Épisode 13 Automatisation et robotique

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Épisode 13 Automatisation et robotique
Épisode 13
Automatisation
et robotique
Thèmes d'investissement
du 21ème siècle
“
Les avancées technologiques successives rendent l'automatisation et la robotique de plus en plus attrayantes au plan
économique dans un nombre croissant de secteurs. Alors que le remplacement des emplois par les robots pourrait
entraîner certaines inquiétudes, nous estimons que les entreprises, les investisseurs et la société seront les grands
gagnants à long terme de l’adoption de l’automatisation et de la robotique.
« Notre intuition de l’avenir est linéaire. Mais la réalité des technologies de l’information est exponentielle, et la
différence est énorme. Si j’avance de 30 pas de manière linéaire, j'obtiens 30. Si j'avance de 30 pas de
manière exponentielle, j’obtiens 1 milliard. » Ray Kurzweil (responsable ingénierie chez Google)
En bref
”
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■
1
L’économie de la robotique s’améliore pour de nombreuses entreprises grâce aux
trois principaux facteurs suivants : progrès technologique, vieillissement de la
population et développements en Chine.
Alors que des pertes d’emplois seront inévitables, nous estimons que les avantages
collectifs à long terme de la robotique devraient l’emporter sur les risques.
A court terme, l’automatisation industrielle continuera d’offrir les opportunités
d’investissement les plus solides.
Toutefois, sur le long terme, les progrès technologiques devraient permettre
d’augmenter le nombre de robots de services professionnels capables d’interagir
avec l'homme et de travailler plus efficacement que lui.
A nos yeux, les secteurs qui profiteront le plus de cette évolution seront le
e-commerce et la logistique, la santé, la défense, le secteur minier et l’agriculture.
Épisode 13 : Automatisation et robotique
L’automatisation ou l’utilisation de matériel automatisé dans la production et dans
d’autres processus, existe depuis les années 50 dans la production automobile. Au fil
du temps, les avancées technologiques ont rendu possible une automatisation de plus
en plus sophistiquée avec des machines qui peuvent non seulement reproduire
la même action à l’infini, mais aussi de manière plus intelligente, donnant naissance
aux robots. Certains ont tenté d’établir une distinction stricte entre l’automatisation
et la robotique, se basant notamment sur des critères tels que la multifonctionnalité,
la reprogrammabilité et la réactivité à des stimuli extérieurs. Mais selon nous, ces
distinctions rigides risquent d’omettre un élément essentiel: l’appartenance de
l’automatisation et de la robotique au même continuum de l'« automatisation
robotique », terme que nous privilégions.
Production mondiale annuelle de robots industriels par région, 2009-2013
Etats-Unis
2013
2012
Europe
2011
2010
2009
Asie
0
20000
40000
60000
80000
100000
Graphique 1 : source : Fédération internationale de la robotique, juin 2014
Comme l’indique le graphique ci-dessus, l'automatisation robotique dans l’industrie/la
production a connu une croissance très robuste durant la dernière décennie, atteignant
le niveau record de 179 000 robots industriels installés en 2013, soit une augmentation
de 12 % par rapport à l’année précédente et près de deux fois en dix ans. Selon nous,
la croissance de l’automatisation robotique industrielle devrait se maintenir à un niveau
élevé dans les années à venir, à la faveur d’une viabilité économique accrue et de
facteurs thématiques de soutien.
Avantages fonctionnels de
l’automatisation robotique
Comme le résume le diagramme ci-dessous, l’automatisation robotique offre de
multiples avantages aux entreprises. De manière générale, les robots sont
potentiellement capables de produire plus rapidement, à moindre coût, de manière
plus sûre, avec moins d’erreurs et de temps d’arrêt et conformément à des
spécifications plus poussées (qualité) que l’être humain. En théorie, ces avantages
peuvent se traduire par la baisse des coûts d’exploitation et/ou la hausse des prix de
vente (si la qualité est améliorée), ce qui devrait entraîner l’augmentation des marges
bénéficiaires.
