Canada et à la participation financière du ministère du Patrimoine canadien. L’approche du 75e anniversaire du début de la bataille a suscité l’engouement de nombreuses institutions régionales, dont Parcs Canada et le Musée de la Gaspésie. Les souvenirs de gens qui furent témoins du torpillage de certains navires sont venus accroître les connaissances. Du fait que l’objectif premier du projet est la localisation et l’expertise d’épaves, les services d’un archéologue étaient requis selon les critères de la Loi sur le patrimoine culturel. Un permis de recherche archéologique était aussi requis pour se conformer à cette loi. Le projet est un succès sur toute la ligne. L’équipe du CIDCO a localisé les épaves des navires grecs Mount Pindus et Mount Taygetus et celle du navire canadien Oakton à la fin du mois d’octobre 2015. Les trois épaves reposent à une profondeur de 215 mètres (710 pieds), à environ 34 kilomètres au large du cap Gaspé. À la deuxième sortie en mer, les épaves du Saturnus et de l’Inger Elisabeth étaient localisées dans un rayon de 2 milles nautiques de l’endroit mentionné dans les archives. Tableau 1 : Positionnement des nouveaux sites d’épave Inger Elisabeth (DfDa-1) 48°52’02’’ 64°04’50’’ Saturnus (DfDa-2) 48° 51' 36" 64° 05' 35" Mount Pindus (DeCw-2) 48° 49' 37.4772" 63° 41' 58.3188" Mount Taygetus (DeCw-3) 48° 49' 26.9508" 63° 41' 48.9588" Oakton (DeCw-1) 48° 49' 28.7184" 63° 42' 58.8996 60445149 – Octobre 2016 1 AECOM 2 Vivez la bataille du Saint-Laurent à travers ses épaves Localisation et relevé géophysique sur certaines épaves de la Deuxième Guerre mondiale dans le fleuve Saint-Laurent Cadre légal Le permis de recherche archéologique 15-PHAE-03 a été obtenu auprès du ministère de la Culture et des Communications du Québec (MCCQ) préalablement aux relevés de terrain afin de se conformer à l’article 68 de la Loi sur le patrimoine culturel (L.R.Q., P-9.002, 2011, chap. B-4) qui cite que « Nul ne peut effectuer sur un immeuble des fouilles ou des relevés aux fins de rechercher des biens ou des sites archéologiques sans avoir au préalable obtenu du ministre un permis de recherche archéologique… ». Selon le MCCQ, l’action de faire des relevés géoacoustiques au sonar multifaisceaux avec l’intention de rechercher des épaves ou toute personne ayant l’intention de faire de la recherche d’épaves devrait détenir un permis de recherche valide. À titre informatif, les implications légales concernant les épaves au Québec sont traitées plus en détail dans les paragraphes suivants. Toutefois, de nombreuses recherches sont faites par des groupes de plongeurs sans permis et sans sanction du ministère. Notons également que l’objectif des interventions réalisées sur les épaves de ce rapport est en accord avec la première règle des principes généraux de la convention sur la protection du patrimoine culturel subaquatique de l’Unesco, soit que les recherches contribuent à la protection, à la connaissance et à la mise en valeur par la diffusion des découvertes. (Maarleveld, 2013). Le résultat des recherches est vulgarisé sur une page Web et a été publicisé dans les médias sociaux et journalistiques (voir en annexe bibliographique). 2.1 L’épave L’épave, terme qui semble si simple, ne se caractérise pas facilement aux yeux de la loi. Sur le site Internet du Receveur d’épaves, elle est définie comme pouvant « être un navire ou une embarcation de tous types, un aéronef, ou partie d'un navire, d'une embarcation ou d'un aéronef (par exemple : cargaison, approvisionnements, appareil de chargement); elle peut être une partie quelconque d'un navire, d'une embarcation ou d'un aéronef qui flotte, coule au fond ou échoue sur la rive; l'épave peut être une partie de la cargaison, ou des effets personnels des membres d'équipage ou d'autres personnes naufragées » (Transports Canada, 2014). Le receveur d’épaves cite en fait l’article 153 de la Loi de 2001 sur la marine marchande du Canada (L.C. 2001, ch. 26), qui détermine les paramètres d’une épave comme suit: a) les épaves rejetées, flottantes, attachées à une bouée ou abandonnées ainsi que tous les objets qui se sont détachés d’un bâtiment naufragé, échoué ou en détresse ou qui se trouvaient à son bord; b) les aéronefs naufragés dans des eaux et tous les objets qui se sont détachés d’un aéronef naufragé, échoué ou en détresse dans des eaux ou qui se trouvaient à son bord. Le Code criminel du Canada définit une épave comme étant « la cargaison, les approvisionnements, agrès et apparaux d’un navire, ainsi que toutes les parties d’un navire qui en sont séparées, de même que les biens des personnes qui font partie de l’équipage d’un navire naufragé, échoué ou en détresse en quelque endroit du Canada, ou qui ont à bord d’un tel navire ou l’ont quitté » ( L.R.C. (1985), ch. C-46). L’épave dite patrimoniale peut recevoir un statut particulier. Au fédéral, un statut patrimonial peut être attribué à des vestiges comme le prévoit l’article 163 de la Loi de 2001 sur la marine marchande du Canada. Cet article prévoit un règlement qui permet d’attribuer un titre patrimonial à une épave : 60445149 – Octobre 2016 3 Vivez la bataille du Saint-Laurent à travers ses épaves Localisation et relevé géophysique sur certaines épaves de la Deuxième Guerre mondiale dans le fleuve Saint-Laurent AECOM 163. (1) Le gouverneur en conseil peut, par règlement pris sur recommandation du ministre : a) soustraire toute région géographique à l’application de la présente partie; b) prendre toute mesure d’application de la présente partie. 163. (2) Le gouverneur en conseil peut, par règlement, sur recommandation conjointe du ministre et du ministre responsable de l’Agence Parcs Canada : a) spécifier les épaves ou catégories d’épaves qui ont une valeur patrimoniale; b) régir la protection et la conservation de ces épaves ou catégories d’épaves, notamment délivrer des permis autorisant leurs titulaires à y avoir accès; c) autoriser la désignation d’agents de l’autorité chargés de l’application des règlements d’application de la présente partie et prévoir leurs attributions; d) autoriser le ministre et le ministre responsable de l’Agence Parcs Canada à conclure conjointement des accords ou des arrangements relativement à l’application ou au contrôle d’application de toute disposition des règlements pris en vertu du présent paragraphe et à autoriser toute personne ou organisation avec qui un accord ou un arrangement est conclu à exercer les attributions prévues par ces règlements qui sont précisés dans l’accord ou l’arrangement; e) exempter des épaves ou catégories d’épaves ayant une valeur patrimoniale de l’application de toute disposition de la présente partie; Au Québec, le Guide pratique destiné aux municipalités sur la loi sur le patrimoine culturel définit un site archéologique comme étant « un campement amérindien ou inuit, les vestiges d’un manoir seigneurial, d’un poste de traite ou d’un établissement de pêche, ou encore une épave ou même un site industriel » (MCCQ, 2012a). Au Québec, la Loi sur le patrimoine culturel (L.R.Q., P-9.002, 2011, chap. B-4) définit un « bien archéologique » et un « site archéologique » comme des témoins de l’occupation humaine préhistorique ou historique et un « site patrimonial » est défini comme « un lieu […] un territoire qui présente un intérêt pour sa valeur archéologique, architecturale, artistique, emblématique, ethnologique, historique… » (L.R.Q. chap. B-4. art. 2). De plus, selon l’article 48, « Nul ne peut, sans l’autorisation du ministre, altérer, restaurer, réparer, modifier de quelque façon ou démolir en tout ou en partie un bien patrimonial classé… » Les sites d’épave découverts correspondent très bien à la définition d’un site patrimonial. 2.2 La découverte d’une épave La découverte d’une épave est soumise à une législation fédérale et provinciale. La Loi fédérale de 2001 sur la marine marchande du Canada (L.C. 2001, ch. 26) qui cite à l’article 155 qu‘une personne qui trouve et prend possession au Canada d’une épave dont le propriétaire n’est pas connu, doit, le plus tôt possible : 4 60445149 – Octobre 2016 AECOM Vivez la bataille du Saint-Laurent à travers ses épaves Localisation et relevé géophysique sur certaines épaves de la Deuxième Guerre mondiale dans le fleuve Saint-Laurent a) d’une part, en faire rapport au receveur d’épaves et lui fournir les documents et renseignements qu’il précise; b) d’autre part, prendre à l’égard de l’épave les mesures que le receveur d’épaves lui ordonne de prendre, notamment la lui remettre dans le délai qu’il fixe ou la garder en sa possession selon les modalités qu’il précise. Dans le guide pour l’initiateur de projet du MCCQ, il est mentionné que la « découverte d’une épave doit être signalée au MCCQ comme toute découverte archéologique terrestre. Ce qui fut fait dans le cadre du présent projet. Toutefois, tout prélèvement doit être communiqué au Receveur d’épaves conformément à la Loi sur la marine marchande » (MCCQ, 2012b). Ce signalement obligatoire est également mentionné dans la législation provinciale qui selon l’article 74 de la Loi sur le patrimoine culturel (L.R.Q., P-9.002, 2011, chap. B-4) mentionne que « quiconque découvre un bien ou un site archéologique doit en aviser le ministre sans délai ». Le retrait d’objets d’un site d’épave est interdit par la loi tout comme en faire le relevé sans autorisation. La Sureté du Québec, qui est régie par la Loi sur la Police peut selon l’article 50 agir sous l’autorité du ministre de la Sécurité publique et elle a compétence pour prévenir et réprimer les infractions aux lois sur l’ensemble du territoire québécois. De ce fait, toute personne qui (…) commet une infraction et est passible, s'il s'agit d'une personne physique, d'une amende d'au moins 2 000 $ et d'au plus 30 000 $ et, s'il s'agit d'une personne morale, d'une amende d'au moins 6 000 $ et d'au plus 180 000 $ (L.R.Q., P-9.002, 2011, c. 21, art. 202). 