ON1 pr site.qxd
Transcription
ON1 pr site.qxd
Orgues Nouvelles O 1 s e u r g O No velle ORGANISTES & MUSICIENS EN EUROPE No 1 Eté 2008 Trimestriel Juin 2008 20 € TTC CD compris Ne peuvent être vendus séparément. u s St-Maximin et la N 7 des orgues FESTIVALS Avignon, Aix... PARTITIONS Marpurg, Darasse, Archimbaud... VOIX HUMAINE Valéry Aubertin ORGUES VIVANTES Voyages d’orgues Budapest, Cayenne... ISBN9977-2-204-50059-4 772204 500594 • Orgues Nouvelles CD mixte inclus Le nouvel orgue de Cayenne Orgues No velle u s Mais surtout, pour honorer notre sous-titre (Organistes & musiciens en Europe), nous ne voulons plus refermer sur nos lecteurs les portes du ghetto organistique. Nous aspirons – et vous aussi d’après vos courriers encourageants – à tendre la main à nos frères musiciens à travers la muraille de verre, subtilement insonorisée, qui nous isole. Nous ne sommes - et ne voulons être - ni une « revue d’orgue », ni une revue discographique, ni un magazine liturgique, car derrière chacune de ces acceptions, la plupart de nos lecteurs peuvent mettre un titre fort honorable. Une redondance ne s’impose pas. Nous nous condamnons à susciter la curiosité, à nourrir la réflexion sur le devenir, non point seulement de l’orgue, mais de la musique qui est notre être, à « déranger » peut-être, et surtout à faire vivre et circuler cette musique. Les grands conservatoires européens attirent des musiciens du monde entier. L’unique ambition d’Orgues Nouvelles – nous contestera-t-on encore ce titre ? – est de favoriser l’insertion de ces jeunes artistes : ils sont nos enfants, VOS enfants, aussi. Par votre abonnement, nous demandons à nos lecteurs de payer notre travail et notre indépendance. Nous sommes convaincus que cela n’a pas de prix – en notre temps de “presse” gratuite distribuée à tous vents, et d’Internet, forban faussement fraternel des ondes. Avec un peu de retard, bonne fête à tous les musiciens Tout compte fait, ceci était l’éditorial n° 1. GEORGES GUILLARD Sommaires (magazine et CD mixte) en avant-dernière page Eté 2008 Orgues Nouvelles O Ceci n’est pas un éditorial. Plutôt un mode d’emploi pour livrer quelques clefs d’Orgues Nouvelles. Tout d’abord un immense merci à tous nos abonnés de la première heure. Leur confiance nous touche, tout en multipliant nos insomnies... Par exemple, mettrons-nous en valeur une région ? Toutes les autres régions françaises (et européennes !) crieront à l’injustice flagrante. Certes ! Mais nous n’avons que 52 pages ! Patience ! La région dont vous êtes légitimement fier sera prochainement aussi notre objectif. 3 D’Orange à Lorgues, Nationale 7 En route ! Invitation au Voyage Cet été, nous vous invitons à lever l’ancre, à décoller du fauteuil moelleux et attacahant siglé Microsoft-Google-eBay. Et quitte à fâcher toutes les routes nationales de France, il faut bien dire que la route des vacances, c’est la Nationale 7 ...en tout cas depuis 1955 lorsque Charles Trenet chantait : Montélimar Valréas Vaison Beaumont Malaucène Caromb Caumont De toutes les routes de France d'Europe Celle que j’préfère est celle qui conduit En auto ou en auto-stop Vers les rivages du Midi. Et lorsqu’à partir de Valence, porte du Midi, cette route Qui fait d’Paris un p’tit faubourg d’Valence déroule un chapelet d’orgues à damner un sacristain, il importe d’abandonner l’autoroute du Soleil – dont le soleil émerge parfois d’une marée de capots ou d’un nuage de gaz d’échappements. D’ailleurs, on est prisonnier d’une autoroute, alors que l’on s’échappe aisément d’une nationale pour une “échappée belle” qui permet de butiner à droite et à gauche. Hop ! une sortie en douce à Montélimar et c’est déjà la Provence. Ah ! certes, la moyenne-chrono tombera, gîte et couvert auront le charme angoissant de l’imprévu (mais avec M. Michelin, Mme Mobile et Tonton GPS, il y a peu de chances de mourir de faim ou de soif en Provence). Les enfants pleurnichards ? C’est quand qu’on arriiiive ? Lestez-les de nougat à Montélimar, de calissons à Aix, de melons (bio) et de berlingots à Carpentras, de tartarinades à Tarascon et s’ils ont encore un petit creux, racontez-leur l’histoire de ce Parisien qui, conduisant en 1947 pour la première fois sa petite Lourmarin famille Cucuron dans Bouc-Bel-Air 4 • Orgues Nouvelles Eté 2008 le Midi, au volant de sa 4 CV s’arrêta maintes fois, de plus en plus agacé, dans les garages de la N7 pour signaler aux mécaniciens un bruit aussi suspect que strident, depuis Montélimar justement. Quand ayant soudain éteint le moteur lors d’un arrêt impromptu, le bruit persista, s’amplifia et s’avéra être celui... des cigales, évidemment estrangères à la région parisienne ! Alors, en route sur la Nationale 7 ? En traction avant 15 CV, pour la classe, à la rigueur en MG décapotable, cheveux au vent et conduite pieds nus (Bonjour, Françoise !) car Le ciel d'été Remplit nos cœurs de sa lucidité Chasse les aigreurs et les acidités Qui font l’malheur des grandes cités. Et quand la chaleur s’appesantira, il suffit d’appuyer sur la pédale marquée Frein devant une église, belle, fraîche et calme. Entrez, avancez sans vous retourner jusqu’au centre, retournez-vous... Il est là, il vous attendait, le plus souvent muet car ses servants sont rares pour des raisons tant écclésiastiques que socio-économiques. Mais qui sait ? avec un peu de chance, quelques sons flûtés en tomberont peut-être et de toutes façons, il vous en imposera par son architecture élégante. Et aucun CD, aucun DVD ne vous feront jamais passer du soleil crissant de cigales à la pénombre fraîche et silencieuse, des parfums entêtants à l’odeur des cierges ou de l’encaustique. Et en sortant, quel choc éblouissant de tomber sur le Ventoux, la Sainte-Victoire, la Sainte-Baume ou le Luberon ! Oui décidément On est heureux Nationale 7. G.G. , la route des orgues... Et pour quelques kilomètres de plus… A droite en descendant ROQUEMAURE Collégiale Saint-Jean Frères Julien, 1690, 13/II/P Titulaire P. Fédérici SAINT-RÉMY-DE-PROVENCE Collégiale P. Quoirin 1983, 62/III/P Titulaire J.-P. Lecaudey EYGUIÈRES Eglise T. L. Borme XVIIIe s. , 25/III/P (rest. P. Quoirin, 2007) ROQUEVAIRE Eglise Saint-Vincent D. Birouste 1997, 72/V/P Titulaire J. Garnier A gauche en descendant Le Ventoux et son collier de perles BEAUMES-DE-VENISE Eglise Goll 1845, 11/I/P (rest. A. Sals) MALAUCÈNE Eglise Article page 6 Boisselin 1712, 11/I/P (rest. A. Sals) VAISON-LA-ROMAINE Ancienne cathédrale N.-D. de Nazareth Ahrend 2007, 20/II/P - Titulaire Cl. Poletti BEAUMONT-DU-VENTOUX Eglise Positif italien d’Alain Sals (1973)*, 8 jeux dont 7 jeux de ripieno et 1 flûte de 4 CAROMB Eglise P. Galeran 1701, 10/I/P (rest. A. Sals) L’ISLE-SUR-LA-SORGUE Eglise Mentasti 1827, 16/II/P (rest. A. Sals) CARPENTRAS Ancienne cathédrale Saint-Siffrein Daublaine-Callinet, XIXe s., 29/II/P, et orgue neuf de P.Quoirin 1973, 16/II/P Titulaire Jacques Rey LORGUES... on connaît déjà, grâce au N° de lancement d’Orgues Nouvelles, et tant d’autres… VALREAS Moitessier XIXe s. PERNES-LES-FONTAINES Gibert 1771 APT Royer 1661 LOURMARIN Zeiger 1844 CUCURON Duges 1876 PERTUIS Marchand 1601 *Propriété de l’association Musique Sacrée en Avignon Bourdon... La mythique Nationale 7 (994 km, c’est elle qui a inspiré le Jeu des 1000 bornes) est en train de disparaître... ou plutôt “on” la saucisonne et “on” la déclasse et “on” change les noms des tronçons. Ainsi, et dans la seule traversée de la Provence, elle reste N7 de Montélimar à Orange, devient D907 jusqu’à Avignon où elle retrouve son nom de N7. Dans les Bouches-du-Rhône, c’est la D7N. Dans le Var : D N7 et jusqu’à la frontière italienne : D6007 ! Tout ça pour des questions administratives de financement. Ca dépasse les bornes (et au-delà des bornes y a plus d’limites), ça me f... le bourdon ! R.D. L’association Mémoire de la Nationale 7 (Chemin des Petites Combes 84420 Piolenc Tél/fax +33(0)4 90 29 61 16) veut ouvrir un Musée, mais peine à trouver un local et un financement... Pour les orgues, voir aussi la discographie “N7” établie par Alain Cartayrade (p. 18) et les ouvrages suivants : • Les Isnard, J.R. Cain, R. Martin et J.M. Sanchez, Édisud 1991 (épuisé mais disponible au Bureau des orgues de Marseille). • L’Orgue de Saint-Maximin (avec inventaire de Pierre Chéron) 1991 • L’Orgue dans la Ville, J.R. Cain et R. Martin), Éd. Parenthèses, 2004 Merci à nos correspondants régionaux : Luc Antonini (Avignon), Jean-Robert Cain (Roquevaire) et Pierre Bardon (St-Maximin) Eté 2008 Orgues Nouvelles O L’échappée belle... AVIGNON Article page 7 Métropole N.-D. des Doms - Piantanida 1817-1819 (“orgue doré”), 26/I/P, (rest. Enrico Mascioni 2005) Titulaire Lucienne Antonini - Orgue de chœur Cavaillé Coll Mutin de 1905, 12/II/P Eglise Saint-Agricol Baker-Verschneider 1862, 29/III/P Titulaire Luc Antonini Eglise Saint-Didier Mader 1890, 32/III/P Titulaire Arnaud Bahuaud Eglise Saint-Symphorien-les-Carmes Vincent Cavaillé-Coll 1868 40/III/Ped Titulaire Frédéric Barrot Eglise Saint-Pierre Th. Puget 1862, 37/III/P Titulaire Frédéric Barrot Temple Saint-Martial P. Quoirin 1986, 28/III Titulaire Jean-Marie Puli Chapelle Saint-Louis Positif Napolitain XVIIIe s.*, ripieno sur un clavier (rest. P. Quoirin) CAUMONT-SUR-DURANCE Eglise Orgue Grenzing-Saby, 1995 LAMBESC Eglise J. Isnard 1790, 24/III/P AIX-EN-PROVENCE Eglise de la Madeleine Isnard et Moitessier, 42/III/P Titulaire Bernard Gély Cathédrale Saint-Sauveur Ducroquet 1854, 38/III/P, buffet classé Titulaire Chantal de Zeeuw Eglise du Saint-Esprit Moitessier 1850, 17/III/P Eglise Saint-Jean-de-Malte D.Kern, 21/II/P BOUC-BEL-AIR Eglise Saint-André J. Daldosso 2006, 16/II/P SAINT-MAXIMIN Voir dossier pp. 8 à 15 BRIGNOLES Saint-Sauveur Daublaine-Callinet 1843, 22/II/P 5 De Pétrarque à Betsy Jolas Le joyau du Ventoux PHOTO J. AUBRY Malaucène Un joyau vivant ! Chaque année, le lieu est investi par Musique Sacrée en Avignon dans le cadre du Festival d’Avignon (depuis juillet 1967), par la Semaine d’Orgue du Vaucluse créée dans les années 1980 par l’Abbé Georges Durand, soit enfin par Orgue en Avignon avec sa Route des Orgues annuelle. Cette année – centenaire Messiaen oblige ! – de nombreuses manifestations sont prévues (détail des infos sur le CD). Citons deux ascensions du Ventoux, l’une présentant en particulier un travail sur les appeaux, Drôles d’Oiseaux, réalisé par des enfants des écoles primaires du département, l’autre organisant une montée de nuit, la veille de l’audition à Avignon de l’œuvre monumentale de Messiaen pour piano, cor et orchestre : Des Canyons aux Etoiles. Peut-on imaginer la joie de Messiaen d’entendre son Appel interstellaire pour cor solo au sommet du Ventoux au lever du soleil... Dans les pas de Pétrarque Au printemps 2004, pour le 7e centenaire de la naissance du poète, Orgue en Avignon, au cours de sa Route des Orgues en Vaucluse organisa au départ de l’église de Malaucène, à l’initiative de Lucienne Antonini, une montée au Ventoux avec des concerts itinérants sur les chemins de Pétrarque se concluant, au sommet, avec la Symphonie inachevée de Schubert interprétée en plein air. Pétrarque ne pouvait se douter que son œuvre deviendrait une source d’inspiration pour Franz Liszt et... Betsy Jolas dont on donna ce jour-là le motet IV Ventosum vocant pour soprano, flûte, clarinette, harpe, violon et violoncelle d’après la lettre de Pétrarque contant son ascension du Ventoux. Malaucène... et Luc Antonini O Crédit 6 Orgues Nouvelles Eté 2008 Une fondamentale romane A 40 km au nord d’Avignon, Malaucène, capitale du Ventoux, s’écrivait à l’époque carolingienne Malaucena ce qui signifie argile, safre ou mauvais sable. Lors de l’installation du premier pape en Avignon en 1309, Malaucène – plus précisément le monastère du Groseau – devint la résidence d’été du souverain pontife. La chapelle romane, dernier vestige de ce monastère, se situe à quelques kilomètres en direction du mont Ventoux, à proximité de la source du même nom qui vient s’abandonner dans un vallon verdoyant. Clément V fit donc ériger l’église forteresse de Malaucène au début du XIVe siècle. De style romano-gothique, elle fut légèrement modifiée au XVIIIe siècle, notamment l’abside en 1714. En 1336, Pétrarque le grand poète florentin qui résidait à Avignon, fit la montée du Ventoux à partir de Malaucène, où il passera trois nuits (voir encadré). Le joyau de Malaucène : son orgue En 1637, Jean-Jacques Posalgues, religieux augustin de Pernes (Vaucluse) construit un orgue pour Malaucène. Il n’en reste qu’une grille de sommier qui sert de plancher dans l’orgue actuel. En 1712, Charles Boisselin construit un orgue entièrement neuf. Il semble que le sommier actuel soit celui de Boisselin. En 1784, Joseph Isnard, neveu du frère dominicain Jean-Esprit Isnard qui construisit l’orgue de Saint-Maximin du Var, vient travailler à Malaucène. Il touche pour son travail la somme de 240 livres, ce qui indique qu’il a dû conserver beaucoup de l’ancien matériel de Boisselin, car un orgue neuf de cette importance atteignait à cette époque le prix d’environ 1000 livres. Le doreur de ce magnifique buffet fut Lenos de Carpentras. En 1841, un dénommé Payan, facteur de piano et d’orgue à Avignon, le restaura. Il ajouta un sommier de pédale sur lequel il installa 13 notes de flûte de 8’. Il repoussa le larigot en flageolet de deux pieds (réparer le larigot, le faire courir d’une quinte ou 7 tuyaux qui seront ajou- tés dans les basses afin de le faire parler en flageolet à l’unisson de la doublette.) Il remplaça la tierce par une flûte de 4’. Dans sa restauration, Payan respecta scrupuleusement l’harmonie d’origine. Le devis de Payan, très bien conservé, a été retrouvé à la cure de Malaucène lors des recherches entreprises avant la restauration de 1965. L’instrument subit ensuite l’épreuve du temps, avec des modifications de détail. La restauration de 1965 En 1965, le facteur Alain Sals, entreprit une restauration complète. Toute la tuyauterie fut soigneusement revue ainsi que la mécanique. Un clavier neuf en ébène avec dièses en ivoire fut refait à la taille du clavier primitif afin de redonner son aplomb à la mécanique et favoriser ainsi la précision du toucher. Les deux anciens soufflets cunéiformes furent remis en service, retrouvant ainsi la pression d’origine. Le flageolet à été remis en larigot, mais compte tenu de leur beauté, l’on a conservé la flûte de 4’ du manuel et la flûte de 8’ à la pédale Dans les années 1980, Alain Sals réalisa un tempérament inégal plus marqué, plus proche du tempérament primitif et accentuant ainsi l’authenticité. L’orgue de Malaucène, pure merveille baroque, est un des plus beaux témoignages (avec ceux de Cucuron et de Roquemaure) du style singulier de la facture d’orgue provençale – mélange savant et subtil des l’influence italienne et française. LUC ANTONINI COMPOSITION DE L’INSTRUMENT Montre 8, Bourdon 8, Prestant 4, Doublette 2, Fourniture 3 rangs, Cymbale 2 rangs, Nazard (basse et dessus), Flûte 4 (basse et dessus), Larigot (basse et dessus), Trompette 8 (basse et dessus), Cornet 5 rangs (dessus) Clavier manuel de 48 touches sans le premier do dièse. Pédalier à la française de 18 touches en tirasse avec les 13 premières notes de la flûte de 8. PHOTOS DE CETTE DOUBLE PAGE : ASS. ORGUES EN AVIGNON Grands Chœurs La capitale estivale du théâtre sait aussi jouer sur le clavier d’écho et y associer l’orgue. La Divine Comédie trouve sa place sur les planches… et dans les tribunes ! Partenaire du Festival depuis 1967 sur la volonté initiale de Jean Vilar, Musique Sacrée en Avignon propose un cycle de concerts d’orgue valorisant les instruments historiques d’Avignon et de sa région. La prestigieuse Métropole Notre-Damedes-Doms d’Avignon présente à un large public son orgue doré italien restauré. N’y a-t-on pas entendu en 2007 un concert exceptionnel de cornet à bouquin et orgue avec Jean Tubéry, cornetto et à l’orgue, Bernard Foccroulle ! Esprit de création Fidèle à l’esprit du Festival, les Cycles de Musiques Sacrées présentent régulièrement des “créations”. L’orgue n’est pas le témoin décoratif… et muet. En 2005, trois œuvres ont été “créées” : Spiegel de Bernard Foccroulle, la Missa Nuova de Luc Antonini et le Cantique des Cantiques de Pierre Guiral. En 2006 le concert Pas de deux égale six pour quintette à vent en forme d'orgue et orgue en fugue avec le Concert impromptu où le quintette à vent et l'organiste s'écoutent, se disjoignent pour un hommage particulier aux figures qui peuplent les créations de Josef Nadj : silence, immobilité, mouvement... musiques. En 2007, le concert L'éloge de la grâce a permis de rapprocher Frédéric Fisbach, artiste associé et Gérard Pesson, musicien, à travers une sélection de textes lus, choisis par Frédéric Fisbach et l'œuvre intimiste de Gérard Pesson. Dédié au théâtre, le Festival d’Avignon s’est ouvert aux autres arts de musiques sacrées et a inscrit à son programme des concerts de musique sacrée pour ensembles instrumentaux ou vocaux. Cette année, il s’agit d’œuvres a capella du Moyen Âge à nos jours interprétées à Avignon, Roquemaure, Caumont-surDurance et Malaucène, par des chœurs vocaux régionaux et européens. En partenariat avec le Festival des Chœurs Lauréats de Vaison-la-Romaine, des ensembles de nombreux pays ont ainsi pu se produire : Chœurs d’enfants de Sibérie (2004), de Pologne (2005), chœur de chambre Eight Voices (2007)... a capella ou accompagnées à l’orgue. Divine Comédie Les autres concerts se veulent en harmonie avec la programmation théâtrale du Festival. La Divine Comédie de Dante trouve cette année un écho particulier dans plusieurs concerts. Le concert d’improvisation (orgue, instruments d’orient et du monde médiéval, dans le cadre des Rencontres européennes des festivals d’Aix et d’Avignon sur le dialogue interculturel) fait appel à des comédiens qui liront des extraits de la Divine Comédie. L’Ensemble Organum, créateur de la musique d’Ordet de Kaj Munk mis en scène par Arthur Nauzyciel, propose des polyphonies romanes des XIe et XIIe siècles autour du thème de L’Incarnation du Verbe : ces premières œuvres de notre occident médiéval, contemporaines de l’arrivée des Papes en Avignon ainsi que de l’action qui inspira Dante pour écrire son œuvre, constituent un des plus grands trésors de musique sacrée que possède notre civilisation occidentale. Le contenu du concert plain-chant grégorien, soprano et orgue proposé par Luigi-Ferdinando Tagliavini, est lui aussi directement inspiré par la Divine Comédie (“Quando a cantar con organi si stea... Lorsqu’on chantait avec les orgues...” - Dante, La Divine Comédie, Le Purgatoire, chant IX, versets 139-145) puisqu’il propose des œuvres pour orgue, soprano et orgue, chœur grégorien et orgue, de Frescobaldi à Verdi directement inspirées par la Divine Comédie. La projection du film muet italien Inferno de Francesco Bertolini, Giuseppe de Liguoro et Adolfo Padovan (1911) d’après L’Enfer de Dante, sera accompagné à l’orgue par Thierry Escaich. Son improvisation nous rapprochera d’une vision expressionniste de la Divine Comédie. L.A. Programme détaillé sur www.musique-sacree-en-avignon.org En Avignon L’orgue doré de N.D.