2
Principaux avantages fonctionnels de l’automatisation robotique
Moins d’espace utilisé
Moins de coûts
opérationnels
Amélioration de la qualité
des produits
Moins de temps d’arrêt
de la production
Avantages fonctionnels
de la robotique
Moins de rotation
du personnel
Meilleure santé
et sécurité au travail
Hausse de la production
Meilleure flexibilité
de la production
Meilleure gestion
des déchets
Graphique 2 Source : FIL, juillet 2013
Amélioration de l’économie de
l’automatisation robotique
« Aujourd’hui, le développement de la robotique
occupe une place essentielle dans la vision
industrielle des grandes entreprises orientées
sur le long terme. A titre d’exemple, Caterpillar
prévoit de développer de puissants robots
entièrement autonomes d’ici 2021. Cet
élargissement du champ des possibles devrait
se traduire par une augmentation rapide des
applications pour lesquelles la robotique sera
spécifiquement conçue. A son tour, la
concurrence proposera des versions plus
récentes de ces robots, déclenchant un cercle
vertueux d’innovation industrielle grand public. »
Christopher Moore,
gérant de portefeuille, actions internationales
Principaux facteurs thématiques de
croissance de la robotique
Alors que l’automatisation robotique peut offrir les nombreuses améliorations
fonctionnelles présentées ci-dessus, une entreprise prendra toujours sa décision en
fonction de l’analyse coûts-bénéfices. Plus particulièrement, elle devra choisir entre
augmenter le travail ou le capital (en l’occurrence les robots). Alors que le travail
présente peu de coûts de départ, ses coûts récurrents tendent à être beaucoup plus
élevés. On observe l’inverse pour le capital. De toute évidence, plus le coût relatif du
travail est élevé, plus les investissements en capital devraient devenir attractifs.
Point essentiel à retenir : alors que le coût du travail finit presque toujours par
augmenter, les coûts des solutions robotiques ont de fortes probabilités de diminuer
sous l’effet des progrès technologiques. Ainsi, en informatique, la loi de Moore
spécifie que le nombre de transistors dans un circuit intégré double tous les deux ans.
Du point de vue du consommateur, cela se traduit par la baisse significative du prix
des ordinateurs dernier cri. Nous estimons qu’une dynamique non linéaire semblable
devrait s’appliquer à de nombreux domaines de l’automatisation robotique, les
rendant davantage viables au plan économique pour un plus grand nombre
d’entreprises.
Nous estimons que l’adoption de l’automatisation robotique devrait également être
soutenue par trois grands facteurs thématiques : la technologie, la démographie et la
Chine.
Technologie – Comme évoqué ci-dessus, le progrès technologique rapide,
généralement non linéaire, est sans doute le facteur le plus important de l’adoption
de la robotique. A mesure que la technologie progresse, les fonctionnalités
s’améliorent et le coût de l’automatisation robotique devrait diminuer, devenant plus
abordable dans l’industrie, mais également dans d’autres secteurs. A part les
améliorations dans des domaines tels que la vitesse des processus et les capteurs,
trois évolutions technologiques nous semblent particulièrement importantes pour la
robotique :
1. Uniformisation des systèmes de messagerie – Le système d’exploitation robotique
(ROS) gratuit et open source développé par l’Open Source Robotics Foundation est
une avancée fondamentale. En résumé, ce logiciel permet à différents domaines
d'expertise robotique de travailler et d’interagir ensemble, réduisant un obstacle au
progrès majeur.
2. Progrès de l’impression 3D – Facilite et accélère la transition des nouveaux
concepts robotiques de la phase de conception aux prototypes et à la production.
3. Développement du « cloud computing » (informatique en nuage) – Etend les
applications robotiques en démultipliant les capacités d’accès à l’information de
manière simple et peu coûteuse.
Démographie – Alors que l’espérance de vie augmente et que les sociétés
vieillissent, la proportion de la population active par rapport aux inactifs va continuer
de diminuer dans de nombreux pays. Dans la mesure où les actifs seront de moins en
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Épisode 13 : Automatisation et robotique
moins nombreux pour soutenir les personnes âgées, la productivité devra
nécessairement augmenter. Le déploiement de l'automatisation robotique offre une
solution évidente à ce problème.
Chine – L’essor de l’économie chinoise s’est accompagné d’une forte inflation des
salaires. Alors que dans un sens, cette évolution facilite les efforts politiques de
réduction de la dépendance à l’égard des exportations et de stimulation de la
consommation intérieure, l’érosion progressive de l’avantage en coût de main d’œuvre
longtemps détenu par la Chine, associée à des exigences croissantes en matière de
qualité, figure parmi les principaux défis à relever pour les entreprises chinoises.
