des animaux - Louvre-Lens

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des animaux - Louvre-Lens
EXPOSITION / 5 DÉCEMBRE 2014 - 9 MARS 2015
DES ANIMAUX
PHARAONS
ET DES
Le règne animal dans l’Égypte ancienne
Dossier de presse
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1
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sommaire
Communiqué de presse
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Introduction
Avant-propos d’Hélène Guichard, commissaire de l’exposition
8
Chronologie de l’Égypte ancienne
9
Généralités sur la faune de l’Égypte ancienne
10
13
L’exposition
Parcours de l’exposition
14
Focus sur quelques œuvres
20
Catalogue de l’exposition
30
33
Autour de l’exposition
Spectacles et conférences à la Scène
34
Animations et conférences au Centre de ressources35
Nocturnes événementielles
35
37
Bonus
Les 10 principales divinités animales
38
Le saviez-vous ?
39
Partenaires
41
Fondation d’entreprise Total, mécène de l’exposition
42
Palais des Beaux-Arts de Lille : exposition « Sésostris III,
pharaon de légende » et colloque scientifique
43
Partenaires médias
43
45
Informations générales
Informations pratiques
46
Contacts presse
47
Visuels libres de droits
47
4
2
5
communiqué de presse
Exposition du 5 décembre 2014 au 9 mars 2015
DES ANIMAUX ET DES PHARAONS
Le règne animal dans l’Égypte ancienne
Dans l’Égypte ancienne, les Hommes vivent en harmonie avec la nature, qu’ils observent avec une extraordinaire attention. Ils entretiennent notamment un rapport tout à fait singulier avec les animaux. Le LouvreLens révèle pour la première fois toutes les facettes de ce lien si particulier qui unit les Égyptiens au monde
animal. À travers 430 œuvres, l’exposition ressuscite une faune aujourd’hui en partie disparue d’égypte, et
rappelle à quel point son rôle est essentiel dans la civilisation pharaonique.
Les animaux sont omniprésents dans la vie quotidienne des anciens Égyptiens. Ils sont chassés, élevés ou domestiqués,
mais également sacrifiés ou vénérés. Ils sont tour à tour denrée alimentaire, moyen de transport, remède médical, compagnon et objet de culte. Très rapidement, les Égyptiens s’emparent aussi des animaux pour exploiter de diverses manières
les images symboliques que chacun d’entre eux véhicule. C’est ainsi que la figure animale est utilisée pour traduire des
idées, dans un langage qui peut être rédigé ou représenté. Elle constitue à ce titre un pilier de la pensée égyptienne, qu’elle
soit religieuse, funéraire ou politique.
L’exposition propose au visiteur une double approche, à la fois pédagogique et esthétique.
Elle permet tout d’abord l’acquisition de connaissances au fil d’un parcours structuré en neuf sections thématiques. Celui-ci offre une progression logique, de la simple perception matérielle de créatures réelles évoluant dans leur milieu naturel, à leur transposition dans le langage codifié de la pensée égyptienne. Au fil des différentes séquences, le sujet central
de la figure animale permet d’aborder de nombreux aspects de la civilisation égyptienne, tels que l’élevage,
l’écriture, les divinités ou encore les rites funéraires. Il permet aussi d’en couvrir toute la chronologie, de la
fin de la préhistoire jusqu’à l’époque romaine.
Parallèlement, l’exposition dévoile la richesse et la variété de la production artistique suscitée par le règne
animal, source infinie d’inspiration. D’une amulette en forme de grenouille à la sculpture monumentale des babouins de
l’obélisque de Louxor, en passant par le cercueil d’un serpent ou la momie d’un ibis, plus de 430 objets sont réunis. En
dehors des spécimens zoologiques issus de muséums d’histoire naturelle, tous proviennent de la collection égyptologique
du Louvre, l’une des principales au monde. Une partie des œuvres sort exceptionnellement des réserves. Certaines
n’ont jamais été exposées, ou très rarement. Près des deux tiers ont été restaurées pour l’occasion, notamment dans
l’atelier visible et visitable du Louvre-Lens.
Le parcours de l’exposition est enrichi de dispositifs multimédia. En particulier, une table tactile permet aux visiteurs de manipuler des momies animales en 3D et d’en découvrir l’intérieur, grâce à des images réalisées au scanner
médical.
À la Scène du Louvre-Lens, spectacles, conférences et événements festifs prolongent le propos de l’exposition : concerthommage à Farid El Atrache, contes traditionnels, banquet littéraire, bal costumé animalier, carte blanche au chorégraphe
« égyptophile » Olivier Dubois, performance de Jeff Mills sur des images tournées au Louvre, etc.
Commissaire de l’exposition : Hélène Guichard, conservateur en chef au département des Antiquités égyptiennes
du musée du Louvre. Assistée de Catherine Bridonneau et Fanny Hamonic.
Scénographie : MAW – Maffre Architectural Workshop.
3
4
7
Introduction
8
avant-propos
Par Hélène Guichard, commissaire de l’exposition
Égyptologues, amateurs, étudiants ou voyageurs savent tous que la figure animale est omniprésente dans les témoignages
artistiques que nous ont laissés les anciens Égyptiens. Ces curieuses divinités – corps humain à tête animale ou corps
animal à tête humaine – pour extraordinaires qu’elles soient, ne nous étonnent plus et sont l’image de marque, dans
l’imaginaire collectif, de la civilisation égyptienne. De même, les scènes de la vie quotidienne où évoluent chats, singes et
gazelles, ou encore les scènes agricoles qui couvrent les parois des mastabas, ces tombes caractéristiques de l’Ancien
Empire, nous rendent l’Égypte ancienne singulièrement proche et familière. Il est vrai que l’animal est une référence
commune autour de laquelle, à travers les siècles et au gré des civilisations, les hommes se rejoignent et se retrouvent.
Pourtant, le rapport que les Égyptiens ont entretenu avec les représentants du règne animal n’a pas toujours été
justement compris et le jugement qu’ont porté sur lui les historiens grecs et romains, les penseurs chrétiens des origines
et les observateurs occidentaux modernes, se transmettant des idées reçues et des interprétations hasardeuses, n’a
jamais été à l’honneur de la civilisation égyptienne. L’égyptologie, avec l’aide des zoologistes, s’est bien sûr emparée
du sujet dès le 19e siècle, mais l’iconographie est tellement riche qu’elle constitue, de nos jours encore, un vaste terrain
d’enquête. Et la qualité esthétique et la force évocatrice des productions artistiques égyptiennes sont telles qu’aux plaisirs
de l’identification et de la recherche égyptologique s’ajoute, sans conteste, la délectation. C’est donc à partager ces
plaisirs que notre exposition prétend inviter le visiteur.
Quelle était la faune antique qui s’offrait à l’observation des Égyptiens ? Admirable ou redoutable, comment l’ont-ils
apprivoisée, chassée ou exploitée ? Comment se sont-ils approprié ces formes fascinantes pour exprimer autre chose
que la simple beauté animale ? Quelles sont les motivations qui les ont incités à représenter leurs dieux et leurs rois
comme des bêtes ? Pourquoi ont-ils sacrifié et momifié des multitudes d’animaux, du plus humble au plus spectaculaire ?
Autant de questions que l’on peut légitimement se poser et auxquelles l’exposition tentera d’apporter des éléments de
réponse tout en fournissant au visiteur des clés de compréhension et le loisir de contempler, de la gracile gazelle au
taureau puissant, le spectacle d’une faune sublimée par l’habileté des artistes égyptiens.
La vocation de l’archéologue étant de restituer et de dévoiler, par son enquête minutieuse et patiente, les aspects d’un
monde révolu, la faune antique du Nil offre ce merveilleux avantage d’apporter un éclairage essentiel sur de nombreux
volets de la civilisation pharaonique. Les témoins sont innombrables – sculptures, reliefs, peintures, sources écrites,
momies, restes animaux – et les disciplines multiples – histoire et histoire de l’art, épigraphie, archéozoologie – et c’est
donc tout un champ d’investigation et une foule d’indices qui s’offrent à nos recherches. C’est pourquoi il nous a semblé
pertinent de faire un point de la question et de livrer une vision de l’Égypte ancienne, profane et sacrée, à travers le prisme
du monde animal.
Dans cet objectif, plus de 430 œuvres et documents ont été sélectionnés. Si la plupart sont issus des collections du
département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre, des spécimens naturalisés sont prêtés par le muséum
d’Histoire naturelle de Lille, un volume de la Description de l’Égypte par la Bibliothèque centrale des Musées nationaux, et
quelques œuvres ou objets par le Muséum national d’Histoire naturelle, par le département des Antiquités orientales du
Louvre ou par le musée du Petit Palais (Paris). Dans son itinérance espagnole (Caixa Forum à Madrid à partir d’avril 2015,
puis à Barcelone jusqu’en janvier 2016), l’exposition fera appel à quelques œuvres et spécimens des muséums de Madrid
et de Barcelone, du Museu de Montserrat et du Museu Egipci de Barcelone.
Si les salles du Louvre exposent de manière permanente de nombreuses œuvres figurant à l’exposition, plus de 150 ont
été spécialement sorties des réserves, certaines n’ayant jusqu’à présent jamais été exposées au public. L’occasion pour
elles de bénéficier d’opérations de restauration, d’un certain nombre d’analyses de matériaux (notamment d’analyses
xylologiques pour identifier les essences de bois – indigènes ou importés – utilisés pour les façonner), mais aussi d’être
publiées pour la première fois.
Enfin, une opération d’examen tomodensitométrique1 de 14 des momies animales exposées a été mise en place sous la
houlette d’un médecin radiologue et avec le concours d’un cabinet vétérinaire équipé d’un scanner. L’imagerie médicale
obtenue dans ce cadre et interprétée par des experts a permis de collecter des informations scientifiques inédites sur ces
momies (nature de l’animal embaumé, type de mise à mort, techniques mises en œuvre par les embaumeurs, etc.). Elle a
de surcroît été exploitée pour concevoir un dispositif multimédia qui offrira au visiteur l’opportunité de procéder lui-même
à l’autopsie virtuelle de quelques spécimens.
La mise en regard du répertoire animalier, des spécimens naturalisés et des momies animales, des productions artistiques,
des objets de la vie quotidienne et des témoignages des croyances religieuses et funéraires, permettra, nous le souhaitons,
de sensibiliser les publics à l’intérêt et aux charmes de ce monde animal tel que l’ont connu et exprimé, avec intelligence
et sensibilité, les anciens Égyptiens.
Tomodensitométrie : technique d’imagerie médicale qui consiste à mesurer, au moyen d’un scanner, l’absorption des rayons X par les tissus puis, par
traitement informatique, à numériser et enfin reconstruire des images 2D ou 3D des structures anatomiques.
1
9
chronologie de l’égypte ancienne
Vers 3900-3100 avant J.-C. : époque prédynastique
(Nagada)
Peuplement de la vallée du Nil, formation de villages,
développement de l’agriculture et de l’élevage.
Vers 3100-2700 avant J.-C. : époque Thinite
1re et 2e dynasties.
Fondation de l’État pharaonique.
Naissance de l’écriture hiéroglyphique.
2700-2200 avant J.-C. : Ancien Empire
3e à 6e dynasties.
Capitale : Memphis.
Puissance de l’administration centrale et de l’autorité du
pharaon.
Importance du culte du dieu Rê.
Première pyramide en pierre à Saqqara et construction
des trois grandes pyramides de Khéops, Khéphren et
Mykérinos à Giza.
2200-2033 avant J.-C. : Première Période
intermédiaire
7e à 11e dynasties.
Affaiblissement du pouvoir central, troubles politiques et
sociaux.
2033-1710 avant J.-C. : Moyen Empire
11e à 13e dynasties.
Capitale : Licht.
Colonisation de la Nubie (au sud du royaume). Mise en
valeur de la région du Fayoum (au sud-ouest du Caire).
Règne notamment des Sésostris.
Règne notamment d’Hatchepsout, des Thoutmosis, des
Amenhotep (ou Aménophis), d’Akhénaton (et son épouse
Néfertiti), de Toutânkhamon et des Ramsès.
1069-664 avant J.-C. : Troisième Période
intermédiaire
21e à 25e dynasties.
Domination par des dynasties d’origine libyenne puis par
des souverains venus du Soudan.
664-332 avant J.-C. : Basse Époque
26e à 30e dynasties.
Début de période marqué par le règne des Psammétique,
qui chassent les envahisseurs.
Brillante production artistique caractérisée par un retour à
l’archaïsme et un renouveau de la statuaire.
Domination progressive par les Perses.
Arrivée d’Alexandre le Grand en Égypte en 332 avant J.-C.
332-30 avant J.-C. : Époque ptolémaïque
L’Égypte est dirigée par la dynastie des Ptolémée,
pharaons d’origine grecque.
48-30 avant J.-C. : règne de Cléopâtre VII, dernière reine
de l’Égypte pharaonique.