-des-Doms Lucienne Antonini O ... et Divines Comédies Eté 2008 Orgues Nouvelles 7 Saint-Maximin La Sainte-Baume Alors que j’étais sur le chantier d’un petit orgue d’étude, j’appris que mon entreprise était choisie pour effectuer les travaux de restauration de l’orgue Isnard de la Basilique de Saint-Maximin. En raccrochant le téléphone, je me dis que cette nouvelle pouvait faire grand bruit dans le monde de l’orgue ! Je ne fus pas déçu. Le tumulte se calma le jour où, à l'issue d’une houleuse réunion dans la salle du conseil de la Mairie, Michel Chapuis me tendit la main. Dès lors les portes s’ouvrirent, y compris celles de la tribune de Saint-Maximin, et nous pûmes commencer à travailler. YVES CABOURDIN, facteur d’orgue 8 Orgues Nouvelles Eté 2008 Yves Cabourdin Le facteur parle GRAND MERCI À YVES CABOURDIN POUR LES PHOTOS DES PAGES 8 À 11 Préliminaires Une commission devait surveiller nos travaux : outre Michel Chapuis figuraient, entre autres, Georges Lhôte et Pierre Chéron. Le cahier des charges était succinct : nous devions restaurer le sommier de Positif, remplacer les soufflets à tables parallèles de Mader et remplacer les claviers à bascule que Mader avait installé au XIXe siècle. Nous avons commencé par démonter les claviers de Mader, sans démonter quoi que ce soit d’autre, car nous voulions retrouver le point d’acLégende Crédit croche d’origine de la mécanique d’Isnard. Je me souviens de l'enthousiasme de Michel Chapuis lorsqu’il joua les claviers suspendus que nous avions installés provisoirement en les raccordant aux vergettes des sommiers de Grand Orgue et de Raisonnance. Il est vrai que l’instrument sonnait véritablement différemment sans que nous ayons touché à quoi que ce soit au niveau sonore. Nous avions pu de surcroît, faire la démonstration que notre solution du tracé mécanique était sans doute la plus proche de ce qu’Isnard avait dû lui même mettre en œuvre. Cette solution n’avait rien de révolutionnaire, mais elle tombait sous le sens ; elle donnait le “meilleur bras de levier” que décrit Dom Bédos. Je pus aussi faire la démonstration que nous devions aller au-delà des travaux qui nous étaient demandés. En effet, une des soupapes fermait mal (la peau d’origine était tannée par l’usure des ans) et nous avons dû la repeausser. Du coup, le ressort qui la refermait put être affaibli à l’équilibre et le toucher était tellement différent sur cette note qu’on nous autorisa à repeausser les soupapes et à (suite p.10) restaurer les sommiers. Eté 2008 Orgues Nouvelles 9 Saint-Maximin La Sainte-Baume Le buffet Entretemps, la ville de Saint-Maximin et les services des Monuments historiques entreprirent de restaurer la voûte au-dessus de l’instrument et le buffet fut entièrement échafaudé, nous permettant d’ausculter le buffet de l’extérieur : il était recouvert d’une solution de colophane dissoute dans de l’alcool, ce qui était courant pour l’époque. Mais surtout, le buffet semblait avoir été modifié de manière importante lors de sa construction dans sa partie haute. Pierre Chéron qui avait déjà œuvré pour son renforcement et sa stabilité, nous indiqua que d’après lui, Isnard aurait construit un buffet de 8’ (comme le buffet de Saint-Cannat à Marseille), puis, que se ravisant en voyant l’aspect étriqué de cette structure dans la nef de Saint-Maximin, il l’agrandit pour en faire le double 16’ que l’on connaît aujourd’hui. Ce faisant, il l’alourdit considérablement sans augmenter les sections de bois à sa disposition. 200 ans plus tard, le buffet avait fléchi, d’autant plus que les scellements d’origine, desséchés, ne tenaient plus le fond des traverses. Il devenait urgent de remettre tout ceci d’aplomb : les tuyaux de la montre de 16’ n’avaient plus de retenue que les décors derrière lesquels ils étaient disposés ! On nous confia aussi la restauration du buffet. Les tendeurs placés par Pierre Chéron pour soutenir les chapes des tuyaux de façade des montres de 16’ furent utilisés pour stabiliser les chapiteaux des grandes tourelles, car ces derniers supportaient les deux lourdes statues de sainte Cécile et du roi David (chacune sculptée dans un tronc d’aulne de 2,10 m de haut). Le toit du buffet, vermoulu, fut remplacé, car les sciures tombaient directement dans les corps des jeux d’anches. A l’exception des plus hauts poteaux en pin, le buffet, est construit en aulne, une variété de peuplier, aussi appelé “noyer du pauvre” pour sa couleur et sa structure . 10 Orgues Nouvelles Eté 2008 La mécanique Un important travail commandé dès la première heure, fut le remplacement des postages et des machines pneumatiques installées par P. Chéron. Nous avons construit des mètres et des mètres de postages, pour alimenter les 65 tuyaux de la façade du grand buffet (ceux du Positif étaient tous d’origine), mais aussi les tuyaux en bois des bourdon 16’ et 8’4’ et les tuyaux en bois des flûtes 16’, 8’ et 4’ de la Raisonnance. Nous avons utilisé un kilomètre de tube en étain, que nous avons titré à 40% pour éviter l’écrasement ou l’oxidation. Entretemps les claviers neufs réalisés en copie furent installés et raccordés aux vergettes d’Isnard, rallongées pour la circonstance. Nous fûmes assez surpris de découvrir Yves Cabourdin facteur d'orgues Chemin des Riaux 83570 Carcés Tèl. 04 94 59 96 69 06 73 00 69 63 [email protected] www.nanou.com.au/mporgues/ l’abrégé de Positif d’origine, posé sur des missels sous l’estrade ! Il nous suffit de remettre les bras à leurs place, face aux mortaises qu’Isnard avait percées, pour retrouver l’exact aplomb de cette pièce. C’était un élément important du puzzle en quatre dimensions du plan de la mécanique. C’est d’ailleurs mon père qui a reconstitué les étiquettes de tirage des jeux d’après celles qui étaient conservées. Les cotes des soufflets cunéiformes étaient tracées sur la fresque qui couvre le fond de l’orgue, ainsi que les bras de leviers aboutissant au chevet de l’escalier vers l’étage des tuyaux du grand-orgue. Les discussions furent âpres pour décider de revenir au pédalier d’Isnard dont la tessiture était évidente : 23 notes (sans premier C# évidement) ou d’opter pour un pédalier plus étendu de 31 notes... Nous avons alors proposé une mécanique à double contretouches permettant d’accueillir les deux pédaliers. La tuyauterie Les travaux de restauration de la voûte étant terminés, nous pûmes commencer à remonter la tuyauterie. Je commençais à mettre sur le sommier le bourdon du Positif. Un des deux tuyaux donnés manquants dans l’inventaire de Pierre Chéron, à savoir le 2e mi bémol de ce jeu, fut retrouvé, un peu cabossé, sous l’escalier menant à la tuyauterie du grand-orgue. Le second manquant, le 4e ré du clairon de Raisonnance, ne fut pas retrouvé. Pierre Chéron vint chaque jour que dura la remise en place des tuyaux ; il m’épaula, m’autorisant à ôter les plaquettes qu’il avait mises pour baisser les bouches de certains tuyaux, permettant ainsi de retrouver l’embouchage d’origine. Ce fut une collaboration dont je continue à apprécier aujourd’hui encore les fruits. Le souci que j’avais de retrouver sans concessions le timbre des tuyaux d’Isnard, nous a parfois opposés, mais jamais au détriment de l’instrument. Le tempérament Vint l’épineux sujet du tempérament, les discussions âpres se muèrent en batailles rangées ! Avant que de mettre quiconque dans le “comma”, je sollicitais l’arbitrage de la Commission de la 5e section. Je n’en menais pas large ! Là aussi, un homme me fut d’un grand secours. Le Dr Albert Rabert me donna les clés et les manières de calculer et d’établir un tempérament. Je pus avec lui, établir comment Isnard avait pu accorder l’orgue de Saint-Maximin. Nous partîmes donc – et c’était aussi l’avis de P. Chéron – du tempérament décrit par Rameau. En le calculant dans un tableur, je pus mettre en évidence quelques ressemblances et concordances avec les diagrammes des longueurs des tuyaux de l’orgue Isnard : ce qui a fini de convaincre la Commission. Mon but n’était pas de vaincre, mais de donner à l’harmonie de Saint-Maximin, par le biais de ce tempérament , une “physionomie sonore” sans doute plus proche de la réalité, et plus intéressante au point de vue musical. L’orgue fut inauguré un soir de septembre 1991. Alors que la basilique était comble, une panne électrique plongea les auditeurs dans le noir. Je me mis à pomper sur les cunéiformes et Michel Chapuis put continuer son concert, évitant sans doute une panique générale, car personne n‘y voyait plus rien ! Certains auditeurs m’ont affirmé, à l’issue du concert, que l’instrument sonnait différemment qu’avec la soufflerie électrique. La perception auditive était elle différente dans le noir et alors que l’assemblée était moins bruissante, un peu inquiète de la situation ? Y.C. Eté 2008 Orgues Nouvelles 11 Saint-Maximin La Sainte-Baume Ils ont contribué au sauvetage et à la renaissance de Saint-Maximin. Orgues Nouvelles leur donne la parole. Pierre-Paul Lacas évoque ces ouvriers de la première heure, et Pierre Rochas se souvient d’un combat épique et d’une aventure exaltante. La Basilique Sainte-Marie-Madeleine est le plus grand édifice gothique de Provence. Sa construction, décidée par Charles II d'Anjou, debute en 1295, durera trois siècles. Charles II choisit un architecte français spécialisé dans l'art gothique : Maître Pierre. Au début du XVIe siècle, les travaux s’arrêtent... la Basilique reste inachevée, le portail principal est manquant et le clocher n'a jamais été édifié. La Basilique comprend une abside et deux absidioles, une grande nef et 16 chapelles. 73 mètres par 37, haute de 26 mètres, ses dimensions sont supérieures aux habituelles églises de la région. O Entre tradition et légende... Il y a 2000 ans que le mystère de Marie-Madeleine subsiste, mais la tradition perdure inlassablement. Depuis 1279, tous les 22 juillet, les habitants de Saint Maximin fêtent leur sainte Photos Yves Cabourdin et www.st-maximin.fr patronne. 12 Orgues Nouvelles Eté 2008 Les ouvriers de la première Le Père Arbus, Pierre Chéron Arrivé à Saint-Maximin à l’automne 1952, – j’avais dix-neuf ans –, grâce à l’amabilité de Louis Guis, l’organiste paroissial, je pouvais jouer à la basilique. L’orgue était mal en point : un bon tiers des jeux était à peu près injouable. Mais je fus rapidement sous le charme des chamades ou du Cornet d’écho ! Le Père Arbus, professeur de droit canon au couvent d’étude dominicain, possédait bien des documents concernant l’histoire de cet orgue dominicain, que lui avait transmis le Père Sayou, ami de Widor. Je pus y avoir accès et en recopier certains. Convaincu de la nécessité de faire fonctionner convenablement cet orgue, le Père Arbus se dépensa alors sans compter à son service. Il fonda un Comité pour la restauration de l’orgue dont il assura secrétariat et direction, jusqu’à sa mort, le 2 juillet 1959. Il monta à Paris, rencontra Norbert Dufourcq, l’incontournable personnalité chargée des orgues historiques qui vint à Saint-Maximin et proposa à Pierre Chéron, à titre tout provisoire, de s’occuper de l’instrument, et d’abord de rendre possible un récital d’André Marchal (juillet 1954). C’est à Pierre Chéron que l’on doit d’abord et essentiellement le sauvetage de Saint-Maximin ; on ne le répètera jamais assez. Pendant près de 40 ans, il a étudié, soigné et ranimé cet orgue. André Marchal J’étais à ses côtés, lorsque André Marchal, l’organiste de Saint-Eustache à Paris, arriva à la tribune. Il explora la console, éprouva la dureté des claviers, puis grava en Braille sur un carton à perforer le nom des registres et leur emplacement; très peu de temps après, il registrait sans faute et sans aide aucune. Il riait de plaisir en découvrant la forte Voix humaine, cette “grosse biquette” (sic) et il se prit d’amour pour cet instrument au point de revenir fidèlement six années de suite. Après quoi, il décida de lui-même de céder la place aux jeunes. –Pourtant, suivant en cela les théories esthétiques de son ami Dufourcq, il n’aimait guère les 16’ et les 32’ de résultantes dans le plein-jeu, préférant les registrations néo-classiques. Mais, en 1954, quel était l’organiste français qui faisait autrement ? Et Marchal séduisait, car il savait chanter superbement sur le Cornet d’écho ou réciter sur la Tierce en taille. Entretemps, le Père Arbus avait écrit son ouvrage Une merveille d’art provençal (1955), qu’il serait opportun de rééditer tant sa lecture nous semble touours précieuse. Michel Chapuis En septembre 1955, grâce à mon ami Michel Beaulieu, je rencontrai à Paris Michel Chapuis, alors titulaire du Clicquot de Saint-Nicolas-des-Champs. J’entendais pour la première fois un improvisateur qui ne bavardait pas, un interprète féru de musicologie qui reprenait les registrations de Couperin et de Clérambault, parlait de “notes inégales”, citait Borel et Dom Bedos, faisait sonner le Grand jeu de tierce comme il se doit, et se moquait gentiment de ceux qui confondaient Grand chœur néo-classique et Grand jeu du temps passé. En outre, Chapuis connaissait les disques d’Helmut Walcha à Cappel : un autre régal ! Puis il y eut l’aventure Orgues Historiques d’Harmonia Mundi (voir page suivante) Puis il y eut “l’affaire d’Auch” (restauration désastreuse du plus bel orgue du XVIIe siècle en juillet 1958). Elle mobilisa les énergies afin de s’opposer au même massacre à Saint-Maximin. C’est ainsi que fut créée l’Association française pour la sauvegarde de l’orgue ancien (AFSOA). D’autres anecdotes Lorsque Michel Chapuis arriva à SaintMaximin pour la première fois en 1961, il régala quelques auditeurs privilégiés et s’aperçut très vite de possibilités spécifiques qu’aucun organiste, à ma connaissance, n’avait exploitées. Par exemple, sur un grand plein-jeu, former une double pédale : fonds au pied gauche, plus, pour le pied droit (à partir d’ut 3), la trompette en chamade ! Cela, dans une somptueuse improvisation... qui peut sembler naturelle aux organistes formés aujourd’hui. C’était magnifique (au sens étymologique) et stupéfiant. Dans un Nouvelles heure voir p.51 style adéquat à cet orgue, Chapuis nous donnait une leçon d’histoire, d’interprétation et d’improvisation. C’est aussi à Saint-Maximin que Jean Boyer, jeune organiste toulousain, rencontra Chapuis. J’étais avec lui à la tribune où il découvrait l’orgue. Je savais qu’il avait pris en dictée les improvisations faites au Petit-Andely et qu’il les savait par cœur. Voyant arriver Michel dans la nef, je priai Jean de “me” jouer lesdites improvisations. Leur auteur, surpris, sut reconnaître le talent de l’adolescent. Jean Boyer devint co-titulaire de Saint-Séverin quelques années plus tard. J’évoquerai enfin le Père Bouyer, curé dominicain (1961). Il me fit faire la connaissance de l’organiste qu’il venait d’engager. Chéron avait apprécié le talent de Pierre Bardon, lorsque celui-ci était suppléant de Jean Guillou à Angers. Sans aucun doute, la tribune saint-maximinoise n’avait jamais accueilli, depuis la naissance de l’orgue, organiste aussi talentueux. Lorsque je l’entendis pour la première fois en 1961, il jouait une Sonate en trio de Bach. Les amateurs de l’avenir pourront toujours comparer l’orgue restauré et les enregistrements effectués auparavant, notamment ceux de son titulaire heureux. PIERRE-PAUL LACAS Le Dr Pierre Rochas, médecin à Brignoles, est reconnu pour ses recherches et publications musicales. A l’origine de l’Académie de l’Orgue Français, des concerts de Saint-Maximin, fondateur et directeur de la revue Orgues Historiques chez Harmonia Mundi, membre correspondant de la Commission Nationale des Monuments Historiques. Au commencement était... ...Saint-Maximin, petite cité provençale avec son couvent et sa basilique, ensemble monumental sur la tribune duquel trônait l’orgue construit en 1772 par le frère Isnard. En 1955, un dominicain du couvent, le R.P. Arbus, avait publié une monographie alertant les Monuments historiques sur l’état de cet orgue peu jouable, peu joué. Un comité local naquit pour faire renaître l’instrument oublié. En 1954, André Marchal, organiste de Saint-Eustache à Paris, concertiste réputé, donnait courageusement un récital sur le vieil orgue – manifestation qui eut rapidement un nombreux public ami. Début 1960, le dominicain chargé de la programmation musicale fut emporté par une brutale maladie. Le Comité me demanda d’organiser dans l’urgence le concert prévu. La municipalité connaissant l’intérêt que je portais à la facture d’orgue classique, me délégua la responsabilité et la surveillance de la remise en état de l’instrument. Je découvris alors l’effarant rapport des “experts” des Monuments Historiques qui prévoyait, ni plus ni moins, une “reconstruction complétante” pour mettre au goût du jour ce rarissime monument possédant, intacte, toute sa partie sonore (3000 tuyaux) et sa mécanique d’origine. La mode “néo-classique” du moment avait causé la perte irréparable de plusieurs