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Des Tropiques
aux Pôles, les PTOM
OCTA
de l’Union Européenne
Les PTOM et la circulation mondiale des océans
Source : EEA, AMAP
Association des Pays et Territoires d’Outre Mer de l’Union Européenne (OCTA)
L’association des Pays et Territoires d’Outre Mer de l’Union Européenne a été constituée en tant
qu’association à but non lucratif à Bruxelles (Belgique) le 5 mars 2003, conformément à un accord
intergouvernemental signé entre 13 Pays et Territoires d’Outre-Mer le 18 septembre 2002.
Les objectifs de l’OCTA sont décrits dans les articles de l’association. Parmi eux, celui de défendre
les intérêts communs des membres et de représenter ces intérêts vis-à-vis des institutions
de l’Union Européenne dans tous les domaines mentionnés dans la décision des PTOM
(www.octassociation.org).
Ce livret met en avant les enjeux communs et globaux que représentent nos Océans
et les impacts environnementaux du changement climatique sur nos Océans. Le
développement économique et social et la protection de l’environnement sont les trois
piliers indissociables du développement durable. Les PTOM en particulier, soulignent à
quel point leur développement est limité par des handicaps structurels tels que leur petite
taille et leur manque de ressources. Une situation exacerbée par les conséquences néfastes
du changement du climat sur leurs écosystèmes fragiles. Les PTOM appellent à une
initiative générale pour lutter contre le changement climatique et pour que rapidement
une attention soit portée aux besoins spécifiques des PTOM, pour leur permettre d’y faire
face.
9 PTOM ont contribué à ce livret, soulignant les enjeux communs à tous les PTOM, dans
chacune des régions.
INTRODUCTION
Des pôles aux tropiques,les
PTOM face au changement
climatique
L’OCTA est l’Association des Pays et Territoires d’OutreMer du Danemark, de la France, des Pays-Bas, et du
Royaume-Uni.
Les Pays et Territoires d’Outre-Mer (PTOM) sont
dispersés aux quatre coins du monde. Du Grand Nord,
avec le Groenland, au Pacifique Sud, avec les archipels
de la Polynésie française, les PTOM diffèrent largement
de par leur taille et leurs environnements climatiques.
Les océans et les mers, premières sources d’activité
économique pour ces territoires, sont essentiels au
développement des PTOM. Dès lors, les impacts du
changement climatique sur l’environnement et sur
les océans en particulier s’avèrent cruciaux pour les
PTOM.
L’activité humaine n’est pas étrangère à l’accélération du
changement climatique. L’élévation de la température
des océans contribue à la fonte de la banquise, la
dilatation des mers et la fréquence croissante des
risques de cyclones. Les récifs coralliens sont autant
menacés et les littoraux davantage exposés aux forces
accrues des vagues.
Du fait de leurs ressources limitées, combattre et gérer
le changement climatique se révèlent réellement
difficiles pour les PTOM. La gestion des océans et des
mers doit être abordée et traitée dans des enceintes
multilatérales, dans lesquelles les PTOM et l’Union
européenne uniraient leurs efforts.
Richesse commune à tous les PTOM, les océans
constituent le fil conducteur de ce livret qui traite
de deux conséquences concrètes du changement
climatique : le réchauffement et la montée du niveau
des océans. Le changement climatique est un fait, à nous
de joindre d’urgence nos efforts pour y répondre !
LE CHANGEMENT CLIMATIQUE A ARUBA
Aruba est située dans la Caraïbe Sud, à seulement 20 kilomètres
au large de la côte du Venezuela. L’île mesure près de
30 kilomètres de long et 9 kilomètres à son point le
plus large, pour une superficie totale de 184 km².
Les températures sont en moyenne de 28°C,
avec des alizés rafraîchissants et peu de
tempêtes tropicales et d’ouragans. Aruba
se trouve en effet à l’extérieur de la ceinture
des ouragans d’où un niveau pluviométrique
très modéré (408,9 millimètres en moyenne
par an).
En 2005, la saison des pluies a été humide à
très humide. Entre octobre et décembre, Aruba a
enregistré 91% de précipitations pluviales en plus par
rapport à la moyenne de la même période. Une conséquence
de la hausse des températures de surface dans la mer des Caraïbes et
dans la zone tropicale de l’Atlantique et des températures de surfaces neutres dans l’océan Pacifique.
La population d’Aruba est estimée à 100 000 habitants, sans oublier les 700 000 touristes en moyenne
que l’île accueille chaque année.
L’ÉLÉVATION DU NIVEAU DES MERS
L’économie d’Aruba dépend fortement du
tourisme. La fermeture en 1985 de la raffinerie
de l’île a causé un recul de l’économie de toute
la communauté arubaine. Afin de faire face au
chômage croissant, Aruba a concentré toute
son énergie dans l’industrie du tourisme. Ces
efforts se sont vus récompenser ; le nombre de
visiteurs a triplé passant de 206 747 touristes en
1985 à 641 906 en 2003. Aujourd’hui, ce secteur
forme le premier pilier de l’économie d’Aruba. Le
changement climatique, et particulièrement la
montée du niveau des mers, est par conséquent
crucial pour les zones côtières d’Aruba.
ic 3
Les endroits les plus vulnérables à la montée des
eaux sont les plages et les estuaires marins de la
partie sud-ouest de l’île. Ces bancs de sables sont
des zones naturellement sujettes aux inondations
mais leur aménagement est néanmoins appelé à
s’étendre pour développer le tourisme.
L’urbanisation et les travaux de génie civil causent
l’obstruction de lits fluviaux. Par ailleurs, la
multiplication des sols minéralisés (toits, routes
et chaussées) associée à l’augmentation des
précipitations provoquent un ruissellement massif
et incontrôlé des eaux de pluie.
LES
MESURES
PRISES
PAR
GOUVERNEMENT D’ARUBA
LE
Aruba a mis en place un Plan de Développement
Economique Durable Pluriannuel dont certains
volets comprennent des programmes et des
projets consacrés au changement climatique.
Cet enjeu ne figure cependant pas en tête des
priorités locales. Mais conséquence positive de ce
plan, des réunions traitant de thèmes relatifs au
développement durable réunissent régulièrement
les différentes parties prenantes de l’île.
En outre, le gouvernement d’Aruba envisage
actuellement la ratification de la Convention-cadre
des Nations Unies sur les changements climatiques
et le Protocole de Kyoto.
Aruba est une petite île qui dépend partiellement
de la raffinerie et totalement de la station de
traitement de l’eau et de production d’électricité,
d’où l’attention particulière portée au Protocole
de Kyoto. En plus de ces deux sources de pollution
atmosphérique, s’ajoute le trafic automobile,
pollution diffuse, alors que l’île doit répondre à une
demande de mobilité croissante (plus d’asphalte et
de voitures) à court terme.
par l’introduction de turbines éoliennes. Le
gouvernement d’Aruba a également créé l’Institut
de Gestion du Littoral pour veiller à la protection
des régions côtières. Un plan de gestion des
catastrophes naturelles a été prévu.
Pour la gestion de la qualité de l’air, Aruba a mis
en place un plan pluriannuel de surveillance qui
entrera en vigueur au premier trimestre 2007.
Après le passage en 1999 de la queue de l’ouragan
Lenny et en 2004 de l’ouragan Ivan, les autorités
de l’île ont également décidé d’améliorer le
système de ruissellement des eaux de pluie et ont
mis en place un plan pluriannuel (2006 – 2009) de
mise à niveau.
