Cp Praxitèle.pub

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Cp Praxitèle.pub
Communiqué de presse
23 mars – 18 juin 2007
Hall Napoléon
Anonyme, Tête du type de l’Aphrodite de Cnide, dite
Tête Kaufmann, IIe siècle av. J.-C., d’après une
œuvre créée par Praxitèle vers 360 av. J.-C., marbre,
musée du Louvre © Musée du Louvre / D. Lébée C. Déambrosis
Cette exposition est organisée par le
musée du Louvre et la Réunion des
musées nationaux.
Elle bénéficie du soutien exclusif de
F. Marc de Lacharrière (Fimalac)
En partenariat média avec Europe 1 et
A Nous Paris
Musée du Louvre / Délégation à la
communication
Aggy Lerolle
[email protected]
Contact presse
Céline Dauvergne
01.40.20.84.66 / fax : 84.52
[email protected]
Fimalac / Contact presse
Élise Longuet
01.47.53.61.93 / fax : 61.57
[email protected]
PRAXITÈLE
L’exposition bénéficie du soutien de F. Marc de Lacharrière (Fimalac)
Premier sculpteur grec à oser représenter le nu féminin
dans la grande statuaire, Praxitèle demeure aujourd’hui
encore l’un des artistes les plus célèbres de l’Antiquité. Sa
renommée pourrait à elle seule justifier que lui soit consacrée une exposition monographique, tant cet exercice est
devenu incontournable. Cependant, les difficultés inhérentes
aux disciplines archéologiques engagent à affiner cette
approche : si l’exposition entend préciser autant que faire se
peut la carrière de Praxitèle, elle est avant tout une invitation à partir à sa recherche, à suivre les quelques traces qu’il
nous a laissées, pour tenter de parvenir jusqu’à lui et cerner
au mieux son art.
En rassemblant pour la première fois le plus grand nombre
possible de marbres et de bronzes que l’on s’accorde à
reconnaître de sa manière, l’exposition ambitionne d’évoquer, à travers une démarche historiographique, les diverses images qui ont été données de ce grand maître au long
des siècles, depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours - mettant
ainsi en lumière un Praxitèle parfois rêvé, souvent imaginé,
et que l’on espère aussi, finalement, retrouvé.
Aucune grande exposition, en France, n’a jamais été consacrée à
la statuaire grecque et romaine, malgré son importance dans
l’élaboration des formes artistiques occidentales, tandis que
deux précédents récents ont ouvert la voie à l’approche monographique d’un artiste antique : l’Allemagne a su créer les
conditions d’une exposition consacrée à Polyclète (Liebighaus,
Francfort, 1990), tandis que l’Italie a provoqué l’événement
d’un rassemblement d’œuvres évoquant la carrière de Lysippe
(Rome, Palais des Expositions, 1996). Fort de ce double constat
et du privilège de conserver un grand nombre de marbres (tous
récemment restaurés) que l’on rattache, de près ou de loin, à
l’œuvre de Praxitèle, le musée du Louvre pouvait donc, en
suscitant le regroupement, autour de ce gros noyau issu de ses
collections, d’une centaine d’œuvres abritées par quelques
musées européens, organiser une exposition destinée à célébrer
le créateur d’ouvrages aussi illustres que la Vénus de Cnide,
l’Apollon Sauroctone ou l’Eros de Thespies.
Par ailleurs, l’opportunité d’une telle exposition est particulièrement recommandée par l’état actuel de ce qu’on peut appeler les
études praxitéliennes : après les analyses fondatrices de
A. Furtwängler ou W. Klein, les deux dernières décennies ont
vu se développer de nouvelles recherches qui ont parfois ébranlé
quelques certitudes, mais aussi proposé de nouvelles attributions - débats dont l’exposition tient à se faire l’écho.
Commissaires de l’exposition :
Alain Pasquier, conservateur général en charge du département
des Antiquités grecques, étrusques et romaines, et Jean-Luc
Martinez, conservateur en chef au département des Antiquités
grecques, étrusques et romaines, musée du Louvre.
Les panneaux didactiques de cette exposition ont été traduits
en grec grâce au mécénat de la Fondation Lambrakis.
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Voyage à travers le temps, du IVe siècle à nos jours, l’exposition, lancée sur les traces de Praxitèle, est
organisée en six sections, qui correspondent chacune à une époque de l’histoire durant laquelle le
« fantôme » de l’artiste est particulièrement présent. Au-delà de ses objectifs scientifiques, elle se veut
également une initiation et une éducation à la sculpture grecque, terre à la fois connue et inconnue de la
culture européenne.
