La Voie 09 07/04/2008 Grand Stade de Lille Eiffage Travaux Publics

Transcription

La Voie 09 07/04/2008 Grand Stade de Lille Eiffage Travaux Publics
AVRIL 2007
La voie 09
Le Magazine d’Eiffage Travaux Publics
GRAND STADE DE LILLE
EIFFAGE TRAVAUX PUBLICS
DANS LES STARTING-BLOCKS
La société EIFFAGE CONSTRUCTION METALLIQUE, anciennement Eiffel Construction
Métallique, a fait l’objet, par décision exécutoire de la Cour d’Appel de Bordeaux en
date du 16 mai 2011, d’une mesure d’interdiction d’usage du nom Eiffel à quelque
titre que ce soit.
Le présent document réalisé antérieurement au prononcé de cette décision comporte
donc encore le nom Eiffel qui n’est plus utilisé à ce jour à titre de marque,
dénomination sociale ou nom commercial par la société EIFFAGE CONSTRUCTION
METALLIQUE.
Il convient donc de noter que le nom Eiffel n’appartient plus et n’est plus utilisé dans
la vie des affaires par la société EIFFAGE CONSTRUCTION METALLIQUE.
EDITO
SOMMAIRE
ACTUALITÉ
Stade de Lille : Eiffage TP dans les starting-blocks
Marseille : un tunnel peut en cacher un autre
« Eco-rocade » dans l’Aube
Une passerelle pour les Grands Moulins
LGV Rhin-Rhône : le lot B1 à la loupe
Ch’tis et sportifs
Énergie : Eiffage TP GCN sous tension !
Valorisation des déchets : deux fois plus de casiers à Gueltas
Synergie payante à Toulouse
DLE Spécialité : Château d’eau-phare à Fos
Que recouvre l’expression
« développement durable » ?
Derrière cette expression nouvelle quelque peu
technocratique, ont été regroupés des problèmes
réels et actuels auxquels notre société est
confrontée et dont le monde économique ne peut
se dispenser, mais aussi des pratiques anciennes.
Car ne nous y trompons pas, comme M. Jourdain,
nous faisions du développement durable depuis
bien longtemps sans forcément le savoir : plans
de protection de l’environnement, recherche
orientée vers les économies d’énergie, Crepi,
tutorat, actionnariat-salarié…
Toutes ces démarches éprouvées, parties intégrantes de notre fonctionnement, relèvent des
trois volets : environnemental, social et sociétal
du « développement durable ».
Alors, notre vrai défi ne sera pas d’intensifier ces
actions mais de mieux les organiser et d’en faire
de vrais atouts commerciaux, bref de les intégrer
à notre performance économique condition préalable à notre développement durable.
VIE DE L’ENTREPRISE
p. 1
p. 1
p. 2
p. 2
p. 3
p. 4
p. 5
p. 5
p. 6
p. 9
p. 7
DÉVELOPPEMENT DURABLE / INNOVATION
Environnement : les Guyanais passent à l’offensive
p. 10
p. 11
Calculette CO2, ou comment valoriser vos solutions environnementales
Appia Picardie décroche le 1er prix du concours environnement de la FNTP p. 11
SAVOIR-FAIRE
AER développe l’extrudé de petits profils
Les travaux fluviaux et maritimes ont le vent en poupe
ARRÊT SUR IMAGES
p. 12
p. 13
p. 14
DOSSIER
A86 : LE BOUT DU TUNNEL EST EN VUE
p. 15
Jean-François Thibault
Directeur Grands Travaux Génie Civil
France et International
EIFFAGE INFOS
Mutuelle : un régime performant et efficace pour tous
La course du viaduc fait des petits
Sicavas : la campagne 2008 est en marche
p. 21
p. 21
p. 21
A CTUALITÉ
1•
2•
STADE DE LILLE
EIFFAGE TRAVAUX PUBLICS
DANS LES STARTING-BLOCKS
1• Un immense écran lumineux
animera la façade principale de ce
stade classé 5 étoiles UEFA.
2• Quelque 700 personnes seront
mobilisées pour la construction de
cet équipement, dont 10 % seront
issues de parcours d’insertion.
Une fois ouvert, l’exploitation du
stade devrait requérir 150 emplois
permanents.
3• Ouvert en 1993, le tunnel
Prado-Carénage a été doté
d’un nouvel accès - avec le tunnel
Louis-Rège - en juin 2007 et sera
prolongé sur 1 500 m par Prado Sud
d’ici à 2013.
Le 1er février dernier, Eiffage a été désigné attributaire pressenti pour
la construction et l'exploitation en partenariat public-privé (PPP) du
grand stade de Lille, par les élus du conseil communautaire de la
métropole nordiste.
La mise au point du dossier définitif devrait aboutir à la signature du
contrat en juin prochain. Les travaux, d’une durée de 45 mois,
démarreront fin 2008, la mise en service du stade étant, elle, prévue
fin 2012.
Conçu par l’agence Valode & Pistre – mandataire de l’équipe d’architectes – associée au Bordelais Pierre Ferret, et les bureaux d’études
Iosis et Arcora, le projet – à la fois stade de 50 000 places et salle
de spectacles –, sera construit en grande partie par Eiffage Travaux
Publics, porteur du dossier, et Forclum, la branche Installations électriques d'Eiffage, dont le projet énergétique – des éoliennes verticales et
une installation photovoltaïque – permettra d'économiser plus de
700 MW d'énergie primaire chaque année.
L’exploitation des grands événements sera assurée par Stadia, filiale
du groupe Colony Capital, gestionnaire du Parc des Princes.
L'originalité du projet réside dans son architecture et sa multifonctionnalité, notamment via son aire de jeu, en partie escamotable, qui
dissimulera une « boîte à spectacles » modulable (6 325 à 30 000 places) ; sa coque, aux angles arrondis, dont la façade sera constituée
d’un immense écran lumineux ; et son toit mobile, composé de deux
toitures rigides, capable de recouvrir l'ensemble du bâtiment en 30
minutes.
Le coût de ce grand stade, qui hébergera le club de football du Losc,
s'élève à environ 320 M€. Eiffage, qui en assurera le financement,
en assumera également, outre l'édification, la gestion et la maintenance pendant 31 ans.
MARSEILLE
UN TUNNEL PEUT EN CACHER UN AUTRE
Eiffage Travaux Publics est mandataire du groupement chargé de
l’exécution du tunnel Prado-Sud. Cinq années seront nécessaires à
la réalisation de cet ouvrage qui prolongera, sur quelque 1 500 m,
le tunnel du Prado-Carénage construit au début des années quatrevingt-dix au cœur de la cité phocéenne, et reliera l’autoroute A50 et
la voirie locale à l’avenue du Prado 2 et au boulevard Michelet.
Attribué début février par la communauté urbaine Marseille
Provence Métropole au groupement formé par Vinci (58,5 %) et
Eiffage (41,5 %), le contrat de concession prévoit, dans le cadre
d’une convention de délégation de service public de 46 ans, la
conception, le financement, la réalisation, l’entretien et l’exploitation
de l’ouvrage. Cette dernière sera confiée à la Société marseillaise du
tunnel Prado-Carénage, dont les deux groupes sont actionnaires.
Le montant total de l’investissement s’élève à 193 M€, dont 146 M€
pour les études et travaux. Le financement sera assuré au moyen
d’un péage.
3•
1
[ LA VOIE N°9 ]
A CTUALITÉ
« ÉCO-ROCADE » DANS L’AUBE
La rocade Sud-Est de Troyes, dont les travaux viennent tout juste de démarrer, sera une route écologique. Les équipes d’Appia Champagne
ont tout fait pour et ont d’ailleurs été retenues sur cette base par le Conseil général de l’Aube.
La solution proposée par l’entreprise, pour cette chaussée de 6 km de long, était particulièrement alléchante. Elle préconisait en effet un
procédé et deux produits de la gamme Eiffage Travaux Publics très respectueux de l’environnement.
Ainsi, seront mis en œuvre de la grave Ertalh® – un enrobé recyclé traité au liant hydraulique –, des Enrobés basse température (EBT®) et
enfin du Microphone® – un revêtement silencieux. De quoi afficher un bilan environnemental très positif : grâce aux EBT® la consommation
d’énergie et le volume d’émission des gaz à effet de serre seront divisés par deux, tandis que quelque 23 000 tonnes de matériaux neufs
seront économisées par la grave Ertahl®. Ajoutez à cela le Microphone® qui, lui, assurera aux riverains et aux usagers un niveau sonore réduit
de moitié et une meilleure adhérence et vous obtiendrez l’une des recettes de l’éco-rocade, qui de surcroît l’est aussi financièrement.
À déguster d’urgence !
REPÈRES
Longueur : 6 km
Largeur : 7,60 m
Structure
2 cm de Microphone®
6 cm BBME (EBT®)
12 cm grave Ertalh®
6 cm EME (EBT®)
Quantités
Grave Ertalh® : 13 000 t
EME : 7 200 t
BBME : 7 200 t
UNE PASSERELLE
POUR LES GRANDS MOULINS
Eiffage TP vient d’achever une passerelle pour piétons, en surplomb du futur jardin des Grands Moulins dans le XIIIe arrondissement de Paris.
