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Actualité de la pensée de Mehdi Ben Barka
Bachir Ben Barka
Intervention à la rencontre-débat organisée à Paris, le samedi 19 avril 2014, par
l’association « Autre Maroc » et le CEDIDELP.
« La seule vraie politique est la politique du vrai »
Mehdi Ben Barka
Au Maroc, il y a trois ans, le mouvement des jeunes du 20 février, dans sa diversité sociale,
politiques et culturelle a joué un rôle fédérateur dans la revendication d’une véritable démocratie et
dans l’exigence de la mise en place d’un processus de souveraineté populaire à travers des
institutions démocratiques s’appuyant sur une constitution qui mette fin au système absolutiste
actuel, reprenant le mot d’ordre de la revendication de l’élection d’une Assemblée constituante qui
date du lendemain de l’Indépendance.
La réponse apportée par la dernière réforme constitutionnelle préparée en vase clos a été loin de
répondre aux exigences institutionnelles, politiques économiques et sociales de la grave situation
que vit toujours le Maroc. D’autant plus que ce qui a été proposé comme une avancée démocratique
continue de s’accompagner d’une répression féroce de tous ceux qui n’ont cessé de revendiquer plus
de citoyenneté, plus de justice, plus de dignité, plus de droit.
Les quelques secteurs florissants totalement intégrés au système lobéral mondialisé au prix d’une
exploitation éhontée ne pourront en aucune façon occulter la gravité de la situation économique et
sociale.
Dans ce contexte, il est absolument légitime de visiter ou revisiter la pensée et l’action de Mehdi
Ben Barka, s’impose tant elle est actuelle.
Mehdi Ben Barka est né en 1920. C’est dire s’il fut marqué par l’histoire de la première moitié du
XXème siècle. Celle de la lutte des peuples du tiers-monde pour leur indépendance politique, mais
également pour leur émancipation de la tutelle des anciennes puissances coloniales, dans la
perspective d’un réél développement économique, social et culturel. Plus que témoin attentif de
cette histoire; il en fut un acteur de premier plan. Sa pensée et son action ont largement débordé du
cadre marocain, maghrébin et arabe, pour aborder les questions fondamentales de l’époque et qui
demeurent d’une brûlante actualité: indépendance et libération des peuples du tiers-monde,
démocratie, droits de l’homme, justice sociale, sous-développement et construction d’une société
nouvelle.
Mon père Mehdi Ben Barka a été enlevé puis assassiné parce qu’il était un militant de la lutte des
peuples du tiers monde pour leur libération et leur émancipation, et parce qu’il représentait un
danger pour les intérêts menacés par ce combat.
Si, près de 50 ans après le crime, cette affaire reste encore présente et suscite autant d’émotion, c’est
pour les raisons suivantes :
- D’abord, le mystère qui entoure la mort de mon père n’est pas élucidé. Si les responsabilités
politiques sont bien établies, au plus haut niveau de l’Etat marocain, on ne connaît pas les
circonstances de sa mort, ni l’identité de ses assassins ni le lieu de sa sépulture. C’est pour ma
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famille un drame humain avec la disparition d’un mari et d’un père et l’impossibilité de pouvoir
faire son deuil.
- Ensuite, le scandale soulevé par ce crime d’états qui a fortement éclaboussé le régime gaulliste
et le régime de Hassan II s’est prolongé par le scandale de la raison d’Etat (ou plutôt des raisons des
états impliqués) qui est invoquée pour empêcher la vérité devoir le jour. Les quelques avancées
réalisées grâce au travail des 9 juges d’instruction qui se sont occupés du dossier ne peuvent
occulter tout ce qui reste à faire pour éclairer toutes les zones d’ombre de l’affaire.
- Enfin, la personnalité même de la victime continue de marquer l’histoire du Maroc et du tiersmonde par sa présence à travers le temps et au-delà de la mort. Par sa pensée et par son action en
faveurs des combats pour la liberté et le progrès, Mehdi Ben Barka restera l’une des personnalités
du tiers monde les plus marquantes du XXème siècle.