Afin de mettre d’emblée en lumière l’espace complexe dans lequel se déploie le champ des recherches
praxitéliennes, la rotonde accueille une Vénus de bronze, du type de l’Aphrodite de Cnide, et plusieurs vitrines présentant des livres et des pièces de monnaie antiques. Cette confrontation illustre les deux pôles,
moins contradictoires qu’on ne le pense souvent, entre lesquels oscille ce que nous savons de Praxitèle : la
légende et l’histoire. La Vénus de bronze, œuvre moderne coulée au XVIe siècle sous la direction de
Primatice, incarne l’image, l’idée de Praxitèle qui a traversé l’art européen : l’inventeur d’un type statuaire
dont la fortune n’est plus à démontrer, le nu féminin. Les sources numismatiques et littéraires, de leur côté,
sont les seuls témoignages historiques fiables dont nous disposons pour approcher le sculpteur - la quasitotalité de ses créations ayant disparu dans le tumulte des siècles.
I - Praxitèle retrouvé
Les inscriptions et les sources nous permettent de dire que Praxitèle était originaire d'Athènes, né dans une
famille constituant une véritable dynastie de sculpteurs. On ne connaît cependant de sa vie que quelques
anecdotes, rapportées par diverses sources grecques ou latines, où le romanesque doit plus d'une fois
remplacer l'histoire : ainsi en est-il de ses amours avec Phryné, la célèbre courtisane qui fut, nous dit-on, un
de ses modèles. Praxitèle a vécu probablement entre 400 et 330 avant J.-C. et l’apogée de sa carrière se
situe aux alentours de 360. Alors que l’essentiel de la sculpture grecque est en bronze, Praxitèle est avant
tout un marbrier - deux tiers de ses œuvres seraient réalisés en marbre -, marbrier de génie qui a donné ses
lettres de noblesse au marbre de Paros. La première section cherche à établir un bilan des « originaux »,
terme qui désigne ici les œuvres contemporaines de la période d’activité de l’artiste ou de son atelier. Y
sont montrées les bases portant la signature de Praxitèle, signe tangible de la présence de l’artiste, malgré la
disparition des œuvres qu’elles supportaient, ainsi que deux marbres. Ces derniers, formellement identifiés
comme datant du IVe siècle, laissent aujourd’hui à penser qu’ils portent la marque de son style : la plaque
de Mantinée, bas-relief figurant sur le socle de l’une des statues du maître, et une tête, très abîmée, plus
grande que nature, représentant une Artémis, récemment identifiée par G. Despinis et qui vient bouleverser
les certitudes, voire même la perception que nous avons de l’artiste : il pourrait en effet s’agir de la tête de
l’Artémis Brauronia dont parle Pausanias dans son récit et que l’on pensait jusqu’alors correspondre au type
statuaire de la Diane de Gabies, si parfaite incarnation du style praxitélien tel qu’on se le figure.
II - A la recherche de Praxitèle : autour de quelques types attestés par les textes, les monnaies et les
copies
Pour la plus grande chance des archéologues et des historiens de l’art, les Romains ont conçu un véritable
engouement pour l’art de Praxitèle. Cette fascination les a conduits, dans un premier temps, à rapporter un
certain nombre de ses œuvres pour peupler les forums, les palais, les jardins. Mais le pillage se révéla vite
insuffisant pour satisfaire les demandes. Les artistes romains commencèrent donc à réaliser des copies des
types statuaires les plus fameux. Ces répliques d’époque romaine, qui nous ont transmis les formes de la
sculpture des Grecs, constituent la plus grande partie des œuvres de l’exposition : nous disposons pour
certains modèles d'un nombre imposant de marbres reproduisant le même sujet et l'exposition sera l'occasion unique d'un regroupement et d'une confrontation de ces copies. Cette démarche est particulièrement
instructive dès lors qu’elle est appliquée à des types statuaires que les sources nous permettent d’attribuer à
Praxitèle comme L’Apollon Sauroctone, Le Satyre au repos et L'Aphrodite de Cnide, le premier nu féminin
de la sculpture et, à ce titre, la statue la plus célèbre de l'Antiquité. Le point fondamental soulevé ici et
développé ensuite tout au long de l’exposition est que le style de Praxitèle nous échappe. Par la critique des
copies, via la comparaison et la référence aux autres sources, les chercheurs s’efforcent de reconnaître les
traits qui reflètent le mieux l’original perdu.
