La banque du futur pose ses valises en Afrique
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La banque du futur pose ses valises en Afrique
Banques et assurances Cameroun : retour en force de l’Etat dans le secteur bancaire Après une décennie où il a dû se désengager en grande partie du secteur financier pour cause de restructurations, l’Etat marque un retour significatif à travers une prise de participation accrue dans les banques et la promotion de nouvelles banques à capitaux publics. Page 3 Entreprises et marchés Dieudonné Bougne « J’ai une rage pour le développement du Cameroun et de l’Afrique ! » Page 10 L’Afrique du Sud veut optimiser la valeur ajoutée de son minerai Pour ajouter plus de valeur à ses exportations, le gouvernement sud-africain propose de construire une usine de traitement de terres rares et veut une baisse du prix de l’acier. Page 11 Niger : tempête chez Airtel Rebaptisée Airtel depuis octobre 2010, suite à l’arrivée du repreneur indien Bharti, l’ex-Zaïn Niger fait broyer du noir à ses travailleurs de la direction informatique. Rien ne va plus entre ces derniers et les hautes autorités de l’opérateur. Page 12 Economie « Le Code minier doit permettre le gagnantgagnant » Denis Thirouin, consultant indépendant pour le compte de sociétés minières, nous livre son point de vue sur les difficultés à associer le développement industriel avec le progrès social et l’environnement. Rédaction : Abidjan, Casablanca, Dakar l No 159 : 28 avril au 4 mai 2011 La banque du futur pose ses valises en Afrique Les toutes dernières innovations technologiques vont révolutionner le métier de banquier et transformer son rapport à la clientèle. Née de la jonction de plusieurs réseaux de bases de données et de systèmes d’exploitation, la banque du futur pose un certain nombre de questions au législateur et aux deux premiers associés concernés : l’opérateur téléphonique et le banquier. Lequel des deux prendra définitivement le lead ? Quelle est la limite à ne pas franchir par les fournisseurs d’automates bancaires, qui rêvent de décharger l’agence bancaire de toutes les tâches routinières ? Lire en pages 4 à 7 Dossier : une Movida au Mali La nouvelle cité administrative de Bamako portera-t-elle longtemps le nom de Kadhafi ? Inquiétudes sur le tourisme en Afrique du Nord Les révoltes populaires frappent de plein fouet le tourisme en Tunisie, en Egypte et, à un degré moindre, au Maroc. Perçus comme des pays à risques, les trois destinations estivales phares de l’Afrique du Nord rivalisent d’initiatives pour sauver leur saison. Pour le moment, il s’agit d’un noyau solide autour de Casablanca, Douala et Tunis. L’intendance suivra. La BRVM, qui officie toujours depuis son site de repli de Bamako, et la Bourse régionale de Libreville, rejoindront- Politique Page 20 Côte d’Ivoire.(…) Ce qui va se répercuter sur l’ensemble de l’Union, en particulier sur les pays de l’intérieur comme le Burkina Faso, le Mali et le Niger. » Quid alors de la dévaluation du CFA ? Lire en page 2 Quand les bourses francophones se mettent ensemble Page 19 Luc-Adolphe Tiao succède à Tertius Zongo. Portrait. Soumaïla Cissé : « Globalement, nous nous attendons à une récession en Côte d’Ivoire » Dans cet entretien, le président de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) dresse l’inventaire des conséquences de la crise post-électorale en Côte d’Ivoire. « Globalement, nous nous attendons à une récession en Page 11 Un gouvernement d’ouverture au Burkina Faso Banques et télécoms vont-ils converger ? A l’inverse d’une première génération de fonctionnaires formatés pour les tâches administratives, une nouvelle élite malienne prend son envol. Si les grands chantiers d’infrastructures constituent la partie la plus visible de ces dix dernières années, la vague de retour des élites bien formées est sans aucun doute une tendance de fond. Dans cet instantané réalisé à moins d’une année de l’échéance 2012, quelques portraits marquants de ces jeunes qui osent et qui investissent les champs politique et économique. Lire en pages 13 à 17 elles la caravane en marche ? Les objectifs techniques et les logiques de cette association constituent une rampe de lancement vers l’intégration financière des marchés africains. Lire en page 9 Reportage Comment l’arrestation de Laurent Gbagbo a été vécue dans l’ouest de la Côte d’Ivoire ? Lire en page 18 Afrique CFA 1500 FCFA - Algérie : 80 DA - Belgique 1,9 a - Canada 3,50 $ CAD - France 1,9 a - France OM 2,20 a - Italie 1,90 a - Luxembourg 1,9 a - Maroc 12 DH - Suisse CHF 3,80 - Tunisie 2,3 DT 2 Actualité - Les Afriques - N° 159 - 28 avril au 4 mai 2011 Soumaïla Cissé : « La Côte d’Ivoire sera en récession de 3 à 7,5% » L’Uemoa va se ressentir de la récession de sa locomotive ivoirienne projetée entre 3 et 7,5%. L es Afriques : La guerre est finie, vient de dire le président, enfin installé. Quels auront été ses effets sur l’Union ? Soumaïla Cissé : Sur le plan économique, de façon générale, la fermeture des ports a engendré des coûts supplémentaires sur les marchandises parce que les circuits ont été plus longs et les tracasseries, avec les changements de circuits, se sont aussi accentuées. Notre zone connaît une inflation à cause de facteurs exogènes, comme l’augmentation du prix du pétrole, mais aussi parce que les produits venant de la Côte d’Ivoire et ceux qui y transitaient subissent des coûts de transport beaucoup plus élevés. d’abord sur le plan humain. Vous avez vu ce qui s’est passé sur le plan social, avec tous ces mouvements de population. Sur les plans financier et bancaire, les perturbations ont dérégulé les circuits. L’administration ivoirienne elle-même a pris un coup extrêmement sérieux. Il est évident que nos mécanismes ne seront plus rodés comme auparavant. Tout cela n’était plus soutenable à terme. C’est à cela que je pensais quand je vous disais en janvier dernier qu’au-delà du mois d’avril cela allait devenir extrêmement grave, parce que les fondements de l’union elle-même allaient être perturbés. Mais, pour le CFA, nos réserves sont en lieu « Dans une semaine à dix jours(*), l’activité bancaire devrait pouvoir redémarrer. Il faut que l’agence nationale de la Banque centrale ouvre rapidement, qu’elle soit alimentée en billets, qu’elle soit opérationnelle, que les compensations entre banques puissent reprendre. » Globalement, nous nous attendons à une récession en Côte d’Ivoire. La Banque mondiale l’estime entre 3 et 7,5%. Il faudra bien sûr affiner les calculs un peu plus tard. Ceci va se répercuter sur l’ensemble de notre union, en particulier sur les pays de l’intérieur comme le Burkina, le Mali et le Niger. Nous avons un sommet de chefs d’Etat à Lomé et nous allons faire un point un peu plus précis sur les conséquences de la crise sur les plans économique, financier, bancaire. Nous attendons, bien sûr, à partir de là les orientations des chefs d’Etat pour donner un peu plus de vigueur à l’activité économique de la sous-région. LA : Quand vous parliez de l’échéance d’avril, est-ce que les risques pouvaient aller jusqu’à une dévaluation du franc CFA ? SC : Non, je ne pense pas. Les risques, c’était sûr et c’est ce qui importe par rapport à nos échanges avec l’extérieur. Nos couvertures sont importantes en matière d’importation. Il n’y a donc pas de difficulté particulière concernant la monnaie. En revanche, la situation économique, sociale, humanitaire est difficile et ne pouvait pas être soutenue audelà de ce mois d’avril. LA : Dans quels délais la BCEAO peut-elle rétablir l’activité bancaire en Côte d’Ivoire ? SC : Le gouvernement ivoirien a déjà proposé un directeur national de la BCEAO, qui a été nommé par le gouverneur intérimaire. Il va s’installer dans la semaine et, dès la semaine prochaine, il faut que l’agence nationale de la Banque centrale ouvre rapidement, qu’elle soit alimentée en billets, qu’elle soit opérationnelle, que les compensations entre banques puissent Editeur Edition Financière du Sud (Paris), filiale à 100% de Les Afriques Edition et Communication SA. Siège Social Groupe Les Afriques Edition & Communication S.A Société anonyme au capital de 2 200 000 CHF 11, Rue de la Rôtisserie, 1204 Genève- Suisse Tél : +41.22.816.38.50, Fax : +41.22.816.38.59 Assistante administrative groupe : Mlle Sabrina Simi - [email protected] Filiale Maroc Les Afriques Communication & Edition SARL (Maghreb), 219 bis, Bd Zerktouni - Casablanca Tél : 05.22.23.34.77 - Fax : 05.22.23.35.01 Président administrateur délégué Abderrazzak Sitaïl Directeur de la Publication Abderrazzak Sitaïl Directeur de la Rédaction Adama Wade Rédacteur en chef, Chérif El Walid Seye, Dakar. Grand reporter, Ismaïla Aidara, Paris, Dakar. Conseiller de la rédaction, intelligence économique, Guy Gweth, Paris. Conseiller de la rédaction, environnement, Thierry Téné, Lille. Banques et assurances: Walid Kefi, Tunis (chef de rubrique) ; Hance Gueye, Dakar. Bourses et marchés: François Bambou, Yaoundé. Matières premières et négoce : Bénédicte Chatel, Paris ; Anne Guillaume-Gentil, Paris ; Veronique Narame, Ouagadougou. Industrie et services : Louis Amédée, Abidjan (chef de rubrique) ; Olivier Tovor, Lomé ; Willy Kamdem, Yaoundé ; Achille Pibasso, Douala. reprendre, pour que les banques primaires puissent travailler. Dans une semaine à dix jours(*), cela devrait pouvoir redémarrer. LA : Qu’est-ce que l’Uemoa compte faire pour la Côte d’Ivoire ? Dispose-t-elle de ressources financières pour l’aider à passer ce cap difficile ? SC : Dans une famille, quand c’est le grand frère, qui fournit le plus de ressources, qui est malade, c’est toujours difficile de le soutenir à son tour. Malheureusement, c’est souvent ainsi. Nous avons un peu de ressources parce que nous prévoyons toujours dans notre budget une provision qui n’est pas un montant énorme, mais qui permet de soulager. C’est grâce à cette provision que nous intervenons en cas de sécheresse ou d’inondation, ou de certaines calamités. Nous allons faire le point pour voir ce qui nous reste, pour voir si nous pouvons apporter un peu de soulagement à la Côte d’Ivoire. C’est plus un acte symbolique qu’une solution importante face aux besoins énormes qui existent aujourd’hui en Côte d’ivoire. LA : A défaut d’argent, l’Uemoa a peut-être un poids diplomatique pour appuyer la Côte d’Ivoire auprès des institutions internationales, la Banque mondiale et le FMI, à Washington, où vous êtes actuellement ? SC : Oui, nous sommes effectivement à Washington actuellement, et hier [mercredi, ndlr], nous avons participé à la table ronde organisée par la Banque mondiale, avec le ministre des Finances de Côte d’Ivoire. Nous avons fait un plaidoyer pour la Côte d’Ivoire. Nous avons surtout fait remarquer que la crise ivoirienne ne se limite pas à la seule Côte d’Ivoire. Elle concerne l’ensemble des pays de l’Uemoa et de l’Afrique de l’Ouest. Nous avons également insisté sur le fait qu’il n’y a pas, en Côte d’Ivoire, que la ville d’Abidjan. L’intérieur du pays a été délaissé pendant de longues années. Nous avons aussi insisté sur le fait que le secteur privé doit être aidé, parce que sans le secteur privé, l’Etat à lui tout seul ne pourra pas faire face à l’ampleur de la tâche. Il faut aussi que les partenaires aident la Côte d’Ivoire à atteindre rapidement le point d’achèvement PPTE, pour réduire très fortement la dette, qui est un poids énorme sur les finances publiques ivoiriennes. Il faut également aider la Côte d’Ivoire à payer les arriérés intérieurs pour permettre de relancer le secteur privé. Nous avons donc donné quelques clefs, quelques éléments qui devraient permettre à nos partenaires d’avoir des points d’impact très précis pour aider la Côte d’Ivoire. Nous avons apporté notre caution et notre soutien moral au gouvernement ivoirien pour défendre son dossier auprès des principaux partenaires qui étaient tous là, le PNUD, l’Union Edition Maroc Daouda Mbaye, Casablanca. Mohamed Baba Fall, Casablanca. Khalid Berrada, Casablanca. Edition Internet - en français Adama Wade, Casablanca. Ismaïla Aidara, Dakar. Mohamedou Ndiaye, Dakar. Edition Internet - en anglais François Conradie, Cape Town. Dave Barraud, Londres. François Bambou, Yaoundé. Chroniqueurs Economie : François Konan, New York. Matières premières et coton : Philippe Bourgeois, Paris. Courrier de l’Asie : Mahacine Mokdad, Ceylan. Opérateur Séquence Media SA Tél : +41 22 301 96 15 – www.sequencemedia.com Abonnement et distribution Sarah Modnak, Casablanca : [email protected] Soumaïla Cissé : « La crise en Côte d’Ivoire, mais aussi en Guinée-Bissau hier, au Burkina aujourd’hui, démontre que l’intégration est vraiment la clef. » européenne, la Banque africaine de développement, la Banque islamique de développement, les gouvernements français et américain... Ces partenaires se sont tous engagés à aider la Côte d’Ivoire. LA : Est-ce qu’il y a eu des annonces précises d’engagement de la part des partenaires ? SC : Le gouvernement ivoirien a, lui-même, mis en place une équipe d’évaluation et demandé à quelques partenaires comme la Banque mondiale de lui envoyer des experts pour l’aider à évaluer ses besoins. L’annonce la plus importante a été faite par le gouvernement français, autour de 400 millions d’euros, qui a été réaffirmée par l’administrateur français auprès de la Banque mondiale et du FMI. Mais tous les partenaires se sont vraiment engagés à faire des décaissements rapides, dans un premier, temps, et ensuite des décaissements par projets, pour faire face aux situations d’urgence et aux besoins de reconstruction du pays. LA : Quels enseignements l’Uemoa doit-elle tirer de la crise ivoirienne ? SC : La première leçon est que le fait d’être ensemble a été essentiel. Il nous a permis de nous soutenir les uns, les autres. Les Ivoiriens ont pu trouver refuge dans les autres pays, y mettre leurs enfants à l’école sans tracasseries. La monnaie a également pu tenir grâce à l’Union. La crise en Côte d’Ivoire, mais aussi en GuinéeBissau hier, au Burkina aujourd’hui, démontre que l’intégration est vraiment la clef. Il nous faut partager des intérêts en commun, avoir des intérêts d’un côté et de l’autre des frontières pour gommer les disparités et les facteurs de division. Ainsi les intérêts communs vont prendre le pas, progressivement, sur les divisions traditionnelles. Propos recueillis par Chérif Elvalide Sèye (*) Propos recueillis le 20 avril 2011. Impression Rotimpres, Aiguaviva (Spain). Ecoprint, Casablanca (Maroc). Diffusion Presstalis, Sochepress, RoyalAir Maroc, SN Brussel. Direction marketing et commerciale Ibrahima Thiam, Casablanca. ([email protected]) Responsable e-marketing : Khalid Essajidi, Casablanca. Dépôt légal : mars 2011 © Reproduction interdite sans l’accord écrit de l’éditeur Edition internationale : Commission paritaire 1012 C 89135 Edition Maroc : Bulletin Officiel : Décret n° 2-08-121 du 9 rabii 1429 (7 mars 2008) portant autorisation de l’édition du journal Les Afriques au Maroc, paru dans le B.O.N° 5618-26 rabii 1429 (3-4-2008) Actualité Les Afriques - N° 159 - 28 avril au 4 mai 2011 - 3 Cameroun : retour en force de l’Etat dans le secteur bancaire Après une décennie où il a dû se désengager en grande partie du secteur financier pour cause de restructurations, l’Etat marque un retour significatif à travers la prise de participation accrue dans les banques et la promotion de nouvelles banques à capitaux publics. L es feux ne sont pas encore passés au vert pour l’économie camerounaise, comme le démontre le taux de croissance qui se situe encore à moins de 4%, tandis que l’inflation se situe autour de 1,2% d’après les dernières estimations du Comité politique monétaire (CPM) de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC). Toutefois, parmi les secteurs de l’économie où se traduit une certaine reprise, il y a la finance, où l’on remarque une présence de plus en plus significative de l’Etat dans la participation au capital des banques et la création de nouveaux établissements. Bonnes affaires Les derniers exemples en date sont la présence du Cameroun à hauteur de 20% dans le capital de la filiale camerounaise de BGFI, la première banque de l’espace Cemac en termes de dépôts, qui a démarré ses activités il y a deux mois. Il y a quelques jours, le groupe marocain Attijariwafa Bank a définitivement pris le contrôle de la Société Camerounaise de Banque (SCB) Crédit Agricole (CA) en rachetant 51% des actions. Avec la reprise de 14% des actions de la SCB, le Cameroun a porté son actionnariat à 49%, ce qui confère à l’Etat un minimum de contrôle et de blocage au sein de la nouvelle structure. Une « bonne affaire », explique-t-on au Ministère des finances, car non seulement l’Etat a atteint son objectif qui était de porter son capital de 35% à 49%, mais il convient également de préciser que pendant qu’une action revenait au Cameroun à 50 000 francs CFA, Attijariwafa Bank l’achetait à 85 000 francs CFA, ce qui aurait permis au Trésor public d’engranger des gains substantiels. Par ailleurs, pendant que le Marocain Jamal Ahizoune était porté à la direction générale de la filiale camerounaise de Attijariwafa Bank, considérée comme le premier groupe bancaire et financier du Maghreb et le troisième au niveau africain, la présidence du conseil d’administration de cette succursale revenait au Camerounais Martin Aristide Okouda. Présence accrue Selon l’Association professionnelle des établissements de crédit du Cameroun (APECAM), la SCB est la troisième banque au Cameroun en termes de total bilan et de volume d’activité au 31 décembre 2010. Cette organisation qui salue « cette présence accrue du Cameroun dans le secteur bancaire où l’Etat n’aurait jamais dû se désengager », précise que, jusque-là, la prise de participation de l’Etat se limitait à 44% des parts de la Banque Internationale du Cameroun pour l’Epargne et le Crédit (BECEC), 35% à la SCB et 25% à la Société Générale des Banques du Cameroun (SGBC). Il s’agit pour toutes de banques françaises ayant longtemps occupé le trio de tête en termes de dépôts et de crédits. En outre, alors que le mandat de l’administration provisoire à la Commercial Bank Cameroon (CBC) arrive à son terme à la fin du mois d’avril 2011, l’Etat du Cameroun, qu’on dit « fermement opposé à la liquidation de la CBC », a manifesté son intention de racheter au moins 20% des parts d’actions de cette institution bancaire dont la majorité de l’actionnariat est constituée de Camerounais, avec à sa tête le groupe Fotso. Le sier de création de la Cameroon Agriculture Financial Rural Corporation (CAFRUC) fait en ce moment l’objet d’une étude à la COBAC, et tout laisse croire que l’obtention de l’agrément n’est qu’une question de jours. En sa qualité d’actionnaire unique, le Cameroun, comme l’impose la loi bancaire communautaire, devra débourser au moins 10 milliards de francs CFA pour rendre opérationnelle cette banque. D’après de fiables informations, la CAFRUC devra précéder de quelques mois la naissance d’une autre Il convient également de banque de développement dont l’Etat du préciser que, pendant qu’une Cameroun sera l’actionnaire majoritaire. d’une décennie après la restructuaction revenait au Cameroun Plus ration bancaire qui s’est soldée par la mise sous administration provisoire et à 50 000 francs CFA, la liquidation de nombreuses instituAttijariwafa Bank l’achetait tions bancaires, et d’établissements de microfinance, le Cameroun se reposià 85 000 francs CFA, ce qui tionne de plus en plus dans le secteur aurait permis au Trésor bancaire, avec d’une part la prise de participation de l’Etat dans des banques public d’engranger des gains privées nationales, africaines et internationales, mais également la volonté substantiels. de promouvoir des banques publiques gouvernement, qui suit de près ce dossier, au- avec pour unique actionnaire l’Etat. rait même marqué son désaccord à la COBAC « Un changement de cap qui tient compte de au sujet de la mise sous administration de la l’environnement international », soutiennent CBC, d’autant que cette banque continue de des experts, car les pays comme les Etats-Unis financer des projets estimés en milliards de ou les pays européens, malgré un système économique fortement libéralisé, ont dû prendre francs CFA. des mesures fortes pour venir en appui au secteur financier privé. Les pays asiatiques L’exemple asiatique L’autre raison qui montre la volonté de l’Etat semblent avoir compris la leçon plus tôt, eux du Cameroun de s’impliquer davantage dans qui sont actionnaires dans la plupart de leurs le secteur bancaire, c’est la création annoncée banques. pour bientôt d’une banque agricole. Le dosAchille Mbog Pibasso, Douala Point de vue africain Le dollar, c’est notre problème Adama Wade, Casablanca « Le dollar, c’est notre monnaie, c’est votre problème. » Cette boutade attribuée à Nixon résume bien la situation de l’économie mondiale depuis que l’agence S&P a émis un doute symbolique sur la dette américaine. Une première depuis 70 ans. Cette dette est passée de 54,7% du PIB, lors des attentats du 11 septembre 2001, à 99,5% le 18 avril 2011. Au 30 janvier dernier, l’Oncle Sam devait 14 300 milliards de dollars à ses créanciers, dont la Chine. Dans le même moment, le déficit budgétaire américain frôle 11% du PIB, là où l’orthodoxie en vigueur recommande 3%. Si la première puissance du monde peut toujours rembourser sa dette, même à croissance minima, rien ne montre que Barack Obama parviendra à trouver une entente politique rapide avec la Chambre des représentants sur ce sujet. C’est là que se situent les réserves de l’agence S&P. En cas de dégradation du triple A étasunien, toutes les banques centrales qui ont accumulé des dollars se retrouveront confrontées à des dépréciations d’actifs. L’Afrique est doublement concernée car nos banques centrales ont toujours préféré l’accumulation de réserves en devises (euros et dollars) à l’or, pourtant plus accessible pour de nombreux pays du continent. A l’heure où le métal jaune franchit les 1500 dollars l’once (contre 280 à fin 99) et où le dollar bat son record à la baisse par rapport au franc suisse, une nouvelle configuration est en train de naître dans le marché international. Les BRICS réclament une modification des DTS (droits de trages spéciaux), réserve monétaire du FMI calculée jusque-là sur la base de quatre devises. L’élargissement au yuan et aux monnaies émergentes est inévitable. Bref, si le dollar est malade, l’euro ne s’en porte guère mieux, et cela devrait inciter les banques centrales africaines et les banques commerciales à plus de prudence dans la gestion de leurs réserves et de leurs placements. Le probable défaut de paiement de la Grèce, le probable rééchelonnement de la dette du Portugal, les difficultés espagnoles et irlandaises ne présagent rien de bon pour l’euro, monnaie reliée mécanique- ment au franc CFA. La Banque centrale européenne, qui a mobilisé 80 milliards d’euros pour sauver l’Irlande et les pays en difficulté, pourrait-elle continuer à soutenir indéfiniment ces pays ? La BCE ne risque-t-elle pas d’emboîter le pas à sa consœur américaine en appuyant sur la planche à billets ou en s’endettant massivement ? Tout compte fait, l’Afrique a intérêt à renforcer la veille sur le dollar et l’euro, monnaies de facturation de ses importations et de ses exportations. Autrement, elle risque de payer pour les Américains et les Européens, là où les Finlandais et les Chinois se sont abstenus. 