sport et sein - oisejudo.com

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COMMISSION MEDICALE :
« Féminines : prenez soin de vos seins »
La responsable de la commission féminine, Fabienne Crépy, a découvert de façon fortuite, avant une compétition, que de
nombreuses féminines portent des soutien-gorge avec armature. Ces derniers, inadaptés, sont interdits par la FFJDA et
par toutes les fédérations sportives, les armatures étant susceptibles d’entraîner des blessures aux seins.
Dans la continuité de l’article paru dans Judo.com de mars nous vous proposons quelques précisions.
Le sein est constitué d’un tissu graisseux, qui lui donne sa forme et son volume, il repose sur les muscles pectoraux. C’est
une glande qui ne comporte pas de muscle, et son architecture est faite de tissu conjonctif élastique ou de tissu
fibreux fragiles. Il est donc soutenu uniquement par la peau et cette architecture fibro-conjonctive. Il est en
équilibre fragile et soumis à la gravitation.
Il est constitué de 15 à 20 lobules de glandes mammaires, responsables de la lactation, entourés du tissu graisseux.
Son poids est en moyenne de 150 à 400 grammes selon son volume et sa taille.
La taille :
L’asymétrie des seins est fréquente et concerne la plupart des femmes, souvent modérée, imperceptible. Une asymétrie
importante peut parfois (rarement) nécessiter une correction.
L’hypotrophie mammaire est souvent familiale et non pathologique.
L’hypertrophie reflète une hypersensibilité du tissu mammaire à la production hormonale au moment de la puberté. Pour
la même raison beaucoup de nos compagnes féminines connaissent cette particularité, plus ou moins douloureuse et
génante, à certains moment du cycle hormonal.
La taille moyenne du soutien gorge est actuellement le 90B pour 80B il y a 20 ans, elle a donc augmenté. Il est
compréhensible qu’il est plus facile de courir avec un 80B qu’avec un 90B. Et plus le sein est de grosse taille, plus les
chocs provoquent des tensions cutanées. La répétition de ces tensions peut abîmer les fibres élastiques, entraîner
leur rupture et modifier l’élasticité de la peau.
Les traumatismes possibles.
- Lors de la course ou des sauts : la production et la répétition de mouvements dans différentes directions vont
entraîner la rupture des fibres conjonctives et modifier l’élasticité de la peau. Un sein qui pèse 400 grammes peut
lors d’un saut de 1 mètre peser près d’1 Kg. Lors d’un jogging ou de l‘échauffement un balancement de quelque 15 cm
dans le sens latéral et un de 13 cm verticalement ont été mesuré par Elodie Mutter du CHU de Saint-Etienne. Donc
plus le sein est volumineux plus il y a risque de rupture des fibres.
- Les douleurs après les activités sportives sont fréquentes chez les femmes à forte poitrine. Ces douleurs sont une
alerte au risque de rupture des fibres.
- L’irritation du mamelon par le tricot de corps, désagréable, peut aller jusqu’à favoriser une galactorrhée
(écoulement par le mamelon).
- Les hématomes lors des chocs ou des chutes : de taille variables, ces hématomes se résorbent en quelques semaines
mais peuvent laisser des calcifications. Rien ne prouve qu’ils puissent être à l’origine de tumeur du sein mais, par
contre, ils peuvent géner l’interprétation des clichés de mammographie lors du dépistage des tumeurs du sein.
Conduite à tenir
1-
Prévenir les traumatismes par le port d’un soutien gorge adapté et efficace, qui doit :
-
Diminuer l’amplitude des mouvements : le port d’un soutien gorge adapté réduit les déplacements verticaux de 70%
Etre confortable avec rembourrage
En coton majoritairement : il absorbe mieux la transpiration
Protéger des chocs sans être un plastron rigide inconfortable
Avoir des bretelles non élastiques, solides, sans dentelles, et non croisées dans le dos, sans crochet ni agrafes
2- S’il y a traumatisme :
Pour les douleurs : s’assurer qu’elles ne sont dues qu’aux séances de sport (ne pas hésiter à consulter) si c’est le cas
y remédier par un soutien gorge adapté.
Pour l’irritation du mamelon par le maillot ou le bonnet : appliquer de la vaseline sur le mamelon peut être utile.
Pour les hématomes : il faut passer une échographie qui appréciera sa taille, sa profondeur ou recherchera un
hématome plus profond. Un contrôle dans les semaines qui suivent confirmera sa disparition et visualisera le
retentissement sur les tissus (calcifications) pour en tenir compte lors de la surveillance ultérieure.
NB : les cytostéatonécroses post-traumatiques sont plutôt retrouvées après de volumineux hématomes dus à
des traumatismes par la ceinture de sécurité ou de violents traumatismes directs.
Faire du sport est bon pour la santé en général et pour le sein en particulier. De nombreuses études ont montré que
cela diminue le risque de cancer du sein : 3 à 4 heures par semaine diminue le risque de 30 à 40%. Cette relation est
dite dépendante : plus la quantité de sport est élevée plus le risque diminue, (en n’oubliant pas que c’est un résultat
statistique et que l’on n’atteint pas le risque 0).
En conclusion
Pour les dirigeants et les professeurs, conseils et prévention auprès des féminines et/ou de leurs proches, et vous les
« Féminines : prenez soin de vos seins », en évitant les traumatismes par un matériel simple, efficace et adapté à la taille
de vos poitrines.
Dr Claude Cateloy, membre de la commission médicale, et Fabienne Crépy, responsable de la commission féminine.