La banque du futur pose ses valises en Afrique

Transcription

La banque du futur pose ses valises en Afrique
Banques et
assurances
Cameroun : retour en force de
l’Etat dans le secteur bancaire
Après une décennie où
il a dû se désengager
en grande partie du secteur financier pour cause
de restructurations, l’Etat
marque un retour significatif
à travers une prise de participation accrue dans les
banques et la promotion de
nouvelles banques à capitaux publics.
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Entreprises
et marchés
Dieudonné Bougne
« J’ai une rage pour le développement du Cameroun et
de l’Afrique ! »
Page 10
L’Afrique du Sud veut
optimiser la valeur ajoutée de
son minerai
Pour ajouter plus de valeur
à ses exportations, le gouvernement
sud-africain
propose de construire une
usine de traitement de terres
rares et veut une baisse du
prix de l’acier.
Page 11
Niger : tempête chez Airtel
Rebaptisée Airtel depuis octobre 2010, suite à l’arrivée
du repreneur indien Bharti,
l’ex-Zaïn Niger fait broyer
du noir à ses travailleurs de
la direction informatique.
Rien ne va plus entre ces
derniers et les hautes autorités de l’opérateur.
Page 12
Economie
« Le Code minier doit
permettre le gagnantgagnant »
Denis Thirouin, consultant
indépendant pour le compte
de sociétés minières, nous
livre son point de vue sur
les difficultés à associer le
développement
industriel
avec le progrès social et
l’environnement.
Rédaction : Abidjan, Casablanca, Dakar l No 159 : 28 avril au 4 mai 2011
La banque du futur pose
ses valises en
Afrique
Les toutes dernières innovations technologiques vont révolutionner le métier
de banquier et transformer son rapport à la clientèle. Née de la jonction de
plusieurs réseaux de bases de données et de systèmes d’exploitation, la banque
du futur pose un certain nombre de questions au législateur et aux deux premiers associés concernés : l’opérateur téléphonique et le banquier. Lequel des
deux prendra définitivement le lead ? Quelle est la limite à ne pas franchir par
les fournisseurs d’automates bancaires, qui rêvent de décharger l’agence bancaire de toutes les tâches routinières ?
Lire en pages 4 à 7
Dossier : une
Movida au Mali
La nouvelle cité administrative
de Bamako portera-t-elle
longtemps le nom de Kadhafi ?
Inquiétudes sur le tourisme en
Afrique du Nord
Les révoltes populaires
frappent de plein fouet
le tourisme en Tunisie,
en Egypte et, à un degré
moindre, au Maroc. Perçus
comme des pays à risques,
les trois destinations estivales phares de l’Afrique du
Nord rivalisent d’initiatives
pour sauver leur saison.
Pour le moment, il s’agit d’un noyau
solide autour de Casablanca, Douala
et Tunis. L’intendance suivra. La
BRVM, qui officie toujours depuis son
site de repli de Bamako, et la Bourse
régionale de Libreville, rejoindront-
Politique
Page 20
Côte d’Ivoire.(…) Ce qui va se répercuter sur l’ensemble de l’Union, en
particulier sur les pays de l’intérieur
comme le Burkina Faso, le Mali et le
Niger. » Quid alors de la dévaluation
du CFA ?
Lire en page 2
Quand les bourses
francophones se mettent
ensemble
Page 19
Luc-Adolphe Tiao succède à
Tertius Zongo. Portrait.
Soumaïla Cissé :
« Globalement, nous nous
attendons à une récession
en Côte d’Ivoire »
Dans cet entretien, le président de
la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine
(Uemoa) dresse l’inventaire des
conséquences de la crise post-électorale en Côte d’Ivoire. « Globalement,
nous nous attendons à une récession en
Page 11
Un gouvernement d’ouverture
au Burkina Faso
Banques et télécoms vont-ils converger ?
A l’inverse d’une première génération
de fonctionnaires formatés pour les
tâches administratives, une nouvelle
élite malienne prend son envol. Si les
grands chantiers d’infrastructures
constituent la partie la plus visible de
ces dix dernières années, la vague de
retour des élites bien formées est sans
aucun doute une tendance de fond.
Dans cet instantané réalisé à moins
d’une année de l’échéance 2012,
quelques portraits marquants de ces
jeunes qui osent et qui investissent les
champs politique et économique.
Lire en pages 13 à 17
elles la caravane en marche ? Les
objectifs techniques et les logiques
de cette association constituent une
rampe de lancement vers l’intégration
financière des marchés africains.
Lire en page 9
Reportage
Comment l’arrestation de Laurent
Gbagbo a été vécue dans l’ouest
de la Côte d’Ivoire ?
Lire en page 18
Afrique CFA 1500 FCFA - Algérie : 80 DA - Belgique 1,9 a - Canada 3,50 $ CAD - France 1,9 a - France OM 2,20 a - Italie 1,90 a - Luxembourg 1,9 a - Maroc 12 DH - Suisse CHF 3,80 - Tunisie 2,3 DT
2
Actualité
- Les Afriques - N° 159 - 28 avril au 4 mai 2011
Soumaïla Cissé : « La Côte d’Ivoire sera
en récession de 3 à 7,5% »
L’Uemoa va se ressentir de la récession de sa locomotive ivoirienne projetée entre 3 et 7,5%.
L
es Afriques : La guerre est finie, vient de
dire le président, enfin installé. Quels
auront été ses effets sur l’Union ?
Soumaïla Cissé : Sur le plan économique,
de façon générale, la fermeture des ports a
engendré des coûts supplémentaires sur les
marchandises parce que les circuits ont été
plus longs et les tracasseries, avec les changements de circuits, se sont aussi accentuées.
Notre zone connaît une inflation à cause de
facteurs exogènes, comme l’augmentation du
prix du pétrole, mais aussi parce que les produits venant de la Côte d’Ivoire et ceux qui y
transitaient subissent des coûts de transport
beaucoup plus élevés.
d’abord sur le plan humain. Vous avez vu ce
qui s’est passé sur le plan social, avec tous ces
mouvements de population.
Sur les plans financier et bancaire, les perturbations ont dérégulé les circuits. L’administration
ivoirienne elle-même a pris un coup extrêmement sérieux. Il est évident que nos mécanismes ne seront plus rodés comme auparavant. Tout cela n’était plus soutenable à terme.
C’est à cela que je pensais quand je vous disais
en janvier dernier qu’au-delà du mois d’avril
cela allait devenir extrêmement grave, parce
que les fondements de l’union elle-même allaient être perturbés.
Mais, pour le CFA, nos réserves sont en lieu
« Dans une semaine à dix jours(*),
l’activité bancaire devrait pouvoir
redémarrer. Il faut que l’agence
nationale de la Banque centrale ouvre
rapidement, qu’elle soit alimentée
en billets, qu’elle soit opérationnelle,
que les compensations entre banques
puissent reprendre. »
Globalement, nous nous attendons à une récession en Côte d’Ivoire. La Banque mondiale
l’estime entre 3 et 7,5%. Il faudra bien sûr
affiner les calculs un peu plus tard. Ceci va se
répercuter sur l’ensemble de notre union, en
particulier sur les pays de l’intérieur comme
le Burkina, le Mali et le Niger. Nous avons
un sommet de chefs d’Etat à Lomé et nous
allons faire un point un peu plus précis sur les
conséquences de la crise sur les plans économique, financier, bancaire. Nous attendons,
bien sûr, à partir de là les orientations des chefs
d’Etat pour donner un peu plus de vigueur à
l’activité économique de la sous-région.
LA : Quand vous parliez de l’échéance d’avril,
est-ce que les risques pouvaient aller jusqu’à
une dévaluation du franc CFA ?
SC : Non, je ne pense pas. Les risques, c’était
sûr et c’est ce qui importe par rapport à nos
échanges avec l’extérieur. Nos couvertures
sont importantes en matière d’importation.
Il n’y a donc pas de difficulté particulière
concernant la monnaie. En revanche, la situation économique, sociale, humanitaire est
difficile et ne pouvait pas être soutenue audelà de ce mois d’avril.
LA : Dans quels délais la BCEAO peut-elle
rétablir l’activité bancaire en Côte d’Ivoire ?
SC : Le gouvernement ivoirien a déjà proposé
un directeur national de la BCEAO, qui a été
nommé par le gouverneur intérimaire. Il va
s’installer dans la semaine et, dès la semaine
prochaine, il faut que l’agence nationale de la
Banque centrale ouvre rapidement, qu’elle soit
alimentée en billets, qu’elle soit opérationnelle,
que les compensations entre banques puissent
Editeur
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Adama Wade
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assurances: Walid Kefi, Tunis (chef de rubrique) ;
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services : Louis Amédée, Abidjan (chef de rubrique) ;
Olivier Tovor, Lomé ; Willy Kamdem, Yaoundé ;
Achille Pibasso, Douala.
reprendre, pour que les banques primaires
puissent travailler. Dans une semaine à dix
jours(*), cela devrait pouvoir redémarrer.
LA : Qu’est-ce que l’Uemoa compte faire
pour la Côte d’Ivoire ? Dispose-t-elle de ressources financières pour l’aider à passer ce
cap difficile ?
SC : Dans une famille, quand c’est le grand
frère, qui fournit le plus de ressources, qui est
malade, c’est toujours difficile de le soutenir
à son tour. Malheureusement, c’est souvent
ainsi. Nous avons un peu de ressources parce
que nous prévoyons toujours dans notre budget une provision qui n’est pas un montant
énorme, mais qui permet de soulager. C’est
grâce à cette provision que nous intervenons
en cas de sécheresse ou d’inondation, ou de
certaines calamités. Nous allons faire le point
pour voir ce qui nous reste, pour voir si nous
pouvons apporter un peu de soulagement à la
Côte d’Ivoire. C’est plus un acte symbolique
qu’une solution importante face aux besoins
énormes qui existent aujourd’hui en Côte
d’ivoire.
LA : A défaut d’argent, l’Uemoa a peut-être
un poids diplomatique pour appuyer la
Côte d’Ivoire auprès des institutions internationales, la Banque mondiale et le FMI, à
Washington, où vous êtes actuellement ?
SC : Oui, nous sommes effectivement à
Washington actuellement, et hier [mercredi,
ndlr], nous avons participé à la table ronde
organisée par la Banque mondiale, avec le
ministre des Finances de Côte d’Ivoire. Nous
avons fait un plaidoyer pour la Côte d’Ivoire.
Nous avons surtout fait remarquer que la
crise ivoirienne ne se limite pas à la seule Côte
d’Ivoire. Elle concerne l’ensemble des pays de
l’Uemoa et de l’Afrique de l’Ouest. Nous avons
également insisté sur le fait qu’il n’y a pas, en
Côte d’Ivoire, que la ville d’Abidjan. L’intérieur
du pays a été délaissé pendant de longues années. Nous avons aussi insisté sur le fait que le
secteur privé doit être aidé, parce que sans le
secteur privé, l’Etat à lui tout seul ne pourra
pas faire face à l’ampleur de la tâche. Il faut
aussi que les partenaires aident la Côte d’Ivoire
à atteindre rapidement le point d’achèvement
PPTE, pour réduire très fortement la dette, qui
est un poids énorme sur les finances publiques
ivoiriennes. Il faut également aider la Côte
d’Ivoire à payer les arriérés intérieurs pour
permettre de relancer le secteur privé.
Nous avons donc donné quelques clefs,
quelques éléments qui devraient permettre à
nos partenaires d’avoir des points d’impact
très précis pour aider la Côte d’Ivoire. Nous
avons apporté notre caution et notre soutien
moral au gouvernement ivoirien pour défendre son dossier auprès des principaux partenaires qui étaient tous là, le PNUD, l’Union
Edition Maroc
Daouda Mbaye, Casablanca. Mohamed Baba Fall,
Casablanca. Khalid Berrada, Casablanca.
Edition Internet - en français
Adama Wade, Casablanca. Ismaïla Aidara, Dakar.
Mohamedou Ndiaye, Dakar.
Edition Internet - en anglais
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Londres. François Bambou, Yaoundé.
Chroniqueurs
Economie : François Konan, New York. Matières
premières et coton : Philippe Bourgeois, Paris. Courrier
de l’Asie : Mahacine Mokdad, Ceylan.
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Soumaïla Cissé : « La crise en Côte d’Ivoire, mais
aussi en Guinée-Bissau hier, au Burkina aujourd’hui,
démontre que l’intégration est vraiment la clef. »
européenne, la Banque africaine de développement, la Banque islamique de développement,
les gouvernements français et américain... Ces
partenaires se sont tous engagés à aider la Côte
d’Ivoire.
LA : Est-ce qu’il y a eu des annonces précises
d’engagement de la part des partenaires ?
SC : Le gouvernement ivoirien a, lui-même, mis
en place une équipe d’évaluation et demandé à
quelques partenaires comme la Banque mondiale de lui envoyer des experts pour l’aider à
évaluer ses besoins. L’annonce la plus importante a été faite par le gouvernement français,
autour de 400 millions d’euros, qui a été réaffirmée par l’administrateur français auprès de
la Banque mondiale et du FMI. Mais tous les
partenaires se sont vraiment engagés à faire
des décaissements rapides, dans un premier,
temps, et ensuite des décaissements par projets, pour faire face aux situations d’urgence et
aux besoins de reconstruction du pays.
LA : Quels enseignements l’Uemoa doit-elle
tirer de la crise ivoirienne ?
SC : La première leçon est que le fait d’être ensemble a été essentiel. Il nous a permis de nous
soutenir les uns, les autres. Les Ivoiriens ont pu
trouver refuge dans les autres pays, y mettre
leurs enfants à l’école sans tracasseries. La
monnaie a également pu tenir grâce à l’Union.
La crise en Côte d’Ivoire, mais aussi en GuinéeBissau hier, au Burkina aujourd’hui, démontre
que l’intégration est vraiment la clef. Il nous
faut partager des intérêts en commun, avoir
des intérêts d’un côté et de l’autre des frontières pour gommer les disparités et les facteurs de division. Ainsi les intérêts communs
vont prendre le pas, progressivement, sur les
divisions traditionnelles.
Propos recueillis par Chérif Elvalide Sèye
(*) Propos recueillis le 20 avril 2011.
Impression
Rotimpres, Aiguaviva (Spain).
Ecoprint, Casablanca (Maroc).
Diffusion
Presstalis, Sochepress,
RoyalAir Maroc, SN Brussel.
Direction marketing et commerciale
Ibrahima Thiam, Casablanca.
([email protected])
Responsable e-marketing : Khalid Essajidi, Casablanca.
Dépôt légal : mars 2011
© Reproduction interdite sans l’accord écrit de l’éditeur
Edition internationale : Commission
paritaire 1012 C 89135
Edition Maroc : Bulletin Officiel : Décret n° 2-08-121
du 9 rabii 1429 (7 mars 2008) portant autorisation de
l’édition du journal Les Afriques au Maroc, paru dans
le B.O.N° 5618-26 rabii 1429 (3-4-2008)
Actualité
Les Afriques - N° 159 - 28 avril au 4 mai 2011 -
3
Cameroun : retour en force de l’Etat dans le
secteur bancaire
Après une décennie où il a dû se désengager en grande partie du secteur
financier pour cause de restructurations, l’Etat marque un retour significatif à travers la prise de participation accrue dans les banques et la promotion de nouvelles banques à capitaux publics.
L
es feux ne sont pas encore passés au vert
pour l’économie camerounaise, comme
le démontre le taux de croissance qui se
situe encore à moins de 4%, tandis que l’inflation se situe autour de 1,2% d’après les dernières estimations du Comité politique monétaire (CPM) de la Banque des Etats de l’Afrique
centrale (BEAC). Toutefois, parmi les secteurs
de l’économie où se traduit une certaine reprise, il y a la finance, où l’on remarque une
présence de plus en plus significative de l’Etat
dans la participation au capital des banques et
la création de nouveaux établissements.
Bonnes affaires
Les derniers exemples en date sont la présence
du Cameroun à hauteur de 20% dans le capital
de la filiale camerounaise de BGFI, la première
banque de l’espace Cemac en termes de dépôts,
qui a démarré ses activités il y a deux mois.
Il y a quelques jours, le groupe marocain
Attijariwafa Bank a définitivement pris le
contrôle de la Société Camerounaise de Banque
(SCB) Crédit Agricole (CA) en rachetant 51%
des actions. Avec la reprise de 14% des actions
de la SCB, le Cameroun a porté son actionnariat à 49%, ce qui confère à l’Etat un minimum
de contrôle et de blocage au sein de la nouvelle
structure. Une « bonne affaire », explique-t-on
au Ministère des finances, car non seulement
l’Etat a atteint son objectif qui était de porter
son capital de 35% à 49%, mais il convient également de préciser que pendant qu’une action
revenait au Cameroun à 50 000 francs CFA,
Attijariwafa Bank l’achetait à 85 000 francs
CFA, ce qui aurait permis au Trésor public
d’engranger des gains substantiels. Par ailleurs,
pendant que le Marocain Jamal Ahizoune
était porté à la direction générale de la filiale
camerounaise de Attijariwafa Bank, considérée
comme le premier groupe bancaire et financier du Maghreb et le troisième au niveau africain, la présidence du conseil d’administration
de cette succursale revenait au Camerounais
Martin Aristide Okouda.
Présence accrue
Selon l’Association professionnelle des établissements de crédit du Cameroun (APECAM),
la SCB est la troisième banque au Cameroun
en termes de total bilan et de volume d’activité au 31 décembre 2010. Cette organisation
qui salue « cette présence accrue du Cameroun
dans le secteur bancaire où l’Etat n’aurait jamais dû se désengager », précise que, jusque-là,
la prise de participation de l’Etat se limitait
à 44% des parts de la Banque Internationale
du Cameroun pour l’Epargne et le Crédit
(BECEC), 35% à la SCB et 25% à la Société
Générale des Banques du Cameroun (SGBC).
Il s’agit pour toutes de banques françaises
ayant longtemps occupé le trio de tête en
termes de dépôts et de crédits. En outre, alors
que le mandat de l’administration provisoire à
la Commercial Bank Cameroon (CBC) arrive
à son terme à la fin du mois d’avril 2011, l’Etat
du Cameroun, qu’on dit « fermement opposé
à la liquidation de la CBC », a manifesté son
intention de racheter au moins 20% des parts
d’actions de cette institution bancaire dont
la majorité de l’actionnariat est constituée de
Camerounais, avec à sa tête le groupe Fotso. Le
sier de création de la Cameroon Agriculture
Financial Rural Corporation (CAFRUC) fait
en ce moment l’objet d’une étude à la COBAC,
et tout laisse croire que l’obtention de l’agrément n’est qu’une question de jours.
En sa qualité d’actionnaire unique, le
Cameroun, comme l’impose la loi bancaire
communautaire, devra débourser au moins
10 milliards de francs CFA pour rendre opérationnelle cette banque. D’après de fiables informations, la CAFRUC devra précéder de
quelques mois la naissance d’une autre
Il convient également de
banque de développement dont l’Etat du
préciser que, pendant qu’une Cameroun sera l’actionnaire majoritaire.
d’une décennie après la restructuaction revenait au Cameroun Plus
ration bancaire qui s’est soldée par la
mise sous administration provisoire et
à 50 000 francs CFA,
la liquidation de nombreuses instituAttijariwafa Bank l’achetait
tions bancaires, et d’établissements de
microfinance, le Cameroun se reposià 85 000 francs CFA, ce qui
tionne de plus en plus dans le secteur
aurait permis au Trésor
bancaire, avec d’une part la prise de
participation de l’Etat dans des banques
public d’engranger des gains
privées nationales, africaines et internationales, mais également la volonté
substantiels.
de promouvoir des banques publiques
gouvernement, qui suit de près ce dossier, au- avec pour unique actionnaire l’Etat.
rait même marqué son désaccord à la COBAC « Un changement de cap qui tient compte de
au sujet de la mise sous administration de la l’environnement international », soutiennent
CBC, d’autant que cette banque continue de des experts, car les pays comme les Etats-Unis
financer des projets estimés en milliards de ou les pays européens, malgré un système économique fortement libéralisé, ont dû prendre
francs CFA.
des mesures fortes pour venir en appui au
secteur financier privé. Les pays asiatiques
L’exemple asiatique
L’autre raison qui montre la volonté de l’Etat semblent avoir compris la leçon plus tôt, eux
du Cameroun de s’impliquer davantage dans qui sont actionnaires dans la plupart de leurs
le secteur bancaire, c’est la création annoncée banques.
pour bientôt d’une banque agricole. Le dosAchille Mbog Pibasso, Douala
Point de vue africain
Le dollar, c’est notre problème
Adama Wade,
Casablanca
« Le dollar, c’est notre monnaie, c’est votre problème. » Cette
boutade attribuée à Nixon résume bien la situation de l’économie mondiale depuis que l’agence S&P a émis un doute
symbolique sur la dette américaine. Une première depuis 70
ans. Cette dette est passée de 54,7% du PIB, lors des attentats
du 11 septembre 2001, à 99,5% le 18 avril 2011. Au 30 janvier
dernier, l’Oncle Sam devait 14 300 milliards de dollars à ses
créanciers, dont la Chine. Dans le même moment, le déficit
budgétaire américain frôle 11% du PIB, là où l’orthodoxie en
vigueur recommande 3%.
Si la première puissance du monde peut toujours rembourser sa dette, même à croissance minima, rien ne montre que
Barack Obama parviendra à trouver une entente politique
rapide avec la Chambre des représentants sur ce sujet. C’est là
que se situent les réserves de l’agence S&P.
En cas de dégradation du triple A étasunien, toutes les
banques centrales qui ont accumulé des dollars se retrouveront
confrontées à des dépréciations d’actifs. L’Afrique est doublement concernée car nos banques centrales ont toujours préféré
l’accumulation de réserves en devises (euros et dollars) à l’or,
pourtant plus accessible pour de nombreux pays du continent.
A l’heure où le métal jaune franchit les 1500 dollars l’once
(contre 280 à fin 99) et où le dollar bat son record à la baisse
par rapport au franc suisse, une nouvelle configuration est en
train de naître dans le marché international. Les BRICS réclament une modification des DTS (droits de trages spéciaux),
réserve monétaire du FMI calculée jusque-là sur la base de
quatre devises. L’élargissement au yuan et aux monnaies émergentes est inévitable.
Bref, si le dollar est malade, l’euro ne s’en porte guère mieux,
et cela devrait inciter les banques centrales africaines et les
banques commerciales à plus de prudence dans la gestion
de leurs réserves et de leurs placements. Le probable défaut
de paiement de la Grèce, le probable rééchelonnement de la
dette du Portugal, les difficultés espagnoles et irlandaises ne
présagent rien de bon pour l’euro, monnaie reliée mécanique-
ment au franc CFA.
La Banque centrale européenne, qui a mobilisé 80 milliards
d’euros pour sauver l’Irlande et les pays en difficulté, pourrait-elle continuer à soutenir indéfiniment ces pays ? La BCE
ne risque-t-elle pas d’emboîter le pas à sa consœur américaine en appuyant sur la planche à billets ou en s’endettant
massivement ?
Tout compte fait, l’Afrique a intérêt à renforcer la veille sur le
dollar et l’euro, monnaies de facturation de ses importations
et de ses exportations. Autrement, elle risque de payer pour les
Américains et les Européens, là où les Finlandais et les Chinois
se sont abstenus.
4
Banques
- Les Afriques - N° 159 - 28 avril au 4 mai 2011
Nigeria : échec de la fusion
Oceanic Bank-First Bank
A l’avenir, le banquier pourrait payer cash son attentisme en servant de simple support réglementaire et technique à
un produit émanant de l’opérateur téléphonique.
La banque du futur déjà
à l’horizon
Une banque-opérateur télécoms ou un opérateur télécombanque relié à ses bases de données situées à l’autre bout de la
planète par un puissant routeur et qui permet à son client d’aller
au restaurant, de payer ses factures, ses impôts, de transférer de
l’argent ou d’effectuer des versements. Le tout via un terminal
mobile. C’est le principe de la banque virtuelle, mais bien réelle,
qui ne fait plus tellement partie du futur.
L
es nouvelles technologies poursuivent leur développement dans le
secteur bancaire. C’est le constat qui
se dégageait lors du salon Carte Afrique,
tenu à Marrakech du 20 au 23 avril et qui a
vu 400 fournisseurs de technologies bancaires, des consultants et des banquiers
discuter de l’avenir. L’avenir est plutôt
dans l’externalisation des services informatiques. « Le banquier n’a pas à gérer des
serveurs et des outils informatiques compliqués », relève Maya Bashir Damer, de CSC
Bank Sal, structure basée en Egypte et qui
propose aux banques de gérer tout le support technique de la décision bancaire.
Attention, prévient Maya Damer, « l’outil
informatique ne remplace pas le banquier.
Ce sera toujours à lui que reviendra la décision de prendre ou non des risques en acceptant le client qui veut retirer un montant à
partir d’un GAB. »
La tendance lourde
Si l’usage du cloud computting (infogérance), qui permet au banquier équipé
d’un routeur de gérer à distance sa plateforme technologique, constitue la tendance lourde du secteur, il convient de
rappeler toutefois que certaines banques
préfèrent, pour des raisons « stratégiques », gérer en interne toute la technologie informatique bancaire. D’autres
fournisseurs proposent aux banques
d’externaliser tous les services dits de
routine : « Ce n’est pas à la banque de gérer
l’authentification des billets et des pièces
M-banking : la part du
lion à l’Afrique ?
Avec 300 milliards de dollars, le
montant des transferts mondiaux de
fonds dépasse les IDE et l’aide au
développement réunis. A elle seule,
l’Afrique reçoit 50 milliards de dollars, dont 8 milliards d’euros provenant de la seule France. Les fonds
sont transférés en petits lots de 200
à 300 euros en moyenne.
fournies. C’est du temps perdu », relève
Patrice Pochard, de Syrse International,
qui propose des GAB multifonctionnels
qui permettent aux clients, type grande
distribution, d’effectuer des paiements et
de régler tous les services d’une agence
bancaire classique en dehors de celui
relevant de l’engagement à accorder ou
non un crédit. Cette révolution permettra à l’agencier de se concentrer sur le
cœur d’un métier en révolution. Il est
possible que dans quelques années la notion de client bancaire soit différente de
celle que nous connaissons aujourd’hui.
A chacun son rôle
taines régions, les opérateurs s’associent
avec les banques qui sont en back office.
Le cas de Maroc Télécom au Maroc, allié
avec deux groupes bancaires qui n’apparaissent pas au premier plan dans l’offre
m-banking, est évoqué en filigrane. Ici,
dans ce cas marocain, l’initiative ne vient
pas de la banque mais de l’opérateur. Le
banquier paye son attentisme en servant
de simple support réglementaire et technique à un produit émanant de l’opérateur téléphonique.
Au Kenya aussi, c’est l’opérateur
Safaricom (M Pesa) qui avait commencé le m-banking en 2007. C’est
par la suite que la Banque centrale est
intervenue pour réguler, à la demande
pressante des banques. En France, les
banques et les opérateurs n’ont accepté de travailler ensemble qu’après
avoir constaté que d’autres concurrents, venus d’au-delà des frontières,
pouvaient le faire à leur place. Dans la
zone Uemoa de l’Afrique de l’Ouest,
la banque a tendance à tout laisser
Les banques n’arrivent pas à acLes banques n’arrivent
céder à certaines solutions technologiques verouillées par les
pas à accéder à certaines
opérateurs télécoms, car ces derniers veulent prendre le lead. Ce
solutions technologiques
sont eux qui disposent du réseau
verouillées par les
de clients. Il y a une phase intermédiaire qui pousse certaines
opérateurs télécoms,
banques à opter pour l’usage de
car ces derniers veulent
technologies alternatives. Les institutions qui font de la monétique
prendre le lead. Ce sont
depuis 20 ans s’adapteront vite.
Mais sans standardisation, ce sera
eux qui disposent du
toujours difficile.
réseau de clients.
En Afrique, il y a un flou juridique total sur cette nouvelle
offre basée sur le mobile. Toutes
les solutions juridiques ne couvrent pas entre les mains de l’opérateur. C’est
la monnaie électronique. Récemment, simple, c’est facile. Seulement, attencertaines banques centrales ont élargi tion aux lendemains qui déchantent...
leurs dispositions. Pour autant, la crainte Rien ne garantit à la banque que dans
entre la banque et son opérateur susbiste. un avenir proche le législateur ne reLa première a peur que son portefeuille vienne sur sa décision de continuer à
clients soit aux mains de l’opérateur. Du lui garantir le monopole de la collecte
coup, en Afrique, c’est le paiement par d’épargne. Mais quelque soit l’ingéniosité de l’opérateur téléphonique, il aura
SMS qui a tendance à s’imposer.
La Banque centrale de Tunisie tranche besoin de la banque. En Afghanistan,
en disant récemment dans une circulaire Vodafone a voulu reproduire la success
que les opérateurs n’ont pas le droit de story du Kenya sans succès, faute d’un
large réseau d’acceptation.
collecter de l’argent. A chacun son rôle.
Le partage des commissions
Il y aura un business model à établir dans
le partage des commissions. Dans cer-
Dossier réalisé par Adama Wade,
en marge du salon Carte Afrique.