grands instruments. Entre autres, la “restauration”, véritable profanation de l’orgue d’Auch, avait soulevé l’indignation, même hors de France. Ainsi, nous eûmes à cœur de neutraliser ce projet en faisant connaître suffisamment la valeur de l’orgue de Saint-Maximin pour que plus personne ne parlât de le “moderniser”. Dans cet esprit fut créée, à la tribune d’Isnard, l’Académie de l’Orgue français, avec à l’origine, René Saorgin, Michel Chapuis, Marcel Prévot. Elle connut immédiatement le succès, même hors de nos frontières. Dans le même temps furent organisés une série de concerts (les six soirées de Musique Française) remportant le même étonnant succès : 1000 personnes lors de certaines soirées. Les recettes nous permirent – en toute illégalité ! – de commencer des travaux de remise en état, dans un esprit strictement archéologique (une “première” en France). Orgues Historiques C’est dans ce contexte que se situe notre rencontre avec Bernard Coutaz. Venu en voisin curieux, il s’est passionné pour notre action, et devint bientôt l’un des principaux animateurs de notre équipe. Fondateur de la jeune maison Harmonia Mundi, il publiait depuis quelques années une revue de qualité Musique de tous les temps. En 1962, l’orgue d’Isnard avait retrouvé une partie de sa palette sonore d’origine. B. Coutaz me proposa alors de consacrer un numéro de cette revue à notre orgue. J’en assurais la rédaction, avec une illustration musicale jointe sous forme d’un “45 tours”, enregistré par Michel Chapuis. L’incroyable succès de ce numéro (tiré à 18 000 exemplaires) nous encouragea à créer une collection consacrée aux instruments anciens, avec l’idée de les faire connaître mieux – et ainsi les mettre à l’abri de restaurations intempestives (le plus souvent par méconnaissance de leur valeur instrumentale). La plupart des instruments anciens n’étaient classés, en effet, que pour leur buffet. La collection devint rapidement une référence chez les musiciens, les musicologues – et même chez les facteurs d’orgue, en raison de l’importance donnée à des relevés techniques précis (grande nouveauté !). Sous une forme originale, chaque livraison comprenait une brochure d’une trentaine de pages présentée de façon attrayante, à laquelle était joint un disque hi-fi 45 tours, enregistré par les meilleurs jeunes organistes du moment. Harmonia Mundi devait ainsi publier en quelques années 800 pages de textes et de documents dans le cadre de cette collection. Il en découla une douzaine de monographies consacrées à des instruments de l’Europe Baroque sur 25 numéros publiés. Parmi ceux qui ont apporté leur concours, il faut noter - les organistes et musicologues Francis Chapelet, Helmut Winter, Jean Fellot, Marc Schaefer, L. F. Tagliavini, Dr M.A. Vente, Jean-Albert Villard - les facteurs d’orgue Pierre Chéron, Philippe Hartmann, A. Dunand, Alain Sals, Rudolf von Beckerath (Hambourg), P.G. Andersen (Danemark), H. et V. Moberg (Suède). Orgues Historiques a contribué pour une large part à l’essor de Harmonia Mundi qui, dans la foulée, et sous le même titre, éditait une série de disques 33 tours (près d’une centaine), consacrés à l’orgue classique, faisant appel à des organistes dans la mouvance du moment. C’était sans aucun doute un des plus importants catalogues jamais réalisés. Orgues Historiques survenait à un moment où un regard nouveau se posait sur la musique classique (ou baroque) et suscitait un véritable engouement pour les Maîtres anciens, au-delà d’un étroit public d’amateurs avertis. PIERRE ROCHAS O Orgues Eté 2008 Orgues Nouvelles 13 Saint-Maximin La Sainte-Baume Villa-Latta, bourgade gallo-romaine, doit sa célébrité depuis le XIIIe siècle à la découverte des tombeaux de saint Maximin et de sainte Madeleine. Selon la tradition, Marie-Madeleine aurait passé des années de pénitence dans la grotte de la Sainte-Baume (Baume : grotte en provençal) et serait ensevelie dans la crypte de St-Maximin. Au XIIe siècle, la Provence passe par mariage aux Comtes de Barcelone. Raimond Bérenger Ier donne en 1135 à la cité des armoiries tirées de son blason : “De gueule à 5 pals d'or” (fond rouge et 5 bandes jaunes) et érige Saint-Maximin en cité royale. Le 4e comte catalan lègue, à sa mort, la Provence à sa fille cadette Béatrix de Provence qui épouse Charles Ier d'Anjou, frère de saint Louis. Leur fils, Charles II d'Anjou découvre en 1279 les reliques de Marie-Madeleine, cachées en 716 par crainte des Sarrasins. Il décide de faire élever des édifices en l'honneur de Marie-Madeleine et accorde aux habitants l’éxonération d'impôts, attirant moult familles et ouvriers venus travailler à la basilique. L’hôtel de ville et ci-dessous le Couvent royal O De nombreux bâtiments et vestiges témoignent de l’histoire : la Basilique (voir page 12), le Couvent royal, attribué aux Prêcheurs puis aux Dominicains, dans un style gothique très sobre, l’Hôtellerie (devenue hôtel de ville) construite sous Louis XV à partir de 1750, par Jean-Baptiste Franque. Le Couvent désirait y loger ses hôtes de marque sans les méler aux nombreux pèlerins, venus vénérer les reliques. www.lesamisdelabasilique.org www.st-maximin.fr www.la-provence-verte.net/ot_stmaximin 14 Orgues Nouvelles Eté 2008 Angers, naissance d’une vocation... Saint-Maximin, réalisation du rêve Angers Octobre 1949 (je venais d’avoir quinze ans), l’abbé Rousseau (aumônier du lycée “David” à Angers), m’invita à accompagner ses cérémonies religieuses : je n’imaginais pas les conséquences qui s’ensuivraient dans ma vie d’organiste… Trois ans plus tard, je devenais organiste de l’abbatiale Saint-Serge à la demande de Jean Guillou pour lui succéder, jusqu’à ma venue en Provence fin 1960. Le facteur d’orgue Pierre Chéron venait régulièrement accorder l’orgue de SaintSerge ; il me fit part d’un “orgue extraordinaire” en Provence pour la restauration duquel il avait été sollicité. Il me fit même cadeau d’un petit livre édité récemment par un dominicain, le Père Marie-Réginald Arbus, qui avait entrepris le processus d’une restauration de l’orgue du Frère Jean-Esprit Isnard à la basilique de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume. Et durant toutes mes années d’étudiant au conservatoire national supérieur de Paris, je ne peux dire le nombre de fois que la lecture ou la relecture de ce livre Une merveille d’art provençal m’a fait rêver... Saint-Maximin Par cet orgue, Frère Jean-Esprit Isnard, dominicain de l’Ordre des Frères Prêcheurs avec toute sa science et toute son expérience, a exprimé sa foi intense, non pas par des sermons éloquents, mais par la prédication des sons musicaux et enchanteurs... quoi de plus idéal en effet dans une basilique dédiée à Ste MarieMadeleine, qu’un grand orgue clamant haut et fort avec des sonorités triomphantes la merveilleuse “bonne nouvelle” Christ est ressuscité ! à laquelle on ne peut que répondre “Vraiment, il est ressuscité, Alleluia !” Bien que j’en sois titulaire depuis 1961, l’orgue historique du Frère Isnard n’est pas mon orgue comme ce fut écrit quelques fois. Je ne suis que son organiste... mais lorsque je monte l’escalier de la tribune, c’est avec l’empressement et la joie de celui qui va à son rendez-vous d’amoureux ! Il est évident que je me dirige vers le bien, le bon et le beau. Humblement et personnellement, je peux témoigner qu’il m’arrive souvent en cours d’exécution de me sentir transporté dans un autre univers où tout n’est que paradisiaque ; la musique et l’orgue étant en l’occurrence les principaux protagonistes Orgues Nouvelles voir p.51 de cet état de grâce voire d’état second, dans lequel je me trouve désarçonné... Je préfère être seul dans ces moments privilégiés, car l’œuvre terminée, je me sens incapable de prononcer un mot, à plus forte raison de tenir une conversation ; situation où il m’est nécessaire d’attendre quelques minutes pour me ressaisir. Bien sûr, mon souhait final est que cet orgue garde toujours son pouvoir de séduction, grâce à un entretien vigilant et sans défaillance. A l’abri des ambitions de soi disant “améliorations” ou “modifications” (comme je l’ai entendu dire çà et là), des désirs d’égalisation des jeux d’anches ou de renforcement de certaines sonorités. Je pense que ces initiatives seraient néfastes et désastreuses : elles ne reflètent pas en tout cas les sentiments des facteurs d’orgue Pierre Chéron et Yves Cabourdin qui, avec compétence, humilité et respect ont durant des décennies apporté leurs soins à ce joyau. Dans la révélation de l’art en général et de la belle musique en particulier, le but final est “l’émotion” et pour y parvenir il nous faut faire appel à la beauté. N’étant pas les propriétaires de celle-ci, il est difficile d’en définir tous les critères ; aussi au lieu de la décrire, on ne peut qu’essayer de la transfigurer afin de nous rapprocher de sa véritable source et c’est à partir de là qu’elle commence à nous illuminer et à nous émouvoir... Ainsi comme le dit saint Paul : “Nous n’attachons pas nos regards aux choses visibles, mais aux invisibles, les choses visibles ne sont que pour un temps, les invisibles sont éternelles”. Puisse l’orgue du Frère Isnard “émerveiller” nos oreilles éternellement... PIERRE BARDON Organiste titulaire des grandes-orgues de la basilique de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume Toujours jeune Saint-Maximin Lorsqu’en 1963, le Dr Pierre Rochas lança l’expérience – fort nouvelle à l’époque – d’une Académie d’été à Saint-Maximin, il bénéficiait néanmoins d’atouts considérables : un orgue prestigieux au cœur d’une vive polémique, des bâtiments conventuels “royaux”, un climat privilégié. C’est ce que se plaisent à souligner professeurs et élèves. Huguette Dreyfus, l’une des premières enseignantes, loue “un lieu de vie et d’enseignement où l’on partageait les repas et les cours, et un lieu aussi propice au rêve qu’à la concentration”. Et Régis Allard – l’un des plus jeunes participants, puisque admis en 1968 à l’âge de 15 ans, il s’était vu opposer par un Michel Chapuis légèrement ironique qu’il “convenait peut-être de prévoir une limite d’âge inférieure” ! – se souvient avec émotion “qu’il n’était pas rare d’être réveillé par une séance de travail d’un stagiaire matinal sur le positif disposé dans une aile du cloître”. Mais l’idée de génie des instigateurs de cette Académie a sans aucun doute été d’éviter l’enfermement dans le cocon d’un orgue admirable et possessif. S’agissant d’un orgue français classique, il convenait d’explorer les répertoires voisins et complémentaires. “Très rapidement les cours furent étendus à la musique de chambre. Christian Lardé y enseigna la flûte, l’autrichien Edouard Melkus le violon. Les techniciens apportèrent leur contribution : le danois Peter Willemoes pour la prise de son, Claude Mercier-Ythier pour la facture de clavecin. Grâce à ce dernier, nous pouvions utiliser un magnifique clavecin Henri Hemsch de 1754, en même temps que des instruments modernes mis à notre disposi- tion.” (Huguette Dreyfus). Et celle-ci se félicite qu’ainsi “de très nombreux élèves ont fréquenté mes cours durant quinze ans. Ils venaient du monde entier et diffusèrent par la suite dans leurs pays respectifs les connaissances qu’ils avaient acquises.” Cette connaissance intime de l’interprétation n’était certes pas absolument nouvelle. Régis Allard, malgré son jeune âge, avait lu les Secrets de La Musique Ancienne d’Antoine Geoffroy Dechaume, écoutait les premiers enregistrements du Concentus Musicus de Vienne dirigé par Nikolaus Harnoncourt ou naturellement ceux de Michel Chapuis qui l’avaient déjà convaincu “que l’interprétation de la musique dite ancienne nécessitait une approche et un style d’interprétation différents de ce que nous entendions le plus fréquemment dans ces années là. Aussi la perspective d’approcher celui qui représentait déjà un modèle pour moi et qui deviendra par la suite mon professeur pour plusieurs années et un ami toujours admiré, créait en moi une excitation particulière.” Et Régis Allard évoque le rythme soutenu de l’enseignement. – ce qui n’excluait certes pas un petit air de vacances ! “L’Académie de l’Orgue Français se tenait sur 3 semaines en juillet. Michel Chapuis y partageait l’enseignement avec André Stricker et Huguette Dreyfus pour le clavecin. Plusieurs orgues d’études et clavecins avaient été disposés en différents lieux comme le cloître ou encore la salle capitulaire. Alternant cours théoriques et cours pratiques, qu’il s’agisse des inégalités, de l’ornementation ou encore de la registration, la relecture récente des notes que j’avais prises à l’époque m’a rappelé la N7, entre St-Maximin et Aix, le charme épicurien de Chateauneuf-le-Rouge 17e Festival de la Gastronomie provencale, dimanche 6 juillet et 12e Festival musical d’été présenté par Frédéric Lodéon du 11 au 20 juillet Avec les meilleurs cuisiniers, vignerons, pro- Et dès le 11 juillet, dans l’enceinte de la cour ducteurs (huile d’olive, calissons...), artistes pavée du Château vont résonner les méloet magiciens à la fois, ces épicuriens se don- dies de Chopin, Brahms, Schubert, Debussy, nent les moyens de sensibiliser les visiteurs Mendelssohn, Liszt, Schumann, Mozart, aux saveurs créatives, pour un budget doux Moussorgsk, Poulenc, Bach... (plats : 3 à 10 euros). Et l’on déguste ces merveilles provençales à l’ombre des arbres sous les doigts de pianistes internationaux : centenaires du parc du Château ou de la Jean-Marc Luisada, Philippe Cassard, place. Châteauneuf-le-Rouge convie les Bertrand Chamayou, Marie-Josèphe Jude, gourmets à ce ballet gourmand jusque tard Dan Zhu, Geoffroy Couteau... www.chateauneuf-le-rouge.fr dans la nuit de la musique plein la tête. La Sainte-Baume complétude de l’enseignement reçu sur l’orgue français. L’Académie s’achevait sur une audition devant le jury des professeurs La qualité de cet enseignement, son cadre exceptionnel, sans oublier le climat et la sympathie des professeurs attiraient de nombreux étudiants organistes et clavecinistes, comme un certain Scott Ross par exemple dont j’ai fait la connaissance cette année là...” Et afin que cette musique ne reste pas lettre morte, le Dr Rochas et ses amis instituèrent des concerts appelés à un grand succès. « C’est à St-Maximin que fut organisée pour la première fois une journée continue. Avec un même billet d’entrée, on pouvait assister à des concerts différents qui se tenaient simultanément de midi à minuit.” (Huguette Dreyfus). Ces concerts, se souvient Régis Allard, étaient en deux parties, la première le plus généralement dans le cloître et la deuxième le plus souvent dans la basilique à une heure plus tardive. Les programme étaient fort éclectiques, alternant orgue, piano, lieder ou encore musique contemporaine.” Ce qui fait dire à Huguette Dreyfus que “l’Académie d’orgue avait singulièrement agrandi son objet à d’autres aspects de la musique ancienne !” Et tous les élèves de cette Académie louent ces moments aussi forts qu’impromptus : “Les improvisations de Michel Chapuis illustrant les différentes possibilités de registrations des formes de l’orgue français ou encore les répétitions nocturnes du concert d’André Stricker avec une fougueuse Toccata et fugue en Fa de Bach écoutée juchés sur le toit du cloître restent des moments inoubliables pour le jeune musicien passionné que j’étais.” (R. Allard) La mélancolie peut gagner les anciens stagiaires : “Invité il y a 2 ans à donner un concert sur l’orgue de la Basilique, avec beaucoup d’hésitation j’ai poussé – pour la première fois depuis cette époque – la porte du couvent transformé aujourd’hui en hostellerie. Peut-être aurai-je dû rester sur les images ancrées dans ma mémoire. Heureusement, l’orgue restauré a conservé sa beauté et son éclat.” Et Huguette Dreyfus conclut en soulignant que “cette Académie d’été participait ainsi à une renaissance de cet art dont nous bénéficions encore aujourd’hui”. O.N. Stage 2008 du 8 au 15 août. Informations : www.orgue-saintmaximin.com O L’Académie d’été, 40 ans déja Eté 2008 Orgues Nouvelles 15 Sélection Nationale 7 Orgues Nouvelles Discographie voir p.51 ROQUEVAIRE • Orgue et Guitare Art et Musique par Viviane Loriault, D. Roux et P. de Belleville, guitares, 1998 AVIGNON, Notre-Dame-des-Doms • G. Frescobaldi, D. Zipoli, G.B. Martini par Lucienne Antonini, HM Orgues historiques, 1967-68, CD partiel L’ISLE-SUR-SORGUE + Manosque • F. Roberday Fugues et Caprices par Michel Chapuis, HM Orgues historiques, août 1962, CD partiel • Auteurs divers par Gérard Goudet Provencevideo SAINT-RÉMY-DE-PROVENCE • F. Couperin Messes des Paroisses, Messes des Couvents par Scott Ross, Stil, 1985 • M. Dupré Intégrale Volume 1 par Jean-Pierre Lecaudey, Pavane, 1996 • C. Chaynes Séquences pour l'Apocalypse, Chants de l'âme, Vers la lumière par Jean-Pierre Lecaudey, Pavane, J. M. Salzmann Bar, Quintette de cuivres d'Avignon, 2000 • De Profundis, V. Paulet Œuvres sacrées par Véronique Le Guen, Hortus 2004, Les Eléments, dir. J. Suhubiette PERTUIS +Aix-en-P. St-Sauveur et St-Esprit • Orgue sous la Révolution par Chantal de Zeeuw, P.Vérany 1984, 2CD, Grand prix du disque SAINT-MAXIMIN et après la restauration de l’orgue Pierre Bardon joue... • F. Couperin : Messe des Couvents, Messe des Paroisses par Michel Chapuis, HM 1966, Grand prix Ch. Cros 1967 • P. du Mage , L. Marchand, J. A. Guilain, A. Raison, J.-F. Dandrieu, C.