Conan Doyle - retour tocopa

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Conan Doyle - retour tocopa
« Lorsque vous avez éliminé l’impossible, ce qui
reste, si improbable soit-il, est nécessairement la
vérité ».
Arthur Conan Doyle naît le 22 mai 1859, à Édimbourg. Il
est le troisième enfant d’une famille qui se composera
de neuf frères et sœurs. Son père, Charles Doyle, est
un
fonctionnaire,
fils
lui-même
d’un
célèbre
caricaturiste. Quant à Mary Fooley, sa mère, elle est
issue de la famille irlandaise des Percy du
Northumberland, descendante des Plantagenêt. Le
couple réside au 11, Picardy Place et leur fils aîné
Arthur est baptisé, suivant leurs convictions, dans la
religion catholique. En 1868, celui-ci entre d’ailleurs au
collège de Hodder dans le Lancashire, tenu par les
jésuites.
Après deux années passées au sein de l’institution, il est admis à la Public School de
Stonyhurst. Dès cette époque, Arthur Conan Doyle se rend déjà populaire auprès de
ses camarades en rédigeant le journal de l’école, une publication non officielle… En
1875, il part pour Feldkrich, en Autriche, et parfait ainsi son allemand toujours dans
un collège jésuite. De retour en Écosse l’année suivante, Conan Doyle poursuit ses
études à la faculté de médecine de sa ville natale. Quelques-uns de ses textes sont
alors publiés dans des revues locales.
A présent diplômé, il est cependant contraint d’aider financièrement sa mère et sa
famille, que les habitudes de son père alcoolique, ont mis dans la gêne. Arthur Conan
Doyle s’embarque en qualité de médecin sur un navire baleinier. A bord du Hope, le
jeune homme parcourt les mers arctiques, du mois de février au mois de septembre
1880. Il renouvelle l’expérience, cette fois-ci sur le steamer Mayumba, qui part pour
l’Afrique Occidentale au mois d’octobre 1881.
De retour au printemps de l’année suivante, Conan Doyle pratique la médecine en
Angleterre, à Plymouth, en compagnie d’un collègue. Une association de très courte
durée, puisqu’il s’installe dès le mois de juin, à Southsea, près de Portsmouth. Près de
Bush Villas, à Elm Grove, Arthur Conan Doyle officie désormais dans son cabinet
d’ophtalmologie.
Le 6 Août 1885, il se marie à l’âge de vingt-six ans avec Louise Hawkins, la sœur de
l’un de ses rares patients. Le couple aura deux enfants, Mary Louise, qui naît en 1889,
puis Kingsley en 1892. L’année suivante, persévérant dans ses activités littéraires,
Conan Doyle écrit rapidement au printemps « A Study in scarlet » (Une étude en
rouge), la première des cinquante-six nouvelles et quatre romans, mettant en scène
Sherlock Holmes. Après sa parution dans une revue, le Beeton’s Christmas Annual, il
en vend les droits pour la somme dérisoire de 25 £. L’ouvrage est alors publié en
volumes au mois de juillet 1888. Et plusieurs critiques relèvent certains caractères
propres au récit qui feront le succès de l’œuvre de Conan Doyle. Bien servi par
l’ingéniosité de l’intrigue, la personnalité de Sherlock Holmes, ses qualités de
raisonnement déductif notamment, lui donne son originalité par rapport aux
productions de l’époque. L’illustre détective, qui doit beaucoup au Dupin d’Edgar Poe, a
d’ailleurs été inspiré à son créateur par le souvenir de l’un de ses professeurs, le Dr
Joseph Bel, un chirurgien de la faculté de médecine d’Édimbourg, qui aimait à étonner
ses étudiants par de fulgurantes déductions.
