La Conférence Odette 2004

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La Conférence Odette 2004
Dossier du mois
Décembre 2004
La Conférence Odette 2004
La 9ème Conférence Odette qui s’est tenue les 17 et 18 novembre à Stuttgart a connu un grand succès
puisqu’elle a rassemblé près de 600 personnes.
Les participants ont apprécié le contenu des interventions dont voici les points forts :
Le Domaine Logistique
Plusieurs ateliers autour du domaine logistique se sont déroulés durant les deux jours. Nous retiendrons ici
les suivants :
1 - La mise en place de la Supply Chain dans les marchés émergents
Wes Johnson, Director Customer Service, Logistics and Planning de Bosch, et Thomas Blank, Executive VP
de Panalpina Management ont montré comment grâce à une forte synergie entre le fournisseur et la Société
de logistique, le pilotage jusqu’aux fournisseurs de rang 2 d’une Supply Chain « lean » a permis des
réductions de stocks jusqu’à 40%. L’acteur logistique est devenu le pivot de ce pilotage avec délégation de
Bosch sur l’« order management » et a permis une intégration et une fluidification du flux d’information entre
fournisseurs et donneur d’ordre, notamment par le rapprochement entre les données du donneur d’ordre et
la capture des informations en provenance des fournisseurs (dates, quantités).
Un zoom a été fait sur la Chine en particulier :
• Marché de 6 millions de véhicules en 2010
• Présence des constructeurs : VW, BMW, DCX, GM, Ford, Toyota, Hyundai, PSA
• Infrastructures techniques limitées
• Forte demande d’expertise technique
• Ouverture vers les standards et les meilleures pratiques
• Moins de 25% des entreprises disposent d’un ERP
• Faibles investissements IT
Jens Tilgner, Head of international logistics de Audi, a développé les spécificités du marché chinois : la
clientèle institutions passera de 35% du marché en 2001 à 17% en 2006, les taxis de 30 à 18% et les
particuliers de 35 à 65%. La Supply Chain se caractérise essentiellement par du CKD gros volumes,
nécessitant une gestion monde des emballages (containers), des hubs de groupages et dégroupages, et
des standards de communication. La mise en place d’un atelier Odette sur la Chine avec l’AIAG et
JAMA/JAPIA devient nécessaire.
Greg Schillacci IT, Development Manager de Lear et Basi Lopez, de la même société, ont illustré à travers
les exemples du Maroc et des Philippines les difficultés et les clés du succès de l’implantation de Lear dans
ces marchés émergents.
L’accent est mis sur l’effort de formation, l’utilisation de standards mais adaptés aux contraintes locales
notamment culturelles (religion en particulier). Ces deux exemples montrent comment deux schémas
Supply Chain ont été rendus nécessaires pour tenir compte du contexte local :
• Maroc : livraisons vers l’Europe, schéma Europe avec ses standards et EDI pour les échanges de
données (commandes, programmes), contrôle qualité en central puis à terme délégation à Lear Maroc ;
ERP standard du central avec infrastructure de communication locale (attention au délai d’obtention d’un
réseau fiable) ; durée du projet 9 mois ;
• Philippines : livraisons vers les US, l’Europe et le Japon ; pour les livraisons Europe et US application
du scénario Nord Afrique (= Maroc), pour les livraisons Japon intermédiaire Lear Japon ; accent mis sur
la formation, attention au délai d’approvisionnement qui nécessite des adaptations locales et au
fonctionnement en décalage horaire.
En conclusion :
• Attention aux problèmes de communication et au respect des cultures locales
• Avoir des équipes projet locales
• Impact de l’éloignement géographique sur la durée du projet (décalages horaires).
2 - Gestion des capacités, VMI et Supply Chain Monitoring
Plusieurs présentations ont permis d’avoir différents éclairages opérationnels sur la gestion des capacités
(Renault), le VMI (Bosch et QAD) et le Supply Chain Monitoring chez Ford.
