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B A C C A L A U R É AT G É N É R A L SESSION 2010 CINÉMA - AUDIOVISUEL DURÉE D E L’ É P R E U V E : 3 heures 30 minutes COEFFICIENT : 3 Le candidat doit traiter l’un des deux sujets suivants. L’usage de la calculatrice est strictement interdit. Tournez la page S.V.P 10CILIME3 -2- PREMIER SUJET À partir du thème imposé, en utilisant éventuellement les documents joints, le candidat rédige : 1. Une note d'intention présentant son film, précisant la finalité du propos, le genre, le support, ainsi que la démarche de réalisation choisie. Cette note d'intention permet au candidat de préciser l'essentiel de ses choix et partis pris artistiques et esthétiques. Elle doit faire apparaître la cohérence entre le scénario et les choix annoncés. Le candidat s’appuiera, autant qu’il le pourra, sur des références précises valorisant sa culture artistique. (10 points) 2. Un scénario de court métrage adapté au type de projet choisi : fiction, documentaire, pub… (10 points) SECOND SUJET Le candidat rédige un projet de réalisation du scénario ou de l'extrait de scénario proposé ci-joint, sans le modifier. Le travail comprend : 1. Une note d'intention détaillée et argumentée éclairant les choix artistiques du candidat à travers son point de vue, ses objectifs de réalisation et son projet de mise en scène. Le candidat s’appuiera, autant qu’il le pourra, sur des références précises valorisant sa culture artistique. (10 points) 2. Un découpage technique de quelques plans consécutifs, en nombre suffisant pour être significatifs, concrétisant les éléments évoqués dans la note d'intention. Le candidat fait le ou les plans au sol et le story-board de quelques plans représentatifs du fragment découpé. (10 points) NB : Le découpage technique doit être effectué sur le document-réponse fourni avec le sujet. 10CILIME3 SUJET 1 THÈME P H O T O DOCUMENTS Tournez la page S.V.P 10CILIME3 photo Ce soir-là, je développai les négatifs : ils étaient flous, je les mis de côté et considérai cette séance comme un échec. N'ayant pas de mes nouvelles, la marquise me téléphona peu après ; je déclarai que les négatifs ne valaient rien, mais elle insista pour les voir, si mauvais qu'ils fussent. J'en tirai quelques-uns où l'on distinguait un semblant de visage ; sur un des négatifs, on voyait trois paires d'yeux. On aurait pu le prendre pour une version surréaliste de la Méduse. C'est précisément cette photo qui l'enchanta : j'avais fait le portrait de son âme, dit-elle, et elle m'en commanda des douzaines d'exemplaires. J'aurais aimé que mes autres clients fussent aussi faciles à contenter. La photo de la marquise fit le tour de Paris. Des personnes appartenant aux cercles les plus fermés commencèrent à venir s'attendant toutes à des miracles. Je dus quitter ma chambre d'hôtel et trouver un vrai studio. MAN RAY Hergé, Le sceptre d’Ottokar, 1947. Dès que je me sens regardé par l'objectif, tout change : je me constitue en train de «poser», je me fabrique instantanément un autre corps, je me métamorphose à l'avance en image. Cette transformation est active : je sens que la photographie crée mon corps ou le mortifie, selon son bon plaisir. Photo de classe http://www.photo-de-classe.com Sur www.photo-de-classe.com vous allez pouvoir vous plonger dans vos souvenirs et pourquoi pas retrouver votre ancien copain de classe, le premier amour de votre vie ou l’un de vos aïeux aurjourd’hui disparu. Une photographie très connue d’Erich Salomon prise à Paris en 1931, lors d’une réception au Ministère des Affaires Etrangères. Les photographes n’y étaient pas admis mais le ministre Aristide Briand avait parié qu’il y en aurait quand même un. Quand il vit le photographe, il triompha : “Ah, le voilà ! le roi des indiscrets ! Erich Salomon, monographie éditée par la Galerie