Marrakech 2011
« L’opération de recapitalisation devant passer par une fusion entre Oceanic Bank International Plc et la First Bank
of Nigeria Plc a échoué. » C’est du moins ce que le staff
d’Oceanic a tenu à dévoiler, mercredi 20 avril, aux actionnaires. Néanmoins, le management de la banque assure
que, même si ce rapprochement a été un échec, il poursuit
la recapitalisation de la banque. Il est ressorti d’un document rendu public, après que les pourparlers ont été arrêtés à l’amiable, qu’« Oceanic Bank tient cependant à rassurer
ses diverses parties prenantes ». La banque y souligne qu’elle
travaille « à la conclusion d’autres plans de recapitalisation
dont les détails seront dévoilés au cours des deux prochaines
semaines ». Des sources dignes de confiance ont révélé que
les discussions entre les deux établissements bancaires relatives aux plans de recapitalisation ont achoppé sur des
termes d’ordre commercial et de combinaison des deux
organisations.
Fina Bank (Rwanda)
entame une stratégie
d’expansion
Après avoir enregistré une baisse de ses profits en 2010, Fina
Bank s’est engagée dans une stratégie d’expansion pour accroître sa rentabilité cette année. La direction de la banque
a attribué la détérioration de ses gains à une année difficile,
mais elle se veut optimiste sur l’exercice 2011, aux perspectives meilleures. Il est vrai que l’année 2010 s’est achevée
sur une baisse des profits, enregistrant à peine 553 millions
de francs rwandais, contre un excédent de 1,1 milliard de
francs rwandais un an auparavant. Pour remédier à cela, Rao
Bavalida, directeur général de Fina Bank, a annoncé l’ouverture de six nouvelles agences, ainsi que huit autres nouveaux
guichets automatiques, pour renforcer son réseau. Il a soutenu qu’avec ces nouveaux paramètres, les membres du staff
sont optimistes pour récupérer une croissance de plus de
20% en 2011.
BHF (Allemagne) compte
s’implanter en Zambie
Dr Caleb Fundanga, gouverneur de la Banque de Zambie
(BOZ), a souligné la semaine dernière à Washington, en
marge des réunions de printemps du FMI et de la Banque
mondiale, que la banque allemande BHF a montré un vif
intérêt pour son pays. Il a en effet indiqué que cette banque
entend s’installer en Zambie pour fournir des crédits à long
terme à des entreprises impliquées dans l’exportation et
l’importation de marchandises avec des pays d’Europe. Pour
le gouverneur de la Banque centrale de Zambie, la BHF proposerait des lignes de crédit à long terme en Zambie, notamment aux sociétés commerciales allemandes nouant des
transactions entre les deux pays et dans la sous-région.
La BAD installe un bureau
régional au Togo
Donald Kaberuka, président de la Banque africaine de
développement (BAD), a dévoilé, dimanche 17 avril à Washington au cours d’un entretien en tête-à-tête avec
Adji Otéth Ayassor, ministre togolais de l’Economie et des
Finances, que le groupe financier qu’il dirige va créer un bureau régional à Lomé. Ce bureau, qui sera chargé de couvrir
à la fois le Togo et le Bénin, devrait être implanté au plus
tard en septembre. Parallèlement à ce projet, la BAD, qui
est impliquée dans l’accompagnement de plusieurs projets
de développement dans ce pays, a confirmé le financement
partiel de la nouvelle darse (bassin rectangulaire destiné à
l’accostage des cargos) au port de Lomé, qui bénéficie déjà
de 120 millions d’euros de la SFI. Aussi, l’institution financière panafricaine et internationale a réitéré son intention
de financer (à hauteur de 80 milliards FCFA) les travaux de
rénovation de la route Atalpamé-Blitta-Sokodé-Kara jusqu’à
la frontière du Burkina.
Banques
Les Afriques - N° 159 - 28 avril au 4 mai 2011 -
5
Wincor Nixdorf présente le GAB du futur
L’une des tendances du salon Carte Afrique 2011 aura été la présentation
de GAB multifonctionnels qui vont permettre aux commerçants détaillants
de déposer leur cash sans se présenter à l’agence. Pour Uke Krause, viceprésident de Wincor Nixdorf, et Said Wahbi, directeur général Maroc
et Afrique francophone, le concept augmente la circulation de l’argent.
Entretiens croisés.
L
es Afriques : En quoi conciste le concept
CCMS ?
Uke Krause : Le Cash Cycle Management
Solutions (CCMS) est un concept qui permet
aux institutions financières spécialisées, aux détaillants et aux clients qui manipulent du cash de
procéder au dépôt de leur cash de manière sécurisée, sans avoir à se présenter devant un GAB ou
une agence bancaire. L’argent est placé dans des
cassettes reliées à notre plateforme Cineo. Dés le
dépôt dans la caissette, le compte du client est
immédiatement crédité après authentification et
comptage automatique en quasi instantané. Le
montant mis à disposition est remis en circulation par la banque. La cassette est ensuite collectée, puis transportée au niveau de la banque.
Said Wahbi : L’une des vertus de ce système
est d’augmenter la circulation monétaire et la
transparence. Pour le client, il y a un gain de
sécurité, de temps, et une réduction de coût
dans la gestion de son cash.
LA : Concrètement, que doit faire le commerçant africain pour accéder à ce service ?
SW : Ce nouveau produit qui arrive en Afrique
va changer la relation entre la banque et ses
clients. Dans le fait, le détaillant a une caisse.
L’argent est déposé au guichet et il est crédité
automatiquement.
LA : Quid de la sécurité et de la fiabilité du
produit ?
Said Wahbi : « L’une des vertus de ce système
est d’augmenter la circulation monétaire et la
transparence. »
UK : C’est le Crédit Suisse qui a testé ce produit après une série de tests rigoureux. Cet argent que le retailer donne est recyclé. Il y a un
gain substantiel pour l’économie. Le système
s’appuie sur notre platefome Cineo. La fiabilité des produits Wincor Nixdorf est le résultat
d’une longue expérience de plusieurs décennies. Nous comptons de grandes références
dans le monde entier, en Chine, en Suisse, en
Allemagne, en France, et bien sûr en Afrique
et en Amérique.
LA : En général, quels types de produits donnez-vous aux banquiers africains ?
SW : Nous vendons des solutions du front
office au back office. Toute la panopolie de services est couverte sur toute la chaîne : le self
service, le mobile banking, le call center. En
Afrique, le Casablanca Competence Center
est un centre mis en place depuis dix ans qui
constitue un important point de transfert de
technologies au bénéfice du développement.
Notre approche pour les GAB est multicanale. Nos automates assurent le dépôt, la
remise de chèques, le paiement des factures.
Ces métiers sont ramenés de l’agence vers
le guichert. L’agence bancaire reste dans ses
métiers de base.
routine ? Suivant les opérateurs, les approches
diffèrent. Chez nous, nous privilégions la multifonction et le multiservice. Nos GAB sont
capables aujourd’hui de certifier le CFA, le
dirham marocain, le dinar tunisien, etc. Ce ne
sera plus un souci pour un agencier dont ce
n’est pas le métier d’authentifier la monnaie.
LA : Quelle est votre approche pour le mobile
banking ?
UK : Nous assurons des transferts d’argent
à travers le mobile via le système end to end.
Notre philosophie repose sur la proximité avec
le client. Wincor Nixdorf compte maintenant
un centre de monitoring à Abidjan. Nous en
ouvrirons bientôt un à Alger, puis en Afrique
centrale.
LA : Combien de GAB de ce type compte-t-on
au Maroc ?
SW : Environ 300 GAB multiservices. Au
Maroc, un certain nombre de services peuvent
être réalisés directement au GAB. Cas du paiement des factures, du versement de cash, etc.
LA : Peut-on parler du Gab du futur ?
UK : En effet. Les ATM traditionnels faisaient
uniquement du retrait d’argent. Les nou-
LA : Quels sont vos clients de référence dans
le secteur bancaire ?
UK : En Amérique du Nord, nous avons entre
autres Bank of America, JP Morgan Chase,
HSBC, Barclays, BNP Paribas, Royal Bank of
Scotland. Pour résumer, nous gérons 21 des 25
plus grandes banques du monde. Dans
ce groupe, les quatre institutions qui
nous échappent sont japonaises.
« Seul le tiers du bénéfice
est reversé aux actionnaires.
Nous maintenons ainsi
notre avance égalament sur
l’aspet innovation. Chaque
année, nous investissons
en moyenne 100 millions
d’euros dans la R&D. »
veaux sont intégrés au téléphone. Le GAB fait
le dépôt, les remises de chèques, la facture, le
marketing. C’est un outil de communication.
Les opérations routinières sont transférées au
GAB. Qui mieux qu’un automate peut gérer la
LA : Comment arrivez-vous à maintenir votre leadership face à la
concurrence ?
UK : C’est toute une philosophie qui
consiste à considérer le client comme
un partenaire. Notre approche est distinctive, avec des produits taillés sur
mesure. Nos différents partenaires de
par le monde ont obligation de former
leur personnel et d’investir dans le futur.
Seul le tiers du bénéfice est reversé aux
actionnaires. C’est une politique vieille de plus
de 30 ans. Nous maintenons ainsi notre avance
égalemnt sur l’aspet innovation. Chaque année, nous investissons en moyenne 100 millions d’euros dans la R&D.
6
Banques
- Les Afriques - N° 159 - 28 avril au 4 mai 2011
« Les banques centrales
africaines doivent être à l’écoute
des innovations technologiques »
La hantise de voir l’opérateur téléphonique lui ravir son portefeuille clientèle ? Une lenteur réglementaire des banques centrales de l’Afrique de l’Ouest ? Les freins du m-banking en Afrique
sont nombreux, ainsi que l’explique dans cet entretien Papa
Mbaye Dieye, spécialiste en système de paiement.
L
es Afriques : Quel est le potentiel
de développement du m-banking
en Afrique ?
Papa Mbaye Dieye : L’Afrique est une région propice au développement du paiement par transfert d’argent par mobile.
Ce sont 547,5 millions d’africains sur
près d’un milliard qui sont aujourd’hui
abonnés à un opérateur de téléphonie
mobile, soit un taux de pénétration de
42%. L’Afrique dépasse les USA et le
Canada. Les prévisions situent ce taux de
biens et services. En tant que tel, ce n’est
pas vraiement du m-banking.
LA : Du point de vue réglementaire, y at-il une différence marquante entre les
deux régions ?
PMD : En Afrique de l’Ouest, les systèmes réglementaires en vigueur avaient
certes prévu les paiements par cartes et
par chèques, mais ils n’avaient pas intégré les innovations technologiques que
nous vivons actuellement. C’est tout récemment que les banques centrales
ont mis en place des directives et un
« En principe, indiquent
système d’agrément pour couvrir
les experts, les transferts les transactions électroniques. C’est
la banque qui assure la responsabid’argent à l’international lité financière de l’opération si elle
s’allie avec un opérateur téléphopar mobile atteindront
nique. La banque présente un dossier avec tous les aspects du système.
65 milliards de dollars
en 2014. »
pénétration à 61% d’ici 2018. La croissance du marché mobile et de l’internet
reste encore plus importante en Afrique
que celle enregistrée au niveau mondial.
108,6 millions d’utilisateurs ont effectué
des paiements via mobile durant l’année
2010 dans le monde, dont 27,1 millions
pour l’Europe, l’Afrique et le MoyenOrient. Le nombre d’abonnements à
la téléphonie mobile a dépassé pour la
première fois les 5 milliards, le 8 juillet
2010, selon une étude du géant suédois
des télécoms Ericsson.
En Afrique, le taux de bancarisation
moyen est de 28%. Cela donne aux banquiers la possibilité de développer le
m-banking pour servir de support au
secteur bancaire dans le monde rural.
Au regard des fonctionnalités, le mobile
peut être à la fois un TPE, un GAB et un
terminal bancaire par Internet. L’on peut
s’attendre donc à un décollage de l’utilisation de mobiles dans les services financiers : paiement, transfert de l’argent, etc.
LA : Pourquoi un si important gap entre
l’Afrique de l’Est et l’Afrique de l’Ouest
en matières de moyens de m-banking ?
PMD : L’Afrique de l’Est a bénéficié
d’un cas qui marche fort, c’est le système
M-Pesa de Safaricom. Ce produit fait
l’objet de l’adhésion de tout le Kenya.
Il y avait une réglementation encourageante et innovante au Kenya. Ensuite,
Safaricom avait une position de leader. A
titre d’exemple, le taux de bancarisation
en 2007 était de 19%, et le taux de pénétration du mobile de 40%. En termes
de résultats, M-Pesa a fait recevoir de
l’argent à 52% de la population kenyane.
Après 14 mois d’activité, M-Pesa comptait 2,7 millions de clients et 3000 distributeurs. Aujourd’hui, il compte 10 millions de clients pour un montant moyen
des transactions aux alentours de 350
euros. C’est pour dire tout simplement
que Safaricom a bénéficié de ce système.
En Afrique de l’Ouest, le système Orange
Money entre BNP Paribas et Orange
est un service de transfert de crédits, de
paiement de factures et de paiement de
LA : Le retard ouest-africain ne
s’explique-t-il pas quelque part
par des peurs légitimes de la part des
banquiers ?
PMD : Le mobile payment ne va pas venir
remplacer la carte ou les espèces, c’est
un moyen de paiement alternatif qui va
devoir prendre sa place parmi les moyens
de paiement classiques. En Afrique de
l’Ouest, 90% des transactions quotidiennes se font par cash. Nous sommes
dans une région où c’est la banque qui
est habiletée à prendre les engagements.
Il y a des questions essentielles : est-ce
que ce sont les clients de la banque ou de
l’opérateur qui seront prospectée dans le
m-banking ?
LA : Du point de vue technologique, le
m-banking est-il à point en Afrique ?
PMD : A préciser que ce que nous appelons m-banking concerne des services de transfert d’argent domestiques.
Concrètement, une personne dépose de
l’argent sur un point du réseau pour le
compte d’une autre personne. Un SMS
parvient au destinataire, qui part le recupérer sur un point du réseau. C’est du
cash to cash via mobile. Le client est toujours obligé de se déplacer dans un point
du réseau pour transférer de l’argent.
Celui qui veut recevoir est aussi obligé de
se déplacer sur un point de réseau. La solution end to end veut dire que tout part
du mobile, arrive sur le mobile, transite
par un compte mobile et est utilisé par le
mobile. Ce type de solution n’existe pas
encore en Afrique.
LA : Pourquoi le end to end tarde-t-il à
se déployer ?
PMD : C’est quelque part une question
d’opportunité. Quand on regarde le positionnement des clients qui font recours
à ce service, il s’agit en général de gens
qui n’ont pas besoin de services bancaires, mais qui ont des urgences à régler.
C’est la raison pour laquelle tous les opérateurs Western Union et MoneyGram
ont noué des partenariats avec d’autres
réseaux. Western Union et M-Pesa, ou
MoneyGram et la Poste italienne développent des transferts à l’international.
En gros, les deux se mettent ensemble.
L’opérateur mobile assure le transfert de
l’information et l’argent est transféré par
les sociètés partenaires.
LA : Les conditions techniques et réglementaires sont-elles réunies pour
Hichem Seffa à la tête
de la filiale tunisienne
d’Attijariwafa Bank
Depuis vendredi 15 avril, Hichem Seffa, récemment nommé
directeur général d’Attijari Bank, a été officiellement installé à
son poste. Mohamed Kettani, PDG du groupe bancaire marocain, l’a dévoilé ce même jour à Tunis. Le tout nouveau DG, qui
a intégré cette filiale depuis janvier 2004 en tant que responsable des traitements et services clientèle, vient donc de remplacer Hassan Bertal. Des analystes ont pourtant soutenu que
ce dernier, qui a occupé ce poste depuis le mois de juin 2007,
présenterait un bilan extrêmement positif.
Assemblées annuelles de la
BAD à Lisbonne
C’est officiel. Les prochaines assemblées annuelles du conseil
des gouverneurs de la Banque africaine de développement
(BAD) se tiendront du 9 au 10 juin 2011 à Lisbonne, au
Portugal. Ces assemblées, qui auront pour thème « Vers un programme pour une croissance inclusive en Afrique », seront précédées de séminaires et conférences sur les principales questions
de développement de l’Afrique. Selon les observateurs, « ce n’est
que la 3ème fois depuis l’entrée des pays non africains dans le capital de la BAD en 1982 que ces assemblées annuelles se déroulent
hors du continent africain ».
L’avènement des BRICS,
bien vu par Standard Bank
(Afrique du Sud)
La première banque de l’Afrique, Standard Bank, peut très
bien surfer sur la vague des interactions dynamiques entre les
pays émergents d’Afrique et les puissances économiques mondiales, depuis l’entrée en lice de l’Afrique du Sud dans les BRIC,
aujourd’hui BRICS. Pour Craig Bond, directeur général de la
Standard Bank en Chine, l’inclusion de l’Afrique du Sud parmi
ce club de pays émergents est une preuve supplémentaire de
l’acceptation de la position stratégique de ce pays en tant que
passerelle vers l’Afrique. Au cours de la récente rencontre des
BRICS, les 13 et 14 avril à Sanya, en Chine, il a assuré aux investisseurs que « le groupe allait continuer à construire des systèmes
bancaires solides pour les clients chinois, tout en catalysant les
flux d’investissement entre la Chine et les marchés émergents ».
Enfin, il a trouvé que le sommet a fourni « une excellente plateforme pour les puissances économiques émergentes, afin de
discuter de l’enrichissement des minerais, du développement des
infrastructures, ou encore de stimuler l’investissement étranger en
tant que moyen pour soutenir la création d’emplois ».
Financement de la BAD au
Papil (Sénégal)
Après quatorze mois d’activité, M-Pesa comptait 2,7 millions de clients et 3000 distributeurs.
Aujourd’hui, il compte 10 millions de clients.
Un prêt supplémentaire de 5 milliards FCFA a été accordé par
la BAD au Projet d’appui à la petite irrigation locale (Papil) du
Sénégal. Cette rallonge rentre dans le cadre de son appui en
faveur de la lutte contre la pauvreté, notamment dans les zones
rurales. Ce financement de 8,4 millions d’unités de compte, soit
5 milliards FCFA, vise la réalisation d’ouvrages hydroagricoles
dans les régions de Fatick, Tambacounda, Kédougou et Kolda.
Désormais, des micro barrages, des digues anti-sel et autres ouvrages de retenue d’eau pourront être érigés dans ces régions.
Babacar Ndaw, ministre sénégalais des Eco-villages, des Bassins
de rétention, des Lacs artificiels et de la Pisciculture, qui a présidé à la cérémonie de lancement de cette phase du projet, a mis
le doigt sur la place qu’occupe le Papil, un pilier essentiel dans
le renforcement du bien-être économique et l’amélioration de
la sécurité alimentaire.
Banques
Les Afriques - N° 159 - 28 avril au 4 mai 2011 -
Western Union s’est allié à M-Pesa pour
développer le système de transfert d’argent depuis les 80 000 points de collecte
de Western Union dans 45 pays, directement sur le compte mobile des 13,5
« Quand on regarde
le positionnement
des clients qui font
recours à ce service,
il s’agit en général
de gens qui n’ont pas
besoin de services
bancaires mais qui
ont des urgences à
règler. »
« Les transferts d’argent à l’international par mobile se développeront moins vers le mobile to mobile
mais plus vers le mobile to cash. »
le boom du m-banking en Afrique de
l’Ouest ?
PMD : Comme je vous l’ai dit plus tôt,
les directives réglementaires concernaient la carte, le paiement électronique
ou le chèque. Le mobile n’était pas intégré. Les banques centrales ont intérêt à
entrer dans la dynamique et à prêter
attention aux innovations technologiques. Les dernières directives situent
la responsabilité au niveau de la banque.
En d’autres termes, les opérateurs téléphoniques ne sont pas habiletés à stocker
du cash. Il serait pertinent de modifier
les législations pour favoriser la création
de services de transferts de fonds pour
de petites sommes, pour permettre à des
organismes non bancaires d’assurer des
fonctions d’agents de la banque afin d’assurer les opérations d’entrée et de sortie
de cash, là où la banque traditionnelle
n’a pas de réseau (en zone rurale par
exemple), mais dans le rayon d’action de
la banque mobile.
LA : Il a été beaucoup question de
M-Pesa lors de ce salon. Pouvezvous nous en expliquer le mode de
fonctionnement ?
PMD : Le M-Pesa permet aux possesseurs de téléphones mobiles d’envoyer
et de conserver de l’argent, leur compte
mobile remplaçant un compte bancaire.
Le principe est simple. Pour garder de
l’argent, il suffit à un utilisateur d’ouvrir un compte M-Pesa et d’utiliser sa
nouvelle carte SIM. Pour créditer son
compte avec du cash, il lui faut prendre
contact avec un agent de liaison M-Pesa,
qui prendra les espèces et créditera le
compte. Pour transférer de l’argent, il
suffit d’envoyer le montant et un code à
son contact. Si celui-ci n’a pas de compte,
il peut tout de même retirer de l’argent
en présentant à l’agent M-Pesa le SMS
reçu qui fait preuve du transfert.
LA : Comment Western Union et
MoneyGram s’adaptent-ils ?
PMD : Actuellement, Western Union,
qui dispose de l’un des réseaux les plus
denses en Afrique, prélève 19 euros sur
chaque 100 euros transférés de Paris à
Nouakchott... Le concurrent Moneygram
facture 9 euros pour la même prestation.
Comment ces deux opérateurs réputés chers et qui bénéficient d’un réseau
et d’un savoir-faire reconnu vont-ils
s’adapter à la nouvelle donne marquée
par le développement inéluctable des
services innovants de tranfert d’argent ?
Pour les opérateurs, nous allons vers une
convergence ou une connexion entre des
services internationaux existants tels que
Western Union et des services domestiques comme Orange Money. Au Kenya,
millions d’utilisateurs de M-Pesa au
Kenya. C’est une solution intéressante
mais qui oblige celui qui envoie l’argent
à se rendre dans une agence Western
Union. Une solution de mobile à mobile,
sans aucun doute, à terme, serait encore
plus pertinente. Autre partenariat signé
par Western Union, celui conclu avec
MTN, qui lui permet de couvrir tous
les pays africains où MTN aura déployé
son porte-monnaie électronique. C’est
un partage des rôles bien clair puisque
Western Union se charge de l’envoi et
MTN assure la réception. Le service doit
démarré cette année en Ouganda, puis
sera étendu par séquences à d’autres pays
comme l’Afrique du Sud, le Rwanda, le
Bénin, la Côte d’Ivoire, le Cameroun...
De son côté, Moneygram s’y est mis,
signant un partenariat avec la Poste italienne. Les clients de cette dernière institution pourront ainsi effectuer des transferts d’argent mobiles vers des marchés
importants dans le monde, notamment
en Afrique. Le service mobile de transfert
d’argent permet aux clients de la Poste
italienne qui possédent une carte SIM
Post Mobile liée à leur compte Banco
Posta ou à une carte de débit PostePay, de
transférer de l’argent via leur téléphone
portable.
En principe, indiquent les experts, les
transferts d’argent à l’international par
mobile atteindront 65 milliards de dollars en 2014, et se développeront moins
vers le mobile to mobile, mais plus vers le
mobile to cash.
Echos du salon de la monétique
Maroc : la Banque Populaire va lancer sa solution
de paiement mobile
Le m-banking fait des émules au Maroc. Beaucoup d’opérateurs téléphoniques pensent pouvoir s’y lancer tout seul
dans une boucle fermée, au risque de tomber dans le
syndrome Minitel. La Banque Populaire est sur le point
de lancer sa propre plateforme à l’aide d’une petite
pousse technologique 100% marocaine. Jusque-là, seul
Safaricom a réussi à faire cavalier seul, au Kenya, dans
un univers monopolistique et un réseau dense (l’offre
M-Pesa affichait 17 650 distributeurs agréés en mars
2010). Le taux de bancarisation au Maroc stationne à
40%. Le m-banking pourrait le faire progresser deux fois
plus vite, note un cadre de S2M. Reste à voir si bien tous
les intervenants (les clients, le commerçant, l’équipementier, l’opérateur téléphonique, le régulateur, la banque) y
trouvent leur compte ?
Orange Money : un résultat qui fait réfléchir
L‘opérateur Orange a lancé
en juin 2010 son offre de paiement et de transfert d’argent
par mobile « Orange Money »
en Côte d’Ivoire (2009), ainsi
qu’au Sénégal, au Mali, au
Niger et à Madagascar. Le
lancement a concerné dès le départ une offre de services
assez large comprenant, outre les services de retrait et
de dépôt d’argent, le transfert d’argent, l’achat de crédits téléphoniques, ainsi que le paiement des factures, de
biens et de services dans certains commerces. Après cinq
mois d’activité, Orange Money au Sénégal a pu toucher
près de 200 000 clients, contre 150 000 au Mali.
Vers la fin de la suprématie du SMS
Le SMS reste le vecteur dominant pour les services de
paiement mobile, du fait de sa facilitation d’utilisation et
de sa comptabilité avec la quasi totalité des téléphones
portables commercialisés. La technologie NFC (Near Field
Communication) pourrait suplanter le SMS dans les années
à venir, mais elle ajoute un degré de complexité que les
différents acteurs doivent d’abord bien intégrer.
Le B to B à l’heure du paiement électronique
L’une des tendances clés est l’essor des transferts d’argent via mobile en B to B, avec des sociètés qui passeront
par le mobile pour payer leurs fournisseurs et rémunérer
leurs salariés, ainsi que le remboursement des allocations
et le paiement des impôts.
Haïti : la technologie plus forte que le séïsme
Digicel s’impose en Haïti. En
2010, environ un quart des
transferts d’argent réalisés
dans ce pays l’ont été par le
biais de cette technologie. Il
s’agit d’une offre de transfert
d’argent via mobile dédiée
aux immigrés haïtiens résidant à New York.
7
Refonte de la loi kenyane sur
l’assurance
Avec la nouvelle loi sur les assurances au Kenya, on se
dirige vers plus de transparence, et une amélioration de
la gestion et de la prestation des services. Désormais,
l’Autorité de régulation des assurances deviendra plus
puissante. Le projet de loi contient des dispositions lui
permettant, dans le cadre de ses activités de surveillance,
d’enquêter, d’émettre des mandats d’arrêt et de poursuivre des contrevenants. Aussi, le fonds d’indemnisation,
qui rembourse les assurés en cas de faillites d’entreprises,
deviendra une entité autonome. Ses principaux objectifs
consisteront à faire face aux engagements de l’assureur
insolvable vis-à-vis d’un prestataire. Actuellement, l’indemnité est limitée à un plafond fixé à 100 000 shillings,
un montant inadapté pour des réclamations plus élevées.
Me Jotham Arwa, qui a participé à la préparation du projet de loi d’assurance 2011, a déclaré que « le projet de loi
vise à éradiquer des tares, relatives à l’inefficacité du secteur,
le faible taux de pénétration de l’assurance dans le marché,
l’effondrement des entreprises pérennes, une réglementation
insuffisante de l’assurance médicale, l’inefficacité de la protection des assurés ». Last but not least, la loi 2011 entend instaurer une nouvelle culture de règlement des réclamations.
L’Association nigériane des
assureurs (NIA) contre une
industrie autarcique de
l’assurance
Olusola Ladipo-Ajayi, président de l’Association nigériane
des assureurs (NIA), a récemment défendu les compagnies
d’assurances opérant dans son pays, soutenant que « dans
aucun pays au monde les opérations d’assurance ne sont monopolisées par le local ». Le président de la NIA, qui est aussi
directeur général du groupe Lasaco Assurance Plc, réagissait
ainsi aux insinuations de certains milieux soutenant que
l’industrie de l’assurance nigériane n’a pas été en mesure de
maximiser les avantages de la politique du gouvernement
fédéral. Une telle stratégie visait une présence plus accentuée en termes de contenu local. Pour le président de la NIA,
« dans l’industrie du pétrole et du gaz, les locaux ne peuvent
assurer certains niveaux de risque ».
NHIF (Tanzanie) investit
dans un centre de santé
La National Health Insurance Fund (NHIF) a déjà injecté 8,57 milliards de shillings pour la réalisation d’un Centre
de diagnostic de santé moderne. Il s’agit d’un projet visant
à améliorer les services thérapeutiques, de laboratoire, de
conseils spécialisés et de formation pour les étudiants en
sciences médicales à l’Université de Dodoma (Udom). Cette
avance fait partie d’un budget global de 36,79 milliards de
shillings nécessaire pour ce projet qui devrait être achevé au
mois de septembre 2011. Dr Emmanuel Humba, directeur
général du NHIF, qui a profité d’une récente visite de chantier du Dr Hadji Mponda, ministre tanzanien de la Santé et
des Affaires sociales, a déclaré que l’entreprise engagée pour
la réalisation de cette idée chère au président Jakaya Kikwete
n’est autre que China Railway Engineering Jianching. Enfin,
Dr Humba a soutenu que le centre va de pair avec l’amélioration de l’hôpital régional de Dodoma pour les membres
du NHIF.
