1 PRESENTATION DU GROUPE AIR FRANCE 2 2 STRATEGIE D
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1 PRESENTATION DU GROUPE AIR FRANCE 2 2 STRATEGIE D
1 PRESENTATION DU GROUPE AIR FRANCE 1.1 1.2 1.3 1.4 1.5 1.6 1.7 1.8 1.9 Profil du Groupe Historique Structure de l’actionnariat Gouvernement d’entreprise Activités Chiffres clés Réseau et flotte Alliance Sky-Team Lexique 2 STRATEGIE D’AIR FRANCE 2.1 Le transport aérien 2.2 Le groupe Air France 3 ANALYSE FINANCIERE 3.1 Compte de résultat et bilan consolidé au 31 mars 2003 3.2 Diagnostic 3.3 Etude du bilan fonctionnel 3.4 Etude de la rentabilité économique et financière 3.5 Etude du bilan patrimonial 3.6 Analyse dynamique du risque de défaillance 4 MESURE DE LA CREATION DE LA VALEUR 4.1 L’indice de performance de Jensen 4.2 Le ratio Q de Tobin 4.3 Le ratio de Marris 4.4 Economic Value Addes (EVA) et Marcket Value Added (MVA) 5 ANALYSE BOURSIERE 5.1 Généralités sur l’action Air France 5.2 Evolution du titre Air France 5.3 Distribution de dividendes 5.4 Analyse de l’action CONCLUSION 2 2 2 3 4 6 7 10 11 11 14 14 17 20 20 20 28 30 30 33 37 37 37 38 38 40 40 41 42 42 43 1. PRESENTATION DU GROUPE AIR FRANCE 1-1 Profil du groupe Avec 17,6% de part de marché en 2003 contre 16,9% en 2002, Air France est maintenant la première compagnie européenne. Troisième compagnie mondiale en terme de transport de passagers internationaux et première compagnie européenne en termes de trafic, Air France a transporté 42,9 millions de passagers au cours de l’exercice 2002-2003 dans 83 pays en assurant la desserte de 198 destinations. Avec une flotte de 360 avions en exploitation au 31 Mars 2003, dont 111 dans la flotte régionale, le groupe Air France opère environ 1 800 vols quotidiens. Air France est également la quatrième compagnie aérienne mondiale pour le transport international de fret et le deuxième prestataire mondial de maintenance aéronautique. La compagnie a fait une nouvelle fois la preuve de sa capacité de résistance aux situations de crise, et affiche des résultats positifs pour la sixième année consécutive. Au cours de l’exercice 2002/2003, le groupe a réalisé un chiffre d’affaires de 12,69 milliards d’euros (+1,3%) et a dégagé un résultat net part du groupe de 120 millions d’euros (21.6%). Le groupe Air France emploie 71 000 salariés. 1-2 Historique 1933 : Naissance d’Air France par le regroupement de cinq compagnies aériennes françaises. 1945 : Nationalisation d’Air France 1946 : Ouverture de la ligne Paris - New York en DC4 avec un temps de trajet de 23 heures 45 minutes. 1959-1960 : Mise en service des premières Caravelle et des premiers Boeing 707, ces derniers permettant de réduire la durée du trajet Paris – New York à 8 heures. 2 1976 : Mise en service de Concorde, d’abord sur Paris – Rio, Paris – Caracas et Paris – Washington puis l’année suivante sur Paris – New York, reliant les 2 villes en 3 heures 45 minutes. 1990 : Acquisition d’UTA, créée en 1963. 1992 : Fusion d’Air France et d’UTA. Air France détient ainsi 72% d’Air Inter en cumulant la participation d’UTA avec la sienne. 1996 : Air Inter devient Air France Europe. 1997 : Fusion- absorption d’Air France et d’Air France Europe. 1999 : Succès de l’ouverture du capital d’Air France avec la participation de 2,4 millions de particuliers, d’institutionnels internationaux et de 72% des salariés. Première cotation sur le Règlement Mensuel le 22 février 1999. 2000 : Lancement de SkyTeam et de Skyteam Cargo, les alliances dont Air France est membre fondateur avec Aeromexico, Delta et Korean. Création du pôle régional avec l’acquisition de Régional Airlines, Flandre Air, Proteus, Brit Air et City Jet. 2001 : Accord de « ciel ouvert » entre la France et les Etats-Unis. Alliance et CSA rejoignent SkyTeam. 2002 : SkyTeam est la seule alliance du monde à bénéficier de l’immunité anti-trust sur ses lignes transatlantiques et transpacifiques. 2003 : Air France fête ses 70 ans. Rapprochement avec KLM. 1-3 Structure de l’actionnariat Ces deux graphiques mettent clairement en évidence la répartition du capital au niveau structurel et au niveau géographique. Le capital a été ouvert aux particuliers, aux 3 investisseurs ainsi qu’aux salariés de la compagnie en 1999. La part de détention de l’état a donc été fortement réduite même si celui-ci reste majoritaire. 4 1-4 Gouvernement d’entreprise 1-4-1 Conseil d’administration au 31 Mars 2003 Le Conseil d’Administration comprend 21 membres : - 6 représentants de l’Etat nommés par décret - 5 « personnalités qualifiées » choisies en raison de leurs compétences particulières et nommées par décret - 2 représentants des actionnaires autres que l’Etat et les salariés nommés par l’Assemblée générale des actionnaires - 2 représentants des salariés actionnaires nommés par l’Assemblée générale des actionnaires sur proposition de sections de salariés actionnaires - 6 représentants des salariés dont i. 1 élu par le personnel navigant technique ii. 1 élu par le personnel navigant commercial iii. 4 élus par les autres salariés dont 1 représentant des cadres Le Président du Conseil d’administration est Jean Cyril Spinetta. Jean Cyril Spinetta en quelques dates 1943. Naissance à Paris. 1972. ENA Promotion «Charles de Gaulle». 1981. Chef du Service d’Information et de Diffusion (SID) du Premier ministre Pierre Mauroy. 1984-1990. Directeur de cabinet de Michel Delebarre, successivement ministre du Travail, des Affaires sociales, des Transports, de l’Equipement. 1990-1993. PDG d’Air Inter. 1994. Conseiller de François Mitterrand. 1997. PDG d’Air France. Les administrateurs représentants de l’Etat : Jean-Pierre Aubert Pierre Mathieu Duhamel Bruno Fareniaux Michel Guyard Jean-Pierre Jouyet Gilles Ricono Les administrateurs « personnalités qualifiés » Jean Cyril Spinetta Patricia Barbizet Jean-Marc Espalioux Francesco Mengozzi Pierre Weill 5 Les administrateurs représentant les actionnaires autres que l’Etat et les salariés : Jean-François Dehecq Pierre Richard Les Administrateurs représentant les actionnaires salariés : Christian Magne Christian Paris Les administrateurs représentant les salariés : Hugues Gendre Paul Laprévote Daniel Mackay Marie Ramon Pascal Mathieu Yvon Touil 1-4-2 Les Comités • Le Comité d’audit Créé en 1999, il composé de 6 administrateurs dont 2 élus par les salariés. Les missions du comité sont l’examen des comptes consolidés, des principaux risques financiers, des résultats des travaux d’audit interne ainsi que l’examen du programme des travaux, des conclusions et recommandations des Commissaires aux comptes. Il doit veiller également à la qualité des procédures permettant le respect des réglementations boursières. • Le Comité de stratégie Créé en 1999, ce Comité est composé de 8 administrateurs. Les attributions de celui-ci sont l’étude des orientations stratégiques concernant l’activité du groupe, les évolutions de son périmètre en matière de flottes ou de filiales, l’acquisition ou la cession d’actifs aériens ou non aériens, la politique de sous-traitance aérienne et d’alliance. • Le comité de rémunération Créé en 2001, il est composé de 3 administrateurs. Il est chargé notamment de formuler des propositions quant au montant et à l’évolution de la rémunération du PDG. La rémunération totale versée par Air France à Jean Cyril Spinetta au cours de l’exercice 2002-03 s’est élevée à 348 514 euros (319 065 euros pour l’exercice 2001-02). Il n’est pas versé de jetons de présence aux administrateurs, ni de rémunération spéciale aux membres des comités d’audit, de stratégie et de rémunération. 6 1-5 Activités 1-5-1 Passage L’activité passage (le transport de passagers) représente plus de 80% du chiffre d’affaires d’Air France. L’offre se mesure en SKO (Siège Kilomètre Offert) et le trafic en PKT (Passager kilomètre Transporté). Le transport de passagers au 31 mars 2003 Chiffre d'affaires passage 10,52MdE Croissance du CA passage +1,4% Offre en SKO +2,7% Trafic en PKT +2,9% Coefficient d'occupation 76,2% Recette unitaire (PKT) -0,6% 1-5-2 Le fret Le fret représente une activité significative pour Air France qui propose un large éventail de produits à ses clients. Air France Cargo occupe 11,6% du chiffre d’affaires du groupe en 2002-2003 avec une progression de 2,1 % sur un an. C’est la 4ème compagnie mondiale pour le transport international du fret. L'activité fret au 31 mars 2003 Chiffre d'affaires fret 1,48MdE Croissance du CA fret +2,1% Offre en TKO +5,3% Trafic en TKT +6,4% Coefficient de remplissage 65,3% Recette unitaire (TKT) -1,7% 7 1-5-3 Industrie Depuis sa création, Air France a fait le choix d’assurer elle-même l’entretien de ses avions. Sous la marque commerciale Air France Industries, l’entreprise propose un savoir-faire et un outil industriel à plus de 100 compagnies dans le monde. L’activité représente pour l’exercice 2002-2003, 540 millions d’Euros de chiffre d’affaires. 