dossier de presse la recherche de l`excellence

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dossier de presse la recherche de l`excellence
Gourde de compagnon, 1839 © musées Gadagne / X. Schwebel
LA RECHERCHE DE L’EXCELLENCE
LE COMPAGNONNAGE À LYON
DE SES ORIGINES MYTHIQUES À NOS JOURS
DU 24 AVRIL 2014 AU 4 JANVIER 2015
© Atelier des Créations Fantasques - Service communication musées Gadagne
EXPOSITION DÉCOUVERTE
édifice Renaissance | musée d’histoire de Lyon | musée des marionnettes du monde
Rhône
DOSSIER DE PRESSE
Musées Gadagne - Service communication
Laurence Clouet, responsable du service communication : [email protected] / 04 37 23 60 19
Carole de Saint-Etienne, chargée de communication : [email protected] / 04 37 23 60 20
Dossier de presse
LA RECHERCHE DE L’EXCELLENCE
LE COMPAGNONNAGE A LYON
DE SES ORIGINES MYTHIQUES A NOS JOURS
Exposition découverte du 24 avril 2014 au 4 janvier 2015
Parcours de l’exposition découverte
Le compagnonnage,
des origines à la Révolution française
page 4-5
Le 19e siècle, le siècle des paradoxes
page 6-7-8-9
Le Devoir, la vie d’un compagnon
page 10-11
Chefs-d’œuvre de compagnons page 12-13
Le 20e siècle, le siècle du renouveau
page 14-15
Les compagnons aujourd’hui
page 16-17
Les rendez-vous autour de l’exposition
page 18
Commissariat général
Maria-Anne Privat-Savigny, Conservateur en chef du
patrimoine, Directeur des musées Gadagne, assistée de Sophie Mouton, conservateur stagiaire du patrimoine, Institut national du Patrimoine,
Florence
Papri, chargée de mission au service des collections, Emmanuelle Font, assistante
du patrimoine chargée des collections arts graphiques, Michaël Douvégheant, assistant du patrimoine chargé des collections photographiques et de la phototèque, Michèle
Prélonge, documentation et bibliothèque, Sandrine Darfeuille, assistante de direction.
Exposition temporaire
en accès libre
sur présentation du billet
d’entrée au musée
d’histoire de Lyon.
du 24 avril 2014 au
4 janvier 2015
Musées Gadagne,
ouvert du mercredi au
dimanche de 11h à 18h30
1 place du petit Collège
Lyon (Vieux Lyon)
Cette exposition a été réalisée en partenariat avec les sections lyonnaises de l’Association Ouvrière des Compagnons du Devoir du Tour de France, de l’Union compagnonnique
des compagnons du tour de France des Devoirs unis et de la Fédération Compagnonnique
des Métiers du Bâtiment.
L’exposition est accompagnée d’un carnet L’exposition en dix objets et d’un livret-jeu
pour les familles et les enfants.
Cette exposition bénéficie des partenariats de la Chambre de métiers et de l’artisanat du
Rhône, de Jazz Radio et du Petit bulletin.
Rhône
Contacts presse : [email protected] ou [email protected] / 04 37 23 60 20/19
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LA RECHERCHE DE L’EXCELLENCE
Exposition découverte du 24 avril 2014 au 4 janvier 2015
Apparus avec les grands chantiers des cathédrales à la fin du Moyen Age, les
compagnons du Tour de France demeurent, aujourd’hui encore, des passeurs
de savoir-faire et des artisans innovants. Compagnons du Devoir, chefs d’œuvre, tour de France… autant de termes qui renvoient à un univers mythique et
aux notions d’excellence, de tradition et de solidarité.
Au-delà des clichés et des fantasmes qui entourent les sociétés secrètes compagnonniques, que sait-on vraiment de leur histoire ?
Pourquoi des artisans, des ouvriers, des apprentis se sont-ils réunis sous les rites de
Salomon, de Maître Jacques ou du Père Soubise ?
Qui sont les compagnons d’hier ? Qui sont-ils aujourd’hui ?
Alors que l’emploi et la formation professionnelle sont au cœur des débats contemporains, les musées Gadagne interrogent ce patrimoine reconnu par l’UNESCO et,
en partie, né à Lyon.
A partir d’avril 2014 et jusqu’à début janvier 2015, le musée d’histoire de Lyon
met en lumière l’histoire de ces hommes, de leurs sociétés et de leur quête de
l’excellence.
