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Orgues Nouvelles O
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No velle
ORGANISTES & MUSICIENS EN EUROPE
No 1
Eté 2008
Trimestriel
Juin 2008
20 € TTC
CD compris
Ne peuvent
être vendus
séparément.
u
s
St-Maximin et
la N 7 des orgues
FESTIVALS
Avignon, Aix...
PARTITIONS
Marpurg, Darasse,
Archimbaud...
VOIX HUMAINE
Valéry Aubertin
ORGUES VIVANTES
Voyages d’orgues
Budapest,
Cayenne...
ISBN9977-2-204-50059-4
772204 500594
•
Orgues
Nouvelles
CD mixte
inclus
Le nouvel orgue de Cayenne
Orgues
No velle
u
s
Mais surtout, pour honorer notre sous-titre
(Organistes & musiciens en Europe), nous
ne voulons plus refermer sur nos lecteurs
les portes du ghetto organistique.
Nous aspirons – et vous aussi d’après
vos courriers encourageants – à tendre
la main à nos frères musiciens à travers la
muraille de verre, subtilement insonorisée,
qui nous isole.
Nous ne sommes - et ne voulons être - ni
une « revue d’orgue », ni une revue discographique, ni un magazine liturgique, car
derrière chacune de ces acceptions, la plupart de nos lecteurs peuvent mettre un
titre fort honorable. Une redondance ne
s’impose pas. Nous nous condamnons à
susciter la curiosité, à nourrir la réflexion
sur le devenir, non point seulement de
l’orgue, mais de la musique qui est notre
être, à « déranger » peut-être, et surtout à
faire vivre et circuler cette musique. Les
grands conservatoires européens attirent
des musiciens du monde entier. L’unique
ambition d’Orgues Nouvelles – nous
contestera-t-on encore ce titre ? – est de
favoriser l’insertion de ces jeunes artistes :
ils sont nos enfants, VOS enfants, aussi.
Par votre abonnement, nous demandons à
nos lecteurs de payer notre travail et notre
indépendance. Nous sommes convaincus
que cela n’a pas de prix – en notre temps
de “presse” gratuite distribuée à tous
vents, et d’Internet, forban faussement
fraternel des ondes.
Avec un peu de retard,
bonne fête à tous les musiciens
Tout compte fait, ceci était l’éditorial n° 1.
GEORGES GUILLARD
Sommaires (magazine et CD mixte)
en avant-dernière page
Eté 2008 Orgues Nouvelles
O
Ceci n’est pas un éditorial.
Plutôt un mode d’emploi pour livrer
quelques clefs d’Orgues Nouvelles.
Tout d’abord un immense merci à
tous nos abonnés de la première heure.
Leur confiance nous touche, tout en
multipliant nos insomnies...
Par exemple, mettrons-nous en valeur
une région ? Toutes les autres régions
françaises (et européennes !) crieront à
l’injustice flagrante. Certes !
Mais nous n’avons que 52 pages !
Patience ! La région dont vous
êtes légitimement fier sera
prochainement aussi notre
objectif.
3
D’Orange à Lorgues,
Nationale 7
En route ! Invitation au Voyage
Cet été, nous vous invitons à lever l’ancre, à décoller du fauteuil moelleux et
attacahant siglé Microsoft-Google-eBay.
Et quitte à fâcher toutes les routes nationales de France, il faut bien dire que la
route des vacances, c’est la Nationale 7
...en tout cas depuis 1955 lorsque
Charles Trenet chantait :
Montélimar
Valréas
Vaison
Beaumont
Malaucène
Caromb
Caumont
De toutes les routes de France d'Europe
Celle que j’préfère est celle qui conduit
En auto ou en auto-stop
Vers les rivages du Midi.
Et lorsqu’à partir de Valence, porte du
Midi, cette route
Qui fait d’Paris un p’tit faubourg d’Valence
déroule un chapelet d’orgues à damner
un sacristain, il importe d’abandonner
l’autoroute du Soleil – dont le soleil
émerge parfois d’une marée de capots
ou d’un nuage de gaz d’échappements.
D’ailleurs, on est prisonnier d’une autoroute, alors que l’on s’échappe aisément d’une nationale pour une “échappée belle” qui permet de butiner à
droite et à gauche. Hop ! une sortie en
douce à Montélimar et c’est déjà la
Provence.
Ah ! certes, la moyenne-chrono tombera, gîte et couvert auront le charme
angoissant de l’imprévu (mais avec
M. Michelin, Mme Mobile et Tonton
GPS, il y a peu de chances de mourir
de faim ou de soif en Provence).
Les enfants pleurnichards ?
C’est quand qu’on arriiiive ?
Lestez-les de nougat à Montélimar,
de calissons à Aix, de melons
(bio) et de berlingots à
Carpentras, de tartarinades
à Tarascon et s’ils ont
encore un petit creux,
racontez-leur l’histoire
de ce Parisien qui,
conduisant en 1947
pour la première
fois sa petite
Lourmarin
famille
Cucuron
dans
Bouc-Bel-Air
4 • Orgues Nouvelles Eté 2008
le Midi, au volant de sa 4 CV s’arrêta
maintes fois, de plus en plus agacé,
dans les garages de la N7 pour signaler
aux mécaniciens un bruit aussi suspect que strident, depuis Montélimar
justement. Quand ayant soudain éteint
le moteur lors d’un arrêt impromptu,
le bruit persista, s’amplifia et s’avéra
être celui... des cigales, évidemment
estrangères à la région parisienne !
Alors, en route sur la Nationale 7 ? En
traction avant 15 CV, pour la classe, à
la rigueur en MG décapotable, cheveux au vent et conduite pieds nus
(Bonjour, Françoise !) car
Le ciel d'été
Remplit nos cœurs de sa lucidité
Chasse les aigreurs et les acidités
Qui font l’malheur des grandes cités.
Et quand la chaleur s’appesantira, il
suffit d’appuyer sur la pédale marquée
Frein devant une église, belle, fraîche
et calme.
Entrez, avancez sans vous retourner
jusqu’au centre, retournez-vous...
Il est là, il vous attendait, le plus souvent muet car ses servants sont rares
pour des raisons tant écclésiastiques
que socio-économiques. Mais qui sait ?
avec un peu de chance, quelques sons
flûtés en tomberont peut-être et de
toutes façons, il vous en imposera par
son architecture élégante.
Et aucun CD, aucun DVD ne vous
feront jamais passer du soleil crissant
de cigales à la pénombre fraîche et
silencieuse, des parfums entêtants à
l’odeur des cierges ou de l’encaustique. Et en sortant, quel choc éblouissant de tomber sur le Ventoux, la
Sainte-Victoire, la Sainte-Baume ou le
Luberon !
Oui décidément
On est heureux Nationale 7.
G.G.
, la route des orgues...
Et pour quelques kilomètres de plus…
A droite en descendant
ROQUEMAURE
Collégiale Saint-Jean
Frères Julien, 1690, 13/II/P
Titulaire P. Fédérici
SAINT-RÉMY-DE-PROVENCE
Collégiale P. Quoirin 1983, 62/III/P
Titulaire J.-P. Lecaudey
EYGUIÈRES Eglise
T. L. Borme XVIIIe s. , 25/III/P
(rest. P. Quoirin, 2007)
ROQUEVAIRE Eglise Saint-Vincent
D. Birouste 1997, 72/V/P
Titulaire J. Garnier
A gauche en descendant
Le Ventoux et son collier de perles
BEAUMES-DE-VENISE Eglise
Goll 1845, 11/I/P (rest. A. Sals)
MALAUCÈNE Eglise Article page 6
Boisselin 1712, 11/I/P (rest. A. Sals)
VAISON-LA-ROMAINE
Ancienne cathédrale N.-D. de Nazareth
Ahrend 2007, 20/II/P - Titulaire Cl. Poletti
BEAUMONT-DU-VENTOUX Eglise
Positif italien d’Alain Sals (1973)*, 8 jeux
dont 7 jeux de ripieno et 1 flûte de 4
CAROMB Eglise
P. Galeran 1701, 10/I/P (rest. A. Sals)
L’ISLE-SUR-LA-SORGUE Eglise
Mentasti 1827, 16/II/P (rest. A. Sals)
CARPENTRAS
Ancienne cathédrale Saint-Siffrein
Daublaine-Callinet, XIXe s., 29/II/P, et
orgue neuf de P.Quoirin 1973, 16/II/P
Titulaire Jacques Rey
LORGUES... on connaît déjà, grâce au
N° de lancement d’Orgues Nouvelles,
et tant d’autres…
VALREAS Moitessier XIXe s.
PERNES-LES-FONTAINES Gibert 1771
APT Royer 1661
LOURMARIN Zeiger 1844
CUCURON Duges 1876
PERTUIS Marchand 1601
*Propriété de l’association Musique Sacrée en Avignon
Bourdon...
La mythique Nationale 7 (994 km, c’est
elle qui a inspiré le Jeu des 1000 bornes)
est en train de disparaître... ou plutôt
“on” la saucisonne et “on” la déclasse
et “on” change les noms des tronçons.
Ainsi, et dans la seule traversée de la
Provence, elle reste N7 de Montélimar à
Orange, devient D907 jusqu’à Avignon où
elle retrouve son nom de N7. Dans les
Bouches-du-Rhône, c’est la D7N. Dans le
Var : D N7 et jusqu’à la frontière italienne :
D6007 ! Tout ça pour des questions administratives de financement. Ca dépasse
les bornes (et au-delà des bornes y a plus
d’limites), ça me f... le bourdon !
R.D.
L’association Mémoire de
la Nationale 7 (Chemin des
Petites Combes 84420 Piolenc
Tél/fax +33(0)4 90 29 61 16)
veut ouvrir un Musée,
mais peine à trouver un
local et un financement...
Pour les orgues, voir aussi la discographie
“N7” établie par Alain Cartayrade (p. 18)
et les ouvrages suivants :
• Les Isnard, J.R. Cain, R. Martin et J.M.
Sanchez, Édisud 1991 (épuisé mais disponible au Bureau des orgues de Marseille).
• L’Orgue de Saint-Maximin
(avec inventaire de Pierre Chéron) 1991
• L’Orgue dans la Ville, J.R. Cain
et R. Martin), Éd. Parenthèses, 2004
Merci à nos correspondants régionaux :
Luc Antonini (Avignon), Jean-Robert Cain
(Roquevaire) et Pierre Bardon (St-Maximin)
Eté 2008 Orgues Nouvelles
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L’échappée belle...
AVIGNON Article page 7
Métropole N.-D. des Doms
- Piantanida 1817-1819 (“orgue doré”),
26/I/P, (rest. Enrico Mascioni 2005)
Titulaire Lucienne Antonini
- Orgue de chœur Cavaillé
Coll Mutin de 1905, 12/II/P
Eglise Saint-Agricol
Baker-Verschneider 1862, 29/III/P
Titulaire Luc Antonini
Eglise Saint-Didier
Mader 1890, 32/III/P
Titulaire Arnaud Bahuaud
Eglise Saint-Symphorien-les-Carmes
Vincent Cavaillé-Coll 1868 40/III/Ped
Titulaire Frédéric Barrot
Eglise Saint-Pierre
Th. Puget 1862, 37/III/P
Titulaire Frédéric Barrot
Temple Saint-Martial
P. Quoirin 1986, 28/III
Titulaire Jean-Marie Puli
Chapelle Saint-Louis
Positif Napolitain XVIIIe s.*,
ripieno sur un clavier (rest. P. Quoirin)
CAUMONT-SUR-DURANCE
Eglise Orgue Grenzing-Saby, 1995
LAMBESC
Eglise J. Isnard 1790, 24/III/P
AIX-EN-PROVENCE
Eglise de la Madeleine
Isnard et Moitessier, 42/III/P
Titulaire Bernard Gély
Cathédrale Saint-Sauveur
Ducroquet 1854, 38/III/P, buffet classé
Titulaire Chantal de Zeeuw
Eglise du Saint-Esprit
Moitessier 1850, 17/III/P
Eglise Saint-Jean-de-Malte
D.Kern, 21/II/P
BOUC-BEL-AIR
Eglise Saint-André
J. Daldosso 2006, 16/II/P
SAINT-MAXIMIN Voir dossier pp. 8 à 15
BRIGNOLES
Saint-Sauveur
Daublaine-Callinet 1843, 22/II/P
5
De Pétrarque à Betsy Jolas
Le joyau du Ventoux
PHOTO J. AUBRY
Malaucène
Un joyau vivant !
Chaque année, le lieu est investi par
Musique Sacrée en Avignon dans le cadre
du Festival d’Avignon (depuis juillet 1967),
par la Semaine d’Orgue du Vaucluse créée
dans les années 1980 par l’Abbé Georges
Durand, soit enfin par Orgue en Avignon
avec sa Route des Orgues annuelle.
Cette année – centenaire Messiaen oblige ! –
de nombreuses manifestations sont prévues
(détail des infos sur le CD). Citons deux
ascensions du Ventoux, l’une présentant en
particulier un travail sur les appeaux, Drôles
d’Oiseaux, réalisé par des enfants des écoles
primaires du département, l’autre organisant
une montée de nuit, la veille de l’audition
à Avignon de l’œuvre monumentale de
Messiaen pour piano, cor et orchestre :
Des Canyons aux Etoiles.
Peut-on imaginer la joie de Messiaen d’entendre son Appel interstellaire pour cor solo au
sommet du Ventoux au lever du soleil...
Dans les pas de Pétrarque
Au printemps 2004, pour le 7e centenaire de
la naissance du poète, Orgue en Avignon, au
cours de sa Route des Orgues en Vaucluse
organisa au départ de l’église de Malaucène,
à l’initiative de Lucienne Antonini, une montée au Ventoux avec des concerts itinérants
sur les chemins de Pétrarque se concluant,
au sommet, avec la Symphonie inachevée
de Schubert interprétée en plein air.
Pétrarque ne pouvait se douter que son
œuvre deviendrait une source d’inspiration
pour Franz Liszt et... Betsy Jolas dont on
donna ce jour-là le motet IV Ventosum vocant
pour soprano, flûte, clarinette, harpe, violon
et violoncelle d’après la lettre de Pétrarque
contant son ascension du Ventoux.
Malaucène... et Luc Antonini
O
Crédit
6
Orgues Nouvelles Eté 2008
Une fondamentale romane
A 40 km au nord d’Avignon, Malaucène,
capitale du Ventoux, s’écrivait à l’époque
carolingienne Malaucena ce qui signifie
argile, safre ou mauvais sable.
Lors de l’installation du premier pape en
Avignon en 1309, Malaucène – plus précisément le monastère du Groseau – devint
la résidence d’été du souverain pontife.
La chapelle romane, dernier vestige de ce
monastère, se situe à quelques kilomètres
en direction du mont Ventoux, à proximité de la source du même nom qui vient
s’abandonner dans un vallon verdoyant.
Clément V fit donc ériger l’église forteresse de Malaucène au début du XIVe siècle. De style romano-gothique, elle fut
légèrement modifiée au XVIIIe siècle,
notamment l’abside en 1714.
En 1336, Pétrarque le grand poète florentin qui résidait à Avignon, fit la montée
du Ventoux à partir de Malaucène, où il
passera trois nuits (voir encadré).
Le joyau de Malaucène : son orgue
En 1637, Jean-Jacques Posalgues, religieux
augustin de Pernes (Vaucluse) construit
un orgue pour Malaucène. Il n’en reste
qu’une grille de sommier qui sert de
plancher dans l’orgue actuel.
En 1712, Charles Boisselin construit un
orgue entièrement neuf. Il semble que le
sommier actuel soit celui de Boisselin.
En 1784, Joseph Isnard, neveu du frère
dominicain Jean-Esprit Isnard qui construisit l’orgue de Saint-Maximin du Var, vient
travailler à Malaucène. Il touche pour
son travail la somme de 240 livres, ce qui
indique qu’il a dû conserver beaucoup de
l’ancien matériel de Boisselin, car un orgue
neuf de cette importance atteignait à cette
époque le prix d’environ 1000 livres. Le
doreur de ce magnifique buffet fut Lenos
de Carpentras.
En 1841, un dénommé Payan, facteur de
piano et d’orgue à Avignon, le restaura. Il
ajouta un sommier de pédale sur lequel
il installa 13 notes de flûte de 8’.
Il repoussa le larigot en flageolet de deux
pieds (réparer le larigot, le faire courir
d’une quinte ou 7 tuyaux qui seront ajou-
tés dans les basses afin de le faire parler
en flageolet à l’unisson de la doublette.)
Il remplaça la tierce par une flûte de 4’.
Dans sa restauration, Payan respecta
scrupuleusement l’harmonie d’origine.
Le devis de Payan, très bien conservé, a
été retrouvé à la cure de Malaucène lors
des recherches entreprises avant la
restauration de 1965. L’instrument subit
ensuite l’épreuve du temps, avec des
modifications de détail.
La restauration de 1965
En 1965, le facteur Alain Sals, entreprit
une restauration complète. Toute la
tuyauterie fut soigneusement revue ainsi
que la mécanique. Un clavier neuf en
ébène avec dièses en ivoire fut refait à la
taille du clavier primitif afin de redonner
son aplomb à la mécanique et favoriser
ainsi la précision du toucher. Les deux
anciens soufflets cunéiformes furent
remis en service, retrouvant ainsi la
pression d’origine. Le flageolet à été
remis en larigot, mais compte tenu de
leur beauté, l’on a conservé la flûte de 4’
du manuel et la flûte de 8’ à la pédale
Dans les années 1980, Alain Sals réalisa
un tempérament inégal plus marqué,
plus proche du tempérament primitif et
accentuant ainsi l’authenticité.
L’orgue de Malaucène, pure merveille
baroque, est un des plus beaux témoignages (avec ceux de Cucuron et de
Roquemaure) du style singulier de la
facture d’orgue provençale – mélange
savant et subtil des l’influence italienne
et française.
LUC ANTONINI
COMPOSITION DE L’INSTRUMENT
Montre 8, Bourdon 8, Prestant 4, Doublette 2,
Fourniture 3 rangs, Cymbale 2 rangs, Nazard
(basse et dessus), Flûte 4 (basse et dessus),
Larigot (basse et dessus), Trompette 8 (basse
et dessus), Cornet 5 rangs (dessus)
Clavier manuel de 48 touches sans le premier
do dièse.
Pédalier à la française de 18 touches en
tirasse avec les 13 premières notes de la flûte
de 8.
PHOTOS DE CETTE DOUBLE PAGE : ASS. ORGUES EN AVIGNON
Grands Chœurs
La capitale estivale du théâtre sait aussi
jouer sur le clavier d’écho et y associer
l’orgue. La Divine Comédie trouve sa place
sur les planches… et dans les tribunes !
Partenaire du Festival depuis 1967 sur la
volonté initiale de Jean Vilar, Musique
Sacrée en Avignon propose un cycle de
concerts d’orgue valorisant les instruments
historiques d’Avignon et de sa région.
La prestigieuse Métropole Notre-Damedes-Doms d’Avignon présente à un large
public son orgue doré italien restauré.
N’y a-t-on pas entendu en 2007 un
concert exceptionnel de cornet à bouquin et orgue avec Jean Tubéry, cornetto
et à l’orgue, Bernard Foccroulle !
Esprit de création
Fidèle à l’esprit du Festival, les Cycles de
Musiques Sacrées présentent régulièrement des “créations”. L’orgue n’est pas le
témoin décoratif… et muet.
En 2005, trois œuvres ont été “créées” :
Spiegel de Bernard Foccroulle, la Missa
Nuova de Luc Antonini et le Cantique des
Cantiques de Pierre Guiral.
En 2006 le concert Pas de deux égale six
pour quintette à vent en forme d'orgue et
orgue en fugue avec le Concert impromptu
où le quintette à vent et l'organiste
s'écoutent, se disjoignent pour un hommage particulier aux figures qui peuplent
les créations de Josef Nadj : silence,
immobilité, mouvement... musiques.
En 2007, le concert L'éloge de la grâce a
permis de rapprocher Frédéric Fisbach,
artiste associé et Gérard Pesson, musicien, à travers une sélection de textes lus,
choisis par Frédéric Fisbach et l'œuvre
intimiste de Gérard Pesson.
Dédié au théâtre, le Festival d’Avignon
s’est ouvert aux autres arts de musiques
sacrées et a inscrit à son programme des
concerts de musique sacrée pour ensembles instrumentaux ou vocaux.
Cette année, il s’agit d’œuvres a capella
du Moyen Âge à nos jours interprétées à
Avignon, Roquemaure, Caumont-surDurance et Malaucène, par des chœurs
vocaux régionaux et européens.
En partenariat avec le Festival des
Chœurs Lauréats de Vaison-la-Romaine,
des ensembles de nombreux pays ont
ainsi pu se produire : Chœurs d’enfants
de Sibérie (2004), de Pologne (2005),
chœur de chambre Eight Voices (2007)...
a capella ou accompagnées à l’orgue.
Divine Comédie
Les autres concerts se veulent en harmonie avec la programmation théâtrale
du Festival. La Divine Comédie de Dante
trouve cette année un écho particulier
dans plusieurs concerts.
