Présentation générale - Chambre d`Agriculture Pyrénées Orientales

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Présentation générale - Chambre d`Agriculture Pyrénées Orientales
étude d’un cahier de gestion paysagère et patrimoniale des vignobles en sites classés sur la côte rocheuse
1ère partie : état des lieux
Présentation générale
Un vignoble de montagne au bord de la mer
Les terrasses : ouvrages hydrauliques et attrait paysager
L’étude et la méthodologie
Documents utilisés
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étude d’un cahier de gestion paysagère et patrimoniale des vignobles en sites classés sur la côte rocheuse
1ère partie : état des lieux
Un vignoble de montagne au bord de la mer
Les terrasses : ouvrages hydrauliques et attrait paysager
Le Cru Banyuls se situe à l'extrémité sud-est du département des Pyrénées-Orientales.
Les caractéristiques de la zone tiennent de sa position géographique unique au point de
rencontre de la mer Méditerranée et de la chaîne pyrénéenne.
Le vignoble du Cru "Banyuls" est un vignoble de petite propriété où le travail est
essentiellement manuel et la mécanisation globalement inenvisageable. La culture de la
vigne a été rendue possible grâce au travail des hommes qui ont façonné les pentes en
terrasses, construisant plusieurs milliers de kilomètres de murettes et mettant au point un
imposant système de collecte des eaux pluviales.
Aujourd'hui, l'architecture du vignoble est une véritable carte d'identité du terroir et du
territoire.
Sa côte est rocheuse, ses pentes abruptes, l'altitude varie de 0 à 1 000 mètres en moins de
7 km. Le climat de la région est typiquement méditerranéen : étés chauds et secs, hivers
doux. Les précipitations, rares en été sauf quelques orages parfois violents, sont surtout
concentrées en automne et, en moindre quantité, au printemps ; la plupart du temps elles
se présentent sous forme d'averses violentes. Le Cru reçoit autant d'eau que Paris, environ
650 mm par an, mais en quelques jours seulement.
Après avoir traversé plusieurs crises, le vignoble connaît depuis une quinzaine d’années
un regain économique suite au développement de l'AOC Collioure qui a permis le
rétablissement d'un équilibre de marché pour le Banyuls. Cette relance de l’activité a non
seulement entraîné l’enrayement du phénomène de déprise qui sévissait depuis plus de 30
ans mais aussi la reconquête du vignoble.
La sécheresse estivale et la fréquence des vents le rend très sensible aux incendies qui
appauvrissent le milieu, dégradent le paysage et diminuent les possibilités de
développement de la forêt (dont la production est défavorisée par les conditions
agronomiques et le manque d’accessibilité).
Les pluies orageuses d'automne sont collectées dans des bassins versants réduits
constitués de schistes imperméables et se concentrent très rapidement dans les cours
d'eaux asséchés le reste de l'année, où elles provoquent des crues et des inondations
affectant les vallées jusqu'au littoral où sont implantées les zones urbanisées.
Des techniques nouvelles de plantations sont apparues avec la mise en place de vignes
pare-feu dans le cadre du programme DFCI. L'extension du vignoble s'est faite
principalement dans l'arrière pays. Le vignoble établi à la façon des vignes pare-feu peut
cependant perturber l'unité paysagère du vignoble traditionnel lorsqu’elles y sont
associées. Ces vignes sont également réputées manquer d'efficacité contre l'érosion ce qui
a conduit à modifier leur conception depuis 5 ou 6 ans.
La sécheresse chronique, les faibles réserves hydriques des sols qui sont souvent
squelettiques et l’absence de ressource en eau pour l’irrigation n’autorisent que des
cultures méditerranéennes (vigne, olivier, chêne-liège, …).
Avec la mise en place des 2 OGAF, du label paysage et de l’Opération Locale AgriEnvironnementale la perception des murettes par les vignerons a évolué. Du stade de
contraintes d’exploitation, elles sont passées au rang de patrimoine viticole et paysager et
même d’outil commercial et de communication.
L’étude réalisée par le cabinet ACT pour le compte du Syndicat de Cru Banyuls a remis
en avant le vieux vignoble même si ses contours restent flous.
