pompei FRA :libercolo pompei FRANC.

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pompei FRA :libercolo pompei FRANC.
Petit guide de Pompéi
Petit guide de Pompéi
Règlement pour la visite des fouilles
Bienvenus aux sites
archéologiques vésuviens.
A’ les zones archéologiques
on appliques la loi D. lgs 81/08,
selon le règlement à prèservation
du patrimoine historique
et archéologique d’exceptionelle
valeur comme les sites
archéologiques de la règion
du Vesuvio.
Pour jouir pleinement,
agréablement et en toute sécurité
de ces lieux, vous êtes invités à
observer en particulier les règles*
ci-dessous:
1. Veuillez vous déplacer avec la
plus grande prudence, en évitant
soigneusement de stationner en
bordure des fouilles ou de
monter sur les murs.
2. Veuillez respecter les
restrictions concernant l’entrée et
l’accès au site.
3. Vous êtes priés d’adopter un
comportement correct, d’éviter
de chahuter, de vous abstenir
d’écrire sur les murs et
d’abandonner tout déchet que
vous êtes invités à déposer dans
les conteneurs prévus à cet effet.
4. Les photographies, les prises
de vue pour le cinéma et la
télévision sont autorisées
uniquement à titre et usage
personnel; pour toute prise
nécessitant l’usage de trépieds,
flashs, éclairages artificiels ou quoi
qu’il en soit destinée à un usage
commercial, veuillez contacter les
bureaux de la Soprintendenza.
5. Le service de guide touristique,
pas fourni de la Soprintendenza,
est exercé par le personnel qui
est autorisé par la Regione
Campania et qui est tenu à
montrer sa carte d’ autorisation.
6. Il est interdit d'entrer avec des
sacs, des sacs à dos et autres bagages.
7. Il est interdit de fumer.
8. Les animaux ne sont pas
admis.
9. Les personnes ayant des
difficultés de locomotion et des
problèmes cardiaques sont
invitées à accéder aux Fouilles de
Pompéi par Piazza Anfiteatro.
Les personnes ayant des difficultés
de locomotion et des problèmes
cardiaques sont invitées à la plus
grande prudence.
L’usage de chaussures à talons
plats est recommandé.
Nous informons que le service de
guides audio est organisé par la
Soprintendenza.
Une aire de pique-nique équipée
est à votre disposition à côté de
Porta Nola.
*du Règlement pour les visiteurs
des Fouilles (n. 213 du 22.01.01)
Brève histoire de la Ville ancienne et des fouilles
Pompéi se dresse sur un
plateau (environ 30 m sur le
niveau de la mer) formé par
une coulée de lave vésuvienne
et contrôle la vallée de la rivière
Sarno, qui abritait un port actif
à son embouchure. Les origines
de la ville sont incertaines.
Les témoignages les plus
anciens sont compris entre la
fin du VIIème et la première
moitié du VIème siècle avant
J-.C., au moment de la
réalisation de la première
enceinte de murailles en tuf
appelé “pappamonte” qui
délimitait une surface de 63,5
ha. C’est sous l’influence d’une
civilisation “mixte”, dans laquelle
se fondaient des éléments
indigènes, étrusques et grecs,
que la ville se développa. Vers la
fin du Vème siècle avant J-.C. les
tribus des Samnites, descendues
des monts de l’Irpinie et du
Sannio, se propagèrent dans la
plaine de l’actuelle Campanie
(qui signifie “plaine fertile”), en
conquérant et en insérant les
villes vésuviennes et côtières
dans une ligue dont la capitale
était Nuceria. A époque samnite
Pompéi reçoit une forte
impulsion à l’urbanisation: c’est
au Vème siècle avant J-.C. que
remonte la construction d’une
nouvelle fortification en calcaire
de Sarno, qui devait suivre un
parcours analogue à la
précédente. Vers la fin du IVème
siècle avant J-.C., suite à une
nouvelle pression de
populations samnites, Rome
s’infiltre dans l’Italie méridionale
et peu à peu, des systèmes
d’alliances et des campagnes
militaires victorieuses imposent
sa suprématie sur toute la
Campanie (entre 343 et 290
avant J-.C.). Pompéi entre donc
comme socia (alliée) dans
l’organisation politique de la res
publica romaine, à laquelle elle
se rebelle cependant en 90-89
avant J-.C. avec d’autres
populations italiques, pour
réclamer à Rome une dignité
socio-politique de même
niveau. Prise d’assaut par les
troupes de P. Cornelius Sulla, la
ville capitule et devient une
colonie romaine sous le nom de
Cornelia Veneria Pompeianorum
(80 avant J-.C.). Après la
fondation de sa colonie, Pompéi
s’enrichit d’édifices privés et
publics, et elle est embellie par
la suite, surtout à l’époque des
empereurs Octavien Auguste
(27 avant J-.C. - 14 après J-.C.)
et Tibère (14 - 37 après J-.C.).
En 62 après J-.C. un
tremblement de terre violent
secoue toute la région
vésuvienne. A Pompéi la
reconstruction commence tout
de suite, mais étant donné
l’étendue des dommages et les
Brève histoire de la Ville ancienne et des fouilles
secousses sismiques qui suivent,
la restauration des édifices
procède lentement, et c’est
pourquoi quand le 24 août 79
après J-.C. l’éruption soudaine
du Vésuve la recouvre de
cendres et de lapillis, la
reconstruction de Pompéi était
encore en chantier.
La redécouverte de cette ville a
lieu au XVIème siècle, mais c’est
seulement en 1748, sous le
règne de Charles III de
Bourbon, que commence
l’exploration, qui continue
systématiquement au XIXème
siècle, jusqu’aux interventions
plus récentes de fouilles, de
restauration et de valorisation
de la ville antique et de son
patrimoine exceptionnel
d’architectures, de sculptures, de
peintures et de mosaïques.
L'aire archéologique de Pompéi
s’étend sur environ 66 ha dont
45 à peu près ont été fouillés.
La subdivision de la ville en
regiones (quartiers) et insulae
(pâtés de maisons) a été faite
par G. Fiorelli en 1858, pour des
exigences d’étude et
d’orientation. Quand le nom du
propriétaire est inconnu, les
dénominations des maisons ont
été attribuées par les
archéologues suivant les
découvertes spéciales faites sur
site ou selon d’autres
circonstances.
Thermes Périphériques
1
Cette structure (Ier siècle avant J-.C. - Ier
siècle après J-.C.) est une propriété privée
édifiée sur une terrasse artificielle vers la mer,
non loin des murs: éminente à cause de sa
position panoramique, elle fut soumise à des
spoliations incessantes au cours des siècles.
Les salles thermales somptueusement
décorées sont au rez-de-chaussée; elles
comprennent une piscine d’eau chaude,
couverte, et une petite piscine d’eau froide
dont les parois sont peintes, qui se termine
par une niche: une cascade d’eau jaillissait
d’une grotte artificielle tapissée de mosaïques
représentant le dieu Mars et de petits amours.
Le frigidarium (salle froide) a une décoration à
panneaux en stuc. La fresque du vestiaire dans
la manière du “quatrième style”* est curieuse:
16 panneaux illustrent des scènes érotiques, et
celui qui représente 2 femmes en action reste
unique dans la peinture romaine.
Porte Marine et Enceinte De Murailles
2
Semblable à un bastion, à l’ouest, c’est la plus
imposante des 7 portes de Pompéi, avec la
Porte d’Herculanum. Elle s’appelle ainsi parce
que la route qui en sortait conduisait à la mer.
Elle à deux arcades (ouverture avec arc en
plein cintre), qui se rejoignent ensuite en une
grande voûte en berceau en opus
caementicium*. Le circuit de murs visible
aujourd’hui, mis en place dès le VIème siècle
avant J-.C., mesure plus de 3 200 m de long:
En général la structure est un pan de mur
protégé à l’extérieur par un fossé, et à
l’intérieur par un terre-plein où se courait le
chemin de ronde. Douze tours assuraient
également la défense, et elles se concentraient
au nord de la ville, plus vulnérable à cause du
terrain plat. L’entrée définitive de Pompéi dans
l’orbite romaine (avec la colonie de Sylla en
80 avant J-.C.), diminua l’importance des murs,
quelquefois réutilisés ou détruits pour faire
place à des maisons et à des thermes.
Temple de Vénus
3
Construit sur les contreforts ouest de la
colline de Pompéi, vers la mer et la rivière
Sarno, ce temple fut érigé aux premiers temps
de la fondation de la colonie de Sylla (80
avant J-.C.), pour honorer la déesse Vénus,
protectrice de Lucius Cornelius Sulla, assimilée à
la Vénus Fisica protectrice de la ville: il rentre
donc dans le programme architectural “du
régime”, inauguré à la conquête romaine.
Orienté dans le sens nord-sud vers le littoral,
sur un podium en tuf entouré d’un portique,
embelli de marbres, il devait être le plus
somptueux des édifices religieux de la ville, et
le plus splendide au point de vue
panoramique. Mais c’est justement sa position
éminente qui en a fait l’objet de spoliations
incessantes, si bien qu’il est aujourd’hui difficile
de l’interpréter.
Temple d’Apollon
4
Avec le temple dorique, c’est le sanctuaire le
plus ancien de Pompéi, comme le démontre la
décoration architecturale qui nous est
parvenue. Il remonte à 575-550 avant J-.C.,
même si le remaniement actuel est du IIème
siècle avant J-.C. (il y a eu des modifications
par la suite jusqu’au séisme en 62 après J-.C.),
quand on a construit le portique à quatre
arcades en tuf avec des colonnes ioniques et
un entablement dorique à métopes* et
triglyphes*. L’édifice associe des éléments
italiques (haut podium avec grand escalier
d’accès sur le devant) et grecs (colonnade
autour de la cella). Le sol de la cella est pavé
de losanges de pierre polychromes qui imitent
des cubes perspectifs. Sur les côtés du
portique il y a les statues d’Apollon et de
Diane représentés en archers (les originaux
sont au Musée de Naples). L’autel au pied de
l’escalier date de l’époque de Sylla (80 avant
J-.C. environ). La colonne portant l’horloge
solaire date de l’époque d’Auguste.