4 Banques - Les Afriques - N° 159 - 28 avril au 4 mai 2011 Nigeria : échec de la fusion Oceanic Bank-First Bank A l’avenir, le banquier pourrait payer cash son attentisme en servant de simple support réglementaire et technique à un produit émanant de l’opérateur téléphonique. La banque du futur déjà à l’horizon Une banque-opérateur télécoms ou un opérateur télécombanque relié à ses bases de données situées à l’autre bout de la planète par un puissant routeur et qui permet à son client d’aller au restaurant, de payer ses factures, ses impôts, de transférer de l’argent ou d’effectuer des versements. Le tout via un terminal mobile. C’est le principe de la banque virtuelle, mais bien réelle, qui ne fait plus tellement partie du futur. L es nouvelles technologies poursuivent leur développement dans le secteur bancaire. C’est le constat qui se dégageait lors du salon Carte Afrique, tenu à Marrakech du 20 au 23 avril et qui a vu 400 fournisseurs de technologies bancaires, des consultants et des banquiers discuter de l’avenir. L’avenir est plutôt dans l’externalisation des services informatiques. « Le banquier n’a pas à gérer des serveurs et des outils informatiques compliqués », relève Maya Bashir Damer, de CSC Bank Sal, structure basée en Egypte et qui propose aux banques de gérer tout le support technique de la décision bancaire. Attention, prévient Maya Damer, « l’outil informatique ne remplace pas le banquier. Ce sera toujours à lui que reviendra la décision de prendre ou non des risques en acceptant le client qui veut retirer un montant à partir d’un GAB. » La tendance lourde Si l’usage du cloud computting (infogérance), qui permet au banquier équipé d’un routeur de gérer à distance sa plateforme technologique, constitue la tendance lourde du secteur, il convient de rappeler toutefois que certaines banques préfèrent, pour des raisons « stratégiques », gérer en interne toute la technologie informatique bancaire. D’autres fournisseurs proposent aux banques d’externaliser tous les services dits de routine : « Ce n’est pas à la banque de gérer l’authentification des billets et des pièces M-banking : la part du lion à l’Afrique ? Avec 300 milliards de dollars, le montant des transferts mondiaux de fonds dépasse les IDE et l’aide au développement réunis. A elle seule, l’Afrique reçoit 50 milliards de dollars, dont 8 milliards d’euros provenant de la seule France. Les fonds sont transférés en petits lots de 200 à 300 euros en moyenne. fournies. C’est du temps perdu », relève Patrice Pochard, de Syrse International, qui propose des GAB multifonctionnels qui permettent aux clients, type grande distribution, d’effectuer des paiements et de régler tous les services d’une agence bancaire classique en dehors de celui relevant de l’engagement à accorder ou non un crédit. Cette révolution permettra à l’agencier de se concentrer sur le cœur d’un métier en révolution. Il est possible que dans quelques années la notion de client bancaire soit différente de celle que nous connaissons aujourd’hui. A chacun son rôle taines régions, les opérateurs s’associent avec les banques qui sont en back office. Le cas de Maroc Télécom au Maroc, allié avec deux groupes bancaires qui n’apparaissent pas au premier plan dans l’offre m-banking, est évoqué en filigrane. Ici, dans ce cas marocain, l’initiative ne vient pas de la banque mais de l’opérateur. Le banquier paye son attentisme en servant de simple support réglementaire et technique à un produit émanant de l’opérateur téléphonique. Au Kenya aussi, c’est l’opérateur Safaricom (M Pesa) qui avait commencé le m-banking en 2007. C’est par la suite que la Banque centrale est intervenue pour réguler, à la demande pressante des banques. En France, les banques et les opérateurs n’ont accepté de travailler ensemble qu’après avoir constaté que d’autres concurrents, venus d’au-delà des frontières, pouvaient le faire à leur place. Dans la zone Uemoa de l’Afrique de l’Ouest, la banque a tendance à tout laisser Les banques n’arrivent pas à acLes banques n’arrivent céder à certaines solutions technologiques verouillées par les pas à accéder à certaines opérateurs télécoms, car ces derniers veulent prendre le lead. Ce solutions technologiques sont eux qui disposent du réseau verouillées par les de clients. Il y a une phase intermédiaire qui pousse certaines opérateurs télécoms, banques à opter pour l’usage de car ces derniers veulent technologies alternatives. Les institutions qui font de la monétique prendre le lead. Ce sont depuis 20 ans s’adapteront vite. Mais sans standardisation, ce sera eux qui disposent du toujours difficile. réseau de clients. En Afrique, il y a un flou juridique total sur cette nouvelle offre basée sur le mobile. Toutes les solutions juridiques ne couvrent pas entre les mains de l’opérateur. C’est la monnaie électronique. Récemment, simple, c’est facile. Seulement, attencertaines banques centrales ont élargi tion aux lendemains qui déchantent... leurs dispositions. Pour autant, la crainte Rien ne garantit à la banque que dans entre la banque et son opérateur susbiste. un avenir proche le législateur ne reLa première a peur que son portefeuille vienne sur sa décision de continuer à clients soit aux mains de l’opérateur. Du lui garantir le monopole de la collecte coup, en Afrique, c’est le paiement par d’épargne. Mais quelque soit l’ingéniosité de l’opérateur téléphonique, il aura SMS qui a tendance à s’imposer. La Banque centrale de Tunisie tranche besoin de la banque. En Afghanistan, en disant récemment dans une circulaire Vodafone a voulu reproduire la success que les opérateurs n’ont pas le droit de story du Kenya sans succès, faute d’un large réseau d’acceptation. collecter de l’argent. A chacun son rôle. Le partage des commissions Il y aura un business model à établir dans le partage des commissions. Dans cer- Dossier réalisé par Adama Wade, en marge du salon Carte Afrique. Marrakech 2011 « L’opération de recapitalisation devant passer par une fusion entre Oceanic Bank International Plc et la First Bank of Nigeria Plc a échoué. » C’est du moins ce que le staff d’Oceanic a tenu à dévoiler, mercredi 20 avril, aux actionnaires. Néanmoins, le management de la banque assure que, même si ce rapprochement a été un échec, il poursuit la recapitalisation de la banque. Il est ressorti d’un document rendu public, après que les pourparlers ont été arrêtés à l’amiable, qu’« Oceanic Bank tient cependant à rassurer ses diverses parties prenantes ». La banque y souligne qu’elle travaille « à la conclusion d’autres plans de recapitalisation dont les détails seront dévoilés au cours des deux prochaines semaines ». Des sources dignes de confiance ont révélé que les discussions entre les deux établissements bancaires relatives aux plans de recapitalisation ont achoppé sur des termes d’ordre commercial et de combinaison des deux organisations. Fina Bank (Rwanda) entame une stratégie d’expansion Après avoir enregistré une baisse de ses profits en 2010, Fina Bank s’est engagée dans une stratégie d’expansion pour accroître sa rentabilité cette année. La direction de la banque a attribué la détérioration de ses gains à une année difficile, mais elle se veut optimiste sur l’exercice 2011, aux perspectives meilleures. Il est vrai que l’année 2010 s’est achevée sur une baisse des profits, enregistrant à peine 553 millions de francs rwandais, contre un excédent de 1,1 milliard de francs rwandais un an auparavant. Pour remédier à cela, Rao Bavalida, directeur général de Fina Bank, a annoncé l’ouverture de six nouvelles agences, ainsi que huit autres nouveaux guichets automatiques, pour renforcer son réseau. Il a soutenu qu’avec ces nouveaux paramètres, les membres du staff sont optimistes pour récupérer une croissance de plus de 20% en 2011. BHF (Allemagne) compte s’implanter en Zambie Dr Caleb Fundanga, gouverneur de la Banque de Zambie (BOZ), a souligné la semaine dernière à Washington, en marge des réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale, que la banque allemande BHF a montré un vif intérêt pour son pays. Il a en effet indiqué que cette banque entend s’installer en Zambie pour fournir des crédits à long terme à des entreprises impliquées dans l’exportation et l’importation de marchandises avec des pays d’Europe. Pour le gouverneur de la Banque centrale de Zambie, la BHF proposerait des lignes de crédit à long terme en Zambie, notamment aux sociétés commerciales allemandes nouant des transactions entre les deux pays et dans la sous-région. La BAD installe un bureau régional au Togo Donald Kaberuka, président de la Banque africaine de développement (BAD), a dévoilé, dimanche 17 avril à Washington au cours d’un entretien en tête-à-tête avec Adji Otéth Ayassor, ministre togolais de l’Economie et des Finances, que le groupe financier qu’il dirige va créer un bureau régional à Lomé. Ce bureau, qui sera chargé de couvrir à la fois le Togo et le Bénin, devrait être implanté au plus tard en septembre. Parallèlement à ce projet, la BAD, qui est impliquée dans l’accompagnement de plusieurs projets de développement dans ce pays, a confirmé le financement partiel de la nouvelle darse (bassin rectangulaire destiné à l’accostage des cargos) au port de Lomé, qui bénéficie déjà de 120 millions d’euros de la SFI. Aussi, l’institution financière panafricaine et internationale a réitéré son intention de financer (à hauteur de 80 milliards FCFA) les travaux de rénovation de la route Atalpamé-Blitta-Sokodé-Kara jusqu’à la frontière du Burkina. Banques Les Afriques - N° 159 - 28 avril au 4 mai 2011 - 5 Wincor Nixdorf présente le GAB du futur L’une des tendances du salon Carte Afrique 2011 aura été la présentation de GAB multifonctionnels qui vont permettre aux commerçants détaillants de déposer leur cash sans se présenter à l’agence. Pour Uke Krause, viceprésident de Wincor Nixdorf, et Said Wahbi, directeur général Maroc et Afrique francophone, le concept augmente la circulation de l’argent. Entretiens croisés. L es Afriques : En quoi conciste le concept CCMS ? Uke Krause : Le Cash Cycle Management Solutions (CCMS) est un concept qui permet aux institutions financières spécialisées, aux détaillants et aux clients qui manipulent du cash de procéder au dépôt de leur cash de manière sécurisée, sans avoir à se présenter devant un GAB ou une agence bancaire. L’argent est placé dans des cassettes reliées à notre plateforme Cineo. Dés le dépôt dans la caissette, le compte du client est immédiatement crédité après authentification et comptage automatique en quasi instantané. Le montant mis à disposition est remis en circulation par la banque. La cassette est ensuite collectée, puis transportée au niveau de la banque. Said Wahbi : L’une des vertus de ce système est d’augmenter la circulation monétaire et la transparence. Pour le client, il y a un gain de sécurité, de temps, et une réduction de coût dans la gestion de son cash. LA : Concrètement, que doit faire le commerçant africain pour accéder à ce service ? SW : Ce nouveau produit qui arrive en Afrique va changer la relation entre la banque et ses clients. Dans le fait, le détaillant a une caisse. L’argent est déposé au guichet et il est crédité automatiquement. LA : Quid de la sécurité et de la fiabilité du produit ? Said Wahbi : « L’une des vertus de ce système est d’augmenter la circulation monétaire et la transparence. » UK : C’est le Crédit Suisse qui a testé ce produit après une série de tests rigoureux. Cet argent que le retailer donne est recyclé. Il y a un gain substantiel pour l’économie. Le système s’appuie sur notre platefome Cineo. La fiabilité des produits Wincor Nixdorf est le résultat d’une longue expérience de plusieurs décennies. Nous comptons de grandes références dans le monde entier, en Chine, en Suisse, en Allemagne, en France, et bien sûr en Afrique et en Amérique. LA : En général, quels types de produits donnez-vous aux banquiers africains ? SW : Nous vendons des solutions du front office au back office. Toute la panopolie de services est couverte sur toute la chaîne : le self service, le mobile banking, le call center. En Afrique, le Casablanca Competence Center est un centre mis en place depuis dix ans qui constitue un important point de transfert de technologies au bénéfice du développement. Notre approche pour les GAB est multicanale. Nos automates assurent le dépôt, la remise de chèques, le paiement des factures. Ces métiers sont ramenés de l’agence vers le guichert. L’agence bancaire reste dans ses métiers de base. routine ? Suivant les opérateurs, les approches diffèrent. Chez nous, nous privilégions la multifonction et le multiservice. Nos GAB sont capables aujourd’hui de certifier le CFA, le dirham marocain, le dinar tunisien, etc. Ce ne sera plus un souci pour un agencier dont ce n’est pas le métier d’authentifier la monnaie. LA : Quelle est votre approche pour le mobile banking ? UK : Nous assurons des transferts d’argent à travers le mobile via le système end to end. Notre philosophie repose sur la proximité avec le client. Wincor Nixdorf compte maintenant un centre de monitoring à Abidjan. Nous en ouvrirons bientôt un à Alger, puis en Afrique centrale. LA : Combien de GAB de ce type compte-t-on au Maroc ? SW : Environ 300 GAB multiservices. Au Maroc, un certain nombre de services peuvent être réalisés directement au GAB. Cas du paiement des factures, du versement de cash, etc. LA : Peut-on parler du Gab du futur ? UK : En effet. Les ATM traditionnels faisaient uniquement du retrait d’argent. Les nou- LA : Quels sont vos clients de référence dans le secteur bancaire ? UK : En Amérique du Nord, nous avons entre autres Bank of America, JP Morgan Chase, HSBC, Barclays, BNP Paribas, Royal Bank of Scotland. Pour résumer, nous gérons 21 des 25 plus grandes banques du monde. Dans ce groupe, les quatre institutions qui nous échappent sont japonaises. « Seul le tiers du bénéfice est reversé aux actionnaires. Nous maintenons ainsi notre avance égalament sur l’aspet innovation. Chaque année, nous investissons en moyenne 100 millions d’euros dans la R&D. » veaux sont intégrés au téléphone. Le GAB fait le dépôt, les remises de chèques, la facture, le marketing. C’est un outil de communication. Les opérations routinières sont transférées au GAB. Qui mieux qu’un automate peut gérer la LA : Comment arrivez-vous à maintenir votre leadership face à la concurrence ? UK : C’est toute une philosophie qui consiste à considérer le client comme un partenaire. Notre approche est distinctive, avec des produits taillés sur mesure. Nos différents partenaires de par le monde ont obligation de former leur personnel et d’investir dans le futur. Seul le tiers du bénéfice est reversé aux actionnaires. C’est une politique vieille de plus de 30 ans. Nous maintenons ainsi notre avance égalemnt sur l’aspet innovation. Chaque année, nous investissons en moyenne 100 millions d’euros dans la R&D. 6 Banques - Les Afriques - N° 159 - 28 avril au 4 mai 2011 « Les banques centrales africaines doivent être à l’écoute des innovations technologiques » La hantise de voir l’opérateur téléphonique lui ravir son portefeuille clientèle ? Une lenteur réglementaire des banques centrales de l’Afrique de l’Ouest ? Les freins du m-banking en Afrique sont nombreux, ainsi que l’explique dans cet entretien Papa Mbaye Dieye, spécialiste en système de paiement. L es Afriques : Quel est le potentiel de développement du m-banking en Afrique ? Papa Mbaye Dieye : L’Afrique est une région propice au développement du paiement par transfert d’argent par mobile. Ce sont 547,5 millions d’africains sur près d’un milliard qui sont aujourd’hui abonnés à un opérateur de téléphonie mobile, soit un taux de pénétration de 42%. L’Afrique dépasse les USA et le Canada. Les prévisions situent ce taux de biens et services. En tant que tel, ce n’est pas vraiement du m-banking. LA : Du point de vue réglementaire, y at-il une différence marquante entre les deux régions ? PMD : En Afrique de l’Ouest, les systèmes réglementaires en vigueur avaient certes prévu les paiements par cartes et par chèques, mais ils n’avaient pas intégré les innovations technologiques que nous vivons actuellement. C’est tout récemment que les banques centrales ont mis en place des directives et un « En principe, indiquent système d’agrément pour couvrir les experts, les transferts les transactions électroniques. C’est la banque qui assure la responsabid’argent à l’international lité financière de l’opération si elle s’allie avec un opérateur téléphopar mobile atteindront nique. La banque présente un dossier avec tous les aspects du système. 65 milliards de dollars en 2014. » pénétration à 61% d’ici 2018. La croissance du marché mobile et de l’internet reste encore plus importante en Afrique que celle enregistrée au niveau mondial. 108,6 millions d’utilisateurs ont effectué des paiements via mobile durant l’année 2010 dans le monde, dont 27,1 millions pour l’Europe, l’Afrique et le MoyenOrient. Le nombre d’abonnements à la téléphonie mobile a dépassé pour la première fois les 5 milliards, le 8 juillet 2010, selon une étude du géant suédois des télécoms Ericsson. En Afrique, le taux de bancarisation moyen est de 28%. Cela donne aux banquiers la possibilité de développer le m-banking pour servir de support au secteur bancaire dans le monde rural. Au regard des fonctionnalités, le mobile peut être à la fois un TPE, un GAB et un terminal bancaire par Internet. L’on peut s’attendre donc à un décollage de l’utilisation de mobiles dans les services financiers : paiement, transfert de l’argent, etc. LA : Pourquoi un si important gap entre l’Afrique de l’Est et l’Afrique de l’Ouest en matières de moyens de m-banking ? PMD : L’Afrique de l’Est a bénéficié d’un cas qui marche fort, c’est le système M-Pesa de Safaricom. Ce produit fait l’objet de l’adhésion de tout le Kenya. Il y avait une réglementation encourageante et innovante au Kenya. Ensuite, Safaricom avait une position de leader. A titre d’exemple, le taux de bancarisation en 2007 était de 19%, et le taux de pénétration du mobile de 40%. En termes de résultats, M-Pesa a fait recevoir de l’argent à 52% de la population kenyane. Après 14 mois d’activité, M-Pesa comptait 2,7 millions de clients et 3000 distributeurs. Aujourd’hui, il compte 10 millions de clients pour un montant moyen des transactions aux alentours de 350 euros. C’est pour dire tout simplement que Safaricom a bénéficié de ce système. En Afrique de l’Ouest, le système Orange Money entre BNP Paribas et Orange est un service de transfert de crédits, de paiement de factures et de paiement de LA : Le retard ouest-africain ne s’explique-t-il pas quelque part par des peurs légitimes de la part des banquiers ? PMD : Le mobile payment ne va pas venir remplacer la carte ou les espèces, c’est un moyen de paiement alternatif qui va devoir prendre sa place parmi les moyens de paiement classiques. En Afrique de l’Ouest, 90% des transactions quotidiennes se font par cash. Nous sommes dans une région où c’est la banque qui est habiletée à prendre les engagements. Il y a des questions essentielles : est-ce que ce sont les clients de la banque ou de l’opérateur qui seront prospectée dans le m-banking ? LA : Du point de vue technologique, le m-banking est-il à point en Afrique ? PMD : A préciser que ce que nous appelons m-banking concerne des services de transfert d’argent domestiques. Concrètement, une personne dépose de l’argent sur un point du réseau pour le compte d’une autre personne. Un SMS parvient au destinataire, qui part le recupérer sur un point du réseau. C’est du cash to cash via mobile. Le client est toujours obligé de se déplacer dans un point du réseau pour transférer de l’argent. Celui qui veut recevoir est aussi obligé de se déplacer sur un point de réseau. La solution end to end veut dire que tout part du mobile, arrive sur le mobile, transite par un compte mobile et est utilisé par le mobile. Ce type de solution n’existe pas encore en Afrique. LA : Pourquoi le end to end tarde-t-il à se déployer ? PMD : C’est quelque part une question d’opportunité. Quand on regarde le positionnement des clients qui font recours à ce service, il s’agit en général de gens qui n’ont pas besoin de services bancaires, mais qui ont des urgences à régler. C’est la raison pour laquelle tous les opérateurs Western Union et MoneyGram ont noué des partenariats avec d’autres réseaux. Western Union et M-Pesa, ou MoneyGram et la Poste italienne développent des transferts à l’international. En gros, les deux se mettent ensemble. L’opérateur mobile assure le transfert de l’information et l’argent est transféré par les sociètés partenaires. LA : Les conditions techniques et réglementaires sont-elles réunies pour Hichem Seffa à la tête de la filiale tunisienne d’Attijariwafa Bank Depuis vendredi 15 avril, Hichem Seffa, récemment nommé directeur général d’Attijari Bank, a été officiellement installé à son poste. Mohamed Kettani, PDG du groupe bancaire marocain, l’a dévoilé ce même jour à Tunis. Le tout nouveau DG, qui a intégré cette filiale depuis janvier 2004 en tant que responsable des traitements et services clientèle, vient donc de remplacer Hassan Bertal. Des analystes ont pourtant soutenu que ce dernier, qui a occupé ce poste depuis le mois de juin 2007, présenterait un bilan extrêmement positif. Assemblées annuelles de la BAD à Lisbonne C’est officiel. Les prochaines assemblées annuelles du conseil des gouverneurs de la Banque africaine de développement (BAD) se tiendront du 9 au 10 juin 2011 à Lisbonne, au Portugal. Ces assemblées, qui auront pour thème « Vers un programme pour une croissance inclusive en Afrique », seront précédées de séminaires et conférences sur les principales questions de développement de l’Afrique. Selon les observateurs, « ce n’est que la 3ème fois depuis l’entrée des pays non africains dans le capital de la BAD en 1982 que ces assemblées annuelles se déroulent hors du continent africain ». L’avènement des BRICS, bien vu par Standard Bank (Afrique du Sud) La première banque de l’Afrique, Standard Bank, peut très bien surfer sur la vague des interactions dynamiques entre les pays émergents d’Afrique et les puissances économiques mondiales, depuis l’entrée en lice de l’Afrique du Sud dans les BRIC, aujourd’hui BRICS. Pour Craig Bond, directeur général de la Standard Bank en Chine, l’inclusion de l’Afrique du Sud parmi ce club de pays émergents est une preuve supplémentaire de l’acceptation de la position stratégique de ce pays en tant que passerelle vers l’Afrique. Au cours de la récente rencontre des BRICS, les 13 et 14 avril à Sanya, en Chine, il a assuré aux investisseurs que « le groupe allait continuer à construire des systèmes bancaires solides pour les clients chinois, tout en catalysant les flux d’investissement entre la Chine et les marchés émergents ». Enfin, il a trouvé que le sommet a fourni « une excellente plateforme pour les puissances économiques émergentes, afin de discuter de l’enrichissement des minerais, du développement des infrastructures, ou encore de stimuler l’investissement étranger en tant que moyen pour soutenir la création d’emplois ». Financement de la BAD au Papil (Sénégal) Après quatorze mois d’activité, M-Pesa comptait 2,7 millions de clients et 3000 distributeurs. Aujourd’hui, il compte 10 millions de clients. Un prêt supplémentaire de 5 milliards FCFA a été accordé par la BAD au Projet d’appui à la petite irrigation locale (Papil) du Sénégal. Cette rallonge rentre dans le cadre de son appui en faveur de la lutte contre la pauvreté, notamment dans les zones rurales. Ce financement de 8,4 millions d’unités de compte, soit 5 milliards FCFA, vise la réalisation d’ouvrages hydroagricoles dans les régions de Fatick, Tambacounda, Kédougou et Kolda. Désormais, des micro barrages, des digues anti-sel et autres ouvrages de retenue d’eau pourront être érigés dans ces régions. Babacar Ndaw, ministre sénégalais des Eco-villages, des Bassins de rétention, des Lacs artificiels et de la Pisciculture, qui a présidé à la cérémonie de lancement de cette phase du projet, a mis le doigt sur la place qu’occupe le Papil, un pilier essentiel dans le renforcement du bien-être économique et l’amélioration de la sécurité alimentaire. Banques Les Afriques - N° 159 - 28 avril au 4 mai 2011 - Western Union s’est allié à M-Pesa pour développer le système de transfert d’argent depuis les 80 000 points de collecte de Western Union dans 45 pays, directement sur le compte mobile des 13,5 « Quand on regarde le positionnement des clients qui font recours à ce service, il s’agit en général de gens qui n’ont pas besoin de services bancaires mais qui ont des urgences à règler. » « Les transferts d’argent à l’international par mobile se développeront moins vers le mobile to mobile mais plus vers le mobile to cash. » le boom du m-banking en Afrique de l’Ouest ? PMD : Comme je vous l’ai dit plus tôt, les directives réglementaires concernaient la carte, le paiement électronique ou le chèque. Le mobile n’était pas intégré. Les banques centrales ont intérêt à entrer dans la dynamique et à prêter attention aux innovations technologiques. Les dernières directives situent la responsabilité au niveau de la banque. En d’autres termes, les opérateurs téléphoniques ne sont pas habiletés à stocker du cash. Il serait pertinent de modifier les législations pour favoriser la création de services de transferts de fonds pour de petites sommes, pour permettre à des organismes non bancaires d’assurer des fonctions d’agents de la banque afin d’assurer les opérations d’entrée et de sortie de cash, là où la banque traditionnelle n’a pas de réseau (en zone rurale par exemple), mais dans le rayon d’action de la banque mobile. LA : Il a été beaucoup question de M-Pesa lors de ce salon. Pouvezvous nous en expliquer le mode de fonctionnement ? PMD : Le M-Pesa permet aux possesseurs de téléphones mobiles d’envoyer et de conserver de l’argent, leur compte mobile remplaçant un compte bancaire. Le principe est simple. Pour garder de l’argent, il suffit à un utilisateur d’ouvrir un compte M-Pesa et d’utiliser sa nouvelle carte SIM. Pour créditer son compte avec du cash, il lui faut prendre contact avec un agent de liaison M-Pesa, qui prendra les espèces et créditera le compte. Pour transférer de l’argent, il suffit d’envoyer le montant et un code à son contact. Si celui-ci n’a pas de compte, il peut tout de même retirer de l’argent en présentant à l’agent M-Pesa le SMS reçu qui fait preuve du transfert. LA : Comment Western Union et MoneyGram s’adaptent-ils ? PMD : Actuellement, Western Union, qui dispose de l’un des réseaux les plus denses en Afrique, prélève 19 euros sur chaque 100 euros transférés de Paris à Nouakchott... Le concurrent Moneygram facture 9 euros pour la même prestation. Comment ces deux opérateurs réputés chers et qui bénéficient d’un réseau et d’un savoir-faire reconnu vont-ils s’adapter à la nouvelle donne marquée par le développement inéluctable des services innovants de tranfert d’argent ? Pour les opérateurs, nous allons vers une convergence ou une connexion entre des services internationaux existants tels que Western Union et des services domestiques comme Orange Money. Au Kenya, millions d’utilisateurs de M-Pesa au Kenya. C’est une solution intéressante mais qui oblige celui qui envoie l’argent à se rendre dans une agence Western Union. Une solution de mobile à mobile, sans aucun doute, à terme, serait encore plus pertinente. Autre partenariat signé par Western Union, celui conclu avec MTN, qui lui permet de couvrir tous les pays africains où MTN aura déployé son porte-monnaie électronique. C’est un partage des rôles bien clair puisque Western Union se charge de l’envoi et MTN assure la réception. Le service doit démarré cette année en Ouganda, puis sera étendu par séquences à d’autres pays comme l’Afrique du Sud, le Rwanda, le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Cameroun... De son côté, Moneygram s’y est mis, signant un partenariat avec la Poste italienne. Les clients de cette dernière institution pourront ainsi effectuer des transferts d’argent mobiles vers des marchés importants dans le monde, notamment en Afrique. Le service mobile de transfert d’argent permet aux clients de la Poste italienne qui possédent une carte SIM Post Mobile liée à leur compte Banco Posta ou à une carte de débit PostePay, de transférer de l’argent via leur téléphone portable. En principe, indiquent les experts, les transferts d’argent à l’international par mobile atteindront 65 milliards de dollars en 2014, et se développeront moins vers le mobile to mobile, mais plus vers le mobile to cash. Echos du salon de la monétique Maroc : la Banque Populaire va lancer sa solution de paiement mobile Le m-banking fait des émules au Maroc. Beaucoup d’opérateurs téléphoniques pensent pouvoir s’y lancer tout seul dans une boucle fermée, au risque de tomber dans le syndrome Minitel. La Banque Populaire est sur le point de lancer sa propre plateforme à l’aide d’une petite pousse technologique 100% marocaine. Jusque-là, seul Safaricom a réussi à faire cavalier seul, au Kenya, dans un univers monopolistique et un réseau dense (l’offre M-Pesa affichait 17 650 distributeurs agréés en mars 2010). Le taux de bancarisation au Maroc stationne à 40%. Le m-banking pourrait le faire progresser deux fois plus vite, note un cadre de S2M. Reste à voir si bien tous les intervenants (les clients, le commerçant, l’équipementier, l’opérateur téléphonique, le régulateur, la banque) y trouvent leur compte ? Orange Money : un résultat qui fait réfléchir L‘opérateur Orange a lancé en juin 2010 son offre de paiement et de transfert d’argent par mobile « Orange Money » en Côte d’Ivoire (2009), ainsi qu’au Sénégal, au Mali, au Niger et à Madagascar. Le lancement a concerné dès le départ une offre de services assez large comprenant, outre les services de retrait et de dépôt d’argent, le transfert d’argent, l’achat de crédits téléphoniques, ainsi que le paiement des factures, de