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Liste des poèmes figurant dans la publication
Terre et Climat - Poèmes & dessins
1. Ne te fais pas d'illusions, jeune ami de demain - Roger Mary, France
2. Poussière - Anne De Sète, France
3. The big mother - Edet Mbosowo, Nigeria
4. Land is life - Thomas Rashid Chitsulo, Malawi
5. As one tree dies two more will rise - Nam Vu, Vietnam
6. La machine à broyer - Gisèle Moyroud, France
7. Our motherland - Dave Chaitali, Inde
8. The hope for bread and joy - Otsile Modukanele, Bostwana
9.
People live without recognizing - Kimmerlin Razafindrina, Madagascar
10. Terre femme - Chantal Millaud, France
11. Du 7ème ciel au 7ème continent - Olivier Morin, France
12. Natural story - Monika Ctvrteckova, République Tchèque
13. Only a fool knoweth not - Anthony Itopa, Nigeria
14. Quand je serai grand - Anne De Sète, France
15. La complainte du radis noir - Daniel Delporte, France
16. J'ai vu migrer la baleine blanche - Olivier Morin, France
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1
Ne te fais pas d'illusions, jeune ami de demain
Les monoculteurs avides vont
continuer allègrement à incendier la forêt
vierge de l'Amérique du sud .
La planète s'étouffe mais des avions
transporteurs gigantesques et nombreux ,oh
combien, continueront à
Les chalutiers insatiables et les bateaux
usines vont continuer à racler les fonds et
des mers, ainsi ,les thons , venus
sillonner le ciel de leurs traits vaporeux
réacteurs des millions d'années
Méditerranée pour se reproduire, vont
s'engouffrer dans les gosiers nippons .
Les marchands de poison vont
continuer à vendre leurs mixtures aux
pulvérisateurs multibranches, détruisant les
abeille
et les hommes par dessus le marché.
Les politiciens politicards maîtres de la
décence, vont continuer en toute
inconscience à nous amener vers la grande
décadence
Depuis leurs antennes et satellites, les
médias vont continuer à épandre leurs
grimaces et leurs farces sur les
"audios-spectato-humanoïdes",
ajoutant à la confusion.
Les bons à rien vont continuer à
réclamer, et les bons à payer vont continuer à
débourser.
La planète s'étouffe mais les 4/4et les
grosses voitures vont continuer à pulluler sur
la voie publique.
Les humains de plus en plus nombreux
et de plus en plus pauvres pour la plupart,
vont continuer allégrement à
engendrer, si bien que dans quelque
temps, ils ne pourront que se tenir debout
les un serrés les uns contre les autres
de réserve d'énergie.
Les financiers finaudiers continueront à
dérober, en toute légalité, les cassettes de
retraités pour les prêter à taux
conséquents aux pauvre Martins qui
trembleront de perdre leur chaumière.
Tout va continuer à se transformer en
argent, tout, absolument tout : les arbres ,la
terre, la mer, les paysages, l'eau des rivières,
les maladies, les chansons, tout, tout,
en argent des coffres forts, bien au chaud
dans les paradis fiscaux.
Combien pariez vous que la comédie
continuera?
Que pessimiste est ma parole, tel Alceste
réapparu.
Mais après tout ,on s'en fout, après
nous le déluge.
Ami des lendemain ,je ne t'envie pas?
T'en baveras des ronds de chapeau, des
tourmentes, des bourrasques tu subiras.
Rentres ta tête dans tes épaules, quand
surviendra la grande débâcle.
Ne te fais aucune illusion ,mon jeune
ami des lendemains incertains
les pieds sur la terre sacrée chauffée au
rouge cerise.
