L`isolation des murs

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L`isolation des murs
HABITAT
L’isolation
des murs
fiche
rénover
en rénovation
En rénovation, chaque chantier est un cas particulier,
tant les matériaux et les configurations de l’existant
sont diverses. L’isolation thermique des murs n’échappe
pas à cette règle et les quatre cas types présentés ici de
manière schématique ne dispensent pas de faire appel
à un professionnel expérimenté.
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1. Murs massifs :
isolation
ou correction
thermique ?
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Suivant le climat, l’orientation et les matériaux
composant les murs, il
suffit souvent de réduire le
rayonnement froid des matériaux lourds (pierre, pisé, etc.).
Une peau intérieure à faible
inertie (bois, fibres végétales,
etc.) peut être appliquée directement sur la paroi (enduit
chaux-chanvre), ou sur des tasseaux (lambris, panneaux de
laine de bois, de liège) (dessin 1).
Dessin 1
1 Mur massif traditionnel
2 Panneaux de laine de bois
sur tasseaux
3 Enduit plâtre
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Dessin 2
Mur brique ou parpaing
Isolant en panneau (laine
de lin, de chanvre, liège)
entre montants en bois
Film pare-vapeur
Panneau de revêtement
(plaque de gypse)
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LES QUATRE SAISONS DU JARDINAGEJANV./FÉV. 2001 N0 126
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2. Isolation intérieure
pour murs en parpaings
ou en briques simples
Ce type de murs peut s’isoler soit
par l’intérieur (dessin 2) soit par
l’extérieur (dessin 3), selon que
l’on souhaite ou non utiliser
l’inertie thermique des murs.
Comparons les avantages et
inconvénients de chaque solution,
en commençant par l’isolation
intérieure.
Avantages:
– chauffage rapide de l’air intérieur (dans des locaux utilisés
temporairement) ;
– pas de rayonnement froid des
parois ;
– peut s’effectuer pièce par pièce,
étalement des dépenses.
– grande variété d’isolants possibles : panneaux rigides de liège
expansé, panneaux semi-rigides
de lin, chanvre, bois feutré, laine
de mouton… ou insufflation de
laine de cellulose en vrac derrière
un panneau de gypse par une
entreprise (1).
Inconvénients:
– pas d’inertie, risque de surchauffe en été ;
– risque de création de ponts
thermiques au niveau des planchers et des dalles ;
- risque de condensation si paroi
extérieure pas assez respirante.
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3. Isoler par l’extérieur
4. Cas des murs humides
Avantages:
– étalement des variations de
température: quand on ne chauffe plus, les parois rayonnent la
chaleur emmagasinée ;
– continuité de l’isolant sur tout
le mur, suppression des ponts
thermiques ;
– peut s’intégrer à un ravalement
de façades.
Inconvénients:
– ne convient pas pour les utilisations temporaires (résidences
secondaires) ;
– nécessite le déplacement des
menuiseries extérieures (volets) ;
– travaux coûteux, plutôt réservés
aux entreprises et difficiles à étaler dans le temps.
Une lame d’air ventilée de 3 centimètres d’épaisseur au minimum
avec des prises d’air hautes et
basses de 5 centimètres de diamètre minimum à chaque entraxe
des montants est impérative en
cas de murs humides, surtout s’ils
ne respirent pas par l’extérieur
(enduit ciment par exemple). Elle
contribue à l’assèchement des
murs et à la pérennité de l’isolant,
mais ne dispense pas d’extraire
l’air saturé d’humidité (VMC).
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Jean-Pierre Oliva. Dessins de Steen.
Jean-Pierre Oliva est maître d’œuvre
et conseiller en architecture
écobiologique.
1. Pour chaque matériau en vrac,
les mises en œuvre par insufflation
font l’objet d’avis techniques du
CSTB (Centre scientifique et technique du bâtiment) qui garantissent contre tout risque de
tassements ultérieurs.
Dessin 3
1 Mur brique ou parpaing
2 Isolant en panneau (liège)
entre montants bois
3 Film pare-pluie
4 Bardage bois ou enduit
sur Fibragglo fixé sur tasseaux
5 Lame d’air ventilée
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Dessin 4
1 Lame d’air ventilée
2 Panneau rigide en laine de bois
3 Isolant en panneau (laine de lin,
de chanvre, liège...)
4 Panneau de revêtement
(plaque de gypse)
Isoler, mais pas à la légère !
Dans tous les cas, un projet d’isolation de murs non prévus pour être
isolés doit être considéré comme
une opération lourde, c’est-à-dire
agissant sur le gros œuvre, car elle
modifie le microclimat interne de la
paroi (humidité, température, etc.).
C’est particulièrement vrai dans le
bâti traditionnel ancien où des travaux d’isolation inappropriés peuvent provoquer de graves dégâts.
Par exemple, si l’évacuation de la
vapeur d’eau est retardée à l’intérieur du mur, elle se condense dans
le mur, d’où des risques de fissures
et de décollements d’enduits avec le
gel.
Les matériaux disponibles
Isolants en vrac
w Laine de cellulose pour
insufflation Domexel, Warmcell,
Isofloc, etc.
w Chènevotte brute pour enduit
chaux-chanvre (Chanvribat, etc.).
w Granulats de chanvre stabilisé par
minéralisation pour le remplissage
en vrac (Chanvrisol,
Thermochanvre, etc.).
Isolants en panneaux
Autres
w Liège expansé (Liégisol,
w Films pare-pluie ou freine-vapeur
Liegexpan, Snic, etc.).
en carton naturel ciré, armé
ou non de fibres de verre (Wika,
Proclima, etc.).
w Chaux formulée pour Chanvribat
(Tradical 70).
w Plaque de gypse et papier recyclé
(Fermacell).
w Panneaux de Fibragglo avec
ciment (Fibralith), avec ciment
ou magnésie (Heraclith).
w Panneaux de laine de bois sans
liant (Gutex, Phaltex, Pavatex,
etc.).
w Plaques de fibres de lin ou
de chanvre semi-rigides (Natilin,
Chanvrilaine).
w Panneaux semi-rigides en laine
de mouton (Natilaine).
N0 126 JANV./FÉV. 2001LES QUATRE SAISONS DU JARDINAGE
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