-B. Balbastre, J. S. Bach, par André Stricker, ED, 1991 • N. de Grigny Les 5 Hymnes Pierre Vérany, 1991 • J. S. Bach Toccata et fugue en ré mineur BWV 565, par Xavier Darasse, INA, 1970 Live • L. Marchand Intégrale par Bernard Coudurier, BNL, Ens. Alternatim 1993 Orgues de Provence Chapuis, Chapelet, Antonini, Saorgin Harmonia Mundi Musique d'abord HMA 190 760 et 195 760 Compilation (2007) en 5 CD du catalogue Orgues historiques (années 1960). ROQUEMAURE • Buxtehude, Couperin, Sweelinck et Anonymes du XVIIIe s. par Francis Chapelet, HM Orgues historiques, 1969, réédition partielle • F. Roberday 12 Fugues et Caprices par Michel Chapuis, Astrée, 1977 • P. Cornet par Ton Koopman, Astrée 1981 • European Keyboard Music par Heinrich Walther (+ clavicorde), Virginal Organum Classics 2000 • L. Archimbaud Le Livre d’orgue de Carpentras par Marie-Bernadette Dufourcet-Hakim, Organ, 2000 MALAUCÈNE • G. Muffat 12 Toccatas par René Saorgin, HM, juillet 1973 • J. S. Bach, F. Mendelssohn, F. Liszt, C. Franck Voice of Lyrics par Xavier Darasse, 1971-1972 Live CD • L. Marchand 1er et 3e Livres par André Isoir, Calliope 2-1972 • N. de Grigny : Les 5 Hymnes par André Isoir, Calliope 10-1972 Grand prix 1973 Pierre Bardon joue... • Les organistes du Roy Soleil P. Vérany-Arion, 1978 Grand prix du disque O • N. de Grigny La Messe P. Vérany, 1985 16 Orgues Nouvelles Eté 2008 • A.P.F. Boëly par Thomas Schmögner, Gunter Lade 024, 1996 • C. Franck, G. Pierné, C. Tournemire, J. Langlais, par M.-L. Langlais (L’Ecole de Sainte-Clotilde), Festivo, 1998 • P. Cochereau Œuvres pour orgue par Pierre Pincemaille et François Lombard, Solstice, 1998-1999 • Mel Bonis, Elfrida Andrée, N. Boulanger Voice of Lyrics par Chantal de Zeeuw, Media Sound Art, 1999 • Musique de Chambre avec piano, J. Langlais Diptyque pour orgue et piano par M.-L. Langlais et Alain Raës au piano, Solstice 180, 2000 • Organ dances R. Elmore, G. Bovet, A. Laprida, P. Cholley, J. Bret, A. Willscher par Olivier Vernet, Ligia, 2005 • Musique vocale sacrée et œuvres pour orgue, J. Langlais par M.-L. Langlais, Maîtrise des Bouches-du-Rhône, dir. Samuel Coquard, Solstice, 2007 CUERS • J. Bull, J.-H. d'Anglebert, J. S. Bach, F. Correa de Arauxo, G. Frescobaldi, S. Scheidt par Scott Ross, INA-Mémoire vive, 1974-75 • J. S. Bach Partita BWV 768, Fantaisie et Fugue BWV 572, Pastorale BWV 590, Pr. et F. BWV 552, Chorals BWV 622, 625, Allabreve BWV 589, Syrius, 1997 • Lulli (Apothéose), F. Couperin, C. Piroye EMA, 2001 • Rameau, Lully Scènes d'opéra en forme de suites, par Michel Alabau, Tempéraments, 1996 • J.S. Bach Chorals de Leipzig Syrius, 2001 • J.-J. Beauvarlet-Charpentier Les Organistes post-classiques parisiens par Nicolas Gorenstein (et Albi, Luçon, Saint-Rémy-de-Pr.), 2 CD Syrius, 1996-97 • G. Corrette, J. Titelouze avec les Sœurs du couvent des Dominicains de Saint-Maximin et J.-C. Clair, Syrius, 2004 • J. S. Bach Pièces BWV 572, 562, 587, 681, 614, 653, 654, 622, 641, 1079 (5), 552 (1), 582 par Bernard Coudurier (+ Goslar-Grauhof), BNL, 2001 • J.-F. Dandrieu, J. A. Guilain, P. du Mage Syrius, 2004 • J.S. Bach, 2 CD Syrius, 2005 et 2006 • F. Couperin Messe des paroisses, Messe des couvents, Vox Cantoris, dir. J.-C. Candau Syrius, 2007 Séléction établie par Alain Cartayrade 1948-2008 Festival d’Aix-en-Provence Le 28 juillet 1948, quelques passionnés d'opéra réunis autour de Gabriel Dussurget présentaient dans la cour de l'Archevêché Così fan tutte, premier opéra du Festival d'Aix. Le retentissement fut considérable, inaugurant une aventure inouïe dont nous fêtons les six premières décennies. Cette édition 2008 rend hommage aux fondateurs et à tous ceux qui leur ont succédé. Elle porte la trace des grands moments qui ont fait vibrer des centaines de milliers de spectateurs. Elle parcourt quatre siècles de création lyrique. Elle scrute également notre monde et son devenir. Plutôt que de choisir “un” moment commémoratif, c'est tout le festival qui sera célébration festive, à travers opéras, concerts, expositions, rencontres, cours et master classes. Dans le cadre de 2008, Année européenne du dialogue interculturel, le Festival d'Aix portera une attention particulière aux rencontres, confrontations et métissages culturels qui se multiplient dans nos villes, déplacent les frontières et modifient les points de repère. Regards croisés de Peter Sellars et Abbas Kiarostami sur Mozart, confrontations du baroque et de la création contemporaine, de l'opéra et des arts visuels, de la musique classique et des cultures traditionnelles de la Méditerranée, dialogues entre Pascal Dusapin et Claudio Monteverdi, entre l'ud arabe de Moneim Adwan et la poésie sépharade de Françoise Atlan, échanges entre quelques-uns des plus grands artistes de notre temps et des dizaines de jeunes chanteurs et musiciens venus du monde entier. C'est précisément parce que tout son travail artistique est fondé sur le croisement des regards et sur l'interactivité avec le spectateur que nous avons choisi une œuvre de Lynette Wallworth comme image du Festival 2008. La présentation de quelques unes de ses installations renouera avec la présence dans les premières années du Festival de Derain, Balthus, Cassandre, Masson et d'autres grands plasticiens. Nous souhaitons dédier ce soixantième Festival aux publics, à tous les spectateurs qui au fil des ans lui ont apporté enthousiasme et fidélité, et à tous ceux qu'aujourd'hui nous invitons à nous rejoindre. Car le public n'est pas extérieur à l'œuvre d'art, il est au cœur de toute démarche artistique authentique. C'est là le sens de la fête que nous vous invitons à vivre et à partager, plus nombreux que jamais, sous le ciel de Provence. BERNARD FOCCROULLE Nationale 7 On ne vante pas le Festival d’Aix ; on subit, avec délices, son charme mozartien. Orgues Nouvelles se réjouit de la nomination à sa tête d’un homme d’expérience (au théâtre de la Monnaie à Bruxelles), d’un Européen lucide et perspicace, d’un compositeur raffiné, et de surcroît un organiste à l’immense répertoire. La cité bruissante de jeux d’eau va devoir composer avec flûtes et bombardes ! Directeur général du Festival d’Aix-en-Provence Un choix Orgues Nouvelles Un lieu de formation et de transmission pour les jeunes artistes Chaque année, en juin et juillet, de jeunes chanteurs et instrumentistes sélectionnés dans le monde entier viennent parfaire leur formation à Aix-en-Provence grâce à l'encadrement de grands artistes et pédagogues. OPERAS Mozart Zaïde, Cosi fan tutte Haydn L’infedelta delusa Haendel Belshazzar Wagner Siegfried Dusapin Passion CONCERTS à 20 h au Grand Théâtre de Provence Dimanche 29 juin Les Talens Lyriques (C. Rousset) 30 juin et 3 juillet Berliner Philharmoniker Vendredi 18 juillet The Fairy Queen (H. Purcell) et à l’orgue de la cathédrale St-Sauveur Mardi 8 juillet à 20h, Olivier Latry Infos : www.festival-aix.com O L’Académie européenne de musique 2008 Eté 2008 Orgues Nouvelles 17 Musique vivante Académies, stages, sessions O • 4-9 juillet, Etampes, Musique ancienne, X. Eustache, M. Devérité, J.-P. Nicolas • 12-20 juillet, Toulouse, Rencontre internationale d’art choral, Ecce cor meum de Paul McCartney, pour chœur, orgue et orchestre (accessible à tous chanteurs amateurs) www.eurochorus.org • 22-28 juillet, Nice, 51e académie Orgue : Olivier Vernet [email protected] • 4-8 août, San Sebastian (Espagne) 25e académie d’orgue romantique Prof. D. Roth • 5-12 août, Porrentruy (Suisse) Académie J. S. Bach, Michaël Radulescu, www.promusica.ch • 8-15 août, Saint-Maximin (Var) Stage d’orgue par Philippe Bardon www.st-maximin.fr • 17-24 août, St-Antoine-l'Abbaye (Isère) Académie pour chanteurs et organistes, avec de J. W. Jansen (orgue), Isabelle Desrocher (chanteurs solistes) et J.-C. Gauthier (ensemble vocal). http://musiquesacree-saintantoine.blogspot.com/ • Fin août, Cayenne (Guyane) 7 jours Formation des organistes avec Pierre Mea http://ecole.orgue.guyane.free.fr • 25-29 août, Poitiers, Académie d’orgue d’été, avec Dominique Ferran, Olivier Houette, Jean-Baptiste Robin [email protected] • 3-9 septembre, Bordeaux, Académie Dom Bedos, orgue de Ste-Croix, Prof. J.-C. Zehnder (Bâle) www.france-orgue.fr/bordeaux • 8-13 septembre, Sarlat Académie d’orgue, Eric Lebrun (orgue), Françoise Marmin (clavecin), B. François-Sappey, musicologue www.festivalsduperigordnoir.org • 9-14 septembre, Salgareda (Italie) 7e Corso di interpretazione organistica La letteratura francese negli anni Trenta, avec Marie-Claire Alain et Roberto Antonello [email protected] 18 Orgues Nouvelles Eté 2008 Trimestriel, Orgues Nouvelles vous signale une sélection volontairement succincte d’événements. Nous renvoyons le lecteur au CDRom et au site www.orgues-nouvelles.org pour les informations complètes. Concours Festivals • 26 août-7 septembre, Erfurt, Merseburg, Weimar 1er concours international d’orgue Bach / Liszt www.erfurt-weimar-merseburg.de • 3-13 septembre, Budapest, Concours d’orgue Franz Liszt sur le nouvel orgue du Palais des Arts de Budapest construit par Mühleisen et Pecsi de 2004 à 2006. • 7 septembre, Chartres Finale du Concours international Interprétation et improvisation orgues.chartres.free.fr/agocp3.htm 19-28 sept., Musashino (Japon) Concours international d’orgue • 3-8 octobre, Toulouse 10e concours d’orgue X. Darasse www.toulouse-les-orgues.org • 8-17 octobre, Montréal (Canada) Concours international d’orgue Prés. Marie-Claire Alain • 1er, 7 et 8 juin, Lille Cathédrale N.-D. de la Treille (orgue de la Maison de la Radio de Paris remonté par Klais) avec Winfried Bönig et Jean Guillou • 15 juin, Le Touquet (orgue de Pascal Quoirin) par Olivier Latry • 21 septembre, Pithiviers (travaux de Bertrand Cattiaux) par F.-H. Houbart • 19 octobre, Toulouse N.-D. de la Dalbade (Gérard Bancells) par Jan Willem : Jansen, M. Bouvard, G. Desrochers, J.-C. Guidarini, Y. Rechsteiner • Le centenaire Olivier Messiaen se poursuit à travers le monde. Pour être informé, consulter le site www.messiaen2008.com • 25e Festival Chopin 17 juin-14 juillet, Paris Orangerie du Parc de Bagatelle, - 17 juin : F.-R. Duchâble - 22 juin : P. Amoyel - 26 juin : Fr. Joël Thiollier - 2 juillet : M.-A. Hamelin - 3juillet : M.-C. Girod - 8 juillet, D. Merlet - 10 juillet, Ph.Bianconi... • Festival d’Aix-en-Provence 27 juin-23 juillet (voir p. 15) • Festival d’Avignon Cycle de musiques sacrées 4-28 juillet, (article p. 7) En de nombreux lieux à Avignon (N.D.des Doms, églises St-Pierre, St-Didier, St-Agricol, temple StMartial), mais aussi à Caumont, Roquemaure, Malaucène... www. musique-sacree-en-avignon.org • Académie Bach de Saint-Donat (Drôme) 18-28 juillet, 6 concerts www.bach-en-drome-des-collines.eu • Points d’orgues de St-Maximin 1er dimanche de chaque mois de juillet à octobre à 17 h J.-Ch. Revel, M. Tissier, Ph. Bardon, P. Bardon, S. Liégeon, J.-P. Serra www.st-maximin.fr • Festival de Musique Baroque de St-Maximin - Jeudi 3 juillet, Les Pages et Chantres du CMB Versailles, dir. O. Schneebeli - Vendredi 4 juillet, Le Concert Spirituel, dir. H.Niquet • 15e Festival Musique et Mémoire Musique baroque, 18 juillet-3 août Région des 1000 étangs (Sologne) Eglises de Fresse, Faucogney, Luxeuil-les-Bains, Corravillers, Temple St-Jean de Belfort, Chapelle N.-D.du Haut de Ronchamp, Parc de l’Abbaye de Lure, Ste-Marie-en-Chanois... Infos 03 84 49 33 46 www.musetmemoire.com En ce qui concerne plus particulièrement l’Orgue (CD, DVD, concerts, master-classes, concours internationaux) nous suggérons de visiter le site régulièrement mis à jour par notre collaborateur Alain Cartayrade www.france-orgue.fr/disque et vous invitons à venir y inscrire vousmêmes l’annonce des concerts, que vous soyez organistes ou organisateurs (page “concert” puis “annoncer”). Lauréats de concours internationaux • 2007, Concours d’orgue de Biarritz, 1er prix ex æquo : Daniel Tappe (Allemagne) et Simon Gheller (Italie) • 2007, Concours d’orgue de la ville de Paris, 1er prix d’interprétation : Benjamin Righetti (Suisse) • 2008, Concours d’improvisation de Strasbourg, 1er prix : Samuel Liégeon Inaugurations • Académie Bach Arques-la-Bataille (76), 26-30 août, autour des motets et chorals de Leipzig par Florence Rousseau et Loïc Georgeault, orgue, le Ch. de Chambre de Rouen, dir. Daniel Bargier www.academie-bach.fr • 1er Festival d’Evreux 5 et 21 septembre - 3 et 19 octobre Orgues et musiques sacrées en la cathédrale : Requiem de Mozart, récital M.-C.Alain, Ens.Ludus Modalis, Ens. Honneger et Chœurs Monteverdi Billetterie (0)2 32 78 85 25 http://orgues.evreux.free.fr/ • 12e Festival de Roquevaire (13) 16 septembre-18 octobre Festival international, avec Dong-Ill Shin, Georges Bessonnet, Pascal Marsault, Bruno Mathieu, David Briggs, Sylvain Pluyaut, Paolo Oreni, Jean-Luc Thellin Infos au (0)4 42 04 05 33 www.orgue-roquevaire.fr • ECHO Annual meeting 25-28 septembre, Fribourg (CH) Voir article page 35. A. Marcon, P. van Dijk, J. L. Gonzalez Uriol, J. Ferrard, M. Croci, Jan W. Jansen, M. Peznar, D. Wagler, R. Antonello, R. Jaud, K. Nelson www.echo-organs.org /Festivals.5.0.html • 13e Toulouse-les-Orgues 3-19 octobre, 70 rendez-vous à Toulouse et en Midi-Pyrénées Citons entre autres un hommage à Jean Boyer (samedi 4 octobre), la finale du Concours d’orgue X. Darasse (mardi 7 octobre), et l’inauguration de l’orgue rénové de la Basilique N.-D.-de-la-Dalbade, dimanche 19 octobre... Toulouse est la capitale européenne de l’orgue par la richesse de son patrimoine : 30 orgues en ville et 370 dans la région permettent de jouer tous les répertoires. www.toulouse-les-orgues.org ou (0)5 61 33 76 87 • 29e Semaine intern. de l’orgue 19-26 octobre 2008, Bruxelles Cathédrale Sainte-Gudule, avec Josef Sluys, M. Haselböck, Jan W. Jansen, S. Preston, F. Decerf, Th. Nowak, S. Bleicher... http://home.scarlet.be/~tsc83172/ programmes/prgafr.htm Voir aussi page 39 : Du côté de chez Bach European Cities of Historical Organs le Comité ECHO reconnu que dans l’histoire de la culture musicale européenne, l’orgue, à la différence de tous les autres instruments, a un langage propre. Les villes signataires disposent d’orgues historiques dont la qualité, la diversité, et l’unicité les rendent représentatives de leur pays. Aujourd’hui, le comité ECHO regroupe 11 villes dont l’esprit est de promouvoir l’échange des cultures organistiques spécifiques à chaque pays, d'accéder à une reconnaissance par les institutions européennes et de coopérer sur les thèmes par des financements en commun, de projets ponctuels (fête de l’orgue, édition d’ouvrages et CD, tournée organisée dans les villes ECHO pour le lauréat du concours Xavier Darasse 2008…) Après le dixième anniversaire fêté à Toulouse en 2007, cette année, c’est au tour de Fribourg (Suisse) d’accueillir le congrès annuel d'ECHO. Du 25 au 28 septembre 2008, les directeurs artistiques s’y retrouveront : Andrea Marcon, Pieter van Dijk, J. L. Gonzalez Uriol, J. Ferrard, Mauricio Croci, Jan W. Jansen, Mario Peznar, Dietrich Wagler, Roberto Antonello, Reinhard Jaud, Karin Nelson. Dans les prochains numéros nous présenterons les activités de chaque ville de ce réseau organistique européen : Alkmaar (Pays-Bas), Bruxelles (Belgique), Freiberg (Allemagne), Fribourg (Suisse), Göteborg (Suède), Innsbruck (Autriche), Lisbonne (Portugal), Umag (Croatie), Saragosse (Espagne), Trévise (Italie), Toulouse (France). www.echo-organs.org O L’ensemble des orgues d’Europe constitue un patrimoine d’une richesse spécifique exceptionnelle. Depuis plus de 600 ans, les facteurs d’orgues et les musiciens ont su donner les caractéristiques sonores et architecturales qui font de chacun de leurs instruments un reflet unique d’une époque et d’une région de l’Europe. Ce patrimoine est demeuré vivant jusqu’à nos jours grâce à l’intérêt des facteurs d’orgues, des musiciens et du public mais aussi à une forte politique en matière de constructions et restaurations d’instruments, d’enseignement (conservatoires, académies internationales, concours internationaux…) et de diffusion (festivals, disques, publication…) En 1997, avec la signature d’un protocole de coopération culturelle, sept villes (Alkmaar, Innsbruck, Lisbonne, Roskilde, Saragosse, Trévise et Toulouse) ont Eté 2008 Orgues Nouvelles 35 Infos Musique en boîte e Disques (CD) Joseph Haydn Adaptation des Chapeau O Sept dernières paroles du Christ Vincent Genvrin à l’orgue de St-Nicolas-des-Champs de Paris. Hortus, 2008 Puisse cet enregistrement ressusciter le souvenir de certains vinyles des temps héroïques qui, à toute une génération, ont donné le goût de l’orgue : je veux parler de la mythique série Orgues historiques (voir p. X) d’Harmonia mundi, laquelle mêlait, à de poétiques et parfois fragiles sonorités, un petit goût d’aventure. Vincent Genvrin Joseph Haydn Concertini, Partita a due et Flöten-Stücke Olivier Vernet, Cédric Meckler, Ensemble in Ore mel, Mougins (orgue Cabourdin). Ligia, 2007 François Couperin Messe à l’usage des paroisses, Messe à l’usage des Couvents Pierre Bardon à l’orgue de Saint-Maximin, Plain chant alterné par l’ensemble Vox Cantoris (dir. J.-Ch. Candau). Syrius, 2007 Johann Sebastian Bach Le Clavier bien tempéré, volume II sur des instruments accordés au tempérament de Werckmeister III (orgue Giroud de Seignelay, piano Steinway et clavecin Ducornet) Pascal Vigneron (orgue), Dimitri Vassilakis (piano) et Christine Auger (clavecin), Quantum, 2007 J.S. Bach Les 18 Chorals de Leipzig Vincent Warnier à l’orgue Kern de Masevaux. Intrada, 2007 On a Sunday afternoon Vol. 8 L. Vierne : 6e Symphonie A. Guilmant : Final 1re Symphonie O. Latry : Improvisations ; Tour de l'orgue ; Prélude-Scherzo-Final. à l’orgue de la Washington National Cathedral. JAV-180, 2007 L'art de la fulgurance Improvisations de Thierry Escaich aux orgues de Altenberg, Thann, Versailles cathédrale, Toulouse St-Sernin, Paris St-Etienne-du-Mont, New York St-Ignatius Loyola Church. Accord, 2000-2006, 2CD 36 Orgues Nouvelles Eté 2008 C.