Goldman Sachs fait reculer
métaux et pétrole
Alors que l’once d’or dépasse pour la première fois la barre des
1500 $, les investisseurs ont été troublés par une note surprise
de la banque américaine Goldman Sachs, dévoilée sur les marchés et publiée dans le Figaro. Il y a de cela deux semaines, cette
banque incitait sa clientèle à prendre ses bénéfices. La raison
évoquée reposait sur le fait que les hausses du prix du pétrole
allaient entraîner une baisse de la demande. En effet, le baril
retombait alors à 106 $, tandis que le cuivre, le plomb et le nickel chutaient. Il est vrai que, depuis, le brut a repris du poil de
la bête, affichant en milieu de semaine dernière 109,74 $ le baril
(NY Light sweet crude oil). Toujours est-il que des analystes
soutenaient que cette invite a été consolidée par la publication
du rapport du FMI et de l’AIE. En effet, le FMI a déjà revu à la
baisse (de 0,2 point) sa prévision de croissance de l’économie
américaine pour 2011, à 2,8%. Quant à l’AIE, elle a confirmé
dans son rapport mensuel qu’un pétrole à plus de 100 $ le baril
ne serait sans doute pas compatible avec le rythme de la reprise
économique.
8
Bourses
- Les Afriques - N° 159 - 28 avril au 4 mai 2011
Les fonds avec
Fonds Afrique
Name
RE:CM Global FF A
Old Mutual Intl Gth FoF A
Coronation Optimum Growth A
Coronation Global Managed [ZAR] A
Plexus International Allrounder FoF
Prescient Glbl Growth FF A1
Coronation Global Capital Plus [ZAR] A
FG International Flexible FoF A
ABSA International FoF A
PSG Alphen Foreign Flex FoF
Flagship IP Worldwide Flexible FoF
Efficient Active Allocation
Nomura South Africa Resources Rel Eq
Nedgroup Inv Bravata Ww Flex A
Midas Foreign Flexible FoF
RMB World Wide Flexible
Flagship IP Worldwide Flexible
BlueAlpha All Seasons
Four Plus Global FoF A
Bateleur Flexible A1
PSG Flexible
Arisaig Africa USD
Quantum Worldwide Flexible FoF
Foord Flexible FoF R
VPFP CPI Plus 6 FoF A
SIM Inflation Plus
ABSA Rand Protector
BlueAlpha Oyster Wwide Inst Flex
36ONE Flexible Opportunity A
Nedgroup Inv Rainmaker A
MitonOptimal IP Worldwide Flexible FoF
Ankh Foreign Flexible FoF A
SIM Top Choice Equity A1
Momentum Accumulator FoF
Verso MM Secure Growth FoF
Momentum Aggressive Equity FoF B1
PSG Macro Active FoF
PSG Balanced A
Dotport Dynamic Flexible FoF
PSG Alphen Equity FoF A
STANLIB Equity R
Discovery Equity
Coronation Market Plus
PSG Konsult Creator FoF A
RE:CM Global Flexible A
Sanlam Namibia Infl Linked A
Plexus Sprinter FoF
Rezco Value Trend
Insight Capital Flexible FoF
Amity Flexible Growth FoF
Celtis Flexible FoF A
MitonOptimal IP Flexible FoF
Analytics Flexible FoF A
Momentum Mod Equity FoF B1
Seed Flexible
SIM Mgd Aggressive FoF A1
Orange Absolute Return
SMM Institutional Positive Return 1 B3
PPS Managed Flexible
Momentum Aggressive Prudential FoF B1
Allan Gray Equity A
Melville Douglas Dyn Strat A
BJM Multi-Manager Equity B1
Visio Actinio A
Personal Trust Managed
Nedgroup Inv XS Accelerated FoF A
Element Flexible A
Verso MM Managed Equity FoF A
Longitude Flexible A1
RMB High Dividend
RCI Flexible Managed
NFP Assertive FoF A
ABSA Managed CPI + 7% FoF A
Metropolitan Multi-Manager Equity
Coronation Absolute A
Momentum MultiFocus FoF
Allan Gray Optimal A
SIM General Equity R
Platinum Flexible Growth FoF
PSG Equity A
AS Forum Aggressive FoF
RMB Balanced R
Investec Opportunity R
Intervest Flexible FoF E
RMB Strategic Opportunities R
Bastion Worldwide Flexible FoF A
Hermes Managed A
Inv Solutions MM Equity A
Southern Charter Growth FoF
RMB High Tide A
Cannon Core Companies
Dynasty Wealth Accumulator FoF A1
Carinus Strydom CS Flexible FoF A
STANLIB MM All Stars Eq FoF A
Alphen Equity Builder
STANLIB MM Balanced A
Noble PP All Weather FoF A
Hermes Osborne Flexible A1
RMB Absolute Focus A
Aylett Equity A3
Dynamic Wealth Optimal A
Skyblue Cumulus Moderate FoF
Prudential Equity A
Verso LT SA Equity A
SMMI Equity FoF A
ABSA Managed A
2010-12-31 2010-04-19 2008-04-21
2011-04-18 2011-04-18 2011-04-18
0.21
3.62
6.67
-1.78
4.69
1.89
-1.87
2.23
5.79
-1.94
2.16
-2.00
-0.02
1.47
-3.13
-0.71
-2.17
-3.20
0.64
-3.52
1.43
3.17
-3.57
0.93
-2.21
-3.90
-1.29
1.37
-4.44
-0.08
9.49
-4.46
-5.09
-5.14
1.00
9.06
-5.40
0.85
3.00
-5.56
5.63
5.28
-5.66
1.91
-0.44
-5.86
14.04
16.70
-6.05
7.83
7.38
-6.14
-6.49
21.26
22.40
-6.50
17.47
3.45
-6.66
10.38
1.41
-6.66
14.80
16.60
-6.75
11.62
-6.86
10.13
14.66
-7.06
12.31
13.32
-7.07
22.06
17.11
-7.08
17.97
16.14
-7.11
17.59
15.21
-7.14
8.55
-7.17
-4.66
1.80
-7.24
14.41
15.73
-7.24
11.12
14.12
-7.30
7.93
15.59
-7.30
14.04
12.28
-7.30
8.56
7.11
-7.34
14.49
15.58
-7.37
7.82
17.61
-7.45
13.31
11.75
-7.58
13.93
4.48
-7.60
16.88
23.89
-7.65
13.77
18.16
-7.68
15.17
14.96
-7.68
10.37
-7.70
11.98
16.86
-7.71
6.96
-7.77
12.40
13.67
-7.77
6.03
-7.77
11.57
14.65
-7.79
11.42
12.41
-7.82
8.67
12.96
-7.84
3.82
4.71
-7.84
14.74
12.45
-7.87
-7.87
11.03
16.12
-7.88
10.64
-7.89
8.06
12.74
-7.93
9.08
12.97
-7.99
12.01
12.19
-8.01
15.86
14.80
-8.05
13.71
11.68
-8.06
10.10
9.66
-8.06
15.94
20.20
-8.08
10.24
13.22
-8.12
11.60
14.99
-8.20
6.90
11.95
-8.20
9.08
13.89
-8.21
18.71
-8.22
8.52
13.23
-8.23
13.66
6.99
-8.23
11.07
14.41
-8.27
10.77
14.82
-8.28
16.65
15.50
-8.29
14.79
18.30
-8.32
12.19
12.07
-8.33
7.78
16.43
-8.39
15.22
15.84
-8.40
8.44
13.53
-8.41
21.14
15.70
-8.42
10.86
11.89
-8.43
7.90
12.56
-8.47
9.91
15.21
-8.48
7.21
-8.48
14.44
14.45
-8.49
2.49
9.62
-8.50
10.75
15.02
-8.53
15.12
13.27
-8.57
10.63
14.29
-8.57
8.34
13.44
-8.58
11.60
10.33
-8.61
-8.62
8.57
11.17
-8.62
14.54
14.94
-8.64
12.93
-8.65
10.58
12.41
-8.65
7.94
13.92
-8.66
13.31
8.41
-8.67
5.90
14.32
-8.70
12.51
20.84
-8.70
12.32
10.34
-8.71
6.85
14.69
-8.72
13.23
17.14
-8.75
16.01
-8.76
11.79
12.99
-8.76
9.87
Domicile
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
Japan
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
Mauritius
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
Namibia
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
Rating
Overall
2
1
2
1
1
1
1
1
2
3
2
1
2
1
5
2
4
5
2
3
4
4
4
5
1
4
3
3
3
2
4
4
2
1
5
4
4
3
5
3
3
3
2
3
4
3
3
3
4
3
3
4
3
3
3
3
3
2
3
4
4
4
3
3
4
3
3
2
3
4
3
2
4
3
4
4
3
3
4
2
3
3
3
5
2
4
4
3
Prudential Dividend Maximiser A
Sanlam Namibia Growth
Imara Equity
Investec Value R
Lion of Africa Real Rtn CPI+5
Old Mutual Investors R
FNB Namibia General Equity
FNB Growth
Coronation Top 20 A
NeFG Flexible
RMB Value
Nedgroup Inv XS Core Diversified B
SYmmETRY Equity FoF A
Old Mutual Value R
Prescient Eqty Quant A1
STANLIB MM Inflation Plus 5 FoF B1
Old Mutual RAFI 40 Tracker A
Sanlam Multi Mgd Aggressive FoF A1
Old Mutual Top Companies R
Glacier FS Flexible FoF
Centaur Flexible
Stewart Macro Equity FoF A
Oasis General Equity
36ONE Target Return
Stringfellow Flexible FoF
RMB Top 40 Index
Old Mutual Top 40 A
Kagiso Top 40 Tracker
Personal Trust Active FoF
Nedgroup Inv Growth R
Old Mutual Flexible R
Financial Alliance Flexible FoF
Select Manager Flexible Growth FoF
STANLIB Inflation Plus 3% A
Ankh Prudential
Select Manager Defensive Equity FoF
SMM Institutional Positive Return 3 B3
ABSA Prudential FoF
Old Mutual Growth R
Old Mutual Nam Growth
PPS Equity
RMB Small/Mid-Cap A
JM Busha Real Return
Nedgroup Inv Entrepreneur R
SIM Value R
Kagiso Equity Alpha
Interneuron Managed
ABSA Allrounder FoF
ABSA Growth FoF
STANLIB ALSI 40 A
Imalivest Flexible
Nedgroup Inv Balanced A
GCI Flexible FoF
RMB Equity R
Noble PP Wealth Creator FoF A
STANLIB MM Real Return A
SMM Institutional General Equity 1 B2
FG Mercury Equity FoF A1
Lynx Opportunities FoF A1
Noble PP Flexible A
Sasfin Value
Nedgroup Inv Quants Core Eq A
Personal Trust SA Equity
ABSA Flexible
Investec SA Value Z
STANLIB MM Equity A1
Xhilarator Multi-SA Flex FoF
Skyblue Solar Flexible FoF
ABSA Select Equity
Investec Equity R
ClucasGray Future Titans A1
Cadiz Inflation Plus
Element Earth Equity A
Gryphon All Share Tracker
APS Managed Growth FoF A
BoE Enhanced High Growth FoF
Nedgroup Inv Equity R
CapitalA South Africa Equity fund
Foord Equity R
Efficient Prudential
Hermes Equity A
RMB Structured Equity
STANLIB Medical Investment B1
Anglorand Growth
Sanlam Growth Institutional B1
NeFG Equity
PCA Africa
Old Mutual High Yield Opp A
Plexus Allrounder
4i Opportunity A
MI-PLAN IP Inflation Plus 7 A1
Plexus RAFI® Enhanced SA Strategy A
STANLIB SA Equity R
Analytics Managed Equity A
Efficient Flexible FoF A
Huysamer Equity A1
Flagship IP Prudential Variable
Kagiso Protector
CAM Optima Institutional
Inv Solutions RR Focus A
MI-PLAN IP Beta Equity A1
Sasfin Equity
STANLIB Index R
Investec Growth R
Efficient Equity
Coronation Equity R
Cannon Equity A
ABSA General R
Coris Capital General Equity
MAM Actions Afrique
Harvard House General Equity
SJAM Pan Africa Equity Fund
Old Mutual Active Quant Equity A
Kruger Flexible FoF A
STANLIB Mod Aggressive FoF A
Efficient Inflation Plus 6 FoF
Huysamer Opportunity A1
BoE Growth FoF
-8.79
-8.80
-8.81
-8.81
-8.81
-8.82
-8.84
-8.85
-8.88
-8.89
-8.89
-8.89
-8.92
-8.93
-8.96
-8.97
-9.01
-9.03
-9.03
-9.04
-9.06
-9.07
-9.08
-9.09
-9.10
-9.11
-9.12
-9.14
-9.14
-9.15
-9.15
-9.16
-9.17
-9.21
-9.22
-9.22
-9.22
-9.27
-9.27
-9.28
-9.29
-9.30
-9.32
-9.33
-9.34
-9.35
-9.36
-9.38
-9.39
-9.39
-9.40
-9.41
-9.42
-9.43
-9.45
-9.45
-9.48
-9.53
-9.53
-9.58
-9.59
-9.59
-9.61
-9.64
-9.66
-9.66
-9.69
-9.70
-9.71
-9.72
-9.79
-9.79
-9.84
-9.86
-9.88
-9.89
-9.90
-9.91
-9.96
-9.96
-9.98
-9.98
-9.99
-10.00
-10.00
-10.01
-10.03
-10.03
-10.04
-10.05
-10.06
-10.06
-10.07
-10.12
-10.13
-10.15
-10.15
-10.16
-10.20
-10.20
-10.21
-10.24
-10.26
-10.28
-10.28
-10.29
-10.34
-10.38
-10.41
-10.43
-10.43
-10.47
-10.49
-10.54
-10.62
-10.62
-10.63
-10.67
12.18
13.68
14.77
18.51
10.02
12.65
11.24
14.67
15.72
11.29
12.83
10.40
13.72
10.89
13.58
8.44
11.89
12.72
10.29
21.17
12.23
11.40
18.25
10.35
13.07
13.11
13.22
13.12
13.76
11.16
11.00
12.12
6.81
7.01
13.05
18.73
9.36
12.25
13.88
11.84
18.74
6.66
17.33
11.34
16.50
6.15
9.96
10.61
13.09
9.26
10.28
6.27
11.38
8.17
9.74
13.02
13.92
13.30
8.93
15.84
13.48
14.13
15.36
12.70
-8.42
6.29
15.09
9.65
14.08
13.25
10.00
13.65
10.32
12.20
13.36
17.14
15.82
23.31
15.24
12.99
13.68
12.62
22.37
12.78
13.53
13.92
9.56
13.17
13.85
14.13
11.13
20.90
8.93
12.80
21.16
9.21
8.23
8.60
8.85
13.63
14.52
14.08
12.42
14.35
12.44
12.61
24.49
12.27
14.17
10.39
10.43
18.11
15.36
11.90
16.97
17.33
3.27
7.40
5.82
9.22
12.42
10.96
12.41
11.34
14.25
17.78
14.53
11.44
8.51
15.26
10.22
12.36
6.58
13.70
19.40
7.86
19.33
13.70
9.97
12.56
13.08
13.69
17.77
11.02
12.15
12.26
5.24
2.54
17.28
10.32
10.36
15.59
-0.07
13.86
8.28
10.95
13.25
14.64
10.69
12.88
9.03
7.71
12.79
9.25
11.00
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12.14
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17.14
9.38
12.22
8.25
13.45
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19.59
17.53
12.29
15.06
2.13
14.14
5.30
10.91
1.59
11.56
16.43
18.03
10.42
10.29
9.79
9.22
16.10
9.45
12.85
11.62
18.59
10.20
14.05
15.69
13.17
11.14
12.81
7.84
10.01
12.59
8.20
7.97
10.33
11.57
12.93
15.66
18.42
South Africa
Namibia
South Africa
South Africa
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South Africa
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Japan
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South Africa
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Namibia
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Taiwan
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
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South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
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France
South Africa
Japan
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
4
4
5
4
3
3
3
5
4
3
3
3
3
3
3
4
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2
2
2
2
3
4
4
3
3
3
3
5
3
4
2
2
4
4
4
4
5
1
3
2
2
3
3
3
3
4
4
3
2
1
4
3
3
2
3
5
3
5
3
3
3
4
3
4
2
4
2
3
2
5
3
4
3
4
2
3
1
3
4
4
4
3
2
2
3
3
4
2
3
3
3
3
2
2
3
5
Afena Equity A1
RE:CM Flexible Equity B
Interneuron Freestyle
Indequity Technical
SIM Equally Weighted Top 40 Index A1
Prescient Eqty Active Quant A1
SIM Index R
Lion of Africa General Equity
Investec Active Quants R
Interneuron Capital Equity
IMC Worldwide Flexible FoF
Prime General Equity B
Old Mutual Small Companies R
Nedgroup Inv Value R
Avocado Dynamic FoF A
Huysamer Flexible A1
STANLIB Managed Flexible A
Metropolitan Inst Flexible
Community Growth Equity
STANLIB Aggressive FoF A
SMM Institutional Aggr Equity 1 B2
27Four Active Equity A1
Dibanisa Absolute Return A
BoE Core Equity
STANLIB Quants A
Dynamic Wealth Value
STANLIB Growth R
African Frontiers B
Metropolitan General Equity
Indequity Dynamic FoF
Nikko Africa Equity
Metropolitan High Dividend
Marriott Dividend Growth R
Cadiz Mastermind A
Investec Emerging Companies R
Neptune Africa A
UBS (CH) EF South Africa P
BPI Africa FI
Silk African Lions I
RMB Protected Dividend A
SIM Small Cap R
STANLIB Value A
Investec Africa I
Standard Bank South Africa Eq A USD
NFB Equity A2
DWS Invest Africa A2
Standard Bank Africa Equity A USD
E.S. África FEI
BoE Small & Mid Cap Equity
Coronation Smaller Companies
E.S. África FI
ICECAPITAL Africa A
Capstone Active Equity FoF
Investec GSF Africa Opportunities A USD
Maestro Equity A
Nordea-1 African Equity BI
Wallberg African All Stars I
JPM Africa Eq A (acc)-USD
Tri-Linear Equity
JB African Equity C
Efficient Active Quant
Invest AD Emerging Africa USD A/I
Sanlam African Frontier Markets A GBP
STANLIB Nationbuilder A
Pan African B
Robeco Afrika Fonds A
Renaissance Pan-African A
Carnegie Afrika
Magna Africa C
STANLIB Small Cap A
Nestor Afrika Fonds B
Simplicity Afrika
Swedbank Robur Africa
Intereffekt Emerging Africa EUR
-10.69
-10.72
-10.74
-10.76
-10.78
-10.80
-10.84
-10.87
-10.88
-10.95
-11.01
-11.02
-11.05
-11.07
-11.10
-11.11
-11.22
-11.25
-11.29
-11.29
-11.34
-11.38
-11.43
-11.50
-11.58
-11.65
-11.68
-11.71
-11.77
-11.80
-11.83
-11.90
-11.95
-12.02
-12.04
-12.28
-12.59
-12.66
-12.67
-12.71
-12.90
-12.96
-13.04
-13.23
-13.35
-13.39
-13.48
-13.55
-13.65
-13.66
-13.77
-13.78
-13.82
-13.84
-13.89
-14.17
-14.35
-14.47
-14.74
-14.82
-15.16
-15.23
-15.33
-15.38
-15.54
-15.55
-16.06
-16.10
-16.45
-16.92
-17.78
-18.31
-19.25
-20.06
9.86
12.18
6.65
6.47
12.43
11.84
8.71
11.06
8.18
4.62
14.14
15.81
13.81
5.95
10.19
4.05
9.42
9.04
9.67
11.86
11.36
3.95
11.02
9.43
12.25
6.95
4.47
6.89
12.23
7.57
9.88
10.31
4.82
3.81
14.71
21.43
6.26
9.81
10.56
12.93
10.68
6.39
14.11
13.57
8.64
8.95
12.37
5.54
10.81
10.30
-2.82
9.68
15.39
9.61
16.44
11.07
9.50
10.06
0.50
-8.84
3.00
9.84
10.05
-3.89
4.47
7.49
0.92
-11.40
-8.35
12.23
12.39
-16.50
-11.76
7.22
9.25
9.22
-7.08
-1.19
3.49
-7.53
-3.47
5.40
-12.36
-15.71
4.07
15.23
25.82
15.55
8.41
12.61
8.10
10.33
-9.10
-6.10
-21.62
-4.84
15.03
15.48
-21.82
13.62
8.12
1.22
-6.77
2.08
-2.48
3.08
1.64
-14.04
0.63
-3.99
-21.39
-4.76
-4.43
-17.46
-5.28
-6.52
-17.38
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
Ireland
South Africa
South Africa
Japan
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
United Kingdom
Switzerland
Portugal
Luxembourg
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
Ireland
South Africa
Luxembourg
Ireland
Portugal
South Africa
South Africa
Luxembourg
Finland
South Africa
Luxembourg
South Africa
Luxembourg
Luxembourg
Luxembourg
South Africa
Luxembourg
South Africa
Cayman Islands
Ireland
South Africa
Ireland
Netherlands
Luxembourg
Sweden
Ireland
South Africa
Luxembourg
Sweden
Luxembourg
Netherlands
2
2
3
2
2
3
1
2
3
5
2
3
2
3
3
2
4
3
3
2
3
2
2
2
2
3
3
3
2
4
3
3
1
1
1
4
4
3
2
3
1
1
1
3
3
1
3
3
2
Fonds MENA
2010-12-31 2010-04-19 2008-04-21
Rating
Domicile
2011-04-18 2011-04-18 2011-04-18
Overall
LHV Persian Gulf A
1.95
8.19
-9.38
Estonia
2
Mashreq Arab Tigers Funds
-1.73
0.31
Ireland
Pictet-MENA-HP EUR
-5.73
-1.96
Luxembourg
FT Emerging Arabia
-6.31
-3.73
-17.95
Luxembourg
BNP Arab Equity
-7.30
-6.12
Japan
Amundi Oasis MENA SGD
-7.64
-2.13
-9.88
Singapore
3
Emirates MENA Top Comps A USD Daily
-7.89
-5.88
-8.97
Jersey
3
Eurovalor África y Oriente Medio FI
-8.71
Spain
Schroder ISF Middle East EUR A
-8.96
-0.12
-6.31
Luxembourg
3
Meridio ArabWorld P
-9.14
-5.81
-13.11
Luxembourg
1
CIMB-Principal MENA Equity
-9.43
-4.95
-12.30
Malaysia
2
Ocean Fund Eqs MENA Opportunities A
-9.63
-5.07
-12.70
Luxembourg
UniEM Middle East & North Africa
-10.62
-8.59
Luxembourg
Deka-MiddleEast and Africa CF
-10.78
-10.89
-3.98
Luxembourg
4
Investec Africa & Middle East I Acc Net
-10.92
-5.15
United Kingdom
SGAM Fund Eqs MENA AE
-10.93
-6.70
Luxembourg
GAM Star Frontier Opportunities
-11.10
-8.35
Ireland
ESPA Stock Mid East and Africa Mkts A
-11.45
-2.36
-5.87
Austria
4
Sarasin GCC Equity Opportunities (USD) A
-11.78
-15.00
Luxembourg
Franklin MENA A Acc $
-12.16
-6.72
Luxembourg
T. Rowe Price Mid East & Africa Eq I
-12.24
-9.72
-13.46
Luxembourg
3
WIOF Middle East Performance Fund A
-12.64
-11.90
Luxembourg
JPM Emerging Middle East Eq A (dist)-USD
-12.71
-3.01
-1.95
Luxembourg
4
Investec GSF Africa & Mid East A Gr Acc
-13.00
-8.80
Luxembourg
SSgA Global Emerging Markets Index Eq P
-13.26
6.56
8.33
France
5
BG Selection Africa&Middle East Eqs AX
-13.36
-5.78
-5.99
Luxembourg
4
Baring MENA Fund A EUR
-13.89
-5.63
Ireland
Abancna DZU Delniški Pasivni Afrika & ME
-14.01
-13.78
Slovenia
ING Middle East & Africa
-14.19
-2.58
Taiwan
Silk Arab Falcons I (EUR)
-14.24
-9.58
Luxembourg
FIM Sahara
-14.78
-4.47
-9.87
Finland
3
Investec GSF MENA A Gross
-16.22
-12.16
Luxembourg
Name
Fonds islamiques
Name
Hong Leong Dana Maarof
ASM Syariah Dividend
PRUdana dinamik
2010-12-31 2010-04-19 2008-04-21
2011-04-18 2011-04-18 2011-04-18
0.78
12.35
13.81
0.03
17.63
-0.04
15.58
14.03
Domicile
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Rating
Overall
4
4
Bourses
BNI Dana Plus Syariah
Mandiri Investa Dana Syariah
Avenue SyariahExtra
Apex Dana Al-Faiz-i Inc
AMB Dana Ikhlas
PNM Amanah Syariah
Apex Dana Aslah
Dana Makmur Pheim
AmIslamic Balanced
ING Shariah Balanced
Alliance Dana Alif
MAAKL Al-Umran
CIMB Islamic Enhanced Sukuk
Pheim Asia ex-Japan Islamic
RHB Mudharabah
PRUdana al-islah
CIMB Islamic Balanced
Public Islamic Balanced
Public Islamic Enhanced Bond
TA Dana Optimix
TRIM Syariah Berimbang
Emirates Islamic Global Balanced B Daily
Pacific ELIT Dana Aman
Dana Islamiah Affin
Danareksa Syariah Berimbang
PNM Syariah
Reksa Dana Syariah Batasa Kombinasi
Schroder Syariah Balanced
OSK-UOB Muhibbah Income
CIMB Islamic Balanced Growth
Pacific ELIT Islamic AsiaPac Balanced
Public Islamic Asia Balanced
TA Asia Pac Islamic Balanced
Cipta Syariah Balance
Oasis Crescent Worldwide Flexible FoF
Crescent Bal Progressive FoF
Element Islamic Balanced A
Kenanga Islamic Balanced
Old Mutual Albaraka Balanced
Les Afriques - N° 159 - 28 avril au 4 mai 2011 -
-0.48
-0.69
-0.93
-0.98
-1.07
-1.21
-1.49
-1.65
-1.68
-2.10
-2.18
-2.40
-2.57
-2.62
-2.73
-2.76
-2.84
-3.45
-3.50
-3.50
-3.66
-3.76
-3.88
-4.10
-4.25
-4.25
-4.60
-4.74
-4.76
-4.85
-4.87
-5.14
-5.22
-5.63
-6.00
-7.59
-8.54
-8.74
-10.15
11.18
8.40
12.80
10.04
16.56
6.87
7.49
9.40
11.20
9.62
10.09
13.80
10.49
5.00
13.64
16.02
8.91
6.78
4.78
14.55
12.58
-2.56
15.96
7.57
11.45
4.45
-5.71
8.15
3.35
14.99
6.21
3.34
2.91
12.16
10.58
10.72
10.62
4.81
5.92
15.01
15.02
15.80
18.13
11.50
9.80
6.17
11.04
15.89
11.69
7.98
13.58
12.20
10.57
9.21
9.17
16.00
11.73
8.34
20.68
9.16
-7.39
5.30
11.43
5.97
9.36
15.80
7.75
9.07
11.95
Indonesia
Indonesia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Indonesia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Indonesia
Jersey
Malaysia
Malaysia
Indonesia
Indonesia
Indonesia
Indonesia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Indonesia
South Africa
South Africa
South Africa
Malaysia
South Africa
1
5
3
4
5
3
3
2
2
4
3
1
4
3
3
2
3
3
1
3
2
1
1
2
3
2
2
9
Les bourses d’Afrique
francophone se donnent la main
La naissance d’une organisation professionnelle lors de l’assemblée constitutive de Casablanca, au Maroc, pose les jalons d’une
institution déterminée à jouer un rôle plus important dans le
développement du continent africain.
L
a dynamisation du secteur des
marchés financiers constitue une
préoccupation majeure pour les
pays africains d’expression francophone.
Réunis à Casablanca courant avril 2011 à
l’initiative du Maroc, du Cameroun et de
la Tunisie, les participants ont, au cours
d’une assemblée constitutive, décidé de
créer l’Association des bourses francophones d’Afrique (ABFA). La nouvelle
structure, qui se dit convaincue que
« l’usage de la langue française favorise
Mouangué, directeur général de la
Douala Stock Exchange, à la vice-présidence, et Mohamed Bichou, directeur général de la Bourse des valeurs mobilières
de Tunis, en qualité de membre.
Le début efficient des activités
Le premier défi de l’équipe dirigeante
sera d’organiser en juin prochain à Tunis,
en Tunisie, l’assemblée générale qui
consacrera le début efficient des activités
de l’ABFA.
D’importants défis à relever
Pour le vice-président de l’ABFA, Pierre
Ekoulé Mouangué, la création de cette
organisation se justifie en ce moment où
même les économies les plus puissantes
du monde se mettent de plus en plus ensemble dans le but d’une plus grande efficacité. « Nous avons fait constat de notre
faiblesse d’évoluer en vase clos. Nous nous
sommes dits qu’ensemble, nous serons plus
forts. C’est justement pour cette raison que
nous avons décidé d’élargir l’association
aux autres pays. La prochaine assemblée
générale au mois de juin en Tunisie apparaît donc comme un rendez-vous déterminant pour le lancement de manière efficiente des activités de notre organisation »,
a-t-il expliqué.
