Etude Finale, cas Ma.. - diapode

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Etude Finale, cas Ma.. - diapode
Diasporas pour le développement
enda
Etude Sud Diapode : Etat des lieux de la
mobilisation de la diaspora malgache à
Madagascar
Programme DIAPODE
Diasporas pour le Développement
Par Njaka Ralaikoto, Chargé du projet Diapode au sein d’Enda Océan Indien
1
TABLE DES MATIERES
Glossaire………………………………………………………………………….…………….….......3
Avant propos……………………………………………………….................................................4
Objet de l’étude………………………………………………………………........................….…...5
Méthodologie………………………………………………………….………………………….……6
Titre I La DIASPORA MALGACHE………………….…………………….………………….......7
I.1 La migration extérieure Malgache…………………………………………….........................7
a)Définition………………………………………………………………………………….7
b) Les causes générales de la migration malgache…….………………..………………..…7
b-1) Les études…………..………………………………………..……………………………….7
b-2) Cause économique et professionnelle……………….………………………………..….8
b-3) Causes politiques liées aux relations politiques internationales…………….……….9
c) Destinations……………………………………………..…………………………………10
d) Les profils socioprofessionnels………………………….…………..…………………….10
I.2 L’organisation et les actions des migrants malgaches en lien avec Madagascar….10
Caractéristiques générales ……………………………………………………………………10
Un premier constat : Absence de réseaux structurés de la Diaspora…..…………………....11
Un second constat : Existence de réseaux structurés autour d’engagement politique……...11
Analyse des différentes pratiques……………………………..…………………..…....…….13
I.3 Analyses des feed back des acteurs rencontrés………………..……………….…….……….13
Titre II INVESTISSEMENT DE LA DIASPORA A MADAGASCAR …..…………………………...16
II.1 Partenaires de la diaspora……………………………….………….…….……………………….16
a)Acteur associatif………………………………………….…….…………………..….....16
b) Organisation de la société civile Malgache…….……………………………………......25
c) Acteur institutionnel …………………………….……………………………….………33
c.1) Etablissement universitaire publique ….………………………………………33
c.2) Institution publique…………………….………………………………………36
d) Réseaux personnels………………………….………………………............................40
d.1) Personnes physiques…….………………………..........................................40
d.2) La famille……………………….…………………………………….…….…..40
II.2 Cadre juridique des associations des migrants à Madagascar…………………….………….…...41
Texte juridique en vigueur…………………………………………………………………41
a)Définition d’une association …………………………………………………………….…..41
b) Association des migrants : association étrangère …………………………………….....…..41
c) Associations ou ONG étrangères ayant des facilités de travailler à Madagascar….….…….42
d) Accord de siège………...……………………………………………................................42
e) Association Malgache à Madagascar………………………………...................................44
f) Pratique actuelle………………………………………………………...............................45
II.3 Dispositif qui encourage les diasporas à investir à Madagascar…………….…………...……….46
Les acteurs de développement classiques…………………………………….……………46
a)Partenariats existants autour d’un projet de développement…………………………….46
2
Partenariat…………………………………………………………………..……..…..….…46
b) Organisations publiques………………………………………………………..…………46
Les collectivités locales……..…..………………………………………………………….47
Titre III LA DIASPORA ET LA SOCIETE MALGACHE………………………………….……….…52
III. 1 Etat de connaissance qu’ont les acteurs locaux sur les activités
des associations des migrants…………………………….………………..………………………..52
Les pouvoirs publics………..…………….…………………..…………………..…52
III.2 Attentes et intérêts……………………………………..…………………..………….…….….53
III.3Recommandations………………………………………..………………………………..……55
a)Recommandations adressées aux migrants et à leurs associations…………..……..….…...55
b) Recommandations adressées aux pouvoirs publics…..………………………………….……56
Remerciements …………………..………………………………………………..…………….…….57
ANNEXES
Les structures interviewées
Bibliographies
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GLOSSAIRE
ENDA : Environnement Développement Action
DIAPODE : Diaspora pour le Développement
SCAC : Service de Coopération et d’Action Culturelle
CUA : Commune Urbaine D’Antananarivo
DASIS : Direction des Affaires Scolaires et des Initiatives Sociales
PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement
MAP : Madagascar Action Plan
EPP : Ecole Primaire Public
FORMGED : Formation en appui de la Gestion des Interventions de Développement.
BNGRC : Bureau National pour la Gestion des Risques et Catastrophes
SAT: Southern Africa Trust
SADC: Southern African Dévelopment Community
FNUAP : Fonds Des Nations Unies pour la Population
USAID: United States Agency for International Development
ENS: Ecole Normale Supérieure
MAP : Madagascar Action Plan
CSF : Cuisiniers sans frontières
PFNOSCM : Plate-forme Nationale des Organisations de la Société Civile de Madagascar
RFD : Réseau Fivoarana Développement
CDA : Centre de développement d’Andohatapenaka
CARO : Centre d’Appui et de Ressources aux ONG
CARE: Cooperative for American Remittances to Europe
CNS : Conseil National de Secours
SOAMAD : Solidarité pour Madagascar
TGVE :Tanora malaGasy Vonona Europe
JIRAMA : Jiro sy Rano Malagasy
PRD : Plan de Développement Régional
PDQ : Plan de Développement du Quartier.
EAM : Enfant Action pour Madagascar
PFSCE : Plate Forme de la Société Civile pour l’Enfance
CNLTE : Comité Nationale de Lutte contre le travail des Enfants.
BIT : Bureau International du Travail
UE : Union Européenne
FTMM : Fikambanana Tanora Malagasy Miray
EFRA : Est Francophone
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Avant propos
Favoriser la mobilité des compétences pour un monde solidaire
Consciente de l’évolution des mouvements migratoires, Enda souhaite promouvoir le droit à la mobilité
qui, indissociable du droit de rester, reconnait à chacun la possibilité de chercher à améliorer ses conditions
de vie par l’acquisition et la valorisation de compétences spécifiques sur plusieurs territoires.
Sa mise en œuvre passe par un élargissement des approches publiques des phénomènes migratoires, encore
largement centrés sur des intérêts de court terme, pour une meilleure prise en compte du capital humain
constitué par les diasporas, tant pour les pays d’accueil que pour les pays d’origine.
Elle appelle aussi un renforcement des capacités des groupes des diasporas par une synergie accrue avec les
initiatives des acteurs « classiques » de l’aide au développement : organismes bilatéraux ou multilatéraux,
ONG, coopération décentralisée.
Enda souhaite donc, forte de son expérience et de ses liens au sein des sociétés civiles du Nord et du Sud,
soutenir les réseaux de diasporas en tant qu’acteurs légitimes et efficaces du co-développement.
Des études sur les diasporas, leurs initiatives et leurs partenariats.
Menées parallèlement auprès des diasporas au sein des pays d’accueil et auprès des acteurs du
développement dans les pays d’origine, elles permettent d’évaluer le potentiel d’implication des diasporas
dans le développement, leurs attentes et de dégager des domaines prioritaires de partenariats avec les acteurs
de développement.
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Objet de l’étude
Dans le cadre du programme DIAPODE « Diaspora pour le Développement » l’étude Sud réalisée à
Madagascar répond plus particulièrement à deux objectifs :
D’une part, de sonder la connaissance qu’ont les pouvoirs publics et les acteurs locaux de
développement des activités des associations de migrants Malgaches à Madagascar, leurs attentes et
intérêts pour ces activités et à accompagner celles- ci ;
D’autre part, identifier les dispositifs et partenariats déjà existants entre différents acteurs et les
apports (au sens de compétences) spécifiques à chaque type d’acteur autour de projet de
développement
Aux termes de cette étude, sont attendues des recommandations adressées aux pouvoirs publics pour un
accompagnement renforcé de rapprochements et de partenariats autour de secteurs pertinents de
développement.
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Méthodologie
L’entretien
L’entretien est la méthode que nous avons choisie dans la réalisation de cette étude. Il s’agit de la méthode
la plus souple dans la collecte des données, qu’il s’agisse de données secondaires ou primaires. Le but est de
pouvoir réunir le maximum d’informations possibles afin de dresser un état des lieux et de dégager des
stratégies d’actions en direction des groupes de la diaspora malgache. L’élaboration du questionnaire a
occupé une grande partie de la préparation de l’entretien. La qualité de relation avec l’interviewé est
prépondérante pour la réussite de l’entretien ; ce qui nécessitait une simulation au sein de l’équipe avant
toute intervention. Ce pré-test nous a permis de reformuler les questionnaires pour une meilleure adaptation
à l’objet de l’étude.
Echantillonnage
Au départ, l’entretien devait être réalisé auprès des 15 institutions, acteurs de développement classiques
dont 5 associations des migrants ou partenaires des migrants, 5 pour des associations ou ONG non
partenaires et les 5 dernières autres pour les institutions étatiques et internationales privées. La pratique a
montré la nécessité d’en ajouter quelques unes, dont la liste est jointe en annexe, afin d’élargir et d’enrichir
les analyses produites.
Equipe de travail
Cette étude a été réalisée avec l’appui technique et la participation effective d’Enda Europe, par la venue à
Madagascar de Tiana RAKOTONDRAMANITRA , Doctorat en économie , qui était aussi chargée de
l’étude Nord, cas de la diaspora de France. Le présent document a été rédigé et finalisé par RALAIKOTO
Njakaniaina, coordinateur du projet Diapode, Diaspora pour le Développement, à Enda Océan Indien à
Madagascar. sous la supervision et l’encadrement de Cyrille de BILLY, Délégué Régional de l’Enda Océan
Indien(Madagascar) et de Mélodie BEAUJEU, Chargée de mission « Migrations et diversité », Enda
Europe.
Durée et déroulement
L’étude a été réalisée sur une durée de 2 mois et demie incluant la conduite des différents entretiens, les
recherches bibliographiques et finalement la retranscription et le rendu final. Notons que le résultat de cette
étude est le fruit d’un entretien et de recherches auprès des quelques institutions partenaires des migrants
malgaches préalablement identifiées en France et auprès des personnes ressources nouvellement identifiées
pendant l’intervalle de temps consacrés à l’étude. Avec une équipe réduite et un temps assez court, le travail
d’enquête s’est limité à la région Analamanga. En dépit de ces limites, nous espérons avoir ouvert un certain
nombre de pistes de réflexions pour une connaissance approfondie de la migration malgache et de ses
actions en faveur du développement du pays d’origine.
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Titre I
La DIASPORA MALGACHE
I .1 La migration extérieure Malgache : Généralités
a)Définition
Nous définissons la migration comme un mouvement ou un déplacement de toutes personnes, qui originaires
de Madagascar, ont quitté le pays, que ce soit passagèrement ou définitivement pour s’installer sur un
territoire, autre que le territoire nationale.
b) Les causes générales de la migration extérieure Malgache
Très peu d’études se sont intéressées jusqu’ ici aux migrations extérieures Malgaches. Les bases de données
nationales ne permettent pas de sortir une vision précise et statistique par type d’émigration.
Nombreuses sont les causes et les motifs individuels déterminant cette émigration extérieure malgache.
Selon Jean Luc Matthieu pour qu’il y ait migration(1), il faut qu’il y ait à la fois volonté de partir et attirance
vers un « ailleurs » paré de vertus suffisantes pour inciter au départ. Des causes d’ordre individuel,
politique, économique, et psychologique poussent les hommes à s’expatrier. Cela est encore plus vrai dans le
contexte actuel de mondialisation
De nos jours, le développement des moyens de transport, grâce au perfectionnement de ceux-ci ( aviation,
navigation …) et l’ouverture de la communauté mondiale pour la population mondiale encourage et facilite
la migration internationale, y compris les Malgaches qui possèdent des moyens pour faire le vas et vient
touristique en sortant du pays pour une destination beaucoup plus épanouissante que leur mode de vie
quotidienne, à la découverte du monde, d’une culture et d’une société nouvelle, et de sortir du monotone .Le
vécu différenciée par le voyage constitue en même temps une sorte de preuve aux yeux des entourages .Car
le fait de quitter le pays pour l’outre mer acquiesçant au migrant une considération au sein de son village
natale , lui permettant d’avoir le respect ,l’écoute , l’attention pendant des réunions du « Fokonolona » (2) de
la population, communauté de base de son quartier ; et surtout si cette situation se voit accompagner par le
caractère sociable de l’ancien migrant.
b-1) Les études
Aux motivations individuelles diverses s’ajoute la décision de la famille de vouloir envoyer un ou plusieurs
de leurs membres , dans un pays étranger développé, pour, dans un premier temps, se former et se cultiver,
obtenir des diplômes de haut niveau, qui permettra, une fois de retour au pays, d’occuper un emploi qualifié
dans le secteur privé ou public. (Ministères, collectivité territoriale..).
La famille espérant, le « valim-babena » dont littéralement, on t’a porté sur le dos pendant ton plus jeune
âge et par ricochet, tu es censé t’en souvenir en faisant du bien aux parents quand tu seras grand ;
(1)
(2)
« Les grands problèmes de population » que sais-je, de Jean Luc MATHIEU, Presses universitaire de France, juillet 1994, p.31
Fokonolona : la population, la communauté, citoyen responsable
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concentre ses efforts dans la recherche de ce qu’il y a de mieux pour leurs enfants en les envoyant
poursuivre des études supérieurs à l’étrangers après l’obtention du diplôme de baccalauréat ; « Mandranto
fianarana any ampitan-dranomasina » de Brigitte Rasoloniaina(3) ; Mandranto : le dictionnaire
vakoka(1965) de Rajemisa-Raolison nous propose le sens suivant : « chercher quelque chose dans un pays
lointain », any ampitan-dranomasina signifiait « au-delà de la mer » renforce l’idée de l’éloignement et de
« difficulté ».
D’autres, profitant de la situation plus ou moins stable du premier migrant et l’acculturation de celui-ci
dans le pays d’accueil, le suivent pour s’y installer et trouver des emplois afin de pouvoir rester le plus
longtemps possible, voire définitivement, si par chance , la capacité relationnelle du migrant qui les
accueille leur permet de bénéficier auprès de l’administration compétente du pays d’accueil d’un visa
adapté.
L’aspiration au savoir ne peut pas aller toute seule. Handicapé par le niveau de vie élevé du pays d’accueil
et le manque des moyens conséquents de la famille dans la subvention des besoins des étudiants ; l’émigré
se trouve contraint de travailler. Chantal Crenn(4) désigne ainsi la troisième génération de la migration
Malgache des années 1990, d’ « étudiants –travailleurs » (5).
b-2) Cause économique et professionnelle
Sans perspectives d’emploi dans le pays où cherchant des rémunérations supérieures hors du pays, certains
Malgaches sont poussés à partir à l’étranger pour y trouver un travail salarié, dont la rémunération pourra
grandement bénéficier au retour du fait de la dépréciation permanente de la monnaie nationale et de la valeur
élevée de la monnaie internationale. Cette inégalité salariale entre pays favorise en même temps l’émigration
et le non retour des citoyens expatriés. La devise, source de bénéfice commerciale incite le commerçant à se
déplacer et à se lancer dans l’import-export.
Les Malgaches émigrent de façon saisonnière et profitent de l’ouverture des campagnes à la main d’œuvre
extérieure au moment des récoltes (exemple : cas pour les riches pays producteurs de blé de bassin de Paris).
Sans distinctions ethniques, ils se plient volontiers, dans les conditions prévues au préalable, aux travaux
manuels et ou travaux des champs car ce genre de travail leur permet de quitter leur pays d’origine.
Les commerçants, à la recherche des nouveaux marchés d’importation et de nouveaux partenaires et
débouchés se livrent à la migration temporaire. : Exemple des chaussures et lingerie diverses dans le
marché de Behoririka, d’Andravoahangy (de la capitale) et dans d’autres régions de Madagascar
En tout cas, dispersées ou collectives, toutes ces migrations ont en commun de viser à la recherche d’un
travail ou d’une occupation rémunératrice.
L’habilité actuelle des Malgaches dans la culture artisanale se traduit notamment par leur participation à
diverses foires internationales organisées dans les grandes villes européennes, asiatiques et dans les autres
îles Voisines.
______________________________________________________________________________
(3)
Rasoloniaina Brigitte, Immigré malgache : France// Ethnolinguistique, les malgaches de Paris : « le malgache, le français et la langue
métissée », année 1995, p 3.
(4) Chantal Crenn : Doctorat en anthropologie sociale et culturelle de l’école des hautes études en sciences sociales. Chercheur, Université de Bordeaux III
(5)
L’espace migratoire franco-malgache d’une migration temporaire a une migration définitive, de Chantal Crenn
9
b-3) Causes politiques liées aux relations politiques internationales
L’appel de la France
Madagascar, comme tant d’autres pays , n’a pas échappé à la conquête mondiale d’un nouveau territoire
d’où la colonisation et la déclaration des guerres entre pays voisins ; Sous la tutelle administrative et
militaire française, quarante mille hommes furent invités en France pour être envoyés au front pendant la
première et la seconde Guerre mondiale. Cette première génération de migrants Malgaches de 1914-1970
(Chantal Crenn) fut suivie par plusieurs autres migrants Malgaches dont le nombre exact n’est pas connu,
pour renforcer la résistance française, manifestant ainsi leur attachement à la « mère patrie ».
Quelques privilégiés Malgaches suivaient des études en médecine ou de théologies dans les années 1930,
profitant de l’explosion coloniale de 1931.
Politique nationale
Les causes politiques constituent le cas majeur de la migration extérieure Malgache. Par « politique
nationale » nous faisons référence au système politique au sens large, en tant qu’organisation du pouvoir, la
structure et le fonctionnement (méthodique, théorique et pratique) de l’administration étatique, le
développement et les rapports internes ou externes de l’Etat ainsi que l’alternance démocratique encore mal
stabilisée à Madagascar ;
En matière de stratégie politique éducative, les dirigeants Malgaches qui se sont succédé depuis la première
république adoptaient la politique d’octroi des bourses d’étude dans des universités de renoms
internationales (l’Inalco Paris de France, Université de Hambourg en Allemagne, Etats Unis, Chine). Ces
étudiants, qui s’adaptent dans les pays d’accueil et cherchent des opportunités de toutes sortes pour leurs
familles ou leurs amis, sont à l’origine des nouvelles migrations.
