Le point sur les TICE

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Le point sur les TICE
Le point sur les TICE
DTIC mai 2013
1
Table des matières
Des TICE pour quels usages ?...................................................................................................4
Nous n’apprendrons plus comme avant..........................................................................................4
Des équipements massifs mais des usages limités..........................................................................6
Un constat sévère en France............................................................................................................7
Quelles solutions ?...........................................................................................................................8
La mobilité au coeur des nouveaux usages.....................................................................................9
Les technologies émergentes..........................................................................................................9
Les résultats d'une étude canadienne...........................................................................................10
Un observatoire des Digital Natives...............................................................................................11
La révolution des cours en ligne............................................................................................12
Les avancées américaines..............................................................................................................12
Le balbutiement européen............................................................................................................13
Le sursaut Français.........................................................................................................................13
Les premiers MOOC en France......................................................................................................14
L'usage des tablettes tactiles..................................................................................................16
Généralités.....................................................................................................................................16
Quelques retours sur leurs usages.................................................................................................19
Expériences TICE françaises....................................................................................................20
GEM expérimente l'école du futur................................................................................................20
Orange, partenaire de nombreux projets......................................................................................21
Première collection de manuels scolaires gratuite sur internet....................................................21
Ma seconde chance : un site pour ceux qui ont quitté l'école......................................................21
"Total accès" pour les élèves handicapés......................................................................................22
120 écoliers cannois expérimentent la 3D.....................................................................................22
Des totems numériques à Nice......................................................................................................22
Des serious game en classe...........................................................................................................22
Expériences TICE étrangères...................................................................................................23
Le livre interactif aux Etats-Unis....................................................................................................23
Sankoré, le portail de l'éducation numérique libre.......................................................................23
Un distributeur de Macbook Pro dans une fac américaine...........................................................23
En Ontario, des cours en ligne pour réduire les coûts..................................................................24
Inde : un seul enseignant pour tous les étudiants en médecine ..................................................24
Le tableau numérique interactif, un outil dépassé ?.....................................................................24
Une ville suédoise abandonne le manuel scolaire pour la tablette tactile...................................24
L'iPad utilisé dans de nombreuses écoles indiennes.....................................................................25
Le service cloud « Live@Edu » de Microsoft déployé en Inde......................................................25
Le Danemark autorise l'accès à internet durant les examens ......................................................25
La difficulté à trouver un modèle économique.................................................................26
Repenser le paradigme scolaire.....................................................................................................26
Que paie-t-on dans la formation en ligne ?...................................................................................27
2
La publicité joue un rôle majeur....................................................................................................27
Marché du e-learning : des chiffres contradictoires......................................................................28
Cartographie de la recherche française en e-éducation ...............................................................29
Quelques ressources numériques.........................................................................................29
Enseignement................................................................................................................................29
Culture...........................................................................................................................................30
Didacticiels.....................................................................................................................................31
Autres ressources...........................................................................................................................31
Liens utiles sur les TICE..................................................................................................................32
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Des TICE pour quels usages ?
Nous n’apprendrons plus comme avant
Deux novations essentielles ont substantiellement modifié les rapports de l’homme à l’information
et à la connaissance : l’hypertexte et l’image.
L'hypertexte
Le mode de production de la pensée scolaire et universitaire occidental est structuré
verticalement, selon des plans de développement classiques (parties, sous-parties...)
produisant une structuration hiérarchisée de la pensée.
La révolution de l'apprentissage vient avec la notion de présentation hypertextuelle de la
pensée. Imaginé par le visionnaire Vannevar Bush, en 1945 comme l’aboutissement de la
propension de l’esprit humain à penser, non par structuration hiérarchique, mais par
association d’idées : le lien hypertexte permet d'établir naturellement des connexions d’un
concept à l’autre par association d’idées, gage de rapidité de déduction et de
recoupements. Cette navigation intellectuelle, qui a pris son essor grâce à la vulgarisation
de l’hypertexte sur le Web, fait qu’on ne pourra plus apprendre comme avant. (Source Les
Infostratèges 6/09/2012)
L'image
L’image est omniprésente dans le monde. La civilisation du texte recule, au profit de celle
de l’image. Ce phénomène vient compléter et décupler le phénomène de la télévision,
connu depuis les années 1950 à 60, selon les continents.
L'impact de l'image est considérable. L'image permet de mieux imprimer des phénomènes
ou des évènements dans les mémoires et dans les esprits (par exemple voir les images d'un
séisme a beaucoup plus d'impact que d'en entendre parler).
Cependant, l’image ne peut jamais être neutre : elle est toujours orientée par un point de
vue. Elle ne représente pas la réalité et peut parfois servir à la déformer. (Source Les
Infostratèges 6/09/2012)
(Photo CC Wikimedia)
4
L’humain multiconnecté à l’ère de l’internet, des jeux vidéo et des multiples écrans est en
train de se constituer une nouvelle culture. Selon le psychiatre et psychanalyste Serge
Tisseron, auteur de «Rêver, fantasmer, virtualiser» et co-auteur d'un rapport de l'Académie
des Sciences intitulé « L'enfant et les écrans », cette nouvelle culture des écrans s’oppose à
la culture du livre autant d’un point de vue strictement culturel que sur les plans cognitif et
psychologique. (Source Culture Mobile 23/10/2012)
Selon Serge Tisseron, le livre appartient à la «culture du un» (on ne lit qu'un livre à la fois,
un seul lecteur et un seul auteur), alors que la culture numérique se vit sur le registre du
«multiple». Un film ou plus encore un jeu vidéo sont des œuvres collectives qui existent sur
une pluralité d’écrans. Avec le numérique, l’image se désacralise, s’assume comme
fabriquée. Elle est partagée, multipliée, transformée, avec à la clé deux changements : la
création de lien (via la diffusion et le partage ) et le renforcement de l'image de soi
(chacun se fabrique une ou plusieurs identités grâce au numérique). La culture de l’image
est devenue la culture de ceux qui partagent les images. Le changement de statut de
l'image, c'est aussi un changement de statut du spectateur qui devient créateur. (Source
Culture Mobile 23/10/2012)
Glissement de l'apprentissage
Le passage de la culture du livre à l'écran joue un rôle dans la relation aux apprentissages
estime encore Serge Tisseron. Alors que la culture du livre est centrée sur la temporalité et
la mémoire, celle du numérique favorise une pensée spatialisée. La culture du livre, elle,
favorise une pensée linéaire, sur le modèle du langage (c'est-à-dire une succession de mots,
de lignes, de paragraphes). Avec le livre, la mémoire est évènementielle : les
apprentissages se font par une pratique répétitive. La mémoire se construit dans la
temporalité, à l'image de la Bible qui commence par une généalogie. Lire c'est se construire
sa propre histoire en assimilant la pensée d'un autre, en faisant sienne une narration. Là
encore, la culture numérique est tout le contraire. Les apprentissages se font par
changement de stratégies et de raisonnements, par essai-erreur. Elle consiste en une
"construction narrative de la discontinuité". Elle favorise notre capacité à faire face à
l'imprévisible. Dans le jeu vidéo, le joueur doit constamment réajuster sa stratégie, ses
objectifs. Si cela était d'ailleurs plus généralisé et plus encouragé par les concepteurs de jeu
vidéo (plutôt que trop souvent favoriser la persévérance), cela permettrait d'intérioriser
plus encore cette capacité à innover, remarque Serge Tisseron. Pour le psychanalyste, alors
que la culture du livre se fonde sur le concept de l'assimilation chère à Jean Piaget, celle du
numérique est plutôt proche de ce que Piaget appelle l'accommodation. (Source Culture
Mobile 23/10/2012).
La mémoire est de plus en plus externalisée sur des mémoires physiques (disques durs,
mémoires flash, cartes mémoires, clés USB…) : qu’advient-il de notre cerveau ? s'interroge
Emmanuel Sander, professeur en psychologie : « Ce qu’on connaît préalablement mesure le
potentiel de ce qu’on peut trouver sur Internet. Plus on a acquis de concepts, plus la toile
devient riche. Plus on est appauvri, moins on est capable de trouver. Il y a un effet de
levier. » (Source Netpublic 9/09/2012)
L’écrivain et essayiste et Nicholas Carr se penche quant à lui sur le multitasking (action
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multi-tâches) « En effectuant plusieurs choses à la fois, on perd la capacité de distinguer ce
qui est important et ce qui ne l’est pas. On finit par s’intéresser uniquement à ce qui est
« nouveau ». On comprend alors pourquoi de nombreuses personnes sont gagnées par un
désir boulimique de distractions souhaitant collecter autant d’informations que possible,
même quand il s’agit de broutilles. » (Source Netpublic 9/09/2012)
Petite Poucette
Dans son essai Petite Poucette, le philosophe Michel Serres décrit le passage au numérique
comme la troisième révolution cognitive. De même que l’imprimerie a dispensé les savants
d’apprendre par cœur les informations désormais contenues dans les livres, l’ordinateur
nous permet en quelque sorte d’extérioriser nos facultés intellectuelles : « une mémoire,
plus puissante mille fois que la nôtre, une imagination garnie d’icônes par millions ; une
raison aussi, puisqu’autant de logiciels peuvent résoudre cent problèmes que nous
n’eussions pas résolus seuls».
Cette révolution qui laisse le champ libre à l’«intuition novatrice et vivace» signe la fin de
l’»ère du savoir» et de celui des «experts». L’oralisation du savoir par les maîtres à partir
des livres est compromise puisque le savoir est désormais à portée de main pour chaque
élève. Et l’enseignement, dans sa forme descendante («En haut, jadis, des bouches
desorillées ; en bas, des ouïes muettes ») et cloisonnée par discipline, doit être réinventé.
