No One is Innocent

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No One is Innocent
www.myspace.com/nooneisinnocentcom
Nouvel album au printemps 2010 !
Tour :
PYRPROD • 32 bd Carnot - 21000 DIJON • www.pyrprod.fr
Audrey GALAS • 03 80 66 10 65 • [email protected]
Promo tournée :
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Thierry BINOCHE • 03 80 667 666 • [email protected]
Management :
Olivier CHARMES • 06 25 48 81 76 • [email protected]
No One is Innocent
Les raisons de la colère...
« Alors à plein poumon et puis jusqu’au dernier souffle
Saluons l’allégresse avant qu’elle ne nous étouffe
Gagnons du terrain sur les routes en jachère
On ne répond plus de rien, petit enfant de la colère
Et le réveil enfin, l’antidote est sévère… »
Personne n’est innocent lorsqu’il s’agit d’être toujours en éveil. Les yeux fermés on
fait rarement du bruit. Les yeux ouverts on trouve plus souvent le son de la révolution
sans pour autant cette fois qu’elle soit attachée au « .com » de la génération ipod ou
random évoquée dans l’album précédent qui a connecté plus de 50 000 accrocs.
C’est comme vous voulez. Depuis les pavés lancés contre le F.N., une tournée
mémorable au Chili, les sitting avec « Act Up », la solidarité dans ce « devoir de réagir
», la musique du groupe incarne toujours une forme « d’éducation sans frontière ».
L’urgence est encore le moteur pour faire avancer l’envie et ce besoin irrépressible
d’être en rythme pour contrer la marche naturelle du monde vers le désespoir et
l’indifférence.
C’est évidemment le cas de No One is Innocent qui prolonge le combat entamé sur
le précédent album avec une détermination de guerrier pacifique. Pacifique mais
aiguisée pour le combat des idées. Depuis les débuts du groupe, il y a une forme de
fusion naturelle avec un appétit féroce de rebelle. Kemar et sa bande ressoudés ont
su qu’ils avaient raison d’avoir faim grâce à la scène, la précédente tournée étant
cette fois le socle combattant de ce nouvel album. Un disque enregistré en une petite
année, dans l’urgence avec le sentiment de pouvoir être plus efficace en gardant
cette spontanéité brûlante que le groupe dépense sur scène. Le brasier est ainsi le lit
de la colère et de la vigilance qui dictent le programme commun des No One. Des
chansons plus palpables, ruisselantes d’une sueur qui porte l’engagement vers une
sensualité qui lui fait trop souvent défaut. Le corps expire, inspire et réfléchit.
C’est l’histoire d’un album qui porte l’anticipation dans l’acte de création. C’est
suffisamment rare pour être souligné lorsque l’on constate que l’inspiration est
aujourd’hui largement soumise aux événements du monde. Coureurs mais pas
suiveurs. No One is Innocent signifie encore et toujours ce besoin d’avoir les crocs.
Et ça mord plutôt bien en rythmiques toutes hypnotiques, en climats organiques
et en guitares acérées. Production plus brute, entre groove sorcier et chaleur de
l’électricité, la musique de No One est une idée en marche. Et une certaine idée du
collectif renforcé par ceux que Kemar appelle ses « 2 réal de Madrid », le bouillonnant
Kmille et le puissant Shanka, capitaines du vaisseau flam et coréalisateurs de cette
affaire. Le rock s’est réveillé de son long sommeil avec Nirvana et Rage Against The
Machine.
Biographie
Propos recueillis par Didier Varrod
No One is Innocent en fut l’extension européenne. Et reste en 2007 le porte-drapeau
de cette résurrection. Une façon aussi de dire que le rock lorsqu’il est abrasif et
corrosif doit reprendre la place initiale qui fut la sienne sans user de cette pudeur
maladive et identitaire qui fait du même coup du hip hop le seul mouvement musical
décomplexé à s’arroger le monopole du cœur et le privilège de la colère. Tout part
toujours d’un constat. Ici, No One a commencé son travail pour secouer à nouveau
les consciences par une composition blues électro rock et organique porteur d’un
thème on ne peut plus fédérateur.