Basilique
5
Elle fut construite au cours de la deuxième
moitié du IIème siècle avant J-.C., dans le
cadre du projet qui visait à rendre la ville
monumentale. Elle a un plan rectangulaire à 3
nefs, une couverture à double versant
soutenue par les colonnes centrales et par les
demi-colonnes de la partie supérieure des
parois, où il reste des décorations dans la
manière du “premier style”*. Le tribunal où
siégeaient les magistrats était situé au fond, et
on y accédait par un escalier en bois.
Cet édifice était en effet destiné à
l’administration de la justice et aux
négociations économiques.
Forum
6
Le premier aménagement monumental remonte
au IIème siècle avant J-.C., avec quelques édifices
et le portique à double ordre de colonnes de
tuf, remplacé par du calcaire blanc à l’époque
impériale, quand on a refait le pavage du sol et
qu’on a ajouté des édifices du côté est, sur
l’emplacement de boutiques. Placé au croisement
des axes principaux du noyau urbain originel, le
forum était la place principale de la ville, et il était
interdit aux chars d’y circuler. Tout autour
s’élevaient des édifices religieux, politiques,
économiques. Au Ier siècle après J-.C. le forum
commence à célébrer la maison impériale: on a
retrouvé les socles monumentaux de statues
commémoratives sur le côté sud, devant les
édifices administratifs municipaux, tandis que
celles de citoyens illustres étaient placées le long
des portiques. Les sculptures n’ont pas été
retrouvées. Peut-être ont-elles été emportées
par des pompéiens revenus après l’éruption pour
prendre ce qui était récupérable. Au centre du
côté ouest s’élève une tribune pour les orateurs.
Edifices de l’Administration Publique
7
Remaniés en opus latericium* à la suite du
séisme en 62 après J-.C. ils ne furent pas
construits sur la base d’un projet unitaire.
Les deux édifices à l’est sont de la même
période (antérieurs à 80 avant J-.C.), mais
l’autre est plus récent et conserve un sol en
marbre. Les pièces sont rectangulaires, avec
des niches centrales, dont la fonction est
controversée: la salle à l’est était peut-être le
siège des administrateurs, la salle centrale le
tabularium (archives des lois), l’autre salle celle
des décurions*. Une pièce sans toit appelée
Comitium s’ouvrait sur la rue de l’Abondance
(Via dell’Abbondanza) et elle servait à
convoquer le populus pour l’exercice des
droits politiques et administratifs. Complétée
dans les années qui précèdent la date de 89
avant J-.C., elle présente une tribune sur le
côté sud, décorée de niches avec des statues,
où se placaient les administrateurs qui
présidaient les assemblées et contrôlaient les
opérations de vote.
Édifice d’Eumachie
8
La prêtresse Eumachie, patronne des fullones
à l’époque de Tibère (14-37 après J-.C.) fit
construire cet édifice, dont la façade en opus
latericium* est postérieure à 62 après J-.C.
Les niches sur le devant abritaient des statues
commémoratives de la maison impériale, à
laquelle renvoie également le relief délicat en
marbre du portail, qui n’est pas sans évoquer
les modèles d’Auguste à Rome (d’après
certains spécialistes, il décorait l’entrée du
temple de Vespasien c’est-à-dire un pilastre).
L’intérieur était orné d’un portique à colonnes,
avec des statues de la Concordia Augusta dans
l’exèdre* au fond, et des personnages de la
famille impériale, sur les côtés. Tout autour il y
avait un couloir fermé, avec la statue
d’Eumachie dans la niche derrière l’exèdre*
(l’original est au Musée de Naples). L’édifice
abritait peut-être le marché de la laine ou le
siège de la corporation des fullones. Une jarre
était murée à droite de l’entrée, et on y urinait
en montant sur un escalier étroit: l’urine
servait à blanchir et à dégraisser les étoffes.
Son utilisation fut taxée par l’empereur
Vespasien.
Aedes Genii Augusti
9
Attribué au culte du Genio de l’empereur
Vespasien, cet édifice était en phase de
construction ou de remaniement au moment de
l’éruption (79 après J-.C.). Le petit temple est au
fond d’une cour. Il comprend un haut podium avec
4 colonnes sur le devant. Le piédestal qui portait la
statue de l’empereur se trouvait dans la cella au
fond du temple. On accédait au podium par 2
escaliers étroits sur les côtés. L’autel, en marbre
blanc, est au centre sur une plinthe basse. Il est
orné sur un côté long par une scène de sacrifice
d’un taureau, typique du culte impérial; à l’arrièreplan on peut voir un temple semblable à celui-ci, ce
qui a fait penser qu’il pouvait s’agir du sacrifice
célébré à l’occasion de son inauguration. Sur les
côtés courts sont représentés les instruments du
rite, sur l’autre côté long, la corona civica de feuilles
de chêne posée sur un bouclier, une prérogative de
la majesté impériale. Certains spécialistes pensent
que ce temple a été consacré au Genio d’Octavien
Auguste (qui a vécu entre 63 avant J-.C. et 14
après J-.C., et qui est le premier empereur romain:
le titre religieux de “Auguste” lui fut conféré par le
Sénat en 27 avant J-.C.), et par la suite, au Genio
des différents empereurs qui lui ont succédé, le
dernier étant Titus Flavius Vespasien.
Sanctuaire des lares Publics
10
Il fut peut-être érigé à la suite du tremblement
de terre en 62 après J-.C. et consacré aux
dieux protecteurs de Pompéi, pour expier
publiquement l’aversion divine pour la ville,
manifestée à travers le cataclysme (prodigium)
qui l’avait frappée. Mais d’après certains
spécialistes, il est antérieur à 62 après J-.C. et
se rattache au culte de la famille impériale.
Cet édifice a une architecture complexe,
articulée par des niches et des colonnes
adossées aux parois, qui devaient présenter
une riche décoration en marbre, jamais
terminée. La structure portante est en opus
latericium*, les maçonneries en opus
reticulatum* et opus incertum*. L’autel destiné
aux sacrifices était placé au centre de l’édifice.
Macellum
11
L’édifice, qui était le principal marché de la
ville, remonte au IIème siècle avant J-.C., et il a
été remanié plusieurs fois par la suite.
Les socles devant le portique d’entrée
soutenaient les statues commémoratives de
citoyens illustres. L’intérieur est une cour à
arcades, avec des boutiques: les 12 bases
placées au centre servaient de support à des
poteaux en bois, qui soutenaient un toit
conique. Au fond, la salle à droite était utilisée
pour la vente de la viande et du poisson, celle
de gauche, peut-être, pour des banquets en
l’honneur de l’empereur, auquel était consacré
un sacellum au centre de la paroi du fond.
Sur la paroi nord-ouest il y a des fresques
dans la manière du “quatrième style”*:
des architectures fantastiques alternées à des
panneaux avec des figures isolées, des scènes à
sujet mythologique, des natures mortes de
goût populaire.
Temple de Jupiter
12
Il remonte au IIème siècle avant J-.C. et
présente un haut podium, avec un grand
escalier d’accès sur le devant, sur lequel s’élève
la cella. Celle-ci est précédée de colonnes et
divisée en trois par des colonnades à 2 ordres.
Elle abritait une statue de Jupiter datant de
l’époque de Sylla (80 avant J-.C. environ) dont
il reste la tête. A cette même époque l’édifice
est transformé en Capitolium et dédié au culte
de la triade capitoline (Jupiter, Junon, Minerve).
Le sol de la cella, comme dans le temple
d’Apollon, était pavé de losanges de pierre
polychromes, disposés de manière à imiter des
cubes perpectifs (opus scutulatum). Le podium
a été restauré à l’époque de Tibère (14 - 37
après J-.C.), quand on a remplacé le grand
autel du forum qui se trouvait dans l’axe du
temple.
Greniers du Forum
13
Le petit marché des fruits et des légumes
(‘foro olitorio’) fut réalisé après 62 et il n’était
peut-être pas terminé (ou n’était pas utilisé)
au moment de l’éruption: il avait remplacé des
salles à arcades et était équipé de grandes
latrines. Il est maintenant utilisé comme dépôt
de matériels archéologiques divers provenant
de Pompéi (amphores, éléments
architecturaux, éléments décoratifs en marbre
destinés aux jardins). Quelques moulages de
victimes de l’éruption y sont exposés.
Mensa Ponderaria
14
Ce bureau public de contrôle des poids et des
mesures se trouvait près du petit marché,
encastré dans le mur est du temple d’Apollon.
Il était actif depuis la fin du IIème siècle avant
J-.C. Les poids et les mesures étaient calibrés
sur le système métrique local de type osque,
uniformisé plus tard au système mis en place
par Auguste, comme le rappelle l’inscription
sculptée sur le devant (20 avant J-.C. environ).
Il a deux comptoirs en calcaire superposés à
distance, dont chacun a des cavités qui
correspondent aux différentes mesures, avec
un trou en bas pour laisser passer le produit
mesuré.
Thermes du Forum
15
Ils ont été construits postérieurement à la
date de 80 avant J-.C., en imitant le plan des
Thermes Stabiens (qui étaient cependant plus
grands): sur les côtés des chaudières il y a la
section pour les femmes et la section pour les
hommes, et en séquence l’apodyterium
(vestiaire), le frigidarium (salle pour le bain à
l’eau froide), le tepidarium (salle tiède), le
caldarium (salle chaude). On accédait à la
palestre à arcades à partir de la rue du Forum
(Via del Foro) ou du vestiaire de la section
pour les hommes. Le tepidarium était chauffé
au moyen d’un grand bassin en bronze, donné
par M. Nigidio Vaccula. Des télamons*
séparent les niches pour recevoir les onguents
et les objets de toilette. Des stucs en relief
(restaurés à la suite du séisme en 62 après
J-.C.) décorent la voûte avec des divisions
géométriques et des figures mythologiques.
Les thermes publics étaient peu onéreux et
très fréquentés. Il semble que l’heure du bain
se situait au début de l’après-midi.