(Source Irepp 7/03/2013)
Plaisir et apprentissage
"Comment construit-on les connaissances et les compétences, et leur acquisition, de façon à
pouvoir procurer du plaisir à ceux qui les acquièrent et à ceux qui les proposent ?" demande
Jean-Michel Fourgous, député-maire d'Elancourt, auteur du rapport « Apprendre
autrement à l’ère numérique ». « Pour lutter contre l'échec scolaire et l'absentéisme, il faut
lutter contre l'ennui à l'école avec de nouvelles pédagogies » qui passeront par les outils
numériques », affirme-t-il. « Lorsqu'un jeune "apprend quelque chose par la télévision, le
jeu, cela passe par une dimension plaisir évidente", et il faut aujourd'hui trouver le moyen
d'intégrer cette dimension dans l'acquisition de connaissances ou de compétences
complexes à l'école ». (Source L'Informaticien 29/08/2012)
Des équipements massifs mais des usages limités
Dans son dossier d'actualité n°79 « Pédagogie + Numérique = Apprentissages 2.0 », l'Institut
Français de l'Education, se penche sur l'impact des nouvelles technologies sur l'enseignement. Le
constat est sévère : «Après plus de 25 ans de plans d’équipements, de volontés politiques affichées,
d’incitations, d’innovations, le numérique peine à entrer dans les usages scolaires».
> Les décideurs partent du postulat que la technologie peut améliorer la qualité de
l’éducation en rendant l’enseignement plus efficace ou en provoquant un changement
radical de paradigme en éducation (Source The Global Information Technology Report 2012
: Living in a Hyperconnected World, 2012). Ainsi, au regard des enjeux réels ou supposés
du numérique, les États, les collectivités, les institutions, etc. ont massivement investi
dans des équipements ou des ressources numériques. (Source IFE 11/2012)
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> Le rapport Eurydice (Chiffres clés de l'utilisation des TIC pour l'apprentissage et
l'innovation à l'école en Europe, 2011) met en évidence dans les pays européens
l’équipement grandissant (ordinateur et accès à internet) dans les foyers, mais il constate
aussi que leur usage pour des travaux scolaires reste limité. Si les équipements
d’établissements se sont nettement améliorés, les difficultés résident dans le manque
d’encadrement et de logiciels d’apprentissage appropriés. (Source IFE 11/2012).
> Cet équipement massif s’accompagne d’un constat paradoxal : les usages pédagogiques
restent limités renchérit Rémi Thibert : L’éducation à l’heure du numérique Etat des lieux,
enjeux et perspectives, 2011.
> À l’instar de la méta-analyse de Georgette Michko, en 2007, plusieurs études concluent
que la technologie a un impact modéré (voire inexistant et même parfois négatif) sur les
résultats des élèves. Si les TIC favorisent l’autonomie des apprenants, elles n’ont pas
transformé les processus éducatifs, estiment les professeurs Condie & Munro dans leur
étude «The impact of ICT in schools » (2007) (Source IFE 11/2012)
L'Association canadienne d'éducation de langue française (ACELF) propose, pour sa publication
du printemps 2013, un numéro thématique intitulé « TIC et éducation : avantages, défis et
perspectives futures ». Les articles y sont abordés tant sous l'angle de la compétence
professionnelle des enseignants à intégrer les TIC dans leurs cours que sous celui de la pertinence
de l'utilisation de ces outils pour les apprenants.
De son côté, la Commission européenne a publié le 19 avril 2013 une étude sur l’usage des TICE
en Europe « Survey of Schools : ICT in Education », qui révèle de fortes disparités et un niveau
moyen d’équipement très insuffisant. Ainsi, dans le primaire, seul un élève sur quatre âgé de 9 ans
fréquente une école dotée de « bons » équipements numériques (ordinateurs récents et
connexion haut débit de 10 Mbit/s). Selon l'étude, la formation des enseignants européens est
globalement à la traîne. (Source 01.Net 22/01/2013)
Un constat sévère en France
En France, cette logique d’équipement perdure : dans les Landes par exemple, avec la dotation
d’un ordinateur portable par élève de 4ème et de 3ème ainsi qu’un TNI par salle de classe, ou dans
les Bouches-du-Rhône (le cartable numérique) ou encore en Corrèze pour tous les élèves de 6ème
(équipés en ordinateurs portables puis plus récemment en tablettes). Deux logiques co-existent :
les équipements personnels des élèves ou des équipements centrés sur les établissements.
(Source IFE 11/2012)
D’après une étude de la DEPP (Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance)
de 2010, si 95% des enseignants utilisent les TIC à des fins professionnelles essentiellement pour
préparer leurs cours, ils ne sont que 19% à les utiliser en présence des élèves, et que 11% à les
faire utiliser par les élèves eux-mêmes (Cerisier & Popuri, 2011). L’usage reste essentiellement
bureautique et le « blended learning » (apprentissage mêlant travail en présentiel et à distance)
n’est pas développé . (Source IFE 11/2012)
Une étude de Ipsos Média CT, commanditée par le Café pédagogique et publiée sur le site
Éduscol en mai 2011 rapporte que les enseignants français sont très bien équipés à titre personnel.
7
Les usages principaux dans leurs pratiques de classe concernent les vidéoprojecteurs, internet et
les ENT. Les tableaux blancs interactifs (TBI) sont mentionnés lorsqu’il s’agit d’évoquer les
investissements nécessaires à venir.
En novembre 2010 était lancé en France le plan DUNE (Développement des usages du
numérique) qui avait pour objectif de développer des usages pédagogiques des outils numériques.
Il s’agissait de passer d’une logique d’équipement à une logique d’usages. Pourtant, le constat de
l’Inspection générale de l'Education Nationale (IGEN) «Suivi de la mise en oeuvre du plan de
développement des usages du numérique à l’école» (juillet 2012) est sévère : le plan n’a pas eu les
effets escomptés. Les ENT (qui ne sont toujours pas généralisés) sont très peu utilisés à des fins
pédagogiques, ils servent essentiellement pour la gestion administrative.
Quelles solutions ?
Plusieurs facteurs peuvent expliquer que les TIC ne soient pas davantage utilisées dans un contexte
pédagogique, notamment une évolution trop rapide et éphémère des technologies (cycles de 3 à 5
ans) et une formation initiale des enseignants trop orientée vers la technique, pas assez vers la
pédagogie.
Le rapport Fourgous «Apprendre autrement à l’ère numérique» (2012) repère quant à lui quatre
étapes principales de l’intégration des TIC par les enseignants :
• découverte : utilisation personnelle des outils ;
• adoption : utilisation professionnelle mais la pédagogie reste inchangée ;
• appropriation : pédagogie plus interactive
• création : pédagogie innovante, élève acteur, producteur et créateur.
> La majorité des enseignants se situent seulement dans les deux premières étapes....
Un rapport de 2011 la Commission européenne (Learning, innovation and ICT: Lessons learned
by the ICT cluster education & training programme) retient six recommandations pour une bonne
intégration du numérique :
• rôle du leadership et de l’institution : nécessité de développer des politiques inclusives et
ouvertes en favorisant l’intégration des TIC en éducation et formation ;
• développement des compétences numériques et des compétences transversales
transférables à la vie quotidienne et sur le marché de l’emploi ;
• changement de paradigme d’apprentissage (davantage centré sur les apprenants) ;
• développement de la formation des enseignants afin qu'ils utilisent des environnements
d’apprentissage plus souples ;
• recherches sur l’apprentissage dans une société de la connaissance, avec des approches
plus holistiques ;
• vision d’avenir en ce qui concerne l’apprentissage dans un monde numérique afin qu'il soit
plus efficace, plus équitable et innovant.
Les TICE soulèvent beaucoup d’espoirs en terme de motivation des élèves et d’approche
pédagogique différente, davantage centrée sur les apprenants. La question qui s’impose ne
concerne donc plus l’impact des TIC, mais plutôt de savoir quelles solutions technologiques
peuvent soutenir efficacement les apprentissages, et quelle pédagogie doit être mise en place
8
pour profiter pleinement des possibilités offertes par le numérique. Le débat est d’ordre
pédagogique.
La mobilité au coeur des nouveaux usages
Si les outils évoluent très rapidement et disparaissent pour être remplacés par d’autres, la
connexion permanente des individus est en revanche une réalité de plus en plus partagée.
Aujourd’hui, il apparait clairement que l’innovation pédagogique pourtant tant attendue ne
viendra pas des ENT, mais davantage des outils de mobilité (smartphones, baladeurs, tablettes) . Le
rapport de l'IGEN ( juillet 2012) souligne « les outils de mobilité sont les véritables vecteurs de
l’innovation pédagogique par l’interactivité qu’ils rendent possible, alors qu’ils semblent avoir été
négligés par l’institution, si l’on excepte quelques expérimentations ».
Pourtant, le mobile learning (apprentissage avec des appareils nomades) reste confidentiel en
Europe, malgré un taux de pénétration des téléphones portables de 130%. D'après un rapport de
l’Unesco (Fritschi et Wolf, 2012), seuls trois pays le prennent en considération de manière sérieuse
au niveau national : le Royaume-Uni, le Danemark, (fort pilotage national) et les Pays-Bas.
Toujours selon ce rapport, les conditions pour développer l’apprentissage mobile relèvent d’un
leadership visionnaire et impliqué dans les établissements, de capacités technologiques
(infrastructures et matériel), d’un développement professionnel cohérent (formation pédagogique,
blended learning) et de politiques volontaires qui visent à promouvoir et soutenir les initiatives.
Les technologies émergentes
Le rapport «NMC Horizon Report : 2013 Higher Education Edition», paru en janvier 2013, identifie
et décrit les technologies émergentes en matière d'éducation. Le rapport met en évidence six
domaines technologiques prometteurs ainsi que leurs pratiques, leurs applications dans
l'enseignement supérieur. Les 51 experts consultés dans 13 pays partagent un consensus selon
lequel chacune de ces technologies aura un impact significatif sur l'enseignement supérieur au
niveau mondial, au cours des cinq prochaines années :
→ À court terme (d'ici les 12 prochains mois) :
•
Les MOOCs (massively open online courses) (ou CMELLs en français - Cours massifs en ligne
libres) : Les MOOCs sont devenus de plus en plus populaires et proposent un apprentissage
en ligne souvent gratuit et de haute qualité. L'influence des MOOCs va croissant. Un grand
nombre de fournisseurs, y compris Coursera, EDX, et Udacity comptent des centaines de
milliers d'étudiants inscrits. L'un des principaux avantages des MOOCs est d'offrir la
possibilité de poursuivre un apprentissage tout au long de la vie à un moindre coût.