-M. Widor 5e Symphonie, Symphonie romane Louis Robillard à l’orgue de la cathédrale d’ Orléans, Festivo, 2008 Die Kunst der Orgelimprovisation Die vier Jahreszeiten (Les 4 Saisons) 8 CD; Organpromotion, 2007 www.ORGANpromotion.org 1. Torsten Laux à Weiden, Michaelskirche 2. Theo Flury à Einsiedeln, Klosterkirche 3. Gereon Krahforst à Gunzenhausen, Marienkirche 4. David Timm à Albstadt-Ebingen, Martinskirche 5. László Fassang (article p. 38) à Budapest, Palais des Arts 6. Markus Willinger à Erlangen, Neustädter (Universitäts-) Kirche 7. Rudolf Lutz à Engelberg, Abteikirche 8. Martin Schmeding à Merdingen, Remigiusirche, avec percussions Jean Guillou Trois disques enregistrés sur l’orgue du Conservatoire de Naples (décembre 2007 - janvier 2008) - R. Schumann, J. Brahms, F. Liszt Philips CD 480 0989 - Jean Guillou, le voyage à Naples Six grandes improvisations Philips CD 480 0987 - ...joue Guillou et improvise Scènes d'enfant (1979) à Breda, Säya (2007) à Menden et improvisations à Menden et St-Eustache de Paris (2007, 2008) Augure-0802 Partitions Louis Vierne, Soirs étrangers, op.56, pour violoncelle et piano Cinq pièces : Grenade Sur le Léman - Venise - Steppe canadienne - Poissons chinois Éd. Henri Lemoine, HL 23031 Louis Vierne, œuvre d’orgue, vol. 3 (3e Symphonie op. 28), Urtext de Helga Schauerte-Maubouet, Éd. Bärenreiter Louis Archimbaud, transcription et analyse d'un choix important d'oeuvres, par Marie-Bernadette Dufourçet-Hakim et le Pr Joseph Scherpereel. Éd. Combre, fin 2008 Bärenreiter publie aussi le premier volume des œuvres complètes pour orgue de Hugo Distler qui aurait eu 100 ans cette année. Nouvelles voir p.51 expressive Orgues Nouvelles vous signale une sélection volontairement succincte de parutions. Le CD mixte et le site www.orgues-nouvelles.org vous donneront des informations complètes. DVD Livres Michel Chapuis (3 DVD Plenum Vox) Improvisations - dans le style classique français à la chapelle du château de Versailles et à Souvigny, - dans le style romantique à Rouen St-Ouen et Poligny, - dans le style baroque germanique à Paris St-Louis-en-l’Île Chronique d’Anna Magdalena Bach Film de Danièle Huillet et Jean-Marie Straube (1967) avec Gustav Leonhardt dans le rôle de Bach, (à paraître en 2008) DVD éd. Montparnasse Chants perchés 100 buffets d’orgues photographiés en noir et blanc, en France, par Jean-Jacques Soin avec un CD de 14 illustrations sonores tirées du catalogue Triton, Ed. Sangam, 2007, 8bis rue Borie, 33000 Bordeaux Jean-Jacques Rousseau Dictionnaire de la musique fac-simile de l’édition originale de 1768 présenté par Claude Dauphin, Actes Sud, 2008. Maurice Emmanuel Christophe Corbier Bleu nuit, 2007, 176 p. Ce spécialiste de l’histoire musicale de l’Antiquité influença des personnalités telles que Duruflé, Messiaen ou Dutilleux. Messiaen, l’empreinte d’un géant Catherine Lechner-Reydellet Seguier, 2008, 372 p. Le livre vaut par les nombreux témoignages d’interprètes ou confidents : O.Latry,G.Prêtre, C.Samuel... Helmut Walcha, Nuit de Lumière Joseph Coppey et Jean-Willy Kunz, éd. Jérôme-Do-Bentziger, Colmar. 2004, 2e éd. 2007. LIVRE COUP DE CŒUR DE LA RÉDACTION Le mal propre, Michel Serres Le Pommier, 2008, 91 p. Polluer pour s’approprier ? Nous pouvons changer nos intentions. La remarquable analyse de Michel Serres nous pousse à réfléchir sur le sens de la propriété humaine et sur les conséquences au niveau de la pollution planétaire. Il y a urgence ! A.C. Officiel Georges-François Hirsch, 63 ans, directeur général de l’Orchestre de Paris depuis 1996, a été nommé le 7 mai 2008 en Conseil des ministres directeur de la musique, de la danse, du théâtre et des spectacles (DMDTS) au ministère de la Culture. Il succède à Jean de Saint-Guilhem en poste depuis 2006 et chargé d’une mission particulière par Christine Albanel. François-Xavier Roth (fils de l’organiste Daniel Roth) devient directeur musical de l’Orchestre philharmonique de Liège Wallonie-Bruxelles au 1er septembre 2009. L’actuel directeur musical de l’OPL, le chef d’orchestre Pascal Rophé, achèvera son mandat en août 2009. Agé de 36 ans, le Français F.-X. Roth, vainqueur en 2000 du prestigieux concours Donatella Flick de Londres, a été chef assistant du London Symphony Orchestra ainsi que de John Eliot Gardiner (Orchestre révolutionnaire et romantique, Monteverdi Choir). F.-X. Roth vient d’être nommé chef associé de l’Orchestre philharmonique de Radio France et chef principal invité de l’Orchestre symphonique de Navarra en Espagne pour les saisons 2008/09 et 2009/10. Avec son jeune orchestre Les Siècles, qu’il a fondé en 2003, il dirige les répertoires de Rameau à Boulez. Oeuvres pour Orgue Orgue Oeuvres pour Extrait du catalogue extrait du catalogue R. CAMPO - Capriccio R. CAMPO - Livre des sonates R. CAMPO - 2 Sonneries Capriccio 10,20 € 10,20 Livre des sonates 18,10 R. CAMPO 2 Sonneries 13,50 E. CANAT DE CHIZY Vega 13,50 J.M. DAMASE 4 Pastorales 12,50 E. CANAT DE CHIZY - Vega J.-M. DAMASE - 4 Pastorales 18,10 € 13,50 € 13,50 € 12,50 € Th. ESCAICH ESCAICH 5 Versets sur le Victimae 13,50 € - 5 Th. Versets sur le Victimae Pachali Pachali 13,50 F.-H. HOUBARD - Zemyorka F.H. HOUBARD Zemyorka J.-P.J.PLEGUAY LEGUAY - 19 Préludes J.P LEGUAY - Péan IV F. LISZT F. LISZT - Funérailles G. LITAIZE 19 Préludes 22,90 Péan IV 11,40 Funérailles 11,40 Arches 12,50 G. LITAIZE - Arches O. MESSIAEN Apparition à O. MESSIAEN l’Eglise éternelle Apparition de l’Eglise éternelle L. ROGG 22,90 € 11,40 € 11,40 € 12,50 € 9,10 9,10 € Hommage à Takemitsu 17,00 L. ROGG L. ROGG à Takemitsu Hommage à Messiaen - Hommage - Hommage L. ROGG à Messiaen Hommage à Duruflé - Hommage L. ROGG à Duruflé Toccata Capricciosa - Toccata Capricciosa L. VIERNE 10,20 € 10,20 10,20 17,00 € 10,20 € 13,50 13,50 € 10,20 10,20 € Messe basse pour les défunts Op.62 13,50 L. VIERNE - Messe basse pour les défunts Op.62 13,50 L. VIERNE Improvisation 7,95 € - Improvisation 7,95 € L. VIERNE Symphonie N°4 Op.32 22,90 - Symphonie N°4 Op.32 22,90 € L. VIERNE N°6 Op.59 Symphonie N°6 Op.59 22,90 - Symphonie 22,90 € 27, Bd Beaumarchais - 75004 PARIS Tél. : (33)01 56 68 86 65 Fax : (33)01 56 68 90 66 www.henry-lemoine.com O Orgues Eté 2008 Orgues Nouvelles 37 Europa Du nouveau à l’Est ! et prometteur ! Orgues Nouvelles donne la parole à László Fassang, organiste et conseiller atistique du nouveau Grand-Orgue au Palais des Arts à Budapest. László Fassang rend hommage à son premier professeur d’orgue, István Baróti, organiste de la Basilique d’Esztergom, dont il estime qu’on ne peut expliquer la culture organistique hongroise d’aujourd’hui sans évoquer son travail, car presque tous les organistes hongrois sont passés par son enseignement. “Mais ce sont peut-être les improvisations de Pierre Cochereau qui ont eu le plus d’influence sur moi. On les écoutait sur des 33 tours, à plein volume, dans le tout petit studio d’Esztergom, au bord du Danube”. O Au Palais des Arts de Budapest Quelques concerts à venir • 15 octobre 2008 Orgue-folk : concert de Gunnar Idenstam • 18 novembre 2008 9 claviers - Parade orgue-piano • 18 décembre 2008 (à l’orgue Loïc Mallié) Tableaux d’une exposition • 19 février 2009 Duel d’orgue Wolfgang Seifen (Berlin), Thierry Escaich (Paris) Organistes étrangers s’y étant déjà produits Iveta Apkalna, Barbara Dennerlein, Thierry Escaich, Bernard Foccroulle, Olivier Latry, Philippe Lefebvre, Peter Planyavsky, Thomas Trotter. Organistes hongrois s’y étant déjà produits István Baróti, László Deák, Zsuzsa Elekes, István Ella, László Fassang, DezsŒ Karasszon, Bálint Karosi, Csaba Király, Róbert Kovács, János Pálúr, István Ruppert, Xavér Varnus. Compositeurs d’œuvres avec orchestre déjà jouées au Palais des Arts Vivaldi, Haendel, Bach, Haydn, Guilmant, Boëllmann, Saint-Saens, Bossi, H. Parker, Jongen, Poulenc, Barber, Koloss István, Frigyes Hidas, Bálint Karosi... 38 Orgues Nouvelles Eté 2008 Orgues László Fassang Nouvelles Organiste à Budapest Paris Lorsque Janos Palur, premier organiste hongrois accepté au Conservatoire de Paris, dans la classe d’Olivier Latry, invita ce dernier à Budapest, László avait 23 ans. “Le concert et le masterclass qui l’a suivi m’ont tellement et profondément marqué que j’ai décidé de poursuivre coûte que coûte mes études à Paris”. Un peu plus tard, après son diplôme à l’Académie Franz Liszt, il réalise son rêve. Et grâce à l’ambiance qui caractérisait la classe de Michel Bouvard et d’Olivier Latry, au cours de visites régulières à la tribune de Notre-Dame et des voyages de découverte des orgues historiques français, allemands, espagnols, italiens, il se rendit compte “que chaque instrument nous enseigne lui-même la façon dont on doit jouer sur lui”. Il reste frappé par l’ouverture d’esprit avec laquelle ses professeurs s’écoutaient l’un l’autre, et surtout à tout moment, se mettaient à jouer pour montrer l’exemple, ce qui, à ses yeux, les rendait tout à fait crédibles. Le Conservatoire de Paris lui offre aussi la chance d’une résidence d’un an à Sapporo, comme organiste de la salle de concert. C’est là, dit-il, que “j’ai réalisé l’importance qu’il y a à instruire le public et l’initier aux mystères de l’orgue[...] et à ne pas se cacher derrière l’instrument”. Budapest L’architecte Gábor Zoboki qui travaillait à la construction d’une salle de 1 500 places à Budapest, estimait que de nos jours, une salle sans orgue ne peut être considérée comme une véritable salle de concert. Il demanda à László Fassang de l’aider à concevoir un instrument de niveau international pour la salle de concert de Budapest. Après 4 années de lutte obstinée, l’orgue à 92 jeux, 5 claviers et 2 consoles de la Salle de concert Béla Bartók du Palais des Arts a été inauguré en mai 2006. Il a été construit par le facteur allemand Mühleisen Orgelbau et la Manufacture d’orgue de Pécs. La construction de cet orgue s’inscrit déjà comme un véritable succès dans la chronique de la construction d’orgue en Hongrie. C’est la première fois qu’un facteur hongrois a construit un orgue en partenariat avec un facteur d’orgue étranger, qui plus est, un des meilleurs. Cela laisse entrevoir la possibilité d’autres collaborations de ce type qui ne se limiteraient pas à l’Allemagne, mais verraient également des facteurs d’orgue français, belges, en Hongrie. voir p.51 László Fassang se plaît à souligner le soutien sans faille de Imre Kiss, directeur du Palais des Arts, l’une des institutions culturelles les plus en vue de Hongrie. En tant que conseiller artistique, “je considère que l’objectif le plus important est de faire en sorte que le plus de personnes possible aient la possibilité de découvrir et aimer l’orgue.[…] C’est bien évidemment le lieu pour proposer des oeuvres pour grand orchestre ne pouvant être interprétées dans les églises, le plus souvent par manque de place ou d’argent. En même temps, cet instrument n’est pas enfermé dans une gaine sacrée, il s’aventure ainsi régulièrement dans d’autres genres, comme le jazz, la musique du monde, le cinéma muet, la danse, voire l’opérette. L’usage est aujourd’hui bien rodé : la maison organise 8 à 9 concerts d’orgue d’octobre à mai, parmi lesquels 2 sont directement rattachés à Noël et 2 à Pâques ; on y entend des oeuvres du répertoire classique, souvent avec la participation d’un choeur. Pour les 4 ou 5 concerts restants, nous nous efforçons de montrer une nouvelle facette de l’instrument. Par ailleurs, la maison donne la possibilité à l’Académie Franz Liszt d’y organiser deux jours par an les concerts de diplôme de fin d’études (qui font en général salle comble !) À côté de ça, je propose une fois par mois des présentations de l’orgue pour des groupes d’enfants, de jeunes, et d’adultes ; les personnes intéressées peuvent s’y inscrire par internet. Sur le site internet, il y a aussi un quiz intitulé “En-registre-toi”, un tirage au sort parmi les gagnants donne des places de concert gratuites. Depuis janvier, et pour une durée d’un an, on peut voir, dans le hall du Palais des Arts, l’orgue hydraulique d’Aquincum, qui est considéré comme l’orgue le plus vieux du monde et dont les vestiges ont été mis au jour à Budapest dans les années 1930. On refait vivre l’instrument pendant une demi-heure avant chaque concert d’orgue, le public peut ainsi entendre à la suite l’orgue le plus vieux du monde et l’un des orgues les plus modernes. Dans un an, l’orgue hydraulique laissera la place à un simulateur d’orgue qui montrera l’intérieur de l’orgue, les principes de son fonctionnement et ses mélanges de jeux les plus importants aux curieux, jeunes et moins jeunes, ceci à l’aide de deux claviers, d’une pédale, d’un écran tactile, d’un casque et d’un ordinateur”. Cet été... et cet automne Du côté de chez Bach Musique vivante Cantates Manifestations avec participation des fidèles • HEILSBRONN, Dimanche 6 juillet 2008, Wir danken dir, Gott, wir danken dir BWV 29 www.kirchenchorverband.de • ASCHAFFENBURG, Christuskirche Dimanche 27 juillet 2008, 10 h Wir danken dir, Gott, wir danken dir BWV 29 [email protected] • OBERSTDORF, Christuskirche Dimanche 10 août 2008, 10 h Gott der Herr ist Sonn und Schild BWV 79 www.christuskirche.oberstdorf.com • HOFGEISMAR Dimanche 8 septembre, 10 h Gottes Zeit ist die allerbeste Zeit BWV 106 www.akademie-hofgeismar.de • MANNHEIM, Christuskirche Dimanche 14 septembre 2008, 10 h Ich hatte viel Bekümmernis BWV 21 www.christuskirche.org • NUREMBERG, St. Lorenz Kirche Dimanche 28 septembre 2008, 10h www.kirchenmusik-st-lorenz.de • SPEYER, Dreifaltigkeitskirche Dimanche 28 septembre 2008, 18 h www.evpfalz.de • SIEGEN, Martinikirche Dimanche 26 octobre 2008, 10 h Wachet! betet! betet! wachet BWV 70 www.bachchor.de • KÖTHEN, St. Agnuskirche Vendredi 31 octobre 2008, 11 h (Fête de la Réforme) Die Himmel erzählen die Ehre Gottes BWV 76 [email protected] • SALZWEDEL, Mönchskirche Samedi 30 novembre 2008, 16 h Wachet! betet! betet! wachet, BWV 70 Oratorio de Noël, cantates 1-3, BWV 248 www.gemeinde-bunt.de • Festival Bach de l’Oregon 27 juin - 13 juillet 2008. Eugene (Oregon, USA) www.bachfest.uoregon.edu • XVIe Concours international de Leipzig 8-19 juillet 2008. Orgue, chant, violoncelle Infos : Bach-Archiv Leipzig, Thomaskirchhof Tél. 00 49 341 9 13 73 02, www.bach-leipzig.de • Jean-Sébastien Bach et ses villes (Leipzig) 19 - 28 juillet 2008. Dans le cadre de l’Été musical 2008 de la MDR www.mdr.de/musiksommer • 21e Journée Bach d’Aschaffenburg 27 juillet - 3 août 2008. J.S. Bach, cantor et maître de chapelle www.bachgesellschaft-aschaffenburg.de • Bach en Combrailles Pontaumur et environs (Puy-de-Dôme) - 3e Académie internationale d’orgues 6-11 août 2008, Infos : Tél. 01 34 53 98 24 - [email protected] Tél. 04 73 79 90 02 - [email protected] - 10e Festival Bach en Combrailles 9-15 août 2008. Infos : Tél. 04 73 79 91 10 www.bachencombrailles.com Gilles Cantagrel donnera une conférence à cette occasion • 11e Festival Bach d’Arques-la-Bataille 26-31 août 2008. Infos : Académie Bach Tél. 02 35 04 21 03 - www.academie-bach.fr • 7e Journée Bach de Postdam 30 août - 13 septembre 2008. Infos : Bachtage, Festival-Büro, Burgstraße 32, D-14467 Potsdam, Tél. 00 49 700 1685 1750 www.bachtage-potsdam.de • 22e Journée Bach de Köthen 3-7 septembre 2008. www.bach-in-koethen.de • Semaine Bach de Görlitz 2-5 octobre 2008. www.eksol.de • 83e Festival Bach de Salzbourg 4-20 octobre 2008. Salzbourg (Autriche) Bach invité à Salzbourg - Infos : 83. Bachfest Salzburg, Kaigasse 36/1, A-5020 Salzburg Tél. 00 43 662 43 53 - www.bachfest2008.at • Haus zum Palmbaum Markt 3, D-99310 Arnstadt Tél./Fax 00 49 36 28 60 29 78 Heures d’ouverture par téléphne • Bachhaus Eisenach Tous les jours de 10 h à 18 h Frauenplan 21, D-99817 Eisenach Tél. 00 49 36 91 79 340 www.bachhaus.de • Musée historique de Köthen Mardi à vendredi de 13 h à 17 h Samedi-dimanche 10h-13h et 14h-17h et sur rendez-vous Schlossplatz 4, D-06366 Köthen/Anhalt Tél. 00 49 34 96 21 25 46 • Fondation Bach-Archiv Leipzig Tous les jours de 10 h à 17 h Institut de recherche, musée Thomaskirchhof 15/16, D-04109 Leipzig Tél. 00 49 341 91 370 www.bach-leipzig.de • Bach-Stammhaus Wechmar Tous les jours de 10 h à 17 h et sur rendez-vous. Bachstrasse 4, D-99869 Günthersleben-Wechmar Tél./Fax 00 49 362 56 2 26 80 Concerts Bach en libre accès • Deutsche Evangelische Christuskirche, 25 rue Blanche, 75009 Paris par le Chœur et l’Orchestre du Conservatoire de Paris (CNSMDP) Infos 01 40 40 46 38 www.cnsmdp.fr • Notre-Dame de Versailles, 78000 Versailles Maîtrise des Petits Chanteurs de Versailles, le dernier dimanche de chaque mois Infos 01 30 80 08 51 [email protected] Informations aimablement communiquées par la Neue Bachgesellschaft. Edition française établie par Rudolf Klemm et Marie-Lys Wilwerth. On peut adhérer à la Société Bach auprès de son correspondant en France : Rudolf Klemm, 23 rue Armengaud - 92210 Saint-Cloud Tél./fax 01 46 02 84 [email protected] Mises à jour sur www.orgues-nouvelles.org Voir aussi page 18 : Musique vivante O • L’Intégrale des Cantates reprend à la rentrée : - Temple du Foyer de l’Âme, 7 rue du Pasteur Wagner, 75011 Paris 1er dimanche du mois à 17 h, d’octobre à juin. - N.