vue d`ensemble de la situation de la lbc/ft en afrique de l`ouest
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vue d`ensemble de la situation de la lbc/ft en afrique de l`ouest
Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest Rapport Annuel 2012 GIABA Rapport Annuel Report 2012 GIABA 2012 Annual | www.giaba.org Table Des Matieres LISTE DES TABLEAUX , GRAPHIQUES 04 LISTE DES ABBREVIATIONS 05 AVANT- PROPS07 REMERCIEMENTS 09 CHAPITRE UN INTRODUCTION11 Adhésion au GIABA12 Principaux organes du GIABA12 Vue d’Ensemble du Rapport Annuel 201212 Conclusion 13 CHAPTITRE DEUX VUE D’ENSEMBLE DE LA SITUATION DE LA LBC/FT EN AFRIQUE DE L’OUEST 15 Introduction15 Bénin 15 Burkina Faso17 Cap Vert20 Côte d’Ivoire22 Gambie24 Ghana26 Guinée30 Guinée Bissau32 Libéria33 Mali36 Niger39 Nigéria42 Sénégal47 Sierra Léone49 Togo52 02 Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 www.giaba.org | Table Des Matieres CHAPITRE TROIS LES EVALUATIONS PAYS55 CHAPITRE QUATRE TYPOLOGIES ET AUTRES ETUDES DE RECHERCHE 73 CHAPITRE CINQ Assistance technique ET FORMATION83 CHAPITRE SIX PLAIDOYER ET SENSIBILISATION DE LA SOCIETE CIVILE 109 CHAPITRE SEPT INTEGRATION REGIONALE ET COOPERATION INTERNATIONALE 123 CHAPITRE HUIT SERVICES ADMINISTRATIFS ET DE SOUTIEN 135 CHAPITRE NEUF CONCLUSION: ENJEUX ET PRIORITES A L’AVENIR 139 Appendix I: Plan de travail 2013 147 Appendix II: Organigramme Révisé156 Appendix III: Etat de la ratification des conventions par les Etats membres du GIABA 157 Appendix IV: Statut des cadres juridiques, politiques et institutionnels dans les Etats membres 158 Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 03 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org Liste des Tableaux et Graphiques No. Tableau 1 Tableau 2 Tableau 3 Résumé des Notations par pays Tableau 4 Résumé global des Notations pour les Etats Membres du GIABa sur les 40 Recommandations Résumé des Notations pour les Etats Membres du GIABA sur les 9 Recommandations spéciales du GAFI Résumé des actions de suivi par Etat membre Tableau 5 Tableau 6 04 Title Notations de l’Evaluation Mutuelle des Etats Membres sur les 40+9 Recommandations du GAFI Notations de l’Evaluation Mutuelle des Etats Membres sur les 9 Recommandations Spéciales du GAFI Page 56 57 58 58 59 66 Tableau 7 Le Plan de mise en oeuvre du logiciel LBC/FT pour les Etas Membres du GIABA Tableau 8 Tableau 8: Plan de projet d’ensemble (Indiquant les dates provisoires clés) pour le Bénin, le Togo, le Mali, le Niger, la Côte d’Ivoire, la Guinée Bissau, la Sierra Léone, la République de Guinée et le Libéria Tableau 9 Tableau 10 Situation de la mise en oeuvre du projet d’installation des panneaux Commentaires sur le livre Stratégies et Techniques de poursuites contre les crimes Economiques et financiers 90 Tableau 11 Tableau 11A Tableau 11B Nature des programmes mis en oeuvre (2009 – 2012) Participation par Etat membre Participation par secteur 96 107 108 108 Tableau 11C: Participation par genre 108 Graphique 1 Résumé des Notations des Etats Membres du GIABA sur les 40 Recommandations du GAFI 59 Graphique 2 Résumé des Notations pour les Etas Membres du GIABA sur les 9 Recommandations du GAFI Graphique 3 Nature des programmes Graphique 4 Participation totale par secteur (2009 - 2012) 59 84 85 Graphique 5 Participation par secteur 85 Graphique 6 85 Participation annuelle par Genre (2009 - 2012) 87 88 Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 www.giaba.org | Liste Des Abbreviations AfDB Banque Africaine de Développement LBC/FT Lutte contre le Blanchiment de Capitaux et le Financement du Terrorisme AMLA Loi contre le Blanchiment de Capitaux ATA LFT AU Union Africaine BCEAO Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest BOAD Banque Ouest Africaine de Développement CBL Banque Centrale du Liberia CBN Banque Centrale du Nigéria CDD Obligation de vigilance à l’égard du client CENTIF Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières (French for FIU) CIMA La Conférence Inter-Africaine des Marchés de la Zone Francs CPI Indice de perception de la corruption CTED Counter Terrorism Executive Directorate (UN)/ DECT Direction Exécutive du Comité contre le Terrorisme DDG Directeur Général Adjoint DG Directeur Général EPNFD Entreprises et Professions Non-Financières Désignées CEDEAO Communauté Economique Des Etats de l’Afrique de l’Ouest EFCC Commission des Crimes et Financiers GRE Groupe de Revue des Evaluations GAFI Groupe d’Action Financière FCFA Franc de la Communauté Financière Africaine CRF Cellule de Renseignements Financiers ORSG Organe Régional de style GAFI GIABA Groupe Inter-Gouvernemental d’Action contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest (Inter-Governmental Action Group against Money Laundering in West Africa) ICRG Groupe d’Examen de la Coopération Internationale (GAFI) FMI Fonds Monétaire International INTERPOL Organisation Internationale de police criminelle TIC Technologie de l’Information et de la Communication KYC Connaître votre client MEF Ministère de l’économie et des Finances REM Rapport d’Evaluation Mutuelle Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 05 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org 06 MFI Institution de Microfinance BC Blanchlement de Capitaux MLPA Loi sur le Blanchiment de Capitaux de 2004 (Prohibition) (Nigéria) MOU Protocole d’Accord ONG Organisation Non-Gouvernementale NIA Service Secrets Gambiens OBNL Organisation à But Non Lucratif OTA Bureau pour L’Assistance technique (Trésor Américain) PNDCL Loi portant création du Conseil Provisoire de Défense Nationale GRR Groupe Régional de Revue (GAFI) ALPC Armes Légères et de Petits Calibres SIP Stratégie de Mise en Œuvre DOS Déclaration d’Opérations Suspectes CTO Crime Transnational Organisé UEMOA Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine RU Royaume Uni NU Nations Unies PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement ONUDC Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime RCSNU USA Conseil de Sécurité des Nations Unies (Résolutions ) Etats Unis d’Amérique WAEMU Union Economique et Monétaire de l’Afrique de l’Ouest GTEMME Groupe de Travail sur les Evaluations Mutuelles et l’Application des Recommandations Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 www.giaba.org | Avant-Propos Directeur Général du GIABA D epuis mon entrée en fonction en qualité de Directeur Générall du Groupe Intergouvernemental d’Action contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest (GIABA) en mai 2006, j’ai toujours tenu à la production d’un rapport annuel complet sur ses activités tel que prévu par les statuts de l’organisation. Le rapport annuel de 2012 est la 6ème édition et le dernier que j’ai à superviser avant l’arrivée à terme de mes fonctions au mois d’avril 2013. Dans la vie, il y aura toujours un moment où il faudra changer d’activités ; seul le changement demeure constant. Au cours des 7 dernières années, j’ai conduit les activités de cette institution précieuse, le GIABA, qui travaille sans cesse pour aider ses États membres à établir et consolider des systèmes pour contrôler le blanchiment de capitaux (BC) et le financement du terrorisme (FT) dans la région. Au sein de la CEDEAO, le GIABA a fait preuve de performances exceptionnelles, avec un taux de mise en œuvre de programme de 88% en 2008, 94% en 2009 et 98% en 2010 et en 2011. En plus d’être compatibles avec l’ensemble de la Vision 2020 de la CEDEAO, les programmes du GIABA ont aidé à sensibiliser le public sur les dangers de la criminalité transnationale organisée et ont soutenu les autres programmes d’intégration de la CEDEAO, notamment en matière de droit pénal, de lutte contre le trafic des stupéfiants, contre la corruption et pour la bonne gouvernance, concernant la micro-économie, les échanges et la libre circulation des biens et des services. Ce rapport contient une analyse d’un grand nombre de ces programmes. En tant qu’institution spécialisée de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le GIABA a, à travers ses programmes et projets, énormément contribué à approfondir le programme d’intégration régionale de la CEDEAO. Il a (i) encouragé et soutenu l’élaboration ou la mise à niveau des lois sur le BC et le FT ; (ii) a contribué à la formulation des Stratégies Nationales pour la LBC/FT ; (iii) a encouragé la création de Comités Interministériels (CI) pour la Lutte contre le Blanchiment de Capitaux et le Financement du Terrorisme (LBC/FT) dans les États membres; (iv) a facilité l’évaluation mutuelle de tous ses États membres, dont la dernière mission d’évaluation sur le terrain à Sao Tomé et Principe en décembre 2012 ; (v) a facilité la mise en place et le renforcement des Cellules de Renseignements Financiers (CRF) ; (vi) a déroulé de nombreux programmes de renforcement des capacités sur les questions de LBC/FT pour les agents chargés de la mise en œuvre des lois et politiques concernant la LBC/FT dans leur pays ; (vii) et a également lancé des campagnes de sensibilisation sur les questions relatives à la LBC/FT dans la région. Enfin, les typologies et autres projets de recherche réalisés ont permis d’en savoir plus sur les liens entre les divers crimes sous-jacents et le BC/FT dans la région. En outre, ils ont permis de prendre de nouvelles initiatives politiques ; et certains pays ont réagi en créant de nouvelles institutions pour faire face aux crimes sous-jacents spécifiques concernant le BC. En dépit des efforts mentionnés ci-dessus, il existe de nombreux domaines où plus de travail reste à faire, et de nombreuses gageures restent à relever. Les besoins des Etats membres du GIABA pour la LBC/FT dépassent toujours leurs capacités et ressources disponibles. Le manque de conformité totale avec les normes internationales acceptables en matière de LBC/FT noté au cours du premier cycle d’évaluation des Etats membres du GIABA, ainsi que la lenteur notée dans de nombreux pays face aux failles constatées, justifient la nécessité d’un plus grand engagement et d’un appui permanent pour le développement de leurs systèmes de LBC/FT. Le GIABA ne peut pas subvenir à tous les besoins en matière d’Assistance technique dans la région et, par conséquent, il est sensible au soutien des partenaires qui ont aidé à renforcer les systèmes de LBC/FT et la conformité avec les normes internationales acceptables en Afrique de l’Ouest à différents niveaux. Nous demandons à ces partenaires de continuer à nous soutenir dans ce sens et ainsi, de préserver les économies de l’Afrique de l’Ouest, en particulier, et du Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 07 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org monde en général. Au cours de mon mandat en tant que Directeur Général du GIABA, j’ai bénéficié d’un appui considérable de la part des Etats membres. En particulier, le soutien et la compréhension des membres du Comité Ministériel du GIABA, des membres de la Commission Technique et de nos correspondants nationaux dans la mise en œuvre efficace de nos programmes et projets, ont été extraordinaires et au-delà des attentes. Ensemble, nous avons réussi à mettre la région à l’abri de législations faibles, du manque d’institutions, de la léthargie des assujetties, de l’apathie sociale pour tendre vers des lois acceptables avec des cadres réglementaires et juridiques bien établis, nous avons également amené les assujettis à remplir entièrement leurs responsabilités quant à la conformité, et amené le public à s’engager dans des discussions importantes concernant les effets délétères du BC/FT sur le développement humain dans la région et à prendre des mesures à cet effet. Ce fut une expérience qui mérite d’être vécue de nouveau, mais malheureusement nous ne pouvons que nous tourner vers l’avenir. Personne ne peut se prononcer sur l’avenir, puisqu’il n’est pas encore là! Cependant, si je peux m’aventurer à être un Nostradamus pour le GIABA, je peux dire que je vois une institution qui sera le fer de lance d’une alliance régionale d’acteurs engagés dans la lutte contre le BC/FT en Afrique de l’Ouest et ailleurs! J’aimerais lancer un appel à tous les acteurs pour qu’ils apportent leur soutien au prochain Directeur du GIABA pour continuer à bâtir et même dépasser l’architecture de la LBC/ FT. La continuité est le fondement de la durabilité ; je lance un appel à nous tous dans l’intérêt commun que nous avons 08 à intensifier la LBC/FT pour que nous tendions la main à mon successeur et à son équipe afin que les criminels que nous affrontons n’aient pas gain de cause. Toute chose a une fin. Mon adjoint et moi-même sommes infiniment reconnaissants à Dieu le Tout-Puissant qui nous a donné l’opportunité de servir selon nos capacités et de contribuer au développement humain. Nous sommes également reconnaissants aux Autorités de la CEDEAO qui nous ont donné l’occasion d’apporter nos modestes contributions à l’édifice de notre intégration régionale, à la prévention du blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme, et dans l’ensemble de lutter contre le crime organisé et pour le maintien de la paix et la sécurité internationales. J’espère que vous trouverez cette édition du Rapport Annuel du GABA aussi riche en enseignements que les éditions précédentes. Malgré les nombreuses réalisations et progrès importants, il restera toujours des choses à parfaire. Le monde est comme un grand édifice et chaque individu y apporte sa pierre pour le rendre plus solide. Il n’y a pas de regret du tout de dire au revoir puisque je laisse derrière moi une organisation bien structurée et très efficace. Il est évident que nous nous retrouverons puisque je resterai un partisan du changement, un ardent défenseur de l’Etat de droit, de la démocratie, de la bonne gouvernance et du développement d’une manière générale. Je vous remercie tous pour votre aimable soutien et votre assistance ! A. Y. SHEHU, PhD. Directeur Général Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 www.giaba.org | Remerciements L ’année 2012 a marqué l’an deux de la mise en œuvre du Plan Stratégique 2011-2014 du GIABA. Ce rapport, comme les précédents Rapports Annuels du GIABA, est basé sur les activités menées par le GIABA en 2012. Les succès mentionnés dans le présent rapport ont été obtenus grâce à l’immense contribution des parties prenantes et partenaires du GIABA. Nous tenons à souligner l’appui constant de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO et du Conseil des Ministres qui ont apporté un soutien et fourni une assistance nécessaires à travers un soutien politique et financier pour l’exécution du mandant du GIABA. Le soutien et les encouragements du Président de la Commission de la CEDEAO et des autres chefs des Institutions de la CEDEAO constituaient également une source d’inspiration et de motivation pour le GIABA dans l’exercice de ses fonctions. Le GIABA reconnait le soutien et l’engagement sans faille des membres du Comité Ministériel du GIABA, en l’occurrence, les Ministres des Finances, de la Justice et de l’Intérieur/Sécurité de chaque pays membre dans le cadre de l’approbation de nos plans de travail stratégiques et pour une orientation politique nécessaire pour parvenir à des résultats concrets. Les membres de la Commission Technique et, en particulier, nos Correspondants Nationaux que sont les Directeurs des CRF dans leurs pays respectifs méritent des remerciements particuliers pour leur soutien et leur assistance constants. N’eussent été les efforts de la part des membres de la Commission Technique/Plénière, le GIABA ne pourrait pas beaucoup faire pour amener les États membres à s’approprier les actions régionales majeures. La Plénière est devenue plus décisive tandis que les États membres ont continué à faire preuve de plus d’engagement dans la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Les Correspondants Nationaux se sont pleinement engagés, s’impliquant davantage dans les activités du GIABA. Ils ont également été régulièrement derrière la mise en œuvre des programmes et projets dans leurs pays respectifs. Leur coopération et leur soutien ont été décisifs dans le cadre d’une Assistance technique. Donc, c’est aussi le cas avec les leçons et inspirations reçues des autres ORSG dans la promotion et la mise en œuvre de normes internationales acceptables et de meilleures pratiques en matière de LBC/FT. Nous croyons que certains d’entre eux ont également profité de circonstances et des défis uniques du GIABA, et c’est ce qui constitue l’essence du réseau mondial même. Nous tenons à exprimer notre gratitude à tous ceux qui nous ont soutenus tout au long de l’année 2012, et à solliciter leur soutien et leur compréhension une fois de plus puisque nous nous efforçons de à rendre la vie difficile aux criminels qui cherchent à exploiter notre région pour leur propre intérêt. Il est impossible d’évoquer tout le soutien et l’assistance dont nous avons bénéficiés durant toute l’année, mais le rôle des organisations de la société civile, y compris les médias, pour diffuser le message de la LBC/FT vers les différentes composantes de la population a été remarquable. A ceux qui n’ont pas pu être cités dans ces remerciements, nous apprécions ce qu’ils ont fait, et nous leur disons merci! Secrétariat du GIABA Dakar, Sénégal Le GAFI reconnait également l’appui considérable des diverses parties prenantes nationales ou régionales qui sont devenues plus attentives à notre quête de partenariats. Nous reconnaissons et apprécions à sa juste valeur le soutien des partenaires internationaux que nous ne pouvons pas citer individuellement. Ce soutien concerne surtout leur participation à nos activités, y compris les évaluations mutuelles et les études de typologies. Le soutien constant et la collaboration du GAFI et de ses membres avec le GIABA ont été très utiles et bénéfiques. En 2012, nous avons eu le privilège de tenir conjointement avec le Secrétariat du GAFI, une réunion des experts en matière de typologies. Des leçons importantes ont été retenues de cette expérience ; et nous en sommes reconnaissants au GAFI. Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 09 GIABA Rapport Annuel 2012 www.giaba.org | Chapitre Un INTRODUCTION L a création du Groupe Intergouvernemental d’Action contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest (GIABA) par les Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO en 2000 constitue la réponse de l’Afrique de l’Ouest face aux menaces de la criminalité transnationale organisée, en particulier le blanchiment de capitaux (BC) et le financement du terrorisme (FT). États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont créé le GIABA avec les mandats suivants : yy Veiller à la prise de mesures pour lutter contre le BC et le FT, conformément aux normes et pratiques internationales acceptables, y compris les 40 recommandations du GAFI; 2. La complexité du BC et ses multiples méandres rendent toute évaluation de ses impacts difficile. Malgré l’absence de chiffres précis, les conséquences négatives des produits de la criminalité sur l’économie et la société sont bien connues. Il existe des outils et sources disponibles qui nous aident à mieux comprendre les risques liés au BC/FT. Ces outils et sources comprennent l’évaluation mutuelle et le rapport de suivi, les typologies et d’autres études de recherche, des rapports sur les actes criminels et les enquêtes sur les cas de BC/FT dans les pays ouest-africains, et les résultats des évaluations des besoins techniques que nous avons faites pour la préparation d’une Assistance technique aux Etats membres du GIABA. Une bonne fusion de ces organes d’informations, non seulement aident à mieux présenter le fléau du BC/FT en Afrique de l’Ouest, mais aussi à prendre des décisions et des mesures plus avisées. yy Faciliter la mise en œuvre de ces mesures par les États membres, en tenant compte des particularités régionales; yy Fonctionner comme un forum où les membres peuvent discuter des questions d’intérêt régional et partager leurs expériences; yy Organiser des auto-évaluations et des exercices d’évaluation mutuelle afin de déterminer l’efficacité des mesures prises, y compris leur conformité aux normes internationales acceptables, et yy Appuyer les Etats membres pour établir et mettre en œuvre des systèmes de LBC / FT, y compris l’application de lois qui réprimandent les produits de la criminalité grâce à une Assistance Juridique Mutuelle (AJM), mais aussi la création et l’entretien des Cellules de Renseignements Financiers (CRF). 1. 3. Nous agissons collectivement pour lutter contre le BC/FT notamment à cause des efforts faits par les organisations criminelles pour utiliser les grosses sommes d’argent générées par leurs activités pour renforcer leurs pouvoirs et leur influence et affaiblir le pouvoir et compromettre l’intégrité des autorités légitimes. A la base de la quête de pouvoirs et d’influences se le désir de tirer profit de la société plutôt que d’y investir et trouvent le désir de ne pas être rattrapé par la justice. Dans une très grande mesure, la corruption généralisée a permis aux barons d’étendre et de protéger leurs activités criminelles. En effet, la corruption insidieuse compromet la bonne gouvernance et le respect total de la loi, et affaiblit également les institutions publiques. De ce fait, un cycle d’autodestruction est créé à l’avantage des criminels qui font des pieds et des mains pour que rien ne change. Il est donc essentiel pour nous d’intensifier nos efforts de manière concertée afin de nous assurer que les criminels qui cherchent à compromettre notre développement sont mis hors d’état de nuire. 4. C’est pour faire face à ces défis que les Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté Economique des Il ressort du mandat et des fonctions du GIABA mentionnés ci-dessus que certaines distinctions peuvent être faites entre le GIABA, le GAFI et les autres ORSG: d’abord, tandis que le GAFI et des ORSG ont été créés en tant que groupes de travail pour une durée déterminée mais renouvelable, le GIABA a été créé par une loi en tant qu’institution spécialisée de la CEDEAO, qui durant son mandat exerce les fonctions relatives au GAFI, en particulier des rapports d’évaluation mutuelle et des études de typologies. Deuxièmement, le GIABA a pour mandat non seulement de coordonner l’Assistance technique, mais aussi d’assurer une assistance directe aux Etats membres dans le cadre de l’Intégration Régionale de la CEDEAO. En gros, le GIABA doit se conformer aux règles et procédures aussi bien de la CEDEAO et du GAFI le cas échéant. Pour éviter toute confusion, ce double statut ne représente aucun défi, au contraire, il offre des opportunités, en particulier en matière de financement direct et cohérent des activités du GIABA à 5. Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 11 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org La mise en œuvre du Plan Stratégique 2011-2014 du GIABA partir des contributions des Etats membres. Adhésion au GIABA Le GIABA est composé d’États membres de la CEDEAO, à savoir, la République du Bénin, le Burkina Faso, la République de Côte d’Ivoire, la République du Cap-Vert, la République de la Gambie, la République du Ghana, la République de Guinée, la République de Guinée Bissau, la République du Libéria, la République du Mali, la République du Niger, la République Fédérale du Nigéria, la République du Sénégal, la République de Sierra Léone et la République togolaise. La République de Sao Tomé et Principe, est le seul membre du GIABA hors de la CEDEAO. 6. Au sein du GIABA, le Statut d’Observateur est accordé aux États africains et non africains, ainsi qu’aux Organisations Intergouvernementales qui sollicitent ce Statut et contribuent à l’atteinte d’objectifs et aux activités du GIABA. Par conséquent, Sao Tomé et Principe a été admis en tant que membre ; et le Comores a obtenu le Statut d’Observateur en 2012. Les deux pays ne sont pas membres de la CEDEAO. Donc, l’adhésion de STP, ainsi que le statut d’observateur du Comores au sein du GIABA seront limités à des questions relatives à la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme ; et leur statut au sein du GIABA n’implique pas leur adhésion à la CEDEAO. 7. Les organisations ci-après ont le statut d’observateur au sein du GIABA: les banques centrales des États membres, les commissions régionales de Bourses, l’UEMOA, la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD), le Comité de Liaison de la Zone Franc contre le Blanchiment de Capitaux , le Conseil Régional de l’Epargne Publique et des Marchés Financiers (CREPMF), la Banque Africaine de Développement (BAD), le Directeur Exécutif du comité contre le Terrorisme (DECT) des Nations Unies et le Bureau des Nations Unies pour la Lutte contre la Drogue et la Criminalité (ONUDC), la Banque Mondiale, le Fonds Monétaire International (FMI), le GAFI, Interpol, l’Organisation Mondiale des Douanes (OMD), le Secrétariat du Commonwealth et le Groupe Egmont des CRF. En outre, tous les Etats membres du GAFI ont le statut d’observateur au sein du GIABA. 8. Principaux organes du GIABA Le GIABA intervient à travers ces quatre principaux organes, qui sont: 9. • Le Comité Ministériel de GIABA (CMG) composé des trois Ministres (Finances, Justice et Intérieur / Sécurité) de chaque État membre; • Le Secrétariat, sis à Dakar, au Sénégal; • La Commission Technique, composée d’experts issus des Ministères ci-dessus des Etats membres, et • Un réseau de Correspondants Nationaux, dont un dans chaque État membre. Les fonctions de chaque organe sont clairement définies dans les Statuts du GIABA. 10. 12 Depuis 2006, le GIABA a procédé d’une manière logique et méthodique pour renforcer les systèmes de LBC / FT au niveau de ces Etats membres. Dans certains pays, il y a non seulement les stratégies nationales – et, des plans d’action élaborés et mis en œuvre, mais aussi une législation type qui a été adoptée sur le plan national. En outre, les règlements, le contrôle et la répression criminelle ont été sensiblement améliorés, et les principales institutions compétentes de LBC/FT ont bénéficié d’un soutien technique spécifique afin d’améliorer leurs capacités opérationnelles. 11. Cependant malgré ces réalisations, la conformité avec les normes internationales acceptables et les meilleures pratiques reste un défi. En particulier, certains États membres n’ont pas les capacités nécessaires à absorber et gérer l’Assistance technique; en effet, la faculté d’exploiter une Assistance technique est un autre grand défi. Dans de nombreux cas, les priorités en conflit concernant de maigres ressources sur le plan politique, de la gouvernance, économique et sociétale mettent à l’écart la LBC/FT, que ce soit sur le court, moyen ou long terme. Dans d’autres cas, l’instabilité politique et la violence ont impacté sur les efforts des états membres pour maintenir l’élan de leurs actions. 12. Par conséquent, le Plan Stratégique 2011-2014 du GIABA est fondé sur six objectifs stratégiques à travers lesquels il vise à faire face aux contraintes susmentionnées et d’autres. Alors que l’examen à mi-parcours du Plan Stratégique est prévu pour le deuxième trimestre de l’année 2013, un contrôle interne et une évaluation des progrès de la mise en œuvre du plan ont été réalisés et publiés en 2012. Suite à une décision du Comité de Gestion de la Relève des Cadres (CGR), une cellule de Suivi et d’Evaluation (S & E) a été créée sous l’égide du Bureau du Directeur Général. 13. Vue d’Ensemble du Rapport Annuel 2012 Ce rapport donne un aperçu des activités menées par le GIABA en 2012. Le Deuxième Chapitre constitue l’essentiel du Rapport car il porte sur l’évaluation technique de l’état des systèmes de LBC/FT des Etats membres du GIABA, en mentionnant les progrès enregistrés dans la mise en œuvre des systèmes de LBC/FT, les difficultés rencontrées et les perspectives d’avenir. Il donne aussi un bref aperçu des besoins en Assistance technique des pays et se termine par quelques recommandations sur la mise en œuvre de leurs rapports d’évaluation mutuelle. Le Chapitre Trois donne un aperçu des mesures prises en 2012 dans le cadre de la mise en œuvre du Programme d’Evaluation Mutuelle approuvé du GIABA ; et donne un bref aperçu des visites de terrain effectuées, des rapports de suivi et d’évaluation mutuelle produits, adoptés et publiés, ainsi que les contraintes et défis rencontrés ce faisant. Le Chapitre Quatre examine les typologies et les projets de recherche, ainsi que les activités connexes menées durant l’année concernée. Le Chapitre Cinq porte sur L’Assistance technique fournie aux États membres, ainsi que le soutien accordé aux organismes professionnels et aux organisations de la société civile. Le Chapitre Six porte sur le partenariat avec les organisations de la société civile, la sensibilisation et le plaidoyer sur les efforts pour la LBC/FT en Afrique de l’Ouest. Le Chapitre Sept porte sur l’intégration régionale et les activités de coopération internationale menées, tandis que le Chapitre Huit donne un résumé des 14. Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 services administratifs et de soutien, ainsi que des résultats du suivi et de l’évaluation des activités du GIABA durant l’année. Enfin, le Chapitre Neuf conclut en insistant sur les leçons apprises, les défis et les perspectives. Conclusion 15. Le mandat du GIABA demeure pertinent comme on peut le voir à travers le présent rapport. Cependant, les défis notés durant ce mandat sont énormes et deviennent de plus en plus diversifiés et complexes. Le rapport expose ces défis tout en mettant en évidence les efforts du GIABA et ses résultats. Plus précisément, à travers ce rapport, le GIABA vise à informer les parties prenantes sur les progrès constants de www.giaba.org | la LBC/FT en Afrique de l’Ouest et les difficultés rencontrées. Sans être prétentieux, on peut conclure après avoir lu le rapport qu’il y a eu beaucoup d’améliorations aux niveaux national et régional : de nouvelles lois ont été promulguées le cas échéant, de nouvelles institutions créées dans certains cas, pour la répression criminelle, les autorités de régulation ont amélioré/promu leurs fonctions de contrôle, et leurs capacités ont été élargies. Néanmoins, il semble que le nombre réel de cas faisant l’objet d’investigation et de poursuites réussis et le nombre de condamnations restent faibles. De nombreux pays semblent avoir besoin d’une assistance constante, même dans l’exercice de fonctions banales. Néanmoins, le présent rapport se termine sur une note optimiste pleine d’espoirs pour plus de réalisations dans les années à venir. Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 13 GIABA Rapport Annuel 2012 www.giaba.org | Chapitre Deux VUE D’ENSEMBLE DE LA SITUATION DE LA LBC/FT EN AFRIQUE DE L’OUEST 16. E n 2012, l’Afrique de l’Ouest a été témoin d’une grande effervescence marquée par l’instabilité politique et la violence dans certaines zones, ainsi que par des actes terroristes. Concernant le terrorisme, il y a toujours un financement et un soutien sous-jacents de la part d’individus et/ou de groupes. Par exemple, les activités d’AQMI - Al-Qaïda au Maghreb se sont intensifiées à la suite du contrôle par les rebelles dans certaines parties du nord du Mali. Le flux/déplacement des combattants islamistes dans les zones contrôlées par les rebelles et leurs tentatives de créer une nouvelle façon de vivre stricte pour la population locale ont donné lieu à une forte réaction, régionale et internationale. En outre, le flux de réfugiés hors du pays a affecté les pays comme le Burkina Faso, la Guinée, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal et dans une certaine mesure, la Côte d’Ivoire. Au Nigéria, Boko Haram a porté un grand préjudice aux populations locales sur le plan psychologique et matériel. Des vies ont péri sans raison et les moyens de subsistance de nombreuses personnes innocentes ont été détruits. La capacité du Groupe à se maintenir et continuer à mener le genre d’attaques observées dans ce pays est source d’une grande préoccupation surtout en termes de paix et de sécurité. Tous ces facteurs ont un impact sur les efforts des pays et leurs institutions responsables de LBC/FT de manière efficace. 17. Le BC de même que le FT restent une menace très sérieuse ; l’impact des autres formes de crimes organisés tels que la corruption, le trafic de stupéfiants, d’armes et d’êtres humains, pour n’en citer que quelques-unes, reste également un défi de taille pour les pays concernés. Ce Chapitre porte sur une évaluation de Situation politique et économique dans les pays membres respectifs en vue de déterminer la façon dont les conditions générales économiques et de gouvernance affectent la mise en œuvre des mesures quant à la LBC/FT. Il essaie également de donner un aperçu de la prévalence des crimes sous-jacents et des efforts en cours de la part des gouvernements pour combler les lacunes dans leurs systèmes de LBC/FT. Le Chapitre analyse également L’Assistance technique au niveau bilatéral sans reproduire le rapport plus détaillé sur L’Assistance technique au Chapitre 5. Les commentaires montrent que dans l’ensemble, les progrès sont lents, mais cela est toujours mieux que rien. L’analyse de la situation de chaque pays est présentée dans les sections ci-après de ce chapitre. BÉNIN Situation politique 18. Le Bénin continue de jouir d’une stabilité politique relative et d’une gouvernance démocratique1. Pourtant, la tentative faite par le bras exécutif du gouvernement avec l’appui des membres associés de l’Assemblée Nationale pour élargir les pouvoirs du Président en modifiant la Constitution, a menacé les avancées du pays en matière de démocratie. L’arrestation d’un ancien ministre d’Etat, de la nièce et du médecin personnel du Président pour une tentative présumée de l’empoisonner a soulevé des préoccupations concernant l’instabilité potentielle2. Cela s’est produit suite à une série de crises, y compris une grève de deux mois des enseignants au mois de mars 2012 qui a paralysé le système scolaire du pays3. En 2012, la République du Bénin a bénéficié de la bonne volonté de la Communauté Internationale, lorsque le Président Thomas Yayi Boni, avec le soutien de la CEDEAO fut nommé Président de l’Union Africaine. Cependant, il y a eu plusieurs remaniements ministériels dans l’année, c’est peut-être là une des raisons pour laquelle, malgré les efforts déployés par le GIABA, les membres de la CENTIF dont le mandat était arrivé à terme ou qui ont démissionné ne pouvaient pas être nommés. 19. Pendant ce temps, des élections municipales et locales, prévues pour le premier semestre de l’année 2013, devraient générer un haut degré d’enthousiasme chez les politiciens et les communautés. Toutefois, certaines préoccupations ont été soulevées quant à la fiabilité de la liste électorale, ce qui pourrait susciter une controverse et compromettre le déroulement pacifique des élections4. 20. L’Indice Ibrahim de la Gouvernance Africaine (IIGA) en 2012 de la Fondation Mo Ibrahim a placé le Bénin à la 13ème position sur 52 pays d’Afrique, avec une note de 1 Depuis 1991, le pays a organisé des élections périodiques pacifiques à l’issue de laquelle le parti au pouvoir a été succédé par l’opposition à la suite des élections crédibles présidentielles et parlementaires. Voir Boafo-Arthur, Kwame (2008). Democracy and Stability in West Africa: The Ghanaian Experience. Claude Ake Memorial Papers, No. 4, pp. 5, 11. Boafo-Arthur souligne que l’acquis démocratique en Afrique de l’Ouest avant et après la Guerre Froide a commencé au Bénin. En outre, le pays est le pionnier de la démocratie en Afrique Francophone Occidentale 2 Open Society Initiative for West Africa, ‘Benin Country Report 2012’, 30 mai 2012, disponible sur http://www.osiwa. org/en/portal/newsroom/302/Benin-Country-Report-2012.htm. (visité le 4 mars 2013). L’Assemblée Nationale a voté une nouvelle loi pour un référendum qui permet de modifier la Constitution. La Court Constitutionnelle souligne que la loi n’était pas compatible avec les piliers fondamentaux de la Constitution, et la déclare anticonstitutionnelle 3 West Africa Democracy Radio, ‘Talk s End in Deadlock, as Benin Teachers Strike Continues’, 12 mars 2012, disponible sur http://wadr.org/en/site/news_en/3226/Talks-end-in-deadlock-as-Benin-Teachers-strike-continues.htm. (Visité le 4 mars 2013). 4 African Economic Outlook, ‘ 2012 Benin-Country Note’, disponible sur http://www.africaneconomicoutlook.org/ en/countries/west-africa/benin/. (Visité le12 Mars 2013). Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 15 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org 58 sur 1005. Ceci représente une légère baisse par rapport aux 59 points de 2010 et de 20116. Ainsi, le gouvernement a adopté une charte nationale en février 2012 dans le but de relever les défis actuels de la gouvernance. En particulier, la charte cherche à faire renaitre les valeurs morales et l’esprit de responsabilité et à créer un environnement propice au développement durable humain. Situation économique et financière 21. L’économie du Bénin devrait croître de 4,2% en 2012 comparée à 3% en 20117. Ce chiffre est légèrement supérieur au taux de croissance de 3,5% prévu par le Fonds Monétaire International (FMI) pour l’année 20128. La croissance fut attribuée à la mise en œuvre des stratégies de réforme par le Gouvernement du Bénin, notamment le SCRP entre 2011 et 2015 et au plan triennal de développement qui vise à moderniser et à diversifier le grand secteur agricole du pays et à créer des infrastructures9. Pendant ce temps, l’attrait du Bénin vis-à-vis des entreprises a légèrement diminué, passant de la 176ème place sur 183 en 2012, à la 175ème place en 2012 selon le classement Doing Business de la Banque Mondiale10. Cette baisse était en droite ligne des contreperformances susmentionnées concernant la gouvernance dans divers secteurs. En outre, en raison de la mise en œuvre d’un programme de contrôle des importations, entre autres, les recettes fiscales devraient augmenter légèrement en 201211. 22. Le Bénin continue de faire face à une série de défis économiques, notamment parce que l’agriculture et le commerce, le pilier de son économie, restent vulnérables aux chocs extérieurs. La pauvreté est restée à 35%, tandis que le chômage et le sous-emploi très élevés, en particulier chez les jeunes, persistent, malgré le lancement de plusieurs programmes de création d’emplois et de réduction de la pauvreté depuis 20061213. En conséquence, le pays a peu de chances d’atteindre la plupart des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) d’ici 201514. Avec le chômage et le sous-emploi deux fois plus élevés chez les jeunes et les adultes15, le Bénin reste particulièrement vulnérable à diverses activités criminelles qui peuvent être considérées comme un moyen irrésistible de survie. Pendant ce temps, la baisse du revenu réel des ménages due à l’augmentation du prix du pétrole au Nigéria, de même, le ralentissement des activités pendant l’hivernage au niveau du Port de Cotonou, a terni les recettes de la production cotonnière accrue pour la saison 2011/2012. 23. Le secteur financier du Bénin est principalement dominé par les banques. Les 13 banques de dépôts représentent 90% du total des actifs du secteur évalués à 27,3% du PIB en 2010. Les envois de fonds en 2012 étaient 5 Fondation Mo Ibrahim (2012). 2012 Ibrahim Index of African Governance: Résumé . Pp, 3. Copie disponible sur http://www. moibrahimfoundation.org/downloads/2012-IIAG-summary-report.pdf. (Visité le 12 mars 2013). 6 Ibid, pp. 9. 7 African Economic Outlook, “2012 Benin-Country Note” 8 Fonds Monétaire International, ‘Benin and the IMF’, Mis à jour: le 15 janvier 2013, disponible sur le site : http:// www.imf.org/external/country/ben/index.htm. (Visité le 12 mars 2013). 9 estimés à 189.000.000 US (cent quatre-vingt neuf millions de dollars américains), ce qui représente environ 2,5% du PIB. Prévalence des crimes sous-jacents 24. Le Bénin a connu des cas de crimes sous-jacents en 2012, notamment le trafic de stupéfiants. Le pays reste un point de transit pour les envois de cocaïne très importants en provenance d’Amérique Latine et d’héroïne en provenance d’Asie du Sud-ouest, vers l’Europe et d’autres destinations. Tandis que la quantité de stupéfiants qui a transité à travers les côtes du Bénin était inconnue, la saisie pour l’ensemble du pays estimée à près de 7,9 millions de kilos de stupéfiants avec le concours du Ghana et du Togo, dans le cadre de l’« Opération Atakora » appuyée par la CEDEAO et INTERPOL en Août 2012, a montré l’ampleur du trafic, ainsi que les efforts et l’engagement des autorités à résoudre le problème16. Le Bénin reste également une plaque tournante régionale en Afrique de l’Ouest concernant la contrebande de véhicules d’occasion. 25. L’importation illicite de divers produits, surtout du carburant en provenance du Nigeria voisin, demeure très répandue dans le pays. En outre, les organisations criminelles du Nigéria ont utilisé le Port du Bénin pour perpétuer divers actes criminels tels que le détournement des importations, la violation des règles douanières, la falsification des documents d’importation, l’importation de produits de contrebande et d’autres marchandises illicites telles que les stupéfiants, etc. Cette situation est due à la mauvaise gestion du port. La corruption, l’extorsion, le détournement de fonds, la mauvaise gestion et le détournement de deniers publics restent un défi majeur au Bénin, compromettant ainsi l’efficacité des institutions publiques et des efforts fournis contre le blanchiment de capitaux. La corruption reste répandue, en particulier au niveau de la douane, dans les marchés publics et dans la justice17. Le Président de la Cour Suprême du pays a déploré la corruption endémique au sein de la société béninoise, citant diverses infractions auxquelles les autorités n’ont pas réagi18. Le Bénin a été classé 94ème sur 174 pays, après avoir eu une note de 36 sur 100 en 2012 d’après Transparency International19. La Situation de la LBC/FT 26. Les activités de blanchiment de capitaux, même si elles ne sont pas facilement détectables, continuaient encore au Bénin l’année dernière. Par exemple, le gouvernement a expulsé une entreprise étrangère pour avoir servi dit-il de moyen de blanchiment de capitaux20. Selon les enquêtes menées par l’Administration chargée de la Répression de Stupéfiants (ARS), la société blanchissait des capitaux dans la discrétion en vendant des voitures d’occasion pour financer le Hezbollah, un parti politique sur la liste des organisations terroristes des Etats-Unis. En 2012, le Bénin s’efforçait toujours de se conformer aux normes internationales en matière de LBC/FT, ainsi que la mise en œuvre des recommandations African Economic Outlook, ‘ 2012 Benin-Country Note’ World Bank (2012). Doing Business in a More Transparent World. Washington, DC : World Bank, pp. 6. Copie 10 disponible sur http://www.doingbusiness.org/~/media/GIAWB/Doing%20Business/Documents/Annual-Reports/English/DB12FullReport.pdf. 16 Ghana Business News, ‘ ECOWAS, INTERPOL Seize 7.8 Million Kilos of Drugs in Ghana, Togo, Benin in Three Days’, 12 August 2012, disponible sur http://www.ghanabusinessnews.com/2012/08/12/ecowasinterpol-seize-7-8-million-kilos-of-drugs-inghanatogo-benin-in-three-days/. (Visité le 4 mars 2013). 11 African Economic Outlook, ‘ 2012 Benin-Country Note’ 12 Ibid 17 US Department of State, ‘2012 Investment Climate Statement – Benin’, June 2012, disponible sur http://www.state. gov/e/eb/rls/othr/ics/2012/191110.htm. (Visité le 13 ars 2013). 13 13 Ibid 14 Programme pour le Développement des Nations Unies (2012). Rapport sur les Objectifs du Millénaire pour le Développement 2012. New York: Le Programme pour le Développement des Nations Unies. Le rapport souligne que les pays africains ne semblent pas pouvoir atteindre la plupart des OMD à l’horizon 2015. 15 Ibid 18 West Africa Democracy Radio, ‘African Jurists See Fighting Corruption as an Uphill Task’, 12 Mars 2012, Disponible sur le site: http://wadr.org/en/site/news_en/3958/African-jurists-see-fighting-corruption-as-an-uphill-task.htm. (Visité le 12 mars 2013). 19 Transparency International, ‘ Indice de Perception de la Corruption 2012’, disponible sur http://www.transparency. org/cpi2012/results. (Visité le 12 mars 2013). 20 16 Ibid Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 contenues dans son Rapport d’Evaluation Mutuelle (REM). Le système de LBC/FT du pays fait face à des défis importants, y compris un cadre législatif faible (qui n’a pas été testé) et les contraintes sérieuses en matière de capacités et de ressources dans les institutions compétentes. En particulier, non seulement ceux qui sont chargés de la répression criminelle et le reste du personnel manquent d’expertise en matière de crimes financiers, mais il existe aussi un manque considérable de coordination, de collaboration, y compris de partage de l’information au sein des institutions compétentes21. Au Bénin, la CENTIF souffre toujours d’un manque de personnel, malgré les diverses tentatives du GIABA de travailler en collaboration avec les responsables béninois pour y remédier. La Stratégie Nationale pour la LBC/FT rédigée en 2011 avec le soutien du GIABA est à adopter sans parler de sa mise en œuvre. 27. Néanmoins, l’engagement soutenu du GIABA auprès des autorités politiques du Bénin a abouti au vote de la Loi sur le Financement du Terrorisme en mai 2012 par l’Assemblée Nationale du pays. La loi criminalise le financement du terrorisme et étend les pouvoirs de la CENTIF. En effet, cela a été remarquable et bien apprécié au Bénin en 2012 compte tenu du temps et des efforts fournis pour faire voter la loi. Assistance technique 28. En 2012, il n’y a pas eu une assistance directe suffisante fournie au Bénin en raison du manque de personnel de la CENTIF et en outre, il n’y avait pas de demande formelle. Le GIABA a appuyé le Bénin avec des exemplaires du Manuel sur la Conformité en matière de la LBC / FT pour distribution aux EPNFD. Par ailleurs, les autorités ont informé le Secrétariat du GIABA que le Gouvernement du Bénin a bénéficié d’une subvention de deux ans, d’un montant de 427.485 $ US (quatre cent vingt-sept mille quatre cent quatre vingt-cinq dollars américains) du Fonds pour le Développement Institutionnel de la Banque Mondiale pour financer le renforcement des capacités des acteurs de la lutte contre le BC et le FT, à travers la CENTIF. Malgré tout cela, le Bénin a besoin d’un appui pour renforcer son cadre juridique pour la LBC. En outre, la CRF a besoin d’une mise à niveau des compétences de son analyste, de son informaticien et des autres membres du personnel afin d’améliorer les performances de la Cellule. Il faudra également sensibiliser le public sur les questions relatives à la LBC/FT. Conclusion 29. Le Bénin continue de jouir d’une paix, d’une stabilité et d’une gouvernance démocratique relatives, malgré les tentatives du gouvernement visant à étendre les pouvoirs du Président et une tentative d’empoisonnement du Président par certains membres de son entourage. Pourtant, une série de défis concernant la gouvernance et d’ordre socio-économique, en particulier les niveaux élevés de corruption, de pauvreté et de chômage continuent de rendre le pays vulnérable à diverses activités criminelles, dont le blanchiment de capitaux, etc. Malgré le vote d’une loi sur le financement du terrorisme, le Bénin s’efforce toujours de se conformer aux normes internationales en matière de LBC/FT. Le cadre législatif de la LBC/FT du pays est faible, et www.giaba.org | souffre aussi d’un manque de personnel, d’expertise et de ressources pour la LBC/FT. La stratégie nationale pour la LBC/ FT élaborée en 2011 doit encore être adoptée pour la mise en œuvre. Malgré les efforts fournis par la CENTIF pour recevoir, analyser et publier les DOS, beaucoup reste à faire en ce qui concerne la mise en œuvre des recommandations contenues dans le REM du Bénin. En particulier, le Bénin a besoin de créer un mécanisme en cohérence avec la R6 du GAFI pour la mise en œuvre des résolutions 1267 et 1373 du CSNU ; le pays doit également adopter et fournir les ressources nécessaires pour la mise en œuvre de sa Stratégie de LBC/FT et enfin assurer une meilleure coordination dans le cadre du Comité Interministériel (CI). BURKINA FASO Situation politique 30. Après avoir connu des crises sociales et politiques, y compris une série de soulèvements de l’Armée, en 2011, le Burkina Faso a enregistré des progrès démocratiques considérables en 201222. Le pays a tenu ses premières élections locales communes en décembre 2012, avec plus de 75% de ses citoyens adultes à se rendre aux urnes23. Le niveau de participation a connu une augmentation considérable, après un taux de 54% en 2010 durant les élections présidentielles.24 Il est significatif que, en dépit de la domination constante par le parti au pouvoir, le Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP), qui a remporté 70 sièges au parlement sur 127, le parti d’opposition l’Union pour le Progrès et le Changement (UPC) s’est avéré redoutable ayant obtenu pour la première fois 19 sièges25. 31. Malgré ces progrès, le Burkina Faso fait face à une série de défis et d’incertitudes durant l’année du rapport. En particulier, il était à craindre que les tentatives faites par le Président et le parti au pouvoir pour supprimer la limite à deux mandats présidentiels modifiant l’Article 37 de la Constitution ; et la possibilité que le Président cherche à briguer un autre mandat en 2015 non seulement pourraient être à l’origine de troubles et d’insécurité dans le pays, mais aussi pourraient compromettre le peu de progrès réalisés sur le plan démocratique26. Le nombre élevé d’armes utilisées pendant les crises et encore en circulation, et les nombreux citoyens, étant des soldats en instance de jugement, constituent particulièrement des sources de préoccupations27. 32. Il est possible que la menace d’infiltration de terroristes et de déstabilisation due à l’insécurité accrue dans la région du Sahel, notamment au Mali, voisin constituaient les défis les plus redoutables. Le Burkina Faso, en plus de son 22 Voir, par exemple, IRIN, ‘Burkina Faso : Stability Vital to Region’, 19 Septembre 2012, disponible sur http://www. irinnews.org/report/96340/BURKINA-FASO-Stability-vital-to-region. (Visité le 5 mars 2013). Au début de l’année 2011, le mécontentement noté chez les soldats, dont quelques gardes républicains du Président à cause des salaires bas et des conditions de vie difficiles, a entrainé des mutinés dans les villes du Burkina Faso. Cela a abouti à l’arrestation de plus de 300 soldats ainsi que la radiation de 600 éléments parmi eux. En même temps, les populations ont aussi protesté contre la vie chère, la corruption et l’impunité au sein de l’appareil étatique. Cela a donné lieu à des séries de réformes politiques et institutionnelles de la part du gouvernement. Pour plus de détails, voir par exemple, Banque Africaine de Développement : ‘Burkina Faso – Country Note 2012’. Copie disponible sur http:// www.africaneconomicoutlook.org/fileadmin/uploads/aeo/PDF/Burkina%20Faso%20Full%20PDF%20Country%20Note.pdf. (Visité le5 Mars 2013). Voir aussi, Bloomberg, ‘Burkina Faso is Considering Changing Constitution after Mutinies, Protests’, du 24 juin 2012, 23 2013). Institut National Démocratique, ‘Burkina Faso’, disponible sur http://www.ndi.org/node/14056. (Visité le5 Mars 24 Reuters, ‘Ruling Party Wins Majority in Burkina Faso Vote’, 7 Décembre 2012, disponible sur http://uk.reuters. com/article/2012/12/07/uk-burkina-elections-idUKBRE8B61D720121207. (Visité le 5 mars 2013). Néanmoins, l’opposition qui parlait de truquage dans la capitale Ouagadougou et à Kadiogo une province populaire. 25 Reuters, ‘Ruling Party Wins Majority in Burkina Faso Vote’, 7 Décembre 2012, disponible sur http://uk.reuters. com/article/2012/12/07/uk-burkina-elections-idUKBRE8B61D720121207. (Visité le 5 mars 2013). Néanmoins, l’opposition qui parlait de truquage dans la capitale Ouagadougou et à Kadiogo une province populaire. 26 African Economic Outlook, ‘Burkina Faso – Country Note 2012’. Voir aussi, Reuters, ‘Term Limit on Long-Serving Leader in Play in Burkina Faso’, du 2 Décembre 2012, disponible sur http://www.reuters.com/article/2012/12/02/us-burkina-electionsidUSBRE8B104I20121202. (Visité le 5 mars 2013) 21 Ibid 27 IRIN, ‘Burkina Faso: Stability Vital to Region’ Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 17 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org intervention en tant que médiateur désigné par la CEDEAO dans la crise malienne, a accueilli des milliers de réfugiés maliens28. Lors des sommets ordinaires et extraordinaires de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO, le médiateur en chef, Son Excellence Blaise Compaoré, a été vivement félicité avec son co-médiateur, Son Excellence, Good Luck Jonathan, Président de la République Fédérale du Nigeria. 33. En même temps, en termes de bonne gouvernance, l’Indice de Perception de la Corruption de Transparency International pour l’année 2012 classe le Burkina Faso à la 83ème place sur 174 pays avec une note de 38 points29. Avec cette position, le Burkina Faso reste dans la catégorie des pays dont le secteur public est très corrompu et donc vulnérable au BC. Cela souligne la nécessité pour le pays d’avoir des institutions qui agissent de manière plus transparente et responsable. Situation économique et financière 34. Les perspectives économiques du Burkina Faso étaient favorables, en particulier avec un taux de croissance de 7% prévu en 2012 et en 201330. Le taux prévu en 2012 est supérieur aux 5,3% prévus par la Banque Africaine de Développement (BAD)31. 35. Avec sa forte dépendance à l’agriculture, la croissance en 2012 était attribuée à une pluviométrie relativement bonne. Plus précisément, suite à une contraction de 16% en 2011, la production agricole devrait augmenter de près de 25%.32 La filature du coton en particulier en tant que pilier de l’économie devrait augmenter de 13% durant les années précédentes33. Malheureusement, les prix du coton ont baissé de 43% en 2012. L’expansion des activités minières d’après une légère augmentation de la production d’or estimée à 32 tonnes, a contribué à la croissance économique du pays34. Les prix de l’or continuent d’augmenter sur les marchés internationaux. La relance du secteur industriel qui a débuté au quatrième trimestre de l’année 2011 était soutenue au cours du premier trimestre de l’année 2012. 36. Le secteur financier du Burkina Faso se développe avec ses 12 banques commerciales qui représentent plus de 90% des actifs totaux du secteur, et qui selon les chiffres de la Banque Mondiale, représentent 21% du PIB en 2010. Les envois de fonds en 2011 se sont élevés à 111 millions de dollars US, soit 1,1% du PIB. 37. Malgré ces progrès, le Burkina Faso était considéré comme faisant partie des pays les plus pauvres et les moins développés au monde, ayant été classé 181ème sur 187 en 2012 par l’Indice de Développement Humain du PNUD. On estime que 56,5% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté avec un taux d’espérance de vie de 55,4%. Le chômage et le sous-emploi touchent une très grande partie de sa population, en particulier dans les zones rurales, qui 28 Voir, par exemple, Voice of America, ‘Crises Converge on Burkina Faso’, du 3 avril 2012, disponible sur http:// www.voanews.com/content/crises-converge-on-burkina-faso-146132655/180404.html. (Visité le 5 mars 2013). avril 2012, le nombre de réfugiés estimés à 20.000 quittant le Mali pour se rendre au Burkina Faso. 29 Transparency International, Indice de Perception de la Corruption 2012 30 This follows a 4.2% decline in crisis and drought-ridden 2011. Fonds Monétaire International , ‘Burkina Faso and the IMF’, disponible sur http://www.imf.org/external/country/BFA/index.htm. (Visité le5 Mars 2013). However, an IMF staff mission to Burkina Faso reported a projected rate of 8% in 2012. See International Monetary Fund, ‘IMF Concludes Staff Mission to Burkina Faso’, Updated 4 October 2012, disponible sur http://www.imf.org/external/np/sec/pr/2012/pr12380.htm. (Visité le5 Mars 2013). abritent 80% de la population. Cela a un effet potentiel sur les crimes et la criminalité, en particulier les crimes sous-jacents liés au blanchiment de capitaux. 38. En même temps, une augmentation des prix du gaz et des céréales, en particulier au deuxième trimestre de l’année 2012 a entraîné une augmentation des pressions inflationnistes au cours des huit premiers mois de l’année35. La BCEAO a également prévu une augmentation du déficit budgétaire du Burkina Faso passant de 2,6% du PIB en 2011 à 2,9% en 2012. 39. Par conséquent, le gouvernement du Burkina Faso a adopté une Stratégie de Croissance Accélérée et un Programme de Développement Durable (SCADD) pour la période 2011-2015 pour favoriser le bien-être de ses populations. Le SCADD est basé sur quatre grands domaines: le développement des piliers de la croissance accélérée, la consolidation du capital humain et de la protection sociale, le renforcement de la bonne gouvernance (économique, politique, administrative et locale), et l’intégration des priorités transversales dans les politiques et programmes. Les mesures de réduction de la pauvreté et de bonne gouvernance contribuent à la réduction des incidences de la criminalité profitant ainsi à la LBC / FT. Prévalence des crimes sous-jacents 40. Du fait qu’il partage des frontières extrêmement poreuses et sans contrôle avec six pays ouest-africains, le Burkina Faso demeure un point de transit idéal pour le trafic de stupéfiants en provenance de l’Afrique de l’Ouest en passant par le Sahel vers l’Europe36. En juillet 2012, les autorités burkinabés ont déclaré que leurs saisies de stupéfiants s’élevaient à 991 kg37. Quelques citoyens du Burkina Faso travaillent pour les sociétés pharmaceutiques et participent indirectement au trafic de stupéfiants en transit. Cependant, ce ne sont ni producteurs, ni des organisateurs, ni des financiers, ni des acteurs de taille. Ils sont pour la plupart du temps organisés en petits passeurs de stupéfiants à la solde de barons en provenance du Nigéria, du Togo, du Ghana, de la Côte d’Ivoire et de la Guinée Bissau. En outre, la culture du cannabis reste répandue au Burkina Faso, notamment dans les zones situées le long des frontières du sud et à la périphérie de Ouagadougou38. 41. En outre, la corruption et les détournements de deniers publics persistent au Burkina Faso, comme en témoigne le refus de la Banque Internationale pour le Commerce, l’Industrie et l’Agriculture du Burkina Faso (BICIAB) d’accepter une caution de 36 millions de francs CFA en espèces à un ancien Ministre39. De même, une importante somme d’argent dont on ignore la valeur, a été trouvée dans la maison d’un ancien fonctionnaire douanier. 42. Par ailleurs, l’Ambassade du Burkina Faso aux EtatsUnis est l’une des 17 (dix-sept) représentations diplomatiques africaines40 à qui on a interdit, d’ouvrir un compte dans une banque sur le territoire américain jusqu’à nouvel ordre. Selon 35 Ministère de l’Economie et des Finances du Burkina Faso, Tableau de bord des indicateurs économiques au Burkina Faso – 2nd trimestre 2012, www.insd.bf.fr Département d’Etat des USA (2012). ‘’International Drug Control Strategy Report: Volume I Drug and Chemical 36 Control”: Volume I Drug and Chemical Control. Washington, DC: Département d’Etat des USA. Pp.142 37 31 African Economic Outlook, ‘Burkina Faso – Country Note’. The AEO 32 Ibid 33 Ibid 39 lefaso.net, “In Ouagadougou, BCIAB refuses to launder a minister’s money”, article de presse publiée le 11 janvier 2012, http://www.lefaso.net/ 34 Ibid 40 18 38 Département d’Etat des USA (2012), op. cit. Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 le Département d’Etat américain, « les banques américaines soupçonnent que ces représentations diplomatiques africaines effectuent des virements bancaires qui ne sont pas toujours en relation avec les fonctions de l’Ambassade et de son personnel ». Une note a été envoyée aux ambassades disant que la liste des pays africains concernés était établie suite à une enquête commanditée par le Congrès Américain sur la corruption et le recours aux banques américaines pour blanchiment de capitaux de la part des autorités de certains pays africains. 43. Selon l’INCSR des États-Unis, des trafiquants de stupéfiants qui ont été interceptés au Burkina Faso au cours des deux dernières années portaient sur eux des stupéfiants, de la cocaïne ou du cannabis qu’ils avaient avalés et/ou qu’ils cachaient sur leurs corps. Les agents de la sécurité au niveau de l’aéroport de Ouagadougou ont reçu une formation de base en matière de profilage des passeurs de stupéfiants et d’identification de passagers suspects. 44. Les autres menaces qui pèsent sur le Burkina Faso sont les produits frauduleux ou contrefaits et le trafic d’espèces animales41 en danger. Ceci est démontré par le nombre très important de peaux de serpents et de crocodiles saisies par la douane en juillet 2012 (247 peaux de crocodiles et 12 de reptiles). Le Burkina Faso est également confronté à la menace du terrorisme et de son financement du terrorisme. En effet, le Burkina Faso a jusqu’à présent été épargné par AlQaïda au Maghreb Islamique qui opère sur la bande sahélosaharienne. Toutefois, le regain d’activisme du groupe au Mali voisin et la présence d’autres groupes islamistes en Afrique de l’Ouest peuvent s’étendre au Burkina Faso. Au fait, il est à craindre que la crise au Mali n’ait des répercussions sur la sécurité intérieure du Burkina Faso à cause de l’incursion de combattants, de la montée du fondamentalisme islamique, de la recrudescence du banditisme transfrontalier et de l’insécurité induite par la présence de centaines de réfugiés maliens. Cela irait certainement de pair avec la menace et le risque de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme. www.giaba.org | 46. Ayant reconnu la menace que constitue le BC/FT, le Burkina CRF a mené une étude sur l’ampleur, la nature et la dynamique du problème dans le pays. Il était prévu que les résultats de l’étude détermineraient la conception des réponses politiques et opérationnelles, y compris la finalisation du projet de la Stratégie Nationale en matière de LBC/FT. 47. La CRF a également procédé à une série de formations et des campagnes de sensibilisation des étudiants, des contrôleurs, y compris des directeurs de compagnies d’assurance, entre autres. En outre, elle a également initié des formalités d’adhésion auprès du Groupe Egmont en juillet 2013. Le rapport sur la visite de terrain par ses parrains (TRACFIN et la CENTIF au Sénégal) a été discuté et adopté lors de la 20ème session plénière du Groupe Egmont, qui s’est tenue du 9 au 13 juillet 2012 à Saint-Pétersbourg. La CRF a signé des accords de coopération avec les CRF du Nigeria, du Ghana, du Gabon, de la Principauté de Monaco et du Royaume du Maroc. Cela porte le nombre de protocoles d’entente signés à sept (7) depuis sa création. 48. En ce qui concerne la sensibilisation, le Ministre de l’Economie et des Finances a présenté un rapport préparé par la CRF pour la réunion du cabinet afin d’informer et de sensibiliser les hautes autorités politiques et administratives sur les questions relatives à la LBC/FT. Le rapport a informé les responsables sur les progrès que le pays a réalisés en matière de LBC/FT, ainsi que le rôle décisif de la CRF dans le traitement des renseignements financiers pour une bonne gouvernance et la mise en œuvre de la Stratégie Nationale de LBC/FT approuvée. 49. La CRF a tenu des séances de formations et de sensibilisation au niveau national, dont: • L’atelier d’information et de sensibilisation sur la LBC/FT du 3 juin 2012 destiné aux étudiants de l’Institut Africain de Management basé à Ouagadougou (IAM-Ouaga); • L’atelier d’information et de sensibilisation sur la LBC/FT du 5 juillet 2012 destiné aux Directeurs de Compagnies Nationales d’Assurance et aux Membres du Conseil d’Administration de l’Institut International d’Assurance de Yaoundé; • Un atelier national de validation et de finalisation sur la stratégie nationale et le plan d’action du Burkina Faso pour la LBC/FT organisé le 29 août 2012 ; • Une assistance à la Société Burkinabè d’Intermédiation Financière (SBIF) pour permettre à l’association d’établir son système interne de contrôle de conformité en matière de la LBC/FT en 2012. Situation de la LBC/FT 45. Le Burkina Faso a soumis le troisième rapport de suivi sur l’évaluation mutuelle à la Commission Technique du GIABA lors de sa Plénière de novembre 2012. Le rapport a souligné les mesures prises par les autorités burkinabés pour corriger les lacunes de son système dans sa lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Selon le rapport, le pays a fait des progrès en matière de renforcement des capacités opérationnelles de la CRF et du Comité Interministériel pour la LBC/FT. Par exemple, le logiciel analytique du GIABA sur la LBC/FT a été installé à la CRF du Burkina Faso en novembre 2012. La formation des utilisateurs du logiciel a été assurée à la CRF par le GIABA afin de leur permettre de s’en approprier et de l’utiliser avec le matériel afin d’améliorer et d’accélérer la réception, l’analyse et la façon de divulguer des DOS. Des progrès ont également été réalisés en ce qui concerne le renforcement du cadre juridique et institutionnel, notamment avec la nomination d’un magistrat spécialiste en matière de BC/FT pour résoudre les questions relatives au blanchiment de capitaux. 41 allAfrica.com, ‘Burkina Faso: Seizure of illicit commodities at Fô – Snake and Crocodile Skins and Cocaine’ Néanmoins, des défis existent comme en témoigne 50. la soumission 17 (dix-sept) DOS seulement à la CRF en 201242. Cela montre un manque d’engouement des autres assujetties de la LBC/FT. En raison du manque de personnel (analyste), de logiciels appropriés et d’une base de données, la CRF n’a 42 Il n’y avait que les banques qui avaient déposé des DTS Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 19 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org commencé à traiter des DOS qu’à partir de 2012. Deux cas ont été transmis aux autorités judiciaires. Cependant, il n’y a pas eu de condamnation pour blanchiment de capitaux ou financement du terrorisme au Burkina Faso. Assistance technique 51. Le Burkina Faso a besoin d’aide pour diverses activités de formation destinées au personnel, particulièrement les responsables chargés de la régulation, du contrôle et de la répression criminelle. Dans la même veine, la CRF a besoin de fonds pour des voyages d’étude auprès des CRF étrangères afin d’optimiser la performance de son personnel. 52. En ce qui concerne la sécurité des personnes et des données, la CRF a l’intention de se procurer un système de vidéosurveillance, un système d’alerte, des coffres ignifugés, des centrales électriques et d’un onduleur central de grande capacité afin d’assurer l’alimentation en électricité pendant les longues heures de coupures d’électricité au Burkina Faso. Conclusion 53. Le Burkina Faso a réalisé des progrès sur le plan économique et financier pour la période 2012. Pourtant, il demeure vulnérable et fait face aux menaces venant d’activités criminelles principales et de l’insécurité dans la région du Sahel. Sa capacité à faire face à ces menaces demeure relativement faible. 54. En outre, le Burkina Faso a réalisé des progrès très modestes en matière de LBC/FT, notamment en raison de lacunes importantes dans son système actuel de LBC/ FT. Bien que le Burkina Faso fasse toujours l’objet d’un suivi régulier pour la production de rapports sur son processus d’évaluation mutuelle, il est recommandé que des efforts supplémentaires soient fournis pour aligner le système de LBC/FT sur les seize (16) principes et recommandations fondamentaux du GAFI. Pour ce faire, le Burkina Faso doit renforcer les mesures de vigilance concernant la clientèle dans le cadre du système financier, le contrôle et le suivi des assujettis, et la coopération internationale. Il n’y a aucune preuve de FT lié aux DOS provenant de la CRF, donc le pays doit mettre en place le mécanisme nécessaire pour le gel et la confiscation des biens illicites. Une Stratégie Nationale de LBC/FT efficace devrait être mise en place, ainsi qu’un Comité Interministériel au niveau technique afin de coordonner les efforts à l’échelle nationale dans le cadre de la lutte contre ces fléaux. CAP-VERT Situation politique 55. La République du Cap-Vert a organisé des élections municipales en Février 2012. Le déroulement pacifique des campagnes durant les mois précédents reflète l’image du Cap-Vert comme exemple de démocratie, de stabilité, et concernant l’état de droit et les droits de l’homme43. Ce contexte de consolidation de la démocratie et d’une paix durable permet de créer un environnement largement 43 20 African Economic Outlook – Cape Verde Country Note. Copie disponible sur propice à assurer la responsabilité politique, la bonne gouvernance, la croissance économique ; ce qui pourrait aider à gagner la guerre contre le BC/FT. 56. Le Cap-Vert est cité en exemple concernant la gouvernance du secteur public, ayant réalisé d’importantes réformes qui ont permis de réduire la corruption et d’améliorer la qualité des transactions commerciales. Le pays a obtenu 60 sur 100 et a été classé 39e sur 174 pays en 2012, selon Transparency International44. Ce classement, d’une certaine manière, fait que le Cap-Vert figure en bonne place parmi les pays de la CEDEAO, en matière de gouvernance et de responsabilité. Une prouesse, s’il en est une ! 57. Le Cap-Vert est un pays à revenu intermédiaire (PRI) d’après le classement de la BAD et du FMI45. Il avait un revenu national brut par habitant de 3.270 $US en 2010, soit un niveau bien au-dessus du seuil de 1.175 $US fixé pour l’octroi de prêts aux pays à revenu intermédiaire. Le Cap-Vert a une population relativement faible (estimée à moins de 500.000), un taux de croissance démographique de 1,4% en 2010 et une espérance de vie de 72 ans. Selon la BAD, le pays avait un taux d’alphabétisation d’environ 84% en 201046. L’Indice de développement humain du Cap-Vert a augmenté légèrement depuis 2010 à un rythme de 0,6% par an en moyenne. Avec ces résultats, le pays est passé de la 129e place dans le classement Doing Business de la Banque mondiale en 2011 à la 119e en 201247. Situation économique et financière 58. Suite à une crise financière dans la zone Euro qui a ralenti la croissance économique de 5,4% en 2010 à 5% en 2011 en raison de la faible demande pour les exportations, on s’attendait à ce que l’économie Cap-Verdienne enregistre un taux de croissement de 5,1% en 2012 et 2013. 59. Pendant ce temps, des ajustements budgétaires ont permis de stabiliser les réserves du pays et ont contribué à renforcer la coordination des politiques macroéconomiques en 2012. La croissance du crédit a ralenti considérablement durant cette année, reflétant un ralentissement de la demande et une augmentation du risque- crédit. Ces résultats ont permis au pays de maintenir des réserves à un niveau équivalent à trois mois d’importations, étant donné que sa monnaie restera arrimée à l’Euro. Le taux d’inflation en 2012 était d’environ 3% contre 4,5% en 2011. 60. Conformément à la stratégie de développement à moyen terme du Cap-Vert, le gouvernement a décidé de transformer son économie en diversifiant sa base de production. Ainsi, le gouvernement a continué à développer des grappes de croissance, telles que la pêche et les services maritimes, les services financiers et les technologies de l’information (TI) et des services de transport aérien. 61. Cependant, les efforts de développement du pays ont continué d’être entravés par une série de défis, y compris 44 Transparency International, ‘Corruption Perception Index 2012’, disponible sur http://www.transparency.org/ cpi2012/results. (Visité le 6 Mars 2013). Le dernier des pays en matière de corruption a eu 90 sur of 100 45 DC: International Fonds Monétaire International (2012).World Economic Outlook: Growth Resuming, Dangers Remain. Washington, 46 Données de la Banque Mondiale sur le Cap-Vert, disponible surhttp://data.worldbank.org/country/cape-verde. (Visité le7 mars 2013) 47 African Economic Outlook – Cape Verde Country Note. Voir aussi, Fonds Monétaire International, ‘Statement at the Conclusion of an IMF Mission to Cape Verde’, 3 Décembre 2012, disponible sur http://www.imf.org/external/np/sec/pr/2012/ pr12468.htm. (Visité le 5 mars 2013). Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 des conditions géographiques difficiles, attribuables au fait que le Cap-Vert est une petite nation insulaire avec un petit marché intérieur. L’insuffisance notoire d’infrastructures a compromis la compétitivité du Cap-Vert. Le Cap-Vert s’appuie également sur des sources extérieures de financement, en particulier sur l’aide au développement et les envois de fonds de la diaspora. Il est aussi vulnérable aux chocs extérieurs. Les envois de fonds ont été estimés à environ 200 millions USD en 2012 par la Banque mondiale, ce qui représente environ 9,4% du PIB du pays, contre 178 millions USD en 2011. 62. En conséquence, la croissance économique impressionnante n’a pas réduit les taux de chômage élevés du Cap-Vert, en particulier chez les jeunes, qui représentent plus de 50% de la population active. En outre, le niveau élevé du chômage dans le contexte d’une croissance économique impressionnante indique la concentration de la richesse nationale entre les mains de quelques-uns. L’inégalité sociale qui en résulte est susceptible de servir de catalyseur pour des crimes sous-jacents au BC/FT. 63. Le Cap-Vert a un système financier modeste mais dynamique avec 4 banques de dépôts qui constituent environ 80% du secteur financier, qui représente environ 77,3% du PIB en 2010. Prévalence des crimes sous-jacents 64. En tant que carrefour pour le transport maritime et aérien entre l’Afrique, les Caraïbes, l’Amérique du Sud et Europe, le Cap-Vert est témoin d’une augmentation de l’immigration illégale et du trafic de stupéfiants48. Même si aucune saisie importante de stupéfiants n’a été signalée en 2012, l’image du Cap-Vert en tant que pays de transit clé pour les stupéfiants en provenance d’Amérique du Sud vers l’Europe demeure4950. Bien que la situation de la corruption ne soit passialarmante, certains ont signalé des cas de corruption de la part de fonctionnaires, qui peuvent, peut saper les efforts du gouvernement visant à s’attaquer la production ou la distribution de stupéfiants, ainsi que le blanchiment de capitaux provenant des transactions qui en résultent. Des transferts transfrontaliers de liquidités interceptées par les autorités douanières lors des contrôles aux frontières sur les voyageurs, et le recours à des «sociétés écrans» dans le secteur de l’immobilier pour dissimuler ou masquer l’origine illicite de l’argent sale, sont encore des défis liés à la criminalité et au blanchiment des produits. Situation de la LBC/FT 65. Suite à une discussion en plénière du suivi du REM du Cap-Vert en Novembre 2011, le pays a été placé sous un régime de surveillance renforcée, n’ayant pas réussi à démontrer des progrès concrets dans la mise en œuvre des recommandations dans son rapport d’évaluation mutuelle. Par conséquent, le Cap-Vert a modifié le Décret N °. 1/2008 de 2008 et l’a remplacé par le Décret n °. 09/2012, de Mars 2012. Le nouveau décret délocalise la Cellule de Renseignements Financiers (CRF) de la Banque centrale du Cap-Vert au ministère de la Justice. La CRF a établi des accords informels avec les CRF de l’Irlande et de l’Italie. Le gouvernement 48 RFI, Afrique drogue, Saisie record de cocaïne au Cap-Vert, http://afriquedrogue.blogs.rfi.fr/ 49 Département d’Etat des USA (2012). International Narcotics Control Strategy Report: Volume I Drug and Chemical Control. Washington, DC: Département d’Etat des USA, pp 157-160 www.giaba.org | du Cap-Vert a élaboré des directives pour les agents de l’immobilier et les casinos pour orienter les professionnels de ces secteurs sur la façon de mener leurs transactions et prévenir le blanchiment d’argent. 66. Malgré ces mesures, les lacunes et les défis restent considérables au Cap-Vert. Par exemple, alors que la CRF a reçu 100 déclarations d’opérations suspectes (DOS) en 2012, seulement cinq ont été traitées et renvoyées au Procureur général. Plus de 90% des déclarations de soupçon ont été déposées par les banques commerciales, en particulier celles qui sont situées dans l’île de San Diego. Bien que ceci soit louable, il constitue une indication du peu d’implication des autres assujettis en matière de LBC/FT dans le pays. La CRF devra tendre vers les autres assujettis, gagner leur confiance, et les inciter à remplir leurs obligations. 67. La délocalisation de la CRF n’a pas renforcé ses capacités stratégiques et opérationnelles car elle reste confrontée à des problèmes d’ordre financier, logistique et humain. Les cadres et capacités constitutionnels et des capacités créées contre le BC/FT restent faibles, en dépit de la menace croissante du blanchiment de capitaux lié aux stupéfiants. Le Comité Interministériel du Cap-Vert sur la LBC/ FT, qui est l’organisme national de coordination des activités concernant la LBC/FT, n’a pas été fonctionnel depuis 2010. Par conséquent, aucune réunion ou activité de sensibilisation n’a été tenue au cours des deux dernières années. De la même manière, le Cap Vert n’a toujours pas adopté une stratégie nationale en matière de LBC/FT. Assistance technique 68. Dans le cadre de la sensibilisation et de l’extension de la lutte contre le blanchiment d’argent à divers groupes de la société civile, le GIABA a organisé un séminaire de sensibilisation de 2 jours sur la LBC / FT pour les journalistes de Praia, les 29-30 Août 2012. Le séminaire visait à: • Créer un partenariat fort avec les médias, de manière concertée, pour une vulgarisation effective des questions de LBC/FT; • Familiariser les médias avec les initiatives régionales en matière de LBC/FT, en particulier le mandat du GIABA et • Améliorer le réseau des journalistes qui favoriserait la diffusion de l’information sur les systèmes de LBC/FT. 69. Un total de 40 participants venus des pays francophones et lusophones de la CEDEAO tels que le Bénin, le Burkina Faso, le Cap Vert, la Côte d’Ivoire, la Guinée, la Guinée Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo ont participé au séminaire de 2 jours. A la fin du séminaire, on a noté l’émergence d’un groupe de journalistes hautement qualifiés, ayant une connaissance approfondie des mesures contre la BC/FT et une bonne compréhension du mandat du GIABA; une bonne couverture médiatique du séminaire aux niveaux local, régional et international; la mise sur pied d’un comité ad hoc pour la création d’un réseau francophone et lusophone et l’élaboration d’un plan d’action sur la façon dont le réseau des professionnels des médias va promouvoir les buts et objectifs du GIABA. 50 Ibid Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 21 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org 70. En Octobre 2012, des ressources informatiques concernant LBC/FT ont été mises en place à la CRF du CapVert pour aider à la réception, à l’analyse et à la diffusion des déclarations d’opérations suspectes. En outre, la formation des utilisateurs sur le logiciel a été fournie à la CRF par le GIABA afin de leur permettre de s’approprier pleinement les équipements. Néanmoins, compte tenu des nombreux défis, le Cap-Vert a besoin d’ une assistance Les autres besoins consistent à : • Fournir à la CRF des moyens humains, techniques et logistiques pour lui permettre de répondre de manière efficace et en temps opportun aux défis de la LBC/FT; • Améliorer le contrôle des mouvements transfrontaliers d’argent liquide, des métaux précieux et des pierres précieuses dans le pays; • Réglementer et contrôler les secteurs non financiers de manière efficace; • Assurer une formation continue aux autorités concernées par la LBC/FT, ainsi que d’autres responsables des assujetties, aux obligations de déclaration des transactions suspectes; • Sensibiliser les magistrats sur l’importance de confisquer, au nom de l’Etat, les produits du trafic de stupéfiants et d’autres infractions similaires dans la lutte contre le crime organisé. Conclusion 71. Le Cap-Vert reste l’un des pays pacifiques et stables en Afrique de l’Ouest. Pourtant, il est vulnérable, voire menacé par le blanchiment d’argent et les activités criminelles connexes. Sa situation et caractéristiques géographiques continuent d’en faire un point de transit naturel pour les stupéfiants en provenance d’Amérique latine vers l’Europe et d’autres destinations. En outre, l’attrait que le pays exerce sur les touristes et investisseurs en fait une cible de prédilection pour le blanchiment des produits du crime organisé. 72. Compte tenu de l’absence de progrès de la part du Cap-Vert en matière de respect des normes LBC / FT, le pays devrait prendre des mesures pour, entre autres: • • • • • Fournir à la CRF les ressources nécessaires pour son fonctionnent correct, et commencer le processus d’adhésion au Groupe Egmont; Rendre opérationnel le Comité interministériel sur la LBC/FT ; et Adopter une stratégie nationale LBC/FT. 74. La situation sécuritaire volatile et le vol d’armes et de munitions par des assaillants lors d’attaques contre les installations de sécurité ont des implications importantes pour le trafic et la circulation des Armes Légères et de Petits Calibres (ALPC) en Côte d’Ivoire. 75. Malgré ces défis, la gouvernance s’est considérablement améliorée en Côte d’Ivoire. Le pays, ayant marqué 39 sur 100, a été classé 46 e sur 52 pays africains selon l’Indice Mo Ibrahim en 2012 (IIAG)55. Cela représente une légère amélioration par rapport au 36 sur 100, en 2011 et en 201056. Au niveau régional, le président Alassane Dramane Ouattara a été élu Président de la CEDEAO et a fait preuve d’un leadership exemplaire dans la gestion de la crise politique en Guinée Bissau et au Mali. Avec le soutien des autres chefs d’Etat, il a présidé plus de 10 sommets ordinaires et extraordinaires de la CEDEAO, un record engrangé en un an dans le cadre de la gestion des conflits et de l’instabilité politique dans la région. Situation économique et financière 76. Malgré la situation sécuritaire volatile et l’augmentation des tensions politiques, les activités économiques en Côte d’Ivoire ont montré une résistance considérable et sont retournées à la normale en 2012. Le PIB réel devrait croître de 8,6% et de 5,5% en 2012 et 2013 respectivement57. Les prévisions pour 2012 étaient légèrement inférieures aux 8,9% et 8,1% respectivement prévus par la Banque mondiale et le FMI58. Il ne fait aucun doute que la croissance prévue est tributaire de la consolidation de la paix et de la restauration des capacités productives59. Des exportations de cacao plus élevées, cependant, devraient contribuer à la croissance60. D’autres services tels que le 51 31ème Rapport sur les Progrès des Opérations du Secrétaire Général des Nations Unies en Côte d’Ivoire, pp. 1-3 52 Ibid, pp. 1 53 Ibid ; International Crisis Group (2012). Côte d’Ivoire: Defusing Tensions, Africa Report No. 193. Copie disponible sur http://www.crisisgroup.org/en/regions/africa/west-africa/cote-divoire/193-cote-divoire-defusing-tensions.aspx. (Visité le6 Mars 2013); BBC News, ‘Ivory Coast Closes Ghana Border After Deadly Attack’, 21 September 2012, disponible sur http://www.bbc.co.uk/news/worldafrica-19683708. (Visité le6 Mars 2013).. 54 Ibid ; International Crisis Group (2012). Côte d’Ivoire: Defusing Tensions, Africa Report No. 193. Copie disponible sur http://www.crisisgroup.org/en/regions/africa/west-africa/cote-divoire/193-cote-divoire-defusing-tensions.aspx. (Visité le6 Mars 2013); BBC News, ‘Ivory Coast Closes Ghana Border After Deadly Attack’, 21 September 2012, disponible sur http://www.bbc.co.uk/news/worldafrica-19683708. (Visité le 6 Mars 2013).. Côte d’Ivoire 55 Voir le 2012 Ibrahim Index of African Governance (IIAG), disponible sur http://www.moibrahimfoundation.org/ interact/ (Visité le 6 Mars 2013). Situation politique 56 73. La Côte d’Ivoire tend de plus en plus vers une situation continue de paix et de stabilité dans le long terme. Pourtant, Situation politique et sécuritaire du pays reste 22 fragile, avec la détérioration de la sécurité entre Août et Octobre 201251. Une série d’attaques meurtrières ciblant les forces nationales de sécurité dans et autour d’Abidjan et le long de la frontière avec le Ghana et le Liberia aurait été planifiée, financée et souvent exécutée par des groupes et des individus ayant des liens avec le précédent gouvernement52. Ces attaques, en particulier celles qui auraient été perpétrées par l’opposition et les éléments rebelles basés au Ghana, et les actes de violence qui en ont résulté dans le sud-ouest de la Côte d’Ivoire, ayant entraîné la fermeture de la frontière avec le Ghana en Septembre 2012, ont, non seulement menacé de saper les progrès du pays vers la paix, mais également accentué la méfiance et les divisions entre la coalition au pouvoir et l’opposition53. En outre, l’annonce par le gouvernement d’une prétendue tentative de coup d’Etat avortée, par des soldats acquis à l’opposition et d’anciens gardes présidentiels et d’autres éléments rebelles, reflète la transition toujours difficile du pays vers la paix54. Ibid 57 African Economic Outlook, ‘Côte d’Ivoire – Country Note’. Copie disponible sur http://www. africaneconomicoutlook.org/en/countries/west-africa/cote-divoire/. (Visité le 6 Mars 2013). Après une contraction de 5.9% en 2011. 58 Banque Mondiale, ‘Côte d’Ivoire Overview’, disponible sur http://www.worldbank.org/en/country/cotedivoire/ overview; et le FMI ‘Côte d’Ivoire and the IMF’, disponible sur http://www.imf.org/external/country/civ/index.htm. (Visité le 6 Mars 2013). 59 African Economic Outlook, ‘2012 Côte d’Ivoire – Country Note’ 60 Banque Mondiale, ‘Côte d’Ivoire Overview Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 tourisme, les banques, l’hôtellerie ont enregistré un taux de croissance de 17,1%. 77. Pendant ce temps, le gouvernement a annoncé une augmentation de 44,7% et 2,7% des recettes provenant des taxes et d’autres sources. Le chiffre d’affaires total représentait 20% du PIB nominal, contre 14,9% en 2011. Dans le même temps, les efforts déployés par le gouvernement pour relancer l’économie après la crise électorale ont entraîné une augmentation de 39,7% des dépenses. Les dépenses d’investissement, en particulier, ont considérablement augmenté, en raison de la construction d’infrastructures sociales et économiques. Ces dépenses ont été de 5,4% du PIB contre 2,6% en 2011. De même, les dépenses courantes ont enregistré une hausse de 29,1%, du fait, principalement, de l’augmentation des coûts d’exploitation, des salaires et des subventions concédées dans le secteur de l’électricité. 78. Ces améliorations ont été enregistrées grâce à des réformes économiques qui ont été initiées à travers un programme national de développement ambitieux pour la période 2012 – 2015, qui visent à galvaniser les investissements publics, poussant la croissance tout en créant des emplois. Le FMI a accepté de soutenir ce programme économique dans le cadre de son programme de Facilité élargie de crédit sans intérêt à hauteur de 300 millions de dollars sur une période de 3 ans61. Dans le même temps, le climat des affaires s’est légèrement amélioré, la Cote d’ Ivoire ayant été classée 167ème sur 183 pays en 2012, contre 170ème en 201162. 79. Malgré ces progrès louables, on estime que 65,5% et 29,4% des Ivoiriens demeurent dans la pauvreté. Malgré l’absence de données fiables, la situation a été exacerbée par la crise postélectorale. Le Rapport de 2012 du PNUD sur le développement humain révèle que la Côte d’Ivoire a un indice de développement humain (IDH) de 0,4, ce qui est légèrement inférieur à l’indice de l’Afrique subsaharienne de 0,463. De même, le revenu par habitant s’élevait à 1.387 dollars américains, bien en dessous des 1,966 $ enregistrés par la région. 80. Le secteur financier de la Côte d’Ivoire, le plus important dans la zone UEMOA, n’est pas très différent de celui des autres membres. Il ya 21 banques qui constituent la majeure partie de la comptabilité du secteur financier pour environ 22% du PIB et égal à 80% du secteur. En 2011, les envois de fonds s’élevaient à 373 millions de dollars, ce qui représente environ 1,6% du PIB. Prévalence des crimes sous-jacents 81. La série d’attaques meurtrières menées et des conditions de sécurité instables sont le signal d’une contrebande continue et de la circulation des armes légères et de petit calibre (ALPC) en Côte d’Ivoire. Cela est attesté par la destruction d’environ 600 ALPC par le Bureau compétent en la matière, des Nations Unies, en juillet 201263. Une grande partie des armes et des armes suspectées, est passée par la Guinée, le Mali et d’autres pays voisins. Certains anciens commandants rebelles utiliseraient les produits provenant de la vente de diamant dans le nord de la Côte d’Ivoire 61 Abidjan.net, ‘Declaration de la Directrice Générale du FMI, Christine Largarde, Au Terme d’une Visite en Côte d’Ivoire’, 9 Janvier 2012, disponible sur http://news.abidjan.net/h/448413.html 62 Banque Mondiale (2012). Doing Business in a More Transparent World. Washington, DC: World Bank, pp. 6. 63 UN News Center, ‘ UN Destroys Hundreds of Small Arms and Light Weapons in Côte d’Ivoire’, 12 July 2012, disponible sur http://www.un.org/apps/news/story.asp?NewsID=42468&Cr=Small+Arms&Cr1#.UUGs6Rzwk4E. (Visié le 14 Mas 2013). www.giaba.org | pour l’achat et le trafic d’armes dans le pays64. Bien que la production de diamants a diminué, on estime qu’environ 23 millions de dollars proviennent du commerce illicite des diamants65. La Côte d’Ivoire continue de connaître une série 82. d’autres activités criminelles, notamment la cybercriminalité et la contrebande. On estime que 3 milliards de FCFA ont été volés dans trois banques ivoiriennes par des cybercriminels en 201266. Le Directeur de la pharmacie du ministère de la Santé a déclaré une perte de 21 milliards de FCFA en raison de la contrebande de stupéfiants en 2012. En outre, la contrebande de cacao, en particulier en provenance du Ghana voisin, reste répandue, notamment en raison des grandes différences de prix entre les deux pays67. 83. La saisie de 1.200 kg de stupéfiants, y compris une quantité inconnue de cannabis, d’une valeur marchande d’environ 12 millions de FCFA, par les agents des douanes dans le département de Bondoukou, illustre la persistance du trafic illicite de stupéfiants et de la production en Côte d’Ivoire. En ce qui concerne la corruption, la Côte d’Ivoire a eu 29 sur 100 et a été classée 130e sur 174 pays par Transparency International, selon son Indice de Perception de la Corruption (IPC) en 2012, par rapport à son classement de 154e sur 182 pays en 201168. Situation de la LBC/FT 84. La politique de la Côte Ivoire en matière de LBC/FT a été évaluée par le GIABA en mai 2012. Le Rapport d’évaluation mutuelle (REM) a été discuté lors de la 18e plénière du GIABA, qui s’est tenue à Dakar, au Sénégal, les 20-22 Novembre 2012. Le REM a révélé que le pays a signé et ratifié les principales conventions relatives au crime organisé, à savoir la Convention de Palerme de 2000 contre la criminalité transnationale organisée, la Convention de Mérida de 2003 contre la corruption, la Convention de Vienne contre le trafic illicite de stupéfiants et de substances psychotropes et la Convention des Nations Unies de 1999 contre le terrorisme. 85. Suite à l’engagement soutenu du Directeur Général du GIABA pour le plaidoyer auprès des dirigeants politiques de la Côte d’Ivoire en novembre 2011 et février 2012, le pays a enregistré des progrès remarquables en matière de LBC/ FT. Non seulement le budget de la CRF a augmenté jusqu’à environ 1 milliard de FCFA, mais aussi son président a été nommé Correspondant National auprès du GIABA. La CRF a signé des accords de partenariat avec ses homologues en France, en Belgique et au Liban, et a établi des contacts avec les cellules de renseignement financier du Ghana et du Maroc. 86. La CRF a également réalisé une étude sur les «vulnérabilités de l’économie ivoirienne face au BC / FT, notamment dans les secteurs du l’Habitat et de l’Agriculture». Dans le cadre du réseautage, la CRF a salué l’organisation du Forum du CRF de l’UEMOA et son président a été, par la suite, 64 ioL News, ‘Diamond Sales Fuel I. Coast Arms Trade – UN’, 19 Avril 2012, disponible sur http://www.iol.co.za/news/ africa/diamond-sales-fuel-icoast-arms-trade-un-1.1279738#.UUGz0Bzwk4E. (14 Mars 2013). 65 Ibid. 66 Seneweb.com, ‘Côte d’Ivoire : Trois Banques Délestées de Près de 3 Milliards de FCFA Par des Cybercriminels, 4 janvier 2013, disponible sur http://www.seneweb.com/news/Afrique/cote-d-ivoire-trois-banques-delestees-de-pres-de-3-milliards-defcfa-par-des-cybercriminels_n_85073.html. (Visité le 6 Mars 2013). Even though the criminals were arrested, the success of their crime is proof that cybercrime is assuming a bigger dimension in the country. 67 Reuters, ‘Cocoa Smugglers Rub Hands over Ghana Price’, 12 October 2012, disponible sur http://www.reuters.com/ article/2012/10/18/ozabs-cocoa-smuggling-idAFJOE89H01R20121018. (Visité le14 Mars 2013). 68 Transparency International, ‘Corruption Perception Index 2012’ ; Transparency International, ‘Indice de Perception de la Corruption 2011’ ; disponible sur http://www.transparency.org/cpi2011/results. (Visité le14 Mars 2013). Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 23 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org désigné à la tête de la structure. La CRF a également retrouvé son statut de membre du Groupe Egmont. 