Numéro spécial 20 ans d`Eiffage

numéro spécial 1993•2013
LE magazine du GROUPE
synergie
20
>P
artageons nos valeurs
ans
eiffage
Capital Social de 348 648 524 euros (87 162 131 actions de 4 euros)
RCS Nanterre 709 802 094 – SIRET 709 802 094 01130 – Code APE 7010 Z
www.eiffage.com
synergie
163 quai du Docteur-Dervaux - 92600 Asnières-sur-Seine
Tél. : +33 (0)1 41 32 80 00 - Fax : +33 (0)1 41 32 80 10
numéro spécial 1993•2013
passionnément
synergie
I sommaire
4- 5
entretien
Pierre Berger, PrésidentDirecteur général d’Eiffage
« Eiffage doit être
exemplaire sur
tous les chantiers
et dans toutes
les branches »
6 - 7
20 ans d’histoire
Synergie revient sur les temps forts du Groupe
depuis le rapprochement de Fougerolle et SAE
en 1992, qui a donné naissance à Eiffage en
1993, jusqu’à la livraison du Grand Stade Lille
Métropole (Nord) en août dernier en passant
par l’inauguration du viaduc de Millau
(Aveyron) en décembre 2004.
numéro spécial
Avril 2013
8 - 9
entretien
Jean-François Roverato,
ancien président fondateur
d’Eiffage, aujourd’hui
vice-président administrateur
référent du Groupe
10 - 15
Eiffage passé
au crible
de huit experts
Capacité à innover et à concevoir,
diversité des métiers, savoir-faire
d’ensemblier, esprit d’indépendance :
Eiffage ne manque pas d’atouts.
Huit experts extérieurs ont livré
à Synergie leur vision du Groupe
et de son évolution au fil des années.
synergie
Directeur de la publication : Pierre Berger. Rédactrice en chef : Sandra Weigand. Rédactrice en chef adjointe : Sophie Sanchez. Ont participé à ce numéro : Marie Flao, Pascale Chastras,
Maud Breheret, Marion Bentz, Amélie Chevance, Hélène Grimaldi, Catherine Kasus, Régine Knecht, Hélène Lelut, Alix de Saint-André. Conception - Réalisation :
agence@
spherepublique.com. Crédits photos : Gaël Arnaud, Bruno Bertin, Thibaud Bollery, René Carayol, Caroline Doutre, Eurotunnel, Jean-Luc Girod, Hoda Hamzeh/AIGP, Frédéric Hédelin, Daniel
Jamme, Ambrel Liprandi, Michel Labelle, Max Lerouge – Elisa – Valode & Pistre architectures – Atelier Ferret Architectures, Mohamed Khalfi, Julien Marannes, Érick Saillet, Raphaël
Schaeffer, Léonard de Serres, Total Gabon, Claude Tombeux, Gérard Tordjman, Jean-Paul Viguier. Photothèques : Eiffage Benelux, Eiffage Construction, Eiffage Construction Métallique,
Eiffage Énergie, Eiffage Travaux Publics. Imprimé sur Novatech Satin certifié FSC.
2
synergie
LE MAGAZINE DU GROUPE
SPÉCIAL 20 ANS
page 12. Alain Maugard, président de Qualibat et ancien président du
Centre scientifique et technique du bâtiment. Jean-Jacques Lefebvre,
directeur général du développement d’Unibail-Rodamco et ancien
président d’Eiffage Construction. page 13. Bertrand Lemoine, directeur
général de l’Atelier international du Grand Paris. Denis Valode,
architecte, co-fondateur de l’agence Valode & Pistre. page 14. Isabelle
Rey-Lefebvre, journaliste au Monde. Michel Lucas, président du
Crédit Mutuel. page 15. Hubert Reeves, astrophysicien et président de
l’association Humanité et Biodiversité. Florence Darmon, directeur
général de l’École spéciale des travaux publics, du bâtiment et de
l’industrie (ESTP-Paris).
46 - 58
Eiffage : ce sont eux qui
en parlent le mieux
Vingt collaborateurs du Groupe disent leur fierté de
réaliser ou d’avoir réalisé des bâtiments, ouvrages et
infrastructures et de contribuer ainsi à la vie de la cité.
L’innovation comme ADN
Jean-Claude Mutel, directeur du projet du Grand Stade Lille
Métropole. Évelyne Osmani, directeur du bureau d’études structures
d’Eiffage Construction. page 49. Jean-Pierre Gerner, directeur du métier
ponts et ouvrages d’art d’Eiffage Construction Métallique. page 50.
Gilles Sevin, directeur d’Eiffage Énergie Électronique. Ingrid Jouve,
responsable qualité environnement et coordina­trice des trophées de
l’inno­va­tion, Eiffage Construction.
page 48.
16 - 43
20 ans de réalisations
emblématiques
et de chantiers
exceptionnels
Ce portfolio spécial 20 ans d’Eiffage retrace quelquesuns des plus beaux ouvrages du Groupe et les projets
en cours les plus remarquables.
pages 18-19. Le viaduc de Millau. page 20. L’aménagement du Grand Louvre.
page 21.
Le Grand Palais.
pages 22-23.
Le pont levant Gustave-Flaubert.
pages 24-25. Le Grand Stade Lille Métropole. page 26. L’Hôtel-Dieu à Marseille.
page 27. Le musée Picasso. page 28. Le pont Faidherbe. page 29. La passerelle
d’accès au Mont-Saint-Michel. page 30. La plate-forme de forage Anguille. 
page 31. Le tunnel sous la Manche. pages 32-33. La fondation Louis Vuitton.
pages 34-35. La LGV Perpignan-Figueras. page 36. La Ville d’été d’Arcachon.
page 37. Le Centre hospitalier Sud-Francilien. page 38. La tour UP-site. page 39.
La tour Majunga. pages 40-41. La route des Tamarins. page 42. L’autoroute
Dakar-Diamniadio. page 43. La ligne à grande vitesse Bretagne-Pays de la
Loire. page 44. Le nouvel aéroport de Berlin. page 45. La gare de Liège.
Une entreprise singulière
Philippe Lagouge, maçon grutier, Eiffage Construction.
Thierry Botz, directeur d’exploitation Eiffage Construction Grand Paris
Logements. page 52. Laurent Almendros, lignard chez Eiffage Énergie.
Bertrand Charles, constructeur profes­
sionnel en voirie et réseaux
divers. Béatrice Brénéol, prési­dente de la Sicavas Eiffage 2000.
page 51.
Un Groupe citoyen
page 53. Jean Carré, président de la Fondation Eiffage. Sylvie Dumas, chef
de pôle trafic et sécurité routière chez AREA. page 54. Valérie Boniface,
directrice des ouvrages spéciaux, Eiffage Construction Métallique.
Dominique Vitry, tailleur de pierre. page 55. Valérie David, directeur du
Développement durable.
20 ans, la vie devant soi
page 56. Alexandre Le Nevé, ouvrier d’exécution, DLE Ouest. Fanny
Rottigni, préparatrice en tuyauterie, Eiffel Industrie Rhône-Alpes.
Pierre Faure-Geors, chef de district chez APRR. page 57. Benoît Duthoit,
conducteur de travaux, agence Eiffage Construction Val-de-Seine.
Pierre Guilleminot, directeur adjoint de CLERE (Construction de la
ligne Eiffage Rail Express).
cap sur le grand international
Gérard Sénac, Président-Directeur général d’Eiffage Sénégal.
Emeric de Foucault, secrétaire général d’Eiffage Travaux Publics en
Allemagne.
page 58.
Avril 2013
3
I Entretien avec Pierre Berger, Président-Directeur général d’Eiffage
Eiffage doit être
exemplaire sur tous
les chantiers et dans
toutes les branches
O Vous
avez pris la présidence d’Eiffage
à l’aube de ses 20 ans. Quels sont les
points forts du Groupe ?
Eiffage se distingue en France et dans le reste
du monde par l’exceptionnelle diversité de ses
savoir-faire techniques. Notre Groupe est sans
doute le seul à disposer d’autant de compétences en
propre. Naturellement, nous maîtrisons la construction
de bâtiments et d’ouvrages de travaux publics, mais aussi
la construction métallique, l’énergie avec par exemple la
capacité de concevoir des systèmes de transport clés en
main comme des lignes de TGV ou des plates-formes de
forage offshore pour l’industrie pétrolière.
Ces expertises nous ont permis de livrer dans les délais
et avec le niveau de performance requis le Grand Stade
de Lille, une aréna unique au monde avec son toit mobile
et sa pelouse rétractable. Nous avons réussi le lancement
du plus gros chantier de notre histoire : la LGV BretagnePays de la Loire. En 2013, nous continuerons à embaucher de jeunes ingénieurs et de jeunes techniciens pour
pérenniser nos ressources et compétences dans tous
ces domaines.
Autre spécificité, l’actionnariat salarié qui fait d’Eiffage un
modèle unique en Europe. Aujourd’hui, 67 000 salariés
et ex-salariés sont actionnaires et détiennent environ
37 % du capital du Groupe. C’est une garantie de stabilité
qui permet, en outre, d’associer sur la durée les collaborateurs aux performances de l’entreprise.
O À
présent, quelles sont les grandes
directions que vous souhaitez insuffler ?
Dans un monde où les volumes d’affaires n’augmentent
pas, voire se réduisent, il est plus que jamais nécessaire
que les équipes se concentrent sur l’exécution et la gestion des projets grands et petits. En accordant toute notre
attention à l’acte de construire, nous générerons des économies conséquentes. C’est d’autant plus important que
le développement des projets clés en main, assortis de
garanties de performances qui courent parfois sur des
dizaines d’années, nous confère une responsabilité beau-
4
synergie
LE MAGAZINE DU GROUPE
coup plus grande que celle que nous devions assumer
il y a vingt ans. Nous avons de plus en plus un rôle d’ensemblier avec ces affaires « multimétiers plus systèmes »,
où nous livrons les bâtiments et les ouvrages mais aussi
l’ensemble des dispositifs associés (de la mécanique à
l’informatique).
Nous avons mis en place en 2012 avec l’École des Ponts
ParisTech une formation aux « projets clés en main » afin
de bien identifier les fondamentaux et les règles d’organisation à suivre en la matière. Le retour d’expérience sur
les réalisations clés des cinq dernières années – de l’hôpital sud-francilien au Grand Stade Lille Métropole –, est
particulièrement utile pour faire progresser nos équipes.
En parallèle, chaque branche a lancé une démarche
productivité afin de minimiser les temps morts sur les
petits projets, ce qui a un effet immédiat en termes de
résultats. Ainsi, sur un chantier de logements dans le
XVe arrondissement à Paris, l’optimisation des postes de
travail des compagnons a permis une économie de 17 %
des heures travaillées.
Dans un environnement économique contraint et incertain,
affûter notre outil de production est nécessaire pour
permettre la remontée de nos marges travaux. Je souhaite, à
cet égard, qu’Eiffage soit exemplaire sur le plan de la qualité,
de la sécurité, et de l’exécution sur tous les chantiers et
dans toutes les branches.
O Dans
l’Hexagone et en Europe, quelles
activités souhaitez-vous encore développer
ou conforter ?
Nous allons nous développer dans le logement qui
constitue en France, pays caractérisé par son dynamisme démographique, un problème majeur. Eiffage doit
contribuer à la résolution de cette crise. Nous sommes
parfaitement en mesure d’édifier des logements sociaux
ou en accession à la propriété à bas coût, à l’image des
appartements « Éco-Éco », à la fois économiques et écologiques, commercialisés par Eiffage Construction.
Au-delà, tout ce qui permet de réduire ou de mieux piloter
les consommations d’énergie à travers la rénovation des
bâtiments, des usines et des infrastructures, ou la remise
bio express
SPÉCIAL 20 ANS
En accordant
toute notre
attention
à l’acte de
construire,
nous
génÉrerons
des économies
conséquentes.
à niveau des systèmes électriques et de
climatisation, offre des débouchés conséquents. Nous comptons aussi travailler en
partenariat avec des producteurs d’énergie
pour construire ou rénover leurs infrastructures, dans le nucléaire comme dans
le pétrole et le gaz. Nous nous appuierons
sur les compétences très pointues d’Eiffel
Industrie et de Clemessy. La régénération
des centrales nucléaires devrait susciter,
à elle seule, dans l’Hexagone un marché
de 50 milliards d’euros de travaux soustraités par EDF.
Enfin, nous devons préparer dès à présent les appels
d’offres du Grand Paris, un projet majeur qui devrait être
lancé au moment où la construction des trois grandes
lignes de TGV françaises sera terminée et qui offrira alors au
secteur du BTP un puissant relais d’activité.
Diplômé de l’École Polytechnique (X 86) et
ingénieur du corps des Ponts et Chaussées (92),
Pierre Berger crée, dès la fin de ses études, son
propre bureau d’ingénierie, Sigmatec, spécialisé
dans les calculs complexes de structure. Ce
cabinet est absorbé par Ménard Soltraitement,
PME mondialement reconnue pour son savoirfaire dans le domaine des fondations. Pierre
Berger contribue, au début des années 2000, à
l’intégration de cette entreprise au sein de
Freyssinet, filiale de Vinci spécialisée dans les
métiers du sol. Pierre Berger devient, en 2004,
directeur général de Vinci Construction Grands
Projets. Il en est désigné président en 2008 et
intègre en 2010 le comité exécutif de Vinci. Il
rejoint Eiffage en janvier 2011 et prend la
direction générale du Groupe le 1er juillet. Il est
nommé PDG le 10 septembre 2012.
OVous
voulez monter en puissance au grand
international. Comment ?
Nous ciblons l’Afrique et le Moyen-Orient, deux régions du
monde proches de la France. Le potentiel de croissance
y est considérable car les infrastructures y sont encore
peu développées alors que ces territoires sont très
riches en matières premières. Eiffage s’implantera soit
seul, soit en partenariat. Nous apporterons notre savoirfaire dans la réalisation de bâtiments, d’ouvrages d’art
de grande portée, de travaux électriques mais aussi de
gestion des projets clés en main et de développement
des concessions, comme nous le faisons aujourd’hui au
Sénégal en finançant et en parachevant les travaux de
l’autoroute Dakar-Diamniadio.
Avril 2013
5
I EIFFAGE : 20 ans d’histoire
2 260
km
Le rapprochement
Fougerolle-SAE,
qui se situent alors
respectivement
au 7e et
au 3e rang des
groupes de BTP
français, est
concrétisé et
le nouveau major
du secteur est
baptisé Eiffage.