•
Les tablettes tactiles : permettant d'être toujours connecté, ces dispositifs peuvent être
utilisés dans presque n'importe quel environnement. Dotés d'une connexion wifi et d'un
réseau cellulaire, d'un écran haute résolution et de multiples applications disponibles, les
tablettes se révèlent être de puissants outils d'apprentissage à l'intérieur et à l'extérieur de
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la classe. Beaucoup d'universités ont déjà conçu des logiciels pour tablette ainsi que des
tutoriels et didactitiels.
→ À moyen terme (d'ici deux à trois ans)
•
•
Les jeux éducatifs et la gamification : Le jeu permet à l'étudiant d'aborder le programme
sur un plan ludique. La gamification vise à incorporer des éléments de jeu, tels que des
niveaux, des badges, des stratégies, dans des activités de non-jeu. A l'horizon de deux ou
trois ans, les tablettes seront assez puissantes pour ouvrir la voie aux jeux et à la
gamification.
Les analyses de l'apprentissage : elles permettent de déchiffrer les masses de données
relatives à l'éducation et aux étudiants, et d'adapter les données selon les profils, en
ciblant par exemple les élèves à risque. Ces données spécifiques permettent de
personnaliser des plates-formes de cours en ligne et de proposer des ressources pour les
élèves de la même manière que les entreprises élaborent des publicités sur mesure pour
leurs clients. Les universités ont déjà recours à des logiciels d'analyse pour un suivi plus
efficace et précis de chaque étudiant. Des chercheurs ont mis au point des applications
mobiles destinées à parfaire les comportements et les habitudes de production des élèves
dans le but de les accompagner dans leur réussite.
→ À long terme (quatre à cinq ans)
•
•
L'impression 3D : devenue beaucoup plus abordable et accessible ces dernières années,
impulsée par la culture Maker (une enthousiaste communauté de designers et de
programmeurs qui promeuvent le mode du «do-it-yourself»), l'impression 3D est une
alternative de bureau à des formes industrielles de prototypage rapide. Dans un contexte
éducatif, l'impression 3D est déjà mise en œuvre dans un certain nombre de laboratoires de
recherche. Dans les quatre à cinq prochaines années, les imprimantes 3D seront de plus en
plus utilisées dans les arts, la conception, la fabrication et les sciences afin de créer des
modèles 3D qui illustrent des concepts complexes.
Les technologies portables (wearable technology) : couplées avec la réalité augmentée et
les écrans flexibles à couche fine (les écrans OLED flexibles peuvent s'enrouler autour de
surfaces courbes), ces technologies vont gagner du terrain sur le marché de la
consommation. Ces dispositifs vont fusionner avec le corps humain, à l'instar du projet
« Google Glasses ». Ce sont des outils efficaces pour la recherche, car ils utilisent des
capteurs pour le suivi des données en temps réel, tels que les signes vitaux. Bien que peu
généralisées dans l'enseignement supérieur, les technologies portables sur des vêtements
et accessoires sont amenées à se développer.
Source : «NMC Horizon Report : 2013 Higher Education Edition» (janvier 2013)
Les résultats d'une étude canadienne
L’étude sur « Les modalités d’apprentissage et les TIC dans l'enseignement » réalisée en mai
2012 auprès de 15.020 étudiants et 2640 enseignants, dans l’ensemble des universités
québécoises, montre que pratiquement tous les étudiants et les enseignants qui utilisent les TIC
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ont un niveau de compétences moyen. Cependant, en termes d’utilisation du Web, les
enseignants sont de plus grands utilisateurs et connaissent mieux les applications de type «
utilitaire », alors que les étudiants sont de plus grands utilisateurs d’applications comme le
réseautage social et le partage multimédia (YouTube). De plus, les enseignants, à défaut d’utiliser
les applications préférées des étudiants, en ont au moins déjà entendu parler, alors que le
contraire n’est pas vrai : une grande proportion des étudiants n’utilisent ni ne connaissent
certaines applications très utilisées par les enseignants.
(Source Pixabay – Licence CCO)
Presque 100 % des enseignants dit utiliser les TIC pour leurs cours, notamment certaines
technologies « standard », comme le courriel ou les logiciels de présentation. Ils utilisent beaucoup
moins d’autres outils ou applications, comme les outils de collaboration et de suivi (ex. : wiki,
blogue, journal de bord) et les technologies spécialisées (ex. : SPSS, simulateurs).
Au contraire, les étudiants trouvent moins efficaces les outils standard et plus efficaces les outils
de collaboration et les technologies spécialisées.
Selon l'étude, les TIC contribuaient à une bonne expérience d’apprentissage dans la mesure où
elles sont utilisées efficacement et constituent un soutien pertinent aux apprentissages.
Plus l’enseignant utilise les TIC pendant le cours, plus il les apprécie. Cependant, l’appréciation des
TIC est plus fortement liée à l’utilisation des TIC « standard » qu’à l’utilisation des technologies
collaboratives ou spécialisées.
Quant à l' efficacité des TIC, les étudiants et les enseignants ont la même perception : 60 % des
enseignants et 58 % des étudiants considèrent que l’usage des technologies semble efficace.
Un observatoire des Digital Natives
En France, Orange, la Chambre de Commerce et d’Industrie de Grenoble et Grenoble Ecole de
Management ont annoncé le 29 novembre 2012 le lancement de la Chaire « Digital Natives ».
Cette chaire a pour vocation d’étudier la culture « Digital Native » et d’analyser ses usages, ainsi
que ses conséquences en termes d’expérience client, de relation client, de pratiques culturelles
numériques et de modèles économiques et managériaux.
La Chaire, instituée pour une durée de trois ans à compter du 1er décembre 2012, prévoit la mise
en place des dispositifs suivants :
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• « L’Observatoire de la Culture Digitale Native », qui vise à mieux connaître et interpréter les
pratiques numériques des jeunes générations, notamment en matière de réseaux sociaux.
• Le « SchooLab », un terrain d’expérimentation au sein de Grenoble Ecole de Management
qui permettra d’analyser les pratiques culturelles en lien avec les technologies numériques
de générations ayant entre 20 et 23 ans (pratiques actuelles, émergentes et en croissance) ;
• Le Mastère Spécialisé « Internet Strategy & Web Management », destiné à former de
nouveaux cadres bilingues capables d’utiliser Internet comme vecteur de rentabilité et de
notoriété ;
• Actions dans le cadre de La Doctoral School. Des doctorants aux profils internationaux
permettront d’apporter une contribution interculturelle forte par leurs travaux de
recherche en lien avec les thématiques de la chaire.
La révolution des cours en ligne
Les avancées américaines
Un article des Echos au titre accrocheur «Les universités françaises pourraient-elles
disparaitre ?» (31 janvier 2012) signale que de nombreux experts s’interrogent sur la place des
cours présentiels dans un contexte d’explosion de l’offre de formation en ligne, sur la base de
constats indiscutables :
• L’offre de formation en ligne gratuite s’amplifie, notamment par le développement des
plateformes Open CourseWare.
• Les "open universities" inscrivent désormais plus de dix millions d’étudiants dont près d’un
million en Europe parmi lesquels des dizaines de milliers d’étudiants français.
• Les plus prestigieux établissements anglo-saxons (Harvard, M.I.T., Stanford, …) ont créé des
structures qui offrent des formations en ligne et les valident.
• Des Moocs, (Massive Open Online Courses) (ou CMELLs Cours massifs en ligne libres )
comptant souvent plus de 100.000 inscrits, prolifèrent, proposant des évaluations que
certaines universités reconnaissent (comme l’université de Fribourg en Allemagne).
• Des dizaines de millions de dollars sont investis chaque année par des établissements parmi
les plus performants, pour acquérir ou conserver une position dominante.
• Les formes traditionnelles d’enseignement s’éloignent des pratiques, de plus en plus
nomades, des étudiants : recherche de cours en ligne, réseaux sociaux….
• Le monde francophone, à l’exception notable du Québec, manifeste un retard considérable.
Dans un article posté sur son blog, l'enseignant-chercheur Jean-François Méla, revient sur cette
explosion spectaculaire des cours en ligne. Ainsi, 10 universités américaines de premier plan (dont
Duke, North Carolina, Northwestern) ont constitué un consortium appelé Semester on line, qui
offrira, avec l’aide de la platform2U, à partir de la rentrée 2013, 30 cours en ligne, C’est le cas aussi
de UC Berkeley Extension qui propose une variété de cours en ligne, en continu ou suivant un
emploi du temps classique, avec délivrance d’un diplôme terminal. Une autre université, la Khan
Academy, est portée aux nues comme l’éducation du futur. Son modèle d'enseignement par
flipped classsroom, mélange de techniques d’enseignement classique et en ligne, a beaucoup
d’avenir.
De manière générale, la pédagogie des cours en ligne est très vivante, alternant videos et
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conférences le plus souvent segmentées en séquences de courte durée (10-15 mn), ponctuées par
des exercices sur ordinateur et des quizz. Les étudiants sont impliqués dans la leçon par une
batterie de questions et via des forums. (Source JFM's blog 13/12/2013)
A l’université de Stanford, le professeur Saberi et le doctorant Ronaghi Farnaz ont créé le 15 avril
2013 une plateforme de MOOC de nouvelle génération, sensée être plus dynamique et interactive.
La nouvelle plateforme, baptisée NovoEd, a recours à un ensemble de techniques exploitant au
mieux l'apprentissage par les pairs, les réseaux sociaux, les exercices de groupe au sein de classes
virtuelles reconstituées et permet aux étudiants d'échanger des idées, de communiquer entre eux,
et même d'évaluer les travaux personnels de leurs collègues (Source Les Carnets Paris Descartes
19/04/2013).
Le balbutiement européen
En Europe, les cours en ligne sont peu développés. The Open University a lancé en décembre
2012 une plateforme MOOC en partenariat avec 12 universités britanniques pour concurrencer les
consortiums américains. Cependant, l’association européenne des universités d’enseignement à
distance (European Association of Distance Teaching Universities – EADTU) a ouvert le 25 avril
2013 la première initiative paneuropéenne de cours en ligne, ouverts et massifs, soutenue par la
Commission européenne. Quelque 40 cours sont disponibles gratuitement dans 12 langues :
mathématiques, économie, e-commerce, apprentissage des langues.....
