document de polique de developpement de l`artisanat
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République du Mali Un Peuple – Un But – Une Foi MINISTERE DE L'ARTISANAT ET DU TOURISME DOCUMENT DE POLIQUE DE DEVELOPPEMENT DE L’ARTISANAT AU MALI TABLE DES MATIERES SIGLES ET ABREVIATIONS………………………………………………………………….3 INTRODUCTION ........................................................................................... 5 I. CONTEXTE GENERAL ................................................................................. 7 1.1. CONTEXTE MACROECONOMIQUE……………………………………………………………….…7 1.2. ANAYSE DE LA SITUATION DU SECTEUR................................................................. 9 1.2.1. CONCEPT ET DEFINITIONS DE L’ARTISANAT ......................................................... 9 1.2.2. PROFIL DE L’ARTISANAT MALIEN .....................................................................…11 1.2.3. CONTRIBUTION DU SECTEUR DE L'ARTISANAT A L’ECONOMIE NATIONALE………..15 1.2.4. LES CRENEAUX PORTEURS DANS LE SECTEUR DE L’ARTISANAT ...........................18 1.2.5. ENVIRONNEMENT INSTITUTIONNEL ET JURIDIQUE DU SECTEUR DE L’ARTISANAT...21 II JUSTIFICATION ....................................................................................... 35 III ORIENTATIONS DU SECTEUR DE L’ARTISANAT ........................................ 36 IV OBJECTIFS DU SECTEUR ........................................................................ 37 4.1. OBJECTIF GENERAL ............................................................................................................................ 37 4.2. OBJECTIFS SPECIFIQUES .................................................................................................................. 37 V STRATEGIES........................................................................................... 38 5.1. RENFORCEMENT DU CADRE INSTITUTIONNEL ET REGLEMENTAIRE DU SECTEUR .......... 38 5.2. AMELIORATION DE LA PRODUCTIVITE ET DE LA COMPETITIVITE DES ............................... 39 5.3. MISE EN PLACE DE SYSTEMES DE FINANCEMENT ADAPTES ................................................. 40 5.4. AMELIORATION DE L’ACCES AUX MARCHES...........................................................40 5.5. RENFORCEMENT DU SYSTEME D’INFORMATION ET DES MECANISMES ............................ 41 VI ACTIONS A REALISER ............................................................................ 42 VII MOYENS DE MISE EN OEUVRE ............................................................... 51 VIII. SUIVI/EVALUATION ............................................................................. 54 BIBLIOGRAPHIE : ........................................................................................ 56 Page sur 56 2 SIGLES ET ABREVIATIONS APCMM Assemblée Permanente des Chambres des Métiers du Mali APEJ Agence pour la Promotion de l’Emploi des Jeunes ANICT Agence Nationale d’Investissement des Collectivités Territoriales BGECO Boutique de Gestion, d'Echanges et de Conseils BIT Bureau International du Travail BOAD Banque Ouest Africaine de Développement CAAO Confédération des Artisans de l’Afrique de l’Ouest CAS Cellule d’Appui et de Suivi CAFO Coordination des Associations et ONG Féminines CCA-ONG Comité de Coordination des Actions des ONG CCIM Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali CDE Centre de Développement des Entreprises CDMT Cadre de Dépenses à Moyen Terme CFP Centre de Formation Professionnelle CM Chambres des Métiers CMPI Centre Malien de la Propriété Intellectuelle CNPA Centre National de Promotion de l'Artisanat CODEPA CRA Comité de Coordination pour le Développement et la Promotion de l’Artisanat Africain Coordination Régionales des Associations d’Artisans CRCM Conférence Régionales des Chambres des Métiers CRM Caisse de Retraite du Mali CRPA Centre Régional de Promotion de l'Artisanat CSLP Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté CSCRP Cadre Stratégique pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté DNCC Direction Nationale du Commerce et de la Concurrence DNSI Direction Nationale de la Statistique et de l'Informatique EDSM Enquête Démographique et de Santé du Mali ECICA Ecole Centrale pour l’Industrie, le Commerce et l’Administration FCFA Franc de la Communauté Financière Africaine FDE Fonds de Développement Economique FICT Fonds d’Investissement des Collectivités Territoriales Page sur 56 3 FNAM Fédération Nationale des Artisans du Mali GTZ Service Allemand de Coopération IEC Information Education Communication IMF Institution de Micro Finance INA Institut National des Arts INPS Institut National de Prévoyance Sociale MAT Ministère de l'Artisanat et du Tourisme MEF Ministère de l’Economie, de l’Industrie et du Commerce MEFP Ministère de l’Emploi et de la Formation Professionnelle MEALN Ministère de l’Education, de l’Alphabétisation et des Langues Nationales MIIC Ministère de l’Industrie, des Investissements et du Commerce MPEA Micros et Petites Entreprises Artisanales MUTAM Mutuelle des Artisans du Mali NTIC Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication ONG Organisation Non Gouvernementale ONUDI Organisation des Nations Unies pour le Développement Industrielle PCA Programme Commun en matière d’Artisanat PDES Projet pour le Développement Economique et Social PDSA Projet de Développement du Secteur de l'Artisanat PIB Produit Intérieur Brut PME Petites et Moyennes Entreprises PNB Produit National Brut PTF Partenaire Technique et Financier RAC Réseau d'Animation et de Conseils SDDA Schéma Directeur de Développement du Secteur de l’Artisanat SDSF Stratégie de Développement du Secteur Financier SFD Service Financier Décentralisé SIAO Salon International de l’Artisanat de Ouagadougou SIDIM Salon International de Design et de l’Innovation de Montréal SIRA Système d'Information Régional sur l'Artisanat STEP Stratégies et Techniques pour l'Envol des Petites Entreprises UE Union Européenne UEMOA Union Economique et Monétaire Ouest Africaine UPI Unité de Production Informelle Page sur 56 4 INTRODUCTION Fort d’une stabilité politique renforcée depuis plus d’une décennie, le Gouvernement de la République du Mali s’est résolument engagé dans des politiques de réformes visant l’édification d’une économie nationale basée sur la libre entreprise. La promotion d’un secteur privé dynamique reposant sur des entreprises compétitives et un environnement favorable au développement des affaires constitue un défi majeur. Le secteur de l’artisanat représente une part significative des activités économiques au Mali et constitue un secteur prioritaire pour le gouvernement dans le cadre de la recherche des secteurs pouvant contribuer à la création de richesse et d’emplois productifs en vue de réduire la pauvreté. Au cours de ces dernières années, le secteur de l’artisanat a bénéficié d’un appui significatif de l’Etat qui a permis d’améliorer sensiblement son cadre institutionnel, légal et règlementaire et de favoriser l’appui des partenaires au développement en faveur du secteur, dont notamment la Banque Mondiale, la Banque Ouest Africaine de Développement, la Coopération Suisse, le Bureau International du Travail. C’est dans ce contexte, que s’inscrit la volonté du Gouvernement et des acteurs de doter le Mali d’un Document de Politique de Développement du Secteur de l’Artisanat, afin de promouvoir sur le moyen et le long termes, un secteur jugé prioritaire par le fait qu’il joue un rôle très prépondérant dans le développement et la croissance de l’économie nationale. Pour ce faire, le Ministère de l’Artisanat et du Tourisme a élaboré le présent Document de Politique de Développement du Secteur de l’Artisanat, avec l’appui technique et financier du BIT. L'ensemble des acteurs publics et privés, des structures d'appui divers, ainsi que des partenaires techniques et financiers intervenant dans le secteur de l'artisanat, ont pris part à l'atelier national de réflexion sur l'élaboration du Document de Politique de Développement du Secteur de l’Artisanat, au Mali en avril 2003. Les conclusions de l’atelier d’avril 2003 ont fait l'objet d'un atelier national de restitution et de validation en février 2004. Ensuite, plusieurs activités d'échanges, d'études, de sensibilisation et d'information ont été réalisées dans le cadre du processus de formulation du Document de Politique de Développement du Secteur de l’Artisanat. Parmi ces séries d’actions, il y a l’étude sur l’artisanat réalisée en 2005 par le groupe de consultants du Bureau d’étude CAGE – FODERNA/ID- Sahel et avec l’assistance des personnes ressources des structures en charge ou d’appui au secteur de l’artisanat. Cette étude qui a bénéficié de l’appui financier de la Banque Mondiale, dans le cadre de la formulation du Projet d’Appui à la Croissance, a servi de base à l’analyse de la situation du secteur. Page sur 56 5 Par ailleurs, un atelier national de validation des résultats provisoires, regroupant l’ensemble des acteurs concernés, a été organisé en février 2007 sous l’égide du Ministre de l’Artisanat et du Tourisme. En plus de la prise en compte des conclusions de cet important atelier, il a été procédé à une relecture du document en 2008, afin d’intégrer les orientations stratégiques du CSCRP, du Projet pour le Développement Economique et Social (PDES), de l’Etude Nationale Prospective Mali 2025 et des Objectifs du Millénaire pour le Développement. Fort de tous ces enrichissements, le document, apparaît comme un instrument de consensus autour de la politique du secteur et un cadre privilégié de négociation entre l'Etat, les artisans, les opérateurs économiques, la société civile et l'ensemble des partenaires au développement dans ce domaine. Il vise essentiellement à: (i) faire l’état des lieux; (ii) présenter le cadre de référence que le Gouvernement et les principaux acteurs ont défini pour mobiliser, orienter et coordonner les différents appuis visant à promouvoir le secteur de l’artisanat. Pour ce faire, le document comporte trois principales parties à savoir: la situation du secteur de l'artisanat au Mali ; la stratégie de développement du secteur de l’artisanat ; le plan d’action. Page sur 56 6 I. CONTEXTE GENERAL 1.1 Contexte macroéconomique Le Mali est un immense pays continental de l’Afrique subsaharienne avec une superficie de 1 241 238 km². Il partage avec sept (7) pays, à savoir l’Algérie au nord, le Niger à l’est, le Burkina Faso au sud-est, la Côte d’Ivoire et la Guinée au sud, la Mauritanie et le Sénégal à l’ouest, près de 7 500 km de frontières. Le Mali est divisé en 8 Régions administratives et un District, comprenant au total 49 cercles, 703 communes et environ 12.000 villages. Selon les projections du Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH 1998), la population y est estimée à environ 12 790 5931 habitants en 2008. Cette population, selon la zone de résidence, est essentiellement rurale, soit 73 % contre 27% en milieu urbain. Les femmes représentent environ 51% de la population totale, tandis que la pyramide des âges atteste d’une population jeune (48% de la population ont moins de 15 ans). Le taux de croissance démographique légèrement supérieur à 2% est plus fort en milieu rural (plus de 4%) qu’en milieu urbain (un peu moins de 1,5%). En matière d’éducation, le Taux Brut de Scolarisation (TBS) mixte a évolué de 47,8% en 1996-1997 à 74,4% en 2006 et 77,6% en 2007, plaçant le Mali dans le peloton de tête de l’Afrique subsaharienne. Le taux d’alphabétisation des garçons est resté beaucoup plus élevé que celui des filles (87,5% contre 68% en 2007). L’alphabétisation des adultes reste encore relativement faible, moins de 40%. En matière de santé et population, le taux de prévalence du VIH/SIDA au niveau national reste faible (1,3% en 2006 selon EDSM IV). Dans le domaine de l’emploi, le secteur primaire continue d’être le plus grand pourvoyeur d’emplois avec 83,4% des actifs occupés alors que les secteurs secondaire et tertiaire emploient respectivement 4,1% et 12,5%. La situation de l'emploi au Mali, reste caractérisée par le chômage et le sous-emploi, particulièrement chez les jeunes. Sur le plan économique, pour un objectif de 7%, le taux de croissance du PIB réel moyen a été de 3,2% en 2007 contre 5,3% en 2006. Le secteur primaire demeure le secteur dominant de l’économie malienne avec un taux de croissance en 2007 de 2,5% contre 4,3% en 2006. S’agissant du secteur secondaire, il a connu une récession avec -3% en 2007 contre 8,3% en 2006. Dans ce domaine, l’artisanat est devenu un atout important pour 1 Source : Perspectives de la population résidente du mali1999-2024, DNSI Page sur 56 7 l’économie malienne (15% PIB et occupe 40% population). En 2007, la valeur des exportations des produits de l’artisanat d’art a atteint 884 millions de FCA contre 480,7 millions de FCFA en 20062 Le secteur tertiaire a enregistré 5,4% de croissance en 2007 contre 9,4% en 2006. L’élaboration du Document de Politique de Développement de l’Artisanat s’inscrit dans les orientations stratégiques du CSCRP, du Projet pour le Développement Economique et Social (PDES), de l’Etude Nationale Prospective Mali 2025 et des Objectifs du Millénaire pour le Développement. Le secteur de l’artisanat est pris en compte dans le Cadre Stratégique pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté (CSCRP) 2007-2011, notamment à travers : (i) les orientations stratégiques au niveau du « Développement du secteur productif », qui insistent sur la nécessité d’améliorer les niveaux de productivité grâce à l’aménagement de zones industrielles et artisanales, particulièrement la construction de villages artisanaux, à la diversification de la production et des services, et à la création d’un environnement favorable à l’investissement dans le secteur de l’artisanat. (ii) la Stratégie de croissance accélérée, au niveau des « Nouvelles possibilités », où le secteur de l’artisanat est cité parmi les secteurs importants présentant de très fortes potentialités d'accélération de la croissance du PIB, pour peu que les mesures d'accompagnement nécessaires soient prises. Le secteur de l'artisanat, potentiellement grand pourvoyeur d'emplois, présente néanmoins des faiblesses qui entravent son développement. Le Projet pour le Développement Economique et Social (PDES) 2008-2012, la Lettre de Cadrage du Chef de l’Etat au Premier Ministre du 15 novembre 2007, la Déclaration de Politique Générale du Premier Ministre du 14 décembre 2007 ont mis un accent particulier sur le secteur de l’artisanat. Dans ce cadre, le Ministère de l’Artisanat et du Tourisme devra « identifier, promouvoir et soutenir des projets privés portant sur la création de nouvelles unités dans le tourisme et l’artisanat », et « être davantage attentif à l’élan pris par le tourisme et l’artisanat, en assurant, par un programme cohérent et volontaire, l’essor de ces secteurs pourvoyeurs d’emplois et de devises pour l’économie nationale ». En ce qui concerne les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) à l’horizon 2015, le secteur de l’artisanat est concerné particulièrement par deux objectifs majeurs des OMD à savoir: (i) Réduire de moitié l'extrême pauvreté et la faim ; (ii) et Assurer un environnement durable. 