Dominique de Bengy, Directeur du Département de l’Organisation des Processus logistiques Renault et Gérard
Lefèvre du Pôle Innovation et Stratégie de la DTSI de Renault ont présenté l’état d’avancement de
l’expérience mise en œuvre chez Renault sur la gestion des capacités, élaborée sur la base de la
recommandation Odette DCP et développée avec l’assistance de l’éditeur de logiciels Icon et de DMR
Consulting. La prochaine étape est un bilan qui sera communiqué à la communauté automobile au travers
d’Odette fin 2004 et le déploiement envisageable ne pourra se conduire qu’avec un appui d’Odette et
l’implication d’autres constructeurs.
Jörg Alexander Vollmer, Manager Corporate Sector Purchasing and Logistics de Bosch, et Terry Onica de
QAD ont exposé les travaux concernant la recommandation Odette sur le VMI établie en collaboration
avec l’AIAG (projet IV&I – « Inventory Visibility & Interoperability ») dans une approche mondiale. Un
démonstrateur a été réalisé montrant l’interopérabilité entre différentes solutions mises en œuvre par différents
constructeurs, faisant intervenir des messages EDI traditionnels, ebXML et des outils de visualisation (pilotage
Supply Chain).
Brigitte Leifhelm, Group Manager Cross-Applications de Kostal, a présenté la solution SAP de gestion
collaborative des stocks – ICH (« Inventory Collaboration Hub ») – mise en place chez Kostal et accessible
par les fournisseurs au travers d’un simple navigateur Internet.
Roger Merkle, anciennement Manager de l’Inventory Planning Department de Ford, a présenté la solution de
Supply Chain Monitoring mise en œuvre chez Ford avec Teradata pour réduire les stocks. L’accent a été
mis sur l’intégration des données issues de différentes sources, la mise en place d’indicateurs de performance
et d’un système d’alertes quotidien.
Les données concernent 198 000 références différentes, un million de SKU (référence × site), 2 000
fournisseurs.
En 6 mois de fonctionnement l’économie dégagée représente 5 fois le coût du système mis en place.
Le Domaine B2B
Bien que toutes les présentations couvrant le domaine B2B aient été pertinentes, voici les points les plus
marquants :
John SOBECK de ZF a présenté la nouvelle norme pour “user and access management” (UAM), sur les
portails Internet, signalant les effets négatifs du e-Business sur l’industrie automobile à cause de la gestion
d’accès, des profils et des mots de passe ainsi que l’entretien. La solution préconisée est une base unique
pour tous les portails avec une optimisation interne chez un seul fournisseur. Le projet d’étude ZF avec BMW a
révélé que le libre service de l’employé avec la gestion centralisée des données est une combinaison idéale.
Le “portal manager” engendre des messages XML qui dialogue avec un service web OEM. Un message
standard permet un transfert des données automatisé à la place de la saisie manuelle (Il est prévu d’étudier
UAM entre Renault et Valeo et entre PSA et Rieter). La nouvelle préconisation permet de s’assurer que les
bénéfices du e-Business ne sont pas perdus par des gaspillages administratifs accrus. L’avantage principal est
une réduction des coûts de la gestion des données avec une diversité de clients, en réduisant la charge de
travail et en optimisant l’efficacité.
Cette présentation a été suivie par celle de Juan Ramon MARTINEZ de Faurecia à propos de “Supplier
Identification and Database” (SID) sur les portails Internet. Cette initiative a été lancée par Odette pour
standardiser l’information contenue dans les bases de données fournisseurs et pour déterminer une structure
commune en améliorant la mise à jour entre les OEM et les fournisseurs. L’équipe SID a été mise en place fin
2003 pour faire face au problème immédiat des divers codes fournisseurs dans plusieurs portails B2B.
La solution proposée est une méthode unique d’identification des partenaires B2B adhérant à l’ISO/IEC 6523.
La méthode utilise une référence se composant de 18 caractères répartis en 3 segments; (i) le code ICD
(International Code Designator), (ii) le code alloué par l’ICD au fournisseur, (iii) les codes internes du
fournisseur pour distinguer les sous entités. Juan a bien signalé que la concentration se porterait sur les taches
donnant de la vraie valeur avec une gestion moins lourde.