Augmentation des coûts unitaires de main d'œuvre en Chine
6
USD par heure
5
Parc de robots : comparaison Chine-Japon
350
Exprimés en dollars, les coûts unitaires
de main d’œuvre en Chine auraient
doublé entre 2009 et 2014
300
250
4
200
3
Densité de robots
au Japon
Densité de robots
en Chine
Estimation
150
2
100
1
50
Coût unitaire de la main d’œuvre, USD par heure
0
0
2009
2011
2013e
2015f
Graphique 3. Source : Economist Intelligence Unit, juin 2014
« L’automatisation devrait échapper au
ralentissement de la croissance à venir sur
nombre de marchés finaux chinois. La main
d’œuvre en Chine est un facteur clé, et l’inflation
des salaires est appelée à perdurer en raison
de la diminution de la main d'œuvre rurale et
des enjeux démographiques. L’expérience
d’autres économies industrialisées d’Asie de l’Est
plaide également en faveur d’une accroissement
de la pénétration de l’automatisation en Chine,
actuellement à un très bas niveau. »
2017f
T+0
T+5
T+10
T+15
T+20
T+25
Graphique 4. Source : « Global Industrial Automation », Credit Suisse, août 2012
Le meilleur moyen pour la Chine de progresser sur l’échelle de la valeur ajoutée tout en
contrant le déclin de la compétitivité du secteur secondaire dû à la hausse des salaires
passe par l’adoption de l’automatisation robotique. En effet, des pas importants ont été
effectués dans cette direction, avec notamment les ventes de robots industriels en Chine
qui ont doublé en 2013 pour atteindre 36 000 unités. Aux environs de 20, la densité de
robots (nombre de robots pour 10 000 habitants) y demeure malgré tout bien inférieure
à celle des pays leaders tels que le Japon, l’Allemagne ou la Corée du Sud, où les
densités s’échelonnent de 270 à 400. D’après la Fédération internationale de la
robotique (IFR), la Chine aura besoin d’un million de nouveaux robots au cours des «
prochaines années » pour combler son retard.
Mark Wilson,
analyste en valeurs industrielles
Essor des machines – un danger
pour la société ?
L’aspect le plus controversé de l’automatisation robotique croissante est sans doute le
remplacement du travail humain. Dans la mesure où ils deviennent plus efficaces,
rentables et omniprésents, les robots devraient progressivement remplacer des
emplois, générant un malaise dans certains milieux, voire des réactions politiques
inutiles.
Mais malgré les perturbations du marché de l’emploi sans doute inévitables à court
terme, nous estimons que les avantages collectifs à long terme de la prolifération de la
robotique devraient l’emporter sur les inconvénients, d’autant plus s'ils s’accompagnent
d’un meilleur accès à la formation et au développement des compétences. Au niveau
des produits, l’expansion de la robotique devrait déboucher à terme sur des biens de
meilleure qualité et moins chers qui contribueront à l’amélioration du niveau de vie
général. Au niveau des entreprises, la baisse des coûts et la hausse des bénéfices
pourront libérer des capitaux en faveur d’autres domaines, ce qui devrait créer de
nouveaux emplois et stimuler l’innovation. Dans la mesure où les revenus de l’industrie
devraient doubler d’ici 20201, il est évident que la robotique continuera de créer des
emplois. Enfin, il faut également noter que depuis la révolution industrielle, l’histoire
abonde d’exemples dans lesquels la main d’œuvre mondiale répond de manière
efficace et créative à l’émergence de nouvelles technologies destructrices d’emplois.
4
Robots non industriels
« Quand je vois les tendances qui commencent
à converger, je m’imagine un avenir dans
lequel les appareils robotiques feront partie
intégrante de notre quotidien… »
« A Robot in every home »,
Bill Gates, janvier 2007
L’automatisation robotique est déjà largement répandue dans l’industrie, l’automobile
et l’électronique en étant de loin les premiers utilisateurs. Toutefois, son déploiement
dans les secteurs non industriels est bien moindre. Cette différence s’explique avant
tout par le fait que les environnements industriels tendent à être très structurés avec
des exigences technologiques relativement gérables. Ainsi, d’après un rapport récent
de CLSA rédigé par Henrik Christensen du Georgia Tech2, pas loin de « 90 % des
robots industriels n’ont pas les capacités de détection dynamique, de contrôle, de
prise de décision, de manipulation, de mobilité et d’interaction humaine requises
pour dépasser l’exécution aveugle d'instructions préprogrammées dans des
environnements bien structurés et relativement statiques ». De plus, dans la mesure où
des domaines comme l’automobile et l’électronique ont recours à la production en
série, il peut être économiquement intéressant de créer des environnements structurés
adaptés aux technologies robotiques disponibles.