Cette exposition a été réalisée en partenariat avec les sections lyonnaises de l’Association Ouvrière des Compagnons du Devoir du Tour de France, de l’Union compagnonnique des compagnons du tour de France des Devoirs unis et de la Fédération
Compagnonnique des Métiers du Bâtiment.
L’importante collection compagnonnique conservée aux musées Gadagne a été
complétée par des prêts de collectionneurs privés, des Archives municipales et de la
Bibliothèque municipale de Lyon.
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LE COMPAGNONNAGE A LYON
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Exposition découverte du 24 avril 2014 au 4 janvier 2015
Le compagnonnage,
des origines à la Révolution française
Salle 7
Les compagnons,
ouvriers des chantiers des cathédrales au Moyen Age
Les premiers compagnons du Devoir apparaissent à la fin du Moyen Age, vraisemblablement
sur les chantiers des cathédrales. Les compagnons sont d’abord des travailleurs qui louent
leur savoir-faire et leur force à des maîtres, dans le cadre de métiers organisés en corporations. Des ouvriers spécialisés se regroupent en sociétés solidaires, face à la précarité des
embauches journalières. Ils sont charpentiers, tailleurs de pierre, couvreurs… Ils doivent se
déplacer pour trouver du travail.
A Lyon, les travailleurs de l’imprimerie et de la soie
A Lyon, les travailleurs de l’imprimerie et de la soie sont les premières professions à former ce
qui pourrait s’apparenter à des associations de compagnons.
Des sociétés rassemblées sous trois patronages ou Devoirs
Les compagnons se regroupent, selon leurs métiers, en sociétés (associations, fédérations
etc…), qui elles-mêmes se rassemblent sous le patronage de l’un ou l’autre de trois pères mythiques fondateurs : Salomon, Maître Jacques et Père Soubise. Ils se veulent en effet les descendants des ouvriers du premier grand chantier évoqué dans la Bible : la mythique construction du temple de Salomon, à Jérusalem.
Les compagnons du Devoir de Liberté se rassemblent sous le patronage de Salomon, Les
compagnons du Devoir, sous celui de Maître Jacques, Les compagnons passants du Devoir,
sous celui de Père Soubise.
Influence et clandestinité
Sous l’Ancien régime (de la Renaissance, (16e siècle) à la Révolution française en 1789), l’influence des compagnons est grandissante. Au 18e siècle, ils sont en mesure d’imposer des tarifs de
travail journaliers et disposent d’un monopole d’embauche. Grâce à leur « interdit de boutique » ils
peuvent interdire à tout compagnon de se mettre au service d’un maître peu sensible aux revendications compagnonniques.
Les pouvoirs publics voient d’un mauvais œil ces sociétés puissantes. Des lettres patentes du
Roy (des décrets) interdisent aux ouvriers et compagnons des Fabriques et Manufactures du
Royaume de s’assembler en corps sous prétexte de confrérie, de cabaler entre eux pour se
placer chez tel ou tel maître, d’empêcher un maître de choisir ses compagnons.
Les compagnons sont donc contraints à la clandestinité, alors que l’Eglise craint leur spiritualité jugée hérétique et que le pouvoir royal veut contrer leurs monopoles et réfréner leurs
comportements parfois violents.
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Exposition découverte du 24 avril 2014 au 4 janvier 2015
La légende des origines, une clé pour comprendre la structuration du compagnonnage.
Les compagnons se pensent comme les descendants des ouvriers du premier grand chantier évoqué dans la Bible : la construction
du temple du roi Salomon, à Jérusalem. Exemple suprême, le temple de Salomon aurait été construit au 10e siècle avant J.-C., sans
qu’aucune donnée archéologique ne puisse le confirmer. Salomon, Maître Jacques et Père Soubise sont les trois pères fondateurs, associés à ce chantier mythique.
Salomon, fondateur des Compagnons du Devoir de Liberté
Le roi Salomon est le fils du roi David et de Bethsabée, il fut d’après la Bible le souverain d’Israël entre environ 970 et 930 avant Jésus-Christ. Les compagnons du Devoir de Liberté se
réclament des rites institués par Salomon. Le terme « Devoir de Liberté » semble être apparu
dans la seconde moitié du 18e siècle. Les Menuisiers et Serruriers « Gavots », Tailleurs de
Pierre « Étranger », Charpentiers « Indiens », Tonneliers-Foudriers appartiennent à ce Devoir,
ainsi que des Boulangers, Cordonniers et Couvreurs qui s’y rattachèrent. Les Compagnons
du Devoir de Liberté sont aussi appelés les « Enfants de Salomon ».