biens et de services dans certains commerces. Après cinq mois d’activité, Orange Money au Sénégal a pu toucher près de 200 000 clients, contre 150 000 au Mali. Vers la fin de la suprématie du SMS Le SMS reste le vecteur dominant pour les services de paiement mobile, du fait de sa facilitation d’utilisation et de sa comptabilité avec la quasi totalité des téléphones portables commercialisés. La technologie NFC (Near Field Communication) pourrait suplanter le SMS dans les années à venir, mais elle ajoute un degré de complexité que les différents acteurs doivent d’abord bien intégrer. Le B to B à l’heure du paiement électronique L’une des tendances clés est l’essor des transferts d’argent via mobile en B to B, avec des sociètés qui passeront par le mobile pour payer leurs fournisseurs et rémunérer leurs salariés, ainsi que le remboursement des allocations et le paiement des impôts. Haïti : la technologie plus forte que le séïsme Digicel s’impose en Haïti. En 2010, environ un quart des transferts d’argent réalisés dans ce pays l’ont été par le biais de cette technologie. Il s’agit d’une offre de transfert d’argent via mobile dédiée aux immigrés haïtiens résidant à New York. 7 Refonte de la loi kenyane sur l’assurance Avec la nouvelle loi sur les assurances au Kenya, on se dirige vers plus de transparence, et une amélioration de la gestion et de la prestation des services. Désormais, l’Autorité de régulation des assurances deviendra plus puissante. Le projet de loi contient des dispositions lui permettant, dans le cadre de ses activités de surveillance, d’enquêter, d’émettre des mandats d’arrêt et de poursuivre des contrevenants. Aussi, le fonds d’indemnisation, qui rembourse les assurés en cas de faillites d’entreprises, deviendra une entité autonome. Ses principaux objectifs consisteront à faire face aux engagements de l’assureur insolvable vis-à-vis d’un prestataire. Actuellement, l’indemnité est limitée à un plafond fixé à 100 000 shillings, un montant inadapté pour des réclamations plus élevées. Me Jotham Arwa, qui a participé à la préparation du projet de loi d’assurance 2011, a déclaré que « le projet de loi vise à éradiquer des tares, relatives à l’inefficacité du secteur, le faible taux de pénétration de l’assurance dans le marché, l’effondrement des entreprises pérennes, une réglementation insuffisante de l’assurance médicale, l’inefficacité de la protection des assurés ». Last but not least, la loi 2011 entend instaurer une nouvelle culture de règlement des réclamations. L’Association nigériane des assureurs (NIA) contre une industrie autarcique de l’assurance Olusola Ladipo-Ajayi, président de l’Association nigériane des assureurs (NIA), a récemment défendu les compagnies d’assurances opérant dans son pays, soutenant que « dans aucun pays au monde les opérations d’assurance ne sont monopolisées par le local ». Le président de la NIA, qui est aussi directeur général du groupe Lasaco Assurance Plc, réagissait ainsi aux insinuations de certains milieux soutenant que l’industrie de l’assurance nigériane n’a pas été en mesure de maximiser les avantages de la politique du gouvernement fédéral. Une telle stratégie visait une présence plus accentuée en termes de contenu local. Pour le président de la NIA, « dans l’industrie du pétrole et du gaz, les locaux ne peuvent assurer certains niveaux de risque ». NHIF (Tanzanie) investit dans un centre de santé La National Health Insurance Fund (NHIF) a déjà injecté 8,57 milliards de shillings pour la réalisation d’un Centre de diagnostic de santé moderne. Il s’agit d’un projet visant à améliorer les services thérapeutiques, de laboratoire, de conseils spécialisés et de formation pour les étudiants en sciences médicales à l’Université de Dodoma (Udom). Cette avance fait partie d’un budget global de 36,79 milliards de shillings nécessaire pour ce projet qui devrait être achevé au mois de septembre 2011. Dr Emmanuel Humba, directeur général du NHIF, qui a profité d’une récente visite de chantier du Dr Hadji Mponda, ministre tanzanien de la Santé et des Affaires sociales, a déclaré que l’entreprise engagée pour la réalisation de cette idée chère au président Jakaya Kikwete n’est autre que China Railway Engineering Jianching. Enfin, Dr Humba a soutenu que le centre va de pair avec l’amélioration de l’hôpital régional de Dodoma pour les membres du NHIF. Goldman Sachs fait reculer métaux et pétrole Alors que l’once d’or dépasse pour la première fois la barre des 1500 $, les investisseurs ont été troublés par une note surprise de la banque américaine Goldman Sachs, dévoilée sur les marchés et publiée dans le Figaro. Il y a de cela deux semaines, cette banque incitait sa clientèle à prendre ses bénéfices. La raison évoquée reposait sur le fait que les hausses du prix du pétrole allaient entraîner une baisse de la demande. En effet, le baril retombait alors à 106 $, tandis que le cuivre, le plomb et le nickel chutaient. Il est vrai que, depuis, le brut a repris du poil de la bête, affichant en milieu de semaine dernière 109,74 $ le baril (NY Light sweet crude oil). Toujours est-il que des analystes soutenaient que cette invite a été consolidée par la publication du rapport du FMI et de l’AIE. En effet, le FMI a déjà revu à la baisse (de 0,2 point) sa prévision de croissance de l’économie américaine pour 2011, à 2,8%. Quant à l’AIE, elle a confirmé dans son rapport mensuel qu’un pétrole à plus de 100 $ le baril ne serait sans doute pas compatible avec le rythme de la reprise économique. 8 Bourses - Les Afriques - N° 159 - 28 avril au 4 mai 2011 Les fonds avec Fonds Afrique Name RE:CM Global FF A Old Mutual Intl Gth FoF A Coronation Optimum Growth A Coronation Global Managed [ZAR] A Plexus International Allrounder FoF Prescient Glbl Growth FF A1 Coronation Global Capital Plus [ZAR] A FG International Flexible FoF A ABSA International FoF A PSG Alphen Foreign Flex FoF Flagship IP Worldwide Flexible FoF Efficient Active Allocation Nomura South Africa Resources Rel Eq Nedgroup Inv Bravata Ww Flex A Midas Foreign Flexible FoF RMB World Wide Flexible Flagship IP Worldwide Flexible BlueAlpha All Seasons Four Plus Global FoF A Bateleur Flexible A1 PSG Flexible Arisaig Africa USD Quantum Worldwide Flexible FoF Foord Flexible FoF R VPFP CPI Plus 6 FoF A SIM Inflation Plus ABSA Rand Protector BlueAlpha Oyster Wwide Inst Flex 36ONE Flexible Opportunity A Nedgroup Inv Rainmaker A MitonOptimal IP Worldwide Flexible FoF Ankh Foreign Flexible FoF A SIM Top Choice Equity A1 Momentum Accumulator FoF Verso MM Secure Growth FoF Momentum Aggressive Equity FoF B1 PSG Macro Active FoF PSG Balanced A Dotport Dynamic Flexible FoF PSG Alphen Equity FoF A STANLIB Equity R Discovery Equity Coronation Market Plus PSG Konsult Creator FoF A RE:CM Global Flexible A Sanlam Namibia Infl Linked A Plexus Sprinter FoF Rezco Value Trend Insight Capital Flexible FoF Amity Flexible Growth FoF Celtis Flexible FoF A MitonOptimal IP Flexible FoF Analytics Flexible FoF A Momentum Mod Equity FoF B1 Seed Flexible SIM Mgd Aggressive FoF A1 Orange Absolute Return SMM Institutional Positive Return 1 B3 PPS Managed Flexible Momentum Aggressive Prudential FoF B1 Allan Gray Equity A Melville Douglas Dyn Strat A BJM Multi-Manager Equity B1 Visio Actinio A Personal Trust Managed Nedgroup Inv XS Accelerated FoF A Element Flexible A Verso MM Managed Equity FoF A Longitude Flexible A1 RMB High Dividend RCI Flexible Managed NFP Assertive FoF A ABSA Managed CPI + 7% FoF A Metropolitan Multi-Manager Equity Coronation Absolute A Momentum MultiFocus FoF Allan Gray Optimal A SIM General Equity R Platinum Flexible Growth FoF PSG Equity A AS Forum Aggressive FoF RMB Balanced R Investec Opportunity R Intervest Flexible FoF E RMB Strategic Opportunities R Bastion Worldwide Flexible FoF A Hermes Managed A Inv Solutions MM Equity A Southern Charter Growth FoF RMB High Tide A Cannon Core Companies Dynasty Wealth Accumulator FoF A1 Carinus Strydom CS Flexible FoF A STANLIB MM All Stars Eq FoF A Alphen Equity Builder STANLIB MM Balanced A Noble PP All Weather FoF A Hermes Osborne Flexible A1 RMB Absolute Focus A Aylett Equity A3 Dynamic Wealth Optimal A Skyblue Cumulus Moderate FoF Prudential Equity A Verso LT SA Equity A SMMI Equity FoF A ABSA Managed A 2010-12-31 2010-04-19 2008-04-21 2011-04-18 2011-04-18 2011-04-18 0.21 3.62 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Enhanced High Growth FoF Nedgroup Inv Equity R CapitalA South Africa Equity fund Foord Equity R Efficient Prudential Hermes Equity A RMB Structured Equity STANLIB Medical Investment B1 Anglorand Growth Sanlam Growth Institutional B1 NeFG Equity PCA Africa Old Mutual High Yield Opp A Plexus Allrounder 4i Opportunity A MI-PLAN IP Inflation Plus 7 A1 Plexus RAFI® Enhanced SA Strategy A STANLIB SA Equity R Analytics Managed Equity A Efficient Flexible FoF A Huysamer Equity A1 Flagship IP Prudential Variable Kagiso Protector CAM Optima Institutional Inv Solutions RR Focus A MI-PLAN IP Beta Equity A1 Sasfin Equity STANLIB Index R Investec Growth R Efficient Equity Coronation Equity R Cannon Equity A ABSA General R Coris Capital General Equity MAM Actions Afrique Harvard House General Equity SJAM Pan Africa Equity Fund Old Mutual Active Quant Equity A Kruger Flexible FoF A STANLIB Mod Aggressive FoF A Efficient Inflation Plus 6 FoF Huysamer Opportunity A1 BoE Growth FoF -8.79 -8.80 -8.81 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Africa South Africa Namibia South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa Namibia South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa Japan South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa Namibia South Africa South Africa Taiwan South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa France South Africa Japan South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa 4 4 5 4 3 3 3 5 4 3 3 3 3 3 3 4 2 4 4 2 2 2 2 3 4 4 3 3 3 3 5 3 4 2 2 4 4 4 4 5 1 3 2 2 3 3 3 3 4 4 3 2 1 4 3 3 2 3 5 3 5 3 3 3 4 3 4 2 4 2 3 2 5 3 4 3 4 2 3 1 3 4 4 4 3 2 2 3 3 4 2 3 3 3 3 2 2 3 5 Afena Equity A1 RE:CM Flexible Equity B Interneuron Freestyle Indequity Technical SIM Equally Weighted Top 40 Index A1 Prescient Eqty Active Quant A1 SIM Index R Lion of Africa General Equity Investec Active Quants R Interneuron Capital Equity IMC Worldwide Flexible FoF Prime General Equity B Old Mutual Small Companies R Nedgroup Inv Value R Avocado Dynamic FoF 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África FEI BoE Small & Mid Cap Equity Coronation Smaller Companies E.S. África FI ICECAPITAL Africa A Capstone Active Equity FoF Investec GSF Africa Opportunities A USD Maestro Equity A Nordea-1 African Equity BI Wallberg African All Stars I JPM Africa Eq A (acc)-USD Tri-Linear Equity JB African Equity C Efficient Active Quant Invest AD Emerging Africa USD A/I Sanlam African Frontier Markets A GBP STANLIB Nationbuilder A Pan African B Robeco Afrika Fonds A Renaissance Pan-African A Carnegie Afrika Magna Africa C STANLIB Small Cap A Nestor Afrika Fonds B Simplicity Afrika Swedbank Robur Africa Intereffekt Emerging Africa EUR -10.69 -10.72 -10.74 -10.76 -10.78 -10.80 -10.84 -10.87 -10.88 -10.95 -11.01 -11.02 -11.05 -11.07 -11.10 -11.11 -11.22 -11.25 -11.29 -11.29 -11.34 -11.38 -11.43 -11.50 -11.58 -11.65 -11.68 -11.71 -11.77 -11.80 -11.83 -11.90 -11.95 -12.02 -12.04 -12.28 -12.59 -12.66 -12.67 -12.71 -12.90 -12.96 -13.04 -13.23 -13.35 -13.39 -13.48 -13.55 -13.65 -13.66 -13.77 -13.78 -13.82 -13.84 -13.89 -14.17 -14.35 -14.47 -14.74 -14.82 -15.16 -15.23 -15.33 -15.38 -15.54 -15.55 -16.06 -16.10 -16.45 -16.92 -17.78 -18.31 -19.25 -20.06 9.86 12.18 6.65 6.47 12.43 11.84 8.71 11.06 8.18 4.62 14.14 15.81 13.81 5.95 10.19 4.05 9.42 9.04 9.67 11.86 11.36 3.95 11.02 9.43 12.25 6.95 4.47 6.89 12.23 7.57 9.88 10.31 4.82 3.81 14.71 21.43 6.26 9.81 10.56 12.93 10.68 6.39 14.11 13.57 8.64 8.95 12.37 5.54 10.81 10.30 -2.82 9.68 15.39 9.61 16.44 11.07 9.50 10.06 0.50 -8.84 3.00 9.84 10.05 -3.89 4.47 7.49 0.92 -11.40 -8.35 12.23 12.39 -16.50 -11.76 7.22 9.25 9.22 -7.08 -1.19 3.49 -7.53 -3.47 5.40 -12.36 -15.71 4.07 15.23 25.82 15.55 8.41 12.61 8.10 10.33 -9.10 -6.10 -21.62 -4.84 15.03 15.48 -21.82 13.62 8.12 1.22 -6.77 2.08 -2.48 3.08 1.64 -14.04 0.63 -3.99 -21.39 -4.76 -4.43 -17.46 -5.28 -6.52 -17.38 South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa Ireland South Africa South Africa Japan South Africa South Africa South Africa South Africa United Kingdom Switzerland Portugal Luxembourg South Africa South Africa South Africa South Africa Ireland South Africa Luxembourg Ireland Portugal South Africa South Africa Luxembourg Finland South Africa Luxembourg South Africa Luxembourg Luxembourg Luxembourg South Africa Luxembourg South Africa Cayman Islands Ireland South Africa Ireland Netherlands Luxembourg Sweden Ireland South Africa Luxembourg Sweden Luxembourg Netherlands 2 2 3 2 2 3 1 2 3 5 2 3 2 3 3 2 4 3 3 2 3 2 2 2 2 3 3 3 2 4 3 3 1 1 1 4 4 3 2 3 1 1 1 3 3 1 3 3 2 Fonds MENA 2010-12-31 2010-04-19 2008-04-21 Rating Domicile 2011-04-18 2011-04-18 2011-04-18 Overall LHV Persian Gulf A 1.95 8.19 -9.38 Estonia 2 Mashreq Arab Tigers Funds -1.73 0.31 Ireland Pictet-MENA-HP EUR -5.73 -1.96 Luxembourg FT Emerging Arabia -6.31 -3.73 -17.95 Luxembourg BNP Arab Equity -7.30 -6.12 Japan Amundi Oasis MENA SGD -7.64 -2.13 -9.88 Singapore 3 Emirates MENA Top Comps A USD Daily -7.89 -5.88 -8.97 Jersey 3 Eurovalor África y Oriente Medio FI -8.71 Spain Schroder ISF Middle East EUR A -8.96 -0.12 -6.31 Luxembourg 3 Meridio ArabWorld P -9.14 -5.81 -13.11 Luxembourg 1 CIMB-Principal MENA Equity -9.43 -4.95 -12.30 Malaysia 2 Ocean Fund Eqs MENA Opportunities A -9.63 -5.07 -12.70 Luxembourg UniEM Middle East & North Africa -10.62 -8.59 Luxembourg Deka-MiddleEast and Africa CF -10.78 -10.89 -3.98 Luxembourg 4 Investec Africa & Middle East I Acc Net -10.92 -5.15 United Kingdom SGAM Fund Eqs MENA AE -10.93 -6.70 Luxembourg GAM Star Frontier Opportunities -11.10 -8.35 Ireland ESPA Stock Mid East and Africa Mkts A -11.45 -2.36 -5.87 Austria 4 Sarasin GCC Equity Opportunities (USD) A -11.78 -15.00 Luxembourg Franklin MENA A Acc $ -12.16 -6.72 Luxembourg T. Rowe Price Mid East & Africa Eq I -12.24 -9.72 -13.46 Luxembourg 3 WIOF Middle East Performance Fund A -12.64 -11.90 Luxembourg JPM Emerging Middle East Eq A (dist)-USD -12.71 -3.01 -1.95 Luxembourg 4 Investec GSF Africa & Mid East A Gr Acc -13.00 -8.80 Luxembourg SSgA Global Emerging Markets Index Eq P -13.26 6.56 8.33 France 5 BG Selection Africa&Middle East Eqs AX -13.36 -5.78 -5.99 Luxembourg 4 Baring MENA Fund A EUR -13.89 -5.63 Ireland Abancna DZU Delniški Pasivni Afrika & ME -14.01 -13.78 Slovenia ING Middle East & Africa -14.19 -2.58 Taiwan Silk Arab Falcons I (EUR) -14.24 -9.58 Luxembourg FIM Sahara -14.78 -4.47 -9.87 Finland 3 Investec GSF MENA A Gross -16.22 -12.16 Luxembourg Name Fonds islamiques Name Hong Leong Dana Maarof ASM Syariah Dividend PRUdana dinamik 2010-12-31 2010-04-19 2008-04-21 2011-04-18 2011-04-18 2011-04-18 0.78 12.35 13.81 0.03 17.63 -0.04 15.58 14.03 Domicile Malaysia Malaysia Malaysia Rating Overall 4 4 Bourses BNI Dana Plus Syariah Mandiri Investa Dana Syariah Avenue SyariahExtra Apex Dana Al-Faiz-i Inc AMB Dana Ikhlas PNM Amanah Syariah Apex Dana Aslah Dana Makmur Pheim AmIslamic Balanced ING Shariah Balanced Alliance Dana Alif MAAKL Al-Umran CIMB Islamic Enhanced Sukuk Pheim Asia ex-Japan Islamic RHB Mudharabah PRUdana al-islah CIMB Islamic Balanced Public Islamic Balanced Public Islamic Enhanced Bond TA Dana Optimix TRIM Syariah Berimbang Emirates Islamic Global Balanced B Daily Pacific ELIT Dana Aman Dana Islamiah Affin Danareksa Syariah Berimbang PNM Syariah Reksa Dana Syariah Batasa Kombinasi Schroder Syariah Balanced OSK-UOB Muhibbah Income CIMB Islamic Balanced Growth Pacific ELIT Islamic AsiaPac Balanced Public Islamic Asia Balanced TA Asia Pac Islamic Balanced Cipta Syariah Balance Oasis Crescent Worldwide Flexible FoF Crescent Bal Progressive FoF Element Islamic Balanced A Kenanga Islamic Balanced Old Mutual Albaraka Balanced Les Afriques - N° 159 - 28 avril au 4 mai 2011 - -0.48 -0.69 -0.93 -0.98 -1.07 -1.21 -1.49 -1.65 -1.68 -2.10 -2.18 -2.40 -2.57 -2.62 -2.73 -2.76 -2.84 -3.45 -3.50 -3.50 -3.66 -3.76 -3.88 -4.10 -4.25 -4.25 -4.60 -4.74 -4.76 -4.85 -4.87 -5.14 -5.22 -5.63 -6.00 -7.59 -8.54 -8.74 -10.15 11.18 8.40 12.80 10.04 16.56 6.87 7.49 9.40 11.20 9.62 10.09 13.80 10.49 5.00 13.64 16.02 8.91 6.78 4.78 14.55 12.58 -2.56 15.96 7.57 11.45 4.45 -5.71 8.15 3.35 14.99 6.21 3.34 2.91 12.16 10.58 10.72 10.62 4.81 5.92 15.01 15.02 15.80 18.13 11.50 9.80 6.17 11.04 15.89 11.69 7.98 13.58 12.20 10.57 9.21 9.17 16.00 11.73 8.34 20.68 9.16 -7.39 5.30 11.43 5.97 9.36 15.80 7.75 9.07 11.95 Indonesia Indonesia Malaysia Malaysia Malaysia Indonesia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Indonesia Jersey Malaysia Malaysia Indonesia Indonesia Indonesia Indonesia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Indonesia South Africa South Africa South Africa Malaysia South Africa 1 5 3 4 5 3 3 2 2 4 3 1 4 3 3 2 3 3 1 3 2 1 1 2 3 2 2 9 Les bourses d’Afrique francophone se donnent la main La naissance d’une organisation professionnelle lors de l’assemblée constitutive de Casablanca, au Maroc, pose les jalons d’une institution déterminée à jouer un rôle plus important dans le développement du continent africain. L a dynamisation du secteur des marchés financiers constitue une préoccupation majeure pour les pays africains d’expression francophone. Réunis à Casablanca courant avril 2011 à l’initiative du Maroc, du Cameroun et de la Tunisie, les participants ont, au cours d’une assemblée constitutive, décidé de créer l’Association des bourses francophones d’Afrique (ABFA). La nouvelle structure, qui se dit convaincue que « l’usage de la langue française favorise Mouangué, directeur général de la Douala Stock Exchange, à la vice-présidence, et Mohamed Bichou, directeur général de la Bourse des valeurs mobilières de Tunis, en qualité de membre. Le début efficient des activités Le premier défi de l’équipe dirigeante sera d’organiser en juin prochain à Tunis, en Tunisie, l’assemblée générale qui consacrera le début efficient des activités de l’ABFA. D’importants défis à relever Pour le vice-président de l’ABFA, Pierre Ekoulé Mouangué, la création de cette organisation se justifie en ce moment où même les économies les plus puissantes du monde se mettent de plus en plus ensemble dans le but d’une plus grande efficacité. « Nous avons fait constat de notre faiblesse d’évoluer en vase clos. Nous nous sommes dits qu’ensemble, nous serons plus forts. C’est justement pour cette raison que nous avons décidé d’élargir l’association aux autres pays. La prochaine assemblée générale au mois de juin en Tunisie apparaît donc comme un rendez-vous déterminant pour le lancement de manière efficiente des activités de notre organisation », a-t-il expliqué. 2 1 3 Fonds matières premières et ressources naturelles (partiel) Name Rare Earth Elements Fund (CHF) Allianz Indice Matières Premières R Nikko Resource Fund Equity and Ccy BRL Nikko Resources Equity F Ccy Sel BRL D1M UBS Glbl Umbrella Petro WTI Future Idx Pictet-Timber-HP EUR Nomura Global Commodity Open DIAM Commodity Passive SompoJapan DBLCI Commodity 6 Nomura Commodity 2 GSCI Ideal Global Public Natural Resources Equity IFR Commodity Fund Diversified Strategic Blue Star Resources Fd Ltd. € MUFJ Commodity Daiwa FW Commodity Select Nikko Resource Fund Equity and Ccy AUD Daiwa Commodity Index Pioneer Inv Akt Rohstoffe A EUR ND Daiwa Rogers Intl Commodity TM Daiwa/RICI(R) Commodity Nikko Resources Equity F Ccy Sel AUD D1M Schroder Nikko Commodity A Schroder Commodity Caixa Catalunya Multisectorial FI Nissay Commodity Schroder Nikko Commodity B UBS GU Commodity Bansei Global Resource Energy Fund Nordea Foresta Kasvu Oak Tree Junior Mining & Explortion Chuomitsui Commodity NCB China Res Opp A Dynamic Focus+ Resource I Swedbank Robur Skogsfond Nomura Commodity F DJ-UBSCommodity Index PineBridge Commodity D1M PineBridge Commodity D1Y MHAM Commodity Index Wrap VV-Strategie Rohstoffe T1 Nikko Resource Fund Equity and Ccy ZAR Thesis Australian Natural Res GBP Inc Okasan Commodity Index Open DaiwaSB/SMBC Commodity STAM Commodity Open SMA Nikko Resources Equity F Ccy Sel ZAR D1M ALTIS Fund Global Resources B The Emerging Commodities Fund Martin Currie GF Glbl Resources Orsay Ressources URAM Mining Stock Fund EUR B Géo-Energies C Schoellerbank Global Resources A Fuchs Invest Glbl Natrl Res Flex B AXA WF Frm Hybrid Resources AC EUR RBC Funds (Lux) Global Resources O USD UBS GU Food (AUD Linked) Van Eck Falcon Hard Assets I-Dist-USD Aberdeen Global World Resources A2 Andorfons Alpha Primeres Materies Parvest Equity World Resources C BFW Raw Materials ESPA Stock Commodities A Nomura Sect Index Oil Nonferr MFM Junior Gold C CMF Global Resource Equity QDII T. Rowe Price Glbl Natrl Res Eq I JF Five Elements BK Materias Primas FI SGAM Fund Eqs Global Resources A Tiburon Terra EUR MitsubishiUFJ Wld Resource D3M 2010-12-31 2010-04-19 2008-04-21 Rating Domicile 2011-04-18 2011-04-18 2011-04-18 Overall 19.21 Switzerland 14.88 23.23 -14.81 France 1 9.76 32.70 Japan 9.53 32.39 Japan 8.99 6.27 Japan 8.79 13.89 Luxembourg 8.47 15.05 -10.14 Japan 8.25 16.11 Japan 7.32 16.17 -9.60 Japan 7.09 13.21 -10.26 Japan 6.89 21.34 0.99 Luxembourg 2 6.73 21.64 Malaysia 6.36 37.96 Switzerland 6.32 32.27 Guernsey 5.34 23.56 Japan 5.32 21.50 -2.88 Japan 5.16 31.37 Japan 5.14 20.72 -3.64 Japan 5.12 19.58 3.91 Germany 4 5.11 21.12 Japan 4.97 21.05 Japan 4.79 30.25 Japan 4.47 20.44 1.79 Japan 4.47 20.42 Japan 3.06 5.77 -8.36 Spain 2.65 19.03 -6.05 Japan 2.45 32.92 9.39 Japan 2.23 18.41 0.96 Japan 2.23 25.83 11.79 Japan 1.94 8.85 0.55 Finland 2 1.47 58.98 14.98 Liechtenstein 1 1.39 18.65 -2.53 Japan 0.99 17.45 14.26 Hong Kong 5 0.81 25.08 Luxembourg 0.69 5.16 1.15 Sweden 2 0.65 17.66 -4.06 Japan 0.52 17.00 -6.39 Japan 0.51 17.00 -6.63 Japan 0.50 18.24 Japan 0.42 25.67 -7.53 Luxembourg 2 0.33 28.28 Japan 0.04 32.25 9.38 United Kingdom 2 0.04 16.37 -2.50 Japan -0.20 17.20 -4.30 Japan -0.22 16.49 Japan -0.31 27.11 Japan -0.37 7.72 -0.36 Luxembourg 3 -0.39 14.34 -29.56 France 1 -0.55 6.19 0.79 Luxembourg 5 -0.85 11.57 -6.21 France 2 -0.88 36.18 7.27 Luxembourg 1 -0.90 9.48 0.06 France 4 -0.92 12.53 Austria -0.93 34.18 Luxembourg -0.93 16.88 -3.23 Luxembourg 3 -1.04 28.10 Luxembourg -1.20 59.80 11.91 Japan -1.42 14.98 Luxembourg -1.53 Luxembourg -1.64 4.81 Andorra -1.90 10.50 -0.35 Luxembourg 4 -1.90 9.76 -4.31 Liechtenstein 3 -1.92 10.65 -0.55 Austria 4 -2.00 3.75 0.31 Japan -2.18 32.45 United Kingdom -2.20 25.41 China -2.27 13.13 -1.39 Luxembourg 4 -2.37 17.99 Hong Kong -2.47 12.86 -6.62 Spain 2 -2.51 17.00 0.85 Luxembourg 3 -2.58 7.12 Ireland -2.60 18.34 5.15 Japan Source © 2010 Morningstar, Inc. Fonds EUR. Tous droits réservés Contact : Christophe Tardy, à Johannesburg. Tel :+27 (0)21 480 9661 Le Comité exécutif mis sur pied et dirigé par Karim Hajji, directeur général de la Bourse de Casablanca. les liens et enrichit les échanges d’expériences », compte rallier en son sein les bourses, les sociétés de bourse, les sociétés de gestion, les dépositaires centraux et les chambres de compensation de l’espace francophone africain. Tout ceci passe par un constat : la faiblesse des pays francophones dans le secteur boursier est agravée par l’absence d’une organisation fédératrice à même de renforcer le positionnement, l’efficacité et la compétitivité des bourses francophones en Afrique. Renforcement de la coopération En dehors du Maroc et de la Tunisie, dont les places boursières font partie des plus importantes du continent, les autres pays francophones sont, dans leur écrasante majorité, à la traîne. Ceci indépendamment de l’existence des deux bourses régionales à Abidjan, en Côte d’Ivoire, pour l’Union économique et monétaire ouest-africain (Uemoa), et à Libreville, au Gabon, pour la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). C’est dire si la tâche est exaltante pour le comité exécutif mis sur pied et dirigé par Karim Hajji, directeur général de la Bourse de Casablanca. Le tout premier dirigeant de cette organisation sera secondé de Pierre Ekoulé Une préoccupation qui fait partie des principaux objectifs recherchés par l’ABFA, entre autres : stimuler les échanges d’informations et d’expériences entre ses membres ; favoriser une meilleure intégration des marchés ; réaliser des études d’intérêt commun ; offrir des occasions de rencontres de spécialistes et professionnels de la finance du marché ; contribuer à la diffusion de l’éducation financière dans les pays La nouvelle structure membres. compte rallier en son sein Avant d’aboutir à la création de des bourses francoles bourse, les sociétés de l’Association phones d’Afrique, l’on avait noté des échanges d’expériences d’une bourses, les sociétés de part entre les bourses marocaine gestion, les dépositaires et tunisienne, et d’autre part avec la Bourse nationale des valeurs centraux et les chambres mobilières du Cameroun, qui de compensation de venait de démarrer ses activités. « La solidarité est importante pour l’espace francophone le développement du marché boursier. En la matière, le Maroc et la africain. Tunisie ont une grosse expérience à laquelle peut s’abreuver une bourse un rôle accru dans le développement de comme la DSX pour grandir », s’est félileurs pays, en participant notamment cité le vice-président de l’ABFA. dans le financement des projets structurants, où l’on ne peut pas toujours compAchille Mbog Pibasso, Douala ter sur l’appui des banques classiques. Assises au cours desquelles le nombre d’adhérents devrait connaître une évolution significative, avec la présence attendue d’une vingtaine de pays francophones. Le renforcement de la coopération constitue l’un des moyens qui permettront aux bourses d’Afrique francophone de jouer 10 - Les Afriques - N° 159 - 28 avril au 4 mai 2011 « J’ai une rage pour le développement du Cameroun et de l’Afrique ! » On se demande bien pourquoi il n’intervient pas plus souvent dans les médias et les conférences sur le développement de l’Afrique ? Parti de rien, le parcours de Dieudonné Bougne est tout simplement impressionnant et mériterait d’être vulgarisé au maximum auprès des Africains. V u la taille de la villa dans laquelle il nous reçoit dans son village à Bansoa ce samedi 16 avril, il est impossible de croire que celui qui gagnait à peine 200 FCFA (moins de 50 centimes d’euro) par jour au début de sa carrière à dix-huit ans est aujourd’hui l’un des industriels qui comptent dans le paysage économique camerounais. Mieux encore. Sans diplôme supérieur, Dieudonné Bougne est l’un des précurseurs du green business et de la création des