87. Néanmoins, des défis considérables demeurent en Côte d’Ivoire, notamment parce que la conformité aux normes de la LBC / FT et la mise en œuvre des recommandations du REM peuvent poser certains défis. Derrière ces défis on note en particulier l’absence d’une stratégie nationale en matière de LBC/FT ainsi que d’un mécanisme de gel efficace comme l’exige la R6 du GAFI. 88. Malgré le vote de sa loi contre le BC en 2005, les autorités ivoiriennes n’ont toujours pas jugé une affaire de blanchiment d’argent. Par conséquent, la loi est encore à mettre en œuvre. Par exemple, sur les soixante et une (61) Déclarations d’opérations suspectes (DOS) reçues par la CRF entre Novembre 2011 et Septembre 2012 seulement une (1) seule a été instruite et le rapport transmis à la justice. Il n’y a toujours pas d’informations concernant les mesures prises par les autorités judiciaires sur cette affaire. Les organismes de surveillance et de contrôle n’ont pas des pouvoirs juridiques et opérationnels spécifiques au titre de la loi anti-blanchiment, d’où leur difficulté à détecter et à prévenir des cas de BC / FT. En outre, l’instrument juridique existant en matière de financement du terrorisme, à savoir l’arrêté N° 2009-367 de 2009, ne parvient pas à définir clairement les «organisations terroristes» ou les «terroristes» individuels, tel que prévu par les normes internationales. 89. Aussi, les conditions fixées pour l’exécution de la résolution du Conseil de sécurité 1267 (1999) sur la confiscation des fonds et autres ressources financières des personnes et entités visées par le Conseil de sécurité de l’ONU laissent à désirer. La procédure fixée par le règlement communautaire n ° 14/CM/UEMOA du 19/09/2002 impose un processus de prise de décision et la communication des listes aux assujetties ; une procédure qui est relativement fastidieuse. En outre, il n’existe aucune coordination, ni aucun suivi de l’application effective des décisions de confiscation. Les, listes du Conseil de sécurité ne sont pas largement diffusées auprès des banques qui, soit dit en passant, ne reçoivent pas les mentions relatives à ces listes. Il n’ya pas non plus d’instructions ou de directives claires pour aider les décideurs à comprendre et à exécuter efficacement les Résolutions 1267 (1999) et 1373 (2001). Assistance technique 90. En plus des missions de haut niveau menées par le Directeur général en vue de la conduite de l’évaluation mutuelle de la Côte d’Ivoire et la tenue de réunions du Comité ministériel et de la Plénière du GIABA, ce dernier a soutenu le pays pour l’organisation d’un atelier de pré-évaluation du 5 au 7 mars 2012. Les principaux objectifs du séminaire d’évaluation mutuelle préparatoire ont été essentiellement : (a) informer et sensibiliser les acteurs nationaux sur l’importance de l’évaluation mutuelle et le processus de préparation pour qu’ils soient pleinement impliqués dans le projet et assurer la réussite de l’exercice, et (b) utiliser l’atelier pour mettre à jour le Questionnaire d’évaluation mutuelle (QEM) soumis au Secrétariat du GIABA en Octobre 2009. Environ soixante (60) participants représentant les différents secteurs de l’administration publique et privée en Côte d’Ivoire ont participé à ce séminaire. 24 Puisque le REM adopté a révélé d’importantes 91. lacunes, en particulier dans un certain nombre de recommandations clef, la Côte d’Ivoire a besoin d’une Assistance technique supplémentaire en vue de créer un cadre efficace concernant La LBC, y compris l’élaboration de ses cadres législatifs et réglementaires, en plus d’une stratégie nationale de LBC. D’autres investissements sont nécessaires pour assurer la formation des capacités pour du personnel, y compris les analystes, les enquêteurs et les magistrats, ainsi que les institutions responsables de la mise en œuvre des moyens de LBC / FT. Conclusion 92. La Côte d’Ivoire reste dans la logique d’une évolution vers la paix et la stabilité à long terme. Pourtant, elle demeure en proie à l’insécurité, la violence et des tensions politiques. Dans le même temps, des activités criminelles organisées, y compris le commerce illicite des armes, la cybercriminalité, la contrebande de marchandises, le trafic de stupéfiants, entre autres, persistent en Côte d’Ivoire. Le pays s’efforce encore de se conformer aux normes internationales de LBC/ FT, notamment parce que son dispositif en la matière reste particulièrement faible. En conséquence, la Côte d’Ivoire doit prendre des mesures pour appliquer les recommandations contenues dans son rapport d’évaluation mutuelle, y compris la criminalisation d’actes terroristes individuels, la mise au point d’un mécanisme de gel des avoirs en conformité avec les résolutions 1267 et 1373 des Nations Unies en la matière ; et finaliser et adopter sa stratégie nationale de LBC / FT visant à assurer la synergie et la coordination dans ses efforts. La GAMBIE Situation politique 93. La Gambie a maintenu son image de pays pacifique et stable en Afrique de l’Ouest. Elle reste sur une trajectoire démocratique difficile, comme en témoigne l’absence d’une forte opposition politique69. Les élections parlementaires de mars 2012, au terme desquelles le partie au pouvoir, l’APRC, a remporté 47 des 57 sièges parlementaires, ont été boycottées par l’opposition, le Parti démocratique uni, l’Alliance nationale pour la démocratie, et d’autres70. La formation d’un gouvernement en exil, le Conseil national de transition de la Gambie (CNTG), au Sénégal voisin par un groupe d’opposants en septembre 2012, constitue une nouvelle illustration du déficit démocratique en Gambie71. 94. Selon l’Indice de la Fondation Mo Ibrahim (IIGA) de 2012, la performance de la Gambie s’est légèrement améliorée, ayant marqué 52 sur 100 et se classant 27e sur 52 pays, par rapport à son score de 51 sur 100 en 2011 et en 201072. Cependant, elle a été mal classée en matière de responsabilisation et des droits humains, avec seulement 32,7 et 28,6% respectivement73. En effet, l’exécution de plusieurs prisonniers étrangers a provoqué un tollé international et a relancé des préoccupations de longue date sur les infractions 69 New York Times, ‘Gambia: Ruling Party Faces Scarces Opposition in Parliament’, 15 mars 2012, disponible sur http:// www.nytimes.com/2012/03/15/world/africa/gambia-ruling-party-faces-scarce-opposition-for-parliament.html?_r=0. (Visité le14 mars 2013). 70 Al Jazeera, ‘Opposition Boycotts Gambia Parliamentary Poll’ 29 Mars 2012, disponible sur http://www.aljazeera. com/news/africa/2012/03/2012329171523858213.html. (Visité le 6 Mars 2013). 71 BBC News, ‘Gambia Opposition Group Formed in Senegal’, 14 September 2012, disponible sur http://www.bbc. co.uk/news/world-africa-19598137. (Visité le 6 Mars 2013). Les élections présidentielles en novembre 2011, remportées par Yahyah Jammeh, étaient contestées par l’opposition et l’Equipe d’Observateurs de l’union Africaine puisque n’étant pas libres et équitable 72 Fondation Mo Ibrahim (2012). 2012 Ibrahim Index of African Governance Summary. Pp. 9 73 Ibid Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 continues des droits humains en Gambie74. L’absence - et dans de nombreux cas, la répression - de l’opposition politique, ainsi que les actes déjà posés par le pays concernant les droits humains, pourraient saper les efforts faits dans le domaine de la LBC/FT, entre autres raisons, parce que certains groupes et citoyens, en particulier les journalistes, peuvent être réticents à signaler les cas impliquant des agents publics. Situation économique et financière 95. On s’attendait à ce que l’économie gambienne enregistre une augmentation de 5,6% en 2012, comparativement à 5,5% en 201175. Le Fonds monétaire international avait prévu une contraction de 1,2% en 2012 et une expansion de 9,7% en 201376. 96. Etant donné que l’agriculture est le pilier de l’économie du pays, les mauvaises conditions météorologiques ont affecté la production agricole et les activités économiques durant les trois premiers trimestres de 2012. Néanmoins, un fort rebond de la production agricole, la croissance dans le secteur du tourisme et de l’aide internationale au développement ont permis d’atténuer l’impact sur les agriculteurs et les familles vulnérables. Cependant, les réformes mises en œuvre par le gouvernement concernant l’agriculture continueront à stimuler l’économie et soutenir sa croissance. 97. En raison des ajustements budgétaires, l’inflation devait passer de 4,7% à un peu moins de 5% en 2012 et en 201377. Le déficit budgétaire devait tomber de 4,2% en 2011 à 3,8% en 2012 et 2,8% en 201378. En outre, le déficit du compte courant a baissé légèrement, passant de 17,5% en 2011 à 16,9 pour cent en 2012, notamment parce que les importations devaient diminuer79. 98. Le rythme de la croissance monétaire reste modeste. En septembre 2012 la masse monétaire a augmenté de 7%, soit moins que les 11,5% en 201180. Les deux composantes de la masse monétaire ont augmenté, la monnaie « étroite » enregistrant un rythme plus lent de 4,7% et la « quasimonnaie » de 8,9%81. La monnaie « de réserve » a subi une contraction de 3,1%, un taux nettement inférieur au taux de croissance de 13,0% un an plus tôt. La monnaie de réserve devrait augmenter de 5,8% à la fin du mois de décembre 201282. 99. Le secteur financier de la Gambie, dominé par les banques, compte 14 banques de dépôt qui représentent 90% du total des actifs du secteur évalué à 47,2% du PIB en 2010. En 2012, les envois de fonds s’élevaient à 91 millions de dollars américains, ce qui représente environ 8,2% du PIB. 100. Le gouvernement cherche à poursuivre une réforme fiscale globale qui élargit l’assiette fiscale, simplifie les procédures et réduit les taux d’imposition, tout en préservant les recettes. Toutefois, les subventions de carburant 74 CNN, ‘U.N. Slams Stream of Executions in Gambia’, 28 août 2012, disponible sur http://edition.cnn.com/2012/08/28/ world/africa/gambia-executions. (Visité le 6 Mars 2013); BBC News, ‘Gambia’s President Jammeh Halts Execution Amid Outcry’, 15 Septembere2012, disponible sur http://www.bbc.co.uk/news/world-africa-19610206. (Visité le 6 Mars 2013). 75 African Economic Outlook, ‘The Gambia – Country Note’, disponible sur http://www.africaneconomicoutlook.org/ en/countries/west-africa/gambia/. 76 Fonds Monétaire International , ‘The Gambia and the IMF’, Mise à jour: le 7 Décembre 2012, disponible sur http:// www.imf.org/external/country/gmb/index.htm. (Visité le 6 Mars 2013). 77 African Economic Outlook, ‘The Gambia – Country Note’ 78 Ibid 79 Ibid 80 Ibid 81 Ibid 82 Ibid www.giaba.org | continuent de gruger les recettes fiscales potentielles, du fait du peu de progrès réalisé en vue de leur élimination, en dépit des ajustements de prix mensuels. 101. La croissance du crédit au secteur privé et les dépôts dans les banques commerciales ont considérablement ralenti en 2012. Durant le mois de mai, avec moins de pressions inflationnistes, la Banque centrale de la Gambie (CBG) a assoupli sa politique monétaire en réduisant l’exigence de réserve de dépôts de deux points de pourcentage (à 10%). En outre, la CBG continue de renforcer la supervision bancaire. En prévision de l’augmentation prochaine du capital minimum requis à la fin de 2012, la CBG a examiné les plans des banques pour répondre aux nouvelles exigences et est prête à appliquer strictement la nouvelle mesure. Prévalence des crimes sous-jacents 102. En tant que destination touristique importante en Afrique de l’Ouest, la Gambie est par conséquent une des cibles des cartels d’Amérique du Sud, faisant passer les stupéfiants vers les États-Unis et l’Europe, comme en témoignent les récentes saisies. Un autre grand défi auquel le pays doit faire face est le niveau de trésorerie impliqué dans les transactions commerciales transfrontalières. L’économie est à base de liquidités avec un système financier peu développé. Le secteur financier fait face à des défis en matière de surveillance et de contrôle, en plus d’un système de paiement rudimentaire. Le secteur des entreprises non financières n’est pas réglementé et est peu contrôlé. L’Etat dispose de moyens limités pour combattre le crime avec des frontières très poreuses. En général, il n’y a pas de données fiables sur la taille de l’économie informelle, ni sur la prévalence et l’incidence des infractions mineures en matière de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme. En matière de gouvernance, la note de la Gambie a baissé, après avoir marqué 34 sur 100 et être classée 105ème sur 174 pays selon Transparency International en 2012, par rapport à son classement de 77e sur 182 pays en 201183. En réponse, le gouvernement de la Gambie a présenté un projet de loi anticorruption visant à lutter contre les malversations84. Situation de la LBC/FT 103. L’Évaluation mutuelle de la Gambie a été réalisée et adoptée par la Plénière du GIABA en 2008. Après la menace de la publication d’une Déclaration Publique contre le pays au cours de la réunion plénière du GIABA en mai 2012, la Gambie a révisé le projet de loi de 2003 et promulgué une nouvelle loi de LBC/FT en juillet 2012. Cette loi vise à combler les lacunes relevées par les évaluateurs au cours de l’exercice d’évaluation mutuelle. Avant l’adoption de la Loi, le comité interministériel a été réactivé, ses nouveaux membres étant sensibilisés sur les questions liées à la LBC/FT. Le Comité a coordonné le processus d’adoption de la nouvelle loi, et étudie actuellement les modalités budgétaires de la CRF. De plus amples détails sur les progrès réalisés par ce pays sur la mise en œuvre des recommandations formulées dans son REM se trouvent dans le chapitre 3. 104. Pendant ce temps, un Directeur général de la CRF et Correspondant National auprès du GIABA à été nommé. 83 Transparency International, ‘Corruption Perception 2012’, op. cit.; Transparency International, ‘Corruption Perception Index 2011’ 84 Global Times, ‘Gambia Introduces Anti-Corruption Bill to Address Office Malpractices’, 29 juin 2012, disponible sur http://www.globaltimes.cn/content/717978.shtml. (Visité le 14 Mars 2013). Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 25 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org Ce sont là de bonnes nouvelles, qui permettront d’accélérer l’opérationnalisation de la CRF. 105. La CRF est restée à demi opérationnelle, car on n’en sait pas trop concernant la taille du personnel et le budget . Aussi, tant que des administrateurs indépendants ne sont pas nommés, il sera difficile d’exclure la possibilité d’être influencé par les autorités de la Banque centrale, puisque la plupart, sinon tous les membres du personnel ont été directement recrutés auprès de cette banque. En plus de la non opérationnalisation de la CRF et des contraintes persistantes en matière de logistique et de ressources humaines, l’application de la Loi de LBC/FT n’a pas été complètement testée. Par exemple, sur les 14 déclarations d’opérations suspectes (DOS) reçues par la CRF en 2012, seulement cinq ont été transmises pour complément d’enquête. Même si les quatorze DOS représentent une augmentation considérable par rapport aux 3 DOS transmises en 2011, il n’y a aucune information sur ce qui s’est passé concernant les DOS visées et il n’y a aucune trace d’inculpation en matière de BC/FT en Gambie. Assistance technique 106. La Gambie a été le premier pays à bénéficier d’une Assistance technique complète du GIABA pour la fourniture de ressources informatiques aux CRF de 13 pays. Les équipements ont été installés et testés en Gambie en juillet 2012, et une formation de plus de 2 (deux) semaines a été organisée pour le personnel qui va gérer le système. Néanmoins, la Gambie a besoin d’une Assistance technique pour permettre aux autorités de mettre en place un système efficace de lutte contre le BC / FT et de renforcer la lutte contre la criminalité transnationale organisée. Cette assistance consisterait en une formation et en un encadrement des autorités judiciaires, des organismes de répression, et des agences spécialisées d’enquête et de poursuite qui traitent des questions de LBC/FT. Les besoins spécifiques comprennent la formation et des voyages d’étude auprès de CRF bien assises; un soutien supplémentaire pour le développement d’une stratégie nationale de LBCT/FT ; l’acquisition de scanner pour les postes frontaliers; la création d’un bureau CRF, et une formation sur les techniques d’enquête et de poursuite concernant le trafic de stupéfiants, et d’autres infractions relatives au BC/FT. Conclusion 107. Après l’adoption de la nouvelle loi, la Gambie travaille actuellement sur les stratégies de mise en œuvre, en commençant notamment par l’autonomie opérationnelle de la CRF. La Gambie a besoin d’améliorer le contrôle des institutions financières et non financières, ainsi que les EPNFD. Des efforts doivent être faits pour tester la loi en inculpant les auteurs de BC/FT, et le pays a besoin de mettre en place un mécanisme approprié pour le gel et la confiscation des avoirs criminels figurant dans la R6 du GAFI, entre autres. GHANA 109. La découverte de réserves de pétrole offshore a fait monter les enjeux et intensifié la concurrence pour le pouvoir politique en raison des recettes attendues de la manne pétrolière. En effet, les élections de 2012 ont été considérées comme les plus coûteuses dans l’histoire du Ghana87. La concurrence intense peut être située dans le contexte des déficiences structurelles du système politique du « tout au vainqueur » du Ghana qui permet à ce dernier de s’accaparer de tous les pouvoirs et de conférer à l’Etat ghanéen le contrôle quasi-total des ressources88. 110. Nonobstant le caractère de plus en plus concurrentiel et coûteux des campagnes, le Ghana manque de cadres solides pour réglementer le financement des campagnes et assurer la déclaration des biens. La loi de 2000 sur le Partis Politiques n’oblige pas les partis et les candidats de révéler les sources de financement de leurs campagnes, ni de limiter les contributions qu’ils peuvent recevoir des particuliers et des entreprises. Bien que la loi oblige les partis de soumettre des rapports financiers audités à la Commission Electorale (CE) à des fins de publication ; il ne prévoit pas de sanctions à l’encontre des partis qui ne le font89. En outre, tandis que la Constitution de 1992 oblige les fonctionnaires de soumettre leurs rapports de déclaration des avoirs au Bureau de l’Auditeur Général, la Constitution n’autorise pas ce dernier à les publier90. Le Rapport sur l’intégrité générale de 2011 a révélé que le Ghana a eu une note de 8 sur 100 concernant l’efficacité des régulations du financement des partis, et 0 sur 100 concernant la régulation du financement des candidats individuels91. 111. Ces lacunes juridiques, combinées au manque de financement public des partis, ont suscité des craintes concernant l’influence potentielle des produits provenant de crimes sous-jacents sur le processus électoral. Les élections en 2012, comme en 2008, ont été l’occasion d’allégations et contre-allégations entre les partis du NDC et du NPP, 85 Les progrès réalisés par le Ghana sur le plan démocratique sont prouvés par deux décennies d’un régime civil continu, cinq élections multipartis successives sans violence à l’échelle nationale, une alternance paisible du pouvoir entre les deux principaux parties politiques en 2001 et 2009 ; des médias dynamiques, et une société civile de plus en plus active 86 Même si elle est marquée par des actes acrimonieux graves, la violence politique et les allégations continues de corruptions formulées par les représentants des deux principaux partis, d’après les Observateurs internationaux, l’élection a été largement transparente, sans heurts et crédibles 87 Voir Africa Confidential, ‘The First Oil Election’, du 24 août 2012. 88 Par exemple, l’article 257 Section 6 de la Constitution de 1992 déclare que, à l’état naturel, chaque minerai qui se trouve dans, sous, ou sur le sol ghanéen, dans les fleuves, les cours d’eaux, les ruisseaux à travers le Ghana ou dans la Zone Economique Exclusive ou une zone couverte par les eaux territoriales ou la plate-forme continentale, appartient à la république du Ghana et sera remis au président au nom et pour le peuple ghanéen Situation politique 108. Le Président de la République du Ghana, Son Excellence John Evans Atta Mills est mort en juillet 2012. Le Vice Président, Son Excellence John Dramani Mahama 26 a prêté serment en tant que Président. La transition pacifique et ordonnée du pouvoir a témoigné des progrès constants et d’une maturité relative en matière de gouvernance démocratique depuis le retour du pays à l’ordre constitutionnel en 199285. Ces progrès et cette maturité se sont manifestés à la suite des élections présidentielles et législatives très contestées en décembre 201286. En particulier, tandis que les résultats des élections présidentielles - et dans une moindre mesure – ceux des élections législatives ont été contestés par le parti de l’opposition New Patriotic Party (NPP) qu’il considère comme ayant été falsifiés par la Commission Electorale (CE) et le parti au pouvoir, le National Democratic Congress (NDC) en faveur de ce dernier. L’opposition a porté ces résultats devant les tribunaux sans recourir à la violence sur le plan national. 89 Bien qu’ayant le pouvoir de retirer le récépissé d’un parti qui n’a pas fait publier ses états financiers, la CE n’a pas voulu appliquer cette disposition sous prétexte qu’elle désavantagerait les petits partis 90 Article 286 (1) of the 1992 Constitution states, ‘[a] person who holds a public office mentioned in clause (5) of this article shall submit to the Auditor-General a written declaration of all property or assets owned by, or liabilities owed by, him whether directly or indirectly,’ (a) within three months after the coming into force of this Constitution or before taking office, as the case may be; (b) at the end of every four years; and (c) at the end of his term of office. 91 See Ghana Integrity Initiative, ‘Ghana Among Lowest-Scoring Countries on Political Finance Rules’, 30 Mars 2012, disponible sur http://www.tighana.org/giipages/giinews.php?idnews=50. (Visité le31 October 2012). Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 concernant l’utilisation de fonds provenant de la vente de stupéfiants pour financer leurs campagnes électorales repectives92. En effet, les agents chargés de la lutte contre le trafic de stupéfiants, anciens et actuels ainsi que quelques experts ghanéens ont soupçonné que certains politiciens ont été influencés par des barons de la drogue qui ont financé leurs campagnes lors des élections de 20129394. Le refus de certains partis et des candidats de révéler leurs sources de financement, et les récentes allégations qu’une entreprise étrangère en TIC avait fourni un soutien financier et matériel au pouvoir en échange de contrats publics lucratifs ne font que conforter ces craintes. 112. La possibilité pour les partis politiques et des candidats de compter sur les produits du crime dans leur quête de pouvoir a des influences profondes puisque cela pourrait gravement corrompre le système politique du Ghana et compromettre les efforts fournis pour la LBC/FT dans le pays. Situation économique et financière 113. Le Ghana a continué à faire des efforts considérables en ce qui concerne la croissance économique et a préservé son image de pays modèle dans la région ouest-africaine. La croissance du PIB du Ghana devrait être de 8,3 pourcent en 201295. Bien que cela soit inférieur aux 14,4 pourcent enregistrés en 2011, il est légèrement supérieur aux 7,5 pourcent, 7,6 pourcent et 8,2 pourcent prévus par la Banque Mondiale, le Business Monitor International, et le FMI, respectivement96. Entre autres facteurs de croissance, il y a eu une augmentation de la production du pétrole et des activités minières qui ont enregistré un taux de 36,2 pourcent dans le secteur industriel, contre 5,2 pourcent dans l’agriculture97. La Banque Centrale du Ghana (BOG) et la Banque Mondiale ont indiqué que le Ghana a conservé l’inflation à un seul chiffre en 201298. En outre, le Ghana demeure un pays à revenu intermédiaire faible. Il fait également partie des neuf pays d’Afrique Subsaharienne, et un des deux pays de l’Afrique de l’Ouest classé dans la catégorie moyenne par l’Indice de Développement Humain du Programme de Développement des Nations Unies (PNUD)99. 114. Les recettes pétrolières du Ghana ont soutenu son budget et ont donné au gouvernement une flexibilité fiscale en finançant des projets de développement. Néanmoins, 92 Joy News, Ex-Cocaine Convict is Neither NPP Financier no Member –Sir John, 29 September 2011, Disponible sur http://politics.myjoyonline.com/pages/news/201109/73696.php (Visité le31 October 2012). The General Secretary of the opposition NPP denied allegations by the African Watch Magazine that a convicted cocaine dealer was a financier of the party. Joy News, ‘NPP Vows to Use Recent Cocaine Saga for Propaganda but NDC says ‘bring it on’’, 19 December 2011, Disponible sur http://politics.myjoyonline.com/ pages/news/201112/78448.php. (Visité le31 October 2012) Voir l’article Joy News ‘NACOB Boss Refuses to Name Politicians on Narcotic Money List’, 14 Septembre 2011, 93 Disponible sur http://edition.myjoyonline.com/pages/news/201106/68340.php (Visité le19 October 2012). The Executive Secretary of the Narcotics Control Board (NACOB), Yaw Akrasi Sarpong, stated that ‘loud-mouthed or flamboyant…even influential’ politicians were on the list of those suspected drug dealers on NACOB’s watch list. 94 Ibid 95 Banquue Africaine de Développement: Ghana Economic Outlook, Disponible sur http://www.afdb.org/en/ countries/west-africa/ghana/ghana-economic-outlook/. (Access 19 October 2012) 96 World Bank Country Brief: Ghana. Disponible sur http://www.worldbank.org/en/country/ghana/overview. (Visité le19 October 2012); Observatoire International des Affaires, ‘ Global Macro Monitor’, pp. 34; International Monetary Fund, ‘Ghana and the IMF’, 13 October 2012. Disponible sur http://www.imf.org/external/country/GHA/index.htm. (Visité le19 Octobre 2012). 97 African Development Bank, ‘AEO 2012 Ghana – Country Note’, Disponible sur http://www.afdb.org/fileadmin/ uploads/afdb/Documents/Publications/Ghana%20Full%20PDF%20Country%20Note.pdf. (Visité le19 October 2012). 98 As of the first second quarter of 2012, the Bank of Ghana figures indicates a rate of 9.4 percent. See Bank of Ghana (2012), Inflation Developments and African Development Bank, ‘AEO 2012 Ghana – Country Note’, Disponible sur http://www.afdb.org/ fileadmin/uploads/afdb/Documents/Publications/Ghana%20Full%20PDF%20Country%20Note.pdf. (Visité le19 October 2012).Outlook, Vol. 4, No. 3, pp. 1-2. Copie disponible sur http://www.bog.gov.gh/privatecontent/MPC_Press_Releases/Inflation%20Outlook%20 Report%20-%20June%202012_Final%20to%20BOG.pdf. (Visité le8 November 2012). See also, World Bank Country Brief: Ghana; op. cit. The World Bank does not report a specific figure. Importantly, Ghana Economic Outlook. The issue of single digit inflation in Ghana is a source major controversy, with opposition politicians and many Ghanaian complaining of significant increases in domestic prices. See, for instance, Myjoyonline.com, ‘Bawumia Lecture Exposes NDC’s Tattered Achieve’, 8 August 2012, Disponible sur http://politics.myjoyonline. com/pages/news/201205/86198.php. (Visité le19 October 2012). In a lecture on the state of Ghana’s economy, the vice presidential candidate of the opposition NPP, Mahamadu Bawumia, questioned the validity of single digit inflation touted by the government by citing increases in prices and interests rates. See also, Daily Graphic, ‘Nana Blasts NDC Corruption’, 15 October 2012, Disponible sur http:// www.dailyguideghana.com/?p=63759. (Visité le19 October 2012). At a campaign rally, the NPP presidential candidate, Nana AkufoAddo, questioned why the cost of constructing a six classroom building increased from 85,000 Cedis to 280,000 Cedis within 4 years, notwithstanding the supposed single digit inflation. United Nations Development Program (2012). Africa Human Development Report 2012. United Nations: New York, 99 pp. 16. The other eight countries are Botswana, Cape Verde, Congo, Equitoral Guinea, Gabon, Namibia, South Africa, and Swaziland. www.giaba.org | bien que le gouvernement du Ghana doive recevoir environ 650 millions de dollars de revenus pétroliers en 2012, il n’en a reçu que 180 millions de dollars pour les deux premiers trimestres de l’année100. En même temps, le budget national devrait atteindre 9.842.066.957 $US contre 8.117.228.113 $US en recettes et en subventions, et comparé à 6.725.930.546 $US contre 5.511.072.988 $US en 2011101. Le grand écart des revenus pétroliers a suscité des inquiétudes quant aux risques liés à l’exécution du budget102. Une éventuelle augmentation des dépenses publiques effectuées par le gouvernement pourrait également compromettre les progrès réalisés par le pays, y compris le maintien d’un taux d’inflation faible103. 115. En outre, le Cedi Ghanéen a continué de baisser face aux principales devises étrangères. En particulier, la Banque Centrale du Ghana (BOG) a rapporté que le Cedi s’est déprécié de 18% par rapport au dollar US, de 17,3% face à la livre sterling, et de 13,1% par rapport à l’euro dans les 8 premiers mois de 2012104. Le tableau ci-dessous montre que le Cedi a été la monnaie la moins performante par rapport au dollar américain en 2012, par rapport à toutes les monnaies des Etats membres de la CEDEAO, avec une chute de plus de 30%. En conséquence, de nombreux producteurs locaux, en particulier ceux du secteur manufacturier, ont du encourir des coûts de production plus élevés en raison de l’augmentation des droits de douane sur les importations facturées en monnaies étrangères105. Cela a eu déjà une influence sur le coût élevé des biens et services dans le pays, et a encore augmenté les prix des produits de consommation importés106. Les préoccupations concernant l’augmentation des prix des produits de denrée qui en a résulté comme l’ont montré les augmentations du taux annuel jusqu’à 9,4% durant le premier semestre de 2012, ont incité la BOG à tripler les taux d’intérêt jusqu’à 15%107. Les mesures prises par la BOG ont sans doute augmenté le coût de l’emprunt, ce qui restreint les activités commerciales. Il est à noter que l’augmentation du coût des biens et services a des conséquences néfastes sur le pouvoir d’achat et le coût de la vie en général, et pourrait plonger de nombreux Ghanéens dans la pauvreté. 116. Les taux de croissance élevés du Ghana n’ont pas réduit le niveau de la pauvreté, qui reste à 28,5%108. Malgré le manque de données fiables sur le chômage dans le pays, on estime que 25,6% des Ghanéens entre 15 et 24 ans qui constituent environ 20% de la population, sont au 100 See The Budget Statement and Economic Policy of the Government of Ghana for the 2012 Fiscal Year, 16 November 2011, pp. 43. Copie disponible sur http://www.mofep.gov.gh/sites/default/files/budget/2012_budget.pdf. (Visité le8 November 2012) The projected figure is 1.234 billion Ghana Cedis and is converted into US dollars at the Bank of Ghana’s 7 November 2012 Cedi-Dollar buying rate of 1.9236; see also, Petroleum Receipts and Distribution Period for 1st Quarter of 2012 at http://www.mofep.gov.gh/sites/default/ files/reports/petroleum_receipts_4th_quarter_2011_0.pdf. (Visité le8 November 2012); Petroleum Receipts and Distribution Period for 2nd Quarter of 2012 at http://www.mofep.gov.gh/sites/default/files/reports/petroleum_receipts_2nd_quarter_2012.pdf (Visité le8 November 2012). 101 The Budget Statement and Economic Policy of the Government of Ghana for the 2012 Fiscal Year, pp. 62-65; The Budget Statement and Economic Policy of the Government of Ghana for the 2011 Fiscal Year, pp. 59-62. Copie disponible sur http://www. mofep.gov.gh/sites/default/files/budget/2011_Budget.pdf. (Visité le8 November 2012). 102 The Budget Statement and Economic Policy of the Government of Ghana for the 2012 Fiscal Year, pp. 43. Copie disponible sur http://www.mofep.gov.gh/sites/default/files/budget/2012_budget.pdf. (Visité le8 November 2012). The Budget Statement and Economic Policy of the Government of Ghana for the 2011 Fiscal Year, 103 AEO 2012 Ghana – Country Note’ 104 Bank of Ghana (2012), World Economic Outlook and External Sector Development, Monetary Policy Report, Vol. 1, No. 4, pp. 8. Copie disponible sur http://www.bog.gov.gh/privatecontent/MPC_Press_Releases/weo%20%20external%20sector%20 developments%20-%20september%202012.pdf. (Visité le8 November 2012). 105 Association of Ghana Industries, ‘Depreciation of the Cedi Leads to High Taxes – AGI’, 17 May 2012, disponible sur http://agighana.org/News/Depreciation-of-the-Cedi-Leads-to-High-Taxes.aspx. President of the Association of Ghana Industries (AGI), Nana Owusu Afari, lamented that the Cedi depreciation “…is a major concern to industry as increase in taxes raise cost of production of local producers.” Reuters, ‘Africa Money – Ghana’s Weak Currency Costs Country Dear in Election Year’, 19 July 2012, at http://www. reuters.com/article/2012/07/19/ghana-cedi-idUSL6E8I9BZV20120719. Starwin Products Limited, a drug manufacturer, reportedly incurred a 17-percent increase in its production cost in the first half of 2012. Its general manager reportedly lamented that the Cedi depreciation “… is seriously hurting us because 90 percent of our inputs are imported.” 106 Voir Bank of Ghana (2012), Inflation Developments and Outlook, op. cit. Concernant les produits alimentaires, le taux d’inflation a fortement augmenté Durant le second trimester de 2012. Il a atteint 4,4% en mars 2012 , et 5,4% en jiun 2012. It rose to 4.4 percent in March2012, and 5.4 percent in June 2012; Ghana Statistical Service, ‘Consumer Price Index Statistical Bulletin, September 2012, at http://www.statsghana.gov.gh/docfiles/CPI%20Release_pdf/Bulletin_CPI_September_2012.pdf. 107 See Bank of Ghana (2012); Reuters, ‘Bank of Ghana Hikes Rate to Fight Inflation’, 13 June 2012, at http://af.reuters. com/article/investingNews/idAFJOE85C06L20120613?pageNumber=1&virtualBrandChannel=0. 108 World Bank Country Brief: Ghana, op. cit. Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 27 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org chômage109. Ce taux est le double de celui de la tranche d’âge entre 25 et 44 ans et trois fois supérieur à celui de la tranche d’âge entre 45 et 64 ans110. Les jeunes représentent également 14% des employés du secteur formel ; ainsi , beaucoup de jeunes gens, y compris la plupart des diplômés de l’université et des migrants du milieu rural vers le milieu urbain, surtout à la recherche d’emplois, sont contraints de se tourner vers le secteur informel comme apprentis, travailleurs bénévoles dans des familles ou établis à leur propre compte111. En outre, la croissance s’est à peine traduite en développement puisque le Ghana continue de faire face aux défis sérieux, y compris les inégalités de revenus à grande échelle. De nombreuses communautés ghanéennes demeurent très démunies et n’ont presque aucun accès aux services sociaux de base112. L’existence 117. de nombreuses communautés défavorisées et le manque généralisé d’accès aux services signifient que le Ghana reste vulnérable à une série de crimes sous-jacents. En effet, le trafic de stupéfiants, la cybercriminalité, et d’autres activités criminelles sont souvent considérées non seulement comme une source légitime de financement des projets de développement, mais aussi comme un moyen de survie. Cela est attesté par la légitimité acquise et soutenue par les trafiquants de stupéfiants et d’autres barons qui financent des projets et fournissent des services de base dans les communautés défavorisées avec les produits de la criminalité. L’exemple d’un ancien membre du Parlement ghanéen (MP) qui bénéficie d’un soutien considérable dans sa communauté pour ses activités philanthropiques, en dépit de son arrestation et de sa condamnation pour trafic de stupéfiants aux États-Unis, montre que cela pourrait être le cas. Dans les communautés où les alternatives de survie sont limitées, beaucoup plus de personnes, comme dans le passé, peuvent avoir recours à des activités criminelles comme moyen de survie. Une augmentation des crimes sous-jacents pourrait compromettre les efforts de LBC/FT au Ghana puisque des criminels qui travaillent souvent avec leurs acolytes qui sont hauts placés dans le gouvernement ghanaéen, tenteront de dissimuler la provenance de leurs biens. 118. Le gouvernement du Ghana a décidé de doubler la taille de son économie avant 2015 dans le cadre des efforts visant entre autres à faire face au niveau élevé du chômage et de la pauvreté113. Ce faisant, il vise, entre autres, à attirer les investissements directs étrangers en supprimant les obstacles au commerce et aux investissements, à attirer les transferts de capitaux des Ghanéens de la diaspora, et à améliorer l’accès au crédit aux petites et moyennes entreprises indigènes114. Le gouvernement vise également à développer l’industrie du tourisme comme moyen de création d’emplois et de génération de revenus en attirant les investisseurs privés et les entrepreneurs pour investir dans l’hébergement de haute valeur115. 119. Le secteur financier du Ghana est principalement dominé par les banques. Il y a 25 banques de dépôts qui 109 African Economic Outlook, ‘2012 Ghana – Country Note’; UN Economic and Social Council: Ghana, at http://esa. un.org/wpp/country-profiles/pdf/288.pdf. See also, Modern Ghana, ‘I have No Data on Unemployment Rate – Employment Minister’, 24 June 2011, at http://www.modernghana.com/news/336272/1/i-have-no-data-on-unemployment-rate-employment-min.html. In a speech to parliament in June 2011, the Minister of Youth and Employment noted that there is no reliable date on Ghana’s unemployment 110 African Economic Outlook, ‘2012 Ghana – Country Note’ 111 Ibid 112 Le Gouvernement a cherché à relever ses défis grâce à un certains nombres d’initiatives, tels que Livelihood Empowerment Against Poverty (LEAP), the Savannah Accelerated Development Authority (SADA), and the National Social Protection Strategy. 113 Medium-Term National Development Framework: Ghana Shared Growth and Development Agenda (GSGDA), 2010-2013, Vol. 1, Accra, 114 Ibid, Pp. 23-29. 115 Ibid. 28 représentent environ 80% du total des actifs du secteur, ce qui représente environ 24% du PIB en 2010. En 2012, les envois de fonds étaient estimés à 151 millions $US (0,4% du PIB). Toutefois, les transferts officiels montrent cependant la non-dépendance du Ghana par rapport à ces entrées contrairement à beaucoup d’autres pays ouest-africains. Prévalence des crimes sous-jacents 120. Le trafic de stupéfiants reste l’infraction principale la plus répandue au Ghana. Les envois de cocaïne en provenance de l’Amérique Latine et de l’héroïne du Sud-est et du Sudouest de l’Asie transitent par le pays vers l’Europe, et dans une moindre mesure, les États-Unis116. Le cannabis en particulier, cultivé et consommé à travers le Ghana fait toujours l’objet d’un trafic vers l’Europe. Cela est démontré par la saisie presque simultanée de près de 1,5 tonne de cannabis et de 7,5 kilos de cocaïne, soit l’équivalent d’une valeur combinée de 4,3 millions £ en provenance du Ghana par les agents britanniques à l’Aéroport Heathrow de Londres en septembre 2012117. Des réseaux de contrebande de stupéfiants étrangers continuent d’avoir pignons sur rue dans le pays, y compris un réseau de distribution élaboré supervisé en grande partie par des criminels ghanéens et nigérians118. Le premier aéroport du Ghana, l’aéroport international de Kotoka (KIA) à Accra, demeure un important point de transit pour les trafiquants de stupéfiants. En outre, malgré le manque de données fiables, il est à craindre que la consommation de cannabis et d’autres drogues dures chez les particuliers fortunés et les colporteurs occasionnels ne soit à la hausse au Ghana119. 121. En ce qui concerne la cybercriminalité, des preuves anecdotiques indiquent toute une diversité de cas de figure. Par exemple, deux jeunes hommes ghanéens ont été arrêtés pour avoir soustrait une somme 37.000 $US à une femme américano-canadienne de 54 ans via Internet (419 scam)120. Sakawa est une forme de fraude associée à des pratiques vaudous qui est particulièrement répandue, ceci est illustré par d’incessants rapports d’assassinats présumés et d’activités rituelles de cybercriminels pour fortifier leurs opérations121. Tandis que l’on ignore la nature des individus et les réseaux impliqués, il y a un sentiment général au Ghana que le nombre de jeunes hommes pauvres et sans emplois, en particulier des banlieues d’Accra, domine encore la cybercriminalité. 122. En outre, malgré le manque de données fiables, la prolifération et le trafic d’Armes Légères et de Petits Calibres (ALPC) au Ghana font l’objet de préoccupations croissantes. La Commission Nationale sur les Armes Légères a récemment exprimé son inquiétude au sujet du rapport sur les ALPC illicites passées au Ghana en contrebande depuis les pays voisins122. La police ghanéenne à Accra a récemment saisi une cargaison d’armes et de munitions, dont 10 fusils à pompe, 20 fusils à deux canaux, et de grosses quantités de 116 117 Daily Guide, ‘ Sakawa Boys Busted’, 30 Avril 2012. Disponible sur http://www.dailyguideghana.com/?p=46456. (Visité le19 October 2012).. GhanaWeb, ‘ Biggest Cannabis Haul from Ghana Seized at Heathrow Airport’, 27 Septembre 2012. Disponible sur http://www.ghanaweb.com/GhanaHomePage/NewsArchive/artikel.php?ID=251558. (Visité le19 October 2012). 118 See, for instance, Ghana Business News, ‘Ghana Post Manager, Three Nigerians Arrested for Alleged Drug Trafficking’, 14 November 2012, disponible sur http://www.ghanabusinessnews.com/2012/11/14/ghana-post-manager-three-nigeriansarrested-for-alleged-drug-trafficking/. (Visité le21 January 2013). 119 Voir Le Bureau Américain de lute contre le trafic de Stupéfiants (2012), op. cit. Ceci a été confirmé pendant les entretiens sur le terrain avec les responsables de NACOB (Bureau chargé de la lutte contre le Trafic de Stupéfiant au Ghana) et des professionnels de la santé au début de cette année. Voir aussi ‘’United Nations Office of Drugs and Crime” (2012). ‘’World Drug Report 2012. United Nations Office of Drugs and Crime: New York, NY, pp 18”. “There are also indications of the use of Amphatemine-type stimulants in Ghana”. 120 GhanaWeb, ‘Sakawa Victim Stranded’, 21 May 2012, Disponible sur http://www.ghanaweb.com/GhanaHomePage/ NewsArchive/artikel.php?ID=239529. (Visité le19 October 2012); Daily Guide, ‘ Sakawa Boys Busted’, 30 Avril 2012. Disponible sur http:// www.dailyguideghana.com/?p=46456. (Visité le19 October 2012). 121 See, for instance, Modern Ghana, ‘Sakawa Killer Arrested, 20 June 2012. Disponible sur http://www.modernghana. com/news/402376/1/sakawa-killer-arrested.html.(Visité le 31 October 2012). 122 Joy News, ‘Small Arms Commission Alarmed Over Increased Illegal Arms Reports’, 7 August 2012, at http://edition. myjoyonline.com/pages/news/201206/87927.php. (Visité le8 November 2012). Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 cartouches AAA à destination du Nigeria, et a également arrêté trois Ghanéens et deux Nigérians123124. Les annonces de la recrudescence de la violence due à l’utilisation des armes à feu à la suite des affrontements entre groupes ethniques et religieux et des incidents violents, qui accompagnent des séances d’enregistrements biométriques lors de l’élection de 2012 constituent en outre la menace posée par les ALPC. 123. D’importants gisements d’or et d’autres minéraux du Ghana continuent de soutenir l’exploitation minière illégale très répandue, connue au niveau local sous le vocable de «galamsey ». Le phénomène est sous-tendu par une pure cupidité, de hauts niveaux de pauvreté et de chômage, surtout chez les jeunes, le manque d’opportunités économiques, les avantages matériels et financiers liés à l’exploitation minière illégale, et l’acceptation et le mythe au niveau de la communauté, fait autour de la richesse que les mineurs pénards peuvent réinvestir dans leur communauté locale. Alors qu’on ne sait pas au juste dans quelle mesure galamsey est sous le contrôle de réseaux transnationaux, il y a de plus en plus de preuves qu’il est géré par des étrangers, surtout des chinois qui s’allient souvent à des chefs locaux pour avoir accès aux zones minières. Les immigrés chinois opèrent davantage dans le pays en employant la maind’œuvre ghanéenne. Ceci est démontré par l’arrestation récente de 27 immigrés chinois pour leur implication dans le galamsey dans la région ouest du Ghana125. Le développement relatif du secteur financier 124. du Ghana au cours des dernières années a renforcé sa vulnérabilité liée aux activités de blanchiment de capitaux. Le blanchiment de capitaux basé sur les échanges, principalement sous forme de manipulation des transactions des importations et des exportations pour réduire ou éviter le paiement des droits de douane et de la contribution indirecte, et le rapatriement des bénéfices par des canaux informels, demeurent inchangés. Malgré l’absence de données fiables, les responsables de la répression criminelleont signalé que des sommes considérables d’argent illicite ont été blanchies à travers des investissements dans le secteur bancaire, des assurances, de l’immobilier, des importations de véhicules, des importations en général et des institutions confessionnelles. Rien qu’entre janvier et mai 2012, la Cour de Répression des crimes économiques et financiers a autorisé le gel de plus de 250 comptes bancaires pour des soupçons de blanchiment de capitaux souvent liés à la cybercriminalité. Cela représente plus de 80% des 300 comptes gelés durant toute l’année 2011126. Toutefois, la corruption reste un défi majeur, puisque le Ghana a eu 45 sur 100 et occupe la 64ème place sur 176 pays en matière de transparence d’après Transparency International en 2012127. Ce n’est guère différent de l’année 2011, lorsque le Ghana a occupé la 69ème place sur 183 pays128. Situation de la LBC/FT 125. Suite à l’adoption du REM du Ghana en novembre 2009 et à cause de ses mauvaises notations sur toutes les 123 The Punch, ‘Ghana Seizes Arms Consignment Bound for Nigeria’, 12 janvier 2012. Disponible sur http://www. punchng.com/news/ghana-seizes-arms-consignment-bound-for-nigeria/; Voir aussi Vanguard, ‘ Truckload of Arms Heading for Nigeria Seized in Ghana’, 11 janvier 2012. Disponible sur http://www.vanguardngr.com/2012/01/truckload-of-arms-heading-for-nigeria-seized-inghana/. www.giaba.org | recommandations essentielles et clés du GAFI, le Ghana a été mis sur le processus de rapport de suivi régulier. Suite à une visite de plaidoyer de haut niveau au Ghana, par le Directeur du GIABA en février 2012, visite au cours de laquelle il a été rappelé aux autorités ghanéennes les implications de la faible mise en œuvre du plan d’action convenu avec le Groupe Régional de Revue (ICRG /GAFI) du moyen orient et de l’Afrique, le Ghana a fait des efforts au départ pour rectifier les défaillances identifiées dans le cadre de la LBC/FT. Et même ce faisant, la Déclaration Publique du GAFI de février 2012 a identifié le Ghana comme un pays aux juridictions à haut risque en matière de LBC/FT et l’avait placé sous revue pour non-conformité avec les normes129 de LBC/FT. Le Ghana a réagi en prenant des actions pour améliorer son cadre de LBC/FT, et a soumis son troisième rapport de suivi avant la plénière du GIABA à Abidjan, Côte d’Ivoire, en mai 2012. Le rapport de suivi a indiqué que des actions importantes ont été entreprises pour rectifier les défaillances identifiées, y compris le vote par le Parlement ghanéen de la loi contre le terrorisme (Instrument Législatif 2181) le crime économique organisé (EOCO) la Réglementation (Instrument Législatif 2183), qui énoncent, toutes les deux, les directives de la LBC/FT pour les banques et institutions non bancaires, en juillet 2012. Cette ancienne loi criminalise le financement du terrorisme dans le cadre de la Recommandation 6 du GAFI et élargit la portée des mesures à utiliser pour libérer, saisir et confisquer les produits du crime130. Le parlement a également ratifié la Conventions des Nations Unies contre le Crime Transnational Organisé, et amendé les délits criminels de la loi de 1960 (Loi 29) par le vote de la loi sur les délits criminels de 2012 (Amendement) (Loi 849). La loi criminalise les crimes sous-jacents restants, y compris l’utilisation illégale de parties humaines, l’exploitation sexuelle, le trafic illégal d’explosifs, d’armes à feu et de munitions, et les manœuvres frauduleuses ou racket. La loi contre le terrorisme a été amendée pour habiliter le Ministère de l’Economie et de Finances et de la Planification à publier une instruction en vue de son application effective. La modification de la loi sur l’immigration de 2012 (Loi 848), qui criminalise la migration clandestine et le trafic humain a été érigée en loi en juin 2012131. Le Ghana a aussi publié des manuels de conformité pour les opérateurs de marché de capitaux et les compagnies d’assurance et courtiers, et approuvé la Stratégie Nationale/ Plan d’Action de LBC/FT. 126. En outre, une cellule de LBC/FT a été créée au niveau de la Banque du Ghana. La cellule a sensibilisé les banques, instituions financières et Directeurs de banques sur les risques, menaces et vulnérabilités relatives au BC/FT, de même que sur les piliers essentiels de la LBC/FT ; formé les agents en charge de la conformité sur l’évaluation des risques de BC/FT ; et finalisé un manuel pour l’analyse extérieure et l’inspection sur place des banques et institutions financières132. La banque, en collaboration avec la Cellule de Renseignements Financiers (CRF /FIC) a également sensibilisé les agents de conformité sur les exigences légales concernant les transactions en espèces. La CRF a augmenté son personnel avec sept membres, participé et facilité des ateliers sur le blanchiment de capitaux pour les hypothèques et autres opérateurs financiers. 124Ibid Ghana Business News, ‘Ghana Police Arrest 27 Chinese Galamsey Men’, Disponible sur http://www. 125 ghanabusinessnews.com/ghana-police-arrest-27-chinese-galamsey-men/. (Visité le19 October 2012). 129 Ibid 126 Voir l’article de NYU-CIC à paraitre bientôt – Responding to the Impact of Organized Crime on Governance in Developing Countries. 130 pp. 7. Déclaration de Presse par Mr. Samuel Thompson Essel, Directeur Général de, la CENTIF , Ghana, 24 Octobre 2012, 127 Voir Transparency International, ‘Corruption Perception Index 2012’, disponible sur http://www.transparency.org/ cpi2012/results. (Visité le 21 janvier 2013). 131 Portail officiel du Gouvernement du Ghana, ‘Président Mills Signe la loi sur l’immigration’, 9 Juillet 2012, disponible à ; http://www.ghana.gov.gh/index.php/news/features/14266-president-mills-signs-law-on-immigration. (Accès le 30 Octobre, 2012); Déclaration de Presse, op. cit. 128 Transparency International, Indice de Perception de la Corruption 2011 132 Ibid Pp. 3. Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 29 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org 127. Ayant réévalué le système de LBC/FT du Ghana et des actions prises par le pays pour rectifier les défaillances identifies, le GAFI a accepté d’effectuer une visite pour confirmer les actions prises avant d’enlever le Ghana de la liste des pays sous suivi. Le GAFI a noté le haut niveau d’engagement politique à travailler pour redresser les défaillances identifiées et “…les mesures importantes [prises] en vue d’une amélioration de son système de LBC/ FT, y compris la promulgation de la loi pour criminaliser le blanchiment de capitaux, la création et l’application effective de mesures appropriées pour la confiscation des fonds relatifs au blanchiment de capitaux, améliorer l’obligation de vigilance à l’égard du client et renforcé l’efficacité de la Cellule de Renseignements Financiers (CRF).” 128. Néanmoins, des défis importants restent encore à relever dans la mesure où la non-conformité avec les cadres législatifs existants demeurait toujours. En fait, la corruption continue à contrarier la mise en œuvre efficace des efforts de blanchiment de capitaux, et pas des moindres, parce que les cadres juridiques sont minés par des fonctionnaires très corrompus. De fausses adresses sont fournies lors de l’ouverture des comptes bancaires et des responsables de conformité facilement corruptibles permettent le transfert rapide de fonds en dehors des banques lorsqu’il y’a des cas de soupçon. En fait, une enquête récente par les agents chargés de la répression criminelle ont révélé que les autorités bancaires ont permis à la cybercriminalité de retirer €58,000 qu’ils avaient reçus d’un citoyen allemand à travers une fraude sur internet133. Les autorités bancaires continuent toujours d’autoriser des dépôts de fortes sommes d’argent sans demander la preuve de l’origine des fonds, et sans traiter les DOS conformément aux engagements du Ghana dans le cadre de son Plan d’Action134 de LBC/FT. 129. De surcroit, cela se fait bien que la CRF ait relayé des renseignements, concernant des centaines de comptes bancaires suspectés d’être utilisés pour le BC, au Bureau chargé de la lutte contre la Criminalité Financière Organisée (EOCO). La loi sur le blanchiment de capitaux stipule que lorsque les comptes sont gelés, les propriétaires peuvent faire un appel après un an. Cependant, les comptes gelés sont souvent débloqués/libérés après seulement une semaine135. L’EOCO, la Cour des Crimes Économiques Financiers (CCEF) et la CRF continuent d’être confrontés à de sérieux problèmes de ressources et de contraintes en matière de capacités136. Assistance technique 130. En plus du fait que plusieurs programmes de formation ont été organisés pour renforcer les capacités des autorités compétentes, le GIABA a installé un logiciel analytique de LBC/FT au niveau de la CRF du Ghana. Une formation pour les utilisateurs du logiciel a été organisée pour la CRF par le GIABA. Mais même après cela, il y’a toujours d’autres défis à relever. En particulier, les responsables judiciaires et les agents en charge de la répression criminelle au Ghana ont aussi bénéficié de quelques programmes de renforcement de capacité du GIABA. Cela, nonobstant le fait que, l’expertise, la capacité à détecter, prévenir, mener des enquêtes, poursuivre et réprimer le blanchiment de capitaux et autres cimes y afférents restent encore faibles. Les acteurs 133 Ibid 134 Ibid 135 Ibid 136 Ibid 30 financiers, particulièrement les compagnies d’assurances, méconnaissent en général les questions relatives au BLC/FT. La police Ghanéenne (GPS) manque toujours de capacités ou d’équipements pour mener des enquêtes et poursuivre les principaux crimes sous-jacents, particulièrement le trafic de drogue. Cela est d’autant plus aggravé par une procédure judiciaire laborieusement lente, avec des procès durant jusqu’à quatre ans, la plupart du temps à cause d’une préparation médiocre des dossiers. 131. En conséquence, le Ghana a identifié le besoin de développer et de renforcer les capacités en termes d’analyse, d’enquêtes et de poursuites pour ses agences spécialisées dans la répression criminelle. En particulier, le pays a requis une formation dans l’analyse et l’enquête financière pour sa CRF et les autres personnels de répression criminelle. Conclusion 132. Les efforts du Ghana risquent d’être minés au moins par un processus électoral à fort coût, une campagne financière pratiquement non réglementée et la tentation de détourner des deniers publics pour la campagne électorale ou de chercher des financements de sources criminelles. En fait la corruption du coté de l’Etat et des responsables de banques, telle que révélée par les médias, continue de saper la mise en œuvre efficace des mesures de LBC/FT. L’existence de plusieurs communautés de personnes démunies et des niveaux élevés de pauvreté, l’inégalité, le chômage et le sousemploi particulièrement chez les jeunes urbains continuent d’être un terreau fertile pour les crimes sous-jacents et par extension au BC/FT. 133. Nonobstant les dispositions d’une série d’ateliers de formation et de sensibilisation pour les responsables judiciaires et les agents de la répression criminelle, des responsables de banques et finances, il existe encore des lacunes à combler en termes de compétence et d’expertise sur les questions de LBC/FT. Par conséquent le Ghana et ses partenaires devraient mettre l’accent sur l’élaboration de cours spécifiques sur la nature et la dynamique du blanchiment d’argent et des crimes y afférents. La formation et les cours sur l’analyse financière, les enquêtes criminelles et poursuites avec un accent particulier sur les réalités socioculturelles du Ghana sont nécessaires. Une participation du personnel de répression criminelle et judiciaire à de tels cours est essentielle pour un renforcement durable des capacités. GUINEE Situation politique 134. La République de Guinée continu toujours sa difficile marche sur le chemin de la démocratie. Le pays était confronté à un climat socio-politique tendu, causé en partie par des désaccords sur la liste électorale suite au report des élections législatives prévues. Les affrontements entre les partisans des partis d’opposition et la police guinéenne a davantage augmenté les tensions politiques dans le pays. 135. L’instabilité politique et institutionnelle de ces dernières années a aggravé les défis de gouvernance de la Guinée, au moins parce que l’autorité de l’Etat a été affaiblie. Selon le Rapport 2012 du Doing Business de la Banque Mondiale, la Guinée occupe la 179e meilleure place (sur 183) Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 pour faire des affaires. Situation économique et financière 136. L’économie guinéenne devrait connaître une croissance de 5.1% en 2012, comparée à 4% en 2011137. Les contributions à cette croissance sont, 3.9% de croissance dans le secteur primaire, y compris 4.5% et 4.1% dans les sous secteurs de la pêche et de l’agriculture respectivement138. Egalement, l’expansion des terres irriguées et l’augmentation des intrants devraient entrainer une augmentation de 11% de croissance en production alimentaire lors de la campagne 2011-2012, comparé à 10% lors de la campagne 2010-2011. Cependant, la production d’or et de diamant devrait baisser de 36.5% et 24.3% respectivement. 137. Cependant, en dépit de la croissance attendue, l’instabilité politique a négativement affecté un secteur privé sous développé et déjà affaibli par la perte d’investissements étrangers et d’opportunités d’affaires. Plus important encore, le taux de pauvreté était de 55.2% en 2012, avec 64.7% de guinéens dans les zones rurales et 35.4% dans les zones urbaines vivant dans la pauvreté139. Il est par conséquent peu probable que la Guinée puisse réduire son taux de pauvreté de moitié à l’horizon 2015 fixé comme délai. Les réserves extérieures de change s’élèvent à 677 million de dollars US couvrant ainsi trois (3) mois de coûts d’importation140. www.giaba.org | 141. En dépit des efforts soutenus par le GIABA, y compris une visite de plaidoyer de haut niveau par le Directeur Général du 27 au 29 mars 2012, pour engager avec les autorités guinéennes l’élaboration du cadre de LBC/FT du pays, d’énormes défis restent à relever. Le cadre de LBC/ FT de la Guinée reste extrêmement faible et incomplet, du moins, parce que le pays doit mettre en place une CENTIF opérationnelle et efficace, telle que prévue par l’article 19 de la Loi LBC/FT No. L/2006/010/AN. La Guinée se doit de promulguer la loi CFT, nommer un Correspondant National au GIABA et renforcé la coopération et la collaboration entre les institutions pertinentes pour un fonctionnement efficace de son comité interministériel. 142. Le Comité de Suivi Technique, un organe informel chargé de la coordination des activités LBC/FT manque de ressources financières et logistiques appropriées pour mener à bien sa mission. 138. Le secteur financier de la Guinée comprend 12 banques de dépôts d’argent, ce qui représente plus de 90% du secteur financier avec des biens égaux à 9.7% du PIB en 2006. Le flux des transferts d’argent en 2012 s’élevait à 78 million de dollars US, soit environ 1.5% du PIB. 143. L’absence d’une CENTIF et d’une stratégie nationale de LBC /FT, et l’inexistence de cadres juridiques et institutionnels robustes sapent les efforts de la LBC/FT en Guinée. En plus, les cas rapportés en matière de crimes sousjacents montrent que la Guinée est un pays à haut risque pour le BC et le FT. Cela est prouvé par la non fourniture de DOS par les banques, les institutions financières et autres assujettis. Il n’y a pas non plus d’archives de poursuites judiciaires d’aucun crime sous-jacent avec condamnation. En dépit de toute l’assistance et l’engagement constructif du GIABA avec les autorités de la Guinée, le pays reste avec le Libéria, les deux maillons faibles dans la lutte contre le BC/FT de la région. Prèvalence de crimes sous-jacents Assistance technique 139. Avec un taux élevé de chômage et pauvreté, la Guinée est restée vulnérable à une série d’activités criminelles sous-jacentes. Le pays a continué d’être un pays de transit et de point de reconditionnement pour les stupéfiants d’Amérique latine en route vers l’Europe et d’autres destinations. En outre, la corruption est largement répandue. En mai 2012, une tentative de détournement de deniers publics à hauteur de 13 milliard de francs Guinéens a conduit à l’arrestation et l’emprisonnement de neuf (9) fonctionnaires du Département du Trésor, de la Banque Centrale et du Ministère de l’Economie et des Finances. Cette tentative de détournement a entrainé aussi la mort du Directeur du Trésor qui a été assassiné pour avoir exposé la criminalité141. Sur le plan de la corruption, la Guinée a été notée 24 sur 100 et classée 154e sur 174 pays dans l’indice de perception de la Corruption de Transparency International142. 144. Concernant l’Assistance technique, le GIABA a aidé la Guinée à organiser un atelier de pré-évaluation pour les parties prenantes dans le pays du 5 au 7 mars 2012, en prélude à l’exercice d’évaluation mutuelle. Environ soixante (60) personnes ont pris part à la manifestation. L’objectif était de les familiariser avec les outils utilisés dans le processus d’évaluation de même que la méthodologie de l’évaluation même et les processus et procédures de l’exercice d’évaluation mutuelle du GIABA Situation de la LBC/FT 140. La Guinée a été évaluée en juin 2012. Le Rapport d’Evaluation Mutuelle (REM) a été discuté et adopté lors de la 18e plénière du GIABA tenue à Dakar, au Sénégal du 20 au 22 novembre 2012. 137 African Economic Outlook, ‘2012 Guinea Country Note’. 138 Ibid 139 2012) » Rapport : « Pauvreté et Inégalité en Guinée de 1994 à 2012. Analyse à partir d’enquête auprès des ménages (juillet Xinhua, ‘Guinée : Les Indicateurs Economiques Sont Reluisants en 2012’, 24 Décembre 2012, disponible à http:// 140 french.china.org.cn/autreshorizons/2012-12/24/content_27503143.htm 141 RFI, ‘Guinée : Assassinat d’Aissatou Boiro, Une Femme Clé Dans La Lutte Contre le Détournement de Fonds’, 10 Novembre 2012, disponible à http://www.rfi.fr/afrique/20121110-guinee-assassinat-aissatou-boiro-femme-cle-lutte-contredetournement-fonds-criminalite-conakry 142 145. En dépit de cela, la Guinée a encore besoin d’une assistance supplémentaire pour, entre autres élaborer sa stratégie nationale de LBC/FT, renforcer son comité technique afin de coordonner les programmes de formation et de sensibilisation, et organiser la formation de son personnel judiciaire sur les crimes financiers. Bien que le GIABA ait proposé de fournir un soutien technique et financier à la Guinée pour lui permettre de renforcer sa stratégie de LBC/FT, il est clair que les autorités guinéennes ont opté de terminer l’évaluation mutuelle avant de travailler sur la stratégie. Conclusion 146. La République de Guinée devrait prendre des mesures pour renforcer son système de LBC/FT. En particulier, elle doit mettre l’accent sur la création de la CENTIF, l’adoption et la promulgation de la loi sur le FT de même que l’élaboration d’une stratégie nationale de LBC/FT ce qui sera une urgence dans le futur. Transparency International, ‘Indice de Perception de la Corruption 2012’ Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 31 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org 147. Le GIABA réaffirme sa disponibilité à soutenir les efforts du pays en renforçant le cadre pour lutter contre le BC/FT, tout en croyant que ces efforts devraient être soustendus par une volonté politique et un engagement ferme des autorités guinéennes. Dans l’ensemble, comme le REM a révélé des défaillances importantes, la priorité essentielle de la Guinée est de développer une action en vue de rectifier les défaillances et sans tarder. LA GUINEE BISSAU Situation politique 148. En Janvier 2012, le Président de la Guinée-Bissau, Mallam Bacai Sanha mourut. Cela provoqua des élections présidentielles en mars 2012, au cours desquelles le président par intérim, Raimundo Pereira, ne parvint pas à obtenir la majorité requise pour éviter un second tour. La Guinée-Bissau a traversé d’autres déboires politiques lorsque les militaires ont fait un coup d’état en avril 2012 avant le deuxième tour143. Le coup d’état a montré la précarité de Situation politique du pays. La CEDEAO décida de mettre sur pied une Force Militaire (ECOMIB) et déploya 679 soldats pour restaurer la paix et la stabilité dans le pays. En outre, la Conférence des Chefs d’Etat de la CEDEAO désigna Son Excellence, Good Luck Jonathan, le Président de la République Fédérale du Nigeria en sa qualité de Président du Groupe de Contact de la CEDEAO travaillant sur la Guinée-Bissau. 149. Il est peut-être important de souligner que le problème en Guinée-Bissau est politique et non sécuritaire en soi. Il constitue une manifestation de la pauvreté extrême et de la fragilité de l’Etat avec environ 30 partis politiques dans un pays de 1,4 million briguant le pouvoir. Les sanctions imposées à la Guinée-Bissau par la communauté internationale commencent à se révéler contreproductives puisque rien ne peut se faire sans engagement constructif. Le principal défi politique dans ce pays est de faire adopter la Feuille de Route des élections. La Situation économique et financière 150. L’exploitation des ressources naturelles reste le principal moteur de l’économie en Guinée Bissau, qui se targue d’un potentiel économique considérable, en raison de sa vaste richesse en ressources naturelles encore non exploitées. Mais l’économie n’est pas très diversifiée et dépend largement du cajou, qui constitua 90% des exportations de 2011144. 151. La croissance économique en 2011 fut de 5,1% et fut tirée par les exportations. Ces dernières contribuèrent de 14,4% au PIB. Les prévision145 montrent que la demande en cajou et les prix tombèrent de 1.350 dollars US la tonne à 1.130,6 dollars US en 2012 et à 1.121,3 dollars US en 2013. Les exportations elles aussi tombèrent de 14,4% du PIB en 2011 à 13,9% en 2012 et à 13,7% en 2013, ramenant leur contribution à la croissance de 3,7% en 2011 à 0,1% en 2012 et à 1,6% en 2013. Dans l’ensemble, la croissance économique passerait de 4,6% en 2012 à 4,9% en 2013. 152. Le secteur financier de la Guinée Bissau reste toujours sous-développé. Il y’a 4 banques de dépôt d’argent avec des fonds propres limités qui représentent plus de 90% du total des actifs du secteur évalué à 11,2% du PIB de 2010. Les envois de fonds en 2012 étaient de 46 million de dollars US, ce qui représente près 4,7% du PIB. 153. L’application des mesures de la LBC/ FT, y compris l’obligation de vigilance à l’égard du client reste très faible. Cependant le rapport Doing Business 2012 montre que le pays a avancé jusqu’à la 176ème place sur 183 pays, de cinq (5) places par rapport à 2011, ce qui constitue un grand potentiel de croissance du secteur financier. Le secteur privé est dominé par le commerce informel, qui est difficile à réguler et à protéger du blanchiment des produits du crime. Néanmoins, beaucoup de réformes devront être initiées pour mériter la confiance de la communauté des bailleurs et permettre de s’assurer de leurs investissements. 154. La Guinée Bissau, grâce à de multiples obstacles qui incluent une instabilité politique, a un taux de chômage relativement élevé estimé à plus de 30% des jeunes. Ce chômage résulte principalement du manque d’orientation des nouveaux diplômés qui se présentent dans le marché du travail. 155. Mis à part l’impact de l’instabilité sur la production et les investissements, les problèmes du système éducatif contribuent aussi à priver les jeunes de leur premier emploi. Ainsi, il y’a besoin de créer une structure nationale146 qui identifie et aide les personnes sans emploi afin de pouvoir faire une véritable évaluation du taux du chômage et de s’attaquer efficacement au problème. La Prévalence des Crimes sous-jacents 156. Les principales sources de blanchiment d’argent en Guinée Bissau sont le trafic de drogue, la corruption et l’évasion fiscale. La contrebande et le trafic de personnes, surtout d’enfants, constituent les autres menaces et sources d’enrichissement illicite. 157. En outre, plusieurs cartels de la drogue ont fait de la Guinée-Bissau un point de transit dans le trafic de la drogue en provenance de l’Amérique Latine vers l’Europe en raison de la faiblesse des structures institutionnelles et de contrôle du pays. La Guinée Bissau n’est ni un pays producteur ni un consommateur reconnu de drogues illicites, néanmoins, le trafic de la drogue reste le plus grand des défis à relever. Plusieurs rapports ont décrié le rapport étroit entre les chefs militaires et les narcotrafiquants. Par exemple, il se dit que le Chef d’Etat Major (Chef of Staff ) est le cerveau de la junte. Il est suspecté, de concert avec un groupe d’autres personnes d’avoir pris le contrôle du trafic de la cocaïne en provenance d’Amérique Latine qui continue de passer par le pays147. La Guinée Bissau a besoin de prendre les mesures nécessaires à la restauration de la stabilité politique dans le pays afin de mitiger ces menaces qui pèsent sur son développement tant stratégique qu’économique. Situation de la LBC/ FT 158. Il ne semble y avoir eu aucune avancée en Guinée Bissau depuis les discussions sur le troisième rapport de suivi de mai 2012. Par exemple, le Président n’a toujours 143 bissau/ Political context in Guinea-Bissau, http://www.africaneconomicoutlook.org/fr/pays/afrique-de-louest/guinee- 146 144 Source: economic outlook, http://www.africaneconomicoutlook.org/fr/pays/afrique-de-louest/guinee-bissau/ 147 SlateAfrique, ‘Guinee-Bissau : la Victoire Militaires et des (narcos), http://www.slateafrique.com/87297/guineebissau-victoire-des-militaires-narcos 145 Source: http://www.africaneconomicoutlook.org/fr/pays/afrique-de-louest/guinee-bissau/ 32 Source: http://www.africaneconomicoutlook.org/fr/pays/afrique-de-louest/guinee-bissau/ Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 www.giaba.org | pas approuvé la Loi sur la Lutte Contre le Terrorisme et son Financement. Son application aura un impact sur les Recommandations 3 - 6, 20 et 37. Les principaux domaines où il y a eu du progrès sont la nomination et l’installation des membres de la CENTIF, l’élaboration d’un modèle de DOS approuvé par le Ministre des Finances et envoyé à tous les départements comme le veut la loi, et l’adoption de la Loi Uniforme sur la Lutte Contre le Blanchiment d’Argent en vertu de la Résolution de l’Assemblée Nationale No. 4/2004 du 2 novembre, ainsi que celle de la Loi sur la Lutte Contre le Financement du Terrorisme. qui a été remise au Ministère de la Justice il y’a plus d’un an maintenant. On n’a aucune idée de ce qui est arrivé à cette DOS jusqu’à ce jour. Inquiète du manque d’engagement politique et de progrès dans le traitement des questions de la LBC/ FT en Guinée Bissau, la Plénière du GIABA, a cours de sa 18ème Assemblée à Dakar, Sénégal en novembre 2012 avait demandé au Directeur Général d’envoyer une mission de haut niveau dans ce pays constituée, si possible des représentants des Etats-membres. 159. Cependant, il reste toujours beaucoup à faire. Par exemple, la Guinée Bissau n’a fourni aucune information sur le moment à laquelle elle exigera l’obtention de l’approbation de ladite législation par le Président. De plus, la BCEAO n’a toujours pas fini de réviser la Loi Uniforme sur la Lutte Contre le Blanchiment d’Argent. D’une manière générale, le quatrième rapport de suivi de la Guinée Bissau n’a pas pu faire la preuve de l’efficacité de son système de la LBC/ FT. La Situation politique 160. Pour rectifier les défaillances mentionnées cidessus, la plénière148 a proposé certaines interventions et la mise en œuvre de procédures plus renforcées et la surveillance des activités du pays. L’Assistance technique 161. La CENTIF de la Guinée Bissau a été installée avec l’assistance du GIABA et de l’ONUDC. Il y’a eu d’autres actions pour améliorer le cadre de la LBC/ FT en dehors de la promulgation des lois. En termes d’Assistance technique, les besoins exprimés par la Guinée Bissau sont avant tout dans les domaines législatif et judiciaire. Il est en fait exigé du pays une plus grande prise de conscience de ses autorités politiques pour que ces dernières apportent un plus grand soutien à la LBC/ FT. 162. Le renforcement des capacités d’investigation est un autre objet de préoccupation majeure pour les autorités de la CENTIF. Pour soutenir le transfert d’aptitudes, des ateliers de formation au profit des personnes assujetties à la LBC/ FT sont nécessaires pour s’assurer qu’elles acquièrent les aptitudes nécessaires à une exécution consciencieuse de leurs obligations. 163. L’instabilité politique en Guinée Bissau est un vrai fardeau pour l’économie. Elle ralenti aussi les progrès dans beaucoup d’autres domaines. Le rapport pays présenté à la 18ème Plénière du GIABA explique clairement les défis que cette situation provoque. Conclusion 164. La révision générale en cours en matière de LBC/ FT suggère que la Guinée Bissau n’a fait aucun progrès et que rien n’a changé dans la situation du pays en ce qui concerne la LBC/ FT depuis qu’elle a soumis son troisième rapport de suivi en mai 2012. Depuis que la coopération a fourni au pays les moyens de louer des bureaux, l’Etat n’a pas pourvu de soutien à la CENTIF. Malgré le fait que les membres désignés reçoivent leurs salaires de leurs premières organisationsemployeurs, plus de quatre années se sont écoulées à essayer de rendre la CENTIF vraiment efficace avec une seule DOS, 148 LE LIBERIA 165. Le Liberia a consolidé la paix de son après-guerre et jouit d’un environnement politique généralement stable, au cours de l’année 2012 ayant traversé une période politique hautement chargée en raison de troubles électoraux et d’un boycott électoral de l’opposition, le Congrès de l’Alternance (CDC) en 2011149. L’inauguration de la Présidente Ellen Johnson Sirleaf, sortie victorieuse du second tour des élections présidentielles de novembre 2011, le 16 janvier 2012, et de la 53ème Législature du Liberia il y’a une semaine150, a confirmé les avancées du pays en direction d’une paix et d’une stabilité à long terme, malgré les désaccords entre le parti majoritaire, le Parti de l’Unité et l’opposition. 166. Au même moment, l’annonce par le Gouvernement de la découverte de pétrole offshore au Liberia a soulevé des inquiétudes sur la possibilité de corruption ne serait-ce que parce que le Liberia n’a pas encore mis en place les mesures de gestion du pétrole. Cependant, des efforts sont entrepris pour réformer la Loi sur le Pétrole du Liberia et élaborer une politique du pétrole151. Le Gouvernement a été critiqué pour le manque apparent de transparence et de responsabilité dans sa gestion du secteur pétrolier local152. Dans sa quête de transparence et de reddition des comptes dans la gestion des contrats du pétrole, la Législature du Liberia a commencé des investigations dans les différents contrats accordés relatifs au pétrole153. 167. En tant que pays ayant vécu un conflit, le Liberia fait toujours face aux défis de reconstruction de ses institutions et infrastructures qui ont souffert d’une guerre ayant duré plus d’une décennie. Le Liberia d’après-guerre a été décrit par la Banque Africaine de Développement comme un Etat fragile par rapport à ses voisins154. La Sécurité, en particulier, continue de buter sur le défi potentiel de voir des crises régionales gagner le pays. Par exemple, plus de 100.000 réfugiés qui ont fui la crise électorale de la Côte d’Ivoire dans les premiers mois de 2011 sont restés dans les provinces du Sud-est du Liberia, exerçant une pression sur les réserves alimentaires de ces zones. Alors que les organismes publics comme les forces de police du Liberia de 4.000 hommes et l’armée de 2.000 soldats suivent toujours une formation des Nations Unies et des USA, leurs agissements durant les troubles de novembre ont laissé planer des doutes sur leur niveau de préparation pour remplacer la Mission des Nations Unies au Liberia 149 For more on the Liberian election in 2011, see, for instance, BBC News, ‘ Liberia’s Sirleaf Seeks Re-election Amid Tubman Boycott’, 8 November 2011, available at http://www.bbc.co.uk/news/world-africa-15633697. (Accessed 14 March 2013). See also BBC News, ‘Sirleaf Urges Liberians to Vote Despite Tubman Boycott’, 5 November 2011, available at http://www.bbc.co.uk/news/worldafrica-15609008. (Accessed 14 March 2013). 150 Special Report of the Secretary General on the United Nations Mission in Liberia, pp. 1. Copy available at http:// www.un.org/ga/search/view_doc.asp?symbol=S/2012/230. 151 See allAfrica, ‘Liberia: Petroleum Law Under Review’, 24 December 2012, available at http://allafrica.com/ stories/201212242042.html. (Accessed 14 March 2013). 152 Twenty-fourth Progress Report of the Secretary-General on the United Nations Mission in Liberia, pp.1. 153 UN Security Council Report S/2012/641 154 Ibid Rapport de la 18ème plénière du GIABA Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 33 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org (UNMIL). Par conséquent, la Mission de Maintien de la Paix des Nations Unies, l’une des plus grandes missions jamais mise sur pied (8.000 hommes) est toujours présente jusqu’en 2014155. La bonne gouvernance est en constante amélioration bien qu’il y’a encore des défis à surmonter. Le pays a été évalué en termes de l’Index Mo Ibrahim en matière de bonne gouvernance et classé à la 34ème place sur 52 pays Africains, avec un score de 47 pour cent. Le gouvernement a amélioré son efficacité, la transparence, et la reddition des comptes par le biais de réformes dans la gestion des finances publiques et par l’introduction de systèmes de gestion des informations, mais malheureusement les capacités institutionnelles restent faibles156. 170. L’investissement direct étranger est en augmentation. A la suite des pics enregistrés au niveau des prix des denrées alimentaires et des combustibles en 2011 et au début de 2012, l’inflation libellée en dollars US. est descendue en dessous des 4 pour cent avant la fin du mois de juin et on s’attend à ce qu’elle reste à un seul chiffre jusqu’en fin-2012. Le déficit commercial s’est élargi depuis 2010, le reflet des importations de capitaux financés à des taux subventionnés et de la hausse des prix des denrées et du combustible importé qui font plus que compenser l’augmentation des exportations de minerais de fer. La couverture des réserves est restée relativement stable à environ 2 mois et ½ des importations. La Situation économique et financière 171. Le secteur financier du Liberia est largement dominé par les banques. Les 8 banques de dépôt d’argent représentent environ 90% de l’actif total du secteur évalué à 27,1% du PIB en 2010. Les rentrées de fonds de 2012 étaient de 378 million de dollars US, ce qui représente environ 31% du PIB. L’excès de dépendance des pays de ces rentrées de fonds est une source d’inquiétudes et a aussi des implications sur la LBC/ FT et requiert une surveillance étroite. 168. L’économie Libérienne a continué son expansion, en enregistrant sa huitième année consécutive de croissance d’après-guerre. Le pays a exporté son premier minerai de fer depuis le conflit de 2011, et les projections voient la croissance continuer en 2012 et au-delà, bénéficiant de l’exportation croissante de minerais de fer, de caoutchouc, de bois, et de l’huile de palme, ainsi que de l’investissement direct étranger continu157. 169. Le Liberia a enregistré de solides gains macroéconomiques dans le cadre de la récente Facilité Elargie de Crédit (FEC) soutenue par le the Fonds Monétaire International (FMI). La croissance économique a été robuste; l’inflation a été largement maîtrisée; les réserves internationales ont été renflouées; et la dette extérieure a été réduite. La croissance a été stimulée par de bonnes politiques macroéconomiques, un niveau d’investissement plus élevé, et une mise en œuvre vigoureuse des réformes structurelles. La perspective à court et à moyen terme reste favorable, bien que sujette à de considérables risques. A la suite d’une relance après-guerre initiale, la croissance économique a fait annuellement 7% depuis 2009 (venant principalement des activités non-minières avant la reprise des exportations du minerai de fer en fin 2011), alors que l’inflation a été largement contenue à hauteur d’un chiffre. Avec la reprise des exportations du minerai de fer en 2011, la croissance du PIB est estimée à près de 9% en 2012, soutenue par une forte croissance dans le secteur minier et une politique fiscale expansionniste pour accommoder une augmentation des investissements en infrastructures158. Les réformes fiscales insistent sur la maitrise des dépenses courantes, en particulier sur la masse salariale, et sur le renforcement de l’exécution et des contrôles du budget, à travers des améliorations dans la gestion des finances publiques. Un accroissement des limites de la dette extérieure permettra une augmentation des investissements judicieux qui amènent la croissance tout en maintenant la durabilité de la dette. Les mesures sont aussi programmées pour améliorer la bonne gouvernance et la transparence, y compris la surveillance financière des sociétés nationales, des procédures de rationalisation des dépenses d’équipement, l’amélioration de l’exécution des projets, et la création d’une unité de recettes des ressources naturelles au Ministère des Finances. Les réformes du secteur financier insistent sur la réduction des vulnérabilités et sur l’amélioration de l’accès au crédit. 155 Ibid 156 http://www.afdb.org/en/countries/west-africa/liberia/liberia-economic-outlook/ 157 http://www.imf.org/external/np/sec/pr/2012/pr12449.htm 158 http://www.imf.org/external/np/sec/pr/2012/pr12449.htm 34 172. Dans le secteur financier, des réformes ont été mises en œuvre pour améliorer la stabilité du secteur et augmenter l’accès au crédit et aux services financiers, y compris ceux du secteur de la micro finance. Le système bancaire est liquide et bien capitalisé, et la croissance du crédit a été forte au cours des trois dernières années. Les prêts non productifs ont baissé en 2011, mais ils restent toujours plus nombreux que les années précédentes et existent en grand nombre dans la région. La Banque Centrale du Liberia (BCL) a réagi à cet état de fait en intensifiant le cycle d’examen de crédit ciblé sur place et le complétant avec une surveillance off-site plus rigoureuse. La BCL aide aussi les banques commerciales à renforcer leurs directives internes de gestion des risques et a exigé qu’elles adoptent des normes de déclaration financière internationale (NDFI) avant la fin de 2012. La BCL a dirigé les efforts qui ont mené à la création d’un nouveau Code du Commerce et à la promulgation d’une loi pour mettre en place un nouveau tribunal commercial en 2011, ce qui aiderait à améliorer la mise en application des contrats financiers. La BCL a progressé avec de nouvelles initiatives 173. pour développer l’intermédiation financière, y compris à l’endroit des personnes non bancarisées, par le biais d’une initiative de stimulation de crédit de 5 million de dollars US aux PME lancées en novembre 2010 et d’une autre facilité de 5 million dollars US ciblant le secteur agricole devant être lancé dans les premiers mois de 2012. Elle a aussi facilité la micro finance, et les services bancaires mobiles ont été introduits en septembre 2011. La pression morale du gouvernement maintient les taux de prêt à un niveau relativement bas en vue d’aider le secteur des petites et moyennes entreprises, bien que cela réduit le profit des banques. Néanmoins, ces efforts ont amélioré l’accès Doing Business du Liberia au crédit l’amenant de la 139ème position dans le rapport de 2011 à la 98ème en 2012. 174. La BCL est en train de moderniser le système de paiements et d’intensifier ses efforts pour créer un marché des capitaux, qui débutera par un marché de bons du Trésor ou ceux de la banque centrale en 2012. Le marché des capitaux à long terme n’a pas encore été créé et il n’y a pas de véhicule effectif pour l’épargne contractuelle et Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 un investissement collectif en dehors de la National Social Security and Welfare Corporation. Le revenu du secteur est concentré dans des activités fondées sur des honoraires alors que le cadre juridique et règlementaire des prêts garantis n’est pas assez développé. Les autorités ont besoin d’améliorer le cadre existant puisqu’il présente des risques de LBC/ FT à l’économie. 175. En 2011, le gouvernement a parachevé des négociations sur un Accord de Partenariat Volontaire (APV) avec l’UE afin d’assurer les marchés locaux et d’exportation que la production de bois a été régulière. L’APV doit permettre au Liberia d’améliorer sa gestion forestière et d’introduire un auditeur indépendant pour renforcer le suivi et la surveillance des activités forestières159. 176. Le Liberia fut le premier pays Africain et le second au monde à respecter l’Initiative pour de la Transparence dans les Industries Extractive (ITIE), et le premier au monde à inclure le secteur forestier dans ses déclarations. En 2011, il paracheva sa 3ème Déclaration ITIE, qui concerna les versements faits à l’Etat par 121 sociétés minières, pétrolifères, agricoles, et forestières entre juillet 2009 et juin 2010, comparés à 64 sociétés dans la 2ème déclaration. Il a aussi publié une déclaration sur l’offre d’incitatifs aux pays qui observent l’ITIE en utilisant le Liberia comme une étude de cas. Dans l’Index Mo Ibrahim sur la Gouvernance Africaine de 2011, le Liberia s’est haussé au 10ème rang parmi 53 pays sur les politiques environnementales, un progrès conséquent du 37ème de 2006. Prévalence des Crimes Sous-jacents 177. Le Liberia est parmi les pays de l’Afrique de l’Ouest qui ont été ciblés par les cartels Sud Américains de la drogue comme point de transit vers l’Europe et les USA tel que les récentes saisies l’ont montré. Un autre important défi auquel le pays est confronté est le niveau des transactions en numéraires dans une économie de double circulation des monnaies (le dollar US et la monnaie locale sont utilisées de manière interchangeable). Le système financier est rudimentaire avec une faible infrastructure du système de paiement. Le pays bénéficiera toutefois d’un projet infrastructurel continu du système de paiement que la BAD est en train de mettre en œuvre dans la région. Les défis réglementaires et de contrôle continuent sans faiblir. Le secteur des Entreprises NonFinancières est toujours non régulé. L’appareil d’état est limité et ne permet pas de combattre le crime avec des frontières très poreuses. www.giaba.org | pour des poursuites. Les quantités de drogues saisies étaient de 64,3 grammes de Cocaïne, 0,66 grammes d’Héroïne et 386,4 grammes de Marijuana.160 Cependant, il y’a de plus amples informations par rapport au traitement de ces cas. Cela nous laisse comme seule option celle de conclure que le système de justice pénal n’est pas efficace, non plus. Situation de la LBC/ FT 180. Le système de la LBC/ FT du Liberia a été évalué en novembre 2010 et le Rapport d’Evaluation Mutuelle (REM) fut adopté en mai 2011. D’importantes défaillances sont apparues dans le système de la LBC/ FT au Liberia. En particulier, le pays n’avait pas une législation générale approuvée de lutte contre le blanchiment d’argent. En outre, le Liberia ne possède pas une Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières (CENTIF) et il n’y a aucun cadre légal pour combattre le financement du terrorisme. L’évaluation a révélé que la mise en œuvre de mesures de LBC/ FT de normes internationales acceptables au Liberia n’a pas été effective. Sur la base des résultats de l’évaluation, la Plénière a placé le Liberia dans le processus de Suivi Régulier. 181. En faisant face aux défaillances ci-dessus, les autorités Libériennes ont créé deux commissions (la Commission Interministérielle de LBC/ FT et la Commission Inter-Agences de LBC/ FT). La Commission Interministérielle de LBC/ FT fut chargée d’assurer un plan de LBC/ FT effectif au Liberia. La Commission Inter-Agences de LBC/ FT fut chargée de faciliter la coordination et la coopération entre les différentes agences par rapport au partage d’informations sur la LBC/ FT au niveau du pays. De plus, La Commission Interministérielle de LBC/ FT a institué la Commission de Rédaction de la LBC/ FT et ladite commission est chargée du suivi de la formulation et de la promulgation de la Loi sur la LBC/ FT au Liberia. 182. Le Liberia a présenté son premier rapport de suivi en mai 2012, qui a été par la suite, débattu à la Plénière de GIABA de mai 2012 tenue à Abidjan, Côte d’Ivoire. Après une revue minutieuse par la Plénière du progrès fait par le pays en relation avec les recommandations du REM, le Liberia a été maintenu dans le processus de Suivi Régulier. 178. Les autorités s’échinent à faire adopter un nouveau projet de loi sur la LBC/ FT qui prend en compte les défaillances identifiées dans le rapport national d’Evaluation Mutuelle de 2011. Alors que les autorités sont en train de mettre en place des mécanismes pour la création de la CENTIF du pays, la Banque Centrale du Liberia (BCL) est actuellement responsable de la réception et du traitement des Déclarations d’Opérations Suspectes (DOS) en provenance des banques commerciales. Cependant, la BCL n’a reçu aucune DOS des banques pendant la période de révision. Créer la CENTIF et la rendre opérationnelle dépendra largement de la mise en vigueur du projet de loi LBC/ FT. Pendant la période couverte par la revue, la 183. Commission Interministérielle de LBC/ FT intensifia ses efforts pour obtenir le parachèvement de l’ébauche du Projet de loi sur la LBC/ FT. A cette fin, la Commission de Rédaction avait organisé une série de sections de rédaction sous la coordination de la Commission Interministérielle de LBC/ FT. Par conséquent, la version finale de l’Ebauche du Projet de loi de la LBC/ FT a été déposée auprès du Ministre des Finances pour être transmise au Ministère de la Justice pour une revue finale. En Juillet 2012, le Projet de loi de la LBC/ FT a été présenté à la Présidente pour être présenté par la suite au Pouvoir Législatif du Liberia pour sa promulgation. Le Projet de loi a été présenté au Sénat Libérien et il a été adopté par l’auguste assemblée. Le projet de loi a aussi été présenté à la Chambre Basse pour adoption. On s’attend à ce que le Projet de loi soit adopté par la Chambre Basse en janvier 2013. 179. Durant la période de revue, il y’eut 219 infractions liées à la drogue et 58 crimes à main armée commis et les personnes incriminées ont été arrêtées et remises à la Cour En juin 2012, le Directeur Général du GIABA entreprit 184. une visite de sensibilisation au Liberia. Cette visite devait convaincre les autorités d’accélérer les actions pour faire 159 160 http://www.efi.int/files/attachments/euflegt/liberia_vpa-briefingnote_eng.pdf Liberia country report to GIABA Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 35 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org face aux défaillances et aux recommandations du rapport d’évaluation mutuelle du Liberia. 185. La Commission Interministérielle en collaboration avec le GIABA en avril 2012 avait organisé un atelier avec les Parties Prenantes sur l’Ebauche du Projet de loi (la Loi) sur le LBC/ FT du Liberia. L’atelier a passé en revue et débattu de l’Ebauche du Projet de loi LBC/ FT pour sa présentation au Pouvoir Législatif National et a sensibilisé les parties prenantes sur le danger que représentent le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme dans la région de l’Afrique de l’Ouest. En juillet 2012, la Commission a aussi organisé un séminaire de formation de deux jours pour les responsables de conformité ayant en charge les questions de LBC/ FT ou d’activités connexes en assurance, envois de fonds, micro finance, avec les ONG, les Casinos et les agences de régulation et de contrôle chargées du contrôle et du suivi des EPNFD. L’Assistance technique 186. Les besoins du Liberia en Assistance technique pour une gestion efficace de son régime de LBC/ FT continuent de s’appuyer sur le renforcement des capacités. Le pays a besoin de soutien technique pour intensifier la lutte contre le crime organisé transnational. Un programme de formation et de mentorat au profit des autorités judiciaires et des institutions spécialisées d’investigation et de poursuites qui traite des questions de LBC/ FT; de fournir aussi une formation conséquente sur la LBC/ FT aux autorités de réglementation. Les autres domaines d’intervention sont: un plaidoyer et la sensibilisation des principales parties prenantes; un soutien technique et financier sur l’étude d’évaluation du risque de BC/FT; le renforcement des capacités sur la manière de conduire l’étude et de traduire en justice les cas liés à la LBC/ FT. 187. Il est cependant, important de souligner que le Liberia est un bon exemple des pays qui ont une capacité d’absorption de L’Assistance technique faible. Par exemple, le GIABA a fait plusieurs offres d’Assistance technique mais le Liberia ne pouvait pas les accepter en raison de l’absence d’une CENTIF. En particulier, si le Liberia ne crée pas la CENTIF et ne l’installe pas dans un lieu approprié capable d’accueillir des matériels et logiciels analytiques de la LBC/ FT, il court le risque de perdre son assistance. En plus de cela, le GIABA a livré au Liberia une devise et autre scanner Contraband à l’aéroport et sponsorisé les Juges de la Cour Suprême pour un voyage d’études et il a organisé un bon nombre de rencontres sectorielles ainsi que des programmes de formation au Liberia pour susciter de la réaction. Conclusion 188. La perspective d’une opération efficace d’un régime de LBC/ FT au Liberia n’est pas encore certaine malgré l’engagement du Gouvernement durant la visite du Directeur Général du GIABA et le fait d’avoir attiré l’attention de la Présidente qui a promis d’agir rapidement sur la législation en préparation. L’adoption du Projet de loi de la LBC/ FT par le Sénat et sa présentation subséquente à la Chambre Basse pour adoption fournira encore plus l’instrument juridique d’un régime efficace de la LBC/ FT dans le pays. Malgré l’engagement avec la Banque Centrale du Liberia sur la préparation des questions de la LBC/ FT dans le pays, très peu a été fait faire face aux déficiences. Si les paramètres 36 de dissuasion des risques et des déficiences, et les mesures de progrès sont appliqués au cas du Liberia, parmi lesquelsl manque de législation contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, le faible contrôle de la LBC/ FT du secteur financier, l’absence d’une CENTIF, le manque d’archives sur les investigations, la poursuite et la condamnation réussies des cas de BC et de FT, le manque de mécanisme pour geler et confisquer des avoirs d’origine criminelle en conformité avec les RCNU 1267 et 1373, il serait logique d’en conclure que le Liberia est le pays le plus arriéré en matière d’efforts dans la LBC/ FT et qu’il présente les risques et vulnérabilités les plus gros au BC et au FT dans la région. LE MALI Situation politique 189. Considéré comme l’une des démocraties prometteuses de l’Afrique de l’Ouest, le Mali a connu un revers politique majeur en 2012; commençant à partir de la rébellion prolongée des Touaregs au coup d’état militaire du 22 mars 2012 qui renversa le Gouvernement élu de l’ex Président Amadou Toumani Touré. Le coup d’état précipita la victoire militaire de la rébellion Touareg déclarée par le Mouvement National pour la Libération de l’Azawad (MNLA), avec le soutien non dissimulé de groupes terroristes liés à Al Qaeda, principalement l’Ansar Dine et le Mouvement de l’Unité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO), et Al Qaeda dans le Maghreb Islamique (AQIM). 