Becquet, lithographe, Perdiguier, éditeur, Paris, 1862, Lithographie en couleur, musées Gadagne, don
Compagnons des Devoirs Réunis, 1954, inv. 54.226
Le Père Soubise, fondateur des compagnons Passants du Devoir
Habillé en moine bénédictin, avec cheveux longs, barbe et moustache, le Père Soubise tient
un compas dans la main droite et montre un règlement. A l’arrière plan, plusieurs scènes décrivent les principaux épisodes de sa vie. Le Père Soubise est chargé des travaux de charpente
sur le chantier du Temple de Jérusalem. La représentation du Père Soubise en moine montre
l’influence probable exercée par les moines dans la transmission de l’art du trait et associe une
nouvelle fois le compagnonnage au christianisme. Les « Enfants » du Père Soubise appartiennent aux compagnons du Devoir, ce sont les charpentiers, les couvreurs, les plâtriers, tous sont
appelés « Drilles ».
Monrocq, lithographe,Perdiguier, éditeur, Paris, 1865, Lithographie en couleurs, musées Gadagne, don Compagnons des Devoirs Réunis, 1954, inv. 54.170
Maître Jacques, fondateur des Compagnons du Devoir
Maître Jacques est ici représenté en homme d’âge mûr et barbu, vêtu d’un costume médiéval
et porte les couleurs des tailleurs de pierre autour de sa toque. Sous son bras droit, il tient
la canne du Devoir enrubannée et indique le Livre du Devoir tenu dans sa main gauche. A
l’arrière plan figurent sept tableaux qui illustrent sa légende. Notamment la construction du
Temple de Jérusalem.
Monrocq, lithographe, Perdiguier, éditeur, Paris, 1863, Lithographie en couleurs, musées Gadagne, don
Compagnons des Devoirs Réunis, 1954, inv. 54.227
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Le 19e siècle,
le siècle des paradoxes
Salles 8
Fin de la clandestinité et forte influence sous la monarchie de
juillet (1830-1848)
Au lendemain de la Révolution française, alors que les anciennes
corporations ont été supprimées, les associations de compagnons sortent
progressivement de la clandestinité.
Ils seront à l’apogée de leur influence sous la monarchie de Juillet (1830-1848).
Révolution industrielle et compagnonnage : querelles et déclin
Ensuite, dans un 19e siècle marqué par la révolution industrielle et la naissance des socialismes et du syndicalisme, les compagnons
perdent le monopole de l’organisation ouvrière. Rongés par des
querelles intestines, les compagnons ont mauvaises presse. Ils peinent
à s’adapter à la société industrielle. Que vont devenir leurs savoir-faire
manuels avec la mécanisation ? Que signifie le Tour de France avec l’apparition du
chemin de fer ?
C’est la structuration du compagnonnage en sociétés de métiers rattachées à
trois Devoirs (Salomon, Maître Jacques et Père Soubise) qui donne lieu à de
violents conflits.
Les conflits naissent soit dans les préséances déterminées par des
généalogies contestées, soit dans la religion, soit dans les révoltes
d’aspirants qui fondent des associations concurrentes dans un même
métier. Des luttes intenses existent entre les Devoirs pour garder le monopole
d’embauche sur une ville tandis que certains métiers s’estiment plus légitimes que
d’autres pour appartenir à la mouvance compagnonnique.
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Querelles intestines, l’exemple lyonnais
Cette ordonnance de police de Lyon témoigne de
la réaction des pouvoirs politiques, qui voient d’un
mauvais œil ces sociétés clandestines qui troublent
régulièrement l’ordre public. En 1828, ce plaquard
rappelle aux ouvriers qu’il est interdit de s’organiser en
compagnonnage, défend aux auberges de jouer le rôle
de « cayenne » (siège des associations compagnonniques). Les cérémonies et marques de reconnaissance
compagnonniques sont, elles aussi, interdites. Ces
querelles intestines vont participer du déclin du compagnonnage au 19e siècle.
Mairie de Lyon, Ordonnance de police : compagnonnage,
1828
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Le 19e siècle,
le siècle des paradoxes (suite)
Salles 8
L’amorce du changement : vers l’unification
Pourtant, le 19e siècle est également marqué par deux grandes figures réformatrices : Agricol Perdiguier d’abord, puis Lucien Blanc, à l’origine de l’Union
compagnonnique.
AGRICOL PERDIGUIER (1805-1875) a effectué son Tour de France chez
les compagnons Menuisiers de Devoir de Liberté de 1822 à 1828. Il est
profondément choqué par les conflits parfois violents qui opposent les
différentes associations.
