marylin - Collège JEAN ZAY

Transcription

marylin - Collège JEAN ZAY
Histoire des arts.
Art, rupture et continuité.
Mr Cochez
2011/2012
MARYLIN
Andy Warhol
1967
Carte d'identité de l'oeuvre.
- Marilyn , 1967
- Andy WARHOL - artiste peintre, sculpteur,
vidéaste américain – Figure centrale du Pop Art
- c’est une sérigraphie sur toile, chaque image
mesure 91,5 x 91,5 cm
- lieu de conservation : collection particulière
- genre : c’est un portrait
Vie de l'artiste
Andy Warhol (de son vrai nom Andrew Warhola),
né le 6 aout 1928 et mort le 22 fevrier 1987 est un
artiste américain ; il appartient au POP ART,
mouvement artistique dont il est l'un des
innovateurs.
Warhol est connu dans le monde entier par son
travail de peintre, de producteur musical, d'auteur,
par ses films d'avant-garde, et par ses liens avec les
intellectuels, les célébrités de Hollywood ou les
riches aristocrates.
Bien que le travail de Warhol reste controversé, il a
été le sujet de multiples expositions, de livres, et de
films depuis sa mort. Warhol est généralement
reconnu comme l'un des artistes les plus connus du
XXème siécle.
Le pop art est un courant artistique majeur, qui
questionne la consommation de masse de façon
agressive. Il s'agit principalement de présenter l'art
comme un simple produit à consommer : éphémère,
jetable, bon marché...
Histoire de l'oeuvre, description et analyse.
Le sujet : à la mort enigmatique (suicide?) de l'actrice Marylin Monroe, le 5 aout 1962,
A. WARHOL lui consacrera toute une série de portraits à partir de clichés largement
diffusés. La photo dont il s’inspirera le plus elle celle réalisée en 1953 par Gene
KORMAN pour la promotion du film Niagara.
Structure de l’image :
- le format général de l’oeuvre est un carré, lui-même divisé en 9 carrés (format
plutôt inhabituel dans l’art du portrait !) sur lesquels WARHOL a reproduit le visage
de Marilyn sur un fond monochrome.
- au niveau de sa structure, cette oeuvre est organisée selon le principe de répétition
d’un même motif, mais chacune des 9 vignettes est traitée de façon autonome.
- point fort : même si les vignettes sont construites sur un même module, les vignettes 1-5 et 9 forment une diagonale de la gauche vers la
droite qui attire le regard en raison de l’utilisation du rouge et du fushia qui sont des couleurs chaudes.
- Le visage est mis en avant grâce à un cadrage très resserré (beaucoup plus que la photo originale) qui concentre notre attention sur lui et
semble ainsi créer une sorte d’intimité avec l’actrice.
- relations figure/fond : dans les vignettes 2, 5, 6 et 9, le motif se détache nettement même si on retrouve sur certaines parties du visage
(paupières ou lèvres) la même couleur que le fond.
D’autres portraits ressortent beaucoup moins et ce pour deux raisons : soit les couleurs du fond et du visage sont les exactement les mêmes
(1, 3), soit l’application de la couleur par l’écran sérigraphique est faite de façon aléatoire, sans que soient respectées les différentes parties (4,
7 et 8)
c) Aspects plastiques, iconiques et matériels
- La gamme colorée : chaque vignette a ses caractéristiques au niveau des couleurs et de leur répartition. Celles-ci sont posées en aplats
uniformes et ne sont pas « réalistes » : WARHOL emploie des tons très vifs, voire saturés qui rappellent l’univers de la publicité (domaine
dans lequel il a travaillé)
On peut constater que l’application des couleurs présente des imperfections volontaires, voire des « ratés » : décalages divers (lèvres,
paupières), couleur qui a « bavé » (vignette 8), répartition inégale par la raclette (vignette 4)….
- La touche et la matière : la technique de la sérigraphie ne permet ici aucun traitement subjectif ; il n’y a pas de matière, seules les textures
des effets photographiques sont visibles.
- Le graphisme : l’aspect photographique du document original est conservé (grain de la photo, contrastes du noir et blanc) : WARHOL n’a
fait que « colorier mécaniquement » un document déjà existant.
Interpretation :
L'oeuvre et son auteur : « Il est trop difficile de peindre. […] J’aimerais être une machine, pas vous ? »
Au début des années 60, Andy WARHOL s’investit dans la sérigraphie, technique qu’il a découverte grâce à son premier métier,
dessinateur publicitaire. A partir de 1962, il l’utilise quasi-exclusivement cherchant ainsi à rompre avec le fétichisme de l’oeuvre d’art
unique. Après les personnages de Comics de sa première période, ses motifs et ses sujets seront centrés sur les icônes et les produits de
consommation du XXème siècle. Ce qui l’intéresse avant tout, c’est l’image et son pouvoir au sein de la société américaine. Il va alors
s’approprier et répéter les clichés que lui fourniront la presse, les magazines, la publicité, le cinéma, la télévision… A cette époque il expose
avec d’autres artistes qui formeront avec lui le Pop Art.
Grâce à la sérigraphie, il organise ses tableaux sur le principe de la répétition et réalise de nombreuses séries portant sur des thèmes aussi
variés que les stars de cinéma, les hommes politiques, les musiciens célèbres ou les produits de consommation (Coca-Cola, soupe Campbell,
le Dollar…)
Passionné par l’univers hollywoodien, il vouera un véritable culte à l’actrice Marilyn MONROE dont il peindra dès 1962, année de sa
tragique disparition, d’innombrables portraits.
La photo réalisée par Gene korman en 1952
qu'Andy Warhol a utilisé pour son tableau.
Le sujet : le pouvoir de l’image - la mort, la disparition
LE PORTRAIT : avec cette oeuvre, Andy WARHOL s’inscrit dans la tradition du portrait