Le concert d’improvisation (orgue, instruments d’orient et du monde médiéval,
dans le cadre des Rencontres européennes des festivals d’Aix et d’Avignon sur le
dialogue interculturel) fait appel à des
comédiens qui liront des extraits de la
Divine Comédie.
L’Ensemble Organum, créateur de la
musique d’Ordet de Kaj Munk mis en
scène par Arthur Nauzyciel, propose des
polyphonies romanes des XIe et XIIe siècles autour du thème de L’Incarnation du
Verbe : ces premières œuvres de notre
occident médiéval, contemporaines de
l’arrivée des Papes en Avignon ainsi que
de l’action qui inspira Dante pour écrire
son œuvre, constituent un des plus
grands trésors de musique sacrée que
possède notre civilisation occidentale.
Le contenu du concert plain-chant grégorien, soprano et orgue proposé par
Luigi-Ferdinando Tagliavini, est lui aussi
directement inspiré par la Divine
Comédie (“Quando a cantar con organi
si stea... Lorsqu’on chantait avec les
orgues...” - Dante, La Divine Comédie, Le
Purgatoire, chant IX, versets 139-145)
puisqu’il propose des œuvres pour orgue,
soprano et orgue, chœur grégorien et
orgue, de Frescobaldi à Verdi directement inspirées par la Divine Comédie.
La projection du film muet italien Inferno
de Francesco Bertolini, Giuseppe de Liguoro
et Adolfo Padovan (1911) d’après L’Enfer
de Dante, sera accompagné à l’orgue par
Thierry Escaich. Son improvisation nous
rapprochera d’une vision expressionniste
de la Divine Comédie.
L.A.
Programme détaillé sur www.musique-sacree-en-avignon.org
En Avignon
L’orgue doré de N.D.-des-Doms
Lucienne Antonini
O
... et Divines Comédies
Eté 2008 Orgues Nouvelles
7
Saint-Maximin
La Sainte-Baume
Alors
que j’étais
sur le chantier
d’un petit orgue
d’étude, j’appris que
mon entreprise était
choisie pour effectuer les
travaux de restauration de
l’orgue Isnard de la Basilique
de Saint-Maximin. En raccrochant le téléphone, je me dis
que cette nouvelle pouvait faire
grand bruit dans le monde de
l’orgue ! Je ne fus pas déçu.
Le tumulte se calma le jour
où, à l'issue d’une houleuse
réunion dans la salle du
conseil de la Mairie, Michel
Chapuis me tendit la main.
Dès lors les portes
s’ouvrirent, y compris
celles de la tribune
de Saint-Maximin,
et nous pûmes
commencer
à travailler.
YVES
CABOURDIN,
facteur
d’orgue
8 Orgues Nouvelles Eté 2008
Yves Cabourdin
Le facteur parle
GRAND MERCI À
YVES CABOURDIN
POUR LES PHOTOS
DES PAGES 8 À 11
Préliminaires
Une commission devait surveiller nos
travaux : outre Michel Chapuis figuraient, entre autres, Georges Lhôte et
Pierre Chéron. Le cahier des charges
était succinct : nous devions restaurer
le sommier de Positif, remplacer les
soufflets à tables parallèles de Mader
et remplacer les claviers à bascule
que Mader avait installé au XIXe
siècle. Nous avons commencé par
démonter les claviers de Mader, sans
démonter quoi que ce soit d’autre, car
nous voulions retrouver le point
d’acLégende
Crédit
croche d’origine de la mécanique
d’Isnard. Je me souviens de l'enthousiasme de Michel Chapuis lorsqu’il
joua les claviers suspendus que nous
avions installés provisoirement en les
raccordant aux vergettes des sommiers de Grand Orgue et de Raisonnance. Il est vrai que l’instrument
sonnait véritablement différemment
sans que nous ayons touché à quoi
que ce soit au niveau sonore. Nous
avions pu de surcroît, faire la
démonstration que notre solution du
tracé mécanique était sans doute la
plus proche de ce qu’Isnard avait dû
lui même mettre en œuvre.
Cette solution n’avait rien de révolutionnaire, mais elle tombait sous le
sens ; elle donnait le “meilleur bras
de levier” que décrit Dom Bédos. Je
pus aussi faire la démonstration que
nous devions aller au-delà des travaux qui nous étaient demandés. En
effet, une des soupapes fermait mal
(la peau d’origine était tannée par
l’usure des ans) et nous avons dû la
repeausser. Du coup, le ressort qui la
refermait put être affaibli à l’équilibre et le toucher était tellement différent sur cette note qu’on nous autorisa à repeausser les soupapes et à
(suite p.10)
restaurer les sommiers.
Eté 2008 Orgues Nouvelles 9
Saint-Maximin
La Sainte-Baume
Le buffet
Entretemps, la ville de Saint-Maximin et les
services des Monuments historiques entreprirent de restaurer la voûte au-dessus de
l’instrument et le buffet fut entièrement
échafaudé, nous permettant d’ausculter le
buffet de l’extérieur : il était recouvert d’une
solution de colophane dissoute dans de
l’alcool, ce qui était courant pour l’époque.
Mais surtout, le buffet semblait avoir été
modifié de manière importante lors de sa
construction dans sa partie haute. Pierre
Chéron qui avait déjà œuvré pour son renforcement et sa stabilité, nous indiqua que
d’après lui, Isnard aurait construit un buffet
de 8’ (comme le buffet de Saint-Cannat à
Marseille), puis, que se ravisant en voyant
l’aspect étriqué de cette structure dans la
nef de Saint-Maximin, il l’agrandit pour en
faire le double 16’ que l’on connaît
aujourd’hui. Ce faisant, il l’alourdit considérablement sans augmenter les sections de
bois à sa disposition. 200 ans plus tard, le
buffet avait fléchi, d’autant plus que les
scellements d’origine, desséchés, ne
tenaient plus le fond des traverses. Il devenait urgent de remettre tout ceci d’aplomb :
les tuyaux de la montre de 16’ n’avaient plus
de retenue que les décors derrière lesquels
ils étaient disposés !
On nous confia aussi la restauration du buffet. Les tendeurs placés par Pierre Chéron
pour soutenir les chapes des tuyaux de
façade des montres de 16’ furent utilisés
pour stabiliser les chapiteaux des grandes
tourelles, car ces derniers supportaient les
deux lourdes statues de sainte Cécile et du
roi David (chacune sculptée dans un tronc
d’aulne de 2,10 m de haut). Le toit du buffet,
vermoulu, fut remplacé, car les sciures
tombaient directement dans les corps des
jeux d’anches. A l’exception des plus hauts
poteaux en pin, le buffet, est construit en
aulne, une variété de peuplier, aussi appelé
“noyer du pauvre” pour sa couleur et sa
structure .
10 Orgues Nouvelles Eté 2008
La mécanique
Un important travail
commandé dès la
première heure,
fut le remplacement
des postages et des
machines pneumatiques
installées par P. Chéron.
Nous avons construit des
mètres et des mètres de postages,
pour alimenter les 65 tuyaux de la
façade du grand buffet (ceux du
Positif étaient tous d’origine), mais aussi
les tuyaux en bois des bourdon 16’ et 8’4’ et les
tuyaux en bois des flûtes 16’, 8’ et 4’ de la
Raisonnance. Nous avons utilisé un kilomètre
de tube en étain, que nous avons titré à 40%
pour éviter l’écrasement ou l’oxidation.
Entretemps les claviers neufs réalisés en copie
furent installés et raccordés aux vergettes
d’Isnard, rallongées pour la circonstance.
Nous fûmes assez surpris de découvrir
Yves
Cabourdin
facteur d'orgues
Chemin des Riaux
83570 Carcés
Tèl. 04 94 59 96 69
06 73 00 69 63
[email protected]
www.nanou.com.au/mporgues/
l’abrégé de Positif d’origine, posé sur des missels sous l’estrade ! Il nous suffit de remettre
les bras à leurs place, face aux mortaises
qu’Isnard avait percées, pour retrouver
l’exact aplomb de cette pièce. C’était un élément important du puzzle en quatre dimensions du plan de la mécanique. C’est d’ailleurs mon père qui a reconstitué les étiquettes de tirage des jeux d’après celles qui
étaient conservées. Les cotes des soufflets
cunéiformes étaient tracées sur la fresque qui
couvre le fond de l’orgue, ainsi que les bras de
leviers aboutissant au chevet de l’escalier
vers l’étage des tuyaux du grand-orgue.
Les discussions furent âpres pour décider
de revenir au pédalier d’Isnard dont la tessiture était évidente : 23 notes (sans premier
C# évidement) ou d’opter pour un pédalier
plus étendu de 31 notes... Nous avons alors
proposé une mécanique à double contretouches permettant d’accueillir les deux
pédaliers.
La tuyauterie
Les travaux de restauration de la voûte
étant terminés, nous pûmes commencer à
remonter la tuyauterie. Je commençais à
mettre sur le sommier le bourdon du
Positif. Un des deux tuyaux donnés manquants dans l’inventaire de Pierre Chéron,
à savoir le 2e mi bémol de ce jeu, fut
retrouvé, un peu cabossé, sous l’escalier
menant à la tuyauterie du grand-orgue. Le
second manquant, le 4e ré du clairon de
Raisonnance, ne fut pas retrouvé. Pierre
Chéron vint chaque jour que dura la
remise en place des tuyaux ; il m’épaula,
m’autorisant à ôter les plaquettes qu’il avait
mises pour baisser les bouches de certains
tuyaux, permettant ainsi de retrouver l’embouchage d’origine. Ce fut une collaboration
dont je continue à apprécier aujourd’hui
encore les fruits. Le souci que j’avais de
retrouver sans concessions le timbre des
tuyaux d’Isnard, nous a parfois opposés,
mais jamais au détriment de l’instrument.
Le tempérament
Vint l’épineux sujet du tempérament, les
discussions âpres se muèrent en batailles
rangées ! Avant que de mettre quiconque
dans le “comma”, je sollicitais l’arbitrage
de la Commission de la 5e section. Je n’en
menais pas large ! Là aussi, un homme me
fut d’un grand secours. Le Dr Albert Rabert
me donna les clés et les manières de calculer et d’établir un tempérament. Je pus
avec lui, établir comment Isnard avait pu
accorder l’orgue de Saint-Maximin. Nous
partîmes donc – et c’était aussi l’avis de
P. Chéron – du tempérament décrit par
Rameau. En le calculant dans un tableur,
je pus mettre en évidence quelques ressemblances et concordances avec les diagrammes des longueurs des tuyaux de
l’orgue Isnard : ce qui a fini de convaincre
la Commission. Mon but n’était pas de
vaincre, mais de donner à l’harmonie de
Saint-Maximin, par le biais de ce tempérament , une “physionomie sonore” sans
doute plus proche de la réalité, et plus
intéressante au point de vue musical.
L’orgue fut inauguré un soir de septembre
1991. Alors que la basilique était comble,
une panne électrique plongea les auditeurs dans le noir. Je me mis à pomper sur
les cunéiformes et Michel Chapuis put
continuer son concert, évitant sans doute
une panique générale, car personne n‘y
voyait plus rien ! Certains auditeurs m’ont
affirmé, à l’issue du concert, que l’instrument sonnait différemment qu’avec la
soufflerie électrique. La perception auditive était elle différente dans le noir et alors
que l’assemblée était moins bruissante, un
peu inquiète de la situation ?
Y.C.
Eté 2008 Orgues Nouvelles 11
Saint-Maximin
La Sainte-Baume
Ils ont contribué au sauvetage et
à la renaissance de Saint-Maximin.
Orgues Nouvelles leur donne la parole.
Pierre-Paul Lacas évoque ces ouvriers
de la première heure, et Pierre Rochas
se souvient d’un combat épique et
d’une aventure exaltante.
La Basilique Sainte-Marie-Madeleine est le
plus grand édifice gothique de Provence. Sa
construction, décidée par Charles II d'Anjou,
debute en 1295, durera trois siècles.
Charles II choisit un architecte français spécialisé dans l'art gothique : Maître Pierre.
Au début du XVIe siècle, les travaux s’arrêtent... la Basilique reste inachevée, le portail
principal est manquant et le clocher n'a
jamais été édifié. La Basilique comprend
une abside et deux absidioles, une grande
nef et 16 chapelles. 73 mètres par 37, haute
de 26 mètres, ses dimensions sont supérieures aux habituelles églises de la région.
O
Entre tradition et légende... Il y a 2000 ans
que le mystère de Marie-Madeleine subsiste,
mais la tradition perdure inlassablement.
Depuis 1279, tous les 22 juillet, les habitants
de Saint Maximin fêtent leur sainte
Photos Yves Cabourdin et www.st-maximin.fr
patronne.
12 Orgues Nouvelles Eté 2008
Les ouvriers de la première
Le Père Arbus, Pierre Chéron
Arrivé à Saint-Maximin à l’automne
1952, – j’avais dix-neuf ans –, grâce à
l’amabilité de Louis Guis, l’organiste
paroissial, je pouvais jouer à la basilique.
L’orgue était mal en point : un bon tiers
des jeux était à peu près injouable. Mais
je fus rapidement sous le charme des
chamades ou du Cornet d’écho ! Le Père
Arbus, professeur de droit canon au couvent d’étude dominicain, possédait bien
des documents concernant l’histoire de
cet orgue dominicain, que lui avait transmis le Père Sayou, ami de Widor. Je pus y
avoir accès et en recopier certains.
Convaincu de la nécessité de faire
fonctionner convenablement cet orgue,
le Père Arbus se dépensa alors sans
compter à son service. Il fonda un Comité
pour la restauration de l’orgue dont il
assura secrétariat et direction, jusqu’à sa
mort, le 2 juillet 1959. Il monta à Paris,
rencontra Norbert Dufourcq, l’incontournable personnalité chargée des orgues
historiques qui vint à Saint-Maximin et
proposa à Pierre Chéron, à titre tout
provisoire, de s’occuper de l’instrument,
et d’abord de rendre possible un récital
d’André Marchal (juillet 1954).
C’est à Pierre Chéron que l’on doit
d’abord et essentiellement le sauvetage
de Saint-Maximin ; on ne le répètera
jamais assez. Pendant près de 40 ans, il a
étudié, soigné et ranimé cet orgue.
André Marchal
J’étais à ses côtés, lorsque André
Marchal, l’organiste de Saint-Eustache à
Paris, arriva à la tribune. Il explora la
console, éprouva la dureté des claviers,
puis grava en Braille sur un carton à perforer le nom des registres et leur emplacement; très peu de temps après, il registrait sans faute et sans aide aucune. Il
riait de plaisir en découvrant la forte Voix
humaine, cette “grosse biquette” (sic) et
il se prit d’amour pour cet instrument au
point de revenir fidèlement six années de
suite. Après quoi, il décida de lui-même
de céder la place aux jeunes. –Pourtant,
suivant en cela les théories esthétiques
de son ami Dufourcq, il n’aimait guère
les 16’ et les 32’ de résultantes dans
le plein-jeu, préférant les registrations
néo-classiques. Mais, en 1954, quel était
l’organiste français qui faisait autrement ?
Et Marchal séduisait, car il savait chanter
superbement sur le Cornet d’écho ou
réciter sur la Tierce en taille.
Entretemps, le Père Arbus avait écrit son
ouvrage Une merveille d’art provençal (1955),
qu’il serait opportun de rééditer tant sa
lecture nous semble touours précieuse.
Michel Chapuis
En septembre 1955, grâce à mon ami
Michel Beaulieu, je rencontrai à Paris
Michel Chapuis, alors titulaire du
Clicquot de Saint-Nicolas-des-Champs.
J’entendais pour la première fois un
improvisateur qui ne bavardait pas, un
interprète féru de musicologie qui reprenait les registrations de Couperin et de
Clérambault, parlait de “notes inégales”,
citait Borel et Dom Bedos, faisait sonner
le Grand jeu de tierce comme il se doit,
et se moquait gentiment de ceux qui
confondaient Grand chœur néo-classique
et Grand jeu du temps passé. En outre,
Chapuis connaissait les disques d’Helmut
Walcha à Cappel : un autre régal !
Puis il y eut l’aventure Orgues Historiques
d’Harmonia Mundi (voir page suivante)
Puis il y eut “l’affaire d’Auch” (restauration désastreuse du plus bel orgue du
XVIIe siècle en juillet 1958). Elle mobilisa
les énergies afin de s’opposer au même
massacre à Saint-Maximin. C’est ainsi
que fut créée l’Association française pour
la sauvegarde de l’orgue ancien (AFSOA).
D’autres anecdotes
Lorsque Michel Chapuis arriva à SaintMaximin pour la première fois en 1961, il
régala quelques auditeurs privilégiés et
s’aperçut très vite de possibilités spécifiques qu’aucun organiste, à ma connaissance, n’avait exploitées. Par exemple, sur
un grand plein-jeu, former une double
pédale : fonds au pied gauche, plus, pour le
pied droit (à partir d’ut 3), la trompette en
chamade !
Cela, dans une somptueuse improvisation...
qui peut sembler naturelle aux organistes
formés aujourd’hui. C’était magnifique (au
sens étymologique) et stupéfiant. Dans un
Nouvelles
heure
voir p.51
style adéquat à cet orgue, Chapuis nous
donnait une leçon d’histoire, d’interprétation et d’improvisation.
C’est aussi à Saint-Maximin que Jean
Boyer, jeune organiste toulousain, rencontra Chapuis. J’étais avec lui à la
tribune où il découvrait l’orgue. Je savais
qu’il avait pris en dictée les improvisations faites au Petit-Andely et qu’il les
savait par cœur. Voyant arriver Michel
dans la nef, je priai Jean de “me” jouer
lesdites improvisations. Leur auteur, surpris, sut reconnaître le talent de l’adolescent. Jean Boyer devint co-titulaire de
Saint-Séverin quelques années plus tard.
J’évoquerai enfin le Père Bouyer, curé
dominicain (1961). Il me fit faire la
connaissance de l’organiste qu’il venait
d’engager. Chéron avait apprécié le talent
de Pierre Bardon, lorsque celui-ci était
suppléant de Jean Guillou à Angers. Sans
aucun doute, la tribune saint-maximinoise n’avait jamais accueilli, depuis la
naissance de l’orgue, organiste aussi
talentueux. Lorsque je l’entendis pour la
première fois en 1961, il jouait une Sonate
en trio de Bach.
Les amateurs de l’avenir pourront toujours comparer l’orgue restauré et les
enregistrements effectués auparavant,
notamment ceux de son titulaire heureux.
PIERRE-PAUL LACAS
Le Dr Pierre Rochas,
médecin à Brignoles, est reconnu pour ses
recherches et publications musicales. A l’origine
de l’Académie de l’Orgue Français, des concerts
de Saint-Maximin, fondateur et directeur de la
revue Orgues Historiques chez Harmonia Mundi,
membre correspondant de la Commission
Nationale des Monuments Historiques.
Au commencement était...
...Saint-Maximin, petite cité provençale
avec son couvent et sa basilique, ensemble
monumental sur la tribune duquel trônait
l’orgue construit en 1772 par le frère Isnard.
En 1955, un dominicain du couvent, le R.P.
Arbus, avait publié une monographie alertant les Monuments historiques sur l’état
de cet orgue peu jouable, peu joué.
Un comité local naquit pour faire renaître
l’instrument oublié. En 1954, André Marchal,
organiste de Saint-Eustache à Paris, concertiste réputé, donnait courageusement un
récital sur le vieil orgue – manifestation qui
eut rapidement un nombreux public ami.
Début 1960, le dominicain chargé de la programmation musicale fut emporté par une
brutale maladie. Le Comité me demanda
d’organiser dans l’urgence le concert prévu.
La municipalité connaissant l’intérêt que je
portais à la facture d’orgue classique, me
délégua la responsabilité et la surveillance
de la remise en état de l’instrument.
Je découvris alors l’effarant rapport des
“experts” des Monuments Historiques qui
prévoyait, ni plus ni moins, une “reconstruction complétante” pour mettre au goût du
jour ce rarissime monument possédant,
intacte, toute sa partie sonore (3000 tuyaux)
et sa mécanique d’origine.
La mode “néo-classique” du moment avait
causé la perte irréparable de plusieurs
grands instruments. Entre autres, la “restauration”, véritable profanation de l’orgue
d’Auch, avait soulevé l’indignation, même
hors de France.
Ainsi, nous eûmes à cœur de neutraliser ce
projet en faisant connaître suffisamment la
valeur de l’orgue de Saint-Maximin pour
que plus personne ne parlât de le “moderniser”. Dans cet esprit fut créée, à la tribune d’Isnard, l’Académie de l’Orgue français, avec à l’origine, René Saorgin, Michel
Chapuis, Marcel Prévot. Elle connut immédiatement le succès, même hors de nos
frontières. Dans le même temps furent
organisés une série de concerts (les six
soirées de Musique Française) remportant
le même étonnant succès : 1000 personnes
lors de certaines soirées.
Les recettes nous permirent – en toute illégalité ! – de commencer des travaux de
remise en état, dans un esprit strictement
archéologique (une “première” en France).