60445149 – Octobre 2016 5 AECOM 3 Vivez la bataille du Saint-Laurent à travers ses épaves Localisation et relevé géophysique sur certaines épaves de la Deuxième Guerre mondiale dans le fleuve Saint-Laurent Le navire en tant qu’artéfact « Les navires ne peuvent être étudiés séparément des gens qui les ont construits et qui ont navigué à leur bord, non plus ignorer leurs lieux de construction et les mers sur lesquelles ils ont navigué » (Rey da Silva, 2010)1 Aujourd’hui, dans notre société de transports automobiles, les plans d’eau sont souvent considérés comme des obstacles, une barrière physique qui sépare les habitants de chacune des rives. Par le passé, cette séparation existait bel et bien, mais le même plan d’eau représentait l’unique moyen de communication. L’eau était la route principale et l’embarcation le moyen de communication, d’échange et de transport. Cela fait plus de 60 000 ans que la voie maritime est utilisée pour la migration des gens, pour le transport des matériaux et l’échange des idées (Adams, 2001). Afin d’utiliser cette route maritime, le génie humain a trouvé une multitude de façons d’y naviguer. Du billot de bois flottant, le navire représente aujourd’hui la plus grande structure mobile construite par l’homme. Dans l’archéologie préhistorique québécoise, la pointe de flèche ou le fragment de poterie est l’objet diagnostique qui détermine l’appartenance culturelle d’un site. Le navire, considéré comme un seul et unique artéfact diagnostique vient jouer le même rôle que la pointe de flèche. Cependant, à titre d’objet unique, le navire possède une grande complexité. Il présente une stratigraphie complexe qui relate sa construction, la structure de sa coque, son lest, les vestiges de ses cargaisons et les altérations qu’il a pu subir. Ces critères d’analyses peuvent témoigner d’une centaine d’années d’utilisation. Il faut également considérer la société que constitue l’équipage vivant en proximité et circonscrit par le navire lui-même (Adams, 2001). Ensuite, il faut prendre en compte le processus de formation du site. La raison pour laquelle il a cessé de naviguer et par la suite, les effets cumulés de l’environnement, particulièrement en ce qui concerne les sites situés à faible profondeur. Le site d’une épave est souvent décrit comme « capsule temporelle » ou encore mieux, que l’épave souscrit au « principe de Pompéi », que le site représente un « instantané », figé dans le temps, ce qui s’avère parfois vrai. Il faut toutefois nuancer. Afin d’obtenir le titre de capsule temporelle, le processus du naufrage doit posséder des circonstances dans lesquelles il y a eu perte du navire subitement et sans trop d’altérations de l’ensemble de sa structure. Par la suite, il faut tenir compte de l’environnement dans lequel repose le site d’épave (O’Shea, 2002). Ainsi, il existe des sites qui permettent d’établir une relation directe entre l’assemblage artéfactuel dans le contexte qu’est le navire. La relation entre les attributs invisibles de l’objet est conservée à l’intérieur du navire ce qui nous permet de visualiser une image des activités passées dans lesquelles évoluait l’objet au sein du navire naviguant dans un contexte spatial et temporel. Pour ce faire, il faut une cohérence et une intégrité dans l’assemblage artéfactuel pour en inférer les relations. Il est rare qu’un tel site existe. En ce qui concerne les sites d’épaves du présent projet, les actions résultant en la création du site archéologique est le résultat de la rencontre brutale du navire avec une torpille. Il en résulte une destruction de l’intégrité du navire, qui est en voie de devenir un site archéologique. Une fois sur le fond, la profondeur aura protégé les vestiges et minimisé les effets environnementaux ayant pu altérer le site. De ce fait, nous pouvons effectivement souscrire à l’idée que les navires découverts possèdent des attributs leur conférant le titre de capsule temporelle. Ces sites d’épaves sont effectivement figés dans le temps et pour certains, devraient être considérés comme lieux de sépulture. 1 Traduction libre de l’auteur. 60445149 – Octobre 2016 7 Vivez la bataille du Saint-Laurent à travers ses épaves Localisation et relevé géophysique sur certaines épaves de la Deuxième Guerre mondiale dans le fleuve Saint-Laurent AECOM Ceci diffère grandement du site d’épave du Frederika Lensen, autre victime des sous-marins allemands. Une fois torpillé, le navire fut toué jusqu’à Grande-Vallée et laissé pour compte. Le pillage, la récupération des métaux de façon commerciale et enfin, l’effet continu des tempêtes et des glaces a grandement altéré ce site reposant à moins de 5 mètres sous la surface. En ces conditions, il est difficile d’attribuer au site du Frederika Lensen le terme de capsule temporelle, malgré le fait que les vestiges témoignent encore très bien de la facture du navire à titre d’objet diagnostique. 8 60445149 – Octobre 2016 AECOM 4 Vivez la bataille du Saint-Laurent à travers ses épaves Localisation et relevé géophysique sur certaines épaves de la Deuxième Guerre mondiale dans le fleuve Saint-Laurent Acquisition des données Les premiers relevés multifaisceaux ayant servi à cibler les anomalies bathymétriques à l’étude proviennent du Service hydrographique du Canada (SHC) qui est une division de la Direction des sciences de Pêches et Océans Canada. Le Service hydrographique du Canada est l'autorité nationale qui sonde les eaux marines et intérieures du Canada pour garantir leur navigabilité sécuritaire et durable (Pêches et Océans Canada, 2016). De ces premières anomalies, un premier recoupement entre les données bathymétriques nationales et les archives de guerre a permis de sélectionner de nombreuses cibles présentant un potentiel intéressant pour la présence de vestiges culturels au sein de deux zones (voir annexe A). La plupart de ces cibles, une fois insonifiées, se sont avérées être des anomalies d’origine naturelle. Dans l’ensemble des recherches, cinq anomalies géoacoustiques se sont avérées être des épaves. Les levés bathymétriques ont été effectués à bord du F.J. Saucier, la vedette de sondage hydrographique du Centre Interdisciplinaire de Développement en Cartographie des Océans (CIDCO) et à bord du Coriolis II, navire de recherche océanographique canadien appartenant au consortium REFORMAR. Tableau 2 : Objectifs de recherche des zones à l’étude Zone A Objectifs Instruments déployés sur la zone - Localiser les épaves - Faire une modélisation 3D des épaves trouvées - Faire de l’imagerie sur les épaves trouvées - Multifaisceaux - Side Scan Sonar (AUV ou autre) Zone BC - Localiser les épaves - Faire une modélisation 3D des épaves trouvées - Multifaisceaux La vedette F.J. Saucier mesure 8,2 m de long, a un tirant d’eau de 0,7 m et possède l’avantage d’être déployé rapidement et dans de faibles profondeurs. Les données bathymétriques ont été acquises à l’aide du sonar multifaisceaux 7125-SV2-200kHz-400kHz de la compagnie RESON. Les données de vitesse du son dans l’eau, qui contribuent à positionner correctement les sondes bathymétriques en fonction de la profondeur, ont été acquises à l’aide du profileur de vitesse du son dans l’eau Mini-SVP de la compagnie Valeport (CIDCO, 2015). Le Coriolis II mesure 50 m de long et a un tirant d’eau de 5,2 m. Il a pour principale mission de soutenir les chercheurs, les institutions de recherche et de formation et les organisations gouvernementales et privées, lors de la réalisation de leurs projets scientifiques en sciences et technologies de la mer. Il peut s’aventurer loin des côtes et ainsi faire de la bathymétrie à grandes profondeurs avec des sondeurs multifaisceaux EM 2040 et EM 302 (Kongsberg) (Reformar, 2016). Au cours de ce projet, trois jours en mer ont permis d’insonifier un total de 220 km2 de fond marin. Par la suite, les données ont été traitées et nettoyées par le CIDCO pour en retirer les informations non pertinentes. Le résultat final pour chacune des épaves est présenté plus loin dans le rapport. 60445149 – Octobre 2016 9 Vivez la bataille du Saint-Laurent à travers ses épaves Localisation et relevé géophysique sur certaines épaves de la Deuxième Guerre mondiale dans le fleuve Saint-Laurent AECOM Source : CIDCO Figure 1 : Positionnement des zones de recherche A et BC Tableau 3 : Calendrier et activités de terrain Date Épaves et aires insonifiées 21 au 24 octobre 2015 Mount Pindus Mount Taygetus Oakton. Nicoya 29 octobre 2015 Insonification des cibles C2, C3, C8 et C9 dans la zone A. Insonification des deux coordonnées des sources militaires du Inger Elisabeth 18 novembre 2015 10 Zone BC Mount Pindus, Mount Taygetus, Oakton Cible 3 Inger Elisabeth, Saturnus Actions réalisées Sortie en mer du Coriolis II Profitant de son voyage d’hivernation entre Rimouski et Halifax, Coralie Monpert du CIDCO à bord est chargée de l’acquisition des données bathymétriques à proximité des coordonnées de localisation des épaves selon les sources militaires Sortie en mer sur le F.J. Saucier Relevé sur position cartographique dans le but de localiser les vestiges. Relevé multifaisceaux sur les vestiges Sortie en mer sur le F.J. Saucier Relevé multifaisceaux sur les vestiges 60445149 – Octobre 2016 AECOM 5 Vivez la bataille du Saint-Laurent à travers ses épaves Localisation et relevé géophysique sur certaines épaves de la Deuxième Guerre mondiale dans le fleuve Saint-Laurent Mise en contexte historique de la Seconde Guerre mondiale « La seule chose qui m’ait vraiment fait peur pendant la guerre, ce sont les sous-marins allemands » Winston Churchill (Pitt, 1979). La Seconde Guerre mondiale débute le 1er septembre 1939 et se termine le 2 septembre 1945. Selon les sources, ce conflit mondial aurait fait plus de 60 millions de victimes, majoritairement civiles (Beevor, 2012). Entre 1939 et 1945, on dénombre 1 031 902 Canadiens et 49 963 Canadiennes qui s’enrôlent auprès des Alliés, ou des Nations Unies dont les trois grands sont la Grande-Bretagne, la Russie et les États-Unis. Tous s’unissent afin de combattre l’Axe, soit l’Allemagne Nazie, l’Italie et le Japon. La marine canadienne compte alors 99 688 hommes et 6 500 femmes. Au cours de la guerre, la marine canadienne a coulé, seule ou avec l’aide d’avions et d’autres navires, 29 sous-marins allemands et italiens. À la fin de la guerre, on compte malheureusement 44 927 morts dont 1 900 de la marine et 752 membres de l’Aviation royale canadienne, 53 145 blessés et 8 271 prisonniers de guerre. La Bataille de l’Atlantique a également emporté la vie de plus de 1 600 marins civils canadiens et terre-neuviens (Beevor, 2012; Goodspeed, 1967). 