qui, depuis la Rome Antique jouait un rôle social important - les effigies peintes ou sculptées
avec un fort réalisme permettaient d’une part, d’entretenir le culte des ancêtres, d’autre part,
de rendre hommage aux hommes politiques.
A la Renaissance, les théories humanistes trouvent dans l’art du portrait leur aboutissement
grâce à l’intérêt porté à la personne humaine et à l’individu singulier. Au XIXème siècle, la
photographie sera souvent consacrée au portrait remplaçant peu à peu la peinture dans ce
domaine. L’art du portrait a avant tout une visée mimétique (ressemblance avec le modèle) et
expressive. Il permet de rendre le modèle présent : celui-ci est à jamais « immortalisé ». Cette
pratique va perdurer à toutes les époques, dans tous les styles artistiques, avec toutes les
techniques et tous les médiums.
Marilyn MONROE est un produit des années 1950, elle est une image-symbole de la pinup, de la star, de la beauté idéale. Warhol commence ses séries sur Marilyn dès 1962, l’année
même de sa mort.
En analysant ces oeuvres il y a à la fois l’hommage qu’il rend à un mythe mais aussi la
référence à la mort (il y a beaucoup de mystère autour son pseudo-suicide) : on peut
concevoir l’hommage par le fait qu’il répète non seulement sur un même support (avec des
organisations variées, en couleurs, en noir et blanc…)mais à travers le principe de la série
(1967, soit 5 ans après la mort de Marilyn, WARHOL continue à lui consacrer des portraits !)
La relation à la mort est visible dans le traitement plastique lui-même. Ce n’est pas Marilyn
mais une réalité de substitution dont l’artiste va amplifier l’aspect artificiel : il montre que
c’est une image fabriquée de toutes pièces.
LA SERIGRAPHIE (répéter, démultiplier = dénaturer) En effet, la technique de reproduction sérigraphique peut
présenter des défauts techniques lors de l’impression (décalage entre la couleur et le motif, bavures quand l’encre est
trop liquide, estompage, parties mal imprimées si l’écran de soie est obstrué par endroits…). WARHOL, loin de vouloir
camoufler ou modifier ces défauts les assume, voire les affirme car ils permettent à l’image d’exister en tant qu’objet.
LA COULEUR : Au niveau du visage, Marilyn est réduite à ses traits essentiels, l’image est dépouillée de tous ses
détails ce qui donne une plus grande efficacité visuelle. Elle est devenue un motif (au même titre que les bouteilles de
Coca ou les boîtes de Soupe Campbell). Si WARHOL utilise pour chaque vignette une gamme colorée différente tendant
à la rendre autonome et unique, les couleurs vives, criardes et non réalistes contribuent à la rendre immatérielle. Par
ailleurs dans certaines images, sa carnation est la même que le fond et seuls quelques détails comme les contours,
dénotent la présence d’un visage. Dans les vignettes 4, 7 et 8, la ressemblance disparait quasiment : le visage a disparu
et s’est fondu dans la couleur (4) - dans la vignette 8, Marilyn est « barbouillée » (= geste de peintre) et méconnaissable.
Dans la vignette 7, elle s’évapore, elle est désincarnée (étymologie lat. carne : chair) : elle est privée de son corps, de son
enveloppe charnelle.
WARHOL nous renvoie donc ici à une réalité (la mort de Marilyn) mais aussi au pouvoir que possède l’image - et le
portrait en particulier - de rendre immortel car encore de nos jours, cette actrice a conservé son aura, et continue
d’inspirer la fascination ou la curiosité.
Relation à l’oeuvre :
C’est une oeuvre très grande (près de 3 m de haut) : le spectateur est enveloppé par ces
dimensions importantes mais aussi par cet univers très coloré, dans lequel il y a peu de zones
de repos (les parties blanches, neutres). Cette oeuvre imposante contribue à grandir le mythe
qu’est Marilyn de façon physique, et contribue à la rendre encore et toujours fascinante.
Autres références.
Campbell's soup can, Andy Warhol, 1962. C'est une nature morte moderne,
qui nous montre que l'art est devenu lui aussi un objet de consommation et
qu'il doit désacraliser le sujet à peindre.
Supermarket lady, Duane Hanson, 1969. Avec cette
sculpture hyper-réaliste grandeur nature, l'artiste dénonce la
consommation de masse en caricaturant cette femme en
bigoudis et chaussons, le caddie rempli au maximum.
In the car, Roy lichtenstein, 1967
Roy Lichtenstein est un artiste
Américain New Yorkais des années
60, dont les oeuvres sont
omniprésentes dans le monde, ainsi
que dans les endroits les plus
branchés. S’inspirant des Comics et
des femmes, il donne un renouveau
au pop-art. Cinglant dans ses
oeuvres mêmes sculptées, on le
retrouve de Barcelone aux EtatsUnis, de Paris à Tokyo. Inspirant
toute une génération d’artistes, Roy
Lichtenstein est une référence dans
l’art d’aujourd’hui.
Musique : The velvet underground.
The Velvet Underground est un groupe de rock américain de la fin des
années 1960, lié à l'aventure de la Factory d'Andy Warhol qui les produit
et réalise cette pochette d'album. D'abord connu des seuls milieux
« underground » new-yorkais, leur influence n'a cessé de croître après leur
séparation. Ils sont également une des principales premières influences de
David Bowie (avec Bob Dylan entre autres), qui, à ses débuts, chantera
des reprises du Velvet dans des clubs.
L'influence du Velvet sur les générations suivantes est incontestable : le
groupe inspirera le punk rock des années 1970 ainsi qu'une partie du rock
alternatif anglophone, du glam rock et de la new wave.

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