L`équitation à l`école - Comité Régional d`Equitation de Normandie

COREN 17-04-2013
L’équitation à l’école
I-
Intérêts pédagogiques de l’équitation à l’école : Des objectifs superposés et
complémentaires
 Objectifs de l’Education Nationale concernant l’EPS à l’école et impliquant
l’équitation
Pour les écoles maternelles… (Réf : B.O. n°3 hors-série du 19 juin 2008 ; E.N.)
« AGIR ET S’EXPRIMER AVEC SON CORPS
L’activité physique et les expériences corporelles contribuent au développement moteur, sensoriel,
affectif et intellectuel de l’enfant. Elles sont l’occasion d’explorer, de s’exprimer, d’agir dans des
environnements familiers, puis, progressivement, plus inhabituels. Elles permettent de se situer dans
l’espace. L’enfant découvre les possibilités de son corps ; il apprend à agir en toute sécurité tout en
acceptant de prendre des risques mesurés, et à fournir des efforts tout en modulant son énergie. Il
exprime ce qu’il ressent, nomme les activités et les objets manipulés ou utilisés, dit ce qu’il a envie de
faire. Les enseignants veillent à proposer des situations et des activités renouvelées d’année en
année, de complexité progressive ; ils s’attachent à ce que les enfants aient assez de pratique pour
progresser et leur font prendre conscience des nouvelles possibilités acquises.
Par la pratique d’activités physiques libres ou guidées dans des milieux variés, les enfants
développent leurs capacités motrices dans des déplacements (courir, ramper, sauter, rouler,
glisser, grimper, nager...), des équilibres, des manipulations (agiter, tirer, pousser) ou des
projections et réceptions d’objets (lancer, recevoir). (…)
Grâce aux diverses activités, les enfants acquièrent une image orientée de leur propre corps. Ils
distinguent ce qui est : devant, derrière, au-dessus, au-dessous, puis à droite et à gauche, loin et
près. Ils apprennent à suivre des parcours élaborés par l’enseignant ou proposés par eux ; ils
verbalisent et représentent ces déplacements.
À la fin de l’école maternelle l’enfant est capable de :
- adapter ses déplacements à des environnements ou contraintes variés
- coopérer et s’opposer individuellement ou collectivement ; accepter les contraintes collectives
- s’exprimer sur un rythme musical ou non, avec un engin ou non ; exprimer des sentiments et des
émotions par le geste et le déplacement
- se repérer et se déplacer dans l’espace
- décrire ou représenter un parcours simple »
-
… et du CP au CM2 (eduscol.education.fr : cycle 2 et cycle 3)
«ACQUERIR LES CONNAISSANCES ET COMPETENCES POUR ADAPTER SES DEPLACEMENTS A
DIFFERENTS TYPES D’ENVIRONNEMENT
Se déplacer de façon adaptée et se repérer dans des formes d’actions inhabituelles mettant en cause
l’équilibre (grimper, rouler, glisser, s’immerger…), dans des milieux variés (terrain plat, vallonné,
boisé, eau calme, neige, bassin…), sur des engins (ou montures) instables (bicyclette, roller, ski,
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14000 CAEN
Tél : 02 31 84 61 87 Fax : 02 31 84 61 91
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poney…), dans des environnements progressivement plus éloignés et chargés d’incertitude (parc
public, bois, forêt, montagne, plan d’eau…) »
Commentaires :
- l’équitation est a priori une activité plus adaptée aux cycles 2 et 3 correspondant aux classes
allant du CP au CM2.
Comment l’adapter au cycle 1 et les objectifs correspondants ? Quelle pertinence ? Quelle
possibilité ? Correspondance avec les orientations « baby poney » ?
-
projet école < projet pédagogique de classe < programmation EPS < équitation scolaire
 Objectifs des Activités Physiques de Pleine Nature (APPN)
« Les APPN se caractérisent par des déplacements finalisés avec ou sans engin, dans un milieu
naturel complexe, varié et parfois variable, en contrôlant les risques éventuels ». Mr CONSTANT (IPREPS)
Savoirs à construire : quels apprentissages pour les élèves ? (Alain FLANDRE, CPC-EPS)
Cycle 1 et 2 :
· Prendre des repères dans l’espace, le temps, l’environnement,
· Gérer son énergie et adopter un mode opératoire permettant un déplacement efficace,
· Comprendre et accepter que l’on fait partie d’un groupe,
· Respecter les règles de déplacement collectif ou individuel,
· Respecter son environnement,
· Mieux connaître son patrimoine naturel et culturel.
Cycle 3 :
· Traiter des informations pour gérer un déplacement,
· Gérer son énergie et adopter le mode opératoire le plus adapté au terrain et aux conditions,
· Coopérer, s’entraider, se déplacer avec d’autres,
· Connaître quelques règles de sécurité élémentaires indispensables,
· Gérer son équipement,
· Respecter son environnement,
· Mieux connaître le patrimoine naturel et culturel.
