« FAMILLE JE VOUS HAIS »
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« FAMILLE JE VOUS HAIS »
Diocèse de Beauvais « FAMILLE JE VOUS HAIS » « Famille je vous hais" ! Il semble que notre société ait fait sienne cette citation de Gide, au moins en ce qui concerne le modèle qui a pourtant fait ses preuves depuis l'Antiquité et le droit romain avant même Jésus-Christ. Mais on a décrété, en ce début de XXIe siècle, qu'il s'agissait d'un modèle du passé et dépassé, qu'il y aurait désormais différents types de familles en fonction du choix des individus. C'est ainsi qu'on casse l'institution comme on casserait un moule, on valorise d'autres modèles de famille, à chacun son moule familial qu'il soit monoparental ou recomposé. Tout en respectant profondément les situations personnelles souvent précaires et douloureuses des uns et des autres, force est de constater que ces nouveaux modèles ne sont en fait que le fruit d'échecs de familles traditionnelles. Peut-on, doit-on les proposer comme modèle sans que la famille dans son principe en soit affaiblie? Mieux et pire encore on veut créer ex nihilo à partir de l'amour (n'est-ce pas usurper une prérogative divine ?) des familles, en fonction des orientations sexuelles et de manipulations génétiques... tout cela sonne faux ! On veut promouvoir le droit à la différence et à l'égalité entre tous et, paradoxalement, on en vient à nier la différence des sexes et à instaurer une uniformité artificielle en assurant que tous les modèles se valent pour participer à l'édification du lien social et des rapports humains. Nos contemporains ne sont-ils pas suffisamment fragilisés dans un monde en manque de repères pour qu'il faille les fragiliser davantage ? Quel sera le coût psychologique, social et moral pour les générations à venir ? De tout cela le législateur pourtant garant du bien commun et de l'intérêt général [qui n'est pas et ne sera jamais la somme des intérêts particuliers ne semble guère se préoccuper. L'Eglise s'en soucie tout particulièrement, et elle sera toujours là pour ramasser les pots cassés et pour offrir à chacun le droit d'asile d'une famille spirituelle. Si, à l'avenir, on ne sait plus qui est son père sur la terre, on pourra toujours se jeter dans les bras du Père éternel. Si, on ne sait plus qui est sa mère, on pourra toujours se confier à la protection maternelle de Marie, mère de Dieu et des hommes. Si on ne sait plus quelle est sa filiation biologique, on pourra toujours revendiquer sa filiation divine, dans le Christ Jésus qui s'est fait le frère de tous. Archiprêtre Marc Depecker éditorial du journal « Vivre ensemble » du secteur missionnaire du Compiégnois, décembre 2012