Épisode 13 Automatisation et robotique
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Épisode 13 Automatisation et robotique
Épisode 13 Automatisation et robotique Thèmes d'investissement du 21ème siècle “ Les avancées technologiques successives rendent l'automatisation et la robotique de plus en plus attrayantes au plan économique dans un nombre croissant de secteurs. Alors que le remplacement des emplois par les robots pourrait entraîner certaines inquiétudes, nous estimons que les entreprises, les investisseurs et la société seront les grands gagnants à long terme de l’adoption de l’automatisation et de la robotique. « Notre intuition de l’avenir est linéaire. Mais la réalité des technologies de l’information est exponentielle, et la différence est énorme. Si j’avance de 30 pas de manière linéaire, j'obtiens 30. Si j'avance de 30 pas de manière exponentielle, j’obtiens 1 milliard. » Ray Kurzweil (responsable ingénierie chez Google) En bref ” ■ ■ ■ ■ ■ 1 L’économie de la robotique s’améliore pour de nombreuses entreprises grâce aux trois principaux facteurs suivants : progrès technologique, vieillissement de la population et développements en Chine. Alors que des pertes d’emplois seront inévitables, nous estimons que les avantages collectifs à long terme de la robotique devraient l’emporter sur les risques. A court terme, l’automatisation industrielle continuera d’offrir les opportunités d’investissement les plus solides. Toutefois, sur le long terme, les progrès technologiques devraient permettre d’augmenter le nombre de robots de services professionnels capables d’interagir avec l'homme et de travailler plus efficacement que lui. A nos yeux, les secteurs qui profiteront le plus de cette évolution seront le e-commerce et la logistique, la santé, la défense, le secteur minier et l’agriculture. Épisode 13 : Automatisation et robotique L’automatisation ou l’utilisation de matériel automatisé dans la production et dans d’autres processus, existe depuis les années 50 dans la production automobile. Au fil du temps, les avancées technologiques ont rendu possible une automatisation de plus en plus sophistiquée avec des machines qui peuvent non seulement reproduire la même action à l’infini, mais aussi de manière plus intelligente, donnant naissance aux robots. Certains ont tenté d’établir une distinction stricte entre l’automatisation et la robotique, se basant notamment sur des critères tels que la multifonctionnalité, la reprogrammabilité et la réactivité à des stimuli extérieurs. Mais selon nous, ces distinctions rigides risquent d’omettre un élément essentiel: l’appartenance de l’automatisation et de la robotique au même continuum de l'« automatisation robotique », terme que nous privilégions. Production mondiale annuelle de robots industriels par région, 2009-2013 Etats-Unis 2013 2012 Europe 2011 2010 2009 Asie 0 20000 40000 60000 80000 100000 Graphique 1 : source : Fédération internationale de la robotique, juin 2014 Comme l’indique le graphique ci-dessus, l'automatisation robotique dans l’industrie/la production a connu une croissance très robuste durant la dernière décennie, atteignant le niveau record de 179 000 robots industriels installés en 2013, soit une augmentation de 12 % par rapport à l’année précédente et près de deux fois en dix ans. Selon nous, la croissance de l’automatisation robotique industrielle devrait se maintenir à un niveau élevé dans les années à venir, à la faveur d’une viabilité économique accrue et de facteurs thématiques de soutien. Avantages fonctionnels de l’automatisation robotique Comme le résume le diagramme ci-dessous, l’automatisation robotique offre de multiples avantages aux entreprises. De manière générale, les robots sont potentiellement capables de produire plus rapidement, à moindre coût, de manière plus sûre, avec moins d’erreurs et de temps d’arrêt et conformément à des spécifications plus poussées (qualité) que l’être humain. En théorie, ces avantages peuvent se traduire par la baisse des coûts d’exploitation et/ou la hausse des prix de vente (si la qualité est améliorée), ce qui devrait entraîner l’augmentation des marges bénéficiaires. 