Conquête par Auguste.
30 avant J.-C.-395 après J.-C. : époque romaine
L’Égypte est une province romaine.
1710-1550 avant J.-C. : Deuxième Période
intermédiaire
14e à 17e dynasties.
Capitale : Avaris.
Invasion et domination par les Hyksos venus d’Asie de
l’ouest.
1550-1069 avant J.-C. : Nouvel Empire
18e à 20e dynasties.
Capitale : Thèbes.
Apogée de la civilisation pharaonique.
Importance du culte du dieu Amon.
Construction des grands temples de Karnak, Louxor et
Abou-Simbel, fondation des nécropoles de la Vallée des
Rois et de la Vallée des Reines.
5
10
généralités sur la faune sauvage de l’égypte ancienne
L’environnement de l’Égypte actuelle diffère de ce qu’il était dans l’Antiquité. Au fil du temps, les changements climatiques
et l’intervention de l’Homme ont profondément modifié l’écosystème. Mais les textes et surtout les images qui nous
sont parvenus de l’Égypte ancienne témoignent de l’existence d’une faune et d’une flore extrêmement diversifiées. Les
œuvres présentées dans l’exposition du Louvre-Lens forment un bestiaire riche d’une soixantaine d’espèces animales, en
partie disparues du pays aujourd’hui.
Le paysage de l’Égypte ancienne est largement façonné par le Nil et son exceptionnel phénomène de crue, qui ne se
produit pourtant plus depuis la construction du grand barrage d’Assouan inauguré en 1971.
Chaque année, les rives du fleuve se trouvaient sous les eaux durant les quatre mois d’été. Grâce au précieux limon
déposé par les crues, les bords du Nil et la région du Delta étaient recouverts de fourrés de papyrus et de roselières.
Ces espaces marécageux étaient peuplés d’insectes, dont les sauterelles, et de nombreux oiseaux aquatiques : canards,
cormorans, hérons, huppes, ibis, oies sauvages et poules d’eau. Le fleuve lui-même regorgeait de poissons - anguilles,
mulets, perches, poissons-chats, tilapias - mais aussi de crocodiles, grenouilles, hippopotames, loutres et tortues. Le Nil
constituait donc une importante ressource alimentaire : les Égyptiens pêchaient dans ses eaux et chassaient sur ses
rivages, qui attiraient aussi le gibier et le bétail. Les animaux étaient également recherchés pour les matières premières
qu’ils fournissaient : cuir, peau, corne, os, ivoire, plumes, etc., utilisés dans l’artisanat et la pharmacopée.
De part et d’autre du Nil se trouvent d’immenses étendues arides : le désert libyque à l’ouest, le désert arabique puis le
Sinaï à l’est. Hostiles et incultes, ces terres étaient infestées de chacals, chiens sauvages, hyènes, mangoustes, scorpions
et serpents. Y vivaient également des autruches, chassées par les Égyptiens pour leurs plumes, utilisées notamment pour
la réalisation des grands éventails d’apparat des pharaons.
Aux périodes les plus anciennes, de larges secteurs de savanes humides - disparues par la suite - couvraient une partie
de ce qui est aujourd’hui désertique. Partiellement boisés d’acacias et de figuiers sycomores, ils étaient abondamment
peuplés de fauves et de gibier, qui se sont ensuite raréfiés : antilopes, bouquetins, bubales, gazelles, hyènes, oryx. À la
période prédynastique, on y trouvait même des éléphants, des girafes et des rhinocéros, que l’aridité croissante fera
fuir vers le sud. Au cours des IIIe et IIe millénaires avant notre ère, c’était le royaume des lions et des léopards. Mais ils
disparaîtront eux aussi, au fur et à mesure que les proies se feront moins nombreuses.
Il faut enfin imaginer le ciel peuplé de nombreuses espèces d’oiseaux, sédentaires ou migrateurs : buses, chouettes,
éperviers, faucons, huppes, loriots, moineaux, pigeons et vautours.
Liste des animaux à découvrir dans l’exposition :
Amphibiens
Grenouille
Arachnides
Scorpion du Sahara
Échinoidés
Oursin-crayon
Gastéropodes
Cauris
Insectes
Abeille
Scarabée bousier
Mammifères
Âne
Antilope
Babouin
Bélier, mouton, brebis
Bœuf, vache, taureau
Bouquetin
Cercopithèque (singe vert)
Chacal
Chat
Cheval
Chien
Éléphant
Gazelle
Genette
Girafe
Hérisson
Hippopotame
Hyène
Lièvre
Lion
Lycaon
Mangouste d’Égypte
Musaraigne
Oryctérope
Oryx
Panthère, léopard
Porc, truie, cochon sauvage
Souris
Oiseaux
Aigrette
Autruche
Caille
Canard
Chouette
Faucon
Flamant rose
Héron cendré
Huppe fasciée
Ibis sacré
Loriot
Martin pêcheur
Oie
Vanneau huppé
Vautour
Poissons
Anguille
Barbeau
Mormyre
Mulet
Perche du Nil
Poisson-ballon du Nil
Poisson-chat
Tilapia
Reptiles
Cobra
Crocodile du Nil
Vipère à cornes
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6
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13
L’exposition
14
parcours de l’exposition
Section 1
UN PEU DE ZOOLOGIE…
La faune de l’Égypte ancienne
Nul besoin d’être égyptologue pour apprécier combien la figure animale
s’épanouit dans l’art égyptien, selon des formes et dans des contextes
multiples. Cette profusion de représentations et le spectacle du culte rendu aux
animaux sacrés ont conduit philosophes et historiens classiques à considérer les
Égyptiens comme de vulgaires et simplistes zoolâtres.
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Parmi d’autres, Clément d’Alexandrie (vers 150-215 après J.-C.) tourne en
dérision ces pratiques avec condescendance : « Les temples égyptiens […] sont
magnifiquement construits ; les cours sont environnées de colonnes […] ; les
naos2 resplendissent de l’éclat de l’or, de l’argent, de l’électrum et des pierres
précieuses de l’Inde et de l’Éthiopie ; les sanctuaires sont ombragés par des
voiles tissés d’or ; mais si vous avancez dans le fond du temple, et que vous
cherchiez la statue du dieu auquel il est consacré […], que voyez-vous alors ?
Un chat, un crocodile, un serpent indigène ou quelque animal de ce genre ! Le
Dieu des Égyptiens paraît… C’est une bête sauvage, se vautrant sur un tapis de
pourpre ! » (Le Pédagogue, livre 3, chapitre 2).
Cette réputation de zoolâtrie s’est ancrée dans la pensée occidentale jusqu’à
l’époque moderne, avant que l’égyptologie scientifique du 19e siècle n’éclaircisse
la complexité du sentiment religieux des Égyptiens et n’interprète avec plus
de justesse leur rapport au monde animal. Les Égyptiens n’adoraient pas des
fauves : ils choisissaient soigneusement des formes animales pour en faire une
manifestation de l’essence divine accessible aux humains. Leur représentation
tient un discours religieux, symbolique ou politique, fondé sur l’observation
minutieuse, inlassable, de la nature.
Dans la lignée des savants qui accompagnèrent l’expédition militaire de
Bonaparte en Égypte (1798-1801), les naturalistes ont participé à la réhabilitation
de la civilisation égyptienne. Les représentations animales ne sont pas fortuites :
elles sont étudiées, délibérées. Pour le comprendre, il faut s’appuyer sur la
zoologie et l’éthologie3, afin d’identifier les différentes espèces, mais aussi de
saisir les raisons qui en ont fait des modèles et, en fin de compte, les signes d’un
véritable langage.
Cette section de l’exposition passe en revue les principales espèces animales
de l’Égypte ancienne, à travers des statues, figurines, reliefs et autres objets
archéologiques, mais aussi des aquarelles, un volume de planches zoologiques
ainsi que douze spécimens naturalisés, parmi lesquels un singe, une hyène,
un hérisson ou encore un vautour. De courts extraits de films documentaires
animaliers présentent certains de ces animaux dans leur contexte naturel.
Naos : sanctuaire des temples égyptiens, le naos désigne aussi la petite chapelle de pierre ou de
bois qui y est placée afin de recevoir la statue de la divinité.
3
Éthologie : étude du comportement animal.
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Section 2
OBSERVÉS, ADMIRÉS, REDOUTÉS
L’animal dans son environnement naturel
Devant le spectacle de la vie sauvage, dans les déserts sableux ou montagneux,
les bords du Nil et ses marécages, les plaines agricoles et les jardins ou les
bosquets, les Égyptiens donnent libre cours à leur sens aigu de l’observation.
La faune nilotique et son environnement naturel offrent une source d’inspiration
inépuisable aux dessinateurs et aux sculpteurs. À partir des formes schématiques
et épurées de l’époque prédynastique (vers 3900-3100 avant J.-C.), les artistes
s’essayent à rendre les morphologies et l’anatomie de leurs modèles, aussi bien
que les pelages, les plumages colorés, les peaux ou les écailles luisantes. Les
animaux suscitant leur admiration, mais aussi les bêtes sauvages dangereuses
qui engendrent une crainte quasiment sacrée, sont représentés sous de multiples
formes. Dans cet exercice, la création artistique balance en permanence entre
tentation naturaliste et interprétation conventionnelle fondée, cependant, sur
le souci de décrire avec précision le modèle et d’en brosser sans ambiguïté les
traits les plus significatifs.
9
En complément des œuvres exposées, deux diaporamas restituent les paysages
et le contexte environnemental de l’Égypte ancienne. Le premier évoque les trois
grands biotopes égyptiens que sont le fleuve, le désert et les plaines agricoles.
Le second présente des scènes issues de monuments funéraires, figurant des
animaux dans leur environnement naturel.
Section 3
CHASSÉS, ÉLEVÉS, CONSOMMÉS
L’animal comme moyen de subsistance
Chasse et pêche mais aussi capture et élevage font de l’animal, sauvage ou
domestique, un important moyen de subsistance. De très nombreuses espèces
sont concernées, même les plus improbables. Les sources iconographiques sont
riches de scènes détaillant la chasse au bâton de jet ou à l’arc, la capture au
filet, la pêche au harpon, la préparation des poissons, le gavage des oies (et
même des hyènes !) ou encore l’abattage du bétail. Cependant, les sources
textuelles et les données archéozoologiques4, collectées sur les chantiers de
fouille, montrent que certaines denrées carnées étaient généralement réservées
aux classes les plus aisées. Quoi qu’il en soit, la consommation se poursuit audelà de la vie terrestre et l’animal est l’une des pièces essentielles de l’offrande
alimentaire, aux morts comme aux dieux. C’est pourquoi, découpé ou désossé,
plumé et prêt à cuire, il figure fréquemment sur les tables et dans les listes
d’offrandes.
La consommation et l’offrande alimentaire
Au même titre que les vivants en ce bas monde, morts et dieux devaient
se sustenter et se désaltérer quotidiennement. C’est pourquoi des tables
d’offrandes chargées de victuailles, en particulier de denrées animales, abondent
aux murs des temples, placées devant les divinités, ou dans les tombes, devant
les défunts. Reflets de la réalité et des denrées fraîches apportées par les
prêtres ou les familles, puisque la représentation vaut pour la réalité, ces images
garantissaient un approvisionnement éternel, entre les mains de porteurs
chargés de pièces de viande ou de bêtes vivantes, ou encore sous la forme de
« modèles », ces simulacres d’offrandes en bois ou en pierre.
10
Cette section est complétée par un diaporama de scènes de chasse, de pêche,
d’élevage et de préparation alimentaire, figurant sur les parois de temples ou
de tombes. Certaines sont reproduites par des relevés graphiques en taille
monumentale sur des cimaises.
Archéozoologie : discipline scientifique qui vise à reconstituer l’histoire des relations naturelles et
culturelles entre l’homme et l’animal par l’étude des restes animaux issus des sites archéologiques.
4
16
Section 4
UTILISÉS, EMPLOYÉS, EXPLOITÉS
L’animal dans l’agriculture, le transport, la guerre et l’animal comme
matière première
Les Égyptiens avaient appris à exploiter les animaux pour leur force physique,
leur résistance, voire leur agilité, au point d’en faire de véritables auxiliaires
économiques et militaires. Domestication et dressage leur permirent ainsi
d’utiliser bétail, ânes et chevaux - et dans certains cas les singes - dans
l’agriculture (labour, repiquage, irrigation, cueillette) et comme moyen de
transport, qu’il s’agisse de transport civil, essentiellement pour les denrées
agricoles et marchandises, ou d’activités guerrières avec l’introduction en
Égypte du cheval et de la charrerie au Nouvel Empire (1550-1069 avant J.-C.).
L’animal et ses produits sont également employés dans l’artisanat, comme
matière première (cuir, peau, ivoire, os, corne, coquille, plumes) pour
confectionner des objets de la vie quotidienne, des accessoires vestimentaires
et des parures d’apparat. Enfin, en complément de la flore et des substances
végétales, la pharmacopée faisait elle-aussi appel à des ingrédients d’origine
animale : excréments, graisse ou sang.
