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LA VIE EN FACE Les 400 Filles du Docteur Blanche Un documentaire réalisé par Marie Gaumy Une coproduction : ARTE France, Quark Productions (2004 – 52 mn) Jeudi 14 avril à 22.30 Contact presse Céline Chevalier / Nadia Refsi / Rima Matta 01 55 00 70 41 / 23 /40 [email protected] / [email protected] Résumé Le Foyer des Lycéennes, à Paris, rue du Docteur Blanche, est une cité des amazones peuplée de quatre cents jeunes filles de province, « montées à Paris » pour préparer les concours des grandes Ecoles. Pour la plupart d’entre elles, c’est la première fois qu’elles quittent leur famille, bien décidées à prendre leur indépendance et à trouver leur place dans le monde. Le film suit ce moment fragile de leur vie où tout est encore possible… Le foyer Le foyer des Lycéennes est un établissement public construit en 1954 pour les jeunes filles de province qui venaient faire leurs hautes études supérieures à Paris. Pour une somme modique, 460 filles y sont logées, nourries, blanchies, protégées de la gent masculine, dans un souci de l’étude et de l’élitisme. Sans que cela soit vraiment voulu, le personnel administratif est exclusivement féminin. Une vraie cité d’amazones à la vie régulière, vouées au travail scolaire et à la préparation des concours. Leurs journées sont rythmées par les allers-retours entre le Foyer et la « prépa » ; leurs loisirs se réduisent à un petit nombre de sorties, au cinéma le plus souvent, au théâtre parfois. Pourtant, sous ces apparences bien réglées de papier à musique, quelque chose résiste et bout sans cesse. Quelque chose qu’on ne perçoit que de l’intérieur. On entre au Foyer, petite encore, à 18 ans. On en sort 3 ou 4 ans plus tard, transformée. Les interrogations ont changé. Le travail, la solitude, les parents, les hommes, soi et le monde : tout prend sa place et paraît moins obscur. Note d’intention Un huis-clos tel que le Foyer, privé d’homme, investi par l’angoisse du travail à faire et une certaine forme de solitude, devient bien vite un lieu où se fomentent et se projettent des histoires. Les sensations y sont accrues et nourries de tous les textes et romans dont les filles se gavent pour leurs études. Les lettres écrites et reçues, les objets fétiches, la musique, les fluctuations de lumière dans la chambre, les photos des êtres chers, le son du vent dans les arbres du parc, les auteurs qui soudain vous parlent et vous réconfortent : tout prend une signification décisive, constitutive d’un monde imaginaire et sensuel, bien à soi. Le Foyer est une cité des femmes. C’est en cela qu’il est fascinant. La masculinité y est présente en creux. Le professeur de philosophie et les ouvriers en sont les seuls représentants tangibles. Bien qu’importants, aucun d’eux n’est l’égal des filles. L’homme occupe une place fantômatique et obsédante, Il y a la violence aussi. Une violence larvée entre deux rires, entre deux phrases. La violence du départ, de la solitude, celle du rythme de travail, des corps encore vierges confrontés à la peur et au désir ; la violence de l’hystérie collective à la cantine ou dans les chambres, et celle de la métamorphose des parents en simples gens. Le corps, surtout, est important. On l’oublie souvent en prépa. On ne se sent pas beaucoup vivre. Si le film se construit autour de quelques filles, ce n’est pas pour autant un film de portraits au sens classique du terme. Je reste sur le fil, entre captation brute et construction fictive. Je raconte par petites touches une histoire, des histoires qui ne filent pas tout droit, qui s’enroulent sur elles-mêmes et font des volutes. C’est plus le portrait d’un âge. Un âge fugace, une période informe, diffuse où tout se cherche, se questionne. J’avais envie de voir les débuts de vie autonome de ces jeunes filles. J’avais envie de les voir vivre, de les entendre se raconter, avec leurs mots, leurs hésitations, leurs bégaiements ; de les filmer comme des papiers japonais qu’on pose tout recroquevillés sur l’eau et qui se déplient doucement