1-5-4 Autres Les autres activités représentent 141 millions d’Euros pour l’exercice 20022003. Elles sont en retrait de 8,4% notamment du fait de la cessation d’activité de la Société d’Exploitation Aéropostale. Air France assure une activité d’avitaillement et reste également le principal actionnaire d’Amadeus, l’un des premiers systèmes de distribution de voyages au monde. 1-6 Les chiffres clés Air France, dans un environnement économique particulièrement difficile, a fait preuve de sa capacité de résistance. En effet, le groupe a été confronté, au cours de l’exercice 2002-2003, à la crise internationale, la guerre en Irak, les grèves internes et externes et l’épidémie de pneumopathie atypique. Il a également dû provisionner l’arrêt du Concorde. Cependant, grâce aux bons résultats des 9 premiers mois réalisés dans un contexte perturbé, le groupe a dégagé un résultat net bénéficiaire de 120 millions d’euros. 8 En millions d'euros Chiffre d'affaires Résultat net Endettement Ratio dettes/fonds propres 1998-99 9 100 249 2 200 0,81 1999-00 10 320 354 2 000 0,56 2000-01 12 280 421 2 900 0,74 2001-02 12 528 153 2 900 0,73 2002-03 12 687 120 2 860 0,71 1-6-1 Répartition du chiffre d’affaires par activité (En milliards d'euros) Le chiffre d’affaires consolidé affiche une progression de 1,3% par rapport à l’exercice précédent, tiré par les activités transport de passagers et de fret. 1-6-2 Contribution des activités au résultat d’exploitation (En millions d'euros) * impact provisions Concorde : 59 m€ Les 3 principales activités contribuent positivement au résultat d’exploitation. La 4ème, « Autres », est affectée par la provision de 59 millions d’euros sur Concorde. 9 1-6-3 Evolution de la dette Les capitaux propres s’élèvent à 4,03 milliards et l’endettement net à 2,86 milliards. Le groupe disposait au 31 Mars 2003 d’une trésorerie nette d’un milliard d’euros et d’une ligne de crédit disponible d’un milliard d’euros. 1-6-4 Effectifs Le Groupe emploie environ 71 000 personnes dont 75% travaillent au sol. Effectifs* % Personnel au sol 53 658 75,0 PNT (personnel navigant technique) . 4 929 .6, 9 PNC (personnel navigant commercial) 12 938 18,1 s/total personnel navigant 17 867 25,0 Total 71 525 100,0 * effectifs moyens annuels pondérés 1-6-5 Investissements Le Groupe Air France a adapté sa politique de financement au contexte économique. 10 1.7 Réseau et flotte Aujourd’hui, Air France dessert 198 destinations dans 83 pays et opère plus de 1800 vols par jour. Depuis 3 ans, Air France est entré dans un processus significatif de rationalisation de sa flotte. Cinq principes président à ce mouvement et déterminent les nouveaux choix d'avions : simplicité, profitabilité, flexibilité, modernité, crédibilité. C'est d'ailleurs cette flexibilité qui a permis l'adaptation de l'offre aux nouvelles conditions du marché suite aux attentats du 11 septembre, à la guerre en Irak et à l'épidémie de SRAS. Au total, Air France exploite 360 avions, dont 111 dans la flotte régionale, qui est constituée principalement de petits modules. Récente, la flotte d’Air France est sans cesse renouvelée par les derniers-nés de l’industrie aéronautique, comme les airbus A318, A330-200, A340-300 et le boeing B777. Le succès de la plate-forme de Roissy-CDG2 et les perspectives de développement qui l’accompagnent, orientent les choix de la compagnie vers des appareils longs-courriers à très 11 long rayon d’action tels que l’Airbus A340-300 et l’A330-200. Ceux-ci appartiennent à la même famille, sont pilotés par les mêmes équipages et entretenus par les mêmes techniciens de maintenance, permettant des économies d’échelles importantes. De même, pour les vols moyen-courriers, Air France privilégie les Airbus de la famille A320. Cette politique permet de rationaliser et de moderniser la flotte avec les avantages qui y sont liés : réduction de la consommation, réduction des coûts, réduction des nuisances. Près des trois quarts du plan d’investissement des 5 prochaines années seront consacrés à cette modernisation et cette rationalisation. Il s’agit notamment de limiter le nombre de modèles d’avions utilisés, dans un souci de rentabilité et de plus grande souplesse. 1.8 Alliance Sky-Team SkyTeam est l'alliance mondiale initiée et lancée par Air France, Delta, AeroMexico et Korean Air à l'été 2000. La compagnie tchèque CSA les a rejointes le 1er avril 2001 et Alitalia le 27 juillet 2001. Les plate-formes de correspondance (hubs) de chacun des partenaires sont mises en liaison pour réduire tous les temps de correspondance et offrir plus de dessertes et de fréquences de vols aux passagers. SkyTeam place résolument le client au coeur de sa stratégie, en proposant des programmes de fidélisation intégrés (SkyTeam Elite et Elite Plus) et de nombreux services. 1.9 Lexique Pour mieux comprendre les données relatives au Groupe Air France, il nous semble indispensable de connaître quelques notions spécifiques au secteur aérien. AEA - Association of European Airlines. Association des compagnies aériennes européennes. Aéroport coordonné - Aéroport pour lequel l’attribution des créneaux horaires est effectuée par un coordonnateur selon des règles établies à l’avance. Tous les grands aéroports de l’Union Européenne sont coordonnés. Cellule - Avion sans les moteurs. Classe avant - Partie avant de l’appareil (ou pont supérieur sur un Boeing B747), où sont situées les classes « à haute contribution », type classe affaires ou première classe. Coefficient d’occupation - Passagers kilomètre transportés (PKT) divisés par les sièges kilomètres offerts (SKO). Coefficient de remplissage - Tonnes kilomètre transportées (TKT) divisées par les tonnes kilomètres offertes (TKO). 12 Combi - Avion dont le pont principal est équipé à la fois pour transporter des passagers et du fret. Le fret est logé à l’arrière de l’appareil et est accessible par une porte de cargo spécialement aménagée. Commissions interlines - Commissions reversées par une compagnie aérienne à une autre lorsque cette dernière a effectué une vente pour le compte de la première. Dry lease - Location d’un avion seul, son exploitation (équipage, entretien…) étant entièrement à la charge du preneur. Exercice IATA - Exercice social de nombreuses compagnies aériennes, dont Air France, débutant le 1er avril et s’achevant le 31 mars de l’année suivante. Ces exercices permettent de mieux suivre l’évolution de l’activité en fonction des « saisons définies » par l’IATA, à savoir une saison d’hiver et une saison d’été Hub - Terme utilisé dans le sens de plate-forme de correspondance où les départs et les arrivées sont programmés pour réduire au maximum le temps de transit. Le hub d’Air France à Roissy Charles-de-Gaulle est organisé en six vagues successives d’arrivées et de départs par jour pour multiplier les possibilités de correspondance pour les clients de la compagnie IATA- International Air Transport Association. Libertés aériennes - Droit dont dispose une compagnie aérienne, par le biais d’un traité bilatéral, d’opérer dans l’espace aérien et sur le territoire d’un Etat autre que son Etat d’origine. Passagers kilomètre transportés (PKT) - Nombre total de passagers transportés multiplié par le nombre de kilomètres parcourus. OACI - Organisation de l’Aviation Civile Internationale. Recette par passager au kilomètre - Recette pour un passager payant transporté sur un kilomètre. Recette par tonne au kilomètre - Recette pour une tonne transportée sur un kilomètre. Saison d’été - Définie par I’IATA comme la période allant du dernier samedi de mars au dernier samedi d’octobre. A la saison d’été correspond un programme de vols sur 7 mois. Saison d’hiver - Définie par IATA comme une période allant du premier dimanche qui suit le dernier samedi d’octobre au vendredi précédant le dernier de mars. A la saison d’hiver correspond un programme de vols d’hiver de 5 mois. Sièges kilomètre offerts (SKO) - Nombre total de sièges disponibles pour le transport de passagers multiplié par le nombre de kilomètres parcourus. Sous-flotte - Ensemble des avions d’un même type ayant exactement les mêmes caractéristiques techniques et commerciales (moteurs, configuration cabine…). Tonnes kilomètre offertes (TKO) - Nombre total de tonnes disponibles pour le transport de fret multiplié par le nombre de kilomètres parcourus. Tonnes kilomètre transportées (TKT) - Nombre total de tonnes transportées multiplié par le nombre de kilomètres parcourus. Trafic point à point - Trafic entre deux aéroports à l’exclusion des passagers prolongeant leur voyage par une correspondance. Tronçon - Sur un vol ayant plusieurs escales, section du vol entre deux escales. Sur un vol bi-tronçon, il y a une escale entre le point de départ et le point d’arrivée. 