-D. des Blancs-Manteaux, 12 rue des Blancs-Manteaux, 75004 Paris 3e samedi du mois à 18 h, d’octobre à juin. [email protected] Lieux de mémoire Eté 2008 Orgues Nouvelles 39 Questionnaire de Proust Michel Bouvard Un anxieux positif Michel Bouvard Le trait principal de mon caractère. L’anxiété positive… La qualité que je désire chez un homme. Le courage ...et chez une femme. La féminité Ce que j’apprécie le plus chez mes amis. La fidélité (merci de ne pas inverser avec la précédente). Mon principal défaut. L’anxiété…négative ? Mon occupation préférée. Pas répondre aux questionnaires ! Mon rêve de bonheur. Un grand voilier... Quel serait mon plus grand malheur ? Ne plus y croire... Ce que je voudrais être. Un homme serein Le pays où je désirerais vivre. A part la France (sud !), l’Espagne, l’Italie... Ma couleur préférée. Le vert de l’espérance La fleur que j’aime. Le tournesol L’oiseau que je préfère. Le hibou symbole de sagesse, le toucan pour ses couleurs, la cigogne pour sa hauteur de vue... Mes écrivains favoris. Molière (hors classe), Hugo, Zweig, Saint-Ex, Pagnol... San Antonio (1ère manière…) Mes poètes préférés. La Fontaine (hors classe), Rilke (que m’a fait découvrir Jean Boyer)... Raymond Devos (que je lui ai fait découvrir en direct !) Mes héros dans la fiction. Lucky-luke, Jack Bauer (dans 24h chrono), Georges Clooney (dans Ocean’s eleven), Sarko (vous verrez qu’il sera président, hors fiction, un jour !) Mon héroïne favorite dans la fiction. Julia Roberts (dans tout !) Mes peintres favoris. Le Greco, Van Gogh, Picasso, Klee. Mes héros dans la vie réelle. Monteverdi, Buxtehude, Bach, Debussy, Liszt, De Gaulle, Bill Clinton, Jean-Paul II Mes héroïnes dans l’Histoire. Mère Thérésa, Simone Weil (la philosophe) mais aussi – pourquoi pas – l’autre avec un “V”, pas Ségolène… Ce que je déteste par-dessus tout. La mauvaise foi (des autres, cela va sans dire...) Caractères historiques que je méprise le plus. Hitler, tous les dictateurs et même tous les petits chefs... ou cheftaines ! Le fait militaire que j’admire le plus. Le débarquement La réforme que j’estime le plus. Elles sont en cours... Le don de la nature que je voudrais avoir. Renaître Comment j’aimerais mourir. D’un coup, plutôt avec des remords que des regrets ! Etat présent de mon esprit. Amusé, comme quelqu’un qui remplit un questionnaire, et va passer à autre chose, grrr… Fautes qui m’inspirent le plus d’indulgence. Les miennes Ma devise. “Malgré” D’autres questionnaires... Georges Guillard Bernard Pivot Après l’orgue... mon instrument préféré. Le piano. En service commandé, mon juron préféré. “con”, après chaque mot usuel, un peu moins fort, comme un écho. Exemple pour vous entraîner : « Putain-con, qu’il est con-con ce con-con ! Et si je ne pouvais plus jouer de l’orgue ? Je jouerais de l’hélicon-con ! Dieu existant, aime-t-il l’orgue ? Il aime tous les “papes” (donc aussi les sous-papes ! aïe) Aime-t-il les organistes ? Il met des notes, mais pour les français elles sont inégales... Mon facteur préféré. Patrice Bellet (j’espère qu’il va lire la revue, sinon je l’abonne !) Mon compositeur préféré. Bach Le musicien avec qui j’aimerais jouer au moins une fois. Oscar Peterson (là-hautcon, avec moi à la batterie-con) La qualité que je préfère chez les organistes. Aimer autre chose Le défaut que je ne supporte pas chez les autres musiciens. Ne pas aimer l’orgue La région d’orgues que je préfère. Le paradis, il paraît qu’il y a même des papes à tout jouer ! Mon restaurant préféré. Michel Sarran, à Toulouse-con (je l’abonne aussi) Mon sport préféré (et jamais pratiqué). Le rugby-con ! j’aurais aimé y jouer, mais je n’ai jamais franchi le rubicon (il est temps que je m’arrête!) Mon film musical préféré. La Flûte enchantée (Bergman), West Side Story, Un américain à Paris. Soumettre une personnalité au fameux Questionnaire de Proust est un grand classique people. Orgues Nouvelles – qui est tout, sauf pipole – s’est cependant amusée à concocter une série de questions subsidiaires. Avec sa gentillesse proverbiale, Michel Bouvard, professeur au CNSM de Paris s’est plié de bonne grâce à un exercice qui, avec lui, va crescendo molto ! O Mon mot préféré. Espérance Le mot que j’aime le moins. Bof… Mon juron préféré. Voir plus bas, s.v.p. Mon bruit préféré. La mer (aussi celle du grand Claude, vers midi moins le quart, joli passage...) Ma drogue favorite. La mer Ce que j’aimerais que Dieu (s’il existe) me dise après ma mort. « Donnez-vous des leçons d’orgue ? » 40 Orgues Nouvelles Eté 2008 Eternités... Anniversaires ORGUE Hans Neusidler 1508-1563 Luthiste, éditeur de huit livres de luth, de nombreuses pièces peuvent être jouées à l’orgue. John Blow 1648-1708 Organiste à la cathédrale de Westminster, maître de Purcell. Alexandre-Pierre-François Boely 1785-1858 Organiste à Saint-Germain-l’Auxerrois à Paris. Farouche défenseur de J.S. Bach. Sigismond von Neukomm 1778-1858 Pianiste, élève de J. Haydn, maître de chapelle à Saint-Petersbourg, vécut à Paris. Olivier Messiaen 1908-1992 Bernard Gavoty 1908-1981 Daniel Lesur 1908-2002 Michel Bouvard né en 1958 AUTRES MUSIQUES Clément Janequin 1485-1558 250 chansons profanes Giuseppe Torelli 1658-1709) Violoniste Jean-Baptiste Cramer 1771-1858 Pianiste Anton Diabelli 1781-1858 Compositeur et éditeur Giacomo Puccini 1858-1924) Opéras Eugène Ysaïe 1858-1931 Violoniste Georges Hüe 1858-1948 Compositeur Nikolaï Rimsky-Korsakov 1844-1908 Compositeur Pablo de Sarasate 1844-1908 Violoniste Paul Taffanel 1844-1908 Flûtiste Ralph Vaughan-Williams 1872-1908 Compositeur Eliott Carter né en 1908 Compositeur MAIS AUSSI 1608. Monteverdi écrit Ariana et Il Ballo delle Ingrate 1708. J. S. Bach est nommé organiste à la cour de Weimar. 1808. L. van Beethoven écrit ses 5e et 6e Symphonies 1908. F. Raugel et E. Borrel fondent à Paris la Société Haendel 1958. E. Varèse, Poèmes électroniques pour l’Exposition universelle de Bruxelles Liste établie avec La Lettre du Musicien. Si d’autres musiciens touchant à l’orgue de près ou de loin, ont échappé à notre recherche, merci de nous les signaler. Nous aurons plaisir à remettre en lumière de plus modestes serviteurs de l’orgue et de la musique. Leur musique vibre encore René Bianco, baryton (23 janvier, 100 ans). Pilier de l’Opéra de Paris à partir de 1948, il inscrira plus de 80 rôles à son répertoire. Ivan Rebroff, chanteur (27 février, 76 ans). Tessiture exceptionnellement étendue. Il s’était illustré dans la comédie musicale Un violon sur le toit (Paris, 1968). Richard Westenburg, chef d’orchestre (28 février, 75 ans). Né à Minneapolis, il a étudié le piano puis l’orgue à Paris auprès de Pierre Cochereau et de Nadia Boulanger, avant de se consacrer à la musique sacrée à la tête de son ensemble Musica Sacra (1964). Pierre Vidal, musicologue (2 mars, 76 ans). Il contribua par ses activités radiophoniques à révéler en France en particulier des musiciens russes ou finlandais. Giuseppe di Stefano, ténor (3 mars, 86 ans). Partenaire prestigieux de Callas, il laisse des enregistrements légendaires de La Tosca ou La Traviata. Yves Legrand, (11 avril, 98 ans). Voir page suivante. Jacques Bondon, compositeur (avril, 80 ans). Fondateur de l’Ensemble moderne de Paris, il laisse un important catalogue d’env. 70 opus, dont 5 opéras et 2 oratorios. Françoise Couvert, violoniste (2 mai, 35 ans). Un tragique accident nous prive d’une grande artiste, sœur de la pianiste Hélène Couvert et du violoniste Philippe Couvert. Eliane Manchet, soprano (4 mai, 73 ans). Enseignante recherchée, elle restera une Mélisande de référence. Leyla Gencer, soprano (9 mai, 80 ans). Malheureusement un peu éclipsée par ses contemporaines Sutherland ou Caballé, elle reste un modèle rare de bel canto. Germain Desbonnet, organiste et compositeur (20 juin, 68 ans). Elève de Langlais et Sancan, il fut organiste à Saint-Roch (Paris) et Antibes. Il créa la classe d’orgue du conservatoire de Lorient et laisse un catalogue de près de 700 œuvres. O Jean Bonfils, (26 novembre 2007, 86 ans). Voir page suivante. André Jorrand, compositeur (15 décembre 2007, 87 ans). Elève de Duruflé, auteur prolifique, il créera des manifestations à Aubusson autour de l’orgue de G. Guillemin. Jérôme Spycket, musicologue (12 janvier, 79 ans). Auteur de livres aigus et chaleureux sur Clara Haskil, Samson François, Hughes Cuénod ou Kathleen Ferrier. Gérard Scharapan, flûtiste et pédagogue (14 janvier, 55 ans). Passionné de musique ancienne et contemporaine. Enseignant à Meaux et à l’académie de Sablé-sur-Sarthe, il était le partenaire de prestigieux solistes : Howard Crook, Marianne Muller ou l’ensemble Stradivaria, il est aussi le co-auteur d’une méthode de flûte à bec (Ed. Billaudot). Madeleine Milhaud (17 janvier, 106 ans). “Je dis que vivre avec un compositeur, c’est vivre avec les qualités d’un édredon, lui apporter de la chaleur, tout en étant à la fois lourd et léger”. Délicieux et courageux humour de Madeleine Milhaud… Eté 2008 Orgues Nouvelles 41 Hommages Ces deux musiciens, disparus à peu de temps d’intervalle ont eu partie liée une grande partie de leur vie comme serviteurs de d’Eglise et de l’orgue liturgique. Il convenait de les réunir dans le même hommage. Photo EIV Né en 1910, Yves Legrand est décédé le 11 avril 2008. Jean Bonfils, né en 1921, s’est éteint le 26 novembre 2007. Jean Boyer O Musicien entre les musiciens, il a laissé une trace indélébile, mais ne s’est guère soucié de laisser ces hochets de vanité que sont trop souvent les enregistrements à répétition, les articles ostentatoires tartinant un moi haïssable, les livres circonstanciels et fort inutiles. Il revient donc à ses amis de recueillir les éclats d’une vie toute donnée à la Musique, à ses élèves qu’il amenait avec une calme fermeté à se poser les bonnes questions. Eût-il commencé la rédaction d’un traité pédagogique qu’il l’eût probablement abandonné dès la deuxième page, comme J.S. Bach qui concluait en disant “et le reste ne peut s’apprendre qu’auprès d’un bon maître...” Ses amis, en vue d’une édition, ont déjà rassemblé de nombreux documents. Néanmoins, peut-être connaissez-vous (ou possédez-vous) un document inédit (texte, photo, lettre...). Vous pouvez en proposer l’envoi à la rédaction d’Orgues Nouvelles par courrier ou courriel ([email protected]). Nous vous répondrons si nous en disposons déjà ou non. D’avance, merci. 42 Orgues Nouvelles Yves Legrand et Jean Bonfils Père naturellement. Les autres titres honorifiques vous vieillissent un homme plus sûrement que les médailles. Et le Père Yves Legrand, un jour – lointain ! – a décidé de ne plus vieillir. Sa recette était simple : pour une Eglise qui renaît chaque Noël, il faut des musiques de la plus belle qualité et des musiciens – mieux même, des artistes – de qualité. Formons-les en éveillant leur vocation et leur goût, en faisant fructifier leur talent, en les encourageant dans les moments de doute… et faisons confiance à la Providence pour que les fruits de leur talent profitent à toute la communauté ecclésiale. Il savait aussi qu’éveiller une vocation ne suffit pas : il faut donner à ces jeunes pousses les tuteurs les plus exigeants. Il s’est donc doté de deux outils incomparables : une méthode, d’abord – “la” fameuse méthode Pierront-Bonfils – et les “stages” ensuite. Il s’ensuivit une période d’effervescence remarquable dans toute la France liturgique d’alors. Le Père Legrand me disait un jour avoir combattu l’ennui d’un trajet Rennes-Paris en voiture, en se chantant les Introït du “800”, de l’Avent à la Pentecôte ! Bel exploit de mémoire ! et je connais des trajets moins sanctifiés ! Sous sa houlette débonnaire et ferme, une foule de jeunes élèves a ainsi appris que, pour le service d’Eglise, la bonne volonté ne suffit pas. Il faut y mettre le prix du travail, de la ténacité, du goût, de la compétence. Aucun n’oubliera la leçon de vie et de musique donnée par ces merveilleux accoucheurs qu’étaient Yves Legrand et son successeur André Guillevic. Alors, pas de médaille ? Si fait : je propose celle du “Juste parmi les musiciens d’Eglise”. GEORGES GUILLARD Jean Bonfils, s’est éteint fin 2007 à Rennes, à l’âge de 86 ans. Né à SaintEtienne, il avait commencé ses études musicales au conservatoire de sa ville natale, poursuivi au Conservatoire de Paris (2e prix de composition chez J. Rivier en 1948, 1er prix d’orgue chez M. Dupré en 1949, et 1re médaille d’analyse chez O. Messiaen en 1950). Organiste liturgiste par excellence, Jean Bonfils fut, à l’église de la Trinité, l’assistant d’O. Messiaen, puis de Naji Hakim, de 1950 à 1999. Il fut aussi organiste pendant 44 ans de la Grande Synagogue de Paris, de l’église St-Ignace, jusqu’en 1975. Il a enseigné l’orgue à la Schola Cantorum. Son action éditoriale de musicologue est considérable. Citons entre autres : - une collection dirigée avec Gaston Litaize : L’Organiste liturgique, les œuvres pour chœur d’Heinrich Schütz et une méthode de clavier et d’orgue écrite avec Noëllie Pierront de 1960 à 1968 : Nouvelle méthode de Clavier (4 vol.) et, en 1962, Nouvelle méthode d’orgue (2 vol.) : ces ouvrages ont contribué à la formation d’une génération d’organistes à laquelle appartient Olivier Latry. Aux Éditions musicales de la Schola Cantorum Suisse), - des reconstitutions des psaumes et motets de Goudimel (Seuil). - Les Premier et Deuxième Livres d’orgue de Jacques Boyvin (Éd. Ouvrières), - Deo Gloria (collection de musique liturgique, avec Noëllie Pierront (1962 à 1968). - de nombreux articles notamment dans L’Orgue, des notices sur des musiciens français, dans la MGG Die (Bärenreiter) et dans Organ Literature : A Comprehensive Survey (Scarecrow Press), il est l’auteur de Recherches sur la musique française classique concernant les fantaisies instrumentales d’E. du Caurroy (1961-1962) et les œuvres d’orgue de Titelouze (Picard, 1965). Jean Bonfils, qui fut mon collègue à l’église de la Trinité de 1989 à 1999, reste pour moi un modèle d’excellence par son soutien constant, sa discrétion, sa modestie et son érudition. CAROLYN SHUSTER FOURNIER Titulaire de l’orgue de chœur Cavaillé-Coll de l’église de La Trinité à Paris Paradoxe : Georges Guillard demande au chanoine doyen du chapitre de Notre-Dame de s’exprimer ici, alors que je croyais savoir que dans un orgue, un chanoine ne “parlait” pas ! Et puis, je me sens un peu le Huron au pays des orgues... Il est vrai que, faute de compétence particulière, je peux alléguer un vieil attrait pour l’orgue, depuis mon émerveillement de gamin devant l’organiste qui l’admet à la tribune de ma paroisse jurassienne, ou, avec des amis de mon père, la découverte des orgues Silbermann d’Ebersmunster ou de Marmoutier dans mon Alsace natale. D’autres amis m’ont depuis laissé entrevoir le monde mystérieux où une trompette ne dit pas ce que je croyais entendre, où le nasard n’a rien d’impertinent, où dans un confortable nid d’hirondelle se niche un rossignol, où la bombarde n’a rien de belliqueux, où les mixtures se composent suivant des recettes impénétrables au profane… Et la fascination éprouvée devant des instruments aux buffets inaccessibles (et que le visiteur frustré ne peut entendre), aux conceptions plus audacieuses les unes que les autres, du classique ou du rococo, jusqu’au contemporain dessiné par Jean Touret… Des noms reviennent obstinément de Dom Bedos à Cavaillé-Coll, en passant par Callinet et bien d’autres, pour ne pas nommer des facteurs contemporains... Beaucoup de mystère demeure, et pourtant, pour le prêtre que je suis, une sorte de connivence m’habite avec les organistes. Je dois dire que mon expérience paroissiale à Paris a été privilégiée, en collaborant avec un bon nombre d’organistes de qualité que je ne puis citer. D’autre part, je tiens à rappeler ici la mémoire de mon premier curé, Jean-Marie Lustiger : il savait donner toute sa place à l’orgue, il savait partager avec les organistes l’esprit des célébrations, il savait trouver l’équilibre entre parole, chant et présence de l’orgue pour construire une liturgie cohérente et conduire l’assemblée à intérioriser la Parole de Dieu, à exprimer sa prière, à communier dans la présence du Seigneur, lui qui unit les membres de son Corps qui est l’Église. Ce qui me frappe toujours, c’est que l’extrême souplesse de ses ressources permet à l’organiste d’entrer dans le sens d’une fête, d’accompagner la louange ou l’imploration, de magnifier la joie ou de porter une méditation plus retenue. Pour prendre un exemple, j’ai été marqué il y a déjà longtemps par l’improvisation qui suivait la lecture du récit de la création au cours de la Vigile pascale, un vrai prolongement, dans la paix. Peut-être faut-il ajouter que l’intervention de l’orgue peut à juste titre surprendre, sans être pour autant hors de propos, et que le responsable de la liturgie n’a pas à lui prescrire un style ; l’accord entre célébrant et organiste va au-delà des mots et des conventions de style. Bien sûr, l’organiste soutient le chant, mieux, il l’introduit, l’entoure de tous ses soins par ses interludes ou ses postludes. Tout le monde s’en trouve mieux quand l’organiste a pris part à la conception des programmes et à la constitution du répertoire des différentes assemblées, ce que font beaucoup d’entre eux. Reste aux célébrants de savoir assurer un juste équilibre entre le chant et l’orgue seul. Pour être direct, je dirai que nous devons refuser de ne laisser à l’orgue que la tâche d’occuper les plages laissées vacantes par ailleurs. Je voudrais souligner un aspect sensible de notre collaboration avec les organistes : ce sont les célébrations des mariages et aussi des obsèques. Dans des assemblées composées de personnes venant d’un peu partout et de toutes attitudes religieuses, le chant connaît ses limites avec souvent peu de participation. C’est alors que l’orgue rassemble, qu’il donne le ton festif et joyeux des noces, ou bien qu’il apporte la sérénité nécessaire pour retrouver l’espérance dans le deuil. Sans doute en raison de notre héritage culturel, j’ai le sentiment qu’une église et un orgue sont dans une vraie symbiose, comme en témoigne l’insertion harmonieuse des tribunes dans les églises de tous les styles et pas seulement des époques classiques ou baroques. Partout où dans une église un orgue se fait entendre, elle est habitée, vivante. L’orgue – avec son organiste – a une présence naturelle, déjà dans l’édifice lui-même, à plus forte raison dans l’assemblée ecclésiale. C’est bien dans ce sens qu’a été conçu le rituel de la bénédiction solennelle d’un orgue, où on lui donne la parole comme à une personne. Je cite quelques-unes des interpellations du célébrant, auxquelles l’organiste est invité à répondre chaque fois par une improvisation : Éveille-toi, orgue, instrument sacré : entonne la louange de Dieu notre Créateur et notre Père. Orgue, instrument sacré, chante l’Esprit Saint qui anime nos vies du souffle de Dieu. Orgue, instrument sacré, apporte le réconfort de la foi à ceux qui sont dans la peine. Orgue, instrument sacré, fais entrer l’assemblée des fidèles dans l’action de grâce du Christ. Pour conclure, je dédie aux organistes ces versets de saint Paul extraits de l’une des lectures de ce même rituel : “Frères, puisque vous avez été choisis par Dieu... revêtez votre cœur de tendresse et de bonté, d’humilité, de douceur, de patience. […] Que, dans vos cœurs règne la paix du Christ […] vivez dans l’action de grâce.” (Colossiens, 3, 12.15) FRANÇOIS FLEISCHMANN Voix humaine Orgues Nouvelles – qui n’a jamais envisagé d’être la revue “officielle” des organistes liturgiques (cette niche est déjà occupée) – ne saurait cependant reléguer au second plan les partenaires essentiels, quasi-obligés