11
Ici encore, un diaporama présente des scènes issues de monuments, évoquant
l’agriculture, le transport et les activités militaires.
Section 5
12
ADOPTÉS, PERSONNIFIÉS, CARICATURÉS
L’animal domestique, familier et reflet de l’Homme
Faisant preuve de qualités ou d’attitudes proches de celles des humains, l’animal
est volontiers apprivoisé et devient un familier de la maisonnée. À ce titre,
l’animal de compagnie est choyé et traité comme un membre de la famille ; il
porte parfois un nom propre et, lorsqu’il meurt, l’historien Hérodote (vers 484420 avant J.-C.) rapporte que ses maîtres prennent le deuil. Les défunts aiment
ainsi à faire représenter auprès d’eux, dans leurs tombes, chat, chien, gazelle ou
singe familiers, voire à les faire embaumer pour qu’ils partagent leur éternité.
Cette intimité quotidienne avec le monde animal a conduit les Égyptiens
à observer les ressemblances et le mimétisme à double sens entre bêtes et
humains. Personnifié au point qu’il en devient un motif d’anthropomorphisme5
et, au-delà, de caricature humaine, l’animal devient instrument de parodie dans
des scènes satiriques, pleines de cocasserie et souvent à contre-emploi, où les
animaux tiennent la place des hommes : premier pas vers une appropriation de
la figure animale qui devient, sous le trait des artistes, un moyen d’expression
parallèle.
La chapelle du mastaba d’Akhethetep (Ancien Empire, 5e dynastie, vers
2400 avant J.-C.)
La chapelle du tombeau d’Akhethetep – un dignitaire enterré à Saqqara – a été
achetée et remontée au Louvre en 1903. Dans cette petite pièce rectangulaire,
famille et prêtres funéraires venaient rendre le culte au défunt et déposer des
offrandes alimentaires devant la double fausse-porte matérialisant le passage
entre le monde des vivants et celui des morts. Le fac-similé présenté dans
l’exposition permet d’apprécier la richesse iconographique du décor en basrelief : le somptueux repas servi au défunt, le défilé de porteurs d’offrandes, les
scènes de travaux agricoles, de chasse, de pêche, d’élevage et de boucherie,
destinés à l’approvisionnement d’Akhethetep dans l’Au-delà.
Anthropomorphisme : tendance à attribuer à un animal ou à un dieu l’apparence, le comportement,
les sentiments, les passions, les idées ou les actes de l’Homme.
5
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Section 6
TRANSPOSÉS, MODIFIÉS, CODIFIÉS
L’utilisation intellectuelle de la forme animale
Parallèlement à l’exploitation matérielle et domestique de la faune, les figures
animales sont extraites de leur contexte coutumier et transposées de diverses
façons, en fonction des significations que les Égyptiens leur accordent.
Dans la vie quotidienne, des objets manufacturés prennent une forme animale
et, selon les cas, s’y adaptent ou l’adaptent à leur fonction. L’arsenal animalier est
également utilisé, de manière symbolique ou magique, pour protéger les vivants
et les morts : le principe prophylactique6, destiné à prévenir les événements
néfastes, est illustré par la grande variété d’amulettes zoomorphes7 aux vertus
multiples, fondées sur des critères liés à l’observation du comportement animal.
Quant au système d’écriture hiéroglyphique, il repose en partie sur la codification
de ces formes et plus de 20% des signes hiéroglyphiques – idéogrammes ou
signes phonétiques – sont puisés dans le répertoire animalier. Dans tous ces
cas, l’animal et sa représentation sont investis d’une valeur porteuse de sens et
expriment désormais des concepts.
13
Les composantes de l’individu
Pour les Égyptiens, l’individu est constitué de plusieurs entités distinctes, mais
indissociables, dont le corps charnel est le réceptacle et qu’il faut à tout prix
préserver pour aspirer à l’éternité. La représentation matérielle de certains de
ces principes spirituels recourt à la forme animale. C’est le cas du ba, élément
dynamique de la personnalité, qui s’incorpore à l’individu à sa naissance et qui
en sort après la mort sous la forme d’un oiseau à tête humaine. De même, l’akh,
esprit immortel et lumineux, est matérialisé par un héron blanc. Quant au cœur,
ib, siège de la pensée et du libre arbitre, il est souvent représenté sous la forme
d’un scarabée.
Section 7
SPIRITUALISÉS, SACRALISÉS, TRANSFORMÉS
L’animal incarnant des concepts et l’idée du divin
Dès lors que l’animal est perçu comme un moyen d’exprimer des concepts
abstraits, son association au monde spirituel et divin devient une évidence :
quel autre répertoire, aussi familier du commun des mortels, pouvait fournir
une telle réserve de formes concrètes pour formuler et révéler les aspects
complexes du principe divin ? Chaque animal recèle dans son comportement
des traits qui permettent de mieux cerner la nature de tel ou tel dieu ; il en
devient d’abord l’animal emblématique, il le représente et l’exprime et finit par en
constituer le véhicule, voire l’incarnation. La spiritualisation des formes animales
permet de rendre intelligible un système théologique sophistiqué, fondé sur le
polymorphisme8, le syncrétisme9 et l’ambivalence. Pour donner une matérialité
tangible à la divinité, théologiens et artistes n’hésitent pas à lui attribuer, selon les
cas, une forme animale purement zoomorphe ou des formes mixtes et hybrides,
créant de la sorte une véritable dialectique métaphysique qu’ils manipulent et
maîtrisent avec aisance.
Les formes mixtes
Le contexte sacré introduit la notion d’intellectualisation de la forme animale,
contrairement au contexte profane purement descriptif. Celle-ci autorise et
justifie une grande liberté de figuration, allant jusqu’à associer dans un même
personnage des caractéristiques et des postures à la fois anthropomorphes et
zoomorphes. Ce principe produit des hommes à tête animale ou des animaux à
tête humaine, si caractéristiques de la religion égyptienne. Et si les lois de la nature
semblent parfois violées par l’artiste et le théologien, c’est que la « chimère »
égyptienne est le résumé didactique des différents aspects d’une divinité.
Prophylaxie : ensemble de pratiques magiques et rituelles mises en œuvre pour se prémunir contre
les calamités naturelles ou tout incident néfaste.
7
Zoomorphisme : fait de représenter quelque chose ou quelqu’un sous la forme d’un animal.
8
Polymorphisme : diversité des aspects et multiplicité des formes.
9
Syncrétisme : fusion de plusieurs doctrines et/ou formes culturelles différentes.
6
14
18
Les formes hybrides
Variantes des effigies zoomorphes simples, les hybrides associent l’apparence ou
les caractéristiques morphologiques de plusieurs animaux différents, y ajoutant
parfois des attributs humains (la position debout, des bras, une poitrine féminine,
etc.) Elles peuvent révéler en une seule entité syncrétique deux divinités, comme
Sobek-Rê, divinité solaire à corps de crocodile et tête de faucon, ou conjuguer
les aspects significatifs de plusieurs animaux redoutables pour renforcer leur
capacité de protection, comme la déesse Thouéris, protectrice de l’enfance et
des femmes enceintes, associant à un corps d’hippopotame des pattes de lion
et une queue de crocodile.
Conceptions osiriennes et solaires
Les croyances égyptiennes sont fondées, notamment, sur deux grands
systèmes principaux, liés à deux divinités essentielles : Osiris, dieu des morts
et du monde souterrain, et Rê, dieu solaire aux multiples formes. Principes
divins régissant la vie terrestre, la vie céleste et celle de l’au-delà, leurs natures
opposées mais complémentaires se rejoignent souvent, en particulier dans le
cadre funéraire de la renaissance et de la régénération. Le véritable bestiaire qui
les entoure – incarnations, protecteurs ou adversaires – indique, à divers titres,
la complexité de leurs univers croisés et permet de les rendre plus accessibles
à l’entendement des fidèles.
Dans cette section de l’exposition, un jeu interactif invite les visiteurs à
tester leurs connaissances. Il s’agit d’associer trois images pour un même
animal donné : une photographie de l’animal réel, une œuvre de l’exposition le
représentant et enfin la divinité correspondante. Si l’association est correcte,
une courte séquence animée apparait à l’écran : un jeune scribe explique
de manière ludique le lien entre les caractéristiques comportementales de
l’animal et sa symbolique religieuse.
Section 8
VÉNÉRÉS, SACRIFIÉS, MOMIFIÉS
Les cultes aux animaux sacrés et les momies offertes aux dieux
Quelques animaux uniques, taureaux, béliers ou crocodiles, sont considérés leur vie
durant comme l’incarnation terrestre de la divinité à laquelle ils sont associés. À leur
mort, ils bénéficient d’une momification et d’une sépulture dignes de princes et les
prêtres partent à la recherche de la nouvelle incarnation du dieu. C’est par exemple
le cas des taureaux sacrés incarnant Apis, Boukhis ou Mnévis, ou encore des béliers
d’Éléphantine, représentations vivantes de Khnoum.
Parallèlement, à partir de la Basse Époque (664-332 avant J.-C.), les cultes animaux
se développent abondamment et les représentants de certaines espèces sont, par
milliers, élevés, mis à mort et momifiés aux abords des temples pour être offerts
en ex-voto10 aux divinités dont ils sont l’émanation. Enterrés dans des nécropoles
spécifiques, ibis, faucons, chats, chiens, poissons, crocodiles, serpents, musaraignes
ou ichneumons, parmi d’autres, participent d’une pratique de dévotion personnelle
par laquelle ils deviennent le truchement entre une divinité et ses fidèles.
15
À proximité des momies animales exposées, un écran tactile propose de
manipuler virtuellement certaines d’entre elles pour dévoiler ce qu’elles
renferment. Une animation 3D, conçue à partir d’images réalisées au
scanner médical, permet de « déshabiller » progressivement les momies de
leur cartonnage, bandelettes et tissus biologiques, pour laisser apparaître le
squelette d’un chat, d’un ibis ou encore d’un poisson.
Ex-voto : objet symbolique déposé dans un lieu sacré, à la suite d’un vœu ou en remerciement
d’une grâce obtenue.
10 19
Section 9
PUISSANTS, GLORIFIÉS, RESPECTÉS
L’animal symbole de la toute-puissance royale et divine
En forme de conclusion et de point d’orgue, cette section tente de faire ressentir
au visiteur toute la puissance véhiculée par certaines représentations animales.
La conceptualisation de la forme animale atteint vraisemblablement son point
culminant avec l’expression de la toute-puissance du pharaon et des dieux dont
il tient son pouvoir. Le pharaon est délibérément associé à l’animal féroce dont
la force invincible lui permet d’affirmer sa vigueur exceptionnelle et sa capacité
à défendre l’Égypte contre ses ennemis. « Taureau puissant » ou détenteur
de la fulgurance du faucon, protégé tel Rê par le foudroyant cobra ceignant
son front, il est craint, respecté et apte à garantir la maât, l’ordre cosmique et
l’équilibre du monde.
Au fil des siècles, l’un des piliers de la civilisation égyptienne demeure cette
remarquable façon de concevoir l’animal comme le gardien universel, le
protecteur de la royauté mais aussi comme l’incarnation de l’essence divine du
roi. Une subtile alchimie s’établit dès lors, l’animal étant tour à tour, par extension,
glorifié et instrument de glorification.
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20
Focus sur quelques œuvres
Section 1
17
Peigne : bouquetin, un genou à terre
Bois
L. 6,6 ; La. 5,6 cm
Nouvel Empire, 18e dynastie (vers 1550-1425 avant J.-C.)
Le capriné représenté ici est un ibex, plus généralement connu sous le nom
de bouquetin de Nubie. Hôte des milieux désertiques, il a prospéré en Égypte
pendant toute l’époque pharaonique. Aussi en rencontre-t-on de nombreuses
représentations dans l’art égyptien. Bien reconnaissable grâce à ses imposantes
cornes annelées et recourbées et à sa barbiche, son élégante silhouette se
décline en courbes gracieuses. Le bouquetin sculpté sur ce peigne est en plein
mouvement ; un genou encore à terre, il se relève. L’artiste a su traduire dans
cet objet quotidien la grâce et la légèreté qui caractérisent ces animaux aussi
rapides qu’agiles.
Patricia Rigault
Statuette de canidé : « chacal » d’Anubis
Bois de figuier sycomore
H. 23 ; L. 47,5 cm
Troisième Période intermédiaire (1069-664 avant J.-C.) ?
18
Le cas de la famille des canidés dans l’iconographie égyptienne est complexe
et les confusions sont fréquentes entre le chien, le chacal, voire le loup. En
effet, tous appartiennent au genre Canis et la représentation des différences
morphologiques est souvent trop ambiguë pour permettre de trancher avec
certitude. Cependant, l’on s’accorde conventionnellement à voir un chacal
(Canis aureus ou Canis mesomelas) dans l’animal qui incarne le dieu Anubis, ce
qui est le cas de cette statuette cravatée de rouge.