2 Principaux avantages fonctionnels de l’automatisation robotique Moins d’espace utilisé Moins de coûts opérationnels Amélioration de la qualité des produits Moins de temps d’arrêt de la production Avantages fonctionnels de la robotique Moins de rotation du personnel Meilleure santé et sécurité au travail Hausse de la production Meilleure flexibilité de la production Meilleure gestion des déchets Graphique 2 Source : FIL, juillet 2013 Amélioration de l’économie de l’automatisation robotique « Aujourd’hui, le développement de la robotique occupe une place essentielle dans la vision industrielle des grandes entreprises orientées sur le long terme. A titre d’exemple, Caterpillar prévoit de développer de puissants robots entièrement autonomes d’ici 2021. Cet élargissement du champ des possibles devrait se traduire par une augmentation rapide des applications pour lesquelles la robotique sera spécifiquement conçue. A son tour, la concurrence proposera des versions plus récentes de ces robots, déclenchant un cercle vertueux d’innovation industrielle grand public. » Christopher Moore, gérant de portefeuille, actions internationales Principaux facteurs thématiques de croissance de la robotique Alors que l’automatisation robotique peut offrir les nombreuses améliorations fonctionnelles présentées ci-dessus, une entreprise prendra toujours sa décision en fonction de l’analyse coûts-bénéfices. Plus particulièrement, elle devra choisir entre augmenter le travail ou le capital (en l’occurrence les robots). Alors que le travail présente peu de coûts de départ, ses coûts récurrents tendent à être beaucoup plus élevés. On observe l’inverse pour le capital. De toute évidence, plus le coût relatif du travail est élevé, plus les investissements en capital devraient devenir attractifs. Point essentiel à retenir : alors que le coût du travail finit presque toujours par augmenter, les coûts des solutions robotiques ont de fortes probabilités de diminuer sous l’effet des progrès technologiques. Ainsi, en informatique, la loi de Moore spécifie que le nombre de transistors dans un circuit intégré double tous les deux ans. Du point de vue du consommateur, cela se traduit par la baisse significative du prix des ordinateurs dernier cri. Nous estimons qu’une dynamique non linéaire semblable devrait s’appliquer à de nombreux domaines de l’automatisation robotique, les rendant davantage viables au plan économique pour un plus grand nombre d’entreprises. Nous estimons que l’adoption de l’automatisation robotique devrait également être soutenue par trois grands facteurs thématiques : la technologie, la démographie et la Chine. Technologie – Comme évoqué ci-dessus, le progrès technologique rapide, généralement non linéaire, est sans doute le facteur le plus important de l’adoption de la robotique. A mesure que la technologie progresse, les fonctionnalités s’améliorent et le coût de l’automatisation robotique devrait diminuer, devenant plus abordable dans l’industrie, mais également dans d’autres secteurs. A part les améliorations dans des domaines tels que la vitesse des processus et les capteurs, trois évolutions technologiques nous semblent particulièrement importantes pour la robotique : 1. Uniformisation des systèmes de messagerie – Le système d’exploitation robotique (ROS) gratuit et open source développé par l’Open Source Robotics Foundation est une avancée fondamentale. En résumé, ce logiciel permet à différents domaines d'expertise robotique de travailler et d’interagir ensemble, réduisant un obstacle au progrès majeur. 2. Progrès de l’impression 3D – Facilite et accélère la transition des nouveaux concepts robotiques de la phase de conception aux prototypes et à la production. 3. Développement du « cloud computing » (informatique en nuage) – Etend les applications robotiques en démultipliant les capacités d’accès à l’information de manière simple et peu coûteuse. Démographie – Alors que l’espérance de vie augmente et que les sociétés vieillissent, la proportion de la population active par rapport aux inactifs va continuer de diminuer dans de nombreux pays. Dans la mesure où les actifs seront de moins en 3 Épisode 13 : Automatisation et robotique moins nombreux pour soutenir les personnes âgées, la productivité devra nécessairement augmenter. Le déploiement de l'automatisation robotique offre une solution évidente à ce problème. Chine – L’essor de l’économie chinoise s’est accompagné d’une forte inflation des salaires. Alors que dans un sens, cette évolution facilite les efforts politiques de réduction de la dépendance à l’égard des exportations et de stimulation de la consommation intérieure, l’érosion progressive de l’avantage en coût de main d’œuvre longtemps détenu par la Chine, associée à des exigences croissantes en matière de qualité, figure parmi les principaux défis à relever pour les entreprises chinoises. Augmentation des coûts unitaires de main d'œuvre en Chine 6 USD par heure 5 Parc de robots : comparaison Chine-Japon 350 Exprimés en dollars, les coûts unitaires de main d’œuvre en Chine auraient doublé entre 2009 