2 Source : CNPA Page sur 56 8 1.2. ANAYSE DE LA SITUATION DU SECTEUR Le diagnostic de la situation du secteur résulte en grande partie des résultats : de l’étude sur l’artisanat réalisée en 2005 par le groupe de consultants du Bureau d’étude CAGE – FODERNA/ID-Sahel qui a permis de déterminer entre autres, le profil de l’artisan et de l’entreprise artisanale, le potentiel et la contribution du secteur de l’artisanat à la croissance de l’économie nationale ainsi que les créneaux porteurs ; des conclusions des différents ateliers organisés tout au long du processus de formulation ; et des données issues de la première revue du CSCRP 2007-2011 tenue en juillet 2008. 1.2.1. CONCEPT ET DEFINITIONS DE L’ARTISANAT 1.2.1.1. L’artisanat et l’économie informelle Dans de nombreux pays en développement, de par son degré d'organisation, la représentativité des artisans, la prise en compte ou non du secteur dans les politiques nationales et les mécanismes budgétaires et financiers, le secteur de l'artisanat a souvent été associé, à tort ou à raison, au secteur dit informel. L’économie informelle, expression préférable à celle du « secteur informel » parce que les travailleurs et les entreprises dont il est question ne relèvent pas d’un secteur unique d’activités économiques mais de plusieurs, fait référence à toutes les activités de travailleurs et d’unités économiques qui ne sont pas couverts – en vertu de la législation ou de la pratique – par des dispositions formelles. Elle répond à un certain nombre de critères suivants: (i) Facilité d'accès aux activités et absence de barrières aux nouveaux entrepreneurs ; (ii) Utilisation de ressources locales; (iii) Propriété familiale de l'entreprise; (iv) Echelle restreinte des opérations de production et de commercialisation; (v) Utilisation de techniques simples, d'outils plutôt manuels et d'un nombre réduit de travailleurs; (vi) Qualifications qui s'acquièrent en dehors des systèmes scolaires ou de formation officielle ; (vii) Marché échappant aux règlements et ouverts à la concurrence. Il est cependant important de noter que si de nombreux problèmes à résoudre sont communs, le secteur de l'artisanat se distingue de plus en plus du secteur dit informel par la volonté de ses acteurs d’être « visibles » et par son caractère partiellement structuré et organisé. Ainsi, contrairement aux idées reçues, le secteur de l'artisanat ne se confond pas avec le secteur informel. De même que le secteur informel est plus large que celui de Page sur 56 9 l'artisanat parce qu’il englobe des activités non artisanales (petit commerce, diverses prestations), toutes les activités artisanales ne sont pas informelles. En effet, plusieurs entreprises de ce secteur évoluent dans un cadre légal et obéissent au mécanisme d’un fonctionnement moderne. En plus, dans la mesure où il englobe une frange importante des couches les plus défavorisées (femmes, jeunes sans emplois, etc.), le secteur de l’artisanat contribue fortement à la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale. Egalement, bien que les activités qui y sont exercées dégagent rarement des valeurs ajoutées créatrices de richesses, insuffisamment quantifiées jusqu'ici, elles permettent néanmoins de procurer un revenu de subsistance à des millions d'hommes et de femmes au Mali et dans la sous région ouest-africaine. De ce fait, il est paradoxal que l'artisanat qui offre toutes ces potentialités soit traité comme secteur résiduel ou marginal. 1.2.1.2. Définitions et structure de l’artisanat au Mali La Loi N° 95 – 029 du 20 mars 1995 portant Code de l'Artisanat au Mali, définit l’activité artisanale, l’artisan et l’entreprise artisanale comme suit : a) L’activité artisanale : l’Article1 dispose que: « L’activité artisanale consiste en l’extraction, la production, la transformation des biens et/ou prestations de service grâce à des procédés techniques dont la maîtrise requiert une formation, notamment par la pratique. Elle peut être exercée par des personnes physiques ou morales ». Egalement, l’Article 2 dispose que : « Le mode de production artisanale est principalement manuel. Il peut cependant inclure l’utilisation des machines et outillages mécaniques qui n’occasionnent pas une production en série ». b) L’artisan : l’Article 3 dispose que: « Est artisan, la personne professionnellement qualifiée, qui exerce à titre individuel en son nom et pour son propre compte une activité artisanale. Elle peut se faire aider par la famille, des apprentis et/ou des ouvriers. » c) L’entreprise artisanale : l’Article 8 dispose que: « Sont réputées entreprises artisanales, les petites unités d’extraction, de production, de transformation et/ou de prestation de service n’employant pas plus de dix (10) ouvriers artisans salariés permanents et dont le mode de production est artisanal conformément à l’article 2 ci-dessus. L’encadrement technique dans une entreprise artisanale doit être assuré par une personne ayant la qualification d’artisan ». La loi dispose à l’article 14 que : « Toute personne physique ou morale exerçant une activité artisanale doit se faire inscrire au répertoire de la Chambre de Métiers de sa circonscription dans les deux (2) mois suivants le début de son activité ». Dans ce cadre, elle dispose à l’article 17 que: « Un décret pris en Conseil des Ministres, fixe les modalités d’immatriculation au répertoire des Métiers ». A l’examen du texte, on remarque cependant qu’en dehors des conditions d’exercice de l’activité définies aux articles 12 et 13 de la loi, celle-ci est muette quand au mode d’exercice de l’activité artisanale, à savoir si elle doit s’exercer à titre principal et en permanence. L’activité artisanale s’exerce également de façon sédentaire, ambulante Page sur 56 10 ou saisonnière, ce qui peu conduire à une mauvaise appréciation de la qualité d’artisan. 1.2.1.3. Classification des activités artisanales Selon l’article 18 de la Loi N° 95 – 029 du 20 mars 1995, « Les activités artisanales sont classées en sept (7) catégories de métiers ». Sur cette base, l’arrêté n°96/ 1145/MIAT-SG du 19 juillet 1996, du Ministre chargé de l’Artisanat, a fixé la liste des métiers, relevant du secteur artisanal et qui devront faire l’objet d’une immatriculation au répertoire des métiers. Cette liste a établi à 171, le nombre de corps de métiers existant au Mali. Il s’agit de : 1. Métiers artisanaux de l’alimentation (11 corps de métiers) ; 2. Métiers artisanaux de l'extraction, du bâtiment et connexes (32 corps de métiers) ; 3. Métiers artisanaux du bois et de l'ameublement (17 corps de métiers) ; 4. Métiers artisanaux de la transformation des métaux et de la construction métallique (corps de métiers 44) ; 5. Métiers artisanaux de l'habillement, du cuir et du textile (28 corps de métiers) ; 6. Métiers artisanaux de l'hygiène et des soins corporels (15 corps de métiers) ; 7. Métiers artisanaux d'art et divers (24 corps de métiers). Il apparaît aujourd’hui que cette liste est dépassée au regard : du développement de nouveaux corps de métiers exercés par de nouveaux arrivants sur le marché de l’emploi, et qui s’intéressent à des créneaux très peu exploités jusqu’ici ; de l’importance des métiers non encore identifiés. et de l’existence des multi- métiers artisanaux, selon la FNAM. 1.2.2. PROFIL DE L’ARTISANAT MALIEN 1.2.2.1. Estimation du nombre d’artisans et d’entreprises artisanales Bien que l'activité artisanale occupe une place importante dans la vie économique et sociale du pays, elle reste mal cernée, et de surcroît diffus, soit dans le secteur industriel, soit dans le secteur informel. Ceci fait que le nombre d’artisans et d’entreprises artisanales au Mali, n’est pas formellement connu, à cause de la rareté des recensements et des statistiques relatifs au secteur de l’artisanat. Toutefois, selon l’étude sur l’artisanat réalisée par CAGE-FODERNA/ID-Sahel, les principaux acteurs du secteur de l’artisanat estiment le nombre d’artisans au Mali à 2.433.400 personnes, soit 46% de la population active dont 1.654.712 artisans urbains (68%), et 778.688 artisans ruraux (32%). 1.2.2.2. Profil de l’artisan Le profil de l'artisanat s’appréhende selon les critères suivants: a) le contexte social et culturel (sexe, ethnie et statut social) Généralement les femmes exercent dans les métiers du textile et cuir (teinture, couture, tissage, maroquinerie, tannerie), de l’alimentation (transformation Page sur 56 11 alimentaire), de l’hygiène et soins corporels (fabrication de savon et pommade, tresse/coiffure) et d’art (poterie, bogolan, vannerie). Le plus souvent, elles occupent les créneaux porteurs, mais leurs activités ne sont pas suffisamment soutenues et valorisées. Les hommes, par contre, se retrouvent dans les métiers de la transformation des métaux (forge, menuiserie métallique, mécanique auto, bijouterie, ferblantier), du bâtiment (maçon, électricien bâtiment), du textile et cuir (cordonnerie, tailleur/couturier) et du bois et ameublement (menuiserie bois). Traditionnellement, dans la plupart des ethnies maliennes, l’artisanat, à quelques exceptions près, occupe les hommes et les femmes de caste, tels que les forgerons, les cordonniers, les tisserands etc. Dans ce contexte, la caste confère au métier artisanal un caractère héréditaire et exclusif au point qu’il devient mystérieux et interdit aux autres. De ce point de vue, il ne s’apprend pas à l’école formelle, mais au vestibule, auprès des siens. En ville, le métier artisanal est de plus en plus lié au savoir-faire et au talent de celui ou de celle qui l’exerce et non à son ethnie d’origine. b) les métiers (principal et secondaire) L’artisan malien n’exerce pas généralement un seul métier. Au-delà d’un métier principal, il a au moins, un métier secondaire et souvent, pratique d’autres activités lucratives. Ainsi, il pratique son métier à temps partiel et est peu spécialisé. Sur un échantillon de 1101 artisans enquêtés, il ressort que 53,3% des hommes enquêtés consacrent plus de 50 heures par semaine à leur métier principal, seulement 12% des femmes en consacrent autant par semaine. Au même moment, 76,2% des hommes exercent leur métier principal durant tout le mois et 70,7% toute l’année. Chez les femmes, ces taux sont respectivement de 18,2% et 17,8%. c) le lieu de travail de l’artisan Selon l’étude CAGE-FODERNA, 26,6% des artisans enquêtés travaillent dans un atelier, 20,3% dans une concession, chez l’artisan lui-même, 13,2% au marché, 12,4% en plein air, et seulement 3,11% dans une maison des artisans. Ce faible taux d’exercice du métier dans les maisons d’artisans, s’explique par l’insuffisance de celles-ci, seulement six (06) au niveau national. Même pour celles qui existent, elles n’ont pas de statut juridique. d) la reconnaissance légale de l’artisan et des associations d’artisans Les artisans maliens ne se font répertorier dans leur chambre de métiers que par stricte nécessité : participation aux élections consulaires, aux actions de promotion, à une formation, etc. D’après les données du PDSA et de la FNAM, en 2008, près de 40 000 artisans seulement sont répertoriés dans les Chambres de Métiers. Les différents recensements Page sur 56 12 sont souvent compris par les artisans comme d’ordre fiscal. Ceci expliquerait en grande partie le peu d’intérêt de la plupart des artisans à se faire recenser. Par ailleurs, les enquêtes ont prouvé que seuls 49,1% des artisans enquêtés sont membres d’une association. Les groupements féminins ne représentent que 29% des associations membres de la FNAM, contre 40% pour les hommes, le reste, soit 31%, est composé d’associations mixtes. Par rapport à l’appartenance à une coopérative, on constate que l’artisan malien n’adhère pas beaucoup à cette forme de regroupement (taux d’adhésion inférieur à 20%). Il en est de même pour les GIE où le taux d’adhésion à ce type de regroupement est de 4,8%. e) le renforcement des capacités professionnelle des artisans) (niveau d’instruction et formation Le taux de fréquentation des artisans enquêtés ne dépasse guère le taux de scolarisation au niveau national. En effet, seuls 55% des artisans enquêtés ont été à l’école formelle. Aussi, parmi les artisans ayant fréquenté l’école formelle, 35,4% ont abandonné entre la 7ème et la 9ème année de l’école fondamentale, 31,1% entre la 4ème et la 6ème année et 9,4% entre la 1ère et la 3ème année. En définitif, on constate que 40,5% des artisans enquêtés n’ont pas dépassé le premier cycle de l’enseignement fondamental et 35,4% le second cycle, tandis que 7,3% ont fréquenté une école professionnelle, 2,5% une école supérieure, et 22,3% une medersa. S’agissant de la formation professionnelle, on constate que la majeure partie des artisans a appris leur métier par apprentissage de type traditionnel, à savoir l’éducation informelle. Cet apprentissage a été complété par l’apprentissage de type dual (80% chez les artisans et 30% en Centre de Formation). Pour ce qui est de la formation continue dans le secteur, elle demeure également un maillon faible du dispositif actuel de formation, cela malgré l’insuffisance de qualifications dans le secteur. f) le profil économique (revenu de l’artisan, accès au crédit et aux prestations sociales) L’artisan malien a un revenu moyen mensuel, variant entre 46 000 FCFA et 241 000 francs CFA, selon le sexe et le métier exercé. Dans le cadre de l’auto- développement de leur secteur, les artisans maliens se sont dotés de deux structures importantes dans le domaine du crédit-épargne (Kondo Jigima) et des prestations sociales (MUTAM). Toutefois, on constate que 54% des crédits de Kondo-Jigima ont été octroyés au secteur du commerce contre 13% seulement au secteur de l’artisanat. Page sur 56 13 La MUTAM, dont le but est de faciliter l’accès des artisans aux prestations sociales comme la santé, la retraite, les accidents de travail, n’est plus opérationnelle. 