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Roger Mary, France
2
Poussière
Le soleil brille
Pour éclaircir toute la poussière
Que soulève le vent
Cette poussière
Qui n'est plus de la terre
Cette poussière
Qui n'est que poussière
Qui n'est plus féconde
Et se pose tristement
Au bout du souffle du vent
Le soleil brille
Et dessèche la terre
Après le passage du vent
Et prépare la poussière
De demain
Les hommes ont vendu les
Arbres
Vivants
Plus rien ne pousse
3
Les hommes aux yeux rougis
Voient sur la poussière
S'avancer la faim
Ce qui poussait
Ce qui vivait
Ils l'ont vendu
Le corps des hommes sèche
Et maigrit
Et se ride
Couverts de poussière
Ils avancent dans les nuées
Du vent de poussière
Et le vent les pousse
Et les emporte
Aux confins de la terre
Morte
Anne De Sète, France
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The big mother
Womb you do not have
But in you life buds
Into vertebrates and invertebrates
Even into angiosperms and gymnosperms
Muscles you possess not
But all of us you carry
Even our houses and structures
You hold firm in place
Brain you lack
But conservation you’ve taught us
By your efficient management of your fertility
Through recycling of the organics
Breast you’ve never grown
But all earth’s occupants you nurture
Some through the roots
While some through the fields
4
Where is your heart?
That you’re so caring
Even in the face of abuse
You’ve never revolted
How I wish that every man
Can just hear your voiceless cry
So they could show you care
As the big mother you are.
Edet Mbosowe, Nigeria
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Land is life
It has witnessed man’s life from the cradle to the grave
It has not let us down even in a single minute
It supports us in every situation disregarding our financial status
It is corrupt free and loves everyone disregarding the colour of skin
It has not spared any other continent in this world
It is too friendly to both living and non-living things
It is a dear darling to human beings, trees, animals, and all the creatures
All the Rivers, Lakes, Seas, Oceans lay their backs on it
Shower them smiles to be blessed with water circle thus enhancing in evaporation
Their stomachs full again Yes Yes Land is life! it deserves total care
It is not a father but it supports our family
It gives us food upon harvesting our crops
It makes us heathier even if it not directly eaten
How can I forget its delicious fruits to us
Doesn’t it supports fruit trees?
Mangoes, Oranges, Pine apples, Bananas, Maize, Cassava, beans aren’t they depend on it?
Yes! the dear sources of carbohydrates, and countless Vitamins to us
The food stuffs which wholeheartedly support our body
Without it there is no man
Yes Yes Land is life! How can I survive with an empty stomach for ages and worlds
The riches are in it only wise men can agree!
Various businesses are carried out on its back
Where do the world best Hotels locate themselves?
Show me any kind of Bank that is not snoring on its mat
Hasn’t it hold gold, silver, diamond and copper?
Show me a mine that is not located on it in this world?
Haven’t you heard its cries when you degrade it?
Shame on every wicked work that resulted into its desertification!
This is my home I can plant many trees on it as I can
Yes Yes Land is life! East West Home is the best
If generosity pays back, how can I be so selfish?
I cannot show brave face on Careless cutting down of trees,
I cannot entertain overgrazing as bold as brass
Desertification is the open murder! that is my daily preaching
Open your ears you the whole world!
The land was given once and it will not be given again
God created it for your own use, don’t sour your blessing
With patience understand its needs, thus your home
Without land no life tell your neighbor
Together we can fully eliminate desertification thus the theme!
Yes Yes together we can have good life.
Thomas Rashid Chitsulo, Malawi
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As one tree dies two more will rise
When the brutal winter gives up,
is when the trees wake up.
After three elongated months,
a seed has finally fallen into its Mother’s open arms,
like a baby hugging back at its mother.
When the seed takes root,
is when the mother gives food.
After so long the seed start to take root,
is receiving nutrients from the ground,
like a baby receiving milk from its mother.
When the Gods cry,
is when the plant thrives.
After the first shower,
the plant really explodes out of the ground,
like a person feeling refreshed after a warm bath.
When the plant grows up,
is when the mother rest up.
The grown plant will shelter its aging Mother,
through whatever weather, cold or warm,
without its loving arms, its mother will erode away with the rain.
When the plant recreates,
is when its Mother disintegrates.
The seedlings will be fertilized by its mother,
it will grow, protect and contribute,
like its father.
When the chainsaws roar,
is when the arms fall.