et 2014 300 250 4 200 3 Densité de robots au Japon Densité de robots en Chine Estimation 150 2 100 1 50 Coût unitaire de la main d’œuvre, USD par heure 0 0 2009 2011 2013e 2015f Graphique 3. Source : Economist Intelligence Unit, juin 2014 « L’automatisation devrait échapper au ralentissement de la croissance à venir sur nombre de marchés finaux chinois. La main d’œuvre en Chine est un facteur clé, et l’inflation des salaires est appelée à perdurer en raison de la diminution de la main d'œuvre rurale et des enjeux démographiques. L’expérience d’autres économies industrialisées d’Asie de l’Est plaide également en faveur d’une accroissement de la pénétration de l’automatisation en Chine, actuellement à un très bas niveau. » 2017f T+0 T+5 T+10 T+15 T+20 T+25 Graphique 4. Source : « Global Industrial Automation », Credit Suisse, août 2012 Le meilleur moyen pour la Chine de progresser sur l’échelle de la valeur ajoutée tout en contrant le déclin de la compétitivité du secteur secondaire dû à la hausse des salaires passe par l’adoption de l’automatisation robotique. En effet, des pas importants ont été effectués dans cette direction, avec notamment les ventes de robots industriels en Chine qui ont doublé en 2013 pour atteindre 36 000 unités. Aux environs de 20, la densité de robots (nombre de robots pour 10 000 habitants) y demeure malgré tout bien inférieure à celle des pays leaders tels que le Japon, l’Allemagne ou la Corée du Sud, où les densités s’échelonnent de 270 à 400. D’après la Fédération internationale de la robotique (IFR), la Chine aura besoin d’un million de nouveaux robots au cours des « prochaines années » pour combler son retard. Mark Wilson, analyste en valeurs industrielles Essor des machines – un danger pour la société ? L’aspect le plus controversé de l’automatisation robotique croissante est sans doute le remplacement du travail humain. Dans la mesure où ils deviennent plus efficaces, rentables et omniprésents, les robots devraient progressivement remplacer des emplois, générant un malaise dans certains milieux, voire des réactions politiques inutiles. Mais malgré les perturbations du marché de l’emploi sans doute inévitables à court terme, nous estimons que les avantages collectifs à long terme de la prolifération de la robotique devraient l’emporter sur les inconvénients, d’autant plus s'ils s’accompagnent d’un meilleur accès à la formation et au développement des compétences. Au niveau des produits, l’expansion de la robotique devrait déboucher à terme sur des biens de meilleure qualité et moins chers qui contribueront à l’amélioration du niveau de vie général. Au niveau des entreprises, la baisse des coûts et la hausse des bénéfices pourront libérer des capitaux en faveur d’autres domaines, ce qui devrait créer de nouveaux emplois et stimuler l’innovation. Dans la mesure où les revenus de l’industrie devraient doubler d’ici 20201, il est évident que la robotique continuera de créer des emplois. Enfin, il faut également noter que depuis la révolution industrielle, l’histoire abonde d’exemples dans lesquels la main d’œuvre mondiale répond de manière efficace et créative à l’émergence de nouvelles technologies destructrices d’emplois. 4 Robots non industriels « Quand je vois les tendances qui commencent à converger, je m’imagine un avenir dans lequel les appareils robotiques feront partie intégrante de notre quotidien… » « A Robot in every home », Bill Gates, janvier 2007 L’automatisation robotique est déjà largement répandue dans l’industrie, l’automobile et l’électronique en étant de loin les premiers utilisateurs. Toutefois, son déploiement dans les secteurs non industriels est bien moindre. Cette différence s’explique avant tout par le fait que les environnements industriels tendent à être très structurés avec des exigences technologiques relativement gérables. Ainsi, d’après un rapport récent de CLSA rédigé par Henrik Christensen du Georgia Tech2, pas loin de « 90 % des robots industriels n’ont pas les capacités de détection dynamique, de contrôle, de prise de décision, de manipulation, de mobilité et d’interaction humaine requises pour dépasser l’exécution aveugle d'instructions préprogrammées dans des environnements bien structurés et relativement statiques ». De plus, dans la mesure où des domaines comme l’automobile et l’électronique ont recours à la production en série, il peut être économiquement intéressant de créer des environnements structurés adaptés aux technologies robotiques disponibles. Mais comme la technologie suit une évolution non linéaire et progresse rapidement dans les domaines de la détection dynamique, de