Dans le cadre de cette rencontre, il ne me sera pas posible d’être exhaustif dans l’évocation de la
pensée et de l’action politique de Mehdi Ben Barka. J’essaierai de présenter quelques grandes lignes
en introduction au débat. Il est important pour chacun d’entre nous ensuite d’approfondir et
poursuivre la réflexion, en se référant aux écrits de Mehdi. Parce que, en plus d’être un homme
d’action, il a laissé une œuvre politique qui éclaire et explique cette action.
Parmi les textes qu’on peut consulter, il y a ceux concernant la Réforme agraire , l’Université, les
indépendances africaines et le néocolonialisme, la Palestine, le développement etc , … Tous ces
textes ont été éditész ou réédités par l’Institut Mehdi Ben Barka, Mémoire vivante.
Dans cette intervention, je me limiterai aujourd’hui aux axes suivants :
La lutte anti-coloniale
La question institutionnelle, la démocratie et le développement
La solidarité internationale et la tricontinentale
1. La lutte anti-coloniale
Dès l’âge de 14 ans, il intègre la lutte nationaliste dans le Comité d’Action Marocaine qui deviendra
ensuite le Parti National, puis le Parti de l’Istiqlal (de l’Indépendance). Après des études à la Faculté
des Sciences d’Alger, il revient au Maroc en 1943 où il est l’un des tous premiers marocains à être
professeur de mathématiques. Il enseigne au lycée Gouraud et au Collège Impérial où il a comme
élève le prince Hassan.
Le 11 janvier 1944, il est le plus jeune signataire du Manifeste de l'Indépendance présenté au sultan
Mohamed V et aux puissances Alliées, ce qui lui vaut d’être emprisonné une première fois, avec les
autres dirigeants du mouvement nationaliste . A sa sortie de prison, il devient vite l'animateur le
plus dynamique de son parti. Il est alors considéré par les autorités du Protectorat comme le plus
dangereux adversaire de la présence coloniale au Maroc.
Dans une lettre adressée au Quai d’Orsay au début de 1951, le général Juin, Résident général du
Protectorat demandait : « il importe de neutraliser ce personnage redoutable qui, durant toute la
crise récente a catalysé la résistance du Palais et qui est susceptible d’engager quelques égarés
dans de dangereuses actions anti-françaises ». Déporté en mars 1951 au sud de l'Atlas, placé en
résidence surveillé de manière isolée, contrairement aux autres dirigeants nationalistes emprisonnés
ensemble, il en profite pour apprendre le berbère, pour approfondir ses connaissances en économie
et en anglais. Il élargit, d’une manière générale, sa connaissance du Maroc profond. Il maintient ses
contacts avec les militants du parti toujours en liberté, leurs envoyant divers rapports et études sur la
situation marocaine à l’adresse des instances internationales.
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Libéré en octobre 1954, il joue un rôle majeur dans le processus qui doit aboutir à l'indépendance du
Maroc, le 2 mars 1956. Quelques années plus tard, dans un rapport interne à son parti qui sera
publié juste avant sa disparition sous le titre d’« Option révolutionnaire au Maroc », il analysera
dans une auto-critique franche et responsable les erreurs du mouvement national marocain durant
les pourparlers d’Aix-les-Bains:
"(...)C’est au bout de cette évolution qui a mis objectivement à l’ordre du jour le rôle et les objectifs
des masses laborieuses citadines, la nécessité de leur liaison avec les masses paysannes, le
problème de la violence, non dans un cadre étroit, mais dans une perspective anti-colonialiste de
plus en plus large, qu’est intervenu le compromis d’Aix-les-Bains.
(...)Pourquoi le mouvement de libération nationale, dont nous étions tous parmi les dirigeants,
n’avait pas compris et fait comprendre aux militants la raison fondamentale, les problèmes
essentiels de l’exploitation coloniale, et par conséquent les exigences d’une réelle libération ?
