Accord Egalité-Diversité Sagem (groupe Safran)
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Accord Egalité-Diversité Sagem (groupe Safran)
Accord Egalité-Diversité Sagem (groupe Safran) signé en décembre 2010 Contexte • Pas d’accord au niveau du groupe Safran • Des accords « creux » dans plusieurs sociétés du groupe • Volonté de la Direction = Accord Diversité • Histoire de l’entreprise « chargée » sur le sujet de l’égalité H/F, mais volonté de la Direction depuis quelques années (intégration dans Safran) de ne plus creuser les inégalités. Malgré cela, il existe encore des discriminations à l’intérieur des échelons ! • Priorité CFDT : apurement du passé sur l’égalité professionnelle H/F. « Bras de fer » engagé sur l’établissement d’Eragny, avec menace de saisine de la HALDE, travail en amont de l’Inter sur le sujet Un accord « hybride » • Demande CFDT : 2 accords séparés, car basés sur des législations et des « labellisations » différentes • Objectif Direction : priorité à la Diversité, l’égalité H/F n’est qu’une composante • => compromis = un accord unique, mais avec un chapitre égalité H/F « hypertrophié » et incluant un dispositif de rattrapage salarial Plan de l’accord • Ch1 égalité Hommes-Femmes : 11 pages + l’ensemble des données comparatives par âge, catégorie et diplôme 80% environ du temps de la négo • Ch2 solidarité inter-générations : 3 pages Renvoi sur un accord Sénior Safran • CH3 handicap : 4 pages Accord Safran plus complet signé en 2012 • CH4 diversité ethnique et sociale : 2 pages Très grande frilosité de la Direction • CH5 instances de suivi : 3 pages ZOOM SUR L’EGALITE H/F • Section 1 Accès à l’emploi Beaucoup de principes, quelques mesures • Section 2 Evolution professionnelle Mesures pour l’avenir • Section 3 Mesures en faveur de l’articulation vie professionnelle / vie personnelle Un peu trop centré sur la maternité, mais pas seulement • Section 4 Rémunération Mesures pour l’avenir et outils de rattrapage Egalité H/F : section 1 accès à l’emploi • Volonté de principe de mixifier tous les métiers et de Réseaux de femmes ingénieurs dans leurs école d’origine et autres réseaux en cours de constitution • Cartographie H/F filière et établissement Egalité H/F : section 2 évolution professionnelle • Traitement équitable des carrières dans les comités ad-hoc • Surveillance du taux d’accès des femmes aux changement de classification • Garantie d’évolution l’année du congé maternité et réévaluation au cas par cas après un congé parental (principe = augmentations générales) Egalité H/F : section 3 articulation vie professionnelle / vie personnelle (que la Direction voulait initialement limiter explicitement à la maternité) • Amélioration des repos liés à la maternité et possibilité d’aménagement du poste pendant la grossesse • Petite amélioration du congé d’adoption • Amélioration des congés enfant malade et temps supplémentaire pour les parents d’enfants handicapés (suivi des indicateurs de prise de ces congés) • Engagements de principe pour la création de nouvelles places en crèches d’entreprise et pérennisation des aides CESU pour les jeunes enfants et les enfants handicapés ou gravement malades • Aménagements d’horaires pour les parents d’enfants de moins de 3 ans • Facilitation du passage à temps partiel • Rappel du principe des réunions prioritairement pendant les « plages fixes » Egalité H/F : section 4 rémunération les débats dans la CFDT Sagem • modalités de distribution des budgets de rattrapage, en particulier opportunité de rattrapages du type « augmentation générale » : il a finalement été acté que la répartition des augmentations devait dépendre des « nuages de point » fournis par la Direction • … Egalité H/F : section 4 rémunération diagnostic partagé entre la Direction et les OS • • • • Il existe des écarts statistiques « toutes choses égales par ailleurs » (environ 2% de la m.s. totale, soit 10% environ de la m.S. des salariées femmes) Les budgets distribués en même temps que les augmentations individuelles sont inefficaces Nécessité d’une comparaison du déroulé de carrière au delà du « travail égal / salaire égal » Nécessité d’étudier la répartition des salaires par tranche, et pas seulement les moyennes • Existence d’un « plafond de verre » • Nécessité de privilégier les « 2ème parte de carrière », pour qui les retards cumulés sont statistiquement plus importants • Réserve : la Direction continue de considérer que la référence pour évaluer le salaire doit être le poste occupé, et reste peu ouverte à l’idée d’évaluer statistiquement la différence de traitement entre hommes et femmes pour parvenir à un poste donné. Elle conteste donc de fait l’évidence de la nécessité de « rebooster » la carrière de certaines salariées pour parvenir à la parité statistique d’évolution de carrière Egalité H/F : section 4 rémunération données fournies • Données séparées Cadres / non-cadres d’une part, hommes/ femmes d’autre part. • Toutes les données sont fournies à la fois au niveau société et au niveau des 10 établissements • Données fournies par tranche d’âge de 5 ans, par niveau / position les conventions collective et par niveau de diplôme (50% des données diplômes disponibles) • Pas de censure des données pour les populations réduites (certains salaires individuels apparaissent donc, évidemment