articles presse Paul Francois
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articles presse Paul Francois
Publié le : 08/02/2013 à 09h07 Par Pierre Penin – Sud Ouest 4 L'agriculteur qui défie Monsanto se confie Paul François, l’agriculteur qui défie le géant de l'agrochimie, témoigne ce vendredi soir à l'Atalante Paul François, céréalier en Charente, a attaqué Monsanto en justice (Jean-Philippe Ksiazek) Ce vendredi soir, au cinéma l’Atalante, l’association environnementale Planet it’s up to you invite Paul François, dans une soirée de débat sur l’agriculture et ses pratiques (lire par ailleurs). Paul François est cet agriculteur charentais qui a osé s’attaquer à Monsanto, la toute puissante firme d’agrochimie. En première instance, devant le tribunal de grande instance de Lyon, le céréalier français l’a emporté en février 2012. Monsanto a été jugé responsable de son empoisonnement par le Lasso, un herbicide de la marque américaine. « Sud Ouest » : Comment s’est produit l’accident qui vous a conduit à affronter Monsanto ? Paul François : C’était en avril 2004. J’ai été intoxiqué par des vapeurs du Lasso, un désherbant, alors que je nettoyais une cuve d’épandage (1). J’ai été pris en charge pour intoxication aiguë. À cause de cet accident, j’ai eu 10 mois d’arrêt dont cinq d’hospitalisation, entre 2004 et 2005. C’est là qu’a commencé votre combat ? En juillet 2005, d’abord, j’ai demandé à la Mutuelle sociale agricole de reconnaître ma maladie du travail. Elle a refusé. Cinq ans de procédure ont suivi jusqu’à ce que la maladie soit définitivement reconnue par la cour d’appel de Bordeaux. Vous êtes allé plus loin en devenant le premier particulier français à attaquer Monsanto… On avait fait analyser le produit. Il y avait un fort soupçon quant à sa dangerosité, même s’il est homologué. Il y avait un problème. Le Lasso est retiré de la vente depuis 1989 au Canada. Et depuis les années 1990 dans beaucoup de pays comme au Royaume-Uni ou en Belgique. C’est arrivé en 2007 en France. Vous êtes-vous dit qu’attaquer le géant Monsanto était une folie ? Avec mon avocat, on ne savait pas si notre plainte serait recevable. Mais à notre grande surprise, le juge ne nous a pas renvoyés, il a simplement demandé de préciser notre requête. Notre plainte était recevable. Et vous avez gagné en première instance ? Oui. Monsanto a fait appel. On prépare la suite. C’est épuisant. Monsanto essaie d’user la partie adverse. Dans les plaidoiries, ils ont refusé de parler du fond. Ils ont attaqué la forme et essayé de mettre ma bonne foi en cause. Ils mettent votre dignité en cause. Ne réagissent jamais aux preuves que vous apportez. Ils vous amènent des experts du bout du monde. Moi, j’ai des experts bénévoles, qui prennent un risque car Monsanto tient les labos, c’est une entité très puissante. J’ai accompagné un ami agriculteur dans ses derniers jours : il me montrait ses médicaments et constatait que ceux qui le soignent sont ceux qui l’ont rendu malade. Je vous assure : je me serais bien gardé du privilège qui consiste à attaquer Monsanto. Si je n’avais pas ma famille et mes amis, je ne sais pas si j’aurais pu tenir ce combat-là. Gravement malades à cause des produits que vous utilisiez, avez-vous changé votre approche ? Je faisais partie du monde de l’agriculture intensive. Je considérais comme beaucoup qu’on ne pouvait pas faire autrement. Je tapais sur les tenants du bio et eux tapaient sur moi. La société civile qui demandait d’autres modes de production, nous l’appelions les emmerdeurs. Il y a une réalité : l’agriculture intensive comme on l’a pratiquée dans les années 1990 tue le sol. Quand vous faites ça, vous êtes perdu. Je ne parle pas de conversion au bio. Mais il faut unir nos forces pour dire que l’agronomie doit primer sur la chimie. Parleriez-vous de prise de conscience politique ? Mon combat m’a amené à une nouvelle perception des choses. J’ai compris que nous avons été naïfs. On s’est servi de nous pour développer une agriculture qui ne nous ressemblait pas. On nous l’a vendue, elle nous convenait. Il faut regarder ce qui se cache derrière toute communication. On peut produire autrement. Les agriculteurs doivent comprendre que ceux qui parlent à leur place sont des businessmen, qui défendent d’autres intérêts, très juteux, et ne se préoccupent pas de leur santé ni de celle de ceux qui nous entourent. Vous avez créé l’association Phyto-victimes il y a deux ans… On tente d’aider les autres victimes. Tout le monde n’a pas la chance d’être entouré. Les agriculteurs sont souvent isolés. (1) Intoxication au monochlorobenzène. (2) Les requérants voulaient que soit reconnu le non-renseignement pas Monsanto sur la dangerosité du produit et sur les précautions d’emploi. Publié le 07/02/2013 à 11h41 Par Pierre Penin – Sud Ouest Bayonne : l'agriculteur qui défie Monsanto invité vendredi de l'Atalante Le céréalier Paul François a intenté un procès au géant américain de l'agrochimie. Le Français estime avoir été intoxiqué par un produit à la dangerosité non explicitée par l'industriel L'agriculteur Paul François l'a emporté en première instance face à Monsanto, devant le tribunal de grande instance de Lyon (Tadeusz Kluba ) On connaît peu de précédents, aucun en France : un agriculteur qui attaque en justice le surpuissant Monsanto et l'emporte en première instance. Cet agriculteur se nomme Paul François. Le céréalier charentais estime que la multinationale de l'agrochimie porte la responsabilité de l'intoxication qui affecte dangereusement sa santé depuis 2004. Invité de l'association Planet It's up to you, il sera vendredi soir, au cinéma l'Atalante, pour une soirée. Rendez-vous vendredi soir Vendredi 8 février à partir de 18h30, au cinéma l’Atalante à Bayonne, une soirée de débat interrogera le monde agricole et ses pratiques. Ce moment de débat est organisé en partenariat avec l’association Planet it’s up to you. 18h30 : projection du documentaire "La Mort est dans le pré". 20 heures : buffet paysan et exposition. 21 heures : avant-première du film "Des Abeilles et des hommes". Séance suivie d’un débat en présence de Christine Barroso, ingénieur agronome; Paul François, céréalier, et des apiculteurs. Tarifs : Adhérents 6 € / Plein Tarif 7,50 €. Dans une interview à paraître vendredi, dans "Sud Ouest", Paul François évoque ce combat improbable dans lequel il s'est lancé "sans savoir si la plainte serait recevable par le tribunal" de grande instance (TGI) de Lyon. En un mot, lui, comme son conseil étaient sceptiques. "A notre grande surprise, le juge ne nous renvoie pas demande simplement de préciser notre requête". Le procès a bien eu lieu. En févier 2012, le TGI a reconnu la responsabilité de Monsanto. L'industriel a interjetté appel. "On prépare la suite", confie le requérant. Dans le droit fil de son combat personnel, ce dernier élargit sa démarche en créant, voilà deux ans l'association Phyto-victimes. Elle informe les agriculteurs et l'opinion, aide les victimes des produits toxiques, fait valoir auprès de tous et notamment des institutions, la nécessité de prendre en compte le problème de la toxicité des produits. Il s'agit aussi de réfléchir sur les pratiques de la profession: "Nous disons aujourd'hui que l'agronomie doit primer sur la chimie", résume le Charentais.