Orgues Historiques
C’est dans ce contexte que se situe notre
rencontre avec Bernard Coutaz. Venu en
voisin curieux, il s’est passionné pour notre
action, et devint bientôt l’un des principaux
animateurs de notre équipe. Fondateur
de la jeune maison Harmonia Mundi, il
publiait depuis quelques années une revue
de qualité Musique de tous les temps.
En 1962, l’orgue d’Isnard avait retrouvé
une partie de sa palette sonore d’origine.
B. Coutaz me proposa alors de consacrer
un numéro de cette revue à notre orgue.
J’en assurais la rédaction, avec une illustration musicale jointe sous forme d’un
“45 tours”, enregistré par Michel Chapuis.
L’incroyable succès de ce numéro (tiré à
18 000 exemplaires) nous encouragea à
créer une collection consacrée aux instruments anciens, avec l’idée de les faire
connaître mieux – et ainsi les mettre à l’abri
de restaurations intempestives (le plus souvent par méconnaissance de leur valeur
instrumentale). La plupart des instruments
anciens n’étaient classés, en effet, que pour
leur buffet.
La collection devint rapidement une référence chez les musiciens, les musicologues
– et même chez les facteurs d’orgue, en raison de l’importance donnée à des relevés
techniques précis (grande nouveauté !).
Sous une forme originale, chaque livraison
comprenait une brochure d’une trentaine
de pages présentée de façon attrayante, à
laquelle était joint un disque hi-fi 45 tours,
enregistré par les meilleurs jeunes organistes du moment. Harmonia Mundi devait
ainsi publier en quelques années 800 pages
de textes et de documents dans le cadre de
cette collection. Il en découla une douzaine
de monographies consacrées à des instruments de l’Europe Baroque sur 25 numéros
publiés. Parmi ceux qui ont apporté leur
concours, il faut noter
- les organistes et musicologues Francis
Chapelet, Helmut Winter, Jean Fellot, Marc
Schaefer, L. F. Tagliavini, Dr M.A. Vente,
Jean-Albert Villard
- les facteurs d’orgue Pierre Chéron, Philippe
Hartmann, A. Dunand, Alain Sals, Rudolf
von Beckerath (Hambourg), P.G. Andersen
(Danemark), H. et V. Moberg (Suède).
Orgues Historiques a contribué pour une
large part à l’essor de Harmonia Mundi qui,
dans la foulée, et sous le même titre, éditait
une série de disques 33 tours (près d’une
centaine), consacrés à l’orgue classique, faisant appel à des organistes dans la mouvance
du moment. C’était sans aucun doute un des
plus importants catalogues jamais réalisés.
Orgues Historiques survenait à un moment
où un regard nouveau se posait sur la musique classique (ou baroque) et suscitait un
véritable engouement pour les Maîtres
anciens, au-delà d’un étroit public d’amateurs avertis.
PIERRE ROCHAS
O
Orgues
Eté 2008 Orgues Nouvelles 13
Saint-Maximin
La Sainte-Baume
Villa-Latta, bourgade gallo-romaine,
doit sa célébrité depuis le XIIIe siècle
à la découverte des tombeaux de saint
Maximin et de sainte Madeleine.
Selon la tradition, Marie-Madeleine
aurait passé des années de pénitence
dans la grotte de la Sainte-Baume
(Baume : grotte en provençal) et serait
ensevelie dans la crypte de St-Maximin.
Au XIIe siècle, la Provence passe par
mariage aux Comtes de Barcelone.
Raimond Bérenger Ier donne en 1135
à la cité des armoiries tirées de son
blason : “De gueule à 5 pals d'or”
(fond rouge et 5 bandes jaunes) et
érige Saint-Maximin en cité royale.
Le 4e comte catalan lègue, à sa mort, la
Provence à sa fille cadette Béatrix de
Provence qui épouse Charles Ier d'Anjou,
frère de saint Louis. Leur fils, Charles II
d'Anjou découvre en 1279 les reliques
de Marie-Madeleine, cachées en 716
par crainte des Sarrasins.
Il décide de faire élever des édifices
en l'honneur de Marie-Madeleine et
accorde aux habitants l’éxonération
d'impôts, attirant moult familles et
ouvriers venus travailler à la basilique.
L’hôtel de ville et ci-dessous le Couvent royal
O
De nombreux bâtiments et vestiges
témoignent de l’histoire : la Basilique
(voir page 12), le Couvent royal, attribué
aux Prêcheurs puis aux Dominicains,
dans un style gothique très sobre,
l’Hôtellerie (devenue hôtel de ville)
construite sous Louis XV à partir de
1750, par Jean-Baptiste Franque.
Le Couvent désirait y loger ses hôtes de
marque sans les méler aux nombreux
pèlerins, venus vénérer les reliques.
www.lesamisdelabasilique.org
www.st-maximin.fr
www.la-provence-verte.net/ot_stmaximin
14 Orgues Nouvelles Eté 2008
Angers, naissance d’une vocation...
Saint-Maximin, réalisation du rêve
Angers
Octobre 1949 (je venais d’avoir quinze
ans), l’abbé Rousseau (aumônier du lycée
“David” à Angers), m’invita à accompagner ses cérémonies religieuses : je
n’imaginais pas les conséquences qui
s’ensuivraient dans ma vie d’organiste…
Trois ans plus tard, je devenais organiste
de l’abbatiale Saint-Serge à la demande
de Jean Guillou pour lui succéder, jusqu’à ma venue en Provence fin 1960.
Le facteur d’orgue Pierre Chéron venait
régulièrement accorder l’orgue de SaintSerge ; il me fit part d’un “orgue extraordinaire” en Provence pour la restauration
duquel il avait été sollicité. Il me fit
même cadeau d’un petit livre édité
récemment par un dominicain, le Père
Marie-Réginald Arbus, qui avait entrepris
le processus d’une restauration de l’orgue du Frère Jean-Esprit Isnard à la basilique de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume.
Et durant toutes mes années d’étudiant
au conservatoire national supérieur de
Paris, je ne peux dire le nombre de fois
que la lecture ou la relecture de ce livre
Une merveille d’art provençal m’a fait
rêver...
Saint-Maximin
Par cet orgue, Frère Jean-Esprit Isnard,
dominicain de l’Ordre des Frères Prêcheurs avec toute sa science et toute son
expérience, a exprimé sa foi intense, non
pas par des sermons éloquents, mais par
la prédication des sons musicaux et
enchanteurs... quoi de plus idéal en effet
dans une basilique dédiée à Ste MarieMadeleine, qu’un grand orgue clamant
haut et fort avec des sonorités triomphantes la merveilleuse “bonne nouvelle”
Christ est ressuscité ! à laquelle on ne peut
que répondre “Vraiment, il est ressuscité,
Alleluia !”
Bien que j’en sois titulaire depuis 1961,
l’orgue historique du Frère Isnard n’est
pas mon orgue comme ce fut écrit quelques fois. Je ne suis que son organiste...
mais lorsque je monte l’escalier de la
tribune, c’est avec l’empressement et la
joie de celui qui va à son rendez-vous
d’amoureux ! Il est évident que je me
dirige vers le bien, le bon et le beau.
Humblement et personnellement, je peux
témoigner qu’il m’arrive souvent en cours
d’exécution de me sentir transporté dans
un autre univers où tout n’est que paradisiaque ; la musique et l’orgue étant en
l’occurrence les principaux protagonistes
Orgues
Nouvelles
voir p.51
de cet état de grâce voire d’état second,
dans lequel je me trouve désarçonné... Je
préfère être seul dans ces moments privilégiés, car l’œuvre terminée, je me sens
incapable de prononcer un mot, à plus
forte raison de tenir une conversation ;
situation où il m’est nécessaire d’attendre
quelques minutes pour me ressaisir.
Bien sûr, mon souhait final est que cet
orgue garde toujours son pouvoir de
séduction, grâce à un entretien vigilant et
sans défaillance. A l’abri des ambitions de
soi disant “améliorations” ou “modifications” (comme je l’ai entendu dire çà et
là), des désirs d’égalisation des jeux d’anches ou de renforcement de certaines
sonorités. Je pense que ces initiatives
seraient néfastes et désastreuses : elles ne
reflètent pas en tout cas les sentiments
des facteurs d’orgue Pierre Chéron et
Yves Cabourdin qui, avec compétence,
humilité et respect ont durant des décennies apporté leurs soins à ce joyau.
Dans la révélation de l’art en général et
de la belle musique en particulier, le but
final est “l’émotion” et pour y parvenir il
nous faut faire appel à la beauté. N’étant
pas les propriétaires de celle-ci, il est
difficile d’en définir tous les critères ;
aussi au lieu de la décrire, on ne peut
qu’essayer de la transfigurer afin de nous
rapprocher de sa véritable source et c’est
à partir de là qu’elle commence à nous
illuminer et à nous émouvoir...
Ainsi comme le dit saint Paul : “Nous
n’attachons pas nos regards aux choses
visibles, mais aux invisibles, les choses
visibles ne sont que pour un temps, les
invisibles sont éternelles”.
Puisse l’orgue du Frère Isnard “émerveiller” nos oreilles éternellement...
PIERRE BARDON
Organiste titulaire des grandes-orgues de la
basilique de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume
Toujours jeune Saint-Maximin
Lorsqu’en 1963, le Dr Pierre Rochas lança
l’expérience – fort nouvelle à l’époque –
d’une Académie d’été à Saint-Maximin, il
bénéficiait néanmoins d’atouts considérables : un orgue prestigieux au cœur d’une
vive polémique, des bâtiments conventuels
“royaux”, un climat privilégié. C’est ce que
se plaisent à souligner professeurs et élèves. Huguette Dreyfus, l’une des premières enseignantes, loue “un lieu de vie et
d’enseignement où l’on partageait les repas
et les cours, et un lieu aussi propice au rêve
qu’à la concentration”. Et Régis Allard –
l’un des plus jeunes participants, puisque
admis en 1968 à l’âge de 15 ans, il s’était vu
opposer par un Michel Chapuis légèrement
ironique qu’il “convenait peut-être de prévoir une limite d’âge inférieure” ! – se souvient avec émotion “qu’il n’était pas rare
d’être réveillé par une séance de travail
d’un stagiaire matinal sur le positif disposé
dans une aile du cloître”.
Mais l’idée de génie des instigateurs de
cette Académie a sans aucun doute été
d’éviter l’enfermement dans le cocon d’un
orgue admirable et possessif.
S’agissant d’un orgue français classique, il
convenait d’explorer les répertoires voisins
et complémentaires. “Très rapidement les
cours furent étendus à la musique de chambre. Christian Lardé y enseigna la flûte,
l’autrichien Edouard Melkus le violon. Les
techniciens apportèrent leur contribution :
le danois Peter Willemoes pour la prise de
son, Claude Mercier-Ythier pour la facture
de clavecin. Grâce à ce dernier, nous pouvions utiliser un magnifique clavecin Henri
Hemsch de 1754, en même temps que des
instruments modernes mis à notre disposi-
tion.” (Huguette Dreyfus). Et celle-ci se
félicite qu’ainsi “de très nombreux élèves
ont fréquenté mes cours durant quinze ans.
Ils venaient du monde entier et diffusèrent
par la suite dans leurs pays respectifs les
connaissances qu’ils avaient acquises.”
Cette connaissance intime de l’interprétation n’était certes pas absolument nouvelle.
Régis Allard, malgré son jeune âge, avait
lu les Secrets de La Musique Ancienne
d’Antoine Geoffroy Dechaume, écoutait les
premiers enregistrements du Concentus
Musicus de Vienne dirigé par Nikolaus
Harnoncourt ou naturellement ceux
de Michel Chapuis qui l’avaient déjà
convaincu “que l’interprétation de la musique dite ancienne nécessitait une approche
et un style d’interprétation différents de ce
que nous entendions le plus fréquemment
dans ces années là. Aussi la perspective
d’approcher celui qui représentait déjà
un modèle pour moi et qui deviendra par
la suite mon professeur pour plusieurs
années et un ami toujours admiré, créait
en moi une excitation particulière.”
Et Régis Allard évoque le rythme soutenu
de l’enseignement. – ce qui n’excluait certes pas un petit air de vacances !
“L’Académie de l’Orgue Français se tenait
sur 3 semaines en juillet. Michel Chapuis y
partageait l’enseignement avec André
Stricker et Huguette Dreyfus pour le clavecin. Plusieurs orgues d’études et clavecins
avaient été disposés en différents lieux
comme le cloître ou encore la salle capitulaire. Alternant cours théoriques et cours
pratiques, qu’il s’agisse des inégalités, de
l’ornementation ou encore de la registration, la relecture récente des notes que
j’avais prises à l’époque m’a rappelé la
N7, entre St-Maximin et Aix,
le charme épicurien de
Chateauneuf-le-Rouge
17e Festival de la Gastronomie provencale,
dimanche 6 juillet et 12e Festival musical d’été
présenté par Frédéric Lodéon du 11 au 20 juillet
Avec les meilleurs cuisiniers, vignerons, pro- Et dès le 11 juillet, dans l’enceinte de la cour
ducteurs (huile d’olive, calissons...), artistes pavée du Château vont résonner les méloet magiciens à la fois, ces épicuriens se don- dies de Chopin, Brahms, Schubert, Debussy,
nent les moyens de sensibiliser les visiteurs Mendelssohn, Liszt, Schumann, Mozart,
aux saveurs créatives, pour un budget doux Moussorgsk, Poulenc, Bach...
(plats : 3 à 10 euros). Et l’on déguste ces
merveilles provençales à l’ombre des arbres sous les doigts de pianistes internationaux :
centenaires du parc du Château ou de la Jean-Marc Luisada, Philippe Cassard,
place. Châteauneuf-le-Rouge convie les Bertrand Chamayou, Marie-Josèphe Jude,
gourmets à ce ballet gourmand jusque tard Dan Zhu, Geoffroy Couteau...
www.chateauneuf-le-rouge.fr
dans la nuit de la musique plein la tête.
La Sainte-Baume
complétude de l’enseignement reçu sur
l’orgue français. L’Académie s’achevait sur
une audition devant le jury des professeurs
La qualité de cet enseignement, son cadre
exceptionnel, sans oublier le climat et la
sympathie des professeurs attiraient de
nombreux étudiants organistes et clavecinistes, comme un certain Scott Ross par
exemple dont j’ai fait la connaissance cette
année là...”
Et afin que cette musique ne reste pas lettre morte, le Dr Rochas et ses amis instituèrent des concerts appelés à un grand succès. « C’est à St-Maximin que fut organisée
pour la première fois une journée continue. Avec un même billet d’entrée, on pouvait assister à des concerts différents qui se
tenaient simultanément de midi à minuit.”
(Huguette Dreyfus). Ces concerts, se souvient Régis Allard, étaient en deux parties,
la première le plus généralement dans le
cloître et la deuxième le plus souvent dans
la basilique à une heure plus tardive. Les
programme étaient fort éclectiques, alternant orgue, piano, lieder ou encore musique contemporaine.” Ce qui fait dire à
Huguette Dreyfus que “l’Académie d’orgue
avait singulièrement agrandi son objet à
d’autres aspects de la musique ancienne !”
Et tous les élèves de cette Académie louent
ces moments aussi forts qu’impromptus :
“Les improvisations de Michel Chapuis
illustrant les différentes possibilités de
registrations des formes de l’orgue français
ou encore les répétitions nocturnes du
concert d’André Stricker avec une fougueuse Toccata et fugue en Fa de Bach
écoutée juchés sur le toit du cloître restent
des moments inoubliables pour le jeune
musicien passionné que j’étais.” (R. Allard)
La mélancolie peut gagner les anciens
stagiaires : “Invité il y a 2 ans à donner
un concert sur l’orgue de la Basilique, avec
beaucoup d’hésitation j’ai poussé – pour
la première fois depuis cette époque – la
porte du couvent transformé aujourd’hui
en hostellerie. Peut-être aurai-je dû rester
sur les images ancrées dans ma mémoire.
Heureusement, l’orgue restauré a conservé
sa beauté et son éclat.”
Et Huguette Dreyfus conclut en soulignant que “cette Académie d’été participait
ainsi à une renaissance de cet art dont nous
bénéficions encore aujourd’hui”.
O.N.
Stage 2008 du 8 au 15 août. Informations :
www.orgue-saintmaximin.com
O
L’Académie d’été, 40 ans déja
Eté 2008 Orgues Nouvelles 15
Sélection
Nationale 7
Orgues
Nouvelles
Discographie
voir p.51
ROQUEVAIRE
• Orgue et Guitare Art et Musique
par Viviane Loriault, D. Roux
et P. de Belleville, guitares, 1998
AVIGNON, Notre-Dame-des-Doms
• G. Frescobaldi, D. Zipoli, G.B. Martini
par Lucienne Antonini, HM Orgues
historiques, 1967-68, CD partiel
L’ISLE-SUR-SORGUE + Manosque
• F. Roberday Fugues et Caprices
par Michel Chapuis, HM Orgues
historiques, août 1962, CD partiel
• Auteurs divers par Gérard Goudet
Provencevideo
SAINT-RÉMY-DE-PROVENCE
• F. Couperin Messes des Paroisses, Messes
des Couvents par Scott Ross, Stil, 1985
• M. Dupré Intégrale Volume 1
par Jean-Pierre Lecaudey, Pavane, 1996
• C. Chaynes Séquences pour l'Apocalypse,
Chants de l'âme, Vers la lumière
par Jean-Pierre Lecaudey,
Pavane, J. M. Salzmann Bar,
Quintette de cuivres d'Avignon, 2000
• De Profundis, V. Paulet Œuvres sacrées
par Véronique Le Guen, Hortus 2004,
Les Eléments, dir. J. Suhubiette
PERTUIS +Aix-en-P. St-Sauveur et St-Esprit
• Orgue sous la Révolution
par Chantal de Zeeuw,
P.Vérany 1984, 2CD, Grand prix du disque
SAINT-MAXIMIN
et après la restauration de l’orgue
Pierre Bardon joue...
• F. Couperin : Messe des Couvents,
Messe des Paroisses par Michel Chapuis,
HM 1966, Grand prix Ch. Cros 1967
• P. du Mage , L. Marchand, J. A. Guilain,
A. Raison, J.-F. Dandrieu, C.-B. Balbastre,
J. S. Bach, par André Stricker, ED, 1991
• N. de Grigny Les 5 Hymnes
Pierre Vérany, 1991
• J. S. Bach Toccata et fugue en ré mineur
BWV 565, par Xavier Darasse, INA, 1970
Live
• L. Marchand Intégrale par Bernard
Coudurier, BNL, Ens. Alternatim 1993
Orgues de Provence
Chapuis, Chapelet, Antonini, Saorgin
Harmonia Mundi Musique d'abord
HMA 190 760 et 195 760
Compilation (2007) en 5 CD du catalogue
Orgues historiques (années 1960).
ROQUEMAURE
• Buxtehude, Couperin, Sweelinck et
Anonymes du XVIIIe s.
par Francis Chapelet, HM Orgues historiques, 1969, réédition partielle
• F. Roberday 12 Fugues et Caprices
par Michel Chapuis, Astrée, 1977
• P. Cornet par Ton Koopman, Astrée 1981
• European Keyboard Music
par Heinrich Walther (+ clavicorde),
Virginal Organum Classics 2000
• L. Archimbaud Le Livre d’orgue de
Carpentras par Marie-Bernadette
Dufourcet-Hakim, Organ, 2000
MALAUCÈNE
• G. Muffat 12 Toccatas
par René Saorgin, HM, juillet 1973
• J. S. Bach, F. Mendelssohn, F. Liszt,
C. Franck Voice of Lyrics
par Xavier Darasse, 1971-1972 Live CD
• L. Marchand 1er et 3e Livres
par André Isoir, Calliope 2-1972
• N. de Grigny : Les 5 Hymnes par André
Isoir, Calliope 10-1972 Grand prix 1973
Pierre Bardon joue...