Temple de l’Auguste Fortune
16
A Rome et dans d’autres villes d’Italie, des édifices
consacrés au culte de la Fortuna Redux furent
construits au retour d’Auguste des expéditions de
19-13 avant J-.C. A Pompéi c’est le duumvir*
M. Tullius qui a voulu élever ce temple en l’honneur
de l’empereur (à ses frais et sur son propre
terrain) avec des colonnes et des chapiteaux
corinthiens en marbre sur le devant. Dans la cella,
précédée par 4 colonnes sur la façade et 2 sur les
côtés, il y avait la statue de la Fortuna et dans les
niches latérales, celles de la famille impériale et
peut-être même celle de M. Tullius.
Maison du Faune
17
Avec ses 2 970 m2, c’est la plus grande maison de
Pompéi: construite au début du IIème siècle avant J-.C.
sur une habitation antérieure, elle a atteint sa forme
actuelle par des modifications successives. L’entrée à
gauche introduit dans le secteur de représentation, la
porte à droite aux salles privées: l’atrium dont le toit
est soutenu par 4 colonnes, l’étable, les latrines, les
thermes, la cuisine. La dignité de cette maison est
soulignée par l’inscription latine HAVE à l’entrée, la
décoration dans la manière du “premier style”*, les
sols en opus sectile*, le seuil pavé de mosaïques
(maintenant au Musée de Naples). En effet, elle
ressemble plus aux domus aristocratiques romaines
qu’aux habitations de la bourgeoisie locale. La statue
en bronze d’un faune (IIème siècle avant J-.C.; l’original
est à Naples) est placée au centre de l’impluvium* et
tout autour sont disposées des salles dont les sols
étaient pavés de mosaïques, et les parois ornées de
décorations dans la manière du “premier style”*.
L’exèdre* s’ouvre entre les 2 jardins à arcades. C’est le
centre de l’habitation, avec ses colonnes corinthiennes,
ses chapiteaux stuqués et peints, et une mosaïque
splendide (maintenant au Musée de Naples) qui
représente la victoire d’Alexandre le Grand sur Darius
le roi des Perses, ce qui a contribué à suggérer un lien
entre ce souverain macédonien et le riche
propriétaire inconnu et cultivé de cette maison.
Maison de la Petite Fontaine
18
Sa structure d’origine (début du Ier siècle
avant J-.C.) reflète le schéma typique de la
maison ‘à atrium’, basé sur l’axe entrée-atriumtablinum* qui est organisé d’une manière
somptueuse, de telle manière que l’hôte, à
peine entré, pouvait deviner le statut social du
maître de maison. Presque toutes les salles
s’ouvrent sur l’atrium. Le toit a des pans
inclinés vers l’intérieur (compluvium*) pour
recueillir l’eau de pluie dans une vasque
centrale creusée dans le sol (impluvium*) et
de là dans la citerne au-dessous, d’où on
pouvait la récupérer. Les parois du péristyle*
du jardin sont richement décorées de fresques
qui représentent des paysages et des édifices
maritimes. La fontaine-nymphée, tapissée de
mosaïques et ornée de sculptures, se répand
au milieu du Ier siècle après J-.C.
Maison des Dioscures
19
C’est l’une des maisons les plus somptueuses
et les plus grandes de Pompéi datant de la
dernière période: fouillée en 1828-1829, elle
doit sa célébrité à la richesse de ses peintures
dans la manière du “quatrième style”* et à
l’articulation de ses grands espaces en plein air.
L’habitation est axée sur l’un des quatre
‘atriums corinthiens’ connus à Pompéi, avec le
toit soutenu par de nombreuses colonnes
(il y en a 12) en tuf. La décoration pariétale
est l’oeuvre de l’atelier qui a également
travaillé à la Maison des Vettii. Les peintures les
plus significatives (celle de l’entrée avec les
Dioscures, c’est-à-dire Castor et Pollux, donne
son nom à l’habitation) sont au Musée
Archéologique de Naples, mais dans le
péristyle* on peut encore admirer des
panneaux peints qui représentent des
architectures graciles et des natures mortes.
Maison de Méléagre
20
La peinture désormais estompée qui
représente Méléagre et Atalante, à l’entrée à
gauche, donne son nom à la maison. Dans la
riche articulation de cette maison, il faut
remarquer la salle de séjour et de réception
(oecus) de type corinthien, c’est-à-dire
décorée de colonnes, ce qui est rare à
Pompéi. Les salles autour de l’atrium, avec
l’impluvium* central, ont conservé leurs sols
originaux (époque républicaine) en “opus
signinum”*, ornés de tesselles blanches.
Maison d’Apollon
21
Le dieu Apollon donne son nom à cette
maison car il y est représenté plusieurs fois.
Elle a peut-être appartenu à A. Here(n)nuleius
Communis, comme indiqué sur une bague
portant un sceau retrouvée en 1830.
Les statues d’Apollon et de Faunus chassant
une biche (maintenant au Musée de Naples)
ornaient l’entrée du tablinum*, où il y a
également une représentation de Vénus.
Le cubiculum au fond du jardin conserve une
riche décoration: à l’extérieur le revêtement
en calcaire poreux était richement décoré de
mosaïques, dont il reste sur place celle où
Ulysse reconnaît Achille déguisé et caché
parmi les filles du roi Lycomède de Scyros.
A l’intérieur il y a des fresques avec des scènes
illustrant le mythe d’Apollon.
Maison du Poète Tragique
22
C’est une maison typique ‘à atrium’, même si
ses dimensions sont réduites par rapport à
celles d’autres habitations grandioses. Son nom
dérive de l’emblema (panneau) en mosaïque
du tablinum*, qui représente la répétition
théâtrale d’un choeur satyrique, maintenant au
Musée Archéologique de Naples, tout comme
d’autres scènes avec Admète et Alceste ainsi
que des épisodes de l’Iliade, dont il ne reste
aujourd’hui que ceux qui se trouvent dans
l’oecus (salle de séjour) et représentent Ariane
abandonnée par Thésée, ainsi qu’un nid de
petits amours. A l’entrée de la maison il y a
une mosaïque célèbre qui représente un chien
attaché à une chaîne et l’inscription CAVE
CANEM (“attention au chien”), que l’on
retrouve dans d’autres habitations de Pompéi.
Cet avertissement est également rappelé dans
les sources littéraires, comme par exemple
dans l’épisode savoureux du Satyricôn de
Pétrone, où le protagoniste est épouvanté à
mort par un grand chien peint. C’est cette
maison, que l’on venait alors de fouiller (18241825), qui servit de modèle à la demeure de
Glaukos dans le roman de E. Bulwer-Lytton,
Les derniers jours de Pompéi (1834).
Maison de Pansa
23
Les chapiteaux ioniques du jardin à arcades
permettent de dater cette habitation: elle
remonte à 140-120 avant J-.C.. Elle est
structurée selon le schéma “à atrium”, c’est-àdire le long de l’axe entrée-atrium-tablinum*,
et elle occupe tout le pâté de maisons. Des
pierres colorées et des fragments de terre
cuite pavent le trottoir devant l’entrée, ainsi
que le vestibule. Selon l’annonce peinte dans
une ruelle voisine, pendant la dernière période
de Pompéi, son propriétaire riche et puissant
Cn. Alleius Nigidius Maius, marchand originaire
de la Campanie, et duumvir* en 55-56 après
J-.C., la louait en partie.
Maison du Four
24
Elle remonte au IIème siècle avant J-.C., mais le
remaniement qui a suivi le tremblement de
terre en 62 après J-.C. a transformé le rez-dechaussée de la maison en salles productives,
tandis que la fonction d’habitation a été
transférée au premier étage, où l’on montait par
un escalier à droite de l’entrée dans l’atrium.
Il semble que les travaux n’étaient pas achevés
au moment de l’éruption (79 après J-.C.).
Pendant longtemps ce fut la seule grande
boulangerie retrouvée à Pompéi, alors qu’on en
compte 35 maintenant. L’hortus (jardin)
regroupe les installations de broyage du blé, de
fabrication et de cuisson du pain, c’est-à-dire les
bassins pour l’eau, le four couvert à voûte, 4
meules en lave sur une base en opus incertum*.
La table sur 2 supports en pierre où le pain
reposait avant d’être enfourné se trouvait dans
la pièce ouverte à droite, tandis que la salle à
gauche du tablinum* était la cuisine. Dans
l’étable ouverte sur le jardin et sur la ruelle de
Modeste (Vico di Modesto), il y avait une
mangeoire adossée au mur. C’est peut-être dans
cette maison qu’on a retrouvé le squelette d’un
mulet avec tout son harnachement.
Maison de Salluste
25
Endommagée par le bombardement en 1943,
cette maison est l’une des plus anciennes
(IIIème siècle avant J-.C.). On peut l’attribuer à
A. Cossius Libanus, comme le suggère une
bague portant un sceau retrouvée en 1806, et
non au C. Sallustius recommandé sur la façade.
Peut-être transformée en auberge, avec
beaucoup de salles, également à l’étage
supérieur ajouté par la suite, la maison
conserve une partie de sa décoration
fastueuse dans la manière du “premier style”*.
L’ancien jardin avait 2 portiques à colonnes en
calcaire. Sur le bord de l’impluvium* en tuf de
l’atrium, il y avait une biche en bronze.
Un couloir conduit aux salles qui ont été
ajoutées au noyau originel du Ier siècle avant
J-.C., peut-être utilisées par l’hôtelier. Sur la
paroi au fond d’un petit jardin une scène
représente Actéon assailli par les chiens de la
déesse Diane (que ce chasseur avait osé
surprendre au bain).
Maison du Chirurgien
26
Cette maison doit son nom aux instruments
chirurgicaux en fer et en bronze qu’on y a retrouvé:
sondes, forceps gynécologiques, cathéters, bistouris.
