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UNIVERSITÉ MOHAMMED V – AGDAL FACULTÉ DES SCIENCES Rabat THESE DE DOCTORAT N° d’ordre : 2561 Discipline: Biologie Spécialité : Biochimie-Immunologie Présentée par Nawal MERGHOUB ep. GHOMARI Titre Recherche de substances naturelles issues de plantes médicinales Marocaines capables d’inhiber la prolifération des cellules cancéreuses du col de l’utérus et étude de leurs mécanismes d’action Soutenue le 26 Décembre 2011 Devant le jury : Pr. Abdelaziz BENJOUAD Professeur de l’Enseignement supérieur (UM5a/FSR/CNRST) Pr. Katim ALAOUI Professeur de l’Enseignement supérieur (UM5s/FMP) Pr. Saaid AMZAZI Professeur de l’Enseignement supérieur (UM5a/FSR) Pr. Youssef BAKRI Professeur de l’Enseignement supérieur (UM5a/FSR) Pr. Mohammed EL HASSOUNI Professeur de l’enseignement supérieur (FSDM/ Fès) Dr. Mohammed EL MZIBRI Directeur de l’Unité Biologie et Sciences Médicale (CNESTEN) Pr. Abdelkader IL IDRISSI Professeur de l’Enseignement supérieur (UM5a/FSR) Dr. Hamid MORJANI Maître de conférences (UFR Pharmacie-CNRS/URCA) Président Examinateurs Faculté des Sciences, 4 Avenue Ibn Battouta B.P. 1014 RP, Rabat – Maroc Tel +212 (0) 37 77 18 34/35/38, Fax : +212 (0) 37 77 42 61, http://www.fsr.ac.ma Dédicaces A la mémoire de mon père, A ma mère pour sa tendresse, A mes beaux parents pour leurs encouragements, A mon époux pour son soutien, A mes frères, mes beaux frères et mes belles sœurs, A mes grands parents, oncles et tantes, A mes enfants Meryem et Abdelhadi, A mes amies. Avant Propos Cette thèse a été réalisée dans le cadre d’une collaboration entre le Laboratoire de Biochimie Immunologie de la Faculté des Sciences de Rabat- Agdal- (Université Mohammed V), l’Unité de Biologie et Recherche Médicale du CNESTEN et le Laboratoire MEDyC - Unité CNRS UMR6237 IFR53-UFR Pharmacie (Université de Reims Champagne-Ardenne). Ce travail a été agréablement réalisé sous l’encadrement scientifique conjoint du Pr. Saaid Amzazi, Dr. Hamid Morjani, Dr. Mohammed EL Mzibri, et Dr. Laila Benbacer. Ce projet de recherche a été soutenu par le “ Comité Mixte Inter-Universitaire Franco-Marocain” dans le cadre d’une action intégrée Volubilis (AI n° MA/07/178 - Egide n° 13466WE; 2007-2010), dont je tiens à exprimer mes plus vifs remerciements. Je tiens tout d’abord à exprimer ma profonde reconnaissance et ma gratitude à Monsieur le Pr. Saaid AMZAZI, Doyen de la Faculté des Sciences Rabat-Agdal (UM5a), responsable de l’UFR "BiochimieImmunologie" et directeur de thèse, de m’avoir accueilli au sein du Laboratoire, de m’avoir permis d’effectuer ce travail, pour son encadrement, ses conseils constructifs, ses encouragements continus et pour la confiance qu’il m’a accordé. J’exprime mes sincères remerciements à Monsieur le Directeur Générale du CNESTEN Khalid EL MEDIOURI de m’avoir accueilli au sein de son institution pour la réalisation de ce travail. Mes plus sincères remerciements se dirigent vers Dr. Mohammed EL MZIBRI, Directeur de l’Unité Biologie et Recherche Médicale (UBRM), pour m’avoir confié la réalisation de ce projet, pour son encadrement ainsi que ses conseils et remarques pour l’amélioration de ce manuscrit. Je remercie également Dr. Laila BENBACER, Responsable du Laboratoire Pharmaco-Toxicologie de l’UBRM/CNESTEN, pour ses conseils, ses encouragements, son encadrement, et son aide apportée lors de la réalisation de ce travail. J’exprime ma profonde reconnaissance et mes sincères remerciements au Pr. Hamid MORJANI, du Laboratoire MEDyC - Unité CNRS UMR6237 IFR53-UFR Pharmacie (Université de Reims Champagne-Ardenne), pour son encadrement, sa disponibilité permanente, pour tout les moyens qu’il a mis à ma disposition lors de la réalisation de ce travail de recherche, pour m’avoir guidé pendant tous mes stages avec rigueur, ainsi que pour les efforts qu’il a consentis pour la correction des publications ainsi que le manuscrit de thèse. J’exprime toute ma gratitude au Pr. Abdelaziz BENJOUAD, pour m’avoir fait l’honneur de présider le jury malgré tous ses engagements, ainsi que pour ses conseils et ses recommandations constructives. Je remercie vivement le Pr. Katim ALAOUI d’avoir aimablement accepté d’examiner mon travail de thèse et aussi de faire partie du jury malgré tout ses engagements. Je remercie également Pr. Youssef BAKRI de m’avoir fait l’honneur de lire mon manuscrit et d’être rapporteur de ma thèse ainsi que pour ses conseils constructifs. J’exprime tous mes remerciements au Pr. Mohammed EL HASSOUNI, pour avoir accepté d’être rapporteur de cette thèse et aussi de se déplacer pour juger ce travail. Mes remerciements vont aussi au Pr. Abdelkader IL IDRISSI, d’avoir bien voulu examiner mon travail et de faire partie de ce jury ainsi que pour ses remarques constructives. Mes plus vifs remerciements sont adressés à l’égard du Pr. Chantal TRENTESSAUX pour avoir contribuée de près à la réalisation de cette étude, pour ses conseils avisés, sa gentillesse et son aide précieuse. J’adresse mes sincères remerciements au Pr Hassane EL BTAOURI pour l’intérêt qu’il a porté lors de la réalisation de ce travail, pour ses conseils ainsi que pour sa précieuse contribution. Qu’il me soit permis d’adresser mes remerciements à toutes les personnes ayant manifestées de l’intérêt et contribuées de près à la réalisation de ces travaux de recherche, tout particulièrement : Dr. Christine TERRYN, Dr. Richard LENAOUR, Dr. Bertrand BRASSARD et Dr. Hassane Ait BENHASSOU. J’exprime mes sincères remerciements à Dr. Saïd GAMOUH pour son aide précieuse apportée au cours de ce travail et son importante contribution lors de la purification des principes actifs. Mes remerciements vont également au Pr. Mohammed FANNANE pour ses conseils, ainsi que son aide précieuse concernant la localisation et l’identification des plantes étudiées. Je remercie le Pr. Khalid BOUGRIN pour son aide et ses précieux conseils. Je remercie également les membres de l’UBRM/CNESTEN pour leurs soutiens, leurs gentillesses et leurs amitiés, Mme Imane CHAOUI, M. Hassan JADDI, M. Mohammed ATTALEB, Melle Asmae EL HAMDOUCHI, M. Rabii AMEZIANE, M. Aziz SMOUNI, Mme Naima SAIED, M. Lahssan MERZOUG et M. Khalid El KARI. Sans oublier de remercier également mes amies Mouna FAHR, Naima AZOUZI, Naima ELTALHI, Noema BERRADA, Zineb QUMICHOU, Siham BENBETKA et Lamia AIT SAID, pour leur soutien, leur gentillesse et leur sympathie en leur souhaitant bon courage et bonne continuation. Je tiens aussi à remercier vivement les membres de ma famille qui m’ont toujours soutenue et encouragée et pour leurs aides précieuses durant toutes ces années. Production scientifique Ce projet de recherche a été soutenu par le “ Comité Mixte Inter-Universitaire FrancoMarocain” dans le cadre d’une action intégrée Volubilis (AI n° MA/07/178 - Egide n° 13466WE; 2007-2010). Les travaux réalisés au cours de cette thèse ont fait l’objet des publications et communications orales et affichées présentées ci-dessous. Publications: Merghoub N., Benbacer L., El Btaouri H., Ait Benhassou H., Terryn C., Attaleb M., Madoulet C., Benjouad A., El Mzibri M., Morjani H.and Amzazi S. In vitro antiproliferative effect and induction of apoptosis by Retama monosperma L. extract in human cervical cancer cells. Cellular and Molecular Biology (Noisy-le-grand), 2011; Suppl 57:1581-91, Oct 15. Merghoub N., Benbacer L., Amzazi S., Morjani H. and El Mzibri M.. Cytotoxic effect of some Moroccan medicinal plant extracts on human cervical cell lines. Journal of Medicinal Plants Research, 2009; Vol. 3(12), pp. 1045-1050. Merghoub N., Benbacer L., Attaleb M., Amzazi S., Benjouad A., Terryn C., EL Btaouri H., Morjani H. and EL Mzibri M. Recherche de molécules naturelles capables d’inhiber la croissance et la télomèrase des cellules du cancer du col de l’utérus porteuses de HPV. Proceeding of Third International SMBBM Congress of Biochemistry and Molecular Biology – IUBMB Special Meeting of Plant Stresses. 6TH Congress of FASBM. Marrakech 20-25 April 2009. Merghoub N., EL Btaouri H., Benbacer L., Gmouh S., Trentesaux C., Brassart B., Terryn C., Attaleb M., Benjouad A., Amzazi S., Morjani H. and EL Mzibri M.. Inula Viscosa L. extracts inhibit telomerase activity and induce caspase-dependent apoptosis in cervical cancer cells. Soumis au journal “ PLOSone”. Communications orales et affichées: Merghoub N., El Btaouri H., Benbacer L., Gmouh S., C. Trentesaux, Terryn C., El Mzibri M., Amzazi S. and Morjani H.; Tomentosin from Inula viscosa L. induces telomere shortering and caspase-dependant apoptosis in cervical cancer cells. Communication orale - 5ème Forum du Cancéropôle Grand Est, Strasbourg, France; 2-3 novembre 2011. Merghoub N., El Btaouri H., Benbacer L., Gmouh S., Trentesaux C., Brassart B., Terryn C., Attaleb M., Benjouad A., Amzazi S., Morjani H. and El Mzibri M. Induction of telomere shortening and caspase-dependent apoptosis in cervical cancer cell lines by tomentosin isolated from Inula viscosa L. Communication orale, 4ème Symposium International sur les plantes aromatiques et médicinales - De la plante à la pratique thérapeutique. SIPAM4 Mohammedia – Maroc. Mai 12-13, 2011. Merghoub N., El Btaouri H., Benbacer L., Gmouh S., Trentesaux C., Brassart B., Terryn C., Attaleb M., Benjouad A., Amzazi S., Morjani H. and El Mzibri M. Inula Viscosa L. extracts inhibit telomerase activity and induce caspase-dependent apoptosis in cervical cancer cells. Communication affichée, 4ème Symposium International sur les plantes aromatiques et médicinales - De la plante à la pratique thérapeutique. SIPAM4 - Mohammedia – Maroc. Mai 12-13, 2011. Merghoub N., H. El Btaouri, L. Benbacer, Attaleb M., Benjouad A., Terryn C., Martiny L., El Mzibri M., Amzazi S. and Morjani H. Induction of telomerase inhibition and caspasedependent apoptosis in cervical cancer Hela and Siha cell lines by the hexane extract and dichloromethane fractions of Inula viscosa L. International Symposium of the Federative Research Institute N° 53 (IFR53). Cell-Microenvironment Interactions; Reims, France, June 7th to 9th, 2010. Merghoub N., Benbacer L., Attaleb M., Amzazi S., Benjouad A., Terryn C., EL-btaouri H., Morjani H. et EL Mzibri M.. Recherche de molécules naturelles capables d’inhiber la croissance et la télomèrase des cellules du cancer du col de l’utérus porteuses de HPV. Communication orale aux Troisièmes Congrès International de Biochimie. Marrakech 20-25 Avril 2009. Merghoub N., Amzazi S., EL Mzibri M. et Benbacer L. Evaluation de l’activité cytotoxique de plantes médicinales sur des lignées Cancéreuses du col de l’utérus. Communication affichée au 3ème Symposium International sur les Plantes Aromatiques et Médicinales (SIPAM III) et au 1 er Congrès International sur les Molécules Bioactives (CIMB1). Oujda; 29 -30 Mai 2008 - Maroc. Prix: Prix de la meilleure Communication orale aux Troisièmes Congrès International de Biochimie. Marrakech 20-25 Avril 2009. 6ème édition du Concours National de l’Innovation : Catégorie Jeunes chercheurs scientifiques. Résumé A travers le monde, la recherche de nouvelles molécules anticancéreuses demeure une des principales préoccupations des chercheurs en oncologie. Aussi, les plantes ont été à l’origine de nombreuses molécules actives ayant montré leur efficacité dans le traitement de différents cancers. Au Maroc, la médecine traditionnelle, riche et diversifiée, constitue une source importante pour le criblage de nouvelles molécules potentiellement bioactives à visée thérapeutique. Dans ce cadre, et afin de valoriser les plantes médicinales Marocaines, l’objectif de cette étude est la recherche de nouvelles substances naturelles issues de plantes utilisées en médecine traditionnelle Marocaine capables d’inhiber la prolifération des cellules cancéreuses du col de l’utérus. Sept plantes médicinales ont été sélectionnées, sur la base d’une étude ethnobotanique et en fonction de leurs utilisations en médecine traditionnelle, et évaluées pour leurs effets cytotoxiques vis-à-vis de deux modèles cellulaires en culture SiHa et HeLa. Parmi ces plantes, Inula viscosa L. et Retama monosperma L. se sont révélées particulièrement actives. L’extrait hexanique (IV-HE) et la fraction dichlorométhane (IVDF) issus d’Inula viscosa ainsi que la fraction dichlorométhane de Retama monosperma (Rm-DF) induisent une activité cytotoxique significative vis-à-vis des deux lignées cellulaires après 72h de traitement, avec des valeurs d’IC50 comprises entre 6 et 22µg/ml. Par la suite, nous nous sommes intéressés à l’étude des mécanismes d’action de ces extraits. Les extraits IV-HE, IV-DF et Rm-DF induisent une mort cellulaire par apoptose, mise en évidence par le clivage de la procaspase-3, l’activité de la caspase-3 et le clivage de PARP. De plus, ces extraits induisent une chute du potentiel membranaire mitochondrial (ΔΨm) et une production des espèces réactives de l’oxygène (ROS), accompagnées d’une diminution de l’expression de la protéine anti-apoptotique Bcl-2 suggérant que l’apoptose induite par ces extraits, nécessite des événements mitochondriaux. Aussi, nous avons montré, en utilisant le test TRAP, que les extraits IV-HE et IV-DF sont capables d’inhiber significativement l’activité télomérase des cellules SiHa et HeLa après 48h de traitement. Ceci a été confirmé par l’hybridation du simple brin télomérique (TTAGGG). Par ailleurs, l’étude du statut MDR des extraits IV-HE, IV-DF et Rm-DF a été réalisée en utilisant différentes lignées cellulaires exprimant les gènes MDR. Les indices de résistance des extraits IV-HE, IVDF et Rm-DF sont ˂ 2, suggérant que les molécules contenues dans ces extraits ne sont pas des substrats MDR. Le fractionnement bio-guidé de l’extrait hexanique d’Inula viscosa (IV-HE), a permit la purification d’un sesquiterpène lactone, la tomentosine. Cette molécule a montré un effet inhibiteur significatif de la prolifération des cellules SiHa and HeLa d’une manière dose et temps-dépendants (IC50 de 7.10 ± 0.78 µM et 5.87 ± 0.36 µM, respectivement après 96h de traitement). L’analyse du simple brin télomérique (TTAGGG), a permis de montrer que la tomentosine était capable d’induire un raccourcissement de celui-ci d’une manière significative dans les cellules SiHa et HeLa. Cette étude met en évidence pour la première fois que la tomentosine cible le télomère et induit une apoptose Caspases-dépendante dans les cellules cancéreuses du col de l’utérus. La tomentosine induit également un arrêt du cycle cellulaire des cellules HeLa et SiHa en phase G2/M. Toutes ces données suggèrent que Inula viscosa L. et Retama monosperma L. présentent un fort potentiel pour le développement de nouveaux agents anticancéreux. Mots clés : Plantes médicinales, Inula viscosa L., Retama monosperma L., tomentosine, cytotoxicité in vitro, apoptose, télomères, télomérase, cancer du col utérin. Abstract Worldwide, the discovery of new anticancer drugs remains the main concerns in oncology. Plants are an important source of active molecules having shown their efficacy in the treatment of various cancers. In Morocco, traditional medicine, rich and diverse, constitutes an important source for screening of new potentially bioactive molecules with therapeutic potential. In this context, and in order to promote Moroccan medicinal plants, the aims of this study are the search for new natural substances from plants used in traditional medicine, able to inhibit the proliferation of cervical cancer cells. Seven medicinal plants were selected, on the basis of an ethnobotanical study and according to their use in traditional medicine, and evaluated for their cytotoxic effects against two cervical cell lines HeLa and SiHa. Among these plants, Inula viscosa L. and Retama monosperma L. have attracted our particular interest. The hexanic extract (IV-HE) and dichloromethane fraction (IV-DF) from Inula viscosa L. and dichloromethane fraction from Retama monosperma L. (Rm-DF) were able to induce a significant cytotoxic effects against the two cell lines after 72h treatment, with IC50 values ranging from 6 to 22 µg/ml. Subsequently, we investigated the mechanisms of action of these extracts. IV-HE, IV-DF and Rm-DF were able to induce cells apoptosis, as evidenced by pro-caspase 3 cleavage, caspase 3 activity and PARP cleavage. Moreover, these extracts induced a decrease in mitochondrial membrane potential (ΔΨm) and increase of reactive oxygen species (ROS), accompanied by a decrease in anti-apoptotic protein Bcl-2 expression, suggesting that apoptosis induced by these extracts requires mitochondrial events. We show also that IV-HE and IV-DF extracts were able to significantly inhibit telomerase activity after 48 hours treatment, by using the Telomerase amplification protocol (TRAP) analysis. These data were confirmed by TAGGG telomere length assay. Moreover, the study of the multidrug-resistance (MDR) status of IV-HE, IV-DF and Rm-DF extracts was performed using different cell lines expressing MDR genes. The resistance index of IV-HE and IV-DF extracts was less than 2-fold, suggesting that the molecules contained in these extracts are not MDR substrates. The bio-guided fractionation of hexanic Inula viscosa extracts (IV-HE), has allowed the purification of a sesquiterpene lactone, tomentosin. This molecule was found to inhibit significantly the cell growth of SiHa and HeLa cervical cancer cells in dose and time-dependent manner (IC50 values of 7.10 ± 0.78 µM and 5.87 ± 0.36 µM, respectively after 96h of treatment). TTAGGG telomere length assay showed that tomentosin was able to induce a significant telomeric Goverhang shortening in SiHa and HeLa cells. This study provides the first evidence that tomentosin targets telomere machinery and induces apoptosis in cervical cancer cells. The molecular mechanism underlying tomentosin-induced apoptosis may involve a mitochondria-mediated signaling pathway. Tomentosin induces also a cell cycle arrest of SiHa and HeLa cells in G2/M phase. All these data suggest that Inula viscosa L. and Retama monosperma L. have a high potential for the development of news anticancer agents. Key Words : medicinals Plants, Inula viscosa L., Retama monosperma L., tomentosin, in vitro cytotoxicity, apoptosis, telomeres, telomerase, cervical cancer . Sommaire LISTE DES FIGURES .................................................................................................................. 1 LISTE DES TABLEAUX ............................................................................................................. 3 LISTE DES ABREVIATIONS .................................................................................................... 4 GLOSSAIRE.................................................................................................................................. 5 INTRODUCTION ......................................................................................................................... 6 DONNEES BIBLIOGRAPHIQUES ........................................................................................... 9 I. RECHERCHE DE SUBSTANCES NATURELLES POUR LE TRAITEMENT DU CANCER ............... 9 1. Importance thérapeutique des molécules d'origine naturelle .................................................... 9 2. Progrès dans la recherche de nouvelles substances anticancéreuses : .................................... 10 3. Place des plantes médicinales dans la médecine traditionnelle Marocaine ............................ 12 4. Description et propriétés pharmacologiques des plantes sélectionnées ................................. 13 4.1. Inula viscosa L. (Ait)...................................................................................................... 13 4.2. Retama monosperma L. (Boiss.) .................................................................................... 14 4.3. Berberis hispanica Boiss. ............................................................................................... 14 4.4. Ormenis eriolepis Maire. ................................................................................................ 15 4.5. Ormenis mixta L. ............................................................................................................ 15 4.6. Rhamnus lycioides ssp. Oleoides .................................................................................... 15 4.7. Urginea maritima L. Baker. ........................................................................................... 16 II. GENERALITES SUR LE CANCER DU COL DE L’UTERUS ....................................................... 16 1. Epidémiologie du cancer du col de l’utérus ........................................................................... 16 2. Histoire naturelle du cancer du col de l’utérus ....................................................................... 16 2.1. L’infection à papillomavirus humain (HPV) .................................................................. 16 2.2. Lésions histologiques cervicales .................................................................................... 18 3. Le dépistage du cancer du col de l’utérus............................................................................... 19 4. Prévention et vaccination ....................................................................................................... 20 5. Les papillomavirus humains (HPV) et cancer ........................................................................ 21 6. 5.1. Classification des Papillomavirus................................................................................... 21 5.2. Structure et organisation génomique .............................................................................. 22 5.3. Cycle viral ...................................................................................................................... 23 Implication des protéines E7 et E6 dans le processus tumoral : ............................................. 25 6.1. Rôle de l’oncoprotéine E6 .............................................................................................. 26 6.2. Rôle de l’oncoprotéines E7 : .......................................................................................... 28 III. TELOMERES ET TELOMERASE : NOUVELLES CIBLES POUR LA CHIMIOTHERAPIE ANTICANCEREUSE...................................................................................................................... 29 1. 2. 3. Les télomères .......................................................................................................................... 29 1.1. Structure et description ................................................................................................... 29 1.2. Les protéines associées aux télomères humains : complexe Shelterin ........................... 30 1.3. Conformation tridimensionnelle des télomères .............................................................. 31 1.4. Les télomères et l’horloge mitotique .............................................................................. 32 1.5. Mécanismes permettent la réplication des télomères ..................................................... 33 1.6. Techniques de mesure de la longueur des télomères ...................................................... 34 La télomérase. ........................................................................................................................ 35 2.1. Structure de la télomérase .............................................................................................. 35 2.2. Mécanisme de réplication des télomères par la télomérase ............................................ 37 2.3. Mécanisme de régulation de la télomérase ..................................................................... 38 2.4. Rôle des protéines E6 et E7 dans la régulation de l’activité télomérase ........................ 41 2.5. Techniques de mesure de l’activité télomérase : ............................................................ 41 Stratégies thérapeutiques ciblant les télomères et la télomérase ............................................ 42 3.1. Stratégies ciblant la télomérase ...................................................................................... 43 3.2. Stratégies ciblant le télomère.......................................................................................... 45 IV. INDUCTION DE L’APOPTOSE A VISEE THERAPEUTIQUE ..................................................... 47 1. 2. Concept de l’apoptose ............................................................................................................ 48 1.1. Caractéristiques morphologiques de l’apoptose ............................................................. 49 1.2. Caractéristiques biochimiques de l’apoptose ................................................................. 50 Les principaux effecteurs de l’apoptose ................................................................................. 51 2.1. Les Caspases................................................................................................................... 51 2.2. Protéines de la famille Bcl2 ............................................................................................ 52 2.3. Les récepteurs membranaires de la famille du TNF-α ................................................... 53 2.4. Les céramides ................................................................................................................. 54 3. Rôle de la mitochondrie dans le processus apoptotique ......................................................... 54 4. Les principales voies de signalisation de l’apoptose .............................................................. 55 4.1. Voie intrinsèque : ........................................................................................................... 55 4.2. Voie extrinsèque: ............................................................................................................ 56 V. MECANISMES DE RESISTANCE AUX MEDICAMENTS ANTICANCEREUX ............................. 58 1. Résistance MDR ou MultiDrug Resistance :.......................................................................... 58 2. Transporteurs ABC humains impliqués dans le Phénotype MDR ......................................... 59 2.1. La glycoprotéine P (P-gp) .............................................................................................. 60 2.2. MRP (Multidrug resistance associated protein) ou ABCC : .......................................... 61 VI. OBJECTIFS DE LA THESE .................................................................................................... 63 MATERIEL ET METHODES ................................................................................................... 64 1. Préparation des extraits de plantes : ....................................................................................... 64 1.1. Extraction par macération : ............................................................................................ 64 1.2. Extraction par soxhlet :................................................................................................... 64 2. Effecteurs pharmacologiques : ............................................................................................... 67 3. Culture cellulaire : .................................................................................................................. 68 3.1. Lignées cellulaires et conditions de culture:................................................................... 68 3.2. Entretien des cellules et conditions de culture................................................................ 69 3.3. Viabilité cellulaire : ........................................................................................................ 70 3.4. Conservation des cellules : ............................................................................................. 70 4. Evaluation de la cytotoxicité in vitro des extraits : .............................................................. 70 5. Statut Multidrug-Resistance : ................................................................................................. 72 6. Etude du mécanisme d’action des extraits et des molécules purifiées ................................... 73 7. 6.1. Détermination de l’activité télomérase par test TRAP: .................................................. 73 6.2. Expérience d’hybridation du simple brin télomérique ................................................... 75 Etude de l’apoptose : .............................................................................................................. 76 7.1. Mise en évidence de l’apoptose par coloration au Hoechst. ........................................... 77 7.2. Double marquage à l’Annexine V/Iodure de Propidium: ............................................... 78 7.3. Production d’espèces actives de l’oxygène (ROS) par spectrofluorométrie. ................. 78 7.4. Etude du potentiel membranaire mitochondrial par spectrofluorométrie. ...................... 79 7.5. Analyse de l’expression des proteines par western blot ................................................. 80 7.6. Mesure de l’activité Caspase-3 ....................................................................................... 82 7.7. Etude du cycle Cellulaire : ............................................................................................. 83 8. Fractionnement et isolement des composés contenus dans l’extrait hexanique d’Inula viscosa : .......................................................................................................................................... 84 8.1. Fractionnement de l’extrait hexanique: .......................................................................... 84 8.2. Fractionnement de la fraction F3 .................................................................................... 84 8.3. Fractionnement de la fraction F6 .................................................................................... 84 8.4. Méthodes d’analyse ........................................................................................................ 84 RESULTATS ............................................................................................................................... 86 PARTIE 1 : ................................................................................................................................... 86 RECHERCHE ET IDENTIFICATION PLANTES UTILISEES EN MEDECINE TRADITIONNELLE MAROCAINE, CAPABLE D’INHIBER LA CROISSANCE DES CELLULES DU CANCER DU COL DE L’UTERUS................................................................ 86 I. EVALUATION DE LA CYTOTOXICITE DES EXTRAITS METHANOLIQUES DE PLANTES SELECTIONNEES ........................................................................................................................ 88 PARTIE 2: .................................................................................................................................... 91 RECHERCHE DE SUBSTANCES NATURELLES CAPABLES D’INHIBER LA PROLIFERATION ET L’ACTIVITE TELOMERASE ET D’INDUIRE L’APOPTOSE DES CELLULES CANCEREUSES DU COL DE L’UTERUS .......................................................... 91 A. Effet antiprolifératif, inhibition de l’activité télomérase et induction de l’apoptose par les extraits d’ Inula viscosa L. ............................................................................................... 93 1. Evaluation de l’activité cytotoxique: ...................................................................................... 93 2. Mesure de l’activité télomérase : ............................................................................................ 94 3. Effet des extraits sur le télomère simple brin ......................................................................... 95 4. Effet des extraits d’Inula viscosa sur les cellules de phénotype ALT .................................... 97 5. Etude de l’apoptose : .............................................................................................................. 97 5.1. Altérations morphologiques liées de l’apoptose:........................................................... 97 5.2. Détection des cellules apoptotiques par cytométrie de flux : ......................................... 98 5.3. Expression des protéines Pro-Caspase3, Bcl2 et clivage de PARP : ............................ 101 5.4. Activation de la Caspase 3 : ......................................................................................... 102 5.5. Production de ROS induite par les extraits d’Inula viscosa L. ..................................... 103 5.6. Chute du potentiel membranaire mitochondrial induite par les extraits d’Inula viscosa L. 104 5.7. Identification de la composition des extraits d’Inula viscosa L. .................................. 105 B. Activité antiproliférative et induction de l’apoptose par les extraits de Retama monosperma L. ..................................................................................................................... 107 1. Evaluation de l’activité cytotoxique: .................................................................................... 107 2. Etude de l’apoptose : ............................................................................................................ 108 2.1. Altérations morphologiques liées de l’apoptose induite par Rm-DF: ......................... 108 2.2. Détection des cellules apoptotiques par cytométrie de flux : ....................................... 109 2.3. Production de ROS induite par l’extrait de Retama monosperma L. ........................... 109 2.4. Effet de Rm-DF sur le potentiel membranaire mitochondrial (ΔΨm) :........................ 112 2.5. Expression des protéines Pro-Caspase3, Bcl2 et clivage de PARP : ............................ 112 2.6. L. Identification de la composition de la fraction dichlorométhane de Retama monosperma ...................................................................................................................................... 113 C. Statut MDR des extraits IV-HE, IV-DF et Rm-DF: ...................................................... 115 PARTIE 3 : ................................................................................................................................. 117 PURIFICATION DE LA TOMENTOSINE ET MISE EN EVIDENCE DE SON MECANISME D’ACTION ........................................................................................................ 117 A. Fractionnement bio-guidé de l’extrait hexanique d’Inula viscosa L. : isolement des composés majoritaires ......................................................................................................... 119 1. Fractionnement bio-guidé de l’extrait hexanique d’Inula viscosa : ..................................... 119 2. Analyse structurale des composés isolés .............................................................................. 122 2.1. Détermination de la structure chimique du composé F3-1 ........................................... 122 2.2. Détermination de la structure chimique du composé F6-3 ........................................... 124 2.3. Evaluation de l’activité cytotoxique des fractions obtenues à partir de l’extrait hexanique d’Inula viscosa L. ..................................................................................................................... 125 B. Effet antiprolifératif, inhibition de l’activité télomérase et induction de l’apoptose par la tomentosine. ..................................................................................................................... 126 1. Evaluation de l’activité cytotoxique des produits purifiés ................................................... 126 2. Activité antiproliférative de la tomentosine en fonction du temps ....................................... 126 3. Effet de la tomentosine sur le télomère simple brin ............................................................. 128 4. Effet de la tomentosine sur des cellules cancéreuses de phénotype ALT ............................ 130 5. Etude de l’apoptose induite par la tomentosine .................................................................... 130 5.1. Mise en évidence des altérations morphologiques liées à l’apoptose ........................... 131 5.2. Production d’espèces actives de l’oxygène (ROS) : ..................................................... 134 5.3. Effet de tomentosine sur le potentiel membranaire mitochondrial .............................. 135 5.4. Mise en évidence de l’expression de protéines impliquées dans l’apoptose ................ 135 5.5. Mesure de l’activité Caspase 3 ..................................................................................... 137 5.6. Analyse du cycle cellulaire :......................................................................................... 138 C. Statut MDR de tomentosine: ........................................................................................ 142 DISCUSSION ............................................................................................................................ 143 A. Recherche de substances naturelles capable d’inhiber la prolifération et l’activité télomérase et d’induire l’apoptose des cellules cancéreuses du col de l’utérus ................. 146 B. Purification de la tomentosine et mise en évidence de son mécanisme d’action ......... 149 CONCLUSION GENERALE & PERSPECTIVES ............................................................... 153 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ................................................................................ 155 ANNEXES ...................................................................................................................................... I LISTE DES FIGURES Figure 1:Nouveaux médicaments anticancéreux mis sur le marché durant la période 1981-2006. .......... 10 Figure 2: Développement des cancers du col utérin liés une infection par un HPV à haut risque ............ 19 Figure 3: Représentation schématique de la structure de l’HPV ............................................................... 22 Figure 4: Organisation du génome d’HPV (génotype 16)......................................................................... 23 Figure 5: Cycle viral de l’HPV.................................................................................................................. 24 Figure 6: E6 cible la dégradation de p53 via la voie ubiquitine/proteasome. .......................................... 26 Figure 7: Les voies d’apoptose intrinsèque et extrinsèque. ....................................................................... 27 Figure 8: L’oncoprotéine E7 et cycle cellulaire. ....................................................................................... 29 Figure 9: Représentation schématique de la séquence d’ADN télomèrique humaine. .............................. 30 Figure 10: Représentation schématique de la T-loop en présence des protéines télomériques. ................ 32 Figure 11: Représentation schématique de l’horloge mitotique des télomères. ........................................ 33 Figure 12: Représentation schématique de la télomérase humaine. .......................................................... 36 Figure 13: Représentation schématique du mécanisme de l’élongation du télomère par la télomèrase. .. 37 Figure 14: Mécanisme de régulation de la télomérase. ............................................................................. 40 Figure 15: Représentation schématique des stratégies d’inhibition de la télomérase. .............................. 42 Figure 16: Mécanisme de l’inhibition de la télomérase par stabilisation de Gquadruplexe par des ligands spécifiques .................................................................................................................................................. 46 Figure 17: Principales étapes d’altérations morphologiques de l’apoptose. ............................................. 49 Figure 18: Les protéines de la famille Bcl-2. ............................................................................................ 53 Figure 19: Voie intrinsèque de l’apoptose.. .............................................................................................. 56 Figure 20: Voie extrinsèque de l’apoptose (voie des récepteurs de mort). ............................................... 57 Figure 21: Structure des protéines ABC.................................................................................................... 60 Figure 22: Protocole d’extraction par soxhlet des plantes......................................................................... 65 Figure 23 : Schéma des produits de PCR issus d’une analyse TRAP. ...................................................... 73 Figure 24: Effet cytotoxique des extraits de plantes vis-à-vis des cellules SiHa et HeLa......................... 89 Figure 25: Altération morphologiques des cellules SiHa, induites par l’extrait méthanoliques d’Inula viscosa L ..................................................................................................................................................... 90 Figure 26: Effet des extraits d’Inula viscosa sur la prolifération des cellules SiHa et HeLa. ................... 94 Figure 27: Activité télomérase dans les cellules SiHa et HeLa................................................................. 95 Figure 28: Effet des extraits d’Inula viscosa sur le simple brin télomérique. .......................................... 96 Figure 29: Histogrammes représentant la quantification du signal du simple brin télomérique, des lignées cellulaires SiHa et HeLa après traitement. ................................................................................................. 96 Figure 30: Effet des extraits IV-HE et IV-DF sur la croissance des lignées cellulaires MRC5 et MRC5/V1. .................................................................................................................................................. 97 Figure 31: Modifications morphologiques caractéristiques de l’apoptose induite par les extraits d’Inula viscosa L. .................................................................................................................................................... 99 Figure 32: Modifications morphologiques caractéristiques de l’apoptose induite par les extraits d’Inula viscosa L. .................................................................................................................................................. 100 Figure 33 : Détection des cellules apotoptiques par cytomètrie de flux.................................................. 101 Figure 34: Effet des extraits d’Inula viscosa sur l’expression de la pro-Caspase 3, de Bcl2 et le clivage de PARP. ....................................................................................................................................................... 102 Figure 35: Activation de la Caspase 3 induite par les extraits d’Inula viscosa. ...................................... 103 Figure 36: Production de ROS dans les cellules traitées par les extraits d’Inula viscosa L. .................. 104 Figure 37: Effet des extraits d’Inula viscosa L. sur le potentiel membranaire mitochondrial (ΔΨm). ... 105 1 Figure 38: Effet des extraits de Retama monosperma sur la croissance des cellules SiHa et HeLa. ...... 108 Figure 39: Modifications morphologiques liées à l’apoptose induite par Rm-DF. ................................. 110 Figure 40: Détection des cellules apototiques par cytomètrie de flux..................................................... 111 Figure 41: Effet de l’extrait Rm-DF sur la production des ROS. ............................................................ 111 Figure 42: Effet de l’extrait Rm-DF sur le potentiel membranaire mitochondrial. ................................. 112 Figure 43: Effet des extraits de Retama monosperma sur l’expression de la pro-Caspase 3, le clivage de PARP et Bcl2............................................................................................................................................ 113 Figure 44: Fractionnement de l’extrait hexanique................................................................................... 119 Figure 45: Chromatogramme d’analyse de la fraction F3 par CPG ........................................................ 120 Figure 46: Chromatogramme d’analyse du composé majoritaire contenu dans la fraction F3 par SM .. 120 Figure 47: Chromatogramme d’analyse de la fraction F6 par CPG ........................................................ 121 Figure 48: Chromatogramme d’analyse du composé majoritaire contenu dans la fraction F6 par SM. . 121 Figure 49: Purification de la fraction F3. ............................................................................................... 122 Figure 50: Fractionnement de la fraction F6. .......................................................................................... 122 Figure 51: Structure chimique de l’acide isocostique. ............................................................................ 123 Figure 52: Structure chimique de la tomentosine. ................................................................................... 124 Figure 53: Effet de tomentosine et l’acide isocostique sur la prolifération des cellules SiHa et HeLa. .. 127 Figure 54: Activité antiproliférative de tomentosine en fonction du temps. ........................................... 128 Figure 55: Effet de la tomentosine sur le simple brin télomérique. ........................................................ 129 Figure 56: Effet de la tomentosine sur la croissance des lignées cellulaires MRC5 et MRC5/V1. ........ 130 Figure 57: Altérations morphologiques induites par tomentosine. ......................................................... 132 Figure 58: Altérations morphologiques induites par tomentosine. ......................................................... 133 Figure 59: Effet de tomentosine sur la production des ROS dans les cellules SiHa et HeLa. ................ 134 Figure 60: Effet de tomentosine sur les variations du potentiel membranaire mitochondrial des cellules SiHa et HeLa. ........................................................................................................................................... 135 Figure 61: Effet de la tomentosine sur l’expression de la pro-Caspase 3, Bcl2et le clivage de PARP , analysé par western blot. .......................................................................................................................... 137 Figure 62: Activation de la Caspase 3 en fonction du temps après traitement des cellules par la tomentosine. ............................................................................................................................................. 139 Figure 63: Effet de la tomentosine sur le cycle cellulaire des cellules HeLa. ......................................... 140 Figure 64: Effet de la tomentosine sur le cycle cellulaire des cellules SiHa. .......................................... 