1.2.2.3. Profil de l’entreprise artisanale a) Le statut juridique En se référant à la définition du Code de l’Artisanat du Mali, d’après les enquêtes, les entreprises sont soit individuelles (66,7%), soit familiales (12,2%), soit associatives et autres (17,2%). On constate également, que les entreprises artisanales ne sont pas toujours en règle par rapport à la formalisation. En effet, lorsqu’elles prennent la forme associative, seulement 32,9% ont un récépissé, lorsque c’est une ONG seulement 6,6% ont signé un Accord Cadre avec le Gouvernement et lorsque c’est un GIE seulement 8,3% ont un Acte Notarial. Par ailleurs, seulement 30,6% des entreprises artisanales enquêtées sont recensées au Tribunal du Commerce et 41,8% à une Chambre des Métiers. De ce fait, les entreprises artisanales en général restent peu organisées et sont pilotées à vue. Elles se soucient peu de leur reconnaissance juridique et fiscale, ne se font pas recenser dans leur Chambre de métiers, ne tiennent pas régulièrement une comptabilité, n’inscrivent pas leurs employés à l’INPS ou à la Caisse des Retraités. Elles ont par conséquent, de la peine à s’adapter aux conditions des marchés publics aussi bien sur le plan national que sur les plans sous-régional (UEMOA) et international (AGOA aux Etats-Unis par ex.). b) le lieu d’implantation Les entreprises artisanales sont implantées soit au bord d’une voie publique (31,8%), soit dans la concession du chef d’entreprises (30,1%), soit au marché (38,1%). c) profil économique (personnel, équipement et approvisionnement en matières premières) Parmi les entreprises enquêtées, 34,4% emploient entre 1 et 3 personnes, 25,6% entre 10 personnes et plus, 24,1% entre 4 et 6 personnes, et 12,3% entre 7 et 9 personnes. Les critères d’embauche sont variés : 35% des personnes employées dans les entreprises artisanales sont les parents du chef d’entreprise ; 26,9% sont des personnes recommandées au chef d’entreprise ; 11, 3% sont les compagnons du chef d’entreprise, et 4,9% sont des ex-salariés d’entreprises et des anciens apprentis. Dans le domaine de l’équipement des entreprises artisanales et de leur approvisionnement en matières premières, il apparaît que 81% des entreprises enquêtées sont sous-équipées, 68,9% des entreprises font leur approvisionnement dans leur propre région, 48,9% à Bamako, 17,9% dans d’autres régions du pays et 5,3% seulement à l’étranger. d) profil du marché de l’artisanat Page sur 56 14 Les statistiques sur le marché de l’artisanat sont très insuffisantes, malgré son importance constatée depuis quelques années. Les enquêtes ont montré que 90,3% des entreprises artisanales enquêtées commercialisent elles-mêmes leur production, contre 39,2% qui le font à travers un intermédiaire, et 2,7% à travers l’Internet. Les produits artisanaux sont écoulés surtout sur les marchés locaux, soit 78,3% et à Bamako 33,3%. Mais, ils le sont aussi dans d’autres régions que celle de l’artisan (22,3%), et sur le marché international (6,3%). Par rapport à la clientèle, les principaux clients des produits et services artisanaux sont, d’abord, les nationaux (31,2%), les touristes (12,2%) et les clients à l’étranger pour 13,8%. On constate également que le rôle de l’intermédiaire dans la commercialisation des produits artisanaux n’est pas suffisamment valorisé. De plus, les entreprises artisanales sont confrontées à d’autres problèmes tels que : l’insuffisance de fonds de roulement, les difficultés d’écoulement des produits, les problèmes de gestion et d’organisation, d’alimentation en électricité et la non maîtrise des techniques de fabrication des produits. 1.2.3. CONTRIBUTION NATIONALE DU SECTEUR DE L'ARTISANAT A L’ECONOMIE Sur la base des informations disponibles au niveau de l’APCMM, la FNAM, du PDSA et l’étude CAGE FODERNA, la contribution de l’artisanat au niveau de l’économie est appréciée à travers les indicateurs suivants : le nombre d’artisans par catégorie et par corps de métiers; Le nombre d’emplois créés Le montant des impôts et taxes payés ; La rentrée de devises ; Ces indicateurs sont analysés dans une dynamique relative, d’abord, à chaque catégorie de métiers et aux principaux corps de métiers, ensuite, à la localité – région/District de Bamako, au type d’entreprise. 1.2.3.1. Le nombre d’artisans par catégorie et par corps de métiers; D’après les statistiques de la FNAM, 68 corps de métiers sont présentement exercés par les associations qui lui sont affiliées, représentant un effectif de 42 198 artisans. Ces corps sont répartis dans les tableaux n°1, 2 et 3 comme suit: Page sur 56 15 Tableau N° 1 : Situation des corps de métiers et du nombre d’artisans par catégories N° 1 2 3 4 5 6 7 8 CATEGORIES DE METIERS CORPS DE METIERS Boulangers Bouchers Boulangers traditionnels Gargotiers/gargotières Restaurateurs Fabricants de produits alimentaires et divers Apiculteurs Glaciers Métiers artisanaux de l'alimentation SOUS – TOTAL 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 Métiers artisanaux d'extraction, du bâtiment et connexes Métiers artisanaux du bois et de l'ameublement 1305 32 109 45 225 1716 Métiers artisanaux de la transformation des métaux et de la construction métallique 37 38 39 40 41 42 Forgerons Fondeurs de métaux non ferreux Menuisiers métalliques Soudeurs Tôliers tous véhicules Chaudronniers Mécaniciens auto Frigoristes Vulcanisateurs Réparateurs cycles et motocycles Réparateurs radios, téléviseurs appareils électroniques Electroniciens Mécaniciens tous véhicules Réparateurs de pompes Garagistes Photographes Menuisiers métal et bois SOUS – TOTAL 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 901 86 12 16 37 54 12 239 241 414 877 2 2891 Menuisiers bois Menuisiers sur rotin et bambou Ebénistes Bûcherons Fabricants de pirogue SOUS – TOTAL 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 239 275 19 290 87 1156 107 131 2304 Maçons Fabricants de briques/ciment et terre cuite Carreleurs Plombiers Peintres en bâtiment Electriciens en bâtiment Exploitantes de sable et connexes Puisatiers Orpailleurs Carriers Constructeurs (de routes, four et cheminées) Staffeurs SOUS – TOTAL 21 22 23 24 25 EFFECTIFS 1574 37 601 488 30 24 295 495 13 703 166 565 336 129 330 233 297 6316 Métiers artisanaux de l’habillement, du cuir et textiles Tailleurs/Couturières Teinturiers/Teinturières Brodeurs/Brodeuses Tricoteuses Fileuses de coton Tisserands Tapissiers Bourreliers Cordonniers Maroquiniers Tanneuses Page sur 56 3 241 898 21 26 171 2 124 86 10 198 158 63 16 54 Fabricants de bogolan SOUS – TOTAL CATEGORIES DE METIERS N° 55 56 326 7 322 EFFECTIFS CORPS DE METIERS Métiers artisanaux de l'hygiène et soins corporels Fabricants de savon/pommade Coiffeurs/Coiffeuses 411 280 SOUS – TOTAL 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 691 Bijoutiers, joailliers Potières Sculpteurs Antiquaires Tresseuses de nattes Thérapeutes Décorateurs Fabricants de jouets Orfèvres Fabricants de parures Vanniers/Vannières Fabricants de foyers améliorés Métiers artisanaux d’art et divers 856 109 28 30 215 10 33 11 26 126 75 61 SOUS – TOTAL 1 577 Métiers non identifiés Multi- Métiers artisanaux 9 156 10 225 TOTAL 42 198 Source : FNAM- RAC juillet 2006 Les sept (07) catégories de métiers se classent selon leur importance numérique comme ci-après : Tableau N° 2 : Classement des catégories de métiers en fonction des effectifs N° ORDRE 1 CATEGORIES DE METIERS NOMBRE ARTISANS Métiers artisanaux de l’habillement, du cuir et textiles 2 Métiers artisanaux de la transformation des métaux et de la construction métallique 3 Métiers artisanaux d'extraction, du bâtiment et connexes 4 Métiers artisanaux de l'alimentation 5 Métiers artisanaux du bois et de l'ameublement 6 Métiers artisanaux d’art et divers 7 Métiers artisanaux de l’hygiène et soins corporels Source : FNAM- RAC juillet 2006 7 322 6 316 2 891 2 304 1 716 1.577 691 NB : A cela s’ajoutent les métiers non identifiés et les multi- métiers artisanaux, comptant 19 381 artisans. Les 10 corps de métiers à fort potentiel humain sont les suivants ; Tableau N°4 : les principaux corps de métiers en effectifs CATEGORIES DE METIERS CORPS DE METIERS Métiers artisanaux de l’habillement, du cuir et textiles Métiers artisanaux de la transformation des métaux et de la construction métallique Métiers artisanaux du bois et de l'ameublement Métiers artisanaux de l'alimentation Métiers artisanaux d'extraction, du bâtiment et connexes Métiers artisanaux de l’habillement, du cuir et textiles Métiers artisanaux d'extraction, du bâtiment et connexes Métiers artisanaux d’art et divers Page sur 56 NOMBRE ARTISANS Tailleurs/couturiers Tisserands Forgerons 3 241 2 124 1 574 Menuisiers bois Transformation alimentaire Maçons Teinturiers et teinturières Constructions Bijoutiers 1 305 1 156 901 898 877 856 17 Métiers artisanaux de la transformation des métaux et de la construction métallique Source : FNAM- RAC juillet 2006 Réparateurs vélos-motos 703 1.2.3.2. Le montant des impôts et taxes payés L’impôt synthétique en vigueur pour les activités artisanales varie en fonction des corps de métiers. Les estimations en la matière prévoient par exemple 600 000 francs pour les salons de coiffure, 100 000 francs CFA par machine de broderie, 14 700 francs CFA pour le menuisier bois et métallique, les teinturières, etc. Ainsi, si l’on considère que chaque artisan paye, au minimum, 14 700 FCFA d’impôts et taxes par an, on peut estimer que plus il y’a d’artisans dans une catégorie de métiers artisanaux plus elle contribue à l’économie locale, régionale et nationale. Les 2 433 400 artisans potentiels paieraient au minimum 35,770 milliards francs CFA d’impôts/taxes sur une recette fiscale totale de l’Etat de l’ordre de 487,2 milliards francs CFA réalisée en 2007, soit 7,3%. Les artisans estiment aujourd’hui que l’impôt synthétique est inadapté aux réalités de leurs métiers et réclament l’adoption de l’impôt dénommé CSA conforment à la loi portant code de l’artisanat du Mali et le reversement des ristournes prévues aux chambres de métiers ; 1.2.3.3. La rentrée de devises En 2005, selon l’étude CAGE-FODERNA, les exportations des produits artisanaux, toute catégorie confondue s’élevaient à 12 163 763 265 FCFA sur un total de 603 126 000 000 de francs CFA, soit 2,02%. Les catégories peaux et cuir (44,6%) alimentation (29%) et bijoux (20%), sont de loin celles qui ont apporté au Mali plus de devises. En 2007, les exportations des produits artisanaux, lors des manifestations promotionnelles internationales, s’élèvent à 1 168 352 000 FCFA. 1.2.4. LES CRENEAUX PORTEURS DANS LE SECTEUR DE L’ARTISANAT Sont considérés comme créneaux porteurs les métiers artisanaux générateurs de croissance, d’emplois et de valeur ajoutée pour l’artisan et pour l’économie nationale. En d’autres termes, ce sont des métiers artisanaux rentables ayant des effets induits favorables à l’économie. Le choix des catégories et métiers porteurs a été effectué à la lumière de l’étude diagnostique CAGE FODERNA. Au demeurant, il a été constaté que toutes les catégories de métiers sont porteuses au Mali. Cependant, tous les corps de métier ne sont pas porteurs au même degré. En attendant les conclusions de l’étude sur la promotion commerciale des produits artisanaux dans le cadre du Projet d’Appui à la Croissance, il a été identifié un certain nombre de corps de métiers les plus porteurs par région suivant les tableaux n°5 à 11, ci-après : Page sur 56 18 Tableau N°5 : Récapitulatif des métiers porteurs dans la catégorie alimentation Catégories de métiers Métiers de l’alimentation Filières Farine Corps de métiers Viande Lait Poisson Boulangers pâtissiers, confiseurs, (biscottes, biscuits) Bouchers, charcutiers Fabricants de produits laitiers Poissonniers Fruits et légumes Fabricants de produits alimentaires et divers Régions concernées Toutes les régions Toutes les régions Toutes les régions Mopti, Ségou, Koulikoro et Kayes Sikasso, Koulikoro et Ségou Tableau N°6 : Récapitulatif des métiers porteurs dans la catégorie bâtiment Catégories de métiers Bâtiment Corps de métiers porteurs Régions concernées Travailleurs de la pierre (fondeurs, graveurs, tailleurs et sculpteurs), Briquetiers Peintre en bâtiment Carreleurs mosaïstes Plombiers Vitriers encadreurs et miroitier Constructeurs de routes (poseurs de bitume, macadam, poseurs d’isolation) Etancheur de BTP Kayes Toutes les Toutes les Toutes les Bamako Bamako Toutes les régions régions régions régions Bamako Tableau N°7: Métiers porteurs dans la catégorie transformation des métaux Catégories de métiers Transformation des métaux Corps de métiers porteurs Fondeurs de métaux non ferreux Forgerons Frigoristes Installateurs de froid central Menuisiers métalliques Réparateurs radios, téléviseurs, appareils électroniques et climatiseurs) Soudeurs Tôliers tous véhicules Régions concernées Bamako Régions agricoles Toutes les régions Bamako Toutes les régions Toutes les régions Toutes les régions Toutes les régions Tableau N°8: Métiers porteurs dans la catégorie bois et ameublement Catégories de métiers Bois et ameublement Corps de métiers porteurs Menuisiers/ébénistes Vanniers Fabricants de pirogue Menuisiers sur rotin et bambou Page sur 56 Régions concernées Bamako, et Toutes les régions Ségou, Mopti Ségou, Mopti Kayes, Bamako 19 Tableau N°9: Métiers porteurs dans la catégorie habillement, cuir et textile Catégories de métiers Corps de métiers porteurs Habillement, cuir et textile Couturier Brodeurs à la main Fileurs Tricoteurs Tisserands sur métier à bras ou mécanique Tapissiers Bourreliers Cordonniers Maroquiniers Tanneurs Cordonniers orthopédistes Régions Toutes les régions Mopti, Tombouctou, Gao, Kidal Kayes, Koulikoro, Ségou et Sikasso Mopti, Tombouctou, Gao, Kidal Kayes, Koulikoro, Ségou et Sikasso Mopti, Tombouctou, Mopti, Tombouctou, Mopti, Tombouctou, Mopti, Tombouctou, Mopti, Tombouctou, Bamako Gao, Gao, Gao, Gao, Gao, Kidal Kidal, Koulikoro Kidal Kidal Kidal, Ségou Tableau N° 10: Métiers porteurs dans la catégorie hygiène, soins corporels Catégories de métiers Hygiène, soins corporels Corps de métiers porteurs Régions Tresseurs Esthéticien Opticien lunetterie Fabricants de savons Prothésiste dentaire Fabricants d’encens Fabricants de parures Vidangeurs Fabricants de médicaments traditionnels Bamako et toutes les régions Bamako, Kayes, Ségou Bamako et toutes les régions Bamako et toutes les régions Bamako et toutes les régions Bamako et toutes les régions Bamako et toutes les régions Bamako et toutes les régions Bamako et toutes les régions Tableau N°11: Métiers porteurs dans la catégorie art et divers Catégories Corps de métiers porteurs Art et divers Peintres sur tissus (batik, bogolan) Peintres décorateurs, peintres sur verres, calebasses, tous objets Peintres en lettres Bijoutiers, joailliers Potiers Photographes Calligraphes, graphistes, imprimeurs Editeurs de cassettes et bandes enregistrées Pompes funèbres Fabricants de marionnettes, d’instruments de musique Pyrograveurs Fabricants d’objets d’ornement en cuir Page sur 56 Régions Bamako, Ségou, Mopti, Koulikoro Bamako, Ségou Bamako Bamako, Mopti, Tombouctou, Gao, Kidal Mopti Bamako et toutes les régions Bamako Bamako Bamako Bamako et toutes les régions Bamako Bamako, Mopti, Tombouctou, Gao, Kidal 20 1.2.5. ENVIRONNEMENT INSTITUTIONNEL ET JURIDIQUE DU SECTEUR DE L’ARTISANAT Le cadre institutionnel de l'artisanat au Mali est caractérisé par l’existence d’organismes public, parapublic et privé. L’organisation du secteur a connu d’importantes évolutions depuis l’avènement de la démocratie dans le pays en 1991. Ainsi, jusqu’en 1994, les structures d’encadrement de l’artisanat étaient peu nombreuses et se limitaient à la Maison des Artisans, à la Fédération Nationale des Artisans du Mali et à quelques associations professionnelles assistées par des partenaires au développement, principalement dans le domaine de la formation professionnelle. C’est à partir de 1995, que le Gouvernement a renforcé ce cadre institutionnel pour le développement de l’artisanat avec la création d’un certain nombre de structures décrites ci-après. 