C’est l’une des plus anciennes de Pompéi (IIIème
siècle avant J-.C.), avec ses blocs de calcaire équarris
sur la façade et ses murs internes construits en opus
africanum*. Elle a un plan régulier et a subi au moins
deux remaniements successifs, ainsi que l’adjonction
d’un étage dans le secteur réservé aux serviteurs.
Des études récentes estiment que l’impluvium* en
tuf faisait partie de la structure d’origine.
La décoration qui nous est parvenue s’admire
surtout dans une salle munie de fenêtres qui donne
sur le jardin, avec des peintures dans la manière du
“premier style”* à l’extérieur (IIème siècle avant
J-.C.) et dans la manière du “quatrième style”* à
l’intérieur (postérieurs à 50 après J-.C.).
Porte d’Herculanum et Enceinte de Murailles
27
La route qui reliait Pompéi à Herculanum
franchissait cette porte, d’où son nom.
Elle a 3 portées, c’est-à-dire arcades, dont les
latérales sont plus petites. La voûte est
partiellement écroulée. Cette porte a été réalisée
après la conquête de la ville par le général romain
Sylla en 89 avant J-.C.
Côté interne, les murs adjacents à la porte
remontent au IIIème siècle avant J-.C. L’escalier à
droite de la porte permettait d’accéder
facilement au chemin de ronde.
A l’extérieur de la porte, à gauche, des murs en
gros blocs de tuf d’environ 7 mètres de hauteur
sont conservés. Le long de ces murs, on peut
encore voir les traces laissées par les projectiles
de pierre lancés contre la ville au cours du siège
de Sylla.
Il est également possible de voir un tronçon de
mur en entrant par la grille à gauche.
Nécropole de la Porte d’Herculanum
28
Fouillée entre 1763 et 1838, la nécropole de la
porte d’Herculanum est la plus célèbre de
Pompéi, avec ses édifices qui vont du milieu du
Ier siècle avant J-.C. au Ier siècle après J-.C.
A cette époque, les défunts étaient incinérés et
leurs cendres recueillies dans une urne qui était
ensuite murée dans la tombe, ou enterrée et
marquée par un symbole sous forme de buste
humain (columella).
Parmi les nombreuses sépultures, nous
signalons le tombeau en demi-cercle de la
prêtresse Mamia; dont la grande chambre
funéraire est surmontée par un édicule
circulaire; entre ses colonnes figuraient les
statues de personnages éminents de la gens
Istacidia. Remarquez également les tombeaux
dont l’autel est revêtu de marbre (54-68 après
J-.C.) de C. Calventius Quietus (avec le bisellium,
c’est-à-dire le double siège, symbole de
l’honneur qui lui avait été accordé de s’asseoir
en première file au théâtre), de Naevoleia Tyche
et de C. Munatius Faustus (le navire marchand
se réfère à l’activité commerciale de C. Munatio
Fausto).
Villa de Diomède
29
Fouillée entre 1771 et 1774, cette villa
pseudo-urbaine fut attribuée à M. Arrius
Diomedes, dont le tombeau est placé en face
de l’entrée monumentale. Celle-ci conduit tout
de suite au péristyle* selon les prescriptions
de l’architecte latin Vitruve au sujet des villas.
La zone thermale est à côté, ainsi que des
salles d’habitation et de service. Du triclinium*
on avait une vue splendide sur le jardin audessous et sur la mer. On accédait par un
escalier au quartier inférieur de cette villa
luxueuse (non visitable aujourd’hui), construit
sur un cryptoportique, qui servait de cave
pour le vin et qui soutient un péristyle* autour
du jardin. Près de la porte au fond du jardin
on a trouvé deux corps enchevêtrés dont l’un
qui avait une bague en or au doigt et une clé
d’argent en main, tenait de l’autre un pécule
de 1356 sesterces. Dix-huit autres corps,
parmi lesquels des femmes et des enfants,
asphyxiés par les vapeurs, ont été découverts
dans le cryptoportique.
Villa des Mystères
30
Construite au IIème siècle avant J-.C. sur la pente
qui descend vers le littoral, elle fut remaniée vers
60 avant J-.C., puis au Ier siècle après J-.C. Elle fait
partie de la centaine de villas découvertes dans
la campagne vésuvienne, rattachées d’habitude à
une exploitation agricole, selon la mode
répandue dans les classes aisées, qui consistait à
posséder un “refuge” hors de la ville, pour y
recréer un habitat imprégné de culture grecque.
Elle comprend un quartier d’habitation qui
donne sur la mer, décoré par de splendides
exemples dans la manière du “deuxième style”*
(début du Ier siècle avant J-.C. - 20 avant J-.C.), et
un quartier réservé aux serviteurs, près des
locaux destinés à la vinification (torcularia).
Une presse pour pressurer le raisin y a été
reconstruite, avec sa barre à tête de bélier.
La grande fresque (megalographia) qui a donné
son nom à la villa se trouve le long des parois du
triclinium*. Elle représente un rite à mystères,
c’est-à-dire un rite d’initiation féminine au
mariage. Des exemples splendides de décoration
dans la manière du “troisième style”* sur fond
noir sont représentés dans le tablinum*, avec des
motifs miniatures tirés de la peinture égyptienne.
Nécropole de la Porte du Vésuve
31
Il y avait une nécropole le long de chaque route
qui sortait de la ville, à l’extérieur des murs, sauf,
semble-t-il, le long de la route qui franchissait la
Porte Marine. Nous remarquons ici un tombeau
en tuf, avec un siège en demi-cercle (à schola),
typique des personnages féminins importants, qui
a appartenu à Arellia Tertulla, peut-être la femme
de l’augure et duumvir* M. Stlaborius Veius Fronto.
A côté se trouve le tombeau de Septumia, qui a
une base en tuf et opus incertum* stuquée, avec
une colonne qui devait soutenir un vase en
marbre; comme le rappelle l’épigraphe,
l’administration communale accorda
l’emplacement et l’argent nécessaires à cette
sépulture. Le tombeau de C. Vestorius Priscus, édile
mort à 22 ans (administrateur des routes, des
édifices, de l’ordre public) en 75-76 après J-.C., est
monumental: une enceinte entoure un socle
surmonté d’un autel, et ce tombeau conserve des
stucs en relief avec des ménades et un satyre. Sur
les parois internes de l’enceinte il y a des fresques
qui représentent des scènes de chasse, de luttes
entre gladiateurs, ainsi que des épisodes de la vie
du défunt. Une table avec un service d’argenterie
indique le statut social de ce personnage.
Château d’Eau
32
C’est un répartiteur d’eau, le débouché en
ville d’une branche de l’aqueduc d’Auguste
provenant de la rivière Serino. Placé au point
le plus élevé de Pompéi (42 m), près de la
Porte du Vésuve, il exploitait la pression de la
chute de l’eau pour la distribuer dans 3
canalisations primaires, et un système de
vannes réglait le débit de l’eau en fonction des
besoins. Il a un plan circulaire, avec une voûte
à coupole d’environ 6 m de diamètre, et à
l’extérieur il a la forme d’un trapèze, conservé
sur toute sa hauteur. Le côté ouest est en
opus reticulatum*, tout comme le côté est, où
s’appuyait le mur de la Porte du Vésuve.
La paroi nord est en opus incertum*.
La paroi sud en opus latericium*, est rythmée
par 3 arcades aveugles; elle a peut-être été
remaniée à la suite du séisme en 62 après
J-.C. et au cours des années suivantes.
En effet, le tremblement de terre avait
endommagé l’édifice, car en 79 après J-.C. ce
grand réservoir et tout le réseau hydrique de
la ville, dont une quarantaine de fontaines
publiques, n’étaient pas en service.
Maison des Petits Amours Dorés
33
Elle doit son nom aux petits amours sur lamelles
d’or (maintenant au Musée de Naples), qui
ornaient une salle. Des graffitis indiquent comme
propriétaire Cn. Poppaeus Habitus, qui était
apparenté à Poppée, la deuxième femme de
Néron. L’édifice (IIIème siècle avant J-.C., remanié
jusqu’au Ier siècle après J-.C.) est organisé autour
du péristyle* qui entoure le jardin, où donnent
les salles. Des sujets mythologiques et des
paysages dans la manière du “troisième style”*
ornent les parois du salon de représentation; au
sol il y a un médaillon en mosaïque blanche et
noire, suivant une mode à l’époque d’Auguste.
Le jardin était décoré de reliefs et de sculptures
en marbre illustrant le monde naturel et
dionysiaque, et les statues étaient quelquefois
utilisées comme jets de fontaine, selon le goût
consistant à imiter les résidences de campagne.
En plus du laraire (édicule) en maçonnerie
destiné au culte traditionnel dans le péristyle*, il
y en a également un autre, peint, qui représente
des divinités égyptiennes: Anubis à la tête de
chacal, dieu des morts, Harpocrate, le dieu
enfant, fils d’Isis* et d’Osiris, Isis* et Sérapis, le
dieu guérisseur. A côté il y a des objets du culte
d’Isis*, gardés par le cobra sacré (uraeus), et en
bas les serpents agathodemoni, génies
bienfaisants.
Maison de Cecilio Giocondo
34
Elle a été construite (fin IIIème-début IIème
siècle avant J-.C.) en opus africanum* avec le
calcaire de la rivière Sarno, et en utilisant le tuf
pour les parties décoratives. Elle doit sa
célébrité à deux reliefs, dont l’un a été volé, et
l’autre (en dépôt) placé comme décoration du
laraire (sacellum domestique), représente avec
vivacité les effets du séisme (62 après J-.C.)
sur certains édifices publics de Pompéi. A
gauche du tablinum* il y a un moulage du
portrait du banquier L. Caecilius Iucundus, qui
habitait la maison en 79 après J-.C. et dont on
a retrouvé les archives constituées de 154
tablettes de cire. Elles enregistraient les
sommes qu’il avait versées entre 52 et 62
après J-.C. à des personnes pour le compte
desquelles il avait vendu des biens (surtout
des esclaves) ou touché des locations, en
récupérant pour lui-même des commissions
comprises entre 1 et 4%.