2
Eiffage acquiert
Beugnet et ses
filiales et devient
numéro deux
de la route en
France.
aoÛt
1993
1994
1995
mai
décembRe
343
mètres
n°
maRs
Eiffage signe le contrat
de concession du viaduc
de Millau (Aveyron),
qui culmine à 343 mètres
de hauteur.
Eiffage et
son partenaire
australien
Macquarie,
spécialisé
dans les infrastructures,
sont déclarés
adjudicataires
d’APRR
(Autoroutes
Paris-RhinRhône),
deuxième
groupe
autoroutier
français avec
un réseau de
2 260 km.
1999
2001
mai
de 1999 à 2011
févRieR
Inauguration
du tunnel
sous la Manche,
projet exceptionnel
qui a concrétisé
un rêve vieux
de plus de deux
siècles. Quatre ans
plus tôt, SAE avait
participé à la
première jonction
des parties
française et
britannique
du tunnel.
Les différentes
branches du
Groupe sont
tour à tour
mises en place :
Eiffage
Construction,
Eiffage
travaux
Publics,
Eiffage
Concessions,
la branche
Métal et
la branche
Énergie.
La concession
de la nouvelle
ligne de tGV
franco-espagnole
PerpignanFigueras est
confiée au
groupement TP
Ferro, constitué
d’Eiffage et du
groupe espagnol
ACS Dragados.
5
branches
6
synergie
2004
LE MAGAZINE DU GROUPE
2005
SPÉCIAL 20 ANS
La Caisse des Dépôts,
représentant de l’État
pour le financement
du logement social,
de la politique de la ville
et le développement des
territoires, entre au capital
d’Eiffage. Cet actionnaire
institutionnel de premier
plan vient conforter
l’assise actionnariale
du Groupe,
en butte à l’offensive
de l’espagnol Sacyr
Vallehermoso.
Au terme
de deux ans
de bataille
acharnée,
Eiffage déjoue
l’intrusion
à son capital
lancée par son
homologue
espagnol Sacyr
Vallehermoso,
candidat
malheureux à
la privatisation
d’APRR.
La route des
tamarins
est ouverte
à la circulation
à La Réunion
(Océan Indien).
Le paysage
particulièrement
escarpé a
nécessité
la construction
de nombreux
ouvrages d’art,
dont les viaducs
de Saint-Paul
et de la Grande
Ravine, édifiés
par Eiffage.
47 000
2
m
Mise à
disposition
du Centre
hospitalier sudfrancilien à
Corbeil-Essonnes
(Essonne)
qui permet de
couvrir les
besoins d’une
population
de 600 000
habitants.
Le nouveau siège
de la Direction
générale de la
Gendarmerie
nationale,
établissement
de 47 000 m2
répondant à un
haut niveau
d’exigence
environnementale
(certifications
HQE et THPE),
est inauguré par
Nicolas Sarkozy,
alors président de la
République, à Issyles-Moulineaux
(Hauts-de-Seine).
JanvieR
JanvieR
2010
2011
2012
600 000
habitants
maRs
2006-2008
JUin
2006
2008
2009
15 décembRe
décembRe
maRs
1eR JUillet
aoÛt
Eiffage remporte avec
la société d’autoroutes
Sanef la concession
de l’A65 qui reliera Pau
(Pyrénées-Atlantiques)
à Langon (Gironde) –
un projet de 1,2 milliard
d’euros.
Cette nouvelle autoroute
est aussi la première
compatible avec les
nouvelles exigences
du Grenelle de
l’environnement.
Rachat de
Clemessy,
entreprise
spécialisée
dans l’ingénierie
électrique,
l’automatisation
des procédés et
les systèmes
mécanisés.
Eiffage fête
l’anniversaire
des 20 ans de
l’actionnariat
salarié qui avait
été mis en place
en 1990
par Fougerolle.
Le Groupe
renforce ainsi
sa singularité
dans l’économie
française, 37 %
du capital étant
détenu par ses
salariés et les
dirigeants.
Une vraie
« pilule antiOPA ».
Pierre Berger
prend la direction
générale d’Eiffage.
Il sera nommé PDG
le 10 septembre 2012.
Une page historique
se tourne alors :
Jean-François
Roverato, fondateur
et PDG du Groupe,
passe la main.
Livraison du
Grand Stade Lille
Métropole (Nord),
nouvel Arena du
XXIe siècle unique
au monde avec
son toit mobile, sa
pelouse rétractable
et sa « boîte à
spectacles ».
1,2
milliard
d’euros
30 décembRe
Le Groupe obtient
la concession
de 155 kilomètres
d’autoroutes au
Portugal, reliant
le nord au sud
du pays.
37du%
capital
28 JUillet
Eiffage signe le
plus important
contrat de son
histoire
– 3,4 milliards
d’euros – pour
réaliser la ligne
de TGV BretagnePays de la Loire.
Elle doit relier
Le Mans (Sarthe)
et Rennes (Ille-etVilaine) sur
182 kilomètres fin
2016 et mettre la
capitale bretonne
à moins d’1 h 30
de Paris contre
plus de 2 h
aujourd’hui.
3,
4
milliards
d’euros
Avril 2013
7
I Entretien avec Jean-François Roverato
APRÈS DIX ANS
DE MOBILISATION,
EIFFAGE A CONNU
UNE DéCENNIE
DE SUCCèS
O Vous
fêtez les 20 ans d’Eiffage. Le pari du
rapprochement entre Fougerolle et SAE,
définitivement scellé le 30 mars 1993, a-t-il été
plus prometteur que vous ne l’escomptiez à
l’origine ?
Jean-François Roverato : La première décennie a été difficile
et l’opération a, dans un premier temps, tardé à porter
ses fruits. Alors que l’OPA de Fougerolle sur SAE s’est
déroulée en janvier 1992, nous sommes entrés au même
moment dans une crise immobilière dont l’apogée a eu
lieu en 1996, année où le Groupe a perdu 150 millions
d’euros. À ce moment-là, il était clair que SAE fragilisait
Eiffage en raison des stocks immobiliers que l’entreprise
portait et qui recelaient des pertes importantes.
En revanche, lorsque j’ai enfin décidé à la fin des
années 1990 de fusionner les marques, les synergies
sont apparues. Et, avec le redressement progressif
des marchés de la construction et de l’immobilier,
la prospérité est revenue. C’est d’ailleurs sur la base
des « managers » issus de SAE que s’est bâti Eiffage
Construction dont les marges restent aujourd’hui
encore exemplaires. Le retour à bonne fortune nous
a permis de signer une décennie de succès après
dix ans difficiles.
O Pendant
ces 20 ans, quels ont été vos
meilleurs moments ?
J-F.R. Sans conteste, la poignée de mains échangée
avec Jacques Chirac, alors président de la République,
à l’occasion de l’inauguration du viaduc de Millau, le
14 décembre 2004. Nous avions assumé nous-mêmes
le financement de l’ouvrage et étions parvenus à le
8
synergie
LE MAGAZINE DU GROUPE
réaliser dans des délais très serrés et avec la qualité
attendue alors qu’à l’époque, Bouygues prétendait que
nous n’en serions pas capables. Le trafic autoroutier, par
nature aléatoire, a ensuite été conforme aux prévisions.
Et nous avons revendu à la Caisse des Dépôts 49 % du
capital de la société concessionnaire du viaduc deux ans
seulement après l’ouverture à la circulation. Un autre
temps fort a été l’inauguration du pont Faidherbe à SaintLouis du Sénégal, le seul pays où Fougerolle devenu
Eiffage occupe les mêmes locaux classés monuments
historiques depuis 1926.
J’ai aussi savouré le 2 avril 2008, lorsque la Cour d’appel
de Paris a confirmé la position de l’Autorité des marchés
financiers concernant le groupe espagnol Sacyr : les juges
ont décidé que son intrusion à notre capital était bien
accompagnée d’une action de concert occulte menée
avec d’autres actionnaires espagnols et répréhensible
au regard du droit boursier. Quinze jours plus tard, Sacyr
était contraint de revendre les 33,32 % d’actions Eiffage
qu’il détenait et nous retrouvions notre pleine liberté
de manœuvre.
O … Et les plus difficiles ?
J-F.R. La convention nationale organisée devant les
salariés actionnaires le 7 décembre 1996, alors que le
cours du titre en Bourse avait été divisé par huit au
cours des deux années précédentes, a marqué une
phase délicate. J’avais alors expliqué que ce dérapage
était en voie d’être contrôlé à la faveur notamment
d’une augmentation de capital d’un milliard de francs
et d’autant de cessions d’actifs.
Mais l’évènement qui m’a le plus touché a été le
bio express
SPÉCIAL 20 ANS
Pour
surmonter
les crises, il
faut avoir
une vision
de long
terme, une
stratégie
cohérente
et stable.
Né en 1944, Jean-François Roverato est diplômé
de l’École Polytechnique et de l’École nationale des
Ponts et Chaussées. Il débute sa carrière en 1969
à la direction de la Construction du ministère de
l’Équipement puis est nommé directeur de l’Office
public d’HLM du Val-de-Marne en 1972. Il rejoint
en 1975 le groupe Fougerolle comme directeur. Il
gravit ensuite quatre à quatre tous les échelons :
directeur général de Fougerolle Construction en
1980, il est promu ensuite directeur général de
Fougerolle France en 1982 puis directeur général
de Fougerolle International en 1984 avant d’accéder
au poste de PDG en 1987. Jean-François Roverato
orchestre en 1992-1993 la fusion entre Fougerolle
et SAE, qui donne naissance au nouveau Groupe
Eiffage dont il prend la présidence. Suite à la
privatisation des autoroutes françaises, il prend en
2006 également la présidence d’APRR-AREA. En
septembre 2012, il passe la main à Pierre Berger,
le nouveau PDG, et devient vice-président et
administrateur référent du Groupe.
congé qui m’a été signifié le 21 avril 2010 à
la Une du quotidien Les Échos par le Fonds
stratégique d’investissement à l’occasion
de l’assemblée générale annuelle d’Eiffage.
Vous connaissez l’heureux dénouement
et la nomi­n ation sur ma proposition, le
8 décembre s­ uivant, de Pierre Berger au
conseil d’administration.
O Quels sont à présent les nouveaux
challenges à relever dans un monde
qui a beaucoup évolué ?
J-F.R. Le
challenge essentiel est celui de
l’énergie : il s’agit d’adapter le patrimoine
existant et les constructions neuves aux
nouvelles conditions économiques et à un
univers qui se veut désormais « décarboné ».
Pour le reste, Eiffage a surmonté le défi de la dimension.
En 2011, les dirigeants de notre homologue autrichien
Strabag sont venus nous proposer une coopération au
motif, officiellement, que les projets de bâtiments ou
d’infrastructures sont devenus trop importants pour
qu’un groupe de BTP puisse les aborder seul. Nous
avons répondu au PDG de Strabag, le Dr Hans Peter
Haselsteiner, que nous nous sentions parfaitement en
mesure de les traiter en solo. Comme le démontre le
démarrage sous de très bons auspices du chantier de
la ligne à grande vitesse Bretagne-Pays de la Loire, le
plus important contrat jamais remporté par Eiffage et
que nous finançons, projetons et exécutons avec nos
propres moyens.
O Quelles évolutions ont connu les métiers de la
construction au cours de ces vingt ans ?
J-F.R. Une mutation fonda­m entale s’est opérée avec
le transfert de l’ingénierie, du financement et de la
maintenance de la maîtrise d’ouvrage publique aux
grands concessionnaires. Aujourd’hui, les trois-quarts de
nos actifs sont situés dans les concessions, alors qu’en
2004, cette part était très limitée. Nous y avons gagné
en récurrence et hérité de nouvelles responsabilités.
À cet égard, l’acquisition d’APRR a complètement
transformé notre bilan.
O Durant ces vingt ans, vous avez été confronté à de
nombreuses crises. Quelles leçons en tirez-vous ?
J-F.R. Pour surmonter les crises, il faut avoir une vision
de long terme, une stratégie cohérente et stable. J’ai eu
la chance d’être à la tête d’Eiffage pendant un quart de
siècle. Si j’avais dû quitter le Groupe à mi-chemin, mon
bilan aurait été médiocre. Pour faire face aux nouveaux
défis qui s’annoncent, j’ai soutenu la candidature de
Pierre Berger qui a vingt ans de métier, de solides bases
scientifiques et une expérience managériale réussie. Il a
le même quart de siècle que moi pour conforter Eiffage
dans ses projets.
Avril 2013
9
Alain Maugard
Bertrand Lemoine
Président de Qualibat,
ancien président du Centre
scientifique et technique
du bâtiment
directeur général
de l’Atelier international
du Grand Paris
Jean-Jacques Lefebvre
directeur général du développement d’Unibail-Rodamco
et ancien président d’Eiffage Construction
Denis Valode
Michel Lucas
architecte,
co-fondateur de l’agence
Valode & Pistre
président
du Crédit Mutuel
Isabelle Rey-Lefebvre
journaliste
au quotidien le Monde
Florence Darmon
Hubert Reeves
astrophysicien,
président de Humanité
et Biodiversité
10
synergie
LE MAGAZINE DU GROUPE
directeur général
de l’École Spéciale
des Travaux Publics,
du bâtiment
et de l’industrie
(ESTP-Paris)
SPÉCIAL 20 ANS
Eiffage
passé au crible  
de huit experts
Capacité à innover et à concevoir, diversité des métiers,
savoir-faire d’ensemblier, esprit d’indépendance… : Eiffage
ne manque pas d’atouts.
Huit experts extérieurs ont livré à Synergie leur vision du
Groupe et de son évolution au fil des années, à l’occasion
de son vingtième anniversaire. Ils saluent aussi la contribution
qu’Eiffage apporte à la vie des villes et des pays, en marquant
les territoires de son empreinte.