190. La chute finale de la vaste région nord du pays entre les mains des rebelles et des terroristes et l’imposition consécutive de la Charia dans la région amena la division de-facto du pays en deux. En avril 2012, le MNLA déclara «l’Indépendance de l’Azawad» de manière unilatérale à la suite d’une attaque éclair majeure menée dans le nord du pays, et prit le contrôle de trois villes-clé: Kidal, Gao et Tombouctou. Cette situation dramatique a provoqué le déplacement de centaines de milliers de Maliens vers les pays voisins. 191. De plus, le contrôle du nord par les groupes terroristes, qui s’adonnaient aussi au crime organisé, comme des enlèvements, le trafic de la drogue, la contrebande, etc, a fait du pays un havre du BC/FT. Alors que le Gouvernement par Intérim à Bamako s’efforçait de s’organiser, la progression menaçante des forces terroristes vers le Sud, ainsi que la surveillance politique globale des putschistes encore actifs dans la zone, continuèrent de miner l’autorité de l’Etat Malien. 192. A la suite de la démission forcée de l’ex Premier Ministre Cheick Modibo Diarra en Décembre 2012 et son arrestation sur ordre du Capitaine Sanogo, le chef des putschistes, un nouveau Premier Ministre, le Dr. Diango Cissoko, a été désigné. Pourtant le mélange d’un territoire terroriste au nord et d’un gouvernement civil contrôlé par des militaires au Sud est mortellement dommageable à la capacité du Mali à combattre le BA/FT. Pire même, il a transformé le pays en un terrain propice aux complots et à la promotion du FT, du crime organisé et autres crimes sousjacents de BA dans les pays voisins de la région. Il est important de noter cependant, que la 193. CEDEAO a réagit de manière appropriée aux défis que Situation politique et sécuritaire posent au Mali. La CDEAO, en collaboration avec les Nations Unies et l’Union Africaine (UA) parvint à adopter une Résolution du Conseil de Sécurité Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 pour le déploiement de troupes au Mali dans le cadre de ce qui a été appelé l’AFISMA. Une assemblée de collecte de fonds des bailleurs a aussi eu lieu, qui a recueilli environ 450 million de dollars ainsi qu’une autre assistance subséquente. Les forces Françaises et Maliennes sont parvenues à déloger les rebelles et à libérer des parties significatives du territoire Malien avant la fin de 2012. La plupart des pays de la CEDEAO et d’ailleurs ont déployé des troupes pour aider à restaurer la souveraineté du Mali. Des négociations étaient en cours au moment de la rédaction du présent rapport à travers un dialogue constructif et un calendrier électoral consensuel. La Situation économique et financière 194. Malgré les crises politiques et sécuritaires, les estimations prévoyaient pour l’économie Malienne une croissance de 6,9% en 2012, soit une hausse de 1,1% par rapport à 2011. Cette estimation est cependant sujette à des changements, en fonction des vicissitudes de Situation politique et sécuritaire, ainsi que du commerce avec la Côte d’Ivoire. 195. Le contexte macroéconomique du Mali avait déjà été marqué en 2011 par une chute abrupte dans la production agricole en raison d’une pluviométrie irrégulière et une mauvaise répartition des pluies dans le temps et dans l’espace. Cela a été aggravé par un mélange de chocs extérieurs, dont la crise postélectorale en Côte d’Ivoire, la guerre en Libye, et les hausses des prix du pétrole et des denrées alimentaires. Pour rappel, en 2011 le PIB national a augmenté de 1,1%, avec les contributions des secteurs primaire, secondaire et tertiaire, s’élevant respectivement à 35,1%, 25,3% et 39,5%. La hausse du PIB avait été soutenue, tout d’abord, par la production de coton et par le commerce, ensuite par les industries textiles et alimentaires, le transport, les télécommunications et l’élevage. 196. Le secteur financier du Mali est dominé par les banques avec 13 banques de dépôt d’argent, ce qui représente environ 90% de l’actif total du secteur évalué à environ 20% du PIB en 2010. Les transferts de fonds en 2011 se sont élevés à 473 million de dollars US, ce qui représente environ 4,5% du PIB. 197. A la suite du coup d’état de mars 2012, les secteurs tant publics que privés de l’économie ont subi des dégâts considérables. L’occupation du nord du pays a perturbé la production agricole et le commerce, puisque la situation sécuritaire très détériorée avait provoqué une baisse des voyages d’affaires vers le Mali. Le commerce général, les hôtels et restaurants en ont beaucoup souffert. La décision des partenaires au développement de suspendre le soutien budgétaire et une bonne partie de l’aide aux projets de l’administration locale s’est traduit par une faible performance dans les secteurs de la construction et des travaux publics. Heureusement, le secteur minier s’est révélé être une source de croissance stable, et le secteur agricole connut des récoltes abondantes en 2012. Le FMI considère que les autorités ont fait preuve 198. de prudence en compensant la perte de revenu par une réduction des dépenses, en particulier des dépenses d’investissement, et une réduction des subventions indirectes des produits pétroliers et du gaz de cuisine. En outre, en fin juillet 2012, la Banque Mondiale initia un portefeuille de dixhuit projets actifs au Mali, correspondant à des engagements www.giaba.org | de financement de 587,6 million de dollars répartis dans les domaines de l’énergie et du développement rural. Le Mali a été classé 146ème sur 183 pays dans le 199. rapport Doing Business de la Banque Mondiale de 2012, et en tant que tel, considéré comme le pays ayant fait le plus de réformes dans la zone de l’UEMOA dans le but d’améliorer le climat des affaires. Cependant, son classement par Transparency International à la 105ème place sur 174 pays en 2012 au niveau de l’Index de Perception de la Corruption est resté faible, avec un score de 34%, et indique le niveau de corruption dans le pays. Dans un tel climat, ce serait très difficile de faire marcher le régime de LBC/ FT national de manière efficace. Malgré les progrès économiques du pays en 2012, 200. la pauvreté a persisté au Mali, en particulier en milieu rural (51%). Le PNUD a estimé le pays à un index de développement humain faible (175ème sur 185 pays en 2011), aggravé par une démographie défavorable (taux de fertilité élevé – 6,6 enfants par femme; une population très jeune: 3 Maliens sur 5 ont moins de 25 ans). Cela pourrait rendre les dépenses sociales intolérables pour le gouvernement dans les moyen et long termes. Le chômage des jeunes est un a problème majeur 201. au Mali (à 15,4% pour le groupe d’âge de 15 à 39 ans, contre 9,6% pour toute la population), et il prévaut plus à Bamako (27,3%) que dans les villes secondaires (14%) et les zones rurales (6,6%). Les zones rurales sont essentiellement en butte avec le sous-emploi pendant la saison sèche. La durée moyenne du chômage est de cinq années et la grande majorité des chômeurs (81,5%) sont des jeunes à la recherche de leur premier emploi. 202. Par ailleurs, le Mali est en bonne voie pour réaliser l’Objectif de Développement du Millénium (ODM) pour l’inscription à l’école primaire à l’horizon de 2015. Le taux d’alphabétisation est beaucoup plus élevé en zone urbaine (53,2%) qu’en zone rurale (21,6%). En termes de dépenses sociales, 35,61% du budget de 2011 a été consacré à l’éducation. Le Mali pourrait aussi réaliser l’ODM dans la lutte contre le VIH / SIDA à l’aube de 2015. La discrimination contre les femmes et l’inégalité sont toujours fortement présentes au Mali. Les femmes sont toujours sous-représentées dans les instances de prise de décision. Prévalence des Crimes Sous-jacents 203. Historiquement, la position géographique du pays le place sur les routes commerciales des caravaniers qui existaient pendant la période coloniale. A la suite de la décolonisation et de l’émergence de nouvelles routes commerciales, le corridor autrefois utilisé par les caravaniers devint le lieu d’activités commerciales informelles, de manière progressive un débouché de formes variées de trafic régional et international (la contrebande de cigarettes, de combustible, le trafic des armes, le trafic de la drogue, le trafic illicite de migrants, etc.). En 2011, la police Malienne a saisi plus de 900 kg de drogues illicites (cocaïne, amphétamines, de l’herbe ou de la résine de cannabis et autres substances contrôlées). 204. Concernant le trafic d’êtres humains, en plus du trafic illicite de migrants qui traverse le Mali en route vers Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 37 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org l’Europe, en mars 2012, la police Malienne avait arrêté quatre personnes suspectées de trafic de garçons du Burkina Faso pour des travaux forcés dans les mines aurifères artisanales du Mali. Dans la même période, douze (12) procédures liées au trafic ont été présentées au-devant de la cour. 205. A part ces deux infractions, le rapport du pays présenté par le Mali dans la période de septembre 2011 à août 2012 souligne les infractions suivantes: la fraude dans la vente et l’acquisition de l’or, la contrefaçon et le financement d’activités terroristes. Toutefois, rien n’a été dit sur des poursuites et condamnations réussies des cas de BC. 206. En effet, au cours de la décennie passée, plusieurs rapports alarmants ont émis des mises en garde contre la montée du crime organisé dans le Sahel et au Sahara sans mettre en place des stratégies appropriées pour mettre fin au phénomène dans les pays concernés, en particulier au Mali, où ces activités se sont manifestées par la corruption de beaucoup de fonctionnaires, y compris le personnel de sécurité desdites zones. En plus de l’affaiblissement du service des douanes, la corruption a aussi facilité la collusion entre les trafiquants et les autres organisations criminelles présentes au Nord Mali. 207. En outre, les ressources limitées du gouvernement Malien et la seule taille des trois régions du Nord Mali ont été un défi de taille pour l’état confronté à un crime organisé grandissant. Cette situation s’est exacerbée avec le coup d’état militaire de mars 2012, qui précipita la prise des trois régions du Nord Mali (les deux tiers du pays environ) par des terroristes et des rebelles. 208. Historiquement, la drogue illicite se limitait au cannabis et autres herbes en résine utilisés au niveau local. Récemment, toutefois, les trafiquants étrangers ont commencé à faire venir de la cocaïne d’Amérique du Sud en transit en direction de l’Europe Occidentale via le Mali. De larges zones inhabitées au Nord Mali sont utilisées pour la réception de chargements aériens clandestins de cocaïne, ainsi que du cocaïne et du haschisch acheminés par voie terrestre vers l’Europe. Le crime organisé a favorisé la création de groupes jihadistes dans la zone septentrionale du Mali, surtout au lendemain de la crise Libyenne. Ils ont continué et encouragé plusieurs types de trafic illicite depuis leur arrivée au Mali. Le rapport Carnegie sur le crime organisé et les 209. conflits au Sahel établit un lien entre le crime organisé et le terrorisme au Mali161. Comme déclaré précédemment, les groupes extrémistes et Islamistes tirent leur force au Nord Mali de leurs alliances avec des réseaux criminels locaux basées sur des intérêts commerciaux. Donc, toute approche du conflit devra inclure des stratégies pour casser lesdites alliances. Situation de la LBC/ FT 210. L’analyse des trois précédents rapports de suivi avait montré beaucoup de progrès dans les efforts visant à renforcer son mécanisme national de LBC/ FT pour se conformer aux recommandations du GAFI, y compris à l’adoption de la loi sur le FT et l’admission de sa CENTIF comme membre du Groupe 161 The Carnegie Papers, Organized crime and conflicts in the Sahel-Sahara Region (http://carnegieendowment. org/2012/09/13/organized-crime-and-conflict-in-sahel-sahara-region/dtjm) 38 Egmont. Le Mali a présenté son quatrième rapport de suivi d’évaluation post-mutuelle en novembre 2012. Le rapport montre que la grave crise sociopolitique et sécuritaire a gêné la mise en œuvre de plusieurs activités programmées dans le cadre des efforts pour s’assurer du respect des normes internationales de LBC/ FT. D’autres activités réalisées par les autorités comprennent: • L’adoption de la loi sur le trafic d’êtres humains en 2012; • L’élaboration d’une ébauche de décret sur les conditions d’application de mesures visant à geler les fonds en provenance d’activités criminelles; • La création d’une plateforme fonctionnelle d’assistance légale mutuelle dans la lutte contre le crime organisé transnational entre le Mali, la Mauritanie et le Niger; • La signature d’accords de coopération avec l’Afrique du Sud et autres accords finalisés avec la Russie, la Macédoine, et le Chili devant être signés à la prochaine assemblée du Groupe Egmont; et • L’organisation de cinq (05) ateliers de sensibilisation à la LBC/ FT pour le compte des assujettis et des autorités d l’investigation. 211. En outre, la stratégie nationale de LBC/ FT a été finalisée avec l’atelier de validation du 3 décembre 2011 qui a rassemblé toutes les parties prenantes dans la LBC/ FT. Le document final ainsi validé fait partie du programme du gouvernement devant être adopté avant la fin de 2012. Par rapport aux DOS, la CENTIF a indiqué en avoir reçu vingt six (26) entre janvier et août 2012, dont 05 qui avaient fait l’objet d’investigations, et 04 l’objet de poursuites. Cependant, à ce jour, aucune sentence n’a été prononcée par une cour ou un tribunal Malien pour blanchiment d’argent ou le financement du terrorisme. Il est à noter que le mécanisme Malien a toujours 212. d’importantes défaillances. Par exemple, le financement du «terrorisme individuel « ou celui d’une «organisation terroriste » n’a pas été criminalisé dans la loi FT. Cela devrait empêcher d’amorcer des procédures parallèles (pénales, civiles ou administratives) dans de tels cas, et de saper toute demande de coopération internationale dans cette affaire. Il n’y a pas de mécanisme approprié pour la mise en œuvre des Résolutions 1267 et 1373 des Nations Unies. On encourage le Mali en particulier à désigner l’autorité habilitée à prendre, administrer et faire geler (administratif ) ou libérer des mesures. Assistance technique 213. Contrairement aux années précédentes, le Mali n’accueillit aucune activité du GIABA en 2012, ni même avec d’autres partenaires travaillant sur la question de la LBC/ FT. A part sa participation à des assemblées réglementaires et des séminaires régionaux organisés par le GIABA, le pays a reçu très peu d’assistance en raison de l’instabilité sociopolitique qui prévaut. Le Mali a été programmé comme pays pilote pour la mise en œuvre des matériels et du logiciel du projet d’Assistance technique du GIABA sur la LBC/ FT, mais il n’était pas possible d’installer le matériel en raison de la situation sécuritaire. Les besoins en Assistance technique dans la LBC/ FT deviennent donc récurrents, particulièrement par rapport à: • La sensibilisation des assujettis et de la société civile sur les dangers du crime organisé, le blanchiment de Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 • • • • • capitaux et le financement du terrorisme; Le renforcement des capacités des principaux acteurs (analystes, juges, enquêteurs, douaniers, cadres de banque, sociétés EPNFD) dans la LBC / FT; Le renforcement du cadre légal en particulier, pour la mise sur pied d’un système de gel des avoirs, et l’ébauche d’une législation relative à la désignation de l’autorité administrative responsable du gel des avoirs et des procédures; L’acquisition de matériels de détection et de contrôle d’argent, et de métaux et pierres précieux; L’Assistance technique pour la récupération de certains dossiers détruits au cours des incidents qui ont eu lieu pendant la crise politique; et L’assistance pour la réhabilitation et l’équipage des postes de sécurité et des tribunaux pillés dans les régions nord du Mali. Conclusion 214. Le Mali devra se battre sur plusieurs fronts importants dans la gestion de cette crise. En effet, tout en essayant de retrouver l’intégrité de son territoire et une stabilité politique par une douce transition dans le but de préserver le fonctionnement de ses institutions, et pour assurer une croissance économique, le pays doit être capable de combattre le crime organisé. Cela exige fondamentalement que la lutte contre le crime organisé n’est pas reléguée parmi les priorités de moindre importance. Dans ce cas, on devrait continuer à garantir l’état de droit, de même que le processus continu de conformité par rapport aux normes internationales. Pour cela, le Mali aura besoin du soutien de la communauté internationale, mais surtout de L’Assistance technique des institutions régionales et des pays de l’Afrique de l’Ouest. 215. En outre, au cours de l’année passée, très peu de mesures correctives ont été prises par rapport aux défaillances identifiées dans le mécanisme de la LBC/ FT du Mali. Le plan d’action proposé à travers la stratégie nationale est une décision très importante dont l’exécution peut permettre de corriger certaines des défaillances contenues dans le Rapport d’Evaluation Mutuelle. LE NIGER Situation politique 216. Le Niger a continué de jouir d’une paix et d’une stabilité politique relatives avec la restauration de la démocratie et a fait des réformes politiques et institutionnelles dans l’année précédente. Et pourtant, il y’a des craintes que l’importance de la population Touareg nomade du Niger, environ 11% de la population totale, et les difficiles conditions socio-économiques pourraient entrainer une arrivée massive de rebelles Touareg et de personnes associées au terrorisme et à l’insécurité du Mali voisin. Comme réaction, le gouvernement a révélé une stratégie quinquennale de développement et sur la sécurité avec l’objectif d’éviter au Niger de tomber dans ce type de violence et d’insécurité lié au terrorisme qui s’est emparé du Mali.162. 217. Le Niger est bien classé dans l’Index sur la liberté de 162 Thurston, Alex, ‘With Eye on Mali, Niger Adopts New Strategy for Tuareg North’, World Politics Review, available at http://www.worldpoliticsreview.com/articles/12400/with-eye-on-mali-niger-adopts-new-strategy-for-tuareg-north. (Accessed 8 March 2013); Reuters, ‘Niger Launches $2.5 bln Plan to Secure, Develop North’, 2 October 2012, available at http://www.reuters.com/ article/2012/10/02/niger-security-north-idUSL6E8L2ALG20121002. (Accessed 8 March 2013). www.giaba.org | la presse de ‘Reporters sans Frontières’163 du 25 janvier, 2012. En Afrique, le Niger est à la 4ème place, derrière le Cap Vert (1er), la Namibie (2ème) et le Mali (3ème). La presse au Niger fait face à de durs défis économiques, mais elle est libre et travaille dans un contexte juridique favorable. Il n’y a presque eu aucune déclaration sur des violations et des avancées se voient dans les mesures de façon tant concrète que symbolique. 218. Et pourtant, malgré ces avancées louables sur le plan de la démocratie et du constitutionalisme, le retranchement de groupes terroristes au Mali et au Nigeria voisins en 2012 a considérablement accru la vulnérabilité du pays par rapport aux risques de BA/FT. L’infiltration du mouvement sécessionniste pan-Touareg par des jihadistes et l’intensité accrue du crime organisé des deux côtés de la frontière avec le Mali et le Nigeria ont particulièrement augmenté la vulnérabilité du Niger par rapport au crime organisé, le blanchiment du produit desdits crimes et des transactions de financement du terrorisme. La Situation économique et financière 219. Au lendemain d’une série de chocs extérieurs – mauvaise saison des pluies et pluviométrie minimale, ainsi que des problèmes de sécurité dans les pays voisins du Nigeria et de la Côte d’Ivoire, qui ont réduit la croissance économique de 8% en 2010 à 4,2% en 2011, on prévoyait que la croissance de l’économie Nigérienne atteigne 11,2% en 2012 et 6% en 2013164. La croissance attendue, plus basse que les 14,2% projetés par le FMI, a été attribuée aux investissements importants consentis dans les secteurs des mines et du pétrole. 220. Cette croissance impressionnante ne s’est, toutefois, pas traduite par une prospérité largement partagée. Avec une économie qui ne produit pas beaucoup de boulot, beaucoup de jeunes Nigériens continuent de lutter pour trouver un emploi. Les conditions de vie sont difficiles partout et les efforts de lutte contre la pauvreté n’ont donné que de faibles résultats.165 En conséquence, il est peu probable que le Niger puisse réaliser tous les ODM, en particulier celui de réduire la pauvreté de moitié, à l’horizon de 2015166. 221. La stratégie de croissance du Niger est basée sur sept piliers, qui comprennent une augmentation majeure des dépenses publiques en infrastructures, l’agriculture, la santé et l’éducation, ainsi que des mesures pour éviter les dangers à la sécurité dans la région qui se font de plus en plus menaçants et un programme général pour le développement des secteurs financiers et privés. Les autorités sont en train de conclure le rapport d’étape sur la stratégie de réduction de la pauvreté pour la période allant de 2008 à 2012. Elles espèrent aussi finaliser une stratégie de développement durable et de croissance inclusive– la nouvelle stratégie de réduction de la pauvreté du gouvernement – dont la finalisation est prévue pour avant la fin de 2012. 222. Quoiqu’il puisse se passer avec ces stratégies de développement, le Niger aura besoin de renforcer sa bonne gouvernance afin de sortir sa population de la pauvreté 163 Source: Embassy of France in Niger, Press Release of the National Observatory of Communication (ONC),http://www. ambafrance-ne.org/IMG/pdf/Communique_presse.pdf 164 African Economic Outlook, ‘Niger-Country Note’. Copy available at http://www.africaneconomicoutlook.org/en/ countries/west-africa/niger/. (Accessed 8 March 2013). 165 Ibid 166 Ibid Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 39 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org et de réduire sa vulnérabilité aux risques de BC/FT. Il en a le potentiel, avec la découverte de pétrole en quantités commerciales en plus de son uranium, de devenir un pays prospère si l’exploitation et la gestion de ces ressources minérales sont bien faites. 223. Le secteur financier du Niger est dominé par 10 banques de dépôt d’argent, ce qui représente environ 90% des avoirs du secteur, représentant 12,74% du PIB en 2010. Les transferts de fonds en 2011 se sont élevés à 102 million de dollars US, c’est à dire à environ 1,7% du PIB. 224. Le Niger est avant-dernier au monde sur l’Index de Développement Humain (186ème/187 pays). Il est confronté a une multitude de crises (la crise alimentaire de 2011, les fortes inondations de 2012, et les crises sécuritaires partout dans le pays). Le PIB par tête d’habitant est d’environ 399 dollars et 43,1% de la population vit avec moins de 1,25 dollars par jour. La population, estimée à 15,5 million, augmente à un taux de 3,5% par an. Le PNUD révèle dans son rapport que l’espérance de vie au Niger est de 54,7 ans et le taux de mortalité est de 7,3%. Le pays a besoin d’un bon climat des affaires 225. (173ème sur 183 pays dans le classement Doing Business de 2012). Les facteurs débilitants dans l’environnement des affaires incluent: la corruption, le manque de cohérence entre certaines règles leur application, les défaillances institutionnelles, et le manque d’accès au crédit et à la terre. Néanmoins, la dernière session du Conseil international de l’ITIE de mars 2011 a classé le Niger parmi les pays jugés les moins respectueux de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE). Le Niger a encore été classé bas par Transparency International en 2012 avec un score de 33 points sur 100 (113ème /174 pays). 226. Les conditions sociales au niveau du pays ont continué à être affligeantes. Il y’a eu du progrès dans l’amélioration des conditions de vie de la population, mais on est encore loin de réduire la pauvreté de manière significative. Pour contrecarrer cette tendance, le Niger a besoin d’une croissance forte et durable d’environ 7% par année, couplée d’une bonne politique de contrôle de l’accroissement de la population. 227. La demande de main d’œuvre est relativement faible au Niger, ce qui montre que l’économie a une faible capacité à créer des emplois. C’est là un obstacle majeur à l’emploi des jeunes. Dans la même veine, environ 40% des diplômés n’ont pas les profils professionnels dont les employeurs ont besoin, parce que leurs diplômes ne sont très souvent pas conçus pour répondre aux besoins du marché du travail. 228. Le Rapport sur le Développement Humain du PNUD déclare que le taux d’alphabétisation des adultes était d’environ 28,7% en 2011, que le taux d’inscription à l’école primaire est sur une pente ascendante, mais que le système éducatif a toujours des défaillances. En matière d’éducation, l’inscription des filles à l’école primaire a doublé depuis 2000, et pourtant, le fossé entre les filles et les garçons s’élargit vers la fin de l’école primaire. Avec le niveau de pauvreté au Niger, la proportion de femmes en chômage montre encore une fois les conditions difficiles dans lesquelles elles vivent. La présence des femmes dans la sphère publique et leur participation au gouvernement, au parlement et aux institutions publiques ont connu des améliorations, grâce 40 en particulier à la loi qui a établi un système de quotas. Malheureusement, leur poids dans les instances de prise de décision reste faible. Prévalence des Crimes Sous-jacents 229. Le Niger est l’un des pays de la région du Sahel qui sont les plus affectés par le crime organisé transnational, le terrorisme et son financement. Son désert qui couvre les trois quarts de la superficie totale du pays et 85% de ses 16 million d’habitants sont concentrés dans un corridor qui fait à peine 100 à 150 km de largeur entre la frontière nord avec le Nigeria et la capitale (Niamey). Cela fait qu’il est difficile pour l’Etat d’exercer un contrôle effectif sur la sécurité dans la totalité du territoire, et facilite l’émergence de plusieurs formes de crimes organisés et de terrorisme. Selon le Département d’Etat Américain, les trafiquants de drogue167 traversent la Mauritanie, les régions nord du Mali et du Niger et longent les frontières Algériennes et Libyennes pour entrer en Afrique du Nord avant de se diriger vers le Moyen Orient et l’Europe. Les drogues qu’ils transportent viennent principalement d’Amérique du Sud. A cela s’ajoute la grande disponibilité des armes dans la région du Sahel depuis la fin du conflit Libyen, ce qui permet aux trafiquants de renforcer leur capacité à livrer leurs produits illicites. 230. Alors que le Niger n’est pas connu comme un pays producteur/consommateur de drogue (à l’exception de petites quantités de cannabis et de drogues synthétiques), il déclare des saisies régulières d’une quantité impressionnante de drogues à cause du trafic international de drogue. C’est à cet égard que pendant la Journée Internationale de la Lutte contre les Abus de Drogue et contre son Trafic Illicite, qui a été commémorée le 26 juin 2012, une cérémonie d’incinération de drogues a été organisée168 au Niger sous l’égide du Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, pour éliminer une grande quantité des drogues saisies. 231. Au trafic de drogue et d’armes s’ajoute la contrebande d’énormes quantités de cigarettes169 à travers le Sahel, une activité très lucrative pour les trafiquants de la région (au Niger). Des cigarettes en provenance d’usines de contrefaçon, essentiellement du Nigeria, sont distribuées dans la région, au Maghreb, au Moyen Orient et en Europe. Ce trafic constitue une source majeure de financement de groupes terroristes. Alors que les groupes peuvent ne pas toujours ou nécessairement être directement impliqués dans ce type de contrebande, ils font payer les contrebandiers pour leur protection en servant de ‘gardes du corps’. En plus du trafic transfrontalier dans la région Sahelo-Saharienne, le Niger est de plus en plus confronté à la menace terroriste posée par Al Qaeda dans le Maghreb Islamique (AQMI). Elle se matérialise par des enlèvements perpétrés par AQMI et par les activités de Boko Haram au Nigeria. Les rapports de la Drug Enforcement Administration américaine (DEA) révèlent que 60% des groupes terroristes étrangers sont impliqués dans le trafic de la drogue, et cela pourrait exacerber le niveau de la criminalité à l’intérieur du pays. Les crimes sous-jacents qui prévalent comprennent le trafic illégal de combustible, la contrebande de cigarettes, le trafic de plusieurs produits en transit, la contrefaçon et l’utilisation de faux documents, la 167 htm#Niger Source: U.S. Department of State, INCSR 212, Niger, http://www.state.gov/j/inl/rls/nrcrpt/2012/vol1/184101. 168 Source: Journal Républicain, newspaper articleentitled”Incinerationof large quantitiesof drugs seized, 2012, 2012 http://www.republicain-niger.com/Index.asp?affiche=News_Display.asp&articleid=4991&rub=%C3%89ditorial 169 Source: The Carnegie Papers, Organized crime and conflicts in the Sahel-Sahara Region Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 corruption, l’évasion fiscale, l’enrichissement illicite, le trafic d’influence, et le détournement de deniers publics. La Situation de la LBC/ FT 232. En considérant la manière dont le Niger avait régulièrement manqué de rapporter des progrès importants dans l’élaboration du système national de LBC/ FT au niveau de la norme internationale, la Commission Technique du GIABA a placé le pays sous un régime de suivi renforcé en novembre 2011. Le GIABA a aussi initié une visite de plaidoyer aux plus hautes autorités du pays du 24 au 26 avril 2012, les poussant à améliorer leur régime de LBC/ FT170. L’initiative du GIABA semble avoir récolté ses fruits, à en juger par les progrès observés dans le 4ème Rapport de Suivi du Niger qui a été présenté à la Commission Technique du GIABA de novembre 2012. En effet, il montre qu’il y’a une nouvelle impulsion dans les efforts de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme dans le pays. Il mentionne surtout que les autorités nationales jouent un rôle actif dans les tentatives visant à s’assurer du contrôle effectif de la corruption et des infractions connexes. 233. Le Niger a par la suite créé la Haute Autorité de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HALCIA). Depuis cette création, plusieurs personnalités éminentes ont été interrogées et mises en audience préalable à une détention pour contrebande de produits. Le Ministère de la Justice a aussi installé un numéro vert pour donner à tous les citoyens la chance de rapporter les cas de corruption. Dans la même veine, huit (08) plaintes ont été déposées pour que le Parlement lève l’immunité parlementaire des députés faisant l’objet d’enquêtes sur la corruption. Concernant la lutte contre le financement du terrorisme, un service central a été créé à la Direction Générale pour la Surveillance du Territoire. De même, une unité pour la prévention du terrorisme et contre son financement a été mise en place à l’intérieur du système judiciaire de plein droit. Par rapport à la coopération nationale, le Niger a ravivé la Commission Nationale de Lutte contre le Terrorisme au Ministère des Affaires Etrangères (Décret N˚. 022/MAEC/DAAF/DP du 25/10/2007, amendé par Arrêté N˚ 03/MAEC/IA/NE/DIRCAB du 2/21/2012), qu’il avait initialement créée en 2010. La structure de la commission a été modifiée pour couvrir la CENTIF et la BCEAO, faisant d’elle un forum d’échange sur les aspects opérationnels de la lutte contre le terrorisme. 234. Concernant la LBC/ FT plus spécifiquement, la loi sur la lutte contre le FT au Niger est conforme à la loi sur la Communauté de l’UEMOA. La CENTIF jouit maintenant de meilleures conditions de travail. Elle a plus d’argent, des locaux de travail et du matériel appropriés, et des rémunérations pour ses travailleurs. Les règles et réglementations de la CENTIF ont été révisées pour renforcer sa structure. La Cellule a maintenant un analyste financier sponsorisé par le GIABA pour traiter les Déclarations d’opérations Suspectes (DOS). En 2012, la CENTIF a reçu sept (07) DOS. Parmi celles-ci, cinq (05) ont été traitées et référées au Procureur de la République. La CENTIF a aussi procédé à quatre (4) saisies administratives pour examiner des cas de blanchiment d’argent et/ou de financement du terrorisme. Pour ce qui est de la coopération avec les autres CRF, la CENTIF a signé un accord avec la CIF du Ghana en février 2012. Elle a aussi signé un accord avec la CRF 170 During the advocacy visit, the Director General of GIABA met the President of the Republic of Niger, the Prime Minister and the Ministers in charge of Security, Justice and Finance. www.giaba.org | du Gabon en mars 2012. 235. En outre, la CENTIF initia un voyage d’études vers quelques CRF étrangères pour apprendre les meilleures pratiques. Ces dernières incluent TRACFIN (France), CTIF (Belgique), la CENTIF du Sénégal, la CENTIF de la Côte d’Ivoire, et la CIF du Ghana. Elle a aussi organisé des sessions de travail avec le Secrétariat du GIABA et de l’ONUDC à leurs bureaux respectifs au Sénégal. De même, elle organisera des rencontres avec les partenaires techniques et financiers au Niger pour présenter son programme de travail et chercher de L’Assistance technique à leur niveau (le Consulat des Etats Unis, l’Ambassade de France, l’Ambassade de Chine, la Délégation de l’Union Européenne, le Coordonnateur de la Cellule de l’UE au Ministère des Finances, et à l’Ambassade des Etats Unis). 236. Le Ministre de la Justice du Niger inaugura officiellement la Commission Nationale de Coordination de la LBC/ FT le 5 avril, 2012 en la présence du Représentant du GIABA. La Commission, en juin 2012, organisa un atelier pour ses membres pour les former sur la stratégie nationale de LBC/ FT. Après cet atelier, la commission approuva le Document Stratégique National de LBC/ FT du Niger, et il est maintenant en train d’être adopté par les autorités publiques. L’Assistance technique 237. Le GIABA a recruté un analyste financier pour la CENTIF du Niger pour un an dans un premier temps. Le GIABA a aussi sponsorisé des membres de la CENTIF nouvellement désignés pour un voyage d’études en Belgique pour apprendre quelques meilleures pratiques. Néanmoins, il est crucial de tenir compte de la situation du crime organisé dans le pays en déterminant ses besoins en Assistance technique, et parmi ces derniers, il y’a: • • • • • • • • Restaurer la confiance des banques et des autres assujettis dans le caractère confidentiel des déclarations qu’elles font pour les encourager à en faire d’autres; Des programmes de formation pour inclure toutes les personnes concernées, surtout les assujettis; Faire des exercices de formation spécifiques pour le compte des enquêteurs et des autorités judiciaires; Organiser une réunion consultative sur les questions d’opération manuelle de change; Sensibiliser dans les collectivités locales; Doter les CRF de matériels techniques de grande qualité: installer l’application de traitement des DOS, obtenir un Serveur de Base de Données, un Serveur de Sauvegarde et un Serveur de Messagerie, fournissant de la formation dans l’utilisation de la base des données des DOS, et la formation de l’analyste financier au niveau de la CENTIF; Organiser un Forum International sur le Financement du Terrorisme; et Organiser des voyages d’études et faciliter des accords de coopération avec les CRF du Tchad, du Nigeria, du Cameroun, de France et de Belgique. Conclusion 238. Le Niger souffre d’instabilité géopolitique et a des frontières poreuses qui facilitent le transfert d’armes d’un pays à un autre, renforçant la position des terroristes et des Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 41 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org trafiquants de drogue. C’est dans ce contexte que le pays est devenu attractif ou un point de transit pour la prolifération des armes, le trafic de plusieurs drogues, et la contrebande de cigarettes et d’autres substances illicites. Vue la magnitude du défi, tous les groupes sociaux ont besoin de se donner la main pour combattre le crime organisé d’une manière effective. Cela implique tout d’abord les services de sécurité (la police, la gendarmerie et la douane), ainsi que les juges et entités dans la LBC/ FT. La situation de la criminalité rend le pays particulièrement vulnérable aux infractions de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme. Par conséquent, le Niger doit maintenir sa dynamique de conformité avec les normes internationales. Cela implique la bonne mise en œuvre des recommandations de son Rapport d’Evaluation Mutuelle, surtout la mise en place d’un mécanisme approprié pour le gel et la confiscation des produits du crime en conformité avec les RCNU 1267 et 1373. Il doit aussi fournir un siège sécurisé et suffisant à sa CENTIF pour être en mesure de tirer avantage des matériels et logiciels d’analyse de la LBC/ FT du GIABA et de commencer le processus de demande d’adhésion au Groupe Egmont . LE NIGERIA Situation politique 239. le Nigeria est resté sur une trajectoire démocratique, quoique agitée, depuis son retour au multipartisme en 1999. Le pays n’a cessé de connaitre une Situation politique tendue au cours de l’année écoulée. Cela s’est manifesté en partie par une escalade de la violence à travers les attaques du groupe radical Islamique Boko Haram et la détérioration de l’ordre public qui en résulte dans certains Etats du Nord-est Nigeria. Ces attaques font partie d’une insurrection radicale Islamiste qui cherche non seulement à créer une situation d’anarchie, mais aussi à renverser ce qui est jugé être un Etat Nigérian occidentalisé et corrompu et à imposer un système de gouvernance basé sur la Charia Islamique. De manière substantielle, l’arrestation d’un haut commandant de Boko Haram dans la maison d’un Sénateur en exercice a créé de la suspicion que certains politiciens ont coopté le groupe et voyaient d’un bon œil l’escalade de la violence à des fins qui leur sont propres171. 240. L’escalade de l’insurrection par le Boko Haram, qui a coïncidé avec des protestations massives et une grève syndicale d’une semaine provoqua l’arrêt complet et unilatéral par le gouvernement fédéral de subventions sur le combustible, qui bien que chères, étaient bien accueillies le jour de l’an du 1er janvier 2012 ainsi que la brusque montée du prix du pétrole172. La crise de la subvention a ainsi exacerbé Situation politique tendue au Nigeria et les manifestants exigeaient la démission du président et les tentatives de la police Nigériane pour contenir la manifestation aboutissent à la mort de plusieurs protestataires173. En effet, il y’avait la peur que l’agitation et l’animosité créées par l’élimination de la subvention ne soient un prétexte pour Boko Haram 171 BBC News, ‘Nigeria Army Arrests ‘Boko Haram Commander’’, 21 October 2012, available at http://www.bbc.co.uk/ news/world-africa-20018670. (Accessed 21 October 2012); Vanguard ‘SSS Quizzes Zannah Over Alleged Boko Haram Links’, 22 October 2012, available at http://www.vanguardngr.com/2012/10/sss-quizzes-zannah-over-alleged-boko-haram-links/. (24 October 2012); The Economist, ‘A Threat to the Entire Country’, 29 September 2012, available at http://www.economist.com/node/21563751. (Accessed 24 October 2012). Ola Bello (2012), Nigeria’s Boko Haram Threat: How the EU Should Act, Policy Brief No. 123; The Economist, ‘The Spreading Northern Insurgency’, 14 January 2012, available at http://www.economist.com/node/21542764. (Accessed 21 October 2012). BBC News, ‘Nigeria Army Arrests ‘Boko Haram Commander’’, 21 October 2012, available at http://www.bbc.co.uk/news/world-africa-20018670. (Accessed 21 October 2012); Vanguard ‘SSS Quizzes Zannah Over Alleged Boko Haram Links’, 22 October 2012, available at http://www. vanguardngr.com/2012/10/sss-quizzes-zannah-over-alleged-boko-haram-links/. (24 October 2012); The Economist, ‘A Threat to the Entire Country’, 29 September 2012, available at http://www.economist.com/node/21563751. (Accessed 24 October 2012). 172 New York Times, ‘Nigerians Protect Rise in Oil Prices’, 9 January 2012, at http://www.nytimes.com/2012/01/10/ world/africa/nigerians-protest-oil-price-rise-as-subsidies-end.html. (Accessed 15 January 2013). 173 New York Times, ‘Under Pressure, Nigerian Leader Relents on Gas Price’, 16 January 2012, at http://www.nytimes. com/2012/01/17/world/africa/nigerian-president-rolls-back-price-of-gasoline.html?pagewanted=all. (Accessed 15 January 2013). 42 d’intensifier ses attaques, et de recruter et radicaliser encore plus de jeunes, en particulier ceux qui subissaient plus directement le contrecoup de la hausse du prix du pétrole et de ses dérivés174. Alors que l’escalade des attaques des insurgés 241. de Boko Haram et la détérioration apparente de l’ordre public dans certains Etats du Nord-est ont provoqué des inquiétudes sur la sécurité au Nigeria et la stabilité régionale, il y’a aussi le souci que le pays devienne un point névralgique du terrorisme et de l’extrémisme175. Encore plus important est le succès apparent du financement du terrorisme, bien que les activités terroristes ne semblent pas être très chères. Des Nigérians importants, parmi lesquels des fonctionnaires de l’Etat et responsables de la sécurité de haut niveau, sont soupçonnés d’avoir commandité des attaques de Boko Haram176. En outre, on raconte que le groupe a eu le soutien financier d’un fonds en fiducie Islamique basé à l’étranger177. 242. L’implication politique supposée dans le financement d’activités d’insurgés à des fins personnelles pourrait sérieusement nuire aux efforts de LBC/ FT au Nigeria et pourrait faire perdre les progrès réalisés ces dernières années. 243. En outre, le contrôle total de l’Etat sur l’immense richesse pétrolifère, et sa prééminence sur la vie économique continuèrent à servir de base à la corruption politique au Nigeria. Des révélations récentes par une enquête de la Chambre des Représentants que les importateurs de combustible, y compris ceux qui ont des liens étroits avec de grandes figures politiques, ont détourné près de 7 milliards de dollars de subventions du pétrole entre 2009 et 2011 a provoqué une grande controverse dans le pays. La situation a été aggravée par des allégations selon lesquelles un législateur avait essayé d’obtenir des pots de vin de 3 million de dollars pour faire enlever une société d’une liste d’entreprises mises en examen dans ledit scandale, et l’admission finale du législateur qu’il avait reçu 500.000 dollars. Situation économique et financière 244. Le Nigeria reste sur une trajectoire économique robuste, avec un taux de croissance prévue de 6,9% et 6,6% en 2012 et 2013, respectivement178. Suite a un ralentissement de la croissance de l’économie mondiale, et à un déficit de la production du pétrole et du gaz, durant les années précédentes, en 2012, la croissance a été portée essentiellement par une augmentation de la production pétrolière et des exportations. Néanmoins, le secteur non-pétrolier, surtout le secteur du commerce de gros et de détail dynamique, de même que l’agriculture, la fabrication, les télécommunications et la construction ont largement contribué à la croissance. La chute des prix des denrées et la mise en œuvre de mesures rigoureuses de politique monétaire, en réaction aux récentes crises bancaires et financières réduisent l’inflation, bien que de 174 Institute for Security Studies, ‘The Fuel Subsidy and its Implications for the Fight Against Boko Haram’, 11 January 2012, available at http://www.issafrica.org/iss_today.php?ID=1409. Accessed (14 November 2012). 175 Ghana News Agency, ‘Boko Haram is a Threat to ECOWAS Sub-regional Security – Security Expert’, 25 January 2012, available at http://www.ghananewsagency.org/details/Politics/Boko-Haram-is-a-threat-to-ECOWAS-sub-regional-security-SecurityExpert/?ci=2&ai=38409. (23 November 2012). The Economist, ‘A Threat to the Entire Country’, op. cit. 176 Nigerian Tribune, ‘Cleric Unmasks Boko Haram Sponsors, Names Prominent Nigerians, Top Govt Functionaries’, 10 September 2012, available at http://tribune.com.ng/index.php/lead-stories/47305-cleric-unmasks-boko-haram-sponsors-namesprominent-nigerians-top-govt-functionaries-forwards-list-to-senate-president-supports-claims-with-video-clips-mark-ordersinvestigation-uk-charity-group-accused-of-funding-boko-haram. (23 November 2012). 177 The Guardian, ‘Peer Raises Fears Over UK Charity’s Alleged Links to Boko Haram’, 9 September 2012, available at http://www.guardian.co.uk/world/2012/sep/09/uk-charity-boko-haram. (23 November 2012). 178 This growth rate is the same as that of 2011 and slightly less than an average of 7.4 percent over the past decade. Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 façon lente, de 10,2% en 2011 à 10,1% et 8,4% en 2012 et 2013 respectivement. Dans le même temps, il est attendu de la croissance du PIB réel par habitant qu’elle augmente légèrement de 4,1% en 2011 à 4,4% en 2012179. La croissance en 2012 a été en grande partie 245. exclusive puisqu’elle ne s’est pas traduite ni par des emplois ni par une amélioration des difficiles conditions socioéconomiques chroniques auxquelles les Nigérians, dans leur vaste majorité, sont confrontés. Le taux de pauvreté est resté à 70%, alors que le taux de chômage a légèrement augmenté passant de 21% à 24%180. Prés de 38% et 22,4% des Nigérians dans les tranches d’âge de 15 à 24 ans et de 25 à 44 ans respectivement sont restés sans emploi. De même, le chômage des diplômés et le sous-emploi sont restés répandus. Ces conditions ont créé un environnement favorable au recrutement et à la radicalisation des jeunes défavorisés pour des activités criminelles. 246. De même, le Nigeria fait face à de sérieux problèmes de développement comme le montrent les profondes disparités de revenus dans la population. Il y’a toujours une structure sociale très inégale dans laquelle les membres de l’élite dirigeante et des affaires, et leurs associés, jouissent d’un niveau de vie élevé alors que la majorité des Nigérians, en particulier les jeunes, font face à des conditions de vie difficiles. De plus, la majeure partie des communautés nigérianes, particulièrement dans les zones rurales, reste très éloignée des différents paliers du pouvoir et a peu ou aucun accès aux services de base. En conséquence, ceci a créé une situation dans laquelle non seulement des activités criminelles et autres délits sous-jacents souvent perçus comme des moyens légitimes de survie sont organisés, mais aussi comme une acceptation et une glorification générales de l’enrichissement illicite. 247. Le secteur financier du Nigeria, le plus développé de la région, a un grand potentiel quoique encore en développement. Il y a 21 banques de dépôt qui couvrent plus de 70% du total des capitaux du secteur évalués à 40,3% du PIB en 2010. Les transferts de fonds entrants se sont élevés en 2011 à 20,6 milliards de dollars américains, ce qui représente environ 8,7% du PIB. Tout ceci fait appel à une surveillance étroite des transferts de fonds entrants puisqu’ils ont des implications avec le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Prévalence des crimes sous-jacents 248. Le Nigeria demeure le centre principal des activités du crime organisé dans la région ouest africaine. La situation géographique du pays le long des itinéraires du trafic ainsi que des frontières vastes et poreuses continuent d’en faire un point de transbordement principal de la cocaïne venant d’Amérique Latine et de l’héroïne venant du sud-est et du sud-ouest de l’Asie en route vers l’Europe, et dans une moindre mesure, les Etats Unis181. Les réseaux criminels Nigérians continuent de jouer un rôle majeur dans le trafic de stupéfiants vers les marchés de consommation182. Le Service www.giaba.org | Nigérian de Détection et de Répression des Infractions Liées a la Drogue (NDLEA) a saisi au total 227,055 kilos de drogues dures équivalent à environ 2,5 millions de Naira a l’Aéroport International Murtala Mohammed (MMIA) dans la première moitié de l’année 2012183. Dans la même période, le NDLEA a saisi cette fois 2.476 kilos de drogues dures dans l’Etat de Kogi184. L’Aéroport International Murtala Mohammed (MMIA) en particulier reste un point de transit majeur de stupéfiants. Un tailleur nigérian a été arrêté à MMIA en juin 2012 pour une tentative d’introduction clandestine de 2,70 kilos de cocaïne d’une valeur estimée à 29 millions de Naira dans le pays185. En septembre 2012, deux hommes Nigérians on été arrêtés pour tentative d’introduction clandestine 2,56 kilos de cocaïne en Turquie. Deux autres hommes nigérians ont été arrêtés pour tentative de faire sortir 4,285 d’amphétamine vers l’Inde dans le même mois186. Deux mois plus tard, un étudiant Nigérian basé au Royaume-Uni a été arrêté à MMIA pour tentative d’introduction clandestine de 1,535 kilos de cocaïne au Royaume-Uni187. Malgré ces arrestations et saisies, cependant, une 249. faible coopération interservices, comme le prouve l’absence d’opérations conjointes entre les services répressifs, continue de saper la capacité du Nigeria à appréhender les plus grands trafiquants ou intercepter les grosses cargaisons. De riches et puissants réseaux de trafic de drogue continuent de prendre de l’avance sur un NDLEA mal équipé et aux moyens faibles, en dépit des augmentations dans son capital et ses dépenses de personnel dans ces cinq dernières années188. Le financement d’autres services répressifs demeure largement insuffisant. Si aucune mesure n’est prise, ceci pourrait davantage saper les progrès à moyen et long terme. De plus, il y’a des preuves qu’il y’a non seulement un usage accru du cannabis, de l’opium de la cocaïne et de stimulants de type amphétaminique, mais aussi de la fabrication clandestine d’amphétamine au Nigeria189. Les drogues sont principalement exportées vers des marchés clandestins dans le sud-est de l’Asie190. Le vol de pétrole par des groups locaux et des 250. réseaux criminels, communément appelé “bunkering” ou soutage, demeure inchangé au Nigeria. Des raffineries de fortune clandestines gérées par de petits entrepreneurs ont, selon des informations, dramatiquement augmenté à travers la région du Delta du Niger, sapant davantage la production pétrolière191. En août 2012, la Nigérian Maritime Administration and Safety Agency (NIMASA) a intercepté un vaisseau transportant 300 tonnes métriques de pétrole volé192. Ceci fait suite à l’interpellation de 150 bunkers par le Corps Nigérian de la Sécurité et de la Protection Civile en mars 2012193. La force d’intervention conjointe a aussi rapporté l’interception de deux vaisseaux transportant 60.000 tonnes de diesel volé d’une valeur estimée à 11 milliards de Naira 183 Spy Ghana, ‘NDLEA Seizes 227.055kg Drugs in 6 Months’, 19 July 2012, available at http://www.spyghana.com/ world-news/inside-africa/nigeria-news/ndlea-seizes-227-055kg-drugs-in-6-months/. (Accessed 28 October 2012). 184 Vanguard, ‘NDLEA Seizes 2,476kg of Hard Drugs in Kogi’, 2 June 2012, available at http://www.vanguardngr. com/2012/06/ndlea-seizes-2476kg-of-hard-drugs-in-kogi/. (Accessed 28 October 2012). 185 Nigerian Tribune, ‘Why I Engaged in Drug Trafficking – 41-year-old Tailor…As NDLEA Calls for Stiffer Penalty’, 13 June 2012, available at http://tribune.com.ng/index.php/crime-a-security/42394-why-i-engaged-in-drug-trafficking-41-year-old-tailorasndlea-calls-for-stiffer-penalty. (Accessed 28 October 2012). 186 Daily Trust, ‘Nigeria: NDLEA Arrests Two with Cocaine at Lagos Airport’, 19 September 2012, at http://allafrica.com/ stories/201209190986.html. (Accessed 30 November 2012); Leadership, ‘ NDLEA Arrests 2 Suspects with 4.825Kg of Drug Meth to India’, 30 September 2012, available at http://www.leadership.ng/nga/articles/36098/2012/09/30/ndlea_arrests_2_suspects_4285kg_drug_meth_ india.html. (Accessed 30 November 2012). 187 Vanguard, ‘ NDLEA Arrests Student with 1.535 kg of cocaine’, 8 November 2012, available at http://www. vanguardngr.com/2012/11/ndlea-arrests-student-with-1-535kg-cocaine/. (Accessed 30 November 2012). 179 The expected growth in 2012 is slightly less than 5.3 percent in 2010. 180 IMF Country Report No. 12/194, July 2012, pp. 4 181 US Bureau for International Narcotics and Law Enforcement Affairs (2012). International Narcotics Control Strategy Report: Volume I Drug and Chemical Control. pp. 347. 182 US Bureau for International Narcotics and Law Enforcement Affairs (2012), op. cit; United Nations Office of Drugs and Crime (2012). World Drug Report 2012. United Nations: New York, pp. 84. According to the UNDOC report, ‘Nigerian groups have also become active in exporting cocaine from Brazil, notably Sao Paulo, to destinations in Africa and Europe’. 188 National Drug Law Enforcement Agency (2011). 2011 Annual Report. NDLEA: Abuja, pp. 52-55. 189 United Nations Office of Drugs and Crime (2012). World Drug Report 2012. United Nations: New York, pp. 18. 190 Ibid, pp. 84 191 BBC, ‘Nigeria’s Booming Illegal Refineries’, 26 July 2012, available at http://www.bbc.co.uk/news/worldafrica-18973637. (Accessed 5 November 2012). 192 Economic and Financial Crimes Commission, ‘EFCC Takes Over illegal Oil Bunkering Vessel’, available at http:// www.efccnigeria.org/efcc/index.php/news/96-efcc-takes-over-illegal-oil-bunkering-vessel. (5 November 2012). 193 Vanguard, ‘NSCDC Arrests 150 Operators of Illegal Oil Bunkers’, 31 March 2012, available at http://www. vanguardngr.com/2012/03/nscdc-arrests150-operators-of-illegal-oil-bunkers/. (8 November 2012). Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 43 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org dans l’Etat de Rivers194. Selon Royal Dutch Shell, le plus grand producteur de pétrole Nigérian, entre 150.000 et 180.000 barils sont volés chaque jour195. Ceci représente environ 6% de la production totale du pays196. Le gouvernement Nigérian a rapporté qu’environ 400.000 barils de pétrole ont été volés par jour en avril 2012 résultant ainsi en une chute de 17% dans les ventes officielles durant ce mois197. Avec une production quotidienne d’environ 2,4 millions de barils et un prix moyen de 121 $ par baril, cela se traduit par une perte de plus d’1 milliard $ pour ce seul mois.198 L’interpellation récente de vingt Ghanéens et six Nigérians par JFT révèle que des entreprises de soutage de pétrole continuent d’être gérées pas seulement par des Nigérians mais aussi par des individuels étrangers et des réseaux criminels199. Alors qu’une partie de ce pétrole volé est passé en contrebande vers les marchés régionaux et internationaux, le pétrole est en grande partie vendu à l’interne200. Les voleurs de pétrole auraient certainement utilisé leurs recettes pour financer des projets de développement, y compris la construction d’écoles et d’hôpitaux dans leurs communautés201. D’où le capital politique considérable acquis et la base de soutien des voleurs de pétrole en raison de la sympathie des populations locales qu’ils gagnent à travers la fourniture de services sociaux de base. Ceci leur permet de blanchir leurs fortunes illicites à travers une série de projets dans leurs communautés. 251. Le niveau élevé de corruption est lié au vol de pétrole, particulièrement la subornation et le détournement dans les secteurs publics et privés du Nigeria. En témoigne le scandale des subventions pétrolières susmentionnées. Aussi, il y a foison d’allégations persistentes selon lesquelles des politiciens de bas et de haut rang de même que des officiers militaires collaborent avec des réseaux criminels impliqués dans le sautage de pétrole. La Commission des Crimes Economiques et Financiers (EFCC) a arrêté et attrait au tribunal plusieurs suspects, dont six sociétés et onze individus, pour leur supposée implication dans la fraude aux subventions pétrolières202. Alors que la réduction des subventions pétrolières susmentionnées pourrait réduire le niveau de détournement à travers le régime de subvention, il y a des inquiétudes que l’argent épargné par le gouvernement puisse être détourné. En septembre 2012, une société de sécurité étrangère a été punie d’une amende par un tribunal français pour avoir versé des pots-de-vin à des fonctionnaires Nigérians entre 2000 et 2003 en vue d’obtenir un contrat pour la confection de cartes nationales d’identités203. Ceci fait suite à la condamnation et à l’emprisonnement d’un ancien gouverneur de l’état Nigérian par un tribunal britannique pour détournement et blanchiment de 77 millions $ de deniers publics204. De plus, des allégations d’implication de politiciens de bas et de haut rang et d’officiers militaires dans 194 Leadership, ‘JTF Impounds N11bn Worth of Diesel in Rivers, Says Commander’, 22 October 2012, available at http://www.leadership.ng/nga/articles/38145/2012/10/22/jtf_impounds_n11bn_worth_diesel_rivers_says_commander.html. (8 November 2012). 195 See US Energy Information Administration, ‘Nigeria Background’, available at http://www.eia.gov/countries/cab. cfm?fips=NI. (Accessed 12 November 2012). 196 Ibid 197 Financial Times, ‘Nigeria Losing $1bn a Month to Oil Theft’, 26 June 2012, available at http://www.ft.com/intl/ cms/s/0/61fb070e-bf90-11e1-a476-00144feabdc0.html#axzz2C1Z9CEKO. 198 According to the US Energy Information Administration, crude output rose slightly in 2012 and averaged almost about 2.15 million bbl/d for the first half of 2012. 199 Daily Times, ‘JTF Arrests 21 Ghanaian Oil Bunkers’, 9 May 2012, available at http://dailytimes.com.ng/article/jtfarrests-21-ghanaian-oil-bunkers. (13 November 2012). 200 The Economist, ‘The Niger Delta: Still an Oily Dangerous Mess’, 11 August 2012, available at http://www.economist. com/node/21560299. (Accessed 12 November 2012). See also allAfrica ‘Nigeria: Cole: Stolen Oil Goes to Balkans, Singapore’, 24 October 2012, available at http://www.economist.com/node/21560299. (Accessed 12 November 2012). 201 Nigerian Tribune, ‘Niger Delta: Oil Thieves Build Roads, Hospitals, Schools for Communities as Navy Deploys 8 Warships, 5 Gunboats, Aircraft in N/Delta’, 11 November 2012, available at http://tribune.com.ng/sun/front-page-articles/9123-nigerdelta-oil-thieves-build-roads-hospitals-schools-for-communities--as-navy-deploys-8-warships-6-gunboats-aircraft-in-ndelta. (13 November 2012). le soutage de pétrole persistent205. 252. En outre, des activités et des transactions frauduleuses, en particulier l’escroquerie au paiement à l’avance (419 arnaques), les fraudes bancaires et la falsification de documents pour des avantages financiers demeurent de graves préoccupations au Nigeria. Il y a l’exemple de ce cas où l’EFCC a arrêté et traduit en justice un courtier d’assurance pour avoir escroqué sa société de plus de 30 millions de Naira et un banquier pour imitation des signatures de clients et détournement de 20 millions de Naira à son compte206. Un autre banquier a été arrêté et attrait pour avoir détourné prés de 1,2 millions de Naira207. D’autres arrestations et traductions en justice incluent une femme polonaise pour émission d’un faux chèque pour 9 millions de Naira, deux hommes Nigérians pour tentative d’escroquerie de 250.000 Naira sur un agent d’EFCC, quatre hommes Nigérians impliqués dans une escroquerie foncière de 54 millions de Naira, trois hommes Nigérians impliqués dans une arnaque de 66 millions de Naira, et un homme nigérian pour fauxmonnayage208. Pour aggraver la situation, il y a des activités répandues de cybercriminalité, comportant des escroqueries à la relation amoureuse et au mariage à travers lesquelles les victimes, pour la plupart des étrangers, sont escroquées. 253. Le trafic humain, le trafic des armes et autres trafics sous-jacents n’ont pas montré des signes de baisse cette année écoulée. Par exemple, un diplomate Nigérian a rapporté qu’on fait passer en moyenne 30 filles Nigérianes âgées entre 10 et 15 ans clandestinement au Mali, et a exprimé sa peur que le problème gagne en importance et en perfectionnement209. De même, on soupçonne que des trafiquants d’armes, particulièrement dans la région du Sahel, continuent de fournir des armes lourdes à Boko Haram210. En juillet 2012, les Forces de Sécurité Nigérianes ont échangé des coups de feu avec deux membres de Boko Haram, à la frontière avec le Tchad, qui tentaient d’introduire illégalement une cargaison d’armes à Maiduguri211. 254. En relation avec les crimes sous-jacents susmentionnés, il y a la contrebande d’argent liquide hors du Nigeria qui demeure importante malgré les efforts des services de répression. Les aéroports demeurent les principaux points de transit pour le trafic de produits illicites. Ceci est prouvé par l’arrestation d’un agent de sécurité des autorités aéroportuaires fédérales à MMIA pour détention illégale et tentative d’introduction illégale de 1,4 millions $ en liquide212. L’arrestation a provoqué des inquiétudes quant aux agents aéroportuaires qui travailleraient avec les syndicats de blanchiment d’argent. Deux transporteurs ont été arrêtés à L’Aéroport International Aminu Kano pour tentative d’introduction frauduleuse de 107.000$213. Ceci fait 205 BBC News, ‘Nigeria’s Booming Illegal Oil Refineries’, 26 July 2012, available at http://www.bbc.co.uk/news/worldafrica-18973637. (Accessed 15 January 2013). 206 Economic and Financial Crimes Commission, ‘EFCC Arraigns Manager Over N30m Fraud’, available at http:// www.efccnigeria.org/efcc/index.php/news/171-efcc-arraigns-manager-over-n30m-fraud. (Accessed 13 November 2012); Economic and Financial Crimes Commission, ‘N20m Fraud: EFCC Arraigns Banker’, available at http://www.efccnigeria.org/efcc/index.php/news/173n20m-fraud-efcc-arraigns-banker. (Accessed 13 November 2012). 207 Economic and Financial Crimes Commission, ‘Bank Fraud: EFCC Arraigns Ovie Israel’, available at http://www. efccnigeria.org/efcc/index.php/news/181-bank-fraud-efcc-arraigns-ovie-israel. (Accessed 13 November 2012). 208 Economic and Financial Crimes Commission, ‘N9m Fraud: EFCC arraigns Polish Woman’, available at http:// www.efccnigeria.org/efcc/index.php/news/178-n9m-fraud-efcc-arraigns-polish-woman. (Accessed 13 November 2012); Economic and Financial Crimes Commission, ‘Currency Counterfeiter Jailed 25 Years’, available at http://www.efccnigeria.org/efcc/index.php/news/176currency-counterfeiter-jailed-25-years. (Accessed 13 November 2012); Economic and Financial Crimes Commission, ‘Fraud: EFCC Docks Obinna James, Eddy Ogagu’, available at http://www.efccnigeria.org/efcc/index.php/news/172-fraud-efcc-docks-obinna-james-eddyogagu. (Accessed 13 November 2012) 209 The Punch, ‘30 Nigerian Girls Trafficked into Mali Daily – Envoy’, 12 November 2012, available at http://odili.net/ news/source/2012/nov/12/818.html. (13 November 2012). 210 allAfrica, ‘Nigeria: How Boko Haram Smuggles Weapons into Nigeria – Ex-Niger Delta Militants’, 23 October 2012, available at http://allafrica.com/stories/201210230708.html?aa_source=acrdn-f0. (13 November 2012). 202 Economic and Financial Crimes Commission, ‘EFCC to Arraign 20 Suspects Over Fuel Subsidy Fraud’, available at http://www.efccnigeria.org/efcc/index.php/news/78-efcc-to-arraign-20-suspects-over-fuel-subsidy-fraud. (13 November 2012). 211 PM News, ‘Boko Haram’s Amrs Smugglers Killed’, 1 August 2012, available at http://pmnewsnigeria. com/2012/08/01/boko-harams-arms-smugglers-killed/. (13 November 2012). 203 BBC News, ‘Sanfra Fined in Nigerian Bribery Case, 6 September 2012, at http://www.bbc.co.uk/news/ business-19498916. (Accessed 13 November 2012). 212 Economic and Financial Crimes Commission, ‘ EFCC Arrests FAAN Security Official with $1.4 Million’, available at http://www.efccnigeria.org/efcc/index.php/news/152-efcc-arrests-faan-security-official-with-1-4m. (Accessed 13 November 2012). 204 BBC News, ‘Former Nigeria Governor James Ibori Jailed for 13 years’, 17 April 2012, available at http://www.bbc. co.uk/news/world-africa-17739388. (Accessed 15 January 2013). 213 Nigerian Tribune, ‘ EFCC Arrests Two Cash Couriers with $107,000’, 22 October 2012, available at http://tribune.com. ng/index.php/news/49558-efcc-arrests-two-cash-couriers-with-107000. (13 November 2012). 44 Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 suite à une autre arrestation d’un transporteur de 24 ans en partance pour Dubaï à MMIA pour tentative d’exportation de plus de 7 millions $ en septembre 2012214. Deux mois plus tard, deux transporteurs en partance pour Dubaï ont été arrêtés avec près de 240.000 $ à l’Aéroport Nnamdi Azikiwe à Abuja215. L’EFCC a aussi arêté et traduit en justice un ancien caissier de banque pour détournement et blanchiment de 2,4 millions de Naira216. Plus grave, des employés d’EFCC à l’Aéroport International d’Aminu Kano ont arrêté le fils d’un gouverneur d’Etat pour tentative d’introduction frauduleuse de 50.000 $ en décembre 2012217. 255. Les nombreux cas auxquels on a fait référence plus haut indiquent un système solide de déclaration d’espèces comme requis par le Groupe d’Action Financière (GAFI) R32. Cependant, les défis demeurent énormes du fait de la complexité du pays. Donc en résumé, la fraude/évasion fiscale qui se manifeste sous différentes formes demeure un défi majeur car la fiscalité s’élève à 6,1 % du PIB de 170 milliards de dollars américains. La corruption est le délit sousjacent le plus répandu – corruption dans le secteur public. En termes de prévention et de contrôle, - Transparency International – a classé le Nigeria parmi les derniers en Afrique de l’Ouest devant seulement la Guinée et la Guinée Bissau. Malheureusement, plusieurs cas très médiatisés sont restés non concluants: Les cas de Personnes Politiquement Exposées pour l’essentiel. L’escroquerie sur les subventions pétrolières, un exemple de corruption dans la corruption – révéla un vol d’environ 7 million $ entre 2009 et 2012. Une justice pénale faible pour s’en occuper – ne ferait que l’encourager davantage. Le trafic de drogue reste un problème pendant que le Nigeria semble évoluer d’un pays de transit à un pays source. Bien sûr, les efforts déployés pour lutter contre cela et d’autres crimes doivent être reconnus. Par exemple, la NDLEA a saisi environ 227,055 kg dans le 1er trimestre de l’année 2012 estimés à 2,5 milliards de Naira. Cependant, des frontières poreuses – les aéroports constituent maintenant les principaux points d’embarquement. Concernant le vol de pétrole comme débattu plus haut, environ 150.000 a 180.000 barils volés quotidiennement (Shell) et il est estimé que le Nigeria perd 1 milliard $ chaque mois du fait du vol pétrolier. Les recettes vont vers l’achat d’armes, le vol arme et le rapt et la corruption facilitent un cercle vicieux de criminels, les élites politiques et militaires s’associant dans le soutage de pétrole. Situation de la LBCA/FT 256. Depuis 2009, sur la base du Rapport d’Evaluation Mutuelle (REM) du Nigeria et la taille de son secteur bancaire étant en excès de 5 milliards $, en conformité avec la directive G8 du GAFI d’identifier “ les juridictions à haut risque” et les pousser à améliorer leurs systèmes, le Nigeria fut identifié comme étant une juridiction BC/FT à haut risque et placé sous contrôle par le GAFI pour non respect des normes Internationales de LBC/FT. Avec le soutien du Groupe Régional de Revue du GAFI et du GIABA, un plan d’action pour résoudre les carences dans le régime LBC /FT du Nigeria a été adopté en février 2010 et le Nigeria a pris un engagement politique pour mettre en œuvre le plan d’action. En juin 2011, le Nigeria s’est beaucoup amélioré dans la réduction www.giaba.org | de ses insuffisances dans sa LBC/FT, y compris par l’émission de règlements aux institutions financières par la Banque Centrale du Nigeria BCN, et le vote de la loi sur la Prévention et la Répression du Terrorisme (MLPA) 2011 et la Loi sur la Prévention du Terrorisme (TPA 2011), tous les deux visaient à rectifier des carences par rapport à la criminalisation du BC/ FT. Aprés une revue de ces lois, par l’ICRG /GAFI, il a été révélé que le Nigeria n’avait pas une criminalisation adéquate du BC/ FT en accord avec les normes du GAFI , faisant que le Nigeria était dans l’obligation de réviser les deux textes législatifs et l’Assemblée Nationale a voté la loi sur la prévention et la Répression du Terrorisme (MLPA) vers fin 2012. Le retard sur le vote de la Loi sur la Prévention du Terrorisme a maintenu le Nigeria sur la procédure de contrôle du Groupe d’Action Financière sur le Blanchiment d’Argent durant toute l’année 2012. 257. En plus de l’émission de règlements pour la mise en œuvre des Résolutions 1267 et 1373, du Conseil de Sécurité des Nations Unies (UNSCR), de même que d’autres règlements aux institutions financières et les fonctions de supervision de la Banque Centrale du Nigeria CBN, la Cellule Spéciale de Contrôle du Blanchiment d’Argent (SCUML) ainsi que l’Unité Nigériane des Renseignements Financiers (NFIU) ont mené aussi des inspections auprès des Etablissements Non-Financiers Désignés (ENFD), des concessionnaires d’Automobiles, des propriétaires d’Hôtel, et des maisons d’escompte, rehaussant ainsi la conformité à la LBC/FT. En particulier, la SNRF a reçu plus de 5.000 Déclarations d’Opérations au Comptant (DOC) et plus de 4.000 Déclarations d’Opérations Suspectes218 (DOS). L’enregistrement par la Cellule Spéciale de Contrôle du Blanchiment d’Argent (SCUML) de 384 ENFD supplémentaires au courant de l’année dernière a augmenté le nombre d’ENFD sous la supervision de la LBC/FT et a ancré davantage la LBC/ FT au sein du secteur de l’ENFD219. Des directives de rapport et des notes d’orientation sur le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, de même que la réglementation sur le gel de biens terroristes et une circulaire sur la déclaration de numéraires ont été élaborées et publiées220. 258. La Cellule Nigériane des Renseignements Financiers a présenté une initiative visant à prévenir et à réduire la contrebande de numéraires à l’intérieur et via le Nigeria; et une procédure de connaissance du client a été établie pour promouvoir et approfondir l’inclusion financière221. De plus, plusieurs ateliers de formation, de sensibilisation et conscientisation sur la LBC/ FT ont été fournis à divers acteurs incluant des agents de conformité aux ENFD, les employés d’Hôtel, et des régulateurs et superviseurs non bancaires. Les ateliers de formation comprenaient des cours sur la conformité à la LBA/FT, une formation d’évaluateur de risque de corruption, et un symposium sur le crime financier222. 259. De plus, durant l’année écoulée, les comptes bancaires contenant plusieurs sommes en monnaie locale comme étrangère, de même que les biens incluant des véhicules appartenant à des personnes suspectées de trafic de drogue ont fait l’objet d’une enquête, de gel ou de saisie par l’Agence Nationale de Lutte contre la Drogue (NDLEA 214 allAfrica, ‘ Nigeria: U.S.$7 Million Export at MMA – EFCC Arrests Currency Courier’, 29 September 2012, available at http://allafrica.com/stories/201209290455.html. (13 November 2012). 215 Nigerian Tribune, ‘EFCC Arrests 2 for Laundering $238, 858 in Abuja’, 9 November 2012, available at http://tribune. com.ng/index.php/news/50650-efcc-arrests-2-for-laundering-238858-in-abuja-. (13 November 2012); The Punch, ‘ EFCC Arrests Two with $238,858’ 9 November 2012, available at http://www.punchng.com/news/efcc-arrests-two-with-238858/. (13 November 2012). 218 Ibid 219 Ibid, pp. 5. 216 allAfrica, ‘Nigeria: EFCC Arraigns Council Cashier Over Money Laundering’, 5 November 2012, available at http:// allafrica.com/stories/201211060336.html. (13 November 2012). 220 Ibid, pp. 6. 221 Ibid, pp. 7 217 This Day, ‘EFCC Arrests Lamido’s Son for Money Laundering’ 13 December 2012, available at http://www.thisdaylive. com/articles/efcc-arrests-lamido-s-son-for-money-laundering/133416. (Accessed 15 January 2013). 222 Ibid, pp. 8 Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 45 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org Nigeria)223. De même, La Commission des Crimes Economiques et Financiers (EFCC) a amené en justice plusieurs cas incluant le trafic de voitures, le blanchiment d’argent, and des délits sous-jacents comprenant des activités frauduleuses224. Cependant, de grands défis demeurent. Quoique 260. les principales lois de LBC/ FT aient été modifiées, la manière de rectifier les défaillances stratégiques dans le contexte des recommandations du GAFI reste encore obscure. Par conséquent, le Nigeria demeure sur la liste des juridictions de BC / FT à haut risque et continue à être sous revue par le GAFI225. 261. Non seulement il manque toujours aux services de contrôle, de supervision, judiciaire et de répression le minimum de compétence et d’expertise en LBC/ FT, mais aussi les infrastructures de TIC restent insuffisantes. De graves brèches constitutionnelles et légales ignorées comme la loi sur la confiscation des biens sans condamnation toujours en souffrance a l’Assemblée Nationale. La situation est aggravée par une procédure judiciaire excessivement longue, comme en témoigne le long procès de trois anciens gouverneurs inculpés pour corruption226. Malgré l’existence d’un régime élaboré de LBC/ FT dans le pays, la mise en œuvre réelle des normes est jusque là très faible. La zone la plus critique de ce régime LBC/ FT en mutation ou une faiblesse grave est notoire est la capacité de traduire en justice et faire juger des cas de BC/FT. Des cas très connus de BC/FT sont soit en souffrance dans les tribunaux indéfiniment ou bien prématurément expédiés, du fait de manque de preuves d’accusations et/ou judiciaires ou les deux à la fois. Assistance technique 262. Selon le rapport de 2012 du Nigeria au GIABA, plusieurs services de contrôle, judiciaire et de répression manquent encore de compétences et d’expertise en matière de LBC/FT. Les services de répression en particulier souffrent de sérieux problèmes de capacité de détection, de prévention, d’enquête et de poursuite pour BC/FT et délits connexes. Il y a une carence générale en compétences avancées d’analyse de problèmes de LBC/FT. Les agences de répression sont aussi contraintes par des équipements de TIC inadéquats et obsolètes. Les législateurs et les parties prenantes dans le secteur financier demeurent généralement ignorant des questions de LBC/FT. 263. En conséquence, le Nigeria a identifié le besoin de développer et de renforcer les capacités d’analyse, d’enquête et de poursuite de ses agences de répression criminelle. Ceci a requis le renforcement des capacités sur des compétences d’analyses avancées et d’examen en vue d’évaluer les risques; et sur le traçage de biens, de saisie et de perte pour ses services de contrôle, de régulation et de répression. Le Nigeria a aussi requis la formation des législateurs sur les questions de LBC/ FT ; ainsi qu’un soutien pour accroitre son équipement en TIC. Conclusion 264. Le Nigeria a fait des efforts louables pour améliorer 223 Nigeria’s 4th Follow-up Report to GIABA, pp. 26 224 Ibid, pp. 5 son cadre de LBC/ FT. Néanmoins, il reste sur la liste des juridictions à haut risque en terme de LBC/FT et sous revue pour non-conformité avec les normes LBC/ FT. Cette situation est d’autant plus aggravée par la hausse apparente dans les attaques terroristes, comme en témoigne la flambée d’activités violentes d’insurgés de Boko Haram. Il y’ a aussi que, la corruption et des capacités de supervision, judiciaires et de répression faibles continuent d’entraver la mise en œuvre efficace des efforts de la LBC/ FT dans le pays. En plus les niveaux élevés de pauvreté, d’inégalité, de chômage et de sous emploi, et l’existence de beaucoup de communautés défavorisées dans le pays, contribuent à fournir un climat favorable pour les délits sous-jacents et par prolongement, au BC/ FT. 265. Couplée avec les conditions de mauvaise gouvernance et la corruption galopante dans le secteur public, l’incapacité d’enquêter avec succès, de traduire en justice, d’inculper, et punir les délinquants encouragerait l’impunité, enhardi davantage les criminels à s’investir dans le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. En d’autres termes, aussi longtemps que les taux de mise en accusation, de condamnation et de confiscation resteront bas; aussi longtemps que des cas de BC / FT resteront en souffrance dans des tribunaux; aussi longtemps que les condamnations ne seront pas proportionnelles et assez dissuasives pour les criminels ; aussi longtemps que des criminels pourront librement jouir des produits de leur crime, tous les efforts de lutte contre le BC/ FT en conformité avec les normes internationales seront nuls. La gestion de cas de BC/ FT hautement médiatisés par le système de justice pénale227 du Nigeria montre que la mise en œuvre de normes internationales de LBC/ FT se heurte a des défis intimidants dans le pays. 266. Un des cas sensationnels hautement médiatisé impliquait l’ancien gouverneur de l’Etat du Delta, M. James Ibori. Ibori qui a été arrêté par la Commission des Crimes Economiques et Financiers CCEF (Nigeria) en décembre 2007 et inculpé pour 170 chefs d’accusation de corruption et blanchiment de capitaux. Aprés exactement deux ans de ce qui ressemblait à un jeu d’échec judiciaire, l’ex-gouverneur a été acquitté par le tribunal de toutes les 170 charges en décembre 2009, à la déception de la nation entière. Quoique la CCEF ait lancé appel contre la décision du tribunal et entamé à nouveau des enquêtes sur Ibori en mars 2010, l’ancien gouverneur parvint à vaincre les forces de sécurité nigérianes et à s’enfuir du pays en avril 2010. Depuis lors, il n’y a pas eu de progrès significatifs sur les résultats de l’appel et des enquêtes. Heureusement, la même personne qui avait été disculpée et acquittée au Nigeria a été jugée coupable et condamnée pour les mêmes délits dans un tribunal du Royaume-Uni. Pour des raisons d’espace, ceci est juste un exemple sur la manière dont des cas de blanchiment de capitaux sont traités au Nigeria. Mais ceci ne veut pas dire que le pays n’a pas fait ou ne fais pas d’efforts remarquables, loin de là ; il y a un bon nombre de cas de réussite qui sont connus du public. De plus, le gouvernement a continué de rassurer le public sur son engagement à combattre la corruption. Le GIABA devra continuer de soutenir le Nigeria ainsi que d’autres Etats membres à faire face à tous les délits sous-jacents au blanchiment d’argent. 225 See FAFT Public Statement – 19 October 2012, available at http://www.fatf-gafi.org/topics/high-riskandnoncooperativejurisdictions/documents/fatfpublicstatement-19october2012.html. (14 November 2012). 226 allAfrica, ‘Nigeria: Corruption – EFCC Blames Judiciary FOR Delay in Ex-Governor’s Trial’, 11 August 2012, available at http://allafrica.com/stories/201208110322.html. (14 November 2012). 46 227 For clarity, the criminal justice system includes all actors in the criminal justice process: investigators, prosecutors, defence counsels, judges, etc. Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 SENEGAL Situation politique 267. Le Sénégal a maintenu son image de phare de paix et de stabilité et un modèle de gouvernance démocratique en Afrique de l’ouest. Cependant, les références de paix et de démocratie de ce pays ont été mises à rude épreuve par une Situation politique et constitutionnelle grave au début de l’année 2012, causée par un litige sur l’éligibilité du président en exercice, Abdoulaye Wade, pour un autre mandat.228 Ceci se termina par une série de manifestations violentes qui a mis à risque beaucoup d’acquis de ce pays.229 Le pays est retourné à la normale à la chute du président dans un deuxième tour par le candidat de l’opposition Macky Sall en mars 2012230. La coalition du nouveau président, Benno Bokk Yakaar (Unis dans l’Espoir), remporta subséquemment les élections parlementaires par un raz-de-marée en juillet 2012231. 268. Une lueur d’espoir pour la réconciliation nationale et particulièrement pour la pacification de la rébellion dans le sud (Casamance) fut démontrée avec la libération de huit (8) militaires sénégalais otages qui avaient été détenus pendant plus d’un an par le Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC). Son Excellence, le Président Macky Sall, pendant qu’il accueillait les officiers libérés, affirma qu’il a pris conscience du signal envoyé par le mouvement séparatiste et qu’il œuvrera pour restaurer une paix durable. Situation économique et financière 269. Il était attendu que l’économie sénégalaise enregistre une croissance de 4,2% et 4,7% en 2012 et 2013 respectivement, comparé a 4% en 2011232. Ces prévisions ont de peu dépassé les 3,7% et 4,3% prévus par le Fonds Monétaire International pour 2012 et 2013 respectivement233. La croissance attendue était largement attribuable à une plus grande consommation privée, portée par les envois des sénégalais travaillant à l’étranger, et par l’expansion dans les secteurs de l’industrie et du service234. Entre-temps, il était attendu que le taux de croissance dans le secteur primaire chute de 10,8% in 2011 a 8,9% en 2012. On s’attendait à une hausse de 28,4% en 2012 de l’agriculture industrielle, à la suite d’une chute à 41,3% en 2011. L’agriculture de subsistance est aussi attendue avec une hausse à 9,8% en 2012, après une chute à 10,3% en 2011. Ceci est essentiellement dû à une pluviométrie équilibrée, de même qu’une assistance de l’Etat aux producteurs. 270. Le secteur financier du Sénégal, prometteur et avec beaucoup de potentialités est tout de même dominé par les banques. Il existe 19 banques de dépôt qui regroupent 80% de la totalité des biens du secteur et représentent environ 29% du PIB en 2010. L’afflux des envois, selon les estimations 228 For background, see, for instance, BBC News, ‘Senegal Clashes Erupt as Court Clears Wade Poll Bid’, 28 January 2012, available at http://www.bbc.co.uk/news/world-africa-16770305. (Accessed 7 March 2013); 229 CNN, ‘3 Killed in Senegal Protests, Opposition Says’, 20 February 2012, available at http://edition.cnn. com/2012/02/20/world/africa/senegal-violence. (Accessed 7 March 2013); USA Today, ‘Senegalese Police Fire Tear Gas at Protesters’, 2 February 2012, available at http://usatoday30.usatoday.com/news/world/story/2012-02-15/senegal-protest/53107306/1. (Accessed 7 March 2013). 230 BBC News, ‘Senegal’s President-elect Macky Sall Hails New Era’, 26 March 2012, available at http://www.bbc.co.uk/ news/world-africa-17508098. (Accessed 7 March 2013) 231 BBC News ‘Senegal’s President Macky Sall Wins National Assembly Landslide’, 5 July 2012, available at http://www. bbc.co.uk/news/world-africa-18719787. (Accessed 7 March 2013). The ex-president’s party got 12 seats outpacing its dissidents who regrouped under the banner of “Bokk Guiss Guiss” to win 4 seats. 232 African Economic Outlook, ‘Senegal – Country Note’. Copy available at http://www.africaneconomicoutlook.org/en/ countries/west-africa/senegal/. (Accessed 7 March 2013). 233 International Monetary Fund, ‘Senegal and the IMF’, Updated 19 December 2012, available at http://www.imf.org/ external/country/sen/index.htm. (Accesed 7 March 2013). 234 Ibid. www.giaba.org | de la banque mondiale en 2011, s’élevait à 1,48 milliards $, ce qui représente environ 10,3% du PIB. Tout ceci appelle à une surveillance serrée de l’afflux des envois puisqu’ils ont des ramifications par rapport à la LBC/ FT. 271. Il était prévu que le secteur secondaire enregistre une petite hausse de 2,7% en 2012 après des performances de 5,5% et 7,2% atteintes respectivement en 2010 et 2011. Ceci est attribuable non seulement, entre autres, au ralentissement dans les sous-secteurs de la fabrication des matériaux de construction et de l’industrie de la pêche; mais aussi particulièrement à la contre performance du soussecteur de l’huile de consommation qui a souffert d’une baisse dans la production des récoltes d’arachides qui à son tour a eu un impact négatif dans la production d’huiles brut et raffiné. Le sous-secteur, globalement, a enregistré -51,1% en 2012 contre -21% en 2011. Le secteur tertiaire montra la même perspective avec une hausse de 2,9% en 2012 contre 4% atteinte en 2011. L’inflation telle que mesurée par l’Indice Harmonisé des Prix à la Consommation (IHPC) a été maintenue à 2% en moyenne contre 3,4% en 2011. 272. Concernant les finances publiques, le gouvernement a reçu 1.723,2 milliards de F CFA alors que les dépenses s’élevaient à 2.148,7 milliards FCFA. Le déficit public s’élevait à 425,4 milliards FCFA ce qui représente 5,9% du PIB en 2012 contre 455 milliards FCFA ce qui représentait 6,7% du PIB en 2011 273. Le total de la dette publique a augmenté de 12,5% de 2.704,2 milliards FCFA en 2011 à 3.041,1 milliards FCFA en 2012. En pourcentage du PIB, la dette publique a légèrement augmenté de 39,7% en 2011 à 42,1% en 2012. Ce chiffre est de loin en dessous des critères standards de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) tout au plus 70% du PIB235. Le Rapport “Doing Business” de la Banque Mondiale 274. a classé le Sénégal 154ème en 2012, comparé a 157ème en 2011236. Ceci est imputable aux efforts du gouvernement pour améliorer le climat des affaires en se concentrant sur la modernisation et la compétitivité237. Le pays a été noté 36 sur 100 et a été classé 94ème dans l’indice de perception de la corruption de Transparency International, comparé à 112ème l’année précédente238. Il a aussi été noté 56,2 sur 100 et a été classé 16ème sur 52 pays dans le Mo Ibrahim African Governance Index239 de 2012. 275. Dans le même temps, le Sénégal a continué de faire face à une série de défis socio-économiques puisque la croissance soutenue ne s’est pas traduite en une prospérité large à la base. Le chômage en particulier reste un problème majeur, ne fût-ce que le taux d’embauche des jeunes qui est de 25% en dessous de celui des adultes240. Des inégalités demeurent répandues puisque les initiatives de protection sociale sont limitées aux salariés dans le secteur formel qui font moins de 20% de la population241. Cependant, le président du Sénégal a annoncé les plans du gouvernement 235 L’analyse qui précède est tirée du Rapport sur La Situation économique et financière en 2012 et perspective en 2013 de la DEPEE (octobre 2012), en ligne sur le site web de la DEPEE 236 World Bank (2012). Doing Business in a More Transparent World. Washington, DC: World Bank. Copy available at http://www.doingbusiness.org/reports/global-reports/doing-business-2012. (Accessed 7 March 2013). 237 African Economic Outlook, ‘Senegal-Country Note’ 238 Transparency International, ‘Corruption Perception Index 2012’ ; Transparency International, ‘Corruption Perception Index 2011’, available at http://www.transparency.org/cpi2011/results. (Accessed 7 March 2013) 239 Mo Ibrahim Foundation, ‘2012 Ibrahim Index of African Governance (IIAG)’, available at http://www. moibrahimfoundation.org/interact/. (Accessed 7 March 2013). 240 African Economic Outlook, ‘Senegal-Country Note 241 Ibid Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 47 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org pour augmenter les salaires du secteur public en réduisant les taxes à hauteur de 29 milliards FCFA, de même que la création de 5.000 emplois dans le service public. Prévalence de crimes sous-jacents 276. Les crimes sous-jacents, particulièrement le trafic de drogue, restent des défis majeurs au Sénégal pendant l’année couverte par le rapport. En août 2012, par exemple, les forces de répression ont démantelé un vaste réseau de trafiquants de faux billets et arrêté deux libano-syriens242. Significativement, un sénégalais membre du réseau fut un proche associé, une Personne Politiquement Exposée (PPE) dans le pays. Des perquisitions et des saisies par la police nationale ont mené à la saisie de faux billets de banque de 500 Euros et de 100 $ à blanchir243. Les agents de répression arrêtèrent aussi un célèbre promoteur d’événements, un gérant d’hôtel un nombre indéfini d’agents de douanes pour leur supposée implication dans l’extorsion et le trafic de cocaïne à la station balnéaire de Saly. Une perquisition par deux agents des douanes sénégalais a mené à la découverte de 39 pastilles de cocaïne dans les zones perquisitionnées. Tous les individus concernés ont été arrêtés, interrogés pendant que les enquêtes sont en cours. 277. Il est également bon de souligner les actions des services de l’Office central de Répression du Trafic Illicite de Stupéfiants (OCRTIS) qui, après avoir saisi 3 kg de cocaïne sur un chanteur guinéen, a démantelé un vaste réseau de trafic international de stupéfiants qui utilise Dakar comme point de transit. Dans la poursuite de ses activités, l’ORCTIS a fait une autre saisie de pas moins de 2 kg de cannabis après une fouille au corps sur un suspect alors qu’il vivait dans une chambre louée qui lui servait de dépôt. Cette fouille mena les agents de police à découvrir un sac en plastique sur lui contenant l’herbe”244. 278. De janvier à juin 2012, la CENTIF/CRF a reçu 58 Déclarations d’opérations Suspectes (DOS), envoyé 4 rapports au ministère de la justice et classé 13 cas. Les crimes graves à l’origine des (DOS) comportaient des délits de fraude, faux et usage de faux en écriture privée, corruption, trafic de stupéfiants, la fraude aggravée de redevances (419). Pendant la même période, les décisions juridiques suivantes ont été enregistrées au ministère de la justice : Libération (2); Licenciement (1); Condamnation (1). Situation de la LBC/ FT 279. Pendant la période en revue, le Sénégal a pris d’importantes mesures législatives et réglementaires pour rendre son régime de LBC/ FT plus efficient, particulièrement sur la lutte contre l’enrichissement illicite. Ainsi, pour la mise en application de l’enrichissement illicite, le président a publié le décret No. 2012-502 du 10 mai 2012, désignant les membres du siège, de la Cour de Justice et la commission chargée des enquêtes, de la Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite. 280. De plus, le gouvernement a soumis la loi No. 13/2012, pour la création de l’Office National Anti-corruption 242 Seneweb.com, ‘Pour Trafic de Faux Billets de Banque : Le Chef de Protocole de Ministere de l’Interieur et la Rappeur Akabess Deferes au Parquet’, 12 August 2012, available http://www.seneweb.com/news/Justice/pour-trafic-de-faux-billets-de-banque-lechef-de-protocole-du-ministere-de-l-rsquo-interieur-et-le-rappeur-akabess-deferes-_n_74524.html. (Accessed 7 March 2013). 243 Ibid 244 (Consulté le 01/10/2012) :lien :http://www.dakaractu.com/Joli-coup-de-filet-nouvelle-saisie-de-chanvre-indienpar-l-Ocrtis_a32730.html 48 (OFNAC), qui a été adoptée par l’Assemblée Nationale durant sa session du 19 décembre 2012. 281. L’OFNAC a été créé a partir de la défunte Commission Nationale de Lutte contre la Corruption et la Concussion (CNLCC). L’OFNAC est composé de 12 membres nommés par décret pour un mandat de 3 ans, renouvelable seulement une fois. La nouvelle loi renforce le pouvoir, une fois de plus, de l’organisme anti-corruption de confisquer des biens (Article 12) et d’envoyer un rapport au procureur sur des accusations de corruption et délits connexes (Article 14), entre autres. 282. Sous la conduit de la Cellule de Traitement des Informations Financières (CENTIF), le Sénégal a continué avec l’élaboration de son document de stratégie nationale de LBC/ FT qui, du fait d’un certain retard, n’a pas été finalisé à la fin de septembre 2012 comme prévu. Cependant, le processus est à sa phase finale et a bénéficié de la participation de la société civile. 283. La CENTIF poursuit ses activités de formation pour magistrats et enquêteurs criminels sur des sujets relatifs aux “ méthodes d’enquêtes financières et à l’organisation des dossiers d’enquête ”, “vérification des comptes et détection d’opérations frauduleuses”, etc. De plus, la CENTIF organise des ateliers de formation pour auditeurs juridiques, experts et auditeurs comptables, agents de conformité de banque et des représentants des systèmes financiers décentralisés en soutien à l’Association Professionnelle des Systèmes Financiers Décentralisés (AP-SFD). 284. La CENTIF poursuit la formation de son personnel sur “l’utilisation de l’outil Analyse Notebook” de même que sur “l’enquête financière sur des données complexes”, les opérations financières de l’Etat et sur “des enquêtes de fraude au travail, abus de biens publics etc.”. Ces formations contribueront certainement à améliorer la qualité des analyses dirigées de sorte que des rapports de qualité puissent être envoyés vers les tribunaux. 