1.2.5.1. Organisation du secteur 1.2.5.1.1. Le Ministère chargé de l’Artisanat. Depuis l’indépendance, le Mali est à la recherche d’une visibilité politique de son secteur de l’artisanat. En effet, du début des années 60 jusqu’en 1991, la gestion du secteur ressortait accessoirement dans les attributions des ministères à qui il était confié, et l’accent était mis essentiellement sur l’artisanat d’art par l’appellation du ministère chargé des arts. Du 2 avril au 16 juillet 1991, avec le changement de régime politique, la gestion du secteur a été confiée pour la première fois à un Ministère délégué chargé du Tourisme et l’Artisanat. A partir de cette date, un Ministère du Tourisme et de l’Artisanat a été créé. Et depuis, cette option est maintenue même si les dénominations du ministère en charge, ont quelques fois changé en fonction des changements d’orientation. La dernière option en date est la création du Ministère de l’Artisanat et du Tourisme (MAT) depuis 2000, pour répondre aux attentes des artisans et des intervenants dans le secteur. L’option de faire de l’artisanat et du tourisme un même département repose essentiellement sur la complémentarité des deux secteurs. Par ailleurs, plusieurs autres départements ministériels interviennent à des degrés divers dans le développement du secteur de l’artisanat. Il s’agit notamment des ministères chargés de l’Economie, de l’Industrie et du Commerce, du Développement Rural, de l’Education, du Développement Social, de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, de l’Environnement, de la Culture, de la Jeunesse, et de la Promotion de la Femme. Il est évident qu’avec la multiplicité des intervenants, du faible professionnalisme de la plupart des artisans, du faible niveau de structuration et d’organisation du secteur et des artisans, et l’absence d’une stratégie globale de développement du secteur que les interventions au profit du secteur se font de façon très peu concertées. Les interventions pour la plupart se font selon les besoins, l’urgence de la situation et de façon assez sporadique. Page sur 56 21 Pour cela, le Ministère chargé de l’Artisanat, à travers un véritable programme de développement du secteur de l’artisanat conçu sur le long terme, devra tenir compte de la nécessité des synergies à rechercher dans les interventions de ces dits départements. Pour ce faire, la mise en place de cadre de concertation approprié permettrait de faciliter un tel processus. 1.2.5.1.2 Le Centre National de Promotion de l’Artisanat La cheville ouvrière de la politique nationale en matière d’artisanat demeure le Centre National de Promotion de l’Artisanat (CNPA). Créé en 1995 par la loi N°95-016 du 17 février 1995, le CNPA est un service public central du MAT qui a pour mission, d'élaborer la politique nationale en matière de gestion et de développement du secteur de l'artisanat, et de veiller à la mise en oeuvre de cette politique. A cet effet, il : collecte et exploite les données socioéconomiques et commerciales sur l'artisanat ; veille à l'application des textes réglementaires ; prépare les mesures de promotion de l'investissement et de la qualité dans le secteur et en assure le suivi et l'évaluation ; suit et évalue la politique nationale en matière de promotion de l'artisanat ; prépare toutes les mesures relatives à la réorganisation des structures, le perfectionnement des méthodes, l’amélioration des relations humaines et de la qualité des prestations offertes au public par les institutions du secteur de l’artisanat ; coordonne la préparation des plans, programmes et projets, ainsi que l'analyse des politiques et stratégies sectorielles de l'artisanat. Conformément à l’article 14 du Décret N° 03-267/PRM du 7 juillet 2003, le CNPA est représenté au niveau régional et au niveau du District de Bamako, par les Centres Régionaux de Promotion de l'Artisanat (CRPA). Compte tenu de ses missions, le CNPA occupe une place centrale dans le dispositif institutionnel de l'artisanat au Mali. Toutefois, pour mener à bien ses missions, il ne dispose pas, de moyens humains, matériels et financiers adéquats. Egalement, ses neuf (09) CRPA qui ont été mis en place de façon progressive, sont peu opérationnels. S’agissant particulièrement du profil du personnel existant, sa faible diversification conformément au cadre organique, constitue un handicap pour la bonne conduite de ses missions. On constate également que le cadre organique n’a pas été ouvert aux spécialités correspondant aux différentes catégories de métiers, comme par exemple des ingénieurs en technologie alimentaire, en construction civile (BTP), etc. 1.2.5.1.3. Les Chambres de Métiers, les Conférences Régionales des Chambres de Métiers et l’Assemblée Permanente des Chambres de Métiers du Mali Depuis 1995 et dans le souci d’une meilleure organisation du secteur de l’artisanat, l’État a décidé de mettre en place des organismes représentant les artisans. Page sur 56 22 Ces organismes sont : les Chambres de Métiers au niveau des cercles et des communes du District de Bamako; les conférences régionales des chambres de métiers au niveau des régions et du District de Bamako et l’Assemblée Permanente des Chambres de Métiers du Mali (APCMM) au niveau national. Les Chambres de Métiers, les Conférences Régionales des Chambres de Métiers et l’Assemblée Permanente des Chambres de Métiers forment un réseau consulaire pyramidal dont le sommet est l’APCMM. Présentement le réseau des Chambres de Métiers du Mali comprend : 20 Chambres de Métiers; quatre Conférences Régionales des Chambres de Métiers (Sikasso, Ségou, Mopti et le District de Bamako) ; et l’Assemblée Permanente des Chambres de Métiers. Elles accomplissent leurs missions par l’intermédiaire de l’assemblée consulaire, le bureau, les commissions permanentes et le secrétariat général. Cette organisation se trouve sous la tutelle du Ministère en charge de l’artisanat. Le réseau des chambres de métiers créé par la loi N° 95 – 053 du 28 juin 1995, est constitué d’établissements Publics à caractère Professionnel, dotés d’une personnalité morale et de l’autonomie financière. Sa mise en place est conditionnée à la volonté ferme d’un nombre suffisant d’artisans dans une collectivité territoriale qui puisse en assurer la viabilité. Les CM sont, auprès des pouvoirs publics, des organes représentatifs des intérêts des artisans au niveau de la collectivité territoriale. A ce titre, Elles donnent leur avis, à la demande des pouvoirs publics, ou formulent des suggestions de leur propre initiative sur les questions relatives à l’artisanat. Les CM, au niveau de leur circonscription, sont chargées de : tenir le répertoire des métiers ; organiser l’apprentissage dans le secteur des métiers ; favoriser la formation professionnelle des artisans et des salariés du secteur de l’artisanat ; contribuer à l’expansion des métiers et au maintien ou à l’élargissement des débouchés, notamment par l’organisation d’expositions et de foires artisanales ; veiller à l’amélioration de la qualité des produits et services ; contribuer au perfectionnement des technologies et des méthodes de production et de commercialisation ; prêter leur concours aux organisations professionnelles du secteur de l’artisanat. Elles peuvent : participer à des sociétés opérant dans le secteur de l’artisanat ; éditer et vendre des bulletins et des revues spécialisées ; acquérir, fonder, gérer des établissements d’enseignement professionnel et d’apprentissage après avis du Ministre chargé de l’Enseignement Professionnel ; acquérir ou construire des immeubles pour leur propre usage ; susciter la création d’associations, de sociétés, de coopératives artisanales et généralement de tout groupement ayant un caractère artisanal. Page sur 56 23 Cependant, les CM ne sont ni bien outillées ni suffisamment formées pour accomplir les misions qui leur sont assignées par la loi. En effet, toutes les chambres de métiers sont sous-équipées et ne disposent pas de personnel technique nécessaire à leur accompagnement. Les Conférences Régionales des Chambres des Métiers (CRCM) synthétisent les préoccupations et coordonnent leur activité au niveau régional. L’APCMM synthétise les préoccupations du réseau et coordonne ses activités au niveau national. Malgré leur jeunesse d’environ une décennie, les Chambres de Métiers ont créé un grand dynamisme auprès des acteurs du secteur, par l’amélioration de sa visibilité et le renforcement des capacités des artisans, à travers notamment leur enregistrement au répertoire et l’organisation de foires artisanales. Cependant, les Chambres de Métiers n’ont pas les capacités techniques, financières et humaines adéquates pour accomplir efficacement les misions qui leur sont assignées par la Loi. Aussi, les textes portant création et modalités de fonctionnement des CM, des CRCM et de l'APCMM devraient être relus, pour prendre en compte les réalités nées particulièrement de la décentralisation. De même, l’absence de décision fixant le taux de la ristourne et sa répartition entre les CM, les CRCM et l’APCMM, constitue un sérieux handicap dans la disponibilité de ressources financières du réseau des Chambres de Métiers. 1.2.5.1.4. Les Regroupements Associatifs : la Fédération Nationale des Artisans du Mali Le mouvement associatif des artisans maliens reste piloté par la Fédération Nationale des Artisans du Mali (FNAM), qui est un ensemble de groupements/associations d’artisans qui ont librement choisi de conjuguer leurs efforts pour atteindre des objectifs communs. Historiquement, le processus qui a conduit à la création de la FNAM a débuté en 1987 quand différents groupes d’artisans appuyés par le Projet BIT/SNS ont initié des actions communes en vue de l’allègement des impôts et l’accès aux marchés publics. Par la suite en 1989 dix (10) associations d’artisans se sont regroupées au sein de la Fédération des Artisans du District de Bamako (FAD). Enfin, en 1989/1990, dix neuf (19) associations créent la Fédération Nationale des Artisans du Mali (FNAM). Ce n’est qu’en 1992 qu’elle a été mise en place lors de l’assemblée générale constitutive où elle comptait déjà trente neuf (39) associations. La FNAM est certainement aujourd’hui l'une des organisations de base les plus fortes et vigoureuses du Mali, à la fois reconnue et représentative des artisanes et des artisans. En effet, en novembre 2001, l'Arrêté ministériel N°2949/MEFP-SG du 08 novembre 2001, lui confère le statut d'Association Professionnelle. Elle acquiert ainsi la reconnaissance publique et la légitimité de la représentation et de la défense des artisans au Mali. Page sur 56 24 A ce titre, la FNAM est une organisation professionnelle à caractère syndical. Elle est composée de 893 associations représentant 94 corps de métiers sur les 171 ayant 42 198 adhérents dont 37% d’associations de femmes. Dans le cadre de ses activités au bénéfice de ses membres, la FNAM a mis en place, avec l'appui de différents partenaires notamment la Coopération suisse et la GTZ, des services de prestations : Un service de Conseil juridique et fiscal ; Une Mutuelle des Artisans du Mali ; Une Caisse Associative d’Epargne et de Crédit (Kondo Jigima); Des services techniques en matière de gestion, de gouvernance et d’appui; Une ONG RAC pour des prestations de service. Tout en reconnaissant l’importance du rôle joué par la FNAM dans l’organisation du secteur, il apparaît aujourd’hui qu’un nombre important des artisans ne sont affiliés à aucune association, rendant difficile non seulement la représentativité de ceux-ci mais également leur professionnalisation. 1.2.5.1.5. Rôle des autres acteurs. a) Les Femmes Elles exercent leurs activités dans toutes les catégories de métiers de l’artisanat et génèrent des revenus permettant d’améliorer leurs conditions, de promouvoir leur autonomisation et de contribuer à la création de richesse au niveau national. Elles sont majoritaires dans les secteurs de la transformation des produits agro-alimentaires, dans les métiers de l'extraction, de l'hygiène et des soins corporels, de la coiffure, de l'esthétique et de la coupe couture – stylisme, teinture. A défaut de statistiques fiables au niveau national permettant d'avoir une estimation des femmes artisanes, il convient de noter que celles qui sont membres de la Fédération Nationale des Artisans du Mali (FNAM), principale organisation faîtière des artisans du Mali, représentent 37% du nombre d'adhérents estimé à 42 198. Il faut noter également la naissance en 2008 du Réseau de Femmes Artisanes du Mali (REFAM), qui se propose d’améliorer la contribution des femmes dans la valorisation et l’exportation des produits artisanaux. Les femmes artiosanes sont confrontées à de nombreuses contraintes qui sont entre autres : le faible taux d'alphabétisation des femmes 12,7% pour une moyenne nationale de 21,3% ; l’environnement juridique et règlementaire peu favorable pour la femme entrepreneur ; l’accès difficile aux moyens de production et au financement ainsi qu’aux services d'appui non financiers adaptés ; la très grande vulnérabilité aux problèmes socio-sanitaires dont les risques élevés avec le VIH/SIDA. Page sur 56 25 b) les Jeunes Depuis 2002, la promotion de l'emploi des jeunes a été élevée au rang de priorité nationale de l'Etat du Mali. Dans ce cadre, le Gouvernement a mis en œuvre de nombreux programmes visant à faciliter la création de plus d'emplois décents et productifs pour les jeunes notamment le Programme Emploi Jeunes (PEJ) exécuté par l'Agence pour la Promotion de l'Emploi des Jeunes (APEJ). Ainsi, à l'instar des femmes, les jeunes, diplômés ou non, sont de plus en plus nombreux à exercer une activité dans le secteur de l'artisanat. En effet, le secteur est souvent cité quant à sa capacité d'absorption pour les nombreux jeunes en déperdition scolaire ou en marge des emplois de la fonction publique et du secteur privé dit moderne. Il faut signaler que la proportion des personnes présentes sur le marché du travail et comprises dans la tranche d’âge de 15 à 40 ans représente 64,8% contre 35,2% de personnes de plus 40 ans. Celle de 15 à 25 ans serait estimée à 16,1%. Contrairement aux adultes, les jeunes qualifiés sont les plus touchés par le chômage et connaissent surtout un chômage de première insertion. Le secteur de l’artisanat est particulièrement performant en matière de création d’emplois. Cependant, il est regrettable de constater que dans la plupart des cas, ces emplois ont un caractère précaire et n'offrent pas toutes les garanties de sécurité économique et sociale. c) Les Collectivités Territoriales Le processus de décentralisation en cours au Mali offre de nombreuses opportunités économiques aux artisans et aux entreprises artisanales et contribue à lutter contre l’exode rural en fixant les populations rurales dans leur localité. Cependant la faible prise en compte des préoccupations du secteur de l’artisanat dans les PDSEC n’a pas permis de : stimuler le développement et renforcer le secteur privé ; renforcer la mise en synergie des acteurs et des interventions de développement économique local ; contribuer à la création d’emplois décents et productifs par le développement des Micro et Petites Entreprises Artisanales (MPEA). Le Fonds National d’Appui aux Collectivités Territoriales (FNACT) à travers l’Agence Nationale d’Investissement des Collectivités Territoriales (ANICT), bien que constituant une opportunité pour la réalisation d’infrastructures collectives au service des artisans est méconnu des artisans et peu exploité par les organisations consulaires et organisations professionnelles. d) Les Organisations Non Gouvernementales Les ONG sont très actives dans le secteur de l’artisanat avec notamment des interventions dans les domaines de: la formation des artisans ; l’appui à l'auto-organisation et l’autopromotion des artisans. les activités génératrices de revenus ; le développement des caisses d'épargne et de crédit et des infrastructures des artisans ; Page sur 56 26 l’appui- conseil dans les domaines de la commercialisation, la gestion ; la défense des intérêts des artisans et la fourniture des services conseils juridiques et fiscaux. Cependant, leur multitude, la diversité de leurs champs d'action et de leurs méthodes d’intervention rendent difficile le suivi-évaluation de leur impact. e) Les institutions financières Les artisans sont confrontés à d'énormes difficultés pour accéder au financement de leurs activités alors que les potentialités d'investissement dans le secteur sont énormes. Ils sont le plus