 Objectifs de l’équitation scolaire
Dans la pratique sportive, l’équitation vise essentiellement la performance (concours, saut
d’obstacle, cross...) ou la production de formes impliquant beauté et adéquation du geste (voltige,
haute école ...).
L’équitation est le seul sport olympique comportant des épreuves et classements mixtes.
Dans la pratique scolaire, il s’agira pour l’enfant de se déplacer sur un parcours imposé ou choisi, en
adaptant ses actions aux contraintes du milieu et aux réactions de l’animal.
Dans ce but, il lui faudra développer diverses compétences psychomotrices et apprendre à :
· Vaincre sa crainte et surmonter son émotivité
· Prendre le risque du déséquilibre et assumer l’instabilité
· Maîtriser l’allure, la vitesse, le sens du déplacement, et son attitude de cavalier
· Enchaîner des actions
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. S’adapter aux mouvements de la monture
. Respecter l’animal
. Analyser l’environnement
Pour atteindre ces objectifs dans les conditions de sécurité requises à l’école, on utilisera si possible
différentes activités équestres : la monte, la voltige, les jeux et diverses situations développées dans
le projet pédagogique.
Exemple de savoirs faire équestres abordés lors d’une formule de découverte sur 4 jours et
correspondants aux galops fédéraux.
NIVEAU GALOP 1
connaissances générales
pratique autour du
cheval
aborder
pratique équestre
parties principales du
cheval
mettre un licol
chausser et
déchausser les
étriers
principales robes
attacher avec un
nœud d’attache
tenir les rênes
les différentes disciplines
équestres
étriller et bouchonner être stable au pas et
au trot
règles élémentaires de
sécurité
monter, descendre
curer les pieds
s’arrêter, partir au
pas
seller, brider
changer de direction
au pas
conduire un cheval en prendre le trot à
main en licol ou en
partir du pas
filet
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connaissances
spécifiques
actions élémentaires
des mains et des
jambes
les principales parties
du harnachement
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NIVEAU GALOP 2
connaissances générales
pratique autour du
cheval
démonter et remonter
un filet
pratique équestre
principales particularités
des robes
nettoyer et entretenir
les harnachements
conserver ses
distances au pas et au
trot
mécanismes du trot
enlevé
rôle de la ferrure
effectuer un pansage
complet
trotter enlevé avec le
diagonal indiqué
pourquoi changer de
diagonale
aliments de base
tenir en position assise
et en équilibre
connaissances
spécifiques
les aides naturelles et
artificielles
galoper
changer de direction
au pas et au trot avec
une rêne dans chaque
main
effectuer : doublers,
diagonales et demicercles
régler ses étriers en
étant à cheval
franchir des cavalettis
en conservant la
position en équilibre
sur les étriers
II-
Mise en œuvre de l’activité
 Quelles formules possibles ?
Au niveau des écoles il y a trois possibilités de mettre en place la pratique équestre.
-
-
Elle peut être intégrée au projet d’établissement et constituer un cycle d’EPS de 6 à 10
séances. Aussi le thème du « cheval » en général peut être exploité et décliné en classe pour
d’autres matières.
(http://www.ffe.com/club/Pedagotheque : fiches d’activités pour la classe).
L’équitation à l’école peut être vécue pendant une semaine d’initiation dans le cadre de la
« classe découverte ».
Enfin cette activité peut être une sortie scolaire sur une journée
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 Place et rôle des intervenants (moniteur et maître d’école)
La responsabilité et l’organisation générale de l’activité incombent à l’enseignant. En aucun cas,
l’intervenant extérieur ne se substitue à l’enseignant. Le projet pédagogique est conjoint et
correspond au projet de l’établissement scolaire.
« L'intervenant extérieur apporte un éclairage technique ou une autre forme d'approche qui
enrichit l'enseignement et conforte les apprentissages conduits par l'enseignant de la classe. Il ne
se substitue pas à lui.
Cette situation n'implique pas pour autant que l'intervenant ne puisse prendre aucune initiative,
dès l'instant qu'elle s'inscrit dans le cadre strict de ses fonctions. Ceci vaut, en particulier, pour les
intervenants spécialistes qui ont une qualification reconnue et dont le rôle ne peut se borner, en
conséquence, à l'exécution passive des instructions des enseignants.