Avril 2013 11
I Eiffage passé au crible de huit experts
Alain Maugard
Jean-Jacques
Lefebvre
Président de Qualibat,
ancien président du Centre
scientifique et technique
du bâtiment
Directeur général du
développement d’UnibailRodamco et ancien président
d’Eiffage Construction
“Un Groupe à taille
humaine comme Eiffage
peut innover plus
aisément”
E
n tant que directeur de la construction au ministère de
l’Équipement dans les années quatre-vingts, j’ai assisté
à la restructura­tion du tissu des entreprises de BTP et à
la constitution des trois majors dont Eiffage. Ces entre­
pri­ses ont été parmi les premières au plan international
à comprendre que les maîtres d’ouvrages souhaitaient des
offres clés en main et attendaient que les entreprises tout à la
fois conçoivent, fabriquent et livrent les équipements. Elles ont
su développer en leur sein des bureaux d’études et se donner
ainsi la capacité à imaginer et à concevoir tout en développant de
nouvelles solutions techniques. Dans ce contexte, Eiffage, parce
qu’il était le plus petit des trois grands et se devait d’innover, s’est
démarqué par son originalité, comme en a attesté la proposition
d’un tablier métallique pour le viaduc de Millau. Eiffage a démontré
qu’une entreprise à taille humaine peut, paradoxalement, innover
plus aisément car les circuits de décision en son sein sont plus
courts.
Eiffage s’est aussi singularisé par son esprit d’indépendance un
peu gaulois ! En popularisant l’actionnariat salarié, Jean-François
Roverato a su résister à la prédominance de l’économie financière.
Il a aussi, par là même, su préserver la tradition encore forte, dans
le monde du BTP, de contact avec le monde ouvrier en associant
étroitement les compa­gnons à ce mode de participation original.
Face aux nouvelles exigences de préservation de l’environ­ne­ment
et de la biodiversité, Eiffage a aussi su répondre de manière très
originale et intelligente en se dotant de son propre laboratoire
de recherche et de réflexion sur le dévelop­pement durable,
Phosphore. Le Groupe a pris en la matière la mesure des enjeux
et compris l’intérêt d’être « au top ». n
12
synergie
LE MAGAZINE DU GROUPE
“L’assise d’Eiffage est
forte aujourd’hui”
L
a place d’Eiffage au sein des trois majors du BTP
n’est plus contestable aujourd’hui. Le pari du
rapprochement entre Fougerolle et SAE a
pleinement réussi. À présent, le Groupe aborde
une nouvelle ère. Si, par le passé, il a connu une
certaine fragilité sur le plan financier sans que jamais les
clients n’en aient souffert ni que l’exploitation n’en ait failli,
aujourd’hui, son assise est bien plus forte. Les équipes ont
également beaucoup progressé dans la compréhension
des attentes des maîtres d’ouvrages, la gestion des relations
contractuelles et le pilotage des grands projets, comme
nous le constatons aujourd’hui sur le chantier de la tour
Majunga à La Défense.
Eiffage est à la fois capable de proposer des offres
complètes grâce à la transver­
salité entre les branches
et assez souple pour répondre à tous les types d’appels
d’offres. C’est certainement le bon moment pour se
développer à l’international où son implantation est réduite.
Ainsi, Eiffage n’a pas pu étudier nos projets en Europe de
l’Est, notamment en République tchèque et en Autriche où
nous nous développons – Unibail-Rodamco étant présent
dans dix pays européens. n
SPÉCIAL 20 ANS
Bertrand
Lemoine
Denis Valode
Directeur général
de l’Atelier international
du Grand Paris
“Eiffage pourrait
être une force de
proposition pour
l’aménagement
du Grand Paris”
E
iffage a marqué de son empreinte le terri­toire ­français
par ses grandes réalisations – de la pyramide du Louvre,
il y a vingt ans, au Grand Stade de Lille aujourd’hui en
passant par le viaduc de Millau. Autant d’ouvrages qui
ont permis de repousser les limites de la technique
constructive.
Le Groupe se distingue également par la diversité de ses
métiers et sa vocation d’ensemblier : l’entreprise ne se borne
pas à construire mais est aussi investisseur, opérateur et
gestionnaire de concessions. L’importance de l’actionnariat
salarié en son sein est singulière. Ce modèle entrepreneurial où
les salariés sont très investis et fidélisés a bien protégé Eiffage
par le passé et s’avère très robuste sur le long terme. Eiffage
cherche aussi à apporter des réponses sur les questions de
dévelop­pement durable. Le laboratoire de recherche et de
prospective Phosphore, qui s’interroge notamment sur la
conception de la ville du futur, est exemplaire. Précisément,
par rapport au projet d’aménagement du Grand Paris que je
porte, Eiffage pourrait être une force de proposition. Au-delà
de la réalisation du réseau de transport public, Eiffage peut
nous aider en faisant avancer la réflexion sur les modes de
production des logements, leurs typologies et les types de
montages financiers appropriés pour pouvoir construire
plus et plus vite dans un contexte où l’argent public devient
plus rare. Le Groupe nous permettra aussi de sortir des
sentiers battus en édifiant des immeubles plus adaptés aux
évolutions socio-démographiques. n
Architecte, co-fondateur
de l’agence Valode & Pistre
“Les ingénieurs
d’Eiffage aiment
réaliser
des exploits”
D
epuis l’époque du viaduc de Millau, les ingénieurs
d’Eiffage aiment réaliser des exploits ! Au Grand
Stade Lille Métropole, que notre agence Valode
& Pistre a conçu avec Atelier Ferret Architectures,
l’idée de la pelouse qui se rétracte et qui autorise
tous types de spectacles et tous types d’évènements sportifs,
leur a d’emblée beaucoup plu. Sans cette culture d’entreprise,
il y a certains sujets que nous aurions difficilement surmontés.
Le fait qu’Eiffage Construction Métallique, spécialisé dans
les structures en acier, participe au projet a donné du sens.
Nous avons eu des relations de grande confiance tant avec
Eiffage Concessions qu’avec Eiffage Travaux Publics et
Eiffage Construction et avons pu pleinement jouer notre rôle
de conception et de suivi de travaux. Nous voyons, en tant
qu’architectes, des avantages à être partenaires de l’entreprise,
ce qui est le cas dans les partenariats public-privé car nous
travaillons avec ceux qui vont réaliser le chantier, et pouvons
ainsi définir des solutions optimisées. n
Avril 2013 13
I Eiffage passé au crible de huit experts
Isabelle
Rey-Lefebvre
Michel Lucas
Journaliste
au quotidien Le Monde
Président
du Crédit Mutuel
“contribuer
à la vie de la cité”
J’
ai suivi, de 2005 à 2011, pour Le Monde, le passionnant
secteur du BTP, dont le Groupe Eiffage. En poste un an
après l’ouverture du viaduc de Millau, j’ai pu raconter
ses autres succès, de l’appel d’offres pour Autoroutes
Paris-Rhin-Rhône au Stade de Lille, en passant par le
millionième passager du désormais célèbre viaduc. J’ai aussi été un
témoin privilégié de ses difficultés, notamment l’assaut surprise de
l’espagnol Sacyr Vallehermoso pour tenter d’en prendre le contrôle.
Cet épisode m’a révélé la spécificité et la force d’Eiffage, dont le
personnel salarié est le premier actionnaire, et qui a fait preuve
d’une unité et d’une solidarité plutôt inédites avec sa direction. Je
me souviens m’être rendue à une manifestation organisée par les
syndicats, place de la Bourse, à Paris, qui attestait qu’il ne s’agissait
pas d’un mouvement piloté en haut lieu, mais d’un attachement
sincère à cette société.
Les dirigeants, à commencer par le Président-Directeur général
de l’époque, Jean-François Roverato, auraient très bien pu, comme
je l’ai vu dans beaucoup d’autres cas, « prendre leur chèque et
lâcher l’affaire », mais ils ont fait face et défendu leur entreprise
qui n’est pas qu’une marchandise à céder au plus offrant.
Comparée à la finance, à l’époque triomphante et tellement plus
rémunératrice, le BTP, les deux pieds dans la boue de chantiers
d’autoroutes, d’hôpitaux, de lignes de chemin de fer ou de logements,
beaucoup moins rentable, apparaissait presque ringard. On sait,
aujourd’hui, à l’heure où l’on invoque le « redressement productif »,
qu’une entreprise comme Eiffage, insérée dans l’économie bien
réelle, crée de vrais emplois autour de vraies valeurs : « Mon but
est que mes salariés puissent s’acheter une maison et payer des
études à leurs enfants », m’avait confié Jean-François Roverato.
Grâce à de multiples visites de chantiers et des contacts avec
les collaborateurs de tous niveaux, j’ai partagé l’intérêt pour ces
métiers et compris la fierté des salariés de créer des ouvrages
beaux et utiles à la collectivité. Comme si une entreprise n’avait
pas pour seul but de gagner de l’argent mais aussi, surtout, de
contribuer à la vie de la cité. n
14
synergie
LE MAGAZINE DU GROUPE
“Eiffage s’est distingué
par son esprit
audacieux”
U
n des points forts d’Eiffage est d’avoir toujours
été piloté par des ingénieurs maîtrisant bien leur
métier et non par des gestionnaires comme on en
voit dans certaines entreprises. Nos relations avec
Eiffage s’inscrivent dans la durée : le monde change
mais pas notre volonté réciproque de travailler ensemble.
Nous étions aux côtés du Groupe lors des événements clés qui
ont jalonné son histoire au cours des vingt dernières années,
en particulier pour le financement du viaduc de Millau. Eiffage
a fait preuve avec ce projet d’une audace extraordinaire qui lui
a permis de renforcer son rayonnement international à partir
de 2002. Nous sommes aussi intervenus en 2006, lors du
rachat, avec le fonds d’investissement australien Macquarie,
du réseau français des Autoroutes Paris-Rhin-Rhône (APRR).
CM-CIC assure aussi la gestion de l’ensemble des paiements
par cartes bancaires de tous les utilisateurs mais également la
gestion du télébadge poids lourds, via AXXES, filiale commune
entre le Crédit Mutuel et les principaux réseaux autoroutiers
dont APRR.
Nous étions également en 2007 aux côtés d’Eiffage, lorsqu’il a
fait face aux ambitions de l’espagnol Sacyr et affronté l’adversité
avec ténacité et succès. Depuis 2009, nous sommes intervenus
pour le financement de grands chantiers emblématiques
comme l’autoroute A65 Pau-Langon, des hôpitaux, notamment
le Centre hospitalier sud-francilien, des prisons et le Grand
Stade Lille Métropole. Au quotidien, le groupe Crédit Mutuel,
qui s’appuie sur un puissant maillage hexagonal, accompagne
Eiffage pour la réalisation de ses multiples chantiers grâce à
l’émission de cautions sur marchés et de garanties à première
demande. Fort d’une histoire commune, nos deux entreprises
partagent également les valeurs de la force du terrain sur
lesquelless ils s’appuient au jour le jour. n
SPÉCIAL 20 ANS
Florence Darmon
Hubert Reeves
Directeur général de l’École
Spéciale des Travaux Publics,
du bâtiment et de l’industrie
(ESTP-Paris)
Astrophysicien,
président de Humanité
et Biodiversité
“J’ai découvert Eiffage”
J
e savais Eiffage constructeur du viaduc de Millau, ce qui,
déjà, m’avait émerveillé d’autant plus que l’image de ce pont
est associée à ce que dit notre ami Bernard Chevassusau-Louis, membre de notre Comité d’orientation : « Il faut
bien comprendre, par exemple, que toute la révolution
industrielle s’est fondée en “décapitalisant” du service écologique
de la planète, en puisant abondamment dans un réservoir qui s’est
constitué pendant des périodes très longues. On peut aussi voir
le viaduc de Millau sous cet angle, et le béton, l’acier ou l’énergie
qui ont été nécessaires à sa construction ne sont que le résultat
de processus écologiques qui s’étalent sur des millions, voire des
milliards d’années. »
L’occasion me fut donnée de m’intéresser de plus près à Eiffage,
en tant que président de l’association Humanité et Biodiversité (1)
et j’en fus très heureux car mes préoccupations et les exigences
de préservation de la biodiversité portées par l’association
se rejoignent et il m’importait d’en savoir davantage sur la
politique du Groupe en matière de développement durable.
Eiffage m’apparaît avoir compris et mesuré les enjeux, respecter
les règles du droit qui sont autant de contraintes acceptées
quand elles ne sont pas devancées par l’équipe dirigeante. Par
ailleurs, les travaux dont il est le maître d’œuvre bénéficient de la
biodiversité du passé lointain et impactent la biodiversité actuelle.
Au moins cherche-t-il à éviter, réduire ou réparer les atteintes
portées à la nature… Au-delà, on sent aussi la volonté d’inventer,
de faire autrement. Le modèle du XXI e siècle ne sera pas celui
du XXe. Je pense qu’Eiffage construit solidement à la fois pour
l’avenir et pour son propre avenir. n
“Nous souhaitons
établir avec Eiffage
un partenariat
de long terme”
E
iffage fête ses 20 ans, ce qui signe une certaine
maturité. La nouvelle gouvernance va apporter au
Groupe un nouveau souffle, lui permettre de définir
de nouveaux caps tout en confortant des bases
solides. Dans ce contexte, je me félicite qu’Eiffage
ait décidé de parrainer la promotion 2015 de l’ESTP sachant
que notre école diplôme 600 ingénieurs chaque année.
Forclum (aujourd’hui Eiffage Énergie) en 1992 et Eiffage en
2003 avaient déjà accompagné nos élèves. Nous souhaitons
à présent établir un partenariat de long terme avec le Groupe,
avec lequel nous n’avions pas jusqu’ici de liens aussi forts
qu’avec Bouygues ou Vinci alors qu’Eiffage est le troisième
major du secteur. J’y suis d’autant plus attachée que j’ai
travaillé chez Fougerolle en 1989 dans le bureau d’études
« Projetud ».
L’ESTP se définit comme l’école des grands projets, ce qui
correspond bien à l’ADN d’Eiffage. Cette relation n’est en rien
unilatérale : nous adaptons nos formations aux besoins de nos
partenaires. Jacques Huillard, le président de la branche Métal,
participe à notre gouvernance en siégeant à notre conseil
d’administration et contribue ainsi à orienter le développement
de l’ESTP en fonction des besoins de la profession. n
(1)
Humanité et Biodiversité, association reconnue d’utilité publique, cherche à faire émerger dans
la société les défis posés par l’érosion de la biodiversité et propose des solutions pour y faire face.