After a lifetime of growing,
the plant’s roots slowly slip from its mother’s grip,
and return to where it was born, its Mother.
Nam Vu, Vietnam
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6
La machine à broyer...
La machine avançait
Montée sur des ergots d'essieux inexorables
Programmée à la consommation et à la production d'un temps infini
Rythmée en bielles et pistons, en tenons et mortaises mathématiques
Efficace, évidente , internétisée au millième de seconde
On entendait de loin et proche en proche
ses ronflements monocordes
ses criantes reprises .
Les forêts , les coquelicots , les blés d'or
Le pétrole , l'eau claire , l'argent , le zinc et le fluor
Les couleurs et les mots
Etaient avalés en cadence,
en saccades , en sanglots ,
Bravades et escouades ,
Inexorablement la machine avançait,
Tombaientdes eaux mêlées , boueuses,
emportant tout sur leur passage
Tombaient des jours semblables à des nuits
Engin de mort pensé , conçu , imaginé , rêvé par l'homme
La machine savante avalait , recrachait , produisait , détruisait ,
Au fur et à mesure comblait ici , excavait là,
7
Jusqu'où et jusqu'à quand ?
Dieu implora la trève.
Petit Poucet retrouve-t-il au fond de sa mémoire
Un seul caillou qui puisse bloquer l'engrenage
Cendrillon le carrosse somptueux avant l'aube dernière
Blanche Neige , la pomme saine.
Gisèle Moyroud, France
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Our motherland
Our motherland, the Incredible India is the land of divinity
Land of spiritualism, land of love, land of unity in diversity
Land of serenity and sanctity
The land of service and humanity
Our hearts are filled with purity
India is the great land of opportunity and prosperity
Technology and traditions go hand in hand
We celebrate many festivals and religions in our land
Temples, mosques, churches and synagogues exist in our land
Hindus, Parsis, Budhist, Muslims, Christians, Jains, Jews, Sikhs all live in peace in this piece of land
We celebrate festivals of colors
Our life is filled with rainbow colors
We walk in hand in hand
On all different sand
Of desert, stones, forest, hills and flat terrains
In modern India the cities are now getting crowded with concrete jungles
Our motherland, the Incredible India is the land of divinity
Land of spiritualism, land of love, land of unity in diversity
We have love for others
Here we worship our motherland
Fire, wind and water
With great pride we consider our parents as teacher
Land of many religions , many festivals, many languages, living with peace all together
Our motherland, the Incredible India is the land of divinity
Land of spiritualism, land of love, land of unity in diversity
For us the nature, the land and water are God
As we believe that ecosystem helps us even in times of Odd
We must remember that we came on earth, nothing in our hand
We will go empty hand from this pious land
Perhaps burnt, buried inside the land
Yet in the world people fight for a piece of land!
We pollute the land
We step upon the land
We hurt and excavate the land
Yet it keeps giving us without any expectations in return
We get fruits, flora and fauna, sheds of trees in return
Our holy motherland showers unconditional love in return
Value the rich cultural heritage of our ecosystem -the treasure in our hand
Before there is more deforestations, earthquakes and natures’ fury
Everything is taken away from our hand
Respect it, till it is in our hand
Save trees as they save our lives
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8
There is no end of our growing greed
With the ever growing needs
Our motherland, the Incredible India is the land of divinity
Land of spiritualism, land of love, land of unity in diversity
Lets together have new beginning
Enjoy the natural air conditioning effect below a tree since its free
Grow more trees
And set our motherland free
From desertification, earthquake and floods
These are the signals that the mother earth is crying out loud
Care for our earth, care for our land and listen to its sound
With fancy demands and concrete jungles growing in demand
On this land of our motherland
Feel gratitude and have pride for our great land- the motherland
Tribute and salute to our motherland
Our motherland, the Incredible India is the land of divinity
Land of spiritualism, land of love, land of unity in diversity
Dave Chaitli, Inde
9
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The hope for bread and joy
Humans perceive land through various sentiments
Some view this potent blank space of fertility
As ineffectually barren and impotent
Covering the face of Mother Nature’s humility
With all sorts of hazardous junk
Oh, how we have become so impudent.