Dans le cadre des relations diplomatiques bilatérales, L’Etat malgache est amené à mettre en place les
différents corps diplomatiques ou Consulats et Ambassades Malgaches dans plusieurs pays du monde
(Ambassades Malgaches en : France, Allemagne, Etats Unies, Chine, Inde (ouverte en 2008),Suisse, Dakar
Sénégal, Canada , Japon, Italie et beaucoup d’autres qui vont s’ouvrir et des Consulats général à : Marseille,
Mumbai ,..) au sein desquelles des Malgaches fonctionnaires (ambassadeurs, agents diplomatiques) ou civils
qualifiés sont recrutés pour assurer l’administration de ces différents corps. Ce cadre de relations bilatérales
est aussi à l’origine de l’envoi des fonctionnaires civils ou militaires auprès des états partenaires pour suivre
des formations, pour des échanges d’expériences ou du renforcement de capacité, et des stages de longue ou
courte durée.
Les réfugiés politiques
Les événements politiques tels que les grèves générales dans toutes l’île lors des élections présidentielles, où
il y a contestation des résultats officiellement publiés, engendrent des refugiés politiques, liés généralement
aux anciens tenants du pouvoir et de leurs familles afin d’éviter toutes sortes de persécutions morales
économiques et judiciaires, ou par ambition personnelle suite au changement de régime.
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c)Destinations
Les destinations des malgaches sont très diverses. . La présence des corps diplomatiques (ambassades) et
consulaires Malgaches témoignent de la présence des Malgaches dans les territoires étrangers. On peut citer,
entre autres, l’ambassade de Madagascar en France, aux Etats Unies, Aux japons, en Suisse, en Chine, au
Sénégal, à Canada, en Afrique du Sud, au Belgique et au niveau d’autres pays …et des consulats auprès des
îles voisines. Notons que les Malgaches sont aussi présents dans des pays non dotés de corps diplomatiques
malgaches.
La France n’en reste pas moins à ce jour le principal pays d’accueil, le nombre de migrants malgaches
s’élevant à 80 000 personnes dont plus de la moitié réside en île de France. D’après les données reçues par la
direction de contrôle de l’émigration et de l’immigration (au niveau du ministère de l’intérieur Malgache), la
Thaïlande, la chine et l’île Maurice sont aujourd’hui les nouveaux pays attirant un nombre important de
commerçants Malgaches.
d) Les profils socioprofessionnels
La plupart des Malgaches migrants sont issus des familles aisées de Madagascar. Quelque soit la raison de
leurs émigrations ; rien que de se référer au frais de déplacements pour rejoindre un autre pays nécessite une
somme considérable qui n’est pas accessible aux plus pauvres, sans compter les dépenses pendant la durée
du séjour.
Actuellement, les Malgaches occupent des professions diverses : Ceux ou celles qui ont fini les études
poursuivies au sein des universités de renoms n’ont pas eu du mal à s’intégrer professionnellement dans des
entreprises étrangères en tant que cadres supérieurs, informaticiens, techniciens ou mêmes docteurs et
enseignants,
Il y a aussi des fonctionnaires Malgaches se trouvant dans l’administration des corps diplomatiques au
niveau des pays d’accueil.
Tous cela n’empêche pas la présence des artistes, des exilés politiques et des certains autres Malgaches
exerçant des métiers manuels.
Mais la plupart sont des étudiants, venus pour se cultiver et approfondir leurs connaissances et savoir
intellectuels à l’extérieur du pays.
I.2 L’organisation et les actions des migrants malgaches en lien avec Madagascar :
Caractéristiques générales
Les contacts auprès des partenaires des migrants et des institutions ont permis d’identifier les domaines
d’action et les différents types d'activités des migrants et de leurs associations. Il s’agit ici des domaines
d’action des associations de migrants en partenariat avec des associations Malgaches ou avec des autres
établissements.
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Un premier constat : l’absence de réseaux structurés de la diaspora
Mobilisation des fonds
Les fonds propres collectés à partir des cotisations des membres s’il s’agit d’une association, ou perçus à
l’occasion des opérations diverses ne pourront pas couvrir les dépenses en activité d’une importante
envergure à destination du pays. Les migrants font recours à des subventions auprès des municipalités, des
gouvernements, des organisations internationales ou tout autre organisme, au niveau des pays d’accueil, qui
souhaitent soutenir leur action ou leur confier certaines tâches. Notons que les bailleurs internationaux
exigent une organisation bien planifiée et chiffrée avant une quelconque validation, ce qui oblige les
migrants à se structurer en mettant en place un groupement ou en créant une association.
Faible coordination et concertation des migrants
Les partenaires des migrants à Madagascar nous parlent d’une organisation modeste de la société civile des
migrants Malgaches, Le constat démontre la difficulté des Malgaches migrants à se réunir autour d’une
table ronde pour concerter au développement commun du pays, des médiateurs issus des associations des
migrants se sont efforcés de renforcer l’organisation collective des migrants Malgaches mais les résultats
sont encore limités pour des raisons explicitées dans l’étude Nord . Dans ce contexte, plusieurs réseaux des
associations existent et accomplissent des petits projets dans leurs coins, pour ne pas dire qu’elles agissent
dans l’ombre sans visibilité ni appui de la part des pouvoirs publics. Cette situation est aussi une des raisons
qui empêchent les pouvoirs publics Malgaches à faciliter les activités de développement local, social,
économique et culturel des migrants dans le pays, ni d’accompagner le retour de ces migrants.
Une organisation de cette sorte impliquerait la mise en place d’une structure neutre, adaptée en la matière
soutenue par, des moyens financiers et logistiques adaptés. Cela n’est actuellement pas le cas à Madagascar.
Renforcement des capacités
Quelques associations des migrants bénéficient de renforcement de capacité par les associations locales
(associations partenaires) : Appui au montage des projets et formulation des demandes de financement,
accompagnement pendant tout le cycle d’un projet, surtout dans l’établissement et l’utilisation de la
comptabilité dans la conduite d’un projet.
Un second constat : Existence de réseaux structurés autour d’engagement politique
Aide humanitaire
Répondre à des besoins divers dans le cadre de l’aide humanitaire fait partie des activités des migrants ou
de leurs associations en destination des sinistrés à Madagascar. Ces migrants identifient leurs partenaires,
une personne physique ou une organisation, et acheminent leur participation dans les différentes régions de
l’île. Une participation sous formes des dons en argent, envoi des marchandises et équipements de
première nécessité ou envoi des personnels faisant des interventions sur place. L’aide d’urgence constitue
la mesure le plus souvent adoptée du fait de la non disponibilité de ces migrants pour le déplacement à
Madagascar ou dans la recherche, souvent difficile, d’une délégation à temps opportun.
Solidarité
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Les migrants Malgaches font preuve jusqu’ici d’une cohésion et d’une solidarité exemplaire, « valeur
fondamentale de la culture Malgache », quand il s’agit d’apporter de l’aide pour le pays pendant les
périodes cycloniques dont chaque année Madagascar se trouve victime. L’appel gouvernemental ou venant
d’un simple citoyen n’est pas resté sans réponse, l’essence de la pensée ancestrale Malgache qu’est la
solidarité règne et mérite d’être préservé minutieusement. La mobilisation des fonds et l’envoi des dons en
matériel par le biais de l’Ambassade de Madagascar dans plusieurs pays d’accueil ou par la venue des
délégations représentant différentes organisations partenaires des migrants témoignent de cette solidarité.
Peut être cité à titre d’exemple le cas concret initié par les migrants Malgaches dans le cadre « les amis de
Madagascar », qui est un événement de mobilisation des fonds pour porter de l’aide lors d’une urgence
nationale causée par les cataclysmes naturels. Un autre cas est celui des associations qui assurent la prise en
charge d’une personne malade et dont la famille n’arrive plus à subvenir aux besoins médicaux.
Développement social
Comme tant d’autres ONGs et associations Malgaches à Madagascar, les quelques partenaires des
associations des migrants s’attèlent dans le cadre de la formation, conseil, accompagnement et organisation
de la communauté de base au sein des communes présélectionnées par les migrants eux-mêmes. Note est
de préciser que le domaine du développement social est peu développé à cause des relations mal établies
entre les sociétés civiles du nord et celles du sud, et du fait de la non présence physique des associations des
migrants dans le pays.
Mise en place des infrastructures
Les infrastructures sont le fondement même des économies et des sociétés modernes, les besoins en
infrastructures se font sentir dans les différentes communes et régions de Madagascar où les pouvoirs
publics se trouvent dans la difficulté d’y satisfaire et encouragent par conséquent la participation du secteur
privé et de la société civile dans ce domaine. Les entretiens menés notent que les migrants apportent leurs
contributions au développement de leurs régions ou Fokontany (quartier) d’origine, dans la mise en place
d’infrastructures diverses (constructions des puits ou des bornes fontaines, WC public, réhabilitation des
réfectoires) témoignant ainsi de leur attachement pour leur famille et leur Tanindrazana ou, littéralement
« Terre des ancêtres » désignant le village natale ou village d’origine. Le choix des migrants se porte donc
sur un territoire géographiquement limité. Ils jouent de la sorte un rôle majeur dans la fourniture et dans la
prestation des biens et de services qui concourent à la prospérité et à la croissance économique et à la
qualité de vie de la population de ces régions.
Education
L’éducation est l’une des actions de prédilection de plusieurs associations et groupements organisés des
migrants à destination du pays. Etant souvent la raison même de l’émigration de plusieurs d’entre eux,
l’implication de ces derniers dans ce domaine est tout à fait compréhensible. Le développement des
facultés physiques, morales et intellectuelles des Malgaches nationaux est donc un objet de préoccupation
important des migrants. De ce fait, les migrants agissent en tissant des liens de partenariat avec les
universités de Madagascar (dons en matériels informatiques au niveau des universités, appui au site
bibliothécaire dans l’envoi des dictionnaires/ livres et documentations diverses), en luttant contre la
déscolarisation dans les quartiers défavorisés, en parrainant une classe dans des écoles publics ou privés, en
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cherchant des stages pour étudiant à l’extérieur du pays et en créant des centres des ressources pour les
jeunes Malgaches.
Analyse des différentes pratiques
Les méthodes de travails utilisées jusqu’ici par les migrants dans la conduite de leurs activités avec les
organisations relai et/ ou personne de confiance ou autres partenaires nous permettent d’affirmer que
certaines pratiques méritent d’être étudiées en profondeur . Quelques unes sont bien organisées et
planifiées tandis que d’autres nécessitent un appui d’une structure adaptée en la matière ou d’une institution
publique, voire l’Etat, du fait de la complication que celles-ci pourraient ressortir.
Les méthodes de travail des associations de migrants et de leurs relais
Ces méthodes ont été recueillies à partir des différents entretiens effectués auprès des partenaires des
migrants (identifiés au niveau de la région Analamanga) que nous avons pu rencontrés durant le temps
imparti pour la réalisation de l’étude.
Les migrants ou associations des migrants envoient les matériels par voies maritimes s’il s’agit des grands
fournitures ou équipements, et aériennes pour les matériels légers ou diverses documentations
administratives urgentes. Rappelons que pour le transfert de matériel, la procédure est longue et couteuse et
prend beaucoup de temps. Par conséquent, cela devient rapidement une charge pour l’entité partenaire à
Madagascar. S’agissant en même temps des dons en équipements, une activité d’intérêt général à but non
lucratif, une exonération pourrait être accordée ; les pièces justificatives (papiers nécessaires) expliquant
l’origine, la dénomination, doivent tous être réunis pour appuyer l’obtention de la franchise douanière. A
Madagascar, cette franchise est difficilement accessible, du fait de la mise en place de différentes nouvelles
structures de contrôle sur les mouvements des objets importés dans le pays. Cette démarche se fera au
niveau de la douane, au sein de la direction de législation et réglementation du Ministère de la finance et du
budget.
Sélection des projets à appuyer
Les projets sont sélectionnés sur place par la venue occasionnelle à Madagascar d’un ou de quelques
migrants. Et c’est à partir de là qu’un cadre de partenariat est signé avec les organisations relais. Cette
procédure entraine une perte de temps énorme et freine la réalisation des activités au bénéfice des
populations. Les migrants manquent clairement de structures d’accompagnement appropriées localement
pour faciliter leurs démarches d’envoi de matériel. Ce constat marque l’importance d’une structuration plus
forte des organisations partenaires des migrants à Madagascar. Cela devrait faire l’objet d’une concertation
entre les associations de migrants.
I.3 Analyse des feed back des acteurs rencontrés.
Cette analyse porte sur la perception issue des entretiens effectués au sein des différentes directions
ministérielles, communales et régionales ainsi qu’auprès des personnes contactées dans le cadre de l’étude.
Bien que le projet se trouve actuellement dans la phase préliminaire quelques constats peuvent d’ores et déjà
être établis :
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La plupart des personnes interviewées, conscientes de l’ampleur des apports des migrants, quelques soient
les formes que prennent ceux-ci, et du potentiel que représente la diaspora en terme de contribution au
développement de Madagascar sont fortement intéressés par la suite du projet et en particulier les stratégies
empruntées dans la mobilisation de ces migrants Malgaches et de leurs associations respectives.
Des encouragements sont lancés à l’équipe Diapode ; puisqu’ils pensent que le projet pourrait être
difficilement concevable sans une approche bien définie dans l’adoption d’une stratégie de mobilisation des
partenaires. Compte-tenu de la distance géographique existante entre les principaux acteurs de
développement (Partenaires, promoteurs, financeurs, initiateurs d’idées) de France ou dans d’autres pays, et
la structure d’accompagnement, et de suivi sur place (programme Diapode en partenariat avec les
associations correspondantes ou autres structures de relai à Madagascar), la mise en confiance entre les
différentes parties contractantes tant au nord qu’au sud s’avère primordiale. La communication et l’échange
d’informations sont des conditions indispensables au renforcement de ce lien de confiance dans le cadre du
partenariat, et à une collaboration de long terme pour des résultats réels. La commune ouvre ses portes à
toutes les initiatives sociales et surtout à la société civile, que ce soit à Madagascar ou à l’étranger, et
souhaite vivement créer une collaboration avec le programme Diapode pour participer avec elle à la
réalisation des actions de développement qu’elle mène ; notamment dans l’identification des projets des
migrants et des associations des migrants qui souhaitent la participation de la commune dans leurs projets.
Les différentes directions communales englobent plusieurs domaines d’activités et il est fortement
recommandé aux associations de s’informer au niveau des directions concernées sur les projets
initiés (Direction des affaires scolaires et des initiatives sociales, et cellule de coordination des associations
,commune urbaine d’Antananarivo); ne serait –ce que pour avoir des informations complémentaires sur les
procédures de réalisation , à savoir la maitrise d’ouvrage, où de l’existence ou non des problèmes juridiques
quelconques liés aux projets (Direction des affaires juridiques et contentieux, Commune Urbaine
d’Antananarivo) ; la commune joue dans ce cas le rôle de conseil et d’orientation et peut être un bon
partenaire fiable d’autant plus qu’elle est la structure de développement de proximité étatique Malgache
actuelle.
Certaines en doutent et posent des questions sur la réelle volonté et la motivation manifeste de ces migrants
pour le bien de Madagascar, tout en affirmant d’après leurs constatations personnelles que les Malgaches
s’installent à l’étranger pour leurs propres intérêts et n’auront de ce fait surement pas de temps à consacrer à
son pays ; Leurs préoccupations sont centrées sur moyens de réussite personnelle et de prolonger autant que
possible la durée de leur résidence à l’étranger. Cet état de fait résulte aussi de l’absence d’un dispositif
institutionnel étatique spécialisé de coordination des activités des associations des migrants et du défaut de
médiatisation des différents projets de développement sur le territoire Malgache.
Les membres de la diaspora aident déjà plus ou moins directement le pays ou plus particulièrement leurs
familles mais il n’existe pas un mouvement collectif de la diaspora ou un lien bien identifié de celle-ci avec
le pays d’origine (Madagascar), à part la famille.
Certains souhaitent en savoir plus sur le programme Diapode, s’informer sur les expériences internationales
de celui-ci et la suite sur la réalisation des éventuelles activités à Madagascar et surtout de voir une
implication réelle et physique de la diaspora dans la relance de l’économie nationale ou dans une
mobilisation communautaire de toute sorte. Notons que la moitié des interviewés ont suivi leurs études à
l’étranger.
15
La question a été posée au sujet de l’existence d’une structure de mobilisation des compétences des
diasporas dans les pays d’accueil, que ce soit en France ou dans d’autres pays, servant d’antenne pour le
Diapode Madagascar, dans la facilitation et l’accomplissement de son objectif. Puisque sans une opération
d’encadrement ou de renforcement des capacités organisationnelles ou dans l’habilité à mobiliser des fonds
auprès des organismes internationaux ou bailleurs potentiels, et d’autres appuis aux expériences de ces
migrants ; on peut difficilement attendre de leur part des actions d’envergure, à un impact réel pour le pays.
Le fait d’émigrer ou/ et de se constituer en association étrangère hors du pays d’origine ne signifie donc
pas qu’on a la maitrise de tout. Un appui est donc nécessaire tant au Nord qu’au Sud, mais la différence
réside dans le domaine d’action et la priorité de chacune des parties.
16
Titre II INVESTISSEMENT DE LA DIASPORA A MADAGASCAR
II.1 Partenaires de la diaspora
L’état de lieu consiste en l’identification des associations des migrants Malgaches à Madagascar ou de leur
organisation partenaire afin de pouvoir diagnostiquer sur leurs méthodes de travail, leurs sources de
financement, leurs besoins et problèmes rencontrés, leurs compétences et leurs capacités, leurs expériences,
leurs intérêts par rapports aux actions initiées, leurs attentes par rapports aux acteurs de développement
classiques (institutions publiques, secteurs privés, bailleurs internationaux, associations…), les formes de
partenariats autour des projets de développement. Et d’identifier pareillement les acteurs susceptibles de
concourir à la mise en œuvre de projets de développement.
Très peu d’associations partenaires des migrants sont identifiées, pour ne pas dire que les associations des
migrants Malgaches (créer sous la loi du 1901 ou autre loi étrangère) ne sont pas encore arrivées au stade de
leur implantation physique dans le pays. Néanmoins des organisations relais existent, créées par eux-mêmes
ou par des anciens migrants mais peu nombreuses ; c’est du moins le constat fait au niveau de la région
d’Analamanga (ex province d’Antananarivo). Les paragraphes ci-dessous témoignent les activités mises en
œuvre par les immigrés Malgaches entant que personne physique ou organisation.
a. Acteur associatif
ActiMadagascar
ActiMadagascar, officiellement constituée en 2005, est une association Malgache sous l’ordonnance 60133, à vocation nationale, créée dans un but non lucratif, apolitique, sans distinction de religion ni
d’origine, dont le siège se trouve à Antananarivo Madagascar. ActiMadagascar signifie « Action à
Madagasikara »
Les membres d’ActiMadagasikara viennent de divers horizons de la société civile Malgache. Enseignants,
étudiants, salariés privés, cadres de l’administration, élus, membres d’associations, de groupements, artistes
…. Partageant les mêmes objectifs et idéaux de développement national, les membres se disent : « nous
avons ont décidé de relever le pari de la solidarité contre la pauvreté, de la saine entraide pour
l’épanouissement de chacun de nos compatriotes, dans la mesure de nos modestes moyens ».