Les connaissances actuelles et les techniques
disponibles, mais aujourd’hui limitées, ne
fournissent aucune donnée sur les potentiels
changements dans la fréquence et l’intensité des
ouragans, ni en ce qui concerne le déplacement
de la ceinture des ouragans. Aruba (et d’autres
îles des Caraïbes) attend avec beaucoup d’intérêt
que des études scientifiques soient menées sur les
implications du changement climatique dans la
Caraïbe.
Par ailleurs, la station publique de traitement
de l’eau et de production d’électricité envisage
d’augmenter
sa
capacité
de
production
Dans ce contexte de changement climatique,
Aruba va devoir concilier entre sa petite taille et les
grands défis auxquels elle doit faire face.
Pic 3
ALLER PLUS LOIN
LE CHANGEMENT CLIMATIQUE AUX ÎLES CAYMAN
Les Îles Cayman sont situées à 750 kilomètres au
sud-ouest de Miami, à 240 kilomètres au sud de
l’île de Cuba et à 275 kilomètres au nord-ouest de
la Jamaïque. Elles forment un archipel de trois îles :
Grand Cayman, Cayman Brac et Little Cayman,
et totalisent environs 45 000 habitants. Grand
Cayman est l’île la plus vaste et la plus peuplée de
l’archipel, et sa capitale George Town, est aussi le
principal centre d’affaires.
Les Îles Cayman sont les sommets émergents de la
Fosse de Cayman (Cayman Trench), une des plus
profondes du monde. Les trois îles sont constituées
de deux différentes formations de roches calcaires.
La pierre calcaire ancienne, appelée aussi trompel’œil, a été formée pendant l’ère oligocène-miocène,
il y a près de 30 millions d’années. Cette pierre
forme le cœur de chaque île et se présente sous
forme de karst dense entouré d’un autre type de
pierre calcaire littorale appelée « ironshore » (la côte
de fer). L’Ironshore est une formation de carbonates
créée par la sédimentation d’organismes vivants
tels que les coraux, les algues et les coquillages.
Cette sédimentation a été causée par les différentes
variations du niveau de la mer qui a eu lieu au cours
de ces dernières 30 millions d’années.
L’ÉLÉVATION DU NIVEAU DES MERS
Si le niveau moyen de la mer monte, l’île connaîtra
une fréquence croissante des grandes marées,
des vagues hautes et des niveaux d’eau extrêmes.
Les eaux salées risquent alors d’infiltrer les eaux
douces, essentielles autant à la biodiversité qu’à
l’agriculture.
ic 3
Au cours du prochain siècle, le niveau des mers
progressera probablement à un rythme supérieur
à celui des coraux qui, alors plus profonds et
moins ensoleillés, se régénéreront plus lentement.
Dès lors les récifs coralliens ne protégeront plus
aussi efficacement les littoraux, qui seront de
plus en plus menacés par la force des vagues.
Et leur sédimentation, plus faible contribuera à
la formation des plages. Les mangroves et leur
capacité à absorber l’énergie des vagues seront
elles aussi menacées par la l’élévation des mers.
D’autre part, les profondeurs maximales que
peuvent tolérer certaines herbes dont les herbes
à tortue peuvent être dépassées par la montée du
niveau des mers. Or, ces écosystèmes subissent
déjà les aménagements côtiers et se relèvent à
peine du dernier ouragan.
Certaines plages, lieux de ponte des tortues vertes
et de caouanes, déjà menacées d’extinction,
subissent actuellement une diminution de ces
populations. Beaucoup de ces plages sont basses et
étroites ce qui les rend plus vulnérables à la montée
des eaux. Avec cette montée, l’espace disponible à
la ponte sera réduit affectant ainsi tout le cycle de
reproduction de ces tortues. Les plages peuvent
difficilement s’étendre vers l’intérieur des terres
en raison du développement côtier sauvage et des
mauvaises pratiques urbanistiques, ce qui les rend
inadaptées aux activités de ponte.
L’élévation du niveau de la mer a aussi un impact
sur toutes les plages coralliennes du monde en en
accélérant l’érosion. L’accès du public aux plages,
où des barrières artificielles et autres modes de
protection ont été érigés, deviendra plus difficile
et engendrera une affluence moindre, et donc une
perte de revenus pour le tourisme et le pays dans
son ensemble. Les plages de plus en plus réduites
ne pourront plus accueillir ni nouvelles installations
ni davantage de visiteurs, et leur capacité à résister
à la montée des eaux sera encore plus limitée.
LE RÉCHAUFFEMENT DES OCÉANS
Les moyennes de températures de surface
océanique, enregistrées dans les régions de récifs
coralliens telle que la région Caraïbe, semblent
être supérieures à la moyenne mondiale. On
s’attend d’ailleurs à une augmentation globale de
+1°C au minimum d’ici la fin de l’an 2100 avec
des projections alarmantes pour la mer Caraïbe de
+1°C pour 2015 et de +2°C environ pour 2050.
Une augmentation d’un degré Celsius de la
température de la mer affectera lourdement les
systèmes de récifs coralliens au niveau local, comme
l’atteste le phénomène de mort blanche des coraux
qui s’est produit dans la mer Caraïbe et dans
l’Atlantique entre août et octobre 1998. Les coraux
blanchis sont plus vulnérables aux autres maladies et
risquent d’être rapidement colonisés par les algues.
Les nouveaux écosystèmes des récifs pourraient
causer le déplacement de la communauté et de la
couverture coralliennes avec toutes les incidences
probables sur la structure de la population piscicole
et des autres espèces marines. Les phénomènes
de mort blanche et leurs conséquences peuvent
parallèlement avoir des implications dévastatrices sur
le tourisme de plongée, qui compte pour une part
non négligeable des revenus globaux de l’industrie
touristique.
Les variations des températures de surface
océanique, même dans des conditions optimales
sont à l’origine des tempêtes tropicales. Des
températures de surface océanique plus chaudes
pourraient graduellement causer l’augmentation
du risque de formation de tempêtes de force 5,
fortement destructrices et aussi l’augmentation
de 10 à 20% des grands vents et des quantités
de précipitations. Les pertes couvertes par les
assurances augmenteront au même rythme que la
vitesse maximale des ouragans les plus puissants.
En outre, plus les tempêtes se succéderont, plus
les boucliers naturels comme les récifs coralliens,
les mangroves et les limites forestières perdront
leur capacité de protection. Certaines régions
jusque-là épargnées des inondations deviendront
alors inondables, effets de l’augmentation des
précipitations et de la fréquence des fortes
tempêtes.
Les conséquences physiques et biologiques sur les
récifs, causées par le réchauffement de la mer et
par les tempêtes tropicales, peuvent provoquer des
réactions délétères chez certaines communautés de
poissons. De nouvelles études suggèrent en effet
que celles-ci souffrent de l’incapacité d’absorption
des mangroves.
ALLER PLUS LOIN
Le gouvernement devra prévoir une meilleure
couverture d’assurance pour faire face à ces risques
croissants susceptibles de sérieusement grever
les revenus potentiels du pays. La gestion des
catastrophes naturelles, y compris la prévision de
financements pour la reconstruction, nécessitera
la mise en place de plans d’atténuation et des
stratégies d’adaptation pour réduire ces risques.
© Dewilde
© Ballesta
© Ballesta
LE CHANGEMENT CLIMATIQUE AUX ÎLES MALOUINES
Les Îles Malouines (Falkland Islands) forment un archipel
constitué de plus de 700 îles avec une superficie totale
de terres émergées atteignant 12 200 km² (1,2 million
d’hectares). Elles se situent dans l’Atlantique Sud à
environ 500 kilomètres à l’est de la pointe sud de
l’Amérique du Sud.
