Evolution des effectifs dans l`enseignement supérieur
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Evolution des effectifs dans l`enseignement supérieur
CONVERGENCE ET DISPARITES REGIONALES DU POIDS DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR EN FRANCE : 1964-2000 Valérie CANALS1, Claude DIEBOLT2, Magali JAOUL3 Résumé : Un des thèmes dominants traité dans la littérature macro-économique depuis une dizaine d’années est celui de la convergence des économies régionales ou nationales. L’objet de cet article est d’appliquer cette démarche de recherche à l’évolution du poids de l’enseignement supérieur français dans le total des effectifs scolarisés sur la période 1964-2000. Comment l’enseignement supérieur est-il réparti sur le territoire ? Comment cette répartition a-t-elle évolué ? Observe t-on un processus de convergence entre les régions françaises ? Indexation JEL : C12, I21, N14, O15, O18, R13. Abstract : One of the main themes covered over the past decade in the macroeconomic literature is that of the convergence of regional or national economies. In this article, this research approach is applied to the evolution of the weight of French higher education in the total numbers of school enrolment during the period 1964-2000. How is higher education distributed in France? How has this distribution evolved? Is there a process of convergence between the French regions? 1 Auteur correspondant : Centre associé au Céreq, Mutations des territoires en Europe, Université Montpellier III. Route de Mende, 34 199 Montpellier Cedex. E-mail : [email protected]. Une première version de cet article a été présentée lors du GDR (CNRS) Réseau d’Analyse Pluridisciplinaire des Politiques Educatives (RAPPE), Aix en Provence, 21-22 novembre 2002. 2 LAMETA/CNRS, Université Montpellier I & Humboldt-Universität zu Berlin. 3 LAMETA/CNRS, Université Montpellier I. 1 Un des thèmes dominants traité dans la littérature macro-économique depuis une dizaine d’années est celui de la convergence des économies régionales ou nationales. Dans la lignée des modèles de croissance de nombreux travaux ont étudié les trajectoires des économies afin de déterminer s’il existe ou non un processus de convergence entre elles. La question fondamentale qui se pose est de savoir si les économies ont tendance à converger vers les mêmes niveaux de revenu ou de production par tête, autrement dit, s’il existe un mécanisme de rattrapage permettant à une économie de rejoindre le niveau de revenu par tête d’une économie plus développée. L’objet de cet article est d’appliquer cette démarche de recherche, en prolongement de travaux précédents [cf. CANALS V., DIEBOLT C., JAOUL M. & SAN MARTINO G. 1999-2002], à l’évolution du poids de l’enseignement supérieur français dans le total des effectifs scolarisés sur la période 1964-2000. Comment l’enseignement supérieur est-il réparti sur le territoire ? Comment cette répartition a-t-elle évolué ? Observe t-on un processus de convergence entre les régions françaises ? Depuis déjà quelques années, les travaux de la Direction de la programmation et du développement (DPD) sur la géographie de l’école répondent à cette question en analysant les disparités de scolarisation sur le territoire4. La réussite scolaire, le contenu de l’offre, les sorties, les niveaux de formation ou le cursus des élèves sont autant d’indicateurs montrant les différences entre les régions. Si jusqu’à une période récente les mêmes clivages se perpétuaient entre une France du nord/nord-est, d’un côté, et une France de l’ouest/sud-ouest plus scolarisée, de l’autre, il apparaît que, dans les années 90, les classements se sont modifiés et que les écarts entre les régions se sont réduits. En prolongement de ces travaux, notre objectif n’est pas d’étudier la genèse de ces disparités, mais d’illustrer dans une perspective dynamique longue (1964-2000) les mouvements de convergence entre régions. Les écarts entre régions se sont-ils creusés ? Les phénomènes de concentration universitaire se sont-ils accentués ? Dans le même temps, l’offre de formation a-t-elle évolué ? L’hypothèse de rattrapage des régions initialement les moins formées est-elle vérifiée ? Peut-on espérer à terme une égalisation du poids de l’enseignement supérieur dans le total des effectifs scolarisés ? 4 Dans le cadre de ce travail, la circonscription territoriale choisie est la région. 2 Dans un premier temps, nous analysons l’évolution de la géographie de l’enseignement supérieur entre 1964 et 2000. Dans un second temps, nous présentons les tests de convergence. Enfin, dans un troisième temps, nous apportons quelques interprétations sur les disparités territoriales et l’évolution des processus de convergence. Comment qualifier les mécanismes de rattrapage permettant aux régions les moins dotées en offre d’enseignement supérieur d’atteindre le niveau de celles qui présentent un taux élevé ? Peut-on parler d’offre structurellement moins importante ? Comment la politique éducative participe t-elle à une réduction des écarts ? 1. LA GEOGRAPHIE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR, PERMANENCE OU 5 CHANGEMENT ? Il est aujourd’hui largement reconnu que l’enseignement supérieur et la recherche jouent un rôle important dans le développement économique régional comme dans la politique d’aménagement du territoire. Même si les études d’impact économique restent peu nombreuses et relativement prudentes dans les quantifications, elles relèvent bien que, au-delà du retour attendu de l’investissement (en matière de productivité à long terme en particulier), l’implantation des structures d’enseignement supérieur a un effet immédiat sur l’activité économique et l’emploi local, via les consommations directes de biens et de services, l’existence de transferts de technologie vers les entreprises, l’image de marque de la ville, mais aussi l’attraction des entreprises à la recherche de compétences universitaires ou l’enrichissement du capital humain local [BASLE M. & LE BOULCH J.-L. 1999, GAGNOL L. & HERAUD J.-A. 2001]. Le passage d’une économie industrielle à une société principalement fondée sur la production et la diffusion de l’information et du savoir encourage la demande d’éducation, notamment au niveau de l’accès à l’enseignement supérieur. Le maillage territorial de l’offre de formation supérieure semble aujourd’hui correspondre à cette réalité. En effet, « […] les établissements d’enseignement supérieur sont désormais globalement bien répartis sur l’ensemble du territoire » et cela malgré quelques problèmes de lisibilité, de cohérence ou de concentration relevés dans le schéma de services collectifs de l’enseignement supérieur et de la recherche [DATAR 2001]. 11. Une hausse continue des effectifs d’étudiants Le taux de scolarisation des 15-24 ans, observé dans les régions métropolitaines, oppose le Nord de la France et le Sud. Au cours des années, cette opposition s’est largement atténuée grâce aux progrès particuliers de scolarisation au-dessus de la Loire (Bretagne, Normandie, Nord et Nord-Est). 5 Toutes nos données sont issues des recensements généraux de population (RGP) et des statistiques du Ministère de l’éducation nationale (DPD). 3 Doublant du début des années 80 à aujourd’hui, l’accès au baccalauréat a connu une progression importante qui, en France, se stabilise ces dernières années autour de 69 % d’une classe d’âge. Cette évolution s’est accompagnée d’une réduction des écarts entre les académies. L’opposition historique entre une « France du Sud tertiaire et scolarisée » et une « France du Nord industrielle et peu formée » n’est plus aussi tranchée ; les étapes de la hausse du niveau d’éducation ont successivement fait apparaître de nouveaux paysages, toujours en évolution [DAUTY F. 2001]. Toutefois, en 1999, près de 15 points séparent encore les deux extrêmes de l’échelle (55,9 % en LR et 70,6% dans le Limousin) [CCPR 2001]. Comme le montre la carte ci-après, toutes les régions ne bénéficient pas d’un vivier de bacheliers identique. Six régions produisent plus de 55 % des bacheliers : Ile de France, Rhône Alpes, Nord Pas de Calais, PACA, Pays de Loire et Bretagne. Figure 1. Effectif de bacheliers en 2000 par région (France métropolitaine = 501 941 bacheliers) Les effectifs inscrits dans l’enseignement supérieur dépendent à la fois du nombre de bacheliers qui poursuivent leurs études et de la durée des études. Compte tenu de la faible mobilité géographique des bacheliers lors de leur première inscription dans l’enseignement supérieur, les recrutements des établissements d’enseignement supérieur sont donc fortement tributaires de leur organisation interne et de la structure des systèmes régionaux de formation. Une rapide comparaison de deux stocks, les bacheliers d’une part, et les effectifs inscrits dans le supérieur d’autre part montre un rapport de 2 à 6 selon les régions. Pour 1 bachelier « produit » en IDF « correspondent » 6 étudiants. Cette proportion est de 5 pour le Languedoc-Roussillon et Midi Pyrénées et de 4 pour l’Alsace, Rhône Alpes, PACA et Aquitaine (figure 2). 4 Figure 2. Comparaison des effectifs de bacheliers et d’étudiants inscrits dans l’enseignement supérieur en 2000 Ces résultats sont en phase avec les analyses sur les migrations interacadémiques des bacheliers à l’entrée dans le supérieur [BENNANI N. 1998]. D’un point de vue géographique, quelques phénomènes structurants sont soulignés. − Près de 98 % des bacheliers d’Ile de France restent dans leur région (contre moins de 90 % des bacheliers des académies de province). Seulement 1,8 % des bacheliers de province se rendent en Ile de France pour leurs études supérieures. L’Ile de France est néanmoins une région attractive puisque son solde migratoire est positif. Elle accueille 15,6 % des bacheliers provinciaux migrants, en provenance pour moitié d’académies limitrophes (Orléans-Tours, Amiens, Rouen, Dijon). − Moins de 10 % des étudiants de province migrent vers une autre académie de province. Plus de 70 % de ces migrations se font vers une académie limitrophe, ce qui traduit souvent les effets d’une meilleure accessibilité géographique pour des zones frontières. Les académies de province ayant un solde positif migratoire supérieur à 1 000 bacheliers sont les suivantes : Lille, Lyon, Strasbourg et Toulouse, tandis que celles qui ont un solde migratoire négatif supérieur à 1 000 bacheliers sont Grenoble, Orléans-Tours, Amiens. Ces travaux montrent l’existence de plusieurs configurations. Certaines académies perdent beaucoup et attirent beaucoup (ex : Reims, Limoges), d’autres perdent peu et attirent beaucoup (ex : Toulouse, Montpellier, Lyon). D’autres académies perdent peu et attirent peu (ex : Lille, Rennes, Nantes) et d’autres perdent beaucoup et 5 attirent peu (ex : Orléans-Tours) [SENAT 2001]. Ces résultats confortent les analyses tirées du dernier RGP selon lesquelles les 5 régions les plus attractives pour les étudiants sont l’Ile de France, Midi-Pyrénées, le Nord-Pas-de-Calais, le LanguedocRoussillon et Rhône-Alpes [JULIEN P., LAGANIER J. & POUGNARD J. 2001]. D’un point de vue dynamique, le décollage des effectifs étudiants survient à la fin des années 50. Au cours des années 60, le taux de croissance annuel est proche des 10 %. En 1970, 585 255 étudiants sont inscrits dans l’enseignement supérieur. La progression est moins forte dans les deux décennies qui suivent, mais elle connaît une nouvelle accélération depuis la fin des années 80 à tel point que l’on peut parler aujourd’hui d’une véritable massification de l’enseignement supérieur. Si l’on prend en compte la totalité des inscriptions dans l’enseignement supérieur, les effectifs représentent plus de la moitié de la population des 18-22 ans. Cette forte progression résulte de plusieurs facteurs : − effets combinés de la démographie et des progrès de la scolarisation dans le second degré général et technologique (élargissement des filières, création du bac professionnel) ; − demande sociale d’éducation relayée par les familles (prolongation des études) ; − politique nationale éducative volontariste (80% d’une classe d’âge au bac) ; − diversité de la population étudiante qui alimente activement la hausse des effectifs (ex. étudiants en reprise d’études, le poids de la formation continue, etc.) ; − effet de la demande économique qui parie sur le développement des activités tertiaires et plus généralement sur les activités à forte valeur ajoutée, etc. ; − diversification de l’offre d’éducation, etc. L’élévation rapide du niveau moyen de formation à la sortie de l’école accompagne les mutations de la société française comme la tertiarisation de l’économie ou la montée des cadres. A partir du moment où l’on accepte l’hypothèse de correspondance entre les titres scolaires et les titres professionnels, il semble logique de voir dans l’accroissement du nombre de diplômés de l’enseignement supérieur et dans celui des cadres6 les deux aspects d’un même phénomène. La part des cadres dans la population active donne une image simplifiée du niveau culturel moyen de la population et participe à la différenciation du taux d’accès à l’université, les enfants de cadres et professions intellectuelles ayant une probabilité plus forte d’entrer à l’université. Selon les dernières statistiques du Ministère de l’éducation, les étudiants des catégories sociales les plus favorisées continuent à être fortement sur-représentés au détriment des jeunes de catégories sociales plus modestes. Toutes formations confondues, 31 % des étudiants ont des parents cadres supérieurs ou exerçant une profession libérale, 10 % sont enfants d’ouvriers et seulement 2,5% fils ou filles d’agriculteurs [MEN DPD 2002a]. 6 Selon les résultats du dernier recensement, les cadres et professions intellectuelles supérieures occupés représentent plus de 3 millions de personnes. Ils ont vu leur nombre augmenter de plus de 67 % entre les recensements de 1982 et 1999. L’une des particularités de cette population est sa concentration dans les métropoles régionales et la relative stagnation des écarts entre régions au cours du temps. 6 L’objectif n’est pas ici de reprendre les travaux relatifs aux débats sur l’évolution ou non de la démocratisation de l’accès à l’enseignement supérieur qui ont fait l’objet d’une littérature abondante [BOUDON R. 1973, VALLET L. A. 1988, GOUX D. & MAURIN E. 1995, GALLAND O. & ROUAULT D. 1996, DURU-BELLAT M. & KIEFFER A. 1999, THELOT C. & VALLET L.A. 2000, etc.]. Nous souhaitons simplement mettre en regard les cartes illustrant le poids de l’enseignement supérieur et des cadres. Il apparaît ainsi que les régions caractérisées par une forte proportion de cadres dans leur population active sont celles qui sont les plus marquées par l’enseignement supérieur. Selon les résultats du dernier recensement, la proportion de cadres dans la population active ayant un emploi reste très forte en Ile de France (21 %) et dans les régions du Sud (entre 10,5 et 11,5 % - figure 3). Ils sont en revanche peu présents dans les zones de tradition ouvrière (figure 4). Figure 3. Poids des cadres dans la population active en 1999 (France métropolitaine = 11, 9 %) Figure 4. Poids des ouvriers dans la population active en 1999 (France métropolitaine = 26,6 %) A la rentrée 2000, le nombre total d’étudiants inscrits dans l’enseignement supérieur dépasse deux millions contre 370 000 au milieu des années 60. Il représente ainsi près de 15,3 % de l’ensemble de la population scolarisée contre 8,2 % deux décennies plus tôt et moins de 4 % au début des années 60. Comment cette évolution se répartit-elle sur le territoire ? Comment la carte de l’enseignement supérieur s’est-elle transformée depuis le milieu des années 60 ? 12. Une redistribution territoriale de la population étudiante La carte de l’enseignement supérieur est diversifiée et contrastée. Son évolution porte la marque de l’histoire [DIEBOLT C., JAOUL M. & SAN MARTINO G. 2003], celle des développements urbains de l’Est et du Sud-Est aussi bien que le retard encore perceptible de régions où l’éducation a longtemps constitué un faible levier de l’ascension sociale. 7 Sur la période 1964-2000, les systèmes régionaux d’enseignement supérieur ont changé. Si la part des inscrits dans le supérieur progresse dans l’ensemble des régions métropolitaines, cette augmentation n’est pas uniforme sur tout le territoire et cela malgré un certain rééquilibrage entre l’Ile de France et la Province. En 2000, 26 % des étudiants sont localisés en Ile de France contre 35 % en 1964. Toutefois, malgré les efforts d’aménagement publics comme le Plan U 2000, par exemple, le maillage territorial universitaire est encore irrégulier. Tout au long de notre période d’observation, les écarts Nord/Sud demeurent (figures 5 à 9). Figure 5. Poids de l’enseignement supérieur en 1964 (France métropolitaine = 3,46 %) Absence d’information 8 Figure 6. Poids de l’enseignement supérieur en 1972 (France métropolitaine = 6,08 %) Absence d’information Figure 7. Poids de l’enseignement supérieur en 1982 (France métropolitaine = 8,17 %) 9 Figure 8. Poids de l’enseignement supérieur en 1992 (France métropolitaine = 13,3 %) Figure 9. Poids de l’enseignement supérieur en 2000 (France métropolitaine = 16,43%) 10 En 2000, le poids de l’enseignement supérieur s’échelonne de 8,9 % (Picardie) à 19,8 % (Ile de France) (figure 10). Figure 10. Evolution du poids de l’enseignement supérieur (1964-2000, %) Moye nne nationale = 3,5% 22 20 IDF Midi Py Poids du supérieur en 2000 (%) 18 Moye nne nationale = 16,5% 16 Alsace Bretagne Rhônes Alpes Aquitaine PACA Auvergne Nord Pas de Calais 14 Pays L Champ 12 Hte Norm Centre 10 LR Lorraine Poitou Ch Franche-Comté Bourgogne Basse Normandie Picardie 8 0 1 2 3 4 5 6 7 Poids du supérieur en 1964 (%) Source : MEN – DPD Le « classement » des régions selon la part de leur effectif scolaire dans le supérieur montre d’abord que certaines régions restent stables dans la hiérarchisation que ce soit en tête (IDF, Midi Pyrénées et LR) ou en queue de peloton (Centre, Haute-Normandie, Picardie) ; d’autres ont progressé (Bretagne, Alsace, Nord, Champagne Ardennes) ou régressé (Bourgogne, PACA, Lorraine). L’amélioration du taux des régions retardataires est en partie imputable à un effet de structure tenant à la transformation de leur composition sociale. Toutefois, malgré une progression importante, à un niveau de retard « important » certaines régions ont du mal à rattraper la moyenne. 11 2. LA CONVERGENCE, UNE DEMARCHE DE RECHERCHE APPLIQUEE A L’EDUCATION Comme nous venons de le voir, depuis le milieu des années 60 la carte de l’enseignement supérieur a changé. Toutes les régions sont concernées par cette transformation. Mais, ont-elles subi des changements similaires ? Cette évolution a-t-elle entraîné une convergence entre les régions ? La convergence est l’une des notions essentielles du modèle de croissance néoclassique. Dans son modèle fondateur de 1956, R.M. SOLOW parvient à la conclusion que les économies convergent naturellement vers l’état stationnaire à la vitesse v telle que : v = (1 − α )(n + λ + δ ) où n est le taux de croissance de la population active, α est l’élasticité de la production par rapport au capital, λ est le taux de croissance du progrès technique et δ est le taux de dépréciation du capital. Des études plus récentes sur la croissance économique font état de deux types de convergence. − La convergence β (convergence absolue) : il y a convergence lorsqu’une économie pauvre tend à rattraper une économie riche en terme de revenu ou de production par tête. − La convergence σ (dispersion en coupe instantanée) : il y a convergence lorsque la dispersion, mesurée par l’écart type du logarithme du revenu (ou de la production) par tête d’un groupe d’entités économiques, baisse au cours du temps. Divers auteurs se sont intéressés à la notion de convergence et à sa vérification empirique. Toutefois, ces analyses portent généralement sur le revenu par tête [cf. plus particulièrement BARRO & SALA-I-MARTIN 1991, 1992, 1995 (Chapitre 11)]. Si cet indicateur est pertinent au niveau des performances économiques, son interprétation est imparfaite au niveau régional, de par sa construction même qui pose le problème de la localisation des facteurs de production. A l’instar des récentes études en terme de convergence [BAUMONT C., ERTUR C. & LE GALLO F. 2002, FUENTE A. DE LA 2002], qui proposent de nouveaux indicateurs comme le chômage ou la structure de l’emploi [HOUARD J. & MARFOUK A. 2000], notre démarche pose comme hypothèse l’existence d’une convergence des régions françaises en matière de scolarisation et plus particulièrement au niveau supérieur. 12 21. Rappel méthodologique Le coefficient de convergence absolue s’estime grâce à une régression non linéaire sur données transversales, de la forme : Y 1 ⋅ln iT T − t Yit −β(T − t ) = B − 1− e T −t ⋅ln Yit + u i où t et T sont respectivement la première et le dernière année de la période d’observation, i une entité économique, Y l’indicateur économique par habitant et u un résidu. En situation de convergence, le taux de croissance moyen au cours de la période d’observation et le logarithme du niveau initial de l’indicateur économique par tête, sont liés négativement, ce qui implique un coefficient β positif. Pour un groupe de n entités i, i = 1 à n, on dira donc qu’entre les dates t et T, il y a rattrapage si le coefficient β est positif de manière significative. De plus, l’importance du coefficient β est une représentation de la rapidité avec laquelle le niveau de l’indicateur économique par tête de l’entité pauvre se rapproche de celui de l’entité riche. Après avoir estimé par les moindres carrés non linéaires l’équation précédente, tester la présence de convergence revient à faire un test de significativité sur le coefficient β, c’est à dire tester les hypothèses : - Ho : β = βο, il n’y a pas convergence avec ici βο = 0. - H1 : β ≠ 0, il y a convergence si β > 0. βˆ − β 0 On utilise pour cela la statistique de Student : t c = qui suit une loi σˆ βˆ de Student à (n-k) degrés de liberté (notée T(n-k)), n étant le nombre d’observations (ici les entités économiques) et k le nombre de paramètres estimés. Pour un risque de première espèce de 5 %, la règle de décision est la suivante : - si t c < T95% (n − k ) , l’hypothèse Ho est acceptée. - si t c > T95% (n − k ) , on accepte l’hypothèse de convergence si β > 0. 13 22. Creusement des écarts ou mouvement de rééquilibrage de la carte de l’enseignement ? L’estimation du processus de convergence se fait sur la période 19642000. Au sein de cette période, quatre sous périodes sont testées. Les tests sont effectués à partir des données régionales7. Entre 1964 et 2000, on observe une convergence des régions. Cela signifie que l’écart entre les régions concernant la part de l’enseignement supérieur dans les effectifs scolarisés s’est réduit. Période totale : 1964 – 2000 Coefficient t-Statistic T(n-k) 0.0362 10.8379 1.96 β 0.9666 R² F-statistic Hypothèse H1 520.4584 L’analyse des sous-périodes permet d’affiner ces résultats et montre que la convergence a lieu sur l’ensemble de la période, et ce, quelle que soit la souspériode considérée. Sous-période 1 : 1964 - 1972 Coefficient t-Statistic T(n-k) 0.0556 4.9644 1.96 β 0.6975 R² F-statistic Hypothèse H1 41.5059 Sous-période 2 : 1972 - 1982 Coefficient t-Statistic T(n-k) 0.0151 3.5306 1.96 β 0.4371 R² F-statistic Hypothèse H1 14.7545 Sous-période 3 : 1982 - 1992 Coefficient t-Statistic T(n-k) 0.0509 10.9580 1.96 β 0.9152 R² F-statistic Hypothèse H1 215.8943 Sous-période 4 : 1992 – 2000 Coefficient t-Statistic T(n-k) 0.0186 4.2038 1.96 β 0.5116 R² F-statistic Hypothèse H1 20.9486 7 Les régions retenues sont les 22 régions de France métropolitaine. 14 En examinant l’importance de la valeur des coefficients β pour les différentes périodes, nous observons que le rattrapage le plus important a lieu entre 1964 et 1972, puis entre 1982 et 1992 et enfin depuis 1992. La séquence 1972-1982 constitue la période où la convergence est la plus lente. Sous périodes 1964 - 1972 1972 - 1982 1982 - 1992 1992 - 2000 Coefficient β 0.0556 0.0151 0.0509 0.0186 Comment expliquer ce processus de convergence ? Que s’est-il passé au cours de ces 40 dernières années ? Quels sont les transformations institutionnelles, démographiques, juridiques, économiques ou sociales mobilisables pour expliquer ce resserrement ? Création de nouveaux établissements, effets de la politique scolaire dans le secondaire, diversification de l’offre de formation (création de nouvelles filières, professionnalisation), effets migratoires (mobilité des populations et mobilité étudiante), variations démographiques, ou massification de l’accès à l’université, etc. sont autant de variables à mobiliser pour tenter d’expliquer ces évolutions. 3. LES FACTEURS DETERMINANTS DE LA CONVERGENCE Considérer l’éducation comme un investissement traduit bien une réalité des années soixante caractérisées par une véritable explosion des effectifs scolaires. Cette dernière trouve ses origines dans l’évolution démographique de l’immédiat après-guerre et dans les aspirations socioéconomiques des populations. Si la vague démographique arrivée dans l’enseignement supérieur au début des années 60 accélère la demande spontanée d’éducation, le revenu plus élevé des familles leur permet aussi de consentir davantage de sacrifices pour l’éducation des enfants. Stimulée par les effets de la croissance économique qui ouvrent des espaces de mobilités professionnelles et sociales ascendantes, cette demande est relayée par les pouvoirs publics dont les dépenses d’éducation grimpent de manière vertigineuse [DIEBOLT C. 1999]. Ces phénomènes ont aussi été favorisés par des politiques mettant l’accent sur les bénéfices qu’une société peut escompter du développement de l’enseignement supérieur (contribution à la croissance, au progrès technique, à la mobilité sociales, etc.). Cette période est aussi marquée par des changements politiques et économiques : d’une part, de nouvelles académies sont créées (à Amiens et Rouen en 1964 afin de soulager l’académie de Paris), Limoges et Nice l’année suivante, ce qui dynamise les régions auxquelles elles sont attachées ; d’autre part, la création de nouvelles filières au baccalauréat, en 1965, a peut être permis à un bon nombre d’élèves notamment dans les zones les moins scolarisées de poursuivre leur études ; enfin, la création en 1966 des BTS et 15 des IUT participe aussi à l’augmentation des effectifs dans l’enseignement supérieur. Après la crise de 1968, la loi d’orientation de l’enseignement supérieur (Loi Faure) cherche à renforcer l’autonomie des universités. Elle vise en particulier à faire des milieux économiques locaux et des collectivités territoriales des partenaires privilégiés des universités. La décennie suivante (1972-1982) est marquée par un ralentissement du mouvement de convergence. Il est vrai qu’après la loi Edgar Faure, aucune loi importante ne concerne l’enseignement supérieur jusqu’en 1984, date à laquelle les études supérieures sont réorganisées autour de 3 cycles. Malgré la montée en puissance du mouvement de professionnalisation des cursus universitaire répondant aux besoins du système productif, tout se passe comme si l’enseignement supérieur s’était retrouvé dans une sorte de « rigidité institutionnelle ». Face à la crise économique, l’effort de la collectivité en matière d’éducation continue. En parallèle, la hausse du chômage renforce les attentes de la population, tandis que les pouvoirs publics voient dans l’élévation du niveau d’instruction des populations un moyen de sortir du chômage par le haut en améliorant l’efficacité et la compétitivité de l’économie. En 1984, la loi Savary modifie le statut des universités en élargissant en particulier leur autonomie. La mise en œuvre de cette loi correspond à deux objectifs que le 9ème Plan considère comme complémentaire à savoir, améliorer l’efficacité du système éducatif par une meilleure adéquation aux besoins économiques et sociaux et démocratiser l’accès à l’université [EL HACHEM T.F. 1992]. Quelques années plus tard, concrétisant une proposition de J.P. Chevènement, L. Jospin propose, en 1989, une loi d’orientation sur l’éducation qui prévoit de faire parvenir, d’ici l’an 2000, 80 % d’une classe d’âge au niveau du baccalauréat. De leur côté, les lois de décentralisation de 1983 et 1985 renforcent les pouvoirs et les moyens des collectivités locales dans le domaine de l’éducation. Bien que la responsabilité de l’enseignement supérieur ait été explicitement laissée à l’État, les régions deviennent des financeurs potentiels des universités. Par le biais du financement de la formation professionnelle en particulier, elles sont en mesure d’influencer l’évolution des formations postbaccalauréats. À partir de 1989, les collectivités territoriales, surtout les régions, ont été amenées à participer directement au financement de l’enseignement supérieur par le biais du financement d’un vaste programme de développement immobilier, le Plan Université 2000. Intéressées par l’aménagement du territoire, elles avaient, depuis un certain temps, financé certaines implantations universitaires dans des villes moyennes. Ce que l’on appelle les « délocalisations universitaires » s’étaient développées d’une manière peu coordonnée grâce aux investissements des régions, des communes et des départements. Dans le cadre des Contrats de Plan État-Régions, l’État entreprit de coordonner le développement universitaire en négociant avec les régions (et par leur intermédiaire avec les autres collectivités territoriales) des programmes quinquennaux de développement prévoyant un cofinancement des constructions nouvelles. Les formations supérieures ne sont plus seulement réparties dans les 16 grandes villes. La création des IUT puis la délocalisation des premiers cycles universitaires n’ont pas fait que modifier le paysage universitaire français. En accompagnant le mouvement général de massification de la scolarisation dans le supérieur, ces délocalisations ont rapproché lieu de résidence et lieu d’études et ont favorisé l’accès de nombreux bacheliers à l’enseignement supérieur. Cette période est aussi marquée par une mauvaise conjoncture économique et par une reprise de l’augmentation du chômage des jeunes. Dans une économie de sous emploi, la poursuite d’études ne résulte pas seulement d’un calcul économique basé sur un éventuel retour sur investissement. Elle peut tout simplement être vécue comme une protection contre le chômage [CANALS V. & DIEBOLT C. 2001]. Le principal problème des années 90 est celui de l’accueil des étudiants dont le nombre ne cesse d’augmenter : 1 700 000 en 1990 et 2 110 000 en 2000. Lorsque l’on agrège l’ensemble