En Suisse, L’EPFL (Ecole polytechnique fédérale de Lausanne) a été une des premières à adopter
les CMELL (Cours massifs en ligne libres). Elle est devenue en juin dernier l’un des 33 partenaires
de Coursera, avec un cours de programmation informatique en langage Scala suivi par 53.000
étudiants… Soit cinq fois plus qu’elle en réunit sur son campus, toutes branches confondues (voir
par exemple le cours «Analyse Numérique pour Ingénieurs » qui démarre le 18 février 2013).
L’autre Ecole polytechnique, celle de Zurich (EPFZ), devrait lancer son premier CMELL à l'automne
2013. (Source SwissInfo 7/02/2013)
Ces constats conduisent à s’interroger sur le devenir des universités françaises, les
enseignements en ligne, dominés par de prestigieuses universités américaines, remplaceraient les
enseignements présentiels et videraient les campus. Au point où selon Sébastien Thurn, professeur
à Stanford et fondateur de la société Udacity, à l’origine des premiers Moocs (Massive Open Online
Courses), il ne restera plus dans le monde que 10 universités dans 50 ans.... (Les Echos
31/01/2013)
Le sursaut Français
Les responsables de l'enseignement supérieur français ont pris conscience du danger que
représente cette offre de cours en ligne gratuits des universités américaines.
Ainsi, le 17 décembre 2012, Vincent Berger a remis au Président de la République française le
rapport contenant les 136 propositions issues des Assises de l'enseignement supérieur et de la
recherche, visant à transformer en profondeur l'enseignement supérieur national.
Parmi ces propositions, quatre d'entre elles concernent directement l'enseignement en ligne :
13
•
36 : mettre en ligne une initiative ambitieuse de l'enseignement en ligne, véritable service
public d'enseignement supérieur en ligne et pour tous.
•
37 : développer l'usage des innovations pédagogiques utilisant les moyens numériques
pour les enseignants de niveau supérieur, secondaire, primaire - notamment grâce à des
formations spécifiques au sein des ESPE (ESPE : futures écoles supérieures du professorat et
de l'enseignement)
•
38 : Développer l'accès aux archives numériques à l'échelle nationale, favoriser la diffusion
des thèses et des travaux en ligne en général. Développer la formation des étudiants à la
méthodologie documentaire. Développer les services documentaires personnalisés pour les
chercheurs et les enseignants chercheurs (veille scientifique, bibliométrie...).
•
39 : Privilégier les enseignements en petits groupes et l'échange direct entre l'enseignant et
l'étudiant, diminuer progressivement les enseignements en amphithéâtre, anticiper ces
bouleversements dans les programmes de constructions immobilières des universités.
La réponse française conjugue les enseignements en présence en petit groupe d'une part, et les
cours en ligne d'autre part, qui remplaceraient les cours en amphi. L'offre de cours en ligne se doit
d'être "nationale" et coordonnée à ce niveau. Ce sont en revanche les universités elles-mêmes qui
fourniront les ressources qui, une fois mutualisées, formeront les bases de l'offre. Ceci pour créer
un service public de cours librement accessibles à tous, en France et au-delà, certains cours
pouvant être intégrés aux cursus académiques classiques.
De son côté, Geneviève Fioraso, ministre de l'enseignement supérieur, a annoncé en janvier
2013 la création de FUN, France Université Numérique, un service public d'ingénierie
pédagogique chargé d'accompagner les universités dans la mise en ligne de leurs cours et, surtout,
dans la mise en place de "nouvelles façons d'enseigner". L'objectif est d'atteindre 20 % des cours
universitaires en ligne en 2017 (Source Thot Cursus 14/01/2013).
Une urgence face au constat dressé par la Cour des Comptes en février 2013 sur la situation du
Centre national d'enseignement à distance (Cned). Selon le rapport de la Cour des Comptes « Le
CNED, un établissement public d’enseignement inadapté à la formation en ligne », l'Education
nationale a totalement raté la révolution de l'enseignement à distance, qui explose partout dans le
monde. Le Cned a juste oublié de s'adapter à l'internet....et son pronostic vital semble engagé.
(Source Nouvel Obs 13/02/2013)
Afin de de "recenser les pratiques les plus innovantes à l'école, les évaluer et diffuser les plus
pertinentes d'entre elles", un Conseil national de l'innovation pour la réussite éducative (Cnire) a
été installé le 19 avril 2013, en présence du ministre de l'Education nationale, Vincent Peillon, et
de la ministre déléguée à la réussite éducative, George Pau-Langevin. Le Conseil s'intéressera entre
autres au service public du numérique éducatif.
Les premiers MOOC en France
Le premier cours en ligne collaboratif, baptisé ITYPA (Internet, tout y est pour apprendre) s'est
déroulé du 4 octobre au 13 décembre 2012. Il avait pour objectif d'explorer les différentes
techniques utiles pour se créer un «environnement personnel d’apprentissage» sur internet avec
des «thèmes d’échange, des éclairages progressifs, depuis les techniques de veille jusqu’à
l’apprentissage social». Cette démarche ITYPA a été initiée par Jean-Marie Gilliot (enseignantchercheur en informatique à Telecom Bretagn) connu pour son blog Techniques innovantes pour
14
l’enseignement supérieur. Cette expérience a abouti à la création du site CapItyPA, une
capitalisation du vécu de ce premier cours MOOC.
Le premier cours MOOC avec certificat de réussite a été mis en place par l’École Centrale de Lille
(du 18 mars au 12 avril 2013). Il s’agit d’un cours en ligne ouvert et massif en FOAD (formation
ouverte et à distance) sur la gestion de projet. Les contenus de ce cursus, coordonné par Rémi
Bachelet (maître de conférences), sont placés en Creative Commons. Les supports de cours sont
variés : vidéos, quiz interactifs, forums de discussion, etc. (Source NetPublic 10/02/2013)
Le premier MOOC francophone en droit, sur le thème « Le droit des sociétés français – les
structures de l’entreprise – le gouvernement d’entreprise », a été mis en place par le Centre
Audiovisuel d’Études Juridiques (CAVEJ) (6 semaines à partir du 6 septembre 2013). Il a pour
objectif de maîtriser les règles fondamentales du droit des sociétés français et comprendre les
mécanismes d’organisation et de fonctionnement des entreprises. (Source NetPublic 21/02/2013)
Le 15 avril 2013 a été créé le Centre Virchow-Villermé de santé publique Paris-Berlin, soutenu
par les gouvernements allemands et français. Porté par la Charité, l'université médicale de Berlin
et la Sorbonne Paris Cité, le centre sera entièrement consacré à la formation, la recherche et
l'expertise en santé publique et santé internationale. Parmi les trois axes de développement
prioritaires, il est prévu la création d'une plateforme MOOC dédiée à la santé publique, avec
l'Inria comme partenaire majeur. (Source Les Carnets Paris Descartes 19/04/2013)
Le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche a lancé au mois d’avril 2013 un
premier MOOC expérimental pour acquérir un ensemble de compétences numériques sur le
thème de l’identité numérique, de la responsabilité et du travail en réseau dans les usages du web
et du numérique : MOOC C2i iNum. Ce MOOC basé sur le Niveau 1 du Certificat informatique et
internet (C2i) est ouvert gratuitement aux animateurs multimédia en EPN (espaces publics
numériques) qui peuvent s’y inscrire gratuitement.
Ressources sur les MOOCs en France (source Intercoop 2013)
(Source Pixabay – Licence CCO)
> Les finalités éducatives, les modalités pédagogiques et les conditions juridiques,
techniques et financières de cette mise en ligne ne sont pas claires. Les usages de ces
dispositifs, plus variés et plus courants en Amérique du nord, en Australie et en Asie que
chez nous et, surtout, portés par un grand nombre d’institutions aux vocations et ambitions
différentes, accompagnent – au moins autant qu’ils favorisent – une transformation
significative des manières d’enseigner, d’apprendre et d’organiser l’enseignement qui, au
cœur du système lui-même, peut – ou pourrait – toucher la totalité des niveaux et des
15
secteurs de l’éducation. (Source JFM's blog 13/12/2013)
> Ce n’est pas d’une transformation des outils qu’il faut attendre l’enrichissement des
pédagogies, mais d’une réforme des orientations pédagogiques et des choix institutionnels
d’où résulteront une diversification des modes d’enseignement, des manières et des
occasions d’apprendre et, plus fondamentalement, un changement de la conception de
l’éducation et de sa place dans la société. (Source JFM's blog 13/12/2013)
L'usage des tablettes tactiles
Généralités
Médiamétrie a réalisé en mars 2012 une enquête sur les usages pour les tablettes tactiles. Au
4e trimestre 2011, la France comptait 39,9 millions d’internautes, 19 millions de mobinautes
(+23% en un an) et 1,7 million d’utilisateurs de tablettes tactiles dits « tablonautes ». Une autre
étude de juin 2012 du Hub de la Poste montre l'engouement pour cette technologie.
> Environ 10 000 tablettes sont actuellement utilisées dans des écoles, collèges et lycées.
16
Le projet le plus poussé, le projet TEN (Tablette élève nomade), mené en partenariat avec
Orange, les Conseils généraux et les Académies, expérimente l'usage des tablettes
numériques.
A Puy-en-Velay, deux écoles ont reçu en 2011 20 tablettes de Samsung, un abonnement 3G
proposé par Orange, une application fournie par la société MasKott, spécialisée dans la
conception de solutions pédagogiques et multimédias pour l'enseignement et la formation,
et des mallettes de stockage de la société Arthim.
En Corrèze, l'opération Ordicollège est menée depuis 2008, en partenariat avec le Conseil
général de la Corrèze et le CDDP. Elle a été reconduite avec la fourniture d'iPads. Cette
expérimentation a rencontré un accueil favorable des parents. La prise en main a été
rapide. L'autonomie de 8 heures de la tablette, le temps de démarrage très court, la
sécurité des applications, la facilité d'utilisation, le confort de lecture, la fiabilité de l'outil,
le poids léger pour les élèves sont jugés intéressants. En revanche quelques inconvénients
sont relevés : pas de lecture de la technologie flash, obligation d'un compte iTunes
(masterisation faite par le Conseil général mais ensuite chaque élève doit avoir un compte
iTunes pour intégrer une application), bandeau publicitaire pour les applications gratuites,
transfert de fichiers s'ils ne sont pas envoyés par messagerie, pas de possibilité de projeter
le contenu de l'ipad, coût de l'ipad. (Source Educsol 9/02/2011)
L'expérimentation Ipad92 lancée en 2011 concerne 123 collèges publics et privés pour
lesquels le Conseil général des Hauts-de-Seine a donné deux iPad destinés au CDI. Le CDDP
assure la formation des documentalistes, l'accompagnement de cette expérimentation, la
mise à disposition de ressources. Les usages relevés sont la lecture, la consultation de la
presse en ligne et de dictionnaires. La tablette présente un intérêt pour le travail de groupe,
les élèves se regroupent autour de la tablette et échangent. Un guide d'usage de l'iPad est
accessible en ligne.