Avec leur climat tempéré, les Îles Malouines bénéficient
d’une moyenne amplitude de températures allant de
-5°C minimum en juillet à 24°C maximum en janvier.
Les pluies sont relativement rares avec une moyenne
annuelle de 626 millimètres. Les vents violents sont par
contre très fréquents avec une moyenne de 15 nœuds.
Les Îles Malouines sont un territoire du RoyaumeUni, où vivent près de 2 500 civils et 1 200 militaires.
Le niveau de vie des habitants de l’archipel est très
élevé, conséquence du développement florissant de
l’industrie de la pêche depuis 1986. En raison de sa
faible population et de l’absence d’industries lourdes,
les émissions de carbone produites dans les Îles
Malouines sont minimes au regard des autres pays,
et les émissions les plus importantes semblent celles
provenant du bétail, qui compte près de 580 000 ovins
d’élevage.
L’économie des Îles Malouines dépend fortement
des riches zones de pêche qui entourent l’archipel. Le
gouvernement gère et supervise depuis une vingtaine
d’années une industrie de pêche très prospère, basée
principalement sur le calmar. Le changement climatique,
et particulièrement celui qui touche l’océanographie, est
donc d’une importance capitale pour les Îles Malouines.
Tout changement notable de la température de l’océan
pourrait avoir des répercussions défavorables sur les
pêcheries et sur l’économie en général.
A cet égard, le gouvernement des Malouines a mis en
place des politiques et des programmes pour faire face
aux effets du changement climatique. L’instrument le
plus important et le plus récent adopté dans ce sens est
le projet de Stratégie de Conservation et de Biodiversité
(CBS). Ce projet identifie les tendances actuelles en
matière de biodiversité des communautés terrestres
et marines de l’archipel. Le CBS cible les ressources
limitées et identifie les risques sur leur biodiversité.
Un séminaire réunissant toutes les parties prenantes
a été d’ailleurs organisé pour déterminer les risques
sur la biodiversité. Des actions ont alors été recensées
par priorité et selon leur degré de réussite possible.
Le changement climatique a ainsi été placé à la tête des
menaces qui pèsent sur la biodiversité de l’archipel.
Le texte suivant est un extrait du projet CBS :
« Le changement climatique est largement reconnu
comme l’un des phénomènes aux effets les plus graves
sur la biodiversité indigène. Ceci est particulièrement
vrai pour des îles comme les Malouines ; en effet, les
espèces qui y vivent, et leurs habitats, ne disposent pas
« de zones de manœuvre » suffisant pour permettre
des déplacements méridiens. Et même dans les zones
où ces déplacements sont possibles, le rythme auquel
se déroule le changement climatique peut dépasser la
capacité des espèces de s’adapter et de se déplacer.
Les impacts potentiels du changement climatique
sur les Îles Malouines sont mal connus et même si les
modèles standards de circulation à l’échelle du globe
fournissent une estimation brute des changements de
la température et des précipitations, l’impact sur la
circulation océanique et sur les communautés terrestres
et marines de l’archipel reste inconnu.
Les Îles Malouines sont incapables d’atténuer seules
les effets du changement climatique. Leur unique
moyen d’y parvenir passe par le biais de protocoles
internationaux comme le protocole de Kyoto par
exemple. Le gouvernement des Îles Malouines doit
toutefois œuvrer pour promouvoir une meilleure
compréhension des impacts du climat sur la biodiversité
mais aussi sur les industries clés de l’économie de
l’archipel, notamment les industries agricoles et de la
pêche. Le gouvernement doit étudier également les
impacts de ce changement sur la vie sociale dans ces
îles ».
L E S M E S U R E S P R I S E S PA R L E
GOUVERNEMENT DES ÎLES MALOUINES
Le gouvernement des Îles Malouines a décidé en
avril 2006 de se joindre à la Convention-cadre des
Nations Unies sur les changements climatiques et le
Protocole de Kyoto ratifiés par le Royaume-Uni. Les
Îles Malouines sont le deuxième territoire d’outre-mer
britannique à se joindre à cette convention cadre, et
cela démontre leur volonté de prendre de front les
questions environnementales.
En se joignant au protocole de Kyoto, le gouvernement
des Îles Malouines a accepté le principe de surveillance
annuelle de ses émissions. L’accord conclu avec
le Royaume-Uni stipule que le gouvernement des
Îles Malouines doit, autant que possible, mettre en
place des politiques cohérentes avec les objectifs du
programme du Royaume-Uni sur le changement
climatique. Même si les réductions des émissions ne
sont pas une exigence de cet accord, le gouvernement
des Îles Malouines a montré sa volonté d’aller dans ce
sens notamment par la mise en œuvre de plusieurs
projets de réduction des émissions.
Un programme de récupération de chaleur est en
cours de mise en œuvre par la Centrale d’électricité
publique, qui réutilisera l’électricité perdue pour
chauffer l’hôpital local et l’école communale. Ce
programme verra le jour début 2007 et permettra
l’économie de presque 300 000 litres de diesel par
an (soit près de 3% du carburant fossile consommé
annuellement par la station électrique).
Par ailleurs, le gouvernement des Îles Malouines
envisage l’installation d’un parc d’éoliennes qui serait
la première grande source d’approvisionnement en
énergie renouvelable de l’archipel et qui remplacerait
petit à petit l’utilisation de l’énergie fossile. D’aucuns
prédisent le remplacement de plus de 10% du diesel
utilisé annuellement par la station électrique.
Sur une échelle plus réduite, la mise en place il y a une
dizaine d’années dans des petites communautés rurales
de turbines à vent, a permis d’approvisionner des
zones reculées de l’archipel en électricité générée par
le vent. La Falkland Islands Development Corporation
(une agence de développement financée par l’Etat)
offre aux fermiers des prêts non remboursables qui
couvrent 50% des frais d’acquisition de ces turbines.
En outre, le Ministère de l’Urbanisme est en train
de mettre en œuvre des directives de contrôle
d’urbanisme visant à promouvoir la construction
d’habitations à faible consommation d’énergie.
Conclusion
Pour faire face au changement climatique, le
gouvernement des Îles Malouines prône plus que jamais
un principe essentiel : « agir local, penser global ».
LE CHANGEMENT CLIMATIQUE EN POLYNÉSIE FRANÇAISE
La Polynésie française est située dans le Pacifique
sud, à 18 000 km de la métropole, 6 500 km des
Etats-Unis et 5 900 km de l’Australie. Elle s’étend sur
une Zone Economique Exclusive (ZEE) de presque
5 500 000 km2 soit l’étendue de l’Europe. Elle est
composée de 118 îles, îles hautes volcaniques et îles
basses coralliennes (atolls), dont le point culminant
ne dépasse pas 1,5 mètre de haut, regroupées en
cinq archipels (Société – Iles du Vent et Iles sous le
Vent –, Tuamotu-Gambier, Australes et Marquises).
Au sein de ce vaste territoire, les terres émergées
n’occupent que 3 430 km2 et les lagons environ
12 800 km2, soit 0,06 % de surface terrestre.
10
étaient répertoriés par l’ONERC (Office National sur
les Effets du Réchauffement Climatique) sur cette
thématique 1, 2. Par ailleurs, aucun ne faisait part
des effets ou des adaptations à prévoir, dans cette
région. Ces données minimes ne permettent donc
pas d’appréhender l’ensemble de ce problème.
Cependant, certaines études qui sont actuellement
en cours, livreront des données grandement
attendues, telles celles relatives à un sujet de thèse
sur les conséquences du changement climatique
sur l’économie en Polynésie française3.