sous le sceau de la confidentialité) • Constat = 2% environ de la masse salariale totale nécessaire pour rétablir l’équité salariale • Fourniture de nuage de points pour vérifier l’égalité de traitement dans la répartition des tranches de salaire. • Les calculs des deux pages suivantes sont très utiles pour vérifier que les écarts se résorbent bien. Egalité H/F : section 4 rémunération Non cadres données à traiter • Données concernant les non-cadres hommes/ femmes. • À l’aide d’un tableau des effectifs par niveau échelon calculer le coefficient moyen hommes et celui des femmes. • À l’aide d’un tableau des salaires de base brut moyen par niveau échelon calculer la valeur moyenne du point de coefficient des hommes et celle des femmes. • Les écarts sur le coefficient moyen doivent être justifiés par des statistiques complémentaires comme niveau de formation initial, age moyen , ancienneté moyenne. • Les écarts sur la valeur moyenne du point de coefficient sont injustifiables et doivent être obligatoirement comblés. • Si l’information est pertinente, aucun écart n’est justifié; si on constate des écarts, ce sont des discriminations ou il manque des informations. Egalité H/F : section 4 rémunération Cadres données à traiter • Données concernant Cadres hommes/ femmes. • À l’aide d’un tableau des effectifs par position et indice calculer l’indice moyen hommes et celui des femmes. • À l’aide d’un tableau des salaires de base brut moyen par position indice calculer la valeur moyenne du point d’indice des hommes et celle des femmes. • Les écarts sur l’indice moyen doivent être justifiés par des statistiques complémentaires comme niveau de formation initial (catégorie d’école), age moyen , ancienneté moyenne. • Les écarts sur la valeur moyenne du point d’indice sont injustifiables et doivent être obligatoirement comblés. • Si l’information est pertinente, aucun écart n’est justifié; si on constate des écarts, ce sont des discriminations ou il manque des informations qui doivent être fournies. Egalité H/F : section 4 rémunération attribution des budgets « réparation » • Budget distribué de manière décorrellée des NAO, proportionnel dans chaque établissement à l’écart moyen H/F constaté • Pas de budget pluriannuel (refus Direction) • 0,4% de la masse salariale totale (soit environ 2% de la masse salariale des salariées femmes) pour la 1ère année • Refus total de la Direction de procéder à des rattrapages « en masse » Egalité H/F : section 4 rémunération fonctionnement de l’Observatoire central fonctionnement des commissions locales • Transparence quasi-totale au niveau de l’observatoire central • Fonctionnement hétérogène des commissions locales (sur la répartition ciblée du budget, la transparence, l’ouverture sur les dossiers individuels présentés…), mais réelle volonté de la DG de réduire cette hétérogénéité par les retours de l’observatoire central Egalité H/F : section 4 rémunération retour d’expérience de l’utilisation des budgets • • • • • • • Déception de la 2ème année : 0,2% au lieu de 0,4% (avenant à l’accord refusé par la CFDT, et donc non signé, budget 2ème année unilatéral) Difficulté à discerner ce qui relève de la limitation budgétaire de ce qui relève d’une sous-évaluation des écarts individuels (approche pluriannuelle peu appliquée) Réelle prise en compte du potentiel des jeunes salariées (limite discrimination positive, surtout chez les ingénieurs), mais à l’inverse peu de volonté des directions de réorienter ou « rebooster » des carrières de salariées de plus de 45 ans Pas assez de promotions pour accompagner les remises à niveau, ce qui crée de plus en plus une illusion sur les comparaison de salaires par niveau Difficulté des RH à identifier des « cibles » (sauf points singuliers sur les nuages de points vers le bas de la courbe), d’où un sort des salariées très lié au volontarisme du management à utiliser ces budgets spécifiques Persistance de certains comportements managériaux discriminatoires, réactions « molles » de la RH Difficulté à faire coïncider l’étude des dossiers individuels et la nécessité d’obtenir une EGALITE STATISTIQUE (notion d’ « écart justifié » issu de l’individualisation des salaires généralisé à la comparaison statistique : selon la Direction, il pourrait existé un écart statistique justifié !) Egalité H/F : section 4 rémunération Quelle poursuite du processus ? • Poursuivre l’amélioration et l’homogénéisation des indicateurs locaux • Faire avancer des dossiers individuels « emblématiques » sur des 2ème partie de carrière • Obtenir que l’évaluation des managers tienne réellement compte de leur capacité à détecter les anomalies Egalité H/F : section 4 rémunération Conclusion • Le fait d’obtenir des éléments comparés réellement pertinents (permettant également les comparaisons « dynamiques ») est de loin le point le plus important, et change complètement la nature de la mise en œuvre de l’accord, puisque la parité statistique « toutes choses égales par ailleurs » est un objectif que la Direction ne peut pas ouvertement contester. • Si pour une femme on peut toujours trouver des justifications à des écarts par rapport à un homme, pour des populations Hommes/Femmes suffisamment importantes, ayant des caractéristiques comparables de niveau de formation initiale et d’age, il n’y en a aucune.