(...) L’histoire nous avait donné tous les moyens de faire le travail de clarification que nous devions
faire en tant que révolutionnaires. Le compromis que nous avions passé avec le colonialisme,
l’avons-nous présenté comme un compromis ? C’est à dire un accord par lequel nous avions à la
fois gagné et momentanément perdu." 1
Les institutions, la démocratie et le développement
Il n’a cessé, depuis, aussi bien dans ses conférences que ses écrits, à mettre en garde sur les dangers
du néo-colonialisme et de la capacité de l’impérialisme à s’ingénier « (…) à vider cette
indépendance de son contenu de libération véritable, soit en imposant des conventions léonines
économique, militaires et techniques, soit en installant des gouvernements à leur dévotion, à la
suite d'élections préfabriquées, soit encore en inventant des formules soi-disant constitutionnelles
de coexistence multinationale, pour camoufler la discrimination raciale en faveur des colons. »
Refusant tout poste gouvernemental, il occupera pendant trois ans les fonctions de président de
l'Assemblée nationale consultative, qui devait préparer à la future assemblée constituante, qui ne
verra jamais le jour. Jusqu’à sa dissolution en I959, il s’efforcera de faire de cette assemblée qui
n’avait aucun caractère délibératif, un lieu de débat et un cadre d’apprentissage de la démocratie,
d’en faire « une institution qui permettra au peuple de gérer ses affaires dans le cadre d’une
monarchie constitutionnelle solidement établie » [discours inaugural, novembre 1957].
Il comprend rapidement que l'indépendance ne peut avoir de sens que si la souveraineté et l'initiative
du peuple deviennent le fondement même des nouvelles institutions du pays. "[L’assemblée
Nationale Consultative] était là un embryon du pouvoir démocratique dont il fallait s’efforcer
d’accélérer le développement parallélement au pouvoir royal que rien ne limitait."2
Sa conception du développement fondé sur la créativité et l'action populaires se traduit dans des
projets de développement tout azimut, dont il est le concepteur, l'initiateur et l'opérateur de première
ligne : constructions des premières crèches marocaines, campagne nationale de volontariat pour la
construction des écoles, à la ville comme à la campagne, campagnes populaire d'alphabétisation,
école des cadres administratifs… Tous ces projets ont un dénominateur commun : la mobilisation
populaire. Pour lui le développement ne peut se concevoir « par en haut » et il n'y a pas de véritable
libération ni de développement sans démocratie, et sans le rôle actif des travailleurs qui doivent
occuper une place de choix dans l'ensemble de ce processus.
L'exemple majeur de cette conception du développement fondée sur la créativité et l'action
populaires a été la réalisation de la «Route de l'Unité». Cette route devait relier deux communes
situées l’une dans l’ancienne zone sous contrôle espagnol, et l’autre dans la partie qui était sous
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protectorat français, symbolisant ainsi la réunification réelle du pays et la destruction du mythe des
deux zones. Durant l’été 1957, ce chantier a mobilisé quelques dix mille jeunes volontaires, venant
de toutes les régions du pays, partageant leurs journées entre le travail sur la route et des sessions de
formation civique. L’objectif annoncé étant d’en faire de véritables "citoyens militants". Cet intérêt
constant pour tout ce qui touche la formation et l’éducation de la jeunesse l’amène à parcourir le
Maroc, donnant conférence sur conférence, organisant et animant tel ou tel séminaire, sur des thème
aussi divers et vitaux pour une jeune nation que "les communes rurales et l’éducation de base",
"l’évolution de la femme", "la réforme de l’enseignement" ou "la commune, cellule de base dans la
démocratie".
Dans un entretien avec Raymond Jean, il précise le contenu qu’il veut donner à l’indépendance:
"Pour nous, l’Indépendance ne doit pas consister à réaliser un peu de prospérité pour une fraction
du peuple marocain qui peut y accéder facilement au détriment de cette masse qui ,elle, a un grand
chemin à parcourir.(...) La société marocaine doit être une société équilibrée qui doit assurer le
bien-être du peuple, aussi bien du monde rural que du monde des villes. Cela suppose que nous
donnerons à nos fellahs les moyens de briser la gangue de sa misère et de rompre le cadre qui fige
sa vie."3
Devant les obstacles et les inerties qui s'opposaient à une telle vision, aussi bien de la part du
pouvoir que de l’aile modérée du parti de l’Istiqlal, il joue un rôle principal dans la création, en
1959 de l'Union Nationale des Forces Populaires (UNFP) dont la revendication fondamentale est la
nécessité de la mise en place d'une Assemblée Constituante pour doter le Maroc d'une constitution
démocratique.