5.1 Bataille de l’Atlantique La Bataille de l’Atlantique est la plus longue bataille de la Deuxième Guerre mondiale, rien de moins ! Elle débute dès le premier jour de la guerre et se termine le 23 mai 1945 avec la signature de la reddition de l’Allemagne par Karl Dönitz, commandant en chef de la marine de guerre allemande et président du Reich en tant que successeur d’Hitler à la suite de son suicide (Beevor, 2012). L’objectif principal de cette bataille est simple, mettre un terme à l’approvisionnement destiné au Royaume-Uni et aux troupes alliées en coulant le plus de navires possibles. Dès la première année de conflit, la défense des côtes canadiennes est instaurée afin de protéger les principaux ports de l’Atlantique d’une éventuelle attaque ennemie. Sont érigées à Halifax, à Terre-Neuve et au Québec de nombreuses batteries côtières permettant de repousser une attaque soit par mer ou par les airs. Au Québec, pour toute la durée de la guerre, aucun projectile n’est tiré vers l’ennemi (Trépanier, 1983). C’est le 13 janvier 1942 que le Montreal Daily Star annonçait la première vague d’attaque avec la manchette « La guerre arrive en Nouvelle-Écosse ». C’était le début de l’opération Coup de tambour « Paukenschlag » sur les côtes de l’Amérique du Nord. De janvier à mars 1942, l’opération comptait déjà 42 navires coulés en eaux canadiennes. C’est la première de six vagues d’incursions des U-Boote allemands à l’intérieur des eaux côtières canadiennes (Hadley, 1985). Malgré cela, cette bataille est très peu connue des Canadiens et, pendant la guerre, le gouvernement fait en sorte qu’il en soit ainsi. L’information est contrôlée et le fait que les sous-marins allemands naviguent librement le fleuve doit rester un secret. C’est pour cette raison que peu de gens connaissent cette histoire, à l’exception des Gaspésiens, des Nord-Côtiers et des Terre-Neuviens qui ont été des témoins directs du carnage. En première ligne, ils ont souvent aidé et ramené à terre les blessés, les mourants et les survivants des attaques allemandes à quelques lieux de leurs côtes (Boudreau, 2000) Ce n’est qu’après la guerre, après 52 mois de confrontation, que les Alliés réalisent l’importance de cette bataille. Si les sous-marins avaient réussi à interrompre les échanges marchands de l’Atlantique Nord, l’Angleterre aurait été forcée de capituler (Pitt, 1979). 60445149 – Octobre 2016 11 Vivez la bataille du Saint-Laurent à travers ses épaves Localisation et relevé géophysique sur certaines épaves de la Deuxième Guerre mondiale dans le fleuve Saint-Laurent 5.2 AECOM Bataille du Saint-Laurent Source : Collins, John , Hitler's Answer , The Gazette, May 13, 1942- © McCord Museum Figure 2: Caricature d’époque témoignant des sous-marins allemands dans le fleuve Saint-Laurent La bataille du Saint-Laurent est un chapitre de la Deuxième Guerre mondiale qui se déroule directement sur nos côtes. Cette guerre navale a lieu à proximité de zones habitées, les habitants du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie voient les navires torpillés et recueillent les survivants. Encore aujourd’hui, les corps de marins étrangers morts à la suite du torpillage de leur navire reposent dans les cimetières des villages côtiers. Nous devons l’expression de « Battle of the St Lawrence » au journal d’Ottawa qui, sans être une bataille proprement dit, est en fait une série d’incursions des sous-marins dans le fleuve. Ils sillonnent les eaux du golfe et du fleuve Saint-Laurent sachant à maintes occasions se soustraire à la protection assurée par les escortes de convois et la protection aérienne en enregistrant ainsi des gains près des côtes du Québec, de Terre-Neuve et du Cap-Breton. Le sous-marin U-69, ira même jusqu’à naviguer à moins de 325 kilomètres de la ville de Québec (Hadley, 1985). Cette bataille sévit principalement à l’été et à l’automne 1942. C’est à ce moment que le Saint-Laurent, incluant le golfe dans ses limites, reçoit la visite de 5 sous-marins responsables de l’attaque de 5 convois et de 17 navires marchands coulés ainsi que 1 navire de transport de troupes et de 2 navires militaires. Malgré le fait que les sous-marins allemands naviguent le fleuve depuis un certain temps et que plusieurs navires furent coulés en eaux canadiennes, pour les Québécois, la bataille du Saint-Laurent commence véritablement avec le naufrage du SS Nicoya et du SS Leto dans la nuit du 11 au 12 mai 1942 (Hadley, 1985). À la suite de ces attaques, le ministère des Affaires navales émet un communiqué de presse et le 17 mai, il met en action le plan 12 60445149 – Octobre 2016 AECOM Vivez la bataille du Saint-Laurent à travers ses épaves Localisation et relevé géophysique sur certaines épaves de la Deuxième Guerre mondiale dans le fleuve Saint-Laurent de défense du Saint-Laurent. Le système de convoi est instauré dès le 21 mai 1942 et les lumières du phare de Gaspé sont éteintes (Hadley, 1985). Le 30 juin 1942, entre dans le détroit de Cabot le sous-marin U-132. L’aviation canadienne utilise maintenant un radar permettant, théoriquement, de localiser les sous-marins à une distance de 4,5 milles. Cependant, dans les faits, les sous-marins étaient encore localisés visuellement, le radar ne devint efficace qu’après le milieu de 1943. Au début juin, le capitaine Vogelsang navigue les eaux devant Cap-de-la-Madeleine. Le 6 juillet, il observe un convoi de 12 navires à quelques miles de Baie-Comeau, trop loin pour une attaque. Par une nuit de pleine lune, à 5h07 le 6 juillet, il attaque le convoi Quebec-Sydney QS-15. Des quatre torpilles lancées, deux atteignent leur but. À 1 500 mètres de distance, il atteint le SS Hainault et 14 minutes plus tard, le Anastasias Pateras. Le convoi va se disperser par la suite. Ces deux autres proies seront sauvées par des torpilles défectueuses. Le U-Boote U-132 est immédiatement pris en chasse par le HMCS Drummondville qui déploie de nombreuses vagues de grenades sous-marines. Le U-132, endommagé par les grenades, se réfugie à l’est de l’île d’Anticosti pour réparer ses avaries. Vogelsang chasse les navires au sud de Terre-Neuve sans succès et sera harcelé par l’aviation canadienne, il déclare que la zone est impropice due à une surveillance accrue. Le 20 juillet, après avoir navigué le détroit de Belle-Isle, il revient dans le fleuve et tire deux torpilles sur le SS Frederika Lensen à 13h39 heure locale. Une torpille frappe la chambre des machines tuant 4 marins sur le coup, la deuxième torpille n’explose pas pour des raisons inconnues. Au cours de ses 68 jours en mer, le UBoote 132 parcourt 8 757 miles nautiques en surface et 1 143 milles en plongée, il consomme 151 m³ de diésel, 4 692 litres d’huile et 10 615 litres d’eau potable, il tire ses 12 torpilles coulant 5 navires pour un total de 21 350 tonnes ( Hadley, 1985). En septembre 1942, ce sont les sous-marins U-165 et U-517 qui chassent ensemble dans le fleuve en gardant un contact radio. Le Convoi QS-33 sera victime de leurs attaques. En route vers Sydney, le convoi perd 5 de ses 13 navires. Le 6 septembre, le sous-marin U-165 torpille le SS Aeas et peu après, il coule son escorte le HMCS Racoon, un yacht de la propriété du millionnaire R.A. Van Clief, transformé en navire de patrouille. Le U517 fera également de nombreuses victimes qui seront redécouvertes 74 ans plus tard. Le 9 septembre 1942, le fleuve Saint-Laurent est fermé au trafic maritime (Hadley, 1985) En 1944, la technologie évolue, tant pour l’armement que pour la détection de l’ennemi. Du côté des Allemands, les sous-marins ont maintenant une plus grande autonomie et utilisent des torpilles acoustiques. Elles sont utilisées pour la première fois dans le fleuve le 14 octobre lorsque le navire de guerre HMCS Magog est touché, mais non coulé, au large de Pointe-des-Monts (Lambert et Chassé, 1989). C’est l’attaque située le plus près de la Côte-Nord de toutes les batailles du Saint-Laurent. Moins d’un mois plus tard, c’est l’affréteur Fort Thomson qui est frappé à son tour par une torpille acoustique. Endommagé, il ne coulera pas lui non plus. La bataille du Saint-Laurent sévit également sur la rive nord du fleuve, mais semble plus éloignée. Les lumières des résidences et du phare sont également éteintes. À Baie-Comeau, plus de 582 navires accostent son quai en une seule année. À Sept-îles, le pétrolier HMCS Provider ravitaille les navires de guerre de type Fairmiles qui surveillent le fleuve et le golfe. Celui-ci protège les convois qui descendent le fleuve en direction de la GrandeBretagne (Lambert et Chassé, 1989). La défense aérienne utilise la base aérienne de Pointe-de-Mingan qui, à partir du 23 août 1943, devient le point de départ de nombreuses opérations de recherche de sous-marins (Lambert et Chassé, 1989). La bataille du Saint-Laurent, c’est également plus de 560 opérations aériennes de la Eastern Air Command tant dans le golfe que dans les maritimes, soit plus de 3 500 heures de vol, qui a escorté plus de 114 convois pour un total de 1 576 navires (Hadley, 1985). Cependant, ce ne sont pas toutes les attaques aériennes qui se soldent par la fin du sous-marin et malheureusement, le résultat peut en être catastrophique. L’exemple du U553 l’illustre bien. Lors de son passage autour de Cap-Chat et de Pointe-à-la-Frégate, il est attaqué par un 60445149 – Octobre 2016 13 Vivez la bataille du Saint-Laurent à travers ses épaves Localisation et relevé géophysique sur certaines épaves de la Deuxième Guerre mondiale dans le fleuve Saint-Laurent AECOM avion de l’armée américaine le 10 de mai 1942 et cinq bombes sont larguées sur le sous-marin qui plonge en catastrophe et se sort indemne de l’expérience (Hadley,1985). Ce sous-marin coulera deux navires par la suite (voir tableau 4). Tableau 4 : Liste des navires torpillés dans le fleuve et le golfe Saint-Laurent 1942-1944 Date Navire (Prop) Morts Sous-marin May 11, 1942 SS Nicoya (UK) 6 U-553 Kpt. Thurmann May 12, 1942 SS Leto (Hollande) 11 U-553 " " July 6, 1942 SS Anastasia Pateras (Grèce) 3 U-132 Kpt. Vogelsang SS Hainaut (Belgique) 1 U-132 " " SS Dinaric (UK) 4 U-132 " " July 20, 1942 SS Frederika Lensen (UK) 4 U-132 " " Aug. 27, 1942 SS Chatham (US) 14 U-517 Kpt. Hartwig USS Laramie (US) 5 U-165 Kpt. Hoffmann Aug. 28, 1942 SS Arlyn (US) 12 U-517 Kpt. Hatrwig Sept. 3, 1942 SS Donald Stewart (Canada) 3 U-517 " " Sept. 6, 1942 SS Aeas (Grèce) 2 U-165 Kpt. Hoffmann Sept. 7, 1942 HMCS Raccoon (Canada) 36 U-165 " " SS Mount Pindus (Grèce) 3 U-157 Kpt. Hartwig SS Mount Taygetus (Grèce) 5 U-517 " " SS Oakton (Canada) 3 U-517 " " Sept. 11, 1942 HMCS Charlottetown (Canada) 10 U-517 " " Sept. 15, 1942 SS Saturnus (Hollande) 1 U-517 " " SS Inger Elizabeth (Norvège) 4 U-517 " " Sept. 16, 1942 SS Joannis (Grèce) 0 U-165 Kpt. Hoffmann SS Essex Lance (UK)-Pas coulé 0 U-165 " " SS Pan York (UK)-Pas coulé 0 U-165 " " Oct. 9, 1942 SS Carolus (Finlande) 11 U-69 Kpt. Graf Oct.11, 1942 SS Waterton (UK) 0 U-106 Kpt. Rasch Oct. 14, 1942 SS Caribou (UK) (Terre-Neuve) 136 U-69 Kpt. Graf Oct. 14, 1944 HMCS Magog (Canada)-Pas coulé 3 U-1223 Kpt. Kneip Nov. 3, 1944 SS Fort Thompson (Canada)-Pas coulé 0 U-1223 " " Nov. 25, 1944 HMCS Shawinigan (Canada) 91 U-1228 Kpt. Marienfeld Tirée de Dr. Nathan M. Greenfield, The Battle of the St. Lawrence Fact Sheet # 31 Published by: The Friends of the Canadian War Museum Malheureusement, entre 1942 et 1944, on dénombre la perte d’environ 147 membres de la Marine royale canadienne en plus de 89 membres de la Marine marchande canadienne ou alliée ainsi que les 136 passagers du traversier SS Caribou. C’est le torpillage de ce traversier, tuant femmes et enfants, qui viendra véritablement scandaliser la population canadienne (Hadley,1985; Votre marine en action, ?). 