285. Le 24 mai 2012, le Directeur Général passa un coup de fil de courtoisie à Son Excellence Macky Sall pour le féliciter pour son élection populaire bien méritée et pour attirer son attention sur la poursuite insuffisante des cas de blanchiment d’argent malgré le bon nombre de cas référés au procureur de la république par la CENTIF. Même là où de tels crimes ont été traduits en justice, les dénouements ont été gravement remis en question par des avocats et la communauté internationale. Dans sa réponse, le Président informa le DG que son gouvernement était basé sur la transparence et la responsabilité et qu’il a donné des directives pour la création d’une commission de recouvrements des biens, et assura que justice sera faite dans tous les cas. Assistance technique 286. Le Sénégal requiert une Assistance technique dans les domaines de la formation des magistrats et des agents de police judiciaire, un soutien technique pour la gestion des transports de fonds et de porteurs d’instruments négociables (PIN) à travers ses frontières, rapports de contrôle et établissement d’une base nationale de données sur les délits financiers et économiques, y compris sur le BC/FT. Le pays Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 www.giaba.org | Le Directeur général du GIABA, Dr Abdullahi Shehu et sa délégation ont été reçus le 24 mai et le 3 juillet 2012, respectivement par Son Excellence, Macky Sall, Président de la République du Sénégal et M. Abdoul Mbaye, Premier ministre. a aussi besoin de soutien pour pouvoir mettre en place sa stratégie nationale de LBC/ FT qui est entrain d’être finalisée. Conclusion 287. A la lumière des actes législatifs et de régulation entrepris par les nouvelles autorités sénégalaises, il est clair que le Sénégal a montré une intention ferme et une détermination à combattre la corruption, freiner le détournement des deniers publics et par dessus tout éradiquer la mauvaise gestion. Le pays a besoin d’être accompagné dans cette dynamique par ses partenaires techniques et financiers pour que ces actions soient couronnées de succès. Quand certains lisent ou ont lu nos précédents rapports, ils ont posé des questions à savoir si la prolifération des biens immobiliers au Sénégal n’est pas liée au blanchiment d’argent. On doit noter que le blanchiment d’argent est défini dans la source, l’origine, la possession, le mouvement, le but de la richesse, et non par spéculation sur la taille et sur comment la richesse est gérée. la stabilité et la démocratie d’autant plus que l’opposition avait refusé de reconnaitre sa défaite après la proclamation des résultats par la commission électorale nationale en faveur du parti au pouvoir248. 289. A la même période, la Sierra Leone a enregistré des progrès importants en matière de bonne gouvernance. Ces progrès réalisés ont classé le pays à la 30ème place sur 52 pays Africains sur l’Indice Mo Ibrahim sur la Bonne Gouvernance en Afrique de 2012. La Sierra Leone est également classée 123ème sur 176 pays en 2012 au niveau de l’Indice de Perception de la Corruption de Transparency Internationale. Toutefois, le renforcement de la transparence et de l’imputabilité dans la gestion des finances du pays et des ressources naturelles demeurent des défis considérables. SIERRA LEONE 290. La Commission Vérité et Réconciliation de la Sierra Leone a exhorté le Gouvernement à se concentrer sur les autres priorités, telles la faiblesse des institutions démocratiques, la fragilité de la cohésion sociale et de la réconciliation nationale, la culture d’intolérance politique, et la corruption. Situation politique Situation économique et financière 288. La Sierra Leone a consolidé la paix et la stabilité après une période de conflit et est maintenant sur la voie de la démocratie avec la tenue des troisièmes élections générales sans violence politique majeure245, depuis la fin de la guerre civile en novembre 2012. Ces élections ont été jugées libres et équitables par des observateurs internationaux, en dépit des accusations de fraudes signalées par le principal parti d’opposition246. Malgré l’absence de violence visible à l’échelle nationale, la méfiance et la rivalité entre les deux principaux partis se sont intensifiées et les militants de ces partis se sont parfois affrontés durant la campagne247 électorale. Ces élections ont constituées un test pour la Sierra Leone, un baromètr e des progrès effectués dans sa marche vers la paix, 291. La croissance économique de la Sierra Leone s’est améliorée durant ces dernières années, tirée par le développement de l’agriculture, des services et activités de BTP. Le taux de croissance réel du PIB a augmenté graduellement passant de 5.7% en 2011 à 6.2% en 2012249. Le démarrage de l’exploitation des gisements de fer en fin 2011 devait booster la croissance et les exportations de façon significative en 2012 et bien au-delà250. Le Gouvernement a prévu une augmentation de la croissance réelle du PIB à 18.2% en 2012251. 245 Nations Unies (2012). Neuvième Rapport du Secrétaire General sur l’Office des Nations Unies Chargé de la Construction de la Paix en Sierra Leone. New York: Nations Unies, pp. 1. Copy disponible à http://www.securitycouncilreport.org/atf/ cf/%7B65BFCF9B-6D27-4E9C-8CD3-CF6E4FF96FF9%7D/s_2012_679.pdf. (consulté le 7 mars 2013). 292. Il était prévu la baisse du taux d’inflation de 16.6% en 2011 à 11% en 2012 du fait de l’accroissement de la production agricole, de l’introduction de nouvelles taxes sur 248 L’opposition avait été persuadée par de hautes personnalités de l’Etat d’annuler sa décision de porter la contestation des résultats au niveau des tribunaux 246 BBC News, ‘Sierra Leone’s SLPP in Boycott Threat Over Poll Results’, 28 November 2013, available at http://www. bbc.co.uk/news/world-africa-20523515. (Accessed 7 March 2013); IRIN, ‘Sierra Leone : L’Opposition Crie au Truquage Après les Elections’, 21 Novembre 2012, disponible à http://www.irinnews.org/report/96838/SIERRA-LEONE-Opposition-cries-foul-after-election. (consulté le 7 Mars 2013). Certainement que des cas isolés d’irrégularités ont été constatés. 249 United Nations (2012). Ninth Report of the Secretary-General on the United Nations Integrated Peace building Office in Sierra Leone. 247 Nations Unies (2012). Neuvième Rapport du Secrétaire General sur l’Office des Nations Unies Chargé de la Construction de la Paix en Sierra Leone. 251 African Economic Outlook, ‘Sierra Leone – Country Note’. Copy available at http://www.africaneconomicoutlook. org/en/countries/west-africa/sierra-leone/. (Accessed 7 March 2013). 250 The opposition was persuaded by senior statesmen to rescind its decision to contest the results in court. Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 49 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org les biens et services (TBS) et de la diminution du rythme de fluctuation de la monnaie. Cependant, la suppression des subventions sur l’essence risque de se répercuter sur les prix. 293. En outre, sur le plan international, le pays a bénéficié d’un accroissement des exportations de ses ressources minières et d’une réduction des importations dus à l’exploitation de ses gisements. Les projections avaient annoncé un bond des exportations de 385,72 million de dollars US en 2011 à 1,53 milliard de dollars US en 2012, et une chute des importations de 1,96 milliard de dollars US en 2011 à 1,32 milliard de dollars US en 2012, enregistrant ainsi un excédent commercial. 294. Les prévisions à moyen terme sont favorables. Cependant, celles ci sont fonction des risques liés à l’incertitude des perspectives de l’économie mondiale et des variations potentielles des prix des denrées. Pour soutenir une large croissance, et réduire la vulnérabilité de l’économie face aux chocs exogènes, les autorités devront poursuivre les efforts dans le sens d’améliorer l’environnement des affaires, s’attaquer aux obstacles de la croissance252, dont les principaux sont : un investissement continu dans les infrastructures pour renforcer les gains de productivité dans le secteur privé, une diversification économique accrue, et un accès élargi au financement, en particulier pour les petites et moyennes entreprises afin de créer des opportunités d’emplois. 295. Le resserrement de la politique fiscale et monétaire pourra également aider la Sierra Leone à mieux gérer la soutenabilité de sa dette. Par ailleurs, de véritables réformes ont cherché à réduire la corruption, à fournir des soins de santé gratuits et à améliorer le système de transport délabré, les infrastructures électriques et de santé publique constituent la priorité majeure du Gouvernement en 2012 et même au delà. Avec toutes ces initiatives, le pays a été classé comme l’un des pays les plus réformateurs selon Doing Business 2012 de la Banque Mondiale. 296. Le secteur financier de la Sierra Leone a continué à faire face à un certain nombre de défis: les banques sont petites (actifs d’environ USD 45 million); l’efficience est faible (la moyenne des autres frais que d’intérêt tournent autour de 10% du montant total des actifs et le taux d’intérêt tourne autour de 11 points de pourcentage); il y a une forte concentration de banques dont les trois plus importantes (sur les quatorze banques commerciales) détiennent près de 54 pourcent de l’actif total des banques; la compétence et l’expérience des banquiers sont relativement faibles; et les associations du secteur financier, y compris l’association des banquiers, ne fonctionnent pas correctement253. Le système de paiement n’est pas moderne, il n y a pas d’interopérabilité à travers le système ATM; les transactions locales sont dominées par le numéraire avec une faible utilisation des chèques ou de l’internet, et, bien sûr, pas de système de paiement électronique de gros montants. En outre, les marchés financiers normaux (crédits court terme, crédits moyen terme et long terme, marché des devises étrangères, etc.) sont rudimentaires et ne fonctionnent pas efficacement. La nouvelle bourse détient pourtant un nombre important de listings. Des efforts pour développer un système de 252 paiement répondant aux normes internationales sont en œuvre. La BAD a accordé un financement pour la mise en place d’un système de paiement automatisé comprenant : (i) un système de règlement brut en temps réel; (ii) un dispositif de traitement automatisé des chèques et une chambre de compensation; (iii) un système de règlement des titres sans écritures; et (iv) des applications bancaires de base. 297. Comme indiqué ci-dessus, les dépôts bancaires qui constituent environ 90% du total des actifs du secteur correspondaient à 19,2% du PIB en 2010. Les entrées de capitaux en 2012 se sont élevées à 80 Millions USD ce qui représente environ 3,4% du PIB. 298. Sur une note plus positive, le taux des actifs sur le capital des banques, par exemple, représente 17% malgré le fait que les prêts non-productifs sont restés assez élevés à 14% du PIB en 2011, en baisse par rapport au 15,2% en 2010. Toutefois, la supervision bancaire n’est pas développée dans la mesure où le taux de liquidité du montant net des prêts consentis par rapport au total des dépôts, est toujours resté assez élevé soit 40,1%. Ainsi, il y a nécessité urgente d’examiner la solidité et la gestion des institutions financières par rapport aux risques et la gestion du risque, et de mettre un accent particulier sur l’importance de bien comprendre les risques financiers et leur responsabilité fondamentale dans la gestion des différents types de risques (notamment: les risques sur la liquidité, le crédit, le taux d’intérêt, le marché, le marché des devises, la gestion opérationnelle, le risque souverain, le risque juridique et le risque de fraude ). Il existe un besoin urgent de développer une stratégie de régulation spécifique, cohérente et conforme aux bonnes pratiques sur le plan international. 299. Le plan de développement du secteur financier (PDSF) est dans phase préliminaire de mise en œuvre. L’objectif de ce plan est de prendre en charge les questions financières de façon inclusive. Il vise à renforcer les programmes déjà existants tels que la microfinance, les banques rurales et le service bancaire mobile sans agence. Il a également pour objectif d’introduire de nouveaux produits pour la prise en charge des problèmes découlant du dispositif du présent système de paiement. Le marché financier secondaire est étroit et il y a nécessité de l’élargir par l’introduction de titres et d’actions long terme, et par l’attraction de nouveaux acteurs (à la fois nationaux et étrangers). Le marché des capitaux doit faire des progrès puisqu’il y a très peu de sociétés côtées en bourse. Le Bureau National d’Evaluation du Credit, une 300. institution de la Banque Centrale créée pour donner des directives aux banques commerciales en matière de gestion des risques portant sur le crédit, est désormais opérationnel. Cependant son existence n’est pas encore reflétée par une amélioration significative dans la gestion des portes feuilles de crédit, ce qui pourrait être attribué à un effet retardateur. L’institution a toutefois, fourni des directives dans le processus de gestion du risque sur le crédit ce qui pourrait améliorer les processus d’identification et de vérification des clients conformément au principe de l’obligation de vigilance à l’égard du client, une composante essentielle des normes de la LBC/FT. Prévalence des crimes sous-jacents http://www.sl.undp.org/1_doc/MDG_mid_point.pdf 253 This is the first time the economy is recording a double-digit growth since 2002 when the war was declared over and is however expected to stabilize around 10.2 percent in 2013, still in double digits. 301. 50 La Sierra Léone est demeurée une plateforme Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 www.giaba.org | attractive de transbordement de la drogue en provenance de l’Amérique du Sud en partance vers l’Europe et les Etats Unis à cause de la porosité de ses frontières, de la faiblesse de ses infrastructures, de la fragilité de ses instituions, de la pauvreté et du chômage, l’insuffisance des gardes-côtes, entre autres254. En effet il y a des craintes qu’une large population de jeunes, pauvres et sans emploi s’impliquent progressivement dans ce trafic de drogue255. Si, comme on l’espérait, la démocratie s’installe en Sierra Léone et que cette jeunesse désœuvrée cesse de considérer le fait de prendre des armes pour rejoindre le maquis comme une solution à leur frustration, elle pourrait être tentée de s’adonner au trafic de drogue pour combler le vide laissé par l’inexistence d’une alternative à un emploi profitable. La saisie d’une quantité importante de drogue dissimulée dans un container venant d’Ecuador en décembre 2011 est une indication de l’ampleur du problème256. 306. Durant la période couverte par le rapport, dix déclarations d’opérations suspectes (DOS) ont été reçues par la CENTIF, et celles-ci ont concerné principalement les banques commerciales, pour un nombre de quatre DOS en 2011. Quatre de ces DOS ont été transmises aux agences de répression criminelle pour des enquêtes plus approfondies. Un total de 39.583 déclarations d’opération en numéraire (CTR) concernant des transactions de devises d’un montant supérieur au seuil fixé ont été transmises à la CENTIF par les banques commerciales en 2012, ce qui fait un accroissement comparé aux 34.495 DOS transmises en 2011. En plus des DOS reçues, la CENTIF a également reçu trois (3) requêtes venant de la cellule chargée de la répression du crime transnational organisé (CTO) et de la police Sierra léonaise leur demandant des informations pouvant faciliter les investigations. Des fiches de renseignements et d’informations ont été fournies par la CENTIF en réponse à chacune des requêtes. 302. Concernant la corruption, la commission anti-corruption de la Sierra Léone (CAC) a annoncé le recouvrement de 552 Milliards de Leone, sur le premier semestre de 2012257 seulement, auprès des individus et des entreprises corrompus. En avril 2012, la commission a convoqué deux personnes supposées avoir pris des pots-devin pour le compte du vice président.258 307. La cellule chargée du crime transnational organisé (CTO) a organisé des séries d’ateliers au niveau des différents endroits clés de la frontière pour promouvoir la coopération inter- agences entre les services de la police, l’administration fiscale, l’immigration, et les autres parties prenantes. Le but de ces ateliers était de mettre en place des formulaires de déclaration de devises au niveau de ces points d’entrée. 303. Un gros point de vulnérabilité que doit surmonter le pays est, la grande taille du secteur informel qui repose sur la prédominance des transactions en espèces. L’économie reste basée sur le numéraire avec un système financier peu modernisé. Le secteur financier formel est encore étroit et continue de rencontrer des problèmes de régulation et de supervision du fait que le système de paiement est encore rudimentaire. Le secteur non financier, y compris les EPNFD, n’est pas régulé et fait l’objet d’une faible supervision, s’il en existe. Il y a eu des efforts pour améliorer le système fiscal mais il existe toujours des lacunes qui ouvrent la voie à la fraude et à l’évasion fiscale. Assistance technique Situation de la LBC/FT 304. La Sierra Léone continue de faire des efforts (bien que lentement quand même), pour s’aligner aux normes internationales en matière de LBC/FT. En novembre 2011, après la discussion sur le manque de progrès dans la mise en œuvre par la Sierra Léone des recommandations de son REM, la plénière a décidé de sortir une Déclaration Publique contre la pays. Cela a eu pour effet d’accélérer le vote de la loi sur le LBC en février 2012. Toutefois, le gouvernement doit maintenant opérationnaliser la nouvelle loi en prenant des mesures concrètes contre le BC/TF. Des ressources, limitées tout de même, ont été affectées à la lutte contre le BC/TF. 305. La CENTIF doit désormais être totalement opérationnelle et rester une structure du département de la Banque Centrale chargée de la supervision. En mars 2012, le comité interministériel sur la LBC/FT a conseillé vivement au président de rendre opérationnel la CENTIF, par la nomination d’un directeur conformément à la section 7 de la loi. 254 http://www.imf.org/external/up/sec/pr/2012/pr/2012/pr12381.htm 255 http://www.africaneconomicoutlook.org/en/countries/west-africa/sierra-leone/ 256 US Department of State (2012), pp. 388. 257 Penfold (2012) 308. En dépit des difficultés, le pays a pu établir des relations avec des partenaires au développement et obtenir des résultats positifs dans son système de LBC/FT. La Banque mondiale a aidé la banque de Sierra Léone et la Cellule chargée de la répression des crimes transnationaux organisés (URTCO) à mettre en place une initiative conjointe pour l’élaboration d’une procédure nationale portant sur l’anti terrorisme et la prolifération des financements. Cet atelier de trois jours, tenu du 23 au 25 juillet 2012, a enregistré la participation de toutes les principales parties prenantes. Parmi les résultats clés issus de cet atelier il y a la chaîne de transmission des Nations Unies ou de toutes les autres listes de personnes désignées et les recommandations proposées pour que chaque institution puisse les prendre en considération. Ces recommandations ont été remises à toutes les institutions et agences impliquées pour qu’elles puissent prendre les décisions nécessaires. 309. La mission intégrée des nations unies pour la reconstruction de la paix en Sierra Léone (UNIRPSL) a octroyé des fonds pour l’impression de 100.000 formulaires révisés de déclaration de devises pour traquer les flux d’argent au niveau des frontières ainsi que les instruments négociables dont les montants dépassent le seuil fixé. Cet appui a permis à l’administration fiscale de remplir sa mission d’administration des déclarations de devises au niveau des différentes frontières. 310. La Sierra Léone a besoin davantage d’Assistance technique dans le renforcement de ses capacités à réagir à la menace croissante du BC/FT et des crimes sous jacents… Et les autorités judiciaires, les régulateurs et les agences de répression criminelle et de poursuites de Sierra Léone, ont besoin de plus de formation dans le traitement des questions de LBC/FT. Un appui technique et financier est nécessaire pour permettre au pays de mener une étude d’évaluation des risques de LBC/FT. 258 BBC News, ‘Sierra Leone Seizure Drugs from Ecuador in Nappies’, 22 December 2011, available at http://www.bbc. co.uk/news/world-africa-16300086. (Accessed 7 March 2013). Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 51 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org Conclusion 311. La Sierra Léone a consolidé la paix, la démocratie dans la période post conflit, ce qui lui a permis d’organiser les troisièmes élections générales sans violence. L’économie est sur une bonne assise et le redressement est prometteur du fait de la découverte de nouvelles ressources minières, si celles-ci sont bien gérées. La perspective globale indique une stabilité et un développement socio-économique. Concernant la LBC/ FT, le pays a voté une nouvelle loi, et le prochain défi consiste à opérationnaliser la CENTIF par la nomination d’un directeur et la mise en place des dispositions de son financement par le gouvernement. Les autorités ont réalisé des avancées en matière de LBC/FT, mais elles doivent renouveler leurs engagements à maintenir ces efforts pour faire face aux défis à venir. TOGO Situation politique 312. La transition démocratique du Togo qui a démarré vers la fin des trente huitième années de règne de GNASSINGBE EYADEMAen 2005 est toujours en cours. Situation politique du pays a été marquée par de violents affrontements entre les partisans de l’opposition et les forces de sécurité ainsi que de nombreuses arrestations, ce qui favorisait le maintien du parti au pouvoir259 . 313. Cette situation a été rendue complexe par la démission inattendue du premier ministre et de son gouvernement juste avant les élections parlementaires en octobre 2012260, provoquant des craintes d’une possible installation de l’insécurité. 314. Selon l’indice de transformation BERTELSMANN 2012, le Togo261 est crédité de 5/10 points en matière de transformation politique, contre 6/10 en 2010, montrant ainsi que le pays est sur une tendance régressive. Cependant le Togo a enregistré des améliorations remarquables au niveau des indicateurs de gouvernance. Par exemple, il était classé par Reporters sans frontière, soixante dix neuvième pays sur cent soixante dix neuf pays (79/179) en 2011-2012 concernant les libertés individuelles. Ceci représentait un bond de 19 points par rapport au classement antérieur. Situation économique et financière 315. Nonobstant une Situation politique tendue, l’économie du Togo a continué à bien se comporter. Le taux de croissance de son PIB, selon les projections de la Banque Africaine de Développement (BAD) devrait connaitre une légère hausse passant de 3,9% en 2011 à 4,2% en 2012, puis 4,4% en 2013262. Néanmoins ce taux de croissance prévu pour 2012 était en deçà des 5% et des 5,2% projetés respectivement par le Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque mondiale263 En vérité la croissance a été portée 259 BBC News, ‘Togo Protest: Lome Rocked by Electoral Reform Unrest’, 14 June 2012, disponible sur http://www.bbc. co.uk/news/world-africa-18439872. (Site visité le 5 mars 2013) à la fois par les dépenses élevées du gouvernement, les investissements dans de nouvelles infrastructures, la relance du secteur du coton entre autres264. Fondamentalement c’est l’agriculture, qui a le plus contribué à cette performance dans la croissance. La production de l’agriculture vivrière en particulier, a augmenté de 22,2% en 2012 soit 153.400 tonnes comparativement à une augmentation de 20,9% en 2011265.la production de cacao a baissé de 40% tandis que la production de coton a augmenté de plus de 70% après avoir chuté de 68,5% en 2010266. Le secteur financier togolais est dominé, par douze 316. banques de dépôts qui font plus de 80% du total des actifs du secteur évalué à 31,4% du PIB en 2010. Le montant des versements en 2011 se situait à 337 millions de Dollars US représentant environ 9,4% du PIB. Toutefois ces versements méritent une attention et un suivi particuliers dans la mesure où ils peuvent être concernés par la LBC/FT. 317. Pour prendre en charge ces défis économiques, le gouvernement du Togo a pris l’engagement, lors de la signature de la dernière facilité élargie de crédit avec la Banque mondiale (ECF 2008-2011), de renforcer la gestion fiscale à travers l’amélioration des performances des dépenses à moyen terme. Il envisage de finaliser un plan à moyen terme pour la rationalisation de la chaine des dépenses publiques, la décentralisation des dépenses et du contrôle financier, et la création d’un guichet unique du trésor. Selon le FMI, le Togo est en phase de réaliser ses objectifs. Au cours de sa mission au Togo en Octobre 2012, le FMI267 a déclaré que la situation économique du Togo s’est nettement améliorée. Le taux moyen d’inflation était de 2,6% en septembre. Il continue à baisser du fait de la non cherté des denrées et de l’amélioration de la production agricole. Le taux d’inflation moyen en 2012 est estimé à 2,5%. Le PIB demeure solide malgré une baisse marginale par rapport aux projections précédentes. Selon les projections il devait atteindre 5% en 2012. Selon les prévisions, le déficit de la balance de paiement ne connaitra pas de fluctuation et devrait se situer à environ 8% en 2012 et 2013. L’augmentation des recettes dans le budget de 2012 a été satisfaisante, en particulier en termes de recettes douanières. Cependant les subventions sur l’essence ont dépassé les montants budgétisés et les ressources financières tirées des privatisations et des bailleurs sont insuffisantes. 318. Le FMI et les autorités togolaises sont entrain de mener des discussions fructueuses pour le redémarrage du programme de réforme structurelle qui avait été reporté. Il est extrêmement important de consolider les progrès réalisés dans la gestion des finances publiques et d’améliorer les capacités de gestion de la dette au moment où les efforts sont fournis pour obtenir des financements appropriés. Les autorités togolaises ont décidé de s’engager dans une réforme majeure pour réorganiser les services des impôts en fusionnant la direction générale des impôts et celle des douanes pour en faire un seul département appelé l’office togolais des recettes (OTR). En créant l’OTR, le Togo souhaite avoir une base de discussion en début 2013 sur un nouveau programme soutenu par la facilité élargie de crédit(ECF). 260 United Nations (2012). Ninth Report of the Secretary-General on the United Nations Integrated Peace building Office in Sierra Leone, pp. 10. 261 Reuter, ‘Sierra Leone Charges Two in Timbergate Graft Case’, 17 April 2012, available at http://www.reuters.com/ article/2012/04/17/sierraleone-corruption-idUSL6E8FHBPO20120417. (Accessed 7 March 2013). The indictments were the result of a documentary by Al Jazeera in November 2011 in which it was alleged that the two individuals accepted kickbacks in return for a promise that the vice president would back an illegal logging project. 264 World Bank, ‘Togo: Country Brief’ 262 265 African Development Bank, ‘Togo – Country Note 266 Ibid.’ Banque Africaine de Développement, “Togo Country Note” 263 Fonds Monétaire International , ‘Togo et FMI’, 30 Octobre 2012, disponible sur http://www.imf.org/external/ country/tgo/index.htm. (visité le 5 Mars 2013); World Bank, ‘Togo: Country Brief’,disponible sur http://web.worldbank.org/WBSITE/ EXTERNAL/COUNTRIES/AFRICAEXT/TOGOEXTN/0,,menuPK:375275~pagePK:141132~piPK:141107~theSitePK:375265,00.html. (visité le 5 Mars 2013. 52 267 Source: IMF, Statement at the Conclusion of an IMF Staff Mission to Togo, October 2012, http://www.imf.org/ external/np/sec/pr/2012/pr12404.htm. Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 www.giaba.org | 319. La croissance économique ne s’est pas traduite par une baisse de la pauvreté et du chômage. Malgré la croissance économique prometteuse au Togo, 67,7% de la population vit sous le seuil de la pauvreté. La majorité des pauvres vivent dans le milieu rural (74,3% contre 36,7% en zone urbaine). Le Togo figure à la 162e place sur 180 dans le classement de l’indice de développement humain (IDH). Le rapport sur le développement humain indique que 38,7% des togolais vivent avec moins de 1,5 Dollar/jour. Ce chiffre très alarmant est le résultat des longues années de crises sociales et politiques qui ont jalonné le pays et anéanti ces efforts de développement. Le taux d’alphabétisation268 est de 56,9%, tandis que l’espérance de vie est de 57,1%, le taux de mortalité infantile est de 6,6%. Le rapport Doing Business de 2012 de la Banque mondiale indique que le Togo dispose de 53 différents types de taxes, comparé à une moyenne de 37 dans les pays africains au sud du Sahara. En termes de réglementation269 pour la création d’une entreprise, le Togo est à la 174e position, soit un recul de cinq points par rapport à l’année précédente. de la drogue au-delà des frontières nationales. Le Togo est aussi devenu un point de transit de l’héroïne et de la cocaïne, jouant ainsi un rôle de plus en plus grand dans le trafic de stupéfiants au niveau régional. La capacité du Togo à faire face à la circulation transnationale des drogues est entravée par son extrême pauvreté, le manque de ressources et de formation, la longueur et la porosité de ses frontières et l’incapacité à contrôler la corruption. Des saisies de drogues illicites faites par les autorités de répression criminelle ont été observées ces dernières années. En juillet 2012, une mission conjointe anti-drogue des services de police du Togo, du Bénin et du Ghana qui a été réalisé avec Interpol, a procédé à la saisie d’une quantité totale de huit (08) tonnes de drogues, composées de cannabis, de cocaïne, d’héroïne et de drogues synthétiques. La plus grande capture, cependant, a été effectuée au Togo avec sept (07) tonnes de substances psychotropes. Cette opération régionale, menée dans le cadre du Plan Régional de la CEDEAO pour prévenir et combattre le trafic illicite des drogues, a abouti à l’arrestation de soixantequatorze (74) trafiquants. 320. La situation socio-économique est catastrophique concernant l’augmentation galopante du chômage des jeunes. En outre, la corruption grandissante et la diminution des opportunités économiques pour la population entraine l’élargissement de la fracture sociale et de la marginalisation progressive des jeunes. Ce scénario prédispose le pays à des crimes sous- jacents qui peuvent mener au BC/FT. Situation de la LBC/FT Prévalence des crimes sous-jacents 321. Le Togo présente un environnement criminogène similaire à la situation des autres pays de la zone UEMOA. En effet, le rapport pays270ue les autorités togolaises ont remis au GIABA en 2012 souligne la prédominance des délits suivants: trafic de drogue, fraude bancaire, cybercriminalité, corruption dans l’octroi des marchés publics, contrefaçon et falsification. Concernant la corruption, le rapport relève particulièrement le rôle crucial du PPE dans l’acquisition de contrat public, la non-conformité avec les procédures et la surfacturation. Concernant la fraude bancaire, elle découle particulièrement de l’absence de procédures d’obligation de vigilance à l’égard du client (OVC), le manque de capacité de l’agence de répression criminelle et l’absence de supervision bancaire. Le Togo reste vulnérable au trafic humain, trafic qui n’est toujours pas criminalisé au Togo par la loi fondamentale togolaise (excepté le trafic des enfants et la prostitution). Transparency International271 place le Togo au 128ème rang sur 174 pays avec un score de 30/100 en 2012. Le rapport Doing Business 2012 de la Banque Mondiale classe le Togo au 162ème rang sur un total de 183 pays, soit une baisse comparativement à son classement au 158ème , en 2010. Le Togo a reculé à cause de certaines contraintes comme la baisse de sa capacité à protéger les investissements 322. Concernant le trafic de drogue, le rapport du département d’Etat Américain272 indique que le Togo n’est pas un important producteur de drogues. Le cannabis est la seule drogue cultivée en grande quantité au Togo et il est cultivé uniquement pour la consommation locale, contrairement aux allégations selon lesquelles les petits détaillants vendent 268 Source: World Bank, World Development Indicators (data for 2010) 269 Source: OECD, op.cit’ 270 Source: GIABA, Country Report pour la période de mai à septembre 2012 271 Source Transparency International, Rapport sur l’Indice de Perception de la Corruption 2012 272 US State Department, 2012 Rapport sur la Stratégie International du Contrôle des Narcotiques (INCRSR), Togo http://www. State.gov/j/inl/rls/nrcrpt/2012/vol 1/184102htm#Togo 323. Le Togo a présenté son premier rapport de suivi sur son évaluation mutuelle lors de la réunion de Comité technique et de la Plénière du GIABA en mai 2012. Après l’évaluation273, il est clairement ressorti que le Togo n’avait fait que peu de progrès dans l’amélioration du système national de LBC/FT. Il a surtout amélioré le cadre juridique et réglementaire en adoptant la loi N° 2011-009 du 12 mai 2011 sur la réglementation des systèmes financiers décentralisés et la Loi sur les statistiques du 9 mai 2011. Le ministère de l’Economie et des Finances a également signé la circulaire N° 015/MEF/CENTIF le 8 février 2012, interdisant officiellement les banques d’effectuer des transactions avec des banques écran, et de permettre l’ouverture de comptes anonymes et de veiller à l’application de l’obligation de vigilance à l’égard du client pour la LBC/FT. 324. Le Togo a maintenant mis en place une Commission interministérielle Ad hoc, composée de fonctionnaires du Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération, celui de la Défense, de la Sécurité et de la Protection Civile, de l’Economie et des Finances, du Commerce, et celui de la Justice. Sa mission est de faire en sorte que le Togo se conforme aux résolutions du Conseil de sécurité, y compris les résolutions 1267 et 1373 ; prépare un listing des individus et des entités terroristes, et des rapports périodiques tel que requis par les résolutions précitées et les autres Résolutions du Conseil de Sécurité. Cependant, l’efficacité et/ou l’efficience de ces mesures doivent encore être évaluées. 325. Concernant les activités de la CENTIF, un modèle de formulaire de Rapport des DOS est maintenant disponible sur les sites web de la CENTIF pour utilisation par les assujettis. En outre, des séminaires de sensibilisation ont été organisés sur les obligations générales des personnes morales sur la LBC/ FT, ainsi que des séances de travail avec les points focaux de certaines entités (auditeurs internes et responsables de la conformité dans les banques). En ce qui concerne les DOS, la CENTIF a fait remarquer qu’elle en a reçu neuf (9) entre janvier et septembre 2012, mais aucune n’a encore été transmise aux procureurs. Toutefois, la CENTIF est en train d’échanger des informations avec trois CRF à savoir TRACFIN en France, la 273 Source GIABA Rapport sur l’du premièr rapport de suivi du Togo, mai 2012 Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 53 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org CENTIF de Côte d’Ivoire et la CENTIF du Ghana. Conclusion 326. Sur le plan opérationnel, des procédures d’affectation de fonds à la CENTIF ont été simplifiées et les ressources qui lui sont allouées ont été augmentées avec une enveloppe budgétaire qui lui a permis d’acquérir quatre (4) véhicules supplémentaires, six (6) ordinateurs et accessoires ; de recruter un analyste, un informaticien et deux secrétaires ; et d’engager un détective privé. En outre, un plan a été conçu pour un système d’information dans la gestion de base de données. 328. Le Togo, comme les autres pays d’Afrique de l’Ouest, est affectée par le trafic illicite et la réexportation de la drogue vers l’Europe pour les cartels colombiens et mexicains. La quantité des saisies de drogues et le nombre croissant de toxicomanes dans l’année écoulée sont des indicateurs de l’enjeu de sécurité que ce phénomène pose aujourd’hui. Ce trafic de drogue pourrait, à son tour, amplifier la recrudescence de la criminalité au Togo, en particulier du blanchiment de capitaux. Assistance technique 329. L’examen du premier rapport de suivi du Togo montre que les avancées réalisées sont marginales. Il n’y a pas de statistiques permettant d’évaluer l’efficacité de la lutte contre le blanchiment et contre le financement du terrorisme. Le Togo a essayé sans succès d’adopter une stratégie nationale pour la LBC/FT depuis 2009. Sur la coordination nationale de la LBC/FT, très peu d’initiatives ont été prises principalement parce que le Comité Interministériel n’a pas fonctionné. Les autorités togolaises devraient être encouragées par conséquent à déployer davantage d’efforts dans l’application des recommandations dans le rapport d’évaluation conjointe du pays et d’effectuer un suivi régulier, comme cela a été le cas depuis mai 2011. 327. En 2012, le Togo a participé à des sessions de formations financées par les partenaires au développement, en particulier sur l’analyse financière et la détection de la fraude. Le GIABA a organisé plusieurs activités de formation régionales auxquelles le Togo a pris part, telles que l’atelier de formation sur le secteur financier au Niger et l’atelier de formation des journalistes au Cap-vert. Hormis ces programmes régionaux, Le GIABA a soutenu plusieurs activités de formation et de sensibilisation qui ont eu lieu au Togo sur la LBC/FT ainsi que sur le contrôle des drogues et la prévention du crime organisé dans le cadre du Programme National Intégré financé par l’ONUDC. Le programme de l’ONUDC a également organisé un séminaire sur le renforcement du cadre juridique et institutionnel de la LBC/FT, ce qui entre dans le cadre de ses activités propres. La CENTIF va bénéficier de l’appui de l’ONUDC afin d’acheter un Serveur et de finaliser un projet de loi sur le trafic d’êtres humains. De même, les membres de la CENTIF vont effectuer un voyage d’étude aux Etats-Unis, financé par le Département d’Etat Américain. À la fin de juin 2012, la Banque Mondiale avait un portefeuille de seize projets financés pour un montant total de 189 millions de dollars US. Tous ces éléments indiquent une perspective économique positive nécessaire pour faciliter le développement humain dans le pays. D’autres exigences pour le Togo sont: • • • 54 Renforcer les capacités : formation des magistrats sur la catégorisation des délits de blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme, ainsi que le recouvrement des actifs criminels ; offrir une formation aux journalistes afin de les associer aux efforts visant à faire connaître et à diffuser l’information sur la LBC/FT ; offrir une formation aux analystes ; et dispenser une formation aux enquêteurs ; Aider la CENTIF du Togo à devenir membre du Groupe Egmont afin d’étendre le réseau du renseignement sur la LBC/FT ; et Octroyer davantage de ressources matérielles : pour la sécurité des locaux de la CENTIF en installant un système de vidéosurveillance et en mettant en place un système d’informations et une base de données sécurisée. Conclusion Générale 330. Ce chapitre a donné un aperçu des conditions politiques, économiques et sociales dans les quinze pays membres de la CEDEAO. Ceci n’inclut pas Sao Tomé et Principe dans la mesure où son adhésion a été finalement approuvée par le Conseil des ministres de la CEDEAO en novembre 2012. Le chapitre a également tenté d’évaluer les facteurs socio-criminogènes, ainsi que la prévalence des crimes sous jacents dans chaque pays et les efforts en cours pour atténuer les risques, en particulier, les mesures prises pour appliquer les REM. La conclusion générale à tirer de ceci, est que les données ne sont pas tout à fait satisfaisantes, encore moins les analyses faites sur les efforts déployés par les pays, dans la mesure où le rapport est basé sur les éléments tirés des rapports nationaux envoyés par les correspondants nationaux et des rapports de suivi des REM. Néanmoins, beaucoup de références ont été tirées de certains documents officiels et divers autres documents en accès libre pour étayer certains points. Malheureusement, en dehors de certaines preuves anecdotiques, très peu d’éléments concernant le nombre et la taille de secteur bancaire ou des EPNFD figurent dans le rapport de la plupart des pays. En outre, les statistiques sur les taux de criminalité, les enquêtes, les poursuites et les condamnations ne sont pas très fiables, et il est à espérer que les États membres devraient prendre note que seul ce qui est mesurable peut être comptabilisé. Pour autant, cela n’enlève rien à la valeur de ce chapitre ; au contraire, il permet au lecteur de comprendre le contexte, la justification et les ressources investies dans des activités de programme dans les chapitres suivants du présent rapport. Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 www.giaba.org | Chapitre Trois: LES EVALUATIONS PAYS 331. E n 2012, le GIABA a accompli avec succès la première série d’évaluations mutuelles de tous ses États membres (15 pays de la CEDEAO et Sao Tomé et Principe). L’évaluation mutuelle des États membres est un élément clé du travail du GIABA. Les Etats membres du GIABA ont accepté de se soumettre à une évaluation mutuelle, un exercice multilatéral d’évaluation par les pairs pour mesurer le niveau de conformité de chaque État membre avec les normes internationales de LBC/FT, notamment les Recommandations du GAFI. L’exercice est réalisé par une équipe d’évaluateurs confirmés. Les équipes d’évaluation sont composées d’experts dans le domaine du droit, de la finance, et de la répression criminelle, principalement issus des États membres du GIABA. Lors d’un exercice d’évaluation mutuelle, les assesseurs collectent des informations sur le régime de LBC/FT d’un pays pour identifier ensuite les domaines nécessitant des améliorations. Les évaluateurs font également des recommandations portant sur les mesures que les pays doivent prendre pour améliorer leur niveau de conformité avec la LBC/FT. Le GIABA a commencé une évaluation mutuelle de 332. ses États membres en 2006. En 2007, le GIABA a adopté un calendrier d’évaluation mutuelle pour planifier et superviser les évaluations mutuelles dans les États membres. La première série d’évaluations mutuelles était centrée sur les quarante Recommandations du GAFI sur le blanchiment de capitaux et les neuf Recommandations Spéciales sur le financement du terrorisme (GAFI 40 + 9 Recommandations), la Méthodologie utilisée pour Evaluer la Conformité avec le GAFI 40 + 9 Recommandations, le manuel pour les pays et les assesseurs et le processus et procédures d’évaluation mutuelle du GIABA (GIABA ME P & P). Les Rapports d’Evaluation Mutuelle (REM) des pays évalués sont publiés sur le site Web du GIABA après leur adoption par la Commission Technique du GIABA /Plénière et leur approbation par le Comité Ministériel du GIABA (CMG). Le processus d’évaluation mutuelle et les rapports de l’évaluation mutuelle sur les Etats membres du GIABA sont des facteurs clés pour la mise en œuvre des normes GAFI dans la région, et les principaux intrants pour la conception de programmes d’intervention axés sur les priorités des États membre. La première série d’évaluations mutuelles a donné 333. au GIABA et à ses États membres une bonne opportunité d’intégrer le dispositif international de la LBC/FT et de faire partie des principaux intervenants dans la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Un élément essentiel du processus de l’EM est le processus rigoureux de suivi pour s’assurer que les pays, une fois évalués, s’engagent résolument et de façon permanente à réaliser la conformité totale avec les Recommandations du GAFI. Sur les seize (16) États membres évalués, treize (13) ont été évalués par des experts régionaux du GIABA, quatre (4) par la Banque Mondiale et un (1) par le Fonds Monétaire International (FMI)274. Au 31 décembre 2012, les REM des quinze (15) pays 334. de la CEDEAO ont été examinés et adoptés par la Plénière du GIABA et publiés sur le site web du GIABA conformément au paragraphe 42 portant processus et procédures d’évaluation mutuelle du GIABA. Le résumé des classements sur chacune des 40 + 9 Recommandations se présente comme suit : 274 The World Bank a évalué Burkina Faso, Mali, Niger et Sierra Leone, tandis que le FMI a évalué le Cap Vert Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 55 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org Tableau 1: Notations de l’Evaluation Mutuelle des Etats Membres sur les 40 Recommandations du GAFI Mali Niger Nigéria Sénégal Togo La Gambie PC PC PC LC PC NC PC PC LC LC PC PC PC R.2 LC LC LC LC PC C PC PC LC LC PC LC PC LC LC R.3 PC PC LC PC NC PC PC PC NC PC PC LC PC PC LC R.4 LC LC PC LC PC LC LC PC LC LC C C C LC LC R.5 NC NC NC NC NC NC NC NC NC PC NC NC NC NC PC R.6 NC NC NC NC NC NC NC NC NC NC NC NC NC NC PC R.7 NC NC NC NC NC NC NC NC NC NC NC NC NC NC PC R.8 R. 9 PC NC NC NC NC NC NC NC NC NC NC NC NC NC NC PC NC NC NC NC NC PC PC N/A NC N/A NC NC LC N/A R.10 PC PC PC LC PC LC PC PC PC PC PC LC PC PC PC R.1 PC PC PC PC NC LC NC PC PC NC LC LC NC PC LC R.2 NC NC NC NC NC NC NC NC NC NC NC NC NC NC NC R.3 PC NC NC PC PC PC NC NC NC PC PC PC NC PC NC R.4 LC NC NC LC LC C NC PC NC PC PC C NC LC C R.5 PC PC NC PC PC PC PC PC PC PC PC PC NC PC NC R.6 NC NC NC NC NC NC NC NC NC NC NC PC NC NC NC R.7 PC PC PC PC PC PC PC PC NC NC PC PC NC PC PC R.8 NC NC NC NC PC NC NC NC NC PC NC NC NC NC NC R.9 NC NC NC NC C NC NC NC NC NC LC NC NC NC C R.0 NC NC NC NC C NC NC NC NC NC PC LC PC NC NC R.1 PC NC NC NC NC PC NC PC NC NC NC NC NC NC PC R.2 NC NC NC NC PC PC N/A NC NC NC NC NC NC NC NC R.3 PC NC NC PC NC LC NC NC NC NC NC PC LC PC NC Bénin Sierra Léone Libéria Guinée Bissau Ghana PC Guinée Côte d’Ivoire PC Cap Vert R.1 40Rs 56 Burkina Faso Etats Membres évalués et Notations par Recommandation R.4 NC NC NC NC NC NC NC NC NC NC PC NC NC NC NC R.5 PC NC NC NC NC NC NC NC NC NC NC PC PC NC NC R.6 R.7 PC PC NC LC NC NC NC NC NC PC PC LC NC PC NC PC PC PC PC LC NC NC PC PC NC LC LC NC PC C R.8 LC PC PC LC LC PC NC PC PC C C C NC LC LC R.9 NC NC PC LC NC C NC PC NC NC PC LC C PC NC R.0 PC NC PC NC PC NC NC PC NC NC PC LC NC PC NC R.1 R.2 PC NC PC PC PC NC NC NC NC NC PC LC NC PC NC PC PC NC NC NC NC NC NC NC NC PC PC NC NC NC R.3 NC NC LC NC PC PC NC NC NC PC LC PC PC NC PC R.4 N/A N/A N/A N/A NC N/A N/A NC N/A N/A PC N/A NC N/A PC R.5 PC LC PC NC PC PC PC PC PC PC PC PC PC PC LC R.6 LC LC PC PC PC LC PC PC NC LC PC C NC PC PC R.7 LC LC PC PC PC LC PC PC PC C PC C PC PC PC R.8 PC PC NC PC PC PC PC NC PC PC PC C NC PC PC R.9 LC PC PC PC PC LC PC PC PC LC LC LC NC PC PC R.0 PC PC PC PC PC PC PC PC NC LC LC LC NC PC PC Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 www.giaba.org | Tableau 2: Notations de l’Evaluation Mutuelle des Etats Membres sur les 9 Recommandations Spéciales du GAFI La Gambie Togo Siérra Léone Sénégal Nigéria Niger Mali Libéria Guinée Bissau Guinée Ghana Côte d’Ivoire Cap Vert Bénin RS Burkina Faso Member States SR.I NC NC NC NC PC NC NC NC PC NC NC PC NC NC PC SR.II NC NC NC PC PC NC NC NC NC PC NC PC NC PC LC SR.III NC NC NC NC PC NC NC NC NC NC NC PC NC NC PC SR.IV NC NC NC PC PC NC NC NC NC NC NC NC NC PC NC SR.V NC NC NC PC PC PC PC PC NC NC NC PC NC PC LC SR.VI NC NC PC NC NC NC NC NC NC NC PC PC NC PC NC SR.VII NC NC NC NC NC NC NC PC NC NC NC NC NC PC NC SR.VIII NC NC NC NC NC NC NC NC NC PC NC NC NC NC PC SR.IX NC NC NC NC PC NC NC NC NC NC PC PC NC NC NC Légende: RECOMMANDATIONS PRINCIPALES RECOMMANDATIONS ESSENTIELLES Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 57 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org Tableau 3: Résumé des notations par Pays La Gambie Togo Sierra Léone Sénégal Nigéria Niger Mali Libéria Guinée Bissau Guinée Ghana Côte d’Ivoire Bénin Notations Cap Vert Burkina Faso Etat Membre C 0 0 0 0 2 3 0 0 0 2 2 6 2 0 3 LC 7 5 3 7 3 8 1 0 2 5 7 13 1 4 9 PC 19 13 16 17 24 12 13 21 11 14 22 16 9 24 17 NC 22 30 29 24 20 25 33 28 35 27 18 12 36 20 19 N/A 1 1 1 1 0 1 2 0 1 1 0 2 1 1 1 40 Recommendations C 0 0 0 0 2 3 0 0 0 2 2 6 2 0 3 LC 7 5 3 7 3 8 1 0 2 5 7 13 1 4 7 PC 19 13 15 14 18 11 12 19 10 12 20 10 9 19 14 NC 13 21 21 18 17 17 25 21 27 20 11 9 27 16 15 N/A 1 1 1 1 0 1 2 0 1 1 0 2 1 1 1 9 Recommandations Spéciales C 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 LC 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 2 PC 0 0 1 3 6 1 1 2 1 2 2 6 0 5 3 NC 9 9 8 6 3 8 8 7 8 7 7 3 9 4 4 N/A 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Tableau 4: Résumé Global des notations pour les Etats Membres du GIABA sur les 40 Recommandations du GAFI 58 Notations No. % Conforme 20 3.3% Largement Conforme 73 12.2% Partiellement Conforme 215 35.8% Non-Conforme 278 46.3% Sans Objet 14 2.3% Total 600 100.0% Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 www.giaba.org | Graphique 1: Résumé des Notations pour les Etats Membres du GIABA sur les 40 Recommandations du GAFI Tableau 5: Résumé des Notations pour les Etats Membres du GIABA sur les 9 Recommandations spéciales du GAFI Notations No. % Conforme 0 0.0% Largeement Conforme 2 1.5% Partiellement Conforme 33 24.4% Non-Conforme 100 74.1% Sans Objet 0 0.0% Total 135 100.0% Graphique 2: Résumé des Notations pour les Etats Membres du GIABA sur les 9 Recommendations Spéciales du GAFI Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 59 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org 335. La première phase des évaluations conjointes a révélé un bas niveau de conformité avec les normes internationales en matière de LBC/FT. Cela était causé par des contraintes liées aux capacités des Etats membres. A cause du fait que les Etats membres du GIABA sont des pays ayant une faible capacité, ils vont devoir faire face à des défis importants dans la mise en œuvre des Recommandations du GAFI. Durant cette première phase, il a été constaté que les Etats membres avaient des structures institutionnelles fragiles et des cadres juridiques inappropriés. Le manque de capacités humaines et institutionnelles des acteurs impliqués dans la LBC/FT constitue également un grand handicap dans la mise en œuvre des mesures de la LBC/FT. Ces défis ont impacté négativement sur le nombre d’investigations, de poursuites et de condamnations portant sur des faits de BC et FT. Les investigations et les poursuites concernant les quelques cas menés par les Etats membres ont été souvent exécutées avec lenteur et inefficacité. Le faible niveau de coopération et de coordination parmi les autorités compétentes concernées en matière de LBC/FT et le manque de gestion des données avaient également été identifiés comme obstacle majeur à la mise en œuvre des mesures de la LBC/FT. 336. En outre, une revue générale de l’état de mise en œuvre des normes du GAFI dans la région a identifié la non criminalisation de toutes les catégories de délits sous jacents, et une criminalisation inappropriée du blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme comme étant la faiblesse principale dans les régimes LBC/FT de la plupart des Etats membres du GIABA. En plus, la mise en œuvre des principes de l’obligation de vigilance à l’égard du client, par les institutions financières ainsi que la mise en œuvre des RCSNU 1276 et 1373 dans la région étaient limitées. L’absence d’une CENTIF pleinement fonctionnelle ainsi qu’une faible compréhension de ce qui constitue une opération suspecte ont également contribué à la faiblesse du niveau d’application des normes. Au sein de la zone UEMOA, la mise en œuvre de certaines Recommandations du GAFI est régie par des lois supranationales. En conséquence, la révision des lois supranationales est nécessaire pour que les Etats membres de l’UEMOA puissent améliorer leurs régimes de LBC/FT. En outre, il a été noté que les Etats membres semblent se focaliser davantage sur la conformité technique, au lieu de se focaliser sur l’efficacité du cadre de la LBC/FT. Les défis de la mise en place effective des mesures 337. de la LBC/FT par acceptation des normes internationales dans la région sont assez considérables. Au cours de la première phase des évaluations mutuelles, le GIABA a géré ces défis de différentes manières. En particulier, s’assurer que la coordination des EM au niveau des pays soit prise en charge par des hauts cadres du gouvernement, et que les CENTIF soient désignées comme points focaux pour traiter des questions relatives à la LBC/FT, incluant l’EM. Ainsi, les responsables des CENTIF ont été nommés Correspondants et coordonateurs nationaux du GIABA pour les programmes de LBC/FT au niveau de leurs pays respectifs. Par ailleurs, considérant le manque de capacité au niveau de la région, le GIABA a entrepris d’organiser une formation préparatoire pour les acteurs impliqués dans la LBC/FT avant les visites de terrain. Il a été noté que les Etats membres avaient besoin d’un encadrement technique pour comprendre la façon de remplir le Questionnaire d’Evaluation Mutuelle (QEM) d’une part, ainsi que la planification du processus d’évaluation d’autre part. Ainsi, cette formation a servi de forum ayant permis aux autorités nationales de se familiariser avec leurs 60 rôles dans le processus de l’EM et de faciliter l’appropriation de ce processus. Une autre initiative du GIABA a consisté à tenir des réunions de haut niveau et des missions de plaidoyers pour solliciter un soutien et un engagement politiques forts de la part des Etats membres. Dans le cadre du suivi, GIABA a également 338. accompagné les Etats membres dans l’élaboration de stratégies nationales en matière de LBC/FT, qui tracent les actions nécessaires à la prise en charge des lacunes identifiées dans la LBC/FT et à la mise en place de systèmes efficaces de LBC/FT, qui tiennent compte des ressources disponibles et des risques de BC/TF. Il s’agit pour chaque pays, dans sa stratégie nationale, d’identifier et de déterminer les responsabilités des différents acteurs, de prioriser les actions et d’utiliser les ressources de façon efficiente, spécialement dans un contexte de rareté des ressources. La Stratégie Nationale vise à promouvoir la coordination et la collaboration entre les différentes parties prenantes. Elle engage les pays à développer leur propre système de LBC/ FT dans le court, moyen et long terme. Chaque Etat membre doit développer et mettre en œuvre une Stratégie Nationale pour orienter ses efforts et ses actions contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme sur une période donnée. La Stratégie Nationale et les Plans d’Action sont essentiels pour l’orientation et la coordination des actions des pays dans la mise en œuvre du REM. 339. Les solutions citées plus haut, et fournies par le GIABA, ajoutées au processus de suivi et l’engagement des Etats membres à mettre en œuvre les décisions de la LBC/ FT d’acceptation des normes internationales ont conduit à une amélioration globale durant la première phase des évaluations conjointes. A la fin de la première phase des évaluations conjointes, les Etats membres du GIABA ont renforcé leurs cadres légal, institutionnel et opérationnel en matière de LBC/FT. Toutefois les Etats membres ne sont pas au même niveau de conformité sur la LBC/FT, mais il y a eu des avancées importantes de manière générale. Tous les Etats membres du GIABA ont présentement une législation sur la LBC et beaucoup parmi eux une législation séparée sur le FT. Treize (13) CENTIF ont été créées, parmi lesquelles cinq (5) sont devenues membres du Groupe Egmont. Le tableau ci-dessous présente l’état de mise en œuvre de la LBC/FT au niveau des Etats membres à la fin de la première phase des évaluations conjointes. Programmes des évaluations mutuelles en 2012 Dans la période concernée, le GIABA a déroulé 340. plusieurs activités en rapport avec les évaluations conjointes, dont une formation pré-évaluation, l’examen et l’adoption des REM et Rapports de Suivi , la publication des REM , l’adoption du mémorandum sur la revue par les pairs des Rapports de Suivi par les Etats membres, la plénière et l’adoption du GMC des Normes GAFI Révisées, la formation portant sur les Normes GAFI Révisées, la reconstitution de l’adhésion au GTEM , et les Actions de Suivi par le Secrétariat dans le cadre des évaluations conjointes. Ce qui suit est le résumé des activités exécutées en 2012 concernant les ME et les actions de suivi. Formation Préparatoire de l’Evaluation et les Tournées Les visites de sites pour les évaluations conjointes 341. de la République de Côte d’Ivoire, de Guinée et Sao Tome et Principe ont été précédées par des ateliers de pré- évaluation Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 pour sensibiliser les différents acteurs nationaux impliqués sur leurs rôles pour mieux préparer les exercices d’EM. Les ateliers de pré-évaluation se sont tenus en Mars 2012 à Abidjan, Côte d’Ivoire, et Conakry (Guinée) et en Décembre 2012 à Sao Tome. 342. Les visites de sites se sont déroulées comme suit: République de Côte d’Ivoire du 7 - 21 Mai 2012, République de Guinée du 4 - 18 Juin 2012, et Sao Tome et Principe du 3 14 Décembre 2012. Les évaluations au niveau des trois pays ont été exécutées par le GIABA, des experts avec l’aide de la France pour l’évaluation de la Côte d’Ivoire, d’autres venants du Portugal pour l’évaluation de Sao Tome et Principe. L’UNCTED a également envoyé des observateurs pour suivre l’évaluation de la Côte d’Ivoire. 343. L’objectif principal des visites de sites était de faire le point sur le cadre institutionnel existant, les lois, règlements, et orientations sur la LBC/FT ainsi que les autres moyens de répression (OMR) en place dans le but de mesurer leur efficacité, leur mise en œuvre et leur degré de conformité aux normes internationales. Les évaluateurs ont tenu des réunions avec les agents des structures nationales compétentes et avec toutes les parties prenantes. Groupe des Experts Evaluateurs (ERG) 344. Sur la base de la pratique existante dans le GAFI et les autres ORSG, le Groupe de Revue des Evaluateurs (GRE) est généralement constitué avant la plénière pour débattre du projet REM. Le GRE identifie et met en évidence les principales questions pour discussion en plénière. Cela garantit que seules les questions d’importance sont portées à l’attention de la plénière. Plus précisément, il est demandé au GRE d’identifier les points de désaccord entre le pays évalué et l’équipe d’évaluation, ainsi que la base du désaccord, les incohérences avec les autres REM, les domaines importants qui méritent d’être discutés lors de la plénière et de toutes les autres questions nécessitant une interprétation/clarification des normes du GAFI, la méthodologie de 2004 (y compris les « questions horizontales ») ou relatives aux procédures EM. Conformément aux Processus et Procédures de 345. l’Evaluation Mutuelle du GIABA, le GRE a été constitué afin d’examiner le projet des REM sur la Côte d’Ivoire et la Guinée en novembre 2012. Le GRE a minutieusement examiné le projet de REM et dégagé les problématiques majeures à la plénière pour examen. Le rapport sur les discussions du GRE a aidé à définir et à orienter les discussions et la décision de l’Assemblée plénière avant l’adoption des REM. Rapports d’évaluation Conjointe Conformément aux processus et à la procédure 346. d’évaluation mutuelle du GIABA, les REM de la Côte d’Ivoire et de la Guinée ont été discutés et adoptés lors de la 18ème Commission technique/réunion plénière tenue à Dakar (Sénégal) du 19-22, novembre 2012. La plénière a examiné les deux rapports basés sur le rapport de synthèse du GRE tenue le 19 novembre 2012. En ce qui concerne la REM de la Guinée, le GRE a ciblé des questions clés concernant les recommandations 1, 2, 10, 14 et 36 du GAFI à soumettre à la plénière pour décision. Dans le cas de la Côte d’Ivoire, le GRE a ciblé les recommandations 1 et les recommandations spéciales II et IV à soumettre à la plénière. Après l’adoption de ces deux REM, les deux pays ont été placés sous suivi régulier pour les www.giaba.org | amener à présenter leur premier rapport de suivi à l’Assemblée plénière en novembre 2013. Le Secrétariat a demandé l’approbation ministérielle à travers une correspondance puisque le GMC ne s’est pas réuni lors de la session plénière de novembre. Le REM de Sao Tomé- et -Principe devrait être examiné et adopté au cours de la plénière de mai 2013. Publication et Diffusion des Rapports d’Evaluation Conjointe 347. La Politique éditoriale du GIABA concernant les REM et les Résumé Exécutifs prévoit que, le Secrétariat doit réviser les deux documents et transmettre les versions révisées aux pays concernés dans un délai d’une (1) semaine. Le pays va valider et/ou porter des amendements sur les erreurs contenues dans les rapports. Le Secrétariat cherchera ensuite l’approbation du ministre avant de publier la REM et le Résumé Exécutif sur le site Web du GIABA. Conformément à cette politique, les deux REM ont été publiés sur le site Web du GIABA (www.giaba.org) ce qui porte le nombre de REM publié à quinze (15). Groupe de Travail sur les Evaluations Mutuelles et la Mise en Œuvre (GTEME) 348. En outre, conformément aux processus et procédures d’évaluation conjointes du GIABA concernant le renouvellement du mandat et composition du GTEME tous les deux ans, une révision du mandat est approuvée par la plénière en mai 2012 et des nouveaux membres venant de Côte d’Ivoire, de Guinée, du Niger, de Sierra Leone et du Ghana ont été nommés pour un durée de deux ans de mai 2012 jusqu’à mai 2014. La mission du GTEME est d’appuyer la plénière dans l’examen et la prise de décision sur les questions relatives aux évaluations mutuelles du GIABA et les questions connexes. Cela inclut la révision des processus et procédures d’évaluation mutuelle du GIABA, l’examen des rapports de suivi, la recommandation de nouvelles politiques et décisions sur les évaluations mutuelles à soumettre à la plénière. En 2013 et avant la deuxième série d’évaluation en 2014, le GTEME révisera les processus et procédures d’évaluation mutuelle du GIABA sur la base de la nouvelle Méthodologie d’évaluation adoptée par le GAFI. Processus de Suivi En 2012, le GIABA a consolidé son processus de 349. suivi pour s’assurer que les manquements signalés dans les régimes de LBC/FT des pays évalués sont pris en charge, en totale conformité avec les normes internationales de la LBC/ FT. En général, tous les pays évalués par le GIABA sont placés dans un processus de suivi régulier, qui oblige un pays à soumettre un rapport de suivi à la plénière du GIABA, un an après son évaluation. Le rapport de suivi présente de façon détaillée les progrès réalisés par le pays pour remédier les lacunes identifiées dans le REM. Dans le cas où la plénière constate qu’un pays ne fait pas de progrès significatifs, elle dégrade ce pays et le soumet au processus de suivi renforcé, qui lui exige de soumettre un rapport à chaque session plénière (période de six mois au lieu d’un an). Les pays évalués soumettent leurs rapports de suivi au Secrétariat du GIABA, en se fondant sur une matrice prédéfinie, et cela au moins deux mois avant la séance plénière au cours de laquelle les rapports vont être discutés. En mai 2012, le Secrétariat a attiré l’attention de la Commission plénière sur le non-respect des États membres des délais de transmission des rapports de Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 61 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org suivi et les problèmes qui en découlent relativement au délai nécessaire pour l’analyse la traduction et la diffusion des rapports. La plénière a réitéré la nécessité pour les États membres de soumettre leurs rapports de suivi avec les pièces justificatives, dans le délai prévu et selon le format indiqué. Les États membres ont respecté cette décision pour la session plénière de novembre 2012, ce qui a permis de faire les analyses et la diffusion des rapports à temps. Rapports de Suivi 350. Pour l’année concernée par la revue, la séance plénière de mai 2012 a examiné et adopté les Premiers Rapports de Suivi du Libéria et du Togo, le Second Rapport de Suivi du Bénin, les Troisièmes Rapports de suivi du Ghana, de la Guinée Bissau et du Niger, les Quatrièmes Rapports de Suivi du Cap Vert, du Nigeria, du Sénégal et de la Gambie et le Sixième Rapport de Suivi de la Sierra Leone. La plénière de novembre 2012 a examiné le troisième rapport de suivi du Burkina Faso, le quatrième rapport de suivi du Ghana, du Niger, du Mali et de la Guinée-Bissau, les cinquièmes rapports de suivi de la Gambie et du Cap-Vert et le septième rapport de la Sierra-Léone. La plénière a examiné et adopté les rapports de suivi sur la base de l’analyse faite par le Secrétariat et du rapport des coprésidents du groupe de travail sur l’évaluation mutuelle et de la mise en œuvre (GTEME). Ces rapports de suivi ont souligné les progrès accomplis par les pays en ce qui concerne les Recommandations clés et essentielles du GAFI évaluées partiellement conforme (PC) et Non conforme (NC). On trouvera un résumé des observations et décisions des plénières sur les rapports de suivi : Premier Rapport de Suivi du Libéria 351. Le premier rapport de suivi du Libéria a indiqué que le pays n’a pas progressé dans la prise en charge des lacunes identifiées dans son LBC/FT depuis l’adoption de la REM en mai 2011. Le pays est en voie d’adopter le projet de loi sur la LBC/FT, qui vise à fournir un cadre juridique solide pour accompagner les efforts de la LBC/FT et corriger les lacunes concernant la criminalisation du blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme, l’obligation de vigilance à l’endroit des clients, l’archivage, les mesures sur le gel, la saisie et la confiscation des produits du crime et les fonds destinés au financement d’actes terroristes, la déclaration d’opérations suspectes, la mise en place d’une cellule de renseignement financier, l’entraide judiciaire, l’extradition, la coordination nationale, la coopération internationale et la mise en œuvre des résolutions 1267 et 1373 du Conseil de sécurité des Nations Unies. Le Libéria a cherché à adopter un projet de stratégie nationale de LBC/FT préparé en 2010 avec l’appui du Secrétariat du GIABA pour assurer une mise en œuvre coordonnée et efficace des mesures sur la LBC/ FT dans le pays. Ce projet doit cependant être approuvé formellement en fin 2012, pour impacter en conséquence sur la mise en œuvre de mesures de la LBC/FT au Libéria. La plénière a encouragé le Libéria à intensifier ses 352. efforts pour faire passer la loi sur la LBC/FT sans plus tarder. La plénière a également noté que le Libéria aura besoin d’une Assistance technique intensive afin de pouvoir atteindre un niveau souhaitable de conformité avec les normes internationales de la LBC/FT. En conséquence, il a demandé au GIABA, aux partenaires au développement et aux États 62 membres de fournir une Assistance technique coordonnée au Libéria pour améliorer son système de LBC/FT. La plénière a maintenu le Liberia dans le processus de suivi régulier, et demandé au pays de présenter son deuxième rapport de suivi à la plénière en mai 2013. Premier Rapport de Suivi du Togo Au cours de l’année écoulée, le Togo a rédigé 353. et promulgué plusieurs lois et règlements pour renforcer son cadre juridique sur la LBC/FT. Le pays a promulgué la loi N ° 2011-009 du 12 mai 2011 portant réglementation des systèmes financiers décentralisés. Le projet de loi sur la prévention et la lutte contre le trafic de personnes et les Pratiques Connexes, ainsi que celui sur la lutte contre la corruption, ont été soumis au Gouvernement pour examen approfondi et transmission au Parlement avant la fin de 2012. Le Togo a préparé un certain nombre de projets de décrets et d’arrêtés, y compris un projet de Décret fixant les conditions de mise en œuvre des mécanismes administratifs de gel d’avoirs en vertu de l’Article 30 de la loi N ° 2009-022 sur la lutte contre le financement du terrorisme, un projet de décret instituant l’obligation d’identification du client, la déclaration d’opérations suspectes, la conformité aux mesures de LBC/FT et l’archivage dans les EPNFD et un projet d’arrêté interministériel pour renforcer la coopération et la coordination nationale. 354. Le Togo a amélioré le fonctionnement de la CENTIF et engagé des poursuites contre un certain nombre de cas de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme, comme indiqué dans le chapitre 2. Avec l’appui technique et financier de l’ONUDC, le Togo a, dans le cadre de la mise en œuvre du Programme National intégré (PNI) contre le trafic illicite de drogue et le crime organisé, organisé des programmes de renforcement des capacités et de sensibilisation pour toutes les personnes impliquées. La plénière a reconnu les progrès accomplis par 355. le Togo depuis l’adoption de son REM en mai 2011 et a exhorté le pays à poursuivre ses efforts pour combler les quelques lacunes restantes dans son dispositif de LBC/FT. Spécifiquement, le pays doit veiller à ce que les projets de décret entrent en vigueur. La plénière a décidé de maintenir le Togo sous le processus de suivi régulier et lui a demandé de présenter son deuxième rapport de suivi à la plénière de mai 2013. Deuxiéme rapport de suivi du Bénin Le Bénin a promulgué la loi No. 2011-20, du 30 Août 356. 2011qui, entre autres choses, criminalise la corruption, le délit d’initié et la manipulation du marché et autres délits y afférent en conformité avec la Convention des Nations Unies contre la Corruption (2003). Le pays a organisé des programmes de renforcement de capacité sur la cybercriminalité, les techniques d’enquêtes et la récupération des biens des acteurs de la LBC/CFT. Le Bénin a renforcé le fonctionnement de la CENTIF par le recrutement d’un personnel technique. 357. La plénière a noté que le Bénin n’avait pas criminalisé le financement du terrorisme. Le pays n’a pas aussi fait des progrès pour apporter des mesures correctives en rapport aux manquements notés dans le cadre de la Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 Recommandation 5 relative à l’obligation de vigilance envers le client, à la Recommandation 6 relative aux Personnes Politiquement Exposées (PPE), la Recommandation 7 relative aux relations de la banque correspondante, la Recommandation 8 relative au mauvais usage des nouvelles technologies, la Recommandation 18 relative aux banques écran, la Recommandation 21 relative aux pays à haut risque. Le Bénin n’a pas aussi mis en place un mécanisme pour le gel et la confiscation des biens tel que requis dans la Résolution 1267 et 1373 du CSNU. 358. La plénière a conclu que les efforts faits par le Bénin entraineraient au bout du compte des actions durables, y compris la répression criminellecontre le Terrorisme. Le plénière a maintenu le Bénin dans le processus de suivi régulier et a demandé au pays de soumettre son troisième rapport de suivi à la plénière de mai 2013. Troisième rapport de suivi du Burkina Faso 359. Le troisième rapport de suivi du Burkina Faso a montré des progrès dans certains domaines clés. La CENTIF du Burkina Faso a commencé l’analyse des Déclaration d’Operations Suspectes (DOS) et le pays a été admis comme observateur de la Plénière du Groupe Egmont. Le Burkina Faso a renforcé son cadre juridique et institutionnel. Le pays a nommé un magistrat spécial pour superviser les questions relatives à la LBC/FT, préparé une circulaire pour sensibiliser les magistrats sur l’auto blanchiment, et opérationnalisé le comité Inter-Ministériel (CIM). Le CIM a pour mission de coordonner les activités de LBC/CFT dans le pays. Les autorités du Burkina Faso ont approuvé une stratégie et un plan d’action de LBC /FT. 360. La plénière a reconnu que le Burkina Faso s’est engagé dans un processus qui va améliorer son système de LBC/FT à travers une série d’initiatives qu’il a prises. La plénière invite le pays à maintenir le rythme des efforts en cours et à assurer la conformité avec les Recommandations du GAFI, particulièrement, les Recommandations essentielles et clés du GAFI et, en particulier, les exigences pour mener une obligation de vigilance prévu dans le cadre de la Recommandation 5; la coopération internationale dans le cadre de la Recommandation 40; les mesures de gel et de confiscation conformément à la recommandation 3; la Recommandation Spéciale III; et la réglementation, supervision et le suivi dans le cadre de la Recommandation 23. Le Burkina Faso a été maintenu sur le processus de suivi régulier et ordonné à soumettre son quatrième rapport de suivi à la plénière de novembre 2013. Troisiéme et Quatrième Rapport de suivi du Ghana Le Ghana a été placé sur un suivi renforcé en 361. novembre 2011. Cela exige du pays la soumission d’un rapport de suivi à chaque plénière. Par conséquent, le Ghana à fait un rapport à la plénière en mai 2012 et novembre 2012. Au cours des années de revue, le Ghana a pris des actions importantes dans le cadre de son suivi au GIABA et du processus de revue du Groupe d’examen de la Coopération internationale (ICRG), pour corriger les lacunes identifiées dans son système de LBC/FT. Des progrès importants ont été notés dans certaines Recommandations essentielles et clés, y compris les Recommandations 1, 3, 5, 26 et les Recommandations II et www.giaba.org | III. De manière spécifique, le Ghana a publié des directives et des manuels de conformité sur la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT) pour les banques et institutions non-bancaires, operateurs de marchés de capitaux (OMC), compagnies d’assurance et courtiers. Le pays a accédé à la Convention de Palerme et ses protocoles et a voté la loi contre le terrorisme (Amendement) de 2012, et le règlement contre le terrorisme, de 2012 (L. I. 2181). Le Ghana a publié l’Instrument exécutif, E.I.8, qui définit les instructions pour la mise en œuvre des Résolutions 1267 et 1373 du Conseil de Sécurité des Nations Unies et leurs résolutions remplaçantes, et criminalise toute la gamme de crimes sous-jacents désignés par la répression criminellesur les délits criminels (Amendement) de 2012 et la loi sur l’Immigration (Amendement) de 2012. En outre le Ghana a organisé des programmes de formation pour le secteur de la réglementation, s’est engagé sur la supervision des banques dans le cadre de la LBC/FT et a organisé des programmes de sensibilisation pour s’assurer que les assujettis comprennent leurs obligations par rapport à la LBC/FT. le Ghana a aussi commencé des actions relatives aux mesures applicables au secteur des EPNFD dans le cadre de la R.12, R.15 et R.24, et renforcé la capacité administrative et technique de la CENTIF. La plénière a félicité le Ghana pour son engagement 362. dans la LBC/FT et a reconnu les progrès importants que le Ghana a réalisé dans la rectification des défaillances dans son système de LBC/FT dans un délai relativement court. Par conséquent le Ghana est passé du processus de suivi renforcé à un suivi régulier, et a été ordonné de soumettre son cinquième rapport de suivi à la plénière de novembre 2013. 363. Il faudrait rappeler que le Ghana a été dans le processus de revue ICRG /GAFI depuis 2010. En février 2012, le Ghana était considéré dans la Déclaration Publique du GAFI comme un pays qui ne faisait pas assez de progrès. Le Ghana a travaillé de manière assidu pour la mise en œuvre de son plan d’action convenu avec la RRG et en octobre 2012, le Ghana a été enlevé de la liste des pays qui ne faisaient assez de progrès et placé dans la liste de pays qui amélioraient leur système de LBC/FT dans la Déclaration Publique du GAFI. Ce fut un signal que le Ghana pourrait être enlevé complètement de la liste du processus de revue après une RRG sur le terrain qui était prévue et devait avoir lieu au Ghana en janvier 2013. Troisiéme et quatrième rapports de suivi de la Guinée Bissau La Guinée Bissau poursuit sa révision et la revue 364. de sa loi LBC/FT. Le pays a adopté and publié un modèle de déclaration d’opérations suspectes pour les institutions financières et non financières, et organisé un atelier de sensibilisation pour les assujettis. La Guinée Bissau a indiqué lors de la réunion du Groupe de travail sur l’évaluation mutuelle et la mise en œuvre (WGMEI) qui s’est tenue en novembre 2012 que la directive Nº4/2007/CM/UEMOA sur la lutte contre le financement du terrorisme a été promulguée en loi. La mise en œuvre de cette directive sera en conformité avec la R1. R3, RS II, SRIII, RS IV et RSV. La Guinée Bissau a également indiqué que la CENTIF a organisé un programme de formation en LBC/FT pour les magistrats. 365. La plénière a noté, sur la base des rapports de suivi, Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 63 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org que la Guinée Bissau n’avait pas fait assez de progrès pour rectifier les défaillances restantes dans son système LBC/FT. La plénière a noté les circonstances particulières affectant la mise en œuvre effective des mesures de la LBC/FT en Guinée Bissau et a exprimé le besoin pour des interventions plus accrues et des actions de suivi dans le pays. La plénière a ordonné qu’une mission de haut niveau comprenant des représentants des autres états membres aille en Guinée Bissau pour rencontrer les ministres et les hautes autorités de l’Etat pour renforcer la nécessité pour le pays de se conformer aux recommandations du GAFI. La Guinée Bissau a été maintenue dans le processus de suivi renforcé et a été ordonné de soumettre son cinquième rapport de suivi lors de la plénière de mai 2013. Troisiéme et quatrième rapports de suivi du Niger 366. Le Niger a promulgué la Loi No. 2010-05 du 21 Janvier 2010 sur la lutte contre le financement du terrorisme en conformité avec la législation de la communauté de l’UEMOA. Conformément à cette loi, le Niger a promulgué l’Article 399.1.21 dans le cadre de l’ordonnance N°201112 du 27 janvier 2011 (Numéro spécial du Journal Officiel N° 03 du 11 mars 2011) qui criminalise le financement du terrorisme et l’extension de ce délit à toute personne par un amendement du code criminel. Le Niger a également crée un Comité national de coordination de la LBC/FT (CNCA-LBC/ FT) pour les actions de LBC/FT par un décret No. 2010-541/ PCSRD/MEF du 8 juillet 2010 et officiellement mis en place le comité le 5avril 2012. Un sous-comité ” de la CNCA a été crée avec comme mission de mettre en œuvre des arrêtés pour geler les biens criminels, particulièrement ceux relatifs à la résolution 1272 du Conseil de Sécurité des Nations Unies. La CENTIF du Niger a fait des efforts considérables pour restaurer la confiance des assujettis concernant la transmission des DOS à la CENTIF et d’améliorer les normes concernant ces rapports. En plus, le décret No.0087/MF/CENTIF de mars 2012 a amendé le formulaire des DOS pour refléter le financement du terrorisme. Ces améliorations ont permis à la CENTIF de générer des renseignements crédibles/fiables pour faciliter la poursuite efficace des cas de blanchiment de capitaux. La plénière a noté que le Niger devait intensifier ses 367. efforts pour se conformer aux Recommandations du GAFI. Par exemple, le Niger n’a pas encore mis en œuvre de manière effective la législation sur la lutte contre le terrorisme et la poursuite des cas relatifs au terrorisme. La CENTIF du Niger manque de ressources appropriées pour mener sa mission. Néanmoins, la Plénière a reconnu les efforts du Niger dans la rectification des défaillances majeures identifiées dans son système de LBC/FT et a recommandé que le pays soit enlevé du processus de suivi renforcé et placé sur le processus de suivi régulier. Le Niger doit soumettre son cinquième rapport de suivi à la plénière en novembre 2013. Quatrième et cinquième rapport de suivi du Cap Vert Ayant été placé sur le processus de suivi renforcé, 368. le Cap Vert a soumis deux rapports de suivi en 2012. Le pays a informé la plénière qu’il a voté la loi 09/2012 le 20 mars 2012. Cette loi, qui remplace le Décret No. 1/2008 du 14 janvier 2008, prévoit le transfert du siège de la CENTIF de la Banque Centrale du Cap vert au Ministère de la Justice. La loi réglemente l’organisation, la juridiction, et le fonctionnement de la CENTIF. Elle donne à la CENTIF l’indépendance l’autonomie financière d’avantage de pouvoirs à recevoir, 64 analyser et diffuser les renseignements concernant les soupçons de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme. La CENTIF est habilitée à sensibiliser le public sur la prévention du BC et de FT. La loi exige de la CENTIF qu’elle soumette deux rapports par an au bureau du procureur et au Ministère de la Justice et d’envoyer les rapports d’enquêtes incluant des cas complexes qui exigent une intervention spécialisée au Procureur Général et à la police judiciaire. 369. La plénière a exprimé ses préoccupations sur l’absence de législation pour lutter contre le financement du terrorisme. Le Cap Vert n’a pas fourni des informations adéquates ou des statistiques fiables qui prouvent l’efficacité de son système de LBC /FT. La plénière a demandé au Cap Vert de faire des efforts supplémentaires pour rectifier les défaillances stratégiques notées dans le système de LBC/ FT, particulièrement en promulguant de manière rapide la législation pour criminaliser le financement du terrorisme, la collecte et la mise à disposition de statistiques sur l’enquête et la poursuite concernant les cas de blanchiment de capitaux et de crimes sous-jacents. Il a été aussi demandé au Cap vert de fournir des informations relatives à l’entraide judiciaire, d’autres demandes formelles d’assistance à ou venant de la CENTIF, et sur des vérifications prudentielles de la LBC/FT menées par les superviseurs. 370. Le Cap Vert a enrichi son cinquième Rapport de suivi avec des explications orales à la réunion du GTEMME en donnant des statistiques relatives à la saisie de biens et instrumentalités de crime, confiscations, de preuves de blanchiment de capitaux et de DOS. Le pays a expliqué qu’il avait crée une unité de gestion des biens, mené des ateliers de formation pour les personnel des medias et des magistrats et renforcé la coopération avec ses homologues CENTIF. Le Cap Vert a aussi informé la plénière que la loi contre le terrorisme a été votée. Dans la mesure ou des preuves ont été montrées, la plénière a recommandé que le Cap Vert soit maintenu sur le processus de suivi renforcé jusqu’à ce que la nouvelle loi contre le FT soit publiée et analysés pour s’assurer de sa conformité avec les normes du GAFI. Le Cap Vert doit soumettre son sixième rapport de suivi à la plénière de mai 2013. Quatrième rapport de suivi du Mali En dépit de la crise sociale, politique et sécuritaire 371. qui existe au mali, le pays a pris un certain nombre d’actions pour rectifier les défaillances dans le système LBC/FT. Le Mali a adopté un décret interministériel, crée un comité interministériel, et l’a mandaté à coordonner les actions nationales de LBC/FT. De manière significative, le Mali a finalisé sa stratégie nationale de LBC/FT. Le pays a aussi commencé à élaborer un projet de décret sur le gel de fonds issus des sources criminelles et le projet est censé être prêt avant la fin du mois d’avril 2013. Le pays a aussi adopté une loi contre le trafic de personnes, mis en place un comité contre le trafic humain et les pratiques illégales; le comité a commencé à fonctionner depuis lors. Le Bureau national des stupéfiants et le programme national intégré sur la lutte contre les drogues et le trafic illégal a aussi commencé ses opérations. La CENTIF a élargi son champ d’application en créant des accords de coopération avec plus de pays. En outre, des ateliers de sensibilisations sur la LBC/ FT ont été organisés pour les assujettis y compris les EPNFD. 372. La plénière a remarqué que, bien que des actions Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 devaient être prises au niveau national, la plus part des défaillances restantes à rectifier par le Mali sont celles qui sont dans le cadre de la revue au niveau de la communauté de l’UEMOA. La plénière a aussi noté que le plan d’action proposé pour la stratégie de LBC/FT constitue une base importante pour la mise en œuvre de la LBC/FT et pourra, sans aucun doute, aider à corriger les lacunes identifiées dans le REM du pays. Le Mali a été maintenu sur le processus de suivi régulier et ordonné de soumettre son cinquième rapport de suivi à la plénière en novembre 2013. Le rapport doit intégrer le niveau de mise en œuvre de la stratégie nationale de LBC/FT et le mécanisme mis en place pour l’application des résolutions du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Quatrième Rapport de Suivi du Nigeria 373. Le Nigeria a renforcé son cadre de LBC/FT en promulguant le Loi sur le Blanchiment de Capitaux (Interdiction) en 2011 (MLPA) et la loi sur la prévention du terrorisme en 2011 (PTA), et la publication de la réglementation sur la prévention du terrorisme (gel des biens internationaux des terroristes et autres mesures y afférant) pour faciliter la mise en œuvre des résolutions 1267 et 1373 du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Le Nigeria a aussi crée et renforcé les cellules de LBC/FT dans les institutions des parties prenantes pour leur permettre de servir de points de contact dans les questions de LBC/ FT et crée la loi sur l’application et le forum des régulateurs pour faciliter la coopération inter agence et la coordination et renforcer les questions opérationnelles relatives à l’échange/retour d’information et la conformité par rapport à la réglementation. Le pays a aussi développé le cadre de supervision basé sur les risques (SBR) visant à assurer une supervision plus efficace des assujettis dans son domaine de réglementation, et une stratégie nationale de LBC/FT et une stratégie nationale contre le terrorisme (NACTEST) pour permettre la mise en œuvre de mesures LBC/FT de manière plus coordonnée. La plénière a invité le Nigéria à trouver une solution 374. aux problèmes pendants pour mieux renforcer son système de LBC/FT. En particulier, il a été demandé au Nigeria d’amender la loi sur la prévention du (PTA) pour criminaliser de manière adéquate le financement de terroriste individuel et des organisations de terroristes (Recommandation Spéciale II), prévoit la confiscation des instrumentalités destinées à la commission d’un délit (Recommandation Spéciale III), adhérer au seuil international de LBC /FT de 15 000 $US (Recommandation Spéciale V) au lieu du seuil de déclaration proposée qui est de 5 million de naira (équivalent à 43 000 $ US) pour les entreprises. La plénière a aussi invité le Nigeria à amender la loi sur le LBC/FT (interdiction) pour fournir des mesures préventives robustes, publier un manuel de LBC/FT pour les IF et les INFD pour réaliser une législation consolidée en matière de LBC/FT, et de développera une base de données nationale pour garantir un stockage facile, une extraction et une diffusion des données de la LBC/FT. Après examen du rapport de suivi et d’autres 375. questions, y compris le revue du Nigeria par le l’ICRG du GAFI comme indiqué dans le chapitre 2, la plénière a maintenu le Nigeria sur le processus de suivi régulier et l’a ordonné de soumettre son cinquième rapport de suivi à la plénière en mai 2013. www.giaba.org | Quatrième rapport de suivi du Sénégal 376. Le Sénégal a démontré une mise en œuvre effective des mesures de LBC/FT à travers les dispositions des statistiques sur les poursuites et condamnations pour blanchiment de capitaux, confiscations de capitaux et autres biens. Le pays a aussi fourni des informations sur les programmes de formation et de sensibilisation par sa CENTIF, et la coopération entre les autorités nationales et leurs homologues étrangers. Cependant, comme ses pays frères au sein de l’UEMOA, le pays n’a pas encore défini clairement les concepts de “terroriste individuel” et “ organisation terroriste” dans la mesure où cette défaillance dépend sur la revue du texte communautaire. 377. La plénière a été informée que la BCEAO est en train de réviser les lois en conformité avec les Recommandations révisées du GAFI. 378. Après discussions, la plénière a maintenu le Sénégal sur le processus de suivi régulier et l’a ordonné de soumettre son cinquième rapport de suivi à la plénière de mai 2013. Quatrième et cinquième rapport de suivi de la Gambie 379. La Gambie n’a pas soumis son quatrième rapport de suivi en mai 2012 tel que recommandé par la plénière en novembre 2011. Ainsi, les discussions de la plénière de mai 2012 ont porté sur une note d’information soumise par le Secrétariat à l’effet que le pays n’avait pas démontré un engagement à la mise en œuvre des mesures de LBC/FT avec des normes internationales acceptables. Il a été noté que le pays n’avait pas promulgué le projet de loi de LBC/ FT qui rectifie un nombre important de manquements dans le système de LBC/FT de la Gambie. La Gambie n’avait pas aussi nommé un correspondant national pour le GIABA pour coordonner les activités de la LBC/FT. Au vue des défaillances importantes de la LBC/FT, la plénière a instruit le pays de promulguer la loi LBC/FT en / ou avant juin 2012, sinon cela pourrait entrainer la publication d’une Déclaration Publique le 1e juillet 2012 à l’effet que la Gambie n’est pas en conformité avec les normes internationales de LBC/FT. En conséquence, le pays a promulgué la loi sur la LBC/FT le 27 juin, 2012 et la loi a été approuvée par le chef de l’Etat le 17 août 2012. Le comité inter ministériel sur la LBC/FT a également été réactivé. 380. En novembre 2012, la Plénière a noté que la promulgation de la loi LBC/FT (2012) était un progrès significatif dans le développement du cadre juridique de la LBC/FT de la Gambie. La Loi prévoit la désignation d’une autorité compétente pour garantir une mise en œuvre efficace des questions de LBC/FT dans le pays, oblige les assujettis à soumettre des DOS relatives au financement du terrorisme à la CENTIF, impose des exigences de faire des rapports sur les EPNFD, et permet les dispositions d’entraide judiciaire. La CENTIF de la Gambie est logée dans les locaux de la Banque Centrale de la Gambie, avec un personnel à plein temps et avec une ligne budgétaire approuvée par le Ministère des Finances et de l’Economie. Cependant, le pays n’a pas encore mis en œuvre de manière effective les dispositions de la Loi LBC/FT, et apporté des solutions aux questions pendantes relatives à la criminalisation de l’ensemble des délits de crime sous-jacents désignés par le GAFI, et trouvé des solutions relatives à la portée et la cohérence des dispositions d’entraide Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 65 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org judiciaire. D’autres questions relatives aux renseignements à obtenir par les assujettis par rapport aux transferts d’argent, l’absence de coordination des mesures de gel et l’absence de procédures pour la mise en œuvre des obligations dans le cadre de la SR III, ne sont pas encore résolues. 381. La plénière a maintenu la Gambie sur le processus de suivi renforcé. Il est demandé à la Gambie de soumettre son cinquième Rapport de suivi à la plénière de mai 2013. Sixième et septième Rapport de suivi de la Sierra Leone 382. Suite à la Déclaration publique du GAFI publiée sur les risques et manque de progrès dans la rectification des manquements dans le système de LBC/FT, la Sierra Léone a promulgué une Loi sur le Blanchiment de Capitaux et le Financement du Terrorisme en 2012 (Loi 2012 LBC/FT) et ainsi, réalisé la conformité technique sur un nombre important de Recommandations du GAFI. Le pays a criminalisé le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, et prévu un cadre juridique pour le fonctionnement adéquat de la CENTIF. La Sierra Leone n’a pas mis en place des dispositions pour la confiscation de propriétés, y compris les instrumentalités utilisées dans la perpétration de blanchiment de capitaux, de financement du terrorisme, et autres activités illicites. La Loi sur la LBC/FT de 2012 impose une obligation de vigilance à l’égard du client (CDD), et prévoit l’entraide judiciaire, l’extradition, la coordination nationale et la coopération internationale. Cependant, la Sierra Leone, doit mettre en œuvre les résolutions 1267 et 1373 et les appliquer de manière effective. Le pays n’a pas encore établi des directives claires pour tous ses assujettis et la supervision de ces derniers est faible, pour garantir la conformité avec les obligations de la LBC/FT. Suite à une discussion en mai 2012, sur les progrès de la Sierra Léone sur la mise en œuvre des mesures de LBC/FT, exigées à cet effet, la Plénière a décidé de retirer la Déclaration Publique du GAFI... La Déclaration a été publiée en novembre 2011. 383. Durant le deuxième semestre de l’année, la Sierra Léone a publié un formulaire de déclaration de devises pour faire le suivi des mouvements transfrontaliers de numéraires et autres porteurs d’instruments négociables et organisé une série d’ateliers à des postes frontaliers clés pour promouvoir la coopération entre agences comme la police nationale, les services de perception, les services d’immigration et autres acteurs. Le pays a organisé une réunion des parties prenantes par rapport aux procédures et mécanismes pour les résolutions 1267 et 1373 du CSNU et les résolutions qui les remplacent. 