Municipale du Château d’Eau Toulouse, 1986. Cabine de Photomaton. Roland Barthes, La Chambre claire, 1980. De temps en temps ma mère décrète : demain on va chez le photographe. Elle se plaint du prix mais elle fait quand même les frais des photos de famille. Les photos, on les regarde, on ne se regarde pas mais on regarde les photographies, chacun séparément, sans un mot de commentaire, mais on les regarde, on se voit. On voit les autres membres de la famille un par un ou rassemblés. On se revoit quand on était très petit sur les anciennes photos et on se regarde sur les photos récentes. La séparation a encore grandi entre nous. Une fois regardées, les photos sont rangées avec le linge dans les armoires. Ma mère nous fait photographier pour pouvoir nous voir, voir si nous grandissons normalement. Elle nous regarde longuement comme d'autres mères, d'autres enfants. Elle compare les photos entre elles. M. DURAS, L'Amant. L'affût c'est une façon d'assurer le cadre, les images qui ne sont pas encadrées les gens ne les regardent pas. La discipline du cadre c'est vous qui devez la fixer, mais ça marche pas toujours. Prenez un très beau décor, par exemple vous êtes à Saint-Paul et vous avez une vue sur la rue Saint-Antoine, c'est un décor merveilleux, mais je n'ai jamais pu y faire une photo. J'y suis allé dix fois, il ne se passe rien. J'attends. Robert DOISNEAU. Anonyme, Région rouennaise, vers 1900. Denis Roche, La Disparition des lucioles (réflexion sur l’acte photographique). 1982. SUJET 2 EXTRAIT DE SCÉNARIO Le découpage technique doit être effectué sur le document-réponse fourni avec le sujet. RÉFÉRENCES : Titre du scénario : IMPASSE Auteur du scénario : Adapté du scénario de Marcel Chalathi Nombre de pages : 2 Pour les besoins de l'examen, le texte original a subi quelques modifications. Tournez la page S.V.P 10CILIME3 1. UNE RUE TRANQUILLE - EXTÉRIEUR SOIR. Des voitures sont garées en file le long du trottoir de la rue. Toutes sont de couleur terne ; sauf une, jaune vif, stationnée devant une grande porte cochère. A une cinquantaine de mètres, il y a un carrefour donnant sur une rue très animée. Un jeune homme, ROMAIN, surgit en courant au bout de la rue, hésite puis s’y engage précipitamment. Il est assez grand, maigre et mal habillé : son jean est sale, sa veste en cuir est râpée. Il porte un foulard chiffonné de couleur assez incertaine autour du cou. Il tourne fréquemment la tête en arrière en courant, et avisant la grande porte, il s’y rue, la pousse et entre. Le battant se referme derrière lui. cheveux ramenés derrière son épaule mettent en valeur un cou gracieux et une jolie oreille ornée d’une perle. La pendule se met à sonner. ROMAIN sursaute et sort de sa contemplation. Il regarde sa montre pendant que sept coups résonnent. Il plonge la main dans sa poche et fouille un instant. Il en ressort son poing fermé qu’il amène à hauteur de son visage, et qu’il ouvre lentement. Au creux de sa paume brillent deux grosses pierres précieuses. Ce sont deux pendants d’oreille. ROMAIN en prend un et le fait osciller et scintiller devant ses yeux en souriant. Un bruit mat et bref, ni proche ni lointain lui fait vivement refermer la main. Il se retourne. 5. HALL D’ENTRÉE D’UN IMMEUBLE MODESTE - INTÉRIEUR SOIR Les deux hommes, le grand et le trapu, descendent l’un derrière l’autre les marches d’un escalier assez sale. 2. UNE RUE TRÈS ANIMÉE - EXTÉRIEUR SOIR. LE GRAND, arrivant au rez-de-chaussée C’était le dernier! C’est foutu, on le retrouvera pas... Deux hommes courent dans la rue, évitant les nombreux passants avec difficulté. Ils sont vêtus de costumes sombres assez chics. L’un est grand et assez costaud ; l’autre, plus petit, est plutôt trapu. Ils arrivent à un carrefour avec une petite rue, et après un bref temps d’hésitation s’y engagent et reprennent leur course. Ils