Long de 42 m et large de 3 m, l’ouvrage en arc commandé par la Semapa a été mis en lumière par Forclum.
Très présentes dans ce quartier parisien, les équipes du groupe y poursuivent par ailleurs l’important chantier de couverture des voies de la gare
d’Austerlitz mené conjointement pour la Semapa et la SNCF et pour lequel elles viennent de remporter un nouveau contrat de plus de 18 M€.
[ LA VOIE N°9 ]
2
LGV RHIN-RHÔNE
LE LOT B1
À LA LOUPE
Long de près de 20 km, le lot B1 de la LGV RhinRhône, en Haute-Saône, est l’un des maillons de
la ligne qui contribuera à ancrer davantage la
France dans une Europe de plus en plus étendue
à l’Est. Démarrés mi-2006, les travaux – techniquement difficiles – menés par Fougerolle Ballot
Terrassements, établissement d’Eiffage TP,
s’achèveront début 2009.
1• Plusieurs centaines de
conducteurs d’engins travaillent aux
mouvements des terres pour
lesquels plus de 10 échelons (pelles
85 et 75 tonnes et motorscrapeurs,
dont la majeure partie travaille de
manière postée) et quelque 32 000
chevaux sont utilisés sur ce lot B1.
1•
Sur le lot B1, hommes et machines sont à la peine, qu’il s’agisse des terrassements, des ouvrages d’art, des viaducs, des drainages ou des
rétablissements de communication prévus sur cette section, qui commence à une dizaine de kilomètres au nord de Besançon pour s’achever
près de Loulans-Verchamps. Les cavités sont nombreuses, les tassements du sol support fréquents, les matériaux humides et les remblais
souvent situés en zone inondable. Situation d’autant plus délicate du fait de la multiplicité des intervenants et du phasage lié à leurs travaux
respectifs.
Heureusement, les moyens – très conséquents – déployés sont à la hauteur du défi. Plusieurs centaines de personnes et une centaine d’engins
sont mobilisées sur ce chantier où le nombre d’ouvrages d’art est très important : 25 ponts permettent le franchissement ou le rétablissement
de voies de communication, 25 ouvrages hydrauliques de traversées assurent la libre circulation du réseau hydrographique. Des ouvrages
qui sont de véritables chantiers dans le chantier, et qui constituent autant d’obstacles et d’interfaces à prendre en compte pour réaliser les
mouvements de terre.
Haute technicité et grande réactivité, tant de nos équipes d’études et de travaux que de la maîtrise d’œuvre, feront, qu’une fois de plus, nous
saurons maîtriser ce défi.
Rappelons que la LGV Rhin-Rhône comprend la construction de 190 km de ligne nouvelle entre Genlis (21) et Lutterbach (68). Le lot B1 est
inclus dans sa branche Est, qui mettra Dijon à environ 1 h de Mulhouse, contre 2 h 15 actuellement.
2•
2• La découverte de cavités
inattendues sous de nombreux
ouvrages d’art, la présence
de sols compressibles sous certains
remblais de grande hauteur
et les intempéries exceptionnelles
de l’été 2007 sont autant
de contraintes sur le chantier
qu’il faut gérer simultanément.
REPÈRES
Maître d’ouvrage : Réseau Ferré de France (RFF)
Maître d’œuvre : Egis Rail Rhin-Rhône
Déblais : 4 360 000 m3 (18 déblais)
Remblais : 4 030 000 m3 (19 remblais)
Ponts routes : 9
Ponts rails : 16 dont 4 ouvrages hydrauliques
Buses : 3 600 m
Viaducs de type bipoutre à ossature mixte : 2
3
[ LA VOIE N°9 ]
A CTUALITÉ
1•
CH’TIS ET SPORTIFS
1 • Ouverte aux clubs sportifs en
avril 2008, la nouvelle patinoire de
Valenciennes sera accessible à tous
à la rentrée prochaine.
2• Sports et loisirs se pratiquent
depuis décembre à la piscine de
Béthune.
3• Sur les cinq nouveaux terrains
que le VAFC a décidé d’aménager,
ses dirigeants ambitionnent de former
les professionnels de demain.
Pour qu’ils soient opérationnels dès
juillet, SGTN a dépêché deux ateliers
de décapage composés de pelles
24 t et dumpers 25 t, deux ateliers
de terrassement composés d’une
pelle 60 t, dumpers 35 t et d’une
pelle 35 t avec dumpers 30 t et un
atelier de traitement.
Quelques semaines après avoir livré le centre aquatique
de Béthune, les équipes d’Eiffage TP Nord ont achevé
leur contribution à la construction de la patinoire de
Valenciennes. Dans le même temps, les hommes de
SGTN et d’Appia Hainaut Marly investissaient, eux, le
site du futur centre d’entraînement et de formation
du Valenciennes Football Club (VAFC).
Si l’on en croît les nombreux chantiers d’équipements sportifs en cours
actuellement, dans le Nord, on aime le sport ! Et on va pouvoir le
pratiquer dans de bien meilleures conditions grâce aux interventions
multiples commandées aux entreprises du groupe.
Ainsi, Béthune bénéficie d’un tout nouveau centre aquatique. Imaginé
par l’architecte Alain Sarfati et construit par Eiffage TP Nord (exECGC), il a ouvert en décembre dernier. Mariant bassins sportif et
ludique, il propose de nombreuses activités aux Béthunois.
À Valenciennes, ce sont les amoureux de la glisse, qui dans les prochaines semaines inaugureront une toute nouvelle patinoire. Elle est
dotée d’une piste olympique de 1 750 m2, d’une piste ludique de
700 m2 et d’une tribune de 900 places. Inscrit dans le cadre de la
requalification du quartier de « La Briquette », l’équipement conçu par
Jean-Michel Ruols aura réclamé 18 mois de travaux. Sa forme oblongue et son aspect glacé attirent désormais le regard depuis l’autoroute
A2, le long de laquelle il est implanté.
Enfin, terminons sur le – futur – gazon du centre d’entraînement et
de formation du Valenciennes Football Club où, dès juillet prochain,
400 jeunes marcheront dans les pas des Papin, Leclercq, Six, et
autres stars du ballon rond. Là, SGTN a mobilisé une véritable armada,
délai initial de trois mois ramené à un mois et demi oblige. Vingt-cinq
engins ont donc investi les 100 000 m2 du site d’où émergeront deux
salles de sport et cinq terrains (3 enherbés et 2 synthétiques), après
la réalisation de 26 000 m3 de décapage, 74 000 m3 de terrassement
et 51 000 m3 de traitement. Sans oublier les 60 000 m2 d’enduits de
protection finale inscrits au programme d’Appia Hainaut Marly, titulaire
du marché.
En attendant le stade de Lille, on peut dire que les équipes nordistes
se sont déjà bien entraînées !
2•
3•
[ LA VOIE N°9 ]
4
ÉNERGIE
UNE ÉQUIPE
SOUS TENSION !
1 - 2 • La centrale thermique
à trois turbines à combustion (Tac)
de Vaires-sur-Marne, projet d’EDF,
produira ses premiers MWe en 2009.
La jeune équipe travaux du secteur Génie civil et Nucléaire d’Eiffage TP
s’active depuis un an, en groupement, à la construction, tous corps
d’état, de la nouvelle centrale thermique de pointe d’EDF de Vaires-surMarne. Une installation qui, dès le début de l’année 2009, fournira
555 MWe, disponibles sur le réseau RTE, en moins de 8 minutes
après sa mise en route (contre 8 h pour une centrale thermique
classique et 24 h pour une centrale nucléaire).
Cette nouvelle unité s’inscrit dans le projet « thermique de pointe »
développé par EDF CIT (client historique d’EGI devenue Eiffage TP GCN),
visant à créer, sur l’ensemble du territoire à côté des équipements
traditionnels de production de masse (nucléaires et thermiques), un
maillage de centrales fonctionnant lors des périodes de fortes
demandes.
Après une phase importante de travaux de fondations profondes
menée à l’été 2007, nos équipes ont mis à disposition d’EDF, en
temps et en heure, le génie civil de 52 ouvrages balisés par 27 dates
jalons ! Une des contraintes importante du chantier a été l’intense
coactivité avec les lots process et électromécaniques menés par
Alstom présente sur le site dès septembre 2007.
Le 14 février dernier, le troisième massif support de la turbine était coulé,
marquant la fin des gros bétons ! Désormais, les équipes dédiées aux
réseaux (20 km), aux voies ferrées (1 km), aux bâtiments d’exploitation
et aux corps d’état secondaires s’affairent avant de laisser place à leurs
confrères chargés des chaussées et des espaces verts. Les premiers
essais des turbines sont programmés pour le mois de juin 2008.
À signaler, sur cette opération menée tambour battant, la synergie
entre différentes entités du groupe. Eiffage TP GCN est en effet
entourée ici de Quillery Environnement Urbain pour les réseaux,
d’Appia Est Ile-de-France pour les voiries et du Biep pour les études.