« Si la peur fait bouger, elle fait rarement avancer
Ca va être dur mais je sais déjà
Ceux qui n’auront pas ma voix »
Il eût été une faute presque professionnelle et en tous les cas délibérément
personnelle de ne pas évoquer le contexte de ce printemps électoral. « Le calendrier
d’enregistrement du disque n’était pas porteur de hasard. De même que la date
choisie pour le sortir. Il est aussi une façon d’exprimer que voter nuit gravement aux
sales idées. » Ainsi parle Kemar.
« La peur », titre phare de l’album, est aussi le meilleur diagnostic du cancer de
l’humanité. De là on connaît l’ordonnance. Etre poli et surtout tranchant en
commençant par saluer Chirac, l’homme politique le plus grand par la taille de ses
manœuvres qui risquent de lui faire rater sa sortie, même si le marchand d’illusions
fait encore des merveilles :
« Salut l’artiste
Et sonne la retraite
Adieu beau phoenix
Les congés à perpet’ »
C’est sûr « The show must go on » même si les temps ne changent pas et si les
désespérés qui votent pour l’exil au mépris du danger sont des bombes humaines à
retardement :
« Bientôt l’Eldorado
Cadeau empoisonné
Qui va panser les plaies
Mais seulement combien d’élus entre les mailles du filet »
Le contraire de l’innocence est bien la lucidité. Et au bout de celle-ci il est souvent
question de trouver « l’amour de la haine ». No one désigne de fait un « un petit maire d’intérieur qui n’a de rêve que la fonction suprême ». On l’aura compris, l’histoire
du groupe ressemble à la vigilance permanente.
Retour à la case historique « No future » pour ces enfants de l’autre monde intégrés
qui plantent les mauvaises graines pour labourer contre leur plein gré le champ des
extrêmes. Un constat qui fera que No One posera en 2002 la question assassine et
pertinente : « Où étions-nous ? » après la qualification électorale de l’inacceptable.
On ne peut bien évidemment pas passer sous silence l’identité même de Kemar qui
a élevé la reconnaissance du génocide arménien au sommet de sa propre capacité de mouvement et de combattant de l’utile.
Ceci explique cela. Kemar n’a jamais voulu retourner sa veste pour voir si elle était
doublée de vison. Mais parce qu’elle est bien en revanche doublée de vision, son
ambition est de rester lui-même. Alors ceux qui quittent les rives de la conscience
sont maudits.
« Dès qu’on prend de la valeur
On laisse aux autres la volonté
De devenir les acteurs
D’un univers qu’on voudrait figer »
Pourquoi l’argent endort la tête ? Telle est la question. Et une façon aussi de confirmer au public de No One, sorte de famille toujours en attente de sons et de sens,
que la remise en question sur leur capacité à se rebeller est et restera intacte.
« Et j’ai foi en l’homme qui ne croit pas
Et j’ai foi en l’homme qui ne me croit pas
Que Dieu me pardonne mais je ne crois pas »
C’est comme de scander « elle avance, la machine à rêver », d’écrire sur le pouvoir
dissuasif du pétrole « Gazoline », d’exprimer la violence des sentiments ou de hurler
la révolte pour pouvoir se voir imposer parfois le recul. Et lorsque No One quitte son
terrain de jeu de rébellion, le groupe garde le sourire de sa puissance de feu. Alors
il est temps comme dans la chanson groovy « Laisses toi aller » précisément de se
laisser aller à reposer ses utopies au chaud d’un petit paradis artificiel, parce que
l’insoutenable légèreté est d’être :
« Pas facile la facilité, ça peut peser trois tonnes, la légèreté ».
Le feu intérieur des No One brûle toujours avec la même intensité. Il n’est toujours
pas l’heure pour eux d’ignorer leurs démons. Ils sont bien le meilleur d’eux-mêmes.
Qui sont-ils ? Des passeurs qui pensent malheureusement que le consensus est pour
encore longtemps l’ennemi du bien. C’est aussi pour cela que le volcan est là en
irruption perpétuelle. Dans ces conditions, on veut bien prendre le risque de toujours
se faire allumer. Puisque la peau (la leur, la notre…) est encore neuve.