384. Nonobstant le fait qu’elle ait été enlevée de la Déclaration Publique du GAFI, la plénière a conclu que la Sierra Léone n’avait pas pris assez de mesures pour la mise en œuvre des dispositions de la LBC/FT de la loi 2012. Par conséquent, la plénière a maintenu la Sierra Léone dans le processus de suivi renforcé et l’a ordonné de soumettre son huitième rapport de suivi à la plénière de mai 2013. La plénière a également instruit le Secrétariat à entreprendre deux actions de suivi et de faire un rapport à la plénière en 2013: (i) 2 écrire une lettre aux plus hautes autorités politiques en Sierra Léone, et (ii) une mission de haut niveau au pays sur la nécessité pour la Sierra Leone de rectifier les défaillances dans le système de LBC/FT. Résumé des actions par Etats Membres 385. A la lumière des rapports de suivi ci-dessus, le tableau ci-dessous fait un résumé des actions immédiates que les pays membres doivent poursuivre pour garantir que leur système de LBC/FT puisse s’approcher d’avantage de la conformité entière avec les normes internationales. Tableau 6: Résumé des Actions de suivi par Etat Membre ETAT MEMBRE 66 ETAT ACTUEL DU SUIVI ACTIONS IMMEDIATES Bénin 2e (Rapport de suivi régulier) · Burkina Faso 3e (Rapport de suivi régulier) · Garantir la participation pleine et entière du personnel, à la fois aux niveaux technique et de la prise de décision ; · Garantir une mise en œuvre effective de la loi CFT ; Garantir une conformité entière avec les recommandations · suivantes du GAFI ; R5 (Obligation de vigilance à l’égard su client) R6 (Personnes Politiquement exposées – PPE) R7 (Relations avec les Banques Correspondantes) R8 (Nouvelles technologies) R21 (Pays à haut risque) Garantir une mise en œuvre effective de la stratégie Nationale de LBC/FT · Garantir une conformité entière avec les Recommandations du GAFI R3 et RS III (Gel et Confiscation) R5 (Obligation de Vigilance à l’égard du Client) R23 (Réglementation, Supervision et Suivi) R40 (Coopération Internationale) Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 ETAT MEMBRE www.giaba.org | ETAT ACTUEL DU SUIVI ACTIONS IMMEDIATES Cap Vert 5e (Suivi renforcé) · · La Gambie 5e (Suivi Renforcé) · Ghana 4e (Rapport de suivi régulier) · Garantir la promulgation et publication de la Loi CFT Garantir un fonctionnement effectif de la CENTIF avec des ressources appropriées. · Garantir une conformité entière avec ce qui suit: Fourniture à temps des statistiques sur l’entraide judiciaire, autres demandes formelles d’assistance faites ou reçues par la CENTIF Fourniture de statistiques relatives à la supervision de la conformité à la LBC/FT Garantir une mise en œuvre effective de la loi sur la LBC/FT votée en juin 2012 · Prendre en charge ce qui suit: Portée et pertinence des dispositions de l’entraide judiciaire Etendue des informations à obtenir par les assujettis concernant les transferts électroniques d’argent Coordination des mesures de gel Elaboration des procédures pour la mise en œuvre des obligations dans le cadre de la RS III. Intensifier la sensibilisation des EPNFD sur leurs obligations en matière de LBC/FT · · Guinée Bissau 4e (Rapport de suivi renforcé) Liberia 1er (Rapport de suivi régulier) · Mali 4e (Rapport de Suivi régulier) · · Garantir une mise en œuvre effective du système de LBC/FT en conformité avec les normes internationales acceptables · Apporter un appui conséquent à la Cellule de Renseignements Financiers (CRF). Note: (i) La Guinée Bissau a requis une Assistance technique intensive du GIABA et des partenaires au développement pour faciliter la mise en œuvre effective de son système de LBC/FT. ii) Une mission de haut niveau par le GIABA et les Etats Membres pour renforcer le besoin du pays à se conformer entièrement aux normes du GAFI. Adopter le projet de loi sur la LBC/FT en loi et appliquer la loi de manière effective pour garantir la conformité avec les normes internationales acceptables de LBC/FT · Fournir des ressources appropriées pour la Cellule de Renseignements Financiers (CRF). · Adopter de manière formelle et commencer la mise en œuvre du projet de stratégie de LBC/FT préparé en 2010 avec l’aide du GIABA. Note: Le Libéria a besoin d’une Assistance technique intensive du GIABA et des partenaires au développement pour faciliter la mise en œuvre effective de son système de LBC/FT. · · Niger 4e (Rapport de suivi régulier) Garantir une mise en œuvre effective de toutes les lois, réglementations, instructions, directives et autres mesures/moyens applicables, récemment adoptés Intensifier la sensibilisation des EPNFD sur leurs obligations de LBC/ FT particulièrement sur les déclarations d’opérations suspectes et l’archivage. Garantir un déploiement effectif du logiciel de LBC/FT dans l’analyse des DOS · · Garantir une mise en œuvre effective du Plan d’Action dans le cadre de la Stratégie Nationale de LBC/FT. Compléter la rédaction du projet de décret sur le gel des fonds issus de sources criminelles et veiller à ce que le décret soit en vigueur. Mettre en place un mécanisme de mise en œuvre des résolutions du Conseil de Sécurité des Nations Unies (RCSNU) Garantir une mise en œuvre effective de la législation sur la lutte contre le terrorisme. Fournir un budget approprié pour un fonctionnement normal de la Cellule de Renseignements Financiers (CRF) Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 67 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org ETAT MEMBRE Nigeria ETAT ACTUEL DU SUIVI 4e (Rapport de suivi régulier) ACTIONS IMMEDIATES · · · Sénégal 4e (Rapport de suivi régulier) · · Sierra Leone 7e (Suivi renforcé) Togo 1e (Rapport de suivi régulier) Amender et promulguer la Loi sur le Blanchiment de Capitaux (Interdiction) pour prévoir: Des mesures préventives robustes par les institutions responsables Développer une base de données nationale de LBC/FT pour garantir le stockage, l’extraction et la diffusion facile des renseignements de LBC/FT Amender et promulguer une Loi générale sur la prévention du terrorisme (PTA) prenant en compte ce qui suit: Criminalisation de terroriste individuel et d’organisation terroriste Prévoir la confiscation des instrumentalités visant la perpétration d’un acte/délit terroriste Adhérer au seuil international de déclaration (d’opérations) de LBC/FT de 15000 dollars US au lieu des 5 million de nairas proposés. Faire le suivi avec la BCEAO sur la révision du texte communautaire sur le projet de loi contre le terrorisme pour garantir la criminalisation de terroriste individuel et d’organisations terroristes. Intensifier la sensibilisation des EPNFD sur leurs obligations en matière de LBC/FT · Garantir une mise en œuvre effective de la Loi sur le LBC/FT en conformité avec les normes internationales acceptables de LBC/FT. · Apporter un soutien approprié à la Cellule de Renseignements Financiers (CRF). Note: Une Mission de haut niveau du GIABA devra rencontrer les plus hautes autorités pour que le pays puisse se conformer entièrement aux normes du GAFI. · Veiller à ce que les projets de décrets soient promulgués en loi et appliqués de manière effective : Le Décret créant les conditions pour la mise en œuvre des mécanismes administratifs de gel pour combattre le terrorisme ; Le Décret instituant l’obligation d’identification du client; la conformité à la LBC/FT et l’archivage des DOS par les EPNFD; Le projet de décret interministériel pour renforcer la coopération nationale et locale Analyse par les pairs des rapports de suivi par les Etats Membres 386. La plénière du GIAB a adopté un Protocole d’accord présenté par le Secrétariat sur les directives pour l’analyse par les pairs des rapports de suivi par les Etats Membres. L’objectif de la proposition de revue par les pairs vise à renforcer le principe de mutualité dans le processus d’évaluation mutuelle tel qu’adopté et contenu dans les Procédures et Processus d’évaluation mutuelle du GIABA. L’analyse par les pairs des rapports de suivi va promouvoir l’appropriation du processus d’évaluation mutuelle par les états membres et améliorer la qualité des discussions sur les rapports de suivi, tout en renforçant la capacité des Etats membres et leur permettre de s’approprier l’ensemble du processus de LBC/FT. L’analyse par les pairs sera menée par une équipe d’assesseurs formés qui sera nommée tous les deux ans. Les responsabilités d’un membre de l’équipe de revue comprennent l’analyse des rapports de suivi et l’envoi de l’analyse au Secrétariat. L’analyse par les pairs du rapport de suivi sera employée lors du second tour des évaluations 68 mutuelles, avec 2013 comme période d’apprentissage pour permettre aux états membres de développer et de renforcer les capacités requises pour l’analyse des rapports de suivi. Les Recommandations révisées du GAFI sur les normes internationales de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme et la prolifération 387. Les Recommandations révisées du GAFI étaient adoptées par le GAFI en février 2012. Les Recommandations fournissent aux gouvernements des outils plus forts pour lutter contre le blanchiment de capitaux, de financement du terrorisme et la prolifération. Les changements dans les normes couvrent les mesures pour évaluer les risques, élaborer des politiques et améliorer la coordination au niveau local. Les normes mettent l’accent sur les mesures de lutte contre la corruption y compris étendre la portée des Personnes Politiquement Exposées (PPE) et l’amélioration des exigences de transparence sur les bénéficiaires effectifs et contrôler les personnes juridiques des accords juridiques. La nouvelle norme renforce et clarifie d’avantage l’approche Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 basée sur le risque et les mesures d’obligation de vigilance à l’égard du client. La norme clarifie également les exigences concernant les sanctions financières ciblées relativement au financement du terrorisme et comprend l’impôt sur les délits dans la liste des crimes sous-jacents au blanchiment de capitaux. Les Recommandations du GAFI traitent du financement de la prolifération et élargit les techniques et pouvoirs d’enquêtes qui devraient être disponibles aux agents de répression criminelle. La nouvelle norme met l’accent sur l’efficacité des mesures de LBC/FT que les pays ont l’obligation d’adopter. La plénière de mai 2012 a discuté les changements dans les Recommandations révisées du GAFI et validé son déploiement afin de permettre au GIABA d’accomplir sa mission. La plénière a demandé aux Etats Membres de 388. prendre en compte ce qui suit pour les Recommandations révisées: le besoin, si besoin est, de réviser les législations existantes en terme de LBC/FT, mettre en œuvre une stratégie/ politique nationale opérationnelle de LBC/FT avec un plan d’action robuste indiquant les institutions responsables avec des délais réalistes et un cadre National d’évaluation des risques pour la LBC/FT, institutionnaliser l’approche basée sur le risque, la supervision et la conformité de la LBC/FT pour améliorer le processus d’identification et de vérification des clients potentiels existants par les institutions financières, y compris les bénéficiaires effectifs, faciliter l’adhésion aux exigences d’obligation de vigilance à l’égard du client (CDD), tout en encourageant l’inclusion financière, et améliorer la coopération, la collaboration et la coordination entre les acteurs de la LBC/FT 389. Pour garantir aux Etats membres une bonne compréhension du processus de LBC/FT et réaliser une mise en œuvre efficace des normes, le Secrétariat a augmenté le nombre d’Etats impliqués dans les réunions du GAFI, y compris la participation dans l’élaboration de la méthodologie pour opérationnaliser les Normes Révisées. Formation sur les normes internationales de lutte contre le blanchiment des capitaux, le financement et la prolifération du terrorisme 390. En collaboration avec le GIABA, le Secrétariat du GAFI a organisé un atelier de formation d’une journée sur les Recommandations révisées du GAFI, intitulé «Normes internationales de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme et la prolifération». L’atelier de formation a eu lieu en marge de la Commission technique/Plénière tenue en novembre 2012 et tous les membres de la Commission technique y ont pris part. Au cours de cet atelier, les présentations ont mis en évidence les changements apportés aux Normes du GAFI, les objectifs de ces changements et comment les normes révisées devront être mises en œuvre. Les exposés ont permis aux participants d’acquérir des connaissances de base sur les Normes. Le GIABA prévoit d’organiser une formation sur les normes révisées à l’intention des évaluateurs et des différents acteurs en temps voulu avant le début du deuxième cycle d’évaluations... Actions de suivi dans le cadre des évaluations mutuelles Pendant la période considérée, le Secrétariat 391. a effectué des missions de suivi au Ghana, au Bénin, au Nigeria, en Guinée, au Libéria et au Niger afin de renforcer l’engagement des Etats membres à mettre en œuvre des www.giaba.org | mesures de LBC/FT des normes internationales acceptables, en particulier les recommandations contenues dans leur REM. Les missions de suivi ont été effectuées en même temps que les visites de plaidoyer rapportées au chapitre 6. Un résumé des résultats de ces missions se présente comme suit : Ghana 392. En 2010, le GAFI a identifié le Ghana comme un territoire ayant des lacunes stratégiques en termes de LBC/ FT et soumis le pays à une revue ciblée. La réunion plénière du GAFI s’est attaquée au Ghana dans la Déclaration publique faite en février 2012 pour ne pas avoir réalisé suffisamment de progrès dans la mise en œuvre de son plan d’action et sur la base de certaines défaillances stratégiques en matière de LBC/FT qui sont restées dans le système LBC/FT du pays. Le GAFI a exhorté le Ghana à continuer de travailler en étroite collaboration avec le GIABA concernant la mise en œuvre de son plan d’action pour combler les lacunes, notamment en criminalisant suffisamment le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, en mettant en place une Cellule de renseignement financier totalement opérationnelle et fonctionnelle et en mettant en place et en mettant en œuvre des procédures adéquates pour identifier et geler les avoirs provenant d’activités terroristes. Le Ghana a pris un engagement politique de haut niveau pour combler ces lacunes grâce à la mise en œuvre d’un plan d’action élaboré par le Groupe régional de revue (GRR) du GAFI. La mission de suivi a rencontré des responsables gouvernementaux, dont le Chef d’état-major adjoint, le vice-ministre des Finances et de la Planification économique, le vice-ministre de l’Intérieur, le Direction de la FIC, les représentants du ministère du la Justice, le Coordonnateur de la sécurité nationale et le Directeur du Bureau contre le crime économique et organisé (EOCO). 393. Lors de la réunion, les discussions ont porté sur le rapport ICRG du GAFI sur le Ghana et les progrès réalisés par le pays dans la mise en œuvre du Plan d’action. La mission a souligné l’urgente nécessité de criminaliser l’ensemble des délits sous-jacents du blanchiment de capitaux, d’adopter des règlements pour la mise en œuvre effective de la loi antiterroriste, (Loi 762) 2008 et les Résolutions du CSNU 1267 et 1373, d’adopter des règlements pour la mise en œuvre effective de la Loi sur le crime économique et organisé, (Loi 804) 2010 et de renforcer le personnel de la FIC. Les autorités ont montré leur compréhension des enjeux et se sont engagées à accélérer le rythme de la mise en œuvre du Plan d’action. Le Chef d’état-major adjoint et le Directeur de la FIC ont effectué une mission de suivi au Secrétariat du GIABA le 14 mars 2012 pour discuter davantage de la mise en œuvre du Plan d’action pour le Ghana. A la suite des rencontres tête-à-tête, le Ghana a entrepris plusieurs initiatives comme l’indiquent les chapitres 2 et 6, respectivement. Bénin Compte tenu du retard dans l’adoption de la loi 394. sur le FT, une mission de suivi à Cotonou, en République du Bénin, effectuée du 11 au 13 mars 2012, a permis de rencontrer l’honorable Président de l’Assemblée nationale qui a confirmé que le projet de loi sur la lutte contre le financement du terrorisme a été soumis au l’Assemblée nationale pour examen et adoption. La mission a été informée que les discussions sur le projet de loi ont été reportées à plusieurs reprises en raison du calendrier chargé Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 69 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org des ministres concernés. Le Directeur général a encouragé le Bénin à redoubler d’efforts pour adopter le projet de loi et mettre en place des mécanismes internes appropriés qui favorisent l’application de la loi. 395. La mission a également discuté de la nécessité de renforcer l’efficacité de la Cellule de renseignement financier (CRF) en la dotant d’un personnel suffisant et d’un budget de fonctionnement suffisant et de redynamiser le Comité interministériel pour assurer une coordination efficace des acteurs dans le cadre de la lutte contre le blanchiment des capitaux au Bénin. Nigeria 396. La mission effectuée en février 2012 au Nigeria a permis de discuter de la Déclaration publique faite par le GAFI en février 2012 sur le Nigeria et du manque de progrès dans la mise en œuvre du plan d’action du pays. La mission a rencontré le ministre de la Justice qui a informé le Directeur général des efforts déployés par son bureau pour modifier la Loi sur (l’interdiction) du blanchiment des capitaux et la Loi sur la prévention du terrorisme de 2011 pour se conformer aux normes internationales acceptables. Le Directeur général a émis des idées pour aider le pays à réviser la loi et a promis de fournir un appui supplémentaire, si nécessaire, dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations du REM et de son plan d’action dans le cadre du processus de revue ciblée de l’ICRG du GAFI. Tous les détails des différentes missions de plaidoyer effectuées au Nigeria sont présentés au chapitre 6. Guinée 397. En prévision de la visite pour l’Evaluation mutuelle en Guinée prévue du 4 au 18 juin 2012, le Directeur général a effectué une mission de sensibilisation de haut niveau du 27 au 29 mars 2012 à Conakry, en Guinée. L’objectif principal de la mission était de solliciter des autorités guinéennes un engagement politique concernant la mise en place de la CRF en conformité avec les dispositions de la Loi n° L/2006/010/AN du 24 octobre 2007 relative à la lutte contre le blanchiment des capitaux, la promulgation de la loi FT, le renforcement de la collaboration entre les institutions concernées pour le bon fonctionnement de leur Comité interministériel et la désignation du Correspondant national du GIABA conformément à la décision du GMC prise en mai 2010. Au cours d’une série de réunions, les autorités 398. guinéennes ont reconnu la nécessité d’adopter rapidement la loi relative à la LFT et ont affirmé leur volonté de faciliter l’évaluation mutuelle sur place. Ils ont, en outre, exprimé leur satisfaction par rapport à l’aide apportée par le GIABA à la rédaction de la loi relative à la LFT et des commentaires pertinents, ainsi que la réussite de l’atelier de pré-évaluation, qui s’est tenue du 5 au 7 mars 2012. Les autorités ont exprimé leur préoccupation par rapport à la mise en place de la CRF, ce qui à poussé le Directeur général à promettre une Assistance technique, y compris pour le Comité interministériel. Le GIABA a également confirmé qu’il allait apporter son soutien lors de la visite d’évaluation mutuelle sur place. 70 Libéria Au cours de la mission effectuée à Monrovia, 399. au Libéria, les 16 et 17 avril 2012, le Directeur général s’est entretenu avec les autorités nationales du Libéria. Le but de la mission était d’obtenir un engagement politique par rapport à la mise en œuvre effective des mesures de LBC/ FT des normes internationales acceptables au Libéria. La mission a discuté de l’urgente nécessité de réviser les dispositions relatives à la CRF prévues dans le projet de loi de LBC/FT concernant l’obligation des autorités libériennes à mettre en place officiellement la CRF en nommant ses membres, à garantir l’indépendance opérationnelle de la CRF et à assurer la continuité de son administration. Le Directeur général a exhorté les autorités libériennes à adopter le projet de loi LBC/FT sans délai et a sollicité un soutien pour la reconnaissance exécutive et la redynamisation du Comité interministériel pour assurer une collaboration efficace entre les autorités compétentes au Libéria. Les détails de la visite de haut niveau effectuée au Liberia et les questions spécifiques qui nécessitent une intervention politique sont fournis au chapitre 6. Conclusion 400. L’Evaluation mutuelle (EM) est l’une des fonctions essentielles du GIABA. L’objectif de l’EM est d’évaluer mutuellement les membres pour déterminer leur niveau de conformité avec les normes internationales acceptables. Le processus d’EM fournit des informations sur les progrès réalisés par les Etats membres pour s’acquitter de leurs obligations relatives aux recommandations du GAFI, aux conventions des Nations Unies, aux résolutions du CSNU et autres meilleures pratiques. Il est l’un des critères permettant de mesurer la performance du GIABA en tant qu’Organisme régional de type GAFI. Les évaluations ont été réalisées sur la base des Quarante recommandations sur le blanchiment des capitaux de 2003, des Neuf Recommandations Spéciales de 2001 sur le Financement du terrorisme et de la Méthodologie de 2004 élaborée par le GAFI. L’évaluation mutuelle est, de loin, l’une des grandes réalisations du GIABA au cours des années. Les membres ont fait preuve d’un engagement fort dans ce processus et le processus s’est avéré une expérience enrichissante pour tous. Il a aidé les Etats membres à comprendre et à apprécier la nécessité de cette revue des pairs et son impact sur leurs systèmes. Malgré le faible niveau de conformité des Etats 401. membres avec les normes internationales, la perception générale des acteurs est que le processus d’évaluation mutuelle est un segment important du régime de LBC/FT. En conséquence, le processus EM a aidé les Etats membres à restructurer, à reconcevoir et à recentrer leurs cadres de LBC/FT. En outre, le premier cycle a été une bonne occasion d’apprentissage, comme l’a démontré l’amélioration du niveau de la qualité des discussions à chaque session plénière. Les leçons apprises lors du premier cycle (comme nous le verrons en détail au chapitre 10) serviront d’importantes contributions dans la mise en œuvre du prochain cycle. La préparation du GIABA pour le deuxième cycle d’évaluations mutuelles impliquera la liquidation du processus de suivi, la formation des évaluateurs et des acteurs, ainsi que la révision du processus et de la procédure d’évaluation mutuelle du GIABA en conformité avec les nouvelles Recommandations du GAFI et la Méthodologie révisées. En entamant le deuxième cycle d’évaluations mutuelles, le GIABA s’appuiera sur les Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 leçons tirées du premier cycle, tout en mettant l’accent sur les changements des normes révisées, notamment l’efficacité des mesures de LBC/FT, que les Etats membres ont mises en place. Vraisemblablement, ce ne sera pas une tâche facile car les Etats membres supposent qu’ils ont mis en place la www.giaba.org | loi et d’autres structures pertinentes qui ne se conformeront qu’aux aspects techniques, dans une certaine mesure. Lors du prochain cycle, l’accent sera mis sur l’efficacité, c’est-àdire déterminer si la loi et les structures mises en place sont effectivement appliquées et efficaces. Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 71 GIABA Rapport Annuel 2012 www.giaba.org | Chapitre Quatre TYPOLOGIES ET AUTRES ETUDES DE RECHERCHE 402. L ’un des aspects importants du mandat du GIABA est la conduite des typologies et d’autres études de recherche sur le BC/FT et il s’agit de l’un des six domaines prioritaires du Plan stratégique 2011-2014 du GIABA. Les typologies et les autres études de recherche sont menées par le GIABA dans le but de révéler les techniques, les méthodes, les systèmes, l’étendue, le modèle, les tendances et l’impact du BC et du FT. Les activités du GIABA menées par rapport 403. aux typologies et autres études de recherche en 2012 concernaient, entre autres, le renforcement de son Groupe de travail sur les typologies (GTEMME), la poursuite des études inachevées qui ont démarré l’année précédente, y compris des études effectuées dans le cadre des Bourses de recherche, et les nouvelles études initiées dans l’année, y compris celles qui sont menées en collaboration avec les partenaires internationaux, la participation aux projets de typologies du GAFI et l’organisation conjointe de la réunion sur les typologies 2012 avec le GAFI. Ce chapitre donne un aperçu de ces activités et évalue brièvement leurs implications pour la mise en œuvre des normes internationales de LBC/FT dans les Etats membres du GIABA. Projet conjoint GIABA/GAFI sur les typologies en matière de financement du terrorisme en Afrique de l’Ouest 404. Lors de sa 16e réunion tenue en novembre 2011 à Lomé, au Togo, la plénière du GIABA a approuvé la mise en œuvre d’un projet conjoint sur les typologies avec le GAFI. Le projet qui a été conceptualisé par le Groupe de travail sur les typologies (WGTYP) du GIABA, en collaboration avec le Secrétariat du GAFI, est coordonné par les coprésidents du WGTYP du GIABA. L’étude des typologies est destinée à améliorer la compréhension des techniques, méthodes et tendances du financement du terrorisme dans la région, et doit être achevée à la mi-2013. Afin de s’assurer que le projet sur les typologies 405. disposait de données fiables et suffisantes pour travailler, cinq (5) experts ont été chargés de réaliser une étude préliminaire sur le terrorisme et lson financementdans cinq (5) Etats membres du GIABA, à savoir le Burkina Faso, le Mali, le Niger, le Nigeria et le Sénégal. Les études de cas ont été rassemblées par les experts qui les ont intégrées dans leurs rapports. Le GTEMME du GIABA a coordonné le travail de terrain des experts. Les membres de l’Equipe de projet ont examiné les rapports des cinq pays qui ont servi de base à l’atelier sur les typologies concernant le projet. Réunion conjointe des experts GIABA/GAFI sur les typologies de blanchiment des capitaux et de financement du terrorisme Le GIABA a été honoré d’abriter la réunion annuelle 406. des experts du GAFI 2012 sur les Typologies de blanchiment des capitaux et de financement du terrorisme du 26 au 28 novembre 2012 à Dakar, au Sénégal. L’objectif de la réunion des experts était d’évaluer les progrès réalisés sur divers projets de typologies qui sont en train d’être mis en œuvre par le GAFI ou conjointement avec les Organismes régionaux de style GAFI (ORSG) dans les différentes régions du monde afin de faire avancer les travaux. Cinq ateliers portant sur les domaines de recherche suivants ont été organisés au cours de la réunion : Blanchiment des capitaux et financement du terrorisme liés à la contrefaçon de la monnaie Ce projet de recherche visait à examiner comment 407. les produits de la contrefaçon de la monnaie sont blanchis et/ ou utilisés dans le financement du terrorisme. Les objectifs de ce projet sont les suivants : • Identifier et décrire les méthodes de blanchiment des capitaux et de financement du terrorisme liés à la contrefaçon de la monnaie ; • Comparer les méthodes de placement de la fausse monnaie avec celles des autres produits de la criminalité ; • Etudier les liens entre la contrefaçon de la monnaie et le crime organisé, le financement du terrorisme et d’autres crimes ; • Identifier les mesures de LBC/FT qui sont utiles dans la détection de la contrefaçon de la monnaie et liées au BC/FT ; • Identifier les signaux et indicateurs pour la détection des transactions suspectes liées à la contrefaçon de la monnaie ; • Identifier les lacunes dans le cadre juridique et/ou les incohérences dans Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 73 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org • l’interaction opérationnelle des agences de maintien de l’ordre, des douanes et des CRF en matière de prévention, d’enquête et des poursuites de BC/FT lié à la contrefaçon de la monnaie ; Au cours de l’atelier, les données disponibles ont été analysées et des exemples de cas sur les liens entre la contrefaçon de la monnaie et le crime organisé, le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme ont été examinés. Le questionnaire utilisé dans l’étude et l’attribution des tâches et des responsabilités dans la mise en œuvre du projet ont aussi fait l’objet de discussions. Un projet de rapport sera présenté à la Plénière du GAFI en février 2013. Le financement du terrorisme en Afrique de l’Ouest 408. Cet exercice sur les typologies est dirigé par le GIABA. Son objectif est de déterminer les méthodes utilisées pour collecter, déplacer et utiliser des fonds pour soutenir les terroristes et le terrorisme en Afrique de l’Ouest afin de renforcer les efforts de lutte contre le terrorisme dans la région. Les résultats devraient révéler les implications pour les interventions, alors que les recommandations pertinentes seront formulées pour remédier à ces conséquences. Vulnérabilités des professionnels du droit par rapport au blanchiment de capitaux et au financement du terrorisme 409. L’objectif principal de ce projet sur les typologies est de comprendre dans quelle mesure la profession juridique est exposée au blanchiment des capitaux et au financement du terrorisme. L’objectif de l’atelier était : • • • d’examiner les documents rassemblés et les réponses aux questionnaires reçues; d’avoir une meilleure compréhension du privilège/secret professionnel et des processus de contrôle; et d’examiner les études de cas pour détecter les vulnérabilités, les mécanismes et les indicateurs de danger. 410. Les principaux points de discussion ont porté sur la question de la confidentialité, du secret professionnel concernant la pratique du droit, ainsi que les exigences en matière d’éducation, de formation et d’orientation. Les discussions ont également porté sur les signaux et les DOS émises par les institutions financières. Le projet de rapport doit être présenté à la Plénière du GAFI prévue en juin 2013. Le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme à travers le trafic des diamants et autres pierres précieuses 411. Les objectifs de ce projet, dirigé par le Groupe Egmont, sont d’identifier les vulnérabilités qui peuvent être exploitées pour le blanchiment des capitaux et/ou le financement du terrorisme dans le trafic des diamants. Les principaux thèmes abordés lors de l’atelier étaient les suivants : • Expériences nationales/régionales ; • Systèmes de BC/FT, vulnérabilités au BC/ FT et risques de BC/FT; • Cas, typologies, indicateurs et signaux de BC/FT ; et Le Directeur Général du GIABA, Dr Abdullahi Shehu, le Ministre de l’Intérieur, Général Pathé Seck et les participants à la Réunion conjointe des experts en typologie de LBC/FT qui a eu lieu du 26 au 28 novembre 2013 74 Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 • Les résultats et les implications des politiques. 412. Le rapport final doit être présenté à la plénière du GAFI prévue en juin 2013. Rôle du Hawala dans le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme 413. Ce projet de typologies est un suivi des travaux précédents effectués par le GAFI et d’autres organismes. Son objectif est d’identifier et d’améliorer la compréhension de la façon dont certains types de systèmes de transfert d’argent et de valeur sont exploités à des fins de blanchiment des capitaux et de financement du terrorisme. 414. Les principaux points examinés au cours de l’atelier tournaient autour des réponses au questionnaire, des questions de la définition et de la portée du Hawala, ainsi que de la question des différences de traitement juridique. D’autres questions abordées concernent les risques de BC/ FT liés aux opérations du Hawala, les cadres de contrôle et d’exécution, ainsi que la coopération internationale. Renforcement des capacités des membres du GTEMME du GIABA 415. Dans le cadre des efforts visant à renforcer les capacités du GTEMME du GIABA dans l’exécution de son mandat, ses membres ont été parrainés pour assister à la Réunion conjointe des experts GAFI/GIABA. Les co- www.giaba.org | présidents du Groupe de travail ont présidé l’atelier sur le FT en Afrique de l’Ouest. La Réunion des experts a donné aux membres du Groupe la possibilité de profiter des meilleures pratiques internationales dans la conduite et la coordination des typologies de BC/FT. Etudes de recherche achevées 416. Les études de recherche qui ont démarré en 2011 se sont achevées, leurs rapports adoptés par la plénière et approuvés par le GMC en 2012. Il s’agit de rapports sur les typologies des «Délits fiscaux et blanchiment des capitaux en Afrique de l’Ouest» et l’étude de recherche générale sur : «Fraude fiscale et blanchiment des capitaux en Afrique de l’Ouest : Perspective du développement humain et économique», et l’étude sur «Lien entre les ALPC et le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme en Afrique de l’Ouest». Ces trois rapports ont, depuis lors, été publiés et leurs objectifs, principales conclusions et recommandations intégrés dans le rapport annuel 2011 du GIABA. Un certain nombre d’études menées dans le cadre du programme des bourses de recherche ont été achevées et finalisées. L’ «Etude sur la fraude sur les frais payables à l’avance et le blanchiment des capitaux en Afrique de l’Ouest» a également été achevée et sera finalisée en 2013. 417. Les conclusions et recommandations de ces études faciliteront la conceptualisation, la conception et la mise en œuvre du programme axé sur les preuves et du projet, avec l’entière collaboration des acteurs du GIABA. Les objectifs et Vue partielle des partenaires et membres observateurs du GIABA lors de la Réunion conjointe d’experts du GIABA et du GAFI sur ‘’Les typologies du blanchiment d’argent et du financement du terrorisme’’, tenue du 26 au 28 novembre 2012 à Dakar, Sénégal Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 75 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org le résumé des résultats des études effectuées sont présentés ci-dessous : e. Délits fiscaux et blanchiment de capitaux en Afrique de l’Ouest 418. Les principaux objectifs de ce projet sur les typologies étaient les suivants : a. Comprendre les méthodes et techniques utilisées pour commettre la fraude fiscale et blanchir les produits et les principaux secteurs concernés ; b. Mettre en évidence les différentes typologies de délits fiscaux ; c. Identifier, à partir des études de cas, le BC potentiel lié au délit fiscal qui survient et sous quelle forme ; d. e. Approfondir les connaissances et la compréhension des organismes d’enquête et de poursuite de la façon dont les produits illégaux générés par les délits fiscaux sont blanchis ; Identifier les indicateurs pertinents et les avertissements pour aider les institutions financières et les autres entités déclarantes dans la prise de décision en matière de suivi et de déclaration des transactions suspectes de blanchiment des capitaux lié au délit fiscal ; 419. Les principales conclusions de l’étude sont les suivantes : a. b. c. d. 76 Les délits fiscaux sont les principales sources de produits de la criminalité en Afrique de l’Ouest. Les principales techniques utilisées dans la commission des délits fiscaux et du blanchiment des produits incluent la conservation de plusieurs comptes et registres financiers, la fixation des prix de transfert, les transferts d’argent informels, la sous-déclaration des revenus et des profits, la manipulation des opérations d’importation et d’exportation, ainsi que le dépôt de fausses déclarations de revenus, y compris de fausses déductions. Les produits des délits fiscaux sont pour la plupart blanchis par le biais de filiales grâce à des comptes fictifs pour faciliter le détournement des instruments financiers et des recettes fiscales. La prédominance du secteur informel dans la région a tenu de nombreuses entreprises/ entités imposables en dehors du filet fiscal, avec des conséquences néfastes sur les recettes fiscales. La nature numéraire des f. g. h. i. j. économies ouest-africaines facilite l’évasion fiscale et les délits connexes. Les cadres réglementaires et d’application de l’impôt dans la plupart des pays de l’Afrique de l’Ouest restent insuffisants et nécessitent la poursuite des réformes. La coopération et la coordination interagences en matière de délits fiscaux, en particulier entre les organismes fiscaux et les Cellules de renseignements financiers (CRF), sont inexistantes. La fraude/évasion fiscale est liée à d’autres typologies de blanchiment des capitaux bien connues telles que le blanchiment des capitaux basé sur le commerce et l’usage des professionnels pour manipuler les états financiers dans le but de réduire les dettes fiscales/procéder à l’évasion fiscale. fiscales sont Les fraudes/évasions généralement poursuivies sans intégrer l’élément de blanchiment des capitaux. Il y a un manque de données/statistiques sur la poursuite et la condamnation de la fraude/ évasion fiscale dans toute la région. Des mesures incitatives gouvernementales, notamment les exemptions fiscales non contrôlées, sont abusées pour commettre la fraude fiscale et des délits connexes. 420. Selon les principales recommandations contenues dans le rapport, le GIABA devrait: a. travailler avec MS pour élaborer des directives et des notes interprétatives sur les nouveaux règlements. Il est également pertinent de criminaliser l’évasion/fraude fiscale et l’intégrer comme un des délits sous-jacents dans les lois de LBC/FT de MS ; b. faciliter la coopération et la collaboration entre les administrations fiscales, les organismes d’application de la loi et d’autres organismes d’enquête, et l’appareil judiciaire, notamment en termes de partage d’informations et la réalisation d’opérations conjointes, le cas échéant, pour améliorer l’application, les enquêtes et les poursuites en matière fiscale ; c. engager MS pour renforcer l’engagement politique afin de résoudre le problème de la corruption et d’améliorer la transparence et la responsabilité dans la gestion des ressources à tous les niveaux. Les agents des impôts sont, dans certains cas, pas très clairs dans la communication des taux d’imposition ou dans leur calcul des droits fiscaux, intimidant ainsi les contribuables et les poussant, ensuite, à mener des activités frauduleuses au détriment de l’Etat ; Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 d. e. aider les Etats membres à élaborer des stratégies nationales pour élargir l’assiette fiscale et, éventuellement, revoir certains taux à la baisse, en tenant compte des taux appliqués dans d’autres juridictions (s’inspirer des meilleures pratiques) ; www.giaba.org | 423. Selon les principales recommandations formulées dans le rapport, le GIABA devrait : a. faciliter la formalisation du secteur informel et l’intégrer dans l’assiette fiscale. b. Fraude fiscale et blanchiment de capitaux en Afrique de l’Ouest : perspective du développement humain et économique c. 421. L’étude établit un lien entre le phénomène et l’ampleur de l’évasion fiscale au sein de l’économie informelle et l’évasion fiscale réalisée par les entités (y compris les sociétés multinationales) opérant dans l’économie formelle. Compte tenu de l’ampleur du problème et de l’important impact négatif, il pourrait avoir un impact sur la capacité de l’Etat à promouvoir le développement humain et économique ; une étude plus détaillée pour explorer le lien entre la fraude fiscale et le blanchiment des capitaux a été initiée. d. e. f. établir un partenariat avec les réseaux d’organisations de la société civile dans la région pour la diffusion de l’information de masse et la sensibilisation sur la fiscalité, en général ; travailler avec les Etats membres pour mettre à jour leur administration fiscale afin de combler les lacunes qui sont exploitées pour commettre la fraude fiscale ; travailler pour renforcer les capacités des organismes nationaux de régulation et de contrôle (y compris les CRF et les organismes anti-corruption) pour la détection efficace de la fraude fiscale ; mettre en place des programmes de formation continue à l’intention des agents des impôts ; élaborer un guide à l’intention des agents du fisc pour améliorer leur moral et leur professionnalisme ; aider les Etats membres à informatiser leurs administrations fiscales pour améliorer la transparence et la responsabilité. 422. Les principales conclusions de l’étude sont les suivantes: Lien entre les ALPC et le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme en Afrique de l’Ouest a. La plupart des lois fiscales dans la région ont encore des lacunes qui sont exploitées pour commettre la fraude fiscale dans les pays de l’Afrique de l’Ouest. La capacité institutionnelle et administrative pour appliquer la législation fiscale existante est très faible et rend la lutte contre la fraude fiscale extrêmement difficile ; les enquêtes, les poursuites et la condamnation de la fraude fiscale sont très insignifiantes. 424. Le GIABA a commandé cette étude, principalement, pour permettre une meilleure compréhension de la façon dont le trafic illicite des ALPC alimente le BC/FT qui le soutient dans la région. Le rapport montre les typologies et la prévalence du trafic illicite des ALPC et révèle les nouvelles tendances de sa relation avec le BC/FT dans tous les 15 Etats membres de la CEDEAO. b. L’évasion fiscale et le blanchiment des capitaux sont étroitement liés et vont de pair dans la région, dans la mesure où les produits tirés de la première sont investis dans le processus du second. La fraude fiscale et le blanchiment des capitaux produisent les mêmes effets et les mêmes conséquences dans tous les pays d’Afrique de l’Ouest. En plus de la détérioration des valeurs morales, l’évasion fiscale et le blanchiment des capitaux affectent négativement les politiques et objectifs de développement de ces pays. L’économie politique de la mauvaise gouvernance, la fragilité des Etats, les économies numéraires, la prédominance du secteur informel, l’analphabétisme fiscal généralisé, la porosité des frontières et les faibles contrôles aux frontières font de la région un terrain fertile où prospère la fraude fiscale. Il y a un niveau extrêmement faible de conscience générale des questions fiscales et de la fraude fiscale. Les formes les plus répandues de fraude fiscale sont la contrefaçon de documents, l’évasion fiscale, le détournement de l’impôt collecté par les agents du fisc, la surfacturation et la manipulation des livres de comptes. c. d. e. f. L’étude montre que le trafic illicite des ALPC en 425. Afrique de l’Ouest et dans les pays de la région est vaste. Ce trafic illicite est favorisé par le caractère informel de l’économie ouest-africaine, ce qui permet aux acteurs de déplacer des armes et des liquidités sans passer par le système financier formel. Les fonds utilisés pour acheter des armes proviennent des activités illicites telles que la contrebande du café, du cacao, du diamant et des cigarettes, le vol du pétrole, les enlèvements et les fonds publics volés. Ces fonds sont facilement détournés et utilisés pour financer le trafic illicite des armes. Les courtiers non immatriculés, pour des raisons purement commerciales, déplacent aussi l’argent facilement à l’intérieur et en hors des systèmes formels et informels pour financer le trafic illicite des armes. Les banques et les institutions financières dans la 426. région manquent de solides systèmes de LBC/FT, permettant ainsi aux marchands d’armes illicites et autres criminels de blanchir facilement les produits tirés de leurs activités. En outre, les mesures juridiques et institutionnelles contre le trafic illicite des ALPC sont faibles. Plus précisément, bien que les Etats soient signataires de la Convention de la CEDEAO sur les ALPC, leurs lois nationales sur les armes à feu sont, pour la plupart, obsolètes et contiennent des dispositions faibles pour réglementer les armes légères. Les mesures juridiques et institutionnelles contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme sont tout aussi faibles. Cela se traduit par des enquêtes et des poursuites minimales en Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 77 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org matière de BC/FT. 427. Selon les principales recommandations contenues dans le rapport, le GIABA devrait : a. b. c. d. e. f. porter la nécessité urgente d’appliquer l’Arrangement de Wassenaar sur les armes légères par rapport aux pays d’Europe de l’Est à la connaissance des organisations et des forums internationaux compétents ; travailler avec la Commission et les Etats membres de la CEDEAO pour le renforcement des capacités des forces de l’ordre pour leur permettre d’effectuer efficacement des patrouilles au niveau des postes frontières terrestres et maritimes et de détecter le trafic transfrontalier illicite des ALPC dans la région ; aider les Etats membres à élaborer des systèmes de suivi et d’identification du pétrole volé, du cacao de contrebande, du coton de contrebande et d’autres produits et minéraux qui sont utilisés pour financer l’importation illicite des ALPC ; initier un partenariat régional et national pour favoriser l’échange d’informations et de renseignements entre les organismes nationaux et régionaux chargés du contrôle des ALPC et du BC/FT, notamment pour la création d’une base de données associée pour permettre le suivi des fonds illicites et les saisies de biens dans toute la région ; intensifier la collaboration avec les groupes de la société civile dans la sous-région afin de les sensibiliser sur les dangers de la prolifération des ALPC, du BC et du FT dans la région ; mobiliser les organisations de la société civile et renforcer leurs capacités à mener des études sur les aspects stratégiques de la prolifération des ALPC, le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. Etude sur la fraude sur les frais payables à l’avance et le blanchiment de capitaux en Afrique de l’Ouest 428. Compte tenu du phénomène de plus en plus important de la fraude sur les frais payables à l’avance et les délits de BC connexes dans la région, le GIABA a commandé une étude sur «La fraude sur les frais payables à l’avance et le blanchiment des capitaux en Afrique de l’Ouest» au début de l’année 2012. L’étude se concentre sur le corridor LagosCotonou-Accra-Abidjan qui enregistre le plus grand nombre d’activités économiques, de mouvements de personnes et de véhicules dans la région (à savoir : Bénin, Ghana, Nigeria et Togo). L’étude vise à déterminer la nature et la prévalence de la criminalité, ainsi que les méthodes par lesquelles les produits tirés du crime sont blanchis et/ou utilisés pour financer des activités terroristes dans la région. Les principales conclusions de l’étude sont les 429. suivantes : a. En dépit des cadres existants au Ghana et au Nigeria, il y a des lacunes dans le degré d’application dans la mesure où les deux pays 78 b. c. se battent aujourd’hui contre le fléau de la fraude sur les frais payables à l’avance. Le Bénin et le Togo n’ont pas de cadres législatifs pour lutter contre la fraude sur les frais payables à l’avance, mais ils semblent actifs dans la prévention du crime. L’étude a révélé que, même si les professionnels sont impliqués dans la chaîne du processus, concernant certaines énormes affaires d’escroquerie en matière de FFA, la plupart des personnes qui sont utilisées en première ligne de ces opérations sont des jeunes chômeurs. Alors que les conséquences de la FFA et du BC provenant des pratiques de corruption sont visibles dans la région, la relation entre la FFA et le BC ou FT est difficile à établir. 430. Selon les principales recommandations formulées dans le rapport, le GIABA devrait: a. b. c. d. soutenir MS pour évaluer les politiques et les lois sur la cybersécurité en vue du renforcement des règlements sur l’utilisation du cyberespace et le contrôle des activités afin d’être en mesure d’intercepter certaines lettres sur les fraudes et les activités menées par des escrocs et leurs réseaux ; mener l’élaboration de normes de base sur la sécurité du cyberespace et aider à renforcer et à moderniser les institutions de l’Etat pour être en mesure de contrôler et d’intercepter les activités criminelles dans leur cyberespace ; favoriser un processus continu d’éducation du public sur les risques que constituent les escrocs et leurs astuces ; travailler en étroite collaboration avec EM et faire pression pour obtenir des moyens pour assurer la formation du personnel compétent sur l’évolution des tendances, de la technologie et des techniques nécessaires à leurs opérations. 431. Le rapport doit être finalisé et soumis à la Plénière du GIABA prévue en 2013 pour examen. Bourses de recherche 432. Le GIABA a lancé son premier Programme de bourses de recherche en 2011 dans le but de relever les défis des faibles capacités de recherche dans le domaine de la LBC/ FT dans la région. L’objectif de la bourse de recherche est de promouvoir la recherche fondée sur des preuves, axée sur les politiques, sur les phénomènes de BC/FT dans la région. Quatorze bourses ont été accordées dans trois catégories : Or (pour les universitaires et les associations professionnelles), Argent (pour les ONG/OCB enregistrées) et Bronze (pour les étudiants de troisième cycle). La majorité des bénéficiaires (8 sur 14) sont dans la catégorie Bronze (étudiants), ce qui signifie que la fin de leurs bourses est liée à l’achèvement de leurs projets de recherche universitaires respectifs, avec des calendriers d’achèvement différents. Les rapports complets seront soumis à la Plénière du GIABA prévue en 2013 pour examen. Jusqu’à présent, cinq des projets de recherche ont 433. été achevés et finalisés. Voici le résumé des recherches qui Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 www.giaba.org | la façon de faciliter le développement et l’organisation du secteur informel qui est au cœur de l’existence économique des communautés frontalières. Il s’agit de l’un des moyens de réduire le BC à travers les frontières terrestres. ont été menées : a. Implications pour le développement des interventions efficaces de la société civile dans la gestion des flux monétaires transfrontaliers dans le secteur informel : étude de cas de la frontière Nigeria-Bénin 434. Cette étude examine les phénomènes des mouvements de liquidités et d’autres Instruments négociables au porteur (INP) à travers la frontière Idiroko/Igolo (Nigeria - Bénin) et identifie les populations et les catégories de personnes impliquées dans ces activités. L’étude évalue également le niveau de sensibilisation des populations frontalières et les organisations de la société civile sur les lois nationales et les règlements du GAFI pertinents en matière de mouvements de liquidités et d’INP. Il est essentiel pour cette étude de comprendre les pratiques de contrôle de gestion actuellement en place à la frontière et, par extension, le rôle des populations frontalières et des organisations de la société civile dans le contrôle des mouvements des liquidités et des INP. 435. Les principales conclusions de l’étude sont les suivantes : i. ii. iii. iv. v. Le mouvement des liquidités et d’autres INP, essentiellement, ne se faisait pas à travers la frontière officielle ou réglementée mais clandestinement, par des voies illégales, ce qui faisait que le BC était presque impossible à détecter. Les éléments d’incitations compensatoires ont également favorisé le risque élevé de BC au sein des populations frontalières. Les groupes vulnérables considéraient le BC comme une occasion de réaliser un changement rapide de qualité de vie. Chez les populations locales est né un nouveau noyau de passeurs dont les revenus tirés des activités criminelles sont blanchis dans des entreprises commerciales. Par conséquent, un nombre de plus en plus important de jeunes qui ont abandonné l’école, de jeunes femmes et hommes sont attirés dans le crime. La topographie et le paysage de la frontière constituent à la fois un obstacle et un avantage. 436. Les principales recommandations contenues dans le rapport sont les suivantes : i. ii. L’étude recommande fortement qu’un accent particulier soit mis sur le volet renforcement des capacités en matière de LBC. Les groupes qui doivent être spécifiquement ciblés sont, entre autres, les autorités frontalières, les OSC, les institutions financières formelles, les groupes traditionnels et économiques, les populations frontalières, afin de les sensibiliser et d’obtenir leur soutien dans le cadre de la LBC. De même, l’attention doit être portée sur iii. La collaboration entre les OCB au sein des populations locales, les associations professionnelles, les Organisations non gouvernementales (ONG) et les autres organisations régionales et internationales de la société civile doit être renforcée. b. Responsabiliser la société civile au Ghana dans la mise en œuvre des mesures de LBC/FT 437. Le but de cette étude est d’évaluer le niveau général de sensibilisation de la société civile ghanéenne sur les questions de BC et FT et de proposer des moyens d’intégrer pleinement et d’impliquer efficacement la société civile dans l’effort national de lutte contre le BC et FT. Un résultat essentiel de cette étude est l’élaboration d’un guide des OSC sur le BC & TF. 438. L’étude révèle un faible niveau de sensibilisation et d’absence d’implication des OSC ghanéennes sur les questions de LBC et FT. Les principales raisons invoquées pour expliquer cette situation sont de deux ordres : i) le démarrage lent ou tardif de la mise en place des cadres et structures juridiques, institutionnels sur le régime de LBC/FT au Ghana, et ii) l’attitude négative et indifférente traditionnelle de la société ghanéenne proche de la méfiance à l’égard des questions liées à la sécurité. Pour relever ce défi, l’étude se termine par un certain nombre de recommandations à l’endroit des divers acteurs. L’étude a recommandé l’implication des 439. populations frontalières à travers l’implication des OSC et des Organisations communautaires de base (OCB) pour faciliter la mise en œuvre effective et durable des politiques de LBC aux frontières du Bénin et du Nigeria. c. Inclusion financière et Normes de LBC/FT en Sierra Leone 440. L’étude analyse le lien entre la mise en œuvre des normes de LBC/FT et l’inclusion financière en Sierra Leone. La principale conclusion de cette étude est que, bien que l’inclusion financière contribue à baisser les risques de LBC/ FT et améliore le déploiement des normes LBC/FT, la mise en œuvre effrénée de ces normes, notamment celles relatives à la vigilance raisonnable par rapport aux clients, empêche les plus vulnérables d’accéder aux services financiers. Le rapport note également qu’une analyse réglementaire approfondie aiderait à trouver un équilibre entre la maximisation des opportunités pour améliorer l’accès financier et la possibilité de limiter le risque de blanchiment des capitaux et de financement du terrorisme. La principale recommandation de ce rapport est de 441. mettre en place des règlements «Connaître son client» (KYC) à plusieurs niveaux qui permettent l’ouverture immédiate de compte avec un minimum d’obstacles pour les personnes Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 79 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org pauvres et à faible revenu. L’adoption de l’approche fondée sur les risques pour la mise en œuvre de la LBC/FT et la création d’un espace réglementaire pour une gamme de services financiers (banque à distance, transfert d’argent par téléphone mobile, transfert d’argent électronique pour procéder au dépôt et au paiement) sont également recommandées. d. Le blanchiment des capitaux par le biais des organisations à but non lucratif en Afrique de l’Ouest : le cas de la République de Guinée 442. Cette étude cherche à analyser l’implication des Organisations à but non lucratif (OBNL) dans le blanchiment des capitaux en Guinée. Plusieurs cas de blanchiment des capitaux par le biais des OBNL ont été présentés. Les analyses ont révélé que le BC par les OBNL est une réalité en Guinée et se produit à travers la création et le financement des OBNL, la création et le financement des partis politiques, la mauvaise utilisation des dons ainsi que le détournement de fonds par les OBNL nationales et étrangères. 443. L’étude conclut que, bien que le phénomène soit réel, peu de personnes en sont conscientes à cause de l’absence de condamnation et de la confiance dont les OBNL bénéficient auprès des populations en raison du rôle clé de l’aide et du soutien qu’elles apportent aux personnes pauvres. Les recommandations qui en résultent concernent, entre autres, le renforcement du cadre juridique et institutionnel, la sensibilisation, la formation et l’opérationnalisation des systèmes de contrôle pour la prévention et la lutte contre le blanchiment des capitaux par le biais des OBNL. e. L’impact du trafic transnational de drogue sur la résurgence de la criminalité dans les pays de transit : le cas du Cap-Vert 444. Cette étude porte sur l’impact du trafic de drogue sur la criminalité nationale au Cap-Vert. Elle fait une brève description des itinéraires internationaux de la cocaïne en provenance d’Amérique du Sud en direction des principaux marchés des Etats-Unis d’Amérique et d’Europe, et analyse les moyens et les stratégies utilisés pour faire entrer la drogue dans le pays ainsi que son transport jusqu’à la destination finale. 445. Les principales conclusions de l’étude sont les suivantes : a. b. 80 Les délits relatifs au trafic de drogue sont différents des autres types de délit. Les délits liés au trafic de drogue ont augmenté beaucoup plus rapidement et avec des variations plus importantes, contrairement aux crimes prévus par le système judiciaire au Cap-Vert. Dans la mesure où les consommateurs de drogue n’ont pas toujours les moyens financiers consistants, ils sont poussés à commettre des crimes pour satisfaire leurs besoins. L’étude a montré la détermination des autorités nationales à définir des politiques et des actions visant à lutter contre la criminalité transnationale organisée, en partenariat avec d’autres Etats’institutions et organismes internationaux, ce qui est confirmé par la saisie de grandes quantités de cocaïne qui passent par le Cap-Vert, par l’arrestation des «passeurs» qui transportent la drogue, des trafiquants liés à des organisations criminelles et la confiscation d’énormes quantités de biens illicites qui leur appartiennent. 446. Etant la première du genre, la mise en œuvre du programme de bourses de recherche a permis de tirer des leçons qui aideront à la planification et à l’octroi des futures bourses. Par exemple, le moment de l’attribution de la bourse aux doctorants peut être différent pour d’autres non doctorants. Une évaluation des effets de l’application des mesures de lutte contre le blanchiment de capitaux sur l’inclusion financière dans les Etats membres du GIABA 447. Au cours des dernières années, l’application des mesures de LBC/FT a attiré beaucoup d’attention par rapport à ses implications sur l’inclusion financière. Les crises économiques qui ont éclaté en 2008 ont donné un élan supplémentaire à la nécessité de renforcer les mesures d’inclusion financière et de démanteler les obstacles à l’inclusion financière. Des mesures telles que les exigences de vigilance raisonnable par rapport au client pour les entités déclarantes sont considérées comme favorisant l’exclusion financière, notamment lorsqu’elles sont strictement appliquées. On estime que moins de 30% de la population de la CEDEAO qui compte plus de 300 millions d’habitants ont accès aux services bancaires formels, tandis que beaucoup moins bénéficient de prêts. 448. Dans le cadre de sa contribution au discours, le GIABA a fourni une subvention pour une étude documentaire sur les effets de l’application des mesures de LBC sur l’inclusion financière dans les Etats membres du GIABA. Le rapport sera finalisé au cours du premier semestre de 2013. Les résultats de cette étude orienteront les futurs travaux à mener sur le sujet par le GIABA. Projet commun de recherche avec l’IDEA sur la Protection de la légitimité politique en Afrique de l’Ouest 449. En 2011, un Protocole d’accord (PA) a été signé entre le GIABA et l’Institut pour l’assistance démocratique et électorale (IDEA) basé à Stockholm. Sur la base des dispositions du Protocole d’accord, le GIABA a commandé des études régionales sur les Cadres juridiques et politiques visant à réglementer le comportement des politiciens et des partis politiques dans neuf (9) Etats membres du GIABA en 2012, à savoir le Bénin, le Burkina Faso, le Cap Vert, la Gambie, le Ghana, le Libéria, le Mali, le Nigeria et la Sierra Leone. Les études ont été financées par l’IDEA, avec le soutien et la coordination du GIABA. L’objectif de l’étude était de comprendre la 450. pertinence ou non des cadres nationaux de protection des systèmes politiques nationaux contre l’infiltration et/ou la récupération par des criminels organisés. L’étude visait également à identifier les lacunes dans les législations et les politiques actuelles qui régissent la conduite des politiciens et des partis politiques, afin de procéder à une intervention programmatique appropriée. L’étude a été achevée et le Secrétariat du GIABA et l’IDEA ont reçu le rapport final. Dans le même temps, l’IDEA et le GIABA sont en train de travailler sur le cadre pour exploiter pleinement les conclusions des Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 études. 451. Les résultats de l’étude devraient orienter L’Assistance technique du GIABA dans les Etats membres dans le domaine de la promotion et de la protection de l’intégrité de leurs systèmes politiques. En conséquence, les connaissances tirées des rapports spécifiques à chaque pays devraient guider le GIABA dans la conception de programmes appropriés et efficaces pour prévenir ou réduire l’infiltration et le contrôle éventuel des mécanismes de gouvernement et de prise de décision politique par les criminels et les groupes criminels. Cette intervention programmatique permettrait de s’assurer que les pays membres ne sont pas transformés en Etats criminels et que les institutions publiques sont assez solides pour lutter efficacement contre la double menace du BC et du TF, ainsi que la multitude des délits qui les soustendent. Stratégie de recherche du GIABA 452. En 2012, le Secrétariat du GIABA a dirigé l’élaboration d’une stratégie globale destinée à guider ses activités de recherche, y compris la conduite des typologies. Le document stratégique, qui peut être consulté sur le site Internet du GIABA (www.giaba.org), décrit les principes clés qui guident les activités de recherche du GIABA, les principaux types de recherche à mener et les objectifs généraux de cette recherche. www.giaba.org | 453. Selon la stratégie de recherche adoptée par la Plénière du GIABA en novembre 2012, les efforts de recherche du GIABA doivent tourner autour des trois piliers/priorités suivants : assurer la conformité avec les normes de LBC/FT ; mener des études de typologies et d’autres recherches et fournir une Assistance technique à la conduite d’études de typologies et d’autres recherches sur le BC et le FT, dans le cadre des programmes d’intégration régionale de la CEDEAO. Conclusion 454. La recherche est essentielle pour apporter des preuves, révéler de nouvelles connaissances et permettre une meilleure compréhension, ce qui aide à fixer les bonnes priorités d’intervention. Sur cette base, le GIABA continuera à forger des partenariats avec les acteurs nationaux, régionaux et internationaux pour mener des typologies et des études sur la LBC/FT. L’élaboration et l’adoption récentes de la Stratégie de recherche de l’institution marquent une étape importante dans cette direction. On espère que la Stratégie de recherche aidera à améliorer davantage la qualité des typologies du GIABA et d’autres études de recherche, ainsi que l’adoption des politiques concernant les conclusions dans les Etats membres. Le résultat des bourses de recherche montre clairement que les capacités peuvent être renforcées dans la région en matière de recherche sur le BC/FT. Les rapports seront pleinement exploités dans le but d’orienter les priorités d’intervention. Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 81 GIABA Rapport Annuel 2012 www.giaba.org | Chapitre Cinq Assistance technique ET FORMATION 455. L ’Assistance technique est un volet important du mandat et des fonctions du GIABA. L’année 2012 a marqué la deuxième année de mise en œuvre du Plan stratégique 2011 – 2014, qui est basé sur un cadre de gestion axé sur les résultats et son objectif global «pour favoriser, soutenir et renforcer une Alliance régionale des acteurs engagés dans la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme en Afrique de l’Ouest.» Ainsi, les objectifs prioritaires des programmes d’Assistance technique et d’autres programmes de renforcement des capacités mis en place en 2012 étaient d’assurer une plus grande participation des Etats membres dans l’identification et la conception des programmes d’intervention en fonction des priorités, du maintien des capacités, de la durabilité du développement du capital humain et de l’amélioration de la capacité d’absorption des Etats membres. La gravité de la contrainte des capacités institutionnelles qui existe dans les Etats membres a accentué la fourniture de L’Assistance technique en 2012 pour répondre aux priorités suivantes : • Renforcement des capacités de l’appareil judiciaire pour faciliter la compréhension des mesures de LBC/FT et le jugement rapide des affaires de crimes économiques et financiers ; • Renforcement des CRF pour améliorer l’efficacité opérationnelle de leur fonction essentielle de fourniture de renseignements financiers utiles qui facilitent les enquêtes et les poursuites en matière de BC/FT ; • Meilleure sensibilisation des acteurs non étatiques, y compris les organisations de la société civile et du secteur privé, sur les questions liées à la LBC/FT pour une meilleure compréhension des problèmes de blanchiment des capitaux et de financement du terrorisme, et leur soutien dans la lutte contre ces fléaux. Cette question est largement traitée dans le chapitre suivant sur les partenariats stratégiques et le plaidoyer ; • Renforcement des fonctions de contrôle et de conformité en matière de LBC/FT avec un accent particulier sur l’approche basée sur les risques en conformité avec la Recommandation 1 des Normes révisées du GAFI ; • Renforcement des capacités des Entreprises et professions non financières désignées (EPNFD) en raison de leur vulnérabilité au BC/FT résultant de changement d’orientation et des stratégies des criminels dans ces secteurs ; et • Assistance directe en termes de formation pour des enquêtes et des poursuites efficaces contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. L’Assistance technique du GIABA en 2012 était 456. conforme au Plan stratégique 2011-2014. Les projets et programmes d’Assistance technique ont été classés dans les principaux domaines suivants : (i) révision de la loi, (ii) formation et renforcement des capacités des acteurs, des enquêteurs, des procureurs et des juges en matière de LBC/FT, (iii) fourniture d’équipements techniques, en particulier en faveur des CRF ; (iv) assistance aux organismes professionnels, y compris les organisations de la société civile impliquées dans la lutte contre le BC/FT, et (v) sensibilisation et plaidoyer. Chacune de ces catégories, à l’exception de la sensibilisation et du plaidoyer, est examinée en détail dans les sessions suivantes. Il est raisonnable de conclure que les partenaires du GIABA ont une grande confiance dans sa capacité à fournir une Assistance technique. Le GIABA entend s’appuyer sur cette confiance en renforçant son soutien aux Etats membres à l’avenir. Il s’agira de la mesure de l’excellence du GIABA et de la preuve de sa valeur. 457. Le volet stratégique du GIABA en matière d’Assistance technique est basé sur la conscience générale que ses efforts au niveau régional ont un impact au niveau national et nécessitent un appui au niveau national... En conséquence, les objectifs mentionnés ci-dessus ont été réalisés grâce à une collaboration intense des Etats membres et plusieurs partenaires au développement. En 2012, les programmes d’Assistance technique et de formation mis en place par le GIABA ont permis aux Etats membres de faire d’importants progrès dans la conception et la mise en œuvre de solides régimes de LBC/FT. Plus précisément, la plupart des Etats membres ont réussi à améliorer leurs cadres de LBC/FT, améliorant ainsi leur niveau de conformité et d’application. Presque tous les Etats membres ont mis en place une large gamme d’infrastructures juridiques en matière de LBC/ FT dotées de mécanismes institutionnels de base et de Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 83 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org personnel qualifié pour les mettre en œuvre et les exploiter. Il y a maintenant une meilleure coordination aussi bien au niveau opérationnel que politique. Il y a de plus en plus de personnel qualifié (voir Tableau 1 et Tableau 2A à la fin de ce chapitre) grâce au changement de paradigme, notamment le passage des programmes nationaux aux programmes régionaux, au cours des deux dernières années (2011 - 2012). En outre, il était possible de démontrer l’engagement des Institutions responsables à s’acquitter de leurs obligations de déclaration en raison des meilleures relations entre les régulateurs et les opérateurs. 458. En 2012, le GIABA a mis en œuvre environ soixantedeux (62) programmes d’Assistance technique et de formation à l’intention de plus de 2.300 fonctionnaires dans les institutions parties prenantes. Au cours de l’exécution de ces programmes, une attention particulière a été accordée aux Etats membres ayant de faibles régimes de LBC/FT et/ ou aux Etats membres faisant l’objet d’une revue ciblée d’ICRG GAFI. Les voyages d’études internationaux en matière de LBC/FT des juges de la Cour suprême et les doyens des juges des Etats membres ont été financés ; l’installation de panneaux d’affichage véhiculant des messages sur la LBC/FT et le logiciel d’analyse de LBC/FT a été installé dans les CRF des Etats membres et mis en service. En prévision de la mise en œuvre des normes 459. révisées du GAFI, L’Assistance technique du GIABA en 2012 avait pour but : • • 84 d’améliorer la responsabilité des Etats membres : les institutions parties prenantes en matière de LBC/FT constituent les principaux maîtres d’ouvrage et les agents d’exécution des activités et programmes de LBC/FT qui permettront de renforcer les capacités humaines et institutionnelles dans la lutte contre le BC/FT et la prolifération des Armes de destruction massive (ADM) ; de répondre aux priorités nationales : L’Assistance technique fournie devrait permettre de répondre aux priorités nationales en matière de LAB/CFT en conformité avec leur stratégie et plan d’action. Ainsi, bien que L’Assistance technique soit axée sur la demande, elle reconnaît également les exigences de l’acceptation des demandes urgentes et même spontanées, notamment lorsque la force du GIABA est perçue comme étant son maillon le plus faible ; et • d’assurer une approche holistique et inclusive : pour le transfert de capacités, l’appropriation et la durabilité, le GIABA offre une Assistance technique en matière de LBC/FT grâce à une approche de consultation, de collaboration et de coopération en s’assurant que tous les acteurs compétents dans le domaine de la LBC/FT sont impliqués à toutes les étapes de la mise en œuvre de l’Assistance technique. Par souci de concision, de clarté, mais aussi 460. d’exhaustivité, les programmes d’Assistance technique seront abordés dans les sections suivantes de ce chapitre dans l’ordre suivant : (A) soutien au renforcement des institutions et fourniture d’équipement ; (B) les programmes régionaux impliquant tous les secteurs, et (c) les programmes nationaux impliquant les institutions et acteurs nationaux spécifiques. Il convient de noter que, bien que L’Assistance technique du GIABA soit axée sur la demande et fournie sur la base des évaluations empiriques des besoins, l’objectif des programmes et projets déclarés est de définir leurs objectifs, leur pertinence et leur impact, ainsi que leur contribution à la réalisation de ceux du GIABA et à la promotion de la coopération régionale en matière de lutte contre le BC/FT. A. Appui au renforcement des institutions et fourniture d’équipement Parmi les objectifs des programmes d’Assistance 461. technique du GIABA, il y a le renforcement des capacités des institutions nationales compétentes, avec la collaboration et Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest www.giaba.org | 85 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org le soutien des Etats membres. A cet égard, les projets suivants ont été poursuivis en 2012 : a) Appui à la mise en place et au fonctionnement efficace des Cellules de renseignement financier (CRF) 462. L’objectif principal des normes de LBC/FT est d’empêcher les criminels d’utiliser les gains provenant de leurs activités illicites, empêchant ainsi la continuité de la criminalité. La fourniture de renseignements financiers aux autorités compétentes est essentielle pour pouvoir suivre la circulation des produits tirés des activités criminelles. Les renseignements financiers facilitent les enquêtes, les poursuites et la condamnation des cas de BC/FT. Les Cellules de renseignement financier (CRF) sont les autorités centrales chargées d’obtenir et de diffuser les renseignements financiers pour permettre aux services chargés d’appliquer la loi d’enquêter, de poursuivre et de condamner les cas de BC/FT. En conséquence, la Recommandation 29 du GAFI oblige les pays à mettre en place des CRF et de les mandater pour recevoir et analyser les déclarations d’opérations suspectes et d’autres informations relatives au BC/FT et aux délits connexes. Les CRF devraient obtenir des informations supplémentaires auprès des entités déclarantes et avoir accès en temps opportun aux informations d’ordre financier, administratif et sur l’application de la loi pour leur permettre de fonctionner efficacement. 463. Les Statuts du GIABA donnent mandat au Secrétariat d’aider les Etats membres à mettre en place et à maintenir les CRF. Tous les Etats membres, à l’exception de deux (2), ont créé leurs CRF qui sont totalement opérationnelles. Les CRF des deux (2) Etats restants sont semi-opérationnelles et sont à un stade avancé pour être pleinement opérationnelles en 2013. Il est significatif que les CRF de quatre (4) Etats membres, à savoir le Nigeria, le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Mali, soient des membres du Groupe Egmont. Le GIABA continuera de promouvoir et de soutenir les CRF admissibles dans la région pour leur demander d’adhérer au Groupe Egmont. En 2012, le GIABA a continué à fournir une 464. Assistance technique directe et coordonnée aux CRF, y compris ce qui suit : 1) Installation du logiciel d’analyse de LBC/ FT dans 13 CRF 465. L’Evaluation des besoins d’Assistance technique (EBAT) du GIABA, menée en 2007, a recommandé la fourniture d’une assistance complète aux CRF, y compris le matériel et le logiciel d’analyse. Au cours d’une série de discussions avec le Directeur général lors de ses visites, les Etats membres ont exprimé leur besoin urgent d’obtenir un logiciel qui aiderait leurs CRF à analyser les déclarations d’opérations suspectes. Cela a fait l’objet d’une discussion lors de la réunion inaugurale du Forum des Directeurs de CRF en Afrique de l’Ouest, tenue le 5 Novembre 2009 à Freetown, en Sierra Leone. Le GIABA a été prié de démarrer les processus d’acquisition et d’installation des équipements pour fournir aux CRF de la région des outils de travail efficaces, y compris un logiciel d’analyse de LBC/FT robuste. Lors de l’atelier de validation du rapport 86 indépendant sur le Plan d’action stratégique 2011 – 2014 du GIABA qui s’est tenu en septembre 2010 à Saly, au Sénégal, les Etats membres ont réitéré leur demande et exhorté le Secrétariat à entamer la mise en œuvre du projet sans tarder. Conformément au mandat du GIABA en matière d’Assistance technique et en réponse à la demande, le Secrétariat a élaboré une proposition pour la fourniture d’un logiciel d’analyse de LBC/FT aux Cellules de renseignement financier du Bénin, du Burkina Faso, du Cap Vert, de la Côte d’Ivoire, de la Gambie, du Ghana, de la Guinée Bissau, de la Guinée, du Libéria, du Mali, du Niger, de la Sierra Leone et du Togo sur une période de trois (3) ans. Le projet visait à doter les CRF des outils de travail essentiels qui permettront d’automatiser la collecte et l’analyse des Déclarations d’opérations suspectes (DOS) et des Déclarations d’opérations monétaires (DOM). Cela permettra d’améliorer la fourniture de renseignements financiers utiles aux organismes d’application de la loi, de promouvoir l’échange d’informations entre les CRF aussi bien au niveau régional qu’international et de faciliter l’adhésion au Groupe Egmont. 466. Le projet a été approuvé par la Commission administrative et financière (CAF) de la CEDEAO lors de sa septième réunion tenue en mai 2010 à Abuja, au Nigeria, et recommandé au Conseil des ministres pour approbation. Le projet a été approuvé par le Conseil à sa soixante cinquième Session ordinaire et confirmé par la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO lors de sa réunion tenue en 2010 à Praia, au Cap-Vert. En conformité avec le Code des marchés de la CEDEAO, le processus de passation des marchés a été conclu avec succès le 9 octobre 2010 et le contrat de fourniture du matériel d’analyse de LBC/FT a été attribué à Jetlink Limited du Ghana, le fournisseur d’Oracle Financial Service Dispositivo (OFSS). Le projet devait couvrir trois (3) CRF dans la première phase, cinq (5) CRF dans la deuxième phase et cinq (5) autres dans la troisième phase. Sur la base d’un Plan d’action convenu entre le GIABA et Jetlink, le projet a démarré le 3 novembre 2011 et sera exécuté sur une période de trois (3) ans. La mise en œuvre comprend deux grands volets - installation du matériel et du logiciel, ce dernier volet étant attribué à Jetlink. En juin 2011, l’acquisition du logiciel d’analyse a été 467. conclue par la Commission des marchés de la CEDEAO. Le projet, qui devait débuter immédiatement, a été retardé suite à l’avis technique du fournisseur qui conseillait d’attendre une nouvelle version du logiciel. Après l’acquisition du matériel et du logiciel de base, à savoir Oracle 11g R2 Enterprise Edition Database - Version serveur et client, Linux RHEL 5.3 et IBM Web Sphere 7.0.0.9, le projet a démarré en juillet 2012 et le pilote déployé avec succès au niveau de la CRF de la Gambie, du CapVert, du Ghana et du Burkina Faso. Le déploiement du logiciel d’analyse de LBC/FT pour les neuf (9) CRF devrait s’achever avant la fin 2013. En 2012, le volet matériel a été achevé en Gambie, au Cap-Vert, au Burkina Faso, au Ghana, au Togo et en République du Bénin, tandis que le logiciel a été déployé avec succès dans les CRF de la Gambie, du Cap-Vert, du Burkina Faso et du Ghana à la fin 2012. Les phases de l’exécution du projet sont présentées dans les Tableaux 1 et 2 ci-dessous. Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 www.giaba.org | Tableau 7 : Plan de mise en œuvre du logiciel d’analyse de LBC/FT pour les Etats membres du GIABA Délai de mise en œuvre – Gambia Délai de mise en œuvre – Cap-Vert Délai de mise en œuvre – Burkina Faso Délai de mise en œuvre – Ghana Lancement de la commande de matériel et des logiciels systèmes 28-dec-2011 25-avr-2012 20-juin-2012 30-juin-2012 Date d’arrivée au pays membre 08-fév-2012 19-mai-2012 08-juil-2012 10-juil-2012 Date/Durée du nettoyage du materiel 09-fév-2012 1 jour 15-juil-2012 26 jours 16-août-2012 39 jours Août-2012 15 jours Installation et configuration du serveur 13-fév-2012 au 14-mar-2012 15-juil-2012 au 18-juin-2012 16-août-2012 au 17- août-2012 18- août-2012 au 19- août-2012 Installation du LAN 01-fév-2012 au 06-fév-2012 11-juin-2012 au 13-juin-2012 09- août -2012 au 13- août -2012 Installation de l’internet dans la salle du serveur 01-mar-2012 Connecté à travers le Min. de la Justice Connecté à travers le Min. des Finances Autonome Etablissement de la connectivité à distance 08-mar-2012 17-sep-12 13-juil-12 20-juin-12 Vérification de l’environnement/ physique par Jetlink 07-mar-2012 1-août-12 23-juil-12 23-juil-12 Vérification à haut système 14-mar-2012 19-sep-12 02-août-12 02- août -12 Installation du Logiciel d’analyse de LBC/FT (Oracle Mantas) 30-avr -2012 au 20-juil-2012 04-oct-12 au 28-nov-12 28-sep-2012 au 18-nov-12 04-oct-12 au 28-nov-12 Test d’authentication d’utilisateur (UAT), 04-juil-2012 11- nov -12 02-nov-12 11-nov-12 14- nov -12 07-nov-12 14-nov-12 Activité Produit-Live 11- juil -2012 formation des utilisateurs 11- juil -2012 au 15- juil -2012 14- nov -12 au 29- nov -12 07-nov-12 au 14-nov-12 14-nov-12 au 29-nov-12 Go-Live/Date de livraison 15- juil -2012 21-déc-12 08-nov-12 30-nov-12 468. Dans la mesure où le GIABA n’avait pas le contrôle absolu sur toutes les variables qui influent sur le projet, les problèmes suivants ont été rencontrés lors de sa mise en œuvre : i. Les équipements n’étaient pas généralement des articles standards et devaient être personnalisés. Il y avait des difficultés bureaucratiques liées au dédouanement du matériel dans les ports des Etats membres, ce qui a ralentit la vitesse d’exécution du projet. 469. L’équipe de déploiement a rencontré des difficultés d’ordre logistique. Par exemple, le processus de déploiement a été entravé par l’incapacité de l’équipe à connecter le système à l’Internet (à travers un VPN sécurisé) avec une adresse IP publique statique. Cela est principalement dû aux politiques nationales en matière de connexion Internet des institutions et organismes gouvernementaux. Certaines politiques n’autorisent pas les démembrements de l’Etat à avoir une connexion indépendante sans passer par un réseau centralisé avec une adresse IP dynamique louée. ii. Le recrutement de plusieurs membres du personnel de la CRF qui travaille avec l’équipe de projet et le manque de personnel technique pour prendre en charge certains cas ont affecté le rythme du processus de déploiement... 470. Le GIABA, Jetlink, et les CRF ont élaboré des stratégies pour résoudre les problèmes mentionnés plus haut. En conséquence, le déploiement du logiciel au niveau des CRF restantes devrait s’achever avant fin 2013, comme prévu dans l’Accord et le plan du projet. Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 87 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org Tableau 8 : Esquisse de Plan de projet (indiquant les principales dates provisoires) pour le Bénin, le Togo, le Mali, le Niger, la Côte d’Ivoire, la Guinée Bissau, la Sierra Leone, la République de Guinée et le Libéria S/No Etat Membre Installation du matériel Installation des logiciels préliminaires (Windows, Linux, Oracle 11g et Web shpere) Installation du logiciel LBC/FT 1 Bénin 25 février 2013 8 mars 2013 25 mars – 20 mai 2013 2 Togo 4 mars 2013 16 mars 2013 25 mars – 20 mai 2013 3 Mali 29 mars 2013 5 avril 2013 29 avril – 24 juin 2013 4 GuinéeBissau 29 mars 2013 12 avril 2013 29 avril – 24 juin 2013 5 Côte d’Ivoire 29 mars 2013 19 avril 2013 29 avril – 24 juin 2013 6 Niger* 30 avril 2013 9 mai 2013 1 juillet – 23 août 2013 7 Sierra Léone 30 avril 2013 16 mai 2013 1 juillet – 23 août 2013 8 République de Guinée 30 avril 2013 23 mai 2013 1 juillet – 23 août 2013 9 Libéria 30 avril 2013 30 mai 2013 26 août – 18 octobre 2013 * Le Niger a demandé que la date de livraison du matériel soit repoussée jusqu’en juin 2013 pour permettre à la CENTIF d’achever la reconstruction des locaux qui abriteront le logiciel et le matériel. 2) Mentorat et voyage d’étude pour le personnel des CRF 471. En vue de l’adhésion des CRF des Etats membres au Groupe Egmont, le GIABA a envoyé un mentor de la Cellule nigériane de renseignements financiers (NFIU) à la Cellule de renseignement financier du Ghana (FIC) pour orienter la FIC en vue de la réalisation des conditions d’adhésion au Groupe Egmont. En outre, le GIABA a financé un programme de voyages d’études/stages à la NFIU en faveur de cinq (5) analystes de la FIC pour leur permettre d’acquérir une expérience pratique sur le fonctionnement d’une CRF type. Comme indiqué dans le chapitre 2, section Niger, un programme similaire de voyages d’études a été organisé en faveur des nouveaux membres de la CRF du Niger pour leur permettre de se rendre à la CRF de Belgique. Le GIABA a également pris en charge le recrutement d’un analyste financier en juin 2012 pour la CRF du Niger. En outre, des programmes d’adhésion [ou de mentorat?] ont été proposés à la Sierra Leone et au Libéria. Cependant, ces deux pays ne pouvaient pas en profiter car ils n’avaient pas de CRF opérationnelle. 3) Appui au Forum des CRF en Afrique de l’Ouest 275 Bien que ceci ne fasse pas partie des activités de 2012, il est mentionné ici en vue de la dernière réunion entre CENTIF et le Secrétariat en marge de la plénière de Dakar en novembre 2012 88 472. En marge de la plénière du GIABA, qui s’est tenue en novembre 2009 à Freetown, en Sierra Léone, le GIABA a invité tous les Directeurs de CRF de la région pour des consultations en vue de la mise en place d’un Forum des CRF en Afrique de l’Ouest275. Lors de la rencontre, le Directeur général a déclaré que dans le cadre du volet stratégique de la CEDEAO, l’intégration régionale doit être approfondie et le Forum des Directeurs de CRF est l’un de ces cadres de promotion du programme d’intégration. Le Directeur général a exprimé l’espoir que les Etats membres en retard seront aidés pour la mise en place et l’opérationnalisation de leurs CRF. Lors de la rencontre, le Directeur général a annoncé que, compte tenu de l’augmentation du nombre de CRF qui est passé de deux (2) à treize (13), le Secrétariat a reconnu la nécessité d’organiser un forum régional pour faciliter la communication et les contacts entre les CRF et ceux qui soutiennent le travail des CRF sans compromettre les principes qui guident la divulgation d’informations spécifiques. En conséquence, le Forum vise à regrouper les CRF à des fins de collaboration. 473. Le Directeur général a fait remarquer que ce n’est pas de la responsabilité du GIABA de définir la mise en place et le fonctionnement du Forum des CRF/CENTIF. Par contre, le GIABA sert uniquement de facilitateur pour les regrouper de manière coordonnée. Le Forum déciderait, plus tard, s’il doit avoir un bureau, mais en attendant, le Secrétariat du GIABA servirait de secrétariat temporaire pour assurer la coordination du Forum. Le Forum a été informé que M. Nduka [Dr. Buno Nduka, Directeur des programmes et projets Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 au Secrétariat?] agira en tant que Point focal pour le Forum. 474. Les Membres ont félicité le GIABA pour l’initiative qu’il a prise de regrouper les CRF/CENTIF et ont exprimé leur soutien pour assurer sa pérennité. Les Etats membres ont reconnu l’importance de l’intégration entre eux, ainsi que la nécessité pour leurs CRF de collaborer les unes avec les autres. La nécessité d’une coopération au sein des CRF a également été soulignée. Des préoccupations ont été soulevées quant à la création du forum pour savoir si oui ou non des dépenses supplémentaires seront engagées, d’autant que certaines CRF font face à des problèmes financiers. Il a également été suggéré que les CRF devraient assurer la promotion des programmes d’échange de personnel pour les besoins de formation et de renforcement des capacités. 475. En ce qui concerne le statut du Forum par rapport au rôle du Secrétariat, le Directeur général a informé les participants à la rencontre que le rôle du GIABA est de les regrouper et, ensuite, de les laisser faire dans le cas où les CRF sont d’accord pour former le Forum. Le Forum devrait élaborer son propre Protocole d’accord (PA). 476. Après de longues discussions, il a été unanimement décidé de créer le Forum et au début, il devrait fonctionner de manière informelle pour rendre la coopération internationale et l’interaction entre les membres plus souples, pragmatiques et pratiques. La réunion a désigné les CRF du Nigeria et du Sénégal pour produire un projet de PA. Depuis lors, le Secrétariat du GIABA ne s’est pas impliqué, même s’il avait promis d’assurer la traduction et d’autres services de secrétariat. 477. A la demande des Directeurs de CRF, une réunion à huis clos a eu lieu avec le Secrétariat pour discuter des moyens de redynamiser le Forum. Après des discussions sur les défis liés à l’organisation d’une réunion, le Directeur général a promis au Forum ce qui suit : • • • extraire et communiquer à tous les Directeurs de CRF le projet de PA initial produit par le Nigeria et le Sénégal. Cela a été fait immédiatement après la plénière ; financer une réunion d’une journée du Forum en prélude à une plénière. La prochaine réunion est prévue à peu près à la même date que celle de la plénière du GIABA qui aura lieu le 8 mai 2013 au Ghana ; et www.giaba.org | avant cette date, les équipements seront installés dans le pays qui suit sur la liste. Le manque de préparation de ces deux pays à recevoir cette Assistance technique confirme leur retard dans la mise en œuvre des initiatives régionales visant à renforcer le cadre de LBC/FT grâce à la coordination et la fourniture d’une assistance directe aux Etats. B. Résumé des principaux Programmes régionaux de formation en 2012 a. Séminaire GIABA/Commission bancaire/Banque de France sur la LBC/FT à l’intention des superviseurs de la Commission bancaire de l’UEMOA, Abidjan, Côte d’Ivoire, 2 - 4 avril 2012 479. Les REM des Etats membres de l’UEMOA ont souligné d’importantes lacunes dans la mise en œuvre des recommandations du GAFI, y compris R10, R11, R20, R26 et R35, et le faible régime de contrôle de la Commission bancaire. Les REM ont souligné la nécessité de renforcer les cadres réglementaires et de contrôle pour s’assurer que les institutions financières et les autres entités déclarantes font des efforts pour assurer la conformité totale avec les normes de LBC/FT par rapport à leurs opérations. 480. Dans le prolongement des efforts pour combler les lacunes constatées ci-dessus, le GIABA, en collaboration avec la Commission bancaire de l’UEMOA et la Banque de France, a organisé un séminaire de formation à l’intention des membres de la zone UEMOA. Le séminaire visait à renforcer les capacités des superviseurs à s’acquitter de leurs fonctions de réglementation et de contrôle et a à identifier les domaines clés dans la zone UEMOA qui nécessitent une attention afin d’assurer la mise en œuvre efficace des mesures de LBC/FT. La formation a été assurée par des experts de la Banque de France, de la CENTIF de la Côte d’Ivoire et du Secrétariat. Trente et un (31) responsables de la BCEAO, de la Commission bancaire et des banques commerciales ont participé au séminaire. A l’issue de ce séminaire, la zone UEMOA a entamé 481. la mise en œuvre des recommandations adoptées lors du séminaire, notamment : • • continuer à fournir des services de secrétariat, y compris l’interprétation et la traduction des documents du Forum. La mise en œuvre du projet d’Assistance technique 478. sur l’installation de scanners de devises et d’autres produits de contrebande comme un suivi du rapport de typologie du GIABA sur les opérations monétaires s’est poursuivie avec l’acquisition de scanners de sécurité pour les Républiques de Guinée et du Libéria. Après la conclusion des négociations avec les fabricants, les scanners étaient prêts à être déployés sur place, à partir de mi-2012. Toutefois, le GIABA ne pouvait pas obtenir l’approbation des deux pays pour le déploiement dans l’année. Par conséquent, les pays doivent être disposés à accepter cette assistance et prendre des dispositions pour l'installation du matériel avant le 30 avril 2013. Si le GIABA estime que les pays ne sont pas prêts pour le déploiement • • une meilleure collaboration entre la Commission bancaire et les Cellules de renseignement financier des Etats membres de l’UEMOA ; la publication d’une directive sur les sanctions et amendes imposées par la Commission bancaire pour s’assurer que les institutions financières qui ne se conforment pas aux exigences de LBC/ FT seront punies de façon appropriée ; l’organisation d’autres programmes de sensibilisation et des formations à l’intention du personnel de la Banque sur les exigences des régimes de LBC/FT dans les lois et directives de la BCEAO ; et la publication d’un manuel de conformité LBC/ FT pour les institutions financières. La mise en œuvre des recommandations ci-dessus 482. devrait permettre d’améliorer la reddition de comptes, de favoriser l’appropriation au niveau national et de renforcer l’harmonisation du cadre de LBC/FT dans les Etats membres de l’UEMOA. Ce qui reste, c’est une meilleure supervision. Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 89 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org 483. Le rapport de l’évaluation indépendante du Plan stratégique 2007-2009 du GIABA a constaté le faible niveau de sensibilisation sur les problèmes de BC/FT dans les Etats membres. Le rapport a recommandé l’accélération des efforts de sensibilisation visant à faciliter la mise en œuvre des mesures de LBC/FT dans la région. La réalisation de cette tâche exige une approche multiforme, notamment dans le domaine de la communication des informations pertinentes à tous les segments des acteurs. Ceci peut se faire par l’utilisation de différents canaux tels que la presse écrite, les médias électroniques et les installations extérieures. Il a été noté que la technologie a apporté des changements irrévocables dans les relations et la structure du pouvoir entre les organisations et leurs publics, et qu’il est devenu difficile pour les organisations de définir et de segmenter leurs publics en raison de la diversité à travers les frontières culturelles, géographiques et économiques. Ainsi, pour relever les défis occasionnés par cette diversité des acteurs, le panneau d’affichage électronique a été considéré comme un cadre générique pour transmettre des messages de sensibilisation qui peuvent être compris par tout le monde mais personnalisés de sorte qu’ils s’adressent toujours, de manière efficace, aux différents segments du public.. Le panneau d’affichage électronique, qui est une opportunité de véhiculer des messages, peut créer une exposition de plus en plus importante si elle est placée à des lieux stratégiques, dans les zones où il y a un important trafic humain. En outre, les messages sont bien véhiculés grâce aux panneaux d’affichage pour les informations visuellement stimulantes. Comme un point d’inflexion et une proposition de valeur ajoutée dans l’évolution de la communication de masse, le panneau d’affichage électronique est une caractéristique prouvée qui permet de transmettre les bons messages aux bonnes personnes au bon endroit et au bon moment. Il est rentable car la couverture est énorme. Compte tenu des immenses avantages que procure l’utilisation des panneaux d’affichage, le GIABA a procédé à la mise en place de panneaux d’affichage électroniques dans seize (16) aéroports internationaux dans les quinze (15) Etats membres entre 2011 et 2012. 