• Les organistes du Roy Soleil
P. Vérany-Arion, 1978 Grand prix du disque
O
• N. de Grigny La Messe P. Vérany, 1985
16 Orgues Nouvelles Eté 2008
• A.P.F. Boëly par Thomas Schmögner,
Gunter Lade 024, 1996
• C. Franck, G. Pierné, C. Tournemire,
J. Langlais, par M.-L. Langlais
(L’Ecole de Sainte-Clotilde), Festivo, 1998
• P. Cochereau Œuvres pour orgue
par Pierre Pincemaille et
François Lombard, Solstice, 1998-1999
• Mel Bonis, Elfrida Andrée, N. Boulanger
Voice of Lyrics par Chantal de Zeeuw,
Media Sound Art, 1999
• Musique de Chambre avec piano,
J. Langlais Diptyque pour orgue et piano
par M.-L. Langlais et Alain Raës au
piano, Solstice 180, 2000
• Organ dances R. Elmore, G. Bovet,
A. Laprida, P. Cholley, J. Bret, A. Willscher
par Olivier Vernet, Ligia, 2005
• Musique vocale sacrée et œuvres pour
orgue, J. Langlais par M.-L. Langlais,
Maîtrise des Bouches-du-Rhône,
dir. Samuel Coquard, Solstice, 2007
CUERS
• J. Bull, J.-H. d'Anglebert, J. S. Bach,
F. Correa de Arauxo, G. Frescobaldi,
S. Scheidt par Scott Ross,
INA-Mémoire vive, 1974-75
• J. S. Bach Partita BWV 768, Fantaisie
et Fugue BWV 572, Pastorale BWV 590,
Pr. et F. BWV 552, Chorals BWV 622, 625,
Allabreve BWV 589, Syrius, 1997
• Lulli (Apothéose), F. Couperin, C. Piroye
EMA, 2001
• Rameau, Lully Scènes d'opéra en forme
de suites, par Michel Alabau,
Tempéraments, 1996
• J.S. Bach Chorals de Leipzig Syrius, 2001
• J.-J. Beauvarlet-Charpentier
Les Organistes post-classiques parisiens
par Nicolas Gorenstein (et Albi, Luçon,
Saint-Rémy-de-Pr.), 2 CD Syrius, 1996-97
• G. Corrette, J. Titelouze avec les
Sœurs du couvent des Dominicains de
Saint-Maximin et J.-C. Clair, Syrius, 2004
• J. S. Bach Pièces BWV 572, 562, 587, 681, 614,
653, 654, 622, 641, 1079 (5), 552 (1), 582
par Bernard Coudurier
(+ Goslar-Grauhof), BNL, 2001
• J.-F. Dandrieu, J. A. Guilain, P. du Mage
Syrius, 2004
• J.S. Bach, 2 CD Syrius, 2005 et 2006
• F. Couperin Messe des paroisses, Messe des
couvents, Vox Cantoris, dir. J.-C. Candau
Syrius, 2007
Séléction établie par Alain Cartayrade
1948-2008
Festival d’Aix-en-Provence
Le 28 juillet 1948, quelques passionnés
d'opéra réunis autour de Gabriel
Dussurget présentaient dans la cour de
l'Archevêché Così fan tutte, premier
opéra du Festival d'Aix. Le retentissement fut considérable, inaugurant une
aventure inouïe dont nous fêtons les six
premières décennies.
Cette édition 2008 rend hommage aux
fondateurs et à tous ceux qui leur ont
succédé. Elle porte la trace des grands
moments qui ont fait vibrer des centaines
de milliers de spectateurs. Elle parcourt
quatre siècles de création lyrique. Elle
scrute également notre monde et son
devenir.
Plutôt que de choisir “un” moment commémoratif, c'est tout le festival qui sera
célébration festive, à travers opéras,
concerts, expositions, rencontres, cours
et master classes.
Dans le cadre de 2008, Année européenne
du dialogue interculturel, le Festival d'Aix
portera une attention particulière aux
rencontres, confrontations et métissages
culturels qui se multiplient dans nos villes, déplacent les frontières et modifient
les points de repère. Regards croisés de
Peter Sellars et Abbas Kiarostami sur
Mozart, confrontations du baroque et de
la création contemporaine, de l'opéra et
des arts visuels, de la musique classique
et des cultures traditionnelles de la
Méditerranée, dialogues entre Pascal
Dusapin et Claudio Monteverdi, entre
l'ud arabe de Moneim Adwan et la poésie
sépharade de Françoise Atlan, échanges
entre quelques-uns des plus grands artistes de notre temps et des dizaines de jeunes chanteurs et musiciens venus du
monde entier.
C'est précisément parce que tout son travail artistique est fondé sur le croisement
des regards et sur l'interactivité avec le
spectateur que nous avons choisi une
œuvre de Lynette Wallworth comme
image du Festival 2008. La présentation
de quelques unes de ses installations
renouera avec la présence dans les premières années du Festival de Derain,
Balthus, Cassandre, Masson et d'autres
grands plasticiens.
Nous souhaitons dédier ce soixantième
Festival aux publics, à tous les spectateurs qui au fil des ans lui ont apporté
enthousiasme et fidélité, et à tous ceux
qu'aujourd'hui nous invitons à nous
rejoindre.
Car le public n'est pas extérieur à l'œuvre d'art, il est au cœur de toute démarche artistique authentique. C'est là le
sens de la fête que nous vous invitons à
vivre et à partager, plus nombreux que
jamais, sous le ciel de Provence.
BERNARD FOCCROULLE
Nationale 7
On ne vante pas le Festival d’Aix ;
on subit, avec délices, son charme
mozartien. Orgues Nouvelles se
réjouit de la nomination à sa tête
d’un homme d’expérience (au théâtre de la Monnaie à Bruxelles), d’un
Européen lucide et perspicace,
d’un compositeur raffiné, et de surcroît un organiste à l’immense
répertoire. La cité bruissante de
jeux d’eau va devoir composer
avec flûtes et bombardes !
Directeur général du Festival d’Aix-en-Provence
Un choix Orgues Nouvelles
Un lieu de formation et de transmission pour les jeunes artistes
Chaque année, en juin et juillet, de jeunes chanteurs et instrumentistes
sélectionnés dans le monde entier viennent parfaire leur formation
à Aix-en-Provence grâce à l'encadrement de grands artistes et pédagogues.
OPERAS
Mozart Zaïde, Cosi fan tutte
Haydn L’infedelta delusa
Haendel Belshazzar
Wagner Siegfried
Dusapin Passion
CONCERTS
à 20 h au Grand Théâtre de Provence
Dimanche 29 juin
Les Talens Lyriques (C. Rousset)
30 juin et 3 juillet
Berliner Philharmoniker
Vendredi 18 juillet
The Fairy Queen (H. Purcell)
et à l’orgue de la cathédrale St-Sauveur
Mardi 8 juillet à 20h, Olivier Latry
Infos : www.festival-aix.com
O
L’Académie européenne de musique 2008
Eté 2008 Orgues Nouvelles 17
Musique
vivante
Académies, stages, sessions
O
• 4-9 juillet, Etampes,
Musique ancienne, X. Eustache,
M. Devérité, J.-P. Nicolas
• 12-20 juillet, Toulouse, Rencontre
internationale d’art choral,
Ecce cor meum de Paul McCartney,
pour chœur, orgue et orchestre
(accessible à tous chanteurs
amateurs) www.eurochorus.org
• 22-28 juillet, Nice, 51e académie
Orgue : Olivier Vernet
[email protected]
• 4-8 août, San Sebastian (Espagne)
25e académie d’orgue romantique
Prof. D. Roth
• 5-12 août, Porrentruy (Suisse)
Académie J. S. Bach, Michaël
Radulescu, www.promusica.ch
• 8-15 août, Saint-Maximin (Var)
Stage d’orgue par Philippe Bardon
www.st-maximin.fr
• 17-24 août, St-Antoine-l'Abbaye
(Isère) Académie pour chanteurs
et organistes, avec de J. W. Jansen
(orgue), Isabelle Desrocher (chanteurs solistes) et J.-C. Gauthier
(ensemble vocal). http://musiquesacree-saintantoine.blogspot.com/
• Fin août, Cayenne (Guyane)
7 jours Formation des organistes
avec Pierre Mea
http://ecole.orgue.guyane.free.fr
• 25-29 août, Poitiers,
Académie d’orgue d’été, avec
Dominique Ferran, Olivier Houette,
Jean-Baptiste Robin
[email protected]
• 3-9 septembre, Bordeaux,
Académie Dom Bedos, orgue de
Ste-Croix, Prof. J.-C. Zehnder (Bâle)
www.france-orgue.fr/bordeaux
• 8-13 septembre, Sarlat Académie
d’orgue, Eric Lebrun (orgue),
Françoise Marmin (clavecin),
B. François-Sappey, musicologue
www.festivalsduperigordnoir.org
• 9-14 septembre, Salgareda (Italie)
7e Corso di interpretazione organistica La letteratura francese negli
anni Trenta, avec Marie-Claire Alain
et Roberto Antonello
[email protected]
18 Orgues Nouvelles Eté 2008
Trimestriel, Orgues Nouvelles vous signale une sélection volontairement
succincte d’événements. Nous renvoyons le lecteur au CDRom et
au site www.orgues-nouvelles.org pour les informations complètes.
Concours
Festivals
• 26 août-7 septembre,
Erfurt, Merseburg, Weimar
1er concours international
d’orgue Bach / Liszt
www.erfurt-weimar-merseburg.de
• 3-13 septembre, Budapest,
Concours d’orgue Franz Liszt
sur le nouvel orgue du Palais des
Arts de Budapest construit par
Mühleisen et Pecsi de 2004 à 2006.
• 7 septembre, Chartres
Finale du Concours international
Interprétation et improvisation
orgues.chartres.free.fr/agocp3.htm
19-28 sept., Musashino (Japon)
Concours international d’orgue
• 3-8 octobre, Toulouse
10e concours d’orgue X. Darasse
www.toulouse-les-orgues.org
• 8-17 octobre, Montréal (Canada)
Concours international d’orgue
Prés. Marie-Claire Alain
• 1er, 7 et 8 juin, Lille Cathédrale
N.-D. de la Treille (orgue de la
Maison de la Radio de Paris
remonté par Klais) avec
Winfried Bönig et Jean Guillou
• 15 juin, Le Touquet (orgue de
Pascal Quoirin) par Olivier Latry
• 21 septembre, Pithiviers
(travaux de Bertrand Cattiaux)
par F.-H. Houbart
• 19 octobre, Toulouse N.-D. de
la Dalbade (Gérard Bancells)
par Jan Willem : Jansen,
M. Bouvard, G. Desrochers,
J.-C. Guidarini, Y. Rechsteiner
• Le centenaire Olivier Messiaen
se poursuit à travers le monde.
Pour être informé, consulter le site
www.messiaen2008.com
• 25e Festival Chopin
17 juin-14 juillet, Paris
Orangerie du Parc de Bagatelle,
- 17 juin : F.-R. Duchâble
- 22 juin : P. Amoyel
- 26 juin : Fr. Joël Thiollier
- 2 juillet : M.-A. Hamelin
- 3juillet : M.-C. Girod
- 8 juillet, D. Merlet
- 10 juillet, Ph.Bianconi...
• Festival d’Aix-en-Provence
27 juin-23 juillet (voir p. 15)
• Festival d’Avignon
Cycle de musiques sacrées
4-28 juillet, (article p. 7)
En de nombreux lieux à Avignon
(N.D.des Doms, églises St-Pierre,
St-Didier, St-Agricol, temple StMartial), mais aussi à Caumont,
Roquemaure, Malaucène... www.
musique-sacree-en-avignon.org
• Académie Bach de Saint-Donat
(Drôme) 18-28 juillet, 6 concerts
www.bach-en-drome-des-collines.eu
• Points d’orgues de St-Maximin
1er dimanche de chaque mois
de juillet à octobre à 17 h
J.-Ch. Revel, M. Tissier, Ph. Bardon,
P. Bardon, S. Liégeon, J.-P. Serra
www.st-maximin.fr
• Festival de Musique Baroque
de St-Maximin
- Jeudi 3 juillet, Les Pages et
Chantres du CMB Versailles,
dir. O. Schneebeli
- Vendredi 4 juillet, Le Concert
Spirituel, dir. H.Niquet
• 15e Festival Musique et Mémoire
Musique baroque, 18 juillet-3 août
Région des 1000 étangs (Sologne)
Eglises de Fresse, Faucogney,
Luxeuil-les-Bains, Corravillers,
Temple St-Jean de Belfort,
Chapelle N.-D.du Haut de Ronchamp,
Parc de l’Abbaye de Lure,
Ste-Marie-en-Chanois...
Infos 03 84 49 33 46
www.musetmemoire.com
En ce qui concerne plus particulièrement
l’Orgue (CD, DVD, concerts, master-classes, concours internationaux) nous suggérons de visiter le site régulièrement
mis à jour par notre collaborateur Alain
Cartayrade www.france-orgue.fr/disque
et vous invitons à venir y inscrire vousmêmes l’annonce des concerts, que
vous soyez organistes ou organisateurs
(page “concert” puis “annoncer”).
Lauréats de concours
internationaux
• 2007, Concours d’orgue
de Biarritz, 1er prix ex æquo :
Daniel Tappe (Allemagne)
et Simon Gheller (Italie)
• 2007, Concours d’orgue de la ville
de Paris, 1er prix d’interprétation :
Benjamin Righetti (Suisse)
• 2008, Concours d’improvisation
de Strasbourg,
1er prix : Samuel Liégeon
Inaugurations
• Académie Bach
Arques-la-Bataille (76), 26-30 août,
autour des motets et chorals de
Leipzig par Florence Rousseau et
Loïc Georgeault, orgue, le Ch. de
Chambre de Rouen, dir. Daniel
Bargier www.academie-bach.fr
• 1er Festival d’Evreux
5 et 21 septembre - 3 et 19 octobre
Orgues et musiques sacrées en la
cathédrale : Requiem de Mozart,
récital M.-C.Alain, Ens.Ludus Modalis,
Ens. Honneger et Chœurs Monteverdi
Billetterie (0)2 32 78 85 25
http://orgues.evreux.free.fr/
• 12e Festival de Roquevaire (13)
16 septembre-18 octobre
Festival international, avec
Dong-Ill Shin, Georges Bessonnet,
Pascal Marsault, Bruno Mathieu,
David Briggs, Sylvain Pluyaut,
Paolo Oreni, Jean-Luc Thellin
Infos au (0)4 42 04 05 33
www.orgue-roquevaire.fr
• ECHO Annual meeting
25-28 septembre, Fribourg (CH)
Voir article page 35.
A. Marcon, P. van Dijk,
J. L. Gonzalez Uriol, J. Ferrard,
M. Croci, Jan W. Jansen, M. Peznar,
D. Wagler, R. Antonello, R. Jaud,
K. Nelson www.echo-organs.org
/Festivals.5.0.html
• 13e Toulouse-les-Orgues
3-19 octobre, 70 rendez-vous
à Toulouse et en Midi-Pyrénées
Citons entre autres un hommage
à Jean Boyer (samedi 4 octobre),
la finale du Concours d’orgue
X. Darasse (mardi 7 octobre),
et l’inauguration de l’orgue rénové
de la Basilique N.-D.-de-la-Dalbade,
dimanche 19 octobre...
Toulouse est la capitale européenne
de l’orgue par la richesse de son
patrimoine : 30 orgues en ville et
370 dans la région permettent de
jouer tous les répertoires.
www.toulouse-les-orgues.org
ou (0)5 61 33 76 87
• 29e Semaine intern. de l’orgue
19-26 octobre 2008, Bruxelles
Cathédrale Sainte-Gudule, avec
Josef Sluys, M. Haselböck, Jan
W. Jansen, S. Preston, F. Decerf,
Th. Nowak, S. Bleicher...
http://home.scarlet.be/~tsc83172/
programmes/prgafr.htm
Voir aussi page 39 : Du côté de chez Bach
European Cities of Historical Organs
le Comité ECHO
reconnu que dans l’histoire de la culture
musicale européenne, l’orgue, à la différence de tous les autres instruments, a
un langage propre.
Les villes signataires disposent d’orgues
historiques dont la qualité, la diversité, et
l’unicité les rendent représentatives de
leur pays. Aujourd’hui, le comité ECHO
regroupe 11 villes dont l’esprit est de promouvoir l’échange des cultures organistiques spécifiques à chaque pays, d'accéder
à une reconnaissance par les institutions
européennes et de coopérer sur les thèmes par des financements en commun,
de projets ponctuels (fête de l’orgue, édition d’ouvrages et CD, tournée organisée
dans les villes ECHO pour le lauréat du
concours Xavier Darasse 2008…)
Après le dixième anniversaire fêté à
Toulouse en 2007, cette année, c’est au
tour de Fribourg (Suisse) d’accueillir le
congrès annuel d'ECHO. Du 25 au 28
septembre 2008, les directeurs artistiques s’y retrouveront : Andrea Marcon,
Pieter van Dijk, J. L. Gonzalez Uriol,
J. Ferrard, Mauricio Croci, Jan W. Jansen,
Mario Peznar, Dietrich Wagler, Roberto
Antonello, Reinhard Jaud, Karin Nelson.
Dans les prochains numéros nous présenterons les activités de chaque ville
de ce réseau organistique européen :
Alkmaar (Pays-Bas), Bruxelles (Belgique),
Freiberg (Allemagne), Fribourg (Suisse),
Göteborg (Suède), Innsbruck (Autriche),
Lisbonne (Portugal), Umag (Croatie),
Saragosse (Espagne), Trévise (Italie),
Toulouse (France).
www.echo-organs.org
O
L’ensemble des orgues d’Europe constitue
un patrimoine d’une richesse spécifique
exceptionnelle. Depuis plus de 600 ans,
les facteurs d’orgues et les musiciens ont
su donner les caractéristiques sonores et
architecturales qui font de chacun de leurs
instruments un reflet unique d’une époque
et d’une région de l’Europe. Ce patrimoine
est demeuré vivant jusqu’à nos jours grâce
à l’intérêt des facteurs d’orgues, des
musiciens et du public mais aussi à une
forte politique en matière de constructions et restaurations d’instruments, d’enseignement (conservatoires, académies
internationales, concours internationaux…) et de diffusion (festivals, disques,
publication…)
En 1997, avec la signature d’un protocole
de coopération culturelle, sept villes
(Alkmaar, Innsbruck, Lisbonne, Roskilde,
Saragosse, Trévise et Toulouse) ont
Eté 2008 Orgues Nouvelles 35
Infos
Musique en boîte e
Disques (CD)
Joseph
Haydn Adaptation des
Chapeau
O
Sept dernières paroles du Christ
Vincent Genvrin à l’orgue de
St-Nicolas-des-Champs de Paris.
Hortus, 2008
Puisse cet enregistrement ressusciter
le souvenir de certains vinyles des
temps héroïques qui, à toute une
génération, ont donné le goût de l’orgue : je veux parler de la mythique
série Orgues historiques (voir p. X)
d’Harmonia mundi, laquelle mêlait,
à de poétiques et parfois fragiles
sonorités, un petit goût d’aventure.
Vincent Genvrin
Joseph Haydn Concertini,
Partita a due et Flöten-Stücke
Olivier Vernet, Cédric Meckler,
Ensemble in Ore mel, Mougins
(orgue Cabourdin). Ligia, 2007
François Couperin
Messe à l’usage des paroisses,
Messe à l’usage des Couvents
Pierre Bardon à l’orgue de
Saint-Maximin, Plain chant alterné
par l’ensemble Vox Cantoris
(dir. J.-Ch. Candau). Syrius, 2007
Johann Sebastian Bach
Le Clavier bien tempéré, volume II
sur des instruments accordés au
tempérament de Werckmeister III
(orgue Giroud de Seignelay, piano
Steinway et clavecin Ducornet)
Pascal Vigneron (orgue), Dimitri
Vassilakis (piano) et Christine
Auger (clavecin), Quantum, 2007
J.S. Bach
Les 18 Chorals
de Leipzig
Vincent Warnier
à l’orgue Kern
de Masevaux.
Intrada, 2007
On a Sunday afternoon Vol. 8
L. Vierne : 6e Symphonie
A. Guilmant : Final 1re Symphonie
O. Latry : Improvisations ; Tour de
l'orgue ; Prélude-Scherzo-Final.
à l’orgue de la Washington National
Cathedral. JAV-180, 2007
L'art de la fulgurance
Improvisations de Thierry Escaich
aux orgues de Altenberg, Thann,
Versailles cathédrale, Toulouse
St-Sernin, Paris St-Etienne-du-Mont,
New York St-Ignatius Loyola Church.
Accord, 2000-2006, 2CD
36 Orgues Nouvelles Eté 2008
C.-M. Widor
5e Symphonie, Symphonie romane
Louis Robillard à l’orgue de la
cathédrale d’ Orléans, Festivo, 2008
Die Kunst der Orgelimprovisation
Die vier Jahreszeiten (Les 4 Saisons)
8 CD; Organpromotion, 2007
www.ORGANpromotion.org
1. Torsten Laux
à Weiden, Michaelskirche
2. Theo Flury
à Einsiedeln, Klosterkirche
3. Gereon Krahforst
à Gunzenhausen, Marienkirche
4. David Timm
à Albstadt-Ebingen, Martinskirche
5. László Fassang (article p. 38)
à Budapest, Palais des Arts
6. Markus Willinger à Erlangen,
Neustädter (Universitäts-) Kirche
7. Rudolf Lutz
à Engelberg, Abteikirche
8. Martin Schmeding à Merdingen,
Remigiusirche, avec percussions
Jean Guillou
Trois disques enregistrés sur l’orgue du Conservatoire de Naples
(décembre 2007 - janvier 2008)
- R. Schumann, J. Brahms, F. Liszt
Philips CD 480 0989
- Jean Guillou, le voyage à Naples
Six grandes improvisations
Philips CD 480 0987
- ...joue Guillou et improvise
Scènes d'enfant (1979) à Breda,
Säya (2007) à Menden et
improvisations à Menden et
St-Eustache de Paris (2007, 2008)
Augure-0802
Partitions
Louis Vierne, Soirs étrangers,
op.56, pour violoncelle et piano
Cinq pièces : Grenade Sur le Léman - Venise - Steppe
canadienne - Poissons chinois
Éd. Henri Lemoine, HL 23031
Louis Vierne, œuvre d’orgue,
vol. 3 (3e Symphonie op. 28), Urtext
de Helga Schauerte-Maubouet,
Éd. Bärenreiter
Louis Archimbaud, transcription
et analyse d'un choix important
d'oeuvres, par Marie-Bernadette
Dufourçet-Hakim et le Pr Joseph
Scherpereel. Éd. Combre, fin 2008
Bärenreiter publie aussi le premier
volume des œuvres complètes
pour orgue de Hugo Distler qui
aurait eu 100 ans cette année.