L’association a une sœur jumelle qui est l’ActiMada, une association française sous la loi du 1901 qui
regroupe alors des particuliers (Malgaches et étrangers) et des associations œuvrant pour Madagascar, qui
avait avant tout le but de permettre de dialoguer entre eux et de mettre à disposition des bases de données
pour simplifier leurs tâches.
Comme objectifs
« Ensemble, activons le développement de Madagasikara » tel est la devise de l’association.
ActiMadagasikara a pour objectif d’apporter à ceux qui la sollicitent son appui aux activités
de développement, en apportant les compétences et expertises de chacun de ses membres ou de ses
partenaires, en utilisant les moyens de communication existants ou à venir, et les ressources financières
mises à sa disposition et tous les moyens matériels en sa possession.
17
Les projets traités par ActiMada sont définis à Madagascar par les principaux intéressés, avec une attention
particulière et étude minutieuse de sa faisabilité. Il est à noter que l’association refuse l’appui donné à une
seule personne.
Méthodes de travail de l’association
Les deux associations jumelles dans la réalisation d’un projet ou des activités de développement sont
étroitement coordonnées. Aujourd'hui un certain nombre d'actions ont été menées conjointement entre
ActiMada et ActiMadagasikara.
Les points importants qui président aux actions conjointes sont basés sur :
Une action doit être initiée à Madagascar.
Le besoin exprimé est analysé à Madagascar.
Une discussion est menée entre les deux associations pour définir les moyens à mettre en œuvre pour
satisfaire le besoin exprimé.
Actimada prend en charge ce qui doit se faire en France.
ActiMadagasikara prend en charge ce qui doit être fait à Madagascar.
La structure la mieux placée prend en charge le transport éventuel entre la France et Madagascar.
D'une manière générale, la structure qui émet un besoin doit participer financièrement à la réalisation
de son projet. Ceci est important pour que le demandeur s'approprie le projet.
Il ne s'agit plus de coopérer, mais de co-opérer, de travailler ensemble pour arriver à réaliser des
actions réalistes et jugées indispensables pour un groupe de personnes.
(ACTIVITES) QUE FAISONS – NOUS ?
ActiMadagasikara écoute, observe, reçoit et analyse les demandes de soutien émanant de structures locales
visant le développement : associations, mairies, groupements de paysans, …
L’association recherche et propose des solutions aux problématiques rencontrées en transmettant les
demandes vers ses partenaires qui ont la compétence et la capacité d’y répondre. ActiMadagasikara choisit
ses partenaires sur des critères de communauté d’objectifs et de méthodes de travail : culture de la qualité à
tous les niveaux d’intervention (relationnel, technique, financier), trans-parence de la gestion, ouverture
d’esprit et entraide réelle
Ces différentes activités réalisées que nous allons citer ci-dessous, montrent une forte implication de
l’association dans le développent du pays :
- Don de maillots et ballons au Tana Football Club
-Don en ordinateurs pour l’Ecole Normale Supérieur d’Antananarivo et l’Ecole Supérieur Polytechnique
- Un cadeau en Balançoire pour l’AKANY TSIMOKA, centre d’orphelinat à Antananarivo.
-Un Sélection de livres de Bibliothèque et un Lot de Kits Pédagogiques sont livrés à l’Etablissement le Petit
Nid, une école d’expression Française à Antananarivo.
-Une aide directe et morale apportée a un jeune garçon brulé au troisième degré lors d'un accident
domestique ; suivi de l’amélioration de l’état de santé de cet enfant.
Le territoire national Malgache constitue la zone d’intervention de l’association, dans ce cas, ses actions
bénéficient différentes régions de l’île.
Quelques exemples de ces actions :
-Une jeune femme de 38 ans paralysée depuis son enfance, habitant la région du Bongolava a reçue un
fauteuil de la part de l’Association.
-Visite de l'hôpital de Taolagnaro, pour l'aide que l'Association "Ecoute s'il pleut"
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-Aide aux communes de :Ankarabato, Fianarantsoa, Tsiroanomandidy, à faire connaître leur région, besoins
et leurs attentes.
Sobika.com
Sobika est une entreprise unipersonnelle à responsabilité limité mis en place à Paris en 2000 par un
Malgache migrant. Cette entreprise œuvre dans le cadre de la communication des infos, des reportages, des
interviews, des petites annonces et du business par l’intermédiaire de l’internet.
Fort dans son expérience, elle est très connue particulièrement par les Malgaches et compte actuellement
220 000 visiteurs par mois. Sobika est classé comme le premier media Malgache international et a été élu
parmi les 10 meilleurs sites africains par la radio RFI.
Objectif
Commercial
Publicité
Lien avec le pays d’origine
Sobika conserve un lien étroit avec les Malgaches nationaux à partir du site web sobika qui est un portail
internet Malgache à l’échelle mondiale. La mobilisation des Malgaches migrants pour une aide d’urgence en
cas de catastrophes naturelles frappant le pays se trouve facilité par l’envoi d’une annonce via le site
sobika.com.
Lors du passage du dernier cyclone (en 2007) à Madagascar. Un lever de fond a été organisé par sobika et
qui a permis aux Malgaches migrants d’ octroyer 3 tonnes de riz, des couvertures à l’association EAM zaza
Malgache (Enfance Action Madagascar). Le don par internet est actuellement rendu possible grâce à sobika.
Projet en vue au niveau de la communauté Malgache
-Appui à la Commune Urbaine d’Antananarivo dans la reconstruction de l’hôtel de ville (Mairie).
-Parrainage d’une salle de classe de primaire (au bénéfice des élèves qui vont participer à l’examen
national) au sein d’une école publique ou privée à Madagascar. Ce parrainage consiste à suivre le résultat
des quelques élèves et de les appuyer intellectuellement et matériellement.
Point de vue du Directeur de Sobika concernant les actions de développement de la diaspora
La transparence était le premier mot avancé par le Directeur dans le cadre des actions initiées par des
migrants à Madagascar, En tant que groupe de migrant, sobika est prête à participer activement au
développement du pays. Pour cela, la transparence doit se placer au premier plan. Cela suppose un objectif
bien défini, et l’atteinte des résultats fixés par les deux parties contractantes. Les méthodes de travail ainsi
que les étapes et les différents processus de réalisation du projet devraient être connus par les partenaires
expatriés. A coté de cette transparence, l’existence des structures de suivi et d’appui est primordiale afin de
pouvoir renforcer la capacité des organisations partenaires tant au Nord qu’au Sud. (Renforcement de
capacité valable pour les deux acteurs).
Association Marisol éducation
19
Marisol éducation est une association Malgache créée sous l’ordonnance 60 133, formée par des anciens
migrants composés de 28 membres actifs dont 7 à Madagascar et 21 à l’étranger : Maroc (Tanger), Paris
(Montréal, Lyon, Marseille), Tokyo, La réunion (Sainte Marie), Norvège (Bergen), Canada, Suisse
Type d’activité
1-Promotion de l’éducation
2-Appui à la mise en place des infrastructures au niveau des établissements scolaires.
3-Renforcement de capacité des associations partenaires dans le domaine relationnel et renforcement de
capacités organisationnelles.
Expériences et partenaires :
Don des livres auprès des écoles publics et privés, il faut que ces livres soient identifiés en fonction de la
demande de l’établissement scolaire à Madagascar. L’association n’acceptera pas que les livres soient jetés.
Don des dictionnaires adressés au niveau de la bibliothèque municipale de la commune urbaine
d’Antananarivo.
Appui à l’association des jeunes FTMM : journée éducative, fil et tournage d’une rencontre sportive
organisée par FTMM.
Appui à l’association MIOTISOA jeunesse dans un projet de création d’une cantine scolaire. (Cet appui va
dans le sens de l’accompagnement et de plaidoyer au niveau des bailleurs, PAM)
Exemple : EPP Nanisana : construction des Wc, vidange des fausses sceptiques.
Appui aux associations : sobika souhaite mettre en place un réseau d’association.
Les membres de l’association sont tous des bénévolats, mais qui travaillent beaucoup.
Institutionnel : en étroite collaboration avec l’ancienne direction et coordination des initiatives sociales.
Actuellement cette structure n’est plus en place, changé par la DASIS Direction des Affaires Scolaires et des
Initiatives Sociales ; Mais il y a toujours la cellule de coordination des associations.
Membre du CARO, Centre d’Appui et de Ressources aux ONG.
L’association demande une collaboration étroite avec la CUA. Au niveau du ministère, l’association ne
demande que des facilitations dans la réalisation de leur action :
« Moins de paperasse et plus d’action », les exigences administratives dans la fourniture des divers papiers
font obstacle à la volonté et à la motivation des membres.
Méthode de renforcement de lien de confiance avec les membres qui sont à l’étranger :
-Médiatisation de l’activité et envoi des rapports détaillés appuyés par des images photos démontrant le
déroulement de l’événement.
-Faire coïncider le passage d’un membre avec la réalisation d’une activité. En effet le migrant souhaite
débuter le projet lors de sa venue à Madagascar.
Source de financement
Cotisation des membres sur place et à l’étranger et dont 60 à 75% pour des actions directes auprès des
bénéficiaires cibles.
Pratique :
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L’association ne pratique plus l’envoi ou la réception des dons en matériels pour éviter les obligations
douanières diverses comme les impôts et taxes, sans parler du coût des frais de transport international et qui
deviendront des charges énormes ; à moins qu’une structure étatique ou privé s’en occupe à la place de
l’association.
Exemple : donation des dictionnaires : à apporter dans les valises des membres voyageurs ou par
l’intermédiaire d’une personne qui fait des voyages ou a des vacances dans le pays.
Recommandation / souhait
-Reconnaissance de la société civile comme partenaire et non pas comme concurrents.
-Reconsidération de leur activité,
-Facilitation administrative.
-Souhaite avoir une base de données simple et exploitable pour les membres de la société civile.
-Souhaite travailler avec d’autres associations de migrants et associations locales.
Dinika sy Rindra ho an’ny Vehivavy DRV
Comité de concertation et de coordination des associations et ONG /Femme de Madagascar
Fondée officiellement en 1995 à Maibahoaka Antananarivo, en réponse à un besoin d’une représentation de
la société civile lors de la préparation pour une participation d’une délégation Malgache au 4 ème Sommet
Mondial sur les Femmes de Beijing. A ses débuts, elle était constituée de 89 organisations, et en 1999 le
nombre d’organisations membres est passé à 600 environ. Partant des problématiques dans le domaine du
genre, la DRV a élargi ses domaines d’action en ayant pour objectifs, non seulement la promotion du genre
et de la femme, mais aussi la promotion de la citoyenneté et le renforcement de la société civile Malgache
dont la DRV est une composante.
Buts fondamentaux
Le développement humain durable
La réduction et l’éradication à terme de la pauvreté.
Objectifs stratégiques
 Promotion de la femme selon la perspective Genre et Développement (partenariat véritable
entre femme et l’homme en tant qu’acteurs à part entière et à égalité dans le développement).
 Promotion de la citoyenneté et en particulier de l’accès des femmes aux sphères de décision
pour la transformation de Madagascar en un pays bien gouverné, modèle de démocratie,
d’intégrité et de développement (bonne gouvernance) (6).
 Renforcement de la société civile pour une société civile forte, structurée, qui devienne une
force autonome et incontournable capable d’assumer pleinement son rôle spécifique et
multiforme dans la construction démocratique et le développement économique du pays.
_____________________________________________________________________________________
(6)Document référentiel, conseil d’administration avril 2006 « Fa aiza moa ny DRV ? »
21
La DRV est un réseau de plus de 600 organisations implantées dans les 22 régions de l’île, régi par
l’ordonnance 60 133, cadrant leur statut d’association Malgache. Elle a pour missions :
1-Vis -à-vis des organisations membres et partenaires,
 Organisme de mise en réseau pour favoriser et promouvoir :
Les échanges d’information, d’expériences, de savoir
La concertation et le dialogue
La coordination des forces, des activités et des moyens
Relation, négociation, intermédiation
 Organisme d’appui technique des organisations membres en :
Conseils et orientations
Information/Communication
Développement et organisation
Recherche-Action
Formation/Renforcement des capacités-appui technique
2-Vis-à-vis des organisations de la société civile Malgache
 Participation au renforcement de la société civile Malgache :
Identité, charte, plate-forme, stratégie
Partenariat/Autonomie
Plaidoyer/Alerte/Lobbying
3-Vis-à-vis des pouvoirs publics
Autonomie/Partenariats
Plaidoyer/Alerte/Groupe de pression/Lobbying
Participation à l’élaboration, à la mise en œuvre et au suivi des stratégies et programmes nationaux.
4-Au plan régional et mondial
Participation active à la préparation, à la mise en œuvre et au suivi des recommandations et résolutions des
conférences mondiales et régionales, notamment celles pour lesquelles DRV a été accrédité (Beijing,
Dakar…).
Renforcement et création de relations d’amitié et de partenariat durable et bénéfique dans tous les continents
avec des ONG internationales et des organismes de la coopération bilatérale et multilatérale.
Valorisation des richesses de Madagascar, de son image et de l’image de la femme Malgache : expertise
nationale, richesses naturelles, historiques, culturelles, artistiques, artisanales, …
Lien avec la diaspora
Ancien partenaire privilégié de l’association de migrants SOAMAD, la DRV transmettait à celle-ci des
demandes provenant de ses organisations membres, demandes de partenariat avec SOAMAD. C’est ainsi
que des projets naissent au sein de cette association, en collaboration avec la DRV mais aussi avec ces
associations locales. La collaboration était fructueuse au début mais les liens ne sont plus aussi forts
qu’auparavant.
22
Concernant les perspectives avec la diaspora, l’association DRV, par le biais de la présidente, non moins
présidente de la Plate-forme Nationale des Organisations de la Société Civile, est ouverte à la discussion et
à toutes sortes de partenariat possible et réalisable avec les migrants ou leurs associations.
Conseil de Développement d’Andohatapenaka (CDA)
Le CDA est une ONG (depuis 2006) exerçant des activités sociales et de développement en faveur des
populations démunies des quartiers pauvres d’Antananarivo pour leur permettre de sortir de la pauvreté. Il
emploie actuellement 120 personnes pour l’insertion professionnelle et sociale de ces populations.
Créée en 1982 par le Père Jacques Couture, jésuite d’origine canadienne, suite au passage dévastateur du
cyclone Honorine, celui-ci a choisi de s’installer à Andohatapenaka en raison de la misère de la population
qui y vivait. En 1987, il est devenu une association de quartier avant de se transformer en ONG fin
décembre 2006. Cette évolution lui permet d’étendre ses activités et d’intervenir hors de sa zone
d’intervention d’origine.
Mission d’origine
Autopromotion du milieu (amélioration de l’environnement général de la population)
Auto-développement de ses membres, de ses bénéficiaires et de ses responsables.
Education à la justice et au partage, évangélisation.
Mission actuelle
Social et santé : mise en place infrastructures de santé et d’accompagnement social à disposition des
familles (deux dispensaires, une dentisterie, un service d’accompagnement social, un centre de
récupération nutritionnelle.
Développement : comporte un volet éducation (garderie et scolarisation), un volet réinsertion socioéconomique (formation professionnelle et microcrédit) et un volet communautaire (bibliothèque,
animation, sensibilisation)
Economique : rapportant 1/3 du budget de fonctionnement du CDA concerne les ateliers d’ouvrages
bois et métalliques, les ateliers artisanaux (broderie, couture et tressage).
-Services d’accueil : l’existence des chambres d’hôtel.
Le CDA travaille également sur des projets ponctuels, en collaboration avec des partenaires institutionnels
sur des thématiques d’actualité. Par exemple, il est intégré dans un projet de lutte contre le travail des
enfants avec le BIT (Bureau International du travail) ou encore dans un projet de protection des droits de
l’homme avec le Ministère de la justice et le PNUD.
Les principaux financeurs du Conseil de Développement sont le Secours Catholique, le CCFD, le Comité
Catholique contre la Faim et pour le Développement, l’association française « Enfance et Partage »,
l’organisme canadien de solidarité internationale « Développement et Paix » et enfin l’organisme de l’Eglise
Catholique d’Allemagne chargé de la coopération au développement, « Misereor ».
Les difficultés ressenties par l’ONG sont nombreuses selon le responsable, dont la principale source est le
manque de moyens financiers et matériels : financièrement, les bailleurs tendent à vouloir délaisser le
secteur santé-social, lequel est pourtant le secteur le plus important car il répond aux besoins vitaux des
familles. Les problèmes matériels se traduisent par une insuffisance d’infrastructures d’accueil, médicales ou
non.
23
Lien avec la diaspora
Des émigrés qui viennent occasionnellement faire des dons au Conseil de développement : récemment, des
membres de l’association des anciens élèves d’ESCA implantée en France sont venus remettre à l’ONG
divers petits matériels. Une autre forme de collaboration avec un émigré au Canada est la suivante : éminent
chef cuisinier montréalais d’origine Malgache, Jean-Louis Thémistocle Randriantina, a créé l’organisme
« Cuisiniers sans frontières » dont la mission est d’ « offrir des formations culinaires à des personnes sans
ressources afin de favoriser leur réinsertion sociale tout en les sensibilisant aux enjeux contemporains tels
que la santé, l’environnement et l’éducation ». Ainsi, après avoir initié les activités de l’organisme à
Majunga, au Nord-Ouest de Madagascar, CSF est actuellement partenaire de CDA. A l’issue de leurs
formations culinaires, les bénéficiaires de ce programme seront aidés dans leur insertion professionnelle via
le réseau de restaurants et d’hôtels de Jean-Louis Thémistocle lui-même.
A la question d’une possibilité ou non de collaboration éventuelle avec la diaspora, le CDA répond qu’il est
ouvert à toute proposition. Il serait particulièrement intéressé par toute initiative de la diaspora concernant le
premier secteur Santé-Social qui a du mal à trouver de financement actuellement : l’envoi de médicaments
génériques serait par exemple d’une très grande aide pour le CDA. Mais plus généralement, il est ouvert à
participer de près ou de loin à la suite du programme Diapode.