En 1962, lors du deuxième congrès de l’UNFP, Mehdi Ben Barka précise ce qu’il appelle l’"option
révolutionnaire au Maroc":
"(...)Pour nous, le socialisme [..] se caractérise: par une solution correcte du problème du pouvoir
grâce [..] à un contrôle démocratique des masses sur l’appareil d’état ainsi que sur la répartition
des ressources nationales; par une structure économique qui déracine les fondements de la
domination de l’impérialisme allié de la féodalité et de la grande bourgeoisie parasitaire.
(...)Le programme minimum doit comporter des conditions indispensables et des éléments
d’accélération.
La condition indispensable est le réglement du problème démocratique.
Les éléments d’accélération semblent se résumer aux trois points suivants:la solidarité antiimpérialiste; la solidarité réelle avec l’Algérie; enfin, plus que tout, et comme élément de la
démocratisation du pays, la réforme agraire."4
La solidarité internationale et la tricontinentale
Étudiant à Alger au début des années quarante, puis à Paris, il oeuvre pour le renforcement des
structures estudiantines maghrébines; il devient vice-président de l’Association des Etudiants NordAfricains. Durant cette période, il noue des relations profondes et durables avec les futurs leaders
nationalistes algériens et tunisiens. Plus tard, à l'aube de l'indépendance marocaine, il épouse la
détermination de l'Armée de Libération de son pays à continuer la lutte, aux côtés des combattants
algériens, jusqu'à la libération de l'ensemble du Maghreb. Cette détermination fut consacrée lors de
la Conférence de Tanger en avril 1958 qui réunit les partis de l'lstiqlal, le F.L.N. et le Néo-Destour
et à laquelle il participe.
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C'est ainsi que, restant attaché à ces principes, il s'opposa à la guerre des frontières entre le Maroc et
l'Algérie en octobre 1963. Cela lui valut d’être condamné à mort une première fois au Maroc, par
contumace.
Cette vision géopolitique confortait sa solidarité naturelle avec le combat de libération nationale du
peuple palestinien et celui des forces du progrès au sein du Monde Arabe. Il est ainsi appelé à mener
des missions de conciliation entre Nasser et le parti Baath syrien, ou à dénoncer les complicités
israéliennes avec le régime de l’Apartheid et le colonialisme portugais en Afrique.
D’abord en 1960, puis ensuite en 1963, il est forcé à l’exil pour être impliqué dans de prétendus
complots contre le pouvoir marocain (il est condamné à mort, une seconde fois, par contumace).
Il oeuvre alors, au nom de son parti, à approfondir les liens de solidarité avec les différents
mouvements de libération nationale dans le monde et avec leurs dirigeants. Il devient l’interlocuteur
de Nasser et Sékou Touré, Ho Chi Minh et Castro, Mendela et Gsendé Afana. Il fait partie du
secrétariat permanent de l’Organisation de Solidarité des Peuples Afro-Asiatiques (OSPAA), après
avoir présidé la Commission sur le néo-colonialisme de la Conférence des Peuples Africains, tenue
au Caire en mars 1961. Dans un entretien avec Robert Barrat il précise, la même année :
"(...)Pour l’ensemble des pays africains, nous devons donc parer aux dangers d’un néocolonialisme dès la proclamation de l’indépendance qui laisse intacts, avec les structures
coloniales, toutes les chances d’une exploitation impérialiste. Toute indépendance qui se contente
de reconduire [..] les caractéristiques de la domination coloniale ne saurait être que leurre et
tromperie.