13 Type d’avion - Avions d’un même modèle. Exemple : le boeing B747 est un type d’avion composé de sous-types B747-100, B747-200, B747-300, B747-400. Wet lease - Location d’un avion avec l’équipage, l’entretien et l’assurance fournis par le bailleur. Généralement, ce type de location est facturé à l’heure de vol. 14 2. ST RAT EGI E D’AI R F RAN CE Cette partie va s’attacher à situer la stratégie du groupe dans l’environnement actuel du transport aérien. 2-1 Le transport Aérien 2-1-1 Un secteur fortement réglementé Pendant longtemps, ce secteur a été protégé : jusqu’à il y a dix ans, la majorité des compagnies aériennes étaient publiques ; de plus la demande était relativement faible ce qui expliquait une rentabilité faible et un besoin de subventions de l’Etat. La privatisation des compagnies aériennes a débuté en 1983 aux Etats-Unis et au début des années 90 en Europe. • Organisation du transport aérien Une association internationale délivre les autorisations de vol et déterminent les couloirs aériens : IATA (Association Internationale du Transport Aérien). Toutes les compagnies ne font pas partie de l’IATA : celles qui n’en font pas partie ne peuvent pas accéder aux aéroports internationaux tandis que celles qui y adhèrent bénéficient d’avantages divers tels que des vols réguliers internationaux, des vols charters, la possibilité d’embarquer et de débarquer des passagers des pays autres que son pavillon, et enfin, l’appui de l’IATA pour la délivrance de billets uniformes. L’IATA est également partie prenante pour toute enquête quand un accident a lieu sur un vol international. D’un point de vue national on trouve d’autres organismes régulateurs : - • ATAF (Association du Transport Aérien Français) : définit pour les compagnies françaises les couloirs aériens de l’espace français. DGAC (Direction Générale de l’Aviation Civile) : définit, sur le territoire national, toutes les implantations des compagnies aériennes (slots, droits d’escales,…) Chambres Consulaires (CCI) : sont chargées du support technique et logistique, ainsi que de la gestion des aéroports Les conventions internationales - La convention de Varsovie (1929). Cette convention a créé la première structure internationale et a défini les règles d’assistance dans le transport aérien. Elle a été remplacée en novembre 2003 par la Convention de Montréal qui modifie le régime de responsabilité des transporteurs aériens à l’égard des voyageurs. 15 - La convention de Guatemala Ciudad (1960). Elle fixe les plafonds d’indemnisation en cas d’accident. La convention Européenne (1992). Elle pose les bases de la libéralisation du transport aérien en Europe. 2-1-2 Un secteur en pleine croissance • Evolution récente du secteur Les flux aériens de passagers sont aujourd’hui énormes et en constante croissance. On estime les flux actuels à 1,5 milliards de passagers et ils seront trois fois plus nombreux dans vingt ans. Ceci pose comme problèmes actuels l’encombrement de l’espace aérien et la saturation des aéroports qui nécessiteraient la multiplication des vols de moyenne capacité et le développement d’avions très gros porteurs. Cette explosion du trafic s’explique principalement par la dérégulation des compagnies aux Etats-Unis en 1978 et en 1990 pour l’Europe ainsi que par le vaste mouvement de concentration induit de cette évolution. En effet, la dérégulation a entraîné un effondrement des tarifs et donc une forte hausse des passagers transportés et les alliances commerciales ainsi que les mouvements de FusionsAcquisitions ont permis, entre autres, une amélioration de l’offre. • Le consommateur Qui est le consommateur de produits aériens ? Il n’y a pas de profil type : de 7 à 77 ans, tout le monde prend l’avion. Il se différencie juste selon le contexte dans lequel il souhaite utiliser ce moyen de transport : voyage d’affaires, de tourisme, court, moyen ou long courrier,… On peut tout de même distinguer les caractéristiques suivantes : - Plus le voyage est court, moins le client s’attache au niveau de service, mais plus il recherche un vol au prix le plus bas. - A l’inverse, plus le voyage sera long, plus le client recherche un niveau de service maximal, et moins le prix pose problème. - Tous les clients recherchent un service minimal : accès à des bornes automatiques, mise en place d’un accueil personnalisé, points d’enregistrement suffisamment nombreux,… bref, une véritable aide au voyage, une assistance lors des déplacements, des facilités pour une continuité professionnelle pendant le voyage… 16 • Impact des NTIC sur le secteur On observe une évolution spectaculaire des réseaux de distribution des produits aériens. Dans les années 70, les compagnies aériennes ont connu des problèmes pour rendre leur offre plus accessible auprès de leurs revendeurs. Les Systèmes Globaux de Distribution (GDS) ont permis de mettre en réseau et de centraliser toute l’offre des producteurs. 1990/1992 2000 2005 Réseau de distribution - Développement des - Hausse des NTIC et Systèmes Globaux de notamment Internet. long : intermédiaire des Les particuliers Distribution (GDS). agences de voyages en - Développement des et les échange d’une Vente par les logiciels de réservation de voyageurs commission de 9%. agences en baisse. billetterie aérienne d’affaires - Réseau court : par les directement disponibles - Bureaux de vente de bureaux de vente des chez le consommateur plus en plus rentables. compagnies aériennes. final. Cible - L’introduction des NTIC permet notamment de réduire les coûts de billetterie aérienne, d’assurer plus de souplesse au voyageur, de diversifier les tarifs grâce au yield management et ainsi améliorer le taux de remplissage des avions. Le développement d’Internet a contribué à l’émergence de nouveaux acteurs comme les agences de voyage en ligne ainsi qu’à l’évolution du comportement du consommateur dans sa recherche du meilleur prix. L’impact le plus visible est l’information et la promotion. 2-1-3 Un secteur fortement concurrencé L’apparition et le développement des compagnies aériennes à bas prix ont fortement bouleversé le secteur aérien ces dernières années. Le trafic des compagnies à bas-coûts a littéralement explosé en augmentant de 44% en 2001 et de 85% en 2002. Depuis 1999 il a pratiquement quadruplé et dépasse actuellement le chiffre de cinq millions de passagers. Les deux principaux acteurs de ce secteur en Europe sont les compagnies Easyjet et Ryanair. Leurs stratégies se fondent sur des politiques de prix agressives mises en avant par de grandes campagnes de communication. Ce positionnement leur est possible grâce à une politique de distribution des billets via Internet et « call center », l’utilisation d’aéroports secondaires peu encombrés, un taux d’utilisation élevé des avions ainsi que par une optimisation poussée des coûts fixes de la compagnie. Par ailleurs, les ciels et aéroports nationaux font l’objet de nombreuses convoitises et les compagnies nationales tentent de les protéger en freinant la libéralisation des « landing slots ». 