Through the eyes of a hungry weeping mother and child
This broad vacant space lively yet so latent
Is the only way through which this siege
Of poverty, starvation and unemployment
Held so awfully against mama Africa can end
Clutching tight on his mother’s back
The little boy weeps because of lack
Mother continues to break her back
Tilling the earth is one way to correct
The torment need and abuse have left
When her drunkard husband went
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Both their tears and sweat merge
With the expectant worked field
The only hope for their lives to purge
The sole chance for tomorrow’s bread sealed
Yet still today the little boy a fever to catch
Sleeping half-naked in the cold begging for yield
The first blade shoots from beneath the soil
The sad faces now anointed with the balm of joy
Resulting in smiles that could travel many miles
Giving assurance to purchase shoes for the boy
And coax the aching swollen boils
Left on the mother’s hands from working the soil
Otsile Modukanele, Bostwana
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People live without recognizing
People live without recognizing where is food from?
People wear jewels but do not imagine its origin.
Food is from plant but plant depends on land,
Jewels are from precious rocks but rocks are in land.
Everything needs land;
Plants need land to grow,
People need land to plant,
People need land to live.
Animals and plants live on land,
Decomposers, worms live in land,
Above land, we have fruits.
Under land, we have roots.
Trees became boat,
Because land is good.
People became fat,
Because land is food.
People say, time is money,
But I would say land is money.
People say, no money no life,
But I say, no land no life.
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Land is wealth, so land is life.
Land gives food, so land is health.
Land nurturing people,
Land nurturing life.
Land for human being.
Land for life existing.
Land for world shaping.
Land for sightseeing.
People breathe air, air from plants.
Plants eat nutrients, nutrients in land.
No land, no trees.
No trees no energy.
No energy no life.
Land for bricks, bricks for building, building for life.
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Land is life, because it gives food.
Land is life, because land provides wood.
Land is life, because land provides meal.
Land is life, because land forms hill.
Landscape is from land,
Homeland is from land,
Highland is from land,
Island is from land,
Finland, England, Scotland, Switzerland, Netherland …are from land.
Plane lands on land,
Vehicles wheels on land
People walk on land,
Life depends on land.
So land is source of food.
Land is source of wealth.
Land is source of life.
Land is source of everything.
Kimmerlin Razafindrina, Madagascar
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Terre-femme
Je suis la terre
La terre mère
La terre femme
Je suis ta femme
Vois comme elle est rêche ma peau
C'est que tu ne m'aimes pas
Le vent seul me caresse
Mais il me brûle il est trop chaud
Mais il m'écorche il est trop fort
Mais il m'assèche il est trop sec
Occupe-toi de la terre
La terre mère
Occupe-toi de la terre femme
Occupe-toi de ta femme
Fais sourdre sa mouille
Donne-lui ton sperme
Eaux de la vie
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La terre
La terre mère
La terre femme
Aime-la comme ta femme
Chantal Millaud, France
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Du 7ème ciel au 7ème continent
Les sirènes nous promettaient le septième ciel et nous voilà avec un septième, voir un huitième
continent…de plastique.
Et si le gyre du Pacifique Nord avec son puissant siphon marin, son vortex de déchets, cette
immense soupe impopulaire, cette Grande Zone d’Ordures du Pacifique, était notre gouffre
moderne, notre Charybde, comme un clin d’oeil à l’Odyssée ?
Nous nous sommes bouchés les yeux et les oreilles pour continuer notre route sans rien changer
de nos habitudes, de nos modes de vie, et les sirènes du progrès nous promettaient toujours. Nous
voulions le chaud en hiver et le froid en été, les haricots de janvier et les tomates de novembre,
nous voulions l’abondance et bien sûr l’éphémère, le dernier téléphone et la dernière application, le
dernier message et son cortège de fautes, la dernière série, la dernière couleur et le dernier mot, les
lunettes en 3D pour voir la vie en rose.