Les récifs polynésiens présentent une diversité
géomorphologique remarquable avec une majorité
de types de récifs représentés. Ils constituent ainsi
un écosystème côtier intertropical d’une extrême
richesse spécifique, à l’égal des forêts tropicales
humides, et d’une grande productivité. Les récifs
de Polynésie sont caractérisés par une rare diversité
en ce qui concerne les différents types de récifs
(récifs frangeants, récifs barrières, atolls, bancs
récifaux) qui, en particulier dans l’archipel de la
Société, illustrent de façon spectaculaire la théorie
de la formation des atolls, depuis le volcan à peine
colonisé par les coraux (Mehetia) jusqu’à l’atoll. La
biodiversité marine compte près de 1500 espèces
de mollusques, 350 espèces d’algues, 170 espèces
de coraux et 800 de poissons.
Les Iles du Vent (les plus hautes), soit 2 îles sur
118, comptent près des trois-quarts de
la population ; la zone urbaine de
Papeete, qui s’étend sur environ
40 km2, soit 1% du Territoire,
regroupe plus de 65 %
de la population4. Cette
disparité risque donc de
s’accentuer en raison de
l’augmentation du niveau
marin, et de la submersion
des atolls et des îles les plus
basses. Egalement, l’émigration
vers des pays limitrophes est
envisageable, comme certains Etats
îliens (cf. Organisation of Small Islands) qui ont
cherché à obtenir de leurs voisins des territoires en
concession.
Cette richesse est cependant hautement menacée
et la Polynésie française fait partie des territoires
qui sont les plus susceptibles de pâtir des effets
négatifs de l’évolution climatique : c’est d’ores et
déjà le pays d’outre-mer comportant le plus grand
nombre d’espèces animales et végétales éteintes
ou menacées de toutes les collectivités françaises
d’outre-mer.
Les changements climatiques liés aux activités
anthropiques sont très rapides. Aussi, menacent-ils
considérablement les écosystèmes fragiles tels que
ceux observés en Polynésie. En outre, les ressources
naturelles seront fortement affectées et par voie de
conséquence également l’économie locale, voire
régionale, basée sur ces richesses faunistiques et
floristiques.
l’élévation du niveau des mers et
le réchauffement des océans
L’économie
traditionnelle
polynésienne,
essentiellement agricole, a été transfigurée
dès 1964 par l’installation du Centre
d’Expérimentation du Pacifique. Depuis, le Produit
Intérieur Brut a considérablement augmenté,
entraînant de profondes modifications de la
société avec notamment un afflux des populations
vers l’île de Tahiti. Si en 1964, le secteur primaire
Si le monde scientifique étudie le réchauffement
terrestre et ses conséquences depuis près d’une
vingtaine d’années, il s’avère que la Polynésie
française, n’a pris à cœur cette problématique
que très récemment. En 2005, seuls cinq rapports
¹) réf :Recensement des études concernant les effets du changement climatique sur les espaces côtiers dans les DOM-TOM- ONERC- 2005
2
) réf :Evaluation de l’ampleur des changements climatiques, de leurs causes et de leur impacts prévisible sur la géographie de la France à l’horizon
2025.2050 et 2100- Sénat- 2002
occupait 59 % de la population active, force est Dans la continuité de sa participation à la
de constater qu’aujourd’hui seuls le tourisme et conférence sur les changements climatiques qui
la perle noire permettent d’améliorer la balance s’est tenue à Montréal en décembre 2005, la
économique. Concernant le secteur du tourisme, Polynésie française a défini une véritable stratégie
en 20 ans, ce dernier a progressé de près de de lutte contre les changements climatiques.
110 % - environ 212 000 touristes en Polynésie
en 2004. Par ailleurs, les ressources maritimes et Toutefois, au-delà de ses actions locales, ce hotlagonaires représentent une part non négligeable spot de la biodiversité de l’Union européenne
de l’économie :
souhaite s’associer aux démarches initiées par le
- L’exportation de perles de culture brutes Conseil, la Commission et le Parlement européen
représente aujourd’hui, 10 milliards F FCP de dans le cadre du 6ème programme européen sur
chiffres d’affaire, soit la moitié des exportations.
les changements climatiques et la mise en place
- Malgré son caractère informel et diffus, il s’avère de l’instrument LIFE +, afin que cette thématique
que sur le plan social, économique et culturel, apparaisse comme une légitime priorité. Une
la pêche lagonaire, qui touche la quasi- prise de conscience très large doit intervenir
totalité des polynésiens, est vitale dans l’opinion au niveau local, européen et
pour le Pays, à l’instar de la international.
pêche en haute mer. Il s’agit
en effet d’une pêche de Une volonté politique forte et un partenariat avec
subsistance,
souvent l’ensemble des acteurs doivent être mobilisés
est deux images ont elles exploitables
vousles(taille
et format)
Si oui ce serait
indispensablepour
pour
compte
tenu de?l’importance
des très
enjeux liés aux
plicite pour nos deux pagespopulations
Polynésie et
remplacerait
les deux visuels
en P 11.
isolées.
changements
climatiques.
Bien que dela laPolynésie
Initialisation du modèle. (b)Résultat
modélisation après stabilisation du niveau d’eau
ne dedispose
ns le cadre d’une élévation française
du niveau
la me r.pas
Juin 200 de données scientifiques
avancées sur les conséquences
de l’augmentation du niveau
de mers sur les populations de
thons ou d’autres espèces consommées, ou
sur la croissance des nacres, il est à penser
que les changements climatiques auront des
conséquences préjudiciables sur ces ressources,
sur leur exploitation et de ce fait sur l’économie.
Par ailleurs, la majorité des entreprises de Tahiti,
se situe sur le littoral ou au sein des vallées de la
grande agglomération. Aussi, la montée des
(b)
eaux est-elle de nature à entraîner une mutation
rapide des aménagements nécessaires à l’activité
industrielle de la Polynésie française localisée à une
altitude proche de zéro.
C’est deux images ont elles exploitables
explicite pour nos deux pages Polynésie
(a) Initialisation du modèle. (b)Résultat de
dans le cadre d’une élévation du niveau d
Agglomération de Papeete, Initialisation du modèle.
(a)
ALLER PLUS LOIN
Devant une telle situation et à l’instar d’autres Etats
du Pacifique, la Polynésie française ne peut que
se tourner vers des partenaires privilégiés tels que
l’Union Européenne, afin de mener des actions de
coopération efficientes.
Résultat de la modélisation après stabilisation du niveau d’eau
dans le cadre d’une élévation du niveau de la mer. Juin 2006 3
³) réf : Impacst du Réchauffemnet climatique sur les petites îles du Pacifique , modélisation et perception du risque PRODIG,
unité de recherces CNRS au sein de lUniversité de la Sorbonne et IRIDIP, unité de recherche au sein de l’université de la Polynésie
Francaise, juin 2006 4
) réf : Site Internet de l’Institut Statistique de Polynésie française
11
LE CHANGEMENT CLIMATIQUE AU GROENLAND
Le Groenland, un territoire d’outre-mer du
Danemark, est la plus grande île du monde. Il se
situe en dessous même du pôle Nord et s’étend sur
une superficie de 2,2 millions km² dont 81% sont
recouverts de glace1.
Le terme de « couche glaciaire » est utilisé pour
désigner l’ensemble des « calottes glaciaires » et des
« glaciers » terrestres qui recouvrent les montagnes
et les vallées du territoire. Elle se distingue de la
« banquise », qui se forme au gel de l’eau de mer.2
A son centre, la couche glaciaire groenlandaise peut
mesurer jusqu’à 3 km d’épaisseur. Celle-ci se réduit
lorsqu’on s’approche de l’océan et des abords des
franges, où la couche ne dépasse guère quelques
centaines de mètres d’épaisseur.