A Grenoble, l'expérimentation débutée en 201-2011 et effectuée auprès d'élèves des
premier et second degrés, a été élargie aux élèves en difficulté, élèves dyslexiques et
sportifs de haut niveau.
L'expérimentation du Rhône, menée depuis 2009 dans le cadre d'un accord entre SFR, le
rectorat de Lyon et le Conseil général du Rhône concerne des portables ultra-mobiles (minis
PC) et des tablettes numériques. En 2009 un collège puis cinq collèges en 2010 ont
expérimenté des ultra PC. A la rentrée 2012, 5 tablettes ont été distribuées. Le centre de
recherche Erasme accompagne les usages innovant et suit l'expérimentation sur les
tablettes. Un projet a été proposé, il s'agit d'imaginer une table de travail collaborative
permettant d'articuler le travail individuel et le travail collaboratif.
Dans l'académie de Créteil. A la rentrée 2010, l'offre de tablettes numériques est
embryonnaire. Le choix se porte sur 100 tablettes iPad incluant des cartes d'achat pour les
applications. L'expérimentation concerne tous les niveaux (1 école, 1 collège et 1 lycée). Les
machines, au préalable, ont été configurées. L'enjeu concerne la communicabilité des
machines et le partage de documents. Une veille est menée sur les applicatifs en sciences
humaines et dans le domaine scientifique. Les enseignants sont passés d'une aversion à un
17
engouement. Les attentes concernent les retours d'usages. Les tablettes présentent une
valeur ajoutée pour l'usage de la baladodiffusion. L'outil est vu comme un compagnon
utilisable à tout moment. Une contradiction relative à l'outil nomade apparait car il
représente un problème pour l'élève lorsqu'il le sort de l'établissement. Points saillants de
l'iPad : outil personnel et individuel, ergonomie spécifique, immédiateté, outil mobile
permettant la continuité, convocable à tout moment. L'académie souhaite créer une base
de connaissances autour de l'usage de l'iPad. (Source ) Pôle numérique - académie de
Créteil).
A Bordeaux, le projet Galago, piloté conjointement par le Centre académique des
technologies de l’information et de la communication pour l’enseignement (Catice) et les
corps d’inspection en lien avec le CRDP d’Aquitaine , a démarré à la rentrée 2011.
Une expérimentation « Tête de pont » est menée au collège de Podensac, intitulée
«Mallettes de lecture numérique» L'objectif est de :
• favoriser la pratique de la lecture grâce à un objet ludique, la tablette numérique ;
• permettre à chaque élève d’accéder facilement à de très nombreux ouvrages ;
• associer lecture et écriture par une circulation facilitée entre consultation,
commentaires et échanges ;
• constituer dans les établissements des banques de ressources variées et accessibles
à tous.
Dans l’académie de Bordeaux, 13 mallettes sont implantées dans 13 établissements
> Selon les conclusions d'un rapport de l'Académie de Bordeaux publié le 15 mai 2012 au
sujet de cette expérimentation, l'usage des tablettes tactiles parait à même de développer
les compétences de l'élève, au service de l'acquisition du socle commun. Les tablettes
stimulent particulièrement les élèves dans les travaux tant individuels que collectifs qu'elles
favorisent. L'usage des tablettes favorise le lien entre lecture, écriture et oral, mais aussi
entre différentes disciplines. Un nombre minimal de 10 tablettes au collège, 12 au lycée,
semble pertinent afin d'envisager des travaux de groupes en classe entière, dans une salle
ordinaire.
Pour la rentrée 2013-1014, le collège Immaculée Conception à Biarritz adopte une
nouvelle formule : la location d'iPad aux familles, sur dix mois de l’année. Au bout de trois
ans, ils leur appartiendront. Les productions des élèves mais aussi le dictionnaire ou
certains manuels scolaires seront stockés sur la tablette numérique. Une charte d’utilisation
sera mise en place pour responsabiliser les enfants. La tablette sera progressivement
intégrée à tous les niveaux ; ainsi, à la rentrée 2014-2015, les 6e et 5e en auront une.
(Source Sud Ouest 22/02/2013)
Dans le cadre du projet européen iTEC, le lycée Saint-Exupéry de Mantes-la-Jolie (78), participe
à une expérimentation au cours de laquelle ses élèves de première S utilisent des instruments
nomades pour réaliser des tutoriels vidéo d’une préparation en chimie.
>A lire «Mag des usages», un magazine qui témoigne des usages de l’Ipad à l’école créé par
des enseignants avec le site Madmagz.
18
Quelques retours sur leurs usages
Avantages des tablettes
Pour Jean-Michel Blanquer, directeur général de l'enseignement scolaire, l'atout est évidemment
leur poids. Surtout quand on se préoccupe de la question du poids du cartable. Les autres apports
matériels sont l’autonomie énergétique – très importante en milieu scolaire -, la rapidité de mise
en œuvre (par rapport à un ordinateur), la connexion aisée à l’Internet, et l’ergonomie
particulièrement élaborée des interfaces tactiles. (Source Educsol 8/02/2011)
Les retours (septembre 2012) de l'expérimentation des tablettes à Grenoble ont permis de dégager
quelques tendances :
• l'outil présente l'avantage de pouvoir s'intégrer à l'espace de la classe (pas de
déplacement en salle informatique), ce qui permet son utilisation ponctuelle (par exemple,
consulter un dictionnaire, vérifier une information...)
• son autonomie et sa réactivité sont plus grandes : mis en veille, il est immédiatement
disponible.
• simple d'utilisation, son interface
tactile permet une appropriation du
matériel très rapide
• la connexion internet encourage la
mutualisation et le partage des
productions. Les élèves se
retrouvent ainsi au cœur de
situations de communication et de
coopération particulièrement
motivantes.
(Photo CC Stratageme.com – Flickr)
En Corrèze, les élément favorables sont l'autonomie de 8 heures de la tablette, le temps de
démarrage très court, la sécurité des applications, la facilité d'utilisation, le confort de lecture, la
fiabilité de l'outil, le poids léger pour les élèves, le changement de langue à la volée à l'aide du
clavier
Selon les conclusions d'un rapport de l'Académie de Bordeaux publié le 15 mai 2012, l'usage des
tablettes tactiles parait à même de développer les compétences de l'élève, au service de
l'acquisition du socle commun. Les tablettes stimulent particulièrement les élèves dans les travaux
tant individuels que collectifs qu'elles favorisent. L'usage des tablettes favorise le lien entre lecture,
écriture et oral, mais aussi entre différentes disciplines. Un nombre minimal de 10 tablettes au
collège, 12 au lycée, semble pertinent afin d'envisager des travaux de groupes en classe entière,
dans une salle ordinaire.
19
> A lire également : « Expérimentation de tablettes électroniques, retours d'expériences
dans différentes académies » (Source Ludovia 14/02/2011) et le dossier « Tablette tactile
et enseignement » (Eduscol 29/01/2012)
Limites
Sur les limites de l'outil, les enseignants posent la question de la motivation une fois que l'outil est
intégré au quotidien, des problèmes de compatibilité avec des logiciels et plateformes existants,
des problèmes de santé avec le wifi et du coût trop élevé (Source CRDP Grenoble 4/09/2012).
Avec les iPads, les enseignants de Corrèze regrettent qu'il ne soit pas possible de lire la
technologie flash (utilisée dans de nombreux logiciels éducatifs), qu'un compte iTunes soit
obligatoire, que la publicité apparaisse avec les applications gratuites, qu'il n'y ait pas de
possibilité de projeter le contenu de l'iPad et que son coût soit, ici aussi, trop élevé. D'autres
enseignants pointent les difficultés liées à la gestion des comptes utilisateurs et l'incompatibilité
avec les ENT (environnements numériques de travail).
Autre problème , et non des moindres, celui du choix d'un outil « propriétaire » dans le cas de
l'iPad : un article de Framablog du 31 janvier 2013 rapporte la réaction de l’association P.U.L.L.CO
(Promotion de l’Utilisation des Logiciels Libres en Corrèze) qui regrette le choix de l'iPad par
rapport à un système ouvert et en alerte la presse..... Dans sa réponse, le CG19 donne les raisons
de ce choix. Framablog persiste et signe dans un article du 27 février 2013 : « 7 raisons pour ne
pas utiliser les tablettes dans l'éducation ».
Les partisans et opposants à l'usage des tablettes ne manquent pas d'arguments, comme le
montre le résultat d'un sondage réalisé aux Etats-Unis dans le cadre du programme K12 : «Pro &
Con Arguments: "Should tablets replace textbooks in K-12 schools?" (ProCon.org 16/08/2012)
Expériences TICE françaises
GEM expérimente l'école du futur
Grenoble Ecole Management (GEM) a fait du management de la technologie et de l’innovation un
des piliers de son développement.
Sa classe Smart représente un véritable laboratoire pour l’école du futur. La salle de 18m2 est
équipée de trois tableaux numériques interactifs, d’une dalle interactive à stylet et d’un câble de
lancement automatique de la technologie Smart. Elle devrait également intégrer, courant mars
2013, un vidéo projecteur interactif au doigt. Cinq autres salles de cours et l'amphithéâtre sont
également équipés des technologies Smart.
L'école expérimente le projet «MOOC ». Les cours magistraux sont donnés en vidéo avec des
périodes d’apprentissage et d’évaluation. Les cours sont suivis par des dizaines de milliers
d’étudiants, l’innovation majeure étant l’évaluation entre apprenants.
GEM vient de faire l’acquisition d’une imprimante 3D, là aussi dans le but de faire de la prospective
20
afin d’évaluer dans quelle mesure tout ce qui va être industrialisé va être bouleversé.
Le TD Innovation est un laboratoire d’expérimentations et d’innovations pédagogiques.