1•
REPÈRES
Fondations profondes
Pieux : 6 km
Colonnes à modules contrôlés : 16 km
Paroi moulée
Génie civil des 52 ouvrages
Béton : 10 000 m3
Armatures : 1 000 t
Charpente métallique : 520 t
Puissance installée : 555 MWe
Délai : 15 mois
Montant des travaux : 31 M€,
dont 26 M€ pour le génie civil
Encadrement de travaux
Directeur de travaux : F. Forgeot
Conducteur de travaux : C. Plé
Maître-compagnon : J. Da Silva
Chef de chantier : M. Dos Santos Da Ponte
Assistants chef de chantier : C. Royoux et J. Roger
Responsable administratif : J. Cerdan
Comptabilité : S. Roux
Méthodes : C. Chateaureynaud
2•
VALORISATION DES DÉCHETS
DEUX FOIS PLUS DE CASIERS
À GUELTAS
3• Démarrés fin 2007, les travaux
s’achèveront pour une mise en
service cet été.
Sita Ouest, filiale du groupe Suez spécialisée dans le retraitement et l'enfouissement
des déchets, a confié à Appia Bretagne le doublement de ses casiers sur l’écopôle de
Gueltas dans le Morbihan. Les nouveaux équipements de cette plate-forme multifilière
de valorisation des déchets (tri, valorisation, compostage et stockage) seront opérationnels cet été.
Pour l’heure, deux casiers, de 23 000 m2 et 17 000 m2, sont en cours de réalisation
sur cette opération, démarrée fin 2007, qui au total demandera 110 000 m3 de
terrassements et la pose des 2 900 m de réseaux de drainage.
5
[ LA VOIE N°9 ]
A CTUALITÉ
SYNERGIE PAYANTE À TOULOUSE
Eiffage Travaux Publics Sud-Ouest a participé, aux côtés d’Eiffage Construction Garonne, de Forclum Sud-Ouest
et de Forclim, à la construction du nouveau centre d’exploitation et de maintenance des bus de l’agglomération
toulousaine. Flash-back sur un projet de 40 M€.
1• Cette opération de près de
40 M€ a été livrée à l’automne
dernier.
Une fois de plus la synergie a payé ! Le tout nouveau centre d'exploitation et de maintenance des bus Tisséo, réalisé à Toulouse, est là
pour en témoigner. C’est en effet sur la base d’une offre globale que
le groupement Eiffage, déclaré mieux-disant, l’a emporté.
REPÈRES
Intervenants
Maître d’ouvrage : Tisséo – SMTC
Maître d’œuvre : Cabinet Archea
Bureaux d’études : Arep / Beterem / Tribu
Pour les équipes du groupe, il s’agissait de reconstruire le centre
d’exploitation de Tisséo – la structure chargée de l’organisation et de
la conception du réseau de transports publics de l’agglomération toulousaine –, un bâtiment entièrement soufflé par l’explosion de l’usine
AZF voisine en septembre 2001.
Sur un site de près de 110 000 m2, dont 70 000 m2 de voirie, ont ici
été érigés 7 bâtiments qui abritent un atelier principal, une stationservice, une zone de nettoyage, des locaux administratifs, une salle
de restauration, une cuisine et des ateliers techniques de petite
maintenance.
7,5 M€ POUR LES SEULS VRD
Les + Eiffage
Offre globale déclarée mieux-disante notamment sur la base de
variantes routières innovantes :
• Grave Ertalh®, un matériau composé d’agrégats d’enrobés
traités au liant hydraulique conduisant à des performances mécaniques optimales, avec une forte résistance en traction et un
module élastique intermédiaire entre celui d’une grave bitume
et d’une grave ciment.
• Béton bitumineux à module élevé (BBME) 0/14 de type
Moduloprène®. Formulé à partir de Biprène® 83 additivé par des
asphaltites naturels issus d’Albanie (Sélène 120), le mélange
final dispose de performances très élevées, en particulier en
matière de résistance à l’orniérage, au fluage (poinçonnement
statique) et aux déversements d’hydrocarbures.
Sur les 24 lots de cette importante opération, le n° 1, VRD, – 7,5 M€
à lui tout seul – revenait à Eiffage Travaux Publics. Avec au programme :
18 000 m3 de terrassements, 38 000 t de remblais D31, 10 000 t
de grave non traitée 0/20, 30 000 t de grave Ertalh®, 1 700 t de
béton bitumineux semi-grenu, 1 000 t de béton bitumineux à module
élevé (BBME) et 13 000 m de bordures et caniveaux.
Cette opération, qui au plus fort du chantier a mobilisé jusqu’à 300
compagnons, toutes branches confondues, a été menée à bien en 20
mois.
Désormais, plus de 250 bus, près de 500 véhicules légers et 36 bus
articulés transitent par ce centre d’envergure, équipé, en outre, d’une
station de distribution de gaz naturel capable de ravitailler simultanément 115 véhicules, une grande partie de la flotte fonctionnant
avec ce carburant.
DLE SPÉCIALITÉS
CHÂTEAU D’EAU-PHARE À FOS
Les équipes du département Château d’eau de DLE Spécialités ont livré en janvier dernier au Port Autonome de Marseille une
tour château d’eau de 23 m de haut et d’une capacité de 1 300 m3 à Port-Saint-Louis-du-Rhône. Conçu par le groupement
Van de Wyngaert / Sogreah / EGCEM, maître d’œuvre, déclaré gagnant du concours d’architecture, l’ouvrage, d’un montant
de 2,37 M€, s’illumine dès la nuit tombée. Il a demandé 18 mois de travaux.
[ LA VOIE N°9 ]
6
V IE DE L’ENTREPRISE
1• Jean Guénard participe à toutes
les sessions des rencontres Chefs
de chantier.
PRÉVENTION
MOBILISATION GÉNÉRALE
Ceux qui, au quotidien ou occasionnellement, travaillent sur nos chantiers doivent, en permanence, pour mieux
les éviter, connaître très précisément les risques potentiels qu'ils courent.
Former, informer, prévenir, chercher - et trouver - les moyens de faire reculer les accidents du travail, sont des
objectifs à partager par tous. Parce que chacun doit s'impliquer dans sa propre sécurité, la mobilisation doit être
générale.
Les chefs de chantier qui participent aux réunions 1 515 l'ont bien compris, comme tous les ouvriers qui ont
répondu au questionnaire Sécurité qui leur était destiné, ceux qui chaque jour se prêtent à l'exercice de la vidéoprévention ou suivent les formations SMS.
Depuis le début du mois de janvier, les 1 515 chefs de chantier d’Eiffage
Travaux Publics sont invités à participer, par groupe d’une centaine,
à un séminaire interactif exclusivement consacré à la sécurité. Ces
collaborateurs de terrain ont des choses à dire. Des propositions à
faire. Ils ont trouvé comment, dans une situation précise et « accidentogène », limiter les risques… Et leur expérience peut servir à tous.
En partant de ce constat, l’idée-force est de donner à ces hommes
qui – grands chantiers mis à part – se rencontrent rarement et
travaillent peu ensemble, qui, parfois même, connaissent mal les
métiers des autres, l’occasion de faire connaissance et d’échanger
leurs vécus pour dégager les mesures supplémentaires qui seront
engagées en faveur de la sécurité.
Le programme de ces séminaires prévoit des ateliers autour de deux
sujets clés : « Améliorer la sécurité dans l’entreprise » et « Agir sur
les principales causes d’accidents ».
À ce jour, près de la moitié des chefs ont participé à ces rencontres
et les retours sont très positifs. Certains d’entre eux n’avaient jamais
eu la possibilité de faire entendre leur voix, n’avaient jamais rencontré
d’autres collègues que ceux de leur propre établissement et les échanges
nourris qui se déroulent lors de ses journées leur apparaissent très
constructifs. Et ils le sont sans aucun doute. Il suffit de faire le tour
des mesures qui vont être mises en place sans délai sur les chantiers
et qui émanent directement de ces séminaires pour finir de s’en
convaincre (cf. pages suivantes).
*Les formations SMS sont sanctionnées par un diplôme, le Cates, obligatoire pour travailler sur un
chantier Eiffage Travaux Publics. Il est décerné sous réserve de l’obtention de la note minimale de 12/20
aux tests qui clôturent la session. En cas d’échec, les salariés se voient proposer une formation complémentaire qui leur permettra de repasser ultérieurement l’examen.
7
SMS, ENQUÊTE ET VIDÉO
Parallèlement, d’autres voies préventives continuent d’être empruntées.
Les formations aux Savoirs minimaux de sécurité (SMS) qui, d’ici à la
mi-2009, auront été dispensées aux 11 000 ouvriers de l’entreprise,
leur permettant d’obtenir le Certificat d’aptitude au travail en sécurité
(Cates*), un diplôme désormais obligatoire pour travailler sur un chantier
d’Eiffage Travaux Publics.
En début d’année, un questionnaire Sécurité a également été envoyé
à l’ensemble des ouvriers. Il s’agissait d’un appel à idées, visant à les
impliquer directement dans leur propre sécurité. Les réponses sont
actuellement en cours de dépouillement. Le service Prévention remercie
les personnes qui ont répondu et un prochain numéro de La Voie vous
informera sur les résultats de cette enquête.