Et c’est le dernier cri des oiseaux de l’amer qui vient se fracasser sur les oreilles mobiles de nos
casques odieux, le dernier souffle des oiseaux du plastique avec son catalogue de pièces détachées.
Ulysse choisit Scylla et perdit une partie de son équipage, nous n’éviterons pas Charybde et son
tourbillon de plastiques charriés par les courants, formant de gigantesques spirales dans les Océans
Pacifique, Atlantique et Indien. Il existe effectivement cinq 7ème continents dispersés car nous
déversons chaque année six millions et demi de tonnes de détritus dans les océans. À l'image d'un
puissant siphon marin, le vortex attire vers lui tous les résidus de notre société de
(sur)consommation. Toutefois, contrairement au siphon, les déchets ne sont pas aspirés mais
accumulés et bien visibles.
Le tourbillon de ceux qui n’ont plus de saisons a tout aggloméré et mon Ulysse à moi est tout
décomposé.
Nous ne voulions pas entendre le chant d’autres sirènes qui nous mettaient en garde contre nousmêmes et nous voilà repus mais désarmés.
Peut-être eût-il été préférable de choisir Scylla et son cortège d’abandon pour une mer vivante, ses
poissons d’argent bleus et ses oiseaux de feu.
Olivier Morin, France
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Natural story
Natural Story
Red, blue, green, yellow and much more…
These are colours of our world.
Look around, what can you see now?
Grey trees, grey sky and grass.
Do you really ask me… How?
You won´t find out in the stars.
It´s my ignor.
It´s your ignor.
Everyone just want to be rich.
Close your eyes and go to store.
Buy everything that you can hold,
just for feeling it is yours.
We are silly, we are blind.
So please, open your mind.
You don´t need all that stuffs,
that´s the reason, why our world sucks.
You won´t give up your comfortable life, will you?
I can´t still decide.
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Who will be first,
who will be next?
Someone has to begin.
So please, help me
and I´ll help you.
Maybe sometimes we will be a big crew.
Tell me, are we able to come out from the cloud of ignorants?
Alone, I´m not strong enough.
Promise me,
from now to the end of our days
we will help each other and listen what nature says.
Meanwhile nobody hear you.
How is it possible?
Scream louder what our Mother Earth wants
and our world will thank you.
Monika Ctvrteckova, République Tchèque
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Only a fool knoweth not
You behold planes and ‘copters
Fly across the sky,
Ships and boats sail on water,
Bikes and cars speed past you
On roads where you live.
Only a fool knoweth not
That land is life.
You run to a doctor for refuge
From an illness that torments you,
Get examined with medical equipment
And soon smile home with drugs
That promise to subdue your illness.
Only a fool knoweth not
That land is life.
You build your house
With blocks, wood and iron sheets,
Coating it in beautiful colours.
You draw current with wires
To power your bulbs, TV and others.
Only a fool knoweth not
That land is life.
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You wear clothes and shoes
That enhance your look,
Use cream that nourishes your body,
And strap a watch round your wrist
To have a sense of time.
Only a fool knoweth not
That land is life.
You have forests around you
That give you books and dailies,
And supply you with oxygen
That costs you not a dime.
Only a fool knoweth not
That land is life.
You eat myriads of foods
That give you nutrients
And keep you alive.
You draw water from the well
To bathe, to drink and to wash.
Only a fool knoweth not
That land is life.
Anthony Itopa, Nigeria
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Quand je serai grand
- Quand je serai grand, je serai fermier !
- Mais mon enfant, des fermiers, il n'y en a plus !
Les gens qui exploitent la terre (ils ne la travaillent plus, ils l'exploitent) ne sont plus des fermiers. Ils
sèment plus de produits chimiques que de graines, les plantes qu'ils font pousser n'ont plus de
haies pour s'abriter, elles ne font plus de graines, et la terre sous elles n'est plus noire et riche, mais
nue et solitaire. Après la récolte, il faudra plus encore de produits chimiques pour d'autres graines.
La terre est morte...(D'ailleurs même cette pauvre terre-là, on la recouvre, de ciment, de béton, de
centres commerciaux ou de parkings.)