En 1839, il publie Le Livre du Compagnonnage qui en dévoile l’histoire mais
aussi les rites et les cérémonies, ce qui pourra choquer certains compagnons.
Il prêche auprès des compagnons la tolérance et la connaissance.
Il est soutenu par quelques personnalités littéraires comme George Sand qui s’inspirera de la personnalité de Perdiguier pour son roman Le Compagnon du Tour de
France.
LUCIEN BLANC (1823-1909) est né dans le Lubéron. Fils d’agriculteur, il est apprenti bourrelier-harnacheur et effectue son Tour de France. Il est reçu compagnon le 1er décembre 1845 à Paris et prend le nom de
Provençal le Résolu. Lucien Blanc poursuit son Tour de France qu’il achève à Lyon
où il s’installe comme bourrelier. Il cède son activité puis gère un hôtel. Il devient en
1868 président de la 123e société de Secours Mutuel, qui existe à Lyon depuis 1841
et qui regroupe les métiers du Rite de Maître Jacques, du Père Soubise et, à partir de
1865 des Enfants de Salomon.
Cette société dite aussi des Amis de l’Industrie vient en aide à ses membres
malades et pauvres mais vise aussi à moderniser et dynamiser le compagnonnage.
Lucien Blanc poursuit l’œuvre d’Agricol Perdiguier, pacifier et unir le compagnonnage.
Et c’est à Lyon qu’est inventé le compagnonnage du 20e siècle, non sans de
violentes résistances.
A la veille de la Première Guerre mondiale, le compagnonnage est devenu moribond. Il est raillé pour ses rites et ses cérémonies jugées archaïques.
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Réconciliations, l’exemple lyonnais
Le 5 avril 1865, la 170e organise une grande fête de la réconciliation dans la
salle de la Rotonde aux Brotteaux à Lyon. Plus de quatre cents compagnons sont
attendus avec l’autorisation du préfet du Rhône. Un grand banquet est organisé
rassemblant plus de trente corps de métiers. L’union devient possible. L’exemple
lyonnais est suivi par plus de quarante villes en 1869 et elles disposent de Sociétés
de Compagnons Réunis. Ces écharpes viennent célébrer cette réconciliation.
Echarpes de la réconciliation de Tous les Devoirs Réunis, Lyon,
1867, Taffetas broché, soie. musées Gadagne, inv. N1956.2
La réconciliation des compagnons
Le 21 mars 1848, les compagnons de toute la France se
réunissent à Paris pour s’unir. Agricol Perdiguier a joué une
influence certaine dans ce mouvement d’union. Dès 1840 en
effet, les sociétés d’anciens Compagnons réunis se multiplient dans toute la France, mouvement qui aboutira en 1874
à la fondation de la Fédération compagnonnique de tous les
Devoirs réunis puis en 1889, à la création de l’Union Compagnonnique des Devoirs Réunis à l’initiative de Lucien Blanc.
La réconciliation des compagnons, lithographie coloriée, Dorléans, dessinateur, Becquet,
imprimeur, 1848. Collection privée
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Le Devoir,
la vie d’un compagnon
Salles 8
Devenir Compagnon, c’est intégrer une société (ou une association) aux cérémonies et aux codes singuliers. Elle est placée sous le
patronage de Salomon (compagnons du Devoir de Liberté), de Maître Jacques (compagnons du Devoir) ou de Père Soubise (compagnons passants du
Devoir).
La « réception » est un acte essentiel du Devoir. Réunis dans la « cayenne », le
siège de l’association, les compagnons évaluent la requête de l’aspirant.
Après examen minutieux de son chef d’œuvre, témoin de ses compétences techniques et après plusieurs entretiens pour vérifier ses qualités morales, le demandeur
est initié.
Il reçoit alors ses attributs (canne, couleurs) ainsi que son nouveau nom
compagnonnique.
Compagnons
et
apprentis
prennent
régulièrement
la route, à la faveur de leur Tour de France. Ils s’enrichissent alors des
savoir-faire des villes qu’ils traversent. Le départ est parfois l’occasion d’une « conduite », escorte réalisée en l’honneur d’un compagnon aux compétences reconnues par
tous.
Canne et gourde de compagnon, 19e
Legs François Morel. musées Gadagne
Le Tour de France permet au compagnon de découvrir toutes les facettes de son
métier susceptibles d’évoluer d’une région à l’autre.
