Arts d`Afrique et d`Océanie

Transcription

Arts d`Afrique et d`Océanie
Communiqué de presse Paris
33 (0)1 53 05 53 66 | Sophie Dufresne | [email protected]
33 (0)1 53 05 52 32 | Chloé Brézet| [email protected]
Arts d’Afrique et d’Océanie
Deux découvertes exceptionnelles de l’Île de Pâques :
un Rapa et un Pectoral Reimiro
L’Art Zande en majesté,
République Démocratique du Congo
L’Art des formes du Royaume Mangbetu,
République Démocratique du Congo
Paris, novembre – En décembre chez Sotheby’s, les Arts d’Afrique et d’Océanie
poursuivent leur superbe lancée depuis la rentrée. Après le triomphe de la collection Frum le
16 septembre à Paris avec 100 % de lots vendus, dont 80 % au-dessus de leurs estimations
hautes ; puis le succès historique de la collection Myron Kunin qui a totalisé 41.6 M$ le
11 novembre dernier à New York avec un record mondial pour une œuvre d’art africain,
Sotheby’s France est heureuse de clore l’année avec deux rendez-vous attendus, le
10 décembre prochain. Tout d’abord la collection d’Alexis Bonew, homme passionné qui
Agrément N° 2001 – 002 du 25 octobre 2001
Vente dirigée par Cyrille Cohen
tout au long de sa vie garda secret un ensemble remarquable d’une quarantaine d’œuvres
du Congo (voir communiqué de presse ci-joint) ; puis, le même jour, une vente d’Arts
d’Afrique et d’Océanie provenant de divers amateurs. Deux ventes d’exception qui
dévoileront des pièces recherchées, d’une très grande fraîcheur.
DEUX JOYAUX DES ILES DE PAQUES
Cette vente sera l’occasion pour Sotheby’s de disperser deux icônes absolues des arts de
Polynésie, deux objets dignes de toute grande collection, rarissimes sur le marché. Aucune
pièce comparable n’est apparue sur le marché depuis 2001. Citons d’abord un Rapa
(estimation : 300.000 – 400.000 €), sur lequel Michel Orliac, chercheur au CNRS et grand
spécialiste du genre, ne tarit pas d’éloges dans le catalogue de la vente : « Les Pascuans,
jusqu’à leur conversion au catholicisme en 1868, ponctuaient l’année par de nombreuses
fêtes publiques qui avaient lieu au pied des plates-formes sacrées, sous le regard des
statues géantes. Certains participants y arboraient une grande variété d’objets en bois
sculptés : insignes de rang et figurines. Sublime abstraction du corps humain, interprétée par
deux pales plates reliées par une poignée, le rapa était manié avec une grande vélocité : lors
de danses guerrières exécutées par les chefs militaires devant le roi, les rapa virevoltaient à
proximité de son visage « pour l’effrayer » (Alfred Métraux, 1934). […]
Provenant de la même collection, un pectoral Reimiro (estimation : 200.000 – 300.000 €)
constitue l’autre pièce iconique de l’Île de Pâques. Les divers témoignages issus
d’expéditions anciennes, identifient le Reimiro comme un insigne d’une très grande rareté,
porté sur la poitrine par la haute aristocratie, à la fois par les hommes et les femmes. Michel
Orliac va plus loin : « D’autres informations établissent un lien entre le reimiro et la lune, ou
plus précisément sa signification temporelle. L’objet se présente en effet sous la forme
allongée d’un croissant de lune dont les cornes sont ornées de sculptures général
symétriques… ». Ce superbe reimiro atteste, par l’adoucissement des reliefs et les
profondes usures qui entament le bord externe des bossettes perforées, du très long usage
de cet insigne réservé aux sommets de l’aristocratie pascuane.
MASQUE D’EPAULE NIMBA, BAGA, GUINEE
Les arts d’Afrique sont également superbement
représentés au sein de cette sélection, avec en vedette ce
masque d’épaule nimba, Baga, de Guinée (estimation :
300.000 – 400.000 €). La saisissante conception des
masques nimba (ou dimba) fascina les artistes du tout
début du XX siècle. En 1907, Picasso l’inscrit au panthéon
des icônes du Primitivisme, avec une série de dessins et
une sculpture qui s’inspirent directement de la Nimba
entrée en 1902 dans les collections du musée
d’ethnographie Trocadéro. Une œuvre similaire ayant
appartenu à Pablo Picasso, est actuellement visible au
musée dédié au maître catalan, tandis que l’un de ses
pendants, également collecté par Emil Storrer en Guinée
en 1952 se trouve aujourd’hui dans la collection BarbierMueller.
