Le grand livre des metiers

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Le grand livre des metiers
Quels sont les métiers
qui recruteront demain ?
V
ous hésitez entre plusieurs filières ? Sachez que dans les dix
années à venir, un grand nombre de postes seront à pourvoir en
raison des départs à la retraite de la génération du baby-boom.
Mais certains secteurs recruteront plus que d’autres… À vous de jouer!
Place aux jeunes ! Bonne nouvelle pour les jeunes qui commencent
leurs études en 2006 : vous profiterez de l’« effet papy-boom ». La génération des baby-boomers, née entre la fin de la Seconde Guerre mondiale et le début des années 1960, arrive à l’âge de la retraite, et dans
certains secteurs, un grand nombre de places seront vacantes. Outre les
professions qui rencontrent d’ores et déjà des difficultés à recruter
(hôtellerie restauration, construction, bâtiment, entretien, transport routier…), c’est toute une palette de secteurs qui devraient avoir besoin de
sang neuf! D’ici à 2015 en effet, ce sont 750000 seniors qui quitteront le
marché du travail chaque année, contre 410 000 à l’heure actuelle. Or,
740000 jeunes quittent actuellement le système éducatif chaque année.
Conséquence : « Pour la première fois depuis les années 1970, les personnes qui sortent de l’emploi en fin de vie active quitteront plus de
postes qu’il n’y aura d’emplois recherchés par les jeunes », note une
récente étude du Commissariat général du Plan*.
Il convient néanmoins de ne pas surestimer les effets de ce choc démographique. « Les employeurs vont adapter leur comportement à l’évolution du monde du travail et ce n’est pas parce que les départs seront
importants que le taux de chômage sera faible », notent les auteurs de
l’étude du Plan. Peu de probabilité, en effet, que chaque départ corresponde à une création de poste : les secteurs concernés par les départs
massifs en profiteront pour revoir leur organisation en fonction de leurs
gains de productivité et de multiples structures préféreront recruter en
* « Les métiers en 2015 : l’impact du départ des générations du baby-boom », réalisée
avec la DARES (Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques)
du ministère de l’Emploi, décembre 2005.
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interne, quitte à baisser leurs effectifs. En 2015, le chômage devrait donc
rester élevé, autour de 7,5 %
La cible : les métiers à haute qualification. Si l’agriculture et l’industrie
continueront, dans les années à venir, à perdre des emplois, le tertiaire
aura toujours le vent en poupe. Les branches les plus attractives seront
celles concernées à la fois par le départ de leurs salariés et l’augmentation de leur activité. « Même si l’on assiste dans les emplois de service à
une polarisation accrue entre des postes à haute qualification et des
emplois moins qualifiés, les jeunes auront tout intérêt à viser des hauts
niveaux de diplôme », souligne Olivier Chardon, qui a mené l’étude du
Commissariat général du Plan.
Selon une récente étude du BIPE*, le niveau de qualification demandé
sera toujours plus important. 46 % des diplômés devront avoir atteint un
niveau de formation supérieur au bac dans les prochaines années,
contre 42 % en 2003. Les métiers liés à la gestion administrative, financière et comptable devraient tirer leur épingle du jeu. Les entreprises, qui
miseront sur une expertise toujours plus fine, rechercheront davantage
de cadres commerciaux, administratifs, comptables et financiers. Selon
le Commissariat général du plan, 304000 postes de cadres administratifs, 190 000 cadres commerciaux et 207 000 postes d’informaticiens
seront à pourvoir d’ici à 2015. Autres branches en vue : l’enseignement
(360000 postes à pourvoir) et la recherche où l’on prévoit déjà un recrutement difficile, principalement dans les matières scientifiques.
Massivement touchés par les départs à la retraite, ces secteurs
devraient être friands de nouvelles recrues.
En hausse : le social et la santé. Dans les métiers du social et des ser-
vices aux particuliers, les perspectives s’annoncent également très intéressantes et de « nouveaux » métiers devraient même voir le jour. La
santé, l’action sociale, culturelle et sportive et le service aux particuliers
(emplois familiaux, sécurité, etc.) pourraient monopoliser l’essentiel des
créations d’emplois. Portées par une demande croissante liée au vieillissement de la population, certaines professions actuellement considérées
* « Prospective emploi-formation à l’horizon 2015 », mars 2006, note d’information de la
DEP (Direction de l’évaluation et de la prospective) du ministère de l’Éducation nationale
avec la collaboration du BIPE (Bureau d’informations et de prévisions économiques).
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Les métiers à l’horizon 2015
Cinq métiers d’avenir
après des études longues
Enseignants
Cadres administratifs et dirigeants
Informaticiens
Infirmiers/sages-femmes
Cadres commerciaux
Cinq métiers d’avenir
après des études courtes
Assistants maternels/aides à domicile
Agents de service et d’entretien
Aides-soignants
Conducteurs de véhicules
Fonction publique (catégorie C)*
Nombre de postes à pourvoir
d’ici à 2015
360 000
304 000
207 000
198 000
190 000
Nombre de postes à pourvoir
d’ici à 2015
411 000
364 000
257 000
239 000
221 000
* Représente l’ensemble des métiers de la fonction publique accessibles sans le bac
(adjoint administratif, chauffeur, auxiliaire de soins).
Source : « Les métiers en 2015 : l’impact du départ des générations du baby-boom sur les
métiers », étude du Commissariat général du Plan, décembre 2005. Pour en savoir plus :
www.plan.gouv.fr.
comme peu qualifiées, tels que les assistants maternels et les aides à
domicile (411000 postes), se développeront ces prochaines années. Le
secteur du médical et du paramédical sera aussi attractif, avec des
besoins croissants en infirmiers, sages-femmes et aides-soignants. Avec
198000 postes d’infirmiers et sages-femmes à pourvoir d’ici à 2015, les
embauches devraient croître de 50 % Enfin, les ophtalmologues, urologues, orthopédistes, masseur-kinésithérapeutes seront particulièrement
demandés afin de soigner une clientèle de plus en plus demandeuse.
Vers des parcours de plus en plus variés ? Quel que soit le secteur
visé, les jeunes qui entrent aujourd’hui sur le marché du travail doivent se
préparer à exercer plusieurs fonctions dans la même branche. Même au
sein d’une seule société, la mobilité professionnelle risque d’être monnaie courante. Le simple savoir technique n’aura plus la part belle. Dans
l’industrie du médicament par exemple, les candidats privilégiés seront
ceux qui, en plus d’une formation scientifique de haut niveau, devront
avoir acquis des connaissances en management. Autant de raisons pour
miser sur une diversification de ses connaissances ou de ses diplômes!
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