Réseau Fivoarana Développement ( RFD)
C’est une association constituée sous la loi française du 1901, regroupant des étudiants qui compte
actuellement une dizaine de membres. Elle a été créée en 2007, mais ne fait l’objet d’adhésion
qu’actuellement. Le secteur d’activité de l’association se divise en trois partis à savoir : l’éducation,
l’enseignement supérieur, et le développement local. Pour le moment, il n’existe pas encore de cotisation
étant donné qu’il n’y a encore ni d’activité permanente, ni de membres conséquents. Le RFD est « une
association polyvalente, les membres sont très autonomes pour plus de dynamisme de l’association. Les
activités de l’association sont divisées en deux catégories : en cours et en vue. Le système de
fonctionnement du RFD est de telle sorte que chaque membre peut être responsable d’un projet que luimême a eu idée de créer. A ce titre, l’association est vue comme un cadre d’action pour les étudiants qui
veulent réaliser des projets au pays.
Les projets en cours sont les suivants :
Renforcement des outils pédagogiques et des supports de diffusion d’information à la Bibliothèque
Universitaire d’Antananarivo. Les livres proviennent de dons l’Université Paris 11 (Orsay). L’idée
serait d’animer le milieu universitaire à Ankatso en organisant régulièrement une séance de diffusion
d’un documentaire suivie d’un débat entre des invités, spécialistes sur le thème, des universitaires et
des étudiants. Les livres donnés par Paris 11 attendant d’être envoyés à destination et l’association
est en train de négocier avec la compagnie aérienne Air Madagascar afin que celle-ci envoie
gratuitement ou à moindre coût ces livres.
La personne relais pour ce projet est le documentaliste de l’Université d’Ankatso qui traite des questions
pratiques une fois les livres arrivés à Antananarivo (la capitale Malgache).
24
Création d’un centre de ressources à Fandriana (Région d’ Amoron’i Mania), centre de ressources
qui servira également de maison d’association et/ou d’infrastructure d’accueil pour celles-ci. Ce
projet a pour but de renforcer les capacités des associations et des acteurs de développement dans la
commune de Fandriana : pour cela, un encadrement technique, un appui institutionnel ainsi qu’un
service bureautique seront proposés à ces acteurs.
L’achat de matériaux a été fait, le lieu de la construction déjà déterminé. Un dossier de demande de
financement a été présenté à la Mairie de Paris, qui donnera sa réponse au mois de septembre. La personne
responsable de ce projet est Rakotoniaina Léa, à Madagascar.
Les projets en vue sont :
Le projet « Passerelle » dont le partenaire principal à Madagascar sera une fois encore l’Université
d’Ankatso. Ce projet a pour objectif de promouvoir la création de PME/PMI dans le souci de créer
des emplois et de participer au développement de la région dans un premier temps. La population
cible est les jeunes diplômes ou non. L’idée du projet est de dispenser aux bénéficiaires une
formation d’un mois au cours de laquelle ils auront l’occasion d’apprendre les modalités de création
d’entreprises.
Une demande de financement va être déposée auprès du Ministère de l’Immigration, de l’Identité Nationale
et du Co-Développement. La personne responsable de ce projet à Madagascar sera le Président de
l’Université d’Ankatso et Mr Rakotobe François.
Le projet « Pépinière de la Solidarité Internationale » qui vise à établir des liens de correspondance et
d’échange entre des jeunes Malgaches et des jeunes Français. Le but de ce projet est le partage de
culture et de connaissance entre des jeunes qui procurerait à tout un chacun un enrichissement
bénéfique pour voir les différences avec tolérance. Ce projet porte bien sa dénomination quand il vise
à fonder une pépinière de la Solidarité Internationale.
Parmi les problèmes rencontrés par l’association, le président du RFD constate une mobilisation difficile
des membres malgré des volontés individuelles d’engagement. Le rythme de vie à Paris fait que chacun est
très pris et personne ne trouve de temps suffisant pour l’association. La communication entre les rares
membres actuels du RFD se fait par téléphone et la participation aux activités se fait par choix libre de
chacun des membres, et appuyée par l’association par la suite.
Les relations entre associations sont fondées sur des relations interpersonnelles des membres des diverses
associations. Le RFD et Ambohimalaza France sont tous les deux dans le 7ème arrondissement. Concernant
Hetsika Diaspora, cette association servait de mobilisateur de réseau à sa création mais a connu des
problèmes internes de leadership pour des raisons politiques et a cessé cette fonction.
Par rapport aux autres associations Malgaches, il pense que chacune a son approche et ses méthodes de
travail. Il n’y a pas beaucoup, voire très peu, de relations ou de contacts entre elles.
L’association remarque un manque de solidarité entre les associations Malgaches, « aucune ne voulant être
sous les ordres d’une autre ». Avec les institutions à Madagascar (l’Université et les communes de Fandriana
et d’Antananarivo), le RFD ne rencontre pas de problème majeur jusqu’à présent. Il pense qu’en ne touchant
pas le domaine politique à Madagascar, l’association ne rencontre pas de souci particulier avec les
institutions.
Avec les institutions en France, il n’y a aucun souci non plus. L’association est en dialogue avec la Mairie
de Paris et l’EFRA (Est Francophone).
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Concernant les impressions sur la diaspora et la place ou le rôle de celle-ci dans le développement du pays
en général, Le partenaire de l’association RFD pense qu’ il est absolument utile que la diaspora se mobilise,
comme le fait l’association RFD, afin de venir en aide aux populations. Pour cela, la confiance doit régner
entre la diaspora et les personnes ou associations partenaires de celle-ci au pays. Dans le contexte
économique et social actuel, la méfiance l’emporte sur cette confiance et la mentalité aussi bien de la
diaspora que des nationaux doit changer afin de modifier cette situation défavorable à toute forme de
coopération.
b) Organisation de la société civile malgache
Les éléments que nous évoquons ici ne pourront pas définir l’exacte organisation de la société civile, mais
nous pensons pouvoir apporter un aperçu sur l’organisation-type de celle-ci.
Plate-forme Nationale des Organisations de la Société Civile de Madagascar
(PFNOSCM)
Mise en place en juin 2005, une Charte commune de la société civile de Madagascar a été adoptée. Quatre
cents représentants des 22 régions de l’île se sont réunis pour l’occasion.
Actuellement, la plate forme regroupe plus de 2000 associations dans tout Madagascar, repartis dans les 22
plates formes régionales. . Elle est composée d’organisations diverses (ONG, organisations communautaires
de base, organisations paysannes, corporations professionnelles, associations culturelles et sportives,
syndicats, organisations confessionnelles, organisations des consommateurs, organisations du troisième âge,
etc.)
Objectifs et expériences
Nécessité de structurer, d’organiser et de renforcer la Société Civile Malgache pour la promotion d’une
bonne gouvernance à Madagascar en vue d’un développement humain effectif, Pour cela :
elle sert d’organe d’orientation générale, de coordination, de suivi-évaluation et de représentation du
mouvement d’ensemble de la société civile Malgache : dans cette perspective, elle a participé à
maintes reprises à des discussions sur la programmation, le suivi et l’évaluation des politiques
publiques de développement, en veillant à porter la voix de la société civile Malgache. En ce
moment, elle représente l’interface entre l’Etat et les bailleurs de fonds. Les représentants sont
présents dans tous les départements ministériels.
Elle devient également un espace d’échanges, de dialogue, de coopération entre les organisations de
la société civile et avec les différents acteurs partenaires. La plate forme œuvre dans plusieurs
domaines et thématiques différents, entre autres : les droits humains, la santé, l’environnement et la
gestion des ressources naturelles, la protection sociale, l’approche genre, la gouvernance, le
développement économique, le développement rural, le foncier et l’éducation-formation-culture.
Enfin, la Plate-forme se donne comme rôle d’appuyer le renforcement de capacités
organisationnelles et techniques de la société civile : par exemple, des actions de renforcement des
compétences techniques des acteurs de six plates-formes régionales ont été réalisées en partenariat
avec le programme FORMGED (Formation en appui de la Gestion des interventions de
Développement) de l’Union Européenne. Des ateliers de formation en planification stratégique et
opérationnelle se sont tenus aussi à destination des acteurs de la société civile.
26
La PFNOSCM a des relations étroites avec l’Etat Malgache, constituant par là un organe consultatif
inévitable dans les affaires étatiques. Elle a d’ailleurs participé à l’élaboration du Madagascar Action Plan,
le cadre de référence de la politique générale du gouvernement actuel. Elle est également partenaire de
plusieurs institutions internationales, telles que le FNUAP ou l’Union Européenne. Enfin au niveau
international, elle participe à plusieurs mouvements: par exemple, elle a représenté l’Afrique sur le thème de
la migration à la réunion de la Société civile européenne et africaine en préparation du Sommet EuroAfrique des Chefs d’Etat en décembre 2007. Elle siège également au sein du Conseil des ONG de la SADC
et est l’interlocuteur privilégié du SAT (Southern Africa Trust) pour tous les programmes, projets et actions
en direction de la société civile Malgache dans le cadre du SADC. Au niveau de l’espace francophone, elle
sert de représentante de la société civile Malgache lors des conférences internationales ou régionales (sur le
développement humain durable à Paris en 2006 par exemple).
Sur les difficultés que rencontre la Plate-forme dans la réalisation de ses activités, la Présidente note la
difficulté de répartir les tâches et de déléguer le pouvoir. En effet, en tant que Présidente, elle se sent
« personnellement indispensable dans toutes les prises de décision ». La Plate-forme est actuellement
connue et reconnue dans son rôle de représentant de la société civile, selon elle, et les sollicitations venant
de différents acteurs nationaux et internationaux ne manquent pas. Par exemple, la Plate-forme est conviée à
la conférence mondiale des plates-formes nationales du 27 au 30 octobre 2008 à Paris.
Besoin
Renforcement des capacités de tous les acteurs de développement.
Structuration des membres à renforcer.
Lien avec la diaspora
Interrogée sur les liens qu’entretiendrait la Plate-forme avec les Malgaches à l’étranger, la Présidente évoque
un dialogue qui s’est tenu entre elle-même et les responsables de l’association Hetsika Diaspora, il y a
quelques années. Il fut question d’une collaboration avec la réalisation d’un projet commun. La discussion
n’a pas abouti et le projet a été laissé à l’abandon. Elle n’a pas non plus connaissance des liens effectifs entre
les membres de la Plate-forme et les Malgaches à l’étranger. Par ailleurs, si des organisations de la diaspora
Malgache veulent entrer en contact avec la Plate-forme pour une collaboration quelconque, il serait
nécessaire pour elles d’adhérer à la « vision de la Plate-forme ». La discussion est de mise avant tout projet
de partenariat.
Coordinatrice du Centre d’Appui et de Ressources aux ONG (CARO)
Le CARO est une structure au sein de l’Ecole de Service Social d’Antanimena (Antananarivo), laquelle sera
prochainement l’Institut Supérieur en Travail Social. C’est cette dernière, par le biais du CARO, qui, depuis
2000, a mis en place et a assuré la gestion de formations professionnalisantes de développement en
partenariat avec le Ministère de la Population, de la Condition féminine et de l’Enfance et avec le Service de
Coopération et d’Action Culturelle Française. Ce projet ayant pris fin en 2004, la structure a continué
d’exister devant le constat d’une nécessité permanente pour les associations ou les ONG d’avoir à leur
disposition des possibilités de suivre des formations de professionnalisation.
Mission
Promouvoir le changement social, la résolution de problèmes dans le contexte des relations
humaines, la capacité et la libération des personnes afin d’améliorer le bien-être général ».
27
Objectif spécifique
Améliorer la qualité de la participation des organisations communautaires de base, des associations
juridiquement créées, des ONG et des responsables communaux et régionaux au processus de
développement local et régional.
Bénéficiaires
La population cible est les acteurs sociaux travaillant dans les organisations communautaires de base, les
associations et/ou les ONG.
Activités et expériences
Les activités du CARO se sont progressivement diversifiées : principalement, il dispense de formations
diverses aux acteurs sociaux répondant à des besoins de renforcement de capacités de ceux-ci. Les frais de
formation constituent d’ailleurs ses ressources propres de façon intégrale. Ayant instauré un système
d’information en son sein, il sert aussi de diffuseur d’informations aux diverses organisations
communautaires de base sur les opportunités (offres de partenariat et de financement, participation à des
conférences ou à des réunions d’information sur des thématiques données, par exemple) à saisir par cellesci. La création d’une base de données regroupant toutes les organisations ayant pu suivre des formations au
Centre est en cours. Le CARO propose également un appui aux organisations et aux responsables régionaux
et communaux dans leur structuration et la mise en œuvre de leurs interventions.
Par conséquent, le CARO n’est ni une plateforme ni un regroupement d’associations locales.
Le CARO fait partie des organisations incluses dans le projet « Panel » de l’Union Européenne. La
coordinatrice du Centre s’étant toujours portée volontaire pour établir les procès-verbaux de toutes les
réunions organisées depuis les premières réunions du groupe, il a été décidé par la suite qu’elle serait
responsable de la communication dans ce projet. Elle a affirmé que la constitution du Panel d’organisations
représentant la société civile auprès de l’Union Européenne est encore loin d’être terminée à cause de
problèmes d’entente entre les différents acteurs.
Lien avec la diaspora
Sur la question de savoir si le CARO est en contact avec la diaspora Malgache à l’étranger, Norotiana
Jeannoda répond négativement. Par ailleurs, en tant que diffuseur d’informations, le CARO est prêt à jouer
le rôle de relais entre des associations de migrants à l’étranger et des associations locales : pour apporter sa
contribution à la réalisation du programme Diapode et pour montrer sa réelle volonté de dynamiser le milieu
associatif Malgache, Norotiana Jeannoda est prête à mobiliser sa base de données au profit du programme.
Par rapport à la diaspora, les attentes exprimées par la responsable du CARO sont en termes de dispense de
formations. Sans avoir pu trouver d’exemple concret de collaboration possible, elle a insisté sur ce besoin de
développer davantage les activités de renforcement de capacités des organisations de la société civile.
ONG Services
L’ONG Services est un regroupement informel d’ONG opérant à Madagascar, dont la plupart sont des ONG
étrangères. Celui-ci en regroupe environ quarante-cinq et existe depuis vingt ans.
28
Objectif

Faire connaître les ONG membres entre elles, d’organiser des plateformes thématiques, de
débattre ou de discuter de problèmes communs et enfin d’en chercher des solutions.
L’ONG Services est actuellement « en veille » car une autre initiative assez semblable et appuyée par
l’Union Européenne est menée depuis novembre 2007. Elle vise à constituer un « Panel » d’organisations
(fédération, association ou ONG) Malgaches issues de la société civile. L’objectif principal est d’analyser
les forces et les faiblesses de cette dernière, ainsi que les solutions pour renforcer les capacités des
organisations de la société civile. L’UE souhaite aussi voir apparaître une entité qui est censée représenter au
mieux la société civile en vue d’améliorer le dialogue avec cette société civile. A ce jour, une liste d’une
vingtaine d’organisations est fixée auprès de l’UE, le statut futur de ce regroupement étant actuellement en
discussion pour être soit une plateforme ou une association. Il est aussi à l’étude de créer des structures
semblables au sein des principales villes de province afin de pouvoir recueillir au mieux la voix de toute la
société civile dans tout le pays.
Constat de l’ONG service sur l’action de la Diaspora
L’ONG service remarque la très faible mobilisation de celle-ci pour le pays, ou alors le caractère dispersé et
non uni des aides venant des rares Malgaches qui veulent se mobiliser. L’aide de la diaspora est jusqu’ici
« sans envergure », l’action de chacun étant limitée systématiquement à sa région d’origine. La seconde
constatation concerne le problème de mentalité de la part des Malgaches de l’étranger et surtout de manque
de confiance pour les compatriotes du pays. Pour illustrer ses propos, le responsable évoque la situation de
crise de 2002, où un groupe s’est créé à Madagascar dans le but de réfléchir à des solutions de sortie de
crise. Un appel a alors été lancé via Internet à la diaspora. La mobilisation a été presque nulle de la part de
cette dernière, les principales raisons évoquées étant celles évoquées précédemment.
Les initiatives venant de la diaspora sont effectivement bonnes et efficaces, mais elles proviennent le plus
souvent d’individus et non d’associations ou de regroupements.
Concernant la vie associative à Madagascar, le responsable de l’ONG service évoque l’existence de conflits
entre acteurs de la société civile. A l’image de la situation actuelle au sein du groupe « Panel », il critique le
manque de volonté de la part des différents acteurs d’oublier leurs propres intérêts au profit de l’intérêt
collectif. Des problèmes de leadership surgissent toutes les fois où un mouvement collectif veut ou doit se
créer. Ces deux caractéristiques peuvent être associées à la société Malgache en général et constituent des
obstacles non négligeables à tout projet de réalisation collective.
Voahary Salama
Voahary Salama est une plate-forme d’ONG œuvrant dans les domaines de la Santé, Population et
Environnement dans un souci d’une plus grande prise de responsabilité des communautés dans le cadre de
l’amélioration de leur bien être. Créée en juillet 2000, sous l’impulsion de l’USAID et d’ONG impliquées
dans des projets transectoriels pour assurer le partage des informations et des ressources, elle a acquis en
août 2002 le statut d’association.
Les ONG membres de Voahary Salama sont au nombre de 12, dont les régions d’intervention se trouvent
partout dans toute l’île. Elles sont à dimensions variées, couvrent des domaines d’action divers et sont
majoritairement des ONG Malgaches. La liste suivante présente les membres de Voahary Salama : Ainga,
Asos, Koloharena, Mateza, Mcdi, Micet, Mitsinjo, Penser, Ny Tanintsika, Salfa, Saf FJKM, Sage.
29
Mission

Servir d’interface pour mobiliser et responsabiliser les acteurs à différents niveaux en vue d’un
développement durable dans une culture de bonne gouvernance.
Elle réalise des expertises dans des domaines aussi divers tels que la santé, l’environnement, le
développement économique, la bonne gouvernance, le renforcement des capacités ou l’éducation. Sur le
plan opérationnel, les 12 associations membres et leurs partenaires locaux en étroite relation et collaboration
avec les communautés de base sont les acteurs sur terrain chargés de la mise en œuvre des différents projets.
Cette plateforme entretient de très bonnes relations de collaboration avec l’Etat, adhérant à la vision actuelle
du gouvernement, le Madagascar Action Plan. Elle est partenaire de plusieurs ministères (de la Santé, de
l’Eau, de l’Environnement, de l’Education Nationale, de l’agriculture, etc.) et se trouve fréquemment
sollicitée par ces derniers lors d’études et de conceptions de nouveaux programmes.
Partenaires
Les partenaires techniques et financiers de Voahary Salama : l’USAID, principal financeur, l’Union
Européenne, la Banque Mondiale, le Global Fund, WWF sont les plus grands.