On n'élève plus les animaux, non plus : eux aussi, on les exploite. Laisse tomber l'idée de la ferme,
c'est fini.
- Quand je serai grand, je vivrai dans la forêt, sous les grands arbres, avec plein d'animaux autour
de moi !
- Mais mon enfant, des forêts, il n'y en a plus !
Par-ci par-là, des morceaux de forêt, pleins d'engins rugissants qui abattent les arbres. Et les grands
arbres ont disparu depuis longtemps sous leurs dents mécaniques. Ceux qui sont restés n'ont pas le
temps de devenir grands. Le sol derrière eux, abîmé par les chenilles et le poids des engins, est
parti à la première pluie. Et les animaux qui n'avaient plus d'abri, ni de nourriture, à leur tour ont
disparu. Partout dans le monde, on continue. Oublie la forêt, c'est fini.
- Quand je serai grand, j'irai vivre avec les nomades du désert !
- Mais mon enfant, la paix du désert, il n'y en a plus !
D'abord, les touristes sont partout, même là. Et ils veulent voir, rien de plus, alors ils y vont en 4 x 4,
dans le bruit, la poussière, et en remuant le moindre terrier de fennec. Ensuite, la guerre est
partout, et laisse derrière elle des débris, des métaux, des bombes... Les puits s'empoisonnent, les
oasis s'assèchent, les animaux du désert disparaissent, et les nomades avec eux. Laisse tomber la
paix du désert, c'est fini.
- Quand je serai grand, j'irai sur les traces de Jack London, dans l'immensité du Grand Nord !
- Mais mon enfant, le Grand Nord, il n'y en a plus !
Les hommes maintenant ne voyagent plus en raquettes, ni en traîneaux, il leur faut du pétrole pour
les scooters des neiges et autres véhicules, à patins ou à chenilles. Ils ne vivent plus dans des
igloos, mais dans des maisons, construites avec des matériaux importés par la voie des airs. Ils ne
mangent plus de phoque congelé dehors, mais des conserves. En Alaska, on va extraire du pétrole
en grand, et autour, là où la glace fond, des super-tankers vont circuler sans cesse. Oublie le Grand
Nord, c'est fini.
- Quand je serai grand, j'explorerai les montagnes, tout en haut, là où il n'y a personne, où les
alpages sont purs !
- Mais mon enfant, des solitudes, il n'y en a plus !
Même autour des plus hauts sommets, on trouve des détritus, des plastiques et des conserves
vides. Les alpages sont pleins de papiers gras, et les chiens des touristes y tuent tout ce qui vit.
Laisse tomber les sommets, c'est fini.
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- Quand je serai grand, je naviguerai sur l'infini des mers !
- Mais mon enfant, des mers infinies, il n'y en a plus !
Partout d'énormes bateaux crachent des fumées et des détritus de toutes sortes. On a été tellement
goinfres que les poissons disparaissent. Un nouveau continent s'est créé avec nos déchets. Des
animaux s'y empoisonnent, ou s'y engluent. Les plastiques dérivants étouffent les tortues. Quant
aux îles désertes, elles sont maintenant pleines de rats ou de chats qui ont tué tous les animaux
naïfs qui y vivaient ; tu ne pourrais plus y vivre, il n'y a rien à manger. Oublie les mers infinies -c'est
fini.
- Mais alors ? Le monde n'est plus un vrai monde ?
- Non, mon enfant. Dans le monde, tout a été exploré, et tout ce qui a été exploré est exploité. Et
tout ce qui est exploité est désertifié. On a oublié de respecter la vie, et la vie ne nous respecte
plus.
- Mais moi, je n'y suis pour rien ? Pourquoi je me retrouve avec un monde aussi triste, alors que je
ne lui voulais que du bien ?
C'est ainsi, mon enfant. C'est ton héritage... et celui-là, tu ne peux pas le refuser...
Anne De Sète, France
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La complainte du radis noir
Pardon pour la parodie,
Pour la complainte que voici,
Si pour certains c'est leurs dollars,
Pour moi ce soir , voici l'histoire
La complainte du radis noir...