La presse a consacré les vignerons sculpteurs de montagne alors que les colloques
organisés par les vignerons traitaient de viticulture héroïque.
Le territoire présente une diversité d'habitats propice à une exceptionnelle richesse
floristique et faunistique, comme en témoigne les 14 ZNIEFF, la ZICO, la réserve
marine, les projets de zones NATURA 2000 et de parc national.
Dès l'Antiquité, la vigne est cultivée sur les pentes dominant la Méditerranée. Au Moyen
Âge, la réputation des vins de Collioure est déjà établie
En parallèle à cette prise de conscience, les vignerons du Cru se sont investis dans des
démarches techniques collectives. Des réflexions ont été conduites à l’initiative du GDA
et des syndicats de crus (études Lillin) tant dans le vignoble traditionnel que dans les
chantiers DFCI sur l’adaptation des techniques de plantation en vue de concilier
mécanisation, lutte contre l’érosion et paysage. Des formations à la construction et la
réfection de murettes ont été réalisées, un groupement d’employeurs et une A.S.A. ont été
créés.
Le Cru "Banyuls" couvre les quatre communes de la côte Vermeille (du Nord au Sud :
Collioure, Port-Vendres, Banyuls-sur-Mer et Cerbère) qui constituent le canton du même
nom dans les Pyrénées-Orientales. Cette délimitation a été fixée par le décret du 18
septembre 1909, et divers décrets déterminent les conditions d'encépagement, de culture,
de vinification et d'élevage des vins pour les appellations qui sont produites sur ce
territoire : "Banyuls" et "Banyuls Grand Cru" pour les VDN (vins doux naturels), et
"Collioure" (rouge et rosé) pour les vins secs.
Le classement du site de la Baillaury intervient dans ce contexte d’engagement fort des
vignerons du cru Banyuls et de leurs structures collectives dans la préservation d’un
patrimoine qui est aussi leur outil de travail.
L’étude d’un cahier de gestion paysagère et patrimoniale constitue une occasion de
formaliser et concilier des savoir-faire traditionnels et modernes développés par les
vignerons, mais présente aussi le risque d’entraver une dynamique locale par un
document réglementaire trop rigide qui serait mal perçu par les acteurs locaux.
Sur ce territoire, la vigne constitue une quasi-monoculture qui s'étage du niveau de la mer
jusqu'à près de 500 m d'altitude environ, sur des terrains à forte ou très forte pente
(souvent plus de 50 %), constitués par les schistes des Albères, datant de l'ère Primaire,
derniers contreforts des Pyrénées au contact de la mer Méditerranée.
La vigne est une culture pérenne, mais elle assure une faible couverture du sol en période
de végétation et pratiquement nulle pendant le repos végétatif.
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étude d’un cahier de gestion paysagère et patrimoniale des vignobles en sites classés sur la côte rocheuse
1ère partie : état des lieux
L’étude et la méthodologie
Documents utilisés
La présente étude, réalisée pour le compte de la DIREN Languedoc-Roussillon, vise à
établir un état des lieux des vignobles en sites classés de la Côte Vermeille pour la mise
en œuvre ultérieure d’un cahier de gestion paysagère et patrimoniale.
Elle a été réalisée par une équipe pluridisciplinaire (agronome, géographes, aménageur)
de la Chambre d’Agriculture du Rouss illon et du CAUE des Pyrénées-Orientales au cours
de l’été 2004.
Documents graphiques et fonds de carte SIG au format raster ou vecteur :
-
La commande initiale prévoyait :
- une cartographie 1/10 000 de l’état des lieux du patrimoine bâti viticole et des
autres éléments marquants du paysage rural ;
- le zonage géographique des unités viticoles paysagères homogènes ;
- une cartographie de synthèse de la valeur patrimoniale et paysagère du vignoble ;
- la réalisation de fiches descriptives et de panoramas photographiques.
Scan 25 de l’IGN (SIG)
BD Ortho couleur de l’IGN de 2000 (SIG)
Délimitation des sites classés et inscrits DIREN LR (SIG)
Photos satellites IR fausse couleur de 1990 et 2000 de la NASA (SIG)
Couverture photo aérienne NB de 1942 de l’IGN ( ?)