Enfin, la vidéo-prévention se généralise. De quoi s’agit-il ? Un préventeur,
équipé d’une caméra, se rend sur un chantier. Il sollicite l’équipe puis
la filme avant de lui projeter les images qui sont immédiatement détruites
après la projection. Vous l’aurez compris, il ne s’agit pas de sanctionner,
mais de montrer ce qui va, mais aussi ce qui ne va pas, pour déclencher
via l’image, le réflexe Sécurité. Lancées l’an dernier, ces séances de
vidéo-prévention, une fois passées les premières minutes de méfiance,
ont convaincu les équipes qui se verront proposer ce type d’animation
de plus en plus fréquemment.
Travailler en toute sécurité, tel est bien sûr l’objectif de ces actions.
Et l’on s’aperçoit qu’il en faudrait peu parfois pour éviter l’accident.
D’ici la fin de 2008, au fil de ses numéros, La Voie se fera l’écho des
nouvelles actions, en particulier celles initiées par les chefs (cf.
encadré). Ces chefs qui, à l’instar de l’ensemble des 21 000 collaborateurs d’Eiffage Travaux Publics, entendent bien gagner la bataille
pour la sécurité.
[ LA VOIE N°9 ]
V IE DE L’ENTREPRISE
SÉMINAIRES 1 515
LES PREMIÈRES MESURES
INTERACTIONS
ENGINS / PERSONNEL À PIED
Évaluation annuelle de tous les titulaires d’une autorisation
de conduite
Tous les salariés titulaires d’une autorisation de conduite verront leurs
compétences réévaluées chaque année par leur chef de chantier et
leur conducteur de travaux. Une évaluation qui viendra compléter la
visite d’aptitude médicale. Le résultat de ces examens déterminera
les besoins éventuels de formation complémentaire – qui pourront se
traduire par des heures de conduite – au Certificat d’aptitude à la
conduite d’engins en sécurité (Caces*), ainsi que le renouvellement,
ou non, de l’autorisation de conduite.
Création d’un guide « Sécurité du conducteur d’engins »
Un guide « Sécurité du conducteur d’engins » doit être remis à chaque
salarié disposant d’une autorisation de conduite.
Révision du guide « Signaleur - Guide de manœuvre »
Priorité aux conducteurs d’engins salariés d’Eiffage Travaux
Publics
Le recours aux conducteurs d’engin salariés Eiffage Travaux Publics
doit être privilégié à des personnels extérieurs. Le recours à l’intérim
doit devenir l’exception.
SAVOIRS MINIMAUX DE SÉCURITÉ (SMS)
Cursus étendu à l’encadrement
Le cursus de formation SMS sera étendu aux chefs de chantier, assistants chefs de chantier, chefs d’équipe. Ils participeront aux modules
de formation d’ici à juin 2009.
De nouvelles exigences
Les sociétés de travail temporaire devront proposer un plan de déploiement sur deux ans permettant à leur personnel de passer les tests SMS
Eiffage Travaux Publics avant d’intégrer un chantier de l’entreprise.
De nouveaux modules
Deux modules de SMS vont être créés en 2008. Ils concernent les
salariés chargés d’opérations d’entretien et de maintenance sur engin
ou machine et ceux affectés dans les carrières.
1/4 d’heure sécurité systématisé et hebdomadaire
Le « 1/4 d’heure sécurité » est obligatoire. Il sera organisé au minimum
une fois par semaine, sur chaque site de production. Cette réunion
sera animée par l’encadrement, éventuellement assisté du préventeur
et formalisée par une fiche de présence. Dans la même semaine,
plusieurs réunions de ce type pourront être organisées et obligatoirement chaque fois qu’une nouvelle phase de travaux faisant appel
à des techniques et procédures différentes sera engagée.
Lancement d’une campagne de sensibilisation
Personnels à pied et conducteurs d’engins seront sensibilisés aux
risques spécifiques induits par la circulation des engins sur chantier.
Interdictions formelles
Les opérations d’implantation et de traçage à proximité d’engins en
circulation ou pouvant manœuvrer sont formellement interdites.
*Un décret de décembre 1998 prévoit, pour la conduite d’un certain nombre d'engins, une formation
adéquate des conducteurs et l'obligation pour le chef d'entreprise de délivrer une autorisation de
conduite après : un examen d'aptitude médicale réalisé par le médecin du travail, un contrôle de connaissances et du savoir-faire du conducteur pour la conduite en sécurité, une connaissance des lieux et
des instructions à respecter sur le ou les sites d'utilisation.
PAROLES D’UN CHEF !
Alain Wozniak, chef de chantier chez Appia Hainaut, a participé
à la rencontre 1 515 du 22 février. Très impliqué dans le combat
pour la sécurité, il a présenté sa méthode d’amélioration.
« Pour améliorer la sécurité à mon poste de travail, je pense :
- à une bonne entente au sein de l’équipe (savoir écouter l’autre,
prendre au sérieux les conseils qu’il donne…) ;
- au planning qui doit être fixé en temps utile respecté avec le moins
d’imprévu possible et ne doit pas être réalisé au chrono ;
- aux machines et au matériel que j’utilise qui doivent être entretenus
et vérifiés régulièrement ;
- aux consignes de sécurité affichées, mais aussi lues, écrites,
expliquées si nécessaire et respectées à chaque instant du travail ;
- aux stages de formation à la sécurité et au secours d’autrui.
[ LA VOIE N°9 ]
8
Donc :
- en respectant les règles internes bien établies (pas d’alcool, ni de
tabac, par exemple), les compétences de chacun (qualifications), les
consignes données (port du gilet de sécurité, des chaussures…) ;
- en suivant une formation à la sécurité (nouvelle machine à utiliser
ou secours envers autrui) ;
- en travaillant au sein d’une équipe sereine où règne entre chaque
membre (du plus qualifié au simple ouvrier) un esprit de camaraderie avec le respect de l’autre, même s’il se situe au premier
barreau de l’échelle ;
- en écoutant les réclamations, les contestations ou les doléances de
l’un ou de l’autre, même si elles nous apparaissent superficielles. Elles
permettent parfois d’améliorer les conditions de travail et par là
même la sécurité de l’autre. »
ÉQUIPEMENTS
DE PROTECTION INDIVIDUELLE
MATÉRIEL
Ne pas faire la sourde oreille
L’ensemble du personnel d’Eiffage Travaux Publics concerné sera
équipé de protections auditives personnalisées (moulées).
Vibrer pour son travail sans perdre la santé
Chaque fois que les travaux le requerront, afin d’atténuer les vibrations
transmises par des équipements, les salariés se verront remettre des
gants anti-vibratiles.
Utilisation d’outils plus sûrs
- matériels électroportatifs débrayables (perceuses…) limités au personnel autorisé ;
- cutters de sécurité ;
- massettes caoutchouc, masse à grenailles, lors de la pose et du
réglage de bordures.
Voir, mais aussi être vu
Une réflexion a été menée sur les équipements vestimentaires de
haute visibilité. La couleur des baudriers devient orange et les baudriers
rétroréfléchissants vont se développer.
Garder la tête sur les épaules
L’utilisation de casque de chantier avec lunettes intégrées et molette
arrière de maintien va être généralisée.
BOURSE DE L’EMPLOI
UN NOUVEL OUTIL DE MOBILITÉ
Suite à la signature d’un accord de Gestion prévisionnelle des emplois
et compétences (GPEC) avec l’ensemble des organisations syndicales,
nous disposons, depuis le début du mois d’avril, d’un nouvel outil de
mobilité interne, qui, pour l’instant, concerne les cadres : la Bourse
de l’emploi en ligne.
De quoi s’agit-il ? De permettre aux collaborateurs d’être informés,
via l’intranet, des besoins en personnel dans le périmètre Eiffage
Travaux Publics et, après en avoir informé sa hiérarchie, de déposer
sa candidature pour un poste identifié.
Toutefois, la mobilité au sein d’Eiffage Travaux Publics est régie par des
règles précises, qui concernent aussi la Bourse de l’emploi. C’est pourquoi, une Charte de la Mobilité, également disponible sur l’intranet,
rappelle les grands principes auxquels on ne peut pas déroger
(cf. encadré).
La Bourse de l’emploi est accessible depuis un ordinateur connecté
à l’intranet Eiffanet en cliquant en haut l’écran sur le logo Eiffage
Travaux Publics.
CHARTE DE LA MOBILITÉ
QUELQUES GRANDS PRINCIPES
Le collaborateur s’engage :
• à informer son responsable hiérarchique dès lors qu’il souhaite
faire acte de candidature pour un poste ;
• à accepter de n’être pas retenu.
9
Le responsable hiérarchique s’engage :
• à informer son DR et la DRH de ses besoins en recrutement pour
publication dans la Bourse de l’emploi ;
• à ne pas contacter un candidat potentiel dans une autre DR ou dans
un autre établissement sans en avoir informé au préalable le N+1
concerné ;
• à ne pas faire de pression sur un collaborateur qui souhaite postuler ;
• à favoriser la mutation d'un collaborateur à l'intérieur du groupe pour
éviter sa démission.
[ LA VOIE N°9 ]
D ÉVELOPPEMENT DURABLE / INNOVATION
ENVIRONNEMENT
LES GUYANAIS
PASSENT À L’OFFENSIVE
Allier innovation et environnement en Guyane, tel est le défi que se sont lancé Sodeca et Routière
Guyanaise, les filiales locales d’Eiffage Travaux Publics.