Nouvelles
voir p.51
expressive
Orgues Nouvelles vous signale
une sélection volontairement
succincte de parutions.
Le CD mixte et le site
www.orgues-nouvelles.org
vous donneront des
informations complètes.
DVD
Livres
Michel Chapuis (3 DVD Plenum Vox)
Improvisations
- dans le style classique français
à la chapelle du château
de Versailles et à Souvigny,
- dans le style romantique
à Rouen St-Ouen et Poligny,
- dans le style baroque germanique
à Paris St-Louis-en-l’Île
Chronique d’Anna Magdalena Bach
Film de Danièle Huillet et
Jean-Marie Straube (1967) avec
Gustav Leonhardt dans le rôle de
Bach, (à paraître en 2008)
DVD éd. Montparnasse
Chants perchés
100 buffets d’orgues photographiés
en noir et blanc, en France, par
Jean-Jacques Soin avec un CD de
14 illustrations sonores tirées du
catalogue Triton, Ed. Sangam, 2007,
8bis rue Borie, 33000 Bordeaux
Jean-Jacques Rousseau
Dictionnaire de la musique
fac-simile de l’édition originale de
1768 présenté par Claude Dauphin,
Actes Sud, 2008.
Maurice Emmanuel
Christophe Corbier
Bleu nuit, 2007, 176 p.
Ce spécialiste de l’histoire musicale
de l’Antiquité influença des personnalités telles que Duruflé, Messiaen
ou Dutilleux.
Messiaen, l’empreinte d’un géant
Catherine Lechner-Reydellet
Seguier, 2008, 372 p.
Le livre vaut par les nombreux
témoignages d’interprètes ou confidents : O.Latry,G.Prêtre, C.Samuel...
Helmut Walcha, Nuit de Lumière
Joseph Coppey et Jean-Willy Kunz,
éd. Jérôme-Do-Bentziger, Colmar.
2004, 2e éd. 2007.
LIVRE COUP DE CŒUR
DE LA RÉDACTION
Le mal propre, Michel Serres
Le Pommier, 2008, 91 p.
Polluer pour s’approprier ? Nous
pouvons changer nos intentions.
La remarquable analyse de
Michel Serres nous pousse à
réfléchir sur le sens de la propriété
humaine et sur les conséquences au
niveau de la pollution planétaire.
Il y a urgence !
A.C.
Officiel
Georges-François Hirsch, 63 ans,
directeur général de l’Orchestre
de Paris depuis 1996, a été nommé
le 7 mai 2008 en Conseil des
ministres directeur de la musique,
de la danse, du théâtre et des
spectacles (DMDTS) au ministère
de la Culture. Il succède à Jean de
Saint-Guilhem en poste depuis
2006 et chargé d’une mission particulière par Christine Albanel.
François-Xavier Roth
(fils de l’organiste Daniel Roth)
devient directeur musical de
l’Orchestre philharmonique de
Liège Wallonie-Bruxelles au
1er septembre 2009. L’actuel
directeur musical de l’OPL, le
chef d’orchestre Pascal Rophé,
achèvera son mandat en août
2009. Agé de 36 ans, le Français
F.-X. Roth, vainqueur en 2000 du
prestigieux concours Donatella
Flick de Londres, a été chef assistant du London Symphony
Orchestra ainsi que de John Eliot
Gardiner (Orchestre révolutionnaire et romantique, Monteverdi
Choir). F.-X. Roth vient d’être
nommé chef associé de
l’Orchestre philharmonique de
Radio France et chef principal
invité de l’Orchestre symphonique
de Navarra en Espagne pour les
saisons 2008/09 et 2009/10. Avec
son jeune orchestre Les Siècles,
qu’il a fondé en 2003, il dirige les
répertoires de Rameau à Boulez.
Oeuvres
pour Orgue
Orgue
Oeuvres
pour
Extrait du catalogue
extrait du catalogue
R. CAMPO
- Capriccio
R. CAMPO
- Livre
des sonates
R. CAMPO
- 2 Sonneries
Capriccio
10,20 €
10,20
Livre des sonates
18,10
R. CAMPO
2 Sonneries
13,50
E. CANAT DE CHIZY
Vega
13,50
J.M. DAMASE
4 Pastorales
12,50
E. CANAT DE CHIZY - Vega
J.-M. DAMASE - 4 Pastorales
18,10 €
13,50 €
13,50 €
12,50 €
Th. ESCAICH
ESCAICH
5 Versets
sur le Victimae 13,50 €
- 5 Th.
Versets
sur le Victimae
Pachali
Pachali
13,50
F.-H.
HOUBARD - Zemyorka
F.H. HOUBARD
Zemyorka
J.-P.J.PLEGUAY
LEGUAY
- 19 Préludes
J.P LEGUAY
- Péan
IV
F. LISZT
F. LISZT
- Funérailles
G. LITAIZE
19 Préludes
22,90
Péan IV
11,40
Funérailles
11,40
Arches
12,50
G. LITAIZE - Arches
O. MESSIAEN
Apparition à
O. MESSIAEN
l’Eglise éternelle
Apparition de l’Eglise éternelle
L. ROGG
22,90 €
11,40 €
11,40 €
12,50 €
9,10
9,10 €
Hommage à Takemitsu 17,00
L. ROGG
L. ROGG à Takemitsu
Hommage à Messiaen
- Hommage
- Hommage
L. ROGG à Messiaen
Hommage à Duruflé
- Hommage
L. ROGG à Duruflé Toccata Capricciosa
- Toccata Capricciosa
L. VIERNE
10,20 €
10,20
10,20
17,00 €
10,20 €
13,50
13,50 €
10,20
10,20 €
Messe basse pour les défunts
Op.62
13,50
L. VIERNE
- Messe
basse
pour
les
défunts
Op.62
13,50
L. VIERNE
Improvisation
7,95 €
- Improvisation
7,95 €
L. VIERNE
Symphonie N°4 Op.32 22,90
- Symphonie
N°4 Op.32
22,90 €
L. VIERNE N°6 Op.59
Symphonie N°6 Op.59 22,90
- Symphonie
22,90 €
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Tél. : (33)01 56 68 86 65 Fax : (33)01 56 68 90 66
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O
Orgues
Eté 2008 Orgues Nouvelles 37
Europa
Du nouveau à l’Est ! et prometteur ! Orgues
Nouvelles donne la parole à László Fassang,
organiste et conseiller atistique du nouveau
Grand-Orgue au Palais des Arts à Budapest.
László Fassang rend hommage à son
premier professeur d’orgue, István Baróti,
organiste de la Basilique d’Esztergom, dont
il estime qu’on ne peut expliquer la culture
organistique hongroise d’aujourd’hui sans
évoquer son travail, car presque tous les
organistes hongrois sont passés par son
enseignement.
“Mais ce sont peut-être les improvisations
de Pierre Cochereau qui ont eu le plus
d’influence sur moi. On les écoutait sur des
33 tours, à plein volume, dans le tout petit
studio d’Esztergom, au bord du Danube”.
O
Au Palais des Arts de Budapest
Quelques concerts à venir
• 15 octobre 2008
Orgue-folk : concert de Gunnar Idenstam
• 18 novembre 2008
9 claviers - Parade orgue-piano
• 18 décembre 2008 (à l’orgue Loïc Mallié)
Tableaux d’une exposition
• 19 février 2009 Duel d’orgue Wolfgang
Seifen (Berlin), Thierry Escaich (Paris)
Organistes étrangers s’y étant déjà produits
Iveta Apkalna, Barbara Dennerlein,
Thierry Escaich, Bernard Foccroulle,
Olivier Latry, Philippe Lefebvre,
Peter Planyavsky, Thomas Trotter.
Organistes hongrois s’y étant déjà produits
István Baróti, László Deák, Zsuzsa Elekes,
István Ella, László Fassang, DezsŒ
Karasszon, Bálint Karosi, Csaba Király,
Róbert Kovács, János Pálúr, István
Ruppert, Xavér Varnus.
Compositeurs d’œuvres avec orchestre
déjà jouées au Palais des Arts
Vivaldi, Haendel, Bach, Haydn, Guilmant,
Boëllmann, Saint-Saens, Bossi, H. Parker,
Jongen, Poulenc, Barber, Koloss István,
Frigyes Hidas, Bálint Karosi...
38 Orgues Nouvelles Eté 2008
Orgues
László Fassang
Nouvelles
Organiste à Budapest
Paris
Lorsque Janos Palur, premier organiste
hongrois accepté au Conservatoire de Paris,
dans la classe d’Olivier Latry, invita ce dernier à Budapest, László avait 23 ans.
“Le concert et le masterclass qui l’a suivi
m’ont tellement et profondément marqué
que j’ai décidé de poursuivre coûte que
coûte mes études à Paris”. Un peu plus
tard, après son diplôme à l’Académie Franz
Liszt, il réalise son rêve. Et grâce à l’ambiance qui caractérisait la classe de Michel
Bouvard et d’Olivier Latry, au cours de visites régulières à la tribune de Notre-Dame
et des voyages de découverte des orgues
historiques français, allemands, espagnols,
italiens, il se rendit compte “que chaque
instrument nous enseigne lui-même la
façon dont on doit jouer sur lui”. Il reste
frappé par l’ouverture d’esprit avec
laquelle ses professeurs s’écoutaient l’un
l’autre, et surtout à tout moment, se mettaient à jouer pour montrer l’exemple, ce
qui, à ses yeux, les rendait tout à fait crédibles. Le Conservatoire de Paris lui offre
aussi la chance d’une résidence d’un an à
Sapporo, comme organiste de la salle de
concert. C’est là, dit-il, que “j’ai réalisé
l’importance qu’il y a à instruire le public et
l’initier aux mystères de l’orgue[...] et à ne
pas se cacher derrière l’instrument”.
Budapest
L’architecte Gábor Zoboki qui travaillait à
la construction d’une salle de 1 500 places à
Budapest, estimait que de nos jours, une
salle sans orgue ne peut être considérée
comme une véritable salle de concert. Il
demanda à László Fassang de l’aider à
concevoir un instrument de niveau international pour la salle de concert de Budapest.
Après 4 années de lutte obstinée, l’orgue à 92
jeux, 5 claviers et 2 consoles de la Salle de
concert Béla Bartók du Palais des Arts a été
inauguré en mai 2006. Il a été construit par
le facteur allemand Mühleisen Orgelbau et
la Manufacture d’orgue de Pécs. La
construction de cet orgue s’inscrit déjà
comme un véritable succès dans la chronique de la construction d’orgue en Hongrie.
C’est la première fois qu’un facteur hongrois
a construit un orgue en partenariat avec un
facteur d’orgue étranger, qui plus est, un des
meilleurs. Cela laisse entrevoir la possibilité
d’autres collaborations de ce type qui ne se
limiteraient pas à l’Allemagne, mais verraient également des facteurs d’orgue français, belges, en Hongrie.
voir p.51
László Fassang se plaît à souligner le soutien sans faille de Imre Kiss, directeur du
Palais des Arts, l’une des institutions culturelles les plus en vue de Hongrie.
En tant que conseiller artistique, “je considère que l’objectif le plus important est de
faire en sorte que le plus de personnes possible aient la possibilité de découvrir et
aimer l’orgue.[…] C’est bien évidemment
le lieu pour proposer des oeuvres pour
grand orchestre ne pouvant être interprétées dans les églises, le plus souvent par
manque de place ou d’argent. En même
temps, cet instrument n’est pas enfermé
dans une gaine sacrée, il s’aventure ainsi
régulièrement dans d’autres genres,
comme le jazz, la musique du monde, le
cinéma muet, la danse, voire l’opérette.
L’usage est aujourd’hui bien rodé : la maison organise 8 à 9 concerts d’orgue d’octobre à mai, parmi lesquels 2 sont directement rattachés à Noël et 2 à Pâques ; on y
entend des oeuvres du répertoire classique, souvent avec la participation d’un
choeur. Pour les 4 ou 5 concerts restants,
nous nous efforçons de montrer une nouvelle facette de l’instrument. Par ailleurs, la
maison donne la possibilité à l’Académie
Franz Liszt d’y organiser deux jours par an
les concerts de diplôme de fin d’études (qui
font en général salle comble !)
À côté de ça, je propose une fois par mois
des présentations de l’orgue pour des groupes d’enfants, de jeunes, et d’adultes ; les
personnes intéressées peuvent s’y inscrire
par internet. Sur le site internet, il y a aussi
un quiz intitulé “En-registre-toi”, un tirage
au sort parmi les gagnants donne des places
de concert gratuites. Depuis janvier, et pour
une durée d’un an, on peut voir, dans le hall
du Palais des Arts, l’orgue hydraulique
d’Aquincum, qui est considéré comme l’orgue le plus vieux du monde et dont les vestiges ont été mis au jour à Budapest dans les
années 1930. On refait vivre l’instrument
pendant une demi-heure avant chaque
concert d’orgue, le public peut ainsi entendre à la suite l’orgue le plus vieux du
monde et l’un des orgues les plus modernes. Dans un an, l’orgue hydraulique laissera la place à un simulateur d’orgue qui
montrera l’intérieur de l’orgue, les principes de son fonctionnement et ses mélanges
de jeux les plus importants aux curieux,
jeunes et moins jeunes, ceci à l’aide de
deux claviers, d’une pédale, d’un écran tactile, d’un casque et d’un ordinateur”.
Cet été... et cet automne
Du côté de chez Bach
Musique
vivante
Cantates
Manifestations
avec participation des fidèles
• HEILSBRONN, Dimanche 6 juillet 2008,
Wir danken dir, Gott, wir danken dir BWV 29
www.kirchenchorverband.de
• ASCHAFFENBURG, Christuskirche
Dimanche 27 juillet 2008, 10 h
Wir danken dir, Gott, wir danken dir BWV 29
[email protected]
• OBERSTDORF, Christuskirche
Dimanche 10 août 2008, 10 h
Gott der Herr ist Sonn und Schild BWV 79
www.christuskirche.oberstdorf.com
• HOFGEISMAR
Dimanche 8 septembre, 10 h
Gottes Zeit ist die allerbeste Zeit BWV 106
www.akademie-hofgeismar.de
• MANNHEIM, Christuskirche
Dimanche 14 septembre 2008, 10 h
Ich hatte viel Bekümmernis BWV 21
www.christuskirche.org
• NUREMBERG, St. Lorenz Kirche
Dimanche 28 septembre 2008, 10h
www.kirchenmusik-st-lorenz.de
• SPEYER, Dreifaltigkeitskirche
Dimanche 28 septembre 2008, 18 h
www.evpfalz.de
• SIEGEN, Martinikirche
Dimanche 26 octobre 2008, 10 h
Wachet! betet! betet! wachet BWV 70
www.bachchor.de
• KÖTHEN, St. Agnuskirche
Vendredi 31 octobre 2008, 11 h
(Fête de la Réforme)
Die Himmel erzählen die Ehre Gottes BWV 76
[email protected]
• SALZWEDEL, Mönchskirche
Samedi 30 novembre 2008, 16 h
Wachet! betet! betet! wachet, BWV 70
Oratorio de Noël, cantates 1-3, BWV 248
www.gemeinde-bunt.de
• Festival Bach de l’Oregon
27 juin - 13 juillet 2008. Eugene (Oregon, USA)
www.bachfest.uoregon.edu
• XVIe Concours international de Leipzig
8-19 juillet 2008. Orgue, chant, violoncelle
Infos : Bach-Archiv Leipzig, Thomaskirchhof
Tél. 00 49 341 9 13 73 02, www.bach-leipzig.de
• Jean-Sébastien Bach et ses villes (Leipzig)
19 - 28 juillet 2008. Dans le cadre de l’Été
musical 2008 de la MDR
www.mdr.de/musiksommer
• 21e Journée Bach d’Aschaffenburg
27 juillet - 3 août 2008.
J.S. Bach, cantor et maître de chapelle
www.bachgesellschaft-aschaffenburg.de
• Bach en Combrailles
Pontaumur et environs (Puy-de-Dôme)
- 3e Académie internationale d’orgues
6-11 août 2008, Infos :
Tél. 01 34 53 98 24 - [email protected]
Tél. 04 73 79 90 02 - [email protected]
- 10e Festival Bach en Combrailles
9-15 août 2008. Infos : Tél. 04 73 79 91 10
www.bachencombrailles.com
Gilles Cantagrel donnera une conférence à cette
occasion
• 11e Festival Bach d’Arques-la-Bataille
26-31 août 2008. Infos : Académie Bach
Tél. 02 35 04 21 03 - www.academie-bach.fr
• 7e Journée Bach de Postdam
30 août - 13 septembre 2008.
Infos : Bachtage, Festival-Büro, Burgstraße 32,
D-14467 Potsdam, Tél. 00 49 700 1685 1750
www.bachtage-potsdam.de
• 22e Journée Bach de Köthen
3-7 septembre 2008. www.bach-in-koethen.de
• Semaine Bach de Görlitz
2-5 octobre 2008. www.eksol.de
• 83e Festival Bach de Salzbourg
4-20 octobre 2008. Salzbourg (Autriche)
Bach invité à Salzbourg - Infos : 83. Bachfest
Salzburg, Kaigasse 36/1, A-5020 Salzburg
Tél. 00 43 662 43 53 - www.bachfest2008.at
• Haus zum Palmbaum
Markt 3, D-99310 Arnstadt
Tél./Fax 00 49 36 28 60 29 78
Heures d’ouverture par téléphne
• Bachhaus Eisenach
Tous les jours de 10 h à 18 h
Frauenplan 21, D-99817 Eisenach
Tél. 00 49 36 91 79 340
www.bachhaus.de
• Musée historique de Köthen
Mardi à vendredi de 13 h à 17 h
Samedi-dimanche 10h-13h et 14h-17h
et sur rendez-vous
Schlossplatz 4, D-06366 Köthen/Anhalt
Tél. 00 49 34 96 21 25 46
• Fondation Bach-Archiv Leipzig
Tous les jours de 10 h à 17 h
Institut de recherche, musée
Thomaskirchhof 15/16,
D-04109 Leipzig
Tél. 00 49 341 91 370
www.bach-leipzig.de
• Bach-Stammhaus Wechmar
Tous les jours de 10 h à 17 h
et sur rendez-vous. Bachstrasse 4,
D-99869 Günthersleben-Wechmar
Tél./Fax 00 49 362 56 2 26 80
Concerts Bach en libre accès
• Deutsche Evangelische Christuskirche,
25 rue Blanche, 75009 Paris par le Chœur
et l’Orchestre du Conservatoire de Paris
(CNSMDP) Infos 01 40 40 46 38
www.cnsmdp.fr
• Notre-Dame de Versailles, 78000 Versailles
Maîtrise des Petits Chanteurs de Versailles,
le dernier dimanche de chaque mois
Infos 01 30 80 08 51
[email protected]
Informations aimablement communiquées
par la Neue Bachgesellschaft.
Edition française établie par
Rudolf Klemm et Marie-Lys Wilwerth.
On peut adhérer à la Société Bach auprès de
son correspondant en France : Rudolf Klemm,
23 rue Armengaud - 92210 Saint-Cloud
Tél./fax 01 46 02 84 [email protected]
Mises à jour sur www.orgues-nouvelles.org
Voir aussi page 18 : Musique vivante
O
• L’Intégrale des Cantates
reprend à la rentrée :
- Temple du Foyer de l’Âme,
7 rue du Pasteur Wagner, 75011 Paris
1er dimanche du mois à 17 h, d’octobre à juin.
- N.-D. des Blancs-Manteaux,
12 rue des Blancs-Manteaux, 75004 Paris
3e samedi du mois à 18 h, d’octobre à juin.
[email protected]
Lieux de mémoire
Eté 2008 Orgues Nouvelles 39
Questionnaire
de Proust
Michel Bouvard
Un anxieux positif
Michel
Bouvard
Le trait principal de mon caractère.
L’anxiété positive…
La qualité que je désire chez un homme.
Le courage
...et chez une femme. La féminité
Ce que j’apprécie le plus chez mes amis.
La fidélité (merci de ne pas inverser
avec la précédente).
Mon principal défaut.
L’anxiété…négative ?
Mon occupation préférée.
Pas répondre aux questionnaires !
Mon rêve de bonheur. Un grand voilier...
Quel serait mon plus grand malheur ?
Ne plus y croire...
Ce que je voudrais être. Un homme serein
Le pays où je désirerais vivre.