14 60445149 – Octobre 2016 AECOM 5.3 Vivez la bataille du Saint-Laurent à travers ses épaves Localisation et relevé géophysique sur certaines épaves de la Deuxième Guerre mondiale dans le fleuve Saint-Laurent U-Boote Il faudra à peine dix heures après l’annonce du déclenchement des hostilités pour que les sous-marins allemands entrent en action avec le torpillage du paquebot britannique Athenia. Dès les premières semaines, les « loups », comme on nomma rapidement les sous-marins, envoient par le fond le porte-avions Courageous et le cuirassé Royal Oak, deux des plus grands vaisseaux de la marine britannique. Selon Karl Donitz, commandant en chef de la marine de guerre allemande, une flotte de 300 sous-marins mettrait la Grande-Bretagne à terre. Mais il ne dispose que de 46 U-Boote au début de la guerre. Seulement 22 de ceux-ci sont capables de traverser l’Atlantique et seulement 2 sous-marins par mois sortent des chantiers navals. Il imagine l’attaque groupée en meute de sous-marins ou Rudeltaktik, d’où l’origine du terme wolfpack ou l’attaque en meute. En utilisant cette tactique, les sous-marins attaquent un convoi en groupe maximisant les pertes du côté des alliés. Donitz sait également que s’il coule suffisamment de tonnes de navires marchands, la Grande-Bretagne ne pourra subvenir à ses besoins. Ainsi, dès le premier jour du conflit, les sousmarins commencent une guerre de tonnage ayant pour objectifs de couler le maximum de navires par jour et par sous-marin (Pitt, 1979) (Mason, 1971). La tactique s’avère efficace. À la fin de 1939, 215 navires de commerce, totalisant 748 000 tonnes, et deux des plus grands bâtiments de guerre britanniques sont victimes de la bataille de l’Atlantique. Au printemps de 1940, les Alliés ont déjà perdu 460 navires de commerce. Avec l’occupation de la France et une nouvelle base maritime directement sur l’Atlantique, les sous-marins connaissent l’âge d’or de leur succès militaire. Pendant l’été de 1940, 216 navires sont coulés totalisant plus d’un million de tonnes de marchandise. À l’arrivée des États-Unis dans la guerre, l’Amiral Donitz lance l’opération Coup de Tambour en janvier 1942. Des 91 sousmarins dont il dispose, 55 sont pour l’Atlantique. De ces 55, 33 sont en cale sèche. Malgré cela, du 1er janvier au 31 mai, 441 navires sont coulés. Sans convoi et sans black-out, les navires américains sont faciles à détruire. En six mois, deux millions de tonnes de navires sont envoyées par le fond (Pitt, 1979). Des sous-marins naviguant le Saint-Laurent, c’est le U-517 qui fait le plus de ravages. Il coule plus de 9 navires en moins de 20 jours dont 5 retrouvés lors du projet. Ce sous-marin de type IXC a une longueur de 76 mètres et une largeur de 6,7 mètres. Il se déplace à une vitesse de 18 nœuds en surface et de 7 nœuds sous l’eau. Son équipage pouvant varier de 48 à 56 hommes possède 22 torpilles qui peuvent être utilisées tout au long des 13 000 milles d’autonomie du sous-marin, soit au moins deux allers-retours entre l’Amérique et l’Europe (UBoat, 2016) (Mason, 1971). Le U-517 est coulé à son deuxième voyage le 21 novembre 1942 dans l’Atlantique Nord. Aucun sous-marin allemand n’est coulé dans le fleuve Saint-Laurent, toutefois, quelques sous-marins sont envoyés par le fond dans les eaux canadiennes. Il faut mentionner que la marine canadienne avait comme but premier la protection des convois malgré le désir de certains d’aller à la chasse aux sous-marins (Trépanier, 1983) ( Hadley, 1985). Les premiers à être coulés sont les U-Boote U-588 et U-754. C’est le 31 juillet 1942 que les navires HMCS Wetaskiwin et HMCS Skeena coulent le U-588 au sud de Terre-Neuve avec des charges sous-marines. Il en résulta la perte de tout l’équipage, soit 46 morts (Hadley, 1985) (Uboat, 2016). Le même jour, à quelques milles au sud de la Nouvelle-Écosse, le U-754 est coulé par un avion Lockeed Hudson du 113e escadron. Une fois de plus, tout l’équipage périt, soit 43 morts (Hadley,1985)(Uboat, 2016). Des sousmarins coulés, il faut également souligner le sous-marin britannique, le P-514, qui est coulé à la suite d’un problème de communication au sud de la péninsule d’Avalon, Terre-Neuve, près de Cape Pine( Hadley, 1985). 60445149 – Octobre 2016 15 Vivez la bataille du Saint-Laurent à travers ses épaves Localisation et relevé géophysique sur certaines épaves de la Deuxième Guerre mondiale dans le fleuve Saint-Laurent AECOM Le bilan final de cette guerre sur mer se solde avec plus de 4 600 navires marchands coulés totalisant plus de 21 millions de tonnes de marchandise. Des 1 162 U-Boote construits pendant la guerre, 7512 furent perdus et 30 000 sous-mariniers y perdirent la vie, soit un taux de perte de 75 %, le plus élevé de tous les corps de métier de l’armée allemande (Braham, 2010). 5.4 Navires marchands canadiens De 1939 à 1945, le Canada est propriétaire de navires marchands à travers les compagnies de la Canadian National Steamships, la Canadian Government Merchant Marine et la Park Steamship Company. Au cours de la guerre, le Canada perd, pour cause militaire uniquement, 58 navires marchands. À ce nombre, il faut additionner 8 navires marchands enregistrés à Terre-Neuve et 6 navires canadiens enregistrés en GrandeBretagne (Fisher, 2001). Deux de ces navires retiennent notre intérêt puisqu’ils ont été coulés dans le fleuve. Il s’agit du navire Oakton de la Gulf & Lake Navigation expertisé au cours de ce projet et du Carolus du Gouvernement canadien découvert en 2006, tous deux maintenant des sites archéologiques aux yeux de la loi provinciale. 2 785 sous-marins allemands détruits selon Pitt, 1979. 16 60445149 – Octobre 2016 AECOM 6 Vivez la bataille du Saint-Laurent à travers ses épaves Localisation et relevé géophysique sur certaines épaves de la Deuxième Guerre mondiale dans le fleuve Saint-Laurent Épaves découvertes lors du projet Préalablement au projet, trois sites de naufrage de navires associés à la bataille du Saint-Laurent étaient connus, soit les sites associés aux navires Carolus, Nicoya et Frederika Lensen. Il faut également compter le site de l’avion Catalina découvert devant Mingan et exploré par Parcs Canada. Le projet « Vivez la bataille du Saint-Laurent à travers ses épaves » a, en seulement quelques jours en mer, permis la découverte et la diffusion de cinq nouveaux sites d’épaves témoins de la bataille du Saint-Laurent. 6.1 La découverte des navires Mount Pindus, Mount Taygetus et Oakton 6.1.1 Découverte des navires C’est en profitant du voyage d’hivernation du Coriolis II entre Rimouski et Halifax que Coralie Monpert du CIDCO est chargée de l’acquisition des données bathymétriques. Le navire Coriolis II s’écarte alors légèrement de sa trajectoire initiale pour naviguer au-dessus des coordonnées de localisation des épaves selon les sources militaires. De plus, le navire ralentit la cadence permettant une meilleure prise de données tout en sondant le fond sur un kilomètre de largeur. En un seul passage, les trois navires sont localisés. Expertisés plus en détail par le FJ Saucier, ils reposent aujourd’hui à une profondeur d’environ 215 mètres (710 pieds), à environ 34 kilomètres au large du cap Gaspé. Source : CIDCO Figure 3 : Aires de recherche du Coriolis II sur les épaves du Mount Pindus, Mount Taygetus et Oakton 60445149 – Octobre 2016 17 Vivez la bataille du Saint-Laurent à travers ses épaves Localisation et relevé géophysique sur certaines épaves de la Deuxième Guerre mondiale dans le fleuve Saint-Laurent AECOM Source : CIDCO Figure 4 : Aire de recherche du FJ Saucier sur les épaves du Mount Pindus, Mount Taygetus et Oakton Source : CIDCO Figure 5 : 18 Distance entre les sites des épaves du Mount Pindus, Mount Taygetus et Oakton 60445149 – Octobre 2016 AECOM Vivez la bataille du Saint-Laurent à travers ses épaves Localisation et relevé géophysique sur certaines épaves de la Deuxième Guerre mondiale dans le fleuve Saint-Laurent Source : CIDCO Figure 6 : 6.1.2 Identification proposée des sites d’épave du Mount Pindus, Mount Taygetus et Oakton Historique du torpillage À 17h01, le 7 septembre 1942, le Kapitänleutnant Paul Hartwig du sous-marin U-517 tire trois torpilles et coule trois navires du convoi QS 33. En moins d’une minute, les torpilles atteignent toutes leurs cibles avec un intervalle de quelques secondes. Le Mount Taygetus (5 victimes), le Mount Pindus (2 victimes), qui transporte huit chars d’assaut sur son pont, et le laquier canadien Oakton (3 victimes), qui se casse en deux, sombrent en moins d’une quinzaine de minutes. Le navire Fairmile Q 083 récupère 78 survivants provenant des trois navires torpillés (Uboat, 2016; Wrecksite, 2016). 