l’interaction humaine et de l’intelligence artificielle, le déploiement généralisé de la robotique dans les secteurs non industriels n’est plus qu’une question de temps. Ainsi, on parle de plus en plus souvent de robots de « services » ou de « services professionnels » pour désigner des types de robots plus autonomes, plus intelligents et donc plus aptes à interagir avec l’être humain. Pour l’heure, ce domaine de la robotique demeure confidentiel et relativement non investi : d’après l’IFR, les ventes totales de robots de services professionnels se sont élevées à 3,4 milliards de dollars en 2012, contre seulement 1,2 milliard de dollars pour les robots de « services à la personne » destinés au grand public (p. ex. aspirateurs et tondeuses autonomes). A titre de comparaison, le marché3 des robots industriels, incluant logiciels, périphériques et systèmes techniques associés, pèse 25 milliards de dollars. Robots de services professionnels – Principaux secteurs utilisateurs en unités vendues en 2012 7 000 2012 6 000 2011 5 000 4 000 3 000 2 000 1 000 0 Défense Terrain Logistique Médecine Graphique 5. Source : Fédération internationale de la robotique, juin 2014 Robots de services de nouvelle génération Alors que les robots de services enregistrent des ventes très inférieures par rapport aux robots industriels, ce domaine devrait être le théâtre de percées technologiques et d’innovations marquantes à moyen et long terme. De plus, à mesure qu’ils gagnent en sophistication, les robots pourraient finir par pénétrer la sphère industrielle, par exemple sous forme d'assistants de robots industriels, estompant les frontières entre les deux catégories. De notre point de vue, les secteurs les plus porteurs pour les robots de services sont : Commerce électronique / logistique – Avec l’explosion des ventes en ligne, le commerce électronique est un thème fort qui continue de bouleverser le commerce de détail. L’optimisation des coûts représente l’un des attraits majeurs de l’e-commerce. En se passant de surfaces commerciales onéreuses, les détaillants en ligne peuvent proposer des prix plus compétitifs aux consommateurs. Leur orientation vers la réduction des coûts et la vente de volumes potentiellement importants les incite à s’automatiser. Sachant que la rapidité des délais et la praticité sont les autres grands atouts du shopping sur Internet, les acteurs clés du secteur consacrent de plus en plus d’argent à la simplification de leur chaîne d'approvisionnement, y compris en recourant à l’automatisation robotique dans leurs entrepôts géants. 5 Épisode 13 : Automatisation et robotique « Les sociétés d’e-commerce ont été parmi les premières à adopter la robotique. Amazon illustre bien l’avant-gardisme des sociétés technologiques. Par exemple, en 2012, elle rachète Kiva Systems, une entreprise de robotique qui conçoit des logiciels et du hardware pour la manutention et l'automatisation des entrepôts. En adoptant des systèmes robotiques avancés, Amazon continuera d’optimiser son système de gestion des commandes, renforçant ainsi son avantage concurrentiel sur les détaillants traditionnels. » Hyun Ho Sohn, gérant de portefeuille, actions internationale En effet, en devenant experts en ce domaine, les grands acteurs du commerce électronique augmentent leur rentabilité en supprimant la logistique externe à tel point que certains d'entre eux commencent à ressembler à des entreprises de logistique. Santé – Dans le secteur de la santé, essentiel pour l’économie et la société, les robots sont susceptibles d’améliorer grandement le sort des patients en proposant de nouvelles procédures médicales et en apportant leur aide aux personnes âgées. Dans le domaine de la chirurgie, les robots, épaulés par la technologie d’imagerie de pointe, pourraient ainsi effectuer des opérations avec davantage de précision et à moindre coût. Prenons un exemple de valeur potentielle juste pour le marché américain : si les robots exécutaient seulement 10 % de l’ensemble des opérations chirurgicales, les économies dégagées s’élèveraient à 6,2 milliards de dollars.2 Défense – En termes de défense nationale, pour des pays comme les Etats-Unis, il est de plus en plus évident que la majorité des risques opérationnels majeurs sont associés aux moyens asymétriques déployés par leurs ennemis. Le recours à la robotique représente un moyen efficace pour minimiser l’avantage asymétrique des opposants. Un exemple : les milliers de véhicules terrestres sans pilote contrôlés à distance qui sont utilisés massivement en Irak et en Afghanistan afin de désamorcer des engins explosifs de fabrication