141 Figure 65: Mécanismes d’action proposé de la tomentosine: ................................................................. 152 2 LISTE DES TABLEAUX Tableau 1: Classification des HPVs cervicaux en fonction de leur oncogénicité. .................................... 18 Tableau 2: Données ethnobotaniques et pharmacologiques des plantes récoltées. ................................... 66 Tableau 3: Liste et caractéristiques des anticorps primaires et secondaires employés. ............................ 82 Tableau 4: Valeurs des IC50 (µg/ml) des différents extraits de plantes vis-à-vis des lignées SiHa et HeLa, après 48h d’exposition................................................................................................................................ 90 Tableau 5: Valeurs des IC50 (µg/ml) des extraits d’Inula viscosa L. ........................................................ 93 Tableau 6: Composés présent dans les extraits d’Inula viscosa L. identifiés by CG/MS. ..................... 106 Tableau 7: Valeurs des IC50 des extraits et des fractions de Retama monosperma L. ............................ 107 Tableau 8: Composés contenus dans la fraction dichlorométhane de Retama monosperma, identifiés par CG/MS. .................................................................................................................................................... 114 Tableau 9: Statut MDR des extraits IV-HE et IV-DF vis-à-vis de lignée cellulaire du carcinome mammaire (MCF7) sélectionnées en présence de doxorubicine (MCF7/DOX) et l’étoposide (MCF7/VP). .................................................................................................................................................................. 116 Tableau 10: Statut MDR des extraits IV-HE et IV-DF vis-à-vis des lignées cellulaires résistantes à la chimiotérapie, transfectées par un des gènes de résistance (ABCB1/Pgp, ABCC1/MRP1, ABCC3/MRP3 et ABCG2/BCRP). .................................................................................................................................. 116 Tableau 11: Donnés spectrales RMN 13C de l’acide isocostique (fraction F3-a).................................... 123 Tableau 12: Donnés spectrales RMN 13C de la tomentosine (fraction F6-3). ......................................... 125 Tableau 13: Evaluation de la cytotoxicité des fractions et sous-fractions issues de l’extrait hexanique d’ Inula viscosa vis-à-vis des lignées SiHa et HeLa. ................................................................................... 126 Tableau 14: Valeurs des IC50 (µg/ml) de la tomentosine vis-à-vis de cellules SiHa et HeLa. ................ 128 Tableau 15: Statut MDR de la tomentosine ........................................................................................... 142 3 LISTE DES ABREVIATIONS ALT : Alternative Lengthening of Telomeres Bcl-2 : B-cell lymphoma 2 Caspase : Cystéinyl ASPartic acid-ProteASE CG/MS : chromatographie phase gazeuse couplée à la spectroscopie de masse CHAPS : 3-[3-(Cholamidopropyl)diméthylammonio]-1-propanesulfonate CI50 : Concentration Inhibitrice de 50% de l'activité D-loop : Displacement loop DMSO : DiMéthylSulfOxyde FACS : Fluorescence Activated Cell Sorter IV-HE: Inula viscosa Hexanic extract IV-DF: Inula viscosa Dichloromethane Fraction IV-ME: Inula viscosa Methanolic Extract IV-AF: Inula viscosa Ethyl acetate Fraction NF-κB : Nuclear Factor κB NF-Y : Facteur Nucléaire Y PARP : Poly (ADP-Ribose) Polymérase PBS : Phosphate Buffered Saline PS : PhosphatidylSérine Rb : Protéine du Rétinoblastome RMN : Résonance Magnétique Nucléaire Rm-HE: Retama monosperma Hexanic Extract Rm-ME: Retama monosperma Methanolic Extract Rm-DF: Retama monosperma Dichloromethane Fraction Rm-AF: Retama monosperma Ethyl Acetate Fraction ROS: Reactive Oxygen Species SV40 : Simian Virus 40 t-loop : Telomeric loop TRAP : Telomeric Repeat Amplification Protocol hTERT : Human Telomerase Reverse Transcriptase hTR : Human Telomerase RNA 4 GLOSSAIRE Alcaloïdes : composés azotés basiques, représentent un groupe très vaste de métabolites secondaires avec structure, distribution et activités biologiques diverses. Les plus importants sont : les isoquinoléiques, les quinoléiques, les péridiques, les pipéridiques et les stéroïdes. Flavonoïdes : composés dont la structure chimique est basée principalement sur un squelette de 15 carbones, constitué de deux unités aromatiques, deux cycles en C6 reliés par une chaine en C3. Il y a six classes de flavonoïdes qui différent par leur structure chimique: flavones, flavanols, flavonols, flavanones, isoflavones, flavanones et anthocyanidines. Terpènes : sont des molécules à nombre de carbones multiple de 5, avec une formule de base (C5H8)n et dont le précurseur est l’isopentényl diphosphate. En fonction du nombre n d’unités, il existe différents composés : les pentacarbonés (C5) ramifiées, les monoterpènes (C10), les sesquiterpènes (C15), les diterpènes (C20) … Sesquiterpènes lactones : ont comme base un squelette de 15 atomes de carbone qui contient généralement au moins le groupe γ-lactonique, sa formation vient de trois unités isopronèques qui sont liées ensemble sous forme" tête-queue" en formant le composé 2,6,10triméthyldodécane. Les sesquiterpènes lactones constituent un grand et divers groupe de métabolites secondaires, qui se distinguent dans leurs propriétés et leurs structures : les germacranolides, les élémanolides, les eudesmanolides, les guaianolides et les héliangolides. 5 Introduction Introduction A travers le monde, le cancer du col utérin représente un problème majeur de santé publique. C’est le deuxième cancer féminin dans le monde avec environ 200 000 décès annuel et 500 000 nouveaux cas chaque année, avec 85% de survenue chez les femmes des pays en voie de développement (Pointreau Y. et al., 2010). Au Maroc, et en l'absence d'un registre national de cancer, les données sont limitées aux cas enregistrés dans certains établissements de santé, et qui concordent pour qualifier le cancer du col en tant que problème majeur de santé publique. Le cancer du col, considéré comme maladie sexuellement transmissible, est étroitement lié à l’infection par certains virus appelés papillomavirus humains (HPV). Ces virus oncogènes contribuent à l’immortalisation des cellules infectées. Le pouvoir transformant de ces HPV a été attribué aux protéines virales E6 et E7 (Munger K. et al., 2004). Ces protéines interfèrent avec de nombreuses protéines cellulaires impliquées dans la régulation du cycle cellulaire, le contrôle de l’apoptose, la réparation de l’ADN, la formation du fuseau mitotique, l’adhérence intercellulaire et à la matrice extracellulaire, la motilité cellulaire et les voies de transduction des signaux mitogènes (Mougin C. et al., 2008). Par ailleurs, l’oncoprotéine E6 est capable d’activer la sousunité catalytique de la télomérase (hTERT) (Klingelhutz A.J. et al., 1996). Le maintien de la longueur des télomères est réalisé en coopération avec E7 qui participe elle aussi à la prévention de leur érosion (Liu X. et al., 2008). La prise en charge du cancer du col repose sur un trépied fondamental composé d’une prévention contre les infections à HPV, rendue possible grâce à la mise en place de deux vaccins contre les types oncogènes, le diagnostic précoce basé principalement sur les technique cytohistologiques mais qui peut également faire appel aux techniques moléculaires, et la thérapie basée sur des traitements physiques destructeurs, tel le traitement au laser ou l’exérèse, et radiologiques. Les traitements chimiothérapeutiques sont très limités et sont confrontées souvent au problème de chimiorésistance. De ce fait, la recherche de nouvelles molécules cytotoxique reste une des principales préoccupations des chercheurs en oncologie. Durant les dernières décennies, nous avons assisté à une croissance considérable dans le développement de nouvelles thérapies antivirales avec la découverte d'agents ayant des activités contre des virus tels que, le virus de l’immunodéficience humaine (HIV), le cytomégalovirus influenza humaine (HCMV) et le virus de l’hépatite B (HBV). Cependant, peu de composés avaient une activité contre les HPV. 6 Introduction Par ailleurs, de nombreux médicaments doivent leur existence à la biodiversité du milieu naturel, les plantes, les organismes marins et les micro-organismes qui constituent une source importante de substances actives ayant un rôle essentiel en médecine. De nombreux médicaments anticancéreux d’origine naturelle ou dérivés de composés naturels, sont actuellement utilisés en chimiothérapie anticancéreuse. L’exploitation des pharmacopées traditionnelles, notamment l’utilisation des plantes connues souvent depuis des siècles pour leur valeur médicinale ; a permis la mise en place d'un très grand nombre de médicaments anticancéreux d'une très grande efficacité. La médecine traditionnelle Marocaine se révèle donc riche et diversifiée, ce qui constitue un important atout et une source inépuisable dans le criblage de nouvelles molécules à visée thérapeutique. Le Maroc constitue une unité géographique dont les caractéristiques offre une gamme variée de bioclimats permettant l’installation d’une flore riche à endémisme marqué. A côté de ce contexte naturel particulièrement favorable et prometteur, ce pays dispose d’un savoir faire ancestral, qui a été préservé au cours des siècles : la médication par les plantes, leur utilisation pour l’aromatisation et la conservation des aliments, ainsi que pour l’extraction des principes aromatiques destinés à l’usage familial ou commercial. Le travail présenté dans cette thèse s’inscrit dans le cadre de la stratégie nationale visant à valoriser les plantes médicinales marocaines. Aussi, notre étude a porté sur l’évaluation de l’activité antiproliférative, voir anticancéreuse, d’extraits provenant de plantes médicinales marocaines sur des lignées cancéreuses du col de l’utérus. Aussi, et après une étude bibliographique qui fait état des dernières connaissances sur les plantes médicinales, leur utilisation comme source d’agents anticancéreux, nous avons introduit le cancer du col de l’utérus comme modèle cancéreux pour l’évaluation de l’activité des plantes médicinales sélectionnées. Par ailleurs, l’accent a été mis sur les stratégies anticancéreuses ciblant les télomères et la télomérase, ainsi que le mécanisme d’induction de l’apoptose à visée thérapeutique. Notre approche expérimentale a été axée dans un premier temps sur l’étude la cytotoxicité, in vitro, des extraits méthanoliques de sept plantes médicinales, connues pour leur utilisation en médecine traditionnelle marocaine à savoir : Inula viscosa L. ; Retama monosperma, Ormenis mixta L., Ormenis eriolepis Coss., Rhamnus lycioides L., Berberis hispanica Boiss. et Urginea 7 Introduction maritima L. L‘effet cytotoxique est étudié sur des lignées cellulaires provenant d’un cancer du col de l’utérus (SiHa et HeLa). La deuxième partie de ce travail concerne l’étude du mécanisme d’action des extraits des deux plantes (Retama monosperma L. Boiss. et Inula viscosa L. Ait.), ayant montré des activités cytotoxiques importantes. Ainsi, nous avons étudié leurs effets sur l’activité télomèrase grâce au test TRAP (Telomere Repeat Amplification Protocol). Nous avons également étudié l’induction de l’apoptose par ces extraits grâce au marquage avec le Hoechst 33342 et la microscopie de fluorescence ; au suivi d’événements mitochondriaux tels que la modification du potentiel membranaire mitochondrial (ΔΨ) et la production d’espèces actives de l’oxygène (ROS). La dernière partie de cette thèse à été consacrée au fractionnement bio-guidé de l’extrait héxanique d’Inula viscosa, à l’évaluation de l’effet cytotoxique des différentes fractions, suivie de l’étude du mécanisme d’action du produit purifié le plus actif. 8 Données bibliographiques Données bibliographiques I. Recherche de substances naturelles pour le traitement du cancer 1. Importance thérapeutique des molécules d'origine naturelle Les médicaments à base de produits naturels, éléments essentiels des soins de santé partout dans le monde, sont encore largement utilisés et ont une importance considérable. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), 80% de la population du globe a recours aux médecines traditionnelles pour satisfaire des besoins en soins de santé primaires. La majeure partie du traitement traditionnel consiste à utiliser des extraits de plantes ou leurs constituants actifs. Toutefois, les 20% de la population restante incorpore des produits naturels dans leurs traitements médicaux, notamment dans les pays développés (OMS, 2002). La nature reste l’une des sources principales d’obtention de nouveaux agents thérapeutiques, qui peut encore être exploitée efficacement pour combattre les maladies. Les produits naturels s’avèrent d’une très grande richesse sur le plan de leurs diversités et bioactivités. Le criblage à haut débit de nouveaux principes actifs d’origine naturelle, la maîtrise des tests biochimiques appropriés et le développement de méthodes de synthèse efficaces, ont permet le développement de substances d'intérêt médical dans de nombreux domaines thérapeutiques : traitements des cancers et des pathologies cardiovasculaires, anti-inflammatoires... Depuis plus de 40 ans, de nombreux médicaments provenant de milieu naturel sont actuellement utilisés en chimiothérapie anticancéreuse (Kinghorn A.D. et al., 2009). Une récente étude, a montré que parmi les produits pharmaceutiques mis sur le marché durant la période 1981-2006, 52% des médicaments actuels sont constitués ou dérivés de produits naturels et seulement 30% des médicaments sont totalement synthétiques (Newman D.J. and Cragg G.M., 2007). Les différentes catégories d’origine naturelle peuvent être soit ; des produits directement isolés de sources naturelles, mais aussi des analogues de produits naturels obtenus par hémisynthèse ou par modification chimique de ces derniers, des produits synthétiques dont la structure a été copiée sur un modèle naturel (inspirés d’un pharmacophore naturel). Dans le domaine des anticancéreux, parmi les médicaments chimiothérapeutiques mis sur le marché de 1940 à 2006 uniquement 28% des médicaments sont purement synthétiques et 64% sont d'origine naturelle (Figure 1). 9 Données bibliographiques Figure 1:Nouveaux médicaments anticancéreux mis sur le marché durant la période 1981-2006 (N =175).S: médicaments totalement synthétiques; S*: médicaments synthétiques inspirés d'un pharmacophore naturel; V: vaccins; B: médicaments d'origine biologique (peptides, protéines); N: produits d'origine naturelle; ND: dérivés de produits naturels (hémi-synthétiques); NM: produits naturels mimés. D’après (Newman D.J. and Cragg G.M., 2007). 2. Progrès dans la anticancéreuses : recherche de nouvelles substances De nombreux médicaments anticancéreux, provenant du milieu naturel, ont montré leur efficacité dans le traitement de différents types de cancers. L’utilisation des substances naturelles en tant qu'agents anticancéreux a commencé par l'isolement de la podophyllotoxine à partir d'une plante de la famille des Berbéridées (Podophyllum peltatum). La podophyllotoxine étant trop toxique, a fait l’objet de modifications structurales pour donner naissance à deux composés antitumoraux (le teniposide et l'étoposide) inhibiteurs de la topo-isomérase II. Pour revue voir (Lv M. and Xu H., 2011). Parmi les médicaments anticancéreux provenant des vegétaux, il existe également les vinca-alcaloïdes telsque la vinblastine et la vincristine, inhibiteurs de l'assemblage de la tubuline, isolées de la pervenche de Madagascar Catharanthus roseus et ses analogues hémisynthétiques, vinorelbine et vindésine. Les taxoïdes, inhibiteurs du désassemblage des microtubules, telque le paclitaxel isolé de l'if du pacifique Taxus brevifolia et le docetaxel, préparé par hémisynthèse à partir d'un diterpène isolé de l'if européen Taxus baccata. Les dérivés de la camptothécine comme le topotecan et l’irinotecan, inhibiteurs de la topo-isomérase I et provenant de l'étude chimique d'un arbre ornemental chinois Camptotheca acuminat. 10 Données bibliographiques Certains produits naturels isolés de plantes, qui ont montré un effet anticancéreux intéressant in vivo, sont actuellement en phase clinique I et II, parmi lesquels : Homoharringtonine, alcaloïdes isolé à partir d’un arbre chinois Cephalotaxus harringtonia (Zhou D.C. et al., 1995) ; β-lapachone, une quinoneisolée à partir de Tabebuia avellanedae ; Combretastatin A4, isolée à partir de Combretum caffreum ; ce qui permettra l’enrichissement de l'arsenal thérapeutique existant. D’autres substances naturelles, possédant des propriétés antimitotique potentiels in vitro, mais qui n’ont pas encore fait l’objet d’étude clinique, parmi lesquelles: Helanalin, Resveratrol, Curcumin, Genistein et Epigallocatechin-3-gallate (Li Y. et al., 2011; Nobili S. et al., 2009). Les végétaux ont été et sont encore largement exploités, mais il existe d'autres sources biologiques fournissant des principes actifs originaux et qui sont les micro-organismes et le milieu marin. Les micro-organismes ont à leurs tours conduits à de nombreux produits antitumoraux. Plusieurs antibiotiques produits par différentes souches de streptomyces et trop toxiques pour être utilisés comme antibactériens, sont doués de propriétés anti-tumorales. Les plus importants appartiennent au groupe des anthracyclines (doxorubicine, daunomycin, etc.). ces derniers s'intercalent entre deux paires de bases azotées de l'adn, empêchant sa réplication et sa transcription , de plus ils inhibent une enzyme qui contrôle la structure dans l'espace de l'adn, la topo-isomérase ii (Binaschi M. et al., 2001; Hortobagyi G.N. and 1997). les bléomycines, comportant 13 peptides différents extraits de streptomyces verticillus, s'intercalent dans l'adn, puis entraînent des cassures de l'adn après liaison avec un ion métallique et production de radicaux libres oxygénés (Colombo P. et al., 2001). la mitomycine c se lie étroitement à certaines bases de l'adn et se comporte comme un agent alkylant après avoir subi une modification dans la cellule (Tomasz M. et al., 1987). Pour revue voir (Kinghorn A.D. et al., 2009; Nobili S. et al., 2009). Le milieu marin offre également de nombreuses substances antitumorales aux structures d'une diversité variée et qui sont employées avec succès pour le traitement de certaines formes. Plusieurs composés antitumoraux d'origine marine ont été répertoriés parmi lesquelles, la cytarabine (Aracytine, Cytarbel ou Ara-C), substance anticancéreuse extraite d'une éponge des Caraïbes, est considéré comme un antimétabolite spécifique de la phase S du cycle cellulaire et utilisé pour le traitement de certaines formes de leucémies. Il existe également les dolastatines, groupe d'oligopeptides initialement isolés d'un mollusque marin de l'océan Indien, Dolabella auricularia, sont des poisons du fuseau mitotique. L'ecteinascidine 743 (ET743) isolé d'un 11 Données bibliographiques Tunicier, Ecteinascidia turbinata, est un agent alkylant sélectif des résidus guanine de l'ADN du petit sillon, utilisé pour le traitement des sarcomes mous. La bryostatine, l'aplidine sont d'autres exemples de substances provenant également de sources marines sont actuellement en essais cliniques. Pour revue voir (von Schwarzenberg K. and Vollmar A.M., 2010). Par ailleurs, à côté des anticancéreux d’origine naturelle comme le taxol ou la daunorubicine (première génération) et de ceux dérivés de produits naturels, dits de deuxième génération (taxotère et navelbine), une troisième génération de produits naturels est en émergence. Elle repose sur l’utilisation de microorganismes génétiquement modifiés pour produire des collections d’analogues, difficile à préparer par la chimie organique classique (Monneret C., 2010). 3. Place des plantes médicinales dans la médecine traditionnelle Marocaine Au Maroc, les plantes occupent une place importante et jouent un rôle très important dans la médecine traditionnelle, qui elle même est largement employée dans divers problèmes de santé. Certaines remèdes sont spécifiques d’une seule affection par contre d’autres peuvent traiter plusieurs maladies tels que le diabète, les rhumatismes, les cancers, ...etc. Les enquêtes ethnopharmacologiques menées dans les différentes régions marocaines ont permis d’inventorier plusieurs recettes utilisées pour soigner différentes pathologies (Hseini S. et al., 2007; Jouad H. et al., 2001; Salhi S. et al., 2010) . Le continent africain regorge de plantes médicinales très diversifiées. En effet, sur les 300.000 espèces végétales recensées sur la planète plus de 200.000 espèces vivent dans les pays tropicaux d’Afrique et ont des vertus médicinales (Sofowora A., 1993). La position géographique du Maroc à l’extrême nord-ouest de l’Afrique et la grande diversité de son climat et son écologie ; notamment des montagnes, littoral, et des zones désertiques, ont favorisé le développement d’une flore très riche qui est estimée à 4200 plantes et 1500 espèces introduites (Hmamouchi M., 2001). Le Maroc occupe une place non négligeable sur le marché international des productions de plantes médicinales et aromatiques. Cette production repose principalement sur une biomasse spontanée constituée d’une flore riche et variée à endémisme très marqué et l’existence d’écosystèmes qui offrent des conditions écologiques favorables (Bellakhdar J., 1997). 12 Données bibliographiques L’importance du secteur des plantes médicinales et aromatique et leurs produits dérivés ne cesse d’augmenter en relation, d’une part, de l’augmentation accrue de la demande mondiale enregistrée ces dernières années, d’autre part, le nombre croissant d’utilisateurs et la diversité des domaines d’application. Cet intérêt a suscité la mise en œuvre d’un plan d’action nationale et d’une stratégie de développement du secteur des plantes aromatiques et médicinales (USAID., 2008), par la valorisation des plantes médicinales et développement du savoir ancestrales et des connaissances spécifiques des espèces végétales. D’autre part, de nombreux laboratoires et centres de recherches au Maroc ont commencé à s’intéresser aux plantes médicinales et aromatique et ont pu rassembler d’importantes données scientifiques et techniques sur les ressources naturelles dans ce domaine. 4. Description et sélectionnées propriétés pharmacologiques des plantes Sur la base d’une recherche bibliographique et d’une enquête au près de quelques herboristes au Maroc, nous avons sélectionné sept plantes utilisées en médecine traditionnelle : Inula viscosa L. ; Retama monosperma, Ormenis mixta L., Ormenis eriolepis Coss., Rhamnus lycioides L., Berberis hispanica Boiss. et Urginea maritima L.. 4.1. Inula viscosa L. (Ait). Inula viscosa (L.) Ait. = (syn. Dittrichia viscosa L. W. Greuter ou Cupularia viscosa G.) est une plante pérenne appartenant à la famille des Astéracées, connu sous le nom d’Aunée visqueuse, et a pour nom vernaculaire Magramane- Terhala. Cette espèce méditerranéenne, est commune au Maroc. Au Maroc, les feuilles sont utilisées en cataplasme pour traiter les abcès, la gale, dermatoses, impétigo, furoncles, des ulcères, des gerçures et comme cicatrisant des plaies cutanées (Hmamouchi M., 2001). La racine crue écrasée est ingérée dans le traitement de l’hypertension, de la tuberculose, des affections poitrinaires, des infections respiratoires et bronchiques (Bellakhdar J., 1997). La partie aérienne de cette plante est aussi utilisée en décoction pour le traitement de la pression artérielle et diabète et des pathologies rénales (Eddouks et al., 2002). Dans les autres pays méditerranéens, cette plante est utilisée pour ces effets anti-inflammatoire (Al-Dissi N.M. et al., 2001; Barbetti P. et al., 1985) comme antipyretiques et antiseptiques (Lauro L. and Rolih C., 1990) et pour le traitement des pathologies gastroduodénales (Lastra C. et al., 1993). 13 Données bibliographiques Inula viscosa L. a fait l’objet de plusieurs études démontrant les multiples activités biologiques et pharmacologiques de cette plante ; telle que l’activité anti-inflammatoire (Hernandez V. et al., 2007; Manez S. et al., 2007; Manez S. et al., 1999), l’activié antimicrobienne (Ali-Shtayeh M.S. et al., 1998; Bssaibis F. et al., 2009; Maoz M. and Neeman I., 1998), antifungique (Cafarchia C. et al., 2002; Maoz M. and Neeman I., 2000; Qasem J.R. et al., 1995), hypoglycémiante et hypolipidemiante (Zeggwagh et al., 2006), antiulcérogenique (Alkofahi A. and Atta A.H., 1999 ), antioxydante (Schinella G.R. et al., 2002) antivirale (Sassi A.B. et al., 2008) et l’activité antitumoral (Rozenblat S. et al., 2008). 4.2. Retama monosperma L. (Boiss.) Retama monosperma L. Boiss. (synonyme : Genista monosperma est également connu sous le nom de genêt blanc, nom vernaculaire : R’tam) est une plante appartenant à la famille des Fabacées. Cette espèce originaire de la flore de l’Afrique du nord et de l’Espagne. Au Maroc, les plantes du genre Retama sont répondues dans les régions désertiques et le Moyen atlas (Maghrani M. et al., 2005a). La décoction des feuilles s’emploie, en friction, dans le prurit et la gale humaine et animale, comme purgatif et vermifuge (Bellakhdar J., 1997), et comme abortif (Benrahmoune I.Z., 2003). Les plantes du genre Retama ont fait l’objet de plusieurs études démontrant les multiples activités biologiques et pharmacologiques de cette plante ; telle que l’activité antihypertensive and diuretique (Eddouks et al., 2007; Maghrani M. et al., 2005b), l’activité antimicrobienne (Awen B.Z. et al., 2011; Edziri H. et al., 2007), cytotoxique (Conforti F. et al., 2004; Edziri H. et al., 2007), hypoglycémiante (Algandaby et al., 2010; Maghrani M. et al., 2005a), antioxydante et antivirale (Edziri H. et al., 2010). 4.3. Berberis hispanica Boiss. Berberis hispanica Boiss. et Reut., est une plante appartenant à la famille des Berbéridacées, connu sous le nom d’épine vinette, et a pour nom vernaculaire « argis, bu-sman, barbaris ». Cette espèce est commune du Maroc, d’Algérie et d’Espagne se rencontre en montagne, dans le Moyen Atlas, le Haut Atlas et le Rif. Au Maroc, l’écorce de racine est utilisée dans le traitement des affections occulaires. L’infusion de ces écorces est utilisée en collyre ou pour traiter des atonies gastro-intestinales et des désordres hépathiques. Cette plante est utilisé aussi comme fébrifuge (Bellakhdar J., 1997). 14 Données bibliographiques Les plantes du genre Berberis ont fait l’objet de plusieurs études démontrant les multiples activités biologiques et pharmacologiques de cette plante, parmi lesquelles : l’activité antitumorale (Fukuda K. et al., 1999; Khan M. et al., 2010; Meenakshi S. and Srivastava S., 2007), hypoglycémiante (Singh J. and Kakkar P., 2009) , activité antimicrobienne (Ai-Rong L. et al., 2007; Meenakshi S. and Srivastava S., 2007), activité anti-inflammatoire (Fukuda K. et al., 1999), activité antioxydante (Zovko Koncic M. et al., 2010). 4.4. Ormenis eriolepis Maire. Ormenis eriolepis Maire., également connu sous le nom vernaculaire (gartofa ou jartofa), est une plante appartenant à la famille des Astéracées. Cette plante est employée comme tonique gastro-intestinal, sudorifique et antidiabétique. Utilisée en décoction comme stomachique, emménagogue et vermifuge. Cette espèce a fait l’objet de plusieurs études démontrant ces activités tels que l’activité antibactérienne (El Hanbali F. et al., 2004), activité antileishmania (El Hanbali F. et al., 2005) et activité antifungique (Amani H. et al., 2008). 4.5. Ormenis mixta L. Ormenis mixta L. (Dumpt.) = Chamaemelum mixtum L. est une plante bisannuelle appartenant à la famille des Astéracées, connu sous le nom de camomille du Gharb ou hellala. Cette plante est une endémique du Maroc, elle se rencontre dans deux zones disjointes, la première entre Tanger, Ouezzane, Souk Larbaa, Moulay Bousselham et Azilah, et la seconde entre Kénitra, Sidi Slimane, Khémisset et Rabat (Aafi A. et al., 2005). Cette plante est utilisée pour assécher les boutons et comme cicatrisant des blessures (Haddad P.S. et al., 2003). Peu d’étude ethnoparmacologique ont été consacrée à cette espéce. Une récente étude a rapportée son activité microbienne (Satrani B. et al., 2007). 4.6. Rhamnus lycioides ssp. Oleoides Rhamnus lycioides ssp. Oleoides est une éspèce d’Europe et d’Afrique du Nord. Au Maroc cette plante est utilisée comme laxatif (Bellakhdar J., 1997), et contre les affections hépatiques (Hmamouchi M., 2001). Les plantes du genre Rhamnus sont connue pour leurs activités pharmacologiques, parmi lesquelles l’activité hypotensive (Terencio M.C. et al., 1990), activité antiproliférative et antioxydante (Ammar R.B. et al., 2008). 15 Données bibliographiques 4.7. Urginea maritima L. Baker. Urginea maritima L., connue sous le nom Scille ou Urginée et dont le nom vernaculaire (ansal, bsel al-far, téilum), est une espèce répandue dans tout le bassin méditerranéen. Elle est utilisée par voie orale ou en fumigation comme abortif (Hmamouchi M., 2001). Elle est utilisée comme réchauffante contre refroidissements, la toux et la bronchite, en traitements de la jaunisse, comme diurétique et contre les tumeurs internes (Bellakhdar J., 1997). Cette espèce a été étudié pour son activité cytotoxique et antimalaria (Sathiyamoorthy P. et al., 1999). II. Généralités sur le cancer du col de l’utérus 1. Epidémiologie du cancer du col de l’utérus Le cancer du col de l’utérus est une pathologie d’origine infectieuse. Il est la 1ére cause de mortalité par cancer chez la femme dans de nombreux pays du tiers monde et représente 20 à 30% des cancers de la femme dans ces pays contre 4 à 6% des cancers féminins en Amérique du nord et Europe. Il représente la seconde cause des cancers féminins dans le monde avec près de 500 000 nouveaux cas annuels (Agosti J. M. and Goldie S. J. , 2007). Près de 83 % des cas et trois quarts des décès sont concentrés dans les pays en développement. Le cancer invasif du col de l'utérus est une maladie d’origine infectieuse à évolution lente qui met plus de dix ans à se développer, depuis la primo-infection par un papillomavirus humain oncogène à tropisme génital jusqu’aux différentes lésions histologiques précancéreuses accompagnant la persistance de l’infection (Baseman J.G. and Koutsky L.A., 2005). C’est en 1972, que les premières expériences couronnée par le prix Nobel de médecine et de physiologie 2008, le Pr. zur Hausen, ont permis d’établir une relation directe entre le cancer du col de l’utérus et l’infection par les HPV. Ce lien fut finalement reconnu en 1996 par l’organisation mondiale de la santé (OMS) et le NIH (National Institutes of Health) (Cohen J. and Enserink M., 2008). 2. Histoire naturelle du cancer du col de l’utérus 2.1. L’infection à papillomavirus humain (HPV) Il est maintenant clairement établi que les papillomavirus humains (Human Papillomaviruses–HPVs) sont les facteurs étiologiques majeurs incriminés dans le développement des lésions prénéoplasiques et néoplasiques du col utérin, qu’elles soient 16 Données bibliographiques d’origine malpighienne ou glandulaire (Munoz N. et al., 2006). Approximativement 4% de tout les cancers humains sont associé à l’infection par le virus HPV (Stanley M., 2010). Les Papillomavirus infectent spécifiquement les épithéliums pluristratifiés comme la peau et les muqueuses génitale ou buccale. Leur cycle multiplicatif est étroitement lié à la différenciation des kératinocytes. Le site primaire d'infection correspond aux cellules basales de l'épithélium, au niveau de brèches ou de traumatismes. Le virus persiste dans ces cellules à l’état d’épisome (50 à 200 copies par cellule) et maintient un faible niveau transcriptionnel et réplicatif (Ozbun M.A. and Meyers C., 1998). La phase transcriptionnelle précoce débute dans les cellules suprabasales. Il y a ensuite la réplication végétative du génome viral (de 1000 à 10 000 copies par cellule), puis la phase transcription elle tardive, dans les couches épineuses et granuleuses. La dissémination du virus a lieu lors de la desquamation naturelle des cellules cornées. Toutes les études épidémiologiques ont confirmé que le facteur le plus associé au développement de ce cancer est l'infection par une sous-classe de virus du papillome humain (HPVs) dits de "haut risque", notamment les types 16 et 18 (Tableau 1). Cette association est très forte car 99,7% des cas du cancer du col de l'utérus squameux sont liés à l'infection par HPV (Walboomers J.M. et al., 1999). Les génotypes d’HPV sont classés en fonction des différences observées dans la séquence d’ADN qui code la protéine de capside L1. Il existe plus de 50 génotypes d'HPV pouvant infecter la sphère ano-génitale sur plus de 120 existants; seuls 18 sont considérés à fort potentiel oncogène pour le col utérin dont 12 de façon bien établie. Parmi ceuxci, 8 génotypes (16, 18, 31, 33, 35, 45, 52 et 58) sont impliqués dans 95 % des cancers du col utérin (Munoz N. et al., 2003; Munoz N. et al., 2006). Les génotypes 16 et 18 sont responsables dans les pays occidentaux d’un peu plus de 70 % des cancers du col utérin (Clifford G. et al., 2006; Munoz N. et al., 2004), ce qui explique qu'ils aient été choisis comme cible pour les vaccins anti-HPV. Au Maroc, des études ont montré que 91% des femmes marocaines ayant un cancer du col de l’utérus présentaient des infections à HPV dont 50.5% de type 16 et 15.4% de type 18 (Amrani M. et al., 2003 ; Amrani M. et al., 2002). L’infection par les HPV de haut risque s’avère nécessaire mais non suffisante au développement du phénotype malin. Des cofacteurs répartis selon trois catégories vont également jouer un rôle important : (i) les facteurs environnementaux ou exogènes regroupant les contraceptifs oraux, le nombre de grossesses, la fumée de cigarette, la nutrition, la co‐infection avec d’autres agents sexuellement transmissibles (exemples : virus de l’immunodéficience 17 Données bibliographiques humaine (VIH), virus de l’herpès), (ii) les facteurs endogènes regroupant des facteurs génétiques et (iii) les facteurs relatifs à la réponse immunitaire (Franco E.L. et al., 2005). Tableau 1: Classification des HPVs cervicaux en fonction de leur oncogénicité. Potentiel oncogénique Haut risque Types d’HPVs 16, 18, 31, 33, 35, 39, 45, 51, 52, 56, 58, 59, 68, 73, 82 Haut risque probable 26, 53, 66 Bas risque 6, 11, 40, 42, 43, 44, 54, 61, 70, 72, 81 Risque indéterminé 34, 57, 83 2.2. Lésions histologiques cervicales Les lésions induites par les HPVs sont le plus souvent bénignes : elles correspondent à une hyperplasie localisée des cellules basales de l'épithélium, communément appelée verrue (HPVs cutanés), ou condylome (HPVs génitaux). Ces hyperplasies n'entraînent pas ou peu de modifications de la différenciation cellulaire. Par contre, certains types d'HPVs à haut risque ont été détectés dans des dysplasies et des cancers épidermoïdes invasifs totalement dédifférenciés. L'histoire naturelle du cancer du col de l’utérus comporte plusieurs lésions histologiques précancéreuses (les néoplasies cervicales intra-épithéliales ou CIN), faisant suite à la persistance de l’infection génitale par un HPV à haut risque oncogène, dont certaines sont des stades facultatifs et d'autres des étapes nécessaires à l’apparition d’un cancer invasif (Hantz S. et al., 2006 ) (Figure 2). Ces CIN sont classées en trois groupes selon la hauteur de l’épithélium impliqué dans ces changements néoplasiques: les CIN1 concernent les épithéliums dont seul le tiers inférieur est modifié, les CIN2 correspondent à des épithéliums dont les deux tiers sont modifiés et enfin les CIN3 sont rencontrés lorsque toute la hauteur de l’épithélium est impliquée dans ces néoplasies (Richart R.M., 1987). Pour chaque lésion cervicale précancéreuse, il existe une probabilité de régression vers un épithélium normal, accompagnant la clairance virale et une probabilité de persistance ou de progression vers un stade plus avancé, y compris pour les carcinomes in situ assimilés aux CIN 3 (Ostor A.G., 1993). Les HPV sont largement répandus dans la population normale et on estime qu’au minimum 10 % des femmes sont infectées de manière latente. Seulement une très petite proportion des femmes infectées par ces virus développe une lésion précancéreuse (Bergeron C., 18 Données bibliographiques 2008). Ces virus infectent le revêtement épithélial de la peau et de certaines muqueuses. Ce tropisme tissulaire se traduit par des interactions spécifiques entre le virus et sa cellule hôte, le kératinocyte. Le suivi à long terme des lésions du col montre que la plupart des lésions régressent alors que certaines persistent et peuvent évoluer vers un grade plus élevé. Le taux de régression spontanée diminue avec le grade de la lésion. Environ la moitié des lésions de bas grade vont régresser spontanément, un tiers de ces lésions persistent avec le même grade et 20 % progressent vers une lésion plus sévère (Melnikow J. et al., 1998). Figure 2: Développement des cancers du col utérin liés une infection par un HPV à haut risque CIN : néoplasie cervicale intra-épithéliale. 3. Le dépistage du cancer du col de l’utérus La prévention du cancer du col utérin est basée sur le dépistage des lésions précancéreuses. Le test de dépistage de référence des lésions cancéreuses et précancéreuses du col utérin repose sur un examen cytologique : le FCU. Le frottis cervical est un test de dépistage simple et relativement économique qui détecte la présence de cellules anormales et correspond à une prévention secondaire. Il permet de dépister des anomalies par l’examen au microscope des cellules prélevées par une spatule et/ou une brosse, étalées sur lame et colorées par la méthode de 19 Données bibliographiques Papanicolaou (Papanicolaou G.N. and Traut H.F., 1943) . L'interprétation du FCU se base actuellement sur le système de Bethesda 2001 (Solomon D. et al., 2002). Il existe de nombreuses techniques de détection des HPV. Différentes techniques de génotypage par PCR ont été décrites. Une fois la PCR réalisée, le génotypage peut être réalisé par diverses méthodes : séquençage direct, analyse du polymorphisme des fragments de restriction ou hybridation par des sondes spécifiques (Carcopino X. et al., 2011). Tous les tests HPV disponibles sur le marché détectent les génotypes de haut grade, Certains tests détectent par ailleurs des génotypes de bas grade. Les lésions de bas grade confirmées histologiquement justifient une surveillance en raison de la probabilité élevée de régression. Les lésions de hautgrade, après confirmation histologique, doivent toujours être traitées, le plus souvent par résection (conisation). Cinq modalités thérapeutiques (cryothérapie, vaporisation laser, conisation au bistouri à froid ou au laser, résection à l’anse diathermique) peuvent être utilisées comme traitement (Heard I., 2005). 4. Prévention et vaccination L’étiologie du cancer du col de l’utérus étant étroitement liée à une infection par les HPV. Deux stratégies sont actuellement développées, l'une préventive et l'autre thérapeutique, visant à faire régresser les infections persistantes et leur évolution en cancer invasif. Le développement des vaccins à visée prophylactique est basé sur l'induction d'une immunité humorale avec production d'anticorps neutralisants efficaces sur l’infection persistante à HPV16 et 18 et sur l’apparition de lésions précancéreuses (Future L.L., 2007; Paavonen J. et al., 2007). Tandis que les vaccins thérapeutiques, utilisant comme antigènes ces protéines précoces E6 et E7, ont été développés et en cours d’essais cliniques. Ils repose sur l'induction d'une immunité cellulaire dirigée contre les cellules tumorales infectées exprimant les oncoprotéines virales en particulier (Pretet J.L. et al., 2006). Il existe deux de types vaccins prophylactiques en cours de commercialisation: un bivalent contre les HPV 16 et 18, le Cervarix, et un tétravalent contre les HPV 6, 11, 16 et 18, le Gardasil. L’efficacité vaccinale est de plus de 90% contre l’infection à HPV 16 et 18 et proche de 100% contre l’apparition de lésions précancéreuses chez les sujets non-infectés avant vaccination (Mougin C. et al., 2009). La vaccination va permettre d’administrer une molécule capable de déclencher une réponse immunitaire. La mémorisation de cette réponse par le système immunitaire permet alors lors d’une infection ultérieure une mobilisation plus rapide des acteurs du système immunitaire 20 Données bibliographiques tumoral. Les anticorps produit les lymphocytes vont dont transsuder via la membrane basale dans le mucus. Ainsi, il a été montré que des anticorps spécifiques de la capside virale L1 ou L2 sont capables de prévenir une nouvelle infection par HPV (Bousarghin L. et al., 2009). 5. Les papillomavirus humains (HPV) et cancer 5.1. Classification des Papillomavirus Le terme papillomavirus, (papilloma dérivé de papula et signifiant bouton et du suffixe grec –ome qui désigne son caractère tumoral), appartiennent à la famille des papillomaviridae. Cette famille, dont la classification repose sur des identités de séquences nucléotidiques codant la protéine de capside L1, est composée de 16 genres qui partage un minimum de 60 % d’identité, désignés par une lettre grecque (alpha à pi); ces genres sont subdivisés en espèces partageant 60 à 70 % d’identité et numérotées avec un chiffre arabe ; ces espèces comprennent différents types partageant 71 à 89 % d’identité et qui eux mêmes peuvent être subdivisés en sous-types avec une différence de 2 à 10 % par rapport au type et en variants avec une différence inférieure à 1 à 2 %) (De Villiers E.M. et al., 2004). Il existe environ 200 génotypes différents qui se distinguent en fonction de leur tropisme (cutané ou muqueux), de leur propriété biologique et de leur potentiel oncogénique (bas risque ou haut risque). Ils infectent les cellules germinales de la couche basale des épithéliums malpighiens (Monsonego J. et al., 2006; Munoz N. et al., 2006). Les HPV sont classés en cinq groupes. Cette classification est basée sur les séquences de la protéine majeure de capside L1. Les HPV qui peuvent infecter le col de l’utérus appartient au groupe alpha qui comprend 60 membres. Les HPV de type béta, gamma, Mu et Nu sont retrouvés principalement dans les infections cutanées (Alain S. et al., 2010). Les HPV alpha sont les plus répandus et regroupent les virus cutanés et génitaux‐muqueux. Ceux du genre bêta infectent préférentiellement la peau. Certains sont responsables de lésions bénignes comme l’HPV49 alors que d’autres génotypes (HPV5 et 8) sont constamment trouvés dans les cancers non mélaniques de la peau, chez des patients atteints d’une épidermodysplasie verruciforme. Des types des genres alpha (HPV2), gamma (HPV4) et mu (HPV1) sont aussi impliqués dans le développement de verrues cutanées (Mougin C. et al., 2008 ). 21 Données bibliographiques 5.2. Structure et organisation génomique Les papillomavirus humain (HPV), de la famille des papillomaviridae, sont des virus non enveloppés de petite taille. Leur capside à symétrie icosaédrique d’un diamètre d’environ 55 nm est composée de 72 capsomères (Figure 3). Chaque capsomère est en fait un pentamère de la protéine majeure de capside L1. Cette capside renferme une molécule d’ADN circulaire bicaténaire composée d’environ 7,9 Kpb. Malgré les différences de séquences pouvant exister entre chacun des types d’HPV, l’organisation du génome leur est commune. Figure 3: Représentation schématique de la structure de l’HPV (A). Photographie au microscope électronique d’un papillomavirus. (B). Diagramme schématique de la structure de la capside formée de l’assemblage de 72 capsomères disposés de façon pentavalente ou hexavalente : Mode d’assemblage des protéines de la capside, d’après (Pereira R. and Hitzeroth ll, 2009). Le génome est constitué d’ADN double brin de 7900 paires de bases environ, avec un seul brin codant et trois régions génomiques (Figure 4). La région L (pour Late) est une région de transcription tardive de 3Kb, exprimés tardivement au cours du cycle viral, les protéines codées sont impliquées dans la capside virale (L1 et L2). 22 Données bibliographiques La région E (pour Early) est une région de transcription précoce d’environ 4Kb avec 7 à 8 ORF (Open Reading Frame) exprimés précocement au cours du cycle viral; les protéines, non structurales, sont impliquées dans la réplication épisomale du génome viral E1 et E2, la régulation de la transcription (E2), la maturation et le relarguage des protéines virales (E4), et l'immortalisation et transformation de la cellule-hôte (E5, E6 et E7). La région URR pour Upstream Regulatory Region, ou LCR pour long Control Region, est une région non codante, de 400 à 1 000 nucléotides, très variable, contient les promoteurs des gènes précoces et des séquences de régulation de la réplication et de la transcription et qui a un rôle de régulation et de contrôle des gènes E et L. Figure 4: Organisation du génome d’HPV (génotype 16). Les phases ouvertes de lecture (POL) ou séquences codantes, sont situées sur un seul des brins de l’ADN viral et sont groupées en 2 régions distinctes : la région précoce E (Early) et la région tardive L (Late). Une troisième région non codante est appelée LCR (Long Control Region) ou URR (Upstream Regulatory Region). Ces trois régions sont séparées par deux sites de polyadénylation : un site précoce (PAE : PolyAdenylation Early) et tardif (PAL : PolyAdenylation Late) ; D’après (Doorbar J., 2006). 