écoentreprises au Cameroun et en Afrique centrale, où le groupe Bocom est en pleine expansion : transformation sur place des matières premières, écosystèmes industriels, préservation de l’environnement, soutien aux communautés locales et développement de l’Afrique sont les principales obsessions de cet entrepreneur exceptionnel. Entretien. Les Afriques : Qui est Dieudonné Bougne ? Dieudonné Bougne : Je suis un Camerounais, marié avec quatre femmes et père de beaucoup d’enfants. Chacune de mes femmes s’occupe du département finance des entreprises du groupe Bocom que je dirige. J’ai la ferme volonté de contribuer au développement de mon pays. Au fur et à mesure que j’avance, j’observe la nécessité de saisir d’autres opportunités. LA : Parti de rien, vous êtes aujourd’hui l’un des capitaines d’industrie au Cameroun et en Afrique. Comment en êtesvous arrivé là ? DB : Ce serait très long à raconter, mais je vais simplement insister sur quelques moments importants de ma carrière. A 18 ans, j’assistais les ressortissants nigérians basés au Cameroun dans l’exploitation du sable. Pour un salaire de 200 FCFA/jour, j’assurais le chargement et le déchargement des camions de sable. A dix-neuf ans, je deviens docker au port de Douala, mal- « J’ai mené de front les deux activités, car en 1982 j’étais docker et j’embauchais 42 personnes dans mon atelier de couture. Et ce n’est pas tout… » gré le fait d’être mineur (au Cameroun, la majorité est à vingt et un ans, ndlr). Mon salaire oscillait entre 30 000 et 60 000 FCFA. Après seize ans de travail au port, je démissionne. Mais dès mon embauche au port de Douala, mon ambition était de faire des économies pour l’ouverture d’un atelier de couture. Ainsi, le premier salaire m’a permis d’acheter une machine à coudre et je raccommodais le soir après le travail. J’ai mené de front les deux activités, car en 1982 j’étais docker et j’embauchais 42 personnes dans mon atelier de couture. Et ce n’est pas tout. Je gérais parallèlement des taxis, des camions bennes pour le transport et la commercialisation du sable, ainsi qu’un moulin pour la transformation du maïs et des tomates. En plus de mon salaire de docker, toutes ces activités parallèles me rapportaient 100 000 FCFA (environ 150 euros) par jour. Mon départ du port sera précipité par un contexte social très difficile. En effet les relations avec les autres dockers étaient devenues tendues car ils ne comprenaient pas pourquoi on travaillait ensemble, alors que je ne manquais de rien, que je gagnais beaucoup d’argent au moment où certains d’entre eux étaient incapables de se restaurer à midi par manque de moyens. Entre 1990 et 1992, ma femme effectuait des déplacements au Togo et au Bénin pour l’achat de marchandises qu’elle revendait au Cameroun. Lors du rangement, on notait la mention « made in China ». Malgré la réticence de ma femme, je décide qu’on doit s’approvisionner à la source. En 1994, on effectue donc le premier voyage à Hong-Kong… LA : Vous êtes arrivé à l’import-export, notamment entre la Chine et le Cameroun. Mais quand on sait que la création d’industries en Afrique n’est pas facile, comment avez-vous réussi ? DB : En 1996, je m’associe à un industriel camerounais pour la création de Bocam, qui récupère les huiles usagées, les décante avant la revente. Mais suite à un différend, on se sépare et je crée Bocom International en 2001. LA : Malgré cette mésaventure, on va quand même préciser que c’est vous qui êtes à l’origine de cette activité de traitement des huiles usagées et des déchets en général, qui fait partie du créneau « green business ». Pourquoi une telle motivation pour la création d’activités dans le domaine de l’environnement ? DB : En 1996, alors qu’avec ma femme on effectue encore le trajet Douala-Hong-Kong, le vol Swissair est plein et on prend Air France. Arrivés à Paris, l’absence de correspondance oblige Air France à nous loger. C’était donc la première fois que nous sortions des zones de transit pour fouler un territoire européen. Je suis frappé par la propreté de la ville de Paris et me demande pourquoi le Cameroun ne peut pas être aussi propre. C’est cette motivation qui me pousse à la création d’une activité de traitement des déchets dangereux, qui étaient à l’origine de plusieurs maladies. Aujourd’hui, Bocom incinère 3 tonnes de déchets et traite 800 batteries par jour. Quant à la centrifugeuse, elle traite 6 tonnes d’huile par jour. Nous avons été formés par les Américains sur le traitement des déchets dangereux (produits chimiques, déchets hospitaliers, huiles et filtres usagés) et des batteries. LA : On ressent chez vous une très forte volonté de création d’activités… DB : J’ai une rage pour le développement du Cameroun et de l’Afrique. Il faut montrer aux yeux du monde que nous sommes capables de transformer nos matières premières, de développer notre pays et notre continent. LA : Revenons si vous le voulez bien à vos projets d’économie verte. En plus des initiatives de green business déjà évoquées, votre groupe met en place des éco-initiatives dans les activités polluantes, comme la gestion des stations-services. Pouvezvous nous en dire plus ? DB : Dans les stations-services, les eaux de ruissellement sont retraitées par Bocom. C’est également le cas pour les chiffons souillés et les filtres usagés. Dans les parkings, nous avons mis en place des fûts pour récupérer les déchets et les huiles de vidange. Ils seront ensuite valorisés. LA : Dans le cadre de la responsabilité sociétale des entreprises, en plus de l’environnement, le groupe Bocom mène également plusieurs actions dans le domaine social. Quelles sont-elles ? DB : Nous avons effectivement réalisé un certain nombre d’initiatives sociales pour les salariés : assurance, médecine du travail et cotisation sociale. Tous nos salariés sont inscrits à la Caisse nationale de prévoyance sociale. Pour les communautés locales, nous construisons et équipons des centres de soin et soutenons la réalisation des sites d’adduction d’eau. Sur ce dernier point, notre stratégie est la suivante : partout où Bocom installe une station-service, nous construisons un forage pour les populations. Nous construisons également pour elles des écoles et des églises. Après l’obtention de mon premier contrat, j’ai fait construire une église à Bansoa, qui est mon village, et par la suite fait bitumer un tronçon de route. Dans les stationsservices, nous avons fait construire des mosquées. LA : Vous n’oubliez pas non plus la ville de Mélong, où vous avez grandi… DB : Tout à fait. Je me souviens qu’à mon jeune âge, pour faire des économies de pétrole, j’apprenais les leçons grâce au feu de bois. C’est la raison pour laquelle j’ai contribué à l’électrification rurale de mon quartier de Mélong pour permettre à d’autres jeunes d’étudier dans de meilleures conditions. Pour un investissement de 15 millions FCFA (près de 23 000 euros), près de dix familles ont été directement raccordées au réseau. J’ai également offert gracieusement six mois de consommation d’électricité à ces habitants. Le financement des infrastructures de distribution a ainsi permis aux autres habitants du quartier de s’alimenter en électricité. LA : Quand on a un agenda comme le vôtre, comment réussir à allier vie privée et vie publique ? Industrie et services Sahel : excédents céréaliers La production céréalière renoue avec les excédents au Sahel. Au Burkina Faso et au Niger, deux pays sahéliens enclavés où les populations ont été confrontées ces dernières années à une insécurité alimentaire récurrente, les récoltes de céréales sont excédentaires. Il ressort dans le bulletin trimestriel d’avril 2011 de l’ONG Afrique Verte qu’au Niger la production céréalière est estimée 4 800 000 tonnes. L’excédent annoncé est de 1 800 000 tonnes, soit 38% des besoins nationaux. Maroc : la France en force au SIAM 2011 Représentée par au moins 52 entreprises des secteurs agricole et agroalimentaire, la France sera le pays à l’honneur de la 6ème édition du SIAM (Salon de l’agriculture de Meknès, au Maroc), prévue du 27 avril au 1er mai. C’est de bonne guerre, vu que ce pays absorbe 20% des 35% d’exportations marocaines qui sont d’origine agricole. Dominique Bocquet, chef du service économique de l’Ambassade de France à Rabat, l’a annoncé mardi 19 avril à Casablanca. Il a notamment précisé que les exposants français dévoileront leurs produits et services, en phase avec le thème « L’agriculture solidaire », dans divers domaines, notamment l’équipement et le matériel agricole, l’horticulture, les pépinières et serres, la gestion de l’eau, les semis, l’élevage anisi que le transport. Aussi, nombre d’opérateurs institutionnels, élus locaux, représentants d’organisations professionnelles et autres spécialistes et experts sont d’ores et déjà annoncés. « Incontestablement, une telle manifestation permettra de mettre en exergue la profonde complémentarité entre le Maroc et la France, notamment dans l’agriculture », a souligné ce diplomate français. 2ème édition du Forum International Dakar Agricole Me Abdoulaye Wade, président de la République du Sénégal, a présidé, lundi 18 avril, la cérémonie d’ouverture de la 2ème édition du Forum International Dakar Agricole, en présence d’Ernest Bai Koroma, président sierra-léonais. A cette occasion, le chef de l’Etat sénégalais a plaidé pour « l’institution d’une gouvernance mondiale de l’agriculture, afin que les efforts consentis dans le secteur aboutissent à des résultats ». Il s’agit, pour cette manifestation de deux jours organisée par le Sénégal, en collaboration avec le Mouvement pour une organisation mondiale de l’agriculture (MOMAGRI), d’une véritable feuille de route, à seulement deux mois du G20 agricole. A noter que plus de 500 participants, dont des chefs de gouvernement, des ministres de l’Agriculture, des experts, des chercheurs, universitaires et acteurs du monde rural de nombreux pays africains ont planché sur cette problématique ainsi que sur la régulation. DB : Je n’ai presque pas de distractions, sauf avec mes enfants. Sinon mon quotidien, c’est travail et famille. Je voyage aussi beaucoup pour rendre visite à mes enfants à l’étranger. Ici au Cameroun, quand je rentre du travail, je surveille les devoirs des enfants avant une séance de jeu avec eux. Mon autre passion, c’est la prière et la musique religieuse. Je tiens également à préciser que ma plus grande fierté aujourd’hui est l’inscription de mes enfants dans les meilleures écoles et universités du monde. LA : Quels sont vos conseils à destination des jeunes Africains qui souhaiteraient réussir dans les affaires comme vous ? DB : Il faut croire en ce qu’on fait et être honnête. Avec ça on arrive à s’en sortir. Même s’il y a des embûches, l’ambition doit rester intacte car c’est ainsi qu’on arrivera à ses fins. Aujourd’hui par exemple, la Société Générale des Banques du Cameroun me prête 1 milliard FCFA (1,5 million d’euros) sans garantie, et rien qu’avec ma caution personnelle. Plusieurs banques sont à ma porte tous les jours pour proposer des offres de financement. Pourtant, au début de mes activités, j’avais toutes les difficultés du monde pour obtenir un simple prêt bancaire. Propos recueillis par Thierry Téné et Josiane Maténe depuis Bansoa, au Cameroun Industrie et services Les Afriques - N° 159 - 28 avril au 4 mai 2011 - L’Afrique du Sud veut optimiser la valeur ajoutée de son minerai Pour ajouter plus de valeur à ses exportations, le gouvernement sud-africain propose de construire une usine de traitement de terres rares et veut une baisse du prix de l’acier. L ’Afrique perd chaque année des milliards en exportant des matières premières non traitées. Le travail de traitement est effectué dans le pays acheteur. Conscient de l’importance de ce manque à gagner, le gouvernement sud-africain a mis en place en 2010 un programme qu’il appelle Industrial Policy Action Plan, lequel vise à industrialiser davantage la plus grande économie africaine. compte pour 5,5% dans le PNB du pays. Le ministre a insisté sur le fait que le gouvernement obligerait la minière Kumba, filiale du géant Anglo-American, à honorer un contrat en termes duquel il vend le minerai de fer au sidérurgiste ArecelorMittal au coût de revient plus 3%, et a laissé entendre que le gouvernement chercherait également à faire baisser le prix de l’acier afin de créer des emplois industriels. Coût de revient plus 3% Traitement des terres rares Au cours de la semaine dernière, Rob Davies, ministre du Commerce et de l’Industrie, a eu l’occasion de démontrer comment il envisage l’application de ce programme au secteur minier, qui Lors de la même conférence, M. Davies a dévoilé le soutien du gouvernement pour une installation de traitement des terres rares. Cette installation, dont le coût estimé s’élève à 15 milliards de rands (1,6 Mds €), fournirait des métaux chers tels que le titane, le zirconium, le hafnium et le silicone, et créerait 7000 emplois. Selon M. Davies : « Nous exportons les sables de titane au prix de 400 $ la tonne. Si nous produisions des alliages de titane, nous gagnerions 100 000 $ la tonne, sans même les transformer en pièces pour l’industrie aéronautique. » Sud-Sud Tout ceci semble faire suite à l’adhésion nominative de l’Afrique du Sud au club des BRICS : deux entreprises russes se sont portées volontaires pour investir dans cette installation, tandis que le gouvernement chinois s’est prononcé en faveur du traitement des minéraux à la source (chose qui n’est pas tout à fait conforme à sa politique d’achat ailleurs sur le continent). Comme quoi la coopération SudSud a de beaux jours devant elle. François Conradie, Cape Town « Le Code minier doit permettre le gagnant-gagnant » Denis Thirouin, consultant indépendant pour le compte de sociétés minières, nous livre son point de vue sur les difficultés à associer le développement industriel avec le progrès social et l’environnement. L es Afriques : Quelle est la bonne alchimie pour que l’exploitation d’un bassin minier profite au plus grand nombre et où se trouvent les obstacles politiques : dans les Codes miniers ? Denis Thirouin : La bonne « alchimie » pour l’exploitation d’un permis minier par une compagnie minière réside dans l’adéquation entre les exploitants miniers, les communautés locales (ou « sociétés civiles ») et les autorités minières et politiques du pays considéré. Un effort de compréhension mutuelle dans un cadre précis – le Code minier – doit permettre d’arriver à cette fameuse expression « gagnant-gagnant » dans la répartition de la valeur ajoutée entre l’exploitant et les partenaires nationaux et locaux. Cette répartition, si elle doit être pérenne dans les principes, doit être susceptible d’évolution technique suivant que la matière première subît ou non une première transformation dans le pays. A ce sujet, il y a suivant les cas des processus obligatoires (minerais trop pauvres en teneur pour être transportés : or, uranium), possibles « aujourd’hui », possibles « demain » (en raison des techniques disponibles ou pas) et pas possibles à long terme pour des raisons diverses telles que les disponibilités d’énergie, les compétences humaines, les infrastructures appropriées. LA : L’activité minière est par nature porteuse de projets nécessitant beaucoup de temps entre le projet et l’exploitation, cette planification est-elle toujours comprise par les autorités locales ? DT : Effectivement si l’on considère qu’un projet entre le début de l’exploration (délivrance de l’arrêté l’autorisant) et celui de l’exploitation effective peut varier entre cinq et vingt ans. Des incompréhensions peuvent surgir avec les autorités locales ou la société civile. Un projet minier se décompose entre une carrière d’extraction, une valorisation physique du minerai sur place (pour le mettre à un niveau de qualité commerciale), et le plus souvent des infrastructures ferroviaires et portuaires appropriées. Seuls l’or, après production de lingots (non bancables), et le diamant peuvent prendre l’avion. Les infrastructures ne peuvent être conçues et programmées qu’une fois connus et confirmés les résultats de l’exploration. LA : Le renforcement du secteur minier nécessite parfois une refonte de la cartographie minière. Quels sont les organismes qui les cartographient ? DT : La cartographie géologique des pays a été réalisée depuis de nombreuses années. Néanmoins, l’évolution des techniques et des demandes conduit à des révisions plus ou moins périodiques. Le « Code minier » définit à son tour des « permis », c’est-à-dire des espaces avec des coordonnées géographiques incontestables pour lesquels les compagnies minières font des demandes, en grande majorité suivant la règle « premier arrivé, premier servi ». A l’issue d’une période d’exploration, le détenteur du permis choisit la partie qu’il va conserver en vue de son exploration, puis rend aux autorités le solde qui, de nouveau, va pouvoir être attribué à de nouveaux arrivants. Il s’agit donc, en général, d’un procédé continu d’allocation et de réallocation.Les cartographies géologiques sont le plus souvent le résultat de collaborations techniques et financières entre des bureaux géologiques de tel ou tel pays et la direction de la géologie du pays considéré, le financement de ces études faisant appel aux bailleurs de fonds et aux Etats. LA : Les controverses fleurissent sur l’épuisement des ressources miné- rales et pétrolières. Vos relations professionnelles avec les majors du secteur vous permettent-elles d’avoir un point de vue global sur la question ? DT : Mon point de vue est que l’on n’est pas prêt de manquer de matières premières ! En effet, le rayon de la Terre est de 6400 km (à quelques dizaines près). A ce jour, le plus grand « trou » que l’homme ait fait pour extraire une matière première n’est que de 5 km environ (en Afrique du Sud). Il ne s’agit en fait que d’un coup d’épingle ! De plus, le prix des matières premières et les substitutions plus ou moins possibles d’un matériau à un autre dictent la « teneur de coupure » à partir de laquelle une opération minière devient ou non économique (ainsi, pour l’uranium, la « teneur de coupure » est passée de 5% à 0,05%, ce qui donne des réserves nouvelles considérables). De même, pour le pétrole offshore, on est passé d’une profondeur de quelques dizaines de mètres à près de 4000 mètres… A ces techniques d’extraction de plus en plus sophistiquées s’ajoutent les possibilités de substitution d’un produit par un autre, s’il devient trop rare et trop cher. Un autre exemple est celui des nodules polymétalliques qui reposent sur le fond de l’océan Pacifique, tels que le cobalt, le manganèse, le cuivre, le nickel, qui, s’ils sont exploités un jour, conduiraient à la fermeture de nombreuses mines terrestres (trois consortiums dans les années 1970 ont tenté de valoriser ces nodules en essayant de mettre au point des technique de récupération, mais sans succès, faute d’une valeur d’utilisation suffisante par rapport au « coût d’extraction »). En fait, les facteurs limitatifs viendront non pas du manque de matières premières, mais du coût et des besoins en énergie et en eau nécessaires pour les extraire, avec les implications dues au réchauffement climatique, qui n’est pas encore pris suffisamment en compte dans les modèles économiques. Propos recueillis par Philippe Bourgeois, Paris 11 Assemblée générale de la FNPI (Maroc) La Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI) a tenu, jeudi 14 avril 2011, son assemblée générale ordinaire pour l’exercice 2010. D’après un communiqué qui est parvenu à la rédaction, les rapports moral et financier, ainsi que celui du commissaire aux comptes, ont été approuvés à l’unanimité. Le document souligne que Youssef Iben Mansour, président de la FNPI, a profité de l’assemblée pour annoncer l’état d’avancement du Salon international de l’immobilier du Maroc, prévu du 30 juin au 3 juillet 2011 (www.simar. ma), et qu’il n’a pas manqué de sensibiliser tous les opérateurs présents à une participation massive. Le président de la fédération des promoteurs immobiliers a réitéré le fait que cet événement soit érigé en tant que référence nationale pour le développement du secteur de la promotion immobilière au Maroc. A l’occasion de cette AGO, les promoteurs immobiliers ont annoncé la mise en ligne de leur nouveau site web (www.fnpi.net.ma). L’Onep (Maroc) au chevet de la Société des Eaux de Guinée Une convention portant sur un programme de renforcement des capacités de la Société des Eaux de Guinée (SEG), dont la réalisation sera financée par l’Agence marocaine de coopération internationale (AMCI) sous forme de don de 1 million DH, a été signée lundi 18 avril à Rabat entre l’Office national de l’eau potable (Onep), l’AMCI, et la SEG. Grâce à cet apport, la SEG pourra réaliser un programme de 10 modules durant la biennale 2011-2012 à l’Institut international de l’eau et de l’assainissement de l’Onep. Les formations porteront respectivement sur la maintenance des stations de pompage, le traitement des eaux, la formation des formateurs, la comptabilité d’un service d’eau, la gestion commerciale, la recherche de fuites dans les réseaux de distribution d’eau, les analyses physico-chimiques, les analyses bactériologiques et la télégestion des installations d’eau potable. Le document a été paraphé par Ali Fassi Fihri, directeur général de l’Onep, Diouldé Diallo, directeur général de la SEG, en présence d’Elhadj Papa Koly Kourouma, ministre d’Etat guinéen chargé de l’Eau, de l’Energie et de l’Environnement, de SE Mamadouba Diabaté, ambassadeur de Guinée au Maroc, et de Youssef Imani, directeur général de l’AMCI. Signature d’un accord avec la Banque mondiale Ana Dias Lourenço, ministre angolaise du Plan, et Eleotério Codato, représentant résident de la Banque mondiale en Angola, ont paraphé, mercredi 13 avril à Luanda, un accord de crédit de 81,700 millions $ pour l’exécution de projets de développement local. Cet accord permettra d’appuyer les programmes gouvernementaux visant l’amélioration des conditions de vie des familles, notamment les projets municipaux intégrés de lutte contre la pauvreté et le développement rural. La ministre du Plan a souligné que l’accord de financement permettra d’exécuter les nouveaux projets du FAS (Fondo apoio social, ou Fonds d’action sociale). De son avis, ce sera un instrument de complémentarité aux actions que le gouvernement est en train de mener. Se félicitant du partenariat avec la Banque mondiale, elle a précisé que le FAS a déjà identifié divers programmes au niveau des municipalités du pays pour parachever le travail entamé depuis bientôt seize ans. Le CDE à la rescousse de la PME ouest-africaine Dans le cadre de la mise en œuvre du Programme d’action pour la promotion et le financement des petites et moyennes entreprises (PME) dans l’espace Uemoa (Union économique et monétaire ouest-africaine), le Centre pour le développement de l’entreprise (CDE) a octroyé, lundi 18 avril, à l’organisation sous-régionale un appui de 6,3 milliards FCFA. Soumaïla Cissé, président de la Commission de l’Uemoa, qui a salué cette assistance, a indiqué que « l’Uemoa fonde beaucoup d’espoirs sur le programme de renforcement des capacités et des performances des entreprises et de leurs structures d’encadrement pour une insertion compétitive des économies ouestafricaines dans l’économie mondiale ». Le programme, d’une durée de 3 ans, cible l’agroalimentaire, l’énergie, la technologie de l’information et l’écotourisme, et vise à renforcer la compétitivité des PME et les performances des organisations d’encadrement et d’appui. A noter que le CDE est une institution paritaire entre l’Union européenne et le groupe des Etats ACP, basé à Bruxelles (Belgique). 