A part la France (sud !), l’Espagne, l’Italie...
Ma couleur préférée. Le vert de l’espérance
La fleur que j’aime. Le tournesol
L’oiseau que je préfère.
Le hibou symbole de sagesse,
le toucan pour ses couleurs,
la cigogne pour sa hauteur de vue...
Mes écrivains favoris.
Molière (hors classe), Hugo,
Zweig, Saint-Ex, Pagnol...
San Antonio (1ère manière…)
Mes poètes préférés.
La Fontaine (hors classe), Rilke
(que m’a fait découvrir Jean Boyer)...
Raymond Devos (que je lui ai fait
découvrir en direct !)
Mes héros dans la fiction.
Lucky-luke, Jack Bauer (dans 24h
chrono), Georges Clooney (dans Ocean’s
eleven), Sarko (vous verrez qu’il sera
président, hors fiction, un jour !)
Mon héroïne favorite dans la fiction.
Julia Roberts (dans tout !)
Mes peintres favoris.
Le Greco, Van Gogh, Picasso, Klee.
Mes héros dans la vie réelle.
Monteverdi, Buxtehude, Bach, Debussy,
Liszt, De Gaulle, Bill Clinton, Jean-Paul II
Mes héroïnes dans l’Histoire.
Mère Thérésa, Simone Weil (la philosophe) mais aussi – pourquoi pas – l’autre
avec un “V”, pas Ségolène…
Ce que je déteste par-dessus tout.
La mauvaise foi (des autres, cela va sans
dire...)
Caractères historiques que je méprise le plus.
Hitler, tous les dictateurs et même tous
les petits chefs... ou cheftaines !
Le fait militaire que j’admire le plus.
Le débarquement
La réforme que j’estime le plus.
Elles sont en cours...
Le don de la nature que je voudrais avoir.
Renaître
Comment j’aimerais mourir.
D’un coup, plutôt avec des remords que
des regrets !
Etat présent de mon esprit.
Amusé, comme quelqu’un qui remplit un
questionnaire, et va passer à autre chose,
grrr…
Fautes qui m’inspirent le plus d’indulgence.
Les miennes
Ma devise. “Malgré”
D’autres questionnaires...
Georges Guillard
Bernard Pivot
Après l’orgue... mon instrument préféré.
Le piano.
En service commandé, mon juron préféré.
“con”, après chaque mot usuel,
un peu moins fort, comme un écho.
Exemple pour vous entraîner :
« Putain-con, qu’il est con-con ce con-con !
Et si je ne pouvais plus jouer de l’orgue ?
Je jouerais de l’hélicon-con !
Dieu existant, aime-t-il l’orgue ? Il aime tous
les “papes” (donc aussi les sous-papes ! aïe)
Aime-t-il les organistes ? Il met des notes,
mais pour les français elles sont inégales...
Mon facteur préféré. Patrice Bellet (j’espère
qu’il va lire la revue, sinon je l’abonne !)
Mon compositeur préféré. Bach
Le musicien avec qui j’aimerais jouer au
moins une fois. Oscar Peterson (là-hautcon, avec moi à la batterie-con)
La qualité que je préfère chez les organistes.
Aimer autre chose
Le défaut que je ne supporte pas chez les
autres musiciens. Ne pas aimer l’orgue
La région d’orgues que je préfère. Le paradis, il
paraît qu’il y a même des papes à tout jouer !
Mon restaurant préféré. Michel Sarran,
à Toulouse-con (je l’abonne aussi)
Mon sport préféré (et jamais pratiqué).
Le rugby-con ! j’aurais aimé y jouer, mais
je n’ai jamais franchi le rubicon (il est
temps que je m’arrête!)
Mon film musical préféré.
La Flûte enchantée (Bergman),
West Side Story, Un américain à Paris.
Soumettre une personnalité au
fameux Questionnaire de Proust
est un grand classique people.
Orgues Nouvelles – qui est tout,
sauf pipole – s’est cependant
amusée à concocter une série
de questions subsidiaires.
Avec sa gentillesse proverbiale,
Michel Bouvard, professeur au
CNSM de Paris s’est plié de bonne
grâce à un exercice qui, avec lui,
va crescendo molto !
O
Mon mot préféré. Espérance
Le mot que j’aime le moins. Bof…
Mon juron préféré. Voir plus bas, s.v.p.
Mon bruit préféré. La mer
(aussi celle du grand Claude,
vers midi moins le quart, joli passage...)
Ma drogue favorite. La mer
Ce que j’aimerais que Dieu
(s’il existe) me dise après ma mort.
« Donnez-vous des leçons d’orgue ? »
40 Orgues Nouvelles Eté 2008
Eternités...
Anniversaires
ORGUE
Hans Neusidler 1508-1563
Luthiste, éditeur de huit livres de luth, de
nombreuses pièces peuvent être jouées à l’orgue.
John Blow 1648-1708
Organiste à la cathédrale de Westminster,
maître de Purcell.
Alexandre-Pierre-François Boely
1785-1858
Organiste à Saint-Germain-l’Auxerrois à
Paris. Farouche défenseur de J.S. Bach.
Sigismond von Neukomm 1778-1858
Pianiste, élève de J. Haydn, maître de
chapelle à Saint-Petersbourg, vécut à Paris.
Olivier Messiaen 1908-1992
Bernard Gavoty 1908-1981
Daniel Lesur 1908-2002
Michel Bouvard né en 1958
AUTRES MUSIQUES
Clément Janequin 1485-1558
250 chansons profanes
Giuseppe Torelli 1658-1709)
Violoniste
Jean-Baptiste Cramer 1771-1858
Pianiste
Anton Diabelli 1781-1858
Compositeur et éditeur
Giacomo Puccini 1858-1924)
Opéras
Eugène Ysaïe 1858-1931
Violoniste
Georges Hüe 1858-1948
Compositeur
Nikolaï Rimsky-Korsakov 1844-1908
Compositeur
Pablo de Sarasate 1844-1908
Violoniste
Paul Taffanel 1844-1908
Flûtiste
Ralph Vaughan-Williams 1872-1908
Compositeur
Eliott Carter né en 1908
Compositeur
MAIS AUSSI
1608. Monteverdi écrit Ariana
et Il Ballo delle Ingrate
1708. J. S. Bach est nommé
organiste à la cour de Weimar.
1808. L. van Beethoven écrit
ses 5e et 6e Symphonies
1908. F. Raugel et E. Borrel fondent à Paris
la Société Haendel
1958. E. Varèse, Poèmes électroniques pour
l’Exposition universelle de Bruxelles
Liste établie avec La Lettre du Musicien. Si d’autres musiciens touchant à l’orgue
de près ou de loin, ont échappé à notre recherche, merci de nous les signaler.
Nous aurons plaisir à remettre en lumière de plus modestes serviteurs de l’orgue et de la musique.
Leur musique vibre encore
René Bianco, baryton (23 janvier, 100 ans).
Pilier de l’Opéra de Paris à partir de 1948, il
inscrira plus de 80 rôles à son répertoire.
Ivan Rebroff, chanteur (27 février, 76 ans).
Tessiture exceptionnellement étendue.
Il s’était illustré dans la comédie musicale
Un violon sur le toit (Paris, 1968).
Richard Westenburg, chef d’orchestre
(28 février, 75 ans). Né à Minneapolis, il a
étudié le piano puis l’orgue à Paris auprès de
Pierre Cochereau et de Nadia Boulanger,
avant de se consacrer à la musique sacrée à
la tête de son ensemble Musica Sacra (1964).
Pierre Vidal, musicologue (2 mars, 76 ans).
Il contribua par ses activités radiophoniques à
révéler en France en particulier des musiciens
russes ou finlandais.
Giuseppe di Stefano, ténor (3 mars, 86 ans).
Partenaire prestigieux de Callas, il laisse
des enregistrements légendaires de La Tosca
ou La Traviata.
Yves Legrand, (11 avril, 98 ans).
Voir page suivante.
Jacques Bondon, compositeur
(avril, 80 ans). Fondateur de l’Ensemble
moderne de Paris, il laisse un important
catalogue d’env. 70 opus, dont 5 opéras et
2 oratorios.
Françoise Couvert, violoniste
(2 mai, 35 ans). Un tragique accident
nous prive d’une grande artiste, sœur de la
pianiste Hélène Couvert et du violoniste
Philippe Couvert.
Eliane Manchet, soprano (4 mai, 73 ans).
Enseignante recherchée, elle restera une
Mélisande de référence.
Leyla Gencer, soprano (9 mai, 80 ans).
Malheureusement un peu éclipsée par ses
contemporaines Sutherland ou Caballé,
elle reste un modèle rare de bel canto.
Germain Desbonnet, organiste
et compositeur (20 juin, 68 ans).
Elève de Langlais et Sancan, il fut organiste
à Saint-Roch (Paris) et Antibes. Il créa la
classe d’orgue du conservatoire de Lorient
et laisse un catalogue de près de 700 œuvres.
O
Jean Bonfils, (26 novembre 2007, 86 ans).
Voir page suivante.
André Jorrand, compositeur
(15 décembre 2007, 87 ans). Elève de Duruflé,
auteur prolifique, il créera des manifestations
à Aubusson autour de l’orgue de G. Guillemin.
Jérôme Spycket, musicologue
(12 janvier, 79 ans). Auteur de livres aigus
et chaleureux sur Clara Haskil, Samson
François, Hughes Cuénod ou Kathleen Ferrier.
Gérard Scharapan, flûtiste et pédagogue
(14 janvier, 55 ans). Passionné de musique
ancienne et contemporaine. Enseignant à
Meaux et à l’académie de Sablé-sur-Sarthe,
il était le partenaire de prestigieux solistes :
Howard Crook, Marianne Muller ou l’ensemble Stradivaria, il est aussi le co-auteur d’une
méthode de flûte à bec (Ed. Billaudot).
Madeleine Milhaud (17 janvier, 106 ans).
“Je dis que vivre avec un compositeur,
c’est vivre avec les qualités d’un édredon, lui
apporter de la chaleur, tout en étant à la fois
lourd et léger”. Délicieux et courageux
humour de Madeleine Milhaud…
Eté 2008 Orgues Nouvelles 41
Hommages
Ces deux musiciens, disparus à peu
de temps d’intervalle ont eu partie
liée une grande partie de leur vie
comme serviteurs de d’Eglise et de
l’orgue liturgique. Il convenait de
les réunir dans le même hommage.
Photo EIV
Né en 1910, Yves
Legrand est décédé
le 11 avril 2008.
Jean Bonfils, né en
1921, s’est éteint le
26 novembre 2007.
Jean Boyer
O
Musicien entre les musiciens, il a laissé
une trace indélébile, mais ne s’est guère
soucié de laisser ces hochets de vanité
que sont trop souvent les enregistrements à répétition, les articles ostentatoires tartinant un moi haïssable, les
livres circonstanciels et fort inutiles.
Il revient donc à ses amis de recueillir les
éclats d’une vie toute donnée à la
Musique, à ses élèves qu’il amenait avec
une calme fermeté à se poser les bonnes
questions. Eût-il commencé la rédaction
d’un traité pédagogique qu’il l’eût probablement abandonné dès la deuxième
page, comme J.S. Bach qui concluait en
disant “et le reste ne peut s’apprendre
qu’auprès d’un bon maître...”
Ses amis, en vue d’une édition, ont déjà
rassemblé de nombreux documents.
Néanmoins, peut-être connaissez-vous
(ou possédez-vous) un document inédit
(texte, photo, lettre...). Vous pouvez
en proposer l’envoi à la rédaction
d’Orgues Nouvelles par courrier ou
courriel ([email protected]).
Nous vous répondrons
si nous en disposons
déjà ou non.
D’avance, merci.
42 Orgues Nouvelles
Yves Legrand et Jean Bonfils
Père naturellement. Les autres titres
honorifiques vous vieillissent un homme
plus sûrement que les médailles. Et le
Père Yves Legrand, un jour – lointain ! –
a décidé de ne plus vieillir.
Sa recette était simple : pour une Eglise
qui renaît chaque Noël, il faut des musiques de la plus belle qualité et des musiciens – mieux même, des artistes – de
qualité. Formons-les en éveillant leur
vocation et leur goût, en faisant fructifier
leur talent, en les encourageant dans les
moments de doute… et faisons confiance
à la Providence pour que les fruits de leur
talent profitent à toute la communauté
ecclésiale.
Il savait aussi qu’éveiller une vocation ne
suffit pas : il faut donner à ces jeunes
pousses les tuteurs les plus exigeants.
Il s’est donc doté de deux outils incomparables : une méthode, d’abord – “la”
fameuse méthode Pierront-Bonfils – et les
“stages” ensuite. Il s’ensuivit une période
d’effervescence remarquable dans toute
la France liturgique d’alors.
Le Père Legrand me disait un jour avoir
combattu l’ennui d’un trajet Rennes-Paris
en voiture, en se chantant les Introït du
“800”, de l’Avent à la Pentecôte ! Bel
exploit de mémoire ! et je connais des
trajets moins sanctifiés !
Sous sa houlette débonnaire et ferme,
une foule de jeunes élèves a ainsi appris
que, pour le service d’Eglise, la bonne
volonté ne suffit pas. Il faut y mettre le
prix du travail, de la ténacité, du goût, de la
compétence. Aucun n’oubliera la leçon de
vie et de musique donnée par ces merveilleux accoucheurs qu’étaient Yves Legrand
et son successeur André Guillevic.
Alors, pas de médaille ? Si fait : je propose
celle du “Juste parmi les musiciens
d’Eglise”.
GEORGES GUILLARD
Jean Bonfils, s’est éteint fin 2007 à
Rennes, à l’âge de 86 ans. Né à SaintEtienne, il avait commencé ses études
musicales au conservatoire de sa ville
natale, poursuivi au Conservatoire de
Paris (2e prix de composition chez J. Rivier
en 1948, 1er prix d’orgue chez M. Dupré
en 1949, et 1re médaille d’analyse chez
O. Messiaen en 1950).
Organiste liturgiste par excellence, Jean
Bonfils fut, à l’église de la Trinité, l’assistant d’O. Messiaen, puis de Naji Hakim,
de 1950 à 1999. Il fut aussi organiste pendant 44 ans de la Grande Synagogue de
Paris, de l’église St-Ignace, jusqu’en 1975.
Il a enseigné l’orgue à la Schola Cantorum.
Son action éditoriale de musicologue est
considérable. Citons entre autres :
- une collection dirigée avec Gaston
Litaize : L’Organiste liturgique, les œuvres
pour chœur d’Heinrich Schütz et une
méthode de clavier et d’orgue écrite avec
Noëllie Pierront de 1960 à 1968 : Nouvelle
méthode de Clavier (4 vol.) et, en 1962,
Nouvelle méthode d’orgue (2 vol.) : ces
ouvrages ont contribué à la formation
d’une génération d’organistes à laquelle
appartient Olivier Latry. Aux Éditions
musicales de la Schola Cantorum Suisse),
- des reconstitutions des psaumes et
motets de Goudimel (Seuil).
- Les Premier et Deuxième Livres d’orgue
de Jacques Boyvin (Éd. Ouvrières),
- Deo Gloria (collection de musique liturgique, avec Noëllie Pierront (1962 à 1968).
- de nombreux articles notamment dans
L’Orgue, des notices sur des musiciens
français, dans la MGG Die (Bärenreiter) et
dans Organ Literature : A Comprehensive
Survey (Scarecrow Press), il est l’auteur de
Recherches sur la musique française classique
concernant les fantaisies instrumentales
d’E. du Caurroy (1961-1962) et les œuvres
d’orgue de Titelouze (Picard, 1965).
Jean Bonfils, qui fut mon collègue à
l’église de la Trinité de 1989 à 1999, reste
pour moi un modèle d’excellence par son
soutien constant, sa discrétion, sa modestie et son érudition.
CAROLYN SHUSTER FOURNIER
Titulaire de l’orgue de chœur Cavaillé-Coll
de l’église de La Trinité à Paris
Paradoxe : Georges Guillard demande au chanoine doyen du chapitre de Notre-Dame de s’exprimer ici, alors que je croyais savoir que dans
un orgue, un chanoine ne “parlait” pas ! Et puis,
je me sens un peu le Huron au pays des orgues...
Il est vrai que, faute de compétence particulière,
je peux alléguer un vieil attrait pour l’orgue,
depuis mon émerveillement de gamin devant
l’organiste qui l’admet à la tribune de ma
paroisse jurassienne, ou, avec des amis de mon
père, la découverte des orgues Silbermann
d’Ebersmunster ou de Marmoutier dans mon
Alsace natale. D’autres amis m’ont depuis laissé
entrevoir le monde mystérieux où une trompette ne dit pas ce que je croyais entendre, où le
nasard n’a rien d’impertinent, où dans un
confortable nid d’hirondelle se niche un rossignol, où la bombarde n’a rien de belliqueux, où
les mixtures se composent suivant des recettes
impénétrables au profane… Et la fascination
éprouvée devant des instruments aux buffets
inaccessibles (et que le visiteur frustré ne peut
entendre), aux conceptions plus audacieuses les
unes que les autres, du classique ou du rococo,
jusqu’au contemporain dessiné par Jean
Touret… Des noms reviennent obstinément de
Dom Bedos à Cavaillé-Coll, en passant par
Callinet et bien d’autres, pour ne pas nommer
des facteurs contemporains...
Beaucoup de mystère demeure, et pourtant, pour
le prêtre que je suis, une sorte de connivence
m’habite avec les organistes. Je dois dire que
mon expérience paroissiale à Paris a été privilégiée, en collaborant avec un bon nombre d’organistes de qualité que je ne puis citer. D’autre part,
je tiens à rappeler ici la mémoire de mon premier curé, Jean-Marie Lustiger : il savait donner
toute sa place à l’orgue, il savait partager avec les
organistes l’esprit des célébrations, il savait trouver l’équilibre entre parole, chant et présence de
l’orgue pour construire une liturgie cohérente et
conduire l’assemblée à intérioriser la Parole de
Dieu, à exprimer sa prière, à communier dans la
présence du Seigneur, lui qui unit les membres
de son Corps qui est l’Église.
Ce qui me frappe toujours, c’est que l’extrême
souplesse de ses ressources permet à l’organiste
d’entrer dans le sens d’une fête, d’accompagner
la louange ou l’imploration, de magnifier la joie
ou de porter une méditation plus retenue. Pour
prendre un exemple, j’ai été marqué il y a déjà
longtemps par l’improvisation qui suivait la lecture du récit de la création au cours de la Vigile
pascale, un vrai prolongement, dans la paix.
Peut-être faut-il ajouter que l’intervention de
l’orgue peut à juste titre surprendre, sans être
pour autant hors de propos, et que le responsable de la liturgie n’a pas à lui prescrire un style ;
l’accord entre célébrant et organiste va au-delà
des mots et des conventions de style.
Bien sûr, l’organiste soutient le chant, mieux, il
l’introduit, l’entoure de tous ses soins par ses
interludes ou ses postludes. Tout le monde s’en
trouve mieux quand l’organiste a pris part à la
conception des programmes et à la constitution
du répertoire des différentes assemblées, ce
que font beaucoup d’entre eux. Reste aux célébrants de savoir assurer un juste équilibre
entre le chant et l’orgue seul. Pour être direct,
je dirai que nous devons refuser de ne laisser à
l’orgue que la tâche d’occuper les plages laissées vacantes par ailleurs.
Je voudrais souligner un aspect sensible de notre
collaboration avec les organistes : ce sont les
célébrations des mariages et aussi des obsèques.
Dans des assemblées composées de personnes
venant d’un peu partout et de toutes attitudes
religieuses, le chant connaît ses limites avec souvent peu de participation. C’est alors que l’orgue
rassemble, qu’il donne le ton festif et joyeux des
noces, ou bien qu’il apporte la sérénité nécessaire pour retrouver l’espérance dans le deuil.
Sans doute en raison de notre héritage culturel,
j’ai le sentiment qu’une église et un orgue sont
dans une vraie symbiose, comme en témoigne
l’insertion harmonieuse des tribunes dans les
églises de tous les styles et pas seulement des
époques classiques ou baroques. Partout où
dans une église un orgue se fait entendre, elle
est habitée, vivante. L’orgue – avec son organiste – a une présence naturelle, déjà dans
l’édifice lui-même, à plus forte raison dans l’assemblée ecclésiale. C’est bien dans ce sens qu’a
été conçu le rituel de la bénédiction solennelle
d’un orgue, où on lui donne la parole comme à
une personne. Je cite quelques-unes des interpellations du célébrant, auxquelles l’organiste
est invité à répondre chaque fois par une
improvisation :
Éveille-toi, orgue, instrument sacré :
entonne la louange de Dieu
notre Créateur et notre Père.
Orgue, instrument sacré,
chante l’Esprit Saint qui anime
nos vies du souffle de Dieu.
Orgue, instrument sacré,
apporte le réconfort de la foi
à ceux qui sont dans la peine.
Orgue, instrument sacré,
fais entrer l’assemblée des fidèles
dans l’action de grâce du Christ.