La problématique principale touchant ici la gestion des déchets, les équipes de l’entreprise y ont
concentré leurs efforts. Objectif ? Proposer, dans ce département dépourvu d’usines de
traitement et dont les centres d’enfouissement affichent complet, des solutions favorisant
recyclage et valorisation. Et ça marche !
Verre, pneus usagés et « blancs », les équipes guyanaises d’Eiffage Travaux Publics ne manquent pas d’idées lorsqu’il s’agit de recycler.
Ainsi, pour le verre, elles ont développé un centre de recyclage qui permet, après concassage, une réutilisation dans les couches de structure
à hauteur de 20 %, en remplacement des matériaux nobles. « Là où nous pensions traiter 10 tonnes de verres par an, nous voyons arriver
30 tonnes de matériaux, mises à notre disposition par le collecteur et livrées sur notre site par la Communauté de communes du centre littoral
de la Guyane (CCCL), maître d’ouvrage de l’opération » explique Francis Tinco, le directeur de Sodeca qui n’imaginait pas un tel succès.
« À nous désormais, avec l’aide des pouvoirs publics, d’améliorer et de développer cette collecte, mais la voie est ouverte ».
PNEUS, VERRE OU « BLANCS », TOUT EST RECYCLABLE !
Les propositions faites par Sodeca en matière de pneus usagés ont, elles aussi, rapidement convaincu. Sur le marché privé de viabilisation
d’un ensemble immobilier, la résidence Diamant, une variante basée sur la technique Pneusol* a été retenue en confortement de talus. Variante
qui a permis à l’entreprise de l’emporter et de recycler quelque deux mille pneus. Sur cette opération, confiée à Baghdad Boulkadid, chef de
chantier, les hommes bâtissent des ouvrages qui peuvent atteindre 6 m de haut. Utilisée pour la première fois en Guyane, la technique semble
y être promise à un bel avenir. La DDE, venue visiter le chantier, compte en effet sur l’entreprise pour l’utiliser dans les confortements des talus
sur l’axe Régina - Saint-Georges. « Nous avons d’ailleurs dû déposer un dossier de demande de stockage de vingt mille pneus auprès de la
préfecture de la région Guyane, tant le succès est au rendez-vous », précise Francis Tinco, avant de conclure sur le recyclage des « blancs ».
« Nous procédons également à la valorisation par recyclage des blancs du TSM15. Dans ce département où la pénurie de granulats et les
coûts des transports routiers font grimper les prix des matériaux concassés, nous nous sommes lancés dans le tri sélectif de nos déblais de
chantier. Il s’agit de les rapatrier sur le site de concassage pour traitement avant réutilisation ultérieure. Nous ne le regrettons pas et estimons,
pour 2008, la quantité de matériaux** réutilisés à 4 000 tonnes » conclut le directeur.
Des petits pas en faveur de l’environnement, qui ont tout pour se transformer en voie rapide.
*Matériau de remblai, associant du sol et des pneus usagers déposé, en partenariat avec le groupe Eiffage, par le Laboratoire central des Ponts et Chaussées (LCPC).
**Le produit stocké est obtenu par un mélange des blancs de production du poste, des gravats et bétons de voirie concassés.
[ LA VOIE N°9 ]
10
1• Limiter les émissions de gaz
à effet de serre en proposant la
solution la plus économe en CO2.
1•
e
2• Inventée au XVII siècle par
Blaise Pascal, la Pascaline est la
lointaine aïeule de notre calculette
CO2.
CALCULETTE CO2
2•
OU COMMENT VALORISER
VOS SOLUTIONS ENVIRONNEMENTALES
Dédiée aux chargés d’études et, plus généralement, à tous ceux qui souhaitent proposer une variante environnementale à leurs clients,
la calculette CO2 développée par la direction technique d’Eiffage Travaux Publics est désormais opérationnelle.
L’outil concerne dans un premier temps les chantiers routiers, les opérations de VRD et de terrassements. Au moment de l’appel d’offres,
la calculette permet de chiffrer les impacts « effet de serre » exprimé en CO2, et « énergie » de la solution de base et des variantes.
La calculette CO2 est un tableur qui comprend une base de données très renseignées (produits, matériels de transports, de fabrication et de
mise en œuvre, assortis de sous-détails de prix), un module de calcul et enfin un tableau comparatif des différentes solutions envisagées et
son graphique associé.
Un module de formation a été créé et sera proposé, dans les prochaines semaines, à l’ensemble des utilisateurs potentiels.
Enfin, un groupe de travail constitué autour de cet outil, doit préparer un argumentaire des solutions environnementales (produits, techniques
et procédés) préconisées par l’entreprise et chiffrer leurs impacts par rapport aux solutions classiques.
APPIA PICARDIE
DÉCROCHE LE 1ER PRIX DU CONCOURS
ENVIRONNEMENT DE LA FNTP
Pour son engagement en matière environnementale via les Enrobés
à basse température®, Appia Picardie s’est vue décerner le 1er prix du
concours Environnement 2007 organisé par la Fédération nationale des
Travaux publics (FNTP). « Les économies de ressources naturelles dans
les travaux publics », tel était le thème de la compétition cette année.
Un thème parfaitement en ligne avec le chantier mené sur la RD 58
dans l’Oise qui a permis à l’entreprise de l’emporter.
Sur cette opération éminemment environnementale, le choix d’un
matériau (la grave non traitée recyclée), d’un produit (le Biochape®) et
de deux procédés (EMF 200 et EBT®) a, en effet, permis d’économiser
à la fois les matières premières et l’énergie et de faire baisser de
quelque 70 % les émissions de CO2 (cf. La Voie n° 4).
La FNTP de son côté, par la voix de son président Patrick Bernasconi, a
fait savoir qu’elle comptait bien favoriser la mise en œuvre de l’innovation
environnementale et encourager le partage d’expériences, notamment
via la création d’une « base de pratiques environnementales ».
1• De g. à dr. : Jean-Louis Marchand,
président de la commission
Développement durable de la FNTP,
Laurent Creton, responsable
technique d’Eiffage Travaux Publics
Est, Patrick Bernasconi, président
de la FNTP, Vincent Hulot, directeur
général des routes au Conseil
général de l’Oise et Yves Thibaut,
chef de l’agence d’Estrées-SaintDenis d’Appia Picardie, le 25 janvier
dernier lors de la remise des
trophées 2007 de la Fédération.
11
[ LA VOIE N°9 ]
S AVOIR-FAIRE
1•
AER DÉVELOPPE
L'EXTRUDÉ DE PETITS PROFILS
1• Power Curber 3500.
Zone pavillonnaire à Toulouse
2• Extrudeuse à vis ou manuelle.
Aire d’Achères-la-Forêt sur l’A6
3• F360.
Zone pavillonnaire à Oloron.
4• Miller 1000.
Commune de Rinxent.
Vous connaissez certainement AER, spécialiste des équipements de
sécurité de la route type glissières béton ou métal ou encore assainissement de surface. Mais connaissez-vous AER, extrudeur de
petits profils ?
Au travers de ses quatre établissements Ouest, Rhône-Alpes, Ile-deFrance / Nord et Méditerranée, Appia Grands Travaux, à l’instar de
Sohetra dans le Sud-Ouest (cf. La Voie n°5), offre au groupe un
savoir-faire de proximité dans l'extrusion de petits profils type bordures
(cette technique a fait l'objet en août 1999 d'une dérogation au fascicule 31 qui précise entre autre les modalités de dimensionnement
et de contrôle de ces ouvrages).
Ce produit n'a pas pour vocation de remplacer l'esthétique d'une
bordure granit en centre ville mais correspond de plus en plus souvent
à l'attente des maîtres d'œuvre pour équiper des zones pavillonnaires
ou industrielles, des parkings, des aires d'autoroutes ainsi que les
abords du réseau routier. L'expérience et le recul leur permettent de
faire un choix sans ambiguïté pour telle ou telle technique.
Le développement de la performance et du savoir-faire d'AER est
passé dans un premier temps par l'achat d'extrudeuses à vis (ou
manuelles) venant réaliser les points singuliers type courbes serrées
et petits îlots en complément d'une machine à coffrage glissant
traditionnelle assurant les grands linéaires.
Aujourd'hui, l'évolution technologique du matériel permet de disposer
de machines spécifiques à l'extrusion de petits profils alliant agilité
(faible rayon de courbure) et performance (guidage, force de vibration,
rendement…). C'est dans cette optique qu'en 2007 la F360 (rayon
de courbure 80 cm) a été développée avec AER Ouest et qu'en
2008, AER Ile-de-France / Nord a été dotée d'une Miller 1000 (rayon
de courbure 60 cm).
Cette machine utilisée pour la première fois à Rinxent dans le Pasde-Calais a tenu ses promesses.
4•
CONTACTS TECHNIQUES
ET ÉTUDES DE PRIX :
AER Ouest : Stéphane Mahaud
Tél. : 02 28 23 16 14
AER Rhône-Alpes : Thibaut Nicolas
Tél. : 03 85 36 19 22
AER Ile-de-France Nord : Philippe Roszak
Tél. : 03 21 13 53 40
AER Méditerranée : Yvane Favier
Tél. : 04 42 41 61 80
[ LA VOIE N°9 ]
12
2•
3•
LES TRAVAUX MARITIMES ET FLUVIAUX
ONT LE VENT EN POUPE
Pont des Indes, Lorient.