12 Industrie et services - Les Afriques - N° 159 - 28 avril au 4 mai 2011 Gros nuages sur Air Madagascar La compagnie aérienne malgache traverse depuis quelques semaines une tempête. L’autorité compétente européenne en charge de l’aviation civile mettra à exécution sa décision d’interdire à Air Madagascar de survoler le ciel européen. L ’ancien commissaire au Développement Louis Michel et le juge français Eva Joly, considérés comme les grands protecteurs du régime déchu de Marc Ravalomanana, peuvent sabrer le champagne. L’annonce Selon le président, le coût de la location mensuelle, qui est passé de 270 000 dollars à 500 000 dollars en 2009, a plombé le plan d’investissement prévu par Air Madagascar. ces derniers jours, dans les cercles aéronautiques avisés, d’inscrire la compagnie Air Madagascar sur la liste noire des compagnies internationales interdites de l’espace européen aura des conséquences politiques. L’information, qui a fait le tour d’Antananarivo, n’a pas été confirmée ou infirmée par de la Haute autorité de transition. Le président, Andry Rajoelina, s’est contenté tout juste de faire une apparition à la télévision nationale pour déballer contre ce qu’il considère comme les « comploteurs du régime », et surtout mettre au banc des ac- cusés les gestionnaires de ce fleuron malgache, un des plus gros pourvoyeurs de recettes financières et d’emplois du pays avec ses 1700 travailleurs. Une déclaration au vitriol riche en révélations scandaleuses que le peuple ignorait jusque là. Flopée de scandales Le président de la Haute autorité de transition Andry Rajoelina, pris dans un étau depuis la mutinerie l’an dernier, a fait état lors de ce face à face avec son peuple d’accords scandaleux entre la compagnie aérienne malgache et les deux compagnies de location propriétaires des deux Boeings 767-300 qu’utilise Air Madagascar dans ses liaisons longs courriers. Selon le président, le coût de la location mensuelle, qui est passé de 270 000 dollars à 500 000 dollars en 2009, a plombé le plan d’investissement prévu par Air Madagascar et asséché les caisses de l’Etat. « Les gestionnaires ont mis à genoux ce fleuron pour leurs intérêts personnels. C’est un crime contre le peuple et l’Etat », a martelé M. Andry Rajoelina. Dépôt de garantie « Une grosse escroquerie programmée sur fond de surfacturations, de flou juridique autour des contrats de location et de détournements d’objectifs a précipité le déclin de la compagnie aérienne nationale », selon la version des autorités. L’Union européenne serait sur le point de retirer les autorisations d’Air Madagascar. Deux compagnies aéronautiques suisses, Muzun Leasing One Ltd et Novus Aviation, auraient « floué Air Madagascar au prix fort ». Urbi et orbi, ce tandem helvétique aurait plombé les ailes du fleuron malgache, « qui ne sentait pas le coup venir ». La danse s’est prolongée avec l’arrivée du loueur américain Airplanes Ltd, une filiale de GECAS, qui a mis à la disposition de l’Etat malgache un Boeing 767 suite à l’immobilisation de l’appareil 747 en 2008. Antananarivo a dû libérer, comme dépôt de garantie, près de 1,4 million de dollars. Robin Sherbourne, économiste en chef du groupe Old Mutual Namibia, a indiqué, lundi 18 avril, que la Namibie est le quatrième producteur mondial d’uranium, tandis que Rio Tinto Rössing Uranium se classe toujours au troisième rang mondial des mines d’uranium. Il a précisé que la production est en constante augmentation, avec 4496 tonnes d’uranium en 2010, contre 4626 tonnes en 2009 et seulement 4366 en 2008. Quant à la première place, elle est toujours occupée par le Kazakhstan, premier producteur mondial l’an dernier avec 17 803 tonnes d’uranium. Ce pays est suivi par le Canada et l’Australie. L’économiste du groupe Old Mutual Namibia a tout de même mis le doigt sur le fait que la Chine et l’Inde, deux économies émergentes, nourrissent de grandes ambitions dans ce domaine. La première manche Levée du moratoire sur les droits miniers en Afrique du Sud Sur le plan médiatique, Andry Rajoelina est presque rassuré d’avoir gagné la première manche face à ses potentiels adversaires politiques : celle qui consiste à faire comprendre aux Malgaches que la déchéance que connaît la compagnie Air Madagascar serait l’œuvre des anciens dignitaires du régime qui combattent son pouvoir aujourd’hui. L’Union européenne, qui serait sur le point de contester la sécurité de ces deux appareils, ne va pas tarder à mettre à exécution la sanction et retirer les autorisations d’Air Madagascar. La compagnie pourrait alors conclure des accords de location d’appareils avec la compagnie Turkish Airlines. Ismael Aidara Niger : tempête chez Airtel Rebaptisée Airtel depuis octobre 2010, suite à l’arrivée du repreneur indien Bharti, l’ex-Zaïn Niger fait broyer du noir à ses travailleurs de la direction informatique. Rien ne va plus entre ces derniers et les hautes autorités de l’opérateur. L a société de téléphonie mobile Airtel Niger, qui a mis le cap, depuis le voyage à Niamey en 2010 de son président, l’Indien Manoj Kohli, sur les 75% de parts de marché au Niger (aujourd’hui elle en couvre 65%), est contestée par une frange importante du personnel qui remet en question la politique sociale de l’entreprise. Selon des informations parvenues à Les Afriques, la direction d’Airtel Niger a pris, contre toute attente, une décision unilatérale de reverser les contrats d’ingénieurs spécialisés en informatique qui officiaient jusque-là pour l’entreprise à une nouvelle société dénommée IBMNiger. Sans le préavis requis par la régle- mentation du travail en entreprise, Airtel Niger a opté pour ne pas informer ce groupe d’ingénieurs de ses intentions de redéploiement ou d’externalisation vers une société tierce. Du côté du siège à Niamey, on invoque l’article 90 du Code du travail du pays sur lequel s’adosse l’entreprise. Craintes de licenciements « Faux ! » rétorquent les travailleurs « externalisés » qui soutiennent qu’Airtel Niger n’ a pas la bonne foi interprétative de la loi et a des intentions manifestes de licenciement. IBM-Niger serait-elle la face cachée d’un réseau d’externalisation à la solde d’Air- La Namibie parmi le top cinq des producteurs d’uranium tel pour payer trois fois moins cher les prestations ? A Niamey, bon nombre de spécialistes le croient. Le groupe de travailleurs a entrepris des démarches auprès des organisations et syndicats du pays pour défendre leurs intérêts devant la juridiction de Niamey. Le repreneur indien Bharti, via sa filiale Airtel Niger, est habituée à ce genre de ruptures unilatérales de contrats de travail. En 2009, l’opérateur de téléphonie avait transféré à un cabinet nigérien une cinquantaine de chauffeurs de l’entreprise, prétextant une vente aux enchères d’une partie du parc automobile. Classée 5ème au monde, la holding indenne Bharti est l’un des principaux opérateurs de télécommunications sur les marchés émergents, avec des opérations dans 18 pays à travers l’Asie et l’Afrique et plus de 180 millions de clients, dont près de 100 millions en Afrique. Ismael Aidara Susan Shabangu, ministre sud-africaine des Ressources minérales, a révélé, lundi 18 avril, la levée du moratoire sur les droits miniers. Pour mémoire, la ministre avait imposé le moratoire au début du mois de septembre 2010 afin d’effectuer une vérification complète de toutes les mines et licences de prospection accordées depuis 2004. Précisant les termes de cette décision, elle a déclaré qu’un tel moratoire « comptait rationaliser les processus administratifs ». C’est d’autant plus juste que la suspension et les audits n’ont pas ciblé une catégorie particulière de l’industrie minière, mais toutes les branches. Ainsi, son département a investi tous les sites miniers. En fin de compte, sur l’inspection prévue de 3507 unités, 3266 inspections ont été menées. Avant de conclure son propos, la ministre des Ressources minérales a soutenu que le moratoire pour la région de Mpumalanga, maintenu, a été reporté au 30 septembre 2011. Lancement de l’Initiative Paris-Nairobi Raila Odinga, Premier ministre kenyan, a assisité au lancement de l’Initiative Paris-Nairobi sur l’énergie propre pour l’Afrique. Annoncée l’année dernière lors des négociations sur le climat au Mexique, l’Initiative Paris-Nairobi permettra d’aider le continent, ainsi que d’autres pays vulnérables aux changements climatiques, à accéder à l’énergie propre. Elle a été officiellement lancée à Paris jeudi 21 avril en présence de représentants des donateurs multilatéraux et bilatéraux, de chefs d’entreprise et d’experts en énergie. A cet effet, la France s’est engagée « à rechercher des solutions aux problèmes énergétiques en Afrique et dans d’autres pays en développement, en plus d’appuyer les efforts de conservation dans ces pays ». Notons qu’elle s’appuie sur les accords existants comme le Partenariat Afrique-UE de l’énergie. Les projets identifiés seront lancés à la 17ème Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, à Durban, et lors de l’Année internationale pour l’énergie durable en 2012. Last but not least, cette initiative devra aider les pays vulnérables à obtenir des fonds de démarrage rapide pour financer des initiatives climatiques et développer de façon durable la production et la distribution d’électricité. Bon cru pour la société de téléphonie Onatel L’Office national des télécommunications du Burkina Faso (Onatel), opérateur historique du pays, tombé sous le giron de Maroc Telecom depuis 2006, se frotte les mains. Avec un résultat net de plus de 11 milliards Fcfa engrangé au 31 décembre 2010, l’Onatel a décidé de distribuer des dividendes à ses actionnaires de quelque 10,200 milliards FCFA. S elon une source interne basée à Ouagadougou contactée par Les Afriques, l’opérateur historique de téléphonie du Burkina, qui tient son conseil d’administration des actionnaires vendredi prochain, mettra sur la table des actionnaires un dividende de 3000 FCFA par action. Avec une estimations de 3 400 000 actions, l’Onatel, qui a mis en orbite des grands chantiers d’expansion de réseau et un management offensif, « a fait le plein pot cette année », a commenté notre source. « Ce dividende prend en compte le bénéfice à distribuer de l’activi- té écoulée, qui s’élève à plus de 9 milliards FCFA. A cette cagnotte se grefferont les fonds de réserves autonomes prélevées, qui ont dépassé la barre des 292 millions FCFA », a révélé notre source. Alors qu’au niveau de la dotation de réserve légale, un prélèvement à hauteur de 10% a été opéré sur le résultat net engrangé (soit plus de 1 milliard Fcfa). Pour rappel, l’Onatel est né de la scission en 1987 de l’Office des postes et télécommunications, érigé sept ans plus tard en société d’Etat. Maroc Telecom devenait l’acquéreur majoritaire de la compagnie en 2006. Ismael Aidara Spécial Mali Les Afriques - N° 159 - 28 avril au 4 mai 2011 - 13 Le Mali nouveau Si les grosses infrastructures et les routes constituent la face visible du Mali de ces dix dernières années, derrière, on sent pointer une certaine « Movida ». L’implication des jeunes, y compris ceux de la communauté malienne à l’étranger, dans les sphères politiques et économiques est le résultat d’une stabilité réelle, attestée par une alternance paisible au sommet du pouvoir entre le président Alpha Konaré et son successeur Amadou Toumani Touré. Celui-ci, récipendaire d’un prix pour la démocratie décerné récemment par le Sénégal, s’apprête à quitter le pouvoir à la fin de son mandat en 2012. A moins d’une année de cette échéance, nous vous livrons dans ce dossier un instantané de quelques nouveaux visages qui feront le Mali politique et économique de demain. Moussa Mara, maire de la Commune 4 de Bamako nelle) et avons monté une coalition avec quatre partis qui m’ont élu maire. » Fin de partie ? Non. Six mois après, les jeunes ont été sortis de la Mairie à cause d’une plainte sur des bureaux de vote fictifs. Déclaration volontaire de patrimoine Dans la foulée, une administration provisoire a été constituée. Allait commencer une bataille juridique... Entretemps, la coalition des jeunes créée un parti dénomé « Yelema », changement en bambara. Un parti qui porte bien son nom, constitué de 90% de jeunes, la plupart cadres de l’administration ou du privé. Tous se disent « assoiffés de changement et de bonne gouvernance ». Après une période de flottement, Moussa Mara a repris son fauteuil de maire. « Notre discours est radical : nous voulons une bonne gouvernance », martèle Moussa Mara, qui s’est empressé de faire sa déclaration de patrimoine dès son élection, de manière volontaire. « Je le referai de nouveau une fois confirmé maire de manière officielle », assure celui qui a rendu le conseil municipal public, allant jusqu’à installer des haut-parleurs pour retransmettre les débats qu’on peut suivre depuis la rue. Un site Internet et un journal interne sont venus s’ajouter à la transparence de la gestion des affaires de la commune. Une grande plateforme pour 2012 Moussa Mara a rendu le Conseil municipal public, allant jusqu’à installer des hauts parleurs pour retransmettre les débats qu’on peut suivre depuis la rue. A 36 ans, cet expert comptable est le benjamin de la classe politique malienne. Moussa Mara est maire de la Commune 4, partie ouest de Bamako. Comme la plupart des jeunes Maliens, il est parti étudié en France après le bac. Il s’est impliqué ensuite dans l’associatif, avant de conduire une liste indépendante dans sa commune en 2004. Cette dernière sera éliminée par le tribunal au motif qu’aucun candidat n’était inscrit sur la liste électorale. Loin de se décourager, Moussa Mara se présente aux législatives de 2007 en tant qu’indépendant dans une commune qui, faut-il le rappeler, était aussi le fief du célèbre IBK, qui venait, en 2004, de finir son mandat de député et de président de l’Assemblée nationale. « L’on ne donnait pas cher de nous face à IBK, et pourtant. » Au soir des élections, IBK était certes premier, mais d’une courte tête. Avec 31% des voix, le quasi candidat en 2012 était talonné par « les jeunes » de Moussa Mara, qui raflaient 30% des voix sur une vingtaine de listes. Il a fallu se départager dans un deuxième tour inédit entre des novices, fraichement arrivés dans l’arène politique, et le dur à cuir IBK, président sortant de l’Assemblée nationale et qui était au deuxième tour des dernières présidentielles face à ATT. C’était un véritable coup de tonerre. Tous les candidats malheureux ont fait l’union sacrée autour de IBK qui, lors de ces législatives de 2007, l’a finalement remporté contre Moussa Mara avec 51%. Tirant les leçons de ce scrutin, Moussa Mara revient de nouveau en 2009, en indépendant, pour se faire élire maire de la Commune 4. « Nous avons remporté 19 sièges sur 41 (une performance pour des élections à la proportion- Et 2012 ? Pour le moment, Mousa Mara travaille à l’implantation de son parti et à la coalition des partis dirigés par des jeunes. Une grande plateforme politique pour 2012. « Les présidentielles seront ouvertes, c’est l’occasion d’imprimer une nouvelle dynamique. Il faut que le débat pour la bonne gouvernance et la modernisation publique puisse l’emporter. » En clair, pour Moussa Mara, la renaissance économique du Mali passe par la bonne gouvernance. « Nous avons une économie à vocation agropastorale, où la part de production primaire est élevée dans le PIB. Les fondamentaux restent identiques depuis 20 à 25 ans. Notre croissance est déterminée par les récoltes et l’exploitation minière. Le défi, c’est de rendre notre pays attractif pour les investissements. Il y a des investisseurs locaux qui n’attendent que le cadre réglementaire adéquat. » Les réformes concerneront la fiscalité, les banques, les infrastructures de base, les routes et les télécoms. « Il faut que l’accès à l’énergie soit facilité à travers notamment la promotion des ressources durables. » Briser le pacte colonial Le fait que le Mali soit un pays enclavé ne doit pas être vu comme une « limite », avance M. Mara, qui invoque l’exemple fort du Rwanda : « C’est à nous de faire profiter de notre continentalité au pays et de faire en sorte que les échanges au sein des pays Uemoa augmentent. » Si l’intégration de l’Uemoa est, selon Mara, la plus aboutie de toute l’Afrique, avec une relative libre circulation des personnes, il y a encore des verrous à faire sauter. Il y a moins d’échanges entre nous qu’avec l’extérieur. C’est le pacte colonial qu’il faut briser. Il faut commencer par l’économie, les infrastructures et l’énergie. L’intégration économique est plus facile que l’intégration politique, qui suppose l’abandon de souveraineté. Nos frontières doivent être des zones de vie, avec une administration économique. Pour Moussa Mara, le doublement des récoltes de riz réalisé récemment par le Mali est important, mais il faut aller de l’avant : « Nous produisons au moins 500 000 tonnes. Mais il y a de quoi en produire 3 millions. En principe, les importations doivent être réduites, même s’il faut reconnaître le fait que parfois les importations sont plus compétitives. » Impossible de clôturer un tel entretien sans demander au jeune maire s’il rêve d’un destin national. « Oui, dans un horizon plus ou moins lointain. Ça peut être moins loin qu’on le pense. Nous allons nous impliquer dans toutes les élections, notamment législatives et nationales », déclare celui qui concède à Modibo Keita, premier président du Mali, le fait d’avoir « jeté les fondements d’une nation ». « Moussa Traoré a renforcé le rôle de l’Etat, Alpha Omar Konaté a approfondi la démocratie et élargi les espaces de liberté. Le président ATT a poursuivi dans le même sens et il a marqué le pays d’une empreinte positive. Le Mali ne compte aucun prisonnier politique et jouit d’une liberté de presse totale. » En Afrique, Moussa Mara a été marqué par les présidents Mandela, pour sa capacité à pardonner, et Sankara, un homme qui alliait l’acte à la parole, avec ses erreurs et ses excès. Pour Moussa Mara, la décentralisation est le meilleur moyen pour affrondir la démocratie. « Le local est la voie par laquelle le continent doit passer pour transformer l’Africain en citoyen et faire en sorte que tous les particularismes puissent avoir leurs échos. » En attendant, la réalité du pouvoir d’un maire d’une commune de Bamako reste relative. « Nos recettes sont collectées par l’Etat qui nous les redistribue. Le budget de l’ensemble des collectivités maliennes est de 20 milliards FCFA, contre 1200 milliards FCFA pour l’Etat. Le jour où il y aura un équilibre, la réalité des pouvoirs changera. » Entretien réalisé à Bamako par Adama Wade 14 Spécial Mali - Les Afriques - N° 159 - 28 avril au 4 mai 2011 Un ingénieur télécoms dans la riziculture Aprés avoir créé une entreprise au Canada qui réalisait jusqu’à 2 millions de dollars par mois, il rentre au Mali et se lance dans le riz. Portrait d’un jeune entrepreneur. A 32 ans, Ousmane Tounkara est le parfait modèle de cette jeune génération de Maliens engagés dans les affaires. Cet ingénieur en télécoms, pére de deux enfants, a collaboré avec TMC, la plus grosse entreprise canadienne, inventeur de la carte à gratter. Les modules qu’il développe dans la voix IP propulsent Ousmane Tounkara et son entreprise Excell Technology. Géré à travers un holding, OKD Investment, qu’il a mis sur place, réalisait un chiffre d’affaires de 1,5 à 2 millions de dollars par mois. Retour au pays Puis il rentre au Mali où il monte la plateforme internationale de la Sotelma et aide à la sécurisation du réseau de cet opérateur de télécoms. Aujourd’hui, Ousmane Tounkara est président fondateur de quatre entreprises à Bamako et d’une société de télécoms à Montréal. Mais sa passion reste l’agriculture, notamment le riz, l’oignon et la pomme de terre. Il s’est lancé dans la production de riz, denrée de base pour les Maliens, en 2005-2006, avec 200 hectares dans l’Office du Niger à travers sa socièté Agro D, qui fait de l’aménagement et de la production. Après 2 milliards FCFA d’investissements en fonds propres, les banques ont suivi. La Caisse Desjardins, banque canadienne, a été séduite par le projet suite à la visite de Ousmane Tounkara envisage de se lancer dans le soja, en son directeur général sur association avec des Brésiliens. « Pourquoi pas ? Le Mali est sur la le site de l’Office du Niger. même lattitude que ce pays. » La banque canadienne Yaoundé abritera le Salon Carbone en juin investit 800 000 dollars, portant à 1,2 million de dollars l’investissement total du projet. Ousmane Tounkara peut acquérir enfin son entrepôt frigorifique de 3600 tonnes et défricher 120 hectares pour l’oignon. « C’est très rentable puisque l’oignon importé est à 300 FCFA/kilo FOB avant dédouanement au port d’Abidjan. Notre oignon livré aux grossistes est à 250 pour un coût de production d’à peu près 76 FCFA », explique celui qui veut des fermes aussi modernes que les fermes hollandaises. Tout y passe : irrigation par pivots montée par un technicien malien, entrepôts de qualité, emballages à point et rendement. Ousmane Tounkara veut porter ce rendement à 55 tonnes à l’hectare au lieu des 30 tonnes dévolues à l’Afrique. « Ce sont des sous-produits hollandais qui arrivent chez nous. Nous allons mettre des produits lavés et calibrés sur le marché. » En plus du riz, des oignons et de l’aviculture (10 000 pondeuses sur un site de 12 hectares depuis 2007), Ousmane Tounkara envisage de se lancer dans le soja, en association avec des Brésiliens. « Pourquoi pas ? Le Mali est sur la même lattitude que ce pays. » Côté semences, l’ingénieur s’est mis en association avec une école malienne, l’IPER : « Nous leur fournissons des équipements, ils mènent des recherches. Après la commercialisation, nous leur reversons 10%. » AW Struggle for Life with Africa, association humanitaire et environnementale, vient d’annoncer que la première rencontre internationale sur l’environnement au Cameroun, dénommée « Salon Carbone », se tiendra du 7 au 9 juin 2011 à Yaoundé. D’ores et déjà, les promoteurs assurent que la manifestation, placée sous le thème « Développement économique et réchauffement climatique », permettra d’optimiser le dialogue sur la biodiversité et l’environnement par une symbiose entre toutes les composantes sociales (entreprises, grands projets, ONG, associations, mairies, micro-projets, experts, chercheurs, gouvernements, organes de coopération bilatérale et multilatérale). Sans aucun doute, le Mécanisme de développement propre et la Bourse carbone y seront davantage vulgarisés pour un accroissement de projets « MDpéables » en Afrique. La Coface dégrade l’Egypte et la Tunisie L’assureur-crédit français la Coface a mis en garde la semaine dernière les exportateurs et investisseurs contre les risques de certains pays du Maghreb et du Moyen-Orient. Cette alerte est consécutive aux incertitudes politiques qui pèsent sur les pays de cette région du monde. Ainsi, la Coface dégrade les notes de la Tunisie (A4) et de l’Egypte (B). Pire encore, la Syrie est déclassée (C), compte tenu de l’amplification de la contestation politique dans un environnement des affaires déficient. Quant à la Libye, c’est sans surprise qu’elle plonge en catégorie D et qu’elle subira une très violente contraction de l’activité, d’au moins 15%, selon les analystes de cet organisme français. Ceux-ci attirent l’attention sur le fait que les incertitudes politiques dans la zone Moyen-Orient/Afrique du Nord pourraient affecter l’activité, amplifier les déséquilibres financiers publics et tasser les recettes en devises. Spécial Mali Les Afriques - N° 159 - 28 avril au 4 mai 2011 - 15 API : « Etre assez ingénieux pour faciliter le financement du secteur privé » L’API Mali accompagne le développement des entreprises privées maliennes et accueille les investisseurs étrangers qui s’intéressent au Mali. Mansour Haidara, directeur général, dévoile sa stratégie pour faciliter l’émergence d’un secteur privé dynamique. L es Afriques : Les investisseurs que vous recevez sont-ils plutôt des Occidentaux, des émergents, des Africains, des Maliens ? Mansour Haidara : L’API est avant tout au service du secteur privé malien, c’est notre priorité. Maintenant, si on parle de l’investissement étranger ou des entreprises étrangères implantées au Mali, en termes de présence, c’est la France qui est en tête. Mais si on parle en termes de volume d’investissements, c’est plutôt l’Afrique du Sud et le Canada qui sont actifs dans le secteur minier. Nous avons également vu récemment l’émergence de nouveaux investisseurs venus de pays comme la Libye, l’Inde, la Chine, et même l’Afrique du Sud qui entre également sur les secteurs du sucre et de l’énergie. LA : Le Guichet unique s’adresse à quels types d’entreprises ? MH : Depuis l’ouverture du Guichet unique en juin 2009, il a été créé un peu plus de 6000 entreprises. Il s’agit principalement de sociétés de commerce général, puis de BTP et de ser- changé la structure des télécoms au Mali avec tout son corolaire de créations d’emplois et de richesses. On aimerait trouver la même dynamique dans l’agriculture et l’agroalimentaire, ou dans d’autres secteurs porteurs. LA : Justement, quels secteurs considérezvous comme porteurs pour le Mali ? MH : En premier lieu, c’est l’agriculture au sens large, les cultures, l’élevage et les industries qui en découlent. Nous avons également des atouts indéniables dans le tourisme. Et bien sûr les mines. Naturellement, dans chacun de ces secteurs nous allons identifier les niches que nous essayerons de développer au mieux. Il y a aussi un secteur qui est transversal et qui est nécessaire à tous les autres, c’est celui des énergies, conventionnelles ou renouvelables. LA : Combien de projets avez-vous dans le pipe ? MH : Nous avons un portefeuille de projets publics pour lesquels les financements sont souvent acquis et qui sont à la recherche de « Par exemple, pour la création du Guichet unique, nous avons tiré beaucoup d’enseignements de l’expérience de l’APIX du Sénégal. En ce moment, nous observons aussi ce que fait le Rwanda, dont l’agence réalise un travail remarquable. » vices. Mais nous essayons maintenant d’orienter davantage ces investissements vers des secteurs plus productifs, capables de créer plus d’emplois et de valeur ajoutée. LA : Quelle est la part des dossiers ouverts sur la demande d’investisseurs et celle des dossiers sollicités par votre agence ? MH : Aujourd’hui les dossiers qui arrivent spontanément sont majoritaires, à 60%, voire 70%. Parmi eux beaucoup de créateurs d’entreprises sont venus suite à nos actions de promotion. Ça ne s’est pas fait du jour au lendemain. Il a fallu d’abord améliorer le cadre global des affaires à travers une série de réformes. Maintenant, avec nos partenaires institutionnels, nous finalisons une stratégie qui devrait nous permettre de définir les zones où nous disposons d’un vrai avantage compétitif, afin d’assurer une promotion de l’investissement plus ciblée. Si nous sommes producteurs de tel produit alors que, finalement, sur tel autre produit nous disposons de meilleurs atouts, nous tenterons d’orienter l’investissement sur ce qui a le plus de chances de réussir. Pour cela, il est souvent nécessaire d’attirer de gros acteurs qui, par leur puissance, permettront de changer la structure même du secteur ou de l’environnement économique. Par exemple, Orange a partenaires techniques. Et puis nous avons des projets à la recherche de finances, qui sont essentiellement des projets privés. Le tout doit représenter près d’un millier de dossiers, en comptant les grands projets très structurés jusqu’aux projets à peine entamés qui tiennent sur deux feuilles de papier. Nous avons des projets de zones franches industrielles spécialisées sur un seul produit ; par exemple, dans la région de Mopti, nous avons négocié avec les autorités aéroportuaires afin de créer, autour d’un aéroport peu utilisé, une zone dédiée uniquement à l’industrie de la viande. Même chose à Sikasso, dans le sud, avec les fruits et légumes. Des opérateurs sont déjà intéressés par de telles zones afin d’exporter. LA : Constatez-vous une bonne adéquation entre les projets qui vous sont proposés et les besoins du marché malien ? MH : Oui, déjà parce qu’il y a beaucoup de besoins à satisfaire, dans tous les domaines. Donc toute initiative est généralement bienvenue. Mais d’une manière générale, les investisseurs qui viennent au Mali sont bien informés sur le pays, ils connaissent bien nos principaux paramètres. La seule surprise qu’ils rencontrent parfois tient à notre difficulté à fournir de l’énergie en quantité industrielle. Malien de culture internationale, formé au Canada aux USA, Mansour Haidara a travaillé pendant sept ans pour Generali, d’abord aux Etats Unis, puis en France, avant de faire le choix, en 2004, de rentrer au pays pour apporter sa pierre à l’édification d’un Mali émergent, d’abord dans l’entreprise Tomota puis à la direction de l’API. LA : A part le déficit en énergie, quels problèmes spécifiques rencontrent les investisseurs au Mali ? MH : Ils ont encore de la peine à trouver les instruments financiers adaptés aux besoins du secteur privé. De notre capacité à régler ce problème dépendra notre croissance économique et toute la création d’emplois qu’elle induit. C’est l’un des enjeux majeurs des prochaines années. Il va nous falloir être assez ingénieux pour faciliter le financement du secteur privé. Par exemple, dans certains pays, comme la Tunisie, les grands investisseurs étrangers ont contribué à cet effort de financement des PME. Dans les Emirats, le partenariat avec le secteur privé local est même une obligation. LA : Concernant le secteur minier, le Mali peut-il envisager d’aller lui-même valoriser ses gisements sur le marché boursier international avant de négocier avec les opérateurs privés ? MH : Le Ministre en charge de ce secteur serait plus autorisé pour répondre à cette question. De mon point de vue, qui est personnel, oui. Nous avons des ressources minières très importantes, les plus gros investissements effectués au Mali sont destinés à ce secteur, et plus particulièrement à l’or, et aucune concession malienne ne peut être cédée sans que l’Etat ait une part qui avoisine généralement les 10%. Comment peut-on valoriser ces 10% ? Peutêtre en rassemblant ces participations dans une société financière capable ensuite de lever des capitaux beaucoup plus importants. Dans cette hypothèse, les montants dont on parle seraient assez élevés pour financer de grosses infrastructures. Quand je vois le cours de l’once, je me dis que si nous disposions aujourd’hui d’un tel mécanisme, nous en profiterions beaucoup. Je crois que cette perspective fait son chemin au sein des ministères concernés. LA : Au sein de l’Uemoa, êtes-vous plutôt en synergie ou en rivalité avec les agences de promotion des autres pays membres ? MH : Nous ne sommes pas vraiment rivaux. Nous avons deux réseaux d’agences, l’un au sein de la Cédéao, et un autre réseau francophone dont le Mali assure la vice-présidence. Nous essayons surtout d’échanger nos expériences, de reproduire ce qui a bien marché chez tel ou tel membre. Par exemple, pour la création du Guichet unique, nous avons tiré beaucoup d’enseignements de l’expérience de l’APIX du Sénégal. En ce moment, nous observons aussi ce que fait le Rwanda, dont l’agence réalise un travail remarquable. Ce pays est devenu le premier réformateur au monde. En dehors des agences, il y a évidemment des projets transfrontaliers, mais ils sont rarement traités à notre niveau pour la simple raison que les API ont des statuts différents suivant les pays. LA : Quels sont les atouts et handicaps du Mali par rapport aux autres pays de l’Uemoa ? MH : Nous avons une réelle stabilité politique et une constance au niveau de notre taux de croissance. Le Mali avance tranquillement, mais sûrement, et dans le calme. Nous avons également réussi, par le développement de nos infrastructures de transport, à transformer un handicap majeur, notre enclavement, en un atout. Nous pouvons aujourd’hui assurer notre logistique internationale par plusieurs corridors : vers Dakar, Cotonou, Lomé, Nouakchott, et bien sûr Abidjan, dont nous ne sommes plus dépendants comme autrefois. D’ailleurs, regardez en ville les panneaux publicitaires des ports autonomes ouest-africains. On voit tout de suite que d’une situation de dépendance, nous sommes passés à un statut de client recherché. Ce qui nous permet d’obtenir de meilleures conditions. Propos recueillis par Dominique Flaux L’API L’agence se compose aujourd’hui de 39 personnes, réparties à parts équivalentes entre des salariés de la fonction publique et des contractuels. Trois départements se partagent le travail : un pour la promotion et la facilitation des investissements, un pour le Guichet unique de création d’entreprises, et un service informatique qui gère notre base d’informations et de contacts d’investisseurs. 