Dans la réalisation de ses activités, Voahary Salama rencontre surtout des problèmes liés à l’enclavement de
certaines régions où elle et les ONG membres voudraient marquer leur présence. Elle est d’ailleurs dans un
projet d’extension actuellement, l’idée étant de pénétrer dans les zones les plus reculées de l’île.
Lien avec la diaspora
Interrogé sur la question de la diaspora Malgache, le premier responsable affirme ne pas avoir de relation
jusqu’à présent. Il trouve que cette initiative de mise en réseau des acteurs Malgaches du Nord et du Sud
pour le développement du pays est louable. Il est disposé à devenir partenaire du programme Diapode dans
cette mission de relais entre acteurs locaux de développement et migrants. Le programme Diapode pourrait
en outre figurer sur le site Internet nouvellement créé de Voahary Salama.
D’après ses connaissances personnelles des actions à Madagascar de la diaspora Malgache, celle-ci fait très
majoritairement de l’humanitaire et non du développement. Le responsable de Voahary Salama émet le
souhait de voir la diaspora s’impliquer un peu plus dans des actions de développement. Cela constitue par
ailleurs une de ses conditions pour un éventuel futur partenariat avec des associations d’origine migrante.
Voahary Salama prône également cette vision du développement intégré associant Santé-PopulationEnvironnement, et ce, toujours dans le cadre de la réalisation du Madagascar Action Plan. Enfin, le
développement vu par la plateforme doit passer en priorité par la communauté locale tel que mentionné
clairement sur leur site Internet : « Penser globalement et agir localement ».
Harmonisation des Actions pour un Développement Intégré- ONG HARDI
Créée en 1993, l’ Hardi « Harmonisation des Actions pour un développement Intégré » est une ONG
agissant dans les domaines d’expertise, contribue de manière professionnelle au développement durable de
Madagascar en mettant l’accent sur la réduction de la pauvreté, à travers une approche intégrée, innovante et
axée sur les résultats. Elle est actuellement composée d’une équipe de travail de trentaine de personnes.
30
Missions
HARDI Madagascar s’implique dans le projet de société. Une formulation de cette implication de l’ONG a
été entreprise par les membres associatifs. Ainsi, la mission de l’organisation se traduit comme suit :
Au niveau des acteurs privés : paysans et entrepreneurs
HARDI :


Contribue à l’amélioration des revenus des paysans par une production agricole à haute valeur
ajoutée
Participe à la création d’emploi par le biais de la promotion des entrepreneurs de services tant
ruraux qu’urbains.
Au niveau des administrations territoriales : communes et quartiers
HARDI :
 Contribue à la sécurisation foncière, avec une attention particulière sur l’accès à la terre des
pauvres
 Contribue à l’accès à la santé, à l’éducation, et à l’énergie des pauvres
 Participe à l’amélioration de la salubrité des quartiers
Principes d’actions
Favoriser l’émergence de nouveaux acteurs absents ou insuffisants, utiles à la construction de rapports de
forces favorables aux groupes sociaux locaux afin de produire un effet de levier pour le développement
Agir en tant qu’interface et médiateur entre les institutions publiques et la population : contribuer à la
concrétisation des objectifs des politiques sectoriels de l’Etat et éventuellement émettre des critiques et
porter la voix de certains groupes sociaux, en particulier les pauvres, aux élus.
Chercher à travailler en partenariat, et constituer ou participer aux différents réseaux, plates formes ou
unions.
Se positionner comme « praticiens -chercheurs », en privilégiant le dialogue et la collaboration avec les
universités et les institutions de recherche, et en participant aux différents colloques et séminaires
internationaux.
Expériences
Elle regroupe en son sein plusieurs activités dans les bas quartiers de la capitale malgache mais aussi en
milieu rural. A ses débuts, elle a surtout œuvré pour la réinsertion scolaire et sociale des enfants des familles
défavorisées du quartier d’Isotry et de ses environs. Aujourd’hui, un centre créé par l’ONG accueille deux
cents enfants répartis dans quatre niveaux différents. Pour une meilleure intégration de ces enfants et
adolescents en situation difficile, l’ONG a décidé d’apporter une aide financière aux parents de ces derniers
en leur octroyant des microcrédits. Ce programme s’est par la suite élargi et s’ouvre aux personnes des
quartiers environnants. Hardi a également participé à la réforme foncière en 2004 à travers la
décentralisation de la gestion foncière dans la commune rurale de Miadanandriana : elle a aidé celle-ci à
mettre en place un guichet foncier communal. Enfin le dernier programme instauré par l’ONG vise à
promouvoir les petits agriculteurs familiaux afin de faciliter leur accès au marché, dans un but
d’amélioration des revenus de ces derniers.
31
En plus de ces programmes permanents, l’ONG travaille en tant que prestataire de services pour le compte
de grands programmes nationaux comme SAHA ou encore des institutions internationales comme CARE.
Dans la réalisation de ces divers programmes, Hardi collabore avec plusieurs partenaires financiers ou non
financiers : le CCFD , l’ASMAE, le CIDR, l’International Land Coalition, Auteuil International, le SCAC et
la Banque Mondiale.
Quant aux relations de l’ONG avec les autorités locales, elle travaille avec la commune rurale de
Miadanandriana, avec la Commune Urbaine d’Antananarivo, le Ministère de l’Education et les structures de
gestions des Ecoles Primaires Publiques.
Difficultés rencontrées
La principale difficulté rencontrée par Hardi dans la conduite de ses activités demeure la recherche de
financement selon la directrice de l’ONG. Actuellement, le volet Education (des enfants en difficulté) qui ne
peut s’autonomiser est en train d’être délaissé par les bailleurs de fonds.
Perspective avec la diaspora
Concernant les liens que l’ONG aurait avec la diaspora malgache, le responsable répond à la négative mais
affirme l’existence de l’association Hardi France : cette association qui n’est pas composée uniquement de
malgaches, mais surtout de français, contribue à la recherche de financement pour Hardi Madagascar. Elle
est l’antenne de l’ONG en France.
L’ONG serait prête à étudier toute forme de collaboration possible pour un partenariat avec une association
de diaspora malgache en vue de partager ses expériences dans les domaines d’action présentés plus haut.
ATD Quart-Monde
ATD Quart-Monde est un mouvement international implanté dans une trentaine de pays. Créée en 1974,
cette association a pour objet principal de
« Faire entendre la voix des plus pauvres au cœur des instances internationales, ainsi que dans les lieux où
ATD Quart Monde est présent sans avoir encore une existence juridique, et de faire accréditer officiellement
le Mouvement là où cela s’avère nécessaire ».
Concrètement, elle engage à plein temps des volontaires qui vont vivre et travailler dans la durée aux côtés
des personnes en situation de grande pauvreté. Les volontaires identifient ensemble avec ces familles des
besoins précis et construisent avec elles les projets y répondant.
ATD Quart-Monde a actuellement le statut d’ONG internationale mais est en train de se transformer en
association résidente sous le nom d’ATD Quart-Monde Madagascar. Cela lui permettrait d’avoir une plus
grande liberté d’action et d’éviter les contraintes diverses en tant qu’organisme étranger.
A Madagascar, les premiers volontaires sont arrivés en 1989 pour une phase d’exploration. En 1992, les
actions ont débuté. L’association s’est installée dans un quartier pauvre d’Antananarivo, Antohomadinika.
L’équipe actuelle compte 6 volontaires, chacun ayant une petite équipe pour la réalisation du projet dont il
s’est porté responsable.
32
Les ressources financières de l’organisation proviennent majoritairement de la générosité du public sous
forme de dons et de legs. La Fondation ATD Quart-Monde se charge de cette collecte et examine ensuite les
différentes propositions de projets provenant des volontaires répartis dans le monde entier (ils sont
actuellement près de 390, représentant 39 nationalités, de toutes origines sociales et culturelles) avant de les
appuyer financièrement à la réalisation de ces derniers.
Projets réalisés et en cours
Les projets en cours d’ATD Quart-Monde sont divers et couvrent différents domaines : depuis 2006, des
ateliers de coupe et couture, de broderie, de tissage, de menuiserie existent et emploient au total vingt-deux
personnes issues du quartier d’Ankazomanga. Ces dernières se regroupent au sein d’une coopérative chargée
de trouver des débouchés pour les produits. Un centre de formation en informatique existe également. Une
quarantaine de jeunes entre 16 et 22 ans bénéficient de ces formations. Des négociations avec des entreprises
dans l’informatique ont permis à ces jeunes de réaliser des stages durant leurs formations. Enfin, en 2003,
une bibliothèque a été créée en partenariat avec une association au sein de la compagnie aérienne Air
France. Elle répond à une attente des familles défavorisées du quartier d’Antohomadinika, dont les enfants
ont appris à découvrir l’amour de la lecture et des livres grâce à la bibliothèque de rue antérieurement
proposée par l’équipe d’ATD Quart-Monde. L’existence de la bibliothèque dans ce quartier a notamment
poussé les autorités à construire à proximité de celle-ci une Ecole Primaire Publique.
Dans la conduite de ses activités, l’ATD Quart-Monde ne ressent pas de difficultés particulières mais
souhaiterait accroître davantage ses activités du fait de l’immensité et de la diversité des besoins des familles
défavorisées, non seulement dans son quartier d’intervention mais aussi dans d’autres régions de l’île.
L’ATD Quart-Monde connaît d’ailleurs un groupe de « sympathisants amis » dans la ville de Tuléar qui
souhaiterait s’engager pour le compte de l’ATD Quart-Monde dans la réalisation de leurs activités
d’accompagnement de populations en détresse. C’est la raison pour laquelle l’organisation est en cours de
devenir une association locale et non plus une organisation internationale.
Concernant la réaction du responsable face à l’étude sur la diaspora Malgache et l’implication de celle-ci
dans le développement du pays d’origine, et plus particulièrement sur la diaspora Malgache en France, elle qui est une Malgache - est très agréablement surprise de l’existence d’actions de développement par les
Malgaches de France, ayant elle-même vécu à Paris pendant trois ans et n’ayant pas du tout connu
l’existence de telles actions pendant son séjour. Cependant, elle apprécie l’initiative de les valoriser.
Un appel à la diaspora sur les points suivants : premièrement, il est nécessaire pour elle de connaître la
réalité de la vie Malgache, le contexte l’entourant, avant tout projet de réalisation d’action. Deuxièmement,
la diaspora devrait être vigilante dans la gestion de ces actions à Madagascar afin d’éviter le gaspillage des
moyens financiers à des fins le plus fréquemment personnelles. Troisièmement, il serait primordial pour
l’émigré Malgache, en particulier, et pour le citoyen Malgache (où qu’il réside) en général que le sentiment
d’appartenance à la nation entière prédomine sur le sentiment d’appartenance à la région d’origine.
Plate Forme de la Société Civile pour enfance- La PFSCE
C’est une plate forme active dans le domaine de la lutte contre les mauvais traitements à l’encontre des
enfants. La plate forme regroupe actuellement 12 acteurs travaillant dans le domaine du social et de
l’enfance.
33
Objectifs
Les objectifs sont relatifs à la promotion des droits de l’enfance et se déclinent en 4 thématiques :
Plaidoyer pour l’amélioration des politiques sociales
Plaidoyer pour l’application des droits de l’enfant.
Renforcement des compétences dans le travail social
Coordination, communication, et information.
Partenaires
La plate forme participe à l’organisation de la journée internationale de lutte contre le travail des enfants et
aux différentes activités relatives à la défense de ces droits: réalisation d’activités envers les enfants en 11 et
12 juin 2005 de concert avec le BIT. En 2006, grâce au soutien financier d’Orange Madagascar, la
coordination de cette journée s’est faite en partenariat avec la CNLTE. Actuellement la PFSCE est en
partenariat avec la Commune Urbaine d’Antananarivo, de l’UNICEF, du BIT et avec des autres acteurs
institutionnels ou non qui œuvrent dans la lutte contre le travail des enfants.
c) Acteur institutionnel
c.1) Etablissement universitaire publique
Université d’Ankatso
L’Université d’Ankatso est la plus grande de l’Océan Indien par rapport à l’accueil d’étudiants, avec un
effectif d’environ 25000 étudiants pour l’année universitaire 2007-2008.
Au sein de l’université, on trouve 07 établissements et 05 organismes de recherche dont :
Etablissements :
Il y a la faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de sociologie, la faculté des Sciences, la Faculté de
Lettres et Sciences Humaines, la Faculté de Médecine, l’Ecole Supérieur des Sciences Agronomiques,
l’Ecole Supérieure Polytechnique et l’Ecole Normale Supérieure
Organismes de recherche :
Institut de Civilisation/Musée d’Art et d’Archéologie, Institut et Observatoire Géophysique d’Antananarivo,
Institut pour la Maîtrise de L’Energie, Institut des Hautes Energies, Laboratoires des Radio Isotopes.
Organisation de l’université
L’Université d’Antananarivo est administrée par un Conseil d’Administration (organe délibérant) et dirigée
par un président (organe exécutif). Elle est par ailleurs dotée d’un Conseil Scientifique qui donne son avis
sur tout ce qui concerne la Formation et la Recherche. Chaque Faculté ou Ecole est administrée par un
Conseil, et est dirigée par un Doyen ou Directeur. Elle comporte, en outre, un Conseil Scientifique, un
Collège des Enseignants et des Départements.
34
Des filières de formations professionnelles sont désormais créées au sein des Etablissements.
Le Conseil d’Administration de l’Université d’Antananarivo a pour mission de :
Définir la politique de développement de l’Université dans le cadre de la politique nationale en
vigueur.
Examiner et approuver le budget et les comptes de l’Université qui doivent être en équilibre
Accepter les dons et legs
Sur avis du Conseil Scientifique :
Définir les principales activités de l’Université
Définir les conditions d’accès et poursuite des études à l’Université
Ratifier les conventions avec d’autres organismes nationaux et étrangers
Cependant, de gros manques en termes d’infrastructures l’empêchent d’évoluer et d’offrir un enseignement
de qualité qui permettrait aux étudiants d’obtenir des diplômes reconnus aussi bien au niveau national
qu’international : il y a un manque en infrastructures de base, en infrastructures spécifiques (bibliothèques,
salles informatiques, etc.), en ressources humaines (l’âge moyen d’un enseignant est de 53 ans et le ratio
enseignant/étudiant est de 45). L’Université a véritablement besoin d’être dynamisée pour accomplir sa
mission de « dispenser les connaissances à large échelle (mission d’enseignement) et de propager les
innovations (recherche), assurant à la jeunesse l’espoir d’une intégration dans le monde du travail ».
Lien avec la diaspora
L’université n’a pas manqué de créer des liens avec les malgaches de l’étranger et particulièrement avec la
Diaspora Malgache. Seulement, il ne s’agit pas d’association jusqu’ici mais de personnes physiques. Ce sont
généralement des enseignants Malgaches dans des universités françaises qui entretiennent des relations
durables avec la faculté d’Ankatso. Très fréquemment, ces derniers facilitent ou aident des étudiants
Malgaches à poursuivre leurs études supérieures dans les universités où ils enseignent. Aussi, des
enseignants (de l’Inalco Paris, par exemple) viennent occasionnellement dispenser des cours à l’Université
d’Ankatso
Actuellement, l’association RFD (association des migrants, sous la loi du 1901, voir page sur les acteurs
associatifs) souhaiterait développer des projets avec l’Université : le premier déjà identifié consiste à fournir
à la bibliothèque universitaire des manuels universitaires venant de l’université Paris XI (Orsay). Le
deuxième projet consiste à mettre en place un programme de formations professionnelles court à destination
des étudiants et de financements de création de PME des plus brillants d’entre eux. Ce projet devra encore
trouver un financement, tandis que le premier projet attend la réponse de la compagnie aérienne Air
Madagascar qui a été sollicitée par l’Université d’Ankatso pour transporter à titre gratuit les livres de la
France à Madagascar. Pour les activités de partenariat futur entre l’Université d’ Ankatso et l’association
RFD, une convention de partenariat a été signée entre les deux parties.
Concernant la collaboration avec l’association RFD, et en attendant la concrétisation des projets en vue.
L’université, en la personne du Président apprécie une telle initiative venant d’étudiants Malgaches de
l’étranger, et continue à lancer un appel à la diaspora qui, selon lui, devrait s’impliquer davantage dans la
vie du pays. D’après lui, l’Université est tout à fait ouverte à des propositions de partenariat avec des
associations ou d’autres organisations pour l’intérêt de ses étudiants. Une de ses suggestions serait de
recenser via l’ambassade de Madagascar à Paris, par exemple, des bonnes volontés dotées de compétences
35
particulières souhaitant dispenser des cours ou des formations, ou des séminaires à l’Université pendant leur
séjour à Madagascar.
Ecole Normale Supérieure
Fondée en 1980, l'ENS compte jusqu'à aujourd’hui plus de 5000 étudiants. L’établissement se trouve dans la
capitale d’Antananarivo et propose 7 filières dont : Lettres Malgaches, françaises, anglaises, histoire
géographie, physique chimie, sciences naturelles et Education physique et sportive.
Rattachée administrativement à l’université d’Antananarivo et dont les directives administratives et
financières sont prévues au niveau de ce dernier.
Lien avec la diaspora
L’école Normale supérieure a été choisie par l’association ActiMada et ActiMadagascar dans l’octroi des
vingtaines des dons en ordinateurs pour le fonctionnement du réseau de formation de l’ENS.
Le contact entre les deux parties a été établi à partir de la relation créée par un professeur de l’ENS avec
les membres de l’Association ActiMadagascar et proposé par la suite au membre de bureau de l’association
ActiMada de France.
Concernant l’impression par rapport aux actions des migrants, L’ENS apprécie l’appui des migrants dans le
domaine de l’Education, l’exemple avec l’association ActiMadagascar est plus que fructifiant pour
l’éducation nationale pour les jeunes étudiants et pour un renforcement de la qualité d’enseignement au sein
de l’établissement.
Méthode de travail préconisé
L’appui des migrants ou des autres partenaires sont les bienvenus au sein de l’établissement, et l’ENS
exhorte le développement de ce partenariat .Mais, une présentation de la forme de cette collaboration devrait
être définie au préalable avec les deux parties, afin de pouvoir repartir les tâches attribuées à chacune des
parties et d’en organiser la faisabilité.
Attentes
Echanges d’expériences entre professeurs des universités du Nord et du Sud, par le biais d’une
mission à Madagascar ou par l’invitation des professeurs Malgaches au sein d’une université
étrangère.
Organisation des stages pour les étudiants Malgaches nationaux au niveau des universités
étrangères.
c.2) Institution publique
Bureau National pour la Gestion des Risques et Catastrophes
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En remplaçant le CNS, le BNGRC est mis en place et opérationnel au niveau du gouvernement Malgache.