2
1
3
Fonds matières premières et ressources naturelles (partiel)
Name
Rare Earth Elements Fund (CHF)
Allianz Indice Matières Premières R
Nikko Resource Fund Equity and Ccy BRL
Nikko Resources Equity F Ccy Sel BRL D1M
UBS Glbl Umbrella Petro WTI Future Idx
Pictet-Timber-HP EUR
Nomura Global Commodity Open
DIAM Commodity Passive
SompoJapan DBLCI Commodity 6
Nomura Commodity 2 GSCI
Ideal Global
Public Natural Resources Equity
IFR Commodity Fund Diversified
Strategic Blue Star Resources Fd Ltd. €
MUFJ Commodity
Daiwa FW Commodity Select
Nikko Resource Fund Equity and Ccy AUD
Daiwa Commodity Index
Pioneer Inv Akt Rohstoffe A EUR ND
Daiwa Rogers Intl Commodity TM
Daiwa/RICI(R) Commodity
Nikko Resources Equity F Ccy Sel AUD D1M
Schroder Nikko Commodity A
Schroder Commodity
Caixa Catalunya Multisectorial FI
Nissay Commodity
Schroder Nikko Commodity B
UBS GU Commodity
Bansei Global Resource Energy Fund
Nordea Foresta Kasvu
Oak Tree Junior Mining & Explortion
Chuomitsui Commodity
NCB China Res Opp A
Dynamic Focus+ Resource I
Swedbank Robur Skogsfond
Nomura Commodity F DJ-UBSCommodity Index
PineBridge Commodity D1M
PineBridge Commodity D1Y
MHAM Commodity Index Wrap
VV-Strategie Rohstoffe T1
Nikko Resource Fund Equity and Ccy ZAR
Thesis Australian Natural Res GBP Inc
Okasan Commodity Index Open
DaiwaSB/SMBC Commodity
STAM Commodity Open SMA
Nikko Resources Equity F Ccy Sel ZAR D1M
ALTIS Fund Global Resources B
The Emerging Commodities Fund
Martin Currie GF Glbl Resources
Orsay Ressources
URAM Mining Stock Fund EUR B
Géo-Energies C
Schoellerbank Global Resources A
Fuchs Invest Glbl Natrl Res Flex B
AXA WF Frm Hybrid Resources AC EUR
RBC Funds (Lux) Global Resources O USD
UBS GU Food (AUD Linked)
Van Eck Falcon Hard Assets I-Dist-USD
Aberdeen Global World Resources A2
Andorfons Alpha Primeres Materies
Parvest Equity World Resources C
BFW Raw Materials
ESPA Stock Commodities A
Nomura Sect Index Oil Nonferr
MFM Junior Gold C
CMF Global Resource Equity QDII
T. Rowe Price Glbl Natrl Res Eq I
JF Five Elements
BK Materias Primas FI
SGAM Fund Eqs Global Resources A
Tiburon Terra EUR
MitsubishiUFJ Wld Resource D3M
2010-12-31 2010-04-19 2008-04-21
Rating
Domicile
2011-04-18 2011-04-18 2011-04-18
Overall
19.21
Switzerland
14.88
23.23
-14.81
France
1
9.76
32.70
Japan
9.53
32.39
Japan
8.99
6.27
Japan
8.79
13.89
Luxembourg
8.47
15.05
-10.14
Japan
8.25
16.11
Japan
7.32
16.17
-9.60
Japan
7.09
13.21
-10.26
Japan
6.89
21.34
0.99
Luxembourg
2
6.73
21.64
Malaysia
6.36
37.96
Switzerland
6.32
32.27
Guernsey
5.34
23.56
Japan
5.32
21.50
-2.88
Japan
5.16
31.37
Japan
5.14
20.72
-3.64
Japan
5.12
19.58
3.91
Germany
4
5.11
21.12
Japan
4.97
21.05
Japan
4.79
30.25
Japan
4.47
20.44
1.79
Japan
4.47
20.42
Japan
3.06
5.77
-8.36
Spain
2.65
19.03
-6.05
Japan
2.45
32.92
9.39
Japan
2.23
18.41
0.96
Japan
2.23
25.83
11.79
Japan
1.94
8.85
0.55
Finland
2
1.47
58.98
14.98
Liechtenstein
1
1.39
18.65
-2.53
Japan
0.99
17.45
14.26
Hong Kong
5
0.81
25.08
Luxembourg
0.69
5.16
1.15
Sweden
2
0.65
17.66
-4.06
Japan
0.52
17.00
-6.39
Japan
0.51
17.00
-6.63
Japan
0.50
18.24
Japan
0.42
25.67
-7.53
Luxembourg
2
0.33
28.28
Japan
0.04
32.25
9.38
United Kingdom
2
0.04
16.37
-2.50
Japan
-0.20
17.20
-4.30
Japan
-0.22
16.49
Japan
-0.31
27.11
Japan
-0.37
7.72
-0.36
Luxembourg
3
-0.39
14.34
-29.56
France
1
-0.55
6.19
0.79
Luxembourg
5
-0.85
11.57
-6.21
France
2
-0.88
36.18
7.27
Luxembourg
1
-0.90
9.48
0.06
France
4
-0.92
12.53
Austria
-0.93
34.18
Luxembourg
-0.93
16.88
-3.23
Luxembourg
3
-1.04
28.10
Luxembourg
-1.20
59.80
11.91
Japan
-1.42
14.98
Luxembourg
-1.53
Luxembourg
-1.64
4.81
Andorra
-1.90
10.50
-0.35
Luxembourg
4
-1.90
9.76
-4.31
Liechtenstein
3
-1.92
10.65
-0.55
Austria
4
-2.00
3.75
0.31
Japan
-2.18
32.45
United Kingdom
-2.20
25.41
China
-2.27
13.13
-1.39
Luxembourg
4
-2.37
17.99
Hong Kong
-2.47
12.86
-6.62
Spain
2
-2.51
17.00
0.85
Luxembourg
3
-2.58
7.12
Ireland
-2.60
18.34
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Japan
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Contact : Christophe Tardy, à Johannesburg. Tel :+27 (0)21 480 9661
Le Comité exécutif mis sur pied et dirigé par Karim Hajji, directeur général de la Bourse de Casablanca.
les liens et enrichit les échanges d’expériences », compte rallier en son sein les
bourses, les sociétés de bourse, les sociétés de gestion, les dépositaires centraux
et les chambres de compensation de
l’espace francophone africain. Tout ceci
passe par un constat : la faiblesse des pays
francophones dans le secteur boursier est
agravée par l’absence d’une organisation
fédératrice à même de renforcer le positionnement, l’efficacité et la compétitivité des bourses francophones en Afrique.
Renforcement de la coopération
En dehors du Maroc et de la Tunisie,
dont les places boursières font partie des
plus importantes du continent, les autres
pays francophones sont, dans leur écrasante majorité, à la traîne. Ceci indépendamment de l’existence des deux bourses
régionales à Abidjan, en Côte d’Ivoire,
pour l’Union économique et monétaire
ouest-africain (Uemoa), et à Libreville,
au Gabon, pour la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). C’est dire si la tâche est
exaltante pour le comité exécutif mis sur
pied et dirigé par Karim Hajji, directeur
général de la Bourse de Casablanca.
Le tout premier dirigeant de cette organisation sera secondé de Pierre Ekoulé
Une préoccupation qui fait partie des
principaux objectifs recherchés par l’ABFA, entre autres : stimuler les échanges
d’informations et d’expériences entre ses
membres ; favoriser une meilleure intégration des marchés ; réaliser des études
d’intérêt commun ; offrir des occasions
de rencontres de spécialistes et professionnels de la finance du marché ;
contribuer à la diffusion de l’éducation financière dans les pays
La nouvelle structure
membres.
compte rallier en son sein Avant d’aboutir à la création de
des bourses francoles bourse, les sociétés de l’Association
phones d’Afrique, l’on avait noté
des échanges d’expériences d’une
bourses, les sociétés de
part entre les bourses marocaine
gestion, les dépositaires
et tunisienne, et d’autre part avec
la Bourse nationale des valeurs
centraux et les chambres
mobilières du Cameroun, qui
de compensation de
venait de démarrer ses activités.
« La solidarité est importante pour
l’espace francophone
le développement du marché boursier. En la matière, le Maroc et la
africain.
Tunisie ont une grosse expérience à
laquelle peut s’abreuver une bourse
un rôle accru dans le développement de comme la DSX pour grandir », s’est félileurs pays, en participant notamment cité le vice-président de l’ABFA.
dans le financement des projets structurants, où l’on ne peut pas toujours compAchille Mbog Pibasso, Douala
ter sur l’appui des banques classiques.
Assises au cours desquelles le nombre
d’adhérents devrait connaître une
évolution significative, avec la présence attendue d’une vingtaine de pays
francophones.
Le renforcement de la coopération constitue l’un des moyens qui permettront aux
bourses d’Afrique francophone de jouer
10
- Les Afriques - N° 159 - 28 avril au 4 mai 2011
« J’ai une rage pour le
développement du Cameroun et
de l’Afrique ! »
On se demande bien pourquoi il n’intervient pas plus souvent dans les médias et les conférences
sur le développement de l’Afrique ? Parti de rien, le parcours de Dieudonné Bougne est tout simplement impressionnant et mériterait d’être vulgarisé au maximum auprès des Africains.
V
u la taille de la villa dans laquelle il nous reçoit dans
son village à Bansoa ce samedi 16 avril, il est impossible de croire que celui qui gagnait à peine 200 FCFA
(moins de 50 centimes d’euro) par jour au début de sa carrière à dix-huit ans est aujourd’hui l’un des industriels qui
comptent dans le paysage économique camerounais. Mieux
encore. Sans diplôme supérieur, Dieudonné Bougne est l’un
des précurseurs du green business et de la création des écoentreprises au Cameroun et en Afrique centrale, où le groupe
Bocom est en pleine expansion : transformation sur place des
matières premières, écosystèmes industriels, préservation de
l’environnement, soutien aux communautés locales et développement de l’Afrique sont les principales obsessions de cet
entrepreneur exceptionnel. Entretien.
Les Afriques : Qui est Dieudonné Bougne ?
Dieudonné Bougne : Je suis un Camerounais, marié avec
quatre femmes et père de beaucoup d’enfants. Chacune de mes
femmes s’occupe du département finance des entreprises du
groupe Bocom que je dirige. J’ai la ferme volonté de contribuer au développement de mon pays. Au fur et à mesure que
j’avance, j’observe la nécessité de saisir d’autres opportunités.
LA : Parti de rien, vous êtes aujourd’hui l’un des capitaines
d’industrie au Cameroun et en Afrique. Comment en êtesvous arrivé là ?
DB : Ce serait très long à raconter, mais je vais simplement
insister sur quelques moments importants de ma carrière. A 18
ans, j’assistais les ressortissants nigérians basés au Cameroun
dans l’exploitation du sable. Pour un salaire de 200 FCFA/jour,
j’assurais le chargement et le déchargement des camions de
sable. A dix-neuf ans, je deviens docker au port de Douala, mal-
« J’ai mené de front les deux
activités, car en 1982 j’étais docker
et j’embauchais 42 personnes dans
mon atelier de couture. Et ce n’est
pas tout… »
gré le fait d’être mineur (au Cameroun, la majorité est à vingt et
un ans, ndlr). Mon salaire oscillait entre 30 000 et 60 000 FCFA.
Après seize ans de travail au port, je démissionne. Mais dès mon
embauche au port de Douala, mon ambition était de faire des
économies pour l’ouverture d’un atelier de couture. Ainsi, le
premier salaire m’a permis d’acheter une machine à coudre
et je raccommodais le soir après le travail. J’ai mené de front
les deux activités, car en 1982 j’étais docker et j’embauchais
42 personnes dans mon atelier de couture. Et ce n’est pas tout.
Je gérais parallèlement des taxis, des camions bennes pour le
transport et la commercialisation du sable, ainsi qu’un moulin
pour la transformation du maïs et des tomates.
En plus de mon salaire de docker, toutes ces activités parallèles
me rapportaient 100 000 FCFA (environ 150 euros) par jour.
Mon départ du port sera précipité par un contexte social très
difficile. En effet les relations avec les autres dockers étaient
devenues tendues car ils ne comprenaient pas pourquoi on
travaillait ensemble, alors que je ne manquais de rien, que je
gagnais beaucoup d’argent au moment où certains d’entre
eux étaient incapables de se restaurer à midi par manque de
moyens.
Entre 1990 et 1992, ma femme effectuait des déplacements au
Togo et au Bénin pour l’achat de marchandises qu’elle revendait au Cameroun. Lors du rangement, on notait la mention
« made in China ». Malgré la réticence de ma femme, je décide
qu’on doit s’approvisionner à la source. En 1994, on effectue
donc le premier voyage à Hong-Kong…
LA : Vous êtes arrivé à l’import-export, notamment entre la
Chine et le Cameroun. Mais quand on sait que la création
d’industries en Afrique n’est pas facile, comment avez-vous
réussi ?
DB : En 1996, je m’associe à un industriel camerounais pour la
création de Bocam, qui récupère les huiles usagées, les décante
avant la revente. Mais suite à un différend, on se sépare et je crée
Bocom International en 2001.
LA : Malgré cette mésaventure, on va quand même préciser
que c’est vous qui êtes à l’origine de cette activité de traitement des huiles usagées et des déchets en général, qui fait
partie du créneau « green business ». Pourquoi une telle
motivation pour la création d’activités dans le domaine de
l’environnement ?
DB : En 1996, alors qu’avec ma femme on effectue encore le
trajet Douala-Hong-Kong, le vol Swissair est plein et on prend
Air France. Arrivés à Paris, l’absence de correspondance oblige
Air France à nous loger. C’était donc la première fois que nous
sortions des zones de transit pour fouler un territoire européen.
Je suis frappé par la propreté de la ville de Paris et me demande
pourquoi le Cameroun ne peut pas être aussi propre. C’est cette
motivation qui me pousse à la création d’une activité de traitement des déchets dangereux, qui étaient à l’origine de plusieurs
maladies. Aujourd’hui, Bocom incinère 3 tonnes de déchets
et traite 800 batteries par jour. Quant à la centrifugeuse, elle
traite 6 tonnes d’huile par jour. Nous avons été formés par les
Américains sur le traitement des déchets dangereux (produits
chimiques, déchets hospitaliers, huiles et filtres usagés) et des
batteries.
LA : On ressent chez vous une très forte volonté de création
d’activités…
DB : J’ai une rage pour le développement du Cameroun et de
l’Afrique. Il faut montrer aux yeux du monde que nous sommes
capables de transformer nos matières premières, de développer
notre pays et notre continent.
LA : Revenons si vous le voulez bien à vos projets d’économie
verte. En plus des initiatives de green business déjà évoquées,
votre groupe met en place des éco-initiatives dans les activités
polluantes, comme la gestion des stations-services. Pouvezvous nous en dire plus ?
DB : Dans les stations-services, les eaux de ruissellement sont
retraitées par Bocom. C’est également le cas pour les chiffons
souillés et les filtres usagés. Dans les parkings, nous avons mis
en place des fûts pour récupérer les déchets et les huiles de vidange. Ils seront ensuite valorisés.
LA : Dans le cadre de la responsabilité sociétale des entreprises, en plus de l’environnement, le groupe Bocom mène
également plusieurs actions dans le domaine social. Quelles
sont-elles ?
DB : Nous avons effectivement réalisé un certain nombre
d’initiatives sociales pour les salariés : assurance, médecine du
travail et cotisation sociale. Tous nos salariés sont inscrits à la
Caisse nationale de prévoyance sociale. Pour les communautés
locales, nous construisons et équipons des centres de soin et
soutenons la réalisation des sites d’adduction d’eau. Sur ce dernier point, notre stratégie est la suivante : partout où Bocom
installe une station-service, nous construisons un forage pour
les populations. Nous construisons également pour elles des
écoles et des églises. Après l’obtention de mon premier contrat,
j’ai fait construire une église à Bansoa, qui est mon village, et
par la suite fait bitumer un tronçon de route. Dans les stationsservices, nous avons fait construire des mosquées.
LA : Vous n’oubliez pas non plus la ville de Mélong, où vous
avez grandi…
DB : Tout à fait. Je me souviens qu’à mon jeune âge, pour faire
des économies de pétrole, j’apprenais les leçons grâce au feu
de bois. C’est la raison pour laquelle j’ai contribué à l’électrification rurale de mon quartier de Mélong pour permettre à
d’autres jeunes d’étudier dans de meilleures conditions. Pour
un investissement de 15 millions FCFA (près de 23 000 euros),
près de dix familles ont été directement raccordées au réseau.
J’ai également offert gracieusement six mois de consommation
d’électricité à ces habitants. Le financement des infrastructures
de distribution a ainsi permis aux autres habitants du quartier
de s’alimenter en électricité.
LA : Quand on a un agenda comme le vôtre, comment réussir
à allier vie privée et vie publique ?
Industrie et services
Sahel : excédents céréaliers
La production céréalière renoue avec les excédents au Sahel.
Au Burkina Faso et au Niger, deux pays sahéliens enclavés
où les populations ont été confrontées ces dernières années à
une insécurité alimentaire récurrente, les récoltes de céréales
sont excédentaires. Il ressort dans le bulletin trimestriel d’avril
2011 de l’ONG Afrique Verte qu’au Niger la production céréalière est estimée 4 800 000 tonnes. L’excédent annoncé est de
1 800 000 tonnes, soit 38% des besoins nationaux.
Maroc : la France en force au
SIAM 2011
Représentée par au moins 52 entreprises des secteurs agricole
et agroalimentaire, la France sera le pays à l’honneur de la 6ème
édition du SIAM (Salon de l’agriculture de Meknès, au Maroc),
prévue du 27 avril au 1er mai. C’est de bonne guerre, vu que
ce pays absorbe 20% des 35% d’exportations marocaines qui
sont d’origine agricole. Dominique Bocquet, chef du service
économique de l’Ambassade de France à Rabat, l’a annoncé
mardi 19 avril à Casablanca. Il a notamment précisé que les
exposants français dévoileront leurs produits et services, en
phase avec le thème « L’agriculture solidaire », dans divers
domaines, notamment l’équipement et le matériel agricole,
l’horticulture, les pépinières et serres, la gestion de l’eau, les
semis, l’élevage anisi que le transport. Aussi, nombre d’opérateurs institutionnels, élus locaux, représentants d’organisations
professionnelles et autres spécialistes et experts sont d’ores et
déjà annoncés. « Incontestablement, une telle manifestation permettra de mettre en exergue la profonde complémentarité entre le
Maroc et la France, notamment dans l’agriculture », a souligné
ce diplomate français.
2ème édition du Forum
International Dakar
Agricole
Me Abdoulaye Wade, président de la République du Sénégal, a
présidé, lundi 18 avril, la cérémonie d’ouverture de la 2ème édition du Forum International Dakar Agricole, en présence d’Ernest Bai Koroma, président sierra-léonais. A cette occasion, le
chef de l’Etat sénégalais a plaidé pour « l’institution d’une gouvernance mondiale de l’agriculture, afin que les efforts consentis
dans le secteur aboutissent à des résultats ». Il s’agit, pour cette
manifestation de deux jours organisée par le Sénégal, en collaboration avec le Mouvement pour une organisation mondiale de l’agriculture (MOMAGRI), d’une véritable feuille de
route, à seulement deux mois du G20 agricole. A noter que
plus de 500 participants, dont des chefs de gouvernement, des
ministres de l’Agriculture, des experts, des chercheurs, universitaires et acteurs du monde rural de nombreux pays africains
ont planché sur cette problématique ainsi que sur la régulation.
DB : Je n’ai presque pas de distractions, sauf avec mes enfants.
Sinon mon quotidien, c’est travail et famille. Je voyage aussi
beaucoup pour rendre visite à mes enfants à l’étranger. Ici au
Cameroun, quand je rentre du travail, je surveille les devoirs
des enfants avant une séance de jeu avec eux. Mon autre passion, c’est la prière et la musique religieuse. Je tiens également
à préciser que ma plus grande fierté aujourd’hui est l’inscription de mes enfants dans les meilleures écoles et universités du
monde.
LA : Quels sont vos conseils à destination des jeunes Africains
qui souhaiteraient réussir dans les affaires comme vous ?
DB : Il faut croire en ce qu’on fait et être honnête. Avec ça on
arrive à s’en sortir. Même s’il y a des embûches, l’ambition doit
rester intacte car c’est ainsi qu’on arrivera à ses fins. Aujourd’hui
par exemple, la Société Générale des Banques du Cameroun
me prête 1 milliard FCFA (1,5 million d’euros) sans garantie,
et rien qu’avec ma caution personnelle. Plusieurs banques sont
à ma porte tous les jours pour proposer des offres de financement. Pourtant, au début de mes activités, j’avais toutes les
difficultés du monde pour obtenir un simple prêt bancaire.
Propos recueillis par Thierry Téné et
Josiane Maténe depuis Bansoa, au Cameroun
Industrie et services
Les Afriques - N° 159 - 28 avril au 4 mai 2011 -
L’Afrique du Sud veut optimiser la
valeur ajoutée de son minerai
Pour ajouter plus de valeur à ses exportations, le gouvernement
sud-africain propose de construire une usine de traitement de
terres rares et veut une baisse du prix de l’acier.
L
’Afrique perd chaque année des
milliards en exportant des matières
premières non traitées. Le travail
de traitement est effectué dans le pays
acheteur. Conscient de l’importance de
ce manque à gagner, le gouvernement
sud-africain a mis en place en 2010 un
programme qu’il appelle Industrial
Policy Action Plan, lequel vise à industrialiser davantage la plus grande économie africaine.
compte pour 5,5% dans le PNB du pays.
Le ministre a insisté sur le fait que le
gouvernement obligerait la minière
Kumba, filiale du géant Anglo-American,
à honorer un contrat en termes duquel
il vend le minerai de fer au sidérurgiste
ArecelorMittal au coût de revient plus
3%, et a laissé entendre que le gouvernement chercherait également à faire
baisser le prix de l’acier afin de créer des
emplois industriels.
Coût de revient plus 3%
Traitement des terres rares
Au cours de la semaine dernière, Rob
Davies, ministre du Commerce et de
l’Industrie, a eu l’occasion de démontrer comment il envisage l’application
de ce programme au secteur minier, qui
Lors de la même conférence, M. Davies a
dévoilé le soutien du gouvernement pour
une installation de traitement des terres
rares. Cette installation, dont le coût estimé s’élève à 15 milliards de rands (1,6
Mds €), fournirait des métaux chers tels
que le titane, le zirconium, le hafnium et
le silicone, et créerait 7000 emplois. Selon
M. Davies : « Nous exportons les sables de
titane au prix de 400 $ la tonne. Si nous
produisions des alliages de titane, nous
gagnerions 100 000 $ la tonne, sans même
les transformer en pièces pour l’industrie
aéronautique. »
Sud-Sud
Tout ceci semble faire suite à l’adhésion
nominative de l’Afrique du Sud au club
des BRICS : deux entreprises russes se sont
portées volontaires pour investir dans
cette installation, tandis que le gouvernement chinois s’est prononcé en faveur
du traitement des minéraux à la source
(chose qui n’est pas tout à fait conforme
à sa politique d’achat ailleurs sur le continent). Comme quoi la coopération SudSud a de beaux jours devant elle.
François Conradie, Cape Town
« Le Code minier doit permettre
le gagnant-gagnant »
Denis Thirouin, consultant indépendant pour le compte de
sociétés minières, nous livre son point de vue sur les difficultés
à associer le développement industriel avec le progrès social et
l’environnement.
L
es Afriques : Quelle est la bonne
alchimie pour que l’exploitation
d’un bassin minier profite au
plus grand nombre et où se trouvent
les obstacles politiques : dans les
Codes miniers ?
Denis Thirouin : La bonne « alchimie »
pour l’exploitation d’un permis minier
par une compagnie minière réside
dans l’adéquation entre les exploitants
miniers, les communautés locales (ou
« sociétés civiles ») et les autorités minières et politiques du pays considéré.
Un effort de compréhension mutuelle
dans un cadre précis – le Code minier –
doit permettre d’arriver à cette fameuse
expression « gagnant-gagnant » dans
la répartition de la valeur ajoutée entre
l’exploitant et les partenaires nationaux
et locaux.
Cette répartition, si elle doit être pérenne dans les principes, doit être susceptible d’évolution technique suivant
que la matière première subît ou non
une première transformation dans le
pays. A ce sujet, il y a suivant les cas
des processus obligatoires (minerais
trop pauvres en teneur pour être transportés : or, uranium), possibles « aujourd’hui », possibles « demain » (en
raison des techniques disponibles ou
pas) et pas possibles à long terme pour
des raisons diverses telles que les disponibilités d’énergie, les compétences humaines, les infrastructures appropriées.
LA : L’activité minière est par nature
porteuse de projets nécessitant beaucoup de temps entre le projet et l’exploitation, cette planification est-elle
toujours comprise par les autorités
locales ?
DT : Effectivement si l’on considère
qu’un projet entre le début de l’exploration (délivrance de l’arrêté l’autorisant) et celui de l’exploitation effective
peut varier entre cinq et vingt ans. Des
incompréhensions peuvent surgir avec
les autorités locales ou la société civile.
Un projet minier se décompose entre
une carrière d’extraction, une valorisation physique du minerai sur place
(pour le mettre à un niveau de qualité
commerciale), et le plus souvent des infrastructures ferroviaires et portuaires
appropriées. Seuls l’or, après production de lingots (non bancables), et le
diamant peuvent prendre l’avion. Les
infrastructures ne peuvent être conçues
et programmées qu’une fois connus et
confirmés les résultats de l’exploration.
LA : Le renforcement du secteur minier nécessite parfois une refonte de la
cartographie minière. Quels sont les
organismes qui les cartographient ?
DT : La cartographie géologique des
pays a été réalisée depuis de nombreuses
années. Néanmoins, l’évolution des
techniques et des demandes conduit à
des révisions plus ou moins périodiques.
Le « Code minier » définit à son tour des
« permis », c’est-à-dire des espaces avec
des coordonnées géographiques incontestables pour lesquels les compagnies
minières font des demandes, en grande
majorité suivant la règle « premier
arrivé, premier servi ». A l’issue d’une
période d’exploration, le détenteur du
permis choisit la partie qu’il va conserver en vue de son exploration, puis rend
aux autorités le solde qui, de nouveau,
va pouvoir être attribué à de nouveaux
arrivants. Il s’agit donc, en général, d’un
procédé continu d’allocation et de réallocation.Les cartographies géologiques
sont le plus souvent le résultat de collaborations techniques et financières
entre des bureaux géologiques de tel
ou tel pays et la direction de la géologie du pays considéré, le financement de
ces études faisant appel aux bailleurs de
fonds et aux Etats.
LA : Les controverses fleurissent sur
l’épuisement des ressources miné-
rales et pétrolières. Vos relations professionnelles avec les majors du secteur vous permettent-elles d’avoir un
point de vue global sur la question ?
DT : Mon point de vue est que l’on
n’est pas prêt de manquer de matières
premières ! En effet, le rayon de la Terre
est de 6400 km (à quelques dizaines
près). A ce jour, le plus grand « trou »
que l’homme ait fait pour extraire une
matière première n’est que de 5 km environ (en Afrique du Sud). Il ne s’agit
en fait que d’un coup d’épingle !
De plus, le prix des matières premières
et les substitutions plus ou moins possibles d’un matériau à un autre dictent
la « teneur de coupure » à partir de
laquelle une opération minière devient
ou non économique (ainsi, pour l’uranium, la « teneur de coupure » est passée de 5% à 0,05%, ce qui donne des
réserves nouvelles considérables).
De même, pour le pétrole offshore, on
est passé d’une profondeur de quelques
dizaines de mètres à près de 4000
mètres… A ces techniques d’extraction
de plus en plus sophistiquées s’ajoutent
les possibilités de substitution d’un
produit par un autre, s’il devient trop
rare et trop cher.
Un autre exemple est celui des nodules
polymétalliques qui reposent sur le
fond de l’océan Pacifique, tels que le
cobalt, le manganèse, le cuivre, le nickel, qui, s’ils sont exploités un jour,
conduiraient à la fermeture de nombreuses mines terrestres (trois consortiums dans les années 1970 ont tenté
de valoriser ces nodules en essayant de
mettre au point des technique de récupération, mais sans succès, faute d’une
valeur d’utilisation suffisante par rapport au « coût d’extraction »).
En fait, les facteurs limitatifs viendront
non pas du manque de matières premières, mais du coût et des besoins en
énergie et en eau nécessaires pour les
extraire, avec les implications dues au
réchauffement climatique, qui n’est pas
encore pris suffisamment en compte
dans les modèles économiques.