5.3. Cycle viral Les papillomavirus utilisent pour la réplication de leur génome les ADN polymérases cellulaires, leur génome ne codant pas pour cette enzyme. Plusieurs types de réplication de l'ADN se succèdent au cours de leur cycle infectieux, en fonction de l’état de différenciation des cellules épidermiques. Le cycle viral est identique quelque soit le type d’HPV infectant. Les 23 Données bibliographiques principales étapes de leur cycle de réplication sont présentées chronologiquement. Au niveau des cellules basales, seuls les gènes précoces sont exprimés. Lors de l’ascension des cellules vers la couche superficielle de l’épithélium, la réplication virale s’intensifie. Les protéines de capside L1 et L2 qui sont exprimées tardivement permettent l’encapsidation du génome et la production de virions, lesquels n’étant pas lytiques sont éliminés par les cellules en voie de desquamation. Il est important de souligner que les gènes E6-E7 ne sont plus exprimés dans les cellules différenciées, car ils sont contrôlés négativement par la protéine E2 (Figure 5). Figure 5: Cycle viral de l’HPV: Expression des protéines virales dans les différentes couches de l’épithélium. Les cellules présentant des noyaux rouges sont les cellules infectées au sein desquelles les protéines virales sont exprimées. La morphologie des cellules dépend de l’expression des protéines virales en particulier d’E6 et E7 dont l’expression est nécessaire à la réplication du génome. Les protéines de capside L1 et L2 vont être exprimées au sein des cellules contenant l’ADN amplifié au niveau des couches supérieures. D’après (Doorbar J., 2006). Lors d’une infection naturelle, les HPV pénètrent dans l’épithélium spécifiquement au niveau des cellules basales à la suite d’un microtraumatisme ou d’une lésion tissulaire (Sapp M. and Day P.M., 2009). L’internalisation du virus au sein de la cellule se fait par un mécanisme d’endocytose via des vésicules de clathrine ou un système dépendant des cavéoles (Bousarghin L. et al., 2009). Suite à l’endocytose des particules virales au sein des épithélia, le génome viral est maintenu sous forme épisomique dans les cellules basales (de 10 à 200 copies 24 Données bibliographiques extrachromosomiques). Dans la phase de maintien, le cycle viral est non productif, deux protéines virales précoces E1 et E2 jouent un rôle clé dans ce processus. Ce qui va permettre le maintien de l’ADN viral sous forme épisomale et va faciliter sa ségrégation au moment de la division cellulaire par l’intermédiaire de Brd4 (Wilson V.G. et al., 2002). Cependant, une phase proliférative va suivre au cours de laquelle le nombre de cellules basales portant le virus augmente. L’entrée du papillomavirus dans la cellule hôte est suivie d’une période d’hyperprolifération des cellules de l’épithélium supra‐basal. Dans les épithélia sains, les cellules de la couche basale migrent vers les couches supra‐basales. Elles quittent alors le cycle cellulaire et débutent un processus de différenciation terminal afin de produire une barrière de protection. Au sein des kératinocytes infectés par HPV, ce processus de différenciation n’a pas lieu et le cycle cellulaire est maintenu (Sherman M. E. et al., 1997). Le mécanisme par lequel les papillomavirus stimulent la progression du cycle cellulaire implique les deux oncoprotéines E6 et E7. Au niveau de la couche basale de l'épithélium et après l’entrée du génome viral dans le noyau de la cellule hôte, celui-ci subit une phase d’amplification, sous le contrôle des protéines précoces E1 et E2, jusqu’à atteindre un nombre de 50 à 100 copies par cellule, ceci constitue la phase d'établissement. Cette étape du cycle de multiplication est dite non productive car il n'y a pas de production de virions, seuls les gènes précoces sont transcrits. La dernière phase du cycle virale va consister en l’assemblage de particules virales et à leur libération à la surface de l’épithélium. L’assemblage de ces nouveaux virions se déroule dans le noyau, c’est pourquoi la protéine L1 synthétisée dans le cytoplasme s’assemble en capsomères et est transloquée dans le noyau (Florin L. et al., 2006). L’intégration est considérée plutôt comme un évènement précoce de la cancérogenèse cervicale. Dans les cellules infectées, le génome viral peut être retrouvé soit sous forme épisomique, soit sous forme intégrée, plus stable ou un mélange des deux (Doorbar J., 2006).. 6. Implication des protéines E7 et E6 dans le processus tumoral : Les sérotypes HPV16 et 18 possèdent des propriétés d’immortalisation et de transformation cellulaire contrôlées par les oncoprotéines virales E6 et E7 qui interfèrent avec les protéines cellulaires p53 et pRb impliquées dans la régulation de la prolifération, de la différenciation, de l’apoptose et de la réponse immunitaire. La persistance des HPV à haut 25 Données bibliographiques risque, s’accompagne d’une expression des protéines E6 et E7 qui est corrélée avec la sévérité de la maladie et le grade de la lésion (Doorbar J. and 2005). Il a été montré également que la survie des patients ayant un cancer stade Ib et IIa était associée à l’expression des ARNm E6 et E7 d’HPV16 ou 18 (de Boer M. A. et al., 2007). Les autres oncoprotéines, E1, E2, E4 et E5 sont supposées être également exprimées avant le début de la phase d’amplification génomique et participent au maintien du virus sous forme épisomale (Middleton K. et al., 2003). 6.1. Rôle de l’oncoprotéine E6 La protéine E6 des HPV à haut risque lie avec une très forte affinité la protéine p53 et favorise sa dégradation dans le protéasome après association avec une ubiquitine ligase cellulaire dénommée E6-AP (E6-associated protein) (Scheffner M. et al., 1990). Cette dégradation de p53 entraîne une perte de contrôle du cycle cellulaire et de l’apoptose. L’interaction d’E6 avec p53 empêche la liaison de p53 au niveau de séquences spécifiques de l’ADN. Cette interaction induit un changement conformationnel de p53 ce qui conduit à une inhibition de sa liaison à l’ADN ou à une dissociation des complexes ADN‐p53 déjà formés (Figure 6). Figure 6: E6 cible la dégradation de p53 via la voie ubiquitine/proteasome. D’après (Ghittoni R. et al., 2010). E6 induit la dégradation de p53 en formant un complexe avec une autre ubiquitine ligase, E6AP. E6 inhibe également la voie de signalisation dépendante de p53 est sa séquestration au sein du cytoplasme (Shamanin V.A. et al., 2008). La dégradation de p53 par E6 a pour conséquence l’inhibition de l’apoptose. La dégradation de p53 va maintenir la division cellulaire car l’expression des protéines cibles de p53, impliquées dans l’arrêt en G1 ou induisant l’apoptose, est réprimée ce qui va empêcher d’éliminer les cellules infectées. E6 agit sur de nombreux 26 Données bibliographiques médiateurs de la mort cellulaire de la voie mitochondriale et des voies des récepteurs aux signaux de mort (Figure 7). La voie intrinsèque de l’apoptose implique un signal cellulaire tel qu’un dommage à l’ADN ou un stress oxydatif. Ces stress de manière général activent un certain nombre de voies de signalisation qui convergent vers la mitochondrie. L’apoptose extrinsèque est induite par des signaux extérieurs qui vont conduire à l’activation des récepteurs de mort au niveau de la surface cellulaire. Figure 7: Les voies d’apoptose intrinsèque et extrinsèque. La voie d’apoptose extrinsèque est activée par trimérisation des récepteurs de mort cellulaire, suivie de l’activation des molécules adaptatrices et la pro‐Caspase 8 ce qui permet à la formation du complexe DISC. Le clivage des Caspases exécutrices suivantes, 3 et 7, est alors possible et la mort cellulaire est induite. (1) E6 peut bloquer l’association de récepteur de mort avec des molécules adaptarice comme FADD (Fas associated death domain), TRADD (TNFR‐associated death domain) (2) induisant la dégradation de la Caspase 8. L’activation de la voie intrinsèque repose quant à elle sur un stress intracellulaire qui conduit à la formation de pores au niveau de la membrane mitochondriale et à une libération de cytochrome‐c dans le cytoplasme : l’apoptosome est alors formé. E6 dégrade la protéine Bak (3). E6 peut également inhiber IAPs bloquant ainsi le clivage des Caspases excécutrices (4). D’après (Howie H.L. et al., 2009). Une autre fonction est attribuée à la protéine E6 des HPV à haut risque, qui est capable d’activer la transcription du gène hTERT (human telomerase reverse transcriptase) codant une sous-unité catalytique de la télomérase (Klingelhutz A.J. et al., 1996; Munger K. et al., 2004). (voir III-2.4). 27 Données bibliographiques 6.2. Rôle de l’oncoprotéines E7 : L’oncoprotéine E7 est une protéine de 98 acides aminés, constituée de trois isoformes : E7a1 , E7a et E7b, et contient trois régions conservées CR1, CR2 et CR3 (Valdovinos-Torres H. et al., 2008). Les activités de transformation de l’oncoprotéine E7 ne s’exercent pas seulement au travers de la dégradation de pRb mais également par ses nombreuses actions de transactivation sur divers facteurs de transcription et la régulation de leurs gènes cibles. La protéine E7 des HPV à haut risque posséde une forte affinité pour la protéine suppresseur de tumeur du rétinoblasme pRb induisant ainsi sa dégradation. Il s’ensuit une libération et une activation des facteurs de transcription E2F qui permettent l’expression de protéines nécessaires à la réplication de l’ADN (Munger K. et al., 2004). E7 jouerait un rôle important dans l’altération des voies métaboliques fondamentales. Au sein des cellules saines, la progression du cycle cellulaire est régulée par la protéine pRb sous sa forme hypophosphorylée qui est capable d’interagir avec le facteur de transcription E2F. Lors de la phase G1, la protéine Rb est progressivement phosphorylée par les kinases dépendantes des cyclines (CDK). Une fois hyperphosphorylée, pRB ne peut plus lier E2F. Le facteur de transcription ainsi libéré va activer la transcription des gènes impliqués dans la poursuite du cycle cellulaire. Au sein des cellules infectées par HPV, E7 interagit avec pRb sous forme hypophosphorylée et empêche la liaison à E2F. La phosphorylation de E7 conditionne ses actions sur la régulation du cycle cellulaire. E2F est active de manière constitutive et le cycle cellulaire n’est plus soumis à un contrôle (Figure 8). La protection contre l’arrêt en phase G1 malgré la stabilisation de p53 par E7 est une conséquence des effets de E7 sur pRb et sur p21 (Gottlieb E. and Oren M., 1998). 28 Données bibliographiques Figure 8: L’oncoprotéine E7 et cycle cellulaire. E7 est capable d’activer les complexes cyclines E/CDK2 (impliqués dans le passage du point de restriction R du cycle cellulaire et la phase G1 tardive) et les complexes cyclines A/CDK2 (impliqués dans la transition G1/S et la progression dans S). D’après (Ghittoni R. et al., 2010). III. Télomères et télomérase : nouvelles cibles pour la chimiothérapie anticancéreuse. 1. Les télomères Le télomère est un terme qui vient du grec telos (fin) et mere (segment). Le concept de télomères est apparut suite aux travaux de H.J. Muller sur les chromosomes de la Drosophile en 1938 et qui a montré que les extrémités des chromosomes interagissent rarement avec les extrémités issues de cassures de l’ADN radio-induites. Il a été proposé ainsi que les chromosomes possèdent une structure particulière. 1.1. Structure et description Les télomères sont des structures nucléoprotéiques spécialisées qui coiffent et protègent l’extrémité des chromosomes. L’ADN télomérique consiste en une région double-brin dont la taille moyenne varie de 12 à 15 kb dans les cellules somatiques humaines, contenant de nombreuses répétitions en tandem de séquences hexa-nucléotidiques de séquence 5‘-TTAGGG3’ (Blackburn E.H., 2001). L’extrémité terminale du télomère est composée d’une extension 3’ simple-brin d’environ 250 à 300 bases (brin G) (Figure 9). Les télomères ont au moins deux fonctions : protéger les extrémités chromosomiques d’une dégradation de l’ADN par les exonucléases et prévenir les fusions de deux extrémités de chromosome capables d’entraîner des 29 Données bibliographiques cassures et des recombinaisons chromosomiques (Hahn W.C., 2003). En plus de leur rôle dans le maintien de la stabilité du chromosome, les télomères sont impliqués dans l’organisation spatiale du noyau et dans la séparation des chromosomes pendant la division cellulaire (Kirk K.E. et al., 1997). Les télomères joueraient aussi un rôle sur la régulation transcriptionnelle de gènes localisés près des extrémités chromosomiques (Shore D., 1995). Du fait de l’incapacité de la ADN polymérase à répliquer complètement les extrémités terminales d’une molécule d’ADN linéaire, le télomère se raccourcit à chaque division cellulaire, ce qui aboutit à un arrêt de la prolifération des cellules somatiques en phase G0 (sénescence réplicative) lorsque le télomère atteint une taille critique (McEachern M.J. et al., 2000). Les télomères représentent un mécanisme de contrôle de la durée de vie des cellules normales et leur altération permet l’immortalisation indispensable à la prolifération des cellules cancéreuses (Harley C.B. et al., 1990). Figure 9: Représentation schématique de la séquence d’ADN télomèrique humaine. L’extrémité télomérique contient des répétitions d’ADN double brin de 5 à 15 kb et d’une extension simplebrin en 3’ de 200 à 300 b (McEachern M.J. et al., 2000). 1.2. Les protéines associées aux télomères humains : complexe Shelterin Les télomères sont des complexes nucléoprotéiques spécialisés constitués de protéines spécifiques associées aux séquences TTAGGG des extrémités chromosomiques. Ce complexe appelé « télosome » ou « capuchon télomérique » ou « shelterin » permet à la cellule de distinguer entre des cassures double brin de l’ADN et les extrémités naturelles des chromosomes (De Lange T., 2005). Ces complexes protéiques permettent ainsi la protection des extrémités chromosomiques vis-à-vis de l’activation des voies de reconnaissance de dommages à l’ADN et de l’action d’exonucléases impliquées dans les voies de réparation. Il est également impliqué dans la régulation de la longueur des télomères en interagissant avec la télomérase ou en remodelant la chromatine. 30 Données bibliographiques Le shelterin est composé de six protéines, il reconnaît spécifiquement les répétitions télomériques TTAGGG grâce à trois protéines de ses composants : Telomeric Repeat binding Factor 1 et 2 (TRF1 et TRF2) qui se fixent les répétitions télomériques par un domaine Cterminal Myb et diffèrent par leur partie N-terminale (acide pour TRF1 et basique pour TRF2). Tandis que la protéine Protection Of Telomeres 1 (POT1) peut lier les répétitions TTAGGG simple-brin de l’extrémité 3’. Trois autres protéines ; TRF2- and TRF1-Interacting Nuclear protein 2 (TIN2), Rap1 (Repressor Activator Protein 1), et TPP1 (appelé aussi TINT1, PTOP, ou PIP1) servent d’adaptateurs entre TRF1, TRF2 et POT1 (De Lange T., 2005). En plus des protéines du complexe shelterin, les télomères humains interagissent avec de nombreuses protéines qui contribuent au maintien et à la protection des extrémités chromosomiques. Ces facteurs « accessoires » sont associés aux télomères de façon transitoire au cours du cycle cellulaire contrairement aux protéines du complexe shelterin. La plupart des protéines accessoires ont une fonction connue autre que leur fonction télomérique, qui pour la majorité est impliquée dans les mécanismes de réparation de l’ADN (Palm W. et al., 2008). Ainsi, les protéines impliquées dans les mécanismes de réparation de l’ADN telles que KU70/KU80 (Hsu H.L. et al., 2000), Apollo (Beneke S. et al., 2008), PARP1 et PARP2 (Beneke S. et al., 2008; Gomez M. et al., 2006 ). 1.3. Conformation tridimensionnelle des télomères L’extrémité 3’ simple brin du télomère joue un rôle important dans la structure et la régulation de la longueur des télomères. Chez l’homme, il a été montré que l’extrémité simple brin pouvait s’hybrider au sein de la séquence double brin afin de former une grande boucle appelée « T-loop » (Telomeric Loop) (Griffith J.D. et al., 1999). De nombreuses protéines sont associées aux télomères dans cette boucle permettant la formation d’un complexe télomérique servant de « coiffe » pour le télomère, possédant un rôle actif dans la protection et la régulation de la longueur des télomères (Smogorzewska A. et al., 2004). La T-loop correspondrait à une invasion du duplexe télomérique par le brin G télomérique. Suite à cette invasion, une partie de l’ADN double brin devient simple brin, formant une D-loop (Displacement loop) (Figure 10). La séquestration du simple-brin dans cette conformation (environs 100 nucléotides) permettrait d’éviter la dégradation du télomère par les nucléases et les fusions télomériques (Griffith J.D. et al., 1999). La protéine TRF2 favorise la formation de la T-loop et l’altération des fonctions de TRF2 induit la dégradation du simple brin télomérique (Stansel R.M. et al., 2001). 31 Données bibliographiques 1.4. Les télomères et l’horloge mitotique L’absence de télomérase dans les cellules somatiques provoque un raccourcissement progressif des télomères à chaque mitose. Ce raccourcissement des télomères jouerait le rôle d’une « horloge mitotique » qui contrôlerait ainsi l’activité de prolifération des cellules normales. Lorsque les télomères ont atteint une taille critique (limite de Hayflick), les cellules rentrent en sénescence et arrêtent de se diviser (Hayflick L., 1998 ). L’inactivation de p53 ou de Rb permet d’échapper à la sénescence réplicative. L’érosion télomérique se poursuit au fur et à mesure des divisions jusqu’à la crise où la majorité des cellules meurent. L’émergence de cellules immortelles s’effectue si un mécanisme de maintien des télomères est activé (Figure 11). Les cellules sénescentes acquièrent des caractéristiques morphologiques différentes des cellules normales telles que le noyau et le cytoplasme qui sont plus volumineux, la forme applatie, la richesse en lysosomes, en mitochondrie et les modifications des enzymes de la matrice telle que la diminution des inhibiteurs de la matrice métalloprotéinase (Cristofalo V.J. et al., 2004). La sénescence peut être alors induite par le raccourcissement des télomères lié à des modifications de la structure de la chromatine télomérique. Les cellules présentent également une augmentation de l’expression de l’anti-oncogène P53 qui déclencherait la désorganisation de la t-loop et les fusions chromosomiques (Griffith J.D. et al., 1999). Figure 10: Représentation schématique de la T-loop en présence des protéines télomériques. Les protéines TRF1 et TRF2 sont associés à la T-loop (D’après Blackburn and Neidel., 2006. 32 Données bibliographiques Figure 11: Représentation schématique de l’horloge mitotique des télomères. Dans les cellules germinales, la télomérase est active et la taille des télomères est maintenue à chaque division. L’absence de télomérase active dans les cellules somatiques occasionne un raccourcissement progressif des télomères à chaque mitose cellulaire. Lorsque les télomères ont atteint une taille critique (limite de Hayflick), il se produit un arrêt du cycle cellulaire (sénescence réplicative) ; d’après (Trentesaux C. et al., 2010). 1.5. Mécanismes permettent la réplication des télomères Les travaux sur la réplication des télomères ont permis de mettre en évidence le rôle de la télomérase dans le maintien de l’immortalité cellulaire. L’expression de la télomérase dans des cellules normales permet de contrecarrer l’induction de la sénescence en maintenant la longueur des télomères. L’émergence de cellules immortelles s’effectue si un mécanisme de maintien des télomères est activé. Le mécanisme de réplication des télomères par la télomérase sera explicitement détaillé ci-dessous (partie II.2.2.). Dans certaines tumeurs humaines d’origine mésenchymateuses ainsi que dans des lignées immortalisées par l’antigène T de SV40, l’activité télomérase est absente et le maintien de la longueur des télomères est assuré par un mécanisme alternatif, ALT (Alternative Lengthening of telomeres), basé sur des recombinaisons entre les télomères. Le mécanisme ALT pourrait expliquer les 10-15 % de cellules cancéreuses n’ayant pas réactiver la télomérase (Bryan T.M. et al., 1997). Parmi les cancers exprimant le phénotype ALT : les ostéosarcomes, sarcome des tissus mous, glioblastomes, carcinomes de cellules rénales, carcinomes adrenocorticaux, carcinomes à larges cellules de poumon et des carcinomes ovariens. La longueur des télomères est variable et très hétérogène dans les tumeurs humaines, les cellules ALT possèdent des télomères longs (>20 kb) et hétérogènes tandis que les tumeurs télomérase positives possèdent des télomères plus courts (entre 4 et 7 kb) (Riou J.F. et al., 2006). Le mécanisme ALT peut 33 Données bibliographiques s’appuyer sur différents types d’échanges de séquences télomériques, soit par des échanges de chromatides sœurs résultant de la réparation des cassures synthétisées pendant la réplication, par échanges de brins entre les chromatides sœurs (Sonoda E. et al., 1999), soit par un processus de recombinaison inter-télomérique (Murnane J.P. et al., 1994). Contrairement à la télomérase exprimée de façon transitoire ou à un niveau basal dans certains types cellulaires, le mécanisme ALT est totalement absent dans les cellules normales. Des résultats tendent à indiquer qu’il existerait des éléments capables de réprimer ce mécanisme dans les cellules normales. 1.6. Techniques de mesure de la longueur des télomères Plusieurs techniques sont actuellement utilisées pour évaluer la moyenne la longueur des télomères dans les cellules. - La technique d’hybridation en solution permet de mesurer la taille du simple-brin télomérique (Gomez et al, 2003), elle est basée sur la quantité d’hybridation du brin C radiomarqué avec le simple-brin télomérique. Le pourcentage d’hybridation du brin C radiomarqué sur la partie simple-brin télomérique détermine les variations de la longueur du télomère (principe détaillé dans Matériels et Méthodes). - La technique TRF (Telomere Restriction Fragments) permet la mesure de la taille moyenne des télomères d’une population donnée par Southern blot (Vaziri H. et al., 1993). Le télomère est séparé du reste de l’ADN génomique par digestion enzymatique par Hinf I et Rsa I. Après digestion de l’ADN génomique, les fragments sont séparés sur gel d’agarose, puis révélés par autoradiographie ou écran Phosphoimager (Kimura M. et al., 2010). Les fragments télomériques apparaissent sous forme de « smear » et leur longueur moyenne est calculée en comparant au marqueur de taille de l’ADN déposé sur le gel. - Une autre méthode histochimique, appelé Q-FISH (Quantitative-Fluorescence in situ hybridation), basée sur l’utilisation de sondes d’acides nucléiques peptidiques (PNA Peptide Nucleic Acid) de séquences (CCCTAA)3 marquées par un fluorochrome. Les sondes vont reconnaître les extrémités télomériques et s’hybrider. La lecture grâce à un microscope à fluorescence des cellules en métaphase va permettre de mesurer l’intensité de fluorescence au niveau de chaque télomère, puis en comparant avec la fluorescence de plasmides calibrateurs, de calculer précisément la longueur des télomères (Poon S.S. et al., 1999). 34 Données bibliographiques - Le Flow-FISH, est une technique qui a le même principe que celui de Q-FISH mais basée sur l’utilisation de la cytomètrie de flux. Les sondes de PNA sont hybridées sur les cellules en suspension, et la lecture au cytomètre en flux permet d’obtenir une mesure de la moyenne de fluorescence dans l’échantillon de cellules (Rufer N. et al., 1998). 2. La télomérase. L'identification de la télomérase et la réplication des télomères a été faite en 1985 par Elizabeth Blackburn, Jack Szostak et Carol Greider, ce qui leurs a valu le Prix Nobel de Médecine et physiologie en 2009. Ainsi, Greider et Blackburn avaient découvert la télomérase, qu’ils avaient préalablement décider d’appeler «telomere terminal transferase», permettant d’ajouter des séquences TTGGGG in vitro sur une amorce simple brin synthétique est identifiée chez Tetrahymena thermophila (Greider C.W. and Blackburn E.H., 1985). L’activité télomérase a ensuite été mise en évidence dans de nombreux autres organismes à savoir, chez Oxytrichia (Zahler A.M. and Prescott D.M., 1988), les Euplotes (Shippen-Lentz D. and Blackburn E.H., 1989) et chez la levure (Kramer K. M. and Haber J. E., 1993). Chez l’Homme, l’activité enzymatique a été mise en évidence d’abord dans les cellules tumorales HeLa (Morin G.B., 1989). Ensuite , il a été montré que la télomérase est réactivée dans plus de 90% des cancers, toutes origines confondues (Kim N. W. et al., 1994). 2.1. Structure de la télomérase La télomérase est un complexe ribonucléoprotéique (127 Kda) dont l’holoenzyme comporte deux sous-unités (Figure 12), une sous-unité catalytique à activité transcriptase inverse, hTERT (human TElomerase Reverse Transcriptase), et d’une sous-unité ribonucléique composée d’une matrice d’ARN, hTR (ou hTER pour human Telomerase RNA) ou hTERC (human telomerase RNA component), permettant l’addition de séquences TTAGGG à l’extrémité 3’ du télomère (Greider C.W. and Blackburn E.H., 1989). La télomérase est active dans les cellules germinales et embryonnaires indifférenciées, mais très faiblement exprimée dans les cellules somatiques. Une très forte activité télomérase a été détectée dans les cellules à prolifération rapide, hématopoïétiques et interstitielles (Broccoli D. et al., 1995). Les cellules souches et les cellules germinales possèdent également une activité télomérase qui permet d’assurer leurs fonctions respectives dans le renouvellement de tissus et dans la reproduction. 35 Données bibliographiques Figure 12: Représentation schématique de la télomérase humaine. La télomérase Enzyme constituée par une partie ARN codée par hTERC et une sous-unité protéique codée par hTERT. Le complexe télomérase regroupe d’autres protéines telles que Est1 et la dyskérine (Smogorzewska A. et al., 2004). La sous-unité hTERT est une ADN polymérase, assurant l’activité catalytique de l’enzyme. Sur son extrémité N-terminale, TERT possède une large extension de 400 acides aminés nommée NTE (acid N-terminal extension) et une courte extension en C-terminal d’environ 150-200 acides aminés nommée CTE (C-terminal extension). Les domaines Nterminaux et NLS sont impliqués dans la localisation nucléolaire de la télomérase (Yang Y. et al., 2002), alors que le domaine C-terminal est essentiel pour le fonctionnement de hTERT, et semble jouer un rôle dans l’activité processive de la télomérase (Huard S. et al., 2003). La région N-terminale de TERT contribue aux propriétés uniques de la télomérase telles que son association à la matrice ARN, la fixation d’autres composants protéiques et la modulation de sa processivité (Autexier C. and Lue N.F., 2006). La sous-unité ribonucléique hTR (human Telomerase RNA) est constitué d’un ARN intégral de 451 nucléotides dont 11 constituent la matrice pour la synthèse des répétitions télomériques (Chen Q.M. et al., 2000 ). La sous unité d’ARN hTR est exprimé avec un taux 5 fois supérieur dans les cellules cancéreuses humaines que dans les cellules normales (Yi X. et al., 1999). En plus de ces deux sous-unités, d’autres composants du complexe de la télomérase interviennent dans l’assemblage, la conformation et la localisation nucléaire de la télomérase. Parmi, ces protéines : TEP1, P23/ p90 et 14-3-3 se lient à la sous-unité hTERT. Cependant, les protéines REP1, hGAR1, Dyskérine, hNOP10, hNHP2, C1/C1, A1/UP1, L22 et hStau se lient à la sous-unité hTR (Cong Y.S. et al., 2002). 36 Données bibliographiques 2.2. Mécanisme de réplication des télomères par la télomérase La télomérase est une transcriptase réverse spécialisée qui assure la réplication des extrémités télomériques des chromosomes. La télomérase étant exprimée dans la plupart des cancers humains, mais elle est inactive dans la majorité des cellules normales, à l’exception de celles de la lignée germinale, les cellules souches embryonnaires (Wright W.E. et al., 1996), les lymphocytes activés (Weng N.P. et al., 1997), le tissu de l’endomètre durant le cycle menstruel et les cellules de la couche basale épidermique (Yasumoto S. et al., 1996). L’activité catalytique de la télomérase induit le rallongement de l’extrémité 3’simple brin des télomères par un mécanisme processif. L’allongement des télomères se fait en trois étapes (Figure 13). Figure 13: Représentation schématique du mécanisme de l’élongation du télomère par la télomèrase. D’après (Mason M. et al., 2011). Les étapes d’extension processive de l’ADN télomérique par la télomérase: (a) La reconnaissance du substrat par la télomérase (en bleu) et l’hybridation de la matrice ARN au substrat (en violet). (b) L’addition de nucléotides à l’extrémité 3’ télomérique par hTERT (en jaune), la matrice ARN sert d’amorce. (c) Une translocation de la télomérase et le repositionnement de la matrice ARN de la télomérase. (d) Initiation d’un second cycle d’élongation d’une nouvelle séquence télomèrique (en vert). 37 Données bibliographiques 2.3. Mécanisme de régulation de la télomérase Dans les cellules normales, télomérase négatives, un raccourcissement progressif des télomères a lieu à chaque division cellulaire conduisant à la sénescence. L’activité télomérase est surexprimée dans une grande majorité des tumeurs humaines mais aussi dans des tissus normaux à renouvellement rapide (cellules souches, intestinales, épithéliums,..) par contre elle est surexprimée dans la plus de 85% des cancers humains. L’expression de l’activité télomérase est régulée à différents niveaux, notamment la transcription, l’épissage alternatif de l’ARNm, la maturation de hTERT et hTR. Chez l’homme, la sous-unité ribonucléique de la télomérase est exprimée de façon ubiquitaire dans la quasi-totalité des cellules, et il existe donc peu de mécanismes conduisant à sa régulation. La sous-unité catalytique hTERT est, dans la plupart des cellules somatiques le facteur limitant de l’activité télomérase. 2.3.1. Régulation de la télomérase via l’expression de hTERT. a. Régulation transcriptionnelle : Dans les cellules humaines le premier niveau de régulation de la télomérase se fait par régulation transcriptionnelle de la sous–unité catalytique de la télomérase par activation de son promoteur (Figure 14). Plusieurs facteurs de transcription et de répressions sont responsables de la régulation du gène de hTERT, parmi lesquels on retrouve principalement c-Myc/Mad, Sp1, le récepteur aux estrogènes, Ets, NF-KB, E2F-1, MZF-2 et WT. Le promoteur du gène de hTERT est une séquence d’environ 1100 paires de bases en amont du site d’initiation de la transcription (Wick M. et al., 1999) et contient deux sites de fixation de c-Myc, des E box avec de une séquence conservée (CACGTG), l’un juste en amont du site d’initiation de la transcription, l’autre à environ 200 paires de bases (Greenberg R. A. et al., 1999). En association avec la protéine Max, l’oncogène c-Myc se fixe sur une séquence consensus du promoteur de gène de hTERT et exerce un effet d’activateur de la transcription du gène (Wu K.J. and Grandori C., 1999). Cependant, la fixation de Mad1 à la place de c-Myc inhibe la transcription de gène (Xu D. et al., 2001). Dans les cellules où la télomérase est très faiblement exprimée comme les cellules somatiques normales, on retrouve une faible expression de c-Myc et une forte expression de Mad1 (Gunes C. et al., 2000). b. L’épissage alternatif de hTERT : L’expression de la télomérase peut être régulée par un épissage alternatif de son ARN messager (Ulaner G.A. et al., 1998). Il existe plusieurs variantes d’épissage possibles, quatre 38 Données bibliographiques insertions de séquences introniques et de deux délétions (α et β) (Figure 16). L’insertion 1 (38pb) et la délétion β (182pb) induisent un arrêt prématuré de la traduction en amont du domaine transcriptase inverse donnant une protéine tronquée non fonctionnelle. La délétion α (36pb) a lieu au niveau du motif A du domaine transcriptase inverse aboutissant à une protéine non tronquée mais non fonctionnelle agissant comme dominant négatif de la télomérase active (Colgin L.M. et al., 2000). Un changement au niveau du profil d’épissage a été montré, donnant lieu à une différence d’expression de la télomérase, entre les cellules normales et tumorales (Saeboe-Larssen S. et al., 2006). c. Régulation post traductionnelle : Pour être active, la protéine hTERT obtenue après traduction du transcrit actif doit subir plusieurs étapes de modifications post-traductionnelles pour être activée : l’assemblage des différentes sous-unités, la translocation au noyau où s’exerce son activité catalytique, et une phosphorylation qui va permettre d’augmenter son activité. Plusieurs études ont montré que dans certaines cellules, malgré la présence de l’ARN messager codant pour la forme active de hTERT, l’activité de la télomérase été indétectable (Liu K. et al., 2001; Rohde V. et al., 2000). Après sa synthèse, hTERT doit être transloquée au noyau afin de permettre son assemblage avec la sous-unité ribonucléique, puis d’accéder aux télomères. Ensuite, une étape d’oligomérisation de hTERT est indispensable pour l’activer. L’oligomérisation est contrôlée dans le noyau par des protéines chaperonnes Hsp70 qui jouent un rôle dans le repliement de hTERT, Hsp90 et p23 qui sont impliquées dans l’assemblage de hTERT et hTR (Forsythe H.L. et al., 2001). hTERT peut être phosphorylée ou déphosphorylée par certaines kinases et phosphatases permettant la modulation de son activité (Li H. et al., 1998). . 2.3.2. Régulation de la sous-unité ribonucléique hTR. La sous-unité ribonucléique hTR est exprimée de façon ubiquitaire dans toutes les cellules, mais n’est pas un facteur limitant de l’activité télomérase. Le gène humain hTR, présent en une seule copie, est localisé sur le chromosome 3 à la position 3q26.3 (Soder A.I. et al., 1997). Cette région est souvent amplifiée dans certains types de tumeurs solides humaines, telles que les cancers du col de l'utérus, des poumons et de certains carcinomes épidermoïdes. Le promoteur de hTR contient une boîte CCAAT à proximité du site d’initiation de la transcription et une boîte TATA, compatible avec la transcription de ce gène par l'ARN polymérase II. La mutation ou la délétion de la boite CCAAT inhibe l’expression du promoteur de hTR, ce qui montre l’importance de cette séquence pour la transcription de hTR (Zhao J.Q. et al., 2000). 39 Données bibliographiques Plusieurs protéines, en s’associant à hTR permettent sa stabilisation. C’est le cas de protéines telles que la dyskérine, Nhp2p, Nop10p et Gar1p, qui jouent un rôle dans la stabilisation de hTR, sa localisation cellulaire ou l’assemblage de la télomérase. Le raccourcissement progressif des télomères induit des changements épigénétiques des régions télomériques et subtélomériques (Benetti R. et al., 2007). Figure 14: Mécanisme de régulation de la télomérase. La régulation de l’expression de la télomérase et de son activité est contrôlée aux niveaux transcriptionnel et post-transcriptionnel. En vert, sont représentés des facteurs favorisant la transcription et, en rouge, ceux qui inhibent la transcription. D’après (Olaussen K.A. et al., 2006). 40 Données bibliographiques 2.4. Rôle des protéines E6 et E7 dans la régulation de l’activité télomérase Une autre fonction est attribuée à la protéine E6 des HPV à haut risque, qui est capable d’activer la transcription du gène hTERT (human telomerase reverse transcriptase) codant une sous-unité catalytique de la télomérase (Klingelhutz A.J. et al., 1996; Munger K. et al., 2004). L’effet E6 sur la télomérase est principalement réalisé par l’activation de son promoteur mais il a également été mis en évidence une interaction physique fonctionnelle de E6 directement sur le complexe télomérase (Liu X. et al., 2009). L’immortalisation et la transformation des cellules épithéliales induite par l’oncoprotéine E6 est réalisée en synergie avec l’oncoprotéine E7 (Liu X. et al., 2008; Munger K. et al., 1989). L’activation transcriptionnelle de la télomérase par E6 se fait par le biais d’interaction entre E6, E6AP (ubiquitine ligase), le facteur de transcription c‐myc et son cofacteur Max (Veldman T. et al., 2003).. E7 est capable d’immortaliser des cellules épithéliales humaines de kératinocytes en coopération avec E6 (Hawley-Nelson P. et al., 1989). E7 est en fait capable d’immortaliser des cellules simplement en combinaison avec une expression de hTERT (Kiyono T. et al., 1998). Par ailleurs, sa capacité à augmenter c-myc active le promoteur de hTERT (Liu X. et al., 2008). Ainsi il a été montré que la dégradation de pRb par E7 protège également les cellules de la sénescence (Psyrri A. and DiMaio D., 2008), l’inhibition de E7 dans des lignées cervicales entraîne une cascade dépendante de pRb qui aboutit à la sénescence cellulaire (Johung K. et al., 2007). 2.5. Techniques de mesure de l’activité télomérase : La détection in vitro de l’activité télomérasique dans des échantillons biologiques peut être effectuée grâce à la méthode TRAP (Telomere Repeat Amplification Protocol). Cette technique est composée de deux phases, la première permet l’élongation in vitro d’un fragment télomérique synthétique par la télomérase contenue dans l’extrait cellulaire, la deuxième permet la détection de ces produits d’élongation par amplification par PCR (Kim N. W. et al., 1994). Plusieurs techniques permettent par la suite de détecter les produits d’amplification de la PCR, qui vont permettre une mesure semi-quantitative ou quantitative de l’activité télomérase (Hou M. et al., 2001). Une mesure semi-quantitative de l’activité télomérase peut être obtenue soit grace à la méthode de transfert d’énergie en fluorescence (FRET) en utilisant une amorcesonde d’hybridation marquée par un fluorochrome (TRAPEZEXL, Chemicon International) (Uehara H. et al., 1999), soit à l’aide d’un test ELISA, en marquant l’amorce TS avec la biotine 41 Données bibliographiques (TeloTAGGG Telomerase PCR-ELISA kit, Roche) (Wu Y.Y. et al., 2000). Une quantification précise de l’activité télomérase peut etre réalisé grace à l’utilisation de la PCR quantitative en temps réel (Hou M. et al., 2001). 3. Stratégies thérapeutiques ciblant les télomères et la télomérase L’activité télomérase procure à la cellule un potentiel réplicatif illimité et est considérée comme une des six altérations essentielles nécessaires à la croissance tumorale (Hanahan D. et al., 2000 ). La télomérase étant surexprimée dans la plus de 85% des cancers humains (Kim N.W., 1997; Shay J.W. and Bacchetti S., 1997). Cette spécificité met en évidence une cible attrayante pour la conception des inhibiteurs en vue du traitement de cancers, tout en minimisant les effets secondaires toxiques dans les cellules normales qui n’expriment pas la télomérase. Ces stratégies ont pour but d’induire un raccourcissement prématuré des télomères et un arrêt de la prolifération anarchique des cellules. De plus les inhibiteurs de la télomérase peut aussi posséder une grande spécificité, faible toxicité et réduction des autres effets indésirables (Gellert G.C. et al., 2005). Le ciblage des télomères et la modulation de l’activité télomérasique dans les cellules cancéreuses peut être assurée par différents types d’inhibiteurs (Figure 15). Figure 15: Représentation schématique des stratégies d’inhibition de la télomérase. D’après (Zimmermann S. et al., 2007). 42 Données bibliographiques 3.1. Stratégies ciblant la télomérase L’inhibition de la télomérase a pour but d’inhiber l’élongation des télomères, aboutissant au raccourcissement de la taille de l’extrémité chromosomique, à l’arrêt de la prolifération cellulaire et l’entrée des cellules cancéreuses en sénescence et/ou en apoptose. Il existe plusieurs stratégies d’inhibtion de la télomérase, soit par inhibition de la sous-unité ribosomale hTR, l’inhibition de la sous-unité catalytique hTERT ou inhibition de l’association du complexe hTERT / hTR. 3.1.1. Cibler hTERT Plusieurs stratégies ciblant hTERT ont été mis en évidence, à savoir expression d’un dominant-négatif, inhibition de la transcription, de l’ARNm, inhibition des modifications posttraductionnelles, inhibition de la translocation nucléaire et inhibition de son activité catalytique. L’induction de changements spécifiques d’acides aminés entraîne l’émergence de certaines protéines mutantes de la sous-unité catalytique hTERT dites DN-hTERT catalytiquement inactives. hTERT est le facteur limitant de l’activité télomérase dans la plupart des cellules somatiques. L’activité télomérase peut être inhibée par l’utilisation de dominants négatifs de hTERT. Cette stratégie permet d’inhiber la croissance cellulaire, d’induire un raccourcissement télomérique et l’induction de la sénescence et/ou de l’apoptose (Seimiya H. et al., 2005). Récemment, il a été montré que les DN-hTERT sensibilisent les cellules tumorales aux agents antinéoplasiques, telles que le cisplatine, la vincristine, le docétaxel, l’étoposide, l’ecteinascidine-743, le témozolomide et l’imatinib (Tauchi T. et al., 2007). Le premier niveau de régulation est régi par des facteurs de transcription. On y trouve, parmi plusieurs, ceux favorisant la transcription en se liant à de nombreux sites au niveau du promoteur du gène de hTERT, tels que SP1, Myc, le récepteur d’estrogène ER et ceux inhibant la transcription tels que MZF2, WT1, Mad. Ces stratégies ne ciblent donc pas spécifiquement la télomérase. Certains composés d’origine naturelle tels que l’acide gambogique et la génistéine, sont capables de réprimer c-Myc et donc, de réduire l’activité télomérase dans des cellules cancéreuses (Guo Q.L. et al., 2006). Il a été également montré que les acides rétinoïques et leurs analogues présentaient la capacité d’inhiber la transcription de hTERT, induisant une diminution de l’activité télomérase et de la croissance des cellules tumorales (De Cian A. et al., 2008). 43 Données bibliographiques Il est possible de cibler directement l’ARNm de hTERT grâce à des techniques des RNAi (interfering RNA). Il a été démontré que cette stratégie induisait une diminution de la production d’hTERT, de l’activité télomérase (de Souza Nascimento P. et al., 2006). Dans les cancers cervicaux, cette stratégie facilite l’induction de l’apoptose par des agents chimiothérapeutiques via l’activation de la protéine proapototique BAX (Massard C. et al., 2006; Peralta-Zaragoza O. et al., 2010). Une autre approche basée sur le principe du siRNA consiste à utiliser des oligomères phosphorotioate anti-hTERT qui induisent une diminution rapide de la viabilité des cellules tumorales et l’apoptose indépendamment de l’activité enzymatique de la télomérase (Kraemer K. et al., 2003; Wang Y.F. et al., 2006). Les analogues nucléosidiques sont capables de bloquer l’incorporation des nucléotides dans l’ADN néo-synthétisé lors de l’activité transcriptase inverse. Des dérivés de l’AZT (3’azido-3’- désoxythymidine), comme l’AZGTP (7-déaza-2’-désoxyguanosine 5’- triphosphate), (Fletcher T.M. et al., 2001), et les dérivés triphosphates tels que l’arabinofuranosyl-guanosine (Ara-G), le dideoxyinosine (ddI) et dideoxyguanosine (ddGTP) (Strahl C. et al., 1996) inhibent la télomérase et induisent le raccourcissement des télomères . Plusieurs autres études ont montrés que analogues nucléosidiques induisent une réduction de l’activité télomérase et un raccourcissement de la longueur des télomères d’une manière dose- et chrono-dépendante (Murakami J. et al., 1999; Rankin A.M. et al., 2008b). La classe des inhibiteurs non nucléosidiques renferme des composés qui inhibent la télomérase en se liant au site actif de l’enzyme transcriptase réverse. Il a été montré que certaine molécules de petite tailles telles que le dérivé d’isothiazolone appelé TMPI (Hayakawa N. et al., 1999), la rhodacyanine FJ5002 (Naasani I. et al., 1999) et le BIBR1532 (Damm K. et al., 2001), induisent efficacemnet un raccourcissement progressif des télomères. Le BIBR1532 (2(E)-3-naphtalen-2-yl-but-2-enolylamino)-benzoique acide) possède une haute spécificité d’inhibition non compétitive de la télomérase. Cet inhibiteur semble capable, dans plusieurs types de cancer, de raccourcir les télomères in vivo et de provoquer la sénescence des cellules tumorales (Damm K. et al., 2001). L’activité télomérase peut aussi être régulée par la translocation de hTERT du cytoplasme au noyau. Le TNF-α (Tumor Necrosis Factor alpha) module l’activité télomérase en induisant la translocation de hTERT du cytoplasme vers le noyau par une interaction directe NK-kappaB p65. Cette translocation peut ainsi être bloquée par des inhibiteurs spécifiques de la voie de signalisation NK-kappaB (Liao C.H. et al., 2007). 44 Données bibliographiques 3.1.2. Cibler hTR Le ciblage de l’ARN de hTR est une stratégie qui vise à bloquer l’accès de la télomérase à son ARN matrice, résultant en une inhibition de son activité. Des oligonucléotides antisens peuvent être utilisés pour cibler la matrice ARN de hTR ou une de ses régions afin d’induire une dégradation ou une altération de la conformation de hTR en empêchant la formation du complexe télomérase inhibant ainsi l’activité enzymatique de la télomérase. De nombreux oligonucléotides antisens ont montré leurs effets inhibiteurs de l’activité télomèrase provoquant la sénescence et l’apoptose après raccourcissement progressif des télomères dans plusieurs lignées de cellules cancéreuses (Folini M. et al., 2009; Rankin A.M. et al., 2008a). Une de ces molécules le GRN163L, antagoniste potentiel de hTR (Roth A. et al., 2010). Cette molécule a été autorisée à entrer en phase clinique I/II dans le cas des traitements des leucémies lymphocytaires chroniques (Gryaznov S.M., 2010). 3.1.3. Le complexe hTR – hTERT Il existe une autre stratégie d’inhibition de la télomérase en bloquant l’association entre la sous-unité catalytique hTERT et la sous-unité ribosomale hTR. Des séquences oligonucléotidiques hTRas009 et hTRas010 sont capables d’induire une diminution de l’activité télomérase (Keppler B.R. and Jarstfer M.B., 2004). 3.2. Stratégies ciblant le télomère. Cette stratégie consiste à inhiber la reconnaissance de la télomérase de son substrat, le télomère, qui constituent une des cibles d’intêret considérable pour la fixation de ligands spécifiques. Les télomères sont capables d’adopter une structure en G-quadruplexe, et la stabilisation de ces structures par des ligands spécifiques permettrait d’inhiber la reconnaissance de la télomérase et d’empêcher l’élongation des télomères. 3.2.1. Par les ligands des G-quadruplexes L’extrémité 3’ simple brin du télomère contient plusieurs guanines consécutives qui peuvent s’assembler pour former un repliement intramoléculaire comportant trois plateaux de guanines (G-quartets) stabilisés par des liaisons hydrogènes entre les N7 des guanines et un cation central, K+ ou Na+. Les G-quadruplexes (G4) correspondent à un empilement hydrophobe de plusieurs G-quartets et il y a autant de G-quartet que de guanines adjacentes répétées selon un multiple de 4 (Riou J.F. et al., 2003). Les G4 peut également se former in vitro 45 Données bibliographiques à partir d’oligonucléotides d’ADN ou d’ARN mimant les séquences télomériques, de promoteurs de gènes, de sites de recombinaison, de sites d’empaquetage et de domaines de dimérisation des ARN (Davis, 2004). La recherche de petites molécules stabilisant le G-quadruplexe (ligands G4) et inhibant l’activité de la télomérase est apparue au cours de ces dernières années comme une stratégie pour bloquer la télomérase et induire la mort des cellules cancéreuses. Cette stratégie consiste à inhiber la reconnaissance de la télomérase de son substrat, le télomère (Figure 16). Le principe d’action des ligands de G-quadruplex est dû à leur intercalation au sein de ces structures, entraînant leur stabilisation et donc le blocage de la télomérase au cours de l’étape d’élongation. Un grand nombre de ligands de l’ADN G-quadruplexe ont été développés capables d’inhiber potentiellement l’accessibilité de la télomérase au télomère. La stabilisation de ces structures par des ligands permettrait d’inhiber la reconnaissance de la télomérase et d’empêcher l’élongation des télomères (Mergny J. L., et al., 1998). Ces agents stabilisateurs de G-quadruplexes incluent des acridines trisubstituées (BRACO19) (Gowan S.M. et al., 2002), des porphyrines cationiques (TMPyP4) (Grand C.L. et al., 2002), les acridines pentacycliques (RHSPS4), des produits naturels tels la télomestatine (Gomez D. et al., 2004b; Kim M.Y. et al., 2003), des dérivés d’éthidium, des dérivés de pérylène (PIPER), des dibenzophenanthrolines et des dévivés triazine (12459) (Gomez D. et al., 2004a; Riou J.F. et al., 2002). Figure 16: Mécanisme de l’inhibition de la télomérase par stabilisation de Gquadruplexe par des ligands spécifiques. D’après (Trentesaux C. et al., 2010). 