Comment faire face à un suicide au travail
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Comment faire face à un suicide au travail
Comment faire face à un suicide au travail 02/07/2015 05:35 Dimanche 10 mai 2015 Que faire face à un suicide qui survient sur le lieu de travail ? L’associa on Spirée forme le personnel à ce e délicate situa on. Etre confronté à un suicide, sur son lieu de travail, d'un collègue est un véritable choc. Mais le passage à l'acte est la résultante d'un cheminement funeste que la personne aura élaboré au fil des jours. C'est ce e phase‐là, celle de la construc on du scénario conduisant à se donner la mort que Marie‐Pascale Laurent, psychologue (*), a décryptée récemment aux salariés de l'Anas au Courbat, au Liège. Le personnel, médical ou non, côtoie des pa ents en souffrance physique et/ou morale, issus en majeure par e du milieu policier. Les salariés ont été sensibilisés à la manière de repérer des personnes en proie à une tendance suicidaire. « Je parle de tout ce qui concerne les idées reçues, les sujets tabous sur le suicide et comment aborder une crise suicidaire, explique la psychologue. Une idée reçue, c'est par exemple se dire que se suicider est un acte courageux ou lâche, penser que c'est héréditaire ». Préven on et " postven on " Marie-Pascale Laurent, psychologue formatrice de l'associa on Spirée. Ce e première approche permet de repérer les signaux émis par une personne en détresse morale. « Il faut déjà savoir entendre la souffrance de la personne. Elle est dans un tel envahissement émo onnel qu'elle n'est plus à même de réfléchir à la conséquence de ses actes. Un suicide se construit. Il faut amener la personne à parler de ce scénario ». On entend parler de plus en plus de cas de burn‐out en entreprises, de mal‐être conséquent aussi aux réseaux sociaux. « Quand il y a une tenta ve ou un suicide en entreprise, que fait‐on ? L'idée est de me re en place un protocole, une cellule de crise en interne ». C'est ce que la psychologue qualifie de postven on. « Souvent ce e prise en charge est assurée par l'extérieur. Quand il se passe un tel évènement, il s'agit de rendre autonome et responsable le personnel de l'entreprise, le chef d'établissement ». Elle refuse tout dis nguo entre vie privée et professionnelle. « Au travail, un suicide relève d'une probléma que professionnelle, donc pose la ques on des dommages et intérêts pour l'entreprise. Dans la vie privée, celle de la prise en charge par l'assurance-vie. Cela peut prendre des propor ons perverses. Je suis claire, il n'y a pas la tête et le corps, cela forme un tout ». (*) Marie-Pascale Laurent est membre de l'associa on Spirée, forma ons et conseil en préven on du suicide, membre du réseau Vies 37, réseau de préven on du suicide en Indre-etLoire. Plus d'info sur spiree.prsc.fr Xavier Roche‐Bayard