Avec des cyclones et inondations fréquentes et presque cycliques, Madagascar est régulièrement confronté
aux impacts de ces catastrophes naturelles. Dans ce contexte, Un appui au gouvernement est apporté par le
PNUD, afin de renforcer les capacités de ce dernier à faire face à ces fléaux. Ceci étant donné que la
réduction de l'impact des catastrophes naturelles est un des domaines d'expertise du PNUD.
C’est ainsi qu’élaborée au début des années 2000, la stratégie Nationale pour la Gestion des Risques et
Catastrophes qui est l’actuel Bureau Nationale pour la Gestion des Risques et Catastrophes sous la direction
administrative d’un secrétariat exécutif rattaché au sein du Ministère de l’Intérieur
Cette stratégie représente une étape significative dans l'identification et la gestion des risques et périls à
Madagascar, ainsi que pour la planification ultérieure en matière de gestion des risques de catastrophes et de
formation des compétences au niveau provincial, local et communautaire. Elle tend à combler une lacune
fondamentale qui a été identifiée depuis longtemps comme étant un obstacle important dans l'amélioration
des méthodes adaptées à la gestion des catastrophes à Madagascar. Un résultat clef de cette stratégie est la
disponibilité d'un cadre institutionnel et d'un plan stratégique qui indiquent les priorités de Madagascar pour
la gestion des risques de catastrophes, les responsabilités des principaux acteurs nationaux et internationaux
et les dispositifs nécessaires en matière de gestion des catastrophes pour la mise en œuvre de ces priorités.
Des branches de service différentes existent au niveau du BNGRC afin de permettre une coordination facile
sur la gestion des affaires relatives à son objectif : il y a le service transit (dossier de transit, port, douane), le
service logistique, le service opération, le service communication, et la direction financière. La place du
bureau au niveau de l’institution étatique facilite les activités relatives à toutes les préparations
administratives diverses. Allégement des frais de transport international, exonération des droits des douanes.
Car la demande peut facilement être parlementée au niveau des conseils des ministres.
But
Atténuer les effets et impacts des dégâts au niveau de la population.
Coordonner les mouvements des associations et ONGs qui opèrent dans les mêmes objectifs.
Méthode de travail
La phase préparatoire
Réunion des partenaires (les systèmes des Nations Unies, CRS, Care, associations locales et tant d’autres
partenaires) autour d’une table ronde dans l’identification de la vulnérabilité d’une région et d’en définir la
stratégie à adopter.
Phase d’action
C’est la période ou les catastrophes naturelles ou des risques comme les feux de brousses se présentent dans
une partie ou dans tout le territoire National. Opération de coordination des aides et la répartition de ceux-ci
au niveau de la population touchée ou des régions frappées par les sinistres. Cette phase se voit toujours par
la participation active des différents partenaires et donateurs.
Apres les fléaux
Le travail se focalise dans la remise en état des infrastructures ravagées par le fléau et l’accompagnement
de la population touchée jusqu’à ce qu’elle trouve une autonomie par rapport à leur situation précédente.
37
Établissement de centre de districts opérationnels qui auront la capacité de conduire des activités concernant
la prévention, l'atténuation des risques et le planning des activités en réponse aux catastrophes naturelles.
Mise en place des magasins de stockages des vivres et tentes auprès des régions à risques et très enclavées.
L'amélioration des analyses des risques et vulnérabilités à travers le développement de données pertinentes
au niveau des districts, préfectures ou sous-préfectures.
Un livre regroupant la liste partenaires et des donateurs généreux est envoyé auprès de ces derniers,
attestant leur participation dans la gestion des risques et catastrophes. Et témoignant le remerciement de la
population.
L’appui du PNUD
Le PNUD se concentre sur :
- La restructuration et le renforcement de capacité du Bureau National de Gestion des Risques et des
Catastrophes (BNGRC) dans les interventions de ce dernier.
-La mise en place d'un système intégré et opérationnel d'information, de cartographie et de surveillance des
catastrophes naturelles à travers les structures locales.
Lien avec la diaspora
Les membres de la diaspora participent activement dans l’envoi des dons en espèce ou en nature au niveau
du bureau depuis l’opérationnalisation de celui-ci. Une délégation des personnelles de l’ambassade
occupent l’acheminement de ces dons et dont les matériels et équipements feront l’objet d’une négociation
avec les compagnies aériennes et/ou transitaire international MAERSK.
Cette participation se concrétise à partir d’une mobilisation effectuée au niveau des différents corps
diplomatiques Malgaches à l’étranger et par les annonces en page web du gouvernement et des sites web
des Ambassades Malgaches rapportant les situations, les besoins urgents et les régions les plus touchés par
ces cataclysmes naturels.
Service de Coopération et d’Action Culturelle (SCAC)
Programme de Co-développement Madagascar
L’Ambassade de France à Madagascar met en place un programme
Madagascar/La réunion » qui est prévu jusqu’ en 2010.
« Co-développement
Ce programme vise à favoriser et valoriser les actions menées par la diaspora Malgache présente à la
réunion en faveur du développement de Madagascar. Le Co-développement est appréhendé dans son sens
traditionnel, c'est-à-dire « les actions des migrants au profit du développement de leur pays d’origine, quelle
qu’en soit la forme : investissements productifs, transferts de compétences »
Ce programme s’articule en quatre composantes :
38
Composante 1. L’Appui au développement local, destiné à la valorisation de microprojets mis en place à
Madagascar par des associations de migrants présents à la réunion, et en partenariat avec des associations
Malgaches locales.
Composante 2. L’accompagnement des initiatives économiques des migrants, ayant pour objet le
renforcement des capacités des porteurs de projets économiques ;
Composante 3. La mobilisation de la Diaspora hautement qualifiée, dont le but est de favoriser les
échanges de savoirs au travers de l’implication des diasporas Malgaches qualifiées à la Réunion envers
Madagascar ;
Composante 4.La jeunesse, visant à soutenir les actions communes portées par des associations de jeunes
Malgaches et des associations réunionnaises impliquant les générations (les jeunes d’aujourd’hui, les
dernières générations) issues des migrations.
Il s’agit de mettre en place un système pertinent d’appui aux diasporas Malgaches présentes à la réunion, et
de renforcer leur mobilisation à travers différents types de partenariats.
Le volet appui au développement local
Les projets de développement local initiés par des associations réunionnaises composées de membres de la
diaspora, en partenariat avec une association malgache, seront sélectionnés par l’Ambassade de France
d’Antananarivo. Ainsi, les associations pourront remplir un dossier de demande de cofinancement accessible
sur le site internet de l’ambassade ou auprès de la future cellule relais à la réunion, et, suivant la pertinence,
la qualité du renforcement des capacités prévues, la pérennité, et autres caractéristiques du projet, pourront
bénéficier d’un cofinancement de l’Ambassade.
Le volet « accompagnement des initiatives économiques des migrants » :
Les personnes à titre individuel, souhaitant investir à Madagascar sous la forme d’une création d’entreprise.
Il s’agit de la composante qui nécessite la mise en place d’un système d’appui à la diaspora. L’apport de
l’ambassade dans ce domaine étant un renforcement des capacités, les compétences d’organismes d’appui à
l’élaboration de projets économiques, ainsi que d’aide aux jeunes entreprises sont ici indispensables.
Les partenariats, en cours d’élaboration, permettront un accompagnement des créateurs d’entreprises
sélectionnés, à deux niveaux :
- Un organisme apportera un appui méthodologique aux personnes dont le projet économique
aura été sélectionné. Il sera basé à la réunion, ce qui lui permettra d’être à proximité de ces entrepreneurs.
Cette structure fournira à ces derniers un accompagnement personnalisé pour le montage de leur projet,
afin d’assurer une certaine pérennité et pertinence de celui-ci
-Une autre structure interviendra à Madagascar auprès du gérant, une fois l’entreprise créée et
l’activité commencée. Elle sera chargée du suivi de la mise en œuvre du projet économique durant sa
première année d’existence. Elle pourra ainsi appuyer le gérant face aux difficultés qu’il rencontre, et l’aider
à renforcer ses compétences à travers notamment des formations ponctuelles ciblées.
Centre des langues de l’Académie
39
Date de modification du statut de l’Académie Malagasy en Académie Nationale des Arts, des lettres et
sciences, le décret n°93-302 du 27 mai 1993, abrogeant le décret n° 69-024 du 16 janvier 1969 (date portant
la création et organisation de l’Académie Malagasy).
Le centre de langue, mis en place en 1993 au sein de l’Académie Nationale des Arts, des lettres et sciences,
est un organe qui a pour vocation de veiller constamment à préserver et entretenir les fondements de la
langue, à faire connaître son évolution ainsi que les apports des différentes générations qui se succèdent.
Objectifs :
Le Centre est principalement chargé de :






Poursuivre et amplifier l’action d’information, de promotion et de sensibilisation aux questions des
langues et du développement entreprises au sein de l’Académie ;
Proposer aux décideurs les objectifs et les stratégies d’une politique linguistique nationale propre à
assurer, en fonction de leur rôle dans le développement culturel, économique et social, la promotion
des langues pratiquées sur le territoire de Madagascar ;
Etudier, à partir des objectifs de culture, de formation, d’économie et d’usage public des langues, les
aspects techniques de la planification et de la réglementation permettant la réalisation des options
arrêtés dans la politique linguistique nationale ;
Réaliser ou faire réaliser - vulgarisation comprise et sans négliger les travaux de normalisation,
standardisation, terminologie, traduction ; Voire création – l’étude et recherches sur le langage
susceptible d’aider à mener à bien la réalisation de la planification et de l’aménagement conçus dans
le cadre de la politique linguistique ;
Contribuer à la maîtrise de l’aménagement linguistique, évaluer les effets et résultats de la politique
linguistique et communiquer aux pouvoirs publics ses constatations et ses suggestions ;
Faire appel à l’aide et à la collaboration de tout organisme national ou international susceptible de lui
apporter son concours et de faciliter l’application par tous de la politique linguistique nationale et des
textes juridiques et administratifs
Expériences
Le centre des langues est en partenariat avec l’Etat Malgache, l’UNICEF, l’institut Régional de Coopération
et Développement (Alsace France) et plusieurs autres organismes dans la réalisation de ses objectifs et
surtout dans l’appui à la diffusion des livres éducatifs. Certains organismes, souvent internationaux
organisent des concours sur les langues malgaches et étrangères avec le centre.
A son actif plusieurs livres sont sortis au niveau du centre et une nouvelle édition est encore prévue suite aux
nombreuses demandes provenant des établissements scolaires, universitaires et des bibliothèques.
Plus récemment un contrat a été signé avec l’institut Régional de coopération et de développement pour la
reproduction du livre intitulé « Ny bokintsarintsika »
Attentes du centre
Développement de partenariats et réédition des livres qui font l’objet de plusieurs demandes.
Le Centre des langues de l’académie Malgache souhaite avoir de l’appui dans la publication des
livres éducatifs nouvellement publiés. (exemple des livres qui nécessite une reproduction de la part
40
des bailleurs : « Rakibolana Malgache »- dictionnaire encyclopédique, « Voambolana »-Vocabulaire
pour l’éducation civique des jeunes, « voambolana ny riaka sy ny morony »-Mer et littoral,
« voambolana momba ny zahantany »- Tourisme.
Lien avec la diaspora
Un partenariat est en vue avec l’association opération Bokiko dont les clauses ne sont pas encore définies.
Au moment de l’entretien le contact avait été établi sous forme d’une invitation lancée par l’association dans
le cadre de la préparation du salon du Livre pour le mois de novembre 2008 à Antananarivo. Un salon qui
regroupera trois manifestations différentes : une soirée de gala, un atelier d’écriture et un salon-débat.
L’Opération Bokiko est une association des migrants constituée sous la loi du 1901, réunissant les
professionnels du livre.
d) Réseaux personnels
d.1) Personne physique
Du fait de l’absence d’une structure d’accompagnement des activités des migrants dans le pays, que celle-ci
soit étatique ou privée, les associations des migrants s’adressent à des personnes de confiance voire à une
personne physique pour le développement et la réalisation de leurs activités. Le transfert des fonds certifié à
une personne physique ou confié à la venue occasionnelle au pays d’un migrant bloque actuellement tout
processus de développement durable car les appuis restent alors occasionnels. De plus rien ne garantit que la
personne de passage satisfasse aux besoins de compétences requis par la mise en œuvre du projet.
d.2) La famille
La famille joue un rôle important aux yeux des migrants, il s’agit de la première considérée et qui est la
mieux à même de connaitre la situation et la position professionnelle des membres des associations.
La plupart des activités des migrants sont réalisée en collaboration étroite avec la famille, qui représente le
cadre le plus fiable et rassurant pour les migrants.
II.2 Cadre juridique des associations des migrants à Madagascar
Texte juridique en vigueur
41
a)Définition d’une association (7)
L’association est la convention par laquelle deux ou plusieurs personnes mettent en commun d’une façon
permanente, leur connaissance ou leur activité dans un but autre que de partager des bénéfices. Elle est régie,
quant à sa validité, par les principes généraux du droit applicable aux contrats et aux obligations.
Vu l’emplacement géographique des associations des migrants, et l’existence des textes juridiques
spécifiques à la constitution des associations (des autres pays du monde et de Madagascar) comparé au zone
d’intervention choisi par ces associations ; un certain nombre des questions doivent être posées :
-Textes juridiques en vigueur ?
-Les caractéristiques fondamentales des associations ?
-Définition d’une association étrangère ?
-Une association des migrants, constituées à l’étranger est–elle une association étrangère ? Quelles
procédures et règles juridiques applicables?
-Association Malgache et association des migrants Malgache? La différence au terme de développement ?
Echantillonnage des questions auxquelles nous allons apporter des éléments de réponses.
b) Association des migrants : association étrangère
Sont réputées associations étrangères, quelque soit leur forme, soit la forme sous laquelle ils peuvent
éventuellement dissimuler, les groupements présentant les caractéristiques d’une association, qui ont leur
siège à l’étranger ou qui ayant leur siège à Madagascar, sont dirigés en fait par un ou, plusieurs étrangères,
soit un quart au moins de membres étrangères.
Sauf disposition contraire prévues par les conventions internationales, aucune association étrangère ne peut
se former à Madagascar, sans autorisation préalable du ministère de l’intérieur.
Elle ne peut avoir des établissements à Madagascar qu’en vertu d’une autorisation distincte pour chacun de
ses établissements.
Cette autorisation peut être accordée à titre temporaire ou soumise à un renouvellement périodique et qui
peut être retirée à tout moment.
Les étrangers résidant à Madagascar qui font de l’association, doivent être titulaires d’une carte d’identité ou
d’un titre de séjour régulier.
Les associations étrangères auxquelles l’autorisation est refusée ou retirée doivent cesser immédiatement
leur activité et procéder à la liquidation de leurs biens dans le délai d’un mois à dater de la notification de la
décision.
___________________________________________________________________________________
(7) Association : article 16 de l’ordonnance 60 133 du 03 octobre 1960 : « sont réputées associations étrangères, quelque soit la forme soit la forme sous laquelle,
ils peuvent éventuellement dissimuler, les associations présentant les caractéristiques d’une associations, qui ont leur siège à l’étranger ou qui ayant leur siège à
Madagascar, sont dirigées en fait par un ou plusieurs étrangers, soit un quart au moins de membres étrangers. JORM Journal Officiel de la République de
Madagascar du 1960.
Les arrêts portant refus ou retrait d’autorisation ou nullité de droit d’une association étrangère doivent
prescrire toutes mesures utiles pour assurer l’exécution immédiate de cette décision et la liquidation de biens
de l’association.
42
A un titre quelconque, ceux qui, assurent ou continuent à assurer l’administration d’associations étrangères
ou d’établissements non autorisés sont punis par la loi en vigueur du pays pouvant aller jusqu’à
l’emprisonnement ; les mêmes peines sont applicables aux dirigeants administrateurs et participants à
l’activité d’associations ou d’établissements qui fonctionnent sans observer les conditions imposées à
l’arrêté d’autorisation ou au-delà de la durée fixée par ce dernier.
Dispositions diverses
Les unions d’associations ayant une administration ou une direction centrale sont soumises aux dispositions
de l’ordonnance 60 133. Elles doivent déclarer leur dénomination, leur objet et le siège des associations qui
les composent.
Elles font connaitre dans trois mois les nouvelles associations adhérentes.
Concernant le suivi et la politique étatique, les associations déclarées ou reconnues d’utilité publique sont
soumises à un contrôle particulier lorsqu’elles bénéficient de subventions de l’Etat, des provinces ou des
communes.
Toute entrave apportée à l’exercice de ce contrôle entrainera la suppression de subvention.
Les associations déclarées, les associations reconnues d’utilité publique et les associations étrangères
autorisées fonctionnant à Madagascar à la date de la présente ordonnance sont soumis à ses dispositions sans
qu’il soit nécessaire pour elles de faire une nouvelle reconnaissance d’utilité publique ou une nouvelle
autorisation.
c) Associations ou ONG étrangères ayant des facilités de travailler à Madagascar ;
Plus de 300 acteurs de la coopération décentralisée ; Des ONG étrangères (Enda Océan Indien, GRET,
AFVP, Handicap International, Marie stoppes, ATD Quart-Monde …) offrent ses appuis et services dans le
territoire national Malgache et qui sont régis par les textes juridiques en vigueur du pays d’implantation,
bénéficiant de l’Accord de siège, renouvelable tous les deux ans et dûment signé par le ministre des affaires
étrangères. Ces acteurs œuvrent dans des domaines différentes à savoir : la santé, l’assainissement, appui à
la décentralisation, appui à la mise en place des services publics, mais la totalité exerce une activité dans le
domaine de l’éducation et de la sensibilisation.
d) Accord de siège
Est un accord passé entre le gouvernement de la République de Madagascar, représenté par le Ministère des
affaires étrangères d’une part et de l’organisation non gouvernementale d’autre part. Par cet accord, le
gouvernement Malgache autorise l’établissement en république de Madagascar du bureau de représentation
de l’organisation non gouvernementale.
Ce Bureau de Représentation travaille sur le territoire Malgache dans le respect des lois et réglementations
en vigueur et dans la limite de la Convention liant les parties.
Dans le cadre des objectifs et domaines de la coopération, l’engagement de l’organisation est stipulée dans
son article 4 ; engagement à apporter son concours et à contribuer l’exécution des programmes de
43
développement du gouvernement de la république de Madagascar dans le domaine défini dans le Programme
d’action arrêté préalablement par le Ministère représenté et ladite organisation.