Voyageant sous la protection d’un Devoir, le compagnon est certain de trouver un
toit, un repas, un secours mutuel auprès de ses Frères. Des rituels de conversation
sont exigés à l’arrivée d’un compagnon voyageur dans une ville par les autres compagnons afin de vérifier son identité, sa feuille de route, les lieux traversés. Des villes
deviennent des passages obligés pour les compagnons, Lyon est l’une d’elles.
Elle est une étape essentielle du Tour de France, qui suit le sillon rhodanien, se
déploie le long de la Loire, pour se poursuivre plus au Sud, le long de la côte atlantique.
Le compagnonnage est donc une philosophie de vie qui accorde une grande importance au métier, à la formation, à la mobilité et à la
solidarité.
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Le Tour de France et un passeport codé, le trait carré
Au 19e siècle, canne à la main et baluchon sur le dos, le
compagnon, lors de son Tour de France, rallie à pied les
principales cayennes.
Lorsqu’il arrive dans une nouvelle ville, il est reconnu par
ses pairs grâce à ses papiers compagnonniques notamment. Sorte de passeport, le trait carré, est parfois appelé
affaire ou égard. Il accrédite le compagnon, par un message souvent codé et un pliage secret. Le compagnonnage
étant alors une organisation toujours clandestine, ces papiers assuraient la confidentialité et la sécurité du groupe.
On peut voir sur ce document les tampons des différents
sièges traversés par le compagnon plâtrier, titulaire de ce
passeport.
Trait carré d’un compagnon plâtrier du Devoir, 1844
Empreintes des cachets des différents compagnonnages lyonnais
Lyon, 19e siècle, musées Gadagne, Inv. 1423
En partie haute, empreinte des Compagnons tailleurs de pierre, Etrangers du devoir
de Liberté. A gauche, empreinte du cachet des aspirants menuisiers, au centre empreinte du cachet de l’Union des Travailleurs du Tour de France, à droite, empreinte
du cachet des compagnons menuisier. Au troisième niveau en partant du haut, au
centre, l’empreinte des Compagnons cordonniers et en bas, l’empreinte du cachet
des Compagnons menuisiers, la ville n’est pas identifiable.
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Chefs-d’œuvre
de compagnons
Salles 8
Le chef-d’œuvre est un objet unique, maquette ou ouvrage à taille réelle. Il
témoigne de l’excellence des savoir-faire et doit refléter les motivations de son
auteur.
Les chefs-d’œuvre peuvent être réalisés à différentes occasions. Ils
correspondent
aux
différentes
marches
que
doit
gravir
l’aspirant
compagnon. Ce peut être des travaux d’adoption, de réception (lorsqu’un compagnon est définitivement intégré à une société) ou de finition (lorsque le compagnon
a terminé son tour de France).
Quelle que soit l’étape de l’initiation, le chef d’œuvre est soumis à l’approbation
collective : le compagnon doit être reconnu par ses pairs.
Au 19e siècle, certains conflits entre sociétés compagnonniques étaient résolus par
des concours de chefs-d’œuvre. On « jouait » alors une ville pour déterminer qui des
enfants de Maître Jacques, de Père Soubise ou de Salomon travailleraient dans la
cité.
On trouve, enfin, des chefs-d’œuvre de prestige ou de consécration, qui résolvent
des problèmes techniques particulièrement poussés. Vitrines des compagnons, ils
sont utilisés pour transmettre leurs savoirs et leurs valeurs.
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Chef d’œuvre de compagnon bourrelier 1843
Inv 54.188
Chef d’œuvre de compagnon charpentier, 19e
Inv 430
Chef d’œuvre de compagnon serrurier, 1855, François Tissot,
Lyon, Inv 585
Chef d’œuvre de compagnon couvreur, 19e
Inv 50.53
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Le 20e siècle,
le siècle du renouveau
Salles 9
Au 20e siècle, les sociétés de compagnons poursuivent leurs efforts de modernisation et de rapprochement, par le biais de fédérations.
Au lendemain de la Grande Guerre, les effectifs du compagnonnage sont au plus
bas, avec quelque 2000 membres seulement. De véritables états généraux du compagnonnage sont organisés en 1919. Mais l’esprit de réforme qui anime l’Union compagnonnique est mal perçu par les autres sociétés, qui ne veulent pas renier leurs
rites.
En 1933, la confédération Jacques, Salomon, Soubise est fondée pour proposer une
réforme plus respectueuse des Devoirs.