Mais comme la technologie suit une évolution non linéaire et progresse rapidement
dans les domaines de la détection dynamique, de l’interaction humaine et de
l’intelligence artificielle, le déploiement généralisé de la robotique dans les secteurs
non industriels n’est plus qu’une question de temps. Ainsi, on parle de plus en plus
souvent de robots de « services » ou de « services professionnels » pour désigner des
types de robots plus autonomes, plus intelligents et donc plus aptes à interagir avec
l’être humain. Pour l’heure, ce domaine de la robotique demeure confidentiel et
relativement non investi : d’après l’IFR, les ventes totales de robots de services
professionnels se sont élevées à 3,4 milliards de dollars en 2012, contre seulement
1,2 milliard de dollars pour les robots de « services à la personne » destinés au
grand public (p. ex. aspirateurs et tondeuses autonomes). A titre de comparaison, le
marché3 des robots industriels, incluant logiciels, périphériques et systèmes techniques
associés, pèse 25 milliards de dollars.
Robots de services professionnels – Principaux secteurs utilisateurs en unités vendues en 2012
7 000
2012
6 000
2011
5 000
4 000
3 000
2 000
1 000
0
Défense
Terrain
Logistique
Médecine
Graphique 5. Source : Fédération internationale de la robotique, juin 2014
Robots de services de nouvelle
génération
Alors que les robots de services enregistrent des ventes très inférieures par rapport aux
robots industriels, ce domaine devrait être le théâtre de percées technologiques et
d’innovations marquantes à moyen et long terme. De plus, à mesure qu’ils gagnent en
sophistication, les robots pourraient finir par pénétrer la sphère industrielle, par exemple
sous forme d'assistants de robots industriels, estompant les frontières entre les deux
catégories. De notre point de vue, les secteurs les plus porteurs pour les robots de
services sont :
Commerce électronique / logistique – Avec l’explosion des ventes en ligne, le
commerce électronique est un thème fort qui continue de bouleverser le commerce de
détail. L’optimisation des coûts représente l’un des attraits majeurs de l’e-commerce. En
se passant de surfaces commerciales onéreuses, les détaillants en ligne peuvent
proposer des prix plus compétitifs aux consommateurs. Leur orientation vers la réduction
des coûts et la vente de volumes potentiellement importants les incite à s’automatiser.
Sachant que la rapidité des délais et la praticité sont les autres grands atouts du
shopping sur Internet, les acteurs clés du secteur consacrent de plus en plus d’argent à
la simplification de leur chaîne d'approvisionnement, y compris en recourant à
l’automatisation robotique dans leurs entrepôts géants.
5
Épisode 13 : Automatisation et robotique
« Les sociétés d’e-commerce ont été parmi les
premières à adopter la robotique. Amazon
illustre bien l’avant-gardisme des sociétés
technologiques. Par exemple, en 2012, elle
rachète Kiva Systems, une entreprise de
robotique qui conçoit des logiciels et du
hardware pour la manutention et
l'automatisation des entrepôts. En adoptant
des systèmes robotiques avancés, Amazon
continuera d’optimiser son système de
gestion des commandes, renforçant ainsi son
avantage concurrentiel sur les détaillants
traditionnels. »
Hyun Ho Sohn,
gérant de portefeuille, actions internationale
En effet, en devenant experts en ce domaine, les grands acteurs du commerce
électronique augmentent leur rentabilité en supprimant la logistique externe à tel point
que certains d'entre eux commencent à ressembler à des entreprises de logistique.