Après avoir séjourné quelques mois à Vienne, pour parfaire ses connaissances
médicales, il rentre en Angleterre et s’installe sur Montague Place à Londres. En 1891,
Conan Doyle ouvre un nouveau cabinet au 2, Devonshire Place. Cette année là, au mois
de juillet, commencent les parutions des aventures de Sherlock Holmes, dans le
Strand Magazine. A partir du 14 octobre 1892, le public peut également les lire en
volume. Après l’énorme succès des premières six nouvelles fournies au Strand
Magazine, le directeur de la revue, Greenhough Smith, souhaite en commander
d’autres à son auteur. Mais ce dernier refuse. Pour décourager Smith, il lui demande
50 £ par titres, une somme énorme pour l’époque. Conan Doyle cependant est pris à
son propre piège, puisque la direction de la revue lui accorde la somme demandée. Il
doit alors s’exécuter et choisit d’abandonner la médecine pour se consacrer désormais
entièrement à l’écriture. L’année suivante, au mois de décembre, un second volume des
enquêtes du génial détective, « The Memoirs of Sherlock Holmes » paraît. L’écrivain
cependant accuse à présent son héros d’accaparer ses pensées et son inspiration.
Dans l’une de ces dernières nouvelles, intitulée « The final problem », il se décide ainsi
à mettre en scène la mort de Sherlock Holmes, entraîné en Suisse au fond d’un
gouffre par le professeur Moriarty. Au mois de décembre 1892 en effet, les Doyle
s’installent en Suisse, à Davos Platz en Suisse, pour soigner la tuberculose de Madame.
Les chutes de Reichenbach lui fournissent le cadre de la mort de son héros qui
l’excède. Malgré les lettres de lecteurs qui le supplient, le menacent et l’insultent,
ainsi que les protestations de sa mère, Conan Doyle refuse de ressusciter Sherlock
Holmes. Dans les rues de Londres, on voit alors certains Anglais porter un brassard
noir, en signe de deuil.
En 1894, il se rend aux Etats-Unis pour une série de conférences, et est reçu par
Rudyard Kipling. Au cours de l’automne 1895, l’écrivain fait un séjour de plusieurs mois
au Caire, destiné à améliorer la santé de sa femme Louise. De retour en Angleterre,
ils s’installent à Hindhead, dans le Surrey. Sa pièce « Waterloo » est jouée au Lyceum
de Londres, avec l’acteur Henry Irving . Au mois de février de l’année suivante, Conan
Doyle se lance dans l’écriture de romans historiques et publie « The Exploits of
Brigadier Gerard », le premier d’une série de récits d’aventures, parmi lesquels « The
Tragedy of the Korosko » qui paraît au mois de février 1898.
Il participe comme médecin à la campagne du Soudan en 1898. En octobre 1900,
l’écrivain se présente aux élections législatives à Edimbourg et défend la cause du
maintien de l’Irlande au sein du Royaume-Uni. C’est un échec. Puis, dès le mois de mars
1900, Arthur Conan Doyle est en Afrique australe pendant la guerre des Boers.
Cependant, ne pouvant participer en soldat au conflit qui oppose la Grande-Bretagne
aux Républiques africaines d’Orange et du Transvaal, il dirige à Bloemfontein, la
capitale de l’État d’Orange, un hôpital de cinquante lits, installé à ses propres frais,
jusqu’au mois d’août 1901. De retour en Angleterre, Arthur Conan Doyle rédige un
court pamphlet, « The War in Southern Africa : Causes and Conducts », publié au mois
de janvier 1902. Dans ce texte, le célèbre écrivain se fait le défenseur de la cause
britannique en Afrique du Sud, injustement diffamée selon lui sur la scène
internationale. Ces prises de positions lui valent bientôt de se voir accordé le titre de
chevalier (Knigth of Grace of the Order of St-John of Jerusalem). Il se fera
désormais appelé Sir Arthur Conan Doyle.