484. Les panneaux d’affichage électroniques ont été installés pour élever le niveau de sensibilisation sur les problèmes de BC/FT et accélérer la mise en œuvre des mesures de LBC/FT dans la région. L’attribution du contrat d’acquisition de panneaux d’affichage a été effectuée en conformité avec le processus de passation des marchés de la CEDEAO à la réunion du Conseil permanent des marchés de la CEDEAO qui s’est tenue du 31 mai 2011 au 1er juin 2011. La mise en œuvre du projet a débuté en juillet 2011 et s’est achevée en septembre 2012 comme l’indique le tableau ci-dessous. A la lumière de ce qui précède, aussi bien le GIABA que la Commission bancaire doit explorer d’autres domaines de collaboration dans les années à venir. b. Installation de panneaux d’affichage véhiculant des messages de LBC/FT dans seize (16) aéroports internationaux des Etats membres Tableau 9 : Etat de mise en œuvre du Projet d’installation des panneaux d’affichage 90 No. Nom de l’aéroport Date d’installation 1 Aéroport International de Banjul – Banjul, Gambie 28 juillet, 2011 2 Aéroport International Senou Bamako – Bamako, Mali 18 juillet 2011 3 Aéroport International Gnassingbe Eyadema – Lomé, Togo 26 septembre 2011 4 Aéroport International Francisco Mendes–Praia, Cap-Vert 24 août 2011 5 Aéroport International Lungi – Lungi, Freetown, Sierra Leone 06 septembre 2011 6 Aéroport International Osvaldo Vieira – Guinée-Bissau 12 septembre 2011 7 Aéroport Léopold Sédar Senghor – Dakar, Sénégal 02 mars 2012 8 Aéroport International Kotoka –Accra, Ghana 19 mars 2012 Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 www.giaba.org | 9 Aéroport International Nnamdi Azikwe, Abuja, Nigeria 26 mars 2012 10 Aéroport International Murtala Mohammed –Lagos, Nigeria 9 avril 2012 11 Aéroport Gbessia –Conakry, Guinée 20 juillet 2012 12 Aéroport International d’Abidjan –Abidjan, Côte d’Ivoire 28 juillet 2012 13 Aéroport International Roberts–Monrovia, Liberia 15 août 2012 14 Aéroport Gadjehoun –Cotonou, Bénin 29 août 2012 15 Aéroport International Diori Hamani –Niamey, Niger 12 septembre 2012 16 Aéroport Ouagadougou–Ouagadougou, Burkina Faso 24 septembre 2012 485. Avec le soutien des Correspondants nationaux (CN), le Secrétariat et les Etats membres ont réussi la mise en œuvre du projet portant sur la sélection du fournisseur et la production d’un message, l’identification des sites, le processus d’approbation au niveau national, la supervision et le contrôle du fournisseur. Les panneaux ont été installés aux points stratégiques d’entrée et/ou de départ des seize aéroports dans la langue communautaire appropriée (voir photos ci-dessous) pour chaque Etat membre. En raison du coût élevé du montage des piliers des 486. panneaux d’affichage, les messages seront conservés pour une période minimale de trois ans afin de maximiser les ressources, améliorer la visibilité du message et, donc, faciliter la mesure de l’impact de ce projet. Par conséquent, le GIABA va procéder à une évaluation de l’impact des panneaux d’affichage au terme de leur deuxième année d’installation. c. Voyage d’études international visant à améliorer les compétences et les connaissances des juges sur les crimes économiques et financiers, Minnesota, USA, 24-30 juin 2012, et Paris, France Les crimes économiques et financiers, associés 487. au blanchiment et à l’utilisation des produits tirés de leur utilisation, sont devenus des sujets d’actualité pour la communauté internationale. Cela est dû à leur nature et leurs effets sur la sécurité et la paix mondiales, ainsi que sur la croissance économique. L’Afrique de l’Ouest n’a pas été épargnée par la vague d’activités criminelles transnationales, dont le trafic de drogue, le trafic illicite des armes légères et de petit calibre, le trafic des êtres humains, la corruption, la contrebande et le blanchiment des capitaux. Dans leurs efforts pour lutter contre ces crimes, 488. les pays ont pris plusieurs initiatives et adopté des mesures internationales de LBC/FT dans le but ultime de rendre la criminalité non rentable. Bien que ces efforts aient été renforcés au cours des dernières années et donné des résultats positifs, les menaces que constituent les activités criminelles continuent d’évoluer. En réponse à la persistance de ces activités, le Groupe d’action financière (GAFI), l’organisme intergouvernemental dans le monde chargé d’établir les normes de LBC/FT, a adopté un ensemble de normes révisées en février 2012. Les principaux éléments des normes révisées comprennent la facilitation de la coopération internationale, notamment en matière d’entraide juridique et de récupération des biens provenant d’activités illicites. Cependant, un obstacle majeur à la mise en œuvre de ces normes, en particulier en Afrique de l’Ouest et d’autres pays à faible capacité, est le manque des capacités juridiques adéquates pour juger les cas de crimes économiques et financiers. Il en est ainsi, malgré les efforts visant à institutionnaliser l’état de droit, à promouvoir l’indépendance judiciaire et à améliorer l’intégrité. Ces défis auxquels font face les pouvoirs judiciaires en Afrique de l’Ouest en matière de LBC/FT se manifestent par le faible taux de poursuite et de condamnation en matière de BC/FT, notamment dans le cadre de l’augmentation des activités criminelles en Afrique de l’Ouest. Selon l’Evaluation des besoins d’Assistance 489. technique (EBAT) 2007 du GIABA, les REM, les résultats des études de recherche du GIABA et les résultats des études menées par les organisations de LBC/FT crédibles, les Etats membres font face à plusieurs problèmes judiciaires en matière de LBC/FT. Parmi ces problèmes, il y a l’application des lois obsolètes à des cas considérés comme modernes et complexes de nature, l’influence excessive de l’exécutif, la tolérance sociale de la corruption et la peur des représailles. Dans le cadre de ses efforts destinés à relever 490. ces défis, le GIABA organise, depuis 2008, des Séminaires régionaux de renforcement des capacités sur la criminalité économique et financière à l’intention des juges. Au dernier recensement effectué en 2012, environ deux cent quatrevingts (280) juges, principalement des Hautes cours, chargés de connaître des affaires de criminalité économique et financière dans leurs pays respectifs, ont bénéficié de ces programmes. Parmi les objectifs des séminaires, il y a le renforcement des capacités des juges à traiter les questions juridiques de fond en matière de LBC/FT. Les séminaires ont porté sur les stratégies destinées 491. à poursuivre efficacement les cas de BC/FT. Ainsi, les grands thèmes ont couvert les risques et les menaces de BC/FT, les cadres juridiques et institutionnels, les mesures préventives, la confiscation des produits du crime, les instruments utilisés ou à utiliser dans la commission de crimes et les biens liés au financement du terrorisme ; la coopération internationale, notamment l’assistance mutuelle, l’extradition et les questions connexes. 492. Tout en reconnaissant l’impact positif de ces Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 91 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org séminaires, les participants ont souligné dans les différents communiqués les obstacles qui s’opposent à la poursuite et au jugement des crimes économiques et financiers. Cela confirme les conclusions des études de recherche sur les évaluations mutuelles réalisées par le GIABA. Les participants ont recommandé, entre autres, que les Etats membres de la CEDEAO redoublent d’efforts en vue de l’adoption et la mise en œuvre des mesures énergiques de LBC/CFT des normes internationales acceptables. Plus précisément, ils ont recommandé que les juges des hautes juridictions puissent être parrainés pour entreprendre des voyages d’études au niveau international, dans les pays ayant des systèmes judiciaires avancés en matière de poursuite des crimes économiques et financiers. Cela leur permettra d’approfondir leurs connaissances et de renforcer leurs capacités à traiter les cas de crimes économiques et financiers, en particulier. En outre, au cours de plusieurs missions de sensibilisation menées par le Directeur général dans les Etats membres, les chefs des hautes juridictions confirmaient la nécessité de leur accorder une Assistance technique sous forme de formation et de stage au niveau international. 493. Compte tenu de ce qui précède, le GIABA a organisé deux séries de voyages d’études internationaux à l’intention des juges des hautes cours chargés de juger les crimes économiques et financiers dans les Etats membres de la CEDEAO dans le but de leur fournir une expérience pratique. La première série de voyages d’études internationaux était destinée aux juges des Etats membres anglophones et a eu lieu du 24 au 30 juin 2012 au Minnesota, aux Etats-Unis, tandis que la seconde était pour les juges de l’Afrique occidentale francophone et s’est dérourée du 21 au 29 octobre 2012 à Paris, en France. En plus de l’approfondissement des connaissances 494. et du renforcement des capacités des juges, les voyages d’études constituaient également un cadre d’échange d’expériences et de bonnes pratiques sur les questions liées aux crimes économiques et financières. Plus précisément, le voyage d’études visait à : a. permettre aux juges d’analyser, d’évaluer et d’avoir une meilleure compréhension des processus de poursuite et de jugement des cas de crimes économiques et financiers dans les pays avancés ; b. offrir aux juges la possibilité de proposer des stratégies pour assurer la mise en œuvre efficace des initiatives mondiales de lutte contre les crimes économiques et financiers, notamment les normes révisées du GAFI ; et c. examiner et discuter des problèmes auxquels font face les juges de première instance, notamment en matière de recours aux juridictions d’appel. 495. En conséquence, les voyages d’études ont porté sur les stratégies de poursuite efficace de BC/FT, l’utilisation de la preuve électronique, la coopération judiciaire, l’extradition et l’entraide judiciaire, la récupération des avoirs et d’autres questions pertinentes pour la poursuite et le jugement efficaces des crimes économiques et financiers. Les participants ont eu l’occasion de se rencontrer et de partager leurs expériences... Les études ont été assurées sous forme d’études de cas, de visites aux institutions qui ont les 92 meilleures pratiques aux Etats-Unis et en France. Au total, quarante-cinq (45) juges de cours 496. suprêmes et de tribunaux d’appel, dont des juges en chef du Ghana, de la Sierra Leone, du Nigeria, ainsi que des juges des cours suprêmes et cours d’appel de la Gambie, du Ghana, du Liberia, du Nigeria et de la Sierra Leone, ont participé au voyage d’études destiné aux Anglophones. Au total, vingtquatre (24) doyens des juges du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée, de la Guinée Bissau, du Mali, du Niger, du Sénégal et du Togo ont participé au voyage d’études pour les Francophones. 497. Les juges ont formulé les recommandations suivantes : a. Mise en place d’une organisation faîtière pour coordonner les actions des autorités compétentes chargées de la LBC, l’identification des lacunes existantes et les recommandations pour apporter une solution à ces lacunes ; b. Institutionnalisation du Projet d’apprentissage par l’action en Afrique de l’Ouest ; c. Sélection de 3 à 4 Projets d’intégrité par chaque Etat membre ; d. Collaboration entre le GIABA et le(s) partenaire(s) au développement pour faciliter les Projets d’intégrité ; e. Création de cadres de partage d’expériences des Projets au sein de la magistrature en Afrique de l’Ouest ; f. Fourniture de moyens adéquats (humains, financiers et d’infrastructures) à la magistrature et aux forces de l’ordre pour faciliter l’exercice de leurs fonctions ; g. Identification et diffusion des meilleures pratiques ; h. Identification et désignation de juges incorruptibles pour s’occuper des affaires de crimes économiques et financiers; i. Mise en place de mécanismes visant à relever les défis à l’intégrité judiciaire, notamment les procédures transparentes et crédibles pour la nomination des juges et assurer leurs conditions de travail. 498. Un plan d’action a été élaboré pour la mise en œuvre des recommandations mentionnées ci-dessus. Il a été recommandé que le GIABA envisage de poursuivre les activités recommandées dans le Plan de mise en œuvre pour les prochaines étapes convenues et aider les Etats membres à en faire de même. Plus précisément, le GIABA peut travailler avec les partenaires au développement pour concevoir et assurer la Formation sur l’Intégrité des juges de la région. En outre, le GIABA devrait envisager de favoriser la collaboration par un dialogue informel entre les forces de l’ordre, les procureurs et la magistrature sur les moyens de parvenir à un jugement rapide et efficace des cas de criminalité. Le GIABA a, depuis lors, envoyé le rapport, y compris les recommandations, et attend la réaction des juges en chef pour concevoir des projets spécifiques à chaque pays en Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 fonction des besoins. 499. Le voyage d’études a été considéré comme une réussite car il a permis de susciter l’intérêt et de renforcer les compétences et les connaissances des décideurs du secteur judiciaire. Le voyage a constitué un moyen viable d’effectuer un changement de politique et de s’assurer que les systèmes de justice pénale dans la région sont bien équipés pour lutter contre les crimes économiques et financiers. En outre, l’atelier a servi de cadre de contact et d’échange d’expériences. Les voyages d’étude ont également permis de renforcer la nécessité de réaliser d’autres programmes de renforcement des capacités en matière de LBC/FT à l’intention du personnel judiciaire. La priorité sera accordée à ces programmes et il sera tenu compte des besoins spécifiques des pays dans l’élaboration des futurs plans. d. Présentation du livre sur les «Stratégies et techniques de poursuite des crimes économiques et financiers», Abuja - Nigeria, 5 juin 2012 500. La réussite de la poursuite des crimes économiques est une condition sine qua non pour une enquête efficace. Par conséquent, les procureurs jouent un rôle clé dans la lutte contre le BC/FT, notamment dans le domaine de l’entraide judiciaire, la demande de gel des avoirs, la saisie et la confiscation des produits du crime. Cependant, les procureurs en Afrique de l’Ouest font face à de nombreux problèmes, notamment le manque d’outils essentiels qui leur permettent de jouer leur rôle conformément aux normes de LBC/FT acceptables. L’évaluation indépendante des activités et programmes du GIABA entre 2007 et 2009 a révélé l’absence de poursuites et de condamnations couronnées de succès pour blanchiment des capitaux dans la plupart, sinon dans tous les Etats membres du GIABA. www.giaba.org | En mai 2011, le GIABA a organisé un programme 501. régional de renforcement des capacités sur la poursuite des crimes économiques et financiers à l’intention des procureurs. Les participants au programme ont exprimé leurs frustrations par rapport au manque d’outils d’orientation et d’instruments pour les aider à poursuivre efficacement les cas de crimes de BC et les crimes économiques. L’observation faite par les participants a corroboré les conclusions des REM des Etats membres. L’écart des niveaux de connaissances entre les responsables des organes compétents constitue un obstacle à la mise en œuvre efficace des mesures de LBC/ FT en Afrique de l’Ouest. Par conséquent, la mise en place d’une communauté de connaissances dotée des matériaux de référence bien documentés devient impérative pour la réussite de la guerre contre le BC/FT. 502. En réponse aux conclusions de l’évaluation indépendante mentionnée ci-dessus et afin de remédier au manque de compétences et d’expertise des enquêteurs et des procureurs, le Secrétariat a publié un ouvrage intitulé «Stratégies et techniques de poursuite des crimes économiques et financiers». L’objectif principal de l’ouvrage, rédigé par le Directeur général, M. Abdullah Shehu, est de fournir des guides utiles, y compris les nuances d’une poursuite réussie, aux praticiens et aux autres autorités compétentes dans l’exercice de leurs fonctions. L’ouvrage se compose de six (6) chapitres et allie les concepts théoriques aux perspectives concrètes, ce qui en fait un véritable manuel. L’ouvrage a été officiellement publié le 5 juin 2012 à Abuja, au Nigeria. Au total, quatre cent sept (407) personnes provenant d’Etats membres de la CEDEAO et un large éventail d’acteurs dans le domaine de la LBC/FT ont assisté à l’événement. 503. La cérémonie a été présidée par le juge en chef du Nigeria, M. Dairy Mustapha, tandis que le général Yakubu Gowon, ancien chef d’Etat du Nigeria et l’un des pères Le Président de l’Assemblée Nationale de la République du Bénin, l’honorable Coffi Nago; l’honorable Ministre de la Justice et AG, du Ghana, Dr Benjamin Kumbour, ancien Chef d’Etat nigérian et le père fondateur de la CEDEAO, le Général Yakubu Gowon (RTD), ancien Juge en chef du Nigéria, sa seigneurie Maître Dahirou Musdapher, président de la Cour de justice de la CEDEAO, maître Nana Daboya et le Directeur Général du GIABA, Dr Abdullahi Y. Shehu, lors de la présentation publique du livre à Abuja, (Nigéria) le 5 juin 2012 Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 93 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org fondateurs de la CEDEAO, était l’invité d’honneur. Le juge Mustapha et le général Gowon ont, tous les deux, salué l’érudition intellectuelle de l’auteur et félicité le GIABA pour cet événement historique et la valeur qu’il ajoute à l’intégration régionale de la CEDEAO. L’événement a vu la présence des juges en chef et des ministres de la Justice de certains Etats membres, du Président du Parlement de la CEDEAO, des membres des parlements nationaux des Etats membres, de la Présidente de la Cour de justice communautaire de la CEDEAO, des correspondants nationaux du GIABA dans les Etats membres, des membres du corps diplomatique, des universitaires, des forces de l’ordre, des barreaux de la région, des organismes juridiques professionnels, des partenaires au développement et des étudiants en droit des institutions tertiaires. L’ouvrage a été présenté par le ministre de la Justice de la République du Ghana, M. Benjamin Kumbour, avec le Représentant du Président de l’Assemblée nationale de la République du Bénin dans les trois langues de la Communauté, et distribué gratuitement aux participants dans le cadre du programme d’information du GIABA. Des exemplaires ont également été distribués aux hautes autorités politiques, notamment les chefs d’Etat, les ministres des Finances, de la Justice et de l’Intérieur, ainsi que d’autres institutions parties prenantes dans la région. 504. L’ouvrage a été reconnu et décrit comme étant opportun, incisif, éducatif, pertinent et adaptable aux circonstances de la région ouest-africaine. Ainsi, les lecteurs devraient dépasser le cadre du public cible original. Voici un résumé de quelquesuns des commentaires faits à propos de l’ouvrage : Dans son allocution d’ouverture, le Président de 505. séance et juge en chef du Nigeria, M. Dahiru Musdapher, a, notamment, déclaré ceci : «Même si je n’ai pas lu l’ouvrage, d’après le titre, je peux dire que c’est effectivement une excellente initiative, surtout maintenant que les procureurs ont besoin de plus de formation pour renforcer leurs capacités et leurs compétences à poursuivre avec succès les affaires de criminalité économique et financière devant le tribunal. Je crois que cet ouvrage contribuera grandement à fournir l’orientation nécessaire aux procureurs pour les aider à mieux préparer et présenter des affaires devant les tribunaux selon les procédures et les normes de preuve requises. Cet ouvrage est peut-être le premier du genre dans cette région, d’autant plus qu’il est publié dans les trois langues de la Communauté de la CEDEAO. En parcourant l’ouvrage, je suis tombé sur une déclaration que l’auteur a faite, à savoir, «le bon procureur est fonction d’une bonne enquête». Je ne pouvais pas dire plus que cela. En d’autres termes, en dehors des procureurs qui sont les destinataires de cet ouvrage, les enquêteurs ont également énormément à apprendre des idées développées dans l’ouvrage. Permettez-moi de ne pas anticiper sur les observations du Commentateur de l’ouvrage qui va nous en dire plus avant la présentation officielle. 506. Je me contenterai, donc, de saisir cette occasion pour remercier l’érudition dont a fait preuve Dr Shehu Abdullahi, qui, malgré son calendrier très chargé, a pu trouver le temps de développer quelques idées pour aider à la poursuite des affaires de criminalité économique et financière. Je le félicite sincèrement pour cette initiative et pour avoir contribué au réservoir de connaissances dans De G-D: Directeur Général du GIABA, Dr. Abdullahi Shehu recevant S.E. Gen. Yakubu Gowon, Nigerian Ancien Chef d’Etat et Père Fondateur de la CEDEAO et Porte parole du Parlement et le Vice-Président du Sénat du Nigéria, Senateur Ike Ekweremadu au lancement du livre à Abuja- Nigéria, le Juin 2013. 94 Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 www.giaba.org | Le livre “ Stratégies et techniques de poursuite des crimes Economique et Financiers” a été présenté au public, le 5 juin 2012, à Abuja au Nigéria. Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 95 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org Tableau 10 : Commentaires sur l’ouvrage Stratégies et techniques de poursuite des crimes économiques et financiers PAYS COMMENTAIRES Burkina Faso Le Président du Burkina Faso et Président du Conseil des ministres, Son Excellence Blaise Compaoré, a considéré l’ouvrage comme étant le résultat d’une analyse approfondie qui fournit des informations précieuses sur la criminalité financière et renforce l’arsenal juridique des Etats membres dans un contexte mondial marqué par l’amplification du BC. Il s’est félicité de la publication et a souligné l’utilité de son contenu pour une grande efficacité de la lutte contre le BC qui menaçait la stabilité économique des Etats membres. Il a conclu en saluant la contribution exceptionnelle du Directeur général à l’amélioration de l’environnement des affaires dans la région. Le Premier ministre du Burkina Faso a exprimé sa gratitude pour la considération qui lui a été témoignée. Il a encouragé les efforts déployés dans la lutte contre le BC dans la région. Il a noté les bons résultats appréciables et s’en est félicité. Il a, en outre, assuré que le bon usage des informations contenues dans l’ouvrage contribuera à une véritable lutte contre les crimes économiques et financiers dans les Etats membres. Le ministre de la Justice du Burkina Faso a déclaré que l’ouvrage sera d’un apport inestimable à l’administration de la justice pénale Cap-Vert Le Président de la République du Cap-Vert, Son Excellence Jorge Carlos d’Almeida Fonseca, a remercié le Directeur général pour l’ouvrage qui lui a été offert et affirmé que l’ouvrage va attirer tout son intérêt. Gambie Le Président de la République de Gambie, Son Excellence Sheikh Prof Alh. Dr. Yahya A.J.J. Jammeh, a exprimé sa profonde gratitude et sa reconnaissance pour le geste louable et a présenté ses plus sincères félicitations. Sénégal Le Président de la République du Sénégal, Son Excellence Macky Sall, a salué l’excellente contribution à une meilleure compréhension des crimes économiques et financiers, ainsi qu’aux moyens de les combattre efficacement. Il a noté que les expériences développées dans l’ouvrage aideront les autorités à promouvoir la bonne gouvernance économique, la répression de l’enrichissement illicite et le rapatriement de tous les biens mal acquis placés à l’étranger. Il a également annoncé sa volonté d’acheter cinquante exemplaires comme un moyen de soutenir l’initiative. Le Premier ministre de la République du Sénégal, Son Excellence Abdoul Mbaye, a souligné que l’ouvrage est un outil indispensable pour les décideurs, les magistrats et les enquêteurs en matière de répression des crimes économiques et financiers. Le ministre de l’Intérieur de la République du Sénégal a salué l’ouvrage et l’a qualifié de «must» pour les acteurs impliqués dans la lutte contre le BC. Le Président de la Centif du Sénégal, M. Demba Diallo, a remercié le Directeur général pour l’ouvrage et a noté que cela permettra de mieux comprendre les crimes économiques et financiers. Cour de justice de la CEDEAO 96 La Présidente de la Cour de justice communautaire de la CEDEAO, Mme Awa Nana Daboya, a confirmé la réception de l’ouvrage et du Rapport annuel 2011 et a salué leur excellente qualité ainsi que les bonnes relations interinstitutionnelles entre le GIABA et la Cour. La présidente a souhaité au Directeur général plein succès dans sa mission passionnante et méritoire au sein de la Communauté, et a exprimé l’espoir que les deux institutions, le GIABA et la Cour, vont travailler ensemble pour améliorer le processus d’intégration régionale. Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 www.giaba.org | l’administration de la justice pénale. En tant que citoyen nigérian, Dr Shehu s’est distingué et a honorablement représenté le Nigeria en tant que Directeur général et chef de l’une des institutions de la CEDEAO. Nous sommes fiers de lui et de son équipe pour les succès retentissants obtenus sous sa direction dans la mise en œuvre d’un programme global, intégré et axé sur les impacts contre la criminalité transnationale organisée, particulièrement le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme en Afrique de l’Ouest. A lui et à son équipe nous souhaitons plus de succès. Permettez-moi de le dire mieux dans une de nos langues communautaires, en français, bravo et bon courage» ! 508. Dans les années à venir, le GIABA s’appuiera sur le contenu de cet ouvrage dans l’organisation de son atelier régional sur la LBC/FT à l’intention des procureurs. e. Atelier régional sur les exigences en matière de LBC/FT à l’intention des Vérificateurs et Comptables, Dakar, Sénégal, 16 - 17 juillet 2012 507. Dans son discours de clôture, après avoir passé en revue l’ouvrage, le professeur Epiphanie Azinge, Directeur général de l’Institut des études juridiques avancées du Nigeria (NIALS), a déclaré ceci : ‘’Je tiens à féliciter Dr Abdullahi Shehu pour sa vision, son assiduité et sa discipline qui l’ont poussé à écrire cet ouvrage d’une importance monumentale. Je recommande fortement l’ouvrage «STRATEGIES ET TECHNIQUES DE POURSUITE DES CRIMES ECONOMIQUES ET FINANCIERS» aux avocats, procureurs, responsables et personnel des agences anti-corruption, étudiants en médecine légale numérique, professeurs de droit dans nos universités et écoles de droit, ministères de la Justice aussi bien au niveau fédéral qu’étatique, juges, enquêteurs de police, étudiants en coopération internationale et entraide judiciaire et à toutes les personnes qui s’intéressent à la poursuite des crimes économiques et financiers. En plus de cela, je souhaite que ce travail de haut niveau soit traduit en français au profit de nos frères et sœurs de la communauté de la CEDEAO et de l’ensemble de l’Union africaine». 510. Toutefois, les REM des Etats membres révèlent que les EPNFD, notamment les cabinets d’avocats et comptables, n’adhèrent pas à ces exigences. C’est parce que les avocats et les comptables, considérés comme les gardiens de la LBC/FT, opèrent principalement selon le principe de «Confidentialité du client» qui offre des opportunités qui permettent aux criminels de blanchir les produits du crime. Ainsi, on ne peut pas trop s’apesentir sur la pertinence des EPNFD à la mise en œuvre globale et efficace des mesures de LBC/FT. En conséquense, en 2012, le GIABA a organisé la première édition d’un Atelier régional sur les Exigences en matière de LBC/FT à l’intention des auditeurs et des comptables les 16 et 17 juillet à Dakar, au Sénégal. L’objectif de l’atelier était de sensibiliser les participants sur leurs obligations en matière de LBC/FT dans le cadre de l’approche intégrée dans la lutte contre le BC/FT. Quarante-trois (43) praticiens de la comptabilité et de la vérification des Etats membres francophones ont participé à l’atelier. Un résultat majeur de l’événement était la recommandation faite par 509. Les Recommandations 22 et 23 révisées du GAFI obligent les EPNFD à appliquer les exigences de vigilance à l’égard des clients, de tenue de registres, de déclaration des transactions suspectes, de partage de l’information, de contrôles internes adéquats et d’interdiction d’alerte tel qu’énoncé dan s les Recommandations 10, 11, 12 , 15,17 et 18 à 21. Le Secrétaire Général du Ministère de l’économie et des Finances, Mr Ngouda Fall Kane et le Directeur Général du GIABA, Dr Abdullahi Shehu, entourés des participants à l’atelier régional sur le rôle des experts comptables agréés de l’UEMOA dans la LBC/FT du 16 au 17 juillet 2012 à Dakar, Sénégal. Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 97 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org les participants et selon laquelle les associations nationales de comptabilité dans les Etats membres devraient, en tant qu’Organisations d’autoréglementation (OAR), émettre une directive sur le respect par leurs membres des obligations de LBC/FT nécessaires, en particulier en ce qui concerne le dépôt des DTS à la CRF.. f. Atelier régional GIABA/Groupe Egmont sur les rôles et exigences de la Cellule de renseignement financier pour les CRF dans la LBC/FT dans le monde, Dakar, Sénégal, les 29 et 30 novembre 2012 511. Dans ses efforts pour améliorer l’efficacité opérationnelle de la CRF conformément à la Recommandation 29 des normes révisées du GAFI, un atelier a été organisé conjointement par le GIABA et le Groupe Egmont les 29 et 30 novembre 2012 à Dakar, au Sénégal. L’atelier visait à approfondir la compréhension des défis liés à la mise en place des CRF en Afrique, des attentes et des exigences des normes internationales, du rôle des ORTG dans le développement des CRF en vue de faciliter leur adhésion au Groupe Egmont. L’atelier a réuni les Directeurs de CRF de tous les Etats membres du GIABA et des hauts responsables des CRF du Gabon, du Cameroun, du Tchad, de la République Centrafricaine (RCA), de la République du Congo, de la République démocratique du Congo (RDC) et des Comores. Des représentants de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) ont également pris part à l’atelier. 512. L’atelier était animé par des experts internationaux et régionaux provenant d’Afrique du Sud, du Canada, de la Belgique, des Etats-Unis d’Amérique, de la France, de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), du Secrétariat du Groupe Egmont, ainsi que du GABAOA et du GAFI. Des présentations ont été faites par un panel d’experts régionaux et internationaux sur le rôle et les fonctions des ORTG dans le développement des CRF, les meilleures pratiques internationales des CRF, particulièrement sur l’importance de la sécurité, de la protection et du partage des informations et de la coopération internationale. Les recommandations suivantes ont été formulées 513. lors de l’atelier : 98 • les Directeurs de CRF devraient mettre en place des procédures garantissant la confidentialité des informations ; • les pouvoirs publics devraient allouer des ressources suffisantes aux CRF pour leur permettre d’améliorer leurs normes de fonctionnement et faciliter leur adhésion au Groupe Egmont ; • le GIABA devrait aider à renforcer les capacités du personnel des CRF en termes de techniques d’analyse et de traitement des renseignements financiers ; • le GIABA devrait poursuivre le processus d’installation des outils de communication pour faciliter la communication entre les CRF ; et • le GAFI, le Groupe Egmont, l’ONUDC et d’autres partenaires techniques devraient coordonner leurs efforts avec ceux du GIABA en fournissant une Assistance technique aux CRF. g. Atelier régional sur le gel des avoirs provenant d’activités terroristes en vertu de la Résolution 1373 des Nations Unies (2001) 514. Dans le but d’assurer la participation active de tous les acteurs impliqués dans la LBC/FT, le GIABA, en collaboration avec la Direction exécutive du comité contre le terrorisme (DECT) des Nations Unies et avec le soutien du Gouvernement suisse, a organisé conjointement un atelier régional sur le gel des avoirs provenant d’activités terroristes en vertu de la Résolution 1373 (2001) des Nations Unies du 11 au 14 décembre 2012 à Dakar, au Sénégal. Les objectifs de l’atelier étaient d’offrir aux participants provenant des Etats membres de l’UEMOA et de la Guinée une occasion d’échanger leurs points de vue et de discuter des meilleures pratiques sur les aspects législatifs et opérationnels des procédures de gel des avoirs aux termes de la Résolution 1373 (2001) du Conseil de sécurité. Des experts internationaux ont servi de personnes-ressources lors de l’atelier. 515. Les présentations faites lors de l’atelier et les discussions qui ont suivi ont permis de définir la notion de gel et les mesures devant être prises par les Etats membres pour l’application de la Résolution 1373 (2001), l’impact des mesures de gel, les procédures d’appel et le respect de l’état de droit. A la suite des présentations et des discussions, il est clairement apparu qu’il y avait encore un certain nombre d’obstacles à surmonter en ce qui concerne le gel des avoirs provenant d’activités terroristes par les pays participants. Plus précisément, les points suivants ont été soulevés : a) La notion de gel des avoirs provenant d’activités terroristes 516. Il a été convenu que la définition de la notion de gel des avoirs provenant d’activités terroristes n’est pas clairement énoncée dans la législation des Etats membres de l’UEMOA et de la Guinée. b) Mesures à prendre par les Etats membres pour désigner et traiter les demandes des Etats tiers en conformité avec la Résolution 1373 517. Il a été constaté qu’aucun pays membre de l’UEMOA ne dispose d’une liste nationale des terroristes désignés et donc aucune décision de gel n’a été prise. En ce qui concerne le traitement des demandes de gel émanant d’autres pays, l’état de la législation dans la zone UEMOA présente quelques lacunes, dans la mesure où la loi uniforme de l’UEMOA en matière de FT ne prévoit pas une telle disposition. c) Impact des mesures de gel, procédures d’appel et respect de l’état de droit en vertu de la Résolution 1373 Les participants ont noté que les dispositions 518. relatives aux procédures d’appel et au respect de l’état de droit ne sont pas encore entièrement couvertes par la Loi uniforme de l’UEMOA, ce qui limite la contestation des mesures de gel à l’appel informel. D’autres questions soulevées par les participants sont, entre autres : - le secteur privé n’a pas accès aux listes ; - les enquêteurs n’ont pas l’expertise et les compétences requises pour mener une enquête spéciale et identifier les avoirs provenant Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 www.giaba.org | Le Directeur Général adjointe du GIABA, Dr Ndèye Elisabeth Diaw (au centre) et les participants à l’atelier régional sur le gel des avoirs terroristes au titre de la Résolution 1373 (2001) du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Atelier organisé par la Direction Exécutive du Comité contre le Terrorisme (DECT) et le GIABA du 11 au 13 décembre 2012, à Dakar, Sénégal. d’activités terroristes ; gel; - le transport transfrontalier illicite d’argent en espèces et d’instruments négociables au porteur pourrait faciliter le FT dans la region ; ii. les autorités de désignation compétentes devraient établir une liste nationale qui devrait être distribuée aux entités déclarantes ; - les difficultés liées aux enquêtes préliminaires sur les biens et avoirs détenus par des personnes physiques ou morales exerçant des activités terroristes ; iii. - la communication entre le secteur privé (banques, EPNFD) et les autorités compétentes reste insuffisante. Dans le même temps, ces dernières n’ont pas publié de directives adéquates en matière de LBC/FT à l’intention du premier ; les Etats membres sont invités à renforcer la coopération entre les autorités de désignation compétentes et d’autres cellules de lutte contre le financement du terrorisme, notamment les CRF ; iv. les Etats membres devraient renforcer leur analyse de la menace terroriste aux niveaux national et régional ainsi que son financement ; v. les autorités compétentes chargées de la lutte contre le financement du terrorisme des Etats membres devraient être encouragées à coopérer et à collaborer étroitement entre elles et avec le secteur privé (banques, EPNFD et Organisations de la société civile -OSC) afin de faciliter l’application des mesures de gel ; vi. le GIABA devrait accorder la priorité au renforcement des capacités des structures de renseignement et d’enquête pour le suivi des fonds ou des biens soumis au gel ; vii. les Etats membres de l’UEMOA sont invités à transmettre leurs listes des personnes physiques et morales exerçant des activités terroristes sans plus tarder ; viii. Il est recommandé aux Etats membres d’élaborer/de mettre en œuvre des stratégies nationales de lutte contre le terrorisme ; ix. la Guinée devrait s’efforcer d’adopter une législation en matière de FT et désigner une - la déclassification des documents pourrait être un problème en cas de contestation judiciaire. 519. Cependant, compte tenu de l’exigence de la Résolution 1267 (1999) et d’autres résolutions ultérieures qui exigent le gel immédiat, il a été révélé que le mécanisme mis en place dans les Etats membres de l’UEMOA n’est pas conforme en raison de l’intervention d’organismes communautaires, caractérisée par des retards dans la mise à disposition des listes et de l’absence de mise à jour. Recommandations et actions de suivi 520. En réponse aux questions soulevées ci-dessus, les participants à l’atelier ont formulé les recommandations suivantes : i. les Etats membres de l’UEMOA devraient appliquer la Loi uniforme sur le financement du terrorisme en désignant une autorité compétente pour s’occuper des exigences de Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 99 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org autorité compétente pour l’application des mesures de gel ; x. xi. h. la BCEAO devrait procéder immédiatement à l’évaluation des cadres communautaires en matière de LBC/FT et tenir compte des dispositions relatives à l’application des mesures de gel conformes aux normes internationales ; et le GIABA devrait contrôler la mise en œuvre effective des mesures de gel et de toutes les recommandations de l’atelier au niveau des Etats membres. Séminaire régional sur la LBC/FT à l’intention des cadres des banques commerciales et des responsables chargés de la conformité, Accra - Ghana, 30 - 31 mai 2012 521. Les acteurs du secteur financier jouent un rôle essentiel dans la LBC/FT. En conséquence, l’objectif de plus de la moitié des Recommandations du GAFI est de s’assurer que les institutions financières adoptent et appliquent les mesures préventives appropriées, y compris l’institutionnalisation de la culture de conformité en matière de LBC/FT impliquant la mise en place d’un cadre de gestion des risques, l’application de l’approche basée sur les risques aux opérations commerciales, le déploiement d’un programme global de vigilance vis-à-vis du client (CDD), la mise en place d’un système fiable de conservation des archives et la soumission de déclarations de trasanctions suspectes aux CRF. Résoudre le dilemme entre être compétitif et faire des profits tout en assurant l’intégrité du système financier exige l’engagement et le soutien des dirigeants d’entreprises pour la mise en œuvre des mesures globales de LBC/FT. En conséquence, il est impératif de tenir les chefs d’entreprises au courant des nouvelles questions de LBC/FT, notamment en ce qui concerne les éléments clés des Recommandations révisées du GAFI et les implications qui en découlent pour les entités déclarantes. Conformément à ce qui précède, le GIABA a organisé 522. un atelier régional à l’intention des PDG/Directeurs généraux et Responsables de la conformité des institutions financières et des EPNFD les 30 et 31 mai à Accra, au Ghana. L’atelier a vu la participation de plus de cent cinquante (150) personnes provenant des banques, des institutions financières et des organismes de régulation et de contrôle de la région. L’atelier était animé par des experts issus d’institutions financières régionales, Sator Regulatory Consultancy, Jersey, RoyaumeUni, Price Waterhouse Coopers (PWC), d’Afrique du Sud et du Secrétariat du GIABA. Afin de promouvoir la culture de LBC/FT dans leurs 523. institutions respectives à l’issue du séminaire, les participants se sont engagés à mener les acivités suivantes : • • • 100 organiser un atelier de renforcement des capacités à l’interne sur l’approche fondée sur les risques; séparer les fonctions des responsables de la conformité de celles des auditeurs/contrôleurs internes ; et nommer un haut responsable doté d’une grande autorité comme Responsable de la conformité. i. Atelier régional GIABA/Suisse sur les exigences en matière de LBC/FT à l’intention des régulateurs et contrôleurs du secteur financier, Abuja, Nigeria, 11 13 décembre 2012 524. Le GIABA, en collaboration avec la Confédération suisse et le Gouvernement Fédéral du Nigeria, a organisé un atelier des experts sur la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT) pour l’Afrique du Nord et de l’Ouest du 11 au 13 décembre 2012 à Abuja, au Nigeria. L’atelier visait à aider les acteurs concernés à élaborer des mesures pour s’attaquer aux questions de LBC/FT et faciliter et renforcer la coopération nationale et internationale entre les CRF et les acteurs dans la mise en œuvre des stratégies de LBC/FT. 525. Le Secrétaire permanent du ministère des Affaires étrangères (MAE) du Nigéria, l’Ambassadeur (Dr.) Martin Uhomoibhi, au nom de l’Ambassadeur Olugbenga, ministre des Affaires étrangères, a présidé la séance d’ouverture de l’atelier. Dans son discours d’ouverture, le Ministre a félicité les organisateurs de l’atelier pour cette initiative et exprimé la détermination du Gouvernement fédéral du Nigeria à lutter contre le terrorisme et le crime organisé. 526. Dans son discours de bienvenue, Son Excellence Dr. Hans-Rudolf Hodel, Ambassadeur de Suisse au Nigéria, a préconisé le renforcement de la coopération internationale et régionale comme étant la clé de la lutte contre le terrorisme. L’Ambassadeur a déclaré que la Suisse s’est engagée à aider les acteurs à comprendre et à appliquer les meilleures pratiques et à renforcer les capacités régionales dans la lutte contre le FT. Dans son intervention, il a également fait part des initiatives prises récemment par le Gouvernement de la Suisse pour s’attaquer au FT. Le Directeur Général du GIABA, Dr Abdullahi Shehu, 527. a prononcé un discours sur le thème : «Les défis de la mise en œuvre des régimes de lutte contre le financement de terrorisme en Afrique de l’Ouest». Le discours a permis d’avoir un aperçu des normes du GAFI, de l’état de mise en œuvre des normes par les Etats membres de la CEDEAO, ainsi que des défis et obstacles à la mise en œuvre en Afrique de l’Ouest. Dr. Shehu a mentionné les efforts continus déployés par le GIABA pour réaliser les meilleures pratiques internationales en matière de LBC/FT en Afrique de l’Ouest. Les présentations faites lors des séances plénières 528. de l’atelier ont porté sur les thématiques suivantes : • • • l’absence de coopération entre les autorités douanières/frontalières et les autres autorités compétentes en matière de FT ; les mesures de LBC/FT ciblant les économies monétaires et les circuits informels de transfert d’argent ; et les responsabilités des institutions financières non bancaires en matière de LBC/FT. 529. L’atelier a réuni quarante (40) hauts responsables des Etats membres de la CEDEAO et des CRF d’Afrique du Nord, des organismes de régulation et d’investigation. A l’issue de l’atelier, les participants ont publié un communiqué contenant des recommandations détaillées pour des actions de suivi afin d’assurer une meilleure application des régimes nationaux de LBC/FT. Le communiqué est publié sur le site Internet du GIABA à l’adresse suivante : www.giaba.org. Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 www.giaba.org | Au premier plan, 3e de la gauche vers la droite, le Directeur Général du GIABA, Dr Abdullahi Shehu, le Directeur de Cabinet du Ministre des Affaires étrangères du Nigéria, l’ambassadeur Dr Martin Uhomoibhi, l’ambassadeur de la Suisse au Nigéria, son Excellence Dr Hans-Rudolf Hodel entourés des participants à l’atelier sur LBC/FT pour l’Afrique du Nord et de l’Ouest, tenu du 11 au 13 décembre 2012 à Abuja au Nigéria j. Session de formation annuelle en LBC/FT organisée par ECOBANK à l’intention des membres de son Conseil d’administration Le Group ECOBANK Transnational Incorporated 530. (ETI), une institution financière panafricaine créée dans les années 1980 et ayant plus de mille (1.000) agences dans trente-trois (33) pays africains, dont le siège se trouve à Lomé, au Togo, a organisé un séminaire de formation sur la LBC/FT à l’intention des membres de son Conseil d’administration. Le séminaire, le premier organisé par la Banque, a eu lieu le 3 décembre 2012 au siège de la Banque. Vingt (20) membres du Conseil d’administration d’ECOBANK ont participé à l’événement. 531. Le Groupe ETI a invité le Directeur Général du GIABA, Dr Abdullahi Shehu, et le Secrétaire exécutif de GABAOA, Dr Eliawony Joseph Kisanga, à partager leurs réflexions avec les participants à la formation. 532. La présentation de Dr Shehu était axée sur la notion de BC/FT, les typologies et les risques de BC/FT, la situation de LBC/FT en Afrique de l’Ouest, les réponses au BC/FT dans la région, les défis à la mise en œuvre de la LBC/FT en Afrique de l’Ouest. Il a également proposé la marche à suivre. Dr. Shehu a profité du séminaire pour souligner le rôle important du secteur financier dans l’application des mesures efficaces de LBC/FT et sensibiliser les participants sur la nécessité de mettre en place un système de contrôle solide dans les institutions financières (IF). Il a mis l’accent sur les points suivants dans sa présentation: a. b. c. d. e. f. les principaux éléments des mesures préventives qui doivent être appliquées ; les principaux indicateurs permettant de déterminer une opération suspecte qui doit être signalée dans le cadre du processus de conformité en matière de LBC/FT ; quand appliquer l’approche de vigilance raisonnable/fondée sur les risques ; pourquoi les IF devraient se conformer aux dispositions en matière de LBC/FT ; les facteurs essentiels de réussite pour une culture de conformité efficace ; les défis de la conformité en matière de LBC/FT. 533. Les membres du Conseil ont estimé que le séminaire était très instructif et ont félicité Dr Shehu et Dr Kisanga pour avoir partagé leurs connaissances et leurs expériences avec eux. 534. En outre, UBA Sénégal a organisé un petit déjeuner de travail avec les responsables du GIABA pour discuter des questions de conformité en matière de LBC/FT, y compris les moyens par lesquels la banque peut améliorer son système de conformité et rester compétitive dans la région. En 2010, un programme d’éveil similaire a été organisé par la United Bank for Africa (UBA) pour les membres de son Conseil d’administration à Lagos, au Nigeria. Ces séminaires de formation illustrent l’engagement 535. du secteur privé en matière de LBC/FT. Cette initiative devient plus pertinente aujourd’hui, à la lumière de l’examen des Recommandations du GAFI. Par conséquent, les IF et d’autres Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 101 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org entités concernées doivent faire des efforts de formation et doter leur personnel de moyens pour lui de bien comprendre leurs obligations en matière de LBC/FT. C. Résumé des Programmes nationaux d’Assistance technique/formation 536. La fourniture d’une assistance directe au niveau national complète les programmes régionaux et peut augmenter considérablement le nombre de bénéficiaires. En outre, il est plus facile de former les gens dans leurs localités, précisément parce que la barrière qui consiste à recevoir une formation par le biais d’un interprète est supprimée. En outre, les formés et les formateurs sont plus concentrés et communiquent plus entre eux. Plus important encore, les programmes nationaux sont conçus spécialement pour répondre aux besoins des pays. Un résumé de certains des programmes financés ou soutenus par le GIABA dans les Etats membres en 2012 se présente comme suit : k. Formation sur la conformité du code de conduite au profit des fonctionnaires, Abuja, Nigeria, le 23 février 2012 537. Des normes éthiques élevées sont essentielles à la lutte contre la corruption dans le secteur public. Selon l’Indice de perception de la corruption (IPC) de Transparency International, pour renforcer l’intégrité du secteur public au Nigeria, le Bureau nigérian du Code de Conduite a organisé une formation sur la conformité au code de conduite au profit des directeurs des ministères, départements et agences fédéraux (MDAs) le 23 février 2012 à Abuja, au Nigeria. Le GIABA a été invité à soutenir cette initiative et à faire une présentation sur ‘’Le Partage d’expériences: Les Meilleures pratiques internationales en matière de code de conduite ‘’. Environ trois cent (300) participants issus des institutions du gouvernement fédéral ont participé à la formation. Au regard du rôle essentiel des fonctionnaires pour 538. garantir la responsabilité et la transparence, la formation avait pour objectif de les sensibiliser sur l’importance de respecter le code de conduite nigérian. Le séminaire de formation a servi de plateforme pour expliquer les conséquences du lien entre la corruption et le blanchiment des capitaux avec un accent particulier sur les défaillances des dispositifs nigérians de LBC/FT. Le Directeur Général du GIABA, le Dr. Abdullahi 539. Shehu, a présenté un résumé des différents types de codes de conduite pour les fonctionnaires, y compris les meilleures pratiques internationales. Il a en outre examiné la création et le fonctionnement du Bureau et du Tribunal du Code de Conduite du Nigéria et proposé le renforcement de l’efficacité du code de conduite au profit des fonctionnaires. 540. Sans être prescriptif, le Dr. Shehu a recommandé l’application de déclarations par les fonctionnaires, d’actifs et de passifs conjointement avec d’autres obligations notamment celles liées à l’imposition de sanctions à l’encontre des fonctionnaires, qui ne déclarent pas leurs actifs et passifs dans le délai d’exécution ou font des déclarations fausses et trompeuses. Le Dr. Shehu a plaidé pour des sanctions sévères pour servir de moyens de dissuasion. Les obligations de déclaration visent à décourager la corruption et à identifier et exclure les fonctionnaires corrompus, ce qui exige que deux types distincts de sanctions s’appliquent. Le licenciement et d’autres sanctions disciplinaires découlent 102 de violations des obligations contractuelles soit de divulgation (non-divulgation) ou de s’abstenir d’actes de corruption (malversations), et de violations des dispositions relatives à l’infraction pénale ou d’autres dispositions. La première catégorie résulte des mesures visant à renvoyer le fonctionnaire de la fonction publique ou d’une position ouverte à l’abus, et la deuxième entraine une sanction pénale dans l’intention de dissuader les autres. Etant donné que seule une catégorie est de nature pénale, les règles de double incrimination, selon le Directeur général, ne s'appliquent et ne devraient pas s’appliquer. Surtout, le Directeur général a conclu qu’il n’existe 541. pas de type idéal de Code de conduite. Au contraire, le succès ou l’échec de tout dispositif dépend dans une large mesure de l’environnement socioculturel donné et non de la quantité de règlements en place. Dans les pays où le niveau de confiance du public est élevé, la nécessité de règlements peut être moindre par rapport aux pays ayant un faible niveau de confiance du public. Dans un pays comme le Nigéria, où le niveau de la confiance du public est très faible, la prévention des conflits d’intérêts et de l’abus de la fonction publique a été une tache difficile. 542. Cela est d’autant plus vrai lorsque les valeurs de l’intégrité sont faibles et les institutions publiques n’ont pas la capacité de faire respecter les règles. S’il est vrai que le Code de conduite du Nigéria pour les fonctionnaires est robuste dans ses dispositions et sa valeur juridique, sa principale faiblesse a été l’incapacité de dissuader l’abus de pouvoir de la part de fonctionnaires et d’appliquer des règlements sur les conflits d’intérêts. Les scandales quasi quotidiens d’abus de pouvoir répréhensible par des fonctionnaires dans le pays démontrent l’insuffisance notoire des mécanismes de prévention et de répression. Ils exposent également l’urgence de tirer les leçons des cas de réussite dans d’autres juridictions en vue de renforcer le dispositif du Code de conduite. L. Séminaire sur la LBC/FT pour les Opérateurs du marché financier, 10 – 11 avril 2012 à Accra, au Ghana, 543. L’une des recommandations contenues dans le REM du Ghana est la sensibilisation du secteur non-bancaire sur leurs obligations en matière de LBC/FT, qui ont été énoncées comme priorité dans sa Stratégie nationale et son Plan d’action de LBC/FT. En conséquence, le GIABA a appuyé le Centre des renseignements financiers (FIC) et la Commission des valeurs boursières (SEC) du Ghana à organiser un Séminaire national sur la LBC/FT pour les Opérateurs du marché financier (CMOs) au Ghana du 10 au 11 avril 2012. L’objectif du séminaire était de sensibiliser les fonctionnaires de la SEC et les opérateurs du marché financier sur les risques et effets du blanchiment des capitaux, du financement du terrorisme et de la prolifération des armes de destruction massive, et sur les questions pertinentes liées aux obligations de la LBC/FT à l’échelle mondiale, en particulier dans le contexte des Normes révisées du GAFI. Le séminaire a été suivi par près de quatre vingt-cinq 544. (85) participants qui se sont engagés à faire partie de la lutte contre le BC/FT. En outre, la SEC s’est engagée à intensifier les efforts visant à répondre aux normes internationales sur la LBC/FT. Un résultat direct du séminaire est la publication, par la SEC, d’un Manuel de conformité à la LBC/FT destiné Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 aux Opérateurs du marché financier en collaboration avec le FIC. Par ailleurs, la SEC est en avance dans la révision du cadre juridique de promotion d’une microstructure durable du marché des valeurs mobilières au Ghana conformément aux obligations mondiales en matière de LBC/FT. m. Ateliers nationaux sur l’Approche fondée sur le risque (RBA) aux fonctions de conformité à la LBC/FT pour les hauts responsables de conformité des institutions financières, 27 – 28 juin 2012 à Niamey, au Niger 545. La Recommandation 1 des Normes révisées du GAFI (2012) oblige les assujettis à adopter une approche fondée sur les risques (RBA) dans leurs activités. L’essence du RBA est d’identifier, d’évaluer, de surveiller, de gérer et d’atténuer les risques de BC/FT. Comme la plupart des Etats membres du GIABA sont des Pays à faible capacité (LCCs), l’application de la RBA est devenue une mesure politique importante qui aidera les pays à mettre en œuvre des mesures efficaces de LBC/FT. Plus important encore, l’intégration de la RBA dans les cadres réglementaires de LBC/FT facilitera une meilleure compréhension de l’environnement opérationnel et renforcera l’efficacité des règlements en matière de LBC/ FT. Les hauts responsables de conformité ont été identifiés comme avant-gardes dans l’application des principes RBA dans leurs institutions respectives. 546. Par conséquent, le GIABA a conçu une formation ciblant la fonction à l’intention de ces responsables. En 2011, le GIABA a organisé des Ateliers sur la RBA aux fonctions de conformité à la LBC/FT au profit des hauts responsables de conformité des Institutions financières pour la Sierra Leone et le Sénégal. Un principal résultat de l’atelier a été la mise sur pied d’un Réseau des responsables de conformité pour une mise en œuvre efficace et efficiente des dispositifs nationaux de LBC/FT dans leur pays. Le réseau a favorisé des collaborations plus étroites entre les institutions financières, les EPFND et leurs organismes respectifs de surveillance et de règlementation. En 2012, un programme similaire a été reproduit pour la République du Niger à Niamey du 27 au 28 juin 2012. L’atelier a exposé les hauts responsables de conformité des institutions financières à l’utilisation de la RBA dans la détection et l’atténuation des risques de BC/FT. Près de cinquante (50) responsables ont participé à l’atelier où il a été convenu que le Niger, à l’aide des connaissances acquises, va élaborer son Cadre national d’évaluation des risques en intégrant les évaluations des risques institutionnels. n. Séminaire national à l’intention des Etablissements et professions financières non-désignées (EPFND) sur la conformité à la LBC/FT à Monrovia, au Libéria, 11 – 12 juillet 2012 547. Le REM du Libéria a révélé d’importantes lacunes dans le dispositif de LBC/FT du pays. En particulier, le Libéria a été noté non-conforme (NC) dans l’ensemble des Recommandations du GAFI relatives aux EPFND. Les mauvaises notes ont été attribuées à l’insuffisance de la règlementation et de la surveillance de ces secteurs et au manque de prise de conscience des obligations de la LBC/ FT par les opérateurs dans ces segments de l’économie malgré leurs énormes contributions au PIB du Libéria. Le REM a souligné que, si rien n’est fait, les criminels profiteront de la vulnérabilité de ces secteurs au BC et au FT. Le Rapport a recommandé des mesures correctives rapides afin de combler les lacunes dans les EPFND par la création d’une prise www.giaba.org | de conscience parmi les acteurs de la LBC/FT (les autorités de régulation, d’autres autorités compétentes et les opérateurs) de leurs rôles dans l’application de mesures appropriées pour garantir la sécurité de ces secteurs. En réponse aux recommandations du REM et aux 548. directives de la 15ème Commission technique /Plénière de fournir au Libéria une Assistance technique accélérée, le GIABA en collaboration avec les autorités compétentes libériennes, a organisé un séminaire national sur la conformité à la LBC/FT pour les EPFND du 11 au 12 juillet 2012 à Monrovia, au Libéria, L’objectif du séminaire était de sensibiliser les opérateurs des EPFND sur les risques et leurs obligations dans la LBC/FT dans le cadre des Recommandations révisées du GAFI. 549. Cinquante (50) opérateurs de différentes EPFND, notamment les organismes d’assurance, l’association des comptables, les juristes, les unions de crédit et les institutions de micro finance, les bureaux de change et les organisations à but non lucratif ont participé au séminaire. Dans un communiqué publié, les participants souligné que le principal obstacle à la mise en œuvre efficace du dispositif de LBC/FT du Libéria est l’absence d’une législation complète sur la LBC/FT. Le projet de loi modifié sur la LBC/FT devrait combler les lacunes identifiées dans le rapport d’évaluation mutuelle. Les EPFND se sont engagés à créer des associations de professions pour aider à l’auto –règlementation conformément aux mesures nécessaires de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. o. Retraite des Juges de la Haute Cour de justice de l’Etat du Plateau, 29 juillet- 2 aout 2012. 550. Sur demande, le GIABA a parrainé une Retraite de trois jours au profit des Juges de la Haute Cour de justice de l’Etat du Plateau, au Nigéria du 29 juillet au 2 aout, 2012. La Retraite qui s’est tenue à Saminaka Resort dans l’Etat de Kaduna, visait à amener ces juges à discuter des problèmes qui touchent le fonctionnement efficace du système judiciaire de l’Etat, y compris les relations avec l’exécutif et le législatif en vue de promouvoir une meilleure coopération et une meilleure collaboration. Le Gouverneur de l’Etat du Plateau était représenté par son adjoint, Son Excellence Longjon Datong. La Retraite a également vu la participation du président du tribunal de l’Etat du Plateau, l’Honorable Lazarus Dakyen, du président de la Chambre d’Assemblée de l’Etat du Plateau, l’Honorable John Clark Dabwan, du Grand Khadi de la Cour d’appel islamique, Adamu Musa Kanam, du président par intérim de la Cour d’appel coutumière, Julia Kyentu, du procureur général de l’Etat du Plateau, du viceprésident, du responsable de la discipline, du Chef du parti de la majorité, du responsable adjoint de la discipline et du Chef de la minorité de la Chambre de l’assemblée de l’Etat du Plateau. Le directeur de la sécurité et les juges participants ont également assisté à la cérémonie d’ouverture. Dans son allocution de bienvenue, le président du 551. tribunal a reconnu le soutien du GIABA et souligné que la formation de l’institution sur la LBC/FT au profit des juges de la haute cour d’Etat a abouti à la nomination de deux d’entre eux pour traiter les cas de crimes financiers et économiques. Le président du tribunal a exprimé l’espoir que le GIABA étendra sa formation aux autres juges de la Haute Cour de l’Etat du Plateau, et remercié le Directeur général du GIABA pour la fourniture d’une Assistance technique notamment des équipements à la justice de l’Etat. Enfin, il a noté que le Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 103 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org contenu du programme de la retraite des juges était à la fois pertinent et novateur. 552. Dans son discours liminaire, prononcé lors de la séance à huit clos de la Retraite, le Directeur général a donné un aperçu du rôle du GIABA pour faciliter la mise en œuvre des mesures de LBC/FT de normes internationales acceptables, et protéger les économies et les secteurs financiers contre le BC/FT. Il a plaidé pour l’ancrage de l’état de droit dans le système judiciaire en s’attaquant aux problèmes sous-jacents qui l’affectent. Ceux-ci ont trait aux conditions de service des juges, aux contraintes de capacité, budgétaires et de ressources, et à l’influence politique indue de la justice... Le Directeur général a affirmé que le gouvernement va procéder à une poursuite plus efficace et plus rapide des principales affaires criminelles, surtout les crimes économiques et financiers, si le procureur général apparait en personne pour représenter le gouvernement dans de telles questions. Il a souligné la l’importance d’un développement personnel et de direction, la motivation de soi, et l’évolution d’un style participatif de prise de décision au sein de la justice. Le Secrétaire au Gouvernement de l’Etat, le Professeur Shadrach Best a également présenté un exposé à la séance de huit clos. 553. La Séance, qui comprenait également la présentation d’un document par le Professeur Shadrach Best, secrétaire du gouvernement de l’Etat, a été extrêmement productive dans la mesure où elle a donné aux membres du système judiciaire l’occasion d’aborder des enjeux et défis auxquels ils font face avec leurs homologues de l’exécutif et du législatif. Le procureur général de l’Etat du Plateau a recommandé que les participants élaborent un plan d’action assorti d’un délai énonçant les questions soulevées ainsi que les mesures à prendre pour régler ces questions et se réunir afin d’évaluer les progrès réalisés. Le Directeur de la Sécurité de l’Etat et un représentant du Commissaire de Police de l’Etat du Plateau ont évoqué les problèmes de sécurité dans l’Etat du Plateau et le rôle des juges. Le Directeur Général du GIABA, Dr Abdullahi Shehu a été reçu par son Excellence, Jonash Jang, Gouverneur de l’Etat du Plateau, au Palais du Gouverneur à Jos, après la retraite des juges, le 31 juillet, 2012 Photo de famille des participants à l’atelier National de LBC/FT sur le blanchiment de capitaux à travers les zones de libre échange (ZLE ; atelier tenu du 14 au 15 Août 2012 à Lagos, Nigéria. 104 Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 554. Le Directeur général a par ailleurs rendu une visite de courtoisie au gouverneur de l’Etat du Plateau. Dans son message, le Dr Abdullahi Shehu a réaffirmé l’engagement du GIABA à aider les Etats membres à mettre en œuvre les mesures de LBC/FT de normes internationales acceptables, y compris à aider le système judiciaire à statuer sur les questions relatives aux crimes économiques et financiers. En réaction, le Gouverneur a remercié le Directeur général pour l’assistance du GIABA à la justice de l’Etat. Il a déclaré que son administration avait réglé certaines questions soulevées à la retraite et promis d’agir sur les réactions reçues. Il a informé le Directeur général que l’Etat s’attelait à éliminer la corruption à tous les niveaux et avait lancé des plans de restructuration de la fonction publique, y compris du gouvernement local. p. Atelier national sur la LBC/FT à travers la Zone de libre échange, 14 – 15 aout 2012 à Lagos, au Nigéria` 555. Les Zones de libre échange (LZE) sont des zones désignées au sein des pays et /ou juridictions dans lesquels des incitations sont offertes pour soutenir le développement des exportations, les investissements directs étrangers (IDE), et l’emploi local. Ces incitations comprennent des exonérations de droits et taxes, des procédures administratives simplifiées et l’importation en franchise de matières premières, de machines, de pièces détachées et d’équipements. En plus d’accroitre les possibilités économiques, ces incitations peuvent aboutir à une réduction des finances et des contrôles commerciaux ainsi que leur application, créant ainsi des possibilités pour les activités de BC et de FT. Ainsi, alors que les ZLE sont bénéfiques pour les entreprises légitimes, elles offrent des possibilités de BC et de FT. Les criminels et financiers terroristes pourraient profiter du contrôle laxiste et du manque de transparence dans les ZLE pour blanchir des produits du crime, financer le terrorisme et soutenir la prolifération des armes légères et de petit calibre en vue de saper les réformes du gouvernement. 556. La Recommandation 28 révisée du GAFI exige que toutes les formes d’EPFND et de secteurs identifiés comme vulnérables au risque de blanchiment des capitaux et du financement du terrorisme soient soumises à une réglementation, à une supervision, à un contrôle efficace et assurent une conformité aux obligations de la LBC/FT. Le REM du Nigéria a révélé la croissance des ZLE dans le pays et leur susceptibilité à l’abus de la part des criminels pour mener des activités illicites. En particulier, le REM a souligné le manque de coordination et de coopération adéquate entre les autorités compétentes, la faiblesse des procédures d’inspection des marchandises et un laxisme dans l’enregistrement des entités opérant dans la zone. Au regard des conséquences économiques de la vulnérabilité des ZLE pour l’économie nigériane en particulier et des implications qui en découlent pour les autres pays de la CEDEAO, le GIABA a organisé un Atelier national sur la LBC/FT par le biais des ZLE du 14 au 15 aout 2012 à Lagos, au Nigéria. L’objectif de l’atelier était de sensibiliser l’ensemble 557. des acteurs responsables des questions de ZLE sur leurs rôles dans la mise en œuvre efficace des Recommandations du GAFI et les meilleures pratiques internationales nécessaires sur la sauvegarde des opérations au sein des ZLE avec un accent sur l’approche fondée sur les risques et la conformité., Près de 50 participants issus des ZLE, des organismes d’autorégulation, des autorités de répression et d’enquête ont participé à l’atelier. www.giaba.org | L’atelier a réuni des praticiens et acteurs afin de 558. créer des réseaux, échanger des idées et expériences et promouvoir une meilleure coopération et une meilleure compréhension de leurs rôles respectifs dans la mise en œuvre du dispositif de LBC/FT. Un principal résultat de l’atelier a été la nomination d’un chef de service de LBC/ FT par chaque organisme de régulation participant, des organismes de répression et d’enquête et des institutions d’autorégulation. Les chefs de service de LBC/FT doivent faciliter une coopération améliorée inter agences et unpartage d’informations entre les institutions pour mettre en œuvre les mesures de LBC/FT dans les ZLE. q. Conférence nationale du Comité des Hauts responsables de conformité des Banques au Nigéria: 559. Le GIABA avait favorisé la création de sections nationales du Comité des hauts responsables de conformité des banques dans le but de mettre en œuvre les meilleures pratiques bancaires et respecter les règles de devoir de vigilance relatives à la clientèle. Le Comité des hauts responsables de conformité (CCCOBs) du Nigeria était le premier à être formé dans la région. Avec le soutien du GIABA, le Comité a organisé une conférence nationale sur le thème : “ Rôle du devoir de vigilance relatif à la clientèle dans la lutte contre les crimes financiers et le terrorisme dans les banques nigérianes ”. La conférence, qui s’est tenue du 20 au 21 mars 2012 à Lagos, a vu la participation du représentant du Gouverneur de la Banque centrale du Nigeria, du représentant de la Commission sur les crimes économiques et financiers, des hauts responsables et responsables de conformité des banques du Nigeria ainsi que d’autres acteurs. 560. La délégation du GIABA, y compris le Directeur des programmes et projets et le Juriste hors classe, était conduite par le Directeur Général (DG) qui a prononcé une allocution d’ouverture. Dans la dite allocution, le DG a commenté les faibles niveaux de conformité des Etats membres du GIABA concernant les mesures de prévention énoncées dans les Recommandations du GAFI et indiqué que le Nigeria et le Ghana figuraient sur la liste du GAFI des pays qui n’ont pas réalisé des progrès importants pour combler les lacunes de leurs dispositifs de LBC/FT. Le Directeur général a souligné la nécessité pour les assujettis et leurs superviseurs d’œuvrer ensemble pour améliorer la conformité, en particulier concernant l’adoption de mesures efficaces pour identifier et vérifier l’identité de leurs clients notamment les bénéficiaires. Le DG a souligné la nécessité de l’efficacité de la mise en œuvre des Normes récemment révisées du GAFI et informé les participants que celles-ci placent davantage d’obligations sur les institutions financières et les EPFND. r. Sommet de l’Afrique de l’Ouest sur l’argent mobile, 5 – 6 mars 2012 à Lagos, au Nigéria, 561. La Recommandation 15 révisée du GAFI stipule que les pays et les institutions financières doivent identifier et évaluer les risques de blanchiment des capitaux ou de financement du terrorisme qui peuvent survenir en rapport au développement de nouveaux produits et de nouvelles pratiques commerciales, y compris les mécanismes de prestation, et l’utilisation de technologies nouvelles ou en développement aussi bien pour les produits nouveaux que préexistants. Des mesures appropriées doivent être prises pour gérer et atténuer le risque de ces nouvelles technologies. Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 105 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org Photo de famille des participants à la conférence nationale du comité des responsables en chef du comité de conformité des Banques au Nigéria. Réunion tenue à Lagos du 20 au 21 mars 2012 • 562. Par conséquent, en appui aux efforts de la Banque Centrale du Nigeria dans la poursuite de l’objectif d’une économie sans monnaie au Nigeria, le secteur financier a lancé le 2ème Sommet Afrique sur l’argent mobile pour plaider et discuter des questions concernant l’argent mobile comme outil efficace pour relever les défis de l’inclusion financière mais également de transformer le Nigeria en une société sans monnaie, ce qui aura une incidence positive sur la stabilité du secteur financier et la croissance économique. 563. Le Secrétariat du GIABA était représenté à ce sommet pour partager avec les participants les résultats des typologies sur les transactions en espèces, qui ont été menées en 2007 et sensibiliser les participants sur l’effort du GIABA visant à promouvoir l’inclusion financière comme moyen de renforcer la conformité avec les normes internationales en matière de LBC/FT. 564. Le sommet a vu la participation de délégués du secteur privé, y compris les prestataires de service financier et des opérateurs de l’argent mobile en compagnie d’orateurs d’Europe, du Moyen-Orient et de l’Afrique notamment du Nigéria. Les principales questions abordées étaient: • • • • • • 106 L’identification de possibilités d’argent mobile en Afrique de l’Ouest; La cartographie de la voie à suivre pour les services financiers mobiles au Nigéria; Le rôle du Système de règlement interbancaire du Nigeria (NIBSS) pour relever les défis du système de paiement global au Nigeria; Les initiatives d’argent mobile axées sur les télécommunications (Telco) contre celles qui ne sont pas axées sur les télécommunications; L’atteinte de la population non bancarisée en Afrique de l’Ouest; L’accès des non bancarisés dans le secteur de l’argent mobile; • • • • • 565. La croissance des entreprises dans l’ère du commerce mobile; La conduite de l’usage de portefeuille mobile; L’argument commercial des services d’argent mobile; L’analyse des mises en œuvre potentielles – réussies d’argent mobile; La sécurisation de la bonne volonté de l’entreprise à travers une plateforme d’argent mobile; et La compréhension de la réglementation régissant l’argent mobile et les agences de services bancaires Les participants ont noté et convenu de ce qui suit: • • • • • • La Banque Centrale du Nigeria (CBN) est le principal organisme de réglementation du marché de l’argent mobile; La CBN a délivré 16 agréments aux institutions financières pour fournir des services d’argent mobile; Un système de paiement efficace est désormais mis en place pour accélérer le rapprochement des instruments financiers y compris la compensation de chèques entre les prestataires de services financiers; Le rôle de la Commission nationale des télécommunications dans l’espace de l’argent mobile; Pourquoi les opérateurs de l’argent mobile ne sont pas autorisés à détenir des agréments et de fonctionner de manière indépendante sans partenariat avec des institutions financières dans la fourniture de services d’argent mobile; La sur-réglementation par la CBN peut étouffer le marché de l’argent mobile, allant ainsi à l’encontre de l’objectif de son existence; Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 www.giaba.org | • Les types de produits de l’argent mobile et la question de la tarification et de l’accès; • La nécessité d’une coopération dans la course pour réaliser la pérennité du marché de l’argent mobile; et • Les leçons tirées du cas Kenyan. 566. Les différents programmes d’Assistance technique et de formation constituent des acquis importants qui doivent être reconnus comme la capacité du GIABA à offrir des possibilités de formation aux experts des Etats membres, aussi bien dans la région qu'à l’extérieur. Les séminaires, ateliers, tables rondes et conférences ont tous contribué à accroitre les connaissances des questions de LBC/FT à travers la région. Ces activités de formation spécifiques aussi bien dans la région qu’à l’extérieur, ont été fortement appréciées par les personnes interrogées durant l’évaluation sur place de ces programmes et projets et doivent certainement être poursuivies. 567. Ce type d’intervention est souvent très rentable malgré le prix, mais bien sur, l’intégration régionale n’a pas de prix mais un cout. Par conséquent, le cout de l’efficacité de cette méthodologie doit être bien mesuré avant de l’entreprendre. Les avantages de la formation professionnelle avec une personne hautement qualifiée sont indéniables. Le processus de formation, sans parler de l’acquisition de confiance à faire le travail requis, est une source permanente d’acquisition des compétences qui est sans commune mesure. Parfois les couts sont faibles grâce à des efforts de collaboration avec des entités étrangères qui reçoivent gratuitement le stagiaire. 568. Pourtant, en abordant la question et en atteignant un niveau de confort avec la conformité dans la région, il est clair que la formation est la clé! C’est grâce à des personnes qualifiées et compétentes, appuyées par un équipement et des systèmes adéquats que des progrès seront finalement réalisés. Les gens font la différence, et la formation les rend meilleurs. Ainsi, un accent continu sur cet aspect de l’intervention est indispensable pour la réussite future. Tableau 11: Nature du Programme exécuté (2009 – 2012) S/N Etats membres 2009 2010 2011 2012 Total Total Régional National Régional National Régional National Régional National Régional National 1 Bénin 2 4 2 1 0 1 1 1 5 7 12 2 Burkina Faso 2 1 2 1 1 0 1 1 6 3 9 3 Cap-Vert 1 1 1 1 1 1 1 2 4 5 9 4 Côte d’Ivoire 1 2 1 2 3 0 3 3 8 7 15 5 Gambie 3 3 0 1 1 1 2 1 6 6 12 6 Ghana 1 2 1 2 5 2 4 2 11 8 19 7 Guinée 0 0 0 0 1 0 7 1 8 1 9 8 Guinée Bissau 1 0 0 1 5 0 0 0 6 1 7 9 Libéria 1 0 4 0 0 1 6 1 11 2 13 10 Mali 2 4 2 1 2 1 0 0 6 6 12 11 Niger 0 0 0 0 0 1 3 1 3 2 5 12 Nigéria 2 2 2 9 10 1 4 3 18 15 33 13 Sénégal 2 3 1 6 4 8 1 10 8 27 35 14 Sierra Léone 1 3 1 1 3 0 0 1 5 5 10 15 Togo 0 0 3 0 1 2 0 1 4 3 7 16 Sao Tomé & Principe 1 0 0 0 2 0 1 0 4 0 4 20 25 20 26 39 19 34 28 113 98 211 Total Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 107 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org Table 11A: Participation par Etat membre S/N ANNEE Etat membre 2009 2010 2011 2012 TOTAL 1 2 3 4 BENIN BURKINA FASO CAP-VERT CÔTE D’IVOIRE 18 50 5 88 95 59 41 81 39 63 20 61 34 45 29 128 186 217 95 358 5 6 7 GAMBIE GHANA GUINEE 67 41 2 81 120 13 38 278 25 50 191 166 236 630 206 8 GUINEE BISSAU 8 19 100 18 145 9 LIBERIA 20 55 28 124 227 10 MALI 21 153 56 29 259 Tableau 11B: Participation par secteur ANNEE S/N SECTEUR 2009 2010 2011 2012 TOTAL 1 Autorité de régulation 80 360 426 444 1.310 2 Secteur bancaire /Institutions financières 74 258 196 222 750 3 Autres Institutions financières (EPFND) 71 45 168 144 428 4 Ministères (de l’Economie & des Finances, de la Sécurité, de la Justice) 29 168 200 642 1,039 5 Système Judiciaire 75 84 163 208 530 6 Organismes de répression 138 76 117 135 466 7 Autres (Société civile, Média, etc) 147 276 336 570 1.329 614 1.267 1.606 2.365 5.852 Total Table 11C: Participation par genre SN GENRE 2009 2010 2011 2012 TOTAL 1 Homme 482 920 1.273 1.986 4.661 2 Femme 132 347 333 379 1.191 614 1.267 1.606 2.365 5.852 TOTAL 108 ANNEE Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 www.giaba.org | Chapitre Six PLAIDOYER ET SENSIBILISATION DE LA SOCIETE CIVILE 569. L e GIABA est en train d’intensifier ses activités de plaidoyer et devient de plus en plus engagé avec la société civile. Pour cela, il a fallu consacrer un chapitre sur le plaidoyer et la sensibilisation de la société civile dans le rapport de cette année. La promotion d’un partenariat stratégique avec les Organisations de la Société Civile (OSC), y compris les médias de masse, fait partie des objectifs du Plan stratégique 2011-2014. Comme indiqué plus haut, le GIABA ne peut pas remplir son mandat sans le partenariat avec les OSC ainsi que les visites de plaidoyer de haut niveau auprès des Etats membres pour solliciter et encourager l’engagement politique requis. La prise de conscience, par les hauts fonctionnaires et la société civile, des questions de BC et de FT sont complémentaires à un dispositif efficace de LBC/FT sinon son socle. Par conséquent, ce chapitre donne un aperçu des 570. différents programmes de plaidoyer et de sensibilisation entrepris par le GIABA au cours de l’année 2012. Il aborde également les engagements avec les segments des populations des Etats membres à galvaniser le soutien aux mesures de LBC/FT. Le plaidoyer auprès du public sur la LBC/FT, les réunions avec les hauts responsables des Etats membres, ainsi qu'une large couverture médiatique des questions de BC/FT, contribuent à expliquer le problème et à encourager l’émergence de solutions viables. Cela aide grandement les Etats membres à s’efforcer d’atteindre les normes internationales. Surtout, avant la création du GIABA et le lancement de sa lutte contre le BC et le FT dans la région, la plupart des gens dont les hauts fonctionnaires des Etats membres et les acteurs du secteur privé, ont fait fi ou sont restés indifférents au phénomène. Les efforts du GIABA, y compris les programmes de sensibilisation ciblés, ont entrainé une compréhension générale du BC et du FT et les menaces qu’ils posent sur la paix, la sécurité et le développement en Afrique de l’Ouest. Un compte rendu des différentes activités menées en 2012, en matière de plaidoyer et de sensibilisation de la société civile est présenté dans les parties ultérieures de ce chapitre. a. 571. Réunion des experts sur l’impact du crime organisé et du trafic de drogue sur la sécurité, la gouvernance et le développement en Afrique de l’Ouest, 18-20 avril 2012 à Dakar, au Sénégal. Reconnaissant la nécessité de mieux comprendre l’ impact du trafic de drogue et du crime organisé en Afrique de l’Ouest, une Réunion des experts sur l’impact du crime organisée et du trafic de drogue sur la sécurité, la gouvernance et le développement en Afrique de l’Ouest a été conjointement organise par le GIABA, le Centre universitaire de coopération internationale (CIC) de New York, la Fondation Kofi Annan et le Centre de formation international Kofi Annan sur le maintien de la paix [KAIPTC] à Dakar, au Sénégal du 18 au 20 avril 2012. La réunion a rassemblé 45 experts des gouvernements, des organisations multilatérales et de la société civile et des universitaires à travers l’Afrique de l’Ouest, l’Amérique latine et les Caraïbes, l’Amérique du Nord et l’Europe. La rencontre visait à recueillir une meilleure 572. compréhension de l’impact perçu du trafic de drogue et du crime organisé sur la gouvernance, la sécurité et le développement en Afrique de l’Ouest, et à identifier les lacunes dans les connaissances; et évaluer l’efficacité et / ou les insuffisances des différentes réponses politiques et opérationnelles poursuivies par les différents acteurs en rapport avec les défis existants et nouveaux. Elle visait également à aborder les points d’entrée potentiels et les composantes clés d’une stratégie renouvelée de résolution des problèmes identifiés (par exemple, par la création d’un mécanisme régional) et discuter de différentes options pour aller de l’avant. 573. Les discussions ont mis l’accent sur l’impact perçu du trafic de drogue et du crime organisé sur la gouvernance, le développement et la sécurité, et la variation de l’ impact à travers les pays, les outils et mécanismes utilisés par les différents acteurs pour suivre et évaluer l’ impact et la façon dont ceux-ci, en revanche, influencent les réponses, les défis aux efforts actuels destinés à renforcer la résilience contre le trafic de drogue et le crime organisé et les mesures concrètes visant à soutenir la mise en œuvre de l’architecture de la réponse actuelle et surmonter les défis existants. A l’issue de la rencontre, les participants ont conclu, 574. entre autres, malgré les progrès réalisés à différents fronts, que les Etats africains continuent de faire face à des défis énormes, notamment l’ insécurité, les système politiques fragiles, la pauvreté, la croissance économique lente, les pandémies et la vulnérabilité aux changements climatiques. Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 109 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org En conséquence, un certain nombre de recommandations ont été formulées, y compris la création d’un groupe régional indépendant de “champions” à l’instar de la Commission de l’Amérique latine sur la drogue et la démocratie ou la Commission mondiale sur les politiques de lutte contre la drogue, afin d’appuyer les efforts régionaux et nationaux visant à répondre au trafic de drogue et au crime organisé. b. Troisième session annuelle d’information à l’intention des ambassadeurs et partenaires au développement de la CEDEAO, 28 avril 2012 à Dakar, au Sénégal 575. La Session annuelle d’information du GIABA à l’intention des ambassadeurs et partenaires au développement de la CEDEAO est un évènement annuel institutionnalisé conformément à la directive de l’Autorité des Chefs d’Etats et de Gouvernements de la CEDEAO lors de son 38ème Sommet ordinaire qui s’est tenu le 2 juillet 2010 à Sal, au Cap-Vert. La directive fait suite à la recommandation de la 64ème Session ordinaire du Conseil des Ministres selon laquelle les Institutions communautaires doivent organiser régulièrement des séances de partage d’informations au profit des ambassadeurs / représentants des Etats membres sur leurs activités. Depuis 2010, le GIABA organise cette session pour informer les ambassadeurs des Etats membres de la CEDEAO et d’autres représentants d’organisations internationales sur son fonctionnement. 576. La 3ème Séance d’information, qui s’est déboulée le 28 avril 2012 à Dakar, au Sénégal, a servi d’occasion aux décideurs politiques des Etats membres d’apprendre et Le Directeur Général du GIABA, Dr Abdullahi Shehu, Mme Aminata Touré, Garde des Sceaux, Ministre de la Justice du Sénégal (en blanc au milieu) et les Consuls, ambassadeurs, représentants et partenaires au développement lors de la 3ème édition de la Session d’information pour les ambassadeurs des pays membres de la CEDEAO, tenue le 28 avril 2012, à Dakar,Sénégal. d’apprécier les rôles et réalisations du GIABA dans la lutte contre le BC et le FT en Afrique de l’Ouest. Au cours de la séance, le GIABA a présenté les Normes révisées du GAFI et résumé les rôles attendus des Etats membres dans leur mise en œuvre. Un accent particulier a été mis sur les Normes liées à la corruption attribuables aux Personnes politiquement exposées (PPE). 577. L’Honorable Ministre de la Justice du Sénégal, Madame Aminata Touré et trois autres hauts responsables ont représenté le Gouvernement du Sénégal à cette séance. En outre, la séance a été suivie par les ambassadeurs de sept Etats membres de la CEDEAO, trois ambassadeurs nonCEDEAO. 578. Les ambassadeurs ont félicité le GIABA pour ses réalisations dans la LBC/FT et pour les défis associés. Ils ont en outre réaffirmé leur intérêt à participer à de futures sessions d’informations afin de se tenir au courant des questions de LBC/FT. Ils ont également exprimé leur volonté d’aider le GIABA à s’acquitter de son mandat et à faire le point avec leurs gouvernements respectifs sur ses activités et ses réalisations. 110 c. Séminaire régional de sensibilisation au profit des Organisations de la société civile (OSC) sur la LBC/FT, 6 – 8 aout 2012 à Dakar, au Sénégal 579. Ayant reconnu le rôle fondamental des OSC dans la lutte contre le BC et le FT en Afrique de l’Ouest, le GIABA a organisé un atelier régional de sensibilisation sur la LBC/FT pour les OSC de l’Afrique de l’Ouest. L’atelier, qui s’est tenu du 7 au 8 aout 2012 à Dakar, au Sénégal, visait à les sensibiliser sur les questions de LBC/FT en général et sur leur rôle dans la lutte contre le BC et le FT, s’assurant de leur appui pour engager les populations des Etats membres dans la lutte contre le BC et FT, renforçant les capacités des participants à entreprendre le plaidoyer et influencer les politiques relatives à la LBC/FT, et facilitant la création d’un réseau d’OSC afin de propager un message global et agressif contre le BC et le FT en Afrique de l’Ouest. 580. L’atelier a également vu la participation du Directeur général du GIABA, du Ministre en charge des Droits de l’homme, de la Paix, des Questions de Réfugiés et Humanitaires du Sénégal, du Professeur Amsatou Sow Sidibe, du Directeur de la CENTIF du Sénégal, de l’ avocat et militant des droits de l’homme Femi Falana, du Nonce Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 www.giaba.org | Le Directeur général, Dr Abdullahi Shehu (au milieu) et le Pr Amsatou Sow Sidibé (5ème à partir de la gauche), Ministre conseiller à la Présidence de la République et les participants de l’atelier régional de sensibilisation sur la LBC/FT à l’intention des Organisations de la société civile (OSC) du 6 au 7 août 2012 à Dakar, Sénégal. Apostolique, Monseigneur Luis Mariano Montemayor et de l’ancien membre de la Chambre nigériane des Représentants et Secrétaire exécutif du Réseau de lutte contre la corruption au Nigéria, l’Honorable Dino Melaye. Au total 47 participants des OSC et du monde universitaire ont pris part à l’atelier. La séance technique a été assurée à travers des présentations d’exposés, des discussions plénières et des études de cas. 581. Ayant abordé les effets néfastes de la corruption, du BC et du FT sur la sécurité, la stabilité et le développement, les participants ont formulé les recommandations suivantes: • • • • • Le GIABA devrait étendre des ateliers similaires aux OSC à l’échelle nationale et régionale; Le GIABA devrait être plus visible et accessible aux OSC dans ses activités de sensibilisation; Un Réseau d’OSC sur la lutte contre le Blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme en Afrique de l’Ouest doit être créé pour faciliter le partage d’informations et le plaidoyer; Les OSC sont capables de conduire le plaidoyer, d’influencer les politiques et de créer une prise de conscience à la base; Le GIABA devrait s’associer avec les OSC dans les Etats membres de la CEDEAO dans la diffusion de ses publications et articles publicitaires auprès des citoyens de la Communauté. 582. Le réseau des OSC contre le BC/FT en Afrique de l’Ouest a été formellement créé lors de l’atelier. d. Troisième Session interactive régionale à l’intention des responsables des médias, 27 avril 2012 à Dakar, au Sénégal 583. L’atteinte des objectifs du Plan stratégique 2011–2014 nécessite l’implication de tous les acteurs pour assurer la mise en œuvre de dispositifs durables et efficaces de LBC/FT en Afrique de l’Ouest. Cela requiert en outre la responsabilisation des médias et des OSC pour promouvoir et diffuser les messages de LBC/FT d’une manière continue, concertée et soutenue. 584. Le deuxième séminaire interactif pour les responsables des médias a été organisé par le GIABA en avril 2012 à Dakar, au Sénégal. Les participants ont discuté du rôle des médias dans la promotion de la LBC/FT et publié un communiqué contenant les recommandations suivantes: i. Les médias doivent être objectifs dans le rapportage des crimes économiques et financiers en général et du BC et du FT en particulier afin d’éviter de ternir la réputation ; ii. Les professionnels des medias doivent entreprendre une recherche et un journalisme d’investigation pour mettre à nu des cas d’allégations de BC et de FT; iii. Les agences de répression responsables du suivi et de la détection de mouvement transfrontalier d’espèces et de trafic des stupéfiants doivent collaborer et coopérer avec les médias et les OSC dans le renforcement des connaissances Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 111 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org du public de ces crimes; iv. Les professionnels des médias doivent former des alliances et des réseaux pour promouvoir la coopération et la collaboration dans la lutte contre le BC et le FT en Afrique de l’Ouest. v. Les professionnels des médias doivent tirer parti des progrès technologiques et de la mondialisation pour renforcer leurs compétences afin de mieux s’acquitter de leurs devoirs. 585. Pour donner suite à ces recommandations, le GIABA a organisé le troisième séminaire interactif à l’intention de 24 responsables des médias des Etats membres le 27 avril 2012 à Dakar, au Sénégal. 