En outre, lorsqu'un intervenant se voit confier l'encadrement d'un groupe d'élèves (…), c'est à lui
de prendre les mesures urgentes qui s'imposent, dans le cadre de l'organisation générale arrêtée
par l'enseignant ou, le cas échéant, des dispositions fixées par convention, pour assurer la sécurité
des élèves. »
(Circulaire no 92-196 du 3 juillet 1992)
III-
Côté pratique
 Obligations de la structure d’accueil
Avant tout, le club doit être affilié à la Fédération Française d’Equitation. L’enseignant doit
s’informer sur le fait que le club possède les attestations de conformité aux exigences du code
rural et de l’arrêté d’ouverture au public de l’ERP (ERP de type R en cas de sorties avec nuitées
dans le département).
On se réfère également aux labels fédéraux pour gage de qualité et de sécurité de la pratique.
(Label « école française d’équitation »). Il n’est pas obligatoire pour les clubs de posséder l’un de
ces labels.
Par ailleurs, la mise à disposition des personnes agréées et les conditions de déroulement de
l’activité font l’objet d’une convention signée entre l’établissement scolaire, la Direction
Académique et le club équestre.
 Agrément de l’éducation nationale pour le moniteur d’équitation
Le moniteur d’équitation mobilisé auprès de la classe dans le cadre d’un projet d’équitation scolaire
doit être agréé par l’Education Nationale pour pouvoir intervenir. Cette demande d’agrément est à
effectuer auprès de la direction académique du département. Le procédé d’évaluation varie en
fonction des départements. Il peut s’agir d’un dossier à retourner à la Direction Académique ou il
peut être fait par un conseiller pédagogique de l’Education Nationale qui, dès la première séance
programmée avec un groupe scolaire, vient s’assurer des conditions de sécurité pour le déroulement
des séances et observer les aspects pédagogiques des contenus proposés au groupe scolaire.
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 Projet pédagogique conjoint et encadrement des élèves
Le projet pédagogique doit être orienté vers des objectifs d’initiation et de découverte, adapté à la
catégorie d’âge concernée et incluant les objectifs correspondants. (cf. « intérêts pédagogique de
l’équitation à l’école… »). Egalement, ce projet doit tenir compte du projet d’école. En cela une
collaboration préalable à la mise en pratique de l’activité entre le professeur et le moniteur
d’équitation agréé est indispensable. Le projet pédagogique établi conjointement doit être présenté
à l’Inspecteur de l’Education Nationale de la circonscription pour autorisation et validation du projet.
Encadrement : les activités équestres nécessitent un encadrement renforcé, c’est-à-dire que pour
mener cette activité, il faut respecter un taux minimum d’encadrement de 2 adultes jusqu’à 24
élèves / le maître de la classe + un intervenant qualifié et agréé ; au-delà de 24 élèves, un intervenant
qualifié et agréé supplémentaire ou un autre enseignant est nécessaire pour 12 élèves
Intervenants : ce sont des professionnels agréés : voir la liste départementale des intervenants
extérieurs agréés sur le site de la direction académique.
 Modalité de déplacement et sécurité
L’équitation scolaire s’inscrit comme une activité s’organisant dans le cadre des sorties scolaires
régulières (BO n° 7 HS du 23/09/1999) et dépend de la catégorie : sortie régulière correspondant aux
enseignements réguliers inscrits à l’emploi du temps et nécessitant un déplacement hors de l’école.
NB : ce type de projet peut être organisé dans le cadre d’une classe transplantée, on se réfèrera dans
ce cas aux règles des sorties scolaires avec nuitées.
Cette activité mobilise le niveau d’autorisation suivant : autorisation du directeur de l’école. S’il y a
lieu, il faut formuler une fiche de transport et transmettre l’information aux familles.
Déplacement sur site : l’enseignant de l’école élémentaire peut se rendre seul, à pied ou en car, avec
sa classe sur le centre équestre, dès lors que celui-ci est situé à proximité de l’école et pour une
durée ne dépassant pas la demi-journée de classe. Le transport est à la charge de l’établissement
scolaire (frais et organisation).
 Concernant l’élève
Equipements individuels de sécurité : l’équitation nécessite le port d’un casque protecteur,
conforme aux normes en vigueur : NF EN 1384 ou NF EN 14572.
Gratuité : la participation des élèves aux sorties scolaires régulières correspondant aux
enseignements inscrits à l’emploi du temps, est toujours obligatoire et gratuite ; la souscription d’une
assurance "responsabilité civile" et "individuelle accident" n’est pas exigée.
 Financements des cycles ou journées découvertes
Pour financer son projet d’équitation scolaire, l’école doit l’intégrer à son enveloppe de
fonctionnement que la collectivité (commune ou communauté de communes) lui attribue. Elle peut
s’appuyer également sur de subvention exceptionnelle provenant de ces mêmes collectivités
territoriales. Pour cela, il faut s’adresser à l’élu référent du conseil municipal ou du conseil de la
communauté de communes. Egalement, les associations liées à l’école peuvent être une source de
financement de l’activité, telle que l’association des parents d’élèves ou bien la coopérative
scolaire.
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