46 Données bibliographiques 3.2.2. Par les protéines associées au télomère. Les protéines associées au télomère représentent également des cibles pour inhiber la télomérase. Des études ont montré que des cibles pharmacologiques de la tankyrase1 induisent le raccourcissement du télomère par inhibition de la télomérase et l’entrée rapide des cellules cancéreuses en crise (Seimiya H. et al., 2005). D’autre part, une inhibition de la protéine protectrice TRF2 dans des lignées cellulaires conduit à un raccourcissement des télomères et à une apoptose rapide p53- dépendante (Karlseder J. et al., 1999). De plus, certaines molécules peuvent induire par compétition avec les protéines télomériques, une déprotection du télomère, conduisant à l’induction de la réponse « dommages à l’ADN » au niveau du télomère et provoque l’entrée en sénescence des cellules (O'Sullivan R.J. and Karlseder J., 2010). IV. Induction de l’apoptose à visée thérapeutique Les médicaments anticancéreux ont pour objectifs d’induire la mort des cellules tumorales en évitant de cibler les cellules normales. La mort cellulaire se déroule selon une variété de mécanismes. En réponse à une agression très violente, les cellules meurent par un processus de lyse appelé nécrose. Dans d’autres situations, la mort cellulaire peut ȇtre génétiquement programmée et met en jeu des voies de signalisation complexes telle que l’apoptose. L’apoptose, mort programmée de la cellule, est réalisée par des protéases appelées Caspases (cysteinyl aspartate-specific proteases), dont l’activité est révélée à la suite de messages moléculaires en provenance de la mitochondrie (cytochrome c) ou d’origine extracellulaire, par activation de récepteurs de mort membranaires. Les agents anticnacéreux, quelles que soient leurs cibles cellulaires, peuvent induire la mort par apoptose de certaines lignées cellulaires tumorales en culture (Solary E., 2006). D’autres morts cellulaires existent incluant une apoptose indépendante des Caspases, une apoptose abortive se terminant en nécrose et une mort cellulaire induite par les enzymes lysosomiales. L’autophagie est un autre processus génétiquement contrôlé qui contribue à la mort cellulaire au cours du développement ou en réponse à certaines agressions. L’autophagie est indépendante des Caspases au cours de laquelle la cellule dégrade à l’intérieur d’elle-même des protéines et organelles entières. Les agents anticancèreux peuvent aussi avoir pour effet d’arrêter la prolifération des cellules tumorales, notamment en induisant un processus appelé sénescence, ou de restaurer leur capacité de différenciation (Jaattela M. and 2002). 47 Données bibliographiques 1. Concept de l’apoptose L’apoptose est un processus actif et physiologique de mort cellulaire, utilisée pour éliminer les cellules en excès, endommagées ou infectées, potentiellement dangereuses pour l’organisme. L’apoptose joue un rôle essentiel dans le développement normal de l’organisme et dans le maintien de l’homéostasie cellulaire chez l’adulte, qui résulte d’un équilibre entre la prolifération et la mort cellulaire. En 1972, Kerr et al. ont décrit une mort cellulaire du même type dans divers tissus et types cellulaires: ces cellules présentaient des caractéristiques morphologiques communes, mais cependant distinctes de celles observées dans les cellules en nécrose tant d'un point de vue morphologique que biochimique. La nécrose est un phénomène passif faisant suite à une agression extérieure. Alors que l’apoptose est un processus organisé temporellement, au cours duquel la cellule exprime un ensemble de gênes entraînant des modifications morphologiques, biochimiques et structurales aboutissant à sa destruction "sans traces" et complète (Kerr J.F. et al., 1972). Une dérégulation de la mort cellulaire programmée peut-être à l'origine de nombreux aspects de pathologies humaines. D’une part, une inactivation de l’apoptose peut aboutir à une augmentation du nombre de cellules et, en conséquence, à une prolifération incontrôlée. Il est très vraisemblable que certaines tumeurs malignes soient, en fait, la conséquence de facteurs qui suppriment l’apoptose. D’autre part, diverses affections sont la conséquence d’une stimulation anormale de l’apoptose ; c’est le cas, notamment, dans la maladie d’Alzeimer, la maladie de Huntington, la sclérose latérale amyotrophique, l’infarctus du myocarde et le syndrome d’immunodéficience acquise (Thompson C.B., 1995). L’apoptose peut être activée par des signaux physiologiques normaux, intra- ou extracellulaires, mais aussi par des stimuli pathologiques. En effet, elle est responsable de l’élimination des cellules endommagées par un stress oxydatif, par des altérations génétiques, par la maladie, par un choc thermique ou par l’exposition à des agents génotoxiques (chimiothérapie et radiothérapie). Elle permet le bon fonctionnement du système immunitaire, les cellules infectées par des virus ainsi que les cellules tumorales étant détruites par apoptose, par les lymphocytes T cytotoxiques. 48 Données bibliographiques 1.1. Caractéristiques morphologiques de l’apoptose Une cellule en apoptose active une série d’évènements moléculaires et biochimiques conduisant à des altérations morphologiques. Ces changements sont spécifiques à l’apoptose et permettent d’identifier ce type de mort cellulaire. Les premiers évènements morphologiques observables sont la réduction du volume cellulaire, la ségrégation de la chromatine à la périphérie de l’enveloppe nucléaire, condensation de la chromatine, la condensation du cytoplasme et la formation d’invaginations des membranes plasmiques et nucléaires, donnant un aspect de bourgeon à la surface membranaire périphérique. La cellule perd le contact avec ses voisines. L’évolution des invaginations membranaires aboutit à la fragmentation de la cellule en corps apoptotiques, vésicules membranaires contenant le cytoplasme et les organites dégradés (Figure 17). La phagocytose rapide des corps apoptotiques empêche la libération du cytoplasme de la cellule apoptotique dans le milieu environnant et évite ainsi toute réaction inflammatoire. Contrairement à l’apoptose, la nécrose, considérée comme une mort cellulaire non coordonnée, est caractérisée par une modification de la perméabilité membranaire entraînant une dilatation du cytoplasme et des organites ; la cellule se gorge d’eau. Dans le cas d’une nécrose, la chromatine nucléaire flocule et la synthèse protéique diminue. La rupture des membranes conduit à la libération dans le milieu environnant du contenu cytoplasmique, déclenchant une réaction inflammatoire (Allen R.T. et al., 1997). Figure 17: Principales étapes d’altérations morphologiques de l’apoptose. 49 Données bibliographiques 1.2. Caractéristiques biochimiques de l’apoptose De nombreux changements biochimiques sont observés dans les cellules apoptotiques : - Une fragmentation de l’ADN se produit suite à un clivage inter-nucléosomal de l’ADN en fragments résultant de l’activation d’une endonucléase CAD/DFF40 qui coupe l’ADN entre les nucléosomes en fragments dont la taille est de 180-200 paires de bases donnant ainsi un aspect caractéristique en échelle sur gel d’agarose (Enari M. et al., 1998). - Une Modification des flux calciques responsables de l’activation de nombreuses enzymes, dont les nucléases qui induisent la fragmentation de l’ADN (Petit P.X. et al., 1997). - Une activation des trans-glutaminases impliquées dans la réorganisation des éléments du cytosquelette menant aux invaginations membranaires et à la formation des corps apoptotiques (Gentile V. et al., 1992). - Activation des Caspases (Cysteinyl aspartate specific protease): l’apoptose est irréversiblement déclenchée par l’activation des Caspases. - Accumulation des céramides : Les céramides peuvent réguler l’apoptose selon deux grands mécanismes indépendants, l’un impliquant les domaines de mort et l’activation transcriptionnelle de la voie JNK, l’autre mettant en jeu l’altération des fonctions mitochondriales. - Génération de radicaux libres et ROS (reactive oxygen species): Plusieurs travaux ont montré que les ROS intracellulaires interviennent aussi comme seconds messagers dans la transduction de signaux. Certaines données suggèrent qu'elles pourraient participer à l'induction de l'apoptose. - Une modification de la perméabilité membranaire mitochondriale, liée à une dissipation du potentiel membranaire mitochondrial (ΔΨm), et la libération dans le cytoplasme de protéines apoptogènes comme le cytochrome c. - Perte de l’asymétrie de la membrane plasmique et externalisation de la phosphatidylsérine (PS) depuis le feuillet interne vers le feuillet externe de la membrane. Ce phénomène d’externalisation de la PS vers dans le feuillet externe de la membrane cellulaire apparaît tôt dans l’apoptose et semble indépendant du type cellulaire. Un changement dans la composition et l’expression des oligosaccharides de surface est également observé à la surface des cellules apoptotiques. Les PS et les oligosaccharides sont reconnus par les récepteurs de la vitronectine et de la fibronectine des macrophages lors de la phagocytose (Fadok V.A. et al., 2000). 50 Données bibliographiques 2. Les principaux effecteurs de l’apoptose 2.1. Les Caspases Les caractéristiques biochimiques et morphologiques de l’apoptose résultent de l’activation de protéases intracellulaires spécifiques, les Caspases "Cysteinyl aspartate specific protease". Les Caspases sont une famille de protéines effectrices de l’apoptose dont l’activation représente un marqueur de l’apoptose. Ce sont des molécules de signalisation hautement régulées contrôlant des processus biologiques critiques pour la cellule par le biais de protéolyses limitées et spécifiques. Ces protéases présentent une spécificité stricte de clivage de leurs substrats après un résidu aspartique. Toutes les Caspases ont une structure conservée et sont synthétisées sous forme de précurseurs inactifs ou zymogènes. Les Caspases sont constituées d’un pro-domaine Nterminal de longueur variable allant de 23 à 219 acides aminés, suivi d’un domaine de 17 à 21 kDa (P20) qui deviendra après clivage la grande sous-unité et enfin d’un domaine C-terminal de 10 à 14 kDa (P10) qui constituera la petite sous-unité. La maturation protéolytique des Caspases implique le clivage entre les deux sous unités ainsi que l’élimination du prodomaine. Petite et grande sous unité s’assemblent pour former un hétérodimère et il faut que deux hétérodimères s’associent pour former la Caspase active. Le rôle des Caspases est d’inactiver les voies protectrices et d’activer les molécules qui vont participer à la destruction cellulaire (Taylor R.C. et al., 2008). Toutes les Caspases présentent des similarités de séquence, de structure et de substrat, aussi c’est leurs positions dans le déroulement du processus apoptotique. Les Caspases peuvent être réparties en 3 groupes en fonction de leur structure et de leur réactivité : les Caspases initiatrices, effectrices et activatrices de cytokines. 2.1.1. Les Caspases initiatrices : Les Caspases -2, -8, -9, et -10 sont des Caspases initiatrices. Elles possèdent dans leur prodomaine des séquences de recrutement spécifiques : DED (Death Effector Domain) pour les Caspases-8 et -10 ou CARD (Caspase Recruitment Domain) pour les Caspases-9 et -2 (Hofmann K. et al., 1997). Ces domaines permettent l’interaction avec des complexes multiprotéiques, le DISC (Death Inducing Signaling Complex) et l’apoptosome respectivement, résultant ainsi en l’activation de ces Caspases. Une fois activées, les Caspases initiatrices vont à leur tour activer les Caspases dites effectrices. 51 Données bibliographiques 2.1.2. Les Caspases effectrices : Les Caspases effectrices -3, -6 et-7 se caractérisent par une région N-terminale plus courte et sont dépourvues de domaine de recrutement. Ce sont les exécuteurs de l’apoptose. Elles agissent en cascade et sont même capable de retro-activer des Caspases situées plus en amont pour amplifier le processus. La Caspase-3, très majoritaire, se trouve à la tête de cette cascade (Orth K. et al., 1996) et son activation constitue le point de non retour dans l’apoptose. 2.2. Protéines de la famille Bcl2 Le gène Bcl-2 (B cell lymphoma 2) est le prototype d’une famille de gènes qui contrôle la mort cellulaire. L’alignement des sèquences protéiques des membres de la famille Bcl-2 a permis d’identifier quatres régions, hautement conservées chez les mammifères, appelées domaines BH (Bcl-2 homolgy) : BH1 à BH4. Les membres de la famille Bcl-2 sont classées en trois groupes (Figure 18) (Tsujimoto Y. and Shimizu S., 2000) : - Le premier groupe rassemble les membres antiapoptotiques en particulier, Bcl-2, Bcl-xL, Bcl-w. Ils contiennent les domaines BH1, -2, -3 et -4. Ces protéines sont présentes dans la membrane mitochondriale externe et exercent un effet inhibiteur sur la perméabilisation de la membrane. - Le deuxième groupe rassemble une partie des membres pro-apoptotiques caractérisés par l’absence du domaine BH4 dans la séquence des protéines, en particulier Bax, Bak et Book. Elles sont présentes dans le cytosol. En réponse à un signal apoptotique elles s’insèrent dans la membrane mitochondriale externe en formant des oligomères et inactivent les protéines anti-apoptotiques. - Un troisième groupe rassemble des membres pro-apoptotiques possédant uniquement le domaine BH3 et présents dans le cytosol, telque : Bad, Bid, Bik, Bim, Noxa et Puma. Ces protéines agissent sur Bcl2 pour lancer l'apoptose. 52 Données bibliographiques Figure 18: Les protéines de la famille Bcl-2. Les protéines anti-apoptotiques telleque Bcl-2 sont capables de bloquer la production des ROS (Kane et al., 1993), de stabiliser le potentiel transmembranaire en régulant le flux de protons (Vander Heiden et al., 1999), ou encore de moduler l’homéostasie du calcium mitochondrial (Zhu et al., 1999). Bcl-2 préviendrait la fuite du cytochrome c en compensant le déséquilibre ionique, probablement à l’origine de la baisse de ΔΨm, de l’ouverture des mégapores et de la rupture de la membrane externe mitochondriale. Pour revue voir (Krishna S. et al., 2011). Au contraire, les protéines pro-apoptotiques telles que Bid, Bim, Bad et Bax, qui sont présentes dans le cytoplasme, peuvent après stimulation se relocaliser majoritairement au niveau de la membrane mitochondriale externe et provoquer directement ou indirectement la libération du cytochrome c selon des mécanismes variés. A la suite de différents stimuli apoptotiques, Bax subit un changement conformationnel libérant son domaine d’ancrage membranaire et se relocalise au niveau de la membrane mitochondriale externe (Hsu et al., 1997 ; Wolter et al., 1997 ; Suzuki et al., 2000 ; Danial et Korsmeyer, 2004 ; Kuwana et al., 2005). 2.3. Les récepteurs membranaires de la famille du TNF-α Les cytokines membres de la famille du TNF-α ainsi que leurs récepteurs jouent un rôle important dans l’apoptose. Seize ligands membres de la famille du TNF ont été identifiés: TNFa, FasL, les ligands similaires au TNF-a induisant l'apoptose (TRAIL), lymphotoxine a, lymphotoxine b, CD27L, CD30L, CD40L, CD137L, OX40L. La plupart de ces ligands sont 53 Données bibliographiques synthétisés sous forme de précurseurs trans-membranaires avant que leurs domaines extracellulaires soient clivés par des métalloprotéases. Certains de ces ligands ont un rôle différent sur l’apoptose en fonction du type cellulaire. L’apoptose initiée par ces ligands requiert la trimérisation des récepteurs conduisant à l’activation des Caspases cytoplasmiques (Longthorne V.L. and Williams G.T., 1997). 2.4. Les céramides Les céramides sont des lipides complexes appartenant à la famille des sphingolipides. Ils occupent une position centrale car ils sont les précurseurs d'autres sphingolipides essentiels tels que les cérébrosides, les gangliosides et la sphingomyéline. Leurs propriétés sont nombreuses, cependant ils ont un rôle biologique essentiel au sein de l'épiderme dans les mécanismes de perméabilité de la peau et de cohésion cellulaire. Les céramides sont impliquées dans la régulation de diverses réponses cellulaires, comme la prolifération, la différenciation et l’apoptose (Perry D.K. and Hannun Y.A., 1998). Au cours du processus apoptotique, une production de céramides intracellulaires précéde l’apparition des modifications biochimiques et morphologiques de l’apoptose, suggérant que les céramides peuvent être impliquées dans la transduction du signal menant à la mort cellulaire. Pour revue voir (Ponnusamy S. et al., 2010). 3. Rôle de la mitochondrie dans le processus apoptotique La mitochondrie, organite producteur d’energie (ATP), occupe une place centrale dans le mécanisme de l’apoptose. Son implication au cours du processus apoptotique est associée à une transition de la perméabilité membranaire (MTP; Membrane transition permeability) et l'effondrement du potentiel trans-membranaire mitochondrial (ΔΨm), résultant de l’ouverture de mégapores mitochondriaux. Du fait de sa haute concentration en solutés, un gonflement osmotique progressif de la matrice est parfois observé, dont l’aboutissement est la rupture de la membrane externe. L’ouverture des pores est considérée comme l’étape d’intégration du signal apoptotique et de non-retour de la cellule vers l’apoptose. La MPT peut en effet être induite directement par de nombreux facteurs apoptotiques tels que le calcium, les ROS, un changement de pH et Bax, une protéine pro-apoptotique de la famille des Bcl (B cell lymphoma)-2, mais également de façon indirecte par des Caspases, des céramides et la protéine p53, capables de moduler l’activité de protéines de la famille des Bcl-2. Deux mécanismes pouvent expliqué la perméabilisation de la MME lors de l’apoptose. Le premier, implique un phénomène appelé transition de perméabilité (TP) et s’accompagne 54 Données bibliographiques d’anomalies fonctionnelles mitochondriales telles qu’une réduction du potentiel de membrane mitochondrial, un découplage de la chaîne respiratoire et la production d’anions superoxydes. Il s’agit de l’ouverture d’un mégacanal mitochondrial ou pore de TP situé aux points de contacts entre les membranes mitochondriales externes et internes (Green D.R. et al., 2004). L’ouverture du pore de TP est régulée par la famille de Bcl-2. Ainsi, la protéine proapoptotique Bax est capable de favoriser la TP (Brenner C. et al., 2000) tandis que Bcl-2 prévient l’ouverture du pore. Le second mécanisme, qui peut expliquer la perméabilisation de la MME, implique directement les membres de la famille de Bcl-2. Lors d’un stimulus apoptotique, les protéines proapoptotiques telles que Bax et/ou Bak sont relocalisées au niveau de la MME pour former un canal capable de libérer le cytochrome c. Ce processus est régulé par les autres membres de la famille de Bcl-2. D’une part, la séquestration des protéines pro-apoptotiques par les protéines antiapoptotiques empêche celles-ci de perméabiliser la mitochondrie (Cheng E.H. et al., 2001). Parmi les conséquences de l’ouverture des pores mitochondriaux, la rupture du métabolisme énergétique, la formation de radicaux libres lors du découplage de la chaîne respiratoire, la libération de facteurs apoptotiques séquestrés dans la matrice, comme le cytochrome c, des pro-Caspases et AIF (Apoptosis inducing factor), augmentation de la concentration de Ca++ intracellulaire. Pour revue voir (Indran I.R. et al., 2011). 4. Les principales voies de signalisation de l’apoptose La phase d’initiation de l’apoptose peut être déclenchée par des stimuli aussi variés que des radiations ionisantes, une carence en facteurs de croissance, des drogues cytotoxiques, du glucose, des acides gras, des céramides ou des espèces réactives de l’oxygène (ROS). Il existe deux grandes voies de signalisation aboutissant à la mort cellulaire par apoptose. Une voie intrinsèque impliquant la mitochondrie et une deuxième voie extrinsèque ou voie des récepteurs de mort mettant en jeu les récepteurs membranaires. 4.1. Voie intrinsèque : L’apoptose peut survenir soit par une voie mitochondriale Caspase-dépendante à la suite d’une activation directe des Caspases, soit à une voie mitochondriale Caspase-indépendante. 4.1.1. Voie mitochondriale Caspases-dépendante : La d’apoptose dépendante des Caspases fait intervenir le cytochrome c et la protéine Smac/DIABLO. Le cytochrome c a un rôle dans l’exécution de la mort cellulaire programmée en 55 Données bibliographiques plus de son rôle associé à la phosphorylation oxydatice comme transporteur d’électrons. Le cytochrome c participe également à l’assemblage de l’apoptosome (Slee E.A. et al., 1999). Une fois libéré dans le cytosol, le cytochrome c interagit avec la protéine Apaf-1 et la pro-Caspase 9 via les domaines CARD, induisant ainsi l’activation de le la Caspase-9, qui a son tour va activer les Caspases exécutrices telle que les Caspases 3 et 7 (Figure 19). La protéine SMAC/DIABLO participe également aux mécanismes aboutissant à l’activation en cascade des Caspases. Cette protéine mitochondriale est libérée en réponse à un stimulus apoptotique. 4.1.2. Voie mitochondriale Caspases-indépendante Cette voie fait intervenir une flavoprotéine l’AIF (Apoptoisis Inducing Factor) qui posséde une double fonction de NADPH oxydase et monodéhydroascorbate réductase mitochondriale et de facteur apoptogène. Après un stimulus apoptotique, l’AIF est libéré par la mitochondrie, transloqué dans le noyau des cellules en apoptose et induit en coopération avec l’endonucléase G, le clivage de l’ADN en fragments de 50 Kpb (Susin S.A. et al., 1999). Figure 19: Voie intrinsèque de l’apoptose. D’après (Pereira W.O. et al., 2011). 4.2. Voie extrinsèque: Une deuxième voie apoptotique induite par les récepteurs membranaires DR (death receptors) appartenant à la superfamille des TNF-R (tumor necrosis factor receptor). Les voies de signalisation apoptotique des récepteurs de mort conduisent à l’activation des Caspases et en sont directement dépendantes. Les récepteurs de mort sont activés par fixation de leur ligand et vont recruter les Caspases initiatrices (Caspases 8 et 10) et induire activation par auto-clivage. La 56 Données bibliographiques transmission du signal apoptotique de Fas passe par la formation d’un complexe multiprotéique formé par l’agrégation des récepteurs Fas, la protéine FADD (Fas- associated death domain) et la pro-Caspase-8 (Kischkel F.C. et al., 1995). Ce complexe est nomé DISC (Death Inducing Signaling Complex). Suite à son auto-activation, la Caspase-8 va alors activer la Caspase-3 par clivage, déclenchant une cascade de Caspases effectrices qui vont conduire à la mort apoptotique de la cellule. Il existe deux types de cellules selon l’utilisation de ou non de la phase mitochondriale en aval de Fas (Scaffidi C. et al., 1998). Les cellules de type I seraient indépendantes d’une activité apoptotique des mitochondries et utiliseraient uniquement une activité directe des Caspases. Les cellules de type II seraient dépendantes de l’activation de la voie apoptotique mitochondriale. La différence moléculaire entre les cellules de type I et II est liée à la quantité de Pro-Caspase-8 clivée au niveau de DISC (plus importante dans les cellules type I par rapport aux cellules type II). La protéine Bid, membre de la famille Bcl-2, constitue un des liens entre la voie du récepteur Fas et la voie mitochondriale. Un fragment de la protéine Bid, issu du clivage par la Caspase-8, est transféré du cytoplasme à la mitochondrie. Bid tronqué (tBid) se lie à Bax (protéine pro-apoptotique de la famille Bcl-2) et induit son oligomérisation et son intégration dans la membrane externe mitochondriale entrainant l’ouverture de mégapores mitochondriaux à l’origine de la chute du potentiel trandsmembranaire mitochondriale et la libération du cytochrme c (Figure 20). Pour revue voir (Indran I.R. et al., 2011; Pereira W.O. and Amarante-Mendes G.P., 2011). Figure 20: Voie extrinsèque de l’apoptose (voie des récepteurs de mort). D’après (Pereira W.O. et al., 2011). 57 Données bibliographiques V. Mécanismes de résistance aux médicaments anticancéreux L’efficacité de la chimiothérapie est limitée par les phénomènes de résistance. Tous les cancers ne sont pas également sensibles aux médicaments anticancéreux. Les cellules cancéreuses possédent ou acquiérent la possibilité de contourner les mécanismes d’actions de chimiothérapie. Certains types de cancers sont naturellement résistants à tous les médicaments. D’autres sont d’abord sensibles mais développent des capacités de résistance en cours de traitements qui deviennent moins efficaces pendant tout le long du traitement. Les différents mécanismes impliqués dans la résistance des cellules cancéreuses soit par : - Une diminution de pénétration dans la cellule ou influx des médicaments, il s’agit d’un mécanisme très fréquent de résistance, en rapport avec des défauts des systèmes de transport. - Une augmentation de la sortie de la cellule ou efflux des médicaments, due à l’expression de transporteurs spécifiques, tels que la P-glycoprotéine et la MRP, peut provoquer aussi une diminution du taux intracellulaire de médicaments. - Une diminution du métabolisme activateur. - Une augmentation du métabolisme inactivateur. - Une augmentation de la quantité de cible intracellulaire. - Une modification de la cible des médicaments anticancéreux, certains anti-mitotiques agissent sur les enzymes intracellulaires de la mitose. - Une augmentation de la réparation de l’ADN. - Un autre mécanisme important est l’inhibition de l’apoptose chimio-induite, par modification de la p53 et/ou des protéines de la famille Bcl2. L'inefficacité d'un traitement peut se manifester d'emblée, traduisant une résistance primaire, intrinsèque, de la tumeur au médicament ; elle peut survenir plus tard, au cours du traitement, on parle de résistance secondaire ou acquise. Une résistance croisée peut être présente vis-à-vis de molécules de modes d'action diffèrent, c'est la résistance pléiotropique = Multi Drug Résistance = MDRI ; qui peut exister d'emblée dans les cellules néoplasiques ou résulter de la pression exercée sur la tumeur par l'exposition antérieure aux agents anticancéreux. 1. Résistance MDR ou MultiDrug Resistance : La résistance multiple aux agents anticancéreux (Multidrug Resistance) ou phénotype "MDR" ou résistance pléiotropique est la faculté que possèdent certaines cellules à présenter une résistance croisée à des agents cytotoxiques de structures différentes. Cette résistance peut également survenir vis-à-vis de nombreuses drogues différentes auxquelles les cellules n’ont 58 Données bibliographiques jamais été exposées auparavant (Gottesman M.M. and Pastan I., 1993) et qui peuvent posséder différents mécanismes d'action (Goldstein L.J. et al., 1989). Cette résistance s’observe essentiellement vis-à-vis des agents anticancéreux d’origine naturelle parmi lesquels les anthracyclines (adriamycine, daunorubicine), des alcaloïdes ou poison du fuseau mitotique (vinblastine, vincristine), des taxanes, des épipodophyllotoxines (téniposide, étoposide) et de l’actinomycine D. Cependant, le phénotype MDR peut être contourné in vitro grâce à l’application d’agents modulateurs (exemple: vérapamil, la nifédipine, la quinine, le dexvérapamil) qui bloquent l’action d’efflux des pompes membranaires en permettant ainsi d’augmenter la concentration cellulaire de l’agent anti-cancéreux. Les applications cliniques de la réversion de MDR restent encore expérimentales. Les cellules résistantes "multidrogue" présentent un certain nombre de caractéristiques bien spécifiques liées à des changements structuraux et fonctionnels au niveau de leur membrane plasmique, du cytoplasme, des compartiments cellulaires ou du noyau. Ces caractéristiques peuvent être dues soit à une diminution de l’accumulation intracellulaire des drogues cytotoxiques, à des modifications de l’activité ou de l’expression de certaines protéines ou à des modifications physiologiques de la cellule. 2. Transporteurs ABC humains impliqués dans le Phénotype MDR La famille des transporteurs ABC est l’une des familles les plus importantes qui confère le phénotype MDR. Plusieurs molécules de la famille des transporteurs ABC (ABC pour ATPbinding cassette), la glycoprotéine P (P pour permeability), les MRP (multi-drug resistance associated protein) et la BCRP (breast cancer resistance protein) sont à l’origine de cet efflux. Ces protéines présentent une remarquable conservation dans leur séquence et dans leur organisation structurale, caractérisée par une structure en quatre domaines : deux domaines hydrophobes, formant le site de reconnaissance du substrat, et deux domaines hydrophiles conservés, impliqués dans l’hydrolyse de l’ATP, source d’énergie du transport. Ces « multidrug transporters » sont surexprimées dans de nombreuses cellules tumorales et sont responsable de l’efflux des drogues hors de ces cellules, provoquant une diminution de la quantité intracellulaire de drogues. Ainsi, la concentration intracellulaire des agents anticancéreux est maintenue en deçà des seuils de cytotoxicité (Baggetto L.G., 1997; Dalton W.S. et al., 1989). Ces protéines sont également impliquées dans le transport d’un grand nombre de substances biologiques parmi lesquelles, les peptides, les sucres, les hormones, mais 59 Données bibliographiques également de substances toxiques comme les médicaments. Ces protéines membranaires s’expriment dans les tissus sains et sont surexprimés dans les tissus malins. Les données actuelles indiquent que 48 gènes codant pour des transporteurs ABC ont été identifiés et divisés en 7 sous-familles de transporteurs ABC (ABCA à ABCG) en fonction des homologies de séquence et de l’organisation des différents domaines (Dean M. et al., 2001). La structure minimale d’une protéine ABC est composée d’un site de liaison de l’ATP (ATPbinding cassette) de 200 à 250 acides aminés, et de six domaines hydrophobes transmembranaires (comme la BCRP). La structure habituellement rencontrée est un redoublement de cette structure minimale (deux sites ATP et 12 sites transmembranaires : comme la P-gp), et quelques membres de cette famille possèdent, en plus, cinq domaines transmembranaires et une terminaison azotée externe (comme MRP1) (Figure 21). Figure 21: Structure des protéines ABC. D’après (Marie J.P. et al., 2004 ). BCRP : breast cancer resistance protein ; MRP: multidrug resistance associated protein. 2.1. La glycoprotéine P (P-gp) Parmi les transporteurs ABC impliqués dans la MDR, la P-glycoprotéine est le premier transporteur responsable de l’efflux de drogues identifié dans des cellules tumorales résistantes. Elle est définie comme étant le principal élément responsable de l’induction d’une résistance pléïotropique aux agents anticancéreux (Ambudkar S.V. et al., 2003). La P-gp humaine, d’un poids moléculaire de 170 KDa, est une protéine transmembranaire glycosylée de 1280 acides aminés (Juliano R.L. and Ling V., 1976). Sa structure est caractérisée par la répétition de deux moitiés homologues unies par une région « linker ». Chaque moitié comprend une région hydrophobe réalisant 6 passages transmembranaires successifs et un vaste domaine cytoplasmique hydrophile qui contient le site actif de liaison à l’ATP (Walker J.E. et al., 1982). 60 Données bibliographiques La famille des gènes MDR ou (ABCB1) codant pour les Pgps, appartient à trois classes différentes. Les classes 1 et 2 se composent de Pgps impliquées dans le transport des cytostatiques telles que le gène MDR1 humain (Chen C.J. et al., 1986). La classe 3 inclut les gènes, non impliquées dans le transport des cytostatiques tels que MDR2 humain (Buschman E. et al., 1992). La surexpression des P-gp des classes I et II est capable de conférer le phénotype MDR. Contrairement à la surexpression des gènes de classe III ne confèrent pas de résistance aux agents anticancéreux (Choi K. et al., 1991). Certaines tumeurs présentent des taux naturellement élevés de glycoprotéine P: côlon, pancréas, sein, hépatocarcinomes. D'autres expriment des taux initialement faibles qui augmentent en cours des traitements: estomac, sein, ovaire, poumon, sarcomes, lymphomes. L’une des caractéristiques de la Pgp est sa grande variété de substrats. Elle est capable de transporter des drogues ayant des structures très diverses tant du point de vue structure chimique et masse moléculaire, et mécanisme d’action. Parmi substrats transportés par la P-gp : Vinca-alcaloïdes (Vinblastine, Vincristine) ; Anthracyclines (Doxorubicine, Daunorubicine, Epirubicine) ; Epipodophyllotoxines (Etoposide, Teniposide) ; Paclitaxel ; Actinomycine D ; Topotécan ; Mitomycine C, Mitoxantrone ; Colchicine ; Bromure d’éthidium ; Puromycine. 2.2. MRP (Multidrug resistance associated protein) ou ABCC : Un second type de protéine capable de transporter des drogues a été découvert, les MRP qui appartiennent à la superfamille des transporteurs ABC (Cole S.P.C. et al., 1992). Il existe 13 membres de la famille MRP ou ABCC, dont 4 codes pour des protéines inactives, ont une faible homologie avec la P-gp. Les MRP se situe au niveau du réticulum endoplasmique et de l’appareil de Golgi avec une faible localisation au niveau de la membrane plasmique et sont capables d’effluer les cytostatiques de la cellule en présence de glutathion (Flens M.J. et al., 1994). La MRP1, de masse moléculaire 190 kDa, appartient à la superfamille des transporteurs membranaires ABC (ABCC1), ayant une structure similaire à celle de la P-gp (Zaman G.J. et al., 1994). Le spectre de chimiorésistance dû aux protéines P-gp et MRP1 est remarquablement similaire (Cole S.P.C. et al., 1992). La MRP1 est capable d’induire une chimiorésistance aux anthracyclines (doxorubicine et daunorubicine), aux alcaloïdes (vincristine et vinblastine) (Paul S. et al., 1996) et aux épipodophyllotoxines (étoposide et téniposide) (Kuwano M. et al., 1999) et au méthotrexate (Borst P. et al., 2000). La MRP3 est aussi un transporteur membranaire 61 Données bibliographiques impliqué dans la résistance notamment à l’étoposide, la vincristine et le méthotrexate (Kool M. et al., 1999). BCRP (Breast Cancer resistance Protein) ou ABCG2 Le gène BCRP (ABCG2) qui code pour une protéine de 72,1KDa, est distribuée d’une façon discontinue et prédominante au niveau de la membrane plasmique, ce qui renforce son action comme pompe membranaire responsable de l’efflux des agents anticancéreux (Rocch E. et al., 2000). Isolée comme une protéine ABC spécifique du placenta (ABC « P »), elle a aussi été retrouvée dans une lignée de tumeur mammaire (MCF7) multirésistante n’exprimant pas de P-gp et MRP1, et dans des lignées de cancer du côlon résistante à la mitoxantrone (Abbott B.L. and 2003). La BCRP peut transporter plusieurs substrats. Elle efflue préférentiellement la mitoxantrone, mais aussi les anthracyclines, le bisanthrène et le topotécan. Elle est exprimée dans les cancers du sein, du colon et de l’estomac (Ross D.D. et al., 1999). 62 Données bibliographiques VI. Objectifs de la thèse Actuellement, les différentes formes de cancer représentent un fléau majeur. La lutte contre les différentes formes de cancer porte sur la recherche d’agents anticancéreux plus efficaces et plus spécifiques potentiels, en provenance de toutes les sources aussi bien naturelles que synthétiques; et sur une meilleure conception du traitement. Ce qui fait l’objet d’un gigantesque effort de recherche à l’échelle mondiale. Le travail présenté dans cette thèse s’inscrit dans le cadre de la valorisation des plantes médicinales Marocaines et la recherche de nouvelles molécules anticancéreuses. L’objectif de ce travail a été la recherche et identification de molécules issues de plantes utilisées en médecine traditionnelle, capable d’inhiber la croissance des cellules du cancer du col de l’utérus. Aussi, l’étude du mécanisme d’action de ces molécules par évaluation de l’effet inhibiteur de l’activité télomérase et induction de l’apoptose. Nous avons donc étudié l'activité cytotoxique in vitro, des extraits méthanoliques de sept plantes, connues pour leur utilisation en médecine traditionnelle à savoir : Inula viscosa L. ; Retama monosperma L., Ormenis mixta L., Ormenis eriolepis Coss., Rhamnus lycioides L., Berberis hispanica Boiss. et Urginea maritima L. Le mécanisme d’action des extraits des deux plantes (Retama monosperma L. et Inula viscosa L.), ayant montré des activités cytotoxiques importantes, a été exploré. Ainsi, nous avons étudié leurs effets sur l’activité télomèrase grâce au test TRAP (Telomere Repeat Amplification Protocol). L’apoptose induite par ces extraits a été évaluée grâce au marquage avec le Hoechst 33342 et la microscopie de fluorescence ; au suivi d’événements mitochondriaux tels que la modification du potentiel membranaire mitochondrial (ΔΨ) et la production d’espèces actives de l’oxygène (ROS). Parralémement, nous nous somme intéressés à l’étude de statut MDR des extraits les plus actifs, en évaluant leurs effets cytotoxiques vis-à-vis de lignées cellulaires résistantes à la chimiothérapie anticancéreuse. La dernière partie à été axée sur fractionnement bio-guidé de l’extrait héxanique d’Inula viscosa, ainsi que l’évaluation de l’effet cytotoxique des différentes fractions, suivie de l’étude du mécanisme d’action du produit purifié le plus actif. 63 Matériel & méthodes Matériel & Méthodes 1. Préparation des extraits de plantes : 1.1. Extraction par macération : Les plantes sélectionnées pour cette étude ont été collectées dans leur habitat naturel à différents endroits pendant la période de Mars-Avril (voir Tableau 2). La détermination botanique des espèces a été réalisée par le Pr. M. FENNANE de l’Institut Scientifique de Rabat. Les parties récoltées ont ensuite été séchées à l’abri de la lumière du soleil. Les poudres des différentes plantes ont été soumise à l’extraction par macération dans du méthanol. Les extraits récupérés sont évaporés à sec sous pression réduite, obtenant ainsi des résidus sirupeux. 1.2. Extraction par soxhlet : - Préparation des extraits d’Inula viscosa L. La poudre sèche d’Inula viscosa L. (180 g) a été extraite au soxhlet en utilisant des solvants de polarité croissante, successivement au n-hexane (1,3 L) et au méthanol (1,3 L). Les extraits obtenus sont évaporés à sec sous pression réduite à l’aide d’un rotavapeur. L’extrait méthanolique (IV-ME, 23.2g) a été soumis ensuite à des partitions liquide-liquide successives en présence de dichloromethane et d’acétate d’éthyle (Figure 22). Après séchage sous pression réduite, l’extrait hexanique (IV-HE, 22g), dichloromethane (IV-DF, 10,7g) et l’extrait acétate d’éthyle (IV-AF, 8,3g) sont obtenus et conservés à – 20°C jusqu’à leurs utilisation. - Préparation des extraits de Retama monosperma L . La poudre sèche de Retama monosperma L. (200 g) a été extraite au soxhlet, en utilisant des solvants à différentes de polarité, successivement au n-hexane (1,3 L) et au méthanol (1,3 L). Les extraits obtenus sont évaporés à sec sous pression réduite à l’aide d’un rotavapeur. L’extrait méthanolique Rm-ME (14,3g) a été soumis ensuite à des partitions liquide-liquide successives en présence de dichloromethane et d’acétate d’éthyle (Figure 22). Après séchage sous pression réduite, les extraits hexanique (Rm-HE, 5g), dichloromethane (Rm-DF, 6,6g ) et l’extrait acétate d’éthyle (Rm-AF, 2,6g ) sont obtenus et conservés à – 20°C jusqu’à leurs utilisation. 64 Matériel & Méthodes Poudre de plantes Inula viscosa L. / Retama monosperma. L. Hexane (1,3L) Extraction au Soxhlet Extrait Hexanique Résidu de plante Méthanol (1,3L) Extraction au Soxhlet Extrait methanolique Résidu Départition H2O Dichloromethane x3 (CH2Cl2) Extrait Dichlorométhane Phase polaire Ethyl acetate x 3 (EtOAc) Extrait Acétate Ethyle Phase polaire Figure 22: Protocole d’extraction par soxhlet des plantes: Inula viscosa L. (Ait.) et Retama monosperma L. Boiss. 65 Matériel & Méthodes Tableau 2: Données ethnobotaniques et pharmacologiques des plantes récoltées. Noms des plantes (famille) Inula viscosa Ait. = Dittrichia viscosa L. (Astéracées) Retama monosperma L. = Genista monosperma (Fabacées) Berberis hispanica Bois. et Reut. Nom vernaculaire Lieu de récolte MagramaneTerhala Ain atik Région de Temara R’tm Sidi – boughaba Mahdia - Argis – Azargnat Partie récoltée Usage traditionnel Activités pharmacologiques rapportées Partie aérienne Utilisée en cataplasme pour traiter les abcès, la gale, dermatoses, impétigo, furoncles, des ulcères et comme cicatrisant des plaies cutanées (Hmamouchi M., 2001). Traitement des infections respiratoires, bronchiques, tuberculose, anémie, de la pression artérielle et diabète (Bellakhdar J., 1997). activité anti-inflammatoire (Hernandez V. et al., 2007; Manez S. et al., 2007). activité antimicrobienne (Maoz M. and Neeman I., 1998). activité antifungique (Cafarchia C. et al., 2002). activité antitumorale (Rozenblat S. et al., 2008). Feuilles activité antimicrobienne (Ai-Rong L. et al., 2007; Meenakshi S. and Srivastava S., 2007). activité anti-inflammatoire (Fukuda K. et al., 1999). activité antitumorale (Fukuda K. et al., 1999; Meenakshi S. and Srivastava S., 2007). Ecorces de racines Hellala Ouarzazat Partie aérienne Utilisée en décoction comme stomachique, emménagogue et vermifuge. Employés comme tonique gastro-intestinal, sudorifique et antidiabétique. Hellala Sidi – boughaba Mahdia - Partie aérienne Assèche les boutons et comme cicatrisant des blessures (Haddad P.S. et al., 2003). activité antimicrobienne (Satrani B. et al., 2007). Sidi – boughaba Mahdia - Feuilles Utilisée comme laxatif, et contre les affections hépatiques (Hmamouchi M., 2001). activité hypotensive (Terencio M.C. et al., 1990). El- harsa Ansal – Baslet el dib Sidi – boughaba Mahdia - utilisée par voie orale ou en fumigation comme abortif (Hmamouchi M., 2001) utilisée contre la toux et la bronchite, en traitements de la jaunisse et comme diurétique (Bellakhdar J., 1997). activité cytotoxique et antimalaria (Sathiyamoorthy P. et al., 1999). Ormenis eriolepis Maire. (Astéracées) Ormenis mixta L. (Astéracées) Rhamnus lycioides ssp. Oleoides (Rhamnacées) (Lemnacées) Traitements des affections oculaires, des atonies gastrointestinales et des désordres hépatiques (Bellakhdar J., 1997) Les plantes du genre berberis sont utilisées pour leur activité antitumorale par certains herboristes. ND Tamahdit- prés de la région d’Azrou (Berbéridacées) Urginea maritima L. Employée en friction dans le prurit , la gale humaine et animale, et comme purgatif et vermifuge (Bellakhdar J., 1997). utilisée comme abortif (Benrahmoune I.Z., 2003). Bulbes activité antibactrial (El Hanbali F. et al., 2004). activité antileishmania (El Hanbali F. et al., 2005). activité antifungique (Amani H. et al., 2008.). 66 Matériel & Méthodes 2. Effecteurs pharmacologiques : - Vinblastine : La vinblastine est un agent antimitotique de la classe des vinca-alcaloïdes, extraite de la pervenche de Madagascar (Catharanthus roseus). C'est un poison du fuseau mitotique qui inhibe la polymérisation de la tubuline en microtubules, ce qui bloque la division cellulaire et provoque donc la mort de la cellule (Gigant et al., 2005). - Doxorubicine : La doxorubicine ou adriamycine est un antibiotique de la famille des anthracyclines. Elle est obtenue par fermentation chez différents micro-organismes appartenant au genre Streptomyces (Arcamone F. et al., 1997). Elle exerce l’essentiel de son action en s’intercalant entre deux bases (G-C) d’ADN, ce qui provoque une distorsion de l’hélice (Koehn H. et al., 2007), et en interagissant avec la topoisomérase II entraînant ainsi une inhibition de la synthèse d’ADN (Anderson D. et al., 1997). - Etoposide ou VP-16: L’étoposide est un dérivé hémisynthétique de la podophyllotoxine, molécule naturelle extraite de la racine de mangadore (podophyllum peltatum). Possédant de forte propriétés anticancéreuses, l’étoposide se lie à la topoisomerase II inhibant ainsi sa fonction dans la ligature des molécules d’ADN clivé, inhibe le réplication de l’ADN et la transcription, provoque une mort cellulaire par apoptose, et agit principalement dans les phases G2 et S du cycle cellulaire (Baldwin E.L. et al., 2005). - Mitoxantrone : La mitoxantrone (Sigma) est un inhibiteur de la topoisomerase II (Crespi M.D. et al., 1986) qui appartient à la famille des anthracenediones. La solution mère est préparée à une concentration de 5 10-2 M et stockée à –20°C. La préparation des différentes concentrations utilisées sur les cultures cellulaires est obtenue par des dilutions extemporanées de cette solution mère dans du milieu de culture. 67 Matériel & Méthodes - 12459 : Le 12459 (dérivé du 2,4,6-triamino-1,3,5 triazine) a été synthétisé par Aventis- Pharma S.A.. Le 12459 est un inhibiteur efficace de l’activité télomérase in vitro. Ce dérivé induit à faible concentration et à long terme la sénescence associée à une dégradation du télomère, et une apoptose à forte concentration et à court terme (Riou et al., 2002). 3. Culture cellulaire : 3.1. Lignées cellulaires et conditions de culture: - Cellules HeLa : HeLa (ATCC N°CCL-2.2), sont des cellules de type épithélial porteuses du virus HPV de sous type 18, avec une expression faible de p53 et niveau d’expression normal de pRB. Cette lignée cellulaire a été fournie par le Dr. P. Coursaget, INSERM U618, University François Rabelais, Tours, France. - Cellules SiHa : SiHa (ATCC N° HTB-35), cellules épithéliales adhérentes, porteuses du virus HPV 16 (1 à 2 copies par cellule) et sont p53 et pRB positive. Cette lignée cellulaire a été fournie par le Dr. P. Coursaget, INSERM U618, University François Rabelais, Tours, France. - Cellules MCF-7 : La lignée MCF-7 a été établie à partir d’un adénocarcinome mammaire métastatique. Les lignées résistantes MCF-7/DOX et MCF-7/VP résistantes à la doxorubicine (DOX) et à l’étoposide (VP16) respectivement, ont été établies à partir de la lignée parentale MCF7, par exposition continue des cellules à des concentrations croissantes de Doxorubicine et de Etoposide (VP16), respectivement (Fairchild C. R. et al., 1987; Schneider et al., 1994). Les deux lignées résistantes ont été fournies par le Professeur J. Robert (Université de Bordeaux). - Cellules 2008 : La lignée cellulaire 2008 provient d’un carcinome ovarien humain. La lignée 2008/MRP1 et 2008/ MRP3 sont des cellules résistantes établie par transfection par des séquences codantes pour la MRP1(Naredi P. et al., 1994) et MRP3 (Scheffer G. L. et al., 2000), respectivement. La 68 Matériel & Méthodes lignée cellulaire 2008/MRP1 a été fournie par le Prof. P. Borst (Netherlands Cancer Institute, Amsterdam, The Netherlands). - Lignées HEK293 : La lignée HEK293 provient de cellules embryonnaires de rein humain. La lignée HEK293 surexprimant la BCRP a été établies par une transfection avec un vecteur pcDNA3 contenant l’ADNc de la BCRP (Robey R.W. et al., 2003). Ces lignées ont été fournies par le Dr. Robey RW (National Institutes of Health, Bethesda). - Cellules LR73 : La lignée cellulaire LR73 provient d’un cancer ovarien d’hamster chinois. La résistance de la lignée LR73/Pgp a été induite par transfection des cellules parentales sensibles par l’ADN complémentaire (ADNc) du gène mdr1 (Gros P. et al., 1989; Schurr E. et al., 1989). Ces lignées ont été fournies par le Dr. Gros P. (Faculty of Medicine, McGill University, Montreal, Canada). - Cellules MRC5: MRC5 (ATCC CCL-171) est une lignée cellulaire adhérente fibroblastique normale de poumon. La lignée cellulaire MRC5/V1 de phénotype ALT dérive de la lignée de fibroblastes pulmonaires normaux MRC5 qui ont été immortalisés par l’antigène T de SV40 (Taylor L.M. et al., 2004; Temime-Smaali N. et al., 2008). Ces deux lignées ont été fournies par Pr. JeanFrançois Riou et Pr. Chantal Trentesaux (MNHN, INSERM U565, CNRS UMR 7196, 75005 Paris, France). 