Depuis le 1er janvier, Eiffage Travaux Publics dispose d’une structure tout entière dédiée aux TMF. Baptisée Eiffage Travaux Maritimes et
Fluviaux (ETMF), elle regroupe les quelque 160 spécialistes qui, auparavant dans leurs filiales respectives*, se consacraient à ces chantiers
particuliers.
Placée sous l’autorité de Philippe Seitz, et dotée de trois établissements, cette nouvelle entité est dirigée par Alain Noël, par ailleurs directeur
de l’établissement de Caudan dans le Morbihan, avec à ses côtés, Alain Pigeon, directeur de l’établissement du Petit-Quevilly près de Rouen
et Frédéric Decarnin, directeur de l’établissement situé à Haubourdin dans la banlieue lilloise.
Désormais chargée sur l’ensemble du territoire national de tout chantier à caractère maritime ou fluvial, l’entreprise entend bien se positionner sur
les plus gros projets.
Cité de la Voile
Éric-Tabarly, Lorient.
• Quais, canaux, barrages,
ducs-d'Albe, épis, écluses…
les équipes d’Eiffage Travaux
Maritimes et Fluviaux maîtrisent
toutes les facettes de ces
opérations très spécifiques.
Elles ont ces derniers mois participé
à l’édification des ponts GustaveFlaubert à Rouen et des Indes à
Lorient, ainsi qu’aux travaux de la
cité de la Voile Éric-Tabarly ouverte
le 5 avril dernier dans la capitale
morbihannaise. Dans le Nord, ses
équipes s’affairent notamment sur
le pont des Couteaux inscrit au
programme européen Blue Links
dont l’un des objectifs est de rouvrir
à la navigation de plaisance
28 kilomètres de voies fluviales
en France et en Belgique.
Pont Gustave-Flaubert,
Rouen
• Alain Noël, au centre,
dirige ETMF. Il est assisté
de Frédéric Decarnin, en haut
et Alain Pigeon, en bas.
*Jusqu’à présent les opérations maritimes et fluviales étaient orchestrées sur la façade atlantique par GTMF basée à Lorient, dans le Nord par SND
implantée à Haubourdin,en Ile-de-France et en Normandie par le département TFM d’Eiffage TP installé au Petit-Quevilly.
13
[ LA VOIE N°9 ]
A RRÊT SUR IMAGES
1•
5•
2•
3•
6•
4•
7•
1 • Le 29 janvier, pour officialiser leur inscription à l’Ordre des Tuteurs
4 et 5 • Le réalisateur Xavier Giannoli (Quand j’étais chanteur) a
des Travaux publics, Jean-Pierre Couteleau, Francis Delgove, Hocine
et Tijani Kabbouch et Sébastien Patry, collaborateurs du département
Grands Travaux d’Eiffage TP se sont vus remettre leur diplôme.
La cérémonie s’est déroulée dans les locaux de la FRTP de FrancheComté, en présence de Maryse Campana, la coordinatrice-emploi de
la direction régionale.
choisi un chantier Appia Hainaut pour tourner certaines scènes de
son prochain film, À l’origine, dont la sortie est prévue fin 2008.
Autour de François Cluzet, Emmanuelle Devos ou Gérard Depardieu
qui se partagent l’affiche de ce long-métrage, nos collaborateurs
nordistes y reconnaîtront plusieurs des leurs, qui, pour quelques
heures, voire un peu plus, ont revêtu leurs bleus pour de faux !
Quoi de mieux qu’un vrai chantier et de vrais spécialistes pour
conter les aventures – vraies, elles aussi – d’un original décidé à
bâtir une route au milieu de nulle part en entraînant derrière lui toute
une population !
2 • Les deux laboratoires centraux d’Eiffage Travaux Publics installés à
Corbas et Ciry-Salsogne viennent d'obtenir la certification Afaq Iso 14001
pour l’ensemble de leurs activités réalisées dans le domaine des
matériaux routiers. Une preuve supplémentaire de l’engagement en
faveur de l’environnement de ces équipes qui disposent par ailleurs
d’un agrément Laboroute, d’une accréditation Cofrac Essais et, pour
celle de Ciry, d’une certification Iso 9001.
3 • Présent, comme chaque année au forum d’Egletons, Eiffage a
rencontré un vif succès auprès des jeunes.
6 • À Marseille deux grands chantiers de génie civil ont été inaugurés par Jean-Claude Gaudin les 13 et 21 février derniers. Il
s’agissait du parking République (photo) et de la station d’épuration
Géolide. Ces deux ouvrages ont été réalisés, en groupement, par
Eiffage TP Méditerranée.
[ LA VOIE N°9 ]
14
7 • À l’occasion de sa rencontre régionale organisée le 26 mars
dernier à Lyon et dont le thème principal était le développement
durable, la direction régionale Rhône-Alpes / Auvergne a officialisé
la naissance d’une École Eiffage Travaux Publics sur son périmètre.
Yves Grange, directeur adjoint de l’Afpa Rhône-Alpes et Jean Guénard
ont signé la convention de partenariat qui marque la création de
l’établissement, en présence de Laurent Girou, directeur régional
Rhône-Alpes / Auvergne et de Vincent Démas, directeur du centre
de formation de Saint-Priest, au sein duquel se dérouleront les
formations.
D OSSIER
A86 :
LE BOUT DU TUNNEL EST EN VUE
L’ouverture aux automobilistes du chaînon manquant de l’A86, entre Rueil-Malmaison et Jouy-enJosas, va fluidifier une bonne partie du trafic de l’ouest parisien. En empruntant le nouveau tunnel,
la distance sera franchie en dix minutes, contre plus de trois quarts d’heure actuellement. Eiffage
Travaux Publics a été un acteur majeur dans la réalisation de cet ouvrage hors normes.
e compte à rebours est lancé. Dans quelques
semaines, quelques mois tout au plus, le tunnel
reliant l’A86 entre Rueil-Malmaison (Hauts-deSeine) et l’autoroute A13 sera ouvert à la circulation.
Plusieurs mois d’attente supplémentaire seront
encore nécessaires pour que le second tronçon allant de l’A13 au
Pont-Colbert, à Jouy-en-Josas (Yvelines), soit achevé. Mais le
« bout du tunnel » est en vue. À l’horizon 2010, un point final sera
mis au bouclage de l’A86. La patience des automobilistes circulant
dans l’ouest parisien aura fini par être récompensée, après avoir
été mise à rude épreuve. Des premières ébauches d’un tracé en
surface proposées en 1972 jusqu’à l’inauguration du tunnel en
2008, pas moins de trente-six ans se sont écoulés pour que le
chaînon manquant du super-périphérique de la capitale voit le jour.
Et autant d’années de galère pour nombre de Franciliens, piégés
matins et soirs dans d’interminables embouteillages, faute d’infrastructure routière adaptée dans une banlieue particulièrement
fréquentée.
L
C’est en 1999, suite à un appel d’offres européen, que Cofiroute a
été désignée concessionnaire pour 70 ans de l’ouvrage le plus
important des quelque 80 km que compte l’A86. Pour « porter » la
réalisation de ce tunnel, une entité spécifique a été créée, à savoir
la Société de construction de l’autoroute de traversée de l’ouest
parisien (Socatop), dans laquelle le groupe Eiffage s’est pleinement
impliqué aux côtés d’autres acteurs des TP. Un projet représentant
un investissement global de 1,7 milliard d’euros. « Socatop est une
structure de génie civil totalement intégrée, tant en ce qui concerne
la direction du projet que la maîtrise d’œuvre de conception et la
maîtrise d’œuvre d’exécution, explique Serge Nahon, directeur des
ressources humaines*. Au plus fort des travaux, plus de 1 500
personnes étaient présentes sur le site. Et quelle que soit leur
entreprise d’origine, toutes ont pris la "casquette" Socatop pour
réussir cet immense défi. »
>>>>
* Serge Nahon est collaborateur d’Eiffage Travaux Publics.
15
[ LA VOIE N°8 ]
D OSSIER
1 • 2003 : le tunnelier sort à
Vaucresson, une première étape
est franchie.
>>>>
UN TUNNEL UNIQUE EN SON GENRE
Le percement du tunnel de l’A86 représente certainement l’un des
plus grands chantiers routiers européens de la décennie. L’ouvrage
en lui-même se révèle par bien des côtés unique en son genre :
10 km d’une route express souterraine en 2 x 2 voies, auxquels
viennent s’ajouter deux échangeurs à chacune de ses extrémités et
un troisième à mi-parcours, au niveau de l’autoroute A13. Avec une
particularité : les chaussées sont superposées à l’intérieur d’un tunnel
« duplex » monotube. L’étage inférieur est réservé à la circulation se
dirigeant de Rueil vers le Pont-Colbert et le niveau supérieur, aux
véhicules allant dans le sens inverse. Les deux parties sont totalement autonomes et indépendantes l’une par rapport à l’autre, tous
les systèmes d’extraction d’air vicié et d’apport d’air frais étant
situés, selon le cas, dans les vides confinés sous dalle (étage inférieur) ou entre le plafond et les voussoirs (étage supérieur).