60445149 – Octobre 2016 19 Vivez la bataille du Saint-Laurent à travers ses épaves Localisation et relevé géophysique sur certaines épaves de la Deuxième Guerre mondiale dans le fleuve Saint-Laurent 6.2 AECOM Mount Pindus (Zinal) Source: Historisches Marinearchiv & Forum Marinearchiv extrait de http://www.batailledusaintlaurent.com Figure 7 : 6.2.1 Le navire Mount Pindus Historique du Mount Pindus Il a été construit en 1920 au chantier naval numéro 528 de la Joseph L. Thompson and Sons Limited de North Sands, Sunderland, en Angleterre, pour le compte de l’entreprise Turner, Brightman Company. Le navire à vapeur de 5729 tonnes mesure121 mètres (400 pieds) de longueur et 16,7 mètres de largeur. Enregistré à Londres, le Mount Pindus est alors connu sous le nom de Zinal et navigue pour la Zinal Streamship Company Ltd de Londres. Il est rebaptisé Mount Pindus en 1937 lorsqu’il est acquis par la société grecque Kulukundis Shipping Company. Au moment de l’attaque, il transporte 7 566 tonnes de cargo général et 8 chars d’assaut sur son pont (Uboat, 2016; Wrecksite, 2016). 20 60445149 – Octobre 2016 AECOM Vivez la bataille du Saint-Laurent à travers ses épaves Localisation et relevé géophysique sur certaines épaves de la Deuxième Guerre mondiale dans le fleuve Saint-Laurent Source : CIDCO Figure 8 : Image acoustique du Mount Pindus Source : CIDCO Figure 9 : Image acoustique du Mount Pindus 60445149 – Octobre 2016 21 Vivez la bataille du Saint-Laurent à travers ses épaves Localisation et relevé géophysique sur certaines épaves de la Deuxième Guerre mondiale dans le fleuve Saint-Laurent 6.3 AECOM Mount Taygetus Source: Library of Contemporary History, Stuttgart- extrait de Uboat.net Figure 10 : 6.3.1 Le navire Mount Taygetus du temps où il était le Mundixie Historique du Mount Taygetus Bâti en 1921 par la New York Harbor & Dry Dock Corporation, aux États-Unis, pour la Munson Steamship Line, le bateau de 98 mètres (324 pieds) de long est lancé sous le nom de Redman. Battant pavillon américain, il est renommé Mundixie en 1930, puis Mount Taygetus dix ans plus tard. Affrété par le ministère britannique des Transports de guerre, il appartenait à la société grecque Kulukundis Shipping Company lors de son naufrage (Uboat, 2016; Wrecksite, 2015). 22 60445149 – Octobre 2016 AECOM Vivez la bataille du Saint-Laurent à travers ses épaves Localisation et relevé géophysique sur certaines épaves de la Deuxième Guerre mondiale dans le fleuve Saint-Laurent Source : CIDCO Figure 11 : Image acoustique du Mount Taygetus Source : CIDCO Figure 12 : Image acoustique du Mount Taygetus 60445149 – Octobre 2016 23 Vivez la bataille du Saint-Laurent à travers ses épaves Localisation et relevé géophysique sur certaines épaves de la Deuxième Guerre mondiale dans le fleuve Saint-Laurent 6.4 AECOM Découverte du Oakton Source: Historical collections of the Great Lakes, Bowling Green State University-Extrait de Uboat.net Figure 13 : 6.4.1 Le navire Oakton Historique du navire Oakton Portant le numéro 14785, le laquier Oakton est long de 76,28 mètres (250 pieds) et large de 13,18 mètres. Ce navire à vapeur à coque d'acier de 1 727 tonnes est construit au chantier 6153 par la A. McMillan and Son Limited à Dumbarton en Écosse. Il est lancé et complété en 1923 pour la Matthews Steamship Company de Glasgow. Il est vendu à Frederick C. Clarkson de la Toronto Elevators Ltd en 1932. En 1934, le navire devient la propriété de l’entreprise Gulf & Lake Navigation Company Limited de Montréal. Il sert principalement au transport du fret en vrac (céréales, charbon, bois) sur les Grands Lacs, le fleuve et le golfe du Saint-Laurent (Uboat, 2016; Wrecksite, 2015). Au moment de l’attaque, il est dans le convoi QS-33 en route de Sandusky, Ohio vers Corner Brook, TerreNeuve, avec à son bord 2 289 tonnes de charbon. Le capitaine Alfred Edward Brown et 16 membres d’équipage sont recueillis par HMCS Q-083. Trois membres d’équipage perdent la vie dans cette attaque (Uboat, 2016; Wrecksite, 2015). Selon le témoignage de Monsieur Laurent Marchand, survivant du SS Oakton, en moins de 5 minutes, le navire s’engouffre à jamais dans les eaux du fleuve Saint-Laurent. En fait, il ne fallut que 15 minutes pour que les trois navires disparaissent sous les eaux du fleuve (Capsules historiques, la Bataille du Saint-Laurent). 3 Chantier 487 selon le site wrecksite.eu 24 60445149 – Octobre 2016 AECOM Vivez la bataille du Saint-Laurent à travers ses épaves Localisation et relevé géophysique sur certaines épaves de la Deuxième Guerre mondiale dans le fleuve Saint-Laurent Source : CIDCO Figure 14 : Nuage de points formant l’épave du Oakton Source : CIDCO Figure 15: Rendu de l’épave du Oakton une fois les données traitées 60445149 – Octobre 2016 25 Vivez la bataille du Saint-Laurent à travers ses épaves Localisation et relevé géophysique sur certaines épaves de la Deuxième Guerre mondiale dans le fleuve Saint-Laurent 6.5 AECOM Saturnus et Inger Elisabeth Source : CIDCO Figure 16 : 6.5.1 Localisation du Saturnus et Inger Elisabeth Historique de l’attaque Après avoir torpillé les navires Mount Pindus, Mount Taygetus et Oakton le 7 septembre et la corvette canadienne HMCS Charlottetown le 11 septembre, le sous-marin U-517 passe entre l’île d’Anticosti et la péninsule de Gaspé avant de mettre le cap en direction de Terre-Neuve pendant la nuit du 12 au 13 septembre. Il s’aventure en direction de Rocher aux Oiseaux, au nord des Îles-de-la-Madeleine, mais est harcelé par une défense aérienne accrue, le commandant allemand Paul Hartwig retourne en Gaspésie (Wrecksite, 2015; Harvey, 1985; Uboat.net, 2016). Au moment de l’attaque, le 15 septembre 1942, le Saturnus navigue en ballast au sein du convoi SQ-36 en route de Sydney, Nouvelle-Écosse en direction de Montréal. Ce convoi compte 22 navires marchands organisés en sept colonnes. Vers 18h 33 (16h:38 GMT) à environ 4 milles du Cap-des-Rosiers, le Kapitänleutnant Paul Hartwig du sous-marin U-517 tire quatre torpilles en direction du convoi. Une torpille touche l’arrière du Saturnus tuant l’officier de garde au canon arrière, seul mort d’un équipage de 36. Le navire sombre en 10 minutes. Les survivants utilisent les deux bateaux de sauvetage et se rendent au bord de leur propre moyen. Deux torpilles frappent terre. La quatrième torpille coule par la suite l’Inger Elisabeth, qui navigue avec 3 500 tonnes de charbon. Le navire se brise en deux et sombre en moins de 5 minutes. Trois marins meurent sur un équipage de 26. (Wrecksite, 2015; Harvey, 1985; Uboat.net, 2016). 26 60445149 – Octobre 2016 AECOM Figure 17 : Vivez la bataille du Saint-Laurent à travers ses épaves Localisation et relevé géophysique sur certaines épaves de la Deuxième Guerre mondiale dans le fleuve Saint-Laurent Carte montrant la position des navires lors de l’attaque Aussitôt qu’un des bateaux du convoi aperçoit le périscope du sous-marin entre deux colonnes du convoi, l’attaque débute sur l’ennemi. Un navire marchand armé accompagné des navires de guerre HMS Salisbury et HMCS Arrowhead se lancent à la poursuite du sous-marin. De nombreuses grenades sous-marines sont larguées et l’attaque continue à l’arrivée des Fairmiles (Sarty, 2012). L’attaque est également commentée dans le journal de bord du Kapitänleutnant Paul Hartwig, comme on peut voir dans un extrait illustré à la figure 18. 60445149 – Octobre 2016 27 Vivez la bataille du Saint-Laurent à travers ses épaves Localisation et relevé géophysique sur certaines épaves de la Deuxième Guerre mondiale dans le fleuve Saint-Laurent AECOM Source : Württembergische Landesbibliothek de Stuttgart Figure 18 : 6.5.2 Extrait du rapport de torpillage du sous-marin U-517. Témoignage de l’évènement Cette attaque nous est rapportée aujourd’hui par deux témoins oculaires. Monsieur Guy Ste-Croix, interviewé à son domicile, était un jeune pêcheur de 17 ans qui naviguait à proximité du convoi lors de l’attaque. Madame Gwen Roberts Gavey, interviewée par téléphone, avait 16 ans et se trouvait devant sa maison au Cap-Bon-Ami lors du torpillage. Au matin du 15 septembre 1942, Monsieur Ste-Croix pêche au milieu d’une trentaine de barques juste au large du Cap-des-RosiersTous observent le convoi qui passe au large en cette journée calme. Un des pêcheurs commente sur le fait que cette journée serait parfaite pour une attaque de sous-marin. Aussitôt dit, une première torpille frappe l’Inger Elisabeth en son centre qui coule en quelques minutes. Le convoi vire par trente degrés en direction des barques de pêcheurs. Ensuite, c’est au tour du Saturnus de recevoir une torpille à la poupe. Il coule en quelques minutes. Nombreux sont ceux qui coupent leurs lignes de pêche, mais pas la barque de M. Ste-Croix qui se retrouve au milieu du convoi. Son témoignage relate qu’un des navires brise en deux avant de couler. Toutefois, ce fait n’est mentionné dans aucun article ou archives d’époque et pourtant, l’image sonar du Inger Elisabeth corrobore son témoignage. Mme Gavey a, quant à elle, ressenti le tremblement de l’explosion, ce qui est étonnant, en raison de la distance de l’attaque. Toutefois, lors de l’attaque, deux torpilles viennent frapper le Cap Bon-Ami. Elle commente le fait que la vaisselle tremblait dans les armoires et que la mer brillait de poissons morts. De sa maison, elle localise les navires du convoi selon une certaine distance du phare de Cap des Rosiers ce qui, reporté sur une carte, propose un alignement pour la localisation du torpillage. Le lieu de pêche de Monsieur Ste-Croix est quant à lui localisé selon des amers terrestres, soit le trou du Diable et un alignement du Rocher Percé et de l’île Bonaventure au bout du Cap Gaspé. Il faut savoir également que la flotille de pêcheurs cherchait le poisson de fond à une profondeur qui se situe à une ligne et demie ou trois quarts, sachant qu’une ligne équivaut à environ 300 pieds, il suffisait alors de concentrer la recherche autour de 450 pieds de profondeur. Une fois sur place, le trou devient évident, l’alignement de certaines montagnes des 28 60445149 – Octobre 2016 AECOM Vivez la bataille du Saint-Laurent à travers ses épaves Localisation et relevé géophysique sur certaines épaves de la Deuxième Guerre mondiale dans le fleuve Saint-Laurent Monts Chic-Chocs forme une ouverture dans le paysage terrestre que les anciens pêcheurs nommaient le trou du Diable. Jumelant les amers de Monsieur Ste-Croix, la profondeur de sa ligne et l’alignement de Madame Gavey, il a été possible de mieux cibler l’endroit du naufrage et, par conséquent, de réduire la zone de recherche (Alain St-Pierre, communication personnelle). 