artisanale. Plus récemment, l’armée américaine a pu remporter de grandes victoires grâce à ses programmes de drones au Pakistan ou au Yémen. En 2013, elle a également lancé son projet « Tactical Assault Light Operator Suit », une combinaison robotique conçue pour améliorer les performances des soldats sur le champ de bataille. Les investissements militaires déjà conséquents dans ce type de technologie devraient augmenter et les évolutions dans ce domaine pourraient tout à fait déboucher sur de multiples applications civiles. Secteur minier –L’exploitation minière devient de plus en plus technique en raison de la baisse de la production et de la nécessité d’opérer dans des environnements de plus en plus hostiles, où les coûts d’extraction et les risques pour la sécurité sont plus élevés. Dans ce contexte, l’intégration et l’automatisation croissantes de l’exploitation minière offrent une solution potentiellement idéale pour augmenter l’intensité d’extraction tout en améliorant la sécurité et en simplifiant la chaine d’approvisionnement. Par exemple, le programme « Mines du futur » élaboré par le géant minier Rio Tinto vise à automatiser autant d’activités que possible. Ainsi, des ingénieurs gèrent à distance l’ensemble des procédures depuis des centres de contrôle centralisés. Les foreuses sont automatisées tandis que des camions et des trains sans conducteur transportent la production entre les installations. Fonctionnement d’un système de transport autonome Satellite GPS Salle de contrôle centrale Contrôle de la flotte Site de déchargement Sécurité (arrêt automatique en cas d’obstacle) Route de transport Site de chargement Source: Komatsu. (remarque : Rio Tinto déploie le système de transport autonome de Komatsu dans le cadre de son programme « Mines du futur »). 6 Agriculture – L’un des enjeux majeurs du monde moderne consiste à couvrir les besoins alimentaires d’une population en forte croissance. Bien qu’il se caractérise par des environnements très structurés (que nous savons être un facteur clé de l’automatisation des secteurs industriels) et une mécanisation croissante, le secteur agricole présente un taux de pénétration des techniques d’automatisation sophistiquées étonnamment bas. Toutefois, compte tenu des exigences de productivité et des progrès technologiques (navigation par satellite, sondes climatiques), nous estimons que la situation devrait changer. Ainsi, dans les pays où les volumes de production sont élevés et le secteur très avancé, tels que les Etats-Unis ou l’Australie, les agriculteurs expérimentent déjà des systèmes plus autonomes, comme des drones pour l’irrigation et la vaporisation de pesticides ou des tracteurs sans conducteur pour l’ensemencement et la récolte. Identification des grands favoris – exemples de titres « En tant que membre du cercle très fermé des entreprises d’automatisation mondiales et seule société spécialisée américaine cotée en Bourse, Rockwell est bien placée pour tirer profit de la tendance à long terme. » Peter Kaye, gérant de portefeuille, actions US « Face aux progrès technologiques et aux enjeux démographiques, je suis persuadé que les solutions robotiques vont se multiplier. En tant qu'investisseurs, nous pouvons tenter de sélectionner les meilleurs du secteur ou bien nous pouvons identifier les sociétés offrant les facteurs clés qui soutiennent l’ensemble de l’industrie. De manière générale, je préfère la dernière approche et investis par exemple dans des entreprises comme TE Connectivity, l’un des principaux fabricants de connectique électronique à l’échelle mondiale. » Aditya Khowala, gérant de portefeuille, actions US 7 Concernant les entreprises susceptibles de tirer profit de la croissance structurelle de l'automatisation robotique, les robots de services offrent certes un immense potentiel à long terme, mais la plupart des investissements immédiatement disponibles se situent pour l’instant toujours dans le secteur industriel. Au niveau de l’automatisation robotique industrielle, on peut établir une distinction entre les grands conglomérats mondiaux, pour lesquels l’automatisation robotique s’inscrit dans un vaste ensemble de secteurs d’activité, et des entreprises spécialisées dans les solutions robotiques industrielles. Par ailleurs, il est également utile de créer une troisième catégorie de sociétés moins directement exposées qui n'entrent dans aucune des deux catégories principales. Conglomérats industriels – Dans ce domaine, nous retenons Schneider Electric (France), ABB (Suisse), Siemens (Allemagne) et GE (Etats-Unis) parmi les entreprises jugées les plus intéressantes sur une base