L'enseignement est classique mais les étudiants « pré-testent » un grand nombre
d’expérimentations pédagogiques, de nouveaux matériels, de nouveaux logiciels ou services, parmi
lesquels des machines hybrides comme l’iPad ou les tablettes.
L'école est reliée via visio-conférence à l’université de Tsukuba (la Science City japonaise) dans
cette aventure «pédagogico-technologique» . Pour les travaux en groupe, les étudiants se sont
servis de Moodle (plateforme d'apprentissage en ligne sous licence libre servant à créer des
communautés s'instruisant autour de contenus et d'activités pédagogiques), Skype ou encore
DimDim (service de conférence web). (Source Ludovia 17/12/2013)
Orange, partenaire de nombreux projets
Chez Orange, on s’est investi dans de nombreuses expérimentations pour tester et encadrer les
nouveaux usages des TICE. Selon le groupe, la tablette numérique y occupe une bonne place :
légère donc réellement transportable, de forte autonomie, très fiable, simple d’utilisation, avec un
démarrage ultra rapide, elle devrait devenir l’outil personnel de tous les collégiens et lycéens d’ici
quelques années comme l’est actuellement la calculatrice. Elle fera fonction de calculatrice, de
dictionnaires (français, langues, synonyme, etc.), de liseuse de livre (avec accès à toute la
littérature classique), de manuel scolaire, de traducteur, de lecteur vidéo, de formulaire de math,
de laboratoire de langue, de boitier de vote, et même de laboratoire de travaux pratiques grâce à
l’appareil photo et l’enregistreur de vidéo. (Source Culture Mobile 3/08/2012)
Première collection de manuels scolaires gratuite sur internet
Désormais, les collégiens et leurs enseignants ont accès où qu’ils soient et gratuitement à
l’ensemble des connaissances du programme scolaire en version interactive. En effet,
Lelivrescolaire.fr vient de mettre en ligne sa collection de 16 manuels scolaires en libre accès,
couvrant tous les niveaux des matières principales au collège : français, mathématiques, histoiregéographie et anglais. L’éditeur ne compte pas s’arrêter là. En mai, il dévoilera ses applications
pour tablettes tactiles et pour smartphones, d’ores et déjà annoncées comme révolutionnaires.
(Source La Fonderie 9/04/2013). Cette innovation va dans le sens de ceux qui militent pour une
licence globale pour les manuels scolaires. (Source Rue 89 30/11/2012)
Ma seconde chance : un site pour ceux qui ont quitté l'école
Ma seconde chance est un site et une application mobile destinés aux décrocheurs. Ce service doit
permettre aux jeunes sortis du système de formation initiale sans diplôme de trouver le lieu
d'accueil le plus proche et le mieux adapté à leurs besoins. Le site propose un service de
géolocalisation des points d'accueil et une plate-forme de" tchat" permettant de conserver
l'anonymat. Ce nouveau service numérique a été conçu et réalisé par l'Onisep en lien avec la
Dgesco (direction générale de l’enseignement scolaire) dans le cadre de la stratégie numérique du
ministère de l’éducation nationale. (Source Lettre actu de l'académie de Nice 03/2013)
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"Total accès" pour les élèves handicapés
"Total accès" est constitué d'un site mobile et d'une application smartphone. Il propose des
informations sur les formations ante et post-bac, les métiers, les établissements, ainsi que des
témoignages et une recherche dédiée pour les jeunes en situation de handicap. Ce service permet
de trouver les structures d’accueil et des organismes d’aide. "Total accès" dispose d'un lecteur
d'écran qui restitue les contenus du site de façon orale. (Source Lettre actu de l'académie de Nice
03/2013)
120 écoliers cannois expérimentent la 3D
La ville de Cannes expérimente l’enseignement en 3D à l’école primaire depuis décembre 2012.
L’outil, qui fonctionne avec des lunettes 3D actives, permet aux élèves de mieux visualiser les os
du squelette humain, de découvrir les tranchées pendant la guerre, de comprendre l’organisation
du système solaire ou plonger au cœur d’un volcan en éruption. Evelyne Brun, adjointe en charge
de l’Education à la mairie de Cannes, explique avoir été enthousiasmée par le projet, déjà testé en
2011 dans plusieurs collèges et lycées de la région parisienne: «ce n’est pas que ludique, c’est
d’abord éducatif!...cela permet de mieux faire passer les apprentissages...» La ville de Cannes a
signé une convention de trois ans avec les sociétés EON Reality et Texas Instrument, fournisseurs
des logiciels et contenus 3D. Si les résultats sont concluants, elle étudiera la possibilité d’équiper
d’autres classes du même dispositif. (Source Nous Vous Ils 15/04/2013)
Des totems numériques à Nice
La rectrice de l'Académie de Nice a lancé, lors de la 24ème semaine de la presse et des médias, les
premiers totems numériques avec QR Codes au lycée Les Eucalyptus de Nice : des colonnes,
dénommées totems numériques, permettent aux 1600 lycéens d’accéder par QR codes et grâce à
leurs téléphones mobiles de type « smartphone» immédiatement aux informations de nombreux
médias partenaires : France 3, Nice matin, BFM TV, Mediapart, France bleu Azur, PressEurope…
(Source Nous Vous Ils 15/04/2013)
Des serious game en classe
L'introduction des « serious games » au sein du monde éducatif français se confirme. Dans le bilan
d'une expérimentation pédagogique réalisée dans l'Académie d'Aix-Marseille, les enseignants «
estiment que les jeux sérieux apportent une plus-value à l’enseignement de leur discipline ». Ils
relèvent chez les élèves une motivation plus importante et une réelle implication dans l'activité
ludique proposée. La posture de l'enseignant se trouve elle-même modifiée dans ce cadre précis,
dépassant « le rôle strict de dispensateur du savoir » pour endosser celui de l'accompagnateur ou
même du joueur. En termes d'apprentissages, les jeux permettent, selon les professeurs,
d'approfondir la réflexion et de développer l'acquisition de connaissances, constat confirmé par
une majorité d'élèves (52%). 71% d'entre eux estiment en outre que le cours a été plus intéressant
et que les jeux sont utiles dans le cadre de l'enseignement. Cela dit, « la moitié de ces 71% jugent
que les jeux sont utiles seulement pour certaines matières ». (Source Educsol 11/2013)
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Expériences TICE étrangères
Le livre interactif aux Etats-Unis
Aux-Etats-Unis, les agences gouvernementales comme les startups s'intéressent à
l'évolution du livre digital. La FCC (Federal Communications Commission) a mis en place un
scénario pour guider le personnel enseignant de l'enseignement primaire et secondaire (K12) dans la transition vers des outils et un contenu éducatifs numériques. Ce guide couvre
la gestion et le planning de l'école, la gestion des réseaux, la création d'un accès haut débit
hors de l'école et le support pour des appareils comme les laptops et les tablettes.
À l'heure actuelle, la transition des livres éducatifs vers le numérique n'est pas encore
complète : de nombreux livres sont transposés mais pas forcément optimisés pour ce
nouveau format. Mais des facteurs, culturels ou autres, pousseront le système éducatif à
exiger un contenu plus dynamique et plus interactif pour les appareils portables.
Des start-up comme la bibliothèque de publications digitales Inkling cherchent les moyens
de soutenir cette tendance, alors que les organisations gouvernementales facilitent ce
changement. L'entreprise de livres digitaux, basée à San Francisco, a également lancé
Habitat, un environnement de publication évolutif optimisé pour le contenu interactif.
Plutôt que de recopier la structure du livre, Habitat traite le contenu comme un logiciel de
publication sur différents appareils, permettant la collaboration et intégrant d'autres
fonctionnalités de gestion. Les entreprises comme Inkling appartiennent à une tendance
déterminante qui rendra sans doute les textes interactifs essentiels au secteur de
l'éducation. (Source L'Atelier 3/12/2012)
Sankoré, le portail de l'éducation numérique libre
Sankoré est écosystème international de production de ressources numériques éducatives
libres et gratuites qui a pour objectif le partage par tous des avantages de l'éducation
numérique. Le logiciel Open-Sankoré est un logiciel un logiciel d'enseignement sur tableau
numérique interactif (TNI) libre, gratuit, universel, en open source. Il est intuitif et facile
d'usage, universel, intégré à un navigateur web et disponible dans de nombreuses langues
Un distributeur de Macbook Pro dans une fac américaine
Pour permettre aux étudiants de travailler sur des ordinateurs sans avoir à forcément
ramener le leur, l'université de Drexel, à Philadelphie, a mis en place un distributeur d'un
nouveau genre dans sa bibliothèque : le distributeur de Mac. Et pas n'importe lesquels : des
MacBook Pro performants, dotés de nombreux logiciels Apple. Basé sur le même principe
qu'une bibliothèque standard, ce distributeur propose aux étudiants de se servir en Mac
gratuitement. L'université réfléchirait à installer d'autres distributeurs d'appareils
électroniques dans le campus. Certains parlent déjà d'un distributeur d'iPad. (Source Daily
Geek 15/01/2013)
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En Ontario, des cours en ligne pour réduire les coûts
Au Canada, un rapport préparé pour le ministre de l’Education de l’Ontario, qui vise à
réduire les coûts du système universitaire, propose que désormais les étudiants prennent
chaque semestre trois cours sur cinq en ligne. La fédération des étudiants de la province
craint cependant que les élèves ne manquent alors de soutien « individualisé ». Par ailleurs,
pour réduire les coûts le rapport propose qu’une session scolaire ait lieu pendant les
longues vacances d’été, ce qui permettrait de faire passer de quatre à trois ans la durée
d’un programme universitaire standard.
(Source HuffPost 22/02/12)
Inde : un seul enseignant pour tous les étudiants en médecine
Dans un contexte de pénurie d’enseignants en médecine, la commission nationale des
connaissances (NKC) a lancé un projet destiné à augmenter l'interactivité entre les facultés
de médecine et à homogénéiser l’enseignement de la médecine en Inde. Dans un premier
temps, l’objectif est de relier, à travers des salles de classe virtuelles, les principales
universités de médecine (Delhi, Chandigarh, Shillong, Pondichéry, Bhopal) ; puis dans un
second temps, de relier l’ensemble des écoles de médecine du pays. Dans cette
perspective, un seul enseignant devrait pouvoir interagir, en même temps, avec de
nombreux étudiants situés dans l’ensemble du pays. De leur côté, les étudiants semblent
considérer l’enseignement virtuel comme une piste intéressante, mais préfèrent
aujourd’hui préserver l’échange direct avec les enseignants. (Source Times of India,
23/02/12)
Le tableau numérique interactif, un outil dépassé ?