La même année, a lieu la résurrection de son héros fétiche dans « The Hound of the
Baskerville » (Le Chien des Baskerville) qui paraît au mois de mars. Cependant, l’action
se déroulant avant le décès du grand détective, il faut attendre encore trois années
pour voir publier « The Return of Sherlock Holmes ». Doyle a en effet besoin d’argent
pour financer la construction de sa nouvelle maison. Il se laisse alors convaincre par un
éditeur américain qui lui propose de ressusciter Sherlock Holmes, pour 5000 $ la
nouvelle, plus les droits d’auteur. Entre septembre 1903 et mars 1927, trente-trois
nouvelles verront le jour. Le succès est fulgurant, ce qui agace d’autant plus l’écrivain,
qui entre dans des colères effroyables lorsqu’il reçoit, de plus en plus souvent, du
courrier adressé à Sherlock Holmes.
Sa femme Louise s’éteint le 4 juillet 1906 et l’écrivain en est profondément affecté.
Après le décès de sa femme, Doyle intervient dans l’affaire Edalji, prenant la
défense de ce jeune notaire d’origine indienne qui a été condamné à sept ans de prison
pour avoir envoyé des lettres anonymes et mutilé du bétail. Doyle réussit à prouver
son innocence et le fait libérer.
Conan Doyle se remarie le 18 septembre 1907 avec Jean Leckie, dont il était épris
depuis 1897. L’année précédente, l’écrivain avait participé sans succès aux élections
organisées dans le district d’Havick, en tant que candidat du parti unioniste. En 1908,
avec sa nouvelle épouse, il s’installe à Crowborough dans le Sussex. Le couple aura
trois enfants : Denis qui naît en 1909, Adrian l’année suivante et Jean Lean en 1912.
Arthur Conan Doyle poursuit son engagement politique, en devenant en 1909 le
président de l’Association pour la réforme de la loi sur le divorce, une fonction qu’il
occupera jusqu’en 1919. La même année, à la suite de la médiatisation des crimes
coloniaux commis au Congo belge par les administrateurs, Conan Doyle prend fait et
cause pour les opprimés. Il publie « Le crime du Congo », envoie plusieurs articles aux
journaux et correspond avec le président des Etats-Unis et l’empereur d’Allemagne.
Au mois d’octobre 1912, il crée un nouveau personnage, le professeur Challenger, dans
son roman « The lost World » (Le Monde perdu). Ce dernier, qui lui est également
inspiré par l’un de ses anciens maîtres de faculté, le professeur Rutherford,
réapparaît dès l’année suivante avec « The poison Belt » (La Ceinture empoisonnée),
publié au mois d’août.
Du mois de mai au mois de juillet 1914, l’écrivain est en Amérique du Nord, aux ÉtatsUnis puis au Canada. En Angleterre, il constitue une unité locale de volontaires, la
future Crowborough Company of the 6th Royal Sussex Volunteer Regiment, où il sert
comme deuxième classe. Doyle souhaite combattre sur le front, ce qui lui est refusé
en raison de son âge. Il publie alors un pamphlet de ralliement, « To Arms ! » et écrit
au jour le jour l’histoire du conflit, grâce aux informations qui lui sont transmises
directement par des généraux anglais. « The British campaign in France and
Flanders », commencée en 1915, est achevée cinq ans plus tard. La visite des fronts
anglais, italiens et français, où il rencontre Clemenceau, lui donne la matière d’un
nouveau reportage, « A Visit to three Fronts », qui est publié au mois d’août 1916. Les
atrocités commises pendant la Grande Guerre sont aussi à l’origine d’une profonde
crise morale chez Conan Doyle. Ayant très tôt abandonné ses convictions religieuses,
l’écrivain, depuis longtemps agnostique, fait paraître « The New Revelation », au mois
d’avril 1918. Et la mort de son fils aîné peu de temps après le renforce dans ces
nouvelles orientations. Pendant la décennie qui suit, Conan Doyle parcourra le monde
afin de propager le Spiritisme. En 1926, il publie également « History of
Spiritualisms », une Histoire du spiritisme.
Le 7 juillet 1930 au matin, Sir Arthur Conan Doyle décède d’une crise cardiaque dans
sa villa de Crowborough.