586. Les participants ont félicité les médias pour son rôle de sensibilisation sur les crimes financiers et le blanchiment des capitaux en Afrique de l’Ouest. En réponse, les représentants des médias se sont engagés à continuer à agir comme acteurs essentiels dans la sensibilisation. La séance a reconnu la formation de réseaux nationaux de journalistes sur la LBC/FT dans l’ensemble des Etats membres du GIABA. Les réseaux servent de plateformes pour renforcer la collaboration entre les professionnels des médias d’une part, et entre les médias et les autres acteurs, surtout les agences de répression, d’autre part. e. Programme de Sensibilisation de la CEDEAO au profit de la Communauté, 18 – 20 septembre 2012 au Nigéria 587. Le GIABA a participé à la sensibilisation régionale de la CEDEAO conjointement organisée par la Commission de la CEDEAO et la Cellule Nationale de la CEDEAO pour le Nigéria, du 18 au 20 septembre 2012 à Lagos, au Nigeria, L’évènement Le Directeur Général du GIABA, Dr Abdullahi Shehu et les responsables des médias des pays membres de la CEDEAO lors de la Conférence de presse internationale tenue le 27 avril 2012 à Dakar, Sénégal. visait à éclairer la Communauté de la CEDEAO au Nigéria sur les activités menées par les Institutions de la Communauté et à recueillir les réactions des participants. L’événement a été suivi par 60 participants dont des jeunes et des représentants d’OSC, le monde des affaires, les agents de la douane et de l’immigration, les participants des ministères. Un exposé sur les questions de LBC/FT en Afrique de l’Ouest a été fait par le GIABA, sensibilisant les participants sur son mandat, son fonctionnement et ses réalisations. Les publications du GIABA ont été partagées pour sensibiliser et accroitre la connaissance du public des questions de LBC/FT. en collaboration avec d’autres institutions de la CEDEAO, a participé à la campagne qui s’est tenue du 6 au 8 juin 2012 au Ghana dans le but d’informer les Ghanéens sur le rôle et la performance des institutions de la CEDEAO sur la voie de l’ intégration de l’ Afrique de l’Ouest. Le GIABA a présenté un exposé sur son mandat, sa vision et ses activités, et fourni des exemplaires de ses publications aux participants. f. 589. Dans le cadre des efforts visant à sensibiliser et à bâtir une alliance forte avec les citoyens capable d’influencer les acteurs dans l’exécution des mesures de LBC/FT, le GIABA a fourni des équipements et mobilier de bureau à l’Association des Femmes de l’Afrique de l’Ouest (AFAO). Lors 112 Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest Campagne de sensibilisation et d’information, 6 – 8 juin 2012 à Accra, au Ghana, 588. La Commission de la CEDEAO organise des campagnes de sensibilisation dans les Etats membres pour éclairer les citoyens sur ses programmes et objectifs. Le GIABA, g. Soutien à l’Association des Femmes de l’Afrique de l’Ouest (AFAO), 7 juin 2012 à Lagos, au Nigéria, GIABA Rapport Annuel 2012 d’une réunion avec les représentants de l’AFAO au bureau de liaison de la CEDEAO à Lagos, au Nigeria le 7 juin, 2012, le Directeur général du GIABA a invité l’association à porter le message sur la LBC/FT à ses membres, y compris les femmes vendeuses, les commerçantes, les professionnels et les populations du monde rural. h. Séminaire régional sur la LBC/FT au profit des journalistes des pays francophones et lusophones de la CEDEAO, 29-30 aout 2012 à Praia, au Cap-Vert, www.giaba.org | 590. Le GIABA a organisé un séminaire de sensibilisation sur la LBC/FT à l’intention des journalistes du 29 au 30 aout 2012 à Praia, au Cap-Vert. L’Objectif du séminaire était de construire une alliance forte avec les médias pour une diffusion efficace des informations relatives à la LBC/FT, sensibiliser les médias sur les initiatives régionales existantes en matière de LBC/FT, et améliorer le réseau des journalistes afin de promouvoir une bonne diffusion des informations sur les dispositifs de LBC/FT. Le Directeur Général du GIABA, Dr. Abdullahi Shehu présentant les équipements et mobilier de bureau à Mme Betty Ubeku, point focal de l’Association des Femmes de l’Afrique de l’Ouest (AFAO), dans le cadre du soutien du GIABA aux OSC, le 7 Juin 2012 à Lagos, Nigéria. Dr. José Carlos Lopes Correia, ministre de la Justice du Cap Vert (5ème à partir de la gauche) et les participants au séminaire de sensibilisation à l’intention des journalistes francophones et lusophones de la CEDEAO, tenu du 29 au 30 août 2012 à Praia (Cap Vert). Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 113 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org 591. Au total 40 participants du Benin, du Burkina Faso, du Cap-Vert, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée, de la Guinée Bissau, du Mali, du Niger, du Sénégal et du Togo y ont pris part. 592. Les résultats du séminaire sont les suivants: • Compréhension accrue des questions de BC/ FT et du mandat du GIABA par les journalistes présents; • Elaboration d’un Plan d’action; • Mise en place du Comité ad hoc pour la création d’un réseau francophone et lusophone; • Distribution de 50 bulletins d’information, 50 Rapports annuels et de documents de conférence contenant des messages de sensibilisation. 593. Les principales recommandations formulées par les participants à l’issue du séminaire sont les suivantes: • Création d'un réseau de journalistes engagés dans la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme; • Professionnalisation des membres du réseau sur les questions de LBC/FT; • Plaidoyer pour un accès aux informations relatives à la BC/FT dans les Etats membres, en particulier avec les CRF; • Plaidoyer auprès des Assemblées nationales des Etats membres pour renforcer la liberté de la presse; • Ouverture aux expériences du journalisme d’investigation avec d’autres continents et participer aux différentes formations; et • Institution d'un un prix pour le meilleur reportage d’investigation sur des questions de LBC/FT. VISITES DE PLAIDOYER AUPRES DES ETATS MEMBRES Dans l’exercice considéré, la Direction générale 594. du GIABA a intensifié ses visites de haut niveau auprès des Chefs d’Etats et de Gouvernements, et des organisations de la société civile en vue d’obtenir un engagement et un soutien politiques à l’achèvement du premier cycle du processus d’évaluation mutuelle, l’élaboration, l’adoption et l’application de lois et stratégies sur la LBC/FT, la mise sur pied et le fonctionnement efficace des CRF et des comités interministériels, la prise de conscience des 40 Recommandations révisées du GAFI entre autres. Même si des missions de plaidoyer avaient été signalées au chapitre 3, celles-ci se rapportaient au suivi de la mise en œuvre des REM. Les missions de plaidoyer suivantes étaient toutefois polyvalentes: solliciter l’achèvement du premier cycle de l’évaluation dans les pays qui restent à évaluer; plaider pour l’amendement de la législation le cas échéant; encourager les pays à mettre sur pied des CRF là où elles n’existent pas encore; et surtout, porter à l’attention des plus hautes autorités politiques certaines difficultés dans la poursuite de 114 leurs efforts de LBC/FT et la recherche d’interventions. Côte d’Ivoire, Abidjan Le Directeur général du GIABA, le Dr. Abdullahi 595. Shehu, a effectué une visite de plaidoyer à Abidjan, en Côte d’Ivoire, le 3 février 2012. Au cours de sa mission, le DG et sa délégation ont rencontré le ministre des Finances, M. Kofi Charles Diby et discuté de l’engagement du pays à se soumettre à une évaluation mutuelle qui avait été reportée à plusieurs reprises. L’objectif de la mission était de s’assurer de la disponibilité du pays à se soumettre à une évaluation mutuelle ainsi qu’à des mesures prises pour assurer le fonctionnement efficace de la CRF et du Centre d’information du GIABA, y compris d’autres questions abordées au cours de la mission précédente de novembre 2011. 596. D’importants progrès ont été réalisés en l’espace de deux visites. Au moment de la deuxième visite, le budget de la CRF pour l’année 2012 est passé à environ 1 milliard de francs CFA; le Président de la CRF a été nommé correspondant national du GIABA en Côte d’Ivoire; une formation de préévaluation a été prévue; un projet d’accord de siège de la CRF et du Centre d’information du GIABA a été signé; des mesures ont été prises pour renforcer le fonctionnement de la CRF et restaurer son réseautage avec les partenaires; et des accords de partenariat signés avec les CRF de la France, de la Belgique et du Liban. 597. Dès la conclusion de l’analyse des progrès, l’organisation de la prochaine plénière du GIABA et de l’évaluation mutuelle sur place ont été soumise aux discussions. Comme résultat de la mission, les autorités ivoiriennes ont accepté et les réunions de la 17ème Commission technique/plénière et de la 11ème GMC se sont tenues à Abidjan, en Côte d’Ivoire et l’évaluation mutuelle sur place menée aussitôt après les réunions plénières en mai 2012. Ghana Conformément au mandat du GIABA à assurer 598. l’adoption et la mise en œuvre des mesures de LBC/FT en accord avec les normes et pratiques internationales acceptables par ses Etats membres, le GIABA a effectué une mission de plaidoyer de haut niveau en février 2012 à Accra, au Ghana. Le but de la mission était d’appeler les autorités ghanéennes à intensifier leurs efforts dans la mise en œuvre du Plan d’action convenu avec le Groupe d’examen régional (RRG) pour le Moyen-Orient et l’Afrique. Lors de la réunion avec les principales autorités 599. ghanéennes sur le rapport du GECI, le Directeur général du GIABA a souligné les implications des progrès limités dans la mise en œuvre du Plan d’action. 600. Les autorités ont noté avec inquiétude et fait des efforts remarquables pour combler les lacunes identifiées dans leur dispositif de LBC/FT. Malgré les efforts initiaux consentis, le GAFI a émis une Déclaration publique sur le Ghana lors de sa réunion plénière qui a eu lieu en février 2012 à Paris, en France. Le GIABA a poursuivi ses efforts, et le Ghana a travaillé dur sur ses lois de LBC/FT et a été retiré de la liste des pays qui présentent des défaillances importantes et a été placédans les pays qui améliorent leur LBC/FT dans la Déclaration publique du GAFI en octobre 2012. Une visite sur place dans le cadre du processus du GECI a été également Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 prévue pour janvier 2013; un signe que le Ghana pourrait être admis si la mission sur place est satisfaite de la mise en œuvre du Plan d’action du Ghana. Liberia 601. Il a été signalé au chapitre 3 qu’une mission de haut niveau dirigée par le DG a séjourné au Liberia du 16 au 17 avril 2012 dans le cadre de la mise en œuvre du REM du Libéria. L’un des objectifs de cette mission était d’atteindre les plus hautes autorités afin de les sensibiliser sur le manque de progrès dans de nombreux domaines de la LBC/FT au Libéria et de solliciter leur fort engagement politique et leur intervention. En conséquence la Mission a rencontré les directeurs des ministères, départements et agences concernés, y compris les ministères des Finances, de la Justice et de la Sécurité nationale, la Banque Centrale du Libéria, la Commission libérienne de lutte contre la corruption, la Commission générale d’audit, l’agence de répression de la drogue et la Commission sur la réforme de la loi. La session interactive s’est tenue avec les membres du Comité interministériel et les médias. 602. Le DG a également rendu une visite de courtoisie à Son Excellence, Madame Ellen Johnson Sirleaf, présidente de la République du Libéria. Etaient présents à la réunion le ministre de la Justice et son délégué, le ministre délégué à la Sécurité nationale, les représentants de la CBL et le correspondant national du GIABA. 603. Les discussions ont souligné les efforts consentis par le Libéria pour lutter contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, les défaillances identifiées dans le système libérien de LBC/FT ainsi que les mesures prises par le pays pour corriger ces défaillances. www.giaba.org | La visite a donné à la Mission l’occasion de 604. sensibiliser les autorités et le grand public sur les risques, menaces et effets du blanchiment des capitaux et du financement du terrorisme. Elle a aussi donné une visibilité au GIABA et à la CEDEAO sur les efforts de lutte contre le crime économique et financier dans la région dans le cadre de l’intégration régionale. A cet égard, le DG a été invité à un programme en direct à la télévision, “Crossfire” pour discuter des questions liées au blanchiment des capitaux, au financement du terrorisme, aux efforts du GIABA et de la CEDEAO pour enrayer les menaces, et le niveau de conformité du Libéria aux normes de LBC/FT. 605. En marge de la réunion statutaire de l’AMAO, qui a eu lieu le 12 juillet 2012, le Directeur général a rendu une visite de courtoisie au vice-président de l’Assemblée nationale, le juge assesseur et président par intérim du tribunal du Libéria ainsi que le gouverneur de la Banque Centrale du Libéria. Les questions suivantes ont été abordées avec les autorités: le vote du projet de loi sur la LBC/FT à travers les chambres législatives; la mise sur pied de la CRF et L’Assistance technique aux membres du système judiciaire. Les autorités ont demandé plus d’Assistance technique, en particulier une formation des membres du système judiciaire en collaboration avec l’Institut judiciaire libérien et la diffusion du document sur les conclusions et les avantages de l’adoption par le Libéria, du projet de loi sur la LBC/FT pour permettre la sensibilisation des parlementaires sur les questions de LBC/FT et faciliter son adoption rapide. Niger, Niamey 606. Dans la poursuite des efforts visant à aider les Etats membres à mettre en place des structures et pratiques plus fortes et plus efficaces en matière de LBC/FT, le Directeur général a conduit une mission de haut niveau à Niamey, au Son Excellence, Madame Ellen Johnson Sirleaf, Présidente de la République du Libéria, écoutant attentivement le Directeur Général du GIABA, Dr Abdullahi Shehu, lors d’une visite de plaidoyer le 17 avril 2012 Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 115 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org Niger du 24 au 26 avril 2012. Le Dr. Shehu s’est entretenu avec son Excellence, Issoufou Mahamadou, Président de la République du Niger, l’Honorable Premier ministre, l’Honorable ministre des Finances, l’Honorable ministre de l’Intérieur ainsi que le Comité interministériel. 607. Au cours de la rencontre avec son Excellence, le Président de la République, le Directeur général a loué les initiatives de ce dernier sur la bonne gouvernance, y compris l’adoption de la loi sur la LBC/FT, le soutien de la CRF ainsi que la création de l’IMC. Il a en outre attiré son attention sur l’urgence de corriger les défaillances identifiées dans le REM et conclu en demandant le soutien du Président au ministre des Finances en vue d’appuyer la CRF. A son tour, Son Excellence le Président a salué les efforts du GIABA en soutenant le Niger et assuré au Directeur général que des mesures appropriées seront prises. 608. En ce qui concerne la rencontre avec le Chef du gouvernement et les deux ministres de tutelle, les principales questions abordées étaient centrées sur: a) une allocation budgétaire suffisante et une autonomie opérationnelle; la fourniture de locaux adéquats, sécurisés, permanents et bien équipés; et le soutien présidentiel au ministre des Finances pour appuyer la CRF; b) corriger les défaillances identifiées dans le REM du Niger; c) la collaboration entre les ministères de tutelle du GIABA pour permettre le fonctionnement efficace du Comité interministériel; d) le soutien des autorités pour le projet d’étude du GIABA/GAFI sur le financement du terrorisme. Le Chef du gouvernement et ses ministres ont également assuré au DG que des mesures seront prises en ce qui concerne les questions soulevées. 609. Enfin, le Directeur général du GIABA a rencontré le Comité Inter-Ministériel qui vient d’être mis sur pied, les a informés et sensibilisés sur leurs fonctions et leur mandat dans la mise en œuvre du système de LBC/FT. Il a en outre promis de leur envoyer des documents pertinents qui les guideront dans leur fonctionnement à savoir la procédure d’adoption du document de stratégie nationale de LBC/FT; la mission et le mandat du Comité interministériel; et l’ébauche de document de stratégie 2007 du Niger. 610. L’initiative du GIABA a porté ses fruits, au vu des progrès notés dans le 4ème Rapport d’évaluation mutuelle du Niger qui a été soumis à la Commission technique du GIABA en novembre 2012. En effet, le rapport montre qu’il existe un nouvel élan dans les efforts de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme dans le pays. Il indique surtout que les autorités nationales jouent un rôle actif pour assurer une lutte efficace contre la corruption et des infractions connexes. La délégation du GIABA conduite par le Directeur Général, Dr Abdullahi Shehu, a été reçue, par son Excellence, Mohamadou Issoufou, Président de la République du Niger, le 24 avril 2012. 611. Suite à la visite de plaidoyer, des progrès considérables ont été enregistrés au Niger notamment le renforcement de la Haute Autorité de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HALCIA) comme indiqué dans le chapitre 2. Le ministère de la Justice a également mis sur pied un ‘numéro vert’’ pour donner à tous les citoyens la possibilité de signaler des cas de corruption. Dans la même optique, 8 plaintes ont été déposées pour amener le Parlement à lever l’immunité des députés accusés de corruption. Concernant la lutte contre le financement du terrorisme, un service centralisé a été créé au niveau de la 116 Direction générale de la Surveillance du territoire. De même, une cellule de prévention et de lutte contre le financement du terrorisme a été mise en place au sein du système judiciaire par ordonnance de la loi. Sur la coopération nationale, le Niger a relancé le Comité national de lutte contre le terrorisme au ministère des Affaires étrangères (décret No. 022/MAEC/ DAAF/DP du 25/10/2007, modifié par l’Ordonnance No. 03/ MAEC/IA/NE/DIRCAB du 2/21/2012), qu’elle avait créée en 2010. La structure du comité a été modifiée pour couvrir la CRF et la BCEAO, le transformant en un forum d’échange sur les aspects opérationnels de la lutte contre le terrorisme. Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 612. La CRF a affecté un nouvel espace de bureau adéquat. Son budget a été légèrement augmenté. Les statuts et règlements de la CRF ont été révisés pour renforcer sa structure. La Cellule dispose d’un analyste financier parrainé par le GIABA dans le but de traiter les déclarations de soupçons (DS). Le ministre de la Justice du Niger a officiellement inauguré le Comité national de coordination de la LBC/FT le 5 avril 2012 en présence du représentant du GIABA. En juin 2012, le Comité a organisé un atelier à l’intention de ses membres afin de les former sur la stratégie nationale de LBC/ FT. A la suite de cet atelier, le comité a approuvé le Document national de stratégie de LBC/FT du Niger qui est en train d’être adopté par les pouvoirs publics. Nigéria 613. Après avoir assisté à la Retraite spéciale en faveur des juges de l’Etat du Plateau comme indiqué dans le chapitre 5, le Directeur général s’est également entretenu avec son homologue de l’Institut nigérian des Etudes approfondies en droit (NIALS), le professeur Epiphany Azinge, SAN, et certains membres du personnel. Le DG du GIABA a remercié le professeur Azinge pour avoir examiné le livre intitulé «Stratégies et Techniques de poursuite des crimes économiques et financiers". Le Directeur général a expliqué le travail et les fonctions du GIABA en particulier son rôle dans l’examen et le soutien à la promulgation de la loi sur la LBC/FT, la fourniture d’une Assistance technique aux acteurs des Etats membres notamment les juges et les membres du Barreau de l’Afrique de l’Ouest ainsi que dans la conduite d’exercices de recherche et de typologies. Notant que NIALS avait mené une recherche faisant autorité sur l'intégrité du système judiciaire dans trois Etats nigérians, le Directeur général a indiqué que l’objectif de la réunion était de savoir comment les deux institutions pourraient œuvrer ensemble pour élaborer des programmes et projets dans le but d’appuyer le système judiciaire nigérian, surtout en ce qui concerne le renforcement de l’intégrité et la modernisation des procédures judiciaires. Le Directeur général de NIALS a informé que même si la recherche constituait une fonction de base de l’Institut, il y’en a d’autres notamment l’organisation de conférences, de séminaires et d’autres programmes de formation et que l’Institut avait entamé le processus d’extension de la formation aux juges de la Cour Suprême. Il a souligné que l’un des domaines d’expertise de l’institut est la rédaction législative et révélé que l’institut est fortement impliqué dans l’étape d’audience publique du processus législatif. Pendant son séjour, le Directeur général du GIABA 614. a également rendu une visite de courtoisie et rencontré le père fondateur de la CEDEAO, le général Yakubu Gowon, ancien Chef d’Etat nigérian. Le DG l’a remercié pour avoir pris part à la présentation officielle par le GIABA, de l’ouvrage sur les Stratégies et Techniques de poursuites des crimes économiques et financiers et pour son soutien à la CEDEAO et à son institution. En outre, le Directeur général a rendu une visite 615. de courtoisie au président de la Cour Suprême du Nigeria (CJN), Madame Aloma Mariam Mukhtar le 14 novembre 2012. L’objectif de la visite était de féliciter formellement le président de la Cour Suprême pour sa nomination et lui souhaiter plein succès dans son nouveau poste. Les autres objectifs de la visite au Président de la Cour Suprême de www.giaba.org | la République Fédérale du Nigeria étaient de discuter des questions relatives au rôle du système judiciaire nigérian dans la mise en œuvre des mesures de LBC/FT de normes internationales acceptables; et du rapport du voyage d’étude organisé par le GIABA à l’intention des présidents des tribunaux, des juges des Cours Suprêmes et des Cours d’appel dans les Etats membres anglophones en juin 2012 à Minnesota, aux Etats-Unis. Le Directeur général a informé le juge du mandat 616. du GIABA et expliqué que son institution fournit une Assistance technique aux Etats membres de la CEDEAO pour leur permettre de mettre en œuvre les mesures de LBC/ FT de normes internationales acceptables protégeant ainsi leurs économies contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. Il a souligné le rôle crucial du système judiciaire dans la lutte contre le BC/FT et fait part de sa préoccupation face au faible niveau de condamnations pour BC/FT dans la région. 617. Le Directeur Général a en outre informé le Président de la Cour Suprême que le GIABA a organisé plusieurs séminaires régionaux de renforcement des capacités/ formation au profit des juges en vue de sensibiliser les membres du système judiciaire sur les questions de LBC/FT. En suivi à ces programmes de formation, un voyage d’étude a été effectué pour les présidents des Cours Suprêmes et les juges des Cours d’appel du 24 au 29 juin 2012 à Minnesota, aux Etats-Unis, et une copie du rapport du voyage d’étude a été transmise au président de la cour suprême. Le Directeur général a présenté une autre copie du rapport du voyage au président de la Cour Suprême du Nigeria. Le Directeur général a invité ce dernier à examiner le rapport et les domaines spécifiques de collaboration possible entre le GIABA et le système judiciaire nigérian en ce qui concerne la mise en œuvre des recommandations du rapport. 618. Le Directeur général a exprimé sa préoccupation face au retard et à l’abus de dispositions de procédure dans le règlement des dossiers, en particulier dans des questions relatives aux Personnes politiquement exposées. Il a informé le CJN que le GIABA était disposé à offrir un soutien au système judiciaire pour résorber les déficits d’infrastructures qui ont causé le règlement dilatoire des dossiers. Le Directeur général a en outre informé le CJN que la réticence des juges nigérians à délivrer des ordonnances de gel provisoires sur les affaires liées au BC/FT telles que prescrites par les normes internationales est une préoccupation majeure et peut entraver les efforts des agences de répression nigérianes. Le Directeur général a remarqué qu’il n’y avait toujours pas de jugement de la Cour Suprême concernant l’appel de la décision de la Cour d’appel de la Division de Kaduna dans l’affaire Ibori, qui semble appuyer la position selon laquelle les criminels ne peuvent être jugés que dans la juridiction où l’infraction a été commise, notant que cette position va sans aucun doute entraver les efforts de LBC/FT. Dans sa réponse aux préoccupations du Directeur 619. général, le président de la Cour Suprême du Nigeria a convenu que les avocats soumettent souvent des demandes futiles devant les tribunaux, causant des retards inutiles et un renvoi des affaires. Elle a indiqué que même si les juges sont tenus par le droit constitutionnel d’une partie à un procès équitable, ils doivent, toutefois, maitriser leur cour. Le président de la Cour Suprême du Nigeria a ajouté qu’il y avait assez de priorité pour soutenir la position selon laquelle une demande d’injonction interlocutoire ne doit pas Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 117 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org nécessairement aboutir à un arrêt des poursuites. Le CJN a informé le Directeur général qu’un forum des membres de la profession juridique, y compris les juges, avocats, la direction du Barreau nigérian et d’autres acteurs a été mis sur pied pour aborder les questions comme l’abus des dispositions de procédure et d’autres questions se rapportant au fonctionnement efficace du pouvoir judiciaire et du système juridique dans son ensemble. Elle a demandé à l’Honorable juge Mahmoud Mohammed (JSC) d’examiner l’affaire Ibori et d’assurer son audition. Le CJN a remercié le Directeur général de la visite et déclaré qu'il prendra connaissance du rapport sur le voyage d’étude des juges. 620. Avant la réunion avec le CJN le 13 novembre 2012, le Directeur général, accompagné du juriste hors classe, a rendu une visite à la CRF du Nigeria et félicité le directeur nouvellement nommé, Mme Juliet Ibekaku/correspondant national du GIABA et lui a assuré du soutien et de l’aide continus du GIABA à la NFIU, à la EFCC et à d’autres agences impliquées dans la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme au Nigeria. Visites de plaidoyer aux ministères des Finances et de la Justice du Nigéria 621. Dans le cadre de l'examen par le GAFI /GECI du dispositif nigérian de LBC/FT et afin de faire le suivi avec les autorités nigérianes des points restants de son Plan d’action, le Directeur général a effectué une mission à Abuja, au Nigeria du 8 au 9 février 2012. L’objectif de la mission était de rencontrer et d’informer les deux ministres des Finances et de la Justice du Nigeria sur les développements relatifs au système de LBC/FT du pays. Le Directeur général s’est entretenu avec le ministre 622. chargé de la coordination de l’Economie et l’Honorable ministre des Finances, le Dr. (Mme.) Ngozi OKONJO-IWEALA le 8 février 2012 et l’a félicitée pour sa nomination bien méritée. Les discussions ont mis l’accent sur deux principales questions: la réunion du Conseil en mai 2012. L’Honorable ministre a salué cette invitation et félicité le GIABA pour le travail qu’il est entrain de faire. Elle a demandé à rencontrer le Directeur général dans les deux semaines suivantes pour faire le point des progrès. La rencontre avec l’Honorable procureur général et 626. ministre de la Justice a eu lieu le 9 février 2012 Lors de cette rencontre le DG a expliqué au procureur général et ministre de la Justice de la Fédération les circonstances dans lesquelles l’Honorable ministre des Finances l’a invité à organiser la réunion comme indiqué ci-dessus. L’Honorable procureur général a demandé à M. Emmanuel Akomaye, le secrétaire de l’EFCC à résumer les résultats de la réunion du Groupe d’examen régional du GAFI qui s’est tenue en septembre 2011 au Cap, en Afrique du Sud. 627. Ce dernier a informé que la délégation nigériane a appris lors de la réunion que la loi du pays sur la LBC/FT continuait de susciter certaines préoccupations à certains endroits et ne reflète pas la réalité sur le terrain. Les domaines de préoccupations étaient les suivants: • La question du financement: la loi n’a pas abordé ce domaine; • Les conditions de punition: très confuses en matière de punition et d’interprétation applicables; • Le projet de loi de prévention n’est pas suffisamment couvert pour les actes commis en dehors du Nigeria par ses citoyens; • L’exploitation sexuelle des enfants est omise dans la loi sur le blanchiment des capitaux; • Règlements à édicter par la CBN, la NICON, la SEC, etc. 628. Le Directeur général a souligné l’examen des législations nigérianes de LBC/FT comme la question la plus importante à traiter en procédant à la mise en œuvre du plan d’action du Nigeria comme convenu avec le RRG. Sur cette base, le DG a officiellement envoyé les commentaires préliminaires du GIABA sur la Loi d’ (Interdiction) du blanchiment des capitaux et la Loi sur la prévention du terrorisme du Nigeria en août 2011 qui est toujours en attente d’une réponse appropriée. • L’examen du Nigeria par le GAFI: le DG a souligné l’importance d’amender la législation nigériane sur le blanchiment des capitaux et la prévention du terrorisme. • Le suivi avec l’Honorable ministre de la lettre que le Président du GAFI lui a adressée le 14 septembre 2011 sur le projet de réformes technologiques et infrastructurelles du GIABA dans les systèmes judiciaires de ses Etats membres. L’Honorable procureur général a assuré au 629. Directeur général qu’une révision de la loi sera effectuée si nécessaire, et la semaine suivante il a dû se précipiter pour modifier la législation. Il a fait remarquer que le processus de modification n’est pas facile à cause des procédures parlementaires. Concernant la révision de la législation, l’Honorable 623. ministre a informé le DG qu’une représentation de la Banque mondiale et de l’OCDE l’a interpellée sur la question. Le ministre a organisé une autre réunion le 9 février 2012 avec sa collègue, l’Honorable procureur général et ministre de la Justice où d’autres discussions ont été tenues avec le DG; Réunion de suivi avec le procureur général et ministre de la Justice du Nigeria Sur le projet de réforme judiciaire, le ministre a 624. assuré qu’une réponse sera envoyée au président du GAFI et cela a été fait. En outre, le Directeur général a informé Madame 625. le ministre des Finances qu’elle est également membre du Comité ministériel du GIABA (GMC) et l’a invitée à assister à 118 En suivi à la réunion que le DG a tenue avec l’ 630. Honorable Procureur général (PG) et ministre de la Justice du Nigeria, M. Mohammed Bello Adoke pour discuter des progrès du pays dans le cadre du processus du GAFI/GECI en février 2012; une autre réunion a eu lieu avec le PG dans son bureau le 23 mars 2012. Le PG a invité le directeur et quelques membres du Comité présidentiel sur l’examen du GAFI à la rencontre. Le PG a demandé au directeur du Comité présidentiel de mettre en avant les questions en suspens telles que discutées lors de la réunion du RRG qui s’est déroulée en janvier 2012 au Cap, en Afrique du Sud. Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 631. Le directeur du Comité présidentiel sur la GAFI a fait un bref rapport sur les questions soulevées lors du Groupe d’examen régional (RRG) de janvier 2012 en Afrique du Sud. Il a indiqué avoir informé le RRG que le Nigeria s’était volontairement engagé à la promotion du GAFI et coopérait avec ce dernier depuis que le pays est placé dans le groupe cible; il a aussi indiqué que même si des exemplaires papier des Règlements sur la prévention du terrorisme 2011 (gel des fonds internationaux terroristes et autres mesures connexes) avaient été donnés au GAFI lors de la plénière d’octobre 2012, le RRG n’a pas effectué une révision des Règlements depuis sa réunion de janvier 2012. Il a en outre indiqué que des lois et commentaires en la matière ont été envoyés au RRG avant la réunion de janvier 2012 mais, que celui-ci a dit qu’il ne pouvait pas les examiner en raison de la soumission tardive. De plus, le RRG a déclaré que c’était un comité purement technique et que les décisions relatives aux pays étaient prises par le GAFI. Il a souligné que de nombreuses questions avaient été soulevées par le RRG concernant l’adéquation des lois nigérianes en matière de LBC/FT notamment l’exclusion délibérée de la fraude de la liste des infractions principales désignées. Il a affirmé que les lois demandées par le RRG lui ont été envoyées sous forme électronique. Le directeur du Comité présidentiel sur le GAFI a fait remarquer que la formulation de la Déclaration publique reconnaissait les efforts que le Nigeria est en train de faire pour se conformer à la LBC/FT de normes internationales acceptables; il a néanmoins reconnu que le Nigeria avait clairement besoin de travailler sur ses lois de LBC/FT. 632. Après avoir remercié le Procureur général pour son engagement et son dévouement vis-à-vis des questions du GIABA, le Directeur général a répondu aux questions du président du Comité présidentiel sur le GAFI, en expliquant qu’il existe des délais fixés dans lesquels des décisions sont prises dans le cadre du GECI. Pour le Nigeria, une décision devait être prise lors de la plénière d’octobre 2012; la décision du GAFI à la plénière d’octobre était fondée sur le fait que le Nigeria n’avait pas corrigé suffisamment les défaillances de son dispositif de LBC/FT comme convenu dans le Plan d’action avec le GAFI. Le DG a informé que le Nigeria devait incriminer le blanchiment des capitaux (BC) et le financement du terrorisme (FT) et appliquer des procédures adéquates d’identification et de gel des avoirs terroristes. Il a ensuite fourni au Procureur général des commentaires soulignant les lacunes du cadre juridique en vue de prendre les mesures nécessaires. Le Procureur général a promis d’attirer l’attention 633. de la direction de l’Assemblée nationale sur l’importance d’incriminer suffisamment le BC et le FT. Il a indiqué que les lois étaient en cours de révision. Il a commenté la lenteur du processus législatif et assuré au Directeur général qu’il enverra une lettre au Président du Sénat pour l’exhorter à prendre des mesures immédiates. Le Directeur général a donné son accord pour 634. l’assistance du GIABA dans la révision de la loi. Le Procureur général a indiqué qu’il n’est peut être pas possible d’envoyer la loi révisée au Secrétariat du GIABA avant de le faire parvenir à l’Assemblée nationale compte tenu de l’urgence de voter les lois. Il a néanmoins déclaré qu’une copie sera envoyée au Secrétariat en même temps qu’à l’Assemblée nationale et les contributions du Secrétariat pourraient toujours être incluses au cours de l’audience publique. www.giaba.org | Il convient de se rappeler que ces nombreuses visites 635. de plaidoyer effectuées au Nigeria visaient principalement à encourager et à appuyer les autorités à prendre des mesures sur les questions pendantes de l’examen du GAFI/GECI mais également de tirer les leçons de l’expérience du pays pour d’autres pays de la région. Heureusement, des progrès considérables ont été réalisés à la suite d’insistance: par exemple, le président de la Cour suprême a mis en place de nouvelles mesures efficaces pour contrôler les opérations en espèces tout comme l’EFCC et la Douane ont opéré de nombreuses saisies d’espèces en vrac aux points d’entrée et de sortie. En décembre 2012, la Loi sur l’interdiction du blanchiment des capitaux a été modifiée. Voir les chapitres 2 et 3 pour des détails sur les efforts en cours du pays visant à régler les questions en suspens dans le cadre du suivi de l’évaluation mutuelle du GIABA. Engagements du Directeur général vis-à-vis des médias 636. Conformément aux objectifs fondamentaux du GIABA de renforcer le partenariat avec les organisations de la société civile, en particulier des médias, le Directeur général a rendu une visite de plaidoyer aux directeurs de The Channels TV et s’est entretenu avec les journalistes des maisons de presse écrite et électronique le 3 avril 2012 à Lagos, au Nigeria. La visite visait à informer les médias et le grand public du mandat du GIABA et de chercher des partenaires afin de renforcer la sensibilisation sur les méfaits du blanchiment des capitaux et du financement du terrorisme dans la communauté de la CEDEAO. Chaine de télévision indépendante, The Channels TV a remporté le prix de la “Meilleure Télévision de l’année” six fois sur les dix années de son existence, un prix décerné par la Nigeria Media Merit Award International. Son audience est estimée à plus de vingt millions de téléspectateurs à travers l’Afrique de l’Ouest. Le Directeur général a été interviewé par Channels 637. TV et l’interview a été diffusée en boucle à travers la région. Il a également été interviewé par les journaux nigérians le Guardian et le Daily Champion, la National TV à Monrovia, au Libéria, le Service Hausa de la BBC, le Service Hausa de VOA et le Service Hausa de RFI. Ces engagements envers les medias ont augmenté la visibilité du GIABA et permis de créer une prise de conscience massive de la lutte contre le BC/FT au sein de la communauté de la CEDEAO. Pénétration de la communication et partenariats Suite au rapport de l’évaluation indépendante de la 638. mise en œuvre du plan stratégique 2007 – 2009 du GIABA et la nécessité d’intensifier et d’approfondir la communication en matière de LBC/FT et de créer une plus grande sensibilisation sur le GIABA au sein de la région et au plan international, il ressort clairement du rapport qu’il y a une nécessité d’un effort délibéré d’accroitre la sensibilisation auprès des médias, des jeunes, des groupements féminins, de la société civile, des organismes professionnels, des acteurs et du grand public. La réponse immédiate a été l’intensification des activités du Centre d’information du GIABA de Lagos dont le mandat doit élargir la portée du GIABA, et celle de la Cellule de communication et de plaidoyer au niveau du siège. Deuxièmement, la nécessité de mettre au point une stratégie de communication efficace et son Plan global de mise en œuvre a été aussi abordée. Des programmes ont également été mis en place pour relancer le partenariat avec Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 119 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org Le Directeur Général, Dr Abdullahi Shehu répondant aux questions des journalistes lors de la 18e Réunion Plénière du GIABA tenue du 19 au 22 novembre 2012, à Dakar, Sénégal. les médias et la société civile en vue de réaliser les objectifs indispensables. L’importance de la Stratégie de communication et du Plan de mise en œuvre du GIABA 639. Il convient de se rappeler que lors de sa 11ème Réunion qui s’est tenue en mai 2012 à Abidjan, en Côte d’Ivoire, le GMC, sur recommandation de la CT/Plénière a approuvé une Stratégie globale de communication du GIABA. Cette stratégie a fourni les moyens de mettre toutes les informations de l’organisation à la disposition du grand public. La stratégie est devenue un canal par lequel l’ensemble des activités de communication du GIABA seront exécutées. On ne soulignera jamais assez l’importance de la Stratégie de communication; au plan interne, elle a aidé à la coordination de la diffusion des informations; à une coopération inter agences renforcée sur le partage d’informations au sein de la région et à l’échelle internationale; et élargi notre portée aux acteurs mondiaux avec des informations essentielles. La stratégie a également aidé le GIABA à entreprendre un classement de l’auditoire et effectué une analyse des besoins d’informations de son audience cible. Le plan de mise en œuvre de la stratégie se repartit progressivement sur la façon dont elle sera actualisée. Dans l’année à venir, une plus grande partie du plan sera déroulée et la portée du GIABA aux citoyens de la CEDEAO va accroitre de manière extraordinaire. Vous pouvez trouver une copie de la Stratégie de communication sur le site web du GIABA: www.giaba.org. Incidence immédiate sur la stratégie de communication 640. Il est convaincant de dire que dans le court délai de mise en œuvre de la Stratégie de communication du GIABA (GCS), de bons résultats ont commencé à apparaitre: 120 • Elle a structuré le réseau interne de l’équipe de communication du GIABA pour une utilisation judicieuse des ressources humaines disponibles; • Sa mise en œuvre à l’état actuel couvre une population plus large; • La production et la diffusion de bulletins d’informations trimestriels aussi bien en version électronique qu’en papier, atteignant près de 5000 lecteurs au sein et en dehors de la région de l’Afrique de l’Ouest pour le moment. • L’accès en ligne nouvellement créé sur les médias sociaux: FACEBOOK et TWITTER, fournit des informations quotidiennes aux utilisateurs cibles, en particulier les jeunes et professionnels associés, il doit atteindre près de 100000 autres utilisateurs dans l’année à venir avec une possibilité d’expansion incroyable. • Une autre activité de sensibilisation importante était le déploiement d’affiches aux grands aéroports de la région, avec des messages captivants, attractifs et convaincants sur la LBC/FT, on estime par exemple que l’aéroport international Murtala Muhammed de Lagos, au Nigeria, accueille plus de cent mille visiteurs et utilisateurs par mois. • Il y a une augmentation des apparitions dans les médias, des communiqués de presse réguliers et permanents et des échanges avec les médias locaux et internationaux. Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 641. A l’issue de cette phase de mise en œuvre, entre 21 et 25 millions de personnes devraient être atteintes avec des messages de LBC/FT, Collaboration et partenariat avec les jeunes et les médias 642. La responsabilité de la sensibilisation et de mobilisation de la société civile ne revient pas seulement au GIABA. Les Etats membres, le secteur privé, les groupes professionnels, les Organisations communautaires de base et les ONG ont une responsabilité égale. Le GIABA a conclu des partenariats et une collaboration avec d’autres acteurs essentiels (les organisations des médias, les organisations de jeunes et d’étudiants et les sociétés civiles organisées) en vue de travailler en coopération pour remplir la mission de transmettre le message, créer la prise de conscience nécessaire, mobiliser le soutien du public et influencer l’action citoyenne. www.giaba.org | CREATION DE RESEAUX SECTORIELS DE LBC/FT: a) Réseau des journalistes contre le BC/FT en Afrique de l’Ouest 643. Dans la poursuite de ses efforts visant à atteindre les différents segments des populations dans sa sensibilisation à travers la région, en juin 2012, le GIABA a organisé un autre atelier de sensibilisation à l’intention des journalistes des pays de l’Afrique de l’Ouest anglophone à Banjul, en Gambie. Cet événement a réuni des journalistes et passé en revue les cellules nationales du Réseau des journalistes contre le BC/ FT. La section gambienne du Réseau a été créée durant cette période. En août 2012, un autre séminaire de sensibilisation au profit des journalistes et des professionnels des médias s’est tenu à Praia, au Cap-Vert, pour les pays francophones et lusophones de l’Afrique de l’Ouest. Des présentations ont été faites sur le mandat et le fonctionnement du GIABA, sur un aperçu de la LBC/FT et du rôle des journalistes dans la lutte contre la menace de BC/FT. Le contenu était similaire à celui du séminaire organisé pour les pays anglophones. Le Directeur Général adjoint, Dr Ndèye Elisabeth Diaw, le Garde des Sceaux, Ministre de la Justice de la République de Guinée, Me Christian Sow (au milieu) et les participants à la 5ème Edition de la Journée Portes Ouvertes du GIABA, tenue le 1er juin 2012, à Conakry, Guinée. 644. L’objectif du GIABA de mettre sur pied un Réseau des journalistes est de promouvoir le partage d’informations relatives au BC/FT en vue d’assurer une large diffusion des questions de LBC/FT au sein et en dehors de la région, et de favoriser une collaboration plus étroite entre les journalistes. Le Nigeria, la Sierra Leone, le Liberia, le Bénin, la Gambie et le Cap-Vert ont mis sur pied des Réseaux nationaux. Un réseau régional doit être créé dans un proche avenir et celui-ci devrait conduire la pénétration locale des messages de LBC/FT et obtenir le soutien des citoyens à la LBC/FT. Les réactions reçues ont montré que les réseaux nationaux créés jusqu’ici sont engagés à sensibiliser sur le BC/FT, par exemple les réseaux nigérians, ghanéens, libériens et gambiens ont déjà conçu des blogs sur Internet pour partager toutes les publications relatives à la LBC/FT. b) Réseau des OSC contre le BC/FT en Afrique de l’Ouest Comme indiqué plus haut, le Réseau des OSC 645. contre le BC/FT en Afrique de l’Ouest a été officiellement créé le 7 août 2012. à Dakar, au Sénégal lors du premier séminaire des OSC sur la LBC/FT. Les participants ont choisi leurs représentants intérimaires pour aider à formaliser le processus de mise en place des activités du Réseau. La direction et le fonctionnement du Réseau relèvent de la seule responsabilité de ses membres. Le GIABA soutiendra le Réseau conformément à son mandat. 646. Le Réseau devrait devenir un outil véritable de transmission d’informations à d’autres Organisations de la société civile, partager des connaissances, mobiliser le soutien au niveau local et international, influencer les politiques des gouvernements en faveur de la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme dans les Etats membres. Les membres du Réseau vont rassembler des cas de BC/FT, sensibiliser et diffuser des informations importantes au sein de leurs communautés. Chaque Etat membre devrait créer une section nationale et mener des Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 121 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org Vue partielle des participants à la formation des journalistes anglophones et l’inauguration officielle du réseau des journalistes de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (JNMLTF), le 28 juin 2012 à Banjul, Gambie. activités similaires. Ces sections fourniront régulièrement au Secrétariat du GIABA des informations sur leurs activités et sur les cas de BC/FT au sein de leurs juridictions. c) Engager les jeunes et les étudiants 647. Dans le cadre de ses efforts visant à promouvoir une approche concertée et inclusive à la sensibilisation sur les méfaits du blanchiment des capitaux et du financement du terrorisme, le GIABA a organisé la 5ème édition des Portes Ouvertes du GIABA pour sensibiliser les jeunes sur la LBC/FT le 1er juin 2012 en Guinée Conakry. Le Forum visait à mobiliser les jeunes contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme ainsi que d’autres crimes financiers; ce qui a eu une incidence positive sur leur mentalité, attitude, comportement et croyance; et à soutenir les jeunes dans leurs efforts de plaidoyer destinés à diffuser les messages de LBC/FT auprès de leurs pairs et des décideurs politiques. Il faut se rappeler qu’en décembre 2011, le GIABA a organisé sa première conférence annuelle à l’Université Ahmadu Bello, à Zaria, dans l’Etat de Kaduna, au Nigeria. Le but de la conférence était de sensibiliser la communauté universitaire sur les effets néfastes du BC/ FT, sensibiliser les étudiants en particulier et stimuler les recherches dans ce domaine parmi les universitaires. Elle a eu une énorme incidence sur la communauté universitaire. 122 648. Ce type de sensibilisation auprès de la population jeune et celle du monde universitaire a le gros potentiel de changer les attitudes comme le dit l’adage "attrapezles tant qu’ils sont jeunes". Deux leçons importantes pourraient être tirées: d’abord, travailler avec les jeunes semble plus efficace que de mettre beaucoup d’énergie à délivrer des messages de LBC/FT en tant qu’organisations individuelles; et deuxièmement nouer des relations formelles et professionnelles avec des groupes de medias s’est avéré plus efficace étant donné que cela contribue à créer une appropriation. Conclusion 649. Il est évident que notre chaine est aussi forte que son maillon le plus faible; par conséquent, le GIABA reconnait la nécessité d’un partage d’informations et de connaissances au sein et en dehors de la région. C’est dans cet esprit que le GIABA a engagé l’ensemble des acteurs de la région dans une forme de partenariat ou dans d’autres, et étoffé son équipe de communication et de plaidoyer en vue d’engager les acteurs à l’échelle mondiale afin de recueillir des informations pertinentes en temps opportun et les partager à travers les réseaux d’acteurs. Le but du plaidoyer du GIABA et de la sensibilisation de la société civile est de s’assurer que notre société est débarrassée de crimes financiers et transfrontaliers pour permettre à la CEDEAO d’émerger comme une économie sûre et une communauté dynamique. Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 www.giaba.org | Chapitre Sept INTEGRATION REGIONALE ET COOPERATION INTERNATIONALE 650. A u cours des deux dernières décennies, la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme est devenue un programme mondial et la nécessité d’une coopération, d’une collaboration et d’une coordination a suscité un regain d’intérêt et un engagement de la part des dirigeants du monde. Les groupements internationaux et régionaux prennent plusieurs initiatives visant à enrayer la menace de ces deux maux qui entravent la croissance économique et le développement. Les institutions et les experts du monde entier 651. impliqués dans la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme (BC/FT) font face à de sérieuses difficultés en raison de la crise économique persistante. D’un coté, l’économie mondiale aspire à une croissance économique, les dirigeants du monde analysant la bonne formule pour le redressement économique alors que de l’autre, les criminels trouvent l’environnement favorable aux activités de blanchiment des capitaux, fournissent un appui aux actes terroristes, se livrent au trafic de drogue et d’armes ainsi qu’à des pratiques de corruption. Ainsi, les effets contigus et coïncidents du blanchiment des capitaux et du financement du terrorisme appellent à une réponse collective et une collaboration accrue aussi bien au niveau régional qu’international pour renforcer l’intégrité et la sécurité des systèmes financiers. Le GIABA a poursuivi son aide à ses membres afin 652. de mettre au point des stratégies et des mécanismes pour éviter que leurs économies ne deviennent des refuges pour Le Directeur Général, Dr Abdullahi Shehu et son Excellence, Monsieur Mr. Chon-Woen Shin, ambassadeur de la Corée du Sud lors de sa visite de courtoisie au GIABA, le 7 août 2012 Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 123 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org les criminels à travers une approche collaborative et inclusive avec les partenaires régionaux et internationaux et renforcer les dispositifs de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme dans la région. Cet effort a été soutenu en 2012 par la mise en œuvre de nombreux programmes de coopération et de partenariat. Ce chapitre donne un aperçu des différentes activités menées en 2012 notamment: • • • L’organisation des réunions plénières annuelles en collaboration et avec la participation des responsables concernés des Etats membres ainsi que celle des partenaires au développement et d’autres pays africains pour discuter des menaces et stratégies de BC/FT en vue d’enrayer efficacement ces menaces dans la région et dans d’autres pays du continent; La participation au GAFI, aux ORSG, au Groupe EGMONT et à d’autres organisations connexes à la LBC/FT dans l’objectif principal de partager des informations, d’identifier et d’évoquer L’Assistance technique en matière de LBC/FT pour les membres et le suivi de la mise en œuvre des Recommandations du GAFI et d’autres normes internationales sur la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme ainsi que leur prolifération; et Les Réunions de la 17ème Commission technique/Plénière 657. En 2012, les 16ème, 17ème et 18ème Réunions de la Commission technique /Plénière se sont tenues à Abidjan, en Côte d’Ivoire en mai et à Dakar, au Sénégal en novembre respectivement. Au cours de la 17ème réunion plénière d’Abidjan, les questions suivantes ont été abordées et les décisions suivantes prises: • La discussion et l’adoption des rapports de suivi du Bénin, du Cap-Vert, de la Gambie, du Ghana, de la Guinée-Bissau, du Libéria, du Niger, du Nigéria, du Sénégal, de la Sierra Leone et du Togo; • L’admission de la République de Sao Tome et Principe comme membre à part entière du GIABA en vertu des articles 3 et 15 (b) des Statuts du GIABA sous réserve de remplir des obligations financières. • L'adoption d’autres rapports: - Le trafic des Armes légères et de petit calibre (ALPC), le Blanchiment des capitaux et l’Insurrection; - L’Etude de la fraude fiscale et du blanchiment des capitaux en Afrique de l’Ouest: La perspective du développement humain; - Les typologies de la fraude fiscale et du blanchiment des capitaux. • L’adoption et l’approbation de la Stratégie de communication du GIABA, un outil pour répondre aux exigences de communication pour une mise en œuvre efficace des mesures de LBC/FT en Afrique de l’Ouest. • L’approbation des 40 Recommandations révisées du GAFI sur la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme et leur prolifération en vertu de l’article 2 des Statuts du GIABA. L’organisation, le parrainage et l’animation d’événements régionaux et de forums pour sensibiliser et partager des expériences sur les meilleures pratiques dans la lutte contre le BC/FT. Réunions statutaires du GIABA 653. Les articles 9(iii) et 11 (i) (b) des Statuts du GIABA prévoient que les réunions statutaires au niveau technique et politique se tiennent au moins une fois par an pour discuter des politiques, des activités de programmes et des progrès du GIABA. Aussi en tant qu’Organe régional de Style GAFI (ORSG), le GIABA est tenu de se réunir régulièrement au moins une fois par an, et de préférence deux fois par an avec ses responsables et experts en vue d’ analyser, de suivre et d’ identifier des stratégies pour la mise en œuvre efficace des mesures de LBC/FT dans les Etats membres . Ainsi, le GIABA, en collaboration avec ses Etats membres, tient ses deux réunions de la Commission technique/plénières (TCP) et au moins une réunion du comité ministériel chaque année. Le Comité ministériel du GIABA (GMC) est le 654. principal organe de prise de décision. Il est composé des ministres des Finances, de la Justice et de l’Intérieur/de la Sécurité de chaque Etat membre. Le Comité est présidé par le pays qui assure la présidence de l’Autorité des Chefs d’Etat et de Gouvernements de la CEDEAO. 655. Le Comité approuve les nouvelles politiques, les rapports d’étape; les examens et recommande le programme de travail annuel et les candidats à l’adhésion au GIABA pour approbation du Conseil des ministres de la CEDEAO. Il approuve également les rapports d’évaluation mutuelle des Etats membres. 656. La Commission technique (CT), les experts des ministères de tutelle du GMC et les correspondants nationaux du GIABA dans les Etats membres - examinent et adoptent 124 en priorité les documents et autres questions pertinentes pour l’approbation du GMC. De même, lors de la 18ème réunion plénière qui 658. a eu lieu à Dakar, au Sénégal, les importantes décisions suivantes ont été prises : • • • • • La discussion et l’adoption des rapports d’évaluation mutuelle de la Côte d’Ivoire et de la Guinée, des deux derniers Etats membres à se soumettre à l’évaluation mutuelle sur place en Afrique de l’Ouest; La discussion et l’adoption des rapports de suivi du Burkina Faso, du Cap-Vert, de la Gambie, du Ghana, de la Guinée Bissau, du Mali, du Niger et de la Sierra Leone; La reconnaissance des efforts déployés par le Secrétariat du GIABA sur l’installation du logiciel d’analyse de LBC/FT dans les CRF des Etats membres ; L’adoption de la demande de l’Union des Comores d’un statut d’observateur au GIABA; L’adoption du Rapport de suivi et d’évaluation du GIABA pour la période de janvier –juin 2012. Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 www.giaba.org | Photo de famille des participants à la 18ème Réunion Plénière de la Commission Technique du GIABA, tenue du 19 au 22 Novembre 2012 à Dakar, Sénégal. 11ème Réunion du Comité ministériel du GIABA, 5 mai 2012 à Abidjan, en Côte d'Ivoire. 659. La 11ème réunion du GMC s’est tenue le 5 mai 2012 à Abidjan. Elle a examiné le Rapport sommaire semestriel du Directeur général; Les 40 Recommandations révisées du GAFI sur la prolifération du BC/FT; et discuté d’un Mémorandum d’ Information relatif au processus du GAFI /GECI; examiné le Rapport des 16ème et 17ème Réunions de la Commission technique /plénière au cours desquelles les principales questions suivantes ont été soumises à une décision: (a) L’adhésion de Sao Tome et Principe – (b) Le rapport sur le trafic des Armes légères et de petit calibre (ALPC), le Blanchiment des capitaux et l’Insurrection (c) Le rapport d’Etude sur la Fraude fiscale et le Blanchiment des capitaux en Afrique de l’Ouest: La perspective du développement humain (d) Le rapport sur les Typologies de Fraude fiscale et du blanchiment des capitaux (e) La Stratégie de communication du GIABA 660. Dans son message de bienvenue, le DG a rappelé aux ministres que le mandat du GIABA vise à promouvoir l'état de droit et que l’une de ses priorités est d’aider les Etats membres à adopter une législation de normes internationales acceptables. Il a informé le GMC des progrès considérables enregistrés dans les différents segments des activités du GIABA. Par exemple, il a indiqué qu’il ya six ans, seuls un ou deux pays avaient une législation autonome en matière de lutte contre le blanchiment des capitaux (LBC) mais en 2008 et sur insistance et orientation actives du GIABA, tous les Etats membres avaient promulgué des lois incriminant le blanchiment des capitaux. Même si certaines lois nécessitent encore des améliorations pour se conformer aux normes internationales acceptables, ce qui a été accompli indique des progrès considérables dans les efforts régionaux de lutte contre le blanchiment des capitaux. Concernant ce fléau, le GIABA a conçu avec l’aide des partenaires au développement, un modèle de lutte contre le financement du terrorisme qui a été adopté par les Etats membres en juin 2007. Il est prévu que tous les Etats membres auront mis en place leurs lois sur la lutte contre le financement du terrorisme d’ici la fin du premier cycle des évaluations en 2012. 661. Le DG a en outre déclaré que la création et l’entretien d’une Cellule des renseignements financiers (CRF) constituent une condition importante de LBC/FT efficace. Il y a six ans, seuls deux pays notamment le Nigéria et le Sénégal avaient mis sur pied des CRF. Aujourd’hui, avec l’appui du GIABA, 13 Etats membres ont créé des CRF. Seuls la Guinée et le Libéria n'ont pas encore de CRF. Les CRF fonctionnent à différentes étapes et le DG les a assurées de la disponibilité du GIABA à poursuivre l’assistance nécessaire. 662. Une autre mesure du succès du GIABA est l’éventail de publications qu’il a pu coordonner et orchestrer, y compris ses Rapports annuels, les Rapports d’évaluation mutuelle, les Rapports de typologies, les Rapports d’étude et un modèle de Manuel de conformité à la LBC/FT pour une utilisation par les régulateurs financiers régionaux, les institutions financières et les autres entreprises et professions réglementées. Ces publications constituent des ressources précieuses pour différents acteurs et chercheurs sur la LBC/FT et représentent une importante contribution à l’effort régional. 663. Dans le contexte de la CEDEAO, le DG a informé les ministres que le GIABA avait fait preuve d’une performance remarquable, avec un taux d’exécution de programme de Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 125 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org Le Président du GAFI, Giancarlo Del Bufalo (2ème à gauche), le Directeur Général, Dr Abdullahi Shehu, le Ministre de l’intérieur de la Côte d’Ivoire, Hamed Bakayoko, le Directeur Général adjoint, Dr Ndèye Elisabeth Diaw lors de l’ouverture officielle de la 11ème réunion du Comité Ministériel du GIABA, tenue le 5 mai 2012, à Abidjan, Côte d’Ivoire. Le Directeur Général, Dr Abdullahi Shehu et le Ministre de l’intérieur de la Côte d’Ivoire, Hamed Bakayoko lors de la 11ème réunion du Comité Ministériel du GIABA, tenue le 5 mai 2012, à Abidjan, Côte d’Ivoire. 88% en 2008, 94% en 2009 et de 98% pour 2010 et 2011. En plus d’être conformes à la Vision globale 2020 de la CEDEAO, les programmes du GIABA ont permis de sensibiliser sur les dangers de la criminalité transnationale organisée et de compléter d’autres programmes d’ intégration de la CEDEAO, notamment en matière de justice pénale, de lutte contre la drogue, la corruption et en matière de bonne gouvernance, de macroéconomie, de commerce et de libre circulation des biens et des services. 664. En conclusion, le DG a réaffirmé le fait que le GIABA a travaillé de manière efficace au cours des sept dernières années pour aider ses Etats membres à mettre en place et à 126 consolider les systèmes de lutte contre le blanchiment des capitaux (BC) et le financement du terrorisme (FT), et son corollaire, la corruption endémique. Il a soutenu activement la formulation de Stratégies nationales; encouragé la création des Comités actifs de LBC/FT dans chaque pays membre; aidé à mettre sur pied et à financer des CRF, renforçant ainsi les capacités d’enquête des Etats membres; il a plaidé et soutenu activement la formulation ou la mise à niveau de lois sur la LBC et le FT; il a permis de financer et de mener de nombreuses activités de formation sur plusieurs thèmes connexes au profit des responsables à travers l’ Afrique de l’Ouest; et accru la prise de conscience du public sur le phénomène dans chaque Etat membre. En effet, il a systématiquement Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 www.giaba.org | été à la pointe des efforts visant à moderniser et à introduire les meilleures pratiques et normes internationales dans la région, dans les domaines prioritaires de préoccupation de son mandat, ceux liés au BC/FT. 665. Enfin, le DG a attiré l’attention des ministres sur l’existence de beaucoup de zones grises où plus de travail doit être entrepris. Il a souligné qu’en vue de lutter contre le BC et le FT, il est indispensable d’avoir un contrôle total sur toute la chaine des actions requises pour mettre fin ou du moins limiter les syndicats de crime organisé. Jusqu’à présent, le GIABA a procédé de manière logique et méthodique: Des Stratégies nationales de base ont été formulées et renforcées. La répression a été considérablement renforcée (capacité d’enquête; capacité de poursuite; les CRF; soutien technique informatique et liens). L’infrastructure législative a été révisée et renforcée (lois sur la LBC et le FT). Les typologies ont examiné et décrit le fonctionnement régional et les liens de BC et de FT. En résumé, les capacités nationales et régionales d’étudier et de traduire les cas devant les tribunaux ont été grandement renforcées au cours des six dernières années. 666. Selon le DG, malgré ces efforts, les défis et contraintes suivants demeurent: • La domination des espèces dans les transactions permet l’anonymat, annulant ainsi les pistes de vérification, et la prévalence d’un vaste secteur informel caractérisé par l’opacité et l’absence de réglementation. • Une volonté politique insuffisante d’adopter et de mettre en œuvre des dispositifs solides de LBC/FT. • L’insuffisance des ressources et la concurrence des priorités en termes de fonds et de main d’œuvre qualifiée de la part des régulateurs et des opérateurs. • La faible capacité d’absorption en termes de capacité à bien utiliser le financement et le soutien technique, ce qui montre des lacunes dans les dispositifs de LBC/FT et une pénurie de personnel qualifié en LBC/FT. • Les quelques bases de données qui existent sont de mauvaise qualité, données incomplètes, inopportunes et indisponibles. • L’insuffisance de la coopération et de la coordination inter-agences, entrainant un arbitrage réglementaire et une mise en œuvre inefficace des mesures de LBC/FT. • L'absence d’enquête et de poursuite diligentes, ce qui entrave l’administration rapide de la justice d’une part et rend un processus judiciaire très lent de l’autre. Ceci a conduit à un nombre relativement faible de condamnations. • Le faible niveau de sensibilisation de certains acteurs. • La mauvaise culture de conformité, ce qui reflète la situation dans la société toute entière. • La prévalence de la corruption, ce qui donne un environnement favorable à la BC/FT. • Les effets “retour” de la mondialisation et de l’internationalisation, qui offrent aux criminels l’espace économique et la technologie pour exécuter leurs transactions à grande échelle et presque sans détection, par rapport à la capacité limitée des autorités de répression compétentes dans la région. Le Président du GAFI, M. Giancarlo del Bufalo, a 667. prononcé une allocution sur les Recommandations révisées du GAFI et demandé leur approbation par le GMC pour une mise en œuvre avec les Etats membres. Le GMC a été informé à travers le rapport de la Plénière que les Recommandations révisées du GAFI abordaient les nouvelles menaces et priorités et apportaient quelques changements majeurs aux Normes. Il s’agit: a. Du financement de la prolifération – le GAFI a inclus une nouvelle recommandation sur la mise en œuvre des Résolutions du Conseil de Sécurité des Nations Unies (UNSCR) qui imposent des sanctions financières ciblées sur la prolifération illicite des armes de destruction massive. b. En ce qui concerne la corruption et les personnes politiquement exposées, les nouvelles Recommandations couvrent les PPE nationales, et obligent les juridictions à tenir compte des risques associés de traiter avec elles. Comme auparavant, les Recommandations continuent d’exiger que les mesures de devoir de vigilance renforcées soient prises en traitant avec les PPE étrangères. c. La liste des infractions principales de blanchiment des capitaux a été élargie aux délits fiscaux. Ceci est dû au fait que le GAFI a souligné que les délits fiscaux graves sont devenus une importante source de blanchiment des capitaux, ce qui entraine une perte de revenus légitimes pour les autorités nationales. d. Les Normes du GAFI ont également été révisées pour clarifier l’approche fondée sur le risque. Les pays sont tenus de comprendre clairement les risques de blanchiment des capitaux et du financement du terrorisme qui les affectent, et d’adapter leurs systèmes de LBC/FT à la nature de ceux -ci. Cela va permettre aux pays d’adopter une réponse efficace et idoine proportionnelle aux risques. Ainsi, il y a plus de flexibilité pour l’application de mesures simplifiées dans les zones à faible risque et des mesures renforcées dans les zones de risques élevés. e. La Recommandation du GAFI sur les sanctions financières relatives au terrorisme et à son financement a été actualisée pour tenir compte des résolutions ultérieures aux Résolutions 1267 et 1373 du Conseil de Sécurité des Nations Unies et clarifier la confusion entre la mise en œuvre de la sanction financière ciblée et le gel des avoirs terroristes dans le cadre d’une enquête ou d’une poursuite criminelle. Les normes révisées séparent clairement ces obligations, renforçant ainsi la clarté et permettant aux pays d’améliorer le niveau insuffisant de mise en œuvre noté dans plusieurs juridictions. f. Les Normes révisées ont clarifié les mesures de Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 127 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org g. h. i. j. devoir de vigilance relatives à la clientèle à adopter afin d’identifier et de vérifier les clients et les bénéficiaires effectifs. En particulier, les mesures de devoir de vigilance à prendre en rapport avec les personnes morales et les constructions juridiques ont été élaborées dans la Recommandation révisée. L’approche fondée sur les risques a également été approuvée dans la Recommandation qui impose les CDD et des exemples illustratifs de facteurs de risques plus élevés et plus faibles sont donnés dans les Notes explicatives. Membres Associés et son réseau d’Organismes régionaux de style GAFI (ORSG), le GIABA, en sa qualité de membre associé et d’ORSG doit maintenir des contacts réguliers avec le Secrétariat du GAFI et participer aux réunions du GAFI. En 2012, il a participé aux trois Réunions plénières qui ont eu lieu à Paris, en France en février, à Rome, en Italie en juin, et à Paris, en France en octobre; aux réunions du Groupe d’examen régional du GAFI/GECI qui se sont tenues au Cap, en Afrique du Sud et à Beyrouth, au Liban, en janvier et septembre; le Groupe d’examen régional GAFI Afrique/Moyen-Orient et la réunion intersession GAFI du WGMEI. Le manque de transparence concernant les parties à des transferts de fonds électroniques et la propriété et le contrôle de personnes morales et de constructions juridiques les rend vulnérables à l’abus par des criminels et des terroristes. Le GAFI a renforcé les obligations de transparence en exigeant la disponibilité des informations fiables sur les bénéficiaires effectifs et le contrôle des sociétés, des fiducies et d’autres personnes morales ou constructions juridiques. En outre, des exigences rigoureuses sur les informations qui doivent accompagner les transferts de fonds électroniques ont été adoptées. Si ces mesures sont appliquées au niveau mondial, il sera plus difficile pour les criminels et les terroristes de dissimuler leurs activités. 670. Les 40 Recommandations révisées du GAFI ont vu leur adoption et publication lors de la réunion plénière du GAFI qui s’est déroulée à Paris, en France en février 2012 sous la présidence italienne. La 4ème révision des normes initiée en 2009, en étroite collaboration avec le réseau mondial des ORSG et les organisations observatrices, notamment le Fonds monétaire international, la Banque mondiale et les Nations Unies. Ces normes révisées visent à enrayer les nouvelles menaces, à clarifier et à renforcer de nombreuses obligations existantes ainsi qu’à renforcer les obligations pour les situations de risques plus élevés. Les Recommandations du GAFI concernant la répression et les Cellules de renseignements financiers ont été considérablement élargies pour clarifier le rôle et les fonctions des agences opérationnelles responsables de la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. Par exemple, les CRF doivent être en mesure d’obtenir et d’utiliser des informations supplémentaires des assujettis si nécessaire pour effectuer correctement leur analyse, et les autorités de répression doivent mettre en place une enquête financière proactive parallèle, et le cas échéant, mettre à contribution des groupes multidisciplinaires spécialisés dans les enquêtes financières ou de patrimoine. En raison de la mondialisation accrue des menaces du blanchiment des capitaux et du financement du terrorisme, le GAFI a renforcé la portée de la coopération internationale entre les agences gouvernementales, et entre les groupements financiers. Les Recommandations révisées signifieront plus d’échanges d’informations efficaces, le retraçage, le gel, la confiscation et le rapatriement des avoirs illicites. Les Recommandations ont été réduites de 40 + 9 à 40. 668. Le GMC a pris note des informations et adopté le Rapport de la Plénière et recommandé que le Secrétariat envoie son approbation sur les Recommandations du GAFI et sur l’adhésion de Sao Tome et Principe au Conseil des ministres de la CEDEAO pour approbation. Participation aux Activités du GAFI 669. 128 Conformément aux obligations du GAFI pour ses Pour ce qui est de la réunion plénière du GAFI, qui 671. a également eu lieu à Paris, en France en octobre 2012 sous présidence norvégienne, le GIABA a réalisé comme principaux résultats, le retrait du Ghana de la Déclaration Publique du GAFI. Jusqu’en octobre 2012, le GIABA avait, dans le cadre du processus de revue du Groupe d’examen de la coopération internationale (GECI) trois de ses Etats membres : le Nigeria, le Ghana et Sao Tome et Principe (un observateur au GIABA et actuellement membre depuis mai 2012). Le GIABA a participé aux réunions du Groupe d’examen régional GAFI /GECI qui se sont tenues au Cap, en Afrique du Sud et à Beyrouth, au Liban du 17 au 19 janvier et du 11au 13 septembre 2012 pour discuter des rapports de ces pays qui avaient été ciblés pour un examen préalable et dans le cadre du processus d’examen du GECI. 672. Le Ghana et le Nigeria étaient soumis à ce processus en raison de mauvais résultats de leurs évaluations mutuelles, de la taille et de l’ intégration de leurs systèmes financiers avec le système financier international (supérieur au seuil des 5 milliards de dollars américains), et Sao Tome et Principe pour n’avoir pas réalisé de progrès suffisants dans la mise en œuvre de son plan d’action et également à cause de certaines défaillances stratégiques dans la LBC/FT. 667. En novembre 2012, la Plénière du GAFI 673. a conclu que le Ghana avait corrigé sensiblement les défaillances stratégiques identifiées par le GAFI dans le dispositif de LBC/FT du pays. Le Ghana a donc été retiré de la Déclaration publique et identifié dans le document public intitulé “Améliorer la conformité à la LBC/FT dans le monde: Un Processus permanent”. Le GAFI a convenu d’effectuer une visite sur place au Ghana pour confirmer que le processus de mise en œuvre des mesures de correction des défaillances précédemment identifiées mis en place est en cours. Dans la même optique, le Parlement nigérian a adopté l’amendement au Projet de loi d’interdiction du blanchiment des capitaux et de la prévention du terrorisme. La version finale de ces lois sera évaluée par le GAFI après leur promulgation. Même si Sao Tome et Principe est resté sur la Déclaration publique, le pays a participé à la réunion en face-à-face du Groupe d’examen régional GAFI /GECI et a enregistré quelques Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 www.giaba.org | progrès dans la correction des défaillances identifiées dans son dispositif de LBC/FT. Plus important, le GIABA et ses membres ont participé activement aux activités du GAFI au cours de l’année considérée. Participation aux activités du Groupe EGMONT 674. Le Groupe Egmont est un réseau mondial de cellules de renseignements financiers (CRF) qui se réunit régulièrement afin de renforcer la coopération entre ses membres dans les domaines de l’échange d’informations, de formation et de partage d’expertise, qui est cruciale dans la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Le GIABA participe aux activités du Groupe Egmont à l’appui des CRF de ses États membres. Quatre Etats membres du GIABA – la Côte d’Ivoire, le Mali, le Nigeria et le Sénégal - sont membres du Groupe Egmont, et le Burkina Faso, le Ghana et le Togo sont à l’étape finale de leur processus d’adhésion. 675. Au cours de l’exercice considéré, le GIABA a participé à la session plénière du Groupe Egmont qui s’est tenue à Saint-Pétersbourg, en Russie, du 6 au 13 juillet 2012. Aussi, du 29 au 30 novembre 2012, immédiatement après la réunion de la commission technique/plénière, le GIABA a organisé conjointement avec le Groupe Egmont un atelier à Dakar, au Sénégal. L’objectif principal de cette initiative conjointe est d’approfondir son partenariat stratégique avec les organismes régionaux de type GAFI et d’améliorer les normes opérationnelles des cellules de renseignements financiers. L’atelier s’est déroulé en présence du Président du Groupe Egmont et de son Secrétariat, du Secrétariat du GIABA et ses CRF, des participants d’autres pays africains et des experts régionaux et internationaux. 676. L’atelier a porté principalement sur les questions suivantes: yy yy yy yy yy yy yy yy yy Les activités de sensibilisation et de plaidoyer en direction des autorités sur la nécessité de veiller à ce que toutes les CRF de la région deviennent pleinement opérationnelles et membres du Groupe Egmont ; L’autonomie (financière et prise de décision) pour les CRF ; Les défis liés à la mise en place de CRF au sein des structures de contrôle ; Le parrainage dans le processus d’adhésion au Groupe Egmont ; Le personnel, la sécurité physique des locaux et la sécurité des dossiers des CRF ; Les défis liés à la collecte, à l’analyse et à la diffusion de l’information ; Les défis liés aux systèmes d’information de la CRF ; La question du secret professionnel et l’obligation de confidentialité du personnel de la CRF ; La question de la formation initiale et continue du personnel de la CRF. Assemblées annuelles du Groupe de la Banque Afrique de Développement à Arusha (Tanzanie) du 25 au 27 janvier 2012 677. La Banque Africaine de Développment (BAD) a tenu son assemblée générale annuelle à Arusha, en Tanzanie, du 28 mai au 1er juin 2012. La rencontre, qui avait pour thème : “l’Afrique et le nouveau paysage mondial: défis et opportunités”, a examiné les opérations menées par la Banque en 2012 et son portefeuille 2012, ainsi que les défis auxquels fait face l’Afrique dans les domaines du changement climatique, des infrastructures, du secteur privé et de la gouvernance. Outre la réunion plénière, une série de séminaires de haut niveau, de débats et d’événements parallèles, mettant l’accent sur les problèmes économiques, sociaux et politiques sur le continent ainsi que les défis et les possibilités inhérents à ce nouvel ordre mondial a été tenu.. 678. Sur invitation, le GIABA a été représenté à cette réunion au cours de laquelle il a établi des contacts de haut niveau avec les autorités compétentes pour la promotion de la coopération entre le GIABA et leurs institutions respectives. Le GIABA coopère avec la BAD sur ses propositions de projet. Atelier conjoint Sénégal/Nigéria sur les défis régionaux en matière de LBC/CFT organisé par le Département de la Sécurité intérieure des Etats Unis du 16 au 18 juillet 2012 à Dakar, Sénégal 679. Le Département de la Sécurité intérieure des Etats Unis a invité vingt (20) experts des parties prenantes de la LBA/CFT en provenance du Nigeria et du Sénégal, pour discuter des défis liés aux fonds illicites qui se posent en Afrique de l’Ouest à Dakar, au Sénégal, du 16 juillet au 18 mai 2012. La réunion s’est articulée autour de trois thèmes d’actualité se rapportant directement aux efforts de LBA/CFT. • Questions transfrontalières • Questions relatives au trafic de stupéfiants • Questions relatives au secteur financier 680. La réunion a été facilitée par les praticiens dans le domaine de la LBC/FT en provenance des États-Unis d’Amérique et de l’Organisation des Nations Unies (ONU). Le Secrétariat du GIABA a participé en tant qu’observateur. Un projet de rapport des recommandations a été présenté lors de la 18e réunion plénière du GIABA. Il a été convenu que la poursuite de la collaboration entre les Etats-Unis, le Nigeria et le Sénégal serait nécessaire pour la finalisation du rapport. 681. Les questions suivantes découlant de l’atelier seront examinées par le GIABA dans l’exécution des mandats dans les années à venir: • Suivi très attentif des Etats membres en ce qui concerne la mise en œuvre des Recommandations issues des rapports sur les typologies du GIABA ; • D’autres études de typologies sur l’utilisation des salons VIP comme point de transit pour le blanchiment des capitaux, le risque de nouveaux systèmes de paiement dans la région ; • Le Forum CRF devrait être pleinement opérationnel pour promouvoir la coopération entre les Etats membres et les cellules de renseignement financier ; Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 129 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org • Le GIABA doit continuer à participer à des événements de LAB/CFT similaires à l’avenir 30e Symposium international de Cambridge sur la criminalité économique, Jesus College, Cambridge, Royaume-Uni, du 2 au 9 septembre 2012 682. Le Symposium international de Cambridge a célébré sa trentième année dans la promotion d’une ‘meilleure compréhension des problèmes réels et pratiques de prévention et de lutte contre la criminalité économique, la corruption et les abus, et facilitant ainsi la coopération’. Le GIABA, conformément à son plan stratégique 2011-2014, continue de se concentrer sur les nouvelles questions sur les régimes de LBC/FT et la promotion de la coopération internationale. En tant que tel, le Secrétariat a participé au colloque international de Cambridge qui s’est tenu à Jesus College, à l’Université de Cambridge au Royaume-Uni du 2 au 9 septembre 2012, sous le thème ‘Criminalité économique - Survivre à l’automne - Mythes et réalités’. Dans le contexte du thème, le Directeur Général du GIABA, a prononcé un discours liminaire sur le thème «Renforcement de l’application des mesures de vigilance à l’égard de la clientèle à la lumière des normes révisées du GAFI: Implications pour les entités assujetties». Dans le cadre de son Assistance technique et la poursuite des efforts pour familiariser les experts régionaux avec les meilleures pratiques internationales en matière de LBC/CFT, le GIABA a parrainé la participation de sept hauts responsables de ses Etats membres. Conférence de l’Association des spécialistes certifiés de lutte contre le blanchiment d’argent (ACAMS) à Johannesbourg, Afrique du sud, du 31 octobre au 02 novembre 2012 683. L’Association des spécialistes certifiés de la lutte contre le blanchiment d’argent (ACAMS) est une association internationale qui vise à améliorer les connaissances et l’expertise de professionnels appartenant à un vaste éventail d’industries, tant dans le secteur public que privé, sur la LBC/FT. Fort d’un effectif dépassant les 13.500 adhérents dans 160 pays, l’ACAMS fournit des services de conférences internationales, de certification des professionnnels de LBC/ FT, de séminaires d’une journée complète, de séminaires en ligne, de formation adaptée et des opportunités de réseautage avec les pairs afin d’améliorer, de développer et de renforcer les compétences requises par les professionnels pour assurer un rendement efficient. Au cours des quatre dernières années, le GIABA a aidé l’ACAMS dans le développement des sections nationales de l’Association dans les États membres. La 2e Conférence annuelle de l’ACAMS sur la LBC/FT et la criminalité financière pour l’Afrique a eu lieu à Johannesburg, en Afrique du Sud, du 31 octobre au 02 novembre 2012. Le GIABA a été invité à prononcer une allocution 684. lors de la conférence dont le thème était “Equilibrer les défis régionaux et les obligations internationales” et les principaux objectifs étaient les suivants: 130 • Mieux connaître les Recommandations révisées du GAFI et les implications pour les organisations ; • Renforcer les procédures de vigilance à l’égard de la clientèle afin de se conformer aux multiples juridictions ; • Utiliser le système de surveillance et d’alerte afin de prévenir et de détecter efficacement toute activité suspecte. 685. Représentant le Directeur Général, le Directeur des programmes et projets a prononcé l’allocution principale. Plus de 200 professionnels de haut niveau en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux issus de 27 pays à travers le monde, dont 19 pays africains et 5 pays européens ont pris part à la conférence. Les professionnels du Nigeria, du Ghana, de la Zambie, du Kenya, des Etats-Unis et d’Afrique du Sud faisaient partie de la représentation de l’Afrique à la conférence. 686. Dans son allocution, le Directeur général a mis l’accent sur les efforts en cours pour présenter les meilleures pratiques internationales en matière de LBC/FT en Afrique de l’Ouest. En particulier, le discours a souligné les défis de la mise en œuvre des mesures efficaces de LBC/FT en Afrique de l’Ouest, y compris: les questions juridiques, environnementales, administratives, opérationnelles, les problèmes de coopération et de coordination. Pour relever ces défis, le Directeur a recommandé, entre autres, la nécessité de mettre en place un mécanisme adéquat pour la gestion des biens récupérés, la fourniture de ressources suffisantes à des programmes de LBC / FT, la promotion de l’inclusion financière, la pro-activité dans la conception de programmes LBC/CFT utilisant les résultats de typologies et d’autres études de recherche, et la capacité continue de mise à l’échelle (tant humaine qu'institutionnelle) des différentes parties prenantes en particulier les autorités compétentes. Soutien à la coopération et l’intégration régionales 687. En 2012, le GIABA a continué à soutenir davantage l’intégration régionale de la CEDEAO et la participation aux initiatives régionales, principalement les activités communautaires de la CEDEAO. Par conséquent, il a fourni une assistance directe aux organisations et gouvernementales et non gouvernementales et aux activités liées à la LBC/FT. Il s’agit notamment de ce qui suit: Conférence régionale sur l’adaptation de stratégies efficaces de conformité anti-corruption dans le cadre d’une région en développement à haut risque, du 19 au 20 juin 2012 Une conférence régionale sur la lutte contre la 688. corruption organisée par C5 Forum sur le thème ‘Adapter les stratégies de conformité anti-corruption dans le cadre d’une région en développement à haut risque’ s’est tenue à Accra, au Ghana, du 19 à 20 juin 2012. La conférence a réuni des représentants d’entreprises locales et internationales exposés au risque de corruption dans la région. Il s’agit notamment des fonctionnaires des commissions nationales de lutte contre la corruption, les services de la répression au Royaume-Uni et aux Etats-Unis et la Haute Commission britannique au Ghana. Des discussions ont eu lieu sur l’efficacité de la lutte contre la corruption aux niveaux local et international et de la législation sur la corruption, ainsi que l’application de ces lois en Afrique de l’Ouest. Le GIABA a participé à l’événement comme l’incarnation des efforts régionaux de lutte contre la corruption. 689. Les débats de ces deux jours ont porté sur sur Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 la corruption et ses diverses dimensions, notamment les difficultés dans l’application des cadres juridiques régionaux et internationaux pertinents et d’autres questions techniques, telles que: • • • • • • La répression criminelleaméricaine sur les pratiques de corruption à l’étranger (FCPA) et la loi britannique anti-corruption sur les entreprises ouest-africaines ; Lois anticorruption en Afrique de l’Ouest et priorités absolues en matière d’application de la loi des organismes aux Etats Unis, au RoyaumeUni et en Afrique de l’Ouest ; Les nouvelles techniques utilisées par les entreprises multinationales pour le développement et la mise à jour des politiques de conformité anticorruption ; Les risques spécifiques de fraude et de corruption associés au travail dans les exigences en matière de contenu local dans la région ; La vigilance raisonnable fondée sur le risque de tiers pour contrôler et minimiser les risques de responsabilité dans le cadre des contrats commerciaux dans la région ; et Les défis de l’entraide judiciaire, de recouvrement des biens et le rapatriement des avoirs détenus à l’étranger vers les pays de l’Afrique de l’Ouest. 690. Dans sa communication intitulée: ‘Initiatives régionales législatives et priorités en matière d’application de la loi contre la corruption en Afrique de l’Ouest’, le DG du GIABA a conceptualisé la corruption comme une infraction sous-jacente au blanchiment d’argent, et il a indiqué que la corruption représente le défi le plus chronique de la bonne gouvernance, notamment dans les pays en développement. C’est un facteur sous-jacent commun des conditions du sous-développement, de la fragilité de l’État, de la faiblesse institutionnelle, de l’instabilité politique, des déficits démocratiques, de l’insécurité humaine, des crises sociales, de la criminalité organisée et des progrès terriblement lents vers les Objectifs du Millénaire pour le Développment (OMD). La plupart des pays ayant le plus faible indice de développement humain (IDH), tel que publié dans les Rapports sur le développement humain du Programme des Nations Unies pour le développement, sont en Afrique de l’Ouest276. Fait intéressant, ces mêmes pays ont toujours occupé la catégorie ‘le plus corrompu’ de l’Indice annuel de la Perception de la Corruption de Transparency International277. Curieusement, presque tous les mêmes pays d’Afrique de l’Ouest ont connu des conflits internes, font face à une certaine forme de crise politique prolongée, ou sont généralement instables et très enclins à la violence politique. 691. Evidemment, il est devenu de plus en plus clair pour les gouvernements, la société civile et les partenaires internationaux en Afrique de l’Ouest que pour créer les conditions de stabilité démocratique, de paix et de sécurité ainsi que de progrès humains durables, il faut lutter contre la corruption comme une urgence de politique publique. Consciente des dangers que pose la corruption à l’intégration régionale, au développement, à la paix et à la 276 Tous les rapports sur le développement humain peuvent être consultés à http://www.undp.org/ content/undp/en/home/librarypage/hdr 277 Visiter www.transparency.org annuel www.giaba.org | stabilité, la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a réagi avec des contre-mesures au niveau régional depuis le début du nouveau millénaire. Le 21 décembre 2001, la CEDEAO a adopté un 692. protocole sur la lutte contre la corruption dont l’objectif est de renforcer les mécanismes efficaces visant à prévenir, réprimer et éradiquer la corruption. Le Protocole engage les États parties à harmoniser leurs lois nationales sur la lutte contre la corruption, à adopter des mesures préventives efficaces contre la corruption et à prévoir des sanctions proportionnées et dissuasives. Le protocole porte sur les mesures préventives, telles que les exigences dans la fonction publique de déclaration des biens et l’établissement de codes de conduite, et les exigences d’accès à l’information, la protection des dénonciateurs, les normes de passation des marchés et la transparence dans le financement des partis politiques. Le Protocole oblige également les États parties à adopter les mesures législatives nécessaires pour criminaliser un large éventail d’infractions, notamment le trafic d’influence, l’enrichissement illicite, les faux en écritures comptables, les actes de complicité de corruption et le blanchiment du produit de la corruption. De plust, le Protocole appelle à un cadre de coopération internationale qui vise à améliorer l’entraide juridique et promouvoir la coopération judiciaire et policière au sein de l’Afrique de l’Ouest et d’autres régions d’Afrique. Enfin, le protocole appelle à un mécanisme de suivi à travers la mise en place d’une commission technique pour suivre la mise en œuvre de ce qui précède, aux niveaux national et sous-régional, et recueillir et diffuser l’information, et fournir une formation et une assistance aux États parties. Bien que ce protocole prévoie des mesures importantes et conséquentes pour lutter contre la corruption, il n’est pas encore entré en vigueur, car le nombre minimum de ratifications des Etats n’a pas été obtenu. Une autre réponse régionale importante peut être 693. trouvée dans l’article 38 du Protocole de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance additionnel au Protocole relatif au Mécanisme de prévention, de gestion, de règlement des conflits, de maintien de la paix et de la sécurité. Cet instrument appelle les Etats membres à s’engager à lutter contre la corruption et à gérer leurs ressources nationales de manière transparente et garantir davantage la mise en place de mécanismes appropriés pour lutter contre la corruption au sein de leurs juridictions respectives. 694. Le DG a déclaré que la réponse la plus décisive et la plus pratique de la CEDEAO au défi de crimes financiers, y compris la corruption a été la création du Groupe Intergouvernemental d’Action contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest (GIABA). Il a ensuite conclu que la faiblesse inhérente à nos institutions, notamment le système de justice pénale, résulte principalement de l’absence de volonté politique pour introduire de profondes réformes dans les institutions. L’impact de la loi peut être senti seulement s’il y a assez de ressources et, plus important encore, de l’intégrité pour enquêter et poursuivre les cas de corruption. Il ne devrait pas avoir de vaches sacrées et le large éventail de peines et des sanctions doit être appliqué de manière cohérente. Les gouvernements de la région doivent faire beaucoup plus pour placer les questions de lutte contre le blanchiment de capitaux et la corruption au cœur de leur agenda politique et réprimer la grande corruption, qui est une cause majeure de pauvreté et de sous-développement Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 131 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org dans la région. De telles initiatives doivent remédier aux faiblesses spécifiques et causes de la corruption et surveiller et analyser l’efficacité des initiatives et des régimes mis en place pour lutter contre le crime. La corruption doit devenir une question de politique centrale dans la gouvernance. 