Propos recueillis par
Philippe Bourgeois, Paris
11
Assemblée générale de la
FNPI (Maroc) La Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI)
a tenu, jeudi 14 avril 2011, son assemblée générale ordinaire
pour l’exercice 2010. D’après un communiqué qui est parvenu à la rédaction, les rapports moral et financier, ainsi que
celui du commissaire aux comptes, ont été approuvés à l’unanimité. Le document souligne que Youssef Iben Mansour,
président de la FNPI, a profité de l’assemblée pour annoncer
l’état d’avancement du Salon international de l’immobilier
du Maroc, prévu du 30 juin au 3 juillet 2011 (www.simar.
ma), et qu’il n’a pas manqué de sensibiliser tous les opérateurs présents à une participation massive. Le président de la
fédération des promoteurs immobiliers a réitéré le fait que
cet événement soit érigé en tant que référence nationale pour
le développement du secteur de la promotion immobilière au
Maroc. A l’occasion de cette AGO, les promoteurs immobiliers ont annoncé la mise en ligne de leur nouveau site web
(www.fnpi.net.ma).
L’Onep (Maroc) au chevet
de la Société des Eaux de
Guinée
Une convention portant sur un programme de renforcement
des capacités de la Société des Eaux de Guinée (SEG), dont la
réalisation sera financée par l’Agence marocaine de coopération internationale (AMCI) sous forme de don de 1 million
DH, a été signée lundi 18 avril à Rabat entre l’Office national
de l’eau potable (Onep), l’AMCI, et la SEG.
Grâce à cet apport, la SEG pourra réaliser un programme de 10
modules durant la biennale 2011-2012 à l’Institut international de l’eau et de l’assainissement de l’Onep. Les formations
porteront respectivement sur la maintenance des stations de
pompage, le traitement des eaux, la formation des formateurs,
la comptabilité d’un service d’eau, la gestion commerciale, la
recherche de fuites dans les réseaux de distribution d’eau, les
analyses physico-chimiques, les analyses bactériologiques et la
télégestion des installations d’eau potable.
Le document a été paraphé par Ali Fassi Fihri, directeur général de l’Onep, Diouldé Diallo, directeur général de la SEG, en
présence d’Elhadj Papa Koly Kourouma, ministre d’Etat guinéen chargé de l’Eau, de l’Energie et de l’Environnement, de SE
Mamadouba Diabaté, ambassadeur de Guinée au Maroc, et de
Youssef Imani, directeur général de l’AMCI.
Signature d’un accord avec
la Banque mondiale
Ana Dias Lourenço, ministre angolaise du Plan, et Eleotério
Codato, représentant résident de la Banque mondiale en
Angola, ont paraphé, mercredi 13 avril à Luanda, un accord
de crédit de 81,700 millions $ pour l’exécution de projets de
développement local. Cet accord permettra d’appuyer les programmes gouvernementaux visant l’amélioration des conditions de vie des familles, notamment les projets municipaux
intégrés de lutte contre la pauvreté et le développement rural.
La ministre du Plan a souligné que l’accord de financement
permettra d’exécuter les nouveaux projets du FAS (Fondo
apoio social, ou Fonds d’action sociale). De son avis, ce sera
un instrument de complémentarité aux actions que le gouvernement est en train de mener. Se félicitant du partenariat avec
la Banque mondiale, elle a précisé que le FAS a déjà identifié
divers programmes au niveau des municipalités du pays pour
parachever le travail entamé depuis bientôt seize ans.
Le CDE à la rescousse de la
PME ouest-africaine
Dans le cadre de la mise en œuvre du Programme d’action
pour la promotion et le financement des petites et moyennes
entreprises (PME) dans l’espace Uemoa (Union économique
et monétaire ouest-africaine), le Centre pour le développement de l’entreprise (CDE) a octroyé, lundi 18 avril, à l’organisation sous-régionale un appui de 6,3 milliards FCFA.
Soumaïla Cissé, président de la Commission de l’Uemoa, qui
a salué cette assistance, a indiqué que « l’Uemoa fonde beaucoup d’espoirs sur le programme de renforcement des capacités
et des performances des entreprises et de leurs structures d’encadrement pour une insertion compétitive des économies ouestafricaines dans l’économie mondiale ». Le programme, d’une
durée de 3 ans, cible l’agroalimentaire, l’énergie, la technologie de l’information et l’écotourisme, et vise à renforcer la
compétitivité des PME et les performances des organisations
d’encadrement et d’appui. A noter que le CDE est une institution paritaire entre l’Union européenne et le groupe des Etats
ACP, basé à Bruxelles (Belgique).
12
Industrie et services
- Les Afriques - N° 159 - 28 avril au 4 mai 2011
Gros nuages sur Air Madagascar
La compagnie aérienne malgache traverse depuis quelques
semaines une tempête. L’autorité compétente européenne en
charge de l’aviation civile mettra à exécution sa décision d’interdire à Air Madagascar de survoler le ciel européen.
L
’ancien
commissaire
au
Développement Louis Michel et
le juge français Eva Joly, considérés comme les grands protecteurs du
régime déchu de Marc Ravalomanana,
peuvent sabrer le champagne. L’annonce
Selon le président,
le coût de la location
mensuelle, qui est passé
de 270 000 dollars à
500 000 dollars en
2009, a plombé le plan
d’investissement prévu
par Air Madagascar.
ces derniers jours, dans les cercles aéronautiques avisés, d’inscrire la compagnie Air Madagascar sur la liste noire des
compagnies internationales interdites de
l’espace européen aura des conséquences
politiques. L’information, qui a fait le
tour d’Antananarivo, n’a pas été confirmée ou infirmée par de la Haute autorité de transition. Le président, Andry
Rajoelina, s’est contenté tout juste de
faire une apparition à la télévision nationale pour déballer contre ce qu’il
considère comme les « comploteurs du régime », et surtout mettre au banc des ac-
cusés les gestionnaires de ce fleuron malgache, un des plus gros pourvoyeurs de
recettes financières et d’emplois du pays
avec ses 1700 travailleurs. Une déclaration au vitriol riche en révélations scandaleuses que le peuple ignorait jusque là.
Flopée de scandales
Le président de la Haute autorité
de transition Andry Rajoelina, pris
dans un étau depuis la mutinerie
l’an dernier, a fait état lors de ce face
à face avec son peuple d’accords
scandaleux entre la compagnie aérienne malgache et les deux compagnies de location propriétaires des
deux Boeings 767-300 qu’utilise
Air Madagascar dans ses liaisons
longs courriers. Selon le président,
le coût de la location mensuelle,
qui est passé de 270 000 dollars à
500 000 dollars en 2009, a plombé
le plan d’investissement prévu par Air
Madagascar et asséché les caisses de l’Etat.
« Les gestionnaires ont mis à genoux ce
fleuron pour leurs intérêts personnels.
C’est un crime contre le peuple et l’Etat »,
a martelé M. Andry Rajoelina.
Dépôt de garantie
« Une grosse escroquerie programmée sur
fond de surfacturations, de flou juridique
autour des contrats de location et de détournements d’objectifs a précipité le déclin de la compagnie aérienne nationale »,
selon la version des autorités.
L’Union européenne serait sur le point de retirer
les autorisations d’Air Madagascar.
Deux compagnies aéronautiques suisses,
Muzun Leasing One Ltd et Novus Aviation,
auraient « floué Air Madagascar au prix
fort ». Urbi et orbi, ce tandem helvétique aurait plombé les ailes du fleuron malgache,
« qui ne sentait pas le coup venir ».
La danse s’est prolongée avec l’arrivée du
loueur américain Airplanes Ltd, une filiale de GECAS, qui a mis à la disposition
de l’Etat malgache un Boeing 767 suite
à l’immobilisation de l’appareil 747 en
2008. Antananarivo a dû libérer, comme
dépôt de garantie, près de 1,4 million de
dollars.
Robin Sherbourne, économiste en chef du groupe Old Mutual
Namibia, a indiqué, lundi 18 avril, que la Namibie est le quatrième producteur mondial d’uranium, tandis que Rio Tinto
Rössing Uranium se classe toujours au troisième rang mondial des mines d’uranium. Il a précisé que la production est
en constante augmentation, avec 4496 tonnes d’uranium en
2010, contre 4626 tonnes en 2009 et seulement 4366 en 2008.
Quant à la première place, elle est toujours occupée par le
Kazakhstan, premier producteur mondial l’an dernier avec
17 803 tonnes d’uranium. Ce pays est suivi par le Canada et
l’Australie. L’économiste du groupe Old Mutual Namibia a
tout de même mis le doigt sur le fait que la Chine et l’Inde,
deux économies émergentes, nourrissent de grandes ambitions
dans ce domaine.
La première manche
Levée du moratoire sur les
droits miniers en Afrique du
Sud
Sur le plan médiatique, Andry Rajoelina
est presque rassuré d’avoir gagné la première manche face à ses potentiels adversaires politiques : celle qui consiste à
faire comprendre aux Malgaches que la
déchéance que connaît la compagnie Air
Madagascar serait l’œuvre des anciens
dignitaires du régime qui combattent
son pouvoir aujourd’hui.
L’Union européenne, qui serait sur le
point de contester la sécurité de ces deux
appareils, ne va pas tarder à mettre à exécution la sanction et retirer les autorisations d’Air Madagascar. La compagnie
pourrait alors conclure des accords de
location d’appareils avec la compagnie
Turkish Airlines.
Ismael Aidara
Niger : tempête chez Airtel
Rebaptisée Airtel depuis octobre 2010, suite à l’arrivée du repreneur indien Bharti, l’ex-Zaïn Niger fait broyer du noir à ses travailleurs de la direction informatique. Rien ne va plus entre ces
derniers et les hautes autorités de l’opérateur.
L
a société de téléphonie mobile
Airtel Niger, qui a mis le cap, depuis le voyage à Niamey en 2010
de son président, l’Indien Manoj Kohli,
sur les 75% de parts de marché au Niger
(aujourd’hui elle en couvre 65%), est
contestée par une frange importante du
personnel qui remet en question la politique sociale de l’entreprise.
Selon des informations parvenues à Les
Afriques, la direction d’Airtel Niger a
pris, contre toute attente, une décision
unilatérale de reverser les contrats d’ingénieurs spécialisés en informatique qui
officiaient jusque-là pour l’entreprise à
une nouvelle société dénommée IBMNiger. Sans le préavis requis par la régle-
mentation du travail en entreprise, Airtel
Niger a opté pour ne pas informer ce
groupe d’ingénieurs de ses intentions de
redéploiement ou d’externalisation vers
une société tierce. Du côté du siège à
Niamey, on invoque l’article 90 du Code
du travail du pays sur lequel s’adosse
l’entreprise.
Craintes de licenciements
« Faux ! » rétorquent les travailleurs
« externalisés » qui soutiennent qu’Airtel
Niger n’ a pas la bonne foi interprétative
de la loi et a des intentions manifestes de
licenciement.
IBM-Niger serait-elle la face cachée d’un
réseau d’externalisation à la solde d’Air-
La Namibie parmi le top
cinq des producteurs
d’uranium
tel pour payer trois fois moins cher les
prestations ? A Niamey, bon nombre de
spécialistes le croient. Le groupe de travailleurs a entrepris des démarches auprès des organisations et syndicats du
pays pour défendre leurs intérêts devant
la juridiction de Niamey. Le repreneur indien Bharti, via sa filiale
Airtel Niger, est habituée à ce genre de
ruptures unilatérales de contrats de travail. En 2009, l’opérateur de téléphonie
avait transféré à un cabinet nigérien une
cinquantaine de chauffeurs de l’entreprise, prétextant une vente aux enchères
d’une partie du parc automobile. Classée 5ème au monde, la holding indenne
Bharti est l’un des principaux opérateurs
de télécommunications sur les marchés
émergents, avec des opérations dans 18
pays à travers l’Asie et l’Afrique et plus de
180 millions de clients, dont près de 100
millions en Afrique.
Ismael Aidara
Susan Shabangu, ministre sud-africaine des Ressources minérales, a révélé, lundi 18 avril, la levée du moratoire sur les droits
miniers. Pour mémoire, la ministre avait imposé le moratoire
au début du mois de septembre 2010 afin d’effectuer une vérification complète de toutes les mines et licences de prospection accordées depuis 2004. Précisant les termes de cette décision, elle a déclaré qu’un tel moratoire « comptait rationaliser
les processus administratifs ». C’est d’autant plus juste que la
suspension et les audits n’ont pas ciblé une catégorie particulière de l’industrie minière, mais toutes les branches. Ainsi, son
département a investi tous les sites miniers. En fin de compte,
sur l’inspection prévue de 3507 unités, 3266 inspections ont
été menées. Avant de conclure son propos, la ministre des
Ressources minérales a soutenu que le moratoire pour la région de Mpumalanga, maintenu, a été reporté au 30 septembre
2011.
Lancement de l’Initiative
Paris-Nairobi
Raila Odinga, Premier ministre kenyan, a assisité au lancement
de l’Initiative Paris-Nairobi sur l’énergie propre pour l’Afrique.
Annoncée l’année dernière lors des négociations sur le climat au Mexique, l’Initiative Paris-Nairobi permettra d’aider
le continent, ainsi que d’autres pays vulnérables aux changements climatiques, à accéder à l’énergie propre.
Elle a été officiellement lancée à Paris jeudi 21 avril en présence de représentants des donateurs multilatéraux et bilatéraux, de chefs d’entreprise et d’experts en énergie. A cet effet, la
France s’est engagée « à rechercher des solutions aux problèmes
énergétiques en Afrique et dans d’autres pays en développement,
en plus d’appuyer les efforts de conservation dans ces pays ».
Notons qu’elle s’appuie sur les accords existants comme le
Partenariat Afrique-UE de l’énergie. Les projets identifiés
seront lancés à la 17ème Conférence des Nations Unies sur les
changements climatiques, à Durban, et lors de l’Année internationale pour l’énergie durable en 2012. Last but not least, cette
initiative devra aider les pays vulnérables à obtenir des fonds
de démarrage rapide pour financer des initiatives climatiques
et développer de façon durable la production et la distribution
d’électricité.
Bon cru pour la société de téléphonie Onatel
L’Office national des télécommunications du Burkina Faso (Onatel), opérateur historique du pays,
tombé sous le giron de Maroc Telecom depuis 2006, se frotte les mains. Avec un résultat net de plus
de 11 milliards Fcfa engrangé au 31 décembre 2010, l’Onatel a décidé de distribuer des dividendes
à ses actionnaires de quelque 10,200 milliards FCFA.
S
elon une source interne basée à Ouagadougou contactée par Les Afriques, l’opérateur historique de téléphonie
du Burkina, qui tient son conseil d’administration des
actionnaires vendredi prochain, mettra sur la table des actionnaires un dividende de 3000 FCFA par action.
Avec une estimations de 3 400 000 actions, l’Onatel, qui a mis
en orbite des grands chantiers d’expansion de réseau et un management offensif, « a fait le plein pot cette année », a commenté
notre source.
« Ce dividende prend en compte le bénéfice à distribuer de l’activi-
té écoulée, qui s’élève à plus de 9 milliards FCFA. A cette cagnotte
se grefferont les fonds de réserves autonomes prélevées, qui ont
dépassé la barre des 292 millions FCFA », a révélé notre source.
Alors qu’au niveau de la dotation de réserve légale, un prélèvement à hauteur de 10% a été opéré sur le résultat net engrangé
(soit plus de 1 milliard Fcfa).
Pour rappel, l’Onatel est né de la scission en 1987 de l’Office
des postes et télécommunications, érigé sept ans plus tard en
société d’Etat. Maroc Telecom devenait l’acquéreur majoritaire
de la compagnie en 2006.
Ismael Aidara
Spécial Mali
Les Afriques - N° 159 - 28 avril au 4 mai 2011 -
13
Le Mali nouveau
Si les grosses infrastructures et les routes constituent la face visible du Mali de ces dix dernières
années, derrière, on sent pointer une certaine « Movida ». L’implication des jeunes, y compris ceux
de la communauté malienne à l’étranger, dans les sphères politiques et économiques est le résultat
d’une stabilité réelle, attestée par une alternance paisible au sommet du pouvoir entre le président
Alpha Konaré et son successeur Amadou Toumani Touré. Celui-ci, récipendaire d’un prix pour la
démocratie décerné récemment par le Sénégal, s’apprête à quitter le pouvoir à la fin de son mandat
en 2012. A moins d’une année de cette échéance, nous vous livrons dans ce dossier un instantané
de quelques nouveaux visages qui feront le Mali politique et économique de demain.
Moussa Mara, maire de la Commune 4 de Bamako
nelle) et avons monté une coalition avec quatre partis qui m’ont
élu maire. » Fin de partie ? Non. Six mois après, les jeunes ont
été sortis de la Mairie à cause d’une plainte sur des bureaux de
vote fictifs.
Déclaration volontaire de patrimoine
Dans la foulée, une administration provisoire a été constituée. Allait commencer une bataille juridique... Entretemps, la coalition des jeunes créée un parti dénomé
« Yelema », changement en bambara. Un parti qui porte bien
son nom, constitué de 90% de jeunes, la plupart cadres de
l’administration ou du privé. Tous se disent « assoiffés de
changement et de bonne gouvernance ». Après une période de
flottement, Moussa Mara a repris son fauteuil de maire. «
Notre discours est radical : nous voulons une bonne gouvernance », martèle Moussa Mara, qui s’est empressé de faire
sa déclaration de patrimoine dès son élection, de manière
volontaire. « Je le referai de nouveau une fois confirmé maire
de manière officielle », assure celui qui a rendu le conseil municipal public, allant jusqu’à installer des haut-parleurs pour
retransmettre les débats qu’on peut suivre depuis la rue. Un
site Internet et un journal interne sont venus s’ajouter à la
transparence de la gestion des affaires de la commune.
Une grande plateforme pour 2012
Moussa Mara a rendu le Conseil municipal public, allant jusqu’à installer
des hauts parleurs pour retransmettre les débats qu’on peut suivre depuis
la rue.
A
36 ans, cet expert comptable est le benjamin de la
classe politique malienne. Moussa Mara est maire de la
Commune 4, partie ouest de Bamako. Comme la plupart des jeunes Maliens, il est parti étudié en France après le
bac. Il s’est impliqué ensuite dans l’associatif, avant de conduire une liste indépendante dans sa commune en 2004. Cette
dernière sera éliminée par le tribunal au motif qu’aucun candidat n’était inscrit sur la liste électorale. Loin de se décourager, Moussa Mara se présente aux législatives de 2007 en tant
qu’indépendant dans une commune qui, faut-il le rappeler,
était aussi le fief du célèbre IBK, qui venait, en 2004, de finir son
mandat de député et de président de l’Assemblée nationale. «
L’on ne donnait pas cher de nous face à IBK, et pourtant. » Au soir
des élections, IBK était certes premier, mais d’une courte tête.
Avec 31% des voix, le quasi candidat en 2012 était talonné par «
les jeunes » de Moussa Mara, qui raflaient 30% des voix sur une
vingtaine de listes. Il a fallu se départager dans un deuxième
tour inédit entre des novices, fraichement arrivés dans l’arène
politique, et le dur à cuir IBK, président sortant de l’Assemblée
nationale et qui était au deuxième tour des dernières présidentielles face à ATT. C’était un véritable coup de tonerre. Tous les
candidats malheureux ont fait l’union sacrée autour de IBK qui,
lors de ces législatives de 2007, l’a finalement remporté contre
Moussa Mara avec 51%. Tirant les leçons de ce scrutin, Moussa
Mara revient de nouveau en 2009, en indépendant, pour se
faire élire maire de la Commune 4. « Nous avons remporté 19
sièges sur 41 (une performance pour des élections à la proportion-
Et 2012 ? Pour le moment, Mousa Mara travaille à
l’implantation de son parti et à la coalition des partis dirigés
par des jeunes. Une grande plateforme politique pour 2012.
« Les présidentielles seront ouvertes, c’est l’occasion
d’imprimer une nouvelle dynamique. Il faut que le
débat pour la bonne gouvernance et la modernisation publique puisse l’emporter. » En clair, pour
Moussa Mara, la renaissance économique du Mali
passe par la bonne gouvernance. « Nous avons
une économie à vocation agropastorale, où la part
de production primaire est élevée dans le PIB. Les
fondamentaux restent identiques depuis 20 à 25
ans. Notre croissance est déterminée par les récoltes et l’exploitation minière. Le défi, c’est de rendre
notre pays attractif pour les investissements. Il y a
des investisseurs locaux qui n’attendent que le cadre
réglementaire adéquat. » Les réformes concerneront la fiscalité, les banques, les infrastructures de
base, les routes et les télécoms. « Il faut que l’accès
à l’énergie soit facilité à travers notamment la promotion des ressources durables. »
Briser le pacte colonial
Le fait que le Mali soit un pays enclavé ne doit pas
être vu comme une « limite », avance M. Mara, qui
invoque l’exemple fort du Rwanda : « C’est à nous
de faire profiter de notre continentalité au pays et de
faire en sorte que les échanges au sein des pays Uemoa
augmentent. » Si l’intégration de l’Uemoa est, selon
Mara, la plus aboutie de toute l’Afrique, avec une
relative libre circulation des personnes, il y a encore
des verrous à faire sauter. Il y a moins d’échanges
entre nous qu’avec l’extérieur. C’est le pacte colonial qu’il faut briser. Il faut commencer par l’économie, les infrastructures et l’énergie. L’intégration
économique est plus facile que l’intégration politique, qui suppose l’abandon de souveraineté. Nos
frontières doivent être des zones de vie, avec une
administration économique. Pour Moussa Mara,
le doublement des récoltes de riz réalisé récemment par le Mali est important, mais il faut aller de
l’avant : « Nous produisons au moins 500 000 tonnes.
Mais il y a de quoi en produire 3 millions. En principe, les importations doivent être réduites, même s’il
faut reconnaître le fait que parfois les importations
sont plus compétitives. »
Impossible de clôturer un tel entretien sans demander au jeune
maire s’il rêve d’un destin national. « Oui, dans un horizon plus
ou moins lointain. Ça peut être moins loin qu’on le pense. Nous
allons nous impliquer dans toutes les élections, notamment législatives et nationales », déclare celui qui concède à Modibo Keita,
premier président du Mali, le fait d’avoir « jeté les fondements
d’une nation ». « Moussa Traoré a renforcé le rôle de l’Etat, Alpha
Omar Konaté a approfondi la démocratie et élargi les espaces de
liberté. Le président ATT a poursuivi dans le même sens et il a
marqué le pays d’une empreinte positive. Le Mali ne compte aucun prisonnier politique et jouit d’une liberté de presse totale. »
En Afrique, Moussa Mara a été marqué par les présidents
Mandela, pour sa capacité à pardonner, et Sankara, un homme
qui alliait l’acte à la parole, avec ses erreurs et ses excès. Pour
Moussa Mara, la décentralisation est le meilleur moyen pour
affrondir la démocratie. « Le local est la voie par laquelle le continent doit passer pour transformer l’Africain en citoyen et faire
en sorte que tous les particularismes puissent avoir leurs échos. »
En attendant, la réalité du pouvoir d’un maire d’une commune de Bamako reste relative. « Nos recettes sont collectées
par l’Etat qui nous les redistribue. Le budget de l’ensemble des
collectivités maliennes est de 20 milliards FCFA, contre 1200
milliards FCFA pour l’Etat. Le jour où il y aura un équilibre, la
réalité des pouvoirs changera. »
Entretien réalisé à Bamako
par Adama Wade
14
Spécial Mali
- Les Afriques - N° 159 - 28 avril au 4 mai 2011
Un ingénieur télécoms dans la
riziculture
Aprés avoir créé une entreprise au Canada qui réalisait jusqu’à
2 millions de dollars par mois, il rentre au Mali et se lance dans le
riz. Portrait d’un jeune entrepreneur.
A
32 ans, Ousmane Tounkara est
le parfait modèle de cette jeune
génération de Maliens engagés dans les affaires. Cet ingénieur en
télécoms, pére de deux enfants, a collaboré avec TMC, la plus grosse entreprise canadienne, inventeur de la carte
à gratter. Les modules qu’il développe
dans la voix IP propulsent Ousmane
Tounkara et son entreprise Excell
Technology. Géré à travers un holding,
OKD Investment, qu’il a mis sur place,
réalisait un chiffre d’affaires de 1,5 à 2
millions de dollars par mois.
Retour au pays
Puis il rentre au Mali où il monte la plateforme internationale de la Sotelma et
aide à la sécurisation du réseau de cet
opérateur de télécoms. Aujourd’hui,
Ousmane Tounkara est président fondateur de quatre entreprises à Bamako
et d’une société de télécoms à Montréal.
Mais sa passion reste l’agriculture, notamment le riz, l’oignon et
la pomme de terre. Il s’est
lancé dans la production
de riz, denrée de base pour
les Maliens, en 2005-2006,
avec 200 hectares dans
l’Office du Niger à travers
sa socièté Agro D, qui fait
de l’aménagement et de la
production.
Après 2 milliards FCFA
d’investissements
en
fonds propres, les banques
ont suivi. La Caisse
Desjardins, banque canadienne, a été séduite par
le projet suite à la visite de
Ousmane Tounkara envisage de se lancer dans le soja, en
son directeur général sur
association avec des Brésiliens. « Pourquoi pas ? Le Mali est sur la le site de l’Office du Niger.
même lattitude que ce pays. »
La banque canadienne
Yaoundé abritera le Salon
Carbone en juin
investit 800 000 dollars, portant à 1,2
million de dollars l’investissement total du projet. Ousmane Tounkara peut
acquérir enfin son entrepôt frigorifique de 3600 tonnes et défricher 120
hectares pour l’oignon. « C’est très rentable puisque l’oignon importé est à 300
FCFA/kilo FOB avant dédouanement
au port d’Abidjan. Notre oignon livré
aux grossistes est à 250 pour un coût
de production d’à peu près 76 FCFA »,
explique celui qui veut des fermes aussi
modernes que les fermes hollandaises.
Tout y passe : irrigation par pivots
montée par un technicien malien, entrepôts de qualité, emballages à point
et rendement.
Ousmane Tounkara veut porter ce rendement à 55 tonnes à l’hectare au lieu
des 30 tonnes dévolues à l’Afrique. « Ce
sont des sous-produits hollandais qui arrivent chez nous. Nous allons mettre des
produits lavés et calibrés sur le marché. »
En plus du riz, des oignons et de l’aviculture (10 000 pondeuses sur un site
de 12 hectares depuis 2007), Ousmane
Tounkara envisage de se lancer dans le
soja, en association avec des Brésiliens.
« Pourquoi pas ? Le Mali est sur la même
lattitude que ce pays. » Côté semences,
l’ingénieur s’est mis en association avec
une école malienne, l’IPER : « Nous leur
fournissons des équipements, ils mènent
des recherches. Après la commercialisation, nous leur reversons 10%. »
AW
Struggle for Life with Africa, association humanitaire et environnementale, vient d’annoncer que la première rencontre
internationale sur l’environnement au Cameroun, dénommée
« Salon Carbone », se tiendra du 7 au 9 juin 2011 à Yaoundé. D’ores et déjà, les promoteurs assurent que la manifestation,
placée sous le thème « Développement économique et réchauffement climatique », permettra d’optimiser le dialogue sur la
biodiversité et l’environnement par une symbiose entre toutes
les composantes sociales (entreprises, grands projets, ONG, associations, mairies, micro-projets, experts, chercheurs, gouvernements, organes de coopération bilatérale et multilatérale). Sans aucun doute, le Mécanisme de développement propre et
la Bourse carbone y seront davantage vulgarisés pour un accroissement de projets « MDpéables » en Afrique.
La Coface dégrade l’Egypte
et la Tunisie
L’assureur-crédit français
la Coface a mis en garde
la semaine dernière les
exportateurs et investisseurs contre les risques de
certains pays du Maghreb
et du Moyen-Orient. Cette
alerte est consécutive aux
incertitudes politiques qui
pèsent sur les pays de cette
région du monde. Ainsi, la
Coface dégrade les notes
de la Tunisie (A4) et de l’Egypte (B). Pire encore, la Syrie est
déclassée (C), compte tenu de l’amplification de la contestation politique dans un environnement des affaires déficient.
Quant à la Libye, c’est sans surprise qu’elle plonge en catégorie
D et qu’elle subira une très violente contraction de l’activité,
d’au moins 15%, selon les analystes de cet organisme français.
Ceux-ci attirent l’attention sur le fait que les incertitudes politiques dans la zone Moyen-Orient/Afrique du Nord pourraient
affecter l’activité, amplifier les déséquilibres financiers publics
et tasser les recettes en devises.
Spécial Mali
Les Afriques - N° 159 - 28 avril au 4 mai 2011 -
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API : « Etre assez ingénieux pour faciliter
le financement du secteur privé »
L’API Mali accompagne le développement des entreprises privées maliennes et accueille les investisseurs étrangers qui s’intéressent au Mali.
Mansour Haidara, directeur général, dévoile sa stratégie pour faciliter
l’émergence d’un secteur privé dynamique.
L
es Afriques : Les investisseurs que vous
recevez sont-ils plutôt des Occidentaux,
des émergents, des Africains, des
Maliens ?
Mansour Haidara : L’API est avant tout au
service du secteur privé malien, c’est notre
priorité. Maintenant, si on parle de l’investissement étranger ou des entreprises étrangères
implantées au Mali, en termes de présence,
c’est la France qui est en tête. Mais si on parle
en termes de volume d’investissements, c’est
plutôt l’Afrique du Sud et le Canada qui sont
actifs dans le secteur minier.