Thermes Centraux
35
L’axe économique et social de Pompéi se
déplaçait vers la rue de Stabiae (Via di Stabia),
c’est pourquoi on décida de construire un
nouveau complexe thermal dans ce quartier,
sur l’emplacement d’un pâté de maisons entier
de la région IX. Les travaux démarrèrent
postérieurement à 62 après J-.C., mais ne
furent jamais achevés. Il faut remarquer qu’on
n’a pas prévu de sections séparées pour les
hommes et pour les femmes. Un système
efficace assurait le chauffage des salles, mais au
moment de l’éruption il manquait encore les
chaudières, et le jardin avec ses arcades à
pilastres, la palestre, et la piscine n’avaient pas
été organisés. Sur les côtés de l’entrée
principale dans la rue de Nola (Via di Nola),
deux petites salles devaient servir de guichet
et de dépôt des objets de valeur.
Maison des Vettii
36
Des inscriptions électorales et 2 bagues portant un
sceau nous indiquent que cette domus appartenait
aux Vettii, de riches affranchis. Remaniée au Ier
siècle après J-.C., elle gravite autour de son
péristyle*. Les peintures dans l’entrée illustrent dans
un style simple des augures de prospérité: la figure
de Priape, le dieu de la fertilité se distingue entre
toutes, car il pose son énorme membre sur le
plateau d’une balance auquel une bourse pleine
d’argent sert de contrepoids. A droite de l’entrée il
y a le laraire, un édicule dont le fond peint
représente les Lares et le Genio du maître de
maison en train de sacrifier. Au-dessous, on voit le
serpent agathodemone, un génie bienfaisant. Il y a
une grille et des chaudrons sur le foyer de la
cuisine; c’est ici qu’on a retrouvé la statue-fontaine
de Priape, qui devait se trouver dans le jardin, où il
y avait d’autres statues avec des jets d’eau, dans un
riche contexte théâtral. L’atrium décoré dans la
manière du “quatrième style”* est lui aussi d’une
grande finesse, tout comme le compluvium*, avec
ses gouttières en terre cuite. Le salon est célèbre
grâce à ses panneaux “rouge pompéien” et à la
frise de petits amours occupés à différents métiers
et à jouer. Les parois dans la manière du “quatrième
style”* avec leurs scènes mythologiques,
transforment la salle de séjour en une sorte de
pinacothèque, qui indique le haut niveau culturel du
propriétaire.
Maison de la Chasse Antique
37
Sa structure d’origine a été conservée à
l’occasion du remaniement successif, avec des
décorations dans la manière du “quatrième
style”* qui précèdent immédiatement l’éruption
en 79 après J-.C. Cette maison est construite
suivant le schéma typique “à atrium”, dans un
axe entrée-atrium-tablinum* organisé d’une
manière somptueuse, de telle manière que
l’hôte, à peine entré, pouvait deviner le statut
social du maître de maison! La décoration de la
deuxième salle à droite de l’atrium est bien
conservée, mais il n’en est pas de même en ce
qui concerne la grande scène peinte sur la paroi
au fond du jardin, qui représente une chasse aux
fauves: une allusion aux villas de la campagne et
aux domaines de chasse qui y étaient rattachés.
Le tablinum qui s’ouvre sur l’atrium et sur le
jardin est orné de fresques somptueuses: la
plinthe imite des revêtements de marbre, la
prédelle propose des paysages nilotiques et de
petits amours chasseurs, les parois sont
décorées de panneaux bleu ciel semblables à
des tapis gonflés par le vent.
Boulangerie
38
La “boulangerie” appartenait peut-être à
N. Popidius Priscus, qui habitait dans la maison
voisine, au n° 20, et qui la gérait par
l’intermédiaire d’un affranchi*.
Les caractéristiques des 34 boulangeries
trouvées à Pompéi sont le four à bois,
semblable à un four actuel, et les meules (ici il
y en a 4, plus une petite) en pierre lavique,
dure et poreuse, qui ne contaminaient pas la
farine avec des fragments durs pour les
molaires! Les meules comprennent un bloc
conique (meta), fixé à une base en
maçonnerie, sur laquelle tournait un élément
en forme de clepsydre (catillus), lié par une
barre à la mule qui le faisait tourner. Le blé
était versé dans les catillus puis trituré par le
frottement des deux blocs. Dans cette
boulangerie il manque le comptoir de vente: le
boulanger était probablement un grossiste, ou
bien il vendait par l’intermédiaire de vendeurs
ambulants (libarii). La consommation de pain
se répandit chez les Romains au IIème siècle
avant J-.C.: avant cette date, la farine servait à
préparer la puls, une bouillie de froment.
Lupanar
39
En latin Lupa signifie prostituée, et ce lupanar
est le mieux organisé des nombreux bordels
de Pompéi, le seul qui ait été construit dans
cette optique spécifique. En effet, les autres
comportaient une seule petite chambre audessus d’une boutique. Il a 5 salles au rez-dechaussée, et de même à l’étage, plus des
latrines. Les lits en maçonnerie étaient
recouverts par un matelas. Des scénettes
peintes ornent le lupanar et représentent les
différentes positions de l’accouplement.
Les prostituées étaient des esclaves,
généralement grecques ou orientales.
Leur prestation coûtait entre 2 et 8 as (une
portion de vin coûtait 1 as), mais dans la
mesure où il s’agissait de femmes sans
personnalité juridique, le gain revenait à leur
maître ou au tenancier (lenone) du bordel.
Cet édifice date de la dernière période de la
ville: dans une salle, l’enduit frais a conservé
l’empreinte d’une monnaie datant de 72 après
J-.C.
Thermes Stabiens
40
C’est l’édifice thermal le plus ancien de la ville
(IIème siècle avant J-.C.). Il a été construit sur
une structure antérieure (IVème-IIIème siècles),
et a été remanié par la suite. A l’est de la
palestre centrale à arcades il y a les salles
réservées au bain, avec une section pour les
femmes et une section pour les hommes:
frigidarium (salle avec un bassin pour le bain à
l’eau froide), apodyterium (vestiaire), tepidarium
(salle tiède), caldarium (salle pour le bain à l’eau
chaude), chaudières (pour produire de la
chaleur). Au nord il y a de vastes latrines, à
l’ouest une piscine (natatio). Des décorations
raffinées en stuc polychrome sont conservées
dans l’entrée et dans la palestre. Elles précèdent
de peu l’éruption de 79, et comportent des
figures et des sujets mythologiques dans la
manière du “quatrième style”*. Composé de
chaux et de calcite, le stuc résistait à l’humidité.
Il faut remarquer la méthode de chauffage des
salles: le sol était soutenu par de petits pilastres
en briques (suspensurae), qui laissaient un espace
vide au-dessous (hypocaustum), dans lequel l’air
chaud produit par les chaudières circulait.
L’air chaud passait également dans les interstices
le long des parois, de manière à envelopper la
salle entière.
Forum Triangulaire
41
Située sur les contreforts sud de la colline de
Pompéi, orientée vers la mer et la rivière Sarno,
cette place de forme triangulaire est introduite
par des propylées (portes) majestueux, avec
des colonnes ioniques, et elle est entourée d’un
portique de 95 colonnes doriques, sauf sur le
côté sud, afin de ne pas masquer le panorama.
Elle est insérée dans un projet d’urbanisme
articulé, sur la base duquel toute la zone des
théâtres et des temples (dorique, d’Isis, de
Jupiter Meilichio) fut remaniée au IIème siècle
avant J-.C. Le long du côté est de la colonnade,
il y a un petit mur qui délimite un large couloir.
C’était peut-être une piste pour des courses
athlétiques et équestres qui se déroulaient
pendant les fêtes religieuses. Il y a ensuite une
belle construction circulaire (tholos) –autour
d’un ancien puits sacré- avec 7 colonnes
doriques en tuf et, peut-être, un toit conique;
elle a été construite par le magistrat samnite
Numerius Trebius (comme indiqué par
l’inscription osque sur l’architrave).
Temple Dorique
42
Vers la limite ouest de l’aire sacrée il y a un
temple qui date de la première moitié du
VIème siècle avant J-.C., et qui a été remanié
plusieurs fois. Il a été très endommagé par le
tremblement de terre en 62 après J-.C., et est
tombé en désuétude avant l’éruption. D’ordre
dorique, il avait 11 colonnes sur le côté long
et 7 sur le côté court, pour entourer une cella
profonde. Il reste les marches du stylobate,
quelques chapiteaux, un socle décentré sur le
côté est de la cella, auquel correspondait
peut-être un socle semblable de l’autre côté:
on suppose donc une dédicace à deux
divinités, Athéna et Hercule -très vénérées
parmi les peuples italiques-, comme le
suggèrent également une épigraphe osque
retrouvée aux alentours, et les antéfixes qui
décoraient le temple.
Grand Théâtre
43
Edifié au IIème siècle avant J-.C. il a profité de
la pente naturelle dans la construction des
gradins (cavea) en fer à cheval. La cavea
comprenait 3 zones, dont le secteur inférieur
(ima cavea), revêtu de marbre, réservé aux
décurions* et aux citoyens importants.
Le couloir en anneau qui soutient les gradins
supérieurs, et les “loges” au-dessus des accès
latéraux ont été ajoutés à l’époque d’Auguste:
le théâtre pouvait ainsi contenir environ 5 000
spectateurs. Le plateau et la scène -ornée de
marbres et de statues-, en opus latericium*,
remontent à la restauration de 62 après J-.C.,
à la suite du tremblement de terre. On y
représentait vraisemblablement des Atellanae
(farces populaires en langue osque), les
comédies de Plaute et de Térence, des mimes
et des pantomimes (avec danses et musique).
Portique à Quatre Arcades des Théâtres
44
Cette esplanade ornée d’arcades sur 4 côtés
devait être une sorte de foyer, habituel près
des théâtres hellénistiques et codifié par
Vitruve dans son ouvrage De architectura, où
les spectateurs des deux théâtres voisins
pouvaient se promener pendant les intervalles
entre les spectacles, ou s’abriter en cas de
pluie. Il est peut-être contemporain de
l’Odeion (80 avant J-.C. environ), mais c’est
seulement à la suite du tremblement de terre
en 62 après J-.C. que furent ajoutées les
pièces sur deux étages le long des murs
extérieurs. Les armes de gladiateurs qui y ont
été retrouvées suggèrent l’hypothèse que
l’édifice, au cours des dernières années de la
ville, servait de caserne aux gladiateurs.