Avril 2013 15
Le viaduc de Millau
La pyramide du Louvre
Le Grand Palais
Le pont levant Gustave-Flaubert
L’Hôtel-Dieu à Marseille
Le musée Picasso
Passionnément
Le Grand Stade Lille Métropole
Le pont Faidherbe
La Passerelle d’accès
au Mont-Saint-Michel
La plate-forme de forage Anguille
Le tunnel sous la Manche
La Fondation Louis Vuitton
La LGV Perpignan-Figueras
La ville d’été d’Arcachon
Le Centre hospitalier sud-francilien
Savoir faire
la différence
La tour UP-site à Bruxelles
La tour Majunga
La route des Tamarins
L’autoroute Dakar-Diamniadio
La LGV Bretagne-Pays de la Loire
L’ aéroport de Berlin
La gare de Liège
SPÉCIAL 20 ANS
20 ans  
de réalisations  
emblématiques 
et de chantiers  
exceptionnels
Avril 2013 17
I Portfolio
Le viaduc de Millau
O Le viaduc de Millau (Aveyron) est le pont de tous les records . Il aura fallu 14 ans de préparation,
trois ans de construction (2001-2004), la mobilisation de toutes les branches d’Eiffage et l’engagement de
près de 500 compagnons au plus fort des travaux pour le réaliser. Cet ouvrage, qui constitue le maillon
le plus spectaculaire de l’A75 Clermont-Ferrand-Béziers, culmine à 343 mètres de hauteur et s’étend sur
2 460 mètres. Conçu par l’ingénieur français Michel Virlogeux et dessiné par l’architecte britannique
Sir Norman Foster, il est composé de piles minces, aux lignes élancées, et d’un tablier léger qui effleure la
vallée en seulement sept points, alors que sa construction a nécessité 85 000 m3 de béton et 36 000 tonnes
de charpente métallique. Depuis son ouverture à la circulation le 16 décembre 2004, le viaduc a déjà vu
passer plus de 37 millions de véhicules.
18
synergie
LE MAGAZINE DU GROUPE
SPÉCIAL 20 ANS
Avril 2013 19
I Portfolio
L’aménagement du Grand Louvre
O En
1989, les parisiens inaugurent la pyramide du Louvre. Son édification suscita à
l’époque beaucoup de controverses. Ce triangle de verre et de métal n’était pas du goût
de tous. L’œuvre de l’architecte sino-américain Ieoh Ming Pei s’est aujourd’hui imposée.
La pyramide, qui occupe une surface à sa base de 1 000 m 2, s’élève à près de 22 mètres
au-dessus du sol et a nécessité 95 tonnes d’acier, 105 tonnes de châssis en aluminium
et 603 losanges de verre. La construction métallique fut confiée à CFEM (aujourd’hui
Eiffage Construction Métallique). La « grande pyramide » est entourée de répliques
bien plus petites et d’une pyramide inversée, construite sous le Carrousel du Louvre.
C’est aujourd’hui un symbole de Paris et l’un des lieux les plus fréquentés de la capitale.
Eiffage a également participé au fil des années à la réhabilitation des ailes adjacentes et
à la mise en lumière du plus grand musée du monde.
20
synergie
LE MAGAZINE DU GROUPE
SPÉCIAL 20 ANS
Le Grand Palais
O La restauration du Grand Palais à Paris aura été l’un des morceaux de bravoure accompli par Eiffel
(maintenant Eiffage Construction Métallique) dans les années 2000. L’entreprise réalisa la rénovation
complète des charpentes métalliques, de la nef et des verrières. Une fois confortées les fondations de l’édifice,
les pièces de la charpente, qui pesait 500 tonnes, furent restaurées, et le dôme entièrement réparé. L’immense
verrière de 15 000 m2 fut remplacée par du verre feuilleté plus résistant. En face, le Petit Palais fit l’objet d’une
restructuration lourde menée par les équipes d’Eiffage Construction. 7 000 m2 supplémentaires furent bâtis,
dont un auditorium et deux étages de réserves. Les surfaces d’exposition permanente furent portées de
3 000 à 5 000 m2 et celles dédiées aux évènements temporaires de 1 800 à 2 200 m2.
Avril 2013 21
I Portfolio
22
synergie
LE MAGAZINE DU GROUPE
SPÉCIAL 20 ANS
Le pont levant Gustave-Flaubert
O L’ouvrage ne donne en rien une impression de lourdeur. L’œil est frappé par la pureté des lignes de force
et l’élégance qui s’en dégage. Pourtant, le pont levant Gustave-Flaubert de Rouen (Seine-Maritime), qui fut
érigé entre 2004 et 2007 par Eiffage Travaux Publics et Eiffage Construction Métallique, atteint 86 mètres
de haut et a une portée de 120 mètres. Conçu pour laisser passer les grands voiliers qui convergent vers la
capitale normande une fois tous les quatre ans lors de l’Armada tout en permettant le passage de 50 000
véhicules par jour, il compte deux tabliers métalliques de 17 mètres de largeur pour 4,5 mètres de hauteur
qui pèsent chacun 1 350 tonnes. Pour porter lesdits tabliers à 55 mètres de hauteur, huit treuils, reliés à
64 poulies via cinq kilomètres de câbles de levage, et 450 contrepoids sont mis en mouvement.
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synergie
LE MAGAZINE DU GROUPE
SPÉCIAL 20 ANS
Le Grand Stade Lille Métropole
O C’est
une première mondiale. Le Grand Stade Lille Métropole (Nord), qu’Eiffage a livré en 2012, se
transforme en 24 heures en Zénith ou en Palais des sports. Il peut accueillir, par tous les temps, des
matchs de football et de rugby et de grands concerts (jusqu’à 50 000 spectateurs). Son toit mobile est
capable, en dépit de ses 2 000 tonnes, de se refermer en 30 minutes afin de se jouer des intempéries.
Autre merveille de technologie, la partie nord de la pelouse, déployée sur un immense plateau
métallique de 4 400 tonnes, est rétractable. Une boîte à spectacles apparaît alors, qui se convertit en
Palais des sports ou en salle de concert. L’édification du Grand Stade a nécessité le déblaiement de
350 000 m 3 de terre, le forage de 1 798 pieux et l’emploi de 80 000 m 3 de béton et de 10 000 tonnes de
charpente métallique.
Avril 2013 25
I Portfolio
L’Hôtel-Dieu à Marseille
O 194 chambres dont 14 suites, un centre de conférences, un bar, une brasserie, un restaurant
de spécialités, un espace culturel, une piscine intérieure et un spa : après avoir été durant
des siècles un hospice puis un hôpital, l’Hôtel-Dieu à Marseille (Bouches-du-Rhône) a été
entièrement reconverti en hôtel cinq étoiles. Il comptera aussi un programme de 85 logements
dédiés à la location. Livré en mars 2013, le nouvel édifice a été inauguré en avril. Idéalement
placé à deux pas du Vieux-Port, la restructuration de ce bâtiment du xvie siècle a été confiée par
le promoteur immobilier Cogedim à Eiffage Construction et Eiffage Énergie fin 2009 et menée
sous la houlette de deux cabinets d’architecture, Antony Béchu et Tangram Architectes, et
l’agence Nuel pour la décoration intérieure.
26
synergie
LE MAGAZINE DU GROUPE
SPÉCIAL 20 ANS
Le musée Picasso
O Pradeau & Morin, filiale d’Eiffage Construction spécialisée dans la réhabilitation du patrimoine,
rénove l’Hôtel Salé à Paris, bâtiment baroque classé monument historique. Il abritera à compter de
2014 le plus grand musée Picasso du monde. L’édifice, situé au cœur du quartier du Marais, n’était
plus aux normes de sécurité alors qu’il accueillait chaque année près de 500 000 visiteurs. Les
archives étaient stockées au dernier étage, à la merci d’un incendie. Le projet de restructuration
architecturale prévoit de tripler la surface d’exposition. Les équipes d’Eiffage restaurent les moulures
en stuc et les boiseries d’époque, les sculptures intérieures du grand escalier, ainsi que toutes les
fenêtres qui doivent conserver les caractéristiques d’origine tout en offrant les qualités thermiques
et de sûreté des vitrages modernes.
Avril 2013 27
I Portfolio
Le pont Faidherbe
O Situé
à 500 mètres de l’Océan Atlantique et à 30 km de l’embouchure du fleuve Sénégal,
le pont Faidherbe de Saint-Louis du Sénégal a connu en 2009 et 2010 un véritable lifting.
L’ouvrage, dont la construction remonte à 1897, était menacé de ruine tant il était corrodé.
Les travaux de restauration de ce pont long de 515 mètres ont permis de remplacer les
anciennes travées fixes et mobiles par de nouvelles qui furent fabriquées à l’identique en
France puis expédiées au Sénégal par containers. Le mécanisme de la travée tournante,
conçue pour permettre le passage des bateaux, a été remis en marche alors qu’il était
bloqué depuis des décennies. Chaque travée a été reconstituée sur une aire d’assemblage
aménagée à côté du pont. Les équipes d’Eiffage Construction Métallique n’avaient que
vingt-quatre heures pour mettre en place chaque nouvel élément.
28
synergie
LE MAGAZINE DU GROUPE
SPÉCIAL 20 ANS
La passerelle d’accès au Mont-Saint-Michel
O Pour
désensabler le Mont-Saint-Michel (Manche), « merveille de l’Occident », une passerelle est
en construction afin de remplacer l’ancienne digue qui favorisait le dépôt des sédiments. L’ouvrage
a été conçu par l’architecte Dietmar Feichtinger comme un trait d’union aussi fin que possible entre
l’abbaye et le continent. Il court sur 756 mètres de long et mobilise 2 000 tonnes de charpente
métallique. Les différents tronçons sont fabriqués en série à l’usine de Lauterbourg (Bas-Rhin)
d’Eiffage Construction Métallique et posés au rythme de deux par semaine. De son côté, Eiffage
Travaux Maritimes et Fluviaux réalise les dalles en béton qui recouvriront la passerelle et les culées
à chaque extrémité afin d’assurer la transition avec la terre ferme, ainsi qu’un poste de refoulement
des eaux usées et un bassin de réserve incendie.
Avril 2013 29
I Portfolio
La plate-forme de forage Anguille
O 800
tonnes d’acier, 65 km de câbles électriques, 1 200 tonnes de pieux métalliques : la plate-forme
pétrolière Anguille avait tout d’un chantier hors normes. Cette « tête de puits », située sur le champ
pétrolier éponyme au large du Gabon et destinée à réceptionner les pipelines qui remontent du forage,
a été entièrement construite sur le site de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) d’Eiffage Construction
Métallique en l’espace de quatorze mois en 2010 et 2011. Elle fut ensuite convoyée durant cinq semaines
sur une barge spéciale, puis installée à l’aide d’une grue flottante au large des côtes gabonaises, avant
d’être ancrée à près de 30 mètres de profondeur. Ce projet clé en main a mobilisé 350 personnes.
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synergie
LE MAGAZINE DU GROUPE
SPÉCIAL 20 ANS
Le tunnel sous la Manche
O Six
années auront été nécessaires pour mener à bien le plus titanesque chantier du xxe siècle, la
réalisation du tunnel sous la Manche. Le GIE chargé de le concevoir regroupait dix sociétés françaises
et britanniques, dont SAE. Le forage commença en décembre 1987 pour s’achever en juin 1991. Durant
plus de 42 mois, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, onze tunneliers opérèrent à raison d'une douzaine
de centimètres à la minute. Au final, 8 millions de m3 de déblais ont été extraits de part et d’autre et
trois tunnels forés par 45 à 75 mètres sous le niveau de la mer. Pour les recouvrir, 720 000 voussoirs
en béton à haute performance formant le cintre de la voûte et pesant entre 750 kg et 8 tonnes, ont été
fabriqués et ajustés. Le tunnel fut inauguré et ouvert au service en mai 1994.
Avril 2013 31
I Portfolio
La Fondation Louis Vuitton
OEst-ce une chrysalide, prête à prendre son envol quand elle deviendra papillon ?
Un vaisseau futuriste avec ses voiles ? La Fondation Louis Vuitton pour la création,
conçue par l’architecte américano-canadien Frank Gehry, se déploie dans le bois
de Boulogne (Paris), à l’arrière du Jardin d’acclimatation. Eiffage Construction
Métallique s’est vu confier en mai 2009 la réalisation des 12 verrières qui enveloppent
et surplombent la structure principale du bâtiment. Elles ont nécessité plus de
150 000 heures d’études ! 3 430 panneaux verriers tous différents sont mis en œuvre
afin de réaliser les 13 500 m2 de voiles vitrées. Pour les rattacher à l’édifice de base, une
charpente innovante a été produite et assemblée, à raison de 2 000 tonnes d’acier
carbone, 800 m3 de poutres en bois et 1 500 tonnes d’inox à haute résistance mécanique.
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synergie
LE MAGAZINE DU GROUPE
SPÉCIAL 20 ANS
Avril 2013 33
I Portfolio
La LGV Perpignan-Figueras
O Le tunnel du Perthus est la pièce maîtresse de la LGV Perpignan-Figueras, première ligne ferroviaire
permettant de franchir les Pyrénées à grande vitesse. Deux années durant, un tunnelier de 150 mètres de
long et de 2 300 tonnes a taillé la roche pour réaliser cet ouvrage de 8,2 kilomètres de long. En février 2009,
Eiffage et son partenaire espagnol ACS Dragados livraient avec fierté cette interconnexion innovante de
44,4 kilomètres entre la France et l’Espagne par lesquels peuvent transiter des TGV (350 km/h) mais aussi
des trains de fret (120 km/h). Toutes les compétences du Groupe ont été mises à profit : Eiffage Travaux
Publics pour les ouvrages d’art, les terrassements, la pose des voies, Eiffage Construction pour les bâtiments
techniques et les murs antibruit, Eiffage Construction Métallique pour les tabliers de plusieurs viaducs et
Eiffage Énergie pour le génie électrique.
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synergie
LE MAGAZINE DU GROUPE
SPÉCIAL 20 ANS
Avril 2013 35
I Portfolio
La Ville d’été d’Arcachon
OL’inauguration mi-mars 2012 de la Ville d’été d’Arcachon (Gironde) a marqué l’épilogue d’un chantier de plus de quatre ans. Eiffage
Construction a rebâti, en plein centre-ville, 70 000 m2 de planchers sur une superficie de trois hectares en respectant l’identité
architecturale de cette station balnéaire, née dans la seconde moitié du XIXe siècle et réputée pour ses villas d’époque. 1 200 mètres
linéaires en façades ont été créés et décorés avec soin – des charpentes aux balcons en passant par les frontons, les pignons et les
mosaïques. Le projet a aussi inclus 5 500 m2 de commerces, 337 appartements neufs, un cinéma et un parking public de 650 places.