2
Les anciens masques d’épaule Nimba sont très rares, leur corpus se restreint à une
quinzaine d’œuvres collectées avant l’indépendance de la Guinée. Au sein de cet étroit
corpus, constituant l’une des expressions les plus emblématiques de l’art africain, cette
Nimba s’impose par la majestueuse ampleur de la tête illustrant cette « vision de la femme
au zénith du pouvoir, de la beauté et de la présence affective, la vision Baga de la bonté et
de la lumière » comme le soulignait Frederic Lamp dans son ouvrage Art of Baga.
COLLECTION D’ART DU GABON DU GOUVERNEUR GENERAL
FRANCOIS-JOSEPH RESTE
Nommé en 1935 Gouverneur Général de l’Afrique Equatoriale
Française, François-Joseph Reste (1879-1976), Grand-Croix de la
Légion d’Honneur, Grand-Croix de l’Ordre National de la Côte d’Ivoire
puis du Bénin et membre de l’académie des Sciences d’Outre-mer,
fut, par-delà les honneurs, une personnalité hors du commun. Ses
écrits révélèrent tant la découverte passionnée des territoires qu’il
parcourut sans relâche, qu’un regard engagé sur la politique
coloniale. Son admiration pour les œuvres d’art africain se révèle
dans son remarquable ensemble de figures de reliquaires Kota que
recèle cette vente (7 lots).
Ce Kota Ndasa du Gouverneur Reste (estimation : 150.000 –
200.000 €), se distingue par la remarquable expressivité de sa figure,
témoignant d’un réel souci de perfection dans l’équilibre des volumes,
avec un visage « en cœur » à front proéminent, très épuré et une
ample coiffe à deux coques latérales.
STATUE DU MAITRE DE MOBAYE, REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
Provenant du Congo, citons une statue du célèbre maître
sculpteur de Mobaye (estimation : 200.000 – 250.000 €),
auquel est attribué un corpus très restreint de seulement six
œuvres, collectées entre 1917 et 1930 par l’administrateur
Xavier Bellouard. A la cohérence de cet ensemble, répond
l’originalité stylistique de cette statue : dynamique des
volumes, épure géométrique, autant d’éléments qui seront
réutilisés par le vocabulaire cubiste. S’imposant comme la
quintessence du style, cette statue constitue le plus ancien et
le plus accompli des rares témoignages connus de l’œuvre
du Maître de Mobaye.
3
L’ART ZANDE EN MAJESTE, COLLECTIONS DU VICARIAT DE BONDO,
REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE
La vente comprend un magnifique ensemble d’art
Zande, issu des collections du Vicariat de Bondo. En
1920, les Pères Croisiers s’implantent au Congo, dans
la région du Bas-Uele. Leur première mission s’ouvre à
Bondo avant s’implanter dans plusieurs centres au
nord et nord-est de la région. C’est dans ce triangle,
cœur historique de l’art Zande, que les Pères Croisiers
collectèrent nombre d’œuvres tant dans les domaines
de la lutherie, de la vie quotidienne, que de la statuaire.
Cette harpe anthropomorphe, Zande, République
Centrafricaine (estimation : 150.000 – 200.000 €),
constitue un remarquable témoignage de l’expression
la plus ancienne et la plus aboutie de l’art des Zande.
Au sein du corpus restreint des anciennes harpes
Zande, considérées comme un sommet de la lutherie,
notre instrument s’impose par sa majesté. Comptant
parmi les plus grandes du type, elle se distingue par son élégance avec une caisse cintrée
dite « en violon ».
Dès les années 1860, les premiers voyageurs occidentaux à pénétrer dans la région de
l’Uele témoignent de l’importance majeure de la musique dans la culture Zande et en
particulier de la harpe, considérée comme le double de l’homme. Un célèbre chant Zande
raconte cette relation sacrée à la musique : « Il était une fois un homme appelé Nzanginza
qui se nourrissait sans manger : tous les jours, quand il commençait à avoir faim, il se mettait
à jouer sa harpe. »
L’ART DES FORMES DANS LE ROYAUME MANGBETU, REPUBLIQUE
DEMOCRATIQUE DU CONGO
A la question du « beau par l’utile » qui prévalut à la
naissance en France du mouvement Art Déco, les
peuples d’Afrique avaient depuis longtemps répondu, en
s’inspirant de leur environnement naturel pour façonner
des objets du quotidien aux formes harmonieuse. Les
artistes Mangbetu excellèrent dans cet art, puisant dans
les matières naturelles. Cette vente comprend ainsi
plusieurs objets qui illustrent ce savoir-faire où culmine
l’art de l’épure : tambour à fente (estimation : 40.000 –
60.000 €), réceptacle en écorce (estimation : 12.000 –
18.000 €) et épingle à cheveux en ivoire (estimation :
10.000 – 15.000 €).
Exposition les 6, 7, 8 et 9 décembre
*Les estimations sont hors commission d’achat et les prix incluent le prix marteau et la commission d’achat
Les images sont disponibles sur demande
Tous les catalogues sont consultables en ligne www.sothebys.com ou sur l’application Ipad Sotheby’s Catalogue
4