En 1941, le maréchal Pétain accorde sa confiance à Jean Bernard, qui organise les
assises nationales du compagnonnage à Lyon. L’Association ouvrière des compagnons du Devoir est fondée, rassemblant principalement des compagnons du rite de
Maître Jacques (compagnons du Devoir) et une partie du rite de Soubise (compagnons passants du Devoir).
Après guerre, les charpentiers sont à l’origine de la Fédération Compagnonnique des Métiers du Bâtiment, fondée en 1953. Aujourd’hui, la
Fédération regroupe 5 sociétés compagnonniques. Pendant toute la
période, un intérêt particulier est porté à la jeunesse, d’abord par le biais de sociétés
protectrices d’apprentis puis par celui des centres de formation.
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Sortie de compagnons, photographie, début 20e s. Inv 54.436, musées Gadagne
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Les compagnons aujourd’hui
Salles 9
FCMB réunion des itinérants charpentiers
en 2012
Le compagnonnage est aujourd’hui structuré autour de trois grands
organismes.
L’Union compagnonnique des Devoirs unis est largement ouverte à toutes les
professions qui mobilisent un savoir-faire pour transformer une matière première.
L’Association ouvrière des Compagnons du Devoir rassemble des compagnons
des trois rites.
La Fédération Compagnonnique des Métiers du Bâtiment accueille les enfants
de Salomon et de Père Soubise qui évoluent dans le secteur du BTP. Elle regroupe
aujourd’hui cinq sociétés : La Société des Compagnons Charpentiers des Devoirs
du Tour de France, La Société des Compagnons Maçons, Tailleurs de Pierres des
Devoirs du Tour de France, La Société des Compagnons et Affiliés Menuisiers et
Serruriers du Devoir de Liberté, La Société des Compagnons Passants Bon Drilles,
Couvreurs, Zingueurs, Plombiers et Plâtriers du Devoir du Tour de France, La Société
des Compagnons Peintres-Vitriers du Devoir du Tour de France.
Tous trois développent une démarche originale de transmission des
métiers, mêlant préservation des savoir-faire et innovation, s’appuyant sur la formation professionnelle et la mobilité.
En 2010, le compagnonnage a été reconnu patrimoine culturel
immatériel de l’humanité par l’UNESCO, en tant que « réseau de
transmission des savoirs et des identités par le métier ».
En région lyonnaise, ces dernières années, les compagnons sont
intervenus sur de nombreux édifices : l’hôtel de Gadagne, le palais
Saint-Pierre, l’ENS Gerland, le dôme de Saint-Bruno… (couverture) ; l’église de Cusset, le dôme de l’Hôtel-Dieu, le château de Saint-Priest, la salle des sports de Bron… (charpente) ; l’église Saint-Nizier, la cathédrale
Saint-Jean (taille de pierre), l’hôpital de la Croix-Rousse, le parc des expositions
Eurexpo, le stade Gerland… (maçonnerie).
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Chef d’œuvre de Compagnon Menuisier Lyon, 2013 Charles Malard dit Gauteng La Joyeuse Témérité, Compagnon Menuisier du Devoir de Liberté Noyer et érable (flambeau) Métal
(socle) FCMB
Chef-d’œuvre de bijouterie Lyon 2005 Pierre-Yves Leveugle dit Lyonnais le Sincère a réalisé cette pièce en 2005,
UCDDU
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Rendez-vous
autour de l’exposition
Autre de l’exposition découverte, les musées Gadagne proposent de nombreux rendez-vous, sur des thématiques variées. A certaines dates, ces rendez-vous sont l’occasion de rencontrer et échanger avec des compagnons.
Visites de l’exposition
Visites libres
Visites découvertes
Visites Arrêt sur objet
Visites en groupe
Balade dans la ville
Conférences et rencontres
Conférences et débats
Cafés chefs d’œuvre
Conférences proposées par un compagnon
Soirées table-ronde
Projections
Concerts
Détail de la programmation sur le flyer joint au dossier de presse et sur www.musees.
gadagne.lyon.fr
L’exposition est accompagnée d’un carnet L’exposition en dix objets et d’un livret-jeu
pour les familles et les enfants. (en annexe)
Exposition temporaire en accès libre sur présentation
du billet d’entrée au musée d’histoire de Lyon.
du 24 avril 2014 au 4 janvier 2015
Musées Gadagne, ouverts du mercredi au dimanche de 11h à 18h30
1 place du petit Collège – Lyon (Vieux Lyon)
Contacts presse : [email protected] ou [email protected] / 04 37 23 60 20/19
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