3.2. Entretien des cellules et conditions de culture Les cellules sont cultivées dans un milieu de culture approprié à chaque lignée. Toutes les manipulations sont effectuées stérilement sous une hotte à flux laminaire vertical. Les lignées cellulaires SiHa, HeLa, 2008, 2008/MRP1, 2008/MRP3, sont cultivées dans du milieu MEM (GIBCO). Les autres lignées cellulaires à savoir MCF7, MCF7/DOX, MCF7/VP sont cultivées en présence de RPMI et les cellules HEK293 et HEK293/BCRP sont cultivées en présence de DMEM (GIBCO). Chaque milieu est complémenté par 10% de sérum de veau foetal (SVF) (GIBCO), préalablement décomplémenté (30 min à 56°C) et un mélange d’antibiotiques Pénicilline/Streptomycine /Neomycine (GIBCO). Les lignées cellulaires sont maintenues à 37°C dans une atmosphère saturée en humidité et contenant 5% de CO2. 69 Matériel & Méthodes Les cellules sont cultivées en monocouches, au bout de trois jours les cellules sont observées au microscope inversé à contraste de phase. Lorsque les cellules atteignent un état de croissance subconfluent, le milieu de culture est aspiré puis les cellules sont lavées avec deux fois avec du PBS. Les cellules sont ensuite détachées à l’aide de 500 μL de trypsine /EDTA (Invitrogen) pendant 5 minutes à 37°C et reprises dans 10mL de milieu de culture neuf. Les cellules sont ensuite énumérées à l’aide d’un hématimètre de Malassez ou cellules de Kova (Kova® Glasstic® slide, Hycor Biomedical Inc.). Leur viabilité est évaluée par la méthode d’exclusion au bleu trypan. 3.3. Viabilité cellulaire : Afin d’estimer la viabilité cellulaire, nous avons effectué un test d’exclusion au bleu trypan. Ce test est basé sur la capacité des cellules vivantes à exclure les colorants de haut poids moléculaire. Le bleu trypan (0,4% en PBS) (Sigma-Aldrich) est ajouté à la suspension cellulaire. La numération est effectuée sur des lames de comptage : lame de Mallassez ou bien lame de Kova. Le bleu Trypan est activement exclu des cellules vivantes alors qu’il pénètre dans le cytoplasme des cellules mortes. En microscopie optique, les cellules mortes sont colorées en bleu alors que les cellules vivantes restent incolores (Bhuyan B. K. et al., 1976). 3.4. Conservation des cellules : Les cellules en phase exponentielle de croissance sont détachées par de la trypsine –EDTA, lavées au PBS et centrifugées à 1500 rpm pendant 15 min à 4°C. Le culot cellulaire obtenu est remis en suspension dans du milieu froid contenant : MEM additionné de 20% de SVF et 10% de DMSO stérile, à raison de 1.106 cellules/mL. Les cellules sont réparties dans des cryotubes de 1mL. Ces derniers sont mis dans la boite de congélation progressive afin de permettre un refroidissement progressif, et mis dans le -80°C. Après 24 h, ces tubes sont stockés soit directement à -80°C, soit dans l’azote liquide. 4. Evaluation de la cytotoxicité in vitro des extraits : Les extraits obtenus sont solubilisés dans le diméthyl sulfonide (DMSO) avant d'être incorporés dans le milieu complet. La concentration finale du DMSO dans les différentes solutions est inférieure à 0.01%. Une série de dilutions des extraits est effectuée avec le milieu de culture, afin d'évaluer les différents extraits à des concentrations croissantes. Pour l’évaluation des extraits bruts obtenus par macération dans du méthanol. Les extraits sont testés à 70 Matériel & Méthodes des concentrations variant de 500 à 12,5µg/ml, et pour les extraits obtenus à l’aide du Soxhlet, les concentrations testées varient de 80 à 5 µg/ml. Test MTT : Les méthodes les plus largement utilisées et les plus adaptées pour la mesure de la prolifération et de la viabilité cellulaire, dans le cadre d'un criblage anti-tumoral de nouvelles drogues, sont celles qui utilisent les sels de tétrazolium. Pour cette étude nous avons utilisé la technique du MTT (3-(4,5-diméthylthiazol-2-yl)-2,5-diphényl tétrazolium bromide), méthode colorimétrique appliquée pour la quantification de la prolifération cellulaire (Carmichael J. et al., 1987; Mosmann T., 1983). Ce test repose sur la biotransformation du MTT en cristaux de formazan par les déshydrogénases mitochondriales des cellules vivantes. L’absorbance de la solution sera alors quantifiée au spectrophotomètre à 550 nm. Les valeurs de densité optique (DO) sont directement corrélées aux concentrations de MTT intracellulaire métabolisé et sont donc proportionnelles au nombre de cellules vivantes. - Protocole : Les cellules sont ensemencées dans des plaques de 96 puits selon la densité appropriée à chaque lignée et cultivées pendant 24 h à 37°C. Après incubation, les extraits à tester sont déposés à différentes concentrations en duplicate dans les puits. Les plaques sont ensuite mises pour incubation pendant 48 ou 72h à 37°C. 4 heures avant la fin de l’incubation, 10 µl d’une solution de MTT (5 mg/ml) sont ajoutés dans les puits. Les plaques sont mises à incuber pendant 4 heures à 37°C, 5% de CO2. La formation des cristaux bleus de formazan est visualisée au microscope optique. Le milieu de culture est éliminé et un même volume de DMSO (Sigma) est ajouté dans chaque puits. La plaque est alors soumise à une agitation douce permettant la dissolution des cristaux de formazan. L'absorbance est déterminée à 570nm dans un lecteur de microplaques et les résultats sont exprimés en pourcentage de viabilité des cellules traitées par rapport à celles non traitées. Les cellules non traitées sont considérées comme témoin avec un pourcentage de viabilité de 100%. L'indice de cytotoxicité est calculé à l'aide de la formule suivante: %IC = (1- (T/C)) x 100. T et C : moyenne des densités optiques des fractions testées et des contrôle. 71 Matériel & Méthodes 5. Statut Multidrug-Resistance : Pour l’étude du statut Multidrug-Resistance des extraits les plus actifs, nous avons utilisé les lignées cellulaires sensibles et résistantes à un anticancéreux tel que la doxorubicine et l’étopiside. La Lignée cellulaire de carcinome mammaire humain MCF7 ainsi que leurs homologues résistantes à la chimiothérapie: MCF7/DOX exprimant la protéine Pgp (P-glycoprotéine) et résistantes à la doxoribicine et MCF7/VP16 exprimant la protéine MRP1 (MultidrugResistance associated Protein) et résistantes à l’étoposide. La lignée cellulaire 2008 provenant d’un carcinome ovarien humain et leurs homologues résistantes 2008/MRP1 et 2008/MRP3, exprimant les protéines MRP1 et MRP3 respectivement. La lignée HEK293 provenant de cellules embryonnaires de rein humain, ainsi que son homologue HEK293/BCRP, transfectée par le gène exprimant la BCRP. La Lignée LR73 provenant d’un cancer ovarien d’hamster chinois et son homologue résistante à la Doxorubicine par transfection (LR73/Pgp). La résistance des cellules vis-à-vis d’un agent cytotoxique est évaluée par un index de résistance (IR), c’est le rapport de IC50 de la lignée résistante / IC50 lignées sensible. L’IC50 est la concentration de l’agent pharmacologique induisant une inhibition de croissance de 50%. - Protocole : Les cellules des différentes lignées, en phase exponentielle de croissance sont ensemencées dans des microplaques de 96 puits à une densité de 5000 cellules par puit dans un volume de 100 μL. Après 24 heures d’adhérence, les cellules sont exposées à différentes concentrations des produits à tester dilués dans le milieu de culture. Les plaques sont ensuite remises en culture à 37°C pendant 72h. Un test MTT est ensuite réalisé afin de déterminer la cytotoxicité des agents pharmacologiques et des extraits de plantes. Des courbes d’inhibition de croissance sont tracées (% de viabilité cellulaire en fonction des concentrations des produits). Ainsi la concentration qui induit 50% d’inhibition de croissance (IC50) peut être déterminée par extrapolation. 72 Matériel & Méthodes 6. Etude du mécanisme d’action des extraits et des molécules purifiées 6.1. Détermination de l’activité télomérase par test TRAP: - Principe: Le test TRAP est utilisé dans le but de déterminer in vitro l’activité de la télomérase dans des tissus ou dans des extraits cellulaires (Cathers B.E. et al., 1999). Il comporte deux réactions successives, une extension d’un oligonucléotide TS par la télomérase, puis une amplification PCR des séquences télomériques produites par PCR à l’aide des amorces CX externe et TS, servant respectivement d’amorce antisens et d’amorce sens. L’ajout d’extrait protéique contenant la télomérase va permettre à cette enzyme d’allonger l’oligonucléotide TS, en ajoutant à chaque cycle de PCR une séquence TTAGGG. Après migration en gel d’acrylamide, on obtient une échelle d’ADN, chaque bande étant caractérisée par l’ajout d’une séquence répétée de TTAGGG. Le milieu réactionnel contient également un autre couple d’oligonucléotides TS et NT capable d’amplifier une 3ème amorce TSNT. L’amplification du TSNT correspond au contrôle interne de PCR (ITAS) (Krupp G. et al., 1997), qui lorsqu’il est inhibé, correspond à une inhibition de la Taq polymérase et non pas de la télomérase (Figure 23). Figure 23 : Schéma des produits de PCR issus d’une analyse TRAP. La télomérase ajoute des répétitions d’hexamères télomériques sur l’amorce TS. Les produits issus de l’activité de la télomérase sont amplifiés par PCR à l’aide d’une seconde amorce (CXext). Cependant, au niveau de la réaction de PCR, peuvent être obtenus des fragments d’élongation non désirés ainsi que la dimérisation des amorces TS+CXext. 73 Matériel & Méthodes Préparation des extraits cellulaires Les cellules HeLa et SiHa (1 x 106 cellules) sont traitées par les extraits, ayant présentées un effet cytotoxique important à savoir l’extrait dichloromethane de Retama monosperma L. et les extraits hexane et dichloromethane de Inula viscosa L., pendant 48h de traitement. Les cellules sont scrapées et lavées avec du PBS, puis centrifugées pendant 10 minutes à 1500 rpm. Le culot cellulaire est remis en suspension dans 200µl du tampon de lyse CHAPS (CHAPS 0,5 %, MgCl2 1 mM, EDTA 1 mM, Benzamidine 0,1 mM, β-mercaptoéthanol 5 mM, glycérol 10 %, Tris-HCl pH 7.5 10 mM) pendant 30 minutes dans la glace. Le lysat cellulaire est ensuite soumis à une centrifugation pendant 20 minutes à 4°C et à 14000 g. Le surnageant constitue l’extrait cellulaire. La concentration protéique est déterminée sur un aliquot par la méthode de Bradford. Les extraits sont conservés à -20°C. Dosage des extraits protéiques La concentration protéique des échantillons est déterminée par dosage colorimétrique selon la méthode de Bradford qui est basée sur le changement de longueur d’onde d’absorbance, se manifestant par le changement de la couleur d’un colorant, le bleu de Coomassie, après liaison avec l’arginine et les résidus hydrophobes des acides aminés présent dans la ou les protéines. Le changement d’absorbance est proportionnel à la quantité de colorant lié, indiquant donc la concentration en protéines de l’échantillon. La concentration de protéines des échantillons est calculée par rapport à une droite d'étalonnage réalisée à partir d'une solution de sérum albumine bovine (SAB) dont la concentration est connue. Brièvement, 800 μl de solution protéique diluée environ 1000 fois sont ajoutés à 200 μl de réactif de Bradford (Biorad Protein Assay, BIO-RAD). L’absorbance de la solution est mesurée à 595 nm. On détermine alors la quantité de protéines contenue dans 1 ml de lysat en se référant à la courbe de calibration réalisée à partir d’une solution étalon (1 à 10 μg / mL) de Sérum Albumine Bovine (Sigma). Test TRAP Les réactions sont réalisées dans un milieu réactionnel de 50 μL composé de: Tris- HCl pH 8.0 20 mM, dNTP 50 μM, MgCl2 15 mM, KCl 63 mM, EGTA 1 mM, Tween 20 0,05 %, BSA 20 μg/mL, primers TS et CX ext 150ng, primer NT 50 ng, TSNT 10-18M, Taq polymérase 2,5 unités et des quantités variables en protéines totales. L’incubation est réalisée dans un appareil 74 Matériel & Méthodes Eppendorf Mastercycler selon les cycles suivants : 15 minutes à 30°C, 1 minute à 90°C, puis 30 cycles de 30 secondes à 92°C, 30 secondes à 50°C et 30 secondes à 72°C, suivis d’un cycle terminal de 1 minute 30 secondes à 72°C et d’une incubation finale à 4°C. Les produits de la PCR sont soumis à une électrophorèse verticale sur d’acrylamide/bisacrylamide (19 :1) à 12 % . Un tampon de charge (sucrose 20 %, TBE 6X, bleu de bromophénol 0,2 %, xylène cyanole) est ajouté aux échantillons. Des aliquots de 15 μL sont déposé et soumis à migration à 200 V pendant 45 minutes. Ensuite le gel est coloré dans une solution de TBE 1X (50 mL) additionné de 5μL de SYBR Green I (Invitrogene). Le gel est ensuite scané par le Typhoon (Amersham Biosciences, Orsay, Ulis). Les séquences nucléotidiques des amorces utilisées dans le test TRAP : Amorces TS CX ext NT TSNT Séquences 5’-AATCCGTCGAGCAGAGTT-3’ 5’-GTGCCCTTACCCTTACCCTTACCCTTA-3’ 5’-ATCGCTTCTCGGCCTTTT-3’ 5’-AATCCGTCGAGCAGAGTTAAAAGGCCGAGAAGCGAT-3’ 6.2. Expérience d’hybridation du simple brin télomérique - Principe : Ce test d’hybridation en solution non dénaturante est utilisé dans le but de mesurer la taille du simple brin (Gomez D. et al., 2003). Cette technique est basée sur l’hybridation d’une sonde brin C (5’-CCC-TAA-CCC-TAA-CCC-TAA-CCC-TAA-3’) radiomarquée sur la partie simple brin télomérique. La taille du télomère peut être évaluée après migration dans un gel d’agarose 0,8% en présence d’un marqueur de poids moléculaire. Plus le simple brin est long, plus le nombre de brin C peut s’hybrider et plus fort serra le marquage. Si le simple brin est raccourci suite à l’inhibition de la télomérase par les extraits de plantes, la quantité de sonde fixée sera diminuée. - Protocole : Préparation de la sonde brin C radiomarquée : La sonde radiomarquée est préparée en incubant, pendant 1 heure à 37°C, 20 pmol d’oligonucléotides brin C ; 80μCi de γ[32P] ATP ; et 1μl de T4 PNK (polynucleotide kinase). La 75 Matériel & Méthodes réaction est réalisée dans un volume final de 30μl de T4 PNK 1X (70 mM Tris-HCl ; 10 mM MgCl2 ; 5 mM dithiothreitol ; pH 7.6 à 25°C). Les amorces radiomarquées sont ensuite purifiées sur colonnes Quiagen (nucleotide removal kit). Préparation des ADN 5.106 cellules SiHa et HeLa sont trypsinées, lavées deux fois au PBS et sédimentées par centrifugation à 1000xg pendant 5 min. Les ADN sont extraits à partir de colonnes Qiagen (DNA extraction kit), puis quantifiés par spectrophotométrie. Les concentrations sont ensuite évaluées par migration de 5μl de suspension d’ADN dans un gel d’agarose 0,8%. Le gel est scanné au Typhoon et les ADN sont quantifiés, ce qui permet un réajustement des volumes d’échantillons pour travailler à concentrations constantes. Hybridation : L’hybridation est réalisée dans un volume final de 30μl de tampon 2 NEB 1X (50 mM NaCl ; 10 mM Tris-HCl ; 10 mM MgCl2 ; 1 mM dithiothreitol ; pH 7.9 à 25°C) ou de tampon d’hybridation (50mM NaCl, 10mM tris HCl pH 8 ; 1mM EDTA). 3μg d’ADN précédemment extrait sont incubés à 50°C pendant 12 heures en présence de 0,5 pmol de sonde brin C. radiomarquée. Les échantillons sont séparés par migration sur un gel d’agarose 0,8% dans du TBE 1X contenant 0,01% de bromure d’éthidium, pendant 1h30 à 80V. Le gel est séché sur du papier filtre Whatman pendant 30 min à 42°C, puis le signal de fluorescence du bromure d’éthidium est révélé et quantifié par le phosphoimager (Typhoon 9210, Amersham) afin de déterminer la quantité d’ADN génomique. Le gel est ensuite mis en contact avec un écran radiosensible dans une cassette pendant au moins 24 heures et la radioactivité est quantifiée. Le pourcentage d’hybridation est calculé en faisant le rapport : quantité de sonde P32 hybridée / quantité totale ADN génomique. Le résultat est exprimé en % de signal radioactif par rapport à la quantité totale d’ADN analysée. 7. Etude de l’apoptose : L'inhibition de la prolifération cellulaire peut s'expliquer par la mise en œuvre de deux phénomènes qui sont, soit un ralentissement ou un arrêt du cycle cellulaire, soit le déclenchement du processus de mort cellulaire programmée. Pour ce faire, une panoplie de techniques a été réalisée afin de déterminer le mécanisme d’action des extraits de plantes sélectionnés. 76 Matériel & Méthodes 7.1. Mise en évidence de l’apoptose par coloration au Hoechst. La mise en évidence des altérations morphologiques liées à l’apoptose se fait par marquage de l’ADN nucléaire à l’aide d’une sonde fluorescente intercalante, le réactif de Hoechst 33342. Le Hoechst est un dérivé de benzimidazole (Harapanhalli R.S. et al., 1994). Il est utilisé comme marqueur fluorescent vital, capable de franchir la membrane cytoplasmique pour se fixer de façon stœchiométrique sur les bases A-T de l’ADN. Son maximum d’absorption se situe à 340 nm et il émet une fluorescence bleue vers 470 nm. Les cellules sont considérées comme apoptotiques si elles fluorescent uniquement dans le bleu et si elles présentent les caractéristiques morphologiques définies par Kerr (Kerr J.F. et al., 1994) chronologiquement un contour irrégulier, une condensation nucléaire, une condensation du cytoplasme, et éventuellement la présence de corps apoptotiques. - Protocole : Les cellules HeLa et SiHa sont mises en culture sur des lames de verres à 2-4 chambres appelées Lab-Tek (Nalge Nunc International Corp., Naperville) à une densité de 20000-30000 cellules/ml. Les traitements des cellules se font à l’identique du test de viabilité cellulaire, et sont réalisé après une période minimale d’adhésion des cellules de 24h. Après traitements des cellules par les différents extraits de plantes. Le milieu est ensuite retiré et les cellules sont lavées 3 fois avec du PBS, avant d’être fixées 5 min par addition de 500 μl du mélange fixateur (Paraformaldehyde 4% + 0,1% Triton X 100). Les lames sont ensuite rincées par 3 lavages successifs de PBS. Pour la coloration, le Hoescht 33342 (Sigma) est ajouté à la concentration finale de (10 μg/mL de PBS) pendant 30 minutes. L'excès de colorant est éliminé par 3 lavages au PBS avant de monter les lames avec une goutte de cytifluor (antifading) et de souder le pourtour de la lamelle avec un verni. Les lames sont ensuite observées au microscope à fluorescence (excitation : 351-364 nm, émission : 390-480 nm). Les sondes fluorescentes sont très photosensibles, il convient donc d’éviter toute exposition prolongée à la lumière ambiante durant les procédures de marquage. Pour l'expression des résultats on définit des champs aléatoires et on dénombre environ 200 cellules par champ. Les résultats sont exprimés en % de cellules apoptotiques par rapport à la population totale dénombrée. Les cellules marquées sont observées à l’aide d’un microscope à fluorescence après excitation dans l'UV (330-385nm). Les cellules sont observées à l’aide d’un videomicroscope Axiovert 200 M (Carl Zeiss, Oberkochen, 77 Matériel & Méthodes Germany). La capture des images est obtenue grâce à une caméra Coolsnap HQ pilotée par le logiciel Metamorph software (Roper Scientific, Duluth, GA, USA). 7.2. Double marquage à l’Annexine V/Iodure de Propidium: Dans une cellule non-apoptotique les phosphatidylsérines membranaires ne sont situées que sur la face interne de la membrane. En phase précoce de l’apoptose, on observe la translocation de la phosphatidyl-sérine à l’extérieur de la membrane plasmique. Or les annexines sont une famille de molécules impliquée dans la signalisation cellulaire et ayant la capacité de se fixer spécifiquement à ces phosphatidylsérines. La fixation de l'annexine V couplée à un fluorophore va donc mettre en évidence les cellules apoptotique après analyse par cytométrie en flux. L'iodure de propidium (IP) est un agent d’intercalation comme marqueur des acides nucléiques. En cytométrie en flux, l'IP permet de distinguer facilement les cellules vivantes des cellules mortes. Pour cela, un double marquage est réalisé afin de distinguer dans les populations de cellules mortes, les sous-populations de cellules nécrotiques (marquées avec l'annexine et marquées avec l'IP) et de cellules apoptiques (marquées seulement à l'annexine V) (Moore A. et al., 1998). - Protocole : La détection des cellules apoptotiques est réalisée à l’aide ApoTarget Annexin-V-FITC Apoptosis Kit (Invitrogen, Cergy Pontoise, France). Les cellules sont ensemencées pendant 24 h dans des plaques 6 puits à une densité de 2x105 cellules/puits, puis traitées par 20µg/ml d’extraits pendant 48h. A la fin du temps d’incubation, les cellules sont récupérées et lavées deux avec du PBS. Après une centrifugation de 5 min à 1500 rpm, les cellules sont resuspendue dans 100µl de tampon Annexin binding. 5µL d’Annexin-V-FITC et 10µL d’Iodure de propidium sont ensuite ajoutés. La suspension cellulaire est ensuite incubée à température ambiante à l’obscurité pendant 15 minutes et analysée aussitôt à l’aide du cytomètre de flux FACScalibur (BD Biosciences). 7.3. Production d’espèces actives de l’oxygène (ROS) par spectrofluorométrie. La production intracellulaire des espèces réactives de l’oxygène (ROS) ou "reactive oxygen species" après traitement des cellules par les extraits de plantes est mesurée à l’aide d’une sonde fluorescente, la 6-carboxy-2’,7’- dichlorodihydro-fluorescéine diacétate, diacetoxyméthylester (C-2938, Molecular Probes). Cette sonde n’émet pas de fluorescence en solution. L’estérification des fonctions carboxylique par des groupements acétoxyméthyl rend la 78 Matériel & Méthodes molécule neutre et lipophile, ce qui favorise sa pénétration au travers de la membrane plasmique. Par contre, dans la cellule, des estérases endogènes coupent les fonctions esters des biomolécules, ceci favorise l’oxydation du C-2938 en un dérivé de structure proche de celle de la fluorescéine qu’il est possible de quantifier en fluorescence. Excitée à 488 nm, la forme oxydée émet une fluorescence verte dont le maximum d’intensité se situe vers 518 nm. - Protocole : Les cellules sont traitées avec différents extraits de plantes pendant 24h, après quoi le milieu est aspiré, les cellules sont lavées avec du PBS et incubées 30 min à 37°C en présence du reactif C-2938 à 10 µM. Les cellules sont à nouveau rincées au PBS avant d'être analysées par spectrofluorimétrie Shimadzu RF5000 (Shimadzu, Japon) dans du PBS froid. Au contact d’espèces réactives de l’oxygène (ROS), le C-2938 est oxydé et qui fluoresce dans le vert (λem: 488 nm). Le ratio (518/488 nm des intensités de fluorescence mesurées nous permet d'évaluer la quantité de ROS produite. Comme précédemment les résultats sont exprimés en pourcentage de variation par rapport aux cellules contrôles. 7.4. Etude du potentiel membranaire mitochondrial par spectrofluorométrie. Pour mesurer le potentiel membranaire mitochondrial (Ψm), on utilise une sonde cationique JC-1 (5,50,6,60-tetrachloro-1,10,3,30- tetraethyl- benzamidazolocarbocyanin iodide (JC-1) (Sigma, MO, USA), fortement lipophile, de la famille des carbocyanines. La solution stock à 1.3 x 10- 3 M est préparée dans le DMSO et conservée à – 20°C. Cette sonde s’accumule préférentiellement au niveau des mitochondries et permet ainsi une mesure du potentiel mitochondrial membranaire (ΔΨm) (Reers M. et al., 1991). La sonde JC-1 intracellulaire est excitée à 488 nm et donne naissance à deux émissions de fluorescence (Smiley S.T. et al., 1991) : - Une fluorescence verte (525-530 nm) qui correspond au JC-1 sous forme monomérique caractéristique d’un faible ΔΨm. - Une fluorescence rouge- orange (585-595 nm) correspondant au JC-1 sous forme agrégée caractéristique d’un fort (ΔΨm). La force protomotrice (Δp) qui résulte de l’éjection des protons par la chaîne respiratoire mitochondriale et de leur distribution asymétrique de part et d’autre de la membrane interne mitochondriale comprend un gradient chimique (Δ pH) et un gradient électrique élevé (ΔΨm) 79 Matériel & Méthodes essentiel pour la production d’ATP par les mitochondries. Lors de l’induction de l’apoptose, l’effondrement du Δφm entraîne une forte charge négative intra mitochondriale réduisant ainsi l’accumulation du JC-1. - Protocole : Les cellules HeLa et SiHa (25 x 103 cellules) sont ensemencées dans plaques à 6 puits et traitées par les extraits, ayant présentées un effet cytotoxique important à savoir l’extrait dichloromethane de R. monosperma et les extraits hexane et dichloromethane d’ I. viscosa , pendant 24 et 48h de traitement. Pour la mesure du ΔΨm, les cellules sont traitées par 2.5x10-6 M de sonde JC-1 et incubées 30 min à 37°C. Les résultats sont exprimés sous forme de rapport des intensités de fluorescence (I590nm)/(I590nm)+(I530nm) de la sonde JC-1. Ce rapport est pris comme base 100 dans les cellules témoins et les valeurs des cellules traitées sont exprimées en % de diminution par rapport aux cellules contrôles. 7.5. Analyse de l’expression des proteines par western blot - Extraction des protéines cellulaires: Après les différents temps d’incubations, les cellules SiHa et HeLa (3 x 106 cellules) traitées sont scrapées et récupérées dans du PBS 1X et centrifugées 5 min à 1500 rpm. Le culot est lavé une fois dans du PBS puis repris dans 500μL de tampon de lyse contenant des inhibiteurs de protéases (Tampon A pH 7,8 [HEPES 10Mm ; KCl 10mM ; MgCl2 2mM; EDTA 0,1mM; NaF 0,2mM] ; PMSF 0,4mM ; leupeptine 1µg ; Orthovanadate 0,2 mM). Les cellules sont lysées pendant une 15 min à 4°C. Après une centrifugation de 30 secondes à 14000 rpm à 4°C, les débris cellulaires sont sédimentés. Le surnageant contenant les protéines est ensuite récupéré et les protéines sont ensuite dosées par la méthode de Bradford. Les échantillons protéiques sont aliquotés et conservés à -20°C. - Migration et électrotransfert: Une quantité égale de protéines (25 μg) est mélangée avec du tampon d’échantillons (Bleu de charge 5x (Tris/HCl (pH 6,8) 0,25 M ; Bleu de bromophenol 0,1 % ; SDS 2% ; Saccharose 4% ; β-mercaptoéthanol 7,5%). Les échantillons sont dénaturés pendant 2 min à 90°C. Ces derniers ainsi que des marqueurs de poids moléculaires sont déposés sur un gel préalablement coulé de polyacrylamide/SDS sur un gradient 5-10%. Ce gel est composé d’un gel 80 Matériel & Méthodes de concentration à 5% (Acrylamide 40% (mono/bis 29 :1) 5% ; Tampon de concentration (pH6,8) 125mM [Tris/HCl 0,5 M ; SDS 0,4%] ; 7,5µl Persulfate d’ammonium 10% ; 3 μl TEMED) et un gel de séparation à 10 % (10% Acrylamide 30% (mono/bis 29 :1) ; Tampon de séparation (pH 8,8) 375mM : [Tris /HCl 1,5M ; SDS 0,4%] ; 34,5 μL Persulfate d’ammonium 10% ; 3,5 μL TEMED). La migration s’effectue sous tension de 100 V pendant 1heure à +4°C dans un tampon de migration (Tris 25mM (pH 8,3) ; Glycine 192mM ; SDS 0,1%). Les marqueurs de poids moléculaire (Novex Sharp Protein standard) utilisés correspondent à 260, 160, 110, 80, 60, 50, 40, 30, 20, 15, 10 et 3.5 kDa. Après migration, les protéines sont électro-transférées sur membrane nitrocellulose (hybondTM ECLTM Amersham pharmacia biotech). Le transfert est effectuée à 4°C pendant 1heure sous 30 V dans du tampon de transfert (Tris base 20 mM ; Glycine 150 mM ; Méthanol 20%). A la fin du transfert, pour vérifier si les protéines ont bien été transférées, la membrane est plongée dans la solution de rouge Ponceau sigma (Ponceau S 0.1 % dans une solution de l’acide acétique à 5 % (v/v)) et rincée avec de l’eau distillée pour éliminer l’excès de coloration. Ceci permet de visualiser les bandes qui correspondent aux protéines présentes dans les échantillons et de les identifier par le marqueur de poids moléculaire. La membrane servira ensuite de support après lavage pour mettre en évidence la protéine recherchée par une technique immunoenzymologique. - Hybridation et immunodétection : Avant de réaliser l'hybridation de la membrane avec les anticorps spécifiques, il est important d’éviter toute possibilité de fixation non spécifique. La membrane est donc saturée par incubation pendant une heure dans du tampon TBS-T (TBS [TRIS/HCl pH 7.5 20 mM ; NaCl 500 mM]; 0,05 % de Tween 20) et contenant 5 % de lait écrémé en poudre. Après saturation, la membrane est alors incubée pendant une nuit à + 4°C, en présence d’un anticorps spécifique de la protéine recherchée dans du TBS-T contenant 5 % de lait écrémé, à une dilution appropriée. Après trois lavages dans du TBS-T, la membrane est incubée pendant 1h 30 à température ambiante sous agitation en présence de l’anticorps secondaire couplé à la peroxydase (dilué dans du TBS-T contenant 1 % de lait écrémé). Les différents anticorps, leur spécificité, leur concentration et le temps d’incubation sont présentées dans le Tableau 3. Le complexe [protéineanticorps Iaire-anticorps IIaire] est révélé par le kit ECL (ECL Western blotting detection 81 Matériel & Méthodes reagents. Amersham biosciences). Ce réactif, contenant du luminol, est hydrolysé par la peroxydase couplée à l'anticorps IIaire. Cette réaction s'accompagne d'une émission photonique qui va impressionner le film photographique (Amersham hyperfilmTM ECL). Tableau 3: Liste et caractéristiques des anticorps primaires et secondaires employés. Anticorps Anti β-Actine Espèces Dilution Monoclonal 1/5000 Monoclonal 1/700 Monoclonal 1/1000 Monoclonal 1/700 Beckamn coulter IgG Anti-souris conjugué à la peroxydase Polyclonal 1/5000 Cell signaling technology IgG Anti-lapin Conjugué à la peroxydase Polyclonal 1/5000 Cell signaling technology Anti- Caspase 3 Anti- Parp Anti- Bcl2 Références Santa Cruz Biotechnology Santa Cruz Biotechnology Cell signaling technology 7.6. Mesure de l’activité Caspase-3 Afin de s’assurer que l’apoptose induite par les extraits testés est Caspase-dépendante, nous avons effectué des mesures de l’activité Caspase 3 après traitements des cellules SiHa et HeLa. Le dosage de l’activité Caspase-3 a été réalisé à l’aide d’un kit Caspase-3 Activity Assay (Calbiochem). La Caspase-3 clive spécifiquement son substrat à droite d’une séquence DEVD (Asp-Glu-Val-Asp) et la méthode consiste à utiliser un substrat colorimétrique (Ac-DEVD-AFC) lié à un fluorophore 7-amino-4-trifluoromethyl coumarin (AFC). L’AFC libéré émet une fluorescence, mesurable par spectrofluorimétrie, qui est proportionnelle à l’activité DEVDase présente dans l’échantillon. Les cellules HeLa et SiHa sont incubées en présence de différents extraits pendant 6 et 24 h. Après incubation, les cellules sont lavées avec du PBS froid puis grattées dans un volume de tampon de lyse fournie par le kit. La lyse s'effectue par 3 cycles successifs de congélation/décongélations suivis de 15 min d'incubation dans la glace. Les lysats cellulaires sont ensuite centrifugés 20 min à 14000 g à 4°C. Un dosage de protéine est réalisé dans les fractions de surnageants collectées. La mesure de l’activité Caspase-3 est effectuée dans une plaque de 96 puits sur 50 μg de protéines après 1h d’incubation à 37°C en présence du substrat 82 Matériel & Méthodes (0.2 mM). La lecture spectrophotométrique se fait à 405 nm dans un lecteur de plaque multicanaux (Metertech. inc. Σ 960). Les résultats sont exprimés en picomoles de pNA libéré par heure et par μg de protéine. 7.7. Etude du cycle Cellulaire : La mesure du cycle cellulaire par cytométrie en flux divise le cycle en trois phases : G0/G1 (phase d’activation des cellules), S (phase de synthèse de l’ADN) et G2/M (phase de mitose). Ces trois phases sont différentes par leur quantité d’ADN. Les cellules en G0/G1 contiennent 2n chromosomes, les cellules en G2/M contiennent 4n chromosomes et les cellules en phase de synthèse possèdent une quantité d’ADN intermédiaire. La cytométrie en flux permet de suivre la distribution des cellules dans les différentes phases du cycle en fonction du traitement appliqué. Elle nécessite l’emploi de fluorochromes spécifiques de l’ADN possédant deux qualités essentielles : combinaison stoechiométrique avec l’ADN et bonne émission de fluorescence après liaison à l’ADN. Les fluorochromes utilisés sont regroupés en deux catégories principales : les agents intercalants comme l’iodure de propidium, bromure d'éthidium et les colorants spécifiques de paires de bases tel que le Hoechst 33342/33258 (A-T) et mithramycine (G-C). - Protocole : Les cellules SiHa et HeLa ont été incubées en présence de 10, 20, 40μM de tomentosin pendant 24, 48 et 72h de traitement avec un contrôle sans traitement pour temps d’’incubation. Après récupération par trypsination, 1.106 cellules sont rincées dans du PBS puis centrifugées à 1500 rpm pendant 5 minutes. Le culot est ensuite récupéré et vortexé pendant qu’on y rajoute goutte à goutte 1mL d’éthanol à 70% froid afin de permettre la fixation des cellules. Le mélange peut alors être gardé 30 min dans la glace ou conservée à 4°C si la manipulation doit être interrompue. Après une centrifugation de 5 min à 1500 rpm, le culot est vortexé, rincé dans 1 ml de PBS et la suspension cellulaire est ensuite centrifugée 5 min à 1500 rpm. Le culot est ensuite remis en suspension dans 1 mL d’une solution de PBS comprenant 40 μg/mL d’iodure de propidium et 100 μg/mL de RNase. La suspension cellulaire est ensuite incubée à température ambiante à l’obscurité pendant 20 minutes et analysée aussitôt au cytomètre en flux FACS calibur (BD Biosciences, Pont de Claix, France). 83 Matériel & Méthodes 8. Fractionnement et isolement des composés contenus dans l’extrait hexanique d’Inula viscosa : 8.1. Fractionnement de l’extrait hexanique: L’extrait hexanique (20g) est dissous dans de l’acétonitrile donnant ainsi l’extrait acétonitrile Fa (15g) et un résidu insoluble Fn (4,2g). L’extrait acétonitrile évaporé subit dans un premier temps un fractionnement sur colonne de gel de silice 60 (Scharlau, SOLVACHIM). La masse de silice correspond approximativement à 30 fois plus du poids de l’extrait à fractionner. La séparation se fait par élution en utilisant une phase mobile apolaire CH 2CL2/Hexane avec un gradient de (70 :30, 80 :20, 90 :10, 95 :5). Les différentes fractions éluées de 100ml sont collectées. Les fractions éluées obtenues ont été analysées par chromatographie sur couche mince (CCM) dans le but de réunir les fractions qui présentent le même profil, et déterminer un nouveau système de solvant susceptible de mieux séparer les composés. 8.2. Fractionnement de la fraction F3 Dans un deuxième temps, la fraction F3 a subit un sous fractionnement par chromatographie sur colonne de gel de silice en utilisant comme phase mobile Hexane/Acétate d’éthyle (75 : 25), obtenant ainsi deux sous fractions à partir de la fraction F3. L'analyse structurale des produits isolés est ensuite réalisée. 8.3. Fractionnement de la fraction F6 La fraction F6 a subit un sous fractionnement par chromatographie sur colonne de gel de silice en utilisant comme phase mobile Hexane/Acétate d’éthyle (75 : 25). 8.4. Méthodes d’analyse L'analyse de la composition des fractions obtenues par chromatographie ainsi que la pureté des molécules isolées sont évaluées par chromatographie phase gazeuse couplée à la spectroscopie de masse (CG/MS). L'identification structurale et la caractérisation des métabolites secondaires isolés s’appuient essentiellement sur la technique de spectroscopie par résonance magnétique nucléaire (RMN) : C13 et H1 et en se basant sur les données de la littérature. 84 Matériel & Méthodes 8.4.1. Chromatographie sur couche mince La Chromatographie sur Couche Mince (CCM) est une technique analytique rapide et simple , utilisée au cours de la séparation et de l’identification des composés. Elle repose principalement sur le phénomène d’adsorption. Cette technique permet d’avoir une idée globale des composés présents dans un extrait ou une fraction, elle permet également un contrôle aisé et rapide de la pureté d’un composé. Lors de nos travaux nous avons utilisés pour la CCM analytique des plaques de silice sur support de verre. 8.4.2. Chromatographie phase gazeuse couplé à la spectroscopie de masse (GC/MS): - Principe : La spectrométrie de masse désigne une méthode d’analyse qui repose sur la détermination des masses des espèces atomiques ou moléculaires individuelles de l’analyte, ce qui permet de recueillir des informations sur sa nature, sa composition et sur sa structure. Le spectromètre de masse est constitué de trois parties ; la source d’ionisation, l’analyseur et le détecteur. L’appareil est constitué de plusieurs pompes à vide permettant de travailler à basse pression. - Protocole : L’analyse GC-MS des extraits IV-HE, IV-DF et Rm-DF a été realisé à l’aide de l’appareil TRACE GC ULTRA équipé d’une colonne capillaire VB5 (5% phenyl; 95% methylpolisyloxane) (30 m x 0.25 mm x 0.25 mm film thickness), directement couplé au spectromètre de masse (Polaris Q) (EI 70 eV). L’helium est utilisé comme gaz vecteur, avec un débit de 1ml/min. Le volume d’injection est de 1µl en splitless. La temperature de l’injecteur et du détecteur sont à 250°C et 300°C, respectivement. La température du four réglant la température de la colonne a été programmér comme suit : de 60°C jusqu’à 200°C à raison de 2°C/min, ensuite de 200°C jusqu’à 300°C à raison de 20°C/min. Les composés contenus dans les extraits ont été identifié par comparaison de leurs spéctres de masse avec ceux des bases de données : NIST et Wiley7. 8.4.3. Spectroscopie par résonance magnétique nucléaire (RMN) L’ensemble des spectres RMN monodimensionnelle (1H, 13C) ont été réalisé à l’aide d’un appareil Bruker DPX Avance 400 MHz à l’UATRS au CNRST. L’analyse d’un mélange est menée sur échantillon de 10mg dilué dans 0,5ml de CDCL3. 85 RESULTATS Résultats Partie 1 : Recherche et identification plantes utilisées en médecine traditionnelle Marocaine, capable d’inhiber la croissance des cellules du cancer du col de l’utérus 86 Résultats Les principes actifs issus des plantes jouent toujours un rôle primordial dans les progrès de la médecine moderne. L’exploitation des pharmacopées traditionnelles, notamment l’utilisation des plantes connues souvent depuis des siècles pour leur valeur médicinale ; a permis la mise en place d'un très grand nombre de médicaments anticancéreux d'une très grande efficacité. Les cytotoxiques demeurent la base irremplaçable du traitement chimiothérapeutique des cancers. Malheureusement; malgré l'avènement récent de différents types d'agents anticancéreux, certaines tumeurs solides restent incurables et sont globalement résistantes à la plupart des médicaments actuels. De plus, les agents cytotoxiques manque de spécificité vis-à vis des cellules saines de l’organisme et peuvent engendrer de sévères effets secondaires. D'où l'intérêt de rechercher de nouvelles molécules cytotoxiques, surtout lorsqu'il s'agit d'un mécanisme différent de celui des composés déjà introduits en thérapeutique. Afin de contribuer à l’identification de nouvelles molécules anticancéreuses, nous avons étudié la cytotoxicité, in vitro, des extraits méthanoliques de sept plantes médicinales, connues pour leur utilisation en médecine traditionnelle marocaine : Inula viscosa L., Retama monosperma L., Ormenis mixta L., Ormenis eriolepis Coss., Rhamnus lycioides L., Berberis hispanica Boiss. et Urginea maritima L.. L’effet cytotoxique est étudié sur des lignées cellulaires provenant d’un cancer du col de l’utérus (HeLa et SiHa). Le choix des plantes étudiées a été basée sur l’usage traditionnel ou des activités précédemment rapportées dans la littérature. 87 Résultats I. Evaluation de la cytotoxicité des extraits méthanoliques de plantes sélectionnées L’évaluation de la cytotoxicité des plantes sélectionnées in vitro, vis-à-vis des lignées SiHa et HeLa, a été réalisé par mesure de la viabilité cellulaire utilisant le test MTT. Un extrait de chaque plante a été préparé par macération au méthanol. Les cellules ont été traitées par les extraits méthanoliques à des concentrations croissantes pendant 48h. Des courbes représentant les pourcentages de viabilité en fonction des concentrations des différents extraits de plantes sont présentées (Figure 24). Les concentrations inhibitrices à 50% (IC50) ont été calculées par extrapolation et les résultats sont exprimés par la moyenne ± SD. Les courbes montrent qu’il existe une bonne corrélation dose-effet des extraits pour l’intervalle de concentrations testées et l’activité cytotoxique est proportionnelle à la concentration des extraits de plantes étudiées. Ces résultats ont révélé que parmi les 7 plantes étudiées, 3 d’entre elles à savoir : Inula viscosa L., Retama monosperma L., Ormenis eriolepis Coss., ayant présenté des IC50 les plus faibles, montrent une inhibition significative de la croissance des cellules SiHa d’une manière dose-dépendante, comparée aux autres extraits (Tableau 4) Un effet inhibiteur similaire est observé pour lignée cellulaire HeLa. Les photos présentées dans la (Figure 25) démontrent les modifications morphologiques et l’inhibition de la croissance des cellules SiHa induites par l’extrait méthanolique d’Inula viscosa après 48h de traitement. Les extraits méthanoliques des plantes Berberis hispanica Boiss. et Ormenis mixta L ont présenté un effet cytotoxique plus faible avec une IC50› 100 µg/ml. En revanche les extraits méthanoliques des plantes Rhamnus lycioides L. et Urginea maritima L. ne présentent pas d’activité cytotoxique notable vis-à-vis les deux lignées cellulaires SiHa et HeLa pour l’intervalle des concentrations testées, avec des IC 50 › 500 µg/ml. 88 Résultats Viabilité cellulaire (%) SiHa 100 Inula viscosa Ormenis eriolepis Ormenis mixta Berberis hispanica 50 Retama monosperma Rhamnus lycioides Urginea maritima 0 0 15,62 31,25 62,5 125 250 500 Concentration (µg/ml) Viabilité cellulaire (%) HeLa 100 Inula viscosa Ormenis eriolepis Ormenis mixta Berberis hispanica 50 Retama monosperma Rhamnus lycioides Urginea maritima 0 0 15,62 31,25 62,5 125 250 500 Concentration (µg/ml) Figure 24: Effet cytotoxique des extraits de plantes vis-à-vis des cellules SiHa et HeLa. Les cellules sont incubées avec des concentrations croissantes (0-500µg/ml) d’extraits pendant 48h. La viabilité cellulaire est évaluée grâce au test au MTT (n=4). 89 Résultats Tableau 4: Valeurs des IC50 (µg/ml) des différents extraits de plantes vis-à-vis des lignées SiHa et HeLa, après 48h d’exposition. Extraits de plantes IC50 (µg/ml) Lignée SiHa Lignée HeLa Inula viscosa 53.79 ± 11.84 59.87 ± 8.15 Ormenis eriolepis 94.37 ± 4.38 111.66 ± 4.27 Ormenis mixta 382.51 ± 26.04 311.44 ± 14.31 Berberis hispanica 178.21 ± 5.16 223.56 ± 9.99 Retama monosperma 99.42 ± 1.47 96.41 ± 4.08 Urginea maritima › 500 › 500 Rhamnus lycioides › 500 › 500 Mytomycine 6.10 + 1.44 1.22 + 0.30 Les résultats présentés sont des moyennes±SD d’expériences représentative réalisées en triplicate. 0 µg/ml 6,12 µg/ml 31,25 µg/ml 500µg/ml 250µg/ml 62,5 µg/ml 125µg/ml Figure 25: Altération morphologiques des cellules SiHa, induites par l’extrait méthanoliques d’Inula viscosa L. Photos des cellules après 48h de traitement par des concentrations croissantes d’extrait méthanolique, observées par microscope inversé (grossissement x10). 90 Résultats Partie 2: Recherche de substances naturelles capables d’inhiber la prolifération et l’activité télomérase et d’induire l’apoptose des cellules cancéreuses du col de l’utérus A. Effet antiprolifératif, inhibition de l’activité télomérase et induction de l’apoptose par les extraits d’Inula viscosa L. 1. 2. 3. 4. 5. Evaluation de l’activité cytotoxique: Mesure de l’activité télomérase : Effet des extraits sur le télomère simple brin Effet des extraits sur les cellules de phénotype ALT Etude de l’apoptose B. Activité antiproliférative et induction de l’apoptose par les extraits de Retama monosperma L. 1. Evaluation de l’activité cytotoxique 2. Etude de l’apoptose C. Statut MDR des extraits IV-HE, IV-DF et Rm-DF 91 Résultats Les télomères sont des séquences jouent un rôle important dans l’intégrité des chromosomes en empêchant les phénomènes de fusions chromosomiques et recombinaisons. La perte progressive de ces séquences télomèriques est associée à la sénescence des cellules. Le maintien des télomères est assuré par une enzyme ribonucléoprotéique, la télomérase, responsable de la synthèse de ces séquences répétitives. L’activité de cette enzyme est absente dans la majorité des cellules somatiques normales, alors qu’elle est présente dans plus de 90% des cancers (Kim N. W. et al., 1994). De ce fait, l’inhibition de l’activité télomérase offre une nouvelle stratégie thérapeutique particulièrement attractive pour la recherche de nouveaux agents antitumoraux, notamment dans le cancer du col utérin. Cette stratégie a pour but d’induire un raccourcissement prématuré des télomères et un arrêt de la prolifération anarchique des cellules cancéreuses, permettant ainsi de diminuer l’aspect cytotoxique des médicaments anticancéreux, de réduire leurs effets secondaires et d’augmenter l’efficacité des traitements. La deuxième partie de cette thèse a été consacrée à la recherche de molécules issues de plantes médicinales capables d’inhiber la croissance des cellules et susceptibles de réguler l'activité de la télomérase et d’induire l’apoptose des cellules du cancer du col de l’utérus. Dans un premier temps, des extraits des deux plantes à savoir : Retama monosperma L. Boiss. et Inula viscosa L. Ait. ont été obtenus grâce à différents solvants (méthanol, dichlorométhane, acétate d’éthyle et hexane) et ont été étudiés pour leurs propriétés cytotoxiques vis-à-vis des lignées SiHa et HeLa. Dans un second temps, nous avons étudié le mécanisme d’action de ces extraits les plus actifs par évaluation de l’effet inhibiteur de l’activité télomérase et induction de l’apoptose. Afin d’identifier les voies par lesquelles ces extraits induisent leur effets cytotoxiques, nous avons étudié leurs effets sur l’activité télomérase grâce au test TRAP (Telomere Repeat Amplification Protocol), ainsi que leurs effets sur la longueur des télomères grâce au test d’Hybridation en solution. Nous avons également étudié l’induction de l’apoptose par ces extraits grâce au marquage avec le Hoechst 33342, au double marquage à l’Annexine V et l’Iodure de Propidium ; au suivi d’événements mitochondriaux tels que la modification du potentiel membranaire mitochondrial (ΔΨm) et la production d’espèces actives de l’oxygène (ROS). Des tests complémentaires on été réalisé pour rechercher l’expression des protéines impliquées dans la régulation de l’apoptose et la mesure de l’activité Caspase 3. L'apparition de cellules tumorales résistantes aux agents anticancéreux demeure l'un des obstacles majeurs aux traitements chimiothérapeutiques des cancers. Parallèlement, nous avons 92 Résultats étudié le statut MDR des extraits d’Inula viscosa ainsi que la fraction dichlorométhane de Retama monosperma, en évaluant la cytotoxicité de ces extraits vis-à-vis de modèles cellulaires résistantes à la chimiothérapie anticancéreuse exprimant des protéines de transport ABC. A. Effet antiprolifératif, inhibition de l’activité télomérase et induction de l’apoptose par les extraits d’ Inula viscosa L. 1. Evaluation de l’activité cytotoxique: Les extraits de plantes obtenus (hexanique, méthanoliques, dichlorométhane et acétate d’éthyle) ont été étudiés pour leurs propriétés cytotoxiques. Les deux lignées cellulaires sont incubées en présence de concentrations croissantes de chaque extrait pendant 72h puis la viabilité cellulaire est estimée grâce au test MTT. Les données obtenues montrent que l’extrait hexanique (IV-HE) et l’extrait dichlorométhane (IV-DF) d’Inula viscosa possèdent des activités antiprolifératives les plus importantes. Ces extraits induisent une inhibition de la croissance des cellules significative dans les cellules HeLa et SiHa d’une manière dose-dépendante (Figure 26). Les valeurs d’IC50 sont comprises entre 6 et 22 µg/ml. En revanche, l’extrait méthanolique (IVME) et l’extrait acetate d’éthyle (IV-AF) ne présentent pas d’activité cytotoxique notable vis-àvis des cellules SiHa et HeLa. En effet, les IC50 sont supérieures à 50 μg/ml pouvant aller jusqu’à plus de 80μg/ml (Tableau 5). D’une manière générale, les extraits IV-HE et IV-DF semblent agir sur la viabilité cellulaire avec une efficacité relativement plus importante sur la lignée cellulaire SiHa que sur la lignée HeLa. Tableau 5: Valeurs des IC50 (µg/ml) des extraits d’Inula viscosa L. Extraits Inula viscosa L. IC50 (µg/ml) SiHa HeLa Extrait hexanique (IV-HE) 9.56 ± 1.68 13.17±0.79 Extrait methanolique (IV-ME) 52.83±3.28 › 80 Fraction dichlorométhane (IV-DF) 6.54±1.46 22.04±3.31 Fraction acétate d’éthyle (IV-AF) 63.62±10.55 › 80 Vinblastine 10.88±0.78 6.28±0,35 La vinblastine est utilisée comme contrôle positif. Les données représentent la moyenne±SD de trois expériences différentes réalisées en triplicate. 