Un des meilleurs moments de la 2ème journée a été la présentation par Sandra SCHMID de ZF renforçant les
présentations UAM and SID mentionnées ci-dessus. Cependant, cette présentation a donné plus de détails sur
les expériences ZF et leurs défis. Leur “portal manager” a démontré comment ZF a mis en place une équipe
de gestion du portail avec plusieurs responsables pour différents portails mondiaux, comprenant un helpdesk
avec un centre d’expertise. Les employés de ZF peuvent se rendre au portal manager par un lien web où sont
gérés leur profil et leur accès aux applications.
Une augmentation de l’efficacité estimée entre 30 et 60% est atteinte en évitant la saisie manuelle et par le
transfer des données avec précision et mise au point grâce aux cycles automatiques. L’écart de pourcentage
est dû aux difficultés rencontrées par le type des données qui varient de portail en portail ainsi que les cycles
de mise à jour. Ceci était le premier projet entre ZF et BMW et un second projet va suivre pour SID.
Sandra Schmid a expliqué que vers la fin Octobre 2004, 31 sur 46 portails identifiés étaient accessibles par le
“portal manager“, donnant accès à 320 applications. Quatre personnes s’occupent de la gestion du portail et le
temps moyen de traitement est de 3.9 jours par demande. En 2004, 6700 demandes ont été traitées et 2250
employés étaient enregistrés. Les applications les plus demandées étaient pour les ventes et la logistique, les
moins demandées étant les achats et l’environnement.
Dans l’ensemble, le projet a apporté les avantages suivants :
• des processus et des responsabilités mieux définis
• des termes et conditions vérifiés avec la participation des unités indépendantes
• des mises à jour permanentes de données
• un réseau de support interne/externe établi
• des communications internes/externes
Wolfgang SCHEERER de Webasto a suivi avec une présentation expliquant l’importance du B2B pour les
PME et le fait que le B2B est souvent mal compris ou non adopté. Son message de synthèse a été le besoin
d’augmenter la connaissance du B2B et de ses bénéfices. Werner MOCK du VDA a renforcé le message de la
séance en expliquant les ennuis des fournisseurs qui sont obligés de passer par plusieurs portails.
Notre cher collègue de GALIA, Alexandre LOIRE a donné une brève description de l’organisation du projet
ALFA en France qui livrera des solutions à certains de ces problèmes tout en intégrant dans le B2B les
fournisseurs de rang 1 et rang 2.
Le Domaine Ingénierie
Les sujets Ingénierie ont été développés dans le cadre du Stream 3. Les sujets abordés ont tourné autour de
trois thèmes principaux : la Qualité des données Numériques et CATIA Version 5, la Visualisation et l’échange
de données techniques.
Voici la liste de ces présentations :
1) Utilisation de CATIA V5 dans la conception Carrosserie par Dr SCHWIEGER de KARMANN
2) La recommandation PDQ V2.0 par Dr VÖLKERATH de Pro STEP
3) La Visualisation des données Ingénierie par Dr KLASS de DAIMLER CHRYSLER et Mr YUNAS de
AIAG
4) L’échange de données produit dans le contexte de CATIA V5 par Dr KATZENMAIER de DAIMLER
CHRYLSER et Dr BAUER de KEIPER
5) ENGDAT V3 : un nouveau standard global pour l’échange de données techniques par Dr
KASCHMIEDER de DAILMER CHRYLSER
6) De nouveaux outils dans le domaine de la collaboration par M. DESNOYER de RENAULT
Nous pouvons noter que ces sujets qui font l’objet de groupes de travail chez GALIA sont partagés par nos
partenaires européens, japonais et américains. Plus que jamais la collaboration entre constructeurs et
équipementiers est à l’ordre du jour dans l’ingénierie et ce, à une échelle globale. Il est heureux de constater
que les 14 constructeurs automobiles de l’industrie japonaise se sont d’ores et déjà engagés à utiliser
ENGDAT V3 ce qui facilitera d’autant la collaboration.