Santé – Dans le secteur de la santé, essentiel pour l’économie et la société, les robots
sont susceptibles d’améliorer grandement le sort des patients en proposant de nouvelles
procédures médicales et en apportant leur aide aux personnes âgées. Dans le domaine
de la chirurgie, les robots, épaulés par la technologie d’imagerie de pointe, pourraient
ainsi effectuer des opérations avec davantage de précision et à moindre coût. Prenons
un exemple de valeur potentielle juste pour le marché américain : si les robots
exécutaient seulement 10 % de l’ensemble des opérations chirurgicales, les économies
dégagées s’élèveraient à 6,2 milliards de dollars.2
Défense – En termes de défense nationale, pour des pays comme les Etats-Unis, il est de
plus en plus évident que la majorité des risques opérationnels majeurs sont associés aux
moyens asymétriques déployés par leurs ennemis. Le recours à la robotique représente
un moyen efficace pour minimiser l’avantage asymétrique des opposants. Un exemple :
les milliers de véhicules terrestres sans pilote contrôlés à distance qui sont utilisés
massivement en Irak et en Afghanistan afin de désamorcer des engins explosifs de
fabrication artisanale. Plus récemment, l’armée américaine a pu remporter de grandes
victoires grâce à ses programmes de drones au Pakistan ou au Yémen.
En 2013, elle a également lancé son projet « Tactical Assault Light Operator Suit », une
combinaison robotique conçue pour améliorer les performances des soldats sur le
champ de bataille. Les investissements militaires déjà conséquents dans ce type de
technologie devraient augmenter et les évolutions dans ce domaine pourraient tout à fait
déboucher sur de multiples applications civiles.
Secteur minier –L’exploitation minière devient de plus en plus technique en raison de la
baisse de la production et de la nécessité d’opérer dans des environnements de plus en
plus hostiles, où les coûts d’extraction et les risques pour la sécurité sont plus élevés.
Dans ce contexte, l’intégration et l’automatisation croissantes de l’exploitation minière
offrent une solution potentiellement idéale pour augmenter l’intensité d’extraction tout en
améliorant la sécurité et en simplifiant la chaine d’approvisionnement. Par exemple, le
programme « Mines du futur » élaboré par le géant minier Rio Tinto vise à automatiser
autant d’activités que possible. Ainsi, des ingénieurs gèrent à distance l’ensemble des
procédures depuis des centres de contrôle centralisés. Les foreuses sont automatisées
tandis que des camions et des trains sans conducteur transportent la production entre
les installations.
Fonctionnement d’un système de transport autonome
Satellite GPS
Salle de contrôle centrale
Contrôle de la flotte
Site de déchargement
Sécurité
(arrêt automatique
en cas d’obstacle)
Route de transport
Site de chargement
Source: Komatsu. (remarque : Rio Tinto déploie le système de transport autonome de Komatsu dans le cadre de son programme « Mines du futur »).
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Agriculture – L’un des enjeux majeurs du monde moderne consiste à couvrir les besoins
alimentaires d’une population en forte croissance. Bien qu’il se caractérise par des
environnements très structurés (que nous savons être un facteur clé de l’automatisation
des secteurs industriels) et une mécanisation croissante, le secteur agricole présente un
taux de pénétration des techniques d’automatisation sophistiquées étonnamment bas.
Toutefois, compte tenu des exigences de productivité et des progrès technologiques
(navigation par satellite, sondes climatiques), nous estimons que la situation devrait
changer. Ainsi, dans les pays où les volumes de production sont élevés et le secteur très
avancé, tels que les Etats-Unis ou l’Australie, les agriculteurs expérimentent déjà des
systèmes plus autonomes, comme des drones pour l’irrigation et la vaporisation de
pesticides ou des tracteurs sans conducteur pour l’ensemencement et la récolte.
Identification des grands favoris –
exemples de titres
« En tant que membre du cercle très fermé des
entreprises d’automatisation mondiales et
seule société spécialisée américaine cotée
en Bourse, Rockwell est bien placée pour
tirer profit de la tendance à long terme. »
Peter Kaye,
gérant de portefeuille, actions US
« Face aux progrès technologiques et aux
enjeux démographiques, je suis persuadé
que les solutions robotiques vont se
multiplier. En tant qu'investisseurs, nous
pouvons tenter de sélectionner les meilleurs
du secteur ou bien nous pouvons identifier
les sociétés offrant les facteurs clés qui
soutiennent l’ensemble de l’industrie. De
manière générale, je préfère la dernière
approche et investis par exemple dans des
entreprises comme TE Connectivity, l’un des
principaux fabricants de connectique
électronique à l’échelle mondiale. »
Aditya Khowala,
gérant de portefeuille, actions US
7
Concernant les entreprises susceptibles de tirer profit de la croissance structurelle de
l'automatisation robotique, les robots de services offrent certes un immense potentiel à
long terme, mais la plupart des investissements immédiatement disponibles se situent
pour l’instant toujours dans le secteur industriel. Au niveau de l’automatisation robotique
industrielle, on peut établir une distinction entre les grands conglomérats mondiaux, pour
lesquels l’automatisation robotique s’inscrit dans un vaste ensemble de secteurs
d’activité, et des entreprises spécialisées dans les solutions robotiques industrielles. Par
ailleurs, il est également utile de créer une troisième catégorie de sociétés moins
directement exposées qui n'entrent dans aucune des deux catégories principales.
