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1 Quel style d’architecture préférez-vous pour construire votre temple personnel ? A la gloire du grand Architecte de l’Univers, Francmaçonnerie de Rite Ecossais Ancien et accepté, Liberté, Egalité, Fraternité. Vénérable Maître et vous tous mes frères en vos degrés de connaissance et qualités. Lorsque j’ai été reçu compagnon, j’ai effectué 5 voyages, le second traitant du thème de l’architecture. C’est un thème essentiel dans la symbolique maçonnique. Car l’art de bâtir représente le fondement même de la démarche. Le chemin parcouru par le maçon dans le but de s’élever vers une certaine réalité spirituelle, de la terre vers le ciel, ne peut se faire qu’au travers de l’édifice même de sa vie. Et tout édifice est conçu selon des règles, poids, mesures, qui définissent l’architecture. Le travail qui est proposé au maçon est de s’élever telle une colonne ancrée au sol et tournée vers le ciel. Cette perpendiculaire symbolise la vie d’un homme où chacune des étapes se retrouve dans l’art maçonnique, Art Royal s’il en est. La naissance dans le cabinet de réflexion peut symboliser le passage à la vie, l’accouchement. L’enfance qui constitue les bases, les fondamentaux de la vie de chaque être. Ce sont les fondations, le terrain qu’il faut déblayer et sur lequel nous allons pouvoir bâtir l’édifice de notre vie, c’est l’apprentissage. Il est connu de tous que dans l’architecture, les fondations sont primordiales pour la réussite de l’édifice. Et puis vient l’adolescence avant l’âge adulte qui est comme chacun le sait une étape cruciale, mais intermédiaire, donc un lien entre deux mondes. C’est aussi une étape où vont s’imposer les premiers choix. L’individu que l’on peut appeler maintenant « compagnon » va devoir choisir les orientations qui vont lui permettre de construire son projet de vie, son temple personnel. On attribue cette étape, après les fondations vues précédemment, à la construction des murs du temple. Assez naturellement et par déduction nous pouvons déjà imaginer que la prochaine étape, l’âge adulte devrait nous permettre de poser le toit de notre édifice. La question posée aujourd’hui me permet de voir dans les différentes architectures : celles que je pourrais choisir pour orienter ma vie. J’ai donc parcouru les cinq ordres d’architectures : les ordres DORIQUE, IONIQUE, CORINTHIEN,TOSCAN et COMPOSITE 1. Chacun de ces ordres 1 Chaque colonne est composée de deux parties essentielles, la colonne et l’entablement. La colonne repose a même le sol voire sur une plaque de marbre. Chacune de ces parties est divisée en trois éléments principaux. La colonne est composée de la base, du fût et 2 ont des mesures spécifiques qui les individualisent, et l’on me demande de choisir celui qui me correspond le mieux, aujourd’hui ! Vaste programme ! William Preston 2 définit l’ordre en architecture comme un système régulier de proportions géométriques appliqué à un projet architectural. Les différences entre ces ordres résident principalement dans la proportion (diamètre et hauteur), et leurs ornements. Cela voudrait-il signifier que, dans ma vie, je devrai donc faire particulièrement attention à la relation entres mes actes, leur enchaînement, leur finalité, les proportions dans mon projet, et les ornements c'est-à-dire la Beauté du résultat ? Parmi ces Cinq ordres, le Dorique, l’ionique et le Corinthien sont les plus anciens et d’origine grecque ; ils représentent en franc-maçonnerie la Force, la Sagesse et la Beauté. Les deux autres sont d’origine Romaine et sont plutôt des variantes des trois premiers. La sagesse représentée en loge par le vénérable Maître correspond donc à l’ordre ionique, considéré comme le symbole de la grâce illustrée par les deux courbures qui constituent sa volute. La Force c’est le 1er surveillant, l’art Dorique l’ordre le plus ancien et l’expression la plus parfaite de l’harmonie des proportions. Il est d’une austère simplicité, puissant et robuste. La beauté enfin c’est le 2nd surveillant et l’ordre Corinthien. C’est le plus riche des cinq ordres avec un chapiteau orné de feuillage et volute. du chapiteau ; l’entablement, l’architrave, de la frise et de la corniche. L’ordre Toscan a 7 fois son diamètre de hauteur, le Dorique, 8 fois, l’Ionique, 9 fois, le Corinthien, 10 fois et le Composite 10 fois mais avec des volutes appartenant à l’Ionique et des rangées de feuillages appartenant à l’ordre Corinthien 2 . William Preston est un auteur écossais, né à Edimbourg, le 7 août 1742. La date exacte de l’initiation de Preston à la