Nous avons également vu récemment l’émergence de nouveaux investisseurs venus de pays
comme la Libye, l’Inde, la Chine, et même
l’Afrique du Sud qui entre également sur les
secteurs du sucre et de l’énergie.
LA : Le Guichet unique s’adresse à quels types
d’entreprises ?
MH : Depuis l’ouverture du Guichet unique
en juin 2009, il a été créé un peu plus de 6000
entreprises. Il s’agit principalement de sociétés
de commerce général, puis de BTP et de ser-
changé la structure des télécoms au Mali avec
tout son corolaire de créations d’emplois et de
richesses. On aimerait trouver la même dynamique dans l’agriculture et l’agroalimentaire,
ou dans d’autres secteurs porteurs.
LA : Justement, quels secteurs considérezvous comme porteurs pour le Mali ?
MH : En premier lieu, c’est l’agriculture au
sens large, les cultures, l’élevage et les industries qui en découlent. Nous avons également
des atouts indéniables dans le tourisme. Et
bien sûr les mines.
Naturellement, dans chacun de ces secteurs
nous allons identifier les niches que nous essayerons de développer au mieux. Il y a aussi
un secteur qui est transversal et qui est nécessaire à tous les autres, c’est celui des énergies,
conventionnelles ou renouvelables.
LA : Combien de projets avez-vous dans le
pipe ?
MH : Nous avons un portefeuille de projets
publics pour lesquels les financements sont
souvent acquis et qui sont à la recherche de
« Par exemple, pour la création
du Guichet unique, nous avons
tiré beaucoup d’enseignements de
l’expérience de l’APIX du Sénégal. En ce
moment, nous observons aussi ce que
fait le Rwanda, dont l’agence réalise
un travail remarquable. »
vices. Mais nous essayons maintenant d’orienter davantage ces investissements vers des secteurs plus productifs, capables de créer plus
d’emplois et de valeur ajoutée.
LA : Quelle est la part des dossiers ouverts
sur la demande d’investisseurs et celle des
dossiers sollicités par votre agence ?
MH : Aujourd’hui les dossiers qui arrivent
spontanément sont majoritaires, à 60%, voire
70%. Parmi eux beaucoup de créateurs d’entreprises sont venus suite à nos actions de promotion. Ça ne s’est pas fait du jour au lendemain.
Il a fallu d’abord améliorer le cadre global
des affaires à travers une série de réformes.
Maintenant, avec nos partenaires institutionnels, nous finalisons une stratégie qui devrait
nous permettre de définir les zones où nous
disposons d’un vrai avantage compétitif, afin
d’assurer une promotion de l’investissement
plus ciblée. Si nous sommes producteurs de tel
produit alors que, finalement, sur tel autre produit nous disposons de meilleurs atouts, nous
tenterons d’orienter l’investissement sur ce qui
a le plus de chances de réussir. Pour cela, il est
souvent nécessaire d’attirer de gros acteurs qui,
par leur puissance, permettront de changer la
structure même du secteur ou de l’environnement économique. Par exemple, Orange a
partenaires techniques. Et puis nous avons
des projets à la recherche de finances, qui sont
essentiellement des projets privés. Le tout doit
représenter près d’un millier de dossiers, en
comptant les grands projets très structurés
jusqu’aux projets à peine entamés qui tiennent
sur deux feuilles de papier.
Nous avons des projets de zones franches industrielles spécialisées sur un seul produit ; par
exemple, dans la région de Mopti, nous avons
négocié avec les autorités aéroportuaires afin
de créer, autour d’un aéroport peu utilisé, une
zone dédiée uniquement à l’industrie de la
viande. Même chose à Sikasso, dans le sud, avec
les fruits et légumes. Des opérateurs sont déjà
intéressés par de telles zones afin d’exporter.
LA : Constatez-vous une bonne adéquation
entre les projets qui vous sont proposés et les
besoins du marché malien ?
MH : Oui, déjà parce qu’il y a beaucoup de besoins à satisfaire, dans tous les domaines. Donc
toute initiative est généralement bienvenue.
Mais d’une manière générale, les investisseurs
qui viennent au Mali sont bien informés sur le
pays, ils connaissent bien nos principaux paramètres. La seule surprise qu’ils rencontrent
parfois tient à notre difficulté à fournir de
l’énergie en quantité industrielle.
Malien de culture internationale, formé au Canada aux USA, Mansour Haidara a travaillé pendant sept ans
pour Generali, d’abord aux Etats Unis, puis en France, avant de faire le choix, en 2004, de rentrer au pays pour
apporter sa pierre à l’édification d’un Mali émergent, d’abord dans l’entreprise Tomota puis à la direction
de l’API.
LA : A part le déficit en énergie, quels problèmes spécifiques rencontrent les investisseurs au Mali ?
MH : Ils ont encore de la peine à trouver les
instruments financiers adaptés aux besoins du
secteur privé. De notre capacité à régler ce problème dépendra notre croissance économique
et toute la création d’emplois qu’elle induit.
C’est l’un des enjeux majeurs des prochaines
années.
Il va nous falloir être assez ingénieux pour
faciliter le financement du secteur privé. Par
exemple, dans certains pays, comme la Tunisie,
les grands investisseurs étrangers ont contribué à cet effort de financement des PME. Dans
les Emirats, le partenariat avec le secteur privé
local est même une obligation.
LA : Concernant le secteur minier, le Mali
peut-il envisager d’aller lui-même valoriser
ses gisements sur le marché boursier international avant de négocier avec les opérateurs privés ?
MH : Le Ministre en charge de ce secteur serait
plus autorisé pour répondre à cette question.
De mon point de vue, qui est personnel, oui.
Nous avons des ressources minières très importantes, les plus gros investissements effectués au Mali sont destinés à ce secteur, et plus
particulièrement à l’or, et aucune concession
malienne ne peut être cédée sans que l’Etat ait
une part qui avoisine généralement les 10%.
Comment peut-on valoriser ces 10% ? Peutêtre en rassemblant ces participations dans
une société financière capable ensuite de lever
des capitaux beaucoup plus importants. Dans
cette hypothèse, les montants dont on parle seraient assez élevés pour financer de grosses infrastructures. Quand je vois le cours de l’once,
je me dis que si nous disposions aujourd’hui
d’un tel mécanisme, nous en profiterions
beaucoup. Je crois que cette perspective fait
son chemin au sein des ministères concernés.
LA : Au sein de l’Uemoa, êtes-vous plutôt en
synergie ou en rivalité avec les agences de
promotion des autres pays membres ?
MH : Nous ne sommes pas vraiment rivaux.
Nous avons deux réseaux d’agences, l’un au
sein de la Cédéao, et un autre réseau francophone dont le Mali assure la vice-présidence.
Nous essayons surtout d’échanger nos expériences, de reproduire ce qui a bien marché
chez tel ou tel membre. Par exemple, pour la
création du Guichet unique, nous avons tiré
beaucoup d’enseignements de l’expérience de
l’APIX du Sénégal. En ce moment, nous observons aussi ce que fait le Rwanda, dont l’agence
réalise un travail remarquable. Ce pays est devenu le premier réformateur au monde.
En dehors des agences, il y a évidemment des
projets transfrontaliers, mais ils sont rarement
traités à notre niveau pour la simple raison
que les API ont des statuts différents suivant
les pays.
LA : Quels sont les atouts et handicaps du
Mali par rapport aux autres pays de l’Uemoa ?
MH : Nous avons une réelle stabilité politique
et une constance au niveau de notre taux de
croissance. Le Mali avance tranquillement,
mais sûrement, et dans le calme.
Nous avons également réussi, par le développement de nos infrastructures de transport,
à transformer un handicap majeur, notre
enclavement, en un atout. Nous pouvons
aujourd’hui assurer notre logistique internationale par plusieurs corridors : vers Dakar,
Cotonou, Lomé, Nouakchott, et bien sûr
Abidjan, dont nous ne sommes plus dépendants comme autrefois. D’ailleurs, regardez
en ville les panneaux publicitaires des ports
autonomes ouest-africains. On voit tout de
suite que d’une situation de dépendance, nous
sommes passés à un statut de client recherché.
Ce qui nous permet d’obtenir de meilleures
conditions.
Propos recueillis par Dominique Flaux
L’API
L’agence se compose aujourd’hui de 39
personnes, réparties à parts équivalentes
entre des salariés de la fonction publique
et des contractuels. Trois départements se
partagent le travail : un pour la promotion et la facilitation des investissements,
un pour le Guichet unique de création
d’entreprises, et un service informatique
qui gère notre base d’informations et de
contacts d’investisseurs.
16
Spécial Mali
- Les Afriques - N° 159 - 28 avril au 4 mai 2011
Binta Ndoye : « Le respect de l’autre est
partie intégrante de l’approche humaine dans
la société malienne »
Directeur général d’Ecobank Mali, Binta Ndoye symbolise le renouveau d’un pays en transformation. Dans cet entretien, elle revient sur l’ambition d’Ecobank et sur son statut particulier de femme
dirigeante dans un environnement à forte dominance masculine.
LA : D’après vous, quelles réformes devront être engagées
pour permettre aux banques d’augmenter leurs crédits à
l’économie malienne ?
BN : Il faudrait développer la bonne gouvernance pour une
meilleure protection de nos entreprises et favoriser un environnement plus propice aux affaires.
Binta Ndoye : « Selon la Constitution, les femmes maliennes sont libres
d’entreprendre au même titre que les hommes. »
L
es Afriques : Tout d’abord, comment a évolué le secteur
bancaire malien en 2010 ? Quid particulièrement d’Ecobank au Mali face à une concurrence accrue ?
Binta Ndoye : Le secteur bancaire malien a évolué de façon
positive en 2010. La grande majorité des banques ont obtenu
des résultats satisfaisants malgré une concurrence accrue. La
politique de développement de notre réseau d’agences poursuivie depuis 2008 porte à présent ses fruits. A fin 2009, nous
sommes la deuxième banque du Mali en termes de total bilan
(soit plus de 220 milliards FCFA) et la première en termes de
bénéfice net d’impôt (soit plus de 4 milliards FCFA), ceci après
seulement dix ans de présence au Mali. Dans la zone Uemoa,
nous sommes également passés du 27ème au 16ème rang en 2009.
Ces positions seront très certainement améliorées au terme de
l’exercice 2010.
LA : Les PME-PMI reprochent souvent aux banques une extrême prudence qui leur ferme l’accès au financement. Cette
tendance est-elle en train d’évoluer ?
BN : La problématique de financement des PME/PMI est liée
à certains obstacles tels que le peu de fiabilité des documents
financiers, la faiblesse du management, la non-maîtrise des
cash-flows. Cependant, les PME-PMI sont devenues des acteurs
incontournables dans l’économie d’un pays. Ainsi, au Mali,
les banques à qui l’on reprochait de n’accompagner que les
« grandes entreprises » ont, compte tenu de l’apport des PMEPMI dans l’économie nationale, modifié leur approche en s’y
intéressant de plus en plus. Cette tendance est donc en train
d’évoluer de manière positive. Nous avons d’ailleurs quelques
exemples de moyennes entreprises que nous avons accompagnées dans leur développement et qui sont maintenant
devenues de grandes sociétés. C’est également là le rôle d’une
banque. Mais cela requiert évidemment une implication et un
suivi plus importants de notre part.
LA : Le Mali a presque doublé sa production de riz sur l’Office
du Niger. Les banques ont-elles contribué à ce miracle ? Si oui,
comment ?
BN : Les banques maliennes ont effectivement participé à la
croissance de ce secteur clé de l’économie. Pour notre part, après
avoir participé directement au financement de la campagne riz
en 2009, nous nous consacrons désormais au soutien d’entreprises dans leur activité de vente d’engrais aux paysans. Ces
financements étaient de l’ordre de 15 milliards FCFA en 2010.
LA : Les banques de la zone Uemoa ont procédé pour la
plupart au relèvement de leur capital minimum. Comment
l’échéance du 31 décembre 2010 a-t-elle été vécue au sein de
votre institution ?
BN : L’année 2010 a été clôturée sereinement, dans le respect
de tous les ratios réglementaires de la Banque centrale liés aux
fonds propres. Il n’y avait pas nécessité de relever notre capital
« Dans la pratique, il faut
reconnaître que les femmes
partent désavantagées car
elles ont un accès plus réduit à
l’éducation et à la formation, et
elles disposent de moins de temps
pour leurs activités, dans la mesure
où elles doivent assumer les tâches
ménagères. »
car il était déjà supérieur au niveau exigé. Il reste évident que
si nos activités futures l’exigent, des augmentations de capital
pourront être décidées en collaboration avec la direction du
groupe et nos actionnaires locaux.
LA : Quelles sont les conséquences de la crise ivoirienne sur le
secteur bancaire malien ?
BN : Depuis le début de la crise, nous avons certes enregistré
plusieurs délocalisations d’entreprises de la Côte d’Ivoire vers
le Mali, qui ont généré des flux financiers. Mais cette situation
Des cerveaux de la diaspora dans
le réseau carbone au Mali
L
e Mali a pris lead sur la finance carbone en Afrique de l’Ouest francophone grâce à l’implication de
jeunes profils rentrés au bercail après des
études à l’étranger.
C’est l’histoire de plusieurs destins croisés. Tous deux natifs de France et trentenaires, Soumaila Camara, qui était
jusqu’en mars 2010 trader à Londres, et
Mamadou Sow, ingénieur en genie électrique, titulaire d’un MBA Finance aux
USA, sont aujourd’hui rentrés au pays
pour intégrer un réseau local de finance
carbone présidé par Assetou Bakayoko,
juriste provenant du Canada, noeud gordien de la Movida malienne autour de ce
domaine nouveau, qui compte parmi ses
partenaires l’ONG Geres.
Avec son sac à dos
A l’actif de Geres et du réseau carbone
malien, un programme de 1 million de
foyers améliorés repertorié dans le premier portail francophone de compensation volontaire. Parmi les ambitions du
réseau carbone, la mise en place d’un
portail de compensation africaine. Pour
Soumaila Camara, ancien joueur de
l’équipe nationale malienne de basket,
obligé d’interrompre sa carrière en 1997
pour cause de maladie, cette alchimie autour du carbone répond au besoin d’un
pays qu’il aime et qu’il ne connaissait,
avant son retour, qu’à travers les séances
de concentration de l’équipe nationale.
Pour Soumaila Camara, arrivé à Londres
avec son sac à dos pour rejoindre la
Deutsche Bank et se spécialiser dans les
dérivés de crédit pour pays émergents,
le retour au Mali répond à l’appel de
l’Afrique. « De nombreux Sénégalais et
Africains occupent des positions stratégiques à la City. Ils veulent rentrer, mais
ont peur de l’absence de stabilité politique
et de transparence en Afrique. »
« Nous avons convaincu d’importants
partenaires de développer la structuration du marché du carbone au Mali. »
Recommandé par Fodé Sylla, le projet
évolue bien. Le réseau African Carbone
Expertise est monté par plusieurs compétences dont Soumaila est parvenu
à rassembler 3 millions de dollars de
financements.
a surtout des répercussions négatives en termes de diminution
des flux de la diaspora malienne, de ralentissement de l’acheminement des importations et, par conséquent, de l’activité
économique dans son ensemble.
LA : Vous êtes une femme à la tête d’une banque dans un pays
à dominance musulmane réputé conservateur. Comment
une femme qui dirige une entreprise est perçue par la société
malienne ?
BN : Que l’on soit homme ou femme, il faut savoir s’imposer
par son professionnalisme et ses compétences. Dans la mesure
où ces deux valeurs sont très respectées au Mali, le fait d’être
une femme dans le monde des affaires n’a plus trop d’importance. Le genre passe ainsi quasiment inaperçu lorsque ces
valeurs sont mises quotidiennement en avant, et lorsque le
respect de l’autre est partie intégrante de l’approche humaine
dans la société malienne. Ce sont, de toute façon, tous mes collaborateurs (qu’ils soient hommes ou femmes) qui contribuent
véritablement au succès de la banque.
LA : D’une manière générale, et eu égard à la polémique
suscitée par l’ajournement du nouveau Code de la famille
malienne, la femme malienne est-elle libre d’entreprendre,
d’accéder au financement, au foncier, et de se soustraire de la
tutelle de l’homme ?
BN : Selon la Constitution, les femmes maliennes sont libres
d’entreprendre au même titre que les hommes. Dans la pratique, il faut reconnaître que les femmes partent désavantagées
car elles ont un accès plus réduit à l’éducation et à la formation,
et elles disposent de moins de temps pour leurs activités, dans
la mesure où elles doivent assumer les tâches ménagères.
LA : A Ecobank Mali, comment se réparti la proportion des
crédits entre les hommes et les femmes ?
BN : L’analyse de notre portefeuille révèle que la plupart des
promoteurs d’affaires maliens que nous avons financés sont
des hommes. Les femmes sont plus présentes dans le secteur
des services, et dans les opérations de microcrédit que nous refinançons. D’une manière générale, les femmes ont des besoins
financiers moins importants et semblent plus prudentes que
les hommes en termes de recours au crédit.
Propos recueillis par Adama Wade
Algérie, 4ème destination
africaine
Après le Maroc, la Tunisie et l’Afrique du Sud, l’Organisation
mondiale du tourisme (OMT) classe l’Algérie à la 4ème place des
destinations touristiques africaines. Ce pays qui a réussi à drainer 1% des arrivées touristiques de la Méditerranée, a enregistré
près de 8% de croissance du flux touristique et frôlé la barre des
2 millions de touristes en 2009, avec exactement 1 911 506 touristes. D’après les données de l’OMT, les entrées aux frontières
en 2009 se sont accrues de 7,89% par rapport aux 1 771 749 touristes à fin 2008. Des touristes qui ont permis de générer 330
millions $ de recettes. Il reste utile de noter que la plupart de ces
touristes sont des Algériens résidant à l’étranger. Ils représentent
71% du flux, avec un total de 1 230 000 touristes.
Inauguration du premier
incubateur TIC au Sénégal
Le Sénégal, qui depuis plus de dix ans a fait du secteur des TIC
une priorité dans sa stratégie de développement économique et
social, a inauguré, mardi 19 avril, sa première pépinière d’entreprises des TIC (Technopark). Moustapha Guirassy, ministre
sénégalais de la Communication et des Télécommunications,
qui a coupé le ruban en compagnie d’une importante délégation, est revenu sur la volonté du gouvernement d’appuyer
les activités des entreprises du secteur. Dénommé incubateur
Croissance Tic-Dakar(CTic) des entreprises du secteur des
TIC, il constitue un premier pas vers la constitution d’une véritable infrastructure de soutien au développement de l’industrie des TIC au Sénégal, ont assuré les responsables. Saluant
au passage l’appui de partenaires nationaux et internationaux
et les desseins d’un tel parc qui vise à améliorer les chances de
croissance et le taux de survie des entreprises, il a promis un
essaimage de telles pépinières à Saint-Louis, Ziguinchor, et
probablement dans les autres régions, pour devenir une vitrine
des activités des TIC au Sénégal.
Le Mali, votre rendez-vous
d’AFFAIRES !
Agriculture
API-MALI vous aide à réussir votre projet en mettant à votre service
une équipe compétente qui propose des solutions adéquates à chaque
étape du processus d’investissement.
API-MALI, votre point
d’entrée unique pour
entreprendre au Mali
Placée sous la tutelle du Ministère de l’industrie, des investissements et du commerce, APIMALI vous assiste pour toutes les procédures
de création d’entreprises, d’assistance aux
investisseurs et de délivrance d’agréments au
Code des investissements du Mali.
Un accompagnement attentif
L’agence vous informe sur les opportunités
d’investissements et met à votre disposition les
informations clés, personnalisées par secteur
d’activités, nécessaires pour entreprendre au
Mali. Elle vous précise les réglementations applicables à chaque filière et identifie également
les avantages relatifs à chaque investissement.
Partenaire stratégique des investisseurs nationaux et étrangers, API-Mali organise vos rencontres avec les services de l’Etat, vos visites
des sites d’investissement. Elle facilite l’intégration des entreprises étrangères dans le tissu
économique malien en identifiant pour vous
des partenaires éventuels, des sous-traitants
ou mêmes des fournisseurs. Elle vous conseille
sur les meilleurs choix tant au niveau des opportunités offertes, telles que la reprise d’une
entreprise en difficulté ou la création d’une
nouvelle entité, qu’au niveau du site d’implantation qui répond le mieux aux exigences
de votre projet.
Un soutien administratif
API-Mali, à travers son Guichet unique, délivre ou fait délivrer aux investisseurs l’ensemble des actes administratifs nécessaires à
la création d’entreprises et les autorisations
indispensables à certains types d’activité.
Les demandes relatives aux avantages liés au
Code des investissements y sont également
introduites.
Le Mali est un pays politiquement stable qui offre aux investisseurs
des infrastructures et un environnement des affaires sécurisant et en
constante amélioration.
Pourquoi le Mali ?
Le Mali se présente aujourd’hui comme un
pays politiquement et socialement stable doté
d’institutions légales et démocratiques qui lui
donnent une étiquette de pays exemplaire où
la sécurité des investissements est garantie.
Le Mali a opté pour l’édification d’une économie de libre entreprise et a entamé depuis
1982 le désengagement de l’État des secteurs
productifs pour le limiter à ses missions essentielles de souveraineté, de régulation et de protection des biens et des personnes.
La SFI (Banque mondiale) a classé le Mali parmi les 30 économies qui se sont le plus améliorées au cours de ces cinq dernières années sur
un ensemble de 183 pays.
Un code des investissements
attractif
Le Code des investissements dont l’agrément
est obtenu au sein d’un Guichet unique est
l’un des codes les plus attractifs de l’Afrique
de l’Ouest en termes d’avantages douaniers
et fiscaux, de garanties d’investissement et de
transfert des capitaux et revenus.
Aucun seuil minimum d’investissement n’est
exigé pour qu’un projet soit éligible à ce code
qui prévoit trois régimes (A pour les investissements ≤ 150 millions FCFA, soit 228 658 € ; B
pour les investissements > 150 millions FCFA ;
les Zones franches d’exportation).
Seules sont exclues de l’agrément au Code des
investissements les entreprises exclusivement
commerciales, les entreprises de recherche et
d’exploitation pétrolières et minières. Ces activités sont régies par le Code du commerce, le
Code pétrolier et le Code minier. Le taux de
valeur ajoutée ≥ 35% est le seul élément fondamental pour l’appréciation des projets.
Une grande profondeur
historique et culturelle
Terre d’accueil, carrefour des civilisations,
le Mali est un pays riche par son histoire, sa
culture diverse et multiple, et son hospitalité légendaire. Berceau de grands empires et
royaumes (empire du Ghana, empire du Mali,
empire Songhoï, royaume Bambara de Ségou
et empire Peul du Macina), il fut longtemps au
cœur du grand commerce transsaharien.
D’une superficie de 1 241 238 km2, le Mali est
arrosé par les deux plus importants fleuves de
la sous-région : le Niger, avec 1780 km de parcours, et le Sénégal, avec 669 km.
Un marché régional de 220
millions d’habitants
Il appartient aux deux organisations sous-régionales que sont l’Uemoa, avec un marché
d’environ 80 millions de consommateurs, et
la Cédéao, avec 220 millions d’habitants, et il
adhère à l’Ohada.
La création d’entreprise en seulement
72 heures au Guichet unique
de l’API-Mali
Avec plus de 10 000 visiteurs, le Guichet unique a procédé à la création d’au moins 7 871 entreprises depuis son ouverture en mai 2009.
Il est composé de contractuels et de fonctionnaires issus de différentes administrations intervenant dans la procédure de création d’entreprises et dans les formalités post-création.
Les terres disponibles particulièrement propres à
l’agriculture et à l’élevage occupent près de 46 millions
d’hectares. 3,5 millions d’hectares sont mis en valeur
sur un total d’environ 12 millions d’hectares cultivables.
Le Mali a un potentiel irrigable de plus de 2 millions
d’hectares, dont plus de la moitié par gravitation.
L’Office du Niger dispose, à lui tout seul, d’un potentiel
irrigable de près d’un million d’hectares. Le Delta
central du Niger couvre, quant à lui, près de 4 millions
d’hectares. Le fleuve Sénégal offre également, avec
ses affluents, d’importantes possibilités d’aménagements agropastoraux dans la région de Kayes.
Il existe de réelles possibilités d’accroissement de la production irriguée de riz et d’augmentation
des exportations sur les marchés limitrophes et au-delà.
Le maïs pourrait également constituer un important intrant dans la fabrication de l’aliment pour
bétail pour le cheptel malien et pour l’exportation.
Pour plus d’informations, M. Ibrahim Touré : [email protected]
Elevage
Le secteur de l’élevage présente des opportunités d’investissement, non seulement dans l’industrie de transformation de la
viande, mais encore dans le développement des infrastructures
nécessaires à la distribution locale et internationale.
Le Mali a un avantage comparatif en matière de peaux, avec un
indice de 3,4 pour la peau brute et de 2,91 pour la peau tannée.
Pour plus d’informations, Mme Keya Zouber : [email protected]
Energies
Le potentiel hydraulique est important. On estime à 50 milliards de m3 le potentiel en eau de surface pérenne et à 66 milliards de m3 le potentiel en eaux souterraines renouvelables.
Le Mali dispose de ressources appréciables d’énergies renouvelables (solaire, éolien, biomasse et hydroélectricité). Mais
celles-ci sont à ce jour faiblement exploitées.
Le meilleur gisement éolien du Mali se situe dans le nord du
pays. Dans cette zone géographique, la vitesse du vent varie
entre 3 et 7 m par seconde.
L’insolation est estimée à 2500 heures par an avec une capacité de 5,7 kWh/m²/jour. La mise
en valeur de cette ressource permet des applications à base de solaire thermique et à base de
solaire photovoltaïque.
Pour plus d’informations, M. Mohamed Diarra : [email protected]
Mines et hydrocarbures
L’industrie extractive concerne les matériaux de construction (marbre, argile, grès, dolérite, granit…), le sel gemme,
l’or, les pierres semi-précieuses telles que le grenat, etc.
En outre, le sous-sol recèle d’autres substances minérales
pour lesquelles, à ce jour, aucune compagnie étrangère
n’intervient dans l’exploration ou l’exploitation :
• Diamant : des indices sont situés dans les zones de
Kéniéba et l’Adrar des Iforas
• Fer : 1,360 milliard de tonnes de réserves
• Bauxite : 1,2 milliard de tonnes de réserves
• Manganèse : 100 millions de tonnes de minerai de réserves
• Uranium : 5000 tonnes d’U3O6 et 200 tonnes d’U3O2 à 0,085%
• Phosphates : 20 millions de tonnes de réserves
• Calcaire : 122 millions de tonnes de réserves
• Marbres : 60 millions de tonnes de réserves
• Plomb-zinc : 1,7 million de tonnes de réserves.
La prospection sur les hydrocarbures est actuellement menée sur le bassin de Taoudénit et le graben de Gao par cinq (5) sociétés. Vingt-trois (23) blocs sont attribués sur un total de vingt-sept (27).
Pour plus d’informations : M. Mohamed Diarra : [email protected]
Tourisme
Le secteur a engrangé pour la saison écoulée 80 milliards FCFA de chiffre d’affaires. Un chiffre qui multiplie
par dix celui de 2002.
Le Mali dispose d’un important patrimoine touristique,
naturel, culturel et historique. Les plus importantes
curiosités naturelles sont :
• les falaises de Bandiagara et le Plateau Dogon
• la réserve de Biosphère de la Boucle de Baoulé
• la réserve des Éléphants du Gourma
• les sites éco-touristiques constitués des bassins des fleuves Sénégal et Niger et les ressources du Delta central du Niger
• les dunes et désert du nord du pays
• les parcs, forêts et réserves (réserve du Bafing notamment), etc.
Pour plus d’information, Mme Keya Zouber : [email protected]
[email protected] - www.apimali.gov.ml
18
Economie - Politique
- Les Afriques - N° 159 - 28 avril au 4 mai 2011
Comment l’ouest ivoirien a vécu
l’arrestation de Gbagbo
Dave Barraud a été l’un des rares journalistes à vivre depuis
l’ouest de la Côte d’Ivoire l’arrestation de Laurent Gbagbo à
Abidjan. Il était dans la ville de Man, la capitale de la région des
18 Montagnes. Voici son récit.
Man, la capitale de la région des 18 Montagnes.
A
u restaurant sénégalais « Chez
Paye », à Man, ce 11 avril dernier peu avant 13 heures tous
les clients avaient les yeux rivés sur les
écrans de télévision, suivant avidement
les chaînes européennes. Une bande
annonce défilait en boucle, et sur le plateau de télé, les commentaires et analyses
étaient ininterrompus sur la probable
arrestation de Laurent Gbagbo et son
transfert à l’Hôtel du Golf. L’attente fut
de courte durée avant la confirmation de
cette arrestation.
Gbagbo au revoir
Dans ce restaurant d’une cinquantaine
de clients attablés, les langues se déliaient
aussitôt. Les commentaires fusaient, on
retenait difficilement sa joie. La frénésie
jubilatoire était comme contagieuse. Et
comme absentes, les visages fermés,
continuant de manger comme si elles ne
comprenaient pas la raison exacte de cette
fièvre joyeuse. « Certainement des femmes
de la Refondation, pro-Gbagbo », me soufflera mon interlocuteur de circonstance,
Lassina, le chauffeur d’Odienné.