17 Dans cette optique, l’environnement concurrentiel voit apparaître la mise en place de grandes alliances telles ONE WORLD, STAR ALLIANCE et SKY TEAM (Air France). Elles ont pour principaux objectifs de réaliser des économies, de contrer de nouvelles concurrences et de s’introduire sur de nouveaux marchés, elles sont néanmoins limitées par les lois anti-trust. 2-2 Le groupe Air-France Cette présentation du secteur aérien nous permet de mieux le comprendre afin d’évaluer l’évolution du groupe Air-France dans son environnement. En ce sens, l’analyse du secteur fait apparaître un certain nombre de facteurs clés de succès : o l’atteinte d’une taille critique ; o une certaine maîtrise des plates-formes aéroportuaires; o un circuit de distribution performant o la maîtrise des coûts de maintenance o une offre conséquente L’actualité stratégique d’Air France est fortement marquée par l’Offre Publique d’Echange (OPE) sur son homologue néerlandais KLM. Cette fusion, qui conduira à la création du premier groupe européen de transport aérien, s’appuiera sur la force et la complémentarité des marques, des hubs, et des réseaux des deux compagnies. Avec 6,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2003, KLM est la septième compagnie mondiale en termes de trafic. Les activités du groupe KLM sont articulés autour de quatre grands métiers : le transport de passager, le transport de fret, la maintenance et l’exploitation de vols charters et de vols réguliers à bas tarifs à travers ses filiales Transavia, KLM et City Hopper. Les 19,4 millions de passagers transportés vers 142 destinations dans plus de 70 pays placent KLM au quatrième rang mondial pour le transport de passagers internationaux. L’activité passagers représente à elle seule 68% du chiffre d’affaires total du groupe. L’activité Cargo représente 16% du chiffre d’affaires et place KLM au onzième rang mondial de fret aérien. KLM est le troisième opérateur mondial de maintenance aéronautique affilié à une compagnie aérienne et se place en leader sur certains marchés spécifiques. La société néerlandaise est en perte depuis deux ans et fait face à un endettement important. Afin de baisser durablement ses coûts, elle a lancé un plan d’économies 18 structurelles. Grâce à ce plan, KLM a pour objectif d’améliorer son résultat d’exploitation de plusieurs centaines de millions d’euros à compter du 1er Avril 2005. Cette stratégie de rapprochement entre les deux compagnies nationales répond simultanément à des motifs offensifs, défensifs et de recherche de synergies. - Les motifs stratégiques défensifs L’industrie du transport aérien est aujourd’hui très fragmentée et sa structure compétitive actuelle, autour des compagnies aériennes nationales, est un héritage du passé. Cette situation conduit à une faible rentabilité et ne permet qu’une création de valeur limitée. Il est aujourd’hui reconnu que de profonds changements structurels et une consolidation du secteur sont nécessaires. Cependant, les obstacles réglementaires et politiques s’y opposent encore. L’évolution de la réglementation européenne, avec notamment la décision de la cour de justice européenne de novembre 2002 et le mandat donné en juin 2003 à la commission européenne pour négocier les accords « ciels ouverts » avec les Etats-Unis sur un plan européen crée désormais un environnement plus favorable à un rapprochement capitalistique créateur de valeur comme celui de Air France – KLM. La possibilité d’atteindre ainsi une taille critique va permettre au nouveau groupe de se développer plus sereinement sans être soumis outre mesure à l’éventualité d’une OPA hostile d’un concurrent mondial. - Les motifs stratégiques offensifs La réunion des deux marques à fortes notoriété va notamment permettre au nouvel ensemble d’accroître son pouvoir de domination et d’influence dans un contexte d’élargissement du marché unique européen, qui accueillera bientôt 455 millions d’habitants. Cette fusion va également mettre à la disposition de ce nouveau leader européen deux des quatre principaux hubs européens, en l’occurrence Charles De Gaulle et Amsterdam Schiphol. La possibilité de capter ces ressources spécifiques parmi les plus efficaces d’Europe et bénéficiant d’un potentiel de croissance important, représente un avantage concurrentiel non négligeable notamment face à la concurrence des compagnies à bas prix. - Synergies Les synergies attendues lors d’un rapprochement tel que celui d’Air France – KLM peuvent être aussi bien des synergies de coûts liées aux effets de volume, liées au partage des ressources ou encore des synergies de croissance. 19 Les synergies attendues de la mise en commun des réseaux de ventes et de distribution sont parallèlement des synergies de coûts et de croissance. Grâce à la coordination de leurs forces de vente, le nouveau groupe aura une présence combinée améliorée à travers le monde et sera en mesure de cibler un nombre plus important de passagers potentiels. Des économies de coûts pourront être réalisées en coordonnant les structures de ventes des deux compagnies. Une position de négociation commune vis-à-vis de leurs partenaires dans la restauration et l’assistance au sol pourra également générer des économies supplémentaires. Dans le même ordre d’idées la convergence des systèmes informatiques des deux groupes pourra également générer des économies de coûts significatives à moyen terme. En terme de maintenance, les deux groupes pourront mettre en commun les achats de pièces détachées et créer des centres d’excellence afin d’optimiser l’utilisation des platesformes actuelles. Pour l’activité cargo, le nouveau groupe pourra offrir de meilleurs services grâce à un réseau plus étendu, ce qui, ajouté à la coordination des plannings, pourra améliorer sensiblement le chiffre d’affaires. De plus, une meilleure utilisation des hubs devrait générer des économies de coûts. 20 3. A NALYSE FINA NCIE RE 3.1 - Compte de résultat et bilan consolidé au 31 mars 2003 Cf. annexe 3.2 - Diagnostic de l’activité 21 3.2.1- SIG COMPTE DE RESULTAT production vendue de biens production vendue de services vente de marchandises CHIFFRE D'AFFAIRES dont à l'exportation (% du CA) production immobilisée production stockée PRODUCTION (100%) achats de matières et d'approvisionnements - variation de stocks de matières et d'approvisionnements consommation de matières et d'approvisionnements achats de marchandises - variation de stocks marchandises coût d'achat des marchandises vendues achats consommés MARGE SUR CONSOMMATION DE MATIERES ET MARCHANDISES autres consommations et charges externes (hors crédit-bail) VALEUR AJOUTEE salaires et traitements charges sociales participation des salariés autres frais de personnel (dont participation des salariés) impôt et taxes subventions d'exploitation dotations aux provisions sur actif circulant autres dotations aux provisions d'exploitation reprises sur provisions sur actifs circulants autres reprises sur provisions d'exploitation dotations aux provisions d'exploitation nettes des reprises autres produits d'exploitation autres charges d'exploitation soldes des autres produits et charges d'exploitation EXCEDENT BRUT D'EXPLOITATION dotations aux amortissements reprises sur amortissements dotations aux amortissements nettes des reprises dotations aux provisions sur actifs immobilisés reprises sur provisions sur actifs immobilisés dotations aux provisions sur actifs immobilisés nettes des reprises autres produits et charges d'exploitation cessions de matériels aéronautiques RESULTAT D'EXPLOITATION frais financiers pertes de change loyers de crédit-bail autres charges financières charges financières produits financiers gains de change produits financiers sur actif immobilisé autres produits financiers produits financiers produits sur cession de titres de placement charge sur cession de titres de placement solde + ou - values cessions de titres de placement dotations aux provisions financières reprises sur provisions financières dotations aux provisions financières nettes des reprises RESULTAT FINANCIER RESULTAT COURANT (avant impôt) plus (moins) values de cession autres produits exceptionnels autres charges exceptionnelles RESULTAT EXCEPTIONNEL résultat des sociétés mises en équivalence impôt sur les bénéfices amortissement de la survaleur RESULTAT NET résultat revenant aux intérêts