franc-maçonnerie n'est pas connue, mais on pense que cela a été entre 1762 et 1763, à Londres. Cette expérience a fait sur lui une profonde impression, et l’a incité à entreprendre une vaste étude de la Franc-Maçonnerie, son origine et ses enseignements, et cet effort s'est intensifié quand il a été élu Maître. Il a découvert un vaste ensemble de traditions historiques dans les anciens documents de l'artisanat, et commencé à moderniser le format des réunions du groupe de manière à rendre accessibles les rituels, ce qui apporta une connaissance rudimentaire des arts et des sciences aux autres membres de la Fraternité .Preston instaure la communication avec les maçons du monde entier, pour développer une connaissance approfondie de l'artisanat, la collecte et le matériel qui devait devenir son livre le plus connu, Illustrations de maçonnerie publié en 1772. Il a puisé dans les lieux les plus obscurs à la recherche des traditions maçonniques, et est devenu un visiteur fréquent de nombreuses Loges de ressourcement. Le 15 Juin, 1774, il a visité l'Auberge de l'Antiquité n ° 1, (une des quatre Loges qui ont formé la première Grande Loge d'Angleterre en 1717). Il est devenu un membre actif de la Grande Loge, et a par la suite en a été nommé -secrétaire adjoint. «Il était un des premiers hommes à impulser un changement dans les normes sociales prévalent dans les anciennes Loges. À partir d'une position comme le plus jeune apprenti, debout dans le coin Nord-Est de sa Loge, il a progressé jusqu'à ce qu'il soit reconnu comme le principal expert maçonnique de sa génération ; le nom de William Preston est encore prééminent dans les annales de la Franc-Maçonnerie ". 3 L’ordre Toscan, lui, symbolise la simplicité et la solidité ; quant à l’ordre composite il est fait d’un mélange des trois ordres grecs et l’on retrouve dans ses détails la force, l’élégance et la beauté. Nous pouvons peut être considérer qu’il est l’ordre le plus complet. Nous y reviendrons plus loin. A cet instant, je serais tenté de répondre à la question qui m’est posée, en disant que je choisis l’ordre composite. Tout simplement parce que je n’ai aujourd’hui pas suffisamment de recul dans ma vie tant maçonnique que ma vie d’homme ; je ne sais pas encore parfaitement définir ou décrire mon projet de vie ; donc je choisis l’ordre qui me semble le plus complet et le plus vaste pour profiter de cette richesse, et me laisser un maximum de choix possibles par la suite. Sagesse, Force et Beauté ! Ce sont bien les trois lumières qui illuminent les travaux en loge au centre du temple. Ne disons-nous pas : « que la sagesse préside à la construction de l’édifice, que la force la soutienne et que la beauté orne » ? Les trois ordres qui les représentent ont donc une place prépondérante dans la construction du temple. Ils retracent aussi le parcours obligé auquel doit s’astreindre l’homme pour bâtir son temple personnel. Ces trois piliers situés au centre du temple forment un triangle rectangle, symbole de l’équilibre. Ils bordent le pavé mosaïque composé de carrés noirs et blancs, représentant les opposés, la lumière et les ténèbres, le jour et la nuit, en somme le binaire. Souvent on peut dire qu’il symbolise la juxtaposition des contraires. C’est donc sur cette base que le compagnon va devoir, à l’aide des outils qui lui sont confiés, bâtir son propre temple, s’élever lui-même et construire sa spiritualité. Il dispose de plusieurs catégories d’outils. Les outils de tracé et de contrôle au nombre de cinq, les outils de façonnage au nombre de trois et les outils au nombre de deux 3. Chacun de ces outils pourrait faire l’objet d’une planche particulière. Je ne vais donc pas détailler chacun d’entre eux notamment le fil à plomb, l’équerre, le niveau et le compas qui sont pourtant indispensables. Cependant, je souhaite insister sur l’un des deux outils de pose : le levier. Levier vient du latin « levare » qui correspond au début de l’action de lever quelque chose. Cet outil est utilisé dans les métiers de la pierre, une fois que les pierres sont taillées, pour commencer à les assembler. En maçonnerie, il correspond aussi au moment ou l’on invite le compagnon à participer à la construction de l’édifice commun. 