93 Prolifération cellulaire (%) Résultats extrait methanol fraction dichloromethane fraction acetate ethyle extrait hexane 100 50 HeLa 0 0 5 10 20 40 60 80 concentration (µg/ml) Proliferation cellulaire (%) extrait methanol fraction acetate ethyle fraction dichloromethane extrait hexane 100 50 SiHa 0 0 5 10 20 40 60 80 Concentration (µg/ml) Figure 26: Effet des extraits d’Inula viscosa sur la prolifération des cellules SiHa et HeLa. Les cellules sont traitées à des doses croissantes d’extraits et fractions pendant 72h. La viabilité cellulaire est déterminée à l’aide du test MTT. Les données représentent la moyenne±SD de trois expériences différentes réalisées en triplicate. 2. Mesure de l’activité télomérase : Nous avons étudié l’effet des extraits d’Inula viscosa L. sur l’activité télomérase grâce au test TRAP. Les cellules ont été traitées avec les extraits IV-HE et IV-DF (20µg/ml) pendant 48h. Les cellules non traitées sont considérées comme témoin. L’activité télomérase a été mesurée à différentes quantités d’extraits protéiques (0.3, 1, 3 et 10 ng). Après électrophorèse des produits d’amplification, une différence significative de l’intensité des bandes caractérisant l’activité télomérase est observée dans les cellules traitées par IV-HE et IV-DF à la quantité de 0.3ng, par rapport aux cellules témoins (Figure 27). En effet, à la quantité de 0.3ng seules les 94 Résultats cellules témoins présentent une activité télomérase détectable. Au vue de ces résultats, il apparait clairement que les extraits IV-HE et IV-DF inhibent l’élongation des télomères in vitro des cellules SiHa et HeLa. Figure 27: Activité télomérase dans les cellules SiHa et HeLa. Les cellules ont été traitées avec les extraits IV-HE et IV-DF (20µg/ml) pendant 48h. Après extraction et dosages de protéines, l’activité télomérase de plusieurs concentrations protéiques (de 1 à 10 ng) est mesurée par le test TRAP. L’aspect en barreaux d’échelle (bandes successives séparées de 6 nucléotides) correspondant aux produits de PCR formés après l’ajout d’un nombre distinct de répétitions télomériques à l’amorce TS. ITAS est un contrôle interne de PCR (36 pb). 3. Effet des extraits sur le télomère simple brin Afin de mettre en évidence l’effet potentiel des extraits d’Inula viscosa L. sur le simple brin télomèrique en inhibant l’activité catalytique de la télomérase, nous avons étudié l’effet des extraits sur la longueur du brin G télomèrique grâce à la technique d’hybridation en condition non dénaturante avec une sonde 21C, radiomarquée au 32P. Le signal d’hybridation de la sonde oligonucléotidique complémentaire au brin G mesuré à l’aide d’un phosphoimager permet en effet d’estimer la longueur du brin G. Pour ce faire, les cellules SiHa et HeLa ont été incubées 95 Résultats pendant 72h en absence ou en présence de 20µg/ml d’IV-HE et IV-DF. Le signal d’hybridation a été mesuré et les résultats sont présentés dans la Figure 28. Figure 28: Effet des extraits d’Inula viscosa sur le simple brin télomérique. Analyse de l’hybridation en solution non dénaturante du simple brin télomérique provenant d’ADN génomique purifié des cellules SiHa et HeLa traitées par 20µg/ml d’extraits pendant 72h. Le signal du brin G est quantifié et rapporté à la quantité d’ADN totale obtenu grâce au bromure d’Ethidium (EtBr). Les résultats sont présentés sous forme d’histogrammes représentant la moyenne de trois expériences différentes (Figure 29). 100 Signal d'hybridation brin-G (%) SiHa 90 80 ** ** 70 60 50 Témoin IV-HE IV-DF Figure 29: Histogrammes représentant la quantification du signal du simple brin télomérique, des lignées cellulaires SiHa et HeLa après traitement par les extraits d’Inula viscosa (20µg/ml) durant 72h. Les résultats sont normalisés et la taille des simples brins est exprimée en % par rapport aux cellules non traitées considérées comme témoin (100%). Les résultats présentés sont des moyennes±SD d’expériences représentatives réalisées en triplicate. * : p<0,05 ; ** : p<0,01. Les données obtenues montrent qu’après traitement avec IV-HE et IV-DF pendant 72h de traitement, une diminution significative du signal d’hybridation est observée, atteignant (IV-HE, 72.5%) et (IV-DF, 78%), par rapport aux cellules témoin non traitées pour les cellules SiHa ; (IV-HE, 55%) et (IV-DF, 64.5%) pour les cellules HeLa. Ces données montrent clairement que les extraits d’Inula viscosa induisent un raccourcissement de la taille du simple brin télomérique significativement dans les cellules SiHa et HeLa. 96 Résultats 4. Effet des extraits d’Inula viscosa sur les cellules de phénotype ALT Afin d’étudier l’effet des extraits d’Inula viscosa L. sur les cellules cancéreuses de phénotype ALT, nous avons évalué l’effet des extraits IV-HE et IV-DF sur la croissance des cellules MRC5/V1, fibroblastes transféctées par l’antigène T de SV40. Les cellules MRC5/V1 et MRC5 ont été traitées à différentes concentrations d’extraits pendant 72h. Comme le montre la figure 30, les extraits IV-HE et IV-DF inhibent significativement la prolifération des cellules MRC5/V1, avec un IC50 de 10.55±2.46µg/ml and 26.21±2,53µg/ml, respectivement. En revanche, ces mêmes extraits inhibent faiblement la croissance des cellules de la lignée parentale MRC5, avec un IC50 de 60.35±2.71µg/ml et 62.92±1.34µg/ml. Les cellules MRC5/V1 transfectées sont 5.72 et 2.4-fois plus sensibles aus extraits IV-HE et IV-DF, respectivement par rapport aux cellules MRC5. Ce résultat montre bien que les extraits d’Inula viscosa sont capables d’inhiber la croissance aussi bien des cellules cancéreuses exprimant la télomérase que les cellules cancéreuses de phénotype ALT, n’exprimant pas de télomérase. MRC5 cells MRC5/V1 cells 50 0 0 20 40 60 80 100 MRC5 cells 100 Prolifération cellulaire (%) Prolifération cellulaire (%) 100 MRC5/V1 cells 50 0 0 20 IV-HE (µg/ml) 40 60 80 100 IV-DF (µg/ml) Figure 30: Effet des extraits IV-HE et IV-DF sur la croissance des lignées cellulaires MRC5 et MRC5/V1. Les cellules sont traitées à différentes concentrations d’extraits pendant 72h de traitement. La viabilité cellulaire est déterminée par le test MTT. Les données représentent la moyenne ± SD de trois expériences différentes. 5. Etude de l’apoptose : 5.1. Altérations morphologiques liées de l’apoptose: La condensation chromatinienne et la présence de corps apoptotiques définissent principalement les critères morphologiques de l’apoptose. Nous avons étudié l’induction de l’apoptose par les extraits ayant présentés un effet cytotoxique plus importants, grâce au marquage avec le Hoechst 33342. Les cellules sont incubées en présence ou en absence des 97 Résultats extraits IV-HE et IV-DF à la dose de 20µg/ml pendant 24, 48 et 72h. Après marquage des cellules et leurs observations au microscope à fluorescence, les cellules non traitées considérées comme témoin présentent un noyau avec une répartition homogène de la chromatine. En revanche, les cellules traitées avec les extraits IV-HE et IV-DF présentent des noyaux ayant une condensation de la chromatine, une fragmentation nucléaire et la présence de corps apoptotiques dans les cellules SiHa (Figure 31) et HeLa (Figure 32). Une augmentation du nombre de cellules apoptotiques est observée dès 24h de traitement par rapport aux cellules non traitées. Les extraits IV-HE et IV-DF induisent l’apoptose des cellules SiHa et HeLa de manière temps-dépendant. 5.2. Détection des cellules apoptotiques par cytométrie de flux : Afin de confirmer que la mort cellulaire induites par les extraits d’Inula viscosa L. est de nature apoptotique, nous avons réalisé un double marquage par l’Annexine-Iodure de Propidium des cellules traitées Les cellules sont traitées durant 24, 48, et 72h avec les extraits IV-DF et IVHE (20μg/ml). Un double marquage Annexine-Iodure de Propidium (IP) a été effectué, suivi d’une analyse en cytométrie de flux. Le marquage à l’Annexine V permet de marquer les cellules apoptotiques et le marquage à l’Iodure de Propidium permet, quant à lui, d’identifier les cellules en nécrose. Par ce double marquage, nous pouvons ainsi identifier quatre populations de cellules : les cellules normales, les cellules en apoptose précoce (Annexine positif), les cellules en apoptose tardive (Annexine positif et IP positif) et les cellules nécrotiques (Annexine négatif et IP positif) (Figure 33). Après traitement des cellules par IV-HE et IV-DF, le pourcentage de cellules apoptotiques marquées à l’Annexine V augmente significativement dans les cellules SiHa et HeLa après 48h de traitement. 98 Cellules apoptotiques (%) Résultats 50 24h 48h 72h SiHa 40 30 20 10 0 Témoin IV-HE IV-DF Figure 31: Modifications morphologiques caractéristiques de l’apoptose induite par les extraits d’Inula viscosa L. Les cellules SiHa sont incubées en présence de extraits IV-HE et IV-DF pendant 24, 48, et 72h puis marqués au réactif de Hoechst et observées au microscope à fluorescence (grossissement x40). 99 Résultats 24h Cellules apoptotiques (%) 50 48h 72h HeLa 40 30 20 10 0 Témoin IV-HE IV-DF Figure 32: Modifications morphologiques caractéristiques de l’apoptose induite par les extraits d’Inula viscosa L. Les cellules HeLa sont incubées en présence de extraits IV-HE et IV-DF pendant 24, 48, et 72h puis marqués au réactif de Hoechst et observées au microscope à fluorescence (grossissement x40). 100 Résultats Figure 33 : Détection des cellules apototiques par cytomètrie de flux. Après 48h de traitement, les cellules traitées avec IV-HE et IV-DF sont doublement marquées avec de l’annexine et l’iodure de propidium puis analysées par cytométrie en flux (Facscalibur). 5.3. Expression des protéines Pro-Caspase3, Bcl2 et clivage de PARP : Afin de déterminer le mécanisme responsable de la mort cellulaire induite par les extraits d’Inula viscosa vis-à-vis des lignées cellulaires SiHa et HeLa, l’expression des protéines impliquées dans la régulation de l’apoptose ont été recherchés. Les cellules sont incubées en présence ou en absence des extraits IV-HE et IV-DF à la dose de 20µg/ml pendant 24 et 48h. L’expression des protéines est analysée par Western blot. Les données obtenues (Figures 34), montrent qu’après traitement des cellules, les deux extraits induisent une diminution progressive de la Pro-Caspase 3 (forme inactive de la Caspase 3) au cours du temps dans les deux lignées SiHa et HeLa. PARP, enzyme nucléaire, est substrat endogène des Caspases effectrices qui constitue un marqueur de l’apoptose. En absence de l’activité caspasique, la proteine fonctionnelle est localisée autours de 116KDa par western blot, en revanche lorsque les Caspases sont activées le PARP est clivée en un fragmant de 89KDa. Une apparition progressive du fragment de 89kDa 101 Résultats correspondant au PARP clivé a également été observée au cours du temps dans les deux lignées après 24h de traitement avec les deux extraits. Figure 34: Effet des extraits d’Inula viscosa sur l’expression de la pro-Caspase 3, de Bcl2 et le clivage de PARP. Les cellules SiHa et HeLa sont incubées en absence ou en présence de 20µg/ml de IV-HE et IV-DF. A la fin de différents temps d’incubation (24 et 48h), les cellules sont lysées et 30µg d’extrait protéique sont analysées par western blot. La β-actine est utilisées comme contrôle de dépôt. En parallèle à l’activation de la Caspase 3 et le clivage de PARP, l’expression de Bcl-2 est fortement réduite en fonction du temps, dés 24h de traitement par les deux extraits dans les lignées SiHa et HeLa. L’ensemble de ces résultats montrent que les extraits d’Inula viscosa exercent leur effet cytotoxique en induisant l’apoptose Caspases-dépendante et faisant intervenir la voie mitochondriale. 5.4. Activation de la Caspase 3 : Afin de confirmer que l’apoptose induite par les extraits d’Inula viscosa est dépendante de l’activation des Caspases, des mesures de l’activité Caspase-3 après traitements des cellules SiHa et HeLa ont été réalisées, par mesure du clivage d’un substrat fluorimètrique Ac-DEVD-pNA. Les cellules sont incubées en présence ou en absence des extraits IV-HE et IV-DF à la dose de 20µg/ml pendant 6 et 24h. Après chaque temps d’incubation, les cellules sont lysées et l’activité de la Caspase 3 est mesurée par spectrofluorimètre. Les résultats obtenus sont présentés dans la figure 35. 102 Résultats Figure 35: Activation de la Caspase 3 induite par les extraits d’Inula viscosa. Les cellules SiHa et HeLa sont incubées en absence ou en présence de IV-HE et IV-DF (20µg/ml) durant 6 et 24h. Les résultats présentés sont des moyennes±SD d’expériences représentative réalisées en triplicate. *, p<0,05 ; ** , p<0,01 , *** , p<0,001. Les cellules SiHa et HeLa ont été incubées pendant (6 et 24h) en absence ou en présence de différentes concentrations de IV-HE et IV-DF (20µg/ml). IV-HE induit une activation de la Caspase 3 des cellules SiHa de manière modérée à partir de 6 heures. En revanche, une activation significative et plus importante est observée au niveau des cellules SiHa et HeLa après 24 heures d’incubation, suggérant que les extraits d’Inula viscosa induisent une mort cellulaire Caspases-dépendante. 5.5. Production de ROS induite par les extraits d’Inula viscosa L. Afin de s’assurer que la mort cellulaire provoquée par les extraits d’Inula viscosa est de nature apoptotique, nous avons effectué des mesures complémentaires telles que la quantification de ROS (espèces réactives de l’oxygène) libérées puisque leur rôle dans l’apoptose est connu. Les cellules sont incubées en présence ou en absence des extraits IV-HE et IV-DF à la dose de 20µg/ml pendant 24h. Les données obtenues par spectrofluorimètrie sont normalisées par rapport aux contrôles et exprimées en pourcentage par rapport à la quantité de ROS présente au départ. 103 Résultats Les résultats montrent qu’en présence des extraits IV-HE et IV-DF, la production des ROS augmente significativement après 24h de traitement dans les cellules SiHa et HeLa (Figure 36). Figure 36: Production de ROS dans les cellules traitées par les extraits d’Inula viscosa L. Les cellules SiHa et HeLa sont traitées avec 20µg/ml des extraits IV-HE et IV-DF pendant 24h.Les résultats sont présentés sous forme de moyenne ± SD de trois expériences indépendantes ; *, p<0,05 ; ** , p<0,01. 5.6. Chute du potentiel membranaire mitochondrial induite par les extraits d’Inula viscosa L. Nous avons également évalué l’effet des extraits d’Inula viscosa sur le potentiel membranaire mitochondrial des cellules traitées. Les cellules ont été incubées en présence ou en absence des extraits IV-HE et IV-DF (20µg/ml) pendant 24h. Les données obtenues par spectrofluorimètrie sont normalisées par rapport aux cellules non traitées considérées comme contrôle. Les résultats montrent qu’en présence des extraits IV-HE et IV-DF, une chute significative du potentiel membranaire mitochondrial (ΔΨm) est observée après 24h de traitement dans les cellules SiHa et HeLa (Figure 37). 104 Résultats Figure 37: Effet des extraits d’Inula viscosa L. sur le potentiel membranaire mitochondrial (ΔΨm). Les cellules SiHa et HeLa sont traitées avec 20µg/ml des extraits IV-HE et IV-DF pendant 24h. Les résultats sont présentés sous forme de moyenne ± SD de trois expériences indépendantes ; *, p<0,05. 5.7. Identification de la composition des extraits d’Inula viscosa L. Afin de déterminer les molécules contenus dans les extraits d’Inula viscosa et qui sont responsables de l’activité cytotoxique, la composition des extraits IV-HE et IV-DF a été déterminée par CG/MS. Les chromatogrammes obtenus sont présentés dans les figures 66 et 67 (voir Annexes). L’analyse des données obtenues (Tableau 6), a révélé la présence d’un acide sesquiterpènique : l’acide isocostique (46.05%) et de deux sesquiterpène lactones : tomentosine (33.27%) et inuviscolide (13.04%) comme composés majoritaires. 105 Résultats Tableau 6: Composés présent dans les extraits d’Inula viscosa L. identifiés by CG/MS. Extraits IV-HE Composés RT Rendement (%) 1-Amino-1-ortho-chlorophenyl-2-(2-quinoxalinyl)ethene 12.79 0.21 3-(4'-Methoxyphenyl)-1-acetyl-2-phenylindolizine 24.99 1.68 Acide isocostique 40.56 46.05 Isoaromadendrene epoxide 41.38 1.44 Phenanthrene, 7-ethenyl-1,2,3,4,4a,4b,5,6,7,8,10,10a- dodecahydro4α,7-dimethyl-1-methylene-, [4αS-(4αα’,4βα’,7α’,10αα’)] 42.74 0.69 Iso-velleral 46.26 1.87 6,9,12,15-Docosatetraenoic acid, methyl ester 46.82 0.37 Quercetine 7,3',4'-trimethoxy 46.93 0.22 Tomentosine 47.27 33.27 Inuviscolide 47.39 13.04 Tetracosane 54.32 0.77 6-Imino-8-(3',5'-dichlorolphenyl)-3,4-dihydro-2H, 6H-pyrimido 57.78 0.39 Acide Benzeneacetique, α’,4-bis[(trimethylsilyl)oxy]-, trimethylsilyl ester 18 .91 10.44 9H-pyrrolo[3',4':3,4]pyrrolo[2,1-α]phthalazine-9,11(10H)-dione,10ethyl-8-phenyl 24.99 47.85 Acide isocostique 40.56 2.29 1 ,2-longidione 44.54 5.03 10 hydroxy-1 ,4,5,8-Tetramethyl anthrone 44.84 2.54 Chiapin B 46.27 1.55 2,4,7 Trimethyl-5 ,6-diphenyl-1H-isoindol-1 ,3(2H)-dione 47.01 9.12 Tomentosine 47.26 13.93 Methyl 2,3-Dideoxy-4-O-propargyl-6-O-(tert-butyldimethylsilyl)-αD-erythro-hex-2-enopyranoside 55.92 7.24 [2,1-b][1,3]thiazine-7-carbonitrile IV-DF RT : temps de rétention (min). 106 Résultats B. Activité antiproliférative et induction de l’apoptose par les extraits de Retama monosperma L. 1. Evaluation de l’activité cytotoxique: Les différents extraits de Retama monosperma L. obtenus ont été évalués pour leurs effets cytotoxiques. Les deux lignées cellulaires sont incubées en présence de concentrations croissantes de chaque extrait pendant 72h. La viabilité cellulaire est déterminée à l’aide du test MTT. Les données obtenues montrent que seul l’extrait dichlorométhane (Rm-DF), ayant présenté les valeurs d’IC50 les plus faibles, possède un effet cytotoxique important vis-à-vis des cellules SiHa et HeLa. Cet extrait induit une inhibition de la croissance des cellules significative dans les cellules HeLa et SiHa d’une manière dose-dépendante (Figure 38). Les IC50 sont comprises entre 14 et 21 µg/ml. En revanche, l’extrait méthanolique (Rm-ME) et l’extrait hexanique (Rm-HE) ne présentent pas d’activité cytotoxique avec des IC50 > 80μg/ml (Tableau 6). Par ailleurs, l’extrait acétate d’éthyle (Rm-AF) présente un effet cytotoxique relativement modéré vis-à-vis des cellules SiHa et HeLa. Tableau 7: Valeurs des IC50 des extraits et des fractions de Retama monosperma L. Extraits Retama monosperma L. IC50 (µg/ml) SiHa HeLa Extrait hexanique (Rm-HE) › 80 › 80 Extrait méthanolique (Rm-ME) › 80 › 80 Fraction dichlorométhane (Rm-DF) 14.57±4.15 21.33±7.88 Fraction acétate éthyle (Rm-AF) 27.54±5.64 77.47±2.25 10.88±0.78 6.28±0,35 Vinblastine 107 Prolifération cellulaire (%) Résultats Extrait methanolique Fraction dichloromethane Fraction acétate éthyle Extrait hexanique 100 50 SiHa 0 0 5 10 20 40 60 80 Concentration (µg/ml) Prolifération cellulaire (%) Extrait methanolique Fraction acétate éthyle Fraction dichloromethane Extrait hexanique 100 50 HeLa 0 0 5 10 20 40 60 80 Concentration (µg/ml) Figure 38: Effet des extraits de Retama monosperma sur la croissance des cellules SiHa et HeLa. Les cellules sont traitées à des doses croissantes d’extraits et fractions pendant 72h. Les données représentent la moyenne±SD de trois expériences différentes réalisées en triplicate. 2. Etude de l’apoptose : 2.1. Altérations morphologiques liées de l’apoptose induite par Rm-DF: Afin de déterminer si la mort cellulaire induite par la fraction dichlorométhane de Retama monosperma, l’extrait ayant présentés un effet cytotoxique plus important, nous avons recherché les altérations morphologiques liée à l’apoptose des cellules traitées, grâce au marquage au Hoechst 33342. Les cellules sont incubées en présence ou en absence de Rm-DF (20µg/ml) pendant 24, 48 et 72h. Après observation des cellules marquées au microscope à fluorescence, les cellules traitées avec l’extrait Rm -DF présentent des noyaux ayant une condensation de la 108 Résultats chromatine, une fragmentation nucléaire et la présence de corps apoptotiques dans les cellules SiHa et HeLa (Figure 39). Une augmentation du nombre de cellules apoptotiques est observée dès 24h de traitement par rapport aux cellules non traitées. En revanche, les cellules non traitées considérées comme témoin présentent un noyau avec une répartition homogène de la chromatine. L’extrait Rm-DF induisent l’apoptose des cellules SiHa et HeLa de manière temps-dépendante. 2.2. Détection des cellules apoptotiques par cytométrie de flux : Afin de confirmer que la mort cellulaire induites par l’extrait de Retama monosperma L. est de nature apoptotique, nous avons réalisé un double marquage par l’annexine-iodure de propidium des cellules traitées Les cellules sont traitées avec Rm-DF (20μg/ml) pendant 48h. Un double marquage annexine-iodure de propidium a été éffectué, suivi d’une analyse en cytométrie de flux. Les données obtenues montrent une augmentation du nombre de cellules apoptotiques marquées à l’Annexine V, après 48h de traitement des cellules SiHa et HeLa avec Rm-DF (Figure 40). 2.3. Production de ROS induite par l’extrait de Retama monosperma L. Afin d’évaluer l’effet de l’extrait Rm-DF sur la production des ROS (espèces réactives de l’oxygène), nous avons mesuré des ROS libérées après traitement des cellules à la concentration de 40µg/ml pendant 24h. Les données obtenues sont normalisées par rapport aux cellules non traitées considérées comme contrôle. Les résultats montrent qu’en présence de Rm-DF, la production des ROS augmente significativement après 24h de traitement dans les cellules SiHa et HeLa (Figure 41). 109 50 SiHa 24h 48h 40 30 20 10 0 72h Cellules apoptotiques (%) Cellules apoptotiques (%) Résultats 50 40 24h 48h 72h HeLa 30 20 10 0 Témoin Rm-DF Témoin Rm-DF Figure 39: Modifications morphologiques liées à l’apoptose induite par Rm-DF. Les cellules SiHa et HeLa sont incubées en présence de l’extrait pendant 24, 48, et 72h. Les cellules marquées au Hoechst 33342 ont été observées au microscope à fluorescence (grossissement x40). 110 Résultats Figure 40: Détection des cellules apototiques par cytomètrie de flux. Après 48h de traitement, les cellules traitées avec Rm-DF sont doublement marquées avec de l’Annexine V et l’Iodure de Propidium puis analysées par cytométrie en flux (Facscalibur). Figure 41: Effet de l’extrait Rm-DF sur la production des ROS. Les cellules SiHa et HeLa sont traitées avec Rm-DF (40µg/ml) pendant 24h. Les résultats présentés sont des moyennes±SD de trois expériences indépendantes réalisées en triplicate ; *, p<0,05 ; ** , p<0,01. 111 Résultats 2.4. Effet de Rm-DF sur le potentiel membranaire mitochondrial (ΔΨm) : Nous avons évalué l’effet de l’extrait Rm-DF sur le potentiel membranaire mitochondrial après traitement des cellules à la dose de 20 et 40µg/ml pendant 24h. Les données obtenues ont été normalisées par rapport aux cellules non traitées considérées comme contrôle. Les résultats montrent qu’en présence de Rm-DF, une chute significative du potentiel membranaire mitochondrial (ΔΨm) est observée après 24h de traitement dans les cellules SiHa et HeLa (Figure 42). Cette chute est plus importante à la concentration de 40µg/ml. Figure 42: Effet de l’extrait Rm-DF sur le potentiel membranaire mitochondrial. Les cellules SiHa et HeLa sont traitées avec Rm-DF (20 et 40µg/ml) pendant 24h. Les résultats présentés sont des moyennes±SD de trois expériences indépendantes réalisées en triplicate ; *, p<0,05 ; ** , p<0,01. 2.5. Expression des protéines Pro-Caspase3, Bcl2 et clivage de PARP : Afin de d’éplorer l’expression des protéines impliquées dans la signalisation de l’apoptose des cellules traitées par l’extrait Rm-DF. Les cellules sont incubées en présence ou en absence de Rm-DF (20µg/ml) pendant 24, 48h ou 72h. L’expression des protéines est analysée par Western blot. Les données obtenues (Figures 43), montrent que le traitement des cellules avec Rm-DF, induit une diminution progressive de la forme inactive de la Caspase 3 au cours du temps dans les deux lignées SiHa et HeLa. Une apparition progressive du PARP clivé (fragment de 89kDa) a également été observée au cours du temps dans les deux lignées après 24h de traitement. En parallèle à l’activation de la Caspase 3 et le clivage de PARP, l’expression de Bcl-2 est fortement réduite en fonction du temps, dés 24h de traitement par l’extrait Rm-DF dans les lignées SiHa et HeLa. L’ensemble de ces résultats montrent que Rm-DF exerce son effet cytotoxique en induisant l’apoptose Caspases-dépendante et faisant intervenir la voie mitochondriale. 112 Résultats Figure 43: Effet des extraits de Retama monosperma sur l’expression de la pro-Caspase 3, le clivage de PARP et Bcl2. Les cellules SiHa et HeLa sont incubées avec Rm-DF (20µg/ml) pendant 24, 48 et 72h. Les cellules sont ensuite lysées et 30µg d’extrait protéique sont analysées par western blot. La β-actine est utilisées comme contrôle de dépôt. 2.6. Identification de la composition de la fraction dichlorométhane de Retama monosperma L. La détermination des molécules responsables de l’activité cytotoxique de la fraction dichlorométhane de Retama monosperma, a été réalisée par CG/MS. Les chromatogrammes d’analyse de l’extraits Rm-DF par CG/MS obtenus est présenté dans la figure 68 (voir Annexes). L’analyse des données obtenues (Tableau 8), a révélé la présence de 5 alkaloides quinolizidines : sparteine (10.97%), L-methyl-cytisine (9.11%), 17- oxosparteine (3.49%), lupanine (0.93%) et anagyrine (39.63%), comme composés majoritaires. 113 Résultats Tableau 8: Composés contenus dans la fraction dichlorométhane de Retama monosperma, identifiés par CG/MS. RT composés CAS Rendement (%) 9,89 α-Pinene 7785-70-8 2.73 13,79 1,8-Cineole 470-82-6 8.03 18.91 Benzeneacetic acid, α,4-bis[(trimethylsilyl)oxy]-, trimethylsilyl ester 56114-69-3 4.71 95647-39-5 19.05 24.99 9H-pyrrolo[3',4':3,4]pyrrolo[2,1-a]phthalazine-9, 11(10H)-dione,10-ethyl-8-phenyl 38,98 Sparteine 90-39-1 10.97 42,71 Hexadecanoic acid 57-10-3 0.86 44,23 L methyl cytisine 486-86-2 9.11 46,67 17- oxosparteine 489-79-5 3.49 47.78 4-(N-(3-trifluoromethylphenyl)-amino)-5,6-dimethyl7H-pyrro[2.3-d]pyrimidine 100633-91-8 0.50 48,78 Lupanine 550-90-3 0.93 53 ,73 Anagyrine 486-89-5 39.63 114 Résultats C. Statut MDR des extraits IV-HE, IV-DF et Rm-DF: Dans le but d’évaluer le statut MDR des extraits d’Inula viscosa (IV-HE et IV-DF) et l’extrait de Retama monosperma (Rm-DF), nous avons évalué leur cytotoxicité vis-à-vis de différentes lignées cellulaires résistantes à la chimiothérapie anticancéreuse (obtenues soit par sélection ou par transfection). Pour cela les cellules sont incubées avec des concentrations croissantes en extraits de plantes ou du médicament anticancéreux (Doxorubicine, Etoposide, mitoxantrone et méthotrexate) pendant 72 h. La viabilité cellulaire est évaluée par le test MTT. Nous pouvons ainsi déterminer la concentration du médicament ou des extraits qui induisent 50% d’inhibition de croissance cellulaire (CI50) dans les différentes lignées cellulaires. Nous avons également calculé l’indice de résistance (IR) des lignées résistantes par rapport aux lignées parentales. Dans un premier temps nous avons évaluer le statut MDR des extraits en utilisant des lignées résistantes aux médicaments anticancéreux par sélection à savoir : la lignées MCF7/DOX exprimant la protéine Pgp et résistante à la doxorubicine et la lignées MCF7/VP exprimant la protéine MRP1 et résistante à l’étoposide (Tableau 9). Les données obtenues montrent que les lignées testées ne présentent pas de résistance significative vis-à-vis des extraits d’Inula viscosa (IV-HE et IV-DF) et de l’extrait de Retama monosperma (Rm-DF). Seules les cellules MCF7/DOX présentent des index de résistance relativement modérés et qui varient entre 1,70 et 1,90 pour les extraits IV-HE et IV-DF par comparaison à la doxorubicine et à l’étoposide. En effet, une résistance des cellules MCF7/DOX à la doxorubicine par rapport à la lignée parentale MCF7 avec un indice de résistance de 130 et une résistance significative des cellules MCF7/VP avec un indice de résistance de l’étoposide de l’ordre de 18,5, ont été observé. Nous avons également évalué le statut MDR des extraits en utilisant des lignées cellulaires résistantes à la chimiothérapie, transféctées par les gènes de résistance ABCB1/Pgp, ABCC1/MRP1, ABCC3/MRP3 et ABCG2/BCRP. Le methotrexate et la mitoxantrone ont été utilisé comme contrôle positif pour les protéines de transport MRP3 et BCRP respectivement. Cependant la doxorubicine est utilisée comme contrôle positif de la Pgp et MRP1. Les données obtenues (Tableau 10) montrent que les extraits IV-HE, IV-DF et Rm-DF n’induisent pas de résistance vis-à-vis des lignées testées. L’ensemble de ces résultats montre que les extraits d’Inula viscosa et la fraction dichlorométhane de Retama monosperma ne sont pas substrat MDR. 115 Résultats Tableau 9: Statut MDR des extraits IV-HE et IV-DF vis-à-vis de lignée cellulaire du carcinome mammaire (MCF7) sélectionnées en présence de doxorubicine (MCF7/DOX) et l’étoposide (MCF7/VP). Extraits MCF7/S IC50% 14,68 ± 1,7 MCF7/DOX MCF7/VP 26,42 ± 2,54 11,91 ± 0,89 1.79 0.81 42,44 ± 3,25 12,74 ± 2,65 1.89 0.57 37,42 ± 6,37 23,25 ± 2,63 1,65 1,12 19,6 ± 0,85 ND 130 ND ND 54,98±3,23 ND 18.51 IV-HE (µg/ml) IR IC50% 22,41 ± 3,76 IV-DF (µg/ml) IR IC50% 20,66 ± 2,5 Rm-DF(µg/ml) IR IC50% 0,15 ± 0,02 Doxorubicin (µM) IR IC50% 2,97±0,80 Etoposide (µM) IR ND: Non déterminé ; IR: Indice de Résistance Tableau 10: Statut MDR des extraits IV-HE et IV-DF vis-à-vis des lignées cellulaires résistantes à la chimiotérapie, transfectées par un des gènes de résistance (ABCB1/Pgp, ABCC1/MRP1, ABCC3/MRP3 et ABCG2/BCRP). Extraits IV-HE (µg/ml) IC50% LR73 LR73/Pgp HEK HEK/BCRP 2008 2008/MRP1 2008/MRP3 14,96±0,27 14,12±0,35 7,27±0,66 7,45±0,6 7,88±0,31 12,61±0,36 6,19±0,41 1,60 0,78 20,64±1,48 21,75±1,78 1,06 1,11 >80 73,48±7,69 ≥2,26 2,08 1,12±0,035 - 12,44 ND - - ND ND 12.5±1,4 175±3.76 - 14 IR IV-DF (µg/ml) IC50% 0,94 42,73±3,13 IR Rm-DF (µg/ml) Doxorubicine (µM) IC50% 43,44±3,44 IC50% 0,048±0,001 IC50% IR 38,30±0,57 4,51±0,1 - - - ND 19,1±0,86 35,29±1,82 - 0,09±0,004 ND 0,036±0,002 ND - 19,44±1,55 0,50 93,95 IR Methotrexate (µM) 38,05±1,61 15,56±0,81 0,60 0,87 IR Mitoxantrone (µM) 26,39±2,47 0,62 IR IC50% 26,54±2,11 1,02 1,17±0,44 - 32,5 - ND - 116 Résultats Partie 3 : Purification de la tomentosine et Mise en évidence de son mécanisme d’action A. Fractionnement bio-guidé de l’extrait hexanique d’Inula viscosa L. : isolement des composés majoritaires 1. Fractionnement bio-guidé de l’extrait hexanique d’Inula viscosa L. 2. Analyse structurale des composés isolés B. Effet antiprolifératif, inhibition de l’activité télomérase et induction de l’apoptose par la tomentosine. Evaluation de l’activité cytotoxique des produits purifiés Activité antiproliférative de la tomentosine en fonction du temps Effet de la tomentosine sur le télomère simple brin Effet de la tomentosine sur des cellules cancéreuses de phénotype ALT 5. Etude de l’apoptose induite par la tomentosine 1. 2. 3. 4. C . Statut MDR de tomentosine 117 Résultats Nous avons montré lors de cette partie que l’extrait hexanique ainsi que la fraction dichlorométhane issus d’Inula viscosa L. induisent une inhibition de la prolifération d’une manière significative des lignées cellulaires provenant du cancer du col de l’utérus. Nous avons également mis en évidence les voies par lesquelles ces extraits induisent leurs effets cytotoxiques vis-à-vis des cellules SiHa et HeLa. Les extraits IV-HE et IV-DF induisent une inhibition de l’activité télomérase ainsi que l’induction de l’apoptose Caspase-dépendante. Ceci nous a donné une motivation sans égale pour la suite de ce travail de manière à déterminer les molécules responsables de l’effet antiprolifératif de l’extrait hexanique d’Inula viscosa L (IV-HE). Dans un premier temps, nous avons procédé au fractionnement bio-guidé et une purification des métabolites secondaires majoritairement contenus dans l’extrait (IV-HE). Afin d’identifier et de caractériser la composition chimique des fractions obtenues, nous avons réalisé par les techniques d’analyses à savoir la chromatographie phase gazeuse couplée à la spectroscopie de masse (CG/MS) pour les fractions et une analyse en RMN pour les produits purs. Ces analyses ont été réalisées à la plate forme (UTARS) du Centre National de Recherche Scientifique et Technique (CNRST). Deux molécules majoritairement contenus dans l’extrait hexanique ont été purifiées. Dans un deuxième temps, nous avons tout d’abord étudié l’effet des molécules purifiées sur la croissance et la prolifération des cellules du cancer du col de l’utérus (SiHa et HeLa). La molécule ayant présentée un effet inhibiteur le plus important à savoir la tomentosin, a été évaluée pour son effet inhibiteur de la télomérase en étudiant son effet sur la longueur du simple brin télomérique. Afin d’identifier les voies de signalisation impliquées dans l’apoptose induite par la tomentosin, nous avons étudié les modifications morphologiques des cellules traitées par la tomentosin grâce au marquage avec le Hoechst 33342 et la microscopie de fluorescence, au suivi des événements mitochondriaux tels que la modification du potentiel membranaire mitochondrial (ΔΨ) et la production d’espèces actives de l’oxygéne (ROS). Nous avons également étudié l’effet de la tomentosin sur le cycle cellulaire des cellules traitées, sur l’expression des protéines impliquées dans le processus apoptotiques et sur l’activité de la Caspase 3. 118 Résultats A. Fractionnement bio-guidé de l’extrait hexanique d’Inula viscosa L. : isolement des composés majoritaires 1. Fractionnement bio-guidé de l’extrait hexanique d’Inula viscosa : L’extrait hexanique (20g) est dissous dans de l’acétonitrile donnant ainsi l’extrait acétonitrile Fa (15g) et un résidu insoluble Fn (4,2g). L’extrait acétonitrile évaporé subit dans un premier temps un fractionnement sur colonne de gel de silice, en utilisant un gradient de solvant CH2CL2/Hexane. Les fractions éluées obtenues ont été analysées par chromatographie sur couche mince (CCM) dans le but de réunir les fractions qui présentent le même profil. Le fractionnement de l’extrait acétonitrile conduit à sept fractions après rassemblement, Parmi les fractions obtenues, celles qui présentent un produit majoritaire sont retenues pour une purification plus poussée à savoir les fractions F3 et F6 (Figure 44). Les fractions obtenues ont été analysé par chromatographie en phase gazeuse couplée à la spectroscopie de masse (CG/MS), afin de vérifier leurs puretés. Une analyse par RMN 1H et 13C a été réalisé ensuite pour déterminer la structure chimique des sous-fractions pures obtenues. La fraction F3 a été analysée par CG/MS indiquant une composition simple pour laquelle l’acide isocostique constitue le composé majeur (84,86%) (figures 45 et 46). L’analyse phytochimiques de la fraction F6 effectuée par CG/MS montre que cette fraction est constituée majoritairement de tomentosine (75,28%) (figures 47 et 48). Figure 44: Fractionnement de l’extrait hexanique 119 Résultats RT: 4.00 - 60.02 SM: 15G NL: 1.76E7 TIC F: MS F58_C_GC 01 RT: 40.12 100 90 80 70 60 50 40 RT: 43.86 30 20 RT: 45.35 10 RT: 12.07 0 18.16 RT: 24.21 10 20 RT: 53.21 RT: 33.89 30 Time (min) 40 50 60 Figure 45: Spectre d’analyse de la fraction F3 par CPG F58_C_GC01 #5910 RT: 40.12 AV: 1 NL: 1.32E6 T: + c Full ms [ 50.00-300.00] 219.12 Relative Abundance 100 80 173.10 60 91.11 145.12 79.17 40 119.15 201.14 161.07 67.17 20 234.10 183.17 262.76 282.08 0 50 100 150 200 250 300 m/z Figure 46: Spectre d’analyse du composé majoritaire contenu dans la fraction F3 par SM 120 Résultats RT: 4.00 - 60.02 SM: 15G NL: 2.74E7 TIC F: MS F58_C_GC 03 RT: 46.56 100 90 80 Relative Abundance 70 60 50 40 RT: 42.70 30 20 RT: 42.01 10 RT: 12.09 0 10 RT: 39.75 18.17 RT: 24.21 20 33.10 30 Time (min) RT: 50.32 RT: 54.27 40 50 60 Figure 47: Spectre d’analyse de la fraction F6 par CPG Relative Abundance F58_C_GC03 #6734 RT: 46.56 AV: 1 NL: 1.78E6 T: + c Full ms [ 50.00-300.00] 145.09 100 80 91.16 60 131.16 117.10 159.09 40 67.14 190.01 20 215.12 231.11 281.03 0 50 100 150 200 250 300 m/z Figure 48: Spectre d’analyse du composé majoritaire contenu dans la fraction F6 par SM. Les fractions F3 (2,2g) et F6 (1,8g) ont subit un sous-fractionnement par chromatographie sur colonne de gel de silice en utilisant comme phase mobile Hexane/Acétate d’éthyle, obtenant ainsi deux sous fractions à partir de la fraction 3 (Figure 49) et le fractionnement de la fraction F6 a donné 4 sous fractions (Figure 50). Le fractionnement des fractions F3 et F6 a conduit à l’obtention des deux molécules pures à savoir tomentosine et l’acide isocostique acide. Ce résultat est conforté par la poursuite de 121 Résultats l'analyse des spectres de RMN qui permettent clairement de confirmer la structure et la pureté des produits. Figure 49: Purification de la fraction F3. Figure 50: Fractionnement de la fraction F6. 2. Analyse structurale des composés isolés 2.1. Détermination de la structure chimique du composé F3-1 L’analyse des spectres RMN de la fraction F3-a obtenus, montre qu’il s’agit d’un composé pur de structure connue à savoir : un sesquiterpene acide, l’acide isocostique (figure 51). de 122 Résultats formule brute : C15H22O2 et de poids moléculaire de 234g/mol. Les caratéristiques spectrales ont été déterminé à partir du spectre RMN 1H, et du spectre RMN 13C. Le dépouillement du spectre RMN1H de l’acide isocostique (figure 69, voir Annexes), nous a permis d’identifier sa structure. En particulier, nous avons relevé un triplet centré en 5,32ppm correspondant au proton de la double liaison cyclique H7. Ensuite, deux doublets à 6,32ppm et 5,68 ppm indiquant la présence de deux protons vinyliques H12a et H12a’, et un singulet à 1,6 ppm intégrant les trois protons du groupe méthyle (CH3) de la double liaison cyclique et un autre vers 1,27ppm intégrant trois protons H10 du goupe méthyle (CH3) de la jonction cyclique. Des multiplets sortant entre 0,82 à 2,51ppm intégrant les 12 protons cycliques (H1 à H6 et H8a). Sur le spectre RMN 13C (figure 70, voir Annexes), nous avons relevé des pics confirmant les carbones de l’acide isocostique présentés dans le tableau 11. Figure 51: Structure chimique de l’acide isocostique. Tableau 11: Donnés spectrales RMN 13C de l’acide isocostique (fraction F3-a). Acide isocostique C1 C2 C3 C4 C4a C5 C6 C7 C8 C8a C9 C10 C11 C12 C13 29,36 40,12 27,42 37,81 32,26 37,81 21,12 121,06 134,77 46,85 15,65 22,95 145,31 125,05 172,67 123 Résultats 2.2. Détermination de la structure chimique du composé F6-3 L’analyse des spectres RMN de la fraction F6-3 obtenus, montre qu’il s’agit d’un composé pur de structure connue à savoir : un sesquiterpene lactone, tomentosine (figure 52), de formule brute : C15H20O3 et de poids moléculaire de 248g/mol . Les caratéristiques spectrales ont été déterminé à partir du spectre RMN 1H, et du spectre RMN 13C. Figure 52: Structure chimique de la tomentosine. L’interprétation du spectre RMN 1H (figure 71, voir Annexes), montre la présence de deux signaux sous forme d’un doublet dédoublé vers 6,185 ppm et 5,475ppm attribuant aux deux protons vinyliques H12a et H12a’. Un quadruplet apparaît vers 5,384ppm correspondant au proton H2, un septuplet vers 4,592ppm intégrant le proton H5a de la jonction cyclique et un multiplet centré à 3,27ppm correspondant à l’autre proton de la jonction H3a. Ensuite, on a pu identifier la présence d’un singulet intense vers 2,1ppm intégrant trois protons H11 du groupe méthyle de la fonction cétonique et un doublet intense vers 1,075ppm intégrant trois protons H13 du groupe méthyle du cycloheptènique. Finalement, nous avons relevé des multiplets situés entre 2,50 à 1,78ppm intégrant 9 protons (5 protons du cycle, H3, H6 et H7 et 4 protons de la chaîne aliphatique H8 et H9). L’analyse du spectre RMN 13C (figure 72, voir Annexes), nous a permis de relever les pics correspondant aux atomes de carbone de la molécule du tomentosine, indiqués dans le tableau 12. 124 Résultats Tableau 12: Donnés spectrales RMN 13C de la tomentosine (fraction F6-3). Tomentosine C1 C2 C3 C3a C4 C5 C5a C6 C7 C8 C9 C10 C11 C12 C13 144,41 120,08 30,40 42,58 138,98 170,19 79,25 36,63 29,87 26,53 42,08 208,13 35,39 122,08 20,91 2.3. Evaluation de l’activité cytotoxique des fractions obtenues à partir de l’extrait hexanique d’Inula viscosa L. Un screening bio-guidé a été effectué afin de déterminer et d’isoler les molécules responsables de l’activité antiproliférative de l’extrait hexanique d’Inula viscosa. Une évaluation de l’effet cytotoxique des différentes fractions vis-à-vis des deux lignée cellulaires SiHa et HeLa. Les cellules ont été incubé en présence ou absence des fractions obtenues à différentes concentrations pendant 72h La viabilité des cellules a été déterminé à l’aide du test MTT. Les résultats obtenues ont montré que la fraction acétonitrile (Fs) présente un effet inhibiteur de la croissance des cellules SiHa et HeLa d’une manière significative. Par contre les fractions Fn, F1, F2, F3, F4, F5 et F7, ne présentent aucun effet cytotoxique pour l’intervalle des concentrations testées (IC50>50µg/ml) (tableau 13). Les fractions des composés pures à savoir tomentosine et l’acide isocostique présentant les valeurs d’IC50 les plus faibles, exercent un effet antiprolifératif significatif et important vis-à-vis des deux lignées SiHa et HeLa. Ces résultats montrent que tomentosine est le principe actif de l’effet antiprolifératif de l’extrait hexanique d’Inula viscosa vis-à-vis des cellules SiHa et HeLa. 125 Résultats Tableau 13: Evaluation de la cytotoxicité des fractions et sous-fractions issues de l’extrait hexanique d’ Inula viscosa vis-à-vis des lignées SiHa et HeLa. IC50 (µg/ml) Fractions et produits purs SiHa HeLa Fa 27,33±1,88 20,35±1,25 Fn >100 >100 F1 >50 >50 F2 >50 >50 F4 >50 >50 F5 >50 >50 31,2±1,1 16,42±0,6 3±0,46 2,67±0,1 F3-a acide Isocostique F6-3 Tomentosine Les valeurs des IC50 (µg/ml) présentés sont des moyennes±SD d’expériences représentatives réalisées en triplicate. B. Effet antiprolifératif, inhibition de l’activité télomérase et induction de l’apoptose par la tomentosine. 1. Evaluation de l’activité cytotoxique des produits purifiés Les effets cytotoxiques de la tomentosine et de l’acide isocostique ont été étudiés sur les deux lignées SiHa et HeLa. Ces cellules ont été incubées en absence ou en présence de diverses concentrations des composés purs (2, 5, 10, 20, 40, 80 et 200 µM) durant 72h. La doxorubicine est utilisé comme contrôle positif. Les résultats obtenus montrent que tomentosine présente un effet inhibiteur significatif et important de la croissance des deux lignées cellulaires testées, d’une manière dose-dépendante (Figure 53). Après 72h de traitement, les IC50 de tomentosine sont 12,12±1,87 µM et 10,77±0,4 µM pour les cellules SiHa et HeLa, respectivement (Tableau 12). En revanche, l’acide isocostique présente un effet inhibiteur relativement modéré avec des IC50 de 133,31±4,68µM et 70,55±3,08µM pour les cellules SiHa et HeLa, respectivement. 2. Activité antiproliférative de la tomentosine en fonction du temps Nous avons également étudié l’effet antiprolifératif de tomentosine en fonction du temps, en mesurant la viabilité des cellules traitées par tomentosine à différents d’incubation (24, 48, 72 et 96h). Les résultats obtenus montrent que tomentosine induit un effet inhibiteur de la 126 Résultats prolifération des lignées SiHa et HeLa d’une manière dose et temps-dépendant. Les données obtenues sont présentées sous formes d’histogrammes représentant les variations des IC50 en fonction du temps (Figure 54). A 24h de traitement, la tomentosine présente des IC50 pour les lignées SiHa et HeLa de 25,68±1,86µM et 23,69±0,79µM, respectivement. Nous observons une diminution des valeurs des IC50 après 48h et 72h de traitement pour les deux lignées cellulaires Prolifération cellulaire (%) pour atteindre (SiHa IC50 7,10±0,78µM et HeLa: 5,87±0,36µM) après 96h de traitement. HeLa 100 SiHa 50 0 0 2 5 20 40 80 200 Prolifération cellulaire (%) Acide isocostique (µM) SiHa HeLa 100 50 0 0 2 4 8 20 40 80 Tomentosine (µM) Figure 53: Effet de tomentosine et l’acide isocostique sur la prolifération des cellules SiHa et HeLa. Les cellules sont traitées avec des doses croissantes de produits pendant 72h. La viabilité cellulaire est déterminée à l’aide du test MTT. Les données représentent la moyenne±SD de trois expériences différentes réalisées en triplicate. 127 Résultats Tableau 14: Valeurs des IC50 (µg/ml) de la tomentosine vis-à-vis de cellules SiHa et HeLa. IC50 (µM) Produits purifiés Acide isocostique SiHa 133,31±4,68 HeLa 70,55±3,08 Tomentosine 12,12±1,87 10,77±0,4 Doxoribicine 0,3±0,026 0,26±0,06 La doxorubicine est utilisée comme contrôle posistif. Les données représentent la moyenne±SD de trois expériences différentes réalisées en triplicate. 30 24h 48h 72h 96h IC50% (µM) 25 20 15 10 5 0 SiHa HeLa Figure 54: Activité antiproliférative de tomentosine en fonction du temps. Les cellules SiHa et HeLa sont traitées par des concentrations croissantes de tomentosin durant 24, 48, 72 et 96h. Les données représentent la moyenne±SD de trois expériences différentes réalisées en triplicate. 