pour délivrer leur formule magique. Le film montre le foyer comme un lieu de transformation, de remises en question. Un sas. Un lieu où se cristallisent toutes les attentes. On est dans la vie sans y être encore vraiment. Tout peut arriver : la bête de la jungle peut surgir à n’importe quel instant. Je filme la fébrilité, du “presque maintenant” ; je filme des chrysalides. Marie Gaumy Extraits Cécilia L’année dernière malgré tout, j’étais dans les meilleurs élèves de ma classe. Bon, c’était une petite prépa de province… Les élèves voulaient avant tout échapper au DEUG. Alors du coup, cette année, ça a été le choc : ça a été venir à Paris, une autre façon de travailler (… ) Mais surtout, je me suis rendue compte qu’en fait il y en avait plein des gens plus forts que moi !… L’année dernière, je ne me rendais pas compte encore… Au moment du premier concours blanc, je voulais carrément arrêter les études ! Je me disais « Oh, ça ne sert à rien ! »… Mais vraiment arrêter : rentrer chez moi, me coucher et ne plus rien faire de toute ma vie !… Ca m’avait tellement rongée, que je ne voulais plus bosser, mais vraiment !… Yousra Je suis sortie tous les week-end ; j’ai rien ouvert ; tous les soirs je suis au téléphone ! Je fous rien ! Je fous rien. J’ai pas encore pris le rythme ! Alors, je sais que si je taffe pas ces vacances et si je ne me remets pas à jour en maths, à la rentrée, je vais à la Fac. C’est ça Nelly On manque d’affection. C’est pas facile de quitter son chez soi. Et puis on est jeune encore. On a 18 ans ! On n’est pas encore adulte. On n’est plus enfant non plus. (… ) Suzanne En fait, en ce moment, je suis tiraillée entre deux possibilités. C’est à propos de l’année prochaine, je ne sais pas si je reste à Paris ou si je rentre à Lille. La vie prépa, c’est très agressif donc j’ai une vision de Paris assez violente comme ça. Et en même temps, je sais bien que si je veux continuer à grandir, ce ne sera pas en rentrant à la maison. Si je veux devenir petit à petit une femme, une vraie, et m’agripper au monde avec vraiment toutes les chances de m’y développer pleinement, ce ne sera pas en rentrant à Lille parce que finalement rentrer à Lille c’est redevenir un peu la petite fille que j’aimais bien être, donc voilà. Fiche technique Réalisation...........................Marie Gaumy Image .................................Marie Gaumy Montage ..............................Françoise Bernard Son .....................................Eugénie Deplus Montage son .......................Eugénie Deplus Mixage ................................Jean-Marc Schick Etalonnage ..........................Guillermo Fernandez Images aquatiques .............Edouard Perrin Musique ..............................Blonde Redhead / « For the Damaged » Melody of certain damaged lemons © 2000 Touch and Go Records Coproduction ......................ARTE France Unité de Programme / Thierry Garrel Chargée de programmes / Delphine Coulin Quark Productions Patrick Winocour / Juliette Guigon Avec le soutien de la Scam – Société Civile des Auteurs Multimédia - Bourse Brouillon d’un rêve Avec la participation du Centre National de la Cinématographie Avec le soutien de l’Angoa et de la Procirep, Société des Producteurs Marie Gaumy Née en 1975 Formation INSAS (Bruxelles), section Réalisation Maîtrise de Lettres Modernes et Arts du Spectacle Réalisations 2001 - Convives, documentaire, 30’ Co-réalisation avec Michaël Lheureux Sélection Etats Généraux Lussas 2002 Une résidence pour personnes âgées en Normandie. Comment vieillir ailleurs que chez soi, cohabiter ensemble quand on ne s’est pas choisi ? 2001 - Sœurs, documentaire, 23’ DV Cam, Production INSAS Sélection Ecrans Documentaires Gentilly 2002, Festival du Court Métrage de Bruxelles 2002, « Oh, ce court ! » 2002, Grote Ongeduld Dix jours dans un couvent à la rencontre de moniales 2000 - Temps de pose, documentaire fiction, 10’ 16 mm, INSAS Une jeune femme pose dans une académie de dessin. Un film sur la décrépitude des corps, la mémoire et la perte de l’enfance.