16 Spécial Mali - Les Afriques - N° 159 - 28 avril au 4 mai 2011 Binta Ndoye : « Le respect de l’autre est partie intégrante de l’approche humaine dans la société malienne » Directeur général d’Ecobank Mali, Binta Ndoye symbolise le renouveau d’un pays en transformation. Dans cet entretien, elle revient sur l’ambition d’Ecobank et sur son statut particulier de femme dirigeante dans un environnement à forte dominance masculine. LA : D’après vous, quelles réformes devront être engagées pour permettre aux banques d’augmenter leurs crédits à l’économie malienne ? BN : Il faudrait développer la bonne gouvernance pour une meilleure protection de nos entreprises et favoriser un environnement plus propice aux affaires. Binta Ndoye : « Selon la Constitution, les femmes maliennes sont libres d’entreprendre au même titre que les hommes. » L es Afriques : Tout d’abord, comment a évolué le secteur bancaire malien en 2010 ? Quid particulièrement d’Ecobank au Mali face à une concurrence accrue ? Binta Ndoye : Le secteur bancaire malien a évolué de façon positive en 2010. La grande majorité des banques ont obtenu des résultats satisfaisants malgré une concurrence accrue. La politique de développement de notre réseau d’agences poursuivie depuis 2008 porte à présent ses fruits. A fin 2009, nous sommes la deuxième banque du Mali en termes de total bilan (soit plus de 220 milliards FCFA) et la première en termes de bénéfice net d’impôt (soit plus de 4 milliards FCFA), ceci après seulement dix ans de présence au Mali. Dans la zone Uemoa, nous sommes également passés du 27ème au 16ème rang en 2009. Ces positions seront très certainement améliorées au terme de l’exercice 2010. LA : Les PME-PMI reprochent souvent aux banques une extrême prudence qui leur ferme l’accès au financement. Cette tendance est-elle en train d’évoluer ? BN : La problématique de financement des PME/PMI est liée à certains obstacles tels que le peu de fiabilité des documents financiers, la faiblesse du management, la non-maîtrise des cash-flows. Cependant, les PME-PMI sont devenues des acteurs incontournables dans l’économie d’un pays. Ainsi, au Mali, les banques à qui l’on reprochait de n’accompagner que les « grandes entreprises » ont, compte tenu de l’apport des PMEPMI dans l’économie nationale, modifié leur approche en s’y intéressant de plus en plus. Cette tendance est donc en train d’évoluer de manière positive. Nous avons d’ailleurs quelques exemples de moyennes entreprises que nous avons accompagnées dans leur développement et qui sont maintenant devenues de grandes sociétés. C’est également là le rôle d’une banque. Mais cela requiert évidemment une implication et un suivi plus importants de notre part. LA : Le Mali a presque doublé sa production de riz sur l’Office du Niger. Les banques ont-elles contribué à ce miracle ? Si oui, comment ? BN : Les banques maliennes ont effectivement participé à la croissance de ce secteur clé de l’économie. Pour notre part, après avoir participé directement au financement de la campagne riz en 2009, nous nous consacrons désormais au soutien d’entreprises dans leur activité de vente d’engrais aux paysans. Ces financements étaient de l’ordre de 15 milliards FCFA en 2010. LA : Les banques de la zone Uemoa ont procédé pour la plupart au relèvement de leur capital minimum. Comment l’échéance du 31 décembre 2010 a-t-elle été vécue au sein de votre institution ? BN : L’année 2010 a été clôturée sereinement, dans le respect de tous les ratios réglementaires de la Banque centrale liés aux fonds propres. Il n’y avait pas nécessité de relever notre capital « Dans la pratique, il faut reconnaître que les femmes partent désavantagées car elles ont un accès plus réduit à l’éducation et à la formation, et elles disposent de moins de temps pour leurs activités, dans la mesure où elles doivent assumer les tâches ménagères. » car il était déjà supérieur au niveau exigé. Il reste évident que si nos activités futures l’exigent, des augmentations de capital pourront être décidées en collaboration avec la direction du groupe et nos actionnaires locaux. LA : Quelles sont les conséquences de la crise ivoirienne sur le secteur bancaire malien ? BN : Depuis le début de la crise, nous avons certes enregistré plusieurs délocalisations d’entreprises de la Côte d’Ivoire vers le Mali, qui ont généré des flux financiers. Mais cette situation Des cerveaux de la diaspora dans le réseau carbone au Mali L e Mali a pris lead sur la finance carbone en Afrique de l’Ouest francophone grâce à l’implication de jeunes profils rentrés au bercail après des études à l’étranger. C’est l’histoire de plusieurs destins croisés. Tous deux natifs de France et trentenaires, Soumaila Camara, qui était jusqu’en mars 2010 trader à Londres, et Mamadou Sow, ingénieur en genie électrique, titulaire d’un MBA Finance aux USA, sont aujourd’hui rentrés au pays pour intégrer un réseau local de finance carbone présidé par Assetou Bakayoko, juriste provenant du Canada, noeud gordien de la Movida malienne autour de ce domaine nouveau, qui compte parmi ses partenaires l’ONG Geres. Avec son sac à dos A l’actif de Geres et du réseau carbone malien, un programme de 1 million de foyers améliorés repertorié dans le premier portail francophone de compensation volontaire. Parmi les ambitions du réseau carbone, la mise en place d’un portail de compensation africaine. Pour Soumaila Camara, ancien joueur de l’équipe nationale malienne de basket, obligé d’interrompre sa carrière en 1997 pour cause de maladie, cette alchimie autour du carbone répond au besoin d’un pays qu’il aime et qu’il ne connaissait, avant son retour, qu’à travers les séances de concentration de l’équipe nationale. Pour Soumaila Camara, arrivé à Londres avec son sac à dos pour rejoindre la Deutsche Bank et se spécialiser dans les dérivés de crédit pour pays émergents, le retour au Mali répond à l’appel de l’Afrique. « De nombreux Sénégalais et Africains occupent des positions stratégiques à la City. Ils veulent rentrer, mais ont peur de l’absence de stabilité politique et de transparence en Afrique. » « Nous avons convaincu d’importants partenaires de développer la structuration du marché du carbone au Mali. » Recommandé par Fodé Sylla, le projet évolue bien. Le réseau African Carbone Expertise est monté par plusieurs compétences dont Soumaila est parvenu à rassembler 3 millions de dollars de financements. a surtout des répercussions négatives en termes de diminution des flux de la diaspora malienne, de ralentissement de l’acheminement des importations et, par conséquent, de l’activité économique dans son ensemble. LA : Vous êtes une femme à la tête d’une banque dans un pays à dominance musulmane réputé conservateur. Comment une femme qui dirige une entreprise est perçue par la société malienne ? BN : Que l’on soit homme ou femme, il faut savoir s’imposer par son professionnalisme et ses compétences. Dans la mesure où ces deux valeurs sont très respectées au Mali, le fait d’être une femme dans le monde des affaires n’a plus trop d’importance. Le genre passe ainsi quasiment inaperçu lorsque ces valeurs sont mises quotidiennement en avant, et lorsque le respect de l’autre est partie intégrante de l’approche humaine dans la société malienne. Ce sont, de toute façon, tous mes collaborateurs (qu’ils soient hommes ou femmes) qui contribuent véritablement au succès de la banque. LA : D’une manière générale, et eu égard à la polémique suscitée par l’ajournement du nouveau Code de la famille malienne, la femme malienne est-elle libre d’entreprendre, d’accéder au financement, au foncier, et de se soustraire de la tutelle de l’homme ? BN : Selon la Constitution, les femmes maliennes sont libres d’entreprendre au même titre que les hommes. Dans la pratique, il faut reconnaître que les femmes partent désavantagées car elles ont un accès plus réduit à l’éducation et à la formation, et elles disposent de moins de temps pour leurs activités, dans la mesure où elles doivent assumer les tâches ménagères. LA : A Ecobank Mali, comment se réparti la proportion des crédits entre les hommes et les femmes ? BN : L’analyse de notre portefeuille révèle que la plupart des promoteurs d’affaires maliens que nous avons financés sont des hommes. Les femmes sont plus présentes dans le secteur des services, et dans les opérations de microcrédit que nous refinançons. D’une manière générale, les femmes ont des besoins financiers moins importants et semblent plus prudentes que les hommes en termes de recours au crédit. Propos recueillis par Adama Wade Algérie, 4ème destination africaine Après le Maroc, la Tunisie et l’Afrique du Sud, l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) classe l’Algérie à la 4ème place des destinations touristiques africaines. Ce pays qui a réussi à drainer 1% des arrivées touristiques de la Méditerranée, a enregistré près de 8% de croissance du flux touristique et frôlé la barre des 2 millions de touristes en 2009, avec exactement 1 911 506 touristes. D’après les données de l’OMT, les entrées aux frontières en 2009 se sont accrues de 7,89% par rapport aux 1 771 749 touristes à fin 2008. Des touristes qui ont permis de générer 330 millions $ de recettes. Il reste utile de noter que la plupart de ces touristes sont des Algériens résidant à l’étranger. Ils représentent 71% du flux, avec un total de 1 230 000 touristes. Inauguration du premier incubateur TIC au Sénégal Le Sénégal, qui depuis plus de dix ans a fait du secteur des TIC une priorité dans sa stratégie de développement économique et social, a inauguré, mardi 19 avril, sa première pépinière d’entreprises des TIC (Technopark). Moustapha Guirassy, ministre sénégalais de la Communication et des Télécommunications, qui a coupé le ruban en compagnie d’une importante délégation, est revenu sur la volonté du gouvernement d’appuyer les activités des entreprises du secteur. Dénommé incubateur Croissance Tic-Dakar(CTic) des entreprises du secteur des TIC, il constitue un premier pas vers la constitution d’une véritable infrastructure de soutien au développement de l’industrie des TIC au Sénégal, ont assuré les responsables. Saluant au passage l’appui de partenaires nationaux et internationaux et les desseins d’un tel parc qui vise à améliorer les chances de croissance et le taux de survie des entreprises, il a promis un essaimage de telles pépinières à Saint-Louis, Ziguinchor, et probablement dans les autres régions, pour devenir une vitrine des activités des TIC au Sénégal. Le Mali, votre rendez-vous d’AFFAIRES ! Agriculture API-MALI vous aide à réussir votre projet en mettant à votre service une équipe compétente qui propose des solutions adéquates à chaque étape du processus d’investissement. API-MALI, votre point d’entrée unique pour entreprendre au Mali Placée sous la tutelle du Ministère de l’industrie, des investissements et du commerce, APIMALI vous assiste pour toutes les procédures de création d’entreprises, d’assistance aux investisseurs et de délivrance d’agréments au Code des investissements du Mali. Un accompagnement attentif L’agence vous informe sur les opportunités d’investissements et met à votre disposition les informations clés, personnalisées par secteur d’activités, nécessaires pour entreprendre au Mali. Elle vous précise les réglementations applicables à chaque filière et identifie également les avantages relatifs à chaque investissement. Partenaire stratégique des investisseurs nationaux et étrangers, API-Mali organise vos rencontres avec les services de l’Etat, vos visites des sites d’investissement. Elle facilite l’intégration des entreprises étrangères dans le tissu économique malien en identifiant pour vous des partenaires éventuels, des sous-traitants ou mêmes des fournisseurs. Elle vous conseille sur les meilleurs choix tant au niveau des opportunités offertes, telles que la reprise d’une entreprise en difficulté ou la création d’une nouvelle entité, qu’au niveau du site d’implantation qui répond le mieux aux exigences de votre projet. Un soutien administratif API-Mali, à travers son Guichet unique, délivre ou fait délivrer aux investisseurs l’ensemble des actes administratifs nécessaires à la création d’entreprises et les autorisations indispensables à certains types d’activité. Les demandes relatives aux avantages liés au Code des investissements y sont également introduites. Le Mali est un pays politiquement stable qui offre aux investisseurs des infrastructures et un environnement des affaires sécurisant et en constante amélioration. Pourquoi le Mali ? Le Mali se présente aujourd’hui comme un pays politiquement et socialement stable doté d’institutions légales et démocratiques qui lui donnent une étiquette de pays exemplaire où la sécurité des investissements est garantie. Le Mali a opté pour l’édification d’une économie de libre entreprise et a entamé depuis 1982 le désengagement de l’État des secteurs productifs pour le limiter à ses missions essentielles de souveraineté, de régulation et de protection des biens et des personnes. La SFI (Banque mondiale) a classé le Mali parmi les 30 économies qui se sont le plus améliorées au cours de ces cinq dernières années sur un ensemble de 183 pays. Un code des investissements attractif Le Code des investissements dont l’agrément est obtenu au sein d’un Guichet unique est l’un des codes les plus attractifs de l’Afrique de l’Ouest en termes d’avantages douaniers et fiscaux, de garanties d’investissement et de transfert des capitaux et revenus. Aucun seuil minimum d’investissement n’est exigé pour qu’un projet soit éligible à ce code qui prévoit trois régimes (A pour les investissements ≤ 150 millions FCFA, soit 228 658 € ; B pour les investissements > 150 millions FCFA ; les Zones franches d’exportation). Seules sont exclues de l’agrément au Code des investissements les entreprises exclusivement commerciales, les entreprises de recherche et d’exploitation pétrolières et minières. Ces activités sont régies par le Code du commerce, le Code pétrolier et le Code minier. Le taux de valeur ajoutée ≥ 35% est le seul élément fondamental pour l’appréciation des projets. Une grande profondeur historique et culturelle Terre d’accueil, carrefour des civilisations, le Mali est un pays riche par son histoire, sa culture diverse et multiple, et son hospitalité légendaire. Berceau de grands empires et royaumes (empire du Ghana, empire du Mali, empire Songhoï, royaume Bambara de Ségou et empire Peul du Macina), il fut longtemps au cœur du grand commerce transsaharien. D’une superficie de 1 241 238 km2, le Mali est arrosé par les deux plus importants fleuves de la sous-région : le Niger, avec 1780 km de parcours, et le Sénégal, avec 669 km. Un marché régional de 220 millions d’habitants Il appartient aux deux organisations sous-régionales que sont l’Uemoa, avec un marché d’environ 80 millions de consommateurs, et la Cédéao, avec 220 millions d’habitants, et il adhère à l’Ohada. La création d’entreprise en seulement 72 heures au Guichet unique de l’API-Mali Avec plus de 10 000 visiteurs, le Guichet unique a procédé à la création d’au moins 7 871 entreprises depuis son ouverture en mai 2009. Il est composé de contractuels et de fonctionnaires issus de différentes administrations intervenant dans la procédure de création d’entreprises et dans les formalités post-création. Les terres disponibles particulièrement propres à l’agriculture et à l’élevage occupent près de 46 millions d’hectares. 3,5 millions d’hectares sont mis en valeur sur un total d’environ 12 millions d’hectares cultivables. Le Mali a un potentiel irrigable de plus de 2 millions d’hectares, dont plus de la moitié par gravitation. L’Office du Niger dispose, à lui tout seul, d’un potentiel irrigable de près d’un million d’hectares. Le Delta central du Niger couvre, quant à lui, près de 4 millions d’hectares. Le fleuve Sénégal offre également, avec ses affluents, d’importantes possibilités d’aménagements agropastoraux dans la région de Kayes. Il existe de réelles possibilités d’accroissement de la production irriguée de riz et d’augmentation des exportations sur les marchés limitrophes et au-delà. Le maïs pourrait également constituer un important intrant dans la fabrication de l’aliment pour bétail pour le cheptel malien et pour l’exportation. Pour plus d’informations, M. Ibrahim Touré : [email protected] Elevage Le secteur de l’élevage présente des opportunités d’investissement, non seulement dans l’industrie de transformation de la viande, mais encore dans le développement des infrastructures nécessaires à la distribution locale et internationale. Le Mali a un avantage comparatif en matière de peaux, avec un indice de 3,4 pour la peau brute et de 2,91 pour la peau tannée. Pour plus d’informations, Mme Keya Zouber : [email protected] Energies Le potentiel hydraulique est important. On estime à 50 milliards de m3 le potentiel en eau de surface pérenne et à 66 milliards de m3 le potentiel en eaux souterraines renouvelables. Le Mali dispose de ressources appréciables d’énergies renouvelables (solaire, éolien, biomasse et hydroélectricité). Mais celles-ci sont à ce jour faiblement exploitées. Le meilleur gisement éolien du Mali se situe dans le nord du pays. Dans cette zone géographique, la vitesse du vent varie entre 3 et 7 m par seconde. L’insolation est estimée à 2500 heures par an avec une capacité de 5,7 kWh/m²/jour. La mise en valeur de cette ressource permet des applications à base de solaire thermique et à base de solaire photovoltaïque. Pour plus d’informations, M. Mohamed Diarra : [email protected] Mines et hydrocarbures L’industrie extractive concerne les matériaux de construction (marbre, argile, grès, dolérite, granit…), le sel gemme, l’or, les pierres semi-précieuses telles que le grenat, etc. En outre, le sous-sol recèle d’autres substances minérales pour lesquelles, à ce jour, aucune compagnie étrangère n’intervient dans l’exploration ou l’exploitation : • Diamant : des indices sont situés dans les zones de Kéniéba et l’Adrar des Iforas • Fer : 1,360 milliard de tonnes de réserves • Bauxite : 1,2 milliard de tonnes de réserves • Manganèse : 100 millions de tonnes de minerai de réserves • Uranium : 5000 tonnes d’U3O6 et 200 tonnes d’U3O2 à 0,085% • Phosphates : 20 millions de tonnes de réserves • Calcaire : 122 millions de tonnes de réserves • Marbres : 60 millions de tonnes de réserves • Plomb-zinc : 1,7 million de tonnes de réserves. La prospection sur les hydrocarbures est actuellement menée sur le bassin de Taoudénit et le graben de Gao par cinq (5) sociétés. Vingt-trois (23) blocs sont attribués sur un total de vingt-sept (27). Pour plus d’informations : M. Mohamed Diarra : [email protected] Tourisme Le secteur a engrangé pour la saison écoulée 80 milliards FCFA de chiffre d’affaires. Un chiffre qui multiplie par dix celui de 2002. Le Mali dispose d’un important patrimoine touristique, naturel, culturel et historique. Les plus importantes curiosités naturelles sont : • les falaises de Bandiagara et le Plateau Dogon • la réserve de Biosphère de la Boucle de Baoulé • la réserve des Éléphants du Gourma • les sites éco-touristiques constitués des bassins des fleuves Sénégal et Niger et les ressources du Delta central du Niger • les dunes et désert du nord du pays • les parcs, forêts et réserves (réserve du Bafing notamment), etc. Pour plus d’information, Mme Keya Zouber : [email protected] [email protected] - www.apimali.gov.ml 18 Economie - Politique - Les Afriques - N° 159 - 28 avril au 4 mai 2011 Comment l’ouest ivoirien a vécu l’arrestation de Gbagbo Dave Barraud a été l’un des rares journalistes à vivre depuis l’ouest de la Côte d’Ivoire l’arrestation de Laurent Gbagbo à Abidjan. Il était dans la ville de Man, la capitale de la région des 18 Montagnes. Voici son récit. Man, la capitale de la région des 18 Montagnes. A u restaurant sénégalais « Chez Paye », à Man, ce 11 avril dernier peu avant 13 heures tous les clients avaient les yeux rivés sur les écrans de télévision, suivant avidement les chaînes européennes. Une bande annonce défilait en boucle, et sur le plateau de télé, les commentaires et analyses étaient ininterrompus sur la probable arrestation de Laurent Gbagbo et son transfert à l’Hôtel du Golf. L’attente fut de courte durée avant la confirmation de cette arrestation. Gbagbo au revoir Dans ce restaurant d’une cinquantaine de clients attablés, les langues se déliaient aussitôt. Les commentaires fusaient, on retenait difficilement sa joie. La frénésie jubilatoire était comme contagieuse. Et comme absentes, les visages fermés, continuant de manger comme si elles ne comprenaient pas la raison exacte de cette fièvre joyeuse. « Certainement des femmes de la Refondation, pro-Gbagbo », me soufflera mon interlocuteur de circonstance, Lassina, le chauffeur d’Odienné. Une mobilisation spontanée Man, la capitale de la région des 18 Montagnes, est très singulière. Lors de l’élection présidentielle, Ouattara avait remporté le scrutin dans la métropole de Man, mais avait tout de même perdu dans la région, notamment dans les villages environnants. La présence Malinké est visible dans la ville, notamment au marché central, mais aussi dans différents quartiers que nous avons visités. D’ailleurs, une heure après la confirmation de cette A Duékoué, jusqu’à 27 000 personnes sont encore apeurées à l’idée de quitter la paroisse catholique où elles se trouvent pour retrouver leurs domiciles, rasés suite aux violences politiques, qui souvent ont débordé en violences ethniques. brusquement, un cri fort, « Gbagbo au revoir », lancé par Lassina, un jeune chauffeur malinké d’Odienné, libérera définitivement les convives de ce restaurant jugé plutôt huppé de la ville, car accueillant régulièrement les employés des Nations Unies et autres ONG et institutions encore présentes en ville. Dans l’enthousiasme presque général, fait de jubilation, à l’annonce de l’arrestation de Gbagbo, trois femmes, juste deux tables plus loin de la nôtre, semblaient indifférentes, arrestation de l’ancien président, des cortèges spontanés de voitures, motos, des marches spontanées ont été organisés par les populations en liesse. Beaucoup de femmes, beaucoup de jeunes dans les rues de Man en cette après-midi du 11 avril. Une joie immense se lisait dans presque tous les regards de toute cette population qui, depuis novembre 2010, a été témoin de massacres, et a subi toutes sortes d’exactions, de vexations, de violences, d’humiliations, parce que le président sortant Laurent Gbagbo avait décidé, avec la bénédiction de la Cour constitutionnelle, de se maintenir au pouvoir contre la volonté populaire. Jusqu’à la nuit tombante, les klaxons de voitures et des motos allaient rythmer la vie dans les rues de Man. Dans les dédalles des rues de la capitale des 18 Montagnes, nous avons rencontré Sanogo Salimata, la porte-parole de la Jeunesse féminine de Man, qui célébrait cette arrestation avec ses militantes. « Nous sommes en joie aujourd’hui, parce que le dictateur Laurent Gbagbo est parti », dira-t-elle tout de go. « Gbagbo a voulu voler le pouvoir par la force mais ca n’a pas marché, donc je félicite Alassane Dramane Ouattara pour sa patience », poursuit Mlle Sanogo pour qui « l’ère de Gbagbo est passée, tous les Ivoiriens doivent maintenant vivre une nouvelle ère faite de réconciliation, une nouvelle patrie démarre aujourd’hui pour tous les Ivoiriens. Nous exhortons donc le président Ouattara à s’ouvrir aux membres de la LMP (l’ancienne majorité présidentielle), parce que tous les Ivoiriens sont