L’épaisseur de la couche glaciaire est en légère
progression, mais sa surface diminue sur l’ensemble
de sa superficie au fur et à mesure que la glace fond
ou « déborde » sur les franges, ce qui signifie que de
gros fragments de glace brisent la couche et causent
la perte de sa densité totale.
Le changement climatique au Groenland est dû aux
activités de l’homme dans le reste du monde ; c’est
un phénomène qui s’accélère et qui engendre des
conséquences néfastes comme l’élévation du niveau
des mers et le réchauffement des océans.
L’ELEVATION DU NIVEAU DES MERS
Au cours du 20e siècle, le niveau global des mers
et le niveau de la mer Arctique ont crû de 10 à
20 cm et cette tendance pourrait s’accélérer si
aucune initiative n’est prise pour lutter contre le
réchauffement des océans3.
En outre, si la couche glaciaire groenlandaise fond
totalement, le niveau global des mers s’élèvera de
7 mètres.
LE RÉCHAUFFEMENT DES OCÉANS
Le réchauffement de l’environnement océanique a
des impacts sur les stocks halieutiques.
L’industrie de la pêche constitue la principale
industrie du Groenland et les produits de la pêche
comptent pour 86% de ses exportations. Tout
changement dans cette industrie aura donc une
incidence importante sur l’économie du pays et
par conséquent sur la société.
En raison du changement climatique et des
évolutions constatées dans les stocks halieutiques,
le besoin de restructurer l’industrie de la pêche
n’est plus une option mais une nécessité.
La banquise se rétrécit. En moyenne la superficie
de la banquise a diminué de près de 8% par an
au cours des 30 dernières années4.
Par ailleurs, la culture traditionnelle de la pêche et
de la chasse a deux conséquences défavorables.
Elle raccourcit la saison de chasse et réduit
davantage l’habitat naturel des ours polaires et
des phoques, ce qui les rend plus vulnérables
au risque d’extinction. Cette culture est appelée
petit à petit à disparaître.
LES
MESURES
PRISES
PAR
LE
GOUVERNEMENT GROENLANDAIS
Le Groenland est soumis au protocole de Kyoto et
est donc obligé d’en réaliser l’objectif, à savoir la
réduction des émissions de CO2.
12
¹) Voir les statistiques du Groenland
2
) Voir “Arctic Climate Impact Assessment (ACIA)” un rapport de 2004
produit par le “Arctic Council of Ministers”, www.acia.uaf.edu
) Voir ACIA
) Voir ACIA
3
4
Alors que la consommation d’énergie augmente, les
stations de production d’énergie hydroélectrique
offrent sur le long terme une solution durable au
problème de réduction des émissions. Beaucoup de
villes groenlandaises, y compris Nuuk, la capitale, sont
approvisionnées en électricité d’origine hydraulique.
Des usines d’incinération de déchets ont également
été mises en place et le surplus de chaleur dégagé
est réutilisé pour le chauffage des grands ensembles
résidentiels, ce qui participe, dans une certaine mesure,
à la réduction des consommations domestiques de fioul
et également des émissions de méthane5.
Le Groenland est particulièrement intéressé par la
recherche sur le changement climatique6 et, à cet
égard, il accueille sur son territoire des projets de
recherche en vue de promouvoir une coopération
entre scientifiques groenlandais et ceux de l’UE. Le
changement climatique révèle ses premiers symptômes
dans les régions polaires et les conditions climatiques
au Groenland sont de bons indicateurs du futur
auquel le monde peut s’attendre. Le Groenland
est par conséquent le lieu approprié pour ces
recherches et peut par là-même servir de
laboratoire vivant à celles-ci.
influe sur la montée du niveau de la mer et pourrait
même avoir une incidence sur les courants océaniques.
Ces deux conséquences se ressentiront à leur tour sur
le climat en Europe.
Des actions immédiates sont nécessaires dans la mesure
où le changement climatique n’est pas un phénomène
évitable. C’est un phénomène réel et ses conséquences
sont vécues par la population locale au quotidien.
L’ensemble des sociétés du monde sont responsables
du changement du climat, d’où la nécessité de fournir
un effort mondial pour lutter contre ses conséquences.
Pour ces raisons, le Groenland encourage l’UE
à permettre aux scientifiques et aux agents
publics de renforcer leur coopération
dans le domaine des recherches sur les
effets environnementaux du
changement climatique et ce,
afin d’en combattre les
conséquences les plus
graves dans les PTOM et
leurs mères patries.
Le Groenland souhaite profiter de la
troisième Année polaire internationale 2007
– 2009 pour engager des recherches sur les
effets environnementaux du changement
climatique.
L’Année polaire internationale est un
événement qui a lieu tous les 50 ans. L’objectif
de cet événement est de disséminer les
connaissances concernant l’interaction qui existe
entre les régions polaires et les océans et entre
l’atmosphère et les masses continentales. L’Année
polaire a également pour objet d’informer
le reste du monde que le changement
climatique qui s’opère dans les régions
polaires est l’image de ce qui attend le
monde plus tard.
ALLER PLUS LOIN
La fonte de la couche glaciaire groenlandaise
) Voir “Denmarks Climate Policy Objectives and Achievements”, 2005
) Voir les discours de Hans Enoksen, Asii Narup Chemnitz et Alfred Jacobsen
5
6
13
LE CHANGEMENT CLIMATIQUE AUX ANTILLES NEERLANDAISES
Les Antilles néerlandaises sont un archipel de la
Caraïbe composé de cinq îles : Bonaire et Curaçao
(le groupe des îles Sous-le-Vent) au Sud, et Saba,
Saint-Eustache et Saint-Martin (le groupe des îles
du Vent) au Nord-Ouest.
Les cinq îles de l’archipel sont entourées de récifs
coralliens. Toute augmentation de la température
océanique peut induire le « blanchissement » des
coraux (l’expulsion des algues symbiotiques, les
zooxanthelles). Le blanchissement des coraux
empêche ces derniers de croître normalement et
peut provoquer la mort du corail si le phénomène
perdure. Les récifs coralliens sont essentiels à la
protection des littoraux, à la biodiversité, à la pêche
et au tourisme. Le tourisme de plongée occupe
d’ailleurs une place importante dans les cinq îles
et plus particulièrement à Bonaire. Près de 5% du
PIB des Antilles néerlandaises dépend des récifs
coralliens (beaucoup plus pour Bonaire et Saba).
L’élévation du niveau des mers et le réchauffement
des océans provoqueront un changement
climatique général dans l’archipel. Malgré le
rayonnement solaire élevé naturel des tropiques,
les
températures
dans
l’archipel
restent
relativement douces grâce à un vent marin souvent
rafraîchissant. Le climat du groupe des îles Sous-leVent est déjà aride et l’on ne sait pas avec certitude
si cette aridité se prononcera davantage à l’avenir.
Par ailleurs, la désertification que connaît l’Afrique
14
© Bacchet
du Nord peut avoir une incidence négative sur
les Antilles néerlandaises, à savoir par le dépôt
des poussières du Sahara qui apportent avec elles
des micro-organismes pathogènes responsables
d’une diminution de la visibilité et d’irritations des
bronches.
LE RÉCHAUFFEMENT DES OCÉANS
L’augmentation des températures de surface
océanique engendrera des ouragans plus
puissants et plus fréquents. Les îles du Vent tout
particulièrement sont le théâtre d’ouragans
répétitifs et dévastateurs, et si leur fréquence
devient annuelle, les îles n’auront plus la capacité
de se relever. Dans les îles Sous-le-Vent par contre,
les ouragans sont moins fréquents, mais rien ne dit
que cette tendance ne s’inversera pas. Les houles
et les vagues détruiront alors les habitats marins,
essentiels au tourisme, et n’épargneront pas
l’archipel des dégâts habituellement causés par ces
phénomènes.