Une mobilisation spontanée
Man, la capitale de la région des 18
Montagnes, est très singulière. Lors de
l’élection présidentielle, Ouattara avait
remporté le scrutin dans la métropole de
Man, mais avait tout de même perdu dans
la région, notamment dans les villages
environnants. La présence Malinké est visible dans la ville, notamment au marché
central, mais aussi dans différents quartiers que nous avons visités. D’ailleurs,
une heure après la confirmation de cette
A Duékoué, jusqu’à 27 000
personnes sont encore apeurées
à l’idée de quitter la paroisse
catholique où elles se trouvent
pour retrouver leurs domiciles,
rasés suite aux violences
politiques, qui souvent ont
débordé en violences ethniques.
brusquement, un cri fort, « Gbagbo au
revoir », lancé par Lassina, un jeune chauffeur malinké d’Odienné, libérera définitivement les convives de ce restaurant jugé
plutôt huppé de la ville, car accueillant
régulièrement les employés des Nations
Unies et autres ONG et institutions encore présentes en ville. Dans l’enthousiasme presque général, fait de jubilation,
à l’annonce de l’arrestation de Gbagbo,
trois femmes, juste deux tables plus loin
de la nôtre, semblaient indifférentes,
arrestation de l’ancien président, des cortèges spontanés de voitures, motos, des
marches spontanées ont été organisés par
les populations en liesse. Beaucoup de
femmes, beaucoup de jeunes dans les rues
de Man en cette après-midi du 11 avril.
Une joie immense se lisait dans presque
tous les regards de toute cette population
qui, depuis novembre 2010, a été témoin
de massacres, et a subi toutes sortes d’exactions, de vexations, de violences, d’humiliations, parce que le président sortant
Laurent Gbagbo avait décidé, avec la bénédiction de la Cour constitutionnelle, de
se maintenir au pouvoir contre la volonté
populaire. Jusqu’à la nuit tombante, les
klaxons de voitures et des motos allaient
rythmer la vie dans les rues de Man. Dans
les dédalles des rues de la capitale des 18
Montagnes, nous avons rencontré Sanogo
Salimata, la porte-parole de la Jeunesse
féminine de Man, qui célébrait cette arrestation avec ses militantes. « Nous sommes
en joie aujourd’hui, parce que le dictateur
Laurent Gbagbo est parti », dira-t-elle tout
de go. « Gbagbo a voulu voler le pouvoir
par la force mais ca n’a pas marché, donc
je félicite Alassane Dramane Ouattara
pour sa patience », poursuit Mlle Sanogo
pour qui « l’ère de Gbagbo est passée, tous
les Ivoiriens doivent maintenant vivre une
nouvelle ère faite de réconciliation, une
nouvelle patrie démarre aujourd’hui pour
tous les Ivoiriens. Nous exhortons donc le
président Ouattara à s’ouvrir aux membres
de la LMP (l’ancienne majorité présidentielle), parce que tous les Ivoiriens sont les
enfants d’un même pays. »
La réconciliation nationale
Ce message de réconciliation sera repris
en chœur par tous : la classe politique,
la population, les militaires, et même les
leaders de l’ancienne majorité présidentielle. Le lendemain de cette arrestation
du président Gbagbo, nous rendions
visite à Sidiki Konaté, porte-parole du
Premier ministre Soro Guillaume, qui se
trouvait à Man. Il avait entamé l’installation de nouveaux préfets dans la région
et, dans la liesse populaire, il improvisera un meeting populaire pour distiller
quelques détails sur cette arrestation du
président Gbagbo et de son clan dans son
bunker présidentiel.
Partout où nous nous sommes ensuite
rendus, 48 heures après cette arrestation,
les célébrations se poursuivaient, même
dans des villes qui ont été secouées par
des violences extrêmes, notamment
à Duékoué, où des charniers ont été
découverts. Sur l’avenue centrale qui
traverse la ville de Duékoué, de part en
part, des groupes de femmes chantaient
et dansaient. A Guiglo, fraichement sorti
des violences une semaine auparavant,
là aussi des groupes de femmes exorcisaient les démons de la division, de la
peur et de la violence pour, à leur façon,
tourner une page de l’histoire du pays.
Mais, juste à côté, à la paroisse catholique
Notre-Dame de Nazareth, 4800 déplacés
internes étaient reclus, attendant désespérément l’aide des organisations humanitaires qui tentaient de se redéployer ici
avec l’atténuation des violences.
A Duékoué, jusqu’à 27 000 personnes
sont encore apeurées à l’idée de quitter
la paroisse catholique où elles se trouvent
pour retrouver leurs domiciles, rasés
suite aux violences politiques, qui souvent ont débordé en violences ethniques.
A Zouan Hounien, à 50 km de la frontière
libérienne, l’espoir semblait aussi revenir dans le regard des 800 Burkinabés
amassés à la paroisse St Benoît. Le maire
adjoint de la ville, Touagédo Alphonse,
chargé de l’accueil des personnes déplacées dans la ville, semblait partager cet
enthousiasme, même s’il n’entrevoit pas
comment ces déplacés pourraient, après
avoir tout perdu, affronter la vie hors du
centre. « Nous les encourageons à aller
dans les familles d’accueil ici à Zouan
Hounien, parce qu’ils pourraient se rendre
utiles en participant aux travaux champêtres pour gagner de l’argent et se refaire
une vie. »
Récupération de l’identité
de Mandela sur Twitter
Nelson Mandela, ex-président sud-africain, a récupéré, vendredi 15 avril, son identité sur Twitter. Sello Hatang, porteparole de la Fondation Nelson Mandela, l’a confirmé lundi 18
avril, soutenant que cette structure de bienfaisance a convaincu
Richard Millington, un consultant Internet de nationalité britannique qui avait enregistré le compte @nelsonmandela, de le
lui rendre. Désormais, il porte le logo de la fondation et envoie
aux abonnés des dates anniversaires ayant marqué la vie du
grand homme. Le Britanique a accepté de le céder gratuitement au Centre de mémoire Nelson Mandela (Nelson Mandela
Centre of Memory), dépendant de la fondation. C’est du moins
ce qu’a affirmé le porte-parole de la fondation, qui au passage a
salué le caractère gentleman de Millington. Ce dernier, une fois
contacté, n’aurait pas hésité une seconde pour céder la page
qu’il avait créée.
Dos Santos nie l’existence
de comptes personnels à
l’étranger
A l’occasion de l’ouverture de la session extraordinaire de
l’organisation du congrès du MPLA (parti au pouvoir), prévu
pour les 29 à 30 avril, José Eduardo dos Santos, chef de l’Etat
angolais, a nié, vendredi 15 avril à Luanda, les accusations selon lesquelles il aurait de l’argent dans des comptes auprès de
banques étrangères. Allant plus loin, le président angolais défie
quiconque pouvant fournir les preuves de telles accusations.
Les allégations proviennent de la toile, où l’auteur affirme que
le président dispose d’une fortune de 20 milliards $ à l’étranger. Mettant l’accent sur la mauvaise foi de cette personne, Dos
Santos a évoqué le Département du renseignement financier
de la Banque Nationale d’Angola (BNA). Pourquoi ne pas lui
avoir communiqué toutes les coordonnées, noms des banques
et autres numéros des comptes ?
Bénin : timide démarrage de
la campagne des législatives
Jusqu’au début de la semaine dernière, ce n’était toujours pas
la grande effervescence à travers les grandes villes du sud du
Bénin, notamment à Porto-Novo, Cotonou et Ouidah, cinq
jours après le lancement officiel de la campagne des élections législatives, prévues pour le 30 avril. L’euphorie n’a pas
encore gagné les 3145 candidats en lice sur 19 listes de partis ou coalitions de partis. Excepté un affichage assez timide
à Cotonou, partout ailleurs, c’était le calme plat. Le calme qui
précède la tempête ? On pouvait le croire, selon les propos
d’Eric Houdetot, candidat de l’Union fait la nation (UN) dans
la circonscription électorale d’Ouidah. Il a effectivement soutenu : « Nous nous apprêtons à descendre vers nos militants, à qui
nous demandons déjà de voter massivement pour la liste UN afin
de sauver notre démocratie, en danger. » Même son de cloche
auprès de Sévérin Adjovi, candidat de RDL dans la circonscription électorale d’Ouidah, qui met en avant « la stratégie de campagne de proximité, avant les démonstrations de force ».
Botswana : grève des
fonctionnaires
Depuis lundi 18 avril, plus de 90 000 fonctionnaires botswanais ont entamé une grève de dix jours pour réclamer des
augmentations de salaire. En effet, la Fédération des syndicats du secteur public du Botswana demande une hausse
des salaires de 16%, après un gel de trois ans imposé par le
gouvernement au nom de la crise économique mondiale. Les
fonctionnaires se sont plaints du gel des salaires, alors que les
prix continuent d’augmenter et que l’inflation a atteint 8,5%
en mars. Goretetse Kekgonegile, porte-parole syndical, a prédit « un mouvement à l’usure jusqu’à ce que les revendications
soient satisfaites ». Pourtant, Ponatshego Kedikilwe, vice-président par intérim, a affirmé que « le gouvernement ne peut pas
se permettre de satisfaire les exigences des fonctionnaires ». Dans
tous les cas, à travers le pays les services publics, écoles et hôpitaux ne fonctionnaient plus qu’au ralenti. Le bras de fer risque
de durer longtemps.
Economie - Politique
Les Afriques - N° 159 - 28 avril au 4 mai 2011 -
Inquiétudes sur le tourisme en
Afrique du Nord
Les révoltes populaires frappent de plein fouet le tourisme en
Tunisie, en Egypte et, à un degré moindre, au Maroc. Perçus
comme des pays à risques, les trois destinations estivales phares de
l’Afrique du Nord rivalisent d’initiatives pour sauver leur saison.
L
e FMI a beau parler de perturbations « conjoncturelles et limitées »,
les économies nord-africaines subissent durement les contrecoups de la
baisse des recettes touristiques consécutive aux soulèvements populaires ayant
secoué la région. La Tunisie et l’Egypte,
qui ont déjà goûté le cynisme des agences
de notation, promptes à abaisser les notes
souveraines des pays arabes au moindre
soulèvement, ont été les premières à
souffrir. Au cours du premier trimestre
2011, les revenus de l’industrie touristique tunisienne ont fondu de 43% par
rapport à la même période de 2010, pour
s’établir à 152,7 millions d’euros, alors
que les arrivées aux frontières (614 000)
ont chuté de 44,1%.
Après avoir longtemps alimenté l’espoir
d’une reprise rapide de l’activité, le
ministre tunisien du Tourisme, Mehdi
Houas, s’est départi de son optimisme.
« L’année 2011 sera désastreuse. Si on fait
50% de ce que l’on a fait l’année dernière,
ce sera déjà pas mal », explique-t-il.
En Egypte aussi, les habituelles déclarations officielles rassurantes et soporifiques cèdent la place à un discours de
vérité. « Nos revenus pour 2010 étaient
de 12,5 milliards de dollars, nous devrions
être à moins 25% en 2011 », a déclaré, le
7 avril, le ministre égyptien du Tourisme,
Mounir Fakhry Abdel-Nour. Entre le 1er
janvier et le 30 mars, les entrées touristiques au pays du Nil ont diminué d’environ 45,3%, et le taux d’occupation des
hôtels n’a pas dépassé 40%.
Image fortement altérée
Moins touché par les vents de la contestation, le Maroc n’échappe pas également à
la baisse de la fréquentation touristique.
Les premières estimations font état d’une
chute des arrivées de 10% à Marrakech,
et de 15% à Tanger durant le mois de
mars. « La situation des pays voisins
déteint bien sûr sur notre pays et se traduit évidemment par un impact négatif »,
confiait récemment le ministre marocain
du Tourisme, Yassir Znagui.
A quelques semaines de l’été, une question obsède les professionnels du tou-
risme en Afrique du Nord: peut-on encore sauver la saison touristique 2011 ?
Très peu probable, surtout qu’un sondage
réalisé récemment par le bureau d’étude
et de conseil GFK sur le marché français, la référence en Europe, révèle que «
l’ensemble des pays du monde musulman
souffre désormais d’une image de destinations à risque ». Les trois pays jugés les
plus sûrs (Maroc, Emirats Arabes Unis
et Turquie) dépassent à peine les 50%
d’opinions positives. Selon le sondage, le
Maroc et la Turquie seront les premières
destinations à se relever, avec « plus d’une
personne sur cinq souhaitant s’y rendre
dans les douze prochains mois ». Ces
deux destinations sont présentées par
les professionnels comme des « victimes
collatérales » du printemps arabe et des
amalgames faits par des médias internationaux. « C’est assez injuste. On constate
de rivaliser avec les pyramides de Gizeh
et les plages de la mer Rouge.
Sur son site Internet, Flying Carpet
Tours propose une visite guidée du lieu
phare de la révolution. Egyptair diffuse
sur son site et sur YouTube un petit film
intitulé Les ailes de la liberté, où apparaît
un montage lyrique de vidéos du soulèvement, suivi d’images des pyramides
et du Sphinx. En point d’orgue du film,
une citation flatteuse du président américain Barack Obama : « Les Egyptiens
ont changé le monde. [...] Le monde en a
pris note. »
Tout en mettant, elle aussi, les hauts lieux
de sa révolution à l’honneur, la Tunisie
multiplie les opérations marketing pour
lesquelles un budget supplémentaire de
35 millions d’euros a été débloqué. Le
plus petit pays du Maghreb a, par ailleurs, décidé de prendre en charge les
sièges vides sur les vols charter dans une
limite de 50%.
Au Maroc, les professionnels et l’Office
national marocain du tourisme (ONMT)
ont choisi de partir à la conquête de nouveaux marchés pour limiter le recul des
marchés traditionnels. Les profession-
Les trois pays jugés les plus sûrs
(Maroc, Emirats arabes unis et
Turquie) dépassent à peine les
50% d’opinions positives.
une baisse de 35% sur le Maroc, alors que
ce pays fait preuve d’une grande stabilité
politique et accueille les vacanciers avec la
même qualité », déplore Denis Wathier,
président du tour-opérateur Thomas
Cook-France, qui s’attend à un manque
à gagner de 10 millions d’euros à cause
des révolutions dans le monde arabe.
Prospecter jusqu’en Chine
Dans ce contexte de grandes incertitudes,
l’Egypte, où le tourisme représente 10%
du PIB, tente de redresser la barre en
transformant la place Tahrir, l’épicentre
de la contestation, en mine d’or capable
nels marocains ont participé pour la première fois, du 13 au 15 avril, au China
Outbound Travel & Tourism Market
(COTTM), le plus grand salon chinois
du tourisme. Objectif : attirer une partie des quelque 60 millions de Chinois
qui voyagent à l’étranger chaque année.
L’ONMT vient, quant à lui, de lancer une
grande campagne de promotion sur le
marché russe, en prélude au lancement,
le 29 avril, d’une nouvelle ligne charter
entre Saint Petersburg et Agadir.
Walid Kéfi, Tunis
19
Burkina Faso : la mutinerie
des soldats atteint Kaya
Entamée jeudi 14 avril au sein de la garde présidentielle,
la mutinerie des soldats qui secoue le pays s’est étendue à
Ouagadougou, à Pô et à Tenkodogo. Elle a maintenant atteint
le centre du pays, à Kaya. Ce sont surtout des militaires et des
gendarmes qui ont tiré en l’air pour ensuite mettre le feu aux
domiciles du chef du corps du régiment de Commandement
d’appui et de soutien et du commandant de la région. Si à
Ouagadougou, la capitale, le couvre-feu a été instauré depuis,
c’est à la ville de Pô, véritable symbole, avec plusieurs casernes
dont le CEC (Centre d’entraînement commando) et l’Académie des officiers (Académie militaire de Pô), où sont formées
les troupes d’élite de l’armée, que ces mouvements d’humeur
ont été les plus significatifs.
Côte d’Ivoire : reprise des
exportations de cacao
Le premier producteur mondial de cacao, avec 1,3 million de
tonnes par an, va reprendre ses exportations. Alassane Ouattara
a en effet annoncé, mercredi 13 avril à Abidjan, une reprise immédiate. De son avis, les conditions sont quasiment remplies
pour ce faire. Outre l’ordonnance signée la veille, le chef de
l’Etat ivoirien a assuré que le port, où il a nommé un directeur
intérimaire, est sous contrôle. Insistant sur le renforcement du
maintien de l’ordre, il a voulu convaincre que la situation des
salaires et autres médicaments devraient se régler le plus tôt
possible. Relativement aux autres types de transport, tels que
le chemin de fer, Alassane Ouattara a promis une remise en
route jusqu’à Bouaké, afin que les marchandises puissent être
acheminés rapidement sur Abidjan. Quant à la réouverture des
banques, il l’a conditionnée à la reprise de la Banque centrale
des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), conduite par JeanBaptiste Aman Ayayé.
Appel du camp Gbagbo à la
réconciliation
Après l’arrestation de l’ex-président ivoirien, lundi 11 avril,
le parti de Laurent Gbagbo prône la réconciliation avec le
camp du nouveau chef de l’Etat Alassane Ouattara. Pascal Affi
N’Guessan, président du Front populaire ivoirien (FPI), accompagné d’Alcide Djédjé, ex-ministre des Affaires étrangères
du gouvernement Gbagbo, a appelé, samedi 16 avril à Abidjan,
à arrêter la guerre ainsi que l’escalade de la violence. Les ténors
de ce parti déplorent les combats qui perdurent dans plusieurs
endroits, notamment à Yopougon, quartier pro-Gbagbo de
l’ouest d’Abidjan. Solennellement, Affi N’Guessan a soutenu :
« Au nom de la paix, arrêtons la guerre, mettons fin à toute forme
de belligérance et de confrontation, il faut donner une chance à la
restauration et à la reconstruction de notre pays. »
Promesses de soutien de la
Banque mondiale
La plage de Djerba en Tunisie.
Suite à la France, qui compte apporter une assistance de
400 millions d’euros selon Christine Lagarde, ministre des
Finances, la Banque mondiale et la Banque africaine de développement (BAD) viennent de s’engager à apporter leur soutien financier à la Côte d’Ivoire. Robert Zoellick, président
de la Banque mondiale, a appelé la semaine dernière la communauté internationale à reprendre son aide à ce pays pour
la réhabilitation des infrastructures économiques et sociales.
Joignant l’acte à la parole, il a en effet rencontré, en fin de
semaine dernière, Charles Koffi Diby, ministre ivoirien des
Finances. A noter que cette annonce faite la veille de l’ouverture à Washington de l’assemblée de printemps de la Banque
mondiale, et seulement quelques jours après le dénouement de
la crise en Côte d’Ivoire, augure des intentions de l’institution
de Bretton Woods pour avancer avec une sorte de grand programme de prêt, pour reprendre les propos du président de la
Banque mondiale. A l’image de la Tunisie et de l’Egypte, où les
institutions soutiennent l’après-révolution.
20
Economie - Politique
- Les Afriques - N° 159 - 28 avril au 4 mai 2011
Un gouvernement d’ouverture au
Burkina Faso
Egypte : retour imminent du
FMI
Après une période de troubles dans les rues de la capitale et dans
quelques autres villes du pays, le chef de l’Etat burkinabé a dissout le gouvernement et nommé un nouveau Premier ministre.
Luc Adolphe Tiao succède à Tertius Zongo. Portrait.
L
undi 18 avril, Beyon Luc Adolphe
Tiao a été nommé Premier ministre
par le président Blaise Compaoré.
Le nouveau locataire de la Primature
prend ses marques au lendemain des
manifestations qui ont émaillé la tranquillité du « pays des hommes intègres ».
Il dirige le nouveau gouvernement, dont
la composition a été dévoilée le 21 avril et
qui est constitué de 29 ministres.
Luc Adolphe Tiao n’aura pas eu le temps
de boucler ses trois années à Paris en
qualité d’ambassadeur du Burkina Faso
en France. Le chef de l’Etat a installé à la
tête du gouvernement cet ancien journaliste qui a présidé le Conseil supérieur de
la communication (CSC). Il lui incombe
à présent de mettre tout en œuvre pour
faciliter la sortie de crise qu’a vécue le
Burkina Faso ces derniers jours. Décrit
par son entourage comme un homme
de dialogue et d’écoute, le Premier ministre va devoir user sans compter de ses
compétences pour restaurer une unité
entre la base et le sommet, dans un pays
confronté à la flambée des prix alimentaires et qui a, de surcroît, encaissé les
contrecoups de la crise postélectorale
en Côte d’Ivoire et des insurrections en
Afrique du Nord.
Homme d’ouverture
Passé tout d’abord par Dakar pour obtenir son diplôme de journalisme, Luc
Adolphe Tiao revient à Ouagadougou
étudier le droit et repart sur un 3ème
cycle en sciences de la communication,
qu’il valide à Montréal, avant d’achever un cursus d’études en sciences politiques et en relations internationales à
Paris. Sa trajectoire professionnelle est
de même facture. Il est successivement
ambassadeur du Burkina Faso en France
(2008 à avril 2011), président du Conseil
supérieur de la communication (20012008) et conseiller en communication
près le Premier ministre (1996-2001). Il
est avant cela attaché de presse à l’ambassade du Burkina Faso à Paris dans
les années 1990, secrétaire général du
Ministère de la communication et de la
culture, et directeur général des éditions
Sidwaya, le quotidien national. On lui
doit également des publications sur les
politiques et stratégies de l’information
et de la communication, ainsi que sur les
processus de transition démocratique en
Afrique au sud du Sahara.
Médiation entre la base et le
sommet
A 57 ans, Luc Adolphe Tiao est décrit
comme un personnage consensuel.
Sa nomination est bien accueillie au
Burkina Faso. On salue en lui le talent
et la rigueur dont il a fait preuve dans
l’exercice de ses précédentes fonctions,
ainsi que son sens aigu des responsabi-
A 57 ans, Luc Adolphe Tiao est décrit comme
un personnage consensuel. Sa nomination est
bien accueillie au Burkina Faso. On salue en lui
le talent et la rigueur dont il a fait preuve dans
l’exercice de ses précédentes fonctions, ainsi que
son sens aigu des responsabilités.
lités. Il est présenté comme un homme
d’ouverture, doté de qualités d’écoute et
d’une capacité au dialogue. Sa légitimité
à exercer cette haute fonction n’est pas à
prouver pour ses pairs journalistes qui
l’ont côtoyé.
Connu par ailleurs pour son dynamisme,
celui qu’on surnomme LAT va devoir
mobiliser toute son énergie pour mener
tambour battant les consultations qui
s’imposent et engager les réformes qu’il
convient pour s’acheminer vers une
sortie de crise. « Ma préoccupation, c’est
d’abord de voir avec les partenaires sociaux quelles mesures prendre, en fonction
de nos moyens, pour réduire les effets de la
vie chère », a-t-il d’ores et déjà promis.
Véronique Narame
Zimbabwe : l’indigénisation reste
d’actualité
Un projet de loi zimbabwéen qui obligerait toutes les sociétés à
assurer une participation dans leur capital à hauteur de 51% par
des autochtones est toujours d’actualité, même s’il divise le fragile gouvernement d’unité de ce pays.
Le Premier ministre Morgan Tsvangirai du MDC a critiqué le programme, le comparant au
programme de nationalisation des terres qui a surtout profité aux hauts cadres du Zanu-PF.
A
u cours de l’année 2010, le débat
autour de ce projet de loi a aggravé les tensions entre les deux partis qui forment le gouvernement d’unité
nationale du Zimbabwe : le Zanu-PF, le
parti du président Robert Mugabe, et le
MDC, celui du Premier ministre Morgan
Tsvangirai. La relation entre ces deux
partis n’a jamais été cordiale. Tandis que
le Zanu-PF prend une ligne populiste
qui a quasiment ruiné l’économie et a
obligé des millions de Zimbabwéens à
fuir leur pays à la recherche de travail,
le MDC cherche à rassurer les investisseurs étrangers en épargnant le président
pour ne pas aggraver le harcèlement dont
souffrent ses membres (accusations de
trahison, détentions et exils).
Modalités du transfert
Après plusieurs mois de hiatus, le projet de loi a été voté en mars sous le
nom de « Indigenisation and Economic
Empowerment Act », et exige de toutes
les entreprises à valeur de 500 000 $ ou
plus de vendre 51% de leurs actions à des
Zimbabwéens « indigènes » (c’est-à-dire
noirs). Les sociétés visées ont 45 jours
depuis la publication de la loi pour soumettre au gouvernement un plan expliquant les modalités du transfert de leur
capital social.
Le Premier ministre Morgan Tsvangirai,
du MDC, a critiqué le programme, le
comparant au programme de nationalisation des terres qui a surtout profité aux
hauts cadres du Zanu-PF.
Les grandes sociétés minières comme
Anglo Platinum, Impala Platinum ou
Aquarius Platinum sont en train de soumettre leurs plans d’indigénisation au
gouvernement avec toutes les autres. La
date limite pour ces soumissions est le 9
mai. Si le gouvernement devait payer le
prix du marché pour ces actions, il aurait
à débourser au moins un milliard de dollars. Les analystes soupçonnent que, dans
le cas des minières, le gouvernement
pourrait échanger des droits minéraux
contre des participations.
François Conradie, Cape Town
Le FMI reprend ses discussions avec l’Egypte. En effet,
Dominique Strauss-Kahn, directeur général du FMI, a affirmé,
vendredi 15 avril, au cours d’une conférence sur cette région à
Washington, que l’institution qu’il dirige « est prête à aider les
pays arabes, tels que l’Egypte et la Tunisie ». Avouant avoir tiré
des enseignements de ce qui s’est passé récemment au Proche
et au Moyen-Orient ainsi qu’en Afrique du Nord, il a assuré
que « ses équipes restent attachées au dialogue avec les autorités
égyptiennes et à leurs efforts pour promouvoir une croissance qui
profite largement à la population, l’emploi et la stabilité macro
et socioéconomique ». D’ailleurs, il s’est plu à rappeler que la
dernière mission du FMI dans ce pays s’était tenue quelques
jours avant la révolution de janvier. Estimant les besoins de
financement, Massoud Ahmed, directeur du FMI pour la
zone Afrique du Nord et Moyen-Orient, a avancé que « les
autorités égyptiennes ont besoin d’un financement d’environ 10 à
12 milliards $ pour la période allant jusqu’à juin 2012, et que les
pourparlers vont bon train pour ficeler les modes de financements
et déterminer les partenaires ».
Libye : ouverture d’un
nouveau corridor du PAM à
l’ouest
Afin d’atteindre des régions durement touchées par les combats, et ce pour la première fois depuis le début des violences
dans le pays, le Programme alimentaire mondial des Nations
Unies (PAM) a ouvert un nouveau couloir humanitaire à
l’ouest (Tripoli, Zintan, Yefrin, Nalut, Mezda, Al Reiba et Al
Zawia). En effet, le PAM a commencé à déplacer l’assistance
alimentaire vers l’ouest de la Libye. Josette Sheeran, directrice
générale du PAM, a martelé que sécuriser ce couloir humanitaire représente un premier pas essentiel pour accéder aux
milliers de personnes touchées par ce conflit. Elle a ajouté que
les réserves en nourriture de ces personnes, en particuliers des
femmes, des enfants et des personnes âgées, s’amenuisent de
façon alarmante. La directrice générale du PAM a alors précisé qu’un convoi de huit camions transportant 240 tonnes de
farine de blé et 9,1 tonnes de biscuits à haute teneur énergétique – assez pour nourrir près de 50 000 personnes pendant
30 jours – est entré en Libye par la route passant par le point de
frontière de Ras Jedir, entre la Tunisie et la Libye.
L’Elysée accueille de
nouveau le chef des rebelles
libyens
Nicolas Sarkozy, le président français a reçu, mercredi 20 avril
à l’Elysée Moustapha Abdeljalil, chef des rebelles libyens. Cette
visite en France fait partie d’une tournée européenne entamée
à Rome mardi matin. L’Italie et la France sont, avec le Qatar, les
seuls pays à avoir reconnu le Conseil national de transition
(CNT). Outre l’aide financière et humanitaire des capitales européennes, ce déplacement entre dans le cadre d’une campagne
visant à lever les doutes relatifs à la légitimité et la composition de ce conseil, siégeant à Benghazi, mais dont l’ambition est
de représenter toute la Libye.
Madagascar : 2011, une
année d’élections
Andry Rajoelina, président de la Haute autorité de la transition
malgache (HAT), a assuré, dimanche 17 avril, que toutes les
élections devraient être terminées cette année. « Le budget fixé,
et qui sera géré par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) pour ces élections, sera de 20 milliards d’ariarys
(10 millions $) », a-t-il précisé. D’ailleurs, « toutes les procédures
sont déjà entamées, sans pour autant brusquer le processus, afin
de mettre en œuvre une stricte neutralité et d’obtenir à terme des
résultats avec le minimum d’erreurs », a-t-il ajouté. Enfin, le président de la transition a indiqué que l’utilisation du bulletin
unique sera appliquée encore cette fois-ci, et que c’est la CENI
qui se chargera de la fourniture de ces bulletins. Quant à la date
des scrutins, Hery Rakotomanana, président de la CENI, a souligné que « la décision relève des acteurs politiques ».