Petit Théâtre ou Odéon
45
Ce “petit théâtre”, peut-être destiné à des
spectacles musicaux et à des déclamations
poétiques, fut édifié au cours des premières
années de la colonie de Sylla (autour de 80
avant J-.C.). Comme l’attestent les inscriptions
qui y ont été retrouvées, il était couvert et
pouvait assurer une excellente acoustique.
La toiture reposait sur les murs extérieurs qui
délimitaient les gradins (cavea), décorés de
télamons* sculptés: la partie basse (ima cavea)
conserve des gradins bas et larges qui étaient
les sièges destinés aux décurions* (bisellia).
Une balustrade ornée de pattes de griffons
ailés la distingue de la media cavea.
Temple d’Asclépios
46
Une inscription découverte près de la Porte de
Stabiae y attesterait le culte de Jupiter Meilichio
(“doux comme le miel”). Sous cette appellation,
qui était également attribuée aux déesses Héra et
Aphrodite, Zeus/Jupiter était vénéré surtout en
Grèce, car il faisait partie des divinités de l’au-delà
et son culte se rattachait à des rites secrets.
L’entrée dans l’enceinte sacrée est située le long de
la route de Stabiae: par la porte (non
monumentale) on accède au portique, soutenu par
deux colonnes (il reste des fondations et un
chapiteau dorique), et à la cour. Au centre il y a un
autel en tuf de Nocera. Un large escalier conduit
au podium: 4 colonnes sur la façade et 2 sur les
côtés, avec des chapiteaux corinthiens, précédaient
la cella, au fond de laquelle se trouvait le piédestal
destiné aux statues du culte. L’édifice semble dater
des IIIème - IIème siècles avant J-.C., mais il a subi
des remaniements à l’époque de Sylla (80 avant
J-.C.). On a repris récemment la vieille hypothèse
qui attribue ce temple au culte d’Asclépios et
d’Hygie?, sur la base de statues en terre cuite et
d’autres objets retrouvés dans le temple.
Temple d’Isis
47
Une cour à arcades, avec des colonnes
corinthiennes stuquées, accueille en son centre le
temple sur podium, réalisé à la fin du IIème siècle
avant J-.C. et reconstruit en opus latericium* à la
suite du séisme en 62 après J-.C. par N. Popidius
Ampliatus, qui en attribua le mérite à son fils
Celsinus, pour lui ouvrir la voie de la carrière
politique! Le grand escalier sur le devant conduit au
pronaos, avec 4 colonnes sur la façade et 2 sur les
côtés, ainsi que 2 niches latérales qui abritent des
statues d’Anubis et d’Harpocrate, divinités
égyptiennes liées au culte d’Isis*. Le socle des
statues du culte se trouvait au fond, dans la large
cella. Il y avait peut-être aussi celle d’Isis*, retrouvée
dans le portique. Des salles de service et d’autres
destinées au culte s’ouvraient le long du portique, et
il y a un puits à l’intérieur, dans l’angle nord-est. Il y a
également un purgatorium (enceinte avec un bassin
qui contenait l’eau utilisée au cours des
purifications) et des autels. Il y avait une riche
décoration sculptée en stuc et en plâtre, peinte dans
la manière du “quatrième style”*; elle a été
détachée au cours des fouilles (1764-1766), et elle
est maintenant au Musée de Naples.
Palestre Samnite
48
Derrière le temple d’Isis* s’ouvre la “palestre
samnite”, qu’une inscription dédicatoire en
langue osque date de la deuxième moitié du
IIème siècle avant J-.C. Elle a un plan
rectangulaire, avec des arcades sur 3 côtés et
un piédestal au centre du côté sud, où se
déroulaient les cérémonies et les distributions
de récompenses. Bien que cet espace soit
réduit, il accueillait à l’époque osque des
compétitions de gymnastique auxquelles
participaient les jeunes pompéiens, ou bien
des réunions politiques et militaires
“d’associations” d’adultes.
Maison du Cithariste
49
Elle occupe une grande partie du pâté de
maisons (environ 2 700 m2) et elle a englobé
au Ier siècle avant J-.C. des édifices préexistants
en opérant des remaniements et en exécutant
de nouvelles décorations. Son nom dérive de la
statue en bronze d’Apollon Cithariste
retrouvée dans le péristyle* (maintenant au
Musée de Naples, tout comme les sculptures
citées par la suite). L’édifice appartiendrait à des
membres de la branche d’origine servile de la
famille des Popidii, à laquelle se réfèrent 3
graffitis et 2 inscriptions électorales sur la
maison ainsi que 45 programmes illustrant leur
candidature le long de la rue de l’Abondance
(Via dell’Abbondanza), et des portraits
retrouvés dans l’habitation. Les salles de
représentation et de repos s’articulent autour
des péristyles*, celles des serviteurs sur l’atrium,
sans tablinum*. Il y a également des salles
thermales, et dans le péristyle* central, de
belles sculptures d’animaux en bronze d’où
sortaient des jets d’eau. Une boulangerie, une
pâtisserie et une taverne rattachées à l’édifice
sont peut-être des dépendances du complexe
résidentiel.
Maison des Ceii
50
Le propriétaire est peut-être L. Ceius Secundus,
indiqué dans une inscription électorale peinte sur
la façade de la maison. Celle-ci a un plan simple:
l’entrée conduit à l’atrium, sur lequel s’ouvrent
d’autres salles; au fond, un couloir entre le
triclinium* et le tablinum* conduit à l’espace vert.
Un escalier dont la paroi est en opus craticium*
conduit à l’étage supérieur, en phase de
construction. La décoration des salles dans la
manière d’un “troisième style”* tardif est riche,
avec des sols en “opus signinum”* et en
“lavapesta”*, ornés de tesselles qui dessinent des
figures géométriques insérées entre des carreaux
de marbre polychrome dans le tablinus*.
Le jardin s’élargit grâce à la grande scène de
chasse peinte sur la paroi du fond, tandis que sur
les côtés des paysages évoquant l’Egypte défilent,
suivant une mode décorative répandue à Pompéi
au cours de ses dernières années de vie, et qui
consistait à réévoquer en ville des scènes
pittoresques et des paysages lointains.
Maison de Ménandre
51
Construite au IIIème siècle avant J-.C. et agrandie
ensuite sur plus de 1 800 m2, cette maison a été
remaniée (IIème siècle avant J-.C. - Ier siècle après
J-.C.) pour déplacer son centre vers le péristyle*.
Elle appartint peut-être aux Poppaei, apparentés à
Poppée, la deuxième femme de Néron. L’atrium
toscan (au toit soutenu par des poutrages) a un
impluvium* en marbre, des peintures dans la
manière du “quatrième style”* et un petit temple,
où l’on vénérait les Lares (protecteurs de la famille)
et le Genius, l’esprit vital du chef de famille. Dans la
salle à gauche de l’entrée il y a 3 scènes dans la
manière du “quatrième style”* tirées de la guerre
de Troie. Dans le “salon vert” (ouvert sur le
péristyle*) une fresque montre de petits amours
entre des sarments de vigne et illustre le récit
humoristique des noces d’Hyppodamie. Il y a
également une belle mosaïque colorée avec une
scène nilotique, en tesselles de petites dimensions.
Ménandre, l’auteur dramatique grec qui donne son
nom à cette maison, est représenté dans une des
niches peintes du péristyle*. Le quartier thermal, en
cours de restauration au moment de l’éruption (79
après J-.C.), présente une cour à 4 colonnes, un
vestiaire, un caldarium (salle chaude). Ici les
mosaïques représentent des animaux marins et des
figures négroïdes et, à l’entrée, un serviteur qui tend
des récipients à onguents.
Fullonica Dite de Stephani
52
L’activité des fullones (foulons) était
importante à Pompéi: 13 ateliers travaillaient la
laine brute, 7 la filaient et la teignaient, 18 la
lavaient. La “fullonica de Stephanus” est un bon
exemple à ce titre (Stephani est mentionné
dans un message électoral sur la façade, mais
était-ce le propriétaire ou le gérant?). L’atelier
a été aménagé au rez-de-chaussée d’une
maison préexistante qui a été remaniée.
Le premier étage était réservé à l’habitation et
servait également au séchage des étoffes.
Au fond de l’édifice une série de cuves étaient
destinées au lavage: les fullones foulaient les
étoffes aux pieds dans un mélange d’eau et de
soude ou d’urine (on ne connaissait pas le
savon), qui étaient des substances
dégraissantes parce que riches en
ammoniaque.
Maison du Laraire D’Achille
53
Sa façade en opus quadratum* indique
l’ancienneté de cette maison. La restauration
commencée à la suite du tremblement de
terre en 62 après J-.C. était encore en cours
au moment de l’éruption. Des décorations
charmantes dans la manière du “quatrième
style”* égayent les salles: scénettes figuratives à
caractère mythologique, natures mortes.
Le laraire d’Achille doit son nom aux figures,
en relief et peintes sur fond bleu, qui illustrent
les derniers épisodes de la guerre de Troie: le
duel entre Achille et Hector, la mort du
troyen, la restitution de son cadavre sur un
char à son père, le vieux Priam, escorté par
Hermès.
Maison de Giulio Polibio
54
Elle remonte au IIème siècle avant J-.C. et occupe
une grande partie du pâté de maisons. L’entrée
précède une salle fermée et décorée dans la
manière du “premier style”* (la fausse porte
peinte, dans la manière du “deuxième style”*,
masque la fermeture d’une porte préexistante).
Le quartier de service comprend la cuisine et le
laraire peint destiné au culte des Lares (divinités
domestiques), qui sont représentés en haut, avec
le serpent agathodemone (protecteur du foyer) et
le Genius, protecteur du chef de famille. Dans le
péristyle* il y a des moulages en plâtre
d’armoires en bois et de portes de la maison.