Selon l’Alliance des professeurs de Montréal, une grande partie des tableaux numériques
interactifs, qui devaient révolutionner l’enseignement, sont en fait très peu utilisés dans les
classes. D’après un sondage réalisé en mai 2012 par l’Alliance, environ 60 % des enseignants
affirment ne pas avoir reçu de formation adéquate pour utiliser ces tableaux. Dans d’autres
cas, ceux-ci ont été installés sans les composantes nécessaires à leur fonctionnement,
comme un périphérique. Un enseignant à l’école secondaire Joseph-François-Perrault à
Montréal affirme à ce propos : « On se demande encore aujourd’hui pourquoi le
gouvernement a décidé d’imposer ça aux enseignants sans les consulter. Ce sera bientôt
une technologie dépassée de toute façon. On pense déjà à l’iPad ». (Source Le Journal de
Montréal 12/09/12)
Une ville suédoise abandonne le manuel scolaire pour la tablette tactile
Une municipalité de la banlieue de Stockholm souhaite que ses écoles abandonnent tout
recours aux manuels scolaires d’ici 2013. Cette initiative a été accueillie de façon réservée,
notamment par le ministre suédois de l’Éducation, Jan Björklund. La municipalité de
Sollentuna a d’ores et déjà fourni des ordinateurs à l’ensemble des enseignants et prévoit
de doter chaque enfant, à partir de la deuxième année d’école obligatoire, d’une tablette
tactile. Cette décision doit permettre de mettre tous les enfants sur un pied d’égalité. Selon
la responsable Éducation de la mairie, le travail sur tablette doit aussi faciliter
l’apprentissage, en permettant un feedback immédiat qui nécessite moins de supervision.
(Source The Local 01/02/12)
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L'iPad utilisé dans de nombreuses écoles indiennes
En Inde, le directeur de la Delhi Public School encourage les enseignants à utiliser l’iPad
comme outil éducatif. Ainsi, dans cette école, plus de 600 élèves, de la maternelle au
secondaire, utilisent désormais des iPads, à titre optionnel. De nombreuses autres écoles
indiennes, notamment dans le privé, devraient bientôt faire de même. C’est le cas de la
Canadian School International, à Bangalore, où tous les élèves des classes 8 à 12
(équivalent de l’école primaire), ou encore des écoles de l’Universal Education Group (l’un
des plus grands groupes d’écoles privées de l’Inde), où plus de 20.000 étudiants ont d’ores
et déjà accès aux iPads environ vingt minutes par jour. Dans l’esprit de ceux qui cherchent à
introduire ces nouveaux outils, il ne s’agit pas de remplacer l’enseignement traditionnel,
mais seulement de diversifier les supports, l’iPad s’avérant utile pour apprendre l’algèbre
ou développer la créativité des élèves. (Source Times of India, 11/05/12)
Le service cloud « Live@Edu » de Microsoft déployé en Inde
Le gouvernement indien a annoncé qu’il allait déployer le service cloud « Live@Edu » de
Microsoft dans 10.000 collèges et instituts techniques à travers le pays, touchant sept
millions d’étudiants ainsi que 500.000 enseignants et membres du personnel éducatif.
Live@Edu comprend une série d’outils de communication (courrier électronique,
messagerie instantanée) et de productivité (Office, Web, Apps) et s’accompagne de 10 Go
de stockage par étudiant. Le gouvernement indien et Microsoft y trouvent un intérêt
réciproque : pour Microsoft, il s’agit du plus important déploiement de son service
Live@Edu ; tandis que pour l’Inde, il s’agirait d’une importante avancée pour son système
éducatif puisque, d’après le vice-président de Worldwide Education chez Microsoft, « le
système informatique actuel ne permet pas aux étudiants, aux professeurs et
au personnel de communiquer de n'importe où et à tout moment. Le nuage résout ce
problème et permet une collaboration transparente ». (Source Aicte India 04/12)
Le Danemark autorise l'accès à internet durant les examens
Au Danemark, les lycéens passant l’examen
équivalent du bac en France peuvent bénéficier
d'un accès à internet durant leurs épreuves.
Mise en place en 2010, cette innovation semble
donner pleine satisfaction, même si tous les
proviseurs ne sont pas prêts à suivre cette voie.
En février 2012, le ministre de l'Éducation a
étendu cette autorisation à cinq nouvelles
matières, en plus du danois, des mathématiques
et des sciences sociales. Cette pratique suit le cheminement pédagogique des autorités
éducatives danoises, qui considèrent que la réflexion est plus importante que le « par coeur
». Les lycéens peuvent ainsi utiliser des livres durant les examens depuis une vingtaine
d'années. La consultation d’internet reste toutefois fortement encadrée, puisque les élèves
n'ont pas le droit d'utiliser le courriel et les réseaux sociaux, tandis que leurs
professeurs ont à disposition des logiciels de contrôle anti-plagiat et de vérification des
sources consultées. (Source Thot Cursus 28/05/12)
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La difficulté à trouver un modèle économique
Repenser le paradigme scolaire
Dans son analyse sur le modèle économique du numérique éducatif (Sticef 12/2012), AlainMarie Bassy, Inspecteur général de l'administration de l'éducation nationale et de la
recherche, s'interroge : « Pourquoi ce modèle économique est-il en France « introuvable » ?
Pourquoi, plus largement, la révolution numérique n'advient-elle pas dans notre système
scolaire ?
D'abord, parce que les outils pour le construire et
le penser sont défaillants : outillage lexical et
conceptuel inapproprié, données statistiques
partielles et imprécises, difficulté à raisonner en
coûts globaux, cadre technologique en évolution
rapide qui nuit à la stabilité et à la pérennité du
modèle. Au-delà de ces causes extrinsèques, le
fonctionnement même d'un tel modèle est
contingent. Il ne peut être pensé de façon
autonome. Il est lié à d'autres modèles qui se
trouvent, eux aussi, fortement ébranlés par
l'irruption du numérique dans le champ éducatif et
(Source Pixabay – Licence CCO)
par certaines évolutions sociétales ou administratives : modèle centralisateur de la
gouvernance de l'Ecole, modèle d'organisation territoriale, modèle social des fonctions de
l'Ecole, modèle pédagogique des missions et du service de l'enseignant, modèle éditorial et
commercial de la production et de la diffusion de ressources pédagogiques, modèle fiscal
(taux d'imposition) et juridique (droit de la propriété intellectuelle) appliqué à celles-ci.
Un grand pas sera franchi lorsqu'on cessera de parler « d'outils numériques » pour
considérer que ce qui est en cause, ce sont des logiques nouvelles, des modes, inconnus
jusqu'ici, d'accès à la connaissance et de construction des savoirs. Ceux-ci exigent une
révision des modèles qui inspirent notre enseignement et une refondation de ce qu'on peut
appeler le « paradigme scolaire ».
Ce changement de paradigme ne pourra s'imposer que par l'effet d'une forte volonté
politique et s'il est porté par une vision claire de l'École de demain. On peut imaginer ce
que pourraient être les piliers de ce nouveau paradigme :
•
•
•
•
•
Une gouvernance partenariale du système scolaire ;
Une évolution des notions de programme, de cursus, de curriculum, de disciplines
et de prescription ;
Une conjugaison dans le champ du numérique éducatif de l'information et de la
communication ;
Une réconciliation des trois cultures (culture scolaire, culture extrascolaire et
sociétale, culture professionnelle) ;
Une clarification des responsabilités des différents acteurs (État, collectivités) et la
définition d'un échelon territorial unique approprié ;
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•
•
•
•
Un recentrage des fonctions de l'École sur un objectif de co-construction des
savoirs, à travers des dispositifs d'apprentissage collaboratifs et médiatisés ;
Une révision des missions et du service de l'enseignant, pour y intégrer l'activité
pédagogique liée au numérique, le développement de dispositifs hybrides et celui
du tutorat ;
Une substitution progressive au modèle éditorial du manuel imprimé d'un modèle
de l'agrégation de contenus, qui renforce le rôle de l'enseignant « médiateur », et
une mise en place d'un dispositif d'infomédiation;
Un alignement fiscal des différents types de production à caractère pédagogique et
l'adaptation du droit de la propriété intellectuelle. (Source Sticef 12/2012)
Que paie-t-on dans la formation en ligne ?
Dans un article intitulé « Que paie t-on, dans la formation en ligne ? » (14/01/2013), Thot
se pose les questions suivantes : pourquoi les établissements d'enseignement et de
formation continuent-ils de faire payer les formations qu'ils dispensent, alors que des cours
sur les mêmes sujets sont souvent disponibles gratuitement ? Et pourquoi une part
significative d'apprenants préfère t-elle les produits de formation payants aux produits
gratuits ? Ce n'est sans doute pas le savoir, ni même son expression au travers de
ressources pédagogiques, qui justifient le prix que l'on paye pour une formation : internet
met à notre disposition gratuitement une masse considérable de documents sur tous les
sujets possibles et imaginables. Le modèle payant repose plutôt sur la valeur ajoutée du
parcours proposé :
• des ressources en un ordre garantissant une progression dans l'apprentissage ;
• des activités dont la réalisation facilite la mémorisation, l'appropriation et
l'utilisation des informations acquises au travers des ressources, de manière à les
transformer en savoirs ;
• un diplôme reconnu jouant son rôle de sésame.