III - A la suite de Praxitèle : autour des créations praxitélisantes des époques hellénistique et romaine
L’influence de Praxitèle sur la sculpture fut considérable dès le IIIe siècle avant J.-C., mais les artistes grecs
puis romains ne se contentèrent pas d’exécuter des copies : s’inspirant du style du maître, ils se mirent à
sculpter à la manière de Praxitèle, produisant des pastiches dans lequel le style de ce dernier et celui du
sculpteur créateur de l’œuvre se mélangent au point de donner naissance à des statues qui n’ont parfois
qu’un air praxitélien. Quatre dossiers permettent de cerner au mieux cette nouvelle évolution de l’image de
Praxitèle, chacun soulevant une problématique précise dans la recherche de son art : La Diane de Gabies
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(les têtes féminines de style praxitélisant), L’Eros de Centocelle (les recréations classicisantes), Pasitélès et
Stéphanos (le style praxitélien à Rome) et L’Apollino (création praxitélisante et modèles classiques).
IV - Praxitèle imaginé
Après avoir arpenté l’Antiquité, l’exposition aborde avec cette section le Praxitèle des temps modernes et à
travers elle, la question de l’histoire moderne des œuvres antiques, c’est-à-dire celle de leur redécouverte,
de leur réception et de leur restauration. Si Primatice a réalisé une Vénus du type de l’Aphrodite de Cnide, il
ignorait tout, comme ses contemporains, de Praxitèle. Si c’est au XVIIe siècle que s’effectua le travail de
rapprochement entre les fragments de marbre et les textes littéraires antiques, le tournant des études
antiques se produisit véritablement au XVIIIe siècle.
Six œuvres, produites entre le XVIe et le XIXe siècle, permettent de comprendre comment d’un marbre
antique peut naître une statue de style maniériste, classique, néoclassique ou académique : la
« contamination » du marbre original par le style de l’époque, tel que cela était déjà la cas avec les
créations praxitélisantes, vient redire à quel point nous ne sommes pas en relation directe avec le style de
Praxitèle. Ces restaurations recréatrices font émerger un Praxitèle que le recul et les études nous permettent
de considérer comme incompris ou bien rêvé. Et le succès, au XIXe siècle, de l'histoire de Phryné marque
probablement l’aboutissement de cette vision fantasmée de l’artiste. Au-delà de la légende croustillante,
c’est l’influence de ce thème populaire sur les archéologues qui est particulièrement intéressante : Phryné
devenue la femme la plus célèbre de Paris, les scientifiques cherchèrent sans relâche à identifier parmi les
têtes de marbre les portraits que, selon les sources, Praxitèle aurait fait d’elle.
V - Praxitèle, une carrière ? Une démarche du XIXe siècle
Cette avant-dernière partie tente de reconstituer la carrière de Praxitèle telle qu’elle a été imaginée au XIXe
siècle, notamment par A. Furtwängler. Il était alors convenu que l’activité d’un artiste pouvait être partagée
essentiellement entre les œuvres de jeunesse et les œuvres de maturité. A la première catégorie appartiendraient La Vénus d’Arles, Le Satyre verseur ou encore L’Artémis de Dresde ; à la seconde L’Hermès
d’Olympie, le Sardanapale, ainsi qu’une série d’œuvres représentant les muses.
Cette vision généreuse en termes d’attribution, est aujourd’hui largement remise en cause par les chercheurs
et la présentation d’une grande majorité des répliques connues des œuvres citées ci-dessus permet d’approfondir les études de ces différents types statuaires, dont tous ont en commun le même problème, à savoir
leur introduction dans l’œuvre de Praxitèle.
VI - Actualité de la recherche sur Praxitèle. Une nouvelle attribution ? Le Satyre de Mazara del Vallo
L’exposition se clôt sur la présentation paradoxale d’une œuvre, qui pour spectaculaire et magnifique
qu’elle soit, ne semble pas devoir être attribuée à Praxitèle. Cependant, comme elle se veut, ainsi que son
catalogue, une tentative de synthèse du « cas Praxitèle », il a paru important de présenter au public le
dossier qui fait l’actualité des recherches praxitéliennes, celui du Satyre de Mazara del Vallo. Cette œuvre
en bronze, repêchée au large de la Sicile en 1997, est en effet considérée par Paolo Moreno, commissaire de
l’exposition Lysippe, comme un original de Praxitèle. Sa démonstration est pourtant loin de faire
aujourd’hui l’unanimité.