6.5.3 SS Saturnus Source : Uboat.net Figure 19 : Navire SS Saturnus Le SS Saturnus est un vapeur hollandais en fer de 2 741 tonnes brut mesurant 103,33 mètres (328 pi) de longueur et 13,46 mètres (44 pi) de largeur. Il est construit en 1909 à Rotterdam par la NV Mij voor Scheeps-en Werktuigbouw Fyenoord. Au moment de l’attaque, il est la propriété de la Koninklijke Nederlandsche Stoomboot Mij d’Amsterdam (Uboat, 2016; Wrecksite, 2015). 60445149 – Octobre 2016 29 Vivez la bataille du Saint-Laurent à travers ses épaves Localisation et relevé géophysique sur certaines épaves de la Deuxième Guerre mondiale dans le fleuve Saint-Laurent AECOM Source : CIDCO Figure 20 : Localisation du Saturnus Source : CIDCO Figure 21 : 30 Image acoustique de l’épave du Saturnus 60445149 – Octobre 2016 AECOM Vivez la bataille du Saint-Laurent à travers ses épaves Localisation et relevé géophysique sur certaines épaves de la Deuxième Guerre mondiale dans le fleuve Saint-Laurent Source : CIDCO Figure 22 : Image acoustique de l’épave du Saturnus Source : CIDCO Figure 23 : Image acoustique de l’épave du Saturnus 60445149 – Octobre 2016 31 Vivez la bataille du Saint-Laurent à travers ses épaves Localisation et relevé géophysique sur certaines épaves de la Deuxième Guerre mondiale dans le fleuve Saint-Laurent AECOM Source : CIDCO Figure 24 : 6.6 Image acoustique de l’épave du Saturnus Découverte du Inger Elisabeth Source: photoship.co.uk Figure 25 : 32 Le Cissy qui possiblement deviendra le Inger Elisabeth 60445149 – Octobre 2016 AECOM 6.6.1 Vivez la bataille du Saint-Laurent à travers ses épaves Localisation et relevé géophysique sur certaines épaves de la Deuxième Guerre mondiale dans le fleuve Saint-Laurent Historique du navire Inger Elisabeth L’Inger Elisabeth est un navire marchand de 2 166 tonneaux construit en 1920 par la Framnes Mek Verksted Sandefjord au sud de la Norvège pour Torp & Wiese. À cette époque, il porte le nom de Cissy. Enregistré à Bergen, il change de nom pour le Inger Elisabeth en 1939, quand la compagnie Jacob Kjøde A/S fait l’acquisition du navire (Wrecksite, 2015) Le navire mesure 88 m de long (289,5 pi) et 13,5 m de largeur (44,2 pi) et possède une histoire active lors de la Deuxième Guerre mondiale. Il navigue au sein de nombreux convois dont le SQ 14, le QS 17 et finalement, le SQ 36. Affrété par le ministère britannique des Transports de guerre, le navire est administré par la Norwegian Shipping and Trade Mission au moment de l’attaque4. (Wrecksite, 2015; Uboat, 2016; Warsailors, 2016). Localisée à l’aide du F.J. Saucier, l’épave repose à environ 130 m de profondeur à 7 milles nautiques au large de Cap-des-Rosiers. Le navire est sectionné en deux parties à l’arrière de la timonerie, lieu correspondant à l’emplacement du point d’impact de la torpille du sous-marin allemand. La timonerie et les cales sont bien visibles. Une structure rectangulaire semble être présente sur le pont principal au niveau de la proue. On constate une zone de débris à l’arrière du bateau aussi. Selon la résolution du sonar, le site d’épave mesure 83 m de longueur par 13 m de largeur. Source : CIDCO Figure 26 : 4 Positionnement de l’épave du Inger Elisabeth Recherche de Samuel Côté dans les données extraites du document intitulé Précisions sur des attaques de sous-marins ennemis contre des navires marchands – Inger Elisabeth, RG24, vol. 4025, Bibliothèque et Archives Canada, Ottawa, septembre 1942. 60445149 – Octobre 2016 33 Vivez la bataille du Saint-Laurent à travers ses épaves Localisation et relevé géophysique sur certaines épaves de la Deuxième Guerre mondiale dans le fleuve Saint-Laurent AECOM Source : CIDCO Figure 27 : Image acoustique de l’épave du Inger Elisabeth Source : CIDCO Figure 28 : 34 Image acoustique de l’épave du Inger Elisabeth 60445149 – Octobre 2016 AECOM Vivez la bataille du Saint-Laurent à travers ses épaves Localisation et relevé géophysique sur certaines épaves de la Deuxième Guerre mondiale dans le fleuve Saint-Laurent Source : CIDCO Figure 29 : Image acoustique de l’épave du Inger Elisabeth Source : CIDCO Figure 30 : Rendu pour impression 3D de l’épave du Inger Elisabeth 60445149 – Octobre 2016 35 AECOM 7 Vivez la bataille du Saint-Laurent à travers ses épaves Localisation et relevé géophysique sur certaines épaves de la Deuxième Guerre mondiale dans le fleuve Saint-Laurent Épaves de la bataille du Saint-Laurent déjà explorées C’est grâce à l’épave du Carolus que Samuel Côté commença à s’intéresser aux épaves et à la bataille du Saint-Laurent. En 2006, il mentionne que l’épave découverte en 2006 par le Service hydrographique du Canada dans le Bas-Saint-Laurent est celle du Carolus. Ce navire marchand a été torpillé par le sous-marin allemand U-69 le 9 octobre 1942. Cette attaque, la plus à l’ouest sur le fleuve pendant la Deuxième Guerre mondiale, causa 11 pertes de vie. L’épave du Carolus et d’autres sites d’épaves jonchant les fonds marins du Saint-Laurent ont été cartographiés par l’équipe du CIDCO en 2013 et 2015 dans le cadre du projet d’acquisition de connaissances sur les épaves du Saint-Laurent (CIDCO, 2015). Tableau 5 : Nom de l'épave Liste des épaves de la Deuxième Guerre mondiale explorées à ce jour Date du naufrage Coordonnées Profondeur Intervention (nbre de jours-activités) SS Nicoya (DhDe-1) Mai 1942 49.237111 64.727333 273 Insonifiée par le CIDCO. SS Carolus (DeEb-1) 9 octobre 1942 48.766444 -68.188194 240 Insonifiée par le CIDCO. Frederika Lensen (DhDg-9) 20 juillet 1942 49-13-68.6 N 65-07-74.9 O 7 SS Leto 12 mai 1942 Connu de plongeurs sportifs Ind. Chedabucto 31 octobre 1943 48°13'37.06"N 69° 5'7.92"O 6 7.1 Carolus 7.1.1 Historique du navire Insonifiée par le CIDCO 1 jour-exploration physique des vestiges. Un millionnaire a retiré des pièces d’avion de l’épave dans les années 1990. Insonifiée par le CIDCO Non retrouvée. Les plongeurs locaux témoignent du fait qu’il n’existe presque plus de vestiges au fond de l’eau. Référence Service hydrographique de Canada (SHC) Service hydrographique de Canada (SHC) Documentation historique-Pillage CIDCO Pillage Documentation historique-Pillage CIDCO L’épave du Carolus a été découverte par le Service hydrographique du Canada en 2006. Le navire est construit en 1919 aux chantiers de la société anglaise Osbourne, Graham & Company à Sunderland, en Angleterre, pour la Ohlson Steamship Company. Ce vapeur à coque d'acier de 2 218 tonnes mesure 90 mètres de longueur et 13 mètres de largeur. En 1929, il est vendu à la filiale A/B Ohlson Steamship Company. En 1941, il est saisi à Sydney en Nouvelle-Écosse en tant que prise de guerre et devient la propriété de la Marine marchande du gouvernement canadien (Wrecksite, 2015; Uboat, 2016). 60445149 – Octobre 2016 37 Vivez la bataille du Saint-Laurent à travers ses épaves Localisation et relevé géophysique sur certaines épaves de la Deuxième Guerre mondiale dans le fleuve Saint-Laurent AECOM Source : CIDCO Figure 31 : 7.2 Image acoustique de l’épave du Carolus Le Nicoya En 2005, le Service hydrographique du Canada (SHC) a découvert une épave qu’il a identifiée comme étant le SS Nicoya. Ce navire est l’un des premiers bateaux coulés au cours de la Bataille du Saint-Laurent (mai 1942). Le navire est touché par deux torpilles provenant du sous-marin allemand U-553 alors qu’il se trouve au nord de Pointe-à-la-Frégate. En 2015, l’équipe du CIDCO a cartographié cette épave dont on peut voir l’image acoustique aux figures 34 et 35. Source: Nautical Photo Agency Figure 32 : 38 Le navire Nicoya 60445149 – Octobre 2016 AECOM 7.2.1 Vivez la bataille du Saint-Laurent à travers ses épaves Localisation et relevé géophysique sur certaines épaves de la Deuxième Guerre mondiale dans le fleuve Saint-Laurent Historique du navire Bâti en 1929 au chantier naval de l’entreprise Alexander Stephen and Sons Limited, en Écosse, il appartient alors à la compagnie Elders & Fyffes Limited. Ce navire frigorifique de 5 364 tonnes mesure 122 mètres de longueur. Enregistré à Glasgow et battant pavillon britannique, ce bananier britannique est converti en transport de fournitures de guerre et est affecté à de nombreux convois, principalement entre Halifax et Liverpool (Uboat, 2016) (Côté, comm. pers.). Le jour fatidique, le navire est victime du sous-marin U-553 qui navigue le fleuve devant Gaspé entre les 11 et 12 mai 1942. Le capitaine Kärlchen Thurmann est déçu du trafic maritime, mais à la suite de ses observations, il conclut que les convois quittent Montréal et Québec le samedi. Ceci lui permet de calculer leur arrivée vers Gaspé juste avant leur départ pour l’Europe (Hadley, 1985). Il en profite pour attaquer le Nicoya arrivant de Montréal en direction de l’Europe. Une première torpille frappe le navire à la poupe et à 6h5 « GMT » à 10 milles de Pointe-à-la-Frégate, le navire reçoit une deuxième torpille qui frappe au centre du navire et le coule. Ce sont 60 survivants qui débarquent à Cloridorme et à l’Anse à Valleau. Le 12 mai, c’est au tour du Leto, qui d’une distance de 1 200 mètres, reçoit une torpille en son centre et coule en moins de 12 minutes à 17 miles au nord de Cap-de-la-Madeleine. Là, ce sont 12 marins qui perdent la vie et les 31 survivants débarquent à Pointe-auPère ( Hadley,1985). Un fait intéressant, le capitaine mentionne qu’une heure après avoir torpillé le Leto, il coule un troisième navire de 3 000 tonnes cette fois-ci. Aucune archive ne mentionne ce troisième navire et pourtant, Thurmann est certain d’avoir coulé trois navires ! (Hadley,1985). Il faut noter que, lorsque l’on compare la photo et les images sonar, la position de la cheminée par rapport à la timonerie est inversée. Ce petit détail sème le doute dans l’attribution du nom du navire. Ce ne serait pas la première fois que l’identification de vestiges par le SHC soit erronée, comme le fut l’identification de la Lina Gagné pour les vestiges du Scostman. 60445149 – Octobre 2016 39 Vivez la bataille du Saint-Laurent à travers ses épaves Localisation et relevé géophysique sur certaines épaves de la Deuxième Guerre mondiale dans le fleuve Saint-Laurent AECOM Source : CIDCO Figure 33 : Positionnement du Nicoya Source : CIDCO Figure 34 : 40 Image acoustique du Nicoya 60445149 – Octobre 2016 AECOM Vivez la bataille du Saint-Laurent à travers ses épaves Localisation et relevé géophysique sur certaines épaves de la Deuxième Guerre mondiale dans le fleuve Saint-Laurent Source : CIDCO Figure 35 : 7.3 Image acoustique du Nicoya Frederika Lensen Source : Mapsource Figure 36 : Localisation de l’épave 60445149 – Octobre 2016 41 Vivez la bataille du Saint-Laurent à travers ses épaves Localisation et relevé géophysique sur certaines épaves de la Deuxième Guerre mondiale dans le fleuve Saint-Laurent 7.3.1 AECOM Historique du navire Ce vapeur marchand de 4 367 tonnes a été construit en 1912 par la compagnie J. Readhead & Co de South Shields, Grande-Bretagne. À l’origine, le navire portait le nom de Trevaylor. C’est en 1934 que le vaisseau fut renommé Frederika Lensen pour le compte de Cornelis A. Lensen de Londres. En 1940, il fut vendu à la Galbraith, Pembroke & Co Ltd de Londres (Allen Tony, 2013) À 18h39 le 20 juillet 1942, le Frederika Lensen naviguait au sein du convoi QS-19. Ce convoi comprenait le HMCS Weyburn, une corvette et le commandant de l'escorte, HMCS Chedabucto, un dragueur de mines, et trois Fairmile Q-059, Q-064 et Q-074 HMCS Clayoquot (Popular Science, 1918) (Kirouac, 2007). Le Frederika fut torpillé par un U-132 dans le golfe du Saint-Laurent près de l’Île d’Anticosti. Quatre membres d’équipage moururent et le vaisseau fut toué par le navire HMCS Weyburn jusque dans la baie de Grande Vallée. Laissé dans moins de 20 pieds d’eau, le navire fut déclaré perte totale (Uboat, 2016). Le navire fut remorqué et abandonné dans la baie de Grande-Vallée, aux vues de la population. Les dommages subis lors du torpillage et le mouvement des glaces et des marées amènent le Frederika Lensen à se disloquer en deux parties au cours des mois suivants. Plusieurs locaux en profitent pour récupérer nourriture, mobilier, outils, souvenirs et artéfacts maritimes. Une telle montagne de fer à quelques pas de la route ne manque pas de susciter des interrogations et même de faire germer des idées originales chez les autorités militaires. Jusqu’à la fin de la Seconde Guerre, le navire sera utilisé à des fins d’entraînement. De l’épave du Lensen, de faux espions s’élancent vers la plage alors que des membres du régiment des Fusiliers du Saint-Laurent doivent les intercepter. Les villageois ne seront pas en reste en termes de pragmatisme, plusieurs maisons du village seront peintes, au fil des années, avec la peinture grise que transportait le cargo britannique. Pendant plus de 30 ans, l’épave disloquée du navire occupera le paysage des gens de Grande-Vallée, avant qu’une partie de sa structure ne soit démantelée et vendue (Samuel Côté, comm. pers.). La cloche du bateau se trouve aujourd’hui au Musée naval de Québec. Source : CIDCO Figure 37 : 42 Image acoustique du champ de débris du Frederika Lensen 60445149 – Octobre 2016 AECOM Vivez la bataille du Saint-Laurent à travers ses épaves Localisation et relevé géophysique sur certaines épaves de la Deuxième Guerre mondiale dans le fleuve Saint-Laurent Source : Wrecksite.eu Figure 38 : Le Frederika Lensen avant sa vocation militaire Source : Collection Albert Fournier, Musée Naval de Québec Figure 39 : SS Frederika Lensen reposant dans la baie de Grande-Vallée en 1942 60445149 – Octobre 2016 43 Vivez la bataille du Saint-Laurent à travers ses épaves Localisation et relevé géophysique sur certaines épaves de la Deuxième Guerre mondiale dans le fleuve Saint-Laurent AECOM Source : Collection Héléna Boulay-Côté, Musée Naval de Québec Figure 40 : 7.3.2 Photographie colorée du SS Frederika Lensen en deux sections Le site d’épave Le navire repose maintenant en deux sections au pied du cap des Sœurs, dans l'anse de la rivière GrandeVallée, à mi-chemin entre le quai en eau profonde et les quais de la rivière. L’accès au site est relativement facile en pneumatique à partir de la mise à l’eau de la descente de Grande Vallée à quelques centaines de mètres du site. Les vestiges reposent par moins de 7 mètres de fond. Le fond de la baie est sablonneux avec quelques îlots épars de laminaires. Les vestiges du navire de fer sont recouverts d’un mince film sablonneux et de très peu de vie marine permettant d’apprécier les différents éléments de la machinerie et de l’architecture monumentale de ce navire (AECOM, 2014). Source : Paasch, 1890, plate 43 Figure 41 : 44 Divers éléments visités sur l’épave 60445149 – Octobre 2016 AECOM Vivez la bataille du Saint-Laurent à travers ses épaves Localisation et relevé géophysique sur certaines épaves de la Deuxième Guerre mondiale dans le fleuve Saint-Laurent Source : André-Claude Boudreau, Urbania Inc. Figure 42 : Le palier de butée à l’entrée de la chambre des vapeurs Source : André-Claude Boudreau, Urbania Inc. Figure 43 : Élément indéterminé de l’épave du Federica Lensen 60445149 – Octobre 2016 45 Vivez la bataille du Saint-Laurent à travers ses épaves Localisation et relevé géophysique sur certaines épaves de la Deuxième Guerre mondiale dans le fleuve Saint-Laurent AECOM Source : André-Claude Boudreau, Urbania Inc. Figure 44 : Plongeur au-dessus de la roue de vireur Source : André-Claude Boudreau, Urbania Inc. Figure 45 : 46 Chaudière et boîte à fumée (en bas) 60445149 – Octobre 2016 AECOM Vivez la bataille du Saint-Laurent à travers ses épaves Localisation et relevé géophysique sur certaines épaves de la Deuxième Guerre mondiale dans le fleuve Saint-Laurent Source : Nathalie Lasselin, Urbania Inc. Figure 46 : Trou d’homme dans la tôle varangue Source : André-Claude Boudreau, Urbania Inc. Figure 47 : Détail de la roue de vireur 60445149 – Octobre 2016 47 Vivez la bataille du Saint-Laurent à travers ses épaves Localisation et relevé géophysique sur certaines épaves de la Deuxième Guerre mondiale dans le fleuve Saint-Laurent AECOM . Source : André-Claude Boudreau, Urbania Inc. Figure 48 : 48 Plongeur au-dessus des vestiges 60445149 – Octobre 2016 AECOM 8 Vivez la bataille du Saint-Laurent à travers ses épaves Localisation et relevé géophysique sur certaines épaves de la Deuxième Guerre mondiale dans le fleuve Saint-Laurent Conclusion et recommandations Les recherches de seulement quelques jours auront permis de localiser cinq nouveaux sites d’épaves dont la valeur historique est indéniable. L’ensemble des navires retrouvés est représentatif d’une époque et d’une tradition architecturale spécifiquement associée au transport de marchandises. Il est cependant difficile d’attribuer plus d’importance à l’architecture avec uniquement des images sonar. Ensemble, ils forment un cimetière marin de navires en tant que témoins uniques de la bataille du Saint-Laurent en plus de représenter le lieu de sépulture pour de nombreux marins. De ce fait, tous les attributs culturels de ces vestiges sont d’importance. Les sites peuvent être associés à des disparus et à un évènement particulier qui possède une symbolique particulière. L’ensemble de ces attributs présente également un fort potentiel de mise en valeur historique. D’ailleurs, des efforts de mise en valeur récréotouristique sont présentement en cours. Un Centre d'interprétation de la bataille du Saint-Laurent situé à Grande-Vallée est en attente de financement. Ce centre veut également mettre en valeur le site d’épave du Frederika Lensen, facilement accessible à la communauté des plongeurs sportifs, ce qui n’est pas le cas des nouveaux sites situés à des profondeurs inaccessibles. Il est important de mentionner l’aide apportée parÉmilie Devoe de Parcs Canada, qui facilita les rencontres avec les témoins oculaires et, surtout, qui réalisa des vidéos divulgant l’histoire de la bataille aux touristes gaspésiens. Cette mise en valeur historique des sites de naufrage devient ainsi une plus-value à l’échelle régionale toujours en accord avec les règles de la Convention de 2001 de l’Unesco sur le patrimoine culturel subaquatique. Il faut mentionner que la profondeur des sites d’épaves n’empêche pas le pillage. Les histoires entourant la récupération illégale de pièces d’avion sur un des navires sont bien connues des gens de Rimouski, malgré une profondeur de 1 200 piedsToutes les tentatives d’information auprès des gens concernés se sont soldées par un échec, la diffusion de l’information étant possiblement associée à une admission de tort. L’analyse de nos découvertes permet d’affirmer que la position des sites d’épaves varie d’environ deux milles nautiques de la position provenant des données archivistiques. Cette différence provient certainement de la technologie disponible à l’époque et de l’utilisation d’un système de référence géodésique moins précis qu’aujourd’hui. Il serait intéressant de poursuivre les recherches afin de valider cette différence avec les autres sites de naufrage. Il serait aussi opportun de valider le site du Nicoya qui, selon les premières observations, ne semble pas correspondre avec le navire, tout comme il serait important de poursuivre les recherches sur les nouveaux sites d’épaves afin de valider leur identification. La poursuite des recherches à l’aide d’un équipement permettant de visualiser les vestiges viendrait accroître nos connaissances sur le processus de formation et de dégradation du site en plus d’obtenir un portrait archéologique de l’assemblage artéfactuel in situ. Enfin, en souscrivant à la première règle des principes généraux pour les interventions sur le patrimoine culturel subaquatique selon la convention de 2001 de l’Unesco, les résultats du projet ont fait l’objet d’un partage des connaissances et d’une mise en valeur de notre patrimoine archéologique et historique par la mise en ligne officielle du site Internet, à l’adresse suivante : www.batailledusaintlaurent.com en juin 2016. 60445149 – Octobre 2016 49 AECOM Vivez la bataille du Saint-Laurent à travers ses épaves Localisation et relevé géophysique sur certaines épaves de la Deuxième Guerre mondiale dans le fleuve Saint-Laurent Bibliographie AECOM. 2014. Intervention archéologique dans le cadre de l’émission de télévision « Chasseurs d’épaves ». Rapport présenté à la firme Toxa Inc. ADAMS, Jonathan. Ships and boats as archaeological source matérial. 2001. World Archaeology. Shipwrecks. Vol. 32(3). Pp 292 à 310 ALLEN, Tony, 2013. Frederika Lensen. 