Samedi 3 décembre 2016 à 13H30 publié par le

mardi 15 novembre 2016
Un magazine de la rédaction - dirigé par Pascal PINNING
Rédaction en chef : Pascal PINNING
Rédacteur en chef adjoint : Olivier ESCRIVA
Présentation : Anne-Claire COUDRAY
SAMEDI 3 DECEMBRE 2016 A 13H30
LES SECRETS D'ARTIFICIERS
Un reportage de Valérie Exposito
Image : Nicolas Le Ber
Montage : Janice Jones
Agence de presse : Imagissime
Depuis des décennies ils font briller les yeux des grands et des petits. Les feux d'artifice font rêver, ils
émerveillent, surprennent, fascinent. Mais sait-on seulement que pour produire un spectacle de quelques
minutes il faut plusieurs semaines de préparation intense ? Rien n'est laissé au hasard. Des simples
croquis à la création 3D, de la fabrication des bombes aux essais grandeur nature sur les champs de tir, le
processus prend des mois pour cet art éphémère qui illuminera les ciels pour quelques minutes
seulement... Depuis plusieurs années, des créateurs français ont acquis un savoir-faire exceptionnel et une
renommée mondiale. Immersion dans les coulisses des plus grands feux d'artifice, à la découverte d'un
monde secret et terriblement exigeant.
Christophe Berthonneau a revolutionné l'art pyrotechnique par ses mises en scène audacieuses, poétiques
et ses inventions technologiques. "Faire des oeuvres d'art avec des feux d'artifice c'est un peu comme jouer du
piano avec des gants de boxe. Le feu déclenche en nous systématiquement une forme d'émotion." Mais un nouveau
défi l'attend sur le Pont du Gard. Christophe va devoir réinventer un lieu classé au patrimoine mondial de l'Unesco.
Comment sublimer avec magie le plus haut pont-aqueduc romain du monde. L'objectif : utiliser peu de poudre et le
maximum d'inventions, flammes, pyrotechnie, personnages de lumière, projections géantes, acrobaties aériennes. Les
« sorciers du feu » vont-t-ils réussir à relever le défi ?
Pour le 14 juillet à Paris, le groupe Fse lance quant à lui dans une course contre la montre. Huit heures pour
installer le plus grand feu d'artifice de France sur la tour Eiffel... et bien sûr aucune répétition possible. Un
exercice sans filet... « Qu'est-ce qui fait le succès ? Le beau temps, une bonne synchronisation et tous les produits qui
partent. C'est toujours un miracle qu'une fusée qu'on n'a jamais testée explose comme on s'y attendait. C'est tellement
fragile, un feu d'artifice ! ».
David Proteauest le directeur artistique d'une des plus anciennes entreprises qui officie depuis 1739,
lorsque les frères Ruggieri sont devenus artificiers de Louis XV. Il conçoit une cinquantaine de feux par an.
Cette année un feu particulier l'attend sur le lac d'Annecy. C'est l'un des plus grands d'Europe. Avec ses équipes,
il va repérer les feux des fabricants espagnols, réputés pour leur puissance. "C'est un véritable calvaire psychologique
de créer un spectacle pyrotechnique. Il faut tout anticiper, tout est hyper précis. Les gens n'imaginent pas, il faut des
mois et des mois de travail pour quelques minutes de rêve. On compose comme une toile de maître : les couleurs, les
formes. Si ce que j'ai imaginé n'existe pas alors je le fais fabriquer... Ici à Annecy, c'est un défi particulier, l e spectacle
est entièrement conçu sur l'eau et il doit durer 70 minutes alors que la moyenne des feux n'excède pas 20 minutes... ».
Le spectacle d'Annecy est un défi de résistance nerveuse car outre la durée il va falloir composer avec la météo. Et la
poudre ne se marie pas du tout avec l'eau...
Enfin, Yves Relave, incontournable dans le monde de la pyrotechnie. A la fois directeur artistique, organisateur
de festival, dénicheur de produits d'exception... Il nous entraîne à Liuyang, la capitale mondiale des feux d'artifice
en Chine, le berceau de la poudre noire... Cela fait 33 ans qu'il développe le marché des feux d'artifice entre la Chine et
le reste du monde... " Liuyang, c'est 80% de la production mondiale. Toute la population vit par et pour les feux
d'artifice." Yves Relave est un des rares à pénétrer dans les usines hautement sécurisées où les bombes sont
fabriquées à la main. Un travail de fourmi, ancestral et dangereux. La nuit tombée, Yves se rend sur le plus grand pas de
tir du monde, lieu unique où une centaine de feux d'artifice sont tirés tous les soirs devant les acheteurs venus des
quatre coins de la planète. "Ici c'est l'unique endroit au monde où l'on est capable de remonter à la fabrique dans la
journée, demander de faire quelques modifications sur les feux et revenir les réessayer le soir en les adaptant."
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