souvent en dehors du système de financement des banques commerciales classiques qui n'offrent pas de services adaptés aux entreprises de très petite taille. Le Système Financier Décentralisé (SFD), qui comble partiellement la carence des banques commerciales, exige des garanties hors de portée et des capacités des artisans et pratiquent souvent des taux d'intérêt trop élevés. S’agissant des institutions financières non bancaires (Sécurité sociale et Assurances), on notera que ces services sont très peu attentifs au secteur de l’artisanat, à cause probablement de leur faible taux de pénétration du marché et de la faible diversification des produits. f) Les partenaires au développement L’essor que connaît le développement du secteur de l’artisanat du Mali depuis deux décennies est dû en grande partie à la contribution des partenaires au développement. Cette assistance, qu’elle soit bilatérale ou multilatérale, technique ou financière, a contribué à faire jouer au secteur son rôle de soutien à la croissance de l’économie nationale à travers les projets et programmes suivants : 1.2.5.1.6. Les projets sous tutelle du MAT a) Le Projet de Développement du Secteur de l'Artisanat (PDSA) Le Gouvernement du Mali a bénéficié en 1998 d'un prêt de la BOAD pour financer le Projet de Développement du Secteur de l’Artisanat au Mali (PDSA). Avec trois composantes : (i) l’Organisation et la formation; (ii) le crédit aux artisans, et (iii) le suivi -évaluation, le projet, premier du genre au titre du secteur de par son coût (plus de 4 milliards de FCFA), et son envergure nationale (tout le pays), a beaucoup contribué au progrès enregistré par le secteur de son démarrage en 2000 à maintenant. On note ainsi: (i) Dans le domaine de l’organisation : le renforcement des capacités des artisans et de leurs organisations (associations de base, mutuelles, Chambres de Métiers, ainsi que leurs structures faîtières, FNAM et APCMM.) qui ont permis de développer une dynamique avec comme résultats suivants: Page sur 56 27 l’inscription des artisans aux répertoires des Chambres de métiers afin de matérialiser la reconnaissance de la profession. Ce nombre est passé de 4 657 en 2001-2004 à près de 40 000 en 2008, contribuant ainsi à la stabilisation de la base sociale des organisations professionnelles d'artisans. l'organisation en associations ou la consolidation de celles qui existent; une meilleure information des autorités administratives (gouvernorats et préfectures), et des élus locaux (conseils communaux, conseils de cercle et assemblée régionale), sur le projet. (ii) Dans le domaine de la formation : 3 695 artisans toutes catégories confondues (apprentis, artisans, compagnons, maîtres artisans, ainsi que des élus des Chambres de métiers, et des leaders d’Organisations Professionnelles d’Artisans), dont 2 381 hommes et 1 314 femmes, ont été formés dans différents domaines notamment : technique, gestion, organisation, commerce international, rôles et fonctions des élus et leaders. (iii) Dans le domaine du crédit : l’octroi de crédit aux artisans à travers le refinancement des SFD et Banques, sur la ligne de crédit artisanal. Dans ce cadre, le refinancement débloqué de 2002 à 2007 en faveur de douze (12) institutions financières s'élève à 2 303 244 525 FCFA au profit de 836 projets artisanaux, dont : 499 portés par des hommes à hauteur de 1 569 046 000 F CFA, soit 68,1 % ; 337 par des femmes à hauteur de 734 198 525 F CFA soit 31,9%. la répartition du crédit octroyé par catégorie de métiers est la suivante: Métiers artisanaux de la transformation des métaux et de la construction métallique: 624 948 500 F CFA soit 27,13% pour 145 projets ; Métiers artisanaux de l'habillement, du cuir et textile: 593 821 700 F CFA soit 25,78% pour 308 projets ; Métiers artisanaux de l'alimentation: 557 448 500 F CFA soit 24,20% pour 174 projets ; Métiers artisanaux d'art et divers: 180 585 000 F CFA soit 7,84% pour 64 projets. Métiers artisanaux du bois et de l'ameublement: 173 599 000 F CFA soit 7,54% pour 49 projets ; Métiers artisanaux de l'hygiène et soins corporels: 94 780 925 F CFA soit 4,12% pour 60 projets ; Métiers artisanaux d'extraction, du bâtiment et connexes: 78 061 000 F CFA soit 3,39% pour 36 projets ; Le PDSA, grâce à ces réalisations, a permis d’améliorer l’organisation et la visibilité du secteur, de renforcer les capacités et les performances des professionnels du secteur et d’assurer la création et la consolidation d’un nombre important de micros, petites moyennes entreprises artisanales avec près de 890 nouveaux emplois créés et 1 200 emplois anciens consolidés. Page sur 56 28 Lors des activités de suivi-évaluation, les artisans ont souhaité voir se poursuivre le renforcement de leurs capacités tant sur les plans organisationnel, technique et de gestion, de même que sur le plan du financement de la production et des équipements. Au regard des résultats obtenus, la BOAD à la suite de sa mission de supervision de novembre- décembre 2007, s’est montrée disponible à accompagner le Gouvernement pour la mise en oeuvre d’une deuxième phase du Projet, dont la formulation est en cours. b) Le Projet Tissuthèque La Tissuthèque, projet d’appui à l’artisanat a été créée en 1992 par le Gouvernement du Mali avec l’appui de l’ONUDI sur financement de la Coopération Japonaise. Actuellement le projet Tissuthèque bénéficie de l’appui du CDE, et de celui du PAC en vue de sa transformation en CDTT. Ses réalisations portent entre autres sur : la formation de 538 artisans en filature tissage et services liés au textile comme la saponification ; l’assistance technique à 07 ateliers de pratique du tissage ; la mise en place d’un laboratoire expérimental ; la réalisation de bases données informatiques sur les produits chimiques non toxiques et les colorants de charge polluante ; la vulgarisation des métiers à tisser améliorés et des cuves de teinture ; la création du Groupement des Professionnels de la Filière Textile au Mali (GPROFITEX), et son accréditation à l’AGOA. c) Autres projets intervenant dans le secteur de l’artisanat Plusieurs projets et ONG interviennent dans le secteur de l’artisanat. Les projets cidessous cités sont ceux qui ont eu plus de relations avec les structures faîtières : Le Projet d’Appui à la Croissance (PAC) En avril 2005, la Banque Mondiale a signé avec le Gouvernement du Mali un Protocole d'accord afin de mettre en place un Projet d'Appui à la Croissance, destiné à augmenter la productivité et impulser la croissance économique au Mali. Le Projet d'Appui à la Croissance, ancré au Ministère chargé des Investissements, vise à améliorer le climat des investissements et favoriser la croissance. Pour le secteur de l'artisanat, il est programmé un appui pour l'amélioration du cadre législatif, réglementaire et fiscal, ainsi que la promotion des filières telles que les métaux précieux, le textile et les peaux et cuirs. Le Projet Promotion Intersectorielle des Métiers Agricoles (PRIMA) Le PRIMA est une contribution de la Coopération Allemande et de l’Union Européenne au développement socio-économique du Mali. Il appuie les secteurs de l’artisanat, de l’agriculture et la décentralisation. Page sur 56 29 Le projet, d’une durée de deux ans (2008-2009), qui a été lancé en février 2008 au siège de l’APCMM et d’un coût estimatif de 980 millions de FCFA dont 720 millions de FCFA de la Coopération Allemande et 260 millions de FCFA de l’UE, intervient dans les Cercles de Ségou et Niono (Région de Ségou), et dans les cercles de Bandiagara et Mopti (Région de Mopti). Onze (11) corps de métiers sont retenus par le projet à savoir : Forgerons (charrues, charrettes, daba) ; Soudeurs ; Menuisiers métalliques ; Fabricants de machines et de matériels agricoles ; Réparateurs de cycles et motocycles ; Mécaniciens de machines agricoles ; Maçons ; Electroniciens ; Electriciens (plaques/panneaux solaires) ; Plombiers ; Mécaniciens pneumatique et hydraulique (dépanneurs de pompes à eau). Le PAMA Le Projet d’Appui aux Artisans Coopération Mali-Allemagne (PAMA) est une contribution de la Coopération Allemande au développement de l’artisanat à travers la coopération inter consulaire entre la Chambre de Métiers de Cologne et l’APCMM, la conférence de Ségou et la FNAM. Le projet d’une durée de six ans (2003-2009), d’un coût estimatif de 400 millions de FCFA intervient dans l’appui institutionnel. Le PAA/PAFP-Swisscontact Le Projet d'Appui à la Formation Professionnelle et à l’Apprentissage dans les Métiers Artisanaux (PAA)/Projet d’Appui à la Formation Professionnelle (PAFP)-Swisscontact, et la Boutique de Gestion, d'Echanges et de Conseils (BEGECO), financés par la Coopération Suisse, appuient les acteurs publics et privés maliens, afin de les aider à se doter d'un système de formation adapté aux besoins du marché, sur les aspects organisation, ingénierie, financement et certification. Les formations concernent l'apprentissage de type dual, le perfectionnement des patrons et la formation qualifiante. 1.2.5.2. Cadre législatif et réglementaire du secteur Le secteur est régi par des Lois, Décrets et Arrêtés suivants: 1.2.5.2.1. Les Lois La loi N°95-016 du 17 février 1995, portant création du Centre National de la Promotion de l’Artisanat ; Loi N° 95 – 029 du 20 mars 1995 portant Code de l’Artisanat du Mali Loi N° 95- 053 du 20 juin 1995 portant création des Chambres de Métiers, des Conférences Régionales et de l’Assemblée Permanente des Chambres de Métiers ; 1.2.5.2.2. Les Décrets Décret N° 95- 283/PRM du 28 juillet 1995 fixant l’organisation et les modalités de fonctionnement des Chambres de Métiers ; Décret N° 95- 284/PRM du 28 juillet 1995 fixant l’organisation et les modalités de fonctionnement des Conférences Régionales et de l’Assemblée Permanente des Chambres de Métiers ; Page sur 56 30 Décret N° 99- 175/PRM du 28 juin 1999 fixant modalités d’immatriculation au répertoire des métiers ; Décret N° 03-267/PRM du 7 juillet 2003 fixant l’organisation et les modalités de fonctionnement du Centre National de la Promotion de l’Artisanat Décret N°03- 266 P RM du 7 juillet 2003 déterminant le cadre organique du CNPA Décret N°03- 266 P RM du 7 juillet 2003 déterminant le cadre organique des CRPA 1.2.5.2.3. Les Arrêtés Arrêté N° 96- 1145/ MIAT-SG du 19 juillet 1996 fixant la liste des métiers de l’artisanat ; b) Arrêté N° 99- 535/ MICA- SG du 10 août 1999 fixant composition des éléments constitutifs du répertoire des métiers. Arrêté N° 07- 0958/ MMAT- SG du 16 avril 2007 fixant l’organisation des élections des membres des assemblées consulaires des chambres de métiers; Arrêté N°0748-MAT-SG du 28 mars 2007 fixant l’organisation et les modalités de fonctionnement des Centres Régionaux de la Promotion de l’Artisanat. De l’analyse des différents textes, il ressort les constats suivants : la non-conformité de la loi N°95-016 du 17 février 1995 portant création du CNPA aux dispositions de la loi N° 94/009 du 22 mars 1994 portant principes fondamentaux de la création, de l’organisation, de la gestion et du contrôle des services publics, modifiée par la loi N° 02-048 du 22 juillet 2002 ; l’inexistence de certains textes d’application de la loi N° 95 – 029 du 20 mars 1995 portant Code de l’Artisanat du Mali (définition d’un régime fiscal spécifique à l’artisanat dénommée « Contribution du Secteur de l’Artisanat (CSA) », la création d’un répertoire des métiers ; l’inexistence de certains textes d’application de la loi N° 95 –053 du 20 juin 1995 portant création des chambres de métiers, des conférences régionales et de l’APCMM (Convention déterminant les conditions d’emploi du personnel des CM, des CRCM et de l’APCMM - article 23) ; l’inadaptation de certains textes qui les rend inapplicables (l’organisation des élections, l’immatriculation des artisans); la Convention déterminant les conditions d’emploi du personnel des Chambres de métiers, des Conférences régionales et de l’Assemblée Permanente des Chambres de Métiers (article 14). 1.2.5.3. L’artisanat dans les systèmes d’information L’activité artisanale reste mal cernée à cause de la rareté des recensements et enquêtes, de l’imprécision et l’insuffisance des données disponibles. Le MAT avec l'appui du BIT, à l'instar des autres Ministères en charge de l'artisanat dans la zone UEMOA, a mis en place un Système d'Information Régional sur l'Artisanat (SIRA) qui a pour vocation de collecter, de traiter et de diffuser toute l'information disponible sur le secteur de l'artisanat pour la rendre disponible à travers la tenue d'une base de données, de l'animation d'un site Internet. Page sur 56 31 A terme cette information devrait être disponible sur le site Internet de l'UEMOA. Malheureusement, il ne dispose pas des moyens nécessaires pour remplir ses missions. Toutefois, le MAT envisage de faire le recensement des entreprises artisanales à travers la DNSI et la CPS. 1.2.5.4. Artisanat et patrimoine culturel au Mali L'artisanat est un aspect fondamental de la culture malienne, ce qui lui permet, en tant que tel de favoriser la transmission, tout au long des générations, de valeurs culturelles profondément ancrées dans la société. L’artisanat d’art répond aux besoins culturels et religieux. D’une manière générale, les métiers de l’artisanat utilitaire sont restés authentiques au Mali, mais ils sont menacés par la concurrence d’objets industriels de remplacement. Par exemple, les productions des tisserands et des teinturières sont progressivement remplacées par des tissus tissés et teints industriellement. Consciente de l’importance du patrimoine culturel et des valeurs qu’il véhicule, l’UNESCO a approuvé une Convention Internationale pour la Sauvegarde du Patrimoine Culturel Immatériel, le 17 octobre 2003. Cette Convention prévoit notamment l’élaboration d’inventaires nationaux de ce patrimoine défini comme « les pratiques, représentations, expressions, connaissances et savoir-faire – ainsi que les instruments, les objets, les espaces artistiques et culturels qui leur sont associés – que les communautés, les groupes et, le cas échéant, les individus reconnaissent comme faisant partie de leur patrimoine culturel, et qui se manifeste notamment dans les savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel». 