intégrée et qui offrent une exposition suffisante à l’automatisation/robotique industrielle. Entreprises spécialisées dans l’automatisation industrielle – Dans ce domaine, les gagnants potentiels à long terme sont Fanuc et Yasakawa Electric (Japon), Kuka (Allemagne) et Rockwell Automation (Etats-Unis). Outre divers points communs, ces entreprises présentent également des caractéristiques uniques qui leur confèrent un avantage dans certains domaines. Ainsi, Rockwell se concentre sur la valorisation des données collectées auprès des installations d’automatisation industrielle, ce qui permet d’améliorer les diagnostics, la maintenance et le contrôle à distance en temps réel. Autres acteurs robotiques - La catégorie « autres » englobe un éventail plus diffus d’entreprises offrant des sources d’exposition plus indirectes à l’automatisation robotique. Par exemple, TE Connectivity (Etats-Unis), qui figure parmi les grands fabricants mondiaux de connectique électronique, devrait bénéficier de la croissance de l'automatisation robotique car de nombreuses installations industrielles reposeront sur ses connecteurs. Dans une catégorie à part, Google mérite une mention spéciale. Bien que ses principales sources de revenus proviennent évidemment du n° 1 mondial des moteurs de recherche, l’entreprise a effectué de nombreux investissements dans des start-up de robotique, dont au moins 8 pour la seule année 2013. La nouvelle division robotique de Google, qui supervise toutes ces acquisitions, est dirigée par Andy Rubin, passionné notoire de robotique et créateur du système d’exploitation pour le téléphone portable de Google qu’il a baptisé « Android ». Grâce à un bilan exceptionnel en matière d’innovation associé aux vastes ressources et compétences à sa disposition, le programme robotique de Google semble bien placé pour être à l’origine des percées les plus spectaculaires dans le domaine au cours des prochaines années. Épisode 13 : Automatisation et robotique Conclusion Soutenue par trois grands facteurs thématiques - progrès technologique, démographie et évolutions en Chine – l’automatisation robotique devient de plus en plus intéressante au plan économique et se développe au sein des entreprises et des secteurs. A court terme toutefois, nous pensons que la plupart des opportunités d’investissement viables demeureront dans le secteur industriel, où l’automatisation robotique est déjà bien implantée. A plus long terme, les avancées technologiques continues devraient permettre de fabriquer des types de robots plus autonomes, plus intelligents et donc plus aptes à interagir avec l’homme, ce qui fera décoller la croissance des « robots de services professionnels ». Selon nous, les secteurs les plus susceptibles de tirer parti des développements dans ce domaine sont le commerce électronique, la santé, la défense, le secteur minier et l’agriculture. En termes d’impact social, il est vraisemblable que la généralisation de la robotique provoquera des perturbations sur le marché du travail à court terme, mais nous estimons que les avantages collectifs à long terme dégagés par l’innovation et la fabrication de produits moins chers et de meilleure qualité devraient l’emporter sur les inconvénients. 8 Références 1. Prévisions de FIL basées sur la valeur de marché de l’ensemble de la robotique (industrie + services) d’USD 28,4 milliards en 2012 et sur l’hypothèse d’un taux de croissance annuel compose de 9%. 2. « Electric sheep – dreaming of a robot society » - rapport de CLSA rédigé par Henrik Christensen, chaire de robotique KUKA et éminent professeur d’informatique, Georgia Tech, février 2014 3. Fédération internationale de la robotique (prévisions 2012) Les performances passées ne préjugent pas des rendements futurs. Les valeurs citées dans ce document ne constituent pas de recommandations d'achat. elles ne sont données qu'à titre d'illustration ou à indiquer que l'OPCVM est actuellement investi dans ces valeurs. Les actions ne sont pas garanties et peuvent donc perdre de la valeur, notamment en raison des fluctuations des marchés. Fidelity fournit uniquement des informations sur ses produits. ce document ne constitue ni une offre de souscription, ni un conseil personnalisé. nous vous recommandons de vous informer soigneusement avant toute décision d'investissement. Toute souscription dans un compartiment doit se faire sur la base du prospectus actuellement en vigueur et des documents périodiques disponibles sur le site internet ou sur simple demande auprès de Fidelity. Publié par FIL Gestion, SGP agréée par l'AMF sous le n° GP03-004, 29 rue de Berri, 75008 Paris. PM1716