Chaque chaussée est formée d’une structure en béton de 30 cm
1•
d’épaisseur reposant sur des corbeaux incorporés dans les voussoirs latéraux du tunnel. Six centimètres d’enrobé clair, destinés à
renforcer la sensation d’espace à l’intérieur de l’ouvrage, ont été
déposés sur toute la surface des dalles. La mise en place de ces
dernières a varié selon la position occupée. Celle située en partie
basse est constituée d’un assemblage d’éléments préfabriqués sur le
site de Pont-Colbert. La dalle médiane a été directement coulée sur
place, tout comme le « plafond » – ou dalle supérieure – du tunnel,
d’une épaisseur réduite à 15 cm. Entre les dalles et les corbeaux,
aucune liaison rigide, mais des appuis de néoprène. Pourquoi ? Tout
simplement pour amortir les vibrations liées au passage intensif des
véhicules. En phase d’exploitation, les estimations tablent sur un
minimum de 3 400 véhicules par heure circulant dans chacune des
directions, soit approximativement un chaque seconde.
UN TUNNEL ET DES CHIFFRES
Longueur : 10 115 m
Diamètre extérieur : 11,24 m
Diamètre intérieur : 10,40 m
Largeur des voies de circulation : 3 m
Largeur de la bande d’arrêt d’urgence : 2,5 m
Hauteur sous plafond : 2,55 m
Pente maximale : 4,5 %.
Barrières de péage : 3, situées aux entrées du tunnel (Rueil-Malmaison, Pont-Colbert
et échangeur avec l’A13). Les sorties sont libres.
[ LA VOIE N°9 ]
16
1 • Des puits de secours tous les
kilomètres permettent aux pompiers
d’intervenir très rapidement depuis
la surface.
1•
LA SÉCURITÉ SANS CONCESSION
Le lancement des travaux du « Duplex A86 » a eu lieu en 2000,
tout juste un an après le dramatique incendie de l’ouvrage passant
sous le Mont-Blanc. Conséquence logique : les normes de sécurité
appliquées répondent aux réglementations les plus strictes actuellement en vigueur. Pas question de voir ce type de catastrophe se
renouveler. Concrètement, cela s’est traduit par de multiples mesures destinées à la protection des automobilistes. Ainsi, des puits de
secours sont prévus tous les kilomètres pour assurer un accès aux
pompiers depuis la surface située entre 18 et 84 m plus haut. Pour
le plus profond d’entre eux, un ascenseur permet aux secouristes
d’effectuer la descente et d’être à pied d’œuvre en 48 secondes
seulement. À l’intérieur du tunnel, tous les 200 m, des niches de
sécurité en légère surpression et équipées de portes coupe-feu
peuvent chacune accueillir une centaine de personnes pendant
deux heures. En cas d’urgence, un escalier autorise le passage des
personnes d’une chaussée à l’autre en toute sécurité. Interphones,
extincteurs en libre accès, signalétique en français et en anglais,
détecteurs de fumées, panneaux à messages variables, consignes
de sécurité parfaitement rodées : tout est prévu pour gérer au
mieux le moindre sinistre.
Outre les équipements destinés à répondre aux situations d’urgence, de multiples installations – dont une partie a été mise en
œuvre par Forclum – sont destinées à assurer la fluidité du trafic
et le confort des personnes à l’intérieur du tunnel. Ses concepteurs
ont souhaité en faire, autant que possible, un endroit agréable à
emprunter. Concernant la qualité de l’air, des unités de ventilation
ont été installées au niveau de chaque échangeur. Des bouches
d’arrivée d’air frais sont prévues tous les 4 m et l’air pollué est
extrait tous les 400 m. La circulation des véhicules sera également
sous haute surveillance. Ainsi, sur le seul tronçon entre RueilMalmaison et l’autoroute A13, 400 caméras vidéo et 12 radars de
contrôle de vitesse sont en place. Pas question de dépasser la
limite autorisée, à savoir 70 km/h.
SECOURS, TOUJOURS PRÊTS !
Le poste de contrôle et de surveillance du tunnel de l’A86 est
situé à quelques mètres de la barrière de péage de RueilMalmaison. À ce niveau se situe également l’une des trois
plates-formes de stationnement des équipes de secours, les deux
autres étant localisées au niveau des barrières de péage de l’A13
et de Pont-Colbert. Cette organisation minimise le temps d’accès des
pompiers ou des équipes de dépannage sur le lieu d’un accident ou
d’une panne. À noter que la faible hauteur des voies de circulation
(2,55 m) a imposé la conception de véhicules d’intervention spécifiques.
17
[ LA VOIE N°9 ]
D OSSIER
PRESSION DE TERRE, PRESSION DE BOUE
1 - 2 • Après la première phase de
percement, le tunnelier est démonté
puis remonté au pont Colbert d’où il
repartira en juin 2005 pour entamer
son ultime parcours achevé en août
dernier.
La mise au point d’un tunnelier disposant d’une roue de coupe de très
grand diamètre a certainement représenté la clé de la réalisation du
« Duplex A86 ». Avec ses 11,56 m de diamètre, Emma – nom de
baptême de l’engin dédié à son percement – a permis d’obtenir un
ouvrage de 10,40 m de diamètre interne. Une dimension suffisante
pour construire un tunnel monotube à deux chaussées superposées. Toutefois, la principale difficulté rencontrée par les équipes
en charge du creusement a résidé dans l’hétérogénéité et l’enchevêtrement des couches géologiques traversées. Sable, argile, craie
et calcaires étaient au programme.
Cette diversité a conduit la société Herrenknecht, concepteur du
tunnelier Emma, à mettre au point une véritable machine tout terrain
pour franchir un à un les obstacles rencontrés. Pour cela, la combinaison de deux technologies a été nécessaire : la pression de terre
et la pression de boue. La première est utilisée dans des terrains
solides et compacts, la seconde dans des terrains meubles et
sableux. Dans tous les cas, la machine avance grâce à l’action
combinée de sa roue de coupe équipée des outils de creusement
et de la force exercée par les verrins de poussée (jusqu’à 15 000 t).
En mode pression de terre, c’est une vis d’Archimède qui contrôle
l’évacuation du terrain excavé. En mode pression de boue, c’est
un apport liquide de bentonite qui, mélangé au terrain, permet
de l’évacuer, par l’action de pompes dans des conduites jusqu’à
l’extérieur du tunnel. Le « cake » formé par la boue en avant la
machine assure la stabilité du terrain en place.
En vitesse de croisière, deux mètres de tunnel pouvaient être creusés
par heure, la pose des anneaux de béton composés de 8 voussoirs
de 11 t chacun (4,5 t pour la clé de voûte) se faisant dans la foulée.
Plutôt que de creuser les 10 km du tunnel en une seule fois, il a
été décidé de mener les travaux en deux tronçons : le premier de
4,5 km entre Rueil-Malmaison et l’A13 et le second de 5,5 km
entre Pont-Colbert et l’A13. À la jonction des deux parties, une
immense chambre (ou boîte) à ciel ouvert était prévue pour démonter
Emma à la fin de son premier voyage avant de le remonter au
niveau de Pont-Colbert pour entamer son deuxième périple.
Pourquoi une telle option ? Tout simplement pour une mise en service
plus rapide d’une première section du tunnel.
1•
2•
« CRÉER LA MEILLEURE AMBIANCE POSSIBLE DANS LE TUNNEL »
« Avant le démarrage des travaux du tunnel de l’A86, une réflexion a été menée sur la création de la meilleure
ambiance possible à l’intérieur de l’ouvrage, ainsi que sur les attentes des automobilistes à ce sujet. Tout
a été fait pour éviter l’angoisse éventuelle liée au passage dans un souterrain de grande longueur. Il est vite
apparu que l’éclairage, la perception des lumières, ainsi que la « température » des couleurs pouvaient
influer sur le ressenti des usagers. Nous avons donc conçu un tunnel d’apparence générale très lisse, avec
une couleur de fond claire s’approchant au maximum du blanc, même au niveau de l’enrobé. Des touches
de couleurs vives sont apportées par la signalisation, les niches de secours, les panneaux à messages
variables, etc. En ce qui concerne les bretelles d’accès, leur architecture se veut particulièrement douce,
en phase avec l’environnement, et les entrées du tunnel sont conçues pour amplifier les dimensions des
deux galeries de circulation des véhicules. »
Michel Regembal, architecte, CR Architecture, Paris.
[ LA VOIE N°9 ]
18
L’ENVIRONNEMENT EN PREMIÈRE LIGNE
La prise en compte de l’environnement a accompagné le percement
du « Duplex A86 » et ce, sur deux aspects différents : les conditions
de réalisation du chantier d’une part, et l’impact sur les riverains,
d’autre part. Ainsi, côté chantier, si l’utilisation de bentonite a été
nécessaire pour traverser certaines couches géologiques (cf. ci-dessus),
la congélation des terrains sableux s’est révélée incontournable pour
creuser certaines niches de secours. À cet effet, des tubes ont été
enfoncés sur toute la profondeur des fouilles. Tubes dans lesquels la
circulation de saumure à -28°C a progressivement transformé le
sol en un véritable bloc de glace, offrant la résistance recherchée
pour être excavé dans de bonnes conditions.