passent en courant devant la voiture jaune et continuent jusqu’au bout de la petite rue où ils s’arrêtent. LE GRAND, hors d’haleine Pff… C’est pas possible, il est passé où ? On l’avait pourtant.... LE TRAPU, le rejoignant, agacé Ah ! ça va ! Tais-toi et réfléchis: deux cailloux comme ceux-là, il va pas en faire ce qu’il veut, crois-moi! Et ça sera vite fait d’aller chez lui foutre tout en l’air. On saura bien lui flanquer la trouille de sa vie. Alors il s’exposera, il sortira ! Le grand hoche la tête, peu convaincu. LE TRAPU, le rejoignant en soufflant J’suis sûr... il a tourné dans cette rue... et l’autre...au bout...c’est une impasse... 6. APPARTEMENT - INTÉRIEUR NUIT LE GRAND, se retournant vivement vers lui Ah ! t’es sûr ? Alors, c’est qu’il est dans un de ces immeubles Il faut chercher, vite ! ROMAIN finit de coller avec un morceau de ruban adhésif les précieuses boucles d’oreille au revers d’un cadre. Il remet le tableau en place et le rééquilibre: c’est le portrait de l’élégante femme brune. ROMAIN se recule, jette un coup d’oeil circulaire à la pièce et se retourne vers la porte. Ils repartent en courant vers le début de la petite rue et entrent dans le premier immeuble. 7. CAGE D’ESCALIER - INTÉRIEUR NUIT 3. PALIER D’UN ESCALIER D’IMMEUBLE - INTÉRIEUR SOIR C’est un immeuble assez bourgeois. ROMAIN arrive sur le palier, s’approche d’une porte, y colle son oreille et écoute. Il fait une grimace et se détourne. Il monte un autre étage et refait le même manège. Satisfait de son écoute, il sort de sa poche un passe-partout et se met à crocheter la serrure qui ne tarde pas à céder. ROMAIN pousse la porte doucement, l’intérieur est sombre. En bas, dans l’escalier, des pas résonnent et des voix chuchotent. ROMAIN entre rapidement dans l’appartement et referme la porte sans bruit. ROMAIN sort de l’appartement silencieusement et referme la porte avec d’infinies précautions. Il descend l’escalier dans l’obscurité et sort rapidement de l’immeuble. 8. RUE - EXTÉRIEUR JOUR Un grand restaurant dans un quartier assez chic. Derrière les vitres légèrement masquées par des plantes, des gens sont attablés. Le soleil du dehors pénètre à l’intérieur et fait briller les couverts et s’illuminer le vin dans les verres. Cinq personnes sont en train de déjeuner ensemble. L’une d’entre elles, dos à la vitrine est une femme aux longs cheveux. Elle tourne la tête vers son voisin: c’est la brune élégante du tableau. A son oreille, la perle a été remplacée par une boucle au bout de laquelle scintille doucement un très gros diamant. 4. APPARTEMENT - INTÉRIEUR SOIR. L’appartement est plongé dans la pénombre bleutée du soir. ROMAIN avance à pas de loup dans un couloir. Une porte est ouverte sur une grande salle à manger éclairée par la seule lumière de la rue. ROMAIN s’arrête sur le seuil et observe attentivement la pièce : des meubles cossus, une grande table en bois ciré recouverte d’une nappe en dentelle. Au centre, un grand bouquet de roses et de lys dans un vase précieux. Sur une belle cheminée de marbre, une pendule noire et trapue trône en égrenant un tic-tac délicat. Son décor de métal doré luit dans la demi-obscurité. Il y a un épais tapis au sol et de lourds rideaux aux fenêtres, retenus par des embrasses. Au mur, éclairé par la lumière extérieure, un tableau représentant le buste d’une femme élégante, au regard mélancolique et amusé à la fois. Elle doit avoir une quarantaine d’années. Elle est brune et ses lourds Page 1 FIN Page 2 D É C O U PA G E T E C H N I Q U E Plan Durée IMAGE D É C O U PA G E T E C H N I Q U E SON Plan Durée IMAGE SON Il est interdit aux candidats de signer leur composition ou d’y mettre un signe quelconque pouvant indiquer sa provenance. D É C O U PA G E T E C H N I Q U E Plan Durée IMAGE D É C O U PA G E T E C H N I Q U E SON Plan Durée IMAGE SON