minoritaires RESULTAT NET PART DU GROUPE 2001 2002 2003 12 280,0 12 280,0 100,0% 12 528,0 12 528,0 100,0% 12 687,0 12 687,0 100,0% 12 280,0 #REF! 12 528,0 +2,0% 12 687,0 +1,3% 12 7 4 3 280,0 490,0 790,0 436,0 100,0% 3 436,0 154,0 28,0% 1 200,0 915,0 915,0 62,0 (62,0) 8,0 88,0 443,0 5,0 5,0 96,0 (137,0) 397,0 45,0 (45,0) 62,0 425,0 4,0 421,0 528,0 466,0 062,0 748,0 990,0 100,0% 3 738,0 163,0 29,8% 9,8% 1 161,0 972,0 7,5% (0,5)% 61,0% 39,0% 1,3% 3,6% 0,0% 0,8% (1,1)% 3,2% 0,4% (0,4)% 0,5% 3,5% 0,0% 3,4% 12 7 5 2 687,0 174,0 513,0 815,0 041,0 100,0% 3 856,0 187,0 30,4% 9,3% 1 470,0 1 195,0 11,6% 972,0 39,0 7,8% 1 195,0 115,0 9,4% 39,0 7,0 78,0 235,0 168,0 7,0 0,3% 115,0 2,0 30,0 192,0 161,0 0,9% 11,0 186,0 57,0 59,6% 40,4% 1,3% 1,9% 1,5% 12 7 5 2 1 13,0 174,0 50,0 62,0 56,5% 43,5% 1,5% 1,5% 1,4% 57,0 24,0 0,5% 112,0 4,0 0,9% 24,0 0,2% 4,0 36,0 0,0% 6,0 (6,0) (99,0) 136,0 (0,0)% (0,8)% 36,0 (94,0) 98,0 0,3% (0,7)% 31,0 (5,0) 16,0 156,0 3,0 153,0 1,1% 0,2% (0,0)% 0,1% 1,2% 0,0% 1,2% 29,0 (13,0) 16,0 124,0 4,0 120,0 22 0,8% 0,2% (0,1)% 0,1% 1,0% 0,0% 0,9% CA % Evolution % Evolution q 2001 12 280,0 2002 12 528,0 2,020% 3,314% 2003 12 687,0 1,269% Chiffre d’affaires L’analyse du chiffre d’affaires de ces trois dernières années montre une progression honorable de l’activité même si l’on peut noter un certain ralentissement de l’activité entre les années 2002 et 2003 notamment du aux effets des évolutions respectives de la conjoncture économique et des devises. Par ailleurs, cette augmentation est essentiellement due aux performances des activités passagers et fret tandis que l’activité maintenance connaît une baisse d’activité. Les effets de la concurrence impactent les résultats beaucoup plus sur le marché domestique que sur le marché européen. Enfin les vols à destination de l’Asie, de l’Afrique et du Moyen-Orient prennent de plus en plus d’importance. AACE % Evolution % Evolution AACE/CA q 2001 7 490,0 60,99% 2002 7 466,0 -0,320% -4,219% 59,59% 2003 7 174,0 -3,911% 56,55% Charges Externes La baisse des charges externes est un élément très positif pour une compagnie de cette envergure car elle démontre sa capacité à maîtriser ses coûts. On peut voir sur le tableau cidessus une baisse importante des charges externes. Cette baisse provient essentiellement due à une maîtrise des postes carburant et affrètements aéronautiques grâce à l’amélioration des conditions d’exploitations. Elle est cependant à relativiser. En effet, à méthode comptable équivalente elle n’est que de 2% sur les trois années. q Valeur Ajoutée L’augmentation du chiffre d’affaires alliée à la maîtrise des charges externes v impacte positivement la Valeur Ajoutée de l’entreprise qui croît de 15% sur ces trois dernières années dans un contexte d’inflation fortement maîtrisée. 23 VA % Evolution % Evolution VA/CA VA/Effectif 2001 4 790,0 39,01% 2002 5 062,0 5,678% 15,094% 40,41% 7,221% 2003 5 513,0 8,910% 43,45% 7,71% L’augmentation de l’importance relative de la Valeur Ajoutée est un élément très positif et provient notamment de l’augmentation de la productivité de la compagnie. q Excédent Brut d’Exploitation Malgré l’augmentation des frais de personnel et des impôts et taxes, l’EBE progresse de manière significative sur ces trois années sous l’impulsion de la croissance de la valeur ajoutée. EBE % Evolution % Evolution DAP % Evolution % Evolution q 2001 1 200,0 2002 1 161,0 -3,250% 22,500% 2003 1 470,0 26,615% 2001 853,0 2002 1 011,0 18,523% 53,576% 2003 1 310,0 29,575% Dotations aux Amortissements et Provisions Les DAP connaissent une augmentation importante mais résultent principalement d’un changement de méthode comptable et des provisions pour l’arrêt du Concorde. Hors ces deux éléments, l’augmentation n’excéderait pas les 2%. q Cessions de matériels aéronautiques L’augmentation des DAP couplée à une chute brutale des produits de cessions entraînent une baisse brutale du résultat d’exploitation du groupe. Cession % Evolution % Evolution 2001 88,0 2002 78,0 -11,364% -65,909% 2003 30,0 -61,538% 24 Rex % Evolution % Evolution q 2001 443,0 2002 235,0 -46,953% -56,659% 2003 192,0 -18,298% Résultat d’Exploitation Il reste néanmoins positif malgré une baisse de plus de 50%. q Résultat Financier Résultat Fi % Evolution % Evolution 2001 (137,0) 2002 (99,0) 27,737% 31,387% 2003 (94,0) 5,051% Bien que négatif, le résultat financier voit ses performances s’améliorer sous les effets conjoints des baisses des intérêts d’emprunts et d’une hausse de gain de changes. q Le Résultat Net RN % Evolution % Evolution 2001 421,0 2002 153,0 -63,658% -71,496% 2003 120,0 -21,569% Malgré l’augmentation de 15% de la valeur ajoutée sur les trois dernières années, la compagnie voit son résultat net baisser très fortement. Cette situation peut sembler paradoxale dans la mesure où les revenus de l’activité progressent fortement avec un excédent brut d’exploitation qui augmente de 22% sur les trois ans. Ceci provient essentiellement de l’augmentation significative des charges calculées. En effet, l’activité d’une compagnie aérienne nécessite des plans d’investissements tout à fait important en appareils. Quand les dotations aux amortissements augmentent de plus de 50% en trois ans, cela induit des conséquences importantes sur le résultat net. Cette augmentation soudaine et démesurée de ces charges provient aussi d’un changement de méthodes comptables destiné à se conformer aux communiqués du conseil national de la comptabilité du 25 juillet 2002 et du 15 janvier 2003 concernant l’amortissement et la dépréciation des actifs. Sans ce changement de méthode comptable, l’augmentation ne serait que de 1% à 1021 millions d’euros et le résultat net serait d’un niveau nettement supérieur. 25 Ainsi, le résultat net de 2003 est à considérer en tenant compte de la variable comptable concernant les charges calculées. Dans ce cadre, le calcul de la capacité d’autofinancement va permettre de se faire une idée plus précise de l’évolution des flux de fonds de la compagnie. 26 q Capacité d’Autofinancement CAF % Evolution % Evolution 2001 1 274,0 2002 1 158,0 -9,105% 15,071% 2003 1 466,0 26,598% Malgré la baisse de la CAF entre 2001 et 2002 essentiellement due à une augmentation significative des frais de personnel, la CAF progresse de 15% sur les trois années. Ainsi, nous pouvons voir ici qu’en gommant partiellement les effets comptables, nous arrivons à une progression comparable à la progression de la Valeur Ajoutée. En définitive, nous pouvons porter un jugement positif sur l’activité de la compagnie aérienne. En effet, la croissance, son Excédent Brut d’Exploitation due aux effets conjoints de l’augmentation de son chiffre d’affaires et la baisse de ses charges externes, permettent à Air France de dégager une capacité d’autofinancement confortable. De plus, le changement de méthode comptable permet des économies d’impôts et charges fiscales. 3.2.2- Risque d’exploitation et risque financier L’objet de cette analyse est d’évaluer la sensibilité du résultat à une variation du niveau d’activité, c’est à dire, ici, le chiffre d’affaires. Cette sensibilité est conditionnée par la structure des charges. Cette méthode permet d’évaluer le risque d’exploitation à partir des seuls documents comptables. EBE Résultat d'exploitation CA élasticité / RE élasticité / EBE % Evolution % Evolution 2001 1 200,0 443,0 12 280,0 2002 1 161,0 235,0 12 528,0 (23,2) (1,6) 2,020% 3,314% 2003 1 470,0 192,0 12 687,0 (14,4) 21,0 1,269% La mesure du risque d’exploitation s’effectue généralement sur la base de la sensibilité du résultat d’exploitation. Nous avons déjà remarqué dans la précédente section une baisse significative du résultat d’exploitation ainsi qu’une régulière hausse du chiffre d’affaires sur les trois dernières années. 