On peut admirer des peintures attribuées à la
manière du “troisième style”* tardif sur fond
blanc: dans le triclinium* il y a le célèbre
médaillon à sujet mythologique illustrant le
supplice infligé par Amphion et Zhétos à Dirce,
coupable d’avoir maltraité leur mère, en la
ligotant à un taureau furieux. C’est dans cette
salle qu’on a récupéré un amas de vaisselle
précieuse –qui y avait peut-être été entassée à
cause des travaux en cours dans la maison- et
une statue d’Apollon en bronze, qui porte peutêtre un plateau dans ses bras.
Maison du Navire Europe
55
Les salles s’ouvrent sur le péristyle*, qu’on
traverse pour aller dans un vaste jardin où
poussaient des fèves, peut-être des oignons et
des choux, de la vigne, des plantes exotiques
(entre le Ier siècle avant J-.C. et le Ier siècle
après J-.C., le cerisier, le pêcher, l’abricotier et
le pistachier, en provenance de l’Orient, se
diffusent), dont les graines ou les boutures
étaient placées dans 28 vases de terre cuite
retrouvés le long du mur extérieur. Il y avait
également des citronniers, introduits par les
Hébreux (semble-t-il) et hautement
considérés étant donné qu’ils possédaient des
vertus médicinales, servaient à se rincer la
bouche et à protéger les vêtements rangés
contre les insectes! Des animaux étaient
élevés dans l’étable au fond du jardin. La
maison doit son nom au graffiti sur la paroi
nord du péristyle*, qui représente un navire
marchand avec l’inscription EUROPE (une
allusion à l’héroïne grecque enlevée en mer
par Jupiter qui avait pris l’apparence d’un
taureau).
Jardin des Fugitifs
56
Ce grand espace où l’on cultive la vigne
accueille les moulages de quelques victimes de
l’éruption en 79 après J-.C., qui ont succombé
à la furie des éléments naturels alors qu’elles
cherchaient une issue. C’est Giuseppe Fiorelli,
directeur des fouilles de Pompéi entre 1860 et
1875, qui a introduit la méthode des
moulages. Elle est restée essentiellement la
même aujourd’hui: à l’intérieur de la cavité
laissée dans le banc de cendre par la
décomposition progressive du corps de la
victime, on verse du plâtre liquide qui
reproduit la forme du corps une fois qu’il s’est
solidifié. Dans cette vigne, il y a également un
triclinium*, avec des lits en maçonnerie pour
les repas en plein air.
Maison du Jardin d’Hercule ou du Parfumeur
57
La structure d’origine rentre dans la typologie
des maisons “organisées en lotissement” (IIIème
siècle avant J-.C.), répandue dans les zones I et
II. L’entrée a des chambres sur les côtés
(cubicula) et conduit à une cour qui sert
d’atrium: on accède ensuite, par un couloir qui
donne sur d’autres salles, à l’hortus (jardin) au
fond de la maison. L’énorme espace vert
derrière la maison fut organisé au milieu du Ier
siècle avant J-.C. en remplaçant 5 habitations
contemporaines du type “organisées en
lotissement”. Des analyses paléobotaniques y
attestent la culture dominante d’essences
indiquées pour la production de parfums, c’est
pour ça qu’ il est probable que le propriétaire
était un parfumeur. Dans la section centrale de
la paroi est du jardin, il y a un triclinium* en
maçonnerie pour prendre des repas en plein
air, et à côté il y a un autel et un édicule dédié
au culte d’Hercule, dont on a retrouvé une
statue de marbre, et qui a donné son nom à la
maison.
Maison de D. Octavius Quartio
58
La maison, dite de Loreius Tiburtinus, appartint
à D. Octavius Quartio, comme le prouve la
bague portant un sceau qui a été retrouvée
près de l’entrée. Elle conserve partiellement sa
configuration d’origine (IIème siècle avant
J-.C.). Les chambres (cubicula) et le triclinium*
donnent sur l’atrium, coeur de l’habitation.
La partie vers l’amphithéâtre, restaurée à la
suite du séisme en 62 après J-.C., conserve un
jardin enfoui dans la verdure et des bassins
d’eau, car elle imite les demeures hors de la
ville, selon la mode de la “vie en villa”, typique
à l’époque. Cet espace vert s’articule autour
de 2 grandes vasques (euripi) disposées en
forme de ‘T’. L’euripus supérieur, à arcades,
était décoré par des statues qui évoquaient
l’Egypte, patrie de la déesse Isis*. Au centre il y
a un sacellum avec des fontaines, au fond un
double lit pour les repas en plein air et une
niche qui imite une grotte, avec des fresques
mythologiques. L’euripus inférieur, divisé en
trois bassins (peut-être pour contenir des
poissons), traverse tout le jardin et était
parcouru d’allées recouvertes de tonnelles,
récemment remises en état.
Maison de la Venus Dans une Coquille
59
Endommagée par une des bombes tombées
sur Pompéi en 1943, et fouillée en 1952, cette
maison semble construite sur une structure
antérieure plus petite. Le péristyle* et le
triclinium* ont été agrandis, et les pièces, qui
se développent presque toutes autour du
jardin, ont été remaniées. C’est à la
représentation picturale spectaculaire de sa
paroi sud que cette maison doit sa célébrité:
un jardin luxuriant de plantes et une faune
abondante, avec une transenne basse et
d’autres éléments décoratifs s’articule en 3
panneaux. A droite la vasque d’une fontaine
est peinte avec des oiseaux; à gauche une
statue de Mars; au centre une fenêtre donne
l’illusion de s’ouvrir sur la mer, où figure la
déesse Vénus dans une coquille rose,
accompagnée de deux petits amours, et
presque poussée vers Pompéi, dont elle était
la protectrice. Bien qu’elle soit peinte d’une
manière maladroite, cette composition ne
manque pas d’effet théâtral, si on la regarde à
une certaine distance.
Amphithéâtre
60
Construit vers 70 avant J-.C. par les duumvirs*
Q. Valgus et M. Porcius, c’est l’un des
amphithéâtres les plus anciens et les mieux
conservés. Il pouvait accueillir plus de 20 000
spectateurs. La cavea est divisée en trois
secteurs: la ima cavea (première file) pour les
citoyens importants, la media et la summa, plus
haut, pour les autres. Souvent, un vélum
protégeait du soleil les spectateurs sur les
tribunes. L’édifice était destiné aux combats
entre gladiateurs. Deux portes s’ouvraient
dans l’axe principal de l’arène: l’une était
réservée à l’entrée de la parade des
participants aux jeux, et l’autre servait à
évacuer les corps inanimés ou blessés.
En 59 après J-.C. des “supporters” de Pompéi
et de Nocera déclenchèrent une rixe violente,
et l’amphithéâtre fut “disqualifié” pendant 10
ans (disposition annulée à la suite du séisme
en 62 après J-.C.): peut-être cet échauffement
des esprits cachait-il le ressentiment de
Pompéi envers Nocera, qui avait absorbé une
partie de son territoire en devenant
récemment une colonie!
Grande Palestre
61
Ce vaste édifice rectangulaire, orné de
portiques sur 3 côtés avec une piscine au
centre, date de l’époque d’Auguste: il procurait
un espace vert destiné aux exercices
gymniques des associations pour la jeunesse,
nées suite à la propagande de l’empereur, qui
était ici vénéré dans un local placé au centre
du portique ouest. Le long des arcades, une
double rangée de platanes assurait une zone
d’ombrage supplémentaire (on a réalisé des
moulages de leurs racines). Les portails du
côté est, endommagés par le tremblement de
terre en 62 après J-.C., furent reconstruits en
opus latericium*. Au moment de l’éruption le
mur nord était encore abattu et il a été
récemment restauré. Du côté sud on accède à
des latrines: une rigole partant de la piscine y
amenait l’eau pour les nettoyer.
Nécropole de la Porte de Nocera
62
Cette nécropole s’étend tout de suite après la
porte de Nocera. Elle est très importante,
avec ses tombeaux en exèdre* et sous forme
d’édicule. L’édifice funéraire, construit par
Eumachie, prêtresse de Vénus, pour sa famille
et elle-même à l’époque de Tibère (14 - 37
après J-.C.) est imposant au point de vue
architectural. L’exèdre* est positionnée sur
une haute terrasse, avec une chambre
sépulcrale et une enceinte située derrière.
La structure en opus caementicium* était
revêtue de tuf de Nocera et articulée en
niches avec des statues, séparées par des
demi-colonnes, puis couronnée par une frise à
figures. Ce tombeau fut inséré entre deux
autres sépultures préexistantes en forme
d’édicule, d’époque républicaine tardive,
constituées d’un podium supportant la cella
avec les statues des défunts.
Porte de Nocera
63
La porte actuelle, dans le secteur sud-est des
murailles de défense, remonte au IVème siècle
avant J-.C., tout de suite après la conquête
samnite de Pompéi, même si elle a été
remaniée à des époques successives: elle est
dite de Nocera, parce qu’elle se trouve au
début de la route qui conduisait à cette ville.
Dans son ensemble, cette porte ressemble à
celles de Stabiae et de Nola: en effet, côté ville
elle a une salle à voûte en berceau, où se
trouvait la porte proprement dite, puis un
couloir avec 2 bastions aux extrémités pour
protéger l’entrée. Elle est construite en blocs
de calcaire et elle semble très haute parce que
le niveau de la route a subi un abaissement
par la suite. Les murs adjacents sont constitués
de blocs de calcaire et de tuf à l’intérieur, et
de calcaire à l’extérieur, avec un terre-plein où
courait le chemin de ronde.
Porte de Nola et Enceinte de Murailles
64
La porte de Nola est ainsi appelée parce que
la route qui conduisait dans les campagnes de
Nola la franchissait.
Une inscription en langue osque (qui n’est
plus en place) sur la façade de la porte
attribue la construction de cette dernière au
meddix tuticus (fonctionnaire suprême) Vibio
Popidio (IIIème siècle avant J-.C. environ).