Eiffage Construction a attesté une nouvelle fois de sa triple compétence d’aménageur, de promoteur immobilier et de constructeur.
36
synergie
LE MAGAZINE DU GROUPE
SPÉCIAL 20 ANS
Le Centre hospitalier sud-francilien
OLe Centre hospitalier Sud Francilien, bâti sur les communes d’Évry et de Corbeil-Essonnes (Essonne), permet
de couvrir les besoins d’une population de 600 000 habitants et regroupe cinq grands pôles de soins : chirurgie,
médecine, médecine tumorale, psychiatrie, femme-mère-enfant. Les travaux, qui ont commencé en 2007 pour
une livraison début 2011, ont mobilisé 400 personnes pour le gros œuvre et 1 500 pour le second œuvre. Pour
ce bâtiment d’une surface utile de 110 000 m², 400 000 m 3 de terrassements, 179 000 m3 de béton, 9 600 tonnes
d’armatures, 300 km de câblages courants forts, 850 km de câblages courants faibles et 30 km de fibres optiques
ont été nécessaires. Cet établissement de santé certifié NF Bâtiments tertiaires-démarche HQE® (Haute qualité
environnementale) se distingue aussi par le recours aux énergies renouvelables : 80 % de l’énergie provient d’une
chaudière tri-génération (production de chaleur, de froid et d’électricité) alimentée au bois.
Avril 2013 37
I Portfolio
La tour UP-site
38
synergie
O UP-site à Bruxelles promet d’être la plus haute tour de Belgique avec 140 mètres de hauteur.
Imaginée par les architectes bruxellois A2RC et les français Ateliers Lion Architectes et bâtie
par Valens, filiale d’Eiffage Benelux, pour le compte de la société de promotion Atenor, cette
construction de standing répondra aux normes les plus strictes de confort et d’économie
d’énergie. Elle comptera 252 appartements variant du pied-à-terre urbain au prestigieux «
penthouse » en passant par l’appartement familial. L’ensemble immobilier, qui s’étend sur
122 000 m², comprendra aussi un groupe d’immeubles-terrasses au gabarit plus modeste ainsi
qu’un complexe de bureaux. Les travaux qui ont débuté en 2010 devraient s’achever en 2 014.
LE MAGAZINE DU GROUPE
La tour Majunga
O Édifier un gratte-ciel de 49 niveaux et de 193 mètres de hauteur sur un
terrain très étroit, cerné d’immeubles et de tours, tel est le défi technique
et logistique qu’Eiffage Construction Grands Projets relève à la Défense
(Hauts-de-Seine) sur le chantier Majunga. Jusqu’à 600 personnes seront
mobilisées pour bâtir cette tour, dessinée par l’architecte Jean-Paul
Viguier pour Unibail-Rodamco. Après les travaux de soutènement, la
réalisation du radier de 3 mètres d’épaisseur, soit 6 000 m3 de béton, a
constitué la première étape clé avant celle des sept niveaux de socles.
Goyer, le façadier d’Eiffage branche métal, a commencé à l’automne
2012 la mise en place des 35 000 m2 de façades de cet édifice original
avec sa forme biseautée en forme de vague. Eiffage Énergie réalisera
l’ensemble de l’installation électrique. Livraison prévue fin 2013.
Avril 2013 39
I Portfolio
La route des Tamarins
O C’est une artère longue de près de 34 kilomètres qui permet aux habitants de l’île de La Réunion (Océan
Indien) de rallier aisément Saint-Paul au nord à l’Étang-Salé au sud. Les branches travaux publics et métal ont
construit, entre 2005 et 2009, plus de la moitié de cette nouvelle voie. Pour réaliser les 14 premiers kilomètres
entrecoupés de nombreuses ravines, 2,5 millions de mètres cubes de terre ont été déblayés et 43 ouvrages
d’art édifiés dans une zone hétérogène où les brise-roches hydrauliques étaient inefficaces. Points d’orgue de
cette route, le viaduc de la Grande Ravine – pont autoroutier qui franchit une brèche large de 280 mètres et
profonde de 170 mètres sans appui intermédiaire –, celui de Saint-Paul – pont de 756 mètres de long construit par
encorbellements successifs –, ainsi que le viaduc de la Ravine trois bassins.
40
synergie
LE MAGAZINE DU GROUPE
SPÉCIAL 20 ANS
Avril 2013 41
I Portfolio
L’autoroute Dakar-Diamniadio
O L’autoroute
Dakar-Diamniadio – voie de 25 kilomètres qu’Eiffage construit et exploitera
pendant 30 ans –, ouvre le Sénégal sur l’avenir. Ce premier maillon permettra de faciliter
l’accès à Dakar et au nouvel aéroport international, tout en améliorant la mobilité urbaine.
Après la mise en service d’un premier tronçon fin 2011, puis d’un second fin février 2012,
l’autoroute doit être intégralement ouverte au trafic le 1er août 2013. Le succès est déjà là.
En évitant les bouchons à la sortie de Dakar, les automobilistes réalisent des économies
de carburant qui compensent le prix du péage.
42
synergie
LE MAGAZINE DU GROUPE
SPÉCIAL 20 ANS
La ligne à grande vitesse Bretagne-Pays de la Loire
O C’est le plus grand contrat jamais remporté par Eiffage. Le Groupe réalise la future ligne à grande
vitesse Bretagne-Pays de la Loire dite « BPL » qui reliera Le Mans (Sarthe) à Rennes (Ille-et-Vilaine)
sur 182 kilomètres, fin 2016. La capitale bretonne sera alors à moins d’1 h 30 de Paris contre plus
de 2 h aujourd’hui. Le contrat de partenariat de 3 milliards d’euros a été signé le 28 juillet 2011
entre Eiffage Rail Express, filiale du groupe, et Réseau Ferré de France. BPL a tout d’un chantier
pharaonique, tant en termes de terrassement – 29 millions de mètres cubes de déblais et 17 millions
de mètres cubes de remblais – que de génie civil. Un peu plus de 180 ouvrages de rétablissement
vont être édifiés dont neuf viaducs, six tranchées couvertes et sept sauts de moutons.
Avril 2013 43
I Portfolio
Le nouvel aéroport de Berlin
O Il
s’agit du plus important contrat qu’Eiffel Deutschland Stahltechnologie ait jamais
eu à réaliser : la construction en 2009 et 2010 du toit du nouvel aéroport de Berlin,
dans le sud-est de la ville. À lui seul, le terminal central s’étend sur 48 000 m 2 et atteint
une hauteur de 33 mètres. 220 compagnons ont été mobilisés pour relever le défi. Il a
fallu concevoir et fabriquer 10 000 tonnes d’acier en l’espace de quatorze mois puis
l’ensemble a été assemblé en seulement trente semaines, sachant que la structure
métallique « flotte » sur 30 piliers. Côté matériels, deux grues mobiles de 750 tonnes
et trois autres de 300 tonnes, ainsi que des équipements de transport spéciaux ont été
nécessaires pour terminer les travaux dans les temps.
44
synergie
LE MAGAZINE DU GROUPE
SPÉCIAL 20 ANS
La gare de Liège
O Des arches de béton blanc formant une nef baignée de lumière, une silhouette de raie aux ailes
immenses : la gare de Liège en Belgique, créée par l’architecte catalan Santiago Calatrava et inaugurée
en septembre 2009, a bien des atouts. Les courbes harmonieuses de l’édifice le rendent fluide, aérien, en
dépit de ses 10 000 tonnes d’acier. Sa blancheur se marie avec bonheur avec les 29 000 m2 de pierre bleue
posée sur les quais et les passages qui assurent la connexion entre deux quartiers de la ville. Duchêne,
filiale d’Eiffage Benelux, a réalisé le gros œuvre du bâtiment des voyageurs et du parking de 19 000 m2 et
modernisé les infrastructures ferroviaires. Les travaux ont été menés sans entraver l’activité quotidienne
de la gare d’une des plus importantes villes belges.
Avril 2013 45
Jean-Claude Mutel
Évelyne Osmani
Jean-Pierre Gerner
Gilles Sevin
Ingrid Jouve
Laurent Almendros
Thierry Botz
Béatrice Brénéol
Bertrand Charles
Famille Lagouge
Jean Carré
Sylvie Dumas
Dominique Vitry
Valérie David
Valérie Boniface
Alexandre Le Nevé
Fanny Rottigni
Pierre Faure-Geors
Benoît Duthoit
Pierre Guilleminot
Gérard Sénac
Emeric de Foucauld
46
synergie
LE MAGAZINE DU GROUPE
SPÉCIAL 20 ANS
Eiffage :
ce sont eux  
qui en parlent  
le mieux
Des milliers de collaborateurs d’Eiffage ont concouru à
la réussite du Groupe. Du viaduc de Millau au Grand Stade
Lille Métropole, ils témoignent que l’innovation, l’audace
et l’expertise font partie de l’ADN d’Eiffage. Ils disent leur
fierté de réaliser ou d’avoir réalisé des bâtiments, des
ouvrages et des infra­s tructures dont certains étaient/
sont hors du commun.
Eiffage est une entreprise remarquable pour l’intégration
des populations issues de l’immigration ou par l’importance
en son sein de l’actionnariat salarié. Le Groupe s’attèle
à contribuer à la vie de la cité, comme en attestent la
Fondation Eiffage, le souci de la préservation du patrimoine
ou encore la politique de développement durable, et est
très attentif à la sécurité, notamment à celle de ses
collaborateurs.
La nouvelle génération est déjà là, prête à prendre la
relève. Et son attachement à Eiffage et aux métiers du
BTP, « qui offrent la possibilité de travailler avec un panel
de personnes de tous horizons, de formations très
différentes », est déjà sensible.
Avril 2013 47
I L’innovation comme ADN
➜ Un groupe qui aime les grands challenges
“Réaliser des bâtiments exceptionnels
fait partie intégrante de la culture
d’Eiffage”
Jean-Claude Mutel,
directeur du projet du Grand Stade Lille Métropole
«R
éaliser des ouvrages ou des
bâtiments exceptionnels et
innover pour aller au-delà
des solutions techniques connues fait
partie intégrante de la culture d’Eiffage.
Fougerolle, l’une des deux sociétés qui
ont été à l’origine du Groupe, avait édifié
le pont de Tancarville, en Normandie,
qui était lors de son inauguration le plus
grand pont suspendu d’Europe. Plus
récemment, la LGV franco-espagnole
Perpignan-Figueras a témoigné de
la capacité d’innovation d’Eiffage et
de notre partenaire ACS-Dragados.
Nous avons réalisé l’infrastructure
mais aussi le système de signalisation
ferroviaire – ce qui n’avait jamais
été fait auparavant par une seule et
même entreprise. Le Grand Stade Lille
Métropole (Nord) est aussi le fruit
48
synergie
LE MAGAZINE DU GROUPE
de notre inventivité et a permis au
Groupe d’aller au-delà des normes
existantes. Le toit mobile constitue, en
effet, une première en France tandis
que la demi-pelouse rétractable est,
elle, une première mondiale ! Pour
la réaliser, nous avons mis en œuvre
des techniques hydrauliques de
pilotage et de contrôle-commande de
déplacement des vérins. Quant à la
charpente métallique du stade, elle
a été bâtie grâce à deux techniques
totalement inédites à cette échelle,
d’assemblage des membrures par des
axes et de précontrainte extérieure
des poutres. Denis Valode et Pierre
Ferret, les deux architectes, avaient
imaginé un stade hors du commun.
Eiffage a su pleinement concrétiser leur
ambition. » n
➜ une R&D pugnace
“Les bureaux d’études
d’Eiffage sont moteurs
dans nombre de projets”
Évelyne Osmani,
directeur du bureau d’études
structures d’Eiffage Construction
«L
’innovation a tou­jours été un axe
directeur fort chez Eiffage et n’a
cessé de monter en puissance.
La mise au point de la pompe à chaleur
PAC R2® en atteste et, plus récemment, celle
de murs coffrants à isolation intégrée et
autres systèmes constructifs très novateurs.
La R&D est présente au quotidien dans
l’entreprise. Le bureau d’études structures
d’Eiffage Construction, que je dirige,
SPÉCIAL 20 ANS
➜ des ouvrages exceptionnels
“Nous avons mis au point pour la construction
du viaduc de Millau un système inédit de poussage
du tablier métallique”
Jean-Pierre Gerner,
directeur du métier ponts et ouvrages d’art chez Eiffage Construction Métallique
our la construction du viaduc
de Millau (Aveyron), à laquelle
j’ai eu la chance de prendre
part en tant que directeur travaux d’Eiffage
Construction Métallique, nous avons multiplié
les innovations. Nous avons d’abord choisi
de construire le tablier sur des plates-formes
d’assemblage et d’en réaliser la mise en place
par lancements successifs. Cette solution était
la plus pertinente pour travailler en toute
sécurité, dans la mesure où elle limitait
d’autant les travaux en hauteur, et permettait
de respecter le délai de réalisation de trois
ans. Comme les piles du pont atteignaient
des records (la plus haute frisant les
245 mètres) et qu’il nous fallait, pour les
édifier, utiliser des étaiements métalliques
eux aussi de très grande hauteur, nous avons
développé un système inédit de poussage
afin de limiter les efforts horizontaux en cours
de construction. L’association d’imposants
matériels mécaniques, de composants
hydrauliques (vérins et centrales) et de
matériel électronique, a permis de relever le
défi. Le mode de construction et de montage
des pylônes était égale­ment exceptionnel. Une
fois préfabriqués, les sept pylônes métalliques,
qui supportent chacun 22 haubans et dont
le poids unitaire atteint 700 tonnes, ont été
transportés sur le tablier, puis hissés et posés à
la verticale des piles. De la sorte, chacun d’eux
fut monté en moins de 12 heures !