Dans le cas précis de la plateforme américaine de cours en ligne Alison, Thot énumère les
services payants qui financent la plateforme : la certification, la mise à disposition d'espace
pour les groupes, l'organisation de tests, le soutien des organisations déposant des cours
sur la plateforme (mécenat) et la publicité, y compris sur les pages de cours. (Source Thot
14/01/2013)
La plateforme Virchow&Villermé qui sera prochainement créée par le nouveau Centre
Virchow-Villermé de santé publique Paris-Berlin, en collaboration avec l'Inria et avec l'appui
des gouvernements allemands et français, sera entièrement dédiée à l'apprentissage en
ligne de la santé publique. Ce MOOC adoptera un modèle économique original, où les cours
seront payants (... 4€ pour un cours de 5 semaines), où les enseignants recevront des droits
d'auteur, et où les universités seront rétribuées en retour, au prorata des fréquentations
des cours qu'elles auront délivrés. (Source Les Carnets Paris Descartes 19/04/2013)
La publicité joue un rôle majeur
Selon Jean François Méla, professeur de mathématiques à l’Université Paris 13, les MOOCs
standards sont gratuits mais ils ne donnent pas de diplôme reconnu. Les cours online qui
27
délivrent des diplômes sont payants mais les frais de scolarité y sont bien moins élevés que
les droits d’inscription ordinaires dans les universités qui les organisent. Si l’on ne fait pas
payer, le modèle économique n’est pas clair : dans le cas de Udacity ou de Coursera, il
semble qu’on fasse de l’argent avec les éditeurs, les employeurs, les recruteurs…, un peu
comme Google compense sa gratuité par la pub. Ainsi EdX, Coursera, Udacity, travaillent
avec l’éditeur Pearson : les étudiants passeront leurs tests dans un centre de Pearson.
(Source JFM’s blog 13/12/2012)
Toujours selon Jean-François Méla, la situation de l’enseignement supérieur est comparable
à celle de l’industrie moribonde des journaux imprimés. L’explosion des cours en ligne et
des MOOCs pourrait entraîner la mort des universités traditionnelles, tout comme
l’arrivée de Napster a entraîné celle de l’industrie musicale traditionnelle. L’enseignement
universitaire coûte cher, de plus en plus cher (la France consacrerait 9000 € par étudiant
(15.000 € pour un élève de grande école), ce qui la place globalement au dessous de la
moyenne de l’OCDE, loin des pays leaders (30.000 € aux Etats-Unis)), et beaucoup de
diplômés estiment « qu’ils n’en ont pas eu pour leur argent ». (Source JFM’s blog
13/12/2012)
Selon Jean-Guy Bernard, directeur général de l’EM Normandie, «Les MOOC constituent un
modèle économique dont les retours sont indirects : la distribution gratuite du savoir
permet de faire connaître la qualité d’un enseignement».
Marché du e-learning : des chiffres contradictoires
Pierre Moeglin, professeur en sciences de l’Information et de la Communication à
l’Université Paris 13, estime que pour grossir l’importance institutionnelle et le poids
économique de l’enseignement à distance, ses partisans affichent souvent des volumes et
des chiffres d’affaires dont les méthodes de comptabilisation sont extrêmement floues.
Ainsi, de multiples confusions et imprécisions expliquent le manque de fiabilité des
données disponibles sur le marché du e-learning. Par exemple, l’étude réalisée en 2012
par l’Institut Ambient Insight évalue à près de 30 milliards de $ le marché nord-américain
du e-elearning en 2011 (et ses homologues ouest et est européens, respectivement à 2
milliards et 583,2 millions de $), alors qu’en 2011 l’Institut Marketdata Enterprises, Inc
apprécie le seul marché états-unien de 2010 à 60,5 milliards de dollars et que la prévision
pour 2015 réalisée en 2012 par Global Industry Analysts monte pour sa part à 67, 5
milliards. Au demeurant, si fluctuants et surévalués soient-ils, les montants restent quand
même très modestes rapportés aux quelque 2 200 milliards des dépenses éducatives
mondiales. Selon Pierre Moeglin, la réalité est que les formations à distance coûtent cher et
qu’aux coûts fixes de la conception et de la production s’ajoutent ceux, variables, d’un
tutorat et d’un accompagnement dont la charge financière augmente avec la taille du
public. (Source JFM’s blog 20/01/2013)
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Cartographie de la recherche française en e-éducation
Le financement des projets de recherche en matière de e-éducation se répartit ainsi :
(Source Laure Endrizzi, Institut Français de l’Éducation 2012)
Quelques ressources numériques
Ces dernières sont soit créées par le professeur lui-même, spécifiques et personnelles, soit créées
par les éditeurs pédagogiques.
Enseignement
•
Créteil@Edumarket
Plateforme de téléchargement d'applications expérimentées par les enseignants de la
commission "Mobilité" du Pôle TICE de l'académie de Créteil. Les applications sont classées
selon le type de tablettes (ipad ou android), les compétences, les disciplines ou les niveaux
d'enseignement.
Applications pour tablettes "Android"
Applications pour tablettes "iPad"
•
Club iPad UQAC
L’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) a créé en ligne un espace pédagogique dédié
aux tablettes : le club iPad UQAC qui recense des dizaines d’applications utiles (recherche
par catégories et par nuage de mots-clefs). Celles-ci sont classées par domaines
d’enseignements avec 2 rubriques importantes enseignement et vie pratique. (Source
Netpublic 12/12/2012)
•
EtiGliss : plus de 80 apps à utiliser en classe
http://etigliss.ecolenumerique.be/pages/bonus_apps.php
EtiGliss (application pour tablette numérique Android) propose une sélection de quelques
applications sous Android à l'attention des enseignants.
29
•
Edukiosque
Les applications présentées sont issues de l'expérimentation menée dans l'enseignement
primaire et secondaire dans l'académie de Nice. Elles ont été retenues pour leur pertinence
dans le cadre de projets pédagogiques.
Plateforme de téléchargement d'applications IOS et Android
•
Projet TEN
Dans le cadre de l'expérimentation TEN (Tablette Elève Nomade), ressources numériques
conformes aux programmes de sixième. Accessibles depuis un navigateur Web ou comme
applications à installer sur la tablette, elles peuvent être recherchées par discipline
(enseignée en classe de sixième), type de contenu ou thématiques transversales ...
Ressources pour tablettes
•
Ressources Eduscol
Recensement d'applications utiles pour l'utilisation de tablettes dans l'enseignement
primaire et secondaire : activités artistiques, lecture, mathématiques... Présentation de leur
intérêt pédagogique, des contextes d'usage et des types de tablettes sur lesquels elles
peuvent être installées
Applications utiles à l'enseignement
•
Ressources AC Grenoble
Recensement non exhaustif réalisé par l'académie de Grenoble d'applications utiles pour
l'utilisation de la tablette en classe : bureautique, prise de notes, stockage et partage, outils
de lecture, de calcul, vidéo, photo...
Applications incontournables
•
Institut Français de l'Education
L’IFÉ est une structure nationale de recherche, de formation et de médiation des savoirs en
matière d’éducation, fondée sur une interaction permanente avec les communautés
éducatives. Il dispose de nombreuses ressources en matière de TICE.
http://ife.ens-lyon.fr/ife
Culture
•
Gallica (BNF)
La BNF propose une application gratuite permettant d'accéder sur tablette à plus de 2
millions de documents issus principalement des collections de la BNF : des livres, des
archives de presse, des cartes, des manuscrits, des partitions musicales.
Apllication Gallica
•
MoMA Mobile
Applications pour tablettes et smartphone du Museum of Modern Art (MoMA) :
expositions permanentes et temporaires, livres... avec notamment une application autour
des oeuvres de Van Gogh, des livres, des supports audio.
MoMa Mobile
30
•
Réunion des musées nationaux
La RMN-Grand palais propose et présente plusieurs applications payantes disponibles sur
support mobile. Elles sont liées à des expositions en cours ou récentes.
Applications mobiles de la RMN
A noter, des expérimentations sur tablettes menées à la BNF (le Labo) et au musée
Guggenheim NY.
Didacticiels
•
Didacticiels Tablettes numériques
Dossier présentant un ensemble de didacticiels créés pour répondre aux besoins des
enseignants participant à l’expérimentation Tablettes Numériques de l’académie de Nice. Ils
portent sur le fonctionnement de certaines applications (montage vidéo, prise de photos,
enregistrement de séquences orales.....)
Didacticiels du CNDP de Nice
•
Opération Ordicollège : tutoriels
Tutoriels de prise en main pour des tablettes ipad, réalisés dans le cadre des formations
d'enseignants de Corrèze : paramétrage de la connexion WIFI, navigation, installation et
utilisation de certaines applications courantes (culture, musique, lecture...).
Tutoriels pour aider les enseignants
Autres ressources
•
Avis n°10 du Conseil du Numérique relatif au choix du numérique à l'école (mars 2012)
http://www.cnnumerique.fr/wp-content/uploads/2012/05/2012-0306_CNN_AVIS_eEducation.pdf
Les trois recommandations du rapport
>> une mutualisation au niveau régional, avec les académies et les collectivités, des
responsabilités techniques et pédagogiques relatives au numérique, sur la base du
volontariat. L’État doit fournir des incitations à adhérer à cette structure garante de la
cohérence et de la pérennité des projets numériques ;
>> la mise en place au niveau national, d’un organe de réflexion, de conseil et
d’accompagnement
sur l’école numérique. Cet organe mixte doit être composé de personnes qualifiées issues
du milieu enseignant mais aussi du monde du numérique ;
>> une plate-forme collaborative de référencement des ressources pédagogiques
numériques.
Les enseignants doivent disposer d’outils de recherche et de collaboration leur permettant
de faire circuler et de retrouver rapidement les ressources pédagogiques les plus adaptées
à leurs besoins. (Le rapport du 6 mars 2012)
•
Cartographie de la recherche française en e-éducation
http://e-education-labs.fr/
Travail de repérage des acteurs de la recherche en e-éducation réalisé par le ministère de
31
l’enseignement supérieur et de la recherche, dans le cadre d'un partenariat avec l'Institut
français de l'Education (IFÉ) et l’Association des Technologies de l’Information pour
l’Education et la Formation (ATIEF).
•
Pédagogie + Numérique = Apprentissages 2.0
http://ife.ens-lyon.fr/vst/DA-Veille/79-novembre-2012.pdf
Ce dossier réalisé par Rémi Thibert, chargé d’étude et de recherche au service Veille et
Analyses de l’Institut Français de l’Éducation (IFÉ) aborde successivement les usages
pédagogiques en lien avec les équipements, l’impact des TIC sur les résultats scolaires,
l’évolution inévitable du rapport que nous entretenons au savoir et la pédagogie.
Liens utiles sur les TICE
http://numerique.aquitaine.fr/-Liens-utiles-TICE-
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