ENX : bilan et perspectives
La conférence Odette ENX a été l’occasion de faire le bilan de l’activité d’ENX depuis l’édition 2003 et d’en
dresser les perspectives d’évolution.
Depuis l’été 2004, ENX dispose avec l’entrée d’Infonet, de 4 opérateurs certifiés :
• Infonet – 57 pays couverts
• France Telecom – 33 pays couverts
• Deutsche Telekom – 22 pays couverts
• Telefonica – Espagne uniquement.
ENX compte aujourd’hui 570 connexions, soit une croissance de 40% en un an (+ 170 connexions).
L’intensité d’usage d’ENX est également en croissance de 65%, atteignant aujourd’hui 260 Mbit/s. Cette
croissance étant supérieur à la croissance du nombre de connexions, elle signifie que non seulement le
nombre d’utilisateur a augmenté, mais aussi que le taux d’usage global d’ENX a augmenté.
Les points marquant de l’année 2004 :
• Le déploiement d’ENX par Ford qui – bien que membre fondateur de l’association – avait jusqu’ici défendu
une politique propriétaire basée sur des réseaux privés et sur Internet. Ce changement de stratégie s’explique
par des raisons de coûts et de maintenabilité qui ont été exposé en détail par
Hans Lawitzke, Manager Telecommunications Europe de Ford ;
• La connexion de Toyota et Seat, de sorte que la quasi-totalité des constructeurs européens sont à présent
connectés ;
• La certification d’Infonet qui marquera certainement une dynamisation de l’offre ENX, puisque
Infonet est directement concurrent des opérateurs nationaux et qu’il propose une couverture dépassant
largement l’Europe ;
• Optimisation de l’interconnexion entre les différents opérateurs certifiés, en termes d’infrastructure et de
processus.
Les facteurs qui expliquent ce succès sont principalement :
• Le ROI de l’investissement ENX ; il a été notamment illustré lors d’une présentation de Marc Sodoyer,
Directeur e-Business de Trèves ;
• L’interopérabilité et la réduction de la complexité, ce qui a été mis en avant de manière détaillée par
Ford ;
• L’augmentation de la couverture en nombre d’acteurs, de pays et de types d’accès offerts, une offre ADSL
étant dorénavant disponible.
En conclusion, et malgré l’impression de lenteur laissée par les premiers temps de l’association, ENX atteint
aujourd’hui, grâce à sa croissance impressionnante, un important niveau de maturité.
Le futur d’ENX a été abordé lors d’une table ronde réunissant : DaimlerChrysler, Ford, VW, Karmann,
Renault, Trèves, PSA et Infonet. Les grandes échéances de l’année à venir sont :
• Développer plus encore les offres DSL, notamment pour ce qui est des offres d’entrée de gamme ;
• En parallèle intensifier le support des très gros demandeurs ; il s’agit notamment (mais pas uniquement)
d’améliorer le niveau de service à l’aide d’une migration vers les technologies MPLS (qui permettent
notamment de prioriser les messages transmis) ;
• De développer l’utilisation d’ENX en dehors de l’automobile (les premiers secteurs utilisateurs sont la
défense avec la DGA et une dizaine de ses fournisseurs, mais aussi nombre d’institutions financières dont le
FMI) ;
• De développer l’usage d’ENX hors de l’Europe occidentale : des connexions sont déjà établie en
Pologne ou en Turquie, mais aussi aux USA, au Brésil, en Afrique du Sud, en Chine, etc.
A ce titre, l’interconnexion entre ENX et les autres réseaux similaires (ANX, JNX, KNX) est toujours
d’actualité en fonction des besoins exprimés par les groupes utilisateurs.
Thierry KOSCIELNIAK
Chef de projet Logistique
Dominic WALTON
Chef de projet B2B
Alexandre LOIRE
Chef de projet Ingénierie
Nadine Buisson-Chavot
Chef de projet ENX
Tél. : 01.41.31.68.64
[email protected]
Tél. : 01.41.31.68.78
[email protected]
Tél. : 01.41.31.68.65
[email protected]
Tél. : 01.41.31.68.69
[email protected]