1.2.5.5. Artisanat et protection de l’environnement au Mali De nos jours, il est indéniable que l’activité artisanale telle qu’elle est menée dans le pays a une incidence non négligeable sur la détérioration de l’environnement, à travers non seulement l’utilisation de plus en plus croissante des produits chimiques toxiques par certaines catégories de métiers, mais aussi celle de ressources naturelles d’origines diverses (végétale, animale, etc.), comme matières premières ou comme combustibles. Il ressort que le développement du secteur engendrera sans nul doute l’accroissement de ces facteurs de dégradation de l’environnement s’ils ne sont pas gérés de façon rationnelle. L'attitude générale des artisans est de chercher des réponses à leurs problèmes environnementaux au fur et à mesure qu’ils se présentent. Ils n'envisagent pas encore la question de manière globale, intégrant la gestion des intrants (consommations de matières premières, d'eau et d'énergie) et celle des rejets, solides, liquides ou gazeux dans l'eau, le sol et l'atmosphère. Ils n'ont pas encore de vision à long terme tendant à limiter progressivement tous les impacts de leur activité sur l'environnement et prendre en compte ce paramètre dès la conception d'un produit, d'un process ou d'un service. Page sur 56 32 1.2.5.6. L’artisanat dans le contexte sous-régional et international Selon les enquêtes réalisées par la Commission de l'UEMOA, en collaboration avec le BIT, le secteur de l'artisanat joue un rôle socio-économique important dans l’économie des Etats membres de l'Union et sa contribution au PIB serait de l’ordre de 10 à 20%. Il contribue de manière significative à la création d’emplois et à la réduction de la pauvreté. Cependant, de nombreuses contraintes entravent son développement, notamment : la faiblesse du cadre institutionnel et règlementaire, un système de financement inapproprié, la faiblesse des qualifications, l’insuffisance des actions de promotion commerciale et des informations sur le secteur. Malgré tout, au niveau régional il a été enregistré une certaine amélioration du cadre institutionnel et une meilleure organisation et représentativité des artisans. Outre la création de départements ministériels en charge de l’artisanat dans tous les Etats membres, il convient de noter sur le plan régional, la création d'organisations faîtières nationales, dans la majorité des pays de l'UEMOA, ainsi qu'une organisation faîtière régionale, la Confédération des Artisans de l'Afrique de l'Ouest (CAAO) mise en place en 1998. Consciente de l'importance du secteur de l’artisanat dans l’économie de la sousrégion, la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’UEMOA en décembre 2001 à Dakar, a adopté une politique sectorielle de développement de l'artisanat et un Programme Communautaire en matière d'Artisanat (PCA). Dans le cadre de la promotion commerciale et de l’exportation des produits artisanaux maliens dans l’espace sous- régional, les artisans maliens participent régulièrement aux manifestations suivantes : Salon International de l’Artisanat de Ouagadougou (SIAO) ; Semaine Commerciale de l'Artisanat Malien en Guinée (SECAM-G) ; Semaine Sénégalo- Malienne de l'Habillement ; Salon International de l’Artisanat Féminin à Niamey (SAFEM) ; Foire Internationale de Lomé ; Foire Internationale de Dakar (FIDAK). Ces différentes initiatives ont contribué à une meilleure valorisation des produits artisanaux maliens. Des efforts devront cependant être faits en matière d’amélioration constante de la qualité des produits offerts sur ces espaces. En 1990, en marge du Salon International de l’Artisanat de Ouagadougou (SIAO), des pays africains dont le Mali ont mis en place un cadre de concertation et réflexion : le Comité de Coordination pour le Développement et la Promotion de l’Artisanat Africain (CODEPA) qui a pour objectif d’établir une concertation étroite et permanente entre les pays africains membres afin de mener des réflexions et entreprendre des actions pour un meilleur devenir de l’artisanat africain. Malgré l'importance des PME et de l'artisanat dans la structure de production européenne, le marché européen offre des opportunités pour la promotion l’artisanat africain et singulièrement malien. Page sur 56 33 Le succès commercial des produits artisanaux est conforté par les nombreux prix remportés lors des compétitions internationales (prix UNESCO, UMEOA, OAPI, UA, BOAD) et la possibilité d’exportation des produits artisanaux, à travers l’AGOA (EtatsUnis) et le SIDIM (Canada). Le même succès commercial a conduit à l’organisation d’une manifestation annuelle dénommée Fête de l’Artisanat et du tourisme du Mali en France (Paris, Evry, Montreuil et la Courneuve) En matière d’exportation, les artisans et les entreprises artisanales sont confrontés aux problèmes suivants : l’insuffisance d’expérience dans la production (une base de production irrégulière) et la commercialisation ; l’absence de contrôle de qualité adéquat ; l’insuffisance de canaux de distribution. Page sur 56 34 II JUSTIFICATION L’analyse de la situation du secteur de l’artisanat fait ressortir les efforts jusqu’ici consentis par l’Etat et ses partenaires pour promouvoir et développer le secteur. Les principaux constats issus de ce diagnostic montrent un décalage encore très important entre les potentialités du secteur et tous les atouts dont il dispose pour soutenir l’économie nationale, et les principaux acquis obtenus jusque-là. Ceci fait que les performances actuelles du secteur restent nettement en deçà des attentes aussi bien des pouvoirs publics que des artisans eux-mêmes, lesquels devraient pouvoir disposer d’un savoir-faire très talentueux et d’une culture de gestion d’entreprise orientée sur la performance et la compétitivité, afin de permettre au secteur de contribuer davantage à l’essor économique du pays. C’est pourquoi, il apparaît nécessaire de disposer d’un document de politique de développement du secteur de l’artisanat traduisant d’une part, la volonté du Gouvernement de promouvoir sur le moyen et le long termes, un secteur jugé prioritaire pour la croissance de l’économie nationale, et d’autre part, la vision consensuelle de tous les acteurs concernés par cette politique. Pour ce faire, la recherche de solutions aux contraintes et difficultés auxquelles le secteur est confronté, doit conduire à la détermination d’une stratégie appropriée susceptible de soutenir efficacement les principales orientations et options fondamentales du Gouvernement en matière de développement du secteur privé en général et du secteur de l’artisanat en particulier. Ces principales contraintes se résument comme suit : le Gouvernement du Mali a pris l’option politique de faire de l’artisanat et du tourisme des secteurs importants et complémentaires pour le développement socio-économique du pays. Cette option d’interdépendance est très peu exploitée; le cadre institutionnel, législatif et réglementaire a fortement évolué pendant ces dernières années. Mais force est de reconnaître que ces textes comportent de nombreuses lacunes ; le cadre organisationnel demeure faible les statistiques fiables en matière d’artisanat au Mali restent insuffisantes; l’artisanat malien est indéniablement un secteur de forte croissance économique et grand pourvoyeur d’emplois. les programmes et projets en vue d’une meilleure croissance du secteur restent insuffisants. ; la liste des métiers artisanaux est dépassée et les métiers artisanaux ne sont pas définis au Mali ; l’unité artisanale bien que dynamique, reste sous-équipée et n’accède pas facilement au financement ; la grande majorité des artisans maliens manquent de professionnalisme ; le rôle du secteur dans la sauvegarde du patrimoine culturel est menacé ; les entreprises artisanales constituent une menace potentielle de dégradation de l’environnement; le potentiel du marché artisanal bien qu’immense aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays reste peu exploité. ; le secteur de l’artisanat apparaît comme un secteur déterminant dans la croissance Page sur 56 35 la capacité de création d’emploi et de régulation sociale du secteur de l’artisanat n’est pas bien exploitée ; les infrastructures de base du secteur sont insuffisantes ; les structures d’encadrement ne sont pas suffisamment dotées en ressources humaines, matérielles et financières ; la capacité de contribution du secteur à la croissance de l’économie reste peu exploitée dans le cadre de la réduction de la pauvreté. III ORIENTATIONS DU SECTEUR DE L’ARTISANAT Au regard de ces contraintes et performances, les enjeux majeurs qui sont identifiés pour la réalisation des objectifs de développement assignés au secteur de l’artisanat portent sur : le renforcement des capacités organisationnelles, techniques et financières des artisans et des entreprises artisanales. la diversification et l’amélioration de la qualité des produits artisanaux. le renforcement de l’environnement institutionnel, réglementaire et fiscal. le renforcement de la formation professionnelle la facilitation de l’accès des artisans au crédit et aux services des institutions financières non bancaires; l'amélioration de l'accès des entreprises artisanales aux marchés (produits et services) ; la réalisation d’un plus grand nombre de projets et programmes pour le secteur. le renforcement de l’information et de la communication sur le secteur ; la valorisation du rôle des femmes et des jeunes dans le secteur; la contribution du secteur à la protection de l’environnement et à la gestion durable des ressources naturelles ; la contribution du secteur à la préservation du patrimoine culturel ; la contribution du secteur à la lutte contre le VIH/SIDA et aux IST. Le renforcement du système d’information sur le secteur de l’artisanat. A la lumière de l’analyse de l’état des lieux, il ressort les trois grandes orientations suivantes : l’organisation du secteur le financement du secteur la promotion du secteur Page sur 56 36 IV OBJECTIFS DU SECTEUR 4.1. OBJECTIF GENERAL L’objectif général assigné au secteur de l'artisanat est de promouvoir son développement par l'exploitation de ses potentialités, en vue de créer des emplois durables et d'accroître les revenus afin de contribuer à la réduction de la pauvreté. 4.2. OBJECTIFS SPECIFIQUES Il s’agit de: 1. Améliorer l’environnement institutionnel, organisationnel et réglementaire du secteur ; 2. Accroître la productivité et la compétitivité des entreprises artisanales ; 3. Promouvoir un système de financé adapté au secteur ; 4. Assurer la promotion commerciale des produits artisanaux ; 5. Développer un système d’information performant sur l’artisanat. Page sur 56 37 V. STRATEGIES L’émergence d’un secteur de l’artisanat comme un des moteurs de la croissance, nécessite que ses besoins soient identifiés et pris en compte, mais surtout que les différents acteurs du secteur (ministère, structures faîtières, partenaires au développement, etc.) définissent, de façon consensuelle, une vision stratégique à long terme de l’artisanat. Pour cela les stratégies suivantes sont proposées: a) mener un plaidoyer actif pour recentrer le rôle de l’artisanat autour de l’atteinte des différents objectifs sectoriels de croissance et de réduction de la pauvreté ; b) disposer des informations sur l’évolution de l’artisanat et les actions entreprises en vue d’améliorer la visibilité de l’apport du secteur ; c) élaborer la politique sectorielle en matière de développement de l’artisanat y compris un plan d’actions stratégiques de renforcement des capacités et des infrastructures ; d) actualiser le Cadre de Dépenses à Moyen Terme (CDMT) de l’Artisanat ; e) favoriser l’émergence d’un artisanat professionnel et compétitif en faisant ressortir le rôle interactif de l’artisanat et sa contribution dans l’atteinte des objectifs des autres secteurs économiques ; f) promouvoir un artisanat productif de biens et services, avec une politique de développement stratégique adaptée aux réalités et potentialités des micros et petites entreprises ; g) renforcer les capacités des acteurs ; h) renforcer les infrastructures; i) collecter et capitaliser les informations sur l’évolution de l’artisanat. Les orientations ci-dessus citées, constituent les fondements des axes stratégiques, issus d'un consensus obtenu entre les principaux acteurs intervenant dans le secteur. Les axes stratégiques retenus sont : 1. Renforcement du cadre institutionnel et réglementaire du secteur ; 2. Amélioration de la productivité et de la compétitivité des artisans; 3. Mise en place de systèmes de financement ; 4. Amélioration de l’accès aux marchés; 5. Renforcement du système d’information et des mécanismes d’aide à la décision 5.1. AXE1 : RENFORCEMENT DU CADRE INSTITUTIONNEL ET REGLEMENTAIRE DU SECTEUR Il constitue un préalable pour la création d’un environnement adapté et incitatif à l’organisation et au développement du secteur. De l’analyse de la situation du secteur, il ressort, malgré les importants efforts entrepris en matière de développement institutionnel, des insuffisances notamment : l’inadaptation de certains textes au contexte actuel et leur faible appropriation par un grand nombre d’acteurs ; et le faible niveau de concertation entre les différents intervenants du secteur. Page sur 56 38 D’importants efforts d’organisation des artisans et de structuration du secteur, de même que la disponibilité de moyens d’intervention adéquats des structures d’appui à l’artisanat, sont nécessaires pour améliorer les performances du secteur. Pour ce faire, il s'agira entre autres de mener les activités suivantes: Réalisation d’un audit institutionnel et organisationnel du secteur; Mise en œuvre du plan de renforcement institutionnel des services du MAT chargés de l’artisanat, des Chambres de métiers et des Organisations professionnelles d’Artisans ; Renforcement des capacités du Centre National de Promotion de l’Artisanat; Renforcement des capacités des Chambres de Métiers ; Renforcement des capacités de la Fédération Nationale des Artisans; Prise en compte de l’artisanat de façon plus significative, dans les plans et programmes et politiques sectoriels de développement ; Actualisation des textes régissant le secteur de l’artisanat ; Vulgarisation des textes à tous les niveaux; Développement des créneaux porteurs; Dynamisation des mécanismes de protection sociale et de prévention contre le VIH/SIDA ; Renforcement du contrôle de la qualité des produits artisanaux ; Mise en place d’un cadre de concertation entre les différents intervenants aux niveaux national, régional et local. 5.2. AXE2 : AMELIORATION DE LA PRODUCTIVITE ET DE LA COMPETITIVITE DES ENTREPRISES ARTISANALES Au regard de son potentiel de développement et du niveau de productivité et de compétitivité tant sur le plan national qu’à l’étranger, le secteur de l’artisanat reste confronté à une insuffisance d’équipements appropriés au niveau des unités de production. A cela s’ajoutent, l’insuffisance d’infrastructures et de services de soutien à la croissance du secteur, et la faible utilisation des innovations techniques et technologiques par les artisans. Cette situation limite par conséquent les possibilités d’extension et de création de nouvelles unités susceptibles de promouvoir la création d’emplois notamment pour les femmes et les jeunes qui jouent incontestablement un très grand rôle dans le développement des activités artisanales dans le pays. Elle a également une incidence non négligeable sur la détérioration de l’environnement, à travers surtout l’utilisation de plus en plus importante des produits chimiques toxiques par certaines catégories de métiers, les modes d’élimination des déchets, les prélèvements sur les ressources naturelles (faune et flore), comme matières premières ou comme combustibles, sans que cela fasse l’objet de formation appropriée ou de gestion rationnelle. Il devient de plus en plus indispensable d’intégrer la dimension environnementale dans les activités des entreprises artisanales, en vue d’améliorer la contribution du secteur au développement durable. Page sur 56 39 Il en est de même de la sauvegarde du patrimoine culturel qui, faute de développement de la créativité, est menacée par des produits d’importation. Pour ce faire, il s’agira de mener les activités suivantes : Renforcement de la formation professionnelle des artisans ; Intensification de l’utilisation des techniques et technologies améliorées par les artisans ; Accroissement de la productivité ; Amélioration de la qualité des produits et services; Construction de villages artisanaux et de maisons des artisans ; Mise en place des Centres de Ressources Artisanaux et des Centres d’Information Technologique; Prise en compte du genre dans les programmes et projets de développement du secteur; Prise en compte de la dimension environnementale dans les programmes et projets du secteur; Organisation de sessions de formation à la créativité des artisans; 5.3. AXE3 : MISE EN PLACE DE SYSTEMES DE FINANCEMENT ADAPTES Au regard du faible niveau de revenus de la majorité des artisans et de l’importance des attentes du secteur, les besoins de financement vont continuer à croître, et nécessiteront une forte mobilisation des ressources internes et externes. La durabilité du financement dépendra à moyen et long termes des efforts internes que doivent fournir l’Etat et les acteurs. La mise en place de dispositifs spécifiques pour le financement des artisans et entreprises artisanales, est une des conditions indispensables à l’émergence et au développement des PME dans le secteur de l’artisanat. Pour ce faire, il s’agira de mener les activités suivantes : Mise en place de lignes de crédit adapté ; Mise en place d’un mécanisme de garantie; Appui à la création, et au renforcement des mutuelles et coopératives d’épargne et de crédit; Renforcement du dispositif de financement de la formation professionnelle des artisans ; Information, sensibilisation et communication sur les sources et modalités de financement disponibles pour le secteur. 