27 Ces deux constatations se traduisent par une sensibilité fortement négative du résultat d’exploitation aux variations du chiffre d’affaires. En effet sur la base des chiffres pris en compte, une augmentation du chiffre d’affaires 2002 de 1% entraîne une baisse de 23% du résultat d’exploitation. Ce résultat s’amenuise en 2003 mais reste très élevé (14,4%). Ces chiffres bien qu’alarmants sont à replacer dans leur contexte. En effet, le changement de méthodes comptables concernant essentiellement le calcul des dotations aux amortissements impacte significativement le résultat d’exploitation. C’est dans cette optique que nous proposons une variante de mesure du risque fondée sur l’élasticité de l’EBE. Sur cette nouvelle base, nous pouvons constater une élasticité légèrement négative en 2002 et qui redevient largement positive en 2003. Cette variation d’élasticité traduit un effet « palier » dans la structure des charges ; en effet, la variation négative de 2002 provient essentiellement d’une augmentation significative des frais de personnel cette année là pour faire face à l’augmentation régulière de l’activité. Cette option d’analyse n’est évidement pas optimale, mais il est difficile de traduire le résultat d’exploitation en prenant en compte les données à méthodes comptables équivalentes. Cependant nous pouvons supposer que de cette manière le un risque d’exploitation serait bien inférieur à celui constaté ici. Le risque d’exploitation se mesure également par la position de l’activité de l’entreprise par rapport à son seuil de rentabilité d’exploitation (SRE). De là, le risque financier, mesuré par le seuil de rentabilité global (SRG) ne consiste plus qu’à intégrer dans l’analyse les charges financières. Le tableau suivant va nous permettre de mesurer ces SRE et SRG pour diagnostiquer les risques inhérents de la compagnie. CA Charges fixes opérationnelles Charges fixes financières Charges variables Marge Sur Coûts Variables SRE opérationnel Position de l'entreprise/SRE 2002 12528 8645 186 3733 70,20% 12 314 1,74% 2003 12687 8940 174 3587 71,73% 12 464 1,79% SRG (Global) Position de l'entreprise/SRG 12 579 -0,41% 12 707 -0,15% Ces résultats nous montrent la fragilité de l’activité de la compagnie. En effet, d’un point de vue opérationnel, Air France se situe à une valeur très proche de son SRE, et le SRG n’est pas atteint. 28 Ainsi, sans ses produits financiers et ses produits de cessions d’actifs aéronautiques, la compagnie serait déficitaire. Par ailleurs cette position explique les élasticités relativement élevées que l’on a pu constaté dans le tableau précédent. 29 3-3 Etude du bilan fonctionnel BILAN FONCTIONNEL survaleur immobilisations incorporelles en cours marques, brevets, fonds de commerce autres immobilisations incorporelles immobilisations aéronautiques matériel, outillage ... immo. corporelles acquises par crédit-bail autres immobilisations corporelles titres mis en équivalence participations prêts et créances rattachées à des participations autres titres immobilisés immobilisations financières ACTIF IMMOBILISE stock de marchandises stock de matières et approvisionnements stock de produits finis et en cours autres stock total encours client effets escomptés non échus - avances reçues sur commandes encours client charges constatées d'avance autres créances d'exploitation courante autres créances d'exploitation courante EMPLOIS DU CYCLE D'EXPLOITATION encours fournisseurs - avances versées sur commandes encours fournisseurs d'exploitation dettes fiscales et sociales produits constatés d'avance autres dettes d'exploitation courante autres dettes d'exploitation courante RESSOURCES DU CYCLE D'EXPLOITATION BESOIN EN FONDS DE ROULEMENT D'EXPLOITATION charges à répartir sur plusieurs exercices autres créances hors exploitation courante créances hors exploitation courante dettes sur immobilisations autres dettes hors exploitation courante dettes hors exploitation courante B.F.R HORS EXPLOITATION BESOIN EN FONDS DE ROULEMENT ACTIF ECONOMIQUE 2001 133,0 2002 var 01-02 125,0 -6,02% 171,0 35,0 339,0 7 269,0 154,0 36,0 315,0 7 446,0 -9,94% 757,0 8 026,0 276,0 847,0 8 293,0 303,0 11,89% 267,0 543,0 8 908,0 237,0 540,0 9 148,0 -11,24% 93,0 84,0 50,0 227,0 1 549,0 105,0 101,0 60,0 266,0 1 495,0 12,90% 1 549,0 66,0 549,0 615,0 2 391,0 1 557,0 1 495,0 80,0 712,0 792,0 2 553,0 1 525,0 1 557,0 1 043,0 1 525,0 1 250,0 891,0 1 046,0 1 934,0 2 296,0 3 491,0 3 821,0 (1 100,0) (1 268,0) (1 100,0) (1 268,0) 7 808,0 7 880,0 2,86% -7,08% 2,43% 3,33% 9,78% -0,55% 2,69% 20,24% 20,00% 17,18% -3,49% -3,49% 21,21% 29,69% 28,78% 6,78% -2,06% -2,06% 19,85% 17,40% 18,72% 9,45% -15,27% -15,27% 0,92% 2003 112,0 var 02-03 136,0 35,0 283,0 7 284,0 -11,69% -10,40% -2,78% -10,16% -2,18% 878,0 8 162,0 316,0 3,66% -1,58% 4,29% 260,0 576,0 9 021,0 9,70% 6,67% -1,39% 107,0 52,0 61,0 220,0 1 432,0 1,90% -48,51% 1,67% -17,29% -4,21% 1 432,0 176,0 527,0 703,0 2 355,0 1 375,0 -4,21% 120,00% -25,98% -11,24% -7,76% -9,84% 1 375,0 1 058,0 -9,84% -15,36% 906,0 1 964,0 3 339,0 (984,0) -13,38% (984,0) 8 037,0 22,40% -14,46% -12,61% 22,40% 1,99% Le bilan fonctionnel permet de dresser un état des lieux du fonctionnement de l’entreprise à un moment donné en terme de stock d’emplois et de ressources et d’évaluer le risque de faillite à partir de la politique de financement suivie. 30 D’un premier abord, il apparaît que le BFR d’Air France est négatif. Celui-ci est passé de -1100 en 2001 à -1268 en 2002 avant de s’établir à -984 pour l’exercice clos au 31 mars 2003. Il n’y a rien d’étonnant à cela puisque la majorité des clients d’Air France règlent leurs billets au comptant. Il faut également noter un raccourcissement des délais de réservations liés aux incertitudes conjoncturelles. De plus, sur ces 3 années les emplois stables sont supérieurs aux ressources stables. En effet, l’ensemble des actifs immobilisés n’est pas couvert par des ressources. Le FR est donc légèrement négatif et s’établit à -312 en 2003. La trésorerie positive sur les 3 ans s’explique par le fait que le dégagement en fonds de roulement est supérieur au FR négatif. La trésorerie est générée par le BFR négatif. L’entreprise a tout intérêt à maîtriser l’évolution de son FR. Une chute plus importante du FR entraînerait automatiquement une diminution de trésorerie. La maîtrise du FR est l’élément fondamental dans la gestion du risque de faillite. La trésorerie est assez conséquente et Air France dispose d’une ligne de crédit d’un milliard d’euros en cas de besoin, le risque de faillite à court et moyen terme est ainsi très faible. Des apports en capital ou par emprunts peuvent être des solutions pour acquérir des ressources supplémentaires. Cependant, on constate une baisse de 10% des dettes financières entre 2002 et 2003 et une relative stagnation des capitaux propres. Même si il faut noter une dégradation du résultat net, Air France semble vouloir limiter son endettement tout en consolidant ses fonds propres par l’augmentation progressive des réserves du groupe. L’utilisation des concours bancaires est raisonnable et tend à fléchir (28% entre 2002 et 2003). 31 3-4 Etude de la rentabilité économique et financière ANALYSE DE L'EFFET (fin de période) chiffre d'affaires (CA) résultat courant (Rc) résultat financier (R fin) résultat d'exploitation (Re) résultat net (Rnet) DE LEVIER 12 280 397 42 355 421 12 528 136 (21) 157 153 var 0102 2% -66% 150% -56% -64% immobilisations (I) besoin en fonds de roulement (BFR) actif économique AE = I + BFR 8 908 (1 100) 7 808 9 148 (1 268) 7 880 3% -15% 1% 9 021 (984) 8 037 -1% 22% 2% capitaux propres (CP) endettement net global (D) actif économique AE = CP + D 3 899 2 915 7 808 3 990 2 953 7 880 2% 1% 1% 4 027 2 915 8 037 1% -1% 2% taux de l'impôt sur les sociétés (T) 35.43% 35.43% 0% 35.43% 0% rentabilité économique nette = Re après impôts / AE 2.94% rentabilité des capitaux propres = Rnet apres impôts / CP 10.80% effet de levier 7.86% coût net de l'endettement estimé = R fin * (1 - T) / D -0.93% levier financier (D/CP) 0.75 1.29% -56% 1.30% 1% 3.83% 2.55% 0.46% 0.74 -64% -68% -149% -1% 2.98% 1.68% 1.42% 0.72 -22% -34% 209% -2% (1) Marge nette corrigée = Rnet / CA (2) Rotation de l'actif économique = CA / AE (3) 1+ levier financier = AE / CP Rentabilité nette des capitaux propres 1.22% 1.6 2.0 3.83% -64% 1% -1% -64% 0.95% 1.6 2.0 2.98% -23% -1% 1% -22% 2001 3.43% 1.6 2.0 10.80% 2002 12 687 98 (64) 162 120 var 0203 1% -28% -205% 3% -22% 2003 La rentabilité financière a baissé entre 2001 et 2003 (de 10.80% à 2.98%). Ceci est lié à la baisse du résultat du groupe associé à une augmentation des capitaux propres. La rentabilité économique diminue dans les mêmes proportions, réduisant l’effet de levier à seulement 0.59% en 2003 contre 3.97% en 2001 (le coût de la dette restant relativement stable). L’élément explicatif de cette chute des rentabilités est l’évolution baissière des résultats. 