695. Selon lui, l’élément le plus important qui nécessite davantage de travail est la capacité à poursuivre et juger avec succès les cas de grande corruption. Dans de nombreux pays de la région, les cas de corruption notoires sont soit laissées en suspens dans les tribunaux indéfiniment ou rejetés prématurément, en raison d’une mauvaise poursuite et/ou d’incompétence judiciaire. Conjuguée aux conditions de la mauvaise gouvernance et la corruption généralisée dans le secteur public, la faiblesse de l’appareil judiciaire est susceptible d’encourager l’impunité et encourager davantage les criminels à poursuivre leurs pratiques de corruption. La 42e réunion ordinaire Comité des gouverneurs des banques centrales des Etats membres de la CEDEAO, Monrovia, Libéria, 12 juillet 2012 696. L’Agence Monétaire de l’Afrique de l’Ouest (AMAO) a tenu sa réunion statutaire semi-annuelle à Monrovia, au Libéria, du 11 au 14 juillet 2012. Le Directeur Général du GIABA a été invité à y assister et il a fait une présentation au Comité des gouverneurs des banques centrales sur les recommandations révisées du GAFI en soulignant leur rôle, en tant que régulateurs, dans la mise en œuvre des mesures de LBC/FT dans leur pays. Il la également informé de l’assistance du GIABA aux pays membres, de l’état de mise en œuvre de la réglementation, l’impact des nouvelles technologies sur la transparence des transactions bancaires, ainsi que l’identification des transactions suspectes. Cette présentation a été bien accueillie et les gouverneurs ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre des mesures de LBC/FT dans leurs pays respectifs. Ils ont instruit leur comité technique composé de directeurs de la supervision bancaire d’inscrire la LBC/FT à leur ordre du jour chaque fois qu’ils se rencontrent. L’Assemblée générale annuelle 2012 du Réseau des institutions nationales de lutte contre la corruption en Afrique de l’Ouest (RINLCAO), Cotonou, Bénin, 22-23 août 2012 697. Le Réseau des institutions nationales de lutte contre la corruption en Afrique de l’Ouest (RINLCAO) a tenu son assemblée générale annuelle à Cotonou, au Bénin, du 22 au 23 août 2012. L’objectif du réseau est de renforcer la coordination régionale, d’examiner et de discuter des méthodes et tendances de la corruption, ainsi que les efforts pour y faire face. Le RINLCAO est composé d’institutions de lutte contre la corruption dans les quatorze (14) Etats membres de la CEDEAO. Le but principal de l’assemblée générale annuelle de 2012 était d’examiner les progrès réalisés à l’égard de la ratification, de l’internalisation et de la mise en œuvre du Protocole de la CEDEAO sur la corruption, la coopération entre le RINLCAO et le plan de travail triennal. Les stratégies visant à affaiblir le lien entre la corruption et le terrorisme dans les Etats membres, ainsi que les efforts visant à renforcer sa structure et son fonctionnement ont également fait l’objet de discussions. Dix pays étaient représentés. Le Burkina Faso, le Cap-Vert, le Sénégal et la Sierra Leone n’ont pas envoyé de représentants. La Gambie, le seul pays à n’avoir pas encore créé une institution de lutte contre la corruption au moment de l’assemblée générale annuelle, a assisté en tant qu’observateur. La Commission de la CEDEAO, le GIABA, 132 le PNUD et l’OSIWA ont tous participé en tant qu’observateurs. L’Assemblée générale annuelle a analysé les 698. réalisations 2011, avec un accent sur le régime anti-corruption, le développement institutionnel du RINLCAO, le partage d’informations et la coopération entre les membres RINLCAO et le niveau de mise en œuvre du plan de travail triennal. En termes de régime anti-corruption, le Cap Vert, la Côte d’Ivoire, la Guinée, la Guinée Bissau, le Liberia et le Sénégal n’ont pas encore ratifié le Protocole de la CEDEAO. Il n’y avait pas de contact efficace avec les institutions membres, de secrétariat fonctionnel et de budget de fonctionnement. Cela a conduit à une mise en œuvre inadéquate du plan de travail triennal pour l’exercice à l’étude. Afin de renforcer le travail du Réseau pour 699. surmonter certains des défis mentionnés ci-dessus, il a été demandé au réseau de développer un partenariat avec la Commission de la CEDEAO, le GIABA et l’OSIWA dans la lutte contre la corruption dans la région; d’entreprendre des visites de plaidoyer pour la ratification rapide et la domestication des protocoles pertinents sur la lutte contre la corruption et, la mise en œuvre des programmes axés sur les résultats. Assemblée Générale du Comité des Chefs de Police d'Afrique de l'Ouest (CCPAO), Abidjan, Côte d’Ivoire, 1215 septembre 2012 700. Le Comité des Chefs de Police d’Afrique de l’Ouest (CCPAO), en partenariat avec la Commission de la CEDEAO, a organisé son Assemblée Générale annuelle du 12 au 15 septembre 2012 à Abidjan, en Côte d’Ivoire. L’Assemblée Générale consistait en plusieurs ateliers des Bureaux centraux nationaux (BCN) d’INTERPOL, du Comité des chefs des services de sécurité (CCSS) et le Forum des ministres en charge de la sécurité. Les réunions étaient coordonnées par la Division de la sécurité régionale du Département des Affaires politiques, paix et sécurité de la Commission de la CEDEAO. Dans l’ensemble, les participants ont discuté des questions relatives à la sécurité en Afrique de l’Ouest et proposé des solutions durables, notamment sur la lutte contre la criminalité transnationale organisée. Tous les États membres de la CEDEAO étaient représentés à la réunion, ainsi que des représentants de la Commission de la CEDEAO, du Secrétariat général d’INTERPOL, du Comité des chefs de police d’Afrique centrale, du Bureau régional d’INTERPOL pour l’Afrique de l’Ouest, et de l’Institut d’Etudes de Sécurité (ISS). 701. Compte tenu de son rôle stratégique dans la région, le Secrétariat du GIABA a été invité à participer aux réunions et apporté sa contribution au débat. Certaines des recommandations issues des réunions sont présentées cidessous: • • • • Les pays membres doivent présenter un plan d’action stratégique en matière de sécurité nationale à court, moyen et long terme; Les États membres doivent ratifier l’Accord 2003 de coopération en matière de renseignements; La nécessité d’élaborer une approche simplifiée en ce qui concerne l’extradition de personnes d’un pays à l’autre grâce au Bureau central national d’Interpol; La nécessité de l’implication du secrétariat permanent du CCPAO dans la mise en œuvre du projet d’Initiative interinstitutions des pays Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 • • côtiers de l’Afrique de l’Ouest ; Le Libéria et la Guinée devraient prendre des mesures pour créer des CRF en vue de renforcer les efforts régionaux de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme; Le GIABA devrait continuer à organiser des programmes de formation spécifiques sur les techniques d’enquêtes financières pour les agents chargés de la répression criminelle. 702. À la fin de la réunion, l’Assemblée générale a adopté les recommandations de la 4ème réunion du CCSS et de la 13e réunion du CCPAO. Il a été décidé que lors de la prochaine réunion, la mise en œuvre des recommandations antérieures sera évaluée en profondeur. Atelier régional sur l’harmonisation des cadres de réglementation et de supervision des banques et institutions financières non bancaires, Conakry, Guinée, 1 -3 octobre, 2012 703. L’Agence Monétaire de l’Afrique de l’Ouest (AMAO), et l’Institut Monétaire de l’Afrique de l’Ouest (IMAO), en collaboration avec la Banque centrale de la République www.giaba.org | de Guinée (BCRG), ont organisé un atelier à Conakry, en Guinée, du 1e au 03 octobre 2012, auquel ont participé toutes les banques centrales de tous les Etats membres de la CEDEAO, à l’exception de la Banque centrale du CapVert. D’autres organisations, notamment le GIABA, le FMI, la BEAC, le WAIFEM, et des représentants des associations professionnelles d’assurance et les sociétés de microfinance ont également pris part à la rencontre. L’atelier visait à harmoniser les cadres réglementaires et de supervision des banques et institutions financières non bancaires dans l’espace CEDEAO. Le GIABA a fait une communication sur la pertinence des normes révisées du GAFI pour les cadres réglementaires et de surveillance harmonisés des entités assujetties dans la région, et a en outre été invité à faire une présentation similaire à la prochaine réunion de l’IMAO prévue à Accra, au Ghana, du 8 au 10 Octobre 2012 . A l’issue de l’atelier, l’AMAO et l’IMAO ont été chargés de coordonner le processus d’harmonisation avec une date d’achèvement prévue en décembre 2017. 40e Anniversaire et Séminaire sur la Zone Franc, Paris, France du 03 au 07 octobre 2012 704. La réunion de la Zone Franc s’est tenue à Paris, en France du 3 au 7 octobre 2012. L’objectif de la rencontre était Le Directeur Général, Dr Abdullahi Shehu et son Excellence, Mme Katyen C. Jackden mni, Ambassadeur du Nigéria auprès du Sénégal lors de sa visite de courtoisie au GIABA, le 6 août 2012. de faire le point sur les perspectives économiques des pays de la Zone franc. Trois rencontres ont eu lieu: • • • Réunion du comité de liaison anti-blanchiment de la zone franc; Réunion des experts de la Zone franc ; Réunion des ministres de la Zone franc. 705. Le Secrétariat du GIABA a participé à la réunion et a souligné les progrès du Secrétariat dans la mise en œuvre des régimes de LBC/FT dans la zone UEMOA et a également mené des activités de plaidoyer en présence de parties prenantes de haut niveau de la LBC/FT. Conclusion 706. L’engagement du GIABA dans les activités d’intégration régionale et de coopération internationale en 2012 est tout à fait remarquable. Non seulement le GIABA a organisé avec succès des événements parrainés liés à l’approfondissement du programme d’intégration de la CEDEAO dans le cadre de son mandat, mais il a également permis de réunir des groupes de discussion pour examiner les questions de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme et son impact sur l’intégration régionale, la paix, la stabilité et le développement. Le GIABA a également apporté une contribution importante dans de nombreuses Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 133 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org autres activités internationales et régionales qui favorisent la sécurité mondiale et tentent d'éliminer la criminalité trans-trans-frontalière à travers le monde, de l’Afrique en l’Europe, de l’Amérique au Moyen-Orient à travers certains programmes et activités présentés dans ce chapitre. La vérité, c’est que les crimes transfrontaliers ne sont pas limités à un territoire, nécessitant ainsi une collaboration continue comme indiqué dans les nombreux engagements du GIABA. 707. En tant qu’organe régional de type GAFI, on ne saurait trop insister sur l’implication continue et la participation active du GIABA aux activités du GAFI et cela va se poursuivre dans les années à venir. Une collaboration similaire avec tous les organismes évaluateurs, y compris 134 d’autres ORTG, les institutions financières internationales, continuera à être une priorité avec d’autres partenaires au développement, comme l’ONU, WHC, Interpol, les organisations régionales, la BOAD, le FAD, l’UEMOA, et toutes les autres institutions de la CEDEAO. 708. Comme indiqué dans le chapitre précédent, l’objectif de la politique d’intégration et de coopération du GIABA est de faire en sorte que notre société soit débarrassée de tous les crimes financiers et transfrontiers et que la CEDEAO devienne une économie sûre, saine et intégrée et une communauté dynamique. Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 www.giaba.org | Chapitre Huit SERVICES ADMINISTRATIFS ET DE SOUTIEN E n 2012, le Secrétariat a consolidé ses réformes administratives et financières, finalisé le processus de codification de ses procédures et renforcé ses capacités humaines et financières. à l’amélioration de la planification et des fonctions relatives aux TIC. L’organigramme actuel du GIABA est indiqué dans l’annexe 2. Dotation en personnel 710. Dans le contexte des réformes engagées par le Conseil des ministres dans les institutions de la CEDEAO, et d’une transition dans l’administration de la Commission de la CEDEAO, le Secrétariat s’est efforcé de placer le GIABA en tant qu’institution modèle au sein de la CEDEAO et au sein des réseaux d’ORTG. Les postes vacants pourvus en 2012 comprennent 714. les postes d’agent chargé de la répression, d’assistant informaticien, d’assistant administratif, de chargé de programme, d’assistant de recherche, d’assistant protocole et d’assistant de documentation. D’autres postes vacants tels que l’administrateur général (Programmes), l’agent responsable de l’administration et des ressources humaines, le responsable du secteur financier et les assistants de bureau sont en passe d’être pourvus. 709. 711. Une nouvelle structure organisationnelle, conforme à sa mission et ses activités, a été approuvée par le Conseil des ministres lors de sa 65e session, tenue à Abuja en août 2011. Ceci a abouté au recrutement de personnel professionnel. Cependant, le recrutement n’est pas encore finalisé en raison du gel du recrutement imposé par l’Autorité en attendant la finalisation de l’audit institutionnel des institutions de la CEDEAO. 712. Les efforts du Secrétariat pour se conformer aux meilleures normes internationales ont donné lieu à des améliorations dans la gestion administrative et financière du GIABA. Une évaluation globale par le Comité d’audit des institutions de la CEDEAO a conclu que le GIABA a respecté toutes les recommandations formulées par les instances dirigeantes. Le Secrétariat a franchi un pas de plus dans la préparation du terrain pour la coopération des donateurs en améliorant ses normes et outils de gestion au-delà de leurs exigences. Structure organisationnelle Compte tenu des besoins croissants des Etats 713. membres, le portefeuille de L’Assistance technique du GIABA a considérablement augmenté alors que les normes révisées du GAFI ont généré de nouveaux domaines de responsabilité et de soutien, notamment en termes de stratégies, d’évaluation des risques et d’appui aux Etats membres pour intégrer le financement de la prolifération en tant qu'infraction, si tel n’est pas le cas. Sur la base de ces défis et opportunités, le renforcement de la Direction de la recherche et de la planification est devenu nécessaire grâce Journée de réflexion à l’intention du personnel et autres activités sociales 715. En vue d’intégrer la culture institutionnelle dans les comportements et les attitudes du personnel, le Secrétariat a convoqué une journée de réflexion pour l’ensemble du personnel à Somone, au Sénégal du 5 au 7 juin 2012, facilitée par un éminent consultant en ressources humaines assisté par un ancien responsable des ressources humaines de l’ONU. Les discussions ont porté sur le thème “Induire une culture institutionnelle dans le GIABA” et ont été l’occasion d’un échange de vues sur les croyances et les attitudes du personnel, ainsi que leur relation avec l’institution et la communauté. D’importantes recommandations ont été recueillies et analysées par la direction. 716. Les recommandations ont porté sur l’amélioration des compétences en leadership du personnel, la productivité de l’équipe, la communication entre les membres du personnel, la diversité, la prestation de travail et la gestion, la communication interne, l’ancrage des valeurs fondamentales du GIABA dans l’exercice des responsabilités, l’amélioration de la motivation du personnel et la productivité, l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée, la création d’une réserve de leaders et de gestionnaires efficaces, la promotion de l’innovation et de la créativité pour une croissance durable ainsi que l’épanouissement du personnel et la normalisation des documents. 717. La direction s’est efforcée de mettre en œuvre ces Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 135 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org recommandations, et une mise à jour sur l’état de mise en œuvre sera fournie lors de la prochaine retraite. Journée internationale de la femme, le 8 mars 2012 718. Un des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) est de promouvoir l’égalité des sexes et les droits des femmes. C’est aussi un principe clé du programme d’intégration régionale de la CEDEAO. Afin de démontrer l’engagement de la direction à l’équilibre entre les sexes, ainsi que la protection et la promotion des droits des femmes, le Directeur général a renouvelé la célébration de la Journée internationale de la femme au GIABA, le 8 mars 2011. Le Secrétariat a célébré la journée au GIABA à travers une conférence sur le thème “Concilier vie Photo de famille du personnel du GIABA lors de la retraite tenue du 5 au 7 juillet 2012 à la Somone, Sénégal. de famille et travail” et une réception au cours de laquelle le directeur général adjoint leur a assuré de son soutien et a reconnu leur immense contribution à la réussite du GIABA. Assemblée générale du personnel/Assemblée publique 719. Dans le cadre de la promotion de la transparence et du dialogue constructif entre les membres de la direction et du personnel, deux assemblées générales du personnel, visant à fournir de la rétroaction au personnel sur les questions de gestion, ont eu lieu en février et octobre 2012, conformément aux mécanismes de communication interne prévus par la Direction Générale. Des questions liées au régime d’assurance-maladie, au processus d’évaluation du personnel et aux relations de travail ont été soulevées et la direction a fourni des réponses claires. Des mesures ont été également prises par la suite pour régler certaines des questions soulevées. En outre, le Directeur général a tenu des réunions trimestrielles avec les représentants du personnel. Ces rencontres visent essentiellement à permettre au DG de communiquer les stratégies et la vision de la Communauté et de l’institution aux représentants du personnel et recevoir des suggestions et d’éventuelles plaintes. 720. Le GIABA a organisé une Cérémonie de remise des cadeaux de noël le 15 décembre 2012 au cours de laquelle le Directeur général a remis des cadeaux de noël à tous les enfants de la famille du GIABA pour exprimer l’appréciation du GIABA aux membres du personnel pour leur excellente contribution au cours de l’année avec le soutien de leur familles. Programme de formation du personnel Dans le cadre de son objectif global de 721. renforcement des compétences du personnel, le GIABA a 136 élaboré, un plan de formation détaillé en mars 2012 pour être utilisé pour 2012-2015. Un catalogue de formation 2012 a été approuvé avant qu’une décision communautaire réduise la formation entreprise en dehors de la région de la CEDEAO à 20% des activités de formation. Compte tenu des particularités des besoins du GIABA (LBC/FT, le recouvrement des biens illicites, la coopération internationale et l’entraide judiciaire, la gestion stratégique des programmes, etc) qui ne sont pas disponibles dans la région, cette décision a fait naître certaines inquiétudes qui doivent être traitées. Il a été convenu que le GIABA exposera ces particularités afin d’obtenir une dispense pour cette mesure. Le financement 722. Au cours de l’exercice considéré, le GIABA a bénéficié des fonds du prélèvement communautaire de la CEDEAO (salaires du personnel, programmes, dépenses administratives et d’investissement), du Département d’État américain (soutien à l’évaluation mutuelle des Etats membres), de l’UNCTED (mise en œuvre des exigences en matière de gel pour les États membres du GIABA), du Gouvernement de la Suisse (séminaire sur le financement du terrorisme, régime de lutte contre le blanchiment de capitaux pour les EPNFD pour les pays de l’Afrique du Nord et de l’Ouest). 723. Afin de diversifier sa base de financement, le GIABA est en train de finaliser des ententes de financement avec l’Union européenne dans les domaines de l’amélioration de la lutte contre le blanchiment de capitaux dans le secteur financier, la mise en œuvre des recommandations du GAFI et la mise à jour des législations régionales. Des négociations ont également été entamées avec la BAD pour une Assistance technique directe au GIABA. Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 Exécution du budget 724. La 67ème Session Ordinaire du Conseil des Ministres de la CEDEAO a approuvé un budget de 8.982.779 d’UC pour la mise en œuvre des activités du GIABA en 2012, soit une croissance de 13% des fonds mis à disposition par rapport à 2001 Le budget est financé à 97% (soit 8.682.779 d’UC) par le prélèvement communautaire et 3% (soit 300.000 d’UC) par des fonds extérieurs. Au cours de la période sous revue, 94% du budget a été exécuté. Les difficultés dans l’exécution du budget du GIABA se situent au niveau de la perte de change due au taux de rémunération en UC par rapport au dollar entraînant des écarts de trésorerie, la coordination entre les fonctions de planification et d’exécution, la faible capacité d’absorption des États membres et des nouvelles priorités par rapport aux besoins déterminés. Le respect scrupuleux des règles communautaires entrave également l’atteinte des objectifs car une attention est toujours accordée à la régularité sur l’efficience et l’efficacité. Évidemment, les règles doivent être modifiées pour refléter les réalités actuelles dans la gestion des programmes et projets. Audit des états financiers 725. L’audit externe des états financiers 2011 du GIABA a été effectué en novembre 2012 par KPMG, Ghana. Le cabinet a présenté son rapport final au Comité d’audit des institutions de la CEDEAO qui sera finalement transmis au Conseil des ministres pour approbation. Au moment de la finalisation du présent rapport, le Comité d’Audit n’a pas examiné le rapport pour approbation par le Conseil. Pour cette raison, les états financiers 2011 ne sont pas inclus dans ce rapport. Toutefois, le rapport sera publié dans le rapport annuel 2013 ainsi que celui de 2012, tel qu’approuvé. En plus de l’audit annuel effectué par des 726. vérificateurs externes, le Contrôleur financier des institutions de la CEDEAO a effectué deux visites sur place en juin et octobre 2012 afin d’examiner les opérations administratives et financières du GIABA. Le vérificateur intérieur en chef a également effectué des visites sur place au GIABA et dans quatre CRF pour examiner le processus d’achat pour l’acquisition et l’installation de projet de logiciel d’analyse de lutte contre le blanchiment de capitaux. Le rapport n’est pas encore finalisé, mais le vérificateur a exprimé sa satisfaction au cours de séances de débriefing sur place quant à la viabilité technique du logiciel et les procédures de passation des marchés suivies. Autres activités 727. Au cours de la période considérée, des séances d’échanges ont été organisées pour permettre au personnel qui a participé aux rencontres internationales de partager les résultats de ces formations et réunions, et leur connaissance personnelle avec leurs collègues. La Direction des programmes a organisé deux sessions de partage: l’une sur les 40 Recommandations du GAFI et l’autre sur la stratégie de communication du GIABA. La Direction de la Recherche et de la Planification a organisé une session de partage sur le nouveau portail GIABA, qui est un pas en avant dans l’automatisation et la rationalisation des processus de travail au niveau du Secrétariat et la modernisation de ses outils de communication. La Direction de l’Administration et des Finances a organisé une session de partage sur le régime www.giaba.org | d’assurance maladie et une autre sur la mission confiée au médecin désigné de l’institution. 728. Le GIABA a participé à la réunion portant sur l’examen du budget 2012 qui s’est tenue à la Commission de la CEDEAO et la réunion du Comité des Finances et de l’Administration à Abuja, au Nigeria du 14 au 18 novembre 2012 pour consolider les propositions de budget des institutions de la CEDEAO qui seront présentées au Conseil des ministres pour examen et approbation. Le GIABA a participé activement avec d’autres institutions de la CEDEAO au processus de réforme de la gestion des finances, y compris la finalisation du Code des marchés de la CEDEAO. Le GIABA a également participé à la réunion du 729. Comité d’audit qui s’est tenue en juillet 2012 à Abuja sur la réforme des institutions de la CEDEAO. D’importantes décisions ont été prises afin de renforcer la gestion financière des institutions de la CEDEAO et de faciliter la collecte du prélèvement communautaire. Toutefois, comme le Comité de gestion du prélèvement communautaire ne pouvait pas se réunir régulièrement, tel que prévu par le Règlement, la réunion qui devait être accueillie par le GIABA a été reportée sine die, ce qui entrave une prise de décision importante qui permettrait d’améliorer la gestion financière de la CEDEAO. Planification des achats et établissement de rapports Incontestablement, les réformes dans le processus 730. de passation des marchés sont entrain d’être mises en oeuvre, quoique lentement, mais sûrement. En janvier 2012, l’unité d’approvisonnement a préparé un plan d’approvisionnement détaillé tel que requis par le Code des Marchés de la CEDEAO. Cela a été fait en étroite consultation avec d’autres ministères. Le processus d’approvisionnement a été consolidé et des opportunités créées pour gérer les activités d’achat de qualité. Avec le plan d’approvisionnement, nous sommes en mesure de déterminer la valeur monétaire de chaque contrat. 731. Toutefois, l’unité d’approvisionnement continue de faire face à des défis dans la mise en œuvre du Plan. Les principaux défis sont liés au coût et à la qualité. Le GIABA continue à faire face à des défis supplémentaires, notamment la communication, les paiements, les règlements douaniers des États membres, le délai d’exécution, le transport, la réglementation gouvernementale à l’étranger et les accords commerciaux. Néanmoins, des progrès ont été enregistrés dans l’année, y compris: • Normalisation: Le GIABA a établi les documents d’approvisionnement et les modèles pour apporter son aide au processus de passation des marchés. Les articles et matériels normalisés qui sont en conformité avec les normes internationales sont fortement recommandés pour fournir un appui aux États membres. Ceci permettra non seulement de gagner du temps et de l’argent pour le GIABA lui-même, mais aussi pour les entrepreneurs soumissionnaires. • Specification: Le GIABA continue à faire un pas vers l’utilisation des spécifications basées sur les résultats. Les utilisateurs finaux et les acteurs sont impliqués dans la mise en œuvre de leurs cahiers des charges: Les principaux défis auxquels nous sommes confrontés est la définition étroite des caractéristiques ou l’utilisation des spécifications commerciales (par exemple l’utilisation de noms de marque). Cela a abouti à moins d’alternatives avec l’augmentation des coûts et l’obtention de mauvais produits. • Liste de fournisseurs approuvés: Une liste exhaustive Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 137 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org des fournisseurs a été préparée, même si elle n’était pas une exigence dans le présent Code des Marchés. La liste comprend les fournisseurs qui offrent des produits et services haut de gamme avec une capacité suffisante et une stabilité commerciale. Le choix des fournisseurs est fondé sur des capacités avérées, des compétences de base reconnues et des fiches de performance objectives. La liste est mise à jour annuellement à travers l’évaluation continue des fournisseurs en vue de promouvoir l’efficacité, la transparence, la probité et d’améliorer la gestion financière. Le processus d’évaluation de la performance a incité les fournisseurs à améliorer leur performance. Les défis associés à l’évaluation des fournisseurs comprennent les engagements en termes de de ressources et de coûts dans l’établissement et le maintien d’un système solide et efficace. Ainsi, l’engagement de la direction à appuyer un processus d’évaluation des fournisseurs est essentiel. Technologies de l’Information et de la communication (TIC) 732. Le GIABA est une institution à forte intensité de TIC. La plupart des opérations du GIABA sont effectuées par voie électronique. Par conséquent, l’investissement dans les TIC est une priorité absolue pour le GIABA. Chaque année, l’institution s’efforce de maintenir et d’améliorer son infrastructure TIC afin de faciliter ses processus de travail. En 2012, un certain nombre d’initiatives ont été mises en œuvre et celles-ci sont décrites cidessous. a) Communication vocale sur protocole internet 733. En 2012, le GIABA a déployé un système de communication alternatif qui relie le Secrétariat et les CN du GIABA en utilisant le protocole de la téléphonie par Internet. Ce système permettra aux utilisateurs de communiquer gratuitement aussi longtemps qu’ils ont une connexion Internet avec une bande passante suffisante ; le système dispose de fonctionnalités de pointe telles que le renvoi d’appel et la flexibilité d’intégrer d’autres plates-formes. Les composants du système VIOP comprennent un adaptateur Cisco Linksys, un téléphone numérique Panasonic et un téléphone analogique Alcatel, qui se connectent à un réseau local ou un système ADSL sans fil. Le système est durable durée parce que la technologie utilisée est très simple, mobile, flexible et efficace. b) Remplacement d’anciens systèmes et autres matériels informatiques 734. Le GIABA dispose d’un temps de recyclage d’une durée maximale de 5 ans pour ses systèmes. Sur la base de l’inventaire existant, tous les systèmes identifiés pour être à la période de recyclage ont été remplacés par de nouvelles versions améliorées. Cette mesure vise à fournir des outils de travail efficaces et efficients en vue d’améliorer la productivité du personnel. Les caractéristiques haut de gamme des ordinateurs nouvellement installés ne nécessiteront pas un entretien régulier et un soutien dans un avenir prévisible. Des films de protection pour renforcer la sécurité au Secrétariat du GIABA 735. Le Secrétariat du GIABA est situé en face de l’Université Cheikh Anta Diop, et des troubles estudiantins éclatent de temps en temps. Par conséquent, le GIABA a décidé de renforcer la sécurité de ses locaux. Le film de protection sur les vitraux permettra de renforcer la sécurité du personnel et des visiteurs au Secrétariat, réduisant ainsi l’impact de petites particules de verre c) 138 qui se propagent. d) Mise à disposition d’un tunnel RPV et de servers DNS au Secrétariat du GIABA 736. Un tunnel de réseau privé virtuel (RPV) sécurisé a été prévu pour relier le Secrétariat au centre de données distant pour la sauvegarde régulière des documents et des programmes afin de réduire les risques et faciliter la continuité des activités. En outre, le niveau de mobilité du personnel est élevé en raison des missions officielles. Ainsi, un tunnel RPV entre le client et le server a été mis en place afin de leur fournir un accès distant sécurisé à leurs ordinateurs dans le bureau. Cela est d’autant plus important avec migration envisagée vers un système de workflow électronique. Le RPV facilitera également un fonctionnement parfait des centres d’information situés à Lagos et à Abidjan. e) Scanners de devises 737. En novembre 2007, le GIABA a publié le rapport de son exercice sur les typologies sur les opérations de trésorerie et les passeurs de fonds en Afrique de l’Ouest. L’étude a identifié les vulnérabilités de l’Afrique de l’Ouest par rapport aux opérations de trésorerie et passeurs de fonds. Dans le cadre des recommandations du rapport, certains Etats membres bénéficient de scanners de devises en vue d’appliquer leurs lois locales contre les mouvements transfrontaliers d’argent liquide tant à l’intérieur qu’en dehors de leurs pays. La Guinée Bissau et la Côte d’Ivoire ont été les premiers à bénéficier d’un tel soutien en 2011. 738. Au cours de l’année 2012, le GIABA a acquis des scanners de devises pour la Guinée Conakry et le Libéria. Cependant, en raison du temps d’expédition et de dédouanement, l’installation des scanners sera achevée au début de 2013. 739. Au cours du dernier trimestre de 2012, le GIABA a commencé le processus de déploiement d’un portail intranet élaboré et un système d’automatisation de la gestion. Cette mesure vise à automatiser les processus de travail internes du GIABA et à faciliter la collaboration et l’exécution efficace des programmes et projets. Conclusion 740. L’établissement et le maintien d’une gestion basée sur l’amélioration continue est un véritable défi dans un environnement instable. Le Secrétariat s’est efforcé d’entreprendre des réformes majeures depuis 2007, un grand bond en avant des réformes institutionnelles en cours de la CEDEAO. La forte infrastructure des TIC et les meilleures normes internationales qu’il a mises en place pour son fonctionnement ont gagné la confiance des partenaires techniques et financiers et, par voie de conséquence, ouvert de nouvelles pistes de coopération. Ceci est conforme à la vision du GIABA «d’être un leader dans la promotion d’une alliance régionale contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive». La prochaine étape sera de renforcer le réseau de correspondants nationaux pour atteindre des normes similaires. Nous sommes conscients des défis d’une telle entreprise en raison de la faible capacité de la plupart de nos Etats membres. C’est pourquoi nous appelons à un soutien technique et financier continu pour réaliser notre vision et nos objectifs. Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 www.giaba.org | Chapitre Neuf CONCLUSION: ENJEUX ET PRIORITES A L’AVENIR 741. C omme il a été signalé dans les rapports annuels précédents, ce Rapport 2012 a renforcé le fait que le GIABA a travaillé efficacement pour promouvoir les normes acceptables de LBC/FT, ce qui a permis d’améliorer la solidité des systèmes financiers en Afrique de l’Ouest. Les chapitres précédents ont collectivement démontré que le GIABA a aidé ses États membres à construire et consolider les systèmes de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, et même d’autres infractions sous-jacentes au blanchiment de capitaux, y compris le trafic de drogues, d’êtres humains et d’armes et l’insurrection, la fraude et l’évasion fiscale, ainsi que la corruption. Il a activement soutenu la formulation de stratégies nationales, encouragé la création de comités actifs de LBC/FT dans chaque pays membre. Il a permis d’établir et de renforcer les CRF, renforçant ainsi les capacités d’enquête des Etats membres. Il a activement défendu et soutenu la formulation ou l’amélioration des lois de LBC/FT ; il a contribué à financer et à mener de nombreuses activités de formation sur plusieurs sujets connexes à l’intention des fonctionnaires partout en Afrique de l’Ouest, et il a sensibilisé le public au sujet de cette question dans chaque État membre. 742. Il est évident que, pour faire face efficacement aux problèmes de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme, il est essentiel d’avoir une action globale, intégrée non partisane et orientée vers l’impact nécessaire pour arrêter ou au moins atténuer le crime organisé et ses répercussions sur la société. Les chapitres précédents ont fourni un aperçu global de toutes ces actions et leurs impacts manifestes. Le chapitre 1 présente le rapport en donnant les causes de l’organisation, y compris son mandat, sa vision, sa mission, ses principaux organes et ses membres. Malgré ses limites dans la fourniture de données sur la taille des systèmes financiers, ainsi que les statistiques sur les enquêtes, les poursuites et les condamnations pour blanchiment de capitaux et financement du terrorisme, le chapitre 2 constitue un réservoir de connaissances sur les mécanismes mis en place dans les pays membres pour faire face à ces phénomènes. La conclusion générale de ce chapitre est que le voyage a été lent, mais constant, et les enjeux sont très élevés en termes de perspectives potentielles de construction d’une architecture crédible et durable pour la lutte contre le crime organisé et la promotion de l’intégration régionale. Le chapitre 3 présente le bilan des progrès accomplis dans la mise en œuvre des normes du GAFI à travers le processus de suivi et d’évaluation. La vaste gamme de publications, y compris les typologies et les autres rapports qui ont été coordonnés et orchestrés, comme indiqué au chapitre 4, sont des témoignages clairs de la réussite du GIABA en tant qu’organisation fondée sur le savoir. Ces publications constituent des ressources inestimables pour les différents intervenants et chercheurs de la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme et représentent une contribution importante à l’effort mondial visant à créer des connaissances, en particulier sur ces phénomènes. Les nombreux projets et programmes d’Assistance technique menés lors de l’exercice écoulé pour aider les pays membres à améliorer leurs systèmes ont été élaborés dans le chapitre 5, tandis que l’un des créneaux les plus importants du GIABA, celui de développer et de promouvoir des partenariats stratégiques et la collaboration avec la société civile ont été suffisamment rapporté dans le chapitre 6. Le GIABA ne peut agir isolément. Par conséquent, la coopération régionale et internationale, y compris avec les autres institutions de la CEDEAO pour promouvoir et approfondir l’intégration régionale, ainsi qu’avec le réseau mondial du GAFI et les IFI pour faire face aux gangrènes de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme ont éte évoquées au chapitre 7. Aucune organisation ne peut fonctionner efficacement sans un personnel compétent, des règles standard, ainsi qu’un soutien administratif et technique. Ainsi, le chapitre 8 présente de manière synthétique les principaux services administratifs et de soutien du GIABA en 2013. Sur la base de ces renseignements détaillés, par 743. conséquent, ce dernier chapitre est consacré aux leçons apprises dans les différents aspects présentés dans les chapitres précédents, notamment l’adoption de la législation, l’exécution et l’arbitrage; l’évaluation mutuelle et les mesures de suivi, les leçons apprises dans le traitement des différents segments de la société dans le but de changer la perception, les attitudes et le caractère, et surtout, les facteurs endogènes et exogènes qui peuvent avoir influé sur l’élaboration et l’exécution des programmes du GIABA en général. Les difficultés rencontrées au cours de l’année, ainsi que les perspectives pour l’avenir des activités du GIABA seront également examinées et discutées dans ce dernier chapitre. Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 139 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org Enseignements tirés 744. Même sans entrer dans les détails, il serait logique de conclure que l’adoption et la modification de la législation permettent de tirer des enseignements importants, particulièrement en ce qui concerne la mise en oeuvre des Recommandations révisées du GAFI, qui comprennent le financement de la prolifération, que la plupart, sinon la totalité des pays membres du GIABA n’ont pas encore criminalisé, et doivent le faire pour se conformer au GAFI, en particulier la Recommandation 7. La lenteur du processus législatif a été une importante leçon retenue. L’une des principales réalisations du GIABA au fil des ans, c’est que tous les Etats membres ont promulgué des lois criminalisant le blanchiment de capitaux. Néanmoins, la plupart des textes législatifs, tant au niveau national que régional, nécessitent encore des améliorations afin de se conformer aux normes internationales acceptables. L’un des enseignements importants à retenir est que la promulgation et la mise à niveau de la législation ont été l’action la plus difficile pour les pays à sortir du processus du Groupe d’examen de la coopération internationale du GAFI. Par exemple, le Nigeria, le Ghana et Sao Tomé-et-Principe ont dû revoir leur législation LBC/FT à plusieurs reprises, y compris la promulgation de nouveaux règlements et autres moyens contraignants. Pourtant, d’ici la fin de 2012, ils n’étaient pas encore en dehors de l’examen du GAFI. Cela doit servir de leçon pour les Etats membres du GIABA de veiller à ce que, malgré les processus parlementaires longs et parfois trop lourds, les principales exigences en matière de nouvelle législation ou modification, y compris le respect de l’esprit et la lettre des conventions pertinentes et Recommandations du GAFI, se fassent des consultations larges et efficaces entre les parties prenantes et, aussi en sollicitant une Assistance technique sous forme de services de conseil juridique avant de commencer le processus d’élaboration ou de modification des lois. Sans vouloir rabâcher, le GIABA a conçu, avec l’aide des partenaires au développement, un modèle de LBC/ FT adopté par les Etats membres, mais certains pays n’ont pas utilisé les éléments clés pour produire une législation acceptable. Dans certains cas, les politiciens étaient sensibles 745. pour le moins en ce qui concerne la promulgation des lois qu’ils percevaient comme une mesure draconienne. Dans d’autres cas, il y avait des sensibilités basées sur des questions de sécurité nationale, par exemple, quelle serait la définition d’un terroriste, d’une part, et celle d’un insurgé ou combatant de la liberté, d’autre part. Il y avait aussi de nombreux cas où quelques infractions principales ont été omises par inadvertance de la liste des infractions dans le domaine du blanchiment de capitaux et ce ne fut pas une sinécure d’amener les parlements à reconsidérer ces cas. Dans une perspective régionale et en ce qui concerne les textes communautaires, en dehors du processus de domestication qui prend trop de temps dans certains pays, quelques questions importantes ont été soit ignorées ou considérées comme insignifiantes dans cetains pays. Les leçons apprises en matière de législation n’en finissent pas, mais la chose la plus importante est qu’un problème est à moitié résolu si ces causes profondes sont connues, et c’est précisément ce que les leçons nous ont enseignés dans ce domaine. Pourtant, c’est une chose que de faire une loi, 746. mais c’est toute une autre chose que de la faire fonctionner. L’objectif du processus d’évaluation par les pairs est non seulement de s’assurer que la loi est en place, mais aussi 140 qu’elle est effectivement appliquée. Lors de la première série d’évaluations mutuelles, certains enseignements importants ont été tirés à cet égard. Bien que de nombreux pays membres du GIABA aient été jugés largement conformes en matière de législation sur le blanchiment des capitaux, presque tous ont été jugés partiellement ou non conformes à la législation sur le financement du terrorisme. La conformité signifie que les Etats membres vont prendre toutes les dispositions juridiques et techniques pour la prévention et la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme dans leur pays. Il est prévu des exigences et sanctions en cas de non-conformité, et la réalité de “l’obligation” deviendra la norme. Dans l’ensemble, même si les notes sur les REM du chapitre 3 ne semblent pas trop bonnes, comme une leçon, l’on a noté un succès remarquable et des progrès ont été réalisés, notamment par le biais d’un processus de suivi rigoureux. 747. Ainsi, le GIABA a adopté un processus278 progressif de suivi à quatre niveaux pour mettre en œuvre les recommandations contenues dans les MER des pays éxaminés, qui fournissent beaucoup d’enseignements pour les travaux futurs. En tant qu’approche accélérée, tous les Etats membres éxaminés ont été placés sur le suivi régulier accéléré, auquel cas, un pays était tenu de rendre compte à la plénière une fois par an après l’adoption de son REM. Suite à un rendement faible continu des États membres, cinq pays ont été déplacés vers le processus de suivi renforcé les obligeant à rendre compte de leurs progrès à chaque plénière. Ce sont des décisions très difficiles qui mettent la pression sur les pays et leurs ressources, et pourtant, ils ont accepté, constituant ainsi une démonstration de leur profond engagement au processus. La robustesse du processus de suivi a conduit à une amélioration significative dans les régimes de LBC/FT des Etats membres, y compris la révision de la législation LBC/FT moribonde, la promulgation de nouvelles lois, le renforcement des capacités des fonctionnaires et intervenants et l’établissement et le renforcement des institutions de soutien. Les membres ont maintenant compris qu’ils ont besoin de lois en action plutôt que des lois mises au placard ; la promulgation des lois a également créé la base juridique nécessaire à la mise en place de CRF, entre autres. 748. L’expérience de la première série d’évaluations a révélé que le questionnaire d’évaluation mutuelle était trop volumineux et, à ce titre, son achèvement a été laborieux, très long et a fait que certains pays ont soumis une série de documents et d’informations, dont certains n’avaient rien à voir avec l’auto-évaluation. Le GAFI l’a également reconnu et, avec d’autres organismes du réseau, a révisé et amélioré la méthodologie d’évaluation, ainsi que le questionnaire pour la prochaine série d’évaluations. 749. Un autre enseignement tiré dans la conduite de l’évaluation mutuelle concerne la qualité de certains REM. Cela est probablement lié à l’utilisation de différentes langues pour évaluer les systèmes juridiques et financiers. Parfois, les évaluateurs formés n’étaient pas disponibles pour une intervention sur place en raison soit de transfert à d’autres horaires ou de conflits d’horaire. Le GIABA s’est 278 Le processus et la procèdure du rapport d’évaluation du GIABA à la section VIII paragraphes 43 à 45 expliquent les quatre niveaux de programme de rapport de suivi ( normal, régulier, renforcé, renforcé et biennale) voire www.giaba.org Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 efforcé d’améliorer la qualité des REM en obligeant les évaluateurs à rester pendant au moins trois jours sur place pour produire un projet de rapport afin de ne pas perdre la mémoire lorsqu’ils devaient reprendre leur travail normal. Cela a permis d’aller au terme de la première série, mais pas sans coût puisque le Secrétariat doit fournir des indemnités journalières aux évaluateurs. www.giaba.org | concurrentes des Etats membres. Cela se manifeste de diverses manières: 750. Du point de vue de la mission sur place, il y avait quelques difficultés à organiser des réunions à différents endroits ou villes. Certains hauts fonctionnaires n’étaient pas facilement disponibles pour des interviews et ces rencontres ont dû être reportées dans d’autres cas. La gestion des réunions est également un problème dans quelques cas, en particulier là où il n’existait aucune coordination suffisante. 751. En ce qui concerne les études de typologies, il reste encore une pénurie d’experts sur le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. L’expérience de la gestion des subventions de recherche montre que la plupart des lauréats, en dépit des termes de référence qui leur sont donnés, ne comprenaient pas vraiment pourquoi ils ont reçu cette mission et la responsabilité incombait au Secrétariat de fournir des orientations de manière continue pour assurer un succès. Malgré tout, il faut reconnaître que quelques lauréats ont fait un excellent travail qui mérite d’être salué. Surtout, l’un des principaux enseignements est que le GIABA est devenu un réservoir de connaissances en matière de LBC/FT dans la région. Nonobstant les faiblesses de certaines de ces études, elles ont toutes atteint leurs objectifs dans une large mesure. La question de ce qui arrive aux résultats des études a trait à la mise en œuvre des recommandations tant au niveau régional que national, dont certaines ont été signalées dans L’Assistance technique au chapitre 5. 752. Dans l’ensemble, même si le GIABA est comme toute organisation internationale ou régionale en termes de diversité, une leçon essentielle tirée est la gestion des diversités culturelles, linguistiques et autres au sein du Secrétariat et entre les membres. Evoluer dans une communauté de trois langues avec chaque pays ayant son propre agenda dans nos circonstances particulières est une tâche herculéenne. Néanmoins, tous les obstacles perçus, réels ou imaginés n’ont en aucune façon affecté le fonctionnement efficace du GIABA, plutôt, la série de rencontres organisées en particulier à l’intention des membres du personnel ont énormément contribué à la promotion d’un esprit d’équipe et cela doit être maintenu et consolidé au fil du temps. Défis La plupart des difficultés rencontrées dans la 753. mise en œuvre des activités du programme constituaient également des leçons apprises, mais par souci de clarté et de distinction, les défis peuvent être classés en facteurs endogènes et exogènes qui ont influé sur la conception, l’élaboration et la mise en œuvre de ces activités. Comme le GIABA exerce un contrôle absolu de ses variables en termes de coordination des Etats membres, des intervenants, des organismes de contrôle de conformité, les donateurs et autres parties intéressées, il est évident que le processus complexe de coordination posera des défis. Le premier et peut-être le défi externe le plus 754. important relevait des ressources limitées et priorités • Insuffisance des ressources dans certains pays pour construire, renforcer et soutenir les institutions/structures. Par exemple, la création de CRF reste un défi pour le Libéria et la Guinée ; certaines CRF ne disposent pas de personnel supplémentaire, etc. • Dans certains cas, même lorsque les ressources sont disponibles, il était également difficile de convaincre les autorités politiques à allouer les ressources pour lutter contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. • Dotation budgétaire suffisante pour la LBC/FT dans certains pays • Manque de personnel qualifié en matière de LBC/FT. Cela ne signifie pas que la formation dispensée au cours de ces dernières années n’a pas changé quelque chose. Au contraire, le fait est que lorsque les lois sont mises en place, l’infrastructure est présente, la sensibilisation faite et nous avons atteint un niveau de croisière où les gens attendent des résultats, il incombe à ces personnes compétentes dans les Etats membres d’atteindre les résultats escomptés. Il s’agit maintenant de “livraison” de la marchandise. Et cela ne peut avoir lieu que lorsque les gens compétents et dévoués s’emploient à cela et respectent l’horaire pendant longtemps afin de poursuivre leurs efforts et leurs réalisations. • Peut-être la manifestation la plus inquiétante de ce défi est la faible capacité d’absorption de certains pays. Cela a été discuté en détail au chapitre 5, et il n’est pas nécessaire de revenir sur la question ici. Il suffit de dire que cela est directement lié à l’engagement et les compétences de chaque juridiction et de ses priorités. Le deuxième défi a trait à l’instabilité politique 755. qui a frappé certains pays au cours de l’année. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les structures de LBC/FT ne seront créées et soutenues que lorsqu’il y aura une politique stable. L’instabilité politique est un facteur récurrent qui se manifeste périodiquement pour entraver le travail entrepris dans les États membres afin de lutter contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. Les exemples abondent qui montrent que les troubles sociaux ou les bouleversements politiques ont entravé la continuité du travail entrepris, ou l’efficacité de ce travail. On peut penser à la situation en Côte d’Ivoire récemment ou aux problèmes en cours en Guinée-Bissau, ou au changement de régime en Guinée, ou encore à la rébellion au Mali, pour n’en citer que quelques-uns. On va revenir sur certains d’entre eux plus loin. 756. En 2012, les situations politiques en Guinée Bissau Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 141 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org et au Mali, comme on l’a vu au chapitre 2, ont eu de graves répercussions sur la LBC/FT. Par exemple, après la tentative de coup d’Etat en Guinée-Bissau, certains pays ont imposé des sanctions sur ce pays, quand bien même un gouvernement de transition a été formé et mandaté pour organiser des élections libres et transparentes. La sanction n’a pas été levée, ce qui signifie que ceux qui ont imposé la sanction au lieu d’unir leurs forces avec la CEDEAO pour rétablir la paix et la stabilité dans ce pays, ont aggravé la situation parce que les sanctions signifient beaucoup de choses: aucun soutien financier et technique, aucune activité, etc, et dans un pays économiquement fragile et faible, les sanctions ne feraient qu’exacerber le taux de chômage chez les jeunes, augmenter la criminalité et la violence. Ce dont la Guinée Bissau avait besoin dans les circonstances de l’année 2012 n’était pas la sanction pour absence de démocratie, mais plutôt des mesures d’incitation et de soutien pour résoudre les problèmes politiques cruciaux qui ont conduit au conflit ou à la violence. Au Mali également, il n’était pas possible d’envisager l’application effective des mesures de LBC/FT dans les zones contrôlées par les rebelles, encore moins de déployer de l’assistance pour renforcer la structure de LBC/FT. Pour cette raison, bien que le Mali soit le premier pays devant bénéficier du logiciel d’analyse de LBC/FT du GIABA selon le plan du projet, il ne pouvait pas à cause de l’instabilité. Dans l’une des études menées par le GIABA279, 760. la corruption a été identifiée comme un défi majeur pour lutter contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, car elle génère non seulement des produits illicites, mais aussi protège les personnes impliquées dans le blanchiment. Malheureusement, alors que la déclaration du G20 est claire sur la prise de mesures décisives contre la corruption, elle semble se concentrer uniquement sur l’origine, laissant la destination du produit. Plusieurs rapports publiés par de nombreuses organisations, y compris ceux de Global Financial Integrity sur les flux financiers illicites suggèrent que la plupart des produits de la corruption provenant d’Afrique sont situés dans d’autres parties du monde. Le défi que représente la corruption dans le cadre de la LBC/FT est que l’approche doit être globale, intégrée et coopérative. Si les banques occidentales continuent d’autoriser le dépôt des produits de la corruption dans leurs systèmes financiers, l’Afrique continuera de pâtir d’un manque de ressources pour le développement et le cercle vicieux se poursuivra. Par conséquent, il est à espérer que la mise en œuvre des normes révisées du GAFI permettra de relever ce défi. 757. De plus en plus, le secteur privé, en particulier les institutions financières ont maintenant accepté l’entière responsabilité de la prévention du blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme dans leurs systèmes et beaucoup d’entre eux investissent massivement dans la formation du personnel et le contrôle interne. Toutefois, en raison de la recherche du profit des intermédiaires financiers et de la concurrence dans le secteur financier, il semble y avoir une apathie générale envers la production en temps opportun de déclarations de transactions suspectes (DTS) par les entités assujetties. Dans certains pays, cependant, il y a un problème de confiance entre les entités assujetties et les CRF. 761. S’appuyant sur les leçons tirées et les défis rencontrés dans la mise en œuvre des Recommandations 40 + 9, le GAFI, en collaboration avec d’autres intervenants (les ORTG, les institutions financières internationales et les Nations Unies), et en consultation avec le secteur privé, a effectué un examen de la mise en œuvre des normes et a noté l’absence de l’efficacité comme une faiblesse majeure. Par conséquent, à travers plusieurs réunions de concertation, le GAFI a adopté un nouvel ensemble de normes en février 2012. Les normes révisées devraient fournir aux gouvernements des outils plus solides pour prendre des mesures contre la criminalité financière, et en même temps faire face aux nouveaux domaines prioritaires. La corruption est un phénomène universel qui 758. sévit dans toutes les régions du monde. Elle est présente partout, mais elle a un impact plus important en Afrique en raison de la faiblesse des mécanismes d’intervention ou de l’inadéquation des systèmes de prévention, de détection, d’enquête et de poursuite. En outre, les niveaux de pauvreté en Afrique de l’Ouest sont tels que la prospérité économique échappe à de larges pans de la population. Cela entraîne de ce fait la crainte de devenir ou de rester dans un état de pauvreté absolue, une sorte de syndrome qui imprègne tout et tend à glorifier la richesse. Avec cet examen, les normes sont devenues plus 762. cohérentes, plus claires dans l’application et l’interprétation, et des mesures supplémentaires qui contribuent à l’efficacité ont été ajoutées. En particulier, en réponse à l’appel lancé par le G-20 sur le GAFI pour identifier les pays potentiellement corrompus et les soumettre à un examen ciblé, la définition des personnes politiquement exposées (PEP) a été élargie pour inclure les PPE nationales. Une nouvelle infraction principale – l’évasion fiscale, a été ajoutée à la liste des infractions désignées, et conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies, les pays ont été appelés à mettre en œuvre des sanctions financières ciblées relatives au financement de la prolifération des armes de destruction massive. Lors de leur Sommet de Septembre 2009 à 759. Pittsburg, aux Etats-Unis, les dirigeants des pays du G20 ont publié une déclaration appelant le GAFI à identifier les juridictions non coopératives et à ‘haut risque’ pour assurer une surveillance plus étroite. Une partie de la déclaration dit ceci: ‘Nous sommes prêts à utiliser des contre-mesures contre les paradis fiscaux à partir de mars 2010. Nous saluons les progrès accomplis par le Groupe d’action financière (GAFI) dans la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme et demandons au GAFI de publier une liste publique des juridictions à haut risque d’ici février 2010’. Depuis lors, la corruption est devenue l’une des principales considérations dans le travail du GAFI et elle est bien abordée 142 dans les recommandations du GAFI, en particulier en ce qui concerne les PPE. Les normes révisées sont ancrées dans les mesures 763. essentielles suivantes à prendre par les pays : a. Identifier les risques, élaborer les politiques et assurer la coordination nationale ; 279 GIABA (2008) Relation entre Corruption et Blanchiment de Capitaux : une analyse des risques et des mesures de contrôle en Afrique de l’Ouest , disponible sur www.giaba.org/research/studies Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 b. Lutter contre le blanchiment des capitaux, le financement du terrorisme et le financement de la prolifération ; c. Appliquer des mesures préventives pour protéger les institutions impliquées dans l’intermédiation financière et d’autres secteurs désignés ; d. Autonomiser et définir adéquatement et définition adéquate des rôles pour les authorités compétentes (les autorités chargées des enquêtes, les services répressifs et les autorités de contrôle) ; e. Accroître la transparence et la disponibilité des informations relatives au bénéficiaire des personnes morales et des arrangements ; et f. Faciliter la coopération internationale de façon ponctuelle et rapide. 764. Les dispositions des normes révisées appellent à une coopération renforcée, une collaboration et une meilleure coordination de tous les acteurs dans la mise en œuvre des régimes LBC/FT tant au niveau sectoriel que national. Au niveau national, les pays doivent: a. Revoir les lois de LBC/FT afin de s’assurer que toutes les infractions sousjacentes désignées sont adéquatement criminalisées conformément aux normes révisées. b. Assurer la mise en place d’un cadre stratégique national opérationnel de LBC/FT. c. Assurer l’existence d’un cadre d’évaluation nationale des risques (NRA) pour faciliter le déploiement de l’approche fondée sur les risques aux fonctions de conformité à la LBC/FT L’accent mis sur l’efficacité dans les normes révisées 765. exige que les entités assujetties fournissent des déclarations d’opérations suspectes (DOS) aux CRF. Un défi majeur dans la présentation de DOS a été la soumission d’un grand nombre de déclarations d’opérations suspectes inutiles menant à des enquêtes médiocres, des poursuites à des fins illégitimes et des non-condamnations. 766. La NRA s’inspire des résultats des exercices d’évaluation des risques institutionnels et sectoriels. Ce n’est pas un hasard si les normes révisées mettent l’accent sur l’adoption d’une approche fondée sur les risques aux fonctions de conformité à la LBC/FT. Elle vise à aider les institutions financières non seulement à entreprendre la LBC/FT en fonction de l’appréciation du risque, mais aussi à assurer la priorisation des actions, ainsi que l’optimisation des ressources. Ainsi, les responsables de la conformité sont un élément clé de la conception d’un cadre de gestion des risques fondé sur une évaluation appropriée des risques. Comme la RBA devrait être mise en œuvre comme processus de bout-en-bout, les responsables de la conformité seraient les propriétaires des processus, en particulier en fournissant une évaluation des risques en temps opportun avant le lancement de nouveaux produits ou le déploiement de nouvelles technologies. Dans ce sens, les responsables de la conformité devront élaborer un outil de visualisation sur la LBC/FT afin de saisir les principes essentiels de la RBA qui www.giaba.org | faciliteraient les renseignements financiers. Les obligations en matière de vigilance dans le 767. nouvel ensemble de normes prévoient le déploiement de l’approche sensible au risque pour le suivi des clients, en particulier les PEP qui sont devenus le point de mire en ce qui concerne les questions de corruption et de facilitation des pratiques de corruption. Il incombe donc aux responsables de la conformité de developer un mécanisme robuste pour suivre de très près cette catégorie de clients. 768. Cette longue expérience sur les normes du GAFI est présentée ici afin de placer les difficultés de la mise en œuvre des recommandations révisées dans une perspective futuriste. Outre les défis habituels auxquels les pays à faible capacité sont confrontés dans la mise en œuvre des normes précédentes, un défi majeur auquel se heurtent certains membres du GIABA pour mettre en œuvre efficacement les nouvelles normes, se rapporte à la procédure régulière. La promulgation des lois qui exigent le gel ou la privation de propriété sans en aviser les parties et sans soumettre la décision de geler à un certain type de révision judiciaire nationale peut aller à l’encontre du régime constitutionnel dans certains pays et cela peut être un problème. Comme il a été expérimenté au cours de l’exécution des résolutions du CSNU sur le financement du terrorisme, un ordre de gel administratif indéterminé est un concept inconnu et malgré la marge de manœuvre pour saisir le CS à travers un point focal, tel que noté dans l’affaire Kadi280, le problème en réalité, découle de la mise en œuvre nationale de la Résolution. La mise en œuvre au niveau national des résolutions du CSNU est encore parsemée d’embûches liées à une procédure régulière appropriée, et comme on l’a dit, il faut des mécanismes nationaux créatifs pour que les gouvernements répondent aux obligations législatives et administratives inscrites dans les RCSNU281. Ainsi, dans les cadres juridiques nationaux, les questions relatives à la bonne mise en œuvre subsistent. 769. La plupart des pays ont des capacités limitées et sont confrontés à diverses contraintes dans la mise en œuvre des résolutions. La capacité de détecter, d’identifier et de prévenir les menaces posées par la prolifération des armes de destruction massive nécessitera une formation et un renforcement des capacités. Le processus de mise à jour et la diffusion de la liste aux institutions financières et EPNFD n’est pas encore bien établi dans de nombreux pays. En outre, certains pays ne disposent toujours pas de mécanismes de coopération internationale adéquats qui leur permettront de faciliter l’échange efficace d’informations. Néanmoins, le Secrétariat continuera à travailler en étroite collaboration avec les États membres et les partenaires au développement sur la “lutte contre le financement de la prolifération des armes de destruction massive” et à collaborer avec les parties prenantes régionales et internationales concernées par la lutte contre le financement de la prolifération des armes de destruction massive. 770. En résumé donc, malgré les efforts déployés et les réalisations dans la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme dans la région, les défis et contraintes suivants demeurent, entre autres : 280 C-402/05 P et C-415/05 P, jugement du 3 Septembre 2008 Affaire Yassin Abdullah Kadi et Al Barakaà International Foundation vs. Conseil et Commission, 281 Noël Stott Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 143 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org • • • • • • • • • • • • La prédominance de liquidités dans les opérations accentue l’anonymat, annulant ainsi les pistes de vérification, et la prévalence d’un vaste secteur informel caractérisé par l’opacité et l’absence de réglementation. L’insuffisance des contrôles aux frontières dans la région reste un problème majeur282. Le manque de volonté politique pour adopter et mettre en oeuvre des régimes de LBC/FT robustes. L'insuffisance des ressources et des priorités concurrentes en termes de fonds et de maind’œuvre qualifiée de la part des organismes de règlementation et des opérateurs. La faible capacité d’absorption en termes de capacité à utiliser adéquatement le financement et le soutien technique, présentant des lacunes dans les régimes de LBC/FT et une pénurie de personnel qualifié en matière de LBC/FT. Les quelques bases de données qui existent ont des problèmes de qualité, de délai et de disponibilité des données. L'insuffisance de la coopération et de la coordination inter-institutions, entraînant l’arbitrage réglementaire et la mise en œuvre inefficace des mesures de LBC / FT. L'absence d’enquête et de poursuite diligente, ce qui entrave l’administration rapide de la justice d’une part et conduit à une lenteur du processus judiciaire d’autre part. Cette situation a donné lieu à un nombre relativement faible de condamnations. Le faible niveau de sensibilisation de certaines parties prenantes. La culture de faible conformité, réflétant la situation dans la société au sens large. La prévalence de la corruption, ce qui fournit un environnement propice au blanchiment des capitaux et au financement du terrorisme. Les effets négatifs de la mondialisation et de l’internationalisation, qui offrent aux criminels l’espace économique et la technologie pour exécuter leurs transactions et presque sans détection, contre la capacité limitée des services de répression dans la région. Priorités A L’AVENIR Les leçons tirées et les nombreux défis évoqués 771. ci-dessus ne signifient pas que l’avenir est sombre ou que nous perdons la bataille. Loin de là, il existe de multiples perspectives qui, si elles sont correctement exploitées et mobilisés, peuvent produire des résultats encore plus substantiels dans les années à venir. Sans les énumérer dans un ordre quelconque de priorité, il est possible de conclure que la sagesse de l’autorité des chefs d’Etat de la CEDEAO à créer le GIABA en tant qu’institution communautaire et tirant son financement directement du prélèvement communautaire est le plus grand avantage et aussi longtemps que les membres continuent avec les contributions des prélèvements communautaires à la CEDEAO, la principale source de financement du GIABA sera assurée. Afin de mener à bien son mandat et d’atteindre ses objectifs déclarés, l’Organisation doit s’assurer qu’elle dispose des ressources 282 L’une des priorités de la CEDEAO est de promouvoir la libre circulation des personnes et des biens. Toutefois, cela semble être abusé dans certains cas par des criminels qui profitent de cette bonne politique pour franchir les frontières et commettre des activités illégales. 144 budgétaires suffisantes afin de se conformer aux attentes. Historiquement, une bonne partie du financement du GIABA vient directement de la CEDEAO. Mais le GIABA est structuré de telle manière qu’il puisse recevoir des fonds provenant d’autres sources et utiliser ces fonds pour ses activités. Les sources de financement sont depuis devenues infiniment plus diversifiées. Les criminels ne respectent pas la souveraineté 772. nationale, et ils n’hésitent pas à abuser des maillons faibles de la chaîne régionale. Par conséquent, il est impératif que l’action intergouvernementale soit organisée afin de lutter efficacement contre ces phénomènes de manière systématique. Cela requiert une coordination des efforts entre tous les acteurs et partenaires avec une vision commune dans le cadre de la Vision 2020 de la CEDEAO, et même au-delà. Ignorer cette réalité est une invitation au chevauchement, à une perte d’énergie et de temps, à des interventions contreproductives, et même à la non-exécution des activités en raison d’un soutien financier ou logistique insuffisant. Une bonne coordination nécessite un partage d’information de manière constante, par des moyens structurés et cohérents. Ceux-ci peuvent effectivement être intégrés dans les plans de travail, et suivis par toutes les parties concernées, afin de déterminer où des synergies peuvent être développées, où l’action peut être exploitée et entreprise conjointement, et où des complémentarités peuvent être améliorées pour de meilleurs résultats. Il devrait y avoir des programmes fondés sur des données probantes en tenant compte de l’avantage comparatif de ce que le GIABA peut faire de mieux pour éviter une duplication des efforts. En d’autres termes, la coordination est essentielle pour obtenir de meilleurs résultats. 773. En ce qui concerne l’appât du gain des intermédiaires financiers et la concurrence dans le secteur financier, ce qui doit essentiellement être réalisé parallèlement à une réglementation efficace, c’est une persuasion morale du secteur privé à travers un dialogue et une consultation approfondis qui visent à lier leur objectif commercial avec l’obligation de conformité. Le secteur privé dans la région doit comprendre, apprécier et jouer pleinement son rôle dans la promotion des meilleures pratiques, et la protection de l’intégrité, la crédibilité et la solidité du système financier en particulier. Tout en tenant compte des défis mentionnés ci774. dessus et d’autres particularités de la région, une flexibilité est également nécessaire. En particulier, les mesures de mise en conformité ne doivent pas décourager les gens d’utiliser les services financiers formels à cause de la bureaucratie ou une mauvaise application des mesures de LBC/FT. Dans les économies monétaires, les citoyens devraient être encouragés à utiliser de plus en plus d’instruments financiers formels pour leurs transactions, tels que les services bancaires, d’investissement, de transferts de devises et de change, la facturation, etc. Ceci est particulièrement important pour les segments de la société à faible revenu qui n’ont pas confiance au système formel, qui sont habitués à traiter en personne et en nature, et qui souvent ignorent ou ne comprennent pas parfaitement les instruments financiers ou structures disponibles. Mais au-delà de la situation évidente des personnes à faible revenu, ceux qui accumulent des fortunes colossales grâce à la corruption, souvent en espèces et conservent le produit dans des bunkers souterrains dans Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 leurs maisons devraient aussi être découragés de le faire par divers moyens. Les voies et moyens d’y parvenir ne peuvent pas être abordés ici par manque d’espace, mais il est évident qu’un large degré de flexibilité et de sensibilisation sont également nécessaires dans les États membres pour faire face à ces problèmes sous divers angles. 775. Concernant l’impact global des efforts régionaux au niveau national, il faut davantage mettre l’accent sur le renforcement des enquêtes, poursuites et condamnations des cas très médiatisés, ainsi que le recouvrement des avoirs d’origine criminelle des détenus. La faiblesse des poursuites des cas de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme a conduit à des délais trop longs et, dans certains cas, la suspension des procès. Cet échec freine l’enthousiasme du public généré par la découverte initiale des cas de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme de grande envergure. De même, le manque de condamnations sur les cas de BC/FT de grande envergure non seulement sape la confiance du public dans les nouveaux régimes de LBC/FT, mais rend également absurde les réussites coûteuses lors des phases de réglementation et d’application. Il porte atteinte à la crédibilité de l’appareil judiciaire et l’ensemble du système de justice pénale. 776. Le renforcement des poursuites et de la condamnation des criminels notoires assurera que de tels cas aillent au bout de la logique, renforçant ainsi la légitimité des institutions et mobilisant un soutien public pour la lutte contre le BC/FT. Il veillera également à ce que le travail pénible des services de répression, des enquêteurs, des organismes de règlementation et des responsables de la conformité, ainsi que les maigres ressources publiques investies dans de tels travaux ne soient pas gaspillés, mais plutôt récompensé à travers une sanction efficace. Pourtant, la condamnation et le prononcé de 777. la peine, aussi sévères soient-ils, ne sont pas un facteur suffisamment dissuasif lorsque le crime est à grande échelle et le montant en jeu est énorme. Lorsque les criminels reconnus coupables ont toujours accès à un volume colossal du produit de leur crime, ils ont tout intérêt à purger leur peine patiemment afin de revenir pour profiter de ces biens. Inversement, lorsque les criminels se voient refuser en permanence l’accès au produit de leur crime, et lorsque ces avoirs sont restitués avec succès à la république, commettre de tels crimes à l’avenir devient de moins en moins attrayant. Par conséquent, la confiscation et le recouvrement des avoirs d’origine criminelle des détenus sont la condition sine qua non à la dissuasion efficace contre les crimes liés au BC/FT. Dans l’ensemble, le renforcement des enquêtes, des poursuites, la condamnation très médiatisée et le succès du recouvrement d’avoirs constituent un domaine d’action prioritaire dans la région dans la mise en œuvre des normes internationales de LBC/FT. Le nouveau système de suivi-évaluation fondé sur les 778. résultats montre que le GIABA a de nombreux points d’entrée complémentaires pour renforcer la LBC/FT, avec ses objectifs stratégiques en vigueur couvrant tous les acteurs ayant un rôle à jouer. Les questions de leadership, d’indépendance, d’intégrité, ainsi que les capacités sont aussi bien intégrées dans l’approche du GIABA. Il existe néanmoins un certain nombre d’hypothèses et/ou de conditions préalables à la réussite, qui sont, dans une large mesure, en dehors du www.giaba.org | contrôle du GIABA. Il s’agit notamment du comportement des délinquants de BC/FT (comme beaucoup opèrent en dehors du secteur formel), de la liberté d’information et des mécanismes de protection des dénonciateurs et du processus de justice pénale. En outre, même s'ils sont effectivement combinés, les évaluations mutuelles et les mesures de suivi, l’Assistance technique, la mobilisation des parties prenantes et le plaidoyer de haut niveau ne peuvent pas garantir que des changements positifs dans le comportement. De loin, la plus grande force du GIABA a été dans sa 779. structure interne et son leadership. La gestion des ressources humaines est un domaine crucial de la tâche administrative générale. En particulier, si elles sont maintenues et améliorées, les méthodes d’embauche et les pratiques administratives discutées au chapitre 8 peuvent faire de l’organisation un modèle réel, non seulement au sein de la CEDEAO, mais aussi sur le plan international. 780. Les relations de travail sont toujours une question délicate, et il faut faire preuve de prudence afin de ne pas créer de divisions qui peuvent être préjudiciables à la réalisation des objectifs souhaités. Il faut continuer à veiller à ce que le droit individuel occupe une place essentielle. Parfois, il est nécessaire que la direction prenne certaines décisions qui ne sont pas populaires, mais cela fait partie du processus de gestion. Cela dit, il est primordial de maintenir la crédibilité du processus de sélection du personnel, et d’éviter l’apparence de favoritisme ou de traitement spécial. Ceci est également vrai en ce qui concerne le processus d’évaluation du personnel, où l’objectivité doit être maintenue. Tout cela n’est pas toujours facile. Mais il est essentiel pour le moral du personnel, pour établir la confiance et créer des liens au sein de l’Organisation. Cela est particulièrement vrai dans la LBC/FT ou l’environnement général du ‘crime financier’ où les questions de confiance et de fiabilité sont essentielles pour accomplir au cœur de la réalisation d’un travail fiable. En outre, la question du contrôle de la qualité est 781. importante dans ce contexte particulier. Les gestionnaires de programme doivent veiller à ce que la livraison se fasse selon les normes et le calendrier approprié. Si une activité particulière n’est pas bien faite, cela aura inévitablement un impact sur le plan de travail global. De nombreuses mesures dépendent de la bonne exécution des activités précédentes et du suivi actif, et ne peuvent se faire sans la base préalable appropriée. Ainsi, il est nécessaire de veiller à ce que toutes les livraisons se fassent en temps opportun, approprié, adéquat, séquentiel et complet, comme prévu dans les plans de travail stratégiques et annuels. Dans l’ensemble, le succès de toute organisation 782. dépend de la performance du personnel, et le GIABA a démontré notamment que: (1) les équipes doivent être bien dirigées. Un leadership efficace peut provenir d’une personne ou l’équipe elle-même, mais le leadership est la chose la plus essentielle pour le succès283; (2) pour accomplir un travail exemplaire, l’accent doit être mis sur les résultats et la clarté des résultats aux États membres; (3) les États membres eux-mêmes doivent démontrer qu’ils ont un solide esprit d’équipe soutenu par le Secrétariat. Cela devrait 283 Mark Miller, 5 Reasons Most Teams Underperform, Guest Post Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 145 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org normalement permettre d’éviter des retards de programmes ou des couacs dans la mise en œuvre et le suivi, (4) le développement des compétences au Secrétariat et dans les États membres est un processus continu, et (5) à travers ses activités, le GIABA a acquis une plus grande visibilité dans la région et il a déjà créé une communauté d’apôtres contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Comme il s’agit d’une période de transition, tous ces aspects doivent être pris en compte dans la gestion de la transition à la tête de l’organisation. Conclusion 783. Dans le document du 10e anniversaire publié par le GIABA, il a été clairement précisé et ceci doit être répété ici que “tout compte fait, d’autant plus que le GIABA a un solide plan stratégique quadriennal pour la période 2011-2014, soutenu par un mécanisme de mise en œuvre axé sur les résultats qui garantirait un franc succès, il est possible d’espérer que les États membres seraient sur la bonne voie pour réaliser un niveau satisfaisant de conformité aux normes de LBC/FT internationales acceptables à moyen terme, probablement dans le cadre et le calendrier du Plan stratégique284 20112014 du GIABA”. Un régime crédible nécessite une volonté politique 784. soutenue et visible, mais il est le résultat d’une intervention active qui détermine le succès. Cette volonté et cet engagement peuvent aussi être mesurés par l’attribution de ressources budgétaires suffisantes par le gouvernement aux efforts de LBC/FT. Toutes les infractions sous-jacentes qui sont commises afin de sécuriser des gains illicites et illégitimes se traduisent inévitablement par le blanchiment des capitaux. Par conséquent, elles ne peuvent être ignorées, car elles représentent la source de l’argent sale. Ces crimes sont très variés et facilement distingués. Comme ils doivent être dénoncés et traités par les autorités, il peut être tentant de demander aux mêmes individus ou institutions compétentes qui luttent contre le BC / FT de combattre aussi les infractions sous-jacentes qui sont à l’origine du blanchiment des capitaux en premier lieu! Toute activité humaine est imparfaite, d’où la 785. nécessité de renforcer le processus suivi-évaluation, en veillant à ce que les évaluateurs appliquent effectivement des directives strictes pour l’évaluation de leurs pairs, et en s’assurant que les mesures de suivi proposées sont effectivement entreprises. La qualité des REM doit être améliorée, tout comme celle des débats en plénière sur ces rapports. Ainsi, au chapitre de l’exécution des programmes, le GIABA doit s’assurer, en priorité, que les propositions de suiviévaluation pour des mesures correctives sont effectivement entreprises et mises en œuvre. Ce processus permet de promouvoir la conformité qui est désormais une priorité pour le GIABA. 786. Enfin, le GIABA a été et continuera d’être un leader dans la promotion d’une alliance régionale pour lutter contre ces phénomènes avec, bien entendu, l’engagement, la coopération et le soutien de ses membres, ainsi que l’aide et le soutien de la communauté internationale, en particulier la communauté des donateurs. ************ 284 GIABA @ 10, Chap. 4, para 82, p. 43 – Conclusion. 146 Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 www.giaba.org | Annexe I: Plan de travail 2013 Work PREMIER TRIMESTRE Janvier Février Mars 1 Préparation du Rapport annuel 2013 (1e Jan - 20 Déc) 2 Réunions des Institutions de la CEDEAO (Pendant toute l’année) 3 Panneau d’affichage véhiculant des messages de sensibilisation à la LBC/ FT (Mali, Gambie, Guinée Bissau, CapVert, Sierra Léone; Janvier-Juillet) 4 Réunions du Comité du Groupe Egmont (Bruxelles, Belgique - 20 – 25 Jan) 5 Rencontre de sensibilisation sur les questions d’évaluations mutuelles (Sierra Léone, 21 – 25 Jan) 6 Première ébauche du Rapport annuel 2012 (Sec GIABA; 24 Jan) 7 Séminaire, Voeux de Nouvel An et Assemblée Générale du personnel (30 – 31 Jan) 8 Plan d’organisation des activités sociales du GIABA (Pendant toute l’année) 9 Conception et finalisation de la plateforme de plan de travail électronique (Sec GIABA; 01 Fév-01 Avril) 10 Diffusion des messages de sensibilisation à la LBC/FT dans les États membres (États membres, Fév Déc) 11 Séminaire conjoint GIABA-SCUML sur le partenariat stratégique par les autorités de règlementation et les EPNFD (Lagos, Nigeria - 11 – 12 Fév) 12 Réunion plénière du GAFI et du Groupe de Travail (Paris, France - 18 – 22 Fév) 13 Elaboration d’un plan de formation (Sec GIABA; 25 Fév) 14 Mise à disposition d’un logiciel d’analyse de LBC/FT aux CRF (Bénin, Togo, Mali, Guinée Bissau, Côte d’Ivoire) (25 Fév- 24 Juin) Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 4th WK 3rd WK 2nd WK 1st WK 4th WK 3rd WK 2nd WK 1st WK 4th WK 3rd WK 2nd WK Activité/Programme/Projet 1st WK SN 147 GIABA Rapport Annuel 2012 18 Mise en place d’une base de données sur la surveillance stratégique (1e Mars – 20 Décembre) 19 Amélioration su système au sein du Secrétariat (Mars - Décembre) 20 Célébration de la Journée de la Femme (8 Mars) 21 Informatisation du système de suiviévaluation du GIABA (15 Mars – 15 Mai) 22 Examen à mi-parcours du Plan de mise en œuvre stratégique 2014 (Saly Sénégal; 20 – 22 Mars) 23 Mise à disposition d’une autre connexion Internet via V-Sat 2GB (29 Mars – 28 Juin) 24 Réunion plénière du GABAOA (Arusha, Tanzanie; 25 – 29 Mars) 25 Séminaire national de sensibilisation sur la LBC/FT, Journées Portes Ouvertes pour les jeunes (Bissau, Guinée Bissau; 28 Mars) 26 Réunion de sensibilisation sur les questions d’évaluations mutuelles (Guinée Bissau, 29 Mars) 27 Production du Rapport annuel 2012 (Sec GIABA; 31 Mars SN DEUXIEME TRIMESTRE 28 148 1st WK Mai 4th WK 3rd WK 1st WK Activité/Programme/Projet 2nd WK Avril Juin 4th WK Révision et finalisation des rapports de subvention à la recherche 2011 (Sec GIABA; Mars - Juillet) 3rd WK 17 1st WK Documentaire électronique du GIABA (Etats membres, Mars - Mai) 4th WK 16 3rd WK Equipement du Centre d’information du GIABA (Lagos, Nigeria - Fév - Déc) 2nd WK 15 2nd WK | www.giaba.org Déploiement d’un portail, plan de travail et système de gestion (Sec GIABA; 1e Avril – 20 Décembre) Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 www.giaba.org | 29 Soutien des Etats membres pour la conduite des typologies (Dakar; Sénégal; 1e Avril - 29 Novembre) 30 Etude de recherche sur le lien entre le BC/FT et les EPNFD en Afrique de l’Ouest (Tous les Etats membres, 1e Avril – 29 Novembre) 31 Informatisation du Secrétariat du GIABA, Documentation et Publication (1e Avril – 11 Nov) 32 Acquisition d’ouvrages de référence pour la bibliothèque (1e Avril – 30 Septembre) 33 Acquisition et installation de scanners de devises et de contrebande pour les Etats membres (Cap-Vert & Bénin; Mars- Octobre) 34 Revue trimestrielle du plan de travail (2 – 3 Avril) 35 Assistance technique sur l’élaboration d’une stratégie nationale et d’un plan d’action de LBC/FT en faveur de la Guinée (Conakry; 8 – 10 Avril) Ouverture du centre d’information du GIABA (Abidjan, Côte d’Ivoire; TBA) Célébration de la journée des assistants et des secrétaires (Dakar, Sénégal; 16 Avril) 38 Forum ORTG-Egmont-CRF (Doha, Qatar - 16 – 17 Avril) 39 Séminaire national de sensibilisation sur les procédures de vigilance à l’égard de la clientèle (Bissau, Guinée Bissau – 23 Avril) Rapport trimestriel de suivi et d’évaluation (Edition d’avril) (26 Avril) Réunions du Comité des Nations Unies chargé de la lutte contre le terrorisme (à déterminer) 36 37 40 41 Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 149 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org 42 Mise à disposition d’un logiciel d’analyse de LBC/FT aux CRF (Niger, Sierra Léone, Guinée, Libéria) (30 Avril – 18 Octobre) 43 Réunion du groupe d’experts (Accra, Ghana; 6 Mai) 44 Réunions du Groupe de travail sur les évaluations mutuelles et la mise en œuvre (Accra, Ghana; 6-7 Mai) 45 Forum régional des CRF (Accra, Ghana; 8 Mai) 46 Session plénière/Commission technique du GIABA (Accra, Ghana; 9 – 10 Mai) Séance d’information ministérielle du GIABA (Accra, Ghana; 11 Mai) 48 Conférence de presse mondiale (Accra, Ghana; 11 Mai) 49 Finalisation des directives du GIABA sur la documentation et la publication (2 Mai – 16 Août) Atelier national sur l’approche fondée sur les risques aux fonctions de conformité à la LBC/FT (Dakar, Sénégal; 22-24 Mai) Session annuelle d’information à l’intention des ambassadeurs de la CEDEAO, des partenaires au développement & Célébration de la journée de la CEDEAO (Dakar, Sénégal; 28 Mai) Déploiement de CBT et développement d’un système de gestion (Sec GIABA; 30 Mai – 20 Déc) 47 50 51 52 53 150 Séminaire régional sur le renforcement des capacités sur les crimes économiques et financiers à l’intention des magistrats (Anglophone) Banjul, Gambie; 3-7 Juin) Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 Réunion plénière du GAFI et du Groupe de travail (Oslo, Norvège - 17 – 21 Juin) 60 Parrainage d’experts technique pour la révision des lois de LBC/ FT des Etats membres (Conakry, Guinée, à déterminer) 61 Séminaire national de sensibilisation à l’intention des EPNFD (Ouagadougou, Burkina Faso - 27 – 28 Juin) SN Activité/Programme/Projet 62 Etude de recherche sur le statut de l’inclusion financière en Afrique de l’Ouest (Tous les Etats membres, 1e Juillet- 29 Nov) 63 XVV plénière du Groupe Egmont (Sun City, Afrique du sud - 1 – 5 Juillet) Juillet 1st WK TROISIEME TRIMESTRE Août Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest Septembre 4th WK 59 3rd WK Formation à l’analyse des renseignements des CRF nationales (Conakry, Guinée Juin) 2nd WK 58 1st WK Service de mentorat pour les CRF des Etats membres (Conakry, Guinée - Juin) 4th WK 57 3rd WK Réunion de la CAF (Abuja, Nigeria; Juin à déterminer) 2nd WK 56 1st WK Réunion du Conseil des ministres de la CEDEAO (à déterminer) 4th WK 55 3rd WK Concours d’éloquence interuniversitaire on l’impact de la LBC/FT sur les économies de l’Afrique de l’Ouest (Ibadan, Nigéria; 6 – 7 Juin) 2nd WK 54 www.giaba.org | 151 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org 152 64 Revue trimestrielle du plan de travail 2013 (Sec GIABA; 3 – 4 Juillet) 65 Examen du budget 2013 (Sec GIABA; 4 Juillet) 66 Rapport trimestriel de suivi et d’évaluation (Edition de juillet) 67 Formation des évaluateurs sur la nouvelle méthodologie du GAFI pour la mise en œuvre des normes révisées du GAFI (Strasbourg, France - 8 – 12 Juillet) 68 Séminaire national de sensibilisation à la LBC/FT, Journées Portes Ouvertes pour les jeunes (Freetown, Sierra Léone – 13 Juillet) 69 Parrainage d’experts techniques pour la révision des lois de LBC/FT des Etats membres (Freetown, Sierra Léone, à déterminer) 70 Service de mentorat pour les CRF des Etats membres (Monrovia, Libéria; à déterminer) 71 Formation à l’analyse des renseignements des CRF nationales (Monrovia, Libéria; TBA) 72 Atelier régional sur l’évaluation des risques de BC/ FT des Etats membres (Saly, Sénégal - 15 – 17 Juillet) 73 Mise à disposition d’équipement TIC et de bibliothèque pour le centre d’information du GIABA, Abidjan (31 Juillet – 11 Novembre) 74 Atelier régional sur les exigences en matière de LBC/FT à l’intention des organismes professionnels (comptables) (Anglophone) (Banjul, Gambie, 15-17 Juillet) Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 75 Assistance technique pour l’élaboration d’une stratégie nationale et d’un plan d’action de LBC/FT pour la Gambie (Banjul; 22 – 23 Juillet) 76 Réunion du comité d’audit (Abuja, Nigéria; à déterminer) 77 Préparation de l’avant-projet de budget 2014 (Sec GIABA, 1 – 12 Août) 78 Formation régionale sur les Recommandations révisées du GAFI à l’intention des institutions financières (Lagos, Nigéria; 27 – 30 Août) 79 Examen stratégique du premier cycle d’évaluation mutuelle du GIABA (Saly, Sénégal; 19 – 20 Août) 80 Réunion des institutions financières internationales (à déterminer) 81 31e symposium international de Cambridge sur les crimes économiques et financiers (Cambridge, Royaume-Uni 1 – 8 Septembre) 82 Atelier régional sur le renforcement des capacités sur les crimes économiques et financiers à l’intention des procureurs (Ouagadougou, Burkina Faso; 16 – 19 Septembre) 83 Réunion de la CIMA (à déterminer) 84 Comité d’arbitrage budgétaire (Abuja, Nigéria, à confirmer) 85 Service de mentorat pour les CRF des Etats membres à déterminer) 86 Formation à l’analyse des renseignements des CRF nationales (à déterminer) 87 Forum de Crans Montana (à déterminer) Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest www.giaba.org | 153 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org 154 89 Atelier régional sur le renforcement des capacités sur les crimes économiques et financiers à l’intention des magistrats (Francophone & Lusophone) (Abidjan, Côte d’Ivoire) (1 – 4 Octobre) 90 Réunion de la Zone Franc (Paris, France - 1– 4 Octobre) 91 Revue trimestrielle du plan de travail (3 Octobre) 92 Assistance technique pour l’élaboration d’une stratégie nationale et d’un plan d’action de LBC/FT en faveur de la Guinée (Conakry - 7 – 9 Octobre) 93 Réunion plénière du GAFI et du Groupe de travail (Paris; France; 14-19 Octobre) 94 Réunion de la CAF (Abuja, Nigéria; Octobre, à déterminer) 95 Forum régional des CRF (à déterminer) 96 Réunions du Groupe de travail sur l’évaluation mutuelle et la mise en œuvre (à déterminer) 97 Réunion du groupe de travail sur les typologies (à déterminer) 98 Session plénière/ Commission technique du GIABA (à déterminer) Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 4th WK 3rd WK 2nd WK 1st WK Décembre 4th WK 3rd WK 1st WK Novembre 4th WK 3rd WK Activité/Programme/Projet 1st WK SN Octobre 2nd WK QUATRIEME TRIMESTRE 2nd WK 88 Atelier national de formation sur la détection et l’enquête sur le blanchiment des capitaux et les crimes financiers à l’intention des services de répression (Freetown; Sierra Léone, 23 – 27 Septembre) GIABA Rapport Annuel 2012 99 Réunions annuelles sur les typologies du GAFI (GAFIMOAN, TBA) 100 Réunion du conseil des ministres et autorités des chefs d’état et de gouvernement de la CEDEAO (à déterminer) 101. Atelier régional sur le recouvrement/gestion des avoirs à l’intention des acteurs de la LBC/FT (Lomé, Togo, 26 – 29 Novembre) 102. Atelier régional de sensibilisation sur la mobilisation en matière de LBC/FT à l’intention des Organisations de la Société Civile (OSC) (Bissau, Guinée Bissau; 2 – 4 Déc) 103. Formation à l’analyse des renseignements des CRF nationales (Bissau; Guinée Bissau, à déterminer) 104. Atelier national de formation sur la détection et l’enquête sur le blanchiment des capitaux et les crimes financiers à l’intention des services de répression (Dakar, Sénégal, 9 – 11 Décembre) 105. Formation régionale sur les RCSNU à l’intention des magistrats (Dakar, Sénégal, 9 – 11 Déc) 106. Célébration de Noël et de Nouvel An (Sec GIABA, 17 Déc) www.giaba.org | Note: Le lieu et la date dans le programme peuvent faire l’objet de modifications en fonction des circonstances ****** Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 155 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org Annexe II: Organigramme révisé Directeur Général Direteur Général Adjoint Direction Recherche et Planification Direction Administration et Finances Direction Programmes et Projets Division Recherche Division Finances Division Programmes Division Plannifification & TIC Division Administration et Ressources Humaines Division Appui aux Programmes Centre d’Information de LAGOS 156 Centre d’ Information d’ABIDJAN Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 www.giaba.org | Annexe III: Etat de la ratification des conventions par les Etats membres du GIABA RATIFICATION DES CONVENTIONS Convention des Nations Unies pour la répression du financement du terrorisme, 1999 Convention de Palerme, 2000 Convention des Nations Unies contre la corruption, 2003 SN Etats Membres Convention de Vienne, 1988 1. Bénin 23/05/1997a 30/08/2004 30/08/2004 14/10/2004 2. Burkina Faso 02/06/1992a 01/10/2003a 15/05/2002 10/10/2006 3. Cap-Vert 08/05/1995a 10/05/2002 15/07/2004 23/04/2008 4. Côte d’Ivoire 25/11/1991 13/03/2002a 5. Gambie 23/04/1996a 6. Ghana 10/04/1990 06/09/2002 21/08/2012 27/06/2007 7. Guinée- Bissau 27/10/1995a 19/09/2008 10/09/2007 10/09/2007a 8. Guinée 27/12/1990a 14/07/2003 09/11/2004a 9. Libéria 16/09/2005a 05/03/2003a 22/09/2004a 16/09/2003a 10. Mali 31/10/1995a 28/03/2002 12/04/2002 18/04/2008 11. Niger 10/11/1992a 30/09/2004a 30/9/2004 11/08/2008a 12. Nigéria 01/11/1989 16/06/2003 28/06/2001 14/12/2004 13. Sénégal 27/11/1989 24/09/2004a 27/10/2003 16/11/2005 14. Sierra Léone 06/06/1994 26/09/2003 15. Togo 01/08/1990 10/03/2003 25/10/2012 05/05/2003 Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest 30/09/2004 02/07/2004 06/07/2005 157 GIABA Rapport Annuel 2012 | www.giaba.org Annexe IV: Statut des cadres juridiques, politiques et institutionnels dans les Etats membres Adoption des REM ADOPTION DE LA LEGISLATION CADRES INSTITUTIONNELS Législation en matière de LBC* Législation en matière de CFT* CRF opérationnelle 2010 2006 2012 2009 Burkina Faso 2009 2006 2009 2007 3. Cap-Vert 2007 2002/2012 4. Côte d’Ivoire 5. Gambie 6. SN Etats Membres 1. Bénin 2. Stratégie nationale de LBC/FT approuvée 2008 2005 2009 2008/ Egmont 2010 Elaborée, pas encore approuvée 2008 2003/2012 2002/2012 2008 Ghana 2009 2008 2008 2010 2011 7. Guinée- Bissau 2009 2006 2011 2011 8. Guinée 9. Libéria 2011 2002 10. Mali 2008 2006 2010 2007 2011 11. Niger 2008 2004 2010 2005 Elaborée, pas encore approuvée 12. Nigéria 2008 2004/2011 2011 2005 Egmont Elaborée, pas encore approuvée 13. Sénégal 2008 2004 2009 2005 Elaborée, pas encore approuvée 14. Sierra Léone 2007 2005/2012 2012 2008 2007 15. Togo 2011 2007 2009 2009 Elaborée, pas encore approuvée 2007 Elaborée, pas encore approuvée ****** 158 Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest GIABA Rapport Annuel 2012 Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest www.giaba.org | 159 | www.giaba.org 160 GIABA Rapport Annuel 2012 Groupe Intergouvernemental d’Action Contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest