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Afrique du Sud
Territoire
Là où l’océan Atlantique et l’océan Indien se rejoignent
L’Afrique du Sud est l’un des plus grands pays d’Afrique. Il est situé tout au sud du
continent, bordé à l’ouest par l’océan Atlantique et au sud et à l’est par l’océan Indien.
Au nord, le pays partage sa frontière avec la Namibie, le Botswana, le Zimbabwe, le
Mozambique et le Swaziland. Un tout petit pays, le Lesotho, est enclavé dans le territoire
de l’Afrique du Sud. Seulement 10% du territoire est cultivable, le reste étant trop sec ou
trop montagneux.
Le pays compte deux capitales : Le Cap est la capitale politique et Pretoria est la
capitale administrative. En 1980, le pays est divisé en quatre provinces et dix homelands.
Les provinces sont des territoires administrés et gouvernés par les Blancs. Les homelands
sont des petits territoires créés par le gouvernement blanc et sont réservés aux
populations noires.
Le climat varie beaucoup à l’intérieur du pays : il est tempéré sur les côtes et dans les
montagnes du sud, plus chaud et humide à l’est et très sec au nord. L’hiver (de mai à
juillet), les régions montagneuses sont souvent enneigées alors qu’il est possible de
bronzer sur les plages du nord, au bord de l’océan Indien!
Les Homelands
Les homelands sont des petits États dans le territoire de l’Afrique du Sud. Au nombre de
dix, il y a en un pour chaque nation noire du pays. Ils sont créés en 1951 dans le but de
chasser les Noirs du territoire de l’Afrique du Sud. Lorsqu’un homeland acquiert son
autonomie, ses habitants perdent leur nationalité sud-africaine et deviennent des
étrangers sans droits dans leur propre pays. Les Noirs sont obligés d’aller vivre dans le
homeland créé pour leur ethnie et n’ont pas le droit d’en sortir comme ils le veulent. Cela
complique grandement les choses, puisque la majorité d’entre eux travaillent pour les
Blancs dans les villes et les exploitations agricoles du pays. Avant 1970, les homelands
étaient appelés bantoustans.
Les homelands occupent 13% du territoire de l’Afrique du Sud, alors que les Noirs forment
plus de 75% de la population.
Auteur: Marianne Giguère
Population
Nous sommes 26 millions d’habitants… inégaux
L’Afrique du Sud compte environ 26 millions d’habitants vers 1980. Elle augmente de plus
de 25% par année depuis dix ans. Cette moyenne cache toutefois des différences
importantes, puisque la population noire a connu une augmentation de 31%, pendant
que la population blanche n’augmentait que de 18%.
Vers 1980, trois Sud-africains sur quatre sont des Noirs (75%). L’autre quart de la population
est constitué à moitié de Blancs (13%) et à moitié de Métis et d’Asiatiques (12%). Malgré
une haute mortalité infantile, la population reste majoritairement jeune. En 1950, la
population urbaine d’Afrique du Sud était de 5,9%. Elle passe à 25,2% en 2000.
Auteur: Marianne Giguère
Personnages marquants
Nelson Mandela (1918 - )
Nelson Mandela est né dans une famille royale de la nation des Xhosas, la deuxième plus
importante d’Afrique du Sud. Il fait de brillantes études de droit et s’implique rapidement
dans des mouvements politiques.
En 1942, il devient membre du Congrès national africain (ANC), qui lutte contre la
domination politique de la minorité blanche du pays. Lorsque le régime de l’apartheid
devient officiel en 1948, il s’engage dans une résistance active et non-violente.
Également, en tant qu’avocat, il vient en aide gratuitement aux Noirs les plus défavorisés.
Le massacre de Sharpeville, en 1960, bouleverse ses principes. Il délaisse sa stratégie de
non-violence et fonde le Umkhonto we Siswe (La Lance du Peuple), un réseau d’action
qui prône la lutte armée. Ennemi juré du régime de l’apartheid, il est bientôt arrêté et
condamné à la prison à vie, en 1964. Il devient le prisonnier politique le plus connu et le
plus populaire de son époque. C’est aussi le prisonnier politique qui connaîtra la plus
longue détention jamais vue.
Le 7 juillet 1988, il est finalement libérer de prison, mais il demeure en résidence surveillée
jusqu’en février 1990, alors que le nouveau président Frederik de Klerk fait appel à lui pour
restaurer la paix au pays. Les deux hommes vont travailler ensemble à l’abolition de
l’apartheid et à l’établissement d’une véritable démocratie en Afrique du Sud. Ils
obtiendront le prix Nobel de la paix en 1993.
Auteur: Marianne Giguère
Steve Biko (1946-1977)
Né dans un township noir au sein d’une famille engagée et militante, Steve Biko est luimême très actif dès son jeune âge. Bien qu’expulsé de son école secondaire pour
insoumission, il fera des études de médecine à l’université de Durban, qui compte une
section pour les non-européens. Il s’allie d’abord à des organisations militantes mixtes, qui
comptent des étudiants blancs et noirs unis dans la même recherche de justice.
Toutefois, il est convaincu que les Noirs doivent s’unir entre eux et ne pas compter sur
l’aide des Blancs pour atteindre leur émancipation et l’égalité. Il fonde alors
l’Organisation des étudiants sud-africains, qui ne compte que des Noirs. Il souhaite que
les Blancs cessent de croire qu’ils sont supérieurs et que les Noirs cessent de croire qu’ils
sont inférieurs. Ses actions sont non-violentes et passent surtout par l’éducation populaire.
Leader charismatique très influent, il est arrêté par la police le 8 août 1977. En prison, il est
torturé et tabassé. Il meurt des suites de ces mauvais traitements le 11 septembre 1977. Sa
mort alerte la communauté mondiale et des mesures sont prises contre l’Afrique du Sud
en représailles contre le régime de l’apartheid.
Auteur: Marianne Giguère
Groupes sociaux
Les noirs
Le gouvernement les appelle les Bantous, du nom de leur groupe linguistique, mais ils se
désignent eux-mêmes comme Africains. Ils ont été divisés par l’État en dix groupes
ethniques à partir de 1951 et on leur a attribué à chacun un territoire, le homeland, où ils
sont obligés de s’établir. Ces peuples, tels que les Nguni, les Xhosas, les Zoulous ou les
Swazis, habitent le sud de l’Afrique depuis des milliers d’années. Près des deux tiers disent
appartenir à différentes confessions chrétiennes établies en Afrique depuis la venue des
colonisateurs européens.
Le tiers des Africains noirs habitent dans les centres urbains, où ils forment plus de la moitié
de la population, tous groupes ethniques confondus. Le township de Soweto, près de
Johannesburg, est le plus peuplé d’Afrique du Sud. La majorité des Noirs vivent
cependant en zone rurale, dans des homelands ou comme locataires en territoire blanc.
Ils doivent alors payer le propriétaire blanc en travaillant pour lui, en lui donnant de
l’argent ou en lui donnant une partie de leurs récoltes.
Auteur: Marianne Giguère
Les blancs
Les Blancs d’Afrique du Sud ne constituent environ que 16% de la population totale du
pays. On les divise en deux groupes. Les plus nombreux (60%) sont les Afrikaners, qui sont
les descendants des colons néerlandais. Les Néerlandais s’établissent en 1647. Ils parlent
une langue créole dérivée du néerlandais, l’afrikaans. Les descendants des colons
britanniques forment l’autre groupe et se sont établis en 1797. De nombreuses frictions
existent entre les deux populations blanches.
L’anglais et l’afrikaans sont les deux langues officielles du pays. Traditionnellement, les
Afrikaners ont habité les zones rurales et ils forment encore en 1980 la grande majorité
des agriculteurs. Les difficultés reliées à l’agriculture forcent cependant les plus pauvres
d’entre eux à migrer vers les villes où ils deviennent ouvriers. Depuis 1960, plus de la moitié
des Afrikaners vivent en milieu urbain. Les Anglais forment une population urbaine et plus
aisée, impliquée dans l’exploitation minière, l’industrie et le commerce. Ils perdent
cependant peu à peu du terrain au profit des Afrikaners.
Auteur: Marianne Giguère
Les Métis et les Asiatiques
Les Métis d'Afrique du Sud
Issus des anciens contacts entre les différentes populations noires de la région et les
premiers immigrants européens, ils travaillent surtout comme ouvriers agricoles ou
industriels. Parlant surtout l’afrikaans, ils constituent environ 10% de la population du pays
et connaissent une croissance soutenue. Les Métis forment un groupe social pauvre et
discriminé, victime du chômage et de la tuberculose. On les désigne souvent sous le nom
de "Coloureds", les «Colorés».
Les Asiatiques
Outre les travailleurs chinois, malais et indonésiens, ce groupe est surtout constitué
d’Indiens venus travailler sur les exploitations agricoles à partir des années 1860.
Demeurés en Afrique du Sud à la fin de leur contrat de travail, ils se sont établis dans les
villes où ils ont acquis une situation économique enviable. Ils forment en 1980 environ 3%
de la population du pays. Également victimes de ségrégation, ils militent contre ces
mesures en suivant l’exemple de Gandhi, qui séjourna quelques temps en Afrique du Sud.
Les migrants temporaires
Cette population est formée essentiellement d’hommes venus des pays proches de
l’Afrique du Sud pour travailler dans les mines, dans l’agriculture ou pour des sociétés
industrielles, Ils sont engagés pour des contrats temporaires et sont logés par les
compagnies dans des casernes. Leur nombre n’est pas recensé.
Auteur: Marianne Giguère
Langue, culture et religion
Les cultures blanches
Bien que les documents officiels affirment que les Blancs d'Afrique du Sud forment une
communauté unie, dans la réalité, leur condition économique, leur histoire, leur langue et
leur culture séparent les Afrikaners et les Anglais. Chacune de ces communautés a un
mode de vie semblable au nôtre et préserve certaines traditions propres à son pays
d’origine. Malgré leurs différences, les Anglais et les Afrikaners sont solidaires dans leur
désir de conserver le pouvoir politique, en dépit des principes démocratiques, dans un
pays ou les trois-quarts de la population sont des Noirs. Par exemple, les Blancs contrôlent
la télévision et la majorité des journaux.
Les langues parlées par les Blancs sont l’anglais, pour les personnes d’héritage
britannique, et l’afrikaans, pour les Afrikaners. L’afrikaans est une langue dérivée du
hollandais.
Malgré tout, plusieurs artistes blancs se sont engagés dans la lutte anti-apartheid. Des
écrivains tels que Nadine Gordimer et André Brink ont décrit et dénoncé la vie sous le
régime de l’apartheid. Certains musiciens blancs, comme Johnny Clegg, ont également
défié le régime et continué à jouer avec des Noirs, spécialement dans les clubs de jazz.
Johnny Clegg, de son vrai nom Jonathan, est un auteur-compositeur-interprète blanc
(d’origine anglaise) qui a grandi dans l’Afrique du Sud de l’apartheid. Dans les années
70, il s’associe avec le musicien zoulou Siphno Mchunu avec qui il crée une musique qui
mêle la culture zouloue et les sonorités occidentales. Avec leur groupe Juluka, puis avec
Savuka, Clegg connaîtra dans les années 80 un succès mondial avec ses chansons
métissées qui dénoncent le régime de l’apartheid.
Auteur: Alexandre Lanoix
Les cultures noires
Officiellement, le pays compte dix groupes culturels noirs, qui sont séparés et obligés de
vivre dans autant de homelands. Chacune de ces nations a sa langue et sa propre
culture. Toutefois, les langues parlées par les Noirs sud-africains ont plus du tiers de leur
vocabulaire en commun, ce qui fait qu’il est facile pour les membres des différentes
communautés de se comprendre entre eux. Les ethnies les plus nombreuses sont les
Zoulous, les Xhosas, Les Swazis, les Tswanas et les Sothos du Nord.
Convertis de longue date, la majorité des Noirs sont chrétiens, surtout catholiques, ou
associés à différentes églises protestantes. Cependant, les religions traditionnelles
continuent d’être pratiquées en parallèle avec le christianisme. Par exemple, les Zoulous
vouent un culte particulier à leurs ancêtres qui sont réputés avoir une influence directe
sur leur vie, tout en respectant les cultes chrétiens. La médecine traditionnelle est
également pratiquée, souvent de pair avec la médecine moderne.
La musique et la danse sont très répandues dans les communautés noires sud-africaines.
À l’époque de l’apartheid, alors que toute activité intellectuelle était interdite, ces formes
d’expression demeuraient un des rares domaines où le régime n’intervenait pas pour les
contrôler ou les interdire. Les danses traditionnelles expriment généralement divers
événements de la vie quotidienne : danses guerrières, danses d’amour ou de joie, danses
pour célébrer le culte des ancêtres, etc.
Auteur: Alexandre Lanoix
Cultures des métis et des asiatiques
Les Métis
Comme tu l’as appris, il y quatre groupes ethniques en Afrique du Sud : les Blancs, les
Noirs, les Asiatiques et les Métis ("Coloured"). Les Métis sont issus des mariages entre Blancs
et Noirs dès le début de l’arrivée des Européens. Règle générale, les Métis parlent
afrikaans et sont plus scolarisés que les Noirs, mais moins que les Blancs. Les membres
d’une même famille peuvent être classés parmi les Blancs, les Métis, ou les Noirs. Il n’y a
pas une culture métisse, mais des cultures métisses, certains groupes se rapprochent plus
des Blancs, d’autres des Asiatiques ou des Noirs.
Les Asiatiques
Les Indiens, les Chinois et les autres personnes originaires de l'Asie forment une petite
partie de la population sud-africaine, mais elles y apportent une grande richesse
culturelle. Bien qu'ils apprennent l'afrikaners et l'anglais à l'école et s'en servent tous les
jours, ces différentes communautés continuent d'utiliser leur langue maternelle et de
pratiquer leurs traditions d’origine.
Auteur: Marianne Giguère
Transport et communication
Du chemin de fer à l'automobile
L'Afrique du Sud ne dispose pas de grands fleuves navigables, ce qui a de tout temps
compliqué le transport des nombreuses richesses naturelles du pays. Le réseau de
chemins de fer est donc des plus importants dans le transport des marchandises et des
personnes. Sur la route, les véhicules roulent à gauche à la façon anglaise. L’Afrique du
Sud possède le réseau routier le mieux développé et entretenu du continent africain,
mais les accidents y sont nombreux et plusieurs routes sont souvent endommagées. Les
grandes villes du pays sont également reliées par les lignes aériennes nationales.Dans les
grandes villes, les transports en commun sont peu développés et utilisés presque
uniquement par les Noirs. Les Blancs se déplacent dans leurs automobiles. Pays maritime
situé entre deux océans, l’Afrique du Sud contrôle le passage des quelque 2300 bateaux
qui contournent chaque année le cap Agulhas, la pointe la plus au sud du continent.
Cependant, seule la moitié de ces navires s'arrêtent dans un port du pays.
Auteur: Marianne Giguère
Santé et éducation
Voici le portrait de deux jeunes garçons de dix ans, qui ont vécu sous l’apartheid en
Afrique du sud vers 1980. Tous les deux s’appellent Jacob et sont nés dans la même ville,
le même jour, la même heure; seule la couleur de leur peau les distingue. Tous les deux
viennent de Johannesburg, une grande ville d’Afrique du Sud. Malgré leurs grandes
ressemblances, ces deux jeunes ont des vies complètement différentes. Jacob qui a la
peau noire vit dans le township de Soweto et celui qui a la peau blanche dans le beau
quartier de Rivonia. Malgré l’apartheid, celui qui a la peau noire peut aller à l’école,
même si le toit coule et qu’il n’a pas toujours un crayon pour faire ses exercices dans son
cahier.
Il devra quitter l’école très bientôt pour travailler et apporter un peu d’argent à sa famille.
Il a au moins appris à lire et à écrire, ce qui n’est le cas pour tout le monde à Soweto,
comme son ami et voisin Albert. Ce dernier a eu une infection aux yeux lorsqu’il était
bébé, il est maintenant presque aveugle. Il ne peut pas aller à l’école, rien n’est adapté
pour lui. Il se contente d’aider sa mère du mieux qu’il peut.
Jacob, le blanc, a eu la même maladie qu’Albert, sauf qu’il a pu être soigné rapidement
et ne garde aucune séquelle de cette maladie. Tout simplement parce qu’il a pu avoir
une aide médicale rapide et que ses parents pouvaient payer. Son école ressemble
beaucoup à celle de n’importe quel jeune Québécois. Il ne sera pas obligé d’arrêter
d’étudier pour aider sa famille et il pourra faire les études qu’il veut à l’université.
- Comment cette injustice est-elle possible?
- C’est à cause du racisme de l’apartheid et de la pauvreté qui en découle pour la
population noire. En 1996, 28 % des Noirs âgés de plus de 26 ans n’avaient pas de
scolarité, comparativement à 2% de la population blanche. En 1999, seulement 8.9 % de
la population noire d’Afrique du Sud avait accès à une assurance ou à une aide
médicale, comparativement à 67.4 % pour la population blanche.
Auteur: Marianne Giguère
Agriculture, commerce et industrie
Un territoire généreux aux ressources diversifiées...
L’Afrique du Sud est l’un des pays les plus riches et les plus développés d’Afrique. Dans
certains quartiers aisés, le mode de vie est comparable à celui des occidentaux, mais
dans d’autres, la misère est grande. Les industries et le commerce y sont quand même
florissants.
Le pays est l’un des plus grands fournisseurs de métaux précieux au monde. L’or constitue
la moitié de ses exportations. Son sous-sol regorge de richesses : on y trouve 51% des
ressources mondiales d’or, 75% des stocks de platine, mais aussi du chrome, du
manganèse et de l’alumine, produits utilisés par les grandes industries. Près de 20% des
diamants du monde proviennent d’Afrique du Sud.
Son énergie électrique est produite en partie par une centrale nucléaire située dans la
province du Cap et en partie par une centrale hydroélectrique érigée au Mozambique.
Le pays profite d'une exceptionnelle indépendance énergétique.
Beaucoup d'électricité est aussi produite par des centrales au charbon. L’Afrique du Sud
dispose en effet d’énormes ressources de charbon grâce auxquelles il produit également
des hydrocarbures de synthèse (essence créée en laboratoire). Une partie de ce
charbon est exportée. Le pays exporte aussi du ciment, des produits agro-alimentaires et
des textiles.
… qui ne profite qu’aux Blancs
Le profit de toutes ces exportations, qui augmente d’année en année, est empoché par
moins de 17% de la population, c’est-à-dire les propriétaires Blancs. Quant aux Noirs, ils
subissent une forte hausse du taux de chômage, ce qui engendre un climat d’insécurité
au sein de la population.
Les Blancs, propriétaires de 85% du territoire agricole, engagent les jeunes Noirs à très bas
salaires pour cultiver le maïs, la canne à sucre, les céréales et les fruits qu’ils exportent. Le
maïs constitue la base de l'alimentation des Noirs d'Afrique du Sud. Les vins, la laine et le
cuir sud-africains sont aussi prisés sur les marchés mondiaux. Le reste des terres est
occupé par des familles africaines pauvres qui pratiquent une agriculture de subsistance.
Auteur: Marianne Giguère
Gouvernement
L’Apartheid
Les origines
Le régime de l’apartheid n’a pas été instauré du jour au lendemain. Les conflits entre les
Blancs et les Noirs ont existé dès les premiers jours de la colonisation, mais c’est
officiellement en 1911 que la première loi ségrégationniste a été mise en place. Cette Loi
sur les mines et les chantiers limitait les droits des Noirs en matière d’emploi. Plusieurs
autres lois limitant les droits des Noirs et des Métis sont adoptées dans les années
suivantes.
En 1948, l’United Party est élu en prônant le véritable apartheid. Le racisme devient alors
la valeur officielle du gouvernement. En 1950, la loi d’enregistrement de la population
définit les quatre groupes raciaux et en établit les critères d’appartenance. Peu après, en
1953, les panneaux réservant certains services et lieux aux Blancs ou aux Noirs
apparaissent un peu partout au pays. Peu à peu, plusieurs autres lois s’ajoutent aux
politiques de base de l’apartheid.
La politique de l’apartheid
Officiellement, l’apartheid vise à assurer le développement séparé des communautés
ethniques. Il est motivé par la peur des Afrikaners d’être assimilés par les populations
noires qui les entourent. L’objectif est de faire en sorte que les Blancs soient majoritaires
en Afrique du Sud. Ainsi, on déplace les Noirs dans les homelands et on les encourage à
devenir indépendants. En 1970, le gouvernement adopte une loi qui retire la citoyenneté
sud-africaine aux Noirs vivant dans les homelands. En 1980, bien que le pays soit une
république, la politique raciste de l’apartheid est toujours en vigueur en Afrique du Sud.
Seuls les Blancs profitent des droits et protections normales d’un régime démocratique
La fin de l’apartheid
À la fois à cause des pressions de la communauté internationale et des manifestations
des militants noirs, l’apartheid est aboli en 1989. Nelson Mandela, un combattant de
l’apartheid, est libéré après 27 ans d’emprisonnement. Les premières élections
multiraciales ont lieu en 1994 et conduisent à l’élection de Nelson Mandela, premier
président noir d’Afrique du Sud et à l’élection de son parti, le Congrès national africain.
Ce parti est d’ailleurs toujours au pouvoir en 2010.
Auteur: Alexandre Lanoix
Vie quotidienne
La violence au quotidien
En mars 1960, les militants anti-apartheid organisent des manifestations pour protester,
entre autres, contre l’instauration d’un document d’identité obligatoire (le pass) pour
tous les Noirs. À Sharpeville, un township noir, les policiers tirent sur la foule des
manifestants, faisant 69 morts et 160 blessés. La police prétend qu’elle a agi pour se
défendre, mais les rapports médicaux prouvent que la majorité des victimes ont été
atteintes dans le dos. La communauté internationale condamne le massacre pendant
que le pays connaît des semaines de violences, de protestations et d’arrestations
massives.
En 1976, le gouvernement décide que l’enseignement des sciences devra être
obligatoirement donné en langue afrikaans. En colère, les étudiants Africains descendent
dans la rue pour protester. À Soweto, un township noir, la police tire sur les manifestants et
tue un jeune garçon. Les étudiant se révoltent et s’attaquent aux symboles de
l’apartheid. La police fait des milliers d’arrestations. Incarcérés des semaines sans
jugement, des dizaines de prisonniers vont mourir des suites des mauvais traitements subis.
La répression qui suit cette crise fait près de 1500 victimes parmi les manifestants. Depuis
1991, la journée de la jeunesse est célébrée chaque année le 16 juin, à la mémoire du
massacre des enfants à Soweto.
Le début des années 80 est encore marqué par de nombreux épisodes de violence. Les
affrontements entre les groupes anti-apartheid et les forces de l’ordre font plusieurs
victimes. En 1985, malgré une tentative d’adoucissement des mesures de l’apartheid, la
population noire est plus révoltée que jamais. Elle dénonce haut et fort la
ségrégation résidentielle, la séparation de la population en groupes raciaux et
l’interdiction du droit de vote. En représailles, le gouvernement instaure l’état d’urgence
et fait plus de 30 000 arrestations. La torture, les châtiments corporels et les
condamnations à mort sont courants durant cette période.
Il faudra attendre 1984 pour que les mesures de l’apartheid commencent à être peu à
peu abolies pour calmer l’opposition. Nelson Mandela, libéré en février 1990, sera
finalement élu premier président de la nouvelle Afrique du Sud démocratique en 1994.
Auteur: Marianne Giguère
La vie sous le régime de l'Apartheid
Apartheid est un mot afrikaans qui signifie séparation ou mise à part. L’objectif du régime
de l’apartheid est de séparer les Blancs, les Métis et les Noirs. Chaque groupe doit résider
dans un lieu particulier. Les services et les lieux publics sont également séparés : les
toilettes, les taxis, les plages et même les bancs publics sont réservés soient aux Blancs,
soit aux Noirs. Dans cette séparation, les Blancs se réservent à peu près tous les droits et
les privilèges. Même s’ils travaillent en ville, les Noirs n’ont pas le doit d’y séjourner plus de
72 heures d’affilée et sont obligés d’habiter loin des grands centres urbains.
Voici quelques exemples des mesures de l’apartheid qui affectent la vie quotidienne des
gens :
* il est interdit à un employeur de donner à un travailleur africain le salaire d'un Blanc,
même pour un travail et une durée identiques;
* tout Africain ayant 16 ans et plus, doit exhiber sur simple requête d'un agent de police,
son "carnet de référence", indiquant : sa race, sa tribu, ses lieux d'habitation et de travail,
son relevé d'impôts, etc.;
* un Blanc n'a pas le droit d'apprendre à lire à un domestique africain;
* il est interdit à tout Africain d'assister à une réunion de famille si le nombre d'invités rend
la réunion « indésirable »;
* il est interdit à toute personne blanche d'avoir des relations sexuelles avec une
personne africaine, métisse, ou indienne;
* il est interdit à tout Africain de se mettre en grève, pour toute raison que ce soit;
* aucun Africain n'a le droit d'acquérir une propriété ou des terres sur tout le territoire
d'Afrique du Sud;
* seuls les Blancs ont le droit de vote.
Auteur: Marianne Giguère