Le bien-être des riverains situés en surface, au-dessus du tracé du
tunnel, a minutieusement été pris en compte. Des normes très
strictes sont respectées, tant sur le plan du bruit que sur celui de
la pollution, notamment au niveau des unités de ventilation et des
bouches d’extraction d’air. Et si 99 % des travaux ont eu lieu en
souterrain, les quelques ouvrages émergeant en surface ont également fait l’objet d’un traitement architectural soigné pour limiter les
désagréments visuels. À ce titre, la principale unité de ventilation
située à Rueil-Malmaison sera totalement végétalisée et quasiment
invisible aux yeux du public. Les riverains apprécieront, et plus
particulièrement ceux qui n’auront plus à subir la pollution entraînée
par les milliers de véhicules passant chaque jour sous leurs fenêtres !
ÉCHANGEUR A86 - A13 :
UN SAC DE NOUILLES
Sur le chantier du bouclage de l’A86, l’échangeur entre
les deux tronçons du tunnel et l’autoroute A13 est familièrement appelé le « sac de nouilles » en raison de sa
complexité peu commune. Pas moins de onze bretelles
de circulation, réparties sur trois niveaux superposés de
tranchées couvertes, ont été aménagées à cet endroit.
Le tout est quasiment invisible depuis la surface. Les
travaux effectués ont également nécessité la réfection
de la passerelle du Butard, franchissant l’A13.
Promeneurs, cyclistes et cavaliers peuvent l’emprunter
en toute sécurité. Les animaux sauvages aussi !
BOUCLAGE DE L’A86 : LES DATES CLÉS
• 1972 : les premières réflexions concernant le tracé de l’A86 entre Rueil-Malmaison et Jouy-en-Josas sont lancées. Les ébauches
prévoyant un passage en surface sont rejetées. Le projet revient au point mort.
• 1988 : l’option d’un tracé souterrain est choisie.
• 1995 : le projet est déclaré d’utilité publique.
• 1996-2000 : les premières fouilles sont menées, mais le chantier est vite arrêté. Un nouvel appel d’offres européen doit être lancé.
Cofiroute est désignée comme concessionnaire en 1999. L’incendie du tunnel du Mont-Blanc entraîne la définition de nouvelles
normes de sécurité, d’où un nouveau retard des travaux.
• 2000-2008 (2010) : cette fois les travaux ont démarré. Plus rien ne les arrêtera jusqu’à l’ouverture du « Duplex A86 » au public.
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[ LA VOIE N°8 ]
D OSSIER
CHRISTOPHE DESAINT
UN ÉLECTRICIEN DANS
L’UNIVERS DU GÉNIE CIVIL
Christophe Desaint avait toutes les qualités pour trouver sa place sur le dernier
grand projet de l’A86. Après avoir exercé les fonctions de pilote de tunnelier sur
le Métrobus de Rouen, il s’est spécialisé dans les automatismes et l’électricité
lors d’un déplacement au Caire, en Égypte. Son action, pourtant rarement mise sur
le devant de la scène, se révèle essentielle pour le bon déroulement des travaux.
« Il a fallu environ six mois pour préparer l’électricité du chantier, rappelle
Christophe. Tout a commencé par des négociations avec EDF qui devait nous
amener 1 000 kVA en pleine forêt ! J’ai également eu à superviser les achats
du matériel électrique et mon travail ne se terminera qu’avec la passation des
installations aux équipementiers. » De l’alimentation du tunnelier à l’éclairage
des bases vies, plusieurs centaines de kilomètres de câbles ont été déroulées !
De 5 à 20 000 volts.
ALAIN DUCLOS
RELIER LES HOMMES ENTRE EUX
Partagé entre sa passion pour la moto - il a fait plusieurs fois le Dakar - et les chantiers
de génie civil, Alain Duclos aime les métiers des TP. « Ce sont des métiers où l’on bouge,
où on laisse une trace de ce que l’on a fait » En tant que chef de poste principal, Alain
a supervisé bon nombre d’opérations qui ont permis de mener à bien les travaux
dans les meilleures conditions. Installation et lancement de la congélation des sols
lorsque ceux-ci se révélaient trop instables, préparation de la plate-forme en vue de
l’arrivée du tunnelier, mise en route des convoyeurs à bande… : difficile d’énumérer
l’ensemble des tâches qui lui ont été confiées. Mais toutes ont contribué à atteindre
un objectif qui lui tient à cœur, à savoir relier les hommes entre eux.
PIERRE RIVIÈRE
TOUTE UNE VIE
DANS LES TUNNELS
« J’ai passé toute ma vie professionnelle dans les tunnels, qu’il s’agisse d’ouvrages
effectués à l’explosif ou à l’aide de tunneliers, lance Pierre Rivière, chef de tube
et responsable d’un poste d’avancement sur le chantier de l’A86. Au cours de ma
carrière, j’ai toujours essayé d’alterner les missions en France et à l’étranger. »
Corrèze, Moyen-Orient, tunnel sous la Manche, Inde, Rouen, Le Caire, Bailleten-France, Luxembourg, etc. : la liste est longue et impressionnante… mais
non exhaustive ! Sur l’A86, Pierre a eu la responsabilité de plus de soixante
personnes travaillant le plus souvent en 3 x 8 pour percer le tunnel dans les
temps. Un but atteint le 23 août 2007 avec la sortie d’Emma au niveau de
l’échangeur de l’A13.
E IFFAGE / INFOS
MUTUELLE
UN RÉGIME PERFORMANT
ET EFFICACE POUR TOUS
Le siège et les branches d’Eiffage ont négocié en 2007 avec
les organisations syndicales de nouvelles garanties en matière de
remboursement des frais de santé plus efficaces et performantes.
Si la réglementation sociale et fiscale ainsi que l’harmonisation
l’imposaient, la direction générale a souhaité aller plus loin et
proposer à l’ensemble des salariés du groupe une même et
meilleure protection.
Globalement plus avantageux pour les salariés, le nouveau dispositif
– qui s’accompagne d’une augmentation très significative de la
participation patronale –, se révèle de surcroît très innovant.
En effet, outre la santé, il garantit – et c’est là l’un des éléments
novateurs – la dépendance. Tenant compte du vieillissement de la
population et des risques qui en découlent, Eiffage a en effet
souhaité faire partie des premières entreprises françaises à assurer
à ses collaborateurs une couverture Dépendance.
Désormais, Eiffage travaille avec cinq opérateurs (Pro BTP et MIE
pour Eiffage Travaux Publics), contre 160 hier. Une réduction des
partenariats qui lui a en outre permis d’obtenir un blocage des
montants de cotisations pour deux ans.
Enfin, un comité de suivi a été créé, qui analysera à l’avenir l’évolution
des dépenses et des cotisations.
À noter : ce nouveau régime est accessible aux retraités du groupe
qui peuvent bénéficier des mêmes garanties en y adhérant à titre
personnel.
SPORT
LA COURSE DU VIADUC FAIT DES PETITS
Près d’un an après la Course du Viaduc, qui avait attiré quelque 10 000 coureurs, APRR a
choisi d’organiser une épreuve du même type dans et autour du tunnel Maurice-Lemaire en
Alsace pour fêter sa réouverture.
Le 28 septembre prochain, les concurrents – parmi lesquels sans doute de nombreux Furets –
s’élanceront donc de Sainte-Marie-aux-Mines pour une course de 24 km, qui les conduira
d’un versant à l’autre de la montagne avant de leur faire traverser l’ouvrage de 7 km.
SICAVAS
LA CAMPAGNE 2008 EST EN MARCHE
Photos de 4e de couverture :
Passerelle des Grands Moulins
Paris XIIIe.
Entrée du Duplex A86
à Rueil-Malmaison.
La campagne de souscription à la Sicavas 2008 est ouverte depuis le 25 mars dernier. Chaque
année vous êtes plusieurs dizaines de milliers à renouveler votre confiance dans le groupe en
souscrivant massivement. Grâce à cela, nous sommes aujourd’hui plus de 50 000 salariésactionnaires et avons réussi à faire d’Eiffage une « exception sociale » à la française.
Pour permettre à ses nouveaux collaborateurs de participer à l’aventure, Eiffage offre à ceux
qui ont moins de deux ans d’ancienneté, la possibilité de bénéficier d’un prêt remboursable à
terme, égal, au plus, à un mois de salaire brut. Une mesure qui, conjuguée à l’abondement de
l’entreprise, devrait permettre aux jeunes de profiter d’un placement qui, à ce jour, s’est toujours
révélé rentable.
La voie
Le Magazine d’Eiffage Travaux Publics
2, rue Hélène-Boucher BP 92 - 93337 Neuilly-sur-Marne cedex - Tél. 01 49 44 92 00
Rédaction : Dominique Duchemin - Jean-Claude Roeland
Rédactrice en chef : Sandra Weigand
Directeur de la publication : Jean Guénard
Conception - Édition : Agence Bonnecarrère, Tél. 01 56 79 26 26 Crédit photos : Altogéo - Alex Béraud – Régis Bouchu / Actophoto – Pascal Brunet –
Christô – Jean-Luc Girod – Patrice Lefebvre – Emmanuel Nguyen Ngoc – Photothèque Eiffel – Photothèque Eiffage Travaux Publics – DR – Perspectives
du grand stade de Lille : © Eiffage / Valode & Pistre / Pierre Ferret.
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