les enfants d’un même pays. » La réconciliation nationale Ce message de réconciliation sera repris en chœur par tous : la classe politique, la population, les militaires, et même les leaders de l’ancienne majorité présidentielle. Le lendemain de cette arrestation du président Gbagbo, nous rendions visite à Sidiki Konaté, porte-parole du Premier ministre Soro Guillaume, qui se trouvait à Man. Il avait entamé l’installation de nouveaux préfets dans la région et, dans la liesse populaire, il improvisera un meeting populaire pour distiller quelques détails sur cette arrestation du président Gbagbo et de son clan dans son bunker présidentiel. Partout où nous nous sommes ensuite rendus, 48 heures après cette arrestation, les célébrations se poursuivaient, même dans des villes qui ont été secouées par des violences extrêmes, notamment à Duékoué, où des charniers ont été découverts. Sur l’avenue centrale qui traverse la ville de Duékoué, de part en part, des groupes de femmes chantaient et dansaient. A Guiglo, fraichement sorti des violences une semaine auparavant, là aussi des groupes de femmes exorcisaient les démons de la division, de la peur et de la violence pour, à leur façon, tourner une page de l’histoire du pays. Mais, juste à côté, à la paroisse catholique Notre-Dame de Nazareth, 4800 déplacés internes étaient reclus, attendant désespérément l’aide des organisations humanitaires qui tentaient de se redéployer ici avec l’atténuation des violences. A Duékoué, jusqu’à 27 000 personnes sont encore apeurées à l’idée de quitter la paroisse catholique où elles se trouvent pour retrouver leurs domiciles, rasés suite aux violences politiques, qui souvent ont débordé en violences ethniques. A Zouan Hounien, à 50 km de la frontière libérienne, l’espoir semblait aussi revenir dans le regard des 800 Burkinabés amassés à la paroisse St Benoît. Le maire adjoint de la ville, Touagédo Alphonse, chargé de l’accueil des personnes déplacées dans la ville, semblait partager cet enthousiasme, même s’il n’entrevoit pas comment ces déplacés pourraient, après avoir tout perdu, affronter la vie hors du centre. « Nous les encourageons à aller dans les familles d’accueil ici à Zouan Hounien, parce qu’ils pourraient se rendre utiles en participant aux travaux champêtres pour gagner de l’argent et se refaire une vie. » Récupération de l’identité de Mandela sur Twitter Nelson Mandela, ex-président sud-africain, a récupéré, vendredi 15 avril, son identité sur Twitter. Sello Hatang, porteparole de la Fondation Nelson Mandela, l’a confirmé lundi 18 avril, soutenant que cette structure de bienfaisance a convaincu Richard Millington, un consultant Internet de nationalité britannique qui avait enregistré le compte @nelsonmandela, de le lui rendre. Désormais, il porte le logo de la fondation et envoie aux abonnés des dates anniversaires ayant marqué la vie du grand homme. Le Britanique a accepté de le céder gratuitement au Centre de mémoire Nelson Mandela (Nelson Mandela Centre of Memory), dépendant de la fondation. C’est du moins ce qu’a affirmé le porte-parole de la fondation, qui au passage a salué le caractère gentleman de Millington. Ce dernier, une fois contacté, n’aurait pas hésité une seconde pour céder la page qu’il avait créée. Dos Santos nie l’existence de comptes personnels à l’étranger A l’occasion de l’ouverture de la session extraordinaire de l’organisation du congrès du MPLA (parti au pouvoir), prévu pour les 29 à 30 avril, José Eduardo dos Santos, chef de l’Etat angolais, a nié, vendredi 15 avril à Luanda, les accusations selon lesquelles il aurait de l’argent dans des comptes auprès de banques étrangères. Allant plus loin, le président angolais défie quiconque pouvant fournir les preuves de telles accusations. Les allégations proviennent de la toile, où l’auteur affirme que le président dispose d’une fortune de 20 milliards $ à l’étranger. Mettant l’accent sur la mauvaise foi de cette personne, Dos Santos a évoqué le Département du renseignement financier de la Banque Nationale d’Angola (BNA). Pourquoi ne pas lui avoir communiqué toutes les coordonnées, noms des banques et autres numéros des comptes ? Bénin : timide démarrage de la campagne des législatives Jusqu’au début de la semaine dernière, ce n’était toujours pas la grande effervescence à travers les grandes villes du sud du Bénin, notamment à Porto-Novo, Cotonou et Ouidah, cinq jours après le lancement officiel de la campagne des élections législatives, prévues pour le 30 avril. L’euphorie n’a pas encore gagné les 3145 candidats en lice sur 19 listes de partis ou coalitions de partis. Excepté un affichage assez timide à Cotonou, partout ailleurs, c’était le calme plat. Le calme qui précède la tempête ? On pouvait le croire, selon les propos d’Eric Houdetot, candidat de l’Union fait la nation (UN) dans la circonscription électorale d’Ouidah. Il a effectivement soutenu : « Nous nous apprêtons à descendre vers nos militants, à qui nous demandons déjà de voter massivement pour la liste UN afin de sauver notre démocratie, en danger. » Même son de cloche auprès de Sévérin Adjovi, candidat de RDL dans la circonscription électorale d’Ouidah, qui met en avant « la stratégie de campagne de proximité, avant les démonstrations de force ». Botswana : grève des fonctionnaires Depuis lundi 18 avril, plus de 90 000 fonctionnaires botswanais ont entamé une grève de dix jours pour réclamer des augmentations de salaire. En effet, la Fédération des syndicats du secteur public du Botswana demande une hausse des salaires de 16%, après un gel de trois ans imposé par le gouvernement au nom de la crise économique mondiale. Les fonctionnaires se sont plaints du gel des salaires, alors que les prix continuent d’augmenter et que l’inflation a atteint 8,5% en mars. Goretetse Kekgonegile, porte-parole syndical, a prédit « un mouvement à l’usure jusqu’à ce que les revendications soient satisfaites ». Pourtant, Ponatshego Kedikilwe, vice-président par intérim, a affirmé que « le gouvernement ne peut pas se permettre de satisfaire les exigences des fonctionnaires ». Dans tous les cas, à travers le pays les services publics, écoles et hôpitaux ne fonctionnaient plus qu’au ralenti. Le bras de fer risque de durer longtemps. Economie - Politique Les Afriques - N° 159 - 28 avril au 4 mai 2011 - Inquiétudes sur le tourisme en Afrique du Nord Les révoltes populaires frappent de plein fouet le tourisme en Tunisie, en Egypte et, à un degré moindre, au Maroc. Perçus comme des pays à risques, les trois destinations estivales phares de l’Afrique du Nord rivalisent d’initiatives pour sauver leur saison. L e FMI a beau parler de perturbations « conjoncturelles et limitées », les économies nord-africaines subissent durement les contrecoups de la baisse des recettes touristiques consécutive aux soulèvements populaires ayant secoué la région. La Tunisie et l’Egypte, qui ont déjà goûté le cynisme des agences de notation, promptes à abaisser les notes souveraines des pays arabes au moindre soulèvement, ont été les premières à souffrir. Au cours du premier trimestre 2011, les revenus de l’industrie touristique tunisienne ont fondu de 43% par rapport à la même période de 2010, pour s’établir à 152,7 millions d’euros, alors que les arrivées aux frontières (614 000) ont chuté de 44,1%. Après avoir longtemps alimenté l’espoir d’une reprise rapide de l’activité, le ministre tunisien du Tourisme, Mehdi Houas, s’est départi de son optimisme. « L’année 2011 sera désastreuse. Si on fait 50% de ce que l’on a fait l’année dernière, ce sera déjà pas mal », explique-t-il. En Egypte aussi, les habituelles déclarations officielles rassurantes et soporifiques cèdent la place à un discours de vérité. « Nos revenus pour 2010 étaient de 12,5 milliards de dollars, nous devrions être à moins 25% en 2011 », a déclaré, le 7 avril, le ministre égyptien du Tourisme, Mounir Fakhry Abdel-Nour. Entre le 1er janvier et le 30 mars, les entrées touristiques au pays du Nil ont diminué d’environ 45,3%, et le taux d’occupation des hôtels n’a pas dépassé 40%. Image fortement altérée Moins touché par les vents de la contestation, le Maroc n’échappe pas également à la baisse de la fréquentation touristique. Les premières estimations font état d’une chute des arrivées de 10% à Marrakech, et de 15% à Tanger durant le mois de mars. « La situation des pays voisins déteint bien sûr sur notre pays et se traduit évidemment par un impact négatif », confiait récemment le ministre marocain du Tourisme, Yassir Znagui. A quelques semaines de l’été, une question obsède les professionnels du tou- risme en Afrique du Nord: peut-on encore sauver la saison touristique 2011 ? Très peu probable, surtout qu’un sondage réalisé récemment par le bureau d’étude et de conseil GFK sur le marché français, la référence en Europe, révèle que « l’ensemble des pays du monde musulman souffre désormais d’une image de destinations à risque ». Les trois pays jugés les plus sûrs (Maroc, Emirats Arabes Unis et Turquie) dépassent à peine les 50% d’opinions positives. Selon le sondage, le Maroc et la Turquie seront les premières destinations à se relever, avec « plus d’une personne sur cinq souhaitant s’y rendre dans les douze prochains mois ». Ces deux destinations sont présentées par les professionnels comme des « victimes collatérales » du printemps arabe et des amalgames faits par des médias internationaux. « C’est assez injuste. On constate de rivaliser avec les pyramides de Gizeh et les plages de la mer Rouge. Sur son site Internet, Flying Carpet Tours propose une visite guidée du lieu phare de la révolution. Egyptair diffuse sur son site et sur YouTube un petit film intitulé Les ailes de la liberté, où apparaît un montage lyrique de vidéos du soulèvement, suivi d’images des pyramides et du Sphinx. En point d’orgue du film, une citation flatteuse du président américain Barack Obama : « Les Egyptiens ont changé le monde. [...] Le monde en a pris note. » Tout en mettant, elle aussi, les hauts lieux de sa révolution à l’honneur, la Tunisie multiplie les opérations marketing pour lesquelles un budget supplémentaire de 35 millions d’euros a été débloqué. Le plus petit pays du Maghreb a, par ailleurs, décidé de prendre en charge les sièges vides sur les vols charter dans une limite de 50%. Au Maroc, les professionnels et l’Office national marocain du tourisme (ONMT) ont choisi de partir à la conquête de nouveaux marchés pour limiter le recul des marchés traditionnels. Les profession- Les trois pays jugés les plus sûrs (Maroc, Emirats arabes unis et Turquie) dépassent à peine les 50% d’opinions positives. une baisse de 35% sur le Maroc, alors que ce pays fait preuve d’une grande stabilité politique et accueille les vacanciers avec la même qualité », déplore Denis Wathier, président du tour-opérateur Thomas Cook-France, qui s’attend à un manque à gagner de 10 millions d’euros à cause des révolutions dans le monde arabe. Prospecter jusqu’en Chine Dans ce contexte de grandes incertitudes, l’Egypte, où le tourisme représente 10% du PIB, tente de redresser la barre en transformant la place Tahrir, l’épicentre de la contestation, en mine d’or capable nels marocains ont participé pour la première fois, du 13 au 15 avril, au China Outbound Travel & Tourism Market (COTTM), le plus grand salon chinois du tourisme. Objectif : attirer une partie des quelque 60 millions de Chinois qui voyagent à l’étranger chaque année. L’ONMT vient, quant à lui, de lancer une grande campagne de promotion sur le marché russe, en prélude au lancement, le 29 avril, d’une nouvelle ligne charter entre Saint Petersburg et Agadir. Walid Kéfi, Tunis 19 Burkina Faso : la mutinerie des soldats atteint Kaya Entamée jeudi 14 avril au sein de la garde présidentielle, la mutinerie des soldats qui secoue le pays s’est étendue à Ouagadougou, à Pô et à Tenkodogo. Elle a maintenant atteint le centre du pays, à Kaya. Ce sont surtout des militaires et des gendarmes qui ont tiré en l’air pour ensuite mettre le feu aux domiciles du chef du corps du régiment de Commandement d’appui et de soutien et du commandant de la région. Si à Ouagadougou, la capitale, le couvre-feu a été instauré depuis, c’est à la ville de Pô, véritable symbole, avec plusieurs casernes dont le CEC (Centre d’entraînement commando) et l’Académie des officiers (Académie militaire de Pô), où sont formées les troupes d’élite de l’armée, que ces mouvements d’humeur ont été les plus significatifs. Côte d’Ivoire : reprise des exportations de cacao Le premier producteur mondial de cacao, avec 1,3 million de tonnes par an, va reprendre ses exportations. Alassane Ouattara a en effet annoncé, mercredi 13 avril à Abidjan, une reprise immédiate. De son avis, les conditions sont quasiment remplies pour ce faire. Outre l’ordonnance signée la veille, le chef de l’Etat ivoirien a assuré que le port, où il a nommé un directeur intérimaire, est sous contrôle. Insistant sur le renforcement du maintien de l’ordre, il a voulu convaincre que la situation des salaires et autres médicaments devraient se régler le plus tôt possible. Relativement aux autres types de transport, tels que le chemin de fer, Alassane Ouattara a promis une remise en route jusqu’à Bouaké, afin que les marchandises puissent être acheminés rapidement sur Abidjan. Quant à la réouverture des banques, il l’a conditionnée à la reprise de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), conduite par JeanBaptiste Aman Ayayé. Appel du camp Gbagbo à la réconciliation Après l’arrestation de l’ex-président ivoirien, lundi 11 avril, le parti de Laurent Gbagbo prône la réconciliation avec le camp du nouveau chef de l’Etat Alassane Ouattara. Pascal Affi N’Guessan, président du Front populaire ivoirien (FPI), accompagné d’Alcide Djédjé, ex-ministre des Affaires étrangères du gouvernement Gbagbo, a appelé, samedi 16 avril à Abidjan, à arrêter la guerre ainsi que l’escalade de la violence. Les ténors de ce parti déplorent les combats qui perdurent dans plusieurs endroits, notamment à Yopougon, quartier pro-Gbagbo de l’ouest d’Abidjan. Solennellement, Affi N’Guessan a soutenu : « Au nom de la paix, arrêtons la guerre, mettons fin à toute forme de belligérance et de confrontation, il faut donner une chance à la restauration et à la reconstruction de notre pays. » Promesses de soutien de la Banque mondiale La plage de Djerba en Tunisie. Suite à la France, qui compte apporter une assistance de 400 millions d’euros selon Christine Lagarde, ministre des Finances, la Banque mondiale et la Banque africaine de développement (BAD) viennent de s’engager à apporter leur soutien financier à la Côte d’Ivoire. Robert Zoellick, président de la Banque mondiale, a appelé la semaine dernière la communauté internationale à reprendre son aide à ce pays pour la réhabilitation des infrastructures économiques et sociales. Joignant l’acte à la parole, il a en effet rencontré, en fin de semaine dernière, Charles Koffi Diby, ministre ivoirien des Finances. A noter que cette annonce faite la veille de l’ouverture à Washington de l’assemblée de printemps de la Banque mondiale, et seulement quelques jours après le dénouement de la crise en Côte d’Ivoire, augure des intentions de l’institution de Bretton Woods pour avancer avec une sorte de grand programme de prêt, pour reprendre les propos du président de la Banque mondiale. A l’image de la Tunisie et de l’Egypte, où les institutions soutiennent l’après-révolution. 20 Economie - Politique - Les Afriques - N° 159 - 28 avril au 4 mai 2011 Un gouvernement d’ouverture au Burkina Faso Egypte : retour imminent du FMI Après une période de troubles dans les rues de la capitale et dans quelques autres villes du pays, le chef de l’Etat burkinabé a dissout le gouvernement et nommé un nouveau Premier ministre. Luc Adolphe Tiao succède à Tertius Zongo. Portrait. L undi 18 avril, Beyon Luc Adolphe Tiao a été nommé Premier ministre par le président Blaise Compaoré. Le nouveau locataire de la Primature prend ses marques au lendemain des manifestations qui ont émaillé la tranquillité du « pays des hommes intègres ». Il dirige le nouveau gouvernement, dont la composition a été dévoilée le 21 avril et qui est constitué de 29 ministres. Luc Adolphe Tiao n’aura pas eu le temps de boucler ses trois années à Paris en qualité d’ambassadeur du Burkina Faso en France. Le chef de l’Etat a installé à la tête du gouvernement cet ancien journaliste qui a présidé le Conseil supérieur de la communication (CSC). Il lui incombe à présent de mettre tout en œuvre pour faciliter la sortie de crise qu’a vécue le Burkina Faso ces derniers jours. Décrit par son entourage comme un homme de dialogue et d’écoute, le Premier ministre va devoir user sans compter de ses compétences pour restaurer une unité entre la base et le sommet, dans un pays confronté à la flambée des prix alimentaires et qui a, de surcroît, encaissé les contrecoups de la crise postélectorale en Côte d’Ivoire et des insurrections en Afrique du Nord. Homme d’ouverture Passé tout d’abord par Dakar pour obtenir son diplôme de journalisme, Luc Adolphe Tiao revient à Ouagadougou étudier le droit et repart sur un 3ème cycle en sciences de la communication, qu’il valide à Montréal, avant d’achever un cursus d’études en sciences politiques et en relations internationales à Paris. Sa trajectoire professionnelle est de même facture. Il est successivement ambassadeur du Burkina Faso en France (2008 à avril 2011), président du Conseil supérieur de la communication (20012008) et conseiller en communication près le Premier ministre (1996-2001). Il est avant cela attaché de presse à l’ambassade du Burkina Faso à Paris dans les années 1990, secrétaire général du Ministère de la communication et de la culture, et directeur général des éditions Sidwaya, le quotidien national. On lui doit également des publications sur les politiques et stratégies de l’information et de la communication, ainsi que sur les processus de transition démocratique en Afrique au sud du Sahara. Médiation entre la base et le sommet A 57 ans, Luc Adolphe Tiao est décrit comme un personnage consensuel. Sa nomination est bien accueillie au Burkina Faso. On salue en lui le talent et la rigueur dont il a fait preuve dans l’exercice de ses précédentes fonctions, ainsi que son sens aigu des responsabi- A 57 ans, Luc Adolphe Tiao est décrit comme un personnage consensuel. Sa nomination est bien accueillie au Burkina Faso. On salue en lui le talent et la rigueur dont il a fait preuve dans l’exercice de ses précédentes fonctions, ainsi que son sens aigu des responsabilités. lités. Il est présenté comme un homme d’ouverture, doté de qualités d’écoute et d’une capacité au dialogue. Sa légitimité à exercer cette haute fonction n’est pas à prouver pour ses pairs journalistes qui l’ont côtoyé. Connu par ailleurs pour son dynamisme, celui qu’on surnomme LAT va devoir mobiliser toute son énergie pour mener tambour battant les consultations qui s’imposent et engager les réformes qu’il convient pour s’acheminer vers une sortie de crise. « Ma préoccupation, c’est d’abord de voir avec les partenaires sociaux quelles mesures prendre, en fonction de nos moyens, pour réduire les effets de la vie chère », a-t-il d’ores et déjà promis. Véronique Narame Zimbabwe : l’indigénisation reste d’actualité Un projet de loi zimbabwéen qui obligerait toutes les sociétés à assurer une participation dans leur capital à hauteur de 51% par des autochtones est toujours d’actualité, même s’il divise le fragile gouvernement d’unité de ce pays. Le Premier ministre Morgan Tsvangirai du MDC a critiqué le programme, le comparant au programme de nationalisation des terres qui a surtout profité aux hauts cadres du Zanu-PF. A u cours de l’année 2010, le débat autour de ce projet de loi a aggravé les tensions entre les deux partis qui forment le gouvernement d’unité nationale du Zimbabwe : le Zanu-PF, le parti du président Robert Mugabe, et le MDC, celui du Premier ministre Morgan Tsvangirai. La relation entre ces deux partis n’a jamais été cordiale. Tandis que le Zanu-PF prend une ligne populiste qui a quasiment ruiné l’économie et a obligé des millions de Zimbabwéens à fuir leur pays à la recherche de travail, le MDC cherche à rassurer les investisseurs étrangers en épargnant le président pour ne pas aggraver le harcèlement dont souffrent ses membres (accusations de trahison, détentions et exils). Modalités du transfert Après plusieurs mois de hiatus, le projet de loi a été voté en mars sous le nom de « Indigenisation and Economic Empowerment Act », et exige de toutes les entreprises à valeur de 500 000 $ ou plus de vendre 51% de leurs actions à des Zimbabwéens « indigènes » (c’est-à-dire noirs). Les sociétés visées ont 45 jours depuis la publication de la loi pour soumettre au gouvernement un plan expliquant les modalités du transfert de leur capital social. Le Premier ministre Morgan Tsvangirai, du MDC, a critiqué le programme, le comparant au programme de nationalisation des terres qui a surtout profité aux hauts cadres du Zanu-PF. Les grandes sociétés minières comme Anglo Platinum, Impala Platinum ou Aquarius Platinum sont en train de soumettre leurs plans d’indigénisation au gouvernement avec toutes les autres. La date limite pour ces soumissions est le 9 mai. Si le gouvernement devait payer le prix du marché pour ces actions, il aurait à débourser au moins un milliard de dollars. Les analystes soupçonnent que, dans le cas des minières, le gouvernement pourrait échanger des droits minéraux contre des participations. François Conradie, Cape Town Le FMI reprend ses discussions avec l’Egypte. En effet, Dominique Strauss-Kahn, directeur général du FMI, a affirmé, vendredi 15 avril, au cours d’une conférence sur cette région à Washington, que l’institution qu’il dirige « est prête à aider les pays arabes, tels que l’Egypte et la Tunisie ». Avouant avoir tiré des enseignements de ce qui s’est passé récemment au Proche et au Moyen-Orient ainsi qu’en Afrique du Nord, il a assuré que « ses équipes restent attachées au dialogue avec les autorités égyptiennes et à leurs efforts pour promouvoir une croissance qui profite largement à la population, l’emploi et la stabilité macro et socioéconomique ». D’ailleurs, il s’est plu à rappeler que la dernière mission du FMI dans ce pays s’était tenue quelques jours avant la révolution de janvier. Estimant les besoins de financement, Massoud Ahmed, directeur du FMI pour la zone Afrique du Nord et Moyen-Orient, a avancé que « les autorités égyptiennes ont besoin d’un financement d’environ 10 à 12 milliards $ pour la période allant jusqu’à juin 2012, et que les pourparlers vont bon train pour ficeler les modes de financements et déterminer les partenaires ». Libye : ouverture d’un nouveau corridor du PAM à l’ouest Afin d’atteindre des régions durement touchées par les combats, et ce pour la première fois depuis le début des violences dans le pays, le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM) a ouvert un nouveau couloir humanitaire à l’ouest (Tripoli, Zintan, Yefrin, Nalut, Mezda, Al Reiba et Al Zawia). En effet, le PAM a commencé à déplacer l’assistance alimentaire vers l’ouest de la Libye. Josette Sheeran, directrice générale du PAM, a martelé que sécuriser ce couloir humanitaire représente un premier pas essentiel pour accéder aux milliers de personnes touchées par ce conflit. Elle a ajouté que les réserves en nourriture de ces personnes, en particuliers des femmes, des enfants et des personnes âgées, s’amenuisent de façon alarmante. La directrice générale du PAM a alors précisé qu’un convoi de huit camions transportant 240 tonnes de farine de blé et 9,1 tonnes de biscuits à haute teneur énergétique – assez pour nourrir près de 50 000 personnes pendant 30 jours – est entré en Libye par la route passant par le point de frontière de Ras Jedir, entre la Tunisie et la Libye. L’Elysée accueille de nouveau le chef des rebelles libyens Nicolas Sarkozy, le président français a reçu, mercredi 20 avril à l’Elysée Moustapha Abdeljalil, chef des rebelles libyens. Cette visite en France fait partie d’une tournée européenne entamée à Rome mardi matin. L’Italie et la France sont, avec le Qatar, les seuls pays à avoir reconnu le Conseil national de transition (CNT). Outre l’aide financière et humanitaire des capitales européennes, ce déplacement entre dans le cadre d’une campagne visant à lever les doutes relatifs à la légitimité et la composition de ce conseil, siégeant à Benghazi, mais dont l’ambition est de représenter toute la Libye. Madagascar : 2011, une année d’élections Andry Rajoelina, président de la Haute autorité de la transition malgache (HAT), a assuré, dimanche 17 avril, que toutes les élections devraient être terminées cette année. « Le budget fixé, et qui sera géré par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) pour ces élections, sera de 20 milliards d’ariarys (10 millions $) », a-t-il précisé. D’ailleurs, « toutes les procédures sont déjà entamées, sans pour autant brusquer le processus, afin de mettre en œuvre une stricte neutralité et d’obtenir à terme des résultats avec le minimum d’erreurs », a-t-il ajouté. Enfin, le président de la transition a indiqué que l’utilisation du bulletin unique sera appliquée encore cette fois-ci, et que c’est la CENI qui se chargera de la fourniture de ces bulletins. Quant à la date des scrutins, Hery Rakotomanana, président de la CENI, a souligné que « la décision relève des acteurs politiques ». Economie - Politique Les Afriques - N° 159 - 28 avril au 4 mai 2011 - Ouganda : une marche de protestation violemment réprimée L es marches de protestation contre la vie chère (se rendre au travail à pied) ont été dispersées à coups de gaz lacrymogènes et de tirs à balles réelles lundi 18 avril à Kampala par la police ougandaise. Ainsi, pour la deuxième semaine consécutive, les principaux dirigeants de l’opposition ont été arrêtés. Parmi les 17 responsables de l’opposition arrêtés figurent Norbert Mao, leader du Parti démocratique, et Olara Otunnu, dirigeant du Congrès du peuple ougandais (UPC), interpellés et retenus par les forces de l’ordre pour les motifs d’insurrection. Après des heurts entre les policiers et les manifestants qui tenaient à ériger des barricades sur une avenue du nord de Kampala, deux personnes avaient été hospitalisées, a indiqué la CroixRouge ougandaise. Déjà, lundi 11 avril, l’opposant Kizza Besigye, leader du Forum pour le changement démocratique (FDC, coalition d’opposition), avait été arrêté et condamné pour comportement insurrectionnel et incitation à la violence devant un tribunal. Norbert Mao, leader du Parti démocratique, arrêté lundi 18 avril à Kampala par la police ougandaise. 