De même à Lille (Nord), pour réduire les
déformations des méga-poutres du Grand
Stade lors du déplacement de la toiture mobile,
un système de précontrainte extérieure a été
associé à la charpente. La hauteur des poutres
a été ramenée de 24 à 16 mètres de manière à
éviter toute gêne visuelle aux spectateurs qui
prennent place dans les rangées hautes des
gradins. Le hissage en moins de dix heures de
l’ensemble de la toiture, dont le poids dépassait
7 400 tonnes, a constitué lui aussi une belle
prouesse technique. Autant de nouveaux
modes opératoires qui attestent des savoirfaire et de la capacité d’innovation d’Eiffage,
qui compte dans chacune de ses branches des
bureaux d’études spécifiques et opère, en ce
qui concerne plus spécifiquement la branche
métal, dans de multiples secteurs. » n
métallique), et réalisé les plans d’exécution
du gros-œuvre et des fondations pour
Eiffage Travaux Publics. Nous avons aussi
retravaillé la conception d’ensemble de la
tour Majunga, dans le quartier d’affaires
de la Défense, où les descentes de charges
peuvent atteindre 4 000 tonnes par poteau,
et assuré l’ensemble des études d’exécution
de l’ouvrage. Dans cette étude, nous
avons développé des outils de prévision
des raccourcissements différentiels entre
porteurs. De manière générale, nous
travaillons aussi avec l’Association française
de génie civil (AFGC) ou avec l’Association
universitaire de génie civil (AUGC)
sur le concept de robustesse et sur les
problématiques de la fiabilité des structures.
Et nous apportons notre contribution à
la rédaction des « Eurocodes », les
nouveaux codes de calcul européens qui
gouverneront l’ensemble de la profession
de la construction d’ici quelques années. » n
«P
regroupe
50 personnes
dont près
de trente projeteurs et quinze ingénieurs
qui réalisent des études de conception et
d’exécution. Nous accompagnons ainsi la
conception et la réalisation de projets phares
du Groupe et sommes moteurs dans bien
des cas. Nous avons largement participé
à la conception du stade de Lille pour en
optimiser les structures (béton et charpente
Avril 2013 49
I L’innovation comme ADN
➜ L’innovation à tous les étages
“Eiffage Énergie Électronique développe
de nouvelles compétences techniques”
Gilles Sevin, directeur d’Eiffage Énergie Électronique
«L
’innovation est un moteur de
développement et d’amélioration
de la compétitivité. Elle est
d’autant plus indispensable dans un
environnement de plus en plus concurrentiel
et de plus en plus réglementé. Les nouveaux
enjeux du développement durable poussent
aussi dans ce sens. Précisément, Eiffage
Énergie Électronique, la division que je
pilote et qui regroupe 110 collaborateurs
de la branche Énergie d’Eiffage, poursuit un
double objectif : mettre au point de nouveaux
produits dans les domaines de l’éclairage
et de la signalisation tout en améliorant
de façon continue les procédés techniques
existants pour l’ensemble de nos fabrications.
C’est animé de cette conviction que nous
avons remporté en 2009 et 2011, avec les
équipes d’Eiffage Travaux Publics et la direction
technique et scientifique d’Eiffage Énergie,
les deux grands prix lors des Trophées de
l’innovation organisés par le Groupe. En 2009,
nous avions présenté les « Lucioles®», des plots
qui peuvent s’intégrer dans de l’asphalte comme
dans du béton pour créer des motifs lumineux.
Les applications sont multiples : elles peuvent
servir d’indicateurs de direction, permettre
de baliser des pistes cyclables et des sentiers
piétonniers, ou encore signaler des passages
protégés… Puis, en 2011, nous avions créé
nos propres produits d’éclairage comme ces
dalles de plafond lumineuses équipées de LED
(Diodes électro-luminescentes), réalisées dans
notre usine de Verquin, dans le Nord. Elles
génèrent jusqu’à 40% d’économies d’énergie
par rapport à une installation traditionnelle
tout en offrant un bon rendement et en
garantissant une totale innocuité, et sont
une bonne solution face aux exigences de la
réglementation thermique 2012. Ces projets
innovants nous ont amenés à développer
de nouvelles compétences techniques et à
améliorer nos procédés de fabrication, ce que
nous mettons à profit dans notre prospection
commerciale. » n
➜ zoom sur les trophées de l’innovation
“nous cherchons à impliquer
tous les services de l’entreprise”
Ingrid Jouve,
responsable qualité environnement et coordinatrice des trophées
de l’innovation, Eiffage Construction
«L
es trophées de l’innovation
organisés par toutes les branches
du Groupe tous les deux ans
au plan national ont suscité de véritables
avancées. Ainsi, les équipes d’Eiffage
Construction et d’Eiffage Énergie ont
développé la pompe à chaleur PAC R2®,
50
synergie
LE MAGAZINE DU GROUPE
appareil polyvalent qui assure à la fois la
ventilation double-flux, la production d’eau
chaude sanitaire et le chauffage des logements.
Des modules de salles de bain baptisés HVA
Concept® ont été aussi mis au point : ils sont
préfabriqués en usine et ne nécessitent ensuite
que deux raccordements pour être installés.
Les projets de logements « Éco-Éco », à la fois
économiques et écologiques, visent, pour
leur part, à mieux répondre aux besoins des
accédants à la propriété. Afin de diminuer les
risques d’accidents, nos collaborateurs ont,
par ailleurs, lancé de nombreuses idées telles
que les lisses de garde-corps ou les quais de
déchargement des camions qui sont à présent
répandus sur nos chantiers.
Pour porter la politique stratégique
d’innovation, nous avons constitué au sein
de la branche un réseau de près de trente
personnes. Nous cherchons à impliquer tous
les services de l’entreprise – opérationnels,
R&D, fonctions support comme les achats
ou les services commerciaux… – et tous
les domaines d’activité – en favorisant
l’amélioration des procédés et des
techniques mais aussi la prévention de
l’environnement et de la biodiversité, ou
encore la préservation de la santé au travail.
Lors de la dernière édition des trophées en
2011, plus de 115 dossiers avaient été remis
pour la seule branche Construction. Afin
d’assurer le management de l’innovation
indépendamment des Trophées, nous avons
choisi de valoriser les initiatives prises grâce
à des vidéos, elles-mêmes regroupées sur un
site Internet dédié. » n
I une entreprise singulière
SPÉCIAL 20 ANS
➜ un esprit de famille
EIFFAGIENS DE PÈRE EN FILS
Philippe Lagouge, maçon grutier,
Eiffage construction
E
iffage prend parfois des allures de
groupe familial. Ainsi, dans la famille
Lagouge, en Picardie, on est « Eiffagien »
de père en fils. « Mes quatre frères, Didier,
Frédéric, Jean-Marc et Thierry travaillent au
sein du Groupe comme mes deux fils, Aurélien
et Julien, et deux de mes neveux, Alexandre et
Tanguy », énumère, amusé, Philippe Lagouge,
46 ans, grutier-bancheur-coffreur chez Eiffage
Construction. Le dernier arrivé, Tanguy, fait
ses armes comme apprenti, tandis qu’Aurélien
a décroché fin décembre 2012 un CDI comme
maçon bancheur – à la « grande fierté » de son
père. Et c’est oublier son filleul, Christophe,
maçon bancheur chez Eiffage Construction
Pas-de-Calais.
De g. à d. : Jean-Marc Lagouge, maçon finisseur, Julien
Lagouge, apprenti maçon deuxième année, Didier
Lagouge, chef d’équipe, Tanguy Lagouge, apprenti
première année, Philippe Lagouge, maçon grutier,
Aurélien Lagouge, maçon bancheur, Frédéric Lagouge,
maçon, Thierry Lagouge, maçon bancheur coffreur.
Philippe Lagouge est, pour sa part, entré
dans la profession en 1985. Il fait un métier
à risque mais « se sent bien chez Eiffage » et
« n’a pas eu envie de voir ailleurs ». Tous les
chantiers lui plaisent ! Il parle avec fierté de
ces 117 logements réalisés à Saint-Quentin
(Aisne) ou de cette importante maison de
retraite construite à Nogent-l’Artaud, dans le
même département. Aussi, alors qu’Eiffage
fête ses 20 ans, il salue ce « bel anniversaire »
et ne souhaite qu’une chose : « Que cela
dure ! » n
➜ L’ascenseur social
“des personnes m’ont incité à franchir
certains pas dans la hiérarchie”
Thierry Botz,
directeur d’exploitation EIFFAGE CONSTRUCTION Grand Paris LOGEMENTS
A
u fil des années, Thierry Botz, 50 ans,
n’a cessé de gravir les échelons
au sein d’Eiffage. Son BEP en
maçonnerie et béton armé en poche, il fait ses
premières armes en 1980 chez Pradeau &
Morin, devenu depuis une filiale d’Eiffage
Construction spécialisée dans les travaux
neufs et la réhabilitation du patrimoine.
Il obtient en 1982 un brevet professionnel
en alternance, l’équivalent aujourd’hui du
bac Pro. Ensuite, patiemment, il fait son
chemin. Assistant chef de chantier en 1985,
au moment où Pradeau & Morin est rachetée
par Fougerolle, il devient conducteur puis
directeur de travaux en 1994. Puis il est
promu ingénieur en chef en 2004 et directeur
d’exploitation Eiffage Construction Grand
Paris Logements en 2012.
Sa passion est intacte. Chaque chantier est
« une nouvelle aventure ». Il se souvient avec
gourmandise de la réhabilitation du Conseil
national de l’Ordre des pharmaciens à Paris
avec ses boiseries, ses parquets et son escalier
monumental en bois, ou de la construction
d’une église moderne en « béton bouchardé »
et revêtements en brique à Vanves (Hauts-deSeine). « L’ascenseur social a très bien fonctionné
pour moi, se félicite-t-il. Certaines personnes
m’ont intelligemment poussé à ne pas brûler
les étapes et, en même temps, d’autres m’ont
incité à franchir certains pas dans la hiérarchie.
Connaître ce parcours serait aujourd’hui sans
doute plus difficile. Mais nous nous devons de
perpétuer cette possibilité de monter dans la
hiérarchie qui fait partie intégrante des valeurs
d’Eiffage. » n
Avril 2013 51
I une entreprise singulière
➜ des métiers à risque
➜ un exemple d’intégration
“Respecter les
procédures au pied
de la lettre”
“J’ai beaucoup appris”
Laurent Almendros,
E
lignard chez Eiffage Énergie
C
e n’est pas de monter à 60 mètres de
haut qui impressionne le plus Laurent
Almendros, 36 ans, « lignard » chez
Eiffage Énergie Transport et Distribution.
Pourtant, équipé de pied en cap, sanglé aux
pylônes électriques, il est chargé de réparer
les lignes à haute tension ou de participer à la
réalisation de nouvelles lignes comme celle dite
Cotentin-Maine. Mais ce passionné d’escalade
n’a pas son pareil pour se jouer des cordes et
prévenir les risques de chute. Il est intarissable
sur ces entretoises en aluminium utilisées pour
éviter que les câbles à multiples faisceaux ne
s’abîment ou sur ces nouveaux câbles ACSS
dits américains, qui permettent de « transiter »
deux fois plus de puissance mais sont aussi plus
fragiles. Non, à ses yeux, le vrai danger n’est pas
l’altitude mais le risque électrique qui impose
de « respecter les procédures à la lettre ».
Cet ancien technicien en exploitation
forestière apprécie ce métier qui lui fait
parcourir la France du Sud, sa région d’origine,
au Nord et lui permet d’avoir des « points
de vue fabuleux en pleine nature », loin des
usines ou des bureaux. « L’été dernier, j’ai pris
l’hélicoptère pour travailler sur des pylônes en
Savoie. J’avais une vue imprenable sur le MontBlanc », raconte-t-il.
Ancien salarié d’un groupe papetier
américano-canadien, familier d’une gestion
à l’anglo-saxonne, Laurent Almendros trouve
qu’ Eiffage a des allures un peu vieille école.
Mais il est impressionné par la diversité des
métiers qui y sont exercés, qu’il « a encore
du mal à cerner ». 20 ans, c’est l’âge d’une
entreprise « qui reste jeune et en pleine
progression. Ce qui m’intéresse, c’est l’évolution
que connaît ce groupe multisectoriel qui ne se
repose pas sur ses lauriers.» n
52
synergie
LE MAGAZINE DU GROUPE
Bertrand Charles, constructeur professionnel
en voirie et réseaux divers
n 2009, Bertrand Charles a presque
débuté une nouvelle vie. Ce natif
de Côte d’Ivoire, aujourd’hui âgé de
50 ans et titulaire de la double nationalité,
est venu vivre dans l’Hexagone. Il avait déjà
à son actif un beau parcours : « J’ai reçu en
2007 une médaille du travail pour avoir opéré
durant des années comme conducteur d’engins
spécialisé dans le chargement des conteneurs
en Côte d’Ivoire, sur le port d’Abidjan, mais
aussi au Cameroun et au Congo, pour le
groupe Bolloré », précise-t-il.
En septembre 2009, Bertrand Charles est
orienté par une antenne des CREPI (Clubs
régionaux d’entreprises partenaires
de l’insertion) vers Eiffage Travaux
Publics. À l’issue d’un stage, il travaille
sept mois comme intérimaire avant d’être
promu constructeur professionnel en
voirie et réseaux divers. « J’aime bouger,
confie-t-il. C’est un travail difficile mais en
trois ans, j’ai beaucoup appris. Nous posons
barrières, bordures, joints, dallages, réalisons
l’assainissement et les fourreaux... ».
Et de citer comme autant de faits d’armes
les chantiers où il est intervenu à Clamart,
à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) ou
encore à la porte de Charenton (Paris).
Il s’est intégré sans difficulté. Mais le soleil
et la chaleur de l’Afrique lui manquent. Peutêtre pourra-t-il un jour renouer avec sa terre
natale alors qu’Eiffage entend bien monter
en puissance à l’international. n
➜ un modèle unique en France
“L’actionnariat
salarié, un gage
d’indépendance”
Béatrice Brénéol,
présidente de la Sicavas Eiffage 2000
«D
epuis sa création en 1993,
Eiffage n’a eu de cesse de
préserver son indépendance
en développant l’actionnariat salarié. À la
différence de Vinci ou de Bouygues, deux
poids lourds du CAC 40, Eiffage a souvent
été considéré comme une cible potentielle
de rachat. Tour à tour, la Compagnie générale
des Eaux dans les années 1990 ou l’espagnol
Sacyr à compter de 2006 ont essayé de
s’emparer de l’entreprise. Précisément,
l’ampleur de la détention des salariés a tué
dans l’œuf la tentative de prise de contrôle
de ce dernier.
Aujourd’hui, l’actionnariat salarié participe
toujours à la cohésion et à la prospérité
d’Eiffage. Au-delà du seul intérêt financier,
les salariés s’impliquent dans la vie du
Groupe. Ils en sont fiers et ils le disent !
Les collaborateurs de toutes catégories
professionnelles – des compagnons aux
cadres –, détiennent ensemble plus de 29 %
du capital, un pourcentage qui monte à
37 % en prenant en compte les titres détenus
par les dirigeants. Ainsi, 67 000 salariés et
ex-salariés sont actionnaires ! Un record à
l’échelon hexagonal. Et, sur l’exercice 2012,
en dépit du contexte économique, plus de
34 500 collaborateurs ont souscrit pour un
total de 101 millions d’euros.
À présent, l’objectif est de maintenir à
son niveau actuel cet actionnariat tout en
cherchant à faire progresser le cours de
Bourse afin que les collaborateurs puissent
recueillir pleinement les fruits de leurs
investissements. » n
I un groupe citoyen
SPÉCIAL 20 ANS
➜ La Fondation Eiffage fête ses 5 ans
“La Fondation Eiffage a soutenu financièrement
près de 100 projets en cinq ans”
Jean Carré, président de la fondation Eiffage
«I
l y a encore vingt ans, la recherche
de la qualité, la mise en place de
règles de sécurité sur les chantiers
ou la gestion des déchets étaient considérées
par les entreprises comme des contraintes
difficiles à gérer. Aujourd’hui, elles ont pris
conscience que ces nouvelles exigences
peuvent être des sources de valeur ajoutée.
De même, l’attention portée à la diversité,
à l’égalité homme/femme, à la lutte contre
l’illettrisme peuvent être des facteurs de
performance.
C’est dans cet esprit que la Fondation Eiffage
cherche à travailler. Sur cinq ans, depuis sa
création en mars 2008, 3,2 millions d’euros
ont été investis. Nous avons ainsi soutenu près
de cent projets, présentés par des salariés ou
des retraités d’Eiffage, d’aide au financement
d’associations visant à favoriser l’accès à
l’emploi, à la formation ou encore l’insertion
par le sport ou la culture. Au fil des années,
l’intérêt des collaborateurs d’Eiffage pour ces
actions citoyennes ne s’est pas démenti et leurs
propositions ont d’ailleurs gagné en qualité.
Nous avons également conclu un partenariat
sur plusieurs années avec l’association
Solidarité nouvelle pour le logement pour la
réalisation de treize logements « très sociaux ».
Notre structure, dont les actions sont illustrées
par sa devise « construire ensemble un monde
partagé », se veut un outil d’ouverture et de
solidarité. » n
➜ des efforts renouvelés pour préserver la sécurité
“Réduire les risques d’accident,
une mission majeure”
Sylvie Dumas,
chef de pôle trafic et sécurité routière chez AREA
D
éfinir des plans d’actions pour
réduire au maximum les risques
d’accident : c’est l’une des
principales missions de Sylvie Dumas,
42 ans, chef de pôle trafic et sécurité
routière chez AREA, l’une des filiales
autoroutières d’Eiffage. Un enjeu majeur.
« Je suis chargée des études sur le trafic
et du suivi de l’accidentologie, au siège
d’AREA à Bron (près de Lyon), préciset-elle. Avec mon équipe, nous analysons
systématiquement les accidents qui se
sont produits en recueillant les faits et les
données auprès des agents routiers et des
forces de l’ordre. Puis, nous cherchons à
déterminer s’ils sont liés à l’infrastructure
ou aux comportements des conducteurs.
Dans le premier cas, nous renforçons,
si nécessaire, la signalisation dans les
courbes ou les zones à visibilité réduite ou
rénovons les chaussées susceptibles d’être
glissantes en cas de pluie. En parallèle,
nous menons des campag nes de
sensibilisation des automobilistes pour
les mettre en garde, par exemple, contre
la somnolence, premier facteur d’accident
mortel sur autoroute. » Au PC sécurité
d’AREA situé à Chambéry (Savoie),
une trentaine de salariés assurent une
surveillance du réseau 7 jours sur 7 et
24 heures sur 24. De manière générale,
dans l’ensemble du groupe APRR, dont
AREA fait partie, 1 300 personnes (dont
les agents routiers et les patrouilleurs)
sur les 3 870 collaborateurs que compte le
concessionnaire autoroutier se consacrent
à la sécurité et à l’entretien – soit un tiers
de l’effectif. Une politique qui porte ses
fruits. Au cours des dix dernières années,
le nombre d’accidents corporels a été
réduit par 2,5 et le nombre de tués par
3,2 sur le réseau APRR-AREA. Sept vies
ont ainsi été épargnées sur 2011 et plus
d’une soixantaine en l’espace de dix ans. n
Avril 2013 53
I un groupe citoyen
➜ une évolution vers plus de mixité homme-femme
“hommes et femmes sont complémentaires”
Valérie Boniface,
directrice des Ouvrages Spéciaux, Eiffage construction métallique
À
seulement 38 ans, Valérie Boniface est
directrice des ouvrages spéciaux au
sein de la branche métal d’Eiffage. Son
équipe travaille notamment sur le chantier
de la fondation Louis Vuitton à Paris, édifice
qui comprend 3 430 panneaux verriers tous
différents et a nécessité 150 000 heures
d’études, mais aussi sur cette ombrière qui
est édifiée sur le Vieux-Port de Marseille
(Bouches-du-Rhône). Titulaire d’une maîtrise
en mécanique et d’un diplôme d’ingénieur
de l’école des Ponts et Chaussées, Valérie
Boniface est aujourd’hui à la tête d’un service
d’une quarantaine de personnes. Ses journées
sont rythmées par le suivi de projet, la gestion,
le fonctionnement du bureau d’études, les
contacts avec les architectes et les ingénieries.
Elle s’est intégrée facilement dans ce monde
du BTP encore très masculin et indique que le
fait d’être une femme n’a jamais constitué un
problème majeur dans sa carrière. « Travailler
avec une majorité d’hommes, ce n’est pas chercher
à s’imposer. Nous sommes complémentaires,
estime-t-elle. Les relations sont franches
et directes ! ». Cette experte de haut niveau
constate que le « métier opérationnel » qu’elle
exerce attire davantage ces dames que par le
passé. De plus en plus de femmes intègrent
ce secteur de la construction. Une nouvelle
génération pleine d’énergie et de motivation
qui apporte un nouveau regard. « Les jeunes
hommes sont habitués dès leurs études à travailler
aux côtés de jeunes filles », observe-t-elle. Valérie
Boniface a rejoint Eiffage comme responsable
de bureau d’études en 2006, après avoir
travaillé dans un bureau d’études de maîtrise
d’œuvre, ce qui lui a permis de collaborer avec
la branche Métal. « Eiffage m’a donné l’envie
de venir : j’apprécie les valeurs humaines du
Groupe. Alors que les branches étaient longtemps
concurrentes, elles travaillent aujourd’hui plus
en synergie. Le travail se fait plus aisément entre
chacune d’elles », conclut-elle. n
➜ le souci de la préservation du patrimoine
“nous sommes soucieux
de notre héritage historique”
Dominique Vitry, tailleur de pierre
V
ingt années, que cela passe vite !
Dominique Vitr y, tailleur de
pierre chez Pradeau & Morin,
filiale d’Eiffage Construction, a débuté
chez Eiffage en 1993. Cette année, il fête
lui aussi 20 ans… de présence au sein du
Groupe. « La première fois que Monsieur
Roverato nous a parlé d’Eiffage, c’était en
novembre 1993, à Villepinte. Nous ne savions
pas exactement ce que cela représentait »,
se souvient-il. Ce spécialiste a restauré à
ce jour plus d’un monument historique en
région parisienne, dont le Louvre et le Sénat.
L’amour du métier prend tout son sens en
l’écoutant. « Reprendre les mêmes techniques
qu’à l’époque de la réalisation, reproduire le
même ouvrage, chacune de ses étapes rend
notre travail important. La France est un pays
54
synergie
LE MAGAZINE DU GROUPE
riche en patrimoine, à nous de le préserver ! »,
s’exclame-t-il. Il a fait ses débuts en 1980
chez un petit artisan. Aujourd’hui, cet homme
âgé de 49 ans est fier que son entreprise
ait si bien évolué. « De beaux projets ont été
réalisés : le viaduc de Millau, le Grand Stade
de Lille… Je souhaite que cela continue »,
confie-t-il. Dominique Vitry se préoccupe
aussi de l’avenir de son activité. « De plus en
plus de normes de travail sur l’environnement,
la réduction de la poussière générée par les
pierres ou le recyclage sont imposées. Ces
restrictions sont parfois excessives, estime-­t-il.
Nous sommes très soucieux de notre héritage
historique, poursuit-il, mais on pourrait faire
mieux car le manque de crédits oblige à revoir
les chantiers à la baisse et même à en réaliser
certains dans l’urgence. » n
SPÉCIAL 20 ANS
➜ une politique de développement durable reconnue
“nous cherchons à structurer une offre de bâtiments et de
services propres à faire émerger une ville durable”
Valérie David, directeur du développement durable
«L
es métiers du BTP ont des impacts
spécifiques sur l’envi­ronnement
mais peuvent aussi apporter des
réponses particulières en la matière. Aussi,
après le mouvement de durcissement des
obligations réglementaires en matière de
performances sociales et environnementales
initié dès le début des années 2000, comme
par exemple la loi NRE (1), Eiffage a intégré
progressivement la nécessité de se mettre en
mouvement de façon autonome et volontaire
sur ces sujets. C’est ainsi que le Groupe s’est
doté de son propre laboratoire de recherche
en développement urbain durable, Phosphore.
Nous cherchons non seulement à anticiper les
conséquences du changement climatique pour
nos métiers, mais aussi à structurer une offre de
bâtiments et de services propres à faire émerger
une ville durable, depuis les éco-mobilités
en passant par l’application du principe de
solidarité énergétique® entre bâtiments neufs
et bâtiments rénovés, ou encore les réponses
constructives aux mutations sociologiques.
L’applicabilité n’est jamais loin. Eiffage
Immobilier construit actuellement à Grenoble
150 logements évolutifs et modulables, du
T2 au T4, propres à mieux répondre aux
évolutions des modes de vie, depuis la famille
à géométrie variable jusqu’aux conséquences
du vieillissement de la population. Nous
avons enfin développé grâce à Phosphore
notre propre référentiel Haute Qualité de Vie®,
compatible avec la démarche Haute Qualité
Environnementale, mais bien plus global.
De manière générale, nous avons imaginé
tout un corpus « d’outils de développement
durable opérationnel » afin de distinguer
les réponses d’Eiffage aux appels d’offres
stratégiques, comme la ligne à grande vitesse
Bretagne-Pays de la Loire. En parallèle, ce
socle de bonnes pratiques doit être diffusé,
dans toutes les branches et sur tous les
chantiers, y compris les plus modestes. Le
« pack biodiversité », par exemple, est conçu
dans cet esprit : il s’agit d’une boîte à outils
dédiée à la protection de la biodiversité, qui
déroule la réglementation environnementale
mais aussi les retours d’expérience en la
matière. Un logiciel baptisé « Geode® » de
gestion opérationnelle de l’environnement
a également été finalisé au profit de toutes
les entités opérationnelles. Signe que cette
politique porte ses fruits, le plan d’engagement
d’Eiffage au titre de la Stratégie nationale pour
la biodiversité a obtenu, en décembre 2012,
la reconnaissance officielle du ministère de
l’Écologie, du Développement durable et de
l’Énergie. » n
(1)
Loi sur les nouvelles régulations économiques.
Valérie David, directeur du Développement
durable, remet les « Rubans du Développement
durable » à l’agglomération du Grand Alès dans les
Cévennes le 4 décembre 2012.
Avril 2013 55
I 20 ans, la vie devant soi
➜ travaux publics
“Une entreprise leader, dynamique,
véhiculant de bonnes valeurs”
Alexandre Le Nevé, Ouvrier d’exécution – DLE Ouest - Locqueltas
E
n cette année 2013, Alexandre Le Nevé
va, comme Eiffage, fêter ses vingt ans.
En 2010, ce jeune ouvrier d’exécution
a rejoint les équipes de DLE Ouest, filiale
d’Eiffage Travaux Publics. Le BTP est pour
lui une affaire de famille : ses oncles ont
travaillé dans le secteur. En revanche, suivre
une formation de CAP construction de
canalisation est « un choix personnel fait après
avoir effectué quelques recherches sur le sujet »,
précise-t-il.
Ses journées sont aujourd’hui rythmées par
la réhabilitation des canalisations d’eaux
usées, l’assainissement des eaux pluviales ou
encore la construction d’accès aux réseaux
d’eau potable. « Nous couvrons l’ensemble
du grand Ouest. Pouvoir se déplacer
régulièrement de chantier en chantier
et ainsi parcourir la région fait partie des
moments que j’apprécie dans mon métier »,
souligne-t-il. Son attachement à Eiffage est
déjà sensible. « C’est une entreprise leader,
dynamique, véhiculant de bonnes valeurs,
s’exclame-t-il. Je suis fier d’y travailler ! ».
Eiffage peut aussi être heureux de ce nouvel
embauché qui a remporté deux médailles
durant les 42e Olympiades des métiers : l’or
à la sélection régionale en février 2012, puis
➜ métal
➜ APRR
“Des métiers très divers”
Fanny Rottigni, préparatrice (assimilée cadre) en tuyauterie Eiffel
Industrie Rhône-Alpes
T
itulaire d’un BTS ROC (Réalisa­
tion d’ouvrages chaudronnés),
puis d’une licence de chargée
d’affaires, Fanny Rottigni a rejoint les
équipes d’Eiffel Industrie Rhône-Alpes
il y a quelques mois (octobre 2012). Elle
fait ses premières armes à la raffinerie
Total de Feyzin (Rhône-Alpes), en tant
que préparatrice en tuyauterie. À peine
âgée de 22 ans, elle a su s’intégrer à cet
univers à connotation masculine. « Nous
pouvons même dire que nous sommes
chouchoutées ! », s’amuse-t-elle.
« Eiffage est un grand Groupe, dont j’ai
pu découvrir la diversité des métiers »,
explique-t-elle. Un de ses anciens
professeurs de terminale, qui lui a
enseigné la mécanique, lui a donné
l’envie de travailler dans ce secteur.