3 La règle à 24 divisions, le fils à plomb, le niveau, l’équerre et le compas ; la hache, le maillet et le ciseau ; le levier et la truelle 4 On comprend que le levier n’est efficace que si l’on trouve un point d’appui. Les deux éléments sont indissociables, leur efficacité tient à cela, comme le maillet et le ciseau l’étaient pour l’apprenti. Je pense que le levier est indispensable dans cette démarche car comme le dit la définition maçonnique, « il permet au maçon d’utiliser sa force qui repose sur la connaissance qu’il a de l’univers, de contrôler son énergie dans l’action et l’effort, et d’agir consciemment selon la loi des interactions de cause à effet. Il donne le moyen de vaincre l’obstacle, la résistance matérielle, physique ou morale mais cela n’est possible qu’en sachant utiliser un point d’appui et ayant la volonté de surmonter ce qui paraît au dessus de ses forces. La bonne utilisation du levier repose sur la connaissance et la maîtrise des forces mises en actions. Elle s’illustre par la ténacité d’une volonté affirmée, de tenir ses engagements et de poursuivre la voie choisie jusqu’à son terme. » Je reviens à la question qui m’a été posée, quelle architecture préférezvous pour construire votre temple personnel. Même si je viens de vous présenter les différents ordres qui nous sont proposés en maçonnerie, en fait je ne vais pas répondre ce soir que je choisi particulièrement celui-ci plutôt que celui là ou tel autre car je pense que c’est la complémentarité et la particularité de chacun d’eux qui permet de construire son édifice personnel. Par contre, ce que je peux vous confier aujourd’hui c’est que ma démarche en maçonnerie a pour objectif justement de trouver les points d’appui qui vont me permettre de construire ce que l’on appelle dans la question « le temple personnel » et que je nommerais aussi mon projet de vie. C’est en fonction de ces points d’appui (la fraternité, la réflexion, le silence, moi, l’autre, les autres) que je chercher à m’élever progressivement et à trouver les moyens de construire une vie spirituelle pour aborder ma vie matérielle avec plus de philosophie. Personnellement, je retrouve ici une illustration bien décrite de ce que je suis venu chercher en maçonnerie. Je n’aurais pas été en mesure de vous le résumer ainsi mais à travers le travail d’aujourd’hui, je prends conscience de l’importance de ces exercices qui peuvent parfois paraître contraignants mais qui permettent d’éclaircir notre chemin personnel. J’ai 35 ans et jusqu’ici, mon chemin de vie, mon projet de vie ou mon temple personnel reposait essentiellement sur des schémas réussis ou échoués que j’avais pu observer dans mon entourage proche. Mes parents, mes beaux parents, mes amis aînés … etc ; avec entre autre comme objectif de rester fidèle la réponse que j’avais faite à ma prof de français en 5ème lorsqu’elle m’avait posé la question suivante : « vaut-il mieux réussir sa vie ou réussir dans la vie ? » et que j’avais répondu avec naïveté à l’époque : « pour moi un homme ne peut être heureux que si il réussit les deux ». Pour terminer l’anecdote, elle m’avait offert la citation de Saint Exupéry : « fais de ta vie des rêves et de tes rêves une réalité ». Aujourd’hui, le travail aidant, je commence à prendre conscience que mon projet de vie doit être personnel, qu’il ne se construit pas en essayant de reproduire ou pas tel ou tel schéma mais bien en fonction de ce que la vie nous propose et que nous devons façonner selon notre idéal, notre équilibre, notre bonheur et notre liberté. 5 Je dois l'admettre. C'est trop tôt pour moi de répondre à cette question et d'avoir une idée bien arrêtée sur mon projet de vie et sur le chemin à prendre pour y parvenir. Même si j'ambitionne d'aller dans telle ou telle direction, je suis dans le travail, je suis dans l'action. J'essaye déjà de comprendre tous les outils qui s'offrent à moi. J'essaye de comprendre ce qui peut me permettre de devenir au fond de moi un vrai francmaçon, ce que je dois faire évoluer, ce que je dois développer, ce que je dois façonner, ce que je dois corriger et ce que je dois apprendre. Aussi bien en tant qu'homme que maçon, je suis encore jeune et pour le moment je n'ai pas encore de recul suffisant. Chaque jour, chaque évènement important de ma vie, le dernier en date c’est naissance de mon fils, chaque tenue en loge, chaque situation familiale ou professionnelle qui se présente à moi influence ou plutôt oriente mon projet de vie. La diversité, la richesse, la précision des ordres architecturaux que nous étudions en maçonnerie illustrent bien qu'il n'y a pas qu'un seul chemin ou qu'une seule philosophie pour parvenir à un niveau spirituel mais aussi que si le style composite a fini par exister c'est certainement la meilleure preuve que l'élévation de soi-même est très complexe et quelle nécessite un éventail complet et complexe d'ordre et d'outil pour y parvenir. Stephane M :. Le 10 juin 2008 J’ai dit.