Les chacals fréquentent les zones désertiques et montagneuses. Aussi bien
prédateurs que charognards, ils ont l’habitude d’enterrer leurs proies en attendant
de les consommer. C’est vraisemblablement ce détail comportemental qui,
avec leur fréquentation assidue de lieux désolés où les hommes installent leurs
nécropoles, ont conduit les Égyptiens à les associer à des divinités funéraires et
des gardiens de la nécropole comme Anubis ou Oupouaout.
Hélène Guichard
Statue d’ibis couché
Bois d’acacia blanc, alliage cuivreux
H. 35,5 ; La. 47 cm
Basse Époque (664-332 avant J.-C.) ou époque ptolémaïque (332-30 avant
J.-C.)
L’élégance hiératique de l’ibis sacré transparaît avec éclat sur cette statue
composite à laquelle le bois peint, le bronze finement décoré et les incrustations
des yeux restituent l’aspect spectaculaire de cet oiseau majestueux.
Threskiornis æthiopicus, aujourd’hui disparu d’Égypte, migrait autrefois en
colonies depuis l’Éthiopie vers les marécages du Delta, au moment de la crue
du Nil. Reconnaissable à son cou flexible et gracieux, tendu en avant lorsqu’il est
en vol, à son long bec incurvé et à son plumage blanc qui tranche avec le noir
de sa queue, de son col et de sa tête, l’ibis sait reconnaître l’eau pure de l’eau
souillée, preuve de sa grande sagesse aux yeux des Égyptiens, qui l’honoraient
au point d’en faire l’une des incarnations du dieu Thot.
Hélène Guichard
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21
Section 2
20
Figurine d’hippopotame
Faïence égyptienne
H. 12,7 ; L. 20,5 ; La. 8,1 cm
Moyen Empire, milieu 13e dynastie (1750- 1650 avant J.-C.)
Thèbes, Dra Abou el-Naga, tombe de Neferhotep, « scribe du grand enclos »
L’hippopotame était partie intégrante du paysage nilotique. Dès la plus haute
époque, on éprouva le besoin de le représenter afin de maîtriser symboliquement
sa force destructrice. À la fin du Moyen Empire apparurent ainsi une série de
figures originales et suggestives. Le corps du pachyderme, façonné dans une
faïence d’un bleu azur brillant, était orné de plantes aquatiques par association
avec les marécages où il aimait résider. Telle est la lecture qui s’impose à nous :
avec son corps lourd aux courtes pattes, tête baissée, à peine éveillé, l’animal
semble sortir de l’eau. Déposé dans la tombe, l’hippopotame prenait une tout
autre signification, devenant la figure symbolique du soleil qui surgit de l’onde
au matin de la création. C’est pourquoi il accompagnait le défunt dans sa
« résurrection ».
Elisabeth Delange
Oiseaux voletant dans les marais
Peinture sur limon
H. 43 ; L. 74,5 cm
Nouvel Empire, 18e dynastie (1550-1295 avant J.-C.)
Ce fragment, prélevé en 1822 dans la tombe thébaine non identifiée de
Neferhotep, directeur des greniers, séduit par sa composition harmonieuse – un
fourré de papyrus, en boutons et ombelles, disposés en éventail – et la diversité
des animaux qui l’habitent : canards sauvages, hérons, huppe et papillons. Tandis
qu’une oiselle couve ses œufs et qu’un héron nourrit ses petits, une genette
et un ichneumon tentent une approche. Ce tableau agreste, infime partie de
la classique scène de chasse et de pêche, associe une palette délicate à un
sens aigu de l’observation. Ces peintures avaient pour fonction d’assurer, par la
magie créatrice de la représentation, l’environnement du défunt et de pourvoir
à son alimentation.
Jean-Luc Bovot
21
22
Figurine de grenouille
Faïence égyptienne
H. 0,68 ; L. 0,8 cm
Nouvel Empire (1550-1069 avant J.-C.)
À la jonction des mondes aquatique et terrestre, la grenouille est pour les
Égyptiens le symbole même du jaillissement de la vie. À l’expression bruyante
de la saison des amours fait suite le grouillement des milliers de têtards éclos
tout juste avant l’arrivée de l’inondation annuelle : grenouilles et crapauds,
souvent indifférenciés, évoquent alors aux yeux des Égyptiens le principe de
la Création, la naissance du monde dans les eaux primordiales du Noun et sa
régénération éternelle. Dès le Nouvel Empire, le signe de la grenouille résume à
lui seul l’expression « renouvelé de vie ».
Personnifiée sous la forme de la déesse Héqet, patronne de la fécondité et des
naissances, la petite Rana mascariensis veille particulièrement sur les femmes et
les nouveau-nés. D’innombrables amulettes aux vertus apotropaïques associent
ainsi, au revers de la représentation du batracien prêt à bondir, un motif de
protection : œil-oudjat symbole d’intégrité, emblème de la déesse Hathor, etc.
Les matériaux employés, souvent lisses et colorés, évoquent la peau humide et
brillante de la grenouille.
Elsa Rickal
22
Section 3
23
Relief : scène de chasse au filet
Calcaire
H. 29,5 ; L. 54 ; Ép. 8,5 cm
Basse Époque, époque saïte (664-525 avant J.-C.)
Héliopolis
Au-delà d’éventuelles implications rituelles, les scènes de chasse et de pêche
nous renseignent sur les techniques en usage chez les Égyptiens, comme la
chasse au bâton de jet, délassement aristocratique avant tout, et la capture au
filet. Constitué de deux parties, ce dernier ustensile, souvent hexagonal, était
posé sur une étendue d’eau, cependant que les oiseaux étaient attirés par un
appeau vivant, ou « appelant », comme le héron ici représenté à l’extérieur du
filet. Au signal de leur chef, les oiseleurs, dissimulés dans les fourrés, tiraient sur
des cordes, ce qui avait pour effet de refermer les panneaux du filet. Les oiseaux
ainsi attrapés étaient ensuite transférés dans des cages pour être transportés.
Patricia Rigault
Relief : scène de boucherie
Calcaire
H. 14,50 ; L. 21 cm
Ancien Empire (2700-2200 avant J.-C.)
Ce fragment de relief très soigné est caractéristique des scènes de boucherie
fréquemment observées sous l’Ancien Empire : un boucher découpe la patte
avant (ou khepesh) d’un bovin entravé tandis qu’au registre inférieur un homme
porte une jeune gazelle vouée à un sort similaire. Ces représentations doivent à
la fois affirmer la suprématie de l’ordre universel (représenté par le boucher) sur
le chaos (l’animal à abattre) et fournir au défunt une offrande de premier choix :
la viande. Cette double vocation les rend particulièrement efficaces et explique
leur omniprésence dans les monuments funéraires.
Fanny Hamonic
24
23
« Modèle » de canard prêt à cuire
Albâtre égyptien
L. 15 ; La. 4,7 ; Ép. 4,3 cm
Moyen Empire (2033-1710 avant J.-C.)
Dara
Les volailles, notamment les canards, constituaient, pour les Égyptiens, une
denrée de choix peu onéreuse. Consommés rôtis ou conservés en salaison dans
des jarres, ils étaient appréciés pour leurs vertus nutritives. Prisés des vivants,
ils tenaient également une place primordiale dans le menu funéraire des défunts,
qu’ils soient figurés sur les tables d’offrandes chargées de victuailles ou sous
forme de modèles en trois dimensions. Ces substituts étaient censés être aussi
efficaces que les offrandes réelles. Ces modèles en albâtre sont des simulacres
de canard, tête aux yeux peints repliée sur le corps. Ils évoquent par leur forme
la position de la volaille troussée, plumée, prête à cuire. Certains canards et oies
étaient même enterrés en tant qu’offrandes alimentaires, momifiés et placés
aux côtés du défunt afin qu’il puisse s’en nourrir éternellement. Ils étaient alors
disposés dans des sarcophages taillés à la forme et aux dimensions de l’animal,
dans des boîtes ou dans des paniers.
Noëlle Timbart
25
Section 4
Statue d’un homme vêtu d’une peau de panthère
Pierre verdâtre
H. 23,5 ; La. 12,8 cm
Nouvel Empire, 18e dynastie, règne d’Amenhotep III (1391-1353 avant J.-C.)
Cette statue, réduite à un torse, représente un homme debout appuyé contre
un pilier dorsal, les bras le long du corps, le gauche tenant une hampe. Sa
parure, que l’on peut dater du règne d’Amenhotep III, est somptueuse : collier
large surmonté du « collier de la récompense », armilles, double pagne plissé
et frangé, chemise plissée couverte d’une dépouille de panthère dont la tête et
les mouchetures sont détaillées. Les inscriptions, lacunaires, citent des dieux
abydéniens et insistent sur le lien entre ce chef des prêtres et son souverain.
La peau de félin caractérise une haute fonction sacerdotale pour un dieu non
identifié qui devait être représenté au sommet de l’enseigne.
Jean-Luc Bovot
26
27
« Modèle » de scène de labour
Bois polychromé
H. 16,5 ; L. 37 ; La. 23 cm
Moyen Empire (2033-1710 avant J.-C.)
Le bœuf est l’un des animaux les plus anciennement domestiqués en Égypte,
où il jouait un rôle économique important. Il était utilisé pour de multiples
tâches, notamment dans les travaux agricoles, mais il fournissait également
plusieurs matières premières : lait, viande, cuir, etc. La richesse du pays, auquel il
contribuait, était essentiellement agricole et dépendait du Nil et du limon fertile
que le fleuve déposait sur les sols au moment des crues. Ce modèle en bois
figure une scène de labour : représenté torse nu et vêtu d’un pagne court, un
paysan laboure un champ détrempé après le retrait des eaux de l’inondation à
l’aide d’un araire tiré par deux bovins (le timon qui la reliait au joug a disparu).
Ce type d’outil était utilisé pour enfouir le grain dans la terre meuble et irriguée.
Les pieds du laboureur et les sabots de l’attelage sont enfoncés dans la boue,
représentée par le socle laissé en bois nu. Le caractère vivant et réaliste de
cette scène est renforcé par la polychromie qui rehausse les figures assez
sommairement sculptées, par exemple sur le pelage blanc parsemé de taches
noires des animaux.
Noëlle Timbart
24
Ostracon11 : cueillette des fruits par un cercopithèque
Calcaire peint
H. 7,8 ; La. 11 cm
Nouvel Empire, 19e-20e dynasties
Deir el-Médina
Cet ostracon aux couleurs vives figure un cercopithèque accompagné d’un
homme nu. Le petit singe vert escalade un palmier-doum, identifiable à ses
larges feuilles en éventails, afin d’en cueillir les noix. Son maître le menace en
brandissant un bâton et le retient à l’aide d’une laisse rouge. Cette scène, bien
connue dans l’art égyptien, illustre une méthode de cueillette originale : attiré
par les fruits, le singe grimpait s’en emparer et se voyait aussitôt contraint
par son maître d’abandonner son butin. À moins que l’animal facétieux ne soit
simplement sur le point d’être puni pour sa gourmandise…
Renaud Pietri
28
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Section 5
Figurine de mère singe avec son petit
Stéatite émaillée
H. 6 ; La. 1,8 ; Pr. : 3,7 cm
Troisième Période intermédiaire, probablement 22e-25e dynasties (vers 950-700
avant J.-C.)
Le petit cercopithèque est un sujet répandu dès la fin du IIIe millénaire avant
J.-C. dans l’artisanat de Méditerranée orientale et d’Égypte, comme en
témoigne l’abondance des amulettes en pierres fines et des vases de calcite
qui lui empruntent son apparence. Que ce soit sous la forme de figurines ou
d’amulettes, le succès de ce thème ne faiblit pas au cours des siècles. Assis
avec leur petit ou portant quelque nourriture à la bouche, les singes ont leur
place dans le monde foisonnant des sujets de faïence de la première moitié du Ier
millénaire avant J.-C. Les Égyptiens n’ont notamment pas manqué de remarquer
l’attention que les mères réservent à leurs petits. La posture adoptée par la
femelle lorsqu’elle tient sa progéniture face à elle semble ainsi étrangement
familière, et il n’est pas étonnant que l’on retrouve ces petits singes sur des
talismans destinés à porter assistance et protection aux femmes en couches.
Geneviève Pierrat-Bonnefois
Étui à kohol figurant une petite guenon
Bois
H. 5,5 ; D. 1,4 cm
Nouvel Empire (vers 1550-1069 avant J.-C.)
Une petite guenon se tient assise, la tête tournée vers la gauche, tenant entre
ses pattes un long tube creux en forme de colonne. Sur celle-ci, une plaquette
verticale en bois clair porte la mention « mesdémet maâ(t) », (« fard véritable »).
Les singes, en particulier les cercopithèques, font partie de l’environnement
domestique des Égyptiens, tenant volontiers compagnie aux membres de la
famille ; leur ressemblance avec l’homme, ainsi que leurs facéties, en ont fait
des motifs récurrents dans les scènes de banquet ou sur de petits objets de
toilette. Ici, l’aimable et souriante guenon dont les touffes de poils, sur la tête
et le poitrail, rappellent à s’y méprendre une perruque et un collier, se veut
l’auxiliaire de la beauté de sa maîtresse en lui présentant cet étui à kohol.
Bénédicte Lhoyer
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Ostracon : tesson de poterie utilisé comme support d’écriture ou de dessin. Au pluriel, ostraca.
11 25
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Copie du papyrus satirique de Turin
Papier vélin, graphite, gouache
H. 21 ; L. 283,5 cm
Époque moderne (vers 1825-1850)
Découvert à Deir el-Médina et daté de la période ramesside, le « Papyrus
de Turin » est fameux pour ses scènes érotiques et satiriques. Les saynètes
humoristiques représentées sur cette copie effectuée au 19e siècle campent
des animaux dans des situations humaines. Ce « monde à l’envers » constitue
probablement une sorte de satire sociale et l’on y remarque des animaux jouant
de la musique, d’autres apportant des victuailles, ou des souris prenant d’assaut
une citadelle défendue par des félins…
Fanny Hamonic
Section 6
Tabouret aux pieds en forme de lion
Bois
H. 28,5 ; L. 51,5 ; l. 24,7 cm
Basse Époque (664-332 avant J.-C.) ?
Pour évoquer robustesse et puissance, les sièges égyptiens les plus luxueux
reposent couramment sur des piétements zoomorphes : dès les premières
dynasties, les pattes de taureau ont la préférence, mais les pattes puis les
protomés12 de lion les détrônent aux époques plus récentes. Ce tabouret
reconstitué – dont les lions sont authentiques – est entré au Louvre au 19e
siècle, remonté au moyen de traverses de bois et d’une assise de cuir tressé
modernes. Mais il permet d’observer de quelle manière le corps de deux félins
est astucieusement accommodé pour encadrer le siège bas : tête, poitrail et
membres antérieurs se dressent à l’avant du meuble, tandis qu’à l’autre bout
des traverses latérales est campé l’arrière-train, la queue enroulée autour des
pattes.
Hélène Guichard
32
« Modèle » de sculpteur : vautour fauve
Calcaire
H. 18,3 ; L. 11,2 ; Ép. 2,5 cm
Basse Époque (664-332 avant J.-C.) ou époque ptolémaïque (332-30 avant
J.-C.)
L’écriture hiéroglyphique étant par essence iconique, les Égyptiens peuvent a
priori puiser à l’infini dans le répertoire de leur environnement. Une sélection
naturelle s’opère néanmoins, qui permet de ne conserver que les éléments les
plus représentatifs d’un groupe : plan simplifié d’une cour pour les édifices,
homme mettant la main à sa bouche pour toute action passant par cet orifice,
« sycomore » pour toute sorte d’arbre, etc. Les animaux ne font pas exception
à la règle et l’on ne retient souvent qu’un représentant générique d’une espèce,
voire d’une catégorie taxonomique13.
Parmi la faune qui peuple les inscriptions, les oiseaux sont, proportionnellement,
relativement bien représentés : rapaces divers, volatiles sauvages, chassés ou
Protomé : buste d’homme ou partie antérieure d’un animal.
Taxonomie (ou taxinomie) : science de la classification des êtres vivants.
12 33
13 26
domestiqués, en général sagement posés au sol. Les modèles de sculpteur, qui
nous offrent un extrait de ce catalogue animalier, n’hésitent pas à guider l’artisan
en lui présentant deux versions du même oiseau : si la forme est parfaitement
identique, certains détails n’apparaissent que sur le second, comme pour
distinguer les caractéristiques essentielles de celles susceptibles d’être, au
mieux, seulement peintes, ou, au pire, omises.
Elsa Rickal
Amulette : le ba sous la forme d’un oiseau
Or
H. 2,5 ; L. 5,95 ; Ép. 0,5 cm
Époque ptolémaïque (332-30 avant J.-C.) ?
Selon les conceptions égyptiennes, l’être humain est composé de cinq éléments,
qui se dissocient au moment de la mort. Le ba, souvent improprement traduit
par « âme », est l’un d’entre eux. Si le concept du ba est présent très tôt dans
les textes funéraires, ce n’est qu’à partir du Nouvel Empire que l’habitude est
prise de le représenter sous l’aspect d’un oiseau à tête humaine. Il incarne avant
tout la capacité du défunt à se déplacer dans le monde des morts comme dans
celui des vivants. Cette mobilité lui permet d’aller et venir sans entrave là où il
le souhaite et de revenir auprès de son corps, dans la tombe. Volontiers pourvu
de bras lui permettant par exemple de s’abreuver, l’oiseau est une entité idéale
qui exprime le dynamisme et la mobilité nécessaires au défunt pour passer d’un
monde à l’autre et ainsi bénéficier des bienfaits auxquels il peut prétendre dans
ces lieux.
Patricia Rigault
34
Section 7
35
Tête de vache Hathor
Calcaire polychromé
H. 37,5 ; La. 16 ; Ép. 19,5 cm
Nouvel Empire, 19e dynastie (1295-1186 avant J.-C.)
Deir el-Médina
Déesse céleste et lumineuse, Hathor est très souvent représentée sous l’aspect
d’une vache, figure maternelle et protectrice s’il en est. Un disque solaire vient
s’insérer entre ses cornes. Liée de très près au pouvoir royal, elle apparaît
volontiers protégeant ou allaitant une figure de Pharaon. L’un des plus beaux
exemples nous en est fourni par la chapelle de Hathor aménagée dans le temple
de la reine Hatchepsout à Deir el-Bahari. Le rôle de la déesse dans le domaine
funéraire est également très important car, protectrice de la nécropole thébaine,
c’est encore sous l’aspect d’une vache sortant de la montagne qu’elle accueille
les défunts.
Patricia Rigault
Statue assise d’Amon à tête de bélier
Quartzite
H. 125,5 ; La. 36 ; Pr. 99 cm
Nouvel Empire, 18e dynastie, probablement règne d’Amenhotep III (1391-1353
avant J.-C.)
Région thébaine ou Nubie ?
36
La statue offre une image encore rare sous la 18e dynastie, celle d’Amon sous
l’apparence d’un homme à tête de bélier, son animal sacré, identifiable à ses
cornes enroulées. Assis sur un siège cubique, les pieds posés sur un socle,
Amon dominait une figure aujourd’hui arasée. Les détériorations subies par la
statue, comme la perte des bras et de la main gauche qui tenait le signe de la
vie ânkh et la mutilation des cornes et du museau maintenant reconstitués,
27
confortent cette attribution. En effet, les dommages sont sans doute à porter
au compte d’Akhenaton, le fils d’Amenhotep III, adorateur du dieu Aton et, à ce
titre, persécuteur d’Amon et iconoclaste.
Florence Maruéjol
Statue de Sekhmet léontocéphale assise
Diorite
H. 218 ; La 49 cm ; Pr. 93,5 cm
Nouvel Empire, 18e dynastie, règne d’Amenhotep III (1391-1353 avant J.-C.)
Karnak
Des centaines de statues de la déesse Sekhmet à corps de femme et tête
de lionne, assises ou debout, peuplaient le temple d’Amenhotep III au Kôm elHettan (Thèbes-ouest) mais la plupart en a été déplacée dès l’Antiquité (celleci – qui en provient probablement – a été découverte au temple de Mout à
Karnak). Sekhmet est une divinité ambivalente dont la puissance se fonde sur
deux natures opposées : l’une sauvage et redoutable, l’autre apaisée et du
même coup protectrice. Elle est la déesse lointaine et vagabonde dont la fureur
peut provoquer les pires maux, comme la sécheresse ou les épidémies, mais qui
ramène, avec la crue, la fertilité et la vie dans la Vallée du Nil. On comprend dès
lors les soins apportés à la conjuration et à l’apaisement d’une si dangereuse
divinité dont il fallait à tout prix prévenir les déchaînements.
Hélène Guichard
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Section 8
Statuette d’Apis
Alliage cuivreux
H. 20 ; La. 20,2 cm
Basse Époque (664-332 avant J.-C.)
Saqqara, Sérapeum
À l’inverse des multiples, le taureau Apis fait partie des uniques, considéré
comme l’hypostase du dieu Ptah vivant sur terre, son incarnation divine. À ce
titre, l’animal destiné à l’incarner était soigneusement sélectionné par un prêtre
en fonction de critères spécifiques permettant de l’identifier : un pelage noir
avec des taches blanches sur les côtés et un triangle sur le front. Il menait
une vie paisible dans le sanctuaire de Memphis, où il délivrait des oracles. Une
fois mort, il était momifié à l’instar des rois et recevait un important mobilier
funéraire. Il était inhumé dans les catacombes du Sérapeum de Saqqara, où
plusieurs stèles lui étaient dédiées mais également des figurines, à l’image de
cette statuette. Elle figure le dieu sous forme de taureau debout, portant sur
la tête le disque solaire paré d’un uræus, un collier avec contrepoids-ménat et
un tapis sur le dos. Les marques distinctives permettant de l’identifier parmi les
autres taureaux ont été incisées dans le bronze, ainsi qu’un vautour aux ailes
déployées sur la croupe. Le nom du dédicant est inscrit sur la base afin qu’il
puisse profiter éternellement de la protection du taureau sacré.
Noëlle Timbart
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Masque de momie de bélier
Cartonnage doré et polychromé, bois doré
H. 26,5 ; L. 20,5 cm
Époque ptolémaïque (332-30 avant J.-C.) ou romaine (fin du 1er siècle avant
J.-C. - 4e siècle après J.-C.)
Éléphantine, « Chnoubeum »
Sur l’île d’Eléphantine, les archéologues orientalistes, à la recherche des traces
de la communauté juive qui sacrifiait l’agneau pascal, mirent au jour un cimetière
intact de momies de bélier du dieu Khnoum, quel paradoxe ! Chaque momie
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enfouie dans une cuve de pierre, recouverte le plus souvent d’un linceul, était
ornée de cartonnages dorés ou peints comme pour les humains. Ce masque
fragmentaire, aux oreilles rapportées (la droite est une restitution moderne),
n’enveloppait que le mufle et le haut du cou de la momie, sans englober les
cornes. Des mortaises au sommet et sous le menton servaient à fixer couronne
et barbe divines. La parure funéraire était complétée par un plastron entièrement
décoré, et la coiffure du némès rayé bleu et or.
Elisabeth Delange
Momie de chat
Matière organique, lin, cartonnage, cartonnage polychromé (l’oreille gauche est
une restitution moderne)
H. 39 ; La. 9,7 cm
Basse Époque (664-332 avant J.-C.) ou époque ptolémaïque (332-30 avant
J.-C.)
L’emmaillotage de cette momie de chat est très soigné : les bandelettes sont
entrecroisées sur le corps de façon à réaliser un motif géométrique couvrant
les deux tiers du corps. Les détails anatomiques de la tête sont dessinés au trait
sur un masque de cartonnage de grande qualité : truffe, moustaches, poils,
perruque bleue, etc. Pour les dévots, l’offrande de momies se révélait moins
coûteuse que les figurines de métal mais leur qualité variait en fonction des
moyens de leur acquéreur. Si certaines n’étaient décorées que sur une seule
face – celle qui était visible sur l’étal des vendeurs –, les plus belles étaient
soigneusement enveloppées dans des bandelettes et pourvues, comme celleci, de masques en cartonnage peint.
Noëlle Timbart
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Momie d’ibis démaillotée
Matière organique, or
L. 11,5 ; La. 29,5 cm
Basse Époque (664-332 avant J.-C.) ou époque gréco-romaine (4e siècle avant
- 4e siècle après J.-C.)
La symbolique de pureté attachée à l’animal et la popularité du dieu Thot
expliquent sans doute le grand nombre d’ibis momifiés. Cette momie a été
démaillotée et le positionnement du corps correspond à ce que l’on observe le
plus fréquemment : la tête plaquée sur le sternum et le bec rejoignant les pattes.
L’embaumeur réalisait ainsi un paquet compact ayant, selon Horapollon et Elien,
la forme d’un cœur stylisé. Ce spécimen pourrait provenir d’une nécropole
animale comme celles de Saqqara ou Touna el-Gebel et était peut-être placé à
l’intérieur d’une jarre de terre cuite, scellée. La restauration récente a révélé, au
cours du dépoussiérage, d’infimes particules d’or encore appliquées sur le bec
de cet oiseau qui devait donc, à l’origine, être intégralement doré à la feuille.
Nicolas de Larquier
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Section 9
42
Palette au taureau
Grauwacke
H. 26,5 ; La. 14,5 cm
Époque prédynastique, Nagada II (3500-3100 avant J.-C.)
Ce fragment d’une grande palette votive commémorant une victoire comporte
plusieurs représentations animales à différentes échelles. La plus importante est
celle d’un taureau à la musculature puissante sculptée avec soin, renversant un
homme pour l’encorner et le piétiner. Il s’agit de la représentation symbolique du
roi victorieux renversant son adversaire. Durant les toutes premières dynasties,
fauves et animaux redoutables – faucon, lion, taureau mais aussi scorpion,
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poisson-chat – sont associés à la personne royale et la représentent souvent
dans les scènes de combat.
Marc Etienne
Montant de porte au nom de Ramsès II
Calcaire polychromé
H. 57 ; La. 57 ; Ép. 7 cm
Nouvel Empire, 19e dynastie, règne de Ramsès II (1279-1213 avant J.-C.)
Abydos, temple de Ramsès II
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Sur deux colonnes d’un montant de porte – fragmentaire –, le roi Ramsès II
fait afficher en caractères monumentaux ses deux noms d’Horus, « Le Taureau
puissant, aimé de Maât », répété avec une variante pour le second : « Le
Taureau puissant, riche en années ». La titulature des pharaons, depuis l’origine
de l’institution, est exprimée à partir des caractères symboliques du faucon et
du taureau. En une litanie répétitive, sur tous les monuments royaux, ceux-ci
investissent le roi de toute puissance et l’assimilent à Horus, le fils divin. C’est
lors de la cérémonie royale du couronnement qu’il reçoit ses noms des dieux
eux-mêmes, et par la force du nom proclamé ou gravé dans la pierre, il en
devient l’incarnation devant le peuple tout entier.
Elisabeth Delange
Statue : sphinx de Nectanébo Ier
Grès avec traces de peinture rouge, bleue, jaune
H. 76 ; L. 88 ; La. 26 cm
Basse Époque, 30e dynastie (378-341 avant J.-C.)
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D’abord postés à l’entrée des complexes funéraires royaux de l’Ancien Empire
(vers 2700-2200 avant J.-C.), les sphinx se dressent ensuite, à partir du Nouvel
Empire au moins (vers 1550-1069 avant J.-C.), de part et d’autre des voies
processionnelles précédant les temples. Grand bâtisseur, Nectanébo Ier aménage
de nombreuses allées de ce type, bordées de ces gardiens à tête humaine et
corps de lion. Les plus spectaculaires sont celle qui reliait les sanctuaires de
Louxor et de Karnak et celle qui menait au Sérapeum, dans la nécropole de
Saqqara. L’inscription qui entoure le socle de la statue reproduit la titulature
complète du souverain.
Florence Maruéjol
Bas-relief : babouins du socle de l’obélisque oriental du temple de
Louxor
Granite rose
H. 159 ; L. 325 ; Pr. 64,5 cm
Nouvel Empire, 19e dynastie, règne de Ramsès II (1279-1213 avant J.-C.)
Temple de Louxor, base du pylône est
Ces babouins, debout, pattes dressées, museau et camail caractéristiques,
ornés de pectoraux au nom de Ramsès II, alternent avec des cartouches gravés
du pharaon. Ce groupe décorait la face sud-ouest de l’obélisque oriental – resté
sur place –, du temple de Louxor. Offerts à la France avec l’autre obélisque, ils
ne furent pas placés, en 1836, place de la Concorde : le détail très marqué de
leur virilité les relégua au musée. Pour les Égyptiens, observateurs attentifs de
leur environnement, cette attitude des singes au lever du soleil était interprétée
comme un geste de vénération et ils ne voyaient rien d’offensant à les sculpter
ainsi, l’obélisque matérialisant un rayon solaire.
Jean-Luc Bovot
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Catalogue de l’exposition
Des animaux et des pharaons. Le règne animal dans l’Égypte ancienne
Sous la direction d’Hélène Guichard, conservateur en chef au département des
Antiquités égyptiennes du musée du Louvre.
Sommaire des essais thématiques :
1. Le règne animal au royaume des pharaons
2. L’animal dans son environnement naturel : des paysages très peuplés
3. « Je suis rassasié avec le poisson de ma foëne et les oiseaux de mon
filet... »
4. Dans les champs, sur les routes et dans les ateliers
5. Dans l’intimité des hommes
6. Les formes multiples de la figure animale
7. Les animaux : un matériau symbolique façonné par la pensée
religieuse
8. Des momies par millions
9. Les animaux, le roi et le sphinx
Sommaire des focus :
1. De l’archéozoologie vers l’égypto-zoologie : le cas particulier des
vestiges fauniques égyptiens
2. Paysages et écosystèmes de l’Égypte ancienne
3. Quelques notions sur la boucherie et la consommation de viandes en
Égypte ancienne
4. L’animal dans les activités militaires
5. La forme animale dans le mobilier et les arts précieux
6. Les formes animales composites
7. Tomodensitométrie des momies animales
8. Analyses et restaurations
Liste des auteurs :
Victoria Asensi Amorós, Christophe Barbotin, Jean-Luc Bovot, Catherine
Bridonneau, Alain Charron, Nathalie Couton-Perche, Elisabeth David, Elisabeth
Delange, Marie Delassus, Marc Etienne, Florence Gombert-Meurice, JeanClaude Goyon, Hélène Guichard, Sylvie Guichard, Fanny Hamonic, Sophie
Labbé-Toutée, Nicolas De Larquier, Bénédicte Lhoyer, Laëtitia Maggio, Florence
Maruéjol, Samuel Mérigeaud, Marie Millet, Juan Carlos Moreno Garcia, AnneHélène Perrot, Geneviève Pierrat-Bonnefois, Renaud Pietri, Stéphanie Porcier,
Elsa Rickal, Patricia Rigault, Aminata Sackho-Autissier, Juliette Tanré, Caroline
Thomas, Noëlle Timbart, Pascal Vernus.
Informations pratiques
- Coédition Louvre-Lens / Somogy Éditions d’art
- Format : 23 x 29 cm
- 352 pages, 500 reproductions en couleur
- Disponible en français, catalan et castillan (à partir du 31 mars pour
les versions espagnoles)
- Prix public : 39 €.
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Autour de l’exposition
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Spectacles et conférences
à La Scène du Louvre-Lens
Conférence / Présentation de l’exposition
Lundi 8 décembre à 18h
Conférence animée par Hélène Guichard, commissaire de l’exposition, conservatrice en chef au département des Antiquités égyptiennes du musée du
Louvre.
Concert / Hommage à Farid El Atrache
Samedi 13 décembre à 19h
Par l’ensemble Al-Ouns, sous la direction d’Abdelali Bouayoune. En partenariat
avec l’Institut du Monde Arabe.
Conférence / L’hybridation des formes animales
Mercredi 17 décembre à 18h
Conférence animée par Florence Gombert-Meurice, conservatrice au département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre.
Jeune public - Danse / Le Carnaval des animaux, de Saint-Saëns
Vendredi 19 décembre à 14h30 et samedi 20 décembre à 18h
Par la compagnie Tapis Noir. En partenariat avec la Ville de Lens .
Jeune public - Conte musical / Les Folles Révélations de Baudouin
Blanckaert - L’Égypte interdite
Dimanche 4 janvier à 16h
Commande à la compagnie du Tire-Laine. D’après Contes et légendes de
l’Égypte ancienne de Marguerite Divin.
Conférence / À la rencontre d’une œuvre : les babouins de l’obélisque
de Louxor
Mercredi 7 janvier à 18h
Conférence animée par Sylvie Guichard, ingénieur d’études au département
des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre.
Spectacle-performance / Smatch[1] Si vous désespérez un singe,
vous ferez exister un singe désespéré
Vendredi 9 janvier à 19h
Par le Théâtre du Corridor - Dominique Roodhooft.
Lecture / Dialogues de Bêtes
Vendredi 16 janvier à 19h
Par la compagnie Générale d’Imaginaire.
Conférence / Les momies animales
Jeudi 22 janvier à 18h
Conférence animée par Samuel Merigeaud, radiologue.
Concert / Bestiaire
Vendredi 23 janvier à 19h
Par l’ensemble Clément Janequin.
Conférence / Aux commencements de l’égypto-zoologie
Lundi 26 janvier à 18h
Conférence animée par Stéphanie Porcier, égypto-zoologue à l’université de
Montpellier.
Jeune public - Conférence + cinéma / Les animaux et leur histoire
Mercredi 28 janvier à 15h
Conférence animée par Michel Pastoureau, historien médiéviste, spécialiste
des couleurs, des images et des symboles. Suivie de la projection du film musical Peau d’âne de Jacques Demy (1970).
Bal animalier / Animalux : bal costumé parents-enfants
Dimanche 1er février à 14h30 et 16h30
Bal costumé et participatif, animé par la chorégraphe Bérénice Legrand et
Sandrine Becquet (La Ruse).
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Carte blanche à Olivier Dubois / Ana Masri
Du mercredi 4 au samedi 7 février
Olivier Dubois est le directeur du Ballet du Nord, Centre Chorégraphique National de Roubaix. Programmation prévisionnelle :
• Mercredi 4 février : atelier pour enfants « Doudou III - Mon Idole ».
• Vendredi 6 février : nocturne chorégraphique.
• Samedi 7 février : création d’un solo de danse de Karima Mansour,
directrice du Centre Chorégraphique National du Caire.
Conférence / Les animaux dans les tombes thébaines et les aquarelles
d’Hippolyte Boussac
Lundi 9 février à 18h
Conférence animée par Sophie Labbé-Toutée, chargée d’études documentaires au département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre.
Performance / Duo éphémère - Jeff Mills
Samedi 7 mars à 19h
Pionnier de la musique techno, le DJ américain Jeff Mills revisite le département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre à travers un ciné-concert mettant en scène 3 danseurs dans les salles du musée parisien. En
partenariat avec le musée du Louvre.
Animations et conférences
au Centre de ressources
Dispositif numérique / Gestuelle 3D
Pendant toute la durée de l’exposition, le Centre de ressources propose aux visiteurs de tester un dispositif expérimental de gestuelle 3D conçu par Orange.
Muni de lunettes 3D, l’utilisateur balaie de la main un carrousel composé de 7
œuvres de l’exposition, qu’il peut saisir et manipuler dans l’espace pour les observer dans les moindres détails et sous tous les angles. L’interaction fonctionne par la simple gestuelle et sans instrument.
Bulle immersive / À la découverte du mastaba d’Akhethetep
Tous les vendredis, samedis et dimanches à 15h
Certaines séances de la Bulle immersive sont consacrées à une présentation
du décor de la chapelle du mastaba d’Akhethetep. L’animation du mur
d’images en très grand format et haute définition permet de comprendre le
contexte archéologique du tombeau et d’observer le décor des bas-reliefs de
la chapelle, aux nombreuses représentations animales.
Jeune public - Conte / Les aventures de l’hippopotame bleu
Dimanches 21 décembre, 4 janvier et 1er mars à 14h30
Visite guidée de l’exposition suivie d’une lecture contée de Petit Noun, récit de
Géraldine Elschner.
Conférence / La restauration d’une momie de crocodile
Samedi 17 janvier à 16h
Conférence animée par Yveline Huguet, restauratrice.
Conférence / L’écriture hiéroglyphique
Samedi 21 février à 16h
Conférence animée par Camille De Visscher, égyptologue à l’université de
Lille 3.
Nocturnes événementielles
Vendredi 5 décembre : nocturne musicale autour des animaux
En partenariat avec la classe de chant du conservatoire de Douai.
Vendredi 6 février : nocturne chorégraphique
Dans le cadre de la « carte blanche » à Olivier Dubois, directeur du Ballet du
Nord - Centre Chorégraphique National de Roubaix.
Vendredi 6 mars : banquet littéraire égyptien
En partenariat avec le Théâtre du Nord.
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Bonus
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Les 10 principales divinités animales
Amon
Roi des dieux, seigneur des temples de Karnak et Louxor, il
peut prendre de nombreux aspects.
Le plus souvent, il est représenté par un homme coiffé
de deux plumes hautes et droites. Associé au dieu-soleil,
il devient Amon-Rê, le soleil qui donne la vie au pays. Sous
son nom d’Amon-Min, il est un taureau procréateur et
incarne la fécondité. Il se manifeste sous la forme d’un
bélier ou d’un serpent et peut aussi être associé à l’oie.
Horus
Le fils d’Isis et d’Osiris est représenté comme un faucon
portant la double couronne d’Égypte, ou comme un homme
à tête de faucon. Il succède à son père sur le trône du
monde des vivants et est donc le protecteur de la royauté.
Son incarnation sur terre est le souverain lui-même.
Rê
C’est le dieu du soleil, qui donne la vie à tous les hommes.
Il est représenté par un homme à tête de faucon, coiffé
du disque solaire et de l’uraeus, ou « œil de Rê », déesse
cobra protectrice. Il prend parfois la forme du scarabée
Khépri et symbolise alors le soleil qui renaît en surgissant
de l’horizon à l’aurore.