L’ÉLÉVATION DU NIVEAU DES MERS
La partie ancienne de la ville de Willemstad, la capitale
des Antilles néerlandaise (sur l’île de Curaçao), est
construite sur une bande de terre étroite et basse.
La ville est déclarée site du patrimoine mondial et
constitue l’un des plus importants atouts touristiques
de l’île, en plus d’être le siège du gouvernement et
des centres d’affaires. Une élévation même limitée
du niveau de la mer augmenterait le risque de voir
toute la ville inondée voire détruite des suites d’une
tempête. Ceci est valable également pour la ville
de Philipsburg (sur l’île de Saint-Martin) qui, quoi
qu’elle ne figure pas sur la liste des sites du
patrimoine mondial, se trouve sur une
zone de terre basse et occupe une place
commerciale très active dans l’archipel,
particulièrement dans le domaine du
tourisme de croisière. Il y a par ailleurs d’autres villes
basses dans les Antilles néerlandaises : Kralendijk
(sur l’île de Bonaire) et la Baie de Simpson (sur
l’île de Saint-Martin). Les dégâts que pourraient
occasionner des inondations dans ces deux villes
seraient dramatiques (plusieurs millions d’euros),
mais cela est sans commune mesure avec ce que
des catastrophes similaires pourraient causer à
Willemstad et à Philipsburg.
15
LE CHANGEMENT CLIMATIQUE A SAINTE-HELENE
Sainte-Hélène est un territoire d’outre-mer du RoyaumeUni qui se situe à environ 6 400 kilomètres des côtes
britanniques. L’île est petite (75 km² de superficie) et
se trouve au milieu de l’Atlantique sud. A l’écart des
principales voies de circulation maritime et dépourvue
d’aéroport, le seul moyen d’accès à Sainte-Hélène
reste le bateau depuis l’île voisine, l’Île de l’Ascension,
à 1125 kilomètres environ. La terre continentale la plus
proche se trouve à plus de 1 600 kilomètres à l’est (en
Angola). Cape Town est quant à elle à 2 900 kilomètres
au sud-est et le Brésil à 2 900 kilomètres à l’ouest. SainteHélène est l’une des îles les plus isolées du monde ce qui
la rend très vulnérable aux influences extérieures.
LES CONSÉQUENCES DU CHANGEMENT
CLIMATIQUE
Sainte-Hélène abrite une grande diversité animale
et végétale et compte des espèces qu’on ne retrouve
nulle part ailleurs dans le monde. Les plantes et les
animaux de Sainte-Hélène sont spécialement adaptés
aux conditions climatiques uniques de l’île. Bien
que l’étendue des dommages qu’occasionneront les
changements prévus du climat ne soit pas déterminée
avec précision et que davantage de recherches soient
nécessaires, il est très probable que les variations des
précipitations et l’augmentation de la température
aient des conséquences néfastes sur l’île.
L’ÉLÉVATION DU NIVEAU DES MERS ET
LE RÉCHAUFFEMENT DES OCÉANS
Le manque de ressources naturelles commercialisables,
un marché intérieur de petite taille et la situation
géographique de Sainte-Hélène limitent dramatiquement
le potentiel de l’île de réaliser une croissance économique
et industrielle durable. L’île dépend fortement de l’aide
que lui fournit le Royaume-Uni, et aussi pour une grande
part de ses importations. Elle repose par ailleurs totalement
sur le transport maritime pour le fret des marchandises et
du carburant, mais aussi pour la mobilité des personnes.
L’économie de l’île est faible ; elle est basée principalement
sur les emplois en mer, l’agriculture et la petite pêche, le
tourisme et la construction.
16
Dans un rapport publié en 2001 sur les impacts du
changement du climat mondial sur les territoires d’outremer britanniques (basé sur une étude réalisée par l’Institut
des Ressources Naturelles, Université de Greenwich, et par le
Centre Tyndall de Recherche sur le Changement Climatique,
Université de l’East Anglia, étude commandée par le l’Unité
chargée des territoires d’outre-mer au sein du Ministère
du Développement international britannique, le DFID),
on lit : « Les impacts du changement climatique sur la
pêche sont associés à d’autres types de pressions et sont
le plus souvent très peu compris. La pêche sur le littoral
dépend des écosystèmes côtiers qui sont dominés
par les récifs, les mangroves et les herbes marines. Les
impacts négatifs les plus communs de l’élévation du
niveau de la mer et de l’augmentation de la température
de surface sur les systèmes environnementaux liés à la
pêche représentent une menace grave et réelle pour la
pêche semi-hauturière. Quant à la pêche en haute mer,
la corrélation qui existe entre le phénomène El Ninooscillation australe (ENSO) et la production de la pêche
est un facteur crucial qui lui aussi reste peu compris. »
Les espèces actuellement pêchées sur le littoral
pourraient disparaître vu leur incapacité de s’adapter
au changement de température ; le même phénomène
pourrait être observé chez les jeunes coraux qui
trouveraient un sort similaire. La diminution drastique
des stocks de poissons aurait une incidence grave
sur le marché d’exportation mais aussi sur les moyens
de subsistance des pêcheurs locaux. Les activités
touristiques sous-marines, quant à elles, attireront moins
de visiteurs.
Sainte-Hélène ne dispose pas de brise-mer ou
d’installations de mouillage pour les bateaux, qui sont
obligés de jeter l’ancre au large. Les conteneurs de
marchandises diverses et les passagers sont transférés
à terre sur des barges remorquées ou sur des petites
vedettes. Les barges stationnent sur la jetée pour le
chargement et le déchargement des marchandises
par cordes de levage qui permettent d’opérer malgré
les vagues (parfois trop hautes pour des opérations
totalement sûres). Le mauvais temps influe aussi sur
l’économie de l’île car les touristes potentiels ne veulent
pas se risquer à des activités extérieures. Les bateaux
de croisière ont d’ailleurs déserté l’île pour cette raison
et certaines compagnies ont purement et simplement
supprimé Sainte-Hélène de leurs itinéraires.
qu’il soit prévu d’en construire un avant 2010 avec un
financement du DFID.
LES MESURES PRISES PAR LE
GOUVERNEMENT DE SAINTE-HÉLÈNE
Sainte-Hélène dépend presque entièrement du diesel pour
la production de son électricité. Les carburants fossiles sont
indispensables pour les véhicules à moteur, les vedettes, les
stations de production d’électricité mais aussi pour l’usage
domestique (cuisson des aliments). Ce carburant doit être
importé dans l’île dans des bateaux-citernes. Sainte-Hélène
dispose par ailleurs de 3 éoliennes Lagerwey pouvant
générer chacune 80kW, soit 20% de la demande totale en
électricité dans l’île. Malheureusement, la performance de
ces turbines n’a jusqu’ici pas été fiable. En janvier 2004,
une société de conseil parrainée par le DFID a publié un
rapport sur l’évaluation des possibilités de production
d’énergie éolienne à Sainte-Hélène et l’on a bon espoir
qu’un projet d’énergie renouvelable du DFID verra le jour
et financera l’acquisition de nouvelles turbines.
Les effets négatifs du changement climatique sur le secteur
forestier ont été récemment pris en charge par la mise en
place d’un plan quinquennal renouvelable pour la gestion
du domaine forestier de l’Etat.
ALLER PLUS LOIN
L’élévation du niveau de la mer couplée d’une
intensification des tempêtes et d’un renforcement des
vents rendraient l’île encore plus inhospitalière ce qui
aura fatalement un impact très négatif sur les revenus et
les emplois des habitants.