Pour conclure, je dédie aux organistes ces versets de saint Paul extraits de l’une des lectures
de ce même rituel :
“Frères, puisque vous avez été choisis par Dieu...
revêtez votre cœur de tendresse et de bonté,
d’humilité, de douceur, de patience. […] Que,
dans vos cœurs règne la paix du Christ […] vivez
dans l’action de grâce.” (Colossiens, 3, 12.15)
FRANÇOIS FLEISCHMANN
Voix
humaine
Orgues Nouvelles – qui n’a jamais
envisagé d’être la revue “officielle”
des organistes liturgiques
(cette niche est déjà occupée) –
ne saurait cependant reléguer
au second plan les partenaires
essentiels, quasi-obligés des
organistes : les ecclésiastiques
responsables du patrimoine
dont l’usage leur est confié.
Nous avons sollicité une haute
figure de l’Eglise en la personne de
Monseigneur François Fleischmann,
chancelier du diocèse de Paris,
ancien curé de paroisse, et
-- ce qui en fait un correspondant
précieux pour Orgues Nouvelles -mélomane averti.
Monseigneur François Fleischmann
est actuellement doyen du chapitre
de Notre-Dame de Paris et chancelier
du Diocèse de Paris. Il a été durant
une quinzaine d'années proche collaborateur du Pape Jean-Paul II comme
responsable de la section francophone
de la Secrétairerie d'Etat au Vatican.
O
Eveille toi, orgue...
Eté 2008 Orgues Nouvelles 43
Formation
Deux temps forts
• Fin août : session de 7 jours
Formation des organistes.
Animateur : Pierre Mea
• Aux vacances de Noël se succèdent
en général des Master-classes d’orgue,
pour les enseignants de l’École d’orgue.
Animateurs : Raphaëlle Garreau de Labarre
(St-Maximin, Thionville) en 2003, Nicolas
Bucher (St-Séverin, Paris) en 2004, Franck
Vaudray (professeur au CNSM, Lyon) en
2005, Pierre-Yves Fleury (professeur d’harmonie et d’improvisation au CNR, Lyon)
en 2006, et Georges Guillard en 2007.
O
Ecole d’orgue de Guyane
25 rue Lallouette - BP 122
97323 Cayenne Cedex - Guyane
Tél. 05 94 31 03 05
Site : http://ecole.orgue.guyane.free.fr
E-mail : [email protected]
44 Orgues Nouvelles Eté 2008
Guyane
Le Centre de musique Zipoli
Depuis 1992, l’École d’orgue de Guyane
offre aux jeunes organistes une formation
assez complète : formation musicale, travail du clavier, de l’orgue à pédalier, travail de la voix, chant choral polyphonique, direction de chœur, animation culturelle. Plus de 40 jeunes organistes participent à des activités culturelles et font
vivre les instruments des églises de
Guyane et de métropole, animent des
groupes de chanteurs, accompagnement
de chœur. Une dizaine se sont orientés
vers la préparation de carrières musicales, enseignement, instrumentistes.
Des sessions annuelles de formation
musicale (clavier et orgue à pédalier,
chant et direction de chant, master class
d’orgue) ont permis aux élèves de se perfectionner avec des musiciens professionnels de premier plan.
La chorale diocésaine, créée en 1984, qui
anime les événements diocésains, est
aussi une école de chant choral et polyphonique.
Du presbytère de Matoury à celui de la
cathédrale de Cayenne depuis 2001,
l’école d’orgue restait toujours à l’étroit.
Solution : l’acquisition par l’Association
des Amis de l’Orgue d’une maison, rue
Lallouette à Cayenne et la création du
Centre de musique Zipoli.
L’objectif est de regrouper la formation
musicale, en vue du développement culturel musical de la Guyane, avec les
structures existantes, avec l’aide d’intervenants extérieurs à la Guyane, musiciens de haut niveau. Cette formation
diversifiée s’oriente aussi vers une inculturation de la musique sacrée en Guyane
par les Guyanais, en développant l’indispensable compétence.
Le nom de Zipoli a été choisi en raison du
parcours étonnant de ce musicien né en
1688 à Prato (Italie), parti en 1717 à
Cordoba (Argentine) où il a vécu et travaillé jusqu’à sa mort en 1726, à 37 ans. Il
continue ses études de théologie tout en
étant organiste et en composant de multiples œuvres qui acquerront une grande
célébrité dans les réductions créées par
les Jésuites. Des commandes de partitions lui viennent de toutes parts, y compris du vice-roi du Pérou.
Chez Zipoli, le langage musical du baroque européen est réélaboré, simplifié, et
enrichi d’éléments musicaux des indios
(rythmes, instruments...) dans un souci
d’adaptation à des interprètes et à un
public de culture différente. Il apparaît,
grâce à la redécouverte récente de ses
compositions d’Amérique, comme un
compositeur réalisant l’effort peu commun en son temps, de comprendre une
réalité culturelle étrangère et de s’y adapter, afin de contribuer à son développement. Prophète de l’inculturation, il
exerce un travail de rencontre entre deux
cultures, pour un enrichissement culturel
par un nouveau langage musical.
Le Centre de musique qui portera son
nom reprend l’objectif de l’École d’orgue
de Guyane : l’inculturation, grâce à de
jeunes musiciens ayant acquis une réelle
compétence et capables de créer de nouvelles formes musicales pour un vrai
développement culturel de la Guyane.
Le Centre Zipoli regroupera à terme
- l’École d’orgue de Guyane (85 élèves en
2006-07 : 70 à Cayenne et 15 à SaintLaurent-du-Maroni et à Maripasoula),
- le Chœur de l’École d’orgue (dir. Christian
Laidlow), la Chorale diocésaine, le Congrès
des chorales paroissiales (animé en particulier par Jean-Michel Dieuaide, inspecteur des conservatoires de Paris), les stages
d’orgue, de chant et de formation liturgique, les activités culturelles.
De multiples structures et activités verront ainsi le jour au Centre Zipoli : formations en cours du soir, Ensemble de musique ancienne (en particulier le chant grégorien), Ensemble de musique gospel
(animé par Willy Costille), manifestations
culturelles (concerts, académies, veillées
musicales, conférences, publications,
expositions, tout au long de l'année).
Cette Maison sera un lieu privilégié de
l’inculturation et de la créativité, non seulement créole, mais dans la diversité ethnique qui est la réalité guyanaise.
Une campagne, en lien avec les paroisses,
visera à préserver les harmoniums, instruments oubliés de notre patrimoine.
JOSEPH PLUG
curé de la cathédrale de Cayenne
Cayenne
Guyane
Un nouvel orgue de cathédrale
Le nouvel orgue
... de construire de grandes orgues pour la
cathédrale de Cayenne est né en 19881989. A l’occasion d’un reportage TV sur la
facture d’orgue, le journaliste Yves
Haupert s’étonna que la cathédrale de
Cayenne fût la seule cathédrale de France
à ne pas avoir d’orgues. Une rencontre
avec le Président du Conseil Régional, lors
d’un concert, permit au Père Joseph Plug,
alors chargé du Service diocésain de liturgie et de musique sacrée, de lui rappeler
ce manque. La réponse de M. Othily fut :
“Demandez, demandez...!” Ce qui fut fait.
L’Association des Amis de l’Orgue, créée
fin 1989, se donna comme objectif de collecter les fonds nécessaires. La population
en Guyane manifesta un spectaculaire
enthousiasme. Plus de 500 donateurs se
manifestèrent, ainsi qu’une quinzaine
d’entreprises et plusieurs collectivités.
Le nouveau projet (4 claviers, 41 jeux)
engagé dès 2002, sur les conseils d’Éric
Brottier et de Jean-Michel Dieuaide, sous
la maîtrise d’œuvre de Rémy Fombon, et
réalisé par le facteur d’orgue Dominique
Lalmand, est devenu réalité. L’instrument
a été béni et inauguré le 14 juin 2008.
Tous les partenaires (DRAC, Région,
Conseil Général, plusieurs municipalités
et grandes entreprises) étaient animés du
même désir : le développement culturel
de la Guyane par la musique, comme
autrefois les Jésuites arrivant chez les
Amérindiens d’Amérique du Sud. Et comme
il faut songer à l’avenir, l’École d’Orgue
de Guyane, ouverte depuis octobre 1992,
continue à former la relève indispensable, sous la houlette de Christian Laidlow.
G.G.
La catastrophe
COMPOSITION DE L’INSTRUMENT
4 claviers et pédalier 41 jeux
entièrement mécanique
Le projet avançait bien ; l’orgue commençait à être installé début 1992. Et voilà que
dans la nuit du 18 au 19 février, un vent
violent ouvrit une brèche dans la
toiture, juste au-dessus de l’orgue en
construction. Ce fut la catastrophe. Le facteur d’orgue quitta la Guyane. Il déposa
son bilan deux ans plus tard, emportant
une partie du matériel à réparer !
Plus d’argent, pas d’orgue ! Dix années de
désert, jalonnées de sursauts infructueux.
Peu à peu les partenaires politiques ont
changé, et depuis 1998 les choses ont évolué. Il aura fallut encore plus de cinq ans
pour remettre en route ce grand projet.
I-Grand-Orgue
8 jeux
Montre 8' (B&D)
Bourdon 8'
Prestant 4' (B&D)
Quinte 2 2/3' (B&D)
Doublette 2’
Plein Jeu V
Chamade 4-8’ (D&D)
Cornet V
II-Grand-Chœur
8 jeux
Bourdon 16''
Flute 8'
Principal 4'
Tierce 3’ 1/5
Plein Jeu VI
Trompette 8'
Clairon 4
Cornet V
Accouplements :
Grand-Chœur / Grand-Orgue
Récit / Grand-Orgue
Positif / Grand-Orgue
Récit / Grand-Chœur
Positif / Grand-Chœur
A l'orgue
de Cayenne,
Jean-Pierre Leguay
et Nicolas Loth.
III-Récit expressif
10 jeux
Bourdon 8'
Gambe 8'
Unda Maris 8'
Flûte Traversière 8'
Flûte Octaviante 4’
Octavin 2’
Sifflet 1'
Trompette
harmonique 8'
Basson & Hautbois 8'
Voix humaine 8'
IV Positif
9 jeux
Bourdon 8
Prestant 4'
Flûte 4'
Nazard 2 2/3'
Quarte 2’
Tierce 1 3/5'
Larigot 1 1/3'
Plein Jeu V
Cromorne 8'
Pédale
6 jeux
Flûte 16'
Flute 8'
Quinte 5 1/3'
Prestant 4'
Trompette 8'
Bombarde 16’
Tirasses : I-II-III-IV
Tremblant Positif
Tremblant GO et GC
Trémolo récit
O
Le projet
Eté 2008 Orgues Nouvelles 45
Orgues
Nouvelles
Voix humaine
On tente souvent de franchir
d’un bond de larges crevasses
de la pensée, et c’est la chute.
Ludwig Wittgenstein
Notebooks 1914-16,
note du 16 juin 1915
Valéry Aubertin
voir p.51
Dans ce monde-ci, pas d’exil possible.
Pourtant, quand un certain point de la vie
est atteint – où la tension est extrême –,
qu’une somme importante de travail a
déjà été effectuée, que beaucoup d’idées
musicales (remontant parfois loin dans
l’adolescence ou l’enfance) ont finalement
été traitées, le corps et l’âme du compositeur cèdent le pas, cherchent une rupture,
un repos. Celui-ci gît dans un écart : il faut
se séparer de tout ce qui a été accompli
(au moins virtuellement) et qui désormais
encombre ; il faut accueillir, supporter la
lancinante présence du vide, de l’ennui à
ses côtés. Ce jour-là, l’homme est prostré.
Il est condamné à attendre.
Une autre
respiration
O
Valéry Aubertin est né le 3 juin 1970 à
Lagny-sur-Marne. Durant ses études au
CNR d'Aubervilliers-La Courneuve et au
CNSMD de Paris (1989-1995), il obtient de
nombreux prix. Elève de Brigitte
François-Sappey (Histoire de la musique),
Rémy Stricker (Esthétique), Jacques
Charpentier (Orchestration) et Gérard
Grisey (Composition), il travaille aussi
avec Jean-Louis Florentz (Composition).
En 1993, il remporte à Montréal
le Prix spécial du jury au Concours de
composition de l'International Society of
Organbuilders, avec l’œuvre pour orgue
La nuit des nuits. Son premier ouvrage
symphonique Et le soleil se déchirait,
22 fragments pour orchestre, obtient en
1995, à l'unanimité, devant 216 compositions du monde entier, le Premier Prix du
40e Concours international de composition
de Trieste, 32e édition symphonique.
Professeur d'analyse et de composition
à l'ENM de Marne-la-Vallée, titulaire de
l'orgue de Saint-Denis de Quincy-Voisins,
il dirige depuis 10 ans le chœur Anguelos.
46 Orgues Nouvelles Eté 2008
Il cherche une autre respiration, qui ne
naît jamais d’une sollicitation extérieure :
elle doit grandir lentement du fond de luimême. Ainsi la commande d’une œuvre
musicale est toujours une obstruction, un
empêchement, qui inaugure chez moi un
sentiment de futilité allant souvent
jusqu’au dégoût. Non un sauvetage mais
un naufrage. C’est la mort dans l’âme que
je me résous à en accepter une de temps à
autre, sous peine de disqualification. Je
jette toujours des critiques frontales à ce
vestige d’Ancien Régime, système sans
nécessité pour ceux qui écrivent grâce au
seul vouloir de leur énergie créatrice,
sans justification à l’époque des œuvres
d’art reproduites mécaniquement. Les “àcôtés” de la composition (exécution,
publication, notoriété etc.) ne peuvent
venir que par surcroît. Ou ne viennent
jamais : selon moi, l’artiste créateur du
XXIe siècle est propulsé de facto dans une
solitude encore plus grande que par le
passé. Mais elle est fondamentale. Sans
elle – au milieu de tout ce vacarme, cet
abrutissement du monde contemporain –
plus rien n’adviendra qui ne sera remonté
du silence intime de la personnalité.
Il y a des sons d’orgue
dans ma mémoire
En songeant au temps où je ne faisais
aucune musique, il y a des sons d’orgue
dans ma mémoire et du ch?ur aussi. Estce dû au vieux disque de la Passion selon
saint Matthieu que mon père écoutait
quelquefois quand j’étais petit ? À ce jour,
j’ai écrit deux livres d’orgue dont chacun
tient une place spéciale dans mon travail :
à l’orée, avec Le Livre ouvert (1990, inachevé), j’ai pu prendre conscience des
enjeux de l’écriture et creuser le sillon de
mon univers intérieur. Avec le second
livre d’orgue (1999-2003) constitué de
quatre sonates, mon but était de concentrer l’expression, densifier ou épanouir la
forme plus logiquement, m’ouvrir à d’autres conceptions sonores. Il n’est pas dit
que je ne revienne pas à l’orgue un jour :
je l’aime trop pour m’en passer longtemps. C’est un instrument central au sein
de la création contemporaine et, en ce qui
me concerne, il représente une colonne
qui soutient mon fragile édifice.
Le chant a cappella est
mon “son interne” préféré
Au sujet du chœur, c’est un peu différent
et il y aurait beaucoup à débattre. J’aime
croire que le chant a cappella est mon
“son interne” préféré. Pas d’émotion plus
puissante pour moi que celle soulevée par
le motet Christus factus est de Bruckner ou
celui de Brahms Warum ist das Licht gegeben den Mühseligen. Par conséquent, j’ai
écrit énormément pour le chœur, trop
peut-être. Je n’ai pas écarté la problématique délicate mais passionnante de composer pour le chœur amateur, en dépit de
tous les mépris de notre caste. J’ai oublié
de “viser juste”, d’user des prototypes perfectionnés offerts par les formations vocales ultra-modernes : je reconnais que je
goûte peu le monde sonore des groupes à
douze voix solistes, portés à une sorte
d’équilibre classique aujourd’hui depuis
les Rechants de Messiaen. Mais d’autres
profils provoquent aussi des réactions
ambivalentes (il est vrai que je suis particulièrement irritable sur ces questions
essentielles). Mon univers vocal est plutôt
celui d’une relative intimité, simplicité,
une homogène intégrité représentée par
les ensembles de vingt à trente chanteurs
par exemple. Le soliste n’a pas vraiment
d’existence dans ma conception vocale :
elle pourra évoluer bien entendu (je veux
le croire !), mais je ne pense pas qu’il y ait
pour moi le moindre avenir possible sur
Travail de la solitude
Voix humaine
ce chemin : j’ai beaucoup donné dans ce
répertoire mais la rigidité et la fatuité
inhérentes au milieu vocal actuel m’incitent à abandonner, laisser choir toute velléité, car je pense que le son que j’entends
au fond de moi est presque anonyme,
volontairement uni, non séparable, antivirtuose, il est le vecteur d’une pensée
musicale très simple et d’un autre temps.
Tout cela est contraire à l’évolution
actuelle du chant. Ce son-là possède une
origine bien mystérieuse, fixée depuis
mon enfance. Je ne peux rien faire contre
lui dans l’immédiat.
C’est le piano et l’orchestre qui devraient
mobiliser mes projets futurs.Je les aime
passionnément et il faut que je persévère
pour leur donner quelque chose de
meilleur que ce que j’ai réalisé jusqu’à
présent. Et pourquoi ne pas écrire encore
une pièce pour violon solo, instrument
incomparable dont j’admire la majesté…
Mais il me faudrait plutôt vivre avec une
sorte de grande structure pour piano,
ramifiée, expressive, infinie. Mon plaisir
le plus aigu a toujours été de porter avec
moi un groupe unitaire et non mesurable
de pièces pendant des années. Malgré les
moments difficiles que ce genre d’œuvres
nous fait traverser, quel allié sûr dans le
flux du temps, quelle forteresse née de
nos faiblesses !
Et aujourd’hui – si triste époque pour la
musique, réduite au vedettariat, à la
publicité, à la marque de fabrique –
qu’avons-nous à souhaiter vraiment si ce
n’est faire jaillir de notre vision du monde,
forcément déformée, un imaginaire
constellé de curieuses constructions...
Ici, il vaut mieux céder la parole à l’un
de mes philosophes favoris, l’autrichien
Wittgenstein :
Ce qui m’intéresse est d’avoir en face de
moi, translucides, les fondements de tous
les édifices possibles. (Ludvig Vermischte
Bemerkungen, note de 1930)
Quelle leçon. Quel splendide fantasme.
VALERY AUBERTIN
Dessin original
pour la création
mondiale des Quatre
Sonates pour orgue,
le 23 octobre 2006 en
l’église St-Antoine-desQuinze-Vingts à Paris.
Cette lettre de
Valéry Aubertin
nous montre dans
quel état d’esprit
le musicien se trouvait
peu après la création
de la 2e Sonate.
En page suivante Eric Lebrun
nous retrace les débuts de l’aventure
de la création des Livres d’orgues.
O
Une période réduite
au vedettariat
Eté 2008 Orgues Nouvelles 47
Les deux livres d’orgue
Voix humaine de Valéry Aubertin
Introduction
par Eric Lebrun
Les années communes de formation
Je rencontrai Valéry il y a 20 ans. Nous étions fascinés par Michel Chapuis dont l’enseignement
nous ravissait par son climat de liberté étonnant.
Et Valéry possédait déjà une culture générale
extrêmement étendue dans beaucoup de domaines artistiques et littéraires, faisant montre d’un
discernement toujours pertinent et d’un jugement indépendant.
Le Conservatoire favorisait d’ailleurs des événements mémorables. Un jour, Louis-Marie Vigne,
professeur de chant grégorien, avait organisé à
l’église de la Trinité un concert spirituel sur le
thème de la Passion ; Olivier Messiaen improvisait sur les mélodies que nous chantions,
Gabriel Marghieri, Pierre Méa, Olivier Vernet,
Vincent Warnier... Il était facile d’entendre le
même dimanche aux offices dominicaux Gaston
Litaize, André Fleury, Marie-Madeleine Duruflé
ou Jean Langlais. Nous adorions le côté un peu
provoquant des improvisations de Jean-Pierre
Leguay ! De mon côté, j’avais créé les Trois
Esquisses de Thierry Escaich, la Sonate à deux de
Gaston Litaize, avec Marie-Ange.
Valéry avait aussi bénéficié des cours de Michèle
Guyard au Conservatoire d’Aubervilliers, admirable pédagogue, à l’origine de nombreux talents
originaux. Organiste prodigieusement doué et
précoce, Valéry donna au cours d’un concert
à la chapelle Saint-Louis de la Salpétrière son
Anakrousis et le poème symphonique Van Gogh.
Il avait 20 ans !
Les premières œuvres
Valéry Aubertin, Pierre Farago et Eric Lebrun
O
Michel Bourcier
48 Orgues Nouvelles Eté 2008
Quel choc en écoutant l’enregistrement de cette
musique qui ne ressemblait à aucune autre !
J’étais soudain confronté à l’œuvre que je rêvais
d’écrire. J’ai découvert assez rapidement quel
était le dessein du Premier livre d’orgue ou Livre
ouvert, en hommage au recueil de Paul Eluard.