3-5 Etude du bilan patrimonial La conception patrimoniale du bilan intègre les notions de liquidité de l’actif et d’exigibilité du passif, classés par ordre décroissant dans le document. Le bilan permet de calculer le fonds de roulement patrimonial qui est l’indicateur du risque de faillite à court terme en comparant les passifs obligatoirement exigibles à l’échéance aux actifs pouvant être réalisés. 32 Résumé 2003 ACTIF NET Total Actif à plus d’un an Total Actif à moins d’un an TOTAL ACTIF PASSIF NET 9.100 3.508 12.608 Total Capitaux propres 4.929 Total Dettes à plus d’un an 3.600 Total Capitaux permanents 8.529 Total Dettes à moins d’un an 4.079 TOTAL PASSIF 12.608 L’interprétation du bilan patrimonial et plus spécifiquement l’analyse du risque de faillite s’appuie sur quelques outils principaux : le fonds de roulement patrimonial, les ratios de iquidités et le ratio d’autonomie financière. 3-5-1 Fonds de roulement patrimonial FRP = 3.508 – 4.079 = - 571 Actif net = 12.608 – 7.679 = 4.929 supérieur à 20% du passif. Le FRP d’Air France est négatif (-571). Le risque de faillite à court terme n’est ainsi pas totalement écarté. En effet, la réalisation immédiate des actifs liquidables ne permet pas de faire face aux échéances des dettes exigibles. 3-5-2 Liquidité générale Logiquement, le ratio de liquidité générale est également mauvais car il est inférieur à 1. 3-5-3 Liquidité réduite Celui-ci est supérieur à la norme habituellement retenue (80%). Les stocks sont ici exclus des actifs liquidables à moins d’un an, leur valeur et leur liquidité étant incertaine. 3-5-4 Autonomie financière L’endettement d’Air France reste raisonnable, il représente 73% des capitaux propres. Ceci exprime l’aptitude du groupe à s’autofinancer. 33 Ratio Liquidité générale Formule Calcul Actifs moins d’un an à Dettes moins d’un an à Actifs à moins d’un an MOINS stocks réduite Liquidité Liquidité immédiate Autonomie financière Autonomie financière 4 079 0.86 mauvais 0.82 > 80 % bon indicateur 0.30 Selon secteur et selon échéances 0.73 < 1 Bon 3580-220 1039+193 Dettes moins d’un an 4 079 Dettes financières à LM Terme Capitaux propres Capitaux propres Total passif Avis 3 508 Dettes à moins d’un an Titres de placement + disponibilités à Valeur 4 079 3599 4 929 4929 12 608 0,39 > 0,30 Bon 34 3-6 Analyse dynamique du risque de défaillance 3-6-1 Tableau de financement Ce tableau permet d’expliquer l’évolution et l’origine du fonds de roulement, du besoin en fonds de roulement et de la trésorerie. En 2003, la variation négative du fonds de roulement provient du remboursement de dettes financières arrivant à échéance et en contrepartie de la non augmentation des dettes. EMPLOIS STABLES 2002 2003 RESSOURCES STABLES Distributions mises en paiement au cours de l'exercice Acquisitions d'éléments de l'actif immobilisé Immobilisations incorporelles Immobilisations corporelles Immobilisations financières Charges à répartir sur plusieurs exercices réductions des capitaux propres Remboursement de dettes financières Total des emplois 267 267 Variation du FRNG FDRF BFR TRESORERIE 2001 -790 -1100 310 2002 2003 Cessions d'immobilisation incorporelles corporelles financières 36 Augmentation des capitaux propres Augmentation de capital ou apports Augmentation des autres capitaux propres 413 Augmentation des dettes financières 34 775 195 449 Total des ressources 836 358 Variation du FRNG 569 -91 2002 -221 -1268 1047 24 32 131 3 2003 -312 -984 672 3-6-2 Tableau de flux de trésorerie Cf. page suivante 35 TABLEAUDEFLUXDETRESORERIE Fluxdetrésorerieprovenant del'exploitation 2001 2002 %évolution 01/02 2003 %évolution%évolution 02/03 01/03 VariationdelaTrésorerie 1017 -14% 1115 10% 1161 -3% 1470 27% -62 786% -50 -19% -5 -9 -90% 80% 1094 -4% 1411 29% 97 -58% -150 -255% -15 -75% -12 -20% -213 -11% -189 -11% 61 58 -41% -5% -7 -3 -57% 250% -955 -41% -1074 12% -27 -83% -46 70% -1448 -23% -1410 -3% 59 8 -50% -86% 454 59% 357 -21% 7 17 143% -79% 675 69% -415 -161% 1 5 400% 387 884 128% 834 -6% -655 -168 -74% -745 343% -124 -157 27% -508 224% -66 -20 -70% -29 45% 895 201 -78% 62 -69% -38 -66 74% -34 -48% -1 -29 737 -2641% -375 -151% Trésorerieàl'ouverture Trésorerieàlaclôture 339 310 Excédent brut d'exploitation Autresproduitset chargesdécaissés Profits(pertes) dechange CAFd'exploitation VariationdeBFR Décaissementspour restructuration Intérêtspayés Intérêtsreçus Impôtsdécaissés Fluxdetrésorerieliésauxopérationsd'investissements Acquisitionsdefilialeset participations Investissementscorporelset incorporels Cessionsdefilialeset participations Produitsdecessionsd'immobilisationscorporelleset incorporelles Dividendesreçus Fluxdetrésorerieprovenant desactivitésdefinancement Sommereçusàlasuited'uneaugmentationdecapital Emissiondenouveauxemprunts Remboursementsd'emprunts Remboursementsdedettesrésultant decontratsdelocation-financement Diminution(augmentation) nettedesprêts Diminution(augmentation) nettedesplacements Dividendesdistribués Ecartsdeconversion 1179 1200 -7 -49 1144 232 -60 -238 103 -2 -1607 -161 -1882 117 285 34 399 310 1047 -9% 238% -5% 23% 614% -82% 23% -165% -80% -21% -44% 50% -33% -71% -25% -93% 25% -50% -204% 116% 14% 310% -56% -93% -11% 1193% 1047 238% 209% 672 -36% 117% 36 Ce tableau de flux de trésorerie présente une simplification du tableau de variation de l’encaisse en ne présentant pas la partie relative au flux de fonds pour ne garder que l’objet principal de ce tableau : la variation de trésorerie. D’une manière générale ce tableau nous renseigne sur le fait que les flux d’investissements ne sont pas totalement financés par les flux de financement, voir pas du tout pour l’année 2003 où les flux de financements sont négatifs du fait d’échéances importantes, et que les flux de trésorerie provenant de l’exploitation permettent de financer en grande partie les flux d’investissements. Il en résulte une variation de trésorerie très disparate d’une année à l’autre à cause d’une politique d’investissement revue à la baisse depuis les évènements du 11 septembre 2001 ainsi que part des échéances de remboursements d ‘emprunts et de dettes. Plus précisément, ce tableau nous montre une légère baisse des flux d’exploitation de 5% sur ces trois dernières années. Et, malgré la baisse significative des intérêts payés ainsi que l’augmentation de l’EBE, de la CAF, tous deux aux alentours de 23%, la réduction du dégagement en Fond de Roulement et la baisse des intérêts reçus grèvent le surcroît de flux dégagé par le surcroît d’activité pour les voir baisser sur les trois ans. Par ailleurs, on peut constater une forte baisse des flux d’investissements, notamment entre 2001 et 2002 (40%) par la crise qu’a subi le transport aérien à la suite des attentats du 11 septembre 2001. Cette baisse des flux négatifs provient essentiellement de la baisse des investissements corporels et incorporels. L’année 2002 voit ses flux négatifs baisser d’autant plus que les produits de cessions d’immobilisations augmentent de 60%. Les flux provenant des activités de financement, après une augmentation significative des flux positifs entre 2001 et 2002, font une baisse spectaculaire entre 2002 et 2003 pour devenir négatifs. En effet, l’année 2003 est caractérisée par des échéances de remboursement d’emprunt et de dette conséquents, qui, cumulés à une diminution de 93% des produits de placements sur les trois ans, deviennent largement supérieurs au montant des nouveaux emprunt émis. 37 Cette variation négative de la trésorerie en 2003 induit mécaniquement une trésorerie à la clôture amoindrie, mais ceci est à relativiser du fait de la trésorerie pléthorique que s’est constitué le groupe en 2002. Entre 2002 et 2003, Air France a ainsi démontré sa capacité prévisionnelle, et fait face à ses échéances dans un contexte de flux d’exploitation baissier, tout en gardant un niveau de trésorerie honorable. C’est donc plus la tendance qui est à surveiller pour l’exercice 2004, tout en sachant que le groupe dispose d’une ligne de crédit court terme utilisable à tout moment d’un montant de 1 milliard d’euros. 