Economie - Politique
Les Afriques - N° 159 - 28 avril au 4 mai 2011 -
Ouganda : une marche de
protestation violemment réprimée
L
es marches de protestation
contre la vie chère (se rendre
au travail à pied) ont été dispersées à coups de gaz lacrymogènes
et de tirs à balles réelles lundi 18 avril
à Kampala par la police ougandaise.
Ainsi, pour la deuxième semaine
consécutive, les principaux dirigeants
de l’opposition ont été arrêtés. Parmi
les 17 responsables de l’opposition
arrêtés figurent Norbert Mao, leader du Parti démocratique, et Olara
Otunnu, dirigeant du Congrès du
peuple ougandais (UPC), interpellés
et retenus par les forces de l’ordre
pour les motifs d’insurrection. Après
des heurts entre les policiers et les
manifestants qui tenaient à ériger des
barricades sur une avenue du nord
de Kampala, deux personnes avaient
été hospitalisées, a indiqué la CroixRouge ougandaise. Déjà, lundi 11
avril, l’opposant Kizza Besigye, leader
du Forum pour le changement démocratique (FDC, coalition d’opposition), avait été arrêté et condamné
pour comportement insurrectionnel
et incitation à la violence devant un
tribunal.
Norbert Mao, leader du Parti démocratique, arrêté
lundi 18 avril à Kampala par la police ougandaise.
21
Niger : l’heure de la
décrispation
Après plusieurs mois d’incarcération suite à une inspection
diligentée (en mars 2010) par la junte militaire sur sa gestion
de l’unique compagnie d’électricité du pays et portant sur une
dizaine de milliards FCFA, Ibrahim Foukory, ancien patron
de la Société Nigérienne d’Electricité (Nigelec), a été remis en
liberté. Pour mémoire, l’ex-DG de Nigelec, qui était à la tête de
cette structure depuis 2000, était plus que décrié par une bonne
partie des Nigériens, jugeant sa gestion peu transparente. Ce
proche de l’ex-président Mamadou Tandja, récemment élu
député, pourrait faire son entrée au Parlement, où son parti,
le MNSD (ex-parti présidentiel) compte une trentaine de représentants du peuple nigérien. Sur ce même registre de la décrispation, Amadou Dioffo, ex-directeur général de la Société
Nigérienne des Produits Pétroliers et des Hydrocarbures
(Sonidep), a recouvré la liberté après plusieurs mois de détention pour un détournement présumé de deniers publics.
Maroc : Amnesty
International salue la grâce
royale
La grâce royale accordée vendredi 15 avril par le roi
Mohammed VI à 190 détenus a été saluée par l’organisation internationale de défense des droits humains Amnesty
International. Amnesty International a souligné que la grâce
royale intervient suite à un mémorandum soumis au souverain
par le président et le secrétaire général du Conseil national des
droits de l’homme (CNDH). A ce titre, note l’ONG, « il s’agit
d’un pas encourageant ». Enfin, cette organisation internationale des droits humains a rappelé les réformes constitutionnelles annoncées le 9 mars dernier par le roi, et s’est félicitée
« des avancées annoncées dans le domaine des droits de l’homme ».
Maroc : nouveaux
programmes de l’UE au
bénéfice de la société civile
Avec le lancement de nouveaux programmes entre l’UE et
des organisations et associations civiles marocaines, le statut
avancé du Maroc avec l’Union européenne se renforce un peu
plus. Il s’agit de projets portant sur des domaines aussi variés
que l’éducation, la démocratisation et les droits de l’homme,
les personnes handicapées, la promotion du rôle de la femme
dans la société, l’enfance et les jeunes la migration.
Déjà en 2010, une vingtaine de projets de partenariat avec des
organisations de la société civile ont été financés par l’Union
européenne. Eneko Landaburu, ambassadeur de l’UE, chef de
la délégation de l’UE au Maroc, a soutenu que, « sur la période
2007-2010, l’UE a financé 58 programmes avec des organisations
de la société civile marocaines et européennes pour un montant
global de 21 millions d’euros ».
ADM lance une émission
obligataire d’un milliard de
dirhams à 20 ans
En leur qualité de chefs de file, Attijariwafa Bank et CDG
Capital, ainsi que BMCE Capital et la Banque Centrale
Populaire, membres du syndicat de placement, ont annoncé la
semaine dernière que la Société Nationale des Autoroutes du
Maroc (ADM) a placé avec succès, mardi, un emprunt obligataire d’un montant de 1 milliard DH à 20 ans (taux d’intérêt entre 4,55% et 4,58%). Sursouscrite, l’émission a drainé
un carnet d’ordres au-delà de 10 milliards DH. « Cet apport
permettra à ADM de rallonger la maturité moyenne de sa dette
et de dégager des ressources supplémentaires pour poursuivre son
développement », souligne-t-on. Pour mémoire, ADM est engagée dans un lourd programme d’investissements, prévoyant
la maintenance et l’exploitation à l’horizon 2015 de 1800 km
d’autoroutes. Son budget 2011 s’établit à plus de 9 milliards
DH, dont 7 milliards DH pour l’investissement. « Il s’agit d’obligations à 20 ans, d’un taux d’intérêt variant entre
4,55% et 4,58%, le mode d’adjudication à la “hollandaise” ayant
été retenu », indique mercredi un communiqué de l’ADM.
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Economie - Politique
- Les Afriques - N° 159 - 28 avril au 4 mai 2011
Niger : première cohabitation de l’après Tandja ?
L’ex-Premier ministre de Tandja Mamadou, Hama Amadou, faiseur de roi de la dernière présidentielle, est aux commandes de l’Assemblée nationale. Face à lui, le nouveau locataire du Palais de
Niamey, l’ex-opposant historique du pays Mahamadou Issoufou, qui joue à la fois la carte de l’ouverture et de la consolidation de son pouvoir. Décryptage.
L
e tandem Issoufou-Hama, qui a fait recette lors de
la présidentielle de mars dernier en empêchant le
retour aux affaires des hauts dignitaires du président
déchu Tandja Mamadou, va-t-il survivre aux turpitudes de
la vie politique nigérienne ? Sur les berges du fleuve Niger,
cette interrogation taraude les esprits. Les longues et sempiternelles épreuves qui ont jalonné le parcours des deux
hommes constituent des signes de précarité de la cohabitation en cours.
A la fois craint et adulé sous l’ère Tanja, Hama Amadou,
considéré comme le vétéran des chefs de gouvernement du
Niger, sait bien qu’il est loin d’être le bon samaritain dans
la haute sphère présidentielle, où les éminences grises de
Issoufou veillent au grain.
« Les premiers six mois seront sans heurts. Mais après, les
faucons des deux camps qui tirent les ficelles du jeu politique
vont changer la donne et mettre dos à dos les deux alliés »,
préviennent de fins connaisseurs de la scène politique
nigérienne.
La formule de cohabitation
Les derniers résultats des élections, législatives et présidentielle, avaient annoncé la couleur de l’assemblée sous la 7ème
République. Le nouvel homme fort de Niamey, Mahamadou
Issoufou, qui convoitait depuis quelques décennies le fauteuil présidentiel sans y parvenir, a eu la chance d’avoir à ses
côtés, lors du second tour présidentiel, son ex-ennemi juré,
Hama Amadou, pièce maîtresse du pouvoir avant sa disgrâce
de 2007. Toutefois, les rapports de force entre la mouvance
présidentielle dirigée par le PNDS (parti de Issoufou) et le
Modem-Lumana de Hama Amadou ont préétabli la formule
de cohabitation depuis le 7 avril dernier au Niger.
Aux commandes de l’Etat, Issoufou Mahamadou s’est attaché successivement, au lendemain de sa prestation de ser-
ment, un Premier ministre qui lui a fait allégeance ainsi
qu’un véritable cabinet politique de guerre. Alors que son
allié de circonstance, Hama Amadou, l’enfant de Youri,
contrôle le pouvoir parlementaire avec une forte présence
de députés acquis à son parti et à sa cause.
« Tout sauf Hama »
En amenant les partisans du chef de l’Etat Issoufou
Mahamadou à renoncer à la méthode « Tout sauf Hama »,
l’ex-Premier ministre de Tanja, lui-même emporté par la
motion de censure votée par la majorité parlementaire, joue
la carte de la prudence et de la massification de son parti
(Lumana-Modem), un jeune parti structuré que l’on dit
plein d’avenir.
La Constitution de la 7ème
République prévoit, en cas de
conflit entre ses deux pouvoirs,
des recours pour éviter une crise
institutionnelle.
« Hama Amadou n’a pas digéré cette foudre des députés du
parti de Tanja et de l’opposition qui s’était abattue sur lui et
avait précipité sa descente aux enfers », reconnaît un proche
du nouveau président de l’Assemblée nationale nigérienne.
De toute évidence, les deux hommes, à la tête d’un important trésor de guerre et d’un vaste bassin électoral, qui ont
signé l’armistice provisoire pour servir la nation nigérienne,
évitent à tout prix de se faire rattraper par le syndrome de
93 et de 96, qui avait plongé le pays dans une crise institutionnelle aiguë.
Un verrou juridique
A Niamey, certains constitutionnalistes affirment que la
Constitution de la 7ème République prévoit, en cas de conflit
entre ses deux pouvoirs, des recours pour éviter une crise
institutionnelle. L’ancien président intérimaire, le général
Salou Djibo, avait tenu à ce que le peuple nigérien s’exprimât sur cette question lors du référendum de 2010. Un verrou juridique salutaire qui met à l’abri les récurrentes crises
politiques connues dans le passé.
Un troisième tour des présidentielles aura-t-il lieu entre le
président Issoufou et Hama Amadou, président de l’Assemblée ? Personne ne le prédit pour l’instant, à Niamey.
Ismael Aidara
Sénégal : nouveau tournant
de coopération sinosénégalaise
A l’issue de l’audience accordée lundi 18 avril à Dakar à Wang
Xuefeng, gouverneur de la Banque de développement de
Chine (BDC), Karim Wade a salué l’entrée en lice d’un nouvel instrument financier dans la coopération sino-sénégalaise :
« Désormais, la BDC offre au gouvernement et au secteur privé
national sénégalais un instrument de coopération supplémentaire
qui permettra de développer et de réaliser des projets majeurs au
Sénégal. »
Ainsi, il va falloir s’attendre à la réalisation d’un parc industriel chinois dans la zone économique spéciale, à la construction de petits barrages dans le domaine des énergies renouvelables, ainsi que d’aéroports régionaux, et à l’installation
d’une cimenterie. Il est également question de la construction d’une centrale à charbon de 500 MW, d’un terminal
minéralier d’une capacité d’un million de tonnes, et de 2000
logements non loin du site de l’aéroport international Blaise
Diagne de Diass (AIBD).
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International
Les Afriques - N° 159 - 28 avril au 4 mai 2011 -
Verbatim
La revue de presse africaine de Londres
Vent
« Le vent qui souffle dans le monde
arabe va forcément arriver en
Afrique noire, mais dans dix ou
quinze ans car nous ne sommes pas
prêts, la majorité d’entre nous ne
sachant ni lire, ni écrire. »
Le chanteur ivoirien Tiken Jah
Fakoly.
Cette semaine, la presse écrite du Royaume-Uni a focalisé son
attention sur des pays africains troublés, qui ont en commun
d’être à la recherche d’une démocratie véritable.
Des militaires de l’Otan en Libye
Du nouveau dans la guerre en Libye.
Les incessants bombardements se révèlent insuffisants pour permettre aux
rebelles de prendre le dessus sur l’armée
régulière. Alors, la Grande-Bretagne
envisage d’envoyer un commando
aux côtés des insurgés de Benghazi.
C’est une information relayée par The
Independent. Quant à la France, c’est
« un petit nombre d’officiers de liaison »
qu’elle met à la disposition de la rébellion libyenne.
En attendant que le changement de stratégie des Occidentaux produise ses effets,
la bataille reste rude entre les protagonistes. Photos à l’appui, l’envoyé spécial
du Daily Mail à Misrata rend compte
des combats pour le contrôle de l’avenue
Tripoli, l’artère principale de la ville. Les
rebelles luttent avec détermination pour
maintenir leur position, et l’armée de
Kadhafi multiplie les bombardements.
La bataille de Misrata ne tue pas que
les hommes en armes. Le photographe
britannique Tim Hetherington y aura
réalisé ses dernières prises de vue. Le
Telegraph rend hommage à cet homme
que la victoire de Goodluck Jonathan
est plus propre que celles qu’ont eu à
réaliser tous ses prédécesseurs. Certes,
explique le journal, le vote n’a pas été
totalement « libre et équitable », mais
le processus électoral a connu de nettes
améliorations.
Quoique l’on puisse penser du processus
électoral nigérian, il reste que les résultats ont été suivis de sanglantes émeutes,
rappelle The Independent. Le Guardian
fait le décompte : plusieurs dizaines
de morts, et la morgue de l’hôpital de
Kaduna qui ne peut plus recevoir de
corps. Des mosquées, des églises, des
domiciles et des boutiques ont été saccagés, et plusieurs milliers de personnes
ont fui pour échapper à la colère meurtrière de jeunes gens suspectés d’être à la
solde du candidat malheureux, le général Buhari.
The Economist se lance dans une projection. Si Goodluck Jonathan place son
mandat sous le signe de la sagesse et de
l’utilisation des ressources pétrolières
pour le développement du pays, et non
pour son entourage, il aurait posé les jalons pour la fin de la fracture Nord-Sud.
23
Exclure
« Le commando invisible, ce sont
des enfants de ce pays, des Ivoiriens.
On ne peut pas les exclure. »
L’ex-sergent chef Ibrahim Coulibaly
chef « Commando invisible ».
Traqué, l’ancien patron de la garde républicaine
aurait trouvé refuge chez sa maitresse. Mais
lorsque cette dernière a eu la confirmation que
son amant a été impliqué dans la tuerie des
femmes qui manifestaient le 3 mars à Abobo,
elle l’a dénoncé.
Optimiste
« Je suis très optimiste et nous allons vaincre. (…) La situation évolue chaque jour en notre faveur. »
Seif al-Islam, fils de Mouammar
Kadhafi.
dent pourraient faire partie d’un futur
gouvernement d’union nationale.
Mais pas de paix véritable sans justice.
C’est ce qui retient l’attention de The
Independent. Le journal revient sur les
déclarations de Jeannot Ahoussou, le
ministre de la Justice. Il a annoncé pour
bientôt l’ouverture d’enquêtes sur les
crimes de sang, de corruption et les actes
d’incitation à la haine.
Bon nombre de responsables militaires
ont fait allégeance au nouveau régime,
mais pas tous. Des combats se poursuivent, et des arrestations aussi. L’une
des « grosses prises » est le général Bruno
Partir
« Si les Sénégalais sortent en masse
pour me demander de partir, je
partirai. Il n’y aura ni révolution,
ni coup d’Etat. »
Abdoulaye Wade.
Or
« Je ne vous ai apporté ni or
ni argent mais la liberté et la
démocratie. »
Idriss Déby, en décembre 90 lors de
la prise de Ndjamena. Plus de 20 ans
après, il s’est fait élire plus de trois
fois en repoussant les scrutins.
Galerie Les Afriques
Photos à l’appui, l’envoyé spécial du Daily Mail à Misrata rend compte des combats pour le contrôle de l’avenue Tripoli, l’artère principale de la ville.
maintes fois primé pour la qualité de son
travail au Liberia, en Sierra Leone, ou récemment en Afghanistan, et qui s’en est
allé, victime d’un tir de mortier.
Goodluck Nigeria !
« Le président sortant a remporté haut la
main » l’élection présidentielle, écrit The
Economist, à l’issue d’une élection « plus
ou moins transparente ».
Le Financial Times préfère voir les choses
du bon côté, en mettant en avant le fait
En effet, souligne The Independent, le problème du Nigeria est que les ressources
générées par le pétrole sont concentrées
entre les mains d’une minorité, au détriment de l’immense majorité de la population qui croupit dans le chômage et la
pauvreté.
Quelle paix pour la Côte
d’Ivoire ?
Alassane Ouattara a pris le pouvoir,
mais pourra-t-il ramener la paix ? C’est
la question que se pose The
Economist. Le journal fait le point
sur les nombreux conflits et divi« Ouattara a promis
sions qui sont la réalité de la Côte
de mettre un accent
d’Ivoire d’aujourd’hui. Mais
pour le futur, The Economist est
particulier sur la
plutôt serein. « Ouattara a promis de mettre un accent particuconstruction de la paix,
lier sur la construction de la paix,
et il a emprunté la bonne
et il a emprunté la bonne voie en
veillant à ce que Gbagbo soit capvoie en veillant à ce que
turé sain et sauf. » Par ailleurs,
Gbagbo soit capturé sain
poursuit le journal, le nouveau
président pourrait faire amniset sauf. »
tier beaucoup de personnes, et
des partisans de l’ancien prési-
Dogbo Blé, et c’est le Telegraph qui se
délecte des conditions de son arrestation. Traqué, l’ancien patron de la garde
républicaine aurait trouvé refuge chez sa
maîtresse. Mais lorsque cette dernière a
eu la confirmation que son amant a été
impliqué dans la tuerie des femmes qui
manifestaient le 3 mars à Abobo, elle l’a
dénoncé. Ils seront pris ensemble, mais
arrivée à l’hôtel du Golf, la jeune femme
de 34 ans sera saluée comme une héroïne
par les soldats qui étaient là.
Colère au Faso
« La mort d’un élève déclenche des troubles
au Burkina Faso », titre le Financial Times.
Mais ce ne serait là que la goutte d’eau de
trop car, explique le journal, les Burkinabés
sont excédés par la mainmise qu’exerce
une minorité sur tous les secteurs de
la société, et ils sont descendus dans les
rues pour crier leur ras-le-bol. Quand
ce sont les militaires qui se retrouvent
dans la rue, ce n’est pas pour crier, mais
entre autres pour tirer. The Independent
décrit la scène : « Les soldats ont tiré en
l’air, volé des voitures et pillé des magasins
dans la capitale, Ouagadougou. »
Kompass
Charbon sur papier. Signé. 2010. 90 x 63 cm. 2 000 / 3 000 €
Ransome Stanley
(Nigéria, 1953) Vit et travaille en Allemagne.
Ransome est né à Londres d’un père nigérian et d’une mère allemande.
De 1975 à 1979 il a étudié à l’Académie Merz à Stuttgart en Allemagne
sous la direction du professeur Hans-Rudolf Merz. Ses oeuvres s’imprègnent non seulement des références iconographiques
issues d’images de films et de la publicité, mais également de ses propres
racines africaines. Il a participé à de nombreuses expositions dans le
monde.
24
- Les Afriques - N° 159 - 28 avril au 4 mai 2011
L’africain de la semaine
André Soumah : « L’Etat ivoirien va se heurter aux
intérêts de ceux qui préfèrent l’opacité… »
Jusqu’en 2009, ACE Audit Control and Expertise Global assurait le contrôle
des productions de cacao ivoirien, produisait des statistiques réputées
fiables et exploitables et assurait ainsi une certaine transparence dans
la filière. Une transparence que le régime Gbagbo s’était employé à faire
cesser. André Soumah, le président d’ACE, nous livre son point de vue.
l’Etat était propriétaire du produit. Ce qui n’est
plus le cas, nous sommes dans un marché libéralisé. Mais libéralisé ne signifie pas dérégulé.
Aujourd’hui, le marché est libéralisé ET dérégulé. Il faut simplement le réguler.
André Soumah : « Aujourd’hui, il y a beaucoup de
produits qui sortent sans contrôle, aussi bien au nord,
par le Burkina et Lomé, qu’au sud, par les deux ports
principaux. »
L
es Afriques : Aujourd’hui, de votre
point de vue, que devrait faire le nouveau pouvoir ivoirien pour relancer la
filière café-cacao ?
André Soumah : Toutes les études ont déjà
été faites plusieurs fois. Ils savent ce qu’il faut
faire. Il faut maintenant passer aux actes. Il
faut que le président donne sa vision. Sur cette
base, c’est au gouvernement de fixer les objectifs et de trouver la bonne personne, intègre,
qui comprend parfaitement les mécanismes et
les enjeux du marché, tant au niveau international que local. Cette personne devra mettre
les services en place pour établir un contrôle
précis sur l’ensemble de la filière. Sa mission
consistera à réguler, à contrôler et à développer
les outils de gestion qui lui permettront d’atteindre les objectifs fixés. Si l’on ne peut pas
contrôler le marché international, on peut en
revanche contrôler le marché intérieur, motiver les planteurs, sécuriser les prix et concevoir
un système où les revenus de l’Etat reviennent
effectivement à l’Etat et non pas à des structures extérieures…
LA : Comment est-il possible de contrôler les
productions sans revenir au lourd système de
la Caistab ?
AS : Il n’y a pas besoin d’un système lourd
pour assurer la traçabilité et le contrôle
intérieur du produit. Du temps du président Houphouët-Boigny, il suffisait de 200
personnes bien organisées pour garantir à
l’Etat une parfaite visibilité sur toutes les
productions quotidiennes, en poids, en qualité
et en quantité, et ce sur l’ensemble du territoire, et jusqu’au port. C’est pourquoi il faut
abroger le décret 2001-695 du 31 octobre 2001,
donnant ce rôle à la Chambre de commerce et
d’industrie de Côte d’Ivoire, tenue par les plus
grands opérateurs, et revenir au décret 63495 du 29 novembre 1963 pour réinstaurer
un contrôle systématique et indépendant du
poids et de la qualité.
Ce qui était lourd avec la Caistab, c’était le système administratif et commercial, parce que
LA : Justement, à quelles résistances le pouvoir va-t-il se heurter s’il veut réguler ?
Quelle sera l’étape la plus difficile ?
AS : L’Etat va se heurter aux intérêts de ceux
qui préfèrent l’opacité… En effet, aujourd’hui,
à l’export, le poids et la qualité du produit sont
déterminés et payés à l’arrivée dans les ports
de destination. Alors qu’à l’import, ils sont
déterminés au départ. Nous n’avons donc aucune visibilité sur notre propre négoce. Donc
les multinationales qui ont accès à des financements importants et qui ont, durant ces
dernières années de chaos, créé leurs propres
pipe line pour aller acheter le produit jusqu’au
bord champs, n’ont pas très envie de voir l’Etat
s’interposer entre eux et le paysan pour faire
respecter des règles transparentes et équitables.
Aujourd’hui, il y a beaucoup de produits qui
sortent sans contrôle, aussi bien au nord, par le
Burkina et Lomé, qu’au sud, par les deux ports
principaux. Et comme la taxe (droit unique de
sortie) est basée sur le poids exporté, ces multinationales préfèrent continuer à décider, ellesmêmes quel poids elles veulent bien déclarer
et donc combien elles consentent à reverser au
Trésor ivoirien à travers leurs transitaires, à savoir principalement Bolloré et Billon. De plus,
elles définissent le type de qualité de produit
qu’elles sont censées embarquer.
Ceci dit, elles peuvent toujours résister, mais
si l’Etat veut vraiment réguler et percevoir
tout ce qui lui est réellement dû, elles seront
bien obligées de se conformer. L’Etat peut et
doit définir les limitations à l’acheteur, qui, de
mon point de vue, s’arrêtent au port. Depuis le
champ du planteur jusqu’au port, c’est l’Etat
qui fixe les règles du jeu et qui exige une parfaite visibilité sur tout ce qui s’opère. C’est la
condition nécessaire pour créer la confiance.
LA : Qui sont ces multinationales ?
AS : Six entreprises, Mars, Nestlé, Hershey,
Kraft Foods, Cadbury et Ferrero, contrôlent
près de 60% du marché mondial du chocolat.
Pour assurer la régularité de leurs approvisionnements et maîtriser leurs achats de cacao, ces
multinationales s’appuient sur les broyeurs
qui sont maintenant présents dans les pays
producteurs, et en Côte d’Ivoire en particulier.
Les broyeurs, c’est essentiellement un oligopole de quatre grandes sociétés, Cargill, ADM,
Barry Callebaut, Cemoi/Cantalou, qui traitent
50% du cacao chaque année dans le monde,
dont près de 60% du cacao de Côte d’Ivoire…
Ils se sont installés eux-mêmes dans les zones
de production et ils approvisionnent directement les chocolatiers. En quelques années,
nous sommes donc passés d’un marché de
fèves, autrefois géré par des négociants qui
assuraient l’intermédiation, à un marché
dominé par les acheteurs, c’est-à-dire des
multinationales intégrées qui achètent bord
champs. Résultat, les paysans sont livrés pieds
et poings liés aux oligopoles. On assiste à une
paupérisation des zones rurales, et particulièrement des zones de production. Et l’Etat,
lui, ne contrôle plus rien et se trouve en incapacité de développer les régions productrices
(routes, santé, écoles, etc). Il a même délégué
les opérations de prélèvement des taxes aux
transitaires, qui reversent ensuite au Trésor. A
ce stade, autant leur donner le Ministère des
finances et les plantations !
LA : A l’inverse, sur quels soutiens le nouveau
pouvoir peut-il compter pour rétablir un
équilibre ?
AS : Sur les planteurs, premières victimes de la
dérégulation, et sur tous les acteurs ivoiriens
de la chaîne de valeur à construire, car aujourd’hui il n’y a plus d’Ivoiriens dans la filière.
LA : Cette situation concerne-t-elle que le
café-cacao ?
AS : Non, c’est le même problème pour la noix
de cajou, l’huile de palme, le coton, l’hévéa,
aussi bien que pour le pétrole !
LA : Une bourse du café-cacao à Abidjan
pourrait-elle voir le jour ? Est-elle souhaitable ? Pourrait-elle mobiliser les grands
traders ?
AS : Les grands traders sont déjà mobilisés,
puisqu’ils achètent déjà en Côte d’Ivoire. Mais
ils achètent par rapport à un prix basé sur le
marché boursier international, de Londres ou
de New-York, aussi bien en fèves qu’en produits
semi-finis. C’est donc une bourse locale et physique qui pourrait voir le jour en Côte d’Ivoire.
bien livrés en temps, en quantité et en qualité.
D’autant plus qu’avec la suppression des compagnies maritimes ivoiriennes, nous sommes
passés d’un marché de vendeurs à un marché
d’acheteurs, c›est-à-dire un marché FOB.
Ainsi, avec une bourse locale fiable, forte de
contrats par anticipation, il deviendra possible, à travers cette structure, d’agir sur le prix
du produit acheté bord champs et de sécuriser les paysans. Mais pour cela, il faut d’abord
attendre que la confiance en la Côte d’Ivoire
soit totalement restaurée.
LA : A quel horizon est-ce envisageable ?
AS : Ça peut être dans trois mois… Tout
dépend de la volonté politique, et aussi de
l’homme qui sera mis à la tête de cette filière.
LA : Cette bourse est donc souhaitable ?
AS : Bien sûr. Il faut comprendre que la bourse,
c’est le début de la démocratie. La bourse est le
socle de toute démocratie.
LA : Avec la naissance de grands groupes
bancaires africains, peut-on espérer voir
l’Afrique financer elle-même son négoce ?
AS : Oui, naturellement, puisque le produit,
c’est de l’argent. Et le produit, il appartient aux
Africains, donc, en théorie, l’Afrique
a les moyens de financer son négoce.
« Et l’Etat, lui, ne contrôle
Maintenant il faut que les groupes bancaires africains acquièrent le savoir-faire
plus rien. Il a même
en financement de négoce de matières
délégué les opérations de
premières. C’est un savoir-faire très spécifique. Il ne s’agit pas seulement de faire
prélèvement des taxes aux
des financements bilanciels et des lettres
de crédit, il faut aussi maîtriser les fitransitaires, qui reversent
nancements structurés, donc les risques
ensuite au Trésor. A ce
dans la chaîne de valeur. De ce fait, les
banques doivent mettre en place des
stade, autant leur donner le
départements que j’appellerais middle
office, qui géreront le financement de
Ministère des finances et les
ces produits. Même des grands groupes
plantations ! » bancaires occidentaux ne maîtrisent
plus ce volet. Certaines banques anUne bourse locale serait en réalité une plate- glaises et sud-africaines y parviennent mieux.
forme d’enregistrement, aussi bien spot que
sur l’éloigné, qui permettrait d’anticiper le LA : C’est donc possible ?
marché et de mieux contrôler les prix intéri- AS : Oui, c’est possible. Mais il faut trouver les
eurs, qui amènerait plus de régulation et qui compétences et il faut le vouloir. Il faut vouloir
favoriserait une meilleure adéquation entre le changer le système. Savez-vous que si moi, en
tant qu’Ivoirien, je veux vendre du cacao au
marché local et le marché international.
Naturellement cette bourse locale ne peut exis- Ghana, je suis obligé de payer en Europe, en
ter et jouer pleinement son rôle que si nous euros ou en dollars, pour que la transaction se
créons une véritable confiance entre le marché fasse ?
international et le marché local. Car les gens
qui achèteront à cette bourse devront être cerEntretien réalisé par Dominique Flaux
tains que, s’ils achètent sur l’éloigné, ils seront
Répartition de la production du cacao, du broyage et de la consommation de chocolat.
Cherchez l’erreur…

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