des séries du baccalauréat, c’est aujourd’hui la moitié d’une classe d’âge qui se dirige vers l’enseignement supérieur. Même si l’objectif des 80 % n’est pas atteint, l’évolution du nombre de bacheliers traduit des progrès spectaculaires dans la scolarisation des jeunes générations et a pour conséquence directe de faire augmenter les effectifs se présentant aux portes de l’enseignement supérieur. Si l’on compare les 22 régions françaises, hormis l’Ile de France qui regroupe 26 % des effectifs du supérieur, les étudiants se concentrent dans les régions du Nord-Pas-de-Calais, Rhône-Alpes, PACA et Midi-Pyrénées. Afin de pallier à ces déséquilibres, l’Etat met en place un plan pluriannuel entre les Régions, l’Etat et les Universités. Les premières régions à bénéficier de ce plan sont le Nord-Pas-de-Calais qui va obtenir la création d’une nouvelle Université et l’Ile-de-France dont les campus vont être aménagés et rénovés et où quatre Universités vont être créées. Depuis 1994, les régions ont commencé à élaborer des schémas régionaux de l’enseignement supérieur pour la préparation desquels les universités sont formellement consultées [EURYDICE 2000]. Cette gestion de l’enseignement supérieur par le local participe à l’élargissement de la carte universitaire. Le Plan Université 2000, mis en place en 1990, avait pour objectif de faire face à une forte croissance des effectifs universitaires et aussi d’opérer certains rééquilibrages qualitatifs et quantitatifs : entre l’Ile de France et les régions, entre grandes villes et villes moyennes, entre filières d’enseignement, l’accent étant mis sur le développement des cursus scientifiques, techniques et professionnalisés. Prévu pour s’achever en 1995, il a été relayé et complété, dès 1994, dans le cadre du 11ème Plan par les contrats de plan Etat-Régions (1994-1998). En 1999, le plan « U3M » voit le jour. Proposé par C. Allègre, il prévoit que seuls les diplômes supérieurs de niveaux bac+3, bac+5 et bac+8 seront reconnus. Cela a pour effet d’inciter les étudiants, quelle que soit la région considérée, à obtenir ces diplômes et par la même de poursuivre leur études. Ainsi, les grandes académies ne peuvent plus accueillir seules la masse d’étudiants supplémentaires. On observe alors un développement d’antennes universitaires dans des villes moyennes, afin de « soulager » les grandes antennes universitaires. Outre la délocalisation des études, ces villes permettent aussi une interaction régionale : par exemple avec la création d’un pôle universitaire à Perpignan, les étudiants de l’Aude qui avaient pour habitude d’aller 17 étudier à Toulouse vont alors se retrouver dans l’académie de Montpellier et vont non plus dépendre de la région Midi-Pyrénées, mais du Languedoc-Roussillon. D’où un rééquilibrage entre les régions accentué par les plans pluriannuels entre l’Etat, les régions et les universités qui visent par un triple financement, à rétablir un équilibre inter-régional tant au niveau de la qualité que de la quantité de l’enseignement dispensé. EN CONCLUSION La progression du nombre d’étudiants s’est ralentie depuis le milieu des années 908. Pour l’instant cette baisse ne se produit pas de manière uniforme sur l’ensemble du territoire. Certaines régions semblent peu concernées par cette diminution des effectifs (PACA, Languedoc-Roussillon, Midi Pyrénées). D’autres y sont plus sensibles et s’interrogent sur leur attractivité (image, réputation, offre de formation, etc. ). Comment cet arrêt de la progression des effectifs dans l’enseignement supérieur va-t-il se répercuter sur le processus de convergence régional ? − Le processus long de convergence va-t-il se tasser pour laisser place à des écarts entre régions qui sont fortement marqués par des inégalités « historiques » structurelles de scolarisation que les efforts des politiques publiques ne peuvent combler. Peut-on avancer dans ce cas, que les régions ont atteint un niveau de développement endogène de l’enseignement supérieur qui peut être assimilé à un seuil. − Le processus convergence va-t-il s’inverser et montrer une accentuation des écarts entre régions tendant vers une sorte de spécialisation régionale du système d’enseignement supérieur ? L’avenir nous permettra sans doute de lever ses hypothèses, mais aussi de mesurer le champ de nos ignorances ! BIBLIOGRAPHIE AMOSSE T. 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