Pour les besoins de son fonctionnement, X organisation n'utilisera que ses propres ressources sans pouvoir
prétendre à une aide ou subvention quelconque de la part de l'Etat Malgache.
Mode de coopération
S’agissant du mode de coopération, l’X organisation est responsable de l'exécution et du suivi des projets
devant la partie Malgache qui évaluera, en dernier ressort, les résultats obtenus. A cet effet, X organisation
présentera aux Ministères Techniques responsables un rapport d'activités annuel.
En toute état de cause, la partie Malgache dispose d'un droit de contrôle permanent sur le déroulement des
différents travaux et actions ainsi que sur la gestion technique et financière de l'ensemble des moyens en
personnel
et
en
matériel
mis
à
la
disposition
des
projets.
Les fonctionnaires Malgaches, tels que médecins, infirmières, ingénieurs, techniciens ou autres, affectés par
le Gouvernement de la République de Madagascar à des projets, continuent à dépendre de leurs Ministères
respectifs d'attache.
Les nationaux Malgaches non encadrés et non régis par les statuts particuliers des services et établissements
publics, ni par le code de la marine marchande, recrutés par X organisation y sont soumis aux dispositions
du Code de travail Malgache.
Dispositions diverses
Le Gouvernement de la République de Madagascar :
Facilite l'entrée et la sortie du territoire Malgache des membres du personnel expatrié de l’X
organisation en leur accordant des visas de courtoisie couvrant la durée de leurs contrats
Accorde :
:
- le régime de l'admission en franchise des droits et taxes aux effets et objets personnels des
personnes
expatriées
dans
le
cadre
de
leur
première
installation
;
- le régime de l'admission temporaire, en suspension des droits et taxes aux véhicules, matériels et
équipements
importés
dans
le
cadre
du
présent
accord;
- le régime de l'admission en franchise aux matières consommables nécessaires au fonctionnement
des matériels et équipements importés dans le cadre du présent accord, à l'exception des produits
pétroliers qui supportent le régime fiscal applicable en vertu de la législation en vigueur ;
- le régime de droit commun avec paiement des droits et taxes de douanes pour les dons en
consommables tels que friperies ou autres en provenance de l'extérieur
Facilite, sous réserve des lois et règlements relatifs aux zones dont l'accès est interdit ou réglementé
pour des raisons de sécurité nationale, la libre circulation à l'intérieur du territoire national des
personnes et des biens affectés aux projets ;
S'engage à assurer que tous les biens d'équipement et autres affectés aux projets ne soient pas utilisés
à des fins autres que celles auxquelles ils sont destinées ;
Accorde l'autorisation à X organisation d'acheter ou de louer les biens d'équipement et services
indispensables à la réalisation ou à l'exécution des projets ; ces biens d'équipement définis dans le
document d'exécution technique, resteront la propriété du projet ;
Les véhicules, matériels et équipements importés dans le cadre du présent accord qui ne seront pas, à
la fin du projet, réexportés, seront soumis aux réglementations en vigueur.
44
Les associations des migrants Malgaches sont définies comme des associations étrangères par rapport à la
loi en vigueur Malgache, et qui par conséquent se trouvent dans l’obligation de respecter ces règles si elles
souhaitent s’implanter physiquement à Madagascar, bien que leurs membres soient tous des citoyens
Malgaches.
e) Association Malgache à Madagascar
Partenaires des associations des migrants
Si les migrants, des citoyens Malgaches créent des associations à Madagascar ?
La constitution de la république Malgache en son préambule, garantit la liberté d’association dans les
conditions prévues par la loi.
Le régime général des associations Malgaches à Madagascar est prescrit dans l’ordonnance 60 133 du 03
octobre 1960, ordonnance qui fait mention des dispositions générales et diverses ainsi que les règles
relatives au fonctionnement des associations d’utilité publique et des associations étrangères.
L’ordonnance détermine les conditions générales de constitution, de fonctionnement et de dissolution des
associations dont en voici quelque extrait :
Disposition générale
Toute association fondée sur une cause ou en vue d’un objet illicite, contraire aux lois et aux bonnes mœurs,
est nulle et de nul effet.
Le récépissé est la preuve tangible de la constitution d’une association
Toute association régulièrement déclarée, peut sans aucune autorisation spéciale, ester en justice, acquérir à
titre onéreux, posséder et administrer, en dehors des subventions de l’Etat, des provinces et des communes :
1° les cotisations des membres ou les sommes au moyen desquelles ces cotisations ont été rédimées.
2 °le local destiné à l’administration de l’association et à la réunion de ses membres ;
3°Les immeubles strictement nécessaires à l’accomplissement du but qu’elle se propose.
En cas de nullité, la dissolution de l’association est prononcée par le tribunal civil soit à la requête de tout
intéressé, soit à la diligence du ministère public. Celui-ci peut assigner à trois jours francs et le tribunal,
ordonner par provision et nonobstant toute voie de recours la fermeture des locaux et l’interdiction de toute
réunion des membres de l’association.
Seront puni d’amende et peut encourir même d’emprisonnement, les fondateurs ou d’administrations
d’association qui seraient maintenue ou reconstituée illégalement après le jugement de dissolution.
Seront punis de la même peine les personnes qui auront favorisées la réunion des membres de l’association
dissoute en consentant l’usage d’un local dont elle dispose.
En cas de dissolution volontaire, statutaire ou prononcée par justice, les biens de l’association seront dévolus
conformément aux statuts ou, à défaut de dispositions statutaires suivant les règles déterminées en assemblée
générale.
45
Si pour une raison quelconque, aucune règle de dévolution des biens d’une association dissoute,
volontairement, statutairement ou en justice, n’a été fixé, le tribunal civil à la requête de tout intéressé ou du
ministère public nomme un curateur. Ce curateur provoque dans le délai déterminé par le tribunal la réunion
d’une assemblée générale dont le mandat est uniquement de statuer sur la dévolution des biens ; il exerce
les pouvoirs conférés aux curateurs des successions vacantes.
Lorsque l’assemblée générale d’une association est appelée à se prononcer sur la dévolution des biens
quelque soit le mode de dévolution, elle ne peut attribuer aux associés, en dehors de la reprise des apports,
une part quelconque des biens de l’association.
f) Pratique actuelle
Actuellement, les associations des migrants Malgaches, constituées à l’étranger ont leur œil et leurs pensées
à Madagascar, leurs activités de développement sont basées dans le pays dont nous faisons étalage de ces
différentes actions réalisées dans les sections précédentes. Pour la pratique juridique, dans le cadre de
certaines actions initiées par ces associations avec leurs correspondants à Madagascar, que ce soit une
association ou par le biais d’une personne physique : les dons, les équipements ou les documents de
partenariat envoyés à Madagascar doivent être accompagnés du récépissé des associations concernées en
plus des différents dossiers administratifs douaniers témoignant son utilité publique et justifiant sa situation
juridique.
II.3 Dispositif qui encourage les diasporas d’investir à Madagascar.
Les acteurs de développement classique
a)Partenariats existants autour d’un projet de développement
Partenariat
Le partenariat constitue une stratégie de développement rapide nécessitant une habilité intellectuelle de
négociation et d’innovation de la part des parties contractantes, s’agissant en même temps d’ une synergie
d’action et de compétence à creuser et à développer toute en renforçant les liens de confiance dans
l’accomplissement des activités convenues. Ce partenariat a une double fonction : permettre d’utiliser des
énergies ou moyens complémentaires existants et de garantir la continuité de collaboration en vue d’une
efficacité d’action comblant toutes les lacunes non perçues par l’une ou l’autre partie.
En ce qui y concerne, il faudra identifier leur capacité actuelle : dans certains cas on peut compter totalement
sur des partenaires bien organisés et ayant une légitimité incontestable tout en renforçant la capacité des
autres partenaires que ce soient des structures formelles ou informelles. Avant de passer par un partenariat
durable, on peut travailler ensemble sur des actions ad hoc mises en place à la suite d’un diagnostic établi
sur une problématique particulière.
Les partenaires ne sont jamais gagnés une fois pour toutes, il faut les dynamiser, c’est l’une des tâches
principales de l’équipe de coordination.
46
b) Organisations publiques
Dans les autres ville comme Bamako, Casablanca, Dakar, Tunis, … , des programmes institutionnels pour
la dynamisation des actions des migrants existent et témoignent déjà des résultats positifs à leur actif, que
ce soit dans la mobilisation des migrants, ou dans l’accompagnement des initiatives des associations des
migrants dans leurs pays d’origine. Ce n’est pas le cas actuellement pour Madagascar , où il n’ existe pas un
programme ou une cellule spécialisée au niveau d’un quelconque ministère ou au sein des organes
décentralisés de l’état( région et commune) qui s’occupe la mobilité, la valorisation des compétences ou
l’accompagnement des activités des migrants Malgaches .Néanmoins ,la volonté politique prône dans les
documents cadre pays comme le MAP « Madagascar Amperin’asa » ou « Madagascar Action Plan » là où
des structures de pilotage de coordination et des groupes consultatifs sectoriels seront mis en place.
Participation et coopération
Le MAP « Madagascar Action plan », politique général de l’Etat actuel, s’ouvre en faveur de la société
civile, au pays ou à l’étranger, en les invitant à prendre une part active dans le développement rapide et
durable du pays , de renforcer l’esprit de participation et de coopération avec tous les acteurs dans les
régions et les communes et les partenaires internationales de développement. Lancé à l’initiative du
Président de la République, le Plan d’Action Madagascar 2012 est un plan qui mobilisera le peuple
Malgache ainsi que les partenaires internationaux sur la croissance rapide de Madagascar et assurera le
développement rapide du pays, en réponse aux défis de la mondialisation
La société civile est très sollicitée vu son caractère de leader communautaire ; la fondation humaine du MAP
(le peuple est la base de tout développement), qui souhaite passer le message de leader fort au sein des
différents acteurs de développement classiques pour la réalisation des 8 engagements du MAP et de
l’atteinte de l’Objectif du Millénaire pour la Développement.
Pour développer une confiance sociale et promouvoir la participation citoyenne, l’Etat par le biais du MAP
prévoit une stratégie d’amélioration de la coordination et l’harmonisation des activités des organisations de
la société civile pour que cette dernière arrive à participer activement dans tous les aspects de la vie sociale,
culturelle et politique.
Les collectivités locales
Le contact au niveau des responsables institutionnels étatiques a fait sortir la volonté manifeste des organes
décentralisés de l’état à savoir la commune et la région, de travailler avec les organisations de la Diaspora
Malgache migrant. Le facteur temps impartis à la réalisation de cette présente étude ,avec une équipe
restreinte nous a obligé d’effectuer la recherche dans la limite géographique de la région Analamanga (une
région parmi les 22 autres de Madagascar) et des deux communes ,dont la première est la commune
d’Ambohimalaza, choisi en tant que commune partenaire d’une association de migrant (nous en avons parlé
ci-dessus dans le rubrique : action de la diaspora) et la seconde qui est la commune urbaine d’Antananarivo.
Force est donc de constater que si la commune urbaine d’Antananarivo et la région d’Analamanga reflètent
un tel besoin dans le cadre du développement de sa population alors qu’il s’agit bel et bien de la capitale de
Madagascar avec le concourt en matière d’infrastructure, économique et social du pouvoir centrale ;
Comment concevront nous les autres structures étatiques ?
Les régions
47
Selon la constitution de 1992 Malgache, révisée en 2007 (troisième révision), constitution de la III em
république, les collectivités territoriales décentralisées s’organisent à deux niveaux : Régions et communes.
Avec la suppression des Provinces autonomes, le principe d’autonomie administrative et financière dont
jouissaient celles-ci devra revenir désormais aux régions. La nouvelle constitution insiste plus sur le rôle
économique des régions plutôt que sur leurs compétences administratives : « Les régions constituent un pôle
stratégique de développement » et c’est le fondement de l’entretien de l’équipe Diapode au sein d’un
responsable étatique régionale.
Prenons un exemple d’une situation socio économique d’une région de Madagascar afin de pouvoir se
positionner par rapport à la situation, il est vrai que les besoins réels, les attentes de la population différent
d’une région à une autre, cependant, si la région Analamanga, objet de paragraphe ci-dessous, renvoi un tel
constat, comment apprécierons nous les 21 autres de l’île. (Diana · Sava · Itasy · Analamanga ·
Vakinankaratra · Bongolava · Sofia · Boeny · Betsiboka · Melaky · Alaotra-Mangoro · Atsinanana ·
Analanjirofo · Amoron'i Mania · Haute Matsiatra · Vatovavy-Fitovinany · Atsimo-Atsinanana · Ihorombe ·
Menabe · Atsimo-Andrefana · Androy · Anosy ).
La région Analamanga
La Région Analamanga se situe au centre de Madagascar et compte parmi ses districts, la Capitale de
Madagascar Antananarivo, qui est la principale porte d’entrée du pays par voie aérienne, en disposant de
l’Aéroport International d’Ivato. Compte tenu de sa situation géographique, la Région ne dispose pas de
sortie sur la mer. Elle est délimitée au Nord par la Région Betsiboka, à l’Ouest par Bongolava et Itasy, à
l’Est par Alaotra Mangoro et au Sud par Vakinankaratra.
La Région Analamanga compte 134 Communes, 7 Districts périphériques et 6 Districts urbains (
Antananarivo Renivohitra ). Elle s’étend sur une superficie de 17 464 km², soit environ 3 % de la superficie
de Madagascar.
La Région Analamanga est relativement mieux loti en infrastructures sanitaires par rapport aux autres
régions de Madagascar. Toutefois, quelques communes, surtout celles nouvellement créées, ont exprimé des
demandes d’implantation d’autres centres de santé à cause de l’éloignement par rapport à certaines villages
de leurs circonscriptions.
Objectif du développement régional
″ Promotion d’un développement rapide et durable pour réduire de moitié en 10 ans le taux de pauvreté″
Problématique régionale
La Région Analamanga peut être subdivisée globalement en deux, à savoir :
�Zone urbanisée ;
�Zone rurale.
Chaque zone dispose de ses propres potentialités qui sont complémentaires permettant d’assurer le
développement rapide et durable de la Région. Si la zone urbanisée, constituée par Antananarivo
Renivohitra et une grande partie des communes des districts d’Antananarivo Avaradrano, Antananarivo
Atsimondrano et Ambohidratrimo, constituent les centres de consommation et les zones industrielles, les
zones rurales fournissent les produits agricoles et artisanaux, ainsi qu’une grande partie des matières
premières.
La problématique régionale se résume aux grands points ci-après.
L’insuffisance de la production rizicole
48
La Région n’est pas autosuffisante en riz. Elle est obligée d’importer environ 80 000 tonnes de cette denrée
d’autres régions ou de l’étranger. Cette situation est due à une faible productivité des rizières (rendement de
2t/ha), à une technique de culture désuète, à des réseaux hydro agricoles déficients ou mal exploités par la
non maîtrise de l’eau, et la non maîtrise de l’approvisionnement des intrants (semence, produits
phytosanitaires).
Les problèmes fonciers
Ces problèmes touchent autant la zone urbaine que celle rurale.
Une faible superficie des terrains est titrée, surtout en milieu rural. Cette situation génère des problèmes
fonciers provoquant des conflits sociaux, mais plus encore ne sécurise pas les investissements. Or les
investisseurs étrangers exigent comme une des conditions de leur intervention, la régularisation des titres
fonciers.
La dégradation de l’environnement
Cette dégradation se manifeste par des pollutions dues à la circulation des véhicules insuffisamment
contrôlés sur des routes encombrés surtout dans la capitale, et la pollution dues aux fumées et des eaux de
rejet des établissements industriels.
La gestion des ordures ménagères constitue également un des problèmes de l’environnement à Antananarivo
Renivohitra. Le dépôt d’Andralanitra n’est pas suffisamment exploité pour produire du compost ou encore
de l’énergie par un processus de biogaz.
En milieu rural, la surexploitation des forêts de reboisement pour la fabrication de charbon de bois, ou
encore l’insuffisance des périmètres reboisés sur les bassins versants, entraînent l’envasement des bas fonds
ou la diminution de la fertilité des Tanety « Terre ferme » par la perte des terres Arables.
L’insuffisance des infrastructures routières
Bien que doté d’infrastructures relativement denses par rapport à d’autres régions, les routes et pistes sont
estimées insuffisantes, autant pour la zone urbaine que celle rurale.
A Antananarivo Renivohitra (Dans la ville d’Antananarivo), elle se manifeste par des embouteillages à
toutes les entrées de la ville et à l’intérieur de la Commune aux heures de pointe.
En milieu rural, les routes et pistes ne sont pas dans un état satisfaisant faute d’entretien régulier. Certaines
localités productrices ont des difficultés à exporter leur production.
L’accès au financement difficile
En milieu rural, malgré la présence des institutions mutualistes, les paysans estiment que les taux d’intérêt
sont trop élevés. Par contre, dans les zones urbanisées, l’octroi de financement par les banques primaires
n’est accessible dû également à un taux d’intérêt jugé trop élevé par les investisseurs nationaux.
La plupart des paysans attendent que l’état et/ou des ONG les aident à financer leurs activités.
Les opérateurs industriels et de service rencontrent également des difficultés à l’accès au financement auprès
des banques primaires. Comme solution ils avancent la suppression, ou du moins la réduction de certaines
taxes pour les matières premières pour pouvoir concurrencer les produits manufacturés importés.
49
Insuffisance de l’électrification rurale et de l’adduction d’eau
Malgré l’existence de deux projets concernant l’électrification et l’adduction en eau potable, leurs
réalisations sont insuffisantes. De nombreuses communes n’en disposent pas freinant la possibilité
d’installation de PME/PMI dans les zones rurales.
En particulier, la population en milieu rural associe le défaut d’électrification à l’insécurité dans les
communes rurales.
Systèmes sanitaires et scolaires non performants
Malgré des infrastructures plus fournies, et un effectif de personnel plus nombreux que ceux d’autres
régions, les systèmes sanitaires et scolaires ne satisfont pas la population d’Analamanga. Les coûts élevés à
l’accès au soin et à l’éducation scolaire sont les principales raisons évoquées. Des cas d’éloignement pour
certains villages de quelques communes rurales sont également cités. Il faut admettre que des établissements
manquent ostensiblement de personnel et de moyens matériels
Cadre stratégique
Axe stratégique 1 :
Restaurer un Etat de droit et une société bien gouvernancée
Objectif Stratégique
-Instaurer un environnement institutionnel reflétant l’Etat de droit.
-Opérationnaliser le processus de décentralisation en véhiculant la bonne gouvernance
Axe stratégique 2 :
Susciter et promouvoir une croissance économique à base sociale
Objectif Stratégique
-Renforcer et encourager les initiatives visant le développement durable du monde rural
-Instituer des conditions motivantes encourageant les investissements et favorisant le passage à l’économie
de marché.