(...)Notre analyse des manifestations néo-colonialistes en Afrique restera incomplète si nous ne
soulignons pas les dangers que constituent les forces réactionnaires nationales. L’impérialisme ne
saurait conserver des chances de survie en Afrique s’il ne pouvait se camoufler sous les intérêts de
certains éléments rétrogrades."5
L’OSPAA crée un Fonds de Solidarité destiné à aider en argent et en matériel toutes les
organisations en lutte contre le colonialisme et ses sequelles. La vice-présidence en est confiée à
Mehdi Ben Barka, solution qui lui est dûe, comme compromis dans la tension sino-soviétique qui
commence à se manifester publiquement à l’époque (la Chine et l’URSS étant co-présidentes de ce
Comité).
Dès cette époque déjà, la nécessité d’étendre cette solidarité à un troisième continent, l’Amérique
Latine est fortement ressentie. C’est en mai 1965, à la quatrième conférence plénière de l’OSPAA,
tenue au Ghana, qu’est prise la décision de fixer la date et lieu de la conférence de solidarité des
peuples d’Afrique, d’Asie et d’Amérique Latine (la Tricontinentale) : à La Havane en janvier 1966.
Une autre décision est prise, à savoir la composition du comité préparatoire chargé de l’organiser,
ainsi que la présidence de ce comité qui est confiée à Mehdi Ben Barka, reconnaissant ainsi ses
capacités d’organisateur, de négociateur mais aussi d’arbitre indispensable entre Moscou et Pékin.
L’été 1965, il multiplie les voyages à Cuba et en Asie, notamment en Chine et au Japon, à Nagasaki
où il intervient dans le cadre de la Conférence contre les armes nucléaires. En septembre 1965,
l’ordre du jour de la Tricontinentale est arrêté, et un appel mondial signé par Mehdi Ben Barka est
lancé en faveur de la Conférence:
"La solidarité entre les peuples d’Afrique, d’Asie et d’Amérique Latine est déjà une réalité
fermement établie depuis longtemps.
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(...)Il existe déjà un lien étroit entre les peuples des trois continents. Tous ont dû affronter les
mêmes problèmes. Tous ont été menacés par les mêmes dangers de l’oppression, l’agression et
l’intervention armée.
(...)Nos peuples qui pendant de longs siècles ont souffert de l’exploitation et de l’humiliation,
condamnés à être des pays arrièrés, possèdent cependant de grandes ressources exploitées
seulement jusqu’à ce jour pour assurer l’opulence et le bien-être des impérialistes exploiteurs, c’est
à dire une minorité privilégiée. Nous sommes décidés à mettre fin à ces anomalies qui ont été à
l’origine de nombreux fléaux dont a souffert l’humanuté pendant longtemps. Il n’existe pas de force
supérieure à celle des peuples quand ceux-ci décident d’être libres et indépendants et veulent
obtenir la paix.."6
La Conférence Tricontinentale se tiendra à la Havane en janvier 1966, sans celui qui oeuvra tant
pour son succés.
L'enlévement
Devenu la cible principale des forces qui s'opposent à son combat, il est interpelé le 29 Octobre
1965 à Paris par des policiers et un agent des services secrets français, livré à des truands et à des
policiers et un ministre marocains avec la connivence et le soutien logistique des services israéliens
et américains. Ce crime est ressenti douloureusement par le peuple marocain et l'opinion dans le
monde.
Aujourd’hui encore, près de cinquante ans après, la Raison d’Etats, qu’elle soit française, marocaine
ou autre, reste un obstacle majeur à l’établissement de toute la vérité sur son sort.
Belfort, le 19 avril 2014.
1
Mehdi Ben Barka : Option Révolutionnaire au Maroc, Maspero, Paris 1966 et in Ecrits politiques 1957-1965,
Editions Syllepse Paris 1999.
2
Abdelkader Ben Barka : El Mehdi Ben Barka, mon frère, Robert Laffont, Paris 1966.
3
Raymond Jean: Problème d’édification du Maghreb, Quatre entretiens avec El Mehdi Ben Barka, Plon, Tribune Libre
n°25, Paris 1959.
4
Mehdi Ben Barka , op. cit.
5
Robert Barrat: L’unité difficile,in Témoignage Chrétien, Paris 1961.
6
Mehdi Ben Barka : Recueil de textes.CETIM, Collections « Pensée d’hier pour demain », Genève 2013.