Radis noir,
Sur lequel je pars, oh dis !
Je ne suis pas Jésus Christ,
Mais en vérité je vous le dis,
Ici-bas si t'as plus un dollar,
C'est l'enfer que tu vis...
Je dis pas que les tunes c'est le paradis
Mais t'es rien si t'as pas un radis,
Radis, ou pas radis ?
That is the question ,dis !
En Afrique, c'est comme ici ,
Jadis , c'était les colonies ,
A l'époque on leur a dit « Blanc »,
Mais toi tu leur as dit dit « Noir »,
Tu leur as dis « Noir ».
Même après sous Valéry,
Et lorsque Jacques a dit :
Tiens voilà quelques subsides ,
Pour irriguer ton beau pays ,
Y faire pousser plein de radis,
Mais l'argent s'est évanoui,
A palabrer des décennies ,
Le fric est arrivé nulle part.
Pas plus d'Euros que de Dollars,
Parce que d'autres se sont servis,
Et à présent ,tu broies du noir,
Seul avec ton désespoir...
Tandis que se désertifient
Les terres de ton pays,
C'est la sécheresse qui envahit,
Qui envahit...
Il faut mobiliser les esprits,
En parler à tous les amis,
Et impliquer tous les pays.
Rien ne se fera mon ami
Par l'opération du Saint Esprit.
Mobilisons nos énergies,
Et respectons tout ce qui vit,
Depuis l'arbre d'Amazonie,
Jusqu'à la belle posidonie !
La belle posidonie...
Et refusons tous ces lobbies,
Avant que tout ne soit roussi,
Par leurs grossiers appétits,
Que la garrigue ait tout envahi,
Que ce soit là-bas comme ici,
Du sud jusqu'au nord de Paris,
Rejetons ces mauvais génies,
Avant qu'ils nous aient démunis,
Et mangé nos derniers radis,
Nos derniers radis...
Alors, bouge-toi mon ami,
C'est ta planète qu'on crucifie !
Je voudrais qu'avec moi tu cries :
STOP ! Maintenant ça suffit !
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Daniel Delporte, France
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J'ai vu migrer la baleine blanche
J'ai vu migrer la baleine blanche et son petit
vers d'autres lieux amènes en d'autres
profondeurs
Pinocchio fait des signes et mange sans
appétit
la marée de minuit a freiné ses ardeurs
Les esquimaux se font violence
Mes mots exquis sont en partance
J'ai vu grogner l'oursonne blanche et ses
marmots
Quand ça raquait dessous ses pattes à la
dérive
C'est le dégel de haut en bas, j'ai mal aux
mots
C'est la guerre froide et le silence dans tes
coursives
Y'a plus de glace dans mon Whisky
Y'a plus de place pour mes Huskys
Les manchots font la cour à leur nouvel
empereur
L'Articque a des allures de cité interdite
La graisse du vieux phoque a pris le gout du
beurre
Ma mémoire prend l'eau les soirs où tu
médites
Les cachalots ont mis les voiles pour garder
l'ambre
Leur chant de profondeur a faussé les sonars
On rejette en mer les corps des squales qu'on
démembre
Je te cherche à tâtons la nuit quand tu
t'égares
Ton manteau blanc se fait la malle
Mes rêves bleus quand je t'emballe
Les pirogues sont en rades, le poisson s'est
barré
Les matelots perdus ont des yeux de merlans
J'attends au bout du quai la fin de la récrée
Pour dire aux chalutiers le prix du carburant
Mon ruisseau vert n'a plus de fleuve
Comment veux-tu que je m'abreuve
Madagascar la rouge s'érode et tout s'en va
J'ai mis de la couleur partout pour le contour
La terre se barre dans les ravines et tout en
bas
Il nous faut déborder du trait pour voir le jour
Y'a plus d'anchois dans tes filets
Y'a plus le choix, laisse moi filer
Olivier Morin, France
Ton glacier bleu pleure à minuit
Mon permafrost a des ennuis
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