-Justifier la dénomination « Analamanga » par la conservation du potentiel et de la richesse écologique de la
région. (Analamanga défini littéralement comme « forêt bleu »)
Axe stratégique 3 :
Susciter et promouvoir des systèmes de sécurisation humaine, matérielle et de protections sociales
équitables.
Objectif Stratégique
-Soutenir et favoriser les mesures permettant l’accès à la santé de la population
-S’engager dans des actions permettant l’accès à l’éducation de tous
-Améliorer les conditions de vie de la population à travers des stratégies de développement et de protection
sociales efficaces
Attentes de la région
-La région souhaite avoir des partenaires dans la réalisation de ses objectifs.
50
-Que les migrants et le programme Diapode soient leurs ambassadeurs auprès des bailleurs de fonds
internationaux et des départements provinciaux des pays d’accueil.
-Participation des migrants dans et pour le développement de Madagascar.
La commune Urbaine d’Antananarivo
La commune Urbaine d’Antananarivo se situe au cœur de la capitale de Madagascar, ce qui justifie son
avancement en infrastructure par rapport aux 1394 autres communes de Madagascar. La commune est
composée de 192 Fokontany (Quartier) dont chaque Fokontany a sa spécificité et possède un plan de
développement appelé PDQ qui relate leurs potentialités et leurs besoins respectifs ; Besoins évoqués par la
population pendant les diagnostics du quartier présidé par les chefs du Fokontany avec la participation des
différentes organisations nationales et internationales sur place.
Pourtant, la Commune Urbaine d’Antananarivo est loin d’être sortie des problèmes ressentis par la
population.
Le PDQ est beaucoup plus explicite et détaillé mais cela ne nous empêche pas de citer quelques difficultés
rencontrées par population.
Problématique
-Une difficulté énorme d’accès à l’eau potable au sein des quartiers défavorisés ; en moyenne, on note 02
bornes fontaines pour plus de 5000 habitants ; Car la plupart des ménages dans les quartiers bas
d’Antananarivo ne dispose pas encore de l’eau courante de la JIRAMA dans leur foyer.
-Pendant la saison de pluie, la population issue de ces quartiers bas souffre périodiquement d’une montée
d’eau non maitrisée jusque là par le pouvoir public. Des organismes internationales interviennent dans la
mise en place des diguettes et ruelles adaptées pour assurer la voie de communication de ces populations et
d’alléger leurs problèmes. Mais une solution pérenne s’avère introuvable.
Problèmes liés à l’éducation :
-Déscolarisation prématurée des enfants issus des familles défavorisées.
-Nombre élevé d’analphabètes.
-Absence des écoles publiques dans certains Fokontany.
-Des salles de classe non réhabilitées. Des bancs et tables en mauvais états.
Existence des routes en mauvais états.
L’insalubrité flagrante dans les coins des quartiers. Non maîtrise de la gestion des ordures
ménagères. Bouchages des canaux d’évacuation d’eaux entrainant la propagation des maladies de
toutes formes et l’omniprésence de l’inondation.
Effectif élevé des jeunes chômeurs.
Niveau de vie de la population très bas.
L’Insécurité urbaine.
-Le problème d’embouteillage au niveau des centres villes pendant les heurs de pointes.
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Forces de la commune
-Bonne volonté des autorités communales
-Commune dirigée par des jeunes motivés.
-Beaucoup de projets dans le cadre des infrastructures en vue de réalisation (relèvement de l’hôtel de ville,
embellissement de la ville des milles, adduction des eaux potable dans les Fokontany…)
-Nombre élevé des jeunes.
-Collaboration avec des bailleurs de fonds multiples.
-Commune leader et mobilisatrice (niveau national et international).
Attentes
Appui et participation de toute la population dans le développement de la commune.
Implication de la diaspora dans la mise en place des infrastructures (infrastructures sanitaires, scolaires, des
diguettes et ruelles, des ponts au sein des quartiers en difficulté).
La commune exhorte le dialogue dans l’identification des actions à faire.
Lien avec la diaspora
Le lien existe entre la commune et quelques groupes des diasporas .La commune est en relation étroite avec
l’association TGVE (association des Malgaches migrants en Europe), qui lui servira d’antenne dans les
actions de mobilisation des fonds et de partenariat à l’extérieur du pays. Récemment, notamment dans le
mois d’octobre 2008, la commune a invité les Malgaches migrants de France et ceux ou celles issu(e)s des
pays environnants à se concerter ouvertement sur le problème du développement et sur l’appui que la
diaspora peut apporter dans la nouvelle construction de l’hôtel de ville (bâtiment administratif de la mairie).
L’association TGVE milite pour le soutien de la commune, dans la réception des conseils et orientations
ainsi que dans l’identification des projets à réaliser.
Titre III -LA DIASPORA ET LA SOCIETE MALGACHE
III.1 Etat de connaissance qu’ont les acteurs locaux sur les activités des associations des migrants
Les pouvoirs publics
Les activités de développement des associations de migrants dont témoignent les énergies, compétences et
volontés propres ,ainsi que les différentes activités déjà réalisées sont néanmoins peu connues au niveau
des institutions ministérielles Malgaches et des acteurs de développement classiques. Les entretiens
effectués au niveau des quelques institutions étatiques montrent qu’elles connaissent mal les activités des
migrants et démontrent l’absence de développement de partenariat institutionnel. Cet état de connaissance
est justifié par la non structuration des correspondants locaux (représentés souvent par une personne
physique à Madagascar, ou par le biais de retour occasionnel à destination du pays d’origine d’un ou de
plusieurs migrants) avec une précarité organisationnelle flagrante qui, par manque d’équipe d’élite de
travail et de stratégie d’implication institutionnelle forte pour le premier, et à défaut de disponibilité pour le
second.
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Une question semble importante et mérité une réflexion commune.
Pourquoi les associations des migrants ne développent pas leurs activités avec les institutions publiques ?
Il est clair qu’une initiative privée n’est jamais comparable à une initiative publique, l’autorité
administrative dispose d’énormes moyens et de pouvoir dans la réalisation ou dans la mise en œuvre d’un
projet de développement, ne serait ce que dans la préparation et facilitation de toutes les démarches
administratives diverses (autorisation, légalisation, authentification…). Se mettre en partenariat avec les
institutions publiques seraient donc une des conditions de réussite, d’efficacité et de rapidité dans
l’accomplissement d’un projet ; compte tenu de l’appel fait par le pouvoir central dans la politique 3P
partenariat publique privé, c’est donc une opportunité à ne pas manquer pour participer au développement
du pays. L’ultime question se pose donc pourquoi ce cadre là n’est pas développé à Madagascar par les
migrants, et pourquoi leur activité sont peu connue .S’agirait-t-il :
D’un manque d’information sur le plan de développement du pays ? Sur toutes les branches et
différentes directions ministérielles, communales et régionales concernées directement par le
développement auxquelles on peut se fier.
De l’absence d’une structure étatique ou privée spécialisée en matière de mobilisation et de
valorisation de leur compétence ?
D’une cause à effet relative à la couleur politique de l’association ? Historique lié à sa constitution
et au fondement et idéologie du migrant.
De la non existence d’un partenaire local pour répondre aux initiatives individuelles
De la petite taille de l’activité ne nécessitant pas l’intervention des autres partenaires.
Tout simplement d’entrer dans l’informalité afin d’éviter toutes exigences administratives et les
demandes d’explication diverses?
D’une réticence ou d’une peur de créer ce cadre de partenariat ?
D’une nécessité manifeste d’un besoin de renforcement de capacité « capacité building » et
d’accompagnement des activités des migrants ou de leurs associations ?
D’une activité de satisfaction familiale justifiée par la plupart des activités entreprises jusqu’ici au
niveau des villages natales du ou des migrants.
Ou d’autres choses ?
III.2 Attentes et intérêts
Le pouvoir public et les sociétés civiles Malgaches attachent de plus en plus d’importance à la participation
effective des migrants Malgaches dans le développement de Madagascar. L’utilisation des transferts par les
migrants et leur famille n’est jamais posée en termes de développement, ils n’ont pas pour vocation de
contribuer à l’amélioration de la situation du pays, mais celle de survivre ou d’améliorer le quotidien.
Pourtant, la compétence et la capacité de pouvoir tourner la page de la pauvreté est envisageable avec la
coordination des actions d’une organisation unifiée du nord et de la société Malgache du sud. De partir au
constat que représente les groupements associatifs ou migrants qualifiés du nord, avec leurs caractéristiques
socioprofessionnelles et leurs capacités intellectuelles (études poursuivies) et financières (chiffré à partir
d’une unification et organisation non difficilement réalisable pour une activité commune) ou d’une facilité
de se rapprocher des bailleurs au niveau des pays d’accueil , les attentes de partenariat et de collaboration
étroite se font sentir. Certes, la balle n’est pas dans le seul camp des migrants, car les acteurs de
développements qui œuvrent déjà dans ce domaine sont prêts à concourir pour un objectif meilleur. L’attente
va donc dans le sens d’un rapprochement et d’une mise en confiance des deux parties (Sud et Nord).
D’autres formulations vont dans la différence entre l’humanitaire et le développement, et certains souhaitent
donc de voir la diaspora s’impliquer beaucoup plus dans des actions de développement social et
économique. Création d’emploi à partir de la création des entreprises.
53
« Eloignons nous de la méfiance et faisons régner la confiance ». Il y a beaucoup de structures fiables à
Madagascar, et des Malgaches motivés et bénévoles pour se donner la main afin de sortir du marasme
économique et d’aider la population nécessiteuse.
Les attentes qui ont été formulées sont notamment :
Le renforcement du dialogue entre les Malgaches expatriés et les Malgaches à Madagascar
améliorera beaucoup de choses. Cette approche va dans le sens du renforcement des liens de
confiance et de l’identification des objectifs à long et à moyen terme à atteindre.
La fuite de cerveau est classée parmi la source du sous développement dans un pays, le retour des
migrants est très sollicité par le pouvoir public Malgache, les discours à ce sujet ne sont plus à
compter quand une occasion se présente, lors des rencontres entre la diaspora et pouvoir étatique
dans les pays d’accueil ou pendant des événements politiques relatifs à la migration (exemple : envoi
des étudiants boursiers à l’étranger).
Servir le pays en tant qu’intellectuel, donner une vision beaucoup plus avancée techniquement et
technologiquement, apporter une idée nouvelle et innovante au sein de l’administration étatique.
Soumissionner à des appels d’offres internationales dans l’objectif d’apporter leur soutien au
développement du pays.
Les réseaux des associations locales, les plates formes nationales des associations, attendent
l’implication réelle, avec une envergure visiblement connue, des migrants ou de leurs associations
dans le développement du pays.
Les collectivités territoriales décentralisées de l’état, notamment, la région et la commune, bases
organisationnelles étatiques du développement sont prêtes à apporter son appui, pas forcement
financier, à toutes les initiatives ou projet de développement des migrants. La méthode préconisée
serait de discuter au préalable autour des projets à mettre en œuvre et voir à partir de là les apports et
les compétences des deux parties concernées. L’appui à la réalisation des plans de développement
régional et communal feront partie des attentes les plus recommandées par les institutions publiques
contactées, surtout dans la mise en place des infrastructures. Il s’agit là des besoins réels et
quotidiens du vécu de la plupart des peuples Malgaches issus des communes moins avancées .Notons
que les besoins se font sentir même dans les communes urbaines.
Le Centre des langues de l’académie Malgache souhaite avoir de l’appui dans la publication des
livres éducatifs nouvellement éditionnés. (exemple des livres qui nécessite une reproduction de la
part des bailleurs : « Rakibolana Malgache »- dictionnaire encyclopédique, « Voambolana »Vocabulaire pour l’éducation civique des jeunes, « voambolana ny riaka sy ny morony »-Mer et
littoral, « voambolana momba ny zahantany »- Tourisme.
Organisation des conférences débats autour d’un thème précis dans des établissements scolaire et
universitaire avec l’intervention des migrants qualifiés (professeurs des universités, diplômés des
universités étrangères, ou operateurs économiques).
Réalisation d’une action concrète à Madagascar ; dans le domaine éducationnel, économique, et
social.
Emanation des propositions de stratégie de lutte contre la pauvreté à partir des différentes
conférences nationales.
Participer au développement du pays, appui aux initiatives sociales, appui aux associations locales,
tout en proposant leurs domaines d’actions.
Le développement rural nécessite la contribution de tous les peuples Malgaches, car la base du
développement s’y trouve.
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L’intérêt consiste à avoir la pensée citoyenne Malgache : amour de la patrie ; les Malgaches où qu’ils
se trouvent dans le monde doivent penser au mal que le pays traverse actuellement et collaborent
dans la recherche d’une porte de sortie. Le développement de Madagascar constitue une fierté pour
tous les Malgaches.
Attentes adressées au programme Diapode
Mettre en relation la société civile Malgache à Madagascar et les groupes de la diaspora, et agir en
tant que partenaire médiateur- contrôleur dans la réalisation des activités. Que le projet Diapode soit
la cellule de base et de coordination des activités des associations des migrants en partenariat avec
les acteurs de développement classiques et les associations locales à Madagascar.
Organiser des rencontres entre les groupes de la diaspora et les acteurs de développement classiques
afin de tisser et de renforcer un lien de confiance et de partenariat.
Identifier une stratégie d’implication et de facilitation des investissements de la diaspora à
Madagascar.
Appuyer les initiatives des migrants dans les étapes pour la mise en marche d’un projet de
développement économique et social initié à Madagascar.
Identifier des projets et éventuels partenaires fiables pour les migrants et assurer le rapprochement de
ces deux entités.
Organiser des vitrines des associations des migrants.
Répondre aux attentes des migrants et de leurs partenaires
Restructurer et renforcer les capacités des organisations partenaires des migrants.
Participer à la mobilisation des fonds et recherches de partenariats internationaux initiés par les
migrants et aussi dans le renforcement de capacités des organisations relais des migrants sur place.
III.3- Recommandations
a. Recommandations adressées aux migrants ou à leurs associations
La mise en commun des compétences des migrants constitue un avantage certain, le groupement
permet de financer des infrastructures et des équipements en lieu et place de l’état ou du
gouvernement. L’organisation permet la mobilisation de fonds conséquents.
Que les associations des migrants deviennent un organe associatif facilitateur, ayant une mission
importante dans l’éducation de la communauté à travers le respect des valeurs et la mobilisation des
groupes de personnes pour l’amélioration de la vie de la population Malgache.
Que le groupe des diasporas tienne un rôle important dans le processus de développement.
Que la société civile des migrants soient responsable, engagée et puissante au Nord qu’au Sud, c'està-dire au niveau des pays d’accueil qu’au niveau des pays d’origine en favorisant les échanges de
points de vue différents et en s’impliquant physiquement par l’intermédiaire de leur organisation
relaie.
Que la diaspora soit une ambassadrice des collectivités territoriales décentralisées dans les
informations nécessaires pour le développement de ces collectivités et surtout dans la création des
relations auprès des bailleurs et organes étatiques des pays d’accueil. Etablissement de lien de
partenariat entre deux communes ou deux régions du Nord et du Sud dans le cadre de la coopération
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décentralisée. Devenir des mobilisateurs des fonds pour les partenaires étatiques et privés à
Madagascar.
Que les associations des migrants quelques soient leurs tailles pensent à mener leurs actions dans
l’ensemble du pays.
Que les associations de même objectif du Nord et du Sud s’associent et réalisent un projet de
développement commun .La méthode serait de fiancer une association des migrants à une association
Malgache ou à une organisation non gouvernementale opérationnelle. Avec cette alliance, les
migrants ne chercheraient plus un voyageur occasionnel pour le développement de leurs activités
dans le pays.
Que les groupes de la diaspora soient solidaires entre eux-mêmes et réalisent des actions communes
et bien ordonnées en destination des différentes communes ou régions de Madagascar. La mise en
place d’une fédération des associations des migrants tout en fixant au préalable les régions
d’intervention dans le pays d’origine.
Que les groupes de la diaspora arrivent à mettre à Madagascar une organisation non
gouvernementale autonome financièrement et organisationnellement ; et visiblement connue,
réunissant leurs efforts dans le développement rapide et durable du pays ; Notamment dans
l’atteinte de l’Objectif du Millénaire pour le Développement. Cette structure ne sera opérationnelle
qu’à partir d’une réunion de concertation avec les groupes de la diaspora.
Que le sentiment d’appartenance à la nation entière prédomine sur le sentiment d’appartenance à la
région d’origine.
b) Recommandations adressées aux pouvoirs publics
Mise en place d’une structure étatique spécialisée ou d’un bureau de coordination et valorisation
des compétences des migrants. Ce bureau aura pour principal objectif la facilitation des activités des
migrants en faveur de Madagascar, mais les missions spécifiques de ce bureau sera fixée à partir des
attentes des migrants.
Respect des engagements donnés en faveur des sociétés civiles que ce soit à l’extérieur ou dans le
pays. Engagement de les soutenir dans le renforcement de capacités et dans la facilitation
administrative diverse.
Reconsidération des activités de la société civile (expatriés ou nationale) et reconnaissance en tant
que partenaire et non pas concurrence.
Répondre aux diverses attentes des Malgaches migrants, concernant leur volonté de contribuer à la
relance du pays et de leur statut de citoyenneté et les divers droits y afférents.
Elaboration d’un programme qui a pour but de mobiliser l’épargne des migrants et d’orienter vers
l’investissement grâce à un ensemble de mesures ayant trait à des facilités bancaires, des aides à la
conception de projets, des soutiens techniques et à la reconnaissance formelle des associations des
migrants comme partenaires du développement.
Remerciements
Nous tenons à remercier toutes les personnes qui ont rendu possible la réalisation de cette étude, de nous
avoir donné un peu de leur temps et disponibilité.
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Remerciements adressés également à toutes les personnes interviewées : représentants des associations des
migrants, personnes ressources qui nous ont donné des pistes d’identification des organisations partenaires
des migrants, des responsables étatiques de chaque niveau, que ce soit déconcentré ou collectivité
décentralisée.
Nous remercions particulièrement les encadreurs pour toutes les orientations constructives qu’ils ont
apportés dans la réalisation de la présente étude en la personne de : Cyrille de BILLY, Délégué Régional de
l’Enda Océan Indien Madagascar, Mélodie BEAUJEU, chargée de mission « Diversité et Migration » de
l’Enda Europe, Juliette Grolée, coordinatrice du projet ADQUA de Majunga.
Que toutes les personnes qui ont contribuées à la réalisation de ce travail soient assurées de notre
reconnaissance profonde.
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