Photos aériennes obliques de F.Hédelin de 2004
Rapports, mémoires et articles :
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Compte tenu de la complexité du territoire et du caractère novateur de cette étude, la
méthodologie a été longuement discutée lors du comité de pilotage du 28 juin 2004.
Il a été retenu une triple approche basée sur des critères physiques, des critères paysagers
et des critères socio-économiques.
L’objectif premier éta it d’établir une typologie des unités morpho-viticoles en fonction
de leur position dans le paysage, de la pente, de l’occupation du sol et des aménagements
parcellaires et de versant. En fonction de la complexité des situations, la cartographie
prévue devait représenter soit des unités morpho-viticoles, soit des séquences d’unités.
La seconde étape consistait à confronter ces unités morpho-viticoles d’une part avec une
analyse paysagère et d’autre part avec les contraintes techniques et économiques relativ es
aux aménagements.
Enfin une analyse particulière devait être faite concernant les spécificités du vieux
vignoble.
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L’utilisation de la couverture aérienne orthophoto de l’IGN de 2000 et d’une série de
photos aériennes obliques réalisée en début d’anné e 2004 par F.Hédelin devait constituer
l’outil de base pour l’analyse morpho -paysagère.
Il est très vite apparu que malgré leur haute résolution (50cm) les orthophotos ne
permettaient pas un repérage fiable des aménagements parcellaires en raison notamment
du développement important de la végétation en début d’été qui les cachait.
De même les photos obliques ont rapidement montré leurs limites. En raison des zones
non couvertes, de la variabilité des angles et des points de prises de vues, une
appréciation fiable des pentes, de la taille des terrasses ou même de leur seule existence
ne s’est révélée possible que sur quelques clichés.
Ces photos, qui devaient servir de base pour la cartographie, ont toutefois montré la
grande diversité des situations et des aménagements, ont permis d’illustrer le modèle
d’organisation du paysage élaboré sur le terrain mais ont aussi malheureusement
démontré qu’une cartographie sérieuse est impossible à l’échelle du 1/10 000. Compte
tenu de la complexité de ce territoire, une représentation pertinente ne pourrait se
concevoir qu’au 1/2 000 ou au 1/1 000 !
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Amandier L. 1973 : Bases phyto-écologiques pour l’aménagement du paysage du
massif des Albères
Brives L. 1988 : Recherche sur les terroirs viticoles du Cru Banyuls
CA66, CG66, DDAF66 1993 : Etat des lieux de la viticulture sur le Cru Banyuls
CA66, CG66, DDAF66 1993 : Eléments de réflexion pour l’aménagement
concerté de l’espace rural de la Côte Rocheuse
ACT consultants 1994 : Etude pour la mise en place d’une structure de
réhabilitation des vieilles vignes du Cru Banyuls
ACT consultants 1995(?): Comment sauver les vieilles vignes de Banyuls
CA66 1999 : Présentation des zones naturelles et agricoles du département des
Pyrénées-Orientales
CA66 2000 : Les sols des Pyrénées-Orientales, organisation spatiale, aptitudes
agronomiques
CA66 2000 : Aperçu agro-climatologique du département des PyrénéesOrientales
Rabineau H. 2001 : Les terrasses du Cru Banyuls, guide à l’usage des techniciens
et des vignerons
CA66, CAUE66 2001 : Synthèse des diagnostics de territoires préalables à la
mise en place des CTE : Cru Banyuls
District de la Côte Vermeille 2001 : Schéma directeur de la Côte Vermeille
Lillin C. et Menahem-Lillin C. 2002(?) : Comment produire et faire vivre des
normes techniques pour l’aménagement du vignoble
Lillin C. et Menahem-Lillin C. 2002(?) : Projet de normes techniques pour
l’aménagement du vignoble
Oliver G. 2002 : Le paysage de terrasses du Cru Banyuls et son évolution
Lassure C. 2002 : Un des derniers faiseurs de vignes du vignoble de Banyuls :
Marcel Centène

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