5.4. AXE4 : AMELIORATION DE L’ACCES AUX MARCHES. L’amélioration de la performance des entreprises artisanales est également liée à leur accès aux marchés, national, sous-régional et international. Pour ce faire, il s’agira de mener les activités suivantes : Diffusion de l’information sur les marchés potentiels; Exploitation des créneaux porteurs; Sensibilisation à la démarche qualité au sein des entreprises artisanales; Page sur 56 40 Orientation des artisans vers les circuits de commercialisation; Organisation et participation à des manifestations commerciales; Renforcement des capacités des intermédiaires commerciaux. 5.5. AXE5 : RENFORCEMENT DU SYSTEME D’INFORMATION ET DES MECANISMES D’AIDE A LA DECISION La visibilité du secteur de l’artisanat dans la vie économique et sociale du Mali, est particulièrement liée à l’existence d’un système d’information capable de fournir des données précises sur ces différents aspects et nécessaires également à la formulation des politiques et programmes. Pour ce faire, il sera de mener les activités suivantes: Renforcement des capacités nationales en matière de collecte, de traitement, d’analyse et de diffusion des informations statistiques sur l’artisanat; Prise en charge des principaux indicateurs de performance du rôle de l’artisanat dans l’économie nationale; Mise en place d’un réseau de bases de données fiables et accessibles; Renforcement du mécanisme de suivi-évaluation du secteur. Page sur 56 41 VI ACTIONS A REALISER Le Plan d’action du Schéma Directeur de Développement du Secteur de l’Artisanat, a été développé à partir des axes stratégiques, tout en mettant en cohérence les domaines d’interventions concernés. Le secteur a été marqué jusqu’ici faut par la mise en œuvre de projets à envergure limitée. Il s’agit désormais de privilégier l’approche programme. Le présent Schéma Directeur de Développement du Secteur de l’Artisanat est conçu pour une période de quinze ans, et sa mise en œuvre se fera en plusieurs phases successives dont la première qui constitue le présent plan d’action, a une durée de cinq ans et couvre la période 2009-2013. Le Plan d’action comprend cinq (5) axes stratégiques et fait ressortir dans sa matrice: les les les les les les objectifs visés ; résultats attendus ; activités à réaliser ; périodes d'exécution ; indicateurs de résultat ; structures responsables. Le plan d’action est assorti d’un plan de financement. Page sur 56 42 AXE 1 : RENFORCEMENT DU CADRE INSTITUTIONNEL, REGLEMENTAIRE ET ORGANISATIONNEL DU SECTEUR Objectifs 1.1. Renforcer le cadre institutionnel du secteur Résultats Attendus Indicateurs de Résultats R.1.1.1: Un plan de renforcement institutionnel du MAT est élaboré et mis en œuvre. - - Disponibilité du plan de renforcement institutionnel du MAT. - Nombre de services d'appui équipés. - Nombre de rapports de formation, et de perfectionnement des cadres et agents. Nombre de rapports d’études Nombre de plans d'actions spécifiques élaboré R1.1.2 : Un plan de renforcement institutionnel du réseau des Chambres de Métiers et des organisations professionnelles de l’artisanat, est élaboré et mis œuvre. - Disponibilité du plan de renforcement institutionnel des Chambres de Métiers et des Organisations Professionnelles d'Artisans. - Nombre de cadre et de personnel de soutien, d’élus et leaders formés - Nombre de nouvelles CM créées - Nombre de réunions statutaires et de concertations organisées Activités Périodes d’Exécution 2009 A1.1.1.1 Elaboration et validation du plan renforcement institutionnel du Ministère chargé l’artisanat. de de A1.1.1.2 Equipement et dotation en moyens de fonctionnement du MAT, du CNPA, des CRPA du SIRA : matériels roulant, informatique, bureautique, réhabilitation de bureaux. A1.1.1.3 Recrutement/Formation du personnel (cadre et de soutien) du MAT, du CNPA, des CRPA et du SIRA dans les domaines de l’artisanat A1.1.1.4 Réalisation des études, consultations et audits pour les services d’appui du MAT A1.1.1.5 Elaboration des plans d’action spécifiques de développement des créneaux porteurs A1.1.2.1 – Elaboration et validation d’un plan opérationnel de renforcement des capacités d’intervention des CM, CRCM, APCMM et de la FNAM A1.1.2.2 - Equipement et dotation en moyens de fonctionnement des CM, CRCM, APCMM et de la FNAM: matériels roulant, informatique, bureautique, réhabilitation de bureaux. A1.1.2.3 – Recrutement/Formation du personnel cadre et de soutien, les élus et les leaders, des CM, CRCM, APCMM, de la FNAM. A1.1.2.4 Appui à la mise en place des CM et des CRCM en fonction de la demande sociale. A1.1.2.5 Tenue régulière des réunions statutaires des Chambres de Métiers, des OPA, et des structures d'appui A1.1.2.6 Tenue régulière du répertoire des artisans en systématisant l’immatriculation des artisans et des entreprises artisanales A1.1.2.7. – Appui aux CM et OPA pour organiser des concertations, lobbying et plaidoyer sur le secteur. x x 2010 2011 2012 Structures 2013 x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x Responsable Impliquées MAT MFPRI, MEF, CNPA, PDSA MAT MFPRI, MEF, APCMM FNAM, PDSA - Taux d’augmentation des inscriptions aux répertoires - Nombre de concertations organisées Page sur 56 43 Objectifs 1.1. (suite) Résultats Attendus R1.1.2 : (suite) R1.1.3: L’artisanat est pris en compte dans les plans et politiques sectorielles de Indicateurs de Résultats Nombre de rapports d’études - Nombre de plans, et programmes et politiques sectoriels de développement impliquant l’artisanat développement R1.1.4: L’artisanat est pris en compte dans les plans et programmes de développement des collectivités - Nombre de plans, et programmes de développement des collectivités impliquant l’artisanat Activités Périodes d’Exécution 2009 2010 2011 2012 2013 A1.1.2.8 – Réalisation des études et des consultations pour l’APCMM et la FNAM. x x x x x A1.1.3.1: Réalisation d’un plaidoyer actif en faveur de l’artisanat pour une prise en dans les plans, et x x x x x programmes et politiques sectoriels de développement A1.1.3.2- Organisation de débats télévisés et radiodiffusés sur la place de l’artisanat dans l’économie nationale x x x x x A1.1.4.1- Appui aux autorités locales pour faire jouer à l’artisanat le rôle moteur dans la valorisation des ressources locales, la création d’emploi et de richesses A1.1.4.2- Implication des artisans dans l’élaboration et la mise en œuvre des Plans de Développement des collectivités territoriales x x x x x x x x x x A1.2.1.1 Relecture et vulgarisation des textes législatifs et réglementaires régissant le secteur de l’artisanat : Code de l’Artisanat et textes d’application; textes de création du CNPA et du réseau des Chambres de Métiers x x x x x x x x x Structures Structures Responsable Impliquées MAT MDSPA APCMM FNAM, PDSA MAT MDSPA, MS CNPA, PDSA APCMM FNAM MAT CNPA, PDSA APCMM FNAM territoriales 1.2: Renforcer le cadre réglementaire du secteur. R1.2.1: Les textes régissant le secteur sont élaborés, relus et vulgarisés - Nouveaux textes législatifs et réglementaires disponibles et vulgarisés A1.2.1.2 Elaboration du texte relatif aux dispositions afférentes au régime fiscal spécifique à l’artisanat ou « Contribution du Secteur de l'Artisanat (CSA) ». A1.2.1.3 Elaboration de la loi définissant le statut des villages artisanaux - Nombre de contrôles de qualité effectués x x A 1.2.1.4 – Elaboration de la législation sur les normes de qualité en matière de production artisanale x x A1.2.1.5 Elaboration et suivi de l’adoption des textes d’application concernant les textes législatifs sur le secteur A1.2.1.6 - Elaboration et suivi de l’adoption de la loi d’orientation de l’artisanat x x A 1.2.1.7 – Organisation et suivi du contrôle de la qualité des produits artisanaux x Page sur 56 x 44 Objectifs 1.3 : Renforcer le cadre organisationne l du secteur Résultats Attendus R1.3.1 : Les artisans sont organisés depuis la base R1.3.2 : Les capacités des organisations d’artisans sont renforcées R1.3.3 : La protection sociale contre le VIH/SIDA des artisans est assurée R1.3.4 : Un mécanisme de concertation fonctionnel des intervenants est mis en place. Indicateurs de Résultats Activités Périodes d’Exécution Structures 2009 2010 2011 2012 2013 - Nombre d'organisations A1.3.1.3.1.1 – Appui aux organisations faîtières et Chambres d’artisans créées. de Métiers pour organiser les artisans en associations, GIE, mutuelles, coopératives..., x x x x x A1.3.2.1 – Appui au fonctionnement des instances de gouvernance des organisations d’artisans x x x x x A1.3.3.1 – Adaptation des mécanismes de protection sociale au secteur de l’artisanat. x x A1.3.3.2. Réalisation des actions de prévention contre le VIH/SIDA dans le secteur x x x x x A1.3.4.1. Création et animation d’un cadre de concertation et d’échanges des intervenants du secteur de l’artisanat x x x x x - Nombre d’organisations d’artisans viables - Nombre d’artisans bénéficiant de régime de sécurité sociale - Rapport d’exécution du plan d’action de lutte contre le SIda - Nombre de concertations et d’échanges organisées Page sur 56 Responsable MAT Impliquées CNPA, PDSA APCMM FNAM 45 AXE 2 : AMELIORATION DE LA PRODUCTIVITE ET DE LA COMPETITIVITE DES ENTREPRISES ARTISANALES Objectifs 2.1. Renforcer les compétence s techniques et professionn elles des artisans et entreprises artisanales. Résultats Attendus R2.1.1 : Le dispositif de la formation professionnelle et de l’apprentissage est renforcé. R2.1.2 : La formation continue des artisans est assurée Indicateurs de Résultats Activités - Nombre de centres de formation créés et équipés A2.1.1.1 Création et opérationnalisation d’un centre de formation continue par région. A2.1.1.2 – Certification des formations par apprentissage de type dual et valider les acquis professionnels. - Nombre de modules élaborés A2.1.2.1 Elaboration et mise en oeuvre d’un programme d’alphabétisation fonctionnelle spécifique aux artisans. A2.1.2.2 Elaboration de modules de formation adaptés aux besoins des artisans, dans les domaines techniques et de gestion. A2.1.2.3. Elaboration , harmonisation et mise en oeuvre des plans et programmes de formation professionnelle destinés aux maîtres artisans, artisans et apprentis, tenant compte du genre, de la protection de l’environnement et du patrimoine culturel. A2.1.2.4 Formation à l’esprit d’entreprise, à la démarche qualité et en marketing au sein des unités de production artisanale A2.1.2.5 Organisation d’échanges d’expériences entre corps de métiers au niveau national, sous-régional et international. - Nombre de maîtres artisans, d’artisans et d’apprentis formés - Nombre de voyages organisés 2.2 : Mettre en place des infrastructur es de base et des services d’appui à la croissance du secteur. Périodes d’Exécution 2009 R2.2.1 : Les infrastructures de base sont créées et sont opérationnelles. - Nombre d'infrastructures de base créées et équipées. A2.2.1.1 Construction d’un village artisanal par région ; R2.2.2: Les services d'appui à la croissance sont mis en place et opérationnels. - Nombre de services d'appui créés et équipés A2.2.2.1 – Mise en place et opérationnalisation des centres de ressources par métiers spécifiques par région et le district de Bamako ; A2.2.2.2 - Mise en place et opérationnalisation d’un centre de gestion agrée dans le district de Bamako et les régions. A2.2.2.3 – opérationnalisation du Centre pour le Développement des Textiles Traditionnels (CDTT). A2.2.2.4. – Création de centres d’information technologiques au niveau des régions. A2.2.2.4. – Formation des artisans à l’utilisation de nouvelles techniques et procédés technologiques. A2.2.2.5. – Information et appui aux artisans pour exploiter les brevets et inventions du CMPI A2.2.2.6. – Organisation des compétitions pour la créativité des artisans 2011 x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x A2.2.1.2 – Construction d’une maison des artisans dans les cercles non pourvus. Page sur 56 x 2012 Structures 2010 2013 Responsab le Impliqué es MAT MEFP, MENALN, CNPA, PDSA, FNAM APCMM MAT MEF, MIIC CNPA, PDSA FNAM APCMM MAT MIIC, MENALN, MAC, CNPA, PDSA, FNAM APCMM x x x x x x x x x x x x x x x 46 AXE 3 : MISE EN PLACE DE SYSTEMES DE FINANCEMENT ADAPTES Objectifs 3.1: Promouvoir un système de financement adapté au secteur. Résultats Attendus Indicateurs de Résultats Activités Périodes d’Exécution 2009 2010 2011 2012 Structures 2013 R3.1.1: Les sources de financement de l’artisanat sont identifiées et adaptées. - Nombre de guides d’information sur les sources, produits et procédures de financement élaborés et diffusés. A3.1.1.1. Réalisation d’une étude diagnostique sur le financement du secteur de l’artisanat. x x A3.1.1.2. Information et communication sur les sources, produits et procédures de financement de l'artisanat. x x x x x R3.1.2 : Les crédits adaptés au secteur sont négociés. - Montants des crédits et des fonds de garantie disponibles A3.1.2.1. Mise en place plus de lignes de crédits pour les secteurs porteurs à des conditions favorables. x x x x A3.1.2.2. Mise en place d’un système de garantie pour faciliter l’accès au crédit pour les artisans. x x x x Page sur 56 Responsable MAT Impliquées MEF, APEB, APIM, PDSA, FDE, APCMM FNAM 47 AXE 4 : AMELIORATION DE L’ACCES AUX MARCHES COMMERCIAUX Objectifs 4.1: Développer l’accès des artisans aux marchés intérieur et extérieur 4.2: Renforcer la promotion commerciale et les structures de commercialisa tion des produits artisanaux. Résultats Attendus R4.1.1: Les potentialités et les exigences des marchés intérieurs et extérieurs sont connues R4.1.2. Les artisans profitent davantage des opportunités des marchés intérieurs et extérieurs R4.2.1 : La qualité des produits artisanaux est améliorée et connue de la clientèle Indicateurs de Résultats - Rapport d’étude de marchés A4.1.1.1 Elaboration d’un plan d’action d’accès des produits artisanaux au marché intérieur et extérieur Périodes d’Exécution 2009 2010 x x A4.1.1.2 – Information et orientation des artisans sur les marchés