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Cible 1 48.817411 ‐64.160623 32.7m 85m Cible 2 48.829122 ‐64.155389 39.3m 94m Cible 3 48.816333 ‐64.149700 38m 67m Cible 4 48.799402 ‐64.155087 50.2m 60m Cible 5 48.780496 ‐64.082398 52m 100m Cible 6 48.790289 ‐64.148724 56.5m 30m Cible 7 48.795774 ‐64.091659 53.7m 140m Cible 8 48.813793 ‐64.088781 65m 100m Cible 9 48.812956 ‐64.070619 80m 115m Cible 10 48.804329 ‐64.061828 85m 200m Cible 11 48.825785 ‐64.052962 110m 25m Zone B A partir du fichier ZoneBC.csar, qui est un fichier de points, on crée un MNT à 10m. Rm : Zone très chalutée et beaucoup de relief => identification difficile Cible 12 48.811362 ‐63.806750 174.5m 85m Cible 13 48.782771 ‐63.631093 182m 85m Cible 14 48.813790 ‐63.617724 218m 110m Cible 15 48.862112 ‐63.737757 240m 40m Cible 16 48.815186 ‐63.740594 175m 60m Cible 17 48.874091 ‐63.749647 250m 68m Cible 18 48.82805 ‐63.698772 200m 78m Cible 19 48.821014 ‐63.684642 210m 68m Annexe B Catalogue photos CATALOGUE PHOTOS Projet « Vivez la bataille du Saint-Laurent à travers ses épaves» Centre interdisciplinaire de développement en cartographie des océans DATE 27 octobre 2015 27 octobre 2015 27 octobre 2015 27 octobre 2015 27 octobre 2015 27 octobre 2015 27 octobre 2015 27 octobre 2015 27 octobre 2015 27 octobre 2015 27 octobre 2015 27 octobre 2015 27 octobre 2015 27 octobre 2015 27 octobre 2015 27 octobre 2015 27 octobre 2015 27 octobre 2015 27 octobre 2015 27 octobre 2015 27 octobre 2015 27 octobre 2015 27 octobre 2015 27 octobre 2015 27 octobre 2015 27 octobre 2015 CATALOGUE PHOTOS CLICHÉ IMG_8769 IMG_8770 IMG_8771 IMG_8772 IMG_8773 IMG_8774 IMG_8775 IMG_8776 IMG_8777 IMG_8778 IMG_8779 IMG_8780 IMG_8781 IMG_8782 IMG_8783 IMG_8784 IMG_8785 IMG_8786 IMG_8787 IMG_8788 IMG_8789 IMG_8790 IMG_8791 IMG_8792 IMG_8793 IMG_8794 DESCRIPTION ET COMMENTAIRES Navire de recherche F-J Saucier sur son trailer Navire de recherche F-J Saucier sur son trailer Navire de recherche F-J Saucier sur son trailer Navire de recherche F-J Saucier sur son trailer Sylvain Gauthier du CIDCO en train d’installer la station totale Sylvain Gauthier du CIDCO en train d’installer la station totale Sylvain Gauthier du CIDCO en train d’installer la station totale Sylvain Gauthier du CIDCO en train d’installer la station totale Sylvain Gauthier du CIDCO en train d’installer la station totale Sylvain Gauthier du CIDCO en train d’installer la station totale Sylvain Gauthier du CIDCO en train d’installer la station totale Phare du Cap des Rosiers Phare du Cap des Rosiers Station totale au phare du Cap des Rosiers Station totale au phare du Cap des Rosiers Bateau de pêche au port de Rivière au Renard Bateau de pêche au port de Rivière au Renard Bateau de pêche au port de Rivière au Renard Bateau de pêche au port de Rivière au Renard Bateau de pêche au port de Rivière au Renard Bateau de pêche au port de Rivière au Renard Bateau de pêche au port de Rivière au Renard Bateau de pêche au port de Rivière au Renard Bateau de pêche au port de Rivière au Renard Bateau de pêche au port de Rivière au Renard Bateau de pêche au port de Rivière au Renard Nom du projet :_ 60444- « Vivez la bataille du Saint-Laurent à travers ses épaves» 1 ORIENTATION - CATALOGUE PHOTOS Projet « Vivez la bataille du Saint-Laurent à travers ses épaves» Centre interdisciplinaire de développement en cartographie des océans DATE 27 octobre 2015 27 octobre 2015 27 octobre 2015 27 octobre 2015 27 octobre 2015 27 octobre 2015 27 octobre 2015 27 octobre 2015 27 octobre 2015 27 octobre 2015 27 octobre 2015 27 octobre 2015 27 octobre 2015 27 octobre 2015 27 octobre 2015 18 novembre 2015 18 novembre 2015 18 novembre 2015 18 novembre 2015 18 novembre 2015 18 novembre 2015 18 novembre 2015 18 novembre 2015 18 novembre 2015 18 novembre 2015 18 novembre 2015 18 novembre 2015 CLICHÉ IMG_8795 IMG_8796 IMG_8797 IMG_8798 IMG_8799 IMG_8800 IMG_8801 IMG_8802 IMG_8796 IMG_8797 IMG_8798 IMG_8799 IMG_8800 IMG_8801 IMG_8802 IMG_8804 IMG_8805 IMG_8806 IMG_8807 IMG_8808 IMG_8809 IMG_8810 IMG_8811 IMG_8812 IMG_8813 IMG_8814 IMG_8815 CATALOGUE PHOTOS DESCRIPTION ET COMMENTAIRES Vue de la côte du Cap des rosiers et Forillon à 3 miles de la côte Vue de la côte du Cap des rosiers et Forillon à 3 miles de la côte Vue de la côte du Cap des rosiers et Forillon à 3 miles de la côte Vue de la côte du Cap des rosiers et Forillon à 3 miles de la côte Vue de la côte du Cap des rosiers et Forillon à 3 miles de la côte Vue de la côte du Cap des rosiers et Forillon à 3 miles de la côte Vue de la côte du Cap des rosiers et Forillon à 3 miles de la côte Vue de la côte du Cap des rosiers et Forillon à 3 miles de la côte Vue de la côte du Cap des rosiers et Forillon à 3 miles de la côte Vue de la côte du Cap des rosiers et Forillon à 3 miles de la côte Vue de la côte du Cap des rosiers et Forillon à 3 miles de la côte Vue de la côte du Cap des rosiers et Forillon à 3 miles de la côte Vue de la côte du Cap des rosiers et Forillon à 3 miles de la côte Vue de la côte du Cap des rosiers et Forillon à 3 miles de la côte Vue de la côte du Cap des rosiers et Forillon à 3 miles de la côte Écran d’ordinateur montrant la cible déterminée par Sylvain Gauthier Note manuscrite de Coralie Monpert provenant de l’entrevue de M Ste-Croix Vue de la côte du Cap des rosiers et Forillon à 3 miles de la côte Vue de la côte du Cap des rosiers et Forillon à 3 miles de la côte Vue de la côte du Cap des rosiers et Forillon à 3 miles de la côte Vue de la côte du Cap des rosiers et Forillon à 3 miles de la côte Vue de la côte du Cap des rosiers et Forillon à 3 miles de la côte Vue de la côte du Cap des rosiers et Forillon à 3 miles de la côte Vue de la côte du Cap des rosiers et Forillon à 3 miles de la côte Vue de la côte du Cap des rosiers et Forillon à 3 miles de la côte Sylvain Gauthier du CIDCO mettant à l’eau le profileur de vitesse du son Sylvain Gauthier du CIDCO mettant à l’eau le profileur de vitesse du son Nom du projet :_ 60444- « Vivez la bataille du Saint-Laurent à travers ses épaves» 2 ORIENTATION - CATALOGUE PHOTOS Projet « Vivez la bataille du Saint-Laurent à travers ses épaves» Centre interdisciplinaire de développement en cartographie des océans DATE 18 novembre 2015 18 novembre 2015 18 novembre 2015 18 novembre 2015 18 novembre 2015 18 novembre 2015 18 novembre 2015 18 novembre 2015 18 novembre 2015 18 novembre 2015 18 novembre 2015 18 novembre 2015 18 novembre 2015 18 novembre 2015 18 novembre 2015 18 novembre 2015 18 novembre 2015 18 novembre 2015 18 novembre 2015 18 novembre 2015 18 novembre 2015 18 novembre 2015 18 novembre 2015 18 novembre 2015 18 novembre 2015 18 novembre 2015 18 novembre 2015 CLICHÉ IMG_8816 IMG_8817 IMG_8818 IMG_8819 IMG_8820 IMG_8821 IMG_8822 IMG_8823 IMG_8824 IMG_8826 IMG_8829 IMG_8830 IMG_8831 IMG_8832 IMG_8833 IMG_8834 IMG_8835 IMG_8836 IMG_8837 IMG_8839 IMG_8840 IMG_8841 IMG_8842 IMG_8843 IMG_8844 IMG_8845 IMG_8846 CATALOGUE PHOTOS DESCRIPTION ET COMMENTAIRES Sylvain Gauthier du CIDCO mettant à l’eau le profileur de vitesse du son Sylvain Gauthier du CIDCO mettant à l’eau le profileur de vitesse du son Sylvain Gauthier du CIDCO mettant à l’eau le profileur de vitesse du son Sylvain Gauthier du CIDCO mettant à l’eau le profileur de vitesse du son Sylvain Gauthier du CIDCO mettant à l’eau le profileur de vitesse du son Coralie Monpert et Alain St-Pierre devant leurs écrans dans le F-J Saucier Coralie Monpert et Alain St-Pierre devant leurs écrans dans le F-J Saucier Coralie Monpert et Alain St-Pierre devant leurs écrans dans le F-J Saucier Coralie Monpert et Alain St-Pierre devant leurs écrans dans le F-J Saucier Écrans montrant l’épave du Saturnus en cours de profilage Écrans montrant l’épave du Saturnus en cours de profilage Coralie devant ses écrans Coralie devant ses écrans Alain au gouvernail Alain au gouvernail Sylvain devant les écrans Sylvain devant les écrans Le Saturnus à l’écran Le Saturnus à l’écran Le Saturnus à l’écran ISMER Coralie devant le sonar latéral Sylvain préparant le sonar latéral le sonar latéral Erik Phaneuf qui met à l’eau le sonar latéral Erik Phaneuf qui met à l’eau le sonar latéral Coralie devant l’écran du sonar latéral Nom du projet :_ 60444- « Vivez la bataille du Saint-Laurent à travers ses épaves» 3 ORIENTATION CATALOGUE PHOTOS Projet « Vivez la bataille du Saint-Laurent à travers ses épaves» Centre interdisciplinaire de développement en cartographie des océans DATE 18 novembre 2015 18 novembre 2015 18 novembre 2015 18 novembre 2015 18 novembre 2015 18 novembre 2015 18 novembre 2015 18 novembre 2015 18 novembre 2015 18 novembre 2015 18 novembre 2015 18 novembre 2015 18 novembre 2015 18 novembre 2015 18 novembre 2015 18 novembre 2015 CLICHÉ IMG_8847 IMG_8848 IMG_8849 IMG_8850 IMG_8852 IMG_8853 IMG_8854 IMG_8857 IMG_8858 IMG_8859 IMG_8860 IMG_8861 IMG_8862 IMG_8863 IMG_8864 IMG_8865 CATALOGUE PHOTOS DESCRIPTION ET COMMENTAIRES Coralie devant l’écran du sonar latéral Coralie devant l’écran du sonar latéral Coralie qui regarde les écrans en cours de prospection Le Inger Elisabeth à l’écran Le Inger Elisabeth à l’écran Coralie devant l’écran du Inger Elisabeth Le Inger Elisabeth à l’écran Le Inger Elisabeth à l’écran Le Inger Elisabeth à l’écran Le Inger Elisabeth à l’écran Le Inger Elisabeth à l’écran Le Inger Elisabeth à l’écran Le Inger Elisabeth à l’écran Sylvain au retour Sylvain au retour Sylvain au retour Nom du projet :_ 60444- « Vivez la bataille du Saint-Laurent à travers ses épaves» 4 ORIENTATION À propos d’AECOM AECOM s’aƬaire à bâtir pour un monde meilleur. Nous assurons la conception, la construction, le Ʈnancement et l’exploitation d’infrastructures pour des gouvernements, des entreprises et des organisations dans plus de 150 pays. En tant que Ʈrme pleinement intégrée, nous conjuguons connaissance et expérience, dans notre réseau mondial d’experts, pour aider les clients à relever leurs déƮs les plus complexes. Installations à haut rendement énergétique, collectivités et environnements résilients, nations stables et sécuritaires : nos réalisations sont transformatrices, uniques et incontournables. Classées dans la liste des entreprises du Fortune 500, les sociétés d’AECOM ont enregistré des revenus annuels d’environ 18 milliards de dollars US. Voyez comment nous concrétisons ce que d’autres ne peuvent qu’imaginer, au aecom.ca et @AECOM. AECOM 4700, boulevard Wilfrid-Hamel Québec (Québec) Canada G1P 2J9 Tél. : 418 871-2444 Téléc. : 418 871-5868 www.aecom.com www.aecom.com/fr