Les changements climatiques attendus pourraient signifier
un fardeau supplémentaire qui pèsera sur les systèmes et
les services dont dépendent les moyens de subsistance
des habitants de l’île. Un fardeau qui pèsera également
sur l’emploi, les revenus de la mer, le budget et la santé.
Des pluies plus soutenues et des tempêtes plus intenses
pourraient avoir un impact dramatique sur l’infrastructure
de l’île, y compris sur les réseaux d’adduction et de
distribution d’eau, sur les routes, les lignes électriques, les
habitations et les usines. La chute de roches, un problème
qui survient dans l’île à chaque fois qu’il y a un soleil
intense suivi de précipitations lourdes et prolongées,
pourrait causer le ravinement des coteaux, l’érosion du
sol et une augmentation des dommages matériels, voire
humains. D’autres risques pourraient provenir de l’excès
de chaleur, des maladies véhiculées par les insectes ou des
maladies hydriques dont la prévalence pourrait augmenter
au fur et à mesure de l’augmentation des températures et
du changement des modèles de pluviométrie.
En outre, si l’île n’arrive plus à assurer le transport du
poisson destiné à l’exportation, une bonne partie des
revenus de la mer serait perdue. Sans oublier que SainteHélène ne dispose actuellement d’aucun aéroport, bien
L’urgence aujourd’hui à Sainte-Hélène est à l’action.
Sainte-Hélène ne peut pas relever ces défis seule, et toute
coopération avec des partenaires internationaux, comme
l’UE, est la bienvenue.
17
LE CHANGEMENT CLIMATIQUE A SAINT-PIERRE ET MIQUELON
L’Archipel de Saint-Pierre et Miquelon est situé
dans l’Atlantique Nord, dans le Golfe du SaintLaurent, à l’Est de la côte canadienne, au sud de
Terre-Neuve. Il se compose de plusieurs petites
îles dont les 2 plus importantes sont Saint-Pierre
(environ 30 km²) et Miquelon-Langlade (environ
216 km²), peuplées de 6 500 habitants.
La saison d’hiver débute vers le mois de novembre.
La neige tombe dès décembre et peut durer jusqu’à
mai. L’hiver, la température la plus fréquente se
situe entre -3° et -10°C. Les températures peuvent
descendre jusqu’à -15 à -20°C, principalement
durant les « poudrins » (tempêtes de neige avec
vents violents).
La belle saison débute vers le mois de juin jusqu’à
octobre, cependant les mois de juin et juillet
connaissent assez souvent de nombreux jours de
brouillard. La moyenne des températures durant
cette saison est d’environ 18°C avec des pointes à
20, 25°C.
L’ÉLÉVATION DU NIVEAU DES MERS ET
LE RÉCHAUFFEMENT DES OCÉANS
D’ici la fin du siècle, sur notre archipel,
l’Institut Canadien d’Etudes Climatiques prévoit,
à l’horizon 2080, une augmentation de la
température moyenne de l’ordre de 3°C.
Les principales conséquences de l’évolution du
climat général sur Saint-Pierre et Miquelon sont :
-une possible augmentation des tempêtes
hivernales, par leur nombre et leurs intensités ;
-une probable intensification de l’activité
cyclonique dans la zone intertropicale avec une
déviation vers l’est de la trajectoire des cyclones,
qui pourraient, au stade de dépression post18
tropicale, toucher plus souvent Saint-Pierre et
Miquelon, en été et en automne ;
-un possible réchauffement des océans, des
altérations de l’acidité et de la salinité ;
- l’élévation du niveau de la mer.
La conjonction de ces facteurs entraînera sur
l’archipel des marées de tempête de plus en
plus fréquentes, avec pour conséquences, des
inondations sur les zones basses du littoral, une
érosion accélérée des plages et des dunes côtières.
L’isthme de Langlade et le Grand Barachois,
zones humides aux écosystèmes particulièrement
riches mais fragiles, sont-ils amenés à disparaître ?
L’augmentation de 3°C de la température
moyenne entraînera également un bouleversement
de l’écosystème régional, des flux migratoires
(mammifères marins, oiseaux...), et en particulier
de la flore et de la faune de l’archipel.
Les intempéries causeront des dommages de
plus en plus importants sur les digues et les
infrastructures portuaires. Les marées de tempête
plus fréquentes et plus intenses imposeront de
« grands travaux » pour la protection des sites
portuaires, des zones inondables...
L’économie fragile de Saint-Pierre et Miquelon
sera-t-elle en mesure d’y faire face ?
Si la température, l’acidité et la salinité de l’océan
évoluent, les écosystèmes marins seront également
perturbés, menaçant la croissance des stocks de
ressources halieutiques.
Quelles seront les conséquences sur la pêche
locale, sur l’aquaculture actuellement en plein
développement ?
L’industrie des produits de la mer, qui représente
la quasi-totalité des exportations, pourra-t-elle
survivre à une nouvelle dégradation des ressources
exploitables ?
pour
limiter
l’ampleur
du
LES
MESURES
PRISES
PAR
LE Aujourd’hui,
GOUVERNEMENT DE SAINT-PIERRE ET réchauffement climatique et ses conséquences, il
faut agir vite pour réduire les émissions de gaz à
MIQUELON
effet de serre, que ce soit au niveau local, ou au
En plus de régulières actions de sensibilisation niveau des organisations internationales.
de l’opinion au développement durable et au
réchauffement climatique, les autorités locales ont
développé la production d’énergie éolienne. Celleci permet de réduire le recours à la production
d’électricité à partir de diesel, et de limiter la
production de gaz à effet de serre.
ALLER PLUS LOIN
Il devient incontestable que l’homme, par
ses activités, a contribué à modifier le climat.
19
LE CHANGEMENT CLIMATIQUE AUX ÎLES TURQUES ET CAÏQUES
Les Îles Turques et Caïques (Turks and Caicos Islands, TCI) sont un archipel composé d’un chapelet d’îles
calcaires basses formant le prolongement de la plateforme sud-est des Îles Bahamas. Les TCI se sont
formées sur deux bancs calcaires superficiels séparés par un chenal profond et large de 35,4 kilomètres,
la Passe des Îles Turques.
Les TCI sont composées d’une quarantaine d’îles et de cayes, dont seulement huit sont habitées : Grand
Turk, Salt Cay, South Caicos, Middle Caicos, North Caicos, Parrot Cay, Pine Cay et Providenciales. La surface
de terre totale de ces îles avoisine les 310 km². La population quant à elle est estimée à 32 000 habitants.
Les Îles Turques et Caïques
sont petites et plus de la moitié des terres émergées se trouve soit en
dessous du niveau de la mer soit à seulement quelques mètres audessus de celui-ci. Aussi 70% des zones résidentielles sont-elles
situées sur des basses terres côtières.
Les habitants dépendent fortement des ressources naturelles
limitées de l’archipel. Le tourisme, articulé essentiellement
autour des activités liées au soleil, aux plages et à la mer,
constitue le pilier principal de l’économie locale. La pêche est
aussi le premier moyen de subsistance pour un nombre assez
important de la population.
LE RÉCHAUFFEMENT DES OCÉANS
Les Îles Turques et Caïques sont soumises elles
aussi aux impacts du réchauffement général de la
planète. La plupart des organismes marins vivent dans
des zones de températures limitées au point qu’une
augmentation extrême ponctuelle de la température
peut avoir sur eux des conséquences dramatiques. Au
cours des deux dernières décennies par exemple, les excès de
températures de courte durée ont contribué au déclin des récifs
coralliens de toute la région. Les coraux soumis à un excès de
chaleur peuvent expulser leurs algues symbiotiques et blanchir.