potentiels 2011 2012 Structures 2013 x x x x x x x x A4.1.2.1 – Information et sensibilisation des autorités locales sur l’offre de produits et services artisanaux A4.1.2.2 – Réalisation de l’Inventaire et de la codification des produits et services de qualité pouvant faire l’objet de marchés communaux et publics x x x x - Nombre de participation aux manifestations commerciales A4.1.2.3 – Appui aux structures d’encadrement pour la production des catalogues virtuels des produits artisanaux sur le WEB. x x x x - Taux de croissance de la vente des produits artisanaux. - Taux de croissance de la vente des produits artisanaux. x A4.1.2.4 - Appui aux artisans pour mieux exploiter les marchés intérieurs et extérieurs, et mieux participer aux manifestations commerciales nationales et internationales x x x x x A4.2.1.1: Appui aux structures d'encadrement et aux artisans pour organiser les manifestations commerciales x x x x x A4.2.1.2 Appui aux artisans pour développer les stratégies de marketing de leurs produits x x x x A4.2.1.3. Organisation de salons spécialisés des produits artisanaux x x x x A4.2.1.4. Certification de la qualité des produits artisanaux x x x x x x x x A4.2.2.1 : Production de guides d'information sur les circuits de commercialisation et les intermédiaires commerciaux. Page sur 56 x Responsable MAT - Nombre de missions d’information et de catalogues sur les produits artisanaux - Nombre de certificats délivrés R4.2.2: Les circuits de commercialisation des produits artisanaux sont opérationnels Activités Impliquées MIIC, CCIM CNPA, PDSA FNAM APCMM 48 AXE 5 : RENFORCEMENT DU SYSTEME D’INFORMATION ET DES MECANISMES D’AIDE A LA DECISION Objectifs 5.1: Mettre en place un système opérationnel d’information sur le secteur de l’artisanat. Résultats Attendus R5.1.1: Un réseau de bases de données fiables sur l’artisanat est mis en place. Indicateurs de Résultats Activités - Nombre de bases de données créées et mises en réseau. A 5.1.1.1 – Conception d’un système d’information sur l’artisanat A5.1.1.2 : Mise en place et opérationnalisation du réseau des bases de données sur l’artisanat aux niveaux national et régional. A5.1.1.3 – Poursuite du recensement des entreprises artisanales et actualisation du répertoire. A5.1.1.4 : Formation du personnel d’encadrement et des artisans en matière de collecte, de traitement d’analyse et de diffusion des informations sur l’artisanat R5.1.2 : L’artisanat est mieux pris en compte dans le système d’information de l’économie nationale - Liste des indicateurs retenus par la DNSI sur le secteur de l’artisanat R5.1.3 : Un plan de communication et d’information sur l’artisanat est disponible -Nombre de supports de d’information de l'artisanat. - Nombre de recensements et d’enquêtes nationales réalisés - SIRA- ML opérationnel. Périodes d’Exécution 2009 2010 2011 2012 Structures 2013 x x x x x x A5.1.1.4 : Mise en place d’un système d’alimentation en données statistiques sur l’artisanat de la Cellule de Planification et de Statistiques du MAT. x x A5.1.2.1 : Elaboration et validation des indicateurs macroéconomiques sur le secteur de l’artisanat x x A 5.1.2.2. : Renforcement des capacités nationales en matière de collecte, de traitement d’analyse et de diffusion des informations sur l’artisanat x x x x x x x x x x x A5.1.3.1.- Elaboration et mise en oeuvre d’un plan de communication et d’information sur l’artisanat x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x Page sur 56 Impliquées MAT MEF, DNCC DNSI, CNPA, PDSA, FNAM APCMM MAT MEF, DNSI DNP, DNCC CNPA, PDSA FNAM APCMM MAT MEF, DNCC CNPA, PDSA FNAM APCMM x A 5.1.2.3.- Prise en charge des principaux indicateurs de reconnaissance du rôle de l’artisanat dans l’économie nationale, A5.1.3.2 – Production de supports de promotion sur le secteur de l’artisanat (émission radio/TV, catalogue, dépliants, affiches, calendriers, bulletins périodiques et des documentaires…) A5.1.3.3- Elaboration et diffusion de guides d’information sur les métiers et les produits artisanaux et sur le système fiscal adopté pour le secteur. A5.1.3.4- Appui des organisations artisanales pour mettre en place une galerie virtuelle des produits artisanaux. A5.1.3.5: Mise en place un système d'alimentation permanente du SIRA - ML, et le faire connaître au public Responsable 49 Objectifs 5.2: Mettre en place des mécanismes d’aide à la décision. Résultats Attendus Indicateurs de Résultats Activités Périodes d’Exécution R5.2.1: Le comité de pilotage est créée et opérationnel - Textes de création et rapports d’activités disponibles A5.2.1.1 – Création et opérationnalisation du comité de pilotage et de Suivi du SDDA x x x R5.2.2: Le suivi / évaluation du SDDA est assuré - Rapports de suivi évaluation disponibles A5.2.2.1 – Suivi- évaluation des activités du secteur de l'artisanat. x x x 2009 Page sur 56 2010 2011 Structures 2013 Responsable Impliquées x x MAT x x MEF, MIIC, MEFP MPFEF MAC, CNPA, PDSA FNAM APCMM 2012 50 VII. MOYENS DE MISE EN OEUVRE 7.1. COÛT ESTIMATIF DU PLAN D’ACTION DU SDDA 2009-2013 Le coût global de la mise en oeuvre du Plan d’action du SDDA a été bâti sur les projections du Cadre de Dépenses à Moyen Terme du MAT. Pour la période 20092013, ce coût est estimé à 22 563 000 000 de FCFA réparti comme suit: 1. Investissements………………………………………………….…11 428, soit 51% 2. Activités Hors investissements……………………………….......11 135, soit 49% Les investissements regroupent le génie civil (constructions et réhabilitations d’infrastructures de soutien à la croissance du secteur, les locaux abritant les services), le matériel roulant, les équipements, matériels et mobiliers de bureau. Le coût des activités hors investissements comprend le fonctionnement lié à l’investissement à savoir : les études, le renforcement des capacités, l’appui institutionnel, l’information et la communication. Les tableaux 1 et 2, fournissent la situation détaillée du coût du plan d’action. 7.2. PLAN DE FINANCEMENT Le plan de financement du coût du SDDA, se présente comme suit : 1. Etat:…………………………………………………6 769 000 000 FCFA (30%) ; 2. Bénéficiaires……………………………………….2 256 000 000 FCFA (10%) 3. Partenaires Techniques et Financiers :……...13 538 000 000 FCFA (60%) Afin de garantir la mobilisation de ces ressources financières dont la part la plus importante revient aux PTF, il est préconisé l’organisation par le Gouvernement, de concertations avec les partenaires bi et multilatéraux sur le financement du secteur de l’artisanat, afin de focaliser l’attention sur le rôle du secteur dans la création d’emplois, la réduction de la pauvreté, et la stabilité sociale et politique de notre pays. La finalité de cette mobilisation est de pouvoir développer un véritable partenariat basé sur la recherche de l’efficacité dans les interventions et l’accroissement de l’efficience dans les ressources mises à disposition, dans un secteur où la capacité d’investissement reste relativement faible. Il est à noter que pour le financement de la première année du plan d’action, la contribution de l’Etat est déjà couverte par le budget national 2009. Le tableau 3 présente le détail du plan de financement. Page sur 56 51 TABLEAU 1: COÛT PAR AXE D’INTERVENTION (En millions de FCFA) AXE 1. RENFORCEMENT DU CADRE INSTITUTIONNE ET REGLEMENTAIRE DU SECTEUR Activités 2009 2010 Années 2011 2012 2013 Total Investissement Etudes Renforcement des capacités Appui institutionnel Information/Communication 322 - 880 80 152 395 30 870 30 156 410 35 716 20 163 426 40 388 20 167 443 42 2 854 150 638 1 996 147 Total 322 1 537 1 501 1 365 1 060 5 785 AXE 2. AMELIORATION DE LA PRODUCTIVITE ET DE LA COMPETITIVITE DES ENTREPRISES ARTISANALES Activités Investissement Etudes Renforcement des capacités Appui institutionnel Information/Communication Total 2009 2010 452 160 - 1 065 160 270 147 35 612 1 677 Années 2011 Total 2012 2013 964 75 210 203 39 891 50 172 221 45 766 20 129 230 50 4 138 465 781 801 169 1 591 1 499 1 275 6 354 AXE 3. MISE EN PLACE DE SYSTEMES DE FINANCEMENT ADAPTES Activités Investissement Etudes Renforcement des capacités Appui institutionnel Information/Communication Total 2009 2010 - 889 45 168 95 50 - 1 247 Années 2011 Total 2012 2013 782 25 153 125 45 680 20 132 135 35 620 20 123 140 30 2 971 110 576 495 160 1 130 1 002 933 4 312 AXE 4. AMELIORATION DE L’ACCES AUX MARCHES Activités Investissement Etudes Renforcement des capacités Appui institutionnel Information/Communication Total Années 2011 Total 2009 2010 2012 2013 290 - 110 45 337 125 95 95 30 330 150 85 75 25 320 185 85 65 20 310 210 75 345 120 1 587 670 340 290 712 690 690 680 3 062 AXE 5. RENFORCEMENT DU SYSTEME D’INFORMATION ET DES MECANISMES D’AIDE A LA DECISION Activités Investissements Etudes Renforcement des capacités Appui institutionnel Information/Communication Total 2009 2010 Années 2011 2012 2013 - 375 40 190 165 90 355 30 170 185 90 200 25 155 225 85 190 20 150 240 70 1 120 115 665 815 335 - 860 830 690 670 3 050 Page sur 56 Total 52 TABLEAU 2: COÛT GLOBAL DU PLAN D’ACTION DU SDDA (en millions de FCFA) Désignation 1. Investissements 2. Etudes 3. Renforcement des capacités 4. Appui institutionnel 5. Information/Communication COÛT GLOBAL 2009 452 160 290 322 1 224 2010 3 319 370 1 092 952 300 6 033 Années 2011 3 066 190 1 019 1 073 294 5 642 Total 2012 2 562 140 942 1 192 290 5 126 2013 2 029 100 879 1 263 267 4 538 11 428 960 4 222 4 802 1 151 22 563 TABLEAU 3: PLAN DE FINANCEMENT DU COUT DU SDDA (en millions de FCFA) Désignation 1. Investissements 2. Activités hors investissements Total 2009 452 2010 3 319 Années 2011 3 066 2012 2 562 2013 2 029 Total Montant % 11 428 51 772 2 714 2 576 2 564 2 509 11 135 49 1 224 6 033 5 642 5 126 4 538 22 563 100 REPARTITION DU FINANCEMENT ENTRE INTERVENANTS Etat 1 224 1 596 1 479 1 324 1 146 6 769 30 Bénéficiaires 0,0 665 624 570 397 2 256 10 Partenaires Techniques et Financiers Total 0,0 3 772 3 539 3 232 2 995 13 538 60 1 224 6 033 5 642 5 126 4 538 22 563 100 Page sur 56 53 VIII. SUIVI - EVALUATION La mise en œuvre du Schéma Directeur de Développement du Secteur de l’Artisanat, nécessite que soit mis en place un dispositif institutionnel opérationnel de pilotage et de suivi – évaluation. L'analyse a montré non seulement que le développement du secteur de l’artisanat fait appel à plusieurs intervenants en l’occurrence publics, para- publics, privés, et la société civile, mais aussi, que le système de suivi faute d’informations statistiques fiables comporte des lacunes importantes qui empêchent au secteur d’être mieux visible à l’échelle macroéconomique. Par ailleurs, les enjeux de la décentralisation qui impliquent un appui et un suivi/évaluation rapproché de la planification aux niveaux décentralisés, nécessitent la redéfinition de mécanismes opérationnels de pilotage qui tiennent compte des niveaux national, régional et local. Cela va nécessiter un renforcement des capacités de programmation et de suivi évaluation de la part des acteurs afin d’avoir une meilleure prise en compte du secteur de l’artisanat dans les Programmes de développement à l’échelle régionale et locale. Pour ce faire, il s’agira de mettre en place de mécanismes adéquats qui permettront de faciliter l’appropriation du SDDA par les acteurs concernés, à travers la mise en oeuvre de stratégies opérationnelles, de collecte et d’analyse de données, d’échanges et de communication. Ce système permettra donc d’alimenter et d’entretenir l’approche participative qui a prévalu à l’élaboration du SDDA et qui sera déterminante dans sa mise en œuvre et la réalisation de ses objectifs, son suivi et son évaluation. Le dispositif de suivi-évaluation et de pilotage du SDDA, comprend un ensemble de structures au niveau national, régional et local, assurant des fonctions politiques et techniques. Il se présente comme suit : 8.1. AU NIVEAU NATIONAL Un Comité de Pilotage du SDDA (CP/SDDA): Présidé par le Ministre chargé de l’Artisanat, il est composé : des représentants des ministères impliqués dans les politiques de développement du secteur de l’artisanat, des Chambres consulaires, des Organisations professionnelles d’artisans, de la société civile et des collectivités. Le CP/SDDA se réunit deux (02) fois par an et assure le pilotage et la coordination stratégique. En outre il : veille à l’harmonisation des différentes stratégies de développement ; veille au respect des orientations et options du SDDA ; développe le dialogue politique avec l’ensemble des acteurs ; apporte l’appui politique aux acteurs dans la mise en œuvre de leurs projets ; apporte l’appui à la mobilisation des moyens nécessaires à la mise en oeuvre du SDDA. Page sur 56 54 8.2. AU NIVEAU REGIONAL Un Comité Régional de Coordination du SDDA (CRC/SDDA): Un Comité Régional de Coordination et de Concertation du SDDA sera créé. Présidé par le Gouverneur de Région, il comprendra le Président de l'Assemblée Régionale, les représentants des structures déconcentrées du MAT, les Chambres de métiers, les Organisations professionnelles des artisans et les PTF opérant à l’échelle régionale et locale, les ONG et la société civile, et se réunira une (01) fois par semestre. Son secrétariat sera assuré par le CRPA. Le Comité aura pour missions de : veiller à la coordination des différentes stratégies de développement dans le secteur ; apporter l’assistance aux acteurs dans la planification et la programmation de projets de développement concernant le secteur; développer le dialogue et la concertation entre tous les acteurs impliqués ; informer régulièrement la CCS/SDDA, de l’état d’avancement de la mise en oeuvre du SDDA à l’échelle régionale et locale. 8.3. HYPOTHESES/RISQUES Compte tenu de la diversité des intervenants du secteur et du contexte de la décentralisation, la mise en œuvre du plan d’action du SDDA suppose: une volonté politique affirmée du Gouvernement de faire de l’artisanat un des moteurs de la croissance économique ; l'adhésion de l'ensemble des partenaires aux axes stratégiques de la politique de développement de l’artisanat. la disponibilité des ressources humaines, matérielles et financières ; la forte capacité technique et organisationnelle des acteurs ; une planification rationnelle des activités. Page sur 56 55 BIBLIOGRAPHIE : Rapport de l'atelier national de réflexion sur l'élaboration du Schéma Directeur de Développement du Secteur de l'Artisanat au Mali ; avril 2003. Stratégies et plans d'actions de l'artisanat : recommandations opérationnelles pour l’appui à la croissance du secteur ; CAGE FODERNA ; août 2005. Rapports du Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté 2000-2005. AFRISTAT – DIAL Développement et insertion internationale : "Le secteur informel dans les principales agglomérations des sept Etats de l'UEMOA : Performances, insertion, perspectives" ; Financement Union Européenne ; UEMOA 2001-2002. Artisanat 2016 -Tunisie CCM Consulting Group 2002. Rapport de synthèse de l'Etude Nationale Prospective "Mali 2025" ; 2001. Rapport d’étude sur les caractéristiques et les déterminants du chômage, du sous-emploi et situations inadéquates d’emploi des jeunes ; BIT ; Saliha Doumbia et Modibo Traoré ; 2005. Cadre Stratégique pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté 200720011 ; décembre 2006. Projet pour le Développement Economique et Social 2008-2012 ; 2007. Rapport 2007 de Mise en Œuvre du Cadre Stratégique pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté ; juin 2008. Page sur 56 56