Elle présente des parements en opus
quadratum, c’est-à-dire des blocs de tuf
superposés, et une voûte en berceau en opus
caementicium. Une tête de Minerve est
sculptée dans la clé de voûte de l’arcade
interne, comme si on avait voulu placer
l’entrée de la ville sous la protection de cette
divinité. A l’extérieur, la porte est précédée de
2 bastions, sur lesquels se greffent les murs.
Ils devaient obliger les assaillants éventuels à
passer à découvert sur une gorge très
dangereuse. Le tronçon sud des murs, à droite
en sortant de la ville, est construit sur 100 m
environ en opus caementicium, peut-être
postérieurement à 100 avant J-.C. Par contre,
la partie nord conserve sa double structure,
avec une base en calcaire et une partie
dressée en tuf.
Nécropole de la Porte de Nola
65
A l’est de la route qui sortait de la ville par la
Porte de Nola, il y a une aire funéraire, avec
trois tombeaux. Celui qui a une enceinte
quadrangulaire appartient à M. Obellio Firmo,
l’un des personnages les plus importants des
dernières années de Pompéi. A l’intérieur de
l’enclos il y avait une stèle, une urne funéraire
en verre, le trou pour les libations, les restes
du bûcher. Les deux tombeaux sont en forme
d’exèdre*: l’un est anonyme, l’autre est celui
d’Aesquilia Polla, femme de N. Herennius Celsus,
un personnage influent à l’époque d’Auguste;
au centre il y a un podium avec une colonne
ionique surmontée d’un vase en marbre, qui
suivant la symbologie funéraire devait contenir
l’eau lustrale pour le bain de la défunte.
Maison des Mosaïques Géométriques
66
Cette grande habitation qui comprend plus de
60 salles, réunit 2 maisons préexistantes
(fin IIIème - IIème siècle avant J-.C.) avec des
entrées aux numéros 14 et 16 de la rue.
L’aspect actuel est postérieur au séisme de 62
après J-.C., quand on a refait la façade externe
(opus reticulatum*) et les parois de la maison
au n°16, qui a assumé la fonction principale
(c’est la seule partie visitable aujourd’hui).
Posée sur les pentes sud-ouest de la ville, dans
une position panoramique, cette maison
présente la succession typique des entrées:
l’atrium (l’un des plus grands à Pompéi), un
impluvium* carré et un tablinum* qui
conduisait au portique et au vaste péristyle*.
La décoration des sols qui nous est parvenue
est intéressante: elle est en “opus signinum”*
et il y a de belles mosaïques blanches et
noires à motifs géométriques.
Thermopolium de Vetutius Placidus
67
Les thermopolia étaient des locaux
caractéristiques et assez répandus à Pompéi
(on en compte 89) où l’on servait des
boissons et des plats chauds (le mot
“thermopolium” dérive du grec): en effet il
était d’usage de déjeuner (prandium=repas de
midi) dehors. Sa structure typique est simple:
un local ouvert sur la rue, avec un comptoir
en maçonnerie, souvent décoré, où étaient
encastrées les dolia (jarres) contenant la
marchandise: parfois, on pouvait s’asseoir dans
les salles situées derrière pour consommer le
repas. Dans ce thermopolium on remarque le
laraire (édicule) en stuc et peint à la fresque:
aux côtés du Genius du maître il y a les Lares
(protecteurs de la maison), Mercure (dieu du
commerce), et Dionysos (dieu du vin)! Dans la
maison annexée à la boutique il y a un
triclinium* intéressant, décoré dans la manière
du “troisième style”* tardif.
Thermopolium Caupona
68
Les thermopolia étaient des locaux
caractéristiques et assez répandus à Pompéi
(on en compte 89) où l’on servait des
boissons et des plats chauds (le mot
“thermopolium” dérive du grec): en effet il
était d’usage de déjeuner (prandium=repas de
midi) dehors. Sa structure typique est simple:
un local ouvert sur la rue, avec un comptoir
en maçonnerie, souvent décoré, où étaient
encastrées les dolia (jarres) contenant la
marchandise: parfois, on pouvait s’asseoir dans
les salles situées derrière pour consommer le
repas.
Arcs Commémoratifs
69
En opus latericium*, autrefois revêtus de
marbre, ils ferment le forum au nord d’une
manière suggestive, pour célébrer la famille
impériale. L’arc élevé du côté ouest du temple
de Jupiter est attribué à Auguste, l’autre du
côté est, à Néron, et il a peut-être été abattu
après la mort (68 après J-.C.) et la
condamnation de cet empereur, pour ne pas
masquer la vue sur l’autre arc situé derrière, à
l’entrée nord du forum. Ce dernier présente
sur une face 2 niches qui abritaient des statues
de Néron et de Drusus, et sur l’autre face 2
fontaines: une statue équestre (peut-être de
l’empereur Tibère) surmontait cet arc.
L’arc placé au fond, au début de la rue de
Mercure (Via di Mercurio), est dit de Caligula,
parce que dans les alentours on a retrouvé
une statue équestre qui représente peut-être
l’empereur Caligula, et était probablement
placée sur l’arc.
Glossaire
abaque: élément architectural
superposé au chapiteau, qui sert
à soutenir et quelquefois à
décorer.
affranchi: esclave affranchi,
dont les enfants étaient des
citoyens libres.
compluvium: ouverture au
centre du toit de l’atrium des
maisons, qui canalisait l’eau dans
l’impluvium*.
décurion: membre du sénat de
la ville, d’habitude c’est un
ex-administrateur.
deuxième style: décoration
picturale pariétale (début du Ier
siècle avant J-.C. - 20 avant
J-.C.), également appelée
“architecturale”, qui représente
des édifices et les réalise non en
stuc, mais avec une touche
picturale, une intuition de la
perspective.
duumvirs: administrateurs et
juges suprêmes de la ville.
On en élisait deux chaque
année, et ils entraient ensuite au
sénat de la ville.
exèdre: construction en forme
d’abside destinée au repos et à
la conversation.
impluvium: bassin bas au
centre de l’atrium des maisons,
où confluait l’eau de pluie qui
descendait par le toit à travers
le compluvium*.
Isis: déesse égyptienne de la
nature, épouse d’Osiris et mère
d’Horus, représentée avec des
cornes ou une tête de vache.
Le culte d’Isis et de Sérapis,
repris par la dynastie des
Ptolémées d’Egypte au IIIème
siècle avant J-.C., se répand en
Italie à la fin du siècle suivant
(le serapeum de Pozzuoli date
de 105 avant J-.C.) et fait de
nombreux adeptes, surtout
parmi les classes défavorisées,
auxquelles le culte des mystères
isiaques assurait le salut après la
mort.
lavapesta: sol constitué de
débris de lave amalgamés à du
sable et à de la chaux.
métope: élément rectangulaire
sculpté ou peint, qui est placé
entre deux triglyphes dans les
frises de type dorique.
opus africanum: technique de
construction dans laquelle des
rangées horizontales et
verticales de grands blocs
délimitent des treillages remplis
de pierres plus petites.
opus caementicium:
technique de construction dans
laquelle la structure était
constituée d’une pâte
amalgamant de la pierraille et du
mortier.
opus craticium: technique de
construction économique dans
laquelle un treillage de bois est
rempli de pierres amalgamées
avec de la chaux et de la boue.
opus incertum: technique de
construction dans laquelle la
structure était constituée de 2
pans externes de pierres de
Glossaire
moyenne dimension –d’un seul
type ou mixtes-, avec une partie
interne en opus caementicium*
opus latericium: technique de
construction, avec une partie
interne en opus caementicium*
et un parement où les tuiles ou
bien les briques de dimensions
différentes étaient régulièrement
superposées à plat.
opus quadratum: technique
de construction dans laquelle de
grands blocs carrés étaient
posés en place sans mortier et
déphasés l’un par rapport à
l’autre.
opus reticulatum: technique
de construction, avec une partie
interne en opus caementicium*
revêtue de petits blocs en
forme de pyramide tronquée,
disposés la pointe à l’intérieur et
la base du côté visible, de
manière à former un réseau de
losanges.
opus sectile: décoration de
sols ou de parois en carreaux
de marbre, qui délimitent des
motifs géométriques ou à
figures.
opus signinum: tessons de
terre cuite amalgamés par de la
chaux et du sable, pour en faire
un revêtement de sols et de
parois imperméable à l’humidité.
péristyle: jardin entouré de
portiques à colonnes.
premier style: décoration
picturale pariétale (IIIème siècle
- début du Ier siècle avant J-.C.),
également appelée ‘structurale’,
qui imite une paroi en opus
quadratum* ou bien est revêtue
de plaques de marbre.
quatrième style: décoration
picturale pariétale (deuxième
moitié du Ier siècle après J-.C.),
également appelée “fantastique”,
qui amplifie la fantaisie
architecturale dans la manière
du “deuxième style”* et la
touche décorative dans la
manière du “troisième style”*
tablinum: salle de
représentation de la maison,
entre l’atrium et le péristyle*.
télamons: supports
architecturaux sculptés qui
représentent des personnages
masculins.
triclinium: salle à manger, où
l’on prenait les repas étendus
sur des lits disposés sur 3 côtés.
triglyphe: élément de la frise
de type dorique, alterné à la
métope*, et caractérisé par 3
cannelures verticales.
troisième style: décoration
picturale pariétale (20 avant
J-.C. - 50 après J-.C.), également
appelée ‘ornementale’, qui divise
la surface d’une manière rigide
dans le sens vertical et
horizontal au moyen d’éléments
architecturaux, végétaux ou
linéaires, au centre desquels se
trouvent des motifs décoratifs
et des panneaux à figures.
© 2015 Soprintendenza Speciale per Pompei, Ercolano e Stabia
Ce petit guide
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à la visite des sites
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Certaines d’entre
eux peuvent être
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En l’absence
d’autorisation
régulière délivrée
par la Direction
de l’archéologie
de Pompéi, toute
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Zelig
SAPES
Luciano Romano
Eidos Longobardi
Castellammare di Stabia
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