21 Niger : l’heure de la décrispation Après plusieurs mois d’incarcération suite à une inspection diligentée (en mars 2010) par la junte militaire sur sa gestion de l’unique compagnie d’électricité du pays et portant sur une dizaine de milliards FCFA, Ibrahim Foukory, ancien patron de la Société Nigérienne d’Electricité (Nigelec), a été remis en liberté. Pour mémoire, l’ex-DG de Nigelec, qui était à la tête de cette structure depuis 2000, était plus que décrié par une bonne partie des Nigériens, jugeant sa gestion peu transparente. Ce proche de l’ex-président Mamadou Tandja, récemment élu député, pourrait faire son entrée au Parlement, où son parti, le MNSD (ex-parti présidentiel) compte une trentaine de représentants du peuple nigérien. Sur ce même registre de la décrispation, Amadou Dioffo, ex-directeur général de la Société Nigérienne des Produits Pétroliers et des Hydrocarbures (Sonidep), a recouvré la liberté après plusieurs mois de détention pour un détournement présumé de deniers publics. Maroc : Amnesty International salue la grâce royale La grâce royale accordée vendredi 15 avril par le roi Mohammed VI à 190 détenus a été saluée par l’organisation internationale de défense des droits humains Amnesty International. Amnesty International a souligné que la grâce royale intervient suite à un mémorandum soumis au souverain par le président et le secrétaire général du Conseil national des droits de l’homme (CNDH). A ce titre, note l’ONG, « il s’agit d’un pas encourageant ». Enfin, cette organisation internationale des droits humains a rappelé les réformes constitutionnelles annoncées le 9 mars dernier par le roi, et s’est félicitée « des avancées annoncées dans le domaine des droits de l’homme ». Maroc : nouveaux programmes de l’UE au bénéfice de la société civile Avec le lancement de nouveaux programmes entre l’UE et des organisations et associations civiles marocaines, le statut avancé du Maroc avec l’Union européenne se renforce un peu plus. Il s’agit de projets portant sur des domaines aussi variés que l’éducation, la démocratisation et les droits de l’homme, les personnes handicapées, la promotion du rôle de la femme dans la société, l’enfance et les jeunes la migration. Déjà en 2010, une vingtaine de projets de partenariat avec des organisations de la société civile ont été financés par l’Union européenne. Eneko Landaburu, ambassadeur de l’UE, chef de la délégation de l’UE au Maroc, a soutenu que, « sur la période 2007-2010, l’UE a financé 58 programmes avec des organisations de la société civile marocaines et européennes pour un montant global de 21 millions d’euros ». ADM lance une émission obligataire d’un milliard de dirhams à 20 ans En leur qualité de chefs de file, Attijariwafa Bank et CDG Capital, ainsi que BMCE Capital et la Banque Centrale Populaire, membres du syndicat de placement, ont annoncé la semaine dernière que la Société Nationale des Autoroutes du Maroc (ADM) a placé avec succès, mardi, un emprunt obligataire d’un montant de 1 milliard DH à 20 ans (taux d’intérêt entre 4,55% et 4,58%). Sursouscrite, l’émission a drainé un carnet d’ordres au-delà de 10 milliards DH. « Cet apport permettra à ADM de rallonger la maturité moyenne de sa dette et de dégager des ressources supplémentaires pour poursuivre son développement », souligne-t-on. Pour mémoire, ADM est engagée dans un lourd programme d’investissements, prévoyant la maintenance et l’exploitation à l’horizon 2015 de 1800 km d’autoroutes. Son budget 2011 s’établit à plus de 9 milliards DH, dont 7 milliards DH pour l’investissement. « Il s’agit d’obligations à 20 ans, d’un taux d’intérêt variant entre 4,55% et 4,58%, le mode d’adjudication à la “hollandaise” ayant été retenu », indique mercredi un communiqué de l’ADM. 22 Economie - Politique - Les Afriques - N° 159 - 28 avril au 4 mai 2011 Niger : première cohabitation de l’après Tandja ? L’ex-Premier ministre de Tandja Mamadou, Hama Amadou, faiseur de roi de la dernière présidentielle, est aux commandes de l’Assemblée nationale. Face à lui, le nouveau locataire du Palais de Niamey, l’ex-opposant historique du pays Mahamadou Issoufou, qui joue à la fois la carte de l’ouverture et de la consolidation de son pouvoir. Décryptage. L e tandem Issoufou-Hama, qui a fait recette lors de la présidentielle de mars dernier en empêchant le retour aux affaires des hauts dignitaires du président déchu Tandja Mamadou, va-t-il survivre aux turpitudes de la vie politique nigérienne ? Sur les berges du fleuve Niger, cette interrogation taraude les esprits. Les longues et sempiternelles épreuves qui ont jalonné le parcours des deux hommes constituent des signes de précarité de la cohabitation en cours. A la fois craint et adulé sous l’ère Tanja, Hama Amadou, considéré comme le vétéran des chefs de gouvernement du Niger, sait bien qu’il est loin d’être le bon samaritain dans la haute sphère présidentielle, où les éminences grises de Issoufou veillent au grain. « Les premiers six mois seront sans heurts. Mais après, les faucons des deux camps qui tirent les ficelles du jeu politique vont changer la donne et mettre dos à dos les deux alliés », préviennent de fins connaisseurs de la scène politique nigérienne. La formule de cohabitation Les derniers résultats des élections, législatives et présidentielle, avaient annoncé la couleur de l’assemblée sous la 7ème République. Le nouvel homme fort de Niamey, Mahamadou Issoufou, qui convoitait depuis quelques décennies le fauteuil présidentiel sans y parvenir, a eu la chance d’avoir à ses côtés, lors du second tour présidentiel, son ex-ennemi juré, Hama Amadou, pièce maîtresse du pouvoir avant sa disgrâce de 2007. Toutefois, les rapports de force entre la mouvance présidentielle dirigée par le PNDS (parti de Issoufou) et le Modem-Lumana de Hama Amadou ont préétabli la formule de cohabitation depuis le 7 avril dernier au Niger. Aux commandes de l’Etat, Issoufou Mahamadou s’est attaché successivement, au lendemain de sa prestation de ser- ment, un Premier ministre qui lui a fait allégeance ainsi qu’un véritable cabinet politique de guerre. Alors que son allié de circonstance, Hama Amadou, l’enfant de Youri, contrôle le pouvoir parlementaire avec une forte présence de députés acquis à son parti et à sa cause. « Tout sauf Hama » En amenant les partisans du chef de l’Etat Issoufou Mahamadou à renoncer à la méthode « Tout sauf Hama », l’ex-Premier ministre de Tanja, lui-même emporté par la motion de censure votée par la majorité parlementaire, joue la carte de la prudence et de la massification de son parti (Lumana-Modem), un jeune parti structuré que l’on dit plein d’avenir. La Constitution de la 7ème République prévoit, en cas de conflit entre ses deux pouvoirs, des recours pour éviter une crise institutionnelle. « Hama Amadou n’a pas digéré cette foudre des députés du parti de Tanja et de l’opposition qui s’était abattue sur lui et avait précipité sa descente aux enfers », reconnaît un proche du nouveau président de l’Assemblée nationale nigérienne. De toute évidence, les deux hommes, à la tête d’un important trésor de guerre et d’un vaste bassin électoral, qui ont signé l’armistice provisoire pour servir la nation nigérienne, évitent à tout prix de se faire rattraper par le syndrome de 93 et de 96, qui avait plongé le pays dans une crise institutionnelle aiguë. Un verrou juridique A Niamey, certains constitutionnalistes affirment que la Constitution de la 7ème République prévoit, en cas de conflit entre ses deux pouvoirs, des recours pour éviter une crise institutionnelle. L’ancien président intérimaire, le général Salou Djibo, avait tenu à ce que le peuple nigérien s’exprimât sur cette question lors du référendum de 2010. Un verrou juridique salutaire qui met à l’abri les récurrentes crises politiques connues dans le passé. Un troisième tour des présidentielles aura-t-il lieu entre le président Issoufou et Hama Amadou, président de l’Assemblée ? Personne ne le prédit pour l’instant, à Niamey. Ismael Aidara Sénégal : nouveau tournant de coopération sinosénégalaise A l’issue de l’audience accordée lundi 18 avril à Dakar à Wang Xuefeng, gouverneur de la Banque de développement de Chine (BDC), Karim Wade a salué l’entrée en lice d’un nouvel instrument financier dans la coopération sino-sénégalaise : « Désormais, la BDC offre au gouvernement et au secteur privé national sénégalais un instrument de coopération supplémentaire qui permettra de développer et de réaliser des projets majeurs au Sénégal. » Ainsi, il va falloir s’attendre à la réalisation d’un parc industriel chinois dans la zone économique spéciale, à la construction de petits barrages dans le domaine des énergies renouvelables, ainsi que d’aéroports régionaux, et à l’installation d’une cimenterie. Il est également question de la construction d’une centrale à charbon de 500 MW, d’un terminal minéralier d’une capacité d’un million de tonnes, et de 2000 logements non loin du site de l’aéroport international Blaise Diagne de Diass (AIBD). Voyagez en classe affaires avec Chaque semaine 1000 exemplaires du journal Les Afriques voyagent en classe affaires sur Royal Air Maroc et Brussels Airlines. International Les Afriques - N° 159 - 28 avril au 4 mai 2011 - Verbatim La revue de presse africaine de Londres Vent « Le vent qui souffle dans le monde arabe va forcément arriver en Afrique noire, mais dans dix ou quinze ans car nous ne sommes pas prêts, la majorité d’entre nous ne sachant ni lire, ni écrire. » Le chanteur ivoirien Tiken Jah Fakoly. Cette semaine, la presse écrite du Royaume-Uni a focalisé son attention sur des pays africains troublés, qui ont en commun d’être à la recherche d’une démocratie véritable. Des militaires de l’Otan en Libye Du nouveau dans la guerre en Libye. Les incessants bombardements se révèlent insuffisants pour permettre aux rebelles de prendre le dessus sur l’armée régulière. Alors, la Grande-Bretagne envisage d’envoyer un commando aux côtés des insurgés de Benghazi. C’est une information relayée par The Independent. Quant à la France, c’est « un petit nombre d’officiers de liaison » qu’elle met à la disposition de la rébellion libyenne. En attendant que le changement de stratégie des Occidentaux produise ses effets, la bataille reste rude entre les protagonistes. Photos à l’appui, l’envoyé spécial du Daily Mail à Misrata rend compte des combats pour le contrôle de l’avenue Tripoli, l’artère principale de la ville. Les rebelles luttent avec détermination pour maintenir leur position, et l’armée de Kadhafi multiplie les bombardements. La bataille de Misrata ne tue pas que les hommes en armes. Le photographe britannique Tim Hetherington y aura réalisé ses dernières prises de vue. Le Telegraph rend hommage à cet homme que la victoire de Goodluck Jonathan est plus propre que celles qu’ont eu à réaliser tous ses prédécesseurs. Certes, explique le journal, le vote n’a pas été totalement « libre et équitable », mais le processus électoral a connu de nettes améliorations. Quoique l’on puisse penser du processus électoral nigérian, il reste que les résultats ont été suivis de sanglantes émeutes, rappelle The Independent. Le Guardian fait le décompte : plusieurs dizaines de morts, et la morgue de l’hôpital de Kaduna qui ne peut plus recevoir de corps. Des mosquées, des églises, des domiciles et des boutiques ont été saccagés, et plusieurs milliers de personnes ont fui pour échapper à la colère meurtrière de jeunes gens suspectés d’être à la solde du candidat malheureux, le général Buhari. The Economist se lance dans une projection. Si Goodluck Jonathan place son mandat sous le signe de la sagesse et de l’utilisation des ressources pétrolières pour le développement du pays, et non pour son entourage, il aurait posé les jalons pour la fin de la fracture Nord-Sud. 23 Exclure « Le commando invisible, ce sont des enfants de ce pays, des Ivoiriens. On ne peut pas les exclure. » L’ex-sergent chef Ibrahim Coulibaly chef « Commando invisible ». Traqué, l’ancien patron de la garde républicaine aurait trouvé refuge chez sa maitresse. Mais lorsque cette dernière a eu la confirmation que son amant a été impliqué dans la tuerie des femmes qui manifestaient le 3 mars à Abobo, elle l’a dénoncé. Optimiste « Je suis très optimiste et nous allons vaincre. (…) La situation évolue chaque jour en notre faveur. » Seif al-Islam, fils de Mouammar Kadhafi. dent pourraient faire partie d’un futur gouvernement d’union nationale. Mais pas de paix véritable sans justice. C’est ce qui retient l’attention de The Independent. Le journal revient sur les déclarations de Jeannot Ahoussou, le ministre de la Justice. Il a annoncé pour bientôt l’ouverture d’enquêtes sur les crimes de sang, de corruption et les actes d’incitation à la haine. Bon nombre de responsables militaires ont fait allégeance au nouveau régime, mais pas tous. Des combats se poursuivent, et des arrestations aussi. L’une des « grosses prises » est le général Bruno Partir « Si les Sénégalais sortent en masse pour me demander de partir, je partirai. Il n’y aura ni révolution, ni coup d’Etat. » Abdoulaye Wade. Or « Je ne vous ai apporté ni or ni argent mais la liberté et la démocratie. » Idriss Déby, en décembre 90 lors de la prise de Ndjamena. Plus de 20 ans après, il s’est fait élire plus de trois fois en repoussant les scrutins. Galerie Les Afriques Photos à l’appui, l’envoyé spécial du Daily Mail à Misrata rend compte des combats pour le contrôle de l’avenue Tripoli, l’artère principale de la ville. maintes fois primé pour la qualité de son travail au Liberia, en Sierra Leone, ou récemment en Afghanistan, et qui s’en est allé, victime d’un tir de mortier. Goodluck Nigeria ! « Le président sortant a remporté haut la main » l’élection présidentielle, écrit The Economist, à l’issue d’une élection « plus ou moins transparente ». Le Financial Times préfère voir les choses du bon côté, en mettant en avant le fait En effet, souligne The Independent, le problème du Nigeria est que les ressources générées par le pétrole sont concentrées entre les mains d’une minorité, au détriment de l’immense majorité de la population qui croupit dans le chômage et la pauvreté. Quelle paix pour la Côte d’Ivoire ? Alassane Ouattara a pris le pouvoir, mais pourra-t-il ramener la paix ? C’est la question que se pose The Economist. Le journal fait le point sur les nombreux conflits et divi« Ouattara a promis sions qui sont la réalité de la Côte de mettre un accent d’Ivoire d’aujourd’hui. Mais pour le futur, The Economist est particulier sur la plutôt serein. « Ouattara a promis de mettre un accent particuconstruction de la paix, lier sur la construction de la paix, et il a emprunté la bonne et il a emprunté la bonne voie en veillant à ce que Gbagbo soit capvoie en veillant à ce que turé sain et sauf. » Par ailleurs, Gbagbo soit capturé sain poursuit le journal, le nouveau président pourrait faire amniset sauf. » tier beaucoup de personnes, et des partisans de l’ancien prési- Dogbo Blé, et c’est le Telegraph qui se délecte des conditions de son arrestation. Traqué, l’ancien patron de la garde républicaine aurait trouvé refuge chez sa maîtresse. Mais lorsque cette dernière a eu la confirmation que son amant a été impliqué dans la tuerie des femmes qui manifestaient le 3 mars à Abobo, elle l’a dénoncé. Ils seront pris ensemble, mais arrivée à l’hôtel du Golf, la jeune femme de 34 ans sera saluée comme une héroïne par les soldats qui étaient là. Colère au Faso « La mort d’un élève déclenche des troubles au Burkina Faso », titre le Financial Times. Mais ce ne serait là que la goutte d’eau de trop car, explique le journal, les Burkinabés sont excédés par la mainmise qu’exerce une minorité sur tous les secteurs de la société, et ils sont descendus dans les rues pour crier leur ras-le-bol. Quand ce sont les militaires qui se retrouvent dans la rue, ce n’est pas pour crier, mais entre autres pour tirer. The Independent décrit la scène : « Les soldats ont tiré en l’air, volé des voitures et pillé des magasins dans la capitale, Ouagadougou. » Kompass Charbon sur papier. Signé. 2010. 90 x 63 cm. 2 000 / 3 000 € Ransome Stanley (Nigéria, 1953) Vit et travaille en Allemagne. Ransome est né à Londres d’un père nigérian et d’une mère allemande. De 1975 à 1979 il a étudié à l’Académie Merz à Stuttgart en Allemagne sous la direction du professeur Hans-Rudolf Merz. Ses oeuvres s’imprègnent non seulement des références iconographiques issues d’images de films et de la publicité, mais également de ses propres racines africaines. Il a participé à de nombreuses expositions dans le monde. 24 - Les Afriques - N° 159 - 28 avril au 4 mai 2011 L’africain de la semaine André Soumah : « L’Etat ivoirien va se heurter aux intérêts de ceux qui préfèrent l’opacité… » Jusqu’en 2009, ACE Audit Control and Expertise Global assurait le contrôle des productions de cacao ivoirien, produisait des statistiques réputées fiables et exploitables et assurait ainsi une certaine transparence dans la filière. Une transparence que le régime Gbagbo s’était employé à faire cesser. André Soumah, le président d’ACE, nous livre son point de vue. l’Etat était propriétaire du produit. Ce qui n’est plus le cas, nous sommes dans un marché libéralisé. Mais libéralisé ne signifie pas dérégulé. Aujourd’hui, le marché est libéralisé ET dérégulé. Il faut simplement le réguler. André Soumah : « Aujourd’hui, il y a beaucoup de produits qui sortent sans contrôle, aussi bien au nord, par le Burkina et Lomé, qu’au sud, par les deux ports principaux. » L es Afriques : Aujourd’hui, de votre point de vue, que devrait faire le nouveau pouvoir ivoirien pour relancer la filière café-cacao ? André Soumah : Toutes les études ont déjà été faites plusieurs fois. Ils savent ce qu’il faut faire. Il faut maintenant passer aux actes. Il faut que le président donne sa vision. Sur cette base, c’est au gouvernement de fixer les objectifs et de trouver la bonne personne, intègre, qui comprend parfaitement les mécanismes et les enjeux du marché, tant au niveau international que local. Cette personne devra mettre les services en place pour établir un contrôle précis sur l’ensemble de la filière. Sa mission consistera à réguler, à contrôler et à développer les outils de gestion qui lui permettront d’atteindre les objectifs fixés. Si l’on ne peut pas contrôler le marché international, on peut en revanche contrôler le marché intérieur, motiver les planteurs, sécuriser les prix et concevoir un système où les revenus de l’Etat reviennent effectivement à l’Etat et non pas à des structures extérieures… LA : Comment est-il possible de contrôler les productions sans revenir au lourd système de la Caistab ? AS : Il n’y a pas besoin d’un système lourd pour assurer la traçabilité et le contrôle intérieur du produit. Du temps du président Houphouët-Boigny, il suffisait de 200 personnes bien organisées pour garantir à l’Etat une parfaite visibilité sur toutes les productions quotidiennes, en poids, en qualité et en quantité, et ce sur l’ensemble du territoire, et jusqu’au port. C’est pourquoi il faut abroger le décret 2001-695 du 31 octobre 2001, donnant ce rôle à la Chambre de commerce et d’industrie de Côte d’Ivoire, tenue par les plus grands opérateurs, et revenir au décret 63495 du 29 novembre 1963 pour réinstaurer un contrôle systématique et indépendant du poids et de la qualité. Ce qui était lourd avec la Caistab, c’était le système administratif et commercial, parce que LA : Justement, à quelles résistances le pouvoir va-t-il se heurter s’il veut réguler ? Quelle sera l’étape la plus difficile ? AS : L’Etat va se heurter aux intérêts de ceux qui préfèrent l’opacité… En effet, aujourd’hui, à l’export, le poids et la qualité du produit sont déterminés et payés à l’arrivée dans les ports de destination. Alors qu’à l’import, ils sont déterminés au départ. Nous n’avons donc aucune visibilité sur notre propre négoce. Donc les multinationales qui ont accès à des financements importants et qui ont, durant ces dernières années de chaos, créé leurs propres pipe line pour aller acheter le produit jusqu’au bord champs, n’ont pas très envie de voir l’Etat s’interposer entre eux et le paysan pour faire respecter des règles transparentes et équitables. Aujourd’hui, il y a beaucoup de produits qui sortent sans contrôle, aussi bien au nord, par le Burkina et Lomé, qu’au sud, par les deux ports principaux. Et comme la taxe (droit unique de sortie) est basée sur le poids exporté, ces multinationales préfèrent continuer à décider, ellesmêmes quel poids elles veulent bien déclarer et donc combien elles consentent à reverser au Trésor ivoirien à travers leurs transitaires, à savoir principalement Bolloré et Billon. De plus, elles définissent le type de qualité de produit qu’elles sont censées embarquer. Ceci dit, elles peuvent toujours résister, mais si l’Etat veut vraiment réguler et percevoir tout ce qui lui est réellement dû, elles seront bien obligées de se conformer. L’Etat peut et doit définir les limitations à l’acheteur, qui, de mon point de vue, s’arrêtent au port. Depuis le champ du planteur jusqu’au port, c’est l’Etat qui fixe les règles du jeu et qui exige une parfaite visibilité sur tout ce qui s’opère. C’est la condition nécessaire pour créer la confiance. LA : Qui sont ces multinationales ? AS : Six entreprises, Mars, Nestlé, Hershey, Kraft Foods, Cadbury et Ferrero, contrôlent près de 60% du marché mondial du chocolat. Pour assurer la régularité de leurs approvisionnements et maîtriser leurs achats de cacao, ces multinationales s’appuient sur les broyeurs qui sont maintenant présents dans les pays producteurs, et en Côte d’Ivoire en particulier. Les broyeurs, c’est essentiellement un oligopole de quatre grandes sociétés, Cargill, ADM, Barry Callebaut, Cemoi/Cantalou, qui traitent 50% du cacao chaque année dans le monde, dont près de 60% du cacao de Côte d’Ivoire… Ils se sont installés eux-mêmes dans les zones de production et ils approvisionnent directement les chocolatiers. En quelques années, nous sommes donc passés d’un marché de fèves, autrefois géré par des négociants qui assuraient l’intermédiation, à un marché dominé par les acheteurs, c’est-à-dire des multinationales intégrées qui achètent bord champs. Résultat, les paysans sont livrés pieds et poings liés aux oligopoles. On assiste à une paupérisation des zones rurales, et particulièrement des zones de production. Et l’Etat, lui, ne contrôle plus rien et se trouve en incapacité de développer les régions productrices (routes, santé, écoles, etc). Il a même délégué les opérations de prélèvement des taxes aux transitaires, qui reversent ensuite au Trésor. A ce stade, autant leur donner le Ministère des finances et les plantations ! LA : A l’inverse, sur quels soutiens le nouveau pouvoir peut-il compter pour rétablir un équilibre ? AS : Sur les planteurs, premières victimes de la dérégulation, et sur tous les acteurs ivoiriens de la chaîne de valeur à construire, car aujourd’hui il n’y a plus d’Ivoiriens dans la filière. LA : Cette situation concerne-t-elle que le café-cacao ? AS : Non, c’est le même problème pour la noix de cajou, l’huile de palme, le coton, l’hévéa, aussi bien que pour le pétrole ! LA : Une bourse du café-cacao à Abidjan pourrait-elle voir le jour ? Est-elle souhaitable ? Pourrait-elle mobiliser les grands traders ? AS : Les grands traders sont déjà mobilisés, puisqu’ils achètent déjà en Côte d’Ivoire. Mais ils achètent par rapport à un prix basé sur le marché boursier international, de Londres ou de New-York, aussi bien en fèves qu’en produits semi-finis. C’est donc une bourse locale et physique qui pourrait voir le jour en Côte d’Ivoire. bien livrés en temps, en quantité et en qualité. D’autant plus qu’avec la suppression des compagnies maritimes ivoiriennes, nous sommes passés d’un marché de vendeurs à un marché d’acheteurs, c›est-à-dire un marché FOB. Ainsi, avec une bourse locale fiable, forte de contrats par anticipation, il deviendra possible, à travers cette structure, d’agir sur le prix du produit acheté bord champs et de sécuriser les paysans. Mais pour cela, il faut d’abord attendre que la confiance en la Côte d’Ivoire soit totalement restaurée. LA : A quel horizon est-ce envisageable ? AS : Ça peut être dans trois mois… Tout dépend de la volonté politique, et aussi de l’homme qui sera mis à la tête de cette filière. LA : Cette bourse est donc souhaitable ? AS : Bien sûr. Il faut comprendre que la bourse, c’est le début de la démocratie. La bourse est le socle de toute démocratie. LA : Avec la naissance de grands groupes bancaires africains, peut-on espérer voir l’Afrique financer elle-même son négoce ? AS : Oui, naturellement, puisque le produit, c’est de l’argent. Et le produit, il appartient aux Africains, donc, en théorie, l’Afrique a les moyens de financer son négoce. « Et l’Etat, lui, ne contrôle Maintenant il faut que les groupes bancaires africains acquièrent le savoir-faire plus rien. Il a même en financement de négoce de matières délégué les opérations de premières. C’est un savoir-faire très spécifique. Il ne s’agit pas seulement de faire prélèvement des taxes aux des financements bilanciels et des lettres de crédit, il faut aussi maîtriser les fitransitaires, qui reversent nancements structurés, donc les risques ensuite au Trésor. A ce dans la chaîne de valeur. De ce fait, les banques doivent mettre en place des stade, autant leur donner le départements que j’appellerais middle office, qui géreront le financement de Ministère des finances et les ces produits. Même des grands groupes plantations ! » bancaires occidentaux ne maîtrisent plus ce volet. Certaines banques anUne bourse locale serait en réalité une plate- glaises et sud-africaines y parviennent mieux. forme d’enregistrement, aussi bien spot que sur l’éloigné, qui permettrait d’anticiper le LA : C’est donc possible ? marché et de mieux contrôler les prix intéri- AS : Oui, c’est possible. Mais il faut trouver les eurs, qui amènerait plus de régulation et qui compétences et il faut le vouloir. Il faut vouloir favoriserait une meilleure adéquation entre le changer le système. Savez-vous que si moi, en tant qu’Ivoirien, je veux vendre du cacao au marché local et le marché international. Naturellement cette bourse locale ne peut exis- Ghana, je suis obligé de payer en Europe, en ter et jouer pleinement son rôle que si nous euros ou en dollars, pour que la transaction se créons une véritable confiance entre le marché fasse ? international et le marché local. Car les gens qui achèteront à cette bourse devront être cerEntretien réalisé par Dominique Flaux tains que, s’ils achètent sur l’éloigné, ils seront Répartition de la production du cacao, du broyage et de la consommation de chocolat. Cherchez l’erreur…