Ce phénomène diminue la capacité des coraux de répondre au
stress physiologique additionnel et beaucoup de colonies peuvent
ainsi mourir. L’archipel a connu une année 2005 particulièrement
chaude, plus chaude encore que 1998 qui détenait déjà le record
de chaleur. Ces températures
extrêmes ont causé un blanchissement sévère des récifs coralliens de
l’archipel et plus de 75% des zones coralliennes ont été touchées. Fort heureusement, la majorité de ces
coraux a retrouvé sa couleur normale et peu de morts blanches ont été enregistrées.
Le blanchissement corallien peut toucher également les pêcheries côtières. Lorsque la température
augmente d’un ou de deux degrés, le corail commence à mourir et les populations piscicoles diminuent.
Cela a un impact non seulement sur les moyens de subsistance des pêcheurs, mais aussi sur l’industrie
du tourisme dont les activités tournent autour des récifs coralliens.
L’ÉLÉVATION DU NIVEAU DES MERS
20
Aux Îles Turques et Caïques, la population, les complexes touristiques et les infrastructures (y compris les
routes et les aéroports) sont concentrés dans les zones côtières et sont donc particulièrement vulnérables
à toute montée du niveau des eaux. On prévoit que le réchauffement général de la planète causera
l’élévation du niveau de la mer de 1 à 2 centimètres
par an tout au long de ce siècle. Cela constitue
évidemment une menace directe pour les TCI dans
la mesure où l’ensemble des zones côtières basses
disparaîtraient, y compris les plages, les hôtels et la
majorité des zones résidentielles.
Les ondes de tempête couplées à l’augmentation
de la fréquence des ouragans bombarderont les
zones côtières de l’archipel en balayant sur leur
passage les plages et les propriétés du littoral.
LES MESURES
PRISES PAR LE
GOUVERNEMENT DES îLES TURQUES
ET CAïQUES
Le règlement d’urbanisme a été actualisé en 1998
et prévoit une bande côtière de 30 mètres où toute
construction est interdite. D’autre part une étude
portant sur la vulnérabilité côtière est en cours.
Des cartes topographiques des îles mettant en
évidence les zones inondables ont récemment été
mises au point. Celles-ci faciliteront la gestion des
catastrophes naturelles.
Une étude sur la qualité du sable a été conduite
pour localiser les meilleurs stocks destinés au
réapprovisionnement des plages après le passage
des ouragans et/ou la montée des eaux.
Une stratégie de restauration des coraux est
également en cours. Il s’agit de faire un rapide état
des lieux des récifs coralliens nécessitant une prise
en charge. Cette stratégie permettra également
de déterminer les technologies appropriées de
restauration des coraux, notamment en testant la
technologie BioRockTM, connue pour faciliter la
croissance des coraux et augmenter leur résistance
face aux hautes températures (jusqu’à 50 fois plus
résistants que les coraux non traités).
ALLER PLUS LOIN
Si les Îles Turques et Caïques ne réussissent pas à
s’adapter au réchauffement général de la planète et
au changement climatique, cela pourrait engendrer
des coûts socioéconomiques très lourds. La
perturbation économique aurait des conséquences
dévastatrices sur l’archipel et il se pourrait même
que l’on doive déplacer des populations entières
sur d’autres îles voire les forcer à émigrer.
21
conclusion
Des tropiques aux pôles, les PTOM
Le changement climatique constitue une des plus grandes
menaces environnementales, sociales et économiques auxquelles
fait face la planète. Nous sommes tous responsables de ce
changement mais chacun de nous en est affecté différemment.
La vulnérabilité des îles et des littoraux a été reconnue par
l’Assemblée générale des Nations Unies en 1989. Mais, dixsept ans plus tard, peu de mesures spécifiques ont été mises en
œuvre pour venir en aide aux PTOM, qui restent toujours trop
isolés, sans pouvoir prendre part aux dialogues et aux politiques
internationales en la matière. Bien que l’Union européenne se
trouve aux premières lignes de la mobilisation internationale
contre le changement climatique, les PTOM ont encore
besoin de faire entendre leur voix sur les scènes européenne et
internationale. Chacun de nous a pour devoir de lutter contre le
changement climatique et ses conséquences. L’effort doit être
mondial. Les océans, biens communs et espaces vitaux pour nos
sociétés, symbolisent parfaitement l’enjeu que le changement
climatique peut représenter et donne la mesure pour une
meilleure coopération entre les PTOM et l’Union européenne.
ACTIONS PROPOSÉES
© Sahuquet
La recherche : un outil indispensable !
22
Nul ne doute de la nécessité de la recherche sur le changement
climatique dans les PTOM. Certains affirment que le
changement climatique dans l’Arctique est ressenti 2 à 3 fois
plus que dans le reste du monde et que les populations des
îles, parce qu’elles vivent dans des zones basses et exposées,
sont confrontées à des risques amplifiés de montée du
niveau de la mer, d’ouragans, d’inondations et de tsunamis.
Aussi, pour aider les PTOM à répondre à ces risques, est-il
urgent de redoubler les soutiens en matière de transfert des
connaissances existants. Il est urgent également de développer
ces connaissances scientifiques, leur appropriation et leur
intégration dans les processus décisionnels.
Les PTOM disposent de ressources de recherche limitées mais
constituent eux-mêmes un excellent sujet pour les chercheurs
du monde entier. Il est donc capital que les PTOM utilisent
et accèdent au mieux au programme cadre de recherchedéveloppement de l’UE. Les PTOM souhaiteraient à cet
égard que l’UE leur donne accès à ses programmes pour
l’environnement (tel que LIFE+) qui leur permettraient de
coopérer avec des chercheurs européens dans des projets
d’intérêt commun.
de l’Union Européenne
La participation à des conférences internationales
Les PTOM souhaitent participer au débat mondial sur le
changement climatique, or il est difficile pour des acteurs aussi
petits de voir leur message relayé sur la scène internationale.
Il serait par conséquent utile que les PTOM puissent être
représentés lors de conférences internationales (celles de
l’ONU par exemple). L’échange des connaissances et des idées
qui s’opère lors de ces rencontres pourrait permettre de jeter
les bases d’une coopération mondiale, à tous les niveaux, en
matière de lutte contre le changement climatique.
Une stratégie de développement durable avec une
attention particulière au pilier environnemental
L’accès au programme européen pour l’environnement
constitue une première solution, mais d’autres pourraient être
envisagées en faisant appel aux instruments de coopération
déjà existants. Les PTOM, la Commission européenne et les 4
Etats Membres des PTOM se rencontrent déjà dans les groupes
de travail tripartites et pourraient profiter de ces occasions afin
d’adopter une stratégie pour un environnement meilleur d’ici
2011. Les PTOM demandent à cet égard avec insistance que
les réunions tripartites œuvrent pour la mise en place d’un plan
d’action pour l’environnement.
Les PTOM souhaiteraient par ailleurs établir un agenda sur le
changement climatique au niveau local en mettant au point
une vision commune EU-PTOM des océans et des mers,
comme le souligne l’Union Européenne dans son livre vert sur
la politique maritime : « La gestion des mers et des océans doit
se faire en coopération avec les pays tiers, dans des enceintes
multilatérales. La politique européenne relative aux océans doit
être élaborée dans ce contexte international ».
23
Ce livret a été produit par l’OCTA (Association des Pays et Territoires d’Outre Mer de l’Union Européenne)
grâce à la contribution des membres de l’OCTA, à l’occasion du 5e Forum PTOM – UE à Nuuk,
Septembre 2006.
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