des organistes : les ecclésiastiques responsables du patrimoine dont l’usage leur est confié. Nous avons sollicité une haute figure de l’Eglise en la personne de Monseigneur François Fleischmann, chancelier du diocèse de Paris, ancien curé de paroisse, et -- ce qui en fait un correspondant précieux pour Orgues Nouvelles -mélomane averti. Monseigneur François Fleischmann est actuellement doyen du chapitre de Notre-Dame de Paris et chancelier du Diocèse de Paris. Il a été durant une quinzaine d'années proche collaborateur du Pape Jean-Paul II comme responsable de la section francophone de la Secrétairerie d'Etat au Vatican. O Eveille toi, orgue... Eté 2008 Orgues Nouvelles 43 Formation Deux temps forts • Fin août : session de 7 jours Formation des organistes. Animateur : Pierre Mea • Aux vacances de Noël se succèdent en général des Master-classes d’orgue, pour les enseignants de l’École d’orgue. Animateurs : Raphaëlle Garreau de Labarre (St-Maximin, Thionville) en 2003, Nicolas Bucher (St-Séverin, Paris) en 2004, Franck Vaudray (professeur au CNSM, Lyon) en 2005, Pierre-Yves Fleury (professeur d’harmonie et d’improvisation au CNR, Lyon) en 2006, et Georges Guillard en 2007. O Ecole d’orgue de Guyane 25 rue Lallouette - BP 122 97323 Cayenne Cedex - Guyane Tél. 05 94 31 03 05 Site : http://ecole.orgue.guyane.free.fr E-mail : [email protected] 44 Orgues Nouvelles Eté 2008 Guyane Le Centre de musique Zipoli Depuis 1992, l’École d’orgue de Guyane offre aux jeunes organistes une formation assez complète : formation musicale, travail du clavier, de l’orgue à pédalier, travail de la voix, chant choral polyphonique, direction de chœur, animation culturelle. Plus de 40 jeunes organistes participent à des activités culturelles et font vivre les instruments des églises de Guyane et de métropole, animent des groupes de chanteurs, accompagnement de chœur. Une dizaine se sont orientés vers la préparation de carrières musicales, enseignement, instrumentistes. Des sessions annuelles de formation musicale (clavier et orgue à pédalier, chant et direction de chant, master class d’orgue) ont permis aux élèves de se perfectionner avec des musiciens professionnels de premier plan. La chorale diocésaine, créée en 1984, qui anime les événements diocésains, est aussi une école de chant choral et polyphonique. Du presbytère de Matoury à celui de la cathédrale de Cayenne depuis 2001, l’école d’orgue restait toujours à l’étroit. Solution : l’acquisition par l’Association des Amis de l’Orgue d’une maison, rue Lallouette à Cayenne et la création du Centre de musique Zipoli. L’objectif est de regrouper la formation musicale, en vue du développement culturel musical de la Guyane, avec les structures existantes, avec l’aide d’intervenants extérieurs à la Guyane, musiciens de haut niveau. Cette formation diversifiée s’oriente aussi vers une inculturation de la musique sacrée en Guyane par les Guyanais, en développant l’indispensable compétence. Le nom de Zipoli a été choisi en raison du parcours étonnant de ce musicien né en 1688 à Prato (Italie), parti en 1717 à Cordoba (Argentine) où il a vécu et travaillé jusqu’à sa mort en 1726, à 37 ans. Il continue ses études de théologie tout en étant organiste et en composant de multiples œuvres qui acquerront une grande célébrité dans les réductions créées par les Jésuites. Des commandes de partitions lui viennent de toutes parts, y compris du vice-roi du Pérou. Chez Zipoli, le langage musical du baroque européen est réélaboré, simplifié, et enrichi d’éléments musicaux des indios (rythmes, instruments...) dans un souci d’adaptation à des interprètes et à un public de culture différente. Il apparaît, grâce à la redécouverte récente de ses compositions d’Amérique, comme un compositeur réalisant l’effort peu commun en son temps, de comprendre une réalité culturelle étrangère et de s’y adapter, afin de contribuer à son développement. Prophète de l’inculturation, il exerce un travail de rencontre entre deux cultures, pour un enrichissement culturel par un nouveau langage musical. Le Centre de musique qui portera son nom reprend l’objectif de l’École d’orgue de Guyane : l’inculturation, grâce à de jeunes musiciens ayant acquis une réelle compétence et capables de créer de nouvelles formes musicales pour un vrai développement culturel de la Guyane. Le Centre Zipoli regroupera à terme - l’École d’orgue de Guyane (85 élèves en 2006-07 : 70 à Cayenne et 15 à SaintLaurent-du-Maroni et à Maripasoula), - le Chœur de l’École d’orgue (dir. Christian Laidlow), la Chorale diocésaine, le Congrès des chorales paroissiales (animé en particulier par Jean-Michel Dieuaide, inspecteur des conservatoires de Paris), les stages d’orgue, de chant et de formation liturgique, les activités culturelles. De multiples structures et activités verront ainsi le jour au Centre Zipoli : formations en cours du soir, Ensemble de musique ancienne (en particulier le chant grégorien), Ensemble de musique gospel (animé par Willy Costille), manifestations culturelles (concerts, académies, veillées musicales, conférences, publications, expositions, tout au long de l'année). Cette Maison sera un lieu privilégié de l’inculturation et de la créativité, non seulement créole, mais dans la diversité ethnique qui est la réalité guyanaise. Une campagne, en lien avec les paroisses, visera à préserver les harmoniums, instruments oubliés de notre patrimoine. JOSEPH PLUG curé de la cathédrale de Cayenne Cayenne Guyane Un nouvel orgue de cathédrale Le nouvel orgue ... de construire de grandes orgues pour la cathédrale de Cayenne est né en 19881989. A l’occasion d’un reportage TV sur la facture d’orgue, le journaliste Yves Haupert s’étonna que la cathédrale de Cayenne fût la seule cathédrale de France à ne pas avoir d’orgues. Une rencontre avec le Président du Conseil Régional, lors d’un concert, permit au Père Joseph Plug, alors chargé du Service diocésain de liturgie et de musique sacrée, de lui rappeler ce manque. La réponse de M. Othily fut : “Demandez, demandez...!” Ce qui fut fait. L’Association des Amis de l’Orgue, créée fin 1989, se donna comme objectif de collecter les fonds nécessaires. La population en Guyane manifesta un spectaculaire enthousiasme. Plus de 500 donateurs se manifestèrent, ainsi qu’une quinzaine d’entreprises et plusieurs collectivités. Le nouveau projet (4 claviers, 41 jeux) engagé dès 2002, sur les conseils d’Éric Brottier et de Jean-Michel Dieuaide, sous la maîtrise d’œuvre de Rémy Fombon, et réalisé par le facteur d’orgue Dominique Lalmand, est devenu réalité. L’instrument a été béni et inauguré le 14 juin 2008. Tous les partenaires (DRAC, Région, Conseil Général, plusieurs municipalités et grandes entreprises) étaient animés du même désir : le développement culturel de la Guyane par la musique, comme autrefois les Jésuites arrivant chez les Amérindiens d’Amérique du Sud. Et comme il faut songer à l’avenir, l’École d’Orgue de Guyane, ouverte depuis octobre 1992, continue à former la relève indispensable, sous la houlette de Christian Laidlow. G.G. La catastrophe COMPOSITION DE L’INSTRUMENT 4 claviers et pédalier 41 jeux entièrement mécanique Le projet avançait bien ; l’orgue commençait à être installé début 1992. Et voilà que dans la nuit du 18 au 19 février, un vent violent ouvrit une brèche dans la toiture, juste au-dessus de l’orgue en construction. Ce fut la catastrophe. Le facteur d’orgue quitta la Guyane. Il déposa son bilan deux ans plus tard, emportant une partie du matériel à réparer ! Plus d’argent, pas d’orgue ! Dix années de désert, jalonnées de sursauts infructueux. Peu à peu les partenaires politiques ont changé, et depuis 1998 les choses ont évolué. Il aura fallut encore plus de cinq ans pour remettre en route ce grand projet. I-Grand-Orgue 8 jeux Montre 8' (B&D) Bourdon 8' Prestant 4' (B&D) Quinte 2 2/3' (B&D) Doublette 2’ Plein Jeu V Chamade 4-8’ (D&D) Cornet V II-Grand-Chœur 8 jeux Bourdon 16'' Flute 8' Principal 4' Tierce 3’ 1/5 Plein Jeu VI Trompette 8' Clairon 4 Cornet V Accouplements : Grand-Chœur / Grand-Orgue Récit / Grand-Orgue Positif / Grand-Orgue Récit / Grand-Chœur Positif / Grand-Chœur A l'orgue de Cayenne, Jean-Pierre Leguay et Nicolas Loth. III-Récit expressif 10 jeux Bourdon 8' Gambe 8' Unda Maris 8' Flûte Traversière 8' Flûte Octaviante 4’ Octavin 2’ Sifflet 1' Trompette harmonique 8' Basson & Hautbois 8' Voix humaine 8' IV Positif 9 jeux Bourdon 8 Prestant 4' Flûte 4' Nazard 2 2/3' Quarte 2’ Tierce 1 3/5' Larigot 1 1/3' Plein Jeu V Cromorne 8' Pédale 6 jeux Flûte 16' Flute 8' Quinte 5 1/3' Prestant 4' Trompette 8' Bombarde 16’ Tirasses : I-II-III-IV Tremblant Positif Tremblant GO et GC Trémolo récit O Le projet Eté 2008 Orgues Nouvelles 45 Orgues Nouvelles Voix humaine On tente souvent de franchir d’un bond de larges crevasses de la pensée, et c’est la chute. Ludwig Wittgenstein Notebooks 1914-16, note du 16 juin 1915 Valéry Aubertin voir p.51 Dans ce monde-ci, pas d’exil possible. Pourtant, quand un certain point de la vie est atteint – où la tension est extrême –, qu’une somme importante de travail a déjà été effectuée, que beaucoup d’idées musicales (remontant parfois loin dans l’adolescence ou l’enfance) ont finalement été traitées, le corps et l’âme du compositeur cèdent le pas, cherchent une rupture, un repos. Celui-ci gît dans un écart : il faut se séparer de tout ce qui a été accompli (au moins virtuellement) et qui désormais encombre ; il faut accueillir, supporter la lancinante présence du vide, de l’ennui à ses côtés. Ce jour-là, l’homme est prostré. Il est condamné à attendre. Une autre respiration O Valéry Aubertin est né le 3 juin 1970 à Lagny-sur-Marne. Durant ses études au CNR d'Aubervilliers-La Courneuve et au CNSMD de Paris (1989-1995), il obtient de nombreux prix. Elève de Brigitte François-Sappey (Histoire de la musique), Rémy Stricker (Esthétique), Jacques Charpentier (Orchestration) et Gérard Grisey (Composition), il travaille aussi avec Jean-Louis Florentz (Composition). En 1993, il remporte à Montréal le Prix spécial du jury au Concours de composition de l'International Society of Organbuilders, avec l’œuvre pour orgue La nuit des nuits. Son premier ouvrage symphonique Et le soleil se déchirait, 22 fragments pour orchestre, obtient en 1995, à l'unanimité, devant 216 compositions du monde entier, le Premier Prix du 40e Concours international de composition de Trieste, 32e édition symphonique. Professeur d'analyse et de composition à l'ENM de Marne-la-Vallée, titulaire de l'orgue de Saint-Denis de Quincy-Voisins, il dirige depuis 10 ans le chœur Anguelos. 46 Orgues Nouvelles Eté 2008 Il cherche une autre respiration, qui ne naît jamais d’une sollicitation extérieure : elle doit grandir lentement du fond de luimême. Ainsi la commande d’une œuvre musicale est toujours une obstruction, un empêchement, qui inaugure chez moi un sentiment de futilité allant souvent jusqu’au dégoût. Non un sauvetage mais un naufrage. C’est la mort dans l’âme que je me résous à en accepter une de temps à autre, sous peine de disqualification. Je jette toujours des critiques frontales à ce vestige d’Ancien Régime, système sans nécessité pour ceux qui écrivent grâce au seul vouloir de leur énergie créatrice, sans justification à l’époque des œuvres d’art reproduites mécaniquement. Les “àcôtés” de la composition (exécution, publication, notoriété etc.) ne peuvent venir que par surcroît. Ou ne viennent jamais : selon moi, l’artiste créateur du XXIe siècle est propulsé de facto dans une solitude encore plus grande que par le passé. Mais elle est fondamentale. Sans elle – au milieu de tout ce vacarme, cet abrutissement du monde contemporain – plus rien n’adviendra qui ne sera remonté du silence intime de la personnalité. Il y a des sons d’orgue dans ma mémoire En songeant au temps où je ne faisais aucune musique, il y a des sons d’orgue dans ma mémoire et du ch?ur aussi. Estce dû au vieux disque de la Passion selon saint Matthieu que mon père écoutait quelquefois quand j’étais petit ? À ce jour, j’ai écrit deux livres d’orgue dont chacun tient une place spéciale dans mon travail : à l’orée, avec Le Livre ouvert (1990, inachevé), j’ai pu prendre conscience des enjeux de l’écriture et creuser le sillon de mon univers intérieur. Avec le second livre d’orgue (1999-2003) constitué de quatre sonates, mon but était de concentrer l’expression, densifier ou épanouir la forme plus logiquement, m’ouvrir à d’autres conceptions sonores. Il n’est pas dit que je ne revienne pas à l’orgue un jour : je l’aime trop pour m’en passer longtemps. C’est un instrument central au sein de la création contemporaine et, en ce qui me concerne, il représente une colonne qui soutient mon fragile édifice. Le chant a cappella est mon “son interne” préféré Au sujet du chœur, c’est un peu différent et il y aurait beaucoup à débattre. J’aime croire que le chant a cappella est mon “son interne” préféré. Pas d’émotion plus puissante pour moi que celle soulevée par le motet Christus factus est de Bruckner ou celui de Brahms Warum ist das Licht gegeben den Mühseligen. Par conséquent, j’ai écrit énormément pour le chœur, trop peut-être. Je n’ai pas écarté la problématique délicate mais passionnante de composer pour le chœur amateur, en dépit de tous les mépris de notre caste. J’ai oublié de “viser juste”, d’user des prototypes perfectionnés offerts par les formations vocales ultra-modernes : je reconnais que je goûte peu le monde sonore des groupes à douze voix solistes, portés à une sorte d’équilibre classique aujourd’hui depuis les Rechants de Messiaen. Mais d’autres profils provoquent aussi des réactions ambivalentes (il est vrai que je suis particulièrement irritable sur ces questions essentielles). Mon univers vocal est plutôt celui d’une relative intimité, simplicité, une homogène intégrité représentée par les ensembles de vingt à trente chanteurs par exemple. Le soliste n’a pas vraiment d’existence dans ma conception vocale : elle pourra évoluer bien entendu (je veux le croire !), mais je ne pense pas qu’il y ait pour moi le moindre avenir possible sur Travail de la solitude Voix humaine ce chemin : j’ai beaucoup donné dans ce répertoire mais la rigidité et la fatuité inhérentes au milieu vocal actuel m’incitent à abandonner, laisser choir toute velléité, car je pense que le son que j’entends au fond de moi est presque anonyme, volontairement uni, non séparable, antivirtuose, il est le vecteur d’une pensée musicale très simple et d’un autre temps. Tout cela est contraire à l’évolution actuelle du chant. Ce son-là possède une origine bien mystérieuse, fixée depuis mon enfance. Je ne peux rien faire contre lui dans l’immédiat. C’est le piano et l’orchestre qui devraient mobiliser mes projets futurs.Je les aime passionnément et il faut que je persévère pour leur donner quelque chose de meilleur que ce que j’ai réalisé jusqu’à présent. Et pourquoi ne pas écrire encore une pièce pour violon solo, instrument incomparable dont j’admire la majesté… Mais il me faudrait plutôt vivre avec une sorte de grande structure pour piano, ramifiée, expressive, infinie. Mon plaisir le plus aigu a toujours été de porter avec moi un groupe unitaire et non mesurable de pièces pendant des années. Malgré les moments difficiles que ce genre d’œuvres nous fait traverser, quel allié sûr dans le flux du temps, quelle forteresse née de nos faiblesses ! Et aujourd’hui – si triste époque pour la musique, réduite au vedettariat, à la publicité, à la marque de fabrique – qu’avons-nous à souhaiter vraiment si ce n’est faire jaillir de notre vision du monde, forcément déformée, un imaginaire constellé de curieuses constructions... Ici, il vaut mieux céder la parole à l’un de mes philosophes favoris, l’autrichien Wittgenstein : Ce qui m’intéresse est d’avoir en face de moi, translucides, les fondements de tous les édifices possibles. (Ludvig Vermischte Bemerkungen, note de 1930) Quelle leçon. Quel splendide fantasme. VALERY AUBERTIN Dessin original pour la création mondiale des Quatre Sonates pour orgue, le 23 octobre 2006 en l’église St-Antoine-desQuinze-Vingts à Paris. Cette lettre de Valéry Aubertin nous montre dans quel état d’esprit le musicien se trouvait peu après la création de la 2e Sonate. En page suivante Eric Lebrun nous retrace les débuts de l’aventure de la création des Livres d’orgues. O Une période réduite au vedettariat Eté 2008 Orgues Nouvelles 47 Les deux livres d’orgue Voix humaine de Valéry Aubertin Introduction par Eric Lebrun Les années communes de formation Je rencontrai Valéry il y a 20 ans. Nous étions fascinés par Michel Chapuis dont l’enseignement nous ravissait par son climat de liberté étonnant. Et Valéry possédait déjà une culture générale extrêmement étendue dans beaucoup de domaines artistiques et littéraires, faisant montre d’un discernement toujours pertinent et d’un jugement indépendant. Le Conservatoire favorisait d’ailleurs des événements mémorables. Un jour, Louis-Marie Vigne, professeur de chant grégorien, avait organisé à l’église de la Trinité un concert spirituel sur le thème de la Passion ; Olivier Messiaen improvisait sur les mélodies que nous chantions, Gabriel Marghieri, Pierre Méa, Olivier Vernet, Vincent Warnier... Il était facile d’entendre le même dimanche aux offices dominicaux Gaston Litaize, André Fleury, Marie-Madeleine Duruflé ou Jean Langlais. Nous adorions le côté un peu provoquant des improvisations de Jean-Pierre Leguay ! De mon côté, j’avais créé les Trois Esquisses de Thierry Escaich, la Sonate à deux de Gaston Litaize, avec Marie-Ange. Valéry avait aussi bénéficié des cours de Michèle Guyard au Conservatoire d’Aubervilliers, admirable pédagogue, à l’origine de nombreux talents originaux. Organiste prodigieusement doué et précoce, Valéry donna au cours d’un concert à la chapelle Saint-Louis de la Salpétrière son Anakrousis et le poème symphonique Van Gogh. Il avait 20 ans ! Les premières œuvres Valéry Aubertin, Pierre Farago et Eric Lebrun O Michel Bourcier 48 Orgues Nouvelles Eté 2008 Quel choc en écoutant l’enregistrement de cette musique qui ne ressemblait à aucune autre ! J’étais soudain confronté à l’œuvre que je rêvais d’écrire. J’ai découvert assez rapidement quel était le dessein du Premier livre d’orgue ou Livre ouvert, en hommage au recueil de Paul Eluard. Un ensemble ambitieux dont l’intense poésie allait se révéler au fil des années. Le projet initial, écrasant, était sans doute un rêve, dont il reste aujourd’hui une bonne trentaine d’éclats, avec des visages inattendus au détour d’un livre d’orgue : Reger, Boulez, Euripide, Van Gogh puis Kandinsky, Desnos ou Eluard. Parallèlement à ce travail de longue haleine, Valéry Aubertin réussit insolemment les deux seuls concours de composition auxquels il prétendit : en 1993, au Canada avec La Nuit des nuits pour orgue, en 1995, et à Trieste avec Et le soleil se déchirait pour orchestre. En 1993-1994 eurent lieu les créations de 2 pages maîtresses. D’abord l’Improvisation Kandinsky 1914, que je jouai à N.