Anubis
Gardien du royaume des morts, il est l’inventeur de la
momification. Il peut être représenté par un canidé noir
(chien ou chacal), ou par un homme à tête de chien.
Apis
C’est le taureau sacré qui incarne sur terre le dieu Ptah,
le créateur. Il est vénéré à Memphis où il fait l’objet d’un
culte très important. C’est un animal unique parmi tous
les taureaux du pays, reconnaissable à différentes taches
sur son pelage, dont un triangle blanc sur le front. À sa
mort, il est momifié et enterré au Sérapeum de Saqqara
(découvert par Auguste Mariette en 1851).
Sekhmet
C’est une déesse redoutable, représentée par une lionne
ou une femme à tête de lionne. Capable de colères
effroyables, elle peut propager des épidémies et répandre
la mort sur les ennemis du roi. Ses prêtres sont experts en
médecine ; en effet, lorsqu’on parvient à se la concilier, elle
est une précieuse alliée contre les maladies.
Sobek
C’est le seigneur des eaux, symbolisé par un crocodile ou
un homme à tête de crocodile.
Bastet
Elle peut être représentée par une chatte ou une femme à
tête de chatte. C’est la déesse de la musique, de la danse
et de l’accouchement. Mais parfois, sous l’aspect d’une
femme à tête de lionne, elle devient, comme Sekhmet, une
déesse redoutable.
Thot
Inventeur de l’écriture, il est le dieu des scribes. Il incarne la
sagesse et l’intelligence, et connait des formules magiques.
Il préside à la mesure du cours du temps et porte le disque
lunaire en guise de coiffure. Il est représenté par un ibis au
plumage blanc et noir, un homme à tête d’ibis ou encore
un babouin.
Hathor
Elle est vénérée sous diverses formes : serpent, arbre,
lionne. Mais le plus souvent, il s’agit d’une vache ou d’une
femme portant le disque solaire entre ses cornes. C’est la
déesse de la joie, de la fête et du vin. Elle est également la
protectrice de la nécropole de Thèbes.
Anubis
Rê
thot
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Le saviez-vous ?
•L
a mort d’un taureau Apis donne lieu à un deuil de 70 jours,
correspondant à la durée nécessaire à sa momification.
•A
u moment du lever du soleil, les babouins crient et
gesticulent. Les Égyptiens y voyaient un hommage rendu
par ces singes à l’astre du jour. Ils ont donc une place
importante dans la théologie solaire.
•D
ans la chapelle de culte de la tombe, la « pancarte
d’offrandes » propose aux défunts diverses pièces de
viande : on peut y trouver cuisses et côtes de bœuf mais
aussi, foie, rognons… ou encore rate !
•L
es Égyptiens n’ont pas hésité à s’essayer à l’élevage
d’espèces plutôt inattendues : des scènes de gavage
d’hyènes existent en effet sur les parois des mastabas
de l’Ancien Empire. Ces tentatives ne semblent pourtant
pas avoir été couronnées d’un grand succès et ont été
très vite abandonnées.
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•P
lus de 20% des signes hiéroglyphiques – idéogrammes
ou signes phonétiques – sont puisés dans le répertoire
animalier.
•E
n langage hiéroglyphique, le signe du têtard désigne
le nombre 100 000 et, par extension, les centaines de
milliers d’années de vie souhaitées au roi.
•L
e bas-relief monumental figurant quatre babouins,
conservé au Louvre et exposé à Lens, provient du
socle d’un des deux obélisques du temple de Louxor (le
« frère » de celui de la place de la Concorde à Paris).
Rapporté en France, il était d’ailleurs destiné à orner la
base de l’obélisque de la Concorde. Mais la position de ces
singes, debout sur leurs pattes arrière et les bras levés,
révélant ainsi leurs attributs mâles, fut jugée impudique.
La sculpture de granite (5,7 tonnes) fut alors envoyée au
Louvre, dont elle n’était jamais sortie depuis lors !
•D
ans l’imagerie égyptienne, la gazelle évoque
généralement les animaux sauvages offerts à la divinité
en gage de soumission du monde chaotique du désert à
l’ordre cosmique. Pourtant, il n’est pas rare de la trouver
comme animal de compagnie, notamment auprès des
dames et des enfants des classes aisées ou princières,
au même titre que chiens, chats et singes.
•D
ans les Tusculanes, Cicéron (106-43 avant J.-C.)
écrit : « Qui ne connaît la coutume des Égyptiens ? Ces
gens, dont l’esprit est imbu de superstitions bizarres,
affronteraient les pires tortures plutôt que de porter une
main sacrilège sur un ibis, un aspic, un chat, un chien ou
un crocodile et même s’il leur arrivait par mégarde de
commettre rien de tel, il n’est point de châtiment qu’ils
ne reconnaîtraient légitime. »
•D
’après Hérodote, lorsqu’un chat domestique mourait
de mort naturelle, ses maîtres se rasaient les sourcils en
signe d’attachement à l’animal défunt. Dans le cas d’un
chien, les maîtres se rasaient la tête et le corps entier.
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Partenaires
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Fondation d’entreprise
Total
La Fondation Total partenaire fidèle du musée du Louvre-Lens
et mécène principal de l’exposition « Des Animaux et des pharaons »
Mécène bâtisseur du Louvre-Lens et de l’exposition Les Etrusques et
la méditerranée en 2013, la Fondation d’entreprise Total est fière de
poursuivre son partenariat avec le musée du Louvre-Lens en apportant
son soutien à l’exposition Des Animaux et des pharaons et aux actions
que mènent le musée en direction des publics éloignés de la culture.
A travers son mécénat culturel, la Fondation Total, grand mécène des
arts, entend faire rayonner les cultures et en partager la beauté et le
sens avec les plus larges publics et en tout premier lieu, les enfants et
les jeunes.
Créée en 1992, la Fondation d’entreprise Total intervient dans quatre domaines :
la culture et le patrimoine, la solidarité, la santé et la biodiversité marine. Dans
tous ses champs d’activité, la Fondation Total privilégie les partenariats de long
terme. Au-delà du soutien financier apporté, il s’agit de croiser et renforcer les
expertises pour enrichir l’intelligence collective.
Portée par la dimension internationale du groupe, la Fondation Total s’attache
au rayonnement des cultures. Partenaire de grands musées français (musées
du Louvre et du Louvre Lens, musée du Quai Branly, Institut du monde arabe,
musée Guimet..) elle accompagne régulièrement leurs expositions, et plus
particulièrement celles qui valorisent la richesse culturelle des pays où le Groupe
est présent. De même, son soutien à la création contemporaine se focalise sur
les démarches artistiques innovantes dans les pays émergents.
Convaincue que l’accès à la culture dès le plus jeune âge est une clé de la
confiance en soi et du respect des autres, la Fondation Total appuie de
nombreuses initiatives destinées à favoriser l’Education Artistique et Culturelle
des jeunes. Ces projets s’enracinent dans des partenariats de longue durée avec
l’Opéra de Paris, le Festival d’Aix et l’Opéra Comique qui bénéficient à près de
4000 enfants chaque année. Elle ambitionne par ailleurs d’ouvrir la culture au
plus grand nombre et soutient ainsi les musées dans l’organisation de journées
dédiées aux publics en situation de précarité sociale et économique qui touchent
plus de 5000 bénéficiaires chaque année.
La Fondation Total soutient également des chantiers de restauration pour
donner une nouvelle vie au patrimoine culturel, industriel et artisanal français,
favoriser la transmission des savoir-faire des métiers du bâti ancien et l’insertion
professionnelle des jeunes. Près de 150 projets ont ainsi été soutenus depuis
2006 avec la Fondation du Patrimoine.
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Palais des Beaux-Arts
de Lille
À l’occasion des expositions « Des animaux et des pharaons » et « Sésostris III,
pharaon de légende », le musée du Louvre-Lens et le Palais des Beaux-Arts de
Lille s’associent pour une saison égyptienne en Nord-Pas de Calais :
• Billet combiné pour les 2 expositions au tarif de 14 €
• Colloque scientifique sur le thème de Sésostris III et la fin du Moyen
Empire, co-organisé et co-accueilli par le Louvre-Lens (vendredi 12
décembre) et le Palais des Beaux-Arts de Lille (samedi 13 décembre).
L’exposition « Sésostris III » est présentée au Palais des Beaux-Arts de Lille du
9 octobre 2014 au 25 janvier 2015 et organisée en collaboration exceptionnelle
avec le musée du Louvre.
Partenaires médias
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Informations générales
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Informations pratiques
Dates de l’exposition
5 décembre 2014 - 9 mars 2015
Horaires d’ouverture
Tous les jours de 10h à 18h, sauf le mardi, le 25 décembre et le 1er janvier.
Nocturne jusque 22h les vendredis 5 décembre, 6 février et 6 mars.
Ouverture du parc tous les jours de 8h à 19h. Accès libre.
Tarifs de l’exposition
Tarif plein : 9 €.
Gratuit pour les moins de 18 ans, les groupes scolaires, les bénéficiaires du RSA
ou de l’aide sociale, les demandeurs d’emploi, les personnes handicapées civiles
ou victimes de guerre, les membres ICOM ou ICOMOS, les adhérents des
cartes Louvre-Lens, Louvre-Lens « jeunes » et Louvre-Lens « professionnels ».
Billets couplés
• avec l’exposition « Le château de Versailles en 100 chefs-d’œuvre » au musée
des Beaux-Arts d’Arras : 10 €
• avec l’exposition « Sésostris III, pharaon de légende » au Palais des BeauxArts de Lille : 14 €.
Pour accompagner la visite
Guide multimédia gratuit, proposant un parcours de visite autour de 20 œuvres
de l’exposition (en français, anglais et néerlandais).
Livret-jeux pour enfants à télécharger gratuitement sur www.louvrelens.fr.
Adresse
Musée du Louvre-Lens
99 rue Paul Bert
62300 Lens
Renseignements
T : +33 (0)3 21 18 62 62
www.louvrelens.fr
Exposition organisée par le musée du Louvre-Lens et « la Caixa » Foundation,
avec la participation exceptionnelle du musée du Louvre.
Lens
Après Lens, l’exposition sera présentée au CaixaForum de Madrid du 31 mars
au 23 août 2015 puis au CaixaForum de Barcelone du 22 septembre 2015 au 10
janvier 2016.
L’exposition à Lens bénéficie du mécénat principal de la Fondation d’entreprise Total.
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Contacts presse
Presse nationale et internationale
Claudine Colin Communication
Diane Junqua
T : +33 (0)1 42 72 60 01 / +33 (0)6 45 03 16 89 / [email protected]
Presse régionale et belge
Musée du Louvre-Lens
Bruno Cappelle
T : +33 (0)3 21 18 62 13 / [email protected]
Communication et relations extérieures
Musée du Louvre-Lens
Raphaël Wolff
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présentée au musée du Louvre-Lens du 5 décembre 2014 au 9 mars 2015.
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Légendes et crédits
1. S
tèle de Padibastet adorant la statue du taureau
Apis / détail (IM 3010)
Calcaire peint. H. 28,8 ; l. 19,6 ; ép. 4,6 cm
Basse Époque (664-332 avant J.-C.), Saqqara, Sérapeum
© Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Georges
Poncet
8. S
pécimen d’hyène rayée naturalisé
(ZOO 7462 = V 3581ss)
Matière organique. H. 86 ; L. 105 ; l. 50 cm
Lille, musée d’histoire naturelle
© Musée du Louvre-Lens (musée d’histoire naturelle de
Lille) / Jean-Cristophe Hecquet
2. S
tatuette de déesse lionne accroupie (N 5209)
Bois de tamaris (statue) et de figuier sycomore (dossier). H. 26,8 cm
Basse Époque (664-332 avant J. C.)
© Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Christian Decamps
9. Modèle de sculpteur : tête de lion rugissant
(E 22722)
Calcaire. H. 7,10 ; pr. 9 cm
Basse Époque, 27e dynastie (399-300 avant J.-C.) ou
30e dynastie (379-341 avant J.-C.)
© Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Christian Decamps
3. B
oîte en forme de gazelle ligotée à couvercle
pivotant (N 1741)
Bois d’acacia. L. 13,5 ; l. 4,5 cm
Nouvel Empire, fin 18e-début 19e dynastie (vers 1300
avant J. C.)
© Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Hervé
Lewandowski
10. Statuette de porteuse d’offrandes (E 11990)
Bois de figuier sycomore stuqué et peint. H. 63,2 ; pr.
32,8 cm
Moyen Empire, 12e dynastie (1963-1786 avant J.-C.),
Assiout, tombe d’Oupouaoutemhat
© Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Raphaël Chipault
4. Stèle cintrée de Renpetmaa / détail (E 5789)
Bois peint. H. 27,5 ; l. 17 ; ép. 3,8 cm
Troisième Période intermédiaire, 22e dynastie (vers 945715 avant J. C.) ?
© Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Benjamin Soligny / Raphaël Chipault
11. Hippolyte Boussac (1846-1942) : char à deux chevaux tenus par un conducteur à pied (GAE 0038)
Aquarelle sur papier. H. 45,8 ; l. 63,5 cm
Début du 20e siècle
© Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais /
Georges Poncet
5. S
imulacres de vases canopes / détail (N 2952 A, B,
C, D)
Bois stuqué et peint. H. de 29 à 32,5 ; l. de 13,6 à 13,8 cm
Troisième Période intermédiaire (vers 1069-664 avant
J.-C.)
© Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Christian Decamps
12. P
laquette ornée d’une fable animale : danse d’un
taureau devant un âne harpiste (E 25506)
Stéatite. H. 3,6 ; l. 5,7 cm
Fin du Nouvel Empire ou Troisième Période intermédiaire, avant la 25e dynastie (vers 1200-800 avant
J.-C.)
© Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Christian Decamps
6. S
pécimen de vautour fauve naturalisé
(ZOO 9357 = Vil 9)
Matière organique. H. 97 ; L. 57 ; l. 28 cm
Lille, musée d’histoire naturelle
© Musée du Louvre-Lens (musée d’histoire naturelle de
Lille) / Jean-Cristophe Hecquet
13. É
lément de meuble en forme de tête de lion
(E 2558)
Bois de tamaris. H. 8,3 ; L. 16,5 ; l. 9,3 cm
Basse Époque (664-332 avant J.-C.)
© Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Benjamin Soligny / Raphaël Chipault
7. Figurine de femelle cercopithèque avec son petit
(N 4100)
Stéatite. H. 15 ; l. 6 ; pr. 8 cm
Nouvel Empire (1550-1069 avant J.-C.) au plus tard
© Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Christian Decamps
14. A
mulette : déesse à tête de lionne (E 22812)
Or. H. 5,3 ; l. 1 ; pr. 1,5 cm
Troisième Période intermédiaire, 22e dynastie (vers
945-713 avant J.-C.)
© Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Christian Decamps
49
15. Petite momie de bélier (N 2886 = CC 488)
Lin, matière organique. H. 14,30 ; L. 18,40 cm
Basse Époque (664-332 avant J.-C.) ou époque ptolémaïque (332-30 avant J.-C.)
© Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Christian Decamps
16. Statuette : faucon protégeant le roi Nectanébo II
(E 11152)
Calcaire. H. 50 ; l. 18,2 ; pr. 46,2 cm
Basse Époque, 30e dynastie, règne de Nectanébo II
(358-341 avant J.-C.)
© Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais /
Georges Poncet
17. Peigne : bouquetin, un genou à terre (N 1359)
Bois. L. 6,6 ; l. 5,6 cm
Nouvel Empire, 18e dynastie (vers 1550-1425 avant
J.-C.)
© Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Christian Decamps
18. Statuette de canidé : « chacal » d’Anubis
(E 5700)
Bois de figuier sycomore. H. 23 ; L. 47,5 cm
Troisième Période intermédiaire (1069-664 avant J.-C.) ?
© Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais /
Georges Poncet
19. Statue d’ibis couché (E 17380)
Bois d’acacia blanc, alliage cuivreux. H. 35,5 ; l. 47 cm
Basse Époque (664-332 avant J.-C.) ou époque ptolémaïque (332-30 avant J.-C.)
© Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Benjamin Soligny / Raphaël Chipault
20. Figurine d’hippopotame (E 7709)
Faïence égyptienne. H. 12,7 ; L. 20,5 ; l. 8,1 cm
Moyen Empire, milieu 13e dynastie (1750-1650 avant
J.-C.), Thèbes, Dra Abou el-Naga, tombe de Neferhotep, « scribe du grand enclos »
© Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Christian Decamps
21. Oiseaux voletant dans les marais (E 13101)
Peinture sur limon. H. 43 ; L. 74,5 cm
Nouvel Empire, 18e dynastie (1550-1295 avant J-C.),
Tombe TT A5 de Neferhotep
© Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais /
Georges Poncet
22. Figurine de grenouille (AF 11514)
Faïence égyptienne. H. 0,68 ; L. 0,8 cm
Nouvel Empire (1550-1069 avant J.-C.)
© Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Christian Decamps
23. Relief : scène de chasse au filet (AF 452)
Calcaire. H. 29,5 ; L. 54 ; ép. 8,5 cm
Basse Époque, époque saïte (664-525 avant J.-C.),
Héliopolis
© Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais /
Georges Poncet
24. Relief : scène de boucherie (E 25281)
Calcaire. H. 14,50 ; l. 21 cm
Ancien Empire (2700-2200 avant J.-C.)
© Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Christian Decamps
25. Modèle de canard prêt à cuire (E 25189 )
Albâtre égyptien. L. 15 ; l. 4,7 ; ép. 4,3 cm
Moyen Empire (2033-1710 avant J.-C.), Dara
© Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Christian Decamps
26. S
tatue d’un homme vêtu d’une peau de panthère
(E11099)
Pierre verdâtre. H. 23,5 ; l. 12,8 cm
Nouvel Empire, 18e dynastie, règne d’Amenhotep III
(1391-1353 avant J.-C.)
© Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Christian Decamps
27. « Modèle » de scène de labour (E 27069)
Bois polychromé. H. 16,5 ; L. 37 ; l. 23cm
Moyen Empire (2033-1710 avant J.-C.)
© Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Raphaël Chipault
28. O
stracon : cueillette des fruits par un cercopithèque (E 27666)
Calcaire peint. H. 7,8 ; l. 11 cm
Nouvel Empire, 19e-20e dynasties, Deir el-Médina
© Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Christian Decamps
29. Figurine de mère singe avec son petit (AF 10848)
Stéatite émaillée. H. 6 ; l. 1,8 ; pr. 3,7 cm
Troisième Période intermédiaire, probablement 22e-25e
dynastie (vers 950-700 avant J.-C.)
© RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Benjamin
Soligny / Raphaël Chipault
50
30. Étui à kohol figurant une petite guenon E 7999
Bois. H. 5,5 ; D. 1,4 cm
Nouvel Empire (vers 1550-1069 avant J.-C.)
© Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Christian Decamps
38. Statuette d’Apis (N 5073)
Alliage cuivreux. H. 20 ; l. 20,2 cm
Basse Époque (664-332 avant J.-C.), Saqqara, Sérapeum
© Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Christian Decamps
31. C
opie du papyrus satirique de Turin / détail
(E 11656)
Papier vélin, graphite, gouache. H. 21 ; L. 283,5 cm
Époque moderne (vers 1825-1850)
© Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Christian Decamps
39. Masque de momie de bélier (E 12675 1)
Cartonnage doré et polychromé, bois doré. H. 26,5 ; L.
20,5 cm
Époque ptolémaïque (332-30 avant J.-C.) ou romaine
(fin du Ier siècle avant J.-C. - IVe siècle après J.-C.),
Éléphantine, « Chnoubeum »
© Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais /
Georges Poncet
32. Tabouret aux pieds en forme de lion (E 10780)
Bois. H. 28,5 ; L. 51,5 ; l. 24,7 cm
Basse Époque (664-332 avant J.-C.) ?
© Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais /
Georges Poncet
33. Modèle de sculpteur : vautour fauve (E 11130)
Calcaire. H. 18,3 ; l. 11,2 ; ép. 2,5 cm
Basse Époque (664-332 avant J.-C.) ou époque ptolémaïque (332-30 avant J.-C.)
© Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Christian Decamps
34. Amulette : le ba sous la forme d’un oiseau
(E 22811)
Or. H. 2,5 ; l. 5,95 ; ép. 0,5 cm
Époque ptolémaïque (332-30 avant J.-C.) ?
© Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais /
Georges Poncet
35. Tête de vache Hathor (E 16380)
Calcaire polychromé. H. 37,5 ; l. 16 ; ép. 19,5 cm
Nouvel Empire, 19e dynastie (vers 1295-1186 avant J.C.), Deir el-Médina
© Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Christian Decamps
40. Momie de chat (N 2678 C = AF 9461)
Matière organique, lin, cartonnage, cartonnage polychromé (l’oreille gauche est une restitution moderne).
H. 39 ; l. 9,7 cm
Basse Époque (664-332 avant J.-C.) ou époque ptolémaïque (332-30 avant J.-C.)
© Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Christian Decamps
41. Momie d’ibis démaillotée (AF 13560)
Matière organique, or. L. 29,5 ; l. 11,5 cm
Basse Époque (664-332 avant J.-C.) ou époque gréco-romaine (IVe siècle avant – IVe siècle après J.-C.)
© Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Benjamin Soligny / Raphaël Chipault
42. Palette au taureau (AM 258 = E 11255)
Grauwacke. H. 26,5 ; l. 14,5 cm
Époque prédynastique, Nagada II (vers 3500-3100
avant J.-C.)
© Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Christian Decamps
43. M
ontant de porte au nom de Ramsès II (N 133 = B 21)
Calcaire polychromé. H. 57 ; l. 57 ; ép. 7 cm
Nouvel Empire, 19e dynastie, règne de Ramsès II (12791213 avant J.-C.), Abydos, temple de Ramsès II
© Musée du Louvre, Dist. RMN-GP / Christian Larrieu
36. Statue assise d’Amon à tête de bélier (AF 2577)
Quartzite. H. 125,5 ; l. 36 ; pr. 99 cm
Nouvel Empire, 18e dynastie, probablement règne
d’Amenhotep III (1391-1353 avant J.-C.), région thébaine ou Nubie ?
© Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Christian Decamps
44. Statue : sphinx de Nectanébo Ier (N 29 = A 29)
Grès avec traces de peinture rouge, bleue, jaune.
H. 76 ; L. 88 ; l. 26 cm
Basse Époque, 30e dynastie (378-341 avant J.-C.)
© Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais /
Georges Poncet
37. S
tatue de Sekhmet léontocéphale assise (N 8 = A 8)
Diorite. H. 218 ; l. 49 ; pr. 93,5 cm
Nouvel Empire, 18e dynastie, règne d’Amenhotep III
(1391-1353 avant J.-C.), Karnak
© Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Christian Decamps
45. B
as-relief : babouins du socle de l’obélisque
oriental du temple de Louxor (N 383 (D 31))
Granit rose. H. 159 ; L. 325 ; pr. 64,5 cm
Nouvel Empire, 19e dynastie, règne de Ramsès II (12791213 avant J.-C.), temple de Louxor, base du pylône est
© Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Christian Decamps
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46. Statuette de Montou, seigneur de Médamoud, à
tête de taureau (E 12922)
Calcaire. H. 78,5 ; l. 19,1 ; pr. 38 cm
Époque ptolémaïque (332-30 avant J.-C.), Médamoud
© Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais /
Georges Poncet
47. Jeff Mills
© Shauna Regan
48. Cercueil de chat (E 613 = N 3792)
Bois polychromé. H. 44,80 ; l. 15 ; pr. 30 cm
Époque ptolémaïque (332-30 avant J.-C.)
© Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Christian Decamps
49. Élément d’incrustation : hiéroglyphe de faucon
(E 11064)
Faïence égyptienne. H. 8,9 ; l. 3,8 ; ép. 1,2 cm
Époque ptolémaïque (332-30 avant J.-C.)
© Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Christian Decamps
50. Applique au Syrien porteur d’offrandes (E 8879)
Alliage cuivreux. H. 18,3 ; ép. 0,4 cm
Troisième Période intermédiaire (vers 1069-664 avant
J.-C.) ?, probablement de Mit-Rahineh (Memphis)
© Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Benjamin Soligny / Raphaël Chipault
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51. V
ignette du chapitre 110 du Livre des Morts de la
dame Taperousir / détail (N 3198 = E 3911)
Papyrus. H. 47,2 ; l. 40 cm
Basse Époque, époque saïte (664-525 avant J.-C.)
© Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais /
Georges Poncet
52. Statue d’oie (E 26020)
Bois, alliage cuivreux. H. 32,2 ; l. 14,2 ; L. 35,2 cm
Basse Époque (664-332 avant J.-C.) ou époque ptolémaïque (332-30 avant J.-C.)
© Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Benjamin Soligny / Raphaël Chipault
53. B
ague aux chevaux (N 728 = CC 126)
Or et cornaline. l. 2,13 ; D. 2,2 cm
Nouvel Empire, 19e dynastie (vers 1295-1186 avant J.-C.)
© Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Christian Decamps
54. S
tatue d’Horus sous forme de faucon
(N 3654 = AF 6609 = MR 32)
Granitoïde (ciré à l’époque moderne), pierre jaune ?
H. 39 ; l. 37,5 ; pr. 22 cm
Époque gréco-romaine (332 avant J.-C. - 395 après
J.-C.), Rome, villa Albani
© Musée du Louvre, dist. RMN-GP / Georges Poncet
Co-organisateurs de l’exposition
Mécène principal
Partenaires médias
Statue d’Horus sous forme de faucon © Musée du Louvre, dist. RMN-GP / Georges Poncet - agencemixte.com
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