A gauche : Anonyme,
Artémis, dite Diane de
Gabies (détail), Ier siècle
ap. J.-C., d’après une
œuvre créée vers 300
av. J.-C., marbre, musée
du Louvre © Musée du
Louvre / D. Lebée –
C. Déambrosis
A droite : Anonyme,
Apollon Sauroctone
(détail), Ier siècle ap.
J.-C., d’après une œuvre
créée par Praxitèle vers
350 av. J.-C., marbre,
musée du Louvre ©
Musée du Louvre / D.
Lebée – C. Déambrosis
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Autour de l’exposition Praxitèle
Publications
- Catalogue de l’exposition, coéd. musée du Louvre Editions/
Somogy, 456 p., environ 39 €.
Le catalogue a été réalisé grâce au soutien de la Fondation
J. F. Costopoulos.
- Album de l’exposition, coéd. musée du Louvre Editions/
Somogy, 48 p., 8 €.
- 100 chefs-d’oeuvre de la sculpture grecque, d’Alain Pasquier
et Jean-Luc Martinez, coéd. Musée du Louvre Éditions / Somogy, 224 p. env., 25 €.
- Tanagras, actes de colloque sous dir. Violaine Jeammet, coéd.
Musée du Louvre Éditions / Éditions Picard, 300 p., 30 € env.
- La Grèce antique (à partir de 10 ans) de Juliette Becq, coéd.
Musée du Louvre Éditions / Hachette Jeunesse, 48 p., 14,50 €.
Audioguide de l’exposition
Présentation de l’exposition par les commissaires d’exposition.
Disponible en français, anglais et espagnol. 5 €.
Soirée exceptionnelle, le vendredi 30 mars à 19 h
Anonyme, Aphrodite, dite Vénus d’Arles,
Ier siècle av. J.-C., d’après une œuvre créée par
Praxitèle ? vers 370 av. J.-C. ?, marbre, musée
du Louvre © RMN / H. Lewandowski
Informations pratiques :
Rencontre avec les commissaires de l’exposition Praxitèle,
Jean-Luc Martinez et Alain Pasquier.
Manifestations à l’auditorium du Louvre
avec le soutien de la ALEXANDER S. ONASSIS PUBLIC
BENEFIT FOUNDATION.
théâtre : Le Banquet de Platon (mise en scène, conception et
adaptation : Juliette Deschamps), colloque international :
« Figures d’artistes dans l’Antiquité grecque : les limites de la
monographie », films sur l’art, du 9 mars au 16 mai.
Lieu :
Musée du Louvre, Hall Napoléon
Vernissage presse :
Mardi 20 mars 2007, de 14h30 à 17h30
Horaires :
ouvert tous les jours, sauf le mardi,
de 9 h à 18 h et jusqu’à 22 h les
mercredi et vendredi
Tarification :
Billet spécifique pour
Praxitèle : 9.50 euros
l’exposition
Billet jumelé (collections permanentes
+ exposition Praxitèle) : 13 euros
avant 18 h, 11 euros après 18 h les
mercredi et vendredi
Accès libre pour les moins de 18 ans,
les chômeurs, les titulaires des cartes
Louvre jeunes, Louvre enseignants,
Louvre professionnels, Louvre
étudiants partenaires ou de la carte
Amis du Louvre
Renseignements : 01 40 20 53 17
www.louvre.fr
Dispositif pédagogique « Connaître la Forme »
Un dispositif interactif autour du moulage en bronze du Satyre
de Mazara del Vallo, oeuvre présentée à la fin de l’exposition
Praxitèle, sera installé à proximité des collections permanentes,
salle Saint Louis (aile Sully, entresol).
Cette installation multimédia a pour ambition de souligner le
rôle déterminant de l’éclairage dans la perception et la compréhension d’une œuvre d’art, montrant ainsi que la lumière offre
une interprétation de l’œuvre. Un écran vidéo proposera au public les mises en lumière de quelques spécialistes visant à illustrer différentes lectures possibles d’une sculpture. En outre, le
dispositif sera accessible au toucher et le moulage sera accompagné d’une réduction et du détail de sa tête pour en faciliter
une lecture tactile synthétique.
Ce moulage ainsi que le système d'éclairage modulable est
gracieusement prêté et installé par la société iGuzzini, à
l'origine du concept. Créateur de lumière, iGuzzini collabore
régulièrement avec les musées et a notamment réalisé au Louvre
l’éclairage de la galerie d’Apollon, de la salle du Manège et du
Pavillon des Sessions.
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