-D. de Paris, puis la Sonatine pour les étoiles que mon épouse MarieAnge donna en concert au Temple d’Auteuil. Quelques amis nous invitèrent à ouvrir un peu Orgues Nouvelles voir p.51 la perspective. Parmi eux, Françis Prod’homme, l’organiste de Pontorson. Avec le comédien aveugle Bruno Netter, nous avions été programmés, Marie-Ange et moi-même, pour une soirée consacrée aux Psaumes. Ce fut l’occasion de commander une pièce à quatre mains avec récitant, Psaume pour un temps de repentir. Elle fut redonnée l’année suivante avec l’acteur Pierre Grandry lors du cycle inaugural (très médiatisé) du nouvel orgue de Saint-Pierre de Chaillot. Grâce à Alain Louvier, Valéry rencontra JeanLouis Florentz qui lui fit part de son admiration pour sa conscience harmonique. Ce fut le début d’une relation d’une intensité toute particulière. Valéry ne disait-il pas de Jean-Louis Florentz : Il est lumineux ! Or, peu d’organistes jouaient alors la musique de Florentz. Michel Bourcier avait enregistré Les Laudes dès la fin des années 1980 à Plaisance-du-Gers, avant de créer Debout sur le soleil à Saint-Eustache. Les quatre mousquetaires L’amitié partagée avec Pierre Farago et Michel Bourcier, stimula encore l’exigence de sa créativité. Une intense production – qui reste à découvrir – consacrée à la voix, mais aussi au piano, à la musique de chambre (magnifique Sonate pour clarinette et piano) caractérise ces années de travail solitaire, à l’abri d’une dangereuse exposition médiatique. Et surtout, un nouveau livre d’orgue est alors en gestation, réunissant quatre grandes sonates. Créées à Saint-Antoine-des-Quinze-Vingts par leurs dédicataires, Marie-Ange Leurent, Michel Bourcier, Pierre Farago et moi-même le 23 octobre 2005 (70 ans après la première de L’Ascension d’Olivier Messiaen dans cette même église), elles reçurent un accueil triomphal. Déjà reprises par la jeune génération, elles sont considérées trois ans seulement après leur création comme de véritables classiques de la littérature d’orgue. Un enregistrement réalisé par les disques Triton eut même l’heur de plaire à la presse musicale ! Car ce nouveau Livre d’orgue est bien un tout. Les Ombres, les Souterrains (1re et 2e sonates) nous rappellent l’inexorable angoisse sousjacente de Van Gogh, mais dans des structures encore plus fermes et maîtrisées. La 3e sonate est une mise en abîme, une toute-petite sonate constituant le cœur même de l’œuvre. A cette micro-sonate centrale répond la monumentale 4e sonate, inspirée par La Divine Comédie de Dante. Cette introduction est certes aussi passionnée que sincère tant ma vie même a été marquée, structurée par ces chefs d’œuvre dont la haute exigence m’a quelquefois écrasé. J’associe à cet hommage le talent et le soutien de mon épouse Marie-Ange. E.L. Cette étude sera poursuivie dans les prochains numéros. Des résultats 25-40 ans Qui a répondu ? La revue papier 23,5% Âge 41-55 ans Cela ne vous étonnera pas : 33,4% 85 % ont entre 25 et 70 ans. 56-70 ans Pour mémoire, 7% ont moins 28% de 25 ans et 8 % plus de 70 ans. Somme toute un panel équilibré, assez représentatif de la société. Origine : France 88% 87 départements français sont réprésentés, avec des pointes autour de grandes villes. Paris 6 %, Lyon et le Rhône 7%, l’Alsace 6%, Toulouse, Bordeaux, Clermond-Ferrand, Nantes... ont répondu plus que la moyenne. Belgique-Luxemb. 5,5%, Suisse 2%, Italie 2%. Mais nous avons recu des réponses de nombreux pays d’Europe (Espagne, Allemagne, Royaume-Uni, Pays-Bas, Hongrie, Slovénie), des Etats-Unis, du Canada, d’Australie. Fonctions Plus de 70% de ceux qui ont répondu à l’enquête sont organistes (un tiers professionnel et 2/3 amateur et/ou liturgique). 10% ont un lien avec l’orgue (facteurs 3,5 %, clergé 3,5 %, musiciens au sens large 3%) Au total plus de 80 % ont une fonction en lien avec l’orgue ou la musique : Profession Taux de réponse 50% Musicien professionnel 19% Enseignant 17% Retraité 15% Cadre de direction, Ingénieur 15% Etudiant Clergé Professions médicales Employé Autres 14% 6% 7% 4% 3% Le projet Orgues Nouvelles Un magazine autour de l’orgue paraît très utile ou très important à tous. Seuls, 3,5 % le jugent peu utile ou inutile. Les 7 domaines éditoriaux proposés ont reçus un accueil favorable (91% à 78%) Le système de notation (de 1, le plus important, à 7, le moins important) nous a permis d’établir l’ordre suivant : 1. Pédagogie et métier de l’organiste 91% 2. Facture d’orgue et patrimoine 90% 3. Répertoire et partitions 90% 4. Concerts et actualités 85% 5. Informations et vie des institutions 84% 6. Ouverture européenne et culturelle 81% 7. Autres musiques et instruments 78% Souhaitez-vous trouver dans la revue... Trois sujets émergent autour de 80 % : • Partitions en tête (82%), • Entretiens (81%) et • Infos partitions, livres, CD… (79%). Autour de 70% de souhaits : analyses de partition/conseils d’interprétations et Musicologie L’Agenda des concerts, stages... intéresse 65 % d’entre vous et 60 % souhaitent des articles de formation. On le voit tout de suite, vous êtes partisans des partitions. D’abord de musique ancienne, mais aussi “romantique” et contemporaine. D’où notre décision d’augmenter la partie Partitions en en créant un cahier de 16 pages détachables, donc plus pratique. Le CD/DVD La revue sera accompagnée d’un DVD permettant d’écouter des œuvres, des extraits de concerts... mais aussi de voir et imprimer des partitions, des photos, des gravures... et de visualiser des enregistrements vidéo. L’idée du CD/DVD est approuvée à 90 %, seul 1% la rejette. Vous êtes 82 % à posséder un micro-ordinateur lisant les DVD, 70 % un lecteur de DVD et 64 % un lecteur de CD. Mais nous savons que le taux d’équipement en micros et lecteurs DVD augmente très vite. Aux 8% qui préféreraient un CD tout simple : le CD mixte que nous joignons à ce numéro est mixte. Les partitions arrivent toujours en tête de vos souhaits : • Partitions en PDF, imprimables (80%) • L’enregistrement des partitions présentées (66%) Suivies des vidéos : • Présentations d’instruments (71%) • Vidéos d’interprètes (58%) Les photos et gravures intéressent la moitié d’entre vous, et un gros tiers apprécierait des Coups de cœur de la rédaction pour d’autres musiques que l’orgue. Enquête Lors de la décision de mettre de donner le jour à Orgues Nouvelles, les résultats de l’enquête – à laquelle nombre d’entre vous ont répondu – ont été déterminants. Fin 2007, nous avons contacté 4200 personnes (dont 3300 organistes) Près de 15 % ont répondu (plus de 18% des organistes). Un premier et réel encouragement. Mais vous avez aussi enrichi vos réponses de nombreux commentaires, suggestions, ou adresses de personnes qui pourraient être intéressées. Beaucoup ont demandé à connaître les résultats du sondage, et c’est tout naturellement que nous les mettons à votre disposition. Ci-contre une synthèse et sur le site internet tous les chiffres détaillés, avec des diagrammes. Dans le N° 2 nous présenterons un condensé de vos commentaires (plus de 55 pages dactylographiées !) Une revue autour de l’orgue vous paraît... Le prix (la question clé !) 60 euros (ttc, port compris) pour 4 numéros de 52 pages avec 4 DVD. 3 personnes sur 4 trouvent ce prix raisonnable. Et 1 sur 4 le trouve cher. Très peu le trouvent dissuasif. Le tarif Etudiant à 45 euros obtient un résultat comparable : sur 10 personnes, plus de 7 trouvent le prix raisonnable et moins de 3 le trouvent cher. Pensez-vous vous abonner à Orgues Nouvelles ? 85 % des sondés pensent sérieusement s’abonner et 14 % hésitent. O ...utiles et encourageants Eté 2008 Orgues Nouvelles 49 Orgue mystère Lecteur perspicace, dites-nous où se trouve cet orgue. L’un d’entre vous, tiré au sort parmi les dix premières bonnes réponses reçues par poste gagnera un abonnement d’un an à Orgues Nouvelles pour la personne de son choix. La réponse paraîtra dans le prochain numéro et dès la fin août sur le site www.orgues-nouvelles.org Comité d’honneur Orgues Nouvelles s’honore du soutien de personnalités musicales de premier plan, qui conforte notre ambitieux projet de revue musicale avec l’Orgue pour fondamentale. Marie-Claire Alain Edith Canat de Chizy compositeur, membre de l’Institut Bernard Foccroulle organiste, directeur du Festival d’Aix-en-Provence Henri Dutilleux Marie-Louise Girod organiste de l’Oratoire du Louvre Gilbert Amy compositeur Pasteur Alain Joly directeur du Centre culturel des Billettes à Paris compositeur Philippe Beaussant de l’Académie française Jean-Pierre Leguay organiste de Notre-Dame de Paris Gilles Cantagrel Gustav Leonhardt musicologue organiste et claveciniste Christophe Coin Jacques Taddei violoncelliste, directeur de l’Ensemble baroque de Limoges membre de l’Institut, organiste de Sainte-Clotilde à Paris Orgues Nouvelles gues www.orgues-nouvelles.org Manufacture d’Or Yves Fo ssaert Revue trimestrielle 34 rue Paul-Bert - 69003 Lyon - Tél. (0)4 72 77 57 62 - Fax (0)4 72 61 17 64 Rédaction Directeur de la rédaction Georges Guillard [email protected] Secrétariat de rédaction Alain Cartayrade [email protected] Production sonore / Site Internet Michel Trémoulhac [email protected] Production graphique Roland Deleplace [email protected] Courrier des lecteurs et infos [email protected] Comité de rédaction François Espinasse, Henri De Rohan-Csermak, Jean-Michel Dieuaide, Rémy Fombon, Florence Leyssieux Ont également participé à la rédaction de ce numéro Régis Allard, Luc Antonini, Valéry Aubertin, Pierre Bardon, Michel Bouvard, Yves Cabourdin, Jean-Robert Cain, Huguette Dreyfus, László Fassang, François Fleischmann, Bernard Foccroulle, Rudolf Klemm, Pierre-Paul Lacas, Eric Lebrun, Joseph Plug, Pierre Rochas, Marie-Lys Wilwert Tous droits réservés. Toute reproduction même partielle est soumise à autorisation. Direction - Administration - Publicité Directeur Rémy Fombon [email protected] Abonnements Roméo Bingue [email protected] Prix de vente au numéro 20 euros. Abonnement annuel France (4 numéros) 60 euros Ce numéro comprend un “Cahier de musique” folioté de I à XVI et un CD mixte. Ces éléments ne peuvent être vendus séparément. N° de CPPAP en cours - ISBN 977-2-204-50059-4 - Dépôt légal à parution Orgues Nouvelles est édité par les Editions Voix Nouvelles Président du conseil d’administration et Directeur de la publication Paul Souchal GIE au capital de 36 587,76 euros - RCS Lyon C 410 141 360 00017 - APE 221 E Production Artimedia, Paris-Avignon Imprimerie Leclerc - 163 rue de Menchecourt - 80100 Abbeville www.orgues-fossaert.com Plusieurs correspondants régionaux, par leurs informations et réactions, nous permettent déjà de refléter avec authenticité la symphonie des orgues en Europe. Pour les rejoindre : [email protected] Le CD mixte et le magazine sont le complément l’un de l’autre et constituent un tout. Ils ne peuvent être vendus séparement • 1 Configuration minimum Mode d’emploi • Ordinateur PC (MS Windows XP ou ultérieur) ou Mac (OS X) • Lecteur de CD, hauts-parleurs ou casque audio • Logiciel de navigation internet (MS Internet Explorer recommandé) • Logiciel Acrobat Reader (PDF), Adobe Flash Player Insérer le CD mixte dans le lecteur. Si la page d’accueil n’apparaît pas automatiquement au bout de quelques instants, ouvrir le répertoire du CD et double-cliquer sur le fichier “lancement.htm”. Pour écouter la partie audio, vous pouvez aussi utiliser ce CD mixte comme un CD audio dans votre lecteur de CD habituel. Friedrich Wilhelm Marpurg 01 Feste Provençale Partie Cédérom 4:42 Verouchka Nikitine à l’orgue Kern de Notre Dame des Blancs-Manteaux à Paris Prise de son : David Chiarandini Louis Archimbaud - Extraits du Livre d’Orgue de Carpentras 02 Préludes (Cahier III) 5:18 03 Offertoires (Cahier III) 3:38 04 Elévation 2:17 05 Offertoire (Cahier I) 2:09 Marie-Bernadette Dufourcet-Hakim à l’orgue historique de l’église de Roquemaure Archimbaud - Le Livre d'orgue de Carpentras CD Organ 7011-2, avec l'autorisation de M.-B. Dufourcet-Hakim et de Wolfram Adolph, rédacteur en chef de la revue allemande Organ (www.organ-journal.com). Infos en Montre Partitions Feste Provençale (F.W. Marpurg) Quatorze pièces extraites du Livre d’Orgue de Carpentras (L. Archimbaud) Vers in G major (J. Blow) Volontary in G (H. Purcell) Pièce sans nom (X. Darasse) Avec l'aimable autorisation de Geneviève Darasse Les œuvres de J.-L. Etienne sont en cours d'édition à La Sinfonie d'Orphée (www.lasinfoniedorphee.com). Avec l’aimable autorisation du compositeur et de son éditeur. László Fassang 07 Wasser, improvisation sur le thème de l’eau 3:36 László Fassang à l'orgue Mühleisen-Pecs, Salle de Musique Nationale Bela Bartok du Palais des Arts de Budapest (Hongrie) Discographie sur le thème de la revue Nationale 7 des Orgues DOSSIERS Saint-Maximin Die Kunst der Orgelimprovisation vol. 5, avec l'aimable autorisation de L. Fassang et de Michaël Grüber, directeur de Organ Promotion, Allemagne (www.organpromotion.org) Valéry Aubertin 2e Sonate 08 Labyrinthe 4:34 09 Souterrain 5:21 Michel Bourcier à l'orgue Cavaillé-Coll de l'église St-Antoine-des-Quinze-Vingts, Paris Editions Triton (www.disques-triton.com/fr) Avec l'aimable autorisation de V. Aubertin, M. Bourcier et des Editions Triton. François Couperin Messe des Paroisses 10 Offertoire sur les grands jeux 7:57 Pierre Bardon à l'orgue historique de la Basilique du Couvent Royal de St-Maximin Editions Syrius SCAM 51 parc de l'Argile 06370 Mouans-Sartoux. Avec l'aimable autorisation de P. Bardon, Bernard Neveu et des Editions Syrius. Avec l'aimable autorisation de M. Chapuis, Philippe Klinge et Plenum Vox - www.plenumvox.com u s FESTIVALS Avignon,, Aix... PARTITIONS Marpurg,, Darasse, Archimbaud.... Valéry Aubertin ORGUES S VIVANTES Buda Une e enqu pest,êtee Cayeonna passi nne...nte Orgues Nouvelles Voyages d’orgues CD inclus Le nouvel orgue Editorial par Georges Guillard N7 - D’Orange à Lorgues... La route des Orgues Malaucène, le joyau du Ventoux Avignon - Divines Comédies de Cayenne 3 4-5 6 7 par Luc Antononi Saint-Maximin-la-Sainte-Baume Le facteur parle 8 à 11 par Yves Cabourdin Les ouvriers de la première heure 12 par Pierre-Paul Lacas Au commencement était... 13 par Pierre Rochas D’Angers à Saint-Maximin 14 par Pierre Bardon L’Académie d’été, 40 ans déja Nationale 7 - Discographie ! 15 14 par Alain Cartayrade 1948-2008 Festival d’Aix-en-Provence 15 par Bernard Foccroule Musique vivante 18 Cahier de musique I à XVI (19 à 34) László Fassang à l'orgue du Palais des Arts de Budapest Europa / ECHO 35 Informations, disques, livres... 36-37 László Fassang / Budapest 38 Du côté de chez Bach 39 Michel Bouvard répond au Questionnaire de Proust 40 Eternités : anniversaires, départs 41 Hommages : Bonfils, Legrand 42 Eveille-toi, orgue.. 43 Biographie et activités de László Fassang Photos et composition du nouvel orgue Mühleisen-Pecs de la Salle de Musique Nationale Bela Bartok du Palais des Arts de Budapest (Hongrie) Extrait sonore Guyane Le centre de formation Zipoli Un nouvel orgue à Cayenne Travail de la solitude Témoignage de P.P. Lacas (texte intégral) Photo grand format du buffet Photos de la restauration Extrait sonore Valéry Aubertin Compositeur pour l'orgue Biographie et catalogue de ses œuvres Présentation des deux Livres d'orgue par Eric Lebrun Extrait sonore par François Fleischmann 44 45 46 par Valéry Aubertin Bientôt dans le N°2 (fin septembre 2008) Les anniversaires “officiels” sont souvent des cérémonies mortifères et inutiles. 2008 est cependant prétexte à honorer un musicien encore trop méconnu – sauf des organistes ! Alexandre-Pierre-François Boëly mérite donc un hommage appuyé au pianiste au chambriste, au prophète obstiné de J.S. Bach... ORGANISTES & MUSICIENS EN EUROPE VOIX X HUMAINE Nouvelles Texte interactif, photos et hyperliens divers O rgues No veellle SSt-Ma t-Maxximin imin n ett la a N7 dess orgues Orgues Vidéo Michel Chapuis improvise dans divers styles... - Improvisation d'un prélude et fugue dans le style baroque germanique (XVIIIe s.) sur l'orgue Aubertin de l'église Saint-Louis-en-l'Isle à Paris - Improvisation sur une chanson basque, dans le style symphonique (XIXe s.) sur l'orgue Cavaillé-Coll de l’abbatiale Saint-Ouen à Rouen Jean-Luc Etienne 06 Bataille 3:47 à l'orgue de l’église de Meneses de Campos, Castille y Leon (Espagne) Magazine N°1 No 1 Eté 2008 Trimestriel Juin 2008 20 € TTC CD compris Ne peuvent être vendus séparément. Orgues Nouvelles s’est réservée les communications d’éminentes personnalités : Brigitte François-Sappey, Eric Lebrun... Le lecteur trouvera naturellement les rubriques habituelles, des musiques nouvelles, et bien d’autres choses pour nourrir une rentrée studieuse. Bon et bel été, en attendant. Les deux Livres d’orgues 48 par Eric Lebrun Les résultats de l’enquête Orgue mystère 49 50 O Pistes audio Sommaires O Sur une chaîne hi-fi ou lecteur CD, seules les pistes audio sont lisibles. Sur PC ou Mac, les données textes, images, sons et vidéos sont accessibles. Orgues Nouvelles CD mixte N°1 Eté 2008 Orgues Nouvelles 51