38 4. MESURE DE LA CREATION DE LA VALEUR 4-1 L’indice de performance de Jensen L’alpha de Jensen met en évidence l’excédent de rentabilité réalisé sur le titre par rapport à ce que son risque aurait justifié avec le Medaf. Compte tenu de l’évolution baissière de l’indice de marché, nous avons pris l’hypothèse d’une rentabilité du marché de 10% par an pour le calcul du MEDAF. Une valeur positive de l’alpha indique une performance réalisée supérieure à la « normale ». Indice Alpha de Jensen= taux de rentabilité réelle de l’action en 2003 – taux de rentabilité des capitaux propres selon le MEDAF en 2003 Indice alpha de Jensen=28.22% - 10.80%= 17.42% L’indicateur est ici largement positif : il y a eu création de valeur pour l’actionnaire, ceci étant dû à la hausse du cours du titre Air France sur l’année 2003. 4-2 Le ratio Q de Tobin Ce ratio, proposé par Tobin, constitue une mesure de l’ensemble des rentes anticipées sur un horizon infini. C’est le rapport entre la valeur de marché des titres détenus par les investisseurs financiers (actionnaires et créanciers) et le montant des capitaux investis. Q de Tobin = Valeur de marché (capitaux propres + dettes financières)/ actif économique Q de Tobin d’Air France pour 2003 = 0.73 Par conséquent, la rentabilité réalisée par l’ensemble des actifs de la firme et anticipée par le marché est inférieure au coût du capital. 39 4-3 Le ratio de Marris Ce ratio, également appelé Market to Book Ratio, rapporte la rentabilité anticipée par les actionnaires au coût des capitaux propres. Un ratio supérieur a un est synonyme de création de valeur. Ratio de Marris = Capitalisation boursière / Valeur comptable des capitaux propres Ratio de Marris d’Air France en 2003 = 0.55 Donc, il y destruction de valeur pour l’actionnaire suivant l’interprétation de ce critère. 4-4 Economic Value Added (EVA) et Market Value Added (MVA) Recommandés à l’heure actuelle par un certain nombre de cabinets anglo-saxons, EVA et MVA constituent des mesures récentes de la rentabilité et de la création de valeur. L’EVA, « la valeur ajoutée économique », est égale à la différence entre le résultat économique après impôt et le coût des capitaux investis par les actionnaires et créanciers financiers. EVA = actif économique* (rentabilité économique – coût du capital) L’EVA représente le surprofit évalué par rapport au coût du capital, il s’agit en fait d’une rente de goodwill adaptée. Il n’y a création de valeur que dans la mesure où la rémunération offerte aux actionnaires est supérieure au coût d’opportunité des capitaux investis. Le calcul est fait annuellement. Rentabilité économique 2003 1.51% 2002 1.89% 2001 4.33% Taux de rendement des CP (MEDAF) Taux d'intérêt après IS Taux d'endettement Coût moyen du capital 4.60% 2.04% 72% 2.76% 4.30% 2.12% 74% 2.69% 4.36% 2.98% 75% 3.33% Actif économique 8037 7880 7808 EVA -100 -63 78 Dans le cas présent, il apparaît qu’il y a destruction de valeur en 2002 et 2003 (EVA négatif), ceci étant dû à la faiblesse de la rentabilité économique qui chute entre 2001 et 2002. Même si le coût du capital tend à diminuer, la baisse de la rentabilité est trop importante pour obtenir un EVA positif sur ces 2 dernières années. 40 Contrairement à l’EVA qui ne retient que la rente sécrétée sur une période, la MVA tient compte de l’ensemble des rentes futures anticipées. MVA = Capitalisation boursière – Fonds propres comptables MVA= 2802 – 5122 = -2320 Le marché anticipe donc une récession du groupe Air France avec une destruction de valeur actionnariale. Pour conclure sur l’interprétation des résultats donnés par ces différents indicateurs, il apparaît nettement que ceux-ci sont mauvais pour le groupe. La croissance de la compagnie n’est pas anticipée par le marché et, principale source d’inquiétude pour les actionnaires, Air France ne crée plus de valeur, elle en détruit. Cependant, la fusion avec la compagnie KLM semble être une opportunité pour Air France dans l’optique de résultats meilleurs. 41 5. ANALYSE BOURSIERE 5-1 Généralités sur l’action Air France Carte d'identité Adresse 45, rue de Paris 95747 Roissy Charles de Gaulle Site Internet www.airfrance-finance.com ISIN FR0000031122 Code Reuters AIRF.PA Code local 3112 Places de cotation Francfort | Paris | Virt-x Indices de cotation SBF 120 | SBF 250 | EURONEXT 100 | Premier Marché Nombre d'actions 219 780 887 Auditeur Deloitte Touche Tohmatsu Secteur Transports Industrie Transports Sous-industrie Transports Aériens 70 101 (31/3/2002) Nombre d'employés 71 525 (31/3/2003) Chiffres clés Année Chiffre d'affaires* 2003 2002 2001 2000 12 12 12 10 687 Résultat Net* 528 120 280 153 324 421 1999 9 100 354 249 * en million(s) sur Euro Bénéfice par action (BPA) Année Bénéfice (BPA) par action 2003 2002 2001 2000 1999 0.55 0.69 1.93 1.75 1.27 5-2 Evolution du titre Air France 5-2-1 Evolution sur 5 ans 42 Le titre est fortement lié à la conjoncture internationale, les attentas du 11 Septembre 2001 ont entraîné la chute brutale du cours de l’action en dessous des 10 euros. Il en est de même pour le déclenchement de la guerre en Irak début 2003. D’une manière générale le titre n’arrive pas à franchir la barre des 20 euros et se situe sauf exceptions au dessus de 10 euros. 5-2-2 Evolution par rapport au CAC 40 43 Depuis mars 2003, l’action Air France suit la tendance évolutive générale de l’indice CAC 40. Celui-ci suit une tendance haussière depuis début 2003 (de 2500 à 3700 points) tout comme le titre Air France (de 8 à 14 euros à l’heure actuelle). 5-3 Distribution de dividendes Dividendes Exercice fiscal 2003 2002 2001 2000 Date d'annonce 14/05/2003 28/05/2002 29/05/2001 13/05/2000 Date valeur 25/07/2003 04/10/2002 24/09/2001 29/09/2000 Dividende Net (Euro) 0.06 0.1 0.22 0.14 En rapport avec la chute du résultat net, le dividende net par action diminue tous les ans depuis 2001. 5-4 Analyse de l’action 2003 Cours de bourse Au 31 mars Valeurs Nombre d'actions "fully diluted" (en M) Capitalisation boursière (en M) Capitaux propres part du groupe (en M) Price Book Ratio (PBR) Endettement net (en M) Valeur de l'actif économique (en M) Multiples Bénéfice par action "fully diluted" (BPA) Taux de croissance du BPA (en %) PER Résultat d'exploitation après impôt (en M) Multiple du résultat d'exploitation après impôt Dividende Dividende par action (DPA) Taux de rendement (en %) Taux de distribution (en %) Taux de rentabilité Coefficient bêta Prime de risque (en %) Taux de l'argent sans risque (en %) 2002 2001 9.57 17.82 21.48 219780887 2103303089 3899000000 0.55 2915000000 5018303089 219780887 3916495406 3990000000 0.98 2953000000 6869495406 219780887 4720893453 4027000000 1.17 2915000000 7635893453 0.55 -20% 17.4 121612000 41.26 0.69 -64% 25.8 148849000 46.15 1.93 0.06 0.1 0.22 0.63% 10.91% 0.56% 14.49% 1.02% 11.40% -0.33 5.50% 4.50% 2.441 5.50% 4.50% 1.144 5.50% 4.50% 11.1 280596000 27.21 44 Taux de rentabilité exigé (en %) 2.69% 17.93% 10.79% CON CLUS ION Cette étude sur le leader aérien français a permis de comprendre la situation du groupe Air France sous l’angle stratégique, financier et boursier et se faire une opinion sur sa santé financière et ses perspectives de développement. La grande remarque à souligner est l’exposition très forte du groupe à tout évènement international (géopolitique, terroriste…). Ces 2 dernières années ont été marquées par de nombreuses instabilités dans le climat mondial qui ont affecté le groupe aérien. C’est pourquoi il faut relativiser les chiffres financiers qui affichent une dégradation depuis 2 ans. De plus, les changements de méthodes comptables ont affecté les comptes du groupe. Le nouveau souffle viendra peut être du rapprochement avec la compagnie KLM, des effets de synergies étant bien évidemment attendus. Un plan d’économie triennal de 1 milliard d’euros vient d’ailleurs d’être lancé, ce chiffre incluant la part des synergies que Air France entend réaliser avec KLM. L’opération d’échange de titres est prévue pour le mois d’avril et la publication des résultats de l’offre publique est prévue le 5 juin prochain. Il sera intéressant d’analyser les effets de cette fusion dans quelques temps en espérant une relative stabilité de la situation mondiale pour permettre au nouveau groupe constitué de profiter pleinement des effets de l’opération. 45