Un ensemble ambitieux dont l’intense poésie
allait se révéler au fil des années. Le projet initial, écrasant, était sans doute un rêve, dont il
reste aujourd’hui une bonne trentaine d’éclats,
avec des visages inattendus au détour d’un livre
d’orgue : Reger, Boulez, Euripide, Van Gogh puis
Kandinsky, Desnos ou Eluard.
Parallèlement à ce travail de longue haleine,
Valéry Aubertin réussit insolemment les deux
seuls concours de composition auxquels il prétendit : en 1993, au Canada avec La Nuit des nuits
pour orgue, en 1995, et à Trieste avec Et le soleil
se déchirait pour orchestre.
En 1993-1994 eurent lieu les créations de 2 pages
maîtresses. D’abord l’Improvisation Kandinsky
1914, que je jouai à N.-D. de Paris, puis la
Sonatine pour les étoiles que mon épouse MarieAnge donna en concert au Temple d’Auteuil.
Quelques amis nous invitèrent à ouvrir un peu
Orgues
Nouvelles
voir p.51
la perspective. Parmi eux, Françis Prod’homme,
l’organiste de Pontorson. Avec le comédien aveugle Bruno Netter, nous avions été programmés,
Marie-Ange et moi-même, pour une soirée
consacrée aux Psaumes. Ce fut l’occasion de
commander une pièce à quatre mains avec récitant, Psaume pour un temps de repentir. Elle fut
redonnée l’année suivante avec l’acteur Pierre
Grandry lors du cycle inaugural (très médiatisé)
du nouvel orgue de Saint-Pierre de Chaillot.
Grâce à Alain Louvier, Valéry rencontra JeanLouis Florentz qui lui fit part de son admiration
pour sa conscience harmonique. Ce fut le début
d’une relation d’une intensité toute particulière.
Valéry ne disait-il pas de Jean-Louis Florentz :
Il est lumineux ! Or, peu d’organistes jouaient
alors la musique de Florentz. Michel Bourcier
avait enregistré Les Laudes dès la fin des années
1980 à Plaisance-du-Gers, avant de créer Debout
sur le soleil à Saint-Eustache.
Les quatre mousquetaires
L’amitié partagée avec Pierre Farago et Michel
Bourcier, stimula encore l’exigence de sa créativité. Une intense production – qui reste à découvrir – consacrée à la voix, mais aussi au piano, à
la musique de chambre (magnifique Sonate pour
clarinette et piano) caractérise ces années de travail solitaire, à l’abri d’une dangereuse exposition médiatique. Et surtout, un nouveau livre
d’orgue est alors en gestation, réunissant quatre
grandes sonates.
Créées à Saint-Antoine-des-Quinze-Vingts par
leurs dédicataires, Marie-Ange Leurent, Michel
Bourcier, Pierre Farago et moi-même le 23 octobre 2005 (70 ans après la première de L’Ascension
d’Olivier Messiaen dans cette même église), elles
reçurent un accueil triomphal. Déjà reprises par
la jeune génération, elles sont considérées trois
ans seulement après leur création comme de
véritables classiques de la littérature d’orgue. Un
enregistrement réalisé par les disques Triton eut
même l’heur de plaire à la presse musicale !
Car ce nouveau Livre d’orgue est bien un tout.
Les Ombres, les Souterrains (1re et 2e sonates)
nous rappellent l’inexorable angoisse sousjacente de Van Gogh, mais dans des structures
encore plus fermes et maîtrisées. La 3e sonate est
une mise en abîme, une toute-petite sonate
constituant le cœur même de l’œuvre. A cette
micro-sonate centrale répond la monumentale
4e sonate, inspirée par La Divine Comédie de Dante.
Cette introduction est certes aussi passionnée
que sincère tant ma vie même a été marquée,
structurée par ces chefs d’œuvre dont la haute
exigence m’a quelquefois écrasé. J’associe à cet
hommage le talent et le soutien de mon épouse
Marie-Ange.
E.L.
Cette étude sera poursuivie dans les prochains numéros.
Des résultats
25-40 ans
Qui a répondu ?
La revue papier
23,5% Âge
41-55 ans Cela ne vous étonnera pas :
33,4% 85 % ont entre 25 et 70 ans.
56-70 ans Pour mémoire, 7% ont moins
28%
de 25 ans et 8 % plus de 70 ans.
Somme toute un panel équilibré,
assez représentatif de la société.
Origine : France 88%
87 départements français sont réprésentés,
avec des pointes autour de grandes villes.
Paris 6 %, Lyon et le Rhône 7%, l’Alsace 6%,
Toulouse, Bordeaux, Clermond-Ferrand,
Nantes... ont répondu plus que la moyenne.
Belgique-Luxemb. 5,5%, Suisse 2%, Italie 2%.
Mais nous avons recu des réponses de nombreux pays d’Europe (Espagne, Allemagne,
Royaume-Uni, Pays-Bas, Hongrie, Slovénie),
des Etats-Unis, du Canada, d’Australie.
Fonctions
Plus de 70% de ceux qui ont répondu à
l’enquête sont organistes (un tiers professionnel et 2/3 amateur et/ou liturgique).
10% ont un lien avec l’orgue (facteurs 3,5 %,
clergé 3,5 %, musiciens au sens large 3%)
Au total plus de 80 % ont une fonction en
lien avec l’orgue ou la musique :
Profession Taux de réponse 50%
Musicien
professionnel
19%
Enseignant
17%
Retraité
15%
Cadre de direction,
Ingénieur
15%
Etudiant
Clergé
Professions
médicales
Employé
Autres
14%
6%
7%
4%
3%
Le projet Orgues Nouvelles
Un magazine autour de l’orgue paraît
très utile ou très important à tous.
Seuls, 3,5 % le jugent peu utile ou inutile.
Les 7 domaines éditoriaux proposés ont
reçus un accueil favorable (91% à 78%)
Le système de notation (de 1, le plus
important, à 7, le moins important) nous a
permis d’établir l’ordre suivant :
1. Pédagogie et métier de l’organiste 91%
2. Facture d’orgue et patrimoine
90%
3. Répertoire et partitions
90%
4. Concerts et actualités
85%
5. Informations et vie des institutions 84%
6. Ouverture européenne et culturelle 81%
7. Autres musiques et instruments
78%
Souhaitez-vous trouver dans la revue...
Trois sujets émergent autour de 80 % :
• Partitions en tête (82%),
• Entretiens (81%) et
• Infos partitions, livres, CD… (79%).
Autour de 70% de souhaits :
analyses de partition/conseils d’interprétations et Musicologie
L’Agenda des concerts, stages... intéresse
65 % d’entre vous et 60 % souhaitent des
articles de formation.
On le voit tout de suite, vous êtes partisans
des partitions. D’abord de musique
ancienne, mais aussi “romantique” et
contemporaine.
D’où notre décision d’augmenter la partie
Partitions en en créant un cahier de 16 pages
détachables, donc plus pratique.
Le CD/DVD
La revue sera accompagnée d’un DVD permettant d’écouter des œuvres, des extraits
de concerts... mais aussi de voir et imprimer
des partitions, des photos, des gravures... et
de visualiser des enregistrements vidéo.
L’idée du CD/DVD est approuvée à 90 %,
seul 1% la rejette.
Vous êtes 82 % à posséder un micro-ordinateur lisant les DVD, 70 % un lecteur de
DVD et 64 % un lecteur de CD. Mais nous
savons que le taux d’équipement en micros
et lecteurs DVD augmente très vite.
Aux 8% qui préféreraient un CD tout simple : le CD mixte que nous joignons à ce
numéro est mixte.
Les partitions arrivent toujours en tête
de vos souhaits :
• Partitions en PDF, imprimables (80%)
• L’enregistrement des partitions présentées (66%)
Suivies des vidéos :
• Présentations d’instruments (71%)
• Vidéos d’interprètes (58%)
Les photos et gravures intéressent la moitié d’entre vous, et un gros tiers apprécierait des Coups de cœur de la rédaction
pour d’autres musiques que l’orgue.
Enquête
Lors de la décision de mettre de
donner le jour à Orgues Nouvelles,
les résultats de l’enquête – à laquelle
nombre d’entre vous ont répondu –
ont été déterminants.
Fin 2007, nous avons contacté
4200 personnes (dont 3300 organistes)
Près de 15 % ont répondu
(plus de 18% des organistes).
Un premier et réel encouragement.
Mais vous avez aussi enrichi vos
réponses de nombreux commentaires,
suggestions, ou adresses de personnes
qui pourraient être intéressées.
Beaucoup ont demandé à connaître
les résultats du sondage, et c’est tout
naturellement que nous les mettons à
votre disposition. Ci-contre une synthèse
et sur le site internet tous les chiffres
détaillés, avec des diagrammes.
Dans le N° 2 nous présenterons
un condensé de vos commentaires
(plus de 55 pages dactylographiées !)
Une revue autour de l’orgue vous paraît...
Le prix (la question clé !)
60 euros (ttc, port compris) pour
4 numéros de 52 pages avec 4 DVD.
3 personnes sur 4 trouvent ce prix
raisonnable. Et 1 sur 4 le trouve
cher. Très peu le trouvent dissuasif.
Le tarif Etudiant à 45 euros obtient un
résultat comparable : sur 10 personnes, plus de 7 trouvent le prix raisonnable et moins de 3 le trouvent cher.
Pensez-vous vous abonner
à Orgues Nouvelles ?
85 % des sondés pensent sérieusement s’abonner et 14 % hésitent.
O
...utiles et encourageants
Eté 2008 Orgues Nouvelles 49
Orgue mystère
Lecteur perspicace, dites-nous où se trouve cet orgue.
L’un d’entre vous, tiré au sort parmi les dix premières bonnes
réponses reçues par poste gagnera un abonnement d’un an
à Orgues Nouvelles pour la personne de son choix.
La réponse paraîtra dans le prochain numéro
et dès la fin août sur le site www.orgues-nouvelles.org
Comité d’honneur
Orgues Nouvelles s’honore du soutien de personnalités
musicales de premier plan, qui conforte notre ambitieux projet
de revue musicale avec l’Orgue pour fondamentale.
Marie-Claire Alain
Edith Canat de Chizy
compositeur, membre de l’Institut
Bernard Foccroulle
organiste, directeur du
Festival d’Aix-en-Provence
Henri Dutilleux
Marie-Louise Girod
organiste de l’Oratoire du Louvre
Gilbert Amy
compositeur
Pasteur Alain Joly
directeur du Centre culturel
des Billettes à Paris
compositeur
Philippe Beaussant
de l’Académie française
Jean-Pierre Leguay
organiste de Notre-Dame de Paris
Gilles Cantagrel
Gustav Leonhardt
musicologue
organiste et claveciniste
Christophe Coin
Jacques Taddei
violoncelliste, directeur de
l’Ensemble baroque de Limoges
membre de l’Institut,
organiste de Sainte-Clotilde à Paris
Orgues Nouvelles
gues
www.orgues-nouvelles.org
Manufacture d’Or
Yves Fo
ssaert
Revue trimestrielle
34 rue Paul-Bert - 69003 Lyon - Tél. (0)4 72 77 57 62 - Fax (0)4 72 61 17 64
Rédaction
Directeur de la rédaction Georges Guillard
[email protected]
Secrétariat de rédaction Alain Cartayrade
[email protected]
Production sonore / Site Internet Michel Trémoulhac [email protected]
Production graphique Roland Deleplace
[email protected]
Courrier des lecteurs et infos
[email protected]
Comité de rédaction
François Espinasse, Henri De Rohan-Csermak,
Jean-Michel Dieuaide, Rémy Fombon, Florence Leyssieux
Ont également participé à la rédaction de ce numéro
Régis Allard, Luc Antonini, Valéry Aubertin, Pierre Bardon, Michel Bouvard,
Yves Cabourdin, Jean-Robert Cain, Huguette Dreyfus, László Fassang,
François Fleischmann, Bernard Foccroulle, Rudolf Klemm, Pierre-Paul Lacas,
Eric Lebrun, Joseph Plug, Pierre Rochas, Marie-Lys Wilwert
Tous droits réservés. Toute reproduction même partielle est soumise à autorisation.
Direction - Administration - Publicité
Directeur Rémy Fombon
[email protected]
Abonnements Roméo Bingue
[email protected]
Prix de vente au numéro 20 euros.
Abonnement annuel France (4 numéros) 60 euros
Ce numéro comprend un “Cahier de musique” folioté de I à XVI et un CD mixte.
Ces éléments ne peuvent être vendus séparément.
N° de CPPAP en cours - ISBN 977-2-204-50059-4 - Dépôt légal à parution
Orgues Nouvelles est édité par les Editions Voix Nouvelles
Président du conseil d’administration et Directeur de la publication Paul Souchal
GIE au capital de 36 587,76 euros - RCS Lyon C 410 141 360 00017 - APE 221 E
Production Artimedia, Paris-Avignon
Imprimerie Leclerc - 163 rue de Menchecourt - 80100 Abbeville
www.orgues-fossaert.com
Plusieurs correspondants régionaux, par leurs informations et
réactions, nous permettent déjà de refléter avec authenticité la symphonie
des orgues en Europe. Pour les rejoindre : [email protected]
Le CD mixte et le magazine
sont le complément l’un de l’autre
et constituent un tout. Ils ne
peuvent être vendus séparement
•
1
Configuration minimum
Mode d’emploi
• Ordinateur PC (MS Windows XP ou ultérieur)
ou Mac (OS X)
• Lecteur de CD, hauts-parleurs
ou casque audio
• Logiciel de navigation internet
(MS Internet Explorer recommandé)
• Logiciel Acrobat Reader (PDF),
Adobe Flash Player
Insérer le CD mixte dans le lecteur.
Si la page d’accueil n’apparaît pas automatiquement au bout de quelques instants, ouvrir le
répertoire du CD et double-cliquer sur le fichier
“lancement.htm”.
Pour écouter la partie audio, vous pouvez aussi
utiliser ce CD mixte comme un CD audio
dans votre lecteur de CD habituel.
Friedrich Wilhelm Marpurg
01 Feste Provençale
Partie Cédérom
4:42
Verouchka Nikitine à l’orgue Kern de
Notre Dame des Blancs-Manteaux à Paris
Prise de son : David Chiarandini
Louis Archimbaud - Extraits du
Livre d’Orgue de Carpentras
02 Préludes (Cahier III)
5:18
03 Offertoires (Cahier III)
3:38
04 Elévation
2:17
05 Offertoire (Cahier I)
2:09
Marie-Bernadette Dufourcet-Hakim à l’orgue historique de l’église de Roquemaure
Archimbaud - Le Livre d'orgue de Carpentras
CD Organ 7011-2, avec l'autorisation de
M.-B. Dufourcet-Hakim et de Wolfram Adolph,
rédacteur en chef de la revue allemande Organ
(www.organ-journal.com).
Infos en Montre
Partitions
Feste Provençale
(F.W. Marpurg)
Quatorze pièces extraites du Livre
d’Orgue de Carpentras (L. Archimbaud)
Vers in G major (J. Blow)
Volontary in G (H. Purcell)
Pièce sans nom (X. Darasse)
Avec l'aimable autorisation de Geneviève Darasse
Les œuvres de J.-L. Etienne sont en cours d'édition à
La Sinfonie d'Orphée (www.lasinfoniedorphee.com).
Avec l’aimable autorisation du compositeur et de
son éditeur.
László Fassang
07 Wasser, improvisation
sur le thème de l’eau
3:36
László Fassang à l'orgue Mühleisen-Pecs,
Salle de Musique Nationale Bela Bartok du
Palais des Arts de Budapest (Hongrie)
Discographie sur le thème de la revue
Nationale 7 des Orgues
DOSSIERS
Saint-Maximin
Die Kunst der Orgelimprovisation vol. 5, avec
l'aimable autorisation de L. Fassang et de
Michaël Grüber, directeur de Organ Promotion,
Allemagne (www.organpromotion.org)
Valéry Aubertin 2e Sonate
08 Labyrinthe
4:34
09 Souterrain
5:21
Michel Bourcier à l'orgue Cavaillé-Coll de
l'église St-Antoine-des-Quinze-Vingts, Paris
Editions Triton (www.disques-triton.com/fr)
Avec l'aimable autorisation de V. Aubertin,
M. Bourcier et des Editions Triton.
François Couperin Messe des Paroisses
10 Offertoire sur les grands jeux 7:57
Pierre Bardon à l'orgue historique de la
Basilique du Couvent Royal de St-Maximin
Editions Syrius SCAM 51 parc de l'Argile 06370
Mouans-Sartoux. Avec l'aimable autorisation de
P. Bardon, Bernard Neveu et des Editions Syrius.
Avec l'aimable autorisation de M. Chapuis, Philippe
Klinge et Plenum Vox - www.plenumvox.com
u
s
FESTIVALS
Avignon,, Aix...
PARTITIONS
Marpurg,, Darasse,
Archimbaud....
Valéry Aubertin
ORGUES
S VIVANTES
Buda
Une
e enqu
pest,êtee
Cayeonna
passi
nne...nte
Orgues
Nouvelles
Voyages d’orgues
CD
inclus
Le nouvel orgue
Editorial
par Georges Guillard
N7 - D’Orange à Lorgues...
La route des Orgues
Malaucène, le joyau du Ventoux
Avignon - Divines Comédies
de Cayenne
3
4-5
6
7
par Luc Antononi
Saint-Maximin-la-Sainte-Baume
Le facteur parle
8 à 11
par Yves Cabourdin
Les ouvriers de la première heure
12
par Pierre-Paul Lacas
Au commencement était...
13
par Pierre Rochas
D’Angers à Saint-Maximin
14
par Pierre Bardon
L’Académie d’été, 40 ans déja
Nationale 7 - Discographie !
15
14
par Alain Cartayrade
1948-2008 Festival d’Aix-en-Provence 15
par Bernard Foccroule
Musique vivante
18
Cahier de musique I à XVI (19 à 34)
László Fassang à l'orgue
du Palais des Arts de Budapest
Europa / ECHO
35
Informations, disques, livres...
36-37
László Fassang / Budapest
38
Du côté de chez Bach
39
Michel Bouvard répond
au Questionnaire de Proust
40
Eternités : anniversaires, départs
41
Hommages : Bonfils, Legrand
42
Eveille-toi, orgue..
43
Biographie et activités de László Fassang
Photos et composition du nouvel orgue
Mühleisen-Pecs de la Salle de Musique
Nationale Bela Bartok du Palais des Arts
de Budapest (Hongrie)
Extrait sonore
Guyane
Le centre de formation Zipoli
Un nouvel orgue à Cayenne
Travail de la solitude
Témoignage de P.P. Lacas (texte intégral)
Photo grand format du buffet
Photos de la restauration
Extrait sonore
Valéry Aubertin
Compositeur pour l'orgue
Biographie et catalogue de ses œuvres
Présentation des deux Livres d'orgue
par Eric Lebrun
Extrait sonore
par François Fleischmann
44
45
46
par Valéry Aubertin
Bientôt dans le N°2 (fin septembre 2008)
Les anniversaires “officiels” sont souvent des
cérémonies mortifères et inutiles. 2008 est
cependant prétexte à honorer un musicien
encore trop méconnu – sauf des organistes !
Alexandre-Pierre-François Boëly mérite
donc un hommage appuyé au pianiste au
chambriste, au prophète obstiné de J.S. Bach...
ORGANISTES
& MUSICIENS EN EUROPE
VOIX
X HUMAINE
Nouvelles
Texte interactif, photos
et hyperliens divers
O
rgues
No veellle
SSt-Ma
t-Maxximin
imin
n
ett la
a N7
dess orgues
Orgues
Vidéo Michel Chapuis
improvise dans divers styles...
- Improvisation d'un prélude et fugue
dans le style baroque germanique
(XVIIIe s.) sur l'orgue Aubertin de
l'église Saint-Louis-en-l'Isle à Paris
- Improvisation sur une chanson basque,
dans le style symphonique (XIXe s.)
sur l'orgue Cavaillé-Coll de l’abbatiale
Saint-Ouen à Rouen
Jean-Luc Etienne
06 Bataille
3:47
à l'orgue de l’église de Meneses de
Campos, Castille y Leon (Espagne)
Magazine
N°1
No 1
Eté 2008
Trimestriel
Juin 2008
20 € TTC
CD compris
Ne peuvent
être vendus
séparément.
Orgues Nouvelles s’est réservée les communications d’éminentes personnalités :
Brigitte François-Sappey, Eric Lebrun...
Le lecteur trouvera naturellement les rubriques habituelles, des musiques nouvelles, et
bien d’autres choses pour nourrir une rentrée studieuse. Bon et bel été, en attendant.
Les deux Livres d’orgues
48
par Eric Lebrun
Les résultats de l’enquête
Orgue mystère
49
50
O
Pistes audio
Sommaires
O
Sur une chaîne hi-fi ou lecteur CD,
seules les pistes audio sont lisibles.
Sur PC ou Mac, les données textes,
images, sons et vidéos sont accessibles.
Orgues Nouvelles
CD mixte N°1
Eté 2008 Orgues Nouvelles 51