Aujourd’hui, Fanny, épaulée par un
contremaître et le personnel atelier
et chantier, se charge de gérer la
préparation des réparations à effectuer
pour le compte du groupe pétrolier et
du suivi d’atelier. Elle traite avec les
représentants de Total en définissant
les pannes, puis élabore le dossier
qualité résumant les différentes étapes
56
synergie
la troisième place du podium à la finale
nationale en novembre. « La première place
s’est jouée à peu de chose ! Je compte bien me
présenter à nouveau », lance-t-il. Il est déjà
très au clair sur son objectif professionnel :
« Devenir poseur, puis chef d’équipe et, bien
évidemment, rester chez Eiffage », conclut-il. n
LE MAGAZINE DU GROUPE
du travail réalisées. Pour cette jeune
femme, Eiffage représente l’avenir. À
22 ans, on a plein de projets ! Fanny
Rottigni souhaiterait accéder à un
poste de chargée d’affaires. « Cet emploi
me permettrait de me voir confier des
responsabilités supplémentaires »,
souligne-t-elle. Être sur le terrain lui
plaît beaucoup aujourd’hui. n
“J’apprécie le côté
très social de mon
travail”
Pierre Faure-Geors,
chef de district chez APRR
T
itulaire d’une double formation
d’ingénieur et de gestion, Pierre FaureGeors rêvait plutôt aéronautique à
la fin de ses études. Mais l’opportunité de
travailler chez APRR comme cadre viabilité
et sécurité sur l’A6 au niveau d’AuxerreAvallon (Yonne) lui a fait découvrir le monde
de l’autoroute et du BTP. Il est devenu chef
de district du Jura sur l’A39, sur les sites
de Dole et Choisey. Ce qui signifie qu’il a,
à seulement trente ans, 80 personnes sous sa
responsabilité. « La gestion du budget n’est pas
la partie la plus complexe, analyse-t-il. Ce qui
fait la difficulté et, en même temps, tout le sel
de mon activité, c’est la gestion des ressources
humaines. Je dois maintenir un bon climat
social et conforter la motivation de mon équipe
d’encadrement tout en réalisant la refonte des
filières viabilité et sécurité. Il faut aussi être
très vigilant pour réduire au maximum les
risques d’accidents de la route ou d’accidents
du travail sachant que nous travaillons dans
un environnement ouvert où nous ne pouvons
pas tout maîtriser. »
« J’apprécie le côté très social de mon métier,
tourné vers les employés, reprend-il. Au-delà,
SPÉCIAL 20 ANS
➜ construction
“Un groupe solide et ambitieux”
Benoît Duthoit, Conducteur de travaux
Agence Eiffage Construction Val-de-Seine
B
enoît Duthoit, ingénieur diplômé de
l’école Centrale de Paris, a intégré
courant 2011 Eiffage Construction
Val-de-Seine en Île-de-France. Il a fait
son entrée dans le secteur du BTP après
avoir effectué des stages dans l’audit et la
maintenance de tramways. Depuis la fin de
ses études, la construction a toujours attiré
ce jeune homme de 26 ans. « C’est un métier
concret, qui offre la possibilité de travailler
avec un panel de personnes de tous horizons,
de formations très différentes – de l’ouvrier à
l’architecte. J’apprécie ce côté humain. C’est très
enrichissant », salue-t-il.
Eiffage représente pour cette nouvelle
recrue un groupe solide, offrant un très
large éventail de carrières. « Le bureau des
méthodes, les études de prix, les montages de
projets ou encore les métiers commerciaux
constituent autant d’activités qui pourraient
m’attirer dans le futur », ajoute-t-il.
Actuellement, il travaille sur un chantier de
construction de logements BBC (Bâtiment
basse consommation) à Issou (Yvelines),
où il est en charge des relations tant avec
le client qu’avec les sous-traitants. Il lui
revient de vérifier les plans d’exécution et
de surveiller le bon avancement des travaux.
Ses maîtres-mots ? Le coût, la qualité, les
délais et la sécurité. Benoît Duthoit est
séduit par Eiffage, dont il salue l’ampleur et
la structuration, et se félicite que le Groupe ait
de l’ambition. « Eiffage a des réflexions d’avenir
intéressantes comme la gestion des projets
clés en main. Pourquoi ne pas y participer un
jour ? », s’interroge-t-il. n
➜ énergie
“Eiffage va connaître un nouvel élan”
Pierre Guilleminot, directeur adjoint de Clere
(Construction de la ligne Eiffage Rail Express)
À
je suis fier d’appartenir au Groupe Eiffage.
Tout le monde connaît le viaduc de Millau et, à
présent, le Grand Stade de Lille ! Le monde du
BTP avec ses réalisations impressionnantes est
plus sexy qu’on ne le pense », souligne-t-il, non
sans humour. Pierre Faure-Geors se verrait
bien à l’avenir changer de branche tout en
poursuivant sa carrière au sein du Groupe. n
31 ans, Pierre Guilleminot
est déjà directeur adjoint du
groupement Clere, chargé de
la conception et de la construction de
la nouvelle ligne ferroviaire à grande
vitesse Bretagne-Pays de la Loire
(BPL). Frais émoulu de Polytechnique,
il pensait s ’or ienter ver s les
télécommunications. Mais un « stage
ouvrier » sur un chantier de rénovation
lui donne le goût des métiers du BTP,
loin des univers fermés des sociétés
de services informatiques. Il est très
vite embauché comme coordinateur
technique sur le chantier de la LGV
Perpignan-Figueras. Puis, il rejoint la
structure en charge du suivi des projets
en PPP chez Eiffage Énergie.
En mars 2011, il est promu directeur
adjoint sur BPL. « Je réalise un travail
de veille organisationnelle, explique-til. Je cherche à bien identifier et piloter
les risques et à dénouer les problèmes
qui se posent, à l’image des tensions qui
peuvent naître entre les équipes chargées
de libérer les parcelles de foncier et celles
qui conduisent les travaux. Je suis aussi
en relation régulière avec nos banquiers
pour attester de l’état d’avancement du
chantier. »
Les 20 ans d’Eiffage sont, pour lui,
l’occasion de « saluer la réussite du
Groupe qui a démontré qu’il faisait
partie intégrante des majors du BTP et
qui va connaître à présent un nouvel
élan avec la nouvelle gouvernance. En
dépit de la crise, Eiffage ne se borne pas à
faire le gros dos mais a l’envie de réussir
de nouveaux challenges, notamment à
l’international », se félicite-t-il. n
Avril 2013 57
I CAP SUR Le grand INTERNATIONAL
Eiffage met le cap sur le grand International tout en confortant ses positions en Europe. Le Groupe cible
l’Afrique, le Moyen-Orient et certains pays d’Asie (Indonésie, Mongolie, Birmanie) riches en ressources
naturelles et minières mais pauvres en infrastructures. Dans les années soixante-dix à quatre-vingt-dix,
Eiffage était présent sur tous les continents. Il s’agit donc de recréer la dynamique qui existait sachant que
le Groupe a conservé une présence forte au Sénégal où il est implanté depuis 1926.
➜ La passion de l’Afrique
“Eiffage peut s’appuyer sur des références de qualité”
Gérard Sénac, président-directeur général d’Eiffage Sénégal
D
e tous les managers d’Eiffage, Gérard
Sénac est le plus africain. Embauché
en 1973 par Fougerolle, il met le cap
sur le Gabon comme conducteur de travaux.
Puis il sillonne les pays voisins – le Cameroun
et la République centrafricaine en poussant
jusqu’au Niger – comme directeur de travaux
puis directeur d’agence. Dans les années quatrevingts, il n’échappe pas au mouvement de repli
des entreprises françaises lié à la morosité
de la conjoncture et à leur difficulté à se faire
payer. À contrecœur, il ferme les agences au
Gabon en 1987, au Cameroun en 1988 et
en Côte d’Ivoire en 1989. La même année,
il se bat pour maintenir celle du Sénégal, où
l’implantation du Groupe remonte à 1926. Il
obtient le feu vert de Jean-François Roverato et
prend la direction de Fougerolle Sénégal puis la
présidence d’Eiffage Sénégal en janvier 2008.
Depuis, la filiale qui exerce tous les métiers – du terrassement à la charpente métallique en
passant par le génie civil – et emploie près de
1 600 personnes, a construit le port de Dakar,
assaini le quartier Pikine à Saint-Louis,
reconstruit le pont Faidherbe, réhabilité
la maternité le Dantec… Aujourd’hui, elle
parachève les travaux de l’autoroute à péage
Dakar-Diamniadio, mène des chantiers
aux abords du fleuve Sénégal et termine
l’embarcadère de l’île de Carabane. Le
chiffre d’affaires a atteint, en 2012, près
de 80 millions d’euros, à comparer aux
23 millions de l’année 2002.
Aussi, Gérard Sénac se félicite de la volonté
de Pierre Berger de mettre le cap sur le grand
International et notamment sur l’Afrique.
« Du fait de sa présence au Sénégal, Eiffage
peut s’appuyer sur des références de qualité
pour postuler à des appels d’offres, analyset-il. Nous avons ici un vrai savoir-faire
pour les chantiers à haute technicité. Et, en
août 2013, nous serons la première société
concessionnaire d’une autoroute à péage en
Afrique de l’Ouest. Enfin, le fait d’être certifié
Iso 9 001 et Iso 14 001 et de mener des actions
citoyennes sur le terrain conformément à la
politique de RSE(1) du Groupe constitue un
atout important aux yeux des bailleurs de fonds
et de nos différents clients. »
(1) Responsabilité sociale de l’entreprise .
➜ En bonne place sur le marché allemand
“Un ancrage régional fort”
Emeric de Foucauld, secrétaire général d’Eiffage Travaux Publics en Allemagne
U
n chiffre d’affaires de 420 millions
d’euros, 1 900 salariés, quatre sociétés :
Eiffage compte en Allemagne une
solide implantation dans les travaux publics.
Trois des quatre entreprises que regroupe
la holding allemande Travaux Publics, la
société Eiffage Bauholding, affirment leur
présence sous notre logo rouge tout en signant
leur empreinte de leurs noms locaux : Faber,
Heinrich Walter Bau, et Wittfeld. Seule
l’entreprise de construction ferroviaire a été
renommée Eiffage Rail pour marquer une
présence transnationale.
Eiffage évolue outre-Rhin dans un marché
du BTP composé d’une multitude de PME
familiales régionales, le fameux « Mittelstand »
allemand, qui entretiennent une concurrence
très forte sur les prix. « Il n’est pas rare de voir
de cinq à dix compétiteurs en lice dans les appels
d’offres publics, y compris pour des projets déjà
significatifs, explique Emeric de Foucauld,
secrétaire général d’Eiffage Travaux Publics en
58
synergie
LE MAGAZINE DU GROUPE
Allemagne. Dans certains cas, nos concurrents
n’hésitent pas à sacrifier fortement leurs marges
pour sécuriser leurs niveaux d’activité, ce qui
ne peut évidemment pas être notre démarche. »
« Il est vrai que cet ancrage régional joue un
rôle très fort sur le marché allemand. Il faut
donc le cultiver savamment, mais nous pensons
que la réussite de nos filiales passe aussi par
la capacité de chacune d’elle à proposer une
palette de compétences diversifiées – génie civil,
terrassement, route, rénovation d’ouvrages
d’art, et même bâtiment dans une moindre
mesure . Car non seulement ces savoir-faire
assurent une plus grande indépendance à
chaque filiale vis-à-vis des différents cycles des
segments de marché, mais ils peuvent surtout
être combinés pour nous positionner sur des
appels d’offres plus importants, plus complexes
(y compris des partenariats public-privé avec le
support d’Eiffage Concessions) et parfois plus
éloignés des bases géographiques habituelles de
chacun. Ces possibilités, ainsi que nos démarches
de mutualisation de services centraux, sont
notre force en tant que Groupe de sociétés
fédérées sous la marque et les valeurs d’Eiffage. »
Fêter les vingt ans d’Eiffage, c’est pour Emeric
de Foucauld l’opportunité de « tirer à nouveau
mon chapeau à tous ceux qui ont livré les grands
ouvrages emblématiques du Groupe en France,
comme le viaduc de Millau, l’autoroute A65 ou
la ligne à grande vitesse Perpignan-Figueras,
mais surtout souhaiter au très grand projet de
la ligne ferroviaire Bretagne-Pays de la Loire de
renforcer encore les compétences du Groupe pour
appuyer les ambitions de la Direction Générale
au grand International.»
I Eiffage dans le monde
Finlande
Suède
Filiale
Succursale
Établissement
Agence
Chantier
Royaume-Uni
Pologne
Pays-Bas
Belgique
Luxembourg
Slovaquie
Allemagne
I Europe
Suisse
Roumanie
Italie
Portugal
Travaux Publics
Construction
Énergie
Métal
Concessions
europe
Allemagne
Belgique
Espagne
Finlande
Italie
Luxembourg
Pays-Bas
Portugal
Roumanie
Royaume-Uni
Slovaquie
Suède
Suisse
Pologne
Espagne
I Antilles
Algérie
Maroc
Guadeloupe
Libye
Martinique
Abu Dhabi
Mauritanie
Guyane française
Sénégal Mali Burkina Faso
Bénin
Guinée
Côte
d’Ivoire
Bissau
Nigéria
Guinée
Togo
Conakry
Ghana
Guinée
Congoéquatoriale
Brazzaville
I Afrique
afrique
Algérie
Bénin
Burkina Faso
Congo
Côte d’Ivoire
Ghana
Guinée Bissau
Guinée Conakry
Guinée équatoriale
La Réunion
Libye
Madagascar
Mali
Maroc
Mauritanie
Mayotte
Nigéria
Sénégal
Togo
Outre-mer
Guadeloupe
Guyane
La Réunion
Martinique
Mayotte
I Asie
Chine
Mayotte
La Réunion
Hong-Kong
Taïwan
asie
Abu Dhabi
Chine
Hong-Kong
Philippines
Taïwan
Sri Lanka
Madagascar
Philippines
Sri Lanka
numéro spécial 1993•2013
LE magazine du GROUPE
synergie
20
>P
artageons nos valeurs
ans
eiffage
Capital Social de 348 648 524 euros (87 162 131 actions de 4 euros)
RCS Nanterre 709 802 094 – SIRET 709 802 094 01130 – Code APE 7010 Z
www.eiffage.com
synergie
163 quai du Docteur-Dervaux - 92600 Asnières-sur-Seine
Tél. : +33 (0)1 41 32 80 00 - Fax : +33 (0)1 41 32 80 10
numéro spécial 1993•2013
passionnément