Conglomérats industriels – Dans ce domaine, nous retenons Schneider Electric (France),
ABB (Suisse), Siemens (Allemagne) et GE (Etats-Unis) parmi les entreprises jugées les
plus intéressantes sur une base intégrée et qui offrent une exposition suffisante à
l’automatisation/robotique industrielle.
Entreprises spécialisées dans l’automatisation industrielle – Dans ce domaine, les
gagnants potentiels à long terme sont Fanuc et Yasakawa Electric (Japon), Kuka
(Allemagne) et Rockwell Automation (Etats-Unis). Outre divers points communs, ces
entreprises présentent également des caractéristiques uniques qui leur confèrent un
avantage dans certains domaines. Ainsi, Rockwell se concentre sur la valorisation des
données collectées auprès des installations d’automatisation industrielle, ce qui permet
d’améliorer les diagnostics, la maintenance et le contrôle à distance en temps réel.
Autres acteurs robotiques - La catégorie « autres » englobe un éventail plus diffus
d’entreprises offrant des sources d’exposition plus indirectes à l’automatisation robotique.
Par exemple, TE Connectivity (Etats-Unis), qui figure parmi les grands fabricants
mondiaux de connectique électronique, devrait bénéficier de la croissance de
l'automatisation robotique car de nombreuses installations industrielles reposeront sur
ses connecteurs.
Dans une catégorie à part, Google mérite une mention spéciale. Bien que ses
principales sources de revenus proviennent évidemment du n° 1 mondial des moteurs de
recherche, l’entreprise a effectué de nombreux investissements dans des start-up de
robotique, dont au moins 8 pour la seule année 2013. La nouvelle division robotique de
Google, qui supervise toutes ces acquisitions, est dirigée par Andy Rubin, passionné
notoire de robotique et créateur du système d’exploitation pour le téléphone portable de
Google qu’il a baptisé « Android ». Grâce à un bilan exceptionnel en matière
d’innovation associé aux vastes ressources et compétences à sa disposition, le
programme robotique de Google semble bien placé pour être à l’origine des percées
les plus spectaculaires dans le domaine au cours des prochaines années.
Épisode 13 : Automatisation et robotique
Conclusion
Soutenue par trois grands facteurs thématiques - progrès technologique, démographie
et évolutions en Chine – l’automatisation robotique devient de plus en plus
intéressante au plan économique et se développe au sein des entreprises et des
secteurs. A court terme toutefois, nous pensons que la plupart des opportunités
d’investissement viables demeureront dans le secteur industriel, où l’automatisation
robotique est déjà bien implantée. A plus long terme, les avancées technologiques
continues devraient permettre de fabriquer des types de robots plus autonomes, plus
intelligents et donc plus aptes à interagir avec l’homme, ce qui fera décoller la
croissance des « robots de services professionnels ». Selon nous, les secteurs les plus
susceptibles de tirer parti des développements dans ce domaine sont le commerce
électronique, la santé, la défense, le secteur minier et l’agriculture.
En termes d’impact social, il est vraisemblable que la généralisation de la robotique
provoquera des perturbations sur le marché du travail à court terme, mais nous
estimons que les avantages collectifs à long terme dégagés par l’innovation et la
fabrication de produits moins chers et de meilleure qualité devraient l’emporter sur
les inconvénients.
8
Références
1. Prévisions de FIL basées sur la valeur de marché de l’ensemble de la robotique (industrie +
services) d’USD 28,4 milliards en 2012 et sur l’hypothèse d’un taux de croissance annuel
compose de 9%.
2. « Electric sheep – dreaming of a robot society » - rapport de CLSA rédigé par Henrik
Christensen, chaire de robotique KUKA et éminent professeur d’informatique, Georgia Tech,
février 2014
3. Fédération internationale de la robotique (prévisions 2012)
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