3. Effet de la tomentosine sur le télomère simple brin Afin de mettre en évidence l’effet potentiel de la tomentosine sur le simple brin télomérique en inhibant l’activité catalytique de la télomérase, nous avons étudié l’effet de la tomentosine sur la longueur du brin G télomérique grâce à la technique d’hybridation en condition non dénaturante avec une sonde 21C, radiomarquée au 32P. Le signal d’hybridation de la sonde oligonucléotidique complémentaire au brin G mesuré à l’aide d’un phosphoimager permet en effet d’estimer la longueur du brin G. Pour ce faire, les cellules SiHa et HeLa ont été incubées pendant 72h en absence ou en présence de 10 et 20µM de tomentosine. Le simple brin télomérique a été mesuré par l’hybridation avec une sonde 21C . Le signal du brin G est quantifié et rapporté à la quantité d’ADN totale obtenu grâce au bromure d’Ethidium (EtBr). Les résultats sont présentés sous forme d’histogrammes représentant la moyenne de trois expériences différentes (figure 55). 128 Résultats Figure 55: Effet de la tomentosine sur le simple brin télomérique. Les histogrammes représentent la quantification du signal du simple brin télomérique, des lignées cellulaires SiHa et HeLa après traitement par la tomentosine (10 et 20µM) durant 72h. Les résultats sont normalisés et la taille des simples brins est exprimé en % par rapport aux cellules non traitées considérées comme témoins (100%). Les résultats présentés sont des moyennes±SD d’expériences représentative réalisées en triplicate. * , p<0,05 ; ** , p<0,01. Les signaux d’hybridation obtenus montrent qu’après traitement par 10μM de tomentosine, une diminution significative du signal d’hybridation est observée, atteignant 76,86±9,77 % par rapport aux cellules témoin non traitées après 72 h d’incubation pour les cellules SiHa, et 85,29±1,52 % pour les cellules HeLa. Cette diminution du signal est plus importante après traitement par 20µM de tomentosine, atteignant 63,32±10,09 % pour les cellules SiHa et 74,11±2,77 % pour les cellules HeLa. Ces données montrent clairement que tomentosine induit un raccourcissement de la taille du simple brin télomérique significativement dans les cellules SiHa et HeLa d’une manière dose-dépendante. 129 Résultats 4. Effet de la tomentosine sur des cellules cancéreuses de phénotype ALT Dans le but d’évaluer l’effet de tomentosine sur les cellules cancéreuses télomérase négative et de phénotype ALT, nous avons testé lors de cette expérience, la capacité de la tomentosine à inhiber la croissance des cellules MRC5/V1, fibroblastes transféctées par l’antigène T de SV40. Les cellules MRC5/V1 et MRC5 ont été traitées à différentes concentrations pendant 72h d’incubation. Comme le montre la figure 56, la tomentosine inhibe significativement la prolifération des cellules MRC5/V1, avec une IC50 de 7,10±0,22 µM. En revanche, la tomentosine inhibe faiblement la croissance des cellules de la lignée parentale MRC5, avec une IC50 de 33,46±0,88µM. Les cellules MRC5/V1 transfectées sont 4,7 fois plus sensible à la tomentosine que les cellules MRC5. Ce résultat obtenu confirme bien, que le sesquiterpène lactone, tomentosine est capable d’inhiber aussi la croissance de cellules cancéreuses télomérase positive que les cellules cancéreuses de phénotype ALT. MRC5 100 Viabilité cellulaire (%) MRC5/V1 50 0 0 1 5 10 20 50 100 Tomentosine (µM) Figure 56: Effet de la tomentosine sur la croissance des lignées cellulaires MRC5 et MRC5/V1. Les cellules sont traitées à différentes concentrations de tomentosine pendant 72h de traitement. La viabilité cellulaire est déterminée par le test MTT. Les données représentent la moyenne±SD de trois expériences indépendantes. 5. Etude de l’apoptose induite par la tomentosine Nous nous sommes intéressé également à l’étude des voies de signalisation impliquées dans l’apoptose induite par la tomentosine, nous avons étudié les modifications morphologiques des cellules traitées par la tomentosine grâce au marquage avec le Hoechst 33342 et la microscopie de fluorescence, au suivi des événements mitochondriaux tels que la modification 130 Résultats du potentiel membranaire mitochondrial (ΔΨm) et la production d’espèces actives de l’oxygéne (ROS). Nous avons également étudié l’effet de la tomentosine sur le cycle cellulaire des cellules traitées, sur l’expression des protéines impliquées dans le processus apoptotiques et sur l’activité de la Caspase 3. 5.1. Mise en évidence des altérations morphologiques liées à l’apoptose Afin de mettre en évidence les modifications morphologiques nucléaires qui apparaissent au cours de l'apoptose induite par tomentosine, un marquage au Hoechst a été réalisé. Ce marquage permet de visualiser les noyaux cellulaires de toutes les cellules et de détecter d’éventuelles fragmentations nucléaires, condensation nucléaires, et présence de corps apoptotiques, caractéristiques de l’apoptose. Les lignées cellulaires SiHa et HeLa sont incubées durant 24h, 48h et 72h avec des concentrations croissantes de tomentosine (10, 20 et 40 μM). Un marquage au Hoechst des cellules traitées par tomentosine a été réalisé, suivi d’une observation au microscope à fluorescence. Les données obtenues sont présentées dans les figures 57 et 58. Après traitement des cellules SiHa et HeLa, le pourcentage de cellules apoptotiques augmente significativement dés 24h de traitement en fonction de la concentration en tomentosine et de la durée de traitement. Le pourcentage des cellules apoptotiques le plus élevé atteint 57 ± 7,07 % et 44 ± 5,66 % pour les cellules SiHa et HeLa respectivement, après un traitement de 20µM de tomentosine pendant 72h. Ces résultats sont en corrélation avec les tests de cytotoxicité qui montrent que la lignée SiHa semble être plus sensible à la tomentosine par rapport à la lignée HeLa. 131 Cellules apoptotiques (%) Résultats 70 ** 60 24h 48h 50 ** ** 72h 40 * 30 * 20 * 10 0 Témoin 10µM 20µM Tomentosine Figure 57: Altérations morphologiques induites par tomentosine. Les cellules SiHa sont traitées à des concentrations (10 et 20µM) de tomentosine pendant 24, 48 et 72h. Les résultats présentés sont des moyennes±SD d’expériences représentative réalisées en triplicate. *: p<0,05 ; ** : p<0,01. 132 Résultats Figure 58: Altérations morphologiques induites par tomentosine. Les cellules HeLa sont traitées à des concentrations (10 et 20µM) de tomentosine pendant 24, 48 et 72h. Les résultats présentés sont des moyennes±SD d’expériences représentative réalisées en triplicate. * : p<0,05 ; ** : p<0,01. 133 Résultats 5.2. Production d’espèces actives de l’oxygène (ROS) : Afin de s’assurer que la mort cellulaire provoquée par tomentosine est de nature apoptotique médiée par la voie mitochondriale, nous avons mesuré la production intracellulaire des ROS après 24h de traitement des cellules SiHa et HeLa, à l’aide de la sonde fluorescente C2938. Les cellules traitées et marquées ont été analysées par spectrophotométrie. Les résultats ont été normalisés par rapport aux cellules témoin non traitées (Figure 59). Après 24h de traitement par la tomentosine, la production des ROS augmente significativement à la concentration de 20µM dans les deux lignées cellulaires. Cette augmentation est plus importante à la concentration de 40µM. Tomentosine induit une production des ROS de manière dose-dépendante. Figure 59: Effet de tomentosine sur la production des ROS dans les cellules SiHa et HeLa. Les cellules sont traitées à des concentrations croissantes de tomentosine (10, 20 et 40 µM) pendant 24h. Les résultats présentés sont des moyennes±SD d’expériences représentative réalisées en triplicate. * : p<0,05 ; ** : p<0,01. 134 Résultats 5.3. Effet de tomentosine sur le potentiel membranaire mitochondrial Afin de confirmer que l’apoptose des SiHa et HeLa par tomentosine est médiée par la voie mitochondriale, nous avons mesuré les variations du potentiel membranaire mitochondrial après 24h de traitement à l’aide de la sonde fluorescente JC-1. Les cellules traitées et marquées ont été analysées par spectrophotométrie. Les variations du potentiel membranaire mitochondrial sont présentées dans la figure 60. Les données obtenues montrent une chute significative du potentiel membranaire mitochondriale après traitement des SiHa et HeLa par 20µM. Cette augmentation et plus importante après traitement par 40µM. Tomentosine induit une chute du potentiel membranaire mitochondrial d’une manière dose-dépendante. Ce résultat confirme bien que tomentosine induit l’apoptose des cellules SiHa et HeLa via des événements mitochondriaux. Figure 60: Effet de tomentosine sur les variations du potentiel membranaire mitochondrial des cellules SiHa et HeLa. Les cellules sont traitées à des concentrations croissantes de tomentosine (10, 20 et 40 µM) pendant 24h. Les résultats présentés sont des moyennes±SD d’expériences représentative réalisées en triplicate. * , p<0,05 ; ** , p<0,01. 5.4. Mise en évidence de l’expression de protéines impliquées dans l’apoptose La détermination l’expression des protéines impliquées dans la régulation de l’apoptose des cellules traitées par tomentosine a été réalisée par Western blot. Les cellules ont été traitées par 10, 20 et 40µM de tomentosine durant 24, 48 et 72h d’incubation (Figure 61). L’actine est utilisée comme contrôle pour s’assurer qu’une quantité identique de protéines est déposée pour chaque échantillon. Les données obtenues montrent une diminution de l’expression de la proCaspase-3 (du clivage protéolytique de celle-ci en Caspase-3 active) à partir de 24 h de traitement par tomentosine, avec une disparition totale de cette protéine à 72h ; suggérant que la forme inactive a été clivée en sa forme active. 135 Résultats Dés 24h de traitement des cellules HeLa par la tomentosine, un fragment correspondant au PARP clivé (89KDa), qui constitue un marqueur de l’apoptose, est détectable au cours du temps dans les deux lignées après 24h de traitement. En parallèle à l’activation de la Caspase 3 et le clivage de PARP, l’expression de Bcl-2 est fortement réduite en fonction du temps, dés 24h de traitement par tomentosine dans les lignées SiHa et HeLa. L’ensemble de ces résultats montrent que la tomentosine induit dans les cellules SiHa et HeLa une apoptose qui passe par la voie mitochondriale. En effet, le traitement des cellules par différentes concentrations de tomentosine induit une diminution de l’expression de la protéine anti-apoptotique Bcl-2 dés 24h de traitement d’une manière dose et temps-dépendants. Ceci se traduit par une diminution jusqu’à disparition du signal de la bande correspondante à la protéine Bcl-2 au bout de 72h de traitement. Néanmoins ce résultat a été confirmé par l’analyse de la production des espèces réactives de l'oxygène (ROS) du potentiel membranaire mitochondrial. Pour compléter les résultats obtenus par western blot et étudier plus en détails l’implication des Caspases dans l’apoptose induite par la tomentosine, nous avons ensuite mesuré l’activité Caspase 3 des cellules traitées. 136 Résultats Figure 61: Effet de la tomentosine sur l’expression de la pro-Caspase 3, Bcl2et le clivage de PARP , analysé par western blot. Les cellules SiHa et HeLa sont incubées en absence ou en présence de 10 et 20 et 40µM de tomentosine. A la fin de différents temps d’incubation (24, 48 et 72h), les cellules sont lysées et l’extrait protéique est analysé par western blot. La β-actine est utilisée comme contrôle de dépôt. La figure présentée est représentative de deux expériences indépendantes. 5.5. Mesure de l’activité Caspase 3 Afin de s’assurer que la mort cellulaire provoquée par la tomentosine est de nature apoptotique, nous avons mesuré l’activation d’une Caspase effectrice, la Caspase 3, par un test fluorimétrique. Le substrat utilisé, Ac-DEVD-pNA est un peptide contenant la séquence du site de clivage du PARP, substrat endogène de la Caspase 3. Ainsi le clivage de ce substrat synthétique permet d’évaluer l’activité de la Caspase 3. Les cellules SiHa et HeLa ont été 137 Résultats incubées pendant (6, 12, 24h) en absence ou en présence de différentes concentration de tomentosine (10, 20 et 40µM). La tomentosine augmente l’activation de la Caspase 3 de manière régulière à partir de 6 heures, atteignant jusqu’à 6 fois la valeur initiale après 24 heures d’incubation (Figure 62), suggérant que tomentosine induit l’activation de la Caspase 3 d’une manière dose- et chrono-dépendante. Au vu de ces résultats et de ceux obtenus précédemment par analyse par western blot analysant l’expression de la pro-Caspase 3 et le clivage de PARP, nous pouvons donc affirmer que la tomentosine induisent l’apoptose Caspase-dépendante dans les cellules SiHa et HeLa. 5.6. Analyse du cycle cellulaire : L’inhibition de la prolifération cellulaire peut s’expliquer par la mise en œuvre de deux phénomènes possible, soit un ralentissement ou un arrêt du cycle cellulaire, soit le déclenchement du processus de mort cellulaire programmée. Pour compléter notre étude, nous avons analysé la distribution des cellules dans les différentes phases du cycle cellulaire. Pour ce faire, des cellules SiHa et HeLa ont été traitées avec 10 et 20µM de tomentosine pendant 24h et 48h, suivi d’un marquage à l’iodure de propidium et une analyse par cytomètrie de flux. Les données obtenues sont présentés sous forme d’histogrammes représentant distribution des cellules SiHa et HeLa dans le cycle cellulaire (Figure 63 et 64). Concernant les cellules HeLa et SiHa, après 24h de traitement par 10 et 20µM de tomentosine, une accumulation du nombre de cellules en phase G0 /G1 est observée. Simultanément, une diminution du nombre de cellules en phase S apparait. Cependant, à la concentration de 40µM de tomentosine, une diminution du nombre de cellules en phase G0 /G1 et S, ainsi qu’une apparition d’une population de cellules en G2/M est observée. Au bout de 48h de traitement par la tomentosine à la concentration de 10µM, une diminution du nombre de cellules SiHa et HeLa en phase S et une augmentation du nombre des cellules en phase G 0/G1 est observé. Toutefois, une accumulation du nombre de cellules en phase G2/M aux concentrations de 20 et 40 µM de tomentosine est observée. Simultanément, une diminution du nombre de cellules en phase G0/G1 apparait, suggérant ainsi un arrêt du cycle cellulaire en phase G2/M. 138 Résultats Figure 62: Activation de la Caspase 3 en fonction du temps après traitement des cellules par la tomentosine. Les cellules SiHa et HeLa sont incubées en absence ou en présence de concentrations croissantes de tomentosine (10, 20 et 40µM) durant 6, 12 et 24h. Les résultats présentés sont des moyennes±SD d’expériences représentatives réalisées en triplicate. * , p<0,05 ; ** , p<0,01 , *** , p<0,001 . 139 Résultats G2/M S HeLa- 48h G0/G1 Nombre de cellules (%) Nombre de cellules (%) HeLa -24h 100 80 60 40 20 G2/M S G0/G1 100 80 60 40 20 0 0 Control 10µM 20µM 40µM Tomentosine Control 10µM 20µM 40µM Tomentosine Figure 63: Effet de la tomentosine sur le cycle cellulaire des cellules HeLa. Distribution des cellules dans le cycle cellulaire, M1 (G0 /G1) et M2 (S) et M3 (G2/M). Les histogrammes représentent le pourcentage de cellules dans les différentes phases du cycle cellulaire en fonction des concentrations de tomentosine (10, 20 et 40µM) et en fonction du temps de traitement (24 et 48h). 140 Résultats G2/M S 100 Nombre de cellules (%) SiHa-48h G0/G1 Nombre de cellulles (%) SiHa- 24h G2/M S G0/G1 100 80 60 40 20 0 Control 10µM 20µM 40µM Tomentosine 80 60 40 20 0 Control 10µM 20µM 40µM Tomentosine Figure 64: Effet de la tomentosine sur le cycle cellulaire des cellules SiHa. Distribution des cellules dans le cycle cellulaire, M1 (G0/G1) et M2 (S) et M3 (G2/M). Les histogrammes représentent le pourcentage de cellules dans les différentes phases du cycle cellulaire en fonction des concentrations de tomentosine (10, 20 et 40µM) et en fonction du temps de traitement (24 et 48h). 141 Résultats C. Statut MDR de tomentosine: Nous avons également évalué le statut MDR de tomentosine en utilisant des lignées MCF7/DOX exprimant la protéine Pgp (résistante à la doxorubicine) et la lignées MCF7/VP exprimant la protéine MRP1 (résistante à l’étoposide), ainsi que les lignées transféctées par les gènes de résistance ABCB1/Pgp, ABCC1/MRP1, ABCC3/MRP3. Les données obtenues montrent que les lignées testées ne présentent pas de résistance significative à la tomentosine (Tableau 15). En revanche, les cellule LR73/Pgp présentent une forte résistance à la doxorubicine par rapport aux cellules parentales. Le facteur de résistance de tomentosine est de l’ordre de 0,57 ; 1,42 ; 1,17 pour les cellules MCF7/VP, LR73/Pgp et 2008/MRP3 respectivement. Tableau 15: Statut MDR de la tomentosine Produits Tomentosine (µM) Doxorubicine (nM) MCF7 MCF7/VP LR73 LR73/Pgp 2008 2008/MRP1 2008/MRP3 IC50% 13,39 7,70 8,65 12,32 8,82 32,19 10,37 IR - 0,57 - 1,42 - 3,64 1,17 IC50% 400,11 567,26 33,10 1602 93,3 175,19 162,27 IR - 1,41 - 48,4 - 1,87 1,73 142 DISCUSSION Discussion Le cancer est une cause importante de morbidité et de mortalité partout dans le monde. Le cancer du col de l’utérus, bien qu’en nette régression dans la majorité des pays développés ces dernières années, reste la deuxième cause de mortalité des femmes dans les pays en voie de développement (Pointreau Y. et al., 2010). Depuis l’introduction du test de dépistage cytologique ainsi que la mise en place de programmes de dépistage des lésions précancéreuses de plus en plus précoce, l’incidence et la mortalité due au cancer du col utérin a significativement diminué dans les pays industrialisés. Cependant, dans la plupart des pays en voie de développement, l’absence de plan national de prévention de ce cancer, le manque de moyens et l’absence de couverture médicale d’une grande partie de la population, fait de ce cancer un véritable problème de santé publique. La chimiothérapie anticancéreuse constitue désormais, avec la chirurgie et la radiothérapie, un élément essentiel de 1'arsenal thérapeutique anticancéreux d'aujourd'hui (Brady L.W. et al., 1993). Dans le cas cancer du col utérin, l’association de chimiothérapie et de radiothérapie en reste le traitement de base (Magné N. et al., 2008). En dépit des progrès accomplis sur le plan thérapeutique et au niveau des techniques de dépistage, les effets secondaires des médicaments antitumoraux, les problèmes de résistance et l’échappement tumoral demeurent les principales causes d’échec dans le traitement des cancers. Ces dernières années, les laboratoires pharmaceutiques en quête de nouvelles molécules à visé thérapeutiques, ont beaucoup investi dans la recherche de substances d’origine naturelles (Kinghorn A.D. et al., 2009), pour contrecarrer la résistance de certaines tumeurs vis-à-vis de nombreux agents anticancéreux d’une part, et pour développer des thérapies anticancéreuses de plus en plus ciblées permettant d’augmenter la spécificité et l’efficacité des médicaments chimiothérapeutiques. Depuis l’antiquité et grâce à leurs propriétés thérapeutiques, les plantes ont joué un rôle capital dans l’art de guérir. Aujourd’hui, elles offrent, dans le domaine des médicaments, une alternative intéressante pour le criblage de substances potentiellement bioactives. Dans le domaine des anticancéreux, nombreuses sont les molécules cytotoxiques d’origine végétale, qui sont utilisées en chimiothérapie anticancéreuse (Newman D.J. and Cragg G.M., 2007; Nobili S. et al., 2009). 143 Discussion Le criblage de nouvelles molécules anticancéreuses est en un premier lieu basé sur l’évaluation de leurs effets antiprolifératifs sur des lignées cancéreuses en culture. Les techniques d'évaluation de l'activité antiproliférative ou cytotoxique in vitro, par leur simplicité de mise en œuvre, leur spécificité, leur sensibilité ; sont privilégiées par rapport aux techniques utilisant des modèles in vivo (Eisenbrand G. et al., 2002). Cependant, les substances actives in vitro de façon spécifique sur certains types de tumeurs humaines présentent une faible toxicité potentielle et sont supposées être actives in vivo. C'est dans cette optique, que le NCI (National Cancer Institute) teste chaque produit sur 60 lignées appartenant à 7 catégories tissulaires: leucémie, mélanome, poumon, colon, rein, cerveau et ovaire (Boyd M.R., 1989). Les méthodes les plus largement utilisées et les plus adaptées pour la mesure de la prolifération et la viabilité cellulaire, dans le cadre d'un criblage anti-tumoral de nouvelles drogues, sont celles qui utilisent les sels de tétrazolium. Pour cette étude nous avons utilisé la technique du MTT, qui est la première méthode colorimétrique appliquée pour la quantification de la prolifération cellulaire (Denizot F. and Lang R., 1986; Carmichael J. et al., 1987) pour sa fiabilité, sa sensibilité et ses nombreux avantages. Dans un première temps, nous avons évalué la cytotoxicité des extraits méthanoliques des 7 plantes vis-à-vis des cellules du cancer du col de l’utérus, les lignées SiHa et HeLa. A notre connaissance aucune étude n’a été répertoriée concernant l’activité cytotoxique des plantes que nous avons sélectionné. A l’issue de cette étude, il ressort que les extraits méthanoliques des plantes Inula viscosa L. et Retama monosperma L., ont montré une activité cytotoxique intéressante comparée aux autres extraits. Ces deux plantes constituent une source importante en composés biologiquement actifs. Du fait de la richesse d’Insula viscosa, en flavonoïdes (Hernandez V. et al., 2007) et en terpénoïdes (Fontana G. et al., 2007) et la présence d’alcaloïdes (Touati D. et al., 1996b) dans Retama monosperma . Inula viscosa est largement utilisé pour le traitement des abcès, de la gale, les dermatoses, les furoncles, des ulcères, des gerçures et comme cicatrisant des plaies cutanées (Hmamouchi M., 2001). Egalement dans le traitement de la tuberculose, des affections poitrinaires, des infections respiratoires et bronchiques (Bellakhdar J., 1997), ou pour le traitement de la pression artérielle et diabète et des pathologies rénales (Eddouks et al., 2002). Dans d’autres pays méditerranéens, cette plante est utilisée pour ces effets anti-inflammatoire (Al-Dissi N.M. et al., 2001; Barbetti P. et al., 1985) et pour le traitement des pathologies gastroduodénales (Lastra C. et al., 1993). 144 Discussion Cette plante a suscité l’intérêt de plusieurs chercheurs scientifiques pour ses multiples activités biologiques et pharmacologiques; telle que l’activité anti-inflammatoire (Hernandez V. et al., 2007; Manez S. et al., 2007; Manez S. et al., 1999), l’activité antimicrobienne (AliShtayeh M.S. et al., 1998; Maoz M. and Neeman I., 1998), antifungique (Cafarchia C. et al., 2002; Maoz M. and Neeman I., 2000; Qasem J.R. et al., 1995), hypoglycémiante et hypolipidemiante (Zeggwagh et al., 2006), antioxydante (Schinella G.R. et al., 2002) antivirale (Sassi A.B. et al., 2008). Retama monosperma L. est une plante utilisé dans le traitement des prurits et la gale humaine et animale, comme purgatif et vermifuge (Bellakhdar J., 1997), et comme abortif (Benrahmoune I.Z., 2003). Les espèces appartenant au genre Retama sont caractérisés par leurs vertus thérapeutiques et ont fait l’objet de plusieurs études démontrant les multiples activités pharmacologiques ; telles l’activité antihypertensive and diurétique (Eddouks et al., 2007; Maghrani M. et al., 2005b), l’activité antimicrobienne (Awen B.Z. et al., 2011; Edziri H. et al., 2007), cytotoxique (Conforti F. et al., 2004; Edziri H. et al., 2007), hypoglycémiante (Algandaby et al., 2010; Maghrani M. et al., 2005a), antioxydante et antivirale (Edziri H. et al., 2010). Ces données suggèrent que Inula viscosa L. et Retama monosperma L. présentent un fort potentiel pour le développement d’agents anticancéreux contre le cancer du col de l’utérus. 145 Discussion A. Recherche de substances naturelles capable d’inhiber la prolifération et l’activité télomérase et d’induire l’apoptose des cellules cancéreuses du col de l’utérus Par la suite, une étude le mécanisme d’action des extraits d’Inula viscosa L. et Retama monosperma L., a été réalisée ainsi que la caractérisation chimique des extraits les plus actifs. Une extraction a été réalisée à l’aide de solvants organiques de polarité différentes a permis d’obtenir 4 extraits dont la cytotoxicité a été évaluée vis-à-vis des deux lignées cellulaires SiHa et HeLa. Malgré l’existence de plusieurs publications rapportant les multiples propriétés pharmacologiques d’Inula viscosa et de Retama monosperma, leurs propriétés anticancéreuses n’ont jamais été étudiées. Les résultats obtenues lors de nos expériences, ont révélé que l’extrait hexanique et la fraction dichlorométhane d’Inula viscosa ainsi que la fraction dichlorométhane de Retama monosperma ont montré un effet cytotoxique important et dose-dépendant vis-à-vis des cellules SiHa et HeLa. Les IC50 sont comprises entre 6 et 22µg/ml. Selon le NCI (National Cancer Institute), le critère de sélection de l’activité cytotoxique des extraits bruts, IC50 <30µg/ml (Suffness M. and Pezzuto J.M., 1990), suggérant que les extraits d’Inula viscosa et de Retama monosperma peuvent effectivement être considérés comme agents cytotoxiques. L’inhibition de la prolifération des cellules SiHa et HeLa par les extraits d’Inula viscosa corrobore les effets cytotoxiques in vitro des extraits de plantes du genre Inula précédemment rapportés vis-à-vis différentes lignées cellulaires tumorales (Dorn D.C. et al., 2006; Khan A.L. et al., 2010; Konishi T. et al., 2002; Pal H.C. et al., 2010; Talib W.H. and Mahasneh A.M., 2010). Dans un premier temps, une évaluation de l’effet des extraits d’Inula viscosa sur l’activité télomérase a été réalisé. Nos résultats indiquent que IV-HE et IV-DF possèdent un effet inhibiteur de l’élongation des télomères in vitro des cellules du cancer du col de l’utérus. Ce résultat a été confirmé par l’analyse d’hybridation du brin G télomérique, indiquant le raccourcissement de la taille du simple brin télomérique dans les cellules SiHa et HeLa traitées par ces extraits d’une manière dose-dépendante. Nous avons pu démontrer pour la première fois, que les extraits d’Inula viscosa ciblent spécifiquement la machinerie télomère/télomérase. La surexpression d’hTERT constitue une étape critique de la transformation néoplasique. L’activation du mécanisme de maintenance des télomères est ainsi indispensable à l’immortalisation des cellules humaines. L’inhibition de la télomérase provoque l’entrée en 146 Discussion apoptose ou en sénescence dans la plupart des lignées cellulaires de cancer (Hahn W.C. et al., 1999). De ce fait, les télomères et la télomérase ont sont proposés comme des cibles intéressantes dans le développement de stratégies thérapeutiques anticancéreuses nouvelles (Riou J.F. et al., 2006 ). Dans un second temps, nous avons recherché si l’apoptose est le mécanisme par lequel ces extraits exercent leurs effets antiprolifératifs. L’apoptose, est un processus physiologique impliqué dans l’homéostasie cellulaire ou en réponse à un traitement anticancéreux, au cours duquel se manifestent des événements morphologiques telles la condensation de la chromatine, fragmentation nucléaires et formation de corps apoptotiques ; et biochimiques telles l’activation des trans-glutaminases, des Caspases, externalisation des phosphatidylsérines membranaire, diminution du potentiel membranaire mitochondrial, Production de ROS, clivage internucléosomal de l’ADN, clivage de l’enzyme de réparation PARP (Allen R.T. et al., 1997). Les extraits d’Inula viscosa induisent une mort cellulaire par apoptose, démontrée par le clivage de proCaspase-3, activation de la Caspase-3 et le clivage de PARP (poly (ADP-ribose) polymerase). De plus, les extraits IV-HE, IV-DF et Rm-DF induisent précocement une chute du potentiel membranaire mitochondriale (ΔΨm) et une production des espèces réactives de l’oxygéne species (ROS), accompagné du clivage de la protéine anti-apoptotique Bcl-2 suggérant que l’apoptose des cellules HeLa and SiHa induite par ces extraits, est Caspase dépendante et médiée via des événements mitochondriaux. Nous avons par la suite mis en évidence le mécanisme impliqué dans le déclenchement du processus apoptotique des lignées SiHa et HeLa induit par la fraction dichlorométhane de Retama monosperma. Les donnés obtenues ont révélé que l’effet cytotoxique induit par la tomentosin est due à l’induction de l’apoptose. L’apoptose induite par Rm-DF est médiée par la voie mitochondriale, s’accompagne précocement d’un effondrement du potentiel membranaire mitochondriale, d’une libération des espèces réactives de l’oxygène, et du clivage de la proCaspase 3 et de PARP. La détermination de la composition chimique des extraits les plus actifs par CG/MS, a révélé la présence d’un sesquiterpène acide, l’acide isocostique et deux sesquiterpènes lactones, tomentosin et l’inuviscolide comme composés majoritaires dans l’extrait hexanique d’Inula viscosa L., suggérant que l’effet antiprolifératif de l’extrait IV-HE pourrait probablement être attribué aux sesquiterpènes lactones, classes de métabolites secondaires connus pour leur effet 147 Discussion anti-inflammatoire et anticancéreux (Ghantous A. et al., 2010; Li X.W. et al., 2011; Modzelewska A. et al., 2005). Ceci est en accord avec les résultats d’autres études montrant que de nombreux sesquiterpènes lactones tels que helenaline (Huang P.R. et al., 2005), costunolide (Choi S.H. et al., 2005; Kanno S. et al., 2008) sont capables d’inhiber l’activité de la télomérase in vitro des différentes lignées cellulaire. De plus, Rozenblat S. et al. ont rapporté que les deux sesquiterpènes, tomentosin et inuviscolide sont capables d’inhiber la croissance et d’induire l’apoptose de lignées cellulaires de mélanome (Rozenblat S. et al., 2008). En revanche, la caractérisation de la fraction dichlorométhane d’Inula viscosa a révélé la présence de tomentosin, inuviscolide et l’acide isocostique en très faible quantité. Cependant, nous n’avons pas noté la présence de flavonoïdes comme stipulé dans la littérature (Hernandez V. et al., 2007), mais ceci n’exclue pas leur présence, puisque les flavonoïdes sont des composés non détectables par CG/MS. La caractérisation chimique de la fraction dichlorométhane de Retama monosperma (RmDF) a révélé la présence de plusieurs alcaloïdes pyrolizidines à savoir spartéine, L-methylcytisine, 17- oxo-spartéine, lupanine et anagyrine. Ces données corroborent avec celles d’une étude phytochimique antérieure qui a montré la présence d’alcaloïdes pyrolizidines dans Retama monosperma (El-Shazly A. et al., 1996; Touati D. et al., 1996a). Les alcaloïdes quinolizidines ont suscité intérêt particulier pour leurs diverses activités biologiques telles, l’activité antivirale (Ding P.L. et al., 2006), antihypoglycémiante et antitumorale (Zhang Y. et al., 2010). L’activité antiproliférative marquée de la fraction dichlorométhane de Retama monosperma pourrait être attribuée aux alcaloïdes quinolizidines, composés majoritaires contenus dans cette fraction. Une récente étude a rapporté l’activité antiproliférative de l’oxymatrine, alcaloïde quinolizidine, ainsi que sa capacité à induire l’apoptose des cellules de carcinome hépatique (Song G. et al., 2006). Lin Z. et al. ont mis en évidence l’effet cytotoxique in vitro de six alcaloïdes quinolizidine, isolés à partir de Sophora Flavescens Ait. La sophoridine, aloperine, sophocarpine, matrine, oxymatrine et la cytisine, aloperine, vis-à-vis de différentes lignées cellulaires (Lin Z. et al., 2011). Parrallélement, nous avons étudié le statut MDR des extraits d’Inula viscosa et Retama monosperma par évaluation de leurs effets cytotoxique sur les différentes lignées cellulaires résistantes aux médicaments anticancéreux. Malgré d’importants progrès dans le traitement chimiothérapeutique anticancéreux, l’apparition de chimiorésistance rend difficile toute tentatives de traitement des cancers résistans. Cette chimiorésistance est principalement due au 148 Discussion phénotype de multichimiorésistance typique MDR. Les protéines ABC sont impliquées dans des mécanismes qui permettent à la cellule tumorale d’échapper tant aux effets toxiques des médicaments qu’à la mort cellulaire par apoptose induits par de nombreux agents anticancéreux. Notre étude a démontré que IV-HE, IV-DF, Rm-DF et tomentosin sont capables d’inhiber la prolifération des lignées cellulaires sensibles et résistantes, avec des indices de résistance ˂ 2, suggérant que ces extraits ne sont pas des substrats MDR. Pour la suite de notre étude, nous avons retenu l’extrait hexanique d’Inula viscosa, dont l’activité biologique est la plus marquée par rapport aux autres extraits, pour faire l’objet d’un fractionnement bio-guidé. B. Purification de la tomentosine et mise en évidence de son mécanisme d’action Dans le but de rechercher les principes actifs responsables de l’effet anticancéreux des extraits d’Inula viscosa L, un fractionnement bio-guidé et une purification des composés majoritaire contenus dans l’extrait hexanique a été réalisé. Deux composés de structures connues ont été purifiés à savoir un sesquiterpène acide, l’isocostique acide et un sesquiterpène lactone, tomentosin. Ces données corroborent avec plusieurs travaux phytochimiques antérieurs stipulant la présence d’un grand nombre de métabolites secondaires à partir des extraits de la plante Inula viscosa L. essentiellement les composés sesquiterpèniques (Fontana G. et al., 2007) (Zarga M.H. et al., 2003) (Hernandez V. et al., 2001). Une étude menée sur l’extrait hexanique d’Inula viscosa L., rapportée la présence de deux sesquiterpènes lactones : tomentosine et inuviscolide , ainsi que trois sesquiterpènes acides à savoir : acide costique, acide isocostique, acide ilicique (Mamoci E. et al., 2011). Une autre étude chimique effectuée sur l’extrait acétonique de Inula viscosa L., a mis en évidence la présence de deux composés sesquiterpèniques à savoir le acide 2,5-dihydroxyisocostic, l’acide 2,3-dihydroxycostic, l’acide Isocostic, Carabrone et Tomentosin (Fontana G. et al., 2007). Les sesquiterpènes lactones sont des principes actifs d’un grand nombre de plantes médicinales de la famille des Astéracées, possédant un effet cytotoxique et antitumoral considérable (Picman A.K., 1986; Rodriguez E. et al., 1976). Les sesquiterpènes tels que, helenalin (Dirsch V.M. et al., 2001), costunolide (Park H.J. et al., 2001), isocostunolide (Chen C.N. et al., 2007) et alantolactone (Lawrence N. J. et al., 2001) , possèdent une activité antiproliférative vis-à-vis plusieurs lignées cellulaires cancéreuses. 149 Discussion La particularité structurale des sesquiterpènes lactones leur confère des possibilités de réactivité biologique incontestables compte tenu de l'enchaînement α-méthylène γ-lactone et des fonctions époxydes fréquentes dans les majeures parties de ces molécules. Ces fonctions constituent des sites réactifs vis-à-vis des nucléophiles biologiques principalement le groupe thiol des amines de diverses enzymes (glycogène synthase, ADN polymérase, thymidylate synthase), donnant ainsi des alkylations irréversibles d’où une gamme très importante d'activité biologique (Bruneton J., 1993; Fernandes M.B. et al., 2008). Nous avons tout d’abord étudié l’inhibition de la croissance cellulaire de tomentosin sur les cellules cancéreuses du col de l’utérus. Notre étude a démontré que le tomentosin est capable d’inhiber la prolifération de chacune des deux lignées cellulaires SiHa et HeLa de manière dose et chrono-dépendant. L’effet inhibiteur de la prolifération cellulaire corrobore les effets antiprolifératifs de tomentosin récemment rapportés vis-à-vis d’autres lignées tumorales de mélanome (SK-28, 624 mel et 1363 mel) (Rozenblat S. et al., 2008). Cependant, nos résultats ont montré que la tomentosine a un effet cytotoxique plus important sur les lignées cellulaires du cancer du col de l’utérus que les lignées de mélanome. Après 24h de traitement, la tomentosine présente des IC50 pour les lignées SiHa et HeLa de 25,68±1,86µM et 23,69±0,79µM, respectivement. Contrairement aux lignées de mélanome dont les IC50 sont de (SK-28) : 33.6±1.8µM ; (624 mel): 31.6±1.2µM ; (1363 mel): 35.3±1.4µM. D’autre part, l’acide isocostique purifié, composé majoritaire contenu dans l’extrait hexanique d’Inula viscosa (IV-HE), a présenté un effet inhibiteur de la croissance relativement faible des cellules SiHa et HeLa par comparaison à celui de tomentosin. Ceci suggérerait que l’activité anticancéreuse de l’extrait hexanique d’Inula viscosa pourrait être attribuée entre autres au sesquiterpène lactone, tomentosine. Dans le but d’appréhender l’effet inhibiteur de tomentosin vis-à-vis des cellules cancéreuses du col de l’utérus, nous avons dans un premier temps évalué l’effet potentiel de la tomentosin sur le simple brin télomérique en inhibant l’activité catalytique de la télomérase des cellules SiHa et HeLa. Nous avons montré que tomentosin induit un raccourcissement de la taille du simple brin télomérique dans les lignées SiHa et HeLa d’une manière dose dépendante. Notre étude a permis de mettre en évidence pour la première fois l’effet inhibiteur de l’élongation des télomères induit par la tomentosine. Il existe plusieurs publications rapportant la capacité de certains sesquiterpènes lactones, isolés à partir des plantes du genres Inula, à inhiber l’activité télomérase (Choi S.H. et al., 2005; Huang P.R. et al., 2005; Kanno S. et al., 2008). 150 Discussion D’autre part, nous avons également démontré que la tomentosine induisait un effet inhibiteur sélectif envers la croissance des cellules de la lignée MRC5/V1, fibroblastes de phénotype ALT. Dans les cellules déficientes en télomérase, le maintien de la longueur des télomères est assuré par le mécanisme ALT qui fait intervenir des recombinaisons entre les télomères (Cesare A.J. and Reddel R.R., 2008). Les cellules de phénotype ALT sont dépourvues d’activité télomérase et possèdent des télomères longs et une hétérogénéité de la taille des télomères (Henson J.D. et al., 2002). Les cellules MRC5/V1 sont 5 fois plus sensibles à la tomentosine que les cellules MRC5, suggérant que la tomentosine est capable d’inhiber la croissance aussi bien des cellules cancéreuses télomérase positives que les cellules de phénotype ALT. Parallèlement, nous avons identifié les mécanismes impliqués dans le déclenchement du processus apoptotique des lignées SiHa et HeLa induit par la tomentosine. Les résultats obtenus ont révélé que l’effet cytotoxique induit par la tomentosin est due à l’induction de l’apoptose et arrêt du cycle cellulaire des cellules HeLa and SiHa en phase G2/M. Ceci a été confirmé par le clivage de proCaspase-3, activation de la Caspase-3 et le clivage de PARP (poly (ADP-ribose) polymerase). D’autre part, la tomentosin induit une chute du potentiel membranaire mitochondriale (ΔΨm) et la production des espèces réactives de l’oxygène (ROS), accompagné de l’inhibition de la protéine anti-apoptotique Bcl-2 indiquant que l’apoptose induite par la tomentosin dans les cellules HeLa and SiHa, est médiée via des événements mitochondriaux. Nos résultats sont fortement corrélés avec ceux d’une récente étude qui a mis en évidence l’activité anticancéreuse des deux sesquiterpènes lactones, Tomentosin et Inuviscolide sur des lignées cellulaire cancéreuses humaine de mélanome, par induction de l’apoptose et arrêt du cycle cellulaire en phase G2/M (Rozenblat S. et al., 2008). 151 Discussion Cette étude met en évidence pour la première fois que tomentosin cible spécifiquement la machinerie télomère-télomérase, induit l’apoptose Caspases-dépendante des cellules cancéreuses du col de l’utérus et l’arrêt du cycle cellulaire en phase G2/M (Figure 65). Figure 65: Mécanismes d’action proposé de la tomentosine: Voies de signalisations impliquées dans l’apoptose des cellules SiHa et HeLa induite par la tomentosine. 152 Conclusion générale & Perspectives Conclusion générales & Perspectives Dans le cadre de la mise en évidence de nouvelles approches thérapeutiques pour lutter contre le cancer, nous nous sommes intéressés à la recherche de substances naturelles issues de plantes médicinales utilisées en médecine traditionnelle Marocaine capables d’inhiber la croissance des cellules cancéreuses du col de l’utérus. Aussi, nous avons montré que, parmi différentes plantes testées, l’extrait hexanique (IVHE) et la fraction dichlorométhane (IV-DF) issus d’Inula viscosa ainsi que la fraction dichlorométhane de Retama monosperma (Rm-DF) induisaient une activité cytotoxique significative vis-à-vis des deux lignées cellulaires du col de l’utérus porteuses de papillomavirus humains, SiHa et HeLa. L’analyse moléculaire a montré que les trois extraits, IV-HE, IV-DF et Rm-DF, induisent une mort cellulaire par apoptose, mise en évidence par le clivage de la pro-Caspase-3, l’activation de la Caspase-3 et le clivage de PARP (poly (ADP-ribose) polymerase). En outre, ces extraits induisent précocement une chute du potentiel membranaire mitochondrial (ΔΨm) et une production des espèces réactives de l’oxygène (ROS), accompagnées du clivage de la protéine anti-apoptotique Bcl-2 suggérant que l’apoptose des cellules SiHa et HeLa induite par ces extraits , passe par des événements mitochondriaux. Aussi, nous avons montré, en utilisant le test TRAP, que les extraits d’Inula viscosa sont capables d’inhiber l’activité télomérase des cellules SiHa et HeLa aprés 72h de traitement. Ceci a été confirmé par l’hybridation du simple brin télomérique (TTAGGG), démontrant que IV-HE et IV-DF induisent un raccourcissement du simple brin télomérique significativement dans les cellules SiHa et HeLa d’une manière dose-dépendante. Il apparait donc clairement que ces extraits ciblent spécifiquement la machinerie télomères-télomérase. Le fractionnement bio-guidé de l’extrait hexanique d’Inula viscosa L., nous à permis l’isolement d’un sesquiterpène lactone, tomentosine, qui a montré un effet inhibiteur significatif de la prolifération des cellules SiHa et HeLa. Notre étude a mis en évidence pour la première fois que la tomentosine est capable d’inhiber l’élongation des télomères et d’induire une apoptose des cellules cancéreuses du col de l’utérus, Caspases-dépendante, via des événements mitochondriaux, ainsi qu’un arrêt du cycle cellulaire des cellules SiHa et HeLa en phase G2/M. L’ensemble des données obtenues, sont fortement corrélé aux résultats obtenus avec l’extrait 153 Conclusion générales & Perspectives hexanique d’Inula viscosa, suggérant que la tomentosine est probablement le principe actif responsable de l’activité biologique de l’extrait hexanique. D’autre part, nous avons étudié l’effet des extraits d’Inula viscosa ainsi que la tomentosine sur la croissance des cellules MRC5/V1, fibroblastes de phénotype ALT transféctées par l’antigène T de SV40, déficientes en télomérase. Les cellules MRC5/V1 sont 5 fois plus sensibles à la tomentosine que les cellules parentales MRC5, suggérant que la tomentosine est capable d’inhiber la croissance aussi bien des cellules cancéreuses télomérase positives que les cellules ALT déficientes en télomérase. Par ailleurs, nous avons évalué l’effet de ces extraits sur des cellules MDR exprimant la Pglycoprotéine (Pgp) et la Multidrug-Resistance Associated Protein (MRP1). Il est apparu clairement que ces cellules ne présentent pas de résistance significative vis-à-vis des produits testés. A l’issue de cette étude, il ressort que ces plantes présentent une activité cytotoxique importante contre les cellules cancéreuses et un fort potentiel pour le développement d’agents anticancéreux contre le cancer notamment le cancer du col de l’utérus. Enfin, les perspectives immédiates de ce travail sont principalement la validation de nos résultats en confirmant l’effet anticancéreux des extraits d’Inula viscosa, de Retama monosperma ainsi que celui de la tomentosine in vivo chez l'animal. Des expériences sur des souris Nude sont en cours d’investigation. De même il est nécessaire d’évaluer la toxicité in vivo de ces extraits sur des souris afin de s’assurer de la spécificité tumorale sans apparition de toxicité secondaire. Il serait également intéressant d’évaluer l’effet antiprolifératif de ces extraits sur d’autres modèles cellulaires provenant d’autres cancers. Les plantes étudiées constituent une source importante en composés d’un grand intérêt biologique. Les multiples activités pharmacologiques de ces plantes médicinales sont basées sur la richesse avérée d’Inula viscosa en flavonoïdes et en composés terpéniques et la présence d’alcaloïdes et de flavonoïdes dans le genre Retama. D’ou l’intérêt de réaliser le fractionnement bio-guidé des autres extraits ayant présentés un effet cytotoxique intéressant telles les fractions dichlorométhane d’Inula viscosa L. et de Retama monosperma L.. Ce qui devrait permettre l’isolement de certains métabolites prometteurs dans la recherche de nouveaux agents anticancéreux. La réalisation d’autres investigations pharmacologiques complémentaires sur d’autres aspects thérapeutiques est d’une importance cruciale et pourrait permettre l’identification de nouvelles substances aux activités thérapeutiques multiples. 154 Références bibliographiques Références bibliographiques A Aafi A., Achhal A.K., Benabid A., M., R., 2005. Richesse et diversité floristique de l’écosystème de chêne-liège de la forêt de la Mamora. Acta Bot Malacitana 30, 127-138. Abbott B.L., , 2003. ABCG2 in hematopoietic stem cells. Hematol Oncol Rep 21 1-16. Agosti J. M., Goldie S. J. , 2007. Introducing HPV vaccine in developing countries--key challenges and issues. N Engl J Med 356, 1908-1910. Ai-Rong L., Zhu Y., Li X.N., Tian X.J., 2007. Antimicrobial activity of four species of Berberidaceae. Fitoterapia 78, 379–381. Al-Dissi N.M., Salhab A.S., Al-Hajj H.A., 2001. Effects of Inula viscosa leaf extracts on abortion and implantation in rats. J Ethnopharmacol 77, 117-121. 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RT: 5.00 - 60.02 SM: 9G NL: 2.33E6 TIC F: MS ID1 RT: 24.98 100 95 90 85 80 RT: 30.45 75 70 Relative Abundance 65 60 55 50 45 40 35 30 RT: 47.26 25 RT: 18.89 RT: 35.36 20 RT: 55.92 RT: 39.62 15 RT: 53.09 10 5 RT: 12.74 33.01 0 10 15 20 25 30 35 Time (min) 40 45 50 55 60 Figure 67 : Spectre d’analyse de la fraction dichlorométhane d’Inula viscosa (IV-DF) par CPG. I Annexes RT: 5.00 - 60.01 SM: 9G RT: 53.73 100 95 NL: 8.87E5 TIC F: MS RD1 90 85 RT: 24.99 80 75 70 65 RT: 30.46 60 55 50 45 40 35 RT: 13.79 30 RT: 44.23 25 RT: 18.91 20 15 RT: 35.36 RT: 48.78 RT: 9.89 50.14 10 5 0 10 15 20 25 30 35 Time (min) 40 45 50 55 60 Figure 68 : Spectre d’analyse de la fraction dichlorométhane de Retama monosperma (Rm-DF) par CPG. II Annexes Figure 69: Spectre RMN 1H de la fraction F3-a. III Annexes Figure 69: Spectre RMN 13C de la fraction F3-a. IV Annexes Figure 71: Spectre RMN 1H de la fraction F6-3. V Annexes Figure 72: Spectre RMN 13C de la fraction F6-3. VI Cell. Mol. Biol. 57 (supp): OL1581-OL1591 Published on October 7, 2011; DOI 10.1170/183 IN VITRO ANTIPROLIFERATIVE EFFECT AND INDUCTION OF APOPTOSIS BY Retama monosperma L. EXTRACT IN HUMAN CERVICAL CANCER CELLS N. MERGHOUB1,2,3, L. BENBACER1, H. EL BTAOURI3, H. AIT BENHASSOU4, C. TERRYN5, M. ATTALEB1, C. MADOULET3, A. BENJOUAD2, M. EL MZIBRI1*, H. MORJANI3* AND S. AMZAZI2* 1 Unité Biologie & Recherche Médicale CNESTEN, Rabat, Maroc. 2 Laboratoire de Biochimie-Immunologie. Faculté des sciences de Rabat, Agdal, Maroc. 3 MEDyC CNRS UMR 6237, UFR Sciences et UFR Pharmacie, Reims, France. 4 IIER, EA4303, UFR Pharmacie, Reims, France. 5 IFR 53, Plateforme Imagerie Cellulaire et Tissulaire, Université de Reims, Reims, France. Abstract The antiproliferative effect of different extracts obtained from Retama monosperma L. was investigated on human SiHa and HeLa cervical cancer cell lines using a MTT colorimetric assay. The Retama monosperma L. dichloromethane fraction (Rm-DF) was the most active extract, exhibiting a significant cytotoxic activity on both cell lines in a dose-dependent manner, after 72h of treatment. IC50 values obtained were 14.57±4.15µg/ml and 21.33±7.88µg/ml, for SiHa and HeLa cell lines respectively. The morphological features assessment of apoptosis in Rm-DF-treated cells showed a condensation of chromatin and apoptotic bodies, accompanied by a decrease in mitochondrial membrane potential (ΔΨm) and an increase in reactive oxygen species in both cell lines. The induction of apoptosis was further confirmed by Western blotting pro-caspase 3, Bcl2 and PARP; caspase 3 activity assay; and Annexin V labelling. Analysis of Rm-DF by CG/MS revealed the presence of five known quinolizidine alkaloids as well as, sparteine (10,97%), L- methyl cytisine (9.11%), 17- oxosparteine (3.49%), lupanine (0.93%) and anagyrine (39.63%). This study shows that Retama monosperma L. extract exhibits a potential anticancer activity against cervical cancer cell lines in vitro through the inhibition of proliferation and induction of apoptosis, which may involve a mitochondria-mediated signaling pathway. Key words: Oxidative stress, dietary restriction, lipid peroxidation, protein carbonyl. Article information’s INTRODUCTION Received on June 1, 2011 Accepted on September 1, 2011 Corresponding author Dr. Mohammed EL MZIBRI Unité de Biologie et Recherche Médicale, CNESTEN. BP 1382 RP. 10001 Rabat. Morocco Tel: +212.537.71.27.51 Fax: +212.537.71.18.46 E-mail: [email protected] *managed equally this work Abbreviations: Rm: Retama monosperma; Rm-HE: Retama monosperma hexanic extract; Rm-ME: Retama monosperma methanolic extract; Rm-DF: Retama monosperma dichloromethane fraction; Rm-AF: Retama monosperma ethyl acetate fraction Natural products have been shown to be an important source for the development of new drugs. Cancer continues to be one of the major causes of death worldwide. To date, there is an increasing interest in screening medicinal plants and identification of active components that are effective against cancer cells. Approximately 50% of a total of 155 clinically approved anticancer drugs were either unmodified natural products or in the forms of their semi-synthetic derivatives, or synthesized molecules based on natural product compound pharmacophores (29). The emergence of multidrug resistance in several tumors requires a continuing need for the development of new anticancer drugs and Copyright © 2011 Cellular & Molecular Biology http://www.cellmolbiol.com 1581 N. MERGHOUB et al. / Apoptosis induction by Retama Monosperma L. extract new chemotherapy strategies. Targeting apoptosis is one of the most important and promising mechanisms against uncontrolled growth of tumor cells (17, 36). A wide variety of natural substances found in medicinal plants such as curcumin, artemisinin have been recognized to induce apoptosis in various human tumor cells (14,22). Retama monosperma L. (Boiss.) or Genista monosperma L. (Lam.), locally named as “R’tam”, is an annual and spontaneous plant belonging to the Fabaceae family. The genus Retama includes four species with a geographic distribution in the Mediterranean area, North Africa, and the Canary islands (13). In Morocco, Retama genus is largely located in desert regions and the Middle Atlas (26). This plant is used in traditional medicine in many countries, as a purgative, vermifuge, antihelmintic, and abortive (3). Moreover, several studies investigated Retama Genus for various pharmacological effects, including hypoglycemic and diuretic (26,27), cytotoxic (6,12,25), antioxidant and antiviral (11), antihypertensive (10), and anti-inflammatory (4) activities. The aim of this study was to investigate the antiproliferative effects of extracts obtained from Retama monosperma L. against two cervical cancer cells lines, SiHa and HeLa. Further experiments were carried out to determine whether this antiproliferative effect was associated with apoptotic signaling. We evaluated alterations in morphology, phosphatidyl serine distribution, the activation of pro-caspase-3, the cleavage of PARP, and Bcl2 expression in SiHa and HeLa cells treated with Retama monosperma extract. We also investigated the preliminary chemical analysis of the most active extract, using GC/MS. MATERIALS AND METHODS Plant material and extraction procedures Retama monosperma L. (Boiss.) leaves were collected in March 2009 from Sidi Boughaba reserve in Mehdia-Rabat (Morocco). The plant was identified at the Scientific Institute of Rabat by Pr. M. Fennane, and the specimen was deposited in the Scientific Institute herbarium under the voucher specimen reference N° RAB78140. The powder of the dried plant was extracted successively using a Soxhlet apparatus with n-hexane and methanol to obtain hexanic extract (Rm-HE) and methanolic extract (Rm-ME). The resulting extracts were then evaporated by a Rotavapor to give dried extracts. The methanol concentrated extract was dissolved in distilled water and was successively extracted with dichloromethane and ethyl acetate to obtain dichloromethane fraction (Rm-DF) and ethyl acetate fraction (Rm-AF). All extracts were evaporated and kept at -20°C until use. Cell culture Human cervical adenocarcinoma cells lines, HeLa and SiHa, used in this work were kindly provided by Dr. P. Coursaget (INSERM, University François Rabelais, Tours, France). Cells were cultured in modified eagle medium (MEM) supplemented with 10% (v/v) heat-inactivated fetal bovine serum (FBS) and 1% penicillin–streptomycin. Cells were maintained at 37°C and 5% CO2 in a humid environment. All experiments were performed with cells in exponential growth phase. Cell proliferation and cytotoxicity assay HeLa and SiHa cells were seeded in a 96-multiwell plate at a density of 5. 103 cells/well for 24h. The cells were then treated with plant extracts and fractions at concentrations between (5-80µg/ml) for 72h. Vinblastin was used as positive control. After incubation, 10µl MTT (5mg/ml) were added to each well and cells were incubated at 37°C for 4h. The supernatant was then removed and replaced by 150µl DMSO to dissolve insoluble formazan crystal. The absorbance was measured with a plate reader (Genesys 10 UV scanning, Thermo Electron Corporation) at 550nm. The absorbance of untreated cells was considered as 100%. The IC50 (concentrations which reduce the viability of treated cells by 50%) values were graphically obtained from the dose–response curves. Assessment of apoptosis (Hoechst 33342 staining) Morphology alterations due to apoptosis were detected by Hoechst 33342 staining. HeLa and SiHa cells were cultured on glass chamber slides in 2 well plates and were treated with the Rm-DF for 24, 48 and 72h at a concentration of 20µg/ml. After incubation, cells were washed twice with PBS and fixed with (4% paraformaldehyde and 0.1% Triton X-100) for 5min. The cells were then washed with PBS and incubated with 10µg/ml Hoechst 33342 (Sigma) at 37°C for 30min. Cells were visualized using fluorescence inverted microscope (Axiovert 200M Zeiss, Germany) equipped with an LD achroplan 40X objective. The 360nm and 460nm filters were used respectively for excitation and emission. The images were collected with a CCD cooled camera (Coolsnap HQ, Ropper Scientific). Annexin V-FITC/propidium iodide flow cytometric analysis Analysis of phosphatidylserine externalization in apoptotic cells was determined by an ApoTarget AnnexinV-FITC Apoptosis kit (Invitrogen, Cergy Pontoise, France), according to the manufacturer’s instructions. Cells (2.105 cells) were seeded in 6-well plates and treated with 20µg/ml Rm-DF for 48h. They were then collected and suspended in 100µl of Annexin V binding buffer. 5µL of Annexin-VFITC and 10µL of propidium iodide were added and then incubated 15min at room temperature in the dark. Flow cytometry analysis was carried out using a FACScalibur (BD Biosciences) flow cytometer. Copyright © 2011 Cellular & Molecular Biology http://www.cellmolbiol.com 1582 N. MERGHOUB et al. / Apoptosis induction by Retama Monosperma L. extract Mitochondrial membrane potential (∆Ψm ) measurement Analysis of mitochondrial membrane potential was carried out using the lipophilic cationic probe, JC-1 (Molecular Probes, Eugene, OR) whose monomer emits at 530nm (green) after excitation at 500nm. Depending on the mitochondrial membrane potential, JC-1 is able to form Jaggregates which shifts the fluorescence emission from green to yellow-orange (590nm) as mitochondrial membrane becomes more polarized. Therefore, the I590nm/I530nm emission ratio value allows observation of mitochondrial dysfunction. Residual mitochondrial potential as a percentage of control was expressed as follows: (R treated/R control) x 100; R = I590 nm/I530 nm. SiHa and HeLa cells were treated with Rm-DF for 24h and 48h. JC-1 reagent (10µM) was added for 20min at 37°C in the dark. Cells were then washed with PBS and centrifuged at 1500 rpm, for 5min at 4°C. The obtained pellet was resuspended in 1ml ice-cold PBS and the measurements were performed using the Spectrofluorometer (RF-5301PC, Shimadzu, Tokyo, Japan). Measurement of ROS production Production of ROS (reactive oxygen species) was monitored via oxidation of the carboxydichlorofluorescein analog probe, C2938. SiHa and HeLa cells (2 x105) were seeded into 6-well plates and treated with the appropriate concentration of the extract for 24h. Control and treated cells were washed and stained with 10µM C2938 (30 min, 37˚C). Fluorescence emission from the oxidized probe was quantified with a Spectrofluorophotometer (RF-5301PC, Shimadzu) (excitation: 488±1 nm; emission: 518±1 nm). Western blot analysis Cells were treated with 20µg/ml of Rm-DF for 24, 48 and 72h, scraped, washed with PBS and lysed in ice-cold lysis buffer [(10mM Tris pH 7.4, 150mM NaCl, 5mM EDTA, 1mM Na3VO4, 1mM dithiothreitol, 10 µg/ml Leupeptin , 10µg/ml aprotinin, 10% glycerol, 1%Brij (v/v)], placed on ice for 20min and centrifuged at 14,000g for 15min at 4 °C. The amount of protein was determined using the Bio-Rad protein quantification kit. Equal amounts of proteins (25-30µg/ml) were subjected to electrophoresis on SDS-polyacrylamide gels and, transferred to a nitrocellulose membrane by electroblotting. After blocking non-specific sites, the membrane was incubated overnight with appropriate primary antibodies: monoclonal anti- proCaspase 3 (1/700), monoclonal anti-β actin (dilution 1/5000), monoclonal anti-BCl2 (1/700), and polyclonal antiPARP (1/1000). Horseradish peroxidase-conjugated goat anti-rabbit or anti-mouse IgG were used as secondary antibodies and proteins were detected using an enhanced chemiluminescence (ECL) kit. Gas chromatography/mass spectrometry (GC/MS) analysis The identification of the compounds from Retama monosperma dichloromethane fraction (Rm-DF) was performed by GC/MS analysis using (TRACE CG TRA) Chromatograph, equipped with (Polaris Q MS) Mass selective detector and VB5 (5% phenyl ; 95% methylpolisyloxane) capillary column (30m, 0.25mm, film thickness 0.25µm). Injection volume was 1 µl with a splitless; the injector and detector temperatures were held constant at 250. For GC/MS detection an electron ionization system with ionization energy of 70eV was used. Helium was used as the carrier gas with an inlet pressure of 10.48 psi, corresponding to a flow rate of 1.0ml/min. The analytical conditions were as follows: oven temperature from 60 to 280°C at rate of 16°C min-1 and the final temperature of 300°C was held for 10min. Identification of the compounds was based on the comparison of their relative retention time and spectral mass with those of Nist and Wiley7 library data of the GC/MS system. Statistical analysis Data are presented as means ± SD of at least triplicate determinations of three different assays. Statistical analysis was performed by Student’s-test with Microsoft excel software. Significant differences are indicated by *p < 0.05; **p < 0.01; ***p < 0.001. RESULTS Effect of Rm extracts on SiHa and HeLa cell growth In order to investigate the effects of Retama monosperma extracts and its fractions on cell proliferation, SiHa and HeLa cervical cancer cells were treated with the extracts at different concentrations (5-80µg/ml) for 72h. Cell growth was assessed using MTT assay. IC50 values were calculated from the dose–response curves obtained by plotting percentage of cell growth as a function of extracts concentrations. As displayed in Fig.1, cell growth curves show that only Rm-DF exerts a dose-dependent effect on cell proliferation. SiHa cells were relatively more sensitive to Rm-DF than HeLa cells with IC50 value of 14.57±4.15µg/ml and 21.33±7.88µg/ml respectively (Table.1). However, the ethyl acetate extract showed weak activity while hexanic and methanolic extracts exhibited no effect. Rm-DF at a dose of 20µg/ml was chosen for further mechanistic studies. Morphological features associated with apoptosis To determine whether cell growth inhibition by Rm-DF was associated with apoptosis, SiHa and HeLa cells were treated with Rm-DF for 24, 48 and 72h, and Hoechst 33342 staining was performed. Cells with nuclear chromatin condensation or apoptotic bodies, which are the typical characteristic of apoptosis, were observed after treatment. The percentage of apoptotic cells was calculated and data showed that apoptotic cells significantly increased in a time-dependent manner in both SiHa and HeLa cells after exposure to Rm-DF (Fig.2). Plasma membrane redistribution of Annexin V During apoptosis, the plasma membrane changes include a redistribution of phosphatidylserine from the cytoplasmic face to the outer leaflet making it available for AnnexinV binding. To differentiate cells undergoing Copyright © 2011 Cellular & Molecular Biology http://www.cellmolbiol.com 1583 N. MERGHOUB et al. / Apoptosis induction by Retama Monosperma L. extract necrosis or apoptosis, Rm-DF treated cells were analyzed by flow cytometry using PI and Annexin V labeling. After treatment with Rm-DF (20µg/ml) for 48 h, early apoptosis (annexin labeling) was seen in 28.34% and 57.68% in SiHa cells and HeLa cells respectively (Fig.3). While, late apoptosis (annexin and PI labeling) was observed in 5.84% of SiHa cells and 10.35% of HeLa cells. Figure 1. Cytotoxic activity of Retama monosperma L. extracts in cervical cancer cells. SiHa and HeLa cells were incubated with different concentrations of extracts (580µg/ml) for 72h. Cell growth was determined by MTT assay. IC50 values (µg/ml) were determined graphically from viability curves. Vinblastin was used as positive control. Data are expressed as means ± SD of quadruplicate determinations. Effects of Rm-DF on the expression of proteins involved in apoptosis In order to elucidate the mechanisms of apoptosis induced by Rm-DF, we investigated the effects of Rm-DF on the expression of apoptosis related proteins by Western blot. We examined whether Rm-DF induces the activation of procaspase-3 in SiHa and HeLa cells. Our data showed that Rm-DF significantly increased the cleavage of pro-caspase-3 to the active form in a time-dependent manner (Fig.4). Subsequently, the presence of activated caspase-3 is further confirmed by detecting the cleavage of PARP. In Rm-DF-treated cells, the cleavage of PARP (116KDa) into 85KDa fragment occurred in a time-dependent manner. Moreover, as can be seen in Fig.4 a decrease in Bcl-2 expression occurred in Rm-DF-treated cells, in a timedependent manner. Table 1. MTT assay: IC50 values of extracts and fractions of Retama monosperma against SiHa and HeLa cervical cancer cells. IC50 (µg/ml) Substances SiHa HeLa Hexane extract (Rm-HE) › 80 › 80 Methanolic extract (Rm-ME) › 80 › 80 Dichloromethane fraction (Rm-DF) 14.57±4.15 21.33±7.88 Ethyl Acetate fraction (Rm-AF) 27.54±5.64 77.47±2.25 10.88±0.78 6.28±0,35 Retama monosperma L. extracts Vinblastin Cells were exposed to different concentrations of Retama monosperma L. extracts (Hexane and methanol extracts) and fractions (dichloromethane and ethyl acetate fractions) for 72h. Data are expressed as IC50 values are means ± SD of three independent experiments. Vinblastin was used as a positive control. Copyright © 2011 Cellular & Molecular Biology http://www.cellmolbiol.com 1584 N. MERGHOUB et al. / Apoptosis induction by Retama Monosperma L. extract Figure 2. Detection of apoptotic cells in SiHa and HeLa cells treated with Rm-DF by fluorescence microscopy and Hoechst 33342 staining. Cells were treated with 20µg/ml of Rm-DF for 24, 48 and 72h. The stained nuclei were visualized and photographed with an inverted fluorescence microscope (Axiovert 200M Zeiss). The percentage of apoptotic cells, indicated by arrowheads, was calculated relatively to total cell number. Data represent at least two independent experiments (Magnification: 400X). Depolarization of mitochondrial membrane potential (∆Ψm) in Rm-DF-treated cells In order to characterize the effect of Rm-DF on the mitochondrial apoptotic pathway, we measured the mitochondrial membrane potential (∆Ψm) in SiHa and HeLa cells after treatment with Rm-DF (20µg/ml) for 24h. As shown in Fig.5, Rm-DF significantly induced a decrease in mitochondrial membrane potential in a dosedependent manner in SiHa and HeLa cells. Production of reactive oxygen species (ROS) induced by Rm-DF In order to investigate whether the intracellular reactive oxygen species ROS are involved in the signal transduction pathways of apoptosis, we measured the production of ROS after cells were treated with Rm-DF (20µg/ml) for 24h, using C2938, an oxydation-sensitive fluorescent probe. Data were normalized relative to the untreated cells. As shown in Fig.6, a significant increase in ROS level was observed in Rm-DF-treated SiHa and HeLa cells after 24h exposure, when compared with control cells. Characterization of compoundsin the Rm-DF CG/MS analysis was carried out on the dichloromethane fraction of Retama monosperma L. (Rm-DF) that exerted the significant growth inhibitory effect. CG Chromatogram of Rm-DF is presented in figure 7 and analysis of its MS spectral data revealed a total of 11 compounds Copyright © 2011 Cellular & Molecular Biology http://www.cellmolbiol.com 1585 N. MERGHOUB et al. / Apoptosis induction by Retama Monosperma L. extract Figure 3. Annexin V and propidium iodide staining of SiHa and HeLa cells exposed to Rm-DF were analysed by flow cytomety . Cells were treated with Rm-DF (20µg/ml) for 48h. The x-axis shows Annexin V-FITC binding and the y-axis staining of propidium iodide (PI) labeled population. Lower left quadrant are viable cells: AnnexinV negative and PI negative; lower right, early apoptotic cells: AnnexinV positive and PI negative; upper right, necrotic cells or late apoptotic cells: AnnexinV positive and PI positive. Figure 4. Western blot analysis of Pro-caspase 3 , Bcl-2 and PARP protein expression, performed in HeLa and SiHa cells after treatment with 20µg/ml Rm-DF during 24h , 48h and 72h. Cell lysates were prepared and the proteins were separated on SDS-polyacrylamide gel and transferred onto nitrocellulose membranes. The membranes were probed with the indicated antibodies. β-actin was used as a control for protein loading. The results shown here were from two or three independent experiments. Copyright © 2011 Cellular & Molecular Biology http://www.cellmolbiol.com 1586 N. MERGHOUB et al. / Apoptosis induction by Retama Monosperma L. extract Figure 5. Effects of Retama monosperma extract on ROS production in SiHa (A) and HeLa (B). The level of ROS production was measured via oxydation of the carboxydichlorofluorescein analog probe C2938 after treatment with Rm-DF. Data represent the means ± standard deviations for three independent experiments. Figure 6. Induction of apoptosis in SiHa and HeLa cells by Rm-DF. Mitochondrial membrane potential was measured by spectrofluorimetry and JC-1 probe in SiHa (A) and HeLa (B). Cells were treated with 20 and 40µg/ml Rm-DF for 24h as described in Materials and Methods. The results are presented as the mean ± SD of three independent experiments. which are summarized in Table.2. CG/MS analysis identified compounds including five known quinolizidine alkaloids: Sparteine (10.97%), L-methyl-cytisine (9.11%), 17oxosparteine (3.49%), Lupanine (0.93%) and anagyrine (39.63%). DISCUSSION A large number of novel anticancer drugs have been discovered from natural products and new ones are still under development. The induction of apoptosis in cancer cells is among one of the useful strategies for anticancer drug development. Currently, the plants of the Retama genus have attracted an increasing interest due to their wide range of pharmacological effects, including antihyperglycemic activity (2), cytotoxic effect (6,12,25), antihypertensive activity (12) and anti-inflammatory activity (4), antibacterial, antifungal and antioxidant (11) activities. It has been reported that Retama species contain quinolizidine alkaloids (1,35) and flavonoids (18,24,25) as bioactive constituents. However, to our knowledge, the antiproliferative and apoptotic effect of Retama monosperma L. (Boiss.) has not yet been explored. The aim of this study was to investigate antiproliferative activity of Retama monosperma L. extracts against SiHa and HeLa cervical cancer cell lines. To identify whether the induction of apoptosis was a mechanism underlying the growth inhibition of cancer cells, several assays was performed. We found that the dichloromethane fraction of Retama monosperma Copyright © 2011 Cellular & Molecular Biology http://www.cellmolbiol.com 1587 N. MERGHOUB et al. / Apoptosis induction by Retama Monosperma L. extract Fig.7: Chromatogram of the Retama monosperma dichloromethane fraction (Rm-DF) obtained by CG. Compounds were identified by computer searches in the reference libraries of NIST and Wiley7, and fragmentation patterns were compared with literature data. Rm-DF constituent are presented in Table.1. Table 2. Compounds present in Dichloromethane fraction of Retama monosperma identified by CG/MS. RT Identified compounds CAS Area (%) 9,89 α-Pinene 7785-70-8 2.73 13,79 1,8-Cineole 470-82-6 8.03 18.91 Benzeneacetic acid, α,4-bis[(trimethylsilyl)oxy]-, trimethylsilyl ester 56114-69-3 4.71 24.99 9H-pyrrolo[3',4':3,4]pyrrolo[2,1-a]phthalazine-9, 95647-39-5 19.05 11(10H)-dione,10-ethyl-8-phenyl 38,98 Sparteine 90-39-1 10.97 42,71 Hexadecanoic acid 57-10-3 0.86 44,23 L methyl cytisine 486-86-2 9.11 46,67 17- oxosparteine 489-79-5 3.49 47.78 100633-91-8 0.50 48,78 4-(N-(3-trifluoromethylphenyl)-amino)-5,6 dimethyl-7H-pyrro[2.3-d]pyrimidine Lupanine 550-90-3 0.93 53 ,73 Anagyrine 486-89-5 39.63 RT : Retention time (min). - CAS number: Chemical Abstracts Service. Area (%): area percentage (peak area relative to the total peak area). Copyright © 2011 Cellular & Molecular Biology http://www.cellmolbiol.com 1588 N. MERGHOUB et al. / Apoptosis induction by Retama Monosperma L. extract (Rm-DF) exhibited the most significant antiproliferative effect in a dose-dependent manner. Rm-DF IC50 values were 14 and 22µg/ml in SiHa and HeLa cell lines respectively. This is in agreement with the National Cancer Institute guidelines. In fact, the criteria of cytotoxic activity for the crude extracts is an IC50 value < 30µg/ml in preliminary assays (34). Many reports have also shown that other plants of the Retama genus exhibit a cytotoxic effect against various cancer cells. The methanol extracts of Retama raetam subsp. gussonei leaves exhibited a significant cytotoxic activity against COR-L23 cell line with an IC50 of 40μg/ml (6). Extracts and flavonoids obtained from aerial parts of Retama sphaerocarpa Boiss. exerted a dose-dependent cell growth inhibition against three human cancer cell lines TK-10, MCF-7 and UACC-62 (25). Apoptosis is a major mode of cell death in response to drug treatment and possesses typical morphological features including cytoplasmic blebbing, chromatin condensation, nuclear fragmentation, cell rounding and cell shrinkage (19,32). The morphological assessment of SiHa and HeLa cells treated with Rm-DF showed significant features associated with apoptosis in a time-dependent manner. We also confirmed that Rm-DF possesses the ability to induce apoptosis via the Annexin V/PI redistribution in plasma membrane. Annexin V positive cells reflect the externalization of phosphatidylserine residues in membrane bilayers in early apoptotic events. We found that after 48h of exposure to Rm-DF, the number of SiHa and HeLa viable cells decreased with a concomitant increase in both early apoptotic and late stage apoptotic cell populations. Two pathways are known to mediate antiproliferative drug-induced apoptosis, death receptor-dependent (extrinsic) and mitochondrialdependent (intrinsic) pathways. In order to elucidate the mechanisms of apoptosis, we investigated the effect of Rm-DF on the expression of specific proteins involved in apoptosis. Caspases 3, 6, 7 have been implicated in the execution phase of apoptosis and their activation and subsequent cleavage of a set of important cellular proteins lead to the appearance of apoptotic morphology (20,32). Our data show that Rm-DF significantly increased the cleavage of pro-caspase-3 to the active form Fig.4. Subsequently, the presence of activated caspase-3 is further confirmed by detecting the cleavage of PARP (116KDa) into 85KDa fragment in RmDF-treated cells. PARP is one of the potential target molecules of caspase 3 and PARP cleavage has been widely used as a hallmark of cell apoptosis (37). One of the most important regulators of the intrinsic pathway is the Bcl-2 family of proteins. Increased expression of the anti-apoptotic protein Bcl-2 causes resistance to chemotherapeutic drugs, while a decrease in Bcl-2 expression may promote apoptotic response to anticancer drugs (16). We demonstrate here that Bcl-2 expression was markedly decreased in Rm-DF-treated cells. Our data clearly show that the molecular mechanisms involved in Rm-DF-induced apoptosis of SiHa and HeLa cells, seemed to be via the intrinsic pathway. The loss in mitochondrial membrane potential, an early event in apoptosis, represents mitochondrial dysfunction which is an irreversible checkpoint in apoptosis (7,21). Thus, the effect of Rm-DF on the mitochondrial transmembrane potential (∆Ψm) has been evaluated after 24h, using the lipophilic cationic probe, JC-1. A significant decrease in mitochondrial membrane potentials (∆Ψm) was observed in Rm-DF-treated SiHa and HeLa cells after 24h, the effect is in dose-dependent. Mitochondrial damage caused by an increase in ROS results in the loss of the membrane potential and cytochrome c release, inducing the execution of apoptosis (31). Intracellular production of ROS active oxygen species such as -OH, O2- and H2O2 is associated with the arrest of cell proliferation. Generation of oxidative stress in response to various external stimuli has been implicated in the activation of transcription factors and to the triggering of apoptosis (28). Our data indicate that a significant ROS production occured in Rm-DF treated SiHa and HeLa cells after 24h. These findings confirm that apoptosis induced by Rm-DF could be associated with a caspase-dependent cascade that involves the activation of the mitochondrial pathway. Data obtained from CG/MS analysis showed the presence of quinolizidine alkaloids as major compounds, particularly the presence of sparteine, L methyl-cytisine , 17- oxosparteine , Lupanine and anagyrine. Our results were in agreement with previous reports (13,35). Considering that quinolizidine alkaloids have been found to elicit a range of biological activities, including antiviral (8,9), antihypoglycemic (5,15,30) anti-tumoral (38) activities, the marked antiproliferative activity of Retama monosperma extract could be attributed to the quinolizidine alkaloids, major compounds contained in dichloromethane fraction. Previous Copyright © 2011 Cellular & Molecular Biology http://www.cellmolbiol.com 1589 N. MERGHOUB et al. / Apoptosis induction by Retama Monosperma L. extract reports have shown that oxymatrine, a natural quinolizidine alkaloid, inhibits proliferation and induces apoptosis of human hepatoma cells. This effect was mediated by a cell cycle arrest in G2/M and S phase, down-regulation of Bcl-2 and up-regulation of p53 (33). Recently, it has been reported that six quinolizidine alkaloids isolated from Sophora Flavescens Ait. including, sophoridine, aloperine, sophocarpine, matrine, oxymatrine and cytisine, aloperine exerted the most potent in vitro cytotoxic activity against the human cancer cell lines (23). This study provides evidence that Retama monosperma extracts exert antiproliferative effects in cervical cancer cells via induction of mitochondria-dependent apoptosis pathway. Thus, this plant could be a potential source for new lead structures in drug design of quinolizidine alkaloids derivatives against cervical cancer. Further investigations to characterize the mechanistic action of the individual bioactive compounds in the dichloromethane fraction of this plant are required. Acknowledgements - This work is supported by the “Comité Mixte Inter-Universitaire Franco-Marocain”. Volubilis AI N° MA/07/178 - Egide n° 13466WE; (20072010). The authors would also like to thank Pr. G. Sockalingum for providing assistance for the revision of the manuscript and Pr. M. Fennane for his help in the identification of the plant. REFERENCES 1. Abdel Halim, O.B., Abdel Fattah, H., Halim, A.F. and Murakoshi, I., Comparative chemical and biological studies of the alkaloidal content of Lygos species and varieties growing in Egypt. Acta Pharm. Hung 1997, 67: 241-247. 2. Algandaby, M.M., Alghamdi, H.A., Ashour, O.M., Abdel-Naim, A.B., Ghareib, S.A., Abdel-Sattar, E.A. and Hajar, A.S., Mechanisms of the antihyperglycemic activity of Retama raetam in streptozotocin-induced diabetic rats. Food Chem. Toxicol. 2010, 48: 2448-2453. 3. Bellakhdar, J., La Pharmacopée Marocaine Traditionnelle., 1997, (eds.) Ibis Press, Paris,. 4. 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Accepted 16 October, 2009 Organic extracts of 7 selected plant species, used by Moroccan traditional healers to treat cancer or non-cancer diseases, were tested for their anti-cancerous activities. The plant selection was based on ethnobotanic information and interviews with local healers. Extracts from Inula viscosa (L.) Ait., Retama monosperma (L.) Bois., Ormenis mixta (L.) Dumont., Ormenis eriolepis Coss., Rhamnus lycioides (L.), Berberis hispanica Bois and Reut. and Urginea maritima (L.) Baker. were tested for their potential cytotoxic effects on the human cervical cancer cell lines SiHa and HeLa, harbouring HPV16 and HPV 18 respectively. MTT (Tetrazolium blue) colorimetric assay was used to evaluate the viability of cell cultures in the presence of the extracts. The extract from Inula viscosa (L.) Ait., Retama monosperma (L.) Bois., Ormenis eriolepis Coss. exhibited marked cytotoxic effect on the two cell lines. These species could be considered as potential sources of anticancer compounds. Further studies are necessary for chemical characterization of the active principles and more extensive biological evaluations. Key words: Moroccan medicinal plants, cervical cancer cells, cytotoxic activity. INTRODUCTION Cervical cancer is a major cause of death. It is the second most frequent cancer in women worldwide, accounting for 15% of all cancer related deaths in women (Boyle and Ferlay, 2005). Each year 470,000 women are diagnosed with invasive cervical cancer worldwide, 230,000 women die of this disease and 80% of these occur in developing countries (Bosch and de Sanjosé, 2003). In Morocco, cervical cancer is the second most frequent female cancer after breast cancer and represents a major public health problem. The diagnosis is usually made in advanced stages and mortality is high (Amrani et al., 2003). Human Papillomavirus (HPV) is considered as the etiologic agent of cervical cancer. Epidemiological and biological studies have shown close relationship between *Corresponding author. E-mail: [email protected], [email protected]. Tel: +212.37.71.27.51, +212.66.83.59.11. Fax: +212.37.71.18.46. HPV infection and cervical cancer development. High risk HPV, such as HPV16 and HPV18, has been detected in 94 - 100% of cervical precancerous lesions and cancer (Castellsagué et al., 2006). Though the cervical cancer therapy is in advance, side effects due to the non-specific cytotoxicity of drugs and resistance to treatment represent a great problem in the cervical cancer management. Therefore, development and search of novel and effective anticancer agents, which in addition should overcome resistance, have become very important issues (Cameron and Bell, 2004). Natural compounds have provided many effective anticancer agents in current use. Currently, over 50% of drugs used in clinical trials for anticancer activity were isolated from natural sources or are related to them (Newman and Gragg, 2007). The use of plants or plants products, traditionally, as antiviral agents is relatively wider than their use in modern medicine. Some antiviral substances have so far been isolated from higher plants, algae and lichens (Abonyi et al., 2009). To our knowledge, few studies described the use of 1046 J. Med. Plant. Res. medicinal plants in treatment of infections by Human Papilloma Virus, HPV. Craigo et al. (2000) have shown that, some methylated derivatives of plant lignan, nordihydroguaiaretic acid, which were found to be a potent antiviral agent against the Human Immunodeficiency Virus (HIV) and Herpes Simplex Virus (HSV), inhibit the gene expression from the early promoter P97 of HPV 16 and can be used in the therapy of papillomavirus infections. Likewise, Deng et al. (2004) have also found that water extracts from Asarum heterotropoides are effective on anti-human papillomavirus. There are two main strategies for the selection of plants species in anticancer drug discovery: random screening and ethnomedical knowledge. The second approach includes plants used in organize traditional medical systems like herbalism and folklore (Pieters and Vlietnick, 2005). Uncontrolled proliferation is a universal property of tumour cells. Investigation of the cellular growth control mechanisms has contributed to the understanding of carcinogenesis and identification of compounds with specific antitumoral activities. Thus, cytotoxicity screening models provide important preliminary data to help select plant extracts with potential antitumoral properties for future studies (Cardellina et al., 1999). In Morocco, the use of traditional medicine is widespread practice. The ethnobotanical and ethnopharmacological surveys conducted in different areas allowed the compilation of an inventory of 360 species and more than 500 prescriptions are recorded (Bellakhdar, 1997). In the Moroccan traditional medicine, the use of plants in the form of infusions or decoctions is a common practice among people of rural communities and their use is increasing in urban populations. Moroccan medicinal plants were already studied for their use in different human diseases (Gonzalez-Tejero et al., 2008). In the course of our screening strategy for the anticancer compounds from plants, we undertook the present study to evaluate the in vitro cytotoxic activity of seven plants used in the Moroccan traditional medicine for various diseases such as cancer, inflammation or infectious diseases. The selection of plants was made on the basis of their reputation as folk medicines in the treatment of tumours and related diseases. Table 1 shows the ethnobotanical data of the investigated plant species, including botanical names, local names, ethnomedical uses, as well as the plant parts employed in this study. The cytotoxic activity of selected plants was studied on the human cervical carcinoma cells lines, SiHa and HeLa, harbouring HPV16 and HPV18 respectively. MATERIALS AND METHODS Plant material The selected plants were collected in different areas of Morocco in May, 2007 and were identified by Dr. M. Fennane from the Scientific Institute of Rabat. Voucher specimens are kept in the “Herbarium” of the Institute. Preparation of extract Plant materials were dried at room temperature in the dark and ground finely using blender. Exactly 20 g of each powdered sample (aerial plants, leaves, root bark or bulbs) were extracted by absolute methanol (100 ml, three times) for 72 h at room temperature with constant shaking. The extracts were pooled and evaporated to dryness under reduced pressure at 40°C. A total of 40 mg of obtained extract were dissolved in dimethyl sulfoxide (DMSO) to give a solution stock to 40 mg/ml. Extracts were sterilized by filtration using sterile 0.22 µm pore size filters. In vitro cytotoxic activity assay Cell lines and culture medium Cancer cell lines were kindly provided by Dr. P. Coursaget, INSERM U618, University François Rabelais, Tours, France. Two Human cervical cancer cell lines were used in this study, SiHa harbouring the HPV16 and HeLa harbouring the HPV18. Cells were grown as monolayers in Minimum Essential Medium (MEM) supplemented with 10% heat-inactivated fetal calf serum and 1% Penicillin-Spreptomycin mixture. Cultures were maintained at 37°C in 5% CO2 and 100% relative humidity atmosphere. Cytotoxicity assay Cytotoxicity of sample on tumor cells was measured by microculture tetrazolium (MTT) assay (Mosmann, 1983). For the assays, 96-well microplates were seeded with 100 µl medium containing 10, 000 cells in suspension. After 24 h incubation and attachment, the cells were treated with 6 fourfold dilution of crude extracts. Exactly from the stock solution (40 mg/ml), each extract sample was applied in a series of 6 dilutions (final concentrations ranging from 15.6 to 500 µg/ml) with a final DMSO concentration of 0.1% and was tested in quadruplicate. After 48 h incubation, cell viability was determined by adding (Sigma) tetrazolim salt as cytotoxicity indicator and by reading absorbance at 590 nm with a scanning multiwell spectrophotometer. Tetrazolium salts are cleaved to formazan dye by cellular enzymes (only in the viable cells). The level of absorbance directly correlates to the metabolically active cells. Mitomycin C (~ 95 % HPLC, sigma-Aldrich) was used as a positive control. RESULTS AND DISCUSSION Using the ethnomedical data approach, some Moroccan plants that are used in the Moroccan traditional medicine for various diseases, including cancer, were collected and evaluated for their cytotoxic activities. The search for new anti-cancer drugs is one of the most prominent research areas of natural products. To investigate the cytotoxic potential of 7 extracts from Morrocan plants used in traditional medicine for the treatment of various diseases such as cancer, inflammation or infectious diseases. We collected a selection of seven plants in order to screen them for possible cytotoxic activity cytotoxic activity against cervical cancer cell lines. The cytotoxic activity was evaluated on two human cer- Merghoub et al. 1047 Table 1. Ethnobotanical data and some reported pharmacological activities of plants species used in this study. Plants species (Family) Inula viscosa L. Ait (Asteraceae) Retama monosperma L. Bois (Fabaceae) Trivial name Place of collection MagramaneTerhala Ain atik Temara R’tm Sidi-Boughaba Mahdia Part plant collected Leaves Leaves Purgative, vermifuge, antihelmintic, abortive and disinfectant (Benrahmoune, 2003) Blood pressure, digestive disorders, anorexia, urinary system, nephritic, liver and gastrointestinal disorders, ocular affections, febrifuge. Antileishmania, antitumoral. (Bellakhdar, 1997) Antimicrobial activity (Li et al., 2007 ; Singh et al., 2007) Antitumor activities (Fukuda et al., 1999) Stomachic, anthelmintic and antidiabetic (Bellakhdar, 1997) anxiolytic, nervous breakdown, hepatic and gastric insufficiencies (Haddad et al., 2003) Antibactrial activities Antileishmania activities (Antifungic activity Argis - Azargnat Tamahdit Bark roots Ormenis eriolepis Coss. (Asteraceae) Hellala Ouarzazat Aerial part Ormenis mixta (Asteraceae) Hellala Sidi-Boughaba Mahdia Aerial part S’afira El- harcha Sidi-Boughaba Mahdia Leaves Urginea maritima L. Baker (Lemnaceae) Ansal-Baslet el dib Sidi-Boughaba Mahdia pharmacological activities Inflammatory effects (Hernandez et al., 2007) Antimicrobial activity (Maoz and Neeman, 1998) Antifungal activity (Cafarchia et al., 2002) Antitumoral activity (Rozenblat et al., 2008) Skin diseases, treats cutaneous abcesses, wound healing, Tuberculosis, bronchial infections (Bellakhdar, 1997) Berberis hispanica Bois and Reut. (Berberidaceae) Rhamnus lycioides ssp. Oleoides (Rhamnaceae) Traditional use Bulbs No information available. Antimicrobial activity Laxative and diuretic Hypotensive activity Terencio et al., 1990) Cardiac failures, whooping-cough, pneumonia, abortive, vipers bites, and aphrodisiac Cough, bronchitis, the jaundice, diuretic, and internal tumours (Bellakhdar, 1997) Cytotoxic and antimalarial activities (Sathiyamoorthy et al., 1999) Anti-insect activity (PascualVillalobos and Fernandez, 1999) 1048 J. Med. Plant. Res. Figure 1. Cytotoxic activity of methanolic extracts from 7 medicinal plants against SiHa cells (A) and Hela cells (B). Cells were incubated with different concentrations of the plant extracts (ranged from 15.6 to 500 µg/ml) for 48 h. Cell viability was determined by the MTT assay (n=4). Viability curves: Percentage viability = absorbance of test wells/absorbance of control wells) × 100) plotted against the concentration of extract. vical cancer cell lines, SiHa and HeLa, harbouring respectively HPV 16 and 18, the high oncogenic human papillomavirus (Pater and Pater, 1985). The cytotoxic effect of 7 methanolic plant extracts on SiHa and HeLa cell lines was determined using the MTT assay. The MTT assays data are presented respectively in Figures 1(A and B) and the corresponding IC50 are summarized in Table 2. Among the 7 medicinal plants tested methanolic extracts from Inula viscosa (L.) Ait., Retama monosperma (L.) Bois. and Ormenis eriolepis Coss. showed significant growth inhibitory effects in both SiHa and HeLa cells compared to the control. Their IC50 were 54, 99 and 94 µg/ml in SiHa cells respectively. In HeLa cells, the IC50 of the same plant extracts were 60, 112 and 96 µg/ml respectively. To be a good drug candidate, the IC50 value Merghoub et al. of such agent should be sufficiently low to avoid any possible unspecific effects. The American National Cancer Institute assigns a significant cytotoxic effect of promising anticancer product for future bioguided studies if it exerts an IC50 value 30 µg/ml (Suffness and Pezzuto, 1999). In this preliminary study, we have focused our interest on crude plant extracts, the cytotoxic activity could be due to the presence in the methanolic extracts of active products that could probably have highly anti-growth effects. I. viscosa (L.) Ait. extract had the greatest activity with lowest IC50 values. Several studies have been reported on the phytochemical and other biological properties of Inula viscosa (L.) Ait. It has been described to exhibit several biological activities such as anti-inflammatory (Hernandez et al., 2007), antimicrobial (Maoz and Neeman, 1998) and antifungal effects (Cafarchia et al., 2002). This plant is a source of a number of bioactives compounds as well as flavonoids (Hernandez et al., 2007) and sesquiterpene derivatives (Fontana et al., 2007). Recently, Rozenblat et al. (2008) reported that tomentosin and inuviscolide, a sesquiterpene lactones isolated from I. viscosa (L.) Ait. were able to inhibit cell growth of three different human melanoma cell lines. R. monosperma (L.) Bois. and O. eriolepis Coss. extracts showed also a significant growth inhibitory effects in both SiHa and HeLa cells. Theses effects are less marked than that obtained with I. viscosa (L.) Ait. extract. These two plants were also reported in previous studies. The Retama species have been reported to contain alkaloids (Abdelhalim et al., 1997) and flavonoids (Kassem et al., 2000). Fifteen quinolizidine and 3 dipiperidine alkaloids were isolated from the leaves of flowering plants of R. monosperma subsp. Eumonosperma collected from Morocco (Touati et al., 1996). On the other hand, Retama genus has been described to contain flavonoids, alkaloids and tannins. In addition, a variety of plant flavonoids and alkaloids have also been shown to be anti-carcinogenic in several animal models (Cassady et al., 1990). O. eriolepis Coss. has been described to have an antibacterial, antileishmania and antifungic effects. To our knowledge, no data relative to the chemical constituents of O. eriolepis Coss. has being proposed. This plant has not yet been assessed for in vitro cytotoxicity against cancer cells. The results obtained in this preliminary study indicate that the methanolic extracts of the plants I. viscosa (L.) Ait, R. monosperma (L.) Boiss and O. eriolepis Coss. were shown to induce significant and dose-dependent inhibitory activities against human cervical cancer cell lines SiHa and HeLa. There remains interesting to evaluate the cytotoxic activity of selected plants in vitro on other cancer cell lines. This study provides an important basis for further investigation into the isolation, characterization and mechanism of cytotoxic compounds from the screened 1049 medicinal plants. We also plan to carry more biological activities, including the in vivo studies and the statute of inhibition of HPV. Thus, these plants could be as a source for new lead structures in drug design to combat cancer. Experiments were performed in quadruplicate (n = 4) and data were expressed as means ± SDs. IC50 (inhibitory concentration 50%) and SD (standard deviation for 95% confidence) were determined by interpolation from the viability curves of SiHa and HeLa cells versus methanolic plant extract concentrations. Mitomycin C was used as a positive control. Cells were incubated with different concentrations of the plant extracts (ranged from 15.6 to 500 µg/ml) for 48 h. Cell viability was determined by the MTT assay (n = 4). Viability curves: Percentage viability = absorbance of test wells/absorbance of control wells) × 100) plotted against the concentration of extract. REFERENCES Abdelhalim OB, Abdel Fattah H, Halim AF, Murakoshi I (1997). Comparative chemical and biological studies of the alkaloid content of Lygos species and varieties growing in Egypt. Acta Pharmaceutica Hungarica 67: 241-247. Abonyi DO, Adikwu MU, Esimone CO, Ibezim EC (2009). Plants as sources of antiviral agents. Afr. J. Biotechnol. 8: 3989-3994. Amrani M, Lalaoui K, El Mzibri M, Lazo P, Belabbas